Jean-Marie Le PenJust do it

J.M. Le Pen ne fait jamais rien comme tout le monde. Il adore les tabous. Son message en est un et il le sait. Osez, sautez, votez !

Du tabou à la transgression vestimentaire... Le Pen est le seul à porter des blazers croisés de banquier, des pochettes assorties à ses cravates et à montrer son corps et à se servir d’un membre supérieur, tel un camelot.

Ce qui est sympathique ici, ce sont les lunettes chiraco-vintage, légèrement de traviole. Une fois qu’on les a vues, on ne pense plus qu’à elles et on en oublie de voter Le Pen.

Philippe de VilliersProduit d’autrefois

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Frédéric NihousCanton s’ra Président

On n’aime pas trop s’endimancher à la campagne.

On est plus à l’aise que ça en vrai.

La forêt, derrière, c’est le bordel, faudra retailler. C’est pas une verdure de campagne électorale comme chez Bayrou ou Sarkozy. C’est une vraie verdure de vraie campagne.

Le logo vert ressemble à celui d’un SIVOM créé dans les année 70. L’affiche est cantonale plus que présidentielle.

La cible est atteinte, c’est normal, vu le hobby.

Nicolas SarkozyOn ne bouge plus, merci.

Tout y est. L’église, le costard avec des rayures bancaires mais légères, la jeunesse, les arbres de la campagne française. Je vous conseille le deuxième arbre en partant de la gauche, on dirait n’importe quoi peint en vert.

On sent bien qu’il a arrêté de bouger pour la photo. Il a caché son sourire de gamin taquin mais ça va pas durer.

Et puis il y a le « devenir » de « Tout devient possible » parce que « Tout est possible » n’était pas possible puisque ça devenait vrai et qu’avec lui, tout ce qui est possible est imprévisible. Donc ils ont évité que ça le devienne.

François Bayrou,Ma gauche et ma droite

Il y a deux personnages dans l’affiche de F. Bayrou. Allez, 2+1. Il y a d’abord F. Bayrou, qu’on reconnaît immédiatement en raison de la ressemblance.

Ensuite il y a ses mains.Sa main droite cogne mais elle est immédiatement modérée par sa main gauche.

Une main gauche mariée, modératrice et protectrice.C’est un pari aux poings que de laisser tant de place à ces menottes. La prise de risque est contrebalancée par un lopin de terre qu’on devine dans le lointain.

Ségolène RoyalAlors, on sème ?

Il n’y a que les bustes, les billets de banques ou les timbres pour vous regarder comme ça. Officiellement. Façon Mitterrand.

C’est quoi un visage officiel, au juste ? C’est le noir et blanc ? C’est le visage légèrement tourné ?

Il y a quelque chose qui nous échappe ici. Le corps. On sait pourtant dans quelle position est son corps bien qu’on ne voit rien. Mais on imagine. Un mouvement qui va de l’avant, une main, un bras qui reste en arrière.

La semeuse, celle des pièces de un franc.

Marie-Georges BuffetLa valse des pantones

Ici, tout s’est joué chez l’imprimeur. On imagine les professionnels du rouge avec leur compte-fils et leurs références pantone pour accoucher in fine du plus beau rouge de la campagne. Et bien sûr, ce coup de génie qui réveille la candidate la plus secrète de la campagne, la moins peopolisée, la moins exhibitionniste aussi, le coup du rouge à lèvres. Assorti !

Pour les textes, rien à dire. Rien.

Sinon, ils ont oublié les références pantone en bas et on réalise avec ce nuancier à quelles autres couleurs on a échappé…

Dominique VoynetLa terre vue du ciel

Il n’y a qu’une façon de voir la terre de cette façon.

C’est d’être sur la lune.

Ce que sont les écologistes une bonne partie de l’année.

José BovéBové sans édulcorant

Les fromages de chèvres bio ont très peu de produits chimiques dedans.

Ici c’est pareil. Pourquoi polluer une affiche naturelle avec les codes imposés de l’exercice ? Pas de regard vers nous, pas de costard, le poil est à peine peigné, des doigts qui sont des doigts et les manches retroussées d’un coq élevé en plein air.

L’animal a été photographié dans la rue, au milieu de son espèce. Il s’est arrêté un instant. Pas pour la photo, juste pour être lui-même. Ca tombe bien, c’est ce qu’on lui demande.

Olivier BesancenotTout est raté, même le ratage

Il est probable qu’on a pas voulu vexer le maquettiste et le photographe. Il est probable aussi que ni l’un ni l’autre n’est photographe ou maquettiste.

Il est probable qu’on s’en fout, en fait.

On sait tous qu’il est beau, qu’il ne picole pas, qu’il n’est pas bouffi, qu’il n’est pas bancale et qu’il n’a pas la peau grasse.

Et c’est pas une affiche de merde qui va nous prouver le contraire.

Arlette LaguillerDans le texte

On y croit.

On croit que les gens vont lire le texte.

Le dogme c’est important.

Ce serait gâcher, aussi, que de ne pas remplir tout ce papier.

Et puis Arlette, tout le monde la connaît. Pas besoin de l’avoir en grand. De toute façon, ce n’est pas Arlette qui compte, chez ces gens là puisque « l’Arlette suivante » est déjà prête.

Ce qui compte, c’est le dogme.

Gérard SchivardiMéfiez vous des imitations

Si je vous dis la fête des mères, vous pigez tout de suite.

Evidemment.

Mais si je vous dis la fête de mères.

Vous froncez les sourcils.

C’est un peu comme le crocodile sur une chemise Lacoste. S’il est à l’envers ou qu’il a la queue droite, c’est un faux.

Cette affiche, c’est pareil.

Faut bien regarder le de.