jazz hota sidney bechet comme chef de file « new-orleans ». on ne voit pas tres bien qui, en...

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JAZZ HOT PRIX : 70 fr. (France)-18 fr. (Belgique) - 10 pesetas (Espagne) 35 cents (Etats-Unis) - 1 fr. 50 (Suisse) - 40 PAGES

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  • JAZZHOT

    PRIX : 70 fr. (France)-18 fr. (Belgique) - 10 pesetas (Espagne)

    35 cents (Etats-Unis) - 1 fr. 50 (Suisse)

    - 40 P A G E S

  • (Photo J.-Ph. ChaHjoMier.)

    Le quintette de OlWrtie Parker et Sidney Bechet avec les Lorientais de Luter au Festival.

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  • N UL ne contestera que le retentisseroent duFestival International 1949, ait rte consi-derable. On ne se livrera pas ici a un jeu ste-rile de comparaisons. Toutefois, il semble ne-cessaire de placer le Festival par rapport auxmanifestations de 1'an passe, et notamment leFestival de Nice et la Semaine de Marigny.

    L'un et 1'autre avaient connu un grand suc-cess, 1'un et 1'autre avaient donne lieu a devives critiques, souvent justifiees. Le Festival1949 n'echappera pas a un sort semblable. Onvoudrait tenter de degager, tout au moinsdans les grandes lignes, ce qu'il a pu appor-ter, et les quelques faiblesses qui ont pu semanifester dans 1'organisation des program-mes.

    II convient de saluer tout d'abord les dele-gations de spectateurs venues d'Autriche, deFinlande, de Norvege et meme d'Egypte, sanscompter les « supporters » des musiciens sue-dois, anglais et beiges. Ce public cosmopolitedonnait au Festival un caractere vraiment in-ternational et, pour une fois, on peut direque les affiches n'ont pas nienti.

    D'aucuns auront regrette 1'absence des tresgrandes figures que sont, entre autres, LouisArmstrong et Duke Ellington. II semble pour-tant logique que, Louis Armstrong ayant eteentendu 1'an dernier a Nice, on ait fait appela Sidney Bechet comme chef de file « New-Orleans ». On ne voit pas tres bien qui, endehors de Bechet, aurait pu tenir ce role, ni,d'ailleurs, qui, mieux que Charlie Parker, pou-vait representer 1'avant-garde du Jazz.

    Ces deux tetes d'affiche, une fois en place,le programme pouvait etre complete de diver-ses manieres. Celle qui fut definitivement choi-sie avait comme tQute autre ses avantages etses inconvenients. L'un de ceux-ci fut 1'ab-sence de grands orchestres ;, mais on sailquelles difficultes d'ordre financier entraine ledeplacement d'un groupement de quinze a dix-huit musiciens. Du reste, ni le budget du Fes-tival de Nice, ni celui de la Semaine de Ma-rigny n'avaient pu supporter un tel poids.

    Du cote europeen, il convient de signalerque les musiciens qui participerent au Fes-tival 1949 n'etaient pas, comme 1'an dernier,a Nice, des amateurs de valeur plus ou moinsdiscutable, mais presque toujours les meilleursspecialistes de chaque pays. Quant a la par-ticipation frangaise, si 1'on a du regretter quel-ques absences, la faute n'en est certes pasaux organisateurs, qui avaient affiche tous lesgrands noms du jazz frangais. II y eut diver-ses abstentions justifiees. D'autres le furentmoins. Mais ceci "fait 1'objet d'un articlequ'on lira par ailleurs. '

    L E grand triomphateur du Festival fut sansnul doute Sidney Bechet, dont chaque ap-parition sur scene a suscite une enorme vagued'enthousiasme. II faut dire que Bechet, par-fois decevant en disque, possede cette qualitesi rare qu'est la « presence ». II joue avecune telle foi, une telle jeunesse, en depit deses cheveux blancs, et sa mimique semble touta la fois si simple et si sincere, qu'on voitmal comment un public qui vient au Festivalchercher de simples emotions ne lui accorde-rait pas ses faveurs. En fait, les plus diffici-les ont ete conquis par la spontaneite et laperfection du jeu de Bechet.. Get artiste, quifigurait parmi les plus discutes (on sail queles puristes lui reprochaient de s'etre ecartede la « vraie » tradition Nouvelle-Orleans, etque les musiciens critiquaient vivement sa so-norite et son vibrato) a reussi a faire 1'una-nimite autour de son nom. Je n'ai pas en-tendu une seule note discordante a son propos:aucun, amateurs comme musiciens, et des le pre-

    LE FESTIVAL1949

    par Andre HODEIR

    mier soir, ne faisait plus la moindre reservea son egard.

    A la scene, non seulement le comportementde Bechet, d'ailleurs tres sobre, galvanise lepublic, non seulement la rondeur de sa sono-rite, la chaleur de son jeu, la generosite deses phrases sont beaucoup plus perceptiblesqu'en disque, mais encore il s'etablit une sortede contact entre la* salle et lui. Certes, encherchant bien, on pourrait critiquer certaineschoses; son interpretation de Laura, par exem-ple : le theme ne convient guere a son styleet, volontairement prive des harmonies de pas-sage, affecte un depouillement assez inattendu;d'autre part, on a pu remarquer qu'il rejouaitsouvent les memes chorus, ce qui n'a pasmanque de Jeter quelque trouble dans Pespritde ceux pour qui la sincerite et 1'improvisationsont synonymes, et qui pensaient que cette pra-tique etait 1'apanage des seuls musiciens mo-dernes. Ce sont la reserves bien anodines, enregard de la joie que Sidney Bechet nous aapportee tout au long de cette semaine.

    Aa contraire, Charlie Parker a ete passable-ment critique. On ne sait a quoi s'atten-daient ceux qui se declarent aujourd'hui de-,gus ; toujours est-il qu'ils semblent asseznombreux. Pourtant, les deux premiers soirs,et surtout le lundi, le Bird fit des choses assezextraordinaires, montrant ainsi qu'il pouvaitbien jouer ailleurs qu'a New-York. Toutefois,au contraire de Sidney Bechet, Parker n'estpas de ceux qui gagnent a etre entendus enconcert. Sa musique parait etre d'essence tropintime pour supporter une audition devant unegrande salle dont, il faut bien le dire, les troisquarts au moins ne sont pas en communionavec elle.

    On n'a pas 1'impression qu'il s'etablit cecontact entre les musiciens et le public donton a parle a propos de Bechet ; aussi bien,Parker senjblait-il adopter une attitude reso-lument anti-commerciale, n'ayant aucun soucide presentation, tournant parfois le dos a lasalle a des moments inopportuns (encore quele dimanche apres-midi, il ait surpris toutle monde en presentant de fagon tres humo-ristique les musiciens de son, quintette). Deplus, il parait evident qu'il ne joue pas surscene avec la meme liberte qu'en cabaret ouque pour le disque. Des que les jeunes musi-ciens noirs participent a un concert, ils sont,consciemment ou non, la proie d'une sorte decomplexe qui les pousse a jouer « pour lascene ». Les tempos ultra-rapides du premiersoir, par exemple, sont un signe certain decette fagon de concevoir le « jazz de con-cert ». Dans ces conditions, on congoit queParker n'ait pu nous donner le meilleur delui-meme. En depit de cela, je persiste a pen-ser qu'il a ete le centre d'attraction de ceFestival, car pas un instant, a mon sens, lapersonnalite de Bechet ,ne peut etre raise enparallele avec la sienne.

    Des deux quintettes be-bop qui participaientau Festival (et Ton ne manquera pas Jde cri-tiquer sans doute la preponderance du nou-veau style ainsi manifested, encore qu'il soilplus normal d'avantager une forme contempo-raine, qu'une forme revolue, comme cela avaitete le cas a Nice), celui de Parker etait evi-demment le plus stable et le plus coherent.Kenny Dorham, qui y assurait la lourde suc-cession de Miles Davis, apparait plutot commeun disciple de Gillespie. Ses progres, depuisses premiers enregistrements publics enFrance (avec Kenny Clarke), sont considera-bles. Nous avons ete en presence d'un musi-cien pourvu d'une brillante technique, jouantavec musicalite, auquel il ne manque plus quede degager plus completement sa propre per-sonnalite. Al Haig, considere surtout commeun pianiste d'accompagnement, a eu quelquestres bons moments en tant que soliste ; onaimerait pourtant qu'il soil parfois moins dis-cret, qu'il fasse montre de plus d'envergure.Tommy Potter est un excellent contrebassiste,qui apporte un soutien tres sobre a 1'ensem-ble et sait prendre des chorus assez hardis.Quant a Max Roach, il semble bien qu'ilait ete la grande revelation du Festival. Jene veux pas tant parler de sa premiere appa-rition, au cours de laquelle il joua surtout« pour la scene » (ne traduisez pas forcement:« pour la galerie »... mais il y a tout de memeun peu de cela) que de son jeu beaucoup plussobre des concerts ulterieurs, au cours des-quels il nous revela des qualites d'accompa-gnateur et de soliste qui justifient les elogesque lui avait decernes ici meme, le moisdernier, Robert Barnet.

    L E quintette Tad Dameron-Miles Davis, formespecialement pour le concert, ne pouvaitapparaitre comme un orchestre au sens pro-pre du terme, ainsi que 1'est incontestablementcelui de Charlie Parker. Apres des debuts he-sitants, sa cohesion augmenta de soir en soir,mais 1'interet de cet ensemble venait surtoutdes personnalites qui le composaient. MilesDavis, tres peu a son aise les premiers jours,joua de mieux en mieux jnsqu'a la fin duFestival, et il ne fait pas de doute que sice trompette est parfois contestable dans lesmorceaux sur tempo rapide, il s'affirme comme1'un des plus grands improvisateurs sur tempolent que la musique de jazz ait connus. L'ex-traordinaire sensibilite de sa sonorite en appa-rence si neutre a bouleverse les connaisseurs.II semble malheureusement que le grand pu-blic n'ait pas tres bien senti la beaute de samusique, qui demeure sans doute d'acces as-sez difficile.

    James Moody, que nous avions entendu dansdivers concerts de « Jazz Parade », et qu'onjugeait generalement comme un soliste assezlimite, a paru sous un jour bien plus favo-rable, prenant notamment le jeudi soir, deschorus d'une belle tenue. Tad Dameron, jedois le dire, n'a guere impressionne trui quece soil ; il est hors de doute que, place ausein d'un orchestre non encore rode, il n'a pudonner la mesure de son talent, qui est beau-coup plus celui d'un arrangeur que d'un solistedu piano. Barney Spieler a tenu sa ^place ala contrebasse d'une fagon fort honorable.Quant a Kenny Clarke, s'il eut des hauls etdes has, on put apprecier a maintes reprisessa forte personnalite. Dirai-je que pour lesheureux privileges auxquels 1'accea -des cou-lisses etait possible, 1'un des attracts

  • (Photo J.-Ph. Charbonnier.)Le quintette Miles Davis-Tad Dameron et 1'ensemble Lips Page au Festival. Chose incroyable, on remarquera que Big Chief est aux

    trois-quarts cache par Byas !

  • LE FESTIVAL 1949(Suite de la page 7)

    L 'ORCHESTRE Ae Lips Page, le plus compo-site de tous, s'est soude assez rapidement.Lips est un trompelte plein d'allant, qui pos-sede un tres grand metier (sa tenue en scene,non exempte de ficelles assez habiles, en faitfoi). Comme Bechel il aime a reprendre lesmerries chorus. Mais il sail jouer avec soncoeur et ]'a prouve a plusieurs reprises. Et sesimitations plus ou moins avouees de LouisArmstrong etaient parfois savoureuses. BigChief, malgre quelques bons moment^ troprares a mon gout, m'a paru plus doue pourle cirque que pour le jazz. Je n'ai guere ap-precie sa petite mimique le premier soir, quiaurait pu elre assez amusante si elle ne s'elailexercee aux depens de Don Byas, qui prenaitun tres beau solo de tenor, juste a ce mo-ment-la. Don a d'ailleurs surpris plus d'unamateur par la chaleur et la generosile de sonjeu pendant tout ce Festival. Je ne dirai riende George Johnson, dont la presence dans1'orchestre n'elail peut-etre pas indispensable.

    La section rythmique, dans cet ensemble,etait formee par le trio Bernard Peiffer (Peif-fer-Bouchely,Paraboschi) et j'ai plaisir a direici qu'ils ont ele largement a la hauteur deleur tache ; ce ne sont pas leurs camaradesnoirs qui me contrediront a ce sujet. L'undes sommets du Festival a sans aucun douteete le Saint ^Louis Blues joue en « bis » lemardi soir par Sidney Bechet, qui s'etait jointa 1'orchestre de Lips Page. Ce fut un momentetonnant ; pendant quelques secondes, les mu-siciens se concerlerenl sur scene, n'ayant rienprepare pour repondre a 1'enthousiasme dupublic et ne sachant que jouer ; puis Bechet

    . prit sur lui d'attaquer Saint Louis Blues..tomba pile sur le tempo ideal... et 1'orchestre« partit », jouant avec un swing comme onn'en avail pas encore obtenu jusque-la. II au-rail pu jouer ainsi jusqu'a Irois heures dumalin. C'etait malheureusement, le derniermorceau du programme. II ne faut pas sedissimuler qu'avec toute autre section ryth-mique, une telle improvisalion n'eul pas eteobtenue. Du reste, Bernard Peiffer prit dansce Saint Louis Blues un solo comme bien peude pianistes, meme parmi les plus grands, sontcapables d'en jouer.

    DES trois initiatives prises par Charles De-launay afin de « corser » le programme,deux se revelerent tres heureuses ; 1'autre leHit moins.

    Passons sur le « Piano-Contest » interna-tional, assez mal regie sceniquemenl, et quifut musicalement gache par 1'absence de sec-tion rythmique ; les pianistes sans main gau-che « battante » y etaient evidemmenl sacri-fies. Mais le « Trumpet no end » du jeudiapres-midi constituait une brillante conclusion,qui aurait peut-etre mieux convenu a un con-cert plus important. Bill Coleman, Miles Da-vis, Lips Page, Jimmy Me Partland, Aime Ba-relli et Greenberg prirent chacun un chorus,puis quatre mesures, pour terminer sur unensemble a vrai dire un peu desordonne ; cecisur trois « classiques » bien connus. La sec-tion rythmique (trip Peiffer) souligna pard'habiles et amusants changements de « beat »la difference des styles ; le passage de JimmyMe Partland a Miles Davis etant le plus sail-lant. II est difficile de dire qui sortit « vain-queur » d'une telle « bataille », ou chacuns'efforga d'atteindre son maximum. Si Lips

    Page etonna par sa puissance, la merveilleusedeconlraclion de Miles Davis se fit jour mieuxpeut-etre qu'au sein de son propre orchestre.Me Partland evoqua 1'epoque de Bix, et AimeBarelli, jouant magnifiquement reussit a re-tourner le public, qui lui etait tout d'abordhostile. II devait reediter cet exploit le der-nier jour, au co.urs de la grande « jam » fi-nale, ou se firent entendre cote a cote toutesles principales figures du Festival, de Becheta Max Roach. Ce fut un moment des plusspectaculaires, sinon d'une tres haute tenuemusicale. Et chacun s'accordait a dire que leFestival n'eul pu se terminer autrement.

    J 'AI deja dit de la participation europeennequ'elle etait de qualite. La selection sue-doise, la seule que le public daigna ne passiffler, meritait d'ailleurs cette faveur insi-gne. L'ensemble n'avail pas 1'homogeneite d'unorchestre constilue, mais 1'assemblage des di-verses personnalites ainsi reunies etait assezheureux. Reinhold Svensson est un pianistede talent, qui manque peut-etre de « punch »mais a de jolies idees musicales. Gosta Tomerest un solide trompetle, Putte Wickman untres brillant virtuose de la clarinette, Carl-Henrik Norin un tenor dans la lignee ArnettCobb, c'est-a-dire qui « chauffe », Simon Brehmjoue de la basse de fa§on extrememenlplaisante el Sven Bollhem esl un drummer declasse. Alice Babs, seule chanteuse du Feslival,a eu de bons momenls. Mais le meilleur sue-dois est certainement 1'allo Arne Domnerusau jeu scinlillant a mi-chemin entre BennieCarter el Charlie Parker.

    Devanl 1'excellence de la delegation suedoi-sei, les Beiges et Suisses onl un peu pali. Lesexletle de Hazy Osterwald, comme les BobShots, doivent etre capables de faire beaucoupmieux. 11 faul dire a leur decharge que seproduire devant une salle aussi resolumenthostile n'est guere favorable a 1'eclosion debons chorus ! II en est de meme pour TootsThielemans, dont on m'avait dit grand bien,et que je me garderai de juger sur ses appa-ritions au Festival. De meme, Armando Tro-vaioli, dans une meilleure ambiance, doit selaisser aller davantage. Quanl au pianisle fin-landais Lailinen, la formule du piano-contestne 1'avantageait pas precisemenl.

    Restent les Anglais. Si j'en crois le MelodyMaker, Vic Lewis et Carlo Krahmer n'etaienlpoint qualifies pour representer le jazz bri-tannique au Festival. Cela expliquerait 1'al-lilude du public a leur egard. On me per-metlra de douler que tout autre orchestre d'ou-Ire-Manche eut ete mieux accueilli. Ni 1'unni 1'autre d'ailleurs ne meritaient les hueesfort peu civiles qui saluerent chacune de leurapparilion sur scene, parfois meme avanl qu'ilsn'aienl commence a jouer. L'orchestre de VicLewis est un tres honorable « big band », etcomporte une allraclion assez sensalionnelle :une jeune femme qui prend d'elonnants cho-rus de sax-tenor. Les Chicagoans de CarloKrahmer, avec un peu plus d'allant, vaudraientles Dixielanders de Graeme Bell, dont on nesache pas qu'ils aient ete traites de la sorte,1'an dernier a Marigny.

    L'IMPRESSION generale est que le jazz fran-c,ais, mis a parl le domaine du grand or-chestre dans lequel nous avons encore queloueretard, semble bien etre redevenu le premierd'Europe. Je ne pense pas qu'on puisse trou-ver de ce cote-ci de 1'Atlantique un pianistecomme Peiffer, un trompelte de la classe de

    Barelli. Mais si ces deux musiciens sortentgrandis du Festival, il ne1 faut pas oublier lesautres qui, comme Roslaing, Dieval et Fol,ont fail honneur a leur repulalion. De Fattonous a presenle un loul nouvel orchestre pleinde promesses. Daly est toujours en progres.J'ai deja mentionne Bouchely el Paraboschi,souvent a la peine et a 1'honneur pendantcetle semaine. L'un el 1'aulre onl confirmelenr valeur sur le plan inlernalional.

    Du cole amaleur, Braslavsky a presente,pour accompagner Sidney Bechet, un orches-tre assez homogene en depit de la faiblesse decerlains elements. Lui-meme a montre, dansquejques chorus bien venus, qu'il n'elait pasindigne du mailre qu'il s'esl choisi, donl lapresence a ses coles, loin de 1'annihiler, sem-blail au conlraire le slimuler. Le point faiblede 1'orchestre demeure la section rythmique,ou Roger Kara et Pacout etaient lilterale-menl lires par Masselier, qui, dans un stylequi n'esl pas le sien, s'affirma comme un desmeilleurs contrebassistes du Festival. EddieBernard, dont on a remarque la belle barbe,eut de bons moments en lam que soliste etparut tres satisfaisant en section.

    L'orchestre de Claude Luler ful tel quenous le connaissions ; brutal, primitif, « chauf-fanl » plus qu'il ne « swingue », il fournita Bechel un soulien d'un tout autre climatque celui, plus propre mais peul-etre moinsexcitant, de Bralavsky. Luter eut d'heureuxmoments dans les blues lents et Guy Lon-gnon prit quelques bons chorus de cornet.Mais quand done les Lorientais se decide-ronl-ils a Iravailler leur justesse ?

    Resle le malheureux All Star Junior qui,le dernier jour, fut enterre sous les hurle-menls d'une salle dechainee et dut evacuer le .plateau sans avoir reussi a se faire entendre.J'espere que les infortunes Bonal, Persiany,Meunier, de Villers, etc.., ont oublie cettedisillusion d'autanl plus penible qu'ils avaienlpris la peine de mellre au point leur orchestreet que celui-ci, dit-on, ne marchail pas mal.

    Faire passer le Junior All Slar apres SidneyBechet elait sans doute une erreur. L'organi-salion, n'en deplaise au Melody Maker, n'enful pas moins dans 1'ensemble, assez salisfai-saiile. II n'est pas exact que des « trous » desepl a huil minules se soient produits entredeux morceaux. Quant au speaker, GeorgesBeaume, auquel le journal britannique repro-che de n'avoir point annonce en anglais eld'avoir ele Irop bref dans ses presenlalions.j'eslime au contraire qu'il a forl bien lenutete au public ; et j'imagine mal ce qui se-rail advenu si, suivanl le conseil du MelodyMaker, il s'elail mis a faire des lai'us. J'aimemieux n'y pas penser.

    Une des qualiles de 1'organisation fut lavariete et 1'equilibre des programmes. Je neveux pas dire que tous les concerts onl eleegalemenl reussis. Mais chaque soiree, prise aparl, consliluail un loul, allant generalementdu JNfew-Orleans au bop el comporlant 1'audi-tion de quelques-unes, sinon de toules les prin-cipales vedettes du Festival. Et la conceptionetail assez heureuse.

    En matiere de conclusion, je crois resumer1'opinion generale en ecrivant que le Festival1949 a ete un beau succes artistique.

    Et pour terminer d'une maniere peu origi-nale, mais classique, je souhaiterai que lesprochaines manifestations soient encore plusreussies.

    Andre HODEIR.

  • (Photos Charbonnier-Kaba.)A gauche, de haut en bas : Le « Trumpet no end ». — Hazy Osterwald Quintette. — L'orchestre de Vic Lewis.

    A droite de haut en bas : Le « All Stars » sucdois. — Sidney Bechet, avec Hot « Lips » Page et Kussell Moore. — Jam session finale,dans laquelle on reconnaSt entre autres Bostaing, Barelli et Toots Thielemans.

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  • FEDERATION DES HOT CLUBS FRANgAlS

    L'ASSEMBLEE GENERALEDE LA F.H. C.F.

    L,'Assembles generale de la F.H.C.F. pour 1949 se deroula le diman-ohe 8 mai, 14, rue Chaptal.

    Apres la lecture du rapport moralpar le secretaire general de RoccaSerra, qui souligne qu'en un an leF.H.C.F. avait groups 38 clubs re-gionaux, du rapport financier par letresorier Jacques Souplet, 1'Assem-blee se preoccupa de diverses ques-tions interessant 1'actlvlte de la F.H.C.F.

    La creation de delegations reglona-les fut decides.

    Les circuits de conferences illus-trees seront desormais eonfies auxdelegues regionaux. Css derniers se-ront responsables des causeries quilur seront confiees.

    Un secretariat special coordonrverae. Paris leg activites de la F.H.C.F.Frank Tenot se proposa pour assurerla bonne marche de ce secretariat.

    Enfin 1'Assembles accorda sa con-fiance au bureau sortant (CharlesDelaunay, de Rocca Sera, JacquesSouplet, Frank Tenot, Jacques Cop-per-Royer, etc.).

    Une cireulaire sera envoyee a tousles clubs. Elle reglera definitivementla question des delegations regionaleset annoncara les nouveaux projets dela F.H.C.F.

    REGION PARISIENNE

    L3S Delegues des Hot-Clubs dela Region parisienne se sont reu-nls le saroedi 21 mai, 14, rueChaptal.

    Etaient presents : Corbeil, Mai-son-AUort, Nogent-s.-Marne, Ver-sailles et Paris.

    Dtfferents problemes furent etu-dies.

    L.a coordination des aotivitesdes Clubs sera desormais realiseepar 1'edition d'una circulatre men-suell&; un cycle de conferences etde disques sera mis en route lasaison prochaine.

    I/Assemblee discuta egalanentdes rapports avec la . Fisc, lesDroits d'auteurs et se' prononcaen faveur d'echange d'orchestresentre les clubs.

    F. T.

    - LE FESTIVAL DE PLEYEL -Le Festival de Pleyel a

    douue roccasion a de nomoreuxiiot Clubs ae la ledeianoua'organise* des voyage** coiiec-tus iiui 0111 permis a Jemsiiiembi-es a'assister a ceite ex-ceptionnelie manifestation.

    V6uo*tiue;s councils unfc jiean-muillS j_m elic organises uallsie» pius yranues \»nes ae pro-vince, pci-meitane amsi auxamateurs eloignes, aans l'im-possiouite ue venir aans la ca-pitaie, d'ecouter un ou plu-sieurs ttes groupements lesplus 1'ameux uu festival. C'estainsi , a Francheville-le-Bas. Retirezles invitations aux reunions du Club.

    HOT CLUB DE MONTLUCON

    Dsux membres du Hot Olub deMontluoon ont assist6 a TAssembieegenerale de la Federation : le secre-taire general Robert Baugerol et lesecretaire adjoint Jean Gourby, avantd'assister a trois concerts du Festi-val International, salle Pleyel.

    L'orchestre du olub, compose de :Jack Pinon (cornet et vocal), JeanGourby (saxo tenor, clarinette), Lu-cien Smarzurck (guitare) et HerryGuillemard (drums), a particlpe aun gala dans un club prive. Apresquelques interpretations New-Orleanscomme : « Muskrat Ramble », « Ma-hogany Hall Stomp ». .« Un enterre-ment & la Nouvelle-Orieans », lesmusiciens attaquerent quelques mor-ceaux plus modernes ou Jean Gourbylit des debuts prometteurs au saxotenor.

    De nouveaux disques etant venusenrichir la discotheque, les auditions,continuent de plus belle tous les di-manches matin devant un auditoireun peu plus nombreux grace a 1'emu-lation du Festival International deParis.

    HOT CLUB DE SAINT-MAUR

    Durant le mois de mars I'activitemusicale s'est ralentie ; quelquesmambres courageux ont laisse de co-te le jazz pour amenager un nouveaulocal.

    Les 16 et 17 avril de 15 heures a5 heures a eu lieu 1'inauguratkm.

    Au programme, jam-session moder-ns avec les solistes de 1'orchestredu Hot Club d2 Villemombls, €t ceuxdu H.C.S.M. La chaleur obligea lesmusiciens a jouer dans le jardin dulocal, ce qui donna du pittoresque ala manifestation.

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