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Joël S. GOLDSMITH Causeries d’Honolulu 1963 - 1964 Volume 1

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JJooëëll SS.. GGOOLLDDSSMMIITTHH

Causeries

d’Honolulu1963 --1964

Volume 1

JJooëëll SS.. GGOOLLDDSSMMIITTHH

Causeries d’Honolulu

La métamorphose de la conscience

1963 – 1964

Volume 1

Si le Seigneur ne bâtit la maison,ceux qui la construisent travaillent en vain.

Psaume 127

L’illumination dissout tous les liens matériels et relie les hom-mes entre eux par les chaînes d’or de la compréhension spiri-tuelle ; elle ne reconnaît que l’autorité du Christ ; elle n’a ni rituelni règle sinon l’Amour divin, impersonnel et universel, aucunautre culte que la Flamme intérieure qui est toujours allumée surle haut lieu de l’Esprit. Cette union est l’état de liberté de la fra-ternité spirituelle. La discipline de l’Âme est la seule contrainte ;c’est pour cette raison que nous connaissons une liberté sanslicence; nous sommes un univers unifié sans limites physiques, unservice divin rendu à Dieu sans cérémonial ni credo. Les illumi-nés marchent sans peur– par la Grâce.

La Voie Infinie

Table des matièresVolume 1

AVANT-PROPOS………………..7

Janvier 196320 janvier. L’INDIVIDU PLACÉ SOUS L’AUTORITÉ DE DIEU...........927 janvier. PURE CONSCIENCE................................................13

Février 19633 février. COMME VOUS SEMEZ ........................................................19

10 février. À PART DIEU, IL N’Y EN A PAS D’AUTRE .......................2717 février. DIEU CONSTITUE MA CONSCIENCE..............................3524 février. AUTO REDDITION...............................................................41

Mars 19633 mars. LA FILIATION DIVINE...........................................................499 mars. RELATION D’UNICITÉ (1).....................................................57

10 mars. RELATION D’UNICITÉ (2) ....................................................6517 mars. L’ARBRE DE VIE .....................................................................7524 mars. LA VIE INTÉRIEURE .............................................................8731 mars. MA CONSCIENCE...................................................................95

Avril 19637 avril. CONNAÎTRE DIEU DE MANIÈRE CORRECTE

= GUÉRISON.................................................................10721 avril. SE REPOSER DANS LA CONSCIENCE ..............................11728 avril. LE MESSAGE QUI SE DÉVOILE:

LE POUVOIR SPIRITUEL ...........................................125

Mai 19635 mai. LA PAROLE DEVIENT CHAIR...............................................135

12 mai. VOUS ÊTES LES INVITÉS DE LA VIE.................................14718 mai. LA RESPONSABILITÉ SPIRITUELLE..................................15719 mai. UNE IDÉE DONT L’HEURE EST VENUE............................16926 mai. L’AMOUR SPIRITUEL.............................................................179

Juin 19632 juin. LA VRAIE PRIÈRE – L’EXPÉRIENCE DE DIEU..............189

AVANT-PROPOS

Les leçons inspirées de ce livre ont d’abord porté le nom de«Causeries à l’Hôtel. »* Des étudiants de la première heure quivenaient du monde entier se réunissaient à Honolulu, (Hawaii)afin d’écouter Joël Goldsmith leur parler de la manière de vivrespirituelle. Ces causeries étaient alors expédiées à des praticiens,à des instructeurs et à des Centres d’Étude de La Voie Infinie afind’être copiées et transmises à la masse des étudiants. Ce flotconstant de manne fraîche a nourri ceux qui étaient affamés etassoiffés de nourriture et de rafraîchissement spirituels.

Dans le chapitre un de son livre : Réalisation de l’Unicité, Joëlécrit, dans la section «À travers la Rédaction» :

Cette année 1963, l’ordre m’a été donné de mener nos étudiantsde la métaphysique au mysticisme. …Vivre dans les deux mondes atoujours été difficile pour moi, mais cela a été nécessaire du fait qu’ildoit y avoir la conscience métaphysique sur la terre avant que laconscience mystique puisse être atteinte.

En 1959, j’ai reçu l’ordre de donner une année complète declasses sur les principes de base de La Voie Infinie et ensuite de com-mencer à élever le Fils de Dieu en l’homme. Finalement, cette annéel’ordre est venu d’élever nos étudiants depuis la métaphysique jus-qu’à la mystique ; et cette mission a été immédiatement entreprise.

Joël a écrit à la plupart d’entre nous qu’à moins d’assimiler cequi avait été donné dans les leçons s’étalant du 14 juillet au 30septembre 1963, il ne pourrait pas nous mener plus loin dans laprise de conscience mystique. La leçon du 28 juillet révèle deuxgrands principes qui, s’ils sont pratiqués dans le silence et demanière sacrée, libéreront ce monde de la domination des super-stitions qui ont agi comme lois dans la conscience humaine.

J’ai eu le privilège d’assister à la plupart des classes de Joël,à certaines de ces causeries et à étudier en privé avec lui, à

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Hawaii. Je puis vraiment déclarer : « J’ai connu un homme quiavait son être en Christ », qui a restauré le message du Christpour le 21ème siècle, introduisant le langage de l’Esprit.

À chaque heure du jour, de par le monde, des étudiants consa-crés de ce message sont en prière silencieuse– la prière de récon-ciliation: réconcilier l’homme avec Dieu et, dès lors, réaliser l’om-niprésence de l’activité du Christ qui rend l’homme libre des sensmatériels et révèle le gouvernement de Dieu, fait de grâce et devérité.

En toute gratitude,

Virginia Stephenson

CAUSERIES D’HONOLULU

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* La dernière réédition est sortie avec un nouveau titre : La métamorphose de laconscience. J’ai choisi de garder le titre Causeries d’Honolulu, qui est connu dela majorité des étudiants.

Causerie du dimanche 20 janvier 1963Hôtel HalekulaniHonolulu, Hawaii

L’INDIVIDU PLACÉ SOUS L’AUTORITÉ DE DIEU

La semaine dernière, nous avons parlé du péché de médiocrité.Mais ce sujet peut être interprété de travers. En fait, le sujetentier de l’individualité peut être interprété de travers. Tout cequi existe de bien a été accompli par l’intermédiaire d’un indi-vidu, mais également tout ce qui existe de mal. En d’autrestermes, si nous sommes livrés à nous-mêmes, nos talents peuvents’orienter vers le bien ou vers le mal. La connaissance elle-mêmepeut être orientée vers le bien ou vers le mal. À l’époque des Fra-ternités Noire et Blanche, bien que leur formation soit identique,la Fraternité Blanche utilisait la connaissance pour le bien et laFraternité Noire utilisait la connaissance pour le mal. C’est uni-quement quand un individu est sous l’autorité de Dieu que tout cequ’il accomplit est au service d’un dessein divin.

De nos jours, le problème le plus important auquel le mondesoit confronté est l’individu – l’individu placé sous l’autorité deDieu. Quand on n’est pas sous l’autorité de Dieu, on n’obtient quela destruction. Le cliché qui déclare que la force est dans l’unionest une erreur. Il n’existait pas d’union plus forte que celle quiexistait entre l’Angleterre et son empire. Et il n’existait certaine-ment aucune union plus puissante que celle qui existait entre laHollande et ses colonies. Mais du fait qu’elles n’étaient pas placéessous l’autorité de Dieu, elles se sont brisées. Dans la Russie d’au-jourd’hui, les gens ont autant de respect pour l’individu que cheznous. Des individus, pas les masses, créent l’énergie nucléaire :des astronautes, des scientifiques, des cadres– mais des indivi-dus qui ne sont pas placés sous l’autorité de Dieu. Pour nous, ildoit exister une reconnaissance bien précise qu’il n’existe rien deplus grand que la capacité individuelle et l’intégrité individuelle,mais l’individu doit être sous l’autorité de Dieu. C’est uniquement

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dans ce cas que nous avons un gouvernement qui se trouve sousl’autorité de Dieu et un gouvernement qui travaille pour le bien detous. Un individu ne peut se développer sur le plan spirituel ques’il arrive à bien connaître Dieu.

Quand nous rencontrons une déclaration telle que : « Je nedépends ni de Dieu ni du diable mais de mon propre pouvoir, » àmoins qu’elle ne s’oppose à une conscience de vérité, cette décla-ration est capable d’aller contrôler le monde, parce que le monden’a pas compris le non-pouvoir du pouvoir temporel. La véritédétruit toujours le pouvoir temporel, pour autant qu’il s’agisse dela connaissance de la vérité. Souvenez-vous toujours que le malest capable d’opérer dans l’univers jusqu’à ce qu’il s’oppose à uneconscience réalisée de la vérité. Il n’y a rien dans le mental ordi-naire qui puisse arrêter le mal ; le pouvoir du mal ne peut êtreaffronté que par un individu qui se trouve sous l’autorité de Dieu.

Les praticiens qui réussissent sont ceux qui ont discerné quela nature du pouvoir temporel est un non-pouvoir ; et plus ils pro-gressent dans cette réalisation, plus leur capacité individuelles’accroît. Il a suffi de la vision de Jésus, de Madame Eddy, desFillmore pour changer le cours du monde– la réalisation par unindividu du non-pouvoir du pouvoir temporel.

Il n’existe rien de tel qu’un bon ou un mauvais pouvoir – ils’agit uniquement de la manière dont les individus s’en servent.Il n’existe aucun danger dans aucun temps ou aucun espace exté-rieurs, mais dans l’individu. Il n’y a ni bien ni mal dans les mis-siles, mais dans l’usage que l’individu en fait. Et c’est ainsi quenous devons en revenir à nouveau à l’individu, mais à l’individuplacé sous l’autorité de Dieu.

Chacun d’entre nous possède la conscience et chacun d’entrenous possède Dieu ; mais le pouvoir de Dieu ne se manifeste qued’une seule manière– par notre réalisation du non-pouvoir. L’er-reur pouvait se heurter à la conscience d’un Jésus mais elle sedissolvait. Les hauteurs auxquelles nous nous élevons dépendentde notre réalisation du non-pouvoir du pouvoir temporel.

Il n’existe pas de carrefours dangereux sur les routes natio-nales, il n’existe aucun pouvoir extérieur. Voyez combien ils sont

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inoffensifs jusqu’à ce qu’un conducteur imprudent les aborde. Toutdanger croît en proportion de notre acceptation de deux pouvoirs.C’est pourquoi chacun doit aller de l’avant avec la réalisation :« Tu ne pourrais avoir aucun pouvoir sur moi, à moins qu’il ne viennede Dieu. » ( Jean 19 : 11) Ceci détermine combien nous sommesgrands ou petits, c’est-à-dire combien nous pouvons apporter aumonde– mais uniquement en étant sous l’autorité de Dieu.

Chacun d’entre nous possède l’état Christ dans sa conscienceainsi que la capacité de vaincre le monde, mais tout cela dépenddu dévoilement individuel. Le pouvoir spirituel réside dans la réa-lisation du non-pouvoir du pouvoir temporel. Dieu n’est pas dansla tornade, Dieu n’est pas dans la guerre, dans le feu ou dans lesdictateurs: Dieu est dans la petite voix tranquille, et quiconque semet en harmonie avec la petite voix tranquille se met en harmo-nie avec le pouvoir spirituel. Il n’existe aucun mal qui puisse per-sister quand il vient buter contre une conscience qui peut regar-der le mal en face et reconnaître le non-pouvoir de l’esprit charnel.Une personne imprégnée de cela pourrait mettre cet esprit char-nel à mal pendant cent ans. Soustrayez-vous au pouvoir et laissezpoindre la petite voix tranquille– voilà quel est le truc. C’est dansla mesure où nous pouvons être tranquille tout en lui permettantd’émerger que nous démontrons l’harmonie individuelle et quenous sommes une influence à l’œuvre dans le monde. C’est ainsi :il n’y a qu’une seule source et nous nous y approvisionnons tous.

Non, le pouvoir n’est pas extérieur. Nous devons prêter l’oreilleà la petite voix tranquille– qui est l’unique pouvoir spirituel. Lapetite voix tranquille ne fait rien au mal : elle révèle simplementle non-pouvoir de tout mal.

Vous ne pouvez être en paix si vous croyez que vous allez don-ner naissance à un pouvoir-Dieu. Vous ne pouvez générer le pou-voir-Dieu qu’en disant : « Je ne puis de moi-même rien faire. » ( Jean5 : 30) en étant en paix, en attendant. À moins que cette petitevoix tranquille ne se manifeste, le traitement ou la prière neseront pas efficaces. Il existe une présence transcendantale au-dedans de moi, mais si j’attends qu’elle fasse quelque chose aumal, elle ne se manifestera pas.

L’INDIVIDU PLACÉ SOUS L’AUTORITÉ DE DIEU

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Puissé-je simplement arriver à connaître la petite voix tran-quille, car « là où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté » (II Corin-thiens 3 : 17) pas dans le but de faire quelque chose à quelquechose, mais simplement pour bien Te connaître. Il accomplit Sonpropre travail– nous nous contentons de Le libérer. «Je dois bienTe connaître, je suis à l’écoute de Ta voix. Parle Seigneur, Ton servi-teur écoute. » (I Samuel 3 : 9) Voilà quelle est l’attitude. Et quel quesoit le pouvoir qui s’écoule de la petite voix tranquille, il est sou-mis à Dieu.

Il n’y a qu’une seule manière de savoir si vous méditez cor-rectement. Quand vous comptez sur Dieu pour quelque chose, quece soit en votre faveur ou pour quelqu’un d’autre, dès que vousvoulez Le personnaliser pour m’aider ou vous aider, Il cesse d’êtreefficace. Votre Lumière spirituelle ne pense qu’en termes de réa-lisation de Dieu.

* * *

CAUSERIES D’HONOLULU

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Causerie du dimanche 27 janvier 1963Hôtel Halekulani

PURE CONSCIENCE

Aujourd’hui, nous allons dire quelques mots au sujet de laconscience. Conscience est le mot le plus important de tout le voca-bulaire de La Voie Infinie. Il n’y a rien que vous puissiez penserqui puisse jamais prendre la place du mot conscience. Dans notreexistence humaine, nous sommes des états et des niveaux de cons-cience, des degrés de conscience. Dans son état pur, la conscienceest Dieu ; et dans son état pur, elle constitue notre être. Mais aumoment où nous sommes conçu sur le plan humain, la conscienceque nous sommes commence à recevoir du conditionnement. Lapire chose se passe à partir du moment où nous naissons car noussommes alors conditionné par tout ce que pensent les parents.Quels que soient les espoirs et les peurs qu’ils nourrissent, ils sonttransmis à l’enfant. L’enfant va alors à l’école et il est conditionnépar les professeurs, les condisciples et les parents des condis-ciples– et le conditionnement s’accentue. Au moment où l’enfantentre dans le monde, 90 pour cent des choses dont il est convaincune sont pas vraies. Alors, là dans le monde, il s’en rajoute à sonpropre conditionnement.

À partir du moment où nous adhérons à un enseignementmétaphysique, nous commençons à nous conditionner suivantd’autres schémas. Admettons que cela s’enregistre dans notreconscience quand nous lisons : « N’appelez aucun homme sur laterre votre père : car il n’y a qu’un seul Père, le Père qui est dans lescieux. » (Matthieu 23 : 9) Si vous y réfléchissiez et si le principeétait enregistré, vous pourriez regarder tout autour de vous etdéclarer : «Ah bon, alors il n’y a qu’un seul Créateur et nous som-mes tous les enfants de cet Unique. Dès lors, nous sommes touségaux au regard de Dieu.» Rien que cela suffirait à effacer tous lespréjugés d’un individu ainsi que ses conditionnements antérieurs.

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Sur ce point, vous avez une nouvelle conscience. Vous êtes mort àl’état de conscience qui avait des partis pris et des préjugés etvous êtes devenu un avec votre semblable sur le plan universel.Sur ce point particulier, vous êtes devenu un nouvel homme.

Finalement, vous pourriez accéder à une nouvelle extensionde cette même idée et déclarer: «Si c’est vrai, nous tirons nos qua-lités, nos héritages de cet Unique.» Permettez-moi de vous donnerune citation d’Emerson : « Il n’y a qu’un seul Mental universel ettous les hommes sont des entrées vers cet Unique et des sortieshors de cet Unique. » Si cet Unique est Dieu ou la Conscience,alors nous sommes des entrées et des sorties pour Ses qualités.Une fois que nous commençons à percevoir que nous sommes desentrées vers le Père et des sorties du Père, nous percevons quenous sommes des entrées vers l’Intelligence Divine et que nousne sommes pas limités comme nous le pensions. À présent, nousne sommes plus dépendant de ce à quoi l’étaient nos parentshumains, mais nous sommes dépendant de notre source. Nousne sommes plus limité une fois que nous reconnaissons : « Il y aun Père unique, il y a un mental unique et nous sommes uneentrée et une sortie pour Lui ». Notre réflexion pourrait prendredes mois, mais finalement le message se gravera et nous pour-rons alors déclarer : « Alors que j’étais aveugle, à présent je vois. »( Jean 9 : 25) Vous commencez à puiser dans cet infini uniquementgrâce à cette seule Vérité. Vous vous trouvez au sein d’une nou-velle conscience dans laquelle deux choses se sont passées : vousavez perdu votre parti pris et votre sectarisme et vous vous êtesdébarrassé d’un certain nombre de handicaps et de limitationsde vos ancêtres. Il n’est plus vrai que « les péchés des pères retom-beront sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération. »(Exode 20 : 5) Une fois que vous avez adopté cet unique principeet travaillé avec lui, vous vous trouvez en un état de conscienceplus libre, vous avez abandonné votre dépendance par rapport àqui que ce soit et vous avez appris à aller au-dedans, jusqu’à lasource. Au moment de la réalisation de cette unique vérité, vousn’êtes plus la même personne – et ceci uniquement avec unevérité spirituelle.

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Depuis notre enfance, on a dit à chacun d’entre nous qu’il fal-lait craindre le monde extérieur, que ce soit sous la forme degermes, de contagion, d’infection ou de climat. On nous a apprisà craindre des pouvoirs extérieurs. Maintenant, on suppose quevous avez dû saisir un aperçu du principe métaphysique: « Pilate,tu ne pourrais avoir aucun pouvoir sur moi. ( Jean 19 : 11) Moi etmon Père sommes Un. » ( Jean 10 : 30) Dieu m’a donné la domina-tion. Puisque Dieu m’a donné la domination, il ne peut y avoiraucun pouvoir dans le monde extérieur. L’acceptation de ce prin-cipe nous libère de 70 à 80 pour cent des peurs du monde. Nousn’avons plus peur du pouvoir de quoi que ce soit d’extérieur ànous-même; et à nouveau, sur ce point particulier, nous sommesun état de conscience différent : nous sommes mort à nos peurs.

Mais nous ne sommes pas mort à notre peur majeure : notrepeur de la mort. C’est cette peur qui fait apparaître nos maladiestellement effrayantes. S’il existait quelque chose qui nous rendaitimmunisé contre la peur de la mort, nous aurions démontré la vieéternelle– ce qui ne signifie nullement de rester à jamais sur laterre. Nous aurions toujours besoin de faire une transition. Unexcellent moment pour la transition, c’est quand nous avonsaccompli notre mission sur la terre. Et tandis que nous attendonsla transition avec impatience, nous n’avons plus à attendre lamort. L’action de perdre la peur de la mort nous libère de la majo-rité des maladies de ce monde. Quand il se produit ne fût-ce qu’unléger mouvement vers cet état, vous n’êtes plus la même personneque vous étiez auparavant. Vous n’avez plus peur des conditionset des circonstances extérieures. Vous avez encore accédé à unautre degré de conscience.

À cette étape de notre vie spirituelle, nous sommes un état deconscience totalement différent de celui que nous étions le jouroù nous nous sommes engagé sur le sentier spirituel. Nous nedonnons plus de pouvoir au monde extérieur, nous avons moins decroyances superstitieuses, nous avons perdu la plus grande par-tie de notre ignorance. Le progrès que nous avons accompli depuisce moment est dû uniquement au fait que nous avons pris unprincipe après l’autre jusqu’à ce qu’ils fassent tinter une cloche

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et qu’ils s’enregistrent à l’intérieur. La conscience est ce que noussommes dans notre état pur: vie et immortalité données par Dieu.Dès que la conscience est purifiée et que nous nous débarrassonsdu conditionnement, nous nous approchons de plus en plus de lapure conscience. «Père, donne-moi la pure conscience que j’avaisavec Toi avant que le monde n’ait commencé. »

Le principe qui est tellement mis en évidence dans la Voie Infi-nie est celui qu’il n’y a ni bien ni mal, mais que le fait d’y penserles rend tels. Une réalisation de ceci vous donne la plus pure cons-cience que vous puissiez espérer d’atteindre. Il n’y a ni bien nimal. Nous ne comptons pas sur le bien extérieur et nous ne crai-gnons pas le mal extérieur. Il y a seulement est. L’herbe est, le cli-mat est, l’eau est. Le seul pouvoir qui soit est l’Être. Plus vousserez capable de vivre au plus près de la conscience que tout ceciest l’Être– Dieu créé– Dieu établi– plus vous vous trouverez enharmonie avec l’amour et la grâce de Dieu.

Réalisez simplement que le mal n’a été revêtu d’aucun pou-voir. Dieu nous a donné son propre esprit, sa propre conscience.Le niveau de notre échec est en rapport avec la quantité de cons-cience humaine que nous avons recueillie. Chacun d’entre nousa, au-dedans de lui, son propre degré de réalisation de cet étatd’esprit qui était aussi dans le Christ Jésus. Quand vous connaî-trez consciemment la vérité que vous êtes occupé à atteindre cetétat d’esprit dans la mesure où vous ne donnez aucun pouvoir àl’extérieur, vous comprendrez que l’agneau s’étendra finalementauprès du lion. Vous découvrirez qu’en adoptant ce principe dansvotre vie, vous serez de moins en moins affecté par l’extérieur.Plus proche vous serez du principe, plus proche vous serez d’uneconscience de bien. Ceci s’avère de plus en plus vrai à mesureque votre conscience est capable d’accepter la révélation qu’iln’y a ni bien ni mal – mais uniquement le sens universel qui lesrend tels.

N’est-ce pas que ceci change ma conscience? Oui, c’est vrai,une vie libérée de certaines des vieilles peurs est une consciencecomplètement nouvelle ; et c’est dans la mesure où, grâce à nosméditations, nous recevons des communications intérieures, que

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nous sommes libéré de l’ancien conditionnement extérieur. Chaquefois que nous recevons une communication intérieure, elle détruitl’une ou l’autre peur extérieure. Si vous portiez votre regard dixans en arrière et tentiez de vous reconnaître, vous pourriez dire :«Mais enfin, je ne suis pas cette personne.»

Voici la raison pour laquelle conscience devient notre mot leplus important : nous savons que la finalité de notre travail modi-fie notre conscience. Dans l’accomplissement de ceci, nous devonsquitter le monde tout seul– le changement doit se manifester au-dedans de notre propre conscience. Quelle est notre réaction faceà des personnes, à des conditions climatiques, à des théories ?Quelle est notre réaction face à la mort? De nous-même, nous nesavons pas quel conditionnement mental constitue notre barrièreparticulière ; et c’est parce que nous ne savons pas ce qui nouslimite que nous avons besoin de ces méditations. En fin de compte,nous arrivons à une réalisation que c’est notre conscience quidétermine la nature de notre vie. C’est uniquement quand nousacceptons un changement de conscience que le changement sur-vient. Aucun instructeur ni aucun praticien ne crée le change-ment chez un étudiant ; ils sont simplement l’instrument à tra-vers lequel l’étudiant accomplit le changement. Quel que soit leniveau de la modification de conscience qui nous vient, il nedépend que de notre dévotion à cette finalité. L’instructeur ou lepraticien ne constitue que le moyen en vue d’atteindre une fin.Ils possèdent le pouvoir d’extérioriser ce qui est en vous et pasdavantage– et encore, uniquement en proportion de votre humi-lité et de votre empressement à vous mettre à la tâche.

Il y a quelque chose à l’intérieur de nous qui nous pousse àatteindre une pure conscience. Quelque part, dans la lignée devotre incarnation passée ou dans l’actuelle, quelque chose s’estproduit qui a enflammé votre centre spirituel. Vous vous appro-chez toujours plus près du pur état de conscience à mesure quechacun de ces principes spécifiques devient lumineux en vous. Età mesure que nous faisons nôtre chacun de ces principes, nousdiminuons d’autant l’emprise de l’esclavage humain– nous som-mes libérés d’autant des limitations humaines.

PURE CONSCIENCE

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Quand nous arrivons à ce stade où nous réalisons qu’il n’y a nibien ni mal, nous arrivons au sommet. C’est dans la mesure denotre aptitude à saisir cela que nous devenons de plus en plusune pure conscience. La pure conscience est ce dont nous sommescomposé ; et les états de conscience s’y sont superposés à causedes croyances du monde. Il s’agit d’un processus de mort quoti-dienne. Chaque fois que vous laissez tomber une théorie, chaquefois que vous laissez tomber une anxiété ou une superstition, c’estdans cette mesure que vous êtes mort à ce monde. Quand leMaître a déclaré qu’il avait vaincu le monde, ce sont ces tenta-tions qu’il avait vaincues. Quand il a vaincu la mort, il a vraimentvaincu le monde. Personnellement, je ne pense pas qu’il ait vaincule monde avant qu’il ne soit dans le Jardin de Gethsémani. Là, ilfit face à la mort– c’est là qu’il abandonna son sens humain de lavie. Personne ne meurt totalement à moins d’affronter la mort–à ce moment on se trouve dans la quatrième dimension et en vie:pas dans la signification humaine de la chose, mais dans la signi-fication spirituelle.

* * *

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Causerie du dimanche 3 février 1963Hôtel Halekulani

COMME VOUS SEMEZ

Cette semaine, une question me vient à l’esprit : «Combien ya-t-il de nos étudiants qui lisent ou étudient les écrits de manièreobjective?» Combien y en a-t-il qui les lisent encore avec une dosed’émotion ou de sentiment? J’ai reçu une lettre d’un étudiant cettesemaine. Elle décrit une très belle et respectable famille qui pra-tique une religion traditionnelle mais très bonne. Une terrible tra-gédie a frappé cette famille et on pose cette question: «Commentune telle chose peut-elle arriver à une famille aussi chouette?»

Y a-t-il parmi nos étudiants quelqu’un qui ne connaît pas laréponse? Si vous avez le moindre doute concernant la réponse àcette question, alors vous n’étudiez pas de manière objective,parce qu’il n’y a pas un livre, un enregistrement ou une Lettre quin’en contienne la réponse. S’il y a quelque chose que nous savonset que nous savons que nous savons, c’est la raison de l’erreur.Cela nous le savons. Si nous ne savons rien d’autre, cela nous lesavons – et si des étudiants éprouvent le moindre doute sur cesujet, c’est qu’ils n’étudient pas le message avec sérieux. Ils lelisent mais ils ne le lisent pas de manière objective.

Même la lecture la plus superficielle révèle que l’homme«naturel » n’est pas sous la loi de Dieu et qu’il ne peut vraimentpas l’être. Aussi longtemps qu’il demeure la créature – l’hommenaturel– il n’est ni sous la loi de Dieu, ni protégé, ni maintenu, nisoutenu par Dieu. Ceci constitue vraiment l’histoire entière de larace humaine et explique que certains deviennent dictateurs pen-dant que d’autres deviennent les agneaux menés à l’abattoir.Lorsque vous lisez l’histoire de l’accession au pouvoir de Musso-lini ou Hitler, vous constatez rapidement qu’il n’y avait pas deDieu sur la terre pour protéger les gens– pas de Dieu pour inter-céder en leur faveur. De la même manière, si vous lisez l’histoire

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passée des États-Unis et de l’arrivée au pouvoir de certaines denos soi-disant puissantes compagnies qui se sont livrées au vol, aupillage et à la fraude, vous êtes vite amené à poser la question :«Où donc Dieu était-il dans tout ceci ?»

Alors, si nous ne vous avons rien donné d’autre, nous vousavons certainement donné la raison des iniquités et des injusticesqui existent sur la terre. Nous vous avons également fourni unmoyen de les vaincre, mais dans cette période particulière, celan’est possible qu’avec l’individu. Un individu peut se libérer detous ces pouvoirs et de toutes ces influences grâce à une compré-hension lucide et à l’application des principes de la Voie Infinie.Avec une compréhension suffisante, cet individu peut même aiderà la libération des autres; mais c’est uniquement quand cette pra-tique est beaucoup plus répandue qu’elle ne l’est aujourd’hui quecette conscience peut changer le monde. À l’époque actuelle, nousopérons au niveau de la conscience individuelle, mais nous ne pou-vons pénétrer dans la conscience de ce monde et forcer les gens àêtre libres– ils doivent d’abord s’ouvrir à cela. Ceux qui ne sontpas ouverts à l’aide spirituelle ne la reçoivent pas souvent ; il y ades exceptions, parce qu’il y en a qui crient au secours intérieure-ment, alors même qu’extérieurement ils résistent et se battent.

Chaque problème qui se présente à vous ou à moi représenteun certain niveau de notre incapacité à être les enfants de Dieu,à être sous la loi de Dieu. Je ne dis pas cela pour critiquer, jugerou condamner, parce que le niveau d’état humain qui persiste tou-jours en nous, quelle qu’en soit la hauteur, ne résulte pas d’unsouhait de notre part, mais de notre incapacité. Toutefois, nousdevons reconnaître cette vérité : chaque problème constitue uneoccasion. Quelle peut être l’utilité de se débarrasser d’une mala-die, quelle peut être l’utilité de se débarrasser d’un manque oud’une limitation s’il n’existe pas de compréhension du principeimpliqué? Tôt ou tard, nous devons perdre tout ce que nous expri-mons en matière de nature humaine physique ou matérielle. Sinous continuons uniquement avec l’abondance matérielle ou lasanté, un jour ou l’autre elles nous seront arrachées. Nous devonsnaître à nouveau à la prise de conscience spirituelle.

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Dès à présent, comprenons que chaque problème qui nousaffronte peut être résolu, mais cela dépend de nous! Même si nousfaisons appel à un praticien pour de l’aide, cela ne nous dispensepas de la nécessité d’arriver à une compréhension de la vérité. Àmoins qu’il n’y ait un changement de conscience, la discorde serarécurrente. Non, c’est nous-même qui devons atteindre la cons-cience de la vérité.

Examinons ceci. Il faut que nous le fassions d’abord avec deuxpoints ; et nous appelons le premier de ces deux points la connais-sance de la nature de Dieu. Cela signifie vraiment de savoir que,quel que soit le concept de Dieu que vous avez eu ou même quevous avez encore, … il est faux. Il s’agit d’une foi en un dieuinconnu auquel vous rendez un culte de manière ignorante. Peuimporte que ce concept soit élevé, il est encore un concept. En finde compte, vous devez atteindre la conscience que Dieu est etensuite laisser ce sujet en paix. Avec votre mental, vous n’allezjamais savoir ce que Dieu est.

À présent, laissez-moi vous parler brièvement des problèmesque nous rencontrons dans notre expérience. Ils sont tous baséssur une loi de cause et effet. « Comme vous semez, de même vousrécolterez. » (Galates 6 : 7) Si vous acceptez la croyance du mondequ’il y a du pouvoir dans une personne, un lieu ou une chose, vousêtes en train de semer pour la corruption. Aussi longtemps quevous donnez du pouvoir à une forme, vous êtes en train de semerpour la chair. Si vous placez votre confiance dans n’importe quoiqui se trouve dans l’image extérieure et si vous y trouvez motif àavoir peur, vous semez pour la chair, parce qu’il n’y a rien dans lemonde de la forme qui soit Dieu, qu’il s’agisse d’une pensée oud’une chose. Nous surmontons la loi de cause et effet en propor-tion de notre réalisation de cet élément. Est-ce que vous pouvezvoir que ceci nous ramène à ce point : le royaume de Dieu, leroyaume du pouvoir, est « au-dedans de moi ». (Luc 17 : 21) Et s’il estau-dedans de moi, je n’ai besoin d’avoir peur de rien ni de personne.

Maintenant, pensez simplement à la faute que vous commet-tez si l’une ou l’autre forme d’orthodoxie s’accroche à vous, parceque chaque église traditionnelle du monde s’accroche à la cause et

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à l’effet. Elles prient pour que la loi de cause et effet soit annuléeet elle ne peut pas l’être. Il n’existe pas de Dieu qui puisse chan-ger la loi de cause et effet. Il n’existe pas de Dieu qui puissemettre de côté la loi de stupidité. La solution est au-dedans denous. Le Maître nous l’a servie sur un plateau: « Vous connaîtrezla vérité et la vérité vous rendra libre. » ( Jean 8 : 32) Et la vérité, c’estque «Dieu est dans son ciel et tout est bien.» Afin de faire l’expé-rience de l’harmonie, nous devons pénétrer dans ce royaume.Nous ne changeons pas la loi– nous nous changeons nous-même.

Il y a beaucoup de vieux dictons concernant l’effet qui disentque quand vous cessez de courir après quelque chose, cela va venirà vous. Ils reposent sur une vérité absolue. Les gens qui courentaprès l’argent ne connaissent jamais l’abondance. C’est une loi,une loi de cause et effet ; et au moment où vous pouvez cesser decourir après l’argent, il trouve le moyen de vous courir après. C’estainsi que la chose même dont nous avons peur et que nous essayonsde maintenir au large… nous trouve. Tout cela est basé sur lacause et l’effet. Si vous ne placez pas de l’amour, de la haine ou dela peur dans une chose, vous êtes libre par rapport à elle.

Tous les concepts antérieurs de Dieu nous envoyaient versDieu pour quelque chose et cela constitue la barrière à l’obten-tion de cette chose. Certains de nos enregistrements sont fondéssur le principe de la réalisation de Dieu. Libérez Dieu. Tout ceque vous arriverez à faire, c’est ériger une barrière. Dieu est entrain de parcourir cet univers, mais pas parce que nous influen-çons Dieu pour qu’Il vienne chez nous ou chez notre voisin. Parcontre, nous pouvons nous influencer nous-même ou influencernotre voisin à aller vers Dieu. Il n’y a que nous qui puissions bri-ser la loi de cause et effet ; et nous commençons à le faire aumoment où nous reconnaissons que Dieu n’a rien à voir avec notrebien ou notre mal et quand nous libérons Dieu et réalisons quela victoire sur nos problèmes est la victoire sur la loi de cause eteffet. La responsabilité est carrément sur nos épaules ; et alors leproblème est une opportunité. Nous ferions mieux d’affronter leproblème ou alors il continuera. La raison pour laquelle la loi decause et effet continue à opérer dans notre conscience, c’est que

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nous donnons du pouvoir à cette loi. En dernier recours, nousdevons en revenir à : «Non, Dieu m’a donné la domination et iln’existe aucun pouvoir en dehors de moi. » Ceci brise la loi decause et effet. Et ce doit être la base de notre travail. « Tu connaî-tras la vérité et la vérité te rendra libre. »

Nous voulons rester comme nous sommes et néanmoins obte-nir que la loi de Dieu fasse quelque chose pour nous – mais laseule manière de profiter de la loi de Dieu, c’est de changer notrenature. Est-ce que nous aimons, haïssons ou craignons quelquechose dans le monde extérieur? Rien de ce que je suis en train deciter ne doit interférer avec l’amour que nous éprouvons les unspour les autres ; ou même l’amour que nous éprouvons enversnotre ennemi. L’amour dont je parle est l’amour qui place notredépendance ou notre espoir sur quelqu’un. En d’autres mots, nousdevons revenir au-dedans de nous-même. « Dieu m’a donné ladomination. Moi et mon Père sommes un. Tout ce que j’ai à faire,c’est de reconnaître Sa présence et Il se met à l’œuvre. » Nousreconnaissons le pouvoir spirituel et le laissons fonctionner. Nousn’utilisons pas le pouvoir du soleil, nous le laissons luire, tout sim-plement. Nous ne cherchons pas de quelles manières utiliser lepouvoir spirituel– nous le laissons nous utiliser. Laissez-le. « Leroyaume de Dieu est au-dedans de moi. » Reposez-vous dans cetteparole. Et alors il joue son rôle.

Si nos étudiants comprenaient Le Tonnerre du Silence, onn’aurait plus besoin d’une seule classe. Mon espoir en ce qui vousconcerne, c’est que vous atteigniez un stade où vous n’avez riend’autre sur quoi vous tenir que le néant : pas une seule chose, pasune seule pensée. Dieu est ; Dieu est en train de fonctionner et s’ily a quoi que ce soit de Dieu qui n’est pas en manifestation, c’estde notre faute. Nous ne nous sommes pas suffisamment dégagéd’une dépendance et nous n’avons pas vu que la loi de cause eteffet allait continuer à opérer parce que nous n’avons pas réaliséson non-pouvoir. Rien n’est pouvoir, mais le penser le rend tel. Aumoment où nous réalisons notre héritage de domination donnépar Dieu, au moment où nous le laissons, nous devenons libéréde la loi de cause et effet.

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Le plus grand péché qui ait jamais été perpétué sur la terre,c’est évidemment le péché de prier Dieu. Il a trouvé son originedans le paganisme ; quand les gens étaient à la recherche d’unpouvoir surnaturel. Et cela s’est perpétué dans les formes de laprière. À présent, la grande vérité est que nous n’avons pas besoinde ce dont nous semblons avoir besoin. Nous avons besoin de laréalisation de Dieu ; et c’est tout ce dont nous avons besoin. Enatteignant la présence de Dieu, le péché, le manque et la maladiese révèlent comme non-présence. « Là où est l’Esprit du Seigneur, il ya la liberté. » (II Corinthiens 3 : 17) Là où Dieu est, il y a déjà laliberté. Réaliser Dieu, c’est atteindre la lumière en présence delaquelle il n’y a pas de ténèbres, en présence de quoi, il y a laliberté, l’abondance et l’accomplissement. « Ta Grâce est ma suffi-sance en toutes choses. » (II Corinthiens 12 : 9) Pas l’argent, les inves-tissements ou la santé : uniquement Ta grâce.

La religion traditionnelle persiste dans sa croyance en un Dieuqu’il faut prier pour des choses ; et cela s’extériorise sous la formed’un manque. Non, notre prière doit se limiter à la réalisationd’une présence qui est déjà au-dedans de nous. « Moi et mon Pèresommes un. » ( Jean 10 : 30) Nous sommes déjà un. Et maintenant,c’est pour une réalisation de cette unicité que nous prions.

J’espère que vous reprendrez tous Le Tonnerre du Silence etdécouvrirez ce qui est caché dans ces pages. Il s’agit d’un livreradical. Il chassera au-delà des étoiles nos concepts de Dieu qui sesont édifiés au cours des siècles.

Il doit donc être évident pour nous que nos problèmes sont à lamesure de notre incapacité d’arriver à la réalisation de ces choses.Il se peut que nous les connaissions, mais pas d’une manièreclaire. Donc, commençons à affronter nos problèmes sans crainteet sans le désir de nous en débarrasser. Je vais reconnaître qu’ily a une erreur et je l’examine, mais il y a une solution. Avec unecertaine réalisation de la vérité, nous découvrons que l’erreurn’existe pas. Considérez les problèmes comme une occasion. Leproblème doit être vaincu par la compréhension. «Ne laisse pasces problèmes s’en aller avant que je n’aie saisi la vérité qui setrouve derrière eux. »

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Les gens méritent tout ce qui leur arrive, pas à cause de leurmauvaise conduite mais à cause de leur ignorance. Non, nous pas-sons à travers nos problèmes grâce à la compréhension. Dieu est.Alors, laissons Dieu conduire Son univers pendant que nousramenons notre attention vers nous-même. Réalisons que nosproblèmes nous sont occasionnés par une loi de cause et effet.«Comme vous semez, de même vous récolterez», alors réalisez lenon-pouvoir de la loi karmique. C’est la croyance universelle endeux pouvoirs. Il n’y a qu’un seul pouvoir et ce pouvoir est incor-poré dans ma Conscience ; c’est pourquoi je puis aller dormir etme lever en pleine forme. La conscience ne dort jamais, doncnous pouvons dormir dans la réalisation que la conscience estl’unique pouvoir et que rien de ce qui est en train d’opérer à l’ex-térieur de la conscience ne peut nous affecter. La croyance endeux pouvoirs est universelle. La domination de cette croyanceest individuelle : une expérience individuelle. Personne ne peutla faire pour nous.

Cette semaine, quelqu’un m’a écrit pour me demander uneparole d’encouragement afin de le maintenir sur le sentier. Non,à moins que quelque chose ne vous pousse, ne restez pas sur lesentier car il est raide et resserré. C’est uniquement dans ce casque nous pouvons tenir bon quand les tentations surviennent.Plus loin nous progressons sur ce sentier plus nous rencontronsdes tentations. Nul n’y échappe. C’est pour cette raison que lemouvement vers le dedans de nous-même doit être plus puissantque l’inertie humaine. Un problème n’est pas aussi profond qu’ilsemble l’être, parce qu’un problème en lui-même et de lui-mêmen’a pas de pouvoir. Le seul pouvoir est la croyance universelle.Voilà pourquoi chaque problème que nous affrontons grâce à lacompréhension rend moindre chacun des suivants. Plus nousaffrontons de problèmes et moins ceux qui se succèdent par lasuite n’ont de pouvoir ; jusqu’à ce que, finalement, nous arrivionsà réaliser que les problèmes ne sont qu’une apparence et qu’ilscessent alors de se payer notre tête.

À présent, vous savez pourquoi il y a des problèmes: à causede notre ignorance de la vérité. Celui qui compte sur Dieu est

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occupé à perpétuer le problème, parce que Dieu n’est pas un pou-voir que nous utilisons. Le pouvoir est notre réalisation du man-que de pouvoir de l’apparence.

* * *

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Causerie du dimanche 10 février 1963Hôtel Halekulani

À PART DIEU, IL N’Y EN A PAS D’AUTRE

Y a-t-il des questions concernant la bande que vous avez écou-tée ce matin? Y a-t-il des points qui doivent être éclaircis? Je saisqu’il s’agit d’une bande très importante. (Classe fermée de Denver,1960. Classe sur la Guérison Spirituelle de Haut Niveau: le Tra-vail de Protection) *

Question : Ce que vous dites au sujet de l’attitude Chrétienneenvers les affaires m’intéresse. Vous avez dit que John Wanama-ker de Philadelphie avait introduit le prix fixe dans la manièred’établir les prix et que c’était une manière Chrétienne de fairedes affaires. Pouvez-vous expliquer cela?

Réponse : Il n’y a personne dans le monde qui ne soit concernépar les affaires. Quand nous parlons de la «manière correcte» defaire des affaires, nous parlons d’affaires basées sur la Règle d’Orou sur les fondements de la conduite chrétienne.

Avant Wanamaker, aucun magasin n’avait jamais eu un prixfixe. Tout était régi par l’aptitude à marchander ; c’est pourquoi,au début, il a été presque acculé à la faillite. Les gens voyaientles prix affichés et ils commençaient alors à marchander. Audébut, quand on leur disait qu’il ne devait pas y avoir de mar-chandage, ils sortaient.

Plus vous vous approchez d’une manière spirituelle de menerles affaires, plus les affaires devraient se développer sur unmodèle juste et équitable. À notre époque, les affaires sont prati-quement aussi non-chrétiennes qu’elles pourraient l’être ; nousen sommes revenus à une concurrence à mort** dans les affaires.

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* Cette bande a été reprise par Lorraine Sinkler pour composer la lettre d’oc-tobre 1970 : en français, elle a été éditée en octobre 1984. N.D.T.** Joël utilise une expression qui, littéralement, peut se traduire par «affairesde trancheurs de gorges».

Une fois que vous commencez à manipuler humainement les prix,vous allez découvrir une centaine de manières de les manipuler.Il y a très peu de personnes qui paient un prix équitable pour lamarchandise qu’elles achètent ; elles la paient trop cher ou pasassez. C’est également vrai pour la bourse où certaines actionssont cotées trop haut et d’autres trop bas.

Tout cela pour en arriver à cette conclusion: individuellement,nous pouvons essayer de vivre nos vies en accord avec un prin-cipe, mais il ne nous est pas permis de le faire tant que nousvivons à une époque comme la nôtre, où les prix sont déterminéspar des facteurs externes. Si c’est la loi, alors il faut que nous nousy conformions. C’est dommage pour ceux qui aimeraient vivre sui-vant des principes. Cela ne devrait cependant pas empêcher undéveloppement spirituel individuel. Tout se passe dans la cons-cience et pas dans ce que vous faites extérieurement.

Une personne qui se trouve sur le sentier spirituel n’a pas ledroit de faire un service militaire. Mais si elle refuse de le faire,elle commet un crime pire, car en agissant ainsi elle demande àquelqu’un d’autre de le faire à sa place. C’est le facteur qu’on perdde vue. Un objecteur de conscience, à cause de son attitude même,est en train de faire du tort à deux personnes– à lui-même et à lapersonne qui doit le remplacer. Dans La Bhagavad Gita, il y a unbon passage à ce sujet : « Celui qui dira : « Voyez ! j’ai tué unhomme!» Celui qui pensera : «Voyez ! Je suis mort ! » ; ces deux-làsont dans l’erreur. La vie ne peut mourir. La vie n’est pas la mort.»

C’est ainsi que dans nos vies d’affaires, il faut souvent quenous fassions des choses extérieurement selon l’usage, des chosesavec lesquelles nous ne sommes pas d’accord au plus profond denotre cœur. Mais nous sommes jugé non par ce que nous pouvonsfaire extérieurement, mais par ce que nous ressentons dans noscœurs. Dans notre vie d’affaires, aussi bien que dans notre viefamiliale, nous sommes toujours confronté à une situation quiconsiste à faire ce qui se rapproche le plus de ce qui est correct ; etcela ne consisterait certainement pas à charger les fardeaux surles épaules des autres. Nous avons une situation identique en cequi concerne les relations internationales. Une certaine attitude

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serait de nature chrétienne, mais nous ne pouvons pas emprun-ter cette voie. D’une certaine manière, tout ce qu’on fait exté-rieurement est le « souffre qu’il en soit ainsi maintenant. » (Matthieu3 : 15) En fait, la plupart de nos conduites familiales sont baséessur le «souffre qu’il en soit ainsi maintenant. » Mais la questionimportante est : « comment prenons-nous cela intérieurement?»Nous ne pouvons pas juger sur la base de ce qui est bien ou mal,mais en fonction de notre attitude.

Si vous avez bien compris la bande de ce matin, cela doit êtreimprimé en vous de manière indélébile : quelle que soit la valeurqui se trouve dans le message de la Voie Infinie, quel que soit lepouvoir qu’elle recèle, cela réside dans ce point : il n’y a quel’Unique– vous n’êtes jamais en train d’utiliser un pouvoir contreun autre et vous ne vous protégez pas vous-même d’un pouvoir.Votre protection est la réalisation que votre propre Soi est l’uniquepouvoir. Il y a pourtant des points dans tout cela qui pourraienttromper certaines personnes. Nous faisons la déclaration queDieu est le seul pouvoir et cela pourrait nous tromper à moinsque nous ne réalisions que le Dieu dont nous parlons est le Je denotre propre être. Il n’existe rien de tel qu’un Dieu qui nous pro-tège. Le Je de nous est le pouvoir et il n’y a rien dont il faille seprotéger. C’est la raison pour laquelle je me reporte si souvent auchapitre 3 des Lettres de 1955 (en français: mars 1986). Il est trèsimportant.

Il n’y a aucun Dieu qui nous protège parce qu’il n’y a rien dontil faille se protéger. Si vous voulez être libre, vous devez quitter cemonde et entrer dans le royaume de Dieu. C’est uniquement dansla mesure où vous pouvez reconnaître la nature universelle etimpersonnelle de l’erreur et que vous réalisez alors qu’il s’agitd’un non-pouvoir, que vous êtes protégé. Et c’est à ce moment seu-lement que vous pouvez véritablement faire du travail de guéri-son. Il n’y a pas Dieu et une maladie. Il y a uniquement Dieu; ettout ce qui nous arrive comme péché, maladie, manque ou limi-tation représente une apparence. Et cette reconnaissance détruitl’apparence. « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre. »En la présence de Dieu, il y a la liberté. En la présence de la

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lumière, il n’y a pas de ténèbres. Les ténèbres ne sont que l’ab-sence de lumière. Il n’existe pas d’entités appelées ténèbres. De lamême manière, il n’y a pas d’entités appelées maladie ou péché.C’est ainsi : vous ne guérissez pas le péché, la maladie ou le fauxappétit– ce sont des concepts illusoires. Le concept illusoire esttoujours dans le mental : une illusion extériorisée, c’est quelquechose qui n’existe pas. Quand vous connaissez la vérité, le conceptillusoire est parti ; mais rien n’est vraiment parti avec lui. Lepéché ou le manque ne vont nulle part ; vous avez simplementprouvé qu’ils n’étaient pas là.

C’est sur ce point que beaucoup de métaphysiciens déraillent.Ils pensent que Dieu est une espèce de pouvoir qu’ils vont utilisercontre l’erreur. Le pouvoir Dieu en un individu existe en propor-tion directe de la réalisation par l’individu que Dieu constituel’être individuel, qu’il est toujours en activité et qu’il ne doitjamais être utilisé, qu’il ne doit jamais être envoyé à MadameBrown ou à Madame Smith. La vérité doit toujours être un état deest, un état de Je, l’être divin étant l’être individuel ; et n’importequoi d’autre est une illusion des sens. Une fois que nous com-mençons à batailler avec l’erreur, nous perdons la partie. « Ni parla force, ni par le pouvoir, mais par la vérité. (Zacharie 4 : 6) Ne résis-tez pas au mal. » (Matthieu 5 : 39) Cette unique déclaration pour-rait être suffisante pour transformer votre vie.

Le Maître doit avoir discerné que le mal n’avait aucun pou-voir, que rien n’est bon ni mauvais, mais que le penser le rend tel.Cependant, ce n’est pas votre pensée. La pensée erronée est lacroyance universelle, mais vous avez le pouvoir de corriger cela àtitre individuel. C’est à titre individuel que cela est affronté. Aumoment où vous accusez votre patient de mal penser, vous êtesun «malpraticien». En dépit des apparences, l’individu est consti-tué de Dieu et quelle que soit l’évidence de l’inharmonie, elle estdue à la croyance en deux pouvoirs. Ceci constitue le « connaître lavérité. » Il est nécessaire de réaliser : « Le lieu où je me tiens est terresainte » (Exode 3 : 5) en dépit des apparences, parce que Dieuconstitue mon être. Ceci est la vérité qui constitue la lumière etdans la lumière il n’y a pas de ténèbres.

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En abordant chaque jour nouveau, nous devrions réaliser quece sont les croyances universelles du monde que nous affrontonset qu’il faut les réduire à néant dans la réalisation que « Dieuconstitue l’être individuel. À part Dieu, il n’y en a pas d’autre ettoute croyance en un pouvoir séparé de Dieu est une illusion men-tale. Le lieu où je me tiens est terre sainte. »

Dans l’ancien temps, l’humanité avait Dieu et le diable et,comme vous le savez, cela n’a jamais sauvé personne. Alors lesphilosophes refusèrent d’accepter Dieu et le diable : ils les déper-sonnalisèrent et les gens eurent alors le bien et le mal. Et mêmequand les métaphysiciens sont arrivés avec le mortel et l’immor-tel, ils avaient encore Dieu et le diable : ils avaient simplementchangé les noms. Il y a uniquement Dieu et tout ce qui apparaîtcomme Satan ou diable est le sens illusoire. Quand vous savezceci, vous êtes fondé sur un roc. Considérez que diable, mal oumortel sont des termes qui indiquent le néant, ainsi que MadameEddy les a appelés ; et alors, laissez-les tomber. Si vous continuezà argumenter sur les apparences, vous y êtes impliqué.

Non seulement le pouvoir unique est d’une importance capi-tale, mais ce pouvoir ne doit pas être quelque chose d’extérieur àvous. Ce pouvoir doit être le Soi de vous, l’identité de vous. Sinonvous avez à nouveau la dualité : Dieu et vous. Non, nous avonsDieu apparaissant en tant que vous, Dieu Se manifestant et S’ex-primant en tant que vous ; et pas vous s’exprimant en tant queDieu. Et ceci est toujours universel, en dépit de n’importe quellesapparences contraires.

La même chose est vraie si vous avez une dualité basée surl’esprit et la matière. Quand vous vous rendez compte que l’Espritest la substance de tout être, alors vous n’avez pas un pouvoir quiagit sur un autre ; vous avez l’esprit apparaissant en tant que ceque le monde appelle matière. La matière est indestructible ;même si vous la brûlez, vous avez la même quantité de matièreque vous aviez antérieurement, mais sous une forme différente.En Dieu rien ne peut être détruit puisque Dieu est la substancede toute forme.* Dès lors, tout ce qui constitue la matière estindestructible et indivisible.

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Si vous saisissez ce point, vous réaliserez pourquoi la santén’est pas dans le corps ou du corps. La santé est dans l’espritmanifesté en tant que corps. Le corps est une forme et il n’y a pasde santé en lui. La santé du corps est la santé de l’esprit. Alors, àmoins que nous ne nous tournions vers l’esprit pour la santé,l’harmonie et l’intelligence, il y a quelque chose qui cloche dansnotre quête. L’intelligence est omniprésence ; la santé est doncomniprésence parce que intelligence et santé sont des qualités etdes activités de l’esprit. L’esprit est le principe créateur de l’hommeet de son corps.

La plupart des enseignements orientaux ratent leur objectifparce que tous leurs adhérents considèrent le corps comme matièreet eux-mêmes comme esprit. Une fois que vous séparez l’espritdu corps dans votre mental, c’est comme si vous vous sépariez deDieu. Dieu doit fonctionner dans chaque domaine de la vie.« Reconnais-le dans toutes tes voies. » (Proverbes 3 : 6) Si nous excluonsDieu de l’une de nos voies, nous nous séparons de Dieu en croyanceet cette croyance nous gouverne alors. On peut donner au corps lenom de matière, mais le corps n’est pas négligeable, parce qu’il aeu son origine en Dieu. Le corps n’est pas une illusion. Le conceptmortel du corps est l’illusion. Le corps lui-même est « le temple duDieu vivant. »

Vous vous rendez compte combien le mot conscience résumetout dans notre travail. C’est ce dont vous êtes conscient qui opèredans votre expérience en tant que loi. « Vous connaîtrez la vérité »,et alors la vérité fonctionne en tant que loi. Sortez et soyezséparé– abandonnez l’ignorance et la superstition. « Moi et monPère sommes un », mais j’emmène mon corps partout avec moi.Quoi que soit mon corps – et souvenez-vous que je ne puis voirmon corps – je veux le prendre avec moi où que j’aille. Ne vouspermettez jamais de devenir séparé de Dieu en aucune manière.Ayez Dieu comme omniprésence. Réalisez : «Dieu constitue monêtre et mon corps. Dieu constitue mes affaires car moi et mon Pèresommes un. Le corps de Dieu est le corps de moi car il n’y a qu’uncorps unique.»

La loi de Dieu qui gouverne l’univers doit gouverner nosaffaires et nos corps, sinon il y aurait quelque chose en dehors de

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la juridiction de la loi de Dieu. Aussi longtemps que nous restonsattaché à la conscience que la loi de Dieu est la loi de mes affaires,tout ce qui est faux sera corrigé. Ce même principe s’applique aucorps et à la santé. Mais si nous n’amenons pas consciemment lecorps et les affaires sous la loi de Dieu, il en ira de même pournous. Tout doit être consciemment réalisé. Vous devez savoir cons-ciemment que la loi de Dieu est la loi de vos affaires, de votreintelligence, de votre santé et de votre foyer. Ce que vous prenezdans votre conscience devient la loi de votre expérience. Le salutest individuel. Pour vous libérer de la loi universelle, vous devezétreindre la vérité et cela signifie mourir chaque jour. Chaquejour, nous devons faire de la vérité un élément de notre Conscience.

Ce sentier n’est pas un travail pour les paresseux parce quenous sommes continuellement confronté aux apparences de lacroyance universelle ; et chaque jour, nous sommes appelé à lesrejeter comme illusion et à les remplacer par : «L’esprit est la loiqui règne sur moi ; et dans l’esprit je trouve mon état complet. Jetrouve mon intégralité dans l’esprit et l’intégralité de l’espritconstitue l’intégralité de mon corps et de mes affaires »

Sur le plan humain nous sommes l’homme de la terre, fait detoutes les croyances universelles ; mais à dater de notre premièreexpérience métaphysique, nous opérons une transition depuisl’homme de la terre jusqu’à « l’homme qui a son être en Christ. »Dans ma Filiation, je trouve mon abondance. Dans ma Filiation, jesuis héritier de Dieu. Mais la transition doit être une expérienceconsciente. «Consciemment, je sais que moi et mon Père sommesun, que les quantités et les qualités de Dieu constituent mon êtreindividuel. Je sais consciemment que j’ai mon bien en Christ.»

Vous voyez qu’il y a ces points capitaux dans la Voie Infinie; etleur importance ne réside pas dans le fait qu’ils figurent dans unlivre, mais qu’ils peuvent devenir actifs et vivants en vous. C’estle degré auquel vous incarnez ces vérités dans votre consciencequi vous rend libre. « Vous connaîtrez la vérité », et la vérité quevous ne connaissez pas ne va pas vous rendre libre.

* * *

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Explication donnée par Virginia en ce qui concernel’indestructibilité de la matière et ce qui s’ensuit.

«L’illustration que Joël a donnée concernant la nature indestructible dela matière est l’exemple de H2O, qui peut être vapeur, eau et glace. Lavapeur est souvent invisible comme les atomes. L’eau est liquide et peutêtre mesurée. Quant à la glace, elle est solide et possède de la densité.Pourtant, il s’agit toujours de la même substance. Et c’est cela que Joëlessaie de dire dans ce qui précède. L’Esprit/Âme qui s’écoule à travers lamentalité individuelle est traduite en ce qui apparaît comme matière enfonction de l’état d’illumination. C’est ainsi qu’une âme illuminée va voir etfaire l’expérience d’un monde plus harmonieux qu’une âme non illuminée.

L’union Esprit/Âme en unicité transforme l’idée spirituelle en une formeharmonieuse. Si le mental est non illuminé, l’idée est perçue comme unematière dense et solide. Quand le mental est illuminé par la vérité chris-tique, alors toute forme s’adapte davantage à l’idée divine et nous perce-vons un concept amélioré, plus beau et plus profitable.

Pensez à la manière dont les formes de communication ont évolué.Des battements de tambours, on est passé aux messages transportés pardes coursiers à dos de cheval, puis aux signaux à vapeur, au télégraphe etau téléphone et nous en sommes, à présent, à l’e-mail et au téléphone cel-lulaire. Tout s’affine, se miniaturise, demande de moins en moins dematière. Un jour, l’idée spirituelle saisira qu’en se tournant vers le Christsans mots ni pensées, tout ce qui est nécessaire à l’harmonie de votreexpérience s’installera automatiquement. Et cela parce que Dieu le Pèreest omniprésence et omniscience, comme Dieu le Fils (le Christ), qu’Ilconnaît vos besoins avant vous et que c’est Son bon plaisir de vous don-ner le royaume.»

* * *« Personne n’a plus peur de la mort puisque mourir signifie

naître à autre chose. Un nuage qui meurt devient pluie. »Thich Nhat Hanh

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* Dans le livre en anglais, ce passage de la page 31 est aberrant; à ma demande,Virginia s’est penchée sur la question et l’a modifié : c’est sa version qui estreprise ici. Virginia m’a également adressé une explication très intéressante detout le paragraphe : elle se trouve reproduite ci-dessus. (N.D.T.)

Causerie du dimanche 17 février 1963Hôtel Halekulani

DIEU CONSTITUE MA CONSCIENCE

Opérons une démarche qui nous démarque par rapport à lamajorité du monde métaphysique. En tant qu’humains, nousavons notre approvisionnement en argent ou en substituts de l’ar-gent ; et nous trouvons la santé dans le corps. Si le cœur bat uncertain nombre de fois, si l’assimilation se fait en fonction de cer-taines règles et l’élimination en fonction d’autres règles, alorsnous avons la santé. Nous associons l’intelligence au cerveau etnous trouvons notre vie dans la respiration. Retirons notre res-piration et nous n’avons pas de vie ; ou bien nous trouvons notrevie dans le fonctionnement du cœur.

Quand vous abordez notre travail, ce que vous êtes vraimenten train de faire, c’est une transition telle que votre travail deguérison ne consiste jamais à corriger ce qui va de travers dans lecorps, le mental ou le portefeuille. Je pense que c’est dans La VoieInfinie que vous trouverez : « Vous ne pouvez affronter un pro-blème au niveau du problème.» Alors, quand vous êtes confrontéà un problème, si vous essayez de faire quelque chose à ce pro-blème, il est probable que vous ne réussirez pas. Vous devezd’abord opérer un mouvement en dehors du royaume du problèmeafin de trouver l’harmonie.

Nous trouvons notre harmonie dans l’esprit et vous pourriezappeler ceci le point de démarcation ou de séparation. Nous trou-vons notre harmonie dans l’esprit, dans la conscience. PuisqueDieu est conscience et puisque Dieu est approvisionnement, noustrouvons notre approvisionnement en Dieu ou dans la conscience.De la même manière, puisque Dieu est santé, nous trouvons notresanté en Dieu ou dans la conscience. Même la Bible connaissaitceci : que « Dieu est la santé de votre expression. » (Psaume 43 : 5)Oui, ce n’est pas dans le corps mais dans la Conscience qu’on doit

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trouver la santé – alors le corps exprime la santé. Il en va demême avec l’approvisionnement.

Vous devez abandonner le royaume du mental et du matérielet vous trouver élevé à la conscience. Nous devons découvrir notresanté, nous devons découvrir notre approvisionnement et nousdevons découvrir notre intelligence dans la conscience. Nousdevons même trouver notre longévité dans la conscience. Si nousessayons de nous maintenir en retapant le corps, les résultatspourraient n’être que temporaires. Sur le plan médical, il est pos-sible de transformer la maladie en santé et si c’est là tout ce quela personne recherche, elle peut l’y trouver. En médecine, il n’y apas beaucoup de maladies incurables. Mais si nous sommes à larecherche d’un principe de vie par lequel nous souhaitons trou-ver notre immortalité dans la plénitude de notre être, alors nousdevons quitter le royaume du mental et du corps et trouver notrebien dans la conscience. Mais puisque le royaume de la conscienceest invisible, vous ne pouvez obtenir à l’avance aucune preuveque ceci soit vrai. Il n’y aura pas de signes donnés à l’avance.

Nous commençons donc notre voyage spirituel à un certainmoment particulier ; ce pourrait être aujourd’hui pour certains etl’année prochaine pour d’autres. Mais un jour, nous devons faireune transition en cessant de rechercher notre approvisionnementdans nos comptes bancaires, en cessant de nous tourner vers notrecorps pour notre santé ou vers des êtres humains pour notre bon-heur et réaliser que l’intégralité et l’état complet en chaque dépar-tement de notre vie sont incarnés dans la conscience Dieu qui estnotre conscience individuelle.

Pour un temps, ceci vous laisse suspendu nulle part; vous êtesdans l’espace, pour ainsi dire. Les Écritures disent : « Il suspend lemonde sur rien » ( Job 26 : 7), alors dans cette transition spécifique,nous n’avons rien à quoi nous raccrocher parce que nous ne comp-tons plus sur le corps, sur le portefeuille ou sur le cerveau et nousne pouvons voir, entendre, goûter, toucher ou sentir la conscience.Nous ne savons même pas ce qu’est la conscience et c’est pour-tant en elle que nous mettons notre entière confiance et notretotale dépendance.

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Dieu constitue ma conscience individuelle, dès lors ma cons-cience incarne la plénitude de la Divinité. Dès lors ma conscienceest la loi de ma santé et de mon approvisionnement. Ma conscienceincarne chaque activité de l’intelligence, de l’orientation et de ladirection.

À cette étape, vous pouvez connaître la vérité mais vous trou-ver encore suspendu dans l’espace, parce que vous ne savez pas cequi doit venir ensuite. Très bien, je suis en train de transférer mafoi vers la conscience, mais je n’ai aucun moyen de savoir ce qu’estla conscience. Tout ce que je puis faire, c’est de continuer à êtresuspendu dans l’espace jusqu’à ce que la conscience se révèle àl’aide d’une démonstration qui me convainc au-delà de tout douteque «Je me tiens sur une terre sainte». Souvenez-vous :

Dieu constitue ma Conscience et au commencement Dieu m’adonné la domination– tout l’approvisionnement nécessaire, toutela santé nécessaire– et Dieu a planté cela dans ma conscience Dèslors, tout ce que le Père a est à moi, parce que Dieu constitue maconscience. Ma conscience incarne l’infinité de l’être.

Il n’existe aucune limitation. Nous nous limitons nous-même,voyez-vous. Il n’y a de réelle limitation nulle part dans le monde,à l’exception de la limitation que nous plaçons sur nous-même.Chacun sur la face du globe pourrait avoir la totalité de Dieu,parce que ce dont nous parlons, c’est d’une conscience indivisible.C’est ainsi que chaque individu peut avoir un approvisionnementinfini et avoir pourtant tellement de surplus que n’importe quid’autre puisse obtenir à son tour un approvisionnement infini.Dieu constitue notre conscience et Dieu est être infini.

Quand vous opérez cette transition, l’entièreté de votre étatde conscience subit une modification, parce qu’à présent, au lieude compter sur le corps pour la santé, votre vision est élevée dansla conscience. « Connaissez la vérité et elle vous rendra libre » ; et lavérité est : « Ma vie n’est pas dans l’homme ou dans la matièremais en Dieu. Dieu constitue ma vie. C’est pour cette raison que

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ma vie est éternelle. » Plus vous vivez avec cela et moins vouscomptez sur le corps et moins vous avez peur de ces douleurs.« Dieu est la santé de mon expression » et souvenez-vous que Dieuest omniprésence. Vous n’êtes ainsi jamais vraiment séparé devotre santé, de votre approvisionnement, de votre bonheur, devotre état de complétude et de votre perfection.

Appréciez les relations humaines, certainement, mais n’ensoyez pas à ce point dépendant que leur absence vous brise lecœur. Une fois que des individus opèrent cette transition et qu’ilsarrivent à déclarer, ne fût-ce que dans une faible mesure, «Oui, jetrouve ma complétude dans la conscience», la nature entière deleur vie change. Il n’existe pas de vacances ou de pertes dans laconscience– il n’y a que le va-et-vient de la scène humaine consti-tuant l’accomplissement de l’activité de notre conscience. Quandla totalité de votre expérience constituera l’activité de la cons-cience qui se dévoile, vous découvrirez une parfaite continuité del’harmonie.

Jusqu’à ce que vous soyez prêt pour cela, c’est une chose diffi-cile que cette affaire de transition, ce point où vous trouvez votretotalité dans la conscience plutôt que dans l’homme, le corps ou labourse. Pour certains cela doit être une affaire de pratique quo-tidienne et horaire de se rappeler continuellement: «J’ai mon biendans ma conscience. Je trouve l’harmonie de l’être dans ma cons-cience et elle est l’harmonie de mon corps et de mes relationshumaines. Mon approvisionnement, c’est Dieu, c’est-à-dire laconscience. Dieu constitue ma conscience et tout ce que le Père aest à moi. » Ceci doit être une routine pour chaque heure jusqu’à cemoment de transition où vous pouvez dire : « Alors que j’étaisaveugle, à présent je vois. » ( Jean 9 : 25)

La raison pour laquelle vous ne pouvez pas être plus précis,c’est que la conscience n’est pas incarnée dans votre corps, parceque votre conscience est véritablement omniprésence. Votre cons-cience n’est pas confinée dans le temps et l’espace et souvenez-vous toujours pourquoi : parce que «moi et le Père sommes un ! Pasdeux! Tout ce qui est vrai du Père est vrai de moi. Dieu est l’Iden-tité de mon être, mais ceci est vrai à l’échelle universelle. » Dès

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lors, à l’instant où vous êtes appelé pour de l’aide n’importe oùdans le monde et que vous fermez les yeux pour réaliser l’omni-présence, vous pouvez être certain que votre patient, où qu’il soitdans le monde, recevra votre traitement. Il y a seulement l’êtreunique ; et Dieu est cet être. Quand on est capable de fermer lesyeux, d’exclure toutes les personnes et de dire: «c’est dans la cons-cience que se trouvent mon bien, ma compagnie, mes expériencesde vie», cela signifie qu’en ouvrant les yeux, vous allez vous trou-ver en présence de tout ce qui est nécessaire à votre expérience.Mais il faut d’abord que l’expérience humaine soit effacée. «Vousne pouvez affronter le problème au niveau du problème.»

Découvrir notre bien dans la conscience que je suis, c’est ame-ner un tel changement dans la conscience que petit à petit, aubout d’un certain temps, vous verrez votre vie entière transfor-mée et élevée à un plus haut niveau. Vous vous découvrez en uneconscience complètement nouvelle. «Je suis un individu, un avecDieu. Tout ce que Dieu est, je le suis. Tout ce que Dieu a est à moi,car moi et mon Père sommes un.» Cette réalisation de l’unicité estvotre assurance de complétude et de perfection.

Cet univers, dans sa totalité, est incarné dans ma conscience,les cieux au-dessus, la terre en dessous, les eaux et tout ce qui estcontenu en eux sont incarnés dans ma conscience, parce que Dieuconstitue ma conscience.

Ceci vous amène la déclaration du Maître : « Je suis dans le Pèreet le Père est en moi. » ( Jean 14 : 10) Ceci est l’unicité. «Cet universest incarné dans ma conscience. Parce que Dieu constitue maconscience, je possède l’infinité. La totalité infinie de Dieu est àmoi. » Ceci agit pour briser les liens humains de dépendance avecune personne, un lieu ou une chose. « Dieu constitue ma cons-cience. Dès lors, tout ce que le Père a est à moi à cause de l’unicité.Dans mon unicité avec Dieu, je suis tout. »

Expérience après expérience, vous transférerez votre allé-geance ou votre foi de l’effet vers la cause. Vous briserez votredépendance envers « l’homme dont le souffle est dans ses narines »

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(Isaïe 2 : 22) dans la réalisation de votre soi. «Moi et mon Père som-mes Un et cette unicité constitue ma totalité infinie. Je suis cachéavec la conscience en Dieu. Je vis, j’ai mon mouvement et monêtre dans et de Dieu. » Ceci gomme « l’homme dont le souffle estdans ses narines » et les choses de ce monde.

Puisque Dieu constitue ma conscience et que Dieu constituevotre conscience et la conscience de chaque individu sur la facede la terre, je suis un avec chacun.

Lors de chaque apparence de discorde, élevez immédiatementvos pensées : «Je trouve mon unicité dans la conscience qui est lacause, pas dans la matière ou l’effet. Je compte sur la cause pourma paix, mon intégralité, ma satisfaction et ma joie» ; et tout celadevient manifeste en ce que nous appelons la forme tangible.

Rappelez-vous que ceci est une activité de transition qui peutse passer à un moment particulier de votre vie. À un certainmoment, vous devez dire : «Je vivrai dans la conscience. Je trou-verai ma santé et mon approvisionnement dans la conscience. »Alors, laissez tomber cela et laissez-le se reposer. Un peu plustard dans la journée, vous vous souviendrez à nouveau : « Jerecherche mon bien dans la conscience, l’omniprésent. » Si vouspersistez dans cette démarche, vous rapprochez le jour où la tran-sition s’installera. Alors, il n’y a plus de citations ou de déclara-tions– il y a simplement le fait de vivre de cela.

Vous comprenez, naturellement, que vous ne pouvez expliquerceci à quiconque ; et que vous n’en avez pas le droit. C’est uneexpérience qui doit être vécue mais sans jamais en parler. Le men-tal humain ne comprendrait jamais ce que vous voulez dire partransition ou conscience.

* * *

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Causerie du dimanche 24 février 1963à l’Hôtel Halekulani

AUTO REDDITION

Il nous arrive parfois de nous étonner que le message duMaître ait été perdu. Mais quand nous nous arrêtons pour penserau fait qu’il s’adressait à des gens qui, pour la plupart, ne pou-vaient ni lire ni écrire, nous ne sommes plus étonnés. Le miracle,c’est que quelqu’un se soit souvenu de ce qui se trouve dans lesquatre Évangiles, parce qu’ils ont été écrits trente ans après lacrucifixion. En d’autres termes, il a fallu que quelqu’un se sou-vienne pendant trente ans, afin de nous restituer ne fût-ce que lepeu que nous avons. Je crois que c’est la raison pour laquelle nousavons une si petite partie des enseignements du Maître. Aujour-d’hui, nous sommes dans une situation tout à fait différente.Aujourd’hui, quand quelqu’un parle, ses paroles peuvent êtreconservées par l’écriture, l’enregistrement et un tas d’autres sys-tèmes. De cette manière, un message qui se révèle être bonaujourd’hui ne devrait jamais être perdu.

Pendant ces deux dernières semaines, nous nous sommesoccupés d’un sujet, d’un véritable principe de vie, qui pourraitchanger la nature de nos existences– pas parce que nous avonsentendu le message mais parce qu’en plus de l’entendre, nousl’avons sur du papier et que ce papier servira d’aide-mémoire.

Le principe dont nous nous sommes occupés la semaine der-nière est probablement le principe le plus important de toute lalittérature mystique qui se rapporte à la manière de vivre mys-tique. L’entendre une fois c’est bien mais, à moins qu’il ne s’en-registre finalement au-dedans de nous, il ne fait pas grand-chosepour nous. Par conséquent, c’est à nous qu’incombe la responsa-bilité de le mettre en pratique, de travailler avec lui et de médi-ter sur ce principe jusqu’à ce que nous soyons capables de ledémontrer.

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À présent, revenons à la semaine dernière juste pour unmoment. Rappelons-nous que le principe révélé était le fait que,spirituellement, nous vivons en Dieu, nous sommes supportés parDieu et nous sommes soutenus par Dieu. Je vais vous donner unexemple. Certains d’entre vous se souviennent de l’hymne: «QuandTous les Courants Matériels Sont à Sec, Ton Abondance Reste laMême.» Il y en a beaucoup parmi nous qui ont fait l’expériencede ceci. À l’occasion d’une maladie mortelle, d’une période de man-que ou dans l’une ou l’autre circonstance qui concerne les rela-tions humaines, nous sommes arrivés en nos vies à un point où iln’y a aucune aide matérielle. Nous sommes le dos au mur. Il n’ya pas de moyens humains qui soient disponibles pour nous aider,il n’y a pas de ressources humaines sur lesquelles compter, il n’ya aucune voie humaine pour nous sortir de notre embarras. Alors,nous nous mettons au repos et nous disons : «Dieu, il va falloirque tu prennes la relève. »

Pensez simplement à ce que vous êtes en train de faire quand,simplement avec une foi aveugle, vous dites : «Dieu, si tu ne meviens pas en aide, je suis perdu. » En fin de compte, dans cettedémarche, il y a un sens de reddition, une réalisation totale que«Moi, de moi-même, je ne puis rien faire. » Dans cette situationparticulière, il n’y a personne d’autre vers qui vous tourner ; etvous capitulez. On a souvent découvert que lorsque ceci se passe,quelque chose ou quelqu’un prend la relève. Parfois, c’est une gué-rison spirituelle qui survient et, de cette manière, nous avonsdécouvert que Dieu est véritablement disponible. L’auto reddi-tion, c’est quand nous capitulons afin que Dieu puisse prendre larelève. Il n’est vraiment pas nécessaire que nous en arrivions àune situation désespérée pour que Dieu prenne la relève, maisles conditions sont les mêmes– l’auto reddition. Il doit y avoir unmoment particulier où nous sommes consciemment d’accord quesur le plan humain nous ne nous en tirons pas trop bien avecnotre vie, que sur le plan humain nous n’atteignons pas notreobjectif ultime, que sur le plan humain nous ne trouvons pas cette«paix qui dépasse la compréhension.» Nous ne devons pas atten-dre que notre vie atteigne un point de désespoir. À tout moment

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nous pouvons être d’accord avec le fait que moi, de moi-même, jene suis pas vraiment occupé à faire de ma vie un succès. Nouspouvons aboutir à un point d’auto reddition dans la réalisationque Dieu est, mais par-dessus tout que Dieu est omniprésence,qu’il y a un esprit dans l’homme, l’esprit, véritablement. « Celuiqui est en moi est plus grand que celui qui est dans le monde. » (I Jean4 : 4) Grâce à la contemplation, à la méditation ou à la méditationcontemplative, nous pouvons nous amener à ce point où nous réa-lisons : «Quelle que soit la nature de Dieu, le Dieu qui maintientl’univers dans son orbite, quelle que soit la nature de cette loi, decet être ou de ce pouvoir, il est esprit. »

Ceci nous ramène à la leçon de la semaine passée où nous réa-lisons que la santé est en Dieu, que l’approvisionnement est enDieu, que le bonheur est en Dieu et que la paix est en Dieu. Sou-venez-vous: « Ma paix, Je vous la donne, pas comme le monde donne. »( Jean 14 : 27) Qu’est-ce que ma paix? Elle est spirituelle– elle estla sorte de paix que seul Dieu peut donner ; et Dieu peut la don-ner que nous ayons ou non la santé, que nous ayons ou non l’ap-provisionnement. Quand nous recevons ma paix, nous avons lasanté, nous avons l’approvisionnement et nous avons le bonheur,parce que Dieu est être infini.

Vous avez eu une semaine entière pour étudier cette leçonde la semaine dernière ; et à présent vous allez recevoir lesfeuilles qui concernent cette leçon. Commencez à travailler aveccela, de sorte que chaque fois que vous pensez à la santé, que cesoit pour vous-même ou pour quelqu’un d’autre, vous réalisiez :« la santé est dans l’esprit, pas dans le corps. » Alors, laissez tom-ber cela. Faites la même chose avec l’approvisionnement. Quandvous êtes confrontés avec n’importe quelle espèce de discorde,qu’il s’agisse de la vôtre ou de celle de quelqu’un d’autre, réali-sez que la réponse qui la concerne se trouve dans l’esprit. L’es-prit est quelque chose de réel et de tangible. L’esprit n’est pas unDieu inconnu. L’esprit est absolument tangible, «plus près que lesouffle, plus près que les mains et les pieds. » En fait, vous vivezen lui et il vit en vous ; et il gouverne tout ce qui est nécessaireà votre expérience, pas uniquement pendant ce temps de vie

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actuel, mais pour le déroulement des nombreux temps de vies àvenir.

La source de notre bien est cet Esprit invisible qu’en réalitéJe suis. Même sur le champ de bataille, votre vie est dans l’es-prit, gouvernée et contrôlée par l’esprit.

Il existe la croyance universelle que la vie dépend du corps,mais votre transition vous révèle que votre vie se trouve dans lafiliation divine, pas dans un morceau de matière. Oui, votre vierésulte du fait que vous êtes le fils divin; mais si vous ne connais-sez pas consciemment cette vérité, cette vérité ne peut vousrendre libre à cause des croyances universelles. C’est consciem-ment que nous devons faire la transition. Vous devez connaîtrela vérité ; et la connaissance doit être un acte concret. La véritéest : «Ma vie est dans et de Dieu, cachée dans la dévotion spiri-tuelle. Ma vie est éternelle, parce que je suis le rejeton de Dieu,fait de la même substance que Dieu: l’esprit. Ma vie n’est pas à lamerci de la matière sous quelque forme que ce soit. Ma vie estesprit et elle vit dans l’esprit. Ma vie est soumise à la loi spiri-tuelle. » Il ne peut exister un problème de santé ou de vie. S’ils’agit d’un problème d’approvisionnement, vous avez le mêmeprincipe : «Mon approvisionnement n’est pas dans l’argent, maisdans l’esprit que je suis. Tout l’approvisionnement dont j’auraijamais besoin pour l’éternité est dans l’esprit, dans ma filiationavec Dieu.»

En tant qu’être humain, je suis largué et rejeté, je suis une«branche qui est coupée, qui se dessèche et meurt. » Reconnais-sez votre filiation avec le Père, reconnaissez que votre approvi-sionnement réside dans votre relation à Dieu. Nous pouvonsprendre n’importe quelle situation relative à notre expérience etdécouvrir la même chose. Nous trouvons notre justice dans l’es-prit, dans la conscience, dans la vie que je suis. La justice estincarnée et incorporée dans mon être. Nul ne peut donner ou ôterla justice. Je trouve ma justice dans ma filiation spirituelle avecDieu. Le fait même que tous les hommes soient spirituellementles fils de Dieu m’assure de la justice. De moi-même, je dois recon-naître consciemment que tous les hommes sont les enfants de

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Dieu. Quand nous vivons à partir de ce principe, à savoir que «Jetrouve ma totalité, ma complétude et ma perfection dans l’esprit»,nous arrivons finalement à un point où toute la responsabilitétombe de nos épaules et nous disons : «Dieu est en train de vivrema vie». Nous arrivons à un point de repos, de détente et nouslaissons les pensées venir à nous plutôt que d’essayer de créer despensées. Pensez comme c’est merveilleux quand nous nous déten-dons et que nous recevons les pensées qui émanent de l’intelli-gence infinie. « Mes pensées ne sont pas vos pensées et vos voies nesont pas mes voies. » (Isaïe 55 : 8) Alors, renoncez à vos pensées et àvos voies et prêtez l’oreille à la petite voix tranquille. «Je vis dansl’esprit et l’esprit vit en moi; et c’est la seule loi spirituelle qui megouverne et me contrôle. » C’est pour cette raison que vous nedevez avoir aucune pensée, aucun souci pour les lois matériellesou mentales et réaliser la nature infinie de la loi spirituelle.

Dieu ne nous a jamais largué ; c’est par ignorance que nousnous sommes placés en dehors du gouvernement de Dieu. Il a étéreconnu qu’il nous est possible de revenir à la maison du Père–que nous pouvons « faire demi-tour et vivre», qu’il s’agit d’un actede notre propre conscience. Quand le fils prodigue se trouve dansune situation affreuse et qu’il fait consciemment demi-tour pourrevenir à la maison de son père, il découvre rapidement que lepère se précipite hors de sa maison afin de l’accueillir avec la roberoyale et l’anneau royal de la filiation.

Dans nos périodes d’auto reddition, nous trouverons toujoursle Maître, parce que le Maître n’a jamais été crucifié, n’a jamaisété enterré et n’est jamais ressuscité. Le Maître est la conscience,le Fils de Dieu et cela constitue notre véritable identité, ce quechacun d’entre nous incorpore au-dedans de lui-même.

Alors, au moment où nous capitulons dans la réalisation denotre néant, à ce moment précis, le Maître est omniprésent afinde prendre en charge notre expérience. Il n’y a personne parminous qui ait la moindre idée de la manière dont le Christ fonc-tionnera dans notre expérience. L’auto reddition implique unecapitulation totale, de telle manière que Dieu puisse accomplirses miracles dans notre expérience. Il ne peut y avoir la moindre

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planification dans nos pensées. Nous ne pouvons pas fonctionnerdans la voie humaine en ce qui concerne notre mode de penser.Nous sommes cohérent avec notre reddition. « Que ta volonté soitfaite, pas la mienne. » (Matthieu 26 : 39) Non, je ne dois avoir aucunprojet. Je dois être le contemplateur et observer comment l’esprit« va devant moi afin de rendre droits les lieux tordus. » (Isaïe 45 : 2)

Nous nous rallions à ceci: «La vie n’est pas une affaire de corpsmais d’esprit. La vie n’est pas vécue dans ou grâce au corps, maisdans et grâce à l’esprit. Je vis, j’ai mon mouvement et mon êtredans l’esprit, pas dans le corps ou dans un compte en banque.Alors je découvre toutes les choses qui me sont ajoutées. La loispirituelle gouverne ma vie, mon mental, mon corps et mon être.Chaque facette de ma vie est gouvernée par l’esprit. Je n’ai à mefaire aucun souci pour ma vie, je ne dois pas y penser. Je puis seu-lement être un contemplateur qui observe Dieu à l’œuvre. »

Vous pouvez constater que ceci constitue une transition, maisvous devez faire consciemment la transition par la réalisation dececi : «Ma vie est dans et de l’esprit. Mon approvisionnement estdans et de l’esprit. Mes compagnons sont dans et de l’esprit. Mesrelations sont dans et de l’esprit – pas dans des lois médicales,des lois légales ou des lois économiques. » Nous retirons notre viehors du sens matériel et nous la plaçons dans ce qui lui est propre,dans la réalisation spirituelle. Les tenants et aboutissants de lavie sont dans l’esprit, pas dans la matière. Ceci constitue unemanière de vivre. Certaines personnes vivent leur vie comme sielles devaient prendre en considération l’alimentation, le tempsqu’il fait, le climat ou les germes. La plupart des gens vivent leurvie comme si leur approvisionnement avait quelque chose à voiravec des périodes de boom économique ou de dépression. Maisl’enfant spirituel de Dieu n’est pas humain mais spirituel ; et ilne dépend que de la loi spirituelle, du gouvernement spirituel etde la substance spirituelle.

À mesure que vous travaillerez avec ce principe, vous décou-vrirez finalement que vous avez opéré une transition totale : vousserez alors en train de vivre dans et de l’esprit et l’esprit vivra envous et de vous à cause de l’unicité… « Moi et mon Père sommes

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un. Je suis dans le Père et le Père est en moi. » Alors, en plaçant tousles tenants et aboutissants de la vie dans l’esprit, vous découvri-rez qu’un ajustement s’installe dans votre vie et cet ajustementvous mènera à la réalisation.

Et ici, il faut que je vous mette en garde. À première vue,quand nous atteignons ce but, il pourrait sembler que nous ayonsjuste à nous laisser aller en arrière et à nous laisser flotter aumilieu de l’équivalent humain des ailes ou d’une harpe, mais cen’est pas vrai. Puisque le but est l’immortalité, l’éternité et l’infi-nité, la joie réelle ne vient qu’en y parvenant. Aussi longtempsque nous habiterons sur la terre, il y aura toujours une plus hauteréalisation devant nous. Il y aura toujours un nouvel horizon, unnouveau pas et ceci constitue la joie de la vie– toujours de plushautes réalisations. En fait, l’ego peut n’éprouver que peu de plaisirdans ce genre d’existence, parce que ce n’est jamais votre compré-hension qui amène la démonstration de la paix et de l’harmonie.C’est la compréhension de Dieu. Plus nous avançons et plus notreétat humain s’amenuise. Le sommet de notre réalisation se trouvedans le néant, afin que l’esprit puisse prendre vie en nous.

Voyons comment nous pouvons nous amener plus avant danscette transition. C’est à l’aide d’un travail conscient et spécifique.Vous avez déjà les notes de la semaine dernière et vous recevrezprochainement les notes de cette semaine. Travaillez avec elles, encomprenant que c’est vous-même qui devez faire la transition.L’instructeur peut uniquement vous élever en conscience. Vouspossédez la même intelligence infinie, la même quantité d’amourdivin ; vous devez simplement les utiliser. La fonction de l’ins-tructeur est : « Moi, si Je suis élevé, j’attirerai tous les hommes à moi, »( Jean 12 : 32) mais l’instructeur ne peut amener l’étudiant au ciel.C’est ce que le Maître voulait dire quand il déclarait : « Si je ne m’envais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous. » ( Jean 16 : 7) Il en serade même en ce qui nous concerne si nous ne permettons pas àl’instructeur de nous élever au point où nous pouvons déclarer :«Puisse le Père faire les œuvres à travers moi et en tant que moi.»

Ce qui nous amène à la déclaration du Maître : « N’ayez aucunsouci pour votre vie (Matthieu 6 : 25) : n’y pensez même pas.» Quand

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nous ne pensons pas à « ici,» nous recevons la protection divine, lagrâce divine. Cela implique l’aptitude à renoncer au soi afin qu’ilpuisse recevoir la sagesse et l’activité intérieures. Vous découvrezalors que cela vous rend très actif dans le monde extérieur. Celavous donne plein de choses à accomplir.

* * *

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Causerie du dimanche 3 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

LA FILIATION DIVINE

Maintenant, vous avez découvert combien il est difficile defaire la transition entre le fait de trouver votre santé dans le corpset celui de la trouver dans la filiation divine, ou encore de fairela transition entre trouver votre approvisionnement dans l’argentet les investissements et celui de le trouver dans votre filiationdivine, dans votre relation à Dieu. Vous savez à présent combienil est difficile de faire la transition entre la découverte de votrebien dans le monde et la découverte de votre bien en Dieu– envotre filiation divine. En fait, c’est tellement difficile que le Maîtrea dit : « Le chemin est droit et resserré et il y en a peu qui y pénètrent. »(Matthieu 7 : 14)

Nous sommes nés dans la conscience mortelle ou humaine.Quand nous avons été conçus, nos parents n’avaient rien d’autredans leur mental que des idées humaines ; et après que noussoyons nés, ils s’attendaient à ce que nous soyons conformes auxlois matérielles. Maintenant, nous sommes dans un processus demort pour sortir de cette conscience et renaître en une autre cons-cience. Dans cette nouvelle naissance ou nouvelle conscience, nousnous découvrons égaux ; et cela signifie égaux au regard de Dieu,égaux aux regards les uns des autres. Il n’y a ni blanc ni noir, iln’y a ni grand ni petit, il n’y a ni gros ni maigre, il n’y a ni jeuneni vieux, il n’y a ni riche ni pauvre. Nous sommes tous des reje-tons égaux sur le plan spirituel ; et nous sommes tous égaux dansnotre filiation conjointe d’accession à l’intégralité des richessescélestes. « Fils, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi. »(Luc 15 : 31) Nous ne gagnons pas notre argent par la force ou parle pouvoir. Il n’existe rien de tel que gagner notre approvisionne-ment ou en être digne. Nous en héritons ; il est à nous par droitdivin découlant de notre filiation.

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Dans cette nouvelle naissance, nous devons surmonter lacroyance que Dieu récompense la bonté et que Dieu punit noserreurs naturelles. C’est difficile. Depuis des années, les gens ontcoltiné des fardeaux de culpabilité et ceci rend difficile d’accepterle fait que notre bien ne dépend que de notre relation à Dieu etque cette relation existe, que nous ayons été bons ou mauvais.Aucun crime inscrit au rôle ne pourrait briser cette relation, parceque la relation est l’unicité. Il n’y a pas deux– il y a seulementun. « Moi et mon Père sommes un. ( Jean 10 : 30) Fils, tu es toujoursavec moi et tout ce que J’ai est à toi. » Cela ne veut pas dire siet/ou mais. Cela signifie purement et simplement que notre rela-tion à Dieu est l’unicité. « Tout ce que le Père est, je le suis ; tout ce quele Père a est à moi. »

Maintenant, nous avons établi dans notre conscience notrevéritable relation à Dieu. Alors, dès qu’une prétention se pré-sente, qu’il s’agisse d’une maladie, d’un faux appétit, d’un péchéou d’un manque, notre réponse est : «Mon harmonie ne dépendque de ma relation avec ma source – Dieu. L’harmonie de moncorps, l’harmonie de ma bourse, l’harmonie de mon bien dépen-dent de ma relation à Dieu ; et, par conséquent, cela m’appar-tient par la grâce. » Voilà la vérité qui, si vous la connaissez, vousrendra libre; mais vous devez arriver à savoir avec une convictiontotale que votre bien est disponible pour vous en quantité infi-nie à cause de votre relation à Dieu. À présent, vous pouvezdéclarer : «Ah non ! Cette maladie est une superstition, c’est unétat du mental. Pourquoi ? Parce que c’est en Dieu et pas dansmon corps que se trouvent ma santé et mon harmonie. Moi, demoi-même, je ne suis rien. À cause de mon unicité avec le Père,tout ce que le Père est, je le suis ; et tout ce que le Père a est à moipar droit de relation. »

Voilà pourquoi, quelle que soit la tentation qui vous vient, vouspouvez répondre avec aplomb: «Non, je trouve mon bien dans marelation à Dieu, dans ma filiation divine. Ma santé n’est pas dansmon corps mais dans ma filiation. Mon intelligence n’est pas dansmon cerveau mais dans ma filiation. Le cercle de mes amis n’estpas dans des hommes et des femmes mais dans ma filiation

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divine. » En fait, vous entrez en relation avec tous ceux qui, par-tout dans le monde, reconnaissent leur filiation divine. «Je trouvema compagnie en Dieu en vertu de ma relation à Dieu. Peuimporte combien je parais être seul, cette relation me comble decompagnie. Je suis intérieurement en compagnie. C’est pourquoije ne puis ressentir ni perte ni vide, parce qu’il n’y en a pas. Moiet mon Père sommes un.»

Ceci va changer toute votre approche métaphysique dans lamanière de vivre votre vie. Vous ne vivrez plus votre vie en pen-sant juste ou en faisant des traitements. Vous goûterez l’harmo-nie de votre être grâce au droit de filiation divine ; et vous abor-derez chaque prétention à partir de ce point de vue: «Je n’ai rienà faire après avoir reconnu ma filiation divine. Je ne me faisaucun souci concernant la manière de vivre extérieure, je n’ypense pas. En cet instant, je permets à la manne cachée de veniren expression. » Pensez au nombre de fois que les mots mannecachée figurent dans les écrits et dans les enregistrements. Quesignifie manne cachée? Cela signifie l’infinité de bien que nousne pouvons entendre, voir, toucher ou sentir mais qui est entre-posée en moi et dont je connais l’existence à cause de ma filiationdivine.

À cause du mesmérisme du monde, il se pourrait que je semblemanquer de quelque chose. Cela peut survenir à n’importe quisous la forme d’une tentation ; mais ne blâmez jamais Dieu pourun sentiment temporaire de manque de démonstration, ni votreprochain, ni qui que ce soit dans le monde extérieur. Quoi quenous soyons, nous le sommes à cause de notre état de conscienceactuel ; et quand un manque de quelque chose se manifeste, nousdevons faire en sorte de ne pas reporter le blâme sur le monde.Allons au-dedans afin de réaliser notre propre inaptitude à saisirque «le monde entier m’appartient en vertu de ma filiation.» C’estle mesmérisme du monde qui voudrait nous amener ces préten-tions ; et donc, au lieu de revenir à une ancienne voie métaphy-sique pour vous en sortir, arrêtez de penser en termes de deuxpouvoirs et reconnaissez : « La terre est au Seigneur et tout ce qu’ellecontient. (Psaume 24 : 1) Fils, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai

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est à toi en vertu, non pas de mon propre mérite, mais de la filia-tion divine. » Prétendre que certains sont meilleurs que d’autresest pure folie. La vérité est que nous sommes égaux, égalementenfants de Dieu. Dieu met tout le monde sur le même pied. Dansla conscience de Dieu, le bon est égal au mauvais, le riche est égalau pauvre, le vieux est égal au jeune.

Avec Dieu, il n’y a jamais de faute qui tienne ; mais il en vatout autrement dans les enseignements humains: ils ne nous per-mettent pas de nous en tenir au principe tout simple de : « Moi etmon Père sommes un et tout ce qu’a le Père est à moi. » En fin decompte Israël, c’est-à-dire les oints de Dieu, sont tous ceux quiconnaissent la vérité. Israël signifie les enfants de Dieu ; et lesenfants de Dieu peuvent être de n’importe quelles race ou reli-gion quand ils arrivent à la réalisation de : « Moi et mon Père som-mes un. » Alors, nous sommes tous frères.

Revendiquer votre bien, sans la compréhension que votre bienest votre bien uniquement à cause d’une relation divine, pourraitbien alimenter l’ego, or l’ego ne doit pas être nourri. En vertu dufait que «Dieu est esprit et que je suis esprit, alors la perfectionde Dieu est la perfection de mon être individuel. C’est pour cetteraison que je trouve mon bien dans ma relation spirituelle à Dieu;c’est-à-dire que je trouve mon bien dans ma filiation divine. »Alors, quand quelque chose me tente, je puis retirer mon regardde ce monde et déclarer : «Non, c’est ici, plus près que le souffle,que réside mon contact avec l’infinité, avec l’éternité, avec l’im-mortalité. Je suis aussi jeune que Dieu, mais je suis égalementaussi vieux que Dieu. Toutes les qualités et toutes les quantités deDieu sont à moi par droit de filiation, en vertu du droit divin d’hé-rédité. » Nous sommes tous également rejetons de Dieu et nousne divisons pas le bien céleste entre nous. Nous tous héritons detout ce que le Père a. Dieu est esprit et ne peut être divisé oucoupé en morceaux.

La totalité de Dieu est omniprésence. N’oubliez jamais que latotalité de Dieu est omniprésence. «Où je suis, tu es. Où tu es, jesuis. » Il doit y avoir une intuition spirituelle intérieure qui vousdit : «Le lieu où je me tiens est terre sainte, parce que moi et mon Père

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sommes un, pas deux.» Ceci est l’omniprésence portée au niveaude l’infini. Pensez un peu à ce que ceci fait pour vous en ce quiconcerne la nature de vos relations humaines. Vous n’arrivez plusà compter sur l’homme dont le souffle est dans ses narines. Vousn’arrivez plus à blâmer l’homme dont le souffle est dans sesnarines. «Je n’aurai plus peur de ce que l’homme mortel peut mefaire.» Quand est-ce que j’ose faire une déclaration telle que celle-là? Quand je me positionne dans ma relation légitime à Dieu– etalors seulement – je puis faire cette déclaration : « Aucune desarmes qui sont formées contre moi ne pourra prospérer. » (Isaïe 54 : 17)Pourquoi? À cause de ma filiation divine. C’est alors seulementque je puis dire : «Je n’aurai pas peur de ce que l’homme mortelpeut me faire, car je trouve mon bien dans mon statut d’héritier,dans ma filiation. »

Vous voyez alors combien ceci vous permet de retirer votreregard du monde afin de vivre davantage dans l’état d’intériorité,de vivre plus de périodes de votre vie dans la méditation ou lacontemplation intérieures parce que, dès que les problèmes dumonde vous touchent, vous trouvez nécessaire de vous rappeler :« À cause de la filiation, aucun homme dans le monde ne medonne ; aucun homme dans le monde ne me reprend. Je vis uni-quement dans ma relation à Dieu. Je ne vis pas dans ou pour lemonde. Je suis en Dieu et Dieu est en moi, car nous sommes un.Ceci constitue ma relation à Dieu ; et tout cela à cause de la filia-tion. Fils, tu es toujours avec moi. »

Souvenez-vous que le fils n’est jamais quelqu’un de séparé ouà l’écart de Dieu. Le fils est toujours un avec le Père et il incluttout ce que le Père a. Il n’existe aucun processus de Dieu quidonne ou de Dieu qui retient. «Tout ce que Dieu est, je le suis», enunicité.

Pourquoi ne devriez-vous pas vous faire du souci pour votrevie? Pourquoi ne devriez-vous pas vous faire du souci pour ce quevous mangerez, ce que vous boirez ou sur la manière dont vousserez vêtus? Il n’y a qu’une seule raison: à cause de votre rela-tion à Dieu, votre relation de filiation. Je suis l’héritier de toutesles richesses célestes. Ou bien : « À cause de mon état Christ,

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toutes les richesses célestes sont à moi. » Dans le travail de gué-rison, vous remarquerez que, quel que soit le nombre de véritésque vous pouvez connaître, vous n’allez pas accomplir la moindreguérison jusqu’à ce que vous puissiez arriver au stade où vousêtes capable d’arrêter d’exprimer la vérité pour commencer àécouter la vérité. À ce moment-là, vous réalisez exactement cedont je suis en train de parler. Oui, quand vient le moment dutravail de guérison, Joël doit être dans le silence afin de permettreà l’état Christ d’agir à sa guise. Alors cet état Christ, qui est «plusprès que le souffle», accomplit le même travail que celui accomplipar le Christ il y a deux mille ans. Il guérit, il nourrit, il ressuscite.

Sachez ceci : le monde est toujours occupé à tenter de vousfaire croire en l’absence de quelque chose. Il y a toujours quelquechose qui est absent de nous ; mais rappelez-vous que l’antidoteconsiste à chasser cette apparence pour réaliser que rien n’estabsent de votre conscience à cause de votre relation avec Dieu.« Moi et mon Père sommes un. » « Celui qui me voit, voit le Père quim’a envoyé. » ( Jean 12 : 45) Je ne suis jamais né et je ne mourraijamais. Comment est-ce que je sais ceci ? Le fils de Dieu est unerelation éternelle: « N’appelez aucun homme sur la terre votre Père. »(Matthieu 23 : 9) Vous n’êtes jamais né. Sur ce plan, le moment dela naissance, c’est seulement quand vous êtes devenu visible. Dela même manière, sur ce plan, le moment de la mort, c’est quandvous devenez invisible. Ce point de filiation, quand vous le com-prenez parfaitement, vous libère complètement du monde, parceque tout est à vous par droit de filiation. Vivre en cette conscienceest ce qui produit l’harmonie– et cela signifie vivre en elle. « Legouvernement est sur ses épaules. » (Isaïe 9 : 6) Mon rôle est de con-naître cette vérité. Nous avons été trompés pendant deux milleans, mais à présent cela nous est restitué. Si, en ce moment, il ya une prétention de manque ou de limitation sous n’importe quelleforme, réalisez aujourd’hui même, en cet instant : c’est impossible.Ce qui semble être absent est véritablement à moi ici et mainte-nant à cause de la filiation. Tout ce qu’a le Père est à moi.

Travaillez avec ceci pendant les semaines à venir ; retournezaux notes de dimanche (24 février) et voyez comment ceci s’est

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graduellement développé jusqu’au dévoilement d’aujourd’hui. Etsouvenez-vous que ceci doit devenir pour vous une pratique devie. «Mon bien est à moi à cause de la filiation divine. Je trouvema santé, mon approvisionnement, mon harmonie et mes oppor-tunités dans la filiation divine; et tout cela à cause de ma relationavec la source unique. La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle con-tient ; et tout ce que le Père a est à moi.» Ceci constitue une transi-tion depuis l’homme de la terre jusqu’à l’homme qui a son être enChrist, celui qui trouve son bien dans son état Christ en tantqu’héritier de Dieu. Ceci vous démontrera également la nécessitéde ne vivre ni dans le passé ni dans le futur, parce que vivre dansle passé ou dans le futur, c’est vivre dans l’état humain. Recon-naissez que : « Ici et maintenant, je trouve mon bien dans monétat Christ. » Le mental humain ne peut saisir ceci. C’est quelquechose qui doit vous être révélé par l’intuition. Il existe un proces-sus intuitif. Alors vous comprendrez pourquoi, dans la plupart denos travaux, vous me voyez mettre en pleine lumière que « Je nevous abandonnerai jamais ni ne vous oublierai – Je, ce divin étatChrist. » En d’autres termes, ma relation à Dieu a été établie dèsle commencement et elle est à moi par droit divin.

Alors, qu’en est-il du châtiment? Le châtiment, c’est l’instantmême où vous abandonnez la relation de filiation divine. Aumoment où vous quittez la filiation divine, vous avez moi et mien,toi et tien. Essayez de penser à vivre dans cette atmosphère, dansla relation de votre état Christ. Peu importe la manière dont vousessayez de vivre dans cette relation, des tentations viendront ;elles peuvent venir à n’importe quelle période de votre progressionspirituelle. Quand elles viennent, nous devons être aux aguets etcapables de dire : « Arrière de moi, Satan. (Matthieu 16 : 23) Ceci estune apparence, pas un fait. Mon bien se trouve dans ma filiation.»

Je dois à nouveau vous mettre en garde. Cette vérité doit êtreconsidérée comme quelque chose de secret, mais aussi commequelque chose de sacré. Parce que si vous l’exprimez, vous la gas-pillez. La seule circonstance où vous êtes jamais appelé à l’expri-mer, c’est quand vous découvrez quelqu’un qui est déjà suffisam-ment avancé sur le sentier. Alors, vous pouvez la partager, mais

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c’est uniquement dans ce cas que vous pouvez la partager. N’ou-bliez pas que la vérité spirituelle ne devrait pas être présentéeau mental humain. Gardez-la secrète, gardez-la sacrée et expri-mez-la uniquement quand vous êtes avec quelqu’un dont voussavez qu’il la recevra avec cette même disposition au secret et ausacré.

* * *

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Causerie du samedi 9 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

RELATION D’UNICITÉ (1)

J’étais juste en train d’essayer de voir si je pourrais trouverune seule raison spirituelle de célébrer un anniversaire de nais-sance ou de mariage. Emma et moi avons célébré le nôtre chaqueannée avec la proche famille, uniquement par plaisir humain.Mais j’ai essayé de penser s’il pourrait y avoir la moindre signifi-cation spirituelle à un anniversaire de naissance ou de mariage.Tout d’abord, il est certain que cela sert d’excuse pour qu’ungroupe de personnes se rassemblent ; car c’est une chose magni-fique que des gens qui partagent les mêmes idées se rassemblentde cette manière. Mais il y a toujours la question: existe-t-il unesignification spirituelle? La seule réponse qui pourrait venir, c’estque nous le faisons dans le but de nous donner l’occasion, uni-quement parce que nous utilisons des chiffres, de faire un retouren arrière pendant quelques minutes afin de voir comment nousnous sommes développés sur le plan spirituel au cours de ces der-nières années. Quelle espèce de dévoilement s’est-il installé pen-dant cette période, quel sens de la camaraderie ? Cela pourraitêtre une excellente occasion de voir si ces dernières années se sontdéroulées de manière satisfaisante.

En réalité, je pense que la seule raison que j’arrive à discerneren ce moment, c’est que dans la perspective d’un anniversaire denaissance, vous puissiez vous poser la question : «Qu’est-ce queje suis en train de faire de mes années?» Oui, ceci me vient justeà l’esprit : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la miteet la rouille dévorent et où les voleurs percent et dérobent ; maisamassez-vous des trésors dans les cieux, là où ni la mite ni la rouillene dévorent et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ; car là oùest ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Matthieu 6 : 19-21)

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D’un point de vue spirituel, il n’y aurait aucune différencedans le passage des années si nous utilisions notre temps à amas-ser des trésors spirituels. Vous ne pouvez pas emmener de l’ar-gent avec vous, vous ne pouvez pas emmener des comptes enbanque avec vous et vous ne pouvez pas emmener des grades uni-versitaires avec vous. Cela n’a même aucune importance si vousavez été président deux ou trois fois. La seule chose que nous puis-sions emmener avec nous, c’est la quantité de vérité spirituelleou de conscience spirituelle que nous avons atteinte.

Il en va de même en ce qui concerne la célébration d’un anni-versaire de mariage. Nous ne devrions pas la considérer sousl’angle du nombre d’années que nous avons passées ensemble,mais dans le but de voir jusqu’à quel point chaque année a accrunotre désir d’être ensemble ; en d’autres mots, quelle réalisationspirituelle atteignons-nous ? Les années qui passent devraientapporter au sein d’un couple une relation plus profonde et plusriche, du fait que leur union est fondée sur des qualités spiri-tuelles plutôt que sur des attirances humaines. Je puis voir, aussibien pour les célébrations d’anniversaires de naissance que demariage, que nous pouvons les utiliser et en tirer parti parce quenous pouvons nous tourner vers le passé et voir si, oui ou non,nous amassons des trésors spirituels au fil des ans, de sorte quenous ayons un grand trésor spirituel amassé à notre intentionpour le moment où nous traversons la rivière. Les jeunes gens(ceux qui ne se font pas de souci pour ce à quoi sont confrontésles plus âgés) ont également la possibilité de jeter un regard enarrière lors de chaque anniversaire de naissance ou de mariageafin de voir si oui ou non ils apportent dans leur vie autant dedévoilement spirituel qu’ils le peuvent.

Il y a quelques semaines, nous avons dit de la médiocritéqu’elle était l’un des plus grands péchés. Dans ce domaine, il y anaturellement un élément qui entre en ligne de compte et qui faitappel à notre tolérance. On peut excuser la médiocrité chez unepersonne qui n’a de capacité pour rien. Si des gens n’ont aucunecapacité de l’âme, s’ils n’ont aucune capacité mentale, rien ne peutémaner d’eux. Beaucoup de personnes, c’est certain, ont une plus

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grande capacité de faire des choses que ce qu’elles font ; beaucoupde gens ont une plus grande capacité de faire usage de leur âmeet de leur mental qu’ils ne le font. Voilà où la médiocrité est ungrand péché.

Avoir une conscience qui peut être développée et ne pas l’uti-liser, c’est tout simplement gaspiller le cadeau de Dieu. Chez moi,et probablement était-ce la même chose chez la plupart d’entrevous, on disait : «Qui ne gaspille pas ne manque de rien.»* Pensezcombien il est horrible que nous possédions un entrepôt mental etun entrepôt spirituel et que nous les gâchions délibérément– quenous permettions à nous-même d’être médiocre dans notre réali-sation, alors que nous avons les capacités innées de vraimentréussir quelque chose. Ne nous occupons pas de ce que racontel’un ou l’autre quidam en ce monde, ni des mystiques qui «condes-cendent» à nous en parler : la réalisation est un don de Dieu et cedoit être un péché d’en gaspiller la moindre parcelle. Nous devrionsêtre occupé à utiliser la totalité de notre capacité en vue de déve-lopper notre conscience de l’Âme, notre conscience spirituelle.

Nous devrions utiliser tout ce que nous connaissons pour amé-liorer nos relations humaines. Il est probablement plus faciled’avoir de bonnes relations à l’extérieur de la maison que chez soi,mais cela ne signifie nullement que nous ne devrions pas déve-lopper notre relation dans le foyer. Il faut être deux pour conclureun accord, mais si nos intentions ne sont pas accueillies de lamême manière alors, sans nous préoccuper de ce que l’autre est entrain de faire, nous pouvons dire : «Je vais le faire moi-même. »Plus le trésor que nous avons édifié est grand, plus notre capa-cité à nous élever est importante et plus le niveau d’harmoniedont nous pouvons faire preuve dans notre relation de partenariatau foyer est élevé. À l’occasion d’un anniversaire de naissance, sinous pouvons revenir en arrière d’un, deux, trois, cinq ou dix anset découvrir que nous n’avons pas laissé ce « vieil » homme unecentaine d’années en arrière, levons les yeux pour déclarer :

RELATION D’UNICITÉ (1)

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* Il s’agit d’un proverbe dont on donne deux équivalents en français : «Quiépargne gagne» et « Il n’y a pas de petites économies. » (N.D.T.)

«Avant que ne s’amène le prochain anniversaire, il va y avoir undéveloppement plus important de mes capacités spirituelles. »Voyons si notre relation spirituelle à la maison est en progrès,parce que si ce n’est pas le cas, on peut aisément y remédier. Celasignifie simplement que l’un ou l’autre, ou les deux, laissent pas-ser l’occasion de se développer davantage.

La plupart des discordes ou inharmonies au foyer peuvent êtreréglées grâce à des méditations au cours desquelles un couplemédite ensemble ; ils peuvent même méditer séparément, maiscela fonctionne spécialement quand ils méditent ensemble. Jecrois que ceci a constitué mon expérience ; il m’est impossibled’être injuste à l’égard d’une personne avec laquelle j’ai méditéjusqu’à un certain point. Pour moi, il semble qu’un lien se créeentre moi et ceux avec qui je médite. (Chose étrange, ce lien nes’est jamais brisé. Au cours de mes trente-deux ans de médita-tion avec les gens, il ne s’est pas développé une seule fois un sen-timent de sensualité. Dans ces méditations au cours desquellesnous rencontrons l’Âme au-dedans de nous, nous nous retrouvonsavec un sentiment plus beau et plus noble que ce que nous avionsantérieurement. Il semble simplement que si des gens ont jamaismédité ensemble, ils deviennent un et vous ne pouvez retomber etperdre votre condition élevée. Méditer ensemble rend unique nosintérêts.)

Vous voyez donc qu’un anniversaire devrait nous donner l’oc-casion de voir comment évolue notre relation. Est-elle plus har-monieuse et plus mûre? Probablement ceci constitue-t-il le seulusage légitime que nous puissions faire du passé. Nous sommestellement occupés à vivre dans le présent que le passé n’existepas, mais nous pouvons regarder en arrière juste ce qu’il faut pourêtre certains que nous faisons des progrès spirituels et que nousnous développons sur le plan spirituel. À part cela, vous avez vudans nos groupes du samedi et du dimanche quel merveilleux lienexiste entre nous tous. Nous sommes tous des individus quin’avons rien à voir les uns avec les autres ; et pourtant, voyezcomme cette relation est belle.

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Ceux qui nous ont vu en Angleterre, en Hollande, etc., saventque la relation est exactement la même. À Londres, quand laclasse est terminée, certains d’entre nous sortent pour prendre lethé ensemble. On s’arrange toujours pour passer le dernier mardisoir à la Maison de l’Espoir, à Londres ; et le dimanche avec MarySalt et un groupe d’étudiants– vous pourriez croire que nous som-mes une petite famille. Je pourrais vous dire que la même chosese passe où que nous voyagions.

Quand je suis arrivé à Johannesburg, plus de cinquante per-sonnes sont venues pour me rencontrer et ils avaient organisé unthé au salon V.I.P. de l’aéroport. Je puis me souvenir de tous mesvoyages et voir combien ces relations ont prospéré. Vous l’avez vuquand les Spencer et Beth Huntington sont venus ici d’Angle-terre. Oui, je puis revoir ces douze dernières années de voyagesinternationaux et constater, partout dans le monde, un déploie-ment progressif de la relation avec tous les étudiants. Et c’est unechose que j’emmènerai avec moi jusque dans les cieux. Je l’em-mènerai avec moi où que j’aille. C’est une partie de la consciencespirituelle que j’ai engrangée.

Je veux que ma vie de famille soit la même. Je veux que mafamille me connaisse et m’aime après que je sois devenu invisible.Tous ces honneurs humains ne seront rien dans le monde suivant.La seule chose qui comptera, ce sera l’amour que j’ai emmagasinédans le cœur de ceux que j’ai connu et leur amour pour moi. Alors,je peux voir une raison légitime de célébrer des anniversaires–uniquement pour voir si oui ou non nous sommes en train de nousaccomplir spirituellement et si oui ou non nous sommes en trainde nous accomplir dans les relations avec les autres. Parce quece sont les trésors que nous allons emmener avec nous. Bon, jesuppose qu’en voilà assez concernant les anniversaires de nais-sance et de mariage !

Le dévoilement actuel est entièrement orienté dans la direc-tion de la filiation spirituelle. Personne ne devrait chercher lasanté, l’approvisionnement ou la compagnie dans ce monde. Ilsdevraient réaliser à un plus haut niveau que leur seule santé,leur seule richesse et leur seule compagnie résident dans leur

RELATION D’UNICITÉ (1)

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filiation spirituelle. En demeurant continuellement en ceci, ilsdoivent atteindre une certaine mesure de cette identité spirituelle.La seule chose à laquelle je puisse prétendre est ce qui découlede ma relation à Dieu. Cela ressort de manière tellement évidentedans notre travail actuel. Tout ce qui est à moi n’est à moi qu’envertu de ma relation spirituelle à Dieu. Ma santé est attribuable,non pas à une condition du corps, mais à l’immortalité. Monapprovisionnement ne doit venir que de ma relation à la Divi-nité – alors, j’ai en suffisance, mes besoins sont comblés. Je nepeux plus jamais être inquiet si je sais que mon approvisionne-ment est à moi en raison de ma relation à Dieu.

Les étudiants éprouveront de la difficulté parce qu’ils doiventbriser la croyance qu’ils obtiennent ce qu’ils gagnent ou ce qu’ilsméritent. Mon approvisionnement est infini à cause de ma rela-tion à Dieu. « Fils, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi »,pas à cause du travail que j’accomplis ou de l’étude– uniquementà cause de ma relation à Dieu. Je ne travaille plus pour l’argent,je travaille pour l’Auto-expression.

On nous apprend que la santé est dans le corps, qu’une certainepartie de la santé est attribuable à l’hérédité, qu’une certaine par-tie est due au fait que nous ne devrions pas trop travailler, tropmanger ou nous faire trop de souci. Dans la perspective de la révé-lation que nous avons reçue au cours de ces dernières semaines,la santé est l’une des choses dont j’ai hérité de mon Père. « Nesavez-vous pas que vous êtes le temple du Dieu vivant ? » (I Corin-thiens 3 : 16) La santé est à moi par droit divin, elle m’est donnéepar héritage, elle m’est donnée par mon Père. Nous pouvons con-naître la paix, la sûreté et la sécurité. Cela est à moi à cause d’undroit divin. Je sais que je suis protégé– pourquoi? Parce que jesuis en Dieu, que Dieu est en moi et que nous sommes un. Cetterelation est ma sûreté et ma sécurité. Je ne peux pas échapper àmon bien.

Ces étudiants qui entendent ceci pourraient atteindre la cons-cience: «Oui, j’ai réellement ceci par droit de relation divine.» Lesenfants de Rockefeller et de Ford sont millionnaires à cause deleur relation à leurs pères. Nous sommes en bonne santé, riches

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et sages à cause de notre relation à «notre Père» : et dans notrecas, c’est un Père plus grand que n’importe quels Rockefeller ouFord humains, car c’est une relation divine.

Dieu ne partage pas entre ses enfants. Il donne son bien àchaque enfant. Si seulement cette unique formule demeure dansvotre tête– par droit de relation– cette unique formule prendrasoin, pour nous, de nos santés. Ceci est à moi par droit de rela-tion. Alors nous pouvons l’oublier et lui permettre de se manifes-ter selon sa propre voie. Je ne puis être un avec Dieu et manquerde quoi que ce soit. S’il existe un manque dans n’importe quel sec-teur de ma vie, c’est qu’il y a une certaine dose de mesmérismeet je veux m’en débarrasser ; je veux avoir de l’harmonie dans mavie à cause de ma relation à Dieu. Je suis héritier : « Tout ce que lePère a est à moi. » ( Jean 16 : 15) Cela devrait être bien imprimé dansvotre conscience et vous mettre à part du reste du monde.

Vous êtes séparés du reste du monde et vous êtes libérés de laplupart de ses manques et limitations, dans la réalisation que« mon unicité avec Dieu constitue mon abondance infinie, monharmonie, ma pureté du mental et de l’Âme. En vertu de ma rela-tion à Dieu, je suis héritier de toutes les richesses célestes. Toutcela est à moi par héritage– ce n’est pas parce que je le mérite oupas.» Rappelez-vous que celui qui est arrivé le dernier a reçu exac-tement la même paie que les autres.* Cela peut ne pas sembleréquitable, mais ce n’est pas injuste à l’échelle spirituelle. Il y aexactement autant de disponible pour celui qui vient juste des’éveiller, parce qu’en Dieu tout est égalité.

* * *

* Joël fait allusion à la parabole qui se trouve dans Matthieu 20 : 1-16. Le«bon patron» donne exactement le même salaire à tous les ouvriers qui ont tra-vaillé dans sa vigne, quelle que soit la durée de la prestation accomplie. (N.D.T.)

RELATION D’UNICITÉ (1)

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Causerie du dimanche 10 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

RELATION D’UNICITÉ (2)

Avant toute chose, il convient naturellement que je trouve unemanière d’exprimer ma gratitude pour ces deux jours de célébra-tion que nous avons eus, deux jours de fête passés ensemble. Ilest difficile de trouver des mots qui expriment la gratitude pourla fête spirituelle qui est sous-jacente à la fête extérieure.

Dans la Voie Infinie, nous avons observé des expériences tellesque celle-ci, sous la forme de belles expressions de gratitude etd’amour, non seulement à notre égard, mais à l’égard de ceux quisont venus ici en provenance du continent, de l’Angleterre, del’Australie. Quand nous sommes allés à Londres et sur le conti-nent européen, nous avons été les témoins de la même gratitude,non seulement à notre égard, mais à l’égard des étudiants quiavaient fait le voyage vers l’Angleterre ou le continent. Par consé-quent, ce que j’essaie de dire ou d’exprimer, c’est que cette grati-tude ne s’exprime pas seulement à notre égard, mais que c’est lamême gratitude et le même amour qui sont exprimés à tous ceux,partout, qui pénètrent dans l’atmosphère de la Voie Infinie. Ceque vous êtes en train d’exprimer à notre égard et à celui de cesvisiteurs d’outre-mer, c’est exactement la même chose que ce queles étudiants d’outre-mer de la Voie Infinie nous expriment ainsiqu’à ceux qui viennent de lieux lointains.

Derrière ces expressions extérieures d’amour, de gratitude etde partage, il y a la relation qui existe entre nous, en tant qu’étu-diants de la Voie Infinie. La relation qui existe entre nous– c’estle cœur et l’essentiel. Il n’existe pas de liens humains entre nous.Nous n’appartenons à rien et nous n’appartenons à personne.Dans la Voie Infinie, personne n’est plus grand que n’importe quid’autre, parce que chacun, dans ce travail, a des problèmes à ses

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heures. Nul parmi nous ne s’est élevé jusqu’à devenir un Dieu.C’est pourquoi, il n’y en a pas un seul parmi nous qui pourrait seplacer au-dessus des autres, car aucun d’entre nous n’est pleine-ment «arrivé. » De quelque manière que ce soit et quel que soit leniveau de notre réalisation spirituelle, elle a pour base la rela-tion que nous avons entre nous. Quelle est la base de notre rela-tion? La réponse est: notre relation avec Dieu. Notre unicité cons-ciente avec Dieu nous rend tous un avec chaque autre.

Comme je vous l’ai déjà dit précédemment, pendant près dequinze ans j’ai été le seul étudiant au monde de la Voie Infinie.Alors, qu’est-ce qui m’a amené, au niveau planétaire, des groupestels que le vôtre? Il n’y a qu’une seule réponse : le fait que je vive,que j’aie mon mouvement et mon être dans la conscience que «Moiet le Père sommes un ; et que mon unicité avec Dieu constitue monunicité avec tout être spirituel et toute idée spirituelle. » Et aussià cause de la vérité que vous, qui étiez à la recherche de la lumièrespirituelle, avez été attirés dans l’atmosphère de la Voie Infinie.Sur le plan humain, il ne m’aurait pas été possible d’atteindreautant d’étudiants dans le monde. Simplement parce que pen-dant des années, je ne suis pas sorti de la Californie et ensuited’Hawaii. Néanmoins, la Voie Infinie a attiré vers elle des étu-diants de partout sur le globe. Cela ne pouvait être accompli quepar une organisation combative qui irait battre la campagne ; oualors en restant à la maison, en demeurant dans la conscience demon unicité avec Dieu et en réalisant que la Voie Infinie n’étaitpas à moi. C’était Dieu s’exprimant lui-même à l’intention denotre époque. Si j’avais jamais revendiqué la paternité de la VoieInfinie, non seulement je l’aurais perdue, mais il aurait même étépossible que le monde la perde en cette époque. Non, elle n’estpas à moi. C’était Dieu qui s’exprimait dans le langage nécessaireà cet âge et j’ai eu suffisamment de chance pour être l’instrumentqui l’a formulée. Il y a des raisons pour cela, qui ont à voir avecdes vies antérieures et il y a des raisons qui ont à voir avec cettevie. Je n’avais aucune pratique religieuse– je n’étais ni juif ni gen-til et j’étais né à New York où je fréquentais une école publique oùil n’y avait ni blanc ni noir.

CAUSERIES D’HONOLULU

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Le message de la Voie Infinie ne peut pas être accueilli parceux qui persistent à avoir du parti pris, de la bigoterie et des pré-jugés. Un pur message d’état Divin, de la paternité de Dieu et dela fraternité de l’homme ne peut être reçu que dans la consciencede ceux qui reconnaissent : « N’appelez aucun homme sur la terrevotre Père. Il n’y a qu’un seul Père qui est le Principe créateur. »

Le monde s’est divisé entre juifs, catholiques, protestants,blancs, noirs et jaunes– mais dans le royaume de Dieu, il n’y apas plus de différences que nous n’en trouvons dans nos jardins.En ce qui concerne nos violettes, nos roses, nos papayes ou nosbananes, nous ne considérons pas que l’une est meilleure quel’autre. Non, chacune est simplement une forme différente souslaquelle Dieu apparaît. Alors, pour que les personnes soient nonseulement des instruments au service de la Voie Infinie, maisqu’elles soient également capables de vivre selon les principes dela Voie Infinie, elles doivent être identiquement libérées des pré-jugés, de la bigoterie et du parti pris. Elles sont alors capables decontempler ce monde entier et de réaliser que nous sommes desfrères. C’est uniquement de cette manière que le «quart-monde»,ces gens qui ont été faits quart-mondistes par une société quipense à eux de cette façon, aura la possibilité d’accéder à l’éga-lité et aux libertés sociale et économique. Il existe des gens duquart-monde, mais souvenez-vous que c’étaient des gens « illumi-nés» qui les ont maintenus dans cette voie. Et en cette période, cesont également les gens illuminés qui leur donnent la possibilitéde devenir libres.

Vous pouvez voir que la relation qui existe entre tous les étu-diants de la Voie Infinie est uniquement due au fait que, jusqu’àun certain point, nous reconnaissons notre unicité avec Dieu.Nous ne sommes pas suffisamment stupides pour croire qu’ils’agit d’une relation personnelle qui vous appartient ou qui m’ap-partient : cela doit être une relation universelle. « Dieu ne fait pasde différence entre les personnes ou les religions. » (Actes 10 : 34)Quand nous lisons qu’Israël est le peuple choisi de Dieu, souve-nez-vous que par Israël, nous voulons dire «conscience illuminée»,qu’il s’agisse d’un juif ou d’un gentil, d’un blanc ou d’un noir. À

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l’instant même où la conscience est illuminée, c’est Israël– c’est-à-dire un avec Dieu. À présent, faites un pas de plus en avant etvous découvrirez que, grâce à votre vie dans la Voie Infinie, lebien arrivera dans votre expérience, pas uniquement sous uneforme précise, mais le plus souvent sous de multiples formes: unemeilleure santé, des relations améliorées au foyer, un meilleurapprovisionnement, de plus grandes occasions de liberté et cer-tainement plus de paix. Alors que vous récapitulez dans votremental les bénédictions qui vous sont venues, rappelez-vousqu’elles vous sont venues parce que vous vous êtes éveillés à votrerelation à Dieu, à la source de tout bien.

Examinez ce monde sous toutes ses faces et voyez ce que lagrâce de Dieu lui a donné sous la forme d’océans, de rivières, decourants, de terres et de tout ce qui a été planté et placé là– lesoiseaux dans les airs, les poissons dans la mer, les troupeaux surun millier de collines, les diamants, les rubis et les perles. Regar-dez tout ce qui se trouve sur la terre par la grâce de Dieu et réa-lisez que cela ne peut vous appartenir qu’en vertu de votre rela-tion avec Dieu. Si vous échouez à établir dans votre consciencevotre relation d’unicité avec Dieu, vous n’avez aucun droit auxbénédictions qui sont dans ce monde, parce que ce sont des béné-dictions de Dieu données aux enfants de Dieu. Elles ne sont àvous qu’en vertu de votre droit de relation à votre source, votreunicité consciente avec Dieu. Si vous suivez ce message, vous vousdécouvrirez en meilleure santé ; mais d’où vient cette santé? Elleest à vous uniquement en vertu de votre unicité avec Dieu. «Dieuest la santé de mon expression. Dieu est mon pain, ma viande,mon vin et mon eau. Dieu est le lieu où je demeure– mon foyer. »Comprenez-vous pourquoi vous ne pouvez rien revendiquer detout cela sur le plan humain ? Comprenez-vous pourquoi telle-ment de gens doivent gagner leur subsistance à la sueur de leurfront? Uniquement à cause de l’ignorance de leur relation à Dieu.Dieu n’a réclamé aucun prix ni effort pour ce qu’il a placé sur cetteterre. Tout est là par grâce.

Dans cet ordre d’idée, il existe une histoire qui explique la rai-son pour laquelle il y a tant de cocotiers sur ces îles : ce serait une

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noix de coco qui aurait dérivé depuis les Mers du Sud pour seplanter d’elle-même ici, au bord de l’eau, pris racine et poussé.Aucun homme n’a planté le premier arbre sur cette île. Dans cetravail, il vous faut de temps en temps regarder autour de vouspour voir les beautés données par Dieu qui nous entourent. Vousdevez occasionnellement accorder une pensée au fait que l’hommen’a pas créé les mathématiques– il les a découvertes. Toute choseest ici par la grâce de Dieu; et cela ne peut être à nous qu’en vertude notre relation avec Dieu. Mais vous devez voir que notre rela-tion avec Dieu constitue une relation avec chaque autre, parceque si je suis le rejeton de Dieu et que vous êtes le rejeton de Dieu,alors nous devons être des frères et des sœurs.

Ne pouvez-vous imaginer pourquoi il y a des problèmes dansle monde? Le monde ne traite pas les autres comme des frères etdes sœurs. Est-ce que les gens qui ont mené des négociations dansles grèves des journaux à New York et à Cleveland, ou qui ontnégocié ici concernant le sucre, ont considéré les autres commedes frères et des sœurs? Non, ils ne se voient pas comme étantun avec Dieu, ni chaque autre comme étant un avec Dieu.

« Ne vous faites pas de souci pour votre vie, de ce que vous man-gerez, de ce que vous boirez ou ce dont vous serez vêtus. N’y pensezpas. » (Matthieu 6 : 25) Vous trouvez ce passage dans n’importelequel de mes écrits. Parfois je m’étonne que vous ne soyez pas fati-gués de m’entendre le répéter, mais il révèle une grande vérité.Pourquoi n’avez-vous pas besoin de vous faire du souci, d’y penser?À cause de votre relation à Dieu. Dieu a opéré toute la prise de pen-sée: «Dieu a pensé à tout»; et ses pensées ne sont pas vos pensées,*

ses voies ne sont pas vos voies. Sa voie est la voie de la grâce etvous ne pouvez accéder à cette grâce sinon par la réalisation

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* Ainsi que je l’ai déjà signalé ailleurs, la Bible King James dit textuellement«ne prenez pas de pensée … ,» partout où nos bibles déclarent «ne vous faitespas de souci … . » On voit dans la suite de l’exposé que Joël se base une fois deplus sur la lecture littérale du texte biblique. Je me permets de vous donnercette explication pour que vous soyez en possession de tous les éléments et quevous puissiez ainsi interpréter sans erreur sa démonstration. (N.D.T.)

consciente de votre unicité avec votre source. Vous devez cons-ciemment vivre et avoir votre mouvement et votre être en Dieu.

Il y a une chose supplémentaire que vous devez faire. Quandvous réalisez votre relation à Dieu et que vous ne devez avoiraucune pensée anxieuse ou de frayeur, vous atteignez une cons-cience de paix – cette paix, vous devez l’offrir consciemment àtous ceux qui pénètrent dans le champ de votre conscience. End’autres termes, que vous marchiez dans la rue ou conduisiezvotre voiture, vous devez également avoir la réalisation cons-ciente que la paix que vous avez trouvée enveloppera tous ceuxqui vous entourent, que ce soit à la maison, au travail ou sur lesgrands-routes. Si vous ne partagez pas la conscience que vousavez découverte, elle demeure enfermée au-dedans de vous etne peut fonctionner. Vous ne pouvez obtenir que dans la mesureoù vous donnez. Vous devez «ouvrir une voie pour que la splen-deur emprisonnée s’échappe.» Dès lors, quand vous réalisez cons-ciemment votre relation à Dieu, regardez autour de vous plu-sieurs fois par jour et rappelez-vous que ceci est la vérité quiconcerne votre prochain. Le fait qu’il ne le sache pas n’a pas d’im-portance. Vous devez diffuser l’arôme de l’atmosphère danslaquelle vous vivez. Vous devez pardonner en vous souvenant quevous ne pardonnez pas mais que, par votre intermédiaire, Dieuest en train de pardonner.

Si vous demeurez dans la réalisation de votre relation à votresource, vous ne devez pas vous battre pour votre vie, pour vosmoyens d’existence ou pour votre santé. Je parle souvent de lamanne cachée. Je pense que vous savez tous que, pour moi, leterme manne cachée est quelque chose de très vivant. En fait, lamanne cachée est probablement l’une des réalisations les plusimportantes et les plus vitales de ma vie. Qu’est-ce que cela signi-fie? La manne cachée est la vérité que je connais, la vérité de marelation avec ma source. Voilà quelle est ma manne cachée. Je nepeux pas l’exhiber, je ne peux pas en parler à celui qui n’est pasilluminé, mais je peux la vivre. Je puis vivre dans la réalisationconstante que mon bien émane de la vérité que je connais concer-nant ma relation à Dieu. « La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle

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contient. (Psaume 24 : 1) Fils, tu es toujours avec moi et tout ce queJ’ai est à toi. » (Luc 15 : 31) Voilà quelle est ma manne cachée.

C’est cela qui me permet de ne compter sur aucune personnepour mon bien, de ne pas l’attendre de cette personne-ci ou decette personne-là, mais de demeurer dans la réalisation que « lagrâce de Dieu est ma suffisance en toutes choses. » (II Corinthiens 12 : 9)Je n’ai rien à attendre de personne, mais je dois attendre beau-coup de moi-même. Je dois vivre à mon niveau de sentiment leplus élevé de ce qui est juste. Je dois reconnaître que je doisaffronter toutes les demandes qui me sont faites, mais je ne doisrien attendre de personne d’autre. Pourquoi? Parce que j’ai vaincucette partie du monde que constitue la croyance qu’un individume doit quelque chose pour l’une ou l’autre raison. Sa relation àmoi n’a pas d’importance. Pourquoi ? Parce que j’ai la grâce deDieu. Par contre, je suis soumis à une obligation envers tout lemonde, en vertu du fait que j’ai cette manne cachée. Je dois par-tager tout ce qui m’est donné venant de Dieu. Aucun homme neme doit quoi que ce soit parce que « Moi et mon Père sommes un( Jean 10 : 30) et que tout ce que le Père a est à moi. » ( Jean 16 : 15) Iln’existe pas de pouvoirs dans les cieux, sur la terre ou en enferqui puissent opérer contre la grâce de Dieu. Ceci est d’ordre uni-versel et n’importe quelle personne dans le monde pourrait fairel’expérience d’une infinité d’approvisionnement, d’une infinité desanté, d’une infinité de jeunesse et d’une infinité de vitalité si ellesavait que cela lui appartient par le droit de sa relation à Dieu.« Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » ( Jean 8 : 32)Sans la vérité qu’est votre manne cachée, vous ne serez pas libres.Le monde ne peut percevoir pourquoi vous êtes tellement heu-reux, en tellement bonne santé et tellement prospères parce qu’ilne peut voir votre manne cachée ; mais ceux qui ont le discerne-ment spirituel verront votre manne cachée et elle deviendra leurmanne cachée.

Voyez-vous pourquoi vous ne pouvez partager ceci avec vosamis ou parents avant qu’ils ne soient arrivés suffisamment loinsur le sentier afin d’être capables de le saisir. Il n’y a rien de ceciqui suscite une question en votre pensée parce que vous avez le

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sentiment intérieur : « Ceci est la vérité. Ceci est ce par quoi jedois vivre. » Ce ne serait pas vrai si nous allions dans un audito-rium et que nous en parlions à plusieurs milliers de personnes.C’est la raison pour laquelle je préfère parler à des petits groupestel que celui-ci plutôt que de m’adresser à des centaines de gensqui ne pourraient pas comprendre. J’aime mes plus petites classes.

Il doit y avoir une période de préparation pour recevoir lavérité. Vous ne pouvez recevoir la vérité avec votre mental parceque si vous pouviez retourner cinq ou dix ans en arrière, vousasseoir ici et écouter ceci, il vous semblerait que c’est un conte desauvage. Et pourtant, à chacun d’entre vous, cela sonne vrai– maisc’est à cause de votre préparation et de votre engagement anté-rieurs. Par moment, vous avez été touchés par l’esprit de Dieu etvous avez eu faim de vérité. Rappelez-vous que c’est dans lamesure où vous démontrez que votre bien vous appartient uni-quement à cause de votre unicité consciente avec Dieu que vousattirez à vous ceux qui, tôt ou tard, seront prêts à entendre parlerde votre manne cachée, votre source cachée d’approvisionnement.

Pensez simplement à être l’héritier de Dieu. Ce n’est pas sim-plement de la poésie – c’est une véritable relation. L’enfant esttoujours l’héritier de tout ce que ses parents possèdent. Commentarriveriez-vous à exister si Dieu n’avait pas quelque chose à voirlà-dedans? Est-ce que des humains pourraient produire ce corps?«Votre corps est le temple de Dieu. Dieu a façonné votre corps.» Sinous ne le démontrons pas par sa beauté et son aspect juvénile,c’est parce que nous l’avons soustrait à Dieu et que nous avonsconsidéré notre corps comme un être humain. Nos corps se modi-fieront en fonction de notre compréhension de notre relation àDieu. De la même manière, le corps de notre approvisionnements’améliorera. «Ce n’est ni par la force ni par le pouvoir que votrebien vient à vous, mais par l’entremise de la grâce de Dieu, envertu de votre relation à Dieu. Ne vous en faites pas, n’y pensezpas, mais cherchez le royaume de Dieu. » Soyez davantage enquête d’une compréhension de votre relation divine.

Une fois que vous saisissez un aperçu de votre relation àDieu, vous découvrez que vous ne pouvez pas refuser. Vous devez

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déverser, partager, coopérer et pourtant – à cause de la compré-hension de la nature de votre manne cachée – vous ne cherchezaucun retour. Quand d’autres arrivent dans cette atmosphère deDieu, ils deviennent également des distributeurs de bien. « Moiet mon Père sommes un. Toi qui me vois, tu vois le Père qui m’a envoyé;et c’est dans cette unicité que je reçois la totalité de Dieu. C’estuniquement en cette unicité consciente que je reçois la grâce deDieu. Fils, tout ce que J’ai est à toi.» Plus vous croyez que les autresont une obligation envers vous, moins vous réalisez votre propremanne cachée, votre propre infinité qui découle de votre relationà une Source suprême. Vous pouvez vraiment déclarer: « J’ai vaincule monde », ( Jean 13 : 33) quand vous pouvez rendre libre chaqueêtre humain.

Admettons que quelque chose survienne demain, témoignantque vous avez un manque de quelque chose : quelque chose quiconcerne la santé, l’approvisionnement, la compagnie ou le foyer.La première pensée qui doit nous venir est celle-ci : «Je l’ai déjà àcause de ma relation à Dieu », et ceci nous libère de tout désir.Vous avez lu dans les écrits que le désir, même le bon désir, est unpéché. Pourquoi ? Parce qu’il est basé sur la croyance que celan’est pas déjà à vous. C’est pourquoi vous demeurez en ceci: « Toutce que j’ai est à toi. » La peur vous lâche ; et en son temps cela ferason apparition, parfois de la manière la plus étonnante.

Vous voyez comment ceci vous permet d’arrêter de vous battrepour la santé afin de réaliser que « la santé est à moi à cause dema relation à Dieu. » Alors, tenez vous-y. Demeurez dans cetteParole. Finalement, cette idée que le monde est à vous, en raisonde la relation, vous deviendra d’elle-même si réelle qu’à partir dece moment vous vivrez dans un nouvel univers. Vous vivrez dansdes atmosphère et altitude de vie complètement nouvelles. Celaparaît vous couper de toute chose et de quiconque du dehors aupoint de vue de la dépendance, mais il semble s’établir un lienchaleureux avec chacun. Vous ne l’exprimez pas, mais en lesachant dans le silence, vous préparez la voie pour que d’autres lesachent. Demeurez avec cela dans le silence, dans le secret et demanière sacrée. Permettez-lui de se démontrer lui-même; et alors

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tous ceux qui seront prêts pour la révélation spirituelle serontamenés vers vous et vous pourrez la partager.

Vous découvrirez que le royaume de Dieu est déjà venu pourvous sur la terre si vous demeurez dans cette manne cachée, cesecret remarquable que « la totalité de Dieu est à moi par le droitde ma relation à Dieu.»

Ne pouvez-vous vous représenter Jésus parcourant du regardla Terre Sainte en connaissant cette vérité et la raison pourlaquelle il pouvait déclarer à Pilate : « Tu ne pourrais avoir aucunpouvoir sur moi » ( Jean 19 : 11), et pourquoi il pouvait dire : « Mesparoles ne passeront pas. » (Matthieu 24 : 35) Ne pouvez-vous le voirdebout, en train de contempler Jérusalem en disant : « Oh Jérusa-lem, Oh Jérusalem, … j’aurais voulu placer mes bras autour de vous,mais vous n’avez pas voulu. » (Luc 13 : 34) Il pouvait être réjoui et ilpouvait être attristé.

* * *

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Causerie du dimanche 17 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

L’ARBRE DE VIE

Vous avez sûrement remarqué qu’après avoir reçu une idée ouun principe spirituel, il vous faut plusieurs années avant qu’ildevienne vôtre et que vous puissiez le démontrer. C’est normal,c’est naturel et ce serait folie d’attendre quelque chose de diffé-rent. Il en a été de même pour chacun d’entre nous. Nous enten-dons un principe spirituel et nous le lisons. En fait, nous le lisonset le relisons à nouveau, nous l’écoutons sur des bandes ou lorsde conférences ou de classes ; et alors, nous pensons que nous leconnaissons et nous nous étonnons de ne pouvoir le démontrer.Rappelez-vous que c’est normal, naturel et vrai pour chacund’entre nous.

Même des principes qui ont été émis par mes propres lèvres nesont réellement devenus miens que plusieurs années après. Bienqu’ils viennent au travers de ma propre conscience, ils ne s’enre-gistrent pas, à ce moment-là, à un niveau qui les rende démon-trables. Il a fallu bien des années avant que je puisse déclarer :« Alors que j’étais aveugle, à présent je vois. Alors qu’auparavant jepouvais le dire, maintenant cela fait partie intégrante de moi. Àprésent, je peux le vivre. »

L’un de ces principes, vous l’avez entendu ce matin et vous letrouverez dans la plupart de mes écrits : c’est celui de l’arbre devie. En général, c’est cet exemple que j’utilise : imaginez un arbreau milieu de cette pièce. Visualisez alors que chacun d’entre nousest attaché comme une branche à cet arbre. À ce moment-là, vousvous apercevrez que nous sommes tous nourris à partir de lamême source. La sève qui s’élève dans le tronc de l’arbre, la viequi s’écoule à travers le tronc, c’est cela qui nous alimente, noussoutient et nous nourrit ; et chacun d’entre nous puise à la même

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source. Eh bien, la signification de ceci, c’est qu’il y a véritable-ment un arbre invisible dans cette pièce. Il y a véritablement unlien invisible qui nous relie au tronc de cet arbre. Cet arbre estl’arbre de vie spirituel et chacun d’entre nous est uni à cet arbrede vie par un fil ou un lien spirituel. Nous sommes maintenus,soutenus, guidés, dirigés et illuminés à partir de la même source:la vie ou sève qui s’écoule à travers les racines, pénètre le tronc etse dirige dans chaque branche.

Bon, si jamais vous utilisiez ceci comme sujet de méditation,il faudrait avant toute chose que vous notiez que cette vie n’est nidans l’arbre ni dans les racines. Elle s’écoule d’abord du sol envi-ronnant, mais c’est en réalité le soleil, la pluie, la neige et les ventsqui l’ont déversée à l’intérieur de la terre et sur elle ; c’est cela quiforme la sève qui s’élève et s’écoule au travers des branches. Etc’est donc cet arbre invisible qui, à travers ses racines, puise enDieu la substance de Dieu, les lois de Dieu, la vie de Dieu. Toutceci s’écoule à travers les racines de cet arbre invisible, monte dansles branches et se diffuse en vous et moi.

En continuant votre méditation, vous allez dire : «Et mon bou-lot, alors? Et mes parents? Et mon mari? Et mon héritage? Est-ce que je n’y puise pas?» Eh bien non, ce sont des branches dis-posées sur le même arbre et une branche ne puise pas dans uneautre branche. Chaque branche puise à travers le tronc, à traversles racines, à partir de Dieu. Il ne faut pas beaucoup de médita-tions de cette espèce pour que vous receviez une image claire decette relation à Dieu, basée sur le fait que vous êtes une branchede l’arbre. Et il ne faut qu’un peu de temps supplémentaire pourréaliser notre relation aux autres, puisqu’elle découle de notrerelation à l’arbre.

Ce qui est décevant, c’est qu’après avoir réalisé ceci et l’avoirvécu pendant un certain temps, vous ne sembliez pas le démon-trer. C’est normal et c’est naturel. Il y a un pas supplémentaire etc’est ce qu’on appelle la réalisation. C’est quand cette image vousfrappe tellement fort, généralement à un moment où vous n’y pen-sez pas, qu’elle s’enregistre dans votre centre spirituel. Et à par-tir de là, vous commencez à la vivre. À ce moment-là, vous pouvez

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observer les formes de bien qui viennent à vous en provenanced’autres sources– de nouvelles activités et de nouveaux talents.

Je vous ai raconté l’expérience d’une mère et de sa fille quiavaient assisté à mes travaux dans une ville: après que j’aie quittéla ville, elles ont commencé à écrire des chansons. L’une écrivait lesparoles et l’autre la musique ; et avant que l’année soit écoulée,elles ont eu quatre chansons diffusées par la radio dans toute lanation. Ceci constituait le fruit de leur prise de conscience de nefaire qu’un avec leur source. Le talent qu’elles possédaient et dontelles ne savaient rien vint à la vie. En plus d’être une nouvelleactivité, cela se révéla être également une source de revenus.

Quand nous avons la réalisation de cette relation à Dieu et àchaque autre, nous découvrons qu’il y a des gens qui commencentà jouer un rôle dans notre vie alors qu’elles ne l’avaient jamaisfait auparavant: probablement n’y avait-il aucune raison humainepour qu’elles le fassent. Humainement, il se peut que nous n’ayonsaucune relation l’un avec l’autre, mais spirituellement ce lienexiste. Quand vous voyez que cela se passe de cette manière,quand vous recevez quelque chose de quelqu’un, ne manquezjamais de le remercier du fond du cœur en tant qu’instrument.Mais n’oubliez pas non plus de regarder plus loin afin de consta-ter que cela vient à vous en vertu du lien spirituel.

Votre contact individuel avec Dieu fait de moi un instrument quivous apporte la vérité. Ce n’est pas ma volonté– j’ai simplementreçu l’instruction de le dire ou de l’écrire– mais savez-vous quil’écoute? Ceux qui rêvent de connaître Dieu, ceux qui rêvent de con-naître la vérité, ceux qui, même inconsciemment, ont eu un contactavec leur source. Ils sont alors attirés vers moi et je ne suis que l’ins-trument ou la transparence. Voilà ce que vous devez savoir : cecivient à vous uniquement à cause de votre unicité avec votre source.

L’une des plus grandes sources de chagrin dans le mondehumain, c’est que nous avons des obligations humaines. Et demanière générale, ceux qui reçoivent de nous– je parle ici sur unplan humain– commencent à en être contrariés. Parfois, à caused’une obligation, ceux qui font le don commencent également àen être contrariés. Ceci est naturel pour la race humaine.

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Tout ceci change quand vous réalisez que vous n’êtes plus celuiqui donne ou celui qui reçoit et que tout ce que vous êtes en trainde déverser avec largesse vient en réalité du Père. Vous n’êtes quel’agent de transfert ou la transparence. Ceci amène la plus grandelibération qui soit dans l’expérience humaine entière. À l’instantoù nous libérons chacun, y compris notre famille, de toutes lesobligations pour réaliser : « Vous ne me devez rien d’autre quel’amour, car moi et mon Père sommes un», nous sommes amenésà une réalisation dans laquelle nous ne donnons jamais pour uneraison humaine. Nous donnons uniquement pour la joie de par-tager. En retour, les autres reçoivent, non pas à cause d’une obli-gation, mais à cause de leur prise de conscience qu’il s’agit d’uncourant mutuel, pas le résultat d’une obligation humaine. Il estlittéralement vrai que nous ne devons rien à personne sinonl’amour et que nous ne devons maintenir personne dans l’obliga-tion à notre égard, sauf par amour– librement partagé.

Maintenant, tout ceci dépend de votre capacité à réaliser lanature de l’Arbre de Vie et votre unicité avec lui. Dès lors, puisquevous connaissez au moins ceci avec votre mental, consacrez-luivotre méditation aussi souvent que cela peut être nécessaire pourvous. Faites-en le sujet d’une méditation consciente jusqu’à ce quela lumière éclate et que vous puissiez déclarer : «Ah, auparavant,je l’ai entendu avec mes oreilles, mais à présent je le sais en monÂme. À présent je puis le vivre.» Cet exemple de l’arbre de vie etde notre unicité avec lui, figurez-vous qu’il fait indubitablementpartie de ma conscience depuis si longtemps que je ne me sou-viens pas à quand cela remonte. Mais c’est seulement en 1947 ouen 1948 que cette parole m’est sortie de la conscience : «Mon uni-cité consciente avec Dieu constitue mon unicité avec tout être spi-rituel et toute idée spirituelle. » C’est alors seulement que celas’est véritablement enregistré, parce qu’à ce moment-là, j’ai vuque la seule attache que j’aie avec quiconque et que le seul lienqu’il y ait entre moi et n’importe qui d’autre est le lien qui s’estimposé du fait que nous sommes tous un avec la source. Peuimporte que la relation soit homme et femme, parent et enfant,voisin de porte ou voisin dans son sens universel, chacun d’entre

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nous a un lien spirituel avec chacun des autres. Dès lors, nousavons chacun l’obligation de partager avec les autres en fonctionde ce que nous avons. Avec certains, notre partage sera d’argentet d’or, avec d’autres, notre partage sera de gentillesses, d’atten-tions et de coopération ; mais, qu’il s’agisse de ceux avec qui nousentrons en contact dans la vie ou ceux que nous ne rencontronsjamais, nous avons avec tous un lien spirituel.

Puisque chacun d’entre nous est individuel dans son expres-sion de Dieu, j’attire à moi, dans le monde entier, des hommes etdes femmes qui sont également intéressés par le sentier spirituel.Certains sont des débutants sur le sentier et certains sont déjàdes maîtres, mais ils viennent à l’intérieur de mon orbite parceque c’est ma façon particulière de démontrer Dieu. Un autre peutêtre musicien et il attirera vers lui tout ce qui est nécessaire à sasatisfaction musicale : des professeurs, des étudiants ou des occa-sions. Quelle que soit votre nature particulière : juriste, médecin,enseignant, architecte, styliste, la réalisation de votre unicité avecvotre source et la réalisation que, de ce fait, vous ne faites qu’unavec tout être spirituel et toute idée spirituelle, amènera versvous n’importe qui ou n’importe quoi qui soit nécessaire à votredévoilement particulier.

Dans la voie humaine, les gens vont s’employer à démontrerceci de différentes manières. Ils font insérer des annonces ou vontà la rencontre de telle personne ou telle autre personne, de tellechose ou telle autre chose. Il y a toujours effort et combat ; parcontre, dans la voie spirituelle, l’harmonie s’accomplit sans forceet sans pouvoir– juste en connaissant cette vérité.

Dans les écrits de la Voie Infinie, il y a beaucoup, beaucoup deprincipes de vie. Il n’y a personne parmi nous qui puisse lesdémontrer tous, mais si nous vivons avec eux et que nous les pre-nons dans notre méditation, ceux qui sont nécessaires à notreexpérience se révéleront à nous. Si vous veniez à vous demanderpourquoi le temps est un facteur déterminant, laissez-moi vousexposer ceci. Admettons que vous ayez été éduqué dans une cer-taine église et qu’on vous ait enseigné que si vous étiez bon, Dieuvous récompenserait. Par contre, si vous n’étiez pas bon en fonction

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de critères particuliers de l’église, vous seriez puni. Vous ouvrezalors un livre de la Voie Infinie et vous lisez ceci: « Dieu est trop purpour contempler l’iniquité. » Pensez-vous qu’à ce moment-là, celasignifierait quelque chose pour vous? Non. Pas du tout, cela pren-drait des années et des années d’étude avant que ne s’apparaissela réalisation que Dieu ne récompense ni ne punit. Voilà pourquoile temps est un facteur important. Depuis combien d’annéeslisons-nous de la littérature métaphysique ? Et pourtant, nousessayons encore d’atteindre Dieu pour qu’il fasse quelque chosepour nous ou pour quelqu’un d’autre, comme si Dieu n’était pas lemental qui connaît tout et que nous soyons obligés de le diriger làoù il doit acheminer ses bénédictions. Non, il faut des années delecture des livres de la Voie Infinie avant que cette image ne sortede votre mental et que vous puissiez accepter le concept plusélevé.

Vous avez vu combien d’années il vous a fallu avant que voussoyez capables de prier sans mots et sans pensées. Pourquoi ?Parce qu’on a incrusté en vous que vous deviez avoir des mots etdes pensées pour aller à Dieu. Rien ne pouvait être plus éloigné dela vérité mais chacun doit finalement apprendre que c’est ainsi.Ou alors, vous ne «connaissez pas Dieu de manière correcte. »

Peut-être avez-vous remarqué dans la littérature de la VoieInfinie le nombre de fois que nous répétons omniscience, omnipo-tence, omniprésence. Et maintenant, quand vous voyez ces mots,sans doute vous dépêchez-vous de passer au-dessus, parce quevous pensez que vous les connaissez – en réalité vous ne lesconnaissez évidemment pas du tout– vous connaissez seulementles mots, sans leur signification profonde. Quand la significationapparaît, alors vous pouvez fermer les yeux : à partir du momentoù vous connaissez ces trois mots, vous êtes devenu une récepti-vité ou une transparence pour Dieu. Et alors, dans la prière, votrerôle n’est pas plus important que celui de la vitre qui laisse péné-trer le soleil dans la pièce. En son néant, la vitre est une puretransparence.

Admettons qu’un danger nous menace, ici et maintenant, dansun domaine particulier– une épidémie, une guerre menaçante ou

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n’importe quel danger inquiétant; et vous devez choisir quelqu’unpour mener la prière à votre place. Ce quelqu’un pourrait-il savoirde quoi nous avons besoin ou comment Dieu pourrait nous sau-ver? Naturellement non! Personne ne pourrait avoir la possibilitéde savoir de quelle manière Dieu pourrait répondre à notre prièrepour être sauvé. Par conséquent, ne voyez-vous pas que la prièreefficace serait de fermer les yeux, d’ouvrir nos oreilles et simple-ment de « laisser entrer Dieu. » Alors Dieu, en sa mystérieusedémarche, vous procurera un nuage en plein jour, de la lumièrependant la nuit, il vous ouvrira la Mer Rouge ou placera un abride béton invisible au-dessus de cette pièce. Est-ce que vous voyezque la prière, en son sens le plus élevé, n’est pas possible pourune personne qui ne connaît pas la nature de Dieu et la nature dela relation de l’homme à Dieu. Voyez-vous que la prière efficaceexiste uniquement si je sais que «Où Dieu est, je suis» et qu’il n’ya aucune différence que cela se passe sur un champ de batailleou au cœur de la maladie? Je ne fais qu’un avec Dieu et de ce fait,par l’ouverture de la conscience, Dieu peut s’immiscer. Dans sarévélation, le Maître parle de Dieu comme étant « le Père» et « lePère au-dedans». La raison en est que les écritures hébraïquesconsidéraient Dieu comme un Père. Et Jésus savait évidemmentce que cela signifiait. Il n’y a personne parmi nous, dans ce mondemoderne, qui sache ce que Jésus voulait dire quand il parlait deDieu comme d’un Père. Il n’y a personne parmi nous qui ait lamoindre idée de ce que Père signifie, parce que Père ne signifierien qui ressemble à un père humain. Et c’est ainsi que nous fai-sons une déclaration de pure forme quand nous parlons de Dieucomme Père.

En Orient, plus spécialement en Inde, on pense à Dieu commeétant notre Moi ; et toujours avec un «M» majuscule. Et, puisqu’iln’y a qu’un seul Moi, ce Moi est le Moi de chacun d’entre nous. Ilest fort difficile de comprendre cela, parce qu’au moment où nousdisons moi, nous pensons à notre identité humaine et le Moi n’aaucun rapport avec cela. C’est pour cette raison que ce serait biende prendre le mot Dieu en méditation et voir si nous ne recevonspas une révélation de ce que Dieu est. Nous n’arriverons pas tous

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à la même signification, mais nous arriverons tous à la mêmeidentité de sa nature. Quand Jésus a reçu sa révélation la plusélevée, elle n’a été partagée qu’avec ses disciples, pas avec sesadeptes. Il a parlé de Dieu comme étant «Je» ou «Je Suis» et il adit : « Je suis le chemin », ( Jean 14 : 6) c’est-à-dire que Dieu est le che-min, « Je suis le pain », ( Jean 6 : 41) c’est-à-dire que Dieu est le pain.Beaucoup de gens ont décidé qu’ils étaient Dieu et ils ont écritdes livres à ce sujet. Mais ce n’est pas ce que Jésus voulait dire.Il voulait dire que Je suis Dieu ; et c’est totalement différent.

Il se pourrait que vous receviez une révélation au-dedans devous-même qui clarifierait totalement le « Moi », « Le Père au-dedans» ou le «Je Suis». Si non, vous pourriez recevoir une autrerévélation. Vous ne seriez peut-être pas capable de la révéler, maisvous auriez eu l’expérience vous-même; et alors vous sauriez.

Voilà quelle est la conclusion de tout ceci : N’oubliez jamaisque Dieu est ; et méditez et méditez sur n’importe quel sujet qui s’yrapporte jusqu’à ce que vous discerniez votre relation à Dieu; età partir de là, votre relation à quiconque et à n’importe quoi quisoit de nature spirituelle. Ceci doit être la base de votre dévelop-pement spirituel, parce que sans cela, le sujet de la prière et de lamanière de vivre à partir des principes spirituels ne peut pas vousêtre rendu évident.

C’est seulement maintenant que certaines personnes dans lemonde commencent à être d’accord que la vie révélée par le ChristJésus est la manière de vivre la plus pratique. À un momentdonné, un ministre du culte a écrit une série de sermons sur lamanière de vivre suivant les principes révélés par le Maître. Peut-être connaissez-vous tous le livre : Dans Ses Pas, par le RévérendSheldon. À l’exception de Shakespeare ou de la Bible, il est pos-sible qu’on n’ait jamais vendu autant de copies d’un livre, maison n’a jamais essayé de le mettre en pratique. Les gens aimentle lire mais déclarent qu’il est véritablement impraticable.* Nouscommençons à constater combien il est pratique si sa lecture ou saconnaissance intellectuelles sont suivies par sa réalisation.

Oui, nous devons avoir la révélation ou réalisation spirituellesde notre unicité avec Dieu et avec tout être spirituel et toute idée

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spirituelle, mais cela ne peut jamais être rendu démontrable parceux qui le savent uniquement avec leur mental. Pourtant, quandsa vérité a été discernée spirituellement, elle devient la chose laplus pratique du monde. Une fois que vous avez une révélationou réalisation authentiques que «Moi et le Père sommes un. Tout ceque le Père a est à moi ; et en raison de mon unicité avec Dieu, je nefais qu’un avec quiconque ne fait qu’un avec Dieu», à ce momentde réalisation, vous n’avez plus jamais la moindre pensée anxieuseconcernant le futur. Alors, vous êtes véritablement occupé à vivredes passages tels que « L’homme ne vivra pas de pain seulement,mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4 : 4)À partir de là, la seule préoccupation que vous ayez, c’est d’en-tendre la parole suivante de Dieu; et ensuite la parole suivante deDieu ; et ensuite la parole suivante de Dieu, parce que chaqueparole de Dieu est le pain, la viande, le vin et l’eau de la vie.

Ne vous rendez-vous pas compte qu’avoir foi en Dieu ne ferapas cela pour vous? Non, non et non. Il doit y avoir une réalisationou révélation au-dedans de vous. Une telle révélation vous ouvrela totalité de la Bible, vous ouvre toute la vérité spirituelle ; etalors vous découvrez qu’une vérité après l’autre arrive dans laconscience. Par conséquent, ne manifestez aucune impatience àvotre égard si vous lisez ou entendez des déclarations de véritéspirituelle et que vous ne pouvez les démontrer. C’est naturel. Ilfaut du temps pour qu’elles s’enregistrent dans notre conscience ;et il faut du temps pour effacer les anciennes images de Dieu et dela prière avec lesquelles nous avons été élevés.

Soyez certains qu’au moins l’une de vos méditations quoti-diennes aura quelque chose à voir avec la nature de Dieu et la

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* Le Révérend Charles Sheldon (1857-1946) a publié ce livre en 1896. Son sous-titre est éloquent : «Que ferait Jésus?» Depuis sa parution, il a connu un suc-cès sans précédent et constant. On en a vendu des dizaines de millions d’exem-plaires et ça continue… En fait, il est impossible de déterminer avec exactitudele nombre de copies vendues, parce que le Révérend a littéralement donné celivre au monde : il ne l’a protégé par aucun copyright. N’importe qui est donclibre de le publier. Son titre français est : «Que ferait Jésus à ma place?», Édi-tions La Croisade du Livre Chrétien, 26160 La Bégude de Mazenc. (N.D.T.)

nature de la prière. Ou bien prenez le passage: « L’homme ne vivrapas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche deDieu. » Dans votre méditation, vous interrogerez votre Moi inté-rieur: «Que signifie– pain?» Cela signifie, vous le percevrez rapi-dement, que vous ne vivez par aucun effet, vous ne vivez paraucune chose extérieure. Non, ce sont les choses qui sont ajou-tées dès que vous écoutez la petite voix tranquille, la parole deDieu. Alors – et c’est le grand secret que le monde ne connaîtpas– vous découvrirez que ceci est littéralement un fait : lorsquevous commencez à recevoir la Parole de Dieu au-dedans de vous,elle devient la substance de chaque expérience extérieure. C’estun fait évident que chaque individu qui arrive au point où il per-çoit la petite voix et où la Parole de Dieu fait irruption, vit parcela– et non par les formes extérieures. C’est la petite voix tran-quille, c’est-à-dire la Parole de Dieu, qui produit toutes ces bellesexpériences extérieures. Intellectuellement, vous pouvez être d’ac-cord que nous vivons par la Parole de Dieu ou par la petite voixtranquille, mais vous ne pouvez le démontrer de cette manière.Non, Elle vous amène jusqu’à ce point où il y a une réponse inté-rieure qui dit : «C’est cela», ou qui vous fait ressentir que «C’estcela. »

Souvenez-vous simplement que la foi chrétienne et la foi boud-dhiste ont toutes deux pour fondements l’amour de Dieu et l’amourde votre prochain comme de vous-mêmes. Et rappelez-vous quela moitié du monde croit cela. À présent, portez un regard surl’ensemble du globe et voyez combien peu cela est vécu. La rai-son, c’est que l’acceptation intellectuelle ne constitue pas laréponse. Il doit y avoir cette expérience intérieure, ce clic au-dedans, cette lumière intérieure ou ce quelque chose qui vous per-met de sentir que vous avez établi le contact. À partir de cemoment, vous ne pouvez violer aucun décret fraternel, aucunerelation fraternelle. Ce serait impossible parce que l’esprit a prisle commandement et gère votre vie. Il doit y avoir réalisation spi-rituelle. Une fois que vous avez établi le contact avec cet être inté-rieur qui est votre être véritable, il gouverne notre conduite etnos relations dans le monde extérieur.

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Un jour, vous monterez plus haut dans la réalisation de ce quenous avons établi aujourd’hui. Un jour, grâce à vos méditations,vous réaliserez la véritable signification de Je. Alors vous vousconnaîtrez en tant que Je. Et une autre vie, une vie nouvelle s’ou-vrira pour vous. Jésus a réservé cette révélation à ses discipleset aucun d’entre eux ne l’a saisie. Dès lors, aucun d’entre eux nel’a jamais vécue. Il n’y a que Jean qui l’a reçue plus tard dans sonintégralité et qui l’a alors révélée dans son intégralité. Oui, nousdevons réaliser notre relation à Dieu et notre relation réciproqueavec les autres.

* * *

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Causerie du dimanche 24 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

LA VIE INTÉRIEURE

Le Maître a dit de prier dans le secret, d’aller dans le sanc-tuaire intérieur, de ne pas être vu des hommes. Il a également ditde faire nos aumônes dans le secret, de ne pas attirer l’attentionsur nous comme si nous avions besoin de la louange des hommes.Ces deux principes sont particulièrement importants dans la VoieInfinie. Extérieurement, nous ne devons pas sembler être tropvertueux, nous ne devons pas sembler être différent du voisin d’àcôté. Et pourtant, dans notre vie intérieure, nous devons être tel-lement différent que vous pourriez croire que nous appartenons àdeux mondes distincts. Contrairement à ce monde, nous ne pou-vons plus nous laisser tenter par les préjugés, les partis pris, labigoterie, l’esprit de revanche ou les ambitions. Pourquoi? Parceque ce sont des barrières au progrès spirituel ; et la plus grandebarrière au progrès spirituel réside dans le sens personnel du motJe. Chaque fois que nous disons « Je suis bien portant, Je suisriche, Je suis reconnaissant, Je suis en train d’aimer, Je suis entrain de pardonner», nous nous laissons tenter par le sens per-sonnel, qui est la barrière nous empêchant d’accéder à notre butultime.

Chacun sur le sentier spirituel– et le sentier peut porter n’im-porte quel nom ou être de n’importe quelle nature – a le mêmebut : atteindre le point décrit par Paul: « Je vis, pourtant ce n’est pasmoi ; Christ vit ma vie », et atteindre finalement le point de réali-sation élevé annoncé par le Maître : « Celui qui me voit, voit le Pèrequi m’a envoyé. » ( Jean 12 : 45) Pour le moment, oublions la seconderévélation et revenons à la première : « Je vis, pourtant ce n’est pasmoi ; Christ vit ma vie. » (Galates 2 : 20) Ne voyez-vous pas que Christn’est pas occupé à «vivre ma vie» si je vis par le sens personnel,par les jalousies, les bigoteries, les haines, l’esprit de revanche,

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les animosités ? Non, ces travers humains ne laissent aucuneplace pour que vive le Christ.

Admettons que nous ayons une ambition humaine, peu impor-tent son nom et sa nature, quelle chance aurait le Christ de vivrenos vies? Quelle chance aurait le Christ de vivre nos vies si nousportons notre attention sur le monde avec un sens personnel, avecun esprit de jugement ou de critique concernant la religion, larace ou la couleur ou si, de n’importe quelle manière, nous essayonsde nous asservir les autres? Non, ceci est la signification de mou-rir chaque jour ; plus particulièrement, c’est la signification demourir au sens personnel du moi. Cela signifie que nous ne pou-vons pas avoir de souhaits personnels, pas de désirs personnels–même des bons. Ceci constitue la barrière. Vous ne mourez pasau sens personnel du moi, au sens personnel de je, si vous avez debons désirs. Non, votre unique désir doit être de laisser la cons-cience vivre votre vie en tant que votre expérience individuelle.Alors, sans ces désirs personnels, nous pouvons vraiment com-mencer à exprimer ce qui vient par notre intermédiaire.

Hier soir, j’ai été très intéressé par l’interview télévisée qu’afaite Ed Sherman avec Marlon Brando. J’avais toujours eu le sen-timent que Marlon Brando avait quelque chose que le monde nevoyait pas – et j’avais en effet raison. Il a utilisé quarante-cinqminutes de cette interview pour démontrer que son succès n’envalait pas la peine et pour déclarer qu’il ne peut jamais exister,qu’il peut uniquement lui faire perdre sa vie et son Âme. Pour-quoi? Parce que ce genre de succès est accompagné de l’adulationdu monde. Quand votre succès se trouve uniquement cantonnédans le royaume de la matière, vous n’avez rien à offrir au mondeet la seule chose que le monde puisse exiger de vous, c’est de com-bler ses propres intérêts égoïstes. Quand vous maîtrisez ce moipersonnel au point que vous ne vous laissez pas tenter par dessentiments personnels, ceux qui viennent à vous pour des raisonspersonnelles s’éloignent et vous demeurez avec ceux qui sont «dumême bord. »

Ce que Marlon Brando a dit hier soir, c’est qu’il est complète-ment seul parce que les gens ne s’intéressent qu’à l’image publique.

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C’est la même chose pour nous. Si nous présentons au monde uneimage qui est de pur état humain, nous nous heurtons aux deuxopposés– le bien et le mal. Autrement dit, le monde a de vous uneimage basée sur ce qu’il pense que vous êtes. C’est ainsi quel’image extérieure que nous montrons ne devrait pas être diffé-rente de celle de nos voisins. Alors, ce que nous avons intérieure-ment prend le commandement et vit nos vies. Le monde ne verrajamais le Christ, mais ceux qui sont spirituellement attirés dansnotre orbite le verront. Alors, à la place du succès de ce monde,vous n’éprouverez pas le besoin, comme Greta Garbo, de vous iso-ler et de vivre à l’écart du monde entier. Vous serez capable d’être«dans le monde mais pas du monde» et vous aurez de bons amis–des amis qui partagent. C’est alors que la vie devient la plus belledes expériences et tellement pleine de signification.

Cette semaine, j’ai reçu une lettre de Madame Pink. Elle meraconte quelle grande joie elle a eue de passer du temps avec nosétudiants. Vous avez pu constater qu’elle a trouvé des amis, descompagnons humains où qu’elle soit allée– mais à son niveau deconscience– et cela a constitué une très heureuse et très joyeuseexpérience. Tous nos étudiants l’ont faite également.

Quelle est la conscience de la personne qui a besoin de com-pagnie? Vous découvrirez qu’il s’agit d’une conscience de sens per-sonnel. Il y a eu un désir d’obtenir, mais pas un désir de donneret de partager. Il y a eu un désir de capter l’attention, d’en impo-ser pour ainsi dire ; et en fin de compte cela se termine évidem-ment toujours par un manque de compagnie.

Aimez hardiment le monde extérieur et ses beautés, maissoyez toujours capables d’aller au-delà et de voir ce qui produitl’effet extérieur. Alors, vous vous retrouvez en compagnie de ceuxqui ont découvert la « vie intérieure », pas toujours au mêmeniveau, mais souvenez-vous que les musiciens et les artistesconstituent également de merveilleux compagnons dans la viespirituelle. Aucun individu ne devrait être à ce point désincarnéqu’il pense sans cesse en termes de religion. En fait, si nous vou-lons vraiment être des âmes libres, nous devons non seulementaimer les arts et la culture, mais également l’industrie. Autrement

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dit, il y a autant de fascination chez Tolstoï que chez Walt Whit-man.

Quelle que soit notre vie, le point principal, c’est que nous nela vivions pas pour être vus des hommes, parce que c’est nousmettre immédiatement sur une fausse piste que d’aspirer à l’ad-miration et aux acclamations. Quelle que soit notre vie, elledevrait être intérieure et, par-dessus tout, elle devrait être vécuedans cette réalisation : quelle que soit la forme extérieure, elledoit être le produit d’une grâce intérieure– un contact intérieuravec l’Esprit– une communion intérieure.

Le mot latin persona signifie masque– le masque de la per-sonnalité. Si vous regardez la personnalité, vous ne pouvez pasvoir la personne. Non, ce que nous cherchons, c’est l’individua-lité. Nous cherchons que la conscience vive nos vies, pas d’unemanière personnelle, mais d’une manière individuelle et qu’ellesexpriment ses qualités. Vous seriez bien étonnés de découvrircombien vous êtes différents du masque que vous vouliez que lemonde croie que vous étiez.

Bon, tout ceci a une relation avec le message entier qui s’estrévélé pendant ces nombreuses semaines. Parce que tout cela serapporte à un seul mot: relation. Si je sais que, quoi que je sois, jele suis à cause de ma relation à Dieu, que je suis l’héritier de Dieupour la totalité de sa nature et de ses qualités, alors je n’édifiepas mon ego personnel, mais je le dégonfle.

En fin de compte, voyez-vous, ce que nous voulons tous, c’estnous libérer de la maladie, du manque et de la limitation, dupéché et des désirs immoraux. Mais souvenez-vous que nous n’ensommes pourtant pas libérés, si ce n’est dans une certaine mesure.Nous n’y sommes pas arrivés ; mais nous pouvons y arriver enréalisant que nos qualités proviennent de notre source ; nous leurdonnons alors la possibilité de s’exprimer.

De la même manière, nous voulons tous nous libérer de la loimatérielle. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous sommessur le sentier spirituel ; sur le plan humain, quand nous attei-gnons soixante-cinq ans, nous sommes sur le chemin du déclin.Notre bagage est suffisant pour savoir qu’il existe une voie grâce

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à laquelle nous pouvons éviter de souffrir de chaque prétentionhumaine qui se présente ; pourtant, nous ne pouvons pas le fairepar nous-mêmes. Non, cela ne peut être accompli qu’en faisant latransition jusqu’à ce que nous réalisions : « la conscience vit mavie.» La seule chance que nous ayons d’accéder à l’immortalité ouà l’éternité, ou même de vivre une période parfaitement normaleen bonne santé et avec des facultés intactes, c’est que nous puis-sions faire la transition jusqu’à ce point où nous ne vivons pas depain seulement mais de chaque parole de Dieu qui imprègne notreconscience– quand nous pouvons dire: «Je ne vis pas de pain seu-lement, mais par la grâce de Dieu. La conscience est mon painspirituel, ma viande spirituelle, mon vin spirituel, mon eau spi-rituelle, la Parole de Dieu.» C’est le summum de la vie spirituelle.Si vous êtes capables de faire la transition jusqu’à ce point où laconscience vit votre vie, alors elle n’est plus soumise à la mala-die, au péché, au manque ou à la limitation. Vous faites alorsdavantage attention à «emmagasiner des trésors dans les cieux»plutôt que dans ce monde.

Les affaires, la politique et le gouvernement constituent vrai-ment des activités christiques pour autant qu’elles puissent êtrevécues dans le respect de la Règle d’Or. Un jour, ce sera le cas. Necommettez pas l’erreur de croire que vous pouvez ambitionner devivre cette vie grâce à la conscience et en elle et en même tempscontinuer à avoir de la sympathie pour le mot « je» dans son senshumain. Il y a contradiction flagrante entre les deux démarches.La seule manière de mourir chaque jour, c’est de surveiller ce motje. Il y avait une femme qui, pendant des années, des années etdes années a eu un problème qui ne voulait pas céder. Elle avaitessayé tout ce qui est connu en métaphysique et elle m’a dit : «N’ya-t-il pas un moyen?» Je lui ai répondu: «Je pense que oui. Jus-qu’à lundi, ne pensons pas au mot je. » Immédiatement, elle m’arépondu: «Oh, c’est facile», Mais le lundi elle m’a appelé en medisant: «Je suis en train de vous chercher avec un revolver!» Biensûr, bien sûr !

Il y a toute une série de citations qui peuvent servir d’aide-mémoire. Chaque fois qu’il semblera y avoir un besoin de n’importe

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quelle espèce, il apparaîtra toujours comme quelque chose d’ex-térieur à nous. Si nous pouvons nous souvenir que : « L’homme nevit pas que de pain seulement (l’effet) mais de chaque parole de Dieu(la vérité) », (Matthieu 4 : 4) ceci brise le désir et nous pouvonsdéclarer : «Oh, je n’en ai pas besoin. Je vis par la parole de Dieuqui est emmagasinée dans ma conscience.» De la même manière,quand quelque chose touche nos vies et que cela implique ce senspersonnel de je, si nous sommes suffisamment vifs pour nous rap-peler : « Je vis, pourtant ce n’est pas moi ; Christ vit ma vie », ceci nousaide à briser le sens personnel.

Savez-vous comment est arrivée cette idée fautive du sacri-fice, de l’auto abnégation et de l’auto flagellation – le sac et lescendres des anciens hébreux? Son point de départ se trouve dansun enseignement révélé originellement en Égypte et qui consistaità nier le moi. Ils pensaient qu’en se privant de nourriture etd’autres choses nécessaires, ils allaient sacrifier le moi. En fait, ils’agissait d’auto satisfaction et d’intensification du moi ; et c’estainsi qu’aujourd’hui vous avez des gens qui n’aiment pas commeil le faudrait les choses de la vie. Ils sont simplement occupés àglorifier l’ego : plus ils supportent de douleur et plus l’ego se ren-force. La réponse consiste à vivre complètement dans la réalisa-tion que : « Je vis, pourtant ce n’est pas moi ; Christ vit ma vie. » Alors,n’importe quelle chose erronée disparaîtra. Quand la conscienceprend le commandement, elle élimine tout trait ou désir erronésque nous pouvons avoir. Et elle le fait à sa manière et à son heure.Si nous essayons de les éliminer nous-mêmes, nous sommes sim-plement en train de faire du pharisaïsme. C’est normal, tout àfait normal– quoi que nous soyons aujourd’hui en conscience, c’estlà où nous sommes et c’est là où nous vivons. Sinon, nous som-mes en train de céder au moi. Ceci est beaucoup plus importantque vous le pensez.

Parce que la Science Chrétienne, les gens d’Unité et certainespersonnes de la Pensée Nouvelle ont été capables de démontrer laguérison au cours du siècle passé, le monde entier est devenu inté-ressé. Ce qu’ils n’ont pas encore réalisé, c’est qu’en tout premierlieu, leurs natures doivent changer– il doit y avoir une purification

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ou une modification de la conscience. Ceux qui, actuellement,dans les églises traditionnelles, viennent à la guérison spirituellene vont pas avoir leurs guérisons tant qu’ils n’ont pas opéré unchangement de conscience. Il y a tellement de «nous» qui doiventd’abord être abandonnés. La conscience doit changer, mais dansle monde extérieur, nul ne peut le faire.

Le monde va, de plus en plus, avoir les yeux fixés sur nous ;nous devons donc démontrer ce que nous sommes en train de pro-clamer. Si nous décevons les églises, ils n’ont personne d’autrevers qui se tourner. Il doit venir en ce monde un reste* de gensqui ne vivent pas tout à fait la vie humaine, qui sont un cran au-dessus, qui apparaissent pourtant dans le monde parés des habitsdu monde et de la vie du monde. Nous devons être un corps degens qui ne rendent un culte à personne, qui respectent, hono-rent et témoignent de la gratitude envers chaque pionnier dechaque sentier spirituel passé ou présent. Si vous ne pouvez per-cevoir l’intégrité qui animait Madame Eddy, les époux Fillmoreet Ernest Holmes, alors vous ne pouvez avoir la moindre visionspirituelle. Si vous ne pouvez voir cela et les honorer tous, vous nepouvez honorer la nature universelle du Christ. Nous ne voyonspas la nature universelle du Christ. Mais si nous la voyons, nousaurons enfin surmonté l’erreur de l’église qui déclare : « Nousavons eu l’unique exemple vivant. »

Potentiellement, chacun sur la surface du globe est le Fils deDieu. S’ils ne le démontrent pas, ne soyez pas trop sévères ni cri-tiques. Rappelez-vous que: « Le chemin est étroit et resserré et il y ena peu qui y pénètrent. » (Matthieu 7 : 14) Oui, soyez heureux etréjouissez-vous de l’expérience de ceux du passé et du présentqui, dans une certaine mesure, démontrent que « Christ vit mavie. » Je vous le dis : si vous n’arrivez pas à percevoir que le Christest une potentialité en chaque individu, vous êtes en train devous tromper de chemin. Vous personnalisez quand vous déclarez,

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* Les prophètes de l’Ancien Testament font régulièrement allusion au «reste»ou «résidu.» Il s’agit de l’élite qui doit échapper au châtiment divin afin de rebâ-tir une communauté idéale, respectueuse de la volonté divine. (N.D.T.)

consciemment ou pas : «Non, le Christ fonctionne uniquement ennous. »

En fin de compte, nous, en tant qu’individus, si nous voulonsaller au-delà de l’état qui consiste à réagir à chaque prétentionqui est dans l’air, nous devons commencer à vivre moins avec lemot «Je» et davantage avec l’idée que « Christ vit ma vie. » Ce rap-pel entraînera un bouleversement dans votre vie. Ce n’est pasvous qui amènerez le bouleversement, ne l’oubliez jamais, maisle rappel le fera. Ce n’est pas ce que vous lisez, entendez ou étu-diez qui constitue le miracle, c’est votre état développé de cons-cience qui est le miracle. En permettant à la Parole de Dieu decapter de plus en plus de votre attention, il se produira un miracle,une transition. Le vieil homme meurt et le nouvel homme est né.Vous ne pouvez guérir le vieil homme ou le rabibocher. Bien sûrque non, mais en vivant avec la vérité, vous permettez au senspersonnel de je de mourir ; et alors, le nouvel homme, c’est-à-direla conscience, est né à nouveau en vous. L’ancien est mort et lenouveau est né.

* * *

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Causerie du dimanche 31 mars 1963à l’Hôtel Halekulani

MA CONSCIENCE

Aujourd’hui, quand je suis arrivé, j’ai été très étonné de voirque la plupart d’entre vous me saluaient comme s’ils me connais-saient. En effet, je ne suis pas le même bonhomme que celui quej’étais hier. Les apparences doivent être fort trompeuses, parceque le Joël d’hier s’en est allé. Alors, ceci peut ne pas être uneconférence mais un monologue. Jusqu’à hier, dans ma correspon-dance avec certaines personnes qui me connaissent très bien, jeracontais que tout mon malaise intérieur provenait du fait quemon chant n’avait pas encore été chanté– mais à présent, monchant a été chanté. La nuit dernière, je me suis installé pour lireles chapitres du nouveau livre* et tout s’y trouve. Donc, à partirde maintenant, je suis un gentleman à la retraite qui se consacreaux loisirs ! Si vous passez une nouvelle fois en revue les enre-gistrements et les écrits des quinze dernières années, vous décou-vrirez également que tout est là. Il vous reste simplement à sépa-rer la métaphysique du mysticisme et vous trouverez que tout estlà en ce qui concerne ces deux disciplines.

Dans les enregistrements et les écrits, vous remarquez en toutpremier lieu que l’attention est sans cesse attirée sur l’affirma-tion que notre tâche principale consiste à connaître la nature deDieu, cette connaissance correcte étant gage de vie éternelle. Ilne vous est pas possible de réaliser combien ceci est vrai jusqu’àce que vous saisissiez la première vision de la nature de Dieu, pasde manière intellectuelle, mais avec votre cœur. Alors, vous serezcapables de lever les yeux pour regarder ce monde et déclarer :« Il n’est pas étonnant que vous ayez eu des malheurs tellementhorribles au cours de tous ces siècles, parce que vous n’avezjamais connu Dieu.»

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* Il s’agit de : Une Parenthèse dans l’Éternité. (N.d.T.)

Si les gens connaissaient Dieu ou s’ils connaissaient la naturede Dieu, ils ne prieraient jamais Dieu. Et quand je dis prier, jeveux parler de la manière dont on a appris à le faire aux gens tra-ditionalistes ou de la manière dont on a appris à traiter aux méta-physiciens. Ce qui rend la chose tellement difficile, c’est que, misà part nos antécédents religieux ou notre manque d’antécédentsreligieux, nous pensons toujours à Dieu consciemment, subcons-ciemment ou inconsciemment comme s’il y avait un Dieu séparéet distinct de notre propre être. C’est uniquement quand vous réa-lisez «Dieu est ma propre conscience» que tout à coup, vos épaulesse détendent, vous poussez un grand soupir et vous vous dites :«Oh! Il n’y a plus aucune raison de me faire du souci. Ma cons-cience connaît tout de moi et tout au sujet de mes besoins. »

Oui, la conscience sait tout au sujet de vos besoins, même surle plan physique. Qu’est-ce qui digère votre nourriture, l’assimile,l’élimine? Qu’est-ce que c’est? Ce n’est certainement rien qui soitséparé et distinct de vous. Quoi que vous puissiez être occupés àpenser ou à faire consciemment, votre corps, confronté à des cir-constances normales, continue à fonctionner et vous n’avez aucunepensée consciente à ce sujet. Qu’est-ce qui réalise cela? Vous pour-riez dire : «C’est Dieu ou la nature». Oui, mais en réalité ce nesont là que des mots. C’est votre conscience qui est à l’œuvre. Dèsque vous avez mangé votre déjeuner, votre conscience se met àl’ouvrage pour le digérer, l’assimiler et finalement l’éliminer. Etpour accomplir cette tâche, elle a recours à de nombreuses acti-vités.

Est-ce que vous réalisez qu’une partie de vous est éveilléequand vous vous endormez ; et qu’elle est éveillée avant votreréveil du matin? Cela aussi, c’est votre conscience. Elle travailleà vous donner votre sommeil, votre repos et ensuite à vous éveiller.Savez-vous que plus vous faites des efforts pour vous endormir,plus vous pourriez rester éveillés? Oui, c’est uniquement quandvous « lâchez prise» et que vous laissez tout ce qui est prendre lecommandement que vous vous endormez paisiblement. Vous nepouvez pas vous endormir quand votre mental est à l’ouvrage.Mais tout ceci se rapporte uniquement au niveau physique.

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La conscience opère dans un registre bien plus étendu quecelui-là. Avant votre naissance, votre conscience était à l’œuvrepour vous amener sur la terre, sinon vous ne seriez pas arrivésici. Ce ne sont pas des semences qui vous ont amenés ici ; votreconscience a produit les semences qui ont été utilisées commecanal pour vous amener ici. La conscience a fonctionné dans lapréexistence afin de veiller à ce que vous naissiez. La conscienceest intelligente ; dès lors, elle a fait cela pour une raison précise.Puisque vos parents ne connaissaient pas la raison de votre nais-sance et que vous étiez trop jeunes pour la connaître, il est en faittrès rare qu’un individu accomplisse jamais la mission pourlaquelle il est venu sur la terre. Le fait qu’on ait une destinée n’apas grande importance parce que ni l’intéressé ni les parents nela connaissent.

C’est la raison pour laquelle la conscience est constammenten lutte avec nous. La conscience frappe à la porte de notre templeet c’est vers ce monde que nous nous tournons pour la renommée,les richesses ou des guérisons. Pourquoi? Il n’y a qu’une seule rai-son : c’est parce que nous ne réalisons pas que la conscience estle mot secret, pas seulement la conscience, mais Ma conscience.Pourquoi vous consulterais-je pour savoir ce que je devrais faire–vous– n’importe quel vous? Pourquoi ne pas aller au-dedans etconsulter Ma conscience ; et alors suivre sa direction et lui per-mettre de « me nourrir, de me vêtir, de me loger et d’aller au-devant de moi pour rendre droits les lieux tordus». La réponseest que nous ne savons pas vraiment que Ma conscience m’aamené sur la terre et qu’elle m’a donné mes qualités particulières,mes talents et mes activités et que Ma conscience contient la tota-lité des éléments nécessaires à mon accomplissement ultime etentier. Qu’est-ce que le Maître aurait voulu dire d’autre quand ila déclaré « Le royaume de Dieu est au-dedans de vous » ? (Luc 17 : 21)

Au sommet de l’expérience mystique, nous découvrons que«Moi-même, je suis cette conscience même», bien que dans notreétat présent, il se peut que nous nous considérions comme étantJoël, Bill ou Mary. Mais finalement, nous reconnaissons que «Maconscience est omniprésence, omnipotence, omniscience». Aussi

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longtemps que Joël a le sentiment d’un soi séparé, il a la possibi-lité de se tourner vers sa conscience. Le grand secret est que Dieuest cette conscience, mais cela ne change pas le fait que c’est Maconscience.

Il est certainement permis de dire «mon Dieu». Pour moi, monDieu est très personnel, mais cela ne modifie en rien la vérité quece même Dieu vous soit très personnel. De la même manière, unedemi-douzaine d’enfants peuvent dire « ma mère », pourtant lamère est personnelle pour chacun de ces six enfants. Oui, mèreest personnel pour chacun d’entre nous, mais nous n’avons aucuneexclusivité pour mère. Cependant, nous avons vraiment du plai-sir à penser à ma mère ou à mon père; et c’est ainsi que nous pou-vons penser à mon Dieu et que nous pouvons penser à ma cons-cience. «Dieu est ma conscience et ma conscience est mon Dieu.»Par conséquent, je ferme mes yeux afin d’exclure le monde, je metourne au-dedans et je suis réceptif et sensible à ma conscience.« Parce que Dieu est ma conscience, ma conscience est infinie.C’est cette conscience qui est responsable de ma présence ici ; etc’est cette conscience qui m’accompagnera quand je quitterai ceplan, qui ira au-devant de moi afin de me préparer la voie. » Si jen’ai pas perçu que ceci est ma conscience, je sortirai de ce plan encherchant un Dieu quelque part. Non, non, ma conscience est toutce qui existe pour moi. Alors, n’êtes-vous pas capables de voirpourquoi « connaître Dieu correctement est vie éternelle » etqu’une fois que vous avez découvert que Dieu est votre conscience,«plus près que le souffle», vous avez le secret de la vie? Il vousserait alors possible de savoir pourquoi Paul a pu dire : « Ni la vie,ni la mort ne peuvent me séparer de l’amour de Dieu » (Romains 8 :39) ; et qu’amour de Dieu ou vie de Dieu, c’est la même chose. Lavie est amour et l’amour est vie. Même au niveau humain, c’estainsi. Quelle qu’ait été la quantité d’amour qui existait entre nosparents, c’est elle qui a été responsable de notre présence ici.L’amour est la cause de la vie et le facteur de vie, alors je ne seraijamais séparé de l’amour ou de la vie.

Mon travail sur la terre ne pourrait jamais être terminé avantqu’il ne soit clairement révélé que ceux qui ont découvert le message

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de la Voie Infinie trouveront leur Dieu. Dans ce nouveau livre, jesuis tellement certain que c’est exposé de cette manière que mêmemoi je pourrais le comprendre. De la même manière, mon travailne pourrait jamais être terminé avant qu’il ne soit rendu clair queDieu n’est pas un pouvoir qu’il faut rechercher, utiliser ou vou-loir; mais plutôt que ces choses que le monde a essayé d’obtenir deDieu sont omniprésentes en tant qu’activités de notre propre cons-cience. Les maux du monde, ceux que le monde veut qu’un Dieudétruise, ne sont pas des maux, parce qu’ils ne sont pas pouvoiret qu’ils ne nécessitent aucun Dieu pour les détruire.

Bien que vous n’ayez pas réussi à cent pour cent avec ceci etqu’aucun d’entre nous n’y soit arrivé, vous avez eu suffisammentde guérisons spirituelles pour savoir que les conditions grâce aux-quelles vous avez été guéris spirituellement n’ont pas nécessitéun Dieu, un médecin ou une médecine. Les fois où nous avonséchoué dans cette réalisation signifient simplement que nousdevons monter plus haut dans la conscience, jusqu’à ce que nousatteignions une telle conscience que l’omniprésence omnipotenteconstitue la nature même de notre propre conscience, que nousarrêterons d’essayer d’être guéris par Dieu, un médecin ou unemédecine ou encore par des traitements métaphysiques. Au lieude cela, nous laisserons « le néant devenir néant».

Ce sont, voyez-vous, les deux fonctions majeures de la VoieInfinie. L’une, qui se range sous la rubrique de la «nature de l’er-reur», est sa métaphysique et l’autre, une révélation de «Dieu entant que votre conscience» est le mysticisme. Le royaume le plusélevé du mysticisme, c’est quand vous réalisez : «Moi et la cons-cience sommes une seule et même chose … Tu Me vois, tu vois laconscience que Je suis. »

C’est uniquement en utilisant notre petit exercice qui consisteà vous examiner depuis les ongles de pieds jusqu’aux cheveux dusommet de votre crâne et découvrir que vous n’êtes pas là, quevous aurez la réalisation de votre incorporalité. Oui, c’est cela quivous fait Melchisedek, c’est-à-dire la partie de vous qui n’estjamais née et qui ne mourra jamais. Vous réalisez cela quand voussaisissez cet aperçu de votre incorporalité et que vous devenez

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conscients que vous utilisez simplement ce corps comme votre ins-trument, de la même manière que vous utilisez votre automobilepour voyager. De la même façon que vous faites l’acquisition d’uneautre automobile quand vous êtes fatigués de l’actuelle, un jour,quand ce corps aura accompli sa pleine mission pour vous, vous lebazarderez et en prendrez un nouveau. Jusqu’à la puberté, votrecorps avait une finalité et vous l’avez utilisé pour cette finalité.Par la suite, votre corps a eu une fonction parentale et aussi long-temps que ce fut nécessaire, il a fonctionné comme tel. Avec letemps, le corps se dégage de cette fonction et alors vous allez luidécouvrir une autre utilisation. Eh bien, chacun de ces corps étaitun corps différent qui développait des organes différents ; et c’estainsi que votre prochain corps acquerra ses fonctions ; et si desorganes sont nécessaires il les développera, parce que votre cons-cience fera correspondre votre corps à ses besoins, de manièrevisible ou invisible.

Savez-vous que j’ai essayé de «chanter cette chanson» depuistrente ans? Je pense qu’elle est chantée et établie de manière tel-lement claire et simple que tous ceux qui sont prêts à l’accueillirla trouveront ici. Cela ne signifie nullement que nous ayons lemoindre droit d’attendre que le monde l’accepte demain ou lasemaine prochaine. Parce que vous avez déjà découvert que vousn’êtes même pas capables de le faire accepter par ceux qui voussont proches ou chers. Cela, vous devez le respecter et ne pasessayer de le rendre différent, parce que nous sommes des étatset des niveaux de conscience. Non, il n’est pas utile d’essayer denous imposer ce pour quoi nous ne sommes pas prêts ou ce quenous avons dépassé.

En ce qui me concerne, je fais partie de cette race infortunéequi a essayé d’imposer de force une éducation aux jeunes et il nesemble pas que j’aie tiré la leçon de mes propres échecs. Il sembleque je veuille que chaque enfant reçoive une éducation. Ceci estvraiment stupide, parce que Thomas Edison n’avait aucune édu-cation, pas plus que Madame Eddy ou Henry Ford et tout s’estbien passé pour eux. Peut-être l’éducation n’est-elle pas aussiimportante que nous le pensons parfois, car s’il est une chose que

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nous savons avec certitude, c’est que toutes les misères du monded’aujourd’hui ont été suscitées par des gens éduqués. Oui, ilsavaient tous des diplômes. Certainement que l’éducation est unetrès bonne chose, mais pour ceux dont les natures vont dans cettedirection. Nous faisons un énorme effort pour essayer de vivre lesvies d’autres gens parce que nous les jugeons à partir de nospropres standards. Cela, nous ne le ferons plus quand nous réa-liserons que la conscience de chaque individu est Dieu et que nousserons alors certains que la conscience nous mènera sur nos voiesindividuelles.

À travers ce message, nous allons apprendre que la cons-cience constitue la conscience individuelle. Et alors, nous allonsrelâcher nos épaules, nous détendre et dire : «Merci Dieu!» Pen-sez à savoir que Dieu est votre propre conscience individuelle.Pensez simplement comme vous pouvez à présent vous reposer,vous détendre et arrêter de vous faire du souci. Pensez comme ilsera possible de n’avoir aucune pensée anxieuse concernantdemain quand nous aurons demain la même conscience que nousavons aujourd’hui. Pour ceux qui savent que Dieu est leur cons-cience, il n’y aura pas d’âge, pas de décrépitude ni d’épuisementdu mental et de l’intellect. Non, la reconnaissance de leur propreincorporalité les en préservera.

Savoir que je puis me tourner au-dedans de ma conscience àn’importe quel moment pour trouver un message à communiquerà nos classes, c’est reconnaître : «Dieu constitue ma conscience» ;et en me tournant vers ma conscience, je me tourne au-dedansvers Dieu pour accéder à l’infini. Alors, savoir que toutes les appa-rences de mal ne sont pas pouvoir me rend libre.

Quand vous regardez la télévision et que votre héros favori setrouve dans une situation peu enviable, rappelez-vous simple-ment qu’il a un contrat de trente semaines et qu’il doit être pré-sent pour l’épisode suivant. Alors vous serez soulagés ! Oui, celanous le faisons tout le temps. Dès que notre «héros» a des misères,nous pouvons déclarer: «Il a un contrat». Nous n’avons nul besoinde nous faire du souci ou d’être impliqués. Pensez: si vous pouviezconsidérer vos problèmes et déclarer: «J’ai un Dieu ici, au-dedans

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de moi.» Vous serait-il possible d’avoir encore une pensée anxieuse?Certainement pas, certainement pas. Souvenez-vous : aussi long-temps que vous penserez à n’importe quelle forme de mal commeà quelque chose qui a besoin d’un pouvoir pour l’éliminer ou lavaincre, vous vous trouverez dans la tradition, quoi que vousrevendiquiez pour vous-mêmes.

Bon, ceci nous amène probablement à l’une des plus hautesrévélations du mysticisme de la Voie Infinie. Cette révélationm’est d’abord venue grâce au Maître quand il a déclaré: « Ne priezpas pour être vus des hommes …ne faites pas l’aumône pour être vusdes hommes. » (Matthieu 6 : 1) Si ce secret se révèle jamais à vous,vous comprendrez qu’aussi longtemps que vous obéirez à la loispirituelle qui est l’amour, vous n’aurez jamais à dépendre del’homme dont le souffle est dans ses narines, pas plus que vousn’aurez jamais à annoncer qui vous êtes et ce que vous êtes, parcequ’il a dit : « Le Père qui voit dans le secret vous récompensera ouver-tement. » (Matthieu 6 : 4) Ce que nous traduisons par : «Ma cons-cience est la loi et l’activité de mon être et je n’ai besoin de comp-ter sur rien d’autre. »

Non, je ne dois pas me présenter devant vous revêtu d’un titreou d’une toge. Emerson a traduit cela en langage moderne : «Ceque vous êtes crie si fort que je ne puis entendre ce que vous êtesen train de dire. » Ce que je suis au-dedans de moi et tellementapparent que si j’essayais de vous tromper avec des mots ou biensi j’essayais d’apparaître comme quelqu’un d’autre, vous ne lecroiriez pas. Ce que je suis, pas ce que je prétends être, je ne peuxvous le cacher. Si je porte un masque, tôt ou tard vous verrez der-rière lui. Dès lors, je n’ai pas à m’inquiéter de prier devant leshommes– cela ne les abusera pas longtemps. Ce que je suis– c’estcela qui finalement s’exprime. Par conséquent, soyez tranquilles.Ne dites rien, ne revendiquez rien, mais développez votre capa-cité de l’Âme en étudiant, en méditant et en le laissant parlerpour vous. Soyez assurés que vous serez entendus en Afrique, enOrient et en Europe ; et vous n’aurez rien à faire vous-mêmespour cela. Restez chez vous et laissez le monde venir à vous, cetteportion du monde que vous pouvez bénir ; quant au reste du

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monde, laissez-le passer. Vous n’avez pas besoin de lui. Ce queje suis en train de vous dire, c’est : « Va et ne dis à personne. » (Mat-thieu 8 : 4)

Vous avez une conscience intérieure qui vous connaît, qui estvous. Si vos pensées et vos actes ne sont pas en accord avec votreconscience, vous recevrez ce que le monde appelle une punition. Sivos pensées et vos actes sont en accord avec votre conscience, vousrecevrez ce que le monde appelle une récompense. Voilà ce quecela signifie : mon système est adapté pour l’eau fraîche, limpide,pas pour l’eau crasseuse. Ce dont je parle quand j’utilise le termeeau limpide, c’est du mot amour, car l’amour est ce à quoi notreconscience est adaptée; et c’est révélé par le Maître dans des pas-sages tels que ceux-ci : « Faites aux autres ce que vous voudriez queles autres vous fassent. (Matthieu 7 : 12) Aime ton prochain commetoi-même et Dieu par-dessus tout. » (Matthieu 19 : 19)

Oui, amour est le mot et vous pouvez toujours dire si vous avezaffaire à de l’eau limpide ou à de l’eau crasseuse suivant le genred’amour que vous exprimez. Si vous exprimez un amour imper-sonnel et universel, si vous ne maintenez personne en condam-nation, si vous ne faites pas de distinction entre les blancs, lesnoirs, les jaunes ou les bruns, si votre attitude à l’égard de Dieuet de l’homme est faite d’amour, si vous apportez de l’aide à votreprochain, si c’est l’amour impersonnel qui vous motive, c’est del’eau limpide que vous accueillez. Chacun de vos actes qui est uneinjustice agit comme si vous introduisiez du poison dans votresystème. Ne soyez pas étonnés si cela vous fait du tort.

De même que conscience est votre mot-clef, parce que Dieu estvotre conscience, amour vient tout de suite après. Vous n’êtes enharmonie avec l’infini, vous ne faites qu’un avec Dieu que sil’amour est le principe moteur de votre existence : pas de juge-ment, pas de violence, pas de vengeance, pas de punition enversquiconque – discipliner oui, mais pas punir. La vérité est plussimple que vous ne l’imaginez. Ce qui vous paraît tellement com-pliqué, c’est que le monde vous a fourré dans une mythologie touten vous disant que c’était la réalité. C’est pourquoi le Maître adit : « Un enfant pourrait la recevoir. » (Luc 18 : 17)

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Je ne crois pas que je veuille encore enseigner ! «La chanson aété chantée» et ceux qui sont prêts pour elle devront apprendre lesparoles et la musique pour eux-mêmes. Si j’enseigne encore, c’estparce que je n’ai pas été habitué à me livrer à des jeux pour pas-ser le temps. Je ne peux même pas voyager, parce que je suis allépartout.

Il reste simplement encore une chose : vous ne pouvez péné-trer en cette vie spirituelle à moins de vous être pardonné votrepassé. Vous devez simplement fermer les yeux, revoir les annéespassées et déclarer : «Oui, c’est vrai qu’il y a eu plein d’insultesenvers Dieu et envers mon prochain. C’est vrai qu’il y a eu pleinde péchés ; mais maintenant, finalement, je le sais et je sais qu’ilsont fait du tort. Il se peut que je ne puisse jamais réparer les tortsparticuliers occasionnés aux gens spécialement concernés, mais jepuis au moins reconnaître la nature de mes péchés et me satis-faire de cela. J’exerce un contrôle sur cette minute et même sur lesminutes qui vont suivre ; et maintenant je puis clore mes yeux etêtre en paix, parce que je ne commets aucune injustice envers qui-conque. À présent je sais que je suis mon prochain et que monprochain est moi ; je sais à présent que nous ne faisons qu’un; etaussi longtemps que, de cette manière, je ne fais qu’un avec monprochain, je suis en train d’aimer mon prochain et de ce fait, j’aimeDieu par-dessus tout. »

À présent, il est facile de fermer les yeux et d’être en paix,parce que nous sommes à l’unisson de l’infini. Rien ne s’écoule àtravers nous sinon l’amour ; et l’amour est la vie, c’est pourquoirien ne s’écoule à travers nous sinon la vie. Quand vous êtes enharmonie avec vous-mêmes, quand vous n’êtes plus occupés àvous faire violence, vous êtes en phase avec l’infini, vous ne faitesqu’un avec Dieu et avec l’identité spirituelle de quiconque sur laterre. Soyez en paix avec votre conscience et vous serez en paixavec n’importe qui et n’importe quoi dans le monde. Soyez en paixavec n’importe qui ou n’importe quoi dans le monde en arrêtant lamalfaisance et vous ne ferez qu’un avec l’infini.

Ne savez-vous pas quelle contribution nous pourrions appor-ter au monde si nous pouvions simplement révéler, par notre

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propre manière de vivre, que nous sommes en paix avec le mondeet, par voie de conséquence, en paix avec Dieu et avec chaquehomme? En cela, vous avez chaque remède pour chaque maladiequi existe dans le monde ; mais, de la même manière que ceci nepeut fonctionner que si vous l’acceptez et le vivez à l’aide d’unereconnaissance de l’unicité, le monde doit, lui aussi, l’accepterd’abord avant qu’il puisse commencer à le vivre.

* * *

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Causerie du dimanche 7 avril 1963à l’Hôtel Halekulani

CONNAÎTRE DIEU DE MANIÈRE CORRECTE= GUÉRISON

La religion est une chose du cœur ; et pourtant, sans une cer-taine connaissance spécifique qui constitue une activité du men-tal, il est impossible de mener la vie religieuse à son terme. Lavie religieuse n’a rien à voir avec l’église. On peut parfois la trou-ver dans une église, mais une église n’est pas nécessaire pour lareligion : parce qu’il y a des gens religieux dans des endroits où iln’y a pas d’églises. La religion est affaire de cœur et aucune per-sonne n’est religieuse à moins que le cœur ne l’y amène. C’est laraison pour laquelle il est impossible de donner une religion ouun instinct religieux à quiconque. C’est quelque chose qui s’ins-talle au-dedans d’un individu à une certaine période de sa «matu-rité. » En Orient, les gens utilisent parfois ce mot lui-même :«maturité», ou bien ils parlent d’un individu qui est mûr ou pasmûr; et cela signifie toujours la même chose– il est prêt pour l’ex-périence spirituelle.

Il y a certaines personnes qui peuvent posséder cet instinctreligieux, qui l’approfondissent mais ne s’accomplissent pourtantpas, à moins que, quelque part sur leur trajectoire, certainsaspects de la vie religieuse ne leur soient révélés de l’une oul’autre manière, ce qui leur rend possible d’atteindre l’illumina-tion, d’atteindre l’accomplissement, d’atteindre cette « paix quidépasse la compréhension. » Vous reconnaîtrez rapidement l’un deces principes ou facettes. Il est impossible d’atteindre la paix inté-rieure aussi longtemps que vous croyez que Dieu est quelquechose de séparé et à l’écart de vous. Même si vous avez Dieu «prèsde vous», «à côté de vous» ou «qui prend soin de vous», vous avezencore loupé la cible, parce que Dieu est le Soi de vous, votre êtreintérieur lui-même, votre conscience même. Jusqu’à ce que vous

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arriviez à cette prise de conscience, il y aura toujours une incer-titude ou un doute, un relâchement incomplet en Dieu. De lamême manière, vous ne pouvez jamais atteindre la réalisation deDieu tant que Dieu reste un pouvoir, tant que vous comptez surDieu pour avoir une action sur quelqu’un ou sur quelque chose.Non, vous ne pouvez alors être en Dieu et ne faire qu’un avecDieu, parce qu’il n’y a pas de Dieu de cette espèce. Cette fausseimage de Dieu constituera toujours une barrière.

Dans la Voie Infinie, vous allez découvrir que n’importe quelmot que vous avez à l’esprit ou dans votre pensée et qui décritDieu, n’est qu’une image dans votre mental, un Dieu que vousavez créé vous-mêmes ou bien un Dieu que quelqu’un d’autre peutavoir créé pour vous. Il ne s’agit jamais de Dieu. Non, une idéeque vous avez de Dieu ne peut jamais être Dieu, parce que celademeure toujours une création– pas un créateur. Alors, ne pou-vez-vous percevoir ceci : jusqu’à ce que vous ayez effacé de votrepensée chaque image de Dieu que vous avez jamais accueillie,chaque pensée, chaque concept, vous ne pouvez accéder à la prisede conscience de l’unique Dieu authentique, «celui dont la connais-sance correcte mène à la vie éternelle » ? Sinon, vous iriez sim-plement d’image en image, de concept en concept, sans jamaisatteindre Dieu. Paul a parlé du « Dieu inconnu que vous adorezsans le connaître. » (Actes 17 : 23) Il s’adressait aux Hébreux quiavaient adopté leur concept d’un Dieu assimilé à un grand pou-voir, à un guerrier puissant. Paul savait que cette image étaitfausse parce qu’il avait reçu sa propre prise de conscience de Dieuen un éclair aveuglant au-dedans de lui-même. Il est certain queDieu se révèle à l’homme quand l’homme recèle en son cœur cequi le mène à la religion, à la recherche de Dieu, à la recherche dela vérité. Il est certain que Dieu se révèle quand l’homme apprendà être suffisamment tranquille pour permettre à Dieu de se révé-ler, ainsi qu’il l’a fait pour Moïse et d’autres prophètes hébreux–Jésus, Jean, Paul et pas mal d’autres.

Alors, «connaître Dieu de manière correcte» signifie réellementque vous ne devez pas aller vers l’homme dont le souffle est dansses narines pour obtenir une compréhension de Dieu. Même un

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homme que vous vénérez ne peut vous parler que de ce qu’il a reçuau-dedans de lui ; et cela ne présente qu’une valeur relative pourvous. Alors, en fin de compte, nous devons tous être « enseignés deDieu. » En fin de compte, la seule relation sera celle de l’hommeavec son Créateur, la relation d’unicité, la relation d’harmonie.

Nous commençons avec ceci : «La religion est du cœur» et ellene peut être donnée à aucune personne, sinon au prorata de sapropre dévotion et de son engagement personnel dans la recher-che. D’autre part, nous n’achèverons pas notre voyage religieux àmoins que, d’une manière ou d’une autre, deux révélations majeu-res n’atteignent notre conscience. Nous, dans notre travail, nousparlons de la «nature de Dieu», mais je remarque que dans sonlivre qui provoque une telle fureur en Angleterre, l’évêque deWoolwich déclare qu’aussi longtemps que vous avez un Dieu «àl’extérieur», vous ne pouvez pas aboutir. Il dit qu’aussi longtempsque vous avez un Dieu séparé de vous, vous n’avez aucun Dieu etvous aurez des églises vides.

Alors, finalement, afin d’atteindre « cet état d’esprit qui étaitaussi dans le Christ Jésus », ou du moins une parcelle de celui-ci, ildevient nécessaire de laisser tomber toutes les images et tous lesconcepts de Dieu et d’attendre tranquillement que le royaume deDieu au-dedans de vous se révèle et que vous passiez par l’expé-rience – il ne s’agit pas de le lire ou d’en entendre parler – desavoir sans aucun doute que Dieu est l’être divin de vous, votre viemême, votre Âme même, le Soi de vous.

Deuxièmement, vous ne pouvez y arriver complètement, pasmême dans une certaine mesure, à moins que d’une certainemanière, il se révèle à vous que Dieu n’est pas un pouvoir que nouspouvons utiliser– Dieu n’est pas un pouvoir qui va détruire nosennemis– Dieu n’est pas un pouvoir qui obéira à notre volonté ouguérira nos maladies ou nos péchés. Bien sûr que non. Commentpouvez-vous arriver à ne faire qu’un avec un Dieu dont vous com-prenez si peu? Vous pouvez observer cela dans votre expérienceou dans l’expérience de ceux qui viennent à vous et remarquercombien nous remettons à plus tard notre propre expérience deDieu. Ou bien c’est à cause de notre ignorance, ou bien c’est parce

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que nous avons été conditionnés au point de ne pouvoir libérerDieu dans la compréhension que Dieu est omniscience et qu’ilconnaît tout ce qui doit être connu, que Dieu est omnipotence etqu’il ne se bat pas avec d’autres pouvoirs et que Dieu étant omni-présence, il n’est dès lors pas nécessaire de le faire venir. Êtrecapable de croire ceci permet au chercheur de parvenir à uneatmosphère de réceptivité.

Dans notre travail, vous vous souvenez du nombre de foisqu’on a mis en évidence le fait que la prière est une attitude etune altitude. En quoi la prière est-elle une attitude? En ce sensque si notre attitude concernant le sujet de la prière et de Dieun’est pas correcte, nous étouffons l’expérience de Dieu. Notre atti-tude, il est évident que vous la connaissez : nous devons accepterun Dieu d’omnipotence, d’omniscience, d’omniprésence; et ensuitenous consentons à être tranquilles et à écouter la voix de Dieu.Oui, laissez la voix de Dieu se prononcer si vous voulez voir fondrela terre de l’erreur. Ceci est une attitude, mais c’est égalementune altitude, parce que vous êtes déjà à un haut niveau de cons-cience quand vous êtes capables d’abandonner mentalement l’es-poir et la croyance que Dieu va faire quelque chose et que vousêtes suffisamment tranquilles pour permettre à la présence et aupouvoir de Dieu de s’écouler. Voici en quoi Dieu est un pouvoir :Dieu maintient et soutient son royaume spirituel et au moment oùnous laissons tomber notre pensée, le royaume de Dieu devientnotre expérience sur la terre. Le royaume de Dieu s’installe sur laterre chaque fois qu’un individu est capable d’abandonner et delibérer Dieu dans la conviction et l’assurance absolues: «Dieu m’aenvoyé en expression et je suis la responsabilité de Dieu, pas lamienne.» En cette assurance, je puis me reposer ; et à ce moment,dans une certaine mesure, le royaume de Dieu s’installe pour moisur la terre.

Oh! «Il se pourrait que mille tombent à ma gauche, il se pour-rait que dix mille tombent à ma droite, mais ils ne peuvent appro-cher de ma conscience ou du lieu où j’habite aussi longtemps queje demeure dans le lieu secret du très haut. (Psaume 91 : 7) Rienn’est capable de toucher mon être intérieur aussi longtemps que

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je vis, non par la force ou par le pouvoir, non pas en me faisant dusouci pour ma vie, non pas en combattant le mal ni en espérantque Dieu va détruire mes ennemis, mais par la grâce de Dieu. Jeme repose dans la tranquillité, dans la confiance et dans l’assu-rance que Dieu est le créateur, celui qui maintient et soutient toutce qui est. »

Puisque les pensées de Dieu ne sont pas mes pensées et puis-que les voies de Dieu ne sont pas mes voies, de quelle manièrepourrais-je avoir la moindre compétence pour livrer mes penséesà Dieu ou pour croire que mes pensées aient la moindre influenceauprès de Dieu? Je doute vraiment beaucoup que n’importe quelindividu qui ait jamais vécu, qui vive actuellement ou vivrajamais connaisse les pensées de Dieu ou les voies de Dieu. C’estpourquoi l’attitude et l’altitude de la prière exigent une complètehumilité. «Cependant, que ce ne soient ni ma volonté, mes désirs,mes espoirs ou mes ambitions, mais ta volonté, tes désirs, tesespoirs et tes ambitions qui s’accomplissent en moi. » Alors, prê-tez l’oreille. « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (I Samuel 3 : 9)afin que les pensées de Dieu puissent nous être révélées dans l’ac-tion, dans l’effet.

À l’époque actuelle, ce sujet est d’une importance vitale. Il ya de nombreuses années, un ministre du culte ou bien un prêtrede l’Église anglicane ou de l’Église épiscopale des États-Unis s’està ce point intéressé au sujet de la guérison spirituelle qu’il adécidé de la lancer dans les églises. Après avoir affronté une dureopposition, il a réussi, grâce à son travail acharné, à établir laguérison spirituelle dans certaines des églises. Cependant, dansces églises où la chose a été acceptée, il n’y a peut-être pas euplus de dix pour cent des membres qui y ont consenti. Depuiscette époque, des guérisseurs évangéliques ont quelque peudémarré dans cette voie et ils ont suscité de l’intérêt pour la gué-rison spirituelle. Et à présent, nous trouvons une attirance plusévidente pour ce sujet dans la plupart des églises protestantes.En fait, il y a un mouvement de la guérison mentale même dansl’église hébraïque. Voilà pourquoi ce sujet devient important ànotre époque.

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Tous ces gens qui sont engagés dans une activité de guérisonspirituelle, ceux qui sont très sincères, les convaincus, découvrentqu’ils ont atteint un point qu’il leur est impossible de dépasser.La raison, c’est qu’ils ne connaissent pas le principe de base de laguérison spirituelle ; et jusqu’à ce que quelqu’un leur révèle, ilsne vont pas le découvrir. La plus grande partie de l’effort en vuede la guérison spirituelle s’exerce encore avec la croyance que c’estDieu qui guérit la maladie ; vous voyez évidemment combien ceciest faux. Si Dieu pouvait guérir la maladie, il n’y aurait pas unepersonne dans le monde avec une maladie, parce que Dieu ne faitpas acception de personnes. En fait, dans notre travail, nousavons appris qu’il est souvent plus facile de guérir quelqu’un quiest en prison que la plus vertueuse des personnes. C’est ainsi !Pourquoi ? À cause de leur humilité et de leur manque mêmed’auto satisfaction.

Quand vous comprenez la cause de la maladie ou la cause dupéché, vous avez la réponse pour la guérison spirituelle. Dieu nepunit personne avec la maladie; et cela vous le savez. Ce n’est pasà cause de Dieu que quelqu’un est un pécheur, pas plus qu’à aucunmoment ou pour n’importe quelle raison, il n’est la cause de la mort.Non, non et non! Le secret du péché et de la maladie a déjà été révélédès Adam et Ève. Le monde a refusé de l’accepter, mais nous si.

Quand vous acceptez la croyance en deux pouvoirs, le pouvoirdu bien et le pouvoir du mal, vous êtes soumis à cette croyance. Ilest certain que le mental universel de l’homme a accepté deuxpouvoirs et il a essayé d’utiliser Dieu pour détruire les pouvoirs dumal– mais naturellement, nous savons que cela n’a pas marché etque cela ne peut pas marcher. Dans la mesure où vous pouvezaccepter au-dedans de vous-mêmes, mais alors uniquement pargrâce divine, que l’omnipotence divine rend le mal impossible,quand vous êtes capables de regarder n’importe quelle conditionde nature erronée et savoir que ce n’est pas de Dieu et donc quecela n’a aucun pouvoir, que se passe-t-il? Les images de deux pou-voirs dans le mental universel s’évaporent. Pour illustrer ceci, jevous ai raconté l’histoire de deux hommes qui étaient installésdans un bar et buvaient beaucoup. Finalement, l’un d’entre eux a

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regardé l’autre et lui a dit : « Tu devrais t’arrêter de boire. Tonvisage devient tout flou. » Bien sûr ! Mais souvenez-vous quemême la beauté se trouve dans l’œil du contemplateur, pas dansune personne ou une chose.

D’après tout ce dont vous avez été les témoins, vous savez queles guérisons spirituelles ont lieu dans la mesure où votre prati-cien ou votre ministre est capable de déclarer : «Merci, Dieu, quececi ne soit pas décrété par Dieu. Ce n’est que le bras de chair ounéant. Il existe uniquement parce que le mental universel del’homme est constitué de deux pouvoirs. » En réalité, il n’existepas deux pouvoirs; et quand le royaume de Dieu arrive dans votreexpérience individuelle, vous découvrez que les choses ou les per-sonnes dont vous aviez peur tant elles étaient puissantes ontperdu leur pouvoir. Vous vous trouvez alors en cet état de cons-cience où « l’agneau se couchera avec le lion. » (Isaïe 11 : 6) Un avecDieu constitue une majorité.

La conscience de Dieu ne peut en aucune manière être oppo-sée à elle-même. Mais, êtes-vous suffisamment conscients de cettevérité ? Il est certain que Dieu constitue votre conscience, maisDieu constitue également la conscience de l’ennemi, de l’animal,de la bête. Il ne peut exister qu’une seule conscience à partir dequoi cet univers s’est développé. « Au commencement, Dieu. »(Genèse 1 : 1) Il n’y avait rien d’autre. C’est pourquoi tout ce quiexiste a évolué à partir de la conscience-Dieu et est la conscience-Dieu à des états ou niveaux différents. Oui, Dieu est la conscienceuniverselle à partir de laquelle le monde s’est développé. Ce quipose problème, c’est que vous pensez être différents de ce que jesuis. Toute l’expérience humaine est basée sur une loi– l’instinctde conservation est la première loi de la nature– et cette loi estuniversellement reconnue. Vous voyez que rien de ceci ne pourraitarriver si l’on acceptait que Dieu est la conscience ou l’Âme de cemonde ; et par conséquent, la conscience qui est la mienne est laconscience qui est la vôtre. Nous pourrions alors déclarer deconcert avec le Maître : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’undes plus petits de ces frères qui sont miens, vous me l’avez fait à moi.Dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un des plus petits de ces

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frères qui sont miens, vous ne me l’avez pas fait à moi. » (Matthieu25 : 40, 45) Pourquoi? Parce que vous êtes moi et je suis vous. Iln’y a que l’unique.

Comment se fait-il que l’amour soit le facteur le plus impor-tant de la vie religieuse? Parce que l’amour est Dieu et que Dieuest amour. Pas l’amour humain– non, non. L’amour humain vouspermet de donner une éducation à votre enfant, mais il ignorel’enfant d’à côté. Non, l’amour qui est Dieu brise la barrière queconstitue le «moi et toi » et il déclare : «Ce que je te fais, je me lefais, parce que le soi de moi est le soi de toi. » Voyez-vous com-ment, dans cet état de conscience, nous pouvons accepter l’ensei-gnement du Maître de « pardonner soixante-dix fois sept fois »(Matthieu 18 : 22) et de « prier pour vos ennemis. » (Matthieu 5 : 44)Les humains ne sont pas capables de faire cela. C’est très diffi-cile, mais ce n’est pas difficile pour un individu qui a été touchépar Dieu, par la vie religieuse, parce qu’il ou elle peut alorsconstater que les torts sont commis par ignorance. Il ou elle peutalors déclarer: « Pardonne-leur, Père, ils ne savent pas ce qu’ils font. »(Luc 23 : 34)

Quand vous êtes confrontés à n’importe quelle forme de péché,de maladie, de manque ou de limitation, votre première réactiondoit être : «Ceci est une apparence et je le sais– mais ce n’est pasde Dieu et cela je le sais également.» Dans cette assurance inté-rieure, vous pouvez vous détendre et vous réinstaller dans unepaix intérieure. Vous êtes en train d’apprendre à «ne pas jugerd’après les apparences» et, littéralement, vous vous trouvez être« l’agneau qui dort aux côtés du lion. » Sur le plan humain, noussommes habitués et nous sommes conditionnés à réagir aux appa-rences, à avoir peur de certaines apparences. C’est la raison pourlaquelle même quand nous sommes arrivés à cette manière devivre et que nous nous croyons sur le sentier, il nous arrive encorede trembler lorsque nous sommes confrontés aux apparences.Même le Maître : il était à la fois rabbin et lumière spirituellequand il a fait l’expérience des trois tentations.

D’un point de vue humain, il est naturel de réagir aux apparen-ces et personne n’a pleinement dépassé ceci. Quand des tentations

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vous viennent de craindre des apparences, n’essayez pas d’affir-mer à vous-même que vous y avez échappé. Au contraire, regar-dez-la bien en face et reconnaissez alors pour vous-mêmes quevous êtes en train d’être tentés par une apparence qui émane del’esprit charnel. Dieu n’a jamais eu un seul ennemi, à aucunmoment. Il se peut que nous ayons peur d’avoir des ennemis, il sepeut que nous ayons peur des images qui proviennent de l’espritcharnel, mais rappelez-vous que Dieu est omnipotence, omnipré-sence et omniscience absolues ; et en dehors de cela, il n’y a rien.

C’est la raison pour laquelle, dès que vous abordez la guéri-son spirituelle, il est important de se rappeler que Dieu est laconscience à partir de laquelle cet univers entier s’est formé. Parconséquent, cette conscience de Dieu, qui est «trop pure pour voirl’iniquité» ne contient rien de destructeur pour la conscience quiest Dieu. Vous comprendrez alors qu’elle ne contient rien de des-tructeur pour l’homme, pour la bonne raison que l’homme estl’émanation de la conscience de Dieu. Si vous vivez, avez votremouvement et votre être dans la réalisation de Dieu en tant queconscience, la divine conscience, vous serez en train de vivre dansles cieux et les cieux seront alors votre Terre– les lois des cieuxfonctionneront en tant que vos lois de la Terre. Rappelez-vous seu-lement que si vous acceptez jamais le bien et le mal, s’il vousarrive pour un temps de croire que Dieu a un peuple élu, vousavez tout perdu. Vous devez voir que derrière ce monde de laforme, il y a une conscience invisible à partir de laquelle tout cequi existe est formé. Pensez-y– pensez-y! Êtes-vous capables d’al-ler suffisamment loin pour accepter que Dieu soit la consciencedu sumac vénéneux? Dieu est la conscience divine universelle etil ne peut y avoir d’exceptions.

À présent, un dernier point. Vous pouvez perdre le don de laguérison spirituelle si vous croyez que la guérison spirituelledépend de ce qu’un individu fait ou ne fait pas. La vérité de Dieune dépend pas de ce que fait un homme; elle dépend de la prise deconscience de l’homme. « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vousrendra libres. » ( Jean 8 : 32) Pour cette raison, au moment où vousconsidérez qu’une condition humaine doit être punie par Dieu ou

CONNAÎTRE DIEU DE MANIÈRE CORRECTE = GUÉRISON

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bien qu’elle n’est pas soumise à Dieu pour l’une ou l’autre raison,vous perdez la vérité. Vous devez être capables d’introduire dansla vérité le saint et le pécheur, l’illuminé ou l’ignorant.

Plus grande sera votre aptitude à vous détendre dans l’assu-rance que Dieu est réellement omnipotence, omniprésence etomniscience, plus puissante sera votre capacité de guérison. Parceque l’attitude et l’altitude de conscience qui abandonne la croyanceen deux pouvoirs est l’activité qui rétablit l’harmonie.

* * *

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Causerie du dimanche 21 avril 1963à l’Hôtel Halekulani

SE REPOSER DANS LA CONSCIENCE

Je crois que je vais faire une suggestion. Détendez-vous intel-lectuellement et prenez l’attitude que vous n’allez pas essayer decomprendre ce que je vais dire. Au contraire, laissez mes motsêtre comme des semences qui sont lâchées à l’intérieur de votreconscience et laissez-les alors se développer. Renoncez à tousefforts mentaux pour comprendre, parce que je vais essayer devous dire quelque chose qui ne se prêtera pas à être compris.

Puisqu’elle ne constitue qu’un élément supplémentaire dansles longues séries que nous avons eues, chacune de ces causeriesdu dimanche vous a mené à celle-ci ; il y aura donc un effet cumu-latif. Ce n’est pas comme si chacune des causeries du dimancheétait séparée et avait une existence par elle-même; au contraire,elles forment une continuité, de sorte qu’il en résulte un effetcumulatif. Aujourd’hui devrait être une suite logique. Et, puisquece qui s’est déroulé antérieurement a formé la conscience aveclaquelle vous écoutez aujourd’hui, il vaudrait mieux que vous vousdétendiez, que vous laissiez mes paroles tomber dans vos oreilleset permettiez alors que se passe n’importe quoi qui est suscep-tible de se passer. Même si vous ne vous souvenez pas de ce que j’aidit, vous ne perdrez rien du tout. En effet, quand les semencesvont s’ouvrir et s’enraciner, le message va se révéler à vous de lui-même, comme si vous ne l’aviez jamais entendu auparavant. Exac-tement comme cet étudiant qui vient juste de m’écrire qu’aprèsdix ans d’étude, il avait eu la plus merveilleuse des révélations :qu’il n’y a pas de pouvoir dans l’effet. Pour lui, c’est comme s’ilavait eu une révélation originale ; et c’est une bonne chose, parcequ’elle vient du dedans et qu’elle s’établit d’elle-même.

Pendant toutes ces semaines, la nature du message a consistéà vous révéler que Dieu est votre conscience individuelle. Être

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capable de réaliser cela vous permet de vous installer aussiconfortablement, aussi joyeusement et avec autant de confiancequ’un bébé assis sur les genoux de sa mère. Un bébé, il est au cielvous savez : parce qu’il a son unique Dieu juste là. C’est ce quereprésente sa mère : la mère est la protection, la nourriture, levêtement, la demeure et elle est l’amour dans chacune de sesformes. Saisir que Dieu est votre conscience, eh bien c’est la mêmechose : cela vous permet de vous détendre, de vous reposer et «devivre, d’avoir votre mouvement et votre être» en lui. Toute la res-ponsabilité repose sur lui et votre seule fonction consiste à vousreposer, à vous détendre, à prendre du plaisir, à être. Gardezl’image de cet enfant dans votre pensée tout en étant attentif aufait qu’il ne doit rien demander à sa mère, qu’il n’est pas néces-saire de parler de ses besoins à sa mère. C’est tout simple : il sedétend, il se repose et il accepte. Quand vous vous reposez dansvotre conscience, c’est cette même attitude et c’est cette mêmealtitude. C’est à la fois une attitude et une altitude de la cons-cience qui vous permettent de vous détendre dans votre propreconscience, sachant que Dieu est cette conscience et qu’il n’y en apas d’autre.

Dans cette attitude et cette altitude, vous entendez finalementvotre conscience vous déclarer : « Je suis ton pain, Je suis taviande, Je suis ton vin et ton eau. N’aie pas peur, Je suis avec toi.Ne sois pas effrayé, c’est Je. Je ne te laisserai jamais ni ne t’oublie-rai» ; et vous prenez véritablement conscience que: «De même queJ’étais avec Moïse pour sortir d’Égypte et pendant les quaranteans de traversée du désert, de la même manière, Je suis avec toi.»Étant donné que nous recevons une si grande aide temporaire dela part de nos praticiens et instructeurs, nous sommes assez impa-tients et nous avons l’impression que, grâce à leur conscience quinous permet de recevoir une aide immédiate dans tous les domai-nes, nous pourrions aussi être élevés aux cieux– de préférencepour avant-hier. S’il vous plaît, rappelez-vous de ces quarante ansde Moïse, de la longue période qu’Élysée a passée dans le désertet des trois années de ministère du Maître. Souvenez-vous de toutcela, parce que, si l’aide temporaire que vous recevez vous donne

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beaucoup de confort et qu’elle peut même vous aider à vous main-tenir sur le sentier, c’est la transition de votre propre consciencequi vous amène inévitablement «chez vous dans le sein du Père.»

Le sens matériel dans lequel vous êtes nés et dans lequel vousavez vécu pendant beaucoup, beaucoup d’années ne va pas céderde lui-même, lâcher prise tout seul ou mourir rapidement. Le pirediable que vous rencontriez dans l’ensemble de votre voyage spi-rituel, c’est peut-être l’enseignement religieux que vous avez reçupendant toute votre vie et qui tentait de vous faire croire qu’il yavait un Dieu quelque part dans l’attente de faire quelque chosepour vous, …pour autant que vous répondiez à ses conditions.Oui, les enseignements religieux constituent vos pires inconvé-nients et votre pire tentation, parce qu’ils ont ancré votre foi dansun Dieu qui n’existe pas. Et il est bien difficile de l’ébranler !

Non seulement c’est une nouveauté de lire dans notre littéra-ture que «Dieu ne peut être trouvé dans de saints temples, surdes montagnes sacrées ou encore à Jérusalem», mais à présentvous commencez à entendre proclamer par de nombreuses églisesque le vrai Dieu doit être compris. Vous ne comprendrez pas levrai Dieu jusqu’au jour où, sans paroles ni pensées, vous serezcapables de vous reposer comme si vous étiez sur un nuage, devous reposer dans votre propre conscience, sachant que c’est pourcette raison que Dieu est plus proche que le souffle. Cette réali-sation permet d’arrêter de compter sur « l’homme dont le souffleest dans ses narines » pour quoi que ce soit ; cela permet de cesser decompter sur les princes, sur le pouvoir et même sur des Dieux.Reposez-vous dans votre propre conscience et « ne pensez pas à ceque vous mangerez, à ce que vous boirez ou ce dont vous serez vêtus. »(Matthieu 6 : 25) Ne pensez pas au lendemain. Oubliez le passé etvivez dans la somptuosité de ce maintenant.

Vous ne pouvez analyser ce qu’est la conscience ; alors cela nesert à rien de permettre à votre pensée de poser la question« Qu’est-ce que la conscience ? » Non, parce que la seule fois oùvous avez une réponse, c’est quand vous n’y pensez pas. Non seu-lement on ne peut voir, entendre, goûter, toucher ou sentir la cons-cience, mais elle ne peut être comprise par la pensée ou le mental

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raisonnant. Cela constituait la signification première du mot foi.Mais le mot foi s’est dénaturé quand il a été question d’avoir foi enquelque chose ou en quelqu’un, même Dieu. Cela a eu pour consé-quence de placer notre foi sur l’extérieur : une personne ou unechose, une idée ou un concept ; et cette espèce de foi n’est quel’autre bout du bâton de la peur des bombes, des germes ou duclimat. Il ne devrait exister aucune foi en quelque chose ou enquelqu’un, de la même manière qu’il ne devrait y avoir aucunepeur de quelque chose ou de quelqu’un. À ce moment-là, vous pou-vez vous reposer dans l’assurance de est.

Au moment où nous avons foi en une chose ou une pensée, uneidée ou un concept, nous avons construit une image taillée. Etalors, il faut que nous nous prosternions devant elle et l’adorions;pourtant, tout ce que nous avons vraiment, c’est un monumentalnéant. Quand nous parlons de foi, rappelez-vous simplement quecela ne doit pas être foi en. Dans la Voie Infinie, quand nous par-lons de liberté, il n’est pas vraiment question de liberté par rap-port à quelque chose, car c’est exactement le contraire d’avoir foien quelque chose ou peur de quelque chose. Dès lors, quand nousparlons de liberté, nous voulons dire liberté dans l’esprit, libertédans l’être.

Quand vous dites JE SUIS, vous n’avez besoin d’aucune foi,parce que JE SUIS se maintient lui-même. À l’instant où vousavez besoin d’une foi, vous allez vouloir une foi pour maintenirJE SUIS et JE SUIS n’a besoin d’aucune aide. Il faut donc quevous compreniez le mot foi ; et vous le comprendrez si vous retirezle mot en. Il ne peut y avoir de foi en quelqu’un ou en quelquechose, en un concept ou en une idée ; et ceci est la seule foi réellequi soit – la foi qui fait confiance à Dieu pour faire fonctionnerson univers sans l’aide de l’homme.

Au commencement, ce genre de foi demande une certaine dosede courage, parce que cela signifie qu’aussi longtemps qu’il y ades apparences négatives ou mauvaises, vous devez apprendre àne pas en avoir peur ni à demander de l’aide pour elles. Oui,même quand vous faites un appel à l’aide, l’aide que vous sollici-tez devrait être une aide pour atteindre la foi et une aide pour

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avoir le courage d’ignorer les apparences. Si vous pensez que vousdemandez de l’aide pour vous débarrasser de l’apparence, vousêtes dans le rêve humain. « Je n’aurai pas peur de ce que les hommesmortels me feront » indique qu’il y a des apparences ou des hommesmortels mais que nous n’en avons pas peur. Cette aptitude àrenoncer à la peur est directement proportionnelle à notre foi, foisans le mot en. Avez-vous perçu ce que je voulais dire quand jevous affirmais que ceci est un message aussi difficile à donnerqu’à recevoir et qu’il ne vous est pas possible de le recevoir pen-dant que vous êtes en train d’essayer de le comprendre? Le men-tal ne peut saisir l’intangible.

Aux alentours du 14 ème siècle, un mystique a écrit un texteconnu sous le titre : Le Nuage d’Inconnaissance. Il existe une trèsbelle édition publiée par les Julian Press.* Dans cet ouvrage, lemystique fait allusion à cet état de conscience où vous ne savezrien. Votre mental n’est pas ignorant, mais il est au repos. Il estsimplement une inconnaissance et un repos sans mots ni pensées.C’est ce que nous appelons notre prière élevée de la Voie Infinie.Quand vous pouvez vous reposer en une communion intérieure,sans mots et sans pensées, vous avez atteint le nuage d’incon-naissance.

À présent, vous demeurez en Dieu ; vous êtes en communionavec l’esprit au-dedans de vous, vous ne faites qu’un avec les sageset les saints de tous les temps. C’est ce que le Maître devait vou-loir dire quand il a déclaré : « Demeurez en moi … » ( Jean 15 : 4)–non pas moi en tant que personne, mais en tant que conscience-Christ. La seule manière dont vous puissiez demeurer dans laconscience-Christ, c’est de demeurer sans paroles ou pensées, sans

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* Ce livre a été traduit en français par Armel Guerne. Il est publié aux Éditionsdu Seuil, dans la collection «Points– Sagesses». Il s’agit donc d’une édition depoche. Dans «Vivre par la Grâce», Joël affirme que son auteur est la mystiqueanglaise Julian de Norwich, mais je n’ai rien trouvé qui vienne corroborer cetteaffirmation. L’auteur de cet ouvrage reste donc inconnu, mais on a pu établirqu’il était également l’auteur de quatre traités ou épîtres qui se rattachent auNuage d’Inconnaissance ou en développent certains points. (N.D.T)

foi en quelque chose ou peur de quelque chose. Être, simplementêtre. Dieu est en train d’être mon être, mais à l’instant où j’ai desmots et des pensées, j’ai un Dieu et moi, à moins que les mots nesoient déversés en moi plutôt que pensés par moi. «Les pensées deDieu ne sont pas mes pensées» ; alors, vous devez cesser de pen-ser si vous voulez recevoir les pensées de Dieu. « Mes voies ne sontpas vos voies » (Isaïe 55 : 8) ; vous ne connaîtrez jamais mes voiespendant que vous êtes occupés à essayer de connaître vos voies.Demeurez en moi. Reposez-vous dans la réceptivité.

Le monde a été trompé ; il a vraiment été détruit par unecroyance qu’il y a un Dieu quelque part qu’on peut prier pour qu’ilvous fasse quelque chose ou qu’il fasse quelque chose pour vous,un Dieu que vous pouvez implorer ou un Dieu qui vous récom-pensera. Tout cela a constitué une duperie dont nous souffronstous. Vous allez voir combien la transition est difficile quand vousvous asseyez pour avoir un moment de paix et que vous réalisez :«J’ai la foi » ; et que vous devez alors couper net immédiatement.En quoi ? En qui ? Pour quelle raison ? Vous devez refuser derépondre. Souvenez-vous: il ne peut y avoir de foi en quiconque nien quoi que ce soit, uniquement la foi que l’Être est en train d’être.« Rien ne peut m’être ajouté car moi et le Père sommes déjà un ; ettout ce que le Père a est déjà à moi. La terre est au Seigneur et tout cequ’elle contient. Fils, tu es toujours avec moi et tout ce que J’ai est àtoi. » Qu’y a-t-il de plus que ce divin est?

Quand vient la tentation de deux pouvoirs, vous devez refu-ser d’admettre aussi bien le mal que le bien afin de rester dans lafoi. « Il n’y a ni bien ni mal. Il n’y a que le Je que Je suis, sansqualités et dont la seule quantité est l’infini. Les apparences sontfausses, qu’il s’agisse de bonnes apparences ou de mauvaisesapparences, parce que la seule réalité est le Je que Je suis. » Ceciélimine un temps futur ; et quand vous ne vivez ni dans le passéni dans le futur, vous êtes en train de vivre dans le Je et en tantque le Je que Je suis.

L’espoir, l’attente et ce que le monde appelle la foi– tout celaest en rapport avec un temps futur. Mais Dieu n’a aucun moyend’action sinon dans le maintenant, un maintenant qui se perpétue.

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« Maintenant est le temps convenu » (II Corinthiens 6 : 2) et ceci retirede nous le faux-sens de la foi que Dieu se chargera de notre loyerle premier du mois. Il nous aide à réaliser que Dieu n’opère pasdans le futur, parce que cela fait sortir de nous le faux-sens del’attente et le faux-sens de la foi qu’elle nous procure. « Je ne vousabandonnerai jamais ni ne vous oublierai. » (Hébreux 13 : 5) Alors leJe omniprésent est une expérience qui se perpétue, mais elle necommence pas demain. Si la foi a quelque chose à voir avec quoique ce soit qui se situe au-delà de ce moment, ce n’est pas du toutde la foi.

Vous pourriez dire que vous n’aurez pas de fruits sur vosarbres fruitiers avant le mois prochain; mais je vous le dis : si laloi n’est pas à l’œuvre dans vos arbres maintenant, il n’y aurajamais de fruits. C’est uniquement l’opération de l’état présentqui apporte des fruits en leurs saisons. C’est ce qui se passe dansl’arbre maintenant qui détermine le fruit qu’il y aura sur l’arbre.Et c’est ainsi que ce qui s’installe dans notre conscience mainte-nant détermine la récolte au niveau de nos corps, de notre porte-feuille, de notre famille et de notre vie– la semaine prochaine, lemois prochain, l’année prochaine.

Quand j’élève ce Je en moi et que je demeure en ce Je en moi,que je me repose et me détends en lui, je suis en train de demeu-rer dans ma conscience. La nature de Je est la conscience; et cetteconscience est la substance de chaque activité de ma vie de tousles jours. C’est la substance et l’activité de ma santé, de monapprovisionnement, de mon foyer. Vous reposer dans votre cons-cience, sans mots ou pensées, c’est la réalisation de la foi. La foi,c’est l’aptitude à vous reposer dans votre propre conscience sansmots ou pensées, sans peurs ou espoirs. Simplement être, tran-quillement être.

Vous pouvez savoir formellement quand vous n’êtes pas entrain de prier. Quand vous avez n’importe quelle pensée de cemonde dans votre mental, eh bien vous n’êtes pas en prière.Quand vous êtes capables de laisser tomber toute inquiétude pource monde et que vous demeurez dans votre propre conscience inté-rieure sans paroles ou pensées, vous êtes en prière et vous êtes

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en communion avec la source de l’être. Ceci retire directementDieu de votre mental et vous oblige à abandonner les idoles, lesidoles que les hommes ont façonnées pour eux-mêmes et qu’ilsont appelées Dieu.

Dans Isaïe, il y a des passages qui mettent les gens en gardeconcernant la foi qu’on peut avoir dans les chariots, les chevauxet les soldats. Vingt-cinq siècles plus tard, nous n’avons plus foi ences choses, mais dans les avions et les bombes. En d’autres termes,nous avons simplement transféré notre foi d’une chose à l’autre aulieu d’avoir simplement la pure foi. Pas de foi en, pas de peur deet pas de liberté par rapport à. Voilà qui est dit brièvement etavec douceur.

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Causerie du dimanche 28 avril 1963à l’Hôtel Halekulani

LE MESSAGE QUI SE DÉVOILE :LE POUVOIR SPIRITUEL

Quand nous arrivons à une étude de cette nature, au début jesuis certain que la plupart d’entre nous pensent au bénéfice qu’ilsespèrent en retirer ou qu’ils en attendent. D’une manière ou d’uneautre, je pense que vous trouverez vrai que l’objet d’une recherche,dans n’importe quel type d’enseignement, a été le bénéfice per-sonnel ou l’amélioration personnelle sous une certaine forme. Ilfaudrait une circonstance extraordinaire pour que quelqu’un semette en quête d’un enseignement qui serait profitable pour lemonde. En effet, jusqu’à ce que la conscience ait été spiritualisée,nos intérêts se portent prioritairement vers nous-mêmes et nosfamilles.

Vous seriez étonnés d’apprendre combien il y a de parents qui,en entendant parler de ce travail, s’unissent pour demander del’aide en faveur d’un membre de leur famille, parce qu’il a unhandicap d’une nature quelconque sur le plan mental, physiqueou moral, mais dont on n’entend plus jamais parler quand nousleur répondons : « Ceci va nécessiter votre coopération et votreétude. » En d’autres mots, leur intérêt ne va même pas au-delàd’eux-mêmes. Ceci ne se passe certainement pas dans cent pourcent des cas, mais il y en a beaucoup qui écrivent pour de l’aidemais ne répondent plus jamais quand ils apprennent qu’unecoopération de leur part est nécessaire. Ce que j’essaie de dire,c’est qu’à un degré plus ou moins élevé, nous recherchons notrepropre profit.

En arrivant à l’étape présente de notre dévoilement spirituel,nous devons savoir dès à présent que nous, qui faisons partie decette génération, nous allons tirer moins de profit de cet ensei-gnement que ceux des générations futures. Par rapport à eux,

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nous ne bénéficierons que de quelques miettes. Pourquoi? Parceque les générations à venir seront nées dans une conscience plusélevée, un niveau spirituel de conscience plus élevé que celui danslequel nous sommes nés. Ils ne seront même pas élevés commenous, avec l’idée d’un profit personnel. Ceci devient apparent dansde nombreuses parties du monde où nous avons des contacts,démontrant en tout premier lieu le profit qui échoit au monde parle dévoilement de notre conscience et par la quantité de travailpour le monde que nous sommes en train d’accomplir.

Ce travail pour le monde ne procure à aucun d’entre nous laquantité de bienfait qu’il donne au monde. Le pape Jean a réa-lisé des innovations qui, si les gens étaient capables de les com-prendre, réveilleraient le monde– indiquant ainsi jusqu’à quelpoint il est réceptif aux vérités spirituelles de quelque naturequ’elles soient, actives dans la conscience. Dans son message dePâques 1963, le pape a fait quelque chose qui n’avait jamais étéfait auparavant dans l’église catholique. Je vous donne mainte-nant un extrait d’article de journal rédigé par Walter Lippmann:

«En s’adressant, par-delà le clergé et les fidèles de sa propre église, àtous les hommes de bonne volonté, y compris les adversaires déclarés deson église, le pape a basé l’argument de son message non sur une révé-lation et les enseignements inspirés de l’église, mais sur un principe philo-sophique. «On ne doit jamais, dit le pape, confondre l’erreur et la personnequi commet l’erreur. … La personne qui commet l’erreur est toujours et par-dessus tout un être humain; et elle garde en chaque circonstance sa dignitéen tant que personne humaine. Et elle doit toujours être considérée et trai-tée en fonction de cette dignité élevée. … En outre, en chaque être humainexiste un besoin congénital à sa nature et totalement inextinguible qui leforce à faire une percée dans la toile de l’erreur et à ouvrir son mental à laconnaissance de la vérité.»

L’encyclique du pape semble avoir été programmée après qu’il ait étédécidé que « le moment est arrivé … quand c’est honorable et utile», d’ex-poser à nouveau l’antique philosophie à l’intention de l’âge moderne.»

Bien que ceci mette en pièces le fondement même de sonéglise, on trouve ici « la divinité de l’homme» même quand il est

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pécheur et on trouve également le principe de l’impersonnalisa-tion. Le Maître nous a donné: « Qui a fait de moi un juge au-dessusde vous ? (Luc 12 : 14) … Je ne te condamne pas non plus ( Jean 8 :11) … Tes péchés te sont pardonnés (Matthieu 9 : 2) … Père, par-donne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23 : 34) En d’autrestermes, il a utilisé le principe de l’impersonnalisation. Alors, pour-quoi commençons-nous à entendre un pape de l’église catholiquenous donner le principe de l’impersonnalisation de la Voie Infiniequi certainement, en matière de sagesse religieuse, n’a pas étéutilisé sur la terre depuis l’époque du Maître?

Ce n’est pas une coïncidence si le message de Pâques du papefut diffusé approximativement le même mois que l’édition à cou-verture non cartonnée du livre de l’évêque de Woolwich : Honnêteenvers Dieu.* Et ce n’est pas non plus une coïncidence si le sujetde la guérison spirituelle devient aujourd’hui tellement impor-tant dans les églises. En arrière-plan de ceci, il y a deux chosesdont il faut se souvenir : premièrement, le fait même que nousayons une Voie Infinie doit indiquer que le temps est venu sur la

LE MESSAGE QUI SE DÉVOILE : LE POUVOIR SPIRITUEL

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* John Robinson était à la fois évêque anglican et professeur de théologie.Comme vous vous en souvenez ou en avez entendu parler, les années 1960 ontété très contestataires. Les étudiants avaient repris à leur compte la célèbrephrase de Nietzsche : «Dieu est mort», qu’ils inscrivaient sur les murs des uni-versités. Interpellé par cette situation, l’évêque Robinson y réfléchit et arrivatrès vite à la conclusion que la conception qu’on se faisait de Dieu ne cadraitabsolument plus avec les découvertes récentes de la science. Pour lui, les étu-diants avaient raison : ce Dieu-là était bien mort ! En fait, déclara-t-il, «Dieuest le Fondement de l’Être» et ce n’est pas au-dessus du monde qu’il faut lechercher, mais au fond de soi. Il voulut communiquer ses conclusions au clergéde son église et aux théologiens et on procéda à un tirage confidentiel de sonouvrage. Mais le public en prit rapidement connaissance et en quelques mois,on en vendit plus d’un million d’exemplaires. Ce qui provoqua la fureur de sespairs et plus particulièrement de l’archevêque de Canterbury. L’impact surl’église d’Angleterre fut très limité mais extrêmement puissant sur les fidèles ;ceci explique pourquoi les églises ont commencé à se vider à partir de cemoment-là. Comme vous allez me le demander, je vous signale d’emblée que jen’ai pas trouvé trace d’une traduction française de ce livre. Par contre, enanglais il est sans cesse réédité ! (N.D.T.)

terre pour cette transition dans la conscience. Mais rappelez-vousde ceci : nous ne sommes en aucune manière le créateur de cesconditions à l’échelle planétaire. Non, tout ceci est déterminé parla conscience de transition et nous ne sommes que les instrumentsà son service. Deuxièmement: en tant qu’organe de la Voie Infinie,nous avons presque depuis le début, donné l’instruction que soitmené le travail pour le monde. Le résultat, ce sont les groupesqui se sont formés tout autour du monde pour faire partie de cequi, «derrière la scène», va amener à la lumière l’Âge Spirituel.

Dans les premières années de ce siècle, Steinmetz, le magi-cien de l’électricité,** a dit que le secret du pouvoir spirituel seraitrévélé en ce siècle. Il y a des milliers d’années, on enseigna qu’àla fin de l’Ère des Poissons, on pénétrerait dans l’Ère Spirituelle.L’Ère des Poissons nous a donné les grandes découvertes et lesinventions scientifiques ainsi que la lettre de vérité. L’Ère Spiri-tuelle nous donnera la vie spirituelle de la conscience. Dans lalettre de vérité, nous incluons les déclarations ou les citationsavec lesquelles la plupart d’entre nous ont été élevés. Par exemple:«L’honnêteté est la meilleure conduite» et les Dix Commandements.En d’autres mots, du fait que notre nature humaine normale estentièrement incluse en nous-mêmes, l’honnêteté et l’intégrité ne

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** Charles Steinmetz (1865-1823) est un ingénieur allemand qui s’est installéaux États-Unis pour des raisons politiques. Véritable génie de l’électricité, ce quilui a valu le surnom de «magicien», il a déposé 195 brevets et devrait être aussicélèbre que Tesla ou Edison. Ce n’est pas ici l’endroit pour expliquer ce man-que de notoriété, mais on peut le déplorer parce que Steinmetz était vraimentun homme hors du commun. En effet, outre ses qualités scientifiques, le faitqu’il soit né difforme n’avait suscité en lui aucune amertume et il était socialistedans l’âme : il considérait que les progrès technologiques devaient automati-quement être accompagnés par le progrès social. Et son socialisme résultaitdirectement de son engagement religieux. Il ne concevait pas qu’on puisse sedire chrétien et n’avoir pas un sens social pleinement développé. On cite souventcette phrase de lui : «Un jour, les scientifiques orienteront leurs laboratoiresvers l’étude de Dieu et de la prière … quand ce jour viendra, le monde progres-sera davantage en une génération qu’il ne l’a fait au cours des quatre précé-dentes. » (N.D.T.)

nous sont pas naturelles, parce qu’elles ne sont pas naturelles pourla conscience humaine. Toutes nos religions ont pour but de nousapprendre à être bons, parce qu’il n’est pas naturel pour des êtreshumains d’être bons. Au contraire, l’instinct de conservation estla première loi de la nature humaine et peu importe qui est blessé.Il a même fallu nous dire d’aimer nos pères et mères– même celan’est pas naturel pour des êtres humains ; et c’est ainsi qu’on adû nous l’inculquer.

Vous sentez la différence quand vous êtes en contact avec desgens que vous pourriez traiter de «bons chrétiens. » Pour eux, ilest normal et naturel «d’aimer son prochain comme soi-même»parce qu’ils ont évolué hors de cet état primitif. Oui, il y en a beau-coup qui sont arrivés à ce point de leur développement ; mais,arrêtez-vous un instant : pensez aux enseignements de l’églisechrétienne, ramenez alors votre pensée au Nouveau Testamentet songez aux paroles du Maître. Alors, vous saurez ce que j’en-tends par conscience chrétienne. C’est la conscience qui, norma-lement et naturellement prie pour l’ennemi et pardonne soixante-dix fois sept fois. Cette conscience ne comporte aucune trace d’unœil pour un œil, d’une dent pour une dent ; et dans cette cons-cience, il n’y a pas non plus trace de vengeance ou de punition.C’est une conscience chrétienne. Aussi longtemps que nous nousen tenons aux Dix Commandements et au Sermon sur la Mon-tagne, nous sommes toujours à l’Ère des Poissons ou à la lettrede vérité.

Dans la Voie Infinie, nous passons de l’Ère des Poissons à l’ÈreSpirituelle chaque fois que nos méditations ne contiennent aucunepensée de développement personnel ou d’amélioration person-nelle. Ce mouvement s’accomplit quand notre conscience est sim-plement ouverte pour recevoir la reconnaissance du Christ qui ydemeure et pas pour une raison particulière. C’est très semblableà ce qui a été mis en évidence dimanche dernier concernant la foi.Nous n’avons pas réellement la foi aussi longtemps que nous pen-sons en termes de foi en. C’est même un état d’ignorance d’avoirfoi en Dieu, parce que cela est basé sur la croyance qu’il y a unDieu qui peut faire quelque chose et il n’existe pas de Dieu de

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cette espèce. La pure foi n’est pas ignorance mais illuminationaussi longtemps qu’elle n’est pas une foi en n’importe quelle chose.Si, à n’importe quel moment, nous nous tournons vers Dieu pouraccomplir un désir, même un bon désir, nous ne sommes pasencore dans une conscience spirituelle, parce que la consciencespirituelle est une conscience qui ne confère aucun pouvoir à quoique ce soit ou à qui que ce soit. C’est pourquoi cette consciencen’a pas besoin d’un pouvoir-Dieu. Il ne s’agit pas de supprimerDieu. C’est une reconnaissance que Dieu est.

Voilà pourquoi la véritable conscience spirituelle est celle quidemeure dans la parole et qui se repose dans la parole. « Ils n’ontque le bras de chair. (II Chroniques 32 : 8) Et ils se reposèrent en cetteparole. » Ils ne firent rien de plus que « connaître la vérité » et alorsils se reposèrent. « Ils n’ont que le bras de chair. » C’est ce que leChrist Jésus essayait d’enseigner quand il disait : « Ne résistez pasau mal » (Matthieu 5 : 39) et « Remets ton épée. » ( Jean 18 : 11) Laprogression dans la conscience spirituelle est une détente com-plète dans Dieu est. Cette conscience est la présence-Dieu et lepouvoir-Dieu. La conscience qui n’a pas peur des pouvoirs exté-rieurs est le pouvoir spirituel. « Dans la tranquillité et dans laconfiance sera ma force (Isaïe 30 : 15) … Ni par la force ni par le pou-voir. » (Zacharie 4 : 6) Une détente complète par rapport au pou-voir, au désir du pouvoir ou à la tentative de contacter le pouvoirvous laisse dans un état de est ; et ceci est le pouvoir spirituellibéré.

Tant qu’il y aura des gens qui combattront des conditions mau-vaises, il y aura de mauvaises conditions à combattre, parce quele mental qui croit en deux pouvoirs crée des conditions de bien etde mal. Ces pouvoirs mauvais cessent d’être quand vous cessezde les combattre, quand vous leur retirez le pouvoir. « Pilate, tu nepourrais avoir aucun pouvoir sur moi à moins qu’il ne soit venu deDieu ! » ( Jean 19 : 11) Notre travail pour le monde, voyez-vous, cen’est pas de combattre de mauvaises gens ou de mauvaises condi-tions. Au contraire, c’est leur retirer le pouvoir et faire de nousde claires transparences afin que le Christ puisse s’écouler à tra-vers notre conscience et dissoudre les images des sens.

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C’est la conscience humaine universelle qui constitue la croyanceen deux pouvoirs et qui crée par conséquent les conditions quirègnent dans le monde. C’est la reconnaissance par un individudu non-pouvoir de ce mental charnel universel et de ses imagesqui libère le Christ dans l’expérience humaine. Chaque fois quenous avons une expérience qui prouve le non-pouvoir de quelquechose auquel le monde attribue du pouvoir, non seulement noussommes en train d’amoindrir la croyance universelle, mais enoutre nous rendons possible à quelqu’un, quelque part, de saisirce que nous avons libéré dans la conscience.

Vous rendez-vous compte que les cinquante ou soixante milled’entre nous qui étudient la Voie Infinie et qui, à des degrés diverspratiquent l’impersonnalisation, sont responsables du fait qued’autres saisissent ces principes mêmes parce qu’il n’y a qu’uneseule conscience? Beaucoup de gens qui lisent ceci ne vont pascroire que c’était dans le message du pape, mais le simple faitqu’il soit là constitue la preuve que ce principe de l’impersonna-lisation est libéré dans la conscience. Et si nous continuons notretravail, il est inévitable que ce principe apparaisse dans unendroit et puis dans un autre. Les enfants des générations futuresse demanderont comment quelqu’un a jamais pratiqué la per-sonnalisation parce que, quand vous percevrez ceci, vous réalise-rez que la personnalisation est vraiment une relique des tempsobscurs. Une fois que vous commencerez à percevoir que le seulpouvoir qu’il y ait est le pouvoir de votre propre conscience, com-ment serait-il alors possible de craindre ce qu’un homme mortelpeut vous faire? Comment pouvons-nous parler d’omniprésenceomnipotente et en même temps être soumis aux croyances uni-verselles? Dans nos écrits nous avons la vérité de ceci, mais dansnos vies quotidiennes, nous n’avons même pas encore commencéà entamer de le vivre.

La seule raison pour laquelle quelqu’un souffre de quelquechose réside dans une universelle malfaisance. Toutes les théo-ries et les croyances qui sont de nature mentale ou matérielleconstituent le mental charnel et tout ce dont nous souffrons est àla mesure des principes exposés dans nos écrits que nous n’avons

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pas réalisés. Tout mal est la projection du mental charnel, lequelest la croyance en deux pouvoirs ; et notre reconnaissance du non-pouvoir constitue l’antidote ; notre degré de prise de consciencede ce non-pouvoir est l’indicateur de notre progrès dans la cons-cience spirituelle.

Le développement de la conscience spirituelle commencequand nous nous dégageons de tous concepts de Dieu, dans lareconnaissance que le Je qui recherche Dieu est Dieu. Alors,quand nous nous installons en méditation, nous n’avons aucunepensée concernant une condition du monde ou une personne dumonde et nous devenons un état de réceptivité, comme pourentendre la petite voix tranquille. « Qui me convainc de péché ? ( Jean8 : 46) Qui me convainc d’une présence ou d’un pouvoir, sinon del’un que Je suis. » Observez ceci : que vous n’avez pas de « un »séparé et distinct de JE SUIS, ou alors votre mise au point estfloue. Surveillez que vous n’avez pas de concepts de Dieu, pasmême là-haut dans votre mental, parce que c’est une projectiond’une image et c’est de l’idolâtrie. Devenez libres de tous conceptsde Dieu, afin qu’en toute sincérité vous puissiez dire intérieure-ment : «Je n’ai pas un Dieu.» Ceci vous ramène sur le sujet de ceque nous appelons la prière plus élevée, celle qui est sans paroleset sans pensées. Mais vous ne pouvez prier de cette manière tantque vous espérez quelque chose de matériel de la prière. Si vousvoulez rafistoler ce rêve, alors vous aurez besoin de tas de mots etde pensées. Plus ces principes de la Voie Infinie vous seront répé-tés par des gens extérieurs à la Voie Infinie, plus vous saurez quenotre travail est en train d’atteindre la conscience humaine.

Il est probable que dans les églises, tous les gens qui sont occu-pés par une activité de prière à l’échelle du monde prient pour lapaix sur la terre. Vous savez qu’ils doivent échouer, parce que lapaix sur la terre ne peut pas exister – pas avec une consciencehumaine telle qu’elle existe actuellement. C’est la raison pourlaquelle nous ne demandons pas la paix dans notre travail pour lemonde. À quoi la paix pourrait-elle servir tant que la consciencereste au niveau humain? Non, elle n’aurait pas d’autre significa-tion qu’un intervalle entre deux guerres. La conscience de l’homme

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doit changer. C’est pourquoi nos prières ne devraient jamais êtreen faveur de la paix ou d’un bien temporaire. La prière pour lemonde devrait être la réalisation du non-pouvoir de l’esprit char-nel et de la nature de Dieu en tant que conscience individuelle.Quand vous êtes capables de réaliser ces deux choses, vous chan-gez de conscience; vous avez même un pape catholique qui adresseson message aux gens en dehors de l’église catholique pour la pre-mière fois dans l’histoire du monde.

Ceux d’entre nous qui ont encore des problèmes feraient biende réaliser que leur conscience ne cède pas suffisamment. À quoicela sert-il d’essayer de changer les conditions extérieures? Non,changez d’abord la conscience et alors les conditions harmonieusess’ensuivront. Donc, quand nous faisons notre travail pour lemonde, tenons nous-en à nos deux principes majeurs que Dieuconstitue la conscience individuelle et que l’esprit charnel n’estpas pouvoir : il n’est que le bras de chair ou néant. Alors vous ver-rez changer la conscience des gens et vous verrez les enfantsnaître en un état de conscience plus élevé. Ils naîtront dans laconscience que nous avons perdue ici sur la terre. La consciencespirituelle est une conscience qui ne fait pas la guerre au mal etqui ne reconnaît pas un pouvoir spirituel qui peut être utilisé.Elle reconnaît le pouvoir spirituel comme une grâce divine. Pen-sez intensément au terme pouvoir spirituel et tâchez d’en obte-nir une identification plus correcte. Rappelez-vous que ce n’estpas un pouvoir sur une chose ou sur quelqu’un– ce n’est pas unpouvoir à utiliser. Le pouvoir spirituel est un état de grâce.

Ces citations du Maître sont utiles : « Ma paix, je vous la donne,pas comme le monde donne, mais ma paix » ( Jean 14 : 27) et « Monroyaume n’est pas de ce monde. » ( Jean 18 : 36) Pensez à l’erreur queles Hébreux ont commise en s’attendant à ce que le Messie soitun pouvoir temporel, en attendant de lui qu’il les libère de Romeet du sanhédrin, leur église. Le Christ n’est pas un pouvoir tem-porel, le pouvoir spirituel n’est pas un pouvoir temporel. Vérifiezvous-mêmes pour voir combien souvent vous essayez de faire dupouvoir du Christ un pouvoir temporel. Constater la faute que vousêtes en train de commettre vous élèvera dans le pouvoir spirituel.

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Causerie du dimanche 5 mai 1963à l’Hôtel Halekulani

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La semaine dernière, nous avons mis en évidence que lorsquenous abordons un enseignement spirituel, nous sommes vérita-blement à la recherche de notre propre profit. Au départ, nous nepensons pas que nos études spirituelles ont quelque chose à voiravec le monde ; la seule chose qui nous préoccupe, c’est de savoirquels profits nous ou nos familles recevront. Ceci, bien entendu,est naturel et correct parce que, jusqu’à ce que nous ayons nous-même abouti, nous n’avons rien à donner ou à offrir. Si nous abou-tissons vraiment à l’illumination, nous découvrons rapidementque cela ne nous a pas été donné pour nous-mêmes mais pour uncertain dessein de Dieu. Soyez certains que tout ce que vous rece-vez de Dieu ne vous est jamais donné personnellement ou pourvotre profit, parce que Dieu n’est pas limité ou personnel au pointde vous offrir une «perle» uniquement pour que vous la portiez àvotre doigt. Non, vous découvrirez rapidement que quel que soitle cadeau ou la grâce que vous recevez de Dieu, cela vous estdonné dans un but plus universel.

Je vais vous ramener au jour qui m’a propulsé sur le sentierspirituel. C’était un jour où une menace de guerre m’a amené àpenser: «Où est Dieu?» Rappelez-vous que je n’étais pas religieux,mais chacun a entendu parler de Dieu et c’est ainsi que je me suisdemandé: «où Dieu se trouve-t-il en ce danger?» Cela a initié uneorientation de pensée qui, des années après, a abouti à la réali-sation, peut-être même à la révélation qu’il n’y a pas de Dieu dansle monde et qu’il n’y en a jamais eu– que Dieu se trouve unique-ment là où il est réalisé et nulle part ailleurs. En d’autres mots,où Dieu se trouvait-il durant tous les siècles d’esclavage desHébreux sous pharaon? De tous les peuples, ce sont certainementeux qui priaient avec le plus d’ardeur, mais il n’y avait aucun Dieu

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pour les faire sortir de toutes les horreurs de la vie sous pharaon.Pourtant, quand Moïse atteignit sa réalisation de Dieu, ce der-nier est alors entré en scène. En d’autres termes, Dieu a fait sonentrée au travers de la conscience de Moïse. Rappelez-vous queMoïse ne cherchait pas Dieu pour le compte des Hébreux. Non, ilavait fait sien le cri qui est dans le cœur de tellement de gens :«Oh Dieu, oh Dieu, où es-tu?» Mais vous remarquez qu’on lui adonné une mission à peu près aussi vite qu’il a reçu son illumi-nation : emmener le peuple hors d’Égypte. Moïse connaissait seslacunes et ses limitations, mais tout a été effacé dès qu’il a réalisé:« Le gouvernement est sur ses épaules. » (Isaïe 9 : 6)

Sous peine d’être très déçue, aucune personne ne pourraitjamais déclarer que la responsabilité se trouve sur les épaules deDieu, à moins qu’elle n’ait la prise de conscience consciente de laprésence. En un instant, je fais un bond par-dessus un grandnombre de générations et je pose la question : « Où se trouvaitDieu parmi les Hébreux antérieurement à la mission du Maître?»Bien sûr que Dieu était omniprésent, omnipotent, omniscient,mais puisque ce n’était pas réalisé dans la conscience d’un indi-vidu, il n’y avait pas de possibilité d’expression ou de mise en acti-vité de cette vérité. C’est pourquoi les Hébreux étaient à nouveauesclaves – et cette fois doublement esclaves, non seulement deCésar mais également de leur propre Sanhédrin. Ils étaient lesvictimes de l’enseignement religieux le plus faux qui soit et pour-tant Dieu n’y a rien fait. Avec la venue d’un homme qui était Dieuréalisé : le Maître, il est certain que Dieu entre en scène et noussommes les témoins de l’introduction d’une ère nouvelle qui a durétrois cents ans et au cours de laquelle les hommes ont véritable-ment appris la nature de la liberté, de la santé, de l’harmonie etde l’amour fraternel, une ère où il n’y avait « ni Juif ni Grec, niesclave ni homme libre. » (Galates 3 : 28)

Il m’a été démontré que la totalité des actions de prière qui sedéroulent tout autour de ce monde n’est qu’une perte de temps etd’énergie. Tous les groupes de prière ne sont qu’ignorance etsuperstition. Ils n’ont jamais stoppé une épidémie ou une guerre,pas plus qu’ils n’ont empêché leur démarrage. Ils ont crié «Paix,

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paix», là où il n’y a pas de paix. Je vais vous dire pourquoi leursprières sont gaspillées. Ils ne les pensent pas réellement ; ils sonthonnêtes uniquement dans les limites que permettent leur igno-rance et leur superstition. Quand vous priez pour la paix, vousdevez vouloir donner la paix. Si vous priez pour la paix et laliberté et que vous voulez l’intercession de Dieu, vous devez vou-loir la paix et la liberté pour tout le monde et partout. En d’autrestermes, il doit y avoir la paix dans le sens où Dieu l’entend et pascomme nous l’entendons. Il doit y avoir une préparation pour laprière et elle doit consister en une auto purification, de manièreà ce que nous ne priions pas pour «ma paix», «ma vie» ou «monpays. » Les lois de Dieu sont universelles. Dieu ne pénètre pasdans le monde pour répondre à la prière sinon à travers une cons-cience spiritualisée, la conscience de ceux qui ont atteint la prisede conscience spirituelle. C’est la raison pour laquelle vous deveztoujours avoir un Moïse, un Élie, un Élysée, un Jésus, un Jeanou un Paul. Il doit y avoir une claire transparence à traverslaquelle Dieu puisse œuvrer. Il n’y a de succès dans la guérisonspirituelle qu’en présence de ceux qui savent que la grâce guéris-seuse peut ne pas opérer tant qu’on n’a pas perdu le sens de soi.Plus on perd le sens de soi, plus grandes sont les guérisons.

Après ma première expérience spirituelle, le travail de guéri-son commença. J’en étais capable et il est certain que je suscitaisdes guérisons de natures mentale, physique, morale et financière.Je n’avais reçu aucune instruction, alors je ne savais pas com-ment communiquer la sagesse spirituelle à qui que ce soit. L’ins-truction vint rapidement et elle indiquait que le secret pour ame-ner Dieu dans l’expérience individuelle– le secret de la réalisationspirituelle– se trouvait dans la méditation et dans aucune autrevoie.

À cette époque, méditation était un mot étrange pour moi et jene connaissais rien à son sujet. Quand je me suis mis à chercher,je n’ai trouvé personne d’autre qui en savait quelque chose ; etdans les bibliothèques, j’ai découvert que la littérature sur laméditation était quasi inexistante. Il y avait quelques ouvragesbasés sur un point de vue oriental et quelques brochures de chez

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«Unité. » Mais il n’y avait aucune instruction sur la méditationsusceptible d’être adoptée pour l’usage occidental. Le secret s’étaitperdu en Orient cent cinquante ans plus tôt, même s’il y avaitquelques professeurs et mystiques qui connaissaient la médita-tion ; et c’est ainsi que j’ai dû commencer par moi-même à m’ins-truire moi-même. Disons plutôt que j’ai été instruit du dedans.Comme vous le voyez, je ne pensais pas en fonction du mondemais en fonction de moi-même et c’est peut-être ce que j’ai trans-mis à ceux qui sont venus à moi pour des guérisons. Qui, à cemoment-là, aurait pu imaginer qu’il existait un monde en attentede s’ouvrir à la méditation?

Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un stade où il est pos-sible de trouver les écrits de la Voie Infinie sur les présentoirs àlivres de presque chaque église protestante ; et ils sont lus et misen application. Il s’agit d’une littérature qui est utilisée au niveaumondial et elle est à présent publiée en d’autres langues. Àmesure que le monde deviendra de plus en plus conscient de laméditation, il y aura un nombre sans cesse croissant de gens quiamèneront Dieu en expression et ils apporteront la preuve qu’unefois le contact intérieur établi, « La Parole devient chair. » ( Jean 1 :14) En d’autres mots, le contact intérieur avec Dieu devient lamanifestation extérieure de l’harmonie humaine ; et le principerévélé est : « La Parole devient chair », Dieu devient forme, l’espritdevient tangible en tant que forme manifestée. Et c’est ainsi qu’àcause de l’intérieur, nous avons l’harmonie à l’extérieur. Cela nesignifie pas que Dieu crée ou envoie le bien extérieur – cetteconception est erronée. Dieu apparaît en tant que le bien. Pourmoi, il était tout à fait évident que pendant que j’étais installéen méditation chez moi ou à mon bureau, Dieu m’apparaissaitcomme une surabondance de patients et d’étudiants, comme unesurabondance d’argent avec laquelle continuer l’activité ; et celasans faire la moindre promotion ou annonce. « La Parole devientchair. »

À moins que Dieu ne devienne pour vous aussi réel que moiqui suis assis sur cette chaise je le suis, vous êtes en train de lou-per la cible. Si Dieu demeure une abstraction, un espoir ou une foi,

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vous êtes perdus. Il n’y a personne qui soit aussi perdu que ceuxqui « ont foi » en Dieu, parce qu’il n’existe pas de Dieu de cettesorte. Dieu est esprit et le royaume de Dieu est au-dedans de vous,pas sur des montagnes sacrées, dans de saints temples ou sim-plement chez de saints instructeurs. Vous devez trouver Dieu aucentre de votre être et là y faire l’expérience de Dieu. Alors, quandDieu se révèle à une personne, voyez ce que cela fait pour lemonde entier. Le monde découvre, grâce à l’enseignement de laméditation, que vous devez « prier dans le secret » et quitter lemonde extérieur. Allez au cœur de votre propre être jusqu’à ceque Dieu se révèle à vous et que vous entendiez : « N’aie pas peur,c’est Je. Je suis plus près que le souffle. » Quand ceci vous arrive,ne croyez pas que vous allez pouvoir vous en féliciter et déclarerque vous allez avoir une vie facile. Certainement pas. Quand leChrist arrive à votre conscience, c’est pour vous envoyer en mis-sion quelque part, pas pour que vous vous reposiez chez vous dansune paix de retraité.

Ensuite, peut-être quatre ou cinq ans après le commencementde mon ministère de guérison, j’ai appris que dans le monde,chaque enseignement de guérison métaphysique est basé sur uneconception fausse, la conception fausse que la source de n’importequel mal qui vous affecte est au-dedans de vous et que vous êtesresponsables pour les erreurs dans votre expérience. Aujourd’hui,c’est la même erreur qui est commise par les psychologues– celane guérit jamais rien. C’est alors que l’un des plus grands secretsdu travail de guérison m’a été donné : il s’agissait de l’imperson-nalisation. Il m’a été montré comment toute erreur, de quelquenature qu’elle soit, a son origine dans le mental charnel ou men-tal mortel. Cela n’a rien à voir avec vous ou moi– rien. Une foisque nous apprenons que l’origine de tout mal est impersonnel,nous commençons à le séparer de ce monde et nous commençonsà porter témoignage de guérisons sur une base réelle. Le mentalcharnel ou mental mortel n’est pas vraiment un mental ; ce n’estqu’une croyance universelle en deux pouvoirs ; et aussi longtempsque les individus compteront sur un Dieu pour vaincre le mal, ilsne seront jamais libres.

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À nouveau, vous avez ici un principe qui est de plus en pluslargement adopté par les praticiens et, comme je vous l’ai lu lasemaine dernière, le pape s’est senti appelé à restaurer cet ensei-gnement de l’impersonnalisation. Est-ce que vous voyez l’effet àlong terme, quand un individu révèle un principe? Le principe nem’a pas été donné pour moi ou mes patients, mais uniquementafin qu’il puisse devenir mondial. Il est certain que j’ai dû passerdes années alors que le monde le niait ; mais à nouveau, une autrerévélation est venue à mon secours : celle de ne jamais faire d’an-nonce, de publicité ou de promotion : assieds-toi pour garder tonprincipe dans ta conscience et laisse les gens qui sont dans lemonde venir à toi dès qu’ils sont prêts. Alors, vous poursuivezvotre travail sans opposition et la vérité que vous voulez commu-niquer se transmet d’elle-même par perception subliminale. End’autres mots, vous devez vivre avec elle jusqu’à ce qu’elle s’éta-blisse d’elle-même.

En amenant à vous-mêmes l’expérience de la pure méditation,rappelez-vous qu’il est légitime d’entretenir des pensées pendantquelques minutes, dans ce que nous appelons la méditationcontemplative. Nous reconnaissons en silence l’omniprésence,l’omnipotence et l’omniscience de Dieu; mais cela ne devrait durerque cinq ou dix minutes, le temps d’arriver à la pure méditationqui ne comporte ni mots ni pensées. Vous n’atteindrez pas la pureméditation aussi longtemps qu’il y aura des mots et des penséesdans votre mental. La contemplation n’est permise qu’en guised’introduction. Mais ensuite nous pénétrons dans la phase de« Parle Seigneur, ton serviteur écoute » (I Samuel 3 : 9) et nous prêtonsl’oreille. La méditation, c’est uniquement pendant cette périodeoù il n’y a ni mots ni pensées. Pourquoi? Les pensées de dieu nesont pas vos pensées et vous ne pouvez pas recevoir les pensées deDieu pendant que vous êtes occupés à penser. En outre, vos pen-sées ne sont pas pouvoir.

Quand mes écrits ont révélé que la pensée n’est pas pouvoir,cela a véritablement bouleversé le monde de la métaphysique. Lepouvoir de guérison, d’approvisionnement ou d’avoir des relationsharmonieuses ne réside pas dans votre «manière de penser correcte»,

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de même qu’une «manière de penser fausse» n’y met pas obstacle.Le pouvoir de la grâce de Dieu se trouve dans les pensées de Dieuqui arrivent dans la conscience de l’homme. L’individu engagéavec succès dans le travail de guérison est suffisamment humblepour réaliser : «Merci Dieu que je sache que mes pensées ne sontpas pouvoir, mais que les pensées de Dieu le sont ; et quand tavoix pénètre dans ma conscience, l’estropié doit marcher. » Lemonde métaphysique a été bouleversé, mais il a été le témoin dusuccès planétaire de « la pensée n’est pas pouvoir. »

Ensuite la révélation m’a été donnée que la prière n’est pasles mots que nous pensons ou énonçons– pas même des vérités.La prière, c’est écouter Dieu. Il s’agissait de l’un des principesradicaux qui n’ont pas reçu l’approbation générale. J’ai été trèsheureux de trouver ce principe dans le livre de l’évêque de Wool-wich; ainsi, maintenant nous avons une autorité d’église pour luifaire faire le tour du monde. À l’instant même où un Moïse reçoitDieu dans sa conscience, non seulement il a un message, mais enoutre il a un pouvoir– le pouvoir de Dieu qui œuvre à travers lui.Jusqu’à ce moment-là, Moïse n’était qu’un berger, rien d’autre.Par la suite, il a reçu une mission et tout ce qui allait avec. Saülde Tarce n’était qu’un savant hébreu, mais quand la lumière l’afrappé, il est devenu un missionnaire capable de soutenir septéglises. « La Parole devient chair. » Ce n’est pas que la Parole deDieu donne quoi que ce soit à quiconque. Non, la Parole devientforme. Et quand vous avez l’expérience de Dieu, n’importe quelleforme nécessaire apparaît. Songez combien ce serait terrible sivous entriez en prière pour réclamer quelque chose. Quand vousentrez en prière sans paroles ni pensées : « Parle, Seigneur, ton ser-viteur écoute » et que l’esprit vous touche, le message, la mission,l’approvisionnement et tout ce qui est nécessaire à l’accomplisse-ment apparaissent.

Voilà quelle est la signification de « En ta présence est l’accom-plissement. » Il doit y avoir l’expérience ; sans l’expérience, ce mes-sage ne serait qu’une philosophie. Une vérité vivante est quelquechose qui doit être vécu et démontré ; et ce n’est pas un messagevivant jusqu’à ce que l’expérience ait lieu. Qu’il s’agisse d’un Moïse

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qui fait vraiment l’expérience de Dieu au sommet de la montagne,d’un Paul sur la route de Damas ou encore d’un Jean qui reçoitdirectement sa révélation du Christ – le message atteindra lemonde. Même si cela s’est passé il y a 2500 ans, la Parole ne peutjamais s’éteindre. La Parole du Christ s’est endormie pendant1700 ans, mais elle revient à présent à la vie comme seule lavérité peut le faire et le fera.

La vérité peut-elle à nouveau mourir? Non, parce que pour lapremière fois cette vérité n’a pas été organisée ou encouragée.Chaque fois que ce travail est organisé, le message doit mourir. Laseule manière pour qu’un message spirituel puisse «vivre», c’estque quelqu’un le reçoive et déclare : «Va sans bourse ni valeurs» ;et ceux qui ont réussi sont ceux qui ont capté la vision. Au momentoù vous envoyez quelqu’un avec ce message mais sans le pouvoirde guérison, il ne peut réussir. Vous voyez que j’en reviens tou-jours à Moïse, Jésus, Jean et Paul. À l’instant où l’expérience voustouche, le message est à vous par la grâce et tous ceux qui sontréceptifs seront menés vers vous. Vous n’êtes pas obligés de sor-tir pour les chercher. Il est légitime que les gens cherchent d’abordles pains et les poissons. Nous l’avons tous fait ; mais pour com-bien de temps? Voilà ce qui est important: rappelez-vous toujoursque lorsque vous avez votre expérience ou réalisation du sommetde la montagne, vous l’enfermez au-dedans de vous et «ne la ditesà personne.» Nous ne connaissons rien de Moïse et du temps quis’est écoulé entre son illumination et la conduite de son peuplehors de l’esclavage ; par contre, pour Paul, nous savons qu’il afallu neuf ans avant qu’il ne s’engage dans son premier travailmissionnaire. Le Christ doit être gardé en un endroit secret etsacré au-dedans de vous et caché jusqu’à ce qu’il soit suffisam-ment fort. Vous ne le partagez qu’avec votre instructeur. Quandvous recevez votre lumière, vous la cachez jusqu’à ce qu’elle soittellement enracinée et ancrée en vous que finalement elle serévèle, d’abord de manière modeste et finalement sous la formed’une mission complète.

Une autre facette de notre enseignement apparaît à présentdans le livre de l’évêque de Woolwich : aucune pensée, idée ou

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concept de Dieu que vous pouvez entretenir n’est Dieu. Alors, vousferiez bien d’abandonner toutes vos pensées au sujet de Dieu.Elles ne sont que des mots et elles ne produiront jamais aucunmiracle pour vous. Aucun mot n’est jamais Dieu et aucune penséen’est jamais Dieu. Que devez-vous faire? Abandonnez vos motset vos pensées et vous serez alors dans l’atmosphère de «Dieu lui-même est au milieu de moi», mais ce n’est ni un mot ni une pen-sée. « Si vous pouviez lui donner un nom, ce ne serait pas lui. »Cessez de donner des noms.

Nous lisons et nous entendons tellement souvent que Dieu estamour ; alors les gens prennent cette déclaration dans leur men-tal et ils pensent qu’ils possèdent Dieu. C’est uniquement uneombre qu’ils ont dans leur mental. Dieu est un acte. Quand unacte spontané d’amour provient de votre conscience, c’est que Dieuétait là. L’amour est un acte, une action dans un sens universel.Le Maître nous a appris que prier pour nos amis ne nous est d’au-cun profit. Dieu ne connaît aucune différence entre amis et enne-mis– ils ne font qu’un. Quand vous accomplissez quelque chosequi relève de l’amour pour un ami ou un parent, cela peut trèsbien être le sens personnel ; mais quand il se produit spontané-ment un acte d’amour au profit d’un étranger ou de l’ennemi, c’estDieu qui est en train d’agir à travers vous. Vous vous êtes laissédevenir un instrument. C’est pourquoi il y a tant d’histoires d’unétranger se présentant à la porte et qui se révèle être le Christ.C’était le fait de se mettre au service de l’étranger qui faisait de cetétranger le Christ.

Vous pouvez hâter l’expérience de la réalisation de Dieu enaugmentant le nombre de vos méditations quotidiennes. Et sou-venez-vous qu’une, deux minutes ou davantage suffisent. Ouvrezla conscience pour l’expérience, même si rien ne semble se pas-ser. Finalement quelque chose se passera : vous amènerez celavers vous d’autant plus rapidement que vous vous y ouvrirez sou-vent. Rappelez-vous l’importance d’inviter Dieu sans mots ni pen-sées, d’être tranquille et d’écouter. Si vous êtes un débutant, ilvous sera vraisemblablement nécessaire de passer beaucoup detemps avec des livres tels que La Pratique de la Présence, L’Art de

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la Méditation et La Vie Contemplative*, parce que ces livres vousamènent dans une atmosphère intérieure où vous pouvez vouscalmer et être silencieux.

Pendant cette dernière semaine, j’ai lu la Lettre de mai ** aumoins dix ou douze fois et je n’arrête pas de lire La Vie Contem-plative. Chaque fois, une paix intérieure se fixe sur moi. Quandvous êtes dans cette paix et ce calme intérieurs, « À un momentque vous ne connaissez pas, le fiancé arrive. » (Matthieu 24 : 44) Notrelecture devrait avoir pour objectif cette tranquillité intérieure. Aumoment où vous avez une expérience intérieure, vous avez «ouvertune voie pour que s’échappe la splendeur emprisonnée» et cecidevient une loi d’harmonie pour vous et pour votre mental, votrecorps, votre foyer, vos affaires ainsi que pour n’importe quelmembre réceptif de votre famille. Quand vous abordez une pra-tique d’instructeur, cela devient une loi pour vos étudiants etpatients. Ils reflètent la tranquillité et l’harmonie que vous avezatteintes. La conscience atteinte par vous devient la loi de ceuxqui se trouvent au-dedans de votre conscience, exactement commela conscience de Moïse devint la loi de liberté pour les Hébreuxet que la conscience du Maître devint la loi de liberté et d’harmo-nie pour ses disciples. « Je suis là au milieu de vous. » (Matthieu 18 :20) Ceci constitue une déclaration qui n’a aucune valeur en tantque citation. C’est uniquement quand l’expérience a lieu que l’as-surance vous est donnée que « Je suis au milieu de vous. »

L’un des passages les plus sublimes de l’Écriture est : « N’ayezpas peur, c’est Je. » (Matthieu 14 : 27) Pris en tant que passage, celaest dépourvu de toute signification. C’est uniquement quand ildevient une expérience que vous pouvez « marcher à travers lesflammes. » Je n’essaie pas d’établir des lois, mais je n’ai aucunehésitation à partager mon expérience personnelle et c’est pour-quoi je veux vous dire ceci : ne donnez jamais des vérités de cettenature aux gens avant qu’ils n’aient, par leur engagement, démon-tré qu’ils étaient prêts à les accueillir. Le monde vous mettra en

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* En français, ce sont les lettres de 1987. (N.D.T.)** En français, lettre de mai 1992 : «La domination donnée par Dieu.» (N.D.T.)

lambeaux. Quand vous avez des gens qui sont intéressés à appren-dre la vérité, donnez-la leur aussi simplement et aussi doucementque possible, mais ne lancez personne sur ce message à moins quevous ne le fassiez comme je le fais. Je ne le donne qu’à ceux qui,par leur engagement, démontrent qu’ils sont prêts ; et quand c’estpublié dans des livres, je suis toujours rassuré parce que je saisqu’ils ne vont pas les comprendre. Non, ils se contentent d’en sur-voler la surface et ils ne savent pas ce qu’ils ont lu.

* * *

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Causerie du dimanche 12 mai 1963à l’Hôtel Princesse Kailani

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Il existe un principe de vie qui n’est pas encore connu dumonde. Mais vous, vous le connaissez grâce à vos études de laVoie Infinie. Les effets de ce principe sont connus depuis toujours,mais le principe lui-même a été méconnu. C’est pour cette raisonqu’en lisant des livres d’histoire, vous constatez que des évène-ments se sont passés, mais vous n’avez aucune connaissance de cequi les a suscités et comment ils sont arrivés. Je vous donne enguise d’exemple notre Guerre de Sécession. S’il vous arrivait delire les livres d’histoire, vous pourriez croire que des gens ont tel-lement aimé les nègres qu’ils ont voulu mourir pour les libérer.Certains vous désigneront Harriet Beecher Stowe et sa «Case del’Oncle Tom», d’autres vous parleront de la guerre commercialeentre la Nouvelle Angleterre et les États du Sud. Mais personnene tient compte du fait qu’en partant de l’Angleterre avec saGrande Charte* et en passant par les révolutions française, amé-ricaine et brésilienne, il s’est développé une conscience acquise àl’idée de liberté, d’individualité, d’égalité et de justice. Tous cesévènements ne furent que l’extériorisation d’un état de conscienceen mutation. Vous pouvez remonter jusqu’à la Grèce, le premierpays à avoir fait l’expérience de l’idée de liberté, et vous allezdécouvrir de quelle manière ce désir ardent dans la consciences’est propagé comme par une perception subliminale et a suscitéles guerres et les accords qui ont abouti à une liberté de plus enplus grande pour le peuple.

Amplifié par la théorie que « l’instinct de conservation est lapremière loi de la nature humaine » l’égoïsme de l’être humainmoyen est tel que chacun essaie de se battre pour conserver ce

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* C’est le nom de la constitution britannique.

qu’il a et peut-être pour en obtenir un peu plus. C’est pourquoi leprocessus de conscience qui s’extériorise par un changement deformes– de meilleures formes– est lent ; et dans le domaine de lareligion, le monde est demeuré plus rétrograde que dans n’im-porte quel champ de l’expérience humaine. Jusqu’après le milieudu dix-neuvième siècle, la religion était en un état total d’obscu-rantisme et d’ignorance, presque sans la moindre parcelle delumière. Au milieu du dix-neuvième siècle, quelques-unes desécritures orientales furent traduites en anglais et en allemand etpar la suite en français. Elles s’enracinèrent en Angleterre et enAllemagne et la première lueur spirituelle commença à poindre.Aux États-Unis, ceci ne s’enracina jamais, bien que ces connais-sances furent révélées par les essais de Ralph Waldo Emerson.Ces derniers étaient tous des traductions de l’écriture orientale.Ce fut la période du Transcendantalisme en Nouvelle Angleterreet le début de la Science Chrétienne et d’Unité. Tout cela, c’étaitla lumière qui rendait visible son ombre et prédisait les choses àvenir.

La Voie Infinie est le premier des enseignements purementmystiques de ces temps modernes. Et nous constatons qu’elle estégalement «la conscience illuminée qui apparaît dans l’expériencehumaine en tant que la conscience de ces individus qui sont prêtsà l’accueillir. » Une activité de Dieu– la vérité se révélant dans laconscience humaine – n’est pas limitée aux quelques personnesqui écrivent ou lisent son message. En fait, nous ne sommes quedes transparences à travers lesquelles ce message doit atteindrele monde entier. Comme le disait Victor Hugo, «Rien n’est plusfort qu’une idée dont l’heure est venue» ; et c’est bien vrai.

Lorsqu’une automobile naît dans la conscience d’un releveurde compteurs à gaz tout juste capable de subvenir aux besoins deson épouse, cela peut sembler impossible qu’il reçoive tout l’ar-gent nécessaire à la constitution de la Ford Motor Company. Avecune idée, c’est ainsi que cela fonctionne : si elle naît avant sontemps, elle meurt ; et si elle naît en temps opportun, elle apporteavec elle tout ce qui est nécessaire à son accomplissement. L’undes points fondamentaux du message de la Voie Infinie, c’est qu’il

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ne comporte pas d’adhésion, pas de cotisation, pas le moindreengagement envers lui– non seulement il rend libre chacun maisil maintient leur liberté. À présent, cela s’étend plus loin, au pointque nous voyons l’évêque Pike de l’Église Épiscopalienne délivrerbeaucoup de ses ouailles de leur superstition et de leur ignoranceet, en Angleterre, l’évêque de Woolwich en libérer des milliers. Età présent, on dit que lors du concile convoqué par le pape Jeanpour cet automne, on annoncera «Une recommandation de libertéreligieuse universelle et complète pour toutes les personnes, desorte que chaque homme ait le droit de choisir sa propre religionou même de n’avoir absolument aucune religion. Aussi bien lesindividus que la société devraient laisser chacun libre d’accepter etde remplir les obligations d’un enseignement librement consenti.»Je suis certain que vous réalisez combien ceci est une chose extra-ordinaire, particulièrement quand on prend en considération ladéclaration qui se trouve dans le message pascal du pape, selonlaquelle tout mal doit être impersonnalisé, conformément à uneancienne philosophie.

Je veux aller plus loin dans la démonstration de l’universalitéde ceci, de sorte que vous réalisiez ces deux choses : ce qui nous aété donné dans ces causeries du dimanche des deux dernièressemaines et ce que vous et moi recevons comme profits de notreétude ou de la pratique de la Voie Infinie a une importance bienmoindre que ce que le message est en train de faire en élevant lemonde entier. Il n’y a évidemment pas de Voie Infinie séparée età part de votre conscience et de la mienne. En d’autres termes, iln’existe pas de Voie Infinie suspendue dans l’espace. La totalité dela Voie Infinie sur la terre est ce qui est actif dans la conscience.Et n’importe quels principes de la Voie Infinie qui ne trouvent pasleur activité et leur expression dans la conscience ne s’installenttout simplement pas dans le monde. Dès lors, que vous croyiez ounon recevoir tous les profits auxquels vous avez droit du fait devotre étude et de votre pratique, souvenez-vous, je vous prie, qu’aumieux vous êtes en train de traverser cette vie. Par conséquent, laraison principale de votre présence ici résulte de ce que vous lais-sez derrière vous. Oui, ce que vous emportez avec vous et ce que

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vous laissez derrière ; parce que cela fait partie de la nature spi-rituelle, que vous possédiez ce que vous donnez et que vous per-diez ce que vous gardez pour vous.

Je vais vous citer quelques passages d’un livre : «Éléments deLeadership Libertaire» de Léonard E. Read. Ce livre est diffuséauprès d’hommes et de femmes qui, comme moi, ont une profondepassion pour la liberté. De cet auteur et de ses associés, les gensapprennent que nous ne gagnons pas la liberté en nous battantpour elle ou en partant en croisade. Nous la gardons de manièresacrée et secrète au-dedans de notre propre conscience, en lavivant, en l’octroyant aux autres et par conséquent en observantsa progression à l’échelle mondiale. Exactement comme nous ; ennous en tenant à notre principe de liberté de la Voie Infinie, enne nous battant pas et en ne luttant pas, mais en le maintenantau secret et de manière sacrée pour le partager ensuite avec ceuxqui y sont menés, nous en avons porté témoignage à l’échelle mon-diale. Voici quels sont les trois points cardinaux de MonsieurRead : une croyance en la suprématie d’une conscience infinie,une conviction que la conscience humaine individuelle est expan-sible et une foi dans l’immortalité de la conscience humaine. Jevous livre à présent les citations de son livre :

«Nous ne sommes pleinement heureux que lorsque nous som-mes en un état perpétuel d’éclosion de notre propre conscience, ennous ouvrant à la conscience infinie.

De la même manière, la conscience infinie, du moins telle je laconçois, essaie de s’écouler dans et au travers des personnes, semanifestant en tant que conscience humaine individuelle.

Nous pouvons refuser d’être un membre ou un soutien financierde n’importe quelle organisation bénévole qui mène une action pourlaquelle nous ne voulons pas être personnellement responsables.

La notion qu’une liberté en déliquescence peut être restauréesimplement par une activité politique accrue ou intensifiée est unattrape-nigaud.»

Aucun pas humain, pas de croisades, pas de cortèges pourvaincre le communisme – cela ne change pas la moindre chose,

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parce que cela ne modifie pas la conscience de l’individu. C’est pour-quoi le secret de l’accession à la liberté spirituelle, à la liberté éco-nomique ou à la liberté politique ne réside pas dans le travail phy-sique que nous faisons. Non, il réside dans le niveau auquel notreconscience est élevée en dehors de son état humain, en dehors de sacroyance que l’instinct de conservation est la première loi de lanature humaine pour accéder à l’idée du Maître d’aimer l’autrecomme nous nous aimons nous-mêmes et plus particulièrementd’accepter la révélation qu’«Aucun homme sur la terre n’est votre Père.Il n’y a qu’un seul Père et une seule grande Fraternité.»

Ceci nous amène à une idée qui m’est venue à l’esprit alorsque je méditais entre autres choses pour notre activité de cettesemaine : il m’est venu cette déclaration : «Nous sommes les invi-tés de la vie.» Ce monde, voyez-vous, était déjà ici avant que nousnaissions. Nous sommes nés en tant qu’invités d’un monde quiavait déjà été établi. La nourriture se trouvait déjà dans le garde-manger, les vêtements étaient déjà dans la fabrique, il y avait dubois, du fer et de l’acier pour la construction et il y avait des dia-mants, des rubis et des perles pour l’ornementation. Tout était làpour que l’homme l’utilise. On nous a dit : « Fils, tout ce que j’ai està toi » (Luc 15 : 31) c’était donc placé là pour notre usage.

Si nous sommes capables de comprendre que nous sommes lesinvités de la vie, alors il n’est pas difficile de voir quelle espèce dedette nous avons les uns vis-à-vis des autres. Nous savons que sinous étions invités dans la maison de quelqu’un, on souhaiteraitque nous payions un prix. Envers l’hôte, l’hôtesse et les invitésde cette maisonnée, nous devrions témoigner de la gratitude, dela serviabilité, de la courtoisie, de la coopération, du partage, unemanière de donner et de recevoir dans la joie. Nous ne devrionsjamais avoir le sentiment que nous possédons quelque chose dansla maison dont nous sommes les invités, mais que tout a été misà notre disposition pour notre plaisir et pour une utilisation effec-tive; et le tout sans qu’un prix nous soit porté en compte. Ce qu’onattendrait de nous, ce serait un prix spirituel.

L’une des expériences les plus apaisantes qui puisse survenirà un individu, c’est de saisir la signification de «La terre est au Seigneur

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et tout ce qu’elle contient » (Psaume 24 : 1), ce moment où nous réa-lisons combien c’est d’un ridicule extrême de croire que nous pos-sédons quelque chose qui nous est propre, ou même que nousl’avons gagné ou mérité. Nous sommes les invités de la vie et lavie nous a pourvus de tout ce qui est nécessaire à notre accom-plissement sur les plans du spirituel et du manifeste.

La liberté nous appartient par héritage divin. Oui, la liberténous appartient en tant qu’invités de la vie. Indubitablement, ildoit être évident que n’importe quel invité est libre d’aller, devenir et d’être. La liberté est une qualité et une activité qui nousest donnée en tant qu’invités de la vie et nous n’avons pas besoinde penser à « ce que nous mangerons, ce que nous boirons ou ce dontnous serons vêtus » parce que tout cela est également à nous entant qu’invités de la vie. Ceci ne s’applique pas à la situation desparasites qui s’approprient tout, parce que tout ce que nous rece-vons est à partager et pas à accumuler « là où la mite et la rouillecorrompent. » « Ce que vous recevez gratuitement, vous devez le don-ner gratuitement. » (Matthieu 10 : 8) Cela ne signifie pas qu’un indi-vidu peut agir ainsi uniquement parce qu’il sent que c’est bien dele faire ou parce qu’il veut le faire. Non, c’est ce qui s’installe enmême temps que la réalisation que nous sommes les invités de lavie ; et pas avant.

Une erreur a été commise au sujet de la dîme. Puisqu’on adécouvert que ceux qui donnent la dîme ne connaissent jamais demanque ou de limitation, on a cru qu’en enseignant aux gens à lefaire, ils seraient toujours prospères. Ce n’est pas vrai! Pratiquerla dîme est quelque chose qui peut se faire uniquement quand lesindividus reçoivent intérieurement la réalisation de l’étendue desdons qu’ils ont reçus de Dieu ; et par gratitude, ils décident d’enpartager une certaine quantité. La seule idée qui motive ce par-tage, c’est la gratitude qu’on éprouve quand on réalise la grâce deDieu. Et c’est la raison pour laquelle ceux qui arrivent spontané-ment à pratiquer la dîme reçoivent toujours de quoi vivre géné-reusement et dans l’abondance.

Dans le même ordre d’idée, il est permis de nous améliorer surle plan humain ; en effet, tous les êtres humains sont nés comme

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des animaux, avec l’instinct animal de conservation ; mais à plusou moins brève échéance, ils doivent accéder à un certain niveaud’affinage. Cela n’arrive pas naturellement et c’est pourquoi ilfaut enseigner les Dix Commandements à chaque enfant. Il y ena très peu qui naissent avec l’instinct spirituel de vouloir donner.Cependant, arriver à obéir à la totalité des Dix Commandementsn’est en aucune manière vivre la vie spirituelle. La droiture del’étudiant spirituel doit « dépasser celle des scribes et des Pharisiens. »Elle doit dépasser celle d’obéir à la loi ; elle doit être une réalisa-tion intérieure. C’est pourquoi l’enseignement entier de la VoieInfinie spécifie dans chaque livre que la lettre de vérité, les prin-cipes spécifiques que nous enseignons, ont pour seul objectif denous amener à l’expérience. C’est la raison pour laquelle nousn’établissons pas de règles. Nous ne disons pas que vous nedevriez pas fumer, boire ou commettre l’adultère. Non, nous éta-blissons des principes de vie spirituelle et ceux qui y sont ame-nés et y sont sensibles découvrent qu’ils ne fument ni ne boivent,qu’ils ne commettent pas l’adultère, qu’ils ne trompent pas, nementent pas ni n’escroquent.

Alors, dans cette perspective, nous ne cherchons pas plus àaméliorer notre état humain que nous ne croyons qu’en changeantde parti politique nous allons modifier nos conditions d’existence.Il doit y avoir un changement de conscience. S’il y a un change-ment de conscience chez l’homme de la rue, cela changera lanature des politiciens. Chasser des politiciens du pouvoir n’estpas la réponse. La réponse consiste à s’élever individuellementau-dessus de la croyance en un état humain bon et mauvais etaccéder à la réalisation de l’identité spirituelle. Alors, nous auronsdes candidats différents sans que nous ayons à sortir de nos cha-pelles ou de nos maisons ; en d’autres termes, ce sera par notreréalisation intérieure.

Le monde entier ne doit pas être transformé. Non, l’histoiredu monde va être changée par « dix hommes justes » ici et là. Unpape va changer la totalité de l’attitude et de l’altitude du monde.Un pape ici, un évêque là, un prêtre ici, un rabbin là et encore unhomme du monde des affaires, tous branchés sur l’idée de liberté

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atteinte de manière individuelle par des moyens spirituels. Il n’estpas question de transformer le monde, mais d’amener à la sur-face l’un ici et l’autre là, afin qu’ils soient des lumières dans leurscommunautés ; et ces quelques-uns élèveront les autres avec eux.

Nous devons aboutir individuellement à la réalisation quenous sommes sur la terre en tant qu’invités de la vie. Notre but iciest de demeurer harmonieusement dans la maisonnée spirituelle,ce royaume de Dieu qui est sur la terre, en tant qu’invités, nousdirigeant personnellement à l’intérieur des limites auxquellessouscrivent des invités. Vous verrez alors que notre attitudeentière des uns envers les autres changera, mais uniquementaprès que l’expérience se soit passée au-dedans. C’est comme unalcoolique qui aimerait se libérer de l’alcoolisme mais en est inca-pable jusqu’à ce moment précis où quelque chose s’installe dans saconscience. Alors, tout à coup, il est libre parce qu’à présent il n’aaucun pouvoir d’être quelque chose d’autre.

Alors, pour nous, l’objet de ce travail n’est pas d’essayer denous améliorer d’une certaine manière sur le plan humain. Notrebut est la réalisation de Dieu ; et alors, automatiquement, nousdevenons des enfants de Dieu, des enfants de cette unique mai-sonnée spirituelle. C’est l’expérience de Dieu en nous qui nousrend libres; mais le point avec lequel j’ai commencé aujourd’hui etsur lequel je voudrais conclure est celui-ci : en atteignant votreliberté, vous atteignez un état de conscience qui est une bénédic-tion pour les membres de votre maisonnée ou de votre commu-nauté qui y sont réceptifs et sensibles ; et dans une certainemesure, cela les rend libres. Plus le niveau de votre liberté spiri-tuelle est élevé, plus la liberté que vous donnez est large. Grâce àvos études et à la méditation, vous pouvez accéder à un degré deliberté spirituelle qui vous permettra d’être une bénédiction spi-rituelle pour les membres de votre famille et pour votre entou-rage immédiat. Il vous est possible d’atteindre un tel niveau deliberté que vous pouvez devenir un guérisseur de très haut niveau,à l’échelle d’une ville, à l’échelle d’un état. Cela peut donner nais-sance en vous à l’une ou l’autre idée de liberté commerciale ou poli-tique qui constituera une influence libératrice pour des milliers

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de gens ; ou encore, vous pouvez monter aussi haut que Jésus,Moïse ou Madame Eddy et donner au monde entier une religionuniverselle. Qui sait? Mais si vous le faites, de grâce, ne l’organi-sez pas.

Rappelez-vous toujours que la liberté à laquelle votre cœuraspire ardemment, n’importe qui d’autre y aspire également, maisne croyez pas que quelqu’un puisse jamais être libre sous lacontrainte. Quand vous accordez la liberté à quelqu’un, souvenez-vous de le rendre libre à la manière actuelle de l’église catholique:« D’avoir une religion ou de n’en point avoir. » Libérez tout lemonde et vous découvrirez à quel point vous vous libérerez vous-mêmes. Aujourd’hui, on a annoncé que pour le déjeuner, nousserions tous les invités de l’un de nos élèves. Et ceci constitue unéchantillon de la manière dont nous sommes les invités de la vie.Nous nous découvrons être des invités, mais c’est uniquementquand nous libérons l’approvisionnement et que nous n’essayonspas de le démontrer. Libérez-le. Permettez-lui d’être libre. Il n’estjamais nécessaire de démontrer l’approvisionnement. Il est uni-quement nécessaire de démontrer notre relation à Dieu et à la vieet « toutes choses nous sont alors données par-dessus le marché. »

Chaque fois que vous accueillez une vérité spirituelle, vousatteignez une certaine mesure de liberté ou de vie par la grâce.Mais souvenez-vous que vous faites davantage que cela. Quelquepart dans le monde, il y a quelqu’un à l’écoute et il ou elle estlibéré(e) par cette réalisation que vous avez eue. Je vais essayerde vous l’expliquer. Il n’existe qu’une seule conscience infinie nonconditionnée. Chaque fois que nous recevons individuellementune communication de vérité dans notre conscience, c’est exacte-ment comme si elle était reçue dans la conscience de ceux qui sontà l’écoute de la même manière. En d’autres mots, tout autour dumonde, en cet instant, il y a des gens qui aspirent à la liberté detout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur mental et de toutleur corps. Il y a des gens qui se tournent au-dedans d’eux-mêmes,parfois dans une prison, parfois parce qu’ils n’ont personne ourien vers quoi se tourner et c’est ainsi qu’ils se rendent réceptifsà la vérité. En d’autres termes, ils ont créé un vide et se sont mis

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à l’écoute de la conscience inconditionnée. Vous pouvez portertémoignage que ceci est en train de se passer maintenant. Par-tout, des individus reçoivent ces communications ; et c’est ainsiqu’un évêque écrit un livre où il déclare que la prière ne consistepas à « parler à Dieu mais à écouter Dieu. » Voilà comment cesidées atteignent la conscience humaine à l’échelle planétaire.

L’histoire que vous êtes en train de lire dans les journaux n’estque le produit des influences karmiques, bonnes et mauvaises,des générations antérieures. Ce qui se passe partout dans lemonde dans l’histoire qui est en train de se faire est de naturelibératrice; et à présent nous en sommes partiellement les témoins.Les gens dans le monde ne sont pas conscients de ce qui se passemaintenant, mais dans trente ou quarante ans, ils liront ces évè-nements dans leurs livres d’histoire.

Essayez de percevoir ce «canevas» de la vie, de telle manièreque vous ne jaugiez plus votre vie spirituelle en fonction de cequ’elle vous fait à vous ou aux vôtres ou pour vous et les vôtresuniquement. Voyez plutôt dans quelle mesure la liberté spirituelleque vous atteignez est la mesure de la liberté spirituelle que vousrestituez au monde– hâtant ainsi le jour de sa libération. En tantqu’invités de la vie, nous sommes en réalité des visiteurs tempo-raires sur la terre. Il ne nous est pas donné de posséder quelquechose ici, parce que nous ne pouvons rien emporter avec nousquand nous partons, à l’exception des trésors spirituels que nousavons amassés. Rappelons-nous que chaque trésor spirituel quenous emporterons sur le plan d’existence suivant est un trésorspirituel que nous laisserons derrière nous. Il n’est pas limité– ilest lui-même omniprésence. Une fois que vous avez acquis la réa-lisation d’une vérité spirituelle, elle est à vous pour toute l’éter-nité, mais elle est de celles qui resteront derrière vous, dans laconscience de l’espèce humaine afin de se multiplier. Ceci est uneloi spirituelle.

* * *

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Causerie du samedi 18 mai 1963

LA PAROLE DEVIENT CHAIR :

LA RESPONSABILITÉ SPIRITUELLE

Je reçois un tas de courrier de gens qui déclarent qu’ils veulent«résoudre les choses de manière spirituelle. » Et je suis très francen affirmant que je ne crois pas la plupart d’entre eux. Ils ont desdifficultés qui concernent des matières financières ou légales maisils ne veulent pas emprunter la voie légale – ils veulent « lesrésoudre de manière spirituelle.» En fait, ils essaient simplementde se soustraire à une responsabilité normale et naturelle. Per-sonne, qu’il s’agisse de Jésus, Paul ou Bouddha n’a jamais reven-diqué de résoudre de manière spirituelle quelque chose qui impli-que la moralité ou l’intégrité de quelqu’un d’autre; et nous n’avonspas le droit de faire confiance à quelqu’un parce qu’il ou elle estétudiant(e) de la Voie Infinie, de la Science Chrétienne ou d’Unité.Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils ont atteint la cons-cience. Même si des étudiants ont assisté à des classes de la VoieInfinie, cela ne garantit pas leur conduite. À cause de la tenta-tion humaine, il n’est pas facile pour toutes ces personnes de res-ter impeccables dans leurs rapports avec autrui.

Personne ne devrait choisir un courtier en bourse, un agentimmobilier ou un avocat parce qu’ils sont des étudiants de la VoieInfinie. Je ne me soucie pas de savoir s’ils sont étudiants de laVoie Infinie ou athées. Si je dois choisir un agent immobilier, je lechoisirai pour sa compétence professionnelle et son intégrité dansle boulot ; et c’est toujours la manière dont je fais mon choix– enfonction de sa compétence et de son intégrité et pas de sa religion.Il va de soi que s’il y a un agent immobilier compétent ou un avo-cat de talent qui sont également des étudiants, je les choisirai,mais je ne les choisis pas parce qu’ils sont des étudiants de la VoieInfinie.

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Ce n’est pas uniquement pour vous que je dois dire cela, maisplus particulièrement pour que vous le transmettiez à d’autresavec qui vous entrez en contact. Je ne pense pas que vous allezdérailler sur ce point-là, mais plus vous êtes impliqués dans cetravail plus vous allez avoir des gens qui vont venir à vous pourun avis– un avis concernant des hôtels, des options politiques,des courtiers en bourse et des banquiers. Pour moi, dans cesdomaines, le sentiment ne joue aucun rôle. En toutes choses, jetiens compte de deux critères : l’intégrité et l’expérience ou letalent. S’ils les ont, ils peuvent avoir la religion qu’ils veulent.Dans toute la mesure du possible, quand il est question de matièreslégales, c’est sur un plan légal que je les aborde. Quand il est ques-tion de testament, d’immobilier, de bourse, de contrats de royal-ties avec un éditeur, je prends bien soin d’obtenir le meilleur avislégal qu’il me soit possible de trouver. Il y a beaucoup de gens quipeuvent trouver à redire à cette façon de penser– moi, je fais par-tie de ceux qui aiment procéder ainsi.

Ce que j’essaie de faire ressortir pour vous, mais en grandepartie pour que vous le transmettiez, c’est de ne pas considérerles choses comme acquises en déclarant: «Laissons Dieu s’en occu-per.» Ne négligez pas cela dans vos affaires. N’ayez pas confianceen la parole des gens dans les affaires– ils peuvent être là aujour-d’hui et envolés demain. Utilisez l’intelligence que Dieu vous adonnée au plus haut niveau que vous pouvez; mais ce n’est pas dutout ce que vous faites quand vous dites : «Je vais remettre cela àDieu. » Je ne dis pas : «Oh, Dieu protégera la travailleuse. » J’aivu trop de travailleuses qui n’étaient pas protégées et trop demétaphysiciens qui étaient escroqués.

Maintenant, soyons tout à fait clair sur ce sujet : en tantqu’étudiants spirituels, nous ne devons jamais faire quoi que cesoit sans nous tourner au-dedans ; et alors, nous devons écouter.Apprenez à l’étudiant à ne jamais voyager ou faire quoi que cesoit sans cette orientation interne. Quel que soit votre niveau decompétence en quelque chose, est-ce que vous vous tournez d’abordau-dedans afin d’obtenir cette gouverne intérieure? Ne supposonspas que Dieu va nous mener vers quelque chose ou va le faire pour

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nous, ou alors toute cette vie contemplative est une farce. J’aidécouvert que le secret réside dans le mot conscience. Ce dont jepuis devenir conscient, c’est ce qui se passe dans ma vie. Dès lors,quelle que soit la chose pour laquelle je réclame une orientation,je dois la considérer, d’une certaine manière, comme la démons-tration spirituelle de la présence de Dieu.

Qu’est-ce que la voie contemplative ? Eh bien, l’entièreté decette vie de la Voie Infinie ne devrait pas s’appeler de cettemanière– bien que La Voie Infinie ait été le livre du texte fonda-teur– la Voie Infinie entend être un mode de vie ou le mode devie contemplatif. Ce mode de vie peut être vécu par un Juif, unGentil ou un Bouddhiste, parce qu’il ne comporte aucune conno-tation religieuse particulière.

L’autre jour, un ministre du culte m’a demandé : «Vous défi-nissez-vous comme chrétien?»

Je lui ai dit : «Pour être franc, je ne me définis pas moi-mêmecomme chrétien.»

Il m’a répondu: «C’est ce que j’ai perçu à travers vos livres. »Une partie de la révélation par laquelle je vis se trouve dans

les Écritures Hébraïques et dans les Écritures Orientales mais jen’accepte pas que n’importe lequel des leaders de ces religions soitun Christ ou un Dieu. Pour moi, l’esprit qui opérait en Jésus,Bouddha, Paul, Élie, Isaïe, Nanak, les leaders soufis et musul-mans est ce même esprit (Quand vous lisez les écrits mystiquessoufis et musulmans, vous devez immédiatement constater quec’est le même esprit qui les a produits). Il ne pourrait pas êtreuniquement en un Christ ou en un Bouddha…

« Avant qu’Abraham fut, Dieu était. » ( Jean 8 : 58)Dieu n’a aucune religion, secte ou credo. Si je ne suis pas Chré-

tien, Juif ou Catholique, qu’est-ce que je suis ? Je mène la viecontemplative, la vie spirituelle, la vie mystique. Ce qui impliquede vivre une vie spirituelle. Cela signifie que je ne me réfère pasà une source humaine pour l’autorité – cela signifie que je metourne au-dedans. Je reconnais qu’il y a une partie de moi qui estun être humain et que « l’homme naturel ne reçoit pas les chosesde Dieu (I Corinthiens 2 : 14) parce qu’on les discerne de manière

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spirituelle. » Alors, si les choses sont discernées spirituellement,je me demande comment vous allez utiliser votre cerveau ? Laseconde remarque que je fais, c’est qu’il faut oublier la religionsectaire et les différences. En ce qui vous concerne, veillez à nepas vous préoccuper des étiquettes quant à savoir ce qu’est oun’est pas votre religion. Dieu n’a ni confession ni église. Pensonsà notre relation dans son essence véritable, la contemplative, maisaprès la méditation, alors « la Parole doit devenir chair. »

Quand le Maître est descendu du sommet de la montagne, oùest-il allé ? Directement vers le bord de la mer, pour guérir lesmultitudes et nourrir les affamés. Il est descendu immédiate-ment pour mettre en pratique. C’est pour cette raison que celane lui faisait rien de se mêler aux pécheurs et aux collecteursd’impôts.

Menez la vie contemplative, mais ensuite accomplissez chaquedémarche humaine pratique afin que «la Parole devienne chair. »Il arrive de temps à autre que les choses soient amenées jusqu’àvotre seuil. Parfois, par contre, et c’est le cas pour l’emploi, c’estdans la logique des choses que vous alliez vous inscrire commedemandeur d’emploi. Il s’agirait alors d’une démarche correcte.Cela ne veut pas dire que votre bien provient de ces démarches,mais parfois c’est grâce à ces démarches qu’il arrive.

Comment Christophe Colomb savait-il que la terre est ronde,qu’il y a des continents au-delà de l’horizon ? À son époque, lesenseignements scientifiques de sa propre université le niaient–tout le monde le niait– et lui, il l’affirmait ! Comment? Il devaitavoir une guidance intérieure. Il devait avoir une guidance inté-rieure qui lui donnait une assurance telle qu’il a pu convaincrela royauté de lui donner les moyens de mener son projet à sonterme en dépit de tous les enseignements affirmant le contraire.J’aime toujours imaginer que j’étais avec Colomb à ce moment-là. Il se peut que ce ne soit pas vrai, mais cela fait partie de ma vieintérieure : je sens que j’étais avec lui pendant certains de sesvoyages ; je n’étais pas un homme, mais un garçon. Il se peut queje ne ressente que sa conscience ; mais quoi qu’il en soit, je penseque c’est pour cette raison que j’aime la mer. Voilà pourquoi j’ai la

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conviction que Colomb avait une assurance intérieure que l’hori-zon ne constituait pas le bout du monde.

Où Edison allait-il chercher ses inventions ? Pas dans leslivres. Où Steinmetz ou Kettering * allaient-ils chercher leursinventions? Non, ces choses-là ne sont pas écrites dans les livres.

Si je dois avoir un nom, alors appelez-moi un «contemplatif. »Je ne peux pas m’imaginer rester seul pendant très longtempssans avoir une période de contemplation. Quand je contemple,quelque chose m’est donné– quelque chose sur quoi réfléchir. C’estcomme ça : la source de ma religion se trouve au-dedans de moi,mais je dois y aller pour l’obtenir.

En vivant cette vie de contemplatif, vous allez découvrir quevous êtes en train de vivre une vie en harmonie avec un rythmeintérieur, une grâce intérieure. Plus vous êtes à l’écoute, plus vouscontemplez au-dedans et plus vous jouissez d’une protection etd’une orientation accrues sur le plan extérieur.

Dieu est la seule véritable substance. Vous pouvez perdre n’im-porte quoi sur le plan extérieur– votre maison, votre boulot ouvotre compte en banque comme pendant la dépression– mais sivous avez votre contact intérieur, en fin de compte toutes lespertes se transformeront en nouveaux profits. Alors, envisagéede cette manière, la manière de vivre contemplative est la pluspratique de toutes, parce qu’elle s’oriente vers la source ; mais neperdez pas votre équilibre. Veillez à ce que « la Parole deviennechair », et si vous mettez ceci en pratique, il ne faudra pas attendrelongtemps avant que vous n’en découvriez la sagesse.

Nous avons des expériences de gens qui écrivent pour direcombien ils sont plus heureux depuis qu’ils étudient la Voie Infi-nie ; et pourtant leur revenu ne s’est pas accru. Peut-être n’ont-ilspas remarqué que leurs factures pour des amusements ont dimi-nué, que les notes du médecin sont moins importantes et qu’ilsont dépensé moins d’argent en divertissements. Les revenus n’ont

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* Charles Franklin Kettering (1876-1958) a déposé plus de trois cents brevetssurtout dans le domaine de l’automobile. Il a terminé sa carrière comme grandpatron de la General Motors. Il est également connu comme philosophe. (N.D.T.)

pas tellement augmenté, mais il y a plein de postes où l’argentn’est pas sorti. Comme vous le savez, au début les notes des pra-ticiens ont même pu être importantes ; à présent, elles sont pluslégères parce que nous faisons moins appel à eux. Maintenant,notre argent accomplit une mission plus élevée parce que nousfaisons le contact avec la seule vraie substance qu’il y ait– Dieu.

Aujourd’hui, nous avons déterminé deux choses :1– Il faut vous séparer de la croyance que vous appartenez à

n’importe quel groupe religieux particulier et vous considérercomme un individu menant la vie contemplative, menant sa vieselon la gouverne intérieure.

2– Quelle que soit l’inspiration spirituelle que vous receviezau-dedans, adaptez-la à vos expériences humaines extérieures.Par-dessus tout, cette vie intérieure se manifeste dans les rela-tions humaines réciproques et à chaque niveau de vie, quel quepuisse être ce niveau. Dans notre conduite et notre attitude àl’égard de celui qui nous est le plus proche ou de l’étranger, il doity avoir la même intégrité, la même tolérance, la même patience etle même pardon. Cela ne signifie pas qu’on doive profiter de vous–votre sagesse intérieure vous ferait rapidement sortir d’une tellesituation.

La vérité n’est pas pour vous uniquement

À présent vous avez une responsabilité : en tant que membresde ce groupe, vous ne recevez pas ce message pour vous-mêmes.J’espère que vous savez tous qu’il sera fait appel à quiconque faitpartie de ce groupe depuis un certain temps. Dieu ne permettraitpas que vous emmagasiniez ce trésor de haut niveau spirituelsans qu’il vous soit réclamé quelque chose. À ceux qui ont beau-coup, il sera beaucoup demandé. Plus vous amasserez de trésors,plus on exigera de vous.

Si je me libère des problèmes du monde, je subis moins demanque, de péchés, etc., mais ce qui est étrange, c’est que je ne lefais pas pour moi. Assez rapidement, quelqu’un vient à moi et

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c’est alors le monde entier qui se presse à ma porte. J’en ai faitpersonnellement l’expérience ainsi que mes étudiants.

Quand je contacte le royaume au-dedans, ne pensez pas queDieu me déclare : «Oh, Joël, je t’ai entendu!» Non, cela se libèredans la conscience. La liberté que je possède a été partagée avecdes dizaines de millions de gens autour du monde. Quelle que soitla quantité de liberté qui a été donnée à nos instructeurs, c’est àtravers elle que d’autres trouvent une dose de liberté.

Quand vous menez une vie contemplative, il ne s’agit pas demener cette vie pour vous seuls. Si vous vous retirez dans unegrotte, très rapidement un lieu de pèlerinage sera érigé autourde cette grotte ; et des millions de personnes trouveront leurliberté, comme ce fut le cas avec Ramakrishna. À Swampscott,dans le Massachusetts, la ville dans laquelle «Science et Santé» aété écrit, des foules sont venues afin d’y chercher la santé etd’autres harmonies. Madame Eddy y occupait une petite chambredans une maison alors qu’elle rédigeait «Science et Santé». Le faitqu’un individu entre en contact avec Dieu ne signifie pas seule-ment qu’il va s’installer au septième ciel. Dans une certainemesure, d’autres vont se trouver également libérés.

Grâce à la contemplation, vous allez accéder à une prise deconscience plus élevée de la signification de l’égalité. Vous com-prendrez alors ce que le Maître voulait dire : qu’il n’y a qu’uneseule égalité et un seul Père. Et dans notre reconnaissance decela, nous nous libérons les uns les autres.

Nous sommes des contemplatifs

Cette pensée qui se développe aujourd’hui, cela m’intrigue.Nous sommes des contemplatifs. Nous utilisons exclusivementles livres de la Voie Infinie pour nous guider et nous sommes véri-tablement des contemplatifs. Nous pourrions contempler lesessais d’Emerson ou nous pourrions contempler la Bhagavad Gitaet nous serions toujours en train de vivre la vie contemplative.

On croit généralement que pour influencer Dieu, il faut obser-ver des jours de fêtes religieuses, des rites ou des cérémonies. Si

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nous participons à un service de communion ou bien si nous obser-vons un rite ou un rituel, nous pensons que cela nous donne del’influence sur Dieu. Il n’y a rien que vous puissiez faire sur leplan humain qui influencera Dieu. Cela ne peut se faire qu’enobéissant aux lois de Dieu. L’entièreté de l’enseignement duMaître consiste à nous amener à un état d’unicité avec Dieu. Alorsvous vous êtes mis en harmonie avec la loi spirituelle. Si vouspriez pour l’ennemi, si vous demandez pardon, vous vous mettezen harmonie avec vous-mêmes.

Le ministre du culte avec qui je me trouvais l’autre jour disait :«Prier, c’est nous rendre apte à recevoir la grâce de Dieu qui esttoujours présente.» Je suis vraiment choqué quand je pense à cesgens qui prient pour des choses sans la moindre idée de se chan-ger eux-mêmes. Voilà, moi je suis en train de mener ma viehumaine et « toi, Dieu, tu descends et tu fais quelque chose pourmoi ! » La grâce de Dieu ne peut être ajoutée à ce qui se fait sur leplan humain. Des individus viennent pour de la prière en pen-sant que nous pourrions réduire une grosseur ou arrêter unefièvre – nous ne serions alors qu’une autre forme de médecine.Oui, mais ce n’est pas pour cela que nous prions.

Dans ma méditation, j’ai apporté la preuve qu’habituellementle changement se fait dans la conscience du patient. Quelquefoisla personne dira : « J’ai perdu ma peur, mais la fièvre n’est pasdescendue!» Je suis uniquement intéressé par un changement deconscience.

Donc, quand vous êtes au travail, ne permettez pas aux patientsde vous abuser quand il n’y a pas de changement sur le plan phy-sique. À l’origine, ce n’était pas votre fonction. Votre fonction, c’estd’amener les chercheurs à une prise de conscience de Dieu au-dedans– alors, « toutes ces choses vous seront ajoutées. » Ce n’est pasce que les gens recherchent. Ils sont à la recherche d’une guérisonimmédiate et ils se mettront en quête de Dieu après la guérison.Personne ne recherche Dieu après la guérison, parce qu’alors lapersonne n’est plus à la recherche de quelque chose. Nous yrevoilà : la vie contemplative, c’est quand vous communiez avecDieu sans autre but que de communier avec Dieu– c’est unique-

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ment quand personne n’espère obtenir quelque chose de cela quele dévoilement survient.

Est-ce que vous vous souvenez de l’histoire de cet homme quiavait vécu une longue, longue vie de dévotion au service desautres? L’histoire raconte qu’un ange du Seigneur descendit etse tint à ses côtés dans la rue. L’ange lui dit : «Dieu veut te récom-penser pour toute ta dévotion envers les autres. Qu’aimerais-tuobtenir?»

L’homme répondit : «Ce que j’aimerais le plus, c’est que celuiqui passe sur mon ombre soit guéri de tous ses problèmes, péchéset maladies et que je ne sache jamais qui est passé sur cetteombre. »

Ce fut l’expérience de la femme qui se frayait un passage dansla foule et qui toucha l’ourlet du Maître. Vous apportez la preuveque quiconque est guéri de la maladie et du péché, mais vousn’avez nullement conscience d’être «spirituels». Ceci trompe quan-tité d’étudiants qui veulent ressentir le pouvoir spirituel ou quiveulent sentir qu’ils sont une bénédiction pour quelqu’un.

Pendant la totalité des trente-deux ans de ma pratique, je n’aijamais eu le sentiment d’avoir guéri quelqu’un. Je puis unique-ment le savoir du fait que les gens me racontent qu’ils ont été gué-ris. Personnellement, je n’ai rien à faire de leur guérison. Jemédite simplement pour ressentir moi-même la grâce intérieure.Observez ceci très soigneusement– vous allez rencontrer beau-coup de gens qui veulent être des faiseurs de bien et aider l’hu-manité. Nous ne savons pas quand l’esprit fonctionne ; nous som-mes un témoin et une transparence– une vitre à travers laquelleluit le soleil. Maintenez le sens personnel de «Je» en dehors dececi. Quand «Je» est admis et qu’il nous fait penser que nous vou-lons faire quelque chose, il n’y a rien qui va se passer.

Il y a un esprit en vous– « Ta foi t’a rendu libre. » (Matthieu 9 : 22)C’est la propre foi de l’individu; et à plus ou moins brève échéance,vous le constaterez. Sinon, pourquoi chacun ne recevrait-il pas lamême quantité de guérison? Selon votre foi, c’est ainsi qu’il en vapour vous. Comme nous le voyons, nous pouvons vraiment faire deplus grandes œuvres.

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Ceci ne diminue en rien le fait qu’il doit y avoir un vous indi-viduel– et sans vous, la guérison n’aurait probablement pas lieu.Il semble y avoir une contradiction. En d’autres termes, si Moïsen’avait pas reçu l’illumination, il n’aurait pas pu emmener lesHébreux hors d’Égypte. De la même manière, vous auriez pu allervers Jésus et obtenir une guérison immédiate ; et vous auriez pualler vers l’un de ses disciples et il aurait fallu plus de temps. Celadépend du degré de conscience illuminée.

Notre enseignement est basé sur Dieu comme conscience indi-viduelle. Sans votre conscience, les œuvres ne seront pas faites–votre conscience : pas comme moyen de pouvoir, mais comme unetransparence à travers laquelle le pouvoir puisse fonctionner. Ils’agit presque d’un paradoxe en ce qui concerne Jésus, Paul,Bouddha– tous étaient très persuasifs dans leur argument: « Moi,de moi-même, je ne puis rien faire. » ( Jean 5 : 30)

Comme le dit Emerson, chaque homme est «une entrée et unesortie pour» Dieu. Dès lors, la seule personne qui puisse apporterla preuve qu’elle est une entrée et une sortie pour Dieu est lecontemplatif. Il n’existe qu’une seule manière pour que je sois« une entrée et une sortie pour » et c’est de me préparer cons-ciemment pour cet écoulement. Vous êtes aussi nécessaire qu’ilsoit possible de l’être en tant qu’individuelle « entrée et sortiepour» la conscience divine infinie.

L’ego perd son sens de constituer un pouvoir quand on a opéréle contact avec le courant de la vie. Vous en profiterez au proratade votre réceptivité ; mais c’est également une grâce. Si vous étu-diez dix minutes par jour, cela constitue la limite de votre capa-cité. Quand cela croît, vous allez passer deux heures ou cinqheures– tout cela dépend d’une grâce intérieure.

Une fois que vous avez appris ces principes spécifiques, sor-tez-les de votre mental et vous améliorerez ce que vous avez entre-posé. Après avoir médité, sortez et faites quelque chose de tout àfait différent: allez au cinéma, regardez la télévision ou lisez de labonne littérature. « À un moment où vous n’y pensez pas, le fiancéarrive. » Quand vous n’êtes pas consciemment en train de penserà Dieu, à ce moment-là il viendra alors qu’on a besoin de lui. Si

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vous voulez recevoir la sagesse d’une grâce divine, le secret entierréside dans le fait qu’il vient au moment où vous n’y pensez pas.Alors, pendant que nous vivons naturellement, la grâce divines’établit et elle parle pour nous.

* * *

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Causerie du dimanche 19 mai 1963à l’Hôtel Princesse Kaiulani

UNE IDÉE DONT L’HEURE EST VENUE

Le 12 mai, nous avons commencé avec le paragraphe suivant :«Il existe un principe de vie qui n’est pas encore connu du monde.Mais vous, vous le connaissez grâce à vos études de la Voie Infi-nie. Les effets de ce principe sont connus depuis toujours, maisle principe lui-même a été méconnu.»

Le principe dont j’ai parlé est que la vérité reçue et incarnéedans la conscience devient connue à l’échelle mondiale sans aucuneffort humain ou combat humain. Simplement en demeurant au-dedans de soi avec la vérité révélée, cette dernière a la possibi-lité de s’établir d’elle-même. Ceci ne se passe pas toujours aussirapidement que nous le souhaiterions, mais quand nous avonsaffaire avec la vérité, nous devons apprendre que « mille ans estcomme un jour et qu’un jour peut être comme mille ans. » (II Pierre3 : 8) Il y aura des périodes de milliers d’années au cours des-quelles peu de progrès sembleront être faits et alors, soudaine-ment, il y aura plus de progrès effectué en un jour qu’en milleans.

Ceci a été illustré par la Guerre de Sécession. L’idée d’accorderla liberté aux Noirs n’a pas vraiment été un résultat de la Guerrede Sécession; en fait, la Guerre de Sécession a été un échec et ellen’a pas accordé cette liberté. Pourtant, le fait qu’elle ait eu lieuétait en relation avec tout ce qui s’était développé dans la cons-cience humaine du temps de la Grèce antique pour aboutir à laGrande Charte, la révolution française, la révolution américaineet la révolution brésilienne. Tous ces évènements constituent ledéclenchement, dans l’expérience humaine, d’une idée dans laconscience.

Je crois que c’est la semaine dernière que nous avons donné lacitation de Victor Hugo : « Rien n’est plus fort qu’une idée dont

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l’heure est venue. »* Habituellement, on attribue cette citation àRalph Waldo Emerson, parce que c’est lui qui l’a rendue fameuse.Mais chose étrange, dans l’éditorial du journal de ce matin, c’estavec justesse qu’elle est attribuée à Victor Hugo et interprétée dela manière correcte qui était la nôtre la semaine dernière. End’autres mots «son heure est venue» et rien ne va arrêter la désin-tégration des préjugés raciaux. Par ailleurs, si vous aviez accèsaux journaux du continent,** vous sauriez que cette même expé-rience s’inscrit dans une perspective plus large. Elle n’est pas limi-tée à notre Sud, mais elle s’étend à l’Afrique du Sud, au Congo età d’autres régions du monde.

Les idées d’individualité, de liberté, de justice et d’égalité– voicivenue l’époque au cours de laquelle « leur heure est venue. » Lecolonialisme doit disparaître, le maintien en esclavage d’un peuplepar un autre doit disparaître ; mais malheureusement, le monde–qui ne sait pas comment aboutir à ceci par des moyens spirituels–a uniquement recours aux moyens humains de la force. Partirnous battre pour ce que nous voulions et combattre ceux qui vou-laient ce que nous avions– voilà tout ce qu’a connu le monde.

Cette ère différente a été annoncée et on trouve cela dans unecitation peu connue de Madame Eddy : « Le temps arrive où levoleur ne devra plus pénétrer dans votre maison pour vous voler.Vous lui amènerez vos biens. » C’est l’ère dont nous avons été lestémoins, d’abord aux États-Unis à l’occasion de la première guerremondiale, quand le gouvernement, quoi qu’il ait voulu, l’a obtenupar la propagande. Il put, de manière invisible, mettre au pointune propagande qui, en six mois, fut capable de nous faire pleurerpour avoir la guerre. Les pouvoirs mentaux peuvent être utiliséspour le bien et ils peuvent être utilisés pour le mal. Il y a quelquesannées, des tests ont été effectués au moyen du pouvoir mental dela perception subliminale. Grâce à ces tests, on a découvert queles ventes de Coca-cola pouvaient être augmentées de soixante-

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* Voici la citation exacte de Victor HUGO: « Il n’est rien au monde d’aussi puis-sant qu’une idée dont l’heure est venue.» (N.D.T.)** C’est ainsi que les habitants d’Hawaii appellent les États-Unis. (N.D.T.)

quatre pour cent en un jour en accédant au mental de l’homme,sans qu’il le sache et en l’incitant à sortir pour acheter le produit.

En fin de compte, cette utilisation de la perception sublimi-nale à des niveaux mentaux est l’avorton d’un principe de vérité.C’est un effort destructeur derrière lequel se trouve la réalité dela vérité, celle dont j’ai révélé le principe dimanche dernier. Lemonde n’a pas connu ce principe, mais aujourd’hui il est en traind’être prouvé par les rares individus qui l’ont appris. Une idée ouun principe révélé dans la conscience, quelque chose de réel, quel-que chose de vrai, se manifestera en expérience tangible. Quandl’idée de liberté a pénétré dans la conscience humaine sous uneforme tangible dans la Grèce antique, il est probable que personnen’était suffisamment conscient du fonctionnement de ce principe,sinon je crois que la liberté aurait été atteinte à l’échelle du mondebien avant la Grande Charte. Bien au contraire, elle n’a mêmepas encore été atteinte à ce jour. En réalité, nous sommes en trainde perdre plus de liberté aujourd’hui que nous n’en avons gagnéet si cela continue, dans une génération nous en serons revenusau Moyen-Âge et il n’y aura plus de libertés laissées à la terre.

Dès lors, si la liberté doit être maintenue dans le monde, elledevra y être amenée par la connaissance consciente et l’applica-tion pratique de ce principe. Cela demande de la consécration.Cela signifie qu’il faut être désintéressé, parce que la vie de l’hu-main ordinaire n’est vécue que pour lui-même et sa famille. Il n’apas de vision qui aille au-delà de celle-là. Il y en a même fort peuqui soient capables de prendre l’initiative d’aller dans leur armoirepour donner aux pauvres la nourriture ou les vêtements qu’ils onten trop. Vous n’aurez à faire aucun effort pour découvrir quepresque toute l’expérience humaine est vécue pour l’individu ou safamille, avec juste un petit rogaton abandonné aux autres. C’estpourquoi il est important que des personnes pensent en termesde liberté pour leur pays ou pour le monde, jusqu’à ce qu’ellessoient prêtes à se consacrer à la tâche d’amener cela en expres-sion. C’est pour cette raison que nous lisons : « Dix hommes justespeuvent sauver une cité. » (Genèse 18 : 32) Il ne sert à rien de cher-cher le onzième– le onzième serait trop difficile à trouver.

UNE IDÉE DONT L’HEURE EST VENUE

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Voilà quel est le principe: la liberté est de Dieu. La liberté n’estpas quelque chose dont l’homme a eu l’idée. C’est une communi-cation divine qui vient à la conscience de certains hommes récep-tifs à cette idée : les hommes de la Grèce, les hommes de l’Angle-terre à l’époque de la Grande Charte et les hommes de la Bolivie,du Brésil ou de la France. À chaque génération, il y a certainsindividus qui naissent désintéressés, avec dans leur cœur unamour qui n’est pas uniquement un amour de soi, un amour quiregarde de l’autre côté de l’horizon visible et qui s’interroge: «Quepuis-je faire ? » Pour des gens tels que ceux-là, des communica-tions divines sont révélées. Le nom de Florence Nightingale mevient à l’esprit et certainement Christophe Colomb qui a libérél’univers de ses restrictions de temps et d’espace. La liberté est«une chose d’une splendeur inouïe» et elle possède de multiplesfacettes. Et c’est ainsi que çà et là, des individus reçoivent descommunications en provenance de la source infinie qui est la cons-cience divine ; et ces individus en attirent d’autres à eux. Et c’estde cette manière que les idéaux qui ont été reçus sont diffusés surla terre. Rappelez-vous que la liberté peut être politique, écono-mique, raciale et religieuse.

Arrêtez-vous pour penser à l’idéal de liberté de la Voie Infinie.Cela n’implique aucune adhésion ni les moindres obligations ouliens humains. Et pourtant il existe un lien spirituel qui nousunit dans ce qui est véritablement une relation éternelle d’amour,de partage et de bonne volonté. Regardez alors de l’autre côté del’horizon visible et voyez comment cela fonctionne dans un groupeet dans un pays après l’autre. Cela constitue réellement une idéede liberté telle qu’elle est appliquée à la liberté religieuse. Etdans le message de dimanche dernier, remarquez qu’un officiel dehaut niveau de l’église catholique romaine a rapporté que cetautomne, le pape avait l’intention d’annoncer à ses ouailles quetout le monde devait être libre de choisir n’importe quelle reli-gion ou aucune. Prêtez attention à ce haut niveau de liberté reli-gieuse et rappelez-vous que ce n’est pas par accident qu’il arriveen ce moment. Il arrive après que la Voie Infinie ait démontré lelien étroit qui unit les gens qui sont libres ; et ceci constitue par

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conséquent une autre forme de cette même liberté. L’éditorial dujournal de ce matin, qui répète qu’« Il n’existe pas de force plusgrande sur la terre qu’une idée dont l’heure est venue», termineen déclarant que l’heure de la liberté pour la race noire a sonné,ce qui a été déclaré ici dimanche dernier.

Non, ceci n’est pas accidentel. Il n’est pas non plus accidentelqu’un livre écrit au sein de l’église déclare que la prière ne consistepas à demander quelque chose à Dieu, mais que la prière est uneécoute et que nous devons abandonner les concepts de Dieu pourla pratique. Il s’agit du fruit de la vérité qui a été transmis à laconscience humaine à partir de la conscience divine infinie. Parcequ’intérieurement nous nous sommes fermement attachés à cecidans le silence et que nous l’avons enseigné aux autres dès qu’ilsétaient amenés à nous, cela trouve à présent partout son expres-sion. Une vérité, qui m’est donnée dans la conscience et que jemaintiens de manière sacrée au-dedans de moi pour ne la com-muniquer qu’à ceux qui y sont sensibles, crée de cette manièreun cercle ou un courant entre nous qui doit finalement être établipour tous les hommes sur la terre. Le principe divin a au-dedansde lui le pouvoir de s’établir si on s’y tient de manière sacrée etqu’on ne l’oublie pas.

À présent nous abordons ce sujet tellement important– la viecontemplative. La vie que nous vivons en tant qu’étudiants de laVoie Infinie n’est pas vraiment une vie religieuse telle qu’on l’ima-gine généralement. La Voie Infinie peut être appelée la vie contem-plative ou la vie d’un contemplatif. C’est une vie dans laquellenous réfléchissons, méditons et cogitons sur les réalités. C’est unevie dans laquelle nous communions avec notre Moi intérieur ouspirituel. C’est une vie qui, par le canal de la réceptivité, nousrend sensibles aux messages que l’infini adresse à l’individu.

Voici un point dont il faut se souvenir : quand un individureçoit un principe dans sa conscience, il a été reçu à ce momentmême dans toute la conscience humaine. Dès cet instant, il estdisponible pour quiconque vit la vie contemplative. Nous pouvonsprendre l’électricité comme exemple. Les principes de l’électricité,découverts et reçus par l’entremise d’un individu, deviennent

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alors disponibles pour n’importe qui d’autre dans le monde. Il enva de même en ce qui concerne une vérité spirituelle qui est reçuedans la conscience d’un individu.

Prenons le mot liberté dans son sens le plus large, afin d’yinclure la liberté religieuse, la liberté économique, la liberté poli-tique, la liberté raciale et même la liberté physique et la libertémentale. Réalisez alors que l’ensemble constitue la grâce de Dieu,le don de Dieu au royaume de Dieu, l’activité de Dieu opérantdans le royaume de Dieu. La liberté n’est pas de l’homme– l’hommene peut créer la liberté. La liberté doit être accueillie dans la cons-cience parce que c’est la seule manière dont Dieu fonctionne– entant que conscience. Il ne faut pas quémander la liberté ou sebattre pour elle– la liberté doit être reconnue.

« Ta grâce est ma suffisance. » Ta grâce est la suffisance del’homme. La grâce de Dieu est la liberté, l’émancipation, la justiceet l’égalité de l’homme. Ce sont toutes des qualités de la cons-cience divine, omniprésentes où Je suis. « Le lieu où Je me tiens estterre sainte. » En ces instants, vous regarderez par-dessus la têtede ceux qui sont vénaux dans leur conduite, ceux qui sont sim-plement égoïstes et ceux qui ne sont ni vénaux ni égoïstes maisqui sont ignorants. Vous regarderez par-dessus leurs têtes et vousdirez : «Merci Dieu que la liberté ne dépende pas de ces gens-là.La liberté est le cadeau de Dieu et c’est Dieu qui établit la libertésur la terre comme elle l’est dans les cieux.»

Nous devons atteindre ce point où nous pouvons nous consa-crer à quelque chose de plus élevé que nos intérêts particuliers.Nous devons nous élever au-dessus du moi pour accéder à ce pointoù nous consacrons une partie de notre temps à la cause de l’éta-blissement du royaume de Dieu sur la terre– en nous attachantà la vision qui a déjà pénétré dans la conscience humaine. Rap-pelez-vous simplement, en silence et de manière sacrée, quetoutes les libertés sont des qualités et des activités de Dieu, aussibien sur la terre que dans les cieux ; et laissez alors ce principedivin ouvrir çà et là la conscience humaine. Oui, quand l’heured’une idée est venue, elle trouve forcément une voie pour s’éta-blir sur la terre.

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En tant qu’humains, nous sommes esclaves des mots. Un motprend notre contrôle et nous sommes alors la victime de ce mot.Parmi les mots qui ont réduit l’espèce humaine en esclavage, il ya il, elle et cela. Ce sont vraiment d’horribles mots ; en fait, je suiscertain que le diable a pris la forme de il, elle et cela. C’est decette manière que le diable apparaît ; tout mal est étroitement liéà ces mots. Mais voyez la différence quand vous pouvez regarderau-dessus des têtes de tous ces ils, elles et cela du monde pourréaliser : «Dieu est la source de mon bien. Dieu est la source demon approvisionnement. Dieu est le ciment de mes relations» etplutôt que de se fâcher contre il, elle ou cela, fâchez-vous contrevous-mêmes parce que vous êtes asservis par il, elle et cela. Ceciconstitue une autre forme de l’impersonnalisation.

Si je compte sur la source divine pour mon bien, ma sourcedivine apparaît en tant que n’importe quels il, elle ou cela de lanature qui convient à ce moment-là. Si je compte sur un ami, unparent, un patient ou un étudiant, je compte mal à propos et l’unde ces jours, je serai déçu. Mais si je garde ma vision au-dessus deleurs têtes, en ne comptant pas sur « l’homme dont le souffle estdans ses narines » ; si je maintiens ma vision sur la source divinede mon être, alors « aucune arme qui est formée contre moi ne peutprospérer. » (Isaïe 54 : 17) Je puis avoir la totalité des ils, elles etcela pour partager, mais en les laissant libres de déterminer àquel niveau ils veulent personnellement partager ou pas. Il arriveparfois qu’en vivant de cette manière des gens soient exclus denotre vie. Cela arrive parfois ; à d’autres moments, cela n’arrivepas et ils demeurent avec nous. C’est quand nous devons nousélever de plus en plus haut et être indifférents à leur conduite.Nous devons nous élever jusqu’à ce point où nous pouvons décla-rer : « Rien de ceci ne m’émeut. Je compte sur le royaume au-dedans de moi. Je me tourne au-dedans vers ma source. »

Depuis que j’ai eu ma réalisation : « Mon unicité conscienteavec Dieu constitue mon unicité avec tout être spirituel et touteidée spirituelle», tout ce qui est nécessaire à mon bien est apparu.À chaque fois que quelqu’un était nécessaire au bien de la VoieInfinie, cet individu a été suscité.

UNE IDÉE DONT L’HEURE EST VENUE

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«Dieu est ma liberté, Dieu est ma vie, la source de tout ce queje suis et de tout ce que je puis jamais espérer être. Ceci était vraiavant que je naisse et restera vrai après que je serai devenu invi-sible. » Percevez la vision plus large. Vous devez placer la libertédu monde entre les mains de l’infini. Retirez-la des mains del’homme et dites : « Ce monde ne dépend pas du péché ou de lastupidité.» Si nous plaçons à nouveau l’autorité dans la consciencedivine, alors cette idée dont l’heure est venue s’exprimera d’elle-même.

Il y aura toujours un instrument de Dieu sur la terre, parcequ’à chaque époque, il y a des gens qui sont nés en harmonie avecleur source. Regardez par-dessus les têtes des hommes et desfemmes et constatez que d’eux-mêmes ils ne sont rien. «Tout pou-voir est entre les mains de l’Infini, de l’Éternel ; et il opère par lagrâce.» Alors, portez témoignage que ce principe établit la libertéindividuelle à chaque niveau de la vie humaine par une commu-nion intérieure avec l’esprit dans lequel ces vérités sont réalisées.Nous pouvons alors franchir le pas plus important qui consiste àétablir le royaume de Dieu sur la terre par des moyens iden-tiques– la vie contemplative. Reconnaissez que cela qui est au-dedans de vous est plus grand que tout ce qui se trouve dans lemonde extérieur, rendant nulles et non avenues les armes de cemonde.

Revoyez en pensée de quelle manière vous avez constaté queces vérités que nous avons partagées dans ces petits groupessont apparues çà et là tout autour du monde ; comme si le mondeétait conscient de ce que nous disons, alors que ce n’est pas lecas. J’espère fermement voir le royaume de Dieu, le royaume dela rectitude, établi sur la terre « Non par la force ni par le pou-voir » et certainement pas pour la gloire de qui que ce soit, maispar le fait que ces idées établies dans la conscience – sur les-quelles on réfléchit, on médite et avec lesquelles on communieintérieurement – s’établiront d’elles-mêmes à l’extérieur. Ici etlà, des hommes proclameront ces vérités ; et parce que ces hom-mes seront des autorités dans leurs domaines d’activité, on ycroira.

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L’âge de la force est dépassé. Nous sommes dans l’âge du pou-voir spirituel ; et pouvoir spirituel signifie non-pouvoir. « Ne résis-tez pas au mal … Demeurez dans la parole et laissez la parole demeu-rer en vous. … N’ayez pas peur, c’est Je. … Je au milieu de vous suispuissant ». Pensez au passage : « Je au milieu de vous suis puissant »(Matthieu 18 : 2) et alors déposez l’épée. Comment rendez-vous cecivrai? En le sachant. La vérité ne peut vous rendre libre sans quevous la connaissiez. Vous devez vouloir réfléchir sur la vérité,méditer sur elle dans votre sanctuaire intérieur le plus intime etelle s’établira d’elle-même à l’extérieur par des voies miracu-leuses.

L’une des citations majeures qu’il faut retenir est probable-ment « N’ayez pas peur, c’est Je. » (Matthieu 14 : 27) Ceci doit être lepremier pas. Avoir peur signifie qu’on donne du pouvoir à quelquechose ou à quelqu’un; cela signifie qu’on donne du pouvoir à un il,une elle, un cela ou à des ils/elles. Ne pas avoir peur signifie quevous avez retiré tout pouvoir à il, elle, cela ou ils/elles. N’ayez paspeur, c’est Je.

Pendant ma carrière dans les affaires j’ai beaucoup voyagé àl’étranger. Quand n’importe quel désagrément ou ennui surve-nait dans l’expérience d’un voyageur américain, il était prompte-ment résolu en déclarant : «Je vais appeler notre consul. » Autre-ment dit, le gouvernement américain était responsable pour sescitoyens et le miracle se produisait quand le consul américainentrait en scène. Uniquement les mots «Appeler le consul » fai-sait cela; mais ce n’est plus vrai maintenant. Ce temps-là est loin!À présent, nous sommes censés prendre garde à ne pas embar-rasser le gouvernement ou lui occasionner des ennuis. Et c’estbien ainsi, parce qu’il était trop facile de se reposer sur le pouvoirdu «rouge, blanc et bleu.»*

UNE IDÉE DONT L’HEURE EST VENUE

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* Joël fait allusion au drapeau américain qui est composé de ces couleurs. Lorsdes cérémonies d’investiture pour les présidentielles retransmises par la télé-vision, nous voyons que les salles où elles ont lieu sont abondamment décoréesde rosettes et de cocardes confectionnées avec des rubans de ces couleurs. Maisnous sommes plus habitués à entendre parler de la «bannière étoilée» ! (N.D.T.)

Nous devons atteindre ce point où nous sommes Auto-com-plets en Dieu. Parce que « Je et mon Père sommes un et que le lieu oùJe me tiens est terre sainte. » Ceci fait partie de la liberté spirituellede l’homme, là où l’homme est complètement dépendant de lagrâce de Dieu– c’est alors uniquement qu’il a atteint la liberté. Ildoit même savoir que si tout son bien terrestre lui était retiré, ilse tiendrait toujours sur une terre sainte et que les années dévas-tées par la sauterelle seraient restaurées. Regardez par-dessusles têtes des gens et voyez la grâce spirituelle qui est omnipré-sence ; c’est ceci qui constitue la source de toute l’harmoniehumaine.

* * *

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Causerie du dimanche 26 mai 1963à l’Hôtel Princesse Kaiulani

L’AMOUR SPIRITUEL

Dans la Lettre de juillet, vous allez avoir la première des troisséries de ces causeries et dans les lettres suivantes il y en auradavantage. Vous vous souviendrez que nous avons débuté avec ledévoilement de Dieu comme conscience divine infinie. Parce quece même Dieu, cette même conscience divine infinie est la cons-cience individuelle, nous attirons par conséquent notre bien en«ouvrant une voie pour que la splendeur emprisonnée s’échappe.»Nous faisons ceci non pas à partir de la conscience qui se trouvedans un saint temple, une ville sainte ou un saint sauveur, maisà partir de notre conscience, à partir de la divine conscience quiest votre conscience individuelle et la mienne. Voilà pourquoi laméditation est le secret entier d’une vie spirituelle harmonieuse–parce que la méditation consiste à nous retirer dans notre être leplus intime, prier secrètement au-dedans de nous-mêmes et per-mettre alors au bien spirituel de se déployer.

À partir de ceci, vous captez une vision plus profonde que Dieun’a jamais été un juif, un chrétien, un mahométan ou un indou–mais plutôt que Dieu est esprit ; et l’esprit de Dieu en vous est leseul Dieu. Qu’on vous ait faussement enseigné ou non que vousétiez un chrétien, un védantiste ou un bouddhiste, vous avezappris qu’il est absurde d’avoir n’importe quel préjugé racial oureligieux, pour la simple raison que nous avons tous l’unique Père.« N’appelez aucun homme sur la terre votre Père. Il n’y a qu’un seulPère, lequel est votre Père et mon Père. » (Matthieu 23 : 9) Nousavons tous le même Dieu et, heureusement pour nous, il est «plusprès que le souffle, plus près que les mains et les pieds. » Cettecompréhension et cette compréhension seulement peut rendrepossible la « Paternité de Dieu et la Fraternité de l’Homme. »Sinon nous vivons nos vies sur base de la tolérance ; et si vous

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étiez jamais toléré par quelqu’un, vous sauriez quel mot terriblec’est.

Pendant toute la période de dix-sept ans que j’ai voyagé avecle message de la Voie Infinie, il n’y a, aux États-Unis, que troishommes issus du monde de la métaphysique qui se sont associésspirituellement avec moi. Je n’en ai rencontré que trois avec les-quels j’ai pu m’unir en une collaboration spirituelle, un amourspirituel et une camaraderie spirituelle. Certains d’entre vous ontrencontré le premier des trois, le Docteur Irvin Gregg, qui est à latête de l’Église et du Collège de la Science Divine de Denver. Ilest avec nous aujourd’hui, accompagné de son épouse. Le deuxièmeest le Docteur Sig Paulson, qui dirige Unité. Quant au troisième,c’est le Docteur Jack Addington de San Diego. Heureusement,tous trois sont mariés avec des dames qui sont également enunion complète avec nous.

Je mentionne ceci afin qu’une fois de plus vous puissiez consta-ter que là où il y a lumière spirituelle, il y a unicité et unité. Sanselle, il y a bigoterie, préjugé ou intolérance. Là où il y a lumièrespirituelle, il y a la prise de conscience de la grande vérité qu’il ya seulement un Dieu, un unique « mon Dieu et ton Dieu » et nousnous unissons dans cette vérité. Quand il y aura compréhensionspirituelle au sommet des mouvements religieux du monde, il yaura une union spirituelle au niveau des membres laïques et pasavant, parce que les membres de n’importe quel groupe religieuxne peuvent jamais s’élever plus haut que leurs leaders. Ils n’irontjamais au-delà du niveau de liberté spirituelle dont leurs leadersfont l’expérience. D’autre part, quand il y aura suffisamment decette unicité spirituelle parmi les leaders, il existera une unicitécomplète et cela voudra finalement dire « paix sur la terre etbonne volonté entre les hommes. » Comme vous le savez à pré-sent, deux ministres du monde protestant en sont arrivés à uneunion spirituelle avec nous. En fait, ceci ne constitue que le com-mencement de ce qui nous attend si nous nous unissons de plus enplus dans l’unicité spirituelle. Écoutons le Docteur Gregg :

«Ce matin, je suis venu écouter Joël et je sais que vous avezfait de même. La dernière fois que nous étions ici, vous étiez en

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réunion au Village Hawaiien, mais nous avons gardé un contact étroitet c’est merveilleux d’être parmi vous et de sentir cette affinité. C’estun très grand honneur pour nous d’être ici ce matin et nos bénédic-tions vous accompagnent.»

Pendant plusieurs semaines, nous avons mis en lumière lesdifférents nouveaux développements de la religion qui sont adop-tés ou approuvés par certaines églises. Nous avons eu le pape deRome qui a avalisé l’impersonnalisation de l’erreur et l’évêque deWoolwich qui a marqué son accord sur le fait qu’aucun conceptde Dieu n’est Dieu et que la prière ne consiste pas à parler àDieu– la prière est une écoute. J’ai été en contact avec un ministrelocal d’une grande église, ici à Honolulu, qui m’a dit que sa concep-tion de la prière, telle qu’elle est enseignée dans son église, est de«nous préparer à recevoir la grâce de Dieu qui est déjà présente.»En d’autres termes, les sagesses qui étaient connues du mondemystique sont en train d’être incorporées dans les religions d’au-jourd’hui et en l’espace d’une ou deux générations, elles consti-tueront les enseignements religieux acceptés par le monde.

Voici à présent la meilleure de toutes ces nouvelles. La psy-chiatrie freudienne, qui a toujours proclamé que c’est la naturela plus inférieure de l’homme qui le gouverne, amorce mainte-nant un changement. L’homme qui représente la tête de la psy-chiatrie freudienne, le Docteur Viktor E. Frankel, professeur depsychiatrie à l’Université de Vienne, a écrit un livre qu’on sup-pose être de psychiatrie et dans lequel il proclame à présent quela source ultime de l’existence personnelle de l’homme est ce qu’ildoit découvrir au-dedans de lui-même. Le Docteur Frankel rejettele concept freudien fondamental selon lequel l’intérêt principalde l’homme est «d’obtenir du plaisir et esquiver la douleur.» Écou-tez : je vous le cite :

«Finalement, la vie signifie de prendre la responsabilité de trouverla réponse adéquate aux problèmes très réels et très concrets aux-quels nous sommes constamment confrontés en tant qu’individus.

Nul ne peut devenir pleinement conscient de l’essence mêmed’un autre être humain à moins qu’il ne l’aime. Par l’acte spirituel de

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l’amour, il est à même de distinguer les caractéristiques et les traitsessentiels de la personne aimée.»

Comment pourrait-il y avoir un acte spirituel d’amour sansqu’on soit doté d’une capacité spirituelle ? Est-ce qu’un êtrehumain peut aimer spirituellement? C’est impossible, parce quel’être humain est l’homme de la terre, la créature «qui n’est pasplacée sous la loi de Dieu et qui ne reçoit pas les choses de Dieu.»Dès lors, à moins qu’un individu ne soit doté spirituellement, ilne peut connaître la signification de l’amour spirituel et il ne luiest pas possible non plus d’aimer spirituellement. Aimer spiri-tuellement, cela signifie d’aimer sans un iota de sensualité et sansun iota de sens personnel. L’amour spirituel n’a aucun rapportavec l’amour marital, l’amour parental ou n’importe quelle formed’amour humain. L’amour spirituel nécessite une capacité spiri-tuelle et, à la lumière de ceci, le Docteur Frankel a ouvert lemonde entier de Freud à la nature spirituelle de l’homme. Rienn’est important à l’exception de la nature spirituelle de l’homme–souvenez-vous en. Peu importe la religion que vous puissiez vou-loir suivre ou l’approche métaphysique que vous puissiez vivre.À moins que vous n’ayez la capacité d’aimer spirituellement, vousne vous trouvez absolument sur aucune voie religieuse ou méta-physique. Une fois que vous avez la capacité d’aimer spirituelle-ment et de comprendre la nature de l’homme en tant qu’être spi-rituel, la religion qu’un homme a – ou n’a pas – n’a pour vousaucune importance.

Alors, que signifie ceci? C’est très simple: de la même manièreque vous avez appris que vous deviez développer vos capacitésspirituelles par vos lectures, votre étude, en assistant à desclasses et surtout en méditant, à présent le reste des gens vaapprendre qu’ils ne peuvent aller dans une église, prier Dieu etavoir l’exaucement de leurs prières, à moins que leurs natures nechangent. Essayer d’ajouter le bien spirituel de Dieu à un êtrehumain est un non-sens. L’exaucement de la prière ne vient quepar le discernement spirituel et ce discernement est celui danslequel, fondamentalement, nous reconnaissons la nature spiri-tuelle de l’homme.

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Nous avons une charpente physique, un corps physique. Plusnous approfondissons notre fondement spirituel, moins nousdevons accorder d’attention au corps. Pour autant que je le sache,personne n’est devenu tout à fait assez spirituel pour pouvoirignorer ce corps ou cesser d’en prendre soin ; mais il est néan-moins vrai que plus nous nous élevons dans la prise de consciencede la nature incorporelle de l’homme, plus le corps est harmo-nieux et moins il nous amène de tracas.

Ne croyez jamais un seul instant, comme tellement de gens lefont encore aujourd’hui, que vous pouvez être un être humainordinaire et vous tourner alors vers Dieu pour lui dire : «Guéris-moi et rends-moi plus heureux et plus prospère» et attendre d’êtrecomblé par les bénédictions divines. Il doit y avoir un changementde conscience, une mort et une nouvelle naissance, un renouvel-lement du mental, un « change de cap et vis. » En chaque êtrehumain, il y a quelque chose qui doit «donner» avant que la grâcedivine commence à être manifestée en lui et par lui. Il est impos-sible de demeurer le même être humain et d’être en même tempsle bénéficiaire de la grâce spirituelle. Il doit y avoir une «mise enforme»,* une préparation pour cela, qui consiste en cette aptitudeà aimer spirituellement– mais pas uniquement parce que nousle voulons ou pensons que nous le devrions. Ah non! Aimer spiri-tuellement est un don qui se développe.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous avons misen évidence ce point: nous, qui étudions ensemble– bien que noussoyons heureux et contents de chaque guérison et de chaque har-monie qui survient dans notre expérience individuelle – nousavons atteint le stade où cela ne constitue pas notre raison d’êtreici. Nous savons à présent que notre raison d’être ici est le déve-loppement de la conscience spirituelle ; et cette dernière aura pourrésultat l’amour spirituel qui doit entourer la terre. L’une deschoses les plus étranges en ce qui concerne cet amour spirituel,c’est qu’il se situe finalement à l’opposé de l’amour humain. Etceci constitue pour beaucoup une pilule très amère à avaler. Il y

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* Joël utilise le mot « fitness. » (N.D.T.)

a beaucoup de gens qui aiment croire que l’amour humain faitpartie de l’amour spirituel, mais ce n’est pas le cas. Et pourtant,l’amour humain est sanctifié quand nous sommes touchés par l’es-prit.

Voilà ce que vous découvrez dès que vous approfondissez letravail de guérison spirituelle. Même ceux d’entre vous qui n’ontfait qu’une faible quantité de travail de guérison se sont aperçusque le fait de sympathiser ne vous aide pas dans le travail. Enfait, n’importe quel sentiment d’émotion humaine que vous éprou-vez à l’égard du patient ou à l’égard de la prétention constitueune barrière au travail de guérison. Il y a bien des années, je mesouviens que j’entendais énormément de personnes déclarer queles Scientistes Chrétiens sont froids et antipathiques. Il y en apeu qui se doutaient à quel point ils les complimentaient, car c’estl’indifférence et le manque de réaction qui constituent le principede guérison.

La conscience de guérison est celle qui est épurée de la croyanceen la réalité de toutes les apparences. Cette semaine, cela m’estvenu avec force à l’esprit quand j’ai lu cette histoire qui vient del’Inde : chaque jour, trois moines se rendaient au Gange afin des’y baigner et ils pendaient le peu de vêtements qu’ils avaient à labranche maîtresse d’un arbre. Un jour, ils virent un aigle énormeplonger dans l’eau, en ressortir avec un gros poisson et s’envoler.L’un des moines se tourna vers l’aigle et lui dit : «Vilain oiseau!»,et soudain ses vêtements tombèrent dans la poussière et s’envo-lèrent. Le deuxième moine dit avec sympathie: «Pauvre poisson!»et ses vêtements tombèrent de la branche et s’envolèrent. Le troi-sième moine se contenta de sourire– et ses vêtements continuè-rent à se balancer dans la brise. En d’autres mots, le troisièmemoine comprenait la nature de l’esprit charnel et de ses images.

Il en va de même pour nous. Quand nous ignorons les appa-rences, les douleurs, les manques et les limitations de nos patientset que nous demeurons au centre de notre être avec la pleinereconnaissance de l’amour de Dieu et de la grâce de Dieu, celaamène la guérison spirituelle. La sympathie plonge le patient plusprofondément dans ses problèmes. Avec ceci vous abordez le sujet

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de la prière et dans le Reader’s Digest de juin 1963, il y a un bonarticle qui s’appelle : «Aidez-vous vous-mêmes.» Je vous le cite :

«Quand j’étais jeune, je voulais tout et tout de suite jusqu’àce qu’un vieux ministre du culte écossais m’ait expliqué les chosesde cette manière : Une nuit, il a rêvé qu’il voyait un nouveaumagasin dans la Rue Haute. Il y pénétra et vit un ange derrièrele comptoir. Nerveusement, il demanda ce que le magasin ven-dait. «Tout ce que votre cœur désire», répondit l’ange.

«Alors je veux la paix sur la terre, s’écria le ministre, une finau chagrin, à la famine et à la maladie… »

«Un instant, sourit l’ange. Vous n’avez pas tout à fait compris.Ici nous ne vendons pas les fruits– uniquement les semences. »

C’est ainsi que d’ordinaire la prière a pour objectif la paix surla terre, ou bien la santé ou l’approvisionnement ; mais Dieu n’apas ces choses à donner. La vérité ne peut que planter des semen-ces au-dedans de notre conscience, les semences de la vérité, del’amour et de la vie; et ces semences produisent les «choses ajou-tées»– la paix sur la terre, les guérisons et les approvisionnements.

C’est la raison pour laquelle, dans nos principes de guérison,nous ne savons pas comment arrêter la douleur ou réduire desfièvres ou des grosseurs. Le traitement spirituel consiste à plan-ter les semences de la vérité dans la conscience et quand la cons-cience réagit, il y a « des signes qui suivent. » Il y en a tellement quioublient que le sol doit être fertile. Il ne peut être stérile nirocheux ; et c’est la raison pour laquelle tout le monde n’est pasguéri immédiatement par les moyens spirituels. C’est un minis-tère spirituel qui plante les semences de la vérité dans notre cons-cience. Si votre conscience est fertile, vous pouvez obtenir uneguérison rapide et magnifique. Si elle n’est pas fertile, continuezà étudier jusqu’à ce que votre conscience se soit spiritualisée etque vous ayez développé l’amour spirituel.

Quand les églises sont capables d’accepter que la prière consiste«à nous préparer pour recevoir la grâce de Dieu qui est toujoursprésente» et quand la psychiatrie reconnaît que l’harmonie est lerésultat de l’amour spirituel, vous pouvez être certains que lesecond royaume du Christ est venu sur la terre pour la première

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fois. Il doit y avoir un développement de l’amour spirituel dansnotre conscience. Nous ne pouvons tolérer, nous devons aimer etaucune quantité d’amour humain n’amènera les résultats escomp-tés. L’amour spirituel se développe à partir de la capacité de com-prendre la nature spirituelle de Dieu et de l’homme, l’unicité detoute la création. Humainement, vous ne pouvez pas aimer lesoiseaux et les animaux, mais vous pouvez les aimer spirituelle-ment une fois que vous comprenez qu’une vie unique les imprè-gne– la vie qui est Dieu. Alors vous pénétrez dans l’harmonie et« l’agneau se couchera avec le lion. » Cela deviendra un fait avérésur la terre– mais uniquement grâce à l’amour spirituel.

Vous pouvez observer le développement et le dévoilement del’amour spirituel en vous-mêmes dès que vous entrez en relationavec des gens dont vous ne voulez rien et de qui vous n’espérezrien. C’est cela l’amour spirituel. Il ne cherche aucun retour. Danscette relation qui s’est installée immédiatement et spontanémententre le Docteur Gregg, le Docteur Paulson, le Docteur Adding-ton et moi-même– ainsi que leurs épouses– il n’y a jamais eu lemoindre désir pour quoi que ce soit. Il y a simplement un lien spi-rituel qui, à chaque rencontre, a consisté en un partage, sans qu’ilsoit question de donner ou de prendre. C’est l’amour spirituel quipermettra au monde de vivre en paix. Ainsi que beaucoup parmivous le savent, j’avais cette même relation merveilleuse en Angle-terre avec Henry Thomas Hamblin. C’est une chose spontanée quis’installe entre des gens qui sont capables de se rencontrer sansavoir besoin de rien, qui ont atteint la réalisation de leur unicitéavec Dieu et qui reçoivent de Dieu tout ce dont ils ont besoin. Etc’est ainsi que le « aimez-vous les uns les autres » se met au point.*

Semaine après semaine, au cours de ces derniers mois, notretravail a mis en évidence ce point de l’unicité, de l’union, du témoi-gnage que le monde vient à se mettre d’accord sur ces points capi-taux– de sorte qu’en fin de compte nous pouvons tous déclarer :«Je vis ma vie comme un contemplatif. » Contemplez les grâces

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* Joël utilise ici une expression de la photographie : c’est la mise au point pourobtenir une image nette. (N.D.T.)

spirituelles au-dedans, alors quelle que soit la religion que vouspuissiez nommer extérieurement, ce ne sera qu’un nom, sans lamoindre signification.

Le Docteur Frankel, le psychiatre, reconnaît que la psychiatrien’a même jamais représenté un pour cent de la vérité, qu’elle aété à cent pour cent erronée. C’est ce qu’il fait en une phrasequand il déclare :

«Le sexe est sanctifié dès qu’il est un véhicule de l’amour– maisuniquement s’il le demeure.»

Cela met par terre toute l’image de la psychiatrie telle qu’on l’aconnue. Vous pouvez voir de quelle manière tourne le vent– vouspouvez voir où va le monde. Bien que le monde lise les journauxet qu’il s’informe au sujet de la Russie, de l’Afrique, de Cuba etdes pays du Sud, vous pouvez imaginer ce que sera la prochainegénération et les suivantes. Vous n’auriez pas beaucoup de diffi-culté pour être des prophètes, parce que ce sont les choses quivous disent où le monde est en train d’aller. Mille religions diffé-rentes, mais toutes basées sur une seule vérité– la dotation spi-rituelle. Cela peut prendre deux générations pour être accomplisur la terre, mais à ce moment-là, nous serons tous de retour icipour nous en régaler ! Il se peut même que nous nous rappelionsen avoir été les instigateurs. Alors, ne vous sentez pas tropinquiets si vous ne ressentez pas une joie immédiate, un succèsimmédiat ou une satisfaction immédiate, parce que sur le sentierspirituel, ce ne sont pas ces choses qu’il faut atteindre. Nous tra-vaillons avec trop d’ardeur pour faire naître une nouvelle création.

L’amour spirituel est une prise de conscience du pouvoir spi-rituel. Pouvoir spirituel veut dire amour spirituel et ce n’est pasun pouvoir sur quelque chose. C’est le pouvoir de l’unicité, de lacompréhension, de l’état d’union. Le pouvoir spirituel ne vaincrien. Le pouvoir spirituel nous unit dans l’amour spirituel ; et danscette conscience, il n’y a rien à vaincre. Vous découvrirez que lepouvoir spirituel n’est pas un pouvoir qui vainc– c’est un pouvoird’unification, le pouvoir de l’amour spirituel qui nous permet decomprendre la nature spirituelle de toutes les choses vivantes.

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Causerie du dimanche 2 juin 1963à l’Hôtel Princesse Kaiulani

LA VRAIE PRIÈRE – L’EXPÉRIENCE DE DIEU

Non seulement notre famille est en train de croître en taille,mais elle arrive à un stade où il n’est plus possible de la nourriravec du lait– elle doit être nourrie avec de la viande. Après tousces mois que nous avons passés ensemble, nous allons être appe-lés à pratiquer plutôt qu’à écouter.

La fonction d’une religion ordinaire, c’est d’aller vers Dieupour obtenir quelque chose en vue d’améliorer sa vie. Cela s’estpassé de cette manière au commencement et c’est encore en trainde se passer ainsi. L’homme, et je parle de l’espèce humaine dansle monde, fait tout ce qu’il peut pour améliorer son état humain.Quand il est malade, il compte sur la totalité des docteurs, sur latotalité des chirurgiens et sur la totalité des médicaments afind’être guéri. C’est uniquement quand l’effort humain échoue etque les médecins lui disent qu’il n’y a plus d’espoir– uniquementquand il est au bout du rouleau et désespéré– qu’il consent à dire:«Je vais essayer Dieu. » En d’autres termes, il est à présent entrain d’essayer d’obtenir de Dieu ce qu’il n’a pas été capable d’ob-tenir de l’homme.

Il y a des guerres et, après que l’homme ait souffert autantqu’il croit pouvoir souffrir, il compte sur le gouvernement pourarrêter ces guerres. Aucun gouvernement ne va évidemment arrê-ter une guerre aussi longtemps qu’il a un soldat à aligner. Alorsl’humanité décide qu’elle va prier Dieu pour la paix. Vous pouvezprendre n’importe quelle phase de votre expérience humaine :votre santé, votre approvisionnement, vos relations au foyer etvos affaires et vous verrez que les gens exécutent toutes ces chosesde manière humaine jusqu’à ce qu’ils se trouvent dans une situa-tion désespérée et qu’alors ils prient Dieu. Que cela n’ait pas

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réussi au cours des siècles ne les a pas découragés, parce qu’ilscontinuent à espérer que cette fois, ça va marcher.

Cette semaine, vous avez vu les images de ces foules immensesrassemblées sur la Place Saint Pierre, en train de prier pour quela vie du pape soit sauvegardée. Vous pouvez remonter dans letemps sur une centaine d’années ou davantage et trouver des pho-tographies de foules semblables massées au Vatican pour faire lamême prière pour d’autres papes ; et il va falloir bien des annéesavant que ces foules ne s’éveillent au fait qu’il ne va pas y avoir deréponse à leurs prières.

La raison pour laquelle on échoue dans l’obtention de la paixsur la terre en priant Dieu pour cela, ou encore de la santé, de larichesse ou du bonheur, c’est tout d’abord parce que Dieu n’a pasces choses à donner ; Dieu ne les retient pas et par conséquent,Dieu ne peut pas cesser de les retenir ou les donner. Ensuite, iln’existe pas de Dieu tel que celui que ces gens prient. Ils sont pra-tiquement en train d’adresser une prière à un trou dans le ciel ; ilssont en train de prier en direction d’un espace vide. Le troisièmepoint, c’est que le lieu réel où ils doivent se rendre pour ce qu’ilscherchent est le «royaume au-dedans. » C’est là que se trouve celieu, « plus près que le souffle, plus près que les mains et lespieds. » Mais en allant au-dedans pour ces choses– la santé, l’ap-provisionnement, la paix, le bonheur – ne priez pas pour euxcomme si il y avait à l’intérieur de vous quelqu’un ou quelquechose qui allait vous les passer, comme un Père Noël le 25 décem-bre. Quand nous prions, notre prière doit être pour l’expérience deDieu. Là où est l’esprit du Seigneur, il y a notre liberté par rapportà toute discorde, mais uniquement « là où est l’esprit du Seigneur. »Dès lors, le résultat de la prière ne doit pas aboutir à l’obtentionde choses, mais à l’obtention de l’expérience de la présence deDieu. « En ta présence réside la plénitude de la joie. » (Psaume 16 :11) Mais il ne faut pas que ce soit un exercice mental ; il faut quece soit une expérience intérieure au cours de laquelle la présencede Dieu est véritablement ressentie.

Pendant des siècles des gens ont écouté des sermons le diman-che et parfois certains jours de la semaine et n’ont trouvé aucune

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intervention divine dans leurs affaires ; et de la même manière, ily a des gens qui ont lu des livres, écouté des conférences, étudiédes philosophies et des métaphysiques et n’ont pas trouvé leursvies tellement améliorées. Pourquoi? Parce qu’ils se sont arrêtéstrop court par rapport à ce qui est nécessaire– la véritable expé-rience de la présence de Dieu. Si vous vous demandez: «Commentpuis-je savoir quand la présence de Dieu a été réalisée ? » iln’existe pas de réponse unique pour tout le monde. Il y a plusieursréponses et l’une d’entre elles peut être celle qui est pour vous.

La Bible dit : « Dieu n’est pas dans la tempête, Dieu est dans lapetite voix tranquille (I Rois 19 : 12) … Sois tranquille et sache queJe suis Dieu (Psaume 46 : 10) … Dans le calme et la confiance seravotre force. » (Isaïe 30 : 15) Et dans ces citations, il y a une clé. Laplupart des grands mystiques religieux ont révélé que le secretréside dans la tranquillité, le repos et la confiance, pas dans larécitation de prières ou la réflexion sur des pensées. L’écoute vousamènera finalement à faire l’expérience de la perception de lapetite voix tranquille ; et tout le pouvoir de Dieu et toute la pré-sence de Dieu se trouvent dans cette petite voix tranquille.« Quand il fait entendre sa voix, la terre de l’erreur fond. » (Psaume46 : 6) C’est tout ce qu’il faut : la prise de conscience et « l’oreille àl’écoute. » Ainsi que vous le découvrirez, il n’est pas nécessaireque ce soit audible, mais c’est d’une manière très tangible quevous saurez quand Dieu vous parle. Vous n’aurez jamais à vousdemander si vous vous êtes trompés, parce que quand cela sepasse, c’est indubitable. Si une expérience vous laisse dans l’in-certitude, ne vous en occupez pas, parce que quand la véritableexpérience survient, elle ne laisse aucune incertitude. À cemoment, le monde pourrait menacer de vous crucifier ou de vousjeter aux lions et vous en souririez. Quand cela survient, vous nepouvez jamais avoir de doute et, par-dessus tout, il y a des signesqui « s’ensuivront ».

C’est pour cette raison qu’une partie aussi importante de notretravail est d’abord consacrée à «pratiquer la présence de Dieu», cequi constitue vraiment un exercice intellectuel. Cela représenteun accomplissement de cette partie de l’Écriture qui dit : « Aie

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confiance dans le Seigneur de tout ton cœur et ne t’appuie pas sur tapropre compréhension (Proverbes 3 : 5) … Dans toutes tes voies, recon-nais-le et il dirigera tes sentiers. » (Proverbes 3 : 6) Dans le psaume91,nous trouvons : « Celui qui demeure dans le lieu secret du très-Hauthabitera à l’ombre du tout-Puissant. Mille tomberont à ton côté etdix mille à ta droite, mais cela ne t’approchera pas. » Ou encore auchapitre 15 de Jean : « Si tu demeures en moi et que mes parolesdemeurent en toi, tu demanderas ce que tu voudras et cela te sera fait. »

Tout ce que je vais exposer, c’est pratiquer la présence de Dieu.À notre réveil, le matin, nous reconnaissons : «Ceci est le jour deDieu et je suis l’enfant de Dieu ; et aussi bien la journée que moi-même sommes gouvernés par Dieu. » Ensuite, en nous rendantau repas, il y a la reconnaissance : « La grâce de Dieu a dressénotre table» ; et quand nous sortons pour aller dans le monde desaffaires ou bien dans celui des arts ou de l’éducation : «La pré-sence de Dieu va au-devant de moi, l’esprit de Dieu marche à mescôtés et l’esprit de Dieu est au-dedans de moi. » Ou bien, quandnous sommes confrontés à ce qui semble être des problèmes dif-ficiles, nous nous détendons dans l’assurance : « Celui qui est au-dedans de moi est plus grand que ces problèmes. Il accomplit ce quim’est donné à faire. Il rend parfait ce qui me concerne. » Et face àune situation impossible, nous sommes capables de nous reposerdans l’assurance que « La grâce de Dieu est suffisante pour cela. » Etalors, cette magnifique expérience finale d’aller au lit à la nuittombante et de remettre le monde à Dieu en lui disant : «Dieu,prends soin du monde pendant que je dors. J’ai été tellementoccupé à en prendre soin tout au long de la journée qu’à présentje suis trop fatigué pour le faire. C’est toi qui prends la relève! »Vous pouvez vraiment atteindre le point où tout est prêt pour quevous soyez capables de vous éveiller le matin en disant : «Dieu,protège le monde aujourd’hui, pendant que je me détends unpeu!»

Tout ceci constitue la pratique de la présence de Dieu et c’estillustré dans le livre La Pratique de la Présence. Si vous accom-plissez cette discipline avec foi, elle vous mènera tout naturelle-ment à un état de conscience dans lequel le mental peut être en

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paix au-dedans de vous. Il arrête de tourner, de tourner et de tournerencore pour n’aboutir à rien. Vous avez édifié une telle convictiond’un Dieu qui est plus près que le souffle que vous êtes capablesde vous trouver très vite intérieurement calme, tranquille et enpaix. Et cela où que vous puissiez vous trouver dans l’espace oudans le temps.

Quand ceci se passe, vous êtes prêts pour le second pas sur lesentier mystique– la méditation– dont il est question dans le livreL’Art de la Méditation. Il y a d’abord la forme contemplative dela méditation, au cours de laquelle vous vous asseyez un certaintemps pour revoir au-dedans de vous la nature de Dieu, la naturede la prière, la nature de l’existence spirituelle et vous préparerainsi à la véritable méditation : « Parle, Seigneur, ton serviteurécoute. » (I Samuel 3 : 9) Nous sommes dans une tranquillité abso-lue, nos oreilles sont ouvertes toutes grandes et notre esprit enéveil est dans un état d’expectative et d’anticipation pour l’écoutede la petite voix tranquille. Quand nous l’entendrons, la terre del’erreur– les discordes, les inharmonies, les problèmes– fondra.Cela ne fond pas pour le monde entier et pas toujours pour vosparents et amis – mais pour vous. « Mille peuvent tomber à tagauche, dix mille peuvent tomber à ta droite, mais aucun de cesmaux n’approchera du lieu où tu demeures. » (Psaume 91 : 7) « Aban-donnez tout et suivez-moi » (Matthieu 16 : 24) et alors, bienentendu, vous habiterez avec ceux qui, de la même manière, ont« tout abandonné.»

Les livres que nous lisons et étudions ne sont pas pouvoir, pasplus qu’ils ne possèdent le pouvoir de Dieu. Ils doivent nous rame-ner au-dedans de nous-mêmes vers l’expérience ; et au bout d’uncertain temps, vous découvrez que vous n’utilisez les livres quepour enseigner aux autres. Ce par quoi vous vivez, c’est la pra-tique, l’expérience véritable de connaître Dieu, « celui dont laconnaissance correcte vous assure la vie éternelle. » Et soyez cer-tains qu’il n’y a aucune vie éternelle sans la connaissance correctede Dieu.

Avec ceci, nous accédons à une révélation spirituelle qui n’a pasété donnée au monde en dehors des purs enseignements mystiques.

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Le Christ Jésus l’a révélée et Paul a transmis le message. Il y adix-sept cents ans, elle a été abandonnée par tous les enseigne-ments de l’église ; pourtant, à présent certaines églises commen-cent à la rétablir. Je vais vous la donner à partir de passages dela Bible directement issus de la bouche du Maître et de la bouchede Paul. Voici ceux du Maître: « Mon royaume n’est pas de ce monde( Jean 18 : 36) … Ma paix, Je vous la donne ; pas comme le mondedonne ( Jean 14 : 27) … Ne résistez pas au mal (Matthieu 5 : 39) …Rengaine ton épée. » ( Jean 18 : 11) Et à présent ceux de Paul :« L’homme naturel ne reçoit pas les choses de Dieu, car c’est spirituel-lement qu’elles sont discernées (I Corinthiens 2 : 14) … La créaturen’est pas soumise à la loi de Dieu et elle ne peut d’ailleurs pas l’être(Romains 8 : 7) … Si l’esprit de Dieu demeure en vous, alors vousdevenez l’enfant de Dieu.»

Tout ceci doit vous montrer qu’afin de faire l’expérience deDieu, nous devons quitter ce monde afin d’entrer dans « monroyaume.» C’est uniquement dans mon royaume que vous trou-verez Dieu. Vous ne le trouverez pas dans ce monde ou dans lacréature, l’être humain. Alors, écoutez ceci : Il n’existe qu’uneseule voie qui vous permette d’expérimenter quelque chose et c’estde passer par votre conscience. Même vos rêves, c’est dans la cons-cience que vous en faites l’expérience. Dès lors, si vous souhaitezfaire l’expérience de Dieu, si vous désirez entrer dans le royaumede Dieu et si vous voulez être soumis aux lois de Dieu, c’est parvotre propre conscience que vous devez atteindre cela– pas dansde saints temples, pas dans la sainte Jérusalem, pas dans desaints hommes. Le règne de Dieu, le royaume de Dieu, l’expé-rience de Dieu, c’est au-dedans de vous– et c’est dans votre propreconscience que vous en faites l’expérience.

Vous voyez quelle profondeur de méditation vous pouvezatteindre ; mais avant que vous puissiez l’atteindre, il y a un pasà faire et c’est un pas que nous devons faire aujourd’hui. Quandvous méditez, reconnaissez d’abord que vous ne recherchez rien dece monde, que vous ne voulez rien de ce monde. Mettez-vous d’ac-cord au sein de vous-mêmes que le but de cette méditation, decette prière ou de cette communion est simplement de recevoir

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Dieu et les choses de Dieu, ainsi que le royaume de Dieu et sonFils. Si vous recevez le Fils de Dieu dans votre conscience, vousrecevrez le Fils de Dieu dans votre corps même. La chair maladedevient la chair bien portante si vous recevez le Fils de Dieu ; etle seul endroit où vous pouvez recevoir le Fils de Dieu est dansvotre propre conscience, le royaume qui est au-dedans de vous.C’est pourquoi le Christ Jésus a enseigné : « Prie ton Père en secretet ton Père qui voit dans le secret te récompensera ouvertement. »(Matthieu 6 : 4) Souvenez-vous, vous n’avez rien à faire avec l’élé-ment «ouvertement».

Mourir chaque jour aux choses de ce monde est illustré parcette forme de prière ou de méditation où nous allons au-dedans;et puisque nous nous dirigeons vers un royaume spirituel, nousne sommes certainement pas occupés à penser à des résultatsmatériels :

Je ne cherche ni une chose ni une pensée ni une personne de laterre. Je sais que les pensées de Dieu ne sont pas mes pensées et jeveux les pensées de Dieu, pas mes pensées. Je sais que les voies deDieu ne sont pas mes voies, alors je veux que les voies de Dieusoient révélées en moi. La raison pour laquelle je ne peux pas prierpour quelque chose est que je ne veux pas que ma volonté soit faite,même si elle est de bonne qualité ; et comment la volonté de Dieupeut-elle s’accomplir si j’interpose un désir ou une volonté qui mesont propres. Dès lors, je dois arriver pur au trône de Dieu, sansdésirs qui soient de nature terrestre– aucun désir, aucune volonté.Que ta volonté s’accomplisse en moi. Que ta voie s’établisse en tantque ma voie.

À ce stade, il n’existe pas d’aide plus grande que de se souve-nir consciemment : «Dieu est esprit. » Par conséquent, soyez cer-tains que vous n’espérez que la grâce spirituelle, la volonté spiri-tuelle, la vie spirituelle, la voie spirituelle. À ce stade, vous avezgommé les ambitions, les espoirs, les désirs matériels et mêmeles peurs. Oui, parce qu’à ce stade vous savez que « Là où est l’es-prit du Seigneur, il n’y a rien à craindre. »

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Arriver à ce stade dans la conscience signifie qu’une grandepartie de votre voyage spirituel se trouve derrière vous, parce quevous ne pouvez atteindre ceci clairement, facilement ou rapide-ment. Vous avez été menés vers ceci, ainsi que vous le découvri-rez quand d’autres viendront à vous pour la sagesse spirituelle.Vous apprendrez que ce n’est pas une matière aisée de leur dire :« Nous n’allons pas vers Dieu pour faire tomber notre fièvre etnous n’allons pas vers Dieu pour obtenir un accroissement d’ap-provisionnement», car vous recevrez cette réponse: «Alors, quelleest l’utilité d’aller vers Dieu?» Quand vous êtes arrivés à un stadeoù vous pouvez accepter une telle déclaration, vous êtes arrivés aupoint où vous avez abandonné les aspirations humaines au profitdes révélations spirituelles.

Nous ne devenons pas des ascètes. En abandonnant le monde,nous ne commettons pas l’erreur de l’ascétisme qui croit qu’ennous privant de tout ce qui est plaisant nous faisons plaisir àDieu. Bien au contraire ! Soyez certains que Dieu ne prend plaisirqu’à nos joies – à nos acquis. Nous avons appris ceci du ChristJésus qui a été envoyé sur la terre pour «faire la volonté du Père»,et la volonté du Père est que nous ayons la santé, le bonheur, lepardon des péchés et la vie éternelle. Il n’y a aucun ascétismedans les enseignements du Maître. Il n’a jamais ôté aux gens queleurs péchés– il n’a jamais retiré à quiconque la moindre forme debien. Une fois que vous arrêterez de rechercher dans vos prières« ce que vous mangerez, ce que vous boirez ou ce dont vous serezvêtus », vous découvrirez que cela vous sera donné par-dessus lemarché. « Ta grâce est ma suffisance en toutes choses », (II Corinthiens12 : 9) mais je ne dois pas chercher la suffisance, je dois chercherla grâce.

Pendant des milliers d’années, les hommes ont prié pour qu’onmette fin à la guerre, pour qu’on mette mis fin à l’injustice, à l’es-clavage et à la maladie. Toutes ces conditions humaines conti-nuent toujours à exister et celles qui n’existent plus n’ont pas étévaincues par la prière mais par les hommes. Beaucoup de mala-dies ont été vaincues et sont disparues du monde à cause desdécouvertes médicales et chirurgicales, mais vous reconnaissez

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le fait que le Christ Jésus a révélé que ceci pouvait être accomplisans aide humaine. Nous n’avons donc pas à être privés de santé,mais nous devons recevoir la santé par des moyens spirituels. LeMaître a nourri les affamés. C’est pour cette raison que nous nedevons pas être ascètes et renoncer à la nourriture, mais nous nedevons pas non plus la gagner à la sueur de notre front. Cela doitêtre révélé spirituellement. Nous devons être dépossédés de tousnos péchés et de nos appétits immoraux par la bénédiction ou lagrâce de Dieu– par une influence spirituelle. Et c’est ainsi quenous en arrivons maintenant à cet instant où vous fermez les yeuxpour reconnaître au-dedans de vous-mêmes :

Je suis arrivé au trône de Dieu qui est établi au-dedans de moi-même– et ce, afin de prier ; pas pour une chose, une condition ouune personne. Je prie uniquement pour que la grâce de Dieu soitrévélée, pour que la volonté de Dieu soit faite en moi, pour que lavoie de Dieu me soit ouverte, pour que je puisse arriver à bien leconnaître et trouver la vie éternelle– pas nécessairement pour quej’aie à vivre ma vie éternelle sur la terre– mais pour la vivre enaccord avec la volonté de Dieu et sous la grâce de Dieu. Je prieafin de pouvoir apprendre à connaître et à aimer mon prochain età le comprendre spirituellement. Sans prêter attention aux revê-tements extérieurs, sans prêter attention à la structure physique, àl’enveloppe raciale ou religieuse, je prie afin de pouvoir arriver àconnaître l’homme qui est derrière toute cette façade. Je prie pourcomprendre la nature spirituelle de l’amour, la nature spirituellede la vie, la nature spirituelle de l’abondance, la nature spirituellede l’amour fraternel, la nature spirituelle du corps– le corps de lacréation de Dieu, le temple qui n’est pas fait à l’aide de mains– lecorps éternel. Je prie pour la révélation du gouvernement de Dieusur la terre tel qu’il est dans les cieux. Je prie pour une révélationde la nature du Sauveur. Je prie pour la révélation de la nature dupouvoir spirituel, de la présence spirituelle, de la loi spirituelle.

Finalement, vous verrez que la nature de ces réalités spiri-tuelles vous sera révélée, peut-être l’une après l’autre. Et, avec

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chacune d’entre elles, il y aura « des signes qui suivront. » Il y a tou-jours une espèce de plus grande paix, une sorte de meilleuresanté, un genre de plus grande joie.

Prenez bien soin de ne jamais prier pour la victoire, que ce soitconsciemment ou inconsciemment. Chaque victoire signifie qu’ily a un perdant. Ce qui implique qu’ultérieurement quelqu’und’autre priera pour une victoire ; et c’est ainsi que les troublescontinuent. Nous ne sommes jamais à la recherche d’une victoire.Nous sommes à la recherche de la paix, mais la paix qui est pro-fitable et bénéfique conjointement et universellement. Sur le planinternational, il n’y aura jamais sur la terre une chose telle que lapaix tant que cette paix aura une connotation de victoire. De lamême manière, aucun parti politique ne donnera jamais un bongouvernement à ce pays aussi longtemps que nous croirons qu’unbon gouvernement résulte d’une victoire sur ou d’une défaite de.

Que vous soyez en train d’écouter ceci ou que vous le receviezpar courrier pour le lire dans deux semaines, ce sera juste un ser-mon ou une leçon à moins que vous n’en fassiez quelque chose deplus. Le Maître est connu comme un montreur de la voie– et c’estainsi que l’instructeur spirituel peut n’être rien de plus que cela–quelqu’un qui montre la voie. Celui qui parcourt la voie, c’est l’in-dividu– et ceci cessera d’être un sermon ou une leçon uniquementau moment où vous en ferez une expérience de votre propre cons-cience. L’une des raisons pour lesquelles la plupart de ces sagessesont été perdues pour le monde, même après qu’elles aient été don-nées au monde par le Maître, c’est que les entendre une fois n’estpas suffisant pour nous permettre d’« aller et faire de même. » L’unedes raisons pour lesquelles ces paroles ne seront pas perdues, c’estque dans une semaine vous les posséderez imprimées et dispo-nibles pour les lire et les relire encore et encore jusqu’à ce quevous puissiez en faire une activité de votre conscience. Quand celaarrivera, vous n’en aurez plus besoin, excepté pour aider quel-qu’un d’autre.

Opérez la transition de passer de votre état d’« homme de laterre » à celui d’« homme qui a son être en Christ », ou bien faites latransition depuis votre état de « dévêtu » jusqu’à celui de « revêtu

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d’immortalité. » En réalité, ceci est une expérience de votre propreconscience et elle s’accomplit dans vos méditations quand vousrenoncez, dans vos moments de prière, à atteindre la santé, larichesse, la compagnie ou le foyer. Cessez de faire de la prière unmarché commercial et faites de la prière la recherche de la grâcespirituelle, de la sagesse spirituelle, de la lumière spirituelle, del’intuition spirituelle et du discernement spirituel. Alors, vousserez en train d’obéir au Maître qui dit : « Dieu est esprit et ceuxqui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. » ( Jean 4 : 24) Il achassé les changeurs d’argent hors du temple et nous devonsexpulser les marchandises hors de notre conscience et hors de nosprières si nous voulons migrer de ce monde pour accéder à « monroyaume ».

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