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~ I V E R S I T É DE SHERBROOKE

Faculté des sciences appliquées

Departement de Génie civil

ETUDE DES LIANTS BITUMINEUX MODIFIÉS PAR LE NOIR

DE CARBONE ET LE CHARBON DE BOIS PYROLYTIQUES,

SOUS-PRODUITS DE LA DÉCOMPOSITTON THERMIQUE

SOUS VIDE DES PNEUS ET DU BOIS

HORS D'USAGE

Mémoire de maîtrise es sciences appliquées

Spécialité : sciences de l'environnement

SHERBROOKE (Québec), CANADA

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M T = of Canada du Canada

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Cette présente étude porte sur la valorisation du noir de carbone (NCp) et du

charbon de bois (Char) pyrolytiques dans les liants bitumineux. Ces modifiants carbonés

proposés sont respectivement des sous-produits de la pyrolyse sous vide des pneus et de la

biomasse hors d'usage. Lors de cette investigation, le noir de carbone commercial a été

aussi introduit comme modifiant pour des fins de comparaison avec les carbones

pyrolyûques proposés.

Dans un premier temps, une caractérisation rhéologique des bitumes Shell 150/200

et Ultramar 801100 ainsi modifiés, nous a permis de déterminer le comportement de ces

fluides viscoélastiques sur une gamme de température allant de 0°C à 60°C. Par la suite,

les essais technologiques classiques sur les liants en question ont été réalisés. A ce stade,

la valeur ajoutée des rnodifiants a été évaluée. L'étude de la microstnicture du bitume

Shell et l'analyse de surface (par les techniques ESCA, SIMS et BET) des additifs

pyolytiques ont été suggérées comme outils expérimentaux pour la quantification des

interactions entre les modifiants et les composés chimiques du liant. A la lumière des

résultats compilés, une optimisation du taux d'adjonction des modifiants pyrolytiques a été

proposée. Les deux bitumes modifiés sélectionnés (Sheil + 10Y0 NCp, Ultramar + 5%

Char) et bien entendu les liants conventionnels associés (Sheil 1501200. Ultramar 80/100),

ont été le sujet d'une caractérisation rhéologique selon les spécifications de la méthode

SHRP réalisée dans le laboratoire des chaussées du Ministère des Transports du Québec

(MTQ).

A l'image de ces liants modifiés pr~posés, les enrobés bitumineux qui en découlent

doivent répondre à certaines exigences et faire pareillement preuve d'amélioration. Ceci a

été prouvé (au MTQ) par les essais à i'omiéreur, tenue a l'eau et perte au désenrobage. Les

premiers résultats du test de retrait thermique empêché ont révélé aussi des résultats

encourageants.

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REMERCIEMENTS

En tout premier lieu, je tiens à exprimer, sincèrement, ma reconnaissance au

docteur Arezki TAGNIT-HAMOU pour l'honneur qu'il m'a fait de diriger, s u p e ~ s e r et de

juger ce travail.

je désire aussi témoigner mes vives remerciements et ma profonde gratitude a mon

codirecteur de recherche, le docteur Christian ROY, pour la confiance qu'il m'a accordée

et pour m'avoir permis, par sa compétence et ses qualités, de réaliser ce projet dans les

meilleures conditions possibles. Je suis aussi très reconnaissant a son égard d'avoir su me

communiquer sa détermination et son intérêt pour la recherche.

Je ne remercierai jamais assez le docteur Abdelkader CHAALA qui, par ses

qualités humaines, sa disponibilité, son excellent encadrement et ses conseils judicieux, a

pu me guider et assurer à bien la mise à terme de ce projet.

Je ne peux passer sous silence l'aide de nombreuses personnes qui ont participé de

près ou de loin à la réalisation de ce projet et particdièrement à tous les membres de

I'équipe de pyrolyse sous vide de l'institut PYROVAC au sein duquel j'ai eu l'honneur de

travailler.

Je tiens aussi a remercier Messieurs Jean-Claude MOREUX et Pierre LANGLOIS

du Ministère des Transports du Québec (MTQ) pour leur soutien technique et personnel.

De plus, je tiens a souligner la contribution de toute l'équipe de techniciens du secteur

enrobes du laboratoire des chaussées du MTQ, particukement celle de Messieurs Marc

PERRON et Denis PROTEAU.

En termhan~ je ne saurais oublier mes compagnons de route que furent Dana

Pantea, Ovidiu Ciochina, Diane St-Arneault et Anne Quesnelle pour leur encouragement

et soutien moral dans les moments difficiles.

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RÉSUMÉ ..........m............................................................................................................ I I

REM ERCI EM ENTS .................................................................................................... III

................................................................................................... L lSTE DES FIGL! RES X

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................... XII 1

LISTE DES ANNEXES ........m.....m............................................................................... XV

2.1 LES B~TUMES .................................... ,.. ...................................................................... 5

2.1.1 Terminologie relative aux liants bitumineux ....................................................... 5

2.1.2 ûrigine des bitumes ............................................................................................ 6

2.1.3 Composition chimique élémentaire .................................................................... -6

2.1.4 Propriétés physico-chimiques des bitumes .......................................................... 7

2.1.4.1 Méthodes de caractérisation chimique et physico-chimique .......................... 8

2.1.4.2 Structure colloïdale, relations entre la composition et la structure des

bitumes ........................................................................................................ 9

2.2 APERÇU SUR LA FABRICATION DES BITUMES ............................................................. 12

2.3 SPÉCIFICATIONS ET ESSAIS TECHNOLOGIQUES CLASSIQUES SUR LES BITUMES

ROUTIERS ................................................................................................................ 14

2.3.1 Détermination de la pénétrabilité ..................................................................... 1 4

2.3.2 Détennlliation du point de ramollissement ....................................................... 1 5

2.3.3 Point de fiagilité Fraass .................................................................................... 15

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2.3.4 Viscosité absolue ............................................................................................ 1 5

2.3.5 Viscosité cinématique ................................................................................... 1 5

2.3.6 Détermination du point d'éclair en vase ouvert .................................................. 16

2.4 QUELQUES NOUVELLES SPECIFICAT[ONS POUR LES BITUMES ROUTIERS ..................... 16

2.4.1 Détermination de la recouvrance élastique ........................................................ 16

2.4.2 Détermination de la force de ductilité ............................................................... 16

2.4.3 Test de vieillissement ou RTFOT ...................................................................... 17

2.4.4 Stabilité au stockage .................................................................................. 17

2.4.5 Aperçu sur quelques spécifications basées sur la méthode SHRP ..................... -17

............................................................ 3.1 INTÉRÊT DE LA MODIFICATION DES BITUMES 21

3.2 REVUE DES DIFFÉRENTS ADDITIFS ÉVENTUELS ....................................................... 22

................................................... 3.2.1 L'adjonction de polymCres et de copolymères 23

3.2.1.1 Les copolymères Éthylène Acétate de Vinyle (EVA) ................................. 23

3 2 1 . 2 Les copolyrnères Styrène-Butadiène-Styrène (SBS) ................................ -24

3.2.1.3 Les résines époxydes ................................................................................ -24

3.2.1.4 Les polyuréthannes .................................................................................... -24

3.2.2 Le bitume soufflé .............................................................................................. 25

......................................... 3.2.3 L'adjonction du noir de carbone commercial WCc) -25

3 . 2.4 L'adjonction de la ligune dans les bitumes ...................................................... -26

3.2.5 L'adjonction du Noir de Carbone Pyrolytique (NCp) ......................................... 26

......................................... 3.2.6 L'adjonction du Charbon de bois Pyrolytique (Char) 27

3.3 CARACTÉRLSTIQUES PARTICULIÈRES ....................................................................... - 2 7

40 RHÉOLOGIE DES BITUMES ooma~o~a~ooaooo*ooom*ooooooom*m*oLamoooooo~omoooammomoomooooooo~momm*mom~omm29

4.1 GENÉRALITÉS .......................................................................................................... 29

4.1.1 Comportement dynamique ............................................................................... 30

4.1.2 Comporîement en fluage-recouvrance .............................................................. -32

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........ 4.2 COURBES MA~TRESSES ET METHODE DE SUPERPOSITION TEMWTEMPERATURE 33

4.3 PROPRIETES RHÉOLOGIQUES DES BITUMES ............................................................ -35

.................... 5 . MÉTHODES EXPÉRIMENTALES ET MATÉRIAUX UTILISÉS 40

5 . 1 DESCRIPTION DE LA PYROLYSE SOUS VIDE ............................................................... 40

5.1.1 P ~ c i p e du procédé ........................................................................................... 41

5.1.2 Fonctionnement du procédé ............................................................................... 41

................. 5.2. MATEEUAUX ET ADDITIFS CHOISIS : CARACTERISATION ET P&PARATION 43

5.2.1 Nou de carbone pyrolytique (NCp) .................................................................. -43

5.2.2 Charbon de bois pyrolytique (Ch) ..................................................................... 44

5.2.3 Noir de carbone commercial (NCc) .................................................................. -45

.......................................................................... 5.3 APERÇU SUR LES BITUMES UTILISÉS 46

5.3.1 SHELL 1501200 ................................................................................................ 47

5.3.2. ULTRAMAR 801100 ....................................................................................... 47

............... ......................... 5.3.3 Réparation des échantillons ...

...................... 5.5 3 . 1 Conditionnement des additifs utilisés

5.3.3.2 Préparation des mélanges ........................................

5.4. METHODES DE CARACTERISATION DES BITUMES ET DES ADD

5.4.1 Composition générique des bitumes .................................................................. 49

5.4.2 Composition élémentaire des bitumes et des additifs .......................................... 50

5.4.3 Analyse immédiate des bitumes et des additlfs .................................................. 51

5.4.4 Détermination de la teneur en soufre total .......................................................... 52

5.5. DESCRIPTION DU RHÉOMÈTRE ET PROCEDURES DES TESTS ....................................... 53

5.5.1 Préparation des échantillons ............................................................................. -53 5.5.2 Description du rhéomètre utilisé ....................................................................... -53

5.5.2.1 Balayage en déformation ............................................................................ -56

5.5.2.2 Balayage en temps ..................................................................................... -56

5.5.2.3 Balayage en kequence ................................................................................. 56

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......................................... 5.6 TESTS TECHNOLOGIQUES CLASSIQUES SUR LES BITüMES 57

5.6.1 Détermination de la pénétrabilité ........................................................................ 57

5.6.2 Détermination du point de ramollissement .......................................................... 58

5.6.3 Point de fragilité Fraass ................................................................................... S9

5.7 CARACTÉRISATION PAR MICROSCOPIE OPTIQUE ........................................................ 61

5.8 STABILITE AU STOCKAGE ........................................................................................ 61

5.9 ANALYSE DE SURFACE ............................................................................................. 62

5 .9.1 Spectroscopie de photoélectrons ...................................................................... 63

5.9.2 Analyse par émission ionique secondaire ......................................................... .65

5.9.3 Mesure de la surface spécifique par BET .......................................................... 67

5 . l 1 ESSAIS SUR L'ENROBÉ ............................................................................................ 68

5.1 1 . i Choix de la ganulométrie de l'enrobé ............................................................ 70

.............. 5.1 1.2 Essais normalisés sur les bétons bitumineux ................................. .,. 71

........................... Essais a la presse à cisaillement giratoire SUPERPAVE 71

Exigences du vide dans l'enrobé obtenu a la presse giratoire et

............................................ détermination de la teneur initiaie en bitume 73

Essai a l'orniereur .................................................................................... 73

.......... Préparation d'éprouvettes par la méthode Marshall (NQ 2300-020) 75

Détermination de la résistance a la defotmation d'éprouvettes par la

.................................................................................... méthode Marshall 76

Détermination de la densité brute et de la masse volumique des enrobés

bitumineux compactés .............................................................................................. 78

5.1 1.2.7 Détermination de la densité maximale ...................................................... 79

5.1 1.2.8 Tenue à l'eau et perte au désenrobage ...................................................... 81

5.1 1.2.9 Retrait thermique empêché ....................................................................... 82

5.12 APERÇU SUR QUELQUES CRITÈRES DE PERFORMANCE SHRP ................................. 84

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6.1 CARACTERISAT~N ET ANALYSE DES BITUMES PURS UTILISÉS .................................... 87

6.1.1 Analyse chimique des bitumes ........................................................................... 87

.................................... 6.1.2 Détermination de la composition élémentaire des liants 88

6.2 CARACTERISATION ET ANALYSE DES ADDITIFS ......................................................... 88

6.2.1 Distribution des particules ............................................................................... -88

.................................. 6.2.2 Analyse immédiate des modifiants à l'aide du MAC 400 89

6.3.3 Détermination de la composition élémentaire des additifs .................................. 90

6.3 RHEOLOGIE DES BITUMES ........................................................................................ 91

6.3.1 Balayage en déformation ................................................................................... 91

6.3.2 Balayage en temps ........................................................................................... -92

6.3.3 Balayage en fréquence ..................................................................................... -94

6.3.4 Analyse du comportement rhéologique des bitumes modifiés ............................. 96

6.3.4.1 Evolutions de G', G" et q * ........................................................................... 96

6.3.4.2 Evolution de tangente6 ............................................................................ 107

6.3.4.3 Evolution des courbes Cole-Cole ......................................

6.3.4.4 Comparaison des améliorations rhéologiques apportées par

modifiants utilisés ...............................................................

.................... 108

es différents

.................... 108

...................................................... 6.3.4.5 Caractérisation par le rapport G*/sinG 109

6.3.4.6 Elasticité .................................................................................................. 114

6.4 TESTS TECHNOLOGIQUES CLASSiQUES SUR LES BITUMES ........................................ 116

6.4.1 Testsdepénétrabilité .................................................................................. 116

6.4.2 Point de ramollissement .................................................................................. 117

6.4.3 Point de Fraass ................................................................................................ 121

6.4.4 Stabilité au stockage ................................................................................ 122

6.4.5 Microscopie optique ...................................................................................... 1 2 7

6.4.6 Analyse de surface .......................................................................................... 132

6.4.6.1 Analyse par BET ...................................................................................... 133

6.4.6.2 Analyse par la technique ESCA ................................................................ 134

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................................................................. 6.4.6.3 Analyse parla technique SIMS 138

6.5 OPTIMISATION DU TAUX D'ADJONCTION DE MODIFIANTS DANS LES BITUMES UTILISES 143

...................... 6.6 CARACTERISATION DES BITUMES SELON LES SPECIFICATIONS SHRP 144

6.7 ESSAIS SUR L'EN ROBÉ ............................................................................................ 148

6.7.1 Exigences du vide dans l'enrobé obtenu a la presse giratoire et détermination de

....................................................................................... la teneur initiale en bitume 148

........................................................................................... 6.7.2 Essai à l'orniereur 148

........................................................... 6.7.3 Tenue à l'eaii et perte au désenrobage 150

.............................................................................. 6.7.4 Retrait thermique empêché 153

ANNEXES ................................................. ... ............................................................... 163

.................................. ANNEXE I : LES COURBES MA~TRESSES DE *. G' ET GY 164

ANNEXE 2: ÉVOLUTION DES COURBES COLE-COLE ........................................ 170

ANNEXE 3: COMPARAISON DES AMÉLIORATIONS RHÉOLOGIQUES ...................

APPORTÉES PAR LES DIFFÉRENTS MODlFlANTS UTILISÉS ......... 173

ANNEXE 4: PÉNETRABILITÉ EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE ................ 176

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LISTE DES FIGURES

............................................................ Figure 2 . 1 : Structure physico-chimique du bitume 7

Fibwe 2 . 2: Coupe d'un modèle de micelles d'asphaltènes ............................................... 9

....................... Fi y e 2 . 3: Schématisation de la stmcture colloïdale d'un bitume routier -10

Figure 2 . 4: Représentation schématique des shuctures gel et sol .................................... 1 1

Figure 2 . 5: Le raffinage du pétrole brut .......................................................................... 13

Figure 5 . 1 : Schéma général du procédé de la pyrolyse sous vide .................................... 42

Figure 5 . 2: Rendements typiques en masse obtenus lors de la pyrolyse des pneus .......... 44

Figure 5 . 3: Rendements typiques en masse obtenus lors de la pyrolyse de la biomasse .. 45

Figure 5 . 4: Schéma du rhéomètre "Rheometrics system 1V" ........................................... 54

Figure 5 . 5: Détermination du point de ramollissement .................................................... 59

.................................................... Figure 5 . 6: Détermination du point de fragilité Fraass 60

Figure 5 . 7: Analyse granulométrique des enrobés utilisés ............................................... 70

Figure 5 . 8: Presse à cisaillement giratoire ....................................................................... 72

Figure 5 . 9: Essai à I'orniéreur ........................................................................................ 74

Figure 5 . 10: Compacteur, moule et eprouvette Marshall ................................................. 75

Figure 5 . 1 1 : Presse Marshall .......................................................................................... 77

Figure 5 . 12: Trempage dans un bain à température contrôlée ......................................... 77

Figure 5 . 13 : Pesée dans l'eau de l'enrobé compacté ...................................................... -79

Figure 5 . 14: Préparation de la prise d'essai pour la densité maximale ............................ 80

Figure 5 . 15: Mise sous vide et agitation ......................................................................... 80

Figure 5 . 16: Schéma simplifié du banc d'essai de retrait thermique empêché ................ 83

Figures 6 . 1 : Balayage en déformation ............................ ... .......................................... -93

Figure 6 . 2: Balayage en temps ........................................................................................ 94

Figure 6.3: Isothermes de la viscosité complexe en fonction de la fréquence pour le

bitume Shell 150/200 modifié avec 20 % de charbon ................................... 97

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Figures 6.4: Variation de la viscosité complexe (a) et de G' (b) en fonction de la fkiquence

à 30°C pour le bitume Shell 150/200 modifié avec différentes charges de

charbon pyrolyûque ................................................................................... ..99

Figures 6. 5: Courbes maîtresses de la viscosité complexe (a) et de G' (b) pour le bitume

Shell 150/200 modifié avec différentes charges de noir de carbone

...................................................................................... commercial NCc 1 O i

Fibpres 6. 6: Courbes maîtresses de la viscosité dynamique (a) et de G' (b) en fonction de

la fréquence pour le bitume Ultramar 801 100 modifié avec différentes

....................................................................................... charges de NCp. 103

Figures 6.7: Courbes maîtresses de la viscosité complexe (a) et de G' (b) pour le bitume

Ultrarnar 801100 modifié avec différentes charges de charbon de bois

.................................................................................... pyrolyûque Char. 1 04

Figures 6.8: Courbes maîtresses de G" pour le bitume Shell 1501200 modifié avec

différentes charges de noir de carbone commercial NCc (a) et pyrolytlque

..................................................................................................... NCp (b). 105

Figure 6.9: Courbes maîtresses de G' ' pour le bitume Ultramar 80/100 modifié avec

.................................... différentes charges de charbon de bois pyrolytique 106

Figure 6.10: Effet de l'adjonction du NCp sur la viscosité et le grade du bitume ............ 106

Figue 6. 1 1 : Courbes maîtresses de tan6 pour le bitume Ultramar 80/ 100 modifié

au NCp ..................................................................................................... 107

Figures 6. 12: Courbes Cole-Cole des bitumes Ultramar 80/100 (a) et SheU 150/200 (b),

modifiés respectivement avec du Char et du NCp .................................. 1 10

Figures 6 . 13: Courbes maîtresses de q* (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume Shell

modifié avec les additifs carbonés (5%) ................................................ 1 1 1

Figures 6. 14: Courbes maîtresses de q * (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume Ultramar

............................................ modifié avec les additifs carbonés (15%j 1 12

Figures 6. 15: Évolution de G*/sinG en fonction de la charge en additif pour les deux

................................................................................... bitumes utilisés 1 13

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Figires 6 . 16: Évolution de l'élasticité en fonction de la charge en additif pour les deux

...................................................................................... bitumes utilisés 115

............................................... Figure 6 . 17: Pénétrabilité en fonction de la température 118

.......................................... Figure 6 . 18: indice de pénétration en fonction de la charge 119

.......................................... Figure 6 . 19: Pénétrabilité à 25 O C en fonction de la charge 120

Figures 6 . 20: Point de ramollissement en fonction de la charge .................................... 123

Figues 6 . 2 1 : Point de Fraass en fonction de la charge ................................................ 124

.......................... Figure 6 . 22: Micrographie du Charbon de bois pyrolytrque ( - 4 5 qm) 127

Figue 6 . 23: Micrographie du noir de carbone pyrolytique (<45 qm) ........................... 128

........................... F i y e 6 . 24: Micrographie du noir de carbone commercial ( ~ 4 5 qm) 128

Figure 6 . 25 : Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche supérieure) .......... 129

Figure 6 . 26: Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche intermédiaire) ..... 130

Figure 6 . 27: Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche uifërieure) ........... 130

Figure 6.28. Micrographie du bitume modifié avec du Char (couche supérieure) ......... 131

Figure 6 . 29: Micrographie du bitume modifié avec du Char (couche intermédiaire) ..... 131

Figure 6 . 30: Micrographie du bitume modifié avec du Char (couche inférieure) ........... 132

Figure 6 . 3 1 : Le spectre C 1s des composés expérimentés par la technique ESCA .......... 137

Figure 6 . 32: Les spectres des ions négatifs par la technique SIMS ................................ 140

Figure 6 . 33: Les spectres des ions positifs par la technique SlMS ................................ 142

Figure 6 . 34: Résultats de l'essai à l'omiéreur pour les deux bitumes utilisés ................. 151

Figure 6 . 35: Évolution de la contrainte aux basses températures pour les bitumes

....................................................................................................... étudiés 154

XII

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LISTE DES TABLEAUX

................................................... Tableau 5 . 1 : Caractéristiques du bitume shell 150/200 47

............................................... Tableau 5 . 2: Caractéristiques du bitume ultramar 80/ 150 47

.......................................................... Tableau 5 . 3: Description des échantillons générés 49

............................................................. Tableau 5 . 4: Composition des granulats utilisés 70

Tableau 5 . 5: Exigence du vide dans l'enrobé .................................................................. 72

......................................................................... Tableau 5 . 6: Les exigences a I'omiéreur 74

.................................................................. Tableau 5 . 7: Critères de performance SHRP 84

............................................................... Tableau 6 . 1 : Composition des bitumes utilisés 87

Tableau 6 . 2: Composition élémentaire des bitumes utilisés ............................................ 88

Tableau 6 . 3: Distribution des particules des modifiants .................................................. 89

............................................................. Tableau 6 . 4: Analyse immédiate des modifiants 90

Tableau 6 . 5: Composition élémentaire des modifiants utilisés ........................................ 90

Tableau 6 . 6: Paramètres des essais de balayage en déformation ..................................... 91

Tableau 6 . 7: Paramètres des essais de balayage en fiéquence ......................................... 95

Tableau 6 . 8: Teneur en additif après l'expérience de stabilité au stockage .................... 125

Tableau 6 . 9: Surfaces spécifiques des composés carbonés avant et après extraction ..... 133

Tableau 6.10. Composition élémentaire en surface [atom %] ........................................ 134

................................................................... Tableau 6 . 1 1 : Aire des pics ESCA C [O/] 135

Tableau 6 . 12: Aire des pics négatifs détectés par SlMS (relativement à C2- = 1 .O) ........ 139

Tableau 6 . 13: Aire des pics positifs détectés par SLMS (relativement a Cz . = 1 .O ) ........ 131

Tableaux 6 . 14: Caractérisation des bitumes shell pur et modifié selon les spécifications

SHRP ................................................................................................... 145

Tableaiuc 6 . 15: Caractérisation des bitumes Ultrarnar pur et modifié selon les

............................................................................. spécifications S HRP 146

Tableau 6 . 16: Résultats de la PCG pour les différents enrobes .................................... 149

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Tableau 6 . 17: Stabilité Marshall des lots, avec et sans trempage ........ .............. ...... ..... 152

Tableau 6 . 18: Tenue à l'eau et perte au désenrobage.. . . . ... . .. . . .. . . . .. .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . 152

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1: Les courbes maîtresses de q *. G' et G" .................................................... 164

ANNEXE 2: Evolution des courbes Cole-Cole ........................................................... 170

ANNEXE 3:Comparaison des améliorations rhéologiques apportées par les dinérents

modifiants utilisés .................................................................................... 173

............................................... ANNEXE 4: Pénétrabilité en fonction de la température 176

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1. INTRODUCTION ET PROBLÉMATIQUE D'ENSEMBLE

Sur le plan de l'individu, un premier examen des choses révèle que tout vivant

modifie son milieu dew fois. Une première fois en s'emparant de quelque chose qu'il

ingère, une seconde fois en rejetant dans son milieu des déchets qui peuvent lui être

nuisibles. Cette double modification fait que tout être vivant est à la fois consommateur et

agent de poilution. Dans cette optique et a l'image des humains, les sociétés entières

modernes délivrées à la consommation, ne font pas de nos jours qu'affecter et modifier

leur milieu par les ressources naturelles, mais aussi par les ressources secondaires (papier,

verre, plastique, pneus, etc.). Ces dernières, transformées par l'activité de production en

biens de consommation sont jetées après usage, apparemment sans mauvaise conscience.

On s'empresse d'envoyer ces rebuts. souvent de très haute qualité, à l'élimination alors

qu'ils pourraient être récupérés et se rw à économiser nos ressources naturelles. Toutes

ces formes de surconsommation et de gaspillage nous amènent à produire inutilement des

quantités énormes de déchets qui, envoyés dans les lieux d'élimination ou à l'incinération,

posent des problèmes particuliers de pollution du sol, de l'eau et de l'air.

Cette façon de produire et de gérer nos déchets ne peut plus continuer. Du

gaspillage effréné de nos ressources, nous devons passer à un mode de gestion qui en

permet l'exploitation durable. De la société de consommation, il nous faut faire le pas vers

la société de conservation.

C'est justement dans cet esprit de développement durable, qu'ont surgi des

procédés que l'on groupe sous l'appellation générale de "techniques nouvelles de

valorisation des déchets". Parmi celles-ci, le procédé de pyrolyse sous vide, découvert,

développé et mis au point par le groupe PYROVAC, vient apporter une solution

quasiment complète pour la plus part des "déchets". Comme nouvelle alternative au

simple enfouissement, les résidus vont être transformés en une source d'énergie et de

produits chimiques à grande plus-value commerciale.

Bien que ce procédé a pu faire ces preuves avec une multitude de déchets, on

s'intéressera lors de cette étude, uniquement a la pyrolyse sous vide des pneus et du bois

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hors d'usage. En effet. les montagnes de pneumatiques usagés entreposés illicitement,

constituent sans doute une menace constante pour la santé et l'environnement. Mis à part

leur encombrement, les amoncellements de pneus usés, non biodégradables, peuvent

causer de sérieux dommages de pollution s'ils prennent feu. Quant aux résidus de

biomasse forestière, les méthodes traditionnelles de traitement utilisées jusqu'à date telles

que l'enfouissement, l'incinération et le compostage, n'offrent pas ou peu de potentiel de

valorisation. Le procédé PYROVAC permet la récupération de produits de chimie fine et

pourrait conduire également, à l'obtention de combustibles pour la production d'électricité.

S'effectuant typiquement à des conditions d'opération notablement plus douces que

celles de la pyrolyse classique et de l'incinération, cette nouvelle technologie génère de

grandes quantités dliuiles pyrolytiques (riches en produits chimiques de haute valeur

ajoutée), ainsi qu'une matière solide qui possède des propriétés de surface supérieures à

celles de certains noirs de carbone et à celles du charbon de bois issus des méthodes

traditionnelles [ I l . L'objectif ultime de cette présente étude est de démontrer la possibilité

d'amélioration des liants bitumineux classiques par ces sous-produits solides générés par

la pyrolyse sous vide des pneus et des résidus de biomasse hors d'usage. On entend ainsi

atteindre par une investigation de la sorte, la sauvegarde de l'environnement (en valorisant

ces "déchets") et l'amélioration tangible des pavages.

Les bitumes sont principalement utilisés comme liants pour les ganulats servant a

la construction des routes dont l'importance ifest plus à démontrer. Le climat très

rigoureux du Canada avec ses amplitudes de température dépassant 60°C ainsi que

l'augmentation sans cesse croissante du trafic routier, sont de rudes épreuves pour les

revètements bitumineux. Ces conditions extrêmes causent des problèmes assez sérieux

tels que I'omiérage a u températures élevées, la fissuration et le désenrobage a w basses

températures. Ces phénomènes qui surgissent au fil des années, occasionnent des coûts

très élevés en raison de la durée de Me limitée des routes. Pour remédier a ces problèmes,

diverses modifications sont apportées depuis quelques années dans le but d'améliorer les

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bitumes dits conventionnels. En effet, lorsqu'il y a nécessité d'avoir des propriétés

mécaniques augmentées sur une large plage de températures, l'amélioration que l'on peut

espérer atteindre à partir des bitumes conventiomels est limitée. quelle que soit l'évolution

des procédés de fabrication. A cet effet, de nombreuses études ont été effectuées visant à

préciser les avantages attendus de la modification [2]: diminution de la susceptibilité

thermique, de la susceptibilité aux temps de charge, augmentation de la résistance à la

déformation permanente, à la rupture, au vieillissement, à la fatigue, etc..

En général, la modification des liants bitumineux est apportée par l'ajout de divers

additifs. Parmi ces derniers, les polymères et le noir de carbone commercial [3, 4, 51 sont

de nos jours les plus répandus.

Dans le cadre de ce projet. et comme continuité aux travaux de recherche de

Chaala et coll. [6], nous nous sommes engagés d'étudier la faisabilité technique de

l'adjonction de charbon de bois et de noir de carbone pyrolyhques aux liants

hydrocarbonés conventionnels.

Par ailleurs, lors de ce rapport et dans les deux premiers chapitres à caractère

bibliographique, nous exposerons les généralités sur les liants bitumineux et les additifs

possibles. Cette étude nous permettra entre autres, de présenter une synthèse des essais

technologiques classiques et actuels qu'on effectue sur les bitumes routiers. Le chapitre

qui suit sera consacré à la rhéologie des bitumes. Cette science qui s'intéresse à la

déformation et à I'écoulement de la matière, constiîue a présent la base des nouvelles

spécifications pour I'évaluation des performances des liants. Un descriptif détaillé des

différentes caractérisations physico-chques, rhéologiques et microscopiques effectuées

sur les bitumes proposés, fera l'objet du cinquième chapitre. Les méthodes expérimentales

préconisées quant aux essais sur les enrobés bitumineux y sont aussi développées.

Enfin, les résultats, les interprétations et les corrélations entre les différentes

expériences, seront exposés dans le sixième chapitre.

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2. GÉNÉRALITÉS SUR LES BITUMES

Dans ce chapitre, nous allons étudier les bitumes, voir leur provenance et parcourir

leurs principales caractéristiques et propriétés.

2.1 Les bitumes

Appelés aussi "liants bitumineuxtt, les bitumes font partie des liants dits

hydrocarbonés, du fait qu'ils sont surtout constitués d'hydrogène et de carbone. Utilisés

depuis l'antiquité par les Égyptiens pour la conservation de leurs momies et I'étanchéité de

leurs thermes et réservoirs d'eau, les bitumes sont aujourd'hui principalement utilisés pour

la fabrication des revêtements routiers. Cependant, on peut noter de nos jours d'autres

applications intéressantes, particulièrement pour augmenter l'étanchéité des structures

(sols, toitures, coques de bateaux, ports, etc.) et l'isolation phonique.

2.1.1 Terminologie relative aux liants bitumineux

Il est d'abord nécessaire de faire la distinction entre les mots fiançais "asphalte" et

"bitume" et leur homologue anglais "bitument' et "asphalt" . Le terne anglais Américain

"asphait" désigne ce que l'on nomme bitume dans les pays francophones (contraction de

l'expression officielle "asphalt cernent"); de même "asphaltic" se traduit par bitumineux.

En anglais (Anglais) et en allemand, "asphalt" désigne aussi très souvent l'enrobé

bitumineux, le mélange de bitume et de ganulats. On définit alors:

Bitume: mélange d'hydrocarbures de consistance plus au moins pâteuse et dont la couleur

varie du brun foncé au noir.

Bitume routier: bitume raffiné pour répondre a certaines spécincations routières.

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Bitumen (en andais Anglais): fraction du bitume qui est entièrement soluble dans le

tétrachlorure de carbone.

Asphalte: bitume solide, sec ou friable ou simplement roche (souvent calcaire) imprégnée

de bitume et qui a été concassée. C'est aussi le revêtement constitué de cette roche.

2.1.2 Origine des bitumes

Tous les bitumes sont des produits du pétrole brut où ils se trouvent en solution. Ils

sont le résultat de l'élimination des huiles servant de solvant par évaporation ou distillation

du pétrole brui. Sachant que de tels processus pourraient se produire dans la nature, au

niveau des couches souterraines, les bitumes proviennent en conséquence de deux

sources: naturelle ou industrieHe.

2.1.3 Composition chimique élémentaire

Les bitumes sont des liants hydrocarbonés et se composent principalement de cinq

éléments qui se combinent dans des proportions assez bien définies, à savoir:

- carbone (élément commun aux hydrocarbures): de 82 à 85 %

- hydrogène (élément commun aux hydrocarbures): de 8 à 11 %

- oxygène, soufre, azote et autres: de 2 à 3 %.

On retrouve exactement la même composition dans le pétrole brut et dans tous ses

dérivés: gazoline, naphte, kérosène, gasoils, huiles lubrifiantes, etc. La différence entre

tous ces produits et le bitume réside essentiellement dans la structure des molécules qui

les composent. Notons au passage par exemple, que les molécules de bitume sont

beaucoup plus grosses et complexes que celles de la gazoline.

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2.1.4 Propriétés physico-chimiques des bitumes

On reconnaît le bitume routier par ses principales caractéristiques:

- sa couleur noire;

- son imperméabilité a l'eau;

- sa susceptibilité a la température;

- son inertie chimique

- son pouvoir d'adhésion et de rétention.

Par précipitation avec du n-heptane, on peut séparer physiquement un bitume en

deux constituants (figure 2.1):

rndtènes

solubies

chromatographie sur alumine

hydrocarbures 0 ( pa raffm es) naphtènes (résines)

Figure 2. 1: Structure physico-chimique du bitume (source: Société des pétroles Shell)

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-les asphaltenes: produit solide apportant au bitume sa cohésion et sa dureté et

constituant entre 5 et 20 % du bitume;

-les maltènes: produit huileux (molécules moins gosses) dans lequel baignent les

asp haltènes.

Les molécules de maltene peuvent être encore séparées par chromatographie en

d'autres hydrocarbures: saturés (dont les paraffines), cycliques (dont les naphtènes) et

aromatiques polaires (les résines).

Bitume = Asphaltènes + Maltènes (Saturés + Aromatiques +Résines)

2.1.4.1 Méthodes de caractérisation chimique et physico-chimique Étant donné la diversité et la complexité des molécules formant les bitumes, il n'est

pas possible de déterminer leur composition exacte. Cependant, plusieurs chercheurs ont

mis au point des méthodes de séparation des bitumes en leurs principales fractions et tenté

de relier les caractéristiques de ces dernières aux propriétés rhéologiques des bitumes. Les

principales méthodes utilisées pour caractériser les bitumes sont [7]:

-précipitation dans des solvants sélectifs;

-fractionnement par chromatographie sur colonne ou sur baguette;

-dosage des éléments carbone. hydrogène, oxygène, azote, s o d e et métaux comme

le Nickel et le Vanadium:

- spectroscopie infia-rouge pour la connaissance des fonctionnalités et de la nature

des produits chimiques essentiels;

-résonance paramagnétique électronique (RPE) pour le suivi de l'oxydation des

vanadyls porphyrines au cours du vieillissement des bitumes;

-chromatographie sur gel perméable (GPC) pour la distribution des masses;

-séparation par voie chimique de ROSTLER et STERNBERG.

Une technique qui est utilisée de plus en plus fréquemment pour l'analyse chimique

des bitumes est la méthode de chromatographie sur baguettes de silice (LATROSCAN).

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Par ce type de chromatographie, il est possible de siparer les bitumes selon les

quatre grandes familles de produits représentées précédemment. Cette analyse donne des

résultats répétitifs, ce qui permet une comparaison efficace des bitumes.

Une des faiblesses de cette analyse est qu'elle ne tient compte que de la

concentration des groupes formant le bitume et ne tient donc pas compte de leur qualité.

Par exemple, les asphaltènes provenant des bitumes de distillation directe sont différents

de point de vue chimique de ceux issus des bitumes soufflés 171.

2.1.4.2 Structure colloïdale. relations entre la com~osition et la stnicture des bitumes D'après Yen (1981) [8], les molécules d'asphaltènes peuvent se retrouver sous deux

états; le premier étant un état associé sous forme de micelles (entité élémentaire de

quelques feuillets de molécules) ou dans le second cas, sous forme de paquets de micelles

appelés agglomérats. Les micelles sont retenues ensemble par des forces de type

hydrogène, dipolaires induites ou permanentes. Les figures 2-2 et 2-3 montrent

respectivement, la coupe d'un modèle de micelles d'asphaltènes et la structure colloïdale

d'un bitume routier.

Figure 2.2: Coupe d'un modèle de micelles d'asphaltènes (Source [8])

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Figure 2.3: Schématisation de la structure colloïdale d'un bitume routier (Source [8])

Les maltènes ne dissolvent pas entièrement ces micelles et ces agglomérats d'asphaltènes.

Cela dépend de l'aromaticité de la phase malténique. Cette dernière constitue alors la

phase continue, les micelles et les agglomérats d'asphaltènes font partie de la phase

dispersée. On peut ainsi affirmer que le bitume est un milieu colloïdal complexe formé de

molécules, de micelles et d'agglomérats.

Les résines s'adsorbent sur les asphaltènes et permettent leur dispersion dans le

milieu contùiu. On dit alors qu'il y a peptisation. Les aromatiques ont le rôle de solvant et

les saturés, a faible poids moléculaire, celui de précipitant ou fioculant.

Selon leur comportement rhéologique, les bitumes peuvent être considérés comme

des composés thermoplastiques, c'est à dire des composés qui peuvent avoir le

comportement de fluide newtonien ou non newtonien, thixotrope ou pseudo-plastique.

Plusieurs études ont tenté de relier les propriétés des bitumes à leur composition

chimique. Dans un ouvrage de synthèse sur leurs recherches, Kolbanovskaja et coll.

(1963) [9], montrent que les propriétés rhéologiques du bitume sont en relation étroite

avec leur composition chimique ainsi qu'avec la température; par ailleurs, ils d é f ~ s s e n t

trois types fondamentaux de structure que l'on peut rencontrer en fonction de la teneur

relative des divers constituants:

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-Structure de type 1 à caractère gel. Les saturés et les aromatiques (les huiles du

bitume) peuvent être considérés comme le milieu porteur des asphaltènes. Ces derniers

sont la cause du comportement du bitume, notamment de sa viscoélasticité a température

ambiante. A partir d'un certain taux dliuiles. les molécules d'asphaltènes acquièrent une

certaine liberté de mouvement. La structure gel confère a la substance un caractère très

élastique.

-St.cture de type 2 a caractère sol. Celle-ci est en fait un système dispersé dans

lequel les particules sont sans interactions parce que statistiquement, elles sont éloignées

les unes des autres. La concentration et la masse moléculaire des asphaltènes sont faibles

dans la structure sol; le caractère élastique en est de même.

-Structure de type 3 correspondant à la majorité des bitumes routiers est

intermédiaire entre les structures de type 1 et 2: les divers agrégats de micelles ou les

diverses formations stmcturales d'asphaltènes baignent dans wi milieu dispersant plus

stmcturé par les résines que ne l'est le milieu de type 2 mais moins que celui de type 1.

La figure 2.4 illustre une représentation schématique des smctures gel et sol.

Structure GEL Structure SOL

Figure 2.4: Représentation schématique des structures gel et sol (Source [9 ] )

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La prédominance du caractère sol ou gel dans un bitume. dépend de l'équilibre

entre ses constituants. Celui-ci est conditionné, en particulier, par la proportion

d'asphaitènes et par I'aromaticité de la phase malténique constituant le pouvoir solvant des

huiles (nature, poids moléculaire, etc.).

Pour traduire cet état, on définit généralement un indice d'instabilité colloïdale 1,

qui est le rapport des éléments antagonistes, à savoir, asphaltènes et huiles saturées

(jouant le rôle de floculant), sur résines et huiles aromatiques (jouant le rôle de peptisant

et solvant):

Asphaltènes + Huiles saturées -c ; - Résines + Huiles aromatiques

Cet indice prend les valeurs proches de 1 pour un bitume dans un état gel et prés de

0.25 dans un état sol.

Notons aussi que dans des études faites sur les relations entre la structure chimique

des bitumes et leurs propriétés rhéologiques, on a démontré [10] que la viscosité varie de

façon considérable en fonction de la teneur en asphaltènes.

Par cette étude de structure et de composition, nous confirmons donc que le bitume

résulte d'un équilibre fragile entre ses constituants. L'introduction d'un élément étranger,

pourrait avoir des conséquences très importantes non seulement sur les caractéristiques

physiques et mécaniques du mélange, mais aussi sur son aptitude à rester stable. Par

ailleurs, le choix de l'additif, la quantité introduite, la nature du bitume employé et les

conditions de traitement, sont des détails d'une importance capitale.

2.2 Aperçu sur la fabrication des bitumes

Comme ii a été déjà mentionné, les bitumes sont généralement obtenus par

distillation du pétrole brut. Cette operation permet en fait de séparer les divers

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hydrocarbures constituant le p é ~ o l e (figure 2.5). Le résidu obtenu par distillation

atmosphérique du pétrole btut est soumis a une distillation sous vide. Le vide permet de

récupérer des hydrocarbures de plus en plus lourds jusqu'à l'obtention d'un résidu appek

résidu sous vide ou goudron. Généralement. ce goudron est soumis au procédé de

désasphaltage pour en extraire encore des huiles (huiles résiduelles) et la p h e restante

qui forme le bitume.

Scnema d'une unité de distillation atmospherique

I

ao. ygr

Schdma &ne unM de distillation sous vide

Figure 2. 5: Le raffinage du pétrole brut (source: Société des pétroles Shell)

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On peut également oxyder le résidu par soufflage d'air et ainsi en changer la composition

physico-chimique (par transformation d'une partie des maltènes en asphaltènes). On anive

ainsi à fabriquer deux sortes de bitumes: un bitume dur et un bitume mou. En les

combinant dans différentes proportions, on produira finalement la classe demandée de

bitume semi-dur (bitume routier).

À l'état pur, les bitumes sont trop visqueux, pour être utilisés tels quels; on doit

abaisser leur viscosité par chauffage (120 OC à 160 OC). Il existe deux autres façons de

rendre le bitume temporairement Cjusqu'à ce qu'il retrouve son état de base) fluide pour

certains usages:

- On peut procéder par solubilisation; habituellement dans un hydrocarbure, on

parle alors de bitumes fluidifiés ou liquides;

- On peut avoir recours aussi à l'émulsification dans l'eau; on obtient aiors des

émulsions de bitumes.

2.3 Spécifications et essais technologiques classiques sur les bitumes routiers

Pour vérifier si un bitume produit ou fourni répond aux spécifications exigées, les

organismes de normes (ASTM, NF, NQ, IP, etc.) ont mis au point des méthodes d'essais

normalisées qui permettent de mesurer les propriétés d'un bitume.

Dans ce paragraphe, nous allons donc survoler brièvement les plus courantes. Les essais

préconisés lors de cette étude, seront développés plus tard.

2.3.1 Détermination de la pénétrabilité (NF T 66004)

Cette expérience sert à mesurer la dureté relative ou la consistance d'un bitume

routier à 25 OC. Cette valeur est donnée par la profondeur, exprimée en 1/10 mm, à

laquelle une aiguille normalisée, sous l'effet d'une charge de 100g pénètre dans

l'échantillon pendant 5 secondes. Le résultat est au fait inversement proportionnel à la

dureté relative du bitume.

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2.3.2 Détermination du point de ramollissement (essai billeanneau (ASTM D 36))

Le but de cet essai est la détermination de la température à laquelle un bitume subit

une déformation irréversible dans des conditions de contraintes bien définies. En relation

avec la pénétration, le point de ramollissement permet d'évaluer la susceptibilité d'un

bitume à la variation de température et sa consistance relative dans un enrobé.

2.3.3 Point de fragilité Fraass (IP 80)

11 donne une indication sur la fragilité d'un bitume à basse température.

Le résultat est la température a laquelle un bitume risque de se fissurer quand il est

soumis à certaines contraintes mécaniques répétées. Mais ce n'est pas celle à laquelle

l'enrobé, constitué de ce bitume. se fissurera. Cependant il existe une bonne corrélation

entre cette température et celle de la fissuration effective de l'enrobé bitumineux.

2.3.4 Viscosité absolue (ASTM D-2171)

Elle mesure la consistance ou la résistance a l'écoulement d'un bitume a la

température maximale que peut généralement atteindre un revêtement bitumineux. c'est à

dire 60 OC. I l existe une corrélation entre cette résistance et les phénomènes de

déformation des revêtements en béton bitumineux, particulièrement celui de I'omiérage.

Ainsi, un bitume de viscosité absolue élevée minimisera la défonnation de l'enrobé dont il

fait partie.

2.3.5 Viscosité cinématique (NQ 2300-600)

Le but de cette expérience est de déterminer la résistance à I'écoulement d'un

bitume routier à haute température (135 O C ) . Plus elle est élevée, plus la fluidité est faible.

La viscosité permet d'évaluer indirectement la fluidité d'un bitume à l'enrobage.

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2.3.6 Détermination du point d'éclair en vase ouvert (NQ 2300-040)

Le résultat en degrés Celsius. indique la température à laquelle ou au-dessus de

laquelle le liant bitumineux risque de prendre feu instantanément; c'est au fait celle où

certaines précautions doivent être prises.

Tous ces tests, qui ont fait leurs preuves, sont utilisés depuis de nombreuses

années. Cependant, avec l'apparition de nouveaux liants modifiés, ces essais classiques se

sont avérés insuffisants pour un éventuel classement des bitumes selon leur niveau réel de

performance.

A cet effet, les secteurs de recherche et développement sur les bitumes et enrobés

des sociétés pétrolières, se sont donnés pour objectif entre autres. la mise en place de

nouvelles spécifications qui mettent l'accent surtout sur le lien entre les caractéristiques et

les performances.

2.1 Quelques nouvelles spécifications pour les bitumes routiers

2.4.1 Détermination de la recouvrance élastique (LC-25-05)

Le but est de mesurer les propriétés d'élasticité d'un bitume modifié par l'ajout d'un

additif. Avec un bitume polymère par exemple, la recouvrance (ou la récupération)

élastique dépasse généralement 60%, alors qu'elle est presque nulle avec un bitume

classique.

2.4.2 Détermination de la force de ductilité (LC-25-04)

À cet effet, on mesure la force d'étirement d'un bitume en fonction de son

élongation. Les résultats servent surtout à tracer les courbes illustrant les contraintes en

fonction de la déformation.

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2.4.3 Test de vieillissement ou RTFOT (Thin Film Oven Test, ASTM D 2872)

Cet essai vise à évaluer quantitativement la tendance d'un bitume à s'oxyder et à

durcir sous l'influence de la chaleur. On tente ainsi de caractériser les liants après un

vieillissement artificiel rappelant les conditions d'utilisation dans une centrale d'enrobage.

L'évaporation des huiles légères contribue au durcissement du bitume par dessiccation. De

plus, l'augnentation de la dureté déterminée par la pénétrabilité, reflète la susceptibilité du

bitume à l'oxydation. Retenons que le RTFOT est le plus représentatif du vieillissement

des bitumes dans les centrales d'enrobage.

2.4.4 Stabilité au stockage (LC-25-03)

Ce test sert a vérifier la démixtion de l'additif (généralement utilisé pour les

polymères) avec le bitume lors d'un entreposage a chaud. On mesure le point de

rmollissement des parties supérieure et inférieure d'un échantillon de bitume soumis aux

conditions d'entreposage.

2.4.5 Aperqu sur quelques spécifications basées sur la méthode SHRP

En 1988, les États-unis, en collaboration avec le Canada ont décidé d'investir plus

de 50 millions de dollars dans un progamme quinquennal de recherches sur les liants et

les enrobés . Ce progamme s'appelle "Strategic Highway Research Program" (SHRP)

[ I 11. Contrairement aux systèmes de caractérisation ou de classification des liants utilisés

jusqu'à date, les critères de performance du liant selon SHRP tiennent compte du type de

climat auquel sera soumis l'enrobé. L'ensemble de ces méthodes et spécifications ont été

regroupées sous le vocable "Superpave". Le programme traite de différents mécanismes de

gradation d'une chaussée. Le liant doit résister aux températures extrêmes de la chaussée,

c'est a dire:

- omiérage de la partie supérieure de la chaussée à la température maximale

- fatigue liée au trafic (fissuration mécanique)

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- fissuration thermique résultant des basses températures.

Ainsi, dans la nomenclature même du type de liant. ce demier est caractérisé

finalement par les deux températures extrêmes auxquelles il devient susceptible. Un liant

PG 58-27 par exemple signifie:

PG: la classe de performance (Performance Grade);

58: la température maximale que pourra supporter le revêtement de la

chaussée durant une période consécuhve de 7 jours soit 58 OC;

-22: la température la plus basse que pourra supporter le revêtement dans la

période de référence exprimée en OC soit dans notre cas -22 OC.

Les températures 58 et -22 OC sont déterminées a l'aide des équipements résumés ci-

dessous.

À titre indicatif, les chercheurs du SHFW considèrent que le liant est responsable

dans l'enrobé de 20 à 40 % d'omiérage, jusqu'à 60 % des fissures de fatigue et à 90 % des

fissures de retrait thermique.

Les limites de cette méthode SHRP résident au fait qu'elle ne tient pas compte de

l'adhésion et de la cohésion du liant, pas plus que du phénomène de rejet des ganulats.

Quoiqu'ils en soient, les critères de performance SHRP des liants assurent une

caractérisation nettement plus complète que les tests technologiques classiques puisqu'ils

nous permettent de prévoir la réaction des liants aux températures extrêmes.

Pour les fins de la méthode SHRP, la caractérisation des bitumes est effectuée en

laboratoire en utilisant des équipements permettant de reproduire les conditions de

température et de charge de l'enrobé bitumineux.

Les appareils pour ces essais sont:

1°/ Le rhéomètre à cisaillement dynamique (Dynamic Shear Rheometer:

D.S.R.).

Cet appareil nous permet de mesurer le comportement viscoélastique du liant, c'est-

a-dire la capacité du liant à résister à la fatigue et à i'omiérage dans un enrobé.

2 O / Le rhéomètre de flexion de poutre (Bending Beam Rheometer: B.B.R.).

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Un processus de charge en traction/compression permet de mesurer le potentiel de

fissuration des chaussées.

3*/ Essai de traction directe (Direct Tension Test: D.T.T).

La mesure de la résistance a la traction du liant a basse température nous permet de

nous assurer de la non fragilité du liant. C'est un essai complémentaire au B.B.R.

4"/ Le R.T.F.O.T. (Rolling Thin Film Oven Test) est utilisé dans ces essais

pour simuler le vieillissement du liant lors du malaxage et de la mise en oeuvre d'un

enrobé.

5'1 Le réservoir de vieillissement P.A.V. (Pressure Aging Vessel) sous haute

pression d'air et à température élevée (de 90 OC à 1 10 OC), simule le vieillissement du liant

après une période de 5 a 10 ans de service.

6 O / Le viscosimètre Brookfield sert à mesurer la viscosité du liant a

différentes températures.

Cette nouvelle méthode SHRP dégage aussi l'idée, qu'étant donné l'importance

majeure des propriétés viscoélastiques des bitumes, la rhéologie commence à remplacer

graduellement les mesures standards de viscosité à différentes températures. En effet, les

tests rhéologiques donnent une information assez complète puisqu'ils évaluent à

différentes températures, la résistance à la déformation du liant modifié. De plus amples

détails sur la rhéologie des bitumes seront développés dans le chapitre 4.

Lorsqu'on ajoute un additif à l'un ou l'autre de ces sortes de liants pour améliorer

une de ses propriétés, on parle alors de bitumes ou liants modifiés.

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3. LES BITUMES MODIFIES ET LES ADDITIFS POSSIBLES

Dans ce chapitre, nous parcourons les bitumes modifiés, leurs intérêts dans les

bétons bitumineux et leurs limites d'usage.

3.1 Intérêt de la modification des bitumes

Jusqu'au début des années soixante, l'amélioration de la performance des bitumes,

pour faire face à l'accroissement des contraintes, a été surtout réalisée grâce à des

procédés de fabrication et de mise en oeuvre de plus en plus efficaces et un meilleur choix

des matériaux. L'évolution des propriétés mécaniques des bitumes ayant alors atteint son

maximum, il était normal de se tourner vers de nouvelles solutions.

Partout dans le monde et particulièrement au Québec, les revêtements routiers sont

soumis à deux principaux types de problèmes dus aux climats rigoureux et rudes:

- La fissuration: elle se caractérise par des fissures au sein du revêtement

bitumineux; elle est reliée soit a la charge imposée par le trafic routier, soit aux basses

températures ou encore à une combinaison des deux.

- L'omiérage: dii à la perte de consistance du matériau aux températures élevées. II

se traduit par la formation de sillons plus ou moins profonds dans l'enrobé bitumineux.

Ces problèmes étant particulièrement préoccupants, il s'est avéré primordial de

mettre au point des bitumes qui ne soient pas t ~ o p rigides aux basses températures, afin

d'avoir une meilleure résistance à la fissuration, mais qui soient assez consistants aux

hautes températures, afin de minimiser le phénomène d'omiérage.

L'objectif de la modification des bitumes est donc le développement d'un bitume

"idéal". Ce bitume devrait avoir une susceptibilité thermique très faible sur toute la plage

des températures de service. Sa susceptibilité aux temps de charge devrait être faible, alors

que sa résistance a l'orniérage, à la rupture et a la fatigue, demit être forre. De plus, ce

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bitume devrait conserver les propriétés d'adhésivité et de cohésion des liants traditionnels.

Enfin, la résistance au vieillissement devrait être élevée tant en seMce que lors de la mise

en oeuvre. Ces modifications introduites dans les bitumes devraient ainsi entraîner une

diminution de la déformation permanente aux hautes températures, une meilleure

résistance à la fissuration aux basses températures et un meilleur comportement des

enrobés en seMce sous charges lourdes et répétées.

Depuis les années 50, des recherches sont ainsi effectuées afin de réaliser des

revêtements plus résistants et plus durables ayant certaines caractéristiques de ce bitume

idéal. Pour cela, parmi les méthodes de modification employées citons [12]:

-Modification chimique par ajout de soufre, réactions avec de l'acide chlorhydrique

ou de l'anhydride maléïque [13];

-Mélange du bitume conventionnel avec du bitume soufflé;

-Ajout de latex;

-Ajout de résidus de plastique (PET et HDPE), de polymères et de caoutchouc;

-Ajout de poudrette de caoutchouc provenant de pneus usés;

-Ajout de lignine;

-Ajout de noir de carbone commercial;

-Ajout de noir de carbone pyrolytique provenant de pneus usés;

L'ajout de polymères, de noir de carbone et l'utilisation de bitumes soufilés, sont de

loin les techniques les plus utilisées de nos jours.

3.2 Revue des différents additifs éventuels

La suite de ce chapitre ne se veut pas une référence exhaustive des différents

additifs possibles aux bitumes purs, mais donne plutôt un aperçu des produits les plus

intéressants.

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38281 L'adjonction de polymères et de copolymères

Il y a presque autant de types de bitumes polymères qu'il y a de producteurs de

liants bitumineux ou de raffineries de pétrole. Chacun a sa formule et son appellation

particulière. Les polymères ajoutés sont principalement:

-les thermoplastiques: toutes les polyoléfines du type polyéthylène, polypropylène

et leurs copolymères;

-les élastomères thermoplastiques tels que le polybutadiène et le polyisoprene-

styrène-butadiène (PSB);

-les copolymères élastomères thermoplastiques: styrène-butadiène-styrène (SBS)

ou éthylène acétate de vinyle (EVA);

Ces deux derniers types de polymères sont les plus utilisés de nos jours.

Dans certains procédés, on utilise plusieurs polymères pour combiner les

améliorations apportées par chacun d'entre eux [Ml. Même si les fabricants ne dévoilent pas la formule de leurs bitumes polymères (du

moins en détails), on peut quand même prédire que la dispersion du polymère dans le

bitume provoque soit la formation d'un mélange biplastique (bitume-polymère miscible),

soit la fixation du polymère sur la matrice bitmineuse par réhculation chimique.

Notons au passage que tous les phénomènes chimiques et physiques qui

surviennent alors ne sont possibles que s'il y a compatibilité entre le polymère et le bitume

utilisé; on ne peut pas utiliser n'importe quel bitume pour en faire un bitume polymère.

3.2.1.1 Les co~olymeres Éthylène Acétate de Vinyle (EVA) La principale propriété de ces copolyrnères réside en leur excellente résistance a la

craquelure en flexion ou la fati y e provoquée par des flexions et/ou vibrations répétées.

Quoique les bitumes modifiés par addition d'EVA s'avèrent avoir parmi les

inconvénients une fatigue longitudinal considérable, ils ont, d'une façon générale, les

avantages suivants:

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-augmentation de la cohésion dans une gamme de température élargie et plus

particulièrement dans la gamme de température de service;

-accroissement de la consistmce et du module aux températures élevées entraînant

une amélioration de la résistance à la déformation;

-meilleure flexibilité à froid et une meilleure résistance à la fatigue;

-susceptibilité thermique diminuée.

3.2.1.2 Les copolvmères Styrène-Butadiène-Stvrène (SBS) Comme additif, ces polymères sont encore plus utilisés que les EVA. En général,

les bitumes modifiés par addition de SBS ont les propriétés suivantes:

-susceptibilité thermique très faible dans le domaine des températures de service;

-consistance a chaud permettant une utilisation dans les conditions d'emploi;

-cohésion plus élevée dans une gamme de température plus grande;

-forte capacité d'allongement avant rupture, même à basse température;

meilleur comportement a la fatigue.

3.2.1.3 Les résines é~oxvdes La structure polaire des résines époxydes favorise la cohésion entre le bitume et les

agrégats. Grâce à leurs caractéristiques spéciales, les résines d'époxydes sont utilisées

dans des routes à haute performance [15]. Le marché commercial de ce bitume modifié est

très restreint à cause du prix de l'additif en question.

3.2.1.4 Les ~ o l y é t h a n n e s L'adhésion de ces résines aux agrégats et leur élongation à la rupture sont moins

importantes que celles de l'époxyde [15]. Le plus dur des polyuréthannes (polyisocyanate)

est très réactif avec l'eau et peut causer de sérieux problèmes en conditions d'humidité.

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3.2.2 Le bitume soufflé

Cette technique consiste à mélanger un bitume routier conventionnel avec du

bitume produit par souMage. Les bitumes soufflés sont fabriqués a partir d'un bitume de

base, auquel on ajoute de l'air à contre-courant dans une unité de soufflage. L'oxydation

entraînée par l'air a pour résultat un durcissement accompagné d'une diminution de la

susceptibilité à la température. La présente méthode donne des bitmes ayant des

caractéristiques semblables à celles des bitumes modifiés par ajout de polymères; un point

de ramollissement plus élevé ainsi qu'une amélioration des performances aux basses

températures. Cependant, ces bitumes ne possèdent pas une élasticité leur permettant de

retrouver leur forme après de larges déformations [16].

3.2.3 L'adjonction du noir de carbone commercial (NCc)

Le Noir de Carbone Commercial s'est avéré un additif industriellement important

qui peut transmettre les propriétés suivantes a w matériaux thermoplastiques [17]:

-la stabilité aux U.V. et à l'oxydation

-amélioration de la conductivité électrique et thermique

-amélioration des propriétés mécaniques

-réduction du coût

-coloration et teinture.

Les trois premières caractéristiques sont aussi valables pour les bitumes.

Rostler et coll. ont étudié en 1977 les effets des fines particules "microfiller" de noir de

carbone commercial sur les liants. Les études [18] ont démontré que le meilleur

pourcentage d'incorporation de NCc varie de 11 a 15% en poids.

Étant donné que le noir de carbone commercial est difficile à disperser dans le bitume,

une addition adéquate et contrôlée dune huile spécifique est nécessaire pendant le

procédé de mixtion.

A cet effet, l'additif en question (NCc + huile de dispersion) améliore la résistance

à l'eau et la susceptibilité thermique du bitume vierge.

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D'autre part, des tests rhéologiques ont montré [19] [20] qu'a basse température, le NCc

ne modifie pas la viscosité du bitume. Par contre, à haute concentration (15-20%), il

réduit sensiblement le phénomène d'omiérage.

3.2.4 L'adjonction de la lignine dans les bitumes

L'introduction de lignine dans des enrobés bitumineux a récemment été

expérimentée aux USA et en ex URSS (1977-80).

Par des mesures de viscosité, on a comparé des mélanges bitume-lignine à des

mastics réalisés avec des fines minérales à fraction volumique égale; les propriétés des

mélanges bitume-lignine sont proches de celles des mastics à base de fines minérales [2 11.

Une comparaison a été également faite avec des sciures de bois de même ganuloméhie.

D'autre part, la lignine est très bien mouillable par des hydrocarbures et stable jusqu'à des

températures supérieures a celle de l'enrobage.

Par ailleurs, I'emploi de la lignine comme additif est possible, mais cela devrait

conduire à des formulations particulières d'un enrobé spécial plutôt qu'à une transposition

des formules habituelles où la lignine remplacerait une partie du liant ou une partie des

fines minérales.

3.2.5 L'adjonction du Noir d e Carbone Pyrolytique (NCp)

Dans l'ultime but d'améliorer les propriétés physico-chimiques des liants

bitumineux, la faisabilité technique de l'adjonction du noir de carbone pyrolytique a été

envisagée par Chaala et coll. 161. Ce NCp provient de la pyrolyse sous vide des pneus

(500 O C et 20 KPa) réalisée dans une unité pilote de 75 kg/h. Une fois séché, broyé et

tamisé, cet additif (dont les propriétés physico-chimiques et l'andyse de surface sont

différentes du noir de carbone commercial) est ajouté au bitume vierge sans traitement

préalable. Les résultats ont été prometteurs. En effet, le NCp qui interagit physiquement et

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chimiquement avec les asphaltènes et les maltènes du bitume, réduit sensiblement la

susceptibilité thermique du liant et améliore à haute température ses propriétés

viscoélastiques. D'autre part, à basse température, ce bitume modifié s'avère plus résistant

au craquage.

3.2.6 L'adjonction du Charbon de bois Pyrolytique (Char)

Comme additif aux liants purs, ce charbon provenant de la pyrolyse sous vide de la

biomasse forestière, fait l'objet d'une première tentative originale.

3.3 Caractéristiques particulières

Il est possible de modifier la plupart des propriétés des bitumes, mais le degré

d'amélioration et de compatibilité varie selon:

-la composition chimique du bitume et la proportion des différents constituants

génériques;

-la masse moléculaire de l'additif, sa structure (linéaire, étoilée, réticulée) et sa

composi hon;

-la nature même du bitume vierge;

-la température, la durée et le mode de fabrication qui gouvernent la finesse de la

dispersion de l'additif dans le liant;

-compatibilité de l'additif avec la matrice bitwnineuse.

En général, on vise surtout a augmenter la viscosité du bitume a haute température,

mais sans affecter sa rigidité, sa cohésion et son caractère adhésif à basse température.

A cause de leur coût élevé, les bitumes modifiés ne s'emploient généralement que

dans les enrobés fortement sollicités par un trafic très lourd et intense.

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4. RHÉOLOGIE DES BITUMES

4.1 Généralités

La rhéologie est la science de la déformation et de l'écoulement de la matière.

Certains matériaux, parfaitement élastiques, obéissent à la loi de Hooke (la contrainte de

cisaillement est alors proporhomelle au gradient de la déformation). D'autres, purement

visqueux, obéissent à la loi de viscosité de Newton (la contrainte de cisaillement est

proportionnelle au taux de cisaillement).

Cependant, il existe des matériaux qui ont un comportement intermédiaire. Ce sont

les matériaux viscoélastiques, tels que les bitumes et les polymères, qui ont donc un

comportement rhéologique un peu complexe.

Ce dernier est qualitativement bien représenté par le modèle de Maxwell pour l'état

liquide et par le modèle de Voigt-Kelvin pour l'état solide. Ces deux modèles sont

présentés à la figure 4.1.

Figure 4. 1: Modèle de Maxwell (a) et de Voigt-Kelvin (b)

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4.1.1 Comportement dynamique

L'expérience qui illustre bien le comportement Mscoélastique dans le domaine

linéaire est l'écoulement sinusoïdal a faible amplitude, où la vitesse de déformation est

donnée par:

Où o est la pulsation et y* est l'amplitude de la vitesse de déformation.

Le comportement linéaire est relié à l'aptitude d'un matériau a supporter les

déformations sans modification de sa structure microscopique. L'étude des propriétés

viscoélastiques linéaires permet de caractériser la structure d'un matériau.

On dit qu'un matériau a un comportement linéaire si, après application d'une contrainte T,

la déformation qui en résulte y ou la vitesse de déformation y', lui est directement

proportionnelle.

Le modèle de Maxwell généralisé est constitué par l'association en parallèle de n

liquides de Maxwell, chacun d'entre eux étant caractérisé par un module de rigidité Gi, et

par un coefficient de viscosité qi. Ce modèle est très bien adapté aux expériences de

relaxation. En effet, le module de relaxation s'exprime de la façon suivante en fonction

des paramètres du modèle: n

(A) comportement liquide

(B) comportement solide

Où les coefficients Ti = qi /Gi représentent les temps de relaxation associés aux

éléments du système.

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En général, les contraintes appliquées au matériau sont assez faibles pour être dans

la zone de viscoélasticité linéaire de ce dernier. Par conséquent, il n'y a pas de destruction

de la structure du matériau. Dans ces conditions, la déformation de l'échantillon est

également sinusoïdale et de même fréquence, mais elle est déphasée par rapport à la

contrainte d'une valeur égale à l'angle de phase 6 .

Pour les matériaux purement élastiques, 6 sera nul tandis que pour les matériaux

purement visqueux, il sera de 90 degrés. L'angle de phase est donc un paramètre important

servant à décrire les propriétés viscoélastiques des matériaux. D'autre part, pami les

paramètres les plus importants lors de l'analyse dynamique, notons le module complexe

qui s'exprime:

Ce module est relié a trois autres paramètres: le module d'emmagasinage G', le

module de perte G" et la tangente de I'angle de perte tans. Le module G' est relié à la

partie de l'énergie emmagasinée dans le matériau qui pourrait être restituée, et s'obtient à

partir du module complexe et de l'angle de perte d'après la relation suivante:

Le module G" donne quant à lui une idée de l'énergie perdue par effets visqueux dans le

matériau et peut être obtenu a partir d'une relation similaire:

tan6 peut être calculée simplement en faisant le rapport du module de perte sur

celui d'emmagasinage:

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tan 6 = G"/G9 (4.8)

On peut aussi définir la viscosité complexe et ses composantes lors de ce type

d'analyse:

avec: 51' = G"/o et q" =G'/w

Où q' est la pahe réelle de la viscosité complexe, appelée encore viscosité

dynamique et 51'' la partie imaginaire qui exprime le caractère élastique du matériau.

La représentation de q' en fonction de q" illustre ce qu'on appelle les courbes Cole-Cole

qui ont une allure d'arcs de cercle dont le centre se trouve au-dessus de l'axe q7. A l'aide

de ces courbes, on suit aisément l'évolution de la Mscositi du bitume concerné en fonction

des variables qui nous intéressent (Charge en additif, granulométrie, etc.).

Dans le cas général, il est intéressant d'étudier l'évolution des modules en fonction

de la fréquence et de recueillir ainsi des renseignements importants sur le comportement

rhéologique du matériau.

4.1.2 comportement en fluage-recouvrance

Dans ce cas 1% on mesure la réponse transitoire du matériau après accroissement

ou diminution soudaine de la contrainte ou de la déformation. Par exemple, une

expérience de fluage consiste à appliquer la contrainte de cisaillement a ci-dessous et à

mesurer la déformation:

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On peut alors calculer un module caractéristique de cette expérience; il s'agit de la

complaisance en fluage définie par:

4.2 Courbes maîtresses et méthode de superposition tempdternpérature

Les liants bitumineux se distinguent de beaucoup d'autres matériaux

viscoélastiques classiques, par leurs changements très rapides de comportement en

fonction de la température. C'est pourquoi l'utilisation des courbes maîtresses est

particulièrement bien adaptée à ces produits. Leur intérêt est d'ailleurs double: résumer en

une seule courbe toutes les données acquises, et prévoir les caractéristiques du matériau

dans des zones technologiquement intéressantes mais expérimentalement inaccessibles.

D'autre part, la mesure des propriétés rhéologiques des polymères et des bitumes a

fait apparaître les limites d'utilisation des appareils, en particulier en ce qui concerne les

temps de charge ou les fréquences. Dans certains cas, toutes les mesures possibles se

trouvent confinées dans un domaine étroit qui ne correspond pas forcément aux besoins

des applications. Cependant les rhéoloyes [22] ont remarqué que les courbes isothermes

avaient la même forme et qu'il était possible de les superposer par des translations sur

chacun des axes. À un couple de temps de charge-température (to,To) correspond donc une

infinité de couples (\,T,) tels que:

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"A" étant une caractéristique rhéologique quelconque; il existe donc une loi

permettant d'exprimer tj, par exemple, à partir de tu, To et T, afin que l'égalité exprimée ci-

dessus soit respectée: c'est la superposition temps-température (ou méthode des variables

réduites). Elle permet de calculer, à partir des valeurs expérimentales, des points

techniquement utiles mais inaccessibles a l'expérience, compte tenu des équipements

disponibles.

Le choix d'une température de référence To permet de définir un coefficient de

translation a~ tel que, si:

A (t,T) =A (b.To) (4.13)

alors on pourra écrire:

A (t,T) = A (ar t ,To) (4.14)

En appliquant systématiquement cette méthode a toutes les températures différentes

de To, on peut construire une courbe A(to ,To) pour une gamme très étendue de temps de

charge t, appelée courbe maîtresse isotherme.

Dans le cas des bitumes et des polymères non réticulés à faible masse moléculaire,

le facteur de

à partir de la

transiation a-r peut être calculé en utilisant l'expression suivante, développée

théorie de Roue [ t 3 ] :

Où (q,qo) et (p,po) sont respectivement les coefficients de viscosité et les masses

volumiques aux températures T et To.

Par ailleurs, le coefficient a~ dépend de la température et cette dépendance peut

être modélisée de deux manières différentes:

- par l'équation de Williams-Landel-Ferry [24] connue sous le nom de WLF:

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Où les constantes ci et cz sont respectivement égales a 8.86 et 10 1.6 pour une température

de référence To qui doit être déterminée et qui est une caractéristique de chaque bitume.

Cette relation est applicable dans le cas des polymères pour des températures comprises

entre Tg et Tg+100 K. Dans le cas des bitumes, certains auteurs ne considèrent cette

équation qu'au-dessus de la température de ramollissement. En dessous de To, les

constantes cl et cz n'ont plus la même valeur.

- par l'équation de type Arrhénius:

Où AH est assimilé à une énergie d'activation de I'écoulement et R est la constante

des gaz parfaits.

Pour les polymères, cette relation est applicable pour des températures supérieures

à Tg +lOO K. Pour les bitumes, elle est utilisée en dessous de To. Toute cette théorie a

tout d'abord été développée pour les polymères, mais divers travaux ont montré que ces

équations sont pareillement applicables aux bitumes tout au moins dans la zone de

viscoélasticité linéaire ([9], [22], [25] et [26]). En ce qui concerne la zone de

viscoélasticité non linéaire la situation est moins claire.

4.3 Propriétés rhéologiques des bitumes

Le bitume est rin matériau viscoélastique dont les propriétés rhéologiques

dépendent essentiellement de la température. Il peut se présenter alors sous les trois

formes suivantes:

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- Un solide dur, fragile et cassant à basse température et à court temps de charge.

On est alors dans la zone dite élastique, où le bitume est pour la plupart de ses

applications, trop fragile pour résister aux sollicitations mécaniques sans casser. Dans

cette zone, il n'y a pas de déphasage entre la contrainte appliquée et la déformation

résultante.

- Un liquide à haute température et à temps de charge étendu. C'est la zone fluide,

et même quelquefois Newtonienne. Elle correspond à la température de mise en oeuvre,

c'est à dire à la fabrication, à la mise en place et au compactage des enrobés. Dans cette

zone, il y a déphasage entre la contrainte et la déformation.

- Ni liquide ni solide à des températures et des temps de charge moyens. Cette zone

est dite zone Mscoélastique, qui correspond aux températures de service des enrobés sur la

chaussée. Encore ici, il y a déphasage entre la contrainte et la déformation.

Par ailleurs, le bitume est considéré comme un corps rhéofluidifiant (ou pseudo-

plastique), c'est-à-dire que sa viscosité diminue lorsque la vitesse de cisaillement

augmente [27]. L'étendue du domaine Newtonien pour les faibles gradients de vitesse est

d'autant plus gande que la température d'essai est élevée.

Étant donné le changement de la consistance et des propriétés mécaniques en

fonction de la température, des essais empiriques normalisés (qui seront développés en

détails ultérieurement) ont été mis au point dans chaque domaine de température pour

mesurer les caractéristiques du bitume:

- Dans le domaine fiagile (élastique): le point de Fraass; il donne une indication sur

la fragilité d'un bitume à basse température et sollicité à des contraintes mécaniques.

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- Dans le domaine viscoélastique: la pénétration à 25 OC; elle reflète la dureté

relative ou la consistance d'un bitume.

- Au début du domaine fluide: le point de ramollissement qui est la température à

laquelle un bitume subit une déformation irréversible dans des conditions de contraintes

bien définies.

- Dans le domaine fluide: la viscosité absolue à 60 OC et la viscosité cinématique a

135 OC avec lesquelles on mesure la résistance à l'écoulement ou la consistance d'un

bitume donné.

Ces tests sont cependant empiriques et ne donnent qu'une image indicative et

grossière des propriétés des bitumes.

A l'heure actuelle. les bitumes sont caractérisés par leur pénétration à 25 OC ou par leur

viscosité a 60 OC. Certains auteurs ont d'ailleurs proposé. en 1946, cette équation

empirique reliant viscosité et pénétration [28]:

t7 = Pen' '"

Où Pen représente la pénétration et q la viscosité du bitume.

D'autres ont défini un indice de pénétration (1P) et un "Penetration Viscosity Nurnber" ou

P V N [28].

Le IP est défini comme suit:

avec A = log(pen(T1)) - log(pen(T2))

CF 'l-

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Le PVN, quant à lui, est défmi a partir des mesures de pénétration a 25 OC et de la

viscosité cinématique à 135 OC de la manière suivante:

4.258 - 0.7967 10gP - 10gX PVN = ( ) - 1.5 (4.20)

0.7951 - 0.1 858 10gP

Avec P: pénétration à 25 OC et X: viscosité cinématique a 135 OC.

Ces deux nombres seraient, selon de nombreux membres du SHRP, de bons

indicateurs de la susceptibilité à la température du liant; le PVN, par exemple, serait

directement corrélable au nombre de fissures à basse température et ne changerait presque

pas avec le temps ou le vieillissement du bitume. Cependant, ces paramètres sont tout à

fait empiriques et doivent être utilisés avec précaution.

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NOTE TO USERS

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UMI

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Cette présente section sera consacrée a la description des matériaux utilisés et des

méthodes expérimentales préconisées.

Comme il est question dans ce présent sujet d'étudier les liants bitumineux modifiés

par le noir de carbone commercial (NCc) et particulièrement par le noir de carbone et le

charbon de bois pyrolytiques, il serait opportun de présenter un bref desciptif de la

pyrolyse sous vide. Rappelons que les deux derniers additifs proposés proviennent

respectivement de la décomposition thermique sous vide des pneus usagés et des résidus

de bois de pins, de sapins et d'épinettes.

5.1 Description de la pyrolyse sous vide

Les techniques conventionnelles de traitement des déchets telles que

l'enfouissement et la combustion directe, s'opposent à la pratique du développement

durable qui commande "la valorisation en produits réutilisables dans le cycle

économique" [29].

La pyrolyse classique, à pression atmosphérique, génère une grande quantité de gaz

qu'il faut brûler et traiter sur place. D'autres technologies de pyrolyse, comme la pyrolyse

flash, par exemple, requièrent un broyage poussé des déchets, ce qui en limite grandement

l'usage.

La pyrolyse sous vide, procédé découvert, développé et mis au point dans les

laboratoires de luniversité Laval et de l'Institut PYROVAC, permet à la fois la production

de combustibles tels que des huiles et du charbon pyrolytiques et, sous certaines

conditions, l'extraction de produits à valeur ajoutée tels des solvants, des produits

pharmaceutiques, des fragrances, des arômes alimentaires et autres. Les rendements et la

qualité de ces sous-produits sont directement liés aux conditions de fonctionnement du

procédé. Le niveau du vide dans le réacteur, la température et le taux de chauffage sont

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les principaux facteurs agissant sur la qualité et les proportions des produits obtenus. Les

chercheurs de l'Institut PYROVAC ont maîtrisé la technologie du vide et optimisé les

conditions de fonctionnement du procédé. Ils ont aussi développé une expertise unique

pour la caractérisation des produits chimiques contenus dans les huiles pyrolyhques et

leur extraction. Le procédé PYROVAC of ie ainsi un traitement en finesse des déchets et

garantit une valorisation optimale de ceux-ci [30].

S. 1.1 Principe du procédé

Techniquement, le procédé PYROVAC de pyrolyse saus vide consiste en une

décomposition thermique de la matière, sous pression réduite. Les molécules complexes

qui constituent la matière organique se brisent en fragments primaires sous l'action de la

chaleur dans le réacteur. Ces macromolécules sont rapidement soutirées de l'enceinte

chauffante à l'aide d'une pompe à vide et sont récupérées après condensation sous forme

d'huiles pyrolytiques. Ceci permet de minimiser les réactions secondaires de dégradation

qui caractérisent la pyrolyse à pression atmosphérique. Ainsi, les produits obtenus sont de

meilleure qualité car Ieun caractéristiques chimiques sont souvent proches des molécules

complexes formant la matière organique d'origine.

5.1.2 Fonctionnement du procédé

Après leur conditionnement (figure 5.1) ( l ) , les déchets sont introduits dans le

réacteur au moyen du système d'alimentation sous vide (2). Sous l'effet de la chaleur, la

matière organique se décompose en vapeurs et gaz (3). Ces produits sont rapidement

soutirés du réacteur grâce à une pompe à vide (4). Les vapeurs sont ensuite dirigées vers

deux tours garnies (5 , 6) afin de récupérer les huiles lourdes et légères respectivement.

Les gaz incondensables sont acheminés vers un brûleur (7) afin de récupérer de l'énergie

qui seMra au séchage et à la pyrolyse des déchets. Les matières solides résiduelles

évacuées du réacteur sont refroidies et puis stockées.

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khangeu de chaleur

Hiiile loiirdr!

Huile l6gère

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La pyrolyse sous vide s'effectue typiquement à une température de 450 OC et une

pression totale de 15 kPa. Ces conditions d'opération, notablement plus douces que celles

de la pyrolyse classique et de l'incinération, permettent d'obtenir de grandes quantités

d'huiles pyrolytiques ainsi qu'une matière solide a savoir du noir de carbone ou du

charbon possédant des propriétés de surface supérieures aux celles des charbons issus des

méthodes traditionnelles.

Tout le long de ce travail, on s'intéressera uniquement à la pyrolyse des pneus et de

la biomasse étant donné que ce présent sujet de maîîrise est axé sur la valorisation de la

matière solide générée par décomposition thermique sous Mde de ces deux sortes de

résidus.

5.2. Matériaux et additifs choisis : caractérisation et préparation

5.2.1 Noir de carbone pyrolytique (NCp)

Au Canada, 20 A 25% des vieux pneumatiques sont recyclés (dans les cimenteries,

dans l'asphalte après broyage, etc.) et le reste, c'est à dire 75 à 80%, sont stockés en

surface, illégalement enfouis ou jetés sauvagement dans la nature, constituant ainsi une

menace pour l'environnement. Faut il rappeler que même les méthodes de recyclage citées

ne sont pas perçues par les experts comme des solutions rationnelles [3 11, [32].

La pyrolyse se présente comme une solution d'avenir au problème des pneus selon

les spécialistes du domaine [33].

La décomposition thermique sous vide des view pneumatiques génère les

rendements typiques présentés à la figure 5.2.

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Le noir de carbone pyrolyhque dont on s'est servi comme additif est obtenu à partir

d'une unité pilote de 75 Kgh sous une température de 500 OC et une pression totale de 20

Wa.

Acier Y ?

Figure 5.2: Rendements typiques en masse obtenus lors de la pyrolyse des pneus

5.2.2 Charbon de bois pyroiytique (Ch)

Au Canada, l'industrie forestière génère d'importantes quantités de déchets qui

pourraient être récupérés et réutilisés. La conversion thermique des résidus du bois

(biomasse forestière en général) par pyrolyse sous vide, produit principalement des huiles

pyrolytiques et du charbon de bois.

Le charbon dont on s'est seM provient d'une pyrolyse de bois mou (épinettes, pins

et sapins) effectuée dans l'unité "batch", à l'échelle de laboratoire (dans les locaux de

l'université Laval). L'expérience a été effectuée à une température de 5 17 OC et sous une

pression absolue variant entre 4 et 6 kPa.

Les rendements typiques obtenus sont présentés à la figure 5.3.

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Figure 5.3: Rendements typiques en masse obtenus Ion de la pyrolyse de la biomasse

5.2.3 Noir de carbone commercial (NCc)

Le noir de carbone commercial est le produit d'une combustion incomplète de

substances organiques solides, liquides ou gazeuses. Sa production est tellement simple

que les Chinois et les Indiens l'ont utilisé, depuis le troisième siècle, comme colorant

d'encre. Le "procédé de four" introduit en 1922 par "General Atlas Company, USA [34]"

est commercialement le plus utilisé. La matière organique est brûlée dans un réacteur avec

un déficit d'air. Après décomposition incomplète, la matière est transformée en noir de

carbone désiré. La qualité et le rendement de ce dernier sont en fonction de la température

des flammes (1200 OC à 1500 OC) qui est régulée par la quantité de comburant introduit et

les conditions de turbulence dans le four. Le noir de carbone, formé dans la zone de la

flamme, passe dans une section du réacteur où la vélocité est r i y l é e de telle sorte à avoir

un temps de résidence des particules extrêmement bref (de l'ordre des millisecondes). Le

courant chaud de carbone passe ensuite par une douche de refroidissement, un

précipitateur électrostatique (60 kV) et finalement par une série de collecteurs B cyclone.

Le noir de carbone est retenu dans les filtres à sacs fabriqués en fibre de verre traité avec

du silicone.

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Comme cela a été déjà mentionné lors de la partie bibliographique, le noir de

carbone commercial s'est avéré un additif industriellement important qui peut léguer des

propriétés intéressantes aux matériaux thermoplastiques et aux liants hydrocarbonés.

Toutefois, les problèmes de dispersion et la compétitivité des bitumes modifiés aux

polymères, ont entraîné une baisse d'intérêt quant à son application dans le domaine des

enrobés.

Lors de ce projet, l'intégration du NCc comme additif aux bitwnes est présentée

uniquement à titre comparatif; sa ressemblance avec les carbones techniques pyrolyciques

utilisés, au niveau de certaines caractéristiques physico-chimiques est soupçonnée.

Le noir de carbone commercial dont on s'est seM provient de la firme "Cabot

Corporation, Edison, N. J., USA", et porte la désignation ASTM N550. En se référant à la

bibliographie correspondante [35], ce carbone technique utilisé s'avère avoir une surface

spécifique variant entre 36 et 52 m2/g et un diamètre de particules qui s'étend de 10 a

100 m.

5.3 Aperqu sur les bitumes utilisés

Lors de ce présent travail, on s'est pris le mandat de comparer "la valeur ajoutée"

des trois additifs choisis dans les liants purs. Étant donné la charge du travail infligée, on

s'est limité a n'utiliser que deux sortes de bitumes vierges, de structures et d'origines

différentes. Ces bitumes nous ont été fournis par le laboratoire des chaussées du Ministère

des Transports du Québec.

Ayant été reçus à l'été 1994, il est fort possible que ces échantillons aient subi une

certaine oxydation et aient été victime d'un léger vieillissement. Leur conservation dans

des pots fermes et à l'abri de la lumière a été minutieusement respectée. De toute

évidence, la comparaison de l'apport des additifs sera relative aux bitumes purs tels que

reçus.

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5.3.1 SHELL 150/200

Provenant de la firme "Shell Canada", ce bitume pur porte les caractéristiques

suivantes déterminées aux laboratoires des chaussées du Ministère des Transports du

Québec:

TABLEAU 5.1: CARACTÉRISTIQUES DU BITUME SHELL 1501200

1 Producteur 1 Shell Canada ]

I Localisation 1 Montréal ( Type de bitume i 1501200~1

5.3.2. ULTRAMAR 8OA 00

De même que pour le bitume précédent, les analyses faites sur ce deuxième

échantillon révèlent , entre autres, les caractéristiques suivan tes:

Classification SHRP

Point éclair ( OC )

TABLEAU 5.2: CAMCTÉRISTIQUES DU BITUME ULTRAMAR 801150

PG 52-28 4

338

Viscosit6 cinématique ( cSt 135 'C ) 185

Producteur

Localisation

Phétration originale ( 2 5 ' ~ )

UI tramar 1

St-Romuald Québec

Type de bitume

Classification SHRP

Point eclair ( OC )

Viscosit6 cinematique ( cSt 135 OC ) L

Pénétration originale ( 2 5 ' ~ )

158

80/ 1 O0

PG 58-22

334

308

84

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5.3.3 Préparation des échantillons

5.3.3.1 Conditionnement des additifs utilisés Tels que reçus d'une unité de pyrolyse, le charbon et le noir de carbone des pneus

usagés sont respectivement à l'état de brins et de "bouchons" d'environ 10 mm de

longueur. Quant au noir de carbone commercial, il se présente sous forme d'agglomérats

de particules de 3 mm de diamètre approximativement.

Pour assurer l'homogénéité des carbones techniques proposés dans la matrice bitumineuse

et faciliter leur dispersion, un broyage très fin et un tamisage des additifs s'avèrent être

des étapes primordiales.

Seules les particules de diamètres inférieurs à 45 pm sont incorporées dans le bitume.

5.3.3.2 Préparation des mélanges Une fois chaufiés jusqu'à liquéfaction (100 à 110 OC), les bitumes originaux sont

tout d'abord bien agités afin d'assurer une bonne homogénéité du fluide et ensuite coulés

dans de petits contenants de 180 ml de volume.

À ce stade, dans chacun des contenants maintenus à température constante, et en

assurant un brassage continuel du fluide a l'aide d'un agitateur mécanique, l'additif est

épandu en petites pincés jusqu7à atteindre la concentration désirée (en masse). Après

environ 15 minutes d'homogénéisation mécanique dans le but d'assurer une bonne

dispersion, les contenants sont encore une fois partagés en lots plus petits (60 ml). Le but

de ce fiactionnement en échantillons secondaires est d'éviter la "fatigue" du même produit

par chauffage ultérieur en cas de nécessité.

Les fiactions de bitumes utilisées sont maintenues dans une chambre froide à une

température n'excédant pas 4 OC.

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Les échantillons préparés par combinaison des bitumes vierges avec les trois

additifs introduits à différentes charges, sont au nombre de 19. Les échantillons, proposés

en fonction de leurs compositions, sont décrits dans le tableau suivant:

TABLEAU 5.3: DESCRIPTION DES ÉCHANTILLONS GÉNÉRÉS

Bitume

Shell

Ultramar

Masse de bitume (g) 1 Masse d'additif ajoutée (g) Charge (%)

5.4. Méthodes de caractérisation des bitumes et des additifs

5.4.1 Composition générique des bitumes

Le but de cette analyse est de déterminer essentiellement la teneur en asphaltènes et

en maltènes contenues dans le liant.

A cet effet, on se sert de 5 g de bitume auxquelles on ajoute environ 200 ml de n-

pentane (n-C5). On agite le tout et on laisse reposer pendant 24 heures dans un lieu

sombre afin d'éviter l'oxydation des asphaltenes. Ensuite, a l'aide d'un papier filtre

WHATMAN 1) numéro 42 préalablement pesé, on filtre le mélange. On place le tout

(papier WHATMAN et les non solubles dans le n-C5) dans un filtre cylindrique

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préalablement pesé et on procède à l'extraction au soxhlett avec du n-CS dans un ballon

antérieurement pesé. On laisse laver le filtre jusqu'a ce que le solvant coule clair.

A ce stade, le solvant est séparé sous vide du filtrat a l'aide d'un rota-vapeur. Afin

de s'assurer que le solvant s'est totalement volatilisé, on place le tout, pendant 24 heures,

dans une étuve à 150 OC. Une simple pesée du ballon taré nous donne la teneur en

maltènes.

Les filtres (cylindrique et WHATMAN) sont par la suite replacés dans le Soxhlea

pour une nouvelle extraction avec un deuxième solvant à savoir le toluène. Une fois que

ce dernier coule clair, on arrête l'expérience et on l'évapore en procédant de la même

manière que pour le n-pentane. La masse du ballon préalablement pesé reflète la teneur en

asphaltènes contenus dans l'échantillon.

Afin d'en déduire la teneur des "insolubles" dans le toluène tels que les minéraux,

les carboïdes, etc., les filtres sont séchés et pesés.

Notons au passage que pour plus de précision, l'expérience est reprise trois fois pour le

même échantillon.

5.4.2 Composition élémentaire des bitumes et des additifs

Le CHN-600 est un instrument à microprocesseur pour la mesure de la teneur de

carbone, d'hydrogène et d'azote (C, H et N) contenu dans le coke, le charbon, le noir de

carbone, l'huile et autres composés organiques.

Le principe est basé sur la combustion d'une masse d'un composé

organique, en présence d'oxygène pur a environ 950 OC. Le dioxyde de carbone, la vapeur

d'eau, l'oxyde d'azote, I'azote et I'oxyde de soufre sont les produits habituels de la

combustion. Les oxydes de soufre sont déplacés avec les oxydes de calcium a la zone de

combustion secondaire afin que la vapeur d'eau ne puisse se combiner pour former de

l'acide sulfûrique. Les gaz de combustion restants sont collectés dans un ballast volume

où ils seront complètement mélangés. Pour la détermination de l'hydrogène, un aliquote

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de 10 cc est emporté par de l'hélium dans un train de réactifs: du cuivre chaud et un

catalyseur d'azote pour l'élimination d'oxygène et la réduction du NO, en Nz; de

l'hydroxyde de sodium pour l'élimination du CO2 et du perchlorate de magnésium pour

l'élimination de Hî O. Par la suite, l'azote élémentaire restant est mesuré à l'aide d'une

cellule à conductivité thermique.

Une fois ces opérations effectuées, le résultat pour les trois éléments (C, H et N) est

exprimé en pourcentage de masse.

Cette méthode donne donc la teneur en carbone, en hydrogène et en azote dans

l'échantillon organique tel qu'analysé et inclue le carbone des carbonates, l'hydrogène de

l'humidité et de l'eau contenue dans les silicates hydratés.

Si la teneur en humidité est connue, le résultat peut être donné sur une base sèche de

I'échantillon.

5.4.3 Analyse immédiate des bitumes et des additifs

Le MAC 400 est un instrument qui sert à déterminer la teneur en humidité, en

matière volatile, en cendre et en carbone fixe dans le charbon, le coke ou toute autre

matière organique. Ces teneurs sont déterminées par le biais de pesées successives des

échantillons, sous température et pression contrôlées.

Cet instrument contient une balance de 0.1 mg de précision, un support rotatif pour les

creusets, des solénoïdes qui contrôlent la pression et un foyer qui régule la température à

k2 Oc. Avant toute analyse, les creusets vides sont places sur leur support pour qu'ils soient

tarés. Ensuite, les échantillons sont placés et leurs masses de départ sont déterminées.

Purgés avec de l'azote et régulés à 106 OC, les échantillons sont portés en rotation

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continuelle. La perte de poids durant cette période est attribuée B l'humidité contenue

dans la matière organique. Les résultats sont enregistrés lorsque les valeurs demeurent

stables. La teneur en humidité est alors déterminée pour chaque échantillon.

L'étape suivante consiste à couvrir les creusets et à atteindre, dans une atmosphère

d'azote, la température de 950 OC. Dans ces conditions et toujours par différences de

pesées, la teneur en matières volatiles est déterminée.

Par la suite, la température est réduite à 600 OC et les couvercles des creusets sont ôtés.

Dans une atmosphère d'oxygène et à 750 O C , le carbone de l'échantillon commence à

brûler. Lorsque le poids se stabilise, la différence de pesée est attribuée au carbone fixe.

Le résidu restant correspond évidemment aux cendres.

5.4.4 Détermination de la teneur en soufre total (ASTM D3177-89)

Dans une bombe calorimétrique et sous une pression d'O2 de 30 atm, l'échantillon

est brûlé. Les produits de combustion réagissent avec le Naz CO3 placés auparavant dans

la bombe. Une fois que l'expérience est achevée, on lave le tout a l'eau distillée et on

jauge à 250 ml. Par la suite, on procède par spectrophotométrie (a 520 nm) pour la

détermination de la concentration des ions sulfates soJ2-. En effet, la pilule (commerciale

vendue dans une tablette) de chlorure de baryum ajoutée à la solution en question, va

réagir avec les sulfates de I'échantillon pour former du sulfate de baryum, sel insoluble.

Le degré de turbidité de la solution est au fait proportionnel à la concentration de ~0:'.

Sachant le rapport de nombre de moles:

on peut déduire la concentration de soufie. Finalement, connaissant le volume de la

solution et la masse de départ de l'échantillon, on déduit la teneur en soufre.

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5.5. Description du rhéomètre et procédures des tests

5.5.1 Préparation des échantillons

Dans le but d'obtenir des résultats fiables et reproductibles, le respect des étapes de

préparation des échantillons est capital. En dépit des précautions prises, certaines

divergences dans les résultats qu'on a obtenus ne peuvent être expliquées que par des

défaillances techniques dues au rhéomètre et aux modes opératoires employés.

A cet effet, les petits contenants (60 ml) sont chauffés jusqu'à atteindre l'état

fluide.

Afin d'éviter les surchauffes locales, de minimiser le temps de chauffe et d'homogénéiser

le mélange, on a eu recours, pour chaque échantillon, a une agitation manuelle a I'aide

d'une simple spatule.

Une fois liquéfié, le bitume est coulé sur les plaques amovibles d'aluminium (de 25 mm

de diamètre et de 2 mm d'épaisseur) dont la surface a été minutieusement nettoyée et

exemptée de toutes particules ou poussière. Pour éviter le débordement du bitume du

moule, un porte-échantiilons pouvant contenir 6 plaques a la fois a été utilisé. Le liant

coulé formait ainsi une petite pastille d'environ 3 mm d'épaisseur et de 25 mm de

diamètre. Aussitôt moulés, les éprouvettes sont refroidis dans un bain de glace (sans

jamais avoir contact avec l'eau). Un quart d'heure plus tard, les pastilles sont détachées de

leur support et entreposées au congélateur jusqu'au moment de s'en servir sur le plateau

du rhéomètre.

5.5.2 Description du rhéomètre utilisé

L'étude des propriétés rhéologiques des différents bitumes utilisés a été effectuée à

l'aide du rhéomètre « Rheometrics system IV » équipé de divers types de moteurs. Cet

appareil permet l'étude des niatériaux en cisaillement permanent (moteur Steady), en

cisaillement oscillatoire (Dynarnic) et en régime transitoire. Le rhéomètre est couplé à un

ordinateur qui contrôle les expériences et qui fait l'acquisition des données. La figure 5.4

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représente un schéma du rhéomètre utilisé. Dépendant du type de matériel à tester,

différentes configurations géométriques d'écoulement ont été prévues: cylindres coaxiaux,

cône et plaque et plaques parallèles.

Figure 5.4: Schéma du rhéomètre "Rheometrics system IV"

Pour les fms de cette présente étude, seule la géométrie des plaques parallèles en

mode dynamique a été utilisée. Le moteur impose des oscillations sinusoïdales de

fiéquence o a la plaque supérieure, alors que la plaque infërieure est reliée à un capteur

de couple qui permet de mesurer la réponse du matériau aux sollicitations qui lui sont

imposées. Les équations utilisées pour calculer les valeurs des fonctions, à partir du

couple de forces (M) et de la fréquence dans cette configuration d'écoulement choisie,

sont les suivantes:

ou:

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Re(M/B): Composante du couple en phase avec la déformation.

Im(M/B): Composante du couple déphasé de 90' avec la déformation.

K: constante définie par le constructeur du rhéomètre.

En général, le bitume pris en "sandwich" entre les deux plaques en aluminium est

écrasé de façon à avoir une épaisseur (gap), donc une épaisseur de liant d'environ 1.4 mm.

Pour les 29 échantillons étudiés, les différents essais rhéologiques ont été réalisés

aux températures suivantes: 60, 45, 30 et O OC. Pour les températures 30, 45 et 60 OC, on

s'est s e M du four convectif du rhéomètre, tandis que pour O OC, un système de

refroidissement à l'azote liquide couplé à un contrôleur de température a été utilisé.

Notons que tous les essais ont été effectués sous pression atmosphérique.

Les différentes fonctions matérielles disponibles en mode dynamique sont: q ', q ",

q *, G', G' ', G* et tan 6. Les différents tests ayant s e M pour réaliser cette étude sont:

- balayage en déformation

- balayage en temps

- balayage en fréquence

Lors des différentes expériences de balayage en déformation et en temps, on s'est

rendu compte que ces paramètres à déterminer dépendent essentiellement du pourcentage

d'additif ajouté. Ainsi, les résultats ne seront pas présentés pour chacun des trois

modifiants proposés, mais uniquement selon la charge en additif.

A chaque température et pour chaque expérience de balayage, on a eu recours à un

nouvel échantillon. Ceci est dû au fait qu'on soupçonne que le matériau se dégrade après

chaque expérience rhéologique et sa réponse, lors d'un ultérieur usage, ne serait pas

représentative.

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5.5.2.1 Balavage en déformation Le balayage en déformation permet de déterminer la zone de viscoélasticité

linéaire, c'est-à-dire la région des déformations ou les fonctions matérielles sont

indépendantes de la déformation et où la structure n'est pas modifiée. Cet essai permet

ainsi de choisir une déformation adéquate pour effectuer le test de balayage en fréquence.

Pour les bitumes, la zone de viscoélasticité linéaire étant très dépendante de la

température, il a fallu effectuer des balayages en déformation à chacune des températures

pour déterminer la zone propre au bitume étudié a la température considérée. De plus, la

zone linéaire étant aussi influencée par la fréquence, cette dernière a dû être ajustée a une

valeur moyenne de 10 radis. Cette dernière correspond a la valeur intermédiaire qu'on va

parcourir lors du balayage en fréquence.

5.5.2.2 Balayage en temps Dans les conditions extrêmes de température (60 OC) et à la déformation choisie,

pour chaque charge en additif donnée, un balayage en temps est effectué. Ce test consiste

à appliquer au bitume, a une certaine température, un cisaillement oscillatoire a une

déformation et une fréquence constante et, à analyser le comportement des fonctions

matérielles en fonction du temps. Celles-ci devraient rester constantes pour la période de

temps allouée au test. Ce type de test permet de vérifier s'il y a ou non dégradation du

bitume et de déterminer ainsi la durée maximale de l'essai.

Ces deux premiers tests sont des essais préliminaires pour le balayage en

fréquence.

5.5.2.3 Balavaee en fiéauence Ce type d'essai nous permet d'obtenir les différentes fonctions

régime oscillatoire. Pour chaque température et pour chaque charge

matérielles en

en additif, un

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balayage en fréquence a été effectué avec une déformation constante (déterminée suite au

balayage en déformation déjà effectué). Notons que la plage de fréquence est limitée par

la sensibilité de l'appareil.

5.6 Tests technologiques classiques sur les bitumes

Pour tous les échantillons de bitume modifié qu'on a utilisé ainsi que pour les liants

vierges dont on s'est seM, tous les tests technologiques classiques cités ci-dessous ont été

réalisés. Par test technologique, on entend dire les essais qui caractérisent les bitumes par

certaines de leurs propriétés physico-chimiques en fonction de l'usage prévu.

5.6.1 Détermination de la pénétrabilité

Telle que décrite précédemment, cette expérience sert à mesurer la dureté relative

ou la consistance d'un bitume routier à 25 OC.

Afin d'étudier la variation de cette grandeur en fonction de la température, on a

effectué pour chaque échantillon des mesures a O, 10, 15, 20 et 25 OC.

Aux basses températures, le bitume est plus dur et la pénétrabilité est plus faible.

En 1936, on a montré l'existence d'une relation linéaire entre le logarithme de la

pénétration et la température, qui a la forme suivante [36]:

Log Pen = A T + C (5 .2)

Ou A est la susceptibilité thermique.

La valeur de A, oscille entre 0.0015 et 0.06, ce qui montre l'existence de différences

considérables de susceptibilité themique.

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Pfeiffer et Van Doormaal [36] ont préféré une expression de la susceptibilité thermique

qui prend une valeur voisine de O pour les bitumes routiers. C'est pourquoi ils ont défini

ce qu'ils ont appelé l'indice de pénétration (IP) par la relation:

OU encore

La valeur de I'indice de pénétration va de -3 pour des bitumes très susceptibles à la

température, jusqu'à environ +7 pour les moins susceptibles.

L'IP est une fonction univoque de A et de ce fait peut être utilisé dans le même bu!.

Les valeurs de A et de IP peuvent être calculées a partir des mesures de pénétration a deux

températures TI et T2 grâce à l'équation:

Ceci nous a permis de suivre Ifévolution de l'indice de pénétration en fonction de la

charge en additif.

5.6.2 Détermination du point de ramollissement

Le principe de cet essai consiste à disposer d'une bille d'acier enchâssée dans un

anneau rempli de bitume dont les dimensions sont normalisées. L'anneau et la bille sont

placés sur un support supérieur évidé d'un montage ayant deux plaques parallèles

superposées. Le système, immergé dans un bain d'eau à 20 OC est le sujet d'une élévation

de température à une vitesse de 5 OC par minute. Le bitume se ramollit et sous la masse de

la bille, il commence à s'étirer. Lorsque le bitume touche le support inférieur (25 mm plus

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bas), la température atteinte constitue le point de ramollissement. L'essai se fait à la fois

avec deux billes et deux anneaux (figure 5.5).

Comme ça été mentionné dans le chapitre précédent, cet essai indique le risque de

déformation du bitume (et de I'enrobé dont il est un constituant) aux températures de

s e ~ c e s élevées.

i 1

Figure 5.5: Détermination du point de ramollissement (Source: Asphalt Institute)

5.6.3 Point de fragilité Fraass (IP 80)

L'essai est représentatif de l'aptitude d'un bitume à résister contre la fissuration

lorsqu'il est soumis, à basse température, à certaines contraintes mécaniques.

Le principe de cet essai consiste à étaler minutieusement sur une mince lame

d'acier un film de bitume d'environ 0.5 mm d'épaisseur (figure 5.6). Dans une enceinte a

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température contrôlée, on soumet la prise l'échantillon à des flexions répétées en même

temps qu'on abaisse la température de 1 OC par minute. Des qu'une fissure apparaît sur le

nIm de bitume, on note la température qui correspond au point de fkagiiité Fraass.

A: Dispositif & flexion mécanique

B: Attache en acier

C: Manivelle

D: Bouchon cn caoutchouc

E: Tube en verre

F: Bouchon en caoutchouc

G: Tube en verre

H: Entonnoir

K: Tube en verre

Figure 5.6: Détermination du point de fhgilité Fraass

Source: Koehler instrument Company Inc.

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5.7 CaractErisation par microscopie optique

Dans le cas des mélanges physiques de bitume avec les additifs proposés, les

carbones techniques ont une taille relativement importante. Cela nous a permis de montrer

leur présence en les observant avec un simple microscope optique.

Les échantillons sont préparés en prélevant tout simplement une fine goutte de

bitume (extraite du milieu de la boite pour éviter la couche oxydée du liant en question) et

en la posant sur une lame de microscope. Après chauffage, on obtient un film mince qui

peut être traversé par une source de lumière. La microscopie optique des additifs présents

dans la matrice bitumineuse se fait aisément.

Cette analyse a été effectuée a l'aide d'un microscope optique "ZEISS" avec un

grossissement de 170 fois.

5.8 Stabilité au stockage

Ce test sert a vérifier la démixtion de l'additif avec le bitume lors d'un entreposage

a chaud.

Bien que cet essai est normalisé (LC-25-03) et étant donné qu'il est conçu

théoriquement pour les bitumes-polymères, on a dû ramener certaines modifications a la

méthode de l'adopter à nos besoins et surtout afin de se démarquer par une précision

plus poussée.

Cette expérience consiste à couler dans un tube en aluminium le bitume modifié et

à placer le tout, verticalement, dans une étuve à 160 OC pendant 48 heures. A sa sottie,

l'échantillon est refroidi dans un congélateur (à - 10 OC 5 OC) pendant au moins 4 heures.

Le tube est ensuite placé horizontalement et scié en 3 sections égales desquelles on va

extraire la même quantité de liant, soit 5 g. Ces échantillons sont par la suite trempés au n-

pentane pendant 24 heures (dans le but de dissoudre les maltenes), filtrés et lavés avec

150 ml du même solvant. Les filtres préalablement pesés, avec l e m contenus, sont

trempés à leurs tours pendant 24 heures dans du toluène (afin de dissoudre les

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asphaltènes). Lavés avec 150 ml de toluène, les filtres séchés et pesés nous révèlent la

masse exacte restante de l'additif dans chaque compartiment du tube initial.

Notons au passage que l'essai normalisé consiste à mesurer et à comparer les

températures du point de ramollissement des parties supérieure et inférieure du tube.

Ce test a été réalisé avec le bitume "Shell 150/20OW modifié séparément avec 10 %

d'additif (noir de carbone et charbon de bois pyrolytiques). D'autre part, afin de s'assurer

qu'il n'y ait pas de problème de floculation du charbon et du NCp lors du mélange, on a dû

se s e ~ r de deux autres tubes où on a fait les mélanges en présence d'un dispersant à base

de " Polynaphtalène-Sul fate" (dosage: 0.2 mi/ 130 g de bitume).

L'expérience de stabilité a été donc réalisée en présence des 4 tubes suivants:

- --

No du ~ u b e Additif

1 10 % NCp

2 10 % NCp + dispersant

3 10 % charbon

4 10 % charbon + dispersant

Pour chacun des tubes, les produits générés et séparés lors de cette expérience à

savoir les maltènes, les asphaltènes et essentiellement les additifs extraits vont par la suite

seMr pour les fins d'une observation au microscope optique et pour les expériences

d'analyse de surface développées ci-dessous.

5.9 Analyse de surface

Le rôle important joué par les surfaces et par les couches minces dans différents

domaines d'application, explique le développement rapide de la demande d'analyse de

surface et d'analyse localisée. De nombreuses techniques sont mises au point pour

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répondre à ce besoin. Dans certaines méthodes, la surface de l'échantillon est excitée par

un bombardement primaire (photons, électrons, ions) et l'on analyse les rayonnements ou

les particules reémises (rayons X, électrons, ions). La surface et la profondeur concernées

par l'analyse dépendent de la méthode préconisée et varient de plusieurs ordres de

grandeur (de quelques nanomètres à 1 p).

L'application de ces techniques dans la présente recherche a comme objectif

l'étude des interactions entre [es carbones techniques utilisés (qui constituent des milieux

de très grande porosité) et les asphaltènes bitumineuses. Ceci nous permettra

éventuellement de comprendre, d'argumenter et d'interpréter certains phénomènes de

stabilité et de dispersion des additifs proposés dans les liants.

5.9.1 Spectroscopie de photoélectrons

La spectroscopie de photoélectrons ou ESCA (Electron Spectroscopy for Chernical

Analysis) consiste à analyser et mesurer l'énergie cinétique des électrons émis d'une

substance irradiée par un rayonnement électromagnétique X ou UV.

Cette énergie permet d'accéder directement à l'énergie de liaison des niveaux

électroniques des couches profondes (de coeur et dont l'énergie de liaison est inférieure à

20 eV) et de valence par la relation:

avec: El, énergie de liaison

E, : énergie cinétique

hv: énergie des photons incidents

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L'énergie de liaison d'un niveau de coeur est spécifique de l'atome et renseigne sur

l'état chimique des composés. Ceci nous permet donc de discriminer entre les espèces, les

identifier et enfin les doser. La distribution en énergie des électrons de valence donne

aussi des informations sur la nature des liaisons chimiques et sur la stmcture électronique

du système. La méthode est applicable aux gaz et aux solides [37].

La figure 5.7 illustre quelques spectres d'électrons.

Figure 5.7: Spectres des électrons Si 2p dans SiOl (a), Ni 2p dans Ni0 (b), Pt 4f dans le platine (c) et Na 2p dans le sodium (d). (Source: [Il])

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Dans le cas d'un solide, seule une couche superficielle est analysée [ O S à 5 nrn

selon les conditions expérimentales]. Les mesures sont réalisées sous vide. La source de

photons peut être soit un tube à rayons X [on parle alors d'XPS (X-ray Photoelectron

Spectroscopy) ou encore d'ESCA (Electron Spectroscopy for Chemical Analysis)], soit

une lampe UV [on parle alors d'UPS (Ultra-violet Photoelectron Spectroscopy)], soit

encore un rayonnement synchroton [37] monochromatisé, d'énergie variable dans le

domaine des UV et des X.

5.9.2 Analyse par émission ionique secondaire

L'idée de base de l'analyse par émission ionique secondaire ou SIMS (Secondary

Ion Mass Speçtrometry) est d'appliquer les techniques de spectrométrie de masse à

l'analyse de surface. En effet, lorsqu'une cible est bombardée par des ions lourds de

quelques kiioéiectronvoits, par exemple I'argon, il y a éjection d'un certain nombre de

particules:

- atomes neutres: phénomène de pulvérisation cathodique;

- électrons: émission électronique secondaire;

- photons: phénomène d'ionoluminescence;

- atomes et ions primaires diffusés: rétrodiffusion;

- ions: phénomène d'émission ionique secondaire.

Seuls les phénomènes de pulvérisation cathodique et d'émission ionique secondaire

sont mis en jeu lors de cette technique d'analyse ionique [38].

En effet, durant son parcours dans le réseau cristallin, la particule incidente he-irte

les atomes de la cible auxquels elle communique une partie de son énergie. Lorsque

l'énergie transmise est suffisante, l'atome heurté quitte son site et, au terme d'une série de

collisions, un autre atome (en général) peut être éjecté hors de la cible: c'est la

pulvérisation. Il faut noter que seuls les atomes des deux ou trois premières couches

peuvent être éjectés.

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Parmi les parhcules chassées par pulvérisation, un certain nombre sort sous forme

d'ions positifs ou négatifs [émission directe (dans le cas des cristaux ioniques, les oxydes,

etc.), émission cinétique interne et émission cinétique externe [38]]: c'est le phénomène

d'émission ionique secondaire. Ce sont ces ions émis qui seront examinés et triés selon

leurs masses; on peut donc analyser et reconnaître tous ces éléments à partir du tableau de

Mendeleïev.

La figure 5.8 montre par exemple des spectres de silicium pur obtenu avec le

bombardement primaire d'ions argon et sous une pression partielle d'oxygène (= 5 IO-^ Pa). On remarque les pics dus au silicium et, a un niveau moindre ceux dus aux

associations Si,, Si,,O,, ainsi que Si,O,H, et des pics dus aux hydrocarbures (m, n et p

sont des entiers).

Crvcoompagi dans l'enceinte obiet. Soutflrga a'oxygttne.

Figure 5.8: Spectre d'ions secondaires de silicium pur obtenus avec un bombardement primaire d'ions argon. (Source [12])

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Notons que les deux techniques ESCA et celle d'ions secondaires sont vraiment

complémentaires. La première ayant déjà l'avantage en analyse quantitative, fournit des

informations chimiques uniques ainsi que des informations sur la structure électronique.

Quant aux principaux avantages de la deuxième technique (SIMS), elle permet d'analyser

des surfaces de faibles dimensions (0.5 p.m ou mieux), de détecter les regroupements

aliphatiques et aromatiques, de pouvoir réaliser de l'imagerie et d'être en mesure

d'évaluer rapidement des profils de concentrations.

Pour I'expérience de spectroscopie de photoélectrons, on s'est servi d'un

spectromètre ESCALAB MK 11 équipé d'un système Microlab en présence de radiations

X émis par une source non-monochromatique de Mg Y,. Durant l'expérience, la pression

maintenue est inférieure à 10" Pa.

Concernant l'émission ionique secondaire, elle est enregistrée avec le même

spectromètre utilisant des ions Ar" avec une densité de courant inférieure à 1 nA..cm2 et

une énergie de 1 KeV. En variant la dose totale d'ions de 0.25 à 2 1013 ions/cm2, on

s'assure qu'au-dessous de la dose de l x 1 0 ' ~ ions/cm2, l'érosion de la surface de

l'échantillon n'affecte guère le spectre du SIMS.

5.9.3 Mesure de la surface spécifique par BET

La connaissance de l'aire massique d'un échantillon, appelée couramment surface

spécifique, présente une grande importance en physico-chimie, notamment dans les

domaines de la catalyse, de l'adsorption et de la séparation des phases gazeuses ou

liquides. C'est une donnée essentielle pour la caractérisation des solides finement divisées

et des matériaux poreux. Une classe irnponante de méthodes permettant d'atteindre cette

caractéristique, fait appel au phénomène d'adsorption de gaz ou de vapeur. Dans ce cas,

l'expérience consiste à mesurer, à température donnée et dans un certain domaine de

pression relative P/Po (avec Po pression de vapeur saturante et P pression d'équilibre du

gaz ou de la vapeur), la quantité de gaz ou de vapeur adsorbée sur la surface d'un

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matériau de masse ou de volume connus. La courbe obtenue est appelée isotherme

d'adsorption (fi y e 5.9).

Figure 5.9: Exemple d'allure d'isotherme d'adsorption

En 1938, Bmanauer, Emmett et Teiier [39] ont développé une théorie d'adsorption

multicouches qui a porté leurs noms (BET) et qui a signifié un point décisif dans la

détermination de la surface spécifique. La méthode BET est largement utilisée jusqu'à

date.

5.1 1 Essais sur l'enrobé

Suite aux résultats des expériences citées ci-dessus. il a été de notre sort d'avancer

la charge optimale d'additif à incorporer aux liants vierges pour que ces derniers

atteignent les meilleures performances attendues de l'adjonction proposée. Notre choix

qui sera argumenté et développé dans le chapitre suivant a été arrêté sur l'ajout de 5 % de

charbon de bois pyrolytique dans le bitume conventionnel "Ultramar 8O/ 100" et de 10 %

de noir de carbone pyrolyttque au sein du liant pur "Shell 1 50/20OW.

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Si jusqu'à ce niveau, le motif majeur de ce présent travail était l'amélioration des

caractéristiques du bitume, il en demeure saillant l'effet d'étudier la portée de cette

modification sur l'enrobé généré par ce bitume.

Dans ce qui suit, on développera en détails la description des essais sur les enrobés

qui ont été réalisés aux laboratoires des chaussées du Ministère des Transports du Québec

(MTQ).

Toutes les expériences qui vont suivre seront effectuées uniquement sur les deux

bitumes modifiés sélectionnés et bien entendu sur les liants conventionnels de base,

L'enrobé, constitué par un mélange adéquat de bitume et de ganulats, doit aussi

répondre à certaines exigences. Parmi les caractéristiques ou qualités qu'on exige d'un

enrobé, certaines dépendent de la mise en oeuvre (stockage, manutention, machinerie

adéquate, etc.) mais d'autres tiennent à la composition même de celui-ci.

Même si les granulats peuvent faire l'objet d'une étude détaillée, on se restreindra

uniquement lors de ce présent travail à décrire l'analyse ganulométrique utilisée pour les

fins des essais qu'on a élaborés.

La méthode de formulation utilisée par le Ministère des Transports du Québec en 1996 est

basée sur la méthode américaine SUPERPAVE [ I l ] . Par méthode, on veut bien entendu

dire une série d'essais normalisés qu'on exécute pour mesurer les propriétés des enrobés.

Depuis 199 1, ie laboratoire des ponts et chaussées a formulé des enrobés à l'aide

de la presse à cisaillement giratoire de type LPC (Laboratoire des Ponts et Chaussées) en

utilisant la méthode de formulation française. Cette expérience a conduit le MTQ à

produire une méthode de formulation qui répond a ses besoins et qui toutefois se

démarque de la méthode SUPERPAVE par certaines différences [40].

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5.1 1.1 Choix de la granulométrie de l'enrobé

La courbe ganulométrique de l'enrobé est tracée sur un graphique où l'abscisse

présente les tamis exprimés en microns, élevés à la puissance 0.45 et ramenés à un

pourcentage par rapport au plus gros tamis. Trois classes ganuiométriques ont été

utilisées dans les proportions suivantes:

TABLEAU 5.4: COMPOSlTION DES GRANULATS UTILISÉS

Granulométrie (mm) Distribution (% en masse)

O - 2.5 45

2.5 - 5 15

La courbe granulornétrique pour les enrobés utilisés a le profil suivant:

o i - - - I O 20 40 60 80 100

ramis ( 1 ~~rn) ]~. ' '

Figure 5. 7: Analyse ganulométrique des enrobés utilisés

Aussi, tout comme ses deux constituants, un enrobé bitumineux doit être soumis à

des épreuves pour en vérifier les qualités.

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5.1 1.2 Essais normalisés sur les bétons bitumineux

5.1 1.2.1 Essais à la presse à cisaillement giratoire SUPERPAVE Mis au point à ses débuts surtout pour l'étude d'enrobés destinés a des projets

particuliers ou d'envergure, l'essai a la presse à cisaillement giratoire (PCG) se caractérise

par l'étude en laboratoire de la compactibilité potentielle des enrobés en chantier [41].

Des courbes sont tracées à partir de la teneur en vides en fonction de l'énergie de

compactage et elles permettent de calculer en laboratoire la compactibilité de l'enrobé et

sa teneur en vides après compactage en chantier. Cet essai est très utile aux concepteurs et

aux responsables de la formulation en laboratoire.

Toutefois, le prix onéreux de cet appareil ne permet pas son emploi pour le contrôle en

général.

La figure 5.8 schématise la presse à cisaillement giratoire d'origine française. La

PCG SUPERPAVE américaine possède un principe de fonctionnement similaire.

Les caractéristiques d'essais de la méthode SUPERPAVE consistent à une pression

de 600 kPa, un angle d'inclinaison de l'éprouvette de 1.25 O et une vitesse de rotation de

30 rotations par minute. Le temps de curage de 4 heures à l'étuve tel qu'exigé par la

méthode SUPERPAVE est effectué sur l'enrobé fiaichement malaxé.

Toutefois, dans le laboratoire des chaussées de la MTQ, on calcule différemment la masse

d'enrobé à utiliser que la méthode SUPERPAVE exige. Elle est déterminée selon

l'équation suivante:

avec:

W, : masse d'enrobé exprimée en gammes

@ : diamètre du moule exprimé en mm (150 mm)

h : hauteur du moule qui correspond à la hauteur a O % de vide (100 mm)

G,, : densité maximale de l'enrobé (voir la méthode ci-dessous)

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1

Figure 5. 8: Presse a cisaillement giratoire (Source: [41])

5 . 1 1.2.2 Exigences du vide dans l'enrobé obtenu à la Dresse giratoire et détermination de

la teneur initiale en bitume

Pour les enrobés les plus utilisés (appelés SUPERPAVE 10 mm [ l Il), les

exigences en vide sont les suivantes pour tout niveau de sollicitation par le trafic lourd:

TABLEAU S. 5: EXIGENCE DU VICE DAVS L'ENROBE - Girations Vide

10 > 1 1 % 60 4 . 6 %

300 * > 2 % à 200 girations, l'enrobe ne doit pas prCxntrx de ressuage de bitume.

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Cet essai sert aussi à détexminer la teneur idéale en bitume. Pour cela, on prépare

des mélanges identiques de ganulats (déjà optimisés) qu'on enrobe avec des quantités

différentes de bitumes variant de 5% (le pourcentage est exprimé par rapport à la masse de

l'enrobé) jusqu'à 5.3% avec un pas de O. 1%. Un minimum de deux essais similaires est

effectué sur chaque échantillon; le résultat sera la moyenne des deux. L'échantillon sera

accepté s'il respecte les pourcentages de vide cherché et s'il ne présente pas de ressuage

(la briquette parait très luisante indiquant un excès de bitume).

Lorsque ces exigences ne sont pas rencontrées, on reprend les essais en modifiant

l'un etlou l'autre des facteurs suivants:

- la teneur en bitume (variation maximale de + 0.1 %)

- la ganulométrie de l'enrobé

- la source des gartulats.

Prochainement aux laboratoires des chaussées de la MTQ, le pourcentage initial de

bitume à utiliser en formulation sera calculé à partir d'une équation dépendant de la

densité brute et effective des ganulats ainsi que la densité et le volume effectif du

bitume [40].

5.1 1.2.3 Essai à l'orniéreur (NF P 98-253- 1) Le principe de cet essai consiste au passage répété d'une roue équipée d'un

pneumatique, soumettant une éprouvette parallépipédique de matériau hydrocarboné à une

charge verticale (figure 5.9). Cette roue va provoquer une diminution relative de

l'épaisseur appelée ornière.

L'éprouvette est placée dans un moule (18 cm x 15 cm x 5 cm ou 10 cm) et est testée

dans des conditions isothermes. La surface de l'éprouvette affleure la partie supérieure du

moule [40]. La charge verticale est maintenue quasi constante par un dispositif approprié.

Le pneumatique est animé suivant le gand axe de l'éprouvette d'un mouvement

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sinusoïdal de fréquence et d'amplitude spécifiées. Les résultats peuvent nous renseigner

sur la variation de I'omiérage en fonction de la teneur en vide et des granulats utilisés

(nature, dureté, angularité, etc.) et même en fonction du liant employé (type et teneur).

Généralemen& on se sert de cet essai pour la formulation d'enrobés modifiés ou

l'acceptation de bétons bitumineux qui auront à supporter une forte circulation.

Figure 5. 9: Essai a I'orniéreur

Les résultats sont exprimés en pourcentage d'ornières (Nonne française NF P 98-

253-1).

Selon les recommandations du laboratoire des chaussées du MTQ, l'essai est

réalisé à 60 OC sur des plaques de 50 mm d'épaisseur compactées à 6 % de vide. Les

exigences sont:

TABLEAU 5.6: LES EXIGENCES A L~ORNIÉREUR

Nombre de cycles Ornières (%)

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5.1 1 Pré~aration d'éprouvettes par la méthode Marshall INQ 2300-020)

Le but de cette méthode est de préparer des éprouvettes pour les essais de stabilité,

de déformation et de densité relative brute [4 11. A cette fin, l'enrobé (à 1 50°C) est tout

d'abord versé dans un moule préchauffé entre 100 et 150°C, monté sur son support et

recouvert au fond d'un disque de papier. Avec une spatule chauffée, on étend le mélange

dans le moule en lui donnant 15 coups tout le tour puis 10 au centre. Ensuite, on place au-

dessus de l'enrobé un autre disque de papier puis la dame de compactage (fi gure 5.10).

moule '

Figure 5. 10: Compacteur, moule et éprouvette Marshall (Source: [4 11)

75

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On applique alors 60 coups de compacteur sur chaque face de l'échantillon, on

laisse le tout refroidir sur le coté à la température ambiante et on ne démoule que lorsque

la briquette atteint son équilibre thermique avec la température de la pièce.

La température de compactage (150 OC) correspond a celle nécessaire au malaxage

pour assurer une viscosité de 170 mm% et permettre en chantier le maximum de

compactibilité.

L'éprouvette a généralement un diamètre fixé par le moule de 105 mm et une épaisseur

(généralement autour de 62.5 mm) qui varie selon la quantité d'enrobé utilisée.

A ce niveau les éprouvettes ainsi préparées serviront a déterminer la densité brute

de l'enrobé qui va nous être essentielle pour l'essai de la tenue à l'eau.

Notons au passage que l'hétérogénéité des éprouvettes Marshall amenée par la

sédimentation des gros ganulats au fond de l'échantillon (sous l'effet des coups de dame

de compactage), fait que cet essai est appelé à subir des changements.

5.1 1.2.5 Détermination de la résistance à la déformation d'éprouvettes Dar la méthode Marshall M O 2300 -060)

La méthode Marshall est la plus connue et la plus utilisée en Amérique. Elle a été

pour longtemps recommandée pour l'analyse et le contrôle des enrobés bitumineux

classiques. Elle permet d'une part la mesure en laboratoire de la résistance d'une

éprouvette donnée à la déformation (une foxme de la stabilité) sous l'application graduelle

d'une charge et d'autre pari, la détermination de la déformation subie par cette même

éprouvette au moment de sa nipture sous l'effet de la charge maximale (figure 5.11).

Pour cela, on fait tremper l'éprouvette (préparée selon la norme décrite ci-dessus (NQ

2300 - 020)) de 30 à 40 minutes dans un bain à une température constante de 60 f 1 OC

(figure 5.12).

On règle le cadran de la presse Marshall à zéro et on vérifie les tiges de guidage.

On place par la suite l'éprouvette essuyée en surface entre les mâchoires du dispositif, on

initialise les indicateurs de déformations (déflectometres) et on met la presse en marche.

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iiionser aiensaon appliouon de la charge

Figure 5. 1 1 : Presse Marshall Source [4 11

Figure 5. 12: Trempage dans un bain à température contrôlée (Source [41])

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Au moment où la charge maximale est atteinte, on arrête la presse, on note cette

charge et finalement on lit en millimètres les déformations obtenues. Remarquons que

l'essai doit être réalisé dans les 30 secondes qui suivent la mise en marche de la presse.

En pratique, le résultat lu sur le cadran de la charge maximale doit être corrigé

selon un facteur de correction [42] relié au volume brut de l'éprouvette pour tenir compte

de son épaisseur (si elle n'est pas de 62.5 mm). Ce résultat fournit une mesure empirique

de la résistance a la déformation: c'est la stabilité Marshall. Cette dernière permet de juger

si l'enrobé est conforme ou non aux exigences portant sur cette caractéristique

particulière. La moyenne d'au moins deux déformations obtenues donne un indice de la

fluidité ou flexibilité de l'enrobé à 60 O C , température maximale que peut atteindre le

revêtement.

Les résultats de cet essai s e ~ r o n t pour déterminer la tenue a l'eau et la perte au

désenrobage des échantillons.

5.11.2.6 Détermination de la densité brute et de la masse volumiaue des enrobés bitumineux comoactés (NO 2300-040)

Cet essai sert à déterminer le rapport entre la masse de l'éprouvette compactée et

celle d'un égal volume d'eau à 25 %. C'est aussi la masse d'un mètre cube de l'enrobé

compacté. Pour cela, on pése dans l'air I'éprouvette parfaitement sèche (A), on l'immerge

de 10 a 15 minutes dans l'eau à 25 OC, puis on note sa masse (B) (figure 5.13). Ensuite,

on assèche rapidement l'éprouvette avec une serviette et on la pèse dans l'air à l'état de

surface saturée sèche (SSS). La densité brute est donnée par la formule [4 11:

Une deuxième méthode plus simple pour la détexmination de la densité brute

consiste a diviser la masse "A" par le volume occupe par l'éprouvette dans une fiole

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graduée remplie d'eau a 25 O C . Pour plus de précision, chaque hauteur d'eau lue est la

moyenne arithmétique de 3 mesures à des endroits équidistants de l'éprouvette circulaire

(chaque 120 O). Ce résultat nous sera utile pour la détermination de la tenue à I'eau et la

pene au désenrobage des échantillons avancés.

Fil d'aruchc

Figure 5. 13: Pesée dans l'eau de l'enrobé compacté (Source [41])

5.1 1.2.7 Détermination de la densité maximale NI 2300-045) Le but de cet essai est de déterminer le rapport entre la masse de l'enrobé non

cornpacté et la masse (après vide) à 25 O C d'un égal volume d'eau.

Pour cela, on étend le mélange (granulats et liant) dans un récipient plat, puis, avec

les doigts et en se servant d'un entonnoir, on sépare délicatement les particules granulaires

ou les agglomérations de particules fuies de plus de 6.4 mm (figure 5.14). Ensuite, on

verse le mélange refroidi dans le récipient @ré-taré et étalonné) prévu, on le pèse dans

l'air puis dans l'eau. On le fait par la suite sortir du bain de pesée et on le recouvre

correctement d'eau. A ce stade, on place l'ensemble dans un agitateur mécanique et on le

soumet à un vide de 4 kPa pendant 10 minutes en présence d'une agitation constante

(figure 5.15). Finalement, on pèse dans I'eau a 25 O C le récipient avec le mélange [41].

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En pratique, la densité maximale exprime le rapport entre la masse de l'enrobé non

compacté et ceiie du volume d'eau déplace par la prise d'essai après extraction de l'air

entre les particules. En d'autres termes, c'est la densité de l'enrobé sans vide entre les

granulats (avec un taux de compacité idéal de 100 %). C'est une donnée qui intervient

dans le calcul du volume du vide contenu dans l'enrobe compacté, du taux de compacité

du revêtement et de l'absorption en bitume des granulats.

Entomou Racon pour le vide

Figure 5. 14: Préparation de la prise d'essai pour la densité maximale (Source [41])

Figure 5. 15: Mise sous vide et agitation (Source [41])

80

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5.1 1.7.8 Tenue à l'eau et Derte au désenrobage La présente norme prescrit une méthode pour déterminer la tenue à I'eau et la perte

au désenrobage des éprouvettes de béton bitumineux. Ces manipulations ont pour but de

comparer la stabilité Marshall d'un enrobé dont le nombre d'éprouvettes préparées est

divisé en deux lots soient: un premier qui subit wi vieillissement accéléré par trempage

dans l'eau versus un deuxième qui ne subit pas de trempage.

Lors de cette expérience, on se seMra d'un dessiccateur spécial. C'est un récipient

en verre incluant une plaque perforée sur laquelle reposent les éprouvettes et un couvercle

muni de 2 ouvertures. Pour cela, on commence par préparer 6 éprouvettes comme l'exige

la méthode Marshall décrite ci-dessus et normalisée NQ 2300 - 020 avec les m~difications

suivantes:

- on exige une quantité de 1250 g d'enrobé

- on applique 40 coups de compacteur sur chaque face (au lieu de 60).

Ensuite, en suivant la norme N Q 2300 - 040 (voir ci-dessus), on détermine 2 lots de

3 éprouvettes d'enrobés ayant une densité brute moyenne équivalente.

On effectue alors l'essai de la stabilité Marshall sur le lot des 3 éprouvettes d'enrobés qui

ne subissent pas de vieillissement accéléré par trempage selon la norme NQ 2300 - 060.

Le deuxième lot restant va subir le vieillissement accéléré par trempage. Pour cela on suit

les étapes suivantes:

- on place les éprouvettes dans le dessiccateur pour ensuite faire le vide (un

minimum de 4 kPa) pendant 30 minutes.

- on fait pénétrer dans le dessiccateur l'eau d'un bain maintenue à 60 f 1 O C

de façon a submerger les éprouvettes tout en les gardant sous vide.

- tout en maintenant le Mde, on fait plonger le dessiccateur dans le bain

régulé pendant 60 minutes pour que les éprouvettes atteignent une température de 60 +

- on fait sortir les éprouvettes du dessiccateur pour les placer dans le bain de

façon à ce qu'elles n'entrent jamais en contact avec l'air lors de leur passage du

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dessiccateur au bain. Un minimum de 50 mm d'eau par-dessus les éprouvettes doit être

maintenu.

- on laisse les briquettes dans le bain pour une période de 24 heures incluant

l'heure passée dans le dessiccateur.

Finalement, après ces étapes de vieillissement accéléré, on fait subir a ce deuxième

lot de briquettes l'essai de la stabilité Marshall (NQ 2300-040) en omettant évidemment la

première opération qui suggère de placer les éprouvettes dans le bain.

Les expressions des résultats seront alors:

AT Tenue a I' eau (7%) = - x 100

ST (5.8)

Perte au désenrobage (%) = ST - AT

x 1 0 0 (5.9) ST

Avec AT: stabilité des éprouvettes d'enrobés Avec Trempage

ST: stabilité des éprouvettes d'enrobés Sans Trempage

La perte au désenrobage indique le pourcentage de détérioration que subissent les

éprouvettes d'enrobés suite au trempage.

Rappelons que cet essai va subir probablement des changements d'ici quelques

années; les marteaux Marshall étant appelés à disparaitre progressivement.

5.1 1 2.9 Retrait thermiaue em~êché Cet essai sert à déterminer le couple "force de tension et température" au moment

de la fracture d'une poutre d'enrobé soumise a une contraction et un refioidissement

graduels. En effet, l'éprouvette est fixée avec de l'époxy à ses extrémités aux plateaux de

l'appareil et y est conditionnée dans une chambre isolée. Une tension initiale est

appliquée au spécimen pendant qu'on abaisse la température graduellement et à pas

constant. Sous ces conditions, la poutre subira une contraction thermique selon son grand

axe. A cet effet, les 2 plateaux contrôlés électroniquement, sont progammés pour

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réajuster automatiquement et ramener le spécimen à sa longueur initiale. Ce process prend

fin lorsque l'échantillon se brise.

Quant a la préparation des poutres, l'enrobé est compacté dans un moule (18 cm x

15 cm x 10 cm), séché pendant au moins 48 heures et taillé par la suite en forme de

prisme de 50 mm x 50 mm x 250 mm (à la température ambiante et à la pression

atmosphérique).

La signification pratique de cet essai n'est autre que l'étude de la corrélation reliant

la température aux contraintes mécaniques pour un enrobé donné. Les informations qui en

découlent peuvent être utilisées dans le design des pavés et l'analyse de structure pour

réduire la fissuration thermique et prolonger ainsi la durée de vie des routes.

Plateau surierieur

Soécimen

E P ~ ~ Y

Plateau inférieur

Chambre isolée

Figure 5. 16: Schéma simplifié du banc d'essai de retrait thermique empêché

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5.12 Aperçu sur quelques critères de performance SHRP

Certains essais SHRP ont été réalisés aux laboratoires des chaussées du MTQ sur

les dew bitumes sélectionnés ainsi que sur les liants conventionnels.

Les critères de base d'acceptation pour un bitume donné selon cette méthode

(développée au paragraphe 2.3.5) sont résumés dans le tableau ci-dessous.

G* étant le module complexe, G' et G" étant les modules de perte et

d'emmagasinage, respectivement et 6 est l'angle de phase du liant.

État physique

du bitume Essais Signification

1 Point éclair 1 Sécurité

Viscosité

Origine Brookfield maniabilité

D.S.R.' Déformation

permanente

RTFOT D.S.R. Déformation

permanente

a long terme B.B.R.~ Performance a

P.A.V. basse température

( D.T.T 1 Fragilité

b: Bendixtg Bcam Rheumetcr ou rhéomètre & flexion de poutre

c: Direct Tension Test ou essai dc traction directe

Tempénhire

Critères d'acceptation Min. MPL

S (60) 5 300 MPa

m (60) 2 0.3

Déformation 2 1 .O %

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Le rapport G*/sinG caractérise le comportement viscoélastique d'un bitume et sa

susceptibilité a la déformation. De plus amples détails sur ce rapport seront avancés dans

le chapitre suivant.

Le rhéornètre de flexion de poutre (BBR) sert à la détermination de la température

critique de fissuration à froid du bitume. On obtient le module de rigidité "Sn du liant a

partir des mesures de flexion d'une poutre de bitume; la charge appliquée est constante et

"S" est mesuré après un temps de charge de 60 secondes.

L'essai de tension directe s'applique dans le cas ou le critère d'acceptation du

module de rigidité "S" du rhéomètre de flexion de poutre (BBR) n'est pas obtenu. On

mesure le pourcentage d'élongation " E " à la rupture défini par:

E = Élongation (AL) x 100

(5.10) Longueur de I l échantil Ion (L)

Cet essai sert a s'assurer que les bitumes de module élevé gardent une flexibilité

sufisante à la température critique de fissuration. Pour être accepté, le liant doit avoir un

~ 2 1 % .

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Lors de cette section, tous les résultats obtenus des essais élaborés vont être

présentés. Les analyses, les interprétations et les descriptions des différents phénomènes

rencontrés seront développées en détails.

6.1 Caractérisation et analyse des bitumes purs utilisés

Les résultats des essais d'analyse et de caractérisation qui ont été effectués sur les

deux bitumes dont on s'est seni, sont résumés dans ce qui suit. Ces données vont nous

être d'un très grand apport lors de l'interprétation de certains phénomènes physiques,

rhéologiques et autres.

6.1.1 Analyse chimique des bitumes

Après dissolutions successives des liants proposés dans le n-pentane et le toluène,

les étapes d'analyse chimique ont révélé les teneurs suivantes en asphaltènes, maltènes et

en "insolubles" dans le toluène:

TABLEAU 6. 1: COMPOSlTION DES BITUMES UTILISES

I I Teneur (%) I

Notons au passage qu'il en va de soi que le bitume Ultrama 80/100, plus consistant

(pénétration plus faible), contienne plus d'asphaltènes que le liant Shell l5OQOO. Ceci

1 Bitume L

Maltenes Asphaltènes 1 "Insolublest' J

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rappelons le est dû au fait que ces dernières sont essentiellement responsables de la

viscosité du liant.

6.1.2 Détermination de la composition élémentaire des liants

Le CHN-600 nous a permis de déterminer la teneur en carbone, en hydrogène et en

azote des échantillons en question. En retranchant la teneur en eau due à Iliumidité, on

détermine la composition élémentaire des l'échantillons:

TABLEAU 6.2: COMPOSITION ÉLEMENTAIRE DES BITUMES UTILISES

1 Teneur (%)

Même s'ils ont des sources complètement différentes, les deux liants ont une

composition élémentaire qui se ressemble, toutefois, le bitume Ultramar possède une

teneur en soufie plus élevée que le bitume Shell.

1 Bitume

Ulûamar80/100

Shell 1501200

6.2 Caractérisation et analyse des additifs

Dans ce paragraphe, on va décrire les résultats d'analyse et de caractérisation des

trois additifs utilisés (NCp, NCc et Char).

C

85.31

84.40

6.2.1 Distribution des particules

Afin de faciliter la dispersion des additifs proposés dans la matrice bituminewe, on

a pris le soin de broyer et de tamiser les carbones techniques utilisés. Après un broyage

manuel et un tamisage de 15 mn (pour chaque opération), on a pu avoir, à travers les tamis

dont on dispose, la distribution suivante des particules:

H

10.77

10.22

N

1.18

1.75

S

2.7

3.6

Autres

0.04

O. 03 .

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TABLEAU 6.3: DISTWBUTION DES PARTICULES DES MODIFLANTS

Diamètre des particules

t w

Distribution des particules ( % )

NCP NCc Char

35.3 9.3 47.3

10.7 0.9 7.1

1.8 0.5 1.9

1.1 9.9 1.3

8.3 13.5 9.4

42.8 65.9 33.0

100 1 O0 100

Ce tableau révèle la difficulté de réduire le noir de carbone commercial (NCc) en

de fines particules. En pratique, ceci est dû essentiellement au fait que ces dernières,

même après broyage, ne tardent pas à s'agglomérer. Quant aux carbones pyrolybques, on

remarque que non seulement les particules demeurent séparées mais possèdent un

pourcentage assez élevé de particules très fines. Ceci nous rassure quant aux problèmes de

floculation et de dispersion.

En effet, d'une part on est persuadé que ces particules ne s'attirent pas

électriquement et d'autre part nous estimons que plus elles sont fines et légères, plus elles

vont pouvoir rester en suspension dans la matrice bitumineuse minimisant ainsi le

problème de sédimentation.

Lors de ce travail, seules les particules de diamètre inférieur à 45 pm ont été utilisées.

6.2.2 Analyse immédiate des modifiants a l'aide du MAC 400

Après analyse avec le MAC 400, les résultats de l'expérience ont révélé les teneurs

suivantes:

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TABLEAU 6.4: ANALYSE IMMÉDIATE DES MODIFIANTS

11 ressort de ce tableau que le charbon pyrolytique est le plus riche en produits

volatiles. Le NCp occupe la seconde position par contre, il possède la plus grande teneur

en cendres. Quant au NCc, il se caractérise par sa plus haute teneur en carbone fixe et par

l'absence de cendres.

Additif

NCP NCc Char

6.2.3 Détermination de la composition élimentaire des additifs

Sur une base sèche donc sans prendre en compte l'humidité contenue dans

l'échantillon, les carbones techniques en question ont la composinon suivante:

TABLEAU 6.5: COMPOSITION ÉLÉMENTAIRE DES MODIFIANTS UTILISÉS

Teneur (%)

1 Additif 1 Teneur (%) 1

Humidité 0.8 1 0.27 3.98

I 1

C S 1 Autres

1 Char 1 79.35 1 2.66 1 0.67 1 t O 1 17.28 1

Produits volatils 1 Cendres

Remarquons que la teneur en soufie dans le charbon de bois pyrolytique est au-

dessous de la limite détectable par la méthode préconisée.

Le rapport atomique C/H du noir de carbone commercial est le plus élevé. Ceci

indique que les noyaux aromatiques forment des plans stratifiés proches les uns des autres

Carbone fixe 83.94

98.08

68.42

4.64

1.65 18.86

L I

8.86

1.37

i

Total 1 O0

100

100

10.6 1

O

8.74

NCp NCc

86.74 97.85

0.93 0.25

0.47

0.43

3.0

O. 1

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et que les groupements alkyls qui les relient sont moins nombreux et moins longs que

ceux présents dans les autres modifiants.

Le taux élevé de s o d e dans le noir de carbone pyrolyhque (NCp) s'explique par le

fait qu'il est introduit comme agent de vulcanisation dans la production des caoutchoucs,

éléments de base pour la fabrication des pneus. Le NCp va hériter alors de quelques

caractéristiques chimiques des pneumatiques.

6.3 Rhéologie des bitumes

Dans cette section, on va analyser et étudier la rhéologie des bitumes modifiés

proposés. Ceci nous permettra d'une part, de suivre leurs comportements Mscoélastiques

en fonction de la température, et d'autre part d'estimer, d'un point de vue rhéologique, la

"valeur ajoutée" des additifs dispersés dans les liants en question.

6.3.1 Balayage en déformation

Cet essai permet de déterminer la zone de viscoélasticité linéaire où les fonctions

matérielles G', G", q * sont indépendantes de la déformation. Ces dernières ne dépendront

alors que de la nature du matériau. Le tableau 6.6 donne les pararnetres utilisés pour les

balayages en déformation pour chaque charge donnée. Comme ça été déjà mentionné, la

zone de viscoélasticité linéaire varie de façon considérable avec la température.

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Pour établir ce tableau, on a dû effectuer, à chaque température, des balayages en

déformation afin de déterminer la zone propre aux bitumes étudiés. Le choix de 10 rad/s

correspond à peu près à la valeur moyenne de la plage de fréquences qu'on va parcourir

lors du balayage en fréquence.

Notons que 100 % de déformation correspond a 0.1 radian de rotation de la plaque

supérieure.

Pour une charge en additif de 5% par exemple. à 30 OC et a 10 rad/s, les fonctions

matérielles G', G", q* demeurent à peu près inchangées jusqu'à environ 20% de

déformation (figure 6. l .a).

En abaissant la température, le liant devient plus élastique; ceci inflige une

déformation qui ne dépasse pas 10 % en général pour rester toujours dans la zone d'étude

adéquate (fi y r e 6.1. b).

6.3.2 Balayage en temps

Pour le balayase en temps, on fixe un pourcentage de déformation et on opère sur

un échantillon à température et fréquence constantes. On suit alors la variation des

fonctions matérielles en fonction du temps. On choisit en général les conditions extrêmes

de température où le matériau sera le plus susceptible a une modification de sa structure

moléculaire. Dans ce cas présent, la température maximale utilisée est de 60 OC.

Pour le bitume Shell auquel on a ajouté 10 % de l'un des additifs carbonés, en le

soumettant a 60 O C , 10 % de déformation et 50 radis, on n'observe aucune variation

sensible au niveau des fonctions G', G" et q* (figure 6.2).

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T: 30 OC h - Frequence: 10 ra&s "? CU Charge en additif: SYO e.

le+5 r F

r l * -

-5' - -

e. b -

S le+4 ; a - O - 4 -

le+3 " " ' " " l " l l ' l " l k l n l l ' l b l l .

O 10 20 30 40 50 Déformation [%]

Figures 6. 1: Balayage en déformation

L 1 l ' l I ' l ' l l l l ' l l ~ r T I ~ - -

n

T: O OC

n cn r Frbquence: I O radis (O e. F

.. Charge en additif: 0%

Q le+7 e. b 3 rn O 4

le+6

- - O G" - - G' '1

- - A ?* - ~ I I I I I I I I I I I I 1 L 1 1 I 1 1 ,

- O 1 2 3

Déformation [%]

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On peut donc conclure que le bitume ne subit aucune dégradation thermique ou

rncdification de sa structure pendant cette période de temps (autour de 60 min) qui s'avère

nettement supérieure à la durée des essais de balayage en fréquence.

Fréquence: 50 rad/s Déformation: 10%

Temps (mn]

Figure 6.2: Balayage en temps

6.3.3 Balayage en fréquence

Cet essai rappelons-le, donne les résultats expérimentaux des fonctions matérielles

obtenues en cisaillement oscillatoires en fonction de la fréquence, pour une déformation

donnée (fixée par l'expérience du balayage en déformation).

Le tableau ci-dessous illustre la plage de fréquences utilisée pour chaque bitume

modifié.

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TABLEAU 6.7: PARAMÈTRES DES ESSAIS DE BALAYAGE EN FRÉQUENCE

déformation (% -

Plage de fréquences 1 Température

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6.3.4 Analyse du comportement rhéologique des bitumes modifiés

Les tests de balayage étant effectués, on peut alors passer à l'analyse du

comportement rhéologique des liants en question. Cette étude nous révélera l'image

macroscopique de la structure des bitumes à modifier. On s'intéressera alors dans ce qui

suit aux fonctions matérielles à savoir les modules élastique (G') et visqueux (G") et la

viscosité complexe (q*); on survolera aussi certaines variables rhéologiques intéressantes

et révélatrices.

Rappelons que pour l'obtention des courbes maîtresses des fonctions citées ci-

dessus ainsi que pour tout traitement des données brutes du rhéomètre, on s'est seM d'un

logiciel développé par Bousmina [441 rendant l'exploitation des résultats assez aisée et

plus rapide.

6.3.4.1 Évolutions de G'. G" et TI* Sur la figure 6.3, est représentée comme exemple la Mscosité complexe en fonction

de la fiéquence, associée aux diffërentes températures pour le bitume Shell 150/200

modifié avec 20 % de charbon pyrolytique.

Il apparaît clair sur cette famille de courbes que pour un même bitume, la viscosité

complexe (et ça sera idem pour G' et G") garde la même allure d'une température à

l'autre. C'est cette caractéristique capitale qui va nous permettre d'utiliser le principe de

superposition temps/température [22; 25; 261 qu'on a évoqué au chapitre 4. Sur la figure

6.3, nous remarquons que le module de la Mscosité est inversement propomonnel A la

température.

En effet, plus le liant est porté à une température élevée, plus sa consistance, donc

sa Mscosité, est amenée a diminuer.

Notons que ce même comportement dû à une élévation de la température et qui

peut être aussi observé en présence dune diminution de la fiequence [45], est

sensiblement pareil pour tous les autres bitumes modifiés qu'on a utilises.

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Log (o [rad/s])

Figure 6.3: Isothermes de la viscosité complexe en fonction de la fréquence pour le

bitume Shell 150/200 modifié avec 20 % de charbon

On rappelle que si on n'a pas cherché à atteindre une température plus basse que

0°C' c'est parce qu'au-dessous de cette borne, les liants bitumineux deviement très

élastiques et rigides. Les limites du rhéometre dont on s'est seni font qu'on pourrait

assister à un certain glissement de la plaque supérieure sur le bitume, donnant ainsi

naissance à des réponses rhéologiques biaisées.

D'autre part, a 60 OC ou plus , le bitume devient très fluide; sa viscosité est

tellement faible qu'on ne peut obtenir de points expérimentaux aux basses fiéquences en

raison de la sensibilité limitée de l'appareil.

La même figure 6.3 met en évidence aussi le plateau newtonien aux basses

fréquences, la zone de transition et fuialement la zone ou la viscosité décroît @lus ou

moins) aux moyennes et hautes fréquences.

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D'autre part, I'allure des courbes semble être préservée d'une température à une

autre. Ceci prouve la possibilité de l'application du principe de superposition

tempshempérature pour ce genre de matériaux viscoélastiques.

Sur les figures 6.4, on peut suivre l'évolution à température constante (30 OC), de la

viscosité complexe q* (a) et du module d'élasticité G' (b) en fonction de la fréquence pour

le bitume Shell modifié à différents taux, avec du charbon pyrolytique. La courbe (a)

illustre bien la nette amélioration du comportement visqueux du liant apportée par le

charbon dispersé dans la matrice bitumineuse. En effet, avec l'accroissement de la charge

en modifiant, le module élastique G' et la viscosité complexe augmentent d'une façon

remarquable. Ceci veut dire qu'en augmentant le pourcentage de charbon, le liant acquiert

une certaine élasticité et flue moins étant donne sa plus grande viscosité. Des résultats

équivalents ont été obtenus récemment avec le noir de carbone utilisé comme agent de

renforcement pour l'élastomère EPDM (ethylene-propylene-diene terpolymer) [46].

Notons que l'allure des courbes et le comportement observé sur les figures 6.4 sont

sensiblement les mêmes pour tous les bitumes étudiés et pour toutes les températures

utilisées.

D'après ce qui précède, il n'en demeure pas moins vrai que les modifiants carbonés

proposés ont un effet positif sur la susceptibilité thermique du bitume pur, du moins dans

la gamme des températures étudiées.

Dans le but d'agrandir la gamme des fréquences et en ayant recours au principe de

superposition temps/temperature, les courbes maîtresses sont établies pour chacun des

produits étudiés. Ces dernieres, rappelons-le, prévoient les caractéristiques du matériau

dans des zones techniquement intéressantes mais expérimentalement inaccessibles.

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Log (O [radis])

Figures 6.4: Variation de la viscosité complexe (a) et de G' (b) en fonction de la fréquence à 30°C pour le bitume Shell 150/200 modifié avec différentes charges de charbon pyrolybque

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À cet effet, les données expérimentales déterminées aux différentes températures

d'essais choisies, soient 0, 30, 45 et 60°C, ont été multipliées ou divisées par un facteur a~

(voir section 4.2). Ce dernier dépend essentiellement de la position de chacune des

courbes par rapport à celle établie à la température de référence choisie, soit Trcî = 30 OC.

L'observation de l'ensemble des courbes maîtresses des bitumes qu'on a utilisés,

c o n f i e n t les tendances générales qu'on a évoquées un peu précédemment. Les modules

élastique et visqueux ainsi que la viscosité complexe sont poussés à croître en fonction de

la charge en additif (figures 6.5, 6.6, 6.7, 6.8 et 6.9). Les courbes maîtresses de q*, G' et

G" pour le reste des bitumes modifiés sont illustrées dans l'annexe 1.

Notons que le passage en revue des courbes maîtresses des différents liants pourrait

faire apparaître, de temps à autres pour certains d'entre eux, des problèmes de

superposition. Cela se traduit par de mauvais recoupements des points obtenus aux

différentes températures et par des ruptures de pente dans les courbes.

C'est en effet en présence des taux maximums utilisés d'adjonction de carbones

techniques, soient 25 ou 30 %, que les bitumes vierges semblent être plus performants de

point de vue viscosité et élasticité (particulièrement aux basses fréquences). Toutefois, il

ne faut pas se fier uniquement à ces deux variables rhéologiques étant donné que d'autres

phénomènes peuvent entrer en ligne de compte et jouer en défaveur des bitumes ainsi

modifiés tels que l'adhésion, la cohésion, la stabilité au stockage, etc..

Pour pouvoir entrevoir les performances des différents liants aux hautes et basses

températures, il faut se rappeler que les propriétés rhéologiques du revêtement routier

idéal seraient, en terme de viscosité par exemple (Idem pour I'élasticité), une grande

viscosité aux basses fréquences (hautes températures) et une faible viscosité aux hautes

fÎéquences (basses températures).

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Log (w [radls])

Shell 1 50/200

10% -

Log (a [radls])

Figures 6. 5: Courbes maîtresses de la viscosité complexe (a) et de G' (b) pour le bitume Shell 150/200 modifié avec différentes charges de noir de carbone commercial NCc

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En effet, comme I'illusbe l'évolution de q* et G' sur les figures 6.6 et 6.7 et

particulièrement en présence &me churge Uc 5 % de NCp et de Char, la viscosité et

I'élasticité se trouvent améliorées aussi bien aux hautes qu'aux basses températures. A des

pourcentages d'adjonction plus élevés, l'effet positif est tangible essentiellement aux

basses fréquences. Cependant, aux hautes fréquences et éventuellement en imaginant une

extrapolation des courbes maîtresses, les bitumes vierges apparaissent relativement

inaff'ectés.

Si I'effet des additifs sur les variables q*, G' et G" (fibures 6.6, 6.7, 6.8 et 6.9) est

plus prononcé aux basses qu'aux hautes fréquences, on pourrait déjà douter que ces

carbones techniques ne constituent pas de simples "microfiller" inactifs, mais plutôt des

corps qui, par des réactions physico-chimiques, réagissent avec les constituants des liants.

De plus amples détails viendront argumenter et appuyer ce phénomène.

La viscosité des bitumes dépend habituellement de plusieurs facteurs. La teneur en

asphaltènes, en maltènes et I'importance des interactions entre ces deux derniers, en sont

les principaux caractères déterminants. La présence de particules solides, leurs formes,

leurs grandeurs et leurs concentrations dans la matrice bitumineuse, sont aussi des

facteurs qui peuvent influencer la viscosité du liant.

Comme l'illustre la figure 6.10, avec l'adjonction d'additifs et particulièrement aux

hautes températures (basses fréquences), le bitume modifié en question se trouve à un

grade plus élevé. Cependant, aux basses températures, l'effet est moins prépondérant.

Le bitume Shell modifié a 25% avec du NCp occupe une position intermédiaire

entre le bitume Utramar 80/100 à basse fiequence et le bitume Shell 150/200 a haute

fréquence. Ceci prouve que le modifiant proposé influence bel et bien les caractéristiques

rhéologiques des bitumes vierges.

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Log (a [radls])

Log (O [rad/s])

Figures 6.6: Courbes maîtresses de la viscosité dynamique (a) et de G' (b) en fonction de la fréquence pour le bitume Ultramar 80/100 modifié avec différentes charges de NCp

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-4 - 2 O 2 4 6 8

Log (w [radis])

Log (o [radk])

Figures 6.7: Courbes maîtresses de la viscosité complexe (a) et de G' (b) pour le bitume Ultramar 80/100 modifié avec différentes charges de charbon de bois pyrolytique Char.

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Log (o [rads])

Shell 150/200

15%

A 20% + 25%

O O 30%

Log (o [rad/sJ)

Figures 6.8: Courbes maîtresses de G" pour le bitume Shell 150/200 modifié avec différentes charges de noir de carbone commercial NCc (a) et pyrolytique NCP (b)

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8

7 Ultramar 8011 00

6

5

4

3

Log (a [radis])

Figure 6.9: Courbes maîtresses de G" pour :c biturne Ultramar 801100 modifié avec différentes charges de charbon de bois pyrolyhque

- - - - d

4

-

Shell pur 1 W 2 O O -

O Shelt + 25 % NCp - Ultramar pur 80i100 - 0

Log (O [radis])

Figure 6.10: Effet de l'adjonction du NCp sur la viscosité et le grade du bitume

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6.3.4.2 Évolution de tangente 6 Cette valeur, rapport du module visqueux G" sur le module élastique G', rend

compte de la nature plutôt visqueuse (si tan 6 > 1, c'est à dire si 6 > 45 O) ou élastique (si

tan6 < 1, ou encore 6 < 45 O) du matériau, à la température et à la fréquence testées.

Généralement, il y a décroissance de tan 6 depuis les basses Mquences (zone

d'écoulement visqueux) où elle tend alors vers I'infmi (6 + 90 O ) jusqu'aux hautes

fréquences (plateau élastique fragile) où elle tend vers zéro (6 -, O O ) .

Partant d'une courbe très pentue où les variations de tan 6 avec la fréquence sont

donc très importantes, on note l'apparition d'un plateau (6 = cte) bien évident. En somme,

toutes les courbes ont l'allure de la figure 6.11. Cette dernière illustre ce phénomène pour

le bitume Shell modifié au noir de carbone pyrolytique. Cette évolution vient appuyer

surtout le fait qu'aux hautes fiéquences, les contributions visqueuse et élastique sont

presque les mêmes (même valeur de tans) quelle que soit la charge en modifiant. Ceci est

en accord total avec la théorie (6 + O O quand o++oo).

Log (O [radls])

Figure 6. 11: Courbes maîtresses de tan6 pour le bitume Ultrarnar 80/100 modifié au NCp

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6.3.4.3 Évolution des courbes Cole-Cole Pour qualifier l'incidence de la modification sur le comportement rhéologique des

bitumes, des courbes Cole-Cole ont été construites. Ces courbes sont reportées sur les

figures 6.12 et l'annexe 2. Même si elles n'apportent pas de nouvelles informations par

rapport à celles représentant la viscosité dynamique, elles montrent plus distinctement la

valeur ajoutée des carbones techniques sur les propriétés visqueuses des bitumes

proposés. Quel que soit le matériau, les variations de q" versus q' prennent toutes la forme

d'arcs de cercle plus ou moins complets et symétriques. La tendance qui se dessine avec

I'accroissement du taux d'additifs correspond à un élargissement tangible de ces arcs qui

partent tous de l'origine et rechutent un peu plus loin sur l'axe des abscisses ((1'). Le point

d'intersection des courbes avec cet axe sert à détenniner la viscosité dynamique au

cisaillement zéro (qo). Cette viscosité peut être décrite par l'expression suivante [Ml:

q o = lim q'(w) lorsque o + O

fl est facile de lire sur les courbes que q o croît avec le taux d'incorporation de modifiant.

Toutefois, pour certaines charges en additif, il est dificile de déterminer par extrapolation

la valeur qo, étant donné que la courbe dégénère et ne rejoint pas l'axe q'. Ceci peut être

expliqué par la présence des plateaux élastiques aux environs desquels les variations des

modules élastiques et visqueux deviennent indépendants de la fhiquence; on se rapproche

donc du temps de relaxation terminal qui est infini. Plusieurs chercheurs calculent le

temps de relaxation en utilisant la viscosité limite qo qui est tirée soit de la courbe de la

viscosité qt(o), soit de la courbe Cole-Cole [45]. L'examen des figures 6.12 permet donc

de porter un jugement approximatif sur le comportement rhéologique du bitume et de ces

dérivés en texme de temps de relaxation qui croit avec le taux de modifiant introduit.

6.3.4.4 Comparaison des améliorations rhéologioues ap~ortées Dar les différents modifiants utilisés

Dans le but de comparer l'apport et la valeur ajoutée de chacun des additifs

avancés, on a rassemblé sur les mêmes figures (6.13-14) (et annexe 3), l'évolution de la

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viscosité et celle des courbes Cole-Cole pour certaines charges choisies. Sur ces courbes,

on remarque que les trois additifs ont un effet similaire s u . le liant pur; ils augmentent sa

viscosité aux hautes températures (basses fréquences) et l'affectent peu aux basses

températures. D'autre part, on a noté que cet effet positif est nettement plus prononcé

avec le charbon de bois pyrolytique qu'avec les autres additifs. De son coté, le noir de

carbone pyrolytique (NCp) des pneus s'avère, selon les cas, assez compétitif ou même

relativement meilleur que le noir de carbone cornmerciai (NCc). Les autres essais

technologiques classiques sur les bitumes viendront confirmer ce résultat.

6.3 -4.5 Caractérisation par le rapport G*lsini5

Selon les nouvelles spécifications pour les liants bitumineux, le paramétre GGS/sinG

a été sélectionné pour refléter, entre autres, la résistance totale à la déformation sous

l'effet d'une charge dynamique. C'est aussi un rapport révélateur de la résistance élastique

et de la recouvrance qu'un bitume peut prodiguer [47]. Étant donné que ce paramètre est

surtout déterminant à haute température, on a tenu à rassembler graphiquement sur la

figure 6.15 l'évolution de G*/sinG en fonction de la charge en additif à 60 O C et a la

fréquence 10 r adk Cette demière, selon les spécifications SHRP [48], paraît être la plus

proche de celle correspondant au trafic routier.

Les histogrammes en question conduisent a constater que ce rapport croît

considérablement en fonction du taux d'adjonction des carbones techniques. Ceci

conférerait aux bitumes modifiés une certaine résistance à la déformation d'où une

contribution favorable à la diminution de l'omiérage. On peut dire que pour Shell, le

charbon pyrolytique a plus d'effet; vient ensuite le NCc et puis en dernier le NCp. Pour

Ultrama, le Char est plus effectif a des concentrations élevées. Pour de faibles

concentrations, on ne peut pas établir une tendance claire selon le type de modifiant pour

avancer un jugement comparatif.

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Ultramar 8011 00 O Tntf = 3 O C

Additif: Charbon O 5% 15% - le+4

VI 25%

1 Additif; NCp i nnnn

q' [Pas]

Figures 6. 12: Courbes Cole-Cole des bitumes Ultramar 80/100 (a) et Shell 150/200 (b), modifiés respectivement avec du Char et du NCp

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Shell pur + 5% NCc +5% NCp

Shell pur O +5% NCc

+ 5 % NCp v + 5% Charbon

O.Oe+O 5.0e+3 1 .Oe+4 1.5e+4 2.0e+4 2.5e+4

q' [Pas]

Figures 6. 13: Courbes maîtresses de q* (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume Shell modifié avec les additifs carbonés (5%)

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1 Ultrarnar pur +15%NCc +15%NCp + 15% Charbon

Log (o [radis])

Figures 6. 14: Courbes maîtresses de q * (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume Ultramar modifié avec les additifs carbonés (15%)

2.0e+4 0 - *

1.5e+4

Uttrarnar pur - O +15%NCc -

+ 15% NCp

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n m Y

[ = Char.

Charge (Oh)

T = 60°C; fréquence = 10 radis 1 0 NCp

-5 O 5 10 75

Charge (%)

Figures 6. 15: Évolution de G*/sin6 en fonction de la charge en additif pour les deux bitumes utilisés

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6.3 A.6 Élasticité On défmit ici un nombre r permettant de mesurer le gain d'élasticité avec

l'adjonction des modifiants par rapport au bitume de base. La définition de r est la

suivante:

où les indices m et p renvoient respectivement au mélange et au liant pw.

Le choix de la température et de la fréquence n'est pas dû au hasard: cette

température de 60 O C est équivalente a celle que peut supporter le liant en pleine saison

d'été; la fréquence de 10 rad/s est rappelons le, approximativement celle du trafic routier

[48]. Ce rapport r sera donc un critère de qualité permettant de quantifier l'amélioration

des performances des mélanges par rapport au bitume de base. En effet, plus r est grand,

moins sera le liant vulnérable aux déformations subies donc au phénomène d'omiérage. La

figure 6.16 rassemble les valeurs de r pour les bitumes en question.

L'effet de l'adjonction des additifs est incontestable. En présence d'une charge de

25% de charbon pyrolycique, l'élasticité r du bitume Ultramar 801100 conventionnel se

trouve environ 4 fois plus élevée. Étant moins consistant donc plus susceptible a

I'orniérage (vu que son grade est plus élevé), le liant Shell 150/200 voit son élasticité se

multiplier par 6 avec Ir même charge de charbon. D'autre part, sans qu'il y ait une

corrélation claire entre le point de ramollissement et l'élasticité T, on remarque que l'effet

des modifiants et leurs degrés d'influence sont pratiquement les mêmes.

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Charb. c. '3 .- u 0 NCc

-1 0 O 10 20

Concentration (Oh)

Ultramar 80/100

3 NCP Charb.

E 5 NCc

2

-1 O O 10 20 30 40

Concentration (%)

Figures 6. 16: Évolution de l'élasticité en fonction de la charge en additif pour les deux bitumes utilisés

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6.4 Tests technologiques classiques sur les bitumes

Dans ce qui suit, les résultats des tests technologiques classiques effectués sur les

liants modifiés seront analysés. Une corrélation entre le b i t de ces essais et le

comportement rhéologique sera établie et discutée.

6.4.1 Tests de pénétrabilité

Rappelons que cet essai mesure la distance en dixième de millimètre, à laquelle

s'enfonce une aiguille normalisée, dans des conditions de température et de temps

normalisées.

Les mesures de pénétrabilité, prises aux températures 5, 10, 15, 20 et 25OC sont

représentées sur les figures 6.17. Le reste des graphiques pour les autres combinaisons

bitume/additif, est présenté en annexe 4. Les courbes correspondantes tracées dans un

diagamme semi-logarithmique, obéissent à une relation linéaire de type Log Pen = AT+B

telle que proposée dans la littérature [7].

Les fi y e s 6.17 mettent en évidence le fait q ,ue la pénétrabilité décroît bel et bien

lorsqu'on élève la concentration d'additif dans le liant. En effet, mélangés dans le bitume,

les carbones techniques vont contribuer a l'augmentation de la consistance de ce dernier

et ceci quelque soit la température. Ce phénomène qui s'explique par la dispersion des

additifs et leurs interactions avec les constituants du liant, vient confmer les résultats

rhéologiques qui révélaient une augmentation de la viscosité complexe q * et du module

élastique G' .

En passant à travers les courbes de pénétrabilité, il est bien évident de soupçonner

un lien reliant ces dernières à la susceptibilité thermique. En effet, plus la pente est raide,

plus la pénétration change avec la température; le bitume sera donc plus susceptible aux

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changements thermiques. Cette caractéristique est mieux illustrée par ce qu'on appelle

l'indice de pénétration IP décrit dans la revue bibliographique à la section 5.6.1.

Cet indice dépend essentiellement de la pente des courbes qu'on détermine directement en

traçant la régression linéaire qui relie les différents points expérimentaux. Les valeurs de

I.P. sont résumés aux figures 6.18 pour toutes les combinaisons bitume/additif utilisées.

Notons que l'indice de pénétration est normalement compris entre -3 (forte susceptibilité

thermique) et +7 (faible susceptibilité thermique). Les résultats montrent bien qu'avec

l'adjonction des additifs carbonés, 1' 1.P. augmente sensiblement. Même si son évolution

parait relativement faible, il faut se rappeler que cette variation s'étend sur une courte

gamme de températures.

En effet, une des lacunes du test de pénétration est qu'il est limité quant a la plage

de températures auxquelles il peut être utilisé ( 5 + 25 OC). On est fort persuadé que les

essais de rhéolopie donnent une meilleure idée sur le comportement des bitumes étant

donné le plus large étendu de températures qu'on peut balayer.

Notons que même si I'expérience de pénétrabilité est nomalisée, les résultats sont

empiriques et doivent être donc pris en considération avec précaution.

Pour des fins de comparaison, les figures 6.19 décrivent l'évolution de la

pénétrabilité (a 25 OC) en fonction du taux d'adjonction d'additif dans le bitume.

À cet effet, on remarque que le charbon pyrolytique fait augmenter sensiblement,

plus que les autres additifs, la consistance du liant. Ceci confume bien la majorité des

résultats rhéologiques comparatifs qu'on a développés ci-dessus.

6.4.2 Point de ramollissement

Dans te but de caractériser le comportement des bitumes modifiés aux hautes

températures, les tests de point de ramollissement ou température bille et anneau (TBA)

ont été effectués.

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Additif: Char 100 7 Shell 1501200

0 15% 1 20%

Température (OC)

O 5 10 15 20 25 30

Température (OC)

Figure 6. 17: Penétrabilité en fonction de la température

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e l 1 Ultramar 8011 00 Char 3

-Be-1 4 -10 -5 O 5 10 15 20 25 30 35

Charge (%)

Sheil150f200

r. NCp O tcc

Char

Figure 6.18: Indice de pénétration en fonction de la charge

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Charge (%)

Charge (%)

Figure 6.19: Pénétrabilité a 25 OC en fonction de la charge

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Les figures 6.20 résument bien l'influence dominante de l'adjonction des carbones

techniques sur le point de ramollissement. En effet, la TT3A augmente sensiblement avec

l'augmentation de la charge en additif. Ceci s'expliquerait entre autres, par l'augmentation

de la consistance du liant. D'une façon générale, la structuration des bitumes par

I'adjonction des carbones techniques est à rapprocher de celle de l'accroissement de la

teneur en asphalthes. En présence des noirs de carbones techniques et à un certain degré,

la matrice bitumineuse, appauvrie en huiles, sa cohésion et son élasticité se trouvent

augmentés. Remarquons que l'effet est beaucoup plus prononcé avec le charbon

pyrolytique qu'avec les autres additifs.

Ce propos vient, une fois encore, appuyer les résultats rhéologiques où on a noté un

meilleur apport avec le charbon de bois.

6.4.3 Point de Fraass

Pour le suivi des performances des bitumes modifiés aux basses températures,

l'essai de fiagilité Fraass a été effectué. Comme en témoignent les figures 6.21, le bitume

modifié aux carbones techniques est sujet a la fissuration a des températures beaucoup

plus basses (6 O C de moins) que s'il était pur. D'autre part, tous les graphes présentent un

minimum de point de Fraass pour une charge d'environ 10 %. En effet, en présence de

tels taux d'adjonction, les particules de noir de carbone et de charbon vont accroître la

consistance du liant et renforcer ainsi la matrice biturnineuse sans jamais altérer la

cohésion. Ceci va conférer au bitume une augmentation de sa résistance aux contraintes

mécaniques subies aux basses températures.

Au delà de ce taux, les carbones techniques adsorbent plus d'huiles malténiques;

ceci réduit la mobilité des particules dans le système et augmente son entropie en

multipliant le nombre de cohésions inter-particules. Le milieu continu s'appauvrit alors en

composants visqueux et le système acquiert en conséquence une élasticité qui croît avec

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l'accroissement du taux d'adjonction. On assiste alors a une diminution sensible de la

continuité de la phase bitumineuse qui se traduira par une certaine perte en malléabilité.

Le liant devient alors élastique et très cassant sous l'effet des contraintes mécaniques

répétées.

Comme en témoignent les figures, les additifs pyrolyçiques (NCp et Char)

améliorent sensiblement la résistance a la fissuration (due aux contraintes mécanique et

thermique) plus que le noir de carbone commercial.

6.4.4 Stabilité au stockage

Comme ça été développé au paragraphe 5.8, ce test sert à vérifier I%omogénéité des

additifs ajoutés dans le bitume pur après entreposage à chaud.

Une fois l'expérience réalisée, on détermine dans chacun des compartiments des

tubes (divisés en 3 sections), la teneur exacte en additif présente dans l'échantillon de

bitume extrait.

Pour les fins de cet essai, on s'est servi d'un seul bitume, soit le Shell 150/200. Vu

la contrainte de temps et la charge de travail infligée par ce test (broyage, mélange,

analyses chimiques, etc.), on s'est restreint aux deux additifs pyrolytiques (NCp et Char).

La comparaison de ces derniers avec le noir de carbone commercial quant à la stabilité,

aurait été intéressante.

Le taux d'adjonction utilisé pour les deux additifs est de 10% (en masse).

Les résultats de cette expérience sont résumés dans le tableau 6.8.

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Ultrarnar 80/100

0 NCc Charbon

Charge (%)

NCp 1 0 ,cc Charbon i/ -1

O 5 10 15 20 25 30 35

Charge (%)

Figures 6.20: Point de ramollissement en fonction de la charge

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-(3- NCC / t Char //D

Concentration (%)

Concentration (%)

Figures 6. 21: Point de Fraass en fonction de la charge

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TABLEAU 6.8: TENEUR EN ADDITIF APRÈS L'EXPÉRIENCE DE STABILITE AU STOCKAGE

No du Tube Additif Couche Teneur aprk extraction (%)

Inférieure 39

1 10 % NCp Intermédiaire 10

Supérieure 9

hférieure

2 10 ?6 NCp + dispersant Intermédiaire

Supérieure

Inférieure

3 10 % charbon Intermédiaire

Supérieure

Bas 37

4 10 % charbon + dispersant Milieu 12

Haut 9

De première vue, la timide différence entre les tubes I et 2, 3 et 4, écarte déjà le

problème de floculation entre les particules des additifs. Le dispersant "Polynaphtalène-

Sulfate" n'a donc presque aucun effet sur la stabilité au stockage de ce liant modifié.

Parallèlement, afin de s'assurer que le choix du dispersant importait peu. on a effectué des

essais de dispersion des additifs en question dans des tubes à essai remplis de toluène ou

d'eau. Aucun signe de floculation ou d'agglomération n'a été noté.

D'autre part, à travers le tableau ci-dessus, et en s'attardant pour commencer

uniquement sur les couches supérieures, on s'aperçoit qu'après stockage à chaud, les

teneurs en additifs sont autour de 8 et 9 O/. En effet, sachant qu'on est parti d'un taux

d'adjonction total (pour tout l'échantillon) de 10 %, il est bien évident que la teneur en

NCp et en Char., en cas de stabilité et en haut du tube, soit autour de ce pourcentage. En

effet, après 48 heures de stockage à 160 O C , il est bien évident qu'on envisage

l'éventualité d'une légère sédimentation (autour de 2 %) du noir de carbone et du charbon

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au fond du tube. C'est un phénomène purement physique qu'on attribue à une simple

différence de densité entre la matrice et la phase dispersée. On peut affirmer donc, vu la

faible différence entre le taux massique d'additif avant et après le stockage? que pour les

couches supérieures, on n'a pas de problème de stockage à chaud.

D'un autre coté, en passant aux couches suivantes, les résultats du tableau ci-dessus

révèlent qu'entre le haut et le bas de chaque tube, il y a une différence assez frappante au

niveau des teneurs en additif après extraction (on s'attendait à avoir une teneur massique

qui ne dépasse pas 10%). Si on suppose que l'échantillonnage était représentatif (on a

extrait 5g de chaque compartiment du tube), l'importante teneur en masse des additifs

dans les couches inférieures des tubes (autour de 4 fois la teneur attendue qui est de IO%),

peut être interprétée par deux phénomènes. Certes, la différence de densité entre la

matrice bitutnineuse et les additifs, fait que les p h c u l e s les plus lourdes vont se

sédimenter et migrer vers le bas du tube. Mais d'autre part, soupçonnant la présence

d'interactions entre les additifs et les constituants du liant (phénomène d'adsorption), les

particules de NCp et de Charbon vont certainement "s'imbiber d'huile et d'asphaltènes"

gagner du poids et s'emparer ainsi du fond du tube. Cette hypothèse d'adsorption sera

appuyée plus tard par les techniques d'analyse de surface.

Théoriquement, cet essai est conçu pour les liants modifiés essentiellement aux

polymères où on risque &assister à des phénomènes de sédimentation ou de crémage

irréversibles. Si pour les bitumes-polymères, le procédé de mélange demande toute une

technologie (microionisation de la phase dispersée, choix adéquat du liant, etc.) [49], les

bitumes modifiés proposés ne nécessitent qu'un simple brassage physique. Une simple

pompe de recirculation du mélange (généralement, elle est prévue dans certaines usines et

camions-citemes de stockage, même pour les bitumes purs), mise en fonction quelques

heures avant le mélange agrégatsAiant, est une alternative qu'on estimerait suffisante pour

solutionner ce problème de distribution massique des additifs pyrolytiques lors du

stockage à chaud.

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Pour chacun des tubes, les produits générés et séparés au cours de cette expérience

à savoir les asphaltènes et particulièrement les additifs extraits feront par la suite le sujet

d'une observation au microscope optique et d'une analyse de surface par les techniques de

SIMS, ESCA et BET.

6.4.5 Microscopie optique

Dans ce paragraphe, on s'intéressera à l'observation de la structure, la morphologie

et la dispersion des addihfs proposés dans le bitume. Ceci pourrait nous emmener à

confirmer ou à infirmer quelques phénomènes déjà observés.

Sur les figures 6.22, 23 et 24. on observe la structure des trois addihfs utilisés.

On remarque que les fines particules de noir de carbone commercial, de charbon et

de noir de carbone pyrolytiques ont une microstructure qui se ressemble; quoique le NCc,

même broyé à un diamètre inférieur à 45 pm, se distingue par ses particules regroupées

sous forme d

Figure 6.22: Micrographie du Charbon de bois pyrolytique ( 4 5 qm)

127

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Figure 6.

Figure 6.24: Micrographie du noir de carbone commercial ( 4 5 qm)

128

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Ayant pour objectif le suivi des additifs dans les échantillons de bitume utilisé pour

les fuis de l'expérience de stabilité au stockage, nous avons extrait de chacun des

compartiments des tubes (supérieur, intermédiaire et infëneur), une goutte de liant qu'on a

observée au microscope. Les micrographies correspondantes sont représentées sur les

figures (6.25, 26, 27) et (6.28, 29, 30).

Sur ces prises, on remarque que même après une dure épreuve de 160 O C pendant 48

heures, les additifs pyrolytiques NCp et Char (en couleur foncée), persistent aussi bien

dans la couche supérieure qu'infërieure du tube de stockage. Certes, la densité n'est pas la

même d'un compartiment a un autre. Comme cela était proposé précédemment, ce fait

peut être expliqué par un simple phénomène de sédimentation accentué par l'adsorption de

certains composants du milieu continu par les carbones techniques.

En présence du noir de carbone et du charbon pyrolytiques, les figures

correspondantes montrent que plus on descend en profondeur dans le tube, plus les

particules abondent (en volume et en masse). En effet, dans la couche supérieure, on

distingue une très bonne dispersion du NCp et du Charbon dans la phase continue. Les

particules dispersées possèdent un poids et des dimensions relativement faible qui ne leur

Figure 6.25: Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche supérieure)

129

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Figure 6.26: Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche intermédiaire)

Figure 6.27: Micrographie du bitume modifié avec du NCp (couche iaférieure)

130

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Figure 6.28: Micrographie du bitume modifié avec du Char (couche supérieure)

Figure 6.29: Micrographie du bitume modifié avec du Char (couche intermédiaire)

131

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Figure 6.30: Micrographie du bitume modifie avec du Char (couche inférieure)

permettront pas de vaincre la viscosité du milieu continu pour aller se localiser dans les

couches infirieures ou intermédiaires. Ce résultat ne fait que confirmer les données du

tableau 6.8. Cet essai nous renseigne surtout sur la distribution des particules en fonction

de leurs tailles et de leurs poids le long du tube.

6.4.6 Analyse de surface

Les techniques d'analyse de surface utilisées dans cette présente recherche nous

doueront la possibilité de voir plus clair quant aux interactions entre le liant et les

modifïants. En effet, comme cela était avancé au paragraphe 6.4.4, après extraction au

toluène (très bon solvant pour les bitumes), les additifs pyrolytiques et les asphaithes

ptaniques du liant en question (Shell 150/200), ont Cte sujet d'une analyse par BET,

ESCA et SIMS.

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6.4.6.1 Analyse par BET La surface spécifique des carbones techniques pyrolyttques avant et après

extraction du bitume a été déterminée par phénomène d'adsorption d'azote (méthode

BET). Les différentes surfaces spécifiques des composés à étudier sont résumées au

tableau 6.9.

TABLEAU 6.9: SURFACES SPÉCIFIQUES DES COMPOSÉS CARBONES AVANT ET APRÈS EXTRACTION

1 NC, initiai 1 35 I O I

1 Échantillon Char initial

1 NCp extrait 1 25 1 O 1 1 Char extrait 1 15 1 O 1

Surface Totale [mz/gj / Surface des Microporea*(t-Plot) [rn2/gl

Lo d a c c des macroporcs cst dvidcmmcnt dkduitc par sirnplc diff&cncc cnuc Ics dcux c o l o ~ c s

150

Les deux carbones techniques NCp et Char different considérablement du point de

vue morphologique. Aiors que le charbon est très microporeux, le noir de carbone

pyrolyhque ne présente pas de micropore.

D'après le tableau, on peut affirmer que d'une part, la surface totale des modifiants

extraits est considérablement faible par rapport aux composés purs et d'autre part,

l'adsorption des asphaltènes et des résines par le NCp se manifeste uniquement au niveau

des macropores.

Concernant le charbon extrait, aucun micropore n'a été détecté. Ceci peut être expliqué

soit par le fait que tous les micropores sont totalement occupiis, soit parce que l'accès a

ces micropores est bloqué par les asphaltènes. La seconde éventualité paraît plus

raisonnable étant donné que les composés asphalteniques sont sufisamment volumineux

pour pouvoir boucher deji les macropores.

Notons que pour les deux modifiants, la diminution de la surface totale ne peut être

interprétée que par un phénomène d'adsorption. Comme ça été déjà démontré [SOI, le NCp

(ça doit être pareille pour le Char; les micrographies le prouvent) possède une sudace très

130

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rugueuse due à la présence de cavités et de pics. Ce caractère va élargir la surface des

sites d'adsorption et faire de sorte que les cavités se remplissent préférentiellement selon

la taille et la morphologie des asphaltènes et des pores. La surface totale se trouve alors

plus ou moins comblée.

6.4.6.2 Analvse Dar la technique ESCA La composition élémentaire en surface déterminée par ESCA des composés à

étudier, est décrite au tableau 6.10.

TABLEAU 6.10: COMPOSITION ÉLÉMENTAIRE EN SURFACE [ATOM %]

Échantillon C O N S Zn Ca

Char (bois) 91.1 7.5 * * * 1.4

NCp(pneu) 96.5 2.3 * 1.1 0.12 * Asphaltènes 94.7 1.5 1.1 2.7 * * NCp extrait 95.0 2.3 0.8 1.8 0.07 * Char extrait 94.2 3.0 1.0 1.8 * *

aucun pic ddtcclr!

Dans tous les composés étudiés (tableau 6. IO), seuls l'oxygène et le carbone sont

toujours présents. La haute concentration en oxygène dans le charbon de bois pyrolytique

peut être expliquée par la présence de quelques groupements oxygénés (e.g. groupement

C-OH dans la cellulose). La première colonne du tableau montre qu'il y a eu dépôt

d'asphaltènes sur la surface des particules carbonées. D'autre part, la présence de l'élément

calcium sur la surface du modifiant Char et son absence sur celle du même composé

extrait, prouvent que le calcium du Char extrait est couvert d'asphaltènes. Le même

raisonnement avec le zinc, présent uniquement dans l'additif NCp, nous renseigne que ce

dernier ne peut pas être complètement couvert d'asphaltènes. II ressort de cela que les

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composés à base de Calcium ont une affinité pour les asphaltènes plus grande que celle

des composés à base de Zinc. Ces conclusions sont du moins valides pour les éléments

inorganiques des modifiants. En ce qui concerne la portion organique, le spectre ESCA du

carbone 1s (CI,) montre six différents pics (tableau 6.11). Un pic pour le carbone à

structure gaphitique (Co; énergie de liaison (EL) = 284.6 eV), un pic pour les carbones

aliphatiques et/ou les petits composés aromatiques (Ci; EL = 285.1 eV), trois pics pour les

carbones avec simple, double et triple liaisons avec un atome d'oxygène ou d'azote (e.g.

C-OH, C=O, -COtH; C2, C3 et C4; EL = 286.1, 287.6 et 289.1 eV) et enfin un pic

"plasmont' ou un pic x + n* (Cs; EL = 291 .O eV). Alors que ce dernier est présent dans

les spectres des composés aromatiques. le pic "plasmon" est observé dans des échantillons

ayant des électrons n libres ( e g : graphite).

TABLEAU 6.1 1: AIRE DES PICS ESCA C i s [%]

Échantillon Co CI c2 CJ c Cs

Char (bois) 58.2 33.4 * 2.1 1.9 4.4

NCr (pneu) 87.8 9.5 * * * 2.7

Asphal tenes * 96.8 * * 0.8 3.4

NCp extrait 7.4 82.5 3.1 3.9 0.7 2.4

Char extrait * 93.3 1.0 1.0 1.0 3.7

aucun pic d d t m c

Le spectre Cl, du charbon pyrolytique (figure 6.3 1) révèle un pic gaphitique et un

pic Ci très prononcés. En opposé, les pics CÎ, C3, CJ et Cs sont faibles. Ceci montre que la

majorité des groupements d'oxygène présents dans les composés de bois ont été

transformés pendant la pyrolyse.

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Quant au spectre du noir de carbone (NCp), le pic gaphitique est plus prononcé

que celui du spectre précédent, tandis que le pic CI est moins intense. Ceci est dû

essentiellement aux constituants d'origine du pneu. En effet, le noir de carbone

commercial qui sert à renforcer les élastomères, est en majeure partie constitué de carbone

graphitique. Le modifiant NCp va hériter alors un large pic Co, même après pyrolyse.

Le spectre des asphaltènes montre que leur surface est principalement constituée de

composés aliphatiques et/ou aromatiques de petites tailles.

Étant donné cette différence au niveau de la chimie de surface entre les asphaltènes

et les carbones techniques purs, il nous sera possible d'estimer l'importance de l'aire des

additifs (extraits du bitume par du toluène) recouverte par les asphaltènes.

Le spectre du NCp extrait montre un gand pic Ci. Ce dernier était très prononcé

surtout dans les asphaltènes. On peut alors affumer que le NCp est en majeure partie

couvert. D'autre part, le pic gaphitique Co dans le NCp extrait qui ne peut provenir que

du noir de carbone pur (tableau 6.11), nous permet de conclure que la surface des

particules du modifiant n'est pas totalement couverte d'asphaltènes.

Les résultats sont moins nuances avec le charbon de bois pyrolytique. En effet, en

s'attardant sur le spectre CI, (figure 6.3 1) des asphaltènes pures et du Char extrait, les pics

sont pratiquement identiques. Ceci prouve que le Char est complètement couvert d'une

couche d'asphaltène.

11 est important de rappeler que par le terme "couche" on entend dire une quantité

de matière déposée ou adsorbée sur la surface des particules, formant un film d'une

épaisseur ne dépassant pas les 40 A (limite de la profondeur danalyse de la technique

ESCA).

Remarquons que les pics C2 et C3 sont faibles donc non révélateurs.

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Asphaltènes

285 290 295

Énergie de liaison [eV]

Figure 6.3 1 : Le spectre C l s des composés expérimentés par la technique ESCA

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6.4.6.3 Analyse par la technique SIMS

- Les soectres des ions négatifs par la technioue SIMS

En se référant à des travaux publiés dans ce domaine [51], il a été montré que les

pics C2K et C i sont assignés aux carbones aromatiques respectivement avec et sans

hydrogène. À cet effet, le pic constitué par le rapport C2H+/C2' peut refléter la taille d'un

système aromatique. Plus le rapport est faible, plus le système est supposé être

aromatique. Cette approche est confirmée par le spectre SIMS de quelques composés

références.

Le graphite, référence pour les larges systèmes aromatiques, présente un pic C2K/Ci très

petit, alors que pour le 3,4-Benzofluoraît!!ene (constitué de cinq anneaux aromatiques

condensés), ce même pic est très prononcé (voir tableau 6.12).

En ce qui concerne les deux additifs purs et contrairement à ce qui a été remarqué

précédemment (ESCA du pic Co), on remarque qu'en surface (2 a 3 A), il y a plus de

groupements gaphitiques sur le Char que sur le NCp (en se référant au rapport C2H7CI')

(figure 6.32). Ceci peut être expliqué par t'histoire chimique des deux composés. En effet,

durant la pyrolyse des pneus, quelques groupements aromatiques vont se former sur les

particules de noir de carbone qui deviendront alors moins gaphitiques en surface (2 à 3 A détecté par le SIMS) qu'en profondeur (40 A détecté par 1'ESCA). inversement, avec la

pyrolyse de bois, il y aura transformation de la matière en composés aromatiques et

beaucoup plus tard, en composés gaphitiques. Cette dernière transformation qui évolue

évidemment de la surface vers le coeur des particules, explique cette différence de

structure en fonction de la profondeur des couches à étudier.

D'autre part, le rapport du pic C2K/Ci dans le spectre des additifs extraits paraît

plus prononcé que celui des asphaltenes même. Cela nous conduit a dire que les composés

adsorbés par les carbones techniques sont moins aromatiques que cew des asphaltènes;

une partie lourde des maitènes (résines) a été donc adsorbée à la surface des particules,

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TABLEAU 6.12: AIRE DES PICS NEGATIFS DÉTECTES PAR SIMS (RELATIVEMENT A C i = 1.0)

Échantillon C2R C2H2-

Graphite 0.28 0.06

Char (Bois) 1.5 1 0.22

NCp (Pneu) 2.13 0.30

Asphaltènes 1.65 O. 18

NCp extrait 2.48 0.45

Char extrait 2.29 0.27

3,4-Benzofluorantliene 2.20 0.08

- Les sPectres des ions ~ositifs par la technique SIMS

Les spectres positifs de SIMS et p~cul ierement le rapport C2H3'/C2', peuvent être

utilisés pour la détermination de la quantité des groupements aliphatiques présents a la

surface de l'échantillon. L'hydrogène aromatique a pratiquement une légère contribution

dans le pic C2H3'. Ceci est confirmé par le spectre des composés-références; le 3,4-

Benzofluoranthene qui est riche en hydrogènes aromatiques, a un faible rapport

C2H3'/C2', tandis que pour le polypropylene, ce même rapport est très élevé (tableau

6.13).

Les spectres du Char et du NCp purs ont un rapport C2H3'/C2' assez faible,

indiquant ainsi que seulement quelques petits groupements aliphatiques sont présents à la

surface de ces composés.

Le specae du NCp extrait quant à lui a un rapport C2HJC2' plus important que

celui des asphaltènes. Cette différence est nettement plus évidente avec le Charbon extrait

(figure 6.33).

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Char extrait

Figure 6.32: Les spectres des ions négatifs par la technique SIMS

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Ceci présume une certaine préférence d'adsorption des groupements aliphatiques du

bitume par le Charbon; de son coté le NCp a plus d'affinités avec les moins aliphatiques.

II est bien utile à ce niveau de rappeler que le spectre des asphaitènes peut différer

considérablement d'un bitume a un autre selon leur nature chimique et leur grade. Le

solvant utilisé pour l'extraction des asphaltènes est aussi un facteur qui peut influencer

leur constitution physique et chimique. Ceci dit, le liant qu'on a utilisé contient des

asphaltènes (pentaniques) qui possèdent une haute concentration en groupements

aliphatiques. L'adsorption par le NCp pourrait ètre plus accentuée en présence d'un

bitume moins aliphatique [5 11.

TABLEAU 6.13: AIRE DES PICS POSITIFS DETECTÉS PAR SlMS (RELATIVEMENT A C2+ = 1 .O)

Échantillon ~ 4 ' czar' C& c,&' cab' * CI&+ *

Graphite

Char (Bois)

NCp (Pneu)

Asphal tènes

NCp extrait

Char extrait

3'4-Benzofluoranthene

Polypropylène

Lc pic peut contenu une contribution & l'oxyghe avec In m h c masse

Ainsi, à partir de ces techniques d'analyse, on a pu démontrer qu'avec les

modifiants pyrolytiques il ne s'agit pas uniquement d'une simple dispersion physique dans

la matrice bitumineuse mais bel et bien de réactions physico-chimiques avec les composés

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Char (Bois)

(Pneu) 3

NCp extrait

h

Char extrait

Figure 6.33: Les spectres des ions positifs par la technique SIMS

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du liant. En effet, une fois le mélange est effectué, le NCp et le Char vont fortement

adsorber, entre autres, les asphaltènes. Cet effet est beaucoup plus prononcé en présence

du charbon pyrolytique dont la couche d'adsorption est, d'au moins 40 A d'épaisseur.

Ceci pourrait éventuellement expliquer la diffërence au niveau de la plus-value

apportée par chacun de ces modifiants quant aux propriétés physico-chimiques et

rhéologiques des bitumes associés. D'autre part, les travaux de Chaala et coll. [6] où il a

été question d'une forte interaction entre le NCp et les composés du bitume (riche en

groupement aliphatique), laissent croire que la composition générique des bitumes

pourrait avoir une légère influence sur ce phénomène à'adsorption et probablement sur les

propriétés du mélange.

De ce qui précède, il en découle que le noir de carbone et le charbon pyrolytiques

contribuent considérablement à l'amélioration des caractéristiques rhéologiques et

physico-chimiques des bitumes classiques. Même si la valeur ajoutée de ces additifs est

plus évidente aux hautes températures (surtout d'après les résultats rhéologiques), il faut

toujours se rappeler que l'amélioration et le développement industriel des liants

n'impliquent pas forcément la résolution de tous les problèmes qui y sont associés.

6.5 Optimisation du taux d'adjonction de modifiants dans les bitumes utilisés

A la lumière des tests rhéologiques et des essais technologiques classiques qu'on a

réalisés sur les deux liants, on est théoriquement capable d'avancer la charge optimale de

modifiant à introduire dans les liants conventionnels, pour que ces derniers atteignent les

meilleures performances attendues.

11 peut sembler facile d'arrêter ce choix sur 30% d'additif, étant donné qu'on a

atteint en présence de ce pourcentage le maximum de performance. Cependant, il faut

rester attentif quant aux résultats obtenus, essentiellement pour des teneurs en modifiant

dépassant 15%. En effet, il y a d'autres phénomènes qui pourraient éventuellement entrer

en jeu en présence de concentrations assez élevées en additifs. Parmi ces derniers,

l'adhésion (effet de "mouillage" du bitume sur les granulats) et la cohésion (force reliant

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deux agrégats) prennent le dessus. Sans jamais approcher ce problème par des expériences

concrètes, il était clair lors des manipulations que les liants modifiés, à plus de 15% de

carbones techniques, perdaient plus ou moins leurs caractéristiques adhésives (ils sont

moins collants). Les études de Rostler et coll.[l8] sur le noir de carbone commercial

confirment cet intervalle proposé (5 à 15% en poids).

La charge de travail infligée et le temps limité nous ont contraint a se seMr

uniquement du noir de carbone et du charbon de bois pyrolytiques pour le reste des essais

que nous entendons effectuer. Notre choix a été arrêté sur l'adjonction de 10 % de noir de

carbone au sein du liant pur "Shell 1501200" et 5 % de charbon pyrolytique dans le bitume

conventionnel "Ultrarnar 80/100". Vu la consistance de ce dernier liant, il nous a semblé

logique de ne pas aller plus loin que 5 % de charge.

Sans doute, notre choix un peu réservé pourrait être considéré judicieux et bien fondé

pour une approche et tentative aussi originales avec cette nouvelle famille de modifiants.

Dans tout le reste de ce travail, les expériences seront effectuées uniquement avec

les deux bitumes modifiés sélectionnés (Shell + 10% NCp, Ultramar + 5% Char) et bien

entendu en présence des liants conventionnels purs associés (Shell 150/200, Ultramas

8O/ 100).

6.6 Caractérisation des bitumes selon les spécifications SHRP

Pour les 4 bitumes, certains essais de caractérisation selon la méthode SHRP ont

été réalisés dans le laboratoire des chaussées du ministère des Transports du Québec. Les

rksultats sont reportés dans les tableaux 6.14 et 6.15.

Comme ça été détaillé au chapitre précédent, les nouvelles spécifications pour les

liants bitumineux établies par SHRP, proposent qu'à la température hebdomadaire

moyenne maximale atteinte par le revêtement, la valeur de Gtlsin6 reste supérieure à

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TABLEAUX 6.14: CARACTÉIUSATION DES BITUMES SHELL PUR ET MODIFIÉ SELON LES SPÉCIFICATIONS SHRP

Shell Pur

Shell + 10 % NCp

Shell Pur

! Cisaillement dynamiqueoriginal Température

(Oc) 52 58 52 58

CisaiUement dynamiqu~RTlFOT

Shell + 10 % NCp A

Shell Pur

Flexion de poutre PAV Température 1 Module S (60) 1 m

52 58

25 25

Shell + 10 O h NCD

1 (OC) 1 (MPa) 1 r 1

4 du disque (mm)

25 25 25 25

Température (Oc)

52 58

CisaiUemcat dynamiquePAV

1 Pur 1 -24 1 383 1 0.248 1

G* (Kh) -

2.39 1 .O4

9.87 1 3.32 9.94 1 1.50

-

16 13 16

4 du disque (mm)

25 25

Température (Oc)

10 13

déformation ("/O)

11.80 1 1.69 12.25 1 1.96

déformation (%) 10.16 9.87

6 (Deprés)

84.9 86.5 85.2 86.7

déformation (Yo) 0.98 1 .O3

+ du disque (mm)

8 8

-

8 8 8

Shell+ 10 % NCp

6 (Degrés)

87.4 87.9 87.2 88.5

G* (KPa)

1.19 0.67 1.95

, 0.91

G*/sinG (KPa) 2.40 1 .O4 3.33 1.50

CVsinCi (KPa)

1.20 0.57 1.95 0.9 1

G* (KPa)

1 .O0 5.63

- -

0.98 1.01 0.95

-24 -18

6 (Degrés)

43.3 48.4

1 .O0 6.75 4.20

364 209

G*/sin6 (KPa) 6.88 4.2 1

0.242 0.3 1 1

43.3 49.3 52.8

0.335 I

0.232 0.25 1

, -18 -24 -24

6.88 5.1 1 3 3 5

228 424 454

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TABLEAUX 6.15: CARACTÉRISATION DES BITLTMES LILTRAMAR PüR ET MODE& SELON LES SPECIFICATIONS SKRP

Ultramar Pur

Ultramar + 5% Char

Ga/sinS ( KPa)

1.36

cisaillement dynamiqueoriginal

- -

Cisaillement d y n a r n i q u e - ~ ~ ~ O ~ Température 1 + du disque 1 déformation 1 G* 1 6 1 Ga/sin8

Température (Oc) 58 64

6 du disque (mm)

25 25

déformation (%) 1 1.94 12.12

Ultramar

1 Cisaiilemeot dynamique-PAV

Pur Ultrarnar

G* (KPa)

1.36 0.6 1

(Oc) 58

6 (Degrés)

87.1 88.0

64 58

Ultramar

(mm) 25

Pur Ultramar

+ 5% Char

25 25

Température (Oc)

16

Flexion de poutre PAV

(O/o)

10.05

19 19 22

Ultramar Pur

10.05 9.98

9 du disque (mm)

8

m

0.350

Température ( O C )

UItramar + 5% Char

(KPa) 2.85

8 8 8

Module S (60) (MPa)

-12 -18 -18

1.24 4.6 1

déformation (%) 1 .O2

-1 2 1 118

-24 -24 -12 -12 -1 8 -18

(Degrés) 84.2

1-66 1 .O0 1.01

126 249 25 1

(KPa) 2.86

85.9 83.4

G* (ma) 9.56

--

0.362 0.274 0.278

449 46 t 150 149 3 16 300

1.25 4.64

6 (Deerés)

43.1

--

0.200 0.21 1 0.346 0.347 0.288 0.277

4.54 5.60 3.92

632 - 7.87 5.23

46.0 45.3 48.5

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lkPa (à la fréquence de 10 rads [43]). Ainsi. pour déterminer la classe de performance

(PGsup ,,,f) du liant et plus précisément la borne supérieure, il sufit de choisir la limite de

température à laquelle le rapport G*/sinG (en présence d'un cisaillement dynamique

original) est supérieure à IkPa. Cette tendance doit être maintenue après le test de

vieillissement a court terme (RTFOT). Le même raisonnement est utilisé pour la

détermination de la borne inférieure (qui sera négative bien entendu) a l'aide de

l'expérience de flexion de poutre PAV. Quant aux tests de cisaillement-PAV qui simulent

le vieillissement du liant après une période de 5 à 10 ans de service, la valeur de G*x sin6

doit être inférieure à 5 000 kPa.

D'après ce qui précède, les grades des bitumes purs sont alors PG52-28 pour le liant Shell

l5O/2OO et PGSsa2 pour le liant Ultramar 80/100.

Il est important de noter que, même si les bitumes modifiés n'ont pas changé le

grade des liants associés, l'examen du tableau ci-dessus montre une sensible amélioration

au niveau des données, et ceci pour toutes les expériences (aux hautes et basses

températures, après les tests de vieillissement a court et à long ternes).

Aussi, tout comme ces liants modifiés, les enrobés bitumineux qui en découlent

doivent répondre à certaines exigences et faire pareillement preuve d'amélioration. D'un

autre coté, l'expérience a montré que les bitumes modifiés peuvent être, au sein de

l'enrobé, une source de surprises (adhésion, cohésion avec les ganulats, etc.). L'objectif

d'une étude sur l'asphalte même (fait en présence des rnodifiants proposés) s'avère alors

double,

Rappelons au passage que tous les essais sur les enrobés ont été réalisés aux

laboratoires des chaussées du ministère des Transporis du Québec (MTQ).

Les épreuves auxquelles ont été soumis les enrobés en question pour en vérifier les

qualités sont résumés dans ce qui suit.

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6.7 Essais sur l'enrobé

6.7.1 Exigences du vide dans l'enrobé obtenu à la presse giratoire et détermination

de la teneur initiale en bitume

Comme cela a été mentionné précédemment, cet essai, effectué à l'aide de la presse

à cisaillement giratoire (PCG), permet à la fois la détemiinahon de la teneur en bitume et

du taux de vides dans l'enrobé.

Après m e suite d'essais, le choix a été arrêté sur un échantillon ayant une teneur

de 5.3% de bitume. Dans ces conditions, l'échantillon respecte les pourcentages de vides

cherchés (voir paragraphe 5.1 1 2.2) et ne présente pas de ressuage. Les résultats de la

PCG et les particularités relatives à cette expérience pour les différents bitumes sont

résumés dans le tableau 6.16 ci-dessous.

Les données prouvent qu'en présence de modifiants, on assiste à une légère

augmentation du pourcentage de vides comblés par le bitume (VCB). Ceci pourrait être dû

aux additifs utilisés qui contribuent probablement à remplir les pores inter-granulaires. La

faible variation est éventuellement due au modeste volume qu'occupe les modifiants par

rapport à la totalité de l'enrobé. Le pourcentage de vides se trouve d'ailleurs être diminué

en présence des liants modifiés.

6.7.2 Essai a I'orniéreur

L'effet du passage cyclique (à 60 O C ) d'une roue sur une plaque normalisée

d'enrobé, va se traduire sur cette dernière, par un phénomène d'orniérage qui varie en

fonction de la performance de l'enrobe. Les résultats qu'on peut visualiser sur les figures

6.34, conduisent à deux nouvelles infomations. La première consiste au fait que les liants

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TABLEAU 6.16: RÉSULTATS DE LA PCG POUR LES DIFFÉRENTS ENROBÉS

Particularités de l'essai

Liant: Ultramar pur Teneur en liant: 5.3 (%) Densité maximale ': 2.604 Granulats: Ray-car Dens. brute granulats ': 2.775 Température de l'essai: 135 O C

Liant: Uitramar + 5 % Char Teneur en Iiant: 5.3 (%) Densité maximale ': 2.604 Granulats: Ray-car Dens. brute ganulats ': 2.775 Température de l'essai: 135 O C

Liant: Sheii pur Teneur en liant: 5.3 (%) Densité maximale ': 2.604 Granulats: Ray-car Dens. brute granulats ': 2.775 Température de I'essai: 13 5 O C

Liant: Shell + 10% NCp Teneur en liant: 5.3 (%) Densité maximale ': 2.604 Granutats: Ray -car Dens. brute granulats ': 2.775 Température de l'essai: 13 5 O C

' vides entre les agrégats min&rnu?s (oh) vides cornbl6.s par ie bitume (%)

Girations Vides (%) VAM ' VCB '

' La dd(amuuifi0n da dnisitks maximaie et brute est d&te dans le chapitre préaident

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modifiés répondent aux exigences de l'essai (voir paragraphe 5.1 1.2.3), la deuxième fait

preuve de l'amélioration apportée par les modifiants quant au problème d'orniérage. Les

histogrammes en question montrent que le bitume Ultramar 80/100, étant plus consistant

que le liant Shell 1501200, est moins susceptible aux déformations. D'autre part, on peut

prévoir selon ces deux cas présents que la diminution du problème d'omiérage pourrait

être proportionnelle au taux de modifiant ajouté.

Ce comportement vient appuyer les résultats des données rhéologiques et ceux des

tests technologiques classiques qui étaient bien révélateurs d'une bonne performance aux

températures de seMce élevées.

6.7.3 Tenue à I'eau et perte au désenrobage

Le climat, les variations de températures, les précipitations et le vieillissement ont

sans doute un effet incontournable sur les routes. Parmi les tests proposés pour simuler

ces conditions naturelles sur les enrobés bitumineux l'essai de tenue a I'eau s'avère,

jusqu'à date, le plus révélateur. Toutefois, ce test va sans doute subir des changements

d'ici quelques années étant donné que les marteaux Marshall sont appelés a disparaître.

En se référant aux étapes décrites au paragraphe 5.1 1.2.8, on fait subir à un lot de 3

éprouvettes (ayant une densité brute moyenne équivalente) un vieillissement accéléré

versus un deuxième sans vieillissement. La valeur de stabilité Marshall est alors déduite

selon les équations correspondantes. L'exigence pour cet essai est de 70 % ou plus [40].

Sur les tableaux 6.17 et 6.18 qui résument les résultats de cette expérience, on remarque

que le charbon de bois pyrolytique fait allier le bitume Ulhamar conventionnel aux

exigences d'acceptation. La tenue a I'eau passe alors de 69.2 % à 74.6 %. Quant a la perte

au désenrobage (pourcentage indiquant la détérioration subie par les éprouvettes d'enrobés

suite au trempage), elle diminue de plus que 596, permettant ainsi de conclure que

l'adjonction du Char dans le liant améliore considérablement sa résistance au

vieillissement.

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Uiram.+ 5% Char.

Cycles

Shell + 10 % NCp

a Shell pur

100 1000 1 O000

Cycles

Figure 6.34: Résultats de l'essai à i'orniéreur pour les deux bitumes utilisés

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TABLEAU 6.17: STABILITÉ MARSHALL DES LOTS, AVEC ET SANS TREMPAGE

Shell 150/200 2.483 1 4.9 2.4534 8.9 Pu 2.43 72 4.2 2.4236 8.8

Moyenne : 2.4520 4.5 2.451 5 9.2 2.4524 7.8 2.4545 11.6

Shell 1 50/200 2.4258 7.2 2.4424 11.0 + 10% NCp 2.4358 6.5 2.4191 9.4

TABLEAU 6.18: TENUE À L'EAU ET PERTE AU DÉSENROBAGE

Shell I 48.9 I 51.1 P 1 Shell + 10% NCp 1 67.3 1 32.7

Ultra. + 5% Char 74.6 25.4

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Quoique le bitume Shell modifié n'atteint pas les 70% (pour la tenue à I'eau), l'effet du

noir de carbone pyrolytque est plus tangible que celui du Charbon de bois. En effet, en

présence de ce modifiant, la stabilité Marshall après trempage. demeure relativement

élevée (par rapport à la stabilité avant trempage). Ceci contribue à améliorer la tenue a

I'eau et la perte au désenrobage de 18.4 %.

6.7.4 Retrait thermique empêché

L'équivalent du point de Fraass pour les liants, ce test reflète la résistance du béton

bitumineux soumis a une contraction et un refroidissement graduels. Les informations qui

en décodent peuvent se& comme indications quant a la fissuration thermique et la durée

de vie des routes. Selon les graphiques 6.35, même s'il n'est pas aussi sensible. l'apport des

modifiants pyrolytiques est assez présent. En effeet, les poutres en béton bitumineux

modifié acquièrent une certaine flexibilité dont seul le liant et plus précisément les

additifs en sont pratiquement responsables.

Lors de l'essai, ce fait se traduit (figure 6.35) par un rabaissement de la tangente a

la courbe (partie linéaire) reliant la contrainte à la chute de température. Les moyennes

des pentes (pour les deux essais effectués pour chaque échantillon) passent alors en

présence des rnodifiants, de -39.1 PSY°C a -34.7 PSW°C pour le béton préparé a partir du

bitume ültramar 80/100 et de -42.9 PSV°C a -35.53 PSY°C pour les poutres faites du liant

Shell 150/200. Ainsi, on est bien persuadé de la baisse au niveau de la susceptibilité aux

basses températures qui va par conséquence engendrer une croissance de la résistance aux

contraintes et à la déformation. Ce fait ne va pas à l'encontre des résultats rhéologiques,

essentiellement ceux établis selon les spécifications SHRP. Ces demiers faisaient bel et

bien allusion à une amélioration sensible de la susceptibilité thermique aux basses

températures, ainsi que la susceptibilité à la déformation.

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Température ( O C)

Figure 6.35: Évolution de la contrainte aux basses températures pour les bitumes étudiés

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le noir de carbone et le charbon de bois pyrolytiques, sous-produits de la

décomposition thermique sous vide des pneus et des résidus de biomasse s'avèrent avoir

un potentiel de vaiorisation éminent. En effet, les liants modifiés obtenus par adjonction

de ces carbones techniques pyrolytiques permettent, d'après cette étude, d'apporter une

solution technique satisfaisante à certains problèmes particuliers reliés aux chaussées.

A cet effet, des tests rhéologiques ont été dans une première phase réalisés sur deux

bitumes d'origines et de caractéristiques différentes. auxquels des charges en modifiants

pyrolytiques ont été introduites. L'adjonction du noir de carbone commercial a été

proposée dans un but purement comparatif. Ensuite, dans une seconde phase, les tests

technologiques classiques (pénétrabilité, TBA, point de Fraass, etc.) ont été effectués.

De ces résultats de prime abord, les conclusions suivantes se sont dégagées:

- Le charbon de bois pyrolytque (Char), qui fait l'objet d'une première tentative

originale, s'avère être un additif très prometteur et certainement plus efficace que le noir

de carbone commercial qu'on a utilisé pour les fins de nos expériences.

- Le noir de carbone pyrolyhque (NCp), sous-produit de la pyrolyse sous vide des

pneus pourrait être un modifiant très compétitif au noir de carbone commercial.

- Ces carbones techniques utilisés ont un effet positif remarquable sur les

caractéristiques rhéologiques et physico-chimiques des bitumes conventionnels à savoir la

susceptibilité thermique. I'omiérage, la susceptibilité aux temps de charge, la résistance à

la déformation permanente, la résistance élastique et la recouvrance. L'effet est beaucoup

plus prononcé et clair aux hautes qu'aux basses températures.

Les expériences de micrographie et d'analyse de surface des moâifïants extraits du

bitume (après mélange), ont révélé une importante interaction entre ces derniers et les

composés du liant. Il est alors possible de présumer que le niveau d'amélioration pounait

dépendre légèrement de la composition chimique du biturne de base.

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A la lumière de ces résultats. un optimum du taux d'adjonction des modifiants

pyrolytiques a été proposé. Le choix a été arrêté sur l'adjonction de 10% de noir de

carbone au liant pur "Shell 150/20OW et 5% de charbon de bois pyrolytique dans le bitume

conventionnel "Ultramar 8O/ 100".

Les essais de caractérisation par la méthode SHRP qui ont été réalisés sur les deux

échantillons sélectionnés, ont montré que même si les liants proposés n'ont pas changé de

classe de performance par rapport a u bitumes conventionnels, les résultats n'ont fait

qu'appuyer ce qui a étC avancé ci-dessus. Une amélioration considérable au niveau de la

susceptibilité thermique a été prouvée. Les carbones techniques pyrolyhques utilisés ont

même conféré aux liants associés une nette plus-value quant à la résistance au

vieillissement à court et à long termes.

Cela étant, dans une phase avancée, les enrobés bitumineux produits à partir des

Liants modifiés proposés ont fait pareillement preuve d'amélioration. Les essais à

I'omiéreur, tenue à l'eau, perte au desenrobage et retrait thermique empêché ont révélé des

résultats encourageants.

A l'égard de cette nouvelle famille de modifiants et des résultats obtenus, certaines

recommandations peuvent être dégagées et conduire ainsi a des projets envisageables qui

se veulent une continuité et une perspective de ce qui a été entamé. Les grandes lignes

sont décrites dans ce qui suit:

- Meilleure optimisation du taux d'adjonction des additifs pyrolyhques à l'aide

d'une caractérisation établie selon les spécifications SHRP (atteindre les 15 % de charge).

- Validation de l'effet des additifs avec différents bitumes afin d'écarter les cas

d'incompatibilité avec certains liants.

- Optimisation de la technique de mélange des modifiants pyrolytiques avec les

bitumes conventio~els et prévision des problèmes à grande échelle.

- Étude des propriétés adhésives et cohésives des liants modifiés.

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- Étude des propriétés d'adsorption du bitume par les panulats et les additifs

pyrolytiques.

- Association des carbones techniques a d'autres additifs notamment aux polymères

(technique de greffage ou autres) qui améliorent le comportement des liants à fioid.

- Validation des résultats su. les bitumes par des tests sur les enrobés associés. Les

essais a l'orniéreur, tenue à l'eau, perte au désenrobage et retrait thermique empêché seront

alors déterminants.

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ANNEXES

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ANNEXE 1:

LES COURBES MA~TRESSES DE T(*, G' ET G"

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Log (a [radls])

Shell 1 W 2 O O

15% A 20%

25%

Log (a [radls])

Figurm Al . l Courbes maîtresses de la viscosité dynamique (a) et de G' (b) en fonction de la fréquence pour le bitume Shell 1501200 modifié avec différentes charges de charbon de bois pyrolytique Char

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Log (W [radis])

Log (W [radls])

Figures A1.2 Courbes maîtresses de la viscosité complexe (a) et de G' (b) pour le bitume Shell l5OI2OO modifié avec différentes charges de noir de carbone pyrofytique NCp.

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Ultramar 801100 O Tmf=30 C

Ultrarnar 8011 00

0 15% 25%

Log (O [radlsj)

Figures A1.4 Courbes maitresses de G" pour le bitume Lntramar 801100 modifié avec diffërentes charges de noir de carbone pyrolytique NCp (a) et commercial NCc (b)

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Additif: Char

Log (O [rad/s])

Figure A I S Courbes maîtresses de G" pour le bitume Shell 150/200 modifié avec différentes charges de charbon pyrolytique Char

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ANNEXE 2:

ÉVOLUTION DES COURBES COLE-COLE

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Additif: NCc 15%

- 25%

q' [Pas]

Ultramar 80/100 1

Additif: NCp 15% 25%

Figures A2.1 Courbes Cole-Cole pour le bitume Ultramar 80/100 modifié avec du NCc (a) et du NCp (b)

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Shell 1 50/200

Tref = 30°c

f Additif: NCc 15%

A 20%

q' [Pas]

q' [Pas)

Figures A2.2 Courbes Cole-Cole pour le bitume ShelI modifié avec du NCc (a) et du Char (b)

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ANNEXE 3:

COMPARAISON DES AMÉLIORATIONS RHÉOLOGIQUES

APPORTÉES PAR LES DIFFÉRENTS MODIFIANTS UTILISÉS

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Shell pur 415%NCc +f5%NCp mw

Log (O [radls])

Shell pur + 15% NCc + 15% NCp 4 + 15% Charbon

O

Figures A3.1 Courbes maitresses de q* (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume Shell modifié avec les additifs carbonés ( 1 5%)

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Uttrarnar pur +5% NCc

O + 5 % NCp +5%Charûon

Log (o (radis])

Ukramar pur O +5%NCc a + 5% NCp

+ 5%ChaTt)on 1

Figures A3.2 Courbes maîtresses de q* (a) et de Cole-Cole (b) pour le bitume üitramar modifié avec les additifs carbonés (5%)

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ANNEXE 4:

PÉNÉTRABILITÉ EN FONCTION DE LA TEMPERATURE

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Additif: NCc

Shell l5OI2OO

20% * 25%

Additif: NCc

Uitramar 80/100

fi 25%

O 5 10 15 20 25 30

Température (%)

Figures A4.1 Pénétrabilité en fonction de la température pour le NCc

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Température (OC)

Additif: Charbon Ultrarnar 8 O f l O O

0 5 % <

Température (OC)

Figures A4.2 Pénétration en fonction de la température pour le NCp et le Char

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