japon chine: concurrences régionales, ambitions...

61
Japon Chine: concurrences régionales, ambitions mondiales M D

Upload: dangmien

Post on 10-Sep-2018

238 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Japon Chine: concurrences régionales, ambitions mondiales

M D

Thème 3: Dynamiques géographiques de

grandes aires continentales.

Question 3:L’Asie du sud et de l’est: les enjeux de la croissance.

Chapitre 1: Mumbaï, déjà étudiée

Chapitre 2: L’Asie du Sud et de l’Est: les défis de la population

et de la croissance.

Chapitre 3: Japon/Chine: concurrences régionales, ambitions

mondiales.

Introduction: Le Japon et la Chine constituent les deux

pôles principaux d’Asie orientale. Leur rivalité est ancienne et

ravivée aujourd’hui par les ambitions affichées de la Chine, pays

émergent à forte croissance, face au Japon, nettement plus

développé mais affaibli par la crise.

Les deux pôles majeurs de l’Asie : la Chine devient en 2010 la

2ème puissance économique mondiale devançant le Japon. Ces

deux pays concentrent plus des ¾ de la richesse produite en Asie du

Sud et de l’Est. En 2014 le PIB de la Chine en fait la 1ère puissance

mondiale économique devant les EU.

Leur influence en Asie et dans le monde s’appuie sur des atouts

différents, les liant dans une relation de concurrence, mais aussi

d’interdépendance.

Problématique: Comment le Japon et la

Chine, puissances asiatiques majeures,

affirment-ils leurs ambitions en Asie et dans le

monde ?

Sujets sur ce thème:

Composition: Chine Japon concurrences régionales,

ambitions mondiales. Liban 2013

Etude critique de document (s): Amérique du Nord

2013

JAPON CHINE

Population en millions 127 1341

Superficie en km2 377 930

9 596 961

PIB en millions de $ 5 855 383 6 988 470

Poids dans le PIB d’Asie du Sud et de l’Est en %

36.4 40.7

PIB/hab en $ 42 325 4 283

Croissance en % - 0.9 9.2

IDH 0,901 0,687

Répartition de la population active

en % primaire 4 40

secondaire 28 27

tertiaire 68 33

Part des flux sortants d’IDE en Asie du Sud et de l’Est en %

38.7 62.9

Quelques statistiques

La Chine: 9,6 millions de km², 4°rang mondial pour la superficie , 4 000

km de Beijing à Lhassa .Un Etat continental si on exclut l'île de Formose

= Etat indépendant de Taïwan

Le Japon : L'archipel nippon est un arc insulaire formant une bordure orientale de

l'Asie.Bordé au nord par la mer d'Okhotsk, à l'est et au sud par l'océan Pacifique et à

l'ouest par la mer du Japon qui le sépare du continent asiatique, le Japon est un État

insulaire dont la superficie terrestre est considérablement augmentée par l'étendue de

ses eaux 6° rang mondial ZEE couvrant au total 4,51 millions de km2 et comptant

officiellement 8 645 îles. L'ensemble s'étend sur environ 3 000 km du nord au sud.

I Le Japon et la Chine sont bien les deux pôles principaux

de l’Asie Orientale

1) Le Japon: un pays riche et développé.

Le Japon, un pays riche et développé depuis longtemps, un

second rang économique perdu en 2010 manuel page 303.

Un pays très avancé sur le plan de la recherche et de la haute

technologie.

Le Japon investit massivement à l’étranger.

Une très grande puissance financière

Japon = un grand créancier et un grand investisseur mondial

•Bourse de Tokyo = 2e place

boursière du monde

Kabuto Cho la bourse de Tokyo

Les high-Tech et le tertiaire directionnel

• Technopôles et

R.D

2) La Chine une puissance aux multiples atouts. VIDEO

Une puissance économique croissante.

Des terres rares.

Une puissance financière en expansion.

Les réseaux d’outre mer.

Une forte présence maritime en Asie.

Une force militaire de plus en plus puissante.

Les Chinois d’outre mer dossier manuel pages 308 309 310,

répondre aux questions

3) Une rivalité ancienne toujours d’actualité.

• Deux aires de civilisation très anciennes : la Chine légitime

d’ailleurs aujourd’hui ses revendications territoriales en Asie

par des « droits anciens ».

• De nombreux conflits ont opposé la Chine au Japon surtout au

XXème siècle.

Approfondissement des blessures mal refermées

• La mémoire périodiquement ravivée des guerres sino-japonaises :

occupation japonaise en Chine entre 1931 et 1945, marquée par

des crimes de guerre (massacre de Nankin en 1937). Puissance

impérialiste et conquérante en Asie dans la première moitié du

XXe siècle, le Japon se heurte toujours à une certaine méfiance de

ses partenaires asiatiques.

• Des relations diplomatiques sino-japonaises tardivement rétablies

(1972). Signature en 1978 du « traité de paix et d’amitié » par

lequel les deux pays s’engagent à ne pas « rechercher l’hégémonie

dans la région Asie Pacifique ».

Manuel page 301

Manuel page 294 étude de la carte

Des tensions toujours vives. Le thème peut être introduit à partir d’un

reportage sur l’actualité: les tensions sino-japonaises ravivées autour

des îles Senkaku.

vidéo

• Les points de tension entre la Chine et le Japon se

focalisent surtout autour de litiges territoriaux maritimes :

le cas des îles Senkaku est exemplaire. Il montre

l’imbrication des enjeux géopolitiques et géoéconomiques, sur

fond d’exacerbation du nationalisme.

Sur la photo: la garde côtière japonaise asperge un chalutier

nationaliste chinois, mardi 25 septembre 2012.

Quelques explications à une autre échelle

Philippe Rekacewicz, Le Monde diplomatique, 23 juin 2010

II Des influences différentes

1) Les associations régionales.

Des rivalités stratégiques

Revendications territoriales

impliquant la Chine et/ou le

Japon

Points de tension majeurs

Puissances nucléaires

Participation japonaise à des

opérations de maintien de la

paix de l’ONU

Sécurisation chinoise de son

approvisionnement

énergétique (stratégie du

« collier de perles »)

Vers un leadership partagé?

ASEAN, une tentative

d’intégration régionale

ASEAN + 3

Les ambitions géopolitiques de la Chine

et du Japon en Asie du Sud et de l’Est

CHINE

JAPON

INDE

COREE DU

SUD

TAIWAN

Diapositive empruntée

2) La Chine pourrait dominer le Japon

Manuel page 295

Texte intéressant à distribuer

Vous montrerez la mise en place d’un nouveau régionalisme en Asie et la

place tenue par le Japon et la Chine dans cet ensemble.

« l'impulsion décisive du nouveau mouvement régional en Asie du Nord-Est fut donnée par la Chine, à la fin des années 1990 (...)Dans tous ces développements régionaux importants, le rôle du Japon (...) n'aura guère été visible. Cette discrétion tient à deux raisons indissociables : d'une part la conviction de Tokyo que son statut de leader asiatique ne pouvait être qu'économique et non politique, et d'autre part la crainte des diplomates japonais d'un arrangement régional qui se ferait au détriment du lien transpacifique. (...) La transformation de la politique américaine après le 11 septembre 2001, et sa nouvelle polarisation sur le thème de l'alternative "vous êtes avec l'Amérique ou avec les terroristes", poussa Tokyo à se réinvestir vigoureusement dans sa relation avec Washington, au détriment de ses liens avec ses voisins asiatiques, en particulier la Chine. (...) Or, en l'absence d'entente nippo chinoise, la coopération en Asie du Nord-Est, et donc en Asie orientale, n'a pas de sens ; le soutien politique chinois, même s'il est perçu avec une certaine ambivalence par nombre de pays de la région, reste indispensable. En revanche, si le rôle politique du Japon restera vraisemblablement de second plan, son appui économique demeure décisif. Depuis des décennies, Tokyo est l'un des principaux moteurs de la croissance de l'Asie orientale. Le Japon a été l'un des cofondateurs, en 1966, de la Banque asiatique du développement, et sa participation au financement et à l'organisation de cette institution devint rapidement essentielle. Aujourd'hui encore, la Chine reste l'un des premiers bénéficiaires, derrière l'Indonésie, de l'aide publique au développement du gouvernement japonais ». Karoline Postel-Vinay , Questions internationales n°30, le Japon, mars 2008.

III Le Japon et la Chine exercent une influence à l’échelle

mondiale

1) Le Japon est surtout une grande puissance économique

Les échanges et les investissements du Japon restent très

concentrés sur les pôles de la Triade (1/3 des IDE vers l’Amérique

du Nord et ¼ vers l’Europe) alors que la Chine, tout en investissant

d’abord en Asie, diversifie ses investissements vers toutes les

régions, particulièrement les pays du Sud, dont l’Afrique.

Synthèse sur la croissance japonaise à distribuer

Japon:

• le XIXème (ère Meiji) puis

• La phase de la Haute croissance (1955-73) et enfin

• La forte internationalisation dans les années 80 (recul de l’Etat , le déploiement des IDE mais avec encore peu d’ouverture aux investissements étrangers

• Puis l’ouverture aux importations dans les années 90 à travers les accords de libre échange menés au sein du GATT puis de l’OMC ou à l’échelle régionale ( APEC et ASEAN).

• Enfin avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement ultralibéral de Koizumi Jun’ichiro’( 2001-2006): implantation de grands groupes étrangers, ouverture aux flux migratoires ( Chine, Inde, Pakistan, Philippines), dérèglementation de l’économie( distribution, énergie, téléphonie etc.). Présence reconnue dans les grands organismes internationaux ( G8, G20, FMI, OMC), puissance de la Recherche ( 3% du PIB) et des FTN ( Toyota par exemple), puissance culturelle. Mais les effets de la crise de 2008 sont bien réels du fait de la forte internationalisation (rétractation de la demande mondiale).De fortes capacités de résilience territoriale.

Manuel page 307

Analyse de la carte page 296

Mais le japon n’est pas seulement une puissance économique

• Le Japon a longtemps peiné à s’affirmer géopolitiquement : il n’est pas une puissance nucléaire, mais il est devenu néanmoins la 4ème armée du monde, une puissance militaire avec le 6ème budget militaire mondial. Il possède aujourd’hui une capacité de déploiement importante, notamment grâce à sa marine, fortement renforcée.

• De plus, depuis l’adoption de la loi Peacekeeping Operations de 1992, et sa réforme de 2001, il est à même de participer à des opérations hors de son territoire. Aussi multiplie-t-il les interventions militaires en Asie, au titre d’opérations de maintien de la paix de l’ONU ( Timor Oriental)

Schéma intéressant pour une compo Manuel page 319

2) La Chine s’impose sur la scène mondiale

La nouvelle route de la soie vers l’Europe

La Chine veut recréer une «route de la Soie»

entre l'Asie et l’Europe. Elle va construire des

milliers de ponts, de routes, de chemins de fer et

de ports à travers l'Asie centrale et le Moyen-

Orient. 40 milliards de dollars d'investissements

viennent d'être débloqués.

Est-ce une arme économique ou diplomatique?

Un expansionnisme commercial?

Synthèse rapide sur la croissance économique de la Chine à

distribuer

Chine: (lien avec le programme d’histoire) La Chine est une puissance ancienne

qui a choisi l’insertion dans la mondialisation. Depuis 2005 grâce à

l'accélération des exportations, plus de deux points de croissance du produit

intérieur brut (PIB), + la progression de l'investissement. En 2011: 2ème

puissance économique mondiale avant le Japon. Forte présence dans les PED (

ressources : Afrique); membre de l’OMC; en 2010, elle a prêté plus d’argent que

la banque mondiale . Puissance du territoire, de la main d’œuvre, rôle de la

diaspora mais le revenu par habitant en Chine est de 3.800 dollars. Ce qui classe

le pays au 105e rang mondial. Tandis que 150 millions d'habitants, sur une

population de 1,3 milliard de Chinois, vivent sous le seuil de pauvreté .Manque

de cohésion du territoire (minorités, disparités spatiales et sociales).

Sur le plan économique les flux d’IDE chinois manuel page 305

Le bond du commerce chinois manuel page 305

Membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Chine

bénéficie d’un incontestable avantage dans la diplomatie mondiale,

elle s’oppose fermement à la demande du Japon d’intégrer le

conseil de sécurité.

la Chine affirme aussi ses ambitions diplomatiques avec la création

de l’OCS, l’Organisation de Coopération de Shanghai créée en

2001 : elle concrétise ainsi un nouvel axe d’alliance avec la

Russie. Notons aussi que l’Inde, le Pakistan ou encore l’Iran en

sont membres observateurs… ce qui ne peut que susciter une

inquiétude croissante des Etats-Unis.

Mais aussi sur le plan militaire et diplomatique vidéo

Le porte avion nucléaire chinois 2012 : le "Liaoning" En 2011, la marine chinoise comptait 225 000 hommes, au moins 58 sous-

marins, dont six nucléaires, plus de 50 frégates et au moins 27 destroyers.

Elle est, devant le Japon, la première flotte d'Asie, si l'on exclut la marine

américaine du Pacifique.

Sur le plan scientifique + vidéo

Schéma intéressant pour une compo Manuel page 319

Japon-Chine, deux puissances rivales aux ambitions mondiales

Des puissances ambitieuses

Des puissances rivales et vulnérables Une première

puissance mondiale en

déclin?

Une puissance

établie mais

incomplète

Une puissance

émergente,

superpuissance en

devenir?

Revendication d’un siège de

membre permanent (ONU)

Membre permanent du

conseil de sécurité (ONU)

Maintien d’une alliance

privilégiée

De nouveaux axes d’alliance

Interdépendance et concurrence

Litiges territoriaux sino-japonais

Concurrence pour le leadership

asiatique

Approvisionnement en

matières premières

Etats-

Unis Chine

Japon

Russie U.

E

Une rivalité diplomatique

RUSSIE

ETATS-UNIS

Autres pays

d’Asie du Sud et

de l’Est

Japon et Chine,

puissances rivales

deux puissances

économiques majeures

« laboratoire du monde »

« atelier du monde »

concurrence et

interdépendance

puissance démographique et

territoriale

diplomatie financière

des alliances privilégiées

JAPON CHINE

D’autres rivalités le soft power

1er manga publié en France en 1990

• Avec plus d’un milliard de locuteurs, dispersés sur la planète,

le chinois est la langue la plus parlée ; les instituts Confucius,

établissements culturels publics, sont implantés depuis 2004

partout dans le monde et contribuent à la diffusion de la langue

et de la culture chinoise.

• La Chine organise aussi de grandes manifestations culturelles

internationales, où elle démontre son savoir-faire et sa

puissance : les JO de Beijing en en 2008 et l’ exposition

universelle de Shanghai de 2010 (73 millions de visiteurs).

JO de Pékin en 2008 et exposition universelle Shanghai 2010

Photographie prise aux Etats-Unis en 2010

Le cool

japan

regroupe

tous les

produits

culturels

japonais

diffusés

dans le

monde.

Epouses et concubines

Zhang Yimou sorti en 1991

2010 sur les Yakusas

Sans oublier le cinéma

Analyse de la carte page 297

La Chine aspire à retrouver sa puissance : la Chine dispose

aujourd’hui du 2ème budget militaire mondial, bien qu’encore loin

derrière les EU. Elle modernise son armée et surtout cherche à assurer

sa sécurité énergétique, par la stratégie du « collier de perles », points

d’appui qu’elle contrôle entre son territoire et le Moyen-Orient et

l’Afrique. Elle veut aussi consolider son influence en mer de Chine,

d’où des tensions avec les pays riverains.

Approfondissement

L’expression du collier de perles est employée pour la première fois en

novembre 2004 dans un rapport interne du Département de la défense

américain intitulé « Energy Futures in Asia », et rédigé par Booz-Allen-

Hamilton, une firme contractante du Pentagone, pour le secrétaire à la Défense,

Donald Rumsfeld . Le rapport décrit précisément une stratégie d’ensemble, en

citant déjà le port pakistanais de Gwadar, Chittagong au Bangladesh, la

Birmanie, le Cambodge et la Thaïlande comme « perles » principales du

dispositif côtier de la marine chinoise. Le contenu du rapport interne est

« révélé » par le Washington Times janvier 2005, sous la signature du

journaliste Bill Gertz, par ailleurs spécialisé depuis des années dans une

dénonciation quelque peu compulsive et unilatérale du danger chinois Selon

l’étude de Booz-Allen-Hamilton citée par Gertz, « La Chine ne cherche pas

seulement à bâtir une Marine de haute mer pour contrôler les routes

maritimes, mais aussi à développer des capacités de missiles et de mines sous-

marines pour dissuader toute attaque sur ses lignes d’approvisionnement

énergétique de la part de menaces potentielles, ce qui inclut l’US Navy,

particulièrement en cas de conflit avec Taïwan »

Conclusion

Les deux puissances sont fortement intégrées dans l'économie

régionale et mondiale.

La montée en puissance de la Chine contraint le Japon a construire

de nouvelles stratégies de développement dans le monde.