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symphonie en la mineur « italienne » concert pour piano, flûte, violoncelle et cordes brigitte engerer - magali mosnier - marc coppey orchestre de bretagne lionel bringuier VINCENT D’INDY

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symphonie en la mineur « italienne »concert pour piano, flûte, violoncelle et cordes

brigitte engerer - magali mosnier - marc coppey orchestre de bretagne lionel bringuier

VINCENT D’INDY

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VINCENT D’INDYSymphonie en la mineur « italienne »

Concert pour piano, flûte, violoncelle et cordes

Brigitte Engerer piano

Magali Mosnier flûte

Marc Coppey violoncelle

Orchestre de Bretagne

Lionel Bringuier

www.timpani-records.com1C1125

Symphonie en la mineur [37’33] « Italienne » Sans opus - 1872 - Ed. Symétrie, Lyon

1 – Rome. Andante maestoso - Allegro ma non troppo [14'57]

2 – Florence. Allegro vivace [5'36]

3 – Venise. Andante, sans lenteur [600]

4 – Naples. Saltarelle : Allegro ma non troppo [11'10]

Concert en mi bémol [21’43]

pour piano, flûte, violoncelle et cordes Opus 89 - 1926 - Ed. Salabert

5 – Modéré, mais bien décidé [6'30]

6 – Lent et expressif [11'16]

7 – Mouvement de ronde française [3’57]

Enregistrement/recording: Rennes, septembre 2007Direction artistique/artistic supervision: Dominique DaigremontSon/balance: Olaf Mielke Montage/editing: Bastian Schick Directeur de production/executive producer: Stéphane Topakian

(p) 2007 OdeB/Timpani - © 2014 Timpani

TT = 63'44

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À l’aube de la 1re Guerre mondiale, Vincent d’Indy était considéré comme un des plus grands maîtres de l’orchestre de son temps, tant dans les mondes germanique et anglo-saxon que dans les pays ibériques et, bien sûr, en France. Les polémiques qui entouraient son nom, et qui n’étaient pas toutes — loin s’en faut — d’ordre musical, s’arrêtaient net à cet endroit. En invitant son vieil ami d’Indy — fondateur d’un « anti-con-servatoire » ardemment catholique, la Schola Cantorum, à la pédagogie nouvelle et tournée vers l’histoire —, à ouvrir une classe d’orchestre au Conservatoire de Paris en 1912, Fauré, directeur d’un établissement vénérable qu’il devait rénover, savait qu’il posait un geste provocateur ; mais le choix était tellement indiscutable que le vent de la polémique ne fit même pas mine de se lever. Et d’Indy de devenir donc professeur de Conservatoire à soixante et un ans, fronçant les sourcils aux dissonances de jeunes loups appelés Honegger ou Hoérée.

De cet héritier de Beethoven, Berlioz et Wagner, comme de cet or-chestre étincelant, contrepoids à l’époque à celui de Richard Strauss, il est évidemment intéressant de connaître les premiers pas dans la « carrière ». Jusqu’à très récemment, la première œuvre symphonique de d’Indy était restée inédite, tant au concert qu’au disque. Il était pour-tant aisé d’imaginer que la Symphonie italienne du jeune maître devait se hisser au niveau de plusieurs autres symphonies plus ou moins romai-nes des compositeurs français, inspirées par leur séjour juvénile à la villa Medicis, et dont la Symphonie de Bizet représente le plus parfait exem-ple. L’intérêt de l’exploration augmente encore lorsque l’on sait que, comme la 3e Symphonie « de bello gallico » de 1918, la Symphonie du jeune homme est aussi une symphonie de guerre : d’Indy, qui a vécu deux conflits — 1870-1871 et 1914-1918 — à la fois en ardent défen-seur de la Nation et en musicien, a conçu une partie de la Symphonie au front. L’œuvre est également intéressante en ce qu’elle montre la perma-nence, chez d’Indy, des interactions entre idéal chrétien et conception musicale, même dans une œuvre de musique pure.

Les dieux musicaux de d’Indy sont germaniques : ce sont Gluck, Beethoven, Meyerbeer et, bien sûr, Wagner qu’il découvre en compa-gnie d’une jeune fille charmante dont il est amoureux, Ellie Mac Swi-ney (quelques mois plus tard, alors qu’Ellie tombe dans les bras de son futur époux, Henri Duparc, d’Indy s’éprend de sa cousine Isabelle de Pampelonne. Il l’épousera en 1875). Le compositeur en herbe s’était d’abord échiné sur un vaste opéra, Les Burgraves, qui le montre disciple de Meyerbeer et du Wagner de Lohengrin. L’Africaine de Meyerbeer est alors une œuvre toute récente encore, et d’Indy n’a pas encore appris à mépriser son auteur. Mais au cours d’un voyage en Italie, que la généro-sité familiale lui permit d’effectuer pour ses dix-huit ans, pendant l’hiver 1869-1870, l’idée d’une « Symphonie italienne », à l’instar de Mendels-sohn, lui vient et lui fait mettre son opéra dans les cartons ; il en note déjà quelques idées, plein de feu pour la capitale du monde chrétien… et, encore, pour Ellie Mac Swiney. Au printemps 1870, revenu à Paris, il hue avec Duparc et Henri Cochin la musique italienne aux concerts dominicaux et y applaudit Beethoven et Wagner. Tels sont les pôles aux-quels les électrons encore libres du microcosme musical parisien sont confrontés.

Le 5 septembre 1870, au lendemain de la proclamation de la Républi-que, un jeune aristocrate s’engage à la Garde Nationale. Vincent d’Indy est affecté au 105e Bataillon bientôt incorporé au 9e Régiment de Paris. Moins de cinq mois et quelques faits d’armes plus tard, c’est la capitu-lation. Chantée outre-Rhin par Wagner et Brahms, elle est pour le jeune homme un coup de poignard, une trahison dont il se remet difficilement. Il prend en détestation aussi bien la République, trop lâche, que la gau-che révolutionnaire qui veut tirer parti de la déroute. Démobilisé le 11 mars 1871, il est heureux de retrouver la liberté d’action malgré les dé-sordres de la Commune, et à l’instigation de sa famille suit des cours de droit, non sans la ferme conviction de devenir musicien professionnel.

Le chef d’orchestre Jules Pasdeloup, fondateur des Concerts Populai-res, le reçoit avec bienveillance et accepte de faire jouer un scherzo pour orchestre. Il s’agit bien sûr du Scherzo de la Symphonie « italienne », une page qui lui était venue non à Rome, mais d’abord à Munich, au voyage retour d’Italie (dans une chambre, sous le portrait de Mendels-sohn), puis aux portes de Paris, lors d’une nuit de garde à l’automne, de 4 à 6 heures du matin, en pensant au campanile de Giotto. « Il n’y a rien

ALPHA ET OMEGAMichel Stockhem

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— écrit-il à son cousin Edmond de Pampelonne le 25 mars 1871 — qui fasse venir la poésie et l’inspiration comme une faction de nuit, on est là absolument seul avec soi-même, on peut rêver tout à son aise, et tourner dans sa tête le plan d’un morceau jusqu’à ce que le sifflement d’un obus ou un « qui vive » vienne vous surprendre désagréablement en vous réveillant en sursaut ».

Essayé le 31 octobre 1871 à la répétition des Concerts Pasdeloup, le Scherzo reçoit des remarques très favorables et encourageantes de Pasdeloup, de Bizet, de Castillon, de l’éditeur Hartmann : un véritable lancement de la carrière. Pasdeloup le complimente sur sa maîtrise du contrepoint et de fugue… dont le jeune homme a jusqu’ici éludé les études : le contrepoint, il l’entame à peine, et la fugue sera pour plus tard. Qu’importe, un tel encouragement le pousse à entamer sans retard la composition des trois autres mouvements. Le finale est rapidement bouclé — plus tard, il le détestera — puis sont commencés l’Andante et le premier mouvement.

Le jeune compositeur s’était imposé un programme, décrit à son cou-sin Edmond de Pampelonne dans une lettre datée du 5 janvier 1872 mais déjà esquissé lors du séjour romain : « Ma Symphonie est une personnification de l’Italie, le final, qui est une Saltarelle, représente Na-ples, le Scherzo vif et léger, Florence, l’Andante sera Venise, enfin, je veux peindre Rome dans le premier morceau, et (tu vas bien te moquer de moi, mais cela m’est égal) dépeindre le triomphe du Christianisme sur le Paganisme, en d’autres termes, faire lutter le Colisée contre Saint-Pierre, c’est bien hardi, n’est-ce pas ? et personne n’y verra cela, j’en suis persuadé, mais c’est mon idée et je veux la suivre. (…) voilà déjà 6 fois que j’écris et que je détruis après l’avoir écrit le chant qui doit représen-ter Saint-Pierre, je ne trouve rien d’assez noble ».

La Symphonie de d’Indy est donc le produit d’une grande efferves-cence juvénile : alors qu’une nouvelle musique française est en train de sortir de sa chrysalide (la Société Nationale, dont le jeune compositeur est un des premiers membres, vient d’entamer ses activités), un jeune homme réinvente pour la millième fois la musique à programme ; et le programme aura sa part sentimentale, car il déclare à ce moment précis sa flamme à sa cousine Isabelle par cousin interposé.

Malgré l’interruption d’un deuil douloureux — d’Indy, orphelin de mère à la naissance, perd sa grand-mère, qui l’a éduqué et qu’il aime

profondément, en février 1872 — le jeune compositeur est donc plein d’entrain, et, fin avril, le 1er mouvement est enfin achevé. D’Indy lui adjoint l’introduction à quatre cors qu’il avait notée à Rome le jour de Noël 1869 (la pensée chrétienne naissante). Dans son journal, le jeune homme décrit précisément le scénario de l’œuvre : marche solennelle du christianisme, trombones païens, chaos des anciennes croyances, Chant de Vénus, évocation du plain chant, fugue « où les deux principes en viennent aux mains », et surtout le « chant d’Isabelle » (en la, aux violoncelles — à l’époque de la conception, l’élue était plutôt Ellie), une manière d’idée fixe berliozienne qui annonce les architectures cycliques du futur.

En octobre 1872, la symphonie, achevée, est donnée au copiste de l’éditeur Hartmann. C’est une œuvre dynamique, de structure classique mais pleine d’idées annonçant l’orchestrateur-né. D’Indy entame alors ses études de contrepoint, de fugue et d’orgue avec César Franck. Au contact avec « les forts de la Classe », il se décourage : « je désespère de tout, je me dis que ma Symphonie ne vaut rien ». Il présente ce-pendant l’œuvre entière à Pasdeloup, le 28 décembre 1872, et le chef d’orchestre est extrêmement encourageant : le moral remonte instanta-nément. Le 4 février 1873, le premier mouvement est mis en répétition : nouveau découragement, compensé par les compliments de Lalo, très affable ; d’Indy s’imposera quatre coupures. Peu après, l’Andante et le Scherzo (retravaillé) sont essayés également ; Pasdeloup est toujours très positif et promet de réessayer l’Andante encore la semaine suivante. À d’Indy qui craint que cela puisse ennuyer l’orchestre, le maestro répond « Oh, les musiciens, je m’en fous. ». Quant au final, d’Indy ne l’aimant décidément pas (comme il avait d’ailleurs peu apprécié Naples, ceci expliquant peut-être cela), il ne le « pousse » pas et on n’en a pas trace d’exécution.

Très vite cependant, d’Indy se distanciera définitivement de cette sym-phonie « numéro zéro », se passionnant pour ce qui sera un volet de sa première grande œuvre symphonique, la trilogie inspirée par Schiller, Wallenstein : il veut donner un premier aperçu dès l’année suivante, Pasdeloup lui ayant promis de « le faire monter » (au concert). Ainsi, la Symphonie italienne, par trop le reflet d’années d’écolage pour celui qui se sentira vite devenir un maître, ne recevra pas de numéro d’opus. D’Indy l’abandonne avec l’étude du droit au rayon des souvenirs de ses

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vingt ans. Il faudra bien plus d’un siècle pour ressortir cette œuvre long-temps travaillée des tiroirs : la création eut lieu le 14 avril 2005 à Erevan, par l’Orchestre Philharmonique d’Arménie sous la direction d’Alexan-dre Siranossian et l’on s’aperçut qu’elle était d’écoute fort agréable. Elle bénéficie maintenant d’une édition soignée, qui devrait enfin en favori-ser la circulation.

Nous sommes en 1926 : un gros demi-siècle a passé depuis les verts émois romains. D’Indy est un rescapé de la Société Nationale d’avant-guerre ; maître inflexible de la Schola Cantorum depuis le siècle dernier, le vieux maître est désormais le représentant de la réaction, du conserva-tisme. Avec une vitalité surprenante et des convictions inébranlables, il lutte contre l’envahissement d’apôtres de la « note à côté », de composi-teurs « qui ne savent pas leur métier », « font du bruit », des anarchistes ou — actualité oblige — des Bolchévistes activistes et dangereux. Le Groupe des Six, malgré le puissant talent qu’il reconnaît à son élève du Conservatoire Arthur Honegger, l’horripile et, aux alentours plus inféo-dés encore aux joies du music-hall et du jazz, Jean Wiener lui paraît le comble de l’abomination. Il condamne l’évolution de Stravinsky et lutte contre l’influence des Viennois, dirige Bach et Monteverdi, et prône une musique fidèle à ses idéaux, qui lui semblent incarner la nécessité de vie qu’il ne trouve pas dans l’air ambiant des « Années folles ».

Remarié avec une jeune femme de trente-six ans sa cadette, le su-perbe vieillard, dont les photographies d’époque transmettent le charme et l’autorité, est trop solide pour être ébranlé par l’insuccès grandissant de sa musique auprès de la jeune génération ; et, il est vrai, sa musique témoigne de jeu-nesse et de renouvellement, privilégiant des regards rétrospectifs vers l’époque baroque — une certaine époque baroque, quand l’omniprésence de l’art lyrique italien des xviiie et xixe siècles n’était pas encore venue « polluer » le noble art de Bach (qu’il parvient, par une intense gymnastique intellectuelle, à ne pas trouver très alle-mand) et de Rameau.

Le Concert op. 89 pour piano, flûte, violoncelle et cordes qu’il com-pose en 1926, est l’illustration de cet état d’esprit. Le titre évoque Ra-meau, la mise en œuvre Bach ; et, en même temps, par une dédicace symbolique à Madeleine-Octave Maus, toute la nostalgie de l’avant-guerre éclabousse cette page de ses embruns. Madeleine était la veuve

d’Octave Maus, l’un des plus proches amis de d’Indy, mort à la fin de la Grande Guerre sans avoir pu reprendre un apostolat inégalé pour l’art moderne à Bruxelles. Au travers du Cercle des XX puis de La Libre Esthé-tique, Maus avait doté la capitale belge, pendant plus de vingt-cinq ans, d’un avant-poste éclatant dédié aux peintres, littérateurs et musiciens les plus avancés. D’Indy avait créé là plusieurs œuvres importantes, dédiant d’ailleurs l’une d’elles — le Trio op. 29 — à Maus dès 1887. Œuvre de mémoire, répondant à une œuvre de mémoire (Madeleine-Octave Maus venait de publier une émouvante chronique de l’œuvre de son mari, Trente années de lutte pour l’art), le Concert, en même temps qu’une manière d’adieu chambriste à la musique symphonique, est donc à l’image de la situation de d’Indy dans la musique française de l’entre-deux-guerres, avec ses mille et une formes de néo-classicisme, du plus boiteux au plus accompli.

Construit comme un concerto grosso, avec son « concertino » formé d’un piano, d’une flûte et d’un violoncelle, le Concert oscille entre le néobaroque et le bon ton du classicisme, mêlés de chromatismes parfois aventureux et même cherchés. Dans la floraison d’œuvres tardives de d’Indy, que l’on sait illuminées du soleil de la Méditerranée — le vieux maître est désormais installé à Agay — elle n’est pas la moins lyrique ; mais elle ne se départit pas d’une rigueur, d’une (re)tenue qui sont aussi la marque du compositeur dans ses vieux jours. Comme si de rien n’était, d’Indy sert une petite leçon de composition en trois temps, sans surpren-dre ni ses admirateurs ni ses ennemis ; la mélodie, nettement présente, se fait moins désirer que vingt ans auparavant ; et l’éternel défricheur de répertoire traditionnel des campagnes françaises ne se prive pas de don-ner un tour populaire au finale, compensé par une mesure irrégulière qui ne pouvait plus, alors, se targuer de la moindre nouveauté.

Un charme réel se dégage de cette page pleine de sève ; elle recueille-ra le succès à sa création (Société Nationale, 2 avril 1927) et un triom-phe à sa reprise en mars 1928 aux Concerts Colonne (sous la direction du compositeur), avant de sombrer comme presque toutes les pages de d’Indy dans un oubli excessivement sévère.

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Brigitte EngererDes études musicales commencée à l’âge de cinq ans, un premier

concert donné l’année suivantes, tels sont les débuts de Brigitte Engerer, que ne dément pas la suite : un premier prix de piano au Conservatoire à Paris (classe de Lucette Descaves), lauréate du concours Long-Thibaud, puis — après un cycle de perfectionnement à Moscou chez Neuhaus — lauréate du «Tchaïkovski» et du «Reine Elisabeth». Sa carrière inter-nationale prend un tournant décisif en 1980 lorsque Karajan la fait venir au Philhamonique de Berlin. Elle est alors invitée par tous les grands orchestres et festivals, et enchaîne les enregistrements. Attirant les éloges par sa maturité et une sensibilité rare, elle prend place parmi les plus grands interprètes. Elle enseigne au CNSM à Paris et assure régulière-ment des master-class (Berlin, Académie de Nice...). Ell disparaît en juin 2012.

Magali MosnierIssue du CNSM de Paris où elle obtient le Premier Prix à l’unanimité

en 1999, Magali Mosnier a vu sa carrière prendre un essor considérable : en 2003, elle est nommée première flûte solo de l’Orchestre Philharmo-nique de Radio-France (Myung Whun Chung) ; en septembre 2004, Ma-gali Mosnier remporte le Premier Prix et le Prix du public au Concours International de l’ARD à Munich. Elle était déjà lauréate des concours internationaux Jean-Pierre Rampal (Paris) et Leonardo de Lorenzo (Italie) en 2001. Elle est l’invitée d’orchestres prestigieux (le Symphonique de la Radio bavaroise, l’English Chamber Orchestra, ...) et de festivals interna-tionaux (Bach de Leipzig, Menton, Ludwigsburg...).

Marc CoppeyEn 1988, Marc Coppey vient d’attirer l’attention du monde musical

en remportant à 18 ans les deux plus hautes récompenses du concours Bach de Leipzig — le premier prix et le prix spécial de la meilleure in-terprétation de Bach —, lorsqu’il est remarqué par Yehudi Menuhin. Il se produit à Londres (Wigmore Hall), à Berlin (Schauspielhaus), à Paris, à Dublin, à Prague, à Moscou ou à Saint-Pétersbourg. Il est l’invité de

nombreux festivals de Radio-France et de Montpellier, de Strasbourg, de Besançon, de La Roque d’Anthéron, de Prades ou des « Folles Journées » de Nantes.Le répertoire de Marc Coppey démontre sa grande curiosi-té : s’il donne fréquemment l’intégrale des Suites de Bach et le grand répertoire concertant, il fait connaître bon nombre d’œuvres plus ra-res et donne aussi en première audition des pièces de Fénelon, Jarrell, Krawczyk, Lenot, Reverdy et Tanguy.

Lionel BringuierLionel Bringuier débute ses études musicales — le violoncelle et le

piano — au Conservatoire de Nice, la ville où il est né en 1986. Rem-portant cinq premiers prix, il est reçu à treize ans au CNSM à Paris. Tout en continuant à se produire comme violoncelliste et en poursuivant ses études générales (il obtient le baccalauréat à quinze ans), il reçoit une formation de chef d’orchestre et fait sensation aux «Victoires de la mu-sique» en 2001 en direct à la télévision. Cette notoriété ne se dément pas, et très rapidement Lionel Bringuier se retrouve à la tête de plusieurs orchestres, notamment de l’Ensemble Orchestral de Paris, aux côtés de John Nelson. En 2005, il remporte la finale du Concours international de Besançon. Invité par de grands orchestres comme le Philharmonique de Prague, Monte-carlo, il se voit choisi par Esa-Pekka Salonen pour être son assistant à Los Angeles, tandis qu’il est nommé chef associé à l’Orchestre de Bretagne. Il y fait ses débuts en 2007, et signe avec cette phalange son premier disque consacré à d’Indy.

L’Orchestre de BretagneCréé en 1989, l’Orchestre de Bretagne s’est rapidement distingué dans

le paysage européen par dynamisme de ses activités, l’originalité de ses programmations, ses portraits d’artistes, ses résidences de compositeurs et une politique discographique particulièrement ambitieuse. Après avoir été placé sous la direction musicale de Claude Schnitzler et de Stefan Sanderling, l’Orchestre de Bretagne a fait le choix d’une équipe artistique originale associant, autour du chef estonien Olari Elts, Lionel Bringuier, Moshe Atzmon, le pianiste Michel Dalberto et le compositeur Thierry Escaich.

Présent dans les métropoles de Bretagne comme dans les plus petites communes, l’Orchestre de Bretagne se fait aussi l’ambassadeur de sa

LES INTERPRÈTES

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région dans quelques-unes des plus grandes salles internationales (Kon-zerthaus de Vienne, Queen Elisabeth Hall de Londres, Lincoln Center de New-York, Salle Pleyel, Maison de Radio France à Paris, etc.). Il est aussi l’invité des festivals français (Folle Journée de Nantes, Flâneries Musicales de Reims, Sully-sur-Loire, Rencontres Musicales d’Evian…) et européens (Festival d’Automne de Prague, Villa Médicis à Rome, Festival

de Bratislava…). Au travers d’une trentaine de disques, l’Orchestre de Bretagne s’est particulièrement illustré au service de compositeurs fran-çais méconnus et de la musique d’aujourd’hui. Pour Timpani, il a gravé des disques consacrés à des premières de Paul Le Flem (Symphonie n° 1, Fantaisie...) et Ropartz (Petite Symphonie, Pêcheurs d’Islande...).

Brigitte Engerer - Marc Coppey - Lionel Bringuier - Magali Mosnier (© Nicolas Joubard)

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At the outbreak of the Great War, Vincent d’Indy was considered one of the greatest masters of the orchestra of his time, in the Germanic and Anglo-Saxon worlds as well as in the Iberian countries and, of course, his native France. The polemics that surrounded his name, and which were not all — far from it! — concerned with music, stopped sharply at this spot. By inviting his old friend d’Indy — founder of an ardently Catholic ‘anti-Conservatoire’, the Schola Cantorum, to a new pedagogy turned towards history — to open an orchestra class at the Paris Conser-vatoire in 1912, Fauré, director of the venerable institution that he had to rejuvenate, knew full well that he was being provocative, but the choice was so indisputable that the wind of polemics did not even pretend to rise. And thus d’Indy became a professor at the Conservatoire at the age of 61, frowning at the dissonances of young Turks named Honegger or Arthur Hoérée.

It is obviously interesting to know the first steps in the ‘career’ of this heir to Beethoven, Berlioz and Wagner, and this dazzling orchestra, a counter-balance in that period to Richard Strauss. Up until quite recently, d’Indy’s first symphonic work had remained unheard, either in concert or on disc. However, it was easy to imagine that the young master’s Sym-phonie italienne would have to work its way up to the same level as se-veral more or less Roman symphonies by French composers inspired by their youthful stays at the Villa Médicis, and of which Bizet’s Symphony represents the most perfect example. The interest of the exploration in-creases further when one knows that, like the Third Symphony ‘de bello gallico’ of 1918, the young man’s Symphony is also a war symphony: d’Indy, who lived through two conflicts — the Franco-Prussian War of 1870-71 and the First World War —as both an ardent defender of the Nation and as a musician, conceived part of the Symphony at the front. The work is also interesting in that it shows the permanence of d’Indy’s interactions between Christian ideal and musical conception, even in a work of abstract music.

D’Indy’s musical gods were Germanic: Gluck, Beethoven, Meyerbeer and, of course, Wagner, whom he discovered in the company of Ellie MacSwiney, a charming young woman with whom he was in love. (A few months later, when Ellie fell into the arms of her future spouse, Henri Duparc, d’Indy became enamoured of his cousin Isabelle de Pampelon-ne, whom he would wed in 1875.) The budding composer had first wor-ked himself into the ground on a vast opera, Les Burgraves, which shows him to be a disciple of Meyerbeer and the Wagner of Lohengrin. At the time, Meyerbeer’s L’Africaine was still a quite recent work, and d’Indy was not yet looking down on its author. But in the winter of 1869-70, during a journey in Italy made possible by family generosity for his 18th birthday, the idea of an ‘Italian Symphony’ like Mendelssohn’s came to him and he put his opera aside; he already jotted down a few ideas, full of fire for the capital of the Christian world… and, still, for Ellie. Back in Paris in the spring of 1870, along with Duparc and Henri Cochin, he booed Italian music at Sunday concerts where he applauded Beethoven and Wagner. Such were the poles to which the free electrons of the Pari-sian musical microcosm were confronted.

On 5 September 1870, following the proclamation of the Third Repu-blic, a young aristocrat enlisted in the National Guard: Vincent d’Indy was assigned to the 105th Battalion soon incorporated into the 9th Paris Regiment. Less than five months and a few feats of arms later, France capitulated. Sung by Wagner and Brahms on the other side of the Rhine, this was a tremendous blow for the young man, a betrayal which he had great difficulty getting over. He came to detest the Republic, which he found too lax, as well as the revolutionary left, which sought to take advantage of the defeat. Demobilised on 11 March 1871, he was happy to regain freedom of action despite the disturbances of the Commune and, at the instigation of his family, read law, not abandoning the firm conviction of becoming a professional musician.

Conductor Jules Pasdeloup, founder of the Concerts Populaires, recei-ved him kindly and accepted to play a Scherzo for orchestra. This was, of course, the Scherzo from the ‘Italian’ Symphony, a piece that had come to him not in Rome, but first in Munich, on his way home from Italy (in a room in which hung a portrait of Mendelssohn), then, at the gates of Paris, during a night of guard duty in the autumn, between 4 and 6 in the morning, thinking about Giotto’s campanile. ‘There is nothing,’ he

ALPHA AND OMEGAMichel Stockhem

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wrote to his cousin Edmond de Pampelonne on 25 March 1871, ‘that summons poetry and inspiration like night duty; one is absolutely alone with oneself and can dream at ease, turning over in one’s head the out-line of a piece until the whistle of a shell or a “Who goes there?” comes to surprise you unpleasantly, waking you with a start.’

Tried out on 31 October 1871 at a Concerts Pasdeloup rehearsal, the Scherzo was received quite favourably, prompting encouraging remarks from Pasdeloup, Bizet, Castillon and the publisher Hartmann: a veritable career launch. Pasdeloup complimented him on his mastery of counter-point and fugue…the study of which the young man had eluded up until then; he had barely begun counterpoint, and the fugue would come later (in fact, with Franck, beginning in the autumn of 1872). But little matter: the encouragement drove him to begin composing the other three mo-vements without further delay. The finale was completed quickly — later on, he would come to detest it — after which he turned to the Andante and first movement.

The young composer had set himself a programme, already sketched out during his stay in Rome and which he described to his cousin Ed-mond in a letter dated 5 January 1872: ‘My Symphony is a personifica-tion of Italy, the finale, which is a Saltarello, represents Naples, the light and lively Scherzo Florence, the Andante will be Venice; finally, I wish to paint Rome in the first piece and (you’re going to make fun of me, but I don’t care) depict The Triumph of Christianity over Paganism, in other words, pit the Coliseum against Saint Peter’s — it’s pretty daring, isn’t it? And no one will perceive that, I’m sure, but that’s my idea and I want to follow it. (…) I’ve already written and afterwards destroyed the melody that is to represent Saint Peter 6 times — I don’t find anything noble enough.’

Thus, d’Indy’s Symphony is the product of great juvenile effervescen-ce: whereas a new French music was in the process of emerging from its chrysalis (the Société Nationale de Musique, of which d’Indy was one of the first members, had just begun its activities), one young man was rein-venting, for the thousandth time, programme music; and the programme would have its sentimental share for, at that precise moment, he declared his undying love to his cousin Isabelle (through the intermediary of ano-ther cousin). Despite the interruption of a painful bereavement — d’Indy, whose mother had died in childbirth, lost his dearly-beloved grandmo-

ther, who had raised him, in February 1872 — he was full of drive and, at the end of April, the first movement was finally finished. D’Indy added to it the introduction for four horns, which he had written down in Rome on Christmas Day 1869 (‘la pensée chrétienne naissante’ — ’nascent Chris-tian thought’). In his diary, the young man described precisely the work’s scenario: solemn march of Christianity, pagan trombones, chaos of the ancient beliefs, Song of Venus, evocation of plainchant, fugue ‘where the two principles come to blows’, and above all, ‘Isabelle’s melody’ (in A, played by the cellos — at the time of its conception, his heart’s desire was actually Ellie…), a Berlioz-like idée fixe foreshadowing the cyclic architectures of the future.

In October 1872, the completed symphony was given to Hartmann’s copyist. It is a dynamic work, classically laid out but full of ideas an-nouncing the born orchestrator. D’Indy then began his study of coun-terpoint, fugue and organ with César Franck, but coming into contact with ‘the top students in the Class’, he became discouraged: ‘I despair of all; I tell myself that my Symphony is worthless’. However, he presented the entire work to Pasdeloup on 28 December 1872, and the conductor was extremely encouraging; his morale rose instantly. On 4 February 1873, rehearsals of the first movement began. Further discouragement, compensated by compliments from a very affable Lalo; d’Indy would impose four cuts. Shortly thereafter, the Andante and (revised) Scherzo were also tried out; Pasdeloup remained quite positive and promised to try the Andante again the following week. To d’Indy, who was afraid that might bore the orchestra, the maestro replied: ‘Oh, the hell with the mu-sicians!’ As for the finale, d’Indy, really not liking it (just as, moreover, he had hardly appreciated Naples, one thing perhaps explaining the other), he did not ‘push’ it, and there is no trace of a performance.

Soon thereafter, however, d’Indy distanced himself definitively from this Symphony ‘No. 0,’ getting passionately involved with what would be a part of his first major symphonic work, the trilogy inspired by Schiller, Wallenstein. He wanted to give a first idea of it as of the next year, Pas-deloup having promised him to ‘stage it’ (in concert). Thus, the Sympho-nie italienne, too much the reflection of school years for someone who would quickly feel himself become a master, received no opus number. D’Indy abandoned it along with the study of law amongst the memories of his twenties. It would be more than a century before this score, wor-

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ked on for so long, finally made its way out of the cupboard: the first performance was given on 14 April 2005 in Erevan, by the Armenian Philharmonic Orchestra, conducted by Alexander Siranossian, and liste-ners discovered it was quite enjoyable. It now benefits from a meticulous edition, which should further its circulation at last.

1926: more than a half-century had passed since the youthful Roman emotions. D’Indy was a survivor of the pre-war Société Nationale; in-flexible professor at the Schola Cantorum since the previous century, the old master was henceforth the representative of reaction and conser-vatism. With amazing vitality and unshakeable convictions, he fought against the invasion of the apostles of the ‘wrong note’, composers ‘who don’t know their trade’ and ‘make noise’, anarchists or — as current events would have it — activist, dangerous Bolsheviks. The Groupe des Six, despite the powerful talent he acknowledged in his Conservatoire student Arthur Honegger, horrified him and, in surroundings even more subservient to the joys of the music-hall and jazz, Jean Wiener struck him as the height of abomination. He condemned Stravinsky’s evolution and fought against the influence of the Viennese, conducted Bach and Monteverdi, and advocated music faithful to his ideals, music that, to him, embodied the necessity of life, which he did not find prevalent in the ‘Roaring Twenties’.

Remarried to a woman 36 years younger than him, the haughty old gentleman was too solid to be shaken by the growing lack of success of his music with the new generation. And, it is true, his music bears wi-tness to youth and renewal, favouring retrospective glances towards the Baroque era — a certain Baroque era when the omnipresence of Italian opera of the 18th and 19th centuries had not yet come to ‘pollute’ the noble art of Bach (which, thanks to intense intellectual gymnastics, he managed to find not terribly German after all) and Rameau.

The Concert, Op. 89 for piano, flute, cello and strings, which he com-posed in 1926, is the perfect illustration of this state of mind. The title evokes Rameau, the implementation Bach; and, at the same time, by a symbolic dedication to Madeleine-Octave Maus, all the nostalgia of the pre-war era splashes this piece with its spindrift. Madeleine was the widow of Octave Maus, one of d’Indy’s closest friends, who died at the end of the Great War without having been able to resume his unequalled

proselytising on behalf of modern art in Brussels. For more than 25 years, through the Cercle des XX, then La Libre Esthétique, Maus had made the Belgian capital with a dazzling outpost dedicated to the most advanced painters, writers and musicians. D’Indy had premiered several important works there, moreover dedicating one of them — the Trio, Op. 29 — to Maus in 1887. A work of memory, responding to another work of me-mory (Madeleine-Octave Maus had just published a moving chronicle of her husband’s oeuvre, Trente années de lutte pour l’art), and also a chamber musician’s farewell to symphonic music, the Concert is thus in the image of d’Indy’s position in French music between the wars, with its thousand and one forms of neo-Classicism, ranging from the lamest to the most accomplished.

Constructed like a concerto grosso, with its concertino consisting of a piano, flute and cello, the Concert wavers between the neo-Baroque and the good manners of Classicism, combined with chromaticism that is sometimes adventurous and even sought. In the blossoming of d’In-dy’s late works, which we know were illuminated by the Mediterranean sun — the old master was henceforth living in Agay, on the Riviera — it is not the least lyrical but does not abandon a rigour, a reserve and a quality that are also the hallmark of the composer in his old age. As if it were nothing, d’Indy serves a little composition lesson in three phases, without surprising either his admirers or his enemies; clearly present melody plays less hard-to-get than twenty years earlier; and the eter-nal pioneer of the folk repertoire from the French countryside does not deprive himself of giving a folk-like accent to the finale, compensated for by an irregular time that could no longer, at that time, boast of the slightest novelty. This piece, brimming with vigour, exudes real charm, and its premiere (Société Nationale, 2 April 1927) was a success. It again triumphed when played the following March at the Concerts Colonne (under the composer’s direction), before lapsing into an excessively un-just oblivion like most of d’Indy’s other works.

Tanslation by John T. Tuttle

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Brigitte EngererMusical studies begun at the age of five, a first concert given the next

year... such were Brigitte Engerer’s beginnings — which would not be re-futed by what followed: a premier prix in piano at the Paris Conservatoi-re (class of Lucette Descaves), winner of the Long-Thibaud Competition, then — after advanced training with Neuhaus in Moscow—winner of the Tchaikovsky and Queen Elisabeth competitions. A decisive turning point in her international career occurred in 1980 when Karajan invited her to appear with the Berlin Philharmonic. She was soon a guest artist with all the major orchestras and festivals and began a series of recor-dings. Attracting praise for her maturity and rare sensitivity, she has since taken her place amongst the leading performers. She teaches at the Paris Conservatoire and regularly gives master-classes (Berlin, Académie de Nice...). She died in June 2012.

Magali MosnierA graduate of the Paris Conservatoire, where she obtained a unanimous

premier prix in 1999, Magali Mosnier has seen her career develop consi-derably: in 2003, she was appointed first solo flute with the Orchestre Philharmonique de Radio France; in September 2004, she won first prize and the audience prize at the ARD International Competition in Munich, having previously been a prize-winner at the Jean-Pierre Rampal (Paris) and Leonardo de Lorenzo (Italy) international competitions in 2001. She has performed with such prestigious orchestras as the Bavarian Radio Symphony and the English Chamber Orchestra, and at international fes-tivals including the Leipzig Bach Festival, Menton, Ludwigsburg...

Marc CoppeyIn 1988, at the age of 18, Marc Coppey had just drawn the attention

of the music world by winning the two highest awards at the Leipzig Bach — first prize and the special prize for the best Bach interpretation —, when he was noticed by Yehudi Menuhin. He performed in London (Wigmore Hall), Berlin (Schauspielhaus), Paris, Dublin, Prague, Moscow

and Saint Petersburg and at numerous festivals including Radio France-Montpellier, Strasbourg, Besançon, La Roque d’Anthéron, Prades and the ‘Folles Journées’ in Nantes. His repertoire reflects his boundless cu-riosity: although he frequently performs the complete Bach Suites and the major concerto repertoire, he has also made known a good number of rarer works and premiered scores by Fénelon, Jarrell, Krawczyk, Le-not, Reverdy and Tanguy.

Lionel BringuierLionel Bringuier began studying music—cello and piano—at the

Conservatory in Nice, where he was born in 1986. After winning five premiers prix, he was admitted to the Paris Conservatoire at the age of 13. Whilst continuing to appear as a cellist and pursuing his general studies (he received his baccalauréat when he was 15), he was trained as a conductor and created a sensation at the ‘Victoires de la Musique’ Awards in 2001, broadcast live on television. This sudden fame was only the beginning, and he soon found himself conducting several orchestras, in particular the Ensemble Orchestral de Paris, alongside John Nelson. In 2005, he won the finals of the Besançon International Competition. Guest conducting such orchestras as the Prague and Monte Carlo phil-harmonics, he was chosen by Esa-Pekka Salonen to be his assistant in Los Angeles, also being appointed associate conductor of the Orchestre de Bretagne, where he made his debut in 2007 and, with the Breton or-chestra, recorded his first disc, devoted to d’Indy.

Orchestre de BretagneFounded in 1989, the Orchestra of Brittany rapidly distinguished itself

in the European land-scape thanks to the dynamism of its activities, the quality of its performances and the enthusiasm of its musicians. The ori-ginality of its programming, its artists’ portraits, composers’ residencies and a particularly ambitious recording policy allow it to enlist the talent of the greatest soloists. Present in the towns of Brittany regardless of size, the Orchestra of Brittany is also its region’s ambassador in some of the leading international venues (Vienna Konzerthaus, Queen Elisabeth Hall in London, New York’s Lincoln Center, Salle Pleyel and Maison de Radio France in Paris, etc.). It is frequently invited to appear at festivals both French (‘Folle Journée’ in Nantes, ‘Flâneries Musicales de Reims’,

THE PERFORMERS

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Sully-sur-Loire, ‘Septembre Musical de l’Orne’, ‘Rencontres Musica-les d’Evian’…) and European (Prague Autumn Festival, Villa Médicis in Rome, Bratislava Festival…).With some thirty discs to its credit, the Or-

chestra of Brittany has won particular fame in serving ill-known French composers and music of today. For Timpani, it has made world premiere recordings of works by Paul Le Flem and Ropartz.

© Nicolas Joubard

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