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antiane éco la revue économique et sociale des antilles guyane 72 - 8 JANVIER 2010 Recensement de la population 2006 : Les premières études

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antianeéco

la revue économique et socialedes antilles guyane

n° 7

2 -

8 €

JA

NVI

ER 2

010

Recensement de la population 2006 :Les premières études

Page 2: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Territoire - Emploi2 Guadeloupe

Des cadres en nombre insuffisant

6 GuyanePas assez de cadres malgré une forte mobilité

Territoire - Mobilité10 Guadeloupe : déplacements

domicile-travailForte polarisation à Baie-Mahault

14 Martinique : déplacementsdomicile-travailDes échanges importants entrele Centre et le Sud

17 Guyane : déplacements domicile-travailLa voiture moins utilisée en Guyane qu’aux Antilles

Territoire - Migration20 Guadeloupe : migrations résidentielles

avec l’extérieurLes arrivées de retraités ne compensent pas les départs des jeunes

24 Martinique : migrations résidentielles Départs d’employés et d’étudiants,arrivées de cadres et de retraités

28 Guyane : migrations résidentiellesDes échanges soutenus avec laFrance métropolitaine

Société32 Antilles-Guyane : les familles

monoparentalesUn modèle ancré et persistant

Tendances36 Saint-Martin

Une communauté riche de sa diversité

40 Saint-BarthélemyUne île qui se démarque

Méthodes44 Le recensement,

Chacun de nous y trouve son compte

N° 72 - Janvier 2010

N° 72Recensement de la population 2006 :Les premières études

Page 3: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Le recensement rénové livre ses premiers résultats sur l’emploi. La Guadeloupe est mar-quée par un déficit important de cadres, tout comme la Guyane qui le compense par-tiellement par une forte attractivité.

Concernant les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, en Guadeloupe, les acti-vités très polarisées à Baie-Mahault induisent de nombreux mouvements autour de la com-mune. En Martinique, ces déplacements se sont développés entre le Centre et le Sud. EnGuyane, les mouvements affectent surtout l’île de Cayenne.

Les migrations résidentielles sont également abordées dans ce dossier. Aux Antilles et enGuyane, le solde migratoire déficitaire avec la France métropolitaine indique que plus depersonnes ont quitté les Antilles et la Guyane pour s’installer dans une autre région françaiseque l’inverse.

Le recensement fournit de précieuses informations sur la composition des ménages. En par-ticulier, les familles monoparentales restent un modèle bien ancré et persistant dans nosrégions où près d’un enfant sur deux vit dans une famille monoparentale. Elles sont carac-térisées par un chef de famille plus souvent féminin et plus jeune que dans les autres régions.

Dans les îles du Nord, qui sont des collectivités d’outre-mer depuis 2007, les résultats durecensement permettent de dresser un portrait de ces territoires. La population de Saint-Martin est particulièrement diversifiée avec quatre habitants sur dix de nationalité étrangère.Saint-Barthélemy se démarque des îles voisines par une population plus âgée et un modèlefamilial proche de celui observé en France métropolitaine.

Ces premières analyses doivent ouvrir la voie à des études nécessaires aux acteurs publicsrégionaux et menées en partenariat avec eux pour exploiter au mieux des besoins régionauxla mine d’informations que constitue le recensement de la population.

L’ensemble des résultats du recensement est disponible sur :

http://www.recensement.insee.fr/

Les chiffres clés et les tableaux détaillés sont mis à disposition à différents niveaux géogra-phiques : commune, arrondissement, région, zone d’emploi, unité urbaine. Des fichiersdétaillés rendus anonymes peuvent être téléchargés pour réaliser ses propres tableaux.

Le recensement de la population a fait l’objet d’une rénovation en 2004. Il est maintenantréalisé en continu par des enquêtes menées chaque année couvrant l’ensemble du territoireen cinq ans. Il continue d’apporter des éclairages de même nature et sur les mêmes thèmesque par le passé, même si certains concepts ont évolué. Une présentation plus complète dece « Nouveau Recensement » est proposée en fin de publication.

Les données collectées sur l’ensemble du territoire entre 2004 et 2008 sont exploitées icipour actualiser les chiffres du dernier recensement de 1999. Ces résultats sont centrés sur2006, année marquant le milieu de la collecte des cinq années d’enquête couvrant l’ensem-ble du territoire.

Les résultats millésimés 2007 seront disponibles en juillet 2010.

N° 72 - Janvier 2010 1

Édito

Hervé LE GRAND

Page 4: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

La Guadeloupe manqued’emplois. C’est aussi undépartement qui compte

peu de cadres par rapportà la France

métropolitaine et l’écartentre ces deux territoiress’est même creusé entre

1999 et 2006. Le secteur tertiaire

fournit quatre emplois surcinq. Ce secteur s’est

étoffé ces dernièresannées alors que

l’industrie et l’agricultureperdent des parts

d’emplois.Quant aux nouveauxarrivants, ils sont peu

nombreux. Néanmoins,les cadres sont beaucoup

plus mobiles que lesautres.

Guadeloupe

Des cadres en nombreinsuffisant

Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 20102

Moins d’emplois qu’en France métropolitaineTaux d'emploi des 15-64 ans

En %

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Taux d'emploi des 15-64 ans 47,5 50,8 44,5 60,2Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les cadres et professions intellectuellessupérieures sont peu présents enGuadeloupe. Ils ne représentent qu’unemploi sur dix, contre unemploi sur six en Francemétropolitaine. Ce manquede cadres et professionsintellectuelles supérieures est égale-ment perceptible en Martinique et enGuyane. Autre différence avec laFrance métropolitaine, les artisans,

commerçants et chefs d’entreprisesont plus nombreux que les cadres etles professions intermédiaires.

En revanche, il existe certai-nes similitudes entre lesdeux territoires. Lesemployés sont les plus nom-

breux. Ils sont suivis des professionsintermédiaires puis des ouvriers. Cetordre de classement en Martinique eten Guyane est le même.

Comme en Martinique et enGuyane, le manque d’emplois

est patent en Guadeloupe : sur 100 Guadeloupéens de 15 à 64 ans,ils ne sont que 48 à être en emploi ;51 en Martinique ; 44 en Guyane ; enFrance métropolitaine, ils sont 60 àoccuper un emploi.

Le taux d’emploi des 15-64 ans de laGuadeloupe se situe ainsi à 12 pointsen dessous de celui de la Francemétropolitaine ; autrement dit, pour100 personnes de 15 à 64 ans, laFrance métropolitaine compte 12personnes en emploi de plus que laGuadeloupe.

Moinsde cadres

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Entre 1999 et2006, le manquede cadres et pro-fessions intellec-tuelles supérieu-res s’est accentué. De -5,4 points en1999, l’écart entre la Guadeloupe et laFrance métropolitaine est passé à -5,8points en 2006. L’écart s’est égalementaggravé entre la Martinique et laFrance métropolitaine.

En revanche, dans toutes les autrescatégories socioprofessionnelles, lesécarts entre la Guadeloupe et laFrance métropolitaine se sont réduits,tout en restant importants : pour lesemployés, il passe à 7,2 points en2006, après 8,3 points en 1999 ; pourles ouvriers, il est de -4,8 points en2006, après - 6 points en 1999 ; pourles artisans, commerçants et chefsd’entreprises, il s’élève à +4,4 pointsen 2006, après 4,9 points en 1999.

Le tissu productif dela Guadeloupe secaractérise par unsecteur tertiaire pré-dominant : quatreemplois sur cinq se trouvent dans cesecteur d’activité. La part des emploisfournis par le tertiaire est plus élevéeen Guadeloupe qu’en France métropo-litaine. C’est également le cas de laMartinique et de la Guyane. Le secteurindustriel guadeloupéen fournit peud’emplois : 7 %, contre 15 % enFrance métropolitaine. Cette faible partde l’industrie se retrouve aussi enMartinique.

Un déficit de cadres en Antilles-Guyane

Part des catégories socioprofessionnelles dans l'emploi total en 2006

En %

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Agriculteurs exploitants 2,9 1,9 2,4 2,2Artisans commerçants chefs d'entreprise 10,3 8,5 13,3 5,9Cadres et professions intellectuelles supérieures 9,7 10,0 11,0 15,5Professions intermédiaires 22,9 23,3 23,4 24,6Employés 35,8 35,1 31,5 28,6Ouvriers 18,4 21,2 18,4 23,2Total 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 2010 3

Le manquede cadres s’est

accentué

Prédominance des services

Emplois par secteur d'activité économique

En %

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Services 66,2 67,0 68,5 61,4Commerce 14,9 14,0 10,3 13,3Construction 7,2 7,0 6,7 6,4Industrie 6,8 7,0 10,7 15,4Agriculture 5,0 8,0 3,7 3,5Total 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

En points

2006 1999Agriculteurs exploitants 0,7 1,0Artisans commerçants chefs d'entreprise 4,4 4,9Cadres et professions intellectuelles supérieures -5,8 -5,4Professions intermédiaires -1,7 -2,7Employés 7,2 8,3Ouvriers -4,8 -6,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les écarts se réduisent sauf pour les cadres

Écart entre la part de chaque catégorie socioprofessionnelledans l'emploi total en Guadeloupe et en France métropolitaine

Majorité d’emplois dans

le tertiaire

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En sept ans le tertiaire a progressé de 2points. Cela est dû principalement auxservices qui croissent de 1,9 point.Cette tendance à la hausse du tertiaireest également présente en Francemétropolitaine et dans les autresdépartements français des Amériques.La part des emplois industriels et agri-coles recule. C’est également le cas dela France métropolitaine et de laMartinique, quoique le recul en Francemétropolitaine soit plus prononcé.

Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 20104

« 400 736 habitants en Guadeloupe au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°37, Insee, janvier 2009.« Guadeloupe, la population vieillit et les jeunes partent », Premiers résultats n°46, Insee, juillet 2009.Les salaires en France, Édition 2008, Insee Références, les salaires dans les régions, tableaux en ligne,http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSEF04124;« Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure des emplois serapproche », Premiers résultats n°48, Insee, août 2009.

Pour en savoir plus

L’attractivité de la Guadeloupe est fai-ble en comparaison de la France. Ausein de la population enemploi en Guadeloupe, ils nesont que 8 % à ne pas résiderdans le département 5 ansplus tôt, contre 13 % enFrance. La proportion des nouveauxarrivants est trois fois inférieure à celle

de la Guyane et légèrement supérieureà la Martinique. Cette faible attractivité

de la Guadeloupe s’expliquepar le manque d’emplois etun chômage très élevé. Lescoûts d’un déménagement del’Europe vers la Guadeloupe

sont aussi un frein à l’attractivité dudépartement.

-0,6

-0,4

0

0,2

1,9

-2,8

-0,7

0,6

0,1

2,8

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

Industrie

Agriculture

Construction

Commerce

Services

Guadeloupe France métropolitaine

Évolution de la part des emplois dans l'emploi totalselon le secteur entre 1999 et 2006

Source : Insee, Recensement de la population 2006

En points

Progression du tertiaire ;baisse de l’industrie

Peu denouveaux arrivants

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Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 2010 5

Emploi au sens du recensement : les personnes employées au sens du recensement de la population sont cellesayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement. Cet emploi est comptabilisé soit dans lacommune de lieu de travail, soit dans la commune de résidence.Cette notion est différente de celle de l'emploi au sens du Bureau International du Travail qui concerne toutes lespersonnes ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours de la semaine pré-cédant l'enquête.Nouvel arrivant : personne de plus de cinq ans qui habitait dans un autre département cinq ans auparavant. Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui va du commerce à l'administration, en passant par lestransports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'édu-cation, la santé et l'action sociale.Taux d’emploi des 15 à 64 ans : il est calculé en rapportant le nombre d'individus de 15 à 64 ans ayant unemploi au nombre total d'individus de 15 à 64 ans.

Définitions

Une mobilité moindre en Guadeloupe

Part des nouveaux arrivants dans l’emploi total

En %

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Agriculteurs exploitants 1,0 1,8 9,3 2,2Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 5,7 5,0 32,6 10,3Cadres et professionsintellectuelles supérieures 17,9 18,2 35,7 21,9Professions intermédiaires 11,7 10,3 22,0 15,5Employés 5,7 6,3 14,7 12,4Ouvriers 3,4 2,8 7,3 8,8Total 7,7 7,5 19,6 13,4

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les cadres sont plus mobiles que lesautres catégories socioprofessionnel-les : sur 100 cadres, ils sont 18 nou-veaux arrivants. Néanmoins enFrance et dans les autresdépartements d’outre-mer,la proportion de cadres nou-veaux arrivants est plus éle-vée. En revanche, lesouvriers et les agriculteurs exploi-tants sont les catégories socioprofes-sionnelles les moins mobiles. Ces écarts de mobilité entre catégo-ries socioprofessionnelles s’expli-quent, en partie, par les niveaux desalaires : dans le secteur privé etsemi-public, le salaire net annuelmoyen des cadres guadeloupéens est

supérieur à celui des cadres métro-politains tandis que le salaire desouvriers guadeloupéens est plus fai-ble que celui des ouvriers de France

métropolitaine. Ces écartsde mobilité entre catégoriessocioprofessionnelles résul-tent également d’un man-que d’opportunité de certai-

nes catégories socioprofessionnellespar rapport aux cadres : le taux dechômage est plus élevé chez lesouvriers et les employés que chez lescadres.

Les cadressont les plus

mobiles

Joëlle NACITASXavier PARAIRE

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Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 20106

Guyane

Pas assez de cadres malgré uneforte mobilité

La Guyane offre peud’emplois : sur 100

personnes de 15 à 64 ans,ils ne sont que 44 à être en

emploi. Le tertiaire est leprincipal secteur

pourvoyeur d’emplois. Lescadres et professions

intellectuelles supérieuressont peu nombreux.

La Guyane est le seuldépartement d’outre-mer à

accueillir autant denouveaux arrivants, ils

occupent un emploi surcinq. Chaque zoned’emploi cultive sa

différence : la zone deCayenne est fortement

tertiarisée ; l’activitéd’orpaillage est

importante dans celle deSaint-Laurent.

Déficit d’emplois en GuyaneTaux d'emploi des 15-64 ans

En %

Guyane Guadeloupe Martinique Francemétropolitaine

Taux d'emploi des 15-64 ans 44,5 47,5 50,8 60,2Source : Insee, Recensement de la population 2006

Un emploi sur dix dans l’industrieEmplois par secteur d'activité économique

En %

Guyane Guadeloupe Martinique Francemétropolitaine

Services 68,6 66,1 67,1 61,4Industrie 10,7 6,8 7,3 15,4Commerce 10,3 14,9 13,7 13,3Construction 6,7 7,2 6,6 6,4Agriculture 3,7 5,0 5,3 3,5Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

La Guyane, comme la Guadeloupeet la Martinique, est confrontée à

un manque structurel d’emplois : sur100 Guyanais de 15 à 64 ans, 44occupent un emploi, contre 51 en

Martinique et 48 en Guadeloupe. EnFrance métropolitaine, le taux d’em-ploi des 15-64 ans s’élève à 60 %, soit16 points au-dessus de celui de laGuyane.

La Guyane estdotée d’uneéconomie ter-tiarisée : 69 %des emploissont dans les

services et 10 % dans le commerce. Lapart des emplois dans les services enGuyane est plus importante qu’enFrance métropolitaine et dans lesautres départements français desAmériques. En ce qui concerne le

commerce, la part des emplois de cesecteur d’activité est plus faible qu’enFrance métropolitaine et qu’auxAntilles.L’industrie génère 11 % des emplois.Bien que cela soit plus faible qu’enFrance métropolitaine, elle pourvoitplus d’emplois que les industries desautres départements français desAmériques. Les orpailleurs sont classésdans ce secteur d’activité et ils y repré-sentent le tiers des emplois.

Huit emplois sur dix dansle tertiaire

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En revanche, le poids des artisans,commerçants et chefs d’entreprise estsupérieur à celui de la France et desautres départements français desAmériques. Les orpailleurs ont été ran-gés dans cette catégoriesocioprofessionnelle.Toutefois, la Guyaneprésente quelques simi-litudes avec la Francemétropolitaine. L’ordre de classementdes trois premières catégories socio-

professionnelles est le même : lesemployés représentent la catégorie laplus importante ; ils sont suivis des pro-fessions intermédiaires puis desouvriers.

La Guyane est le seuldépartement d’outre-mer à accueillir ungrand nombre de per-sonnes. La part des nou-

veaux arrivants ayant un emploi estsupérieure à celle de la France. Elle est

même deux fois plus élevée qu’enMartinique et Guadeloupe.Comme en France, les cadres et pro-fessions intellectuelles supérieuresreprésentent la catégorie socioprofes-sionnelle la plus mobile. Un cadresur trois est un nouvel arrivant enGuyane, contre un sur cinq enFrance.Les artisans, commerçants et chefsd’entreprise sont également trèsmobiles en Guyane : le tiers d’entreeux est arrivé dans les cinq ans ; ils nesont qu‘un sur dix en France et un survingt en Guadeloupe et enMartinique. Les orpailleurs représen-tent la moitié des nouveaux arrivantsde cette catégorie socioprofession-nelle.Quant aux professions intermédiai-res, elles occupent le troisième rangdes nouveaux arrivants en Guyane.Ce n’est pas le cas en France métro-politaine et aux Antilles, où elles seplacent en seconde position. Comme au niveau national, lesouvriers et les agriculteurs sont lesmoins mobiles. Ils sont néanmoinsbeaucoup plus nombreux que dansles autres départements français desAmériques à être nouvellementarrivés : 7 % des ouvriers en Guyane,contre 3 % en Martinique etGuadeloupe ; 9 % des agriculteursguyanais, contre 2 % en Martinique,et 1 % en Guadeloupe.

Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 2010 7

Davantage d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise en GuyanePart des catégories socioprofessionnelles dans l'emploi total en 2006

En %

Guyane Guadeloupe Martinique Francemétropolitaine

Agriculteurs exploitants 2,4 2,9 1,9 2,2Artisans commerçants chefs d'entreprise 13,3 10,3 8,5 5,9Cadres et professionsintellectuelles supérieures 11 9,7 10,0 15,5Professions intermédiaires 23,4 22,9 23,3 24,6Employés 31,5 35,8 35,1 28,6Ouvriers 18,4 18,4 21,2 23,2

100,0 100,0 100,0 100,0Source : Insee, Recensement de la population 2006

Une mobilité plus importante en Guyane qu’aux Antilles Part des nouveaux arrivants dans l’emploi total

En %

Guyane Guadeloupe Martinique Francemétropolitaine

Agriculteurs exploitants 9,3 1,0 1,8 2,2Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 32,6 5,7 5,0 10,3Cadres et professions intellectuelles supérieures 35,7 17,9 18,2 21,9Professions intermédiaires 22 11,7 10,3 15,5Employés 14,7 5,7 6,3 12,4Ouvriers 7,3 3,4 2,8 8,8Total 19,6 7,7 7,5 13,4

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Un emploi sur cinqoccupé par un nouvel arrivant

La part des cadres et profes-sions intellectuelles supérieu-res est plus faible en Guyanequ’en France métropolitaine.Elle est néanmoins supérieure

à celles de Guadeloupe etMartinique. Cela est dû à uneproportion de nouveaux arri-vants cadres beaucoup plusimportante en Guyane.

Manque decadres enGuyane

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Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 20108

La zone d’emploi de Cayenne est laplus importante avec 65% desemplois, suivie par Saint-Laurent(19%) et Kourou (16%). Malgré cette répar-tition inégale del’emploi sur ledépartement, lestrajets domicile-travail entre ces trois espaces géogra-phiques guyanais sont marginaux :pour 1 000 personnes en emploi rési-dant dans la zone d’emploi deCayenne, ils sont 996 à y travailler ;l’indicateur de concentration de l’em-

ploi de Saint-Laurent s’élève à 102,2 ;il est de 102,9 pour Kourou. En d’au-tres termes, les personnes travaillent etrésident dans la même zone d’emploi.

Ce n’est pas le casde la Martinique.Celle-ci se distin-gue par une zoned’emploi attrac-

tive (Centre agglomération), avec unindicateur de concentration de l’em-ploi se montant à 133, et des zonesd’emplois résidentielles, où l’indica-teur de concentration de l’emploioscille entre 68 et 87.

Dans la zone d’em-ploi de Cayenne, letertiaire est prédo-minant avec 84%des emplois. Enrevanche, l’industrie y est peu pré-sente. Les emplois industriel nereprésentent que 6 % de l’ensembledes emplois de la zone. La structure des emplois par catégoriesocioprofessionnelle est très proche decelle de la Guyane, à une exceptionprès : dans cette zone d’emploi, la partdes artisans, commerçants et chefsd’entreprise est située à quatre pointsen dessous de celle du département.

La majorité des emplois de la zone deSaint-Laurent relève du tertiaire.Malgré cela, ce secteur est moinsimportant que dans les autres zonesd’emploi : la part des emplois du ter-tiaire s’élève à 65 %, contre 79 % pourle département. La part des emplois del’industrie est gonflée par l’orpaillage :27 % des emplois de la zone, contre11 % au niveau du département. Les artisans, commerçants et chefsd’entreprises représentent la premièrecatégorie socioprofessionnelle. Parmieux, deux sur cinq sont des orpailleurs.Les cadres et les professions intellec-tuelles supérieures sont deux foismoins nombreux qu’au niveau régio-nal (6 %, contre 11 %), sachant que laGuyane souffre déjà d’un manqued’emplois et d’un manque de cadres.

Les Guyanais résidentet travaillent dans la même

zone d’emploi

Cayenne, zone d’emploi

tertiarisée

Cayenne65,4%

Kourou15,8%

Saint-Laurent18,8 %

Répartition de l'emploi salarié par zone d'emploi (%)

Source : Insee, Recensement de la population 2006© IGN-Insee 2009

Plus de services et commerce à Cayenne, plus d’industrie à Saint-LaurentEmplois par secteur d'activité dans les zones d'emploi

En %

Cayenne Kourou Saint- GuyaneLaurent

Services 71,2 68,4 59,1 68,5Industrie 5,7 12,3 26,7 10,7Commerce 12,5 7 5,5 10,3Construction 6,9 9,4 4 6,7Agriculture, sylviculture 3,7 2,9 4,6 3,7

100,0 100,0 100,0 100,0Source : Insee, Recensement de la population 2006

Saint-Laurent, une activité

d’orpaillage importante

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Territoire - Emploi

N° 72 - Janvier 2010 9

Kourou,un emploi sur dix

dans la construction

À Kourou, la majorité des emplois sesitue dans le tertiaire. Néanmoins,cette zone d’emploi se distingue parun poids élevé du secteur de laconstruction qui est beaucoup plusimportant que dans le reste du dépar-tement : la part des emplois dans laconstruction s’y élève à 9 %, contre 7 % pour la Guyane.Quant à la structure des emplois parcatégorie socioprofessionnelle, elle estproche de celle de la Guyane.

Joëlle NACITAS Xavier PARAIRE

Plus de cadres à Cayenne et à Kourou Emplois par catégorie socioprofessionnelle dans les zones d'emploi

En %

Cayenne Kourou Saint- GuyaneLaurent

Agriculteurs exploitants 1,6 1,3 5,7 2,4Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 8,8 9,2 32,6 13,3Cadres et professions intel. supérieures 12,0 12,4 6,3 11,0Professions intermédiaires 25,0 23,6 17,6 23,4Employés 34,0 31,2 23,3 31,5Ouvriers 18,6 22,3 14,5 18,4Total 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Emploi au sens du recensement : les personnes employées au sens du recensement de la population sont cellesayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du recensement. Cet emploi est comptabilisé soit dans la com-mune de lieu de travail, soit dans la commune de résidence.Cette notion est différente de celle de l'emploi au sens du Bureau International du Travail qui concerne toutes lespersonnes ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours de la semaine pré-cédant l'enquête.Indicateur de concentration d’emploi : rapport entre le nombre d’emplois présents sur le territoire et le nombrerésidents ayant un emploi. Quand le nombre d’emplois est inférieur au nombre de résidents ayant un emploi, leterritoire est qualifié de résidentiel.Nouvel arrivant : personne de plus de cinq ans qui habitait dans un autre département cinq ans auparavant. Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui va du commerce à l'administration, en passant par lestransports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'édu-cation, la santé et l'action sociale.Taux d’emploi des 15 à 64 ans : il est calculé en rapportant le nombre d'individus de 15 à 64 ans ayant unemploi au nombre total d'individus de 15 à 64 ans. Les zones d’emploi :- Cayenne : Régina, Cayenne, Macouria, Matoury, Saint-Georges, Remire-Montjoly, Roura, Montsinéry-Tonnegrande, Ouanary, Camopi- Kourou : Iracoubo, Kourou, Sinnamary, Saint-Elie- Saint-Laurent du Maroni : Mana, Saint-Laurent-du-Maroni, Saül, Maripasoula, Grand-Santi, Apatou, Awala-Yalimapo, Papaichton

Définition

« 205 954 habitants en Guyane au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°38, Insee, janvier 2009.«Guyane, une région jeune et attractive», Premiers résultats n°47, Insee-Dirag, juillet 2009.Les salaires en France, Édition 2008, Insee Références, les salaires dans les régions, tableaux en ligne,http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSEF04124.

Pour en savoir plus

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En Guadeloupe en 2006, unactif en emploi sur cinqtravaille à Baie-Mahault.

Cette commune estattractive pour tous les

types d’emplois. Au-delàdes actifs habitant dans la

commune, elle attire lesactifs des communes

avoisinantes. Les personnestravaillant à Baie-Mahaultsont celles qui utilisent leplus la voiture. L’usage de

la voiture a augmentédepuis 1999. En

Guadeloupe, de plus enplus d’actifs travaillent hors

de leur commune derésidence. Les emplois sont

plus concentrés dans lesgrands pôles d’emploi en

2006 qu’en 1999.

Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 201010

En 2006, 124 000 personnes ont unemploi en Guadeloupe. Un peu

plus de la moitié travaille en dehors deleur commune de résidence.

Avec plus de 25 000 emplois,Ba ie -Mahaul tattire environ19% de la popu-lation active de

l’île ayant un emploi. Elle se classe entête des communes de la région avantLes Abymes et Pointe-à-Pitre quicomptent respectivement 20 800 et 15 700 emplois. Sans prendre en compte les personnesqui habitent ou travaillent à Baie-Mahault, 10 000 tra-vailleurs passent tousles jours par cettecommune pour serendre sur leur lieu detravail. Baie-Mahaultconstitue un passageobligé pour passer de la Grande-Terreà la Basse-Terre et inversement. Lesflux de la Basse-Terre vers la Grande-

Terre sont les plus importants : ilsreprésentent 78% du total. 90% desactifs qui « transitent » par Baie-Mahault effectuent ces déplacementsdans leur voitureparticulière et 8%utilisent les trans-ports en commun.

À Baie-Mahault, lenombre d’emplois est supérieur aunombre de résidents pour toutes lescatégories d’actifs, quels que soientleur sexe, leur âge et leur catégoriesocioprofessionnelle. Baie-Mahaultoffre trois fois plus d’emplois d’ou-vriers que le nombre d’ouvriers qui yrésident. Pour les chefs d’entreprise, la

proportion est dedeux pour un.

Un quart des person-nes travaillant dans lacommune habitentBaie-Mahault et un

tiers proviennent des communes avoi-sinantes : Les Abymes, Petit-Bourg,Lamentin et Pointe-à-Pitre.

Guadeloupe : déplacements domicile-travail

Forte polarisation à Baie-Mahault

Un cinquième des actifs travaille à

Baie-Mahault

Baie-Mahaultattractive en

termes d’emploi

Les actifs de Baie-Mahault

habitent la communeet les alentours

0 50 100 150 200 250 300 350

Ouvriers

Employés

Professions intermédiaires

Cadres et professions supérieures

Chefs d’entreprise

Agriculteurs

Entre 1,5 et 3 fois plus d’emplois que d’actifs résidents

Nombre d’emplois rapporté au nombre d’actifs résidant à Baie-Mahault selon la catégorie socio-économique

Source : Insee, Recensement de la population 2006

En %

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 2010 11

Cependant, l’attractivité de la com-mune ne se limite pas à sa périphérie.Dans une moindre mesure, elles’étend à l’ensemble du département :par exemple, 2% des travailleurs deBaie-Mahault résident à Petit-Canal et1% à Saint-Claude. Les chefs d’entreprise qui n’habitentpas Baie-Mahault viennent plus sou-vent du Gosier, les cadres et profes-sions intellectuelles supérieures dePetit-Bourg. Les employés, les ouvrierset les professions intermédiaires habi-tent plus souvent les Abymes. Celareflète dans une certaine mesure larépartition des actifs dans les commu-nes de Guadeloupe. En effet, 13% deschefs d’entreprise du départementhabitent aux Abymes et 10% auGosier. 12% des cadres résident égale-

ment dans ces deux communes, demême qu’à Petit-Bourg.

Sur l’ensemble du département, lesactifs travaillant à Baie-Mahault, rési-dant ou non, sont ceux qui vont leplus fréquemment travailler en voiture.En 2006, parmi les personnes travail-lant à Baie-Mahault, 86% de ceux quihabitent hors de la commune utilisentleur voiture contre 77% des Baie-Mahaultiens. En 1999, ces proportionsétaient inférieures : elles s’élevaientrespectivement à 80% et 73%. En Guadeloupe, 79% des actifs vonttravailler en voiture en 2006.

L’utilisation de la voiture est globale-ment plus fréquente dans l’ensemblede l’agglomération pointoise (Baie-Mahault, Pointe-à-Pitre, Les Abymes)que dans le reste de la Guadeloupe :80% des actifs y travaillant l’utilisentalors qu’à Goyave, par exemple, seu-lement 60% sont dans ce cas.Toutefois, les actifs habitant et travail-lant à Pointe-à-Pitre utilisent moinsleur voiture : seulement 43% desPointois qui travaillent dans la com-mune vont travailler en voiture, soitautant que la marche à pied. Celas’explique par la petite taille de lacommune.8% des actifs travaillant à Baie-Mahault utilisent les transports encommun en 2006 soit deux points demoins qu’en 1999.

Les ouvriers travaillant à Baie-Mahault y habitent moins souvent

Part des actifs travaillant à Baie-Mahault selon la commune de résidence et la catégorie socioprofessionnelle

En %

Cadres etChefs professions Professions

Agriculteurs d'entreprise intellectuelles intermédiaires Employés Ouvriers Ensemblesupérieures

Baie-Mahault 27 33 29 25 27 20 25Les Abymes 8 10 11 13 16 18 15Lamentin 11 5 6 6 6 7 6Gosier 3 15 12 12 7 7 9Petit-Bourg 3 10 16 10 9 7 10Pointe-à-Pitre 4 3 4 4 5 5 4Sainte-Rose 5 5 5 5 6 6 6Autres communes 39 19 17 25 24 30 25Total 100 100 100 100 100 100 100

Source : Insee, Recensement de la population 2006

La voiture privilégiée pour venir travailler à

Baie-Mahault

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Les déplacements domicile-travail sesont intensifiés dans le département.En 2006, 55% des actifs travaillentdans une commune différente de celleoù ils habitent, contre 51% en 1999.Dans les communes excentréescomme Anse-Bertrand, Port-Louis,Pointe-Noire et Vieux-Fort, le nombred’habitants « mobiles » a plus aug-menté que dans les communes avoisi-nantes des grands pôles d’emplois.C’est également le cas dans la com-mune de Morne-à-l’Eau.Au contraire, à Saint-François maisaussi à Baie-Mahault, Baillif et Saint-Claude, la part des personnes travail-lant hors de leur commune de rési-dence a baissé.

En 2006, Les Abymes, Baie-Mahault,Basse-Terre et Pointe-à-Pitre offrent unnombre d’emplois supérieur au nom-bre d’habitants, ce qui en fait descommunes particulièrement fréquen-tées par les actifs du département. Entre 1999 et 2006, la concentrationdes emplois s’est accentuée : le nom-bre d’emplois a augmenté plus viteque le nombre d’habitants dans lesgrands pôles d’emploi et les commu-nes avoisinantes. À Pointe-à-Pitre, cependant, cette aug-mentation s’explique par le fait que lacommune a perdu près de 1 100 actifsrésidants sur cette période et a gagnédans le même temps un peu d’em-plois.

Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 201012

Saint-ClaudeBaillif Capesterre-Belle-Eau

Trois-RivièresGourbeyreBasse-Terre

Vieux-Fort

Baie-MahaultLamentin

Pointe-Noire

Bouillante

Les Abymes

Sainte-Rose

Le Gosier

Grand-Bourg

Terre-de-Haut

Capesterre-de-Marie-Galante

Terre-de-Bas

Petit-Canal

Anse-Bertrand

La DésiradeDeshaies

Goyave

Morne-à-l'EauLe Moule

Petit-Bourg

Pointe-à-Pitre

Port-Louis

Saint-François

Saint-Louis

Sainte-Anne

Vieux-Habitants

Evolution en point

53 (Pointe-à-Pitre) 0 - 20 -5 - 0 -15 - -5

Source : Insee, Recensement de la population 2006Note de lecture : En 1999, on comptait 100 emplois pour 100 habitants aux Abymes. En 2006,on en a 115, soit une évolution de + 15 points (entre 0 et 20).

Baie-MahaultPointe-à-Pitre

Lamentin

Le Gosier

Anse-Bertrand

Capesterre-de-Marie-Galante

Trois-Rivières

Saint-ClaudeCapesterre-Belle-Eau

Sainte-Rose

Deshaies

Pointe-Noire

Bouillante

Petit-Bourg

Vieux-Habitants

BaillifBasse-Terre

Gourbeyre

Terre-de-Haut

Grand-Bourg

Terre-de-Bas

Les Abymes

La Désirade

Goyave

Morne-à-l'Eau Le Moule

Petit-Canal

Port-Louis

Saint-François

Saint-Louis

Sainte-Anne

Vieux-Fort

Evolution en point

10 - 13 5 - 10 0 - 5 -3 - 0

Augmentation de la mobilité hors des grands pôles d’emploi

Évolution de la part des actifs travaillant hors de leur commune de résidence entre 1999 et 2006

Source : Insee, Recensement de la population 2006Note de lecture : En 1999, 51% des actifs des Abymes travaillaient hors des Abymes. Ils sont55% en 2006, soit une progression de 4 points (entre 0 et 5 points).

Augmentation de laconcentration des emplois

en Guadeloupe

Hélène CHESNELClaude ROQUELAURE

À Pointe à Pitre, plus d’emplois que d’habitants

Évolution de la part des emplois sur le nombre d’habitants entre 1999 et 2006

La mobilité s’accroît surtout dans les

communes excentrées

© Insee 2009

© Insee 2009

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 2010 13

Aux Antilles et en Guyane : La catégorie socioprofessionnelle influe sur les déplacements

En Guadeloupe et Martinique, 55% des actifs sont mobiles, c’est-à-dire qu’ils travaillent hors de leur commune derésidence. A contrario, en Guyane, seulement 29% des actifs sont dans ce cas, ce qui s’explique notamment par lagrande taille des communes. La mobilité est tout d’abord liée à la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, en 2006, dans les trois départements,les cadres sont les plus nombreux à travailler dans une commune différente de celle où ils résident. En Guadeloupeet Martinique, deux cadres sur trois travaillent hors de leur commune de résidence contre moins d’un agriculteursur quatre et un chef d’entreprise sur trois. En Guyane, seulement un tiers des cadres et un huitième des chefs d’en-treprise sont mobiles. Les déplacements des travailleurs varient également selon l’âge. Les actifs âgés de 25 à 49 ans sont plus mobilesque leurs aînés dans les îles sœurs alors que c’est l’inverse en Guyane. La mobilité s’est accrue aux Antilles. Les actifs travaillent plus souvent hors de leur commune de résidence en 2006qu’en 1999 en Guadeloupe et Martinique. La part d’actifs mobiles y croît respectivement de quatre et cinq pointstandis qu’en Guyane cette proportion reste stable. En Guadeloupe et Martinique, la mobilité augmente pour tousles actifs quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. C’est également le cas en Guyane sauf pour les chefsd’entreprise et ouvriers qui travaillent moins souvent hors de leur commune de résidence en 2006 qu’en 1999.

Pour se rendre sur leur lieu de travail, la majorité des actifs utilisent leur voiture particulière. En 2006, ils sont 79%dans ce cas en Guadeloupe et Martinique et 69% en Guyane. Ils vont plus souvent travailler en voiture en 2006qu’en 1999, avec une augmentation d’environ dix points en Guadeloupe et Martinique et de sept points enGuyane. La tendance est la même en France métropolitaine où 74% des actifs vont travailler en voiture, soit huitpoints de plus qu’en 1999.En revanche, l’utilisation des transports en commun décroît et c’est en Martinique qu’elle diminue le plus. En 2006,environ 10% des actifs résidant en Guadeloupe et Martinique utilisent ce mode de transport. La proportion est équi-valente en France métropolitaine. Elle est trois fois plus faible en Guyane.

Actifs : La population active au sens du recensement de la population comprend les personnes qui déclarent :- exercer une profession (salariée ou non) même à temps partiel ;- aider un membre de la famille dans son travail (même sans rémunération) ;- être apprenti, stagiaire rémunéré ;- être chômeur à la recherche d'un emploi ;- être étudiant ou retraité mais occupant un emploi ;- être militaire du contingent (tant que cette situation existait).Mobilité : Un actif est dit « mobile » lorsqu’il travaille dans une commune différente de celle où il réside.

Définition

« L’emploi en Guadeloupe. Baie-Mahault, Les Abymes, en tête ex æquo », AntianeÉco n°47, décembre 2000.« Enquêtes de recensement de la population. 400 736 Guadeloupéens au 1er janvier 2006 », Premiers résultatsn°37, janvier 2009. « Résultat du recensement de la population. Guadeloupe, la population vieillit et les jeunes partent », Premiersrésultats n°46, juillet 2009.

Pour en savoir plus

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 201014

En 2006, le Sud offre 20%de l’emploi total du

département. Un actif surdeux de ce territoire

travaille hors de sacommune de résidence.

Parmi eux, la majorité sedirige vers le Centre. Lavoiture particulière est

alors le premier moyen detransport utilisé par les

actifs du Sud. L’emploi seconcentre plus au Sud et au

Centre qu’en 1999 faisantdu Nord une zone

résidentielle.

En 2006, la zone Sud de laMartinique, composée des zones

d’emploi Sud et Sud Caraïbe, est ladeuxième zone en termes d’emploisdu département avec 27 200 emploissoit 20% de l’emploi total. Elle seplace devant le Nord (Nord Caraïbe etNord Atlantique) et après le Centre(Centre Agglomération et CentreAtlantique) qui offrent respectivement8% et 72% des emplois de l’île.

Parmi les habitants duSud, un actif sur deuxtravaille en dehors dela commune où il

habite. Les actifs du Sud Caraïbe sontplus mobiles que ceux de la zoneSud : respectivement 55% et 42%. Lesactifs les plus mobiles résident dansles communes les plus proches ducentre du département, notammentDucos et Le François. Les moinsmobiles proviennent des communesplus excentrées comme les Anses-d’Arlet et Sainte-Anne. Les actifs du Sud sont plus mobilesque les actifs du Nord où la part d’ac-tifs mobiles s’élève à 44%. Ils sonttoutefois moins mobiles que ceux du

Centre. Dans cettezone, 58% des actifschangent de com-mune pour aller tra-vailler.

Le Sud, deuxième zoneen termes d’emplois

Les actifs du Sud sont particulièrement

mobiles

Martinique : déplacements domicile-travail

Des échanges importants entrele Centre et le Sud

Nord-Atlantique

Centre agglomération

Sud-Caraïbe

Sud

Centre-Atlantique

Nord-Caraïbe

SchoelcherCase-Pilote

Le Morne-vert

Saint-Joseph

Gros-morne

Fort-de-France

Fonds-Saint-DenisLe Carbet

Bellefontaine

Saint-Pierre

L' Ajoupa-Bouillon

Le Morne-Rouge

Le Lorrain

Le PrêcheurLe Marigot

Basse-Pointe

Sainte-Marie

Grand'Rivière

Macouba

La Trinité

Le Lamentin

Le Diamant

Les Anses-d'Arlet

Sainte-Luce

Saint-Esprit

Rivière-SaléeLes Trois-Ilets

Rivière-Pilote

Le Vauclin

Le FrançoisDucos

Le Marin

Le Robert

Sainte-Anne

Part en %

55 - 75

35 - 55

0 - 35

Un actif sur deux est mobile dans le Sud

Part des actifs travaillant hors de leur commune de résidence

Source : Insee, Recensement de la population 2006

© Insee 2009

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Territoire - Mobilité

En 2006, 55% des actifs martiniquaistravaillent dans une commune diffé-rente de celle où ils résident soit uneaugmentation de cinq points par rap-port à 1999. Cette hausse a étéplus marquée dans les zones Sud(+ 7 points) et Centre atlantique(+ 8 points). Les communes de Ducoset Sainte-Luce dans le Sud Caraïbesont celles où la part d’actifs mobilesa le plus augmenté.

Le Centre attirela quasi-totalitédes actifs rési-dant dans leSud et qui n’ytravaillent pas.

Seulement 1% des actifs du Sud tra-vaillent dans le Nord. Le Centre estparticulièrement attractif pour lescadres et les professions intermédiai-res : la moitié d’entre eux travaillentdans la zone centrale de laMartinique. Les communes qui atti-rent le plus d’actifs sont Fort-de-France et Le Lamentin. Parmi les actifs

du Sud qui travaillent dans le Centre,les ouvriers travaillent plus souvent auLamentin alors que les cadres, les pro-fessions intermédiaires et lesemployés travaillent plus souvent àFort-de-France.À l’inverse, la majorité des agricul-teurs, chefs d’entreprises, employés etouvriers résidant dans le Sud travail-lent dans le Sud : c’est le cas de septagriculteurs sur huit, de près de troischefs d’entreprise sur quatre et dequatre employés ou ouvriers sur sept.Les communes du Sud les plus attrac-tives sont Ducos et Le François.

La voiture est le premier moyen detransport utilisé par les actifs du Sud :80% vont travailler en voiture et 9%en transport en commun, y comprisles navettes maritimes. C’est particu-lièrement vrai pour les diamantinois

et les pilotins : 86% utilisent leur voi-ture. Les résidents de Trois-Ilets etAnses-d’Arlet sont ceux qui vont leplus souvent travailler en transport encommun, avec respectivement 20%et 16% des actifs concernés.Toutefois, les résidents du Sud utili-sent moins souvent leur voiture pouraller travailler que ceux du Centre dela Martinique.

Entre 1999 et2006, l’emploise concentre unpeu plus auCentre et au Sudde la Martinique.En effet, durant cette période, le nom-bre d’emplois a augmenté plus viteque le nombre d’habitants dansles communes de Fort-de-France,Schœlcher, Le Lamentin et Le Robertsituées dans la zone Centre et àDucos, Le François, Rivière-Salée,Sainte-Luce et Le Marin dans le Sud. En 2006, sur les 34 communes de

N° 72 - Janvier 2010 15

Le Centre, zoned’emploi attractive

pour les actifsdu Sud La voiture particulière,

moyen de transport privilégié

Les emplois se concentrentdans le Centre

et le Sud

Dans le Sud, les cadres, professions intellectuelles supérieures et intermédiaires sont attirés par le Centre

Part des actifs résidant dans le Sud selon leur catégorie socioprofessionnelle et leur lieu de travail

En %

Cadres etAgriculteurs Chefs professions Professions

d'entreprise intellectuelles intermédiaires Employés Ouvriers Ensemblesupérieures

Ducos 9 11 8 8 7 9 8Le François 19 11 7 6 9 9 9Rivière-Salée 8 8 5 7 7 6 7Rivière-Pilote 10 8 3 3 5 4 4Le Marin 4 6 6 7 6 5 6Autres communes 38 33 13 17 23 25 22Sud 88 77 42 48 57 58 56Fort-de-France 4 11 30 26 22 15 21Le Lamentin 5 8 20 20 16 21 17Autres communes 2 3 7 5 4 5 5Centre 11 22 57 51 42 41 43Nord 1 1 1 1 1 1 1Ensemble 100 100 100 100 100 100 100

Exemple de lecture : Parmi les agriculteurs résidant dans le Sud, 9% travaillent à DucosSource : Insee - Recensement de la population 2006

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l’île, seules les communes de Basse-Pointe, Fort-de-France, Le Lamentin,Macouba, Le Marin, Saint-Pierre,Trinité et Bellefontaine sont enexcédent d’emplois par rapport à lapopulation résidante. Le surplus leplus important concerne la com-

mune du Lamentin qui offre 170emplois dans la commune pour 100actifs résidants. À l’exception du Marin, l’ensembledes communes en excédent d’em-plois en 2006 l’étaient également en1999.

Entre 1999 et2006, le nombred’habitants a aug-menté plus viteque le nombred’emplois dans leNord, qui devient une zone résiden-tielle. Toutes les communes de ce ter-ritoire sont concernées à l’exceptiondu Lorrain et de Saint-Pierre où la ten-dance est inversée. Les communes deCase-Pilote et Morne-Vert enregistrenten 2006 les plus importants déficitsd’emplois.

Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 201016

Actifs : La population active au sens du recensement de la population comprend les personnes qui déclarent :- exercer une profession (salariée ou non) même à temps partiel ;- aider un membre de la famille dans son travail (même sans rémunération) ;- être apprenti, stagiaire rémunéré ;- être chômeur à la recherche d'un emploi ;- être étudiant ou retraité mais occupant un emploi ;- être militaire du contingent (tant que cette situation existait).Mobilité : Un actif est dit « mobile » lorsqu’il travaille dans une commune différente de celle où il réside.

Définitions

« L’emploi en Martinique. Le grand chassé-croisé », AntianeÉco n°47, décembre 2000.« Enquêtes de recensement de la population. 397 732 Martiniquais au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°39,janvier 2009. « Résultat du recensement de la population. Martinique, France métropolitaine, la structure des emplois se rapproche », Premiers résultats n°48, juillet 2009.

Pour en savoir plus

Macouba

Case-PiloteSchoelcher

Fort-de-France

Saint-Joseph

Le Morne-vertGros-morne

Le Lamentin

Le Prêcheur

Grand'Rivière

L' Ajoupa-Bouillon

Saint-Pierre

Le Morne-Rouge

Fonds-Saint-DenisLe Carbet

Sainte-Marie

Le Robert

Les Trois-Ilets

Les Anses-d'Arlet

Sainte-Luce

Rivière-PiloteLe Marin

Basse-Pointe

Le Diamant

Ducos

Le François

Le Lorrain

Le Marigot

Rivière-Salée

Saint-Esprit

Sainte-Anne

La Trinité

Le Vauclin

Bellefontaine

Evolution en points

10 - 30

0 - 10

-15 - 0

-30 - -15

Nord Atlantique

Centre Atlantique

Sud

Sud Caraïbe

CentreAgglomération

NordCaraïbe

Plus d’emplois que d’habitants dans le Centre et le Sud

Évolution de la part des emplois sur le nombre d’habitants entre 1999 et 2006

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Le Nord, unezone

résidentielle

Hélène CHESNELClaude ROQUELAURE

© Insee 2009

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 2010 17

Guyane : déplacements domicile-travail

La voiture moins utilisée enGuyane qu’aux Antilles

En 2006, 6% des actifsguyanais vont travailler endeux roues et 17% à pied.Ils utilisent plus ces types

de transports que lesAntillais. Par ailleurs, ils

vont moins souventtravailler en transport en

commun et en voiture queles actifs martiniquais et

guadeloupéens. En Guyane,les actifs de catégorie

socioprofessionnellesupérieure sont ceux qui

travaillent le plus souventdans une commune

différente de celle où ilshabitent.

Comparativement aux Antilles, lesactifs guyanais utilisent plus les

deux roues pour se rendre sur leurlieu de travail. La part d’actifs usant dece mode de transport est six fois plusélevée en Guyane qu’en Martiniqueet trois fois plus élevée qu’enGuadeloupe. Les Guyanais vont aussiplus souvent travailler à pied qu’auxAntilles et qu’en France métropoli-taine(1).

Seulement 3% des actifs guyanaisvont travailler en transports en com-mun. Ceux-ci restent en effet peudéveloppés dans le département.Ils sont davantage utilisés enGuadeloupe et Martinique où,comme en France métropolitaine,10% des actifs vont travailler en trans-port en commun.

Les modes de transport diffèrent aux Antilles et en Guyane

Part des actifs selon le mode de transport et le lieu de travail

En %

Pas de Deux Quatre Transport enLieu de travail transport A pied roues roues commun Ensemble Kourou 6 9 8 75 3 100Ile de Cayenne 3 7 6 80 3 100Ensemble Guyane 5 17 6 69 3 100Guadeloupe 3 7 2 79 9 100Martinique 3 7 1 79 10 100France métropolitaine 4 8 4 74 10 100

Source : Insee - Recensement de la population 2006

(1) Il est possible que les actifs ayant déclaré aller travailler à pied utilisent également lestransports fluviaux, qui ne sont pas isolés en tant que tels lors du recensement de population.

Les transportsen commun encore

peu développés

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 201018

69% des actifs guyanais vont tra-vailler en voiture contre 79% enGuadeloupe et Martinique et 74% enFrance métropolitaine. Cela s’expli-que en partie par la topographie de lapartie intérieure du département oùun faible réseau routier est compensépar les voies fluviales.

Les actifs qui travail-lent le plus souventhors de leur com-mune de résidencesont les cadres etprofessions intermé-diaires. Les moinsmobiles sont les agri-culteurs et les chefs

d’entreprises. Ceci est vrai dans l’îlede Cayenne et à Kourou comme dansle reste de la Guyane. Cela s’expliquenotamment par la périurbanisation : siles emplois restent implantés dans les

villes-centres, celles-ci ont tendance àse paupériser, les personnes les plusaisées s’installant dans les communesproches.

41% des actifs résidant dans l’île deCayenne travaillent hors de la com-mune de résidence. Le fait que cetteproportion soit plus élevée qu’àKourou s’explique par la taille descommunes et la distance qui lessépare : Cayenne et les communesqui l’entourent sont beaucoup pluspetites que Kourou et les actifs sontdonc davantage amenés à passer desunes aux autres.

Les employés représentent la pre-mière catégorie d’actifs du départe-

ment mais égale-ment de l’île deCayenne et de laville de Kourou. Lapart des employésdans l’île de

Cayenne est plus importante quedans l’ensemble du département

(+ 3 points) : cela s’explique par laprésence sur ce territoire de nom-breux services de l’État et d’institu-tions départementales et régionales. ÀKourou, la proportion d’employés estéquivalente à la moyenne départe-mentale.

Les cadres etouvriers sont légè-rement plus repré-sentés à Kourouque dans l’île de Cayenne et que dansle département, notamment en raisonde l’implantation de l’activité spatialedans cette commune.Les proportions de professions inter-médiaires à Kourou et dans l’île deCayenne sont similaires et supérieuresà celle du département.

Hélène CHESNELClaude ROQUELAURE

Beaucoupd’employésdans l’île de

Cayenne

Plus de cadreset d’ouvriers

à Kourou

Les cadres etprofessions

intermédiairesplus mobilesque les autres

actifs

Les actifs de catégorie sociale supérieure sont les plus mobiles

Part d’actifs travaillant hors de sa commune de résidence selon la catégorie socioprofessionnelle et le lieu de travail

En %

Ile de Cayenne Kourou Ensemble GuyaneAgriculteurs 25 9 8Chefs d'entreprise 27 6 13Cadres et professions supérieures 49 11 38Professions intermédiaires 47 13 36Employés 38 8 28Ouvriers 41 11 31Ensemble 41 10 29

Source : Insee - Recensement de la population 2006Note de lecture : 27% des chefs d’entreprise résidant dans l’île de Cayenne travaillent hors de leur commune de résidence

(qui peut être une autre commune de l’île de Cayenne).

La voiture particulièremoins utilisée qu’aux

Antilles

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Territoire - Mobilité

N° 72 - Janvier 2010 19

Actifs : La population active au sens du recensement de la population comprend les personnes qui déclarent :- exercer une profession (salariée ou non) même à temps partiel ;- aider un membre de la famille dans son travail (même sans rémunération) ;- être apprenti, stagiaire rémunéré ;- être chômeur à la recherche d'un emploi ;- être étudiant ou retraité mais occupant un emploi ;- être militaire du contingent (tant que cette situation existait).Mobilité : Un actif est dit « mobile » lorsqu’il travaille dans une commune différente de celle où il réside

Définition

« L’emploi en Guyane. L’Ile de Cayenne en impose », AntianeÉco n°47, décembre 2000.« Enquêtes de recensement de la population. 205 954 habitants en Guyane au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°38, janvier 2009. « La zone d’emploi de Kourou : Mieux partager les richesses », avril 2009« La Communauté de Communes du Centre Littoral : Un contexte sociodémographique tendu », juin 2009« Recensement de la population en 2006 : La Guyane, une région jeune et dynamique », Premiers résultats n°47,juillet 2009.

Pour en savoir plus

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201020

Avec un déficit migratoirede 5 800 personnes entre

2001 et 2006, laGuadeloupe est le Domqui présente le bilan le

plus négatif dans seséchanges avec la France

métropolitaine. La régionest attractive pour lescadres et les retraités

alors que les employés,les ouvriers et les

étudiants la quittent.Enfin, un entrant sur six

vient de l’étranger.

Entre 2001 et 2006, 24 500 person-nes de plus de cinq ans sont arrivées

en Guadeloupe : 75% d’entre ellessont venues de France métropolitaine,16% de l’étranger et 9% d’un autreDépartement d’Outre-Mer (Dom).

Entre 2001 et 2006, la Guadeloupe aaccueilli 18 300 nouveaux arrivants enprovenance de France métropolitaine.Cependant, dans le même temps,24 100 personnes ontquitté la région. Le défi-cit migratoire de laGuadeloupe dans seséchanges avec la Francemétropolitaine est éva-lué à 5 800 personnessur la période. Ce déficit est le plusimportant parmi les départementsd’outre-mer. Il est plus élevé que celuide la Martinique d’environ 2 000 per-sonnes : alors que le nombre d’entrantsen provenance de France métropoli-taine est le même dans les deux îles,les sortants sont plus nombreux enGuadeloupe. La Réunion, quant à elle,est la seule région ultramarine à pré-

senter un solde positif dans ses échan-ges avec la France métropolitaine. Pour10 000 résidents guadeloupéens, cha-que année, 30 quittent l’île en direc-tion de la France métropolitaine contreenviron 20 pour la Martinique et laGuyane. Les flux migratoires entre laGuadeloupe et la région Île-de-Francereprésentent près de la moitié desmouvements d’entrées-sorties entre le

Dom et la France métropoli-taine. Trois régions de pro-vince plutôt situées au sudde la France concentrentchacune un peu plus de 5%des échanges entre laGuadeloupe et la France

métropolitaine : Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes et Aquitaine. Cestrois régions sont aussi celles quiéchangent le plus avec la Martiniqueaprès l’Île-de-France. Le bilan migra-toire de la Guadeloupe est négatif dansses échanges avec les régions métropo-litaines précitées à l’exception de ceuxavec la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Guadeloupe : migrations résidentielles avec l’extérieur

Les arrivées de retraités ne compensent pas les départsdes jeunes

Le déficit migratoire le

plus important des Dom

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Territoire - Migration

Près de deux migrants sur dix sont étu-diants ou élèves. Ils sont plus nom-breux à quitter la région qu’à s’y instal-ler. Le déficit migratoire des étudiantsexplique quatre cinquièmes du déficit

global des échanges entre laGuadeloupe et la France métropoli-taine. Près de la moitié des étudiantsguadeloupéens migrant vers la Francemétropolitaine s’installe dans la région

parisienne. Loin derrière l’Île-de-France, trois régions de provinceaccueillent chacune environ 7% desétudiants guadeloupéens : Aquitaine,Pays de la Loire et Midi-Pyrénées.

N° 72 - Janvier 2010 21

Environ 18 300 personnes, soit quatremigrants sur dix entre la région et laFrance métropolitaine sur la période2001 et 2006 sont des personnes enemploi. Ces flux d’actifs occupés sesoldent par un déficit en défaveur de laGuadeloupe (-2 700 personnes).

Ce dernier est dû aux sorties plus nom-breuses que les entrées pour lesemployés et les ouvriers. Ainsi, les

mouvements migratoires entre larégion et l’hexagone contribuent àréduire le poids de ces deux catégoriessociales dans l’île. Dans le mêmetemps, la région attire un peu plus decadres qu’il n’y en a qui la quittent(+380 personnes sur cinq ans).

Fort déficit migratoire avec la France métropolitaine, échanges équilibrés avec les autres Dom

Flux migratoires interrégionaux de la Guadeloupe sur 5 ans

En nombre de personnes

Arrivées Départs Solde migratoireÎle-de-France 8 982 11 423 -2 441Provence-Alpes-Côte d'Azur 1 255 1 172 83Rhône-Alpes 952 1 412 -460Aquitaine 811 1 409 -598Midi-Pyrénées 734 1 109 -375Autres régions métropolitaines 5 617 7 597 -1 980Total France métropolitaine 18 351 24 122 -5 771Martinique 1 489 1 465 24Guyane 543 426 117La Réunion 151 283 -132Total Dom 2 183 2 174 9

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les employés et ouvriers partent, les cadres arrivent

Migrants actifs occupés par catégorie socioprofessionnelle (migrations résidentielles sur 5 ans)

En % et nombre de personnes

% parmi les migrants actifs Solde migratoire Taux annuel de migration netteCatégories socioprofessionnelles occupés (en nombre avec la France métropolitaine

de personnes) (pour 10 000 habitants) Agriculteurs exploitants 0,2 15 8,5Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 4,7 154 24,5Cadres 17,0 378 65,1Professions intermédiaires 28,5 139 9,9Employés 37,2 -2 263 -99,3Ouvriers 12,3 -1 159 -99,4Total 100,0 -2 736 -43,9

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Départs d’employés, d’ouvriers et de jeunes

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Les mouvements de migrations rési-dentielles ont contribué à réduire lepoids des populations jeunes dans larégion. Ainsi, depuis 1999, la part des15-29 ans a diminué de cinq pointsatteignant 18% de la population en2006, contribuant ainsi au vieillisse-ment de la population résidant enGuadeloupe. Le déficit migratoire estparticulièrement avéré pour les 20-24ans. Pour 10 000 résidents guadelou-péens de cette classe d’âge, l’île enperd 450 chaque année. Parmi ces jeu-nes migrants, les bacheliers occupentune place particulière : un migrant surquatre vers la France métropolitaine estune personne titulaire d’un baccalau-réat qu’il soit général, technologiqueou professionnel. Pour cette popula-tion, le bilan migratoire est particuliè-rement négatif (-3 900 personnes).Contrairement à la Martinique et à laGuyane, la Guadeloupe présente aussiune situation déficitaire (-180 person-nes sur cinq ans) pour les personneshautement qualifiées (titulaires d’undiplôme du 2ème ou 3ème cycle).

Les originairesde la régionreprésententprès de la moi-tié des migrantsavec la Francemétropolitaine.

Le solde migratoire négatif pour cettepopulation explique trois quarts dudéficit dans les échanges entre laGuadeloupe et la France métropoli-taine.Le bilan migratoire de la Guadeloupeest positif pour les retraités : lesentrants sont plus nombreux que lessortants. Une partie de ces arrivées deretraités correspond à des retours aupays de personnes originaires de l’île.Une autre partie traduit l’héliotropismede retraités originaires de Francemétropolitaine. Près de deux-tiers deces retraités nouvellement arrivés dansla région résidaient en Île-de-Francecinq ans plus tôt.Les migrations résidentielles entre laGuadeloupe et la Martinique pèsent

pour deux tiers dans les mouvementsentre la Guadeloupe et les autres Dom.Cela s’explique essentiellement par laproximité entre les deux régions et parles spécialisations régionales des filiè-res de l’Université Antilles-Guyane. Leséchanges sont équilibrés entre laGuadeloupe et les autres Dom. À noterle cas particulier des échanges avec LaRéunion, le solde migratoire de laGuadeloupe est légèrement négatif

dans les échanges avec ce Dom mêmes’il ne représente que 10% des échan-ges entre la Guadeloupe et les autresDom.

Entre 2001 et2006, près de4 000 person-nes sont arri-vées dans larégion en pro-venance de l’étranger ou d’uneCollectivité d’outre-mer (Com), y com-pris Saint-Barthélemy et Saint-Martin.Cela représente près d’un entrant sursix. Les arrivées en provenance del’étranger dans l’île sont plus nombreu-ses que les arrivées en provenance desautres Dom. Ces entrées sont plus sou-vent féminines que celles en prove-nance du reste de la France : 58% desentrants de l’étranger sont des femmessoit cinq points de plus que ceux enprovenance de France. Les originairesde l’île sont plus nombreux au sein desentrants de l’étranger par rapport auxautres départements françaisd’Amériques : un entrant de l’étrangersur cinq est un originaire enGuadeloupe contre 14% enMartinique et 2% en Guyane. 43% desarrivants de l’étranger sont de nationa-lité française.Par rapport aux migrants en prove-nance du reste de la France, les arri-

Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201022

Un nouvel arrivant sur six résidait à

l’étranger cinq ans plus tôt

Deux tiers des migrationsavec les autres Dom sefont avec la Martinique

Six fois moins d'entrants de l'étranger que du reste de la France

Entrants de l'étranger par type d'activité

En % et nombre de personnes

Entrants de l'étranger Entrants du reste de la FranceNombre % Nombre %

Actifs ayant un emploi 1 046 26,3 8 591 41,8Chômeurs 1 082 27,2 2 729 13,3Retraités 94 2,4 2 153 10,5Elèves, étudiants 458 11,5 1 750 8,5Moins de 14 ans 505 12,7 3 628 17,7Femmes ou hommes au foyer 270 6,8 674 3,3Autres inactifs 524 13,2 1 009 4,9Total 3 979 100,0 20 534 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les originairesplus nombreux

à partir qu’àrentrer au pays

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 2010 23

Hugues HORATIUS-CLOVIS

« Les migrations entre les départements : le Sud et l’Ouest toujours très attractifs », Insee Première n°1248, juillet2009.« 400 736 habitants en Guadeloupe au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°37, Insee, janvier 2009.«Guadeloupe, la population vieillit et les jeunes partent», Premiers résultats n°46, Insee, juillet 2009.

Pour savoir en plus

Le solde migratoire interne est la différence entre le nombre d’entrants dans la région, en provenance du reste deFrance, et le nombre de sortants de la région, vers le reste de la France. Le taux annuel de migration avec le reste de la France rapporte le nombre de migrants nets (entrants-sortants)annuel à la population moyenne de la zone. Seules les migrations internes à la France métropolitaine + Dom,sont prises en compte. Les informations relatives aux départs à l’étranger ne pouvant être collectées, le taux demigration avec l’étranger ne peut être calculé.Un originaire d’une région est une personne née dans la région ou enfant d’une famille dont l’un des parents estné dans la région.

Définitions

Jusqu’en 1999, le recensement de la population résidant en France était réalisé de manière exhaustive, tous lessix à neuf ans. Depuis 2004, il est organisé par enquêtes annuelles concernant successivement tous les territoirescommunaux au cours d’une période de cinq ans.Les migrations résidentielles concernent les changements de lieu de résidence. La résidence antérieure est celleau 1er janvier cinq ans auparavant. La période observée de cinq ans permet de « coller » de plus près aux migra-tions. En effet, le recensement ne saisit pas les migrations intermédiaires. En particulier, une personne qui habitela même commune aux deux dates peut avoir changé de commune de résidence entre-temps. La probabilité d’untel événement ou d’enchaîner plusieurs migrations est moins forte sur une période de cinq ans que sur celle dehuit ou neuf ans comme lors des recensements précédents.Les migrants ont plus de cinq ans : les enfants de moins de cinq ans n’étant pas nés à la date de référence de larésidence antérieure, ils ne sont pas comptés dans la population susceptible d’avoir migré.Les migrants en provenance de l’étranger résidaient cinq ans plus tôt à l’étranger ou dans une Collectivité d’outre-mer.

Sources

vants venant de l’étranger ont moinssouvent un emploi. Près de la moitiédes actifs ayant un emploi arrivés del’étranger entre 2001 et 2006 sontcadres ou professions intermédiaires.Ils sont un peu moins nombreux qu’ausein de ceux arrivés du reste de laFrance. Par ailleurs, les entrants del’étranger sont deux fois plus souventartisans ou ouvriers que les entrants enprovenance du reste de la France. Plus de quatre entrants de l’étranger surdix ne possèdent aucun diplôme. Ilssont quatre fois plus nombreux parmi

cette population qu’au sein desentrants du reste de la France. Ce défi-cit de formation se retrouve égalementpour les plus hautes qualifications :seulement 11% des entrants de l’étran-ger sont titulaires d’un diplôme de 2ème

ou 3ème cycle, contre 16% pour lesentrants du reste de la France.

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201024

Les départs vers les autresrégions de France sontplus nombreux que lesarrivées. La Martiniqueest déficitaire d’environ

3 700 personnes entre2001 et 2006. La plupart

des migrants sont despersonnes en situationd’emploi. Les étudiantsquittent la région alors

que les cadres sontattirés par l’île. Enfin,

un entrant sur dix vientde l’étranger.

Entre 1999 et 2006, il ya eu plus de sortants

que d’entrants sur le ter-ritoire de la Martinique.L’excédent des sorties sur les entréesest toutefois plus faible sur la périoderécente que celui observé dans lesannées 90. Au cours des dernièresannées, le rythme de croissance de lapopulation martiniquaise est quasi sta-ble par rapport à la décennie 90. Lapopulation augmente de 0,6% par anentre 1999 et 2006 contre 0,7% pourla France métropolitaine. Cette crois-sance est portée uniquement par unsolde naturel positif (définitions) quevient diminuer le solde migratoire(définitions). Résultat de ces dynami-ques démographiques : la Martiniquecompte 397 732 habitants au 1er jan-vier 2006, soit 16 500 personnes deplus qu’en 1999.

Entre 2001 et 2006,la Martinique aaccueilli 18 600nouveaux arrivants

en provenance de la France métropoli-taine, mais dans le même temps22 300 personnes ont quitté la région.La Martinique enregistre ainsi un défi-

cit migratoire de l’or-dre de 3 700 person-nes dans ses échangesavec la France métro-

politaine sur la période.Parmi les régions métropolitaines,l’Île-de-France est de loin celle aveclaquelle les flux migratoires sont lesplus intenses, avec environ quatremigrants sur dix. Plus du tiers du défi-cit migratoire entre la Martinique etla France métropolitaine est imputa-ble aux échanges entre la Martiniqueet la seule région Île-de-France.Elle est suivie, en nombre demigrants, par six régions de provincequi ont chacune entre 2 000 et 3 000échanges avec la Martinique entre2001 et 2006 : Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes, Aquitaine,Languedoc-Roussillon, Bretagne etMidi-Pyrénées. La Martinique pré-sente un excédent migratoire prochede 300 personnes pour seulementdeux de ses régions : Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes.Le niveau des mouvements demigrations résidentielles entre laMartinique et ces régions de provincedemeure inférieur à celui observéavec la Guadeloupe.

Martinique : migrations résidentielles

Départs d’employés et d’étudiants, arrivées de cadreset de retraités

Les départs sont plus nombreux que

les arrivées

Surtout avecl’Île de France

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 2010 25

Un solde migratoire négatif avec la plupart des régions françaises

Flux migratoires interrégionaux de la Martinique sur 5 ans

En nombre de personnes

Arrivées Départs Solde migratoireÎle-de-France 7 822 9 208 -1 386Provence-Alpes-Côte d'Azur 1 603 1 321 282Rhône-Alpes 1 247 948 299Aquitaine 824 1 340 -516Languedoc-Roussillon 821 1 301 -480Bretagne 812 1 291 -479Midi-Pyrénées 743 1 307 -564Autres régions métropolitaines 4 691 5 569 -878Total France métropolitaine 18 563 22 285 -3 722Guadeloupe 1 465 1 489 -24Guyane 748 586 162La Réunion 125 308 -183Total Dom 2 338 2 383 -45

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Arrivées de cadres, départs d'employés et d'ouvriers

Migrants par catégorie socioprofessionnelle (migrations résidentielles sur 5 ans)

En % et nombre de personnes

Taux annuel de migration netteCatégories socioprofessionnelles % parmi les migrants avec la France métropolitaine

(pour 10 000 habitants) Agriculteurs exploitants 0,1 5,4Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 1,7 29,4Cadres 9,0 91,1Professions intermédiaires 15,1 16,5Employés 21,8 -53,3Ouvriers 7,4 -50,6Retraités 6,2 36,3Autres sans activité professionnelle 38,6 -47,2Total 100,0 -20,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Près de la moitié des migrantsentre la région et la Francemétropolitaine au cours des der-nières années sont des actifsayant un emploi. Ces flux d’actifsoccupés se soldent par un déficiten défaveur de la Martinique (-1 700personnes). Le poids des actifs occupésest le même au sein des entrants et dessortants, à savoir 46% des migrants.

Le déficit global de migrants actifsoccupés est essentiellement dû à unbilan migratoire négatif pour lesemployés et les ouvriers. En revanche,

la Martinique demeure unterritoire relativement attrac-tif pour les cadres et lesprofessions intermédiaires.Ainsi, chaque année, pour10 000 cadres résidant dans

la région, ils sont 91 supplémentaires àarriver dans l’île du fait des migrationsrésidentielles avec la France métro-politaine.

Forte rotation d’actifs occupés avecl’hexagone, départs d’étudiants

et arrivées de retraités

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201026

Dans le même temps, un migrant sursix entre la Martinique et la Francemétropolitaine est un étudiant ou unélève. En particulier, leur poids estimportant parmi les personnes quittantle territoire : près d’un sortant sur qua-tre est un étudiant. La région perd desétudiants en faveur de la France métro-politaine avec un déficit proche de3 800 personnes. La région Île-de-France attire plus du tiers des étudiantsqui résidaient en Martinique cinq ansplus tôt. Les autres régions d’installa-tion des étudiants se situent au Sud dela France métropolitaine : Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaineaccueillent chacune à peu près 10%des étudiants martiniquais migrant versla France métropolitaine. En lien avec les migrations estudianti-nes, alors que la Martinique accuse undéficit de 3 600 personnes pour lesbacheliers entre 2001 et 2006, elleprésente un excédent migratoire de600 personnes pour les personnes titu-laires d’un diplôme du 2ème ou 3èmecycle. Il peut s’agir d’étudiants partis seformer après le baccalauréat qui ren-trent au pays à la fin de leur cursus ouencore de cadres fortement qualifiésqui viennent travailler dans la régionqu’ils en soient originaires ou pas.A l’opposé du constat réalisé pour lesétudiants, le solde migratoire de la

Martinique est significativement positifpour les retraités sur les cinq dernièresannées (+1 200 personnes). Un nouvelarrivant sur dix est un retraité. Plus dela moitié d’entre eux vivaient en Île-de-France cinq ans plus tôt.

Les migrations résidentielles entre laMartinique et la Guadeloupe pèsentpour près des deux tiers dans les mouvements entre la Martiniqueet les Dom à savoir la Guyane, laGuadeloupe et La Réunion. Cela s’ex-plique essentiellement par la proximitéentre les deux régions. Les échangessont légèrement déficitaires entre laMartinique et les autres Dom. A noterl’exception de la Guyane avec laquellele solde migratoire est positif, plusd’entrants en provenance de ce terri-toire d’Amazonie française que de sor-tants. Contrairement aux échangesavec la France métropolitaine, lesmigrations d’étudiants sont légèrementexcédentaires. La région attire des étu-diants de Guadeloupe et de Guyaneprobablement en rapport avec l’offrede formation proposée.

Entre 2001 et 2006, 3 600 personnesont quitté la zone Centre-Agglomération pour s’installer dans leSud-Caraïbe. Mille personnes demoins ont fait le choix inverse. Cesdeux zones sont celles qui échangentle plus d’habitants. Elles attirent aussile plus de migrants en provenance dela France métropolitaine : 8 500 pourle Centre-Agglomération, deux foismoins pour le Sud-Caraïbe. Cela s’ex-plique en partiepar le fait qu’el-les concentrent60% des loge-ments de l’île,l’offre y est doncpotentiellementplus grandequ’ailleurs. Celaest sans doute aussi lié à la localisationdes emplois, notamment dans l’admi-nistration.Contrairement au Centre-Agglomé-ration, le bilan migratoire de la zoneSud-Caraïbe est positif dans ses rela-tions avec la France métropolitaine.Cet excédent migratoire (+700 person-nes sur cinq ans) combiné avec l’excé-dent dans les échanges avec le reste dela région (+1 400 personnes) contribueau dynamisme démographique de lazone Sud-Caraïbe. Il s’agit de la zoned’emploi enregistrant le plus fort taux

Dix fois moins d'entrants de l'étranger que du reste de la France

Entrants de l'étranger par type d'activité

En % et nombre de personne

Entrants de l'étranger Entrants du reste de la FranceNombre % Nombre %

Actifs ayant un emploi 753 34,7 9 337 44,7Chômeurs 334 15,5 2 313 11,1Retraités 65 3,0 2 007 9,6Elèves, étudiants 258 12,0 2 057 9,8Femmes ou hommes au foyer 157 7,3 697 3,3Moins de 14 ans 380 17,6 3 405 16,3Autres inactifs 215 9,9 1 083 5,2Total 2 162 100,0 20 899 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Deux tiers des migrations

inter Dom avec la Guadeloupe

Intensité des fluxmigratoires

entre le Centre-Agglomération

et le Sud-Caraïbe

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 2010 27

de croissance de la population depuis1999, soit 1,7% par an.

Entre 2001 et 2006, prèsde 2 200 personnes sontarrivées dans la région enprovenance de l’étrangerou d’une Collectivité d’outre-mer (Com), y com-pris Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Près d’un arri-vant de l’étranger sur deux a la natio-nalité française. Cela représente envi-

ron un entrant sur dix dans la zone,taux le plus faible observé sur lesAntilles et la Guyane. Les arrivées en

provenance del’étranger sont plussouvent fémininesque les arrivées enprovenance deFrance : 56% desarrivants de l’étran-ger sont des femmes

contre 52% pour les arrivants deFrance.

Plus du tiers des arrivants de l’étrangersont des actifs ayant un emploi, soit dixpoints de moins que les arrivants dureste de la France. Ces arrivants sontmoins bien formés que les arrivants enprovenance de France : un quart desans diplôme parmi les arrivants del’étranger contre un sur dix au sein desarrivants du reste de la France.

Hugues HORATIUS-CLOVIS

Un nouvel arrivant sur dix résidait

à l’étranger cinq ansplus tôt

« Les migrations entre les départements : le Sud et l’Ouest toujours très attractifs », Insee Première n°1248, juillet2009.« 397 732 habitants en Martinique au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°39, Insee, janvier 2009.

«Guyane, une région jeune et attractive», Premiers résultats n°47, Insee, juillet 2009.« Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure des emplois se rappro-

che », Premiers résultats n°48, Insee, août 2009.«Guadeloupe, la population vieillit et les jeunes partent», Premiers résultats n°46, Insee, juillet 2009.

Pour savoir en plus

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès observés au cours d’unepériode.Le solde migratoire interne est la différence entre le nombre d’entrants dans la région, en provenance du reste deFrance, et le nombre de sortants de la région, vers le reste de la France. Le taux annuel de migration avec le reste de la France rapporte le nombre de migrants nets (entrants-sortants)annuel à la population moyenne de la zone. Seules les migrations internes à la France métropolitaine + Dom,sont prises en compte. Les informations relatives aux départs à l’étranger ne pouvant être collectées, le taux demigration avec l’étranger ne peut être calculé.

Définitions

Jusqu’en 1999, le recensement de la population résidant en France était réalisé de manière exhaustive, tous lessix à neuf ans. Depuis 2004, il est organisé par enquêtes annuelles concernant successivement tous les territoirescommunaux au cours d’une période de cinq ans.Les migrations résidentielles concernent les changements de lieu de résidence. La résidence antérieure est celleau 1er janvier cinq ans auparavant. La période observée de cinq ans permet de « coller » de plus près aux migra-tions. En effet, le recensement ne saisit pas les migrations intermédiaires. En particulier, une personne qui habitela même commune aux deux dates peut avoir changé de commune de résidence entre-temps. La probabilité d’untel événement ou d’enchaîner plusieurs migrations est moins forte sur une période de cinq ans que sur celle dehuit ou neuf ans comme lors des recensements précédents.Seules sont considérées dans les migrants les personnes âgées de plus de cinq ans : les enfants de moins de cinqans n’étant pas nés à la date de référence de la résidence antérieure, ils ne sont pas comptés dans la populationsusceptible d’avoir migré.Les migrants en provenance de l’étranger résidaient cinq ans plus tôt à l’étranger ou dans une Collectivité d’outre-mer.

Sources

Page 30: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201028

Entre 2001 et 2006, plusde personnes ont quitté la

Guyane pour allers’installer dans une autre

région française quel’inverse. La région est

attractive pour les cadreset les professions

intermédiaires alors quele solde migratoire est

déficitaire pour lesétudiants et les ouvriers.

Les arrivées enprovenance de l’étranger

sont importantes maisdemeurent moindres par

rapport à celles enprovenance du reste de laFrance. La zone d’emploi

de Cayenne attire leshabitants du reste de la

Guyane.

Entre 2001 et 2006, la Guyane aaccueilli environ 11 700 nouveaux

arrivants en provenance de la Francemétropolitaine, mais dans le mêmetemps, plus de 13 600 personnes ontquitté la région. Ainsi, les mouvementsmigratoires entre la Guyane et laFrance métropolitaine se soldent parun déficit de 1 900 personnes.L’Île-de-France concentre un quart desflux d’entrées et de sorties entre laGuyane et la France métropolitaine. Larégion capitale est suivie par la régionProvence-Alpes-Côte-D’azur qui pèseà hauteur de 10% dans les mouve-ments migratoires internes. Ensuite,quatre régions du Sud de la Francemétropolitaine captent chacune autourde 7% des échanges : Rhône-Alpes,Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon. Le solde migratoire de laGuyane est significativement négatifpour trois de ces régions à savoir l‘Île-de-France, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.Deux tiers du déficit migratoire entre larégion et la France métropolitaine estdû aux migrations des femmes. Cesdernières sont toutefois moins nom-

breuses parmi les migrants que leshommes.Les originaires de Guyane sont plusnombreux à quitter la région qu’à s’yinstaller. Le bilan migratoire pour cettepopulation est négatif (-2 200 person-nes). A l’inverse, les entrées des nonoriginaires de la région sont plus nom-breuses que leurs sorties. Plus d’unmigrant sur cinq entre la Guyane etl’hexagone est originaire de la région.

La moitié desmigrants entre laGuyane et laFrance métropo-

litaine sont des actifs ayant un emploi.Ils sont donc plus nombreux parmi lesmigrants qu’au sein de la population.Les flux d’actifs occupés aboutissent àun excédent en faveur de la Guyane :+ 860 personnes entre 2001 et 2006.C’est le seul département françaisd’Amériques (DFA) dans ce cas. Lesmouvements migratoires avec laFrance métropolitaine soutiennent lapart des actifs occupés en Guyane. Ellereste toutefois, avec 45% de la popula-tion âgée de 15 à 64 ans, inférieure deprès de vingt points par rapport auniveau national et un peu en dessousdu niveau des Antilles.Au sein de ces échanges d’actifs ayantun emploi, un tiers des mouvementsde migrations résidentielles est effectué

Guyane : migrations résidentielles

Des échanges soutenus avec la France métropolitaine

Plus de départsque d’arrivées avec laFrance métropolitaine

Attraction de cadres

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 2010 29

Un solde migratoire négatif avec la plupart des régions Françaises

Flux migratoires interrégionaux de la Guyane sur 5 ans

En nombre de personnes

Arrivées Départs Solde migratoireÎle-de-France 2 831 3 760 -929Provence-Alpes-Côte d'Azur 1 396 1 142 254Rhône-Alpes 738 1 219 -481Midi-Pyrénées 694 1 192 -498Aquitaine 948 862 86Languedoc-Roussillon 890 852 38Autres régions métropolitaines 4 246 4 611 -365Total France métropolitaine 11 743 13 638 -1 895Martinique 586 748 -162Guadeloupe 426 543 -117La Réunion 142 315 -173Total Dom 1 154 1 606 -452

Source : Insee, Recensement de la population 2006

La Guyane attire les cadres et les professions intermédiaires

Migrants actifs occupés par catégorie socioprofessionnelle (migrations résidentielles sur 5 ans)

En % et nombre de personnes

% parmi les migrants actifs Solde migratoire Taux annuel de migration netteCatégories socioprofessionnelles occupés (en nombre avec la France métropolitaine

de personnes) (pour 10 000 habitants) Agriculteurs exploitants 0,2 15 25,2Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 2,4 0 0,1Cadres 23,2 592 216,0Professions intermédiaires 32,4 648 104,2Employés 32,8 -46 -5,3Ouvriers 9,0 -351 -68,9Total 100,0 860 33,2

Source : Insee, Recensement de la population 2006

par des employés, un autre tiers pardes professions intermédiaires et unquart par des cadres. La Guyane attireplus de personnes de catégorie socio-professionnelle supérieure qu’elle n’en

voit partir. Ainsi, pour 10 000 actifsoccupés résidant dans la région, 320personnes cadres ou professions inter-médiaires arrivent chaque année.L’attraction des cadres va de pair avec

l’excédent migratoire enregistré pourles titulaires d’un diplôme de l’ensei-gnement supérieur, en particulier pourles titulaires d’un diplôme du 2ème ou3ème cycle.

Plus de la moitié des flux de familleentre la Guyane et la France métro-politaine sont le fait de couples avecenfants, près d’un tiers concernentdes couples sans enfants et 15% deces échanges sont relatifs à des famil-les monoparentales. Alors que les fluxsont à peu près équilibrés pour les cou-

ples avec ou sans enfants, les mouve-ments migratoires de familles monopa-rentales sont déficitaires (-330).L’essentiel de ce déficit étant dû auxfamilles composées d’une femme etde ses enfants.Environ 15% des flux d’entrées-sortiesentre la Guyane et la France métropo-

litaine sont des mou-vements d’élèves ouétudiants. Ces der-niers sont plus nom-breux à quitter larégion qu’à s’y installer. Le déficitmigratoire de 1 750 personnes pourcette population contribue largement

Les étudiants quittent la région

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Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 201030

au déficit de la Guyane dans seséchanges avec la France métropoli-taine.Quatre régions accueillent six étu-diants guyanais sur dix migrants enFrance métropolitaine. En premier lieu,trois étudiants sur dix s’installent en Île-de-France. Ils sont deux fois moinsnombreux à se diriger vers la régionRhône-Alpes. Midi-Pyrénées etLanguedoc-Roussillon sont choisiespar un peu moins d’un étudiant sur dixen provenance de la Guyane.Le bilan migratoire de la région estégalement négatif pour les personnespeu ou pas diplômées y compris pourles personnes titulaires d’un baccalau-réat qu’il soit général, technologiqueou professionnel. Les jeunes faible-ment diplômés partent de la région soitpour se former, soit pour trouver unemploi.

La Guyane estdéficitaire dansses échangesavec les autresDom entre 2001

et 2006 (cf. tableau 1). C’est d’ailleursle cas avec chacun de ces territoirespris individuellement. Près de la moitiédes flux migratoires entre la Guyane etles autres Dom se font avec laMartinique et un tiers avec laGuadeloupe. Les changements de lieu

de résidence entre la Guyane et LaRéunion sont moins nombreux en rai-son de la distance qui les sépare.Comme pour les flux migratoires avecla France métropolitaine, près de lamoitié des mouvements entre laGuyane et les autres Dom sont desmouvements d’actifs occupés.Toutefois, dans ce cas, le solde des fluxd’entrées et de sorties est légèrementnégatif. La structure des flux des actifsoccupés entre la Guyane et les autresDom est différente de celle entre laGuyane et la France métropolitaine :les professions intermédiaires et lescadres sont plus nombreux et lesemployés le sont un peu moins. Lesmouvements migratoires sont équili-brés pour ces trois catégories sociopro-fessionnelles.

Les nouveaux arrivants enprovenance de l’étranger oud’une collectivité d’outre-mer représentent 43% desentrants en Guyane entre2001 et 2006, soit près de10 000 personnes. La proportion d’en-trants de l’étranger est plus forte qu’auxAntilles mais ceux-ci demeurent moinsnombreux que les entrants en prove-nance du reste du territoire national.Les entrants en provenance de l’étran-ger ont un niveau de formation infé-

rieur à celui des entrants du reste de laFrance. Deux tiers d’entre eux n’ontaucun diplôme alors que c’est le casd’une personne sur dix pour lesentrants du reste du territoire national.Dans le même temps, plus du tiers desarrivants du reste de la France estdiplômé de l’enseignement supérieur,c’est 5 fois moins chez les arrivants del’étranger.Ils sont dans une situation plus difficileface à l’emploi. Environ quatre arri-vants de l’étranger sur dix ont unemploi alors que c’est le cas de près desix entrants sur dix pour ceux qui vien-nent du reste de la France. A l’inverse,les inactifs autres que des retraités ouétudiants sont quatre fois plus nom-breux parmi les entrants de l’étranger.Cela est révélateur d’une mauvaiseinsertion sur le marché du travail.

Parmi les actifs ayant unemploi résidant à l’étran-ger cinq ans plus tôt,60% sont des artisans,commerçants ou chefsd’entreprise alors qu’ils

ne sont que 2% au sein des actifs occu-pés en provenance du reste de laFrance. Les entrants de l’étranger sontbien moins souvent cadres ou profes-sions intermédiaires que les entrants enprovenance du reste du territoirenational.

« Les migrations entre les départements : le Sud et l’Ouest toujours très attractifs », Insee Première n°1248, juillet2009.« 205 954 habitants en Guyane au 1er janvier 2006 », Premiers résultats n°38, Insee, janvier 2009.«Guyane, une région jeune et attractive», Premiers résultats n°47, Insee, juillet 2009.

Pour savoir en plus

Le solde migratoire interne est la différence entre le nombre d’entrants dans la région, en provenance du reste deFrance, et le nombre de sortants de la région, vers le reste de la France.Le taux annuel de migration avec le reste de la France rapporte le nombre de migrants nets (entrants-sortants)annuel à la population moyenne de la zone. Seules les migrations internes à la France métropolitaine + Dom,sont prises en compte. Les informations relatives aux départs à l’étranger ne pouvant être collectées, le taux demigration avec l’étranger ne peut être calculé.Un originaire d’une région est une personne née dans la région ou enfant d’une famille dont l’un des parents estné dans la région.

Définitions

Déficit dans leséchanges avec les autres Dom

Des arrivants de l’étranger moins formés que les autres

Page 33: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Territoire - Migration

N° 72 - Janvier 2010 31

Moins de 10 000 personnes vivaient à l'étranger 5 ans auparavant

Entrants de l'étranger par type d'activité

En % et nombre de personne

Entrants de l'étranger Entrants du reste de la FranceNombre % Nombre %

Actifs ayant un emploi 3 670 36,8 7 309 56,7Chômeurs 1 376 13,8 933 7,2Retraités 64 0,6 278 2,2Elèves, étudiants 655 6,6 1 039 8,1Femmes ou hommes au foyer 956 9,6 606 4,7Moins de 14 ans 1 394 14,0 2 212 17,1Autres inactifs 1 860 18,6 521 4,0Ensemble 9 975 100,0 12 898 100,0

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Les trois zones d’emploi de Guyane setrouvent dans des situations différentesdu point de vue des migrations internesà la région.La zone d’emploi de Cayenne quiconcentre près de 60% de la popula-tion est bénéficiaire de la mobilitéinterne à la région : plus de personnesviennent s’y installer depuis le reste dela Guyane qu’il y en a qui la quittent.Elle présente un excédent migratoired’environ 700 personnes sur cinq ans.La zone d’emploi de Saint-Laurent-du-Maroni présente quant à elle un déficit

migratoire du même ordre expliquépour deux-tiers par les échanges entrel’Ouest guyanais et la zone d’emploide Cayenne. Pour la zone d’emploi deKourou, les mouvements migratoiresavec le reste du territoire régional sontéquilibrés : quasiment autant d’entréesque de sorties.

Les trois zones d’emploi de Guyaneont un bilan migratoire négatif dansleurs échanges avec la France métro-politaine. Toutefois, deux tiers du défi-cit migratoire guyanais dans ses rela-tions avec le national sont imputablesaux échanges avec la seule zone d’em-ploi de Kourou. En effet, sur les cinqdernières années, 2 400 personnes sesont installées dans la zone de Kourouen provenance de la France métropoli-taine alors que 3 700 l’ont quittée.

Hugues HORATIUS-CLOVIS

Jusqu’en 1999, le recensement de la population résidant en France était réalisé de manière exhaustive, tous lessix à neuf ans. Depuis 2004, il est organisé par enquêtes annuelles concernant successivement tous les territoirescommunaux au cours d’une période de cinq ans.Les migrations résidentielles concernent les changements de lieu de résidence. La résidence antérieure est celleau 1er janvier cinq ans auparavant. La période observée de cinq ans permet de « coller » de plus près aux migra-tions. En effet, le recensement ne saisit pas les migrations intermédiaires. En particulier, une personne qui habitela même commune aux deux dates peut avoir changé de commune de résidence entre-temps. La probabilité d’untel événement ou d’enchaîner plusieurs migrations est moins forte sur une période de cinq ans que sur celle dehuit ou neuf ans comme lors des recensements précédents.Les migrants ont plus de cinq ans : les enfants de moins de cinq ans n’étant pas nés à la date de référence de larésidence antérieure, ils ne sont pas comptés dans la population susceptible d’avoir migré.Les migrants en provenance de l’étranger résidaient cinq ans plus tôt à l’étranger ou dans une Collectivité d’outre-mer.

Sources

Attractivitéde la zone d’emploi

de Cayenne

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Société

N° 72 - Janvier 201032

Particulièrementimportante aux Antilles et

en Guyane où ellereprésente près d’un

ménage sur quatre, lamonoparentalité ne

progresse plus qu’enGuyane. Plus jeunes etféminines qu’en France

métropolitaine, les famillesmonoparentales sont

davantage que les autresconfrontées à des difficultés

d’emploi, de revenus et deréussite scolaire des

enfants.

Aux Antilles-Guyane, la

monoparentalité esttrois fois plus impor-tante qu’en Francemétropolitaine. Unménage sur quatre est monoparental.En France métropolitaine, cette situa-tion concerne moins d’un ménagesur dix. Dans les départements fran-çais d’Amérique, il s’agit majoritaire-

ment de jeunes femmescélibataires sans acti-vité professionnelle. La structure des ména-ges des départementsfrançais d’Amérique

(DFA) diffère sensiblement de celleobservée en France métropolitaine.Les personnes seules y sont en pro-portion moins nombreuses, ainsi queles couples sans enfant.

Trois fois plus de familles

monoparentales aux Antilles Guyane

Antilles-Guyane : les familles monoparentales

Un modèle ancré et persistant

La Martinique est la plus concernée par la monoparentalité

Structure des ménages en 2006

En % et nombre

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Ensemble 100 100 100 100Ménages d'une personne 28,6 28,8 20,3 32,8

- hommes seuls 13,7 13,9 11,8 13,5- femmes seules 14,8 14,9 8,5 19,4

Autres ménages sans famille 3,9 4,2 7,8 2,8Ménages avec famille(s) 67,6 67,0 71,9 64,4dont la famille principale est :

- un couple sans enfant 15,5 15,5 12,7 26,8- un couple avec enfant(s) 28,6 27,0 34,5 29,0- une famille monoparentale 23,4 24,5 24,7 8,6

Nombre de ménages 154 124 153 004 58 037 26 695 505

Sources : Insee, Recensement de la population 2006 exploitations complémentaires

0 5

10 15 20 25 30 35 40

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

1999 2006

Champ : ensemble des familles avec enfant(s)de moins de 25 ans.

Source : Insee, recensements de la population

%

Si la proportion defamilles monoparen-tales est élevée dansles trois départementsd’Outre-mer, laGuyane se distingue par une progres-sion plus importante sur la période

1999 et 2006. En1999, 29% des famil-les sont monoparenta-les en Guyane. Cetteproportion passe à

34% en 2006, contre 13% en Francemétropolitaine à la même date.

Familles monoparentales en

progression

Forte progression de la monoparentalité en Guyane

Part des familles monoparentales dansl’ensemble des familles en 1999 et 2006

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Une autre caractéristique de lamonoparentalité aux Antilles-Guyaneest la jeunesse du chef de famille.Dans une famille monoparentale surdeux en Guyane, et une sur trois enGuadeloupe et Martinique, le chef defamille a moins de 40 ans. Il en esttout autrement en France métropoli-taine où la personne de référence duménage est en général plus âgée. Prèsde 70% des chefs de familles mono-parentales y ont plus de 40 ans.

Si la jeunesse de la famillemonoparen-tale est unespécificité desAntilles et de

la Guyane, cette structure familialeest essentiellement féminine, quelque soit le département considéré. Laproportion de femmes est un peu plusélevée en Guadeloupe et enMartinique (respectivement 91% et90%) qu’en Guyane (86%) pour unemoyenne nationale de 85%. De plus,dans près de 9 familles sur 10, le chefde famille est célibataire.

Compte tenu de la fréquence de lamonoparentalité, et de la jeunessedes populations concernées, de nom-breux enfants vivent dans une famillemonoparentale : plus de 72 000 enGuadeloupe, 75 000 à la Martinique,et près de 42 500 en Guyane. C’estdonc au total plus de 40% des

enfants qui vivent dans une famillemonoparentale aux Antilles Guyane.Les enfants de familles monoparenta-les réussissent moins bien dans leursétudes. Par rapport à l’ensemble dela population, leur taux de scolarisa-tion est inférieur de 4 points enGuadeloupe, de 5 points enMartinique, et de près de 3 points enGuyane. De plus, la proportion deceux qui sortent sans diplôme du sys-tème éducatif y est également plusélevée.

Société

N° 72 - Janvier 2010 33

Un chef de famille jeune,particulièrement

en Guyane

Le chef de familleest neuf fois sur dix une

femme célibataire

40% des enfantsvivent dans une famille

monoparentale

Des familles monoparentales plus jeunes aux Antilles et en Guyane

Familles monoparentales selon l'âge de la personne de référence du ménage

En %

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

Moins de 24 ans 3,0 2,7 8,0 2,525 à 39 ans 31,5 29,0 42,4 28,340 à 54 ans 41,7 42,4 36,6 46,355 ans ou plus 23,7 26,0 13,1 23,0Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0

Sources : Insee, Recensement de la population 2006 exploitations complémentaires

Un taux de scolarisation plus faible

Proportion d'enfants de moins de 25 ans en cours d'études

En %

Guadeloupe Martinique GuyaneFamilles monoparentales 59,4 55,4 69,4Ensemble 63,4 60,3 72,2

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Plus de sorties sans diplôme du système éducatif

Proportion d'enfants de moins de 25 sans diplôme ayant achevé leurs études

En %

Guadeloupe Martinique GuyaneFamilles monoparentales 11,6 12,8 13,8Ensemble 9,8 10,2 12,7

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Guadeloupe Martinique Guyane Francemétropolitaine

0 5

10 15 20 25 30 35 40 45 50

Près d’un enfant sur deux vit dans unefamille monoparentale en Martinique

Part des enfants vivant dans une famillemonoparentale

Sources : Insee, Recensement de la population2006 exploitations complémentaires

%

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Dans les départe-ments françaisd’Amérique, la popu-lation en âge de travailler est forte-ment confrontée à l’inactivité. 40%des chefs de ménage non retraitéssont inactifs en Guadeloupe et enMartinique et près de 60% en

Guyane. Cette pro-portion s’accroît for-tement au sein des

familles monoparentales, d’environ14 points pour chacun des départe-ments. À l’exception de la Guyane,les personnes de référence des famil-les monoparentales font également

face à un chômage plus fréquent quela moyenne. Enfin, lorsqu’elles sonten emploi, les familles monoparenta-les sont davantage concernées queles autres ménages par le temps par-tiel : 38% de plus en Guadeloupe,49% en Martinique, et 22% enGuyane.

Société

N° 72 - Janvier 201034

Des inactifs et des chômeurs

De nombreux chefs de ménage sont inactifs, particulièrement en Guyane

Familles monoparentales selon la catégorie sociale de la personne de référence du ménage

En %

Guadeloupe Martinique GuyaneFamilles Familles Familles

monoparentales Ensemble monoparentales Ensemble monoparentales EnsembleActif occupé à temps plein 16,8 25,7 19,9 28,5 14,3 23,9Actif occupé à temps partiel 5,3 5,5 5,9 5,2 2,5 3,4Chômeur 16,3 12,8 14,6 11,2 10,4 11,0Retraité 5,5 15,0 6,8 16,4 1,5 4,1Autre inactif 56,1 41,1 52,8 38,7 71,3 57,7Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Source : Recensement de la population 2006

La moitié des familles monoparentales est sans activité professionnelle en Guyane

Familles monoparentales selon la catégorie sociale de la personne de référence du ménage

En %

Guadeloupe Martinique GuyaneFamilles Familles Familles

monoparentales Ensemble monoparentales Ensemble monoparentales EnsembleAgriculteurs exploitants 0 3 0 2 1 2Artisans, commerçants, chefs d'entreprises 3 10 3 8 2 6Cadres, professions intellectuelles sup 3 6 3 6 2 4Professions Intermédiaires 15 14 15 16 8 10Employés 41 27 43 27 27 20Ouvriers 12 22 11 24 6 20Retraités 3 3 2 4 1 2Autres sans activité professionnelle 23 16 24 14 52 36Total 100 100 100 100 100 100

Source : Recensement de la population 2006

Près de la moitié deschefs de ménage desfamilles monoparenta-les en Guadeloupe et enMartinique sont des employés,contre à peine plus du quart surl’ensemble de la population.

L’écart est moins mar-qué en Guyane, maisil reste important (7

points). La forte féminisation decette population explique pour par-tie ce résultat. Les familles mono-parentales sont également bien

moins représentées au sein des arti-sans, commerçants, chef d’entre-prises, d’une part, des cadres etprofessions intellectuelles supé-rieures d’autre part. En revanche, laproportion est similaire pour lesprofessions intermédiaires.

Peu de famillesaisées

Page 37: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Compte tenu del’éloignement dumarché du travaildes familles mono-parentales, et de lanature des emploisqu’elles occupent lorsqu’elles travail-

lent, la proportionde bas revenus estpart icul ièrementélevée au sein deces familles. Près de25% d’entre elles

sont sous le seuil de bas revenus en

Guadeloupe et près de 32% enMartinique et en Guyane. Dans cedépartement, compte tenu de la tailledes familles plus importante qu’auxAntilles, ce sont les familles en cou-ple avec trois enfants et plus qui sontles plus fréquemment sous le seuil debas revenus.

Société

N° 72 - Janvier 2010 35

Famille monoparentaleUne famille monoparentale comprend un parent isolé et un ou plusieurs enfants célibataires (n'ayant pas d'en-fant).Dans cette publication, les enfants ont un lien de filiation avec au moins un des adultes du ménage, et ont moinsde 25 ans. Le taux de bas revenus : Le taux de bas revenus est égal à 60% du revenu annuel médian par unité de consommation. Pour en savoir plus,voirhttp://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=23&ref_id=15145&page=etudes_detaillees/inegalitesAG/inegalitesAG_03.htm

BibliographieGérard Forgeot, Cynthia Celma « Les inégalités aux Antilles-Guyane : Dix ans d’évolution » , Insee - juillet 2009http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=23&ref_id=15145Olivier Chardon, Fabienne Daguet « Enfants des couples, enfants des familles monoparentales : Des différencesmarquées pour les jeunes enfants » Insee Première N°1216 - janvier 2009. http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1216/ip1216.pdfÉmilie Vivas « 1,2 million d’enfants de moins de 18 ans vivent dans une famille recomposée » Insee PremièreN° 1259 - octobre 2009. http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1259/ip1259.pdfOlivier Chardon, Fabienne Daguet, Émilie Vivas « Les familles monoparentales : Des difficultés à travailler et à seloger Insee Première N° 1195 - Juin 2008. http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1195/ip1195.pdfStéphanie Condon et Margaret Byron «Migrations, résidence et représentations de la famille : les familles cari-béennes en France et en Grande-Bretagne», Revue européenne des migrations internationales, vol. 24 - n°1,2008.

Définitions

Armelle CATHERINEGérard FORGEOT

Davantage de bas revenus dans les familles nombreuses et monoparentales

Taux de bas revenus par type de famille en 2006

En %

Guadeloupe Martinique GuyaneHomme seul 19 22 31Femme seule 20 22 32Famille monoparentale 25 32 32Couple 0 enfant 8 8 9Couple 1 enfant 15 13 13Couple 2 enfants 12 12 15Couple 3 enfants et plus 23 13 39Ensemble 18 20 27

Source : Enquête Budget de Famille des DOM 2006

Des famillesmonoparentales

nombreuses sous le seuildes bas revenus

Page 38: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Tendances

N° 72 - Janvier 201036

En 2006, 35 260 personnesvivent à Saint-Martin, soit6 200 de plus qu’en 1999.

Quatre habitants sur dixsont de nationalité

étrangère. Cinq ansauparavant, 8% des Saint-Martinois vivaient dans unautre département français

métropolitain et 6% àl’étranger. Très nombreux,

les moins de 20 ansreprésentent 36% de la

population. Deux tiers desactifs occupés travaillent

dans les services, 18% dansle commerce et 9% dans le

BTP. Les famillesmonoparentales sont

nombreuses, elles abritentquatre enfants sur dix.

Deux tiers des logementssont des appartements

contre un quart enGuadeloupe.

L’île de Saint-Martin s’étend surprès de 90 km2 et offre l’originalité

d’une cohabitation entre les com-munautés française de Saint-Martin(53 km2) et hollandaise de Sint-Maarten (34 km2).Saint-Martin est devenue une collec-tivité d’Outre-mer (Com) en 2007. Au1er janvier 2006, Saint-Martin abrite35 260 habitants, soit 6 200 de plusqu’en 1999. Avec 665 habitants aukilomètre carré, sa densité est pres-que trois fois plus élevée que celle dela Guadeloupe (246 hab/km2) maispresque deux fois moins que celle dela partie hollandaise (1 146 hab/km2).

A Saint-Martin,près de quatrehabitants sur dixsont de nationa-lité étrangère et70 nationalités

sont représentées. Entre 1999 et2006, la population étrangère de plusde 13 ans a augmenté en moyenneannuelle de 2,7%.Plus des trois quarts des étrangersvivant à Saint Martin viennent de l’es-pace Caraïbes. La principale commu-nauté étrangère est celle des Haïtiens(47% de l’ensemble des étrangers).Viennent ensuite, en provenance desAntilles, les Dominiquais (16% desétrangers) et les Dominicains (6%).Les Européens représentent 16% del’ensemble des étrangers : parmi euxles Britanniques (7%) et les Hollan-dais (5%) sont les plus nombreux.Cette immigration s’explique par laposition géographique de l’île qui

favorise l’afflux de ces migrants origi-naires de la Caraïbe mais aussi par leniveau de vie. L’île de Saint Martin eststatutairement liée à l’Union euro-péenne. Ceci la rend particulière-ment attractive, au même titre que laGuadeloupe ou la Martinique. Saint-Martin est rendue encore plus attrac-tive par l’existence de la partie hol-landaise, très fréquentée notammentpar les touristes nord-américains, cequi favorise le dynamisme économi-que de l’île.

Saint-Martin

Une communauté riche de sa diversité

Uneimportante

communautéétrangère

77

16

4 3

Espace Caraïbes

Europe

Amérique du Nord

Autres

Source : Insee, Recensement de la population2006 - Exploitation principale

Les trois quarts des étrangersviennent de l’espace Caraïbes

Provenance des étrangers résidant à Saint-Martin

En %

Page 39: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Tendances

Entre 2001 et 2006,près de 2 600 per-sonnes en prove-nance de la Francemétropolitaine sont venues s’installerà Saint-Martin. En 2006, 8,1% deshabitants saint-martinois âgés de plusde cinq ans résidaient dans un autredépartement français métropolitaincinq ans auparavant et 3,4% dans unDom.Les arrivées en provenance del’étranger représentaient 6% de lapopulation, soit 1 800 personnes. Untiers des arrivants de l’étrangervivaient en Haïti en 2001, 12% auxÉtats-Unis, 11% en République domi-nicaine et 7% sur l’autre partie del’île, à Sint-Maarten.Ces flux migratoires en provenancede l’étranger contribuent à la jeu-nesse de la population : sur l’ensem-ble des arrivées, les jeunes étrangersâgés de 15 à 25 ans sont proportion-nellement plus nombreux (36%) queles jeunes français (27%). Les cadres et les professions intermé-

diaires sont plusnombreux parmi lesarrivants de métro-pole.

Les personnes sont d’autant plusmobiles qu’elles sont jeunes. Parmiles habitants de Saint-Martin, près de20% des personnes âgées de 5 à 39ans sont arrivées dans les cinq der-nières années. Elles représentent lestrois quarts des migrants.

La population de Saint-Martin est res-tée très jeune, 36% a moins de 20 ans(31% en Guadeloupe, 21% à Saint

Barthélemy).La présencede la popula-tion étran-gère, contri-

bue pour beaucoup à la jeunesse dela population saint-martinoise. Lesmoins de 15 ans sont plus nombreuxparmi les étrangers : 34% contre 28%parmi les Français. Les plus de 55 ansne représentent que 7% des étrangerscontre 12% des Français.

Entre 1999 et 2006, la moyenned’âge est passée de 29 ans à 29,4 ans.Si le phénomène de vieillissement estmoins marqué qu’en Guadeloupe, ilexiste quand même : en 2006, prèsde 34% des habitants ont plus de 40ans contre 28% en 1999.

Près de 39% de la population nonscolarisée de 15 ans ou plus ne pos-sède aucun diplôme et 31% a undiplôme de niveau égal ou supérieurau baccalauréat. Si les femmes ontplus souvent que les hommes undiplôme au moins égal au baccalau-réat, elles sont aussi plus nombreusesà ne pas avoir de diplôme du tout. Leniveau élevé du chômage que l’ontrouve à Saint-Martin et plus généra-lement aux Antilles est fortement lié àdes niveaux de formation très infé-rieurs à la moyenne nationale.Ainsi en 2009, en Guadeloupe, 60%des jeunes de moins de 30 ans sortisdu système scolaire sans diplômesont au chômage contre 14% desdiplômés de l’enseignement supé-rieur. Avoir un diplôme de niveau Bac+ 2 réduit par quatre la probabilité dese retrouver au chômage (sourceEnquête Emploi 2009).

En 2006, àSaint-Martin,la populationactive est de16 500 per-sonnes dont51% d’hom-mes. Elle représente 47% de la popu-lation saint-martinoise (45% enGuadeloupe). Le taux d’activité àSaint-Martin atteint 70%. L’écartentre les hommes et les femmes estélevé : dix points en faveur des hom-mes (76% contre 66%) contre quatreen Guadeloupe.

N° 72 - Janvier 2010 37

Une populationqui reste jeune

0 an(s)

5 an(s)

10 an(s)

15 an(s)

20 an(s)

25 an(s)

30 an(s)

35 an(s)

40 an(s)

45 an(s)

50 an(s)

55 an(s)

60 an(s)

65 an(s)

70 an(s)

75 an(s)

80 an(s)

85 an(s)

90 an(s)

95 an(s)

100 an(s)

500 400 300 200 100 0 100 200 300 400 500

Age

att

eint

Hommes

RP 1999

Femmes

RP 1999

RP 2006

Croissance de la population à tous les âgessauf celle des hommes entre 25 et 35 ans

Effectif par âge de la population résidant à Saint-Martin

Source : Insee, Recensement de la population 2006 - Exploitation principale

Cinq ans auparavant,18% des habitants

vivaient ailleurs

40% de sans diplômeet 30% de niveau bac

ou plus

Une populationactive de

16 500 personnes

Page 40: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Tendances

N° 72 - Janvier 201038

La situation varie selon l’âge et lesexe. Entre 20 et 24 ans, le taux d’ac-tivité est supérieur de 11 points àcelui de la Guadeloupe. En revanche,entre 40 et 45 ans il est inférieur de10 points.Entre 40 et 44 ans comme entre 60 et64 ans, le taux d’activité des hommesest supérieur de 18 points à celui desfemmes.

Entre 1999 et 2006, les effectifs descadres ont progressé de 50%, ilsreprésentent près de 6% de l’ensem-ble des emplois (4% en Guadeloupemais 8% en France métropolitaine).Le nombre d’emplois liés aux profes-sions intermédiaires a augmenté d’untiers et celui des ouvriers d’un quart ;ils pèsent respectivement 18% et22% de l’ensemble des emplois. Lesactifs occupés travaillent pour 66%d’entre eux dans les services, 18%dans le commerce et 9% dans le BTP.Le secteur public emploie un salariésur cinq contre un sur trois enGuadeloupe.Deux tiers des habitants de Saint-Martin qui travaillent sur le territoiremême de la collectivité se rendent àleur travail en voiture. Les autres uti-lisent autant les transports en com-mun que la marche à pied. Ceux quitravaillent en dehors de la collectivité(13% des actifs en emploi) ont unemploi dans la partie hollandaise del’île, à Saint-Barthélemy ou enGuadeloupe.

En 2006, 70% desménages saint-martinois sont desfamilles. Entre1999 et 2006, les

familles formées d’un couple ontperdu du terrain au profit des famillesmonoparentales. Ces dernières repré-sentent près d’une famille sur trois etont pour 90% d’entre elles unefemme à leur tête. À Saint-Martincomme en Guadeloupe, quatreenfants sur dix vivent dans unefamille monoparentale.Parmi les autres ménages, ceux com-posés d’une personne seule (sansfamille) ont progressé de 2,5 pointsdepuis 1999. Pour 57% d’entre eux,ce sont des hommes seuls.

A Saint-Martin, lataille moyenne d’unménage est de 2,7personnes (2,6 enGuadeloupe). Lesménages les plusgrands, plus de trois personnes, cor-respondent à ceux dont le chef estouvrier ou agriculteur. À l’inverse,

lorsque le chef de ménage exerce uneprofession intermédiaire, la taille duménage est la plus faible (2,4 person-nes).Ces ménages résident dans des loge-ments plus petits qu’en Guadeloupe.En moyenne chaque ménage habiteun logement de 2,9 pièces contre 3,7pièces en Guadeloupe. Forte crois-sance démographique et exigüité duterritoire doivent être pour beaucoupdans cet écart. Ces deux caractéristi-ques génèrent de fortes densités depopulation, côté français commecôté hollandais. Dans ce contexte,

l’appartement estle mode d’habitatle mieux adapté.Ainsi, à Saint-Martin, côté fran-çais, près des deux

tiers des logements sont des apparte-ments contre un quart enGuadeloupe.

Davantage de cadreset de professions

intermédiaires

Une famille sur trois est

monoparentale

0 10 20 30 40 50 60 70

Famille principalecouple

Famille principalemonoparentale

Ménageplusieurs personnes

sans famille

Ménage d’une personneseule sans famille

1999 2006

Familles monoparentales et personnes vivant seules en hausse

Structure des ménages à Saint-Martin

Source : Insee, Recensement de la population 2006Exploitation complémentaire

2,7 personnespar ménage dans un

logement de 2,9 pièces

En %

Page 41: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Tendances

N° 72 - Janvier 2010 39

2008, An 1 de la collectivité de Saint-Martin, Antiane Éco n°71 de Juin 2009L’Enquête Emploi en Guadeloupe en 2008 : le chômage de longue durée s’aggrave, Premiers résultats n°40, avril2009

Pour en savoir plus

Saint-Martin Saint-Barthélemy GuadeloupePopulation au 1/1/2006 35 263 8 255 400 736Densité de population (hab/km2) 665 393 246Évolution de population entre 1999 et 2006 (%) 21,1 20,5 3,7Part des étrangers en 2006 (%) 39,1 12,2 4,2Part des moins de 20 ans (%) 35,9 21,1 31,0Part des familles monoparentales (%) 32,0 10,3 34,7Part des couples avec enfants (%) 45,4 46,0 41,5Taux d'activité (%) 70,4 83,4 67,1Taille des ménages (nombre moyen de personnes par logement) 2,7 2,4 2,6Taille des logements (nombre moyen de pièces par logement) 2,9 3,2 3,7Évolution du nombre de logements entre 1999 et 2006 (%) 33,7 21,1 17,1Part de logements construits après 1990 (%) 35,6 40,5 39,5Nombre de résidences principales en 2006 12 648 3 350 154 140

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Globalement, un quartdes ménages est pro-priétaire de son loge-ment, contre 60% enGuadeloupe. Mais ce chiffre cachecependant de grandes disparitésselon le type de logement. Ainsi, 59%des ménages vivant dans une maisonen sont propriétaires contre seule-ment 7% lorsqu’il s’agit d’un apparte-ment. Le parc immobilier de Saint-Martinregroupe près de 14 800 logements

dont 86% sontdéclarés en résiden-ces principales. Lesrésidences secondai-

res représentent moins de 2% deslogements.Entre 1999 et 2006, pour répondreaux besoins d’une population enforte augmentation, le nombre derésidences principales a progressé enmoyenne annuelle de 3,7%, deuxfois plus que sur la période 1990-1999. 40% des appartements ont été

construits entre 1990 et 2006. Leniveau de confort des logements pro-gresse : 93% des logements possè-dent une baignoire ou douche avecWC.

Un ménage sur quatreest propriétaire

Ali BENHADDOUCHE, Pierre VALADOU

Les Iles du Nord et la Guadeloupe au 1/1/2006

Page 42: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

En 2006, 8 255 habitantsvivent à Saint-Barthélemy,

soit 1 400 de plus qu’en1999. L’île se distingue par

la moyenne d’âge de sapopulation (36,1 ans), plus

élevée qu’en Guadeloupe età Saint-Martin. Elle se

démarque également par laprésence d’une population

étrangère de nationalitéessentiellement

européenne. À Saint-Barthélemy, le modèle

familial est plus prochede celui observé en

métropole : dans neuf cassur dix, la famille est

composée d’un couple. Enfin, l’appareil productif

de l’île se singulariseégalement : seul un actifoccupé sur deux travaille

dans les services et un surcinq dans le BTP.

L’île de Saint-Barthélemy s’étendsur près de 21 km2. Saint-

Bar thélemy es t devenue uneCollectivité d’outre-mer en 2007. Au1er janvier 2006, Saint-Barthélemyabrite 8 255 habitants, soit 1 400 deplus qu’en 1999. Avec 393 habitantsau kilomètre carré, sa densité estsupérieure à celle de la Guadeloupe(246 hab/km2) mais inférieure à cellede Saint-Martin (665 hab/km2).

La population deSaint-Barthélemyn’est pas trèsjeune : 21% amoins de 20 ans,

contre 31% pour la Guadeloupe. Levieillissement de sa population sepoursuit : la moyenne d’âge est pas-

sée de 35,4 années en 1999 à 36,1années en 2006. Plus jeunes qu’enFrance métropolitaine (39,6 années),les Saint-Barths sont néanmoins plusâgés que les Guadeloupéens (35,8années). En 2006, la part des 40-59ans est devenue dominante dans lastructure de la population, elleconcerne une personne sur trois, tan-dis que celle des plus de 60 ans estrestée stable. Si la présence d’unecommunauté étrangère contribuesouvent à la jeunesse d’une popula-tion, ce n’est pas le cas pour Saint-Barthélemy. En effet, l’origine euro-péenne de sa population étrangères’accompagne de comportementsdémographiques similaires à ceuxque l’on observe sur le vieux conti-nent. La part des moins de 20 ans est

Saint-Barthélemy

Une île qui se démarque

Tendances

N° 72 - Janvier 201040

Une moyenned’âge de

36,1 années

0 an(s)

5 an(s)

10 an(s)

15 an(s)

20 an(s)

25 an(s)

30 an(s)

35 an(s)

40 an(s)

45 an(s)

50 an(s)

55 an(s)

60 an(s)

65 an(s)

70 an(s)

75 an(s)

80 an(s)

85 an(s)

90 an(s)

95 an(s)

100 an(s)

120 100 80 60 40 20 0 20 40 60 80 100 120

Age

att

eint

Hommes

RP 1999

Femmes

RP 1999

RP 2006

Saint Barthélemy vieillit

Effectif par âge de la population résidant à Saint-Barthélemy

Source : Insee, Recensement de la population 2006 - Exploitation principale

Page 43: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Tendances

même plus faible pour les étrangersque pour les Français (respectivement15% et 23%) et l’arrivée des migrantsétrangers plus jeunes ne parvient pasà ralentir significativement le vieillis-sement de la population.

La communauté étrangère représente12% de la population totale de Saint-Barthélemy. Elle est essentiellementd’origine européenne. Sur la quaran-taine de nationalités présentes, les

Portugais sont lesplus nombreux, ilsreprésentent près dela moitié des étran-gers. Ils exercentplus souvent une

activité dans le bâtiment. Loin der-rière viennent les Américains (8%) etles Belges (6%). À peine 11% desétrangers sont originaires de l’espaceCaraïbes.

Environ 1 900 migrants se sont instal-lés à Saint-Barthélemy entre 2001 et2006. Parmi eux, un peu plus de 1 000 personnes sont arrivées en pro-venance de France métropolitaine. En2006, 13% des habitants de la collec-tivité résidaient en France métropoli-taine cinq ans auparavant, et 3,5%dans un Dom. Les arrivées en prove-nance de l’étranger représentaient6% de la population. La moitié desarrivants de l’étranger vivaient auPortugal en 2001, 10% aux États-Unis, 6% au Royaume-Unis et autanten Belgique. Sur l’ensemble des arri-vées de l’étranger, les jeunes de 15 à25 ans sont proportionnellement plusnombreux (31%) et plus particulière-ment les jeunes femmes (35%).

Les nouveaux arrivants de l’étrangersont plutôt des ouvriers que l’onretrouve dans la construction (39%contre 17% pour les arrivants deFrance). Les cadres et les professionsintermédiaires sont davantage repré-sentés parmi les arrivants des départe-ments français (23% contre 11% pourles arrivants de l’étranger).Les personnes sont d’autant plus mobi-les qu’elles sont jeunes. Près de 31%des personnes âgées de 5 à 39 ans sontarrivées dans la collectivité au coursdes cinq dernières années. Elles repré-sentent les trois quarts des migrants.

Entre 1999 et2006, à Saint-Barthélemy, lesniveaux de

diplôme de la population non scolari-sée de 15 ans et plus ont progressé etsont proches de la moyenne nationale.Près de 41% de cette population a undiplôme de niveau égal ou supérieurau baccalauréat contre 29% en 1999.Ce taux élevé s’explique en partie parle niveau de formation des migrants :ils sont 53% à posséder un diplôme deniveau bac et plus. En revanche, la partdes non diplômés est restée stable, elleconcerne une personne sur quatre. Siles femmes ont plus souvent que leshommes un diplôme au moins égal aubaccalauréat (46% contre 37%), ellessont proportionnellement aussi nom-breuses que ces derniers à ne pas avoirde diplôme.

En 2006, à Saint-Barthélemy, lapopulation activeest de 5 000 per-sonnes. Elle estmajoritairement masculine : 58% sontdes hommes. Comparativement à l’en-semble de la population, les actifs sontnombreux. Ils représentent 61 % deshabitants (contre 45,3 % pour l’ensem-ble de la Guadeloupe).

N° 72 - Janvier 2010 41

12% de la population est

étrangère

41% de niveau

bac ou plus

Une populationactive de

5 000 personnes

Des migrants relativement jeunes

Migrants par catégorie socioprofessionnelle et âge

En %

Structure Poids des migrantsdes dans la population

migrants correspondanteAgriculteurs exploitants 0 0Artisans, commerçants, chefs entreprise 9,9 13,5Cadres, professions intellectuelles sup 4,5 28,6Professions Intermédiaires 15,9 35,0Employés 29,4 31,2Ouvriers 22,2 35,9Retraités 3,8 8,8Autres inactifs 14,3 13,5Moins de 15 ans 9,2 16,115 à 24 ans 19,8 42,425 à 54 ans 64,5 24,955 ans ou plus 6,5 7,7

Source : Insee, Recensement de la population 2006 - Exploitation complémentaireExemple de lecture : 29,4% des migrants sont employés ; 31,2% des employés sont des migrants

Cinq ans auparavant, 23% des habitants

vivaient ailleurs

Page 44: JANVIER 2010 antiane - Ireps Guadeloupe MARS/8_mars_2011/8_mars_2011/Antiane Eco_72.… · « Recensement de la population de 2006 : Martinique, France métropolitaine, la structure

Dans ce contexte, le taux d’activitéest élevé, il atteint 83% en 2006. Letaux d’activité culmine à 88% pourles hommes tandis que celui des fem-mes atteint 76% et c’est dans la tran-che d’âge des 25-39 ans qu’il est leplus élevé.

Saint-Barthélemya fondé son éco-nomie sur un tou-risme résidentielet haut de gamme.Pour préserverl’attrait de l’île, la

Collectivité a tenu à contrôler ledéveloppement de cette activité. Ellen’a pas souhaité bénéficier des diffé-rents dispositifs de défiscalisation afinde maîtriser l’évolution économiquedu territoire. Dans ce contexte, lastructure économique de Saint-Barthélemy est différente de celle deSaint-Martin : à peine 51% des actifsoccupés exercent dans les services,20% dans le BTP et autant dans lecommerce, 6,5% dans l’industrie et3% dans l’agriculture et la pêche.Saint-Barthélemy se distingue égale-ment par le faible poids du secteurpublic : à peine 8% des effectifs sala-riés totaux. Ceci est dû au fait que laplupart des services administratifscompétents sur Saint-Barth sontimplantés à Saint-Martin.Le secteur artisanal est bien implantésur l’île, un actif occupé sur six estartisan soit trois fois plus qu’enGuadeloupe. Ce secteur contribue àla masculinisation de l’emploi : sixactifs occupés sur dix sont des hom-mes. Avec une progression de près de60% de leur effectif entre 1999 et2006, les cadres et les professionsintermédiaires pèsent davantage dansl’économie. En 2006, ils représententrespectivement 5,4% et 15% de l’en-semble des emplois.

En 2006, 70% des ménages saint-barths sont desfamilles. La familletraditionnelle com-posée d’un couple

est le mode de vie majoritaire à Saint-Barthélemy : 90% des familles sontdans ce cas. Parmi elles, les couplesavec enfants ont progressé entre 1999et 2006 : ils représentent 52% descouples (49% en 1999). Peu nom-breuses, les familles monoparentalesont, pour les trois quarts d’entre elles,un chef de famille féminin. Moinsd’un enfant sur six vit au sein de l’uned’elles.

A Saint-Barthélemy, lataille moyenne d’unménage est de 2,4 per-sonnes. Les ménagesles plus grands corres-pondent à ceux dont le chef estouvrier, artisan ou commerçant, soit2,7 personnes. À l’inverse, lorsque lechef de ménage est cadre ou exerceune profession intermédiaire, la tailledu ménage est la plus faible (2,1 per-sonnes).

Ces ménages résident dans des loge-ments plus petits qu’en Guadeloupemais plus grands qu’à Saint-Martin.En moyenne, chaque ménage disposed’un logement de 3,2 pièces contre3,7 en Guadeloupe et 2,9 à Saint-Martin.

Globalement ,46% des ména-ges occupant unlogement ensont propriétai-res (60% enGuadeloupe) .Mais ce chiffrecache cependant de grandes dispari-

tés selon le type de logement.Ainsi, 56% des ménages vivantdans une maison en sont proprié-taires contre seulement 16%lorsqu’il s’agit d’un appartement.Plus de la moitié des propriétai-

res sont artisans, commerçants, chefsd’entreprises ou retraités. La locationmeublée est très fréquente à Saint-Barthélemy, deux ménages sur troisvivant en appartement sont concer-nés contre un sur quatre vivant dansune maison.

Tendances

N° 72 - Janvier 201042

0 10 20 30 40 50 60 70

Famille principalecouple

Famille principalemonoparentale

Ménageplusieurs personnes

sans famille

Ménage d’une personneseule sans famille

1999 2006

Les couples restent largement majoritaires

Structure des ménages à Saint-Barthélemy

Source : Insee, Recensement de la population 2006Exploitation complémentaire

Un actifoccupé sur

six est artisan

Une très grande

majorité decouples

2,4 personnes par ménage

Près d’unménagesur deux

est propriétaire

En %

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Tendances

Le parc immobilier de Saint-Barthélemy se compose de 4 200logements. Près de 80% sont des rési-dences principales et 13% des rési-dences secondaires. Entre 1999 et2006, le nombre de résidences prin-

cipales a progressé en moyenneannuelle de 2,8% contre 4,4% sur lapériode 1990-1999. Trois logementssur quatre sont des maisons dont ladate de construction est supérieureou égale à 1990 pour 41% d’entre

eux. Presque tous les logements pos-sèdent une baignoire ou douche avecWC.

N° 72 - Janvier 2010 43

2008, An 1 de la collectivité de Saint Barthélemy, Antiane Eco n°71, juin 2009

Pour en savoir plus

Les Iles du Nord et la Guadeloupe au 1/1/2006

Saint-Martin Saint-Barthélemy GuadeloupePopulation au 1/1/2006 35 263 8 255 400 736Densité de population (hab/km2) 665 393 246Évolution de population entre 1999 et 2006 (%) 21,1 20,5 3,7Part des étrangers en 2006 (%) 39,1 12,2 4,2Part des moins de 20 ans (%) 35,9 21,1 31,0Part des familles monoparentales (%) 32,0 10,3 34,7Part des couples avec enfants (%) 45,4 46,0 41,5Taux d'activité (%) 70,4 83,4 67,1Taille des ménages (nombre moyen de personnes par logement) 2,7 2,4 2,6Taille des logements (nombre moyen de pièces par logement) 2,9 3,2 3,7Évolution du nombre de logements entre 1999 et 2006 (%) 33,7 21,1 17,1Part de logements construits après 1990 (%) 35,6 40,5 39,5Nombre de résidences principales en 2006 12 648 3 350 154 140Évolution du nombre de résidences principales entre 1999 et 2006 (%) 28,6 21,0 16,6Nombre de résidences secondaires en 2006 234 561 8 444Évolution du nombre de résidences secondaires entre 1999 et 2006 (%) 15,8 48,8 6,5

Source : Insee, Recensement de la population 2006

Ali BENHADDOUCHE, Pierre VALADOU

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Méthodes

N° 72 - Janvier 201044

Le recensement fournit,chaque année à partir

de 2009, des statistiquessur les logements, les habitants etleurs caractéristiques (âge, situationmatrimoniale, profession exercée,transports utilisés, déplacements quo-tidiens...). Il permet ainsi d’adapterau mieux les infrastructures (hôpi-taux, maisons de retraite, écoles…)aux besoins de la population et doncd’améliorer son quotidien.Il fournit aussi les chiffres de la popu-lation de la France et de ses 36 685communes. La population légale descommunes est publiée chaque année

au Journal Officiel à lafin de décembre depuis2008.

Un recensement annuel permet doncà l’Insee de mettre à disposition deschiffres réactualisés chaque annéequi correspondent au plus près à laréalité démographique des commu-nes.Depuis 2004, grâce à la modernisa-tion des techniques statistiques, lerecensement est organisé sous formed’enquêtes annuelles portant sur unefraction de la population et prenanten compte sur cinq ans la totalité duterritoire. Les habitants de communesde moins de 10 000 habitants sontinterrogés exhaustivement une foisdans le cycle de cinq ans. Les habi-tants des communes de 10 000 habi-tants et plus sont enquétés à raison de8 % des logements de la communechaque année pendant le cycle.

Parallèlement à l’évolutionde la méthode de collecte,concepts et méthodologieont aussi évolué. Par exemple, l’âgeest compté en années révolues ; dansles résultats du recensement de 1999,il l’était en différence de millésime.Les personnes ayant un emploi occa-sionnel sont classées dans la catégo-rie des actifs ayant un emploi mêmes’ils se déclarent étudiants, retraitésou chômeurs. La principale consé-quence est que les actifs ayant unemploi selon la catégorie socio-pro-fessionnelle ne sont pas directementcomparables avec ceux de 1999 oùcette catégorie d’actifs n’était pascomptabilisée.Le solde apparent des entrées sortiesest la différence entre le nombre depersonnes entrées sur un territoire etle nombre de personnes qui en sontsorties. Il est obtenu par différence

entre la variation totale de la popula-tion au cours de la période considé-rée et le solde naturel. Le soldemigratoire était différent en 1999.De plus, les enfants de moins de cinqans ne sont pas inclus dans la popu-lation susceptible d'avoir migré, ilsn'étaient pas nés cinq ans avant, datede référence pour la déterminationdu lieu de résidence antérieure. Dansles recensements précédents, on leuraffectait, selon les cas, le lieu de rési-dence antérieure de la mère ou dupère de famille ou de la personne deréférence du ménage.Le contour des ménages a été modi-fié entre 1999 et 2004. Ces change-ments conduisent à dénombrer plusde familles monoparentales.Les élèves mineurs résidant dans unecité universitaire, sont recensés dansle logement de leurs parents. En1999, ils étaient comptabilisés dans

les communautés de lacommune de la cité univer-sitaire. Les élèves majeursen internat (lycée agricole,

école militaire, ...) sont comptabilisésdans les communautés de la com-mune de leur internat et non chezleurs parents. Les personnes majeureslogées dans des établissements mili-taires (hors enseignement) et ayantune résidence personnelle ne sontplus comptabilisées dans la com-mune de résidence personnelle(comme au recensement de 1999)mais dans la commune de l'établisse-ment militaire.Toutes ces défintions sont disponibles sur le site http://www.recensement.insee.fr/documenta-tion.action accessible depuis insee.fr.

Des conceptsqui évoluent

Élisabeth LAURET

Un dispositif pour l’évaluationet l’amélioration

des processus de collecte

Dans un souci d’optimisation etd’amélioration du processus decollecte, une Commission natio-nale d’évaluation du recense-ment de la population a été miseen place au sein du Conseilnational de l’information statisti-que (Cnis), par décret du 27 avril2005.Elle est composée de représen-tants d’associations d’élus, depersonnels territoriaux, d’institu-tions concernées par les nouvel-les modalités du recensement, dereprésentants de l’État et d’ex-perts en démographie. Elle apour mission d’évaluer les procé-dures d’organisation, de prépara-tion, de réalisation et de contrôledes enquêtes de recensement etde proposer des améliorations.Cette démarche d’évaluation estde nature à conforter la qualitédes enquêtes de recensementdans une dynamique de progrèspartagée par tous les acteurs.

Des résultats chaque année

Le recensement, chacun denous y trouve son compte

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N° 72 - Janvier 2010

SR GUADELOUPE :

Rue des Bougainvilliers BP 96

97102 Basse-Terre Cédex

Tél : 0590 99 36 70

www.insee.fr/guadeloupe

SR MARTINIQUE :

Centre Delgrès Les Hauts de Dillon

B.P 641 97262 Fort-de-France

Cédex

Tél : 0596 60 73 60

www.insee.fr/martinique

DIRAG :

41, rue Bébian

97158 Pointe-à-Pitre Cédex

Tél : 0590 21 47 00

www.insee.fr/guadeloupe

SR GUYANE :

Avenue Pasteur B.P. 6017

97306 Cayenne Cédex

Tél : 0594 29 73 00

www.insee.fr/guyane

RÉDACTION

Directeur de la publication : R. Jean

Comité de rédaction :Rédactrice en chef : É. Lauret

Membres : H. Chesnel, J.-C. Courbain, G. Forgeot, P. Hernandez, J.C. Lambert,

H. Le Grand, G. Para,P. Valadou

Fabrication :Maquette

IDC

Montage impression :IDC

ISSN : 0987-4216COMMISSION PARITAIRE : 2082 AD

Dépôt légal : Janvier 2010

Couverture :IDC

Tarif en vigueur à compter du 01.01.2010Prix au n° : 8 €

Antiane-Éco est disponible en kiosques et librairies

DIFFUSION

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la revue économique et sociale des antilles guyane

ISSN: 2-11-063141-4

Prix : 8 € Code SAGE : ANT72080

Commission paritaire: 2082 AD

Dép

ôt l

égal

: Ja

nv. 2

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