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EDITO

L’Assemblée Générale de la CCIAF, qui s’est tenue le lundi 17 juin dernier, a approuvé le rapport moral et financier pour l’année 2012.

Le bilan réalisé est encourageant. Nos finances sont équilibrées et nos activités d’information, de formation, d’accompagnement et de mises en relation vous rassemblent toujours plus nombreux et attirent de plus en plus de nouveaux adhérents.

Bien entendu, tout reste à faire, nous devons améliorer notre connaissance de nos adhérents et faciliter, encore mieux, le contact entre nos membres. Nous devons multiplier les initiatives pour faire travailler les entreprises françaises et algériennes sur des projets concrets et être plus à l’écoute et au service de nos adhérents.

Au-delà de ces objectifs, c’est surtout l’avenir de notre association que nous construisons aujourd’hui et que nous souhaitons conso-lider demain. Nous ne pourrons le faire que par votre implica-tion et votre engagement. La CCIAF, c’est d’abord votre Chambre, l'espace qu’il vous appartient de modeler afin d’y trouver les solu-tions pour le développement de votre entreprise.

À la veille des vacances d’été, je ne peux que rééditer mon appel pour qu’à la rentrée, nous participions, ensemble, à la vie de notre association.Bonnes vacances et bon mois de Ramadhan. Jean-Marie PinelPrésident

Chers adhérents,

La publication de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française

Site Web : www.cciaf.orgContact : [email protected]

Villa Malglaive, 1, rue du Pr Vincent, AlgerTél. : +213 (0) 21 74 72 77Fax :+213 (0) 21 74 72 67

Directeur de la publicationJean-Marie Pinel

Président : Jean-Marie PineL Vice-président : Toufik FredJ

Directeur général : réda eL [email protected]

Assistante DG : Fadila AiSSAOUi Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 113

[email protected] de l’appui aux entreprises

Halim AMMAr kHOdJATél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 115

[email protected] des Adhésions Mounir Benelkadi Poste 147

[email protected] de l’assistance juridique aux

entreprises et Responsable formationAlain BOUiSSiereS

Tél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 117 [email protected]

Responsable de la veille réglementaire

nacima CHABAne CHAOUCHeTél. : +213 (0) 21 74 72 77 poste 129

[email protected] de l’administration

nadia Boumedine poste 122n. [email protected]

Responsable Communication et marketing

Yasmine Mahieddine Poste [email protected]

Conception, réalisation et publicité10, rue Achour Maïdi (ex-rue Ampère), Alger

Tél. : +213 (0) 21 63 91 69Fax : +213 (0) 21 63 91 67

www.pixalcommunication.comEmail : [email protected]

DirectriceTaous AMeYAr

[email protected]

Directeur de la Rédactionkarim BenAMAr

[email protected]

Rédaction Amine BerkAne, djamel MAHdJOUB,

karima MerABTi, Mohamed MOUrAdi, Hanane rAGAB, Arezki SAÏd, Salah ZiAd, kamel rAHMOUni,

Abdelhalim MOUHOU, Hamid kAdeM, Ammar inGrACHen

Service commercial Zohra dAOUdi

[email protected] BerrAH

[email protected] HOUnAS

[email protected]éation et infographie

Yacine ABdeLAdiM - Lamine MAACHACorrection

Yamina HAMMAPhotos

Zouheir MAACHARessources humaines Mohamed deGUiGUi

Impression : iCG Aïn Benian

Les articles et points de vue publiés dans cette revue ne reflètent pas nécessairement les positions de la CCiAF. Cette publication est distribuée gracieusement aux adhérents de la CCiAF.

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SOMMAIREJUILLET - AOÛT 2013 / N°13

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ACTUALITÉ ACTIvITÉS

ACTIvITÉS

CHRONIQUE

CONTRIBUTION

ACTUALITÉ

CULTURELLE

ENQUÊTE

DOSSIER

Assemblée générale de la CCIAFRenouvellement partiel des membres du bureau de la Chambre

Conférence-débat «Adapter nos services aux souhaits des membres»

Le club juridique : Rédaction des contrats commerciaux

«Rencontres du e-com-merce» d’Octave.bizPour un commerce numérique entre entreprises

Amara Zitouni, Le Conseil National de la Concurrence en débat à la CCIAF

Sommet 2013 du G8 : Irlande du Nord

Quel avenir énergétique pour l’Algérie en 2030 ?

Omar Driss Dokman

Etat, opérateurs privés et monde culturel se mobilisent Saison estivale 2013 : sécurité et animation au menu

La 46e édition FIALa FIA, baromètre du dynamisme de l’économie algérienne

Partenariat, solution pour développer l’entreprise

Partenariat, appréhen-sions et attentes

Travailler ensemble, sous quelle forme ?

Conclusion

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De multiples projets y sont consacrés Alger, perle de la Méditerranée à l’orée 2030 ?

Mohamed Kebir Addou «Ce type de projet a une portée à la fois politique, économique et sociale» Avenue de l’Indépendance Des réaménagements plein les yeux !

Les trois pôles d’urbanisme à Alger Le logement sous toutes ses formes

Promenade des Sablettes Pour le plus grand bonheur des Algérois !

Bachir Aguarabi «Une ville, c’est d’abord la capacité à s’adapter aux changements, évolutions et risques»

Réhabilitation des immeubles de l’hypercentre urbainRecalibrage de son embouchure Quand l'oued El Harrach retrouve son cours…

Le PDAU et 23 agri-parcs en projet La capitale se met au vert

La Grande Mosquée d’Alger ouvrirait ses portes en septembre 2015Brahim Hasnaoui «L’urbanisation est un indicateur sur l’état de développement d’une société»

Dounya Parc (Grands-vents) Une bouffée d’air frais pour les Algérois

Réhabilitation de La Casbah d’Alger Des plans de réhabilitation se succèdent et se ressemblent

L'entreprise algérienne et le partenariat

Introduction : la métho-dologie d’enquête

L’environnement de l’entreprise : contraintes et besoins

ALGER 2030

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ACTIVITÉS | CCIAF

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES4

Assemblée générale de la CCIAF

RENOUVELLEMENT PARTIEL DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA CHAMBRE

L’assemblée générale des adhérents de la CCIAF, tenue le 17 juin 2013, à la villa Malglaive, à Alger, a été surtout marquée par le renouvellement, conformément aux statuts, du tiers des

membres du Conseil d’administration.

Les travaux ont débuté avec le dis-cours d’accueil du président de la CCIAF, M. Jean-Marie Pinel, qui a

présidé cette séance. Son excellence M. André Parant, Ambassadeur de France en Algérie, invité d’honneur, a vivement salué, lors son intervention, le travail remarquable qu’accomplit la CCIAF pour la promotion des relations économiques entre les deux pays. M. Parant a félicité, à ce propos, les responsables de la Chambre pour leur rôle dans le rapprochement les entreprises des deux pays. Rappelant le nombre important d’entreprises françaises présentes en Algérie, le diplomate a invité les entreprises algériennes à explorer, à leur tour, les opportunités d’investissement en France. Une perspective qui s’inscrit, en fait, en droite ligne des objectifs de la CCIAF.S’agissant du déroulement des travaux de l’AG, retenons que toutes les résolu-tions soumises au vote de l’assemblée ont été adoptées à la majorité. Le premier point inscrit à l’ordre du jour a été la présentation du rapport moral par M. Pinel. L’exposé qu’il a fait sur les différentes activités de la Chambre durant l’année 2012 a été

adopté à l’unanimité par l’assistance. Idem pour l’arrêté des comptes, pré-senté par Ahmed Mostefaoui, admi-nistrateur, et le budget prévisionnel de la CCIAF qui ont été entérinés. Par la suite, les participants ont procédé au renouvellement partiel, à savoir le tiers des 18 administrateurs compo-sant le conseil d’administration de la CCIAF. Six candidats étaient en lice et ont répondu à l’appel à candidature lancé le 6 mai dernier par la CCIAF à tous les adhérents à jour de leurs coti-sations, pour pourvoir les 6 postes mis en jeu. 5 sont des anciens administra-teurs qui ont postulé à une réélection, en plus d’une nouvelle candidature, celle de Adlène Mecellem, P-DG d’AXA Algérie. Aussi, Ahmed Mostefaoui

(représentant du CIC en Algérie), Eric Delarue (Hubbard Algérie), Youcef Maâmir (Entrepose Algérie), Fettah Ouzzani (Quosmic), Adlène Mecellem (P-DG d’AXA Algérie) et Marc Simon (Vodasystème) ont ainsi intégré le conseil d’administration de la CCIAF. Avant de lever la séance, le Président, Jean-Marie Pinel, a également soumis à l’approbation de l’Assemblée géné-rale, le choix fait par le conseil d’ad-ministration de retenir, après analyse des offres reçues, la candidature du cabinet Rafik Guerza pour assurer la mission de commissariat aux comptes de la CCIAF pour les exercices 2013 à 2016.

Abdelhalim Mouhou

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

ACTIVITÉS | CCIAF

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Conférence-débat avec son président

«ADAPTER NOS SERVICES AUX SOUHAITS DES MEMBRES» Dans cet entretien, le président de la CCIAF, Jean-Marie Pinel, revient sur le déroulement de l’assemblée générale et les objectifs du nouveau bureau directeur ainsi que sur sa vision des perspectives du partenariat économique algéro-français.

Partenaires : Monsieur Jean-Marie Pinel, que pourriez-vous nous dire sur le déroulement de cette AG ?

Jean-Marie Pinel : L’assemblée s’est très bien déroulée. Il y a eu quelques critiques dont il faudra tenir compte. Dans l’ensemble, les participants ont été satisfaits de tout ce qui leur a été exposé, aussi bien du compte-rendu que de la transparence que nous avons affichée.

A quoi ambitionne cette nouvelle équipe ?

L’ambition de la nouvelle équipe, c’est d’arriver à réaliser tous les objec-tifs stratégiques que l’on s’est don-nés au début du mandat, il y a deux ans maintenant. Il nous faudrait plus d’implication et une participation

plus fréquente des membres. Cela implique, par ailleurs, que nous com-muniquions encore mieux sur les avantages de l’adhésion à la CCIAF et que nous adaptions encore plus nos services aux souhaits des membres.

Pourriez-vous nous parler de ces objectifs stratégiques que vous vous fixez ?

Satisfaire nos adhérents est l'un de nos premier objectifs. Ensuite, il y a notre souci du développement des relations franco-algériennes que nous plaçons au cœur de notre stratégie. Nous comptons augmenter également le nombre de nos adhérents, aujourd'hui estimé à 1000 personnes. Et pour cela, il faudra mieux informer, être plus participatif, faire plus de rencontres, proposer plus d’opportu-nités d’investissement, de partenariat,

etc. La création de liens entre acteurs économiques français et algériens est aussi parmi nos missions premières.

Le partenariat algéro-français est placé au centre de vos activités…

Absolument. C’est une de nos mis-sions les plus importantes. Beaucoup d’efforts ont été consentis dans ce domaine. Nous devrions travailler encore plus. Parce que l'on a d’abord cette chance d’avoir une culture très commune, et même des politiques économiques très semblables. Nous avons également des problèmes que nous devons affronter ensemble. Beaucoup d'opportunités existent aujourd'hui. Il faut en saisir l'occasion.

Amine Berkane

Cette initiative conduite par un adhérent, M. Marc Si-mon (Vodasystems), s’inscrit dans la dynamique que la CCIAF a engagée en 2013 pour développer le contact entre adhérents de la Chambre et le partage d’expé-rience sur des sujets d’intérêt commun. L’objectif est de créer l’opportunité pour les chefs d’entreprises et responsables du secteur d’échan-ger sur le thème des Nouvelles Technologies dans les domaines des systèmes d’informations, des télécom-munications et sur l’innovation liée à ces activités.En effet, dans un environnement où concurrence et évolutions s’entremêlent, l’innovation est un levier majeur de développement économique et de différen-ciation. Pour assurer leur pérennité, les entreprises doivent avoir la capacité d’intégrer rapidement les nouvelles technologies dans le pilotage de leurs acti-

vités et proposer à leurs clients des services toujours plus innovants. Le lancement du Club a été acté le 16 juin 2013 à la CCIAF autour de membres fondateurs (Groupe EDEN, Nedjma, Magpharm, Société Générale Algérie, Samha, Imagine Partner, Universal Transit). Le Club, ainsi créé, un courriel sera envoyé très pro-chainement par la Chambre à l’ensemble des adhé-rents souhaitant s’inscrire. Le club se réunira lors d’un dîner mensuel qui sera précédé par une présen-tation à thème. De même, le Club sera à l’initiative d’actions (séminaires, présentations, ateliers), à tra-vers la Chambre, à destination de l’ensemble des ad-hérents souhaitant approfondir leurs connaissances ou débattre sur un thème choisi.

Nous souhaitons longue vie au Club.

Un nouveau Club, dédié aux Nouvelles Technologies et à l’Innovation est né au sein de la CCIAF.

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ACTIVITÉS | CCIAF

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES6

PINEL

FREDJ

MOSTEFAOUI

MAAMIR

BENABDESLEM

DELARUE

ELJERRAT

IDJEROUIDENE

MECELLEM

OUZZANI

REEB

SERVOLE

SIMON

STEFANINI

AMEYAR

BOURSOT

MIGNON

CHIKHAOUI

Jean-Marie

Touffik

Ahmed

Youcef

Brahim

Eric

Maurice

Meziane

Adelene

Abdel Fetah

Roland

Franck

Marc

Laurent

Taous

Pierre

François-Xavier

Arslan

Président

1er Vice-Président

Trésorier

Secrétaire général

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

KPMG Algérie

GE CORPORATE

CIC Algérie

ENTREPOSE Algérie

MDI

ISA HUBBARD

SIKA El Djazair

AIGLE AZUR

AXA Assurance Algérie

QOSMIC Maghreb

KRUPP HAZEMAG

VECTRAM

VODASYSTEMS

ALCATEL-LUCENT

PIXAL COMMUNICATION

SOCIETE GENERALE

BEL Algérie

NSVENTURES

Nom Prénom Fonction Employeur

NOUVEAUX MEMBRES DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA CCIAF

Chers adhérents, nous avons le plaisir de vous in-former de la signature de deux conventions avec les entreprises adhérentes Emploitic et CitiTaxi afin de faire bénéficier les adhérents de la CCIAF d’avan-tages tarifaires sur les prestations de ces entre-prises

Les adhérents de la CCIAF pourront ainsi bénéficier d’un rabais de 10% sur les services proposés par Emploitic ( solutions de recrutement ) ainsi que City Taxi ( Transport par Taxi) Lors de la commande, n’oubliez pas de présenter votre carte d’adhérent en cours de validité pour bénéficier de ces avantages … !!! N’hésitez pas à contacter M. Mounir Benelkadi (Responsable du service adhésion T 021 74 72 77 P. 147 ) si vous souhaitez à votre tour faire bénéficier nos adhérents d’avantages tarifaires sur vos produits et services.

Nouveau... !! Avantages tarifaires pour les adhérents.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

ACTIVITÉS | CCIAF

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ACTIVITÉS | CCIAF

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES8

Journée d’information sur le thème :

Rédaction des contrats commerciaux

Le Club juridique de la CCIAF a organisé le 21 juin 2013 une journée d’information au profit des adhérents sur le thème « Rédaction des contrats commerciaux : rappel des principes». Un riche débat interactif a eu lieu entre l’assistance et les deux conférenciers, Me Nadia Nafi et Me Benmimoun.

Animée par Me Nadia Nafi, avo-cate agréée près la Cour su-prême et du Conseil d’Etat, et

Me El-Habib Benmimoun, notaire à Alger, cette activité qui s’est déroulée à la CCIAF a été plutôt un riche débat interactif entre l’assistance et les deux conférenciers. Ainsi, Me Benmimoun a d'emblée mis l'accent sur les problé-mes auxquels les adhérents peuvent faire face sur le terrain. Le conféren-cier, à ce propos, a détaillé et expliqué l’ordre des démarches à entreprendre auprès de l’administration et des juri-dictions. Il a insisté dans ce sens sur le fait que «les officiers publics (notaire, huissier, avocat, commissaire-priseur) soient indispensables pour l’élabora-tion des contrats commerciaux ou de société». De son côté, Me Nafi a rappelé les quatre éléments essentiels pour la conclusion d’un contrat commercial. D’abord, le consentement, à savoir l’offre formulée par l’une des parties et son acceptation par l’autre partie. Ensuite, les deux parties doivent jouir de la capacité de conclure le contrat, puisque, a souligné l’avocate, «la capa-cité exclut et interdit les mineurs, les incapables et les sociétés en faillite ou en liquidation judiciaire». En troi-

sième lieu, il faudrait déterminer l’ob-jet du contrat qui doit être «détermi-nable et licite». Et, enfin, il y a la cause pour laquelle on contracte.Le maî�tre-mot et le conseil repris par les deux juristes à l’adresse de l’assis-tance a été «la simplicité». «Un contrat commercial doit être ré-digé de la manière la plus simple et la plus classique. C'est-à-dire un contrat déterminant les parties, l’objet, les obligations des parties, les modalités de payement et les clauses en cas de litige entre les parties, en y insérant, selon la spécificité de chaque contrat commercial, des clauses avec la nature de l’objet», a préconisé Me Nafi qui rappelle, qu’en vertu de l’article 106 du code algérien de procédure civile de 2008, il est stipulé que «le contrat est la loi des parties». «Si on se surprotège dans le contrat et qu’entre temps il y a un changement dans les lois, on se trouve lésés pour recouvrir les créances, car tout ce qui est prévu par la loi doit être appli-qué même s’il n’est pas inséré dans le contrat», a-t-elle ajouté. Selon les deux juristes, la règle dans la rédaction des contrats commerciaux, est de ne pas se surprotéger pour ne pas avoir plus

tard, des problèmes pour faire exécu-ter son contrat, surtout qu’un contrat commercial sert surtout à garantir les modalités de payement. On risque de se priver des dommages et inté-rêts quand on insère trop de clauses, comme c’est le cas par exemple, de l’arbitrage international. En effet, le code de procédure civile interdit l’arbitrage international entre privés. Il ne le permet que dans le cadre des litiges opposant un Etat à un autre. Aussi, ce code «empêche le contrac-tant, une fois devant le juge civil, de demander des intérêts moratoires», a encore expliqué Me Nafi. Durant les débats, plusieurs intervenants ont soulevé le problème de la rédaction d’un contrat avec un groupement de sociétés étrangères. Cela a orienté le débat pour évoquer la fameuse règle des 51-49% introduite depuis la Loi de finances complémen-taire de 2009 (LFC2009), et qui régit l’investissement étranger en Algérie. D’ailleurs, les deux juristes ont été una-nimes à souligner que l’Algérie «devrait légiférer dans le sens d’alléger cette procédure».

Amine Berkane

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

ACTIVITÉS | CCIAF

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La CCIAF accueille la 3e édition des «Rencontres du e-commerce» d’Octave.biz

POUR UN COMMERCE NUMÉRIQUE ENTRE ENTREPRISES

La CCIAF a accueilli, le mercredi 26 juin 2013, la 3e édition des «Rencontres du e-commerce», lancées en Algérie en novembre 2012 par Octave.biz, une entreprise spécialisée dans le

commerce sur Internet et la gestion commerciale. Thème de ce rendez-vous : «Le e-commerce B to B», une notion permettant des transactions commerciales entre les

entreprises et leurs clients professionnels à travers un site de vente en ligne dédié.

Au début de son exposé, le confé-rencier Selim Mazni, chargé du développement en Algérie pour

Octave.biz, est revenu sur les points fondamentaux évoqués lors des deux éditions précédentes. Il a ainsi réaf-firmé que le e-commerce constitue une opportunité formidable, tout à fait adaptée au contexte de l’Algérie, et s’est montré convaincu de l’essor très prochain de cette activité dans le pays.En effet, il faut savoir que le volume du e-commerce est naturellement proportionnel au taux de pénétration d’Internet dans un pays. Se référant à, ce propos, aux statistiques relatives à l’évolution du taux de pénétration d’Internet dans les pays développés, M. Mazni a relevé que ce taux pro-gresse selon une courbe ascendante quasiment identique pour tous les pays. Suivant ces statistiques, le taux de pé-nétration à Internet en Algérie attein-dra les 50 % de sa population à l’hori-zon 2016. Cela impliquera la naissance de centaines de sites d'e-commerce en-registrant une activité variant d’un site à l’autre de 500 à 10 000 commandes par mois, voire beaucoup plus.

Mais peut-on faire du e-commerce en l’absence du paiement en ligne, comme c’est le cas en Algérie ? «Oui», a rétorqué le conférencier, mettant en avant la possibilité de recourir aux autres modes de paiement, tels le chèque ou encore le cash, à la récep-tion de la marchandise par le client. «Même dans des pays où le e-paie-ment existe, les clients n’y ont pas trop recours. Ils préfèrent le chèque ou le paiement en espèces. C’est une ques-tion de culture», a ajouté M. Mazni. Un avis confirmé par Mme Hacène-Daoua-dji, représentante de la société Algérie Cyber Market au profit de laquelle Oc-tave.biz a réalisé deux sites de e-com-merce : Nechrifenet.com, proposant toutes sortes de produits, et Kitabi.dz, spécialisé dans la vente de livres. A peine 3 mois après leur lancement, Mme Hacène-Daouadji s’est dit très sa-tisfaite des débuts. Abordant le thème du jour, Selim Mazni a rappelé l’importance stratégique du e-économie, tout en soulignant la né-cessité pour les entreprises de l’adop-ter à l’ère de la révolution des TIC. Il a, à ce propos, exposé l’expertise

d’Octave.biz sur ce qu’il qualifie «d’axe stratégique pour les entreprises algé-riennes», c'est-à-dire le e-commerce B to B.Notion encore peu connue en Algérie, «le e-commerce B to B permet aux entreprises de vendre à leurs clients professionnels l’ensemble de leurs produits à travers un site de vente en ligne dédié», a-t-il expliqué. «Dans la majorité des cas, le e-commerce B to B permet à l’entreprise de faciliter la re-lation de l’entreprise avec ses clients professionnels et de soutenir son réseau de distribution. Un site pareil crée un réel avantage concurrentiel pour une entreprise mais également pour son réseau de distribution», a-t-il encore souligné.Mettant en exergue «l’expertise avan-cée» dont dispose Octave.biz dans ce domaine en France, M. Mazni a conclu en assurant son auditoire que l’entreprise qu’il représente fournit cette plate-forme tout en assurant un accompagnement en aval et en amont à ses clients.

Abdelhalim Mouhou

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ACTIVITÉS | CCIAF

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES10

Amara Zitouni | Conférence-débat avec son président

LE CONSEIL NATIONAL DE LA CONCURRENCE EN DÉBAT À LA CCIAF

Le rôle du CNC «est de mettre fin à des situations qui peuvent s’avérer dangereuses pour l’économie et le consommateur», a expliqué son président, Amara Zitouni, à l’adresse

des membres de la CCIAF. On saura ainsi qu’en vertu de la nouvelle loi, le CNC est une autorité administrative autonome, jouissant de la personnalité et de l'autonomie financière, placé auprès

du ministre chargé du Commerce.

La Chambre de commerce et d’in-dustrie algéro-française (CCIAF) a convié, le 8 mai dernier, Amara

Zitouni, président du tout nouveau Conseil national de la concurrence (CNC), pour une conférence-débat avec ses membres.

Lors de cette rencontre, modérée par le DG de la CCIAF, Réda El Baki, le pré-sident du CNC a fait une présentation détaillée de cette institution, instal-lée officiellement le 29 janvier 2013. Réinstallée, à vrai dire, car dans son intervention, M. Zitouni a expliqué que «le premier Conseil de la concur-rence a été créé en 1995». Ce Conseil, a-t-il poursuivi, a entamé son activité en rendant ses décisions, avant d’être «techniquement gelé» en 2003 par une nouvelle loi qui a abrogé l’an-cienne, en introduisant des change-ments très profonds dans la mission et la composition du Conseil. En 2010, et face au boum commercial qu’a connu l’Algérie et la nécessité d’y mettre de l’ordre, «les pouvoirs publics ont estimé qu’il était temps de réactiver le Conseil», ajoute l’invité de la CCIAF. C’est ainsi donc que le CNC a été réinstallé en début d’année, non sans être consolidé dans son autono-mie, sa composante, ses missions et ses prérogatives.

On saura ainsi qu’en vertu de la nou-velle loi, le CNC est une autorité admi-nistrative autonome, jouissant de la personnalité et de l'autonomie finan-cière, placé auprès du ministre chargé du Commerce. «Etre placé auprès du

ministère du Commerce ne signifie pas que nous sommes sous tutelle de ce ministère, mais c’est juste une sorte d’autorité morale», rassure M. Zitouni, rappelant que la composante du CNC a été élargie aux organisations patro-nales et de la société civile.

En effet, le CNC est composé de douze membres, nommés par décret prési-dentiel et qui exercent leurs fonctions à plein temps, alors que six membres sont choisis parmi les personnalités et les experts ayant des compétences dans les domaines de la concurrence, de la distribution, de la consommation et de la propriété intellectuelle, quatre membres sont choisis parmi les pro-fessionnels et deux autres représen-tent les associations de protection des consommateurs.

Pour garantir une réelle connaissance et mise en œuvre des principes et règles de concurrence, cet organe a compétence de décision, de proposi-tion et d'avis qu'il exerce de sa propre initiative ou à la demande du ministre du Commerce ou de toute autre partie intéressée.Il peut également saisir les services

chargés des enquêtes économiques, notamment ceux du ministère du Commerce pour solliciter la réalisa-tion de toute enquête ou expertise portant sur des questions relatives aux affaires relevant de sa compé-tence. Si des pratiques restrictives de

concurrence sont relevées, le Conseil engage toutes les actions nécessaires pour y mettre fin de plein droit.

Durant les débats, M. Zitouni a indi-qué que «le CNC est doté d’un pou-voir quasi judiciaire». Mieux, la nou-velle loi a prévu un relèvement des amendes pour les rendre dissuasives. «Le Conseil peut passer au conten-tieux et infliger des amendes dont le montant peut atteindre 12 % du chiffre d’affaires réalisé en Algérie, et ce, dans le cas où une entreprise persiste dans ses actes anticoncur-rentiels», a-t-il dit en substance. Il a également souligné que le Conseil ne fait pas de distinction entre le secteur public et le secteur privé, «la seule dif-férence est de faire jouer les règles de la concurrence», a-t-il conclu.

Amine Berkane

Pour garantir une réelle connaissance et mise en œuvre des principes et règles de concurrence, cet organe a compétence de décision, de proposition

et d'avis qu'il exerce de sa propre initiative ou à la demande du ministre du Commerce ou de toute autre

partie intéressée.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 11

ENQUÊTE CCIAF

La présente enquête, initiée par la CCIAF, s’inscrit avant tout dans la droite ligne des objectifs que s’est fixé la Chambre de Commerce et d’Industrie Algéro-Française, notamment en matière d’identification

des opportunités d’affaires et de partenariat entre les entreprises des deux pays. A travers un recense-ment effectué auprès de 195 entreprises privées algériennes, réparties sur les quatre régions du pays,

cette étude se veut aussi un parfait indicateur à même d’évaluer, de manière exhaustive, les potentialités existantes pour la mise en œuvre de ses relations de partenariat. Riche en enseignement, elle met en évi-dence les atouts et les dispositions des entreprises algériennes dans chaque secteur d’activité, favorisant

les liens d’associations. Il s’agit aussi d’identifier les types de partenariat souhaités par les entreprises algériennes, les difficultés qu’elles rencontrent mais aussi, elle propose des voies de solutions et de

facilitations. L’étude renseigne, par ailleurs, sur les besoins et les objectifs des entreprises algériennes disposées à ce type de partenariat et de relations d’affaires.

Enquête de la Chambre de Commerce et d’Industrie Algéro-Française

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N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES12

ENQUÊTE CCIAF

INTRODUCTION LA METHODOLOGIE D’ENQUETE

OBjECTIFS GÉNÉRAUX DE L'ENQUÊTE, PÉRIODE, ÉCHANTILLON :

Cette enquête a pour but d’évaluer les potentialités existantes en matière d’établissement de relations de partenariat entre entreprises algériennes et étrangères ainsi que l’identification des types de partenariat souhaités ainsi que les modalités de leur mise en œuvre...

Cette étude a consisté en particulier à :

• Effectuer un recensement, le plus exhaustif possible, des besoins et des objectifs des entre-prises algériennes en termes de partenariat.

• Mettre en évidence les opportunités de création de relations d’affaires dans une perspective de rapprochement.

• Evaluer le potentiel existant pour chaque secteur d’activité.

PÉRIODE :

L’enquête a été réalisée durant la période du 1er avril au 18 avril 2013

L’ÉCHANTILLONNAGE :

L’enquête est réalisée sur un échantillon composé de 195 entreprises algériennes, réparties sur les quatre régions du pays (Nord, Est, Ouest et Sud ), issues du recensement effectué par l’Office National de Statistiques en 2011 pour neuf wilayas du pays.

L’enquête a été réalisée par le Cabinet Surveys & Consulting Institute, AlgerContact : M. Mounir Djouaher / [email protected]

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 13

ENQUÊTE CCIAF

Taille d'entreprises Nombre %

TPE 20 10%

PME 111 57%

Grandes entreprises 64 33%

Total 195 100%

PME Total %

Petite entreprise 58 52%

Moyenne entreprise 53 48%

Total 111 100%

Echantillonnage

52%48%

Petite entreprise Moyenne entreprise

10%

57%

33%

TPE

PME

Grandes entreprises

•TPE : moins de 50•Petite entreprise : 50 et 100•Moyenne entreprise : 100 et 200•Grande entreprise : plus de 200

1/ L’ENVIRONNEMENT DE L’ENTREPRISE, SES CONTRAINTES

ET SES BESOINS

66% des entreprises interrogées trouvent des contraintes dans l’exercice de leurs activités. Ce résultat relativise, à notre sens, une appréciation généralement répandue de l’existence d’un environnement bloquant pour l’entreprenariat en Algérie.

Ce pourcentage se situe dans la moyenne exprimée par des entreprises d’autres pays.

ENQUÊTE CCIAF

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N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES14

ENQUÊTE CCIAF

A/ L’ENTREPRISE FACE à QUELLES CONTRAINTES ?

B/ DANS QUELS SECTEURS ?

Procedures administratives et

fiscales; 31%Recrutement de main

d’œuvre qualifiée; 22%

Financières; 17%Relations bancaires;

17%

Matiéres premières; 10%

Douane; 2%

CONTRAINTES

1/ Procédures administratives

2/ Disponibilité de main-d’œuvre qualifiée

3/ Financement de l’entreprise

3/ Délai d’approvisionnement en matières premières

L’ensemble des secteurs est impacté.

Le Bâtiment, l’Agro-alimentaire et les transports sont les plus sensibles aux contraintes.

Cela montre la difficulté des entreprises à comprendre la nécessité des procédures administratives.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 15

ENQUÊTE CCIAF

D/ QUE FAUT-IL POUR DÉvELOPPER L’ENTREPRISE ?

A/ UN PARTENARIAT PEUT-IL AIDER AU DÉvELOPPEMENT DE L’ENTREPRISE ?

Une majorité d’entreprises pensent qu’une association avec un partenaire étranger peut les aider dans leur développement.

Il s’agit là d’une grande ouverture d’esprit pour le développement futur et une grande attente que les entre-prises étrangères doivent s’employer à ne pas décevoir.

La maitrise du savoir-faire est consi-dérée comme le principal levier de développement de l’entreprise puisque l’addition de ces critères s’élève à 52%.

Viennent en second, les ressources financières en raison des besoins d’in-vestissement et de fonds de roulement.

0% 10% 20% 30%

Les ressources financières

Les ressources matérielles (Terrain)

Le savoir faire dans la production

Le savoir faire dans le management

Maitrise des circuits et des pratiques pour l’export

Le savoir faire dans la commercialisation

Aucune

Main d'œuvres qualifiée

22%

20%

14%

14%

13%

9%

7%

2%

2/ PARTENARIAT, SOLUTION POUR DÉVELOPPER L’ENTREPRISE

Oui; 52,8%

Non; 47,2%

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N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES16

ENQUÊTE CCIAF

B/ DES PARTENARIATS… MAIS DANS QUELS SECTEURS ?

A/ QUELLES APPRÉHENSIONS ?

Les entreprises y sont en général très favorables sauf pour les secteurs de la métallurgie, des banques assu-rances, études et conseils.Ces secteurs, qui ont des modes de fonctionnement différenciés, exigent une forte culture d’entreprise pour se développer.

Si les entreprises algériennes sont volon-taires pour s’associer, elles craignent malgré tout l’échec de tels engagements qui les mettraient face à des risques de conflit d’intérêts et d’objectifs. A cet égard, des contrats d’association, clairs complets et précis devraient rassurer et éviter toute dérive.Le rapport au pouvoir de décision doit à cet égard être clarifié. La détection d’attitudes opportunistes du partenaire étranger est crainte. Les différences culturelles n’entrent qu’à 13% ce qui prouve que les entreprises interrogées ne ressentent pas un danger sur ce point.

3/ PARTENARIAT, APPRÉHENSIONS ET ATTENTES

26%

21%

20%

13%

13%

8%

0% 10% 20% 30%

Risque de conflit d'intérêts et d'objectifs

Risque de dépendance vis à vis du partenaire étranger

Des conflits de pouvoirs

Risques de comportement opportuniste

Conflits d'ordre culturel

Nous ne ressentons pas le besoin

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 17

ENQUÊTE CCIAF

B/ LES ATTENTES …

C/ UN PARTENARIAT POUR QUELS OBJECTIFS ?

L’entreprise algérienne attend principale-ment une assistance à la maîtrise des procé-dés et des techniques de production.

Les retombées sur l’entreprise de la mise en place d’un partenariat seront :1/ L’ amélioration des volumes de production.2/ L’amélioration de la qualité des produits.

Le savoir-faire est essentiel.

Il est ressenti comme la clé de la réussite

27%

20%

17%

14%

9%

7%

7%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Ressources technologiques , et informationnelles

Le savoir faire dans la production

Ressources matérielles

Ressources financières

Le savoir faire dans le management

Le savoir faire dans la commercialisation

Maitrise des circuits et des pratiques pour l’export

18,1%

15,5%

14,1%

9,7%

9,0%

7,6%

6,5%

6,1%

6,1%

5,8%

1,4%

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0%

L'amélioration de la qualité des produits qualitative et quantitative

L'exploitation des technologies matures qui améliorent la productivité

L'acquisition et la maitrise de nouvelles technologies qui améliorent la productivité

L'amélioration des processus de production

L'acquisition de compétences dans de nouveaux domaines d'activités

La recherche de solutions nouvelles pour la gestion

L’utilisation d’un label ou d’une marque reconnue à l’international

L'acquisition de compétences nécessaires a l'innovation

L'acquisition de compétences nécessaires a l'innovation et à la diversification

L'acquisition de compétences managériales et organisationnelles

Le savoir faire

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N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES18

ENQUÊTE CCIAF

D/ CE QUE LE PARTENARIAT A PERMIS POUR LES ENTREPRISES QUI ONT SAUTÉ LE PAS

A/ QUEL TyPE DE PARTENARIAT ?

51%

15%

12%

10%

7%

5%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Partage des ressources et compétences tout en restant …

Insuffisance interne en compétences

Insuffisance interne en ressources

Commercialisation du produit

Partage des risques

accroitre la réputation de l'entreprise

L’idéal est résumé dans ce slide qui reflète les motivations de ceux qui ont déjà réalisé de tels partenariats. Leur entreprise est devenue compétente et vend des produits de qualité en préservant son autonomie. L’entreprise étrangère ne doit pas oublier cette espérance qui est le secret de la réussite entre gens responsables.

Plus d’un tiers des entreprises interrogées sont prêtes à ouvrir leur capital et perdre une partie de leur indépendance pour une autre forme d’autonomie dans le but de créer de la richesse et satisfaire leur marché .

4/ TRAVAILLER ENSEMBLE, SOUS QUELLE FORME ?

35,4%

23,1%

13,6%

9,5%

9,5%

8,8%

Association

Sous-traitance

Production sous licence

Création d'une joint-venture

Production pour compte avec garanti à l’export

Franchise

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 19

ENQUÊTE CCIAF

D/ LA DIFFICULTÉ à TROUvER UN BON PARTENAIRE ET à SURMONTER LES FORMALITÉS ADMINISTRATIvES

Plus de la moitié des entreprises algériennes souhaitent établir des relations de partenariat, avec des entreprises étrangères. Elles en espèrent des transferts de technologie et de l’information. Elles demandent que ce partenaire soit compétent, réputé et pédagogue.Elles privilégient directement l’association, par ouverture de capital, sans exclure d’autres formes de coopération.Des efforts sont à faire par les prestataires de service afin d’aider à la recherche de bons partenaires étrangers et les sécuriser dans les domaines juridiques et réglementaires.Les cinq secteurs les plus demandeurs sont la mécanique, le bâtiment, la chimie, l’agroalimentaire et la pharmacie.

L’inconnu fait toujours peur…

La définition de l’inconnu est ce qui ne se détaille pas et devient un fantasme : les procédures admi-nistratives et la recherche d’un bon partenaire.

Des efforts de clarification restent à réaliser dans ce domaine

32,3%14,1%

12,1%

8,1%

7,1%

5,1%

4,5%

4,0%

4,0%

2,5%

2,5%

2,0%

1,5%

Les procédures administratives

NSP

Trouver le bon partenaire

La loi des 49-51 %

Conflit d'intérêt

Conflit d'ordre culturel

Environnement économique défavorable

Conflit de pouvoir

les capacités et moyens financier et matériel

Les banques

Les problèmes institutionnels et juridique

Manque Communication et d'informations

Manque de correspondants

CONCLUSION

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Jean-Marie Paintendre, conseiller international d’IPEMED

«INTÉGRER LES PAYS MÉDITERRA-NÉENS PAR LE SECTEUR PRIVÉ»

L’IPEMED (Institut de prospective économique du monde méditerranéen) a l’ambition de jouer un rôle-clé dans la construction d’un espace méditerranéen de «croissance durable et solidaire».

Ses activités, fait savoir Jean-Marie Paintendre, sont principalement tournées vers la production d’études ciblées sur les thématiques qui conditionnent le développement dans la région. Éclairage.

Partenaires : Pourriez-vous nous présenter l’IPEMED et ses activités ?

Jean-Marie Paintendre : L'IPE-MED est un laboratoire d’études créé en 2006 à Paris avec , pour mandat, de contribuer à l’intégration économique des pays de la Méditerranée. Ses sta-tuts lui confèrent un positionnement unique. Il est essentiellement financé par des entreprises du nord, du sud et de l’est de la Méditerranée, et est donc indépendant des pouvoirs politiques. L’IPEMED est également paritaire dans la gouvernance et la produc-tion : son président, Radhi Meddeb, est tunisien et son délégué général, Jean-Louis Guigou, est français. Les rapports publiés par l’IPEMED sont cosignés par des experts du nord, du sud et de l’est de la Méditerranée. Par ailleurs, il travaille exclusivement sur la Méditerranée et a pour seul objet d’étude, l’économie autour des thèmes de l’énergie, l’eau, la santé, la finance, l’agroalimentaire, les TIC et les trans-

ports. Il faut savoir aussi que l’Institut est reconnu d’intérêt général. Toutes ses publications sont gratuites et en accès libre sur Internet. Notre conviction est la suivante : les pays du nord, du sud et de l’est de la Méditerranée doivent coopérer pour construire ensemble un espace de croissance durable et solidaire. Les entreprises sont le fer de lance de cette intégration. Nous défendons la promotion d’un nouveau modèle de coopération, basé sur la production plutôt que sur le commerce et la colo-calisation, le partage de la valeur ajou-tée, plutôt que la sous-traitance. Notre activité se concentre princi-palement sur la production d’études ciblées sur les thématiques qui condi-tionnent le développement dans la ré-gion. Mais il ne suffit pas de produire, il faut se donner les moyens de faire bouger les lignes, en organisant des manifestations thématiques, en étant une force de propositions auprès des décideurs politiques et économiques. En 2013, nous portons notamment l’idée d’une communauté euro-mé-

diterranéenne de l’énergie afin de collaborer sur les défis énergétiques actuels et futurs. J’ai eu l’occasion de présenter, lors de l’assemblée géné-rale de votre Chambre, le 17 juin, un de nos outils : l’Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation, un mouvement de chefs d’entreprise lan-cé par l’IPEMED. Par ce mouvement, nous voulons faire remonter les problématiques com-munes aux entreprises dans leurs activités méditerranéennes, sur des thématiques concrètes de production, d’investissement, de mobilité.

L’Algérie est donc un parte- naire important de l’IPEMED ?

L’IPEMED est méditerranéen, et non pas français. Ce qui ne signifie pas méconnaî�tre les relations exception-nelles et de nature particulière qui unissent l’Algérie et la France. Les présidents Bouteflika et Hollande ont ouvert la voie à une coopération fon-datrice entre les deux pays.

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES20

L'ENTRETIEN DE LA CCIAF

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C’est une opportunité remarquable pour l’IPEMED de mettre en avant ses travaux sur l’intégration économique en associant naturellement les entre-prises algériennes.

A� titre d'exemple, le domaine de l’énergie est vital pour la construction de relations euro-méditerranéennes, et les ressources en hydrocarbures de l’Algérie en font naturellement un acteur de premier plan pour une com-munauté euro-méditerranéenne de l’E� nergie.

Pourriez-vous nous dire davantage sur le mouvement Euro-Mediterranean Com-petitiveness Confederation (EMCC) ?

Comme son nom l’indique, ce mouve-ment se structure en confédération. L’IPEMED s’est construit une légiti-mité académique en travaillant sur les thématiques de l’eau, l’énergie, la santé, l’agroalimentaire, la finance, les transports et les TIC. Aujourd’hui, afin de contribuer davantage à l’in-tégration euro-méditerranéenne, nous voulons être le porte-voix des acteurs qui produisent, investissent, échangent et travaillent en Méditer-ranée. Ces acteurs, notamment les PME, rencontrent des obstacles qu’il convient d’aborder ensemble. Dans chaque pays, un club EMCC, composé de chefs d’entreprise, réfléchira sur des sujets concrets (sécurisation des investissements, partage de la valeur ajoutée, mobilité des personnes et des capitaux…).

Nous voulons être le catalyseur de ces réflexions et propositions, et les por-ter, au nom des entreprises de la Mé-diterranée, auprès des décideurs. Et je profite de l’occasion pour inviter les dirigeants algériens à prendre part au grand Forum que nous organisons le 5 décembre à Paris. Plus de 300 chefs d’entreprise, de toutes les régions, et des personnalités politiques de pre-mier plan sont attendus. Une journée entière de débats et d’échanges, dé-diée à la Méditerranée et aux enjeux économiques d’une meilleure intégra-tion régionale.

Quels rapports entretenez-vous avec la CCIAF ?

La CCIAF est un partenaire très important pour l’IPEMED, notamment pour le mouvement EMCC, pour lequel elle offre une tribune exceptionnelle, forte de ses 900 membres.

Nos démarches sont complémen-taires. Quand la CCIAF encourage des partenariats et des opportunités d’af-faires entre la France et l’Algérie, nous cherchons à créer un environnement favorable à ces échanges, en agrégeant les préoccupations et propositions des chefs d’entreprise au niveau régional.

Un dernier mot.

Nous sommes conscients que la crise économique mondiale et les mouve-ments politiques du Bassin méditer-ranéen affectent l’élan de l’intégration économique méditerranéenne. Si le contexte et les opportunités de rapprochement ne sont pas créés, la situation ne fera qu’empirer pour les pays du nord comme du sud de la Mé-diterranée. Il revient aux acteurs éco-nomiques, et aux entrepreneurs en premier, de faire mentir les Cassandre de la Méditerranée.

Propos recueillis par Karima Merabti

PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

L'ENTRETIEN DE LA CCIAF

21

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DOSSIER

Un seul objectif : 2029. Alger semble ne plus quitter des yeux cet horizon afin de réussir sa mutation. Moteur de cette ambition : le plan stratégique de déve-

loppement mené par la Wilaya d’Alger. En fait, ce dernier plan renseigne d’ores et déjà sur le modèle que les autorités publiques veulent dessiner pour une capitale – disons-le – qui s’est presque éteinte sur une rive méditerra-néenne pourtant éblouissante. Il était temps ! Déjà un premier enseignement : il faut dire que les études consacrées aux différents plans – blanc, bleu, vert, mobilité, économie et cohé-sion sociale – sont d’une rigueur profession-nelle remarquable. Les experts, architectes et urbanistes que notre revue Partenaires a pu rencontrer, sont unanimes. Reste cepen-dant une épreuve de taille : matérialiser les multiples projets en question. Les pilotes, eux, convaincus, ne laissent paraître aucun doute sur ce sujet. Il est vrai, faut-il le reconnaître,

que la majorité des projets sont déjà en cours de réalisation, dont certains comme la prome-nade des Sablettes, en phase de finalisation. Alger connaîtra-t-elle une seconde vie ? La capitale, à travers la vision globale qui lui est dédiée, semble décidée à se hisser en une éco-métropole du pourtour méditerranéen et elle a les moyens de réussir sa mue. Quels sont donc les différents plans mis en œuvre pour Alger… le renouveau ? Comment réussir cette trans-formation tant attendue et avec quelle straté-gie urbaine? Quid de la place réservée à l’inté-gration environnementale ? Ou alors Alger de type futuriste ou bien ville conciliante, avec une tradition millénaire de tout temps revendiquée ? La revue Partenaires vous propose une large projection sur ces différents grands projets afin d’apporter, un tant soit peu, les réponses à même de nous propulser sur Alger… à l’heure 2029.

Karim Benamar

Quand Alger se réinvente…

Source photo : Vie des villes

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DOSSIER

N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES24

Amélioration des conditions de transport et de circulation, réalisation de travaux dans les domaines routiers et infrastructures de mobilité, restauration des équilibres écologiques,

réhabilitation du centre historique, sont parmi les divers projets voulus par les pouvoirs publics.

ALGER, PERLE DE LA MÉDITERRANÉE À L’ORÉE 2029

De multiples projets y sont consacrés

Située au bord de la mer Méditer-ranée, Alger embrasse l’une des plus belles baies dans le monde

et se distingue par la beauté excep-tionnelle de ses vestiges : La Casbah, les palais, les musées, les monuments et les mosquées.Faire d’Alger une ville moderne tout en conservant son identité et son charme nostalgique, tel est le souhait des pouvoirs publics afin de profiter du potentiel économique, social, poli-tique et surtout géographique de la capitale.Beaucoup de projets devraient être réalisés dans cette ville pour créer un équilibre entre cohésion et attrac-tivité, développement et durabilité, traditions et modernité, structure et dynamique.A cet effet, un ambitieux plan straté-gique de développement a été mis en place par les pouvoirs publics, en es-pérant faire de la capitale la «Perle de la Méditerranée» à l’orée 2030.Les projets inscrits dans ce plan visent essentiellement l’amélioration des conditions de transport et de circula-tion dans la capitale par la réalisation de travaux aussi bien dans le domaine

routier que celui des infrastructures de mobilité, la réhabilitation du centre historique, la reconquête du front de mer pour lever un paradoxe propre à Alger, celui de voir la mer, mais de ne pas y accéder.Il s’agit aussi de la restauration des équilibres écologiques d’Alger, le réa-ménagement de quelques quartiers périphériques autour des grands équipements aujourd’hui en chantier : nouveaux campus de médecine et de droit, le lycée international, les nou-veaux stades de Baraki et de Douéra, etc., et la mise en lumière d’Alger pour révéler son patrimoine et améliorer son éclairage public.Parmi ces projets, le Plan blanc qui porte sur la structuration du tissu ur-bain de la capitale et sur la politique du logement.

Quant au Plan vert, il organise la res-tauration des équilibres écologiques et dessine la politique des déchets.Le Plan bleu planifie l'alimentation en eau potable, mais aussi le traitement des eaux usées en se fixant, pour 2016, un objectif de zéro rejet d'eau polluée en mer, alors que le Plan mobilité or-

ganise l'amélioration des conditions de déplacement dans la capitale.Le Plan économie, pour sa part, a pour ambition de promouvoir l'initiative, d'où qu'elle vienne, en matière de développement, et le Plan cohésion sociale et équipement vise à porter une politique de proximité dans les différents quartiers de la capitale, no-tamment les plus fragiles. La première étape du plan straté-gique d’Alger la Blanche (2012-2016) s’articule autour de projets priori-taires clairement identifiés dont, pour nombre d’entre eux, les travaux ont été entamés.«Ces projets n'ont été ni voulus ni pen-sés comme des opérations répétitives de conjoncture (peinture des façades réfection des trottoirs, etc.). Bien au contraire, ils ont été construits comme une série d’interventions structurelles qui portent sur des volets essentiels : la mobilité, l’embellissement, le déve-loppement maî�trisé, etc.», avait indi-qué le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou.

Hanane Ragab

DOSSIER

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DOSSIER

PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 25

«CE TYPE DE PROjET A UNE PORTÉE À LA FOIS POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE»

Mohamed Kebir Addou | Wali d’Alger

Partenaires : La capitale, Alger, a connu, depuis l’indépendance, plusieurs programmes et plans de développement. Beaucoup a été dit, peu a été fait. Qu’est-ce qui permet, aujourd’hui, d’espérer que le plan stra-tégique d’Alger à l’horizon 2029 aboutisse à des résul-tats concrets à la hauteur d’une capitale qu’on voudrait : une des plus belles villes du pourtour méditerranéen ?

M. Addou : Votre propos est quelque peu sévère. Tout simplement parce qu’il n’est pas juste de porter une telle appréciation sans prendre en considération tout ce qui a été fait depuis l’indépendance et qui est très loin d’être négligeable.Rappelons, à cet effet, que la popu-lation de la capitale a été multipliée quasiment par dix en cinquante ans. Cela a été accompagné d’une très forte pression démocratique parce qu’il s’est agi de donner l’accès de tous à tout. Je ne citerai qu’un indicateur : en 1962, moins de 1 000 étudiants étaient inscrits à l’université. Ils sont

aujourd’hui près de 1,3 million. Cela vous donne une idée de la pression à laquelle ont été confrontés les pou-voirs publics et sur les nombreuses réalisations qu'il a fallu édifier pour y faire face : logements, universités, ly-cées, aéroports, autoroutes, tramway, métro, etc.

Bien évidemment… et j’en conviens, nos interventions ne se sont pas tou-jours faites dans la cohérence et la qualité. C’est précisément cette situa-tion qui nous a poussé à engager une réflexion approfondie pour faire en sorte que ce plan stratégique de déve-loppement d’Alger, à l’échéance 2029, devienne en même temps qu’un projet à long terme, un cadre de cohérence pour les interventions des différents acteurs.

Pour répondre au deuxième volet de votre question, indiquons tout d’abord que le plan Alger 2029 est aujourd’hui un projet d’E� tat. Dans ce sens, il faut souligner l’intérêt tout particulier porté par les pouvoirs pu-blics à ce plan qu’ils ont suivi réguliè-rement, approuvé après de nombreux arbitrages pour finir par débloquer les financements complémentaires nécessaires à l’exécution de sa pre-

mière tranche.Soulignons ensuite que pour le concevoir, la wilaya s’est dotée d’une organisation qui lui a permis de le

construire en partage avec les élus. C’est par ailleurs un projet qui bénéfi-cie aujourd’hui non seulement du sou-tien d’une grande partie de la société civile mais également des profession-nels. En clair, en plus d’être un projet d’E� tat, c’est aussi un projet porté par la société.Enfin, la ville peut généralement être résumée, en forçant le trait, à une structure et à des dynamiques. La to-talité des projets constituant la struc-ture sont aujourd’hui en chantier. On ne pourra, demain, qu’accompagner ou amplifier les dynamiques qui sont aussi forcément locales.En fait, tout cela constitue, vous en conviendrez, un gage de réussite et de pérennité pour peu que la mobilisation des acteurs concernés soit maintenue.

Si l’ambitieux plan stratégique de développement d’Alger 2029 propose une nouvelle dynamique sociale, économique, culturelle et environnementale… il est fort à espérer que c’est là une vision globale de la capitale à même de façonner les contours futurs du rapport du citoyen à sa ville. Une vie citadine nouvelle com-mence-t-elle, enfin, pour les Algérois ? Entretien.

La totalité des projets constituant la struc-

ture sont aujourd’hui en chantier.

De multiples projets y sont consacrés

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DOSSIER

N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES26

Théoriquement - et de l’avis de plusieurs architectes et experts du domaine ur-bain - le plan d’Alger 2029 repose sur des études très sérieuses avec une plani-fication globale qui prend en charge tous les volets : environnement, logement, économie, mobilité, cohésion sociale, etc. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ? Quels sont les moyens humains et finan-ciers mobilisés pour réussir une traduction matérielle et efficace des différents pro-jets en question ?

Tout d’abord, je vous remercie de l’appréciation positive que vous por-tez sur la qualité des études que nous avons entreprises. L'ingénierie que nous avons adoptée repose sur une double approche : une «entrée» par le haut qui a été por-tée par la révision du plan directeur d’aménagement et urbanisme d’Alger et une «entrée» par le bas qui a été por-tée par l’étude d’aménagement de la baie d’Alger. Il convient de signaler que ces deux études fondamentales ont été confiées à deux bureaux d’études in-ternationaux de renom. Le premier est portugais (Parqueexpo), et le second est français (Arte Charpentier). Permettez-moi de vous fournir à titre illustratif quelques données : plus de 40 livrables spécifiques ont été produites par ces deux études ; ces études ont été suivies par un comité technique créé à cet effet qui a associé tous les secteurs et qui s’est réuni plus d’une quinzaine de fois. Cela a été ac-compagné par la tenue de plus d’une centaine d’ateliers techniques spéci-fiques qui ont souvent associé les élus et la population.C’est tout ce travail important qui a débouché sur une approche opéra-tionnelle. Il a notamment permis un ré-engineering des financements dis-ponibles pour ne nécessiter qu’un in-vestissement complémentaire de 200 milliards de dinars dont 60 milliards de dinars représentent des prêts boni-fiés destinés à la future société de dé-veloppement d’Alger. Cette structure devrait pouvoir porter deux missions

essentielles : d’une part assurer la maî�trise d’ouvrage déléguée de pro-jets complexes et, d’autre part, de pro-mouvoir l’investissement.

Des inquiétudes ont été notées quant à la préserva-tion du patrimoine d’Alger. Nous pensons tout de suite à La Casbah, particulière-ment. Qu’avez-vous prévu pour rassurer les Algérois, les Algériens, jaloux de leur patrimoine ?

Bien entendu, la wilaya d’Alger partage cette préoccupation de la préserva-tion et de la réhabilitation de ce joyau que représente La Casbah d’Alger. Nous nous attelons aujourd’hui, dans le cadre d’un débat intense entre les différents acteurs concernés, à rendre plus opérationnelle l’action publique sur ce territoire. Je reste convaincu qu’une démarche appropriée de prise

en charge de ce dossier sensible verra le jour prochainement sous l’égide des pouvoirs publics.

Notre capitale accuse un retard abyssal dans les grandes infrastructures à même d’accueillir de grandes manifestations sportives ou culturelles. Quels sont les projets prévus dans ce domaine ?

Vous avez tout à fait raison de dire que la capitale souffre d’un déficit en matière d’infrastructures culturelles et sportives. C’est pourquoi l’un des défis du plan stratégique d’Alger à l’échéance 2029 vise à organiser la mutation d’Alger pour en faire une capitale, disons-le simplement, qui dispose des commodités d’une capi-tale. Nous développons ainsi de nou-veaux projets. Permettez-moi d’en citer quelques-uns : la future ville

des sports de Baraki qui comprendra, outre le grand stade de 40 000 places en chantier, une piscine olympique, les sièges des fédérations, des espaces d’accueil et de commerce consacrés au sport. Il y a aussi la future ville des sports de Douéra autour du grand stade de 40 000 places ; là aussi en chantier où nous édifierons aussi une piscine olympique. Pas seulement. Il est prévu, par ailleurs, le quartier des sports du Caroubier où nous venons de lancer une consultation de maî�-trise d’œuvre pour concevoir un véri-table palais des sports et une piscine olympique. De son côté, la promenade de la baie d’Alger, chantier qui avance bien, comme chacun peut le constater, va venir mettre à la disposition des Algéroises et des Algérois, des espaces où ils pourront courir, marcher ou faire du vélo. Une promenade de plus de 3,5 km. Je voudrais aussi citer le projet des plages et bains naturels de Bab-El-Oued. C’est là aussi un projet, qui offri-

ra dans ce quartier populaire qui nous est tous cher, une série de piscines naturelles. La réalisation de ce projet est bien entamée. Les projets, comme vous pouvez le constater, sont mul-tiples et variés, répartis sur tout Alger. Un autre exemple : le projet de oued El Harrach où nous aménagerons les berges sur près de 18 km. Elles ac-cueilleront des parcours sportifs pour les courses à pied, la marche, le vélo, la natation, le football, etc. La première zone d’aménagement devrait être ac-cessible aux citoyens courant cet été. Je citerai aussi les 23 périmètres d’ar-rêts qui visent à stopper l’extension anarchique des communes périphé-riques de la capitale en les entourant de ceintures vertes qui comprendront toute une série de parcours spor-tifs. Deux agri-parcs, parce que c’est comme cela que l’on dénomme ces futurs espaces, devraient commencer à être réalisés : ceux de Chéraga et de Khraî�cia. Comme vous pouvez le constater, les choses bougent.

L’un des défis du plan stratégique d’Alger à l’échéance 2029 vise à organiser la mutation d’Alger pour en faire une capitale, disons-le simplement, qui

dispose des commodités d’une capitale.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 27

Bien évidemment, à côté de cela, d’autres projets importants à vocation culturelle sont parallèlement engagés par les secteurs concernés.

Qu’en est-il des délais de livraison ? De fortes inquié-tudes restent perceptibles dès lors qu’il s’agit de délais. Comment renverser la va-peur ? Qu’avez-vous, prévu, comme moyen de contrôle et de suivi pour éviter de tomber dans ce genre de problème, somme toute, récurrent ?

La question que vous posez est légi-time et reste liée à la qualité du mana-gement de projets dont nous dispo-sons. Comme je l’ai laissé entendre par ailleurs, nous ne pouvons pas changer nos méthodes du jour au lendemain. Nous y apportons progressivement, et par touches successives, des améliora-tions qui nous permettent d’enregis-

trer déjà de meilleurs résultats. Certes, cela reste insuffisant au regard de nos objectifs. Nous croyons donc qu’il fau-dra nous appuyer sur des évolutions dans nos modes de consultation pour nous diriger vers des offres à prix for-faitaires et fermés à toutes les dérives que vous évoquez. Aussi, nous sommes en train de renforcer nos capacités de maî�trise d’ouvrage en attendant de confier certains projets à des entités spécifiques telles que la future société de développement d’Alger.

Monsieur le Wali, il est tout à fait clair qu’à côté de toutes ces futures réalisations, un travail de fond doit se faire au sein de notre société. Celle-ci semble hésitante à renouer avec la vie citadine. Les raisons en sont mul-tiples. Qu’en pensez-vous ? A-t-on, par exemple, impli-qué le citoyen dans cet ambi-

tieux plan de développement qui veut, lui, faire d’Alger «une ville monde»?

La réflexion que vous faites me paraî�t fondamentale. Elle m’amène à vous dire franchement que l’urbanisme fait aussi évoluer la société et que donc la portée du projet, Alger 2029, consiste à imprimer progressivement une relation d’équilibre entre cohésion et attractivité pour et faire évoluer notre société à un rythme approprié.Ce type de projets, j’ajoute, ont une portée à la fois politique, économique et sociale. Ils sont destinés à faire en sorte que les territoires deviennent des pôles de développement non seu-lement indispensables, mais aussi in-contournables en matière de cohésion et de création de richesses et donc, forcément, un cadre privilégié dans lequel s’impliquera le citoyen.

Entretien réalisé par Karim Benamar

Source photo : Vie des villes

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 29

Avenue de l’Indépendance

DES RÉAMÉNAGEMENTS PLEIN LES YEUX !

Le plan stratégique qui a reçu l’onction des hautes autorités du pays se dessine à petites touches.

Les projets importants tels que l'oued El Harrach et la promenade des Sablettes sont en cours de réalisation. Des projets qui connaissent quelques écueils. L’avis d’appel d’offres national et international portant sur l’étude de détail et la réalisation des travaux d’aménagement de l’avenue de l’Indé-pendance a été déclaré infructueux. Une seule offre a été réceptionnée, a indiqué la Direction de l’aménage-ment du territoire, de l’urbanisme, de la prévention et de la résorption de l’habitat précaire. L’avis d’appel d’offres a été lancé en date du 30 sep-tembre 2012 et la remise des offres a eu lieu le 27 janvier 2013. En aucun cas, cet avis d’appel d’offres, nous a-t-on assuré, n’a été déclaré infructueux. L’actuelle évolution semble contre-dire les assurances de la DUCH. Les entreprises nationales spécialisées ou même internationales ne se sont pas bousculées au portillon de la wilaya.

Ce projet concernera une promenade projetée entre le monument de Riadh El Feth et la plage des Sablettes.

Le plus grand musée d’Afrique

Par ailleurs, le marché d’étude rela-tif à la réalisation du Grand Musée d’Afrique a été signé dernièrement. Le projet, qui sera conçu dans une forme qui reproduit les contours de la carte de l’Afrique, donnant une signification territoriale au continent, a été confié à l’ARPC (Agence de réalisation et de gestion des projets culturels) et au bureau d’études français Readymade. Le projet de création du Grand Musée d’Afrique a été approuvé en 2005 par les ministres de la Culture des pays de l’Union africaine, réunis à Nairobi, au Kenya. L’Algérie a été mandatée par l’ Union africaine pour abriter et réa-liser le futur musée confié au départe-ment de Mme Khalida Toumi.L’ARPC, organisme de la culture, a été

assistée par des experts en muséolo-gie de l’Unesco (Organisation des Na-tions unies pour l’éducation, la science et la culture) et du Centre interna-tional d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM). Après un concours inter-national d’architecture, qui a retenu 11 propositions, le bureau d’études d’architecture Readymade, géré par l’architecte algérien Nadir Tazdaî�te, a été sélectionné pour concevoir le musée dont le maî�tre d’ouvrage est l’ARPC. Les travaux de réalisation de ce musée devraient démarrer après une étude de six mois, effectuée par Readymade, et devront durer 24 mois, pour une enveloppe financière de cinq milliards de dinars. Il sera récep-tionné à l’horizon 2016. Des appels d’offres ont été lancés également pour redonner vie à l’espace de l’OPLA, qui accueille, actuellement, l’hippodrome du Caroubier.

Hamid Kadem

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES30

Les trois pôles d’urbanisme à Alger

LE LOGEMENT SOUS TOUTES SES FORMES

La wilaya d’Alger a lancé trois pôles d’extension urbaine de 65 831 logements de différentes for-

mules, qui seront réalisés dans trois sites de 614 ha. Ce projet, rappelle-t-on, a été lancé dans le cadre du plan stratégique de développement des trois pôles d’extension urbaine. 65 831 logements de différentes for-mules de logement (LPL, LSP, AADL) seront réalisés dans ces trois sites d’une superficie de 614 ha, principa-lement situés sur les hauteurs de la capitale où le foncier n’a pas été utilisé

pour d’autres projets. Le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou, a lancé «sym-boliquement», à la fin de l’année der-nière, la réalisation de 22 112 loge-ments publics locatifs (LPL) prévus dans les trois sites dont les études et les entreprises de réalisation natio-nales et internationales ont déjà été retenues, a-t-il annoncé. Une seconde tranche d’environ 18 000 autres logements sera lancée avant la fin du premier semestre en cours.

Près de 70 000 logements sociaux

sont en cours de réalisation à Alger. 8 000 logements ont été déjà lancés lors du dernier trimestre de l’année 2012. Le programme quinquennal (2010-2014), inscrit à l’indicatif de la wilaya d’Alger, prévoit la réalisation de 40 000 logements. 27 000 logements sociaux participa-tifs et 10 000 autres pour la résorp-tion de l’habitat précaire (RHP) sont en cours de réalisation, a annoncé le wali d’Alger qui a vu le lancement de plusieurs projets depuis son installa-tion à Alger, en 2004.

Près de 70 000 logements sociaux sont en cours de réalisation à Alger. 8 000 logements ont été déjà lancés lors du dernier trimestre de l’année 2012. Le programme quinquennal (2010-2014), inscrit à l’indicatif de la wilaya d’Alger, prévoit la réalisation de 40 000 logements. 27 000 loge-ments sociaux participatifs et 10 000 autres pour la résorption de l’habitat précaire (RHP) sont

en cours de réalisation.

Source photo : Vie des villes

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 31

Le wali s’enorgueillit d’avoir éradiqué plus de 12 000 baraques et d’avoir dis-tribué près de 25 000 LPL et 9 300 LSP. 14 quartiers intégrés sont aussi prévus dans le cadre de ces opérations. «D’un point de vue urbain, les 14 pro-jets de quartiers dont nous entamons la réalisation aujourd’hui constitueront un vecteur pour recoudre et retisser les tissus de la périphérie algéroise qui se sont souvent développés sous une double pression démographique et dé-mocratique en n’obéissant pas toujours à des critères de qualité, de cohérence et de pérennité», a précisé M. Addou.

65 831 logements, toutes formules confondues

En effet, ces projets, pensés comme des projets intégrés, offriront toutes les commodités aux futurs habitants. Ses équipements (écoles, marchés, sûretés urbaines, etc.) seront réalisés dans le cadre d’une procédure de gré

à gré qui sera passée avec les entre-prises chargées de la réalisation du programme de logements. Un maî�tre d’ouvrage et un ordonnateur unique sont désignés : l’OPGI. «Une forte cadence sera imprimée à ces projets. S’agissant des logements sociaux af-fectés par les commissions de daî�ra, il sera procédé à leur distribution au plus vite», se contentera-t-il de rele-ver. Autre projet-phare de la wilaya, le réaménagement de la baie d’Alger. L’un de ses segments, la promenade des Sablettes, devrait être livré en partie en juillet de l’année en cours

Meditram, entreprise publique de réalisation, s’attelle actuellement à aménager le sol et réaliser des équi-pements qui accueilleront les Algé-rois. Le réaménagement par ailleurs de la baie d’Alger, dont l’étude est en cours, concerne la création de pis-cines artificielles à Bab El Oued dans les plages, ce qui lui donnera un autre aspect dans quelques années. R’mila et El Kettani seront refaçonnées, au grand bonheur des riverains et de la population algéroise.

Hamid Kadem

Autre projet-phare, le réaménagement de la baie d’Alger. L’un de ses segments, la promenade des Sablettes, devrait être livré en partie en

juillet de l’année en cours, Meditram, entreprise publique de réalisation, s’attelle actuellement à aménager le sol et à réaliser les équipements.

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES32

Promenade des Sablettes

POUR LE PLUS GRAND BONHEUR DES ALGÉROIS !

La bande côtière d’Alger sera refa-çonnée. Un projet de création d’une promenade est lancé par la

wilaya d’Alger qui a confié l’ensemble des études à un groupe français. Le taux d’avancement des travaux de traitement de la plate-forme, confiés

à l’entreprise publique de travaux pu-blics Meditram, est de presque 85 %. Reprofilage, plantation de palmiers, installation d’un réseau de drainage des eaux, tout est fait pour avancer dans ce projet dont l’ouverture est an-noncée pour le mois de juin. Le délai de réalisation contractuel du projet, confié à l’entreprise publique Medi-tram (Méditerranéenne des travaux maritimes), est de quatre ans, mais la wilaya a promis d’en livrer une

partie avant l’été, comme l’a exigé le wali d’Alger, Mohamed Kebir Addou. «On s’est dit qu’on ne va pas attendre quatre ans pour livrer le projet dans sa globalité, sachant qu’il n’y a pas beaucoup d’espaces de loisirs offerts à la population algéroise. A ce titre,

nous avons convenu, avec l’entreprise, un phasage d’exécution de telle sorte à livrer chaque année un espace et le mettre à la disposition de la popu-lation», a annoncé le directeur des travaux publics, M. Rabhi, qui affirme, lors d’une sortie médiatique, que la ca-pacité de l’espace avoisine les 30 000 visiteurs. Meditram a entamé la prise en charge de tout l’espace à travers le traitement de toute la plate-forme existante, occupée en partie par des

bases de vie. La plate-forme sera re-haussée de 1 à 1,80 m. La promenade, délimitée à l’Est par l’embouchure de l'oued El Harrach, s’étale sur plus de quatre kilomètres jusqu’à la station de dessalement du Hamma. Des équipements légers sont prévus dans cet espace qui sera ouvert aux Algérois : trois espaces de pique-nique, six aires de jeux, deux terrains de pétanque, deux espaces de skate-board, une promenade piétonne et une piste cyclable. Des équipements (restaurants) en matériaux légers se-ront réalisés.

Trois passerelles pour enjamber l’autoroute

Et au niveau de la partie qui donne sur la mer, il y aura des belvédères, mais également une piste cyclable aména-gée sur le fossé qui sera couvert après la réalisation d’une conduite pour le drainage des eaux pluviales, a annon-cé le DTP. En face de la promenade, sur l’autre partie de l’autoroute, Medi-tram prévoit la réalisation de parkings pour les visiteurs.

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Des équipements légers sont prévus dans cet espace : trois espaces de pique-nique, six aires

de jeux, deux terrains de pétanque, deux espaces de skateboard, une promenade piétonne et une

piste cyclable.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 33

La zone ne sera pas carrossable. Il est prévu la réalisation de trois pas-serelles. Dans un premier temps, une enjambera l’autoroute. Nous avons prévu aussi un aménagement pour gérer les flux. Les personnes à mobi-lité réduite (handicapés, personnes âgées...) ne seront pas en reste. Des plages artificielles seront aussi réali-sées à l’avenir, soit dans quatre ans, et les baignades seront autorisées. Cela en plus de gagner de l’espace en mer sur une bande variant entre 60 et 100 m. Il y aura des brise-lames pour sécuri-ser toute la zone. Toute la bande sera dépolluée et autorisée à la baignade. Des collecteurs d’eaux usées, pour les transférer vers la STEP de Baraki, sont en cours de réalisation. Entre autres équipements prévus dans cette partie de la côte, un palais des sports dont l’étude a été lancée par la Direction des équipements.Et au niveau de l’embouchure de l'oued El Harrach, il y aura le musée d’Afrique, dont l’étude est en cours d’élaboration par les services de la culture. Les projets cités plus haut s’inscrivent dans le cadre du plan na-tional d’aménagement du littoral qui a vu plusieurs opérations réalisées, notamment au centre et à l’ouest de la capitale. Bordj El Kiffan, Aî�n Taya et même El Djamila (Aî�n Benian) sont des localités concernées par des tra-vaux de «repris» du trait de côte.

Amine Berkane

Source photo : Vie des villes

Source photo : Vie des villes

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES34

«UNE VILLE, C’EST D’ABORD LACAPACITÉ À S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS, ÉVOLUTIONS ET RISQUES»

Bachir Aguarabi | Architecte

Le processus de développement d’une ville est à la fois humain, social, urbain, culturel, économique et sécuritaire.

Partenaires : L’Algérie s’apprête à donner un nou-veau visage à la capitale à l’horizon 2030. Quel regard portez-vous sur ce projet ?

Bachir Aguerabi : Il y a eu beau-coup de projets portant sur l’aména-gement de la capitale, à commencer par les années 1930. Le premier était celui de l’architecte Le Corbusier qui consistait à mettre en place un bâti-ment tout au long de la baie d’Alger sur lequel on devait mettre une auto-route. Une utopie, certes. Mais il a eu le mérite de susciter un débat très intéressant sur la ville d’Alger. Après l’indépendance, il y a eu le projet de Comidor avec Oscar Niemeyer. Ce projet était plus intéressant. Oscar Niemeyer comptait réaliser une mos-quée sous forme d’î�le dans la mer avec une rampe la reliant à la baie d’Alger. Malheureusement, ce projet n’a pas abouti à cause de controverses poli-tiques. Mais c’est normal pour tout projet de grande envergue. En effet, tout comme la Tour Eiffel, ce projet a suscité une polémique et a été, enfin, abandonné. Maintenant, pour revenir à Alger, il faut dire qu’elle dispose de

l’une des plus belle baies du monde et est donc, potentiellement, capable de devenir parmi les meilleures capi-tales au monde.

La conception qu’on a faite d’Alger repose sur le concept d’éco-métropole. Ce concept est-il approprié ?

Il ne suffit de faire des discours et de mettre en place des mots-valises pour atteindre de tels objectifs parce que tout est relatif. Eco-métropole, oui. Mais de quelle éco-métropole voulons-nous ? Il faut d’abord bien définir les objectifs en tenant compte des exigences du temps, des besoins, des enjeux, etc. Par la suite, il est évi-dent que le développement humain étant nécessairement graduel, celui d’une ville, faite naturellement pour l‘homme, doit être aussi graduelle. Par ailleurs, la ville, ce n’est pas seu-lement des bâtisses. C’est avant tout une culture. Et une culture, pour la développer, il faut d’abord l’assimiler et cela demande du temps. Dans les seuls aspects architecturaux et urba-nistiques, il est relativement facile d’aller loin. Mais à quoi bon ouvrir un opéra alors que tous les instituts de

formation en arts dramatiques sont fermés ? Le processus de développe-ment d’une ville est à la fois humain, social, urbain, culturel, économique et sécuritaire.

Si l'on devait établir un plan pour aller vers une capitale moderne, fluide et ouverte, qu’est-ce que l’on doit faire selon vous ?

Globalement, il n’y a pas de recettes miracle. Il y a une volonté d’une part et une continuité d’autre part. La vo-lonté se traduit en termes de liberté de création et d’entreprise. Dans ce sens, il faut offrir aux spécialistes un très large espace de manœuvre pour qu’ils puissent mettre en mouvement leur esprit créatif. La continuité relève de la capacité des pouvoirs publics à aller dans le même sens et d’inscrire tous les projets dans le cadre d’un projet à long terme. Ce qui a permis, d’ailleurs, la mise en place d’un pro-gramme pour Alger à l’horizon 2030, c’est cette stabilité relative que vit le pays et qui permet de maintenir la même dynamique créative dans la continuité.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 35

Quand on fait la conception d’une ville, on doit prévoir un plan d’extension. Est-ce que, selon vous, ceux qui ont mis en place le plan d’Alger à l’horizon 2030 ont pris en compte l’aspect extension de cette ville dans leur vision ?

Naturellement, il faut prendre en considération l’aspect de l’évolution dans toute construction, dans tout projet. Il ne s’agit pas de mettre en place un plan figé. Il faut penser à des visions dynamiques, souples, fluides. Une ville, c’est d’abord sa capacité à s’adapter aux nouveaux contextes en prenant en compte les changements, les évolutions et les risques.

Lorsque les autorités publiques ont décidé de faire l’autoroute de Bab El Oued, je leur ai moi-même conseillé de ne pas la faire sur l’itinéraire actuel parce que des risques étaient prévi-sibles. Pour ne pas avoir prêté atten-tion à mes conseils, on a vécu une catastrophe qui risque de se répéter. La construction d’une ville n’est pas

une question d’improvisation. Seule la bonne gouvernance peut garantir la réussite d’une ville, encore plus d’une ville comme Alger.

L’Algérie, dans le cadre de la réalisation d’un programme national de logements, inclus naturellement dans ce plan d’Alger, a fait recours à l’exper-tise étrangère. Est-ce dû à un manque d’expert en Algérie ?

Pas du tout. Il existe un potentiel ex-traordinaire en Algérie mais le pro-blème est plutôt de gestion et de ma-nagement des ressources humaines. Pour les étrangers, je ne suis ni pour ni contre, ou à la limite, à la fois pour et contre. C’est que, en fait, je ne suis pas contre à ce que l’Algérie s’ouvre sur le monde et s’inspire, dans le domaine de l’urbanisme, des expériences des autres pays. Ce que, par contre, je dénonce, c’est le côté systématique de la chose. De plus, personne n’est informé de ce qui se fait dans le détail, pas même les journalistes et les spé-cialistes du domaine.

Globalement, quel regard portez-vous sur ce qui est en train de se faire dans le cadre de ce projet ?

D’emblée, on remarque qu’il y une certaine amélioration et que le projet semble aller bon train. Seulement, on a l’impression que les responsables du secteur ne prennent pas en consi-dération la dimension espace. Quand on construit, on ne réfléchit pas à une échelle réduite car une ville n’est jamais tout à fait indépendante de l’espace qui l’entoure. En construi-sant, par exemple, le centre commer-cial El Qods, de Chéraga, on a tué un espace qui était viable. Mais la situa-tion, tout compte fait, n’est pas binaire : soit c’est bien, soit c’est mauvais. On peut toujours rectifier. Maintenant, ce qui demeure un défi pour Alger, c’est de se moderniser tout en gardant sa caractéristique traditionnelle.

Interview réalisée par A. Ingrachen

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES36

12 000 logements seront retapés en 12 mois

La wilaya d’Alger compte lancer une vaste opération de réhabilitation des immeubles de l’hypercentre histo-rique. Près de 12 000 logements sont concernés par ce projet, annoncé tambour battant par les instances de la wilaya. Le ministère de l’Habitat, qui a lancé cette opération, l’a confiée, en partie, aux différentes directions des OPGI. La wilaya d’Alger compte rééditer un projet qui a été entamé dans une autre ville importante : Oran. En effet, des sociétés espagnoles ont entamé les travaux de réhabilitation de quelque 600 immeubles des vieux quartiers du centre historique de la capitale de l’Ouest. Il a été annoncé, dernièrement, l’oc-troi des marchés de la réhabilitation d’une quarantaine d’immeubles à Al-ger. La réhabilitation de 40 immeubles

du centre-ville d’Alger a été confiée à l’entreprise Volcansa, pour plus de dix millions de dinars. Cette société est chargée, selon les compte-rendus de la presse, de restaurer 20 immeubles situés à la rue Didouche Mourad et 20 autres au boulevard Mohammed V,

Un «Plan blanc» pour sept boulevards d’Alger

Le délai de réalisation est fixé à 12 mois. Les travaux touchent notam-ment les façades, mais aucune opéra-tion de renforcement de ces bâtisses, datant de l’époque coloniale et dont certaines sont dans un état déplo-rable, n’a été entamée. Les cages d’es-calier sont vétustes et menacent de s’écrouler. Par ailleurs, le coût global de l’opéra-tion de réhabilitation, intégrée dans le plan stratégique sous l’intitulé «Plan blanc», est estimé à plus de neuf mil-

liards de dinars. Sept boulevards (Krim-Belkacem, Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi, Malika Gaî�d, Di-douche Mourad, Hassiba Ben Bouali, Mohamed V) et quatre transversales, dont quelques-unes se trouvent à La Casbah, sont concernés par un pro-gramme qui touchera 11 800 loge-ments et 185 équipements.Plusieurs avis d'appels d'offres pour le choix des entrepreneurs ont été déclarés infructueux, en raison de l'absence de spécialistes nationaux et de main-d'œuvre qualifiée.

Un plan lumière encore sombre…

Les travaux devraient débuter au courant de l’année en cours, après l'installation de six maî�tres d'ouvrage délégués (les OPGI, Hussein Dey, Bir Mourad Raî�s et Dar El Beî�da, l'Ofares, la Régie foncière et la DARC).

RÉHABILITATION DES IMMEUBLES DE L’HYPERCENTRE URBAIN

le coût global de l’opération de réhabilitation, intégrée dans le plan stratégique sous l’intitulé «Plan blanc», est estimé à plus de neuf milliards de dinars. Sept boulevards (Krim-Belkacem,

Zighout Youcef, Larbi Ben M'hidi, Malika Gaïd, Didouche Mourad, Hassiba Ben Bouali, Mohamed V) et quatre transversales, dont quelques-unes se trouvent à La Casbah, sont concernés par un

programme qui touchera 11 800 logements et 185 équipements.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 37

En plus de la réhabilitation des im-meubles, la wilaya, qui veut redorer le blason d’une capitale qui «dort tôt», compte lancer le «Plan lumière», ins-piré par l’expérience lyonnaise. Mais ce plan, «visant à produire un sys-tème global et cohérent d'éclairage», ne connaî�t pas de concrétisation. Lan-cé depuis quelques années, ce projet, confié à la Direction de l'urbanismeet

en partie à l’établissement public de la wilaya d’Alger ERMA, n'a été réa-lisé que partiellement. Seuls quelques bâtiments publics ont reçu les équipe-ments «colorés». Des édifices, plus en vue, ne sont guère concernés par cette opération qui s’étire en longueur.

Le projet sera réceptionné en 2010. L'ouverture des plis pour le choix des

bureaux chargés de faire les études préliminaires concernant le projet a été pourtant effectuée en 2007. Le plan prévoit la prise en charge du centre de la capitale, tout en commen-çant par le grand boulevard Zighout-Youcef. Quelque 40 bâtiments publics sont concernés par ces opérations.

Hamid Kadem

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES38

Recalibrage de son embouchure

QUAND L'OUED EL HARRACH RETROUVE SON COURS…

Parmi les grands projets structu-rants de la wilaya d’Alger, figure l’aménagement d’oued El Har-

rach. D’ici trois ans, cet oued retrou-vera, à la faveur des travaux d’aména-gement et de dépollution déjà lancés en grande pompe par le Premier mi-nistre, un autre visage, au grand bon-heur des riverains. L’oued El Harrach, qui traverse plusieurs localités, dont la commune éponyme, deviendra na-vigable en décembre sur les premiers cinq kilomètres, a fait savoir M. Ami-rouche, lors d’une table ronde organi-sée par la wilaya d’Alger à la Maison d’Alger, située à la rue Larbi Ben M’hi-di (Alger-Centre).Les travaux répartis en trois lots concernent dans une première phase l’aménagement de l’embouchure, la réalisation de deux bras à l’inté-rieur de la mer, le dragage du lit de l’oued et d’une digue d’enclôture de six hectares. Le deuxième lot prévoit la construction d’un mur de soutè-nement de 320 m sur une hauteur de 9 m. Le dernier lot se rapporte au recalibrage et au reprofilage de l’oued, consistant à faire passer la lar-geur du lit de 20 à 80 m. L’oued sera navigable sur presque une quinzaine de kilomètres. Sa largeur atteindra par endroits 100 et même 500 m. Des travaux d’abais-sement du lit de l’oued et du dragage des eaux dans l’embouchure permet-

tront la navigation jusqu’au centre-ville d’El Harrach. Il est prévu, entre autres travaux, le recalibrage de l’oued pour contenir la crue centennale, la libération des zones non aedifandi sur les deux rives et leur aménagement en zone piétonnière, récréative et de loisirs. L’aménagement permettra no-tamment la création de six terrains de football, quatre de basket-ball, trois piscines, 40 km de piste cyclable, ainsi que 19 ponts et passerelles qui enjam-beront l’oued, long de 67 km, dont près de 19 km parcourent la capitale. Les travaux d’aménagement ont été officiellement lancés le 13 juin 2012. D’un coût de 38 milliards de dinars, la réalisation du projet a été confiée au groupement algéro-coréen Cosider-Daewoo Constructions. Le wali d’Alger a donné instruction pour la livraison partielle du projet, au fur et à mesure de l’avancée des travaux. De plus, un établissement public à caractère in-dustriel et commercial (Epic), «sem-blable à celui qui se trouve au Jardin d’essai du Hamma», sera installé pour la gestion future du projet. Plusieurs autres oueds sont concernés par des travaux d’aménagement. L’étude d’aménagement d’oued Ouchaî�ah, qui coûtera 5,5 milliards de dinars, est déjà achevée. Elle prévoit la canalisa-tion de cet oued dont les crues sont persistantes du fait de l’urbanisation anarchique.

Des terrains de football et des piscines

Les études des oueds d’El Hamiz, Réghaî�a et Béni Messous sont en voie d’achèvement. L’aménagement de l’oued Béni Messous de 11 km devrait coûter 7 milliards de dinars. Sa cana-lisation permettra de créer un réseau routier qui désenclavera les locali-tés de Beni Messous et Bouzaréah. Il n’y aura plus de rejets d’eaux usées d’ici 2016, a signalé le directeur des ressources en eau qui met en avant le lancement de très grands projets d’épuration des eaux dans plusieurs communes de la capitale. La DRE s’est fixé comme objectif «zéro rejet d’eaux usées en mer et dans les oueds». Cette direction prévoit également la réutili-sation d’une partie des eaux épurées à l'agriculture, la régénération des oueds, principalement oued El Har-rach, et l’arrosage des espaces verts dont ceux implantés sur les auto-routes. La direction prévoit l’exten-sion des stations de Béni Messous et Baraki et la réalisation d’une nouvelle station à Zéralda, délocalisée à Sidi Abdellah. Trois stations d’épuration seront aussi prévues dans les zones industrielles pour le traitement des rejets industriels.

Amine Berkane

Source photo : Vie des villes

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES40

Le PDAU et 23 agri-parcs en projet

LA CAPITALE SE MET AU VERT

La wilaya a lancé un vaste pro-gramme environnemental dans l’Algérois. Ce projet, qui permet-

tra la restauration des écosystèmes, concernera, dans un premier temps, la plantation de près de deux mille palmiers sur les rocades et les grands axes routiers de la capitale. Mené sous une expertise espagnole, le projet est pris en charge par des entreprises algériennes telles que l’EDEVAL, EPIC de la wilaya d’Alger. Le Plan vert (intitulé choisi pour l’opé-ration), lancé par la wilaya, prévoit, entre autres projets d’importance, la création de 23 «agri-parcs» (bandes végétales) qui permettront de pro-téger les terres agricoles. Objectif de ces agri-parcs : pérenniser les espaces

agricoles, valoriser le cadre écologique et lutter contre l’étalement incontrôlé des constructions. Ces lieux permettront de préserver la surface agricole utile (SAU) de la capitale. Deux agri-parcs sont déjà lancés : l’un à Khraî�ssia, sur 340 ha, et l’autre à Chéra-ga, sur 2 223 ha. Faut-il rappeler qu’Alger a perdu 20 % de sa SAU depuis 1962 à ce jour, soit 8 000 ha, dont seulement 1 400 ha entre 2005 et 2007. L’exten-sion du phénomène d’urbanisation a réduit le taux d’occupation de la SAU à 170 m²/habitant à Alger, contre un taux national de 2 500 m²/habitant.

Le Plan vert, inscrit dans le Plan di-recteur d’aménagement urbain de la capitale, en cours de préparation,

prévoit zéro hectare de terres agri-coles urbanisables et des lieux de loisirs tels que des aires de jeux et de détente se situant à l’intérieur même de ces parcs, ce qui permettra de valo-riser et d’inciter à la culture de l’éco-logie. Le Plan vert prévoit également de valoriser les espaces naturels autour de ces exploitations avec la promotion de l’activité de loisirs et de détente et des projets d’aménagement prévus à l’inté-rieur des périmètres des agri-parcs comme des aires de sport et de détente. Il est prévu également la réalisation de stations de compostage et des serres multi-chapelles destinées à l’augmenta-tion des rendements agricoles.

Hamid Kadem

Source photo : Vie des villes

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 41

Projet ambitieux, la Grande-Mos-quée d’Alger se veut une réa-lisation qui viendrait imposer

un nouveau paysage architectural et urbanistique pour la capitale, Alger. Un délai de 42 mois a été accordé à l’entreprise chinoise chargée de l’ouvrage, la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), avec un budget d’un milliard d’euros consacré au projet. Située dans la com-mune de Mohammedia, à 10 km à l’est du centre-ville, la Mosquée s’étendra sur une superficie de 800 m². 10 % de son espace est réservé aux pratiques rituelles. La salle de prière peut ac-cueillir 120 000 fidèles. Le minaret, de style maghrébin, s’élèvera à 300 m de hauteur. Il renfermera un musée d'his-toire et comptera deux ascenseurs. Par ailleurs, des bâtiments auto-nomes, au nombre de 12, compose-ront cette imposante structure. Ces 12 bâtiments se répartissent sur une su-perficie de 20 ha. Il a été prévu égale-ment l’aménagement d’une maison du Coran qui peut accueillir 300 places pédagogiques destinées aux étudiants en post-graduation. D’autres struc-tures se rattachent au monument. Ain-

si, il a été planifié la construction d’un centre culturel islamique, un centre d’exposition, une salle de conférences, des salles équipées de moyens mul-timédias, des bâtiments administra-tifs, des locaux commerciaux et des espaces verts. Les concepteurs du projet ont prévu une bibliothèque de 2 000 places qui sera dotée d’un million d’ouvrages, de même qu’un musée d’art et d’histoire islamiques. Ajouté à cela, un centre de recherche sur l’histoire de l’Algérie. D’autre part, un parking de deux étages d’une capa-cité de 6 000 places sera ouvert. Sur un autre plan, faut-il le rappeler, la construction de la Grande-Mosquée emploie 17 000 ouvriers. 10 000 sont de nationalité algérienne. 120 techni-ciens locaux ont été appelés à l’œuvre.

Les débuts

Deux groupements et une entreprise avaient soumissionné pour la réalisa-tion du projet. Ils avaient été approu-vés par la commission d’ouverture des plis de l’ANCGMA (Agence natio-nale de la construction de la Grande-

Mosquée d’Alger). Il s’agit du groupe libano-italien Arabian Construction Company-Astaldi, qui avait proposé 42 mois de délai pour un montant de 218 628 583 209 DA, et du groupe his-pano-algérien, composé de l’ETRHB Haddad-Cosider-FCC, qui avait propo-sé un délai de 44 mois pour 130 492 618 221 DA. La CSCEC, qui a remporté le projet, avait pour sa part formulé une durée de 48 mois pour un mon-tant de 109 051 415 746 DA.

La CSCEC en Algérie

La CSCEC s’est installée avant 2002 en Algérie. Elle a réalisé l’hôtel Sheraton d’Oran et l’autoroute Bou Ismaî�l-Cher-chell. Un trajet qui s’étend sur 48 km. La CSCEC prendra aussi en charge la construction de centres pénitenti-aires dans diverses wilayas. L’entre-prise chinoise construira aussi des pôles universitaires à Blida, Tipasa et Constantine. La CSCEC active dans 27 pays. En 2011, son chiffre d’affaires avait atteint 76 milliards de dollars.

Mohamed Mouradi

GRANDE MOSQUÉE D’ALGER : SEPTEMBRE 2015

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES42

Brahim Hasnaoui à cœur ouvert

«L’URBANISATION EST UN INDICATEUR SUR L’ÉTAT DE DÉVELOPPE-MENT D’UNE SOCIÉTÉ»Dans son bureau meublé sommairement mais fonctionnel, Hadj Brahim Hasnaoui, président du groupe portant son nom, nous a reçus le plus simplement du monde. Il a le don de mettre rapidement à l’aise ses hôtes. Sans le moindre effort, il s’est étalé sur son métier, dans une langue châtiée et précise. Soucieux de bien faire, notamment dans son domaine, il fait de la formation, aussi bien du cadre dirigeant que du simple manœuvre, une de ses préoccupations du moment. Partant du constat des limites du système de formation professionnelle en Algérie, il a décidé de prendre ce problème à bras-le-corps. «Nous l’assurons en interne», dira-t-il, après avoir développé tout un argumentaire. L’homme, après une expérience de quarante ans, plaide pour «un partenariat avec les étrangers, partenariat basé notamment sur le transfert du savoir-faire», souligne-t-il. D’autant que «nous n’avons pas de références en matière d’urbanisme notamment et qu’il faut les créer», estime-t-il. L’homme a énormément de choses à dire sur son métier et sur l’urbanisme.

Partenaires : Quelle lecture faites-vous des politiques urbanistiques initiées par l’Algérie, de l’indépendance jusqu'à aujourd'hui ? Est-ce que l'on peut parler d’échec dans ce sens ?

M. Hasnaoui : La responsabilité du politique est totale dans la mesure où on n’a pas donné les moyens et surtout le temps à la maturation des études par les spécialistes. Tout se fait dans l’urgence et le politique a toujours le dernier mot.

Le principal acteur, en l’occurrence la commune, a été vidé de ses préroga-tives. Comment peut-on urbaniser en l’absence de cet acteur ? La centralité de la décision est le fond du problème à mon sens.

Et que proposez-vous comme solution d’urgence ?

Il faut arrêter net le développement des villes et s’atteler davantage à les organiser. Plus une ville s’agrandit, plus elle devient difficile à gérer. Il faut initier des politiques visant à fixer les populations là où elles se trouvent. Les villes côtières sont extrêmement saturées. Pour ce, il faut créer des conditions de vie convenables dans les petites communes ou dans de nou-velles villes que l'on peut imaginer tout au long des Hauts-Plateaux. Autrement dit, il est grand temps de songer à une nouvelle politique d’aménagement du territoire.

Comment évaluer l’expé-rience de votre groupe ?

Je me contenterai de citer deux ex-

périences que je juge significatives concernant la politique et la vision de notre groupe. La première est le quartier de Makkam Chahid à Sidi Bel Abbès et celui de Riad à Oran.

Ces deux expériences illustrent notre démarche consistant à travailler à l’échelle du quartier. Nous essayons de proposer une nouvelle image de ce qu'est le quartier. Je veux que le quartier portant le label Hasnaoui se démarque du reste.

Qu’ont-ils de particulier, ces deux quartiers ?

En termes d’architecture en premier lieu. On peut déceler une unité archi-tecturale. En termes d’organisation spatiale et au plan des fonctions. Le ci-toyen ou le résident, si vous voulez, se trouve au centre de nos préoccupations.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 43

Nous faisons de telle sorte qu’il se retrouve dans cet espace, de manière à l’amener à le préserver en se l’ap-propriant. Au passage, je vous signale que l’architecture du quartier Riad est inspirée d’un mouvement architectu-ral né en Algérie dans les années 50. Le concept central est «l’unité du voi-sinage»

Les pouvoirs publics initient un grand projet urbanistique concernant le Grand-Alger, dénommé «Alger horizon 2030». Est-ce que votre groupe est partie prenante de ce projet ?

En premier lieu, je n’ai pas été contac-té. Donc je n’ai pas connaissance dans le détail de ce projet. Par ailleurs, je ne suis pas intéressé par de pareils pro-jets. Notre groupe, pour des raisons d’efficacité, ne se déploie pas au-delà d’un rayon de 100 km de Sidi Bel-Ab-bès. Pour éviter l’émiettement de nos efforts.

vous êtes de ceux qui récla-ment le désengagement de l’Etat du secteur de l’habitat.

Sa mission doit se limiter à réguler

pour créer les équilibres nécessaires entre la demande et les acteurs. En aucun cas, il ne doit se substituer aux acteurs. En schématisant, je dirais que nous avons une demande et des acteurs. L’Etat doit amener les acteurs à satisfaire cette demande dans les meilleures conditions. Bien évidem-ment, le citoyen, indépendamment de

son statut social, doit être au centre des préoccupations, il doit être le vrai décideur.

Que pensez-vous des innom-brables projets lancés dans le cadre du million de loge-ments ?

On réédite indéfiniment les mêmes erreurs commises par le passé. Un simple tour dans les nouveaux quar-tiers permet de constater que les en-sembles d’habitat se tournent le dos sur le plan architectural. On relève l’absence flagrante de toute harmonie. Par ailleurs, il me semble qu’il faut en finir avec le social et inscrire toutes les réalisations dans le cadre du pro-motionnel. Il faut s’organiser de telle manière que l’Algérien ait l’espoir d’améliorer sa situation de l’habitat en passant d’un standing à un autre plus

élevé. Il faut créer les mécanismes qui le permettent parce que c’est un fac-teur de stabilité.

Propos recueillis par Salah Ziad

Brahim Hasnaoui plaide pour la spécialisation des entreprises in-tervenant dans le bâtiment. Au lieu de la formule «tout corps d’Etat», il estime que la spécialisation per-mettra des gains de coût et surtout de temps. Il s’interroge : «Pour-quoi n’existe-t-il pas une société spécialisée dans le coffrage ou le ferraillage par exemple ?» Ces métiers, note-t-il, continuent à être au stade artisanal. Continuant sur cette lancée, notre hôte dira que «le groupe Hasnaoui est actuellement fort de dix filiales, érigées dans le cadre du partenariat». Et de nous fournir l’exemple de l’entreprise spécialisée dans la fabrication des portes, mise sur pied avec un par-tenaire espagnol et dont la capacité de production atteint 400 portes par jour. «Nous pouvons exporter dans un proche avenir».

Par ailleurs, le P-DG du groupe Hasnaoui nous fera part de sa conviction que les entreprises du bâtiment gagneraient à travailler ensemble. «Une culture qu’il faut promouvoir», souligne-t-il, «pour pouvoir avancer». L’ère du chacun pour soi est révolue, estimera-t-il.

Il faut initier des politiques visant à fixer les populations là où elles se trouvent. Il faut créer

des conditions de vie convenables dans les petites communes ou dans de nouvelles villes que l'on peut

imaginer tout au long des Hauts-Plateaux.

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES44

Dounya Parc (Grands Vents)

UNE BOUFFÉE D’AIR FRAIS POUR LES ALGÉROIS

Aux Grands Vents, à l’ouest de la capitale, Dounya Parc ouvre ses portes. Au grand bonheur des

férus de la nature. De plus en plus en-vahie par le béton, Alger souffre d’un manque criant d’espaces verts. Cette vaste ceinture verte de 800 ha, étalée à travers les communes de Dély Brahim, El Achour, Draria, Chéraga, Baba Hassen et Ouled Fayet, se veut un immense jardin dans un Grand- Alger bien bétonné…Elle constitue indéniablement une bouffée d’oxygène pour ces millions d’Algérois étouffés par les vicissitudes de la vie et en quête désespérée d’un bol d’air. Trouver un endroit de vil-légiature regorgeant de verdure et ruisselant de vie n’est assurément pas chose aisée en pleine ville ! Bien qu’en cours de réalisation et donc non encore équipé, ce parc na-turel s’impose d’ores et déjà comme une destination incontournable des familles en mal d’espaces verts. A son ouverture officielle, le 18 mai dernier, par le ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, Dounya Parc a drainé beaucoup de

monde. «Plus qu’attendu», commente l’un des vigiles engagé pour veiller à la sécurité de ce qui est appelé à devenir, dans un avenir proche, la principale «réserve naturelle» d’Alger. Des milliers de familles ont arpenté les allées fleurissantes et découvert les diverses espèces botaniques qui

poussent vaillamment dans des car-rés entourés d’une fourrure verte sauvage. L’absence d’équipements de loisirs n’a pas dissuadé cette «faune» d’adeptes de la nature de venir assou-vir sa curiosité et profiter de l’air pur que lui offre cet immense espace où se mêle l’herbe sauvage aux fleurs et arbres bien alignés.

Pin, sapin, lac et gazon

Les visiteurs auront à découvrir la jumenterie et la ferme énergétique

disposant de plus d’un millier de panneaux photovoltaî�ques et éoliens d’une capacité de 150 watts. Des équi-pements dédiés à l’énergie renou-velable qui rappellent à ces millions d’automobilistes qui empruntent la rocade sud reliant Alger à Tipasa que nous sommes bien dans un pays qui

regorge de soleil ! Prématurée pour certains, l’ouverture de ce parc est défendue ardemment par le ministre de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire, Amara Benyounès, pour lequel le manque d’équipements nécessaires pour assurer un accueil confortable des visiteurs sera vite résolu. En plus de trois parkings d’une capacité de 1 500 voitures, Dounya Parc sera très pro-chainement doté de «toutes les com-modités nécessaires au bien-être et au confort des visiteurs».

Bien qu’en cours de réalisation, ce parc naturel s’impose d’ores et déjà comme une destination in-contournable des familles en mal d’espaces verts.

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SSIE

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 45

Il s’agit notamment d’ouverture de restaurants, d’espaces pour les sani-taires et de la mise en place d’un réseau d’eau potable et d’assainisse-ment. Pour le moment, les visiteurs peuvent se contenter de la flore et de la végétation luxuriante.Dans une capitale où circulent quoti-diennement des millions de véhicules de tous types, des épaves les plus polluantes aux grosses cylindrées flambant neuf, l’air pur se fait rare. Et quand on le trouve, il vaut de l’or.

Un Central Park à Alger !

Les concepteurs de ce projet promet-teur veulent ainsi offrir à la capitale un grand réservoir naturel capable d’adoucir l’air vicié de nos grands centres urbains. L’idée d’un tel parc en plein Alger est venue du groupe émirati, Emirates International Inves-tissement Company (EIIC), qui a pré-senté ce projet sur maquette en 2007. Inspiré de Central Park, créé en 1857 et devenu l’un des plus importants parcs urbains des Etats-Unis, Dounya Parc est conçu pour être une véritable

oasis au milieu de grands ensembles urbains. Ainsi donc, ce projet d’une valeur de 5,5 milliards de dollars sera, une fois les travaux terminés, consti-tué de plus de 16 000 arbres et arbris-seaux, 12 000 espèces animales et de près de 4 500 m² d’espaces gazonnés et d’un lac naturel de 10 000 m³. Actuellement, on voit bien des allées de cyprès verts, des washingtoniens, des pins, des sapins, une forêt mixte, des jardins de Chine et d’autres d’ins-piration britannique. Les travaux se poursuivent lentement. Dounya Parc ne sera pas que de la faune et de la flore. Il aura sa part de béton. Pour des raisons, semble-t-il, financières, 130 des 800 ha consacrés au parc vont être

utilisés pour réaliser un ensemble de 13 000 habitations de haut standing, cinq hôtels, une zone résidentielle de villas de luxe, un aquaparc, un hôpital avec centre de remise en forme et un terrain de golf. Le projet reste sédui-sant. S’il est réalisé tel que présenté, Dounya Parc soulagera les Algérois qui se consolent actuellement avec le bout de forêt de Bouchaoui et ce qui reste du parc zoologique de Ben Aknoun. En tout cas, les riverains semblent avoir déjà adopté Dounya Parc, où ils se rendent désormais pour faire du jogging…

Djamel Mahdjoub

Source photo : Vie des villes

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES46

Des affiches sont placardées sur les devantures des bâtisses algé-roises situées sur les grandes

artères, et ce, depuis la fin du mois de mai dernier. Sur ces affiches, on peut lire que «les habitants sont invités à participer à la grande opération de nettoyage de la capitale». En effet, ja-mais une opération d’une telle enver-gure n’a été entreprise depuis trente ans, assure une habitante du boule-vard Zighout Youcef, visiblement heu-reuse par l’initiative. Ambitieuse, Al-ger semble vouloir se hisser au même rang des capitales du pourtour médi-terranéen voire mieux, notamment en propreté et en beauté. Les habitants devaient, du 2 au 7 juin, s’appliquer aux instructions émises par leur APC : se débarrasser de tous les objets inutiles et détritus qui jonchaient jusqu'ici les rues. Les commerçants

également sont priés de se plier aux nouvelles mesures d’hygiène. Ainsi, une note, que l'on trouve principale-ment dans les marchés couverts, les ruelles où les marchands ambulants exposent leurs marchandises, invite les occupants à faire sortir les pou-belles à partir de 22 h sous peine de payer une amende. L'opération de nettoyage s’impose sur les grands axes pour enfin se débaras-ser de la saleté qui risquait de devenir envahissante. Pour mener l'opération à bon port, les agents du NetCom ont redoublé d'efforts pour le ramassage des poubelles et détritus en tout genre.

Sous les bruits des camions-citernes

Alger se réveille depuis quelques

semaines déjà avec les bruits des camions-citernes où les travailleurs communaux lavent les trottoirs à l’aide de gros tuyaux. L’opération se révèle parfois difficile tant les recoins sont crasseux et couverts de couches épaisses de saleté. Alger s’efforce de se faire une beauté. L'on peut le constater particulièrement sur les grandes artères du centre ville. Même état des lieux concernant les grandes bâtisses des rues Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi repeintes en blanc. Il faut dire que, sur ce coup-là, Alger retrouve sa blancheur et un semblant de grâce. Notons également que depuis quelques jours, plusieurs devantures de magasins sont transformées en chantier. Tour à tour, les façades des magasins passent au déplâtrage, avec le carrelage refait…

Des efforts sont déployés par les autorités publiques

Les habitants devaient, du 2 au 7 juin, s’appliquer aux instructions émises par leur APC : se débarrasser de tous les objets inutiles et détritus qui jonchaient jusqu'ici les rues.

OPÉRATION NETTOYAGE POUR TOUS

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 47

Tous les moyens sont mobilisés, l’am-biance est aux bruits de marteaux et de perceuses. Dans un magasin de vêtements pour femmes situé à la rue Didouche Mourad, deux vendeuses af-firment qu’elles ne savent même pas dans quelles conditions on est passé à l’étape des travaux. L’une d’elles, l’air abattu par une journée chargée à la caisse, nous signale que «tous les commerçants d’Alger ne sont pas pro-priétaires de leur magasin, donc ces affaires-là se traitent avec les proprié-taires et nous, simples vendeurs, nous n’en savons rien, même le responsable du magasin est vaguement informé». A l’autre de confirmer qu’«en plus de l’aide octroyée par l’Etat pour la res-tauration, le propriétaire devrait, lui aussi, participer financièrement».

La chasse aux vendeurs à la sauvette

Il est vrai que l’opération «chasse aux commerçants informels» a commencé depuis l’année dernière et a concerné toute l’Algérie, pas uniquement Alger, mais il reste que cette année encore, la nécessité de vider certains endroits de la capitale des vendeurs informels de-vient une urgence. Cela d’autant plus que l’opération entre dans le cadre du réaménagement de la capitale. Ainsi, à la fin du mois de mai dernier, pour la énième fois, des policiers ont dû chas-ser au niveau du passage perdu situé à deux pas de l’hôpital Mustapha Pacha les vendeurs à la sauvette. Un camion a été mobilisé pour ramas-ser les cartons vidés de leurs mar-chandises.

Si certains habitants ou commer-çants s’enthousiasment quant au plan de réaménagement de la capitale, d’autres, par contre, restent scep-tiques et déplorent d’ores et déjà une organisation qui n'est pas pour faire avancer rapidement les choses. Une responsable d’un magasin de produits cosmétiques, bondé de clientes en ce jour de début du mois de juin, nous dit en montrant le trottoir : «Vous pouvez le constater vous-même, les trottoirs ne sont pas en état. Beaucoup de tra-vail reste à faire. Notamment avant de s'attaquer à l'embellissement des façades ! ».

H.M.

Si certains habitants ou commerçants s’enthou-siasment quant au plan de réaménagement de la

capitale, d’autres restent sceptiques et déplorent d’ores et déjà le travail mal fait.

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES48

Toufik Hedna | Architecte, urbaniste designer

«REVENDIQUER LE DROIT À LA VILLE»

Partenaires : Quelle obser-vation pouvez-vous faire sur la tendance urbanistique en Algérie ?

Toufik Hedna : Je préfère évoquer la condition socioprofessionnelle pour mieux comprendre les réper-cussions sur l’architecture et l’urba-nisme. Je pense qu’elles reflètent ce en quoi se fourvoient les architectes et les urbanistes algériens. Ces der-niers sont perçus par le grand public comme le bouc émissaire idéal d’une catastrophe urbaine et architecturale, victimes de leur mauvaise réputation plus que de leur action. Il suffit, pour s'en apercevoir, de demander aux ci-toyens de donner leur avis sur les bâ-timents qui les entourent : leur rejet, leur ressentiment, englobent tout ce qui a été construit depuis l’indépen-dance de l’Algérie. Leur demande est sans appel : que tous ces lieux soient débarrassés de ces horreurs, de ces reproductions artificielles dénuées de tout effet esthétique, qu'on ne construise plus à la place du «laid» et du «moche».L’architecte algérien s’est fourvoyé dans un cercle vicieux qui le paralyse : maintenu dans un état amnésique à cause d’une politique usée. Il est assi-milé à «une machine de production de plans» de constructions identiques dans toutes les villes du pays. Il est écarté des grands projets urbains pour les voir confier à des mercenaires en quête de renommée internationale. Il est assommé à coups de décisions ab-surdes. Il est malmené par de simples

fonctionnaires ou même de simples ouvriers de chantier. Autant de pro-blèmes qui touchent une profession en crise. Il s’agit d’un environnement dans lequel les architectes sont loin de s’entendre, ne cessent de se combattre et se déchirent pour une place ou un

projet. Rares sont les débats pour une tendance architecturale ou urbaine, encore moins pour une véritable édu-cation culturelle et esthétique.

A ce point…

Voilà la situation dans laquelle se retrouve une profession qui a été et qui pourrait redevenir le cœur de l’entreprise artistique vivante de la cité. Et pourtant, peu se construit avec l’architecte. Par exemple, dans les grands bureaux d’études comme ceux de l’Etat, chez les promoteurs immobiliers ou les grandes entre-prises de bâtiment et travaux publics, les architectes fonctionnaires ne sont guère en mesure de contester la vo-lonté ou les désirs des «chefs». Les duplicata et reproductions de plans suffisent largement pour les évincer. C'est pour cette raison que l’on fait des économies sur le dos des archi-

tectes d’abord, puis sur la qualité de la construction. C'est ainsi que les ingé-nieurs en béton armé ont la mainmise sur la majorité des constructions. Les grands ouvrages d’art, les ponts, les routes, les autoroutes, les annexes, les entrées de ville, les villes, les cités,

les grandes structures, les usines, les aménagements urbains, etc., se font sans architectes. Quelle piste de solution proposez-vous ?

Sans doute, faudrait-il que les archi-tectes, comme leurs représentants, s’agitent un peu pour permettre au plus grand nombre de mieux appré-hender l’architecture dans cette complexité artistique, technique et urbaine. Mais il faudrait que le grand public, de son côté, puisse revendi-quer le «droit à la ville» qui reste un droit fondamental auquel il n’a jamais eu accès. Ou bien encore qu'il perçoive l'ampleur du problème afin de débou-cher sur un «vivre-ensemble», une «qualité du cadre bâti» et un «plaisir de la ville».

M. M.

Sans doute, faudrait-il que les architectes, comme leurs représentants, s’agitent un peu

pour permettre au plus grand nombre de mieux appréhender l’architecture dans cette complexité

artistique, technique et urbaine.

Rares sont les débats pour une tendance architecturale ou urbaine, encore moins pour une véritable éducation culturelle et esthétique. Voilà la situation dans laquelle se retrouve une profession qui a été et qui pourrait redevenir le cœur de l’entreprise artistique vivante de la cité.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 49

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DOSSIER

N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES50

Gestion des déchets ménagers

PROGRAMME NATIONAL POUR LUTTER CONTRE LES DÉCHARGES SAUVAGES

Laugmentation de la production de déchets et leur prolifération dans l’espace urbain en Algérie

constituent un véritable défi pour les responsables. La conjonction de plu-sieurs facteurs, tels l’accroissement démographique, l’expansion urbanis-tique, le développement des activités socio-économiques et les mutations des modes de vie et de consommation, engendre un «gisement» de déchets de plus en plus grandissant.

On estime la production des ménages à plus de 10 millions de tonnes de déchets par an (ordures ménagères et encombrants), qui dégradent la pro-preté des villes et la beauté des pay-sages.

Selon des prévisions, ce volume risque de dépasser les 12 millions de tonnes en 2015 et 17 millions de tonnes en 2025. La stratégie de la gestion des déchets se concrétisera par étapes, car le traitement des déchets dépasse les capacités des communes.L’évacuation des déchets s’effectue également dans des conditions dif-ficiles, le plus souvent dans des ca-mions inadaptés laissant échapper, en cours de route, une bonne partie de leur charge, spectacle désolant et dégradant pour nos villes. Concernant les conditions d’élimina-tion des déchets, force est de consta-ter que la situation générale demeure très préoccupante même si, depuis quelques années, des efforts sont déployés pour organiser la mise en décharge des déchets ménagers et assimilés.

Il n’en demeure pas moins que les critères de choix de site de décharge ne s’appuyaient, jusqu’à une date ré-cente, sur aucune étude d’impact sur l’environnement.

L’enquête qui montre et démontre

L’enquête réalisée par les services du ministère de l’Environnement fait état de 3 500 décharges sauvages sur le territoire national, couvrant 150 000 habitants dont 350 décharges sau-vages au niveau des 40 grandes villes du pays.

Ces décharges sauvages sont sou-vent localisées le long des oueds, des routes ou sur des terres agricoles ou d’élevage. La rupture avec les pra-tiques archaî�ques de dépôt de tous types de déchets dans des décharges sauvages et des sites inappropriés nécessite l’adoption d’un mode d’éli-mination qui soit respectueux de l’en-vironnement mais aussi à la fois éco-nomique, notamment pour les villes de moyenne importance, accessible au plan technologique et relativement durable. Ces multiples exigences sont satisfaites par la réalisation de CET (centres d’enfouissement technique).

Les CET et les incinérateurs comme solution

La fermeture de la décharge d’Ou-led Fayet, confiée à un groupement algéro-espagnol, se fera de manière progressive et s’étalera sur 20 mois pour un coût global de 190 milliards de centimes. Il s'agit d'une fermeture progressive du site avec le même pro-cédé qui a été suivi dans la fermeture de celui de Oued Smar, et dont les tra-vaux consistent notamment en la réa-lisation de 59 puits mixtes d'extrac-tion des biogaz lixiviats. La décharge d’Ouled Fayet sera, d’ailleurs, trans-formée en parc public et rattachée au grand projet du parc des Grands-Vents dont les portes ont été grandes

ouvertes au public.«Ce n'est pas facile de les fermer, mais la décision est prise, et l'on procédera à l'installation de centres d'enfouisse-ment technique là où c'est possible», a affirmé Amara Benyounès, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, quelques mois après sa nomination. Le ministre a également évoqué le programme d'importation et d'instal-lation de 48 incinérateurs à travers le territoire national. Alger sera dotée d'un très grand incinérateur. Annaba, Constantine et Oran auront de grands incinérateurs alors que les 44 autres wilayas seront dotées d'incinérateurs moyens. Rappelons que la décharge de Oued Smar, à l’est d’Alger, a été défini-tivement fermée. Cette fermeture est intervenue de façon progressive après le lancement d’opérations d’aména-gement de grande envergure pour la réalisation d’un parc public.

Un programme d’action a été mis en œuvre : le programme national pour la gestion intégrée des déchets ména-gers, Progdem, élaboré par le minis-tère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement en 2001, qui se focalise sur une nouvelle straté-gie. Celle-ci repose sur le principe de précaution-prévention, du pollueur-payeur et de producteur-récupérateur et le rôle de l’information et de la sen-sibilisation du citoyen. Ce programme fixe des objectifs de préservation de l’hygiène publique, l’amélioration du cadre de vie du ci-toyen, la protection de la santé, l’éli-mination saine et écologiquement rationnelle des déchets et la valo-risation des déchets recyclables. Il concerne, dans un premier temps, les 40 grandes villes du pays.

Kamel Rahmouni

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 51

OPÉRATION D’ENVERGURE POUR LE «LANCEMENT EFFECTIF» DE LANOUVELLE VILLE DE SIDI ABDELLAH

Alger - Une opération de grande envergure de réalisation, d’équipement et de programmes spécifiques, au titre de partenariats entre plusieurs ministères, dans le but de rendre effectif le lancement de la ville nouvelle de Sidi Abdellah, a été mise en œuvre, a indiqué, le ministère de

l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville.

«Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes secto-riels, une opération de grande

envergure de réalisation, d’équipe-ment et de programmes spécifiques est lancée au titre d’un partenariat entre le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville et les secteurs de l’habitat et de l’urbanisme, de la culture, de l’ensei-gnement supérieur et de la recherche scientifique, dans une première étape, pour rendre effectif le lancement de la nouvelle ville de Sidi Abdellah», lit-on dans le communiqué.Le lancement «effectif» de la ville nouvelle de Sidi Abdellah se fera «à travers des projets innovants à même de dynamiser la métropolisation d’Al-ger», a-t-on précisé de même source.«Cette dynamique d’amorçage, qui vient conforter le programme du gou-

vernement 2012-2014, se focalisera sur plusieurs secteurs prioritaires» dans un communiqué. Il s’agit, entre autres, d’un programme de 12 000 logements relevant des programmes de l’AADL (Agence nationale de l’amé-lioration et du développement du logement) et l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI), anciennement appelée EPLF sur 202 ha, a-t-on expliqué. Dans le secteur de la culture, 18 grands projets seront structurés sur 20,35 ha, notamment un multiplex (complexe de salles de cinéma), des studios cinématogra-phiques, un théâtre de 1 000 places, le musée national numismatique, une bibliothèque principale, un centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel et, enfin, le siège du ballet national et de l’orchestre symphonique.Pour ce qui est du domaine de l’ensei-

gnement supérieur et de la recherche scientifique, 13 centres de recherche et d’innovation, ainsi que des sièges d’agences sous tutelle, seront réali-sés sur une superficie de 18,77 ha, notamment le siège du CDER (Centre national des énergies renouvelables) et l’Agence nationale de la valorisa-tion des résultats de la recherche.Comme seconde étape, cette opéra-tion se poursuivra par la mise en place de nouveaux programmes relatifs aux autres secteurs intégrés dans le plan d’aménagement de la ville nouvelle de Sidi Abdellah afin de matérialiser les programmes des autres secteurs tels que la jeunesse et les sports, la forma-tion et l’enseignement professionnels, l’éducation, la santé et le tourisme, a encore indiqué le ministère.

R.N

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES52

Partenaires : Spécialisée dans la fabrication et la distribution d’éclairages publics et de mobiliers urbains, Belux «rayonne» aujourd’hui sur une très bonne partie de notre pays. Comment expliquez-vous cette aventure entrepreneu-riale somme toute réussie ?

Hanifi Belaroui : Belux a fait de la qualité de ses produits un point d’honneur. Elle est régulièrement sol-licitée pour contribuer à la réalisation de projets d’éclairage et d’aménage-ment urbain dans une grande par-tie des villes d’Algérie, ce qui est la meilleure preuve de la qualité de nos produits. Le fait qu’elle soit sollicitée constamment est un indicateur de sa notoriété et du sérieux qu’elle inspire à ses clients et à ses partenaires. C’est une aventure qui dure depuis 38 ans.

Il semblerait que vous accor-diez une importance primor-diale à l’aspect Etudes dans votre entreprise. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ?

On ne peut pas entamer une mise en lumière ou un projet d’éclairage sans savoir, au préalable, en quoi consiste ce projet et à quels objectifs il doit ré-pondre. En effet, avant de répondre fa-vorablement à une demande de mise en lumière ou à un projet d’éclairage, on ne peut pas entamer une mise en

lumière ou un projet d’éclairage sans savoir, au préalable, en quoi consiste ce projet et à quels objectifs il doit répondre. En effet, avant de répondre favorablement à une demande de mise en lumière ou à un projet d’éclai-

rage, nous nous posons toujours les questions suivantes : que veut-on éclairer et dans quel type d’espace va-t-on éclairer. Nous tenons toujours compte de l’histoire de la ville, de son type d’architecture, de ses tendances urbaines et des coutumes et modes de vie de ses habitants. Un projet d’éclai-rage à réaliser dans une ville millé-naire, chargée d’histoire et de tradi-tions, ne ressemblera jamais à celui qui est prévu pour une ville portuaire, industrielle et de construction récente.

Quid de la formation ?

La formation est indispensable pour distinguer les différents types d’éclai-rages devant répondre à des projets précis : éclairage résidentiel, décora-tif, d’ambiance, etc. Le volet Etudes, notamment l’aspect développement dans les nouveaux produits, est pris en charge par des cadres de notre so-ciété. Nous réfléchissons tous les jours à l’introduction de nouveaux produits dans notre gamme. Parce que comme la mode, l’éclairage aussi a ses saisons

et les villes doivent suivre les nou-velles tendances dans l’air du temps. La formation, sans aucun doute, est un aspect essentiel dans la gestion de nos propres ressources humaines.

Nous avons formé plus d’un millier de cadres, techniciens et ingénieurs pour le compte des collectivités locales, des bureaux d’études et des sociétés de travaux d’éclairage des régions est, centre et ouest, dans le cadre d’une convention de formation que nous avons signée avec le ministère de la Formation professionnelle.

Une dernière question. Pensez-vous que nos villes sont assez éclairées ?

Oui, en général, les villes, du moins les plus grandes ou celles qui comptent une grande densité de population, sont assez bien éclairées. Et il faut avouer qu'un grand nombre de ces villes ne se ressemblent pas. Nous constatons, et il faut s’en féliciter et encourager les mairies et les collec-tivités locales de ces villes, que de réels efforts d’éclairage, d’aménagement et d’embellissement sont entrepris.

Propos recueillis par Karim Benamar

«COMME POUR LA MODE, L’ÉCLAIRAGE A AUSSI SES SAISONS»

Hanifi Belaroui | DG de Belux Eclairage

L’éclairage ? Tout un art, répond naturellement M. Belaroui, jeune chef d’entreprise d’à peine 34 ans. À la tête d’une entreprise fami-liale qui «rayonne» sur tout le territoire national, notre interlocu-teur a cordialement accepté de répondre à nos questions. Entretien.

Un projet d’éclairage à réaliser dans une ville millé-naire, chargée d’histoire et de traditions, ne ressemble-ra jamais à celui qui est prévu pour une ville portuaire,

industrielle et de construction récente.

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES54

Vingt et une années sont passées depuis que l’Unesco a classé La Casbah d’Alger comme patrimoine mondial de l’humanité.

Réhabilitation de La Casbah d’Alger

DES PLANS DE RÉHABILITATION SE SUCCÈDENT ET SE RESSEMBLENT

LEtat algérien a consacré des bud-gets conséquents pour sauver La Casbah d’Alger depuis cette date.

Délimitation du secteur de La Casbah, travaux de réhabilitation, formation d’architectes spécialisés, mise en

place d'un chantier-école de spécia-lisation aux métiers traditionnels du bâtiment à La Casbah d'Alger…Et pourtant, dans un rapport publié il y a quelques années, l’Unesco a mis en évidence des facteurs ayant affecté le

déroulement du plan de sauvegarde. Parmi ces facteurs, le plan de sauve-garde existant mais non opérationnel, le manque de coordination des ac-tions sur le site, l'écroulement continu de maisons.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13 55

Ce n’est qu’en 2005 qu’un projet de loi portant sur la création et la déli-mitation du secteur sauvegardé de La Casbah d’Alger a été promulgué. Et ce n’est que 7 ans plus tard, c’est-à-dire en 2012, que le décret du plan per-manent de sauvegarde de La Casbah d’Alger été adopté.

Mais dans leurs sorties médiatiques, les autorités en charge du plan de réhabilitation assurent que la res-tauration a déjà eu lieu avec 80 % des douérates restaurées. Néanmoins, sur le terrain, les quelques aspects évoqués dans le rapport de l’Unesco sont vérifiables. Plusieurs maisons de La Casbah sont aujourd’hui rayées de la carte. Quelques maisonnettes résistent encore grâce aux étaie-ments effectués avec du bois rouge. Si plusieurs habitants ou locataires désertent La Casbah, d’autres, par contre, résistent en attendant d’être relogés, sachant que le problème de relogement à La Casbah s’est toujours posé. Pourtant, plusieurs vagues de relogement ont eu lieu ces 40 der-nières années. La première remonte aux années 70. Plusieurs habitants que nous avons rencontrés à La Casbah relient la dé-gradation de la vieille citadelle à cette première vague de relogement. En effet, «depuis cette date, les proprié-taires de La Casbah sont partis et ont été remplacés par des étrangers», dit-on. Avant d’expliquer que ces «nou-veaux habitants ont surtout sérieuse-ment rompu avec les bonnes vieilles habitudes d’avant qui consistaient en des techniques bien spécifiques d’en-tretien des maisons».

Les maisonnettes de La Casbah, très sensibles à l’humidité, ont donc pris un coup dur. Conséquence, elles sont rongées et s’écroulent du coup. Au-jourd’hui encore, les maisons sont louées à 300 DA le mois, 500 DA… et sont même surpeuplées. Et cela ne fait que détériorer les maisons déjà très affectées. Les étaiements en bois rouge soutiennent difficilement le poids des maisonnettes et les travaux de restauration ne sont toujours pas engagés. Et c’est là où réside l’autre grave problème qui retarde justement le plan de sauvegarde. Désormais, des maçons venus de différentes ré-gions du pays occupent les maisons

désertes où ils effectuent les travaux de réhabilitation. Nous avons rencon-tré un jeune homme venu de la wilaya de Tissemssilt, la vingtaine entamée. Il était en compagnie de trois jeunes hommes un peu plus âgés que lui, ils sont tous de la même région.

Tous les trois ont été engagés par un bureau d’études impliqué dans la ré-habilitation de La Casbah. Ils passent leurs nuits dans les mai-sonnettes de La Casbah. «Là-bas à Tissemssilt, nous n’avons pas de tra-vail, donc il n’est pas question de ren-trer pour le moment», nous prévient ce jeune homme au visage hâlé qui venait d’achever avec ses trois col-lègues l’étaiement d’une maison qui garde toute sa beauté et dont les pro-priétaires sont partis vivre ailleurs en attendant que les travaux soient ter-minés. La Casbah d’Alger, c’est une citadelle qui s’étend sur plus de 40 ha. Elle comprend des douérates, des palais, des mosquées…

Chaque partie de La Casbah résiste au temps comme elle peut. Certaines parties, des douérates essentielle-ment, ont déjà disparu et sont en phase de ruines, d’autres, par contre, tiennent bon. La Médina d’Alger garde bien des secrets architecturaux car

elle ne s’offre pas d’emblée au visiteur. Ses secrets consistent aussi dans ces retards accumulés pour qu’elle soit sauvée pour de vrai.Ses occupants se soucient de moins en moins de son état car l’urgence d’avoir un toit l’emporte sur tous les aspects.

Les retombées du décret portant sur sa sauvegarde ne sont pas encore per-ceptibles dans le sens où les travaux de réhabilitation sont toujours en cours et le résultat peine à se dessi-ner clairement tant qu’on déplore des retards dans la phase de restauration, en plus du problème du relogement des habitants. La Casbah risque ainsi de sombrer dans l’oubli…

Karima Merabti

La Casbah d’Alger, c’est une citadelle qui s’étend sur plus de 40 ha. Elle comprend des douérates, des palais, des mosquées… Chaque partie de La Casbah

résiste au temps comme elle peut.

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N° 13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES56

«MES RAISONS D’ÊTRE OPTIMISTE»

Akli Amrouche | Architecte, directeur de publication de la revue Vie des villes

Jeune architecte, directeur de publication de la revue Vie des villes, Akli Amrouche, ambitieux, croit dur comme fer à l’aboutis-sement des multiples projets lancés dans le cadre du Plan straté-gique de la capitale à l’horizon 2029. «Je pense profondément que pour un projet pareil, nous sommes soit nombreux à y croire, et il aboutira, soit nous laissons faire et nous subissons, et c’est un projet qui restera dans les tiroirs. Nous devons tous nous impliquer.»

Partenaires : vous venez de consacrer un numéro inédit dans votre revue vie des villes au Plan stratégique de la capitale à l’horizon 2029. Une première appréciation de ces projets ?

Akli Amrouche : Sans aucune exagération, il s’agit là d’un travail de haute facture. Pour tout vous dire, nous étions nous-mêmes surpris par le professionnalisme dont la wilaya a fait preuve, notamment en ce qui concerne le volet qui a trait à l’étude et à la planification. Il faut dire que l’en-semble des projets sont d’un niveau international. De plus, ce sont des pro-jets qui englobent tous les volets : so-cial, environnemental, économique et culturel. Nous avons beaucoup appré-cié. Suite à quoi, nous avons aussitôt pris attache avec la wilaya pour pro-poser notre collaboration, notamment à travers notre dernière publication qui reprend une large projection des projets en question.

vous semblez très optimiste. Pourtant, de nombreux projets dans le passé ont été lancés sans jamais aboutir…

La capitale, Alger, a connu, en effet, de nombreux projets dans les années 70 et 80 notamment. Des plans stra-tégiques ont été réfléchis pour la ca-

pitale sans jamais être réalisés. Il est vrai que la situation du pays ne le per-mettait pas. Passé les années 90, une fois la sécurité revenue, les recettes financières boostées par les prix du pétrole, un nouveau plan global pour la capitale a commencé à être pensé afin de rattraper tout le retard accu-mulé. Oui, je suis optimiste quant à l’aboutissement de ces grands projets. Il y a lieu de souligner que la première réussite est dans le fait que tout le tra-vail a été fait de façon transversale, une méthode qui n’existe pas ailleurs. Je m’explique : l’ensemble des direc-tions de la wilaya ont été mobilisées pour garantir une collaboration effi-cace et sans faille. C’est un système de réseau collabora-tif novateur qui permet à l’ensemble des directions d’être au courant en temps réel de tous les projets. C’est un point essentiel et cela fait avancer, de manière rapide, les projets en ques-tion. Une autre raison d’être optimiste : pratiquement tous les projets sont en chantier et certains sont en phase de finalisation. Je pense profondé-ment que pour un pareil projet, nous sommes soit nombreux à y croire, et il aboutira, soit nous laissons faire et nous subissons.

Pourquoi, selon vous, parle-t-on souvent, en Algérie, de faiblesses d’études et de pla-nification. Où situez-vous ces difficultés ?

Vous mettez le doigt sur l’ingénie-rie urbaine et c’est-là justement où le bât blesse. Il faut admettre donc que sur ce plan, l’ingénierie urbaine est très faible. La raison ? Sans vou-loir simplifier, il est clair que c’est en partie parce qu’il n’y a jamais eu de demandes ou très peu. Nos experts, architectes ou urbanistes, manquent de pratique. Un travail énorme reste à faire sur ce plan. Il faut multiplier les initiatives, lancer des concours et des appels d’offres même si les projets sont de dimensions modestes.

Il y a tellement de travail à faire tant au niveau régional que local dans nos villes et quartiers.

On a produit jusqu’ici beau-coup d’échecs dans la ma-nière de concevoir nos villes et nos cités. Un mot sur ce sujet…

Encore une fois, la maî�trise d’ouvrages reste très faible dans notre pays. On lance des concours avec des cahiers des charges très réducteurs. Avec un degré de liberté aux architectes qui peut paraî�tre large mais qui est, dans le fond, très étroit. Ajoutez à cela l’éco-nomie que l'on fait des études… tout cela, bien évidemment, ne peut pro-duire que l’échec.

Propos recueillis par Karim Benamar

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Le prochain sommet du G8 en Ir-lande du nord risque d’être très houleux puisqu’il va devoir trai-

ter d’un sujet extrêmement complexe et sensible à la fois, puisqu’il s’agit du dossier des réformes du système monétaire et financier dans lequel est tapi le sous-dossier relatif à la sépara-tion des activités bancaires (métier de financement et celui des placements) et du problème des paradis fiscaux. Les pays ultraconservateurs (USA et Royaume-Uni entre autres) ont tou-jours, au nom de la liberté d’entre-prendre, refusé tout encadrement multilatéral ou bilatéral de leurs acti-vités bancaires. En effet, ces activités financières représentent pour ces pays jusqu’à 30 % du PIB de leur éco-nomie, et il est hors de question pour eux de perdre une partie ou la totalité de cette aubaine construite sur plu-sieurs siècles.

Il est clair, également, que la crise financière internationale de 2007, dite des surprimes, est passée par là entre-temps et a laissé des traces du-rables sur l’économie mondiale, suivie d’une crise économique qui a affecté tous les pays du monde sans distinc-tion. Dès lors, les puissances écono-miques mondiales, réunies dans le G8, ne pouvaient faire l’impasse sur cette situation dramatique. D’autant plus que depuis la crise de 2007, plusieurs sommets du G8 se sont tenus (cinq) et les communiqués finaux ont tous souligné l’impérativité de la prise en charge des problèmes et l’introduc-tion des instruments capables d’endi-guer une crise nouvelle.

Des thèmes comme la relance de l’éco-nomie mondiale, les mesures de sou-tien à la croissance, la lutte contre les protectionnismes, la stabilité du sys-tème des prix relatifs mondiaux, les

mesures de réformes structurelles à introduire dans les économies ont été abordés abondamment et certaines mesures concrètes ont été prises et adoptées .

A� cet endroit, nous pouvons affirmer que ce cadre multilatéral a joué son rôle et les pays qui y participent ont pris leurs responsabilités. Par contre, sur le plan de la révision du système monétaire international, sur la sépa-ration des activités bancaires, sur la traçabilité des transactions finan-cières et sur les paradis fiscaux, les tergiversations et les palabres vont bon train. Que peut-on donc attendre de ce sommet et des mesures qui pourraient faire consensus ?

Les réformes à introduire seront radi-cales ou bien assisterons-nous à des mesurettes pour amuser la galerie ? Osons quelques hypothèses que nous pourrions vérifier avant la fin de l’année en cours. Il est clair que la question des paradis fiscaux fait déjà consensus et les négociations discrètes mais fermes que mènent en parallèle les USA. En effet, le principe dit «de la déclaration directe» des ou-vertures de comptes bancaires extra-territoriales semble acquis et sa mise en œuvre risque de se généraliser, sous peu, à travers le monde. La forte pression exercée par ce pays en cas de non-acceptation du principe a permis l’application du principe de traçabi-lité, essentielle, pour confondre les contrevenants. L’avenir nous dira si cet accord va donner des résultats probants ou si d’autres difficultés vont surgir dans sa mise en œuvre. Il n’est pas exclu que ces pays inventent d’autres subter-fuges pour maintenir le flux d’affaires en leur faveur ! Mais des signes avant-coureurs nous indiquent que, pour

l’instant, les choses rentrent dans l’ordre.La responsabilisation et le contrôle des produits financiers mis sur les marchés financiers nationaux ou in-ternationaux sont des mesures beau-coup plus importantes. En effet, à cet endroit, les idéologues de tous bords montent au créneau et stigmatisent une mesure qui contrarie le principe de la liberté d’entreprendre et d’in-nover dans le domaine de l’ingénie-rie financière. En outre, sa mise en œuvre est fastidieuse, tant au niveau des institutions en charge de l’exercer (banque centrale) que de son bien-fondé juridique fragile.

Une bataille de très haute voltige se dessine à l’horizon et chacun affine son argumentaire, de manière à arri-ver à un compromis qui soit inopérant dans la réalité des faits et dans tous les cas de figure. Ce front des réformes semble voué à l’échec car les enjeux, pour les principales places financières mondiales, sont énormes et vitaux.

Le troisième volet des réformes struc-turelles est relatif à la place et au rôle exercé par le dollar américain dans le système monétaire international, consacré par les accords de Bretton Woods en 1944. De ce côté-là, il n’y a rien à craindre, le dollar US a encore de beaux jours devant lui et les USA vont continuer à exporter leurs pro-blèmes au monde entier. En attendant, la cérémonie de la tenue du G8 a donné au monde des images rassurantes d’une équipe de huit per-sonnes qui œuvraient pour le bien de l’humanité tout entière et c'est cela qui compte !

Mourad GOUMIRIMaître de conférences

([email protected])

LE SOMMET DU G 8 : IRLANDE DU NORD, 2013

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES58

CHRONIQUE

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L'avenir énergétique de l'Algérie continue de susciter des débats passionnés. La dernière inter-

vention en date est signée du Premier ministre qui, dans une sorte de mise au point, a souligné que les hydro-carbures resteront encore pour long-temps le moyen le plus important pour financer le développement du pays.

A l'origine de cette mise au point, les commentaires sur le recul des prix du pétrole durant le premier trimestre 2013 et leur effet sur les recettes des exportations et la balance des paie-ments, mais aussi le spectre d'un dé-clin des réserves des hydrocarbures agité par plusieurs observateurs poli-tiques.On sait que les recettes des exporta-tions des hydrocarbures représentent plus de 97 % des revenus en devises de l'Algérie et l'économie algérienne reste fortement dépendante des hy-drocarbures.

La descente aux enfers vécue par l'Algérie à la fin des années 1980 à la suite d'une chute drastique des prix du pétrole dès 1986 et la hausse de la dette extérieure qui a entraî�né une situation de cessation de paiement est toujours rappelée par les analystes qui pressent les autorités d'appli-quer les réformes nécessaires afin de sortir graduellement l’économie de la dépendance des hydrocarbures et d'éviter les programmes d'ajustement structurels du FMI comme en 1994.

Les données récentes communiquées par le ministère de l'Energie et des Mines ont fait état d'une augmen-tation sensible de la consommation des produits pétroliers et de l'éner-gie électrique ces dernières années. La consommation des produits pé-troliers augmenterait de 15 à 20 % à court et à moyen terme, selon les chiffres officiels. Aussi, la durée des réserves de pétrole qui est de 19,3 ans (ratio réserves-production) risque de

baisser progressivement. Si rien n'est fait en matière d'exploration-produc-tion, l’Algérie deviendrait un importa-teur net de pétrole d'ici 2025.Ainsi, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a qualifié de "purs mensonges les thèses de ceux qui déclarent que les réserves algériennes en pétrole et en gaz tarissent.

Les réserves et les capacités de l’Algérie pour les futures générations sont dispo-nibles" a déclaré le Premier ministre le 18 juin denier à l’ouverture des travaux du forum économique et social organisé par le Conseil national économique et social (CNES) à l’occasion du cinquante-naire de l’indépendance.

Comme principal argument, Sellal a cité le rapport publié récemment par le département américain de l'énergie et qui a revu à la hausse ses estima-tions des réserves de gaz de schiste de l'Algérie qui passent ainsi de 6 440 mil-liards de mètres cubes (estimations de 2011) à 19 800 milliards de mètres cubes. Elles s'ajoutent aux réserves de gaz naturel conventionnel qui sont de l'ordre de 4 500 milliards de mètres cubes.Cette nouvelle estimation place l'Algé-rie au troisième rang mondial pour les réserves de gaz de schiste.Le ratio actuel réserves-production est de 57 ans en prenant en compte uniquement les réserves de 4 500 mil-liards de mètres cubes en conventionnel.C'est ce qui explique l'assurance du Premier ministre qui a indiqué que "cette richesse nous permet de pour-suivre le développement de l’écono-mie algérienne".

Quelques jours auparavant, le mi-nistre de l'Energie et des Mines, Youcef, Yousfi avait déjà abordé cette question des réserves dans un long entretien accordé au quotidien El Moudjahid.Concernant l'étude rendue publique par le département américain de

l’E� nergie, il a estimé "qu'elle n'inclut pas les hydrocarbures compacts dont les ressources s’avèrent consi-dérables". Les hydrocarbures de réservoirs compacts (tight) sont non conventionnels comme les hydrocar-bures de schistes.

L'estimation des réserves conven-tionnelles est elle aussi non définitive puisque selon le ministre "les réserves en cours d’exploitation ne représen-tent qu’une fraction des réserves to-tales réellement en place" et que "pour prouver l’existence de ces dernières, un budget significatif est consacré au segment amont en vue d’intensifier, durant les prochaines années, les ef-forts de recherche consentis par Sona-trach, dont le nombre de découvertes réalisées ne cesse d’augmenter". Si les réserves d'hydrocarbures dis-ponibles sont importantes, il n'en demeure pas moins que le problème de leur mise en valeur se pose avec acuité.Sur le plan technique, ces réserves doivent être mises en évidence. Et c'est là que se situent les vrais défis, ceux des investissements et de l'utili-sation des technologies récentes no-tamment pour les hydrocarbures non conventionnels.

L'Algérie dispose d'une grande expé-rience dans le partenariat avec les compagnies étrangères. Mais ces der-nières années, une sorte de stagnation a caractérisé l'activité dans le secteur des hydrocarbures. La révision de la loi sur les hydrocarbures au mois de janvier dernier qui a introduit de nouvelles facilités fiscales et l'encou-ragement de l'exploration-production pour les hydrocarbures non conven-tionnels pourrait redynamiser le sec-teur des hydrocarbures et éviter à l'Algérie une pénurie énergétique à l'horizon 2030.

Salim Chaher

QUEL AVENIR ÉNERGÉTIQUE POUR L’ALGÉRIE EN 2030 ?

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES

CONTRIBUTION

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ACTUALITÉ

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES60

SAISON ESTIVALE 2013 : SÉCURITÉ ET ANIMATION AU MENU

Les services de l’Etat, les opérateurs privés et le monde culturel se mobilisent

La saison estivale en cours s’an-nonce animée. Entrecoupée par le mois du jeûne de Ramadan, fa-

vorable aux soirées qui durent jusqu’à l’aube, l’affluence des citoyens vers les lieux de détente, de farniente et de fraî�cheur battra, à ne pas en dou-ter, tous les records. Pas moins de 6 millions d’estivants sont attendus rien que sur les 17 plages autorisées à la baignade à Alger et sa périphérie immédiate, selon les prévisions de la wilaya, tandis qu’ils seront plusieurs autres millions à investir les plages des 13 autres wilayas côtières que compte l’Algérie. Les pouvoirs publics affirment s’être bien préparés pour assurer aux citoyens les meilleures conditions d’accueil, de quiétude et de sécurité

durant cette période. Pour cette saison, 273 plages ont été autorisées à la baignade sur un total de 579 que compte le littoral algérien. 203 plages ont été interdites à la bai-gnade pour des raisons de pollution et risques particuliers, a indiqué la Pro-tection civile le 1er juin dernier, jour de l’ouverture officielle de la saison esti-vale. L’effectif professionnel mobilisé pour cette circonstance est estimé à 1 152 éléments, renforcés par 10 000 agents saisonniers. A ces personnels s’ajoutent 373 chefs de centre et 184 plongeurs qui veilleront sur la sécu-rité des nageurs.Des moyens matériels supplémen-taires, particulièrement en ce qui concerne les embarcations pneuma-tiques d’intervention, sont également

prévus dans le cadre de ce même dispositif de surveillance, a assuré le colonel Mustapha El-Habiri, directeur général de la Protection civile.

Pour sa part, et dans le cadre de son plan Delphine, lancé pour la première fois en 2003 et reconduit chaque été depuis, qui assure la sécurité au sein des lieux publics et la tranquillité des estivants, les services de la Gendarme-rie nationale ont assuré au début de la saison que des moyens organiques ont été mis en œuvre à l’échelle des 14 wilayas côtières. En effet, à tra-vers ses 156 postes de surveillance, la gendarmerie assure la sécurité sur 256 plages, soit un taux de 74 % du nombre global des plages autorisées à la baignade.

ACT

UA

LITÉ

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

ACTUALITÉ

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Le plan consiste aussi à intensifier la présence des gendarmes sur les dif-férents axes routiers, en prévision de l’augmentation du flux des usagers durant l’été, à contribuer à la réduc-tion des accidents de la route et à maintenir l’hygiène publique.Des sections de sécurité et d’interven-tion, des groupes cynophiles et des escadrilles aériennes de la Gendarme-rie nationale ont été mobilisés pour sécuriser et surveiller les zones de forte concentration d’estivants telles que les plages, les forêts et les sites touristiques. A ces deux dispositifs, il faudrait ajouter le plan Azur que déploie la Police durant la saison estivale, et qui consiste surtout à la sécurisation des zones urbaines ain-si que de toutes les activités culturelles ou sportives qui s’y tiennent.

Pour ce volet de l’animation aussi, et à en croire les ministères de la Culture, du Tourisme et celui de la Jeunesse, des milliers d’événements sociocultu-rels (galas, concours en tous genres, festivals) se tiendront tout au long des trois mois de l’été. Le secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse, Belkacem Mel-lah, a annoncé un «programme spé-cial» qui devrait concerner plusieurs plages à travers les quatorze wilayas côtières. Conçu en collaboration avec les ministères de la Jeunesse et des Sports et de la Poste et des Technolo-gies de l’information et de la commu-nication, le programme donnera lieu, entre autres, à l’installation de chapi-teaux dotés d’une connexion à Inter-net, grâce au concours de l’opérateur public Mobilis, ainsi qu’à des espaces

de lecture, de musique et de diverses activités culturelles et sportives, a-t-il souligné. Les opérateurs privés, pour leur part, ciblant surtout une classe plus aisée, redoublent d’imagination pour séduire les clients. Outre le phé-nomène en vogue des kheî�mates, ces tentes orientales où le beau monde fume sa chicha, son narguilé, en dégus-tant du thé avec des gâteaux hyper-su-crés agrémentés de fruits secs, d’autres concepts sont également innovés. C’est le cas de cet opérateur de Chéraga, à Alger, qui s’est lancé le défi de faire des projections cinéma en plein air au profit de quelque 2 000 spectateurs et chaque soir durant tout le mois de Ramadan !

Abdelhalim Mouhou

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ACTUALITÉ

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES62

La 46e édition de la FIA (Foire internationale d'Alger), qui s’est tenue du 29 mai au 3 juin, a consti-tué une opportunité certaine de partenariats entre les opérateurs nationaux pour des investisse-ments avec des étrangers à l'intérieur et à l'extérieur de l'Algérie, qui tente de s'affranchir de sa

dépendance aux hydrocarbures.

FIA, BAROMÈTRE DU DYNAMISME DE L’ÉCONOMIE ALGÉRIENNE

La 46e édition a regroupé près d’un millier d’entreprises nationales et étrangères

Une grande affluence de profes-sionnels et de chefs d'entreprise algériens vers les stands étran-

gers a été relevée durant cette mani-festation économique. Le but étant de connaî�tre les entreprises partici-pantes et de prospecter les possibi-lités de coopération dans différents secteurs d'activité. Cette édition a été marquée par une «forte affluence et de multiples contacts entre opéra-teurs nationaux et exposants étran-gers», s'est félicité, devant les journa-listes, le directeur de la promotion et de la coopération à la Safex (Société algérienne des foires et exportations), Mouloud Slimani. Selon un premier bilan de la Safex, organisatrice histo-rique de l'événement, au moins 200 000 personnes et quelque 50 000 pro-fessionnels ont visité la Foire. «La 46e édition de la FIA a atteint ses objectifs en matière d'affluence et de contacts professionnels entre les opérateurs économiques nationaux et étrangers et dont plusieurs ont pu aboutir à la conclusion de contrats de partena-riats», a déclaré M. Slimani le jour de la clôture. Placée sous le signe du renouveau économique, cette nou-velle édition de la FIA a focalisé par-ticulièrement sur les opportunités de partenariats économiques multi-formes entre les opérateurs écono-miques. Les quelque 567 entreprises étrangères présentes sont venues d'une trentaine de pays, dont 25 sous pavillons officiels : 8 pays d'Europe, 6 pays arabes, 5 des Amériques, 4 d'Asie et 2 d'Afrique.En outre, une trentaine de firmes étrangères venant d'Espagne, d'Ita-lie, du Pakistan, du Canada, d'Inde, du Liban, du Maroc, d'Iran et des Emirats

arabes unis ont participé individuelle-ment à cette édition, ajoutées aux 409 entreprises algériennes qui y ont pris part. Cette 46e édition a amplement justifié le titre du «plus grand événe-ment économique annuel de l’Algérie» dont se targue la FIA depuis son lan-cement, en 1967. Aussi bien au niveau des pavillons couverts que des espla-nades du Palais des expositions, une superficie de près de 11 000 m² est réservée aux entreprises étrangères, soit plus du cinquième de la superficie globale de cette Foire qui s'étale sur 46 331 m². Des matinées profession-nelles réservées exclusivement aux hommes d'affaires ont été introduites durant cette édition, consacrant ainsi l'aspect de plus en plus professionnel de l'événement. Ces matinées, qui se sont tenues les 30 mai, 1er et 2 juin, ont permis aux 50 000 visiteurs pro-fessionnels d'avoir des relations d'af-faires qui pourront aboutir, à terme, à des partenariats mutuellement bénéfiques. S'agissant des secteurs d'activités représentés, la participation natio-nale a été dominée par l'énergie et

les industries chimiques et pétrochi-miques (10,44 %), suivies des indus-tries agroalimentaires (9,45 %), des services (9,45 %) et des industries manufacturières (8,75 %).

Le Cameroun, invité d’honneur

Invité d'honneur de la FIA, le Came-roun a été représenté par une forte délégation d’hommes d’affaires et de responsables gouvernementaux. Lors des réunions B to B, qui ont eu lieu entre les opérateurs des deux pays, il a été décidé d'intensifier les échanges commerciaux avec l'Algérie en vertu d'accords de principe, a indiqué, dans des déclarations à la presse, le respon-sable du stand camerounais, Gabriel Owono Zang, précisant qu'ils sont en cours de discussion. L'Algérie importe plusieurs produits agricoles du Came-roun via l'Europe tels la banane et le cacao. Si les accords venaient à être conclus, le Cameroun pourrait expor-ter sa marchandise directement vers le marché algérien.

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PARTENAIRES JUILLET - AOÛT 2013 / N°13

CULTURELLE

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Partenaires est allé visiter l’expo-peinture Métamorphoses, tenue durant le mois de mai dernier au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Alger. Une multitude de toiles «hallucinogènes» vous donnant l’impression de vaquer entre Bou Saâda et… New York, sur un chemin vous emportant,

au gré de l’inspiration de l’artiste, parfois par les forêts luxuriantes des tropiques, tantôt par une «Grande Bleue» agitée et, d’autres fois, par les dédales «froids» d’un ksar de notre grand

Sahara, le tout «créé» à partir d’un… «tas de cravates usitées, trouvées par terre quelque part à El-Harrach». Nous avons rencontré, pour vous, son auteur, Omar Driss Dokman, un artiste

plasticien aux idées originales. Interview à bâtons rompus.

CRAVATES EN FOLIE DANS LE PALAIS

Omar Driss Dokman | «Métamorphoses», une expo-peinture de l’artiste

Partenaires : Dokman est certainement un nom connu dans le milieu artistique, mais il l’est un peu moins pour nos lecteurs. Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre travail ?

Dokman Omar Driss : Je suis un artiste-peintre qui vit de sa pein-ture. J’ai entamé ma carrière dans ce domaine en 1995. Avant cela, j’étais enseignant des arts plastiques, pen-dant 11 ans. J’ai enseigné à La Cas-bah durant les «années noires», après avoir eu mon diplôme en suivant des cours intensifs. Entre-temps, j’ai tou-jours travaillé dans le domaine asso-ciatif. Je suis aussi dans l’animation, en utilisant la peinture, l’expression plastique pour intégrer des jeunes qui sont un peu perdus. Je vis de ma peinture depuis pratiquement 1998. C’est très dur, mais c’est une passion et c’est un choix. Au début, mes pa-rents n'étaient pas tout fait d'accord. Aujourd’hui, je vis principalement de mes œuvres, mais l’artiste touche un peu à tout, je fais de temps en temps des logos de sociétés, des designs de bijoux et je réalise des décors quand je peux. Ce n’est pas évident. J’ai égale-ment réalisé beaucoup d’illustrations de contes pour enfants.

vous exposez aujourd’hui au Palais de la culture. D’où avez-vous tiré le nom que porte l’exposition

«Métamorphoses» ?

J’ai choisi le mot «métamorphoses» parce que c’est à base des cravates que j’ai récupérées et qui sont devenues une expression plastique, un message. Au début, la réflexion portait sur les personnes qui avaient porté ces cra-vates. Mais une fois démontées, cou-pées, sélectionnées par rapport aux graphismes, par rapport aux couleurs, puis montées, parce que je les ai mon-

tées sur la toile avant de les donner à coudre, l’expression est devenue car-rément autre chose. Chaque toile est une autre force, une autre expression. D’ailleurs, je les ai accrochées d’une façon crue, sans encadrement, sans châssis pour que le travail soit tout aussi cru. Mais en même temps pour donner une petite réflexion un peu originale à travers le regard de l’Algé-rien. En général, un tableau est enca-dré, ou couvert, moi je l’ai préféré

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CULTURELLE

N°13 / JUILLET - AOÛT 2013 PARTENAIRES64

ainsi : direct. Il n’y a même pas de titre, il y a juste des numéros. Beaucoup de visiteurs m’ont demandé pour-quoi. Tout simplement parce que si je mets un titre, cela enferme le sujet du tableau. On bloque l’imagination. Mais sans titre, on laisse le visiteur imaginer, s’exprimer... Et cela, c’était mon but. C’est souvent le cas quand il s’agit d’une peinture contemporaine qui met, justement, cette sensibilité en valeur.

Récupérer des cravates et en faire des œuvres d’art. Pourquoi les cravates ?

Mes sujets ont toujours été une ex-pression de la société dans laquelle je vis. J’ai travaillé sur la danse et com-ment un danseur ou une danseuse sont perçus par la société. Ensuite, ce fut sur les arbres, durant les années 2000, quand l’Algérien ne se rendait même pas compte du rôle de l’arbre et de sa beauté, et qu’à Alger, où je vis, on coupait les arbres et on les rempla-çait par du béton. J’ai travaillé sur les amoureux qui n’avaient pas de lieu où se rencontrer, ne serait-ce que pour échanger quelques mots. J’ai travaillé aussi sur les masques, pour «parler» de la société qui est devenue un peu perdue. Ces derniers temps, je commençais à être un peu fatigué, moi aussi (rire). Je passais par El-Harrach, et comme je travaille beaucoup sur les objets de récupération, j’ai vu un quota de cra-vates. Je me suis dit, pourquoi pas. Au début, cela devait être sur les person-nages qui avaient porté ces cravates. Par la suite, cela a évolué carrément en une expression de folie, de plaisir, de jouissance et de rêve.

Une cravate, c’est élégant, mais cela étouffe parfois. y a-t-il un message particu-lier que vous vouliez trans-mettre en optant pour cet objet ? vouliez-vous parler de l’étouffement de la socié-té ? Une société «élégam-ment étouffée», pour ainsi dire ?

La cravate, ce n’était pas le but en lui-même. La cravate pour moi, c’est

un moyen d’expression. C’est pour cela que j’ai appelé cette exposition «Métamorphoses». Dans une œuvre en général, l’artiste a toujours un cer-tain message. Cela peut se produire consciemment ou inconsciemment. Un artiste est influencé par son envi-ronnement. Il «avale» tout ce qui est autour de lui, et puis cela ressort sur et via autre chose. C’est sûr qu’il y a une certaine folie, une certaine souf-france, mais en même temps je vou-lais qu’il y ait un peu d’espoir. J’utilise beaucoup les couleurs. Les couleurs, c’est tout un combat entre leurs dif-férences et leur diversité, mais le tout en osmose, en harmonie et en amour. C’est comme dans une société où l'on se bat… on s’aime et où chacun assume ses responsabilités pour que l’espoir subsiste. Car sans espoir, on n’existe plus.

Un mot pour conclure.

Cette exposition que vous voyez-là est

le fruit d’un travail d’une année. Vous me donnez l’occasion de lancer un ap-pel : y a-t-il des responsables ou des opérateurs qui pourraient nous aider à la déplacer pour que l'on puisse la voir ailleurs dans le pays ? J’ai deman-dé au président de l’Union des artistes algériens, M. Laroussi, si je pouvais la prendre dans ma ville d’origine, à Bou Saâda, où il y a le musée d’Etienne Di-net. J’espère qu’on le fera. Je voudrais dire aussi que les artistes-peintres sont moins considérés par rapport aux autres artistes. Certes, on nous invite à des expositions, mais on ne nous achète presque jamais nos œuvres. Je lance donc un appel aux autorités, surtout aux wilayas, pour acheter les œuvres d’artistes algé-riens pour tous les édifices publics réalisés ou à réaliser. Ainsi, on aura une touche de créativité purement algérienne dans les espaces officiels publics algériens.

Abdelhalim Mouhou

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