introduction - grottes de saint antoine - "la vie est

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Topo5 :Des obstacles ? Suite… Revenons au schéma. Introduction : La dernière fois, nous avons essayé de repérer des obstacles à la vie d’oraison. Puis de nous familiariser avec le discernent ignacien. Aujourd’hui, je continue à creuser les obstacles mais à un autre niveau : Je pars du postulat que les obstacles à l’oraison sont l’émergence d’obstacles plus fondamentaux qui font que la relation à Dieu et à nous-mêmes est engorgée, troublée, distendue. Je liste un certain nombre de réalités ou d’attitudes : La vie est première et sauvée par Jésus-Christ. Mais la réalité nous montre qu’un drame s’est insinué au cœur de cette vie. La bible l’appelle le péché. L’étymologie nous dit que pécher, c’est « rater la cible ». « Le péché est une grande infirmité empêchant l’homme de trouver la joie véritable. Il se bloque sur une créature quelconque érigée en absolu (idolâtrie) et principalement la créature qu’il est lui-même; la créature perd sa transparence ; ternie par le péché, elle ne montre plus Dieu comme elle devrait le faire ». JM Aubert. Il est important de cerner peu à peu la vérité de mon péché personnel : quelle faille, quelle fuite, quelle opacité… Cela entraîne je crois un déséquilibre : ou une trop grande attention à nous-mêmes, ou le contraire, une négation, une culpabilité, une peur diffuse… En voici des conséquences : a. l’impression trop prégnante qu’il n’est pas bien de nous arrêter à nous-mêmes. Alors que Dieu dit à Abraham : « Vas vers toi-même ». Nous sommes en chemin vers l’intérieur, en travail d’engendrement de nous-mêmes (il est bon de distinguer : ‘’travailler’’ (faire un travail) et « être en travail » (laisser travailler en nous la vie profonde, l’action de Dieu). Nous avons à apprendre à nous aimer, donc à cultiver une amitié, une estime profonde de nous-mêmes. S’aimer est le plus dur ! Et par moment, ça ne peut-être que ‘’s’aimer humblement comme n’importe quel membre soufrant du corps du Christ’’ (Bernanos) c'est-à-dire avec nos potentialités, mais aussi nos blessures et nos histoires parfois compliquées et meurtries. Dieu est le grand recycleur, et il fait avec nous tels que nous sommes, dans la mesure où nous y consentons. Abandon ! b. « Nous nous protégeons contre Dieu, nous nous enfermons dans une carapace d’habitudes, d’actes généreux ou même héroïques, pour nous protéger contre les incursions de Dieu qui risqueraient de nous remettre en question et d’ébranler les bases mêmes de nos conceptions et de nos agissements. Rien de plus désagréable que de se livrer perpétuellement à une initiative dont nous ne pouvons imaginer où elle va nous conduire. Cet Autre divin dont les pensées et les volontés nous échappent, nous ne pouvons pas spontanément faire autrement que de nous en garder, sinon il semblerait que la voie serait ouverte à toutes les blessures, tous les bouleversements. Nous prétendons donc donner beaucoup, à notre manière, combattre, et même souffrir, plutôt que de nous laisser faire par ce qui nous paraît toujours plus ou moins comme le caprice de Dieu ! Il nous faut sans cesse réapprendre à nous exposer au danger de la rencontre avec Dieu ». François Roustang . . (Ancien jésuite un philosophe et hypno thérapeute) c. « On se voit comme un problème, alors que nous sommes un mystère ». Un problème est L’oraison, l’amour, la vie, sont mystère, réalité à accueillir. « Le mystère n’est pas quelque chose de caché mais la face cachée des choses » Bertrand Vergely

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Page 1: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

Topo5 :Des obstacles ? Suite… Revenons au schéma.

Introduction : La dernière fois, nous avons essayé de repérer des obstacles à la vie d’oraison. Puis de nous familiariser avec le discernent ignacien. Aujourd’hui, je continue à creuser les obstacles mais à un autre niveau : Je pars du postulat que les obstacles à l’oraison sont l’émergence d’obstacles plus fondamentaux qui font que la relation à Dieu et à nous-mêmes est engorgée, troublée, distendue. Je liste un certain nombre de réalités ou d’attitudes :

La vie est première et sauvée par Jésus-Christ. Mais la réalité nous montre qu’un drame s’est

insinué au cœur de cette vie. La bible l’appelle le péché. L’étymologie nous dit que pécher, c’est

« rater la cible ».

« Le péché est une grande infirmité empêchant l’homme de trouver la joie véritable. Il se

bloque sur une créature quelconque érigée en absolu (idolâtrie) et principalement la créature

qu’il est lui-même; la créature perd sa transparence ; ternie par le péché, elle ne montre plus

Dieu comme elle devrait le faire ». JM Aubert.

Il est important de cerner peu à peu la vérité de mon péché personnel : quelle faille, quelle fuite,

quelle opacité…

Cela entraîne je crois un déséquilibre : ou une trop grande attention à nous-mêmes, ou le contraire, une négation, une culpabilité, une peur diffuse… En voici des conséquences :

a. l’impression trop prégnante qu’il n’est pas bien de nous arrêter à nous-mêmes. Alors que Dieu dit à Abraham : « Vas vers toi-même ». Nous sommes en chemin vers l’intérieur, en travail d’engendrement de nous-mêmes (il est bon de distinguer : ‘’travailler’’ (faire un travail) et « être en travail » (laisser travailler en nous la vie profonde, l’action de Dieu). Nous avons à apprendre à nous aimer, donc à cultiver une amitié, une estime profonde de nous-mêmes. S’aimer est le plus dur ! Et par moment, ça ne peut-être que ‘’s’aimer humblement comme n’importe quel membre soufrant du corps du Christ’’ (Bernanos) c'est-à-dire avec nos potentialités, mais aussi nos blessures et nos histoires parfois compliquées et meurtries. Dieu est le grand recycleur, et il fait avec nous tels que nous sommes, dans la mesure où nous y consentons. Abandon !

b. « Nous nous protégeons contre Dieu, nous nous enfermons dans une carapace

d’habitudes, d’actes généreux ou même héroïques, pour nous protéger contre les incursions de

Dieu qui risqueraient de nous remettre en question et d’ébranler les bases mêmes de nos

conceptions et de nos agissements. Rien de plus désagréable que de se livrer

perpétuellement à une initiative dont nous ne pouvons imaginer où elle va nous

conduire. Cet Autre divin dont les pensées et les volontés nous échappent, nous ne pouvons pas

spontanément faire autrement que de nous en garder, sinon il semblerait que la voie serait

ouverte à toutes les blessures, tous les bouleversements. Nous prétendons donc donner

beaucoup, à notre manière, combattre, et même souffrir, plutôt que de nous laisser faire par ce

qui nous paraît toujours plus ou moins comme le caprice de Dieu ! Il nous faut sans cesse

réapprendre à nous exposer au danger de la rencontre avec Dieu ». François Roustang .

. (Ancien jésuite un philosophe et hypno thérapeute)

c. « On se voit comme un problème, alors que nous sommes un mystère ». Un problème est L’oraison, l’amour, la vie, sont mystère, réalité à accueillir.

« Le mystère n’est pas quelque chose de caché mais la face cachée des choses » Bertrand

Vergely

Page 2: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

« Un mystère n’est pas quelque chose que l’on ne comprendra jamais,

c’est quelque chose qu’on n’a jamais fini de comprendre ». Gabriel Marcel.

« Bénis soient les regards assez tendres, assez fous, assez vrais, pour me donner le cœur de m'espérer encore, de m'attendre à quelqu'un d'autre en moi. Les vrais, les seuls regards d'amour sont ceux qui nous espèrent, qui nous envisagent au lieu de nous dévisager » Paul Baudiquey

d. La toute puissance : « Nous nous prenons pour Dieu essentiellement en n'acceptant pas

que quelque chose nous échappe, en voulant maîtriser toute situation, tout être humain ; en

refusant d'être confrontés avec nos limites, de prendre en compte besoins, fragilités, troubles ; en

n'acceptant ni échecs, ni erreurs, ni tâtonnements, ni retours en arrière, ni chutes et rechutes ; en

poursuivant la perfection dans le sens de l'infaillibilité ; en pensant détenir la vérité ; en refusant

toute remise en question.

La toute-puissance peut se glisser dans notre façon de vouloir aider l'autre. Par exemple, en

exigeant qu'il change selon nos vues et prenne le chemin qui nous paraît bon pour lui. Ou en

cherchant à créer son bonheur à notre idée, à lui éviter toute souffrance, en souhaitant combler

son manque.

La toute-puissance peut bien sûr aussi se vivre sur le plan spirituel : lorsque nous tentons de

mettre la main sur Dieu, de l'influencer par nos revendications, de manipuler la parole pour la

faire servir nos intérêts. Lorsque nous brouillons son plan en nous liant par des pactes ou des

promesses, nous prenons un chemin qui ne nous appartient pas. Lorsque le magique s'introduit

dans notre foi, lorsque nous court-circuitons les médiations (le travail, les sciences humaines, la

médecine…)

Enfin nous la retrouvons dans toutes nos formes de manipulation de groupe, d'êtres

humains…

Demandons la grâce d'être alertés sur le danger de ce piège, si fréquent, de la toute-

puissance » Simone Pacot

e. la société d’hyper consommation accentue le risque de faire passer le besoin

avant le désir.

« Je ne puis qu’amorcer ici la distinction absolument essentielle entre le besoin et le désir.

Avez-vous besoin de Dieu ou désirez-vous Dieu ? Tout est là. On a besoin pour soi, le désir

consiste à vouloir l’autre pour lui-même et non pas pour soi. Le père Denis Vasse écrit dans son

livre le temps du désir : « La prière qui ne fait pas l’expérience du non-besoin de Dieu prend la

couleur du rêve… Prier, ce n’est pas avoir besoin » ou « n’avoir pas besoin », mais

accéder à une conscience de plus en plus vivante qu’il nous est possible de désirer

quelqu’un pour lui-même, de l’aimer, dans l’exacte mesure où nous n’en avons pas

besoin, ou il nous est impossible de le consommer ou de le connaître. Prier, c’est révéler à

l’homme qu’il est possible de désirer l’impossible. Le besoin peut être satisfait, le désir jamais.

Désirer l’autre pour lui-même (telle est la définition même de l’amour), c’est entamer un processus

qui ne peut que creuser toujours d’avantage le désir » François Varillon

« Joie de croire, joie de vivre ».

f. « Nous avons peur de notre propre lumière » dit Nelson Mandela.

Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur, Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au delà de toute limite,

Page 3: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question : “ Qui suis-je, moi, pour être brillant, talentueux et merveilleux ? ” En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre et vivre petit ne rends pas service au monde, L’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres, Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous, Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus : elle est en chacun de nous, et au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres...

Nelson Mandela

g. « La guerre la plus dure, c'est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer.

J'ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais je suis désarmé.

Je n'ai plus peur de rien, car l'amour chasse la peur.

Je suis désarmé de la volonté d'avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres. Je

ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.

J'accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets.

Si l'on m'en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs, mais bon, j'accepte sans

regrets. J'ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le

meilleur.

C'est pourquoi je n'ai plus peur. Quand on n'a plus rien, on n'a plus peur.

Si l'on se désarme, si l'on se dépossède, si l'on s'ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes

choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout

est possible ». Patriarche Athénagoras

«L’humour est fait d’humilité et d’amitié ». François Varillon

Exercice : « Seigneur Jésus-Christ, prends pitié de moi pécheur ».

Inspiration. : Seigneur Jésus-Christ :

Expiration : Prends pitié de moi, pécheur.

Admonitions de saint François ?

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Le droit d'exister

Sensation de paix. L'horloge du temps est arrêtée. Ces secondes, ces minutes qui me fouaillaient pour me précipiter vers mes travaux, mes recherches, sont ce matin sans pouvoir sur moi. Je goûte l'instant. Je sens qu'il a plus à m'apprendre que l'accumulation de tous les suivants. Pourquoi me suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ? Il me fallait justifier sans cesse mon existence par ma production, par mon rendement, à mes yeux comme à ceux des autres. Mon existence, en soi, n'avait pas de valeur. Je ne croyais pas exister pour les autres, j'ai fini par ne plus exister pour moi. Ce matin, j'ai le droit d'exister tout seul, pour moi tout seul. Je prends le droit d'exister. Et les êtres et les choses autour de moi commencent à exister d'une existence plus dense. Eux aussi commencent à avoir le droit d'exister. Nous sommes un univers d'existences solides, réelles, également importantes et respectables. C'est comme si le sablier de l'existence se remplissait de minute en minute de la quantité de réalité qui le rend stable. Ce n'est plus cette sensation de vide qu'il faut remplir d'actes, de mots, d'œuvres. Je goûte d'être immobile. J'existe davantage de ne rien faire, je repose sur ma racine. Quelle est cette racine ? Je sens l'existence sourdre en moi sans arrêt, et ce mouvement, quand je l'observe, suffit à m'occuper. Je lui fais confiance. Je n'ai plus à intervenir, à me justifier d'exister, il me justifie. Exister justifie d'exister. C'est bon d'exister. Ça ne doit « servir » à rien d'exister. On n'est pas obligé de servir à quelque chose. On n'est obligé de servir à rien. On a le droit d'exister d'abord. Il me semble que je cherchais sans cesse à justifier mon existence avant d'avoir pris conscience et goût d'exister. Jusqu'ici, il m'était incroyable que l'on puisse passer du temps sans rien faire et ne pas le sentir perdu ! Le temps n'est pas rempli de ce qu'on y met. Mon temps se remplit par l'attention que je lui porte... par le goût que j'en prends parce que je le considère parce que je me considère parce que je me suis restitué LE DROIT D'EXISTER.

Louis Evely, Extrait de son journal, octobre 1983

Page 5: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

obstacles, donc un combat.

Mais cela ne peut se faire sans le « oui » de ma liberté, sans mon consentement (« de tout mon coeur, de

toute mon âme, de tout ton esprit… ». Le gros travail de la prière va être de pratiquer l’éveil : m’éveiller à

la source qui coule en moi. La prière est déjà en moi. Le seul travail est de permettre à cette prière, qui

est vie de couler en moi.

Mais l’homme n’est pas libre, il est blessé : l’amour et la confiance en l’autre, en lui-même, et en Dieu, sont

altérés. L'homme a perverti son « cœur», la source est obturée. Et Dieu, inlassable

On pourrait passer des heures sur les obstacles, cailloux, terre… Nous tombons d’ailleurs souvent dans le

panneau, voyant plutôt l’ivraie que le bon grain, notre péché que la grâce, nos peurs que l’aide de l’Esprit,

bref, la chair fragile que la vie de Dieu en nous.

Notons donc juste quelques obstacles :

Notre conception de Dieu, pas assez convertie. Pour François, Dieu est le BIEN ! Mais le soupçon est facilement là et très présent dans notre société marquée par les maîtres du soupçon (très bons poils à gratter) : Si Dieu était Dieu, il n’y aurait pas ceci, je n’en serais pas là… Puis-je croire vraiment qu’il m’aime ? Dieu vous a dit, mais…. La confiance est émoussée. Alors nous en pouvons en arriver à envisager Dieu comme ayant choisi d’être absent, ne pouvant intervenir dans nos vies, la liberté étant une autonomie, et bientôt une indépendance et finalement une solitude…. Or, je ne peux avoir réponse à ces questions qu’en me risquant dans l’alliance. Nous posons si souvent à l’alternative : Dieu ou moi ? ! Alors qu’il s’agit d’accueillir tout de Dieu, mais de tout moi-même, là est la vraie liberté et la vie. Cela produit en moi la gratitude et la générosité.

« Nous nous protégeons contre Dieu, nous nous enfermons dans une carapace d’habitudes, d’actes

généreux ou même héroïques, pour nous protéger contre les incursions de dieu qui risqueraient de nous

remettre en question et d’ébranler les bases mêmes de nos conceptions et de nos agissements.

Rien de plus désagréable que de se livrer perpétuellement à ne initiative dont nous ne pouvons imaginer

où elle va nous conduire.

Cet Autre divin dont les pensées et les volontés nous échappent, nous ne pouvons pas spontanément faire

autrement que de nous en garder, sinon il semblerait que la voie serait ouverte à toutes les blessures, tous

les bouleversements.

Nous prétendons donc donner beaucoup, à notre manière, combattre, et même souffrir, plutôt que de nous

laisser faire par ce qui nous paraît toujours plus ou moins comme le caprice de Dieu !

Il nous faut sans cesse réapprendre à nous exposer au danger de la rencontre avec Dieu ». Roustang

Notre conception de l’homme : cf. Wilfried Stinissen sur « Personnalité profonde et superficielle ».

Page 6: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

On peut essayer de résumer les obstacles ainsi :

les blessures de la confiance et de l’amour - le manque de confiance en soi : dévalorisation, complexes, je ne mérite pas, je n’ai pas droit, ne

pas s’accepter limité… - manque de confiance en Dieu : il nous veut saint. « Il veut plus pour nous que nous n’osons

imaginer ». Manque de connaissance : foi. - le manque de confiance dans les autres : complexité de nos regards mutuels : peur de notre propre

lumière, ne pas sortir du rang… « Exemples les unes pour les autres »dit sainte Claire.

La blessure du désir en est la conséquence : péché : le péché, c’es manquer sa cible, se tromper de bonheur qui est Dieu lui-même, et donc Lui préférer une idole, réalité finie passée pour infinie.

les peurs multiples … les mondanités, la distraction de ce qui est essentiel. les caricatures de Dieu, alors que Dieu est BON, BIEN, VIE !

« Il y a ce jeûne de l’ambition jeûne de l’ambition et de la volonté personnelle à accueillir au fond

de nous-mêmes si nous voulons croître en simplicité et en bonté comme des hommes de

lumière. La véritable vie s’accomplit dans l’être de Dieu en nous lorsque nous sommes séparés

des écailles superficielles de la vie qui n’ont plus de sens à ce degré de profondeur… La

clarification intérieure se fait au prix de ces abandons pénibles des choses de la vie qui nous

retenaient lieu de pâturages et qui avaient la puissance des liens de fer du captif dans l’épaisseur

nocturne de son cachot.

On ne vient à la paix que par le dépouillement qui n’est pas l’appauvrissement, ni

l’affaiblissement de l’être, mais son consentement entre les mains de Celui qui le reçoit et le

façonne jour après jour dans le secret du don de la vie, dans cet effleurement de la présence qui

accomplit l’être retiré en Dieu….

Il nous faut désirer cette séparation des affaires du monde, cet éloignement des choses si

importantes qui nous occupent jour et nuit pour rencontrer la paix de Dieu, cette présence en

profondeur qui murmure en nous : « Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fon du

monde »(Mt 28,20)Il y a ce temps de la rencontre avec l’invisible

Nathalie Nabert « Le maître intérieur » Ed Ad Solem.

Un paradoxe : aussitôt que nous ouvrons l’espace de l’oraison, ce temps de silence intérieur, de repos du corps et

de l’esprit, de rupture avec nos activités, notre agitation…

aussitôt se lève une effervescence intérieure intense, un flot d’images, de sensations, d’impressions.

Comment faire de cette situation apparemment à l’opposé de ce pourquoi nous sommes là, le point de départ de notre

cheminement ?

Peut-être justement en l’acceptant comme point de départ, et à chaque fois que cela se présentera. Il ne sert à rien de s’y opposer

de front, dans une sorte de raidissement mental. Utilisons-là paisiblement, avec un peu d’humour même.

Au milieu de cette agitation, il nous faut alors distinguer Celui que nous sommes venus chercher en nous mettant en

prière, en répondant à cette invitation. Nous allons examiner ce qui s’est passée aujourd’hui, laisser-aller puis

Page 7: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

orienter doucement, mais fermement, notre imagination pour cet effort de mémoire qui cherche les traces du

travail de l’Esprit dans notre vie d’aujourd’hui, de ce jour. Nous poserons ainsi un regard décontracté sur ce qu’a été

notre journée et comment le rendez-vous de ce soir, notre atelier, l’a influencé, ou non.

- S'il te plaît… apprivoise-moi ! dit-il. - Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à

connaître. - On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent

des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchand d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

- Que faut-il faire ? dit le petit prince. - Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme çà, dans l'herbe. Je te regarderai

du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près… .

Le lendemain revint le petit prince.

- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquièterai ; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur… Il faut des rites.

- Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince. - C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des

autres heures. Le Petit Prince, A. De Saint Exupéry, Folio Junior, 1979, pp. 69-70.

A travers tous les désirs qui motivent nos activités, nous cherchons à découvrir le désir de Dieu qui nous rassemble ce soir, le

désir de Dieu qui est le nôtre, tellement notre, surgissant de si profond de nous-mêmes, qu’il est Celui de Dieu Même, le désir qui

est le Sien de nous faire vivre de Sa Vie. « Personne ne vient à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire » (Jn 6, 44).

Ce travail est une ascèse, une purification progressive qui s’opère par la grâce et le tri que nous faisons des images

qui se présentent.

Ainsi, notre atelier propose une rupture pour donner du temps à Dieu. Mais cette rupture ne nous met pas

en suspension. Nous emportons avec nous toutes nos relations, toutes nos blessures, tous nos soucis, tous nos

projets. Simplement, le travail de l’Esprit par l’oraison va purifier, c’est-à-dire unifier, tout cela, progressivement,

autour de l’Unique Nécessaire.

Deuxième temps : rester sur ce qui nous est apparu, goûter le présent. Jésus marche sur les eaux à notre

rencontre.

Mt 14, 22 : "Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux".

Troisième temps : ouverture sur l'avenir de nos rencontres

Psaume 62, 2 "Mon âme attend le Seigneur plus qu'un veilleur ne guette l'aurore"

Saint François a pris ce chemin du cœur.

« Au fond de chacun il y a cette présence de Dieu. Dieu sourd comme un appel de vie, une force de

résurrection, d’insurrection qui veut faire l’homme libre, libre d’aimer Dieu, son prochain et lui-même. La

volonté de Dieu est de créer l’homme unique et le restaurer dans sa grâce propre. C’est la sainteté à

laquelle chacun de nous est appelé : être moi-même unique dans la grâce propre et les limites de mon

humanité concrète (historique et présente) c'est-à-dire aussi m’engageant pleinement dans ce pour quoi je

découvre avoir été appelé, créé.

Page 8: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

Cette image symbolique forte m’aide à comprendre saint François qui, dans le Cantique des

créatures exprime son propre accomplissement :

Lui qui jeune homme riche qui a cru pouvoir puiser dans ses multiples qualités pour mener à bien ses

ambitions est tombé de cheval et a du revenir à Assise. Un autre chemin s’est alors opéré : un chemin

intérieur.

Devant le Christ de saint Damien, il a pu pressentir l’alliance entre Dieu très Haut et l’homme misérable

et pécheur. L’homme crucifié par le péché est le même qui est ressuscité et Glorieux. Le Dieu qui est là

devant lui est un Dieu dépouillé, dépossédé, abandonné…. Ce chemin concret suivi par Jésus dépouillé de

tout est le chemin de l’enrichissement absolu. François fait l’expérience de la joie et de la paix accueillies et

non plus saisies de force : tout est don.

La rencontre du lépreux est l’inscription dans sa propre chair – une chair humaine semblable à la sienne

– de cette douceur et de cette paix découverte en son coeur : la miséricorde qu’il fait aux lépreux est celle

qu’il a goûté à l’intérieur : tel qu’il est Dieu l’aime, et aime toute créature.

[Plus François montait vers Dieu, plus il descendait vers le lépreux]

La reddition de tout lui-même sur la place de l’église n’est pas un suicide, elle est une jubilation car il a

découvert la source en son cœur, source qui jamais ne se tarira : Dieu amour et providence. Il a saisi le

ressort de l’existence : « Ne gardez pour vous rien de vous afin que vous reçoive tout entier Celui

qui se donne à vous tout entier ».

« Autant vaut l’homme devant Dieu, autant il vaut et pas plus », mais pas moins.

François regarde chaque homme et chaque créature dans sa réalité concrète, résumée par le schéma, être

unique donné à lui-même et au monde par Dieu Bon.

La Foi en l’incarnation est foi en la rédemption et la transfiguration du réel. Dieu s’est fait homme pour

sauver mon humanité, toute mon humanité. C’est cette humanité, qu’il veut christifier : « alter Christus ».

Pour moi, François n’est pas d’abord un homme qui fait l’oeuvre de Dieu, mais un homme qui devient

l’oeuvre de Dieu. Peut-être pensons-nous trop facilement que faire la volonté de Dieu c’est s’engager dans

des œuvres, c'est-à-dire faire ? Alors que c’est sans doute d’abord : « se laisser faire ». « Ce qui donne la

paix du cœur, ce n’est pas de vivre des choses agréables, c’est de consentir au réel tel qu’il est » fr. Denis-

Marie Ghesquières

Voilà qui est pour moi François : celui qui dans la foi a traversé la gravité du réel et y a trouvé la joie. « La

joie de François était celle d’un homme pauvre qui recevait tout comme un don. Parce qu’il ne possédait

rien, il vécut dans un monde de pure générosité… » 146 (joie de vivre l’évangile).

« La joie franciscaine est la joie de ceux qui ont déjà un pied dans le Royaume ». Radcliffe. « Le royaume

est au milieu de vous, en vous ».

La vie d’oraison est une démarche qui amène à se rendre présent au réel, le sien d’abord, pour l’accueillir,

et le laisser transfigurer par l’Esprit. Mais l’amour est un et il grandit simultanément pour Dieu, pour le

frère et pour soi-même. Quand les premiers frères se définissent comme « pénitents venus d’Assises »,

c'est-à-dire homme en conversion continue, itinérants de la grâce, c’est bien parce qu’ils savent

engagés sur un chemin de dépouillement du vieil homme, pour qu’émerge leur être de fils, et de frère. Je

pense que saint François est autant aimé parce que tout en vivant la foi chrétienne la plus classique, il

trouve en elle le chemin privilégié pour devenir homme, vraiment homme.

B. La vie spirituelle est l’action de l’Esprit de Dieu en nous.

Page 9: Introduction - Grottes de saint antoine - "la vie est

Nous devons nous rappeler l’importance de l’Esprit Saint dans la vie spirituelle, pour être attentifs à

son action : quelques versets de l’Ecriture qui éclairent notre compréhension : La pentecôte est un

aboutissement de l’acte créateur de Dieu : Dieu met dans le coeur de l’homme l’Esprit qui permet à

l’homme de répondre librement à son amour.

Gal 5,22 : « Aux œuvres de la chair, Paul oppose le fruit de l’Esprit, qui est unique : c’est l’amour. Ce qu’il

énumère ensuite, ce sont les signes du règne de l’amour, - joie et paix – les manifestations de cet amour –

patience, bonté, bienveillance-, les conditions enfin de sa naissance et de son épanouissement – foi,

douceur, maîtrise de soi-. La foi est en effet la racine de l’amour (Gal 5,6 : foi agissant par l’amour) ;

quand à la douceur, c’est l’attitude des humbles qui se laissent conduire par leur Père céleste ; elle

caractérise le Christ (Mt 11,29)

1Co 3,16 « Ne savez-vous pas que l’Esprit de Dieu habite en vous ? »

1Co 6,19 « Votre corps est un temple du Saint Esprit »

Romain 5,5 : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit saint qui nous a été donné ».

Romain 8,15 : Poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : « Abba ! »

Romain 8,16 : L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de

Dieu.

1Co12,3 : «Personne n’est capable de dire : « Jésus est le Seigneur » sans l’action de l’Esprit Saint.

Romain 8,26 : L’Esprit lui-même vient à notre secours car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit

lui-même intercède pour nous par des cris inexprimables ».

Romains 8,11 : Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, Celui qui a ressuscité Jésus

donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous ;

Romain 8,4 : » Nous dont la conduite n’obéit pas à la chair, mais à l’esprit ».

1 CO 2,14 : L’homme psychique n’accueille pas ce qui est de l’Esprit de Dieu.

1Co 12,4 : IL y a diversité de dons, mais c’est toujours le même Esprit ».

1Co 12 : A chacun la manifestation de l’Esprit est donné en vue du bien commun.

Ce n’est pas pour rien si au coeur des Règles de François et Claire, on trouve cette phrase : 2 Règle 10,8 : « J’avertis et j’exhorte dans le Seigneur Jésus-Christ : que les frères se gardent de tout orgueil, vaine gloire, envie,

avarice, souci et préoccupation de ce siècle, critique et murmure, et que ceux qui ne savent pas les lettres ne se

soucient pas d’apprendre les lettres ; (8) mais qu’ils considèrent qu’ils doivent par-dessus tout désirer avoir l’Esprit

du Seigneur et sa sainte opération, (9) le prier toujours d’un cœur pur et avoir l’humilité, la patience dans la

persécution et dans la maladie, (10) et aimer ceux qui nous persécutent, … »

1° Règle : (25) Aussi gardons-nous bien tous, frères, de peur que, sous prétexte de quelque récompense, de quelque

œuvre ou de quelque aide, nous ne perdions notre esprit et notre cœur ou que nous ne les détournions du Seigneur.

(26) Mais dans la sainte charité qu’est Dieu, je prie tous les frères, tant les ministres que les autres, une fois tout

empêchement écarté et tout souci et toute préoccupation laissés de côté, de faire, de la meilleure manière possible,

servir, aimer, honorer et adorer le Seigneur Dieu d’un cœur pur et d’un esprit pur, ce qu’il demande par-dessus

tout. (27) Et faisons-lui toujours là une habitation et une demeure, pour lui qui est le Seigneur Dieu tout-puissant,

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Père et Fils et Saint-Esprit, qui dit : Veillez donc en tout temps, priant pour être trouvés dignes de fuir tous les maux

qui vont venir et de vous tenir debout devant le Fils de l’Homme. (28) Et quand vous serez debout pour prier, dites :

Notre Père qui es aux cieux. (29) Et adorons-le d’un cœur pur, car il faut toujours prier et ne pas se lasser ; (30) ce

sont en effet de tels adorateurs que cherche le Père. (31) Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en

esprit et en vérité.

Ce schéma reçu et construit peu à peu est pour moi éclairant et m’a progressivement amené ressaisir des

éléments des écrits franciscains, notamment les admonitions, et à trouver de plus en plus vivant les mots

de l’évangile : lorsque la radicalité franciscaine se traduit ainsi : « Dieu devient le moteur de nos vies

et non une roue de secours ». fr. Denis-Marie Ghesquières

François reconnaît en Dieu une source inépuisable de bien :

« Très Haut, tout puissant et bon Seigneur, Toi seul tu es saint ». Cant Soleil.

« Dieu est le Bien, tout bien, le seul bien ». 1Règle 23

« Qui ne nous a fait et ne nous fait que du bien », aujourd’hui encore.

Le point d’achoppement est donc bien le mal et la souffrance, que l’homme post moderne retourne contre

Dieu. Question centrale pour notre vie et la mission.

François disculpe Dieu de tout mal et de toute malveillance, qu’il impute à l’homme, sous l’influence du

malin.

« C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien ». Adm 1 // Jean 6,64

« Par nous-mêmes nous ne sommes que pauvreté ». Oraison Ordre. // « Cette chair toujours

opposée à tout bien » Adm 12,2

« Yeux de chair et v yeux de l’Esprit » Admonition 1.

« Sans le secours de l’Esprit Saint, pas une seul homme n’est capable de faire le bien (1Co

12,3) ». Adm8,1-2

« Sans le secours de l’Esprit Saint, dit l’apôtre, nul ne peut dire : Jésus est Seigneur » (2CO 3,6)

« L’esprit de la sainte Ecriture fait vivre ceux qui n’attribuent pas à leur valeur personnelle la

science qu’ils possèdent ou désirent posséder, mais qui … en font hommage au très haut à

qui appartient tout bien ». Admonition 7,4

« Le péché , c’est s’approprier sa volonté (propre), s’attribuer orgueilleusement le bien que

l’on fait, alors qu’en réalité c’est le seigneur qui l’accomplit en parole et en actes. » Adm 2,3

Cela paraît bien pessimiste sur l’homme. Mais notre expérience ne nous confirme-elle pas cette lecture ? Ce

n’est d’ailleurs pas enlever quoique ce soit à l’homme, car il en faut de la volonté et la mobilisation de tout

son être pour laisser la vie de Dieu jaillir en nous : c’est bien une alliance : pas Dieu ou moi, mais Dieu et

moi, pas de concurrence, mais de l’amour : « tout ce qui est à toi est à moi ».

Plus j’avance, plus je crois qu’ c’est le manque d’amour pour soi qui nous amène à défigurer le visage de

Dieu. Est-ce que je crois qu’il m’aime, moi, de manière unique et que je peux réellement être sa joie et son

plaisir ? C’est ce bien intérieur là qui seul peut me faire voir le bien en tout, à l’extérieur.

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Autrement dit, le besoin d’être aimé si constitutif de l’homme est fait pour être assouvi dans la rencontre

de Dieu qui est source permanente de l’être unique.

Le défi de la vie spirituelle est donc de s’accueillir tel qu’on est devant Dieu, pour apprendre à s’aimer soi-

même. Corps, esprit, cœur, histoire (relire son histoire sainte). « Connais-toi toi-même ».

Cela se fait dans le même mouvement d’accueil de l’autre, des autres, de tout autre, de plus en plus

différent ; jusqu’au frère universel...

« Autant vaut l’homme devant Dieu, autant il vaut et pas plus ». Admonition 20,2, mais pas moins.

Dans les admonitions –notamment – François nous donnes des critères et des attitudes conformes à ces

principes :

« Heureux le serviteur qui fait hommage de tout bien au Seigneur. Celui qui au contraire en

revendique une part pour lui-même, celui-là cache au fond de lui-même l’argent du Seigneur

Dieu (Mt 25,18) , et ce qu’il croyait posséder en propre lui sera enlevé (Luc 8,18) » Admonition

19

« Celui qui est jaloux d’un de ses frères par lequel le Seigneur dit et fait du bien, celui-là

commet un véritable blasphème » Adm 8,3

« Heureux le serviteur qui ne se glorifie pas plus du bien que le Seigneur dit et opère par lui,

que du bien que le Seigneur dit et opère par un autre ». Admonition 17,1

« Tirer gloire de notre faiblesse, et de notre part quotidienne à la sainte Croix de NSJC ».

Admonition 6,8 // « s’aimer comme un membre souffrant du corps du Christ »

Il nous rappelle des critères négatifs : « trouble et colère », mais aussi positifs Admonitions 23, 24, 25, 26,

qui sont des béatitudes, donc des expériences de la grâce agissante en nous, produisant le bonheur.

De ce fait il ouvre un chemin concret :

Le chemin, c’est d’abord Dieu qui l’a fait et le fait en Jésus-Christ.

Dieu continue de créer et sauver (c’est la même chose) par ses deux mains : le Verbe incarné et l’Esprit.

A nous donc de nous situer dans le courant. Comment :

« Abandonner tout ce qu’on possède » Admonition 3,1 // Luc 14,33

« Ne pas s’approprier les charges » Admonition 4 (trouble).

« Tirer gloire de nos faiblesses » Adm 5,8

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« L’ennemi, chacun le tient à sa discrétion l’ennemi, c'est-à-dire l’égoïsme qui fait tomber

dans le péché ». Adm 10,2

« Le mal est offense à Dieu et son amour » Adm 9,3.// Admonition 11 : « ne pas juger pour éviter

trouble et colère »

« Pour un mot qui leur semble un affront ou ne injustice envers leur ‘cher moi’, ou bien pour

tel objet qu’on leur enlève, les voilà aussitôt qui se scandalisent et perdent la paix de l’âme. »

Adm 14,3

Bref, vivre dans la gratitude et la générosité (don de soi), donc en fils et en frère.

E. Un chemin de pauvreté : des attitudes de dessaisissement :

A. « Connais-toi, toi-même », adage philosophique et spirituel : « La première chose qu importe à l’homme doué de raison, c’est de se connaître soi-même ; ensuite, de connaître ce qui vient de dieu et toutes les grâces qu’il en reçoit sans cesse. Qu’il sache aussi que tout ce qui est péché et sujet à reproche, se trouve en dehors de sa nature spirituelle » - saint Antoine – lettres.