jog â/ r - culture

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JOG â/ r /Yo 83 *= R 8¿ MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DIRECTION DU PATRIMOINE MISSION DU PATRIMOINE ETHNOLOGIQUE PARC NATUREL NATIONAL DES CEVENNES PARC NATUREL REGIONAL DU LIVRADOIS-FOREZ PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN PARC NATUREL REGIONAL DES VOLCANS D'AUVERGNE CHAPITRE 9 : TECHNIQUE DU CHAUME DE LA HAUTE VALLEE DE LA DOURBIE CONSERVATOIRE REGIONAL DE L'HABITAT ET DU PATRIMOINE NATUREL AUVERGNE 9, rue Chabrol 63200 RIOM Tel : 73.63,18.27

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JOG â/ r /Yo 83 *= R 8¿

MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION DIRECTION DU PATRIMOINE

MISSION DU PATRIMOINE ETHNOLOGIQUE

PARC NATUREL NATIONAL DES CEVENNES

PARC NATUREL REGIONAL DU LIVRADOIS-FOREZ

PARC NATUREL REGIONAL DU MORVAN

PARC NATUREL REGIONAL DES VOLCANS D'AUVERGNE

CHAPITRE 9 :

T E C H N I Q U E D U C H A U M E D E L A H A U T E V A L L E E D E L A D O U R B I E

CONSERVATOIRE REGIONAL DE L ' H A B I T A T ET DU P A T R I M O I N E NATUREL AUVERGNE

9 , r u e C h a b r o l 6 3 2 0 0 RIOM T e l : 7 3 . 6 3 , 1 8 . 2 7

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M I N I S T E R E DE LA C U L T U R E ET DE LA C O M M U N I C A T I O N DIRECTION DU P A T R I M O I N E

MISSION DU P A T R I M O I N E E T H N O L O G I Q U E

CHAPITRE 9

T E C H N I Q U E D U C H A U M E D E L A H A U T E V A L L E E D E L A D O U R B I E

Enquêteur : • Luc Breuillé

Dessins : • Luc Breuillé assisté de Jeannine Picard

Relevés : • Luc Breuillé assisté de Jeannine Picard

Secrétariat : • Dominique Bonnet assistée de Hélène Dias

Remerci enents

' • L* équipe du Parc Bational des Cévennes :

- Patrick Fleith garde - François Joly architecte — Jean-Claude Pic service architecture — André Rival agent de terrain

• Mr Aussibal. Président de l'Association de Sauvegarde du Rouergue : St Georges de Luzançon ;

• Mr Brengues, Expert comptable : Millau ;

• Mr Fages, Archéologue : La Canourgue ;

• Mr Yernhet, Archéologue responsable du site de fouille gallo-romain de la Grofesenque : Millau.

C.R.H.P.Ï. Association loi 1901 9, rue Chabrol 63200 RIO* Tel: 73.63.18.27

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C H A P I T R E S» , L A H A U T E V A L L E E I D E L A D O U R B I E

A > T E C H N I Q U E D E P O S E

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T E C H N I Q U E D U C H A U M E D E L A

H A U X E V A L L E E D E L A D O U R B I E

Informateurs : - Andre Ealmefezol Lycée Polyvalent E.P. 456 12101 KILLAU CEDEX

- Pierre Balmefezol père de André Balmefezol

- Christian Talin Le Bruel St Jean du Bruel 12230 LA CAVALEHIE

- Irène Sarran Prunaret Dourbie 30750 TREVES

Introduction

Le versant ouest du Kont-Aigoual et tout particulièrement la haute vallée de la Dourbie ont connu une architecture de chauna très importante. Cette tradition est aujourd'hui moribonde ; quelques bâtiments subsistent et nous avons pu rencontrer les deux ou trois personnes qui ont gardé la connaissance d'une technique très différente de celle du Xont-Lozère.

Et c'est en cela d'ailleurs qu'il était intéressant de recueillir cette technique : ces méthodes de pose si différentes, non seulement dans l'application de la paille, mais aussi dans les structures de charpente montrent bien à quel point ces deux massifs pourtant peu éloignés l'un de l'autre ont constitué des entités culturelles autonomes.

I) Culture et préparation du matériau

Dans ce domaine aussi on note des différences sensibles: alors que sur le Kont-Lozère, la paille à toiture était cultivée sans précautions particulières, d'après Pierre et André Balmefezol (1), celle qui était destinée a cet usage à Valdebouze était cultivée de préférence sur les "issarts", c'est à dire des champs temporaires après brûlis des genêts.

(1) voir l'entretien avec Pierre et André Balmefezol joint en annexe au présent chapitre pp. 2.3.

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Quant à la préparation des bottes à couverture, les "cuetches", celle-ci ressemble beaucoup aux techniques auvergnates (2) et limousines, tant pour le peignage que pour la taille des bottes, puisque celles-ci faisaient de l'ordre de 5 à 6 kilos.

2 ) L e s y s t è m e d e c h a r p e n t e

Lui aussi est différent de ce qu'on trouve sur le Kont-Lozère puisqu'on trouve deux types de bâtiments :

- des bâtiments à charpentes de chevrons arbalétriers dont les formes les plus simples sont constituées de branches fourchues en tête reposant sur une faîtière, tandis que les pieds reposent sur une sole. - des bâtiments à charpentes constituées de pannes reposant sur des murs pignons, les chevrons étant posés sur ces pannes.

L'originalité de ces charpentes réside dans le système de débord qui consiste à placer au droit de chaque chevron des sortes de crochets de châtaignier. Ces derniers débordent du mur d'égout de l'ordre de 10 â 15 cm et assurent un débord apréciable du chaume au delà du mur.

VOIR RELEVES

VOIR RI

3 ) L a p o s e d u c h a u m e

Il s'agit d'un système de pose par lès dans le sens de la pente, ou, aussi, horizontaux. Il semble que les deux modes de pose aient été utilisés, avec les lattes courtes dans le cas d'une pose par lès "verticaux" et des lattes plus longues dans l'autre cas.

La procédure de pose est la suivante :

3.1 La rive

Il existe deux sortes de rives :

- une rive longée par le mur d'un pignon à redents. Dans ce cas, il n'y avait pas de dispositif spécifique de traitement du chaume le long de la maçonnerie. On prenait soin simplement de bien tasser la paille le long du mur (3). - une rive en paille dans. le cas d'un toit débordant du pignon.

(2) Voir chapitre H*2 et 3 (3) Voir l'entretien avec Pierre et André Balmefezol joint en annexe au présent chapitre, p. 5.

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bâtiments pourvus d'une charpente à pannes reposant de pignons à pignons ; les pannes dépassent à l'extérieur du pignon, de façon à supporter un chevron extérieur en bois rond qui longe la maçonnerie. Le lattis prend appui sur ce chevron et le déborde d'environ 10 à 15 cm.

* charpente

On place un chevron de diamètre 10 cm à l'extérieur de la rive, ce chevron est tenu par des corbeaux (3 corbeaux y compris celui du faîtage.

On cloue sur les chevrons des branches de fayard ou de châtaignier appelées "douelles", espacées de 10 à 15 cm.

Ces branches de fayard dépassent le chevron en encorbellement de 10 à 15 cm.

DESSIN 3.1

Cl

C2

* rive en chauae

La rive en chaume qui ressemble un peu à la moraine du Limousin. On utilise des bottes de rive de 20 à 25 cm de diamètre qu'on place les unes sur les autres en s*enroulant au 3/4 sur la botte immédiatement inférieure. Cependant, contrairement a la technique limousine, les liens qui tiennent les bottes sont laissés en place. On écarte la base de chaque botte à raison de 2/3 - 1/3, comme à l'égout (bottes de doublis) de façon a avoir une fourche que l'on engage de part et d'autre de la latte de serrage du chaume du rang immédiatement inférieur.

De plus, chaque botte de rive est tenue individuellement par le lien de fil de fer qui serre la latte de rang considéré ; autrement dit cette rive est montée au fur et à mesure que l'on pose les rangs successifs de couverture.

C3

VOIR AUSSI DESSIN 3.2

3 . 2 , L ' é g o u t

C ' e s t , à vra i d i r e par l ' é g o u t que commence l e t r a v a i l de pose du chaume, dans l e c a s d 'une pose h o r i z o n t a l e , t a n d i s qu 'on commence par l a r i v e d r o i t e dans l e cas d 'une pose par l è s "ve r t i caux" , (dans l e c a s d 'un d r o i t i e r ) .

* Charpente

La charpente spécifique de l'égout est constituée par les crochets (branches de châtaigniers, ou, à défaut de hêtres) cloués sur la sole au droit de chaque chevron (4).

DESSIN D Cl

(4) Voir l ' e n t r e t i e n en annexe avec P i e r r e e t André Balmefezol j o i n t en annexe au p résen t c h a p i t r e , p . 4.

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* départ de la couverture

On place côte à côte les bottes de doublis. Elles tiennent et gardent leur position en attendant de les fixer puisqu'elles s'enfourchent sur la latte d'égout.

La botte située en rive est près de deux fois plus grosse que les autres bottes de l'égout ; car elle ne sera pas doublée par le premier rang.

C2

DESSIN D 3.2.3

C1-C2

3.3 Partie courante

* pose du premier rang

La finition de l'égout, et, en même temps l'amorce de la partie courante est réalisée en étalant côte à côte des "cluetches". Ceux-ci sont serrés entre la latte Ll et la surlatte sll par l'intermédiaire de liens en fil de fer (autrefois en osier) posés tous les 50 cm environ.

Ce premier rang de couverture est posée à l'aplomb des bottes de doublis. A l'égout, la moitié de son épaisseur est réglée dans le plan d'extrémités des bottes d'égoût, c'est à dire perpendiculairement à la pente du toit, tandis que la moitié supérieure de ce premier rang est réglée (on dit ici "appareillée") suivant le plan définitif de la couverture.

Ce travail se fait à la main, comme dans les autres techniques de bottes étalées, puis a la pelle à chaume.

La botte de rive du doubl is est recouverte par une deuxième botte de rive correspondant à ce premier rang. Quant à la latte de tenue du chaume, celle-ci est posée à peu près à mi-chemin entre la base des tiges et les épis.

DESSIN D 3.3

Cl

C2

* pose du deuxième rang

On pose la botte de rive, qui s'enfourche sur (sll). Fuis on met en place le premier rang, on le règle avec les mains et la pelle à chaume. On fixe le tout avec la surlatte (sl2).

La pose se fait de la même manière jusqu'au faîtage. Le dernier rang de la partie courante et déterminé par

le débord des épis : on arrive à ce dernier rang lorsque les épis dépassent la faîtière d'environ 10 cm en moyenne. Ce dernier rang est fixé par une première surlatte située comme pour les autres rangs à mi-chemin entre les tiges et les épis et par une deuxième, attachée à la faîtière.

C3

3.4. Le faîtage

Arrivée au faîtage, les épis des bottes de rive entourent la faîtière (si elle est dépassante du mur) ou le corbeau de faîtage qui la poursuit. Ces épis ne dépassent la faîtière que de quelques centimètres.

DESSIN 3 . 4

Cl

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Puis on pose la couche de faîtage sur chaque versant, posée et fixée avec une, ou mieux deux surlattes qui restent apparentes.

Eventuellement, un ou deux fil de fer (ou liens d'osier ou de saule) tiennent fermement le bord de la couche de faîtage, ces liens étant attachés au chevron de rive.

Essence des surlattes : - hêtre - châtaignier, (beaucoup plus

durable). Pour couvrir le lien qui à chaque chevron peut être

source d'humidité, on ajoute un "pailhou" qui sert simplement à protéger le lien. Ce "pailhou" est fixé par un lacet bien attaché sur la latte et non sur le chevron. Ce "pailhou se trouve au dessus du chevron.

Durée d'un faîtage : 6 à 10 ans, c'est la partie fragile de la couvertur ; les pailhous doivent être refaits tous les 3 où 4 ans.

Le travail se fait à califourchon, en reculant au fur et à mesure de l'avancement du travail.

3.5. Peignage

Une fois la couverture terminée, on peigne l'ensemble de la couverture à l'aide de la partie dentelée de la "cludjadouïre".

3.6. Accidents de toiture

Ceux-ci sont pratiquement inexistants, car nous avons affaire à une architecture de chaume sans lucarne, sans croupe, sans noue, ni arêtiers, dont les pignons dépassants présentent des redents continus. Par ailleurs il n'y a pas de problèmes d'abergemants de souches, car les habitations couvertes en chaume ont disparues au début du siècle. De plus, autrefois, ces problèmes ne devaient pas exister, car les souches étaient bâties dans le prolongement des pignons dé passa nt s.

3.7, Durabilité et entretien

Les temps de tenue d'une couverture annoncées par André Ealmef ezol sont de 1 ' ordre de 20 à 25 ans pour le versant sud ; durée finalement très légèrement inférieure à ce qu'on' connaît plus au nord dans le Massif-Central, et par contre supérieure à la durée des toits du Mont-Lozère, alors que les conditions climatiques sont relativement voisines. Or, dans la Haute-Vallée de la Dourbie, la quantité de paille posée est de l'ordre de 20 à 25 kg/m2.

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Les cinq années de durée moindre que ce que l'on observe plus au nord du Massif-Central correspondent vraisemblablement aux effets d'un climat déjà méditerranéen, le faîtage étant par contre très peu durable : celui-ci devait être révisé très fréquemment, à intervalles de quelques années. Ceci tient une conception discutable :1a couche de paille du faîtage tend à descendre vers le bas, et laisse une fente ouverte tout le long de ce dernier.

Par ailleurs, il fallait changer régulièrement les pailhous de faîtage.

Autrefois, l'entretien de la toiture concernait essentiellement la réparation de trous accidentels : ici, point de repiquage; quand une couverture était usée, elle était refaite à neuf.

La réparation d'un trou se faisait en enfilant un bouchon de paille dans ce dernier ; pour cela, on soulevait la paille en place de la main gauche, tandis que la main droite enfilait le bouchon, après avoir replié l'épi sur la tige.

Les autre réparations courantes consistaient à remettre de la paille contre les pignons, et a refaire le faîtage.

3,8, Temps de réalisation

Cette technique de pose est très rapide : de l'ordre de 35 à 40 m2 par jour pour un chaumier et son aide, y compris la réalisation de l'égout correspondant à la partie courante effectuée, les bottes d'égout étant préparées a l'avance.

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TECHNIQUE DU CHAUME DE LA HAUTE VALLEE DE LA DOURBIE

G L O S S A I R E

1 1 . Aire : aire extérieure à dépiquer 1 1 1 . Algerena : dalle de couvrement d'un 1 1 1 pignon à redents 1 i 1 . Aiguilho : aiguille de chaumier i 1 A 1 . Appareiller : régler à la main ou à 1 1 1 la pelle à chaume le 1 1 1 plan de la couverture 1

1 1 . Brisca : faîtage 1 1 B 1 . Bille : bâton de serrage de liens i 1 1 de paille 1

1 1 . Cheminera : cheminée et par exten- 1 1 1 sion, souche de cheminée 1 1 1 . Couple : ensemble de deux chevrons- 1 ! 1 arbalétriers 1 1 1 . Caraaare : faîtière d'appui des i 1 1 chevrons-arbalétriers 1 I C I . Cluetche : botte de paille de 6 kg ! 1 1 servant À la couverture 1 1 1 en partie courante 1 1 1 . Crezlsal : pignon i 1 1 . Cludjade : toit de chaume 1 1 1 . Cludjadouïre : pelle a chaume 1

1 1 . Douelle : latte en hêtre ou chataî- 1 1 D 1 gnier 1

I E ! I

1 F 1 1

I G ! 1

1 H 1 1

I I I I

1 J 1 i

K l 1 1 1

1 . Latosse : latte 1 L 1 . Lie : lien d'attache des 1

1 battes réalisées au 1 1 moment de la moisson 1

K l ' 1

N 1 1

0 1 1

1 . Pailhousse : petite botte servant 1 1 a réaliser le dou- 1 1 blis de l'égout 1 1 . Pailhou : petite botte de protec-l 1 tion du lien de paille 1 1 de fixation de la latte 1

P 1 de maintien du faîtage 1 1 . Pallhé : toit de chaume et par 1 1 extension, grange après 1 1 que l'on dit abandonné 1 1 l'usage du chaume pour 1 1 les habitations, a la 1 1 fin du siècle dernier 1

Q 1 1

H 1 1

S I 1

T 1 1

U 1 1 ,V 1 1 V 1 1 X 1 1 Y 1 1 Z 1 1

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B > E I T T R E T I E N S E T H N O G R A P H I Q U E S

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E N Q U E T E E T H N O G R A P H I Q U E

LE 2 AOUT 1990

E n q u ê t e u r : Luc Breuillé - L.B. Informateurs : Pierre Ealmefezol (père) - P.B.

André Ealmefezol (fils) - A.B.

Lieu d* enquête : Valdebouze - Trêves

L.B. : André pouvez-vous n'expliquer quels étaient d'abord les travaux préparatoires de la paille ?

CULTURE ¿#B. . La paille.. .pour avoir de la paille idéale, il fallait arracher les genêts, on appelait ça "des issarts" ; ça consistait à arracher les genêts de préférence en fleurs au mois de juin jusqu'en Juillet. Il fallait que les genêts soient suffisamment étoffés pour que l'herbe soit morte dessous ; on les retournait avec la racine en l'air, ils séchaient tout l'été et ensuite on les brûlait au mois de septembre et on semait aussitôt le seigle derrière; ça permettait d'avoir une paille pure, grosse, de bonne qualité. L.B. : Alors cette technique de culture, elle était générale pour l'ensemble de la seiglière ou est-ce qu'on faisait ça spécialement pour avoir de la paille A toiture ?

A.B. : On faisait ça surtout pour avoir de la paille a toiture ; ça permettait de profiter des coins très maigres aussi où le seigle poussait puisque les champs, il n'y en a pas. Maintenant, on utilisait malgré cela paille qui venait de champs meilleurs où il n'y avait pas eu cet arrachage là, on l'utilisait parce qu'il en fallait énormément pour faire les toits ; mais elle était de moins bonne qualité ; on l'utilisait, il fallait. Elle demandait a être beaucoup plus triée.

L.B. : Oui, parce que cette méthode de culture sur brûlis permettait d'avoir une paille pratiquement sans... A.B. : Sans herbe, sans bleuet, sans rien et très grosse alors que une paille qui a poussé derrière un champ de pomme de terre est très fine et parfois se couche donc se pourrit et moins saine. L.B. : Pour vous une bonne qualité de paille, c'est une paille grosse ? A.B. : Oui, grosse, bien qualibrée. L.B. : Elle faisait quelle hauteur à maturité ? Vous vous souvenez ? A.B. : C'était variable, suivant la nature du sol parce que dans ces issarts là, il y avait des endroits où il y avait dix centimètres de terre sur le caillou ; alors ça dépendait de la sécheresse, ça dépendait du temps quoi, mais elle arrivait facilement à lm/l,20m ; ça dépend de la densité aussi du gars qui l'a semée, si elle trop dense, elle monte moins haut, elle est plus fine aussi. L.E, : Alors ce que vous recherchiez c'était une paille pas trop longue ?

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A.B. : Régulière, réguliers de taute façon après l'avoir dépiquée, il fallait le triage alors elle était forcèrent régulière après. L.B. : Alors expliquez-moi donc ce qu'on faisait après. A.B. : Après 1' avoir moissonnée bien mûr, bien sûr. L.E. : A quel moment, on moissonnait ?

LA M O I S S O N A.B. : C'était variable ; enfin, aux environs du 14 juillet dans la région, elle était mise en gerbe puis eagerbiée dans le champ, bien sec. Ensuite, elle était ammenée dans l'aire, on appelait ça "l'aire" l'endroit où on dépiquait les gerbes. Là, dans cette aire on faisait un gros gerbier, c'est-à-dire que si il y avait 10 gerbiers dans le champ, ça en représentait deux dans l'aire. L.B. : Oui, il y a une question que je veux vous poser, le degré de maturité de la paille au moment de la moisson ; il y a des pays où on laissait la paille un tout petit peu verte, à peine. Vous, vous attendiez quelle soit mûre ? A.B. : On se fiait principalement aux graines. L.B. : Oui. A.B. : Parce que si le grain est mûr, la paille est mûre. L.B. : Oui, vous attendiez que le grain soit vraiment mûr. A.B. : Voilà, voilà ; il y avait parfois qu'à l'ombre d'un arbre, il y ait un petit coin ou ni le grain ni la paille n'étaient trop mûrs ; mais pour quelques gerbes, on moissonnait quand même. L.B. : D'accord. A.B. : Il suffisait de les laisser un peu plus mûrir au soleil avant de les empiler disons. L.B. : Et les gerbiers dans les champs restaient comme ça , combien de temps? A.B. : Ils restaient au moins un mois/un mois et demi, le temps de faire les...de finir les fourrages courts, ensuite dépiquer les gerbes avant d'attaquer une deuxième coupe éventuelle parce que à ce moment là, on faisait encore deux coupes aux endroits arrosables. Le dépiquage se faisait toujours aux environs du 15 août, un mois après.

LE DEPIQUAGE L>Bt . Décrivez-moi le dépiquage. A.B. : Ben, le dépiquage, c'était une...deux très rudes journées. On ceinturait l'aire avec des barres sur lesquelles on dressait les gerbes dès le matin à la pointe du soleil. Il fallait que ces gerbes aient le moins de pied possible, à savoir pour que l'épi ne se...le poids du grain reste...les vieux appelait ça : "il fallait qu'elles veillent en équilibre.Si ça se couchait , il y avait des épis dessous qui ne prenaient pas le soleil comme ils auraient dû le prendre, parce que pour faire sortir le grain, il fallait qu'il fasse très chaud et que les gerbes soient bien, aient bien pris le soleil, le grain sortait relativement facilement après. Alors, on mettait une tuile en pente, une très grosse tuile ou lauze en pente sur laquelle on tapait ; un ou plusieurs hommes ; l'épi jusqu'à qu'on ne voit qu'il ne sorte plus rien. Ensuite cette gerbe, on la balançait à un autre gars qui lui avait un gros tronc de bois devant lui de la hauteur de sa ceinture environ.Sur ce gros tronc là, il écartait la gerbe sans la délier bien-sûr; il l'écartait avec un billot genre matraque, il tapait dessus, les petits épis qui pouvaient se trouver à l'intérieur, qui eux n'avaient pas tapés sur la tuile pour faire sortir le peu de grain restant. Il tapait en même temps la lie, puisque la lie était faite de...une pincée de paille. Et après ça, il fallait maintenir les gerbes détendues. Au fur et à mesure, on mettait tantôt d'un coté, tantôt de l'autre de l'aire tout en respectant un roulement pour qu'elles aient un peu de soleil.

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Et ça durait parfois plusieurs jours. Le soir, on mettait des gerbes dépiquées par l'aire pour que 1'humidité ne touche pas le grain et le matin rebelotteet puis quand c'était fini, on balayait l'aire avec des gerbes toujours, das gerbes exprès que les vieux faisaient très serrées,donc très raides et on balayait l'aire avec ça, puis on plantait la grain avec un moulin à vent à manivelle bien entendu et puis on s'occupait après. L.B. : Ce moulin à vent, c'est pas le tarare ? A.E. : Si. L.B. : Si ?

A.B. : Si, si, si c'est le tarare, oui. L.B. : Vous n'aviez pas d'outil à vanner, d'outil à main enfin...? A.B. : On avait des machines à dépiquer les gerbes, mais ces machines ne sont venues quand les gens n'ont plus eu de toit de chaume. L.B. : D'accord. A.B. : Ces machines là pouvaient se tourner à la main ; au plus tard j'en ai connu même qui y ont monté des poulies pour les tourner avec un moteur ; alors là, la paille sortait broyée bien entendu, j'en parle pas puisque c'est pas le but de la manoeuvre ; et alors après il fallait s'occuper de cette paille dépiquées donc. Parfois, on faisait un gerbier de paille de gerbes dépiquées, chose pas facile car elles étaient très légères. Elles avaient tellement pris le soleil qu'elles glissaient aussi, et puis on triait la paille quand nous avions le temps : alors trier cette paille là, le temps nous importait moins, fallait pas qu'il pleuve bien entendu. On déliait les gerbes, on prenait au moins deux grosses poignées de seigle, de ces deux poignées de...oui.. .de cette gerbe, on en faisait deux ou trois poignées. On cognait violemment vers le sol le pied afin de faire descendre les pailles courtes ; ensuite en l'attrapant à une certaine hauteur en-dessous de l'épi et en secouant ces pailles courtes tombaient et on l'aidait à cela avec l'autre main libre à tirer les pailles courtes surtout quand il y avait des bleuets puisque on profitait quand même de toute le paille. Cette paille triée était mise en grosse gerbe, on appelait ça "un cuètche" en patois ici. On faisait tremper de la paille, fallait même l'ajouter cette paille pour faire des liens avec une "bille".

•L.B. : Ah ! oui. A.B. : Un petit outil de bois pointu, y avait une façon bien particulière de serrer le cuètche, on faisait passer dessous, c'était serré et ça ne pouvait plus bouger. On le tapait, la paille était bien égale, les bas de paille étaient bien égaux, c'était bien à niveau, c'était bien joli, et ça on le stockait à l'intérieur mais avec le risque... Quand on voulait l'utiliser si on l'a gardé d'une année pour l'autre parce que ça était arrivé qu'il y ait de la paille coupée par les souris quand même.

L.B. : Oui, alors ces gerbes là, prêtes, c'était le matériau de couverture. A.B. : C'était le matériau. L.B. : Elles faisaient quel diamètre une fois serrées ? A.B. : Une fois serrées, elles faisaient au moins 25 à 30, au moins 30, 30 oui bien tassé ; ça devait faire...6, 6 kilos de paille . je me rapelle 5/6 kilos. L.B. : D'accord, donc là, on a le matériau qui est prêt. A.B. : Oui. L.B. : Et maintenant, on va monter sur le toit pour faire le toit.

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A.B. : O'Ji, alors, ie toit, la c'est difiicile à expliquer comme ça, parce que...bon, les pignons des toits en règle général ici dépassaient les murs, ils étaient recouverts par de grosses...on ne peut pas appeler ça des lauzes ici, c'était des blocs de granit lourd. C'était plus ou moins étanche de toute façon et dessous du bois très très grossier... châtaignier taillé à la hache avec un petit bout plat ; planches da rebut, disons c'est des planches de rebut. Les planches servaient uniquement à éviter que les épis ne tombent trop dans le "pailhé", ça c'était. L.E. : Un toit de chaume ça s'appelait un..."pailhé" ? A.B. : On appelait ça "le pailhé", on l'apelle toujours le "pailhé" de toute façon ; on y mettait plus que de la paille, on y mettait du foin mais c'était le pailhé, dans le coin c'est "le pailhé". L.B. : D'accord. A.E. : Les granges... tout le monde disait je vais au pailhé ; bon, alors...il fallait donc avoir avant d'attaquer cette toiture quand on voulait la faire bien-sûr, il fallait avoir prévu le bois nécessaire, à savoir des petits crochets...des petits crochets...tout dépend de l'épaisseur du mur disons, mais des crochets si le mur faisait 50, il fallait au moins des crochets de 60. Un truc comme ça. Ces crochets étaient a l'extérieur, ils étaient un peu...le bois était un peu taillé à la hache à l'intérieur pour pouvoir mettre un clou ou deux à peu près en face de chaque* chevron ; on alignait ces crochets a l'extérieur de façon plus ou moins égale puisque les crochets n'étaient pas forcément très droits, tout le temps, mais enfin, c'est ce qui faisait le dépassement du mur ; bon sur ces crochets après, sur cette rangée de crochets qui étaient à peu près en face des chevrons, on pouvait en mettre plus si on voulait, ça ne gênait pas, on mettait une latte en bois plus ou moins longue enfin. L.B. : Quelle forme ? A.B. : Cylindrique, c'était du bois brut, soit petit châtaignier, soit petit hêtre, c'est ce qui s'utilisait ici. L.B. : Et en diamètre ? A.B. : En diamètre.. .le plus régulier possible disons...diamètre de 5/7mm quoi bon ben. L.B. : Centrimètres ? A.B. : Centimètres oui mais c'était, c'était pas...elles pouvaient au moins faire 10 au fond et... L.B. : Oui, bien sûr enfin c'est... A.B. : C'était choisi quand même, c'était dans le bois, plus le bois était serré, plus on avait des lattes régulières disons ; alors ça bien entendu les vieux avaient, je peux pas vous le dire une date pour couper le bois, vous savez que si le bois est coupé à telle ou telle lune, c'est mieux qu'à l'autre alors, ça je ne pourrais pas vous le dire mais les vieux le regardaient ; y a des fois il se charançonne et y a des fois, il ne se charançonne pas ; ça dépend des lunes et de l'exposition aussi ; bon. ..alors ensuite pour commencer le toit, sur cette latte il fallait fixer de la paille triée ; on défaisait le cuètche en question- et on refaisait des gerbes, de la grosseur d'une gerbe à peine, même à savoir deux bonnes poignées de paille bien attachées, très serrées, et on enfilait le derrière en l'écartant sur cette latte, il fallait qu'elle soit bien...appariée, on disait ça bien égalisée pour que ça fasse joli disons, en l'écartant on l'enfilait sur cette latte...et c'est ce qui arrêtait le reste de la paille, alors on faisait toute une rangée côté-à-côte, côte-à-côte. L.B. : Sur toute la longueur du toit ?

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A. 3. : Sur toute la longueur du toit, eniin on montait chevron par chevron quand mène, il suffisait d'avoir de la paille attachée derrière pour pouvoir quand on voulait recommencer. Pas aller s'embêter à rattacher de la paille, ça pouvait se faire à mesure et on montait chevon par chevron. Une fois qu'on avait cette rangée donc de petites gerbes, on déliait un cuètche qu'on remontait, on faisait remonter la paille à espace, à épaisseur régulière, en la remontant, c'est-à-dire que la première restait là...selon l'épaisseur que l'on voulait aussi, plus vous la remontez, plus le toit était mince bien entendu ; et à intervalle régulier cette paille était tenue par des lattes ; alors ces lattes pouvaient... il est évident que plus vous les mettez serrées, plus, moins la paille risque de glisser. Kais enfin je pense que pour une paille d'un mètre 2 lattes et demies suffisaient à peu près sur l'ensemble de la toiture ; ça faisait une latte tous les 40 à peu près. L.E. : Oui. A.B. : C'était bien serré, je pense à 40 ; bon il fallait commencer entre...le 1er chevron ne touchait pas forcément le pignon, donc il fallait commencer à monter cette petite...ce petit intervalle entre le chevron et le pignon, en y prenant un soin très particulier parce que le long du mur la paille...le mur n'était pas très droit, le chevron non plus, donc c'était assez difficile à faire, l'étanchéité. L.B. : Oui. A.B. : Si on avait des chevrons sciés à la scie comme actuellement, je pense que ça aurait été plus facile ; le mur plus d'applomb ; et on montait chevron par chevron, donc on attachait ces lattes. On les mettait contre le mur là sans trop forcer sur les cailloux parce que c'était plus ou moins solide et avec de l'osier ou du fil de fer galvanisé quand il est venu. Les vieux avaient un bout de bois suffisamment épais, c'est-à-dire plus long que la toiture auquel ils avaient fait un trou, ici au bout vachement pointu, pour enfiler le fil de fer "fffitt" on passait à travers la paille et avec l'autre main, c'est pourquoi on monte chevron par chevron d'ailleurs, puisque avec l'autre main il fallait bien pouvoir le récupérer le fil de fer la -dessous pour attacher la latte. L.B. : Oui, alors cet outil, il a un nom ? A.B. : On appelait ça une grosse aiguille, je sais pas moi. L.B. : Kais en patois ? A.B. : Ion en patois, je saurais pas, mon père vous le dirait, moi je ne sais pas, enfin voilà, et on montait comme ça jusqu'au faîtage. Tous les épis dépassent légèrement du faîtage et une fois qu'on avait monté une rangée de chevrons, on redescendait ; on recommençait l'autre et ainsi de suite ; parfois quand on faisait le toit à moitié parce qu'on avait pas suffisamment de paille, il fallait donc ajouter la vieille et la neuve toiture, chose qui n'était pas facile ; là il arrivait parfois de tricher, de tordre la paille, de la coincer comme ça pour compenser la gouttière qu'il y aurait pu avoir ; le faîtage lui, les gerbes étaient tournées à l'envers, la paille était tournée autrement. L.B. : Donc. A.B. : C'est-à-dire l'épi en bas. L.B. : L'épi vers le bas, oui. A.B. : L'épi vers le bas. L.B. : Et la tige vers le haut. A.B. : Et la tige vers le haut donc quand on faisait, si on faisait une année un toit et dix années après l'autre.. .côté, un côté de toit et dix années après l'autre côté de toit, la paille...il fallait la refaire fréquemment de toute façon, le faîtage mais souvent quand on faisait le faîtage.

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FORME DES TOITURES

DURABILITE

L.B. : Tous les combien ? A.B. : 4/5 ans je pense parce que ça arrivait à glisser puis ça touchait ça bout-à-bout là-haut en haut, c'est ce qui faisait 1'étanchéité, alors c'était...à un cm par an. La pluie arrivait facilement à filtrer là au millieu, c'est la moyenne ici ; alors quand on faisait un côté. L.B. : Là, on fera des dessins ; continuez. A.B. : Quand on faisait un côté, automatiquement si l'autre côté avait quelques années, si on ne le refaisait pas tout au moins, on remontait la paille même qu'elle soit un peu vieille. On la remontait qu'elle vienne bien se coincer contre l'autre là ; ce qui permettait de compenser le petit vide qui aurait pu avoir ou d'équilibrer le toit tout au moins puisque le faitage sinon il aurait pu après—?—. Donc là-haut, c'est pareil, on le tenait avec une latte ; une latte apparente, cette paille, elle était apparente ; sur...donc ça...il y avait des épis dessous comme ça ; l'autre dessus comme ça ; l'autre dessus comme ça et une latte apparente qui elle aussi était liée à chaque chevron. Pour éviter la gouttière qui aurait pu avoir on passe le lien qui la maintenait au chevron, on mettait une petite gerbe , toujours le môme genre par dessus déjà attachée souvent même si c'était pas nécessaire, mais souvent elle était déjà attachée et on l'attachait cette gerbe uniquement à la latte en dessus le lien, donc quand vous voyez un...toit, autant de gerbes qui dépassent, autant de chevrons ; en gros c'est ça.

L.B. : Maintenant, des questions concernant.. .la forme des toitures. Est-ce qu'il y avait des toitures en angle ? C'est-à-dire avec un arêtier d'un côté et une noue...ça s'appelle "une noue", c'est-à-dire un angle rentrant dans l'autre ; les toitures étaient-elles toutes droites comme on voit ici dans le village ou est-ce que dans le pays il y avait des toitures p l u s — ? — A.B. : A ma connaissance, elles étaient droites pour la simplicité quand même parce que, en angle, les détritus se seraient rammassés là- dedans, dans cet angle là, je pense et aurait apporté la pourriture. Une toiture côté vent du midi, vent du sud, côté sud, tient moins longtemps qu'un côté nord, je pense pas me tromper. Pourquoi ? Parce que côté nord il pousse pas mal de mousse, laquelle mousse, j'ai vu des toits arrivés à, je dirais pas à faire 1'étanchéité, mais enfin à, Je pense que la paille s'use moins quand cette mousse est là-dessus ; on a 1'impression que ça tient beaucoup plus ; alors que le côté sud est toujours dénudé donc il y a un ravinement plus important dans la paille je pense, un ravinement, une usure plus importante de la paille.

L.B. : Une toiture durait combien de temps ? Sans entretien ? On fait un toit neuf, le versant sud durait combien de temps sans qu'il y ait besoin de monter ? A.B. : Tout dépendait du gars, je dirais pas l'artisan puisqu'ici tout le monde savait faire les toitures, mais je vais pas m'avancer en disant 25 ans sans problème. L.B. A.B. L.B. A.B.

Oui. Hormis le faîtage bien entendu. Hormis le faîtage, ça c'est bien entendu. 25 ans sans problème, tout dépend de l'épaisseur qu'on lui donnait au

départ. Tout dépend comme elle était serrée, parce qu'ils serraient quand même avec les moyens du bord, c'était souvent de l'osier. L.B. : Oui. A.B. : On a beau... L.B. : Oui, ce qu'on appelle de l'osier...parce que

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bien de s a l i x .

QUI ETAIENT LES CHAUMIERS

TEMPS DE MISE EN OEUVRE

l ' h i v e r f a i s a i t s e s

l e s couver tu re ;

1' importance du

A.B. : En p a t o i s , on d i s a i t "des amarines" , on en f a i s a i t des pan ie r ; l ' h i v e r . L.B. : Ah oui, donc c'est vraiment de l'osier. 11 s'agit A.B. : Oui, voilà. L.B. : Ah, oui et l'osier poussait aux abords du l a c ? A.B. : Il poussait aux abords du lac, tout le monde paniers à la veillée donc tout le monde avait de ça. L.B. : Concernant la charpente est-ce que vous savez pas.. étaient faites par...le maître de maison ? A.B. : Oui, ils se donnaient la main entre-eux suivant chantier. * L.B. : On s'entraidait. A.B. : On s'entraidait souvent, oui on s'entraidait. L.B. : Il n'y a jamais eu de professionnel de chaume ici ? A.B. : Ah non, tout le monde était professionnel ici pour quoi que ce soit ; pour la faux ; pour ... enfin je vous dis, y a des gens que quelques années après on aurait pratiquement compté les lattes, on aurait compté les lattes qui auraient ... normalement quand la latte se voit c'est que la toiture est foutue. L.B. : Oui, oui. A.B. : Alors certains gens qui faisaient, certaines personnes faisaient leur toiture et quelques années après, on comptait presque les lattes, bon si vous parlez avec ces gens là, ils vous diront ça dure pas, ça dure pas 20 ans ; mais c'est peut-être parce que la latte n'était couverte que par quelques centimètres de paille aussi. L.B. : Oui ; un travail sur le toit se faisait donc en équipe, combien de personnes pour l'équipe minimum ? A.B. : Ah, il faut pas être nombreux hein, on ne peut monter qu'un chevron après l'autre . L.B. : Oui. A.B. : Donc un gars qui monte entre 2 chevrons, bien qu'ils ne soient pas à intervalle régulier, suffisait après ça, il lui fallait un bon maneuvre qui lui L.B. : Qui lui montait les bottes. A.B. : Au fur et à mesure qu'il voit qu'une latte va finir, il lui amène une latte, qu'il lui amène les liens, qu'il lui prépare les petites gerbes pour mettre en bas ; je pense que si on voulait faire un toit entier, un toit entier d'un coup, 2 personnes de chaque côté seraient suffisantes. L.B. : Oui, vous avez une idée de la surface qui était faite dans une journée par une équipe de 2 ? A.B. : Oh, je pense que ... là mon père saurait vraiment parce que — ? — , les granges que vous avez en photo là, la grange qui fait 13 m de long, la grande là, la moitié d'un côté sans problème dans la journée, un quart de chaque toiture. L.B. : Un quart de chaque toiture, donc ça veut dire 13 m par 6 à peu près. A.B. : Oui. L.B. : Ca fait ... donc 13, 13 ... ça fait 6 x 6 , ça fait 35 m2, à 2 on couvrait une trentaine de mètres carrés. A.B. : Oui, maintenant, je vous dirais que les heures, on les comptait pas bien entendu. L.B. : Oui, oui mais pour comparer à d'autres techniques, ça parait assez rapide. A.B. : Ça oui, c'est assez rapide. L.B. : Oui.

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A.B. : tout dépend si vous avez Je vous dis tout le matériel à portée de la xain. L.E. : Bien-sûr, considérons que ... on a le matériel, que tout est prêt en couverture/pose donc de l'ordre de 30 m2 pour 2 ; 15 m2 par homme. A.B. : Là-haut nous pendant on découvrait, on mettait la ... on faisait un trou et puis an faisait rentrer la paille souvent à l'intérieur directement. L.B. : Ah, oui. A.B. : Comme ça, ça é v i t a i t une manutention. L.B. : Bien- sûr, et vous l ' u t i l i s i e z ? A.B. : En l i t i è r e . L.B. : En litière ? On ne faisait pas ce qu'on faisait dans certaines régions qui, où on mettait la paille à l'extérieur en guise de sécurité en somme ? A.E. : A l'extérieur ? L.B. : Oui, au cas où quelqu'un tombe du toit. A.B. : Ah, non non. L.B. : Ca ne c'est jamais fait ça ? A.B. : Ca ne c'est jamais fait ici, non. L.B. : Qu'est-ce que je voulais vous demander ? A.B. : J'en vu, j'ai vu certains toits dans le pays où les pignons ne dépassaient pas, L.B. : Ah !

RIVES ANCIENNES^,jj. : n s avaient mis des a r r ê t s . . . j e saurais pas trop vous expl iquer EN BOIS ET mais enfin des arrê t s en b o i s t a i l l é s à l a hache s o i t . . . I l s avaient mis PAILLE ¿es a r r ¿ t s . . . j e ne s a i s pas, i l s avaient dû fa ire une sorte d'équerre,

d'équerre pointue clouée sur l e chevron et puis un bout de bo i s qui monte à l 'équerre pour re ten ir la p a i l l e . L.B. : Ah, oui. A.B. : En gros, c'était ça, je l'ai eu vu hein, Je l'ai eu vu. L.B. : C'était sur des vieilles maisons'.; sur des ... ? A.B. : Ion, en général, c'était sur des granges. L.B. : Sur des granges ? Il y a eu des maisons habitées, des chaumières habitées, pas seulement des granges ? A.B. : Il y a eu, oui, j'en ai connu une paire dans le pays, mais les anciens ont dû en connaître plus que moi. L.B. : Est-ce qu'il y a eu d'autres matériaux de couverture utilisés pour faire le chaume, je pense aux genêts par exemple ? A.B. : Fas chez nous. L.B. : Ou à de la bruyère ... C'était uniquement du seigle ? A.B. : C'était uniquement du seigle . L.B. : Concernant la charpente, est-ce que vous savez par qui était monté les charpentes ? C'était par les propriétaires ou est-ce qu'il y avait des charpentiers qui travaillaient ?

CHARPENTIERS ¿ ^ . n y aVait dans la région des gens qui étaient plus qualifiés que d'autres oui, à savoir ... ils avaient des varlopes, des rabots, des outils préhistoriques qui ... y permettaient un peu mieux d'arranger le bois que ce qu'auraient pu faire certaines personnes. Y en avait pas mal même, y en avait ... c'étaient des gens qui se faisaient payer ou qui se faisaient rendre le temps de diverses façons mais qui étaient plus qualifiés que d'autres pour faire ce genre de travail ; de même que pour faire des murettes, des murs, non, tout le monde savait se les faire plus ou moins mais enfin, bon, mais certains travaux de maçonnerie ou de charpente étaient faits par des ... par quelqu'un ; personnes qui n'existent plus d'ailleurs.

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CHAUME

RITES L. B. : Vous savez si il y avait des rites qui étaient associés soit à la charpente, soit au chaume ? Que ce soit un repas ou, une fête ? A.B. : Son, non je ne pense pas. Le dépiquage des gerbes là, y avait une entraide là, entre plusieurs familles là ; là, ce jour là c'était ... bien que ce soit pénible le soir, c'était souvent suivi d'un bon repas, c'était un peu comme quand on tuait le cochon quoi, le dépiquage des gerbes, c'était une entraide. L.E. : Oui.

LA FIN DES A.E. : A part vers la .fin où les gens n'étaient plus nombreux, disons on en ÎÏITTÎMT* faisait de moins en moins. On allait pas embêter Pierre, Paul ou Jacques

_ pour. ... Kais à l'époque oui, c'était ... ça le dépiquage des gerbes, le dépiquage des châtaignes, quand on tue le cochon, c'était trois fêtes si on peut dire où les gens s'aidaient et faisait un repas le soir quoi. L.B. : La fin des toits de chaume, c'était quand, finalement, vraiment la fin ? A.B. : Cette carte postale oui, il y a 15 ans que cette carte postale n'existe plus, là oui, et c'était des derniers ; y en a plus d'ailleurs de cartes postales. L.B. : Donc c'est les années 70 ? A.B. : 70 L.B. : 65/70 A.B. : 70 ... c'était vraiment les derniers là, vraiment les derniers. L.B. : Et reportons-nous entre le guerre de 14 et la guerre ... 39/40, il y avait beaucoup de toits de chaume ? Vous le savez ? A.B. : Ah, oui. L.B. : ça représentait quoi en proportion grossière dans le village ou dans les villages autour ? A.B. : Ça représentait toutes les granges sauf les maisons d'habitation. L.B. : Oui. A.B. : Toutes, je pense parce que ... de même si on parlait avec quelqu'un de 80 ans il doit se rappeler de beaucoup d'habitations en chaume. L.B. : Oui. A.B. : Ah oui, mais le chaume là à l'époque quand même la paille, elle était pas toute descendue ici ; dans les pâturages, il y avait quelques granges pour enfermer les bêtes. L.B. : Elles avaient un nom ces granges ? En patois ? A.B. : Oui, c'est toujours les "pailhés", le "pailhé" de telle terre, le "pailhé" de telle terre, enfin bref ; alors là, ces issarts étaient faits sur place, ils étaient faits sur place, on avait que le seigle à descendre ; la paille restait là-haut, ils la triaient sur place et ils réparaient la grange sur place ; ça permettait d'enfermer les bêtes ; là-haut comme ici en pays de châtaigniers alors, quand les châtaignes tombaient , il fallait pas que les bêtes soient là, donc on les laissait en montagne, il y avait un vieux plancher, on rentrait un peu de foin pour un jour où il pleuvait puis ... mais là c'était fait souvent sur place ; mais je vous parle ... je l'ai pas connu, ça devait être dans les années 40/35. L.B. : Bon, ce chaume, autour de nous grosso-modo, où était-il localisé, parce qu'en descendant dans la vallée y avait pas de chaume je suppose. A.B. L.B. A.B. L.B.

Ah, vous ê tes à la l imi te l à . On est à la l imite là . Ah oui. A Valdebouze, vous êtes à la l imi te . C'étai t l e s v i l lages au-dessus ?

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A.E. : Oui ... parce que là vous rentrez dans l'Aveyron en bas là ... et à ma connaissance ... il y en avait beaucoup moins ; déjà c'est plus la même terre ... c'est moins calcaire ... c'est c'est moins granitique je veux dire. Serait-ce qu'à trois km d'ici, ils cultivaient de la luzerne alors qu'ici on peut pas la cultiver ; alors qui disait luzerne disait blé ; vous êtes à la limite ici, on est ... c'est le dernier contrefort des Cévennes après on passe sur le Causse ; les lauzes. L.E. : Et au-dessus ça allait ? A.B. : Oh là, ça allait ... j'ai pas bien parcouru le pays à l'époque mais ici à l'Espérausse sans problème, hein î L.B. : Donc la couverture habituelle là sur tout le secteur, c' était du chaume. A.B. : Ah, oui. L.B. : De la paille ? A.B. : D'ailleurs toutes les petites granges que je vous parle dans les champs là, c'était plus que des ruines à cause de ça ; si il avait eu des tôles, elles seraient pas des ruines.

G L O S S A I R E

L.B. : Alors le chevron ? P.B. : Le chevron ? L.B. : En patois ? P.B. : Le couple, le couple qu'on appelle, le couple,le couple. L.B. : Et la pièce sur laquelle s'appuie le chevron ? En bas, la pièce de bois ? P.B. : Ah c'est ... ? nais je m'en rappelle plus, la pièce qui est en bas là ? Le chevron qui s'appuie dessus ? L.B. : Voilà. P.B. : Il fallait faire des encoches là, voyez, des encoches. L.B. : Oui ? P.B. : Des encoches pour que ça glisse pas, des encoches c'est scellé dans le ciment, les encoches, ça c'est scellé d'habitude, ça c'est scellé. L.B. : Oui, vous vous souvenez pas ? P.E. : Hein ! L.B. : Vous vous souvenez pas du nom en patois ? P.E. : ïon, non en patois Je m'en rapelle pas, le nom ? . L.B. : La grosse pièce en bois en haut au faitage, hein, les les P.B. : La caramore, la caramore on appelle à la ? La caramore. L.B. : Les crochets en bas, en bois ? P.B. : En bas, les crochets on appelait ... oui oui les crochets. L.B. : La pièce de bois en bas, celle-ci là, qui sert à démarrer la couverture, cette latte ronde qu'on met dans les crochets, elle avait bien un nom ? P.B. : Pon, non c'est une latte comme les autres, c'est une latte ni plus ni moins, on choisissait la plus grosse. L.B. : Le mot latte, c'est le mot patois ? P.E. : On, des latasses, des latasses, des latosses. L.B. : D'accord ; la grosse botte qu'on amène sur le lieu du chantier. P.E. : Le cluètche, qu'on les appelait. L.B. : La petite botte qu'on met en bas de la couverture ? P.B. : C'est des pailhausses.

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L.B. : Les pierres du pignon, elles avaient un nom ? P.E. : Algéréna. L. E. : Un pignon en patois ? Le pignon du toit ? Le triangle ça se disait pas ? A.E. : Le crézinal, non ? P.E. : Ah ben ouais le crézinal ; ah oui le crézinal. L.B. : Le toit en patois ? A.B. : En patois un chaume, c'était la clujade. L.B. : Un versant de toiture ? C'est-à-dire l'un des 2 côtés ça avait un nom? A.B. : Son. L.B. : Le faitage ? P.E. : Ah, le faitage ; c'était la brisca. A.B. : Faut refaire la brisca. P.B. : La brisca. L.B. : Les ... la couche de paille qu'on met pour faire le faîtage, qui recouvre, elle avait un nom ? A.B. : La couche qu'on met ? à l'envers. P.B. : Ion, ça a pas de nom. A.B. : C'est la brisca ? . P.B. : ? la brisca. L.B. : Et ces bottes qu'on mettait sur le lien, elles avaient un nom aussi. P.B. : Le pailhou qu'on mettait. A.B. : C'est toujours un pailhou hein. P.B. : Un pailhou qu'on mettait sur ... là-haut ... attaché. A.B. : Si tu disais à quelqu'un qu'il fallait refaire la brisca du pailhé il savait tout de suite ce qu'on allait faire. L.B. : Ouais. P.B. : Et je crois que c'est tout. L.B. : L'aiguille ? P.B. : L'aiguille ... l'aiguille en bois ... on avait une aiguille en bois, on y passait le fil de fer là pour tenir ... pour serrer les lattes. L.B. : Cette aiguille, c'est venu comment ? A.B. : C'est venu qu'après ça, parce qu'ils faisaient avec. P.B. : Avant ils le faisaient. A.B. : En osier. P.B. : ? on serrait tant qu'on pouvait, voyez on serrait puis. A.B. : L'osier passait tout seul, c'est qu'après avec le fil de fer qu'est venu l'aiguille. L.B. : Oui et l'aiguille ça se disait comment en patois ? P.B. : L'aiguilho. L.B. : L'outil qui sert à appareiller la paille sur le toit ? P.B. : Ah le ... A.B. : Pludedouilho ? P.B. : Pludedouilho. L.B. : Une cheminée qui dépasse sur le toit ça s'appelle comment en patois, il n'y en avait pas. A.B. : ? . P.B. : Si jamais on avait eu des cheminées là avec les "pailhés" qui étaient couverts, mais y avait pas de cheminées. L.B. : Mais autrefois y en avait puisqu'y avait des habitations recouvertes en paille. P.B. : Ah oui autrefois mais. L.B. : Kais le terme de cheminée, il éxitait bien donc ? A.B. : Cheminera, en patois, une cheminera. L.B. : Bon, ben je crois qu'on a vu l'essentiel.

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C.B.H.P.I. Association lo i 1901 9, rue Chabrol 63200 RIOX Tel : 73.63.18.27

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CR.H.P.I. Association lo i 1901 9, rue Chabrol 63200 EIOK Tel : 73.63.18.27

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P > P L A N C H E S P H O T O G R A P H I Q U E S

CR.H.P.I. Association lo i 1901 9, rue Chabrol 63200 KIOK Tel : 73.63.18.27

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