JEAN ORIZET - A VOIX NUE

La collection "Les Lettres du Temps" est dirigée par Jean-Luc Favre

©2000, Jean-Pierre Huguet, Editeur Le Pré Battoir, Saint-Julien-Molin-Molette (Loire - France) ISBN 2-907410-46-6 / ISSN 1281-6345

Jean Orizet

Entretiens avec Claude Mourthé

A Voix Nue France-Culture

LES LETTRES DU TEMPS

Jean-Pierre Huguet, Editeur

Claude MOURTHÉ

Producteur-réalisateur à Radio-France, critique au Magazine littéraire, membre de plusieurs jurys, Claude Mourthé est également écrivain et poète. Il a récemment obtenu le prix Chateaubriand pour son roman Soudain, l'éternité (éd. du Rocher) et le prix Apollinaire pour son recueil Dit plus bas (Le Castor Astral).

La réalisation de cette série de "A voix nue" était confiée à

Didier Lagarde.

Emission A VOIX NUE - Jean ORIZET 1 émission - 4 octobre 1993

CLAUDE MOURTHÉ

Ce que l'on peut dire pour le profane et, bien entendu pour l'amateur de poésie, c 'est que Jean Orizet est comblé de lauriers : prix Marie Noël pour L'Horloge de vie, prix Charles Vildrac pour Silencieuse entrave au temps, prix Max Jacob pour En soi le chaos, prix Apollinaire pour Le voyageur absent, et surtout Grand prix de poésie de l'Académie française 1991 pour l'ensemble de l'œuvre.

Jean Orizet est également investi de respon- sabilités officielles : Président de l'Académie Mallarmé, Président du Pen Club français, membre de plusieurs jurys, dont celui du prix Max Jacob. Il est éditeur avec Philippe Héraclès au Cherche Midi où il dirige des collections de poésie et où il a fait paraître plusieurs antho- logies importantes. Et on se souvient qu 'il a été le fondateur et l'animateur de Poésie 1 en 1969.

Né en 1937 à Marseille, ayant longtemps séjourné en Bourgogne, amoureux aujourd'hui de l'Ile-de-France, de la région de Rambouillet, il vogue tranquillement vers la soixantaine mais, après avoir vogué, avant de jeter l'ancre, sans jeu de mots, Jean Orizet, vers bien d'autres cieux. Alors je crois que, peut-être, l'approche la plus immédiate de votre personne et de votre œuvre, ce serait de parcourir votre biographie, du point

de vue de vos voyages. Le globe-trotter de la poésie, de la littérature,

que vous êtes, ça a commencé très tôt et je vais vous demander comment. Je crois que c 'était aux Etats-Unis ? JEAN ORIZET En vérité c'était même plus tôt que cela. Ce que je considère comme mon premier voyage digne de ce nom, je l'ai fait à l'âge de 12 ans, lorsque je suis parti en Algérie, sous la conduite d'un Père Jésuite, spécialiste d'archéologie romaine, et qui nous a emmenés là-bas avec un groupe de lycéens, une douzaine de garçons, pour nous faire découvrir l'Algérie romaine. Ce fut là mon premier vrai grand voyage, dans la mesure où il s'agissait de monter sur un bateau, de traverser la Méditerranée, d'arriver dans un pays inconnu. Pour un jeune garçon, ce qui paraît proche aujour- d'hui était bien lointain alors. J'ai donc découvert

l'Algérie romaine à l'âge de 12 ans, puis, à 16 ans je suis parti en effet pour les Etats-Unis. CLAUDE MOURTHÉ

Avec une bourse d'études je crois ? JEAN ORIZET

Avec une bourse d'études d'une organisation franco-américaine appelée "American Field Ser- vice" ; c'était une association qui avait été créée

pour honorer les ambulanciers américains venus aider les Français sur le front de Picardie en 1917. Son but était de favoriser les échanges entre étudiants européens et américains. Il s'agis- sait de vivre un an aux Etats-Unis et d'essayer de comprendre et de découvrir la civilisation améri- caine. CLAUDE MOURTHÉ

Ce premier voyage a eu une destination assez inattendue, que vous allez nous dire. JEAN ORIZET

Oui ! le hasard a fait que, bien des années plus tard, un film a été tourné dans l'école où j'ai passé un an en 1953-1954. Elle s'appelle St Andrew's School et il n'y a pas très longtemps on a tourné un film intitulé : Le Cercle des Poètes

disparus dont l'action se déroule dans cette école, film tourné sur les lieux mêmes. J'ai donc redé-

couvert quarante ans plus tard au cinéma l'école où j'avais été tout jeune adolescent. J'étais, je crois, le seul poète là-bas, car mes condisciples et collègues américains étaient plus préoccupés par le football, le hockey sur glace ou l'aviron que par la poésie. CLAUDE MOURTHÉ

C'était quand même tout à fait étonnant. Je lis dans la suite de vos voyages que par exemple,

vous avez passé votre Bac-Philo au Lycée fran- çais de Madrid. JEAN ORIZET Oui, parce que dans cette école américaine où il fallait choisir une deuxième langue, qui pour les Américains était, entre autres, le français, je ne pouvais pas décemment choisir le français. J'ai donc opté pour l'espagnol. J'ai commencé à étudier l'espagnol en américain, dans des gram- maires américaines, de sorte qu'en rentrant des Etats-Unis j 'ai pensé continuer à développer ma connaissance de l'espagnol. Cela m'a conduit à partir étudier la philosophie au Lycée français de Madrid où j'ai eu comme condisciple, le Roi Siméon de Bulgarie, qui vivait là-bas en exil ; jeune homme très sympathique que j 'ai revu d'ailleurs récemment. Lui aussi a été quelqu'un de très cosmopolite. C'est comme ça que j 'ai amélioré ma connaissance de l'espagnol à partir des Etats-Unis. Ensuite, j 'ai voyagé en Allemagne, au Danemark... CLAUDE MOURTHÉ

Enfin, c'est extraordinaire ce que "ça circule ! " En Yougoslavie, Italie, Grèce, Etats- Unis, et j e vois un voyage en Angleterre et en Irlande. Est-ce qu 'il y a quelque chose de parti- culier entre vous et l'Irlande ?

JEAN ORIZET

Oui, j'ai été particulièrement séduit par l'Irlande où je suis allé à plusieurs reprises et, la dernière fois, assez récemment, pour parler de poésie à Dublin. J'ai eu un coup de foudre pour l'Irlande, c'est certain, davantage que pour l'Angleterre je l'avoue, non pas que j'aie des réticences vis-à-vis de l'Angleterre, mais je préfère l'Irlande pour un certain nombre de raisons qu'il serait trop long d'expliquer ici. J'ai davantage écrit de poèmes sur l'Irlande que sur l'Angleterre, c'est vrai. CLAUDE MOURTHÉ

Vous avez quelque chose d'Irlandais, Jean Orizet, est-ce que je peux me permettre de vous le faire remarquer ?

JEAN ORIZET

Je ne sais pas ! En tout cas le goût pour l'Irish whiskey ! CLAUDE MOURTHÉ

Ça c 'est déjà une très bonne chose. Ensuite, voyage en Ecosse, voyages aux Iles Canaries, à Dakar, au Maroc. Deux séjours au Maroc, l'un en 69 et l'un en 70, si j 'en crois votre biographie, qui a eu un complément ensuite avec un voyage en Grèce.

JEAN ORIZET

Oui, la Grèce c'est bien autre chose. C'est d'abord des études classiques : je fais partie de

1999

Voyage à Chypre. Reçoit la Médaille de vermeil de la Ville de Paris. Réunion de l'Académie européenne de poésie à la Casa Fernando Pessoa, à Lisbonne. Voyage aux Bahamas, Eleuthera, Harbor Island via Miami. Congrès du P.E.N. Club international à Varsovie. Séjour à Saint-Barthélemy Signature à Marseille d'un numéro spécial d'Autre Sud qui lui est consacré. Lecture-Rencontre à la Bibliothèque municipale de Remiremont à l'invitation du poète Richard Rognet. Rencontre avec les élèves du collège. Réunion de l'Académie européenne de poésie à Luxembourg. Signature à Lyon du publié chez France-Loisirs. Signature à Chambéry d'un recueil de chroniques publié chez Jean-Pierre Huguet sous l'égide de Jean-Luc Favre : Participation à la Foire du Livre de Brive. Remise du prix de l'Académie Mallarmé. Signature du Livre d'or de la poésie française à La Rochelle. Réunion du jury du prix Max Jacob dont il est président.

2000

Remise, chez Gallimard, du 1 prix Alain Bosquet à Jacques Izoard. Participation, à l'Unesco, à un colloque sur le suicide des jeunes, animé par Patricia Martin. Voyage dans le sud tunisien. Rencontre avec Patrick Poivre d'Arvor à Tozeur. Réélu président de l'Académie Mallarmé pour un mandat de trois ans. Participation au Printemps des poètes. Conférence sur la poésie à la Sorbonne, dans le séminaire de Pierre Brunel. Lecture des poèmes aux Deux Magots. Débat au Salon du Livre de Paris avec Michel Deguy et Jacques Charpentreau. Participation à un débat, à l'Unesco, sur « Les poètes et leurs revues ». Signature à la Fnac de

Nantes, du Livre d'or de la poésie française. Participation à un débat sur la poésie avec Hélène Cadou. Conférence sur la poésie au Rotary Club de Mâcon, à l'invitation de Guy Janin, son condisciple au lycée Lamartine et président de l'association des anciens élèves du lycée. Remise du prix Max Jacob à Philippe Delaveau, à l'espace Ricard, animé par Corinne Ricard. Journées du Livre et du Vin à Saumur. Remise du 2 prix Alain Bosquet à Matthieu Bénézet. Participation à un débat sur le temps avec Jean-Louis Servan-Schreiber dans le cadre de la Foire du Livre de

Metz. Participation au jury du prix Max-Pol Fouchet. Entretien sur le site web de France-Loisirs. Remise du prix Kowalski de la ville de Lyon. Voyage à Saint Barthélémy. Réunion de l'association internationale de la critique littéraire. Assemblée Générale de l'Académie Mallarmé.

Choix du lauréat du prix Mallarmé 2000. Publication des Plus beaux sonnets de la langue française (France-Loisirs). Remise du prix Mallarmé 2000 à André Schmitz dans le cadre de la Foire du Livre de Brive. Présentation des Poésies

Complètes de Roger Kowalski à la Librairie des Nouveautés à Lyon. Réunion du jury Max Jacob. Choix du lauréat, Gérard Cartier. Soirée au Théâtre Molière à l'occasion de la

parution du premier volume des Poésies complètes de Luc Bérimont. Officier de l 'ordre national du Mérite.

Réunion du jury du prix Kowalski à Lyon. Remise du prix international de la Critique littéraire à Marc Petit, aux Deux Magots. Participation à une soirée sur « Le corps et la poésie » à la Société des Gens de Lettres. Remise parisienne du prix Mallarmé aux Deux Magots. Participation au jury du Grand prix de poésie de la Ville de Paris. Publication d'entretiens avec Claude Mourthé dans la série « A voix nue » à France-Culture.