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S eptentrion jean-pierre wilhelmy Les Mercenaires allemands au Québec 1776-1783 nouvelle édition Extrait de la publication

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Page 1: jean-pierre wilhelmy Les Mercenaires allemands au Québec…Jean-Pierre Wilhelmy, historien et auteur, et Dr. Aylmer Baker président de l’Association des familles Ebacher-Baker

S e p t e n t r i o n

j e a n - p i e r r e w i l h e l m y

Les Mercenaires allemands au Québec

1 7 7 6 - 1 7 8 3

n o u v e l l eé d i t i o n

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1776-1783

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Jean-Pierre Wilhelmy

les mercenaires allemands au québec

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n o u v e l l e é d i t i o n

Septentrion

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Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca

Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons éga lement l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Pro gramme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Illustration de la couverture : dessins de l’auteur

Chargée de projet : Carole Corno

Révision : Solange Deschênes

Correction d’épreuves : Sophie Imbeault

Mise en pages : Folio Infographie

Maquette de couverture : Pierre-Louis Cauchon

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes ÉDITIONS DU SEPTENTRIONvous pouvez nous écrire par courrier,par courriel à [email protected],par télécopieur au 418 527-4978ou consulter notre catalogue sur Internet :www.septentrion.qc.ca

© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :1300, av. Maguire Diffusion DimediaQuébec (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2Dépôt légal :Bibliothèque et Archives Ventes en Europe :nationales du Québec, 2009 Distribution du Nouveau MondeISBN papier : 978-2-89448-582-8 30, rue Gay-LussacISBN PDF : 978-2-89664-554-1 75005 Paris

Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres

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À ma femme Francineet à mes trois enfants,

Martin, Karine et Mylène.

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Préface

Parmi les six millions de Canadiens français d’aujourd’hui, il en reste combien qui, dans leur double lignée paternelle et mater-nelle, peuvent inscrire uni quement des ascendants d’origine fran-çaise ? Dans un peuplement formé en Amérique par des éléments recrutés, pendant trois siècles, au hasard des campagnes publicitaires ou des crises économiques, il ne pouvait se produire qu’un mélange d’origines et d’ethnies.

Il y eut donc, dès le Régime français, des gens arrivés de divers pays (Anglais de la Nouvelle-Angleterre, Écossais catholiques réfugiés d’abord en France puis au Canada, immigrants de pays portugais, espagnol, italien, suisse ou allemand) ; ils se sont mariés chez nous, ils ont laissé une descendance. Et n’oublions pas, bien sûr, tous ces mariages entre Canadiens et Amérindiens, encouragés un temps par l’État et par l’Église, ou facilités par la proximité des Montagnais, des Abénaquis et autres, dont les esclaves panis.

Ce mélange de populations s’accentue après la conquête, il s’ac-célère au xixe siècle avec l’arrivée massive d’Irlandais, il s’accroît plus rapidement encore, au xxe siècle, par l’ouverture définitive de notre société sur le monde. Le jeu généalogique n’est plus désormais de savoir seulement de quelle province de France nous venons, mais quel est le pays ou quels sont les pays d’Europe et d’ailleurs qui ont contribué à notre arbre familial. Retenons surtout que, ce qui compte, ce n’est pas le nombre, petit ou grand, des personnes qui s’amènent, mais le nombre de leurs descendants.

C’est à l’un de ces pays, le pays allemand, que M. Jean-Pierre Wilhelmy, Canadien français au nom mystérieux, a consacré sa

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10 les mercenaires allemands au québec

recherche. Son point de départ particulier : les contingents militaires fournis par l’Allemagne à l’Angleterre, lors de la Révolution améri-caine. De 1776 à 1783, plus de trente mille de ces Allemands, selon ses calculs, seraient venus en Amérique ; le tiers a vécu durant sept ans dans notre société canadienne-française : il en serait resté au Canada quelque deux mille. De descendance allemande comme nos Ebacher, Dickner, Molleur (jadis Muller) et Caux, M. Wilhelmy a voulu raconter la venue de ces immigrants allemands du xviiie siècle, leur fixation au pays, leur contribution démographique, celle-ci rarement visible parce que le temps a transformé bien des patronymes. Il restera ensuite à faire un travail d’envergure : combien de Canadiens français ont aujourd’hui une part d’allemand ? Et quand nous le saurons, il faudra poser de nouveau la même question à l’adresse de bien d’autres pays qui ont contribué à notre peuplement.

Marcel Trudel

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Avant-propos

Qui d’entre nous a encore le droit, de nos jours, d’ignorer sa propre histoire ? La dénatalité, l’immigration, la langue et la dispari-tion de notre société canadienne-française sont autant de préoccupa-tions qui à elles seules justifient un minimum de connaissance de son histoire. Les enjeux sont tels que l’on ne peut plus se permettre, et cela sous aucun prétexte, de méconnaître qui nous avons été si nous voulons bien comprendre qui nous sommes.

Pour la majeure partie du Régime français et un peu plus, nous sommes demeurés un peuple cloîtré, refermé sur lui-même et dirigé par l’Église catholique. Il en est résulté une race homogène et assimilatrice.

En effet, Amérindiens, Irlandais, Écossais, Anglais et Allemands nous donnèrent une descendance francophone alors que notre taux élevé de natalité suffisait, à lui seul, à les assimiler.

« Certains historiens nous racontent encore que la progéniture amérindienne est restée amérindienne, de sorte que ce sont les Amé-rindiens qui se sont métissés. Pas nous ! Non, pas de cela chez nous ! », résume en se moquant l’historien émérite Marcel Trudel. « Les Métis de l’Ouest, ces impurs, ne font pas partie de notre ethnie, nous dit-on ; nous ne sommes pas métissés, ni à l’extérieur du Québec ni dans le Québec, ce sont les Amérindiens qui se sont métissés ! Mais si je regarde autour de moi, poursuit-il, sans chercher longtemps, je vois tel ami Provencher dont l’aïeule est Iroquoise, tel collègue Boiteau qui est d’ascendance huronne, j’entends cette journaliste qui est d’origine abénaquise ; et l’on voudrait me forcer à leur dire ; non je regrette, vous n’êtes pas des Canadiens français1 ! »

1. Correspondance avec l’auteur.

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L’historien Denis Vaugeois nous affirme que les Européens se sont mêlés aux autochtones à un tel point qu’il n’existe sans doute plus aujourd’hui d’Améridiens au sang pur.

Mais plus encore, selon Denis Vaugeois, une bonne douzaine de communautés « ethniques » représentées au Québec ont des ancêtres qui ont immigré en plus grand nombre que les Français. C’est le cas des Irlandais, nous dit-il, des Italiens, des Grecs, des Juifs et même des Chinois. La métamorphose des patronymes est plus qu’intéressante. Ainsi les Phaneuf sont à l’origine des Farnsworth, les Rodrigue des Rodriguez. Et que dire des Melançons, poursuit Denis Vaugeois, les-quels sont sans doute des Millan dont les fils sont devenus des MacMillan ou des Millanson ou Melançon.

En cinq ou six quarts de siècle, écrivit Benjamin Sulte, nous avons absorbé des masses d’Écossais, d’Anglais et d’Allemands dont la des-cendance est aujourd’hui de langue française et catholique.

Dans les années qui suivent la Révolution américaine, de nom-breux soldats sont assimilés. La guerre terminée, plusieurs décident de rester chez nous et d’y faire souche. Leurs noms subissent alors des mutations incroyables et s’amalgament si bien à ceux d’ici qu’aujourd’hui encore bon nombre de leurs descendants ne soupçon-nent même pas leur véritable origine.

Parmi ces soldats dont les descendants furent rapidement assi-milés, il est un groupe qui, bien malgré moi, a retenu mon attention : les mercenaires allemands.

En effet, en 1776, la Couronne britannique, beaucoup plus riche en deniers qu’en soldats, loue des mercenaires allemands dans le dessein de combattre les rebelles américains. Trente mille soldats sont envoyés en Amérique durant les sept années que dure cette guerre. Pas moins de dix mille d’entre eux foulent le sol canadien alors que deux mille quatre cents de leurs compatriotes choisissent d’y rester à la fin des hostilités. Au Québec seulement, mille trois cents à mille quatre cents de ces merce n aires partagent la vie des habitants, unissent leurs destinées à l’une des belles de chez nous et nous donnent des milliers de descendants.

Le 8 juin 2007, le comité ad hoc (composé de messieurs Richard G. R. Brabander, coordonnateur du Comité consultatif ad hoc de la communauté germanophone de Montréal et ancien président (1985-1987) de la Société allemande de Montréal, Roger Vallières, président de la Société historique de Québec et Aylmer Baker, président de

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l’association des familles Ebacher-Baker) qui avait présenté une demande de désignation en faveur des mercenaires allemands, rece-vait une lettre du ministre de l’Environnement, John Baird qui se lisait comme suit :

Lors de sa réunion de décembre 2005, la Commission des lieux et monu-ments historiques du Canada a examiné l’importance historique natio-nale de la contribution des troupes allemandes à la défense du Canada pendant la guerre de l’Indépendance américaine et a recommandé sa désignation. Je suis heureux de vous informer que j’ai récemment désigné la contribution des troupes allemandes à la défense du Canada pendant la guerre de l’Indépendance américaine (1776-1783) à titre d’événement historique national.

En août 2009, une plaque commémorative a été dévoilée sur les plaines d’Abraham à Québec soulignant ainsi la contribution de ces mercenaires allemands à la sauvegarde de notre pays.

Il ne me reste plus qu’à souhaiter que ce volume serve modeste-ment à démocratiser notre histoire, nous aidant à mieux la com-prendre et, qui sait, à faire un peu de lumière sur ce que nous sommes.

De gauche à droite : M. Jean Dorval, président de la société historique de Québec, Jean-Pierre Wilhelmy, historien et auteur, et Dr. Aylmer Baker président de l’Association des familles Ebacher-Baker.

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Plaque de la Commission des lieux et monuments historique du Canada dévoilée à Québec le 28 août 2009 sur les plaines d’Abraham.

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Remerciements

Je m’en voudrais de vous présenter ce livre sans avoir, au préalable, remercié :

M. Marcel TrudelHistorien canadien et professeur émérite au Département d’histoire de l’Université d’Ottawa sans lequel ce livre n’aurait fort probablement jamais vu le jour.

Mme Danielle Poirier et M. Benoît PoirierCollaborateurs et recherchistes.

MM. Bruce Wilson et Brian DriscollRespectivement Acting Chief, section des archives britanniques aux Archives publiques du Canada, et archiviste au même endroit, pour leur très grande disponibilité et leur étroite collaboration.

Dr M. Lent Archivoberrat du Niedersächsisches Staatsarchiv, Wolfenbüttel, Alle-magne de l’Ouest.

Dr KlubendorfArchivoberrat du Hessisches Staatsarchiv, Marburg, Allemagne de l’Ouest.

Dre Karine GürttlerChef de la section des études allemandes et professeure agrégée de l’Université de Montréal, pour ses corrections et ses encouragements.

Feu R. Père Julien Déziel, o.f.m.Ex-président de la Société généalogique canadienne-française qui m’ac-corda, le premier, la chance de faire connaître les Brunswickers.

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Mme Virginia Easley De Marce, Standord University, États-UnisPour ses traductions des poèmes de Gottfried Seume, l’accès à sa banque de données sur les Allemands et sa grande gentillesse à mon égard.

M. Pierre Heynemand Descendant d’un Brunswicker, pour ses nombreuses traductions de textes allemands.

MM. Daniel Olivier et Normand CormierRespectivement bibliothécaire en charge de la salle Gagnon, à la bibliothèque centrale de la ville de Montréal, et à la bibliothèque nationale du Québec.

Feu Dr Joachim BrabanderPour le grand intérêt qu’il a porté à ce travail.

Mme Thérèse Fortin Collaboratrice à cette réédition sans laquelle il m’aurait été très diffi-cile de réaliser cette énorme tâche.

M. Daniel LavoiePour son assistance technique concernant les tableaux de l’état des troupes allemandes au Canada de 1776 à 1783.

M. Paul FortinPour son texte intitulé « Une citadelle… dite temporaire ».

Comité ad hoc de la demande de désignation :Richard G. R. Brabander, coordonnateur, Comité consultatif ad hoc de la communauté germanophone de Montréal, ancien président (1985-1987) de la Société allemande de Montréal ; Roger Vallières, président de la Société historique de Québec ; Aylmer Baker, président de l’association des familles Ebacher-Baker.Pour tous les efforts déployés au cours des cinq dernières années afin d’obtenir une désignation pour les mercenaires allemands.

Et non les moindres, ma femme, Francine Lalumière, et mes trois enfants Martin, Karine, et Mylène à qui j’ai emprunté de nombreuses heures de loisirs à des taux vraiment très bas.

Jean-Pierre Wilhelmy Montréal, le 8 septembre 2009

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Introduction

Fondées entre 1607 et 1733 par des groupes de diverses origines, les treize colonies anglaises de l’Amérique du Nord avaient des tradi-tions politiques et religieuses très différentes. Le Nord arborait des allures économiques et sociales semblables à celles de l’Angleterre, mais fortement teintées d’une influence puritaine ; le Centre reflétait une société cosmopolite de grande ville tandis que l’on retrouvait, au Sud, une bourgeoisie de petits planteurs. Toutes ces populations n’avaient donc rien en commun si ce n’était leur but ultime d’at-teindre ce qu’elles croyaient indispensable dans l’optique qu’elles s’étaient faite de leur nouvelle vie : la liberté.

Débarrassées au Nord, à la suite de la défaite française de 1760, de ce qui constituait une menace de tous les instants, les colonies du Sud devaient néanmoins en faire les frais. En effet, la dette nationale avait considérablement augmenté depuis la dernière guerre et la mère patrie n’était plus en mesure d’en assumer seule le lourd fardeau. Aussi exigeait-elle des coloniaux, et cela par voie d’impôt, leur juste part des dépenses engagées.

Durant les années qui suivirent, le Parlement anglais vota une série de lois, plus impopulaires les unes que les autres, qui soulevèrent le mécontentement général et provoquèrent la tenue d’un premier Congrès général à Philadelphie, le 4 septembre 1774. Bien qu’il en résultât une Déclaration des droits qui niait l’autorité du roi anglais dans les affaires américaines, « No Taxation without Representation », le Congrès tenta un dernier rapprochement avec la Couronne anglaise et lui offrit la négociation. Cependant, George III, dont l’orgueil dépas-sait largement la raison, n’avait que faire d’une négociation et était

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fermement décidé à en finir par la force. Aussi fit-il déambuler dans les rues de Boston la petite armée provocatrice du général Gage.

Puisque le Congrès américain voyait d’un très bon œil l’appui des Canadiens à sa cause, il fut décidé de leur adresser un message dont la résolution finale fut adoptée le 26 octobre 1774. Maladroitement synchronisé toutefois, l’envoi de ce dernier suivit de quelques jours à peine la dénonciation américaine du « Québec Act », ce qui fit dire à François-Xavier Garneau : « Le langage n’aurait été que fanatique si ceux qui le tinrent eussent été sérieux, il était insensé et puéril dans la bouche d’hommes qui songeaient alors à inviter les Canadiens à embrasser leur cause. »

Au Canada, l’élite et le clergé réagirent mal à ce double jeu amé-ricain qui ne tarda pas à être mis à jour. D’autant plus qu’ils étaient particulièrement bien servis par la « Loi du Québec » et que Mgr Briand avait une dette de reconnaissance envers Carleton et le gouvernement anglais.

Le peuple canadien était donc sollicité de toutes parts. D’un côté, la voix du clergé, et surtout de son évêque, lui rappelait les générosités de ses nouveaux maîtres ainsi que les obligations dictées par sa religion et ses serments ; de l’autre, on lui faisait miroiter, à l’aide d’une for-midable propagande, les avantages et les bienfaits d’un gouvernement représentatif. Au bout du compte, ne sachant plus à quel saint se vouer, la majorité des Canadiens se refermèrent sur eux-mêmes et adoptèrent une attitude d’indifférence.

Dès le 19 avril 1775, avec les premiers coups de feu de la révolution, la guerre de l’Indépendance était déclarée dans les colonies du Sud. Le lendemain, 16 000 hommes assiégeaient Boston.

Retenus dans Boston, les soldats britanniques ne constituaient pas une véritable menace pour les rebelles américains. Cependant, la possibilité d’être attaqués à revers par une armée anglaise venant du Canada était un danger beaucoup plus sérieux. Aussi, après s’être vu accorder la mission de s’emparer du fort Ticonderoga1, Arnold2 et Allen3 posèrent-ils officieusement les premiers gestes d’agression à la frontière canadienne.

Embarrassé par les actions entreprises par Arnold et Allen, le Congrès adressait une seconde lettre aux Canadiens qui ne connut guère plus de succès que la précédente malgré son ton menaçant. À la suite de la réaction canadienne, le Congrès général acceptait, le 27 juin 1775, la proposition d’Arnold d’envahir le Canada et, le 6 décembre

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1ntroduction 19

suivant, commençait alors le siège de Québec. La nuit du 30 au 31 décembre 1775 devait être le théâtre d’une double attaque américaine, laquelle se solda par la mort de Montgomery. Quant à Arnold, malgré une blessure à la jambe, il reprit tant bien que mal le siège de la ville grâce, en partie, à la passivité du gouverneur Carleton.

L’Angleterre des HanovreSophie

1630-1714Ernest

Électeur de Hanovre1629-1692

Sophie-Dorothéede Brunswick-Lunebourg

1666-1726

FerdinandFrère de Karl Ier

*12-01-1721/+03-07-1792

Philippine-Charlottefille de Friedrich-Wilhelm I de Prusse*13-03-1716/+16-07-1801

Augustafille de Frédéric-Louis of Wales* : Naissance/+ : Décès

Antoinette-Amaliefille de Ludwig-Rudolph (frère)*14-04-1696/+06-03-1762

Wilhelmine-Carolined’Anspach

1683-1738

George Ier

1660-1714-1727Maison de Hanovre

Ferdinand-Albrecht*19-05-1680/+03-09-1735

Karl Ier

*09-08-1713/+26-03-1780

Karl-Wilhelm-Ferdinand*09-10-1735/+10-11-1806

George II1683-1727-1760

Maison de Hanovre

George III1738-1760-1820

Maison de Hanovre

Notes

1. Construits par les Français, Ticonderoga et Crown Point, que l’histoire nomme aussi Carillon et Saint-Frédéric, étaient les ouvrages avancés du système de défense du Canada et, bien que la ligne frontière officielle eût été reportée au nord par George III en 1763, les deux forts veillaient toujours sur la sécurité militaire du Canada. George F.G. Stanley, Canada Invaded, 37.2. Arnold était un commerçant de drogues, de livres et de chevaux de New Haven, Connecticut, qui, avec quelques hommes promptement recrutés, avait offert ses services aux patriotes du Massachusetts. Il reçut un brevet de colonel du Congrès provincial ainsi que l’autorisation, les fonds nécessaires et les pleins pouvoirs d’attaquer les positions anglaises du lac Champlain. Ibid., 37.8. Anthony Mockler, Histoire des mercenaires, 108-109.3. Allen était très populaire dans le Vermont alors qu’il était à la tête de semi-proscrits (The Green Mountains Boys) qui, depuis quelques années, terrorisaient les habitants du nord de la colonie de la Nouvelle-York. De tels aventuriers, querel-leurs et indisciplinés, semblaient tout indiqués pour nuire aux Anglais. Aussi reçut-il l’autorisation du Connecticut d’attaquer Ticonderoga. Ibid.

Filiation des Ducs de Brunswick

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La « Loi du Québec » (Quebec Act). Carte réalisée d’après The American Heritage Pictorial Atlas of U.S. History.

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cet ouvrage est composé en itc new baskerville corps 10,5selon une maquette réalisée par josée lalancette

et achevé d’imprimer en septembre 2009sur les presses de l’imprimerie marquis

à cap-saint-ignacepour le compte de gilles herman

éditeur à l’enseigne du septentrion

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