israël actualités n°336

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GRATUIT - Numéro 336 - Edition du 17 Février au 23 Février Journal israélien en langue française

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Toute l'Information en provenance d'Israël

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Page 1: Israël Actualités n°336

GRATUIT - Numéro 336 - Edition du 17 Février au 23 Février Journal israélien en langue française

Page 2: Israël Actualités n°336
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3L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Directeurs de la publication

Rédacteur en chefAlain SayadaTel: 06 68 17 25 55Israël Actualités est une marque déposée en France

Régie publicitaire exclusiveOméga Editions77bis, rue Robespierre93100 MontreuilFranceCrédits photoAlain Azria : 06 21 56 22 13Abonnement : 06 67 44 3000

Directeur commercial Israel:Sigalit Siksik Sitbon06 67 78 40 00

Directeur commercial France:Yohann Azoulay06 68 75 46 26

Commerciaux :Patrick Haddad : 01 43 63 26 02

Distribution - Publicité Strasbourg Logann Strauss : 06 68 17 25 55Distribution - Publicité Provence Alpes cote d’Azur David Botbol : 06 68 17 25 55Distribution - Publicité Rhone Alpes Ylan Alezra : 06 68 17 25 55

Editeur2SCOM Limited50 Rehov DizengoffTel Aviv

Les annonceurs présents dans le journal sont seuls responsables du contenude leurs publi-cités. Le journal ne saurait en être responsable.

Vous avez demandé le CRIF ? Veuillez ne pas quitter…

A quoi sert aujourd’hui le CRIF ? On peut légitimement se poser la question si ses re-présentants, au premier rang desquels son président, mon-sieur Roger Cukierman, ne soutiennent pas leur propre communauté. Sont-ils aux avant-postes lorsque les juifs de France sont en danger ? Non.

Etaient-ils là en juillet dernier lorsque les synagogues de la Roquette, à Paris, et celle de Sarcelles (Vald’Oise) ont été at-taquées ? Non. C’est au courage de jeunes de la LDJ et d BETAR que les fidèles de ces lieux ont dû la vie sauve.

Etaient-ils là lorsque des mani-festations appelaient à l’arrêt de la haine contre les juifs ? Lorsque les commémorations rappellaient à quel point le 21ème siècle est facteur, en France et ailleurs, d’antisémitisme aveugle, violent et meurtrier ? Non.

Etaient-ils là, par exemple, lorsque nous avons commémo-ré, le 12 février dernier, le 9ème anniversaire du barbare assassi-nat d’Ilan Halimi ? Ou lors de la marche en direction de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, à Paris, à la mémoire des 4 vic-times juives des attentats de jan-vier dernier ? Non et encore non ! Le froid peut-être ? Pas envie de sortir ou une énième soirée

d’auto-congratulation à honorer de leur présence…

Aujourd’hui, tout ce que sait faire cette institution, c’est se féliciter d’être composée d’un aéropage de bienheureux élus tout justes bon à se taper mu-tuellement sur l’épaule. Indif-férents, aveugles et sourds aux souffrances, aux besoins et aux attentes d’une communauté qu’ils sont censés représenter, ils ne sont même pas capables de répondre présents lorsque ladite communauté manifeste sa dou-leur, son indignation et sa colère. Il ne se passe pas une semaine sans que la communauté ne fasse la Une de la presse nationale. Attentats contre les synagogues, insultes et menaces dans la rue, assassinats dans et devant les écoles juives, les musées, les su-permarchés.

Cette semaine, la barbarie in-tégriste a encore fait plusieurs morts et blessés à Copenhague. Les Danois aussi paient au prix fort, leur liberté d’expression. Les juifs danois, eux, écopent de la peine maximale pour avoir l’audace d’être juif. Dan Uzan, père de famille de 37 ans, est mort en héros, en protégeant la synagogue de Copenhague, sous les balles d’un terroriste se récla-mant d’Allah.

L’Europe ne peut plus fermer les yeux sur ce phénomène qu’elle a longtemps tenté d’ignorer. Pour-tant les signes étaient là. Les violences antisémites, les agres-sions verbales ou physiques en France notamment sont nom-breuses, quotidiennes. Mais il était plus facile de les faire en-

trer dans le cadre plus large des chiffres de la délinquance, plutôt que d’admettre que l’intégrisme gangrénait la société française. Se souvient-on par exemple du petit Rudy, frappé par une horde de sauvages avec des barres de fer dans le 19ème arrondisse-ment de Paris ? Ou bien derniè-rement de l’agression d’un jeune couple à Créteil (Val-de-Marne) ? Pas vraiment…

Aujourd’hui, dans la froidure hivernale, c’est un petit coin du Bas-Rhin où la communauté juive est moribonde, qui se ré-veille sonné après la profanation d’un cimetière juif. Des cen-taines de tombes saccagées, des stèles arrachées. Ils ne veulent pas seulement nous rayer de la carte, ils veulent aussi nous ef-facer de l’histoire… Ils ? Qui sont ces « ils » ? L’enquête le dira pour ce qui est du cimetière. Pour le reste, il faut regarder la réalité en face et admettre que les éléments radicalisés de la communauté musulmane sont aujourd’hui les uniques auteurs d’actes antisémites.

Mais la vraie question n’est pas là. La vraie question, c’est : pendant ce temps, que faites-vous monsieur Cukierman ? Où êtes-vous monsieur Cukierman ? On vous voit dans les galas, devant les caméras, dans les dî-ners mondains dont le dîner du CRIF d’ailleurs, où, au motif que quelques élus et célébrités de premier plan vous font l’aumône de leur présence, vous feignez d’ignorer la gravité de la situa-tion pour la communauté juive française. Communauté qui, rap-pelons-le, n’est pas conviée dans

ce genre de pince-fesses. Pas as-sez distinguée…

Aujourd’hui, heureusement, pen-dant que vous courrez ça et là en faisant le VIP, des voix s’élèvent pour dénoncer et agir. Joël Mer-gui, président du Consistoire, lui, est au rendez-vous et de-bout. Loin de faire entendre les lamentations d’une communauté victime, il porte haut, comme William Goldnadel ou Gil Taïeb, la parole d’une communauté en colère qui n’entend pas se laisser martyriser ni chasser sans rien faire ni rien dire.

Au-delà de la réaction, légitime, des pouvoirs publics, c’est d’une réaction ferme, à l’image de leur rage, dont les juifs français et de France ont besoin. C’est d’une prise de position qui montre leur détermination à ne pas laisser la haine, la bêtise et l’intégrisme gagner le combat.

Si vous n’êtes pas à la hauteur de la tâche, alors passez la main. Il est temps, peut-être de laisser votre place à d’autres respon-sables, qui, plus au fait des réa-lités du terrain, sauront faire en-tendre une voix plus forte. Une voix aux accents plus populaires, certes, mais une voix qui raconte les maux du quotidien des juifs français. Pas celle d’un organi-sateur de réception mondaine. Car à part votre nécessaire dé-mission, monsieur Cukierman, croyez-le bien, il n’y a rien à fêter !

Am Israel Hai

Alain Sayada

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4L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

L’auteur présumé de deux at-taques meurtrières à Copen-hague a été identifié comme étant un Danois de 22 ans s’ap-pelant Omar El-Hussein, a in-diqué dimanche le quotidien danois Ekstra Bladet, dont les informations ont été reprises notamment par la télévision da-noise TV2.

Ce jeune homme, abattu par la police dimanche dans la nuit, était sorti de prison, où il avait pur-gé une peine pour une agression, deux semaines avant les attaques qualifiées d’actes terroristes, a affirmé le quotidien danois, qui a diffusé une photo sur laquelle son visage est clairement visible.

Ekstra Bladet, qui ne cite pas sa source, précise cependant que les éléments connus sur le jeune homme correspondent à ceux ren-

dus publics par les enquêteurs.

La police citait dans un communi-qué des faits de violence dans son casier judiciaire. Or en décembre, Omar El-Hussein a été condamné pour avoir poignardé un an aupa-ravant dans une gare de Copen-hague un homme de 19 ans, sans raison claire.

La majorité de la peine prononcée était couverte par la détention pro-visoire avant le jugement.

Le jeune homme a fait partie selon Ekstra Bladet d’un gang appelé Brothas, dans le quartier populaire de Nørrebro, où il a tiré sur les forces de l’ordre qui l’ont abattu en répliquant.

La police n’avait pas donné le nom du suspect avant ces révélations. C’est un jeune homme de 22 ans,

né au Danemark, qui est connu de la police pour plusieurs délits dont entre autres des infractions à la législation sur les armes et des violences. Il est également connu pour ses liens avec des bandes de délinquants, avait-elle indiqué dans un communiqué.

L’homme est soupçonné d’avoir voulu imiter les attentats de Paris en janvier, ont indiqué plus tôt les enquêteurs.

« Je suis frappé par le mimétisme de la séquence, d’abord une at-taque contre le symbole de la li-berté d’expression, ensuite une attaque contre des Juifs, et puis l’affrontement par rapport aux policiers », a par ailleurs relevé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Après la première fusillade, la chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, a dé-noncé « un acte de violence cy-nique » et estimé que « tout porte à croire que la fusillade (…) était un attentat politique et de ce fait un acte terroriste ».

Paris a immédiatement condamné « avec la plus grande fermeté » cette « attaque terroriste ». Was-hington a évoqué une attaque « déplorable » et proposé d’apporter son aide à l’enquête.

Joint par i24news, l’ambassadeur de France au Danemark, Fran-çois Zimeray a décrit un assaut, « une attaque » brutale contre le

centre culturel où était notam-ment présent le dessinateur Lars Vilks; qui faisait l’objet d’une fatwa (condamnation à mort, ndlr) d’Al-Qaïda, au même titre que le caricaturiste de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier.

« Nous avons entendu des coups des feu, puis des cris et tout est allé très vite (…) finalement on comprend se qu’il se passe et puis on se retrouve à ramper sous les tables cherchant à s’échapper de cet endroit ».

Un haut responsable palestinien a condamné «dans les termes les plus forts» la double attaque de Copenhague qui a fait deux morts, dénonçant un acte «abso-lument injustifiable».

«Le terrorisme n’a pas de reli-gion, et nous devons tous êtres fermement unis contre une telle violence», a dit dans un commu-niqué Saëb Erakat, un responsable de l’OLP et de l’Autorité palesti-

nienne.

«Nous sommes solidaires du peuple danois», a-t-il ajouté.

Deux fusillades ont visé ce week-end à Copenhague un débat sur la liberté d’expression et la princi-pale synagogue de la capitale da-noise, faisant deux morts et cinq blessés. Le tireur a été abattu par la police.

« Nous pensons qu’il s’agit du même homme qui est l’auteur des deux fusillades », a décla-ré Torben Moelgaard Jensen, porte-parole de la police da-noise.

L’homme abattu venait d’ouvrir le feu sur les forces de l’ordre pos-tées devant une synagogue de Co-penhague.

Lors de la première attaque, vers 15h00 GMT, un homme a criblé de balles un centre culturel où se tenait un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression, faisant un mort dans l’assistance, un homme

âgé de 55 ans, et blessant trois po-liciers dont un grièvement.

Par la suite, des coups de feu ont retenti après minuit (23h00 GMT) près d’une synagogue de Copen-hague. Une personne a été mortel-lement blessée à la tête, un policier a été blessé à la jambe et un autre au bras.

Selon une association commu-nautaire juive, le jeune homme tué était un juif qui surveillait les accès à l’édifice où plus de 80 personnes assistaient à une céré-monie.

Copenhague: l’auteur présumé des fusillades identifié comme Omar El-Hussein

Acte terroriste

Condamnation palestinienne

Double attaque

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5L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Finn Nørgaard, 55 ans, et Dan Uzan, 37 ans, tous deux tués dans les attaques de Copen-hague, étaient des altruistes chaleureux et dévoués, selon la description de leurs entourages respectifs.

Finn Nørgaard, réalisateur et pro-ducteur, est la première victime du tireur, un Danois de 22 ans. Il a succombé après avoir été touché au thorax par l’une des multiples balles tirées lors de l’attaque d’un centre culturel où se déroulait un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression. Trois policiers ont également été blessés en s’in-terposant, incitant cependant l’agresseur à fuir rapidement.Le directeur de l’institut danois du film, Henrik Bo Nielsen, a dénon-cé dans un communiqué un «at-tentat infâme».

«Il est essentiel que les réalisa-teurs et les autres artistes parti-cipent activement au débat public, et pas seulement à travers leurs oeuvres, mais aussi comme inter-venants aux débats», a-t-il estimé.M. Nørgaard a principalement ré-alisé et produit des documentaires. Il s’était notamment intéressé à la problématique de l’intégration.

«Finn était une personne cos-mopolite. Ouvert, sans a priori, comme peu de personnes peuvent l’être, toujours intéressé par les autres religions», résumait une proche, Malene Trock Hempler, interrogée par le quotidien Ber-lingske.

«C’était un original, une personne créative, dévouée et fantastique qui avait un coeur en or», a confié au quotidien Ekstra Bladet une de ses amis, Majken Matzau.

Il était notamment connu pour avoir réalisé un un documentaire étonnant en 2004 sur un adoles-cent australien lanceur de boome-rang.

Dan Uzan, 37 ans, la deuxième victime, montait la garde devant la synagogue de Copenhague, où était célébrée une bar mitzvah quand il a été mortellement blessé à la tête.

Deux policiers ont également été blessés lors de cette attaque.«Dan et sa famille ont payé un prix déraisonnablement élevé (...) Beaucoup de gens peuvent être reconnaissants qu’il se trouvait là

cette nuit «, a dit le président de la communauté juive du Danemark, Dan Rosenberg Asmussen à Ber-lingske.

On peut imaginer que, sans lui, des dizaines d’invités à l’intérieur auraient pu être pris pour cibles.

Il avait suivi sa scolarité à l’école juive de Copenhague, avant d’ob-tenir un diplôme d’économie à l’Université de Copenhague.

Très impliqué dans la commu-nauté juive, il était également joueur de basket-ball dans le club de Hørsholm (au nord de Copen-hague) depuis 1996.Un passant a déposé un ballon de basket en son hommage devant la synagogue.

«Chez Dan, il y avait toujours de la place pour tout le monde», ré-sumait sur sa page Facebook son club.«C’était naturel pour lui de prendre soin des autres et d’offrir son aide», a expliqué à l’agence de presse danoise Ritzau son cousin, Fleming Voetmann.

«C’était toujours celui qui se pro-posait pour aider».

« Intuitivement je dirais qu’il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s’est jeté à terre », a encore raconté l’ambassadeur de France.

Plusieurs dizaines de personnes assistaient au débat sous protec-tion policière.

Les vitres ont été criblées de nom-breux impacts. Et la BBC a diffu-sé un enregistrement où on entend l’Ukrainienne Inna Shevchenko, du mouvement Femen, interrom-pue par des dizaines de coups de feu qui claquent sans répit, plu-sieurs par seconde.

Les services de renseignement (PET) ont indiqué que l’attaque était « planifiée ». Mais la police a estimé que la question de la ou des personnes spécifiquement visées n’était « pas évidente ».

Cette dernière a d’abord parlé de deux assaillants présumés ayant pris la fuite à bord d’une voiture.

Le véhicule, vide, a été retrou-vé quelques heures plus tard, à proximité du lieu de la fusillade et d’une gare.

Puis quatre heures après l’attaque, les forces de l’ordre ont indiqué que « les premiers témoignages indiquent qu’il n’y avait qu’un au-teur » des coups de feu.

Les services de sécurité suédois ont précisé à l’AFP qu’ils étaient mobilisés au cas où l’assaillant présumé traverserait le détroit sé-parant Copenhague de Malmö. La police danoise coopère aussi avec son homologue allemande, selon Mme Thorning-Schmidt.

Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il allait se rendre « dans les meilleurs délais » à Copenhague.

« On se sent tous Danois ce soir », a déclaré un chroniqueur de Char-lie Hebdo, Patrick Pelloux. « C’est affreux parce que c’est un mois après les attentats à Paris, cela fait ressortir toute la tristesse ».

Les Juifs du Danemark sont «reconnaissants» de la main tendue par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mais ne suivront pas son appel à émigrer, a affirmé lundi un porte-parole de la communauté.

«Nous sommes très reconnais-sants de la sollicitude de M. Ne-tanyahu mais, cela étant dit, nous sommes Danois, nous sommes des Juifs danois mais nous sommes Danois, et ce n’est pas la terreur qui nous fera partir pour Israël», a déclaré à l’AFP ce représentant de la communauté juive, Jeppe Juhl.

«Nous comprenons son souci pour notre bien-être, et nous apprécions sa sollicitude, mais nous sommes Danois et restons au Danemark. Si nous déménageons en Israël ce sera pour d’autres raisons», a-t-il insisté.

M. Netanyahu avait appelé di-manche les juifs européens à s’installer en Israël, à la suite d’un des attentats à Copenhague, visant la principale synagogue de la capi-tale danoise. Un juif de 37 ans qui montait la garde avait été tué.

S’adressant aux Juifs européens, Benjamin Netanyahu avait pro-clamé dans un communiqué: «Is-raël est votre foyer. Nous sommes

préparés pour accueillir une immi-gration de masse en provenance d’Europe».

«À tous les Juifs d’Europe: je dis Israël vous attend les bras ou-verts», avait ajouté le chef de gou-vernement conservateur.

Les enquêteurs soupçonnent l’au-teur des attaques de Copenhague de s’être inspiré des attentats à Pa-ris en janvier.

M. Netanyahu était alors allé se recueillir devant le supermarché casher où le 9 janvier quatre Juifs français avaient été tués par un ji-hadiste.

Le Danemark avait déjà connu des actes d’antisémitisme, comme des graffitis et des bris de vitres sur une école juive de Copenhague, Carolineskolen, enaoût.

Peu auparavant, des élus danois avaient organisé une «marche à la kippa» dans le centre de la capi-tale pour dire leur solidarité avec la communautéjuive.

Le Danemark compte environ 8.000 juifs, dont la plupart à Co-penhague, selon les chiffres de la communauté.

Finn Nørgaard et Dan Uzan, les deux victimes des attaques de Copenhague

Dizaines de coups de feu

Les Juifs du Danemark rejettent l’appel de Netanyahu à émigrer en Israël

Page 6: Israël Actualités n°336

6L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Plusieurs centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, a annoncé dimanche le mi-nistre de l’Intérieur en condam-nant «avec la plus grande fermeté» cet «acte odieux». Des centaines de tombes sont bri-sées, les pierres tombales ont été jetées au sol…

Selon le Président UMP de la ré-gion Alsace, Philippe Richert, « sur des tombes où il n’y avait pas encore de pierre tombale [pour les corps enterrés il y a moins d’un an], la terre a été battue. » Il ajoute cependant « qu’aucun corps n’a été déterré » [les corps sont en-terré à bonne profondeur]… Puis

il ajoute « nous n’avons pas de pistes pour l’instant, mais je peux vous dire que ce n’est pas le fait d’un seul homme. Et il y avait là une véritable intention de tout saccager. J’étais il y a 3 jours à Auschwitz. Ce que je vois au-jourd’hui m’est insupportable. »

« Le cimetière comprend 400 tombes et environ la moitié ont été profanées », constate le maire de Sarre-Union, Marc Séné. « Nous pensons que les profanations ont eu lieu vendredi ou samedi. Les personnes devaient être nom-breuses car les dégâts sont vrai-ment importants », ajoute-t-il.

« Je suis effondré de voir ce qu’il se passe en Alsace, en France » a déclaré pour sa part le rabbin Mo-shé Lewin, conseiller du Grand Rabbin de France.

Le président de l’Assemblée na-tionale a qualifié dimanche soir «d’insulte pour toute la commu-nauté nationale» «l’odieuse pro-fanation» de plusieurs centaines de tombes juives à Sarre-Union.

Exprimant dans un communiqué sa «profonde indignation» et sa «colère», Claude Bartolone écrit que «cet outrage à la mémoire des morts, par-delà la douleur de fa-milles déjà affectées par un crime similaire commis en ce même lieu il y a quatorze ans, est une insulte pour toute la communauté natio-nale».

«Jamais nous ne faiblirons dans le combat contre ceux qui veulent se-mer la haine dans notre pays ni ne laisserons un sentiment de terreur l’emporter.

Jamais la République ne désar-mera face à la barbarie antisémite parce que ce sont nos valeurs com-munes les plus importantes qui sont bafouées.Je sais que tout est déjà mis en oeuvre pour identifier au plus vite ces ennemis de la dé-mocratie afin qu’ils soient traduits en justice», ajoute-t-il.

« Tout sera mis en oeuvre pour identifier, interpeller et déférer à la justice le ou les auteurs de cette ignominie », promet-il en-core, précisant que le préfet du Bas-Rhin et le procureur de la République de Saverne se sont « immédiatement » rendus sur place.

Patrick Hetzel, le député de la cir-conscription, a déclaré à JSSNews « avoir apprit avec émotion cet acte odieux. C’est une profanation importante avec plus de 200 stèles

saccagées. »

La communauté juive du Bas-Rhin est l’une des plus anciennes de France… Malheureusement, les cimetières israélites de la ré-gion sont parmi les plus attaqués en France.

Ce n’est pas la première fois que le cimetière juif de Sarre-Union fait l’objet de profanations. En 1988, une soixantaine de stèles juives avaient été renversées, et en 2001, 54 tombes avaient été saccagées.

Pendant ce temps, en Israël, on se prépare à accueillir 120.000 juifs de France, de Belgique et d’Ukraine avant décembre 2019. Au rythme des évènements en France (et en Europe), il ne serait pas surprenant que ce grand exode ; où plutôt ce retour sur la terre historique du peuple juif, se réa-lise selon les souhaits des leaders sionistes modernes.

Par Amiel Cohen

Des centaines de tombes juives profanées à Sarre-Union (Bas-Rhin)

Profanation de tombes juives : «une insulte pour toute la communauté nationale»

La dégradation de plusieurs centaines de tombes au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche, fait suite à de nom-breux précédents en France, dont voici les principaux:

29 oct 2010: une cinquantaine de tombes sont profanées au cime-tière juif de Bar-le-Duc (Meuse).

31 mars 2007: 51 tombes du carré juif du cimetière de Lille-Sud sont dégradées - certaines renversées, d’autres brisées - la veille de la Pâque juive. Un homme de 35 ans, en fuite en Algérie, est condamné par défaut à 2 ans de prison ferme.

8 mai 2005: 64 stèles du cimetière de Sarreguemines (Moselle) sont renversées par deux jeunes de 14 et 12 ans.

30 oct 2004: 92 tombes sont pro-fanées au cimetière juif de Bru-math (Bas-Rhin).

9 août 2004: Une soixantaine de tombes du cimetière juif de Lyon sont recouvertes de croix gam-mées et de croix celtiques. Cinq jours plus tard, Michael Tronchon alias «Phineas», 24 ans, affirme être le responsable de la profana-tion et de deux agressions à la ha-chette contre des individus d’ori-gine maghrébine ou de confession musulmane. Il est mis en examen et écroué.

28 juil 2004: Des tags de croix gammées, de croix celtiques, d’étoiles de David et un «666» (inscription satanique) sont décou-verts sur une trentaine de tombes du cimetière juif de Saverne (Bas-Rhin).

30 avr 2004: 127 tombes du cimetière israélite de Herrli-sheim-Hattstatt sont recouvertes d’inscriptions nazies et antisé-mites, près de Colmar (Haut-Rhin). En septembre 2007, Em-manuel Rist, 37 ans, considéré comme l’organisateur de la profa-nation est condamné à 30 mois de

prison ferme.

17 janv 2001: Découverte du saccage de 54 tombes dans le ci-metière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin).

13 juil 1998: Une cinquantaine de stèles sont renversées à Orange (Vaucluse).

4 juil 1998: Une soixantaine de pierres tombales sont renversées dans le cimetière juif de Dieuze (Moselle).

22 août 1994: Une soixantaine de stèles sont renversées ou brisées dans le cimetière israélite de Fe-gersheim (Bas-Rhin). Un homme de 20 ans est condamné à 6 mois de prison ferme.

11 juin 1993: 94 tombes du carré juif du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan (Pyrénées-Orientales) sont saccagées.

30-31 août 1992: Près de 200 tombes du cimetière juif de Her-rlisheim (Haut-Rhin) sont sacca-gées.

24 mai 1988: Une soixantaine de stèles sont renversées à Sarre-Union (Bas-Rhin).

10 mai 1990 : 34 sépultures du cimetière juif de Carpentras sont profanées. Le cadavre de Félix Germon, 81 ans, décédé 15 jours plus tôt, a été exhumé et son em-palement simulé avec un manche de parasol. En avril 1997, quatre skinheads sont condamnés à des peines allant de 20 mois à deux ans d’emprisonnement ferme.

26 avr 1988: 90 tombes sont pro-fanées à Weiterswiller (Bas-Rhin).

28 nov 1984: 64 tombes sont dé-truites à coups de masse à Nice.

sept 1984: 70 tombes sont renver-sées et brisées au cours de deux actions à Gerstheim (Bas-Rhin).

Profanations de tombes juives: principaux précédents

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7L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Manuel Valls a utilisé lundi pour la première fois le terme d’isla-mo-facisme après les deux fusil-lades de Copenhague, réplique apparente des attentats de Paris, et la profanation d’un cimetière juif en Alsace, et appelé les Juifs à rester en France.

«Pour combattre l’islamo-fa-cisme, puisque c’est ainsi qu’il faut le nommer, l’unité doit être notre force», a déclaré le Premier Ministre sur RTL. «Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division. Mais il faut en même temps poser tous les problèmes: combattre le terro-risme, mobiliser la société autour de la laïcité, combattre l’antisémi-tisme».

«Il faut désormais une rupture, a-t-il poursuivi. Il faut que l’islam de France assume, qu’il prenne totalement ses responsabilités, c’est ce que demandent d’ailleurs l’immense majorité de nos com-patriotes musulmans», a ajouté Manuel Valls.

Le Premier ministre a de nouveau déclaré que la France «ne (voulait) pas» le départ des juifs de France en Israël et a critiqué, comme après les attentats de Paris en jan-vier, les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Ne-tanyahu exhortant les juifs euro-péen à émigrer en Israël.

«Mon message aux Français juifs est le suivant: la France est bles-sée comme vous, et la France ne veut pas votre départ. Elle vous dit une nouvelle fois son amour, son soutien et sa solidarité. Cet amour est bien plus fort que les

actes de haine, fussent-ils répétés. Je regrette d’ailleurs les propos de Benjamin Netanyahu. Quand on est en campagne électorale, ça ne veut pas dire s’autoriser n’importe quelle déclaration. La place des Français juifs, c’est la France», a-t-il déclaré.

Revenant sur la profanation de quelque 300 tombes dans un ci-metière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, le Premier ministre a expliqué qu’il n’y avait «pas de piste à ce stade», qualifiant cette profanation d’»acte antisémite», contre lequel il faut «la répression la plus forte qui soit».

Il a par ailleurs assuré que le plan Vigipirate serait prolongé «autant que nécessaire, tant que la menace (terroriste) reste élevée».

«Il faut dire la vérité aux Français (...) Il faut s’habituer à vivre avec cette menace terroriste qui est le fruit d’organisations internatio-nales particulièrement barbares comme Daech (organisation de l’Etat islamique) ou Al-Qaïda, mais aussi d’individus radicalisés sur notre sol, qui sont des Fran-çais et qui peuvent retourner leurs armes, leurs couteaux, leurs armes à feu, contre nous, contre des mi-litaires, contre des citoyens», a-t-il poursuivi.

«Cela fait plusieurs mois, sinon plusieurs années, que nous disons (...) que la menace est particulière-ment élevée, en Europe et donc en France. Et elle le reste, particuliè-rement élevée, dans notre pays», a ajouté le Premierministre.

Manuel Valls évoque«l’islamo-fascisme» et appelle

les Juifs à rester en France

La police a confirmé lundi que deux hommes étaient incul-pés de complicité avec l’auteur présumé des attaques à Copen-hague qui ont fait deux morts et cinq blessés.

«Les deux hommes sont inculpés de complicité», a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police, Steen Hansen, refusant de détailler les éléments à charge.

Les deux suspects étaient déférés devant un juge lundi en fin de ma-tinée.

Plus tôt lundi, Michael Juul Eriksen, l’avocat de l’un d’entre eux, avait précisé qu’ils n’étaient «pas inculpés de terrorisme mais

de complicité, soupçonnés d’avoir aidé l’auteur (des attaques) à faire disparaître une arme et à se procu-rer une cachette».

Selon lui, ces deux hommes d’une vingtaine d’années plaident non coupable.

L’identité des deux hommes est protégée par le secret de l’instruc-tion.

D’après le quotidien Ekstra Bla-det, ils sont tous deux d’origine étrangère.

La police, qui quadrille la capitale danoise depuis samedi après-midi, a lancé lundi un nouvel appel à té-moins afin de déterminer le trajet

exact de l’auteur des attentats et d’appréhender d’éventuels com-plices.

Elle a notamment investi di-manche l’après-midi contre un cybercafé dans le quartier de Nør-rebro, près de l’endroit où le cri-minel présumé a été abattupar la police.

Lors de la première attaque, sa-medi après-midi, l’homme, armé d’un pistolet-mitrailleur, a tiré plusieurs dizaines de balles sur les participants à un débat consacré à la liberté d’expression, faisant un mort, un réalisateur de 55 ans.

Dans la soirée, il a ouvert le feu devant la grande synagogue de Copenhague et tué un Juif de 37 ans qui montait la garde.

Selon la police, l’auteur présumé des deux fusillades de Copen-hague, est un jeune homme de 22 ans né au Danemark et fiché pour actes de délinquance.

Il a été identifié par les médias da-nois comme étant Omar El-Hus-sein, mais la police n’a pas confir-mé.

Attaques de Copenhague:deux hommes inculpés de complicité

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8L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

L’ex-ministre PS des Affaires étrangères Roland Dumas a pro-voqué un tollé lundi en affirmant sur RMC et BFMTV que Manuel Valls était «probablement» sous influence juive, évoquant ses «al-liances personnelles» et, sans la nommer, l’épouse du Premier mi-nistre, Anne Gravoin.

Le Premier ministre est-il sous in-fluence juive, l’invite à préciser le journaliste Jean-Jacques Bourdin après des propos tenus par M. Du-mas en ce sens. «Probablement», «je peux le penser», a répondu l’ancien président du Conseil constitutionnel, âgé de 92 ans. «Il a des alliances per-sonnelles qui font qu’il a des préju-gés. Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un, quelqu’un de très bien d’ailleurs, qui a de l’influence sur lui», a-t-il également déclaré.

Manuel Valls est régulièrement atta-qué avec cet argument dans les mi-lieux proches de l’extrême droite et ceux proches de Dieudonné M’Bala M’Bala, qui avait qualifié l’actuel Premier ministre «de petit soldat is-raélien veule et docile».

Dans un dossier consacré à M. Valls, le 30 janvier 2014, le très droitier hebdomadaire Valeurs Actuelles écri-vait notamment: «De nombreuses sources, Place Beauvau, attestent du +jusqu’au-boutisme+ d’Anne Gra-voin, elle-même membre de la com-munauté juive, dans la lutte contre l’humoriste controversé (Dieudonné, NDLR). Une influence qui explique-rait que Manuel Valls ait mis tout son poids dans un combat pourtant loin d’être prioritaire».

La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé sur Twitter des propos «atterrants». «Roland Dumas nourrit l’antisémi-tisme ordinaire. Soutien à tous ceux qui combattent la haine».

Ce sont des «propos inacceptables», qui «dépassent l’entendement en mettant en cause le Premier mi-nistre avec un vocabulaire d’extrême droite», a renchéri le PS dans un communiqué. Ils sont «indignes d’un socialiste décoré par la République» et «constituent une profanation mo-rale de notre histoire nationale».

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, s’est dit «révulsé». Proche de Manuel Valls, le sénateur PS Luc Carvounas a dénoncé des «propos nauséabonds», en rappelant que M. Dumas avait «apporté son soutien à Dieudonné en 2006» tandis que l’ex-ministre Benoît Hamon a lâché:

«Dumas est écoeurant».

Claude Bartolone, le président PS de l’Assemblée nationale, s’est dit, éga-lement sur Twitter, «révolté» par des propos «qui relèvent d’un antisémi-tisme ordinaire et d’un complotisme délirant», appelant à «ne rien laisser passer».

Jean-Jacques Urvoas, le président PS de la commission des Lois de l’Assemblée, proche du chef du gou-vernement, a ironisé en postant sur Twitter: «Pour la 1ère fois je me sens gaulliste: la vieillesse est un nau-frage. Dumas le démontre».

Dumas tordu, disait MitterrandPour Carlos Da Silva, porte-parole du PS, «Roland Dumas a perdu les pédales». «Il faut qu’il arrête de s’ex-primer. Des tombes ont été profa-nées, des citoyens français attaqués parce qu’ils étaient juifs, voilà de quoi on parle!», a dénoncé ce proche de M. Valls.

Jérôme Guedj, président PS du Conseil général de l’Essonne, a pour sa part jugé que «les mots choisis de Dumas sont assassins. Pas d’excuse dans l’âge: vieux ou jeune, c’est le même antisémitisme, qui va des mots au meurtre».

A droite, les propos de l’ancien mi-nistre de François Mitterrand ont également été condamnés: «#antisé-mitisme Les propos de Roland Du-mas sur #Valls sont inadmissibles et proprement scandaleux Quel nau-frage!», a tweeté l’ancien ministre UMP des Transports Dominique Bussereau.

«Roland Dumas va avoir 93 ans... L’âge du silence médiatique... ou de la révélation de la vraie personnali-té? Ses propos sont odieux... comme lui?», a réagi le sénateur et ex-mi-nistre UMP Roger Karoutchi.

Roland Dumas avait été proche de François Mitterrand, ce qui n’em-pêchait pas ce dernier de porter un regard sévère sur lui: «J’ai deux avo-cats, Robert Badinter pour le droit, Roland Dumas pour le tordu», disait l’ancien chef de l’Etat.

M. Dumas, ancien résistant et fils de résistant fusillé, a par ailleurs reje-té lundi l’expression «islamo-fas-cisme» employée par M. Valls. «Le fascisme, c’était pas ça, l’hitlerisme non plus, il ne faut pas exagérer». «Il y a une sorte d’escalade qui se pro-duit, moi j’appelle à la raison», a-t-il dit.

Tollé après les propos de Dumas sur Valls, décrit comme «probable-

ment» sous influence juive

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9L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Les attaques du week-end à Copenhague qui ont fait deux morts, et ont visé comme à Paris la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d’ex-pression, ont suscité une nou-velle onde de choc en Europe confrontée aux défis du terro-risme islamiste et de la protec-tion des juifs du continent.

La police a annoncé lundi que deux hommes souçonnés d’avoir aidé l’auteur présumé des attentats avaient été arrêtés et placés en dé-tention. Ils ont été inculpés lundi matin de complicité par un juge, qui les suspecte d’avoir aidé le tueur à faire disparaître une arme et à se procurer une cachette.

Leur identité n’a pas été divul-gué, mais ils seraient tous deux d’origine étrangère selon le quo-tidien Ekstra Bladet. Le principal suspect, abattu dimanche par les forces de l’ordre et identifié par les médias comme Omar el-Hus-sein, serait pour sa part né au Da-nemark.

Intervenant un peu plus d’un mois après les attentats de Paris qui avaient fait 17 morts, les événe-ments de Copenhague ont eu un écho particulier en France, où le journal Le Figaro titrait lundi à la Une: «l’Europe face à la contagion islamiste».

Le Premier ministre français Ma-nuel Valls a utilisé pour la pre-mière fois le terme d’»islamo-fas-cisme» pour qualifier la menace pesant sur l’Europe.

«Pour combattre cet islamo-fas-cisme, puisque c’est ainsi qu’il faut le nommer, l’unité doit être notre force. Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division», a déclaré M. Valls à la radio RTL.

L’appel de Netanyahu aux juifs d’EuropeAjoutant à l’émotion, plusieurs centaines de tombes du cimetière

juif de Sarre-Union, dans l’est de la France, ont été profanées, sus-citant une vive condamnation du président François Hollande et de son Premier ministre, M. Valls parlant d’un acte «ignoble».

La capacité des démocraties eu-ropéennes à protéger les juifs pris pour cible a été publique-ment questionnée par la Pre-mier ministre israélien Benjamin Natanyahu. Il a appelé les juifs d’Europe à émigrer en masse vers Israël, qui les «attend à bras ou-verts».

Le président français François Hollande a vivement répliqué, dé-plorant «des paroles prononcées en Israël qui laisseraient penser que les juifs n’auraient plus leur place en Europe et en France en particulier». Mais M. Hollande a aussi appelé les Français au «sursaut» face à la multiplication d’actes antisémites.

Le suspect danois, âgé de 22 ans, a été abattu dimanche vers 04h00 GMT par des policiers sur lesquels il avait ouvert le feu dans le quar-tier populaire de Nørrebro.

La première attaque, au fusil-mi-trailleur, a eu lieu samedi vers 15h00 GMT dans un centre cultu-rel où avait lieu un débat sur l’is-lamisme et la liberté d’expression. Y assistait le caricaturiste suédois Lars Vilks qui faisait l’objet de menaces et agressions depuis la publication en 2007 d’un de ses dessins représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien.

Le réalisateur Finn Nørgaard, 55 ans, qui se trouvait dans l’assis-tance, est mort atteint au thorax par une des dizaines de balles que l’assaillant a eu le temps de tirer, avant de fuir en voiture.

Trois policiers ont été blessés en s’interposant.

La seconde attaque a eu lieu à

l’extérieur de la grande syna-gogue après minuit (23h00 GMT). Dan Uzan, un juif de 37 ans, qui montait la garde pour protéger les dizaines d’invités d’une bar mitzvah, a été tué. Deux policiers ont également été blessés.

Sorti récemment de prisonLe tireur présumé était déjà connu de la police pour des faits de dé-linquance et, selon la presse, était sorti de prison il y a deux semaines où il purgeait une peine pour avoir agressé il y a un an un homme de 19 ans dans la gare de Copen-hague, sans raison claire.

Les services de renseignements ont indiqué travailler «sur l’hypo-thèse selon laquelle la personne en question a pu être inspirée par les événements qui se sont déroulés à Charlie Hebdo à Paris».

L’attaque par deux jihadistes fran-çais contre l’hebdomadaire sati-rique, le 7 janvier à Paris, avait fait 12 morts. Deux jours plus tard, un homme lié aux deux jihadistes avait pris en otage plusieurs per-sonnes dans une supérette cacher à Paris, tuant quatre personnes de confession juive. Le même homme avait également tué une femme policier dans la banlieue de Paris.

Le gouvernement espagnol a noté lundi dans un communiqué «la ressemblance macabre entre les attentats terroristes de Copen-hague et ceux perpétrés à Paris». Il a promis «une réponse identique pour les deux crimes: une Europe plus unie et plus résolue dans la lutte contre le terrorisme et la défense (...) de toutes les valeurs partagées qui font partie de notre identité européenne».

Le Premier ministre britannique David Cameron avait dénoncé la veille un «attentat effroyable» contre «la liberté d’expression et la liberté de culte» et la chance-

lière allemande Angela Merkel «le mépris de la dignité humaine» que trahissent ces attaques.

La chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, qui s’est rendue dimanche à la synagogue, a rappelé que «personne ne doit pouvoir impunément attaquer la société danoise ouverte, libre et démocratique».

De son côté, un haut respon-sable palestinien, Saëb Erakat, a condamné «dans les termes les plus forts» la double attaque de Copenhague, dénonçant un acte «absolument injustifiable».

Attaques de Copenhague: l’Europe en état d’alerte face à la menace de

«l’islamo-fascisme»

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10L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

En ces temps où l’antisémitisme mu-sulman explose partout en Occident, lire un article d’un journaliste musul-man turc qui prend la défense d’Is-raël et exprime son admiration pour ce pays si vilipendé, si insulté, si sali par la désinformation écoeurante des médias, c’est réconfortant et ravive l’étincelle de l’espoir …« Israël est le problème » répètent à l’unisson les antisémites et les anti-is-raéliens.

Non, Israël n’est pas le problème.

Non, les constructions juives en Ju-dée-Samarie ne sont pas un obstacle à la paix. Le seul obstacle à la paix, c’est la haine des voisins d’Israël.

Il est vraiment très difficile de plaire à ceux qui haïssent les Juifs.

Quand les Juifs ne peuvent se protéger, car ne disposant pas d’une force mili-taire, ils sont traités de « lâches » et per-sécutés.

Quand ils peuvent se défendre, grâce à leur armée, ils deviennent des « oppres-seurs ».

Pourtant, nous sommes nombreux, au Moyen-Orient, à voir Israël comme la seule lumière de liberté et de démocratie au milieu des ténèbres du terrorisme et

de la haine qui ravagent la région.

Hélas, dans la Turquie moderne, la tra-dition antisémite, quasi centenaire, ne faiblit pas.

Mahmoud Abbas, un négationniste de l’Holocauste et grand encenseur du ter-rorisme, a rencontré son ami le président turc Erdogan à Ankara il y a près d’un mois.

Le 27 décembre dernier, le leader du Hamas Khaled Mashaal déclara, lors d’un congrès de l’AKP : « Inch Allah, nous libérerons à nouveau la Palestine et Jérusalem. »

La foule scanda : « Mujahideen Mashaal, Hamas, nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour vous » et «à bas Israël.»

Le concept de la vraie liberté et de la dé-mocratie paraît étranger aux antisémites.

Ils sont nombreux, parmi ces libéraux autoproclamés, à avoir leur propre concept du bien et du mal. Leur esprit est aussi fermé, aussi liberticide, aussi anti-démocratique que celui du pire des tyrans psychorigides.

Quand les gens se réfèrent à Israël comme « le problème », cela signifie que l’existence d’Israël est le problème.

Quand des gens montrent leur solidarité envers les Frères musulmans ou le Ha-mas ou ceux qui jugent, emprisonnent, et condamnent des gens à la flagellation, pour crime de « liberté d’expression », toute la légitimité de l’existence d’Israël dans cette région en ressort éclatante.

Quand les gens de la région disent « A bas Israël», cela signifie :

« nous ne voulons pas de la démocra-tie, nous ne voulons pas de l’égalité. Nous voulons que notre nation règne en maître, nous voulons que les juifs soient apatrides, sans défense.

Nous ne voulons pas de la sagesse ou de la connaissance des juifs. Nous voulons encore plus d’obscurantisme, d’arrogance, d’hostilité. Nous sommes aussi ignorants que l’on puisse l’être et nous sommes heureux ainsi. Et si pos-sible, nous voulons un autre Holocauste, comme le Hamas le réclame. En même temps, nous voulons définitivement la paix, et ceci est notre vision de la paix. »

Israël est le pays où les ancêtres des juifs vécurent, acquirent des connaissances et y travaillèrent à la sueur de leur front. Les Juifs doivent y vivre, non seulement pour se protéger des persécutions et des futurs massacres, mais également pour apprendre, à la lumière de leurs

ancêtres qui apportèrent au monde ce que furent les premières lois de justice sociale, après le Code d’Hammurabi. [le Code d’Hammurabi est l’une des plus anciennes lois écrites trouvées. Ce code fut réalisé à l’initiative du roi de Baby-lone, Hammurabi, vers 1730 avant Jé-sus Christ].

Ces lois sont là, il suffit de les lire. « Paye le travailleur journalier au coucher du soleil ». « Ne cuis pas l’agneau dans le lait de sa mère ». «Ne vole pas”. « Ne tue pas ». Et il y en a davantage, trop nombreuses à énumérer ici. Ce sont des messages authentiques de liberté.

Les Juifs sont les habitants légitimes d’Israël, ils ont tendu plusieurs fois la branche d’olivier, non seulement aux palestiniens, mais aussi à d’autres … elle fut toujours rejetée.

Si une pluie de roquettes s’abattait sur votre pays, vous le défendriez, vous vous défendriez, non ? Alors, pourquoi Israël n’en aurait-il pas le droit ? Israël ne doit s’excuser de rien.

Il existe une croyance populaire selon laquelle l’antisémitisme n’avait pas été encouragé en Turquie avant la prise de pouvoir par l’AKP en 2002.

Toutefois, en examinant de plus près les vie des juifs dans la Turquie moderne, il apparaît que cette croyance n’était qu’un mythe. La vérité est bien éloignée de la légende : être un juif en Turquie, c’est avoir été exposé pendant plus de 90 ans à une discrimination systématique.

Le 21 novembre dernier, MEMRI pu-blia un rapport spécial – à lire absolu-ment – intitulé :

« L’antisémitisme atteint un nouveau sommet en Turquie : menaces contre les Juifs turcs, expressions d’admiration pour Hitler, appels à envoyer les Juifs dans les camps de concentration, à leur faire payer une « taxe spéciale. »

Dans le même temps, le Président Er-dogan, lors de son discours du 22 sep-tembre 2014 au Conseil des Relations étrangères, niait tout sentiment antisé-mite de sa part et de celui de son gou-vernement.

Or, selon le rapport, publié par MEMRI, des membres de son parti, après leur participation au Conseil, s’empressèrent d’écrire des tweets à la gloire d’Hitler et des librairies d’Istanbul affichaient des pancartes « interdit à ces chiens de juifs ».

Comme MEMRI l’a souligné, il est évident, que sous le gouvernement de l’AKP, l’antisémitisme en Turquie a atteint un nouveau record. Mais ces horribles réalités ne sont pas seulement le fait du parti islamiste au pouvoir, elles font aussi partie de l’histoire de la Tur-

quie.

De 1941 à 1942, les juifs de Turquie furent enrôlés comme soldats de 2e classe dans des bataillons pour exécu-ter des travaux forcés dans des condi-tions terribles.

De 1942 à 1944, les juifs turcs furent soumis à une taxe spéciale et durent subir l’assimilation forcée.

Les discours de haine dans la presse turque à l’égard des Juifs turcs étaient systématiques, ce qui fut à l’origine des pogroms antijuifs de 1934 en Thrace orientale.

Avec l’application de la loi sur le nom de famille, les enfants juifs durent changer leurs noms et prénoms et adopter des noms à consonance turque. Le « Ladino», la langue des juifs turcs, fut aussi interdite par le régime turc.

Dès 1923, lors de l’établissement de la République turque, les Juifs furent systématiquement discriminés (ainsi que d’autres communautés non mu-sulmanes) et privés de leur liberté de mouvement au moins trois fois : en 1923, en 1925 et en 1927.

Si l’antisémitisme, sous le gouverne-ment de l’AKP, a été largement signalé par certains medias, l’antisémitisme, après l’instauration de la République turque, a été grandement occulté.

En Turquie, l’antisémitisme partage une longue histoire avec les autorités natio-nales, les faiseurs d’opinion, les cercles politiques (d’extrême-droite et d’ex-trême-gauche) les groupes islamistes et non islamistes et en particulier les mé-dias.

Aucune université turque ne dispose d’un département d’études juives ou de l’Holocauste. La restauration de l’Etat d’Israël en 1948 a transformé l’antisé-mitisme en antisionisme, une forme hypocrite d’antisémitisme.

Depuis la fondation de la République de Turquie en 1923 et ce, jusqu’en 1950, lors des premières élections nationales, ces pratiques discriminatoires étaient exécutées par des gouvernements non islamistes du CHP (Parti Républicain du Peuple), qui fonda l’Etat turc.

Il est impossible de résumer tous les incidents antisémites en un seul article, mais une brève chronologie de ces évènements, parmi les plus importants, aiderait à faire comprendre le genre de vie auquel les Juifs de Turquie furent obligés de se soumettre et ce, pendant des décennies.

Turquie : «ces bons à rien de juifs ont enfin quitté Izmir»DOSSIER

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11L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

En janvier 1923, les journaux “Turkish Voice” (Türk Sesi) et « Burnt Land « (Yanik Yurt) publiés dans la province d’Iz-mir, appelèrent les commerçants turcs à lutter contre « la me-nace immorale et sordide juive ».Les articles affirmaient, que les Juifs constituaient le terreau favorable au développement des germes.

Le magazine satirique Akbaba se joignit au chœur en publiant une série d’articles intitulés : «N’avez-vous pas entendu dire, que vous ne devriez pas faire des affaires avec les Juifs » et « Devons-nous lais-ser ces germes vivre avec nous ? »

En janvier 1937, les vagues fas-cistes et du national-socialisme qui déferlèrent sur l’Europe arri-vèrent en Turquie. Un bureau al-lemand d’information fut ouvert à Istanbul. Les journaux « Türkische Post » et « Cumhuriyet » (The Re-public) commencèrent à répandre la propagande nazie.

En 1948, quand les Juifs souhai-tèrent émigrer vers l’Etat d’Israël nouvellement restauré, l’Etat turc et les médias à la solde de l’Etat qui, auparavant, avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir, pour faire partir les Juifs de Turquie, les accusaient maintenant d’être des traîtres.

Les recherches, menées par le journal « Radikal » et diffé-rentes interviews avec des Res-ponsables officiels, ont révélé une longue histoire centenaire de discriminations en Turquie.

Ce pays avait secrètement assigné des codes pour désigner les Ar-méniens, les Grecs, les Juifs, les Syriaques et autres minorités non musulmanes, dès la fondation de la République turque.

Ainsi, la direction nationale de la population codifia les Grecs par le chiffre 1, les Arméniens par le chiffre 2 et les Juifs par le chiffre 3.

Pour Orhan Kemal Cengiz, un avocat, spécialisé dans la Défense des Droits de l’Homme et chro-niqueur au journal Al Monitor, il

s’agit d’un scandale, qui devrait faire trembler la Turquie au plus profond d’elle-même, mais le pays, trop occupé par son propre agenda, a d’autres priorités.

« Etant donné l’histoire de la Tur-quie, assombrie par de nombreuses pratiques iniques envers les non musulmans, l’importance de ce scandale pourrait être mieux com-prise via une comparaison. Ima-ginons un moment, que les juifs d’Allemagne soient secrètement identifiés par le gouvernement allemand, grâce à un code, cela provoquerait un tel séisme que le système politique allemand ex-ploserait. En Turquie, par contre, la révélation de ce scandale a fait partie des brèves, dans quelques journaux et pendant un court laps de temps. »

Les articles des auteurs Pan-Tü-rc, Cevat Rifat Atilhan et Ni-hal Atsiz furent à l’origine des pogroms qui se déroulèrent du 21 juin au 4 juillet 1934 dans les provinces de Tekirdag, Er-dirne, Kirklareli et Canakkale en Thrace occidentale. Ils débu-tèrent par un boycott des entre-prises et commerces juifs, suivis par des attaques physiques, des pillages, des incendies de bâti-ments. Des Juifs furent battus et des femmes juives violées.

Terrorisés, plus de 15.000 Juifs fuirent la région. Les pressions antisémites sur les communautés

juives dans les écoles, les marchés et les institutions d’état, persis-tèrent, même après les pogroms.

Une circulaire confidentielle, en-voyée par le parti au gouverne-ment, le CHP, à ses filiales locales, avait révélé que le gouvernement approuvait les pogroms.

Campagne antisémite traditionnelle dans les medias turcs

Arméniens, Grecs et Juifs désignés par un code selon leur origine

1934 : pogroms antijuifs en Thrace Occidentale

DOSSIER

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12L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Le 22 avril 1941, 12.000 non mu-sulmans, y compris des hommes juifs âgés de 27 à 40 ans, furent envoyés comme soldats dans des camps pour y travailler sous une chaleur extrême, sans in-frastructure et sans eau.

Ces camps humides, boueux, in-festés de moustiques, favorisaient la propagation de la malaria. Ces soldats, aussi connus sous le nom des «Vingtièmes classes», n’avaient pas d’armes. Insultés et ridiculisés comme étant des « soldats infidèles », ces malheu-reux étaient obligés de porter des vêtements d’éboueurs et de tra-vailler des heures durant. Même les aveugles et les handicapés

étaient enrôlés. Ils travaillaient dans des conditions inhumaines à la construction de tunnels, de routes et du parc de la jeunesse, à Ankara.

Nombreuses furent les victimes parmi ces conscrits, suite aux mauvaises conditions de travail et aux maladies. Les survivants des Vingtièmes classes furent démobi-lisés le 27 juin 1942.

Souhaitant participer à la deu-xième guerre mondiale, la Turquie avait rassemblé à l’avance, dans ces camps, tous les non Turcs, considérés comme une cinquième colonne potentielle.

Les Juifs en Turquie, même sous les gouvernements kémalistes, furent systématiquement expo-sés à de graves discriminations pendant des décennies.

Aujourd’hui, sous un gouverne-ment islamiste, ils ne se sentent pas en sécurité et sont à nouveau victimes de menaces. De nom-breux citoyens de la communauté juive quittent le pays ou projettent de le faire.

Un éminent homme d’affaires de la communauté juive, Mois Babay, un professionnel du tourisme, écri-vit en décembre dernier un article pour le journal juif Salom basé à Istanbul, en se référant au meurtre du journaliste arméno-turc, Hrant Dink en 2007 :

« Chaque jour, nous sommes confrontés à des harcèlements,

des attaques. L’espoir s’amenuise. Faudra-t-il qu’un « Hrant juif » soit abattu pour que le gouverne-ment, la société civile, nos voisins, les juristes prennent conscience de cette situation des plus alarmantes ?

Gabay ajouta qu’un nombre sans cesse croissant de Juifs turcs songe à quitter la Turquie avec leurs familles :

« Approximativement 37% des diplômes du secondaire de la communauté juive en Turquie préfèrent continuer leurs études à l’étranger. Ce chiffre a doublé cette année, comparé aux années précédentes. »

Non seulement les étudiants pensent à partir, mais également les hommes d’affaires, les jeunes comme les plus âgés.

Le bataillon de travailleurs non Musulmans (1941-1942)

Les Juifs dans la Turquie actuelle : la tradition antisémite continue …

Le 11 novembre 1942, le gou-vernement, mené par le premier ministre Şükrü Saracoğlu, dé-créta une loi relative à l’impôt sur la fortune, afin de surmonter les problèmes économiques qui émergeaient pendant la guerre. 87% des payeurs étaient les non musulmans. Cette loi avait en fait pour but d’éliminer les non musulmans de l’économie du pays.

Les contribuables furent divisés en 4 groupes distincts en fonction de leur religion :M pour MusulmansG pour non MusulmansE pour étrangersD pour convertis

Le montant des taxes à payer

par les commerçants s’élevaient à 232% pour les Arméniens, à 179% pour les Juifs, à 156% pour les Grecs. Seuls 4.94% des musul-mans turcs étaient soumis à l’im-pôt sur la fortune. Les plus frap-pés par cet impôt inique furent les Juifs, les Grecs, les Arméniens et les Levantins.

Il s’agissait là d’un génocide économique à l’encontre des mi-norités sous le couvert d’une loi inique.

La loi s’appliquait également aux pauvres non musulmans comme les chauffeurs, les ouvriers et même les mendiants. Ils devaient payer leurs impôts dans les 15 jours sous peine d’être envoyés dans des camps de travaux forcés

dans l’Est de l’Anatolie, une ré-gion plus froide que Moscou en hiver, pour y casser des pierres.

Dans son livre Turkey, the Jews, and the Holocaust* (Turquie, les Juifs et l’Holocauste) l’historienne Corry Guttstadt écrivit :

« Bien que la loi stipulait que les personnes de plus de 55 ans étaient exemptées de travaux forcés, des hommes de 75 ans, voire de 80, et même des malades étaient traînés sans pitié à la gare et déportés vers les camps. »

« Ces taxes ruinèrent les vies de nombreuses familles non musul-manes, à Istanbul. De nombreuses personnes, plongées dans le déses-poir, se suicidèrent. »

Parmi les personnes, qui furent envoyées dans les camps, 21 per-dirent la vie. Le gouvernement turc confisqua leurs biens et les vendit à bas prix à des musulmans turcs.

L’impôt sur la fortune fut retirée en mars 1944, sous la pression des critiques de la Grande Bretagne et des USA.

L’impôt sur la fortune (1942-1944)

DOSSIER

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13L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Pendant l’Holocauste, la Tur-quie accueillit très peu de juifs et de réfugiés politiques. Les tentatives, émanant de person-nalités et d’organisations juives pour faire accepter plus de réfu-giés par la Turquie demeurèrent vaines.

En 1937, la Turquie prit même des mesures pour empêcher l’immi-gration juive.

Quand le nombre de réfugiés juifs augmenta rapidement en 1938, la Turquie fit appliquer deux lois, in-terdisant aux gens sans passeport ou sans document citoyen d’entrer en Turquie. Ces lois ne s’appli-quaient pas ouvertement aux juifs. Mais derrière ces lois, se cachait une bien vilaine réalité : l’Alle-magne et d’autres pays avaient enlevé aux juifs leurs droits de ci-toyen. Le 29 août 1938, le gouver-nement turc publia une circulaire interdisant aux juifs dont les droits avaient été limités, voire suppri-més dans leurs pays d’origine, d’entrer en Turquie.

Tragédies en mer : les bateaux de réfugiés juifs, en route vers leur mère patrie, interdits d’accoster

sur les côtes turques.

Les historiens Corry Guttstadt et Rifat Bali rapportèrent les tragé-dies vécues par les réfugiés juifs, fuyant les persécutions nazies à bord de bateaux, dans l’espoir de rejoindre Israël, leur mère patrie historique.

« Ces bons à rien de Juifs ont en-fin quitté Izmir. »Le 8 août 1939, la bateau Pari-ta, en route vers la terre d’Israël (alors sous mandat britannique et appelée Palestine) devait accoster à Izmir suite à des problèmes tech-niques. A son bord, se trouvaient 800 réfugiés juifs d’Allemagne, de Pologne et de Tchécoslovaquie. Les réfugiés restèrent au large de la côte d’Izmir pendant une se-maine, sans charbon, sans nour-riture, sans eau. Il fut interdit au navire de s’amarrer sur les quais, et le capitaine, après des menaces de la police maritime turque, fut forcé à reprendre la navigation. La une du quotidien Ulus titra : « Ces bons à rien de Juifs ont enfin quitté Izmir. »

Le Parita s’échoua le 23 août sur une plage de Tel Aviv et nombre

de ses passagers furent envoyés dans un camp près de Haïfa par les autorités britanniques…

Le 6 décembre 1940, le Salvador, un bateau naviguant vers Israël au départ de Varna en Bulgarie ar-riva à Istanbul avec 327 réfugiés juifs bulgares et tchèques à son bord. Le Salvador fut obligé de reprendre la mer le 12 décembre, en dépit des mauvaises conditions climatiques et coula le même jour au cours d’une violente tempête au large de la côte de Silivri, dans la mer de Marmara. 204 personnes périrent noyées, dont au moins 70 enfants.

Le 15 décembre 1941, le Struma quitta le port de Constance, avec 769 Juifs roumains à bord, sauvés de l’extermination nazie pour le pays d’Israël et essaya d’accoster dans le port turc de Büyükdere, au nord du Bosphore, suite à une ava-rie du moteur.

Non seulement le bateau était surchargé, mais il n’était plus en état de naviguer. Des draps, sur lesquels on pouvait lire, « Sau-vez-nous » furent attachés au ba-teau. Mais les autorités turques,

insensibles au sort des passagers, interdirent au bateau d’accoster. Pendant 70 jours, en plein cœur de l’hiver 1941-1942, les malheu-reux durent lutter contre le froid, les maladies et la mort au large des côtes, près de Sarayburnu, seule-ment aidés par des bénévoles de la communauté juive d’Istanbul et la Croix Rouge.

Le 23 février, environ 200 poli-ciers turcs encadrèrent le Struma, menaçant de tirer sur quiconque tenterait de se jeter à l’eau, et ar-rachèrent les draps. Les autorités portuaires ordonnèrent au navire d’appareiller, mais après que les mécaniciens eurent saboté la ma-chine de manière à rendre ses pannes irréparables, la marine turque remorqua le Struma en pleine mer.

Le 24 février 1942, à 2 heures du matin, il fut coulé, par erreur, par un sous-marin soviétique.

Lorsque des canots de sauvetage arrivèrent sur le lieu du naufrage, il ne restait plus des passagers que quatre corps flottant sur les eaux de la mer Noire.

David Stoliar, un jeune homme âgé alors de 19 ans, fut le seul sur-vivant de cette tragédie.

Après avoir reçu des soins dans un hôpital militaire turc, Stoliar, l’unique témoin de ce drame, fut emprisonné dans une cellule de la police turque à Istanbul et in-terrogé pendant deux semaines. Lorsqu’il demanda ce qu’on lui reprochait, on lui répondit qu’il était “entré en Turquie sans visa ». Il fut par la suite remis en liber-té. Ce jeune avait été doublement miraculé : une fois du naufrage, la seconde des griffes de la police turque.

Après la catastrophe, le premier ministre Refit Saydam déclara : «La Turquie ne peut devenir le refuge, de ceux, que personne d’autre n’accepte». Pour le gou-vernement turc, la Turquie n’avait aucune responsabilité, elle avait simplement empêché des indivi-dus de pénétrer illégalement sur son territoire…

Attitude indigne de la Turquie pendant l’HolocausteDOSSIER

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14L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Inauguration du buste de Mar-cel Rajman dans le square qui porte son nom organisée par Mr Roger Firstenberg en pré-sence du maire du 11ème ar-rondissement de Paris, Fran-

cois Vauglin, Serge Klarsfeld, Catherine Vieu Charrier, maire adjointe chargée de la mémoire et de Gil Taieb vice President du Crif.

En janvier dernier à la suite des attentats terroristes barbares perpétrés par des islamistes français, nos lieux de culte et nos écoles ont été protégés par l’armée qui semble-t-il a allégé ses effectifs en cette période de vacances scolaires. Il est clair qu’un nouveau palier a été franchi, sinon comment expli-quer que nos écoles et nos syna-gogues se soient transformées en forteresses imprenables?

Dans une même rue, deux écoles, deux destins, l’une publique ne disposant pas de moyens parti-culiers de protection et que fré-quentent tous les gamins et de l’autre, une école juive littéra-lement transformée en citadelle imprenable. Par conséquent, il est permis de se poser la question de savoir, qui empêche qui de s‘in-tégrer?

Pourquoi des milliers de jeunes is-sus de l’immigration comme on dit deviennent des délinquants puis s’engagent dans le terrorisme?

La France, consciente de son échec vient de se réveiller…après un long, un très long sommeil de

30 ou 40 ans. Le bilan est impla-cable, l’éducation nationale, cette machine «à intégrer» s’est planté en croyant pouvoir fondre tout le monde dans le «creuset» de l’école républicaine.

Lentement mais sûrement ces milliers de jeunes issus de l’im-migration se sont enfoncés dans l’échec scolaire par manque d’en-cadrement et de soutien, pour finir dans la drogue et la délinquance en passant par l’endoctrinement islamique. Les statistiques sont là pour le prouver. C’est dans ce vi-vier «prioritaire» que recrutent les mouvances islamistes d’El Qaida, de Daiech, tous ennemis de la civi-lisation judéo-chrétienne.

Nous avons été atteints dans tous les secteurs de la vie juive, école, synagogue et commerce et au-de-là, dans le cimetière du Bas Rhin où a eu lieu cette terrible profana-tion, il y a quelques jours encore.

Si par ailleurs en France le chô-mage devait poursuivre son as-cension et la crise sociale durcir les esprits qui exacerbent les an-goisses sécuritaires : Alors les incantations ne serviront pas à

grand-chose car l’élection de Ma-rine à la présidence de la Répu-blique ne serait plus un fantasme, mais une probabilité sérieuse.

Si la France a failli, ce n’est pas à notre communauté d’en payer le prix !

Yvan lellouche

Hommage aux résistants combattants de l’Affiche

Rouge fusillés le 21 février 1944 au Mont Valérien

Billet d’humeur d’Yvan Lellouche

Page 15: Israël Actualités n°336

15L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Le billet d’humeur de Bernard Korn Brzoza

Honte aux 62 députés islamo-progressistes du Parlement européen

Le 5/02/2015 le président Fran-çois Hollande a dit « l’esprit du 11 janvier 2015 doit être pro-longé ».C’était un vœu certai-nement de nous tous, citoyens de toutes confessions, de toutes origines : citoyens en ce jour mé-morable du 11 janvier ont vécu cette journée comme l’étincelle d’un renouveau citoyen, une splendide manifestation républi-caine, autour d’une unité natio-nale retrouvée et les clivages po-litiques oubliés, ce fut vraiment un moment unique qui n’avait pas été vu depuis la libération en 1944. Il est pensable que cet évé-nement soit une future date à re-tenir et à fêter comme un anni-versaire. Cet espoir présidentiel dans lequel la France voulait se reconnaitre à bien vite déchan-ter. L’actualité a ses impératifs et les médias toujours promptes à chercher de l’audimat aux dé-pens des autres sources d’infor-mation ne peuvent se contenter d’une stérile formule qui en fait se résumerait à un statu quo po-litique ou la bienséance n’est pas une vertu politicienne d’avenir.

L’affrontement politique pour une place de député au départ de Moscovici en poste à Bruxelles : dans le Doubs. Victoire « micros-copique » sur le fil du candidat du PS, à peine 2% avec le candidat du FN : une gifle pour une démo-cratie qui se veut centriste ou l’on remarque que les 2 candidats PS et UMP ont fait ensemble le score du FN. Une majorité mal en point, avec ses frondeurs, « une gauche en désuétude » a constaté un chro-niqueur télé. Cet affaiblissement ne donne pas la capacité d’agir sur tous les points négatifs de la so-ciété française : la maison France est malade de ses divergences, de

ces peurs de changement, des po-litiques ancrés dans des principes d’un autre temps. On se bat pour savoir « si on doit travailler le di-manche » : la terreur syndicale est un handicap aux progrès, la France se gère par des amendements déstabilisants toute perspectives d’amélioration économique. Cela fait le jeu du FN. A ne rien pro-poser sans être critiquer par ses propres troupes, par ses alliés et une opposition sans leader : la ma-jorité gouverne un bateau fou : en fait c’est une forme d’anarchie qui s’installe sans réelle autorité, sans réel pouvoir, un déni de la réalité qui fige l’exécutif dans le renonce-ment de ses lois ou de leurs trans-formations ou de leurs abandons.

Bien entendu la menace islamiste se profile et s’installe en France : il n’y a de jours ou les actualités ne ressassent la terreur islamiste, un islam radicalisé qui n’a plus de frontières : Daech en phase conquérante planifie ses attentats comme aujourd’hui à Copenhague ou se tenait une réunion sur la li-berté d’expression en présence du dessinateur qui le premier avait caricaturé Mahomet. L’ambassa-deur de France au Danemark était présent : il dit que c’était une at-taque style « Charlie » sauf que les terroristes n’ont pu pénétrer à l’in-térieur du bâtiment : une victime, les deux terroristes se sont enfuis abandonnant leur voiture prés du lieu de l’attentat même scéna-rio qu’à Paris. Cet islam triom-phant nargue l’Europe, provoque le monde : « un islam radical qui veut exercer un droit absolu sur le monde » et nous restons dans une sorte de léthargie bavarde sans agir avec les moyens qui parait il existe. Autant les actes barbares et de cruauté s’intensifient plus

de volontaires, plus de fonds, plus d’armes arrivent à l’état is-lamique. De plus, on entend que pour la paix des banlieues il y a collusion entre les pouvoirs muni-cipaux et les ultras de toutes ten-dances : surtout pas de heurt, un silence complice. Des sondages s’élèvent pour critiquer la poli-tique pénale de Madame Taubira : jusqu’à 73% pour condamner son action ou les dérives criminelles, les récidives sans sanction ont per-mis la prolifération des actes d’in-civilités et violence de toute ten-dance confondue. Nous le disions depuis les premiers actes antisé-mites, les provocations et la pa-role anti juive sanctionnée par des peines mineures avec sursis. Le venin s’active, plus les atrocités, la stratégie de la terreur, les meurtres télévisés, en direct ou l’horreur ne semble pas influencer notre exé-cutif dans l’action répressive mais toujours avec cette sympathie compassionnelle pour ces enfants issus des ghettos que l’on quali-fie « apartheid » dont l’espérance à vivre une vie citoyenne leur seraient interdites. 1400 jeunes de nos jeunes de banlieues peut être plus guerroient en Syrie, en Irak avec les troupes du DAECH. Des déracinés, on pleure dans les banlieues et notre société poli-tique s’apitoie sur ces assassins en herbe dont le retour en France fait craindre le pire. Nos institu-tions sont gardées jour et nuit par des soldats comme si nous étions nous-mêmes dangereux. Combien se temps cela va-t-il durer ?

3 soldats de garde devant le consistoire de Nice ont été agres-sés, poignardé sans que leur bles-sure D. merci puisse mettre leur vie en danger. Leur agresseur était connu des services de police, ar-

rêté pour actes de violence, vol, outrage et rébellion et refoulé à la frontière turque le 28/01/2015. Et laisser en liberté comme Cou-libaly. Le gouvernement inculpe 541 individus impliqués dans les filières djihadistes, 161 procé-dures, combien seront incarcérés, jugés et combien seront libérés ? Démantèlement de nouvelles fi-lières syriennes nous dit on : est ce vrai ? La question est posée parce que les faits ont la manie d’être réduit : par sécurité, il ne faut pas inquiéter les citoyens ! L’autorité de la justice déterminée avec les forces de l’ordre à combattre les nouveaux crimes des terroristes. Chaque jour, le silence est fait sur les attaques sournoises contre les synagogues, agression des jeunes religieux qu’il devient apparem-ment difficile de vivre son ju-daïsme Si ce conflit intérieur qui se soumet à la directive de l’état ne force pas son autorité nous serons à plus ou moins brève échéance des sujets de seconde zone. Un défi à relever, une obligation sans excuse que l’état nous doit comme il le doit à tous les citoyens : nous nous devons de refuser la peur, défendre notre statut de juifs de France, combattre ceux qui nous combattent et ne pas accepter une alya de contrainte, il y va de notre honneur: en tant que citoyen Fran-çais, la France en défendant nos li-bertés défend également sa liberté de vie, d’expression, sa culture, sa religion, ses droits de choix. Les Français attendent de la France ce sursaut d’honneur : va-t-elle conti-nuer à baisser la tête, à se voiler la face, se taire de peur d’être trai-ter de raciste, de rejeter l’égalité femme homme pour complaire à l’intransigeance d’une commu-nauté, le droit au blasphème sans qu’une « fatwa » transforme nos

vies en cauchemar : il y a plus que cela l’école, à l’université, partout dans la cité montrer une détermi-nation sans censure pour que notre démocratie continue dans sa mo-dernité et affronte les enjeux éco-nomiques, technologiques , les dif-férences sans haine , la conscience en paix dans une vérité partagée.

Cette nuit, l’attaque de la syna-gogue de Copenhague, une vic-time juive : le crime serait imputé à l’auteur de la fusillade du centre ou se tenait la réunion sur la li-berté d’expression en présence de l’ambassadeur de France au Da-nemark François Zimmeray. Le mal radical se développe à une vitesse exponentielle : la menace est si présente qu’elle atteindra jusqu’au comportement civil les habitudes de vie de nos conci-toyens : psychose d’autant plus importante pour notre communau-té que nous sommes toujours les cibles privilégiés. A souhaiter que le drame vécu à Copenhague soit une véritable prise conscience eu-ropéenne, mondiale du danger que ces assassins, terroristes radicaux représentent pour le monde de nos valeurs. La peur se combat, il faut la volonté des états à ne pas se lais-ser déborder par les sempiternelles variations politiciennes, émotion-nelles et compassionnelles pour ne pas laisser nos sociétés sans un objectif précis contre la lutte de ces ennemis sans pitié et sans aucune humanité.

On est loin de l’esprit du 11 janvier et de ce fol espoir, vœu pieux de notre président François Hollande lors de son allocution le 5 février : et pourquoi cela ne pourrait il pas être possible ?

Bernard KORN BRZOZA

Malgré l’immense crise que traversent les pays de l’Union européenne, bien que les pays arabo-musulmans soient à feu et à sang et menacent la paix du monde, un groupe de 62 députés européens demandent à Mme

Federica MOGHERINI, haute représentante de l’Union Euro-péenne, pour les affaires étran-gères, la suppression de l’accord d’association U-E-Israël qui est le principal traité entre l’Union européenne et Israël.

Se sont joints à eux dans cette dé-marche une multitude d’associa-tions dites de défense des droits de l’homme et de syndicats et bien entendu Amnesty International qui ne manque aucune occasion de vi-lipender Israël.

Dans cette liste, le parti des verts est très largement représenté no-tamment en France par Karima DELLI, Pascal DURAND, Yanick JADOT, Michèle RIVASI et l’iné-vitable Eva JOLY et son comparse José BOVE.

Les intéressés demandent « ins-tamment à la Commission euro-péenne d’examiner quelles me-sures doivent être prises pour que

l’Union européenne et ses états membres répondent à leur obli-gation légale pour faire face aux violations israéliennes du droit in-ternational... et l’exhorte à prendre des mesures fortes en faveur d’une paix juste entre Israël et les Pales-tiniens.»

Les signataires demeurent en fait fidèles à la position de l’extrême gauche : sublimation des Palesti-niens et détestation d’Israël.

L’Europe fait preuve d’un angé-lisme et d’un laxisme insuppor-table et d’une tolérance aveugle à l’égard de l’Islam alors que le fachislamisme est une menace majeure pour la France et pour l’Europe.

Il se répand aujourd’hui sur la pla-nète une haine à l’encontre d’Is-raël qui n’a aucun précédent vis-à-vis d’un pays démocratique.

Ces dérives ont abouti à formater dans notre pays des Mohamed Merah, des Amedy COULIBALY et des KOUACHI.

Nous mettons en garde les 62 dé-putés européens qui se sont four-voyés dans cette pétition.

5, rue Rougemont75009 PARIS01 42 46 04 34Fax 01 42 46 01 91 [email protected]

Page 16: Israël Actualités n°336

16L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Israël a commencé à étendre sa flotte de sous-marins datant du début des années 90 qui ne comprenait à l’époque que deux navires de fabrication britan-nique. C’est en partie une déci-sion stratégique mais aussi une exploitation de circonstances. En 1991, lors des attaques de missiles Scud irakiens sur Is-raël, durant la première guerre du Golfe, le ministre allemand des Affaires étrangères d’alors, Hans-Dietrich Genscher s’est rendu en Israël, dans un geste de solidarité.

Il a été confronté à des révélations indiquant que les entreprises alle-mandes ont vendu à l’Irak l’équi-pement, les matériaux et la tech-nologie du programme chimique de Saddam Hussein. Dans un sen-timent de culpabilité du fait de la participation des entreprises alle-mandes à un programme qui aurait menacé par le gaz l’existence de l’Etat juif, Genscher a accepté la demande d’Israël de financer deux premiers sous-marins modernes pour sa marine.

Stratégiquement, il s’agissait d’une approche visionnaire en avance sur son temps. Réalisant que l’Irak avait déjà aspiré à un programme nucléaire, obser-vant que d’autres pays tels que l’Iran suivraient cet exemple pour construire des bombes nucléaires, les dirigeants israéliens, selon des analystes étrangers, sont arrivés à la conclusion que le pays – qui avait toujours essayé de garder un avantage stratégique sur ses enne-mis – jugeait nécessaire d’avoir une seconde capacité de frappe nucléaire.

Bien que la politique nucléaire

israélienne est définie comme am-biguë – ni nier ni confirmer les in-formations selon lesquelles Israël possède de telles armes – il est largement admis par tous les rap-ports étrangers, qu’Israël possède bien un arsenal nucléaire.

À la fin de cette décennie, l’Alle-magne remettra deux sous-marins de plus à la marine israélienne. Le coût des six navires est estimé à 2,5 milliards d’euros.

Cette puissante flotte de sous-ma-rins permettra d’améliorer les ca-pacités militaires israéliennes dans deux domaines. Tout d’abord, l’amélioration de ses efforts de collecte de renseignements : un sous-marin équivaut à une rampe de lancement invisible à proxi-mité des côtes ennemies capable d’écouter et intercepter des com-munications ou l’envoi de com-mandos de marine.

Plus important encore, cependant, les sous-marins modernes peuvent stocker et lancer des missiles, conventionnels ou nucléaires, même si l’arsenal nucléaire du pays sur terre est détruit par une première frappe de l’ennemi.

L’achèvement et la livraison du sous-marin Tanin a ramené dans le discours public une vieille réali-té. Malgré la panique et l’hystérie récentes sur l’émergence de l’Etat islamique en tant que menace ter-roriste supplémentaire pour Israël, et ses voisins pro-occidentaux, ainsi que pour les États-Unis et l’Europe, les dirigeants israéliens comme le Premier ministre Ben-yamin Netanyahou, sont encore essentiellement tournés vers la menace d’un Iran nucléaire.

Cette possibilité est encore plus d’actualité en raison de l’avancée de l’EI en Irak et en Syrie. Les suc-cès militaires de l’EI serviraient à l’Iran chiite de justification sup-plémentaire pour prétendre avoir en effet besoin d’une arme stra-tégique de dissuasion contre ses ennemis – pas nécessairement Is-raël, mais les barbares islamistes sunnites.

Dans la dernière décennie, quand il a commencé à être évident que l’Iran se précipitait vers le seuil nucléaire, il y avait des voix à la fois en Israël et à l’extérieur qui plaidaient pour qu’Israël repense sa propre capacité nucléaire présu-mée. Des chercheurs – mais aussi des fonctionnaires de la défense – se sont interrogés sur la causalité de la séquence des événements. Ils ont évoqué la possibilité que le dé-sir iranien de posséder des armes nucléaires visait à briser le mono-pole nucléaire israélien. Certains d’entre eux ont même suggéré qu’Israël négocie la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, et donc finale-ment accepte de démanteler son arsenal nucléaire présumé.

Heureusement, ce conseil a été rejeté par les décideurs israélien. Avec les bouleversements et les incertitudes d’aujourd’hui au Moyen-Orient, qui semble être en train de redéfinir ses frontières et ses entités nationales, il est clair une fois de plus que les pères fon-dateurs d’Israël ont montré une vision d’ensemble quand ils ont décidé que la seule façon de sur-vivre dans cet environnement rude et hostile était de disposer d’outils stratégiques à la pointe de la tech-nologie.

La politique nucléaire ambiguë adoptée par Israël doit rester en place. Elle fournira à Israël non seulement la police d’assurance ultime de son existence, mais don-nera aussi le leadership – proba-blement pas avec le gouvernement actuel – et la confiance en soi né-cessaires pour prendre des risques dans les négociations de paix, les accords de sécurité régionaux et les concessions territoriales.

Yossi Melman est un commen-tateur de la sécurité et du rensei-gnement israéliens et le co-auteur de “Espions contre Armageddon : à l’intérieur des guerres secrètes d’Israël.” Twitter: @yossi_mel-man ; Blog : http://israelspy.com/

Source: i24News (Copyrights)

Vers 2020, l’Allemagne livrera 2 sous-marins de plus à la marine israélienne

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17L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Plusieurs articles ont été pu-bliés aux Etats Unis ces derniers jours expliquant de manière dé-taillée, éléments généalogiques minutieux à l’appui, que le point central de la doctrine Obama a été la volonté de Barack Obama de parvenir à un accord avec la République Islamique d’Iran, quitte à ce que celle-ci dispose de l’arme nucléaire.

Et c’est exact : Barack Obama a voulu le renversement des régimes arabes du statu quo, et leur rem-placement par des régimes à la solde des Frères Musulmans, en sachant que les Frères Musulmans pourraient s’entendre avec la Ré-publique Islamique d’Iran.

Barack Obama s’est appuyé sur le Qatar, en sachant que le Qatar sou-tenait les Frères Musulmans et en-tretenait de bonnes relations avec la République Islamique d’Iran. Il s’est appuyé sur Erdogan en Tur-quie pour les mêmes raisons.

Il savait, en abandonnant l’Irak, que le gouvernement de Bagdad allait passer sous la coupe de la République Islamique d’Iran. Et il ne pouvait pas ignorer (je ne le pense pas, tout bien pesé, totale-ment idiot) que le soulèvement en Syrie sunnite, combiné au repli en Syrie de ce qui restait d’al Qaida en Irak allait susciter une enti-té monstrueuse qui lui donnerait l’opportunité de mettre en place une coalition dans laquelle l’Iran pourrait apparaître comme un partenaire stratégique du monde occidental en lutte contre le djiha-disme : c’est ce qui est en train de se passer.

Il ne pouvait ignorer non plus que la montée en puissance de la Répu-blique Islamique d’Iran et la mise en place de régimes à la solde des Frères Musulmans dans le monde sunnite constituerait une menace potentiellement destructrice pour l’Arabie Saoudite et pour Israël, et ouvrirait la porte à une situation

où tout le monde musulman pour-rait être tenu par l’islam radical et placé sous l’hégémonie d’un Iran nucléaire.

Il n’ignorait pas qu’en empêchant toute frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, il permettrait à celles-ci de rester intactes (des dommages leur ont néanmoins été infligés par le bais de virus informatiques et d’assas-sinats ciblés), et qu’en abandon-nant pour l’essentiel les sanctions contre l’Iran, il permettrait à ce-lui-ci de se renforcer.

Il n’avait pas prévu que l’Arabie Saoudite financerait le renverse-ment de Mohammed Morsi par un militaire anti-islamiste, le maré-chal Sissi, aujourd’hui Président. Mais cela ne l’a pas fait dévier fondamentalement de sa trajec-toire.

Et il pense aujourd’hui s’appro-cher du but. Un accord avec la Ré-publique Islamique d’Iran.

Quitte à ce que celle-ci dispose de l’arme nucléaire.

Il ne désespère pas, sans doute, qu’émergera tôt ou tard la situa-tion décrite plus haut : une situa-tion où tout le monde musulman pourrait être tenu par l’islam radi-cal et placé sous l’hégémonie d’un Iran nucléaire.

La question que se posent plu-sieurs des auteurs des articles por-tant sur le sujet est celle-ci : pour-quoi Obama s’est-il donné ce but, et pourquoi veut-il cette situation ?

Les auteurs concernés restent du-bitatifs.

Ils ne devraient pas.

La réponse à la question est simple. Obama déteste la civilisation occi-dentale, et les Etats Unis et Israël tout particulièrement. Un accord avec la République Islamique

Pourquoi Obama veut-il un Iran hégémonique et

nucléaire ?

d’Iran signifierait un affaiblisse-ment majeur des Etats Unis face à un de leurs principaux ennemis et, à terme, une perte d’influence essentielle des Etats Unis sur la surface du monde. Un tel accord entérinerait une menace mortelle pour Israël. Si l’accord n’est pas ratifié, comme c’est probable, les Etats–Unis seront non seulement affaiblis, mais humiliés, et Israël sera, tout de même, face à une me-nace mortelle.

Un Iran hégémonique, doté de l’arme nucléaire, et un monde musulman tenu par l’islam radi-cal, sous l’hégémonie d’un Iran nucléaire serait à même, par inti-midation terroriste, de soumettre le monde occidental dans son en-semble.

Se doter de ce genre de but est insensé, me direz-vous ? C’est insensé, effectivement, aux yeux d’une personne logique, ration-nelle, amie de la liberté. Aux yeux d’un homme éduqué dans le gau-chisme anti-occidental et dans les sympathies envers l’islam radical,

c’est tout à fait sensé.

On me dira que j’extrapole à l’ex-cès, je sais. C’est ce qu’on m’a dit lorsque, dès le début de 2009, j’anticipais assez exactement tout ce qu’Obama a fait depuis.

Ceux qui diraient que j’extrapole sont sans doute ceux qui ne com-prennent pas pourquoi Binyamin Netanyahou est si préoccupé, et si déterminé à parler bientôt de-

vant le Congrès, en s’adressant au peuple américain et au monde.

Ceux qui diraient que j’extrapole sont aussi sans doute ceux que la dernière déclaration d’Obama sur le sujet rassure : « Les Iraniens ne veulent pas d’armes nucléaires, cela irait à l’encontre de leur reli-gion ». Sans commentaire.

© Guy Millière

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18L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

La recherche internationale jette la lumière sur la conduite de la banque succursale de la HSBC à Genève, qui a aidé les Kings la fraude fiscale, les mar-chands d’armes, de diamants et de chanteurs de rock. La liste comprend 6554 comptes ban-caires liés à Israël, avec un ca-pital total de 10 milliards de dol-lars…

La filiale suisse de la banque bri-tannique HSBC, la plus grande banque de Grande-Bretagne et la deuxième dans le monde, aurait permis a des dizaines de milliers de ses clients de blanchir leurs argents pour un montant total cu-mulé de 120 milliards de dollars !Cette information a été révélée di-manche par des journalistes qui ont mené des recherches approfondies en collaboration avec plusieurs médias internationaux, dirigé par le » Consortium international des journalistes d’investigation « . Les résultats ont été publiés simultané-ment dans le journal français » Le Monde « , le journal britannique » The Guardian » et sur la BBC.La banque aurait aidé 30.000 clients a cacher leurs argent afin d’echapper aux impots, leur indi-quant comment échapper aux au-torités fiscales de leur pays. Des statistiques inquiétantes mettent Israël en sixième position concer-nant l’implication de ses ressortis-sants dans l’affaire.

Le montant qui aurait echappé au fisc israélien s’éleve a 10 milliards de dollars, réparti sur les 6554 comptes soit plus d’un cinquiè du nombre de personnes impliquées !Par exemple, l’homme d’affaire et businessman Jonathan Kollek, neveu de Teddy Kollek, ancien maire de Jérusalem : Kollek est un négociant en pétrole qui travaille pour de nombreuses entreprises à travers le monde, de Singapour à Londres ou encore Moscou (…). Son nom est lié à 19 comptes de

HSBC et il serait bénéficiaire d’au moin 10 d’entre eux. L’ensemble des comtes de Kollek s’éleve a en-viron 72 millions de dollars.

La première place en termes de nombre de clients impliqués l’af-faire est la Suisse avec 11.235 personnes impliquées, suivie par la France avec 9187 clients, suivie par le Royaume-Uni, le Brésil et l’Italie.

Les États-Unis sont classés sep-tième, juste aprés Israël, avec 4183 clients concernés.

Si on raisonne par montant, la Suisse est encore en première place avec 31,2 milliards de dollars liés à l’affaire. La Grande-Bretagne est deuxieme avec 21,7 milliards de dollars, suivi par le Venezuela, les États-Unis et la France.

Parmi les noms des personnes impliquées, le roi de Jordanie Ab-dullah II, le roi du Maroc Moham-med VI, l’acteur Christian Slater, le designer de mode Diane von Firsnberg.

Sont également impliqués dans l’affaire des dirigeants et d’autres membres de familles royales ainsi que des groupes associés au com-merce des armes et de diamants ainsi que certaines organisations mafieuses.

Il y aurait également des per-sonnes proches du président sy-rien Bachar al-Assad, le président égyptien Hosni Moubarak et le président déchu tunisien Ben Ali.C’est la plus grande fuite d’infor-mations bancaires de l’histoire. Toutes les données se réfèrent à la période 2005-2007. La banque a déclaré : « Nous reconnaissons notre responsabilité mais cette époque est passée « .

Source Koide9enisrael Publié par David ILLOUZ

Scandale HSBC : La fraude fiscale liée à Israël s’élève à 10

milliards de dollars et concerne 6554 comptes !

Souvent hélas à l’instar du Ma-réchal Pétain...les vieux politi-ciens sombrent dans la haine antisémite! C’est une vielle histoire française qu’il ne faut sans doute pas ou-blier! L’ancien ministre sénile de Mit-terrand entend peut être faire pré-valoir le passé de «résistant» de son père pour se permettre de tenir des propos abjects sur le premier Ministre Manuel Valls.Cela dit, celui qui fut le défenseur de terroristes sanguinaires pales-tiniens et l’amant de la fille d’un haut gradé syrien de l’armée de Afez El Asad, celle là même qui commet aujourd’hui des mas-sacres contre son peuple, restera toujours sous influence...Quoi qu’il en soit chacun sait qu’après la seconde guerre mon-diale, en France, tous ou presque étaient des «résistants»......C’est une vieille histoire française qu’on raconte autour d’un feu de bois !

Pour information, l’exposition sur la collaboration 1940 -1945 se tient aux Archives Nationales à la rue des Francs Bourgeois à Paris dans le 4éme et ce jusqu’au 5 avril 2015.YLellouche

Roland Pétain / Dumas : Maréchal nous voilà

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Ces réflexions s’adressent en priorité à tous ceux qui déses-pèrent, et ils sont nombreux, que rien n’ait changé dans l’ex-pression de la pensée publique depuis l’advenue du pire. À tous ceux qui comprennent enfin que la grande marche du 11 janvier, pour sympathique et émouvante qu’elle put être, fut avant tout une grand-messe narcissique où l’on fit croire, une fois en-core, que toute la France était résistante. Alors que la collabo-ration culturelle avec la soumis-sion idéologique se poursuivait comme si rien ne s’était passé. Mais s’il ne s’agissait pas de pensée mais de prêt-à-penser obligatoire? Et s’il ne s’agissait plus d’un combat culturel à li-vrer paisiblement, mais d’une guerre psychologique à mener rudement? Exemples à méditer.

Jusqu’au 31 janvier, il était Mr. K. . Julien Dray, pourtant fin connais-seur du microcosme politique so-cialiste, reconnaissait ignorer le nom du ministre de la ville et de la jeunesse. Mais on peut passer à la postérité en proférant des énormi-tés. Ce pourrait être l’improbable chance de Patrick Kanner, depuis l’interview qu’il a accordée au Figaro le 31 janvier. Dans le droit fil rouge de l’excuse par l’«apar-theid», le ministre de la Ville et de la Jeunesse n’a pas hésité à recom-mander expressément la discri-mination positive pour éradiquer le terrorisme. «Nous avons reçu une claque monumentale avec les attentats de début janvier (…). Il faut combattre le sentiment de re-légation et de non-reconnaissance des jeunes des quartiers (…). Les places doivent d’abord aller aux jeunes des banlieues». Ainsi, et une nouvelle fois, un lien direct était tracé entre les assassinats d’iconoclastes, de policiers et de juifs et des victimes sociales et ethniques.

M. Kanner, qui doit lire Libéra-tion avec application, aura peut-être malheureusement manqué sa livraison du 28 janvier. Dans un éditorial inhabituel, Laurent Jof-frin reconnaît, à propos de Cou-

libaly, que «le jeune délinquant avait trouvé un travail chez Co-ca-Cola, (qu’il) a bénéficié de l’in-tervention de travailleurs sociaux, (qu’il) passait même des vacances au soleil, en Crète, en Malaisie ou en République dominicaine, où il a rencontré sa compagne, qui portait à l’époque un bikini et non le voile intégral. Pas précisément le profil d’un exclu confiné dans sa cité… D’ailleurs, la majorité des exclus ne deviennent pas des délinquants et encore moins des terroristes.»

La ville de Lunel, qui aura consti-tué le principal vivier des djiha-distes français, n’est pas non plus une cité de relégation, et les pa-rents des islamistes radicaux n’ex-pliquent pas la motivation de leurs enfants par le sentiment d’une quelconque exclusion sociale ou ethnique.

Les Saoudiens du 11 Septembre étaient des fils de familles aisées

Si le ministre paraît-il chargé de l’intégration de la jeunesse, plutôt que de réciter des mantras éculés, s’était donné la peine d’étudier l’histoire du terrorisme islamique des quinze dernières années, il aurait également appris que les Saoudiens du 11 Septembre, loin d’être des misérables laissés-pour-compte, étaient des fils de familles aisées, mais baignant dans le sa-lafisme et la haine de l’Occident «décadent».

Une médecine inadaptée à une maladie dont il ignore la cause

En proposant une médecine ina-daptée à une maladie dont il ignore la cause, le ministre ne se contente pas de préconiser un remède inefficace: il aggrave le mal. Si les jeunes dont il s’agit ne posaient pas déjà en victimes laissées à leur seule colère, si les délinquants en herbe étaient en quête de justifications pour leurs actes à venir, ce qui est hautement improbable compte tenu de la po-tion victimaire versée dans leur biberon par la lignée des prédé-cesseurs du ministre ordonnateur, ce dernier vient de leur en admi-

nistrer une dernière rasade pour la route de délits à commettre avec bonne conscience.

Une telle erreur médicale peut-elle être encore tolérée tranquil-lement après les saignées de jan-vier?

Autre exemple: Pascal Popelin, rapporteur socialiste de la com-mission d’enquête de l’Assemblée sur les missions et modalités du maintien de l’ordre républicain, raconte (Valeurs actuelles du 4 février) qu’en Seine-Saint-Denis la police a trouvé une kalachnikov dans une voiture. Le propriétaire vient d’écoper de quatre mois de prison… avec sursis.

Concernant la cellule de Cannes qui a commis l’attentat mortel contre un magasin kasher à Sar-celles et que le procureur de Pa-ris avait décrite comme le réseau terroriste le plus dangereux arrêté jusqu’à ce jour, l’un des princi-paux protagonistes a violé son contrôle judiciaire en ne se pré-sentant plus aux convocations. Il avait été remis en liberté au bout de six mois. Le syndicat FO des magistrats critique une disposition permettant aux criminels de quit-ter plus facilement le territoire na-tional, le contrôle judiciaire ayant perdu son caractère automatique avec la réforme pénale adoptée récemment.

À présent qu’il n’est plus à dé-montrer que la criminalité des ci-tés surarmées conduit directement au terrorisme, l’idéologie pénale anticarcérale toujours défendue par Mme Taubira ne conduit-elle pas à s’interroger sur la réelle et sincère détermination du pouvoir socialiste à éradiquer la violence aveugle?Au-delà de tout débat philoso-phique sur la prison, celle-ci de-meure, n’en déplaise à la garde des

Sceaux et à ses amis, la première des prophylaxies. On aurait en ef-fet préféré MM. Kouachi et Cou-libaly à Fleury -où ils auraient dû se trouver- plutôt qu’à Paris. Les victimes aussi. Et ce point de vue ne relève pas que d’un désir d’une juste répression, mais encore et surtout d’un humanisme vrai qui désespère du laxisme pervers.

Autre exemple: un aréopage de journalistes distingués, décident, à tort ou à raison, de décerner, dans le cadre d’un trombinoscope, une distinction à un responsable du Front National, parti politique lé-gal. Au moment de la remise des récompenses, et après que le Pré-sident socialiste de l’Assemblée Nationale ait refusé de sacrifier à la tradition de se rendre à la céré-monie , les journalistes organisa-teurs expliquent avec embarras et contorsions que cette distinction n’en est pas vraiment une. Silence dans les rangs.

Le même jour, Roland Dumas, ancien président socialiste du Conseil Constitutionnel, explique fièrement qu’il aurait sauvé la ré-publique du danger incarné par le parti précité en refusant d’an-nuler les comptes de campagne, manifestement faux, du candidat à l’élection présidentielle Jacques Chirac.

Dans un univers médiatique telle-ment moraliste qu’il prônait reli-gieusement il y a encore quelques jours le respect scrupuleux de la légalité républicaine pour lutter contre le terrorisme, aucun obser-vateur n’a cru devoir s’émouvoir d’une telle révélation. Mon ima-gination est impuissante à deviner le vocabulaire qu’aurait employé le corps médiatique pour quali-fier le scandale, si d’aventure le Parti Communiste ou le Front de gauche en avaient été victimes. Forfaiture et dévoiement de la dé-

mocratie, auraient été considérés comme des euphémismes d’une excessive sobriété.

À ce stade de la décomposition d’une morale médiatique sélec-tive, qui confère sottement au parti de Marine Le Pen la posture enviable en période tourmentée d’un parti maltraité, faut-il encore tolérer l’intolérable suffisance des intolérants insuffisants?

À ce dernier sujet, il relèverait de la salubrité publique que de publier le bêtisier des perles de culture idéologique de la dernière décennie chantant l’ode au mul-ticulturalisme radieux, vantant la douceur du vivre ensemble arc-en-ciel, bénissant la chance insolente de l’immigration, maudissant le racisme inhérent à toute critique de l’islam conquérant, niant hau-tement tout antisémitisme dans les banlieues victimes, forcément victimes.

Ce livre très noir de la bêtise très rouge rappellerait le nom de tous les prétendus intellectuels qui au cours de la dernière décennie auront expliqué, excusé, justifié l’emploi de la violence aveugle par les fausses victimes.

Tout occupés à raser un mur des cons spécialement érigé en leur honneur, ils cesseraient enfin de proférer impunément leur idéolo-gie mortifère.

Car celle-ci ne relève pas de leur pensée mais de leur psyché , et l’heure si tragique n’est plus au combat culturel, mais à la guerre psychologique. Pour la survie du monde que nous aimons.

© Gilles-William Goldnadel.

Et si le 11 janvier n’avait rien changé ?19L’information en provenance d’Israël

Edition du 17 Février au 23 Février

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20L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

C’est une petite ville tranquille du Bas-Rhin où la présence juive est plus affaire d’histoire et de mémoire que de quoti-dien. « Il existait au 18ème siècle environ 400 familles juives à Sarre-Union. Aujourd’hui, il n’y en a plus que deux », dé-plore Richard Brumm, premier adjoint au maire. Pour une ville de moins de 3000 habitants, où chacun, en ce début de semaine, se dit « choqué » par la profa-nation du cimetière juif. « C’est un véritable désastre, poursuit Richard Brumm, nous nous sommes rendus sur place pour constater l’ampleur des dégâts, les vandales ont tout détruits. Au premier abord, il semble qu’il n’y ait pas, ou presque, une tombe intacte. » Pas une sur près de 300. « Au delà de la com-munauté juive, c’est toute une ville qui se sent attaquée. Ce ci-metière, c’est notre patrimoine, notre mémoire », affirme encore l’édile.

D’ailleurs, fait insolite, c’est Ber-nard Flack, responsable de la com-

munauté juive de Diemeringen, située à 9 km de Sarre-Union, qui vient « apporter son soutien » aux instances communales. « Les juifs sont aujourd’hui peu nombreux dans la région, explique le sexa-génaire. A Diemeringen, la com-munauté se compose d’une quin-zaine de personnes, habitant dans les environs ou même beaucoup plus loin. Mais il n’y a que deux familles, au sein même de la com-mune. » Agés pour la plupart, les juifs des alentours ont vécu la Se-conde Guerre. Et même si ce n’est pas la première fois qu’un cime-tière est profané (celui de Sarre-Union a déjà été touché en 1988, celui de Diemringen en 2009), ils sont hantés par les fantômes qu’un acte aussi nauséabond réveille. « D’abord parce qu’on a voulu ef-facer notre histoire, c’est comme si les défunts étaient morts deux fois », s’indigne Bernard Flack, martelant « le dégoût que les faits lui inspirent. » Mais aussi parce que l’ampleur du saccage soulève de nombreuses interrogations. « Combien étaient-ils, combien de

temps leur a-t-il fallu, s’interroge Richard Brumm. Il n’est pas pos-sible de profaner autant de tombes et de faire autant de dégâts en quelques minutes, tout seul et à mains nues. Les vandales étaient forcément plusieurs et équipés. Ils sont restés longtemps sur place. Et dans ce cas, comment n’ont-ils pas été repérés ? »

L’élu tourne et retourne les ques-tions. Sans réponse pour l’instant, si ce n’est celle « forte » des au-torités : « Hélas, ce n’est pas la première fois que ce cimetière est touché, même si en 1988, les dégâts n’étaient pas aussi impor-tants. En revanche, nous sentons clairement, de la part des forces de l’ordre, une volonté claire de débusquer les coupables et d’y consacrer les moyens nécessaires. »

Bernard Flack, lui, se dit convain-cu que les vandales « sont sans doute originaires des alentours : le cimetière est discret et en retrait de la commune. Les profanateurs devaient être extrêmement bien renseignés pour le trouver. » Et se pose, à l’instar des élus et des habitants, nombre de questions : « Les stèles ne sont pas ancrées profondément dans la terre, il suf-fit de peser de tout son poids et de les pousser vers l’avant pour les faire tomber. Encore faut-il être costaud. Cela dit, pour les casser, il faut des masses. Au delà de la colère que cela m’inspire, je me pose une question. Jusqu’à quand fera-t-on les frais de la haine et de l’aveuglement ? » Jusqu’à quand ? Bonne question…

Cimetière profané : le Bas-Rhin entre consternation et questions

C’est entre samedi et dimanche que la ville de Sarre-Union (Bas-Rhin) a constaté la profanation de son cimetière juif. Sous le choc, élus locaux et responsables communautaires s’interrogent : qui, comment et pourquoi

un tel saccage ?

A l’initiative de René TAIEB, Président de l’Union des Commu-nautés Juives du Val d’Oise ( UCJ 95) et délégué du CRIF 95, une réunion de travail a eu lieu le 10 février dans la superbe synagogue BETH EL de Sarcelles. Cette ré-union réunissait des acteurs de premiers plans sur le thème de la sécurité et de l’antisémitisme. Ont participé, à la première partie, le délégué interministériel à l’antisé-mitisme, M. Gilles CLAVREUL, ainsi que le député-maire de Sar-celles, M. François PUPPONI, ainsi que le directeur de cabinet de M. le préfet, M. JS. MERAN-DAT, et le Colonel de la zone mi-litaire, M. HEYRAUD, la Direc-

trice de la sécurité publique, M. DUBOIS. Après avoir fait un tour d’horizon complet sur les moyens mis en œuvre par l’Etat et le triste constat, concernant les derniers actes odieux, et aussi les perspec-tives sur la présence des forces militaires sur le département, ainsi que sur la propagation de cet an-tisémitisme insupportable, la pa-role a été donné aux présidents et directeurs d’écoles, afin de com-prendre s’il y a un écart significa-tif entre les responsables «terrain» et les représentants de l’Etat. En fait, la ligne est bien présente dans l’action commune, mais cette ac-tion ne pourra s’inscrire que sur du moyen-long terme.

Le vendredi 13 février, une délé-gation britannique dont le Haut fonctionnaire pour les questions de police au Home Office, a ren-contré, notre délégué dans le val d’Oise, M. René TAIEB, et le Député-Maire, M. François PUP-PONI, à la mairie de Sarcelles .L’objectif de cet entretien convi-vial, était axé sur de nombreuses questions liées à l’antisémitisme, la radicalisation et l’insécurité. De

façon plus large, il a été mentionné que l’union des pays européens, doit être un élément fort à côté des dispositifs nationaux afin de com-battre le terrorisme. Comme l’a in-diqué R. TAIEB: «L’inquiétude est ressentie partout dans le monde et le travail de surveillance, et d’in-formations doit être intensifié, sur du long terme».

Quel bilan pour la Communauté juive du Val d’Oise ( et de France...)?

CRIF 95 - Visite du Home Office( Police) britannique

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21L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Cinq mineurs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur la profanation d’un cimetière juif à Sarre-Union (Bas-Rhin), a annoncé lundi le procureur de Saverne lors d’une conférence de presse.

Les mineurs sont âgés de 15 ans et demi à 17 ans, tous originaires de la région et sans antécédents judiciaires, a déclaré le procureur Philippe Vannier, expliquant que l’un d’entre eux s’était dénoncé lundi matin auprès des gendarmes.

Au total, 250 tombes ont été dé-gradées, a précisé le procureur.

«La plupart des dégradations sont des renversements de stèles ou des arrachages de colonnes. Quelques caveaux ont également été ouverts sans qu’il ne soit porté atteinte aux défunts», a-t-il dit devant la presse.

«Le monument dédié aux victimes de la déportation, qui se trouve à l’entrée du cimetière, a également été détérioré», a-t-il ajouté.

«Ce matin, à 10H15, un jeune homme s’est présenté à la brigade de gendarmerie de Sarre-Union pour se dénoncer en disant qu’il avait participé aux faits», a-t-il

détaillé.

Ce jeune homme «a mis en cause d’autres garçons. Ils sont cinq au total, tous mineurs et depuis 14H45, ils sont tous en garde à vue».

Ces jeunes «originaires de la ré-gion» auraient commis les faits jeudi après-midi entre 15H00 et 18H00, selon le parquet.

Ils sont «très choqués de la tour-nure des événements, impression-nés par la mesure de garde à vue dont ils font l’objet», a précisé M. Vannier.

Profanation d’un cimetière juif: cinq mineurs en garde à vue

Le gouvernement allemand sou-haite que les Juifs vivant en Al-lemagne continuent d’y vivre, a déclaré lundi la chancelière Angela Merkel, après l’appel à l’émigration vers Israël lancé par le Premier ministre Benja-min Netanyahu, au lendemain des attaques de Copenhague.

Interrogé sur le sujet au cours d’une conférence de presse à Ber-lin, la chancelière allemande s’est dite «heureuse et reconnaissante» que des Juifs vivent en Allemagne aujourd’hui, alors que la com-munauté juive du pays avait été réduite quasiment à néant après la Seconde Guerre mondiale à la suite de la Shoah. La communauté juive allemande est en forte ex-pansion depuis la Réunification, au début des années 90.

«Nous ferons tout pour que la sé-curité des institutions juives, la sécurité des citoyens et citoyennes de confession juive soient assu-rée», a-t-elle ajouté.

«Nous voulons tout faire pour que les Juifs restent ici en Allemagne, et pour qu’ils se sentent bien et en sécurité», a expliqué une porte-pa-role du ministère des Affaires étrangères, Sawsan Chebli, résu-mant la position allemande.

M. Netanyahu avait appelé di-manche les Juifs européens à ve-nir s’installer en Israël, à la suite d’un attentat à Copenhague, visant la grande synagogue de la capitale

danoise

La communauté juive allemande compte aujourd’hui plus de 100.000 membres contre 26.000 seulement en Allemagne de l’Ouest au moment de la chute du Mur de Berlin en 1989.

Après la chute du Mur, l’Alle-magne avait ouvert grand ses portes aux Juifs venus des répu-bliques d’ex-URSS où ils étaient victimes de discriminations et interdits d’exercer certaines pro-fessions, par exemple. Ils se sont vu octroyer automatiquement la nationalité allemande.

Dans les années 90, l’immigration des Juifs vers l’Allemagne a été, àcertaines périodes, plus impor-tante que vers Israël.

Comme dans d’autres pays d’Eu-rope, des actes antisémites sont aussi recensés en Allemagne.

Mais, après les attentats jihadistes à Paris contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un su-permarché juif, le président du Conseil central des Juifs d’Alle-magne avait assuré que les Juifs n’étaient pas plus en sécurité en Israël qu’en Europe.

En janvier, Angela Merkel avait jugé «honteux» que des Juifs soient toujours la cible d’attaques, 70 ans après la libération du campd’extermination nazi d’Auschwitz.

Berlin souhaite que les Juifs allemands restent en Allemagne

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22L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a assuré lundi que la France ne voulait pas le départ des Juifs de France en Israël et a « regretté » les dé-clarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, exhortant les Juifs européen à émigrer en Israël.

« Mon message aux Français juifs est le suivant : ‘la France est bles-sée comme vous, et la France ne veut pas votre départ. Elle vous dit une nouvelle fois son amour, son soutien et sa solidarité’ « , a déclaré le Premier ministre à la ra-dio RTL, au lendemain de la pro-fanation de plusieurs centaines de tombes dans un cimetière juif de l’est du pays.

Manuel Valls a indiqué qu’il n’y avait « pas de piste à ce stade » après la découverte de cette profa-nation, fermement condamnée di-manche par le président François Hollande.

La profanation a entraîné de nom-breuses condamnations des auto-rités et de la communauté juive, encore sous le choc des attaques de Copenhague, un mois après les attentats de Paris qui ont fait 17 morts dont quatre dans la prise d’otages dans un magasin juif.

Le Premier ministre a critiqué, comme après le attentats de Pa-ris en janvier, les déclarations du Premier ministre israélien : « Je regrette d’ailleurs les propos de Benjamin Netanyahu. Quand on est en campagne électorale, ça ne veut pas dire s’autoriser n’importe quelle déclaration. La place des

Français juifs, c’est la France ».

Le président français François Hollande a assuré lundi que les Juifs avaient « leur place en Eu-rope et en particulier en France », en dépit de l’appel aux Juifs du Premier ministre israélien, Benja-min Netanyahu, à rejoindre Israël.

Le chef de l’Etat a annoncé qu’il se rendrait mardi dans le Bas-Rhin, dans l’est de la France, « si les conditions sont réunies », à une cérémonie après la profanation de centaines de tombes dans un cime-tière juif.

Le président français François Hollande a assuré lundi que les Juifs avaient « leur place en Eu-rope et en particulier en France », en dépit de l’appel aux Juifs du Premier ministre israélien, Benja-min Netanyahu, à rejoindre Israël.

Le chef de l’Etat a appelé les Fran-çais au « sursaut » après la profa-nation de plusieurs centaines de tombes dans un cimetière juif de l’est de la France, et annoncé qu’il participerait mardi, « si les condi-tions sont réunies », à une cérémo-nie dans cette région.

« Je ne laisserai pas (…) plus des paroles prononcées en Israël qui laisseraient penser que les Juifs n’auraient plus leur place en Eu-rope et en France en particulier », a lancé Hollande. « Mais à nous d’assurer à tous les Juifs de France et, plus largement, à tous les citoyens de France la sécurité, le respect, la reconnaissance et la dignité ».

Le Premier ministre israélien avait appelé dimanche les Juifs euro-péens à s’installer « en masse » en Israël, après les attentats de Co-penhague. Il avaité déjà irrité Pa-ris en déclarant le 10 janvier aux Juifs de France qu’Israël était leur « foyer », après la prise d’otages survenue dans un magasin cacher qui s’est soldée par la mort de quatre Juifs.

Le Premier ministre français Ma-nuel Valls a appelé lundi l’islam de France à prendre « totalement ses responsabilités » pour « com-battre l’islamo-fascisme », au lendemain des deux fusillades de Copenhague, réplique apparente des attentats de Paris, et de la pro-fanation d’un cimetière juif dans l’est de la France.

« Pour combattre cet islamo-fas-cisme, puisque c’est ainsi qu’il faut le nommer, l’unité doit être notre force. Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division », a déclaré le chef du gouvernement à la radio RTL.

« Mais il faut en même temps po-ser tous les problèmes : combattre le terrorisme, mobiliser la société autour de la laïcité, combattre l’an-tisémitisme (…) Il faut désormais une rupture. Il faut que l’islam de France assume, qu’il prenne tota-

lement ses responsabilités, c’est ce que demande d’ailleurs l’immense majorité de nos compatriotes mu-sulmans », a ajouté le Premier mi-nistre.

Manuel Valls a encore estimé qu’il fallait « former les imams » qui prêchent dans les mosquées de France et « refuser les imams qui viennent de l’étranger ».

Le Premier ministre avait déjà déclaré jeudi vouloir des mesures pour empêcher le financement de l’islam en France par « un certain nombre de pays étrangers ». Il s’était inquiété de l’influence des Frères musulmans et des salafistes parmi les musulmans en France, dont le nombre est estimé entre 3,5 et 5 millions de personnes.

Le Premier ministre français, Ma-nuel Valls, a appelé lundi tous les pays du Moyen-Orient, y compris le Qatar et la Turquie, à « jouer le jeu » et à lutter contre l’organisa-tion Etat islamique.

« Il faut que tous les pays de la ré-gion jouent le jeu et luttent contre Daech (acronyme de l’organisa-tion de l’Etat islamique, NDLR), tous les pays de cette région, le Qatar, la Turquie », a insisté le Premier ministre dans une décla-ration à la radio RTL.

Interrogé plus précisément sur le Qatar, « suspecté de financer en sous-main un certain nombre de réseaux islamistes », Manuel Valls a répondu qu’ »il ne peut pas y avoir de doute, en l’occurrence. Et s’il y a des doutes, ils doivent évidemment être levés ».

« Il faut à la fois lutter sur le ter-rain, à travers nos avions, mais aussi assécher les financements de cette organisation, dont nous connaissons bien sûr l’horreur et la terreur qu’elle répand », a pour-suivi le Premier ministre.

Le Qatar et la Turquie ont été ac-cusés d’encourager en sous-main des groupes radicaux islamistes en Syrie, dont l’EI, ce que ces deux pays démentent.

Manuel Valls a par ailleurs condamné la revendication par l’EI de la décapitation de 21 chré-tiens coptes égyptiens.

« Regardez ce qui s’est passé en-core ces dernières heures avec ces images insupportables, insou-tenables, de chrétiens coptes, de chrétiens égyptiens, qui ont été massacrés comme d’autres l’ont été », a encore relevé le Premier ministre.

Valls aux Juifs de France : « la France ne veut pas votre départ »

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24L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Omar El-Hussein, un Danois de 22 ans d’origine palestinienne désigné dans les médias comme l’auteur des deux fusillades meurtrières à Copenhague, a ac-cumulé les actes de délinquancesavant de se radicaliser et d’être influencé par l’islamisme.

S’il est bien l’homme qu’ils ont abattu dimanche dans la nuit, les enquêteurs devront comprendre comment il a pu semer la terreur armé d’un fusil-mitrailleur, deux semaines après avoir fini de pur-

ger une peine pour une agression au couteau.

Ceux qui l’ont connu, dont une ancienne camarade de classe, l’ont décrit comme quelqu’un d’intelli-gent et de serviable, mais avec une face sombre. Il paraissait impulsif, trait de caractère que sa toxicoma-nie a pu empirer, et était un musul-man pratiquant.

«Il avait parfois un comportement assez agressif, mais sinon il était gentil et très intelligent. Il avait de

bonnes notes à l’école, avait des amis et était un bon camarade», a affirmé à l’AFP Julie, qui l’a connu au lycée.

Omar El-Hussein est né à Copen-hague de parents palestiniens, qui avaient rejoint le Danemark via un camp de réfugiés en Jordanie, se-lon le quotidien Politiken.

Cette histoire douloureuse d’une famille chassée de chez elle par les conflits semble avoir modelé sa vision du monde.

«Il adorait discuter de l’islam. En particulier, il débattait souvent du conflit israélo-palestinien. Il n’avait pas peur de dire qu’il dé-testait les Juifs», a raconté un autre ex-condisciple au journal Ekstra Bladet.

Pour autant, rien ne laissait présa-ger à ceux qui l’ont fréquenté qu’il irait jusqu’à cibler les participants à un débat sur l’islamisme et la li-berté d’expression, puis une syna-gogue, tuant deux personnes.

Julie, qui se décrit comme à motié chrétienne et à moitié musulmane, se souvient qu’il s’était précipité pour l’aider après qu’une voiture

l’eut renversée pendant l’automne 2013. «Il a couru jusqu’à moi et m’a aidée à me rendre au lycée».

Trois jours plus tard, Omar El-Hussein, qui selon des sources policières citées par des médias danois était lié à des groupes de délinquants de la capitale danoise, avait poignardé plusieurs fois à la jambe un jeune homme de 19 ans, dans une gare de Copenhague.

Il avait été placé en détention pro-visoire puis condamné à deux ans de prison avant d’être libéré fin janvier 2015.

Selon les médias, le jeune homme était capable d’obtenir de bonnes notes quand il s’en donnait la peine. Il pratiquait aussi assidu-ment la boxe thaï.

Mais «il a fini par avoir de mau-vaises fréquentations, vraiment mauvaises», dit une autre connais-sance à Politiken, qui se souvient que sa consommation de cannabis l’a entraîné dans un milieu de dé-linquants peu recommandables. «Il est tombé dans un piège».

La police affirme que le tireur était connu pour port illégal d’armes et

violences.

Les mois passés en prison semblent être un tournant dans sa destinée. Selon le quotidien Ber-lingske, c’est là qu’il affirme pour la première fois qu’il veut aller combattre en Syrie. Il est de ce fait placé sur une liste de personnes à surveiller par les services de ren-seignement.

«Je pense qu’il a un profil plutôt typique», a commenté un cher-cheur spécialiste du terrorisme du King’s College de Londres, Hans Brun.

«Il a eu des problèmes dans sa vie, mais il n’a jamais été accepté par-mi les caïds du crime organisé. Il a fait des séjours en prison, mais n’a jamais été parmi les durs de durs», a-t-il expliqué à l’AFP.

Il n’est apparemment jamais allé en Syrie ou en Irak.

«Les voyages à l’étranger ne sont pas une condition nécessaire pour devenir dangereux. On peut très bien être radicalisé tranquillement chez soi. Comme [L’extrémiste de droite norvégien Anders Behring] Breivik l’a été», souligne M. Brun.

Copenhague : un suspect d’origine palestinienne au lourd passé de délinquant

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25L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Les deux prises d’otages à Paris et se sont achevées par la mort des trois terroristes, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Puis a suivi l’attentat de Copen-hague. Comment tous ces terro-ristes ont-ils construit leur iden-tité jihadiste et leur idéologie ? Gilles Kepel, éminent spécialiste français du monde arabe, ré-pond à ces questions.

BFM : Vous êtes un spécialiste du monde arabe, de l’islamisme et de l’islam de France. Com-ment analysez-vous le parcours de tous ces terroristes?

R : Gilles Kepel : Il s’inscrit dans l’ère de Daech [ou groupe Etat islamique], qu’ils se réclament eux-mêmes de cette organisation ou non. C’est-à-dire de la volonté de prendre l’Europe comme cible, d’y commettre des attentats qui visent ici les intellectuels, là les juifs, ailleurs les « mauvais mu-sulmans ». Il faut bien se rappeler qu’il y a eu deux victimes musul-manes parmi les douze victimes de l’attentat contre Charlie Heb-do, et qui ont pour but de dresser les populations les unes contre les autres en France et d’engendrer un climat de guerre civile. C’est la vision délirante du jihadisme aujourd’hui et c’est bien sûr ce à quoi nous devons faire face. Les frères Kouachi, en tout cas pour l’un d’entre eux, sont des vieux routiers du jihadisme. Chérif avait déjà était condamné en 2008, avait fait de la prison pour sa partici-pation au réseau qui emmenait en Irak, à l’époque, des jeunes du XIXe arrondissement de Paris.

Q : Qu’y a-t-il, d’après eux, de commun entre leurs différentes cibles que vous venez d’énumé-rer, à savoir Charlie Hebdo, les policiers français, une épicerie casher et le centre communau-taire de Copenhague ?

R : Si vous lisez les textes du prin-cipal idéologue de ce qui va deve-nir Daech, Abou Moussad al-Sou-ri, que j’ai traduit dès 2008 dans mon livre Terreur et martyre, vous verrez qu’il y a tout ce catalogue : il faut viser des juifs mais pas dans les synagogues, viser des intellec-tuels, viser des policiers - ce sera le cas des frères Tsarnaev à Boston -, des grands évènements sportifs, pour créer un climat de panique, dresser les populations contre les musulmans et faire en sorte que les musulmans s’identifient à des individus comme cela. C’est toute une stratégie de destruction du tis-su du pacte social des sociétés eu-ropéennes qui est mise en œuvre d’une manière très rigoureuse. D’une certaine manière, le mode d’emploi est là et il y a aujourd’hui son application.

Q : Que sait-on de la filière al-Qaïda dans la péninsule ara-bique (Aqpa), la filière yéménite qui semble avoir été détermi-nante pour au moins l’un des terroristes ?

R : Il faut se méfier des raccour-cis journalistiques. Même s’il est allé au Yémen, ça n’a pas une très grande importance au-jourd’hui parce que nous vivons dans l’ère de Daech. Même les différentes branches d’al-Qaïda se réclament finalement de cette nouvelle idéologie qui n’est plus pyramidale, comme c’était le cas pour Ben Laden et Zawahiri, avec des donneurs d’ordres, qui paient des billets d’avion, des cours de pilotage, etc., mais plutôt réticu-laire. Un système qui va endoc-triner des individus, les entraîner militairement, puis faire en sorte qu’ils réinfiltrent à nouveau [dans leur pays, ndlr], quitte à rester dor-mants un certain nombre d’années dans leur pays européen d’origine - je rappelle que l’Europe est une

Interview de Gilles Kepel spécialiste du Monde arabe

cible de choix pour le monde de Daech - pour enfin passer à l’ac-tion. Le rapport d’Aqpa avec le reste du monde est essentiellement dû au fait que l’un de ces princi-paux inspirateurs, Anwar al-Awla-ki, qui était devenu entretemps citoyen américain, qui s’exprimait dans un anglais parfait, avait fait le lien entre le monde al-Qaïda et les Etats-Unis. Il a été tué par un drone américain, après avoir créé ce mensuel anglais en ligne,Ins-pire, « inspirer », qui indiquait comment faire une bombe dans la cuisine de sa maman, etc., ré-digé dans un anglais très branché

américain et qui fait le lien entre le monde du web, de Youtube, et les idéaux, les idéologies de l’isla-misme jihadiste.

Q : Selon les autorités fran-çaises, il y a clairement une connexion notamment entre les différents tireurs qui ont frappé Paris au mois de janvier. Est-ce que cela remet en cause le scéna-rio du loup solitaire qui semblait prévaloir ces derniers temps, à savoir du terroriste seul, qui se radicalise seul et qui agit seul ?

R : La théorie du loup solitaire

est une imbécilité. Elle a été mise en place par des pseudo-universi-taires et quelques journalistes qui les suivaient, qui ne travaillent pas et qui ne connaissent pas la réalité des textes et de l’action des jiha-distes. C’est un pur fantasme, ça n’a jamais existé. Il y a des indi-vidus qui agissent éventuellement seul ou à deux mais ils font par-tie de réseaux complet, ils ont été inspirés. Pour ceux qui ont pris la peine de s’intéresser à ce qu’a fait Daech, cette théorie ne tient bien sûr pas une seconde.

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26L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Question d’Yvan Lellouche pour Israël actualités : Claude Sitbon vous êtes écrivain et historien. Vous êtes un observateur avi-sé de la vie politique en Israël. Vous avez écrit de nombreux ou-vrages et vous fûtes également conseiller de Tedy Kollek maire de Jérusalem durant plusieurs années. Quels souvenirs gar-dez-vous de cette période?

Réponse de Claude Sitbon : Je garde un souvenir de 45 ans de présence en Israël. Il faut dire que dès mon arrivée, je me suis senti chez moi après 2000ans d’ab-sence. J’ai dirigé le lycée français de Jérusalem où j’ai eu la chance et le bonheur de travailler avec des gens exceptionnels comme Cho-chana Bokobza ou Mme Douil-let qui m’ont beaucoup apporté comme m’a beaucoup apporté Tedy Kollek un vrai bâtisseur d’une modestie incroyable. Du-rant toutes ces années formidables, nous avons travaillé en parfaite harmonie. Je souhaite également rendre hommage à mon épouse qui m’a beaucoup encouragé et aidé dans mes taches successives.

YL : Les juifs de France sont inquiets face à tous ces atten-

tats antisémites en France et en Europe. Ils sont pris pour cible par l’islam radical. Beaucoup songent au départ. Que vous ins-pire cette situation pour le moins inédite en France vous qui avait grandi à Tunis dont vous savez si bien raconter l’histoire ?

CS : La France je la connais par-faitement, j’y ai fait mes études à la Sorbonne. J’aime ce pays qui est la France et je dis au juifs : «Soyez lucides! Pas de panique!». La situation est différente par rap-port aux années 40. Aujourd’hui tous les hommes politiques à de rare exception sont aux côtés des juifs de France. Il faut faire atten-tion de ne pas céder à la panique et être prudent. L’Etat de droit doit être appliqué et accepté par tous, d’autant que nous ne sommes pas en Afrique du nord. Monter en Israël c’est bien, mais il faut que cela se fasse avec calme!.

YL : Le 17 mars prochain se tiendront les élections pour la nouvelle Knesset en Israël. Pen-sez vous que le premier ministre Netanyahou en sera le grand vainqueur ? ou que les israéliens opteront plutôt pour un change-ment?

CS : La prophétie hélas n’existe plus depuis bien longtemps mais on dit que les imbéciles en gardent le secret, et je ne suis pas un im-bécile. Les meilleurs sondages donnent entre 25 et 26% des suf-frages aux 2 grands partis que sont le Likoud de Netanyahou et le par-ti travailliste d’Herzog uni avec Livni. A eux deux ils ne pourront avoir une majorité. Ils devront im-pérativement s’allier avec d’autres partis tels que «Yech Atid» de Yair Lapid ou encore «Koulanou» le nouveau parti de Kahloun qui et un ancien ministre Likoud. Ces mouvements font essentiellement campagne sur les problèmes so-ciaux en israel. Sans compter la présence de 2 nouveaux partis or-thodoxe sépharade que sont le par-ti «Yahad» du Rav Mazouz et Elie Ichaï et celui du «Chas» d’Ariè Dery qui a ouvert un tant soit peu son parti à 2 femmes, sa propre épouse.. et la fille du rav Ovadia Yossef…Je signale par ailleurs la présence pour première fois à ces élections, d’un micro parti com-posé exclusivement de 4 femmes «Haredi» - orthodoxes. Par consé-quent le prochain premier ministre devra composer avec toute cette mosaïque…

YL : Parlez nous de vos œuvres et de vos projets

CS : Je suis né à Tunis, j’ai ap-pris l’histoire de France, notam-ment que mes «ancêtres» étaient les gaulois.. J’ai vécu les événe-ments de Bizerte en 1961 et nous sommes venus nous installer en France à cette période. J’ai fré-quenté l’université de la Sorbonne où j’ai soutenu une thèse sur « les Juifs de Sarcelles». Dès mon Alya en 1970 on m’a dit à Jérusalem : «D’où viens-tu?» J’ai répondu de France! . Alors on m’a questionné différemment : «De quelle ori-gine est tu?» Et j’ai répondu que j’étais tunisien… Et c’est alors qu’on m’a conseillé d’aller à la re-cherche de mes racines. J’ai beau-coup écrit, notamment en 1979 « Regard sur les juifs de Tunisie» et bien d’autres livres encore. J’ai d’autres livres en préparation no-tamment : «1950 le départ de Tu-nisie» et «Le Nazisme en Tunisie» pendant la période allemande. Ce sont des projets d’édition en col-laboration avec le Projet Aladin qui œuvre au rapprochement entre les communautés. Ceci dit, je re-cherche des témoignages de ces périodes historiques, cela fait par-tie du devoir de mémoire.

YL : Avez-vous un message à transmettre à nos lecteurs et au delà peut être à notre commu-nauté?

CS : Je n’ai qu’un seul message : Apprenez à être juif ! Transmettez à vos enfants les valeurs juives par l’éducation et l’école. Avoir une conscience juive. Vous savez à Tu-nis lorsqu’on était bien habillé cela signifiait, que c’était Chabat ! Les «Fouchik» c’était pour nous dire que s’était Pourim et quand nous mangions les «Matsot» c’était la fête de Pessah. Je terminerais sur un conseil : La Alya c’est quelque chose de formidable, faites là que si cela vous convient!

Merci Claude Sitbon

Entretien réalisé par Yvan Lel-louche pour Israël Actualités

Rencontre avec Claude Sitbon écrivain et historien franco israélien

Page 27: Israël Actualités n°336

27L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Au gala du Times of Israel, l’ancien président a livré une analyse optimiste de l’avenir du Moyen-Orient ; pour lui, l’Iran est également amené a évoluer positivement

NEW YORK – Au milieu d’une série de violentes attaques anti-sémites en Europe, l’ancien pré-sident Shimon Peres a rejeté di-manche les appels « politiques » par les dirigeants israéliens à une

immigration massive des Juifs d’Europe.

Prenant la parole lors d’un du gala du Times of Israel à New-York, Peres a déclaré qu’il « aimerait que tout Juif qui veuille venir en Israël puisse venir ».

Mais « je ne veux pas en faire un argument politique, a-t-il ajouté. Ne venez pas en Israël pour une raison politique, mais parce que

vous voulez venir vivre en Israël. Israël doit rester une terre d’espoir et non pas un pays de peur. Les Juifs peuvent vivre partout dans le monde, a-t-il poursuivi. Veillez juste à garder vos enfants juifs. »

Dans le sillage des attaques meur-trières contre des Juifs en France et au Danemark, le Premier mi-nistre Benjamin Netanyahu avait appelé les Juifs européens à s’ins-taller en Israël.

Dans une conversation avec le rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel, David Horovitz, Peres a offert une vision optimiste de l’avenir d’Israël et du Moyen-Orient, malgré des décennies de stagnation dans le processus de paix depuis la signature par lui et Yitzhak Rabin des accords d’Oslo avec les Palestiniens en 1993.

« Je crois que nous allons faire la paix avec tout le monde arabe a affirmé Peres. Je ne suis pas im-pressionné par les experts parce qu’ils ne comprennent pas le passé ; peut-être qu’ils ne comprennent pas non plus le présent. »

Même l’Iran, a suggéré Peres, ne pourra maintenir son régime in-

transigeant que pour un temps li-mité.

« L’idée que le régime iranien soit en place pour toujours ne tient pas, à mon avis. (…) L’Iran va changer aussi. Vous ne pouvez pas avoir les ayatollahs au gouvernement éternellement. »

Parmi les catalyseurs de la future transformation de la République islamique, Peres a cité la pression de la jeune génération sur le ré-gime ainsi que les conditions en-vironnementales.

Peres a apporté son soutien à des négociations avec l’Iran et au mul-tilatéralisme.

« Je ne pense pas qu’un pays puisse empêcher l’Iran d’avoir des bombes. Le président [Ba-rack] Obama, pour qui j’ai le plus grand respect, a dit que nous de-vons mettre toutes les options sur la table, mais je suggère que nous ne devrions pas commencer avec l’option militaire, mais avec la possibilité de sanctions et la pres-sion politique. »

Ce premier gala du Times of Is-rael, intitulé « Raconter l’histoire

d’Israël » célèbre le troisième an-niversaire du lancement en langue anglaise du journal en ligne qui a été fondé conjointement par Ho-rovitz et Seth Klarman, son pré-sident et investisseur.

Il publie désormais aussi des édi-tions en français, en arabe et en chinois.

Le gala s’est tenu dimanche soir dans le luxueux hôtel Waldorf As-toria de New York.

Peres s’est vu remettre lors de l’événement un prix d’excellence pour l’ensemble de sa carrière, de même que plusieurs autres di-rigeants israéliens et juifs améri-cains pour leur contribution à la sécurité, à la science, à la techno-logie et aux arts.

Parmi les lauréats on note le pro-fesseur de droit de Harvard Alan Dershowitz, l’inventeur du Dôme de Fer Danny Or, l’actrice Gal Ga-dot, la pionnière de la technologie Kira Radinsky et Meira Aboulafia la présidente de l’organisation Is-raAid de secours aux sinistrés.

Quelque 1 200 personnes ont as-sisté à l’événement.

« Pourriture antisémite » ! C’est en termes révélateurs de sa co-lère et de sa frustration que Franck Keller, candidat UMP aux élections départementales et conseiller municipal à Neuil-ly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) exprime son dégoût face aux propos de Roland Dumas : « il faut arrêter de tourner autour du pot, martèle l’élu, interro-gé par Israël Actualités. Cet homme a toujours professé un antisionisme ouvertement affi-ché et s’est toujours répandu en sous-entendus antisémites ».

Et ce matin, en affirmant, en

termes plus ou moins clairs que Manuel Valls était « probablement » sous influence juive sur BFMTV et RMC, l’ex-ministre de François Mitterrand, dont la carrière s’est achevée dans le scandale, rappe-lons-le, a fait très fort. Alors qu’il tournait autour du pot sur la ques-tion, Jean-Jacques Bourdin, connu pour son franc-parler, met les pieds dans le plat et lui demande brutalement : « vous pensez que Manuel Valls est sous influence juive ? » « Probablement », ré-pond l’ancien ministre, 92 ans, sans se démonter.

Un propos ignoble, a fortiori à

l’heure où les communautés juives de France et d’Europe pleurent tous les jours les victimes de la haine antisémite. Rapidement, les réactions politiques de tous bords se multiplient sur le web. « Dumas est écoeurant », twitte Benoît Hamon, membre du PS et l’un des meneurs de la « fronde » contre la politique menée par le gouvernement de Manuel Valls. David Assouline, sénateur PS, y voit «l’aveu d’un antisémitisme affranchi».

A droite, comme Franck Keller, nombreux sont ceux qui ont réagi, à commencer par Roger Karoutchi ou Dominique Bussereau qui twitte « Quel naufrage ! »

Mais pour Franck Keller, que le propos a fait bondir, il faut faire preuve de lucidité et dénoncer les compromissions de la classe poli-tique française. « A droite comme à gauche, on a fait des choix élec-toralistes. » Il ne faut surtout pas froisser la communauté arabo-mu-sulmane, quitte à renier quelques principes moraux. Alors on laisse faire et dire. « On sacrifie les juifs », déplore-t-il. Et manifestement, c’est loin d’être fini…

Peres contre les appels « politiques » à l’exode des Juifs d’Europe

Roland Dumas, la « pourriture antisémite »

Page 28: Israël Actualités n°336

28L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

La communauté juive française est confrontée à une situation inédite, probablement unique au monde. Elle doit faire face à un antisémitisme qui a trois vi-sages :- Celui traditionnel de l’extrême droite qui a resurgi en 1984 avec le premier succès électoral du Front national. Depuis, nous avons droit aux mauvais jeux de mots de Jean-Marie Le Pen, ainsi qu’à la floraison de livres, sites ou autres formes de médias véhiculant les thèmes traditionnels de l’antisémi-tisme, et surtout la négation de la SHOAH. Même s’il s’inscrit dans une forme française d’antisémi-tisme mise en exergue par Ber-nard-Henri Lévy avec son concept de « l’idéologie française », sa ré-surgence 50 ans après la SHOAH interpelle

- Celui de l’extrême gauche et des verts qui dans une défense tous azimuts de la cause palestinienne en arrivent à organiser des mani-festations susceptibles de remettre en cause la sécurité de certains de nos coreligionnaires dans certains lieux, certaines villes.

Il est étonnant que ni Israël, ni la

communauté n’ait obtenu du gou-vernement français qu’il cesse de subventionner des associations qui appellent au boycott d’Israël, pé-nalement répréhensible, et même des associations condamnées ou ayant des membres condamnés pour de telles actions.

La multiplication des initiatives visant à délégitimer, à diaboliser Israël a conduit certains des nôtres à quitter certaines communes.

S’ensuivit une ghettoïsation de la communauté qui se replie prin-cipalement sur l’ouest parisien. Cette ghettoïsation accentue la communautarisation, ainsi que le repli sur soi, voire l’enfermement.

Au-delà des thèmes propres aux thèses palestiniennes, les alter mondialistes alimentent la présen-tation de Karl Marx sur le juif : le capitaliste qui supervise la mon-dialisation ; la seule évolution du discours par rapport à « la ques-tion juive « de Marx : le juif capi-taliste était apatride, il est devenu également sioniste.Enfin, l’antisémitisme des isla-mistes radicaux qui n’a cessé de se développer depuis la seconde inti-

fada. Il est enfin pris en considé-ration par les autorités après avoir été nié dans les années 2000-2002.

- Au-delà de la floraison de ma-nifestations antisémites de la vie quotidienne, la liste des actes graves médiatisés ne cessent de s’allonger : Ilan Halimi, Toulouse, synagogue de la Roquette, Sar-celles, Créteil, Hyper Cacher de Vincennes, sans compter tous les dérapages récurrents de Dieudon-né et autres dérives…Les trois principales conséquences de la détérioration de la situation sont- la ghettoïsation de la commu-nauté. La concentration naturelle de la communauté dans certaines zones entraine simultanément une désaffection de certains lieux et des insuffisances capacitaires dans d’autres. Cela exige un réexamen de l’implantation territoriale de la communauté : synagogues, centres communautaires, écoles..., et également une révision radicale de certains projets comme celui du centre européen du judaïsme dans le XVIIème arrondissement. Ce projet initié en 2003 n’est plus d’actualité, ne correspond pas aux priorités actuelles de la commu-nauté. Si le mouvement n’est pas anticipé, la contrainte financière forcera les choix.

Après les manifestations consécu-tives à l’importation de la seconde intifada au début des années 2000, les juifs de France ont multiplié les liens avec Israël, notamment par l’achat d’un bien immobilier. Depuis plusieurs années, l’alya se développe, et va continuer à se développer, ne serait-ce que parce qu’à l’image de la communauté russe, toutes proportions gardées, une économie circulaire franco-

phone est en train de se constituer permettant notamment de dépasser la barrière de la langue, et d’avoir des opportunités d’emploi.

Il est difficile de comprendre les propos de certains responsables critiquant les appels à l’alya du Premier ministre israélien. Tout responsable israélien, tout sio-niste, est dans son rôle, dans sa vocation, en invitant tout juif dias-porique à monter en Israël. Cela ne peut, ne doit être critiqué.

Quelles que soient les nouvelles facilités de l’alya, la communau-té, sans la promouvoir, doit tout faire pour que ce soit un success storie. Ce serait catastrophique si, au bout d’un certain délai, cela se manifestait par des yérida.

- Une des clés de la réussite de l’alya à laquelle la communauté doit s’associer : l’enseignement de l’hébreu.

- L’atrophie de la communauté. L’accélération du mouvement de l’alya conduit certains à évoquer qu’il pourrait concerner de 100 à 120 000 personnes. Ce pronostic me parait excessif, très excessif. Même réduit de moitié, cela en-trainerait une atrophie de la com-munauté française car l’exode concerne les jeunes et les éléments les plus actifs, et probablement les plus fortunés.

Baisse des collectes, diminution de la fréquentation de tous les lieux ou manifestations commu-nautaires, réduction des cadres communautaires, notamment dans les mouvements de jeunesse…Va s’ensuivre un appauvrissement de la communauté, et corrélativement une accentuation de la question

sociale dans la communauté. Cette exigence sera d’autant plus forte que les moyens du FSJU vont su-bir les effets de la séparation du Keren Hayessod. La fin de l’AUJF entraine un doublement des frais de gestion en pleine décrue des fonds collectés, et va accentuer la difficulté à répondre à la question sociale.

Nos coreligionnaires doivent évi-ter deux tentations :- La schizophrénie de l’islamisa-tion. Le discours sur l’islamisation de la France, voire de l’Europe est dangereux, car il porte les fer-ments d’une guerre des civilisa-tions. La globalisation des sujets du monde conduit à une recherche de repères dans la famille, la tribu, ou la religion…Ce retour aux va-leurs ne concerne pas que le mu-sulman.

Rien ne justifie de céder à cette tentation, surtout pas le juif qui a subi les conséquences de telles postures pendant plus de deux mille ans.

- La lepénisation des esprits. Dans une démarche de plus en plus ra-dicale, certains de nos coreligion-naires seraient de plus en plus tentés par un vote en faveur du Front national. Si ce mouvement se confirmait et prenait de l’am-pleur, la communauté en perdrait son âme.

Face à une situation totalement inédite, sans aucun précédent, les responsables et institutions com-munautaires doivent sortir des sentiers battus, trouver des for-mules originales, innovantes.

Réflexion stratégique sur la situation des Juifs de France et la progression de l’alya par Dov Zerah au Haut

Conseil de l’Alliance Israélite Universelle

Le Rav Ron Chaya bien connu dans le monde grâce notamment à son site «Léava» a organisé lundi dernier une soirée de sou-

tient pour sa Yéchiva de Jérusa-lem. De nombreux participants étaient présents aux salons Haya Mouchka à Paris.

De nombreuses personnalités étaient présente à la manifesta-tion en souvenir de l’assassinat d’Ilan Halimi par le «gang des barbares». Il est à déplorer tout de même la manière dont a été organisée cette manifestation qui s’est scindé en deux groupes, l’un restant face au 229 Bd Voltaire et l’autre parti vers l’Hypercacher de Vincennes…C’est bien connu chez nous, 2 juifs, 3 partis voir 4.

Gala de Leava Hommage à Ilan halimi et aux victimes de la barbarie islamiste

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30L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Cette paracha nous parle entre autre de la construction du ta-bernacle. D-ieu dit à Moïse : «Parle aux enfants d’Israël et qu’ils m’apportent une offrande «élevée»...«Vous prendrez Mon offrande de toute personne «portée» par son cœur à don-ner!». Lorsque les Bné Israël accomplissent la volonté d’HM , il éprouve envers eux un très grand amour. Cette relation de D-ieu avec le peuple d’Israël est illustrée par la parabole sui-vante : Une très jeune Princesse circulait en toute liberté dans le palais royal. A chaque occa-sion que le roi la rencontrait, il prenait plaisir à discuter avec elle y comprit en public. Lors-qu’elle commença à grandir, son père lui dit : «A présent ma bien aimée, je préfère te réser-ver un lieu à l’abri des regards de manière à ce que personne ne voie l’affection que je te porte». Telle était la situation du peuple d’Israël, parce que jusqu’au moment de leur délivrance, ils ne possédaient ni sagesse ni connaissance. Ils avaient pour la plus part grandi dans un environnement d’idolâtres en Egypte et passaient leur temps à la construction d’édifices pha-raonique. Au moment de leur li-bération et devant des prodiges exceptionnels, leurs yeux se des-sillèrent et ils reconnurent ainsi la vraie grandeur de D-ieu. Le Talmud Chabat affirme qu’au moment du Don de la Thora au Sinaï, ils atteignirent le niveau le plus élevé auquel il est permis d’accéder. Le peuple se trouvait à présent dans le désert, sans un lieu réservé à la Majesté Divine. Cependant, Achêm dans son in-finie bonté, résida au milieu des enfants d’Israël sans interrup-tion, pour qu’ils ne manquent de rien. Alors dans un élan d’amour, il leur demanda de fabriquer le Tabernacle –Le Michkane, qui devait les rap-procher davantage de Lui. Car ce lieu était une sorte d’espace «privé» dans lequel désormais

le Roi pouvait s’entretenir avec la Princesse à l’abri des regards indiscrets…De ce fait, le Peuple d’Israël acquit un statut d’une extrême importance aux yeux des nations du monde. Plusieurs Sourate du Coran parlent de cette proximité entre D-ieu et le Peuple d’Israël...

Ce Tabernacle offrait un grand avantage à Israël! Il leur don-nait tout d’abord l’assurance que D-ieu résidait parmi eux, mais il éveillait également en eux une espèce de sentiment de crainte qui les éloignait de la faute, aus-si, es-ce la raison pour laquelle le Tabernacle était appelé Michkane ce mot hébreu signifie, résidence de la racine «Chakhane» Habiter, mais aussi «Machkone» qui veut dire, un gage. Le gage que D-ieu donne aux enfants d’Israël, car ef-fet, s’ils se conduisent dignement, ils mériteront alors que la Majesté Divine demeure parmi eux, dans le cas contraire la «Chékhina» leur est retirée. D-ieu a effectivement ordonné à Israël la construction d’un sanctuaire pour résider parmi eux…Il ne faut pas comprendre ce concept littéralement écrit le Rav Chalom Messas zal dans son livre «Véham Achêmech» car le verset dit : «Maléa arets Kévodo» Le Monde entier est rempli par la Gloire de l’Eternel!. Le prophète Issaya dit également : «Quel lieu pourrait être celui de mon repos?». Dans un passage du Cantique des Cantiques il est écrit : «Le Roi Salomon s’est construit un sanc-tuaire en bois du Liban…Les pi-liers, il les a fait d’argent, d’or et de carmin..L’intérieure est dallé de «L’amour des filles de Jérusa-lem»…Le Roi s’est-il vraiment construit un sanctuaire? Est-il possible que D-ieu fasse résider sa Majesté en un lieu construit par des êtres humains aussi célèbre soient-ils s’interroge Rabbinou Bahyé? Un tel endroit a-t’il pu être construit en bois du Liban avec des piliers d’argent? Le verset répond : «L’intérieur est dallé de l’Amour des filles de Jérusalem..»

Le but essentiel du Tabernacle est de prouver l’Amour de D-ieu pour le Peuple d’Israël!. Pour nos Maîtres, en définitive le lieu de ré-sidence d’Achem est bien le cœur des hommes! Comme le précise le verset : «Chakhan’ti betokham». Lorsque D-ieu dit à Moise : «Qu’ils apportent pour Moi une offrande élevée» il employa le mot « Lî » pour Moi qui peut signifier également : «Pour le Yod». Pour nous apprendre qu’un individu donnant la Tsédaka -la charité doit penser au Tétragramme (Yod Kê Vav Kê). En effet l’argent donné représente le Yod. La main repré-sente le Kê. La main comporte 5 doigts et la valeur numérique de la lettre Kê est 5. Le bras étendu pour donner la Tsédaka à l’indi-gent représente le Vav. Enfin la main ouverte tendu par le pauvre est symbolisée par le Kê (final). Cette configuration (Yod Kê Vav Kê) nous apprend que D-ieu est avec les pauvres et il nous montre ainsi l’importance de la Tsédaka et les conséquences pour ceux qui la détournent à leur profit!.

Lorsqu’on fait un don disent les Sages, il ne faut pas contribuer de façon mesquine ou encore hu-miliante. Sinon, quelle que soit l’importance de la somme offerte, la Tsédaka n’a aucune valeur et peut parfois même être la cause de punitions comme l’explique Maimonide. D-ieu a souhaité que le Tabernacle ne soit pas érigé ex-clusivement grâce aux dons des Princes et des dirigeants fortunés..(les Bourjois dirons-nous) C’est pourquoi, il précise : «Prenez Mon offrande de toute personne portée par son cœur à donner». Aucune différence entre grands et petits : Moïse avait le devoir d’accepter les offrandes de quiconque les apportait, aussi minimes fussent-elles!. Deux sortes de dons sont appelés «Térouma» : La contri-bution matérielle, l’argent, et le don spirituel, la générosité. Une personne pouvait effectivement donner par exemple dix pièces d’or pour le Tabernacle. Bien que son don matériel fût important, son «don spirituel» pouvait être minime…car elle avait donné par obligation soit par rapport aux

collecteurs de fonds qui était pres-sant, soit pour toute autre raison, notamment face au public qui se trouvait là…

A l’inverse, une autre personne pouvait offrir une seul pièce, mais son don spirituel était à la hauteur, parce qu’elle a donnait dans un but tout à fait désintéressé, peut-être même en toute discrétion et surtout avec joie, sans attendre en retour le moindre profit personnel. A ce propos un vieux proverbe judéo-arabe dit : «Prends là de la main de celui qui est rassasié même si il a faim…et évite de la prendre de chez l’affamé même si il est rassasié!». Le Rambam ex-plique qu’il y a en fait 8 manières de donner la Tsédaka. D-ieu pré-cise : «Prenez une offrande» et non pas «Donnez une offrande» pour une tout autre raison. Lorsque l’on donne une pièce (ou même plus), au pauvre, on ne donne pas, explique le Rambam : en réali-té, on prend. Ce que le donateur «donne» au pauvre est limité dans le temps. Par contre, la récom-pense du donateur est infinie et se poursuit même dans le Monde futur. De plus le Talmud affirme que lorsqu’une personne donne la Tsédaka dans un but désintéressé, elle crée un ange «protecteur» par le mérite de sa bonne action. Si cela est vrai d’un don consenti à un simple mortel, combien alors est davantage d’une contribution pour la construction du Taber-nacle ou d’une Yéchiva ou de toute autre institution qui transmet la sagesse de la Thora. Cela res-semble à un homme qui apporte-rait un cadeau à un Roi puissant. S’il ce présent est accepté, le do-nateur est plus heureux que s’il avait lui-même reçu du Roi une importante récompense! Offrir un présent au Roi constitue d’avan-tage un cadeau reçu qu’un don. Par conséquent, si le Tout Puis-sant désire accepter un présent des enfants d’Israël pour construire le Tabernacle, eux même «ne donnent pas», mais prennent ; en effet ils retirent quelque chose de leur contribution, à savoir la bé-nédiction et la protection. Dans cette paracha Rachi nous explique que les enfants d’Israël ont utilisé

treize matériaux pour construire le tabernacle mis à part la peau du «Tahach» créature qui avait été conçue par D-ieu pour la cir-constance et le bois de cèdre, le «Chitim» dont les plants avaient été amené en Egypte par le pa-triarche Yaacov qui en avait hérité d’Abraham. Ces deux matériaux ne faisaient donc pas parti de leur contribution. Pour quelle rai-son Rachi veut-il nous révéler ce qui pourrait apparaitre pour nous comme un détail? Nous devons comprendre que la construction du Tabernacle, et par là même tout édifice, qu’il soit matériel ou spi-rituel, doit prendre en compte la combinaison de trois facteurs es-sentiels : 1°) La part de l’homme. 2°) La part des ancêtres et 3°) La part de la providence Divine!. Il n’y aura point de réussite si l’un de ces trois éléments venait à man-quer. Avant de réaliser quelque projet de construction qu’il soit, qu’il s’agisse d’affaires commer-ciales, de la fondation d’un foyer ou toute entreprise «spirituelle» comme l’Alya par exemple, nous devons nous souvenir que nos propres efforts se suffisent pas à nous donner l’assurance de la réussite. Il faut impérativement prier pour que la providence Di-vine nous aide à concrétiser nos projets et veiller à ce que cette œuvre s‘inscrive dans la ligne que nous ont tracée nos patriarches Abraham, Isaac et Yaacov depuis des millénaires. Nul n’est besoin de démonter la manifestation de la Providence Divine au niveau de chacune des mille et une entre-prises de l’homme. L’histoire de l’humanité et d’Israël en particu-lier témoigne des bouleversements et des changements inattendus, qu’il s’agisse des plans humains, des délivrances inespérées ou d’autres événements qui sont sur-venus sans que rien ne les laissait prévoir. Puissions-nous bientôt assister Beezraat Achêm à la re-construction du troisième temple de Jérusalem.

Que ce mois d’Adar soit celui de la joie et de la Gueoula !

Yvan Lellouche

Parachat Terouma : La proximité de D-ieu avec Israël

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31L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

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32L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Plus de 1000 terroristes du Hez-bollah se battent aux côtés des forces syriennes et iraniennes pour arracher la partie syrienne du plateau du Golan aux rebelles qui combattent l’armée du dic-tateur syrien Bachar al-Assad. Les terroristes du Hezbollah sont déployés pour garder les lignes d’approvisionnement ou-vertes pour les troupes de l’ar-mée syrienne et s’assurer que les rebelles ne les coupent pas.

Les terroristes du Hezbollah ont été massivement déployés la se-maine dernière, et ont obtenu quelques victoires rapides, repre-nant de nombreux villages, selon plusieurs rapports. Cependant, au moins 25 d’entre eux et des troupes syriennes ont été tués dans ces combats, ainsi que 49 hommes des forces rebelles, principalement parmi le groupe Jabhat al-Nusrah (précédemment al-Nusrah) affilié à Al-Qaïda.

Le groupe de droits de l’homme syrien Al-Merced a déclaré qu’Assad comptait environ 5000 soldats dans le sud de la Syrie, stationnés sur ou à proximité du Golan, et qu’ils étaient aidés par

1200 terroristes du Hezbollah et un nombre inconnu de soldats ira-niens. En outre, il y aurait d’autres groupes chiites également, venant d’Afghanistan et d’Irak.

On ne sait pas si Jabhat al-Nusrah reçoit actuellement l’aide de ses homologues du groupe terroriste islamiste sunnite ISIS (Etat Isla-mique). Dans le passé, les deux groupes étaient en désaccord sur de nombreuses questions, bien que de récents rapports parus au Liban disent que les combattants sunnites venant des deux groupes se préparaient à attaquer des vil-lages au Liban pour se venger de la participation du Hezbollah aux côtés d’Assad.

Par ailleurs, les membres de l’Ar-mée Syrienne Libre, qui ne sont pas affiliés avec des islamistes, mais se battent contre Assad, ont déclaré qu’ils avaient reçus des informations sur les activités du Hezbollah en Syrie d’un iranien qui avait été pris en otage par Ja-bhat al-Nusrah. Selon les informa-tions, les terroristes du Hezbol-lah mettent en place des cellules à Quneitra et Deraa, deux villes proches de la frontière d’Israël,

pour cartographier les mouve-ments de leurs ennemis sunnites.

Un raid aérien a tué en janvier un haut commandant du Hezbollah, Jihad Mughniyeh, cinq terroristes du Hezbollah, un important gé-néral iranien et cinq autres sol-dats iraniens. Israël a dit qu’ils préparaient une infrastructure du Hezbollah offensive s’apprêtant à mener une ou plusieurs attaques contre Israël.

Israël a jusqu’ici soigné des mil-liers de syriens blessés lors de la guerre civile en Syrie, et a, selon plusieurs sources, des contacts ré-guliers avec des membres de l’Ar-mée Syrienne Libre, dont nombre de ses hommes seraient également soignés en Israël.

L’Armée Syrienne Libre est com-posée principalement de déser-teurs de l’armée syrienne d’Assad et n’est affiliée à aucun courant islamiste extrémiste. C’est cette partie des rebelles syriens qui est entraîné et peut-être armée par des forces occidentales, principale-ment en Jordanie.

Plus de 1000 terroristes du Hezbollah sur le Golan

Le 18 janvier, le procureur ar-gentin Alberto Nisman était re-trouvé mort, alors qu’il accusait Cristina Kirchner d’entrave à la justice. Près d’un mois plus tard, le procureur qui a repris l’affaire, Gerardo Pollicita, a ré-itéré cette accusation.

Vendredi 13 février, il a officiel-lement rouvert l’enquête visant à déterminer si la présidentede la République argentine avait cou-vert Téhéran, soupçonné d’être l’instigateur de l’attentat antisé-mite perpétré le 18 juillet 1994 à la mutuelle juive AMIA (Asociación Mutual Israelita Argentina), qui avait coûté la vie à quatre-vingt-cinq personnes. Trois procureurs et un coordinateur ont été nommés pour faire la lumière sur ces faits, en remplacement d’Alberto Nis-man, mort mystérieusement.

Le jour où le corps d’Alberto Nis-man a été retrouvé chez lui, une balle dans la tête et un pistolet à ses côtés, le magistrat devait pré-senter devant une commission du Congrès un dossier de 289

pages contre la présidente et son ministre des affaires étrangères, Hector Timerman. Selon le magis-trat, qui s’était publiquement ex-primé quatre jours avant sa mort, le gouvernement avait cherché à entraver l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA, afin de garantir l’impunité de hauts fonctionnaires iraniens, accusés par la justice ar-gentine d’être les commanditaires de l’attaque ; le tout dans le but de promouvoir les relations commer-ciales de l’Argentine avec l’Iran.

Cette affaire embarrasse au plus haut point Cristina Kirchner. Plus de 70 % des Argentins ne croient pas au suicide d’Alberto Nisman. L’histoire récente de l’Argentine est ponctuée de morts douteuses, aux allures mafieuses, jamais éclaircies, qui confortent dans l’esprit des citoyens un sentiment d’impunité.

Plus de vingt ans après, les atten-tats antisémites contre l’ambas-sade d’Israël, en 1992, puis, deux ans plus tard, contre l’AMIA n’ont toujours pas été élucidés.

La marine israélienne et le Shin Bet (agence de renseignement d’Israël) ont intercepté un ba-teau en provenance du Sinaï vers la bande de Gaza. A l’inté-rieur: du matériel de fabrication de roquettes, missiles et obus de

mortiers.

Le bateau, contenant a été inter-cepté par la marine le 19 janvier. Pendant l’interrogatoire des 3 ga-zaouis sur le bateau, les enquê-teurs ont appris que le destinataire était « les brigades Izz edine al Qassam » du Hamas.

Le Hamas utilise souvent la mer pour faire venir ses produits de contrebande.

« Récemment, le Hamas a beau-coup investi dans l’exploitation d’itinéraires de contrebande na-vales, en partie grâce aux efforts de l’Egypte pour détruire les tun-nels transfrontaliers » explique un responsable du Shin Bet à JSSNews.

Par Elyes Kahn

Argentine : après la mort du procureur Nisman, les accusations contre la présidente

Kirchner maintenues

La marine israélienne intercepte un navire d’armes vers Gaza

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34L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

L’information a causé à la fin de la semaine dernière, de nom-breuses inquiétudes au sein des familles juives. Selon plusieurs sites communautaires, la protec-tion des lieux de cultes, centres culturels et écoles juifs seraient en passe d’être réduite de manière drastique. De quoi affoler toute la communauté et bien au-delà : ce sont pas moins de 722 sites qui sont protégées par l’armée et la police aujourd’hui dans le cadre de l’opération « Sentinelle ». Un dispositif de grande ampleur qui serait à terme « usant » pour les militaires postés devant les lieux, victimes au quotidien d’agressions verbales ou physiques. La protec-tion est-elle réellement en passe d’être levée ? Les attentats de Co-penhague ont-ils remis la décision en question ? Paul Fitoussi, Pré-sident de l’ADEJF (Association des directeurs d’écoles juives de France) répond en exclusivité à Israël Actualités :

Paul Fitoussi, en tant que Pré-sident de l’ADEJF et directeur d’école vous êtes au cœur de ces questions de sécurité. L’opéra-tion Sentinelle est-elle réelle-ment en passe d’être levée ?Non. A aucun moment nous n’avons reçu ce genre d’indica-tions, ni avant, ni après les atten-tats de Copenhague. Le seul fait qui puisse expliquer la circulation de cette rumeur est le fait que les vacances scolaires approchent et que les autorités cherchent à pro-fiter de ce temps durant lequel les écoles sont fermées pour per-mettre aux effectifs sur le terrain

de souffler et d’être remplacé. En revanche, les lieux qui restent fré-quentés et les écoles qui restent ouvertes, comme celles qui offrent l’accueil en centres de loisirs par exemple, restent protégées. L’in-verse n’a même jamais été évoqué.

Il semblerait que les insultes et agressions à l’égard des mili-taires aient explosé et que la si-tuation pour eux soit « usante ». Qu’en est-il réellement ?Ce qui est sûr, c’est que la situa-tion n’a rien de classique pour les soldats en faction devant les écoles et synagogues. Si la fa-tigue est humaine et peut se com-prendre, je doute que les militaires ne soient pas à même de gérer les problèmes rencontrés, sans doute bien moins difficiles à gérer que les situations qu’ils affrontent d’habitude. En revanche, il est une question que tout le monde se pose et pour cause : est-ce tenable dans le temps ?

Et quelle est la réponse ?Personne aujourd’hui n’est en me-sure de prédire l’avenir. Le gou-vernement qui a pris la mesure de la gravité de la situation et qui a mis les moyens pour le gérer, il faut le dire, s’interroge, légitime-ment sur la suite et sur la solution la plus adaptée en fonction des risques et des lieux. Ce qui est sûr, c’est qu’avec l’affaire Merah, à Toulouse, et le mois dernier avec les attentats, on a franchi un palier et qu’en matière de terrorisme, le retour en arrière s’avère rarement si ce n’est jamais, possible…

Bruno Le Maire, député UMP de l’Eure, a exprimé son «pro-fond dégoût» devant «l’antisé-mitisme chronique» qui existe «désormais» en France, lundi sur France Inter.

«Je voudrais exprimer un pro-fond dégoût et une certaine las-situde devant cet antisémitisme chronique, car il y a en France désormais un antisémitisme chro-nique», a affirmé M. Le Maire, en allusion à l’attentat contre l’hyper-cacher de Vincennes en janvier et

la profanation d’un cimetière juif dimanche dans le Bas-Rhin.

Selon le député, qui «partage la colère» de Roger Cukiermann, le président du Crif, «cet antisémi-tisme chronique se traduit aussi par un mauvais regard, par des violences verbales», c’est «une menace insidieuse qui fait qu’au-jourd’hui que les Français qui sont juifs - et je le dis bien dans cet ordre-là - ont peur en France. Et se disent +mais dans le fond, notre avenir est peut-être de partir de France+».

«A nous, tous ensemble, tous les républicains (...) de prendre les dispositions nécessaires pour arri-ver à éradiquer cet antisémitisme qui n’est pas conforme aux valeurs les plus fondamentales de la Ré-publique», a-t-il dit.

Faisant allusion à ce qui s’est pas-sé à Copenhague samedi - attentats contre un centre culturel et une sy-nagogue, qui ont fait deux morts et cinq blessés - M. Le Maire a dit sa «consternation». Il a prévenu qu’il fallait «se préparer à ce que ces

actes se renouvellent en Europe et peut-être en France puisqu’il y a aujourd’hui des centaines de com-battants qui se trouvent en Syrie, en Irak et qui pourraient revenir».

Selon lui, «il faut prendre un cer-tain nombre de mesures toujours pas prises» à ce jour, notamment «adopter, au niveau européen, ce fameux PNR qui permettrait de contrôler les listes de passagers» des transports aériens.

«Il y a urgence à ce que le Parle-ment européen vote cette disposi-tion», il y a également «urgence à ce que l’on renforce Schengen», a-t-il martelé.

A propos du débat sur l’islam que prépare l’UMP, M. Le Maire a souhaité que ce débat soit «digne» et «cadré», qu’il «conduise à des positions les plus claires pos-sibles».

Il plaide pour une «séparation stricte entre espace religieux et espace public, sans modifier loi 1905» qui est «une loi fondatrice, pas une loi de circonstance».

Sécurité : vers une diminution de la protection des lieux communautaires,

info ou intox ?

« Usante » pour les militaires, la protection des écoles et sites juifs serait en passe d’être réduite, voire annulée,

si l’on en croit les rumeurs qui circulent. Pour répondre aux inquiétudes des familles, Paul Fitoussi, Président de

l’ADEJF fait le point.

Le Maire exprime son «profond dégoût» devant «l’antisémitisme chronique» en France

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36L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Ce principe du Talmud fut rappelé par Franck SERFA-TI en guise d’introduction en direction des cadres et agents opérationnels du RAID inter-venus pour libérer les otages de l’Hyper Cacher de la Porte de VINCENNES le 9 Janvier der-nier.

Malgré une culture de la discré-tion, conjuguée à un impératif sécuritaire bien compris, une ren-contre a été possible avec l’accord du Ministère de l’Intérieur, entre les otages survivants et leurs sau-veurs.

Mardi 10 février, un petit – déjeu-ner programmé pour un temps res-treint a duré plus de 3 heures, où le groupe de 15 personnes, dont 8 otages, a d’abord été accueilli par les Cadres du RAID, le « grand patron « et ses 2 adjoints, puis par les « opérateurs » ayant libéré les otages et abattu le terroriste.

Ce moment unique, rempli d’émo-tions, d’échanges fructueux, d’une complicité certaine entre des per-sonnes qui ne se connaissaient pas, a permis aux otages de se libérer, de s’exprimer, en même qu’il of-frait aux agents le plaisir d’une profonde reconnaissance.

POURQUOI AVOIR INITIE CETTE RENCONTRE ?Franck SERFATI : Le 9 janvier dernier j’ai eu l’occasion d’assis-ter à l’assaut du RAID, avec le Préfet du VAL – DE – MARNE, les Maires de VINCENNES et SAINT – MANDE, les Com-missaires de VINCENNES et du 20ème.

Dans une angoisse partagée de tous, nous avons vu l’efficacité de ce corps d’élite qui en moins de 3 heures a pu libérer 22 otages et abattre le terroriste, sans aucune victime ; nos 4 malheureux frères ayant été tués en début d’après – midi avant l’arrivée du RAID.

J’ai aperçu un des agents blessés et je me suis dit immédiatement qu’il fallait exprimer une juste recon-naissance, qui n’est pas dans notre Tradition qu’une qualité morale ou personnelle, sinon un réel D E V O I R !

Le lendemain, samedi soir, le Ministre de l’Intérieur venu avec d’autres membres du Gouverne-ment à la Porte de VINCENNES, a exprimé un avis favorable, puis une prise de contacts avec le Pa-

tron du RAID a permis cette visite MARDI 10 février, un mois jour pour jour après ces terribles faits.

COMMENT S’EST DE-ROULEE CETTE REN-CONTREF. S : Très simplement, chaleureu-sement, avec une vraie rencontre humaine et un partage naturel, des échanges profonds, réciproques entre les otages et leurs sauveurs, peut – être aussi un besoin partagé de communiquer, voire de com-munier.

Les Agents du RAID ont exprimé un intérêt certain à recueillir des informations qu’ils n’avaient pas sur l’ambiance à l’intérieur du ma-gasin durant la prise d’otages et le suivi après, outre des discussions générales sur le recrutement de ces agents d’exception, leurs exploits sportifs, la conjoncture actuelle

Un message fut également passé s’agissant de la RESPONSABI-LITE des MEDIAS qui, en don-nant des informations précises en temps réel, ont mis en péril la vie des otages et l’efficacité des forces de l’Ordre ? ! UNE RENCONTRE HABI-TUELLE ?F. S : Certainement pas, puisque dans l’histoire du RAID une telle rencontre à « visages découverts « s’est produite une seule fois avant nous.

Par ailleurs, ces hommes aux compétences physiques hors du commun sont également incorpo-rés suivants des qualités morales

et mentales bien mesurées, toute aussi déterminantes.

Cette matinée du 10 février 2015 restera un moment inoubliable pour tous les participants.

Pour conclure, je reprendrai les mots simples d’un rescapé en hommage aux agents du RAID :

« VOUS SAUVEZ DES VIES AU PERIL DE LA VOTRE, EN FAVEUR DE PERSONNES QUE VOUS

NE CONNAISSEZ PAS, QUI NE SONT NI VOS AMIS, NI MEMBRES DE VOS FA-MILLES «

Ce matin du 10, nous appartenions TOUS à la même famille !

Franck SERFATI

Président VIGIL ’ ANCE, As-sociation anti – raciste Union Communautaire des As-sociations Juives de FONTE-NAY « U. C. A. J. F «

Qui sauve une vie sauve un

monde

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37L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

L’ancien ministre (PS) des Af-faires étrangères Roland Du-mas a estimé lundi sur RMC et BFMTV que Manuel Valls était «probablement» sous influence juive, évoquant ses «alliances personnelles» et, sans la nom-mer, l’épouse du Premier mi-nistre, Anne Gravoin.

Le Premier ministre est-il sous in-fluence juive?, demande RMC et BFMTV.

«Probablement», «je peux le pen-ser», a répondu l’ancien président du Conseil constitutionnel. «Il a des alliances personnelles qui font qu’il a des préjugés. Chacun sait qu’il est marié avec quelqu’un, quelqu’un de très bien d’ailleurs, qui a de l’influence sur lui», a-t-il également déclaré.

Manuel Valls est régulièrement attaqué avec cet argument dans les milieux proches de l’extrême droite et ceux proches de Dieu-donné M’Bala M’Bala, qui avait qualifié l’actuel Premier ministre «de petit soldat israélien veule et docile».

Dans un dossier consacré à M. Valls le 30 janvier 2014, le très droitier hebdomadaire Valeurs Actuelles écrivait notamment: «de nombreuses sources, Place Beau-vau, attestent du +jusqu’au-bou-tisme+ d’Anne Gravoin, elle-même membre de la communauté juive, dans la lutte contre l’hu-moriste controversé (Dieudonné, NDLR). Une influence qui expli-querait que Manuel Valls ait mis tout son poids dans un combat pourtant loin d’être prioritaire».

Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux s’est dit «révulsé par les

propos de monsieur Dumas». «A un moment où il faut combattre l’antisémitisme, c’est honteux». Proche de Manuel Valls, le séna-teur PS Luc Carvounas a dénoncé des «propos nauséabonds».

«Sous le prétexte que je défendais à une époque les Arabes, les Pales-tiniens, contre les Israéliens, (M. Valls) m’a agressé un jour alors que je le connais à peine, c’est un copain de parti (...) Le père (de M. Valls) était un Républicain es-pagnol formidable, c’était un bon peintre, il est resté en France, il a toujours refusé de revenir en Es-pagne du temps de Franco. Cela signifie quelque chose pour moi. Lui a pris le point de vue contraire. C’est sa vie, ça le regarde», a ra-conté lundi M. Dumas.

«Il m’avait attaqué en disant que ce n’était pas la position des socia-listes. En quoi il est socialiste, lui? Moi, j’ai refait le Parti socialiste en 1942», a dit l’ancien ministre de François Mitterrand, âgé de 92 ans.

M. Dumas a par ailleurs rejeté l’expression «islamo-fascisme» employée lundi matin par M. Valls. «Le fascisme, c’était pas ça, l’hitlerisme non plus, il ne faut pas exagérer». «Il y a une sorte d’esca-lade qui se produit, moi j’appelle à la raison», a-t-il dit.

Il s’est enfin dit «assez sévère» sur la politique extérieure actuelle de la France qui n’est «plus indépen-dante. La meilleure preuve: elle a des complexes dans la politique actuelle. Elle devance et va plus loin» que les Etats-Unis. Dans le dossier syrien, «c’étaient les Amé-ricains qui nous freinaient, c’est un comble».

Dumas, ex-ministre PS: Valls est «probablement»

sous influence juive

Marine Le Pen, présidente du FN, a qualifié lundi de «faits infamants», «d’une lâcheté inouïe» la profanation du cime-tière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin) et a réclamé «la condam-nation la plus ferme» pour ses auteurs.

«Tous les Français ressentent face à ces images une violente indigna-tion.

Ces faits sont infamants, c’est d’une lâcheté inouïe. Venir profa-ner des sépultures, c’est vraiment quelque chose qui est incompré-hensible», a réagi Marine Le Pen sur BFMTV.

«J’en appelle à la condamnation la plus ferme à l’égard de ce type de comportements qui blesse des di-zaines et des dizaines de familles et qui blesse, je crois aussi, les va-leurs qui sont celle de notre civili-sation. La loi est là, il faut l’appli-quer. Le problème est qu’il existe dans notre pays, quels que soient les délits ou les crimes, un sen-timent de laxisme, qui n’est pas seulement un sentiment mais une réalité. Il faut que ceux qui sont les auteurs de cette profanation de sépultures soient arrêtés, poursui-vis et condamnés», a poursuivi la présidente du FN.

Plusieurs centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, le plus grave évènement de ce type depuis 1992.

Les Juifs de France «sont les victimes de la folle politique de laxisme menée depuis trente ans», a de son côté estimé sur France Info le vice-président du FN, Louis Aliot.

«On a pointé du doigt pendant des

décennies l’antisémitisme supposé de l’extrême droite et du Front Na-tional et on s’aperçoit aujourd’hui que cet antisémitisme-là vient di-rectement de l’islamisme radical», a poursuivi le député européen.

Relancé sur les «phrases» cé-lèbres de Jean-Marie Le Pen (le «détail de l’Histoire» à propos des chambres à gaz des camps de concentration, le jeu de mot «Du-rafour crématoire» pour l’ancien ministre Michel Durafour, etc...), M. Aliot a vivement réagi: «les phrases de Jean-Marie Le Pen au-ront à mon sens toujours moins de symbole que la francisque de François Mitterrand» (décoration du régime de Vichy, NDLR).

«Je considère à titre personnel qu’il n’y en a jamais eu (de l’anti-sémitisme au FN) et que, effective-ment, aujourd’hui, notre politique est claire, nette, conforme aux lois républicaines, à la démocratie. Nous ne voyons qu’une commu-nauté en France, la communauté nationale quelle que soient les ori-gines ou les religions», a conclu M. Aliot.

Cimetière profané: des «faits infamants» d’une «lâcheté inouïe» pour Marine Le Pen

Page 38: Israël Actualités n°336

La déflation s’accélère en Israël. L’Indice des prix à la consomma-tion (IPC) est en baisse de 0,9% en Janvier, selon le Bureau central des statistiques. Parmi les baisses de prix du mois de Janvier: le carbu-rant (8,8%), l’eau (8,9%), les nui-tées d’hôtels (6,6%), l’habillement (6,7%), les légumes frais (4,2%), et… l’immobilier (1,2%). Seule hausse notable selon les statistiques, les cigarettes importées qui coûtent 1,3% plus chères que le mois der-

nier.

Coolamnews

ISRAELVALLEY PLUS.En économie, une déflation est une baisse de l’indice des prix observée sur une période suffisamment longue (plusieurs trimestres). Le phénomène opposé, bien plus fréquent, est l’in-flation (hausse des prix). La déflation ne doit pas être confondue avec la désinflation qui est un ralentissement

de l’inflation, donc une diminution du taux d’inflation, c’est-à-dire que le ni-veau général des prix augmente moins vite.

La déflation est ainsi un mouvement persistant à la baisse, au fil du temps, du prix moyen des biens et services, c’est-à-dire du coût de la vie. Sans mention explicite, il ne s’agit pas de la baisse du prix d’un bien ou même des prix d’un secteur d’activité, mais du niveau moyen de l’ensemble des prix.

On parle néanmoins de déflation sec-torielle, pour les prix d’un secteur particulier (par exemple, le secteur informatique a connu au cours des an-nées 1990 et 2000 une déflation secto-rielle), et de déflation des actifs (im-mobiliers, financiers, etc.) lorsque ce sont les prix de certains ou de tous les actifs qui sont étudiés (l’évolution de leur prix pouvant être déconnecté du niveau général des prix à la consom-mation).

Au cours du xxe siècle, les périodes de déflation ont été exceptionnelles.

38L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

L’affaire HSBC a un curieux im-pact. Depuis quelques semaines les israéliens se rendent de plus en plus nombreux en Suisse. L’objectif est clair. Reprendre leur petite fortune déposée et ramener le tout en Israël. Selon la loi israélienne les personnes qui arrivent dans le pays avec 100 000 shekels en cash (environ 20 000 euros) n’ont pas besoin de déclarer les montants à la douane.

Ainsi un nouveau job est né entre la Suisse et Israël : passeur de petits montants. Les familles israéliennes s’organisent pour que l’argent re-tourne légalement à Tel Aviv par pe-tits paquets de 20 000 euros. Chaque membre de la famille met dans sa poche le montant légal !

LE SAVIEZ-VOUS ?AFFAIRE HSBCDes Israéliens détiendraient plus de 10 milliards de dollars sur des comptes bancaires secrets en Suisse. La filiale Suisse de la banque britan-nique HSBC, la plus grande banque de

Grande-Bretagne et la deuxième dans le monde, aurait permis a des dizaines de milliers de ses clients de blanchir leurs argents pour un montant total cu-mulé de 120 milliards de dollars.

La banque aurait aidé 30.000 clients à cacher leur argent afin d’échapper aux impôts, leur indiquant comment échapper aux autorités fiscales de leur pays. Des statistiques inquiétantes mettent Israël en sixième position concernant l’implication de ses ressor-tissants dans l’affaire. Le montant qui aurait échappé au fisc israélien s’élève a 10 milliards de dollars, réparti sur les 6554 comptes soit plus d’un cin-quième du nombre de personnes im-pliquées.

La première place en termes de nombre de clients impliqués dans l’affaire est la Suisse avec 11.235 per-sonnes, suivie par la France avec 9187 clients, le Royaume-Uni, le Brésil et l’Italie. Les États-Unis sont classés septième, juste après Israël.

Le prix du carburant en Israël va augmenter de 0,27 NIS par litre à la fin de ce mois, selon les estima-tions d’experts des marchés finan-ciers. Cette hausse sera la première depuis plusieurs mois, résultant de la remontée des prix du pétrole au

cours des dernières semaines.

Le prix du Brent était de 50 dollars le baril au début du mois, mais il s’élève maintenant à 61,5 dollars, soit une hausse de 22%. La raison de la hausse du prix du pétrole est la réduction drastique des investissements engagés par les grandes compagnies pétro-lières aux États-Unis et dans le monde en réaction à la baisse de 50% du prix du pétrole depuis Juin 2014.

Les réductions d’investissements de-vraient en effet conduire à une offre réduite à l’avenir, que les marchés an-ticipent avec une hausse des prix à la pompe.

Coolamews

Les israéliens vident leur comptes en Suisse et

rapatrient leur argent

Fin février 2015, le prix du carburant en Israël

va augmenter

Baisses des Prix (Israël) : eau, hôtels, habillement, légumes, immobilier

Etonnant pour un pays qui manque d’eau. Israël est bien le troisième producteur mondial de fleurs. Plus de 30 millions de fleurs d’Israël ont été vendues pour la Saint-Valentin en Europe. Le jour de la Saint-Va-lentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. Les couples en profitent pour échanger des mots doux et des cadeaux comme preuves d’amour ainsi que des roses rouges qui sont l’emblème de la passion.Les israéliens ont cette année fait un tabac pour les dernières fêtes de la Saint-Valentin. Des millions de fleurs ont été exportées dans tous les

pays européens.

Israël, 3ème producteur mondial de roses, a affrété des avions cargo spé-ciaux ces derniers jours afin de livrer les précieux gages d’amour. Une flotte de quelques 20 avions participe à ce pont aérien pour transporter plusieurs milliers de tonnes de fleurs fraîche-ment coupées. Ces lots arrivent dans la nuit à la bourse aux fleurs aux Pays Bas. Fraîchement conditionnées, elles repartent avec le sceau « Made in Hol-land » vers le reste du monde.

ISRAELVALLEY PLUSDes scientifiques israéliens de l’Uni-

versité Hébraïque de Jérusalem ont réussi à intensifier génétiquement le parfum des fleurs, voire de créer une odeur pour celles qui en sont dépour-vues. Selon des sources IsraelValley : «De récentes découvertes aideront à créer des fleurs plus odorantes ainsi qu’à produire de nouveaux compo-sants odorants», a déclaré le respon-sable de cette équipe de chercheurs, le professeur Alexander Vainstein.

M. Vainstein a précisé que son équipe avait réussi à multiplier par dix le par-fum de certaines fleurs et à leur per-mettre de diffuser leur odeur jour et nuit, indépendamment de leur rythme naturel d’exhalaison. La senteur des fleurs dépend en principe de plusieurs paramètres naturels comme l’heure de la journée, l’âge de la plante et les conditions atmosphériques.

Cette découverte pourrait avoir plu-sieurs applications commerciales dans le marché des fleurs coupées, dans l’industrie du parfum intéressée à la reproduction du parfum naturel des fleurs et aussi dans le secteur des fruits et légumes dont l’arôme est un élément important du goût.

Cette méthode a été brevetée par Yissum, la société de transfert tech-nologique de l’Université hébraïque de Jérusalem. Israël est le troisième exportateur de fleurs coupées vers l’Union européenne derrière les Pays-Bas et le Kenya. Le montant des exportations de fleurs et graines israéliennes s’élève à 200 millions de dollars par an».

Des millions de fleurs d’Israël vendues pour la Saint-Valentin en Europe

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L’Ex grand rabbin Metzger Yon-na est inculpé pour de nombreux chefs d’accusation dont corruption, fraude et blanchiment d’argent. Le rabbin Metzger est soupçonné d’avoir accepté 10 millions de she-kels en pots de vin, il aurait person-nellement empoché 7 millions de shekels. Un témoin de l’Etat a mené une enquête contre lui et a enregis-tré ses conversations. L’acte d’ac-cusation fait suite à une recomman-dation de la police et du procureur général. Le parquet de Jérusalem a entamé une procédure pénale à l’encontre de l’ancien grand-rabbin ashkénaze pour corruption et abus de confiance.

Le conseiller juridique du gouverne-ment, Yéhouda Weinstein, a indiqué avoir adopté la position du parquet et de la police et a annoncé à l’avocat du rabbin qu’il envisageait d’engager une procédure pénale contre son client après l’audience de ce dernier par le procureur de l’État. L’avocat a refusé de commenter l’information et préci-sé qu’il répondrait aux accusations au cours de l’audience de son client. Le rabbin est inculpé pour corruption, il aurait recu des dons illicites d’une va-leur de plusieurs millions de shekels en échange de services rendus dans le cadre de son rôle de grand rab-bin. Metzger a été informé de l’acte

d’accusation. Le rabbin Metzger est soupsonné d’avoir utilisé son chauf-feur Haim Eisensdadt pour le repré-senter et Eisenstadt aurait reçu 10% de commissions. Une grande partie de l’argent servait apparemment à facili-ter les conversions souvent très diffi-ciles et très longues.

Exemple, un homme d’affaires russe aurait demandé au rabbin de convertir son fils et sa fille. Aidé d’un ami rab-bin vivant à l’étranger, on soupçonne Metzger d’avoir perçu la moitié du prix demandé à l’homme d’affaire soit la modique somme de $ 180,000. les autres $ 180,000. aurait été versés au rabbin de l’étranger. Il y a exactement un an, la police a entamé une procé-dure d’accusation contre Metzger pour corruption, fraude, blanchiment d’argent et autres crimes. La décision a ensuite incombé au procureur géné-ral Yehuda Weinstein, qui a également recommandé un acte d’accusation. L’enquête de police a indiqué que des millions de shekels en dons auraient été transférés à des organisations à but non lucratif avec lesquelles le rabbin est lié. L’enquête a également montré que Metzger aurait utilisé une partie de ces fonds pour ses besoins person-nels.

par Roger Haddad pour -Tel-Avivre

En représailles au gel par Israël du versement des taxes palestiniennes, l’Autorité palestinienne impose le boycott de certains produits israé-liens.

La « paix économique », chère au Premier minister israélien Benyamin Netanyahou, n’est plus qu’une vague illusion. Après la décision israélienne de geler le transfert des taxes collec-tées pour les Palestiniens, c’est au tour des Palestiniens d’utiliser l’arme économique en guise de représailles : six produits de grandes marques israé-liennes ont été retirés des commerces palestiniens.

La paix économique a donc tendance à se transformer en “guerre écono-mique”; comme la guerre tout court, celle-ci fera perdre des plumes aux deux partenaires. Illustrations.

ISRAËL : GEL DU VERSEMENT DES TAXES PALESTINIENNES

En vertu des Accords économiques de Paris (1994), c’est Israël qui pré-lève pour le compte des Palestiniens les droits de douane et autres taxes perçues sur les produits en prove-nance de l’étranger. Chaque mois, le montant de ces taxes est reversé dans les caisses de l’Autorité palestinienne (AP) : environ 60 % des recettes du budget palestinien sont subordonnées aux rétrocessions des droits de douane par Israël, ce qui oblige à une coopéra-tion étroite entre les deux partenaires.

Or le versement des taxes palesti-niennes est souvent bloqué ou versé avec retard par Israël ; le gel est no-tamment décidé lorsque des fournis-seurs israéliens impayés font la saisie des fonds destinés à l’AP (comme la compagnie d’Électricité).

Depuis le début 2015, ce ne sont plus des raisons économiques qui ont pous-sé le gouvernement israélien à geler le versement des taxes palestiniennes, mais politiques : en janvier, Israël a gelé le transfert de 500 millions de shekels (100 millions d’euros) à l’Au-torité palestinienne en riposte à sa demande d’adhésion à la Cour pénale internationale (CPI). Le gel a été re-conduit aussi en février.

AUTORITÉ PALESTINIENNE : BOYCOTT DE PRODUITS IS-RAÉLIENS

La riposte palestinienne ne s’est pas fait attendre : la semaine dernière, l’Autorité palestinienne interdisait la vente, sur son territoire, des produits de six grandes marques israéliennes, toutes spécialisées dans l’agroalimen-taire : Strauss, Tnuva, Elite, Jafora, Osem et Prigat. Les commerçants ont obtenu deux semaines pour retirer de leurs rayons ces produits et ils se sont vu interdire de les importer.

Si le boycott a d’abord été bien accep-té par la population, il n’est pas cer-tain qu’il soit viable à moyen terme. L’économie palestinienne est très dépendante d’Israël puisque 80% des échanges commerciaux se font avec l’État juif.

Il faudra du temps aux Palestiniens pour trouver des fournisseurs qui rem-placent les marques israéliennes, ce qui risque de provoquer des ruptures de stocks assez rapidement chez les commerçants ; lorsqu’il s’agit de pro-duits alimentaires de base, la pénurie sera difficilement supportable pour le consommateur palestinien.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

40L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

Le nombre d’Israéliens expatriés souhaitant renoncer à leur citoyen-neté a augmenté de plus de 50% en 2014, par rapport à l’année précé-dente, indiquent des données re-cueillies par les ambassades israé-liennes dans le monde.

Durant l’année qui vient de s’écouler, 765 ressortissants israéliens vivant à l’étranger ont demandé à renoncer à la citoyenneté israélienne. En 2013, ils étaient 478.

Des 765, 635 ont été approuvées par les autorités compétentes. La majorité de ces demandes ont été faite par des Israéliens vivant en Autriche, en Alle-magne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

La raison la plus fréquemment don-née: renoncer à la citoyenneté israé-lienne pour adopter la nationalité de cet autre Etat qui ne permet pas, ou “n’encourage pas” la double nationa-

lité. En outre, pour pouvoir renoncer à leur citoyenneté, les demandeurs doivent prouver qu’ils ont une autre nationalité, ou un droit de résidence valide dans un Etat.

Les Israéliens sont fiersA l’inverse, les Israéliens vivant en Israël sont fiers de leur citoyenneté ; Juifs et Arabes confondus. Selon un sondage réalisé par l’Institut pour la Démocratie en Israël, sur un panel de plus de 1.000 répondants, 86% de Juifs et 65% d’Arabes israéliens se disent “très fiers ou assez fiers d’être Israéliens”. 13% de Juifs et 34% d’Arabes disent ne pas être fiers de leur citoyenneté.

De plus, 88% des Juifs israéliens disent avoir une confiance totale en l’armée israélienne de même que 51% des Arabes disent avoir confiance en Tsahal.

Source: i24News (Copyrights)

Février 2015 : Néguev - Tous les week endsVisites, Marché Bio, ateliers, balades et spectacles musicaux adultes / en-fants. - www.habsor.co.il

Février : du 15 au 20 : So French / So FoodTel Aviv - Semaine de la gastronomie française.Plus d’infos sur : www.institutfran-cais-israel.com

Février : Eilat du 19 au 21 – Red Sea JAZZpour les amateurs de Jazz et de mu-siques du monde – Infos sur : www.redseajazzeilat.com

Février 27 – Tel Aviv – Samsung Marathon10 à 42 Km de course pour partici-pants et supporters. Informez-vous : www.tlvmarathon.co.il

[email protected]

Sondage Choc : 51% des Arabes d’Israël ont

confiance en Tsahal

Evènements à ne pas manquer2015 : Calendrier des manifestations

Sale affaire pour le Rabbin Metzger, ex-grand-rabbin ashkénaze d’Israël

Israël Palestine. La paix économique en panne. Gel du versement des taxes palestiniennes

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42L’information en provenance d’IsraëlEdition du 17 Février au 23 Février

En prononçant un discours devant le Congrès américain et sans l’accord de la Maison Blanche, Benjamin Netanyahou prendra aussi un risque écono-mique.

Le discours du candidat Ne-tanyahou, attendu le 3 mars à Was-hington, c’est-à-dire quinze jours avant les législatives israéliennes, fait l’objet de débats houleux en Israël, dans la presse et l’opinion publique. Et ce n’est pas seule-ment l’alliance politique, entre Israël et les États-Unis, qui est en jeu : les relations économiques entre les deux pays pourraient aus-si souffrir du discours que le Pre-mier ministre israélien prononcera devant le Congrès américain, à l’invitation des républicains et au grand mécontentement de la Mai-son Blanche.

ENJEU SÉCURITAIRE : 3 MILLIARDS DE DOLLARS PAR ANLa dégradation des relations po-litiques entre les deux pays pour-rait d’abord se répercuter sur l’aide militaire que le gouverne-ment américain accorde à Israël : il s’agit de 3 milliards de dollars par an, soit l’équivalent d’environ 20% du budget israélien de la Dé-fense. Autrement dit, le risque de perdre cette manne financière est trop grave pour être pris, surtout pour prononcer un discours devant le congrès américain.

Israël est le principal bénéficiaire de l’aide extérieure des États-Unis. Concrètement, que signifierait pour Israël la perte de l’aide mi-litaire américaine ? Aujourd’hui, c’est le développement par Israël de nouveaux systèmes de défense qui est financé par l’aide améri-caine, comme le Dôme de fer et le missile antibalistique Arrow ou Hetz (flèche). Sans compter que les fournitures militaires qu’Is-raël achète aux Etats-Unis sont financées par l’aide américaine : comme, par exemple, les chas-seurs furtifs F-35 qui chacun,

coûte 150 millions de dollars.

ENJEU ÉCONOMIQUE : RA-LENTISSEMENT DE L’ACTI-VITÉEn définitive, c’est toute l’éco-nomie israélienne qui subira les contrecoups d’une crise politique avec les États-Unis. Les mesures de représailles que les États-Unis pourraient prendre contre Israël sont variées. Par exemple, l’admi-nistration américaine pourrait em-pêcher des entreprises israéliennes d’investir sur le territoire améri-cain, voire d’acquérir des sociétés américaines.

Pour l’économie israélienne, la victime principale d’une crise avec les États-Unis serait, sans doute, le secteur du high-tech : celui-ci perdrait son partenaire incontour-nable, en termes de coopération industrielle, d’investissements et de recherche. Le glissement vers la récession de l’économie israélienne ne serait plus qu’une question de temps. Pour la vie quotidienne de l’Israélien, le ra-lentissement de l’activité signifie des pertes d’emplois et une aggra-vation du chômage.

ENJEU GLOBAL : AFFAI-BLISSEMENT DU STATUT D’ISRAËLPar ailleurs, le statut d’Israël sur la scène internationale est large-ment dépendant du soutien que les États-Unis lui accordent. Avec la détérioration des rapports israé-lo-américains, les pays de l’Eu-rope disposeront d’une marge de manœuvre plus grande pour faire pression, politiquement et éco-nomiquement, sur Israël. C’est ainsi que les mouvements de boy-cott contre Israël, nombreux en Europe, auraient beaucoup plus d’impacts si le soutien américain à Israël venait à s’effriter.

Il paraît donc indiscutable que l’économie israélienne aurait à souffrir d’un refroidissement des relations avec les États-Unis. Israël fait partie de l’économie globale, notamment du fait que son écono-mie soit largement dépendante du commerce extérieur. De la même façon que la crise en Russie avait provoqué la chute des exporta-tions israéliennes de légumes, une crise de confiance avec l’Europe ou avec les États-Unis pourrait être fatale à de nombreux secteurs de l’économie israélienne.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

La députée arabe israélienne Hanin Zoabi a été invalidée par la Commission électorale cen-trale. Vingt-sept membres ont

voté en faveur de l’invalidation et six contre.

Cela signifie que la députée ne

pourra pas se représenter pour un nouveau mandat, lors des élec-tions du 17 mars 2015.

Elle est accusée de connivence avec les milieux terroristes, d’avoir soutenu les attaques terro-ristes à Jérusalem ou partout en Is-raël, d’avoir soutenu les terroristes du Hamas pendant l’opération Bordure protectrice, et de faire partie des terroristes qui étaient sur le Mavi Marmara, etc….

Zoabi est par ailleurs toujours poursuivi en justice par Jona-than-Simon Sellem, le représen-tant des Français d’Israël, pour apologie du terrorisme. « Je ne suis pas le seul a avoir porté plainte contre elle, mais je suis ravi de voir que j’ai eu raison de déposer plainte, au nom des français que je représente. Cette femme est un danger pour l’Etat d’Israël. Quelqu’un qui soutient le terrorisme n’a pas sa place dans notre parlement. Sa place est en prison. Cette invalidation est une excellente nouvelle pour tous les citoyens de l’Etat Juif ! »

Par Amiel Cohen

Netanyahou au Congrès US: quels risques économiques

pour Israël ?

Poursuivie en justice pour apologie du terrorisme, Hanin Zoabi n’a pas le droit de se représenter à la

Knesset!

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