irrÉgulomadaire issu de la rÉsistance À l’apathie ... · dépeuple au profit des petites...

24
D D o o s s s s i i e e r r La décharge - Autopsie d’un système ou comment exploiter une décharge illégale Août 2005 N°13 I R R É G U L O M A D A I R E I S S U D E L A R É S I S TA N C E À L’ A PA T H I E 2. 50 V ie de la cité (P. 3 à 8) Rhodia (P. 8) Dans les envir ons Chevroches, Lormes, Dornecy (P. 7) Santé (P. 9) Envir onnement Dossier (P. 10 à 14) Ecologie (P. 15 à 19) Isolation (P. 15) Les bovins (P. 18. 19) Viticulture bio (P. 19) Les gens (P. 22) CHEZ “ Saucisson “ Décharge abandonnée !? Dans notre numéro précédent nous vous annoncions la découver- te d’un endroit idyllique ou s’entassent des tonnes et des tonnes de déchets d’origine industrielle. Ce petit coin de paradis se situe tout à côté des roches de Basseville et donc, pas très loin de l’Yonne qui coule en contrebas. Ce lieu-dit porte le nom évocateur de “ bois du Filloux. ” (SUITE P. 10) SURGY SURGY les gens Le Café “Saucisson“ L’hôtel restaurant, le Beau Séjour exis- tait déjà au XIX e siècle, c’est ce que laissent supposer d’anciennes fac- tures retrouvées lors d’une transfor- mation récente. (P. 22) RHODIA Fumées clandestines ? P. 8 CIRCULATION En dehors de l’incompréhension quasi générale de l’utilité des derniers travaux Boulevard Misset et Avenue du Général Leclerc, les points de vue sur la manière de répartir les rues entre automobilistes, cyclistes, piétons sont bien divers et, par- fois, opposés. Nous en donnons quatre (pages 4, 6, 7). D’autres lecteurs peuvent s’exprimer s’ils le souhaitent. La suite du débat dans notre prochain numéro. Ainsi font, font, font... SPECIAL 24 PAGES

Upload: others

Post on 27-May-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

DDDDoooossssssss iiii eeeerrrrLa décharge

- Autopsie d’un système ou

comment exploiterune décharge

illégale

Août2005

N°13

I R R É G U L O M A D A I R E I S S U D E L A R É S I S T A N C E À L ’ A P A T H I E

2. 50 €

Vie de la cité(P. 3 à 8)

■ Rhodia (P. 8)

Dans les environs■ Chevroches, Lormes,

Dornecy (P. 7)

Santé (P. 9)

Environnement■ Dossier (P. 10 à 14)

Ecologie (P. 15 à 19)

■ Isolation (P. 15)

■ Les bovins (P. 18. 19)

■ Viticulture bio (P. 19)

Les gens (P. 22)

■ CHEZ “ Saucisson “

Décharge abandonnée !?Dans notre numéro précédent nous vous annoncions la découver-te d’un endroit idyllique ou s’entassent des tonnes et des tonnes dedéchets d’origine industrielle. Ce petit coin de paradis se situe toutà côté des roches de Basseville et donc, pas très loin de l’Yonne quicoule en contrebas. Ce lieu-dit porte le nom évocateur de “ bois duFilloux. ” (SUITE P. 10)

SURGYSURGY

les gens

● Le Café“Saucisson“L’hôtel restaurant, le Beau Séjour exis-tait déjà au XIXe siècle, c’est ce quelaissent supposer d’anciennes fac-tures retrouvées lors d’une transfor-mation récente. (P. 22)

RHODIAFumées

clandestines ?P. 8

CIRCULATIONEn dehors de l’incompréhension quasi

générale de l’utilité des derniers travauxBoulevard Misset et Avenue du GénéralLeclerc, les points de vue sur la manièrede répartir les rues entre automobilistes,cyclistes, piétons sont bien divers et, par-fois, opposés. Nous en donnons quatre(pages 4, 6, 7). D’autres lecteurs peuvents’exprimer s’ils le souhaitent. La suite dudébat dans notre prochain numéro.

Ainsi font, font, font...

SPECIAL 24 PAGES

Page 2: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

E D I T OClaude Cogan.

LE CARDINAL RATZINGER EST LE NOUVEAU PAPE. QU’EN PENSEZ-VOUS ?

2. Le Picot

LE PICOT

journal de l’association ‘’ Réagir en Vaux

d’Yonne ‘’ISSN 1628-9196

Dépôt légal Août. 2005

Tirage : 1500 exemplaires

Directeur de publication :Claude Cogan

Ont participé :Michèle PodoriezackStéphane LessireDominique GiraultRené JansenPierre HervéBernard MarécauxAnne DourneauMichel MelkaStéphane CassetYves PupulinAlain Chasseuil

Dessins et maquette :Serge Cogan

Imprimerie : Saviard, Nevers 58

Maîtrise d’œuvre/Edition :Dialogue & stratégie12-16 villa Saint-Michel75018 ParisRCS Paris B 339 518 748(1986 B 156 48)

12-16 villa Saint-Michel75018 Paris

Tél. 01 46 27 23 00fax. 01 46 27 23 23

Publicité

“ Moi, je lui souhaiteune bonne santé auRatzinger. Qu’on nousrefasse pas tout desuite le coup de lamort du pape ! On aété servi pour unmoment. ”

“ C’est Dieu qui aguidé le choix des cardinaux. S’ils n’ontpas tous votéRatzinger, c’est pourqu’on ne puisseconfondre le Vaticanavec un Etat totalitaire. “

“ Tu prends n’importelequel de ces épouvantails et tumets tout ça dans unverger, tu verras qu’ilsfont tous peur auxoiseaux. Alors, l’un oul’autre… ”

“ Vous devinerez aisément ma joiequand je vous auraidit combien je redoutais l’électiond’un nègre d’Afriqueou d’un métèqued’Amérique latine. ”

Mme Maryline V.Employée - 42 ans

M. Bernard N.Commerçant - 49 ans

Mlle Catherine B.Etudiante - 17 ans

Mme Ginette Q.Retraitée - 68 ans

Le sondage du “Picot”

Pour contacter “ Le Picot ” écrire à :

“ Le Picot ”15 rue du Crot-Pinçon

58500 CLAMECY

Comme les humains, les villes ont une " gueule "et une personnalité. Comme pour les bipèdes,mais beaucoup plus lentement, ces éléments

évoluent avec le temps.Bien sûr, Clamecy n’échappe pas à la règle avec, cesdernières années, une fâcheuse tendance au déclin.

La ville s’étiole.Sa population ne cesse de diminuer. En vingt ans, cesont près de mille habitants qui ont été perdus. C’est,malheureusement, le sort commun de toutes ceszones rurales auxquelles la géographie ne permetpas de devenir cités-dortoirs pour quelque grandeville proche (une autre façon de mourir ; d’obésitéplus que d’anémie). Face à la réalité économiqueimposée, les autorités locales ont des choix impor-tants à faire.

La ville s’éteint.Le côté frondeur de ses habitants s’estompe peu àpeu. L’esprit des flotteurs encore si souvent évoqué(à tort ou à raison) jusque dans les années 70 nesera bientôt plus revendiqué par personne.Qui aurait pu penser que l’on puisse condamner lepassage sur le pertuis sans susciter plus de réac-tions ?

La ville s’assombrit.Bien plus " ouvrière " que " bourgeoise ", sa popula-tion ne se confinait pourtant pas dans la tristesse.Elle s’exprimait volontiers avec une gouaille pouvantfriser l’insolence tandis que le florilège des surnomsdéroutait le voyageur de passage.Ni vraiment nivernaise ni, pour autant, icaunaise,Clamecy savait préserver une originalité qui pouvaitaussi bien irriter que faire envie.Aujourd’hui, la condition modeste devient de plus en

plus pauvreté. Le rire se fait plus rare, les visages seferment.

La ville se meurt.Les commerces de proximité disparaissent les unsaprès les autres, vampirisés par la grande distribu-tion, faisant du centre ville un semi-désert. Voilànotre petite cité rattrapée par la glaciale " modernité ".La résignation remplace le dynamisme.Il serait injuste de rendre les élus actuels entièrementresponsables de cet état de fait mais la politique sui-vie depuis quelques années n’est peut être pas lameilleure réponse à apporter. En France, beaucoupde zones rurales sont confrontées au dépeuplementet à l’appauvrissement.Une fiscalité aussi lourde que celle que doivent sup-porter les habitants de Clamecy (pour des dépensesque l’on peut juger disproportionnées par rapport àleur objet) n’est sûrement pas un élément suscep-tible de freiner ce mouvement.Faut-il rappeler que le Picot est né de ce constat :réaliser des îlots de luxe dans un décor particulière-ment sinistré a quelque chose d’irritant, voire d’in-décent. Quelque chose que n’effacent pas toutes lesactions qui sont mises en place par l’intermédiairedes services sociaux de la ville ou du département.Dans son éditorial du bulletin municipal (n°79),Bernard Bardin, lui-même, commence à s’inquiéterde la paupérisation aggravée de la population deClamecy.Il n’est pas facile de créer des emplois dans notrerégion et n’oublions pas que, dans les conditionsactuelles, ce n’est pas forcément la panacée puisqu’ilest possible, de nos jours, d’avoir un travail salariéet d’être en dessous du seuil de pauvreté.Le patronat, grâce au temps partiel, sait bien tirerparti de la situation.Au moins, que cela incite nos élus à plus de modes-tie dans les investissements.

Ben, qu’est-ce qu’elle a ma ville ?

Comme la plupart des habi-tants de la région, l’équipe duPicot a été émue par l’incen-

die de Metz-le-Comte qui a entraînéla mort de trois pompiers de Tannay.Pas de déclaration solennelle ni de

tirade sur l’héroïsme de notre part. Ledécès d’hommes ou de femmes dansl’exercice de professions dangereusesgénèrent toujours un surcroît d’émo-tion. Quand il s’agit de volontaires,les problèmes d’indemnisation des

familles viennent encore s’ajouter àleur douleur. Nous reviendrons plusen détail sur ce sujet dans notre pro-chain numéro, qui abordera les fai-blesses du statut de ces hommes etde ces femmes.

Incendiede Metz -

le-Comte

TOILETTES SÈCHES :une alternative écologique.

Lors du festival de l’Alambic électrique qui a eu lieu, àVilliers-sur-Yonne, fin juillet, les organisateurs ont innové. Ilsont mis à disposition des festivaliers des toilettes sèchesconstruites, en bois et avec des matériaux de récupération pardeux membres de “ la Voix du fromage ”, l’association orga-

nisatrice. Uné q u i p e m e n técologique quipourrait êtreune solutionpeu onéreuseet respectueusede l’environ-nement pourremédier aumanque de toi-lettes lors demanifestationsi m p o r t a n t e sdans la région.

Page 3: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .3

Vie de la cité

Les premiers résultats du recensement dela population de mars 2004 ont étépubliés par l’INSEE (Institut national de lastatistique et des études économiques)au début de cette année et ils confirmentque l’hémorragie démographique sepoursuit au même rythme que durant lesannées 1990/99 : Clamecy compteraitdésormais 4570 habitants. (4607 en 1921)

La ville aurait ainsi perdu 236 per-sonnes (- 4,91 %) depuis 1999, ce qui,malheureusement, confirme l’estimationdonnée par Le Picot n° 9 en mars 2004.

Mais il faudra attendre 2008, quandtout le reste du canton et du départementaura été recensé, pour savoir si, commepar le passé, la commune de Clamecy sedépeuple au profit des petites communesalentour.

Du côté de la mairie, M. Bardin estpassé en quelques années d’un optimis-me béat et sans aucun fondement à unfatalisme sans borne, toujours en profé-rant d’un ton docte des demi-vérités oudemi-mensonges, sans jamais se livrer àun minimum d’analyse des chiffres. Cequi lui fait croire qu’il peut simplements’en laver les mains à bon compte.

Pourtant, un maire élu à la tête d’uneville qui comptait 5922 habitants en1977 lors de son 1er mandat et qui n’encomptera vraisemblablement que 4382 àl’issue du 4e en 2007, peut-il réellementfaire comme s’il n’avait rien à voir dansl’histoire ?

" Il n’y a que les imbéciles quine changent pas d’avis ? "

Le maire déclarait en janvier 2000, lorsde la publication des estimations durecensement de mars 1999 (1) : " … on ne perd pas plus d’habitants queles autres… je pense que nous avonsatteint le point bas…"

Il convient de noter que cette affirma-tion est totalement fausse et démentiepar les chiffres, comme nous l’avons déjàdémontré.(2)

En effet, de 1990 à 1999, quand ledépartement perdait 3,46 % de sa popu-lation, le canton en perdait 3,44 %, maisla ville de Clamecy 9,04 % !

Le maire, en février 2005(3) à propos dudernier recensement se résignait, tout enrefusant de voir la réalité, et en sedéfaussant lourdement : " … il n’y aaucune raison que cette tendance seralentisse… Clamecy est en diminution depopulation depuis 30 ans… "

On sait (voir le Président de laRépublique) qu’un politicien est capablede dire tout et son contraire, mais on estau moins en droit d’attendre que le spec-tacle se fasse de manière professionnelle,sans qu’on voie les grosses ficelles utili-sées !

Mais il est vrai qu’ici on ne se refuseplus rien, comme de tenter de faire croireque la fiscalité communale a baissé (voirPicot n° 12), alors que le pékin moyenvoit bien sa note fiscale globale continuerd’augmenter, pour cause de transfert descharges et des impôts sur la CCVY (com-munauté de communes des Vauxd’Yonne) !

Nous avions déjà indiqué ici que lapression fiscale élevée avait fait fuir plusde 200 habitants de Clamecy vers lescommunes alentour : les chiffres sur lapériode 90/99 parlaient d’eux-mêmes.

Mais que les habitants du canton serassurent, le Sieur Bardin tient la solu-tion. En 2025, pour ses 91 ans et son 9e

mandat, il promet que les impôts locauxauront atteint le même niveau élevé surtout le territoire de la CCVY, et que lesquelques 3673 Clamecycois (4) restantn’auront plus de raisons fiscales d’allervoir ailleurs si c’est moins cher !" … Dans 20 ans, on aura une fiscalitéqui sera la même sur un territoire commeune communauté de communes…(3) "

Pour une fois, il semble que cette affir-mation soit plus que vraisemblable…

J.R.

(1) Journal du Centre 31janvier 2004 :" Bernard Bardin balaye les rumeurs. "

(2) Le Picot n° 9 de mars 2004 " Un train de dépo-pulation peut en cacher un autre. "

(3) Yonne Républicaine du 23 février 2005 " Clamecy,la population diminue toujours. "

(4) Chiffre obtenu en poursuivant la tendance constatéesur 1990/2005.

CLAMECY : POPULATION EN BAISSE CONTINUE.

Plus dure sera la chute ?● TOUS LES CULOTS.

Dans le Journal du Centre du 16 juin, BernardBardin donne, une fois de plus, une explica-tion de la fiscalité élevée de la ville de

Clamecy. Après l’avoir niée avec véhémence, voilàqu’il faut trouver sans cesse de nouvelles causes.Cette fois, ce sont la médiathèque et les équipe-ments sportifs comme la piscine et le gymnase quicoûtent cher.Comme par hasard, haro sur des structures qui sontconsidérées comme utiles par une majorité de lapopulation. Pas un mot en revanche sur les fastes etla démesure de ces dernières années que nousdénonçons à longueur de colonnes.A croire que toutes ces " magnificences " sont géné-reusement offertes par une giboulée de mécènes.Rappelons à B. Bardin que, dans le secteur culturel ily a un musée dont les peintures sont à peine sècheset, dans le domaine sportif, des vestiaires flambantneufs.Ça lui évitera, peut-être, de remonter au comble-ment du canal dans la traversée de Clamecy pour jus-tifier taxe foncière et taxe d’habitation.

Claude Cogan.

KESACO?

De quoi s'agit-il ?

1) D'une maquette du fameux trou de la sécu, exposée aumusée R. Rolland ?

2) D'une photo satellite du célèbre trou dans la couched'ozone repéré au Pôle Nord ?

3) D'une des Croûtes-à-Tonton exposée parmi les tableauxdu legs Mitterrand au musée de Clamecy ?

4) D'un trou grand comme la main sur la passerelle piétondu quai des îles (en face de l'auto-comptoir) ?

JOUEZ AVEC LE PICOT !

(Photos prises à Clamecy)

Page 4: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

4. Le Picot

Vie de la cité

Clamecy/canal

ATTENTION DANGER !

● Il faut vraiment avoir envie de passer sur ce pontqui franchit le canal, y compris à pied ou en vélo.Pourtant des dizaines de véhicules franchissentchaque jour ce bidule rafistolé de bric et de broc.Plaque de tôle, bois contreplaqué, tout est bon, maisn'inspire guère confiance. Quand on sait que ce pontdonne accès à un local où la DDE-Canal stocke sesvéhicules et son matériel, ainsi que VNF (VoiesNavigables de France, le Machin qui encaisse lesvignettes bateau), on se pose des questions… Quandon trouve tellement d'argent public pour un port etune capitainerie à Chevroches... Il n'y a vraiment plusun rond pour assurer la sécurité des ponts ? Le jouroù cet ouvrage cédera sous le poids d'un véhicule (cequi ne saurait tarder, vu l'état), espérons que ce seraavec à son bord un responsable, et non un pêcheur àla ligne, un touriste, ou un Clamecycois se rendant àson jardin ouvrier des bords de l'Yonne. (Pont situé en face de la station d'épuration donnantaccès au chemin longeant la rive gauche de l'Yonne)

J.R.

PORT PAYANT.

● Cela avait été annoncé dans la presse à grandsroulements de tambour. On allait voir ce qu’on

allait voir. Halte au gaspillage, faisons casquer lestouristes qui viennent nous envahir. Au Picot nousavions trouvé cette décision stupide et nous pen-

sions qu’il fallait chercher un arrangement avec lespéniches, grosses consommatrices d’eau et d’électri-

cité, au lieu de taxer tout le monde. Au bout ducompte, à ce jour, personne ne paie, car on ne sait

pas comment faire fonctionner le système.Heureusement que le ridicule, en se banalisant, est

devenu moins méchant.

Le Picot.

Comment résumer la politique de la muni-cipalité en terme de sécurité routière etdonc en matière d’aménagement routier.Assez simplement : emmerder l’automo-biliste.Etre automobiliste aujourd’hui à Clamecydemande une concentration assidue.Inutile de regarder si vous croisez uneconnaissance, même à 30 km/h, c’est troprisqué. Il faut faire attention aux nou-velles priorités, fixer son compteur pourêtre à la bonne vitesse et au bon moment,prendre garde qu’un piéton n’ait pasl’idée de couper la route sans aucune pré-caution. Au final, on fait plus attentionaux éléments périphériques qu’à la routeque l’on emprunte.

De la sortie d’Auchan à Pressuresà 50 km/h c’est long.

Il faut dire que, là encore, il y a matière àdire. Quel est l’intérêt de limiter la vitesseà 50 km/h, alors que l’on pourrait roulerà 70 sans présenter un réel danger ? C’estjuste bon pour se faire piquer au radar.Autre endroit autre délire : le boulevardMisset. On a installé des chicanes qui,certes, limitent la vitesse en journée, maisdemandent de zigzaguer comme si onavait 2 grammes, tout en croisant vélo,bus et camion. C’est bien de diminuer undanger mais si c’est pour en créerd’autres, c’est, comme qui dirait, un coupd’épée dans l’eau. Il faudrait que nos éluspensent aussi qu’il n’y a pas que desjeunes qui viennent d’avoir le permis et

qui peuvent facilement s’adapter à cesaménagements ridicules, il y a aussi danscette ville des seniors qui sans remettreen cause leur capacité à conduire doiventêtre tendus à l’approche de ces aménage-ments.La palme de l’absurdité reste l’avenue duGénéral-Leclerc. Là, on a concentré lesrisques toujours en voulant en supprimerun… la vitesse. Contrairement au boule-vard Misset, rien n’oblige de rouler moinsvite. En rendant les rues du parc et de laDDE prioritaires, en oubliant qu’à 20mètres se trouve une caserne. Que juste-ment ceux qui se rendent à la caserneroulent vite et qu’une fois qu’ils sortentavec leurs camions rouges ils roulentencore plus vite. Là où la municipalité devrait faciliter lacirculation, elle la rend encore plus com-pliquée et surtout plus risquée. Là, où ellesouhaite réduire l’allure des voitures, elletransforme la chaussée en parcours ducombattant oubliant que, côté sécurité, onaurait pu aménager une voie cyclable.C’est plus utile que des places de parkingsurtout quand il y en a un à 30 mètres,souvent vide. Par contre, là où il seraiturgent de faire quelque chose, notammentroute d’Armes, rien n’est fait.On a vraiment du mal à voir la cohérenceet la logique de l’action politique de lamunicipalité. Finalement, ce qui est sûrc’est qu’il n’y a pas que les élus nationauxqui sont coupés de leur base.A Clamecy, la municipalité nous en donnela preuve à chaque réalisation. Chapeau !

Stéphane Lessire.

La tambourinette (suite)Dans le précèdent Picot, nous vous indiquions avoir rencontré M. le maire, au sujetdu sondage sur la Tambourinette. Nous avons également rencontré le nouvel adjointaux travaux, Régis Bertrand, en mars dernier. Il devait rapidement nous contacterpour répondre aux questions que nous lui avions posées notamment sur le chemin lelong de l’Yonne (eh oui encore) ou sur le snack. A l’heure d’aujourd’hui, nous atten-dons toujours sa réponse. On savait que les suppressions de postes à La Poste allon-geaient la distribution du courrier mais à ce point… Une chose est sûre : pour lamunicipalité, il est urgent d’attendre…

ça roule ma poule…

Page 5: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .5

Vie de la cité

Lorsque, dans notre numéro demars, nous avons publié le témoi-gnage de Mme Devilliers sur le V80,

nous savions que d’importants travaux derénovation étaient programmés. Nous nepouvons que nous réjouir d’apprendreque ces travaux sont en bonne voie etque leur achèvement est prévu pour la finde l’été.

Il n’empêche, cela n’enlève rien auxconditions scandaleuses dans lesquellesles pensionnaires étaient accueillis depuisplusieurs années. Les Clamecycois n’hési-taient pas à parler de mouroir. Un mouroiraux tarifs relativement élevés.

Nombreuses étaient les personnes

âgées terrorisées à l’idée d’y échouer unjour mais aucune voix ne s’élevait pourdénoncer l’état de délabrement des lieux.On peut comprendre que, dans le contex-te difficile du centre hospitalier, certainsaient jugé prudent de taire ce qui pourraitparaître négatif. La politique de l’au-truche n’a pourtant jamais été vraimentutile. La meilleure preuve, c’est que, selonle Journal du Centre du 11 juin, l’éta-blissement comptait 20 lits inoccupés.

A quoi bon torturer le langage pourfaire croire que tout allait bien et que cestravaux ne font qu’apporter un plus. C’estpourtant ce que suggère le titre de l’ar-ticle : " Des locaux encore mieuxadaptés. "

Le Docteur Casset en rajoute une loucheen déclarant : " Cela nous permettrad’accueillir les personnes âgéesdans des conditions encoremeilleures ".

Ca s’appelle ne pasmanquer d’air. Pour notrepart, notre seul souhaitest que les personnesâgées dépendantes soientenfin accueillies dans debonnes conditions. Celane pourra qu’avoir un effetpositif sur le taux d ‘occu-pation du Centre.

C.C.

Centre Jeanne Simpol :

on rénove.

Arrivée par la Mirandole, l’étapeclamecycoise du TNM s’est termi-née par une boucle Crot-Pinçon/Beaugy/Abreuvoir/Crot-Pinçon qui devait se répéter plu-sieurs fois. Une échappée d’unedouzaine de coureurs finissait sontroisième tour et attaquait l’abreu-voir. Au sommet de celle-ci, aucarrefour, un jeune gendarme ten-tait de réguler à grand peine la cir-culation des automobiles qu’il nesavait dans quelle directionenvoyer.Par la Mirandole devait affluer legros du peloton. Envoyer les auto-mobilistes dans cette direction,c’était leur donner une bonne chan-ce d’écraser quelques cyclistes...Par l’Abreuvoir, c’était égal sinonpire puisque l’échappée roulait àfond dans une rue étroite...Par le Crot-Pinçon, tous devaientpasser...La quatrième rue étant en sensinterdit, le pauvre pandore setrouvait fort dépité et ses gesticu-lations incapables de gérer quoique ce soit et tout particulièrementla circulation. Il envoyait donc lesvoitures dans toutes les directionscomme des boules à la recherchede quilles. Le hasard, joueur,réunit le groupe de tête et le pelo-ton dans un embouteillage au basdu Crot-Pinçon parmi les invec-tives, les ordres contradictoires,les coups de sifflet et les éclats de

rire. Le groupe étau stoppa netdevant le gymkhana des échappésau milieu des voitures. Aucune force supérieure n’ayantvitrifié ce Waterloo de la circula-tion en une fresque immortelle, lacirculation s’éclaircit peu à peu. Au dernier tour, deux gradés arri-vèrent au pas de course pour tirerleur collègue de la mélasse où onl’avait plongé et résoudre un pro-blème qui le fut naturellement parla fin de l’étape." Habituellement, les courses sontorganisées par les supporters duVélo Club de Clamecy sans inci-dents ni embouteillages " nous adéclaré un supporter du VCC.

Y.P.

Sport :

le Tour du Nivernais Morvan

Casse des services publics :

PAS ENCORE PRIVATISEE, EDF/GDF SEPAYE DEJA LA TETE DES PARTICULIERS !

Résumé des épisodes précédents : pendant près de 60 ans, lesFrançais ont financé, par leurs factures de gaz ou d’électricité le ser-vice public d’EDF/GDF. En passe d’être privatisée après le fameuxréférendum, cette entreprise florissante ne fait plus aucun cadeauaux petits clients particuliers et veut faire payer au tarif FORT lamoindre prestation. En somme, il s’agit de faire payer une deuxiè-me fois ce que chacun a déjà payé !

C’est bien la mésaventure qui nous a été contée par un Clamecycoisen ce printemps 2005. Propriétaire d’une maison ancienne dans levieux Clamecy, Albert s’inquiète d’un vieux tuyau de gaz en plombqui court sur 8 mètres dans sa cave, jusqu’à son compteur GDF.Il contacte donc l’entreprise EDF/GDF, prend rendez-vous avec untechnicien (qui vient de Nevers, vu que tout est centralisé à 1 heurede route de chez nous).Quelques jours plus tard, il reçoit un devis pour le déplacement ducompteur, pour un montant de 700 euros !

Comme pour ce prix là, on ne lui remplace pas le bout de tuyau, ildoit en outre contacter un plombier ! Or, il se trouve qu’en 1994,lors de l’achat de sa maison, Albert avait déjà demandé un devisGDF pour les mêmes menus travaux : montant 640,44 FRF (97,62euros) !Fort mécontent, il prend donc sa meilleure plume et adresse uncourrier où il dénonce " un devis scandaleusement élevé... qui faitpayer les travaux d’infrastructure deux fois par les particuliers… "

Un mois plus tard, aucune réponse. Au téléphone, avec du mal, ilarrive à avoir un interlocuteur qui ne trouve pas trace de son cour-rier ! Renvoi aussitôt par fax.Trois jours plus tard, une réponse écrite arrive, qui lui confirme sescraintes.En effet, le chargé de mission service technique clientèle lui apprendque, depuis 1994, les règles de facturation ont bien changé, et que" l’ouverture des marchés conduit à séparer les missions du distribu-teur et du fournisseur… Les prestations particulières sont donc fac-turées au coût réel… "Albert apprend aussi qu’on a fait un geste commercial, en ne lui fac-turant pas les 267 euros du coffret à encastrer en façade. Et qu’encompensation pour le retard, on lui enverra, tel à un gueux, unchèque de 25 euros !

AVIS AUX AMATEURS : pour déplacer de quelques mètres un comp-teur de gaz, il en coûte donc plus de 1000 euros, à quoi il faut ajou-ter la prestation du plombier !Qui faut-il remercier de cette évolution qui nous transforme tous encochons de payants ?

Merci les lois du marché, la libre concurrence, l’Europe de la finan-ce et des boursicoteurs, le néo-libéralisme triomphant, les gouverne-ments de droite et de gauche, l’UMPS (fusion de l’UMP et du PS ) !Dans les ruines de nos services publics, nous serons tous condamnésà mendier notre avenir si personne ne réagit.

J.R.

Page 6: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

6. Le Picot

LE TRI SELECTIF AU PORT ? En pointe dans le domaine du tri sélectif, une

action initiée, au début de la précédentedécennie, par le Varne, la C.C.V.Y pourrait

mieux faire. Au port des Jeux, à Clamecy, oùaccostent de nombreux plaisanciers, français

et étrangers, notamment allemands habituésdans leur pays à trier, le tri sélectif se réduit à

sa plus simple expression. A côté de deuxconteneurs noirs destinés au tout venant, on

ne trouve qu'un conteneur pour le verre.Certes, on dit que les plaisanciers aiment bien

déguster les breuvages de la région etconsommer quelques bières. Mais rien pour

le papier, les bouteilles plastiques les canetteset autres contenants en métal. Cette lacune

ne doit pas être bien difficile à combler…

Vie de la cité

Il en va de la circulation comme d'autreschoses, dans notre bonne ville : on sedemande toujours si les 27 élus duconseil municipal vivent sur la mêmeplanète que nous, et sont confrontésquotidiennement aux mêmes problèmesque tous les Clamecycois.

Ainsi, depuis 2001, comme tout un chacun,ils ont eu le temps de réaliser que le régime" priorité à droite " est délirant car il rend latraversée de la ville inutilement dangereuse,et transforme chaque carrefour en véritablecasse-tête pour les automobilistes, sans rienapporter de positif.

Eh ben non ! Faut croire que les 27 trouventça bien car, comme un seul homme, la muni-cipalité décide, en 2005, d'étendre ce régimeincongru à tout le centre ville.

Et que le premier Clamecycois qui a comprisà quoi tout cela rimait écrive au Picot, car il n'ya eu aucune campagne de communication ou

d'explication pour nous fairesavoir quel était le but poursuivi.

Et voilà la ruelle sortant de lapiscine qui devient prioritaire surl'ex-RN 151 du boulevard Misset !On avait déjà le traquenard de larue des Moulins, de la rue de laGravière, sans oublier celui de laCaisse d'Epargne ou de l'EcoleC.Tillier, à savoir le bordel perma-nent à chaque carrefour, nousvoilà maintenant avec un boule-vard Misset, où on peut à peine secroiser, même à 30 à l'heure ! Etoù le plus petit camion de livrai-son venu est obligé de rouler au milieu de lachaussée, sous peine de se frotter à chaquearbre !

(La prochaine crétinerie sera peut-êtred'abattre tous ces feuillus ?)

Et au lieu de mettre en place des panneauxcompréhensibles par tous car répertoriés aucode de la route européen, on invente cesignobles panneaux jaunes que visiblement90 % des touristes étrangers ne comprennent

pas. Si leur voiture est bousillée au carrefour,on espère peut-être qu'ils en profiteront pourvisiter la ville ?

Stress et bras d’honneur permanent.

Le stress naît quand on a l'impression de nepas exister pour nos dirigeants qui passentleur temps, semble-t-il, à nous mettre desbâtons dans les roues, sans qu'on comprenne

les tenants et les aboutissants. Mais à quoijouent-ils ? Pourquoi tant de haine et demépris ?

Depuis 4 ans, il aurait été très simple dedemander l'avis de la population, au sujet du

plan de circulation, à condition,bien sûr que cet avis intéresse lamairie. Un simple questionnaireinclus dans le bulletin municipal,à déposer en mairie ou dans desurnes placées chez les commer-çants. La démocratie, ça ne coûtepas forcément cher, simple ques-tion de volonté politique.

Mais il paraît plus simple, pournos décideurs, de mettre en œuvreune politique incohérente enmatière de circulation dans la cité,sans se soucier d'aucune commu-nication quant aux buts poursui-vis. Deux résultats garantis,

l'exaspération des locaux et la fuite rapide desautres vers des lieux plus cléments aux auto-mobilistes de passage. Merci Bernard !

Pour aider la municipalité à mieux faire pas-ser son message auprès des visiteurs, nous luiproposons un modèle d'affiche qui ne fait querendre explicite le message implicite perçu partous à travers ce plan de circulation catastro-phique : au pont de Bethléem, l'incohérence

CIRCULACIRCULATION TION AAU CENTRE-VILLE :U CENTRE-VILLE :

LE NON-SENS PRES DE CHEZ VOUS !

CIRCULACIRCULATIONTION

Voilà bien un vrai sujet à polémiques : la bagno-le. Le piéton a son point de vue, le cyclisteaussi et l’automobiliste itou. Inutile de dire

que ces points de vue divergent considérablement jus-qu’à pouvoir être parfaitement opposés.

Le même individu peut réagir différemment quand ilest au volant de son auto ou quand il a oublié celle-ciquelques instants pour pratiquer la marche à pied.

Inutile de dire qu’il n’est pas facile, dans ces condi-tions, de prendre des mesures qui puissent donnersatisfaction à tous.

A défaut, il faudrait, après réflexion, définir une poli-tique claire qui aurait, au moins, le mérite de la cohé-rence. Dans beaucoup de grandes villes asphyxiées (àtous les sens du terme) par la bagnole, les municipali-tés entreprennent de développer les transports encommun et de favoriser d’autres moyens de déplace-ment comme les vélos (avec ou sans moteur).

Si ces mesures ne font jamais l’unanimité, elles peu-vent, à terme, montrer leur efficacité et obtenir l’ap-probation d’une majorité.

A Clamecy, la politique en matière de circulationsemble se résumer à quelques formules que nos élusaimeraient magiques : Zone trente, priorité à droite.

Or, si la ville commence à être sérieusement encom-brée par la voiture automobile, il n’est pas possibled’envisager sérieusement le développement de trans-ports en commun urbains. D’autant plus difficile queviennent, chaque jour, travailler à Clamecy des per-sonnes résidant dans les villages des environs.

Peut-être, dans un premier temps faudrait-il rendreplus aisé et moins dangereux l’usage de la bicyclette.

C.C.

DANGER !AVERTISSEMENT !VOUS PENETREZ

AU BARDINISTAN !Cette zone est sou-mise à la PRIORITE

À DROITE !Vous traversez cetteville à vos risques et

périls.Il n'y a pas de

parking pour vousici.

ALORS VIREZ DELA VITE FAIT!

Le Maire.

Page 7: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .7

Dans les environs

DU DEVELOPPE-MENT DURABLE DESPAVILLONS ENDUR…Il était une fois, au bord du canal, àChevroches, un panneau destiné àexpliquer le paysage s'ouvrant sousles yeux du promeneur, " le siteclassé de l'ancien méandre del'Yonne ".Mais au fil du temps, la fameuseperspective fut remplacée par cetadmirable ensemble portail/pylô-ne/pavillon digne d'un tableaud'art conceptuel contemporain.Monsieur le Maire, qui utilise si sou-vent le terme de développementdurable veut il évoquer ici celui despavillons en dur ? Lui viendra-t-ill'idée de déplacer la borne poursortir de cette risible situation ?

J.R.

Chevroches

Lormes

Dornecy

Vie de la cité

saute aux yeux : pour quelle raison faire tra-verser la ville au trafic se dirigeant versNevers/Cosne/La Charité ? A quoi bon engor-ger tous ces carrefours avec des véhicules quiseraient très bien sur la déviation ? Vu le par-cours du combattant, croit-on vraiment que lapérilleuse et laborieuse traversée de la villeincitera les automobilistes de passage à visiterClamecy ? Et où sont-ils censés se garer ? Ona réduit le nombre de places en centre ville. Etsi on veut que les touristes se garent à la pis-cine ou la salle polyvalente, il y a intérêt àfaire un effort de signalétique, tant pour lespiétons que pour les roulants. Et le retrécisse-ment des chaussées, cela aurait pu permettrela mise en place de pistes cyclables, non ?

J.R.

LIBEREZ LE CAMARADEROMAIN ROLLAND !

● Conséquence de l'extension du muséedu même nom à l'esthétique foireuse, lebuste de l'illustre écrivain se trouve relé-gué depuis des années dans une arrière-cour. A l'heure où on va célébrer en gran-de pompe le centenaire d'un autre buste,celui de Claude Tillier, ne serait-il pastemps de trouver un emplacement plusdigne au camarade Romain Rolland ?

Bel exemple de rénovation rue des Moulins àClamecy

❍ Par courrier en date du 22/03/05,Fabien Bazin, maire de Lormes, nousa fait savoir que la devise “ Liberté,Egalité, Fraternité “ avait été suppri-mée en 1955/1956, lors de travauxd’agrandissement de l’Hôtel de Ville.Lors de ceux-ci, l’inscription “ Hôtelde Ville “ fut gravée sur le frontonde la mairie. Difficile de l’attribuer àla municipalité actuelle. Encore toutes nos excuses et nosremerciements pour la non agressivité de la lettre.

❍ Un projet privé de construction demaisons individuelles dans le villagesemble faire couler beaucoup d’encreet de salive.Le bulletin municipal n° 48 recensequelques arguments des antis.Curieusement on retrouve la craintedes cas sociaux et des étrangers.Pourtant, si un jour les cas sociaux etles immigrés d’Europe de l’Est par-viennent à s’acheter ce genre depavillon ce ne seront plus des cassociaux ou des immigrés misérables.Les braves gens ont bien tort de s’af-foler.

Page 8: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Vie de la cité

8. Le Picot

FUMEES CLANDESTINES ?Clamecy, lundi 11 juillet à environ 21 heures 30. Le vent orienté Nord-Nord-Est répand sur laville un nuage qui a pour effet de rendre la respiration difficile, de piquer la gorge et les yeux.Bien sûr, les Clamecycois assez nombreux à être dehors en ces soirées estivales, tournent automa-tiquement la tête du côté de l’usine Rhodia. Il faut dire que l’odeur caractéristique ne leur est pasinconnue.Erreur. Certain responsable rencontré dans la rue est formel. Cette fumée ne vient pas de Rhodia.Peut-être s’agit-il de la station d’épuration ou de pneus brûlés à Sembert.Quelle imagination ! Pourquoi pas la fumée illicite d’un troupeau de fumeurs de pétards souhai-tant se moquer des forces de l’ordre ?On peut comprendre que les industriels qui venaient d’être entendus par le conseil municipal(séance du vendredi 3 juillet) pour présenter le dossier de régularisation administrative des activi-tés de l’entreprise trouvent l’" incident " particulièrement fâcheux.On se demande bien pourquoi ?

C.C.

UN COUP FUMANT.Lundi 11 juillet, premier concert du 3ème

Festival des Perthuis, au bar " Le Commerce ".Vers 18 heures, les artistes, un guitariste etune chanteuse, se préparent, échauffement,balance son…

Tout va bien mais, avant le début duconcert, la chanteuse me demande quel-le est cette étrange odeur qui lui cha-

touille le nez et irrite sa gorge. Son outil de tra-vail est-il en péril ?

Avant de lui répondre et de la rassurer, je ras-semble mes souvenirs olfactifs d’ancien del’usine Rhodia et je suis presque sûr qu’il s’agitbien d’émanations de l’usine, et, plus précisé-ment de l’atomiseur de l’atelier appelé actuel-lement F5 (anciennement " les tanins " ou "Soprosoie ").

Si je parle d’APS ou d’ANS à la chanteuse, elleva, au mieux, ouvrir de grands yeux, au pire,me rire au nez.

Alors, ne voulant tomber dans le catastro-phisme, ni dans l’angélisme, j’explique la pro-venance des odeurs en reconnaissant que c’estdésagréable et en affirmant que ce n’est pastoxique (réflexe d’ancien de l’usine " on necrache pas dans la soupe ", mais, au fait, il y abientôt cinq ans que je n’en mange plus decette soupe !).

Et puis, mon discours rassurant n’est pas men-songer puisque la presse locale a largementrelaté les résultats d’une campagne de prélève-ments atmosphériques qui ont " démontré "que le citoyen lambda est bien plus pollueurque l’usine !Pourtant…

Quand je travaillais chez Rhodia (ex Rhône-Poulenc, ex SPCC), je me souviens avoir eul’idée d’organiser un tiercé. On aurait puparier sur l’ordre d’apparition des couleurs desfumées à une heure donnée.

Soit le noir de la cheminée de la chaufferie,le blanc de l’atomiseur et le jaune-orange del’atelier F3 (les durcisseurs).

Le noir de la chaufferie a disparu depuis lepassage du fuel lourd au gaz naturel.

Le blanc de l’atomiseur aurait du disparaîtreavec l’installation, largement commentée dansla presse locale, d’un filtre aussi miraculeuxque monumental.

Hélas, ce filtre n’a pas l’air de donner satis-faction. Qu’en est-il ?

Est-ce son efficacité qui n’est pas à la hauteurde la tâche, ou bien, n’a-t-on pas mis en placele personnel nécessaire à son bon fonctionne-ment ?

Toujours est-il que l’odeur caractéristiqueflotte régulièrement sur Clamecy, mêmequand il n’y a pas de concert.

Pour ce qui est de la fumée jaune, desvapeurs nitreuses, dans un dossier d’étude ilest dit que " techniquement, on peut y remé-dier ". Mais l’investissement correspondant estsi élevé que…

Bien sûr, à l’automne, s’il y a du brouillard ouun petit crachin, quand on passe à côté del’atelier, ça pique un peu les joues, mais, c’estpas grave… Par contre, aux temps anciens oùl’on pouvait circuler en voiture dans l’usine,celui qui se garait là, avec les mêmes condi-tions atmosphériques pouvait constater lesdégâts sur sa carrosserie. Le véhicule ne seplaignait pas mais en gardait les stigmates.

Il est vrai que l’usine a fait de très gros pro-grès sur le point de la protection de l’environ-nement. J’en témoigne, y ayant participé.

Mais il reste encore beaucoup à faire et jecrains que les investissements nécessaires, nonrentables par définition, ne soient pas du goûtdes actionnaires qui sont les nouveaux déci-deurs, comme dans toutes les entreprisesaujourd’hui.

Le pouvoir financier à repoussé aux calendesgrecques les choix humains et techniques.

Michel Ledru.

RHODIA

Ainsi donc, nos élus, lorsde la dernière séancedu conseil municipal

du vendredi 3 juillet ont donné unavis favorable à la régularisation

administrative des activités deRhodia.

Avec un arrêté global d’exploita-tion, plus besoin de demander une

autorisation à chaque lancementd’un nouveau produit. Faut-il

vraiment s’en réjouir ?Nous apprenons, une fois de plus,

que les rejets irritants mais soi-disant sans danger ne sont pas

tous maîtrisés. En 1991, on pouvaitlire que grâce à l’installation de

filtres performants les poussièresallaient être récupérées et recyclées

dans le cycle de fabrication (100tonnes de poussières qui ne

s’échapperont plus dans l’atmosphère). Pourtant,

14 ans après, le problème reste entier. Avril 2005,

nouvel investissement dans unfiltre. On est ravi

d’apprendre que, cette fois, son nettoyage est envisagé. Condition indispensable pour qu’il remplisse

correctement son rôle.En ce qui concerne l’enquête de sol

qui n’a pas révélé d’éléments de pollution, disons qu’elle nous laisse

pour le moins incrédules.Par qui a-t-elle été effectuée ?

Face à ces problèmes de pollution etde toxicité, à qui peut-on faire

confiance ? Même s’il est question de

transparence et de communication,

on reste sceptiques.

C.C.

Page 9: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .9

La cité des flotteurs se lamente : onne trouve plus de kinés, ni de méde-cins, il n’y a pas assez d’infirmières nide dentistes, mais que se passe-t-ildans le Haut Nivernais ?

Effectivement :

1. cinq médecins généralistes en exer-cice sur le canton de Clamecy, là oùils étaient huit voici un an; seize surle Haut Nivernais, ils étaient vingt-deux voici trois ans. Une densité à60 % de la moyenne nationale.

2. Trois kinés à Clamecy, on en acompté sept voici trois ans. Soit50 % de la moyenne nationale.

3. Quatre dentistes, ils étaient septaussi…

4. Trois infirmières 50 % de la moyen-ne nationale.

Qu’est ce qui entraîne une telledésertification ? Une étude menéeauprès des jeunes médecins révèle uncertain nombre de données qu’il fautconnaître.

La médecine générale étant une spé-cialité à part entière, le concours del’internat est commun à tous les méde-cins, les postes de médecine généralesont peu choisis (treize sur soixantepostes pour toute la Bourgogne l’an-née dernière à Dijon, dernière facultéde France en la matière).

Parmi ceux-ci les 2/3 ne s’installe-ront pas en libéral et préféreront resterà l’Hôpital… donc, en Bourgogne,dans trois ans, quatre médecins géné-ralistes seront susceptibles de s’instal-ler mais pas tout de suite. L’âge de lapremière installation est de plus enplus tardif. Au final, pas de renouvel-lement et des départs.

Quand on analyse le choix du lieud’installation, les critères qui prédomi-nent sont :

● Une volonté de travailler en groupeest plébiscitée par 80 % des étudiants,l’exercice en cabinet solitaire estamené à disparaître et la probabilitépour un médecin seul dans un villagede trouver un successeur est faible.

● La problématique des gardes estimportante et le différentiel ville /campagne avec la présence de SOSdans de nombreuses villes attire lesjeunes praticiens vers des endroits oùla pénibilité est moindre.

● Le problème du travail du conjointou de la conjointe est de même un cri-tère essentiel de choix.

● La féminisation de la professionavec un refus des conditions de travailqu’ont accepté les générations précé-dentes et une volonté de mettre enavant la vie de famille est un élémentqu’il faut appréhender.

Maintenant que vous connaissez ceséléments, il est facile de comprendreque notre territoire cumule les difficul-tés pour attirer de jeunes confrères.

L’absence d’organisation du territoireen matière d’urgence vitale (SMUR),apparaît ainsi comme un élémentrepoussoir pour l’installation de jeunesmédecins. Faute de perspectives, lesmédecins généralistes quittent cesrégions où on leur demande d’effectuerdouble charge de travail, où les profes-sionnels enchaînent gardes et journéesde douze heures. Les quelques pro-messes enregistrées quant à la créationd’un SMUR d’ici la fin de l’année sonttrop timides et arriveront trop tard pourenrayer ce phénomène.

Ainsi, la population de ces secteurspourra peut être trouver un médecingénéraliste pendant les horaires degarde mais aura de plus en plus deproblèmes à trouver un professionnelle jour.

Quand on sait que le préfet et laDDASS refusent d’entendre cette pro-blématique, quand on apprend que laDRASS place systématiquement enface des stages des internes dans lescabinets médicaux de la Nièvre desstages à l’hôpital de Dijon et quedepuis nous n’avons plus d’étudiants,quand on connaît la nouvelle conven-tion médicale qui dévalorise le méde-cin généraliste nous pouvons poser laquestion d’une politique concertéevisant à désertifier les zones ruralesen matière de santé et d’offre de soinsprimaires.

Stéphane Casset.

Des patients de plus enplus perplexes.

Quand j’étais gamin j’appréciais beaucoup d’en-tendre cette formule pleine de bon sens : " Vautmieux aller au moulin qu’au médecin. "

Les moulins ont disparu les uns après les autres et voilàqu’on annonce la pénurie de médecin. Pas dans les grandscentres urbains ou sur le rivage de la Méditerranée, biensûr. Ce sont nos pauvres zones rurales au climat si ingrat quise trouvent confrontées au problème du pas assez. Pas assezde généralistes, de spécialistes, de kinés, de radiologues, dedentistes…

De quoi nous dissuader d’avoir des problèmes de santé. Sion y tient vraiment, mieux vaut alors éviter les week-endsou le soir à partir de minuit. Dans ces moments là, seul le 15peut quelque chose pour nous.

Que le médecin d’aujourd’hui n’ait pas envie de vivrecomme ses prédécesseurs est certes légitime. Le médecin decampagne est une espèce en voie de disparition. Les struc-tures mises en place pour le service de garde semblent bienlointaines, à tous les sens du terme. D’où la tentation pourun grand nombre de se tourner vers les urgences. Partout,en France, les services d’urgence doivent faire face à unafflux de plus en plus important de personnes venuesdemander du secours.

Dans notre région, il y a une forte mobilisation des méde-cins mais aussi des élus pour obtenir la mise en place d’unSMUR (service mobile d’urgence et de réanimation). Ilsemble que tout le monde se soit rallié, aujourd’hui, à unprojet qui ne faisait pas l’unanimité hier. Espérons que celadébouchera sur un meilleur fonctionnement de notre systè-me local de santé.

Un seul médecin de garde pour Varzy, Corvol, Clamecy,c’est de la folie.

Non seulement le malheureux ne peut se déplacer, mais iltermine sa garde complètement épuisé. De là à en arriver àla consultation par téléphone...

C.C.

Mais où sont passés lesprofessionnels de santé ?

Santé

Couverture du n° spécial du " Goulot débouché " consultable

sur : http://legoulot.blogspot.com

Si vous souhaitez apporter votre contribution au débat (patient,futur patient ou professionnel de santé) écrivez au Picot et n’oubliez pas de signer si vous voulez être publié.

Peux-tu aider Rougeole à trouver son médecintraitant avant 17 heures, autrement son prochainrendez-vous sera dans un mois !

Page 10: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

La décharge de Surgy

10. Le Picot

Environnement La déchargeDossier

● ● ● Suite de la p.1

L’accès du site est très facile parce qu’il n’y apas de clôture et que la barrière qui permet

d’aller sur la plate forme de déchargement est tou-jours ouverte*, ou si facile à ouvrir. Pas étonnant,dans ces conditions, que des déchets nouveauxsoient venus rejoindre leurs petits camarades plusâgés. Le maire de Surgy n’a pas omis de déclarercette ancienne décharge à la préfecture. La DRIRE(Direction régionale de l’industrie, de la recherche

et de l’environnement) a bien effectué une visitedes lieux le 22 août 2001 (voir fiche d’identifica-tion de le DRIRE). Mais aucune suite n’a été don-née. Il serait quand même très étonnant qu’un teltas de " merde " de toutes sortes ne soit respon-sable d’aucune pollution.

* Comme par hasard, quelqu’un vient de penser qu’il serait peut êtreplus raisonnable de la fermer. De 1986 à 2005, cela fait un long délaide réflexion.

Guy Bouquet

Le maire de Surgy a accepté de recevoir une délégation du Picotet du Varne et de répondre à leurs questions. Elu en 1971, ilaffirma avoir mis en conformité cette décharge pour le dépôt

de déchets industriels banals par rapport à la législation de l’époque.Ce serait donc en toute légalité que des camions sont venus déverserles résidus qui encombraient les usines concernées. Tout cela pour lecompte de l’entreprise Derichebourg dont notre maire était le direc-teur. Il va de soi que le terrain a un propriétaire qui a donné sonaccord pour une telle utilisation, moyennant une redevance. Bref !Voilà près de 20 ans que cette décharge est censée ne plus fonction-ner et on peut s’étonner que le maire n’ait pas insisté auprès de sesanciens patrons pour obtenir la clôture des lieux afin d’empêcher lesdépôts sauvages. Il a fallu que l’on commence à s’intéresser à lachose pour que les barrières d’accès à la plate-forme de déchargementsoient fermées…

D’autant plus étonnant que Guy Bouquet, maire de Surgy est aussiprésident de la Communauté de communes, mais qu’il en est aussi leM. environnement, chargé tout particulièrement de veiller au bonfonctionnement de la déchetterie. Son étonnement devant l’ampleurde cette décharge ne peut que nous laisser perplexes.

La décharge de SurgyOù en est-on aujourd’hui ?

Identifiant BOU5800523Commune principale : SURGY(58282)Nom(s) usuel(s) :Raison sociale de l'entrepriseconnue : Sté DERICHEBOURGEtat de connaissance : InventoriéEtat d'occupation du site :Activité terminéeDate début : 01/01/1970Date fin : 01/01/1986Activité(s) : Décharge de déchetsindustriels banals (D.I.B.),Visite du site (date de visite) :Oui, site localisé (22/08/2001)Consultation de l'état (date deconsultation) : Non ()Consultation de la mairie (datede consultation) : Non ()

Fiche de la DRIRE

Renseignements pris, il s’agit

bien d’une décharge dedéchets industriels banals

qui aurait eu une existence " légale " de 1970 à 1986. C’est

l’entreprise Derichebourg qui,moyennant finances, se chargeait de

débarrasser quelques entrepriseslocales (Rhône Poulenc, Soubitez,Joint français) de leurs déchets...

Impossible de faire l’inventaire detout ce qui a pu être balancé là. À

raison de trois camions qui pou-vaient effectuer de 5 à 7 tours par

jour, le volume doit être impression-nant. Sans fouiller, on découvre des

fûts en plastique et métalliqueséventrés, certains encore pleins, des

bâches, des bidons de produits detraitement agricole, du caoutchouc,

des déchets de plastique. Cettedécharge n’étant contrôlée que par

les employés de Derichebourg, il està craindre qu’on y ait déversé n’im-

porte quoi, parce que ça rapporte.C’était l’époque bénie où les

défenseurs de l’environnement nevenaient pas empêcher les honnêtes

gens de s’enrichir grassement enfoulant aux pieds les règles les plus

élémentaires de l’écologie.

Alain Chasseuil. / Claude Cogan.

- Le portail qui permettait d’accéder à la plate forme de déchargement

- Jusqu’à aujourd’hui des déchets continuent d’être amenés clandestinement par des particuliers

Page 11: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .11

Environnement La déchargeDossier

Une nouvelle déchargeà Surgy !

L’élimination des déchets devient unvéritable casse-tête pour les entre-prises du BTP. Heureusement, notre

" M. environnement " de la Communautéde Commune des Vaux d’Yonne GuyBouquet a décidé d’ouvrir un site de clas-se 3 à Surgy, réservé à la déchetterie.Parfait ! Sauf que, à la lecture du " Guidede bonnes pratiques relatif aux installa-tions de stockage de déchets inertes issusdu BTP " édité en 2004 par le ministère del’écologie et du développement durable(voir extrait du guide cité), l’on est obli-gé de constater que les " bonnes pra-tiques " ne semblent pas tout à fait demise sur le site ouvert entre Coulanges-sur-Yonne et Andryes, mais l’ont-elles été unjour ? (voir extrait du courrier du 5 janvier1977 de l’inspecteur adjoint des établisse-ments classés au Préfet de la Nièvre). Pasde clôture, pas de portail, alors que le sitese trouve en bord de route. Toutefois, si lepanneau des peines encourues en cas dedépôts sauvages à bien été installé, il peutencore être bien tentant pour certains debalancer les cochonneries qui les encom-brent. Alors que les citoyens sont de plusen plus responsabilisés voire culpabiliséssur l’élimination et le tri des déchets, il estregrettable que les responsables en char-ge de notre environnement ne montrentpas l’exemple !

D’abord, condamner sérieusement l’accèsau site de façon à ce que les dépôts sauvagescessent complètement. Ce n’est pas unedépense susceptible de mettre en dangerl’entreprise Derichebourg.

En même temps, il faudrait une nouvellevisite du site et demander des tests de pollu-tion. Cette visite devrait se faire plutôt dans la

transparence que dans la clandestinité (l’af-faire semble en bonne voie). De toute maniè-re, il nous paraît scandaleux de laisser leschoses en l’état, surtout aussi près d’un lieu àvocation touristique. Que ceux qui sont res-ponsables d’une telle dégradation d’un siteassument leur responsabilité et se voientobligés d’entreprendre les travaux de net-toyage.

Extrait du courrier du 5 janvier1977 de l’Inspecteur adjoint desétablissements classés au Préfetde la Nièvre :

" A l’occasion d’un passage le 5 janvier courant, il m’a étédonné de remarquer l’existence en bordure sud de laroute reliant Andryes à Coulanges-sur-Yonne, d’un dépôtd’ordures constitué dans une carrière de terre d’arènes. "

" Il ressort des renseignements que j’ai obtenus auprèsde la mairie de Coulanges-sur-Yonne que ce dépôt appar-tient à la société Derichebourg de Surgy (Nièvre). "

" Il se trouve sur le territoire de la commune de Surgy. "

" Etant donné sa notoire insalubrité et son manqued’entretien, ce dépôt, fort inesthétique, de surcroît enbordure même d’une route fréquentée, est incontesta-blement exploité dans de mauvaises conditions. "

" La société Derichebourg – bien connue de l’adminis-tration puisque pendant plusieurs années, alors quevous aviez rejeté sa demande, elle n’en a pas moinsexploité un important dépôt d’ordures à Andryes – doitse voir mettre en demeure de se conformer à la régle-mentation en l’objet… si ce n’est peut-être, pour com-mencer, d’obtenir l’autorisation de créer un dépôt d’or-dures à cet endroit. "

Que peut on faire pourpréserver l’avenir ?

Extrait de la circulaire de décembre 1999 sur les principes de réhabilitation des sites et sols pollués.

Situationde la décharge

Page 12: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

12. Le Picot

Environnement La déchargeDossier

16 février 1977Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. le sous-préfet deClamecy en réponse à sa lettre

du 7 février 1977 au sujet du dépôt d'or-dures de la société Derichebourg auhameau de la Forêt, commune de Surgy.Il est demandé au sous-préfet " d'êtretrès ferme avec cette société qui, unefois de plus, exploite une déchargesans en avoir au préalable obtenul'autorisation, conformément aux dis-positions du règlement sanitairedépartemental et de la loi du 19décembre 1971 sur les établisse-ments classés (décharge contrôlée :établissement de 2ème classe) ".

7 mars 1977Courrier de M. le sous-Préfet de Clamecy à Mr Burin,attaché commercial de la socié-

té Derichebourg, lui demandant de" produire une demande d'autorisa-tion provisoire pour l'exploitation dela décharge. "

23 mars 1977Courrier de la sociétéDerichebourg à M. le Préfetde la Nièvre : demande d'ouver-

ture d'une décharge contrôlée, conformé-ment aux normes d'hygiène et de protec-tion de la nature.Etablissement de 1ère classeLa société s'engage, entre autres, d'ac-cepter sur la décharge :

● Les ordures ménagères.● Les déblais et gravats.● Les cendres et mâchefers refroidis.● Les déchets industriels et com-

merciaux solides, non toxiques,non explosifs, non susceptiblesde s'enflammer spontanément.

● Les boues non toxiques de sta-tions d 'épuration.

Un tonnage journalier de 20 à 25 tonnessera apporté.La société assure que les parties termi-nées de la décharge seront entretenuesafin que la couverture reste efficace, quela décharge sera mise en état de dérati-sation permanente, etc.

15 avril 1977 Courrier de M. le sous-pré-fet de Clamecy à Mr Le préfetl'informant de son courrier du 7

mars 1977 à Mr Burin.M. le sous-préfet souligne que " cetteautorisation pourrait être accordée

sous réserve que soient respectésles mesures de sécurité suivantes :viabilité du chemin d'accès pour lesvéhicules des pompiers et pare-feuxde 50m minimum autour de ladécharge. " et propose " l'octroi d'uneautorisation provisoire pour l'année ".

13 mai 1977 Courrier de M. le Préfet àM. le Maire de Surqy. Suite à lademande de la société

Derichebourg le 23 mars 1977, il deman-de à M. le Maire de bien vouloir lui

" faire parvenir un extrait de la déli-bération de votre conseil municipaldonnant son accord sur l'implanta-tion envisagée ".

Il lui demande également :

" faire part de votre avissur les risques de pollu-tion des cours d'eau,des sources, ou desnappes que cettedécharge serait suscep-tible d'entraîner ".

2 juin 1977 Délibérationdu c o n s e i lmunicipal de

Surgy, en présence de M.Bouquet, Maire, et de MM :Chariot, Lebel, Coutin, Roger, Launay,Duqué, Guissard, Doussot, Thomas,Moreau.

" Le Maire fait part au conseil muni-cipal d'une lettre de M. Le Préfet dela Nièvre, relative à la demande d'ins-tallation d'une décharge contrôlée,sollicitée par M. Derichebourg ".

" Le conseil délibère et donne à M.Derichebourg l'autorisation d'exploi-ter une décharge contrôlée, au lieudit " le bois du Filoux ".

" Mais l’assemblée délibérante faitressortir le mauvais état actuel duchemin et décide de ne pas engagerla commune dans des dépenses troplourdes pour le rendre praticable "

(visiblement aucun avis sur les risques depollution n’a été envisagé...)

12 septembre 1977Courrier de l'inspecteur desinstallations classées de laNièvre à la société Derichebourg

demandant des documents pour complé-ter sa demande d'autorisation :

- plus d'informations sur le projet.- rapport du géologue agréé.- plan de situation.- plan de masse.- coupe de la décharge.

22 mars 1978Courrier de M. le Préfet dela Nièvre à l’ingénieur des ins-tallations classées. Il s’interroge

sur la suite à donner à la demande d’au-torisation de la société Derichebourg,étant donné que " cette déchargesemble ne plus être utilisée ".

13 avril 1978 Courrier de l'ingénieur desinstallations classées à M.Le Préfet de la Nièvre. Il l’infor-

me que les documents demandés à lasociété Derichebourg le 12 sept 1977

n'ont pas été fournis, etprécise " qu'il pourraitêtre demandé au péti-tionnaire s'il donnesuite à sa demande ".

25 avril 1978 Courrier deM. le Préfet dela Nièvre à la

société Derichebourg. II luidemande de fournir lesdocuments et indications

complémentaires (du 12 sept 1977) dansun délai d’un mois.

octobre 1978 :

1ère intervention des pom-piers sur la décharge.

28 février 1979Courrier de M. le sous-pré-fet de Clamecy à M. BURIN,société Derichebourg deman-

dant de fournir les pièces constitutives dudossier de régularisation dont une étudegéologique.

18 avril 1979 Courrier du commandantRaynard (inspecteur départe-mental des services d’incendie à

M. le Préfet de la Nièvre. II lui envoie lerapport d'Incendie du lieutenant Petit, etrappelle que " cette décharge estexploitée en infraction totale avec laréglementation des installations clas-sées et en particulier avec la circulai-re du 9 mars 1973, est dangereuse

pour les hommes, et que l'environne-ment et la protection des eaux sontmenacés ".

Les pompiers sont déjà intervenus enoctobre 1978.

Compte-rendu des pompiers ; Incendie le16 avril 1978 :

" route d'accès à la décharge imprati-cable, le front de décharge est en feusur 80m et menace une plantation derésineux à 10m du front ".

" Des explosions de fûts renfermantdes produits chimiques... des fuméesnoires et toxiques se dégageantaprès chaque explosion ".

20 avril 1979 :

contact de M. Burin avec lesservices des Mines dans l'inten-tion de reprendre la demande et

de reconstituer un dossier à son nom.

16 janvier 1980 Rapport géologique par M.Robert LAFFITTE (Géologueofficiel suite à la demande de

Autopsie d'un système, ou comment exploiter impunément

une décharge illégale

Déchargede Surgy,

vu mais pas

pris !

Autopsie d'un système, ou comment exploiter impunément

une décharge illégale(Extraits du dossier administratif pouvant être consulté sur simple demande au service Environnement de la Préfecture de la Nièvre.)

Page 13: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Environnement La déchargeDossier

M. Burin. Visites du 23 octobre 1979 et du11 décembre 1979" Les déchets mis en décharge pro-viennent, d'après l'exploitant, dediverses usines de la région deClamecy (Rhône Progil, HELDER,LABALLERY, SICLAM, SOCAMBO,LEFEBVRE) et consistent en embal-lages vides (papiers, plastique, car-ton), sciure de bois, bakélite, résinescaoutchouc fragments de plastique,fûts vides, scories de chaufferies... "" Toute pollution quelle qu'elle soitrisque de se propager à longue dis-tance. " " De ce fait, en prenant lesoin d'éliminer de la décharge tousles produits toxiques, fermentes-cibles liquides solubles dans l'eau, onpourra l'autoriser. L'application deslimitations ci-dessus devra être trèsstricte en raison de la perméabilitéélevée du sous sol de la décharge "

Autorisation accordée si respect des cir-culaires des 22 février et 9 mars 1973.

6 février 1980 Courrier de M. le Préfet dela Nièvre à l'ingénieur des ins-tallations classées suite au cour-

rier du 25 janvier 1980.La société Rhône Poulenc recherche unsite pour une décharge de déchets indus-triels. " Ces déchets sont actuellementcollectés par M. BURIN qui exploiteune décharge a Surgy "… " Pour régulariser son dossier, l'inté-ressé a fait réaliser une étude géolo-gique que je vous adresse… a priori,la nature du sol ne semble pas propi-ce au dépôt de certains déchets ".

27 février 1980 Courrier de l'Ingénieur desinstallations classées à M. lePréfet de la Nièvre suite au

courrier du 6 février 1980. Après examende l'étude géologique sommaire fourniepar la société Rhône Poulenc le site envi-sagée est très mal adapté à l'aménage-ment d'une décharge de déchets indus-triels " je pense qu'il est opportun deconseiller à l'industriel de renoncer àce site ".

24 novembre 1981 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. le Sous Préfet deClamecy " Parmi les affaires

sur lesquelles je vous demande deporter une attention particulière,figure la régularisation de la déchar-ge de déchets divers dite du Feuillouxà Surgy, exploitée par la sociétéDerichebourg et dont le gérant est M.Bouquet, Maire de Surgy. " " II s'agitd'une décharge brute que l'on ne sau-rait tolérer sans régularisation carelle fonctionne très en marge des dis-positions de la loi du 15 juillet 1975...d'autant que des entreprises spéciali-sées dans l'élimination des déchetsne manquent pas de souligner à l’ad-ministration la concurrence déloyale

qui découle de son exploitation anar-chique ".Le préfet donne trois mois à l’exploitantpour la régularisation de cette décharge .

24 novembre 1981 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. BOUQUET." Depuis 1977, je m’efforce

en vain de faire procéder à la régula-risation de la décharge de déchetsdivers que vous exploitez à Surgy,pour le compte de la sociétéDerichebourg. Jamais je n’ai pu obte-nir un dossier complet pour cetteaffaire… " " Au moment où le dépar-tement de la Nièvre fait un effort par-ticulier pour l’élimination desdécharges brutes des communes, oùil met en œuvre les aides nécessairespour l’élimination des déchetsencombrants. Je souhaite qu’il soitmis fin à la situation crée par déchar-ge de Surgy. "Un délai de 3 mois expirant le 28 février1982 est accordé à M. BOUQUET.

4 décembre 1981 Courrier de M. le préfet del'Yonne à M. BOUQUET. Luidemande de fournir l'origine, la

nature, les caractéristiques, les quantités,la destination et les modalités de traite-ment des déchets qu'il a pris en chargesur tout le département de l'Yonne durantles 3 derniers mois.

7 décembre 1981 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. le sous-préfet deClamecy suite au courrier du 3

décembre 1981. Lui joint les lettres de M.CARVOLLO mettant en évidence le carac-tère non réglementaire de la gestion de ladécharge et la concurrence illégalequ'elle engendre.

13 janvier 1982Courrier de la SociétéTravaux Services (Collecteurde déchets) dans l'Aube à M. le

Préfet de la Nièvre. Remercie le Préfetd'être intervenu pour lutter contre laconcurrence déloyale faite par DERICHE-BOURG à STS." Aussi et surtout il est grave qu’elleincite les producteurs de déchets à semettre en infraction eux mêmes avecla loi de 1975. En effet ceux-ci fontune faute en ne s’assurant pas de labonne fin de leurs déchets à cause dela démarche de l’entreprise deRichebourg qui leur faire croire (étant spécialiste), qu’elle a pris encharge le problème. " " Le fait que le responsable local del’entreprise de Richebourg soit leMaire de Surgy peut de fait, limiterou tempérer une opposition locale àcette exploitation… mais, justement… cette double fonction où il peutêtre juge et partie implique que l’ac-tivité professionnelle soit irrépro-

chable ; sinon l’incompatibilité risqued’être flagrante. "

12 février 1982Courrier de M. Bouquet,directeur régional de la SociétéEnvironnement Service à M. Le

Préfet de la Nièvre lui adressant un exem-plaire de reconnaissance géologique dusite de la décharge.Le BRGM a réalisé 7 fouilles à la pellemécanique et 3 essais d'absorptiond'eau." Le sol est constitué de calcaires fis-surés recouverts d'une mince coucheargileuse d'altération pédologique.L'ensemble des terrains est per-méable. Les déchets mis en déchargesont ; sciure de bois, cartons, produitschimiques (poudres, gels, en sacs eten barils), caoutchouc (pneus, câblesélectriques brûlés), emballages plas-tiques, scories, divers métaux.La nappe phréatique se situe vrai-semblablement à une quarantaine demètres de profondeur. "

13 mai 1982 Rapport de l'ingénieur desTPE mines sur la décharge deDerichebourg.

Rappel de l'historique du dossier." Le site a été déclaré apte à recevoiruniquement des déchets inertes, àl'exclusion de tous déchets ménagersou provenant d'installations classées.Pour ces déchets inertes, la déchargepouvait donc continuer sans autreformalité, l'autorisation préfectoralen'étant pas requise. Cependant l'acti-vité s'est poursuivie... "" Entre temps, la société Derichebourga repris le contrôle de l'exploitationde cette décharge "." C'est en octobre 1981 que M.Bouquet, directeur régional, s'est misen rapport avec notre service pouressayer de réengager la régularisa-tion... ", M. Bouquet a été reçu le 12novembre 1981 et l'ingénieur lui a faitpart de l'aspect négatif que revêtait l'avisgéologique de M. Laffitte." Le représentant de la société insis-tant, nous lui avons conseillé de faireréaliser une autre étude géologique "." En définitive, les 2 expertises géo-logiques, complémentaires l'une del'autre, ont démontré que le site estinapte à recevoir les déchets qui ysont actuellement déversés "." Ainsi, le dépôt de déchets et maté-riaux non inertes doit être interdit.L'activité de dépôt de déchets métal-liques avec activités de récupérationdoit être autorisée par arrêté préfec-toral pour être poursuivie ".

Selon les dispositions de l'article 24 de laloi du 19 juillet 1971 relative aux installa-tions classées, et en raison du caractèreéminemment polluant de l'activité, unarrêté motivé pourrait suspendre sonexploitation jusqu'à la décision relative àune éventuelle demande d'autorisation.Le délai pour la présentation de la régu-

larisation pourrait être fixé à 2 mois.L'article 24 précise que si aucun dossierconforme n'est déposé, le Préfet peutordonner la fermeture ou la suppressionde l'installation.Pour l'activité de dépôt et récupérationdes métaux, elle pourrait être tolérée jus-qu'au dépôt de la demande de régulari-sation de la société Derichebourg. Ledélai pourrait aussi être de 2 mois.

15 juin 1982 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à Derichebourg à

Gennevilliers.II précise à Derichebourg que suite àtoutes les études géologiques, ce site estapte à recevoir des déchets inertessolides uniquement. Le faciès géologiquedu site est incompatible avec l'activitémenée par la société.Par arrêté, iI est imposé à Derichebourgde cesser toute décharge de produitsautres que produits inertes solides, et derégulariser dans les 2 mois, sa situationen déposant " une demande d'autori-sation pour des activités de mise endécharge de déchets divers et destockage de résidus métalliques ".Au delà de ce délai, la fermeture totale del'établissement sera ordonnée.

Arrêté du 15 juin 1982 Portant mise en demeurede la société Derichebourgde régulariser administrative-

ment les activités de mise en décharge dedéchets divers et de stockage de résidusmétalliques, exercée sur le territoire de lacommune de Surgy au lieu dit " Bois duFiloux ".

Le Picot .13

Page 14: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le l7 février 1986, la brigade de Clamecy dresseun procès-verbal de renseignements adminis-tratifs et le communique au préfet. Le constatest accablant, rien n’a été entrepris pour aumoins sécuriser la décharge ! Le préfet, parcourrier demande alors à la société DEBOUT(DErichebourg-BOUquet) de réaliser les tra-vaux et lui demande de l’aviser de leur achève-ment. Et depuis plus rien ! Pourquoi ? Attend-on que le temps se charge de masquer tout ça ?Attend-on que des substances chimiquessolubles entrent en contact et nous offrent unebelle pollution " à longue distance " ? Attend-onque des enfants se blessent dans cet amas dedéchets toxiques ouvert à tout vent ? Ou un feud’artifice de fûts explosifs peut-être? EXI-GEONS que l’arrêté de 1985 soit appliqué à lalettre, certains responsables de l’époque peuventet doivent s’en charger. La famille Derichebourg,avec le concours et la duplicité d’élus peu scrupuleux de l’intérêt commun, est devenue la 319e fortune française avec près de 65 millions d’euros d’actifs ! L’entreprise Derichebourg existe toujours ! Les pollueurs doivent payer ! Il serait impensable que le contribuable supporte les frais de réhabilitation, nous y veillerons !

14. Le Picot

Environnement La déchargeDossier

7 août 1985Rapport de l'Ingénieur desTPE mines (ministère de larecherche et de la technologie -

MRT) sur la décharge de déchets indus-triels de Derichebourg, suite à sa visite du25 juin 1985.“ Spectacle d'une décharge exploitéeanarchiquement, recevant desdéchets et détritus d'originesdiverses ”Déchets observés :Caoutchoucs, cartons, palettes,déchets chromés de l'usine SOUBITEZSICLAM, fûts métalliques d'hydrocar-bures, épaves d'automobiles, batte-ries, monstres métalliques, etc. " Aumilieu de ces amoncellements, quatrepersonnes étrangères fouillent à larecherche de je ne sais quel objet ". Ilfait un rappel historique et constate que," 3 ans après le procès-verbal du 2juillet 1982, les différentes interven-tions administratives n'ont pas étésuivies d'effet ". " Entre-temps souli-gnons que l’exploitation a continuéde fonctionner avec des méthodescomplètement inacceptables. "Précise " qu'il y a lieu aujourd'hui defaire preuve de fermeté vis-à-vis del'exploitant ".Comme cela était prévu dans le rapportdu 13 mal 1982, l'ingénieur propose d'or-donner la fermeture ou la suppression dela décharge." l'expérience montre hélas que cetteprocédure conduit souvent à l'aban-don pur et simple des lieux dansl'état. Les risques et nuisances subsis-teront ".Propose l'application des procédures pré-vues dans l'article 24 : si l'exploitant n'apas obtempéré dans le délai fixé, le préfetpeut faire application des procédures pré-vues à l'article 23.Article 23 : le préfet peut :

● Soit faire procéder d'office auxfrais de l'exploitant à l'exécutiondes mesures.

● Soit obliger l'exploitant à consi-gner entre les mains d'un comp-table public une somme répon-dant du montant des travaux àréaliser, laquelle sera restituée àl’exploitant au fur et à mesure del'exécution des travaux ; il est lecas échéant procédé au recou-vrement de cette somme commeen matière de créances étran-gères à l’impôt et aux domaines.

Propose de : contacter 2 ou 3 entreprisesspécialisées dans les travaux de terrasse-ment et de leur faire établir des devispour ; définition des limites de terrain,évacuation des déchets encombrants fer-railles et monstres vers des installationsautorisées, nettoyage de l'intérieur duhangar, reprise de talutage des déchets,nivellement, compactage des déchetsrecouvrement de l’ensemble par unecouche de terre végétale, ensemence-ment de graines herbacées, plantationd’arbustes, clôture du terrain.

20 août 1985Courrier de M. le directeurrégional du MRT(1) à M. lepréfet de la Nièvre.

La fermeture de cette décharge doit êtreprononcée puisque nulle autre solutionn'a pu être trouvée depuis 7 ans. " II estpossible que vous soyez contraint àutiliser... la consignation de la sommerépondant au montant des travaux ".

9 septembre 1985 Arrêté n°85-2671 ordon-nant la suppression de ladécharge.

La société Derichebourg doit procéder àla fermeture et la suppression de ses ins-

tallations au " bois du Filoux " au 15décembre 1985. Les déchets encombrantsdoivent être évacués, le front de déchargedoit être repris et taluté, le tout recouvertde terre végétale, ensemencée ; le sitedoit être ceinturé par une clôture de 5rangs de fils de fer barbelé, etc.En cas d'inexécution dans ce délai,Derichebourg devra consigner entre lesmains d'un comptable public une sommerépondant du montant des travaux à réali-ser laquelle sera restituée à la société aufur et à mesure de l’exécution des travaux.

16 septembre 1985Courrier de M. le préfet dela Nièvre à Derichebourg àGennevilliers l'informant de

l'arrêté.

17 septembre 1985 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. le maire de Surgylui demandant d'afficher l'arrê-

té sur la porte de la mairie pendant unmois et à l'entrée de la décharge.

16 janvier 1986Courrier de M. le préfet dela Nièvre à M. le lieutenantcolonel commandant le groupe-

ment de gendarmerie de la Nièvre.L'informant de l'arrêté du 9 septembre1985 et de la mise en demeure de M. Ledirecteur de la société Derichebourg.Lui demandant d'aller faire une visite etde lui indiquer si les travaux prescrits ontété réalisés conformément à l'arrêté.

17 février 1986 Procès-verbal de rensei-gnements administratifs dela brigade de Clamecy.

La partie plane et supérieure est débar-

rassée de ses déchets. Il reste quelquesmonticules, l'intérieur du hangar a étévidé, il reste une citerne à combustible. Lefront de décharge n'est pas nettoyé, unemultitude de fûts métalliques de 200litres sont épars sur la déclivité. Pas d'ap-port de terre végétale. Le périmètre n'estpas clos. Une barrière barre le chemin.Une majorité des travaux de réhabilita-tion n'ont pas été exécutés dans le délaiimparti.M. Bouquet est entendu et déclare êtrecogérant de la SARL DEBOUT(DErichebourg-BOUquet), que plus aucundépôt de déchets n'est effectué et que" dans un proche avenir, je m'engageà y déplacer un engin de TP afin deprocéder aux opérations de régalage,compactage et talutage décrites dansl'article 3 de l'arrêté. En ce quiconcerne l'apport de terre végétale,celle-ci sera acheminée au fur et àmesure que des chantiers deconstruction seront ouverts dans larégion ".

7 mars 1986 Courrier de M. le préfet dela Nièvre à la société DEBOUT àGennevilliers.

Suite à une visite des services de gendar-merie, il a été constaté que les travauxdemandés n'ont pas encore été effectués.Le Préfet lui demande de réaliser cesaménagements le plus rapidement pos-sible et de l'aviser de leur achèvement.

SANS COMMENTAIRE !!

1. Ministère de la Recherche et de laTechnologie

30 ans, ça suffit !! Sous les roches, les déchets...

Page 15: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .15

Ecologie - environnement

Toutes les statis-tiques le prouvent :dans le domaine del’écologie, la France esttrès en retard sur la plu-part de ses voisins.Qu’il s’agisse d’énergiesrenouvelables, de constructionsbio-climatiques, de l’utilisation dematériaux écologiques, d’agricul-ture biologique ou même desmoyens de transport, nous poin-tons presque partout à la dernièreplace. Le comble, c’est que parmiles régions françaises, laBourgogne se trouve en queue depeloton.

A Clamecy, c’est carrément ledésert. Pas l’ombre d’une éolien-ne à l’horizon, pas le moindrepanneau solaire. Quant aux trac-teurs que nous pouvons voir évo-luer avec de gigantesques arro-seuses, pas besoin d’être expertpour savoir qu’il ne s’agit pas debio.Dans nos murs, on pourrait s’at-tendre à ce que nos édiles se sen-tent un peu concernés par le pro-blème. Un petit coup de main à lamaison citoyenne et l’extensionde la " zone 30 ", c’est à peu prèstout ce qui semble avoir retenuleur attention. Ce sont pourtant lescollectivités qui doivent donnerl’exemple.

Question de choix.On peut essayer, avec d’invrai-

semblables chicanes, delimiter la vitesse mais onne pense pas à faire, neserait-ce que quelquescentaines de mètres, depiste cyclable alors queles malheureux cyclistes

vont se sentir bien à l’étroit dansces rétrécissements.

Il y aurait pourtant beaucoupà faire sur le plan écologique dansla ville de Clamecy. Faute d’éner-gies renouvelables, on pourraitpeut être commencer par économi-ser les énergies fossiles. Combiende chaudières municipales tour-nent plein pot pour chauffer deslocaux peu ou pas isolés. A la MLAC, on vient de refairecomplètement la toiture d’un bâti-ment sans même penser à profiterde l’occasion pour refaire l’isola-tion.

Mêmes remarques à propos del’éclairage public. A partir d’unecertaine heure, pourquoi ne pasdiminuer le nombre de pointslumineux. C’est techniquementpossible dans certains endroits. Ilserait bon, également, de deman-der à nos chers architectes deréfréner leur appétit de consom-mation. L’éclairage mis en placelors de la réalisation du parkingde la salle polyvalente est unmodèle du genre (dans le domainedu gaspillage, s’entend).

Pas un seul véhicule GPL dansle parc municipal. Pour laconstruction ou la rénovation,Nièvre Habitat continue à empilerles parpaings de béton, solution laplus économique, pour leconstructeur mais pas pour l’utili-sateur. Ne serait-ce pas à nos élusde chercher avec eux si d’autressolutions ne seraient pas envisa-geables ?

Bien sûr les matériaux " écolo-giques " sont mal distribués enFrance et leur prix de revient estnettement supérieur à celui desmatériaux classiques employés

actuellement dans la construction.Il nous semble pourtant que, pourune collectivité, l'enjeu est suffi-samment important pour pouvoirenvisager un surcoût qui, dans lecontexte actuel de la lutte contre lapollution et la disparition pro-grammée des énergies fossilesentraînera une diminution desdépenses de fonctionnement.

Certaines municipalités ontfait ce choix. Pourquoi ne pas serenseigner auprès d'elles ?

C.C.

ECOLOGIE.

Produit

Laine minérale

Le bois

Le lin

La laine de chanvre

La laine de cellulose

La laine de mouton

Présentation

Rouleaux / Panneaux /En vrac

Panneaux / copeaux

Rouleaux / Panneaux /En vrac

Rouleaux / Panneaux /En vrac

Rouleaux / Panneaux /En vrac

Rouleaux / Panneaux /En vrac

Matièrepremière

Verre, sable,roche

volcanique

Recyclage derésineux

La plante

La plante

Papier recyclé

Laine

Impact sur la santé

Jugé par l’OMS potentielle-ment cancérogène, irritant

pour la peau, les voies respiratoires, fortement

allergique, ce qui est dû auxliants résineux chimiques.

Sans effets sur la santé

Sans effets sur la santé

Sans effets sur la santé

Sans effets sur la santé

M : Réaction au feuT : Toxicité à la

combustion

M1 non inflammable

T0 non toxique

M2 difficillement inflammable

T0 non toxique

M2 difficilement inflammable

T0 non toxique

M2 difficilement inflammable

T0 non toxique

M2 difficilement inflammable

T0 non toxique

Qualité d’isolation

Densité

120 kg/m3

400 kg/m3

20 à 30 kg/m3

30 kg/m3

40 kg/m3

10 à 30 kg/m3

Conductivitéthermique

0.040

0.09

0.037

0.039

0.035

0.035

A la production

200 kwh/m3

12,5 Kwh/m3

Plante peu exigeante en

culture, la plusgrosse

pollution resteson transport

6 kwh/m3

Sans effetssignificatifs

A la destruction

Difficilementrecyclable àcause desliants, coût

élévé

Réutilisable etcompostable

Réutilisable etcompostable

Réutilisable etcompostable

Réutilisable

Impact sur l’environnement

2/3 des maisons sont aujourd’hui isolées par des laines minérales(roche volcanique ou laine de verre).

Les matériaux d’isolationConductivité thermique : coefficient lambda La conductivité est la propriété qu’ont les corps de transmettre lachaleur par conduction. Elle est mesurée par le coefficient lambda.Plus lambda est grand, plus le matériau est conducteur, plus lamb-da est petit, plus le matériau est isolant.

Le coût : les matériaux écologiques commercialisés sont beaucoupplus chers que les isolants minéraux. Parfois la différence est telle-ment importante que l’écologiste le plus convaincu mais peu fortu-né doit se rabattre, la mort dans l’âme sur les isolants plus clas-siques.

Le pire, c’est que nous n’arrivons pas toujours à comprendre lepourquoi ou la raison de telles différences.Nous aimerions avoir des explications rationnelles, surtout pour lechanvre qui a la réputation d’être une plante peu exigeante quiétait cultivée partout en France et sur de grandes surfaces.

Si le prix de revient reste trop élevé, il faut trouver un système quipermette une vraie concurrence entre les produits afin que le choixne se fasse pas uniquement en fonction des ressources financièresdu client potentiel.

Tableau réalisé par Stéphane Lessire d’après l’excellent livre de Jean Pierre Oliva “ L’isolation écologique “, aux éditions Terre vivante (Centre terre vivante : Domaine de Raud, 38 710 Mens - Net : [email protected])

Pas l’ombred’une

éolienne àl’horizon

Page 16: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

16. Le Picot

- Je vous dis qu’ils sont des milliers. Ils vontnous manger tous.- C’est de leur faute si les vaches, elles devien-nent folles. Elles regardent toujours en l’airpour ne pas se faire attaquer et quand ellesmangent, elles ne regardent plus ce qu’il y adans l’auge.- C’est à cause d’eux qu’il y a tant de chômage :les entreprises chinoises ont peur qu’une plumetombe dans l’usine et qu’elle ne bloque lesmachines, ça donnerait aux ouvriers le temps deréfléchir. Alors elles ne viennent pas s’installerchez nous.- Ils m’empêchent de dormir : neuf mois del’année, je compte les camions pour savoirl’heure qu’il est. Alors, au printemps, ils medérèglent tout avec leurs croassements.- C’est eux qui empêchent nos gamins de tra-vailler à l’école. Ils tournent et retournent encriant dans le vent et nos mômes y gagnent letournis et en perdent tout courage.- Je ne peux même plus continuer à décorer lesbords de route avec mon blé quand je l’empor-te à la coopérative ; il y a toujours un de cesbecs-droits à piocher dans ma jolie guirlande.- Croyez-vous qu’ils iraient glaner dans leschamps toute la bonne céréale que la machineperd : ils vont chercher le grain dans l’épi. Ilssont sûrement envoyés par Bruxelles qui neveut plus payer pour la surproduction…- En décembre 1999, les arbres sont tombéssous le poids de leurs nids. Et puis, il y a de lacrotte qui tombe dans les rivières. C’est pour çaqu’il y a trop de nitrates.- Même que la crotte, c’est blanc. C’est sûre-ment ça qui fait changer le climat.- Moi, je plante. Du peuplier, bon bien sûr, j’aitouché une petite prime pour les planter : t’asdéjà vu un cultivateur planter un arbre pour leplaisir, toi ? Bon, mes arbres poussent. Je lesélague. Ben, y a une petite prime pour l’élaga-ge, aussi, enfin une réduction d’impôt, ungenre d’étrenne, quoi. Et alors, les voilà quis’installent. Tranquilles. C’est pour ça que jedemande des subventions : les cages pour lesattraper ou les cartouches, ça coûte cher. Et enplus, déjà que je les loge, je les nourris ! Ilstapent dans mes récoltes. C’est rageant, non ?D’autant que c’est de la récolte qu’a coûté cher,je veux dire plus cher que l’autre : elle est irri-guée et la prime pour la céréale gonflée à l’eaudu Sauzay, c’est plus cher…- Bon, on se réunit un de ces jours pour réglerle problème. Qui est-ce qu’on va mettre avecnous ?

- Ben, comme d’habitude : paix sociale, fautdes politiques ; bras armés et respect des tra-ditions, faut des chasseurs.- Ah oui ! De toute façon, c’est sûrement lafaute des corbeaux si le canton se dépeuple,s’il n’y a plus de gibier et si le loup est revenu.Et puis les chasseurs ont besoin de noschamps pour chasser l’absence de gibier et éli-miner la racaille, les mangeurs d’absence degibier. Alors, ils ne peuvent pas dire non.- Et les amis des corbeaux ?- C’est du mauvais citoyen, ça ! Ça touche pasde prime, ça demande pas de subvention, ça

regarde un oiseau sans vouloir le manger etpuis ça lit des études scientifiques. Qu’est-ceque tu veux qu’on fasse de bon avec ça ?

Dominique Girault.

* Corbeau freux (Corvus frugilegus)

Ce dimanche 3 juillet, à 12 heures, le soleiltape dur. Il fait plus de 30° C. Aux abordsdu circuit de Magny-Cours, théâtre du

Grand Prix de France de formule 1 dont le départva être donné à 14 heures, les routes sont satu-rées. Ca roule pare-choc contre pare-choc. Dans levillage de Magny-Cours, c'est plus calme, peu devoitures mais une colonne de marcheurs entredans le bourg et fait halte devant la mairie. Cesmarcheurs ont pris part à la marche de la décrois-sance partie le 7 juin de Lyon et qui s'achève ici.Parmi eux, François Schneider, docteur en écono-mie qui, depuis juillet 2004, s'est fait " colporteurde la décroissance ". Accompagné de son ânesseJujube, il a sillonné la France d'Est en Ouest par-courant 1500 km. Dans les villes et villages où ilest passé, il a animé des dizaines de conférencessur la décroissance. Autour de lui, plusieurs cen-taines de gens anonymes, des jeunes, des vieuxqui résistent à cette société de consommation, degaspillage et de croissance dont seules la tech-nique et la science seraient les remèdes. Qui com-prennent que pour transformer le monde, il fautaussi transformer son mode de vie et en finir avecl'idéologie publicitaire. Présents également, deuxpersonnalités, José Bové et le professeur AlbertJacquard. Tous demandent la suppression duGrand Prix de France, " symbole de tous lesgâchis, du paroxysme de la pollution et du gas-pillage des ressources naturelles, la fin de ces jeuxdu cirque irresponsables et puérils réservés à unevingtaine de gosses de riches alors que le déclinde l'extraction du pétrole est pour aujourd'hui etque le climat se dérègle dangereusement. "José Bové a dénoncé " cette société de l'absurde ",cette société de gaspillage où 20% des habitantsde la planète consomment 80% des ressources. Sitout le monde suivait ce modèle, il faudrait trois" planètes ". L'ancien porte-parole de la Conf' adéploré qu'une telle manifestation sportive aitlieu dans un département rural tel que la Nièvrequi s'est choisi en matière de développement

local cette vitrine. Albert Jacquard a lancé qu'ilfallait en finir avec la croissance, prônée par lespolitiques de droite comme de gauche, et dénon-cé " ces jeux du cirque où des voitures superconsommatrices de carburant roulent pour allernulle part ".

Michel Melka.

VEILLEE AUTOUR VEILLEE AUTOUR DU FREUX*.DU FREUX*.

Marche de la décroissance :pour la suppression du Grand Prix de France

Ecologie - environnement

MAGNY-COURS

Une partie des manifestants à l’écoute des orateurs

Le professeur Albert Jacquart.

Page 17: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot .17

Les bourdonnements divers et les volsde papillons, comme d’habitude, cetteannée, ont accompagné les premiers rayonsde soleil, et tout à coup plus rien ! Je peuxvous dire que pendant très longtemps, il arégné dans les bois alentour unsilence pesant. De longues pro-menades sans entendre unvrombissement ! Réjouissez-vous, craintifs citadins : si leprochain printemps ressemble àcelui-ci, vous ne risquerez pasles piqûres d’insectes. Les fabri-cants de remèdes préventifs etcuratifs vont faire faillite ! Pourles fabricants de produits phy-tosanitaires, ce n’est pas demain la veille.Moi, cela m’angoisse plutôt, mais je doisavoir l’esprit mal tourné : je suis encore entrain de chercher la petite bête ! A partquelques bourdons orphelins, je n’ai pas vuune seule butineuse dans mon jardin, alorsque mes fruitiers étaient en fleurs. Et cetteannée, la récolte est maigre ! Est-ce le résul-tat de cette désertion ? Sans doute unecuriosité malsaine m’a-t-elle conduite à fairequelques investigations.

J’ai rencontré un couple d’apiculteursinstallés près de Cervon : Patricia Pirker quiexerça dans les Pyrénées avant de s’installerdans la Nièvre et Frédéric Delin, dans lemétier depuis 24 ans. Je ne prétends pasfaire un cours magistral sur l’élevage desabeilles, cela n’est pas dans mes compé-tences, mais leurs explications m’ont permisd’y voir un peu plus clair, même si les fac-teurs sont très complexes. Le seul réconfortapporté par cet entretien fut la certitude quema myopie ne s’était pas aggravée ! Lapopulation des abeilles diminue ! Il faudrapeut-être appeler des abeilles chinoises !Mais je ne suis pas sûre qu’en Chine ellesprospèrent davantage car les contrôles anti-pollution n’y sont pas réputés dra-coniens. Les causes de leur dispa-rition sont diverses, mais nous ensommes bien responsables, et làencore, il apparaît clairement quele seul animal vraiment nuisiblen’est autre que l’Homme.

La mortalité intense desabeilles semble directement liée ànos modes de culture : elles sontvictimes bien sûr d’intoxicationschimiques : qui n’a pas entenduparler de ces pauvres bestiolesdésorientées qui ne retrouventplus leur ruche ? Qu’importe, leprofit immédiat semble plusimportant que l’avenir de la pla-nète et de ses habitants. Commenous, ces actives demoiselles ontbesoin d’une alimentation variéeafin d’obtenir des larves en bonnesanté. Le moins que l’on puisse

dire, c’est qu’elles ont bien du mal à faireleur marché ! Et ce dernier n’est pas exemptde dangers : les belles fleurs de tournesolpar exemple s’avèrent bien souvent véné-neuses. Vive la monoculture ! A cela s’ajou-

te la pollution atmosphériquequi joue un rôle important. Aquand la ventoline comme pro-duit apicole ? La canicule de2003 provoqua aussi unaccroissement de la mortalité.Nos gouvernants n’ont pasprévu la “ clim ” dans lesruches. Dommage, ce serait bonpour la croissance ! Et puis,l’on ne laisse plus à ces chères

petites le temps de souffler : jugez-en parvous-même, jadis l’on ne récoltait le mielqu’une fois l’an, maintenant on peut allerjusqu’à quatre récoltes ! Quel progrès !Privées de leurs provisions, les abeilles s’ac-tivent pour les remplacer et s’épuisent. Bref,elles n’ont pas droit aux 35 heures. On nousserine sans arrêt qu’il faut s’adapter ! Et l’onessaie d’imposer cette règle à la nature ! Ellese rebiffe et finalement nos abeilles meurentun peu plus vite de ce qui nous fait nousaussi mourir ! Toutes ces raisons combinéesnous amènent à ce brillant résultat : il y avingt ans, les apiculteurs comptaient dansleurs ruches environ 5% de pertes hiver-nales et nous en sommes maintenant à unnombre situé entre 25 et 35%. Peu de genssemblent très conscients des conséquencesengendrées par la disparition des abeilles.Bien oui, quoi, du miel il y en a au super-marché, on ne va quand même pas seprendre la tête pour des créatures qui parfoisnous agacent quand nous traînons dans lacampagne. Pas la peine de se mettre danstous ces états : il n’y aura bientôt plus unemouche pour nous piquer !

Michèle Podoriezack.

Ecologie - environnement

Symbolique : un virage à gauche en rase campagne...

... 15 jours plus tard, on tombe sur un épouvantail

Mais où sont-elles passées ? EAU POTABLE ?

D’année en année la qualité de l’eau durobinet ne cesse de se dégrader à cause dela pollution des nappes phréatiques par

une agriculture déraisonnée (voire déraison-nable) qui utilise des produits dangereux pournotre santé (pesticides, herbicides, engrais azo-tés…).Un fait symptomatique : j’ai installé sous unrobinet extérieur une poubelle pour conserverde l’eau, en automne-hiver pour garder des vifs,au printemps-été pour arroser. Pour la premièrefois, cette année des algues filamenteuses ver-dâtres sont apparues en abondance dans cettepoubelle.C’est le signe d’une trop grande teneur ennitrates. J’en ai eu confirmation lorsque avec mafacture d’eau j’ai reçu un résultat d’analyses dela D.D.A.S.S. : pour 2004, nitrates 42 mg/l, la limi-te étant 50 mg/l.Si une véritable loi sur l’eau n’est pas rapide-ment mise en place et si le principe du pollueur-payeur n’est pas strictement appliqué, nous cou-rons à la catastrophe !

Jean Petit.

je n’ai pasvu une seule

butineusedans mon

jardin...

Page 18: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

L’agriculture vivrière qui permettait auxpopulations rurales de subsister et le plussouvent de bénéficier d’une viande debonne qualité donnait également lieu à despratiques aujourd’hui disparues en raisonde l’interdiction de l’abattage privé : " Il y a50 ans, quand un mouton avait la trem-blante, on allait chez le veto, puis on lemangeait, et il en était de même pour unebrebis crevée à l’agnelage. Ces pratiqueslimitées, relevaient de l’économie vivrière etne donnaient pas lieu à un commerce lucra-tif ".

- " A Magny-cours, au début des années 90,un grossiste a été condamné à deux ans de pri-son pour avoir fourni de la viande d’équarris-sage aux collectivités, donc aux écoles et hôpi-taux."

- Plus récemment, " dans les environs deClamecy, un scandale a été étouffé grâce à l’in-tervention de politiques locaux. Des agricul-teurs donnaient aux vaches de réformes, bêtesde reproduction en fin de carrière, de la mortaux rats de marque " Caïd ", ou du désherbant" Round-up ", qui font rougir la viande en fai-sant éclater les vaisseaux. "

- " Aujourd’hui, les animaux sont immatricu-lés et une mauvaise bête ne peut, théorique-ment, plus passer en abattoir. "

Cependant, certains prétendent qu’il arrivefréquemment que les animaux soientéchangés dans certains abattoirs :- " on arrive avec un agneau, et on repart avecun vieux bélier. "

- " Lors du blocus de la viande anglaise, uneaffaire d’importation illégale avait été décou-verte : en passant deux fois la frontière belge,les bêtes changeaient tout simplement d’iden-tité ".

- " Aujourd’hui, les trafics peuvent passer parles plats cuisinés ou surgelés dans lesquels lesconservateurs, les colorants et les graisses chi-miques sont peut-être encore plus dangereuxque les viandes utilisées. "

On peut constater dans ces propos quel’évolution des risques suit celle du mar-ché…

L’alimentation du veaude lait :

- " Il existait sur Etais et aujourd’hui sur Decizedes spécialistes du veau de lait. Un veau de laitfait 150 kg de viande en 4 à 5 mois."

- " Il est rare qu’un veau soit “ blanc ”, mêmenourri de lait et d’œufs et rien ne garantitqu’un veau élevé sous la mère, ait une viandeblanche ou claire. Cela dépend de la région etde l’alimentation. Il n’y a pas de pâturagepour les veaux de lait et les vaches, une parhectare, sont élevées dans les regains pour laqualité du lait. La traite doit avoir lieu matinet soir, à heures fixes, sinon les bêtes devien-nent irrégulières et se tarissent progressive-ment. "- " En général, le veau mâle étant plus blancque la femelle, les acheteurs regardaient lesmatrices pour voir si la chair était blanche. " - " À Rungis, le veau du Limousin se vendentre 9 et 11 euros le kg de carcasse. "- " On ne peut parler de " veaux de lait " que sile boucher adhère à un groupement car c’estaujourd’hui une marque déposée. "Le droit de déposer en propriété industrielledes termes génériques issus du langage cou-rant peut surprendre, mais il révèle magis-tralement le passage de l’agriculture sous lacoupe de la sphère financière libérale. Onimagine mal M. X, éleveur de la région, pen-ser au dépôt d’un label reposant sur la pri-vatisation d’un mot recouvrant une pratiqueancestrale. Les labels sont donc la propriétéde groupes d’éleveurs et de distributeursaidés de conseillers financiers et en commu-nication. " En choisissant " veau de lait "comme marque déposée, on en interdit l’uti-lisation par la concurrence qui se trouveêtre disqualifiée et on peut donc vendreplus cher. Le consommateur non averti nesaura jamais que le veau qu’il achète chezson boucher peut être de meilleure qualité

sans bénéficier de cette appellation.D’autant plus que tout est fait pour que leconsommateur oppose " veau de lait " àveau aux hormones. "- " Dans la région, mon cousin élève des veauxau lait en poudre. Ces veaux de 8 jours et lesproduits lactés sont fournis par la société d’in-tégration qui se chargera de la vente sous l’ap-pellation veaux de lait. Le suivi sanitaire, vac-cinations et soins, est également fourni. "Les paysans ne sont plus que des ouvriers

spécialisés qui servent de faire valoir à uneindustrie mafieuse de la viande.S’approprier le bien commun, ici le nom" veau de lait ", pour organiser le vol à gran-de échelle est la formule magique du libéra-lisme. La propriété, sous forme de brevets,de la vie biologique sera sa pierre philoso-phale.

A quand les VOGM de lait ?

Les bovins : malbouffe d’hier et d’aujourd’hui.

Dans le précédent Picot, nous avions commencé à parler des problèmes d’alimentation. Pour continuer avec la viande, nousavons recueilli des témoignages de professionnels.

Le bœuf : bonnes et mauvaises bêtes.- " De tout temps, les bœufs de trois ans et les vaches de cinq/six ans ont été considéréscomme la viande de référence pour la boucherie. "

- " Au contraire, les bêtes accidentées, pattes ou reins cassés, ou atteintes de néphrite, mala-die des rognons, étaient généralement vendues à Lyon pour en faire de la saucisse ou auxcircuits des collectivités. Les " bêtes de réforme ", c’étaient les vaches venues de la laiterie quiavaient engendré une nombreuse progéniture. En général, raides maigres, on les remettait àl’embouche pour deux ou trois mois, ce qui permettait de les revendre, pour la basse bou-cherie, les collectivités et la conserverie. Aux marchés de Sancoins ou de Saint Christophe, ily avait des spécialistes de la mauvaise viande. Une vieille vache maigre descendue à 400 kgreprenait 150 kg de viande en un mois. Gonflées comme des éponges. elles étaient recycléeset repartaient parfois dans les petits restaurants du coin. "

- " Aujourd’hui, " les broutards ", ce sont de jeunes taureaux, qui sont expédiés en Italie pourfaire du Baby, sont poussés au maïs de 18 à 24 mois et sont ensuite distribués pour la bou-cherie dans toute l’Europe. Cette viande venue en deux ans, alors qu’il en faudrait trois, estappelée " neige " car elle n’a pas de saveur. "

- " Mais il n’y a plus, dans notre région de mauvaises bêtes vendues en boucherie. "

18. Le Picot

Ecologie - environnement

Page 19: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Petite histoire du veauaux hormones.

- " La mise en place de ces pratiques utiliséespar tous les paysans, fut initiée par les vété-rinaires qui seuls étaient habilités à vendre

les seringues et les produits. Puis les agricul-teurs purent se les procurer, au marché noir,à moitié prix par rapport au prix du vétéri-naire. Au marché de Sancoins, ce sont euxqui géraient le trafic. - " On les surnommait " Hardis preneurs dejour, voleurs de nuit ". Par la suite, les pay-sans ont eu leurs propres réseaux. Les pro-duits interdits étaient les meilleurs, nousparlons du gonflage des bêtes, pas de la qua-lité de la viande. Les hormones ont été utili-sées de 1965 à 1985 ou 1986. "L’emploi systématique d’antibiotiques quiinquiète de nombreux scientifiques rap-pelle la généralisation des hormones decroissance. Il n’est pas traité dans cetarticle. Pour se mettre l’eau à la bouche cetémoignage : - " Près d’ici, un éleveur deporcs garantis sans OGM, les nourrit avecdes granulés d’éléments complexes inté-grants des " compléments médicamenteux "(il faut lire : antibiotiques) et du soja trans-génique. " Nous y reviendrons.

Propos recueillis par Yves Pupulin.

* Nous remercions les personnes : bouchers, grossistes enviandes et agriculteurs de la région, qui ont bien voulu nouscommuniquer les informations et témoignages contenusdans cette rubrique.

Le Picot .19

Ecologie - environnement

Suite à deux articles sur l'agri-culture biologique parus dans lePicot n° 11 (nov. 04) je voudraisaborder à mon tour quelquesaspects rarement évoqués de cetype d'agriculture et tenter detordre le cou à quelques idéesreçues.

Tout d'abord, je me présente :je m'appelle Pierre Hervé et jesuis vigneron à Bel Air, commu-ne de Villiers sur Yonne, où jecultive 6 hectares de vignes de" coteaux de Tannay " en cultu-re biologique. J'élabore et jevends moi-même mes vins.

Entrons maintenant dans le vif dusujet : On entend souvent définir l'agri-culture biologique " en négatif " c'est-à-dire par ce qu'elle ne fait pas : elle n'uti-lise pas d'engrais ni de traitements ni dedésherbants chimiques de synthèse.Donc elle n'apporte pas de nuisancesenvironnementales, et les produits qui ensont issus ne contiennent pas de résiduschimiques.De même, on parle souvent à son sujetde retour aux sources, aux valeurs sûres,aux traditions.Enfin, on tente de la promouvoir à tra-vers un verbiage où se mêlent des motsabstraits comme harmonie, équilibre,respect, préservation…En tant que professionnel de l'agricultu-re biologique, d'un naturel plutôt jouis-seur et positif, je ne me reconnais pasdans ce discours frileux, nostalgique etimposé, et je vais tenter, dans cesquelques lignes de contribuer à vous endonner l'image que je partage avec detrès nombreux collègues, à savoir uneimage de modernité, de technicité, dedynamisme et de joie de vivre.

L'agriculture biologique est uneagriculture résolument moderne. Jene crains pas de dire qu'il y a 50 ans, onne pouvait pas la pratiquer ou alors trèsapproximativement (j'ai toutefois beau-coup de respect et de reconnaissancepour nos courageux précurseurs).Pratiquer une véritable agriculture biolo-gique n'est devenu possible qu'à partirdu moment où les connaissances en bio-logie la science) nous ont permis d'ap-préhender jusque dans les détails subtilsle mode de vie, les cycles de vie et lesrelations des êtres vivants qui intervien-nent dans l'activité agricole : ceux desplantes que l'on cultive (ou les animauxqu'on élève) mais aussi ceux des planteset des animaux qui vivent autour : amisconcurrents, ennemis ou parasites de noscultures.Ces connaissances nous permettent deconsidérer notre plante cultivée commeétant incluse dans un réseau complexede relations. L'action de l'agriculteur serade favoriser les phénomènes bénéfiquesà la culture, et de défavoriser ceux qui luisont négatifs.En plus de cette activité de prévention, ilsera parfois nécessaire d'intervenir direc-tement contre un ennemi de la plantecultivée. Dans ce cas, nous choisissonstoujours les moyens d'action qui pertur-bent le moins possible cet équilibre tou-jours fragile.

En fait, plutôt que d'agir defaçon binaire et simpliste enappliquant un remède àchaque problème qui se pré-sente, nous aurons uneapproche globale.Pour illustrer ces proposassez théoriques, examinonsde façon pratique la gestionglobale d'un problème enagriculture biologique à tra-vers un exemple emprunté àma spécialité : le mildiou de la vigne.Le mildiou, champignon parasite venudes USA est le problème n°1 desvignobles de la France du nord ?. Sesdégâts peuvent aller d'une diminutionde la qualité à une perte totale de larécolte : il est donc exclu, sous nos cli-mats, de " laisser faire "…

En agriculture biologique, la ges-tion de ce problème se décline encinq volets.

1) Connaissance et information.Vivre avec le mildiou sans en souffrir,c'est avant tout connaître ses cycles bio-logiques, les conditions qui lui sont favo-rables, ainsi que les conditions où lavigne lui est réceptive. Une littératureabondante existe à ce sujet.Mais c'est aussi s'informer au jour lejour.Le service de la protection des végétaux (1)

a mis au point un modèle informatisé quilui permet, en intégrant des connais-sances fondamentales, des données cli-matiques et des essais en laboratoire, dedonner régulièrement le niveau du risquede contamination par le mildiou.Ces données modulées par les informa-tions de la météo professionnelle et desobservations personnelles locales (tem-pérature, pluviométrie) me permettentchaque année d'éviter 2 à 4 traitementspar rapport à des collègues qui prati-quent une protection systématique àcadence régulière, sans subir plus de pro-blèmes qu'eux.

2) Observation du terrain.Une observation quotidienne et minu-tieuse n'est pas du temps perdu. Elle per-met de découvrir ou d'anticiper bonnombre de problèmes(2), d'intervenir aubon moment, mais seulement si cela estnécessaire.

3) Prévention.Pour ne pas être victime du mildiou, ilvaut mieux ne pas lui ouvrir la porte.Un exemple : dans les années 70, unchercheur de l'INRA, F. Chabousson, amontré dans son livre "Santé des cul-tures"(3), que les plantes sont plus oumoins réceptives à leurs parasites enfonction de la nature et de la quantité defertilisants qu'on leur apporte.Ce concept de base permet, par le choixdes fertilisants et leur juste dosage, derechercher son équilibre entre rende-ment et résistance aux parasites.Beaucoup d'autres techniques préven-tives sont utilisées. Elles n'empêchentpas quelques contaminations, mais évi-tent en général les épidémies explosives.

4) Lutte directe.Si certains problèmes sanitaires peuventêtres gérés uniquement par des actionspréventives, le mildiou n'est pas de ceux-là. Il est donc nécessaire d'agir contre lui.

Le seul produit réellementefficace et autorisé en cultu-re biologique est le cuivre(ex : la traditionnelle bouilliebordelaise). Sous cetteforme, il n'est pas directe-ment toxique pour l'hommeet les animaux, et étant peumobile dans le sol, il ne pol-lue pas les eaux souter-raines. Cependant, chaqueapplication est un stress

pour la vigne, et son accumulation dansle sol inhibe la vie microbienne et l'enra-cinement des plantes.C'est pourquoi notre souci est d'en utili-ser le moins possible et nous avons étéaiguillonnés dans ce sens par un récentrèglement européen qui en limite l'usageà 6 kg par hectare et par an.En plus des techniques de raisonnementet de préventions évoquées ci-dessus,visant à réduire le nombre de traite-ments, nous travaillons à affiner nostechniques d'application, ce qui permetd'en optimiser l'efficacité et d'en réduireles doses.Quelques exemples parmi beaucoupd'autres :- pulvériser à certaines heures de la jour-née, où la plante est plus réceptive auxtraitements,- réglage précis du pulvérisateur pour netraiter que les organes à protéger,- viser la face inférieure des feuilles :c'est là qu'ont lieu les contaminations, etc'est là que le produit ne sera pas lessivépar la pluie (d'où une durée d'action pluslongue).- etc, etc…Une combinaison de détails de ce genrenous permet de travailler à 1/3 ou 1/4des doses homologuées sans perte d'ef-ficacité.

5) Recherche, mutualisation desconnaissances.Les viticulteurs biologistes travaillent enréseau au niveau départemental etrégional, pour mettre en commun leursexpériences, mais aussi au niveau natio-nal et international, à travers des col-loques réunissant chercheurs et prati-ciens. Nous vivons ainsi un échange per-manent entre la recherche fondamentaleet la pratique, ce qui nous permet, dansun esprit très solidaire, d'avancer effica-cement malgré le peu de crédits allouésà la recherche en agriculture biologique.Voilà ! Je vais vous épargner les nom-breuses autres pages que j'aurais puremplir sur ces aspects techniques. Il mesemblait cependant important d'entrou-vrir la porte sur ces détails pour montrerque l'agriculture biologique n'est ni pas-séiste, ni frileuse, ni approximative maisqu'elle s'appuie sur des connaissancesapprofondies, un travail réfléchi, deséchanges dynamiques et solidaires.

Pierre Hervé.

(1) Un service public régionalisé duministère de l'agriculture.

(2) Mais elle apporte aussi beaucoup debonheur pour l'observation desplantes, des animaux, des odeurs,des lumières…

(3) Ce livre est à la bibliothèque deClamecy.

VITICULTURE BIOOn entend

souvent définir

l'agriculturebiologique

" en négatif "

Page 20: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Nouvelles technologies

20. Le Picot

Les spécialistes des questions et latéléphonie mobile.

Au risque de nous répéter indéfiniment, il est à la fois sur-prenant de constater que les militants socialistes sont frappésd’amnésie quand aux conséquences des privatisations deFrance Télécom par un gouvernement socialiste et consternantde surprendre leurs interprétations de ces mêmes consé-quences.Rappel des faits :

- Le gouvernement d’Union de la gauche décide de la pri-vatisation de France Télécom.

- Les ténors de la gauche locale et nationale restent silen-cieux face à ces mesures.

- Ils constatent ensuite que les sociétés privatisées " n’in-vestissent que là où ça rapporte ".

- Ils décident donc d’investir l’argent public pour pallier àl’incurie des sociétés de téléphonie.

- Ils continuent à parler de " service public ", plus agréableà l’oreille que service privé ou mafia…

Nous avons vu dans le N° 12 comment Charmant finance lepassage de la Nièvre au haut débit. Voyons maintenant com-ment J.L. Rollot, vice président du même Conseil Général s’yprend pour valider la mise en place des relais de téléphoniemobile sans bourse déliée pour les opérateurs France télécom,Bouygues et SFR. Il déclare dans le Journal du Centre du05/03/05 :

" Le fait qu’il y ait trois opérateurs privés pré-sents de façon active et dynamique sur ce marchéde téléphonie mobile est sans doute très bien,mais nous constatons, malheureusement, que sion habite des grandes villes, l’investissement estfait par les opérateurs, alors que dans le Morvan,le client doit payer deux fois : une fois en qualitéde client comme tous les Français et une deuxièmefois en tant que contribuable car c’est de l’argentpublic que va mettre le département ".

En réalité, " vingt-sept pylônes seront construits dans laNièvre pour un coût total de 3 950 000 € (soit 150 000 €pièce). Le Conseil Général prend à sa charge, 25% du coûttotal… Les fonds européens Feder 33%, L’Etat 28% et laRégion 14 %. "

Contrairement à ce que dit J. L. Rollot, les contribuableseuropéens, français, bourguignons et nivernais sont mis àcontribution à 100%. Il est facile de comprendre que leNivernais l’est quatre fois, le Bourguignon trois fois, leFrançais deux fois et l’Européen une fois…

Quel rôle assument donc, de façon " active et dynamique "les opérateurs qui facturent les communications ? Ils s’enga-gent " en contre-partie à équiper l’ensemble despylônes selon les principes de l’itinérance (l’opéra-teur qui équipera seul un pylône relaiera les com-munications des abonnés de tous les opérateurs).Ce sont d’ailleurs les négociations à l’échelonnational sur ce dernier point qui ont retardé laconstruction des pylônes. "

Les opérateurs qui doivent équiper les relais de leurs propresmatériels et trouver entre eux un accord, traînent des pieds.Ayant déjà été condamnés pour entente illégale, ils devraientréussir à s’entendre, mais il est vrai qu’en insistant un peu, lesConseils Généraux peuvent également payer le matériel spé-cifique de mise en réseau et son installation.

Ce qui était dit pour le haut débit dans le Picot N° 12 s’ap-plique intégralement mais dans ce cas c’est 100 % de la fac-ture que s’offre le contribuable.

Si " deux mille sept cents communes sont concer-nées en France dont quatre-vingt sept dans laNièvre ", le prix payé par les contribuables sera d’environ124 000 000 € qu’il faut déduire du prix de vente de Francetélécom. Si on fait la même opération pour le Haut débit, onse rendra vite compte de l’irréalité du bénéfice tiré de l’opéra-tion de cette privatisation par l’Etat… Et de la réalité du défi-cit pour le consommateur… Le téléphone devrait tendre versla gratuité, une fois amortis les investissements… Ce n’estpas pour demain !

Y.P.

Pour repérer l’emplacement et pré-parer la construction d’un pylône,un ingénieur, de France Télécomd’avant la privatisation, accompa-gnés du maire du lieu auraientsuffi. Pour avoir une garantie debonne fin, nous mettrons undeuxième ingénieur chargé de com-pléter le travail du premier… Il fautdonc trois personne.Dans le Journal du Centre du19/02/05, il est dit :" Une quinzainede personnes s’est retrouvée, dansla neige tourbillonnante, mardiaprès midi, pour la visite de qualifi-cation du site qui accueillera laplate-forme technique ". Il s’agit du

premier pylône de téléphoniemobile qui équipera le canton deBrinon sur Beuvron. Nos courageuxgrognards bravant le froid à l’heurede la digestion étaient quinze. Pourle seul repérage des 27 pylônesNivernais, il faut donc compter 405demi-journées de travail et, sansdoute, autant de repas au restau-rant et de frais de transport…Dans le cas d’un travail normale-ment géré, qui ne sert pas à fairesemblant de bosser devant lescaméras pour quinze élus et cadres,il aurait fallu, 81 demi-journées detravail. Ce qui est largement suffi-sant quand on sait que rien ne res-semble plus à un pylône qu’unautre. Il s’agissait en fait de repérerun lieu de la bonne taille, de pré-voir le déboisement, un sondage

pour la stabilité du sol, l’accès pourles lignes de téléphone et d’électri-cité. Sur la photo du Centre, pourl’implantation du pylône deMontreuillon, on dénombre égale-ment 15 personnes. La légende dela photo parle " d’invités en visitetechnique "… Une seule tient unpapier, les autres ont les mains dansles poches, mais s’agissant d’invités,nos élus et cadres se sont certaine-ment rendu sur les lieux sans rému-nération pendant leur tempslibre…Ce travail spectacle dont l’inutiliténe cherche qu’à camoufler l’activiténéfaste du personnel politiquedevrait permettre d’assimiler nosélus, " toutes tendances confon-dues ", à des intermittents du spec-tacle en fin de droits… Virons les !

L’égalité est plusqu’un vague

principe, c’est unefonction

mathématique :J. L. Rollot, parlant du haut débit dansle Centre du 05/03/05 veut " éviter lafracture numérique " et assurer " l’éga-lité d’accès au service public, la conti-nuité du service et l’égalité de traite-ment des usagers ". Dans l’article du même jour sur lefinancement de la téléphonie mobile, ilassure : " Sans faire d’idéologie, c’estpourtant la seule solution pour desser-vir tous les habitants et garantir l’égali-té républicaine. "Comment un individu qui affirme dansle même article que le citoyen " payedeux fois, comme client et contri-buable " ce qu’il possédait préalable-ment et qui pouvait justifier un inves-tissement collectif, peut-il parlerd’égalité ? Quel égalité quand certainsaccaparent le téléphone pour le fairepayer à d’autres toujours plus cher ? Comment les socialistes continuent-ils àfaire du service public quand ils aidentle privé. En créant comme pour le hautdébit " une délégation de servicepublic (ou DSP)… Il s’agit de sélection-ner un délégataire qui aura en chargela conception, la construction, le finan-cement et l’exploitation du réseaudépartemental. " Le Centre précise : "Selon le souhait de l’ensemble desconseillers généraux, toutes tendancesconfondues… ". On dirait un nid depoussins qui attendent la becquée… Nous avons à faire à des gens qui visi-blement ne connaissent pas le sens desmots " égalité " ou " service publique ". La confusion du langage qu’ils entre-tiennent est trompeuse, elle n’est pas lerévélateur de comportements schizo-phrènes : ceux sont de faux socialistesmais de vrais libéraux. Leur projet poli-tique, " toutes tendances confondues ",s’appelle le libéralisme.

Le travail spectaculaire…

PYLÔNES

La " sixième république "bananière et l’ADSL.

Le N° 3 du " Goulot Débouché ", journal imperti-nent lormois, nous apprend à propos de l’ADSL quele montage concocté par le Conseil Général enréunion à Château Chinon avec T. Breton, alors diri-geant de France Télécom a été invalidé :" La convention départementale entre France Télécomet le Conseil Général de la Nièvre a été déclarée illé-gale par le Conseil d’Etat. Ce qui n’empêche pas laCyberbase de Lormes de se transformer en cyber-VRPde France Télécom. "- Les manœuvres illégales d’un dirigeant ne

l ‘empêche pas de devenir ministre…- Une fois privatisée, France Télécom cherche à éva-

cuer toute concurrence avec l’appui des socialisteslocaux qui prétendent défendre le servicepublic…

- Ce concept de SPO, " Service Privé Obligatoire ",parent libéral du STO de sinistre mémoire, garan-tit l’avenir du dessous de table au détriment de lagratuité et de la démocratie...

Nous attendons avec impatience les contorsionsphilosophiques de Paul, Charmant, Rollot et consortpour ajuster ces pratiques avec un quelconquesocialisme…Contact :Le Goulot Débouché Le Deffend, 58140 Lormes.

Yves.Pupulin.

Avant-projet du pylône de Montreuillon.

Page 21: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

RETOMBÉES D’APRÈSRÉFÉRENDUM.Des siècles de " civilisation " pour queles riches soient de plus en plus riches etles pauvres de plus en plus pauvres !Bousiller une planète et nous empoison-ner à petit feu pour un tel résultat, c’est sûrement la preuve de la supériorité de l’homme sur l’animal.Le comble, c’est que ces braves gens quinous conduisent droit dans le mur nousdemandent parfois notre avis et sefâchent tout rouges si nous répondonsque nous n’avons pas envie de caution-ner un tel système.

L’ineffable Sarkozy nousexplique, sans rire, que le libéralismen’a jamais fait de morts. C’est vrai que,si l’on ne tient pas compte des millionsde gens qui meurent de faim et des mil-lions qui meurent faute d’avoir accès auxsoins et aux médicaments, on pourraitpenser que le libéralisme a les mainspropres.

Jack Lang croit ( ou fait semblant de croire ) que le " non " de gauche expri-mait avant tout une opposition à l’équi-pe Chirac-Raffarin. De là à penser quenous attendons, avec impatience, leretour au pouvoir de ses petits cama-rades socialistes... Non content de nous

prendre pour des cons, il nous croitdépourvus de mémoire.

DANS LE RETROVISEUR.

1940/2005 : Vieilles badernes !

L'intervention de Jospin (général-en-retraite suite à sa défaite en 2002) dansla campagne du référendum en ce prin-temps amène forcément à faire un paral-lèle historique.En effet, c'est un peu comme si le triste-ment célèbre général Gamelin, respon-sable désigné du désastre militaire demai 1940 était revenu en 1943 pourdonner des leçons de stratégie militaireaux Alliés !Viré pour incompétence 7 jours après ledébut des combats, le 17 mai 40, enpleine offensive allemande, leGénéralissime, Chef-d'Etat-Major depuis1935, assurait au Président Daladier enaoût 1939 : " l'armée est prête ".Cela évoque la formule socialiste de la campagne présidentielle de 2002 : "notre bilan est excellent ". Dans cesdeux cas, on connaît la débâcle qui s'en-suivit…Le général Gamelin (1872-1958) passaensuite le reste de sa vie à nier sa res-ponsabilité dans la défaite, et à accuserles autres de toutes les impérities.Cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?Tant il est vrai que la guerre, comme le

ridicule, ne semble tuer que les petitesgens, épargnant les puissants.Jospin/Gamelin, même combat desvieilles badernes galonnées ou diplô-mées, incapables d'assumer la réalitéde leur incompétence avérée et toujoursprêts à trouver un coupable tout dési-gné : le peuple, qui ne serait pas dignede ses élites éclairées !

J.R.

France laïque,France démocratique ?Il me semblait que notre pays, la France,était une république laïque et démocra-tique. En quelques semaines mes certi-tudes ont été sérieusement mises à mal.En ce qui concerne la laïcité, ce fut l’épi-sode de l’agonie du Pape Jean-Paul II,son décès et la désignation de son suc-cesseur Benoît XVI, qui a mis en éviden-ce sa remise en cause. Quel battagemédiatique pendant deux semaines,presse écrite, radios et télévisions, tantdu service public que du privé. Ce fut tel-lement excessif, tellement indécent par-fois, que certaines autorités catholiquesont été amenées à manifester leur répro-bation.Et puis, le calme revenu, voici qu’est arri-vé le référendum sur le traité constitu-tionnel européen. Cette fois c’est la

démocratie qui a été scandaleusementbafouée par le pouvoir politico-média-tique.A la fin de l’année 2004, Jacques Chiracse prévoyait un référendum tout en dou-ceur, puisque les sondages donnaient leoui largement en tête.Malheureusement pour lui, peu à peu lesnuages se sont amoncelés. Alors nousavons eu droit à un référendum danslequel nous avions deux réponses pos-sibles : le oui ou… le oui ! Quelleconception de la démocratie !Et puis, au fur et à mesure que le nonprogressait en France, ce fut un véritabledéchaînement de la part des pouvoirsétablis, responsables politiques et média-tiques confondus.Les partisans du non étaient accusés detous les maux : ringards, xénophobes,fossoyeurs de l’Europe, froussards,conservateurs…Pendant la campagne électorale lesrègles les plus élémentaires de l’équiténe furent pas respectées, à l’image d’unerépublique bananière.Heureusement, face à ce déni de démo-cratie, les citoyens se sont mobilisés etse sont appropriés ce vote. Ils ont ditm… à ces élites, ces maîtres à penser,qui voulaient leur dicter la conduite àtenir.Aujourd’hui le NON l’a emporté. C’estune victoire. Souhaitons simplement quecette prise de conscience citoyenne nereste pas sans lendemain !

Jean Petit.

COCORICO

C’est la France qui a récupéré le cadeauempoisonné ce nouveau réacteur expéri-mental nucléaire sera fait chez nous, ilcoûtera 10 milliards d’Euros pour un trucqui ne fournira pas un KW, puisque l’onest en phase de recherche. Avec autantd’argent on aurait pu se diriger dans larecherche sur les énergies renouvelableset enfin commencer à sortir du nucléaire.C’est encore raté quel siècle de merde !Espérons le prochain meilleur.

PompiersCriminels ou accidentels, les incendiesresteront toujours dangereux pour ceuxqui les combattent. Pourtant quand unCanadair se désintègre en plein vol enluttant contre un incendie de forêt, cen’est peut-être pas l’incendie qui est res-ponsable. Les responsables politiques detous poils peuvent toujours jouer lesmatamores, les vrais responsables ducrash (s’il y en a) ne sont pas les pyro-manes. L’appareil aurait subi le mêmesort si l’incendie n’avait pas été d’originecriminelle.

Le Picot . 21

Reconnaissez les

Du haut de la tour

Sur cette photo de Guy Beaufils, il s’agit de reconnaître le maximum de personnes.A partir de quinze personnes identifiées on peut envoyer la liste au Picot et gagnerune BD.

1 2

34

5 6 78 9

10

11

12

13

1415

16

17

18

1920

21

222324

25

Page 22: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

22. Le Picot

Les bistrots ouvriers ont, pour la plupart, fermé leurs portes. A Clamecy le der-nier d’entre eux est situé en haut de la rue de l’Abreuvoir. C’est le lieu de pas-sage et de rencontre d’un grand nombre d’habitués, actifs, retraités ou chô-meurs. On s’y côtoie autour d’une chopine de rosé pour débattre des soucis dujour qu’aggravent les mesures d’exclusion d’une part toujours plus importantede la société. Les commentaires acides et humoristiques qui y fusent sont peuflatteurs pour les puissants de ce monde… Sarkozy a oublié d’y prendre unbain de foule lors de son passage récent dans la région. Dommage ! Il auraitpu y rencontrer l’esprit de la cité des flotteurs…

L’hôtel restaurant, le Beau Séjour existe déjà au XIXe siècle, ce dont témoi-gnent d’anciennes factures retrouvées lors d’une transformation récente. Ce caféouvrier est repris au tout début des années 60 par M. et Mme Maupetit. Jean-Claude, ditJean et Ginette se rencontrent à Billy sur Oisy, au Bœuf couronné tenu par la familleRollin chez qui Ginette occupe l’emploi de femme de ménage tandis que Jean travailleà la boucherie. C’est là, dans les années cinquante, que Jean reçoit son surnom pourla qualité de sa charcuterie et tout particulièrement de son saucisson à l’ail. Ils semarient en 1958.Mme Maupetit est née le 24 avril 1938 à Saint-Verain en Puisaye. Jean, né le 9 août1928 à Paris ignore tout de sa naissance car il est abandonné puis recueilli par Mme Potde Saint-Pierre-du-Mont qui a élevé 13 enfants de l’Assistance publique. Lesrecherches sur sa mère butent sur les propos laconiques d’un directeur de l’Assistancepublique de Prémery : " C’est pas la peine de chercher, c’était une moinsque rien. " Dominique, leur fille, aimerait savoir et regrette " de n’avoir aucune photo del’enfance de Jean qui furent brûlées avec tous ses papiers sur ordred’un notaire lors de la succession de Mme Pot.*"Visiblement, nous ne sommes pas plus égaux devant la mémoire que devant la mort.

Au cours des années 60/70, Mme Maupetit tient l’établissement tandis que Jeantravaille à la charcuterie Colas, puis comme ouvrier chez Soubitez jusqu’en 1977/1978.A cette époque, quatre personnes sont employées à l’hôtel-restaurant où sont servis45 à 50 couverts chaque midi. " L’hôtel hébergeait des pensionnairescomme Moustique qui y rencontra son épouse. Les pensionnaires fai-saient partie de la famille et, arrivés à l’âge de la retraite, certainscontinuaient de vivre là. L’un d’entre eux est resté jusqu’à la fin de savie. Les clients se confiaient volontiers à ma mère qui écoutait avecattention les tracas de chacun… Pour accéder aux chambres des pen-sionnaires après la fermeture, il fallait passer par la cave. Mon pèreavait trouvé l’un d’eux, au petit matin, endormi devant la porte qu’ilcroyait close… "*Mme Maupetit dont la formule " On n’assomme pas la clientèle ", ne s’estjamais démentie fut très triste de devoir arrêter la restauration pour raison de santéen 1984. De fait, chacun se demande comment, avec des tarifs aussi bas, ils pouvaients’en tirer financièrement. " Un sandwich, c’était le tiers d’un pain avec cequ’il fallait à l’intérieur. " Jean Maupetit tuait le cochon et fabriquait la charcu-terie mais à combien estimaient-ils le prix de leur travail ?Même les gendarmes commandaient des casse-croûte qu’ils réservaient par télépho-ne en demandant à " parler à Mme Saucisson*"…" C’étaient les cafetiers les plus anciens de Clamecy après les Virot quitenaient le bar tabac au pied de l’escalier de la Veille Rome. Dans lesannées 60, chaque année, on y organisait l’un des concours de beloteles plus courus du secteur et le dimanche matin, à l’heure de l’apéro,

Mme Maupetit offrait des petits gâteaux aux clients... Il n’y avait quelà que ça se faisait à l’époque. La classe ouvrière venait parce quec’était pas cher. Chacun pouvait discuter librement, sans crainte desreproches ou des mouchardages. Jean était solidaire des manifesta-tions ouvrières dans les périodes de contestation et c’était le seul cafe-tier qui acceptait de monter à la Colonne pour servir, en mémoire desinsurgés de 1851, le vin d’honneur du 14 juillet.** "Communiste de cœur, Jean Maupetit avait adhéré au PCF. Il n’était pas seulementgénéreux, mais, il était avec Marcel Maheux, l’un des rares militants du Parti avec quinous pouvions discuter en dépit des directives de mise à l’écart, voire de dénonciation,des " gauchistes "." Jean aimait les farces et détestait préparer le café, aussi assurait-il aux clients que la cafetière était en panne. Une panne sérieuse etde longue durée… Au touriste de passage qui demandait l’originedu vin de comptoir, il vantait les mérites du Saint-Pierre-du-Mont,ce grand cru local injustement méconnu.**" Moustique se souvient avoir" joué sur ses conseils, le 21 dans une course de 20 partants ". Mais lespensionnaires n’étaient pas en reste non plus : n’ont-ils pas été mettre leurs lits surl’échafaudage lors de la réfection de la façade… Peut-être pour dormir en terrasse.Dominique, la fille de M. et Mme Maupetit, ne voulait " surtout pas reprendrel’établissement " mais a fini " par céder devant l’insistance de Jean-Charles *", son mari qui travaille à l’usine comme c’était déjà le cas de JeanMaupetit.La fille de Dominique reprendra le café quand sa mère sera en retraite. Elles parlentdonc de moderniser le lieu en espérant qu’un jour les abords du café et tout particu

lièrement les trottoirs seront refaits : " Toute mon enfance j’ai entendu le res-ponsable du PC promettre à mes parents de refaire les trottoirs quandil livrait l’Humanité, mais les élus préfèrent les pavés de luxe à la réfec-tion des trottoirs, le tape-à-l’œil à la sécurité des gens.*"Longtemps encore on se rendra chez " Saucisson " et même si l’origine du nom venaità se perdre, souhaitons que l’esprit de fraternité des années 60, reste le plus vieil habi-tué du lieu.

Yves Pupulin.

D’après les témoignages de Dominique Marquès (*) et Moustique (**).

Dans les années 70, lors de l’installation des infrastructures téléphoniques qui tra-versent Clamecy, nous allions prendre notre casse-croûte chez " Saucisson ".L’hiver était froid et humide et Mme Maupetit nous préparait des omelettes gigan-

tesques ou même des poulets de ferme, au prix dérisoire d’un casse-croûte. Nous étions unequinzaine d’ouvriers de dix nationalités différentes et je me souviens de l’esprit de fraterni-té qui collait parfaitement avec le lieu et l’époque. Le racisme était exclu dans l’équipe, ycompris pour le chef de chantier qui militait au PSU. Il avait pris l’habitude, après ces repastrès amicaux et fortement arrosés, de descendre dans la tranchée afin de nous inciter dou-cement à reprendre le boulot, sans nous bousculer… Sans doute, souhaitait-il, lui aussidigérer tranquillement…

Les gens

CHEZ " Saucisson "

M. Maupetit, il y a une quarantaine d’années.

Page 23: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

Le Picot . 23

Dans les vieux bouquins

C’est en en juin 2001qu’est sorti, à Clamecy,

le premier numéro du Picot,

" irrégulomadaire derésistance à l’apathie ".

Le journal ouvre sescolonnes aux

autochtones ou aux acteurs locaux quipeuvent donner leur opinion sur tout cequi concerne leur quotidien, leur ville et

ses environs. Le succès est immédiat etne s’est pas démenti depuis.

Il y a plus de 150 ans, sous Louis-Philippe,quelques hommes éclairés ressentent pareille-ment la nécessité de créer dans les provincesdes journaux indépendants. Des écrivains, telsle poète Lamartine ou George Sand, mettentleur plume au service de cette cause.

Il nous a semblé intéressant de donner à lire,aujourd’hui, en 2005, ce qu’écrivait GeorgeSand sur le sujet en décembre 1843. Voici doncdes extraits de la lettre que la célèbre roman-cière (1804-1876) adresse à Lamartine, le fon-dateur du Bien public, à Mâcon. George Sand,qui s’apprête, avec ses amis, à lancerL’Eclaireur de l’Indre, de la Creuse et du Cherrépond au poète qui vient d’accepter de leurdonner des articles pour leur journal (quiparaîtra dans le Berry, de 1844 à 1847).

" Monsieur,

" […] J’ai cru devoir suivre, à la distance quime convient, le noble exemple que vous avezdonné. C’est une pensée grande et bonne quecelle de rendre à la presse des départements savigueur et sa liberté ; c’est, de plus, une idéejuste, une vue saine que de croire à sa résur-rection possible et certaine, en dépit de la tris-

te situation qu’a faite aux journaux de provin-ce l’abus de la centralisation […]. " L’abus dela centralisation à combattre, tel est l’objetprincipal qu’on doit proposer en travaillant auréveil de la presse dans les départements ; et jene concevrais pas comment les journaux libé-raux n’aideraient pas, les premiers, la provin-ce à sortir de cet état d’effacement et d’impuis-sance où l’esprit de gouvernement cherche à latenir plongée. La centralisation est certaine-ment la clef de voûte de l’unité française…Mais le principe même de la centralisation setrouve faussé aujourd’hui chez nous au pointde produire le contraire de la centralisationvéritable, c’est-à-dire la concentration, l’enva-hissement et l’absorption. Paris ne joue plus lerôle efficace par lequel la capitale devait fécon-der la civilisation, en organisant et dirigeant lemouvement des provinces. Au lieu de fairerefluer sans cesse la vie du centre aux extré-mités, cette vaste et terrible capitale est deve-nue un gouffre où le sang se fige, où la riches-se s’engloutit, où la vie se perd. Là devrait bientendre et aboutir toutes les forces vives dupays… Loin de là ! l’avare Babylone dévoreses enfants ; et, lorsqu’elle les rend au sol quiles a produits, c’est après avoir épuisé toute lasève qu’ils lui avaient donnée. Quel hommed’intelligence, savant ou artiste, philosophe oupolitique, n’a été jeter sa vie à pleine maindans ce tourbillon délirant… Enfin, la provin-ce, c’est l’exil pour toutes les vanités souf-frantes…" Sous un gouvernement paternel et vraiment

éclairé, les choses se passeraient autrement…Le siège du pouvoir s’appliquerait à épargnerla vie morale et intellectuelle des provinces ; illes contraindrait à s’instruire, à s’élever, àconserver […] les idées et les sentimentsqu’elles produisent pour leur propre usage, aulieu de les abdiquer complètement, au profit deParis." Vous qui appréciez les causes et les effets de

nos malheurs publics, dites-nous le principe dece divorce entre la France et son œuvre, entrela patrie et la métropole. N’est-ce point uneconséquence fatale du génie de Napoléon quece développement illimité de la vie d’une citéaux dépens de la vie d’une nation ? Certes,l’Assemblée constituante et la Convention, enabolissant les barrières de province à province[…] n’avaient pas voulu décréter l’anéantisse-ment de la France. C’était au contraire, l’unitéde la France que nos législateurs sortis dupeuple avaient voulu fonder. Mais hélas ! leurtentative d’organisation ne fut qu’un rêve ; caroù est ce peuple nouveau ?… L’unité véritablene s’est pas fondée… Qu’est-ce, en effet, que laFrance aujourd’hui, moins Paris, sinon unegrande solitude ? et l’on appelle cela centrali-sation !…" Paris, qui ne vit que par la France, ne sau-

rait jamais lui rendre ce qu’elle a reçu endétail…" Tout s’absorbe vers le centre ; il n’en revient

que de l’argent ; produit stérile, jouissance fic-tive qui ne descend pas jusqu’aux classespauvres, et qui ne profite pas même aux

classes moyennes. L’argent, dans leurs mains,n’est qu’un moyen de continuer le commercede l’argent, d’acquérir plus d’argent encore,toujours plus d’argent ; et le laborieux spécu-lateur meurt à la peine de la richesse, sans yavoir soupçonné une source féconde pour lebien-être et le progrès moral de ses semblables." En retour de ses écrivains, de ses artistes,

de ses savants,… Paris envoie bien, il est vrai,quelques hommes à la province ; il lui envoiedes préfets, des sous-préfets, des receveurs desfinances, des percepteurs d’impôts, des com-missaires de police et des officiers de gendar-merie, tous personnages qui n’ont d’autresoffices que d’empêcher toute effervescenced’imagination, toute idée de progrès, toute ori-ginalité de caractère, toute pensée de réforme,toute tentative d’innovation…"Paris promet aussi " des routes, des édifices,

des privilèges, des ponts, pourvu qu’on fasseserment de ne demander ni liberté de conscien-ce, ni progrès d’esprit et de cœur, ni dignité…[On] " a réussi à faire la vie publique si

amère en France qu’il faut un couragehéroïque pour n’en pas abdiquer les droits etque la majorité des Français appelés à les exer-cer s’en dégoûtent davantage et semblent prêtsà en répudier les premiers devoirs. Ce sombreennui, cet amer scepticisme se montrent dansles provinces, privées d’affection et d’émotion,sous l’apparence d’apathie ou de brutale indif-férence… Voilà ce qu’ils ont fait de la Francede Jean-Jacques, de Voltaire et de Diderot, de laFrance de la Convention, de la France deNapoléon… " En attendant, que pouvons-nous, nous

autres obscurs habitants des provinces les plusaccablées pour secouer ce drap mortuaire donton veut nous envelopper ? Vous nous l’avezappris, monsieur, en réveillant, dans la pro-vince qui s’enorgueillit de vous posséder, unesprit de vie, une conscience publique, et en luicréant un journal indépendant. Oui, nous vou-lons, autant qu’il est en nous, obéir à votreappel, et créer un organe de nos plaintes, denos justes réclamations…, sur les rives del’Indre et du Cher… Aucun sacrifice ne [nous]coûtera pour créer un journal indépendant…" Recevez donc les actions de grâce de toute

une coalition d’honnêtes gens. J’y joins parti-culièrement les miennes, et l’expression denotre estime à tous, de notre fervente admira-tion.

George SAND "

Voilà la centralisation magistralement expli-quée aux petits et aux grands. Comment laromancière verrait-elle aujourd’hui l’état desprovinces, à l’heure où le gouvernementRaffarin vient de décréter la seconde étape dela décentralisation, autrement dit, le transfertaux collectivités locales ?…

Anne DOURNEAU.

Pourquoi le Picot ?

Pourquoipublier une

feuille indépendante

à Clamecy,en Haut-Nivernais

“ Tout s’absorbe vers le centre ; il n’enrevient que de l’argent ;

produit stérile, jouissance fictive qui nedescend pas jusqu’aux classes pauvres “

Page 24: IRRÉGULOMADAIRE ISSU DE LA RÉSISTANCE À L’APATHIE ... · dépeuple au profit des petites communes alentour. Du côté de la mairie, M. Bardin est passé en quelques années d’un

I - On rafle la mise et on se tire... ! II - Une affaire de champignon -Davantage propice à la sérénade. III - Faut vraiment se baisser pour lescueillir ! - Infinitif. IV - Au sortir deClamecy, même à mains nues -Graissée religieusement. V - Aussi unprénom - Adepte du grec ancien.VI - Lettres de tribu -Rose ou margueriteau fil des ans. VII - Etat de Lucy. VIII - Evolue - Touche.IX - A pris parti maisen est toute retournée ! - Pour debeaux quartiers.

1 - Discipline durédac’chef. 2 - Grandchef. 3 - Partisansaussi de Salvatore ? 4 - Rus de toit. 5 - Enduits finals - Quand ça tombe à

l’eau. 6 - Désinence numérale -Canton… a les pieds dans l’eau. 7 - Ca embellit ou ça tache le revers.8 - Bonnes pour l’édile quand ellessont au beurre… 9 - Engagement -Bête de sable. 10 - Véto - Négation. 11 - Divagations.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

Le coin des PICOTVERBISTES. Toujours tendancieux, jamais vulgaire ! (B. Marécaux.)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

I

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

C A T A S T R O P H E

A R R E S T A T I O N

O S E C

M E L O I C E L U I

P N E U S

I S O

R E I N E R E T E

N O L E N I

A U R A M I G L U

T I N S A N I M E R

Solution Picot no 12

O M E T T R E H O P

Anciens numérosTous les numéros précédents du “ Picot ” (sauf le n°1, épuisé),sont en vente à la Librairie Moderneet Classique, rue du Grand Marché.

Ce dessin est extrait dela BD “ Le fantastiqueau quotidien “ de notre des-sinateur Serge Cogan. On peutencore se la procurer à la LibairieModerne et Classique à Clamecy oula commander à la rédaction dujournal : 6 € + 1,50 € de frais deport. Joindre un chèque à l’ordre deRéagir en Vaux d’Yonne

AMOURAMOUROn vous trompe et vous n’y voyez goutte. Ouvrez lesyeux, nom de dieu !

TRATRAVVAILAILA vous savoir tout le temps occupé à creuser, de mau-vais esprits chercheraient bien à vous imputer le troude la Sécu.

SANTESANTEOn n’ose pas vous conseiller de prendre un peu l’air.Vous pourriez penser qu’on se moque de vous.

ARGENTARGENTIl paraît que dans la capitale les taupinières se vendentà la découpe et que ça rapporte beaucoup d’argent. Uneidée à creuser. Plus un sou. Gardez au moins le moral.

La TaupeH O R O S C O P EH O R O S C O P E

JacquesChirac rend

visite au PrésidentGeorge W.Bush.- Dis-moi, George, com-ment fais-tu pour avoirune équipe aussi perfor-mante, alors que moi, jesuis entouré d’une bandede crétins ??? - C’est simple, Jack, jeteste mes ministres enpermanence. S’ils répon-dent juste, ils restent.Sinon je les vire ! C’est lasélection naturelle, je suissûr de ne garder que lesmeilleurs... Attends, tu vasvoir !Bush appelle ColinPowell. - Colin, je vais te poserune question. Tu connaisla règle, si tu te trompes,tu es viré, OK ?Alors voilà : " C’est l’en-fant de ta mère, mais cen’est ni ton frère ni tasœur, qui est-ce ? "Colin Powell réfléchitquelques secondes puisdit :- Facile, c’est moi.

“ Parfait ” dit Bush, “ je tegarde.” Chirac est trèsimpressionné. A peinerentré à Paris, ilconvoque Raffarin. - Raff, je vais te poser unequestion : si tu répondsjuste, tu restes àMatignon, sinon, tu esviré... - Voilà : " C’est l’enfant deta mère, mais ce n’est niton frère, ni ta sœur ".Qui est-ce ?Raffarin, qui connaîtbien ses limites, deman-de un délai de réflexion.Chirac lui donne 24heures... Raffarin fonce àMatignon, convoquevite son cabinet et bien-tôt toute une banded’énarques planchentsur la question. Leshypothèses fusent... A lafin, un type plus malinque les autres dit :- Il faut demander àJuppé ! Il a toujours rai-son et il sait ce que lePrésident a derrière latête.

- Excellente idée !Raffarin appelle aussitôtJuppé. - Allo, Alain ? Voilà, c’estl’enfant de ta mère, maisce n’est ni ton frère, ni tasœur... Qui est-ce ? Juppé ricane légère-ment et, avec le tonsupérieur qu’on luiconnaît, répond : - Facile, c’est moi ! Le lendemain, Raffarinse précipite à l’Elysée.- Monsieur le Président,Monsieur le Président, jesais qui c’est ! - Bien, Raff ! Alors, l’en-fant de ta mère qui n’estni ton frère ni ta sœur, quiest-ce ?- C’est Juppé, Monsieur lePrésident !Chirac ouvre des yeuxronds.- Fais tes bagages, Raff !Tu es viré !Et Raff de demander:- Mais Jacques, quelle estla bonne réponse ?- Eh bien, c’est pourtant facile, c'est Colin Powell !!!

Quand Chirac testeRaffarin.

Juste pour rire...

TROP D’AMOUR TUE L’AMOUR.- Faites parler les personnages et envoyez vos trouvailles au journal.

Un numéro spécial dessins à gagner pour les meilleures bulles.

NOTRE JEU DE L’ETENous nous excusons auprès de noslecteurs de la sortie tardive du n° 13.De petits problèmes de santé m’ontempêché d’y travailler régulièrementet dans les délais.

C.C.

Feu d’artificeFeu d’artifice..

Comme la majorité des spectateurs,nous avions trouvé l’édition 2004particulièrement calamiteuse. Nousl’avions écrit dans notre numéro 11.La municipalité a eu à cœur de ne

pas rester sur cette mauvaise impres-sion en 2005. Du coup nous avonseu droit à ce qui est sûrement le plusbeau feu d’artifice de ces dix der-nières années.

Un grand bravo !