janvier 2014 de l’environnement - farre: … · moins planes que le cœur de parcelle. réduction...
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a l’occasion des 16es Rencontres
Farre du 16 janvier, le ministre
de l’Agriculture a déclaré : « Il y
a les pionniers, il y a ceux qui ont pris des
risques plus que d’autres. Et on ne peut
pas demander à tous les agriculteurs de
prendre des risques sans leur apporter
des contreparties financières, ou les
accompagner. » Ce message entendu
cinq sur cinq par les agri culteurs pré-
sents dans la salle correspond effec-
tivement à ce qu’ils attendent de la loi d’avenir, c’est-à-dire une loi qui les aide à franchir un cap,
qui mette à leur disposition une boîte à outils dans laquelle chacun puisera ce dont il a le plus
besoin. Car l’enjeu n’est pas d’avoir une élite d’agronomes ultra-performants, l’enjeu est bien de
massifier et de convaincre le plus grand nombre d’adopter des pratiques hautement productives
et respectueuses de l’environnement. L’exercice est complexe et l’expérience que nous avons de
l’agriculture raisonnée nous incite à être modestes tout en défendant une conviction forte : nous
sommes persuadés que les solutions viendront davantage du terrain que de la mise en place
d’un super-dispositif réglementaire. Tout l’enjeu de la loi est donc de permettre l’installation de
structures souples car les agricultures productives et respectueuses de l’environnement partent
des réalités locales du milieu et combinent différentes méthodes et techniques : l’agronomie bien
sûr mais aussi des techniques de biocontrôle et de nouvelles solutions technologiques.
L’outil GIEE*, de ce point de vue, peut produire le pire comme le meilleur. Le pire s’il se contente
de labelliser des situations existantes, le meilleur si, dans une logique ascendante, il permet à des
territoires et à des bassins de production d’innover et de servir d’exemples pour créer un effet
boule de neige. Gilles Maréchal
GIEE : Groupement d’intérêt économique et environnemental
DR
LE FORUMDE L’ENVIRONNEMENT
Bonnes pratiques de semis : premiers résultats
Installer le potentiel de production tout en limitant l’impact sur l’envi-
ronnement, notamment vis-à-vis de la faune sauvage, c’est tout l’enjeu d’un bon semis. Créé à l’automne 2012, le groupe thématique Bonnes pratiques de semis et environnement réunit, autour d’une dizaine d’agriculteurs Farre, les com-pétences d’Arvalis-Institut du végétal, d’Axema, de Bayer, du Gnis et de Sulky et travaille, dans un premier temps, sur les semis de céréales d’hiver avec l’objectif
de minimiser le nombre de grains en surface. Après une première campagne montrant des résultats très satisfaisants en cœur de parcelle, le groupe a mis en place différents protocoles pour améliorer la qualité de semis, en particulier dans les zones sensibles que sont les tournières (zones de demi-tour), plus tassées et moins planes que le cœur de parcelle. Réduction de la vitesse, augmentation de la profondeur de semis, augmentation du terrage, semis des tournières en dernier,
ou encore utilisation du GPS font partie des critères testés dans ces protocoles pour rester en dessous de la valeur seuil de quinze grains en surface par mètre carré. Jean-Marc Thullier, agriculteur Farre dans le Pas-de-Calais, témoigne : « Grâce aux bonnes pratiques de semis, au “relevage” des tournières avant le semis et à des conditions favorables, j’obtiens cet hiver sur mes deux parcelles tests une moyenne de 1,5 grain/m2 en tournière ! » LLQ
Loi d’avenir : convaincre et transmettre
JANVIER 2014n° 18
SUR LE VIF
« Nourrir la planète, énergie pour la vie »
Tel sera le thème de l’exposition universelle qui se tiendra à Milan en 2015, première exposition du genre consacrée à la sécurité alimentaire et à la diversité de l’alimentation.Le pavillon français devrait donc décliner la contribu-tion de la France à l’ali-mentation mondiale, ses efforts menés pour allier quantité et qualité, son
implication dans le déve-l o p p e m e n t de modèles alimentaires durables et,
enfin, sa contribution à l’amélioration de la sécu-rité alimentaire des pays en voie de développement.Voilà une belle opportuni-té pour notre pays de faire rayonner à l’international son savoir-faire agricole et agroalimentaire. C.R.
Pour le philosophe Michel Serres,
nous assistons actuellement à
la troisième révolution : après le
passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à
l’imprimé, nous passons de l’imprimé au
numérique. Une avancée majeure pour
une plus large diffusion des connaissances.
Constatez-vous une évolution dans l’utilisation d’Internet chez les agriculteurs ?Christian Gentilleau : Les agriculteurs,
comme le reste de la population française,
utilisent massivement Internet. On peut
estimer que seulement 20 % à 25 % envi-
ron des exploitations n’ont pas cet outil.
En 2010 (derniers chiffres incontestables
dont nous disposons avec le recensement
général agricole), 45 % des 400 000 agricul-
teurs utilisaient Internet. Mais quatre ans,
c’est beaucoup dans le numérique, surtout
lorsque les équipements et les usages se
multiplient et s’amplifient.
Néanmoins, le milieu agricole souffre encore
d’une fracture numérique liée aux réseaux.
Alors que les opérateurs se battent avec
la 4G pour offrir aux urbains en mobilité
des débits supérieurs à 20 Mb/s, la moitié
des agriculteurs n’a pas plus de 1 Mb/s en
connexion fixe et 16 % n’ont pas de cou-
verture mobile sur l’exploitation.
Cette situation est préoccupante car les
usages mobiles se multiplient avec le déve-
loppement des ordiphones (smartphones)
et des tablettes. L’usage d’un terminal
Internet sera majoritairement mobile d’ici
peu, comme c’est déjà le cas pour le télé-
phone. En téléphonie aujourd’hui, l’usage
du portable est plus important que celui
du fixe. Le même mouvement est en cours
pour Internet. Le monde rural a un combat
prioritaire à mener pour obtenir une cou-
verture en 4G identique à celle des urbains
plutôt que de donner la priorité à l’ADSL.
Les ondes se déploient bien plus facilement
que les paires de fils de cuivre.
Déjà en 2013, 22 % des agrinautes utilisaient
un ordiphone et 5 % une tablette**.
Les exploitations de grandes cultures sont
les plus équipées en terminaux mobiles
(29 % en ordiphones et 12 % en tablettes)**,
devant les maraîchers et arboriculteurs
REGARDS CROISÉS
Le numérique au service de la diffusion du progrès
Fondateur en 2007 de NTIC Agri Conseil*, Christian Gentilleau est un spécialiste des technologies de l’information et de la communication en agriculture. De nouveaux outils qui permettent aujourd’hui une meilleure diffusion des connaissances et du progrès.
« Les réseaux sociaux et les forums permettent le partage d’expériences »
Christian GENTILLEAUspécialiste des nouvelles technologies de l’information
et de la communication en agriculture
Agrinautes-Agrisurfeurs 2013 BVA Ticagri, Équipements et usages des agriculteurs sur internet juin 2013
Les principaux réseaux sociaux utilisés par les agrinautes
Un quart des agrinautes utilise les réseaux sociaux dans
le cadre professionnel
Repères
Viadeo : 3 %
Trombi : 4 %
Linkedin : 4 %
Twitter : 6 %
Agriavis : 6 %Copainsd’avant :
11 %
Google+ :
13 %
Autres-Divers : 15 %
Facebook :
38 %
Dans le cadre privé et professionnel :
17,40 % Ne savent pas :
45,70 %
Dans le cadre de l’activité
professionnelle : 6,60 %
Dans le cadre de la vie privée (amis, famille…) :
30,30 %
DR
(21 % et 12 %), les polyculteurs-éleveurs et
les viticulteurs (22 % et 9 %), les éleveurs
étant moins équipés (18 % et 7 %).
Les réseaux sociaux se sont-ils généralisés auprès des agriculteurs ?CG : La pratique des réseaux sociaux a plus
que doublé en deux ans chez les agrinautes
pour atteindre 54 %, mais majoritairement
pour un usage privé. Seul un sur quatre
utilise les réseaux sociaux pour des besoins
professionnels. Les jeunes, qui sont les
plus gros utilisateurs des réseaux sociaux,
le font à 65 % dans le domaine privé. Les
plus de 55 ans, à l’inverse, utilisent moins
les réseaux sociaux mais beaucoup plus
pour l’exploitation. Contrairement aux idées
reçues, les plus anciens utilisent plus les
réseaux sociaux pour le professionnel que
les jeunes agrinautes (29 % contre 25 %).
Les viticulteurs sont les plus gros utilisateurs
de réseaux sociaux pour leurs usages pro-
fessionnels (32 %) à l’opposé des céréaliers
(22 % seulement).
Parmi les 54 % d’agrinautes inscrits à un
réseau social, 38 % utilisent Facebook, 13 %
Google+, 11 % Copainsd’avant, 6 % Agria-
vis, 6 % Twitter, 4 % Linkedin, 4 % Trombi
et 3 % Viadeo. Les jeunes utilisent deux
fois plus Facebook que les plus de 55 ans
(61 % contre 30 %) avec un résultat inverse
pour Google+ (19 % pour les plus âgés
et 8 % pour les moins de 35 ans). Il faut
remarquer que les réseaux sociaux spé-
cialisés sur le secteur agricole (Agrilink,
Pardessuslahaie) ne se sont pas imposés,
mis à part Agriavis. Les usages internes à
la profession se développent plutôt sur des
groupes Google+ actuellement.
Pour leurs communications professionnelles,
les agriculteurs préfèrent les échanges par
mail pour 56 % d’entre eux, 16 % privilé-
gient les forums et 7 % les réseaux sociaux,
d’après l’enquête Agrinautes-Agrisurfeurs
2013. L’usage des forums varie de 1 à 4
suivant les productions (23 % pour les
polyculteurs-éleveurs et 5 à 6 % pour les
viticulteurs et les cultures spécialisées).
Pensez-vous qu’Internet et les réseaux sociaux peuvent jouer un rôle pour développer l’agroécologie ?CG : Internet est un outil à usages multiples.
L’agroécologie, pour se développer, a besoin
Mieux hiérarchiser l’information sur le net
Internet est un outil
essentiel. Encore
faut-il que celui-ci
soit accessible à tous
et partout. L’ADSL, c’est
du passé. Notre lieu
de travail n’est pas le
bureau mais l’exté-
rieur. Nous avons donc
besoin de connexion
mobile, en 3G ou 4G
pour transmettre ou
recevoir de l’informa-
tion. Or, aujourd’hui, en ce domaine, la campagne est très fortement défa-
vorisée par rapport au milieu urbain.
Autrefois, le progrès dépendait essentiellement de la rapidité de l’informa-
tion, avec l’envoi de fiches techniques par fax et messagerie électronique.
Maintenant, pour passer à l’agroécologie et adapter nos pratiques, il nous
faut plus de pédagogie, plus de formation continue en ligne. Cela passe aussi
par une rénovation de nos moyens de communication pour que l’information
circule avec des outils d’échange
sur Internet, comme des vidéos
techniques ou des forums. À par-
tir de liens vers ces sources, les
réseaux sociaux, tels que Twitter ou
Facebook, peuvent éventuellement
servir de simple relais d’information.
Dans mon cas, par exemple, j’ai
trouvé sur Youtube une vidéo
américaine qui m’a permis d’adapter
un équipement spécifique pour
du semis direct. Il n’y a plus de
frontière géographique pour trouver des solutions. Il reste toutefois à vérifier
que ces techniques sont compatibles avec nos systèmes de cultures et nos
conditions climatiques spécifiques.
Aujourd’hui il y a une trop grande dispersion des informations. Il faudrait
mettre en place une arborescence avec un moteur de recherche dédié aux
techniques innovantes. Tout cela doit être animé, organisé pour guider et
accompagner les agriculteurs vers de nouvelles pratiques.
CR
Mickaël JACQUEMINagriculteur Farre dans la Marne
« Les nouvelles technologies de communication nous ouvrent les frontières du possible »
de bases de connaissances accessibles à
tous les agriculteurs, d’outils d’aide à la
décision bien paramétrés et d’échanges
d’expériences entre les producteurs.
Les réseaux sociaux et les forums sont
les outils idéaux pour le partage d’expé-
riences entre les différents acteurs qui sont
souvent isolés dans leur pratique et leur
localisation (voir maraichagesursolvivant
sur Google+). Mais pour être efficaces, ces
plateformes d’échanges doivent acquérir
rapidement un seuil de fréquentation et
de contenu qui leur confère une certaine
notoriété. Pourquoi pas un « mooc »
(un cours en ligne ouvert à tous) dédié à
l’agroécologie ?
Propos recueillis par Claude Richard
* Pour en savoir plus : www.blog-agri.com/ticagri** Agrinautes-Agrisurfeurs 2013 BVA Ticagri, Équipements et usages des agriculteurs sur internet juin 2013
DR
Le colloque « La protection intégrée : notre ambition pour produire autrement », coorganisé le 16 janvier à l’Assemblée nationale par Farre, l’UIPP, IBMA et l’Afa*, a été l’occasion d’un large point sur les techniques de protection intégrée, sur des cultures aussi variées que les grandes cultures, l’arboriculture ou la viticulture. Les pistes de travail déjà explorées ou à venir ont été présentées.
Adjuvants aux produits phytosanitaires,
insectes auxiliaires, génétique, machi-
nisme, agronomie… La protection inté-
grée a été présentée comme une grande boîte à
outils, avec des pratiques nombreuses et com-
plémentaires. « L’enjeu est maintenant de faire
connaître ces pratiques, a expliqué Christophe
Grison, président de Farre, en ne commettant
pas l’erreur de ne se placer que sur le curseur
technique, mais en raisonnant filière. »
Un consommateur à convaincre…C’est l’un des consensus de la journée : la néces-
sité de tenir compte de l’aval, jusqu’au consom-
mateur. Ainsi, alors que Didier Merdinoglu, de
l’Inra*, annonce pour 2016 une première vague
de cépages résistants aux maladies fongiques,
Charles Duby, viticulteur de l’Hérault, s’interroge :
« Ces cépages auront-ils les mêmes atouts gustatifs
que les cépages actuels ? Il faudra convaincre les
consommateurs. » Dans le même ordre d’idées,
Franziska Zavagli, du CTIFL*, explique que des
bâches protectrices, posées sur les arbres, peuvent
préserver de la pluie et éviter les maladies fon-
giques. Étienne Benoît, arboriculteur dans la
Meuse, répond que « les consommateurs locaux,
qui représentent un tiers de mes ventes, se posent
des questions sur l’allure des vergers ».
… et des techniques à répandreEn conclusion, Stéphane Le Foll a tenu à saluer le
travail de Farre : « Ce colloque a permis de mettre
en avant ce qui a déjà été fait, et notamment le
travail de pionnier de votre réseau. Vous avez su
prendre des risques par conviction, il faut main-
tenant aider et accompagner ceux que le risque
refroidit. Le potentiel est là, ce mouvement va
s’accélérer. L’approche réseau est cruciale pour
une meilleure transmission de la connaissance.
C’est le sens des GIEE, groupements d’intérêt éco-
nomique et environnemental », a-t-il notamment
rappelé. Eloi Pailloux
* Farre : Forum des agriculteurs responsables et respectueux de l’environnement • UIPP : Union des industries de la protection des plantes • IBMA : International Biocontrol Manufacturers’ Association • Afa : Association française pour les adjuvants • Inra : Institut national de la recherche agronomique • CTIFL : Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes
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Stéphane Le Foll a proposé à Farre de « bâtir ensemble une charte et des objectifs ».
ÉCHOS FARRE
Protection intégrée des cultures, boîte à outils à faire connaître
PRATIQUES AGRICOLES - ENVIRONNEMENT - PROGRÈS TECHNIQUES - ÉCHANGES & PARTAGES
EN BREF
Vous voulez faire mieux connaître votre métier ?
Vous êtes engagé en faveur de l‘agriculture durable et vous souhaitez le faire savoir ?
Vous avez mis en place sur votre exploitation des réalisations concrètes
pour mieux respecter l’environnement ?
Vous voulez participer à l’amélioration de l’image de l’agriculture ?
Retrouvez-nous à FARRE le Forum des Agriculteurs Responsables Respectueux de l’Environnement
Nous vous présenterons toutes les possibilités qui s’ouvrent à vous en rejoignant notre Forum.
La protection intégrée : notre ambition pour produire autrementLa synthèse du colloque coorganisé par Farre, l’UIPP, IBMA et l’Afa, le 16 janvier à l’Assemblée nationale, est téléchargeable sur le site de Farre : www.farre.org
Farre au Salon de l’agriculture 2014Farre sera présent au salon du 22 février au 2 mars, dans le hall 2.2 au sein de l’Odyssée végétale, au cœur d’une ferme de plus de 1 300 m2, sur laquelle les agriculteurs du réseau expliqueront leur travail et leurs pratiques au quotidien.
Des pratiques et des témoignages en imageL’Atelier-Farre a réalisé des vidéos de portraits d’agriculteurs afin de présenter leurs exploitations et leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Ces agriculteurs, médiateurs de champs, font ainsi passer leur message notamment sur la chaîne Youtube Asso Farre.
Ont participé au Forum de l’environnement :
L’équipe de Farre, Nadège Lanier, Laure Le Quéré, Gilles Maréchal, Claude Richard
19, rue Jacques-Bingen 75017 Paris
Tél. : 01 46 22 09 20 Fax : 01 46 22 02 20 Site : www.farre.org
Mail : [email protected]
@AssoFarre
GRANDESCULTURES
ARBORICULTUREVITICULTURE
GRANDESCULTURES
ARBORICULTUREVITICULTURE
16E RENCONTRES FARRE
LA PROTECTION INTÉGRÉE : NOTRE AMBITIONPOUR PRODUIRE AUTREMENT
Jeudi 16 janvier de 9 h 00 à 17 h 30
Immeuble Jacques Chaban-Delmas, salle Victor Hugo
101 rue de l’Université – 75007 Paris
Pasc
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iclu
naM
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