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Histoire des faits économiques 11/12/02 M. Maitre Pierre EVEN 1 Introduction L’histoire économique est l’histoire des faits interprétés. L’histoire de l’économie est l’histoire de la science économique. L’analyse économique se fait depuis Adam Smith et la parution de son ouvrage «la richesse des nations» (1776) ou encore depuis Richard Cantillon qui publie «un essai sur le commerce» (1755). Les premiers écrits économiques datent des Egyptiens (Hammourabi). Platon (428 – 348 avant J.C.) «la république». La citée inspirée des dieux est donc idéale. Il s’agit d’une société hiérarchique. Sa particularité est que la propriété privée est interdite, ce qui est un concept communiste. Platon décrit les aspects négatifs de l’enrichissement. Aristote (384 – 322), il est l’élève de Platon et appose à ce dernier le naturalisme. La monnaie sert à compter la valeur des classes, la possibilité d’échanges est assurée grâce à la monnaie. St Tomas d’Aqua (1225 – 1274) est un Scolastique (≠ casuiste). Selon lui, la théologie doit répondre à des questions économiques. Son ouvrage «somme théologique» essaie de trouver des lois qui s’appliquent aux problèmes selon les idées de l’église (ex: taux d’intérêt interdit car il s’agit d’un prix du temps qui appartient à Dieu). 18 e siècle on voit le départ de l’analyse économique car le discours économique devient autonome des autres discours, donc de la connaissance. Avant cette date, l’économie était subordonnée à la philosophie ou à la religion. Machiavel (1513) publie «le prince» qui est un manuel d’éducation politique pour les régents. Le discours politique comprend l’économie. Avec l’unification des royaumes apparaissent des ministères de finances, l’argent sera plus important que le guerrier. La classe d’intellectuels rémunérés par la régulation des comptes apparaît. L’économie va se développer car il y aura des personnes qui travailleront dessus. Après Smith, l’on constate deux grandes périodes. Le courant majeur est l’école classique avec Smith, J.-B. Say, D. Ricardo, et T. Malthus. Avant Smith, il existait des systèmes dits préclassiques. En 1867 Marx publie «le capital». Ile st le dernier classique et marque la fin de la pensée classique (capitaliste). Marx a étudié l’économie classique anglaise. Son ouvrage est une critique interne du système classique. D’autre part, il démontre qu’il y aura un effondrement du capitalisme. La révolution marginalise vers 1870 marque la seconde période de l’analyse économique avec le courant néo-classique. Il existe plusieurs écoles néo-classiques. Les néo-classiques reprendront les idées des classiques (ex: pas d’intervention nécessaire de la part de l’Etat). Ils s’intéressent au court et au long terme et ils intègrent le calcul différentiel (calcul marginal)(ex: calcul de dérivées). En 1936, Keynes critique le système néo-classique. Il a fait ses études à Cambridge, chez Marshall. Keynes est le fondateur de la macroéconomie. Sa critique est basée sur le chômage (crise de ’29).

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Histoire des faits économiques 11/12/02M. Maitre

Pierre EVEN 1

Introduction

L’histoire économique est l’histoire des faits interprétés. L’histoire de l’économie est l’histoire de la scienceéconomique.

L’analyse économique se fait depuis Adam Smith et la parution de son ouvrage «!la richesse des nations!» (1776)ou encore depuis Richard Cantillon qui publie «!un essai sur le commerce!» (1755).

• Les premiers écrits économiques datent des Egyptiens (Hammourabi).• Platon (428 – 348 avant J.C.) «!la république!». La citée inspirée des dieux est donc idéale. Il s’agit

d’une société hiérarchique. Sa particularité est que la propriété privée est interdite, ce qui est un conceptcommuniste. Platon décrit les aspects négatifs de l’enrichissement.

• Aristote (384 – 322), il est l’élève de Platon et appose à ce dernier le naturalisme. La monnaie sert àcompter la valeur des classes, la possibilité d’échanges est assurée grâce à la monnaie.

• St Tomas d’Aqua (1225 – 1274) est un Scolastique (≠ casuiste). Selon lui, la théologie doit répondre àdes questions économiques. Son ouvrage «!somme théologique!» essaie de trouver des lois quis’appliquent aux problèmes selon les idées de l’église (ex!: taux d’intérêt interdit car il s’agit d’un prixdu temps qui appartient à Dieu).

• 18e siècle on voit le départ de l’analyse économique car le discours économique devient autonome desautres discours, donc de la connaissance. Avant cette date, l’économie était subordonnée à laphilosophie ou à la religion.

• Machiavel (1513) publie «!le prince!» qui est un manuel d’éducation politique pour les régents. Lediscours politique comprend l’économie. Avec l’unification des royaumes apparaissent des ministèresde finances, l’argent sera plus important que le guerrier. La classe d’intellectuels rémunérés par larégulation des comptes apparaît. L’économie va se développer car il y aura des personnes quitravailleront dessus.

• Après Smith, l’on constate deux grandes périodes. Le courant majeur est l’école classique avec Smith,J.-B. Say, D. Ricardo, et T. Malthus. Avant Smith, il existait des systèmes dits préclassiques. En 1867Marx publie «!le capital!». Ile st le dernier classique et marque la fin de la pensée classique (capitaliste).Marx a étudié l’économie classique anglaise. Son ouvrage est une critique interne du système classique.D’autre part, il démontre qu’il y aura un effondrement du capitalisme.

• La révolution marginalise vers 1870 marque la seconde période de l’analyse économique avec lecourant néo-classique. Il existe plusieurs écoles néo-classiques. Les néo-classiques reprendront les idéesdes classiques (ex!: pas d’intervention nécessaire de la part de l’Etat). Ils s’intéressent au court et aulong terme et ils intègrent le calcul différentiel (calcul marginal)(ex!: calcul de dérivées).

• En 1936, Keynes critique le système néo-classique. Il a fait ses études à Cambridge, chez Marshall.Keynes est le fondateur de la macroéconomie. Sa critique est basée sur le chômage (crise de ’29).

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Les systèmes préclassiques

I. Les mercantilismes

Le système mercantile est l’ensemble des politiques économiques conduites par les pays européens au 16e et 17e

siècle. Il n’existe ni livres ni auteurs. Smith est péjoratif vis-à-vis du système mercantile.

Les caractéristiques générales des mercantilismes

Les politiques mercantilistes sont des politiques qui visent à augmenter les richesses des pays. A cette époquel’on découvre l’Eldorado, et l’on croit que la richesse est équivalente à la masse de métaux précieux. Ces deuxfacteurs créent le chrysohedonisme!: les Etats pensent que l’accumulation d’or augmente la richesse de la nationqui est faux. Le deuxième objectif, après avoir accumulé l’or, est de l’empêcher de sortir à nouveau du pays.L’on ne peut s’enrichir qu’au dépendant des autres, c’est-à-dire appauvrir les autres pays. La vente etl’exportation font rentrer de l’or, les importations seraient une sortie d’or, elles sont donc abolies.

A. Le mercantilisme bullioniste (caractéristique du 16e siècle)

C’est la politique de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal. Le but était d’empêcher la sortie d’or. Ce qui estimpossible, cela ne fait pas de sens et est contradictoire.Une des possibilités de profiter de l’or c’est de faire du commerce international. Ils vont à la fois essayer de fairedu commerce et de favoriser les exportations mais en même temps de défavoriser les importations. Les espagnolstenteront d’interdire les importations afin de garder l’or, ceci s’avère être un échec.Les espagnols essaient deux mesures!:La politique de la balance des contrats qui autorise l’importation si en retour l y a une exportation de la mêmevaleurOn accorde plus de valeur aux pièces étrangères qu’aux pièces espagnoles de même poids (ce qui accroît lepouvoir d’achat des étrangers)

En 1566, le roi français demande à ces conseillers. «!expliquez-moi pourquoi les prix augmentent!!!» - leconseiller Malestroit lui répond «!le prix n’augmente pas, mais la valeur de la monnaie qui à (diminuée) étémanipulée!».

Charles IX 1 Ecu = 50 livresPrix du velours 10 livres

Philippe VI 1 Ecu = 20 livresPrix du velours 4 livres

1568 Jean Bodin!: si Malestroit aurait raison, les prix auraient augmenté de la même façon, ors, le prix descéréales c’est multiplié par 3 est celui du vin par 19!! Il conclut qu’il y a 5 facteurs responsables de la hausse desprix!:

• la manipulation de la valeur dans biens• les monopoles• la disette (famine)• le train de vie du roi (ses dépenses)• l’afflux d’or et de métaux précieux

Bodin avait l’intuition de l’équation quantitative de la monnaie de Fisher qui date de 1912. Fisher dit quel’équation des échanges est une présentation de la théorie quantitative qui explique qu’il existe une identité entredeux matières de comptabiliser les échanges. Dans une économie, il est indifférent d’évaluer la valeur monétairede ce qui à été acheté ou vendu vu ou de comptabiliser le nombre de fois que chaque unité monétaire à étéutilisée.

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Méthode 1!: 3 ventes, PV=10 ¤ VT=3*10=30 ¤Méthode 2!: 3 pièces, utilisées 1 fois=V M=30 (masse monétaire) VT=1*30=30¤

Conclusion!: M*V = P*T

Toute augmentation de la quantité de monnaie entraîne une augmentation proportionnelle du niveau des prix.Une augmentation anarchique de la masse monétaire crée donc de l’inflation, ce qui n’est pas bien.

Bodin n’a pas dit d’arrêter l’accumulation d’or et de métaux précieux. Il reste mercantilise!!

Selon Cantillon, les producteurs seront touchés avant les consommateurs (vision ≠ de la théorie quantitative)

Producteur : D r < 0 ‡ D I > 0 ‡ DD > 0 ‡ D P < 0D M

Consommateur : D demande > 0 ‡ DP > 0

La quantité de monnaie détermine le prix de la monnaie, c'est-à-dire le taux d’intérêt. À long terme, les prixaugmenteront mais à court terme la monnaie peut stimuler la production via le taux d’intérêt et l’investissement.

B. Le mercantilisme français (ou productiviste)

Au 17e siècle, le mercantilisme qui donne une place moins importante que le bullionisme à la notiond’accumulation d’or et de métaux précieux. Mais on considère qu’il est plus opportun de produire pour obtenirde la richesse que de faire du commerce ou d’établir de nouvelles colonies. Idée de production!: conceptiondifférente de la richesse (ce n’est pas l’or et l’argent qui constitue la richesse des nations mais la production deséléments nécessaires à la vie. Antoine de Montchrestien (1575 – 1621)!: une nation ne devrait être dépendant desautres pour obtenir ses subsistances). Il ne faut pas importer même si c’est moins cher chez les autres!!Il faut savoir quoi produire, à ce sujet, deux thèses différentes!:Agriculture recommandée par Serres et SullyIndustrie recommandée par ColbertLe mercantilisme français est encore appelé Colbertisme, il développe donc la production industrielle par lacréation de manufactures royales. Invention du principe de l’économie publique ou mixte. Economie où coexistedes entreprises privées et publiques.Le mercantilisme est très interventionniste!: l’Etat intervient et dirige (ex!: création d’une police des grains!; lacirculation de céréales était interdite, il fallait avoir une autorisation spéciale, de plus, les prix et salaires dans cedomaine étaient fixés par l’Etat).But!: augmenter la production agricole par des prix et salaires fixés par l’Etat.

Invention du nom de la doctrine du libéralisme économique (laissez faire). Turgot, que faire pour stimuler laproduction agricole!? «!Sir, laissez faire, laissez-passer!», c'est-à-dire la libre circulation des grains dans leroyaume.

C. Le mercantilisme commercialiste (ANG, NL – 18e siècle)

Paradoxe!: les politiques mercantilistes sont protectionnistes (pas d’enrichissement sans appauvrissement desautres). Les Anglais pensent que le meilleur outil pour accumuler des richesses c’est le commerce.Thomas Mun (1541 – 1621)!: balance commerciale, relation entre importations et exportations aboutit à unsolde.David Hume (1716 – 1776)!: l’importance pour enrichir la nation est un solde commercial positif (importationsplus importantes que les exportations). Puisque le commerce est une politique mercantiliste, il faut encourager lecommerce. Moyens!: dans leurs colonies seuls les navires anglais peuvent faire du commerce. Nouveau!: lesexportations existent mais sont limitées. La nation anglaise est favorisée par le commerce international (ex!:pavions maritime).

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D. Le mercantilisme fiduciaire (français – de 1716 à 1720)

Un seul auteur qui n’est pas auteur. Le financier John Law de Lauriston (anglais). Il parcourre l’Europe trèsintéressé par le calcul, fasciné par le système hollandais de gestion monétaire (système de crédit fondé sur leprincipe de l’invention du billet de banque par John Palmstruck. Système de convertibilité partielle du billet quipermet de dégager une certaine réserve de crédit. Dans un système ou toute la monnaie est métallique, le créditest limité à la capacité d’épargne. L’on ne peut prêter que ce qui à été épargné).Le système de Law!: 1716. Il crée une banque privée à ses propres risques et périls. On le laisse faire. Créé en1717 la «!compagnie d’occident!» a pour vocation d’exploiter les richesses du missisipi. Le capital est forméd’actions remboursables en billets d’Etat. Il a le droit d’émettre des billets d’Etat. En 1717 le trésor publicfrançais est ruiné. Une brouille diplomatique avec l’Espagne crée des tendances de guerre.En 1718 sa banque devient «!banque royale!» suite à la participation de l’Etat. Le trésor public se voit renfloué.La France devient l’un des pays les plus riches du monde. La France crée une flotte marchande suite à John Lawet l’on voit la création de nouvelles villes (ex!: New Orleans). C’est aussi la seule période connue ou on aproposé de supprimer les impôts. La compagnie d’occident rachetée par l’Etat français change de nom, encompagnie des Indes. D’ailleurs John Law a émis des actions sans savoir s’il peut les rembourser.Le capital est accumulé car la vente d’actions des compagnies de Indes. La valeur des actions grimpe vu lademande. Le capital initial était formé de 4000 livres.En 1719 John Law émet des actions pour une valeur de 175 millions de livres. En 1720, la valeur d’une actionest de 20000 livres.En 1720, le conseiller du roi Argenson trouve la limite du système appelé «!l’antisystème!» créé avec 4banquiers de Paris (il consiste à demander le remboursement d’actions en grand nombre avec un peu depublicité)John Law demande alors au roi de baisser le cours légal de l’or. Ceux qui demandent le remboursement perdrontde l’argent. Argenson sera ruiné afin d’augmenter le capital de la compagnie des Indes.En novembre 1720 s’annonce la fin définitive du système en jetant un discrédit durable sur l’activité bancaire etboursière.

La pratique bancaire en France est très marquée par cet événement, car la première banque qui fait faillite enFrance est la banque d’Etat.

II. La physiocratie

C’est une école de pensée avec un chef de file, François Quesnay (1697 – 1779). D’autres participant à cecourant sont Mercier, Mirabeau et Turgot. «!Le fableau économique!» apparaît en 1758, son idée principale estcelle de la représentation de la nature.Pour le Physiocrate, la nature a un pouvoir particulier. Leur analyse est fondée sur une erreur, la théorie duproduit net selon laquelle seule la nature permet de créer des richesses. Mais cette idée est fructueuse car elleconduit les physiocrates à inventer qu’une perspective analytique qui sera dominante au 20e siècle.C’est parce qu’ils pense que seul al Terre crée des richesses que leur préoccupation va tourner plutôt vers ladistribution , la répartition et la consommation de richesses. Ce faisant, ils utilisent un circuit économique qu,malgré ses défauts, est l’ancêtre de la macroéconomie moderne.

A. La théorie du produit net

Selon cette théorie, seule la terre laisse un produit net parce qu’elle permet de multiplier les inputs. On distingueentre input et output. L’activité agri culturelle laisse un produit sur les inputs. Ce que les physiocrates ont oubliédans leur raisonnement c’est que toute activité économique qui donne lieu à un échange marchand ajoute de lavaleur. Ils avaient confondu la création nette et création de valeur, ceci marque le début de la confusion sur lathéorie de la valeur.En effet Quesnay est médecin, une image va lui imposer bientôt, l’image de la circulation sanguine. Comment larichesse traverse-t-elle l’économie pour irriguer toutes les parties. Il propose l’économie en terme de circuit.

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Le produit net

À l’origine, il y a une création de richesse et son payement permet de dégager une valeur de production net de 5milliards. Cette classe va devoir rembourser ses avances de la classe productive qui sont de 2 milliards. Il leurreste 3 milliards de blé. Il va être vendu au propriétaires fonciers qui eux vont acheter 1 milliard de blé à la classeproductive et pour 1 milliard à la classe stérile. La classe productive va payer les revenus pour 2 milliards. Ilreste donc 0 milliards à la classe productive et la classe des propriétaires fonciers détient 2 milliards.

Avances de la clase productive Revenu des Avances de la classe stérile

1 milliards1 milliards 1 milliards1 milliards

Dans ce tableau économique, la richesse circule e elles à été entièrement consommée ce qui laisse l’économie auterme de la période de son état initial.

Loi de King!: l’élasticité de l’offre par rapport aux coûts. C’est un schéma statique, il décrit une économie surune période dans laquelle le temps n’intervient par. C’est un schéma qui décrit une économie stationnaire, c'est-à-dire qu’à l’issue du circuit, aucune richesse n’est créée. Le PIB n’augmente pas (économie stationnaire qui nepeut pas permettre de croissance)(statique ≠ dynamique).

Taux de croissance!:

PIB2002 - PIB2001PIB2002

= 0% ‡ stationnaire!!

Il ne peut pas y avoir de croissance chez les physiocrates. Bien qu’ils pensent que la terre laisse un produit net.Le circuit ne permet pas d’envisages une accumulation de la production.

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Quelques précurseurs sans écoles

I. Richard Cantillon

1e thème!: Essaie sur le commerce général (1755). C’est un prédécesseur de la théorie quantitative de la monnaie.Dans le mercantilisme bullioniste, on a non comment il analysait les effets de la masse monétaire selon qu’on estconsommateur ou producteur.

2e thème!: la distinction entre richesse monétaire et richesse réelle. Il insiste qu’il ne faut pas confondre richesseréelle ou productive (celle de la terre) et l’or.

3e thème!: Distinction entre valeur intrinsèque et valeur extrinsèque.La valeur intrinsèque, c’est la quantité de (…) nécessaire pour fabriquer un produit et payer les employés, c’estle coût de la production exprimée en unités de termes. La valeur extrinsèque c’est le prix du marché. Cantillonremarque que l’une et l’autre n’ont aucune raison de coïncider parce que l’offre ne peut pas être facilementproportionné à la demande. Il ne fait pas de différence entre la valeur par le prix et la valeur par le travail. C’estle point de départ de la théorie de la valeur des classiques que nous trouvons au XIXe siècle (Marx, Ricardo, …).Sans cette erreur, il n’y aurait jamais eu de théorie marxiste.

La théorie des revenus

Sur les revenus, Cantillon ajoute à la rente du propriétaire, au salaire de l’employé et à l’intérêt du capital lerevenu de l’entrepreneur, le fermier, qui est tiré de sa capacité à gérer l’incertitude sur le climat. Pour la premièrefois, le personnel de l’entrepreneur apparaît. Cette idée sera reprise par J.-B. Say et au 20e siècle par J.Schumpeter.

II. Daniel et Nicolas Bernouilli

«!Essaie sur une nouvelle théorie de la mesure du risque!» (1738) paradoxe de St Petersbourg. C’est une critiquedu critère de l’espérance mathématique de gains en tant qu’instrument de décisions économiques.Usage courant dans l’analyse économique pour expliquer comment les gens se décident dans un contexted’incertitude (théorie de l’utilité espérée). Si on est dans un contexte d’incertitude, on peut calculer l’EMG enmultipliant enjeu et P ( ex!: enjeu 100, pile ou face, EMG=1/2 * 100=50). Le critère de l’espérancemathématique, c’est un peu la version probabiliste de la moyenne. C’est un moyen intéressant pour analyser leprofit vis-à-vis du risque. Avec le critère de l’EMG, on est théoriquement indifférent entre gagner 500 avecP(g)=1 ou gagner 1000 à pile ou face.Nicolas oublis quelque chose dans sa théorie, les gens qui paient pas en fonction du gain mais en fonction del’utilité qu’ils éprouvent pour le bien. Or, cette utilité n’est pas une fonction linéaire de la valeur du gain, elledépend de la fortune dont dispose déjà le décideur (l’utilité d’une somme monétaire).Ugain = log(gain)

Daniel et Nicolas Bernouilli constituent le point de départ de la théorie sur laquelle se fonde la progressivité del’impôt sur le revenu.

U

gain

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III. Marquis de Condorcet (1743 - 1794)

Invention de l’école publique, mathématicien. Il invente avec Borda une théorie mathématique de vote. Cettethéorie tend à montrer que sous certaines conditions, le vote n’aboutit à aucune préférence définie. On dit que lechoix collectif est cyclique ou intransitif. Ce résultat a été redémontré au 20e siècle par K. Arron sous le nom dethéorème d’impossibilité et il énonce qu’il est impossible d’agréger les préférences individuelles en unepréférence collective cohérente.

Paradoxe de Condorcet!: 3 individus A, B et C

A B C A1 > > <2 > < ? >3 < ? > >

Est élu!: A > B > C > A, circulaire, cycle de majorité!!

Avec le paradoxe de Condorcet, on s’aperçoit que selon le mode de scrutin, la préférence collective estintransitive. Au sens de l’analyse économique, elle est irrationnelle, elle n’a pas de sens logique économique.

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Le système classique

Fondateur!: SmithSay!: système optimiste français (puis anticlassique du point de vue des résultats)Jusqu’à Marx («!capital!» 1837)

I. La «!richesse!» de Smith (18e au 19e siècle)

1776 «!la richesse des nations!» - 1759 «!théorie des sentiments moraux!»Blaug!: «!je ne suis pas sur s’il existe un économiste qui a lu Smith!» (Smith économiste!: lu son ouvrage enentier!?!)Théories restées de Smith et celles qui ont été contredites à 100%. Smith invente le capitalisme, le nom d’ailleursvient de Marx.La théorie de production de Smith emprunte à 2 mécanismes!:La division du travailL’accumulation du capitalLa théorie de la valeur est assez complète, elle était longtemps une source abondante de controverses à cause del’importance de la référence au travail (théorie de la valeur = théorie de la valeur travaille).Théorie de la répartition, définition particulière du travail

Nom de la théorie Cause des problèmesDe la production Division du travailDe la répartition Fonds des salairesDu commerce internationale Avantage absoluOrganisation économique Main invisible

A. La théorie de la production et la division du travail

Le revenu annuel d’une nation provient de la production des subsistances nécessaires à la vie. L’augmentation dece revenu repos sur le principe de la division du travail (ex!: manufacture d’épingles). Une entreprise est le lieuou l’activité est exercée, d’autre part pourquoi l’entreprise capitaliste s’impose. Le capitalisme augmente larichesse des entreprises.

Les entreprises peuvent épargner pour investir, soit par autofinancement, soit par emprunt (taux d’intérêt) desgens qui ont épargné. Donc l’épargne est préalable à l’investissement. Vu que le capital est augmenté par laproduction, Smith est favorable à l’épargne et non pas à la consommation ce qui constitue une erreur.La capacité d’investir peut dépendre aussi du crédit monétaire (pas d’épargne préalable nécessaire). La volontéd’investir dépend de la consommation attendue. Il existe deux types de travail, celui dit productif1 et celui ditimproductif2.

Smith oublie que le travail du barbier crée de la valeur ajoutée même si pour cela il faut détruire de la richesse oude la matière, il oublie la notion de services introduite par Say (De Nemours!: la prostitution est sans but, maiselle rend un service)

1 Celui réalisé par les paysans ou les salariés d’une entreprise à la suite d’une dépense d’investissement. Laproduction vendue va permettre de récupérer les salaires.2 Dépense pure de consommation comme le salaire versé au barbier. Le travail est improductif car l’argent nereviendra jamaissalaire versé à un paysan!: en contrepartie on reçoit la récoltesalaire versé à un barbier!: travail qui enlève de la matière (la barbe)

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B. La théorie de la valeur

Le prix naturel est le coût de la production exprimée en heures de travail.Le prix du marché est le prix exprimé par l’offre et la demande.

Pour Smith, le prix sont les heures de travail. De plus, momentanément, les deux prix peuvent différer l’un del’autre. Néanmoins à long terme, ils devront converger l’un vers l’autre et plus précisément, le prix du marchédevrait converger vers le prix matériel en vertu de la convergence. Les ventes augmentent en baissant les prixjusqu’au seuil de rentabilité des entreprises, marge 0.

Smith traite deux problèmes différents dans sa théorieLa mesure de la valeur (étalon)Les déterminants de la valeur (les 2 prix)

La mesure de la valeur concerne la possibilité de trouver une unité de mesure (comme le mêtre linéaire) qui soitobjective et invariante (dans le temps et l’espace). La question qui se pose est comment la valeur d’une chosepeut être différent dans deux pays ou à deux périodes de temps différentes!? (chez Cantillon, le coût de laproduction est mesuré en terre) Smith va d’abord évaluer la valeur en termes de blé car le blé «!c’est le blé!!!», ilne varie pas. Puis, dans une deuxième étape, il trouve que la valeur exprimée en quantité de travail correspondmieux (en heures de travail).

Blé ?Étalon

TravailThéorie de la valeur

Prix naturelDéterminants

Prix du marché

Pour les déterminants, Smith était relativement juste, pour l’étalon d’ailleurs complètement faux.

Erreur

Smith confondait deux problèmes en ce qui concerne la valeur qui a conduit à raisonner comme si la valeur étaitdéterminée par la quantité de travail nécessaire pour la fabrication. Abondance et rareté sont relatives(subjectives) par rapport aux besoins.

C. La théorie de la répartition

Le rentier bénéficie de la situation, il ne travaille pas (chez Smith!: situation d’aristocratie). Seule la propriété dela terre permet la rente (donc elle appartient aux nobles).Intérêt du capital est décroissantLes salaires sont réduits au minimum, il ne peut jamais s’élever au-dessus du seuil de pauvreté. Les propriétairesréservent une somme fixe qui sert a payer les employés (appelé W!: wage, gages).

WL

= Ws minimum de subsistance, avec L = labour

Lassales. «!loi d’airin des salaires!»

D. La théorie du commerce international

«!le principe des avantages absolus!» ≠ «!principe des avantages comparés!» de Ricardo. Théorie courte dansl’analyse de Smith mais qu’il défend vraiment. Et pour conviction car il est sûr que le problème de la guerre enEurope ne peut être résolu que par de bonnes relations commerciales entre la France et l’Angleterre. «!Il est

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indigne de deux si grandes nations de s’envier mutuellement leurs richesses intérieures!». Selon Smith, c’est encommerçant que l‘on s’enrichit soi-même et les autres.

Exemple!:économie mono factorielle (travail) et pour 2 nations qui fabriquent 2 produits et disposent d’avantageabsolu dans cette fabrication.

autarcie Commerce internationalAngleterre Portugal Angleterre Portugal

Drap 80 100 160 XVin 90 70 x 140Travail total 170 170 160 140

Angleterre!: 1 vin = 90/80 Drap= 1.125

Portugal 1 Drap = 1.42 Vin

La spécialisation permet à chacun de gagner. Ambiguïté!: s’il n’y plus d’avantage absolu, est-ce qu’il y un intérêtà faire du commerce international!? Ricardo répond à cette question par oui à cause de l’avantage comparatif.

D. La théorie de l’organisation économique (main invisible)

Smith cite la théorie de la main invisible dans 3 ouvrages, «!l’histoire de l’astronomie!», «!les sentimentsmoraux!» et dans «!la richesse des nation!». Ceci fait de Smith le précurseur de l’économie et de la sociologie. Lathéorie de la main invisible explique que l’ordre social en économie repose sur une théorie de l’actionindividuelle. Ce qui crée la société sont les actions individuelles (Auguste Compte!: la société est un organismequi est créé par la solidarité des individus). Smith dit que les individus créent l’ordre social qui peut être moralou marchand. Particulier chez lui est que n’ordre n’est pas créé expressément mais naturellement (conséquencenon intentionnelle de l’action). L’ordre social est né d’une conséquence non anticipée, non recherchée desactions humaines (ex!divers!: le boucher, le boulanger et le brasseur) Dès que tu essaies de t’occuper dequelqu’un d’autre que toi-même, tu deviens incompétent. Ceux qui sont égoïstes et travaillent pour eux-mêmessont fiables, les autres non.

II. La «!pauvreté!» de Malthus

Pasteur anglican, sa position est sévèrement critiquée notamment celles qui sont contre la natalité. Il à deuxouvrages principaux «!essai sur le principe de population!» (1799) qui contient une première erreur de projectiondémographique et «!les principes d’économie politique!» (1820), ce qui fait de sa pensée une pensée économiquenovatrice (repris par Keynes) qui reste contemporaine, mais pas tellement connu. Par son discours alarmiste etcatastrophique, Malthus frappe les esprits.Malthus écrit dans la théorie de la surpopulation que «!tout le monde ne pourra pas s’asseoir au banquet de lanature!». il y aura dans l’avenir une distance croissante entre les quantités de ressources alimentaires produites etconsommées.Les ressources!: croissance arithmétique 1 2 3 4 5 …

Vn -Vn-1 =1

Démographie!:croissance géométrique 1 2 4 8 16 …

Vn

Vn-1

= 2

mortalité

natalité

natalité

mortalité

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Solution selon Malthus!: diminuer la natalité par l’abstinence, le célibat et le mariage tardif. Les stockss’épuisent rapidement si on continue à les utiliser à la vitesse actuelle.

Sur le point de vue de Smith et de Say quant à l’équilibre automatique au niveau global entre offre et demande,Malthus dit que c’est possible qu’il y ait une fuite de monnaie dans le système économique, l’épargne. Cetépargne est soit thésaurisé (caché sous le matelas), soit placé (

K fi I = Kt - Kt-1 = DK ).Si l’argent est thésaurisé!: si les entreprises investissent, la production augmente, ce qui augmente la distributiondes revenus. Les gens qui thésaurisent n’achètent pas les biens fabriqués en plus, il y a surproduction.L’économie peut s’engager durablement dans un équilibre de sur consommation, donc de crise.

Les entreprises investissent (anticipation d’un certain niveau de débouchés)

DI > 0 ‡

DY > 0 ‡

DC > 0 ‡

DC < DY ce qui signifie que

DCDY

<1= c '

C = c'⋅Y + C0

avec c’

propension marginale à consommerLe débat entre Malthus et Say n’est pas tranché car au 20e siècle il y a des crises que certains attribuent auMécanisme Malthus.

III. Le «!pessimisme!» de Ricardo

Courant pessimiste ou anglais. Les défauts du capitalisme (poursuivi par Marx)

A. Théorie de la valeur (travail)

Déterminant naturel et étalon de la valeur travail. Passage des prix en quantité de travail ou prix monétaire!?

Pbien =Qtravail

QmonnaieConditions!: une monnaie doit avoir un prix positif (valeur travail > 0)Etalon!: or, à son époque on avait une quantité d’or stable en Europe ce qui donne une quantité de monnaiestable, ce qui signifie des prix stablesCurrency School: Ricardo en est le père fondateur, elle cherche un étalon insensible à l’inflation.Banking School: principal opposant car la monnaie est un instrument de crédit, il ne faut pas retenir l’étalon or,car l’or n’est pas la seule forme de la monnaie.

Dans un système de l’étalon or, vu que le stock d’or est constant il n’y a pas de crédit monétaire. Les crédits neparviennent que de l’épargne des particuliers (voir 3 fonctions de la monnaie). La réserve de valeur est unmécanisme de crédit parce que l’on met de côté de l’argent que l’on peut prêter.

Le système de la création monétaire. Recevoir les dépôts des particuliers et prêter ses dépôts et accorder descrédits au delà des stocks (le crédit revient à une création de monnaie).

La théorie de la valeur de Ricardo n’est valable que pour des biens reproductibles. Pour les autres (ex!: œuvresd’art) seule le prix du marché s’applique.il dit qu’il s’agit d’une exception très faible. Cette théorie rencontre desproblèmes énormes pour (..). En ce qui concerne le prix du travail, le problème est réglé puisqu’il s’agit dunuméraire.

Comment intégrer le prix du capital dans un produit!? Selon Ricardo, il peut être intégré sous la forme d’untravail ancien. Le travail afin de réaliser le produit & le travail afin de réaliser la machine qui produit. L’onassocie à chaque produit une partie du travail ancien.

• Le prix est donc fonction du capital (K) amorti• L’amortissement est uniquement fonction du capital amorti (= erreur de Ricardo)

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IV. «!L’optimisme!» de J.-B. Say (1767 - 1832)

Courant français qui défend les principes d’autorégulation du marché. Il y a deux thèmes chez Say, la loi desdébouchés et un ensemble de théories qui comprend la différence des revenus, la théorie du revenu, le rôle del’entrepreneur.

A. La loi des débouchés

Principes!: les produits s’échangent contre des produits et toute offre crée sa propre demande.

Le premier principe, Say raisonne dans une situation de troc ou plus précisément une situation dans laquelle lamonnaie n’est qu’un intermédiaire pur (elle n’est pas désirée pour elle-même). Dans cette économie, la sommedes offres en valeur est forcée à être égale à la somme des demandes en valeur. En troc, tous les produits ont unecontre-valeur, donc

OÂ = DÂ . Chez Say, la conclusion de Malthus est impossible, car si les produitss’échangent contre des produits, toute offre crée sa propre demande. Dans une économie de troc, toute offre detravail, p. ex. a pour contrepoids une demande qui s’exprime sur ce marché (marché de travail) ou autre. À unniveau global, donc sur l’ensemble des marchés, les déséquilibres doivent nécessairement se compenser. Say nedisait jamais que dès que l’on produit quelque chose, on trouve directement un acheteur.Si la monnaie a une fonction de réserve de valeur, l’individu déséquilibre ses dépenses et ses recettes. La recettequ’il va obtenir en augmentant son offre de travail ne s’exprime pas forcément sous la forme d’une dépense surun autre marché. Say s’oppose à Malthus qui justifie l’existence de crise de surproduction par la thésaurisationde l’épargne (argument repris par Keynes). Say insiste au contraire sur la notion d’équilibre des marchés auniveau global. Malthus impute l’origine des deux interprétations concurrentes du pôle moteur d’une économie.On suggère que Say est le père du «!…-vide!» alors que Keynes est le père du «!demande vide!».Selon Say, c’est l’offre qui constitue le pôle moteur de l’économie puisque l’offre est à l’origine de la création dela richesse. Elles est aussi à l’origine de sa circulation et de sa répartition. Selon Say, l’objet de l’économie estd’étudier la monnaie dont se crée, se distingue et circule les richesses. C’est le pôle de production qui est lemoteur de l’économie. Selon Keynes le moteur de l’économie c’est la demande.La politique de dépense publique conduit à un déficit public. Au lieu d’augmenter les dépenses, on maintient lesdépenses, mais on diminue les recettes (impôts). Réduire les impôts sans réduire les dépenses (= keynésien).

B. L’entrepreneur, la valeur et le revenu

Un entrepreneur est un homme qui a des qualités rares, qui lui permettent d’emmener un risque que les autres neveulent pas emmener. Say reprend cette idée à Cantillon et il développe la théorie de l’entrepreneur héro, théoriereprise par Schumpeter. Malgré les défauts de la théorie de Say qui fait de l’entrepreneur un héro, elle prêtel’avantage de diminuer le rôle du capitaliste de celui de l’entrepreneur.

Thème de la valeur

Say est un des premiers auteurs après Condillac à expliquer que la valeur n’est pas fondée sur le travail incorporémais sur l’utilité. Conclusion qui contredit complètement Ricardo. Et c’est cette position qui sera reprise par lesnéoclassiques. Avant Say, Condillac avait déjà montré que l’utilité et la rareté sont des notions subjectives. Unechose est rare ou abondante parce que nous la jugeons rare ou abondante.

Théorie des revenus

Toute théorie des revenus est aussi une théorie de la répartition, parce que c’est la théorie qui explique pourquoichaque catégorie de revenus, les salaires, les profits attirent une partie plus ou moins grande de la richessenationale. Après Ricardo les capitalistes (…) l’essentiel de la richesse, parce que la rente est différentiable, c'est-à-dire que le prix augmente sous une extension des cultures. Say s’oppose à cette théorie de la rentedifférentiable, il développe l’idée que les valeurs, les profits des rentes sont des prix des services productifs.Travail, capital, terre sont déterminés en fonction de l’offre et de la demande. Ces 3 prix sont fondés

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indépendamment par conséquent Say rejette la théorie du fond des salaires (Smith) ou la conception résiduelledu profit de Ricard.

V. Les autres auteurs français

Bastiat est à la frontière entre l’économie classique t la pensée politique de son époque (il est député). Il valaisser assez peu d’écrits.Il porte critique sévère au système des corporations dans la pétition du «!marchand de chandelles!» et auxpolitiques des travaux publics dans «!ce qui se voit et ce qui ne se voit pas!». En France, le marché du travail estsegmenté. Pour travailler il faut payer afin d’entrer dans des corporations et l’on doit respecter les règles(notamment sur la fixation des prix). Les corporations servent à protéger des intérêts particuliers qui ne serventpas à la richesse et ils sont un moyen de diminuer la concurrence

«!ce qui se voit et ce qui ne se voit pas!»Tous les programmes de travaux publics sont comme des médailles à deux faces, c'est-à-dire ce que les impôtsqui ont financé les travaux auraient permis de produire par l’investissement privé, on ne le saura jamais. L’actionpublique!: même si elle ne marche pas, elle marchera toujours.

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L’anti-système : les réactions socialistes

L’économie classique se heurte à une triple réaction ou contestation.• Réaction à la domination de l’idée de liberté, mis en place par la révolution philosophique des lumières• Réaction au mode de production mis en place par la révolution industrielle• Contestation au nom du prolétariat contre la bourgeoisie, contre la Révolution française

Révolution philosophique contre la liberté au nom de l’égalité, révolution contre le capitalisme au nom de lajustice sociale.

I. Le socialisme utopique

Marx les appelait les socialistes romantiques ou utopiques.

A. St Simon

«!de l’industrie!» (1817) – «!le nouveau christianisme!» (1825)

il est un aristocrate sans fortune, favorable à l’industrie et à l’échange, notamment il défend l’utilité ducommerce international. Pour des raisons d’efficacité et non pas de justice qu’il soutient une formetechnocratique de socialisme. St Simon pense que le capitalisme est le meilleur système pour l’augmentation dela richesse, mais as nécessairement le capitalisme privé. En effet, le système de la propriété privée présente selonlui des défauts en ce qui concerne l’efficacité de l’utilisation du capital. Réformes au niveau individuel etcollectif.

Au niveau individuel, il suggère qu’il faut substituer une société de connaissances à une de naissance. Latransmission de la propriété s’exerce selon lui de manière aveugle, c’est-à-dire sans tenir compte desconnaissances. Il propose que les biens de production soient nationalisés et une fois mis à la disposition d’unebanque d’Etat, ils seront distribués à des banques régionales selon les nécessités puis aux individus selon lescompétences.

Au niveau collectif, il propose que le gouvernement ne soit plus constitué de représentants élus du peuple maisdes gens qui disposent des connaissances ou du savoir faire (ex!: ingénieurs, savants, commerçants, de toutes lesclasses de métiers). Il invente la technocratie!: le pouvoir des métiers.

En ce qui concerne l’héritage, il oublie un élément important du marché, la dynamique. En effet si une propriétéest mal gérée à la suite d’une succession, sa valeur va diminuer. Or, sur le marché, les agents susceptibles demieux la gérer vont êtres attirés par la baisse de cette valeur. Tôt ou tard, ce sont ceux qui sont susceptibles d’enréaliser les meilleurs bénéfices. Il y a pourtant deux conditions importantes, le temps et la flexibilité du systèmedes prix.

B. Fourrier

Il pense que la société est trop corrompue pour la réformer. Il faut donc s’isoler de cette société. Il propose decréer des communautés dans lesquelles les lois du capitalisme et de la propriété privée seraient abolies. Cessociétés sont appelées Phalanstères, elles sont censé regrouper 810 hommes et 810 femmes, dans lesquelleschacun demeurait libre cœur à sa passion. Il y a eu une tentative aux Etats-Unis uniquement qui avorterarapidement.

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C. Proudhon

Il essaie de faire relation entre idées d’égalité et de liberté. Il procède par contradiction!: la propriété, c’est le vol.Elle permet au patron du capital d’exploiter l’ouvrier. Mais!: la propriété est aussi la liberté, parce que lapropriété permet d’échapper à l’Etat. Proudhon est un peu anarchiste.Contradiction sur la communauté!: l’exploitation du faible par le fort, puisque le capitaliste rentier n’a plusbesoin de travailler. La communauté c’est cela. Puisque chacun contribue selon ses moyens.

Propositions de Proudhon1. Le crédit gratuit!: parce qu’il permet l’accès des travailleurs à la propriété2. Le droit au travail!: «!donner moi le droit au travail et je vous abandonne la propriété!»(montre le

pragmatisme de Proudhon)3. Il propose de réformer le statut juridique de la propriété pour diminuer son caractère absolu et p. ex.

dans le même sens que St Simon s’assure que les biens sont pas transmis sans aucune référence auxcompétences.

II. Le socialisme scientifique

Karl Marx (1818 – 1883) & Friedrich Engels (1820 - 1895)

«!le capital!» (1867) – «!misère de la philosophie!» (1847) – «!contribution à la critique de l’économie politique!»(1859)

Enfant de famille bourgeoise. Il est le 2e enfant d’un avocat libéral juif qui s’est converti au protestantisme pouréchapper à l’antisémitisme. Il suit d’abord une formation philosophique, thèse sur la différence de la philosophiede la nature chez Démocrite et Epicure. Il découvre la philosophie chez Hegel qui donnera a Marx sa dialectique.L’autre influence philosophique qui s’exerce sur Marx c’est l’influence de Feuerbach qui lui donnera saconception du matérialisme. Il devient rédacteur en chef de la gazette Renan qui est un journal d’opposition, ilest exilé en 1844 par le gouvernement prussien et il se trouve refuge à Paris où il fonde un autre journald’opposition. Il retient de Paris les idées révolutionnaires et va surtout rencontrer Engels, dont la pensée et lestyle vont exercer une influence considérable sur son œuvre. C’est par exemple avec Engels qu’il écrira «!lemanifeste du parti communiste!» en 1848. De Paris, il est aussi expulsé. Il arrive à Bruxelles ou il reste jusqu’en1848 (ou la révolution éclate) et puis se réfugie à Londres où il décèdera en 1883.Entre-temps il aura aidé Engels à rédiger son ouvrage majeur «!Anti-Dühring!» qui consiste dans l’applicationdes idées de Engels, propriétaire de manufacture, c'est-à-dire capitaliste à la réforme de l’opposition des classes.

La pensée de!Marx est une synthèse de la pensée philosophique e politique.En Angleterre il découvre l’économie (Smith, Ricardo, …). Sa théorie «!le matérialisme historique!» constitueune synthèse philosophique et économique. Il faut comprendre un peu la sociologie de Marx pour comprendre sathéorie économique.

A. La sociologie de Marx

Le régime de la propriété privée a pour conséquence de priver le travailleur des fruits de son travail. C’est de ladivision des taches, la divisons du travail que provient l’élévation du niveau de la production (Smith). Lecapitalisme se développe donc par la division du travail et le système qui en résulte, le développement dusalariat, rend le travailleur étranger à sa propre production qui ne lui appartient plus. De plus, le travailleur n’estplus rémunéré par la vente des fruits de son travail mais par la vente directe de son travail. Il devient un simpleinstrument. Avec la division du travail et du système du salariat, le produit devient étranger (alien). Théorie del’aliénation. Le premier principe de cette théorie est que le système du salariat fait que le travailleur ne vend pasle fruit de son travail (l’essentiel de sa vie) mais il lui devient étranger (il le perd).

Le travailleur est déshumanisé. Il devient lui même un objet du marché. L’homme se déshumanise, il est aliénépar les structures c'est-à-dire par l’Etat principalement et par la religion (Opium fürs Volk). Le communismepour libérer l’homme, doit abolir le régime de la propriété privée, l’Etat et toutes les manifestations de

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l’obscurantisme religieux. L’originalité de la sociologie de Marx est d’avoir intégré la lutte des classes ou plusprécisément la notion de classe comme élément moteur de l’évolution du capitalisme (Marx n’a pas inventé lanotion de classe). Marx a expliqué pourquoi les classes entrent en conflit.Dans une lettre à un de ses amis, Weydemeyer dit ce que j’ai fait de nouveau consiste dans la démonstrationsuivante!:

• L’existence de classes ne se rattache qu’à certaines luttes définies, historiques, liées au développementde la production

• La lutte des classes conduit nécessairement à la dictature du prolétariat• Cette dictature elle-même constitue seulement la période de transition vers la suppression de toutes les

classes et vers une société sans classes

Spécificités importantes de Marx

Les classes n’existent que grâce au développement de la production. La lutte des classes n0exise que parce queles classes existent L’évolution de la société ne repose que sur une chose l’évolution de la production appelématérialisme historique.

Marx annonce une nouvelle société et justifie cette prophétie sur la condamnation du capitalisme. Le capitalismeest condamné par la base (évolution de la production). Le capitalisme est condamné parce qu’il est la dernièreincarnation du matérialisme historique et dialectique. Le matérialisme historique est la théorie de l’évolution dela production. Cette évolution contient un processus dialectique qui est le moteur de l’évolution des institutions.

Le matérialisme historique

Le matérialisme historique c’est une philosophie de l’histoire selon laquelle la condition humaine est déterminéepar les rapports de production. En 1859 dans «!la contribution à la critique de l’économie politique!» Marx donnela définition suivante!:!«!le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus des vies socialespolitiques et intellectuelles en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’estinversement leur être social qui détermine leur conscience. ». Ceci est une conception particulière de l’humanitéet de l’individu, c’est par la société que nous devenons conscients de nous-mêmes, l’homme existe par le modede production.A la base du schéma marxiste du matérialisme historique il y a le mode de production. Le mode de productiondétermine les rapports sociaux de production et la conscience humaine elle-même n’existe que comme uneémanation de ces rapports de production. On ne veut pour preuve que la principale conscience que développeMarx. C’est la conscience de classe et que l’homme n’a conscience de la classe que parce qu’il se structure enrapport avec la production.

Propriété privée Droit Etat Conscience de classe

Loi de la concentration croissante Rapports sociaux deproduction

Mode de production

La lutte crée la conscience de la classe. L’Etat est un sous-produit des rapports sociaux de production comme ledroit aussi. Et généralement Marx considère que l’Etat est au service de la classe dominante.Dans «!la misère de la philosophie!», Marx écrit que le moulin à hélas vous donnera la société avec le souverain,le moulin à vapeur celle avec le capitaliste industriel (au moyen age!: seigneur et serviteurs!; dans l’antiquité!:maître et esclaves!; au 18e!: bourgeois et ouvriers). Marx distingue les ouvriers et le prolétariat (stade ultime de lamisère). C’est le mode de production qui détermine le rapport social et la nature de l’Etat et le droit. Lematérialisme est à l’origine de la société. L’état du développement, des forces productives (main d’œuvre,moyens matériels, méthodes de production) déterminent les rapports sociaux de production ex!: le rapport feudal,le rapport salarial,…). L’évolution économique est soumise à ce déterminisme matériel. Néanmoins, le systèmen’est pas figé car le matérialisme historique contient aussi un processus dialectique.

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La dialectique

La première idée est que la dialectique est la lutte des classes, ce qui s’avère faux. A un certain stade de leurdéveloppement les forces productrices, matérielles de la société entrent en collision avec les rapports deproduction existants ou les rapports de propriété au sein desquels elles étaient émus jusqu’alors et qui n’en sontque l’expression juridique.Hier encore formes de développement des forces productives, ces conditions se changent en de lourdes entraves.Alors commence un aire de révolution sociale. C’est donc la relation entre le développement des forcesproductives et les rapports de production qui est de nature dialectique. La lutte des classes n’est qu’un élément decette dialectique.A partir d’un certain stade de production, l’émanation du mode de production c'est-à-dire la propriété privée,l’Etat,… deviennent un obstacle.L’évolutionnisme marxiste est un évolutionnisme déterministe. L’évolution humaine est inéluctable. Lecommunisme est la «!fin de l’histoire!». La sociologie de Marx ne donne pas beaucoup de valeur à l’homme. Lesocialisme de Marx peut être résumé par la synthèse de la dialectique de Hegel, du matérialisme de Feuerbach,du déterminisme d’Epicure et du communisme de Platon. Le socialisme de Marx est aussi scientifique par sesfondements économiques qui expliquent pourquoi le capitalisme est condamné.

B. L’économie de Marx

On va trouver dans la description du fonctionnement du capitalisme de Marx deux lois principal!: la loi de labaisse tendancielle des taux de profit et la loi de la concentration croissante.

La loi de la baisse tendancielle des taux de profit

Marx reprend la distinction établie par Smith et Ricard entre le prix de marché et la valeur travaille. Selon luic’est la théorie de Ricardo qui est la plus claire, la quantité de travail est donc à l’origine de toute valeur. Commel’objectif du capitalisme est de s’enrichir, le capitaliste doit donc trouver une marchandise qui produise plus devaleur qu’elle ne coûte. (prix du marché=10h!; coût de production=7H!; gain ±43%) C’est le travail car onrécupère des fonds du salaire ou la loi d’airain du salaire qui expliqueraient que le prix du travail (salaire) étaitfixé au niveau minimum de subsistance.Marx cherche à expliquer la baisse des taux de profit au 18e siècle. Smith l’avait déjà observé avec la thèse dutaux d’intérêt. Pour Marx, les capitalistes réalisent une plus-value sur le travail puisqu’ils payent 7 heures unejournée de travail de 10 heures, donc ils réalisent un taux de plus-value de 3/7.Le taux de profit ne doit pas tenir compte uniquement de la plus value puisqu’il faut payer aussi le capital plusprécisément le capital technique. Le taux de profit est défini par le rapport de la plus value à la somme de cequ’on paye en travail (

KL ) et de ce qu’on paie en capital technique (

Km ).

Taux de profit

=plus - value

Kl + KmDans ce contexte avec le progrès technique le coût de la force de travail tend à baisser donc le taux de plus-valueest croissant. En revanche comme le progrès technique diminue la part du travail dans le capital total, le taux deprofit lui est décroissant parce que c’est du travail que les capitalistes récupèrent la plus-value. Donc même si letaux de plus-value est croissant l’utilisation intensive du capital machine (

Km ) diminue tendanciellement le tauxde profit. Dès lors les entreprises les plus fragiles sont condamnées à la faillite.

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L’économie des Paradigmes

Dupuit est le premier à établir qu’il est possible de relier les prix aux quantités de telle manière que la relationsoit décroissante.

P*’

P*

Q*/2 Q*

P

Q

P*Q

PSurplus deproduction

Marschall

P*

Q

P

offre

demande

Le surplus de consommation qui va être à l’origine de toute la réflexion sur les principes de tarification publique

S’il y a un prix d’équilibre sur un marché, généralement on est disposé à payer plus pour ne pas devoir partir dumarché sans ce produit.

Comment un producteur peut il fixer un prix en maximisant le surplus collectif plutôt que son profit. Le principede la rationalité du producteur est la maximisation de π.

P = a - b ⋅Q

p*'> p*

Q * = Q1 +Q2

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Concurrence pure et parfaite (CCP)

Hypothèse du price takerProfit = π

p = RT - CTpCCP = p ⋅ Q - C(Q)∂pCCP

∂Q= 0

Rm = Cmp = Cm

pCCP = RT - CTpCCP = p ⋅ Q - C(Q)∂pCCP

∂Q= p -

∂C(Q)∂Q

= Cm

En concurrence imparfaite (soit monopole, soit duopole) l’hypothèse de la concurrence pure et parfaite est violée(le précurseur était Cournot)

Monopole

Pm

Pm’

Qm Qm’

P

Qdemande

P=f(Q)

Duopole

Le point de départ des questions stratégiques.

Stratégie!: fait de prendre ses décisions en fonction des décisions de l’autre

En concurrence pure et parfaite, le raisonnement est plutôt paramétrique (les comportements des autre agentssont des paramètres).

Q = Q1 - Q2

Q2 = Q - Q1

p1 = p(Q1 + Q2) ⋅ Q1 - C(Q1)p2 = p(Q1 + Q2) ⋅ Q2 - C(Q2)

Rm = Cmp mon = P(Q ) ⋅ R - C(Q )

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P(Q) = a - b ⋅ QP(Q1 + Q2) = a - b ⋅ (Q1 + Q2)C(Q1) = C(Q2) = 0

Ï Ì Ó

p1 = [a - b ⋅ (Q1 + Q2)] ⋅ Q1

p1 = a ⋅ Q1 - b ⋅ Q12 - b ⋅ Q1Q2

Maxp1 =∂p1

∂Q1

= 0

¤ a - 2bQ1 - bQ2 = 0

Q1 =a - bQ2

2b

Q2 =a - bQ1

2b

Q1 =a - b a - bQ1

2bÈ

Î Í ˘

˚ ˙

2b

¤ 2bQ1 -12

bQ1 =a2

¤32

bQ1 =a2

¤ Q1* =

a3b

Q2 =a - b a

3bÊ

Ë Á

ˆ

¯ ˜

2b¤ (...)

¤ Q2* =

a3b

Gossen Dupuit WalrasMarschal

Equilibre individuel Equilibre partiel Equilibre général

Umxx

=Umy

y=

Umzz

i=1Oi=Di

Oii=1

n

 = Dii=1

n

Â