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INVENTAIRE DES AMPHIBIENS, DES REPTILES ET DES MICROMAMMIFÈRES SUR LA CÔTE DE BEAUPRÉ EN 1998 Par Jean-François Desroches et Daniel Banville OCTOBRE 2002

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INVENTAIRE DES AMPHIBIENS, DES REPTILES ET DES MICROMAMMIFÈRES SUR LA CÔTE DE BEAUPRÉ EN 1998 Par Jean-François Desroches et Daniel Banville OCTOBRE 2002

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Référence à citer: DESROCHES, J.-F. et D. BANVILLE. 2002. Inventaire des amphibiens, des reptiles et des micromammifères sur la côte de Beaupré en 1998. Société de la faune et des parcs du Québec, 43 pages.

Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec – 2002 ISBN: 2-550-38088-6

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INVENTAIRE DES AMPHIBIENS, DES REPTILES ET DES MICROMAMMIFÈRES

SUR LA CÔTE DE BEAUPRÉ EN 1998

Par

Jean-François Desroches et

Daniel Banville

OCTOBRE 2002

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Les amphibiens, reptiles et micromammifères sur la côte de Beaupré

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À l’été 1998, un inventaire des amphibiens, des reptiles et micromam-mifères a été réalisé sur la côte de Beaupré afin de connaître les espèces pré-sentes ainsi que leur abondance et leur distribution. Différentes méthodes ont été utilisées : inventaire des chants d’anoures, recherche d’œufs d’anoures et de salamandres, pose de nasses pour les nectures, les larves de salamandres et les têtards, fouille des cours d’eau pour les salamandres de ruisseaux, in-ventaire visuel des amphibiens, pose de pièges pour les couleuvres, fouille sous divers objets pour les couleuvres et les micromammifères et pose de piè-ges pour les micromammifères. Au total, 16 espèces ont été recensées soit sept espèces d’amphibiens, deux de reptiles et sept de micromammifères. Au-cune de celles-ci n’est classée menacée ou vulnérable ni ne figure sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables du gou-vernement du Québec. Par ordre d’importance, les espèces les plus communes sont la gre-nouille léopard, le crapaud d’Amérique, la grande musaraigne, le campa-gnol des champs et la souris sauteuse des champs. Les espèces suivantes sont moins communes mais tout de même assez répandues : la salamandre à deux lignes, la rainette crucifère et la couleuvre rayée. Bien que la grenouille du Nord soit commune, elle est moins bien répandue que les espèces précéden-tes alors que la grenouille verte est peu commune et peu répandue. La gre-nouille des bois et la chélydre serpentine sont considérées rares car elles ont été trouvées à un seul endroit. Les micromammifères suivants ont aussi été trouvés à un seul endroit mais il apparaît fort possible qu’ils soient présents dans d’autres sites : la musaraigne cendrée, le condylure étoilé, la chauve-souris nordique et le campagnol à dos roux de Gapper. Bien que potentiellement présentes dans la région, les espèces suivan-tes ont fait l’objet d’une recherche particulière mais sans résultat: le necture tacheté, le triton vert, le ouaouaron. De plus, malgré qu’elles soient présen-tes à certains endroits au nord du boulevard Sainte-Anne, la salamandre sombre du Nord, la couleuvre à ventre rouge et la couleuvre verte sont ab-sentes de l’aire d’étude. Presque toutes les espèces trouvées sur la côte de Beaupré sont asso-ciées aux milieux humides. Fait intéressant, aucune espèce davantage asso-ciée au milieu forestier et retrouvée au nord du boulevard Sainte-Anne n’a été observée dans l’aire d’étude. Ces espèces sont la salamandre rayée, la salamandre maculée, l’écureuil gris, l’écureuil roux, le tamia rayé, la souris sylvestre et la souris sauteuse des bois.

RÉSUMÉ

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TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ ......................................................................................................................................................... 5 TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................................................... 7 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 9 2. AIRE D’ÉTUDE ........................................................................................................................................ 10 3. MÉTHODOLOGIE .................................................................................................................................... 11

3.1 AMPHIBIENS ..................................................................................................................................... 11 3.1.1 Écoute des chants d’anoures .......................................................................................................... 11 3.1.2 Recherche d’œufs et de têtards ...................................................................................................... 12 3.1.3 Nasses dans les cours d’eau et les étangs ...................................................................................... 12 3.1.4 Fouille des ruisseaux ..................................................................................................................... 12 3.1.5 Inventaire visuel et fouille en milieu terrestre ............................................................................... 12

3.2 REPTILES ............................................................................................................................................ 13 3.2.1 Couleuvres ..................................................................................................................................... 13 3.2.2 Tortues ........................................................................................................................................... 13

3.3 MICROMAMMIFÈRES ...................................................................................................................... 13 3.3.1 Piégeage ........................................................................................................................................ 13 3.3.2 Inventaire visuel ............................................................................................................................ 13

4. RÉSULTATS ............................................................................................................................................. 17 4.1 Amphibiens .......................................................................................................................................... 17

4.1.1 Écoute des chants d’anoures .......................................................................................................... 17 4.1.2 Œufs et collecte de têtards ............................................................................................................. 19 4.1.3 Nasses dans cours d’eau et étangs ................................................................................................. 21 4.1.4 Fouille des ruisseaux ..................................................................................................................... 21 4.1.5 Inventaire visuel et fouille en milieu terrestre ............................................................................... 21

4.2 Reptiles ................................................................................................................................................. 22 4.2.1 Couleuvres ..................................................................................................................................... 22 4.2.2 Tortues ........................................................................................................................................... 24

4.3 Micromammifères ................................................................................................................................ 24 4.3.1 Piégeage ........................................................................................................................................ 24 4.3.2 Inventaire visuel ............................................................................................................................ 25

5. DISCUSSION ............................................................................................................................................ 26 5.1 Amphibiens .......................................................................................................................................... 26

5.1.1 Crapaud d’Amérique ..................................................................................................................... 26 5.1.2 Rainette crucifère .......................................................................................................................... 26 5.1.3 Grenouille verte ............................................................................................................................. 27 5.1.4 Grenouille du Nord ........................................................................................................................ 27 5.1.5 Grenouille des bois ........................................................................................................................ 27 5.1.6 Grenouille léopard ......................................................................................................................... 28 5.1.7 Salamandre à deux lignes .............................................................................................................. 28 5.1.8 Les espèces absentes ..................................................................................................................... 29

5.2 Reptiles ................................................................................................................................................. 30 5.2.1 Couleuvre rayée ............................................................................................................................. 30 5.2.2 Chélydre serpentine ....................................................................................................................... 31 5.2.3 Les espèces absentes ..................................................................................................................... 31

5.3 Micromammifères ................................................................................................................................ 32 5.3.1 Souris sauteuse des champs .......................................................................................................... 32 5.3.2 Grande musaraigne ........................................................................................................................ 32 5.3.3 Campagnol des champs ................................................................................................................ 33 5.3.4 Musaraigne cendrée ....................................................................................................................... 33

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5.3.5 Condylure étoilé ............................................................................................................................ 33 5.3.6 Campagnol à dos roux de Gapper ................................................................................................ 33 5.3.7 Chauve-souris nordique ................................................................................................................. 34 5.3.8 Les espèces absentes ..................................................................................................................... 34

5.4 Sites les plus intéressants ......................................................................................................................... 34 6. CONCLUSION .......................................................................................................................................... 36 REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................... 37 RÉFÉRENCES ............................................................................................................................................... 38 ANNEXE 1 .................................................................................................................................................... 41 ANNEXE 2 .................................................................................................................................................... 43 ANNEXE 3 .................................................................................................................................................... 44

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1. INTRODUCTION

La côte de Beaupré est depuis plusieurs an-nées au cœur d’une problématique de conserva-tion des milieux humides. Entre 1964 et 1985, en-viron 400 ha de terres humides ont été perdus le long des 27 km de la rive entre Boischatel et Beaupré (Beaulieu 1993). Presque tous ces mi-lieux ont été remblayés pour agrandir des terrains en bordure du fleuve Saint-Laurent au sud du bou-levard Sainte-Anne. Les 160 ha de marécages et prairies humides restants font présentement l’ob-jet d’un litige entre la MRC de la Côte de Beaupré et le ministère de l'Environnement et de la Faune en ce qui concerne la détermination de la ligne des hautes eaux et, par conséquent, la vocation de la zone riveraine (BAPE 1994). Les terres humides sont reconnues comme étant des milieux très riches dans les divers pro-cessus écologiques. Malgré le fait que plusieurs hectares aient été détruits au cours des dernières décennies le long de la côte de Beaupré, il de-meure que les milieux restants sont relativement protégés en raison de leur caractéristique même — soit d’être humides — ce qui les rend difficile d’accès tout particulièrement pour la construction tant résidentielle que commerciale. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle ils sont encore très fréquentés par une assez grande variété de faune. Ils constituent donc des endroits d’une grande importance en terme de protection de la faune et de la flore qui y sont associées. Mais, en raison de ce peu d’accès à la construc-tion résidentielle — et surtout commerciale — , il existe toujours énormément de pression pour continuer le remblayage du fleuve au sud du bou-levard Sainte-Anne.

Les seules connaissances fauniques que nous avons sur ces milieux concernent la sauva-gine et consistent en des inventaires aériens — en 1989 et en 1995 — (Banville et St-Onge 1990, Banville et Leclerc 1998) et en des inventaires de couvées de canards — en 1984 et en 1991 — (Banville et St-Onge 1988, Desrosiers et al. 1996). Les autres groupes d’animaux n’ont jamais fait l’objet d’une étude quelconque sur la côte de Beaupré. Afin de mieux caractériser l’importance des milieux humides sur la côte de Beaupré, la connaissance de l’utilisation de ces milieux par les amphibiens, les reptiles et les micromammifè-res est donc un atout. Cette acquisition de connaissance apparaît importante pour mieux pro-téger ces milieux fragiles que sont les habitats hu-mides de la côte de Beaupré. Ce rapport présente les résultats d’un in-ventaire des amphibiens, des reptiles et des micro-mammifères réalisé au cours de l’été 1998 sur la côte de Beaupré. On y décrit d’abord les métho-des utilisées et les résultats par groupes d’espèces. On retrouvera ensuite, dans la discussion, une analyse de la situation de chaque espèce ainsi que la description des sites les plus intéressants pour cette faune. Une liste des espèces trouvées à proximité de l’aire d’étude y est également pré-sentée. Finalement, la conclusion fait un rappel sur les points importants qui ressortent de cet in-ventaire.

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2. AIRE D’ÉTUDE

Le territoire étudié est situé sur ce qui est connu sous l’appellation de côte de Beaupré. Il comprend toute la partie située au sud du boule-vard Sainte-Anne sur une longueur de 27 km. Il traverse ainsi cinq municipalités soit Boischatel, L’Ange-Gardien, Château-Richer, Sainte-Anne-de-Beaupré et Beaupré. Il est délimité à l’ouest par le pont de l’île d’Orléans et à l’est par la ri-vière Sainte-Anne (figure 1). L’aire d’étude com-prend principalement la partie boisée de ce sec-teur qui peut varier de quelques mètres à plus de 150 mètres à certains endroits. Outre les terres hu-mides naturelles, en zone inondable, on y retrouve plusieurs secteurs remblayés par de la terre, des roches et d’autres matériaux dont la plupart ont servi à la construction de commerces ou de rési-dences privées. Certains terrains remblayés sont encore aujourd’hui laissés à l’abandon alors que d’autres servent à l’agriculture. On y retrouve également plusieurs cours d’eau provenant des montagnes plus au nord, ainsi que des étangs majoritairement artificiels qui, dans plusieurs cas, ont repris un aspect naturel au fil du temps. Le milieu est soumis quotidiennement à l’effet de la marée qui peut atteindre plus de 6 mè-tres lors des grandes marées d’équinoxe du prin-temps et d’automne. Au cours de ces périodes, le niveau de l’eau atteint, à plusieurs endroits, la hauteur du boulevard Sainte-Anne. Sur le littoral supérieur, la végétation est constituée en grande majorité par des plantes, ar-bustes et arbres caractéristiques des milieux humi-des de la région¹. Parmi les arbres, on retrouve surtout le saule fragile (Salix fragilis), le frêne (Fraxinus sp.) et l’orme d’Amérique (Ulmus ame-ricana). Les arbustes les plus fréquents sont l’aulne rugueux (Alnus rugosa), le hart rouge (Cornus stolonifera) et les saules (Salix sp.). Par-mi la longue liste des plantes herbacées, notons la présence marquée de l’impatiente du Cap

(Impatiens capensis), de plusieurs espèces de fou-gères (Onoclea sensibilis, Osmonda sp.), de la quenouille (Typha sp.) et de la salicaire pourpre (Lythrum salicaria). La zone soumise quotidiennement aux ma-rées est constituée d’une grande prairie humide dominée par le scirpe américain (Scirpus america-nus), la spartine pectinée (Spartina pectinata) et le rubanier à gros fruits (Sparganium eurycarpum). Dans cette zone, le substrat est généralement va-seux avec parfois des secteurs rocheux. Sur les remblais, la végétation est plus typi-que des écotones et des milieux ouverts. Elle est représentée par des plantes comme la verge d’or (Solidago canadensis), l’asclépiade commune (Asclepias syriaca), la chicorée sauvage (Cichorium Intybus) ainsi que plusieurs espèces de graminées. Des arbustes associés aux milieux secs et bien drainés, comme le sumac vinaigrier (Rhus typhina), sont aussi présents à divers en-droits.

¹ Pour une description détaillée de la végétation, voir Gilbert (1995).

Figure 1. Localisation de l’aire d’étude

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3. MÉTHODOLOGIE

L’inventaire s’est étalé du 5 mai au 7 sep-tembre 1998. La superficie relativement restreinte du territoire étudié, couplée au nombre élevé de jours d’inventaire, a permis de visiter la plupart des sites à plusieurs reprises et ainsi d’allouer un effort de recherche considérable quant à la distri-bution et à l’abondance des espèces sur le terri-toire. Selon les différents groupes d’espèces, plu-sieurs méthodes d’inventaire ont été utilisées à des sites différents. 3.1 AMPHIBIENS 3.1.1 Écoute des chants d’anoures L’écoute des chants d’anoures a eu lieu au printemps et, à quelques reprises, durant l’été afin de couvrir le plus d’espèces possible. Dix stations d’écoute réparties de façon à couvrir l’ensemble des différents milieux ont été choisies en fonction de la proximité d’étangs, de fossés ou d’autres mi-lieux humides (baies du fleuve, terrains inondés). Aux différentes stations, les espèces entendues étaient notées, de même que le nombre d’indivi-dus et la durée de la période pendant laquelle s’é-talaient les chants (date de début et date de fin). Pour estimer l’abondance relative des espèces, les cotes suivantes ont été attribuées pour chaque es-pèce entendue: 0 = aucun individu entendu, 1 = quelques individus pouvant être comptés séparé-ment, 2 = quelques individus avec chevauchement de coassements et 3 = chorale avec des coasse-ments non dénombrables (Hébert 1995). Chaque espèce d’anoure répertoriée par les chants s’est vue attribuer un indice d’abondance par le calcul suivant (adapté de Daigle 1992) :

(A x 1) + (B x 5) + (C x 15) A + B + C

où : A = Nombre de stations où l’espèce a une cote

d’abondance égale à 1;

B = Nombre de stations où l’espèce a une cote d’abondance égale à 2 ;

C = Nombre de stations où l’espèce a une cote d’abondance égale à 3.

Cet indice peut varier de 1 à 15.

Pour chacune des espèces, la cote d’abon-dance la plus élevée par site est celle qui a été re-tenue pour le calcul. La distribution de chaque es-pèce a été calculée en pourcentage, en comparant le nombre de stations où chaque espèce a été en-tendue sur le nombre total de stations d’écoute (n = 10). La localisation des différentes stations d’é-coute est présentée à la figure 2². 3.1.2 Recherche d’œufs et de têtards De jour, des recherches ont été faites pour trouver des œufs d’anoures et de salamandres de la famille des Ambystomatidés (espèces fouisseu-ses) dans les milieux de reproduction potentiels. Lorsque nécessaire, l’identification des paquets d’œufs s’est faite à l’aide de la clé proposée par Watermolen (1995). À l’occasion, la recherche des œufs peut également permettre l’observation d’adultes en reproduction. Dans certains cours d’eau, les œufs de nec-ture tacheté (Necturus maculosus) ont été recher-chés en vérifiant la face inférieure des roches im-mergées. Pour cette espèce, l’accouplement a lieu à l’automne mais la ponte ne survient pas avant le printemps alors que les œufs sont déposés sous des roches (Bider et Matte 1994). Tout au long de l’étude, des têtards ont été récoltés à l’aide d’épuisettes ou de nasses. Dans certains cas, les têtards récoltés ont été gardés en aquarium pour identification lors de la métamor-phose. Plus souvent, ils étaient gardés congelés

² À l’annexe 1, on trouvera la description des différents sites illustrés dans les figures.

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pour identification ultérieure, à l’aide de l’examen des pièces buccales. Cette identification s’est faite au moyen d’un binoculaire à l’aide des clés pré-sentées par Dion (1985) et Taylor (1993).

3.1.3 Nasses dans les cours d’eau et les étangs

La pose de nasses dans les cours d’eau et les étangs visait surtout la capture de nectures ta-chetés, une espèce strictement aquatique (Cook 1984). Au Québec, on retrouve cet amphibien principalement dans le fleuve Saint-Laurent et ses tributaires jusqu’à Cap-Santé mais quelques rares mentions ont été faites en aval jusque dans la ré-gion de Québec (Bider et Matte 1994). Des nasses à menés — vendues commercialement — étaient appâtées avec des poissons morts (Gendron et al. 1997) et placées dans des cours d’eau se jetant dans le fleuve, parallèlement au courant et fixées à l’aide de goujons (baguettes de bois rond). L’échantillonnage s’est étalé du 24 mai au 6 juillet 1998. Au total, 22 nasses ont été posées, dans neuf cours d’eau (sites 1 à 10, figure 3) alors que 14 autres ont été placées (sites 10 à 14, figure 3) dans certains étangs pour la capture de têtards, de larves de salamandres et d’adultes ou larves de tritons verts (Notophtalmus viridescens). 3.1.4 Fouille des ruisseaux Cette méthode vise principalement les sala-mandres de ruisseaux, dont on retrouve deux es-pèces dans la région de Québec: la salamandre à deux lignes (Eurycea bislineata) et la salamandre sombre du Nord (Desmognathus fuscus). Cette dernière se retrouve sur la liste des espèces sus-ceptibles d’être désignées menacées ou vulnéra-bles au Québec (Beaulieu 1992). La méthode uti-lisée consiste à retourner les pierres, les troncs renversés ou tout autre objet présent dans les cours d’eau, afin de trouver les salamandres qui se cachent dessous. La fouille des ruisseaux a eu lieu durant toute la durée de l’inventaire, dans un total de 12 sites associés à des cours d’eau (figure 4).

3.1.5 Inventaire visuel et fouille en milieu terrestre

Pour plusieurs espèces d’amphibiens — no-tamment les anoures —, la technique de l’inven-taire visuel s’avère une des plus efficaces (Daigle 1998). La capture des spécimens est particulière-ment intéressante pour certaines espèces pouvant être facilement confondues ou encore lorsque seule la tête des grenouilles sort hors de l’eau ou qu’elles se tiennent parmi les hautes herbes. De plus, certains individus ont une coloration pou-vant porter à confusion. C’est le cas de la gre-nouille léopard (Rana pipiens) qui peut avoir une coloration brune semblable à celle de la grenouille des marais (Rana palustris). La grenouille verte (Rana clamitans) peut être à l’occasion mouche-tée ce qui la rend semblable à la grenouille du Nord (Rana septentrionalis). Les individus pré-sentant des colorations spéciales et pouvant porter à confusion ont été photographiés. Divers milieux ont été visités et lorsque nécessaire, les spécimens ont été capturés pour identification immédiate puis relâchés. En plus des adultes, lors de la métamor-phose, les jeunes de plusieurs espèces d’anoures sont facilement trouvables par l’inventaire visuel. Une attention particulière a été portée pour la gre-nouille des marais car cette espèce fait partie de la liste des espèces de la faune vertébrée suscepti-bles d’être désignées menacées ou vulnérables (Beaulieu 1992). Il existe d’ailleurs une observa-tion non validée de cette espèce sur la côte de Beaupré (Beaulieu 1993, Bider et Matte 1994). Tout comme pour la fouille dans les ruis-seaux, la fouille en milieu terrestre consiste à chercher des salamandres en retournant des roches et des débris ligneux au sol tels que bûches, bran-ches et écorces. Cette méthode vise principale-ment la salamandre rayée (Plethodon cinereus), la salamandre maculée (Ambystoma maculatum), la salamandre à points bleus (Ambystoma laterale) et le triton vert sous sa forme juvénile (elfe rouge).

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3.2 REPTILES 3.2.1 Couleuvres Les couleuvres sont parfois observées à dé-couvert, mais il est plus fréquent de les trouver sous des roches et divers objets tels que planches, tôles et bardeaux, surtout pour les espèces de pe-tite taille ou les jeunes. Ainsi, bien qu’elles aient été recherchées dans les champs et aux abords des plans d’eau, des objets à soulever ont été placés pour leur offrir des abris et ainsi les dénicher plus facilement. Dans ce but, 60 bardeaux et neuf piè-ges à couleuvres de type « Envirotel³ » ont été dispersés dans 13 sites (figure 5) en plus des ro-ches, tôles et plaques d’amiante déjà présentes à certains endroits. Les exuvies de couleuvres peuvent permet-tre l’identification à l’espèce. Lorsque trouvées, elles ont été identifiées d’après les critères décrits par Smith et Brodie (1992).

3.2.2 Tortues La tortue peinte (Chrysemys picta) et la chélydre serpentine (Chelydra serpentina) sont les deux seules espèces de tortues susceptibles d’être observées dans la région de Québec (Bider et Matte 1994). La tortue peinte est souvent aperçue en train de prendre des bains de soleil sur les ro-ches ou les troncs émergents tandis que la chély-dre serpentine est davantage observée en eau peu profonde. Tout au long de l’inventaire, les diffé-rents milieux aquatiques — étangs, cours d’eau, fossés, berges du fleuve — ont été visités à la re-cherche de tortues. Les journées chaudes du prin-temps présentent des conditions idéales mais les tortues peuvent quand même être observées du printemps à l’automne. Des sites de pontes ont également été recherchés. Ils sont souvent situés sur les rivages sablonneux ou sur l’emprise des routes (Cook 1984).

3.3 MICROMAMMIFÈRES 3.3.1 Piégeage Des pièges destinés à la capture des micro-mammifères ont été posés à la fin de l’été, soit du 18 août au 7 septembre 1998 dans 10 stations de piégeage (figure 6). À chaque station, de un à 10 sites de piégeage étaient répartis de façon à cou-vrir l’ensemble de l’habitat. Chaque site se com-posait d’une chaudière profonde de 30 cm et d’un diamètre de 20 cm et de huit trappes de type « Museum ». Les chaudières étaient placées dans des trous de manière à ce que le rebord soit à éga-lité du sol; elles étaient ensuite à demi remplies d’eau de manière à ce que les animaux qui y tom-bent se noient. Autour de chacune, les trappes ap-pâtées de beurre d’arachide étaient disposées en cercle. Les pièges étaient visités le lendemain afin de pouvoir garder les spécimens capturés en bon état. L'identification des micromammifères s'est faite à l'aide de la clé de Maisonneuve et al. (1997). 3.3.2 Inventaire visuel Cette méthode n’a pas été utilisée de façon systématique mais plutôt au hasard des travaux sur le terrain. Elle permet l’observation de micro-mammifères qui sont actifs à découvert. Il peut s’agir d’espèces diurnes comme l’écureuil roux (Tamiasciurus hudsonicus), l’écureuil gris (Sciurus carolinensis) et le tamia rayé (Tamias striatus) ou nocturnes comme les chauves-souris. Aussi, des campagnols et diverses espèces de sou-ris peuvent être aperçus à l’occasion. Les micro-mammifères trouvés morts aux abords des routes ou ailleurs sont aussi inclus dans la méthode de l’inventaire visuel. Lorsque trouvés, ils sont récol-tés si nécessaire pour identification ultérieure en laboratoire.

³ L’appellation « piège Envirotel » provient du nom de la compagnie qui l’a conçu. Le piège est composé de deux plaques en plastique superposées, d’environ 60 cm de côté, entre lesquelles se trouvent quatre entrées en entonnoir, de manière à ce que les couleuvres qui y entrent ne puissent en ressortir.

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4. RÉSULTATS

Au total, 16 espèces d’amphibiens, de repti-les et de micromammifères ont pu être observées lors de l’inventaire de 1998 sur la côte de Beau-pré. La liste de ces espèces est présentée au ta-bleau 1. Dans les lignes qui suivent, les résultats sont présentés par groupe d’espèces. 4.1 AMPHIBIENS 4.1.1 Écoute des chants d’anoures Cette technique a permis de répertorier six espèces. Ce sont le crapaud d’Amérique (Bufo americanus), la rainette crucifère (Pseudacris cru-cifer), la grenouille des bois (Rana sylvatica), la grenouille léopard, la grenouille verte et la gre-nouille du Nord. Le crapaud d’Amérique est l’espèce la plus fréquemment entendue avec une présence dans sept des 10 stations d’écoute (tableau 2). Il est sui-vi de la rainette crucifère et de la grenouille léo-pard, chacune d’elles ayant été entendue à cinq des 10 stations d’écoute. La grenouille verte fut répertoriée dans trois stations, tandis que la gre-nouille du Nord a été entendue dans deux stations et la grenouille des bois à seulement un site. Le petit étang de la Plage Jacques (site 6) est le lieu où fut entendue la plus grande diversité d’espèces, soit cinq au total. Les étangs derrière Propac Sports Option (site 9) suivent avec quatre espèces d’anoures entendues. Les autres stations d’écoute ont permis d’entendre chacune de une à trois es-pèces sauf au site 2, où aucun anoure n’a été ré-pertorié par l’écoute des chants. Les résultats de la distribution et de l’abon-dance de chaque espèce sur la côte de Beaupré, calculés d’après les 10 stations d’écoute des chants visitées, sont présentés au tableau 3. Le crapaud d’Amérique obtient les cotes de distribution (70 %) et d’abondance (6,7) les plus élevées, ce qui signifie qu’il est l’anoure le plus souvent entendu. C’est la seule espèce qui obtient

un indice d’abondance un peu plus élevé que « commun ». Entendue chacune à 50 % des sta-tions d’écoute, la rainette crucifère et la grenouille léopard obtiennent cependant un indice d’abon-dance différent. La rainette crucifère se classe au deuxième rang en abondance (4,6), étant classée « commune » tandis que la grenouille léopard se retrouve au troisième rang (3,4) et se classe « rare à commune ». Les trois autres espèces, soit la gre-nouille verte, la grenouille du Nord et la gre-nouille des bois, n’obtiennent qu’un indice d’a-bondance de 1,0 et sont donc considérées « rares » là où elles ont été entendues. Les anoures ne chantent pas tous à la même période de l’année et c’est pour cette raison que l’écoute des chants s’est étalée jusqu’au 16 juillet. La période où fut entendue chacune des espèces est présentée au tableau 4. Quatre espèces ont été entendues dès la pre-mière écoute des chants, le 5 mai. Ce sont : le cra-paud d’Amérique, la rainette crucifère, la gre-nouille des bois et la grenouille léopard. La gre-nouille des bois n’a été entendue qu’à cette date, et il s’agissait de deux ou trois individus au petit étang de la Plage Jacques (site 6). La grenouille léopard a été entendue jusqu’au 19 mai, les plus grandes quantités ayant été entendues à la baie ouest d’Hydro-Québec (site 3), au petit étang de la Plage Jacques (site 6) et aux étangs derrière Propac Sports Option (site 9), avec chacune un maximum de trois à cinq individus entendus par écoute. La rainette crucifère et le crapaud d’Amé-rique ont étalé leurs chants jusqu’au 17 et 20 juin, respectivement. Pour ce qui est de la rainette cru-cifère, le plus grand nombre observé se trouvait au petit étang de la Plage Jacques (site 6) où 10 à 15 individus furent entendus en une seule écoute. Entre cinq et 11 crapauds furent entendus dans quatre sites : la baie Ouest d’Hydro-Québec (site 3), les étangs du club Les Garrots (site 5), le grand étang de la Plage Jacques (site 7) et les étangs der-rière Propac Sports Option (site 9). La grenouille verte a été entendue à partir du 1er juin et la gre-nouille du Nord à partir du 8 juin. Ces deux espè-

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Nom français Nom scientifique Statut sur la côte de Beaupré*

AMPHIBIENS : Salamandre à deux lignes Eurycea bislineata peu commune et répandue Crapaud d’Amérique Bufo americanus très commun et répandu Rainette crucifère Pseudacris crucifer peu commune et répandue Grenouille verte Rana clamitans peu commune et peu répandue Grenouille du Nord Rana septentrionalis commune et peu répandue Grenouille des bois Rana sylvatica rare et localisée Grenouille léopard Rana pipiens très commune et répandue

REPTILES : Couleuvre rayée Thamnophis sirtalis peu commune et répandue Chélydre serpentine** Chelydra serpentina rare et localisée

MICROMAMMIFÈRES : Musaraigne cendrée Sorex cinereus données insuffisantes Grande musaraigne Blarina brevicauda très commune et répandue Condylure étoilé Condylura cristata données insuffisantes Chauve-souris nordique Myotis septentrionalis visiteur occasionnel Campagnol à dos roux de Gapper Clethrionomys gapperi données insuffisantes Campagnol des champs Microtus pennsylvanicus commun et répandu Souris sauteuse des champs Zapus hudsonius très commune et répandue

Tableau 1. Liste des espèces d’amphibiens, de reptiles et de micromammifères observées sur la côte de Beaupré en 1998 et statut de chaque espèce.

* Le terme « commun » fait référence à l’abondance de l’espèce. Une espèce est commune si elle peut être obser-vée régulièrement en petit nombre sur l’ensemble du territoire ou en grand nombre dans un habitat particulier. « Peu commun » signifie qu’elle peut être vue en petit nombre dans son habitat (Bonin 1989).

** Cette espèce a été observée par un résident.

Station Crapaud d’Amérique

Rainette crucifère

Grenouille des bois

Grenouille léopard

Grenouille verte

Grenouille du Nord

1 X X X

2 3 X X 4 X 5 X X X 6 X X X X X 7 X X 8 X X 9 X X X X 10 X

Nombre : 7 5 1 5 3 2

Tableau 2. Anoures entendus à chacune des stations d’écoute des chants sur la côte de Beaupré en 1998.

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ces ne se sont fait entendre, respectivement, que dans trois et deux sites, et presque toutes ces men-tions ne concernent qu’un individu chantant. 4.1.2 Œufs et collecte de têtards Aucune masse d’œufs de salamandres n’a pu être trouvée. La fouille dans les milieux propi-

ces a cependant permis la découverte d’œufs de grenouille léopard et de crapaud d’Amérique. Le plus grand nombre d’œufs observés se trouvait à la baie Ouest d’Hydro-Québec (site 3); cinq pa-quets d’œufs de grenouille léopard et deux chape-lets d’œufs de crapaud y furent dénombrés, en plus d’adultes en amplexus4. Des œufs de cra-paud – en forme de chapelet – ont aussi été trou-vés aux étangs du club Les Garrots (site 5) et des

Tableau 3. Distribution et abondance des anoures selon l’écoute des chants dans les stations d’écoute (n = 10) sur la côte de Beaupré en 1998.

Espèce Pourcentage des stations où l’espèce a été entendue (%)

Indice d’abondance aux stations où l’espèce a été entendue*

Crapaud d’Amérique 70 6,7

Rainette crucifère 50 4,6 Grenouille des bois 10 1,0 Grenouille léopard 50 3,4 Grenouille verte 30 1,0 Grenouille du Nord 20 1,0

* 1 = rare 5 = commune 15 = abondante (tiré de Daigle 1992)

Tableau 4. Période durant laquelle les différentes espèces d’anoures ont été recensées par l’écoute des chants et pics d’abondance (cote d’abondance maximale), toutes stations confondues, sur la côte de Beaupré en 1998.

Espèce Période d’activité (chants)* Pic d’abondance

Crapaud d’Amérique 5 mai au 20 juin 6 au 17 mai

Rainette crucifère 5 mai au 17 juin 5 au 17 mai

Grenouille des bois 5 mai 5 mai

Grenouille léopard 5 au 19 mai 5 au 19 mai

Grenouille verte 1er juin au 16 juillet 17 juin

Grenouille du Nord 8 juin au 6 juillet 8 juin au 6 juillet

* L’écoute des chants ayant débuté le 5 mai, les espèces entendues dès cette date ont en réalité peut-être commen-cé à chanter plus tôt en saison; c’est le cas notamment pour la grenouille des bois.

³ Accouplement caractéristique de la plupart des anoures: le mâle est sur le dos de la femelle et la retient avec ses deux pattes antérieures sous le ventre.

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œufs de grenouille léopard ont été vus au grand étang de la Plage Jacques (un paquet, site 7), aux étangs du club Les Garrots (un paquet, site 5) et dans le secteur inondable au sud du parc indus-triel, à l’est de la courbe du boulevard Sainte-Anne à Beaupré (trois paquets, site 10). Pour les deux espèces, des œufs ont pu être observés dès le 5 mai et l’éclosion a eu lieu, pour les œufs de la baie Ouest d’Hydro-Québec (site 3), dès le 24 mai. À cette date, plusieurs centaines de têtards nageaient ou se tenaient immobiles sur le subs-trat. La fouille sous la surface des roches im-mergées dans les cours d’eau n’a pas permis la découverte d’œufs du necture tacheté. Lors de cette recherche, seuls trois paquets d’œufs de chabots (Cottus sp.) — espèces de poisson com-munes à cet endroit —, ont été observés à la ri-vière Valin le 18 mai. Des chabots visqueux (Cottus cognatus) adultes ont aussi été identifiés dans cette rivière. Les têtards de quatre espèces d’anoures ont pu être identifiés. Ces espèces sont le crapaud d’Amérique, la grenouille des bois, la grenouille léopard et la grenouille du Nord. Il est possible que des têtards de grenouille verte aient aussi été

capturés, mais le mauvais état des pièces bucca-les lors de l’identification au laboratoire n’a pu le confirmer. Toutefois, s’il ne s’agissait pas de la grenouille verte, ces têtards étaient ceux de la grenouille du Nord. Les têtards de crapaud ont été vus à la baie Ouest d’Hydro-Québec (site 3) et aux étangs du Club Les Garrots (site 5) et ceux de la grenouille des bois à un seul endroit soit le petit étang de la Plage Jacques (site 6). Les têtards de la gre-nouille léopard ont été vus à la baie Ouest d’Hy-dro-Québec (site 3), au grand étang de la Plage Jacques (site 7), aux étangs du club Les Garrots et aux étangs présents sur la petite île appelée « Les Îlets » (site 5). Finalement, les têtards de grenouille du Nord ont pu être identifiés au petit et au grand étang de la Plage Jacques (sites 6 et 7). Les mentions incertaines de têtards, qui concernent la grenouille verte ou la grenouille du Nord, ont été enregistrées à la baie Est d’Hydro-Québec (site 4), au grand étang de la Plage Jac-ques (site 7) et à l’étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles (site 8). Quelques têtards capturés ont été gardés en captivité jusqu’à leur métamorphose afin de les identifier et de connaître la date à laquelle ils se

Tableau 5. Dates associées à chacune des étapes du cycle vital des anoures sur la côte de Beaupré, se-lon l’inventaire de 1998*.

Espèce Reproduction (chants) Ponte des œufs Éclosion des têtards

Métamorphose des têtards**

Crapaud d’Amérique 5 mai au 20 juin 7 mai 24 mai 7 juillet Rainette crucifère 5 mai au 17 juin inconnu inconnu inconnu Grenouille des bois 5 mai inconnu inconnu 4 juillet Grenouille léopard 5 au 19 mai 5 mai 24 mai 7 juillet Grenouille verte 1er juin au 16 juillet inconnu inconnu inconnu Grenouille du Nord 8 juin au 6 juillet inconnu inconnu 16 juillet

* À part pour les chants, les dates réfèrent à la première observation de chaque étape du cycle vital. ** Les têtards de la grenouille verte et de la grenouille du Nord prendraient un an environ avant de se métamor-

phoser (Cook 1984).

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transforment. Ces résultats, ainsi que les autres dates associées au cycle vital des anoures de la côte de Beaupré, sont présentés au tableau 5. 4.1.3 Nasses dans cours d’eau et étangs La pose de nasses dans le but de capturer le necture tacheté n’a pas porté fruit. Néanmoins, plusieurs espèces de poissons ont été capturées (voir annexe 3). Les captures d’amphibiens dans les 22 nasses destinées au necture sont les suivan-tes : trois têtards de crapaud ont été capturés à la baie Ouest d’Hydro-Québec (figure 3, site 1), un têtard de grenouille du Nord à la rivière Valin (site 4), trois têtards non identifiés à la baie Est d’Hydro-Québec (site 3) — probablement de gre-nouille léopard — et deux jeunes grenouilles du Nord à la rivière Le Moyne (site 6). Les 14 nasses posées dans les étangs n’ont pas permis la capture de tritons verts ni de larves de salamandres. Des têtards et des grenouilles ont cependant été captu-rés, ainsi que des poissons. 4.1.4 Fouille des ruisseaux Dans les cours d’eau une seule espèce de salamandre a été trouvée: la salamandre à deux lignes. Sa présence a été confirmée dans sept des 12 cours d’eau inventoriés, avec des faibles densi-tés variant de un à trois individus. Une seule larve a été trouvée — dans le Petit ruisseau Côté — alors que toutes les autres mentions concernent des adultes. Voici la liste des cours d’eau où a été observée la salamandre à deux lignes : rivière Pe-tit-Pré, rivière Valin, rivière Cazeau, rivière Le Moyne, rivière du Sault à la Puce, Petit ruisseau Côté et rivière aux Chiens. Les salamandres étaient toutes sous des roches ou autres objets si-milaires, à une distance maximale de 55 mètres des l’emprise sud du boulevard Sainte-Anne. Au-cune n’a été trouvée dans les secteurs plus en aval où le substrat est plutôt vaseux. Ces observations s’échelonnent du 5 mai au 9 juillet. Les autres espèces d’amphibiens trouvées aux abords des cours d’eau sont : le crapaud d’A-mérique, la grenouille léopard, la grenouille verte

et la grenouille du Nord. Les mentions de crapaud concernent deux adultes, soit un individu vu aux abords de la rivière Valin et l’autre caché sous une roche au bord du ruisseau à l’est du garage Serge Rhéaume (figure 4, site 6). Deux grenouil-les léopards furent dénombrées à la rivière Valin. Il s’agissait d’un cadavre dans la rivière et d’un jeune à quelques mètres de l’eau. Une jeune gre-nouille du Nord a été trouvée sous une roche au bord de la rivière Valin et une grenouille verte adulte au Petit ruisseau Côté. Aucun amphibien n’a été vu dans les cours d’eau suivants : embou-chure de la rivière Montmorency, ruisseau sous les lignes d’Hydro-Québec (côté ouest), fossé à l’ouest des commerces Macyro-Gamma (figure 4, site 3) et embouchure de la rivière Sainte-Anne (rive ouest). 4.1.5 Inventaire visuel et fouille en milieu

terrestre Cette méthode a permis la plupart des ob-servations d’amphibiens. Ces mentions concer-nent le crapaud d’Amérique, la rainette crucifère, la grenouille léopard, la grenouille verte et la gre-nouille du Nord. De toutes les espèces d’anoures recensées par l’écoute des chants ou la collecte de têtards, seule la grenouille des bois n’a pu être ob-servée lors de l’inventaire visuel. Malgré l’effort consenti, aucune salamandre terrestre (rayée, ma-culée, à points bleus ou triton vert juvénile) n’a pu être trouvée. Les résultats de l’inventaire visuel pour les amphibiens sont présentés à l’annexe 2 et une synthèse est présentée au tableau 6. L’espèce la plus souvent rencontrée, et de loin, est la grenouille léopard avec une présence dans 18 des 19 sites fouillés. Les mentions concernent aussi bien des adultes que des jeunes. Le seul site où l’espèce ne fut pas trouvée — un terrain situé à l’ouest de la rivière Valin — n’a permis que l’observation d’un crapaud mort. Tou-tefois, la grenouille léopard fréquente fort proba-blement ce site étant donné la proximité de l’ob-servation d’un jeune au bord de la rivière Valin, à environ 40 mètres de là. Les observations les plus spectaculaires concernent les jeunes lors de leur métamorphose. Ainsi, environ 50 jeunes ont été

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Tableau 6. Fréquence d’observation des différentes espèces d’amphibiens aux 19 sites visités lors de l’inventaire visuel pour les amphibiens sur la côte de Beaupré en 1998.

Crapaud d’Amérique

Rainette crucifère

Grenouille léopard

Grenouille verte

Grenouille du Nord

Nombre de sites où l’es-pèce a été observée 10 1 18 4 5

Fréquence (%) 53 5 95 21 27

vus aux « Îlets » (figure 3, site 10) le 7 juillet, près de 60 jeunes ont été recensés aux abords des étangs de Propac Sports Option (figure 3, site 14) les 2 et 16 août et plus d’une centaine furent dé-nombrés au grand étang de la Plage Jacques (figure 3, site 12) le 18 août. Sur le chemin de terre encerclant cet étang, plusieurs jeunes ont été trouvés écrasés par suite du passage de voitures ou de véhicules tout-terrain. Les mentions de cette espèce s’échelonnent du 5 mai au 4 septembre. Le crapaud d’Amérique, qui vient au se-cond rang des fréquences d’observations, a été observé à 53 % des sites. Presque quatre fois plus d’adultes que de jeunes ont été observés, la plu-part dans les étangs lors de la reproduction. Après cette période, plusieurs adultes ont été trouvés morts écrasés sur les chemins de terre (à la Plage Jacques surtout). Les jeunes ont été vus à plu-sieurs endroits, mais il s’agissait surtout de jeunes de l’an passé. Les seuls jeunes récemment méta-morphosés étaient dans la zone humide à l’ouest du remblai sous les lignes d’Hydro-Québec (figure 3, site 1) et sur le terrain au sud de Propac Sports Option (site 14). Les observations de cra-paud ont été faites du 5 mai au 4 septembre. La grenouille du Nord se classe au troi-sième rang des observations (cinq sites, 27 %) et la grenouille verte au quatrième rang (quatre sites, 21 %). Chez la grenouille du Nord, presque deux fois plus de jeunes que d’adultes ont été vus. La plus importante mention concerne huit jeunes et a été faite au grand étang de la Plage Jacques (figure 3, site 12), le 2 août. Viennent ensuite cinq mentions d’adultes comprenant de trois à cinq in-dividus chacune, aux endroits suivants : petit et grand étang de la Plage Jacques (figure 3, sites 11

et 12), étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles (site 13) et étangs sur le terrain de Propac Sports Option (site 14). La grenouille du Nord a pu être observée du 5 mai au 16 août. Pour ce qui est de la grenouille verte, toutes les mentions ne dépassent pas un individu. Seule-ment deux jeunes ont été vus; ils étaient sur le ter-rain ou dans les étangs au sud de Propac Sports Option. Les adultes étaient aux endroits suivants : petit étang de la Plage Jacques (deux mentions), grand étang de la Plage Jacques (une mention), étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles (une mention) et étangs au sud de Propac Sports Option (deux mentions). La grenouille verte a été vue du 6 mai au 4 septembre. Une seule rainette crucifère a été vue; il s’agissait d’un adulte au bord d’un étang au club Les Garrots. C’était le 18 mai. 4.2 REPTILES 4.2.1 Couleuvres La seule espèce de couleuvre trouvée lors de l’inventaire fut la couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis). Il s’agissait de la sous-espèce pallidula, caractérisée par un motif en da-mier (Cook 1984). Quatre adultes, cinq jeunes et une exuvie d’adulte ont été dénombrés. À cause du lieu de capture et de la longueur similaire, il est possible qu’un adulte ait été capturé deux fois et que les mentions concernent donc neuf indivi-dus. Fait intéressant, quatre des huit couleuvres — on ne considère pas l’exuvie — présentaient une coloration spéciale; la ligne dorsale était jaune

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Tableau 7. Fréquence des captures de couleuvre rayée à chaque site et selon la méthode utilisée, sur la côte de Beaupré en 1998.

Sites (figure 5)

À découvert*

Sous roches et objets déjà

présents

Sous bardeaux et autres objets posés

Pièges Envirotel Exuvies Captures (%)

1 0 1 2 0 0 30 2 0 0 0 - 0 0 3 1* 0 0 - 0 10 4 0 0 0 - 0 0 5 0 0 0 - 0 0 6 0 0 0 - 0 0 7 1 2 0 1 0 40 8 0 0 1 0 0 10 9 0 0 0 - 0 0

10 0 0 0 - 0 0 11 0 0 0 - 0 0 12 0 0 0 0 0 0 13 0 0 0 0 1 10

Captures (%) 20 30 30 10 10 100

Nombre d’observations par méthode d’inventaire utilisée

* Un individu tentant de traverser le boulevard Sainte-Anne a été vu en dehors des sites de fouille; il a été asso-cié au site 3 à cause de sa proximité.

clair et les lignes latérales étaient orangées. Cette coloration était aussi présente chez deux spéci-mens capturés au nord du boulevard Sainte-Anne, le 20 juin. Le nombre de captures par site et par méthode utilisée est présenté au tableau 7. Deux couleuvres rayées ont été vues alors qu’elles se promenaient à découvert; l’une d’elles tentait de traverser le boulevard Sainte-Anne en direction nord, devant le magasin Sport R. Fer-land et l’autre avançait dans les herbes au bas d’un remblai à l’est de Nissan (figure 5, site 7). Seulement deux spécimens ont été trouvés sous les 60 bardeaux posés lors de l’étude; un sous les lignes d’Hydro-Québec (site 1) et l’autre sur le terrain à l’est du terrain situé à l’est de Nissan (site 8). Il s’agissait de jeunes dans les deux cas. Une couleuvre a aussi été trouvée sous une plaque d’amiante expressément posée dans ce but, sous

les lignes d’Hydro-Québec (site 1). Les neuf piè-ges Envirotel n’ont permis la capture que d’un seul spécimen, à l’est de Nissan (site 7). Une exu-vie fut trouvée dans le champ herbeux situé entre Propac Sports Option et l’épicerie Turgeon, mais aucun spécimen n’a pu être capturé malgré la pose de cinq bardeaux et deux pièges Envirotel à cet endroit (site 13). Trois couleuvres ont été trouvées sous des roches ou morceaux de ciment déjà pré-sents sur les lieux. Un adulte a ainsi pu être déni-ché sous les lignes d’Hydro-Québec (site 1) et deux jeunes au terrain à l’est de Nissan (site 7). Outre la couleuvre rayée, deux amphi-biens — soit le crapaud d’Amérique et la gre-nouille léopard — ont été trouvés sous les bar-deaux posés. Toutes ces observations concernent la même plaque de bardeau, posée au site 9. Le 21 août, un jeune crapaud a été trouvé sous un bar-

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Tableau 8. Nombre de spécimens et fréquence des différentes espèces de micromammifères capturées lors du piégeage sur la côte de Beaupré en 1998.

Espèce Nombre de spécimens capturés

Boisés humides Terrains herbeux Rives Écotones

Musaraigne cendrée 2 -- -- -- 2 (5)

Grande musaraigne 2 6 -- 4 12 (30)

Condylure étoilé -- -- -- 1 1 (3)

Campagnol à dos roux de Gapper 2 -- -- -- 2 (5)

Campagnol des champs 3 2 1 1 7 (18)

Souris sauteuse des champs 1 7 4 4 16 (40)

Total (%) 10 (25) 15 (37) 5 (13) 10 (25) 40 (100)

Total (%)

deau. Le 4 septembre, un jeune crapaud — peut-être le même — et une jeune grenouille léopard étaient sous ce même morceau de bardeau. Enfin, en relevant cette plaque de bardeau, trois jeunes crapauds et une jeune grenouille léopard ont été observés le 5 septembre. À cause de la taille et de la coloration, les deux observations de grenouille léopard concernent probablement le même indivi-du. 4.2.2 Tortues Tout au long de la durée de l’inventaire, aucune tortue n’a été trouvée. Cependant, un rési-dent dit en avoir vu au cours des dernières années sur l’île « Les Îlets », située dans le fleuve au sud du terrain du club Les Garrots (figure 3, site 10). Le 5 septembre 1998, il en aurait également vu une dans le même secteur. Selon ses dires, les tor-tues observées — dont quelques-unes ont été ma-nipulées — tenaient dans sa casquette (sic), donc elles devaient mesurer entre 15 et 20 cm. Ces ob-servations ont surtout été faites à la fin de septem-bre. Selon les descriptions faites par ce résident, il pourrait s’agir de la chélydre serpentine. Quelques spécimens de cette tortue ont d’ailleurs été obser-vés dans le fleuve dans la région de Québec au cours des 15 dernières années (Bider et Matte 1994).

La seule autre tortue potentielle de la région est la tortue peinte. Celle-ci est plus petite que la chélydre serpentine; elle se retrouve normalement dans des milieux différents que celui rencontré dans le haut littoral du fleuve et elle est très rare dans la région de Québec (Bider et Matte 1994). Aucun site potentiel de reproduction pour les tortues n’a été trouvé. La majeure partie du territoire étudié est située en zone inondable et le substrat est généralement vaseux ou rocheux alors que les tortues recherchent un substrat plus sec tel que le sable ou le gravier fin. 4.3 MICROMAMMIFÈRES Sept espèces de micromammifères ont été recensées. Ce sont : la musaraigne cendrée (Sorex cinereus), la grande musaraigne (Blarina brevi-cauda), le condylure étoilé (Condylura cristata), la chauve-souris nordique (Myotis septentriona-lis), le campagnol à dos roux de Gapper (Clethrionomys gapperi), le campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus) et la souris sauteuse des champs (Zapus hudsonius).

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4.3.1 Piégeage La pose de pièges a permis la capture de six espèces de micromammifères. Seule la chauve-souris nordique n’a pas été capturée. Le nombre de spécimens par espèce et leur fré-quence sont présentés au tableau 8. Tous les micromammifères capturés étaient des adultes. L’espèce la plus souvent cap-turée est la souris sauteuse des champs, avec 16 individus totalisant 40 % des captures. Ces souris ont été capturées dans divers habitats, soit sept individus (44 %) dans les terrains herbeux, quatre (25 %) dans les écotones (lisière entre les boisés et les champs), quatre (25 %) sur les rives de cours d’eau et une (6 %) dans les boisés humides. Au second rang, on retrouve la grande musarai-gne avec 12 individus capturés (30 % des captu-res totales). Ils se répartissent dans les habitats comme suit : six (50 %) en terrain herbeux, qua-tre (33 %) dans les écotones et deux (17 %) dans les boisés humides. Le campagnol des champs, troisième es-pèce quant au nombre d’individus capturés, a été pris dans quatre types d’habitats. Ces captures concernent sept individus, soit 17,5 % du total des captures. Trois captures (43 %) ont été faites dans les boisés humides, deux (29 %) en terrain herbeux, un (8 %) sur les rives de cours d’eau et un (8 %) dans les lisières champ-boisé. Seulement deux musaraignes cendrées et deux campagnols à dos roux de Gapper ont pu être piégés, ce qui représente 5 % du total des captures pour chacune de ces deux espèces. Ces captures ont toutes été faites dans des boisés hu-mides, soit au site 9 pour les musaraignes cen-drées et au site 2 pour les campagnols à dos roux de Gapper. Un seul spécimen de condylure étoilé a pu être capturé et ce fut au site 1 (figure 6), dans un écotone.

Finalement, trois jeunes crapauds d’Amé-rique et deux jeunes grenouilles léopards ont été capturés dans quelques chaudières. Ces individus étaient tous vivants et ont été libérés. Un seul crapaud a été capturé à la lisière d’un champ et d’un boisé, toutes les autres captures ayant été faites en terrain herbeux. 4.3.2 Inventaire visuel Les quatre espèces de micromammifères recensées par cette méthode sont : la grande mu-saraigne, le campagnol des champs, la souris sau-teuse des champs et la chauve-souris nordique. Les campagnols ont été vus sous des planches et des roches en milieu herbeux et les souris sauteu-ses étaient à découvert. Une seule grande musa-raigne a été observée et elle était sous une tôle placée dans le but de trouver des couleuvres. Le seul spécimen de chauve-souris recensé est une chauve-souris nordique trouvée morte au bord du boulevard Sainte-Anne, près du site de piégeage 2, le 4 septembre. Aucune chauve-souris vivante n’a été observée au cours de l’inventaire bien que nous ayons été présents sur le terrain durant plu-sieurs heures de noirceur.

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5. DISCUSSION

5.1 AMPHIBIENS Lors de notre inventaire, sept espèces d’am-phibiens ont été trouvées. Parmi celles-ci, le cra-paud d’Amérique et la grenouille léopard sont les deux espèces les plus communes et les plus répan-dues. Bien que commune, la grenouille du Nord est toutefois peu répandue. La rainette crucifère est peu présente dans l’aire d’étude bien que très commune et très répandue dans la région. La gre-nouille verte s’est avérée peu commune et peu ré-pandue tandis que la grenouille des bois, présente à un seul site, est rare et localisée alors qu’elle est commune dans la région. La salamandre à deux lignes — le seul urodèle présent — est peu com-mune mais répandue. Aucune de ces sept espèces d’amphibiens ne figure sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulné-rables du Québec (Beaulieu 1992). 5.1.1 Crapaud d’Amérique Le crapaud d’Amérique a obtenu les plus hautes cotes de distribution et d’abondance lors de l’écoute des chants d’anoures. Des œufs et des têtards ont été trouvés, deux adultes ont été vus lors de la fouille pour les salamandres dans les ruisseaux, des jeunes ont été capturés sous des bardeaux et dans les pièges à micromammifères et des individus ont été vus dans 53 % des sites visi-tés lors de l’inventaire visuel pour les anoures. Aucun têtard ne fut capturé dans les nasses mais leur petite taille permet de passer à travers les mailles de ces pièges. Cet anoure fréquente divers habitats et l’accouplement peut avoir lieu dans n’importe quel étang, mare ou même trou qui de-meurent remplis d’eau durant à peu près six se-maines au printemps. Étant très bien adapté à dif-férentes conditions de vie, cet amphibien ne sem-ble pas défavorisé par les habitats présents sur la côte de Beaupré. Comme le crapaud hiberne en s’enfouissant dans le sol, sur la côte de Beaupré, il doit cependant se terrer aux endroits surélevés qui

ne sont pas atteints par les marées, par exemple les terrains herbeux où plusieurs individus ont été vus lors de l’inventaire. Figurant parmi les anou-res les plus communs au Québec, le crapaud d’A-mérique est également très commun et répandu sur la côte de Beaupré tout comme partout ailleurs dans la région de Québec (Bider et Matte 1994). 5.1.2 Rainette crucifère

Entendue dans 50 % des stations d’écoute et obtenant une cote d’abondance moyenne la pla-çant ainsi au second rang d’abondance, la rainette crucifère suit le crapaud en ce qui a trait aux chants et se classe commune. Comme cette espèce a un cri strident qui porte très loin, elle s’avère généralement la plus fréquente et la plus abon-dante lors des inventaires des chants d’anoures (Hébert 1995). Lors de l’inventaire visuel pour les amphibiens, une seule mention a été faite dans les 19 sites visités et elle concerne un seul individu. Ce piètre résultat est normal car c’est une petite espèce qui est difficile à repérer lorsqu’elle ne chante pas. À titre d’exemple, lors d’un inventaire effectué dans l’est de l’Estrie, elle s’est classée abondante dans plusieurs milieux par l’écoute des chants mais un seul individu a pu être observé de jour (Desroches 1998). Comme pour le crapaud d’Amérique, l’absence de captures de têtards dans les nasses peut être le résultat de leur petite taille. Malgré les résultats obtenus par l’écoute des chants, la rainette crucifère était plus abon-dante à certains endroits situés du côté nord du boulevard Sainte-Anne, dans des champs inondés par exemple. Les sites potentiels de reproduction semblent bien représentés sur l’aire d’étude mais l’absence de litière forestière pourrait expliquer la plus faible abondance de cette rainette dans l’aire d’étude. En effet, à l’automne, la plupart des indi-vidus se réfugient dans la litière forestière ou sous des pierres pour hiberner (Bider et Matte 1994). Or, dans l’aire d’étude, le sol est en grande partie

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envahi quotidiennement par les marées, ce qui pourrait constituer un obstacle à cette espèce. Très fréquente au Québec, la rainette crucifère est ré-pandue mais peu commune sur la côte de Beau-pré. 5.1.3 Grenouille verte Cette espèce se classe quatrième quant au nombre de stations d’écoute où elle a été entendue mais son indice d’abondance à ces sites est de 1,0 la classant ainsi comme rare. Aucun paquet d’œufs n’a été trouvé et aucun têtard n’a pu être officiellement identifié à cause du mauvais état des pièces buccales des spécimens congelés. Tou-tefois, s’ils n’appartenaient pas à la grenouille verte, ces têtards seraient ceux de la grenouille du Nord. Au cours de l’inventaire visuel, elle fut in-ventoriée dans 21 % des sites, ce qui en fait la deuxième espèce plus rarement vue parmi les anoures après la rainette crucifère. Ces mentions concernent huit individus dont quelques-uns ont peut-être même été comptés plus d’une fois. Outre ces mentions — six adultes et deux jeunes —, un autre adulte fut observé lors de l’inventaire des cours d’eau. La faible abondance de la grenouille verte sur la côte de Beaupré est surprenante car cette espèce fréquente presque tous les types de milieux aquatiques et elle est très commune et très répan-due au Québec (Bider et Matte 1994). Le territoire étudié offre de bons habitats et cette grenouille est commune un peu partout dans la région. Seule-ment deux jeunes ont été trouvés ce qui est très surprenant. À ceux-ci s’ajoute un autre jeune vu du côté nord du boulevard Sainte-Anne, dans un fossé à l’angle du boulevard et du chemin de l’au-berge Baker à Château-Richer. Le problème que rencontre cette espèce pourrait être dû à la relève. On estime en effet qu’environ 1 % des jeunes re-tourne se reproduire à leur étang natal et que les autres survivants se cherchent un nouvel endroit (Bider et Matte 1994). Si tel est le cas, on peut croire que de nombreuses jeunes grenouilles meu-rent écrasées sur le boulevard Sainte-Anne dans leur quête d’un nouveau milieu. Toutefois, d’au-tres facteurs pourraient être en cause de sorte qu’on ne peut répondre avec certitude pourquoi la

grenouille verte est plus rare que la grenouille du Nord sur la côte de Beaupré. Les résultats de l’in-ventaire suggèrent que la grenouille verte est peu commune et peu répandue sur le territoire à l’é-tude. 5.1.4 Grenouille du Nord La grenouille du Nord n’a été entendue qu’à 20 % des stations d’écoute et son indice d’a-bondance à ces sites est de 1,0 ce qui la classe comme étant rare. Aucun paquet d’œufs n’a pu être trouvé mais des têtards ont été capturés dans différents sites. Sept individus ont été pris dans les nasses destinées aux nectures tachetés et aux têtards comparativement à aucune autre espèce de grenouille. Un jeune a été vu lors de l’inventaire des ruisseaux et 26 % des sites ont révélé sa pré-sence lors de l’inventaire visuel. C’est dans le nombre d’individus par mention que la grenouille du Nord surpasse de beaucoup la grenouille verte. En effet, lors de la fouille visuelle, alors que tou-tes les mentions de cette dernière espèce concer-nent un seul individu, jusqu’à huit individus par mention ont été comptés pour la grenouille du Nord. De plus, presque deux fois plus de jeunes que d’adultes ont été observés, ce qui signifie une relève plus importante que chez la grenouille verte. La grenouille du Nord est souvent associée aux marécages, aux lacs à nénuphars et aux eaux froides (Cook 1984, Leclair 1985). Ces habitats ne sont pas présents de façon notable sur la côte de Beaupré, les étangs étant davantage herbeux et vaseux. La prédominance de la grenouille du Nord sur la grenouille verte observée ici peut être causée par différents facteurs, tels que la compéti-tion ou le type d’habitats (Leclair 1985). Com-mune au Québec, la grenouille du Nord est com-mune mais peu répandue sur la côte de Beaupré. 5.1.5 Grenouille des bois Cette espèce fut répertoriée à un seul en-droit lors de l’écoute des chants et la cote d’abon-dance n’était que de 1,0 ce qui classe l’espèce comme rare. C’est aussi à cet endroit — petit

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étang de la Plage Jacques — que des têtards ont pu être capturés. Aucun paquet d’œufs n’a été vu de même qu’aucun adulte. La grenouille des bois est une espèce fores-tière hibernant en milieu terrestre sous la litière ou les roches (Bider et Matte 1994). La présence de cette espèce est associée à la couverture de la li-tière et elle est souvent absente des milieux où la litière se décompose rapidement (Bonin 1991). Les milieux forestiers présents sur la côte de Beaupré sont occasionnellement balayés par les marées et n’ont généralement pas de litière. Les habitats plus élevés sont surtout des champs her-beux situés sur des remblais. Étant découverts, ces milieux sont moins propices à la présence de l’es-pèce à cause des plus grandes fluctuations de tem-pérature (Bider et Matte 1994). Dans le cas de la grenouille des bois, il semble que le facteur limi-tant soit le faible nombre d’habitats adéquats et, tout comme pour la rainette crucifère, les mauvai-ses conditions pour l’hibernation de l’espèce en milieu terrestre. Très commune au Québec, sur la côte de Beaupré, la grenouille des bois est rare car localisée à un seul site. 5.1.6 Grenouille léopard Tout comme la rainette crucifère, la gre-nouille léopard a été entendue à 50 % des stations d’écoute des chants d’anoures mais son indice d’abondance moyen à ces stations est inférieur à celui de la rainette, atteignant 3,4 et plaçant l’es-pèce au troisième rang, soit rare à commune. Ce-pendant, les autres méthodes d’inventaire ont per-mis de répertorier cette grenouille à plusieurs en-droits et souvent en grand nombre. Ainsi, des œufs ont été trouvés à trois endroits et la grande majorité des têtards récoltés dans les nasses ou au filet appartenaient à cette espèce. Lors de la fouille en milieu terrestre, la présence de la gre-nouille léopard a été confirmée à 18 des 19 sites visités, faisant de cet anoure le plus commun et le mieux répandu sur le territoire. Les mentions les plus spectaculaires concernent des jeunes lors de la métamorphose, alors que le nombre d’individus observés par site pouvait dépasser une centaine. Quelques spécimens ont aussi été vus lors de la fouille dans les ruisseaux, sous des bardeaux pla-

cés pour les couleuvres et dans des pièges destinés à la capture de micromammifères. La côte de Beaupré présente des bonnes conditions pour la grenouille léopard. Celle-ci fré-quente les terrains découverts, comme les herba-ges naturels et les champs, des milieux communs sur le territoire étudié. Elle s’accouple dans des lacs ou des étangs, parfois même dans les fossés de drainage, et peut hiberner dans une rivière au courant lent si le site de reproduction n’offre pas d’abri adéquat pour l’hiver (Bider et Matte 1994). Tout au long de son cycle vital, cette espèce re-trouve donc sur la côte de Beaupré des habitats idéaux. La grenouille léopard est très commune au Québec et est aussi très commune et répandue sur la côte de Beaupré. 5.1.7 Salamandre à deux lignes La salamandre à deux lignes fut le seul uro-dèle recensé sur la côte de Beaupré lors de cet in-ventaire. De un à trois individus ont été vus dans sept cours d’eau. Ces densités (un à trois indivi-dus/55 mètres de cours d’eau environ) sont très faibles si l’on compare à d’autres cours d’eau de la région où la densité peut atteindre 10 individus ou plus pour une même portion de ruisseau ou ri-vière. Cette espèce vit le plus souvent dans des ruisseaux tapissés de pierres sous lesquelles elle peut se mettre à l’abri (Bider et Matte 1994). L’absence de pierres dans les cours d’eau est un facteur limitant pour cette salamandre. En Monté-régie, dans une étude faite dans 47 ruisseaux, on a pu d’ailleurs relier la densité de cette espèce avec l’abondance de pierres (Bonin 1991). Les cours d’eau visités sur la côte de Beaupré étaient en gé-néral peu rocheux ce qui expliquerait la faible densité observée. Les cours d’eau où la salaman-dre à deux lignes n’a pu être trouvée sont en effet ceux où on retrouve le moins de roches. L’embou-chure de la rivière Montmorency, qui présente des amas de roches et morceaux de ciment, n’a pu ré-véler la présence de l’espèce même si des indivi-dus ont déjà été vus au pied de la chute Montmo-rency (Bider et Matte 1994). Le milieu est peut-être trop perturbé ou trop de cachettes s’offrent

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aux salamandres et elles sont alors introuvables. Les marées peuvent aussi influencer la présence de la salamandre à deux lignes car il semble qu’elle préfère se tenir sur des sols saturés d’eau, sous des objets au bord des ruisseaux, plutôt que réellement sous l’eau (Bishop 1941). Cette espèce très répandue et commune au Québec doit être considérée répandue mais peu commune sur la côte de Beaupré. 5.1.8 Les espèces absentes Quelques espèces d’amphibiens présentes dans la région ne semblent pas se retrouver sur le territoire étudié. Ces espèces sont : le necture ta-cheté, le triton vert, la salamandre sombre du Nord, la salamandre maculée et la salamandre à points bleus, la salamandre rayée, le ouaouaron et la grenouille des marais. Le necture tacheté n’a pu être recensé mal-gré que plusieurs nasses aient été posées dans neuf cours d’eau. Ces nasses, appâtées de pois-sons morts, constituent une méthode efficace pour la capture du necture (Andrée Gendron, comm. pers.). Il est possible que l’espèce ne soit pas pré-sente car elle fréquente le plus souvent les fonds rocheux ou caillouteux (Bider et Matte 1994) et les cours d’eau inventoriés présentaient pour la plupart un fond vaseux. Toutefois, la rivière du Sault à la Puce et la rivière aux Chiens ont un substrat rocheux. Dans le fleuve Saint-Laurent, le necture tacheté atteint la limite de sa distribution dans la région de Québec (Bider et Matte 1994) et il est donc possible qu’il soit absent du territoire de la côte de Beaupré. Le triton vert vit dans les étangs et les lacs avec une végétation dense mais le plus souvent où il n’y a pas de poissons (Bider et Matte 1994). La présence de plusieurs espèces de poissons dans les étangs et cours d’eau sur la côte de Beaupré pour-rait constituer le principal facteur limitant à l’es-pèce. Le triton vert passe par un stade juvénile ter-restre qui dure de un à trois ans (Cook 1984). L’absence de captures de larves ou d’adultes dans les nasses posées dans les étangs et de juvéniles lors des fouilles en milieu terrestre indique que cet amphibien n’est probablement pas présent sur la côte de Beaupré.

La salamandre sombre du Nord habite le bord des ruisseaux et les sources de suintement (Bider et Matte 1994). Lors de la fouille des ruis-seaux, elle n’a pas été trouvée. Tout comme pour la salamandre à deux lignes, qui fut observée en faible densité, le manque de roches aux abords de la plupart des cours d’eau et l’action des marées pourraient constituer des obstacles majeurs à cette espèce. Bien qu’elle soit présente au pied de la chute Montmorency et aux abords de la rivière Montmorency en amont de la chute, sa présence n’a pu être confirmée à l’embouchure de cette ri-vière, du côté sud du boulevard Sainte-Anne. À cet endroit, un amas de débris de ciment constitue la rive de la rivière et présente un faible potentiel à l’établissement de la salamandre sombre du Nord. Étant donné l’effort de recherche consenti, il semble peu probable que cet amphibien soit pré-sent sur la côte de Beaupré. La salamandre maculée et la salamandre à points bleus pondent leurs œufs dans l’eau mais les adultes sont terrestres en dehors de la saison de reproduction (Bider et Matte 1994). Dans la région de Québec, la salamandre à points bleus semble moins commune que la salamandre macu-lée. Aucune ponte de ces espèces n’a été observée et aucune larve n’a été capturée dans les nasses ou à l’aide des filets lors des récoltes de têtards. De même, la fouille dans les milieux terrestres n’a pu permettre l’observation d’adultes. La salamandre à points bleus se reproduit généralement dans des étangs dépourvus de poissons et la présence de nombreux poissons sur le territoire étudié pourrait donc représenter un facteur limitant pour l’espèce. La présence de ces deux espèces n’est pas corrél-ée avec la présence de litière (Bonin 1991) mais on trouve souvent les adultes sous des pierres ou des troncs d’arbres renversés (Bider et Matte 1994). L’absence de ces salamandres sur le terri-toire étudié pourrait donc être reliée à la présence de poissons dans les étangs ou au manque d’abris adéquats sur le sol des boisés humides. La salamandre rayée est le seul urodèle au Québec à effectuer son cycle vital entièrement en milieu terrestre (Bider et Matte 1994). L’absence générale de litière dans les boisés humides de la côte de Beaupré a certainement un effet détermi-nant sur l’abondance et la distribution de cette es-

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pèce. Cette salamandre pond à l’intérieur de troncs d’arbres ou de billes de bois pourri (Bishop 1941) et la quantité de débris ligneux au sol af-fecte le taux de recrutement et la santé des popu-lations en offrant des sites de pontes et des abris contre les prédateurs (Bonin et al. 1999). Même si, sur la côte de Beaupré, des débris de bois jon-chent le sol à plusieurs endroits, ils sont générale-ment trop petits pour être utilisés par la salaman-dre rayée et l’action des marées perturbe constam-ment le milieu. Le manque d’habitat semble être la cause de l’absence de cette espèce sur la côte de Beaupré. Toutefois, trois adultes ont été observés au nord du boulevard Sainte-Anne, aux abords d’un petit ruisseau dans une forêt en pente, face au commerce Macyro-Gamma (figure 4, site 3). Ils étaient sous des roches plates dans un secteur humide et une fouille effectuée ailleurs dans la forêt, où la litière était très clairsemée, n’a pu per-mettre la découverte d’autres individus. Le ouaouaron habite généralement les eaux permanentes (Cook 1984) et on le retrouve à quel-ques endroits dans la région de Québec : lac Saint-Augustin, lac Sergent, base de plein air de Sainte-Foy et lac Saint-Charles (Bider et Matte 1994). La taille qu’atteignent les adultes et les tê-tards, ainsi que la puissance du chant émis par cette espèce font qu’elle est facilement repérable. Malgré la présence d’habitats potentiels sur la côte de Beaupré, le ouaouaron n’y a pas été trou-vé. Son absence peut être reliée simplement au fait que l’espèce ne se soit pas répandue vers l’est jusqu’à la côte de Beaupré. Comme la plupart des étangs sont d’origine artificielle, il est possible que les conditions initiales du milieu n’aient pas été favorables à l’établissement de cette espèce. Dans l’aire d’étude, la grenouille des ma-rais n’a pas été trouvée. Toutefois, cette espèce y a déjà fait l’objet d’une observation qui n’a cepen-dant pas été validée (Beaulieu 1993). Suite à notre inventaire, il apparaît évident que la grenouille des marais n’est pas présente sur la côte de Beau-pré. Les différentes méthodes utilisées n’ont pas porté fruit malgré l’effort important déployé lors de l’inventaire visuel pour les anoures, technique qui s’avère la plus efficace pour repérer cette gre-nouille (Daigle 1998). Il faut mentionner toutefois que cette espèce fréquente plus les lacs et ruis-

seaux aux eaux claires, en milieu forestier, que les étangs et marais en bordure du fleuve (Bider et Matte 1994). Les habitats que l’on retrouve sur la côte de Beaupré — terrains herbeux et prairies inondables — conviennent davantage à la gre-nouille léopard dont l’apparence externe peut prê-ter à confusion avec la grenouille des marais. De plus, il existe une théorie selon laquelle ces deux espèces pourraient s’hybrider et le mélange géné-tique favoriserait la grenouille léopard (Bider et Matte 1994). La grenouille léopard étant très com-mune et répandue sur le territoire étudié, il est possible que la grenouille des marais soit exclue à cause de ce phénomène d’introgression. Plusieurs spécimens de grenouille léopard présentant une coloration brune — et pouvant donc être confon-dus avec la grenouille des marais — ont été obser-vés lors de l’inventaire. Ces grenouilles ont toutes été capturées pour identification sûre puis relâ-chées. Tous ces spécimens étaient toutefois des grenouilles léopards. 5.2 REPTILES Seulement deux espèces de reptiles ont été recensées lors de notre inventaire soit la couleuvre rayée et la chélydre serpentine. La couleuvre rayée semble peu commune mais est répandue tandis que la chélydre doit être considérée rare car elle n’a été observée qu’à un seul endroit. Ces deux reptiles ne figurent pas sur la liste des espè-ces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables du Québec (Beaulieu 1992). 5.2.1 Couleuvre rayée Peu importe la méthode utilisée, huit indivi-dus de couleuvre rayée ont pu être observés. Par-mi ceux-ci, cinq étaient des jeunes, ce qui confirme que fort probablement l’espèce se repro-duit sur le territoire étudié. Si on considère l’effort de recherche dé-ployé, relativement peu d’individus ont été trou-vés. On doit cependant tenir compte du fait que les nombreux remblais présents sur le territoire offrent des abris aux couleuvres et que ces mi-lieux sont souvent impossibles à fouiller à cause

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de la taille des roches. Il est possible que ces remblais servent d’hibernacula aux couleuvres. Très polyvalente quant à l’habitat et se nourris-sant de grenouilles, crapauds et poissons, la cou-leuvre rayée trouve sur la côte de Beaupré des conditions de reproduction favorables. Cette es-pèce est très commune au Québec (Bider et Matte 1994) et semble peu commune mais répan-due sur le territoire étudié. 5.2.2 Chélydre serpentine La seule observation de cette espèce a été faite par un résident de la côte de Beaupré, qui en avait d’ailleurs vu quelques autres par les années passées toujours au même endroit. Toutes ces observations ont eu lieu dans le secteur des « Îlets » sur le site du club Les Garrots à Châ-teau-Richer. Ce secteur est riche en petits pois-sons et grenouilles, qui constituent des proies pour cette tortue (Bider et Matte 1994). Ce site présente des conditions propices à l’espèce, tel un substrat vaseux. La chélydre serpentine vit principalement le long des rivières et autour des lacs d’une cer-taine importance. Des observations sont faites de temps en temps dans la région de Québec dont certaines proviennent de l’Île d’Orléans (David Rodrigue, comm. pers.). Dans l’aire d’étude, au-cun site de ponte n’a été trouvé, le secteur étant situé en zone inondable. Il est toutefois possible que l’espèce ponde sur les Îlets eux-mêmes, là où les marées ne se rendent pas, même si le substrat est vaseux car à peu près n’importe quel habitat à végétation clairsemée pourrait servir à sa nidifi-cation (Bider et Matte 1994). À cause de sa lon-gévité atteignant 40 ans (Ernst et al. 1994), il est possible que les individus fréquentant la côte de Beaupré soient originaires d’un autre secteur. La chélydre serpentine est commune au Québec mais elle serait rare et localisée dans l’aire étudiée. Dans la région de Québec, elle est toutefois à la limite nord de sa distribution géo-graphique (Bider et Matte 1994).

5.2.3 Les espèces absentes Quelques espèces de reptiles présentes dans la région n’ont pas été trouvées sur la côte de Beaupré. Ce sont la couleuvre à ventre rouge (Storeria occipitomaculata), la couleuvre verte (Opheodrys vernalis) et la tortue peinte. Les deux espèces de couleuvres ont cependant été observées du côté nord du boulevard Sainte-Anne. La couleuvre à ventre rouge fréquente di-vers habitats allant des boisés aux terrains décou-verts mais elle a des mœurs discrètes, cherchant refuge sous des troncs d’arbres ou autres débris servant d’abris. Elle est commune dans la région (Bider et Matte 1994). Son régime alimentaire est constitué de limaces et de vers de terre, des invertébrés abondants sur la côte de Beaupré. Même si les habitats et les proies de cette couleu-vre se retrouvent sur le territoire étudié, aucune n’y a été observée. Toutefois, des individus ont été vus à deux endroits du côté nord du boule-vard Sainte-Anne, soit à proximité des vieilles fondations de l’usine de fabrication de briques Citadelle à environ 900 mètres au nord-est de la chute Montmorency (un adulte et un jeune) et dans un terrain ouvert situé à l’est de la route Saint-Achillée, à Château-Richer (trois adultes et un jeune). La couleuvre verte fréquente habituelle-ment les endroits découverts comme les prés et les tourbières et son régime alimentaire est cons-titué principalement d’araignées, de grillons et de chenilles (Cook 1984). Les proies de cette espèce sont abondantes sur la côte de Beaupré mais il se pourrait que les habitats ne lui conviennent pas. La couleuvre verte a été vue au nord du boule-vard Sainte-Anne, à proximité des vieilles fonda-tions de l’usine de fabrication de brique Citadelle au même endroit que la couleuvre à ventre rouge et la couleuvre rayée. Les deux brèves visites ef-fectuées à cet endroit ont chaque fois permis d’observer quatre spécimens de couleuvre verte et d’après les différences de taille, il s’agissait au total d’au moins six individus différents. Toutes les couleuvres étaient sous des planches de bois, des feuilles de métal ou des morceaux de cérami-que au pied de la falaise, sur une aire assez res-

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treinte mesurant environ 100 par 50 mètres. Étant donné la proximité des lieux où des couleuvres vertes et à ventre rouge ont été vues, il peut sem-bler surprenant qu’aucune de ces espèces n’ait été répertoriée au sud du boulevard Sainte-Anne. Ori-ginairement, il est possible que ces deux espèces ne fréquentaient pas le territoire maintenant situé au sud du boulevard Sainte-Anne à cause de l’ac-tion des marées qui modifiait constamment les abris potentiels. Au contraire, la couleuvre rayée aurait trouvé dans ce secteur un bon terrain de chasse — des spécimens ayant déjà été vus chas-sant des épinoches dans les mares intertidales le long du fleuve Saint-Laurent (Bider et Matte 1994) — et pouvait aller se réfugier dans le sec-teur plus au nord, hors du niveau des marées. Avec la construction du boulevard Sainte-Anne, l’accès au fleuve fut bloqué ou du moins considé-rablement diminué pour les couleuvres. L’aména-gement des remblais leur a fourni un lieu propice mais il fallut qu’elles traversent le boulevard. L’observation d’une couleuvre rayée essayant de traverser le boulevard lors de l’inventaire prouve que cette espèce peut avoir agi de la sorte pour coloniser le territoire étudié. Les autres espèces n’auraient pas fait de même. La tortue peinte fréquente les étangs peu profonds et les baies tranquilles riches en végéta-tion. Elle semble plutôt rare dans la région de Québec (Bider et Matte 1994). Bien que quelques étangs ayant de bonnes conditions soient présents sur la côte de Beaupré, il ne faut pas oublier qu’ils sont pour la plupart de nature artificielle et donc qu’à l’origine le milieu était moins propice à l’éta-blissement de cette tortue. Dans son ensemble, la côte de Beaupré n’est pas un bon habitat pour cette tortue. Contrairement à la chélydre serpen-tine, la tortue peinte ne semble pas habiter les ri-ves du fleuve en général. La région de Québec constitue sa limite nord de distribution (Bider et Matte 1994). 5.3 MICROMAMMIFÈRES Sept espèces de micromammifères ont pu être recensées lors de l’inventaire. Les plus com-munes sont la souris sauteuse des champs, la grande musaraigne et le campagnol des champs.

Ces trois espèces ont été trouvées dans divers ty-pes d’habitats. Le faible nombre de captures de la musaraigne cendrée, du condylure étoilé et du campagnol à dos roux de Gapper ne permet pas de leur attribuer un statut. Un spécimen de chauve-souris nordique a été observé. Aucune des espèces de micromammifères capturés ne figure sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées me-nacées ou vulnérables au Québec (Beaulieu 1992). L’absence d’espèces plus forestières comme l’écureuil roux, l’écureuil gris, le tamia rayé, les souris du genre Peromyscus et la souris sauteuse des bois (Napaeozapus insignis) est re-marquable. Les habitats humides sur le territoire étudié ne leur conviendraient tout simplement pas car elles sont abondantes dans la région. La chauve-souris nordique est un visiteur occasionnel qui pourrait se nourrir, boire et trouver un refuge d’été sur la côte de Beaupré. 5.3.1 Souris sauteuse des champs Avec un total de 16 individus capturés et d’autres vus à découvert, la souris sauteuse des champs est le micromammifère qui a été le plus observé au cours de l’inventaire. Cette espèce ha-bite avant tout les milieux humides tels les prés humides et les berges herbeuses de rivières (Banfield 1975, Beaudin et Quintin 1991). Sur la côte de Beaupré, elle a été capturée dans divers habitats : terrains herbeux, écotones, boisés humi-des et rives de cours d’eau. Même si on la consi-dère très répandue, cette espèce solitaire est géné-ralement peu abondante avec des densités de po-pulation variant de un à six individus/hectare. Tout comme le condylure étoilé et le campagnol des champs, la souris sauteuse des champs excelle en nage et en plongée (Beaudin et Quintin 1991). Les habitats fréquentés par l’espèce et le nombre de captures indiquent qu’elle est très commune et répandue sur la côte de Beaupré. 5.3.2 Grande musaraigne

Douze individus de grande musaraigne ont été capturés dans divers milieux : terrains her-

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beux, écotones et boisés humides. Un adulte a aussi été observé sous une tôle lors de la fouille pour les couleuvres. Cette musaraigne fréquente les milieux humides à sol meuble et à végétation dense et la plupart des habitats présents sur la côte de Beaupré semblent lui convenir. C’est une es-pèce abondante dont la densité varie de un à 25 individus/hectare (Beaudin et Quintin 1991) et lors d’une année propice, c’est parfois le seul mi-cromammifère à être capturé dans les pièges (Banfield 1975). La grande musaraigne est l’un des micromammifères les plus répandus au Qué-bec et semble moins solitaire que les autres musa-raignes (Beaudin et Quintin 1991). Se classant deuxième en terme du nombre d’individus obser-vés, elle semble très commune et répandue sur la côte de Beaupré. 5.3.3 Campagnol des champs Sept individus de campagnol des champs ont pu être capturés dans divers milieux : terrains herbeux, écotone, boisés humides et rives de cours d’eau. Ce campagnol semble donc fréquen-ter la plupart des habitats qu’on retrouve sur la côte de Beaupré. Vivant en colonies, les densités de population de ce campagnol sont souvent très élevées : de 30 à 90 individus/hectare et parfois même jusqu’à 800 (Beaudin et Quintin 1991). Du fait qu’il nage et plonge aisément, les différents cours d’eau présents sur le site ne constitueraient pas un obstacle majeur à sa dispersion. Il est l’un des micromammifères les plus répandus au Qué-bec (Beaudin et Quintin 1991) et semble commun et répandu sur la côte de Beaupré. 5.3.4 Musaraigne cendrée

Seulement deux individus de musaraigne cendrée ont été capturés. Cette musaraigne fré-quente des habitats humides très variés souvent près de l’eau (Banfield 1975, Beaudin et Quintin 1991). Les captures ont eu lieu dans un boisé hu-mide, habitat qui est d’ailleurs présent à divers endroits sur la côte de Beaupré. La musaraigne cendrée est rarement vue mais est l’un des micro-mammifères des plus abondamment distribués en Amérique du Nord, avec des densités de popula-

tion atteignant 18 individus/hectare (Beaudin et Quintin 1991). Il est donc possible qu’elle soit plus commune sur le territoire étudié que ce que les captures suggèrent. Néanmoins, le faible nom-bre d’individus trouvés ne permet pas de statuer avec certitude sur l’abondance de cette espèce. 5.3.5 Condylure étoilé C’est dans un écotone qu’a été capturé le seul individu de condylure étoilé. Cette espèce de taupe vit dans des habitats humides tels les champs à sol humide et vaseux (Banfield 1975, Beaudin et Quintin 1991). Sur la côte de Beaupré, la plupart des milieux semblent donc lui convenir. L’espèce est plutôt grégaire et les densités de po-pulation varient de cinq à 25 individus/hectare (Beaudin et Quintin 1991). Le condylure étoilé est un excellent nageur et plongeur et les différents cours d’eau et étangs sur l’aire d’étude ne consti-tueraient pas un obstacle à sa dispersion. L’unique capture ne permet pas de statuer sur cette espèce mais il est possible qu’elle soit plus répandue et qu’on la retrouve à d’autres endroits étant donné son mode de vie aquatique et la disponibilité des habitats sur la côte de Beaupré. 5.3.6 Campagnol à dos roux de Gapper

Deux individus de campagnol à dos roux de Gapper ont été capturés dans un boisé humide. Ce campagnol habite les forêts humides à proximité d’une source d’eau (Beaudin et Quintin 1991), habitat bien représenté sur la côte de Beaupré. Ce campagnol est solitaire au cours de la saison esti-vale et les populations fluctuent annuellement, ce qui peut expliquer le faible nombre de captures. Les densités de population varient de un à huit individus/hectare mais peuvent atteindre 25 indi-vidus/hectare (Beaudin et Quintin 1991). Même s’il peut être plus commun que ce que les résultats présentés ici suggèrent, nous considérons que l’in-formation que nous avons est insuffisante pour permettre d’attribuer un statut à l’espèce sur le territoire à l’étude.

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5.3.7 Chauve-souris nordique Le seul spécimen observé a été trouvé mort en bordure du boulevard Sainte-Anne. Aucun n’a été vu le soir autour des étangs et cours d’eau. Les chauves-souris ont des besoins élevés en eau et s’abreuvent en effleurant la surface de l’eau. La chauve-souris nordique loge dans le creux des ar-bres ou sous les écorces libres mais se réfugie l’hiver dans les cavernes et les galeries de mines, souvent à 100 km des refuges d’été (Beaudin et Quintin 1991). À cause de l’absence de sites pro-pices à l’hibernation et des déplacements impor-tants qu’elle peut effectuer, on doit considérer que cette chauve-souris est un visiteur occasionnel sur la côte de Beaupré. 5.3.8 Les espèces absentes Parmi les espèces de micromammifères non observées et susceptibles d’être présentes dans l’aire d’étude, mentionnons la musaraigne fuligi-neuse (Sorex fumeus), la musaraigne palustre (Sorex palustris), le rat surmulot (Rattus norvegi-cus), la souris commune (Mus musculus), l’écu-reuil gris, l’écureuil roux, le tamia rayé, la souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), la souris sylvestre (Peromyscus maniculatus) et la souris sauteuse des bois. L’absence de ces espèces semble surtout reliée aux types d’habitats qu’elles fréquentent. Tous les micromammifères trouvés sur la côte de Beaupré vivent dans des milieux humides, les-quels constituent d’ailleurs la presque totalité des sites présents sur le territoire. La musaraigne fuligineuse est moins tolé-rante que la musaraigne cendrée sur le choix de son habitat et préfère les terreaux de feuilles hu-mides des forêts feuillues (Banfield 1975). Les boisés de la côte de Beaupré sont presque tous dé-pourvus de litière. Quant à la musaraigne palustre, elle habite les forêts de conifères et les forêts den-ses (Beaudin et Quintin 1991). Le rat surmulot et la souris commune vi-vent au voisinage de l’homme trouvant refuge dans les bâtiments et les fermes (Banfield 1975).

Il est possible qu’ils soient présents sur la côte de Beaupré même s’ils n’ont pas été observés. L’absence d’observations d’écureuils et de tamias est intéressante à noter. Ces mammifères diurnes sont faciles à observer et cette situation signifie fort probablement que ces animaux sont absents du territoire étudié. Bien qu’il fréquente les parcs de banlieues, l’habitat naturel de l’écu-reuil gris est la forêt mixte ou feuillue (Banfield 1975). L’écureuil roux est aussi associé au milieu forestier, de même que le tamia rayé, qui préfère les forêts feuillues en terrain sec. Ces trois espè-ces ne retrouvent donc pas un habitat convenable dans l’aire d’étude. Il en est de même pour la souris à pattes blanches et la souris sylvestre, qui ont besoin d’un sol sec (Banfield 1975). Les milieux humides re-trouvés sur l’aire d’étude ne leur conviendraient donc pas. Pour ce qui est de la souris sauteuse des bois, elle vit surtout en forêt et se risque rarement dans les dépressions marécageuses, où vit la sou-ris sauteuse des champs. La concurrence entre es-pèces très voisines sur le plan de la nourriture et de l’habitat limite leur distribution et peut être une des causes de l’absence de certaines espèces sur la côte de Beaupré. 5.4 SITES INTÉRESSANTS Les sites suivants, considérés les plus im-portants pour les amphibiens, les reptiles et les micromammifères sur la côte de Beaupré, ont été choisis pour la qualité des habitats qu’ils possè-dent, la diversité d’espèces qu’ils abritent ou la présence d’une espèce retrouvée seulement à cet endroit lors de l’inventaire. Par conséquent, ces sites devraient être considérés comme prioritaires en terme de protection ou de mise en valeur. Évi-demment, les sites compris entre ceux décrits ci-dessous devraient idéalement être aussi préservés afin de permettre aux espèces de se déplacer et se répandre lorsque nécessaire. 1) Sous les lignes d’Hydro-Québec, à Boischatel

et L’Ange-Gardien (sites 1 à 4, figure 2). Cet endroit est constitué d’un grand remblai et de secteurs humides aux abords. Sur le remblai,

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on retrouve un terrain herbeux parsemé d’ar-bustes par endroits. Diverses espèces de micro-mammifères, dont le condylure étoilé, y vivent ainsi que la couleuvre rayée. Les secteurs hu-mides servent de milieu de reproduction à la grenouille léopard, au crapaud d’Amérique et à la rainette crucifère. La grenouille léopard fré-quente aussi le terrain herbeux durant l’été. Plus près du fleuve, deux baies sujettes aux marées, s’avancent sous les tours d’Hydro-Québec. La baie ouest est un important site de reproduction pour la grenouille léopard et le crapaud d’Amérique. Des crapauds ont aussi été entendus à la baie est.

2) Terrain entre Nissan et la rivière Petit-Pré, à

L’Ange-Gardien (sites 7 et 8, figure 5). Ce ter-rain est constitué de remblais rocailleux au pied desquels se trouvent des terrains herbeux. Le remblai du côté ouest est bordé d’un terrain herbeux puis d’un boisé humide, situé juste avant la prairie humide et le fleuve. Les rem-blais et les terrains herbeux sont fréquentés par la couleuvre rayée. La densité observée à cet endroit est la plus élevée de l’aire d’étude (cinq spécimens). Divers micromammifères vivent aussi au pied des remblais. Le boisé hu-mide au sud du remblai ouest est le seul en-droit où fut trouvé le campagnol à dos roux de Gapper.

3) Terrain du club Les Garrots, à Château-Richer

(site 5, figure 2). On retrouve à cet endroit des boisés humides et des secteurs herbeux. Ce site est également un des rares endroits qui a conservé son caractère originel. Le plus grand attrait vient du fait que divers canaux, fossés et étangs sont présents. Ces milieux constituent un site de reproduction pour divers anoures tels la grenouille léopard, le crapaud d’Améri-

que, la rainette crucifère et probablement la grenouille du Nord. La chélydre serpentine se retrouve dans ce secteur, des mentions ayant déjà été faites dans des canaux vaseux commu-niquant avec le fleuve et sur l’île « Les Îlets ». Les petits étangs sur l’île servent aussi de site de reproduction à la grenouille léopard.

4) La Plage Jacques, à Château-Richer (sites 6 et

7, figure 2). L’attrait particulier de ce site tient à la présence de deux étangs, d’origine artifi-cielle, mais ayant repris un aspect naturel et abritant plusieurs espèces d’amphibiens. Tou-tes les espèces d’anoures rencontrées sur la côte de Beaupré sont présentes à cet endroit et s’y reproduisent. Le petit étang est le seul site de reproduction de la grenouille des bois qui n’a été d’ailleurs observée à aucun autre en-droit.

5) Terrain derrière Propac Sports Option, à Châ-

teau-Richer (site 9, figure 2). Comme le terrain du club Les Garrots, ce site comprend des boi-sés humides, des secteurs herbeux et des étangs. Les étangs sont particulièrement bien aménagés. À part la grenouille des bois, toutes les espèces d’anoures de la côte de Beaupré s’y retrouvent et s’y reproduisent.

6) Terrain à l’ouest de la maison-modèle « Les

maisons du Québec », à Château-Richer (site 9, figure 6). On y retrouve un boisé humide au sous-bois envahi par des impatientes du Cap, offrant un bon habitat pour les micromammifè-res. Quatre espèces y ont été capturées, dont la musaraigne cendrée qui ne fut trouvée à aucun autre endroit.

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L’inventaire que nous avons réalisé sur la côte de Beaupré sur les amphibiens, les reptiles et les micromammifères est le premier inventaire aussi exhaustif jamais réalisé dans ce territoire. Il vient donc documenter l’abondance et la distribu-tion de cette partie de notre patrimoine faunique naturel qui demeure toujours assez méconnu. Les résultats présentés ici pourront servir à mieux pro-téger ces milieux fragiles en bordure du fleuve Saint-Laurent. Cet inventaire a permis de connaître les es-pèces d’amphibiens, de reptiles et de micromam-mifères qu’on retrouve sur la côte de Beaupré. Le statut de la plupart d’entre elles a pu être détermi-né grâce à un important effort de recherche. Les sites les plus intéressants ont été identifiés et pourront aider à mieux gérer les efforts de conser-vation et de protection d’habitats pour les amphi-biens, les reptiles et les micromammifères pré-sents sur la côte de Beaupré. Il a également permis de documenter la dis-tribution et l’abondance de 16 espèces, soit sept amphibiens, deux reptiles et sept micromammifè-res. Aucune de celles-ci ne figure sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables du Québec (Beaulieu 1992). Le territoire étudié est un important site de reproduction pour plusieurs anoures. La gre-nouille léopard de loin l’espèce la plus abondante et la mieux distribuée suivi en cela par le crapaud d’Amérique. La couleuvre rayée est le seul reptile à avoir été réellement observé sur l’aire d’étude mais on retrouve deux autres espèces à proximité, du côté nord du boulevard Sainte-Anne soit la couleuvre à ventre rouge et la couleuvre verte. Ces mentions de couleuvre verte sont d’ailleurs celles le plus à l’est sur la rive nord du Saint-Laurent et représentent peut-être la limite de dis-

persion de l’espèce dans la région. Même si nous n’avons pas observé la chélydre serpentine, sa présence est confirmée dans l’aire d’étude depuis quelques années. La présence des espèces de micromammifè-res observées dans l’aire d’étude est normale. Au-cune espèce n’a fait l’objet d’une observation inu-sitée. Il est intéressant de noter que les espèces retrouvées sur la côte de Beaupré sont associées pour la plupart aux milieux humides et que les es-pèces davantage forestières y sont absentes. Ce phénomène est évidemment relié aux habitats dis-ponibles constitués surtout de prairies inondables, étangs et boisés humides. Les remblais offrent également des abris aux couleuvres rayées et aux micromammifères, qui sont ainsi à l’extérieur de la zone d’influence des marées. Parmi les espèces forestières communes au Québec mais absentes de la côte de Beaupré, no-tons la salamandre rayée, la salamandre maculée, l’écureuil gris, l’écureuil roux, le tamia rayé, la souris sylvestre et la souris sauteuse des bois. La grenouille des bois, autre espèce associée au mi-lieu forestier, ne se retrouve qu’à un seul site. Malgré une mention de grenouille des marais faite en 1992 mais non validée, cet amphibien n’a pas été trouvé lors de l’inventaire. Nous croyons que cette espèce est absente de l’aire d’étude, car elle est davantage forestière et ne fréquente habituelle-ment pas les mêmes sites que la grenouille léo-pard qui est très commune sur l’aire d’étude. De plus, à cause de sa coloration semblable à celle de la grenouille léopard, il est fort probable que la grenouille des marais ait été confondue avec celle-là.

6. CONCLUSION

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REMERCIEMENTS

Le crédit de ce travail revient avant tout à Jean-François Desroches qui a, dans un premier temps, supervisé et réalisé les travaux de terrain. La rédaction du rapport final lui incombe en grande partie. Daniel Banville a agi en tant que super-viseur du projet pour le ministère de l’Environnement et de la Faune et a finalisé le rapport. Le financement du projet provient majoritairement du programme d’aide à la conservation des habitats, une des facettes du volet Biodiversité de Saint-Laurent Vision 2000. Ce financement a été accordé à la Société linnéenne du Québec qui, en collaboration avec la direction régionale de Québec du ministère de l’Environ-nement et de la Faune a assuré la bonne marche du projet. Plusieurs personnes ont contribué par leur expertise respective aux différents aspects de ce projet. Nos remerciements s’adressent particulièrement à ceux et cel-les qui ont participé aux travaux de terrain : Annie Ducharme, Jean-Luc Brisebois, Jean-Sébasten Hébert, Claude Daigle, Dominic Desroches, Frédérick Desroches, Christian Lapointe, Anne-Marie Vézina et Louise Thibault. La contribution de Sé-bastien Desroches a été tout particulièrement appréciée pour la conception des fi-gures. L’identification des spécimens en laboratoire a été faite en collaboration avec Sylvain St-Onge pour les micromammifères et Walter Bertacchi et Benoît Cou-ture pour les têtards. Nos remerciements s’adressent également à Marc Gauthier d’Envirotel pour le prêt des pièges à couleuvres ainsi qu’à David Rodrigue, de la Société d’histoire naturelle de la Vallée du Saint-Laurent et à Andrée Gendron de l’Aquarium du Québec. Finalement, cette étude n’aurait pas pu être réalisée sans l’autorisation des nombreux propriétaires qui nous donné la permission de circuler sur leur terrain. Nous leur en sommes très reconnaissants.

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ANNEXE 1

Description des sites d’observation en fonction des différentes méthodes d’inventaire

Écoute des chants d’anoures (figure 2)

Site 1. Petit étang sous les lignes d’Hydro-Québec Site 2. Zone humide à l’ouest du remblai, sous les lignes d’Hydro-Québec Site 3. Baie ouest, sous les lignes d’Hydro-Québec Site 4. Baie est, sous les lignes d’Hydro-Québec Site 5. Étangs du Club Les Garrots Site 6. Petit étang de la plage Jacques Site 7. Grand étang de la plage Jacques Site 8. Étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles Site 9. Étangs derrière Propac Sports Option Site 10. Petit étang à l’est de la courbe du boulevard Sainte-Anne à Sainte-Anne-de-Beaupré

Nasses dans les cours d’eau et les étangs (figure 3)

Site 1. L’embouchure de la baie ouest, sous les lignes d’Hydro-Québec (nasses 1, 2, 3) Site 2. Le fleuve Saint-Laurent, sous les lignes d’Hydro-Québec (nasse 4) Site 3. L’embouchure de la baie est, sous les lignes d’Hydro-Québec (nasse 5) Site 4. La rivière Valin (nasses 6, 7, 8, 9) Site 5. La rivière Cazeau (nasses 10, 11) Site 6. La rivière Le Moyne (nasses 12, 13, 14) Site 7. La rivière du Sault à la Puce (nasses 15, 16) Site 8. La rivière aux Chiens (nasses 17, 18, 19) Site 9. Le tributaire ouest de la rivière Sainte-Anne, près de son embouchure (nasses 20, 21, 22). Site 10. Étangs du club Les Garrots (nasses 23 à 26, du 11 au 20 août 1998) Site 11. Le petit étang de la Plage Jacques (nasse 27, du 26 mai au 6 juillet 1998) Site 12. Le grand étang de la Plage Jacques (nasse 28, du 26 mai au 6 juillet 1998) Site 13. Étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles (nasses 29 à 32, du 16 juillet au 2

août 1998) Site 14. Étangs derrière Propac Sports Option (nasses 33 à 36, du 11 au 19 août 1998).

Fouille des ruisseaux (figure 4)

Site 1. L’embouchure de la rivière Montmorency Site 2. Fossé sous les lignes d’Hydro-Québec, côté ouest Site 3. Fossé à l’ouest des commerces Macyro et Gamma Site 4. Rivière du Petit-Pré Site 5. Rivière Valin

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Les amphibiens, reptiles et micromammifères sur la côte de Beaupré

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Site 6. Ruisseau à l’est du garage Serge Rhéaume Site 7. Rivière Cazeau Site 8. Rivière Le Moyne Site 9. Rivière du Sault à la Puce Site 10. Petit ruisseau Côté Site 11. Rivière aux Chiens Site 12. L’embouchure de la rivière Sainte-Anne, rive ouest.

Sites d’inventaires des couleuvres (figure 5)

Site 1. Sous les lignes d’Hydro-Québec (huit bardeaux et deux pièges) Site 2. Terrain à l’ouest des commerces Gamma et Macyro (trois bardeaux) Site 3. Terrain à l’ouest de Fillion et frères (cinq bardeaux) Site 4. Terrain à l’est du casse-croûte Pizza Ouellet (quatre bardeaux) Site 5. Terrain à l’est du précédent (quatre bardeaux) Site 6. Terrain à l’ouest des maisons mobiles situées à l’ouest de Nissan (cinq bardeaux) Site 7. Terrain à l’est de Nissan (quatre bardeaux et deux pièges) Site 8. Terrain à l’est du précédent (quatre bardeaux et deux pièges) Site 9. Terrain à l’est du garage Serge Rhéaume (cinq bardeaux) Site 10. Côté est du petit étang de la Plage Jacques (trois bardeaux) Site 11. Côté sud-est de l’étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles (six bardeaux) Site 12. Terrain du côté ouest de l’étang situé à l’est de la rivière du Sault à la Puce (quatre bar-

deaux et un piège) Site 13. Champ herbeux entre Propac Sports Option et l’épicerie Turgeon (cinq bardeaux et deux

pièges) Piégeage (figure 6)

Site 1. Sous les lignes d’Hydro-Québec (pièges 1 à 5 et 21 à 25) Site 2. Terrain à l’est de Nissan (pièges 6 à 9) Site 3. Boisé humide en bordure de la rivière Valin (pièges 10 et 11) Site 4. Terrain du club Les Garrots (pièges 26 à 30) Site 5. Terrain à l’est du garage Serge Rhéaume (pièges 11 à 13) Site 6. Terrain à l’ouest d’un étang, à l’est de la rivière Sault à la Puce (pièges 31 à 33) Site 7. Terrain derrière Propac Sports Option (pièges 15 à 17) Site 8. Terrain herbeux entre Propac et l’épicerie Turgeon (pièges 34 à 36) Site 9. Boisé à l’ouest de la maison modèle « Maisons du Québec » (pièges 18 à 20 et 37) Site 10. Aux abords du Petit ruisseau Côté (pièges 38 à 40)

Les 40 pièges ont été placés dans différents habitats dans les proportions suivantes :

� Terrain herbeux (pièges 2, 5, 12, 17, 23, 30, 31 à 33, 36) � Écotone (pièges 6, 9, 21, 22, 25) � Lisière champ-boisé (pièges 1, 34, 35) � Boisé humide (pièges 3, 4, 7, 8, 13, 15, 16, 18 à 20, 24, 26 à 29, 40) � Rive de cours d’eau (pièges 10, 11, 14, 37 à 39).

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ANNEXE 2

Espèces d’anoures recensées par l’inventaire visuel et lieux d’observation sur la côte de Beaupré en 1998

Lieux Crapaud d’Amérique

Rainette crucifère

Grenouille léopard

Grenouille verte

Grenouille du Nord

Nombre d’espèces

1. Écotone sous les lignes d’Hydro-Québec

X 1

2. Zone humide à l’ouest du rem-blai, Hydro-Québec

X X 2

3. Petit étang, Hydro-Québec est X X 2

4. Baie ouest, sous Hydro-Québec

X X 2

5. Baie est, sous Hydro-Québec X 1

6. Terrain à l’ouest des commer-ces Gamma-Macyro

X X 2

7. Terrain à l’est du casse-croûte Pizza Ouellet

X 1

8. Terrain à l’ouest de rivière Valin

X 1

9. Terrain et étangs du club Les Garrots

X X X X 4

10. Les Îlets X 1

11. Terrain à l’est du garage Serge Rhéaume

X 1

12. Au sud de la rivière Cazeau X 1

13. Secteur du petit étang de la Plage Jacques

X X X X 4

14. Secteur du grand étang de la Plage Jacques

X X X X 4

15. Étang à l’est de la boutique Cuivres D’Art Albert Gilles

X X X 3

16. Terrain à l’ouest d’étang, à l’est de la rivière du Sault à la Puce

X X 2

17. Terrain et étangs au sud de Propac Sports Option

X X X X 4

18. Petit étang à l’est du boul. Sainte-Anne, à Beaupré

X 1

19. Zone inondable au sud du parc industriel, Beaupré

X 1

% de sites 53 5 95 21 26 5 espèces

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ANNEXE 3

Liste et abondance des espèces de poissons capturés dans les nasses à menés sur la côte de Beaupré en 1998

Nom français Nom latin Abondance

Tête-de-boule Pimephales promelas Commun à abondant dans les étangs; peu commun ailleurs

Mulet à cornes Semotilus atromaculatus Peu de captures; étangs et rivières Meunier sp. (jeune) Catostomus sp. Commun; rivières Poulamon atlantique (jeune) Microgadus tomcod Commun par endroits; embouchure

des rivières et fleuve Fondule barré Fondulus diaphanus Peu de captures; rivières Épinoche à cinq épines Culea inconstans Commun dans quelques étangs Épinoche à trois épines Gasterosteus aculeatus Commun à abondant dans quelques

rivières Chabot Cottus sp. Peu de captures; rivières Raseux-de-terre gris Etheostoma olmstedi Une seule capture; fleuve