it-18 2014-09-15 itineraire

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Volume XXI, n˚ 18 Montréal, 15 septembre 2014 www.itineraire.ca 3 $ GUYLAINE TREMBLAY DROIT AU CŒUR ZOOM SUR RAOUL JOUBERT IANIK MARCIL : MANGEZ VOS ORDURES JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PAIX L'INNOVATION SOCIALE À HEC NOUVEAU : CALENDRIER CULTUREL DOSSIER AGRICULTURE URBAINE

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It-18 2014-09-15 itineraire

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Volume XXI, n˚ 18Montréal, 15 septembre 2014www.itineraire.ca3

$

GUYLAINE T R E M B L A YDROIT AU CŒUR

ZOOM SUR RAOUL JOUBERTIANIK MARCIL : MANGEZ VOS ORDURESJOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PAIXL'INNOVATION SOCIALE À HECNOUVEAU : CALENDRIER CULTUREL

DOSSIERAGRICULTURE URBAINE

DOSSIERDOSSIER

RaoulJoubertPoint de vente:

Camelot No : 1250 | Âge : 74 ans

Dès sa naissance, les paris n'étaient pas en faveur de Raoul Joubert. Les docteurs ne donnaient pas beaucoup de temps à vivre au petit bébé de 3

livres qui venait de naître. Les parents s'étaient servis d'un four ouvert en tant qu'incubateur. C'était le 31 décembre 1943. Aujourd'hui, à 70 ans, Raoul est toujours en vie et devrait encore vivre pas mal de temps.

Après avoir travaillé 12 ans dans une biscuiterie, le camelot se retrouve sans emploi à l'âge de 30 ans à la suite de la délocalisation de son entreprise. Pendant les 30 années suivantes, il enchaîne les petits boulots. Arrivé à 60 ans, il commence à toucher une pension de vieillesse.

C'est durant cette période qu'il découvre le Café L'Itinéraire qui offre des repas abordables. À 66 ans, il commence à travailler en tant que camelot pour arron-dir ses fins de mois. «J'aime beaucoup vendre et en plus, j'apprécie le fait de travailler pour L'Itinéraire.»

Désormais, il est présent à la station de métro Montmo-rency pour vendre ses magazines. «Je suis à la campagne et à la ville en même temps. Quand on sort, c'est la cam-pagne, l'air est meilleur que la ville.» Depuis qu'il vend L'Itinéraire, Raoul recommence à faire des projets. «J'avais perdu mon ambition pendant que j'étais inactif et main-tenant je l'ai reprise». Il compte s'acheter une voiture afin de voyager «jusqu'à la fin de ses jours».

Les docteurs lui ont récemment dit qu'il vivrait jusqu'à 100 ans. «Je n'ai jamais consommé de drogues, de ciga-rettes ou d'alcool», dit-il fièrement. Il affirme que c'est surtout depuis le début de son traitement contre son arthrite qu'il a retrouvé l'énergie de sa jeunesse. «J'ai l'impression d'avoir 20 ans à nouveau !» Pas mal pour un poupon à qui on ne donnait pas grand chance... !

tEXtE Et pHOtO : adIL BOUkINd

Métro Montmorency

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 3

Le  Groupe  L'itinéraire  a  pour  mission  de  réaliser  des  projets  d'économie sociale  et  des  programmes  d'insertion  socioprofessionnelle,  destinés  au mieux-être  des  personnes  vulnérables,  soit  des  hommes  et  des  femmes, jeunes ou âgés, à faible revenu et sans emploi, vivant notamment en situation d'itinérance,  d'isolement  social,  de  maladie  mentale  ou  de  dépendance. L'organisme  propose  des  services  de  soutien  communautaire  et  un milieu de vie à quelque 200 personnes afi n de favoriser le développement social et l'autonomie fonctionnelle des personnes qui participent à ses programmes. sans  nos  partenaires  principaux  qui  contribuent  de  façon  importante  à  la mission  ou  nos  partenaires  de  réalisation  engagés  dans  nos  programmes, nous  ne  pourrions  aider  autant  de  personnes.  L'Itinéraire  c'est  aussi  plus de 2000 donateurs individuels et corporatifs qui aident nos camelots à s'en sortir. Merci à tous!

paRtENaIREs MaJEURs

pRINcIpaUX paRtENaIREs dE pROJEts

L'ItINÉRaIRE Est MEMBRE dE

Le magazine L'itinéraire a été créé en 1992 par Pierrette Desrosiers, Denise English, François Thivierge et Michèle Wilson. À cette époque, il était destiné aux gens en diffi culté et off ert gratuitement dans les services d'aide et les maisons de chambres. Depuis mai 1994, L'itinéraire est vendu régulièrement dans la rue. Cette publication est produite et rédigée par des journalistes professionnels et une cinquantaine de personnes vivant ou ayant connu l'itinérance, dans le but de leur venir en aide et de permettre leur réinsertion sociale et professionnelle.

ISSN-1481-3572n˚ de charité : 13648 4219 RR0001

La direction de L'Itinéraire tient à rappeler qu'elle n'est pas responsable des gestes des vendeurs dans la rue. si ces derniers vous proposent tout autre produit que le journal ou sollicitent des dons, ils ne le font pas pour L'Itinéraire. si vous avez des commentaires sur les propos tenus par les vendeurs ou sur leur comportement, communiquez sans hésiter avec shawn bourdages, chef du développement social par courriel à [email protected] ou par téléphone au 514 597-0238 poste 222.

Nous  reconnaissons  l'appui  fi nancier  du  gou-vernement du Canada par l'entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine  canadien.  Les  opinions  exprimées dans cette publication (ou sur ce site web) ne refl ètent pas forcément celles du ministère du Patrimoine canadien.

NOs paRtENaIREs EssENtIELs dE LUttE cONtRE La paUVREtÉ

Convention de la poste publication No 40910015,No d'enregistrement 10764.retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada, au Groupe communautaire L'itinéraire2103, sainte-Catherine est, Montréal (Québec) h2k 2h9

DU MONT-ROYAL

Desjardins

Québecor est fi ère de soutenir l'action sociale de L'Itinéraire en contribuant à la production du magazine et en lui procurant des services de télécommunications.

RÉdactIONÉditeur aux contenus : Sylvain-Claude Filionchef de pupitre, actualités : Martine B. Côté chef de pupitre, développement social : Gopesa PaquetteInfographe : Louis-Philippe Pouliotstagiaires à la rédaction : Magda Ouanes, Laure Peinchina, Adil Boukindcollaborateurs : Simon Cordeau, Marie-Lise Rousseau, Catherine Morasseadjoints à la rédaction : Sarah Laurendeau, Hélène Filion, Lorraine Pépin, Hélène Mai, Carolyn Cutler photo de la une : Mario Jean/Madoc StudioRévision des épreuves : Paul Arsenault, Audrey Besnier, Emmanuel Dupont, Lucie Laporte, Michèle Deteix

adMINIstRatIONdirection générale par intérim : Libera, Ressources humaines inc.chef de l'administration et des ressources humaines : Duff ay Romanoconseiller au développement social : Philippe Boisvertchef du financement et des partenariats par intérim : Shawn Bourdagesconseillère au financement et aux partenariats : Élisabeth Julien-Rocheleauchef des communications-marketing par intérim : Sylvain-Claude Filion

ÉQUIpE dE sOUtIEN aUX caMELOtschef du développement social : Shawn Bourdagesagent d'accueil et de formation : Pierre Tougasagent de soutien communautaire : Geneviève Labelleagent de développement : Yvon Massicotte

cONsEIL d'adMINIstRatIONprésident : Stephan MorencyVice-président : Gabriel Bissonnetteconseillers : Philippe Allard, Geneviève Bois-Lapointe, Martin Gauthier, Julien Landry-Martineau, Jean-Paul Lebel Jean-Marie Tison

VENtEs pUBLIcItaIREs514 597-0238, poste 241

CONSEILLÈRES :Renée Lariviè[email protected] Morissette514-404-6166514-597-0238 – poste [email protected]Édith provost(+1) [email protected]

RÉdactION Et adMINIstRatION2103, Sainte-Catherine EstMontréal (Qc) H2K 2H9

LE caFÉ L'ItINÉRaIRE2101, rue Sainte-Catherine EsttÉLÉpHONE : 514 597-0238tÉLÉcOpIEUR : 514 597-1544sItE : WWW.ITINERAIRE.CA

GEstION dE L'IMpREssIONTVA ACCÈS INC. | 514 848-7000dIREctEUR GÉNÉRaL : Robert RenaudcHEF dEs cOMMUNIcatIONs GRapHIQUEs : Diane GignaccOORdONNatRIcE dE pROdUctION : Édith SurprenantIMpRIMEUR : Transcontinental

Ça fait du bienJuste quelques mots pour vous dire à quel point votre parution du 1er août 2014 sur «l'éloge de la lenteur», comme le titre du livre de l'un de vos collaborateurs, Carl Honoré, m'a été bénéfique.

Ça m'a fait du bien, beaucoup de bien, de lire tous les articles. J'aurais même aimé pouvoir offrir un exemplaire à l'une ou l'autre de mes connaissances. Mais cette édition est épuisée, je le crains. (J'ai déjà acheté la parution «Je me sou-viens... de quoi?».) Je vais demander à la camelot du coin Peel et Sainte-Cathe-rine (elle est par

fois dans le métro Peel).Merci de votre créativité pour les sujets

que vous choisissez, deux fois par mois. Je trouve que votre magazine en vaut bien un autre plus connu ou prestigieux, même si certaines chroniques sont difficiles à lire,

tant j'aimerais pouvoir aider toutes les personnes dans le besoin. Malheureuse-ment, «à l'impossible nul n'est tenu» et je me console en achetant L'Itinéraire pra-tiquement tout le temps (je donne 5 $ au camelot).

Merci encore pour tout votre travail soi-gné et votre implication sociale,

Annik de Brouwer

NDLR : Il est généralement possible de vous procurer des exemplaires passés de L'Itinéraire en en faisant la demande auprès de votre camelot ou en vous présentant directement aux bureaux de L'Itinéraire.

à [email protected] lettres courtes et signées, svp!

ÉCRIVEZ-NOUS !

La Rédaction se réserve le droit d'écourter certains commentaires.

caRREFOUR cULtUREactUaLItÉs

Volume XXI, n˚ 18 15 septembre 2014

7 biLLet Le retour du petit pain   par Sylvain-Claude Filion

8  roND-PoiNt10  roND-PoiNt iNterNatioNaL

11 CoMPtes À reNDre  par Ianik Marcil

14 reNCoNtre GUyLaINE tREMBLay dROIt aU cOEUR Comédienne d'exception, on l'aime aussi   parce qu'elle est altruiste, engagée et sincère.

  Dossier19 aGRIcULtURE URBaINE  � Montréal : les défi s de l'avant-garde  � technologie : agriculture 2.0  � L'agriculture urbaine en chiff  res

ÉDUCatioN25 Gestionnaires innovants en devenir

  soCiÉtÉ26 allez et fêtez en paix

37 PaNoraMa

38 La fureur de lireFestivaL iNterNatioNaL 

  De LittÉratUreJusqu'au 21 septembre, le FiL propose une fête des mots, de la lecture et de la poésie dans un contexte éclaté, avec un grand souci d'accessibilité.

41  vivre 42  Le Petit FLÉChÉ De JosÉe

43 L'ItINÉRaIRE REcOMMaNdE

votre nouveau guide de sorties   culturelles.

44  Livres45  DÉteNte46  À ProPos De… La PaiX

12 DaNs La tÊte Des CaMeLots Mon plus grand regret

MOts dE caMELOts 18 Gilles bélanger28 bill economou29 Daniel Grady30 richard touzin30 Nancy boucher34 réal Lambert35 Jacques Élizé40 Gisèle Nadeau

iNFo-raPsiM31 L'aménagement urbain pour tous les membres de la cité par Bernard Saint-Jacques

CheMiN FaisaNt32 On ne peut faire revivre Jacinthe, mais... par Jean-Marc Boiteau

50 % DU PRIX DE VENTE DU MAGAZINE LEUR REVIENT

LES CAMELOTS SONT DES TRAVAILLEURS AUTONOMES

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 5

viens... de quoi?».) Je vais demander à la camelot du coin Peel et Sainte-Cathe-rine (elle est par

fois dans le métro Peel).Merci de votre créativité pour les sujets

que vous choisissez, deux fois par mois. Je trouve que votre magazine en vaut bien un autre plus connu ou prestigieux, même si certaines chroniques sont difficiles à lire,

à [email protected] lettres courtes et signées, svp!

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AIDEZ L'ITINÉRAIRE : DONS ♦ CARTES-REPAS ♦ ABONNEMENTDONJe fais un don de : $1

CARTES-REPAS2

J'offre cartes-repas à 5 $ chacune = $1

ABONNEMENT AU MAGAZINEJe m'abonne pour une période de : 12 mois, 24 numéros (124,18 $ avec taxes) $ 6 mois, 12 numéros (62,09 $ avec taxes) $

Nom ou No de camelot (s'il y a lieu) :

TOTAL DE MA CONTRIBUTION : $

Notes1 Vous recevrez votre reçu d'impôt début janvier suivant votre don.2 Les cartes sont distribuées par L'Itinéraire, mais si vous voulez les

recevoir pour les donner dans la rue, cochez ici et nous vous les enverrons avec le Guide du bénévole. Cochez ici

IDENTIFICATION Mme M.

Nom : Prénom : Nom de l'entreprise (Don corporatif) : Adresse :Ville : Province : Code postal : Téléphone : ( ) -Courriel :

MODE DE PAIEMENT Visa, MasterCard Chèque au nom du Groupe communautaire L'Itinéraire

No de la carte : l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l___l

Expiration / (Mois) (Année) Signature du titulaire de la carte Postez ce formulaire de don et votre chèque au Groupe communautaire L'Itinéraire :2103, Sainte-Catherine Est, 3e étage, Montréal (Québec) H2K 2H9.

Pour toutes questions, contactez-nous au 514-597-0238 poste 246.

Dons et abonnement disponibles en ligne au www.itineraire.ca

En appuyant L'Itinéraire, vous nous aidez à leur offrir les outils nécessaires pour reconstruire leur vie, trouver un logement, se nourrir sainement et briser leur isolement.

Camelots:Jean Guy DeslauriersRobert MénardFranck LambertGabriel BissonnetteFrance LapointeMaude Guérin, porte-parole du 20e, en compagnie des camelots PH

OTO

: SYL

VIA

NE

ROBI

NI

Vous êtespartie prenante de la solution.

ILS HABITENT NOS RUES. DONNER, C'EST HABITER

LEUR VIE

Le retour du petit pain

Le ministre de l’Éducation Yves Bolduc, celui qui fait preuve d’une rare adresse pour profiter du système de santé et qui juge qu’il y a trop de livres dans les

bibliothèques scolaires, avait juré que les compressions de 150 millions $ infligées aux commissions scolaires ne toucheraient pas aux services aux élèves.

À l’heure de la rentrée des classes, voyons plutôt où le ministère a coupé : l’aide aux devoirs, les berlingots de lait pour les démunis, le transport scolaire, les services professionnels et la francisation des écoliers immigrants. Quand on sait que les enfants vivant dans un milieu dé-favorisé ont déjà un risque plus élevé d’avoir des prob-lèmes d’apprentissage, c’est une bien mauvaise nouvelle.

Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on ampute 600 millions $ sur quatre ans qui auront pour conséquence de voir les services de première ligne, déjà déficients, se détériorer davantage. Comme les statis-tiques prouvent déjà que ce sont les classes défavorisées qui éprouvent le plus de problèmes de santé, on voit déjà qui va en souffrir.

Si l’on décortique un tant soit peu le budget adopté en juin dernier, on voit tout de suite que les coupes portent un préjudice à la classe moyenne et aux plus pauvres de notre société, en les privant de moyens qui leur per-mettraient d’améliorer leur sort.

On parle d’un tas de petites coupures en apparence insignifiantes, mais qui en disent long sur les intentions du budget Leitao : on retranche 55 millions $ à l’aide à l’emploi et à la solidarité sociale ; 25 millions $ dans l’agroalimentaire et l’inspection des aliments ; 9 millions $ au secrétariat à la jeunesse et 11 % du budget du secré-tariat des aînés (3 millions $).

On coupe aussi dans l’accessibilité à la justice (3 millions), la Régie du logement (1 million), les musées nationaux (2 millions), les bibliothèques et les archives nationales (1 mil-lion), la gestion du patrimoine (1 million). Cela peut sembler

peu, mais on parle de postes budgétaires déjà indigents.La vision du futur du gouvernement libéral est bien

étroite : il injecte de l’argent dans l’économie et les études supérieures, soit, mais il réduit de 1,5 milliard le budget d’investissements en sport, loisirs, culture et communi-cations.

Il coupe près de 50 millions $ dans le développement durable, la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. 50 millions, c’est justement la somme octroyée par Québec pour garder l’édifiant et polluant Grand Prix de Formule Un à Montréal.

Ajoutons maintenant l’insulte à l’injure : plutôt que de taper sur les doigts de certains ministres qui ont les mains dans le plat de bonbons, Philippe Couillard a publiquement donné son appui, en juillet dernier, un rapport pré-conisant une augmentation de plus de 50% du salaire de base des députés de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas fait, j’en conviens, mais comme on dit, c’est l’intention qui compte.

Les orientations du budget 2014-2015 ont le mérite d’être limpides : le gouver-nement Couillard mise sur l’ignorance et sur l’inaccessibilité à la justice sociale pour les moins nantis. En clair : on ne va pas aider ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller gagner des millions en Arabie Saoudite, de s’enrichir par la spéculation ou de profiter des failles d’un système de plus en plus oligarchique.

Jadis, on disait des Québécois qu’ils étaient nés pour un petit pain. Le gouvernement Couillard nous renvoie le même message réducteur et rétrograde : né pour un petit pain. Ça a bien l’air que c’est ça, les vraies affaires.

On a beau savoir que le discours des politiciens est souvent synonyme de bouse de taureau, il est révoltant de constater combien les compressions à la Santé et à l’Éducation vont faire très mal aux milieux les plus défavorisés.

syLVaIN-cLaUdE FILION | Éditeur aux contenus

Les orientations du budget 2014-

2015 ont le mérite d’être limpides :

le gouvernement Couillard mise sur l’ignorance et sur

l’inaccessibilité à la justice sociale pour

les moins nantis.

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 7

BILLEt

La marche pour la prévention du suicide avec les comédiens de Yamaska aura lieu à Granby le 28 septembre

La marche pour la prévention du suicide avec les comédiens de Yamaska aura lieu à Granby le 28 septembre

paR MaRtINE B. côtÉ, MaGda OUaNEs Et LaURE pEINcHINa

Vous êtes sensible à la cause pour la prévention du suicide, pourquoi ?Au Québec, trois personnes se suicident chaque jour. Les jeunes sont également très touchés. Le fait d’en parler, de rendre ce sujet-là moins tabou, ça peut changer beaucoup de choses. Un de mes fils ne parle pas beaucoup. Ça m’a inquiétée et donné l’idée d’en parler. On a eu le réflexe d’appeler l’Association québécoise pour la prévention du sui-cide pour voir avec eux comment aborder la question. On avait le souci de bien faire pour limiter les impacts. Le suicide, c’est une solution per-manente à un problème temporaire. Je trouvais ça important de faire notre part là-dedans.comment est venue l’idée d’organiser la marche yamaska pour la vie ?La scène dans laquelle Rachel, interprétée par Nathalie Mallette, s’est suicidée a créé une onde de choc. Dans la série, mais aussi chez les téléspectateurs. Notre communauté Facebook est très importante avec près de 106 000 membres. Dans la série, Étienne, l’ex de Ra-chel, incarné par Patrick Labbé, décide d’organiser une marche pour la prévention du suicide. Cette marche, on a décidé de l’organiser pour de vrai à Granby le 28 septembre. C’est quelque chose qu’on fait beau-coup dans la série, amener la fiction dans la réalité. Des images seront spécialement tournées pour l’occasion et insérées dans l’émission du lendemain. Cette journée-là, vous pourrez donc marcher en compag-nie de nos comédiens. Les gens doivent s’inscrire au yamaskapourla-vie.caQu’est-ce qui s’en vient pour le téléroman Yamaska ?Michel d’Astous et moi avons commencé à écrire la septième et dernière saison. On va donc boucler la vie de nos personnages. Ça nous réserve de belles surprises ! Les gens qui nous écoutent, tout comme Michel et moi, sommes très attachés à eux. Il nous reste en-core beaucoup de choses à dire mais on s’est gardé quelques surprises nous aussi pour avoir du plaisir jusqu’à la fin ! (LP)

appelez-la Radio VMRadio Ville-Marie change de nom, mais pas de mission. À quelques mois de célébrer ses 20 ans, la chaîne de-vient Radio VM, mais demeure tournée vers l’analyse de l’actualité et la réflexion. Du haut de ses 50 ans de carrière, Pierre Maisonneuve reprend son micro du jeudi 11 h, Louise Harel et Michel Rioux animent Sociétés ouver-tes les lundis à 11 h et Marcel Leboeuf est de retour avec ses Passions les mercredis à 11 h. Pour les auditeurs qui

préfèrent leurs matins en musique, Radio VM offre de nombreuses émis-sions musicales autour des musiques sacrées, du classique et de la chanson francophone. Au 91,3 FM et à radio villemarie.com pour une écoute sur le web. (MBC)

En arrière, les pauvres Une porte pour les riches, une autre pour les pauvres. À Londres, des édifices à logements de luxe adoptent des pratiques aux allures ségrégationnistes. Pour faire

face à la crise du logement, la ville oblige les promoteurs en construction à inclure des unités à loyer modéré dans leurs nouvelles habitations. L’idée : favoriser la mixité sociale et éviter que la ville ne devienne un

« ghetto à riches ». Mais il semble que cette politique ait eu l’effet contraire, car ces deux classes de résidents n’entrent pas dans leur édifice par la même porte. Les

riches propriétaires sont accueillis à l’avant, dans un lobby digne des grands hôtels, tandis que les locataires doivent emprunter des entrées derrière les bâtiments

ou adjacentes aux ruelles. Heureusement pour Montréal, encore rien de tel à l’horizon. (MO)

3QUEstIONs à

anne Boyercoauteure du téléroman Yamaska

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 20148

RONd-pOINt

GODIN DANS LA RUE

LE NOMBRE

2,4 millions

de Québécois n’ont pas de régime de retraite

Source : Régie des rentes du Québec

Vous avez dit Ice Bucket quoi?Au moment de taper ces lignes, le monde entier se déverse des chaudières d’eau glacée sur la tête, dans une sorte de jeu de tague à l’échelle mondiale. Au moment où vous lisez cette page, le fait-on encore? Se souvient-on de la cause pour laquelle on s’auto-dou-chait ainsi? Surtout, en sait-on plus sur la sclérose latérale amy-

otrophique? Le mag-azine Vice dressait récemment une liste des bonnes causes tombées dans l’oubli tels Livestrong, BringBackOurGirls et autres campagnes de levées de fonds précédées d’un dièse. Le movember n’est-il pas devenu une occasion de parler moustache davan-

tage que de prostate? À ce jour, 90 millions ont été amassés, dont plus de 250 000 au Québec, pour la SLA, aussi appelée maladie de Charcot. Espérons que le soutien à cette association perdure au-delà de son #icebucketchallenge, qui s’annonce comme le phénomène viral de l’année 2014. (MBC)

Faire comme à VancouverLe conseiller de Snowdon dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce presse le maire Coderre d’adopter un plan d’action ciblé en itinérance cet automne. Marvin Rotrand propose d’importer deux idées développées dans la ville de Vancouver.• Une direction des services pour les personnes itinérantes (avec pouvoir de juridiction et ressources financières) pour travailler de pair avec les organismes communautaires.

• La nomination d’un protecteur, sorte d’ombudsman indépendant, issu du milieu. À Vancouver, Judy Graves a exercé pendant 20 ans ce rôle de Protectrice des per-sonnes itinérantes, appelé là-bas «homeless advocate». Sa successeure, Ethel Whitty, est elle aussi une travailleuse de terrain, nommée pour conseiller les élus municipaux sur les questions touchant l’itinérance.Le vote sur la motion est prévu pour la mi-septembre. (MBC)

Intérêt à être membreVous avez un compte dans une banque et vous sou-haitez retirer un petit 20$ dans un guichet des caisses Desjardins ? Attendez-vous à des frais instantanés de 4$. Depuis juillet, le réseau des caisses a augmenté de un dollar le coût de la transaction dans ses guichets pour un non-membre. En général, les transactions faites dans un guichet d’une autre institution finan-cière que la vôtre s’accompagnent de frais de 2 à 3$. Même chose pour les machines ATM qui trônent dans les bars et les dépanneurs. L’ Union des consomma-teurs plaide depuis longtemps pour un plafonnement des tarifs. D’ici là, elle recommande de profiter d’une transaction Interac pour retirer quelques billets sup-plémentaires ou de retirer vos billets verts à même un guichet de votre institution. (MBC)

Bilan meurtrier C’est bien connu, la rue, ça tue. Mais combien de sans-abri ont perdu la vie dans la solitude, le silence et l’in-différence la plus totale? Les données québécoises sur ce thème sont quasi inexistantes. Outre-Atlantique, le collectif français Mort de la Rue publie chaque année des statistiques sur ce sujet sombre. En 2013, 454 itinérants français sont morts, dont 5 nou-veaux-nés et 10 enfants âgés en moyenne de quatre ans.Le collectif souligne que ce décompte est loin d’être exhaustif. Il recueille ces informations auprès d’associations, du Samu social, des foyers d’hébergement, des mairies, de la population ou de la morgue.À Montréal, aucun recensement des itinérants de Montréal n’a été réalisé depuis 15 ans. Le maire Coderre s’est engagé à le faire. Promesse à suivre. (MO)

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 9

HONdURas | Motus et bouche cousueUne nouvelle loi sur la protection de l’information publique est décriée comme une attaque envers la liberté de la presse. Le gouvernement peut maintenant empêcher la divulgation d’informations qu’il juge délicates pour une durée de 25 ans en les décrétant «secret d’État». Les critiques dénoncent une définition floue permettant aux autorités de masquer leur

corruption. D’autant plus que les délais de prescription pour inculper les employés de l’État seraient largement dépassés au bout d’un quart de siècle. (IPS)

kENya | sables mouvantsL’industrie du sable est accusée d’exploiter massive-ment les enfants attirés par le manque d’alternatives économiques. Les salaires de misère qu’ils y gagnent s’ajoutent à des conditions de travail dangereuses et parfois mortelles. Le boom dans l’industrie est ali-menté par l’augmentation des constructions dans les métropoles africaines. Ce secteur emploie près de

30 000 personnes y compris des mil-liers d’enfants. Malgré le danger, plusieurs préfèrent ce travail parce qu’il est plus ac-cessible que d’autres. (IPS)

GRÈcE | distribution aux consommateursLes producteurs laitiers de Larissa, au centre du pays, contournent la bureaucratie complexe du pays en ven-dant directement aux clients grâce à des machines dis-tributrices de lait. Plusieurs ont pu baisser leurs prix en coupant les intermédiaires et les clients semblent heu-reux d’encourager les agriculteurs locaux. Un groupe de producteurs de patates avait lancé ce mouvement de vente directe qui englobe une panoplie croissante de

denrées de base. Ils s’instal-lent dans des stationnements pour éviter les supermarchés et vendent de la farine autant que des produits nettoyants.(Reuters)

États-UNIs | Bande sonDepuis 2007, la ville de Seattle emploie des musiciens de rue pour jouer dans les parcs dangereux du centre-ville. Ils sont 25 à divertir ainsi les touristes, les travailleurs pendant leur pause lunch et les itinérants qui y dorment. Les musiciens ne gag-nent pas une fortune, mais leur présence détend l’ambiance parfois survoltée. L’un d’eux affirme que les gens semblent

plus respectueux et moins bruyants lorsque les musiciens jouent. C’est aussi une belle manière d’inclure dans l’espace public des musiciens aux par-cours souvent atypiques. (Real Change)

L'Itinéraire est membre du International Network of Street Papers (Réseau International des Journaux de Rue - INSP). Le réseau ap-porte son soutien à plus de 120 journaux de rue dans 40 pays sur six continents. Plus de 200 000 sans-abri ont vu leur vie changer grâce à la vente de journaux de rue. Le contenu de ces pages nous a été relayé par nos collègues à travers le monde. Pour en savoir plus, visitez www.street-papers.org.

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ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201410

RONd-pOINt INtERNatIONaL

Mangez vos orduresC'est entre le quart et le tiers de la nourriture produite dans le monde qui est jetée aux ordures, selon la Banque mondiale. Cela représente 296 kilos par habitant par année en Amérique du Nord, soit près de 1kg/jour par personne, nourrissons inclus. De ce gaspillage, plus du tiers est fait à la maison, par le consommateur final. Il est facile de se culpabiliser : finis ton assiette, il y a des petits Africains qui meurent de faim.

IaNIk MaRcIL | Économiste indépendant

En mangeant littéralement nos ordures, sauverions-nous le monde de la famine ? C'est oublier que si ce tiers du gaspillage alimentaire est de notre respon-

sabilité, les deux-tiers sont causés par les méthodes de ges-tion de l'industrie. En fait, la moitié du gaspillage se fait dans les étapes de la production et du transport des aliments.

La production alimentaire est pourtant fortement in-dustrialisée. Elle devrait, ce faisant, être rationnellement organisée et très efficace. Comment se fait-il qu'elle di-lapide autant de sa propre production ?

On peut apporter deux éléments de réponse à cette question. D'une part, la valeur des produits alimentaires n'est pas assez élevée pour éviter ce gaspillage. Si le kilo de tomates se vendait au prix de l'or, 45 000$ le kilo, il y a fort à parier que le producteur ne laisserait pas une seule tomate pourrir sur son plant. Si autant de denrées sont gaspillées dès leur étape de production, c'est qu'il n'est pas rentable de les exploiter, une fois la première récolte réalisée, par exemple.

D'autre part, nous sommes, consommateurs, res-ponsables et victimes d'une industrie qui cherche à standardiser les produits. Nos fruits et nos légumes doivent être aussi parfaits, sur l'étal du marchand, que ceux qu'on admire sur les photos des livres de cuisine. Nous avons oublié qu'une carotte peut être rabougrie ou qu'une tomate peut arborer une forme bizarre et quelques taches noires tout en étant déli-cieuses. L'industrie agroalimentaire nous a habitués à des produits presque trop parfaits et nous demandons donc, brainwashés par ce marketing, des carottes bien droites et des tomates bien rondes. Aux poubelles, les fruits et légumes moches.

En France, certains supermarchés ont lancé ces derni-

ers mois une campagne marketing pour valoriser ses «lé-gumes moches», vendus à meilleur prix que les «beaux» légumes. L'initiative a remporté un succès qui a dépassé les attentes. Reste à évaluer son impact réel sur le gaspillage. Mais on peut raisonnablement sup-poser qu'il ne s'agira finalement que d'une opération marketing qui ne changera pas grand chose d'autre que de donner bonne conscience aux consommateurs. C'est un peu comme recycler soi-gneusement ses bouteilles d'eau en plastique : on a l'impression d'être un citoyen consciencieux de l'environnement, ce qui per-met à l'industrie de nous vendre de l'eau embouteillée qui néces-site, pour la fabrication de chacu-ne d'elle, trois fois plus d'eau que ce qu'elle contient.

Manger les aliments qui devien-draient autrement des ordures est certes une bonne chose ; nul ne peut être contre la vertu. En revanche, avec cette cam-pagne des légumes moches, les consom mateurs sont encore les dindons de la farce. Comme dans le cas du recyclage, nous ne pouvons pas raisonnablement nous y opposer, mais en l'encourageant, nous avalisons la perpétuation d'une industrie agroalimentaire polluante, inefficace et inéquitable.

L'industrie agro-alimentaire nous a habitués à des produits presque trop

parfaits et nous demandons donc, brainwashés par

ce marketing, des carottes bien

droites et des tomates bien

rondes.

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cOMptEsà RENdRE

Mon plus grand regret

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daNs La tÊtE dEs caMELOts

Dans la vie, on fait des choix en fonction des circonstances du moment. Avec le temps, on se demande si l’on n’aurait pas pu faire les choses autrement. Si l’on avait pu. Si la vie nous en avait donné le choix. Car parfois c’est elle qui semble choisir pour nous. Nos camelots prennent un peu de recul et partagent les regrets qui les habitent encore.

de sincères condoléances

JOHaNNE BEssNERCamelot, angle Amherst/Beaudry

Je regrette d'avoir perdu ma famille. J'ai perdu ma sœur et ma tante quand j'étais très jeune. Puis j'ai perdu mes amis,

mes parents... Et ici, on vient de perdre un camelot.

Ma campagne et mes blondes

syLVaIN cLOtPréposé à l'entretien ménager

Mon plus grand regret est d'être parti de ma campagne où j'ai eu mes premières amours.

J'habitais à Mont-Laurier. Cette décision s'est prise sur un coup tête et aujourd'hui

je me dis que je n'aurais jamais dû venir ici. Je n'aurais pas eu les problèmes que j'ai en ce moment. Je suis un grand brulé et je me dis que si je n'étais pas parti à 32 ans, tout cela ne serait probablement pas arrivé. Je

m'ennuie de ma famille et de mon ex. J'avais même un meilleur salaire là-bas.

yes, no, toaster!

BENOÎt cHaRtIERCamelot, IGA Place Bercy

Au secondaire, j'ai eu une bourse pour aller passer l'été à l'université York. Tout ce que j'aurais eu à payer,

c'était mes crayons, mon papier et mon transport. Ça aurait été une immersion totale. Mes parents ont préféré que j'aie mon premier emploi d'été. Alors je

me suis payé des cours du soir à McGill, mais de ne pas faire une immersion totale, ça m'a coupé beaucoup de

possibilités. J'aurais été complètement bilingue!aucun regret

cyBELLE aUBERtINCamelot, angle Place-des-Arts/Saint-Urbain

Des regrets? Je n'en ai pas! Je ne peux pas changer les choses qui sont déjà arrivées.

Comme le décès de ma mère; je la regrette, mais je ne peux rien y changer. Je ne me flagelle pas

avec les choses qui ne sont pas de ma faute.

Vivre sans regret

RaOUL JOUBERtCamelot, métro Montmorency

Je n'ai pas vraiment de regret, j'essaie de ne pas en avoir. Pour vous dire, le seul regret que j'ai est de ne pas avoir eu de voiture plus rapidement. Je suis assez heureux dans la vie actuellement.

Une famille éclatée

MIcHEL HOULECamelot, angle Saint-Hubert / Ontario

Je regrette d'avoir disloqué ma famille. Quand mes filles ont décidé

de partir en appartement avec leurs amis, j'ai décidé de quitter ma

femme. Je la connaissais depuis que j'avais cinq ans. Je l'ai quittée à

50 ans. Je l'aime encore aujourd'hui. C'était une terrible erreur. J'ai

récemment repris contact avec mes filles. En revanche, ma femme

ne veut plus m'adresser la parole depuis.

paR catHERINE MORassE Et adIL BOUkINd

1315 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

Le mauvais monde

yaNNIck LaROUcHECamelot, métro Atwater

Mon plus grand regret est de rester ici à Montréal. Je viens du Lac-Saint-Jean. Je suis à Montréal à cause du travail. Mais au final les gens ici sont bizarres, c'est une autre

planète. Voilà 15 ans que je suis ici. Le fait que j'aie un enfant m'empêche de partir de

cette ville. La campagne me manque.

payer ses factures

JOsEpH cLERMONtCamelot, métro Papineau

Mon plus grand regret est de ne pas avoir payé mes tickets de voiture. Je travaillais comme

chauffeur de camion à l'époque. Si j'avais réglé ces factures, j'aurais encore mon emploi et je ne

serais pas obligé de vendre L'Itinéraire. J'ai accumulé 3000 $ de dettes sans les intérêts. J'ai ensuite eu un accident dans lequel je n'avais pas de plaques

d'immatriculation ni d'assurances. L'accident a ajouté 10 000 $ à mes dettes vu que je devais payer l'autre véhicule. Je n'ai jamais été capable

d'avoir à nouveau mon permis. Sans cette perte de permis, je n'aurais jamais été dans la rue.

à qui la chance?

FRaNck LaMBERtCamelot, métro Frontenac

C'est d'être célibataire! Je trouve ça plate d'être tout seul, de ne pas avoir

la compagnie d'une femme. Je n'ai jamais su comment les approcher. Et quand j'essaie, j'essaie trop, et ça

leur fait peur!Un appartement plein d'enfants

JEaN-GUy dEsLaURIERsCamelot, Promenade Masson

Mon seul grand regret c'est de ne pas avoir eu d'enfants et de fonder une famille. Ça m'aurait pris une blonde.

Je n'ai jamais été marié. J'ai réussi à faire le deuil de mon échec professionnel, mais jamais celui de ne pas avoir eu de famille. Bon nombre d'entre nous (les camelots)

sommes seuls et vivons dans l'isolement.

L'attrait de l'argent

stÉpHaNE aVaRdCamelot, métro Place d'Armes

Mon plus grand regret est de ne pas avoir réussi à compléter ma

technique d'usinage. Je suis tombé sur le marché du travail et quand

on commence à faire des sous, on a moins envie d'étudier. En plus, je ne travaillais que pour 4 $ par heure. Je pourrais retourner aux études pour obtenir mon diplôme, mais je me

dis que je suis trop vieux.

se flamber la santé

GILLEs FERLaNdCamelot, angle Saint-Laurent/Prince-Arthur

Avoir commencé à fumer la cigarette quand j'avais 15 ans. C'est ce qu'il y a de plus dur à arrêter!

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droit au cœur paR MaRIE-LIsE ROUssEaU PHOTOS : MARIO JEAN/MADOC STUDIO

Ses yeux pétillent et sa voix, à la fois rauque et mielleuse, apaise. Elle nous a fait rire dans La Petite vie, elle nous fait pleurer dans Unité 9. Actrice accomplie sautant aisément d'un registre à l'autre, du théâtre au cinéma, avec un pied bien ancré au petit écran, Guylaine Tremblay fait partie de ces rares personnalités qui créent l'unanimité. Elle est une comédienne d'exception, qui sait toucher droit au cœur, mais on l'aime aussi parce qu'elle est altruiste, engagée et sincère. Rencontre.

Mommy va arriver avec Anne Dorval, mais à part ça.... Il en faudrait plus.

par contre, tu as un rôle en or dans Unité 9. C'est un grand cadeau, un rôle comme Marie Lamontagne. C'est un rôle diffi-cile parce qu'elle n'a pas de particulari-tés. Elle n'est pas un cliché, ça pourrait être n'importe qui. C'est un beau défi, parce que je dois toujours travailler en finesse. C'est une fille qui a beaucoup de silences, beaucoup d'ombres, beau-coup de cachettes, comme bien des victimes d'inceste.

comment le sujet de l'émis-sion te rejoint-il?Je suis une femme, j'ai des filles. Je ne peux pas m'empêcher de penser à quel point ma vie et leurs vies seraient brisées si on avait eu à vivre un drame pareil. L'inceste, c'est terrible. Depuis que je fais le show, j'ai eu des aveux de gens qui m'ont fait tomber à terre. Ja-mais je n'aurais pensé. C'est ça le drame de l'inceste : c'est un gros processus de camouflage. Mon personnage est prof au secondaire, mariée, mère de deux enfants... personne n'aurait pu s'en douter. C'est terrible à quel point on cô-toie des gens brisés et on ne le sait pas. Si ce show permet de briser le silence, ça va être déjà beaucoup.

tu es porte-parole de l'orga-nisme La Maison Bleue, qu'est-ce qui t'as attirée vers eux?Je l'ai choisie parce qu'elle vient en aide aux femmes enceintes en difficulté. C'est beaucoup des femmes immi-grantes qui n'ont aucune famille ici, qui ne parlent pas la langue et qui sont

tu joues un rôle secondaire dans le film Qu'est-ce qu'on fait ici? de Julie Hivon. peux-tu nous parler de ton personnage?C'est l'histoire d'une bande d'amis qui vi-vent le deuil d'un des leurs. Je joue la mère du personnage principal féminin. C'est une

barmaid de 50 ans, ha-billée comme une fille de 25, trop sexy, trop décolletée, trop toutte! C'est un beau person-nage. Elle a beaucoup de spontanéité, beau-coup de fraîcheur.

Il y avait un petit moment qu'on ne t'avait pas vue au cinéma?Les rôles au cinéma ne sont pas forcément pour les femmes de mon âge. C'est pour ça que j'étais contente de jouer Nicole, une femme de 50 ans complètement assu-mée. J'en ferais bien

plus souvent, mais encore faut-il qu'il s'écrive des scénarios avec ce genre de rôle.

Manque-t-il de rôles pour les femmes dans la cinquantaine?Au cinéma, on n'en voit pas comme rôle principal, il y en a beaucoup de secon-daires intéressants, comme celui-ci. Mais une femme de 50 ans qui a un film sur le dos? On ne voit pas ça, alors qu'on le voit du côté des gars, avec des films mettant en vedette Michel Côté par exemple. Mon dernier a été Contre toute espérance, de Bernard Émond (2007).

seules avec leur petite vie dans leur ventre. À La Maison Bleue, il y a tous les services sous le même toit et on prend soin de la femme et de l'enfant jusqu'à ce qu'il ait cinq ans. Ça brise l'isolement, parce que ça recrée un noyau familial avec les autres femmes dans la même situation. Il y a parfois des histoires horribles, certaines femmes enceintes arrivent d'autres pays avec un enfant d'un viol, ça demande tout un proces-sus d'acceptation, c'est pas évident.

ton engagement social ne s'arrête pas là. tu as participé à notre journée Camelot d'un jour en février dernier. comment as-tu vécu cette expérience?J'ai vendu L'Itinéraire avec Joseph, au métro Papineau. J'ai super aimé ça! Je savais bien que plein de monde m'achetait des journaux parce que je suis Guylaine Tremblay et que je suis connue, mais j'ai pris conscience que plein de gens passent tout droit sans même regarder. C'est ce que Joseph vit chaque jour. Moi je suis habituée de me faire sourire, dire bonjour. [Ce qui arrive à quelques reprises par des passants au cours de notre entre-vue.] Il faut être fait fort pour sup-porter cette indifférence sur soi.

tu as deux filles de 14 et 17 ans, adoptées à taiwan. Qu'est-ce que tu tiens le plus à leur trans-mettre comme valeurs?Le courage, le sens de l'indignation... Ça prend du courage pour traverser la vie, et il faut s'indigner, mais sans péter des vitres. Je dis toujours à mes filles de l'exprimer clairement

Ça me fait ben rire, le monde

qui va aux Indes rencontrer des vieux sages...

Pis ta grand-mère qui est au foyer,

ça fait combien de temps que t'es pas

allée la voir?

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RENcONtRE

quand elles voient quelque chose d'inacceptable, sans pogner les nerfs, sinon ça n'a pas d'impact. Et aussi il faut leur montrer à aller au-delà du premier jugement. Si un enfant voit une personne obèse, il va tout de suite dire : il est gros, c'est laid! Il faut demander à l'enfant : penses-tu qu'il a choisi d'être gros? L'amener à ré-fléchir plus loin.

Qu'est-ce qui t'indigne?Tout ce qui est abus de pouvoir de plus gros sur des plus faibles, ça me dé-goûte. On en voit quotidiennement, tous les jours. Je sais bien qu'au plan in-ternational je ne peux pas y faire grand-chose, mais dans la vie de tous les jours, si je vois un abus, c'est à moi de le mani-fester. Les gens qui se disent : «moi ça va bien, j'ai une maison, de l'argent, une job, un char» et qui ferment les yeux là-dessus... ça marche pas! J'ai beaucoup de misère avec cette pensée.

tu as dit que l'adoption est le plus beau geste de désobéissance. pourquoi?Mon corps ne voulait pas. Je suis tombée enceinte, puis, je n'arrivais

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pas à garder les bébés. Mais je vou-lais être une mère. Ce que la biolo-gie ne pouvait faire, je l'ai fait autre-ment. En ce sens, j'ai désobéi à une loi naturelle. La désobéissance, c'est nécessaire. On ne peut pas traverser la vie sans ça, mais encore faut-il le faire intelligemment avec des argu-ments. Une désobéissance donne une ouverture plus grande.

tu as aussi dit qu'être une femme, c'était être féministe, le crois-tu toujours?Selon moi, les deux notions sont in-séparables, tu ne peux pas être une femme et être contre les femmes. Ici, on est dans une situation particu-lièrement bonne comparé à plein d'endroits dans le monde, mais il n'y a rien d'acquis. Les filles qui présente-ment au Québec disent qu'elles ne sont pas féministes, qu'elles aillent lire un petit peu! Elles ont seulement besoin de reculer de 40, 50 ans en arrière, - pas loin! -, pour voir les ac-quis qui ont été faits de peine et de misère par leurs grand-mères. Ces acquis sont toujours fragiles. Une fille de 20 ans qui dit qu'elle n'est

pas féministe, c'est qu'elle est dans l'ignorance.

dans ce numéro, nous publions un dossier sur l'itinérance des person nes âgées. comment ce sujet t'interpelle-t-il?J'ai partagé la chambre de ma grand-mère jusqu'à l'âge de 16 ans. Je trouve que nous sommes une socié-té complètement épaisse de ne pas profiter des personnes âgées, de leur savoir, de leur expérience, de leur tendresse, de leur acceptation de la vie. Ça me fait ben rire, le monde qui va «aux Indes» rencontrer des vieux sages... Pis ta grand-mère qui est au foyer, ça fait combien de temps que t'es pas allée la voir? Tellement de vieux sont abandonnés seuls et se retrouvent dans l'itinérance. C'est un signe qu'on ne va pas bien quand on ne s'occupe pas des plus fragiles. Je le répète depuis des années : com-ment ça se fait que chaque garderie n'est pas systématiquement mise dans un foyer de vieux? Il me semble que tout le monde profiterait de cet échange. Moi, ma grand-mère m'a

apporté beaucoup. À la place, on les parque et on leur demande de ne plus participer à notre société.

tu reçois des tonnes de prix de popularité, es-tu tannée de te faire dire que tu es la personnalité chouchou des Québécois?On ne peut pas être tannée de l'amour, c'est le plus grand cadeau! C'est un grand privilège. Des fois les gens me demandent si je suis blasée; voyons donc ! Comment peux-tu être blasée de milliers de personnes qui te disent aimer ton travail et qui t'encouragent à continuer! Je vois ça comme un moteur.

Qu'est-ce qu'on fait ici? Un film de Julie Hivon avec Maxime

Dumontier, Sophie Desmarais et Guylaine Tremblay

En salles le 26 septembre

Unité 9Le mardi à 20h,

sur ICI Radio-Canada Télé

C'est terrible à quel point on

côtoie des gens brisés et on ne

le sait pas.

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MOt dE caMELOt

GILLEs BÉLaNGER

Camelot, Complexe Desjardins

Quand j’étais jeune, nous étions une grosse famille de 11 enfants : sept gar-çons et quatre filles. Mon frère Robert et moi étions placés chez des culti-vateurs à Saint-Esprit. Nous travaillions sur la ferme et allions à l’école à Saint-Roch -de - l’Achigan. À notre retour, vers 15h30, on travaillait dans les champs de légumes. C’était un genre de pension en attendant de retourner chez mes parents à Montréal. Ce que j’aimais beaucoup à la campagne, c’était de travailler au grand air et de semer les légumes. Sarcler les rangs de patates était une de mes tâches préférées. On trimait fort, mais on était bien nourris. C’était un endroit très enrichissant pour des adolescents. Même si ce fut une période heureuse, j’ai été très content de revenir chez mes parents. Et vous, mes lecteurs et lectrices, j’espère que vous avez eu un été magnifique.

Gilles à la ferme

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201418

Agriculture et ville. Voilà deux mots qu'il n'est pas commun d'associer. Et pourtant, de Tokyo à New York, Paris, Londres, Bruxelles, Montréal ou Toronto, l'agriculture urbaine foisonne dans les grandes villes du monde, troquant son image champêtre pour celle de l'innovation et du génie.Le mouvement connaît un essor formidable. Et puisque voici venu le temps des récoltes, posons la question : à l'automne 2014, qu'en est-il des fruits de ce mouvement?

Moisson passionAGRICULTURE URBAINE

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dOssIER

1915 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

dOssIER

urbaine. Ses ruches représentent une production de plus de trois tonnes de miel montréalais par an.

Dès lors, plusieurs questions s'imposent : qu'y-a-t-il d'aussi attrayant dans la pratique de l'agriculture urbaine? Qui la pratique, et surtout, comment s'expli-que cette nouvelle fureur agricole?

Une pratique bien enracinéeComme le souligne Éric Duchemin, chercheur spécialisé en agriculture urbaine à l'Institut des sciences de l'environnement de l'Université du Québec à Montréal, «l'agriculture urbaine est un mouvement qui ne date pas d'hier».

«Cette pratique est apparue dans les années 1970, au moment où il y a un choc pétrolier et une crise économique substantielle, poursuit-il. À cette époque, dans les villes issues des pays industrialisés, la plupart des gens se sont remis à l'agri-culture urbaine afin de survivre à l'instabilité économique, et, essentiellement, afin de remédier aux problèmes d'insécurité alimentaire».

C'est dans ce contexte que dès 1975, «poussée par un mouvement citoyen», précise Éric Duchemin, Montréal s'est dotée d'un programme municipal vi-sant le développent de jardins communautaires en ville.

Avant l'avènement de l'ère industrielle, la production agricole a occupé une place prépondérante dans la plupart des villes. Si dans certaines villes du Sud l'agriculture est demeurée une pratique liée à la subsistance, dans les villes occidentales, elle est devenue synonyme de loisir et d'autoproduction.

Hormis la hausse des coûts des aliments engendrée par la crise, le chercheur ajoute que les préoccupations grandissantes au sujet de la provenance et de la valeur nutritive des aliments, ainsi que les inquiétudes au sujet de l'environ-nement ont également contribué à l'expansion du mouvement.

«Ce qui se passe depuis quelques années, c'est que ce mouvement-là a été re-

Selon la Ville de Montréal, le nombre de jardins com-munautaires a doublé en 30 ans, passant de 43 en 1981 à 97 en 2011. Mais l'agriculture montréalaise

comprend aussi des producteurs à grande échelle, en plus des potagers individuels et les jardins entretenus par les entreprises et les institutions. Plusieurs groupes de recherche de l'UQÀM ont mis sur pied une plateforme interactive d'informations sur les activités en agriculture urbaine à Montréal, agriculturemontreal.com, qui permet de suivre le foisonnement des initiatives montréalaises.

Que ce soit dans un jardin communautaire, sur des terrains vagues, sur leur toit, leur balcon, leur terrasse ou dans la moindre parcelle entourant leur demeure, la Ville estime qu'en 2013, 42 % des Montréalais pratiquent l'agriculture urbaine. Pour sa part, l'organisme Alternati-ves soutient, étude à l'appui, que ce sont 51 % des foyers montréalais qui s'adonnent à une forme ou une autre de production agricole.

En plus de la prolifération des espaces alloués à la culture maraîchère, le nombre de ruches ne cesse d'aug-menter. Alors qu'en 2012 on comptait 165 ruches, ma-joritairement situés en zone périurbaine, aujourd'hui, Agriculturemontréal.com en répertorie 282. La coopéra-tive Miel Montréal a joué un rôle majeur dans leur valo-risation et leur installation en milieu urbain. Sa mission première est de sauvegarder les abeilles, indispensables à la production agricole et au maintien de la biodiversité

Un avenir à cultiver

paR MaGda OUaNEs

Avec plus de 128 hectares d'initiatives agricoles, Montréal est considérée comme une des pionnières en agriculture urbaine. Regroupant chercheurs, entrepreneurs, décideurs politiques et milieux communautaires, cette nouvelle passion urbaine est bien partie pour révolutionner notre façon de concevoir l'alimentation et l'urbanité.

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joint par le mouvement environnementaliste, ajoute-t-il. De plus en plus de gens ont exprimé le désir de verdir leurs villes, de lutter contre les îlots de chaleur, de réduire leur empreinte écologique en limitant l'usage de la voiture, tout en favori-sant l'accessibilité à une alimentation de proximité, abon-dante, saine et abordable».

Vecteur de changement socialCes 20 dernières années, un grand nombre d'organismes communautaires ont privilégié l'agriculture urbaine pour briser l'isolement social, favoriser l'intégration des mino-rités ou encore pour apporter un soutien alimentaire aux personnes vulnérables de notre société.

Créé en 1995, le Santropol Roulant livre quotidienne-ment à travers son service de Popote roulante des repas chauds souvent préparés à partir d'aliments cultivés sur leur toit, afin de favoriser l'accès à une nourriture saine et équilibrée aux personnes en perte d'autonomie. Depuis sa création, l'organisme utilise la nourriture comme outil pour lutter contre l'isolement social et économique chez les aînés.

À ce jour, le Santropol Roulant a livré plus de 465 000 repas à des personnes en perte d'autonomie, et a offert plus de 300 emplois et stages à des jeunes Montréalais dans le cadre des multiples activités qu'il poursuit.

Bien que la Popote roulante constitue le cœur de la mission de l'organisme, le Santropol explore de nouvel-les manières de s'alimenter en ville de manière saine et écologique. En 2012, il met sur pied un projet de ferme urbaine, la Ferme du Zéphyr, située à Senneville sur une des rares terres agricoles de Montréal. Cette ferme cer-tifiée biologique fournit la Popote tout en explorant les possibilités offertes par une agriculture urbaine à grande échelle.

En collaboration avec le Santropol, le projet du collectif Des Fruits Défendus s'inscrit également dans cette logi-que de partage, d'exploration et d'expansion de l'agricul-ture urbaine à Montréal. Menée essentiellement par des bénévoles, cette initiative vise à mettre en réseau des propriétaires d'arbres fruitiers et des cueilleurs afin de ré-duire le gaspillage et rendre cette cueillette locale acces-

sible à tous. Une fois récoltés, les fruits sont partagés en trois parties égales : un tiers pour le propriétaire de l'arbre, un tiers aux bénévoles et un tiers à des organismes favorisant la sécurité alimentaire, tel que le Santropol Roulant.

Comme le projet Des Fruits Défendus, l'initiative internationale Les Incroya-bles Comestibles a également fait de la justice alimentaire son cheval de ba-taille. Le principe est simple : cultiver des légumes dans le moindre coin de terre libre et laisser tout un chacun cueillir ce qui lui plaît. Née en Angleterre dans la ville de Todmorden, ce mouvement a fait le tour du monde. À Mon-tréal, il prend d'abord forme dans le quartier de Westmount, pour ensuite gagner le cœur des habitants du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont-La Petite-Patrie.

Une industrie en croissanceAvec une superficie de 2880m2, 2,5 millions d'inves tissements privés, 10 000 consommateurs et 30 employés, la serre commerciale Lufa est la première de ce genre dans le monde. Située dans le secteur du Marché Cen-tral, dans Ahuntsic-Cartierville, cette ferme urbaine chef de file dans son do-maine produit des aliments locaux, sans pesticide et hautement nutritifs. La ferme propose une quarantaine de variétés de légumes vendus sous forme de paniers en ligne, qu'elle dessert aux consommateurs sur une base hebdo-madaire dans plusieurs points de chute à travers la ville.

Inaugurée en 2011 par Mohamed Hage et Kurt D. Lynn, avec son modèle d'affaires à succès et sa technologie de pointe, la Ferme Lufa a transformé le visage de l'agriculture urbaine. Une seconde ferme a ouvert ses portes à La-val, en 2013 et on parle même d'une incursion future aux États-Unis. Le mo-dèle Lufa inspire et des projets similaires ont essaimé à Vancouver, Toronto et New York qui accueillera bientôt à Brooklyn une première serre commerciale sur le toit d'un supermarché.

Dans la catégorie des modèles d'affaires qui fonctionnent, on compte éga-lement la ferme Pousse-menu. Œuvrant dans le secteur de l'alimentation biologique depuis 1988, son patron Philippe Robillard semble avoir trouvé une niche fertile : une gamme complète d'aliments vivants et ultra santé, es-sentiellement des pousses et des germinations avec un cycle de production de deux semaines, le tout distribué le jour même, toute la semaine, partout au Québec.

Favoriser la biodiversité, diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, améliorer la qualité de l'air, promouvoir la justice alimentaire, ou encore ren-forcer les collectivités. Les bienfaits liés à l'agriculture urbaine sont multiples. Faisant de cette pratique un véritable modèle d'innovation sociale et environ-nementale, dont l'avenir se cultive, au jour le jour, sur les toits.

2115 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

Montréal : les défis de l'avant-garde

paR LaURE pEINcHINa

Avec 8500 parcelles cultivables et une centaine de jardins collectifs, l'agriculture urbaine à Montréal se porte bien. Près de la moitié des Montréalais participent à cet élan dynamique. Mais des obstacles se dressent. Quels défis Montréal doit-elle relever pour maintenir son leadership?

Si Montréal a des défis à surmonter en agriculture ur-baine, l'espace occupe certainement la première place. «Le conflit d'usage de l'espace est extrêmement

irritant pour l'agriculture urbaine. Si on pense à une agriculture urbaine qui nourrit, ça prend de l'espace et l'espace en ville, ça coûte cher, puis c'est rare, affirme Jean-Philippe Vermette, co-fondateur de l'École d'été en agriculture urbaine. C'est pour ça que de plus en plus de gens pensent à jardiner sur les toits.»

Appelé plus communément la cinquième façade par nos voisins américains, le toit est un espace oublié. Pour Eric Duchemin, chercheur à l'Institut des sciences de l'environnement de l'UQÀM, le potentiel en superfi-cie est considérable. «Il y a des centaines d'hectares dis-ponibles à Montréal. On pourrait facilement se réapproprier ces toits qui sont des espaces délaissés.»

Cette avenue prometteuse ne fait pourtant pas l'unanimité. «Il y a des blocages qui ne sont pas nécessaire-ment reliés à la Ville de Montréal, mais à la Régie des Bâ-timents du Québec (RBQ), explique le chercheur. La RBQ travaille à établir des critères de construction sur les toitures végétales qui inquiètent certains professionnels, car aucune réglementation ne s'appliquait jusqu'à présent.»

Leadership et gouvernanceDepuis les recommandations émises par l'Office de consultation publique de Montréal dans son rapport sur l'état de l'agriculture urbaine en 2012, la Ville a mis sur pied un comité de tra-vail permanent en agriculture urbaine. «La Ville de Montréal et les arrondisse-ments réalisent qu'ils ont un rôle à jouer pour mettre en place des politiques, pro-grammes et règlements qui encadrent et facilitent les initiatives et les activités en

agriculture urbaine, poursuit Éric Du-chemin. L'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie a mené un projet pilote en 2011 pour autoriser les poulaillers ur-bains sur son territoire, mais depuis plus rien ne se passe.»

Pour Jean-Philippe Vermette, la question de la poule à Montréal a été évacuée comme un mauvais feuil-leton. «Est-ce qu'on pourrait imaginer des poulaillers communautaires où les Montréalais iraient chercher leurs œufs le matin, nourrir les poules sans que celles-ci ne soient abandonnées par-ce que le poulailler serait géré par un animateur ?», s'interroge le coordon-nateur. «Il y a place à du développe-ment, à des mesures réglementaires. Des exemples qui permettraient de re-connaître l'agriculture urbaine comme quelque chose de pas juste folklorique, mais comme quelque chose qui nourrit réellement le monde», conclut-il.

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dOssIER

technologie : agriculture 2.0

paR LaURE pEINcHINa

Les nouvelles technologies appliquées à l'agriculture urbaine multiplient les initiatives inspirantes. Par la gestion des productions à distance, la mise en réseaux des acteurs du mouvement, l'élargissement des marchés, elles sont un véritable moteur du développement de l'agriculture urbaine.

Les technologies de l'information sont relativement ré-centes dans le paysage de l'agriculture urbaine. Leurs premières applications ont permis d'augmenter la

production agricole en ville. Les Fermes Lufa en sont un bel exemple. Elles sont les premières à avoir construit une serre commerciale en 2011. Avec une deuxième serre intel-ligente située à Laval, toutes les opérations de production sont gérées au moyen d'ordinateurs ou d'iPad depuis les quartiers généraux à Ahuntsic. Une révolution qui permet d'améliorer les rendements de production.

Une autre expérience inspirante utilise les données ouvertes des municipalités pour ramener les abeilles en ville. Le projet Alvéole utilise ces informations pour évaluer la capacité d'un quartier à accueillir des ruches. Mieux encore, la santé des abeilles pourra être évaluée au moyen de capteurs placés autour de la ruche. De quoi faciliter le travail des apiculteurs qui n'auront plus besoin de se déplacer ou presque.

Au-delà des gains de production, c'est par la mise en ré-seaux que les technologies de l'information transforment le travail des agriculteurs urbains. Par exemple, percer le marché de la restauration est un défi pour les producteurs. Le distributeur Provender met en relation des producteurs périurbains et les chefs de restaurant, les hôtels, les cuisines commerciales via une plateforme web. Les problèmes de traçabilité des aliments, de fraîcheur des produits et gas-pillage alimentaire sont ainsi mieux gérés.

L'engouement pour les nouvelles technologies dans le milieu est sans précédent. Les développeurs d'applications et les agriculteurs urbains sont conscients des enjeux liés à la durabilité de nos villes et offrent de nouvelles perspectives pour les marchés. Alex Aylett, directeur et fondateur d'ÉcohackMtl, est enthousiaste: «La production locale ne s'adresse pas seulement aux gens qui vont faire leur course au marché Atwater, cela concerne l'ensemble de la population montréalaise. C'est essentiel. Si l'on veut créer du changement, c'est en créant des excep-tions que les règles du jeu changent.»

ÉcohackÉcoHack est principalement un hackathon social dédié au développement durable : il vise autant à créer un réseau d'innovateurs qu'à créer le prochain «killer application». La deuxième édition d'ÉcohackMtl aura lieu le 18 octobre prochain à Mon-tréal. Il réunira cracks en informatique et acteurs de l'agriculture urbaine pour développer des solutions innovantes.Hackathon : un hackathon est un événement où des développeurs se réunis-sent pour faire de la programmation informatique collaborative, sur plusieurs jours. Le terme est un mot-valise constitué de hack et marathon.

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L'agriculture urbaine en chiffresà Montréal on trouve :282 ruches97 jardins communautaires70 jardins collectifs60 jardins d'institutions et d'entreprises15 producteurs

Qui cultive?81 % des personnes qui cultivent depuis moins de 10 ans résident en majorité dans le centre et l'est de l'île71 % sont des travailleurs76 % ont entre 18 et 49 ans

Où le font-ils ?34 % des agriculteurs urbains cultivent sur le balcon dans les différents secteurs de la ville. Le taux grimpe à 43 % dans le secteur centre.64 % dans la cour arrière d'un bâtiment8 % dans un jardin communautaire1 % sur le toit

comment le font-ils?23 % des agriculteurs urbains pratiquent le compostage19 % des agriculteurs urbains récupèrent l‘eau de pluie pour irriguer les cultures80 % des agriculteurs urbains estiment que l'activité améliore les rapports entre les gens

Les Fruits défendusRécolte en 2013 : 2545 kilos de fruits provenant de 82 arbres sur 43 sites de récolte

Les fruits de MontréalBaies d'amélanchierGriottesPoiresPommesPrunesRhubarbeRaisinsGroseilles

(Sources : Ville de Montréal – Cabinet du Maire et du comité exécutif, Agriculture Montréal et Ville de Montréal et Les Fruits défendus.)

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201424

dOssIER

Gestionnaires innovants en devenir

Spontanément, un bachelier en travail social ou en géographie ne pense peut-être pas à HEC pour poursuivre des études supérieures. Rêver de de-

venir un cadre dirigeant, encore moins. Avec une nou-velle spécialisation qui lie gestion et innovation sociale, la grande école de commerce compte attirer celles et ceux qui «ne veulent plus d'un discours classique sur la croissance et le progrès technique», affirme le responsable du programme Yves-Marie Abraham. Avec un taux de placement à la maîtrise qui cartonne à près de 100 %, un diplôme HEC vaut cher sur le marché, le traditionnel ou celui de l'économie sociale et solidaire. «C'est un secteur en développement, qui aura besoin de gestionnaires, et le sceau HEC est reconnu partout dans le monde.»

Depuis 12 ans, le sociologue Yves-Marie Abraham fait partie de la branche la plus progressiste de HEC Mon-tréal, soucieuse d'offrir une alternative à l'entrepreneuriat dominant. «Il est urgent d'innover sur le plan social pour contrer les inégalités grandissantes, l'affaiblissement de la démocratie, qu'on voit de plus en plus dans la répression, notamment policière, et pour contrer la crise écologique», explique-t-il. Au programme de la nouvelle maîtrise, un cours sur la gestion de coopératives, un autre sur la responsabilité des entreprises en matière de dévelop-pement durable ou sur la décroissance soutenable, «un cours qui, à ses débuts, a amené plus de bruit que d'étu-diants!» HEC est l'une des rares institutions dans le mon-de à offrir un cours sur ce thème qui donne la frousse ou l'envie de rire aux capitalistes endurcis.

Qui sont ces moutons noirs inscrits à ce nouveau pro-gramme? Des femmes, à 80 % pour l'instant. Des bache-lières, âgées de 23, 24 ans, quelques travailleurs du milieu communautaire, un cinquantenaire. «Des gens engagés socialement, qui ont envie de contribuer à changer le monde. Rien que ça!», affirme, rieur, le professeur Abraham. L'édi-fice de HEC, son amphithéâtre Banque Nationale et sa salle Investissement Québec n'ont qu'à bien se tenir.

paR MaRtINE B. côtÉ

Ça y est. La première cohorte officielle de la nouvelle maîtrise en Gestion en contexte d'innovations sociales est actuellement assise sur les bancs de l'École des Hautes études commerciales. Oui, oui, HEC, terreau de la finance et du business, s'ouvre aux questions sociales et écologiques.

UNE PREMIÈRE À HEC

Avec une nouvelle

spécialisation qui lie gestion et

innovation sociale, la grande école de commerce compte

attirer celles et ceux qui ne veulent plus d'un discours

classique sur la croissance et le

progrès technique.

ce que les étudiants liront

L'obsolescence de l'homme, de Gunter andersDès les années 1950, le philosophe, mari de Hannah Arendt, se penchait sur la destruction de l'humanité.

Les limites à la croissance (dans un monde fini), de dennis Meadows, donella Meadows et Jorgen RandersOn l'appelle parfois le rapport Meadows, l'une des plus puissantes critiques du consensus sur la croissance économique.

Le Système technicien, de Jacques EllulL'un des trois livres qu'a consacré le penseur français au lien entre les développements techniques et l'aliénation.

Photo

 : Yves-M

arie abrahaM

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ÉdUcatION

allez, et fêtez en paix

paR catHERINE MORassE | Collaboration spéciale

Le 21 septembre prochain se tiendra la 33e Journée internationale de la paix. Si les Nations Unies célébreront en faisant tinter la Cloche de la paix à New York, les Montréalais ne seront pas en reste et pourront participer à une ribambelle d'activités soulignant la fraternité et l'absence de conflits.

née à fumer le calumet au lever du soleil, six organismes ont joint leurs efforts pour vous proposer une autre re-cette. Antennes de Paix, le centre de formation Marie-Gérin-Lajoie, le Comité Central Mennonite, Initiatives et Changements, la Maison de l'amitié et Religions pour la paix Québec vous convient à décorer le parc Laurier de brins de sagesse dans le cadre de l'activité pacifique et artistique Porteurs de paroles. «Le concept, c'est qu'on se place dans le parc avec un grand chevalet et on va poser une question au public. Les gens pensent, et s'ils aimeraient passer un commentaire, ils l'écrivent sur un morceau de papier. On affiche ensuite les réponses sur des cordes à linge un peu partout dans le parc», explique le directeur de la Maison de l'amitié Luke Martin.

Dès 11 heures, un hot-dog gratuit à la main, vous pourrez écouter des spectacles de musique et assister à la planta-tion de l'arbre de la paix. Les festivités se termineront à 16 heures autour du piano public de la station Laurier, en chorale improvisée, en entamant des airs de paix comme Imagine et We Are the World.

Alors, célébrer la paix, ça vous tente? L'invitation est lancée!

Qu'ont en commun le jazz, les vidéos de chats et la paix? Tous ont un festival dédié en leur honneur. Initié par l'organisme Cercle de Paix, le Pacifest

veut promouvoir une culture de paix à Montréal.La Journée internationale de la paix vous excite telle-

ment que vous n'en dormez plus la nuit? Vous ne tenez plus de fébrilité à l'approche du 21 septembre? Le Pacifest a prévu le coup. Le jeudi 18 septembre, le Concert pour la Paix 2014 se tiendra au Lion d'Or. Un imposant défilé de représentants de la scène musicale québécoise compose le menu de cette soirée. Nanette Workman, François La-chance – oui, le même qu'à Star Académie! –, Jeff Fisher, Lesley Snooky Alston, Jimmy James, Sweetfield sous la direction de Sonja Ball, Zale Seck accompagné du fou-gueux batteur David Devine, Megan & Lauren et finale-ment Cavalaire avec Alain Lapointe, issu du groupe Les B.B., prendront d'assaut la scène du cabaret.

Le dimanche 21, le Pacifest se poursuit sur les pavés de la place d'Armes. Au lever du soleil se tiendra une céré-monie traditionnelle du calumet en compagnie d'un chef algonquin, suivie d'une séance de yoga. À midi, participez à une minute de silence et à une méditation pour se re-mémorer les horreurs des guerres. Ensuite, une marche vous guidera vers la place de la Paix, où un village tout aussi thématique regroupera des kiosques d'organismes et des jeux pour les enfants, en plus d'une foule d'activités pour tous.

«Ça reste très humble comme festival. C'est difficile de vendre la paix, car c'est quelque chose qu'on donne gra-tuitement, affirme le président et fondateur du Cercle de la paix, Jean Trudel. «On espère que ça va grossir!»

porteurs de parolesSi vous préférez prendre un café après une grasse mati-

pour plus d'informationpaix-21septembre.org/

pacIFEst : facebook.com/Pacifest

cONcERt pOUR La paIX : Cabaret Le Lion d'Or : 1676, rue Ontario Est. Billets disponibles au coût de 25 $, lavitrine.com/activite/Concert_pour_la_paix

sOcIÉtÉ

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201426

Maylina, Véronique, Nathalie et Marie.

Photo

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Uriers

Les mystères d'amandineUne rumeur circule parmi les camelots de L'Itinéraire. Il paraît que la pâtisserie Les Délices d'Amandine (2181, rue Sainte-Catherine Est) augmenterait sa production pour donner davantage de viennoiseries à son voisin de l'angle de l'avenue De Lorimier. L'équipe a démenti cette rumeur, ce qui ne l'empêche pas de remettre chaque semaine au Café L'Itinéraire un énorme sac de petits régals qui ont le tour de ravir les papilles des camelots... et des employés! (CM)

Les camelots de L'Itinéraire for-ment-ils une clique exclusivement composée de Montréalais? Que nenni! Voilà deux ans et demi que Bertrand Derome assure la dis-tribution du maga-zine de rue dans le stationnement du bureau de Postes Canada non pas dans la métropo-le, mais à Sutton dans les Can-tons de l'Est! Après avoir été le centre d'intérêt d'une chro-nique Zoom dans notre édition du 15 mars dernier, le camelot a reçu des félicitations officielles de la part du conseil de sa ville. Puis, le 24 juillet, le revoilà en deuxième page de journal La Voix de l'Est! Bravo «M. Sut-ton»! (CM)

La star de sutton

paR ÉLIsaBEtH JULIEN-ROcHELEaU, Et catHERINE MORassE

sur le grilLe troisième BBQ estival de L’Itinéraire s’est déroulé le mercredi 27 août sous le pont Jacques-Cartier à Montréal. Avec l’aide de plus d’une dizaine de bénévoles provenant de chez Great-West London Life Canada Vie, cet événement fort réussi a permis de nourrir gratuitement plus de 350 personnes incluant les camelots de L’Itinéraire ainsi que des gens provenant de la rue et des refuges voisins. (EJR)

nenni! Voilà deux ans et demi que Bertrand Derome assure la dis-tribution du maga-zine de rue dans le stationnement du bureau de Postes Canada non pas dans la métropo-le, mais à Sutton

Après avoir été le centre d'intérêt d'une chro-nique Zoom dans notre édition du 15 mars dernier, le camelot a reçu des félicitations officielles reçu des félicitations officielles

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caRREFOUR

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MOt dE caMELOt

dreams and desires

I think everyone has dreams and desires during the course of their lifetime, I know I have had some. My parents first prom-ised me in the late 1970’s that we were going to live in Greece where I thought everything would be rosy. Instead, after a month of being there in 1979, I wanted to return to Montreal. I ended up living there two school years and my main in-terest was geography. When I returned to Montreal in 1981, I continued this same desire in geography and did well in that course.

The following year I found myself inter-ested in electricity. When I went out to a Greek restaurant, I was asking an electri-cia n questions and he recognized my in-terest in the field. As I progressed in high school, I became interested in studying engineering.

In 1986, I was accepted to Pure and Ap-plied Sciences in college. As the semes-ter progressed, I was not serious enough and the program was difficult and made me realize I had to make a change. The following year, I switched to a three year program in Electrotechnology. I studied

hard and did well, but later on it became harder and I failed a few courses, but managed to complete it. After graduat-ing, I had some difficulties finding the right job.

In 1989, I started becoming a more serious body builder. Months later I saw some results and years later I achieved my goals. Today, I go the gym and con-tinue to stay in good shape.

In the fall of 1989, I showed more in-terest in reading the Bible. In the follow-ing years I studied it heavily and gained more knowledge. Now, I read it often, go to church and watch Christian programs.

Some of these dreams and desires have remained today and I look forward to a better future.

BILL EcONOMOUCamelot, Marché Atwater

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201428

JuancarlosMexicain d'origine, au Québec depuis quatre ans, Juan Carlos Jimenez est

programmeur-analyste, mais il s'éclate aussi avec la photo, la vidéo, la musique et aussi avec divers projets d'ingénierie amateurs. C'est l'envie

de créer qui lui donne le goût de se lever chaque matin. Il vient aider l'équipe de L'Itinéraire depuis deux ans en mettant à contribution ses compétences en informatique.

S'il a des difficultés à intégrer le marché de l'emploi (il bénéficie de l'aide so-ciale), il tient à redonner à la communauté en aidant un organisme d'économie sociale, concept qui lui tient à cœur. Du coup, il acquiert aussi de l'expérience concrète en milieu de travail à Montréal tout en élargissant son réseau so-cial. (GP)

ZOOM BÉNÉVOLE

Photo

 : LoUis-PhiLiPPe PoULiot

MOt dE caMELOt

Regrets in my lifeMy biggest regrets are when I was 17 when I was in the 3rd Army Field Engineers

and I was in Farnham for a week. Then I came back to Montreal for a week and I was supposed to go to Valcartier for two months and three weeks. I regret not going, but if we would have gone from Farnham to Valcartier, I would have gone.

Another regret I have is that when I was 17 and I was in a foster home I was go-ing to a high school in Grade10. I was doing well in high school, but I wanted to go home. So I told the people at the foster home I am tired of being here and I am 18 now and I am going home and also I quit school. Also because there were a lot of drugs at the school and I didn’t want to have anything to do with the school.

To succeed in life you have to be surrounded by good people. You also need to be in a drug free world. You have to pray to the Creator to help you.

My theory is work hard, drink coffee and lots of milk.I don’t let my regrets get in the way of my life now. I try not to think of the past.

I try to move on with my life as best as I can.Love is something from my past that keeps me going in life. My heart is strong and

I have to keep on moving forward and share my love with my readers who enjoy reading my articles.

The future looks bright and we have to remember that we all have a special pur-pose on this planet.daNIEL GRady

Camelot, angle Saint-Laurent/des Pins

2915 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA

[NDLR] Voici le dernier texte qu'a écrit Nancy Boucher avant de nous quitter. En sa mémoire, nous le partageons avec les lecteurs de L'Itinéraire.

NaNcy BOUcHER

Ensemble, on devient fonctionnels.

Ensemble, nous sommes comme un grand feu,Si on retire l'un ou l'une d'entre nous, nous mourons.

Séparés, nous sommes dysfonctionnels,Mais unis, nous sommes comme une bombe atomique qui fait éclater la vie.C'est magique! Nos forces, même nos faiblesses contribuent à notre évolution,Peu importe le temps que ça prendra.

Ensemble, nous pouvons bâtir des cathédrales, voir des villes gigantesques.Les gens nous voient parfois comme des faibles, mais en réalité, Ils ne voient pas à quel point nous sommes forts.L'amour est notre force unique, on le voit tellement peu autour de cette terre!

Ensemble, nous sommes une famille,Notre union déclenche parfois des raz-de-marée de chicanes,Mais au moins, nous avons la force de nous parler dans le blanc des yeux,De nous dire les vraies choses.

Nous sommes une famille, comme dans le temps de nos parents,Tous nos biens nous les partageons.L'entraide est la leçon que nous pouvons vous enseignerÀ vous, les grands de ce monde.

Nous sommes petits, mais l'amour nous grandit.Réunis, nous sommes aimés du Père céleste, peu importe nos origines.

Ensemble

J'ai beaucoup de regrets que mon amie Nancy Boucher nous ait quit-tés si vite et sans préavis. C'est triste de la voir partir aussi rapide-ment puisque c'était une fille très aimable. Elle ne se confiait pas à tout le monde, mais seulement aux gens qu'elle aimait. Elle était ouverte, mais elle ne parlait pas beaucoup. Pour-tant, elle me confiait beaucoup de choses et elle avait confiance en moi puisqu'elle savait que je n'allais pas le répéter à quiconque. Elle est venue à L'Itinéraire pour être camelot à l'angle de Bleury et Sainte-Catherine. Je la connaissais depuis environ deux ans. Nous étions très proches entre camelots. Nous étions comme une famille qui s'entraide. Nancy! Je te souhaite d'être bien auprès de Dieu et d'être heureuse avec les gens qui t'entourent au paradis. Je suis vrai-ment touché par ton décès. Tu as été une grande amie pour moi. Repose-toi en paix. D'un ami qui t'aime beau-coup et de manière sincère.

Adieu Nancy.

RIcHaRd t.Camelot, métro Place-des-Arts

MOt dE caMELOt

adieu Nancy

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201430

L'aménagement urbain pour tous les membres de la citéBERNaRd st-JacQUEs | Organisateur communautaire

Montréal grouille de projets et d'initiatives d'aménagement ur-bain qui s'accompagnent d'enjeux pour les personnes en situa-tion d'itinérance. On n'a qu'à penser aux pics installés devant le magasin Archambault pour éviter que les sans-abri s'y assoient. L'exemple, comme d'autres moins extrêmes, illustre l'importance de tenir compte des conditions et des droits de chacun fréquen-tant l'espace public, avant leur mise en place.

La revitalisation urbaine, qui permet de rendre notre centre-ville plus séduisant et d'inciter de nouveaux citoyens à l'habiter, ne s'accompagne pas toujours d'une approche des plus tendres à l'endroit des personnes en situation de marginalité. Dans bien des secteurs, on a sanctionné par des contraventions et déplacé des personnes itinérantes présentes depuis des décennies. En outre, on a parfois visé la réappropriation de certains parcs par l'ensemble de la population avec l'idée d'inviter les sans-abri, comme au Parc Émilie-Gamelin (près du campus de l'UQAM), mais sans vraiment leur demander leur avis.

En fait, les enjeux de l'espace public revêtent un caractère com-plexe et les relations y sont souvent tendues en raison du motif de son utilisation, variable d'une personne à l'autre. Les projets d'aménagement se doivent donc d'être réalisés en tenant compte de la réalité de l'ensemble des citoyens et non des seuls impératifs de la revitalisation urbaine.

projets à venir et potentiel de démocratisationDe récentes initiatives traduisent autant les enjeux que le potentiel réel de leur réalisation plus démocratique. Le Parc Cabot (métro Atwater) fait actuellement l'objet de travaux majeurs tout en te-nant compte de la population itinérante qui y est présente. Une mobilisation locale, ponctuée de discussions avec des citoyens et d'un Forum sur l'itinérance, a permis l'atténuation de préjugés en même temps que la mise en branle du réaménagement du parc. On perçoit des signes d'ouverture à l'approche d'autres travaux de

réaménagement, notamment de la rue Sainte-Catherine Ouest et du recouvrement de l'autoroute Ville-Marie, qui aura des inciden-ces certaines sur le Carré Viger et les sans-abri qui le fréquentent depuis longtemps.

Devant les projets qui changent le portrait de notre communauté, la mise en place d'une approche régulière de consultation des per-sonnes itinérantes par la Ville de Montréal serait pertinente afin de les inviter dans les débats sur des enjeux qui les concernent. C'est ce que révèle une étude sur le partage de l'espace public du chercheur Michel Parazelli, dans laquelle on aborde les conditions de réalisa-tion des projets urbains en tenant compte de la situation des sans-abri. On insiste sur la nécessité d'un examen préalable des effets des projets sur les conditions de vie des personnes. De plus, on se doit «d'aborder l'analyse des enjeux avec les acteurs sous la forme d'hypothèses et non d'opinions tranchées [et] ne pas accepter d'amalgames entre des comportements qui ne sont pas de même nature et de gravité (attitude antisociale versus acte criminel).»1 Bref, tout comme la Politique en itinérance lancée cette année, une vi-sion d'ensemble doit être portée tout en évitant la simplification du phénomène de l'itinérance, un regard trop manichéen ou la recher-che de solutions magiques (appelées best practices).

Les projets ayant des impacts sur les personnes itinérantes doivent, à chaque occasion, s'accompagner d'une réflexion préalable sur le po-tentiel de leur participation comme citoyen. En plus d'assurer une plus grande réussite de ces initiatives urbaines, de telles démarches permettent, comme société, de nous inscrire en faux contre les pra-tiques de profilage social et l'accentuation de l'exclusion de ces per-sonnes, elles aussi membres à part entière de la cité.

1 PARAZELLI, Michel et al., Les enjeux du partage de l'espace public avec les personnes itinérantes et sa gestion à Montréal et à Québec, rapport scientifique, UQAM, 2013, page 13.

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 31

INFO RapsIM

On ne peut faire revivre Jacinthe, mais...

JEaN-MaRc BOItEaU | Journaliste de rue

Ma recherchiste, une amie et complice, a récemment mis fin à ses jours. Se sentant à court de force et de ressources, elle s'est pendue à un arbre dans ma cour, au milieu du magnifique jardin de fleurs qu'elle avait elle-même semées. En moyenne, plus de 1 100 personnes se suicident chaque année au Québec.

«C’est sur nous que repose la responsabilité

de faire accepter au patient l’idée qu’il est dans son intérêt de se faire soigner en pleine

connaissance de cause.»

Gilles Chamberland, psychiatre à l’Institut

Philippe-Pinel de Montréal

Familles et amis ont beau vouloir les aider, mais ils se heurtent à un cul-de-sac puisqu'on ne peut soigner ces malades

contre leur volonté. Les institutions ont aussi les mains liées. Se croyant souvent victimes d'une simple mauvaise passe, ces personnes vont plutôt faire porter le blâme à leur entoura-ge, qualifié de persécuteur. Gilles Chamberland, psychiatre et directeur des services profession-nels à l'Institut Philippe-Pinel de Montréal, va plus loin. «On assiste à une sorte d'hypocrisie de la part de la société, dénonce-t-il. Nous sa-vons que plus les personnes progressent dans leur détresse psychologique, moins elles pos-sèdent le jugement nécessaire pour évaluer si elles sont malades ou pas».

Le psychiatre précise que le fait de refuser de se faire soigner est susceptible d'entraîner des gestes regrettables pour soi-même ou pour la société. La vie se passe à un rythme accéléré, voire affolant, laissant peu de recul à une personne en bonne santé pour résoudre ses problèmes. Les difficul-tés, lorsqu'elles s'accumulent, peuvent déstabi-liser une personne jusqu'à provoquer une dépres-sion ou un syndrome d'épuisement (burnout).

Tant à la division ÉMRII de la police de Mon-tréal, qu'aux Services sociaux et à l'Institut Philippe- Pinel, on s'entend pour réclamer des moyens supplémentaires axés sur la préven-tion du suicide. «Le processus actuel condui-sant à la prise en charge d'un individu qui se retrouve en crise à l'urgence est fastidieux», ex-plique Dr Chamberland. «Lorsque le malade se

présente à l'hôpital, il est évalué par un méde-cin, puis par un psychiatre, afin de déterminer s'il représente un danger pour lui-même ou pour la société. Par la suite, le psychiatre doit en référer à un juge pour obtenir une ordonnance afin que cette personne soit prise en charge. La difficulté réside dans le fait qu'il faut prouver que la personne représente un réel danger en s'appuyant sur des gestes déjà commis.»

Résultat, plusieurs individus qui souffrent ne peuvent être soignés de façon préventive. Autre problème, les familles désirent évidem-ment le bien de leur proche en crise, mais sont rebutées par les démarches fastidieuses afin d'obtenir une ordonnance de la Cour pour con-traindre celui-ci à se faire soigner.

La Charte des droits et libertés de la per-sonne stipule que l'on ne peut soigner une personne contre sa volonté! Pour ce qui est du respect de l'individu, c'est une bonne chose. Cependant, il faut tout de même trou-ver le moyen de venir en aide aux personnes en crise. Combien de temps - et de suicides - faudra-t-il encore avant d'apporter un simple changement dans le processus d'évaluation et de prise en charge pour des interventions plus efficaces et immédiates ?

Le psychiatre propose une solution. «Une équi-pe de première ligne composée d'un psychiatre et d'un procureur ayant l'autorité pour ordonner la prise en charge immédiate et assignée en per-manence à l'urgence éviterait le renvoi du malade à la maison ou à la rue.» Ne serait-il pas plus

cHEMINFaIsaNt

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201432

simple d'apporter une modification, pour des cas d'exception, à la Charte des droits et libertés? Le psychiatre n'est pas d'accord. «Dans l'état où se présente le patient, il est possible qu'il soit enclin à accepter n'importe quoi pourvu qu'il puisse être soulagé. Je crois que nous ne devons en aucun cas apporter des modifications à la Charte afin de respecter les droits fondamentaux des individus. C'est sur nous que repose la responsabilité de faire accepter au patient l'idée qu'il est dans son intérêt de se faire soigner en pleine connaissance de cause.»

Après avoir pris connaissance de mon texte, la soeur de Jacinthe, Lucie Bertrand, m'a fait parvenir un vibrant témoignage: «Je viens de lire ton texte, très bon texte d'ailleurs, mais tu sais, moi je suis madame “Oui, mais..”.» Elle ne croit pas que quoi que ce soit ait pu être évité dans le cas de Jacinthe. Jacinthe soupçonnait un problème de sang, mais il aura fallu visiter quatre hôpitaux avant que quelqu'un finisse par la prendre au sérieux.

«Lorsqu'ils ont fini par faire le test, poursuit-elle, et qu'il s'est avéré qu'elle avait raison, ce fut la panique sur le Titanic. Si elle se cognait, elle pouvait faire une hémorragie interne ou si elle se coupait, elle se vidait de son sang. Son fameux médecin généraliste, dont elle avait une peur bleue, ne voulait pas l'entendre. Il avait décidé qu'elle devait prendre un antidé-presseur tellement puissant, qu'au beau milieu de la dose, Jacinthe avait juste envie de dormir. Ma soeur ne pouvait accepter un avenir sem-blable!»

Choquée, Lucie croit que tous les médecins et leur pharmacopée en sont venus à bout! «Celle qui a posé ce geste le 8 juin, n'est pas la Jacinthe que je connais, mais une Jacinthe sous l'influence de médicaments inappropriés.» Dans ces conditions, elle ne peut que respecter son choix même s'il est très douloureux pour tout le monde. «Ma soeur s'est battue, elle a été un bon petit soldat jusqu'à la fin, mais elle était usée et fatiguée de se battre, alors...»

Un avocat spécialisé en droit médical Jean-Pierre Ménard rappelle qu'il y a 500 000 ac-cidents reliés aux soins de santé par année au Québec...126 décès auraient pu être évités en six mois. Les chutes et les erreurs de médica-ments représentent 65 % des erreurs médicales «répertoriées!» Peut-être vaudrait-il mieux se faire accompagner pour une visite chez le mé-decin ou dans les hôpitaux?

La Société de Transport de Montréal ajoute sa participation financière à celle de la fondation J.-A. Bombardier, Makivik et d'autres donateurs privés pour propager l'art auprès des bénéficiaires de la Mission St.Michael's, située dans le Quartier des spectacles.

Les courtiers en valeurs sociales de la Société de développement social de Ville-Marie offrent désormais des activités artistiques pour la clientèle de ce centre de jour. Grâce à l'aide d'experts en la matière et à l'audace du Fonds des employés de Bombardier, les clients du pôle de service auront l'occasion de bénéficier d'un nouveau service original destiné à renforcir leur âme, leur dignité et leur fierté.

On parle d'arts plastiques, de danse, de musique, de littérature. Des artistes établis viendront aussi à la rencontre des participants. Ensuite, les créations seront diffusées. Voilà une possibilité de plus pour ceux qui vivent dans l'ombre, de réintégrer la lumière.

La STM et l'âme des laissés-pour-compte

L'été est arrivé, c'est l'année de l'Expo 1967. On s'est préparés, mon frère et ma sœur, avec nos parents, à se rendre à Montréal avec la voiture de mon père. Nous avons hâte d'arriver à desti-nation, de voir les pavillons et d'essayer le monorail ainsi que les jeux de La Ronde.

C'est un dimanche, le temps se gâte et il pleut. Nous devons faire la file, mais nous réussissons tout de même à voir trois pavillons : la France, l'U.R.S.S. et les États-Unis. Mon frère et moi décidons d'aller à La Ronde pour essayer les jeux. Nous es-sayons les autos tamponneuses, mais en sortant du manège je ne le vois plus. J'avertis mes parents, mais eux non plus ne le trouvent pas. Nous avertissons un garde de sécurité en lui don-nant une description de mon frère. Mon père et moi faisons le tour de La Ronde et les autres attendent à la sortie sur un banc en vain, car on ne le trouve pas. L'heure de fermeture arrive, et il apparaît. Nous sommes contents qu'il soit là. Lui s'était amusé dans les manèges et nous on s'était beaucoup inquiétés pour lui. Il n'avait que treize ans.

Nous pouvons enfin retourner à la maison, mais en cours de route, la voiture de mon père se met à chauffer. Nous som-mes obligés d'arrêter et d'enlever le bouchon du radiateur pour laisser échapper la vapeur. Pendant ce temps, je vais chercher de l'eau. Puis on s'arrête dans un garage trois fois de suite. La première fois, on change le thermostat, l'autre, la courroie, et la dernière fois la pompe à eau. La voiture continue tout de même à chauffer. Nous devons coucher à l'hôtel et attendre le lend-emain pour continuer la route.

Enfin, nous arrivons à la maison et mon père va voir son gara-giste habituel. Il lui dit que ce sont les conduits du radiateur qui avaient besoin d'être nettoyés. Pour éviter ces mésaventures, il aurait fallu faire une inspection mécanique avant de partir. En plus, mon frère étant petit, il aurait fallu qu'il soit habillé de cou-leur vive pour ne pas qu'on le perde dans la foule.

RÉaL LaMBERtCamelot,

angle Laurier/de Lanaudière

MOt dE caMELOt

angle Laurier/de Lanaudière

toute une aventure!

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201434

DignitéPauvreté

Plus de six millions de personnes à travers le monde votent pour la dignité en achetant un journal de rue. En agissant ainsi, ils participent à changer la vie de 27000 camelots dans 40 pays, représentant plus de 120 journaux de rue différents. En retour, les lecteurs profitent d’un journalisme indépendant de qualité, tout en sachant qu’ils ont fait une différence.

Votez pour la dignité.

DignitéPauvreté

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Au large de Terre-Neuve, une petite île est en train de renverser le pessimisme présent dans plusieurs anciennes communautés de pêcheurs. Avec ses 2700 habitants, l’île de Fogo est en train de se refaire une santé après les temps difficiles de la crise de la pêche en suivant un modèle novateur de développement économique communautaire. C’est grâce à Zita Cobb, une riche philanthrope de 55 ans née dans une famille de pêcheurs de l’île, que de nouvelles perspectives se sont offertes à cet endroit à l’autre bout du monde.

L’île du renouveau

Pour innover socialement tous ensemblepiste.itineraire.ca

pIstE

cOMMUNaUtÉ

REVENU

LOGEMENt

aLIMENtatION

à lire aussi sur piste.itineraire.ca

Piger dans le frigo. Une épicerie coopérative abordable

Toit à moi. Le crowdfunding pour loger les itinérants.

Un café-bistro à saveur sociale

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 : kiMMaNLeYo

rt

Monsieur Harper, en tant que pre-mier ministre du Canada, vous avez mentionné que vous alliez faire des coupures dans les organismes so-ciocommunautaires. Je voudrais vous rappeler que les organismes communautaires ont pour but la réinsertion sociale et la diminution de l'isolement des gens seuls. Pour chaque personne qui sort de chez elle et qui fréquente un organisme, vous lui permettez de continuer d'avoir son autonomie et de se rendre utile à la société. Donc je pense que vous avez les sous pour maintenir ces or-ganismes. En tant qu'artiste-peintre, cela permet aussi à nos ateliers de rester ouverts. Il ne faut pas oublier que les organismes créent des em-plois comme ceux en intervention, en rédaction, en infographie, en journalisme et dans l'alimentation, et que ces gens-là paient de l'impôt, ce qui est une raison de plus de ne pas faire de coupures. Alors tout ce qu'il reste à faire, c'est d'y réfléchir avant de poser un geste négatif. Pensez au bien-être des gens pour une fois, peut-être que vous feriez une bonne chose.

JacQUEs ÉLIZÉCamelot Théâtre du Nouveau Monde et Théâtre du Rideau Vert

MOt dE caMELOt

Injustice sociale

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 35

paR syLVaIN-cLaUdE FILION

Voir sans voirL’humain d’aujourd’hui ressent une fascination certaine pour la vitesse et les technologies, à un point tel que les traces qu’il peut laisse derrière lui peuvent prendre la forme de sillages indicibles. L’artiste montréalais Bertrand R. Pitt s’intéresse à ce rapport ambigu entre le corps et le paysage avec deux installations interactives et une sélec-tion de tirages numériques.

cOMpOsER aVEc L’HORIZONJusqu’au 5 octobreMaison de la culture Frontenac – Studio 12550, rue Ontario Est, accesculture.com

Being at home avec Benoît McGinnis

Créé à Montréal en 1985 avant d’être joué à Londres, Paris, Florence et

Barcelone, le texte phare de René-Daniel Dubois demeure un cri du

cœur qui n’a rien perdu de son urgence, ni de son intensité. Pour préserver sa pureté, l’amour doit-il être sanc-tifié par la mort? Frédéric

Blanchette met en scène Marc Béland et Benoît McGinnis dans ce duel verbal qui compte parmi les chefs-d’œuvre de la dramaturgie québécoise.

BEING at HOME WItH cLaUdEDu 16 septembre au 11 octobre, 20 hThéâtre du Nouveau Mondetnm.qc.ca

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 : JeaN-FraNÇois Gratto

N/UNe CoMMUNiCatioN oraNGetaNGo

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 : Marie-CLa

UDe haMeL

Le goût du goulagEvguénia Guinzbourg n’a publié qu’un seul texte, mais il mérite de figurer parmi les plus bouleversants de la dramaturgie moderne. Douze ans après sa libération, l’historienne et journaliste raconte son calvaire dans le goulag où Staline l’avait confinée en 1937 en raison de ses opinions politiques. Pour célébrer son 30e an-niversaire, le Théâtre de l’Opsis réunit 30 femmes sur scène. On en ressortira le cœur pétri.

LE VERtIGEJusqu’au 4 octobreESPACE GO4890, boulevard Saint-Laurentespacego.com

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 37

paNORaMa

La fureur de lire

La directrice de l'événement, Michelle Corbeil, en poste depuis les débuts, ne s'attarde pas long-temps sur les bilans, sauf pour constater qu'au

début du festival, des bonzes de la littérature comme Anne Hébert ou Gaston Miron étaient encore de ce monde alors que les figures montantes tels Alain Farah ou Perrine Leblanc n'étaient que des enfants.

Le mot d'ordre, vingt ans plus tard, reste le même : donner envie de lire. Furieusement envie, même. «La programmation est pensée dans le but que les gens sor-tent des spectacles, veuillent lire les textes et en rede-mandent d'autres», affirme Mme Corbeil. Consciente que plus de 33 % des Québécois ont de grandes dif-ficultés de lecture, la directrice du festival se fait un devoir de faire une place à tous les types de lecteurs. En collaboration avec L'Atelier des lettres, des gens qui ne savaient ni lire ni écrire lors de l'édition 2013 proposent cette année une lecture de poèmes qu'ils ont eux-mêmes écrits. Imaginez le chemin parcou-ru... Un rendez-vous incontournable le 15 septembre en matinée à la Bibliothèque du FIL, dans le Quartier des spectacles.

de grands nomsCharlotte Rampling, Gilles Vigneault et Richard Desjardins font partie des belles prises de la 20e édition. Les grandes dames d'abord : Charlotte Rampling, connue pour sa voix splendide et son accent franco-britannique charmant, actrice-amie de François Ozon (Sous le sable, Swimming Pool, Jeune et jolie, etc.) récitera la poésie de Sylvia Plath, figure féministe tragique de la littérature américai-ne, sur la musique de Benjamin Britten interprétée par la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton. Les échos du spectacle, présenté en France au prin-

temps dernier, laissent prévoir le meilleur. Danses nocturnes est présenté du 19 au 21 septembre, à la Cinquième Salle de la Place des Arts.

Un lien naturel unit Richard Desjardins et Federico Garcia Lorca, tous deux poètes, chanteurs, et artis-

tes combattants. L'Espagnol, lui, a péri sous les balles pour ses positions contre le fascisme et la guerre. Sur scène, Richard Desjardins, en mode diseur, et le violo-niste Alexandre Da Costa. Soirée humaniste en pers-pective le 18 septembre, 20 h, Théâtre Outremont.

Est-ce une conférence, un récital, une rencon-tre avec le public ? C'est un peu tout ça, L'Atelier de Gilles Vigneault, prévu le 21 septembre à 15 h au Théâtre Outremont. L'événement se fera entre autres sous forme de questions-réponses, posées à la fois par l'animatrice Françoise Guénette et par les spectateurs, appelés à interroger le grand sage. Mais Michelle Corbeil rappelle que «quand tu t'appelles Gilles Vigneault, c'est difficile de se retenir de chanter, donc c'est possible qu'ils répondent aux questions du public en chantant !»

paR MaRtINE B. côtÉ

Tout comme L'Itinéraire, le Festival international de littérature célèbre ses 20 ans. Et a encore beaucoup de mordant. Jusqu'au 21 septembre, le FIL propose une fête des mots, de la lecture et de la poésie dans un contexte éclaté, avec un grand souci d'accessibilité.

FEstIVaL INtERNatIONaL dE LIttÉRatURE

Des gens qui ne savaient ni lire ni écrire lors de l'édition

2013, proposent cette année une lecture de poèmes

qu'ils ont eux-mêmes écrits.

Photos : LaUre MoraLi, Marthe-LeMeLLe, Pierre-CrePo, MeMoire-D-eNCrier, Yves reNaUD-Lr, JeaN-FraNÇois GrattoN, JeaN-CharLes Labarre

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201438

L'Itinéraire recommande...

de profundisAprès une série de procès qui l'ont ruiné, Oscar Wilde est condamné à la prison pour « grave immoralité», entendre ici « pour homosexualité ». De Profundis est le titre de la longue lettre qu'on l'autorise à écrire à son ancien amant. Wilde n'est plus le chantre du plaisir et de la décadence, mais un homme privé de sa liberté. Lu par René-Richard Cyr, le texte émeut par sa puissance, à la fois lettre d'amour et règlement de comptes.15 et 16 septembre, 21 h, Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts

Montrez-moi le mondeLe festival a toujours entretenu un lien fraternel avec Haïti. Cette fois, les poètes haïtiens invités feront enten-dre la voix de camarades québécois ! C'est gratuit, le 18 septembre, 19 h, à la Grande Bibliothèque.

parlures et parjuresMichel Faubert, emblème du conte, entend prouver que la turlute et le rigaudon peuvent rimer avec la musique actuelle. Trois musiciens sur scène forgeront ce mélange décapant le 17 septembre, 20 h, au Caba-ret Lion d'Or.

Mingan mon village Sacré Prix Jeunesse des libraires du Québec l'an passé, l'œuvre prendra vie au FIL 2014. Six des élèves de l'école Teueikan, qui signent les poèmes de ce livre illustré par Rogé, feront le voyage depuis Ekuanitshit pour réciter leur texte, accompagnés de Joséphine Bacon, Rita Mes-tokosho et Laure Morali. À voir le 20 septembre, 19 h, à l'Auditorium de la Grande Bibliothèque.

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 39

cULtURE

Lorsque je travaille à la station D'Iberville, je vais toujours prendre ma pause-café au même restau-rant, Le petit coin du Mexique, sur la rue Jean-Talon. Dernièrement, il m'est arrivé une belle aventure, que je n'attendais pas. J'étais en train de lire mon magazine L'Itinéraire, tout bonnement et simplement, en pre-nant mon café. Comme à l'habitude, après avoir fini de boire mon café, je m'en vais le payer à la caisse. Je sors pour m'en aller à la station. Tout à coup, je vois mon serveur, derrière moi, dehors. Il me dit : «Madame, madame, j'ai une cliente qui a payé le café pour vous.» Comme je ne savais rien de cela, s'il n'avait pas été hon-nête, le jeune homme, il ne serait pas venu me voir et il aurait gardé le paiement du café que j'avais donné au caissier. Ce fut une belle et bonne surprise pour moi et je lui en suis très reconnaissante en le remerciant très sincèrement.

Merci à ma clientèle de continuer à me soutenir.

GIsÈLE NadEaUCamelot, métros Jarry et D'Iberville

MOt dE caMELOt

L'honnêteté

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201440

Découvrez les grandes innovations sociales,

parcourez des entrevues inspirantes et des dossiers fouillés préparés par des journalistes professionnels

dans la section ACTUALITÉS.

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la plume pour s’exprimer dans LE CŒUR DE L’ITINÉRAIRE,

où se trouvent également les chroniques JUSTICE,

INFO RAPSIM et les analyses pertinentes de l’économiste indépendant IANIK MARCIL.

Détendez-vous au fil des pages de la section

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de chaque mois

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Des pages axées sur la détente, le mieux-vivre, les

actualités sociales et la chronique percutante

de l’économiste indépendant

IANIK MARCIL.

pOUR VOUs aBONNER, cONsULtEZ LE BON dE cOMMaNdE EN paGE 6

Digestion difficile... courbatures... hoquet, rhume... pellicules? Le vinaigre de cidre de

pomme a réponse à tous ces bobos. On doit sa popularité à un médecin du Vermont, le

Dr D.C. Jarvis, qui dès 1958 recommandait le vinaigre de cidre comme cure universelle. Sa potion magique pour être en forme consistait

tout simplement à mélanger du vinaigre de cidre et du miel dans un verre d'eau. Des ef-fets prodigieux sur la santé seraient attribués

à cet élixir. Règle essentielle : utiliser un vinaigre de cidre pur à 100 % vieilli en fût de chêne et non pasteurisé. Pour en savoir plus sur l'histoire et la fabrication du vinaigre du cidre de pomme : un excellent site Internet, celui de la vinaigrerie Gingras à Rougemont : www.cidervinegar.com/fr/. Pour d'autres dé-

tails : masantenaturelle.com - Dr Jarvis

Jupes mini ou extralongues, chemises à carreaux, meubles sixties... les tendances mode de l'automne ramènent le passé au goût du jour. Tout revient toujours à la mode. Portés par ce vent de vintage, redécorer avec une touche rough luxe serait de mise. En période de «serrage de ceinture», le style poorgeois (fusion des mots pauvre et bourgeois), déri-vé du concept rough luxe, est tout indiqué. Il invite à la revalorisation des objets au lieu de jeter et d'acheter. On peut créer nos propres décors suivant cette tendance, à partir de meubles anciens récupérés et savamment relookés style bohème chic. Suffit ensuite de les laisser trôner avec éclat sous des plafonds dont la peinture est écaillée avec soin, en-tourés de murs au papier peint qui retrousse et de boiseries volontairement défraîchies. Mais attention, décrépit ne veut pas dire ici insalubre. Il s'agit plutôt d'un rejet calculé du modèle de production et de consommation valorisant le clinquant et l'éphémère.

Oublier des personnes aimées dispa-rues, des noms, des souvenirs et quoi encore! Il le faut. Parce que sans oubli, nous ne pourrions pas vivre, affirme le psychiatre Simon-Daniel Kipman dans son livre L'oubli et ses vertus. Pour lui, passer sa vie à répéter, c'est rester figé dans le passé, ce qui équivaut ni plus ni moins à une mort psychique. L'oubli nous permet d'être disponi-ble à la découverte, à la surprise, à la création... Il est un mécanisme de défense formidable contre l'angoisse que peut générer l'excès d'émotion, explique l'auteur. Par exemple, c'est «ce qui permet de redécouvrir tous les matins la personne à côté de la-quelle on dort et de l'aimer encore», illustre l'éminent médecin de l'âme. Vous en souviendrez-vous ?Pour en savoir plus : lexpress.frle droit à l'oubli ou la liberté de se souvenir

La pharmacie du verger

Redécorer avec du vieux

On s'agrippe et on monte?

comment alléger son cerveau

Avant de s'attaquer à l'Everest, on peut viser plus modeste avec l'escalade de murs inté-rieurs. Un défi qui a l'avantage d'être à la portée de tout le monde. Et pas d'achat d'équipement. Déjà au primaire, des enfants en font l'expérience dans leur école. Il est même possible de fabri-quer des structures d'escalade chez soi, Globe Escalade à Boucherville se spécialise dans ce domaine. Si l'espace vous manque, Altitude Gym en Outaouais propose une expérience d'escalade excitante avec une infinité de parcours ver-ticaux de toutes hauteurs et dif-ficultés. À Laval, chez Escalade Clip ‘n Climb, on vous fait grimper jusqu'à dix mètres bien retenus par un système automatique. Et à Sher-brooke, on peut aller grat-ter le ciel. Exactement! Une église a été transformée en centre d'escalade, au joli nom laïque de Vertige.P

hoto

s : 123rF.CoM/PiCCia Ner

i, Cseh io

aN, tetiaNa vitseNko

 et LiGhtwise

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 41

paR dENysE MONtÉ VIVRE

activitésexuelle

tamis

cale

étende

arêtes

cérium

meure

posséda

potentille

chrétien

plantes

métro

asticot

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Noeud

E A A P O P U L E N C E I N F U S E R A S I A T E I S A S R A S R U T T I N S R E P A N D E V E R U E E V E R S A C R E T E S B E T A U B E P R O C U R E R

Réponses du 15 septembre 2014

dE JOsÉE

Dorénavant, à chaque numéro, Josée Cardinal, qui

travaille depuis plusieurs années à la distribution du magazine L’Itinéraire et qui se passionne pour les mots et les jeux, propose un petit

fléché à nos lecteurs.

Solution dans le prochain numéro

LE pEtIt FLÉcHÉ

LE paIN Et LE VIND’Alexis MartinAmbitieuse saga historico-théâtre ex-plorant le Canada français de 1608 à 1998. Danielle Proulx y incarne Jehane Benoît!Du 23 septembre au 11 octobreEspace Libre

BEING at HOME WItH cLaUdEDe René-Daniel DuboisMarc Béland et Benoît McGinnis se parta-gent les rôles de l'enquêteur et du suspect.Du 16 septembre au 11 octobre 2014Théâtre du Nouveau Mondetnm.qc.ca

pOUR RÉUssIR UN pOULEtDe Fabien CloutierL'univers cinglant de Cloutier dans la bouche, entre autres, de Denis Bernard.Du 23 septembre au 1er novembreThéâtre La Licorne

OpENING NIGHtLe film de John Cassavetes adapté et traduit par Fanny Britt. Sylvie Drapeau campe le rôle principal.Jusqu'au 27 septembreThéâtre de Quat'Sous

saLIF kEItaL'Olympia17 septembre, 20 h 30

catHERINE MaJORMaison de la culture Marie-Uguay18 septembre, 20 hGratuit

tHE BLack kEysCentre Bell18 septembre, 20 h

LEs VIOLONs dU ROy : tHaRaUd, BEEtHOVEN Et MOZaRtMaison symphonique de Montréal 19 septembre, 19 h 30

EMMaNUEL BILOdEaU : ONE MaNU sHOWLe comédien se fait un peu humoriste, beaucoup polémiste.Monument-National25 au 27 septembre, 20 h

BRyaN FERRyThéâtre Saint-Denis26 septembre, 20 h

ORcHEstRE syMpHONIQUE dE MONtRÉaL : LEs tROIs accORds Maison symphonique de Montréal 30 septembre et 1er octobre, 20 h

EMpty MOVEs (paRts I, II & III)D’Angelin PreljocajEn clôture du festival Quartiers Danse, trois œuvres explorant l’œuvre sonore de John Cage par l’illustre Ballet Preljocaj. Amphithéâtre du Gesù19 et 20 septembre, 19 h 30

tROIs dÉcENNIEs d'aMOUR cERNÉDe Thomas LebrunUne réflexion sur le sida, dansée en quatre segments et cinq danseurs.Agora de la danseDu 23 au 26 septembre, 20 h

FLORILÈGE : 40 aNs dE pOÈMEs cHORÉGRapHIQUEs paR MaRGIE GILLIsLa légende de la danse dans quelques-uns de ces plus beaux solos.Maison de la culture Marie-Uguay28 septembre, 14 hGratuit

WORLd pREss pHOtO 2014Marché BonsecoursJusqu'au 28 septembremarchebonsecours.qc.ca

dEstINatION QUÉBEc. UNE HIs-tOIRE ILLUstRÉE dU tOURIsMESalle Gilles-Hocquart de la BAnQAffiches, publicités : comment on a vendu les charmes du Québec aux touristes depuis le 19e siècle.Jusqu'au 4 janvier 2015banq.qc.ca

Bd EN MUsIQUELa crème des bédéistes exposent dans la maison du jazz. Jimmy Beaulieu, notre collaborateur Éric Godin, Fred Jourdain, Julie Rocheleau, Philippe Girard et bien d’autres dévoilent quelques planches inédites.Jusqu’au 23 novembreGratuitGalerie de la Maison du Festival de jazz de Montréalmontrealjazzfest.com

tHÉÂtRE spEctacLEs aRts VIsUELs

daNsE

L'ItINÉRaIRE REcOMMaNdE

Info et billets en vente

theatreoutremont.ca

À tous ceux qui n’ont jamais vu les Beatles et à ceux qui veulent les revoir... beatlesexperience.com

8-9-10-11 octobre

15 septembre 2014 | ITINERAIRE.CA 43

paR sIMON cORdEaU, MaRtINE B. côtÉ,

syLVaIN-cLaUdE FILION Et MaRIE-LIsE ROUssEaU

LIVREs

dans les coulisses rigolotes de l’ethnologieEn nous faisant visiter, pièce par pièce, le presbytère anglais construit en 1851 et qu’il vient d’acheter, l’auteur d’American rigolos et d’Une histoire de tout ou presque réa-lise un autre exploit qui fascine dès les premières pages. De digression en digression, il raconte mille et une anec-dotes servant à illustrer comment le génie de l’homme, conjugué avec les améliorations de l’ère industrielle, ont façonné le monde moderne. Instructif, iconoclaste, sou-vent étonnant, parfois renversant, voilà une brique qui se dévore à belle dents – on en redemande-rait. Soulignons l’excellente tra-duction française. (SCF)

Une histoire du monde sans sortir de chez moiBill Bryson, Payot, 608 pages.

pour et par le peupleDans une véritable démocratie, le pouvoir appartient au peuple en tout temps et non seulement une fois aux quatre ans lors d’une élection. Or, il n’en est rien au Québec actuellement. De-vant ce constat désolant, Roméo Bouchard suggère une réforme en profondeur de nos institutions afin que la gouvernance serve véritablement les intérêts de la population et non ceux des dik-tats du marché. Pour s’assurer d’une totale impartialité, sans influence idéologique ou partisane, Bouchard propose de se doter d’une constitution rédigée par une assemblée citoyenne tirée au sort. L’idée paraît utopique, mais il la défend avec conviction. Le plus dur sera de briser le cynisme et l’individualisme ambiants afin de redonner à la population l’envie de s’engager politiquement. (MLR)

constituer le Québec Roméo Bouchard, Atelier 10, 108 pages.

Ni gentil ni méchantThomas d’Ansembourg croit que l’on est trop gentils. Pas gentils généreux, mais gentils trop polis, trop timides. D’où son cri du cœur: Cessez d’être gentil, soyez vrai! Mais alors, comment être vrai sans être méchant? En étant d’abord honnête avec soi, en apprenant à s’affirmer et en utilisant la CNV (hein?), la communication non- violente. Au départ un ouvrage plus complet, Cessez d’être gentil... est ici illustré par Alexis Nouailhat.

Le mélange entre bédé et manuel rend la lecture facile et agréable. Et l’humour bon enfant qui en ressort transforme un sujet profond en un petit livre inoffensif... en apparence. Un livre qui vous fera sourire à la première lecture, et vous gratter la tête à la deuxième. (SC)

Cessez d’être gentil, soyez vrai!Thomas d’Ansembourg, Les Éditions de l’Homme, 152 pages.

Les inégalités racontées en 950 pagesReçu par le président Obama, décrié ou adulé par les publications les plus prestigieuses, Thomas Piketty est devenu une vedette de l’économie. Mais qu’y a-t-il donc dans le bouquin de l’économiste français? D’abord, des tableaux, simples à lire, qui montrent en un coup d’œil la situation des inégalités depuis 200 ans et, surtout, qui prouvent leur retour en force. Depuis les années 1980, non seule-ment les inégalités repartent en vrille mais elles prennent de nou-velles formes. Aux écarts de salaires s’ajoutent un autre phénomène : la concentration des capitaux entre les mains de moins en moins de personnes. En plus, le rendement de ces fameux capitaux augmen-te plus vite que la croissance des revenus nationaux. Alerte rouge.

Pour nous permettre d’absorber tout ce contenu, Piketty utilise quelques références littéraires, de Balzac à Austen, qui ont décrit par leurs fic-tions des situations bien réelles d’inégalités. À lire, à petites doses, ne serait-ce que comme le dit Piketty : «il ne faut pas laisser l’économie – qu’il refuse d’appeler une science - aux seuls économistes». (MBC)

Le Capital au XXIe siècleThomas Piketty, Seuil, 950 pages.

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Mots croisés L'Itinéraire - 1er septembre 2014

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HORIZONTALEMENT1. Révocations.

2. Partais en éclats - Comprimée.3. Égarés - Empereur.4. Harpies - Caractère ancien.5. Mettraient à niveau.6. Bas - Ni vous ni moi.7. Singeais - Parfaitement unie.8. Donc, on lui a dit bonjour - Ressemblent à des images?9. Il est salé - Recommandera à Dieu.

10. Quartier de Londres - Riposteras. VERTICALEMENT

1. Faire une montagne avec un rien.2. On recherche ses plumes - Pas polie.3. Antilope - Rivière d'Asie.4. Amenés vers soi - Liquider.5. Descend des Alpes - Dégagé.6. N'a plus qu'à savourer.7. Vieille clef - Connais - Un peu de bonheur.8. Suit le tic - Bout de persil - Monnaie.9. Le 38 en France - Capital d'Afrique du Sud.

10. Au pied des Pyrénées - Faire quelque chose.11. Éliminera.12. Fromage - Causeras un préjudice.

SOLUTION du 1er septembre 2014

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 121 D E S T I T U T I O N S2 R I A I S T A S S E E3 A D I R E S C E S A R4 M E G E R E S R U N E5 A R A S E R A I E N T6 T V I L I L7 I M I T A I S R A S E8 S A L U E E S A G E S9 E T I E R B E N I R A

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Mots croisés L'Itinéraire - 15 septembre 2014

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HORIZONTALEMENT1. Vaut quelque chose si elle est numérotée.

2. On ne lui obéit pas - Une île pour Tintin.3. Appartient au mariage.4. On y fait le fromage d'Auvergne - Ne partit pas.5. Mauvais jour pour César - Ut ou fa - Comporte une date.6. Négation - Avant déjà - Ancêtre de l'ONU.7. Très étonnés - La fin de l'État.8. Au centre de Berlin - Textuel - Portique japonais.9. Allégée - Sinon, c'est l'aile?

10. Juguler - Quartier de Berne. VERTICALEMENT

1. Gaspilleras du temps.2. Imperceptible.3. Marquis - Disque solaire.4. Donne dans l'exploit - Détériorer.5. Câble marin - Arbuste.6. Utile en cas de crevaison.7. Bouts de forêt - Dans la ponctuation.8. Tours de Terre - Liquide.9. Peut être chiche - Le petit est très corsé.

10. Interruption - Suivent Q.11. Dublinoise.12. Zone de libre-échange - Complet.

SOLUTION du 15 septembre 2014

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1 L I T H O G R A P H I E2 A N I E R N N O I R E3 M A T R I M O N I A L E4 B U R O N R E S T A5 I D E S C E E U N E6 N I O R E S S D N7 E B A U B I S N A T8 R L S I C T O R I I9 A E R E E C U I S S E

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HORIZONTALEMENT 1. Vaut quelque chose si elle est numérotée. 2. On ne lui obéit pas - Une île pour Tintin. 3. Appartient au mariage. 4. On y fait le fromage d'Auvergne - Ne partit pas. 5. Mauvais jour pour César - Communauté économique européenne - Comporte une date. 6. Négation - Avant déjà - Ancêtre de l'ONU. 7. Très étonnés - La fin de l'État. 8. Au centre de Berlin - Textuel - Portique japonais. 9. Allégée - Sinon, c'est l'aile? 10. Juguler - Quartier de Berne. VERTICALEMENT 1. Gaspilleras du temps. 2. Imperceptible. 3. Marquis - Disque solaire. 4. Donne dans l'exploit - Détériorer. 5. Câble marin - Arbuste. 6. Utile en cas de crevaison. 7. Bouts de forêt - Dans la ponctuation. 8. Tours de Terre - Liquide. 9. Peut être chiche - Le petit est très corsé. 10. Interruption - Suivent Q. 11. Dublinoise. 12. Zone de libre-échange - Complet.

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Solutions du 1er septembre 2014

Solution dans le prochain numéro

Solution dans le prochain numéro

BaRUsH spINOZa

paUL LÉaUtaUd

pROVERBE IsLaNdaIspROVERBE IsLaNdaIs

kOFI aNNaNkOFI aNNaN

ELIE WIEsELELIE WIEsEL

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VOLtaIREVOLtaIRE

NELsON MaNdELa

MaRcEL acHaRdMaRcEL acHaRd

saINt LUcsaINt LUc

BENJaMIN FRaNkLINBENJaMIN FRaNkLIN

JOHN FItZGERaLd kENNEdyJOHN FItZGERaLd kENNEdy

La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de

confi ance, de justice.

Tous les peuples sont pour la paix,aucun gouvernement ne l'est.

La paix nourrit, le trouble consume.

La paix est un rêve suspendu.

La paix n'est pas un don de Dieu à ses créatures.

C'est un don que nous nous faisons les uns aux autres.

En politique comme en amour, il n'y a point de

traités de paix, ce ne sont que des trêves.

La paix est une

création continue.

On trouve toujours de l'argent pour faire la guerre,

jamais pour vivre en paix.

Les parents se fi chent de la justice… Ce qu'ils veulent c'est avoir la paix!

S'il n'y avait en Angleterre qu'une

religion, le despotisme serait à craindre; s'il y en avait deux, elles se couperaient la gorge; mais il y en a trente,

et elles vivent en paix et heureuses.

Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient notre associé.

La grande illusion, c'est la guerre.

La grande désillusion, c'est la paix.

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

Il n'y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix.

Ne nous reposons pas sur nos acquis,mais eff orçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le cœur et dans l'esprit de chacun.

à pROpOs dE...

LA PAIX

ITINERAIRE.CA | 15 septembre 201446

T A B L E A U D E B A R

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