Isla Isabela – Archipel des Galápagos

Ce mercredi 26 août, traversée tranquille vers Isabela que

nous atteindrons en début de soirée (encore une arrivée de nuit, la spécialité de Kuaré !) ; au passage nous admirons les falaises et le cratère de Isla Tortuga, proche de Puerto Villamil au dessus de laquelle volent des centaines de frégates.

Pêche d’un énorme thon jaune dans ces eaux riches ! Un dépliant du Parc national des Galapagos nous apprendra plus tard qu’il est interdit de pêcher dans les eaux de l’archipel à moins d’être un professionnel ! Nul n’est censé ignorer la loi, nous ne recommencerons plus ! mais ce poisson était délicieux et Stéphan après l’avoir découpé l’a accommodé de mille façons.

Réveil au matin dans une baie calme, eaux claires, presque aucun taxi-boat, un ou deux bateaux de croisière et débarquement sur un ponton occupé par les otaries et plus loin par les iguanes ! Le règlement du Parc National stipule aussi qu’ « il ne faut pas approcher les animaux à moins de 2 mètres », ce qui est parfois impossible malgré toute notre bonne volonté

En route pour la Capitania pour régler les formalités d’arrivée puis vers les bureaux du Parc

National car nous voulons demander une autorisation lors de notre départ de faire un saut sur l’ile Fernandina, à l’ouest d’Isabela, réputée pour ses oiseaux : cormoran aptère, pingouin, etc… nous pensions rencontrer ici la personne compétente mais il faut adresser un courrier à la directrice qui se trouve sur Santa Cruz ! Le courrier sera fait grâce à l’aide précieuse d’Emilie, une charmante québecquoise installée à Isabela depuis 10 ans mais nous n’aurons pas de réponse avant notre départ… Pendant ce temps-là, Aubert parti en balade croise le représentant de notre agent maritime Bolivar à Isabela, James, un équatorien typiquement british et bilingue (il a travaillé sur la base US de Baltra) qui va finir de régler nos formalités d’arrivée. On le retrouvera souvent à son bar le « Bobby Trapp » à la sortie du village.

Puerto Villamil est un petit village d’environ 2000 habitants avec d’un coté le débarcadère (en mauvais état) à environ 1 km du village (petite promenade quotidienne ou biquotidienne) et de l’autre des

lagunes qui marquent l’entrée du « Parque Los Humedales » et au milieu la place du village avec d’un coté la mairie, l’église et les bureaux officiels et de l’autre une rangée de restaurants. Et tout le village est en travaux : pistes poussiéreuses, trottoirs de 30 cm de haut, route du débarcadère en construction, à chaque carrefour des raccordements d’égouts pas toujours fonctionnels….Coté mer, une magnifique plage de sable blanc ponctuée de rochers noirs, avec la houle du large qui en fait un spot de surf, le malecon un peu délabré… autour du centre-ville, un vaste champ

de laves au milieu desquelles sont érigées des maisons, paysage un peu lunaire…

Après cette première matinée « en ville » pendant qu’Esteban et Manou travaillent, nous rentrons déjeuner sur le bateau, sieste d’Ulysse préférable pour son bien-être ! et le nôtre ! Alors que nous prenons le café, Rémy débarque à bord, déposé par un bateau. Français, originaire de ……………,et depuis 3 ans en voyage, il s’est installé à Isabela depuis 6 mois par amour, travaillant d’une part comme chef dans une auberge en pleine campagne « Ranch Valle Negro » et d’autre part jardinier-agriculteur. Il a créé dans le ranch un jardin de produits vivriers inspiré de la permaculture et a fabriqué un engrais « Bochachi » d’origine japonaise. Il cherche un embarquement pour le continent car il souhaite aller visiter l’ouest des Etats-Unis et du Canada. Pas de chance, nous allons dans l’autre sens mais il nous propose de visiter son jardin et de nous montrer une finca où nous pourrons nous ravitailler en produits frais avant le départ. Nous voilà donc partis pendant que Stephan reste avec Ulysse et Esteban pour les hauteurs. Changement total de décor, du vert, de l’humidité, des orangers qui croulent sous les fruits…. Nous reviendrons cueillir oranges et pommes-lianes chez Veronica et Paolo et acheter des légumes à la finca Troya avant le départ. Merci Rémi pour tous ces bons plans, nous pensons toujours à toi en dégustant oranges et pommes lianes après plus de 15 jours de traversée. Nous repartons du jardin de Rémi avec de la roquette, une salade, un chou chinois, des herbes aromatiques et de l’ « Hierba Luisa » autrement dit de la citronnelle, un régal ! Le lendemain plongée prévue pour Stephan, Aubert et Cathy à Isla Tortuga, aperçue à notre arrivée, dérivante tranquille au vent de l’île dans le cratère effondré, raies mantas, un ou deux requin-marteaux très timides, des raies aigles mais pas de requin baleine ce jour-là. Entre les deux plongées au pied de la falaise, nous observons des iguanes cramponnés aux roches verticales, des otaries et des frégates.

Samedi matin, expédition au « Parque Las Humedales » et au « Muro de lagrimas », expédition car nous partons en vélo pour la matinée. Nous sommes à 8 heures devant « Bike & Surf », l’agence tenue par Emilie et Junior et nous louons 5 vélos, Ulysse fera la randonnée sur le porte-bagage de Stephan.

Matinée radieuse, c’est parti pour 7-8 km le long de la plage, sur la piste sableuse, au milieu de la mangrove et enfin sur une piste qui monte et qui descend… enfin qui monte beaucoup à l’aller jusqu’au mur des pleurs construit dans les années 50 par des détenus : leur peine était de construire en plein soleil ce mur de 120 m de long et 10 m de hauteur. Mur chargé d’histoire et de douleur !

Après l’effort, un peu de gymnastique et d’étirement pour Manou, un gouter pour Esteban et Ulysse (attention, ne jamais rater un petit gouter, après le bain, après le jeu, faut pas rigoler avec ça !) et un peu

d’eau et de fraicheur sous un abri !

Stephan sort de son sac des bananes données par la blanchisseuse le matin même et qui arrive par l’odeur alléchée ?

Notre première tortue « sauvage » car jusqu’à maintenant nous n’en avions vu que dans les centres d’élevage !

Une petite bête impressionnante, mignonne et avenante, n’est ce pas ? Nous aurons la chance d’en croiser une autre sur le chemin du retour traversant la route à l’ombre des arbres. Et dire qu’il y a 4000 tortues sauvages sur

l’île réparties en 5 espèces, une par volcan ! De magnifiques points de vue tout le long de la piste qui descend nettement au retour et surtout une envie de bain rafraichissant, la « playa del amor » nous tente bien mais nous avons perdu Esteban parti devant sans attendre ! Les Guilbert partent à la recherche de leur fils pendant que les Le Bouteiller vont se baigner sur une minuscule plage envahie par les iguanes et avec une eau turquoise digne de la Calédonie ! quelques vagues, une température idéale, un vrai plaisir ! Les Guilbert font leur réapparition et profitent aussi de la baignade ! Ulysse n’a plus du tout peur dans les vagues, plonge, boit la tasse, replonge…..

Sur la photo, ce qui est noir n’est pas forcement un rocher !

Retour vers le village pour rendre les vélos, sans s’arrêter car les estomacs se font entendre ! Il manque à l’appel Manou et Esteban : ils arrivent un peu plus tard marchant à coté de leur vélo, Esteban ayant crevé, pas de chance ! Dimanche plus calme, on commence à faire les listes de courses et de réparation-préparation du bateau en prévision de la « traversée » ! Plage, un peu de wifi et à notre retour au bateau, dans la rue principale du village, des enfants nous crient : alors que nous entendons un martèlement sourd qui se rapproche. Stephan a juste le temps d’enlever Ulysse et sa trottinette du milieu de la rue et nous voyons passer 2 chevaux et leurs cavaliers à fond à 18 heures au moment où tout le monde se promène en fin d’après-midi, quelle émotion ! L’ile d’Isabela, l’une des plus jeunes îles de l’archipel possède 5 volcans plus ou moins actifs : Wulf, en éruption en mai 2015, Darwin, Sierra Negra avec son volcan adjacent Chico et Cerro Azul. Un randonnée est proposée vers le Sierra Negra, l’un des plus grands cratères au monde (après le cratère de Ngorongoro en Tanzanie), 11 km de diamètre et nous rêvons d’y aller : avec Esteban, sans les enfants, un jour de beau temps ? Finalement ne pouvant prévoir le temps, Stephan décide de rester avec les enfants pendant que nous y montons ! Et mardi matin à 7 h tous les trois, nous attendons au débarcadère le bus qui doit nous emmener avec les 12 autres randonneurs. Finalement nous irons à plusieurs taxis jusqu’à la Bocanilla, départ de la randonnée avec notre guide Daniel. Randonnée de 8 km très active au milieu de goyaviers (ici aussi, ce sont des plantes très envahissantes) et vision époustouflante du cratère de Sierra Negra que nous voyons dans son intégralité avec devant nous la coulée la plus récente.

Puis nous continuons la randonnée vers le volcan Chico, beaucoup plus récent car nous cheminons dans un paysage volcanique aux couleurs variant du rouge au brun noir et colonisé par quelques rares plantes. Du sommet du Chico, vue panoramique des 2 cotés de l’ile, sur le volcan Alcedo et l’île Fernandina.

¼ d’heure d’arrêt au sommet, quelques commentaires toujours intéressants du guide et nous prenons le chemin du retour. Pause déjeuner à l’ombre sous un arbre magnifique, un « Jaboncillo » avec ses habitués des randonneurs, les pinsons et les canaris Marie qui s’approchent sans timidité dès que nous sortons nos pique-nique. La capacité d’adaptation des pinsons est une de fois de plus démontrée…..

Après la pause, nous redescendons illico presto vers le point de départ où nous attendent les taxis mais en cours de route le climat a changé brutalement et nous finissons sous un véritable crachin normand !

La mousse sur les arbres témoigne d’un climat humide relativement fréquent !

De retour sur Kuaré, après cette magnifique journée, nous persuadons Stephan de randonner le lendemain sur le volcan pendant que nous irons chercher le ravitaillement de légumes et de fruits. Malheureusement Stephan aura beaucoup plus de pluie le lendemain ! Mercredi, c’est le jour de la récolte avant la grande traversée !

Dès 9h30, nous sommes au Ranch del Valle Negro pour se balader dans la forêt et cueillir des pommes-lianes. Veronica nous accueille chaleureusement et nous partons sur le petit sentier dans la forêt, heureusement ce sentier a été débroussé il y a peu, très vite, les sacs se remplissent

Et la pluie commence à tomber…la même pluie qui tombe sur le volcan pas très loin du ranch ! De retour au ranch, Hannibal nous cueille des oranges et des citrons qui ressemblent par la forme et la couleur à des mandarines !

Dans le jardin de Rémi, nous récoltons quelques herbes, coriandre, persil et citronnelle qui dureront pendant toute la traversée.

La pluie s’intensifie et nous nous réfugions sur la terrasse du restaurant de Veronica avec notre pique-nique, nous avions prévu de nous installer dans le jardin puis petite sieste dans les hamacs ou jeu cérébral avec Esteban en attendant le taxi qui doit nous emmener à la finca Troya où nous récupèrerons notre commande de légumes qui remplira tout l’arrière du pick-up : un régime de bananes, aubergines, carottes, choux, ananas, papayes vertes et mures, tomates, piments, salades, patates douces. Départ prévu vendredi mais la météo annonce une forte houle et nous avons envie d’une journée de plus pour souffler et préparer le bateau, nous partirons donc samedi 5 septembre si tout va bien Nous profitons donc de ces 2 derniers jours pour ranger le bateau, bricoler, conditionner les légumes, acheter 5 plateaux d’œufs, 20 kgs de pommes de terre, récupérer le pain congelé à la boulangerie, discuter avec Emilie et Junior, aller à la plage, essayer d’envoyer le blog- sans succès-, faire des petits tours à la lagune pour observer les oiseaux dont le fameux et unique flamand rose, regarder les voitures qui s’arrêtent lorsque les iguanes traversent la route, ne pas se lasser d’observer les otaries et leurs petits, les pingouins qui chassent autour du bateau.

Au revoir les Galapagos, Et toutes les merveilles ! Un grand merci à Emilie et Junior qui nous ont si gentiment accueillis.