islam et le peuple juif

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MARK A. GABRIEL, PhD Ex-professeur d’histoire de l’islam à l’Université Al-Azhar du Caire peuple juif L’ISLAM LES RAISONS DU CONFLIT peuple juif et le L’IS LAM

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Que dit le Coran du peuple juif? Quel message transmettent les médias? A quand remontent les tensions? Pourquoi la paix au Proche-Orient est-elle si difficile?

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MARK A. GABRIEL, PhD

L’islam et le peuple juifL’islam et le peuple juif

Ex-professeur d’h isto i re de l ’ is lam à l ’Univers i té A l -Azhar du Caire

MARK A. GABRIEL, PhDpeuple juif

L’ISLAMet le

Mark Gabriel est l’auteur de plusieurs livres, dont Jésus et Mahomet. Son objectif? Expliquer les enseignements de l’islam au monde. Comme il l’affirme lui-même: «Les musulmans sont mon peuple, ma famille.»

ISBN 978-2-940335-46-6CHF 22.50 / € 16.00

L e s r a i s o n s d u c o n f L i t

Mark Gabriel connaît le sujet de l’intérieur. Versé dans l’étude des écrits islamiques, il nous propose ici une étude extrêmement documentée sur un thème particulièrement actuel.• QueditleCorandupeuplejuif?• Quelmessagetransmettentlesmédias?• Aquandremontentlestensions?• PourquoilapaixauProche-Orientest-ellesidifficile?Voilàquelques-unesdesquestionsauxquellesl’auteurrépond,aveclaclartéetl’équilibrequ’on luiconnaît,pourfinalementnousconduire,par-delà laréalitéd’unconflitvieuxdeplusieurssiècles,versunchemindepaixetderéconciliation.Unformidablemessaged’espoirpourtous!

peuple juif

La rédaction de ce livre sur l’islam et le peuple juif n’est pas pour moi le fruit d’un simple travail de recherche. Ce sujet concerne pour ainsi dire toute ma vie. Jusqu’à l’âge de 34 ans, en effet, j’ai considéré les non-musulmans conformément aux enseignements du Coran et du prophète de l’islam. J’ai vécu ces années avec un seul et unique but: servir Allah. Mark A. Gabriel

et le

L’ISLAM

Mark A. Gabriel

L’islam et le peuple juifLes raisons du conflit

(Islam and the Jews)

Je dédie ce livre aux Juifs du monde entier, et je saisis l’occasion pour m’excuser de la mauvaise

attitude que j’ai eue à leur égard durant les 34 premières années de ma vie. J’étais aveugle, mais maintenant je vois.

Je vous demande pardon.

Celui qui aime son frère reste dans la lumière, et il n’y a en lui rien qui puisse le faire trébucher.

En revanche, celui qui déteste son frère est dans les ténèbres; il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va,

parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.1 Jean 2.10-11

Table des matières

Remarques préliminaires .......................................... 9Prologue ............................................................... 13Introduction ........................................................... 15

1ère partie: Le changement qui s’est opéré en moi à l’égard du peuple juif ........................................... 23 1. Premières impressions ........................................ 25 2. Mémorisation du Coran ..................................... 29 3. Sans nouvelles de mon frère ............................... 35 4. Mon attitude hostile à l’égard du peuple juif ......... 43 5. Un cœur transformé .......................................... 51

2e partie: Comprendre ce que le Coran dit des Juifs .... 61 6. Le fondement de l’islam ..................................... 63 7. L’islam face au judaïsme et à la foi chrétienne ...... 69 8. Tolérance ou guerre sainte? ............................... 79 9. Le «gentil islam» de l’Occident ............................ 8510. Mon voisin musulman est-il pour le djihad? .......... 91

3e partie: 1ère phase d’un conflit qui dure: Mahomet tente de convertir les Juifs à l’islam (610-623) ............ 9911. Mahomet prépare le terrain ................................ 10112. Versets coraniques favorables aux Juifs ................ 109

4e partie: 2e phase d’un conflit qui dure: Mahomet se venge contre les Juifs opposés à son message (623-632) .. 11513. La résistance de la communauté juive .................. 11714. Annulation des versets favorables aux Juifs .......... 13115. Une inimitié croissante ....................................... 13716. Mahomet se prépare à chasser les Juifs d’Arabie .... 14117. L’élimination des Juifs d’Arabie ............................ 147

5e partie: 3e phase d’un conflit qui dure: la dispersion et la soumission des Juifs (632-1897) ......................... 16118. Les musulmans perpétuent l’héritage de Mahomet ... 16319. Différence entre djihad islamique et croisades ...... 175

6e partie: 4e phase d’un conflit qui dure: de la création de l’Etat d’Israël (1897-1948) à nos jours ... 18120. Un appel à la guerre ........................................ 18321. L’épicentre d’un conflit qui dure ........................... 19722. Les musulmans sont convaincus que les Juifs les détestent ......................................... 211

7 e partie: Musulmans et Juifs: la réconciliation est possible .. 21523. Le chemin de la paix ......................................... 21724. La vocation de l’Eglise ....................................... 22125. Les luttes de l’Eglise du Moyen-Orient ................. 22726. Témoignages de l’OLP et du Hezbollah ............... 237

Epilogue ............................................................... 243Témoignage de l’auteur: De la mosquée à l’église ....... 247Appendice A: Abraham et Ismaël: qui dit la vérité? .... 251Appendice B: La fatwa de Ben Laden ....................... 269Appendice C: Prophéties concernant Mahomet dans la Bible (selon l’islam) ..................................... 275

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1. Premières impressions

Jamais je n’oublierai l’instant où je les ai entendus.Je jouais dans la rue, devant la maison, lorsque, soudain,

j’ai entendu dans le ciel un bruit assourdissant. Les avions israéliens avaient surgi comme une nuée d’oiseaux dan-gereux, faisant des mouvements de va-et-vient dans le ciel égyptien. Ils étaient très nombreux.

J’ai couru aussi vite que possible, mais avant que je ne sois rentré dans la maison, le ciel était illuminé de jaune, suite aux explosions. Ma peur était si grande que je n’ai même pas cherché mon père ou ma mère du regard. J’avais une seule chose en tête: me cacher sous mon lit pour échapper aux tirs. J’étais si paniqué que j’en ai mouillé mon pantalon. Cela a été une journée épouvantable.

L’aviation israélienne larguait des bombes sur ma ville, touchant un pont et certains bâtiments. Plusieurs personnes ont été tuées et beaucoup d’autres ont été blessées. Le bruit s’est arrêté au bout d’un quart d’heure. Encore sous le choc, les gens se sont précipités dans la rue à la recherche des membres de leurs familles et de leurs amis.

L’islam et le peuple juif

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HumiliationEn six jours, Israël avait détruit l’armée égyptienne. Des mil-liers d’Egyptiens avaient été tués et des milliers d’autres faits prisonniers de guerre. L’armée israélienne avait envahi tout le désert du Sinaï et atteint le canal de Suez. Elle se dirigeait vers le Caire, par voie terrestre. Elle s’est finalement arrêtée à une centaine de kilomètres de la capitale égyptienne.

Ses habitants tremblaient en pensant à ce qu’il advien-drait d’eux si les soldats israéliens entraient dans la ville. Leur réserveraient-ils le même sort qu’aux Palestiniens? Nous nous attendions à mourir dans un bain de sang.

Les avions israéliens terrorisaient les gens. Au soir de la première journée, ils avaient détruit l’aviation égyptienne. Notre défense aérienne ne pouvait plus être assurée.

Telle a été mon expérience de la guerre des Six-Jours. C’était en 1967; j’avais 10 ans.

Colère et peurLe troisième ou quatrième jour de la guerre, j’ai fait un rêve. Dans mon rêve, je voyais mon père apprêter un petit bateau de pêcheur sur le Nil, déployer un grand filet entre l’embar-cation et la plage et le maintenir sous l’eau par des poids.

A cette époque, il n’y avait aucun Juif en Egypte, mais dans mon rêve, des Juifs avaient attaché leurs vaches sur les berges du Nil pour la journée. L’une d’elles s’est détachée, est entrée dans le fleuve et a déchiré le filet de mon père.

Sur ce, mon père est allé demander au Juif: «Pourquoi as-tu laissé ta vache faire cela?» Ils ont commencé à se disputer.

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Premières impressions

D’autres Juifs sont venus prendre la défense de l’homme. Puis, ensemble, ils ont saisi mon père, l’ont frappé et l’ont aban-donné sur les berges du Nil.

Lorsque les Juifs ont vu ma famille accourir pour venir au secours de mon père, ils ont abandonné leurs vaches, sauté dans notre barque et tenté de s’enfuir sur le fleuve.

Un membre de mon clan m’a vu dans les champs près de notre maison et m’a demandé:

– Que fais-tu là?– J’étudie, lui ai-je répondu.– Des Juifs viennent de tuer ton père.Toujours dans mon rêve, j’ai couru à toute vitesse à la mai-

son, mais elle était vide. Je me suis précipité vers le meuble où mon père rangeait son fusil. La clé n’était pas sur la porte, mais je l’ai enfoncée d’un coup de pied, j’ai saisi le fusil et j’ai couru jusqu’au Nil.

Voyant les Juifs dans la barque de mon père, je leur ai tiré dessus alors qu’ils tentaient de fuir. Dans le rêve, c’était comme si je tuais des oiseaux. Ils sont tombés dans l’eau les uns après les autres.

Voilà ce que j’ai rêvé alors. Voyez-vous à quel point j’étais rempli de peur et de colère? Pouvez-vous imaginer ce qu’il a fallu pour que mon cœur change?

La guerre des Six-Jours a été la dernière brique apportée au mur de haine qui s’était érigé en moi à l’égard des Juifs. Mais ce mur ne s’est pas construit en un jour ni en une se-maine. Les fondations avaient été posées dans mon enfance par un livre, le Coran.

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2. Mémorisation du Coran

La visite du «récitateur» du Coran était l’un des grands événe-ments de la semaine lorsque j’étais enfant. Comme son nom l’indique, un «récitateur» est un homme qui a mémorisé le Coran et qui le récite chez les gens ou lors d’événements spé-ciaux. Dans ma région, les musulmans croyaient que cette pratique chassait les mauvais esprits, apportait la bénédic-tion d’Allah et protégeait leur maison des voleurs.

Le «récitateur» du Coran venait chez nous deux fois par semaine. Je me souviens encore de ses lunettes noires et du joli timbre de sa voix. Ma grand-mère, ma mère et moi l’écou-tions toujours ensemble. Ma grand-mère était très âgée et très faible, et elle boitait. A l’arrivée du cheikh, elle s’installait sur le canapé, plaçait un coussin derrière son dos pour être confortablement assise et se reposait. Dans ces moments-là, elle ressemblait à une petite fille qui aimait écouter les belles histoires de son professeur.

En général, le cheikh récitait une heure durant. Puis, ma mère lui offrait une tasse de café pour le soulager des maux de tête qu’il avait régulièrement après avoir récité le Coran. Tout en buvant son café, il nous racontait des récits relatifs

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3. Sans nouvelles de mon frère

Lorsque j’avais 10 ans, l’Egypte se préparait à la guerre contre Israël. Le Président Nasser avait lancé une grande campagne de propagande, et les médias ne cessaient de nous répéter qu’Israël représentait une menace à notre frontière. A l’école aussi, on nous enseignait que les Juifs étaient nos ennemis de toujours et qu’ils avaient volé leur terre aux musulmans pales-tiniens. On nous disait qu’il était de notre devoir, à nous les musulmans, d’éradiquer ce cancer de notre pays.

En été, quand il faisait chaud, les gens s’asseyaient de-vant leur maison, puis ils mangeaient des noix, buvaient du thé et parlaient d’Israël. Les discussions tournaient souvent autour des deux dernières guerres qui nous avaient opposés à notre ennemi: celles de 1948 et 1956. On ressassait des histoires relatives à l’islam et au peuple juif: les Juifs avaient tenté d’assassiner Mahomet, ils détestaient les musulmans et il était absolument impossible, pour les musulmans, de les accepter.

Il est un récit en particulier que j’ai souvent entendu: celui d’Israël s’emparant d’un village en Palestine. En Egypte, les gens disaient que l’armée israélienne avait encerclé le village,

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4. Mon attitude hostile à l’égard du peuple juif

Les années ont passé, mais rien n’est venu bousculer ma manière de considérer le peuple juif. Au contraire, je ne ces-sais d’être conforté dans mon opinion. La seule différence, lorsque je suis devenu adulte, c’est que j’avais désormais le moyen d’exprimer ce que je pensais.

J’aimerais vous parler ici de certains comportements que j’avais à l’époque afin de vous aider à comprendre l’état d’es-prit qui était le mien.

Le cimetière et le quartier juifsAprès avoir obtenu ma licence à l’université, j’ai dû partir au service militaire pour un an. J’ai été affecté à une base de lan-cement de missiles, et j’ai travaillé dans un bunker qui abritait la base d’opérations. L’ironie, c’est que mon travail consistait à surveiller les avions ennemis, et en particulier ceux de l’armée israélienne. Je dirigeais aussi la prière à la mosquée de la base pour les soldats. Nous étions environ 150 personnes.

Les jours de congé, je rentrais à la maison. Je prenais d’abord un bus pour le quartier Al-Basatin du Caire. De

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5. Un cœur transformé

J’ai vécu un moment décisif dans un centre de formation chré-tien du Cap, en Afrique du Sud. Pour faire court, je dirai que les responsables étaient sur le point de me mettre à la porte.

Cette école de formation de disciples, qui appartenait à l’organisation Jeunesse en Mission, durait trois mois. Les étu-diants y passaient du temps à étudier la Bible, à prier, à accomplir différents travaux et à tisser des liens. Mais pour ma part, j’étais rebelle: j’étais désagréable avec les autres, je refusais de travailler, je refusais de manger du porc aux repas1 et je refusais d’écouter certains orateurs.

Il y avait une jeune Américaine à laquelle je n’adressais même pas la parole, car, de mon point de vue, les Américains méritaient le même traitement que les Juifs, puisque les Etats-Unis soutenaient Israël.

Je savais qu’il me fallait réprimer «le vieil homme» en moi, mais j’ignorais comment. Je n’avais pas suffisamment de vo-lonté pour cela. Chaque jour, j’allais marcher sur la plage, qui se trouvait tout près de notre centre, et je criais à Dieu. Je

1 Le Coran interdit aux musulmans de manger du porc.

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6. Le fondement de l’islam

En Occident, les gens ont l’habitude qu’on ne leur dise pas la vérité. C’est malheureux. Ils s’attendent d’avance à ce que la publicité, les vendeurs, les hommes d’affaires, les politiciens, les journalistes… leur mentent. Ils ont appris à se méfier, et c’est la raison pour laquelle ils ont tant de peine à com-prendre l’islam. Quelqu’un ne dit pas la vérité, ils en sont sûrs, mais ils ne savent tout simplement pas qui.

Comment certains peuvent-ils, en s’appuyant sur le Coran, parler de l’islam comme d’une religion de paix et de tolérance, alors que d’autres, citant eux aussi le Coran, prétendent qu’il s’agit d’une religion basée sur la violence et la contrainte?

Pour répondre à cette question, il faut considérer la doc-trine musulmane. Nous commencerons par en rappeler cer-taines bases, puis nous passerons rapidement à des informa-tions plus précises.

Coran et hadithsL’islam est une religion basée sur des révélations que Mahomet aurait reçues de l’ange Gabriel. Ces révélations, considérées

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7. L’islam face au judaïsme et à la foi chrétienne

Il est une réalité que nous ne devons surtout jamais oublier; c’est que Mahomet a vécu au 7e siècle après Jésus-Christ. A cette époque, les Juifs adoraient Yahvé depuis presque 2500 ans, et les chrétiens suivaient Jésus depuis 600 ans. Comment le système de croyances islamique s’est-il «intégré» dans ce paysage religieux de l’époque?

Mahomet a procédé de manière très efficace. Il a dit aux Juifs et aux chrétiens: «Vos prophètes étaient des prophètes de l’islam. Votre Dieu est le même que le Dieu de l’islam.» A la sourate 29.46, on lit en effet: «Notre Dieu et votre Dieu est le même» (cf. sourate 3.64).

Comment cela est-il possible? Comment les prophètes de la Bible auraient-ils pu prêcher l’islam alors que le monde n’a entendu parler de l’islam qu’avec les révélations de Mahomet au 7e siècle?

Le Coran affirme que l’islam est antérieur au judaïsme et au christianisme et que c’était la religion pratiquée par Abraham:

Abraham n’était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement sou-mis à Allah (Musulman). (…) Certes les hommes les plus

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dignes de se réclamer d’Abraham, sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète-ci [Mahomet], et ceux qui ont la foi [les musulmans]. Sourate 3.67-68

Plusieurs passages coraniques parlent de la «religion d’Abraham» (cf. sourates 2.130, 135; 3.95; 4.125; 6.161). Le Coran dit aussi qu’Abraham et plusieurs autres prophètes ont prêché l’islam; il parle notamment de: Noé, Isaac, Ismaël, Jacob, Joseph, Moïse, David, Salomon, Jean-Baptiste et Jésus (sourates 4.163; 6.84-86).1

Mais comment l’islam explique-t-il l’existence du judaïsme et de la foi chrétienne? Selon le Coran, le judaïsme et le christianisme étaient basés sur les «révélations antérieures» au sujet d’Allah (c’est-à-dire antérieures au Coran), trans-mises par les prophètes. Ces révélations antérieures sont la Bible hébraïque et le Nouveau Testament. Cependant, d’après l’islam, les Juifs et les chrétiens avaient falsifié leurs Ecritures et n’adoraient plus Allah correctement. Allah a donc dû envoyer une nouvelle révélation par l’intermédiaire de Mahomet.

Toujours selon l’islam, ces révélations de Mahomet ont rendu caduques la foi chrétienne et le judaïsme et ramené les gens à la seule vraie religion, celle qu’Abraham avait comprise et pratiquait, c’est-à-dire l’islam.2

1 Pour plus de précisions sur l’importance du personnage d’Abraham dans l’islam, cf. Appendice A, p. 251.2 Abraham et Ismaël sont des personnages clés dans l’enseignement isla-mique. Toutefois, le récit coranique de leur vie contredit le récit biblique. Pour les musulmans, ces contradictions sont très importantes, parce qu’elles signifient qu’une version est juste et que l’autre est fausse (cf. Appendice A).

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8. Tolérance ou guerre sainte?

Revenons à la question que nous avons posée au début de cette deuxième partie: Comment certains peuvent-ils, en s’ap-puyant sur le Coran, parler de l’islam comme d’une religion de paix et de tolérance, alors que d’autres, citant eux aussi le Coran, prétendent qu’il s’agit d’une religion basée sur la violence et la contrainte (guerre sainte)?

Pour répondre à cette question, il est important de rappe-ler de quelle manière le Coran a été révélé. Selon Mahomet, l’ange Gabriel lui est apparu de temps en temps sur une période d’environ 22 ans, lui révélant des versets. Les ré-vélations étaient souvent en lien direct avec ce que vivait Mahomet à ce moment-là.

Sa biographie peut être divisée en deux parties: les années à La Mecque, durant lesquelles il s’est montré tolérant, et les années à Médine, durant lesquelles il a adopté une attitude combative. Les révélations reçues à Médine se trouvent par-fois en contradiction avec celles de La Mecque. Comme nous le verrons, Mahomet a ensuite reçu des révélations indiquant aux musulmans comment faire face à ces contradictions.

Considérons d’abord les «années de tolérance».

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9. Le «gentil islam» de l’Occident

Les attentats du 11 septembre 2001 et d’autres qui ont suivi ont sérieusement porté atteinte à la réputation de la religion musulmane. Aujourd’hui, l’islam ressemble un peu à un lion blessé qui lutte pour rester en vie. Les chefs musulmans, en particulier en Occident, s’efforcent de réparer les dégâts en essayant de le présenter sous un nouveau jour.

Il m’arrive souvent de parler dans les universités, parfois sur l’invitation de groupes chrétiens, et d’autres fois de ma propre initiative, lors de réunions organisées par des musul-mans. Deux fois, j’ai trouvé dans ces rencontres des fasci-cules intitulés: Quelques idées fausses sur l’islam. Ils citaient de nombreux versets de La Mecque présentant un islam plus proche de la foi chrétienne que de l’islam véritable. Certains musulmans sincères croient que ces enseignements sont justes. Mais les leaders versés dans l’islam savent qu’ils s’ins-crivent dans une stratégie visant à présenter à l’Occident un islam attirant.

Au cours de ce chapitre, nous examinerons ces enseigne-ments et y apporterons une réponse. Car non seulement ils sont utilisés par les musulmans, mais ils sont aussi souvent

L’islam et le peuple juif

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repris par les Occidentaux qui, sans être conscients des er-reurs qu’ils comportent, les répandent à leur tour.

Une «guerre justif iée»?Lors d’une conférence dans une université américaine, j’ai à nouveau entendu la remarque suivante: «Mahomet a dû se battre parce qu’il devait défendre sa révélation et ses dis-ciples. Ses batailles étaient justifiées.» Ceux qui affirment que l’islam est une religion de paix soutiennent souvent que les musulmans ont le droit de faire la guerre uniquement si celle-ci est justifiée.1

Cependant, qu’est-ce qui fait qu’une guerre est «justifiée»? Cette question me rappelle les campagnes militaires menées par Mahomet et ses successeurs. Dans quelle mesure étaient-elles justifiées? Voilà ce que j’ai répondu aux étudiants:

Qu’a fait mon pays, l’Egypte, à Mahomet pour qu’il vienne et le détruise? L’Egypte n’a jamais attaqué les musulmans, mais durant le 1er siècle de l’islam, l’armée islamique a tué plus de 4 millions d’Egyptiens.2

Les musulmans ne se sont pas arrêtés là; ils sont ensuite partis à la conquête du Soudan, au sud, puis de toute

1 Dans Islam: A Short History, Karen Armstrong écrit: «Le Coran ne sancti-fie pas la guerre. Il développe la notion d’une guerre juste, d’autodéfense, menée dans le but de défendre certaines valeurs, mais condamne le meurtre et l’agression.»2 L’armée islamique a forcé les Egyptiens à parler l’arabe au lieu du copte, leur langue maternelle. Ceux qui refusaient risquaient qu’on leur coupe la langue. Pour plus de détails, voir Iris Habib el Masri, The story of the Copts, The Middle East Council of Churches, 1978; Edith L. Butcher, The History of the Church of Egypt, Ams Pr Inc., 1997.

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10. Mon voisin musulman est-il pour le djihad?

En Occident, les gens s’intéressent beaucoup aux différents types d’islam. Ils constatent que certains musulmans intègrent des groupes radicaux et s’attaquent à des innocents, tandis que d’autres sont chefs d’entreprise ou employés et mènent une vie tranquille dans un pays occidental. Ils ont de la peine à imaginer que leurs gentils voisins ou collègues musulmans adhèrent à tous les enseignements du Coran et au principe de la guerre sainte prôné par Mahomet.

Selon une étude d’octobre 2010, la France compte un peu plus de 2 millions de «musulmans déclarés», soit environ 3% de la population totale.1 En Suisse, selon les chiffres de l’Of-fice fédéral de la statistique à Neuchâtel, on compte environ 300’000 musulmans, soit un peu plus de 4% de la population du pays.2

1 Voir: Etude «Trajectoires et Origines», menée par l’Institut national des études démographiques (Ined) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). A consulter sur (p. 124): http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/45660/telechargement_fichier_fr_dt168.13janvier11.pdf ou: http://teo.site.ined.fr/.2 Selon un rapport réalisé par le Groupe de Recherche sur l’Islam en Suisse (GRIS), commandé par la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM) en 2010.

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11. Mahomet prépare le terrain

Juste avant sa mort, Jésus est entré dans la ville de Jérusalem monté sur un ânon. La foule et les disciples ont loué Dieu avec allégresse, mais les chefs religieux juifs ne voyaient pas cet enthousiasme d’un bon œil. «Je vous le dis, si eux se taisent, les pierres crieront!» leur a répondu Jésus (Luc 19.40). Puis, il a prononcé sa dernière prophétie sur Jérusalem. En regar-dant la ville, il a pleuré et dit:

«Si seulement tu avais toi aussi reconnu, aujourd’hui, ce qui peut te donner la paix! Mais maintenant, cela est ca-ché à tes yeux. Des jours viendront pour toi où tes enne-mis t’entoureront d’ouvrages fortifiés, t’encercleront et te serreront de tous côtés. Ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où tu as été visitée.» Luc 19.42-44

Imaginons Jésus, regardant Jérusalem et pleurant à cause de la douleur et de la souffrance qui, il le savait, allaient frap-per ses habitants plus tard. Sa prophétie s’est réalisée 37 ans après, lors du siège de Jérusalem. En 70, Titus s’est emparé

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12. Versets coraniques favorables aux Juifs

Mon but est de vous donner une image honnête et équi-librée de ce que le Coran affirme au sujet des Juifs. Tout n’est pas mauvais. Durant la première partie de ses révéla-tions, Mahomet a reçu plusieurs paroles favorables aux Juifs. Considérons ci-après les cinq plus importantes.

1. Les Juifs sont l’unique peuple élu d’Allah

Ô Enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés, (Rappelez-vous) que Je vous ai préférés à tous les peuples (de l’époque). Sourate 2.47 (cf. v. 122 de la même sourate; Genèse 13.15-17; Deutéronome 7.6-8)

2. Allah a protégé les Juifs quand ils vivaient dans un pays étranger

Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d’abuser de la faiblesse de l’un d’eux [c.-à-d. le peuple d’Israël]: Il égorgeait leurs fils et laissait vi-vantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de

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désordre [c.-à-d. ceux qui commettent de grands péchés et des crimes, les oppresseurs et les tyrans]. Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeants et en faire les héritiers, et les établir puissamment sur terre, et faire voir à Pharaon, à Haman, et à leurs soldats, ce dont ils redoutaient. Sourate 28.4-6

Par ces versets, Mahomet rappelait aux Juifs l’histoire de leur ancêtre Joseph en Egypte et les années d’esclavage et de persécution qu’ils y avaient connues après. Il présentait ces récits comme des révélations coraniques pour les convaincre que leur Dieu était le même que celui du Coran. Il voulait aussi leur montrer qu’Allah se souvenait de son peuple élu, se souciait de lui et voulait qu’il croie en Mahomet et accepte sa révélation.

Mais ce faisant, il n’a rien présenté de nouveau. Ces his-toires se trouvaient déjà dans la Bible, et la communauté juive les connaissait.

3. Allah a choisi tous ses prophètes parmi le peuple juif

(Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple: «Ô, mon peuple! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous, lorsqu’Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu’Il n’avait donné à nul autre aux mondes.» Sourate 5.20

Le Coran affirme qu’Allah a honoré le peuple juif et choisi tous ses prophètes en son sein. Il a fait d’eux des rois et leur a accordé des richesses.

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13. La résistance de la communauté juive

Imaginez que vous êtes un Juif vivant à Médine à l’époque du prophète Mahomet vers l’an 623. Vous êtes un artisan qui fabrique des épées et des couteaux, êtes fortuné et bien accepté dans la ville. Un jour, vous entendez parler de Mahomet, le chef de caravane. Vous le connaissez, puisqu’il vous achète parfois des épées et des couteaux. Il dit avoir reçu de nouvelles révélations du seul vrai Dieu. Vous vous demandez alors: Mahomet serait-il le Messie, celui que nous attendons?

Vous vous rendez sur la place du marché pour écouter son discours. Vous le trouvez entouré de ses amis et de curieux. Il vous accueille chaleureusement et parle de la grandeur du peuple juif qu’Allah bénit en lui accordant richesse et sa-gesse. Il vante les mérites de votre nation, de laquelle sont issus les prophètes de Dieu.

Curieux, vous retournez l’écouter. Cette fois, il transmet une révélation sur l’un de vos prophètes. Cela peut être inté-ressant, vous dites-vous d’abord. Pourtant, vous remarquez que le récit n’est pas exact. Il diffère de ce qui est relaté dans la Torah, vos Saintes Ecritures, conservées par votre peuple

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14. Annulation des versets favorables aux Juifs

Durant sa première année à Médine, Mahomet n’a gagné que quelques Juifs à l’islam. Dans sa grande majorité, la communauté juive a totalement rejeté son message.

Comment Mahomet a-t-il réagi à ce rejet? A partir de ce moment-là, il a reçu de plus en plus de révélations au sujet des Juifs, révélations qui annulaient les paroles aimables pro-noncées auparavant. A la sourate 4.46, on lit: «Allah les a maudits à cause de leur mécréance; leur foi est donc bien médiocre» (cf. sourate 26.196-197).

Nous allons maintenant considérer cinq exemples de ver-sets du Coran qui ont ainsi été entièrement inversés. Ensuite, nous examinerons en détail une accusation importante por-tée par les musulmans contre les Juifs: ceux-ci auraient altéré les textes de l’Ancien Testament pour réfuter les enseigne-ments de l’islam.

1. Allah maudit les Juifs à cause de leurs transgressionsCeux des Enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été mau-dits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Sourate 5.78

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15. Une inimitié croissante

Mahomet avait décidé que les Juifs étaient ses ennemis, et ses nouvelles révélations coraniques en apportaient la preuve. Celles-ci comportaient de nombreux griefs contre eux. Voici quelques exemples qui expliquent en grande partie la haine du monde musulman à l’égard du peuple juif.

1. Selon le Coran, le peuple juif est l’ennemi le plus acharné de l’islam

Tu trouveras certainement que les Juifs et les associateurs [mushrikun: idolâtres, polythéistes, païens, qui ne croient pas en l’unicité d’Allah] sont les ennemis les plus acharnés des croyants… Sourate 5.82

Ce verset parle à la fois des Juifs et des adorateurs d’idoles. Ces derniers n’ont cependant pas représenté une véritable menace pour Mahomet puisqu’ils se sont rapide-ment convertis à l’islam. Les Juifs, en revanche, ont refusé d’abandonner leur foi et de se rallier à sa cause. C’est ainsi qu’ils sont devenus l’ennemi n° 1 de l’islam.

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16. Mahomet se prépare à chasser les Juifs d’Arabie

On pourrait comparer la relation entre Mahomet et les Juifs à une relation entre deux amis qui tourne à la brouille. L’un est si affecté par le différend qu’il devient terriblement amer et commence à parler négativement de son vieil ami, oubliant les bonnes choses qu’il lui disait autrefois.

A mon avis, si les chrétiens et les Juifs de La Mecque ou de Médine s’étaient convertis à l’islam, il n’y aurait jamais eu de guerre sainte. S’ils avaient accepté les révélations de Mahomet, celui-ci aurait continué à adopter une stratégie de persuasion par le discours. Mais leur rejet lui a donné l’impression d’être entouré d’ennemis et le sentiment de devoir se protéger et dé-fendre sa révélation. Dans un premier temps, il s’est imposé par la force dans un but défensif, mais plus tard, il l’a fait pour obliger ceux qui refusaient son message à se soumettre à lui.

Mahomet rejette les JuifsMahomet étant de plus en plus frustré que les Juifs de Médine n’acceptent pas son message, il a reçu une révélation qui aver-tissait les musulmans de ne pas se lier d’amitié avec eux:

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17. L’élimination des Juifs d’Arabie

Il y avait à l’époque trois principales tribus juives à Médine, et toutes ont souffert entre les mains de Mahomet. Je peux vous dire que ce qui est arrivé à ces communautés était ter-rible, mais j’aimerais vous montrer à quel point cela l’était. Je souhaite que vous sachiez exactement ce que Mahomet a fait, selon ce qui est rapporté dans l’histoire islamique.

Dans cette optique, nous parlerons de trois événements majeurs:

• la vengeance de Mahomet sur un village juif auquel appartenait quelqu’un qui avait tenté de l’assassiner (la tribu Nadir, en 625);

• le massacre de centaines de membres d’une tribu juive qui avait apporté son soutien aux Mecquois dans une attaque ratée contre Mahomet (la tribu Qurayzah, en 627);

• l’attaque contre les Juifs qui s’étaient réfugiés dans le village voisin de Khaybar (en 628).1

1 Une quatrième tribu, celle des Qaynuqa, a été expulsée de Médine en 624, mais son histoire ressemblant à celle de la tribu Nadir, nous n’en parlerons pas en détail.

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18. Les musulmans perpétuent l’héritage de Mahomet

Mahomet a ruiné la vie des Juifs d’Arabie. Ils ont été contraints de quitter la région, tout comme ils avaient été chassés de Rome par Claude en 52 apr. J.-C.1 Et l’islam les a poursuivis dans les contrées où ils se sont dispersés. Maintes et maintes fois, ils ont souffert sous sa coupe.

Lorsqu’un pays passait aux mains des musulmans, la loi islamique entrait automatiquement en vigueur. Et comme nous l’avons vu, selon cette loi, Juifs et chrétiens avaient le choix entre:

• soit se convertir à l’islam,• soit payer l’impôt à l’autorité musulmane et conserver

leur foi,• soit être tués.2

C’est sous le califat d’Omar ibn al-Khatab qu’ont été définitivement mises au point les directives concernant le

1 Cf. Actes 18.2.2 Les adorateurs d’idoles n’ont même pas eu la possibilité de payer l’im-pôt; ils n’ont eu que deux options: l’islam ou la mort.

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19. Différence entre djihad islamique et croisades

Un jour, j’ai participé à une réunion de prière sur une base militaire. Durant cette rencontre, un homme très distingué s’est levé et m’a posé une question que j’ai entendue de nom-breuses fois: «Vous parlez des attaques sanglantes perpé-trées par les musulmans à travers l’Histoire, mais qu’en est-il du sang versé par les chrétiens? Qu’en est-il des croisades?»

C’était une bonne question, et je crois que tout chrétien devrait pouvoir l’aborder avec assurance.

En apparence, les chrétiens semblent avoir, tout comme les musulmans, tué au nom de Dieu. Où se trouve donc la diffé-rence? Pour répondre à cette interrogation, il faut retourner à la source de leurs croyances respectives. Il s’agit de savoir d’une part ce que disent leurs livres et, d’autre part, quel exemple ils suivent.

Que disent leurs livres?En réalité, ce n’est pas en regardant vivre les musulmans que nous pourrons tirer des conclusions au sujet de l’islam, ni en observant le comportement de ceux qui se disent «chrétiens»

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20. Un appel à la guerre

Il n’y a pas de raison de déclarer la guerre lorsqu’on est déjà en position de vainqueur. Telle était la situation entre musulmans et Juifs jusqu’à la fin du 19e siècle. Le peuple juif, dispersé à travers le monde entier, ne représentait aucune menace pour l’islam. Cependant, depuis, quelque chose a changé.

Les Juifs sont retournés en terre d’Israël et vivent aujourd’hui dans l’Etat que nous connaissons. Suite à cela, l’islam a dé-claré que le conflit devait reprendre de plus belle.

Dans ce chapitre, nous parlerons des événements que cette création de l’Etat d’Israël a déclenchés et qui ont conduit au terrorisme moderne, celui qui sévit actuellement.

Commençons par un bref survol de ce qui s’est passé:

• Les Juifs ont commencé à retourner en terre d’Israël en 1917, et l’Etat d’Israël a été créé en 1948.

• A plusieurs reprises, diverses nations musulmanes se sont alliées pour combattre Israël et ont été vaincues: en 1948, en 1956, en 1967 et en 1973.

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21. L’épicentre d’un conflit qui dure

Aujourd’hui, la ligne de front de cette bataille qui dure entre

l’islam et le peuple juif est manifestement le conflit israélo-

palestinien.

Les Palestiniens sont-ils prêts à trouver une solution pour

vivre en paix avec leurs voisins juifs? peut-on se demander.

«Seul un Palestinien peut répondre à cette question», diront

certains. Qu’en est-il réellement?

Rappelons pour commencer que la majorité des Palestiniens

sont des Arabes musulmans et qu’ils sont donc soumis aux en-

seignements du Coran et de l’islam. Je l’étais moi aussi avant

de me convertir à Jésus-Christ, et j’enseignais ces doctrines à

l’université. Si je suis en mesure de répondre à notre question,

c’est parce que je peux comprendre et expliquer la pensée

des érudits musulmans du Moyen-Orient.

Je n’aborderai pas le sujet du point de vue des Juifs, ni même

sous un angle chrétien. Je ne me référerai pas non plus à ce

que dit la Bible et ne rappellerai pas l’histoire des différentes

populations qui ont vécu sur le territoire de l’actuel Etat d’Israël.

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22. Les musulmans sont convaincus que les Juifs les détestent

Les musulmans ont un raisonnement et un comportement très arrêtés à l’égard du peuple juif. Ceux-ci leur sont dictés par le Coran et les hadiths, ils font partie de leurs traditions, de leur culture, sont encouragés à l’école, dans la famille, au café et dans la rue. Pour les musulmans, les Juifs sont l’ennemi n° 1; ils en sont convaincus. Ils croient aussi que cet ennemi éprouve les mêmes sentiments envers eux. Pour dire les choses franche-ment, ils pensent même que les Juifs haïssent l’islam et ont pour but de l’éliminer.

Pour le Dr Moustafa Mahmoud (1921-2009), auteur qui a considérablement marqué la littérature arabe contemporaine, les Juifs voulaient «éradiquer l’islam jusqu’aux racines». Selon lui, leur première tentative dans ce sens remontait à la bataille du Fossé. Mahmoud croyait en outre que les Juifs étaient der-rière toutes les guerres du monde, poursuivant leur objectif d’anéantissement de l’islam. D’autres auteurs musulmans par-tagent cet avis.1

1 Voir «Israeli Haughtiness, and How It Will End: A Noted Islamist Writer Predicts the End of Israel From the Quran», Al-Ahram International, 17.05.1997, traduit d’arabe en anglais par Mounir Bishay. Al-Arham est le journal arabe le plus vendu en Egypte. Imprimé en anglais et en arabe, il est distribué dans le monde entier.

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23. Le chemin de la paix

Qui pourra mettre fin aux violences, aux attentats-suicides et aux tueries qui ravagent le Moyen-Orient? Je peux vous assurer que ce ne sera ni les Nations Unies, ni les Etats-Unis, ni davantage de pourparlers de paix. Aucune puissance au monde n’est capable de purifier le cœur des musulmans et de les réconcilier avec le peuple juif. Seul le sang de Jésus-Christ, versé à la croix de Golgotha, peut produire cela.

Quand je repense à ces années où j’ai vécu dans l’islam, où je l’ai étudié, puis enseigné, je me rends compte que j’étais alors aveuglé. Endoctriné par le Coran, j’ignorais totalement que la seule source de paix pour notre monde se trouve en Jésus-Christ, le Prince de la paix.

A cette époque, Jésus n’était pour moi qu’un simple pro-phète, juste un homme, comme plusieurs autres que Dieu avait choisis pour transmettre un message au monde. Cependant, ces hommes n’avaient pu ni changer le monde, ni réconcilier les être humains entre eux, ni éliminer la haine des cœurs méchants, ni transformer les vies. Car seul Dieu peut faire ces choses.

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24. La vocation de l’Eglise

Il y a de l’espoir pour la situation entre musulmans et Juifs. Cet espoir est en Jésus, qui est le chemin de la paix. Qu’il est merveilleux de savoir cela!

En même temps, cela représente aussi un grand défi pour nous, les chrétiens. En effet, nous ne pouvons rester sans rien faire et regarder Juifs et musulmans continuer à s’opposer. Nous sommes appelés à porter le message de la réconcilia-tion aux uns comme aux autres. Comment?

• En acceptant l’ordre de mission que Jésus nous adresse: «Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit» (Matthieu 28.19). Nous sommes donc aussi appelés à annoncer l’Evangile aux musulmans et aux Juifs.

• En formant et en soutenant des ouvriers dans la mois-son: l’Eglise devrait être un endroit où des vocations sont suscitées pour cette mission précise. Les chrétiens qui ont reçu un tel appel devraient pouvoir suivre une formation adéquate avant de se rendre sur le champ missionnaire. L’Eglise devrait pourvoir à leurs besoins

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25. Les luttes de l’Eglise du Moyen-Orient

Un jour, avant que je prenne la parole dans une église arabe aux Etats-Unis, le pasteur a mentionné que j’avais participé à une émission de Pat Robertson1, télévangéliste qui soutient fortement Israël.

J’arrivais à la fin de mon message, lorsqu’un Arabe s’est levé et a commencé à me faire des reproches:

– Pourquoi avez-vous accepté de participer à cette émis-sion? Ne savez-vous pas qui est Pat Robertson? Cet homme n’est pas un chrétien, c’est un sioniste. Il soutient les Juifs d’Israël qui tuent notre peuple et détruisent nos maisons.

J’étais certain que cet homme était musulman.– J’ai presque terminé, ai-je répondu avec douceur. Après

cette conférence, allons boire un café et discutons ensemble.A ma grande surprise, j’ai découvert que cet homme était

chrétien. Il ressemblait tellement à un musulman dans sa fa-çon de parler d’Israël! Je n’en revenais pas.

Malheureusement, un tel comportement agressif envers les Juifs est très répandu au sein de l’Eglise du Moyen-Orient.

1 Télévangéliste américain. (N.d.E.)

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26. Témoignages de l’OLP et du Hezbollah

Aucun être humain ne peut produire le changement que Jésus opère dans la vie des hommes. J’aimerais raconter ici l’histoire de deux anciens musulmans: le premier combat-tait autrefois contre Israël au sein de l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP); la seconde enseignait le maniement des armes pour le Hezbollah, organisation isla-mique radicale du Liban.

Un ex-membre de l’OLP annonce l’Evangile aux Juifs

Voici, tel qu’il m’a été rapporté, le merveilleux témoignage d’un Palestinien qui a grandi en Arabie saoudite et qui, plus tard, a combattu pour l’OLP:

Après la guerre des Six-Jours, en 1967, j’ai décidé de quitter l’Arabie saoudite pour rejoindre l’Organisation de Libération de la Palestine en Jordanie afin de combattre les Juifs et de les tuer. J’ai été envoyé à la frontière entre la Jordanie et Israël.

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Epilogue

Le sous-titre anglais de cet ouvrage est: «La bataille inache-vée.» Il fait référence à la guerre menée par l’islam contre le peuple juif, guerre qui n’est pas encore terminée, mais il a aussi deux autres sens.

Tout d’abord, il nous rappelle que Satan est engagé contre Dieu dans un combat qui dure. Il cherche à empê-cher le plus grand nombre possible de parvenir au salut. Et il a réussi à le faire notamment avec près de 1,6 milliards de personnes qui suivent l’islam, soit plus de 20% de la popu-lation mondiale.1

Ensuite, l’expression fait référence au combat livré par l’Eglise pour annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile à tous les peuples de la terre, y compris aux musulmans et aux Juifs. Ce combat ne se déroule pas de manière visible; il est de nature spirituelle et nécessite la prière. S’il vous plaît, joignez-vous à moi dans l’intercession.

1 Voir: Mapping the Global Muslim population, A Report on the Size and Distribution of the World’s Muslim Population, Pew Forum on Religion & Public Life, Pew Research Center, 2009, p. 33.