jacob ou la discipline

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[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi - l'Évangile | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets | Centres d'intérêt ] JACOB ou LA DISCIPLINE par Henri Rossier TABLE DES MATIÈRES 1 INTRODUCTION : Quelques réflexions sur l’histoire d’Isaac 2 Chapitre 1 : Jacob dans la maison paternelle 2.1 Gen. 25:19-26 : Deux principes et deux races 2.2 Gen. 25:27-34 : Le profane et le suborneur 2.3 Gen. 26:34, 35 : Les filles de Heth 2.4 Gen. 27 : La bénédiction dérobée 3 Chapitre 2 : Jacob proscrit (*) 3.1 Gen. 28 : Le songe de Béthel 3.2 Gen. 29-31 : Servitude et châtiment 3.3 Gen. 32 : La lutte avec Dieu 3.4 Gen. 33:1-16 : La rencontre avec Ésaü 4 Chapitre 3 : Jacob au pays de Canaan 4.1 Gen. 33:17-20 : Succoth et Sichem 4.2 Gen. 34 : La discipline de Sichem 4.3 Gen. 35:1-5 ; 9-15 : La communion de Béthel 4.4 Gen. 35:6-8 ; 16-29 : Nouvelle discipline 4.5 Gen. 37-45 : Jacob perd Joseph 4.6 Gen. 42:35-38 ; 43:1-14 : La famine et la perte de Benjamin 4.7 Gen. 45:26-28 : Joseph vivant 4.8 Gen. 46:1-7 : Beër-Shéba 5 Chapitre 4 : Jacob en Égypte 5.1 Gen. 46:28-30 : Jacob devant Joseph 5.2 Gen. 47:7-12 : Jacob devant Pharaon 5.3 Gen. 47:27 à ch. 48 : Jacob devant la mort 5.4 Gen. 49 : Jacob devant l’avenir 1 INTRODUCTION : Quelques réflexions sur l’histoire d’Isaac L’histoire d’Isaac offrant plusieurs points de contact avec celle de son fils Jacob, il ne sera pas hors de propos d’en dire quelques mots avant de considérer la vie de celui-ci. Isaac, au début de sa carrière, est un beau type du Fils de Dieu, tandis que les débuts de Jacob ne sont, hélas ! qu’un tableau des ruses et des manquements de l’homme. Isaac, vraie semence d’Abraham, et comme tel héritier des promesses, naît «contre espérance» d’un père «amorti» et d’une mère dont le sein était en «état de mort» (*). Il représente, dès son entrée dans le monde, une vie étrangère à la nature et victorieuse de la mort. Il est le fils accordé à la foi, et cette situation exceptionnelle attire sur lui l’inimitié d’Ismaël, son frère selon la chair. Dès ses premiers pas, comme, du reste, dans toute la première partie de son histoire (chap. 21-24), Isaac est donc le type du Christ. Jacob ou la Discipline http://www.bibliquest.org/HR/HR-at01-Jacob_ou_la_discipline.htm 1 sur 25 02/05/2014 05:42

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    JACOB ou LA DISCIPLINE

    par Henri Rossier

    TABLE DES MATIRES

    1 INTRODUCTION : Quelques rflexions sur lhistoire dIsaac2 Chapitre 1 : Jacob dans la maison paternelle

    2.1 Gen. 25:19-26 : Deux principes et deux races2.2 Gen. 25:27-34 : Le profane et le suborneur

    2.3 Gen. 26:34, 35 : Les filles de Heth2.4 Gen. 27 : La bndiction drobe

    3 Chapitre 2 : Jacob proscrit (*)3.1 Gen. 28 : Le songe de Bthel

    3.2 Gen. 29-31 : Servitude et chtiment3.3 Gen. 32 : La lutte avec Dieu

    3.4 Gen. 33:1-16 : La rencontre avec sa4 Chapitre 3 : Jacob au pays de Canaan

    4.1 Gen. 33:17-20 : Succoth et Sichem4.2 Gen. 34 : La discipline de Sichem

    4.3 Gen. 35:1-5 ; 9-15 : La communion de Bthel4.4 Gen. 35:6-8 ; 16-29 : Nouvelle discipline

    4.5 Gen. 37-45 : Jacob perd Joseph4.6 Gen. 42:35-38 ; 43:1-14 : La famine et la perte de Benjamin

    4.7 Gen. 45:26-28 : Joseph vivant4.8 Gen. 46:1-7 : Ber-Shba

    5 Chapitre 4 : Jacob en gypte5.1 Gen. 46:28-30 : Jacob devant Joseph

    5.2 Gen. 47:7-12 : Jacob devant Pharaon5.3 Gen. 47:27 ch. 48 : Jacob devant la mort

    5.4 Gen. 49 : Jacob devant lavenir

    1 INTRODUCTION : Quelques rflexions sur lhistoire dIsaac

    Lhistoire dIsaac offrant plusieurs points de contact avec celle de son fils Jacob, il ne sera pas horsde propos den dire quelques mots avant de considrer la vie de celui-ci.

    Isaac, au dbut de sa carrire, est un beau type du Fils de Dieu, tandis que les dbuts de Jacob nesont, hlas ! quun tableau des ruses et des manquements de lhomme. Isaac, vraie semence dAbraham,

    et comme tel hritier des promesses, nat contre esprance dun pre amorti et dune mre dont lesein tait en tat de mort (*). Il reprsente, ds son entre dans le monde, une vie trangre la nature

    et victorieuse de la mort. Il est le fils accord la foi, et cette situation exceptionnelle attire sur luilinimiti dIsmal, son frre selon la chair. Ds ses premiers pas, comme, du reste, dans toute la premire

    partie de son histoire (chap. 21-24), Isaac est donc le type du Christ.

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  • (*) Rom. 4:18, 19.

    Un grand fait domine sa vie. Lui, le fils unique, le bien-aim (Gen. 22:2), offert en holocauste sur la

    montagne de Morija, il ressuscita dentre les morts, car cest ainsi quAbraham le reut en figure (Hb.11:19). Comme homme ressuscit, il reoit une pouse (*) selon le dessein prordonn de son pre

    (Gen. 24:1-8). lizer, image frappante du Saint Esprit, va la chercher et la lui amne travers le dsert.

    (*) Rebecca est le seul type complet de lglise et de son appel dans lAncien Testament.

    Conformment lordre dAbraham, lpouse dIsaac ne pouvait tre prise dentre les filles desCananens ; il fallait quelle appartnt la famille de la foi, au pays et la parent dAbraham. Mais

    cette parent elle-mme prsentait un assez triste spectacle. Nakhor, suivant de loin les traces de son frreAbraham, tait venu, aprs lui, stablir au pays de Charan (Gen. 24:10), sans songer suivre, comme lui,

    lappel de Dieu jusquau bout. Quoique se tenant part du culte public des idoles (conf. Gen. 31:29, 53),que lon vnrait de lautre ct du fleuve, ses fils, sinon lui, navaient point abandonn leurs

    thraphim, ou dieux domestiques, tout en reconnaissant lternel comme leur Dieu (Gen. 31:19, 53).Aussi Isaac, sil pouvait prendre sa femme au pays de Charan, devait se garder dy retourner (Gen. 24:6).

    Rebecca, de son ct, pour appartenir entirement son poux, devait oublier son peuple et la maison deson pre et vivre dans le pays de la promesse en compagnie de lhomme ressuscit ; il ne devait y avoir

    chez elle ni mlange, ni compromis. Elle lavait compris, car, devant les instances de ses frres, un seulmot sort de sa bouche: Jirai. Belle parole, digne de lpoux quelle aime sans lavoir vu, en qui elle

    croit sans le voir encore ; parole de confiance en celui dont elle apprcie la valeur, parole de dcision, caril est laimant souverain qui lattire, parole de soumission, car sur un mot dlizer: Ne me retardez

    point, elle le suit travers le dsert, jusqu ce quenfin rencontrant son seigneur, elle descend de samonture, en tmoignage de soumission, et se couvre de son voile devant lui.

    Quelle joie pour elle, de voir Isaac, lhomme cleste, venir sa rencontre de Lakha-ro, du puits duVivant qui se rvle ! (24:62). Cest l quil habitait avant cette rencontre, et quil habite encore aprs

    son union avec Rebecca (25:11). Jadis lternel avait trouv Agar prs de ce puits qui est sur le cheminde Shur (16:7), et Agar avait dit: Nai-je pas aussi vu ici, aprs quil sest rvl ? Ni Ismal, n de la

    chair, ni ses fils aprs lui, nen avaient profit, car ils habitrent jusqu Shur, sans connatre le puits dela rvlation et sans boire de cette eau qui ouvre les yeux des misrables. Lhomme spirituel seul

    sabreuve la rvlation de Dieu. puits de Lakha-ro, Parole divine, rvlation du Pre et du Fils, source profonde, lieu de dlices

    pour lhomme ressuscit, eau frache o se dsaltre celle dont il a fait son pouse ; puits o lon voitlInvisible, o lon connat sa grce, o lon apprend jouir de lui dans lintimit de sa communion, o

    lon trouve conseil et direction, qui fait verdir les lieux arides en une frache oasis ; monte, puits dudsert, pour moi, pour tout le peuple du Seigneur, et que ta famille, Christ, habite sans cesse autour de ta

    Parole, auprs du puits du Dieu vivant !

    * * * Au chapitre 26, qui forme la seconde partie de lhistoire dIsaac, le patriarche nest plus le type de

    Christ, mais celui du croyant, appel marcher ici-bas avec son caractre dhomme cleste et ressuscit.Hlas ! ici, comme toujours, nous voyons lhomme incapable de se maintenir la hauteur de sa vocation.

    Jadis la famine avait conduit Abraham en gypte ; cest encore la famine qui pousse Isaac vers Gurar ;Dieu lui dit: Ne descends pas en gypte, car il devait demeurer en Canaan ; il lui permet cependant de

    sjourner Gurar, alors quil y a dj lu domicile. La consquence ne se fait pas attendre ; Isaac reniesa relation avec son pouse, type de la relation de Christ avec lglise. Ce quAbrabam avait fait en

    gypte, il le fait en Philistie. Lgypte reprsente le monde ; la Philistie, le monde qui est tabli sur leterritoire du pays de la promesse, le monde ennemi des croyants, bien quil ait une part avec eux dans

    leurs limites. Ce fait nous apprend quil est aussi impossible davouer et de maintenir ouvertement ses

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  • relations avec lglise, au milieu du monde associ au peuple de Dieu, quau milieu du monde reprsentpar lgypte. Ni lun, ni lautre ne supportent ce tmoignage. Le chrtien qui habite Gurar sy laisse

    dpouiller de son meilleur trsor, de la communion entre lpoux et lpouse ; ses relations, sontmoignage, sont briss ; le monde sempare de lpouse et la retient captive. Comme Abraham, Isaac en

    fait lhumiliante exprience. Cette fausse position de lhomme de Dieu semble, au premier abord, luiattirer de grands avantages. Il sme dans le pays de Gurar pour y rcolter au centuple ; il y reoit

    beaucoup de bndictions temporelles ; peut-tre y grandira-t-il jusqu y devenir fort grand ; il ytrouvera, comme autrefois Abraham, quantit de troupeaux et de serviteurs, mais la joie de la communion

    est teinte, les liens les plus intimes de lme sont rompus ; et, de plus, lalliance avec le monde auxformes religieuses qui nous a privs de ces trsors, nous apporte les disputes, lopposition et la haine ; car

    lenfant de Dieu, quelque faible quil soit, tant quil na pas entirement reni son caractre cleste,souffrira toujours de lanimosit du monde contre Christ. Cest ce que rencontre Isaac, pour stre tabli

    Gurar.Isaac, type de lhomme cleste, est un creuseur de puits. Le chrtien lui ressemble. Son bonheur

    est de chercher les eaux rafrachissantes, pour lui-mme dabord, ensuite pour en faire part dautres.Isaac recreusa les puits deau quon avait creuss aux jours dAbraham, son pre, et que les Philistins

    avaient bouchs aprs la mort dAbraham (v. 18). Cest ainsi que les tmoins du Seigneur remettent enlumire des vrits anciennes ; mais, lorsque ces tmoins ne sont pas spars du monde, ce dernier

    sempare des vrits de leur tmoignage, comme si elles provenaient de lui et lui appartenaient. Il en futainsi des grandes vrits retrouves la Rformation, la justification par la foi, et le salut par grce. Le

    tmoin de lternel qui reste au milieu des Philistins y perd le fruit de son travail spirituel.Isaac creuse alors des puits nouveaux, images de vrits nouvelles ; mais Esek et Sitna sont des

    objets de dispute et de haine ; le patriarche est oblig de les abandonner entre les mains de lennemi sanspouvoir les utiliser. Il nest au large quen sloignant de la Philistie ; l il creuse le puits de Rehoboth

    (espaces), parce que, dit-il, lternel nous a maintenant donn de lespace. Lorsque nous sommesaffranchis de tout lien avec le monde, il est impuissant contre notre tmoignage. Le culte et le vrai

    caractre du chrtien, ne se rencontrent que dans une sparation complte davec le monde religieux.Isaac en fait lexprience Ber-Shba, dans le pays de son pre, car, de mme quAbraham remontant

    dgypte, ce nest que l quil btit un autel en invoquant le nom de lternel, et quil dresse sa tente. Ber-Shba, Isaac est rentr dans son propre domaine, et cest ce que le monde est oblig de reconnatre,

    sans toutefois se juger lui-mme (*). Le puits de Rehoboth est la dernire tape de cet homme de foi:simple et calme tmoignage rendu aux vrits ternelles, en prsence dun monde qui les ignore, mais qui

    voit clairement que lternel est avec nous (v. 28). Toutes ces choses nous parlent dun progrs dIsaac,comme homme de Dieu, mais nous montrent aussi quelle distance il est, dans la pratique, de Celui dont

    il tait le type dans la premire partie de son histoire. Hlas ! dans le cours de notre rcit nous assisterons un vritable dclin du patriarche. La troisime partie de sa carrire, tant intimement lie celle de

    Jacob, nous ltudierons dans ses rapports avec elle, au fur et mesure des vnements.

    (*) Vous me hassez et... vous mavez renvoy dauprs de vous, leur dit Isaac. Ils

    rpondent : Nous ne tavons fait que du bien (26:29).

    2 Chapitre 1 : Jacob dans la maison paternelle

    2.1 Gen. 25:19-26 : Deux principes et deux races

    Comme Sara, Rebecca tait strile. Ces femmes sont en cela des figures dIsral, de lhomme selon

    la chair sous lancienne alliance. Rachel, plus tard la femme de Manoah et Anne, plus tard encorelisabeth, furent visites de la mme manire. Leur strilit, marque dimpuissance, signifiait que la chair

    na ni le droit, ni le pouvoir de faire entrer dans la famille de la foi. Seules la grce et la puissance divinesnous y donnent accs, car Dieu se rserve dtre le seul ouvrier de notre bndiction.

    Dans cette preuve, Sara et Abraham avaient manqu dintelligence et de foi. Par lartifice dune

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  • transaction humaine (16:1-3), Sara chercha se procurer ce que Dieu ne lui avait pas encore accord,mais ce quil avait solennellement promis Abraham en lui disant : Celui qui sortira de tes entrailles, lui,

    sera ton hritier (15:4). Isaac eut plus de foi que Sara: il sattendit Dieu et, dpendant de lui seul, il priainstamment au sujet de sa femme, car elle tait strile. Plus tard, Jacob imita son grand-pre Abraham,

    quand Rachel lui donna sa servante Bilha ; au lieu de prier comme Isaac, sa colre senflamma contreRachel (30:2). Tout autre tait Anne, lorsque, dans laffliction et lamertume de son me, elle pria

    lternel en pleurant abondamment et que le dsir de la femme fut exauc par la naissance de Samuel(1 Sam. 1). Zacharie, lui, neut quune foi mitige ; il avait fait des supplications au sujet dlisabeth (Luc

    1:13), mais il douta lorsque lange vint lui dire quil tait exauc, aussi fut-il muet jusquau jour de lanaissance du prcurseur.

    Abraham eut deux fils, lun de la servante, lautre de la femme libre: Ismal, le fils selon la chair,Isaac, le fils selon lEsprit. peine Isaac fut-il sevr que celui qui tait n selon la chair, perscuta

    celui qui tait n selon lEsprit (Gal. 4:29). La chair, un principe surgissant du dehors dans la personnedIsmal, slevait contre ce qui tait n de Dieu. De mme Jsus, et tous les siens sa suite, ont rencontr

    lopprobre, les moqueries et les hostilits de la chair, cet ennemi du dehors.Rebecca conut dun, dIsaac (Rom. 9:10) et eut de lui deux enfants qui sentrepoussaient dans

    son sein. Ici, les deux principes se trouvaient en elle et se combattaient en elle, selon quil est dit : Lachair convoite contre lEsprit, et lEsprit contre la chair ; et ces choses sont opposes lune lautre.

    Mais il faut que, dans le croyant, lun soit asservi lautre, afin que nous ne pratiquions pas les chosesque nous voudrions (Gal. 5:17). Et cest ainsi que Jacob sortit, sa main tenant le talon dsa. Mais

    lopposition des deux natures ne se borne pas au sein de Rebecca ; elle persiste aprs que les enfants sontns, selon ce que Dieu dit : Deux peuples se spareront en sortant de tes entrailles. Combien de

    chrtiens, ne voulant pas abandonner le monde, opposent lobligation de sen sparer, le fait que nousportons le monde dans notre coeur. Ce nest pas ce quenseigne la Parole. Elle montre, la vrit, quil y

    a dans le croyant une opposition ncessaire entre la chair et lEsprit et que la mondanit de son coeur nepeut se justifier ; mais la prsence et lopposition des deux natures en lui naffaiblissent nullement cette

    autre vrit, quune sparation est ncessaire entre ce qui est n de lEsprit et ce qui est n de la chair. Il ya l deux familles distinctes qui ne peuvent avoir rien en commun, ni titres, ni privilges, ni bndictions.

    Ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu ; mais les enfants de la promesse sontcompts pour semence (Rom. 9:8).

    Vous demandez peut-tre : Pourquoi les uns sont-ils bnis et pas les autres ? Dieu rpond que cestafin de prouver que son propos selon llection demeure (Rom. 9:11). Llection de Dieu est souveraine ;

    il nen doit compte personne. Il la met en contraste avec les oeuvres, cest--dire avec la prtention delhomme acqurir, de son chef, les grces de llection. Mais, dira-t-on, dans ce cas Dieu choisit les uns

    pour la bndiction, les autres pour la maldiction, et que pouvons-nous contre la volont de Dieu ?Question insense, car jamais Dieu ne choisit pour la perdition. Il montre son libre choix de grce, quand

    il dit : Le plus grand sera asservi au plus petit, mais il montre aussi les consquences de laresponsabilit de lhomme, quand, aprs avoir dit: Jai aim Jacob, il ajoute: et jai ha sa (Mal.

    1:2, 3). Quand a-t-il aim Jacob ? Au premier livre de la Bible et dj dans le sein de sa mre. Quand a-t-ilha sa ? Au dernier livre de lAncien Testament, lorsque, malgr la longue patience de Dieu, Edom

    (sa) stait montr jusqu la fin limplacable ennemi de lternel et de son peuple. Cest ainsi que semanifestent, dun ct, les fruits de la grce de Dieu, de lautre, les fruits de la responsabilit de lhomme.

    Jamais Dieu ne sacrifie lun de ces principes lautre, ni ne les affaiblit lun par lautre, comme les fauxraisonnements des hommes ny tendent que trop souvent.

    2.2 Gen. 25:27-34 : Le profane et le suborneur

    Les enfants grandissent, leur caractre se dessine. sa tait un homme habile la chasse, unhomme des champs. Il reprsente lhomme de lactivit extrieure, de la force corporelle, qui trouve

    dans ce monde la sphre propre son dveloppement, et qui met son habilet naturelle au service de sesconvoitises. Nouveau Nimrod, il aime la chasse et ses nergies convergent vers la satisfaction de cette

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  • passion. Mais Jacob tait un homme simple, qui habitait les tentes: on reconnat ici un rejeton de lafamille de la foi. La simplicit chez lui nest pas le contraire de la ruse ; nous ne verrons que trop, hlas !

    quel rle la ruse joue dans la carrire de Jacob, et quelle discipline Dieu dut le soumettre pour lenpurifier. La simplicit de Jacob tait celle dun homme qui na pas de besoins, qui se contente de ce que

    Dieu lui donne, sans ambition daises ou de renomme ; traits de caractre opposs ceux dsa. Cestpourquoi aussi il habitait les tentes, vrai fils de ces hommes de foi, Abraham et Isaac. Abraham, est-il

    dit, demeurait sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohritiers de la mme promesse (Hb. 11:9). Audbut de sa carrire, Jacob est donc un tmoin de Dieu, vivant en tranger dans un monde o il ne cherche

    pas une cit permanente, car il sattache la promesse de Dieu et de son hritage, et ces choses suffisent sa foi.

    ce point du rcit commence la troisime partie de lhistoire dIsaac ; histoire dsormais lie celle de ses deux fils. Isaac nest plus ici lhomme de Dieu, ralisant, partiellement toutefois, son

    caractre cleste ; il se laisse au contraire diriger dans sa conduite par des motifs purement terrestres.Isaac aimait sa, car le gibier tait sa viande. Un simple got gastronomique, un penchant pour ce

    que le monde appelle les plaisirs de la table, voil ce qui, sans quil sen doutt, faisait dvier lesaffections dIsaac. La chair attire toujours la chair. Nest-il pas douloureux de penser que le pieux Isaac,

    sil lavait pu, aurait fait du fils de la chair lhritier des promesses, parce quil aimait le gibier ! Rebeccaaimait Jacob ; peut-tre tait-ce laffection dune mre pour celui de ses fils qui tait le plus faible et que

    son pre tenait en moindre estime ? La raison nest pas donne, mais nous aimons croire que Rebecca,femme de foi malgr tout, avait gard dans son coeur la rponse de lternel quand elle tait alle le

    consulter (vers. 22,23).Aux v. 29-34, le caractre des deux frres se dessine entirement. sa est profane et pour un

    seul mets vend son droit de premier-n (Hb. 12:16). Accabl de fatigue il scrie: Je men vaismourir ; et de quoi me sert le droit danesse ? Le malheureux ne comprend pas quil ne vend pas

    seulement son droit certains avantages temporels, mais des bndictions plus leves promises Abraham, et sa semence, qui est Christ. Oui, il vend Jacob son droit la ligne du Messie, privilge

    qui fut confr Jacob, car il est dit : Abraham engendra Isaac ; et Isaac engendra Jacob, et ainsi desuite jusqu Jsus, qui est appel Christ (Matt. 1). sa mprise le don de Dieu (v. 34) et lui prfre un

    potage de lentilles, misrable satisfaction dun besoin passager de sa chair. Quelle indiffrence ! Ayant lechoix, il abandonne de propos dlibr son droit la bndiction. Il mange et boit, se lve et sen va...

    Ah ! quand ensuite, voulant hriter de la bndiction, il la recherchera avec larmes, il sera trop tard... Oui,trop tard !... Il fut rejet, car il ne trouva pas lieu la repentance (Hb. 12:17).

    Ce terrible exemple est fait pour rendre attentif. Le monde est rempli dsas, qui sacrifient unavenir de bndictions mis leur porte, pour satisfaire le dsir dun moment, qui vendent leur me pour

    un plat de lentilles et, aprs avoir mang et bu, se lvent et sen vont, insensibles lnormit de leuracte. Songent-ils quun jour se lvera, o jetant un cri trs grand et trs amer, ils diront en pleurant:

    Bnis-moi, moi aussi, mon pre, et o ils ne trouveront pas lieu la repentance ?Certes, la conduite dsa nexcuse en aucune manire celle de Jacob. Ce dernier na rien qui nous

    attire. Sil y avait quelque noblesse, quelque franchise naturelle, ce serait chez sa quil les faudraitchercher. Jacob guette les ventualits et en profite fort habilement pour arriver ses fins. Il pense, ds le

    dbut de sa carrire, quil ne faut pas ngliger les moyens humains pour sassurer les bndictionspromises. Erreur trs commune ! On emploie la chair acqurir les choses de Dieu, tout en laissant une

    part lactivit de la foi. Jacob devra traverser plus de vingt annes de souffrances et de discipline, pourapprendre que lactivit de la chair ne sert qu crer des difficults au croyant et lamener sous le

    jugement de Dieu, quelle est, en un mot, un instrument de dfaite et que la foi seule assure la victoire.sa agissait purement et simplement par la chair ; Jacob mettait sa chair, ou, si vous le prfrez, ses

    capacits et son intelligence naturelle, en ligne avec sa foi, sans comprendre que lune est ennemie delautre.

    Nous avons dit: le monde est peupl dsas ; nous pouvons dire tout aussi justement : la chrtientest peuple de Jacobs. Est-il ncessaire de le prouver par des exemples ? Dans la chrtient, ne se sert-on

    pas de lintelligence naturelle, des tudes, de la volont humaine qui pense pouvoir se consacrer Dieu,

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  • pour acqurir les choses que la grce de Dieu veut nous donner ? Quand Dieu prpare aux siens desoeuvres de foi pour quils y marchent, ne les remplace-t-on pas par des oeuvres volontaires qui font

    obstacle celles de Dieu ? Nest-ce pas par des rglements humains quon a la prtention de sassurer lesbndictions que le Seigneur accorde son glise ? Lvanglisation, les dons de lEsprit, ldification

    des saints, la prire mme, tout est entach de ce vice. Le chrtien sincre, o quil se tourne, dcouvrelesprit et les principes de Jacob, mme dans la famille de la foi et parmi ceux qui ont le privilge

    dinvoquer en vrit le nom du Seigneur.Une chose consolante, cest que, malgr tout, il y a de la foi chez plusieurs de ceux qui agissent

    ainsi. Jacob, en dpit de ses procds charnels, accordait de la valeur la promesse. La parole de Dieu,confie sa mre, tait reste grave dans son coeur. Il avait conscience de la prminence laquelle il

    tait appel, et cet homme simple, habitant sous des tentes, avait des visions de gloire future qui luifaisaient mpriser les choses prsentes, alors que son frre sa mprisait les choses venir !

    2.3 Gen. 26:34, 35 : Les filles de Heth

    Et sa tait g de quarante ans, et il prit pour femmes Judith, fille de Beri, le Hthien, etBasmath, fille dElon, le Hthien.

    Le mariage est un tmoin de ltat de notre religion. Abraham, lhomme de foi, enseign par lesamertumes dun partage entre Sara et Agar lgyptienne, veut, pour son fils Isaac, une fille de la race de

    la foi ; il ne veut pas dune Cananenne, ni mme que son fils retourne se fixer au pays de Nakhor, carAbraham en tait sorti. lizer remplit fidlement cette mission ; il en est toujours ainsi quand lEsprit de

    Dieu nous dirige. Isaac ne sest pas cart de ce prcepte (28:1). Jacob y marcha, lui aussi, quoique avecmoins de simplicit et de franchise que son pre. Pour eux, la foi excluait absolument toute alliance avec

    les filles du monde.Cette mme rgle de conduite est recommande au peuple de Dieu dans Dent. 7:3, 4, en Josu

    23:12, 13. Au milieu dune grande affliction, Esdras (10:3, 11) agit sur la conscience du peuple pour quilse purifie de ses alliances profanes. Nhmie (10:30) confirme encore ce principe. Dans le Nouveau

    Testament, il est important de sen souvenir, la seule condition du mariage chrtien est formule par cesmots : Seulement dans le Seigneur (1 Cor. 7:39).

    sa fait montre en cette circonstance de son esprit profane. Il prend les filles des Hthiens pourfemmes, et elles furent une amertume desprit pour Isaac et pour Rebecca. Comment pouvait-il en tre

    autrement pour ce couple de croyants, associs involontairement par leur fils un peuple charg de lamaldiction divine et qui, tout en restant purs eux-mmes, ne pouvaient se dgager de ce voisinage

    idoltre ? Ils en souffraient, ctait justice ; ils ne pouvaient changer cet tat de choses, car les principesdivins navaient pas de prise sur sa. Ctait lpreuve de ce mnage de croyants et ils la ressentaient

    cruellement ; Rebecca, dune faon plus vive, car son affection pour sa tait moins aveugle que celle deson mari : Jai la vie en aversion, dit-elle, cause des filles de Heth (27:46). Aussi le fcheux

    exemple donn par sa les engagea-t-il dautant plus agir selon les penses de Dieu, envers le fils quireconnaissait leur autorit et dont la foi correspondait la leur. Isaac, est-il dit, appela Jacob, et le

    bnit, et lui commanda, et lui dit: Tu ne prendras pas de femme dentre les filles de Canaan. Lve-toi, va Paddan-Aram, la maison de Bethuel, pre de ta mre, et prends de l une femme dentre les filles de

    Laban, frre de ta mre (28:l, 2).

    2.4 Gen. 27 : La bndiction drobe

    Le chapitre 27 nous prsente un tableau humiliant des choses qui peuvent se passer au sein de la

    famille de Dieu. Isaac, chef de cette famille, lhomme cleste des chapitres prcdents, cde uneconvoitise terrestre: le gibier tait sa viande. Il dit sa: Tu vois que je suis vieux ; je ne sais pas le

    jour de ma mort. Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc, et sors dans leschamps, et prends-moi du gibier ; et apprte-moi un mets savoureux comme jaime, et apporte-le-moi, et

    jen mangerai, afin que mon me te bnisse avant que je meure. Pouss par cette convoitise, il en vient

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  • prfrer le fils de la chair lhritier selon Dieu, qui sa devait tre asservi. Nous le voyons encore,cherchant dans la nourriture quil aime la force pour le service de Dieu, comme si cette force factice

    pouvait venir en aide au don prophtique dun patriarche ! En est-il autrement de nos jours ? Que de foisune excitation de la chair simpose aux chrtiens comme tant la puissance de lEsprit ! Le gibier et le vin

    ne sont pas les seuls excitants de lhomme naturel ; tout ce que le monde lui prsente, la recherche dumoi, le dsir de slever, lorgueil de la vie, limagination, mille choses encore, contribuent lui faire

    perdre la sobrit dans le service du Seigneur qui seule en assurerait les fruits.Chose bien plus grave encore, cette seule convoitise dIsaac lui fait oublier la Parole et le pose en

    adversaire des penses de Dieu. Nous lavons dit plus haut: Isaac, sil lavait pu, aurait fait du fils de lachair lhritier de la promesse ! Nobjectez pas quil tait ignorant ; il aurait d se rappeler cette parole:

    Le plus grand sera asservi au plus petit. Souvenons-nous que loubli de la parole de Dieu va de pairavec lentre que nous donnons au monde dans nos coeurs. Quel terrible rveil pour Isaac, quand, tout

    coup, ses yeux stant ouverts, il dcouvre que par affection pour son fils, il a failli contrecarrer lesdesseins de Dieu. Voyez-le, saisi dun tremblement trs grand ! (v. 33). Ce nest chez lui ni la colre, ni

    la stupfaction davoir t tromp par son plus jeune fils, car il pouvait reprendre la bndiction quon luiavait drobe. Non, cest leffroi du danger auquel la grce de Dieu vient de le faire chapper. Aussi, tout

    en jugeant la manire dont Jacob se lest approprie -ton frre est venu avec ruse et a pris tabndiction (v. 35) il maintient la bndiction donne, comme tant selon les penses de Dieu : Je

    lai bni: aussi il sera bni (v. 33).Sous lhumiliation, Isaac est restaur dans son me ; nanmoins il est mis de ct, lui, le tmoin de

    Dieu dans ce monde. Sa carrire de tmoin est finie, brise jusqu sa mort. Pendant prs dundemi-sicle, il ne verra plus dans son entourage que les fruits du vieil homme qui lui seront une amertume

    desprit, de cette chair dsa dont il avait voulu un moment se servir pour la satisfaction de sa proprechair.

    Tandis quIsaac cherche allier sa foi avec sa convoitise, la foi de Rebecca se mlange de soncaractre de famille. Nakhor son grand-pre, Bethuel son pre, Laban son frre, sont dune mme ligne:

    religion mlange, intrt, fausset et tromperie, avaient prsid son ducation. Et pourtant, un jour,cette mme Rebecca avait dit par la foi: Jirai ; par la foi galement elle avait compris la valeur de la

    promesse faite Jacob, mais sous linfluence de son caractre de famille, elle abandonna le chemin de lafoi, et voulut procurer par tromperie, au fils quelle aimait, la bndiction promise. Retournant aux

    principes de conduite auxquels lternel lavait fait renoncer, elle cherche parer, par les manoeuvresfrauduleuses de la chair, le coup dont la passion charnelle dIsaac la menace. Bien plus, elle donne sa

    conduite en exemple son propre fils et ose se charger de la maldiction (v. 13), pour lengager tromperson pre. Mais Dieu est un Dieu saint et se montre tel envers les siens. Rebecca tombe sous la discipline

    de lternel. Elle perd Jacob, sur lequel se concentraient toutes les affections de son coeur de mre. Isoledsormais, elle passe ses annes, ayant la vie en aversion, et meurt sans revoir celui avec lequel elle

    esprait tre runie un jour (v. 45). Sa discipline, comme celle dIsaac, ne se termine quavec sa vie.Jacob obit sa mre en touffant la voix de sa conscience qui lui crie : Tu passeras aux yeux de

    ton pre comme un trompeur (v. 12) ; il ment Isaac pour se procurer, sa manire, ce que Dieu lui avaitpromis. Il reoit la bndiction, mais ne laurait-il pas reue sans cela, mme en prsence dsa, comme

    phram la reut plus tard en prsence de Manass ? Il la reoit, mais il est oblig den attendre longtempsla possession, proscrit, rduit un dur esclavage, objet de la discipline de lternel, jusqu ce quenfin,

    jug et bris, il ait reconnu que sa chair tait sans force pour le bien et que sa puissance ne rsidait quedans la foi toute seule.

    sa enfin, lhomme animal, est battu dabord de moins de coups, car il ny a pas de disciplinepour la chair, mais il ne peut retrouver la bndiction perdue, quoiquil lait recherche avec larmes. Il ne

    trouve pas lieu la repentance, cest-dire un changement de dispositions chez Isaac, et son histoire setermine par cette parole dune solennit terrible: Jai ha sa !

    3 Chapitre 2 : Jacob proscrit (*)

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  • (*) Les dates consignes dans les chapitres 25 50 de la Gense, permettent dtablir,avec quelque certitude, lge de Jacob aux diffrentes priodes de son histoire :

    Jacob avait 40 ans, lorsque sa prit pour femmes les filles de Heth. Il quitta la maisonpaternelle 75 ans, aprs avoir t tmoin Pendant trente-cinq ans de lamertume desprit de

    ses parents, et avoir trembl pendant un certain nombre dannes sous la menace de lavengeance dsa. 83 ans, il prit La et Rachel pour femmes. Quittant le service de Laban, il

    rentra 96 ans au pays de Canaan. Joseph, g de 17 ans environ, fut vendu par ses frresdans la 107 anne de Jacob. 120 ans, le patriarche ensevelit son pre Isaac, g de 180

    ans (la mort dIsaac, au chap. 35:28, 29, ne semble pas indique selon lordre chronologique durcit), puis Jacob vcut encore dix ans au pays de Canaan. Descendu en gypte 130 ans, il y

    mourut 147 ans.La dure respective des quatre chapitres de notre livre stablit donc ainsi :

    1 Jacob vcut dans la maison paternelle 75 ans. 2 Proscrit et au service de Laban, 21ans. 3 Au pays de Canaan, 34 ans. 4 En gypte, 17 ans.

    3.1 Gen. 28 : Le songe de Bthel

    La premire partie de lhistoire de Jacob est termine. Nous lavons suivi dans la maison paternelle,lui, objet des conseils de Dieu ds avant sa naissance, puis appel compter par la foi sur

    laccomplissement de ces conseils. Mais la foi (ou plutt Dieu, lobjet de la foi), ne suffisait pas Jacob.Habile profiter de loccasion, il stait empar dabord du droit danesse que Dieu lui avait attribu ;

    ensuite, par ruse et tromperie, de la bndiction paternelle, privilge de celui qui possdait ce droitdanesse. Son pre le bnit, croyant bnir sa: Sois le matre de tes frres, et que les fils de ta mre se

    prosternent devant toi ! (27:27, 29). En apparence donc, Jacob tait arriv ses fins. ce moment-l Dieu intervient. Comment vat-il concilier sa fidlit ses promesses avec sa

    rprobation du caractre et des voies de son serviteur ? Il ne peut, en rien, rvoquer ses promesses et sesbndictions, car les dons de grce et lappel de Dieu sont sans repentir ; il ne peut, dautre part,

    accepter le mal sans en tenir compte. Sa discipline rpond aux exigences de sa fidlit, dune part, de sasaintet de lautre, et les concilie. Sous la discipline de Dieu, Jacob sera amen juger et rpudier ses

    voies, prononcer une condamnation absolue sur lui-mme et, ce rsultat obtenu, il entrera par la foi dansla jouissance des glorieuses promesses qui lui avaient t faites.

    Nous allons donc assister, dans la seconde partie de lhistoire de Jacob, ayant Bthel pour point dedpart et Bthel pour point de retour, la discipline de Dieu envers lui, soit pour le chtier, soit pour le

    purifier. La troisime partie de cette histoire nous montrera que la discipline a encore dautres buts.Isaac appelle Jacob et le bnit, sans un mot de reproche quant au pass. Ne serait-ce pas quil

    continue saccuser lui-mme depuis le jour o il a t saisi dun tremblement trs grand ? Latromperie de Rebecca et de Jacob a t le commencement de sa discipline lui, et lui a ouvert les yeux ;

    aussi retrouve-t-il la communion avec Dieu pour bnir son fils sans restriction (28:1). Rebecca cherche viter les consquences de sa faute en envoyant Jacob ltranger, pour le soustraire la colre dsa

    (27:43-45) ; Isaac, lui, accepte avec humilit les consquences de la sienne. Il parle comme si riendanormal ne stait pass ; et il bnit Jacob de la bndiction dAbraham, comme sil avait toujours vu en

    lui lhritier des promesses, agissant son gard selon les principes divins qui avaient dirig son pre. Ilne lui permet pas dimiter lexemple dsa qui avait pris une femme parmi les filles des Cananens. De

    plus, Jacob ne pourra rester comme lui dans le pays de la promesse ; il faudra quil parte ; seule diffrencedavec son pre (v. 5). Isaac reconnat ainsi la discipline de Dieu, mais ne sen fait pas linstrument et ne

    lexerce pas, car, tant lui-mme un objet de discipline, il ne peut que sy soumettre en shumiliant sousla puissante main de Dieu.

    Jacob sort de Ber-Sheba et sen va Charan, triste et proscrit, nayant que son bton, comme il ledira plus tard (32:10). Spar de ceux quil aime, laissant derrire lui le courroux dsa, avec, devant lui,

    linconnu, les privations coup sr, et au-dessus de lui ce Dieu quil a si gravement offens en substituantses propres artifices aux secours de Sa providence, comme si les moyens de Jacob avaient pu valoir mieux

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  • que les ressources de Dieu !Il entreprend son plerinage, non pas comme Abraham qui, par la foi et dans la communion du

    Tout-Puissant, marchait en tranger dans le pays de la promesse, mais banni de ce bon pays contre savolont, la suite de son manque de foi et de sa tromperie, et oblig de parcourir en sens inverse le

    chemin qui avait amen son grand-pre de Charan au pays de Canaan. Il sen va seul, sans communionavec Dieu, charg du poids de sa faute, et arrive Bthel. La nuit tombe ; il na que des pierres pour

    chevet... Combien damertumes devaient assaillir son pauvre coeur ! La nuit de Bthel ntait certes pasplus noire que les penses qui remplissaient son me !

    Il se couche et sendort... Une vision glorieuse lui apparat: une chelle qui fait communiquer laterre avec le ciel. En haut de lchelle, Dieu ; au bas de lchelle, un proscrit sans asile, portant le lourd

    fardeau de son pch ; mais, entre Dieu et Jacob, des anges, ces esprits administrateurs, envoys pourservir en faveur de ceux qui vont hriter du salut, montent et descendent, pour accomplir leur service

    envers lui (Hb. 1:14).Scne touchante ! Dieu lui-mme ouvre son ciel pour mettre ses armes la disposition dun rachet

    coupable, et voil ce qui est rvl Jacob au bout de sa premire tape dans le chemin du chtiment !Prsents, bien quinvisibles, ces serviteurs de Dieu pourvoiront ses besoins pendant son sjour

    ltranger. Il les retrouvera plus tard Mahanam, venant lui souhaiter la bienvenue, mais il les rencontredabord, au moment le plus sombre de son histoire, parce que Dieu est l (*). Singulire occasion nest-ce

    pas, pour confirmer Jacob toutes les bndictions de Dieu ? Ah ! cest que Dieu navait pu lui apparatrejusque-l. Comment se rvler lui auprs du plat de lentilles, ou bien au chevet dIsaac, quand il avait le

    coeur rempli de tromperie ? Mais maintenant, dans cet endroit solitaire, effrayant, o le pch la conduitet o le chtiment sabat sur lui, Dieu le rencontre, car, la discipline tant Son oeuvre, le lieu de la

    correction est un endroit o Il peut se rvler. Nest-il pas touchant de voir ici que pas une parole deblme ne sort de Sa bouche ladresse de Jacob ? Dieu lui parle pour affirmer quIl est fidle ses

    promesses: Je suis lternel, le Dieu dAbraham, ton pre, et le Dieu dIsaac ; la terre sur laquelle tu escouch, je te la donnerai, et ta semence ; et ta semence sera comme la poussire de la terre ; et tu

    ltendras loccident, et lorient, et au nord, et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bniesen toi et en ta semence (v. 13, 14). Ces promesses sont presque aussi riches, dans un sens, que celles

    dAbraham. Je dis: presque, parce que Dieu ne donne pas Jacob une semence comme les toiles descieux, mais comme la poussire de la terre (**). Je dis encore : dans un sens, car, dans lautre sens, elles

    sont bien plus riches, inconnues mme Abraham. Le v. 15 assure Jacob de lintrt que Dieu ne cesserade lui porter pendant ses annes dexil, grce inconnue Abraham qui ne quittait pas la terre de la

    promesse: Et voici, je suis avec toi ; et je te garderai partout o tu iras, et je te ramnerai dans cetteterre-ci, car je ne tabandonnerai pas jusqu ce que jaie fait ce que je tai dit. Quel baume pour le coeur

    afflig de Jacob: Je suis avec toi ! Je te chtie, mais cest une preuve de mon amour ; je te garderai, je teramnerai, je ne tabandonnerai pas ! Pauvre Jacob ! Il pouvait donc compter entirement sur Dieu seul,

    lui dont le pch consistait en avoir dout ! Certes une grce pareille aurait d lui rjouir le coeur... maisnon ! il scrie, en se rveillant de son sommeil : Certainement lternel est dans ce lieu, et moi je ne le

    savais pas. Et il eut peur, et dit: Que ce lieu-ci est terrible ! Ce nest autre chose que la maison de Dieu, etcest ici la porte des cieux ! (v. 16, 17). Que ce lieu est terrible ! Terrible, quand Dieu lassure de toute sa

    faveur ? Ah ! cest que notre chair ne peut se trouver laise en prsence de Dieu, non, pas mme enprsence du Dieu de grce, car cette prsence nous juge. Il en est toujours ainsi ; tmoin, laptre Pierre,

    quand le Seigneur remplit son filet de poissons.

    (*) Remarquons en passant, que Jacob est ici un type dIsral chass de Canaan cause

    de son infidlit, objet des soins de Dieu pendant sa proscription, mais portant dans son sein unpeuple plus nombreux que la poussire de la terre. Le songe est la rvlation qui lui est faite

    dune communion future entre le ciel et la terre, entre la terre et le ciel, par lintermdiaire desanges. Donc, proprement parler, le sens de ce passage est moins Jacob, personnellement

    lobjet des soins de Dieu, quIsral, proscrit par sa faute, objet de cette sollicitude et anticipantun avenir o Dieu rpondra son peuple et Isral son Dieu, par le ministre des anges. Ce

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  • que lon trouve en Jean 1:52, est plus glorieux encore. Le Fils de lhomme y est seul en vue.Bien autrement abaiss que Jacob, puisquil est descendu en grce jusqu subir la mort dun

    criminel, il est lobjet du service des cratures les plus leves. Le ciel est ouvert sur lui seul etcontemple Celui qui sest volontairement humili. ll relie, dans sa personne, lhomme avec Dieu,

    la terre avec le ciel. Cest parce quil a souffert quil devient le centre unique de tout. Mais il apris cette place, afin que lhomme en lui pt hriter de sa bndiction.

    (**) Abraham reoit les deux (13:16 ; 15:5 ; 22:17) ; Isaac, lhomme cleste, reoit unesemence comme les toiles des cieux (26:4).

    Mais voici que Jacob reprend courage ! Pourquoi ? Parce quil imagine de faire un contrat avecDieu. La chair se tranquillise toujours avec de bonnes rsolutions. Si Dieu fait ce quil a dit, je ferai en

    retour quelque chose pour lui: Lternel sera mon Dieu. Et cette pierre que jai dresse en stle sera lamaison de Dieu ; et de tout ce que tu me donneras, je ten donnerai la dme (v. 20-22). La discipline qui

    ne fait que commencer na pas encore port ses fruits pour le pauvre coupable. Il na pas encore comprisquil ne dpend que de la grce et que sa volont propre ne peut tre quinimiti contre Dieu. Son vieil

    homme nest pas dpouill. Il faudra plus de vingt ans dpreuves, pour lui ouvrir enfin les yeux surlui-mme et lui faire comprendre le but de la discipline.

    Jacob ne sait pas encore que le seul moyen dacqurir les bndictions, cest la foi, et quessayerdun autre moyen, cest outrager la grce. Mais la tendance de lhomme naturel sera toujours celle de

    Jacob, non pas que celui-ci manqut de foi ; seulement il estimait faussement que lactivit, lintelligence,les plans, les rsolutions de lhomme, peuvent avantageusement accompagner la foi et contribuer avec

    elle lui assurer les promesses de Dieu. Ce principe erron est la base de tout le systme religieux denos jours qui, sans renier la foi, sappuie, comme nous lavons dj dit, sur la connaissance, lintelligence,

    les tudes humaines, pour sapproprier les choses divines. Il fallut un long travail de lEsprit de Dieu pourdraciner du coeur du patriarche cette notion qui offensait la grce, et lui substituait, dans une mesure

    quelconque, lactivit de lhomme naturel.

    3.2 Gen. 29-31 : Servitude et chtiment

    Jacob, arriv Charan, rencontre providentiellement Rachel auprs du puits, comme lizer avait

    jadis rencontr Rebecca. Mais lizer tait en communion avec Dieu, et cette entrevue lui tait donnecomme rponse sa prire, tandis que rien de tel napparat chez Jacob. Le Dieu qui lui avait dit Bthel:

    Je suis avec toi, fidle sa promesse, dirige les circonstances en faveur de son serviteur, mais cest tout.Jacob avait Dieu avec lui, sans avoir lui-mme de communion avec Dieu. Nous reviendrons plus tard sur

    ce sujet important. Quil nous suffise de dire ici, que la communion, cet tat du coeur qui jouit des mmesobjets que Dieu, se manifeste dans la marche en commun avec lui vers un mme but. Tel fut le cas

    dAbraham ; il marchait avec Dieu, parce quil avait part Ses secrtes penses. Les rsultats de cettecommunion se montrent chez lui en toute occasion : il vivait en tranger dans ce monde ; il intercdait par

    la prire pour les villes coupables de la plaine ; partout, btissant son autel, il rendait culte Dieu etladorait. Tel ntait pas le cas de Jacob. Une seule fois il offre un sacrifice dans le pays de son exil, et

    encore est-ce au moment de le quitter (31:54). Il en est de mme de sa prire ; cest tout au plus sil prie,quand un danger pressant le menace (32:9-12) ; et sa prire elle-mme nindique que bien faiblement sa

    dpendance, car, au mme moment, il se sert de moyens humains pour apaiser sa, comme si Dieu toutseul navait pu lapaiser.

    Do venait cette absence de communion ? Du fait que la communion ne peut accompagner lechtiment. Le pre qui use de la verge pour punir son enfant, ne le couvre pas de baisers, et lenfant, sous

    la discipline, ne jouit pas de lamour de son pre. Il y avait de la foi chez Jacob, et nous devons en tenirgrand compte, mais il est douteux quil et, un haut degr, conscience de la discipline de Dieu.

    Nous voyons, dans les chapitres qui nous occupent, cette discipline qui avait fait de Jacob un pauvreexil, errant loin de sa patrie, sexercer encore dune autre manire. Il avait tromp son pre, elle lui fait

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  • rencontrer la tromperie sous le toit de Laban. Les paroles flatteuses de Laban : Certes, tu es mon os etma chair (29:14), cachent des vues intresses. Il trompe Jacob en lui donnant La ; il le trompe encore,

    aprs avoir fait un accord avec lui au sujet des troupeaux. Jacob lui avait dit: Je passerai aujourdhui partout ton btail, jen terai toute bte marquete et tachete, et tous les agneaux foncs, et ce qui est tachet

    et marquet parmi les chvres ; et ce sera l mon salaire (30:32). Laban rpond: Voici, quil en soitselon ta parole (v. 34), mais il se hte de passer lui-mme parmi ses troupeaux, pour en ter le salaire de

    Jacob et le remettre entre les mains de ses fils (v. 35). Dix fois, ce parent inhumain et trompeur lui changeson salaire, quand Jacob le sert pour son btail (31:7, 41). Au milieu de toutes ces traverses, dvor de

    jour par la scheresse, de nuit par la gele, oblig de restituer un matre avare ce quil navait pas perdupar sa faute (v. 38-40), que fait Jacob ? A-t-il appris sa leon, par la discipline ? Hlas, non ! Il trompe

    celui qui la tromp, tmoin lhistoire des brebis (30:37-43), tmoin sa fuite clandestine, dont Dieu nousdit: Jacob trompa Laban (31:20). Pourquoi donc ces fraudes ? Parce que Jacob, qui manquait de

    confiance en Dieu, navait pas encore perdu confiance en ses capacits et en ses ruses. Etait-il ncessairede peler des branches de coudrier, quand Dieu lui montrait en songe les boucs rays et marquets en lui

    disant: Jai vu tout ce que ta fait Laban ? (31:10-13). Etait-il ncessaire de senfuir en cachette, quandDieu lui avait dit : Maintenant, lve-toi, sors de ce pays, et retourne au pays de ta parent ? et encore :

    Retourne au pays de tes pres... et je serai avec toi (31:13, 3). Ah ! sil avait eu quelque confiance en laparole de son Dieu, il serait sorti la tte haute, et pas un cheveu de sa tte net t touch !

    Malgr tant de fautes et de dfaillances, Dieu avait accord une famille nombreuse Jacob, maisencore ici, il doit faire la triste exprience de ce que valent les moyens humains. Tromp par Laban, il lui

    faut se soumettre aux expdients de ses femmes et de leurs servantes (30:14-17). Cest ainsi que Jacob estchti, mais sans tre encore bris. Par la grce de Dieu, il le sera plus tard.

    Malgr tout cela, la foi de Jacob Charan offre plusieurs traits remarquables. Ds quil a reuJoseph, le fils de sa vieillesse (il avait alors quatre-vingt-dix ans), mais le vrai fils de la promesse (Gen.

    49:26), type frappant de Christ, n de Rachel la bien-aime, Jacob na plus quune pense: quitter le lieude son exil et de son esclavage pour retourner dans son pays et vers sa parent (30:22-27). Son pays

    ntait pas celui de la religion de Laban, mais celui dAbraham et dIsaac, adorateurs du vrai Dieu, sansmlange de thraphim. Il en est encore ainsi de nos jours. La connaissance personnelle de Christ est le

    plus puissant motif pour nous faire quitter le mlange religieux qui caractrise la chrtient et nousramener, nous, les fils de la foi, vers notre famille spirituelle. Au dpart, Jacob rpudie hautement les

    idoles de Laban. Ce dernier lui rclame ses dieux lares: Quil ne vive pas, celui auprs de qui tutrouveras tes dieux !... Reconnais ce qui est toi, lui rpond Jacob (31:32). Rachel, en suivant son mari,

    les avait emports. Cela arrive souvent ceux qui suivent la foi des autres, sans marcher par leur proprefoi.

    Jacob montre encore la patience selon Dieu dans les preuves, comme le prouve son discours Laban (31:36-42). Comme tout enfant de Dieu, quel que soit son caractre, il apparat suprieur au

    monde, parce quil a conscience de la dignit qui lui est confre, et cest en vertu de cette dignit, quiloffre le sacrifice sur la montagne la place de son beau-pre (31:54).

    Tous ces traits forment un contraste heureux, bien quimparfait, avec ceux de lAramen. Labansattribue le beau rle lors de la fuite de Jacob ; il ne tient qu mettre les apparences de son ct, car sa

    conscience ne lui parle aucunement. Peu lui importe le fond, il na pas affaire Dieu : Quastu fait demavoir tromp, et davoir emmen mes filles comme des captives de guerre. Pourquoi testu enfui en

    cachette, et tes-tu drob davec moi, et ne mas-tu pas averti ? Et je teusse renvoy avec joie, et avecdes chants, avec le tambourin et avec la harpe (v. 26, 27). Avec joie ! chose aussi fausse que facile

    dire ! Le pauvre Jacob navait jamais connu, dans les jours de sa discipline, les chants et les tambourins dela maison de son beau-pre ! Tu ne mas pas laiss baiser mes fils et mes filles (v. 28). Laban se

    donnant lapparence dun bon pre de famille ! Certes ce ntait pas ce que ses filles disaient et pensaientde lui : Avons-nous encore une portion et un hritage dans la maison de notre pre ? Navons-nous pas

    t rputes par lui des trangres ? car il nous a vendues, et a mme toujours mang notre argent (v. 14,15). Laban dit encore : Jai en ma main le pouvoir de vous faire du mal (v. 29). Il sen vantait, lui que

    Dieu empchait avec menaces de le faire ! Et maintenant que tu ten es all, parce que tu languissais tant

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  • aprs la maison de ton pre... (v. 30). Parce que ! Quelle ruse ! Non, Jacob sen allait, parce que lamesure tait comble, mais ce mot dchargeait Laban davoir pouss Jacob bout. Ah ! combien il est

    rellement dans la chair, cet homme qui invoquait le Dieu de Tar, dAbraham et de Nakhor ! (v. 53). QueDieu nous garde dimiter ses voies !

    3.3 Gen. 32 : La lutte avec Dieu

    Conduit par le Tout-Puissant qui lui avait dit : Je suis avec toi, Jacob, aprs avoir chapp tousles dangers, arrive la frontire de Canaan. Les anges de Dieu, en deux bandes, viennent sa rencontre

    (*). Jacob les connaissait ; il les avait vus Bthel, empresss le servir, quand il navait pour toutefortune que son bton. Le Seigneur, fidle sa promesse, met ses anges la disposition des deux bandes

    de Jacob. Ce dernier reconnat les voies de Dieu envers lui, en appelant ce lieu du nom des anges qui lontservi (v. 2). Puis il prend une position dhumble dpendance vis--vis de Dieu (v. 9), et exprime son

    propre nant, en mme temps que la grandeur de la grce divine: Je suis trop petit pour toutes les grceset pour toute la vrit dont tu as us envers ton serviteur (v. 10). Cependant il na pas encore fait

    personnellement la connaissance de Dieu et, tout en lui tmoignant sa confiance, il na pas encore perduconfiance en ses propres forces. Il fait un plan habile pour chapper au courroux dsa et prend toutes

    ses mesures, dans les moindres dtails, pour se faire agrer de lui sans rien laisser au hasard. Mais est-ilrassur ? Non ! la nuit mme ne lui apporte pas de repos: Il se leva cette nuit-l, et prit ses deux femmes,

    et ses deux servantes, et ses onze enfants, et passa le gu de Jabbok. Il les prit, et leur fit passer le torrent ;et il fit passer ce qui tait lui (v. 22, 23). Jusquici lobligation de penser tout, apaise et soulage ses

    proccupations.

    (*) Mahanam signifie deux bandes. Comparez le verset 2 avec le verset 7

    Enfin, ayant tout ordonn, il reste seul...Cest l que Dieu le rencontre pour lutter avec lui ; cest l que celui-ci apprend le connatre en

    ralit. Cette scne mmorable a deux actes. Dans le premier, Dieu lutte avec Jacob, car il faut quilapprenne que la force de lhomme et la volont de la chair sont inimiti contre Dieu. Lternel lui-mme

    ne peut dompter, changer, assujettir cette nature mauvaise ; il faut quil la juge et la brise. Ce nest pas quela lutte cote aucun effort Dieu: Lorsquil vit quil ne prvalait pas sur lui, il lui suffit de toucher

    lemboture de la hanche de Jacob, le sige de sa force dans la lutte, pour le rduire limpuissance.Alors seulement commence le second acte de cette scne : dans le brisement du moi, la foi se

    dveloppe chez Jacob, et vient remplacer lnergie de sa nature. Cest lui maintenant qui lutte avec Dieu :Je ne te laisserai point aller sans que tu maies bni. Il ne peut acqurir la bndiction de Dieu par des

    ruses humaines, comme il lavait fait pour la bndiction dIsaac, car celle-l nappartient qu la foi,produite dans un homme qui est dmontr sans force quant lui-mme, mais qui puise sa force dans la

    dpendance de Dieu.Un passage dOse jette une vive lumire sur cette scne. Par sa force, y est-il dit, Jacob lutta

    avec Dieu. Cest le premier acte de la lutte, mais voici le second: Oui, ajoute le prophte, il lutta aveclAnge et prvalut : il pleura et le supplia (Ose 12:4, 5). Cette foi quil donne, Dieu la reconnat comme

    une victoire sur Lui et sur les hommes. Jusque-l, Jacob, malgr son habilet, avait toujours t vaincu parles hommes. sa lpouvante, et Laban lasservit. Il venait dtre vaincu par lange qui lavait touch...

    Et maintenant Jacob tait enfin vainqueur !Lange lui dit : Quel est ton nom ? Il est appel le prononcer lui-mme, ce nom de Jacob. Son

    nom, cest lui, le suborneur ! son nom, cest toute son histoire. Dsormais il aura un autre nom: Isral,vainqueur de Dieu ! Son premier nom exprimait ce quil tait en lui-mme et vis--vis des hommes. Son

    nouveau nom exprime sa relation vis--vis de Dieu. La force du supplanteur fait place la puissanceinfinie de la foi.

    Mais Jacob, son tour, voudrait connatre le nom mystrieux de son adversaire. Dieu le lui refuse.Le moment nest pas venu il viendra plus tard pour un change de nom entre Isral et Dieu, car,

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  • nous lavons dj dit et nous le rptons, il ne peut y avoir de communion sous la discipline qui juge et quichtie.

    Et Dieu le bnit l. Bthel, au lieu de le bnir, Dieu lui avait seulement annonc que toutes lesfamilles de la terre seraient bnies en sa semence (28:14). Ce ntait quune partie de la bndiction

    dAbraham : Dieu avait dit Abraham Je te bnirai... Maintenant Dieu bnit Jacob assuranceprcieuse ; mais il lui manquait encore cette communion dont Abraham jouissait et qui avait trouv son

    expression parfaite lors de lapparition de Melchisdec au patriarche.Revenons au sujet si important et si peu compris de la communion. En 1 Jean 1, deux choses

    concourent prvenir le pch chez le chrtien : dune part, la communion ; de lautre, le fait dtre dansla lumire : Mes enfants, je vous cris ces choses afin que vous ne pchiez pas (2:1). Peniel, Jacob

    traversait la nuit solennelle du combat avec lange et navait pas encore trouv la communion. Quest-cedonc que la communion ? Cest avoir une part, une pense, une joie, une jouissance en commun avec

    Dieu, car il y a rciprocit dans la communion. Elle ne peut avoir lieu dans sa plnitude (*), que lorsqueDieu sest pleinement rvl, aussi la communion chrtienne estelle bien suprieure celle des fidles de

    lAncien Testament. La vie tout entire du chrtien dcoule du degr de sa communion et en portelempreinte ; la marche, les sentiments, les penses, le but, sont devenus communs. Si Dieu marchait avec

    Abraham, Abraham marchait avec Dieu (Gen. 18:16). Il en tait de mme dEnoch (5:24) et de No (6:9).Il est dit des chrtiens : Celui qui dit demeurer en lui, doit lui-mme aussi marcher comme lui a

    march. Cest la communion dans la marche. Puis : Marchez dans lamour, comme aussi le Christ nousa aims (ph. 5:2) ; la communion de sentiments. Quil y ait donc en vous cette pense qui a t aussi

    dans le Christ Jsus... (Phil. 2:5) ; la communion de penses. Si vous gardez mes commandements...comme moi jai gard les commandements de mon Pre (Jean 15:10) ; la communion dobissance. Lui

    a laiss sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frres (1 Jean 3:16), lacommunion de dvouement ; enfin, Phil. 3, la communion de ses souffrances.

    (*) Mais elle a lieu chaque fois que Dieu se rvle. Quand le Dieu Trs-Haut, et plus tardle Tout-Puissant (Gen. 14:19 ; 17:1), se rvle lui, Abraham trouve la communion avec lui.

    En 1 Jean 1, la communion chrtienne est le rsultat de la pleine manifestation de la vieternelle en Christ.

    La communion implique encore des rapports de confiance rciproque. Dieu dit : Cacherai-je Abraham ce que je vais faire... car je le connais ... (Gen. 18:17, 19). Et Abraham, de son ct, ouvre son

    coeur Dieu, sans doute dans la dpendance et la crainte qui conviennent la crature vis--vis de sonCrateur, mais il lui dit tout, selon la capacit et la mesure de son propre coeur.

    On pourrait multiplier ces citations, mais de plus, pour connatre la communion dans sa perfection,il ne faut pas la considrer dans la manire plus que misrable dont nous la ralisons, mais dans les

    rapports du Seigneur lui-mme, comme homme, avec son Pre. Cest l que nous trouvons la communionabsolue et sans nuage, et cest en la contemplant que nous sommes appels reproduire limage du

    Seigneur: Je viens pour faire, Dieu, ta volont. Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. Moiet le Pre, nous sommes un. Mon Pre travaille jusqu maintenant, et moi je travaille. Quelque

    chose que le Pre fasse, cela le Fils aussi de mme le fait. Tout ce qui est moi, est toi ; et ce qui est toi est moi. Garde-les en ton nom... moi je les ai gards en ton nom.

    Cette prcieuse communion, Jacob, avons-nous dit, ne la connaissait pas encore. Il va la trouver Bthel et nous le verrons la raliser pleinement la fin de sa vie, quand il bnira phram et Manass,

    selon les penses de Dieu.Mais noublions pas que, de notre part, la communion, quand nous lavons trouve, est trs

    facilement dtruite. Une seule pense, jetant une ombre passagre sur notre me, suffit linterrompre.Nous ne la retrouvons que par le jugement de nous-mmes et la confession de ce qui la interrompue.

    Combien de chrtiens, pareils Jacob, avant sa seconde visite Bthel, ne lont jamais connue ! Combiendautres la laissent chapper, en lui prfrant des choses vaines ! Soyons donc vigilants et vivons dans un

    jugement habituel de nous-mmes. La premire ptre de Jean nous enseigne comment on la perd et

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  • comment on la retrouve.Jacob appela le nom du lieu Peniel (face de Dieu), car, dit-il, jai vu Dieu face face. Ce quil

    disait tait vrai, car il connaissait dsormais Dieu en personne, mais il ne lavait vu que dans lobscurit,et il tait bien loin de la plnitude de la rvlation divine qui lui serait faite plus tard. Ce quil avait vu,

    ctait un Dieu qui, tout en le brisant, laimait, qui soccupait de lui avec une tendre sollicitude, un Dieufidle ses promesses, un Dieu qui se laissait vaincre par la foi dIsral, mais pas encore le Dieu qui se

    rvle. Jacob avait encore trouv deux choses Peniel : Mon me a t dlivre. Il tait affranchi de savieille nature avec ses plans et ses ruses ; il en avait fini dsormais avec ses voies anciennes, dont on ne

    retrouve quune trace au chapitre suivant, mais il boitait sur sa cuisse. Dornavant, il ira doucementtous les jours de sa vie dans lamertume de son me, rappel par son infirmit au sentiment de son

    impuissance et du jugement de Dieu sur sa chair ; capable nanmoins de marcher la lumire de ce soleildont laube se levait sur lui comme il passait Peniel.

    3.4 Gen. 33:1-16 : La rencontre avec sa

    Tout en constatant le fait quil ne sagit pas encore de communion pour Jacob, nous avons vuquayant appris se connatre et se juger, il sort dlivr du combat. Cest dans ce caractre quil

    rencontre sa.Il reconnat maintenant la suprmatie de son frre selon la chair en se prosternant en terre, par sept

    fois, car il a compris qutre proclam premier par lternel, ne donne pas le droit de se faire reconnatrepremier parmi les hommes. Lui, le premier de fait, se montre humble vis--vis du monde. Ses craintes se

    sont vanouies ; ce quil rencontre lhumilie profondment. Lui qui avait peur dsa, trouve que Dieuincline en sa faveur le coeur de son frre dont lhostilit subjugue servira les desseins de sa grce envers

    son serviteur. Le coeur dsa est fondu son gard (v. 4) ; ainsi les craintes et les angoisses de Jacob(32:7) taient vaines et ne trahissaient que son manque de foi. sa, aprs stre enquis avec intrt de sa

    famille (v. 5), ajoute : Que veux-tu avec tout ce camp que jai rencontr ? Il navait pas mme comprisle but de cette prudente organisation. Jacob rpond maintenant en vrit : Cest pour trouver grce aux

    yeux de mon seigneur (v. 8). sa refuse le cadeau de son frre. Ce nest pas au moyen de ses prsentsque Jacob a trouv grce auprs de lui, mais parce que Dieu a daign rpondre la prire de son serviteur

    (32:11). Celui-ci ne peut plus dire : Je lapaiserai par mon prsent (32:20), mais il offre son don commeune preuve quil a trouv grce aux yeux dsa (v. 10). Il a vu maintenant la face de son frre, comme

    sil avait vu la face de Dieu (v. 10). Ctait la vrit et non pas une vile flatterie, comme quelques-unsle pensent. La face de Dieu quil avait vue Peniel, il la voyait maintenant dans la face dsa. Il y

    reconnaissait la grce et la faveur qui lui avaient t prpares par Dieu mme: Dieu a us de grceenvers moi. Il connat la grce, il lembrasse maintenant tout entire ! Jusqu Peniel, il avait trouv la

    grce dans le chtiment ; Peniel, il rencontre la grce dans le jugement ; aprs Peniel, la grce dans ladlivrance.

    Hlas ! cette assurance est vite branle, quand sa propose au craintif Jacob de laccompagner. Leprsent le rassurait, lavenir leffraie. Certes Jacob ne devait pas se rendre Shir, et il le savait bien ;

    Shir ntait pas son domaine. Habiter avec le profane en dehors de Canaan, cela ne pouvait tre. Il devaitaller o lternel voulait lavoir: Je te ramnerai dans cette terre-ci (28:15). Quel beau tmoignage il

    aurait pu rendre ici devant sa ! Ces malheureuses paroles: Jusqu ce que jarrive auprs de monseigneur, Shir (v. 14), sont un mensonge et gtent tout. sa voulait le protger ; Jacob pouvait

    invoquer la protection de lternel et son caractre dtranger, pour refuser cette offre ; mais il craint, il apeur ; il prfre mentir pour viter la difficult que son manque de foi lui fait redouter. Combien nous

    devons veiller ce que notre tmoignage vis--vis du monde soit comprhensible et clair, sans ambigutet sans arrire-pense !

    Mais Dieu punira Jacob affranchi, mille fois plus svrement quautrefois, pour une seule ruse, pourun seul mensonge.

    4 Chapitre 3 : Jacob au pays de Canaan

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  • 4.1 Gen. 33:17-20 : Succoth et Sichem

    Au lieu de suivre sa Shir, Jacob se rend Succoth. Peut-tre lexemple de son frre nestil pastranger ce quil y fait, car, aprs avoir travers le Jourdain, il laisse l sa tente et parat vouloir stablir

    dans cette rgion de Canaan : Il btit une maison pour lui, et fit des cabanes pour son btail. lopposdAbraham, il abandonne la jouissance par la foi du pays de la promesse, pour une prise de possession

    matrielle ; il perd ainsi son caractre de voyageur, lui qui dsirait, mais sans tmoignage, le maintenir ense sparant dsa.

    Cependant il quitte bientt Succoth pour Sichem, au-del du Jourdain. prouvait-il quelque malaisede sa nouvelle position ? Il le semblerait, car il reprend sa tente (v. 19), et campe en face de la ville. Mais

    ce ntait pas l le lieu dun campement. Labsence de tmoignage devant sa est un grand mal ; mais ontrouve aussi chez le croyant un tmoignage malencontreux et dplac qui dpend dun manque de

    communion. Cest ce qui arrive ici Jacob, mais il nen a pas pour longtemps. Labandon du chemin dutmoignage avait produit lerreur de Succoth, et lternel ne layant pas repris pour la faute commise

    Succoth, il va retomber dans une erreur analogue. Nous le voyons acheter la portion du champ o il avaitdress sa tente. Ici encore, il est loin des voies dAbraham. Ce dernier avait achet un champ Hbron

    pour y avoir un spulcre ; Jacob achte un champ Sichem pour y avoir une possession. Cest en trangerquil vit dans le pays, sous labri dune tente ; et il achte le terrain sur lequel sa tente est dresse. Triste

    contradiction entre sa profession et sa conduite ! Hlas ! combien souvent, mme chose nous arrive !Cependant il dresse l un autel (v. 20). Lautel sallie toujours la tente, le culte notre profession

    de voyageur. Mais notre culte se ressent aussi toujours de ltat de notre me, du degr de ralit de notrevie spirituelle. Jacob appelle lautel : El-Eloh-Isral: Dieu, le Dieu dIsral, cest--dire de Jacob, car

    Dieu lui avait donn ce nom. Un culte qui nest que personnel est en somme un culte dun niveau peulev. Lorsque nous nous prsentons devant Dieu comme adorateurs, pouvons-nous ne lui rendre grces

    que pour les dlivrances que nous avons personnellement reues de lui ? Aprs lexprience de Sichem,Jacob trouvera le vrai culte Bthel ; il y adorera le Dieu de Bthel: le Dieu de la maison de Dieu !

    4.2 Gen. 34 : La discipline de Sichem

    Sichem, Jacob est daris le pays de la promesse, et cest bien l que Dieu le veut. Mais ce nest pasassez que doccuper extrieurement la place prpare de Dieu. Il et fallu que ltat moral de Jacob

    correspondt cette bndiction. Malheureusement ce ntait pas le cas, malgr lexprience dcisive faite Peniel. Il y avait appris que sa force ntait en somme quune lutte contre lternel, et devait tre rduite

    nant, comme provenant dune volont ennemie de Dieu ; remplace par la force de la foi, qui avait faitde lui un Isral, un vainqueur de Dieu.

    Mais la leon ne lui avait profit quen partie. Son caractre trompeur avait reparu une dernire foispar dfaut de confiance en Dieu. Noublions pas que toute la vie de Christ homme, sest rsume en un

    seul mot : la confiance. Moi, je me confierai en lui (Hb. 2:13). De cette confiance nat la dpendance:Garde-moi, Dieu ! car je me confie en toi. La dpendance elle-mme se traduit par la prire: Je

    tinvoque: sauve-moi ! (Ps. 119:146). Telle tait la vie de Jsus ; telle aussi, quoique bien loigne dudivin modle, la vie des hommes de foi, David, Samuel, lie, Ezchias.

    Cette vrit semblait lettre morte pour Jacob. Les haltes de Succoth et de Sichem en sont la preuve.Avait-il consult lternel pour stablir en ces endroits ? Vous direz : Dieu ne lui avait pas parl. Sans

    doute, mais Dieu lui parla aprs Sichem, quand il lui dit: Lve-toi, monte Bthel, et plus tard: Necrains pas de descendre en gypte, ce qui rend son silence dautant plus significatif lors des haltes

    prcdentes. Si Dieu ne parlait pas, Jacob navait qu attendre, comme fit un plus grand que lui la mortde Lazare. Mais Jacob doit apprendre une leon, et Dieu le laisse suivre son chemin. Il lui parle ensuite,

    quand il a rcolt les fruits amers de la convoitise, lui, ltranger qui avait cru trouver un domicile et unepossession dans le monde.

    La terrible consquence de tout cela ne se fait pas attendre. Dina... sortit pour voir les filles dupays (v. 1), une simple visite de politesse. Ah ! combien souvent ces visites de politesse nous

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  • engagent, notre insu, dans les chemins du monde ! Cette visite est la ruine de Dina qui devient la proiesans dfense de lennemi, humilie dabord contre son gr, puis le coeur engag (v. 3) dans ce qui faisait

    la honte dune fille dIsral. Pauvre Jacob ! quelle fin, aprs un dbut insignifiant en apparence, mais danslequel Dieu navait pas de part ! Quelle misre un seul acte dindpendance peut accumuler sur notre

    tte !Mais Jacob est un homme de foi. Il shumilie sous la puissante main de Dieu ; il fait ce que doit

    faire un homme humili, il se tait. Sil parle, cest plus tard, au sein de la famille, et parce quil ne pourrafaire autrement ; et ce nest pas de sa bouche que ses fils apprendront la catastrophe. Ces mots: Jacob se

    tut, rachtent bien des choses. On voit, tout la fin de sa carrire, dans la prophtie du chap. 49, quiltait entirement tranger au ressentiment de ses fils ; cependant ici, nous ne le trouvons pas la hauteur

    de ce jugement dfinitif, car, au v. 30, il juge les reprsailles de ses fils au point de vue du tort qui lui estfait, et non pas de celui qui est fait Dieu: Vous mavez troubl, en me mettant en mauvaise odeur auprs

    des habitants du pays, les Cananens et les Phrziens, et moi je nai quun petit nombre dhommes ; et ilssassembleront contre moi, et me frapperont, et je serai dtruit, moi et ma maison. Jacob nest pas seul

    juger de la sorte. Quand le mal sest introduit parmi nous, dans lassemble, le: Vous mavez troubl estsouvent notre premire et unique pense. Nous blmons le mal, parce quil nous atteint et cest dans cet

    esprit que nous en mesurons la gravit. Un jugement si misrable ne saurait avoir lieu dans la communiondu Seigneur. Dans sa communion, nous jugeons le mal comme fait par nous : Nous avons pch, nous

    avons commis liniquit (Dan. 9:5), et de plus, comme fait contre lui : Contre toi, contre toi seul, jaipch (Ps. 51:4).

    Sichem, le monde entirement ignorant des penses de Dieu, est moins coupable dans cesvnements que les fils de Jacob. Avec les meilleures intentions, Sichem et son pre proposent la famille

    de Jacob une alliance et des possessions avec eux (v. 9, 10). Cela ne pouvait tre, car, par lune, Isralaurait reni sa profession de sparation pour Dieu, par les autres, son caractre dtranger et de voyageur.

    Le tmoignage rendu par Jacob Sichem pouvait, en une certaine mesure, autoriser de telles propositions.Mais Hamor agit dans lignorance des penses de lternel ; il ignore la dignit de la famille de Dieu et

    croit faire un sacrifice en offrant cette dernire un partage et un change. Haussez beaucoup pour moila dot et le prsent, ajoute-t-il (v. 12). Tout cela fait preuve dune singulire noblesse de procds ;

    comme aussi le discours aux hommes de leur ville, dune singulire confiance: Ces hommes sontpaisibles notre gard... ces hommes saccorderont avec nous... (v. 21-24). Ils respectent la famille de

    Dieu, et ne supposant pas la ruse chez les fils de Jacob, ils ont foi en leur parole: Soyez circoncis... etnous serons un seul peuple (v. 13-17). Ils vont tre cruellement dtromps. Le coeur saigne en pensant

    que les fils dIsral dshonoreront tel point le nom du Dieu auquel ils professent appartenir. Queltmoignage que le leur ! Dans un temps o liniquit des Amorens ntait pas venue son comble, o

    la grande patience de Dieu se montrait encore envers ce peuple, Simon et Lvi prennent lpe de lavengeance et tuent des hommes quils ont privs du moyen de se dfendre ! Action abominable, infamie

    bien pire que linfamie de Sichem, car les fils de Jacob mprisent et foulent aux pieds le nom du Dieude Jacob, le caractre de Celui dont la gloire est dtre un Dieu de grce, aussi longtemps quil nest pas

    oblig de revtir le caractre dun juge.Maudite soit leur colre ! dira Jacob plus tard. Les misrables ! comme ils jugent svrement la

    corruption dautrui : Traitera-t-on notre soeur comme une prostitue ? (v. 31) ; pour excuser leurpropre violence ! Il nen est jamais autrement de lhomme pcheur ; il excuse ses propres vices, en

    condamnant les vices dautrui.Ah ! bientt linfamie quils ont tant blme, contre laquelle ils taient si fort indigns, va surgir au

    milieu deux, dans leur famille (35:22), mille fois plus infme que celle de Sichem et qui nexistait pasmme parmi les nations (1 Cor. 5:1). Alors, o sera leur zle pour sen purifier ?

    Que ces choses parlent notre conscience. Un jugement amer sur ltat du monde peut sallier audsordre, au dshonneur fait Christ, au milieu de la famille de Dieu !

    Jacob, courb sous cette grande discipline, doit assister en silence cette catastrophe. Une erreur,insignifiante en apparence, la conduit tant de ruines ! Combien de fautes de sa vie passe, Dieu avait

    rtribues moins svrement que celle-ci ? Pourquoi donc ? Cest que lme de Jacob avait t dlivre

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  • Peniel et que, pour un croyant affranchi, un seul pch pse plus dans la balance du sanctuaire que tousles pchs du temps de sa servitude, car alors il ne pouvait pas les viter maintenant il le peut et il le doit.

    4.3 Gen. 35:1-5 ; 9-15 : La communion de Bthel

    Jusquici, nous avons not plusieurs caractres de la discipline de Dieu envers ses enfants. LorsqueJacob, aprs avoir tromp son frre et son pre, est oblig de fuir, comme proscrit, devant la colre

    dsa, la discipline du Seigneur sabat sur lui en chtiment, car Dieu fouette tout fils quil agre. Oui,en le chtiant, Dieu lagre ; il lui montre en songe Bthel quil laime, et prend soin de lui, et ne

    labandonnera pas ; mais le chtiment se prolonge pendant vingt annes desclavage chez Laban. Arriv Peniel, cest Dieu lui-mme qui lutte avec lui, pour lui faire toucher du doigt linanit de ses efforts et

    limpuissance de sa chair. Peniel est donc aussi la discipline, non plus en chtiment dun pch commis,mais en jugement de la chair. Aprs Peniel, Jacob entre en Canaan, btit une maison Succoth, achte un

    champ Sichem. Lui qui, pendant vingt ans, avait port le bton du voyageur, et qui avait toujours vcusous la tente comme un tranger, semblait ne pouvoir tre entran renier ce caractre. Il succombe par

    manque de vigilance, car lennemi nous attaque toujours du ct que nous estimons avoir le moins garder. Une nouvelle discipline en est la suite, discipline qui lui dvoile les consquences dsastreuses

    dun moment de relchement. Honte, violence et trouble fondent sur le pauvre patriarche. Cest ladiscipline de Dieu sur sa maison, discipline qui atteint la famille de Jacob, plus encore que lui-mme,

    quand la saintet qui dcore la maison de Dieu a fait dfaut.Maintenant un grand changement a lieu: Dieu dit Jacob: Lve-toi, monte Bthel, et habite l, et

    fais-y un autel au Dieu qui tapparut comme tu tenfuyais de devant la face dsa, ton frre (v. 1). Tout coup, Jacob est appel se prsenter devant Dieu comme adorateur. Il va rencontrer Dieu, non pas en

    jugement, mais en grce, tel quil stait rvl lui lorsquil fuyait devant sa (v. 7), le Dieu qui luiavait rpondu au jour de sa dtresse, et qui avait t avec lui dans le chemin o il avait march (v. 3).

    Ctait donc bien au Dieu de la grce quil devait btir un autel Bthel.Leffet de cette rvlation sur lme de Jacob, est immdiat. Il dit sa maison et tous ceux qui

    taient avec lui : Otez les dieux trangers qui sont au milieu de vous, et purifiez-vous, et changez vosvtements (v. 2). Il avait connaissance des faux dieux de son entourage, puisquil ordonne de les ter,

    mais ny avait pas pris garde jusquici. Maintenant, son caractre et celui de sa famille doivent rpondre la saintet du Dieu de grce qui lappelait, car il faut se purifier pour venir Dieu comme adorateur. Cette

    purification devait tre complte : purification dassociations, purification personnelle ou de coeur,purification de marche. Rien de semblable Sichem, o Jacob avait dress un autel, tmoin de son culte

    pour les soins individuels que Dieu lui avait prodigus. Lassociation avec le monde et ses principes nepermet pas notre culte de dpasser ce niveau. Jacob, dressant ici son autel, appelle ce lieu : El-Bthel,

    le Dieu de la maison de Dieu. Nous chrtiens, nous adorons Dieu le Pre, selon sa rvlation en Christ, lo il habite, dans la maison du Pre ; nous ladorons, comme Jacob Bthel, non seulement pour ce quil

    est envers nous, mais pour ce quil est en lui-mme.Dieu apparat alors Jacob et lui rvle Son nom. vnement capital dans lhistoire du patriarche !

    Bthel, il le trouva. nous dit Ose (12:5), et l, il parla avec NOUS. Le futur peuple dIsral, lepeuple tout entier, est compris dans ce culte de Bthel. Peniel, aucune rvlation de Dieu : Pourquoi

    demandes-tu mon nom ? (32:29). Ici, le Tout-Puissant, le Dieu des patriarches, se fait connatre Jacob(v. 11). Ctait une bndiction nouvelle pour lui. En rapport avec ce nom il reoit, comme tout de

    nouveau, son nom dIsral (v. 10), et donne de la mme manire cet endroit son nom de Bthel (v. 15 ;conf. 28:16-19). Ce lieu ntait plus pour lui un lieu de crainte, ni de terreur. Ctait pourtant le mme

    lieu ; le mme Dieu de grce lui avait parl autrefois. Sans doute, mais Jacob tait un autre homme,capable dentrer en rapport avec Dieu. Il nest pas plus sauv aujourdhui qualors, mais il a enfin trouv,

    dans ce lieu tout jamais mmorable pour lui, la communion qui lui manquait jusquici. Scne bnie !Jacob connat le Dieu qui sest rvl lui et il adore, non plus comme le Jacob dautrefois, mais comme

    le nouvel Isral ; il adore Dieu dans sa propre maison. Dieu jouit de son oeuvre en Jacob, et Isral, duquelune multitude de nations proviendra et des reins duquel sortiront des rois, Isral, auquel Dieu dit:

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  • Fructifie et multiplie, se rjouit dans le Dieu des promesses et clbre le mmorial de cette communion(v. 14), laquelle aboutissent enfin toutes les voies de Dieu envers lui.

    Avez-vous compris, chers lecteurs chrtiens, que Dieu a pour but, en se rvlant vous en Christ,de vous introduire dans sa communion ? Ce qui tait ds le commencement, ce que nous avons entendu,

    ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contempl et que nos mains ont touch, concernantla parole de la vie... nous vous lannonons, afin que vous aussi vous ayez communion avec nous : or

    notre communion est avec le Pre et avec son Fils Jsus Christ ! Cultivons cette communion bnie ; nepermettons pas que les misrables soucis du monde, ou le pch qui nous enveloppe si aisment, nous

    lenlvent. Ce trsor est plus grand que tous les autres. Avoir communion avec le Pre et avec le Fils, cestraliser en faiblesse ici-bas, ce qui sera la joie ternelle de nos mes dans la maison du Pre !

    4.4 Gen. 35:6-8 ; 16-29 : Nouvelle discipline

    Lme de Jacob est maintenant en rgle avec Dieu. Il semble que des jours sereins, exempts destraverses et des troubles du pass, vont se lever pour lui ; mais non : de nouvelles douleurs latteignent et

    laccablent ; une discipline inattendue vient peser sur lui. De tous cts la mort frappe sa porte, lecouvre de son voile de deuil, brise ses plus chres affections.

    Au milieu des joies de Bthel, au moment mme o la fidlit du patriarche sexerce dans labandondes idoles, Debora, nourrice de Rebecca, meurt. Le dernier souvenir vivant de sa mre, quil navait pas

    revue, disparat son tour. Jacob trouve Allon-Bacuth, le chne des pleurs, sur le chemin mme de Bthel.Cette mort de Debora rappelle ncessairement au patriarche lamertume de la discipline mrite, et lui fait

    repasser sa vie tout entire.Aprs Bthel, sur le chemin dphrath, qui est Bethlhem, cest Rachel qui meurt, Rachel la

    bien-aime. Avec elle prennent fin toutes les joies de la vie du patriarche. Et moi, dira-t-il plus tard,mu encore de cette douleur, et moi... comme je venais de Paddan, Rachel mourut auprs de moi, dans le

    pays de Canaan, en chemin, comme il y avait encore quelque espace de pays pour arriver phrath ; et jelenterrai l, sur le chemin dphrath, qui est Bethlhem (48:7). Elle meurt en donnant le jour Ben-oni,

    le fils de sa peine, que son pre nomme Benjamin, le fils de sa droite. Il vient au monde Bethlhem,comme y natra plus tard un plus grand que lui, le Fils de la droite de Dieu, le Christ qui viendra en

    puissance au milieu dIsral. En apparence, Jacob a tout perdu ; sa vie est brise, mais elle est brisecomme lavait t le sein de Rachel, pour quavec le resplendissement de sa gloire future, en sorte le fils

    de la droite de son pre !Plus loin, hlas ! Jacob ressent amrement la corruption de son fils Ruben, le commencement de

    sa vigueur, sorti de ses entrailles. Et Isral lapprit, nous dit la Parole sans autre commentaire (v. 21,22). Lhomme de foi ne murmure pas, mais le chap. 49:3, 4, nous montre comment il a jug cette offense.

    Aux v. 28:29, Jacob retrouve son pre Hbron, le lieu de la mort, et ses relations avec sa, sonfrre selon la chair, se terminent au spulcre dIsaac.

    Cette discipline nouvelle brise le coeur de Jacob, mais Dieu le veut ainsi dans sa sollicitude pourson serviteur. Il faut que ce dernier apprenne connatre le monde sous son vrai jour, comme une scne

    domine par les tnbres de la mort et souille par laffreuse corruption du pch ; mais cette disciplinena nullement le caractre des prcdentes. Elle est prventive, et a pour but de former Jacob pour le

    tmoignage que Dieu lui confiera dans la suite. Il fallut aussi cette discipline au grand aptre des gentilsqui suivait de si prs les traces de son Matre. Quand un ange de Satan enfonait lcharde dans sa chair

    en le souffletant, Dieu prvenait lorgueil qui pouvait natre de lextraordinaire des rvlations ; quandil mourait chaque jour, ctait afin que, la mort oprant en lui, la vie pt oprer dans les autres.

    Cette discipline, Jacob ne se ltait pas attire, mais la grce faonnait ainsi linstrument dont ellevoulait se servir. En revanche, Dieu lui avait donn trois choses pour laider supporter lpreuve sans

    dfaillance : la communion avec le Tout-Puissant, la position dadorateur dans la maison de Dieu, et laconnaissance (en figure) dun Christ glorieux dans la personne de Benjamin. Les souffrances du temps

    prsent sont-elles dignes dtre compares avec de telles bndictions ?

    Jacob ou la Discipline http://www.bibliquest.org/HR/HR-at01-Jacob_ou_la_discipline.htm

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  • 4.5 Gen. 37-45 : Jacob perd Joseph

    Au chap. 37:1-15, Jacob, continuant la tradition de la foi dIsaac et dAbraham, habite commetranger en Canaan. La leon de Sichem avait port ses fruits. sa nimita pas cette conduite, car la chair

    ne pourrait tre satisfaite dune position qui spare du monde. La Parole nous apprend (36:6) quil senalla dans un pays (la montagne de Shir), loin de Jacob, son frre.

    Maintenant, toute lactivit volontaire du Jacob dautrefois, avec ses plans et ses ruses, a cessdexister ; elle a fait place lactivit de la foi et des affections selon Dieu. Le patriarche trouve dans la

    personne de Joseph un objet digne de tout son amour. Son plus jeune fils, Benjamin, ntait pas encoremanifest comme le fils de sa droite, et la puissance future quil devait exercer ntait connue de son pre

    quen esprance ; sans doute, elle tait prsente ses yeux et son coeur, mais Benjamin tait rservpour des vnements venir. Il en est de mme du Seigneur, dont Benjamin est le type ; sa gloire en Isral

    lui est rserve pour un temps futur (Deut. 33:12). Joseph, admirable figure de Christ, a un tout autrecaractre qui attire puissamment le coeur de son pre. Il est lhomme juste, lhomme saint, possdant le

    secret des penses de Dieu, et cest pourquoi ses frres, le hassent, le vendent pour quelques picesdargent, le font souffrir, lui qui deviendra plus tard la lumire et le gouverneur des nations.

    Isral aimait Joseph. Ce ntait pas lamour goste dIsaac pour sa ; Jacob apprcie en son filsla beaut du caractre et le distingue dentre tous ses frres, en lui faisant une tunique bigarre,

    vtement de royaut et de virginit, de saintet personnelle (conf. 2 Sam. 13:18).Depuis Bthel, la foi du patriarche est en pleine activit ; elle lui donne le discernement des choses

    qui ne se voient pas encore ; elle devance les temps ! Avant que Benjamin devienne ce quil sera, son prelappelle le fils de sa droite ; avant que Joseph soit manifest dans sa puissance, il le revt dun des

    insignes de la royaut. Ensuite, quelque tonnant et peu comprhensible que lui paraisse le songe deJoseph (v. 5-11), puisquil tait lautorit Isral (conf. 27:29) pour la donner son fils, le patriarche

    garde cette parole prophtique quant la gloire future de celui quil aime. Il fait ce que Marie fera plustard pour Jsus : Marie gardait toutes ces choses par devers elle, les repassant dans son coeur (Luc 2:19,

    51).Mais lamour et la foi ne remplissent pas seuls le coeur de Jacob. Entre lui et son fils, on trouve une

    communion parfaite (v. 12-15). Tous deux ont le mme but. Jacob envoie Joseph de la valle de Hbron,lieu de la mort, Sichem, lieu de la corruption et de la violence de lhomme, pour y chercher ses frres ;

    Joseph rpond : Me voici -Cest le pendant de lhistoire dAbraham et dIsaac, en voyage vers Morija,quand ils allaient les deux ensemble ; cest encore le pendant de lhistoire du Fils bien-aim, quand il

    dit: Me voici, pour faire, Dieu, ta volont !Nous connaissons ce qui suivit cette obissance de Joseph. Il fut livr par ses frres, perdu ds lors

    pour sa terre natale. Jacob ignore les circonstances de cette perte ; mais, pour lui, sans Joseph, il ny a plusque deuil et pleurs dans ce monde, jusqu la mort. Certainement je descendrai, menant deuil, vers mon

    fils, au shol. Et son pre le pleura (v. 35).Et nous qui savons la manire dont Jsus a t trait par les hommes quil tait venu sauver, ne

    devrions-nous pas, bien plus forte raison, prendre vis--vis du monde lattitude de Jacob ? Ce mondepriv de Christ, ne devrait-il pas tre nos yeux le lieu de la mort, du deuil et des pleurs ?

    4.6 Gen. 42:35-38 ; 43:1-14 : La famine et la perte de Benjamin

    Mais le monde est encore autre chose pour Jacob: il est le lieu de la famine. Joseph absent, depuis lecrime de ses frres, la famine rgne en Canaan, tandis que lgypte est dans labondance, sous le

    gouvernement du fils rejet. Dans lintervalle, Jacob, nayant plus Joseph sous ses yeux, sattache Benjamin, le fils de sa droite, le porteur dune faveur et dune puissance encore futures (Dent. 33:12 ; Ps.

    80:2). Et voici (v. 35-38), quil doit aussi se sparer de lui ! Comme jadis Abraham pour Isaac, Jacob sevoit priv, lun aprs lautre, des deux seuls fils auxquels taient lies ses esprances terrestres, lun quil

    avait vu dans sa marche admirable sur la terre, au milieu de ses frres, lautre, sur lequel il fondait lespoirde la bndiction dIsral. Il se voit dpouill de tout ce qui constituait sa joie et ses plus lgitimes

    Jacob ou la Discipline http://www.bibliquest.org/HR/HR-at01-Jacob_ou_la_discipline.htm

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  • esprances. Par sa faveur, Dieu avait donn la stabilit et la force sa montagne, et le voici rduit dire :Tu as cach ta face, jai t pouvant ! (Ps. 30:7). Un combat terrible se livre dans lme du patriarche

    pour arriver accepter sans rserve la volont de Dieu. Il commence par dire ses fils: Vous mavezpriv denfants: Joseph nest plus, et Simon nest plus, et vous voulez prendre Benjamin ! Toutes ces

    choses sont contre moi. Il se rvolte: Mon fils ne descendra pas avec vous (v. 36-38), et: Pourquoimavez-vous fait le tort de dclarer lhomme que vous aviez encore un frre ? (43:6). Dans son

    angoisse, il regarde aux instruments humains de son preuve et scrie: Pourquoi ?Certes, ce nest pas la parfaite soumission de Christ. Lui, navait pas besoin de discipline pour y tre

    amen ! Quil est beau, toutefois, de voir cet homme dans lpreuve se courber la fin sous cettediscipline du Tout-Puissant qui stait rvl lui en Bthel ! Abdiquant maintenant toute volont propre,

    bris, mais confiant, il dit ses fils: Prenez votre frre, et levez-vous, retournez vers lhomme ; et leDieu Tout-Puissant vous fasse trouver compassion devant lhomme, afin quil renvoie votre autre frre

    (Simon), et Benjamin ! Il ne compte plus que sur la grce de Dieu. Le sacrifice est consomm ; la foidIsral remporte la victoire sur toutes les angoisses de Jacob. Quant lui-mme, il ajoute: Et moi, si je

    suis priv denfants, jen s