introduction · 2020. 10. 9. · - jus u’à 1000/100 000 cas o 1996-1997 : 250 000 cas o 25 000...

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DFGSM3 – Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 3 MED501 – Agents infectieux, Hygiène, Aspects Généraux Charlotte JOLY / Sarah LEMOEL Pr M. HENTZEIN Correction : Charlotte MICHEL S5 – 05/10/2020 1 sur 23 Cours : Infections méningées et encéphalites : Clinique INTRODUCTION En pratique, la grande majorité des méningites bactériennes sont liées à méningocoques ou pneumocoques. Tableau clinique - Céphalées « en casque » très intenses - Confusions - Vomissements « en jets », très brutaux - Raideur de la nuque (un des signes principaux de la méningite) - Ne supporte ni le son ni la lumière - Purpura fulminans : il n’est pas forcément associé à la méningite mais il en est un signe de gravité. Le principal agent responsable est le méningocoque. Épidémiologie en France L’âge du patient est important à connaître car il existe plusieurs pathogènes responsable de méningite en fonction de l’âge. Il y a environ 1400 cas par an. 1 à 3 mois Streptocoque B, méningocoque, listéria, E. coli 3 à 12 mois Pneumocoque, méningocoque, Haemophilus influenzae B (Hib) si non vacciné 1 à 24 ans Méningocoque, pneumocoque, Hib si non vacciné >24 ans Pneumocoque, méningocoque, listéria

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  • DFGSM3 – Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 3 MED501 – Agents infectieux, Hygiène, Aspects Généraux Charlotte JOLY / Sarah LEMOEL Pr M. HENTZEIN Correction : Charlotte MICHEL S5 – 05/10/2020

    1 sur 23

    Cours : Infections méningées et encéphalites : Clinique

    INTRODUCTION

    En pratique, la grande majorité des méningites bactériennes sont liées à méningocoques

    ou pneumocoques.

    Tableau clinique

    - Céphalées « en casque » très intenses

    - Confusions

    - Vomissements « en jets », très brutaux

    - Raideur de la nuque (un des signes principaux de la méningite)

    - Ne supporte ni le son ni la lumière

    - Purpura fulminans : il n’est pas forcément associé à la

    méningite mais il en est un signe de gravité. Le principal agent

    responsable est le méningocoque.

    Épidémiologie en

    France

    L’âge du patient est important à connaître car il existe plusieurs

    pathogènes responsable de méningite en fonction de l’âge.

    Il y a environ 1400 cas par an.

    1 à 3 mois Streptocoque B, méningocoque, listéria, E. coli

    3 à 12 mois Pneumocoque, méningocoque, Haemophilus

    influenzae B (Hib) si non vacciné

    1 à 24 ans Méningocoque, pneumocoque, Hib si non vacciné

    >24 ans Pneumocoque, méningocoque, listéria

  • Page 2 sur 24

    MÉNINGOCOQUE

    Cocci gram

    négatif

    - Souvent en diplocoque, en forme de grain de café

    - Très fragile

    - Retrouvé que chez l’Homme : Portage oro-pharyngé (5-10% de la

    population générale à un instant donné)

    - 2 pics : l’enfant de moins de 1an et l’adolescent

    - Encapsulé : les polysaccharides

    de sa capsule permettent de

    distinguer 13 sérogroupes : A,

    B, C , Y, W 135 (les seuls ayant

    un intérêt pour la médecine

    humaine)

    Épidémiologie

    1,2 millions de cas/an et 135 000 décès

    - Afrique sub-saharienne : ceinture de la méningite, épidémie

    • Principalement le sérogroupe A

    - Pays développés : endémique, rares foyers épidémiques (campus

    de Dijon il y a quelques années)

  • Page 3 sur 24

    Méningite à

    méningocoque

    - Maladie grave et contagieuse

    - Sérogroupes : A, B , C, Y, W135

    - Tableau de méningite bactérienne :

    • Céphalées fébriles

    • Photo-phono phobie

    • Vomissements en jet

    • Purpura fulminans (seulement un signe de gravité)

    o CIVD avec nécroses aux extrémités

    o Choc septique

    - Méningocoques = pas que des méningites

    En 2009, sur 628 cas notifiés :

    • Méningite seule : 282 (45%)

    • Méningite + méningococcémie : 188 (30%)

    • Méningococcémie seule (fièvre, frissons,

    arthromyalgies) : 155 (25%)

    En 2018 : 21% de purpura fulminans

    Épidémiologie

  • Page 4 sur 24

    - Depuis début des années 2000 : pente

    descendante du taux d’incidence de méningite

    - En France : augmentation des cas l’hiver

    (période grippale)

    • Sérogroupe B : 40-50% des cas

    • Sérogroupe C : 20-30% des cas

    • Sérogroupe W135 : 15% des cas

    • Sérogroupe Y : 10-15% des cas

    • Très peu de sérogroupe A

    Purpura

    fulminans

    - 20-30% des cas d’infections invasives à méningo (IIM)

    - « Tout malade présentant des signes infectieux et à l’examen

    clinique, lorsqu’il a été́ totalement dénudé́, un purpura

    comportant au moins un élément nécrotique ou ecchymotique

    de diamètre supérieur ou égal à 3mm.»

    - Lésions extensives : les zones mortes seront enlevées, cela peut

    conduire à la perte de grandes quantités de peau voir même à

    l’amputation

    - Risque de choc septique, défaillance multiviscérale, nécrose des

    surrénales (syndrome de Waterhouse Friderichsen)

    - Pas toujours lié au méningocoque, peut-être lié au pneumocoque

    surtout sur les patients ayant eu une splénectomie

    - Test du verre : ne s’efface pas à la vitropression

    En pratique le test est fait avec les doigts légèrement décalés de

    la lésion

    IIM atypiques

    (

  • Page 5 sur 24

    Immunité

    dépendante de

    l’âge

    0 à 6 mois 50% des enfants sont protégés par les Ac maternels

    6 à 24 mois Période particulièrement critique, il n’y plus la

    protection maternelle et le SI n’est pas assez mature

    2 à 12 ans Acquisition progressive de l’immunité

    Adolescence

    2ème pic

    Lié à la socialisation accrue, augmentation du risque de

    portage et de transmission

    Adulte

    Immunité pour les souches les plus fréquentes (mais il

    est toujours possible de faire une méningite à

    méningocoque à l’âge adulte)

    Cette immunité explique la prédominance des infections

    à pneumocoques chez les plus de 25 ans

    Facteurs de

    risque

    - Porteur de souche virulente ou hyper virulente et absence

    d’immunité naturelle ou vaccinale

    - Cas secondaire d’un cas dans l’entourage: dans une période de

    10 jours risque 100x supérieur d’IIM par rapport à la population

    générale

    - Risque les 10 premiers jours : développement d’IIM ou d’une

    immunité

    Pronostic d’IIM

    - 100% de létalité sans traitement antibiotique

    - Mortalité globale : 10-12% de mortalité (C>B)

    - Séquelles : 15%

    - Purpura fulminans : 20-25% de mortalité

    Augmentation du risque létal et de séquelles avec l’âge

    Éléments

    d’orientation

    en faveur d’une

    méningite à

    méningocoque

    - Saison hivernale

    - Notion d’épidémie : patient présentant un tableau de méningite

    et ayant été au contact d’un cas de méningite quelques jours

    avant

    - Purpura fulminans

    - Absence de signes neurologiques focaux : diagnostic différentiel

    avec une méningoencéphalite

    - Déficit en complément : favorise l’IIM

  • Page 6 sur 24

    Début

    progressif ou

    « en deux

    temps »

    H0 à H4-6

    Signes

    précoces

    Non spécifiques

    - Fièvre

    - Anorexie

    - Nausées, vomissements

    - Irritabilité

    H7 à H12

    Nouveaux

    signes

    - Douleurs

    - Extrémités froides

    - Trouble de la coloration cutanée

    H13 à H22

    Signes

    classiques

    - Purpura

    - Méningite

    - Trouble de la conscience

    Antibiothérapie

    - Urgence absolue : au plus tard dans les 3 heures, idéalement

    dans l’heure qui suit l’arrivée à l’hôpital

    • Purpura fulminans : immédiatement dès l’apparition du

    purpura

    - ATB avant la réalisation de la ponction lombaire :

    • Purpura fulminans

    • Contre-indication non neurologique : patient sous

    anticoagulants (risque d’hématome et de paraplégie),

    patient brûlé ou avec des lésions au niveau de l’endroit de

    la ponction, patient en choc septique, crise convulsive

    • Contre-indication neurologique : hypertension

    intracrânienne (risque d’engagement)

    Si forte suspicion de méningite : ponction lombaire s’il n’y a pas de

    contre-indications, sinon traitement comme une méningite dans un

    premier et PL réalisé plus tard si elle est réalisable

    Purpura

    fulminans

    - Ceftriaxone : C3G (pas de résistance en France

    des méningocoques aux C3G)

    • 1g chez l'adulte

    • 50mg/kg chez le nourrisson

    • Disparition du portage dans les 24h

    suivant l’injection

    • Si hypersensibilité sévère aux β-

    lactamines : rifampicine ou

    fluoroquinolone

  • Page 7 sur 24

    Prise en charge d’une suspicion de méningite

  • Page 8 sur 24

    Ponction

    lombaire : que

    demander ?

    - Au niveau des crêtes iliaques, autour de L4, prélèvement de

    liquide cérébro-spinal

    - Infos immédiates :

    • Aspect : purulent ou clair

    • Écoulement : normal en gouttes à gouttes, si le LCS sort

    en jet c’est anormal

    - Prélèvement : au moins 4 tubes de chacun 10 gouttes

    • Tube 1 : au labo de bactériologie

    o En quelques heures : présence ou non de

    leucocytes (seuil : >5éléments/mm3)

    Leucocytes : lymphocytes ou polynucléaires

    (méningite purulente) ?

    o Plusieurs jours après : résultats de la culture, de

    l’antibiogramme

    • Tube 2 : au labo de virologie

    o Recherche HSV (1 ou 2) principalement

    • Tube 3 : au labo de biochimie : caractéristiques du LCS qui

    orientent vers un diagnostic viral ou bactérien

    o Hyperprotéinorachis : trop de protéine dans le LCS

    (0,5g/L)

    o Glycorachis : en fonction de la glycémie sanguine,

    taux de sucre dans les méninges est environ à 2/3

    du taux dans le sang. Plus le taux est bas et plus

    cela indique la présence d’un consommateur de

    sucre (oriente vers la méningite bactérienne : en

    dessous de 40%)

    o Lactates : facteurs de gravité en faveur d’une

    infection bactérienne

    • Tube 4 : mis au frigo, pour pouvoir refaire une analyse le

    cas échéant sans repiquer le malade

  • Page 9 sur 24

    Gestion des IIM

    Diagnostic

    biologique

    - Se méfier des PL faussement rassurantes

    Il faut garder à l’esprit que ce n’est pas parce qu’il

    n’y a pas de méningite à la ponction lombaire qu’il

    n’y a pas de méningite. Aucun test n’est valable à

    100% et certaines formes sont très brutales et très

    rapides et les leucocytes ne sont pas encore présent

    lors de la PL

    Culture

    Elle est indispensable pour :

    • L’antibiogramme

    • Le séro sous-typage

    Purpura

    fulminans

    - L’antibiothérapie pré-hospitalière rend la PL

    négative dans la majorité des cas, le germe est

    très sensible

    - Il faut réaliser une biopsie cutanée du purpura :

    on peut retrouver du méningocoque en PCR

    Diagnostic biologique

    • Biopsie cutanée : la culture peut être encore positive

    • PCR (sang, LCR, peau) : permet le diagnostic d’espèce et souvent de groupe

    • Hémoculture en pré-hospitalier

  • Page 10 sur 24

    Traitement méningite

    • Antibiothérapie : si méningite bactérienne, et non virale - Intraveineuse - D’abord probabiliste puis adapté au germe retrouvé

    Quelle antibiothérapie initiale ?

    ➔ Streptocoque B et S pneumoniae.

    ➔ Neisseiria meningitidis

    ➔ Listeria

    ➔ Entérobactéries, BG- non fermentant, légionnelles

    ➔ Forte dose pour les méningites. Les méninges sont difficiles à atteindre pour les ATB, du fait de la barrière hémato-méningée, même si l’inflammation aide à la pénétration des antibiotiques.

    ➔ Les C3G sont efficaces partout sauf pour la listeria.

    Unité d’admission

    • Concertation systématique avec une équipe de réanimation

    • Critères d’admission : -Purpura extensif -Score de Glasgow ≤8 -Signes neurologiques focaux -Signes de souffrance du tronc cérébral -État de mal convulsif -Instabilité hémodynamique -Détresse respiratoire

    • Score de Glasgow ≤13 : discuter surveillance en soins continus

    • Dans les autres cas : unité permettant une surveillance de la conscience et de l’hémodynamique toutes les heures pendant au moins les 24 premières heures

    • Anticonvulsivants non recommandés en prévention primaire

    Indication de la corticothérapie

    Même si la méningite est une maladie bactérienne, les corticoïdes peuvent être utilisés (hyper-inflammation des méninges pouvant créer de l’hypertension intracrânienne, ou des lésions neurologiques, entrainant une surdité par exemple.).

  • Page 11 sur 24

    Prise en charge ultérieure de

    l’antibiothérapie (En fonction de

    la CMI)

    La durée du traitement dépend de la bactérie (si elle est sensible ou pas), et non de la gravité.

    Bilan immunologique

    et IIM : Indications

    • Antécédent personnel ou dans la fratrie d’infection bactériennes sévères

    • Méningite récidicante

    • Infection à sérogroupe rare : Y, W135, X et Z, hormis un contexte épidémiologique explicatif (séjour en zone d’endémie pour ces souches, cas secondaire)

    • Exploration des cas d’échecs vaccinaux

    Facteurs de risque liés à

    l’hôte

    • Déficit en complément : - Déficits en properdine - Déficit en facteurs précoces (C1, C4, C2) - Déficit en facteurs tardifs (C6, C7, C8)

    • Déficit en immunoglobulines (de type IgM)

  • Page 12 sur 24

    Déclaration obligatoire – signalement

    sans délai à l’ARS – critères de

    définition d’un cas

    Méningo post exposition

    • Prévention des cas secondaires : On doit faire l’enquête autour d’un cas pour voir s’il y a des personnes à vacciner ou à mettre sous antibiotiques rapidemment. ➔ Si un sujet a été en contact direct face à face, proche

    (moins d’1 mètre), prolongé

    • Déclaration obligatoire

    • ATB : idéalement dans les 48h sauf contre-indication - Rifampicine sauf contre-indication (attention aux

    interactions médicamenteuses, effets sur la contraception)

    - Ciprofloxacine ou ceftriaxone

    • Vaccination - Privilégier les vaccins conjugués, ils sont actifs sur le portage

    et permettent d’éviter la transmission de la chaine. - C ou A,C,Y,W - B non recommandé systématiquement, au cas par cas par les

    autorités de santé

    Vaccins non conjugués

    • Polysidiques (préparés à partir de fragments capsulaires purifiés)

    • Réduction du risque d’IIM au sérogroupe homologue, mais sans effet sur le portage pharyngé

    • Réaction assez courte dans le temps

    • Exposant à un phénomène d’interférence immune après injections itératives (si injection de polysaccharidique puis vaccin conjugué) : - Hyporéactivité lorsque la 2ème dose est réalisée moins de 3

    ans après la 1ère : le vaccin conjugué va moins bien fonctionner

    - Essentiellement décrit avec les vaccins C

    Vaccins conjugués

    • Associant aux oligosides de N. meningitidis une protéine porteuse, qui va provoquer une réponse T dépendante : les lymphocytes T vont être sollicités.

  • Page 13 sur 24

    • Avantage d’une réponse immune intense et prolongée y compris chez le nourrisson, permettant la mise en place d’une immunité mémoire et ultérieurement d’un effet rappel

    • Efficacité démontrée sur le portage pharyngé du méningocoque C

    ➔ Vaccins conjugués : plus efficaces chez le nourrisson, induisent une mémoire, un effet de rappel

    • Soit monovalent : C conjugué (Meningitec®, Menjugate®, Neisvac®)

    • Depuis 2010, en France : stratégie de vaccination universelle

    - Vaccination systématique des nourrissons : 2 doses - À partie de 1 an et jusqu’à 24 ans dans l’attente d’une

    immunité de groupe : 1 dose unique

    En France, depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre le méningo C est obligatoire (à 5 mois puis à 12 mois). Pourquoi a-t-on rendu le vaccin obligatoire ?

    ➔ Les enfants avant l’âge de 2 ans sont le plus à risque de faire des méningites. Ils vont servir de vecteurs dans la société.

    ➔ Donc si on casse donc la chaine de transmission à ce niveau, ils ne vont pas le transmettre à d’autres personnes.

    ➔ Au bout de plusieurs années : immunité de groupe

    IIMC plus grave que les IIMB

    • IIMC plus mortelle que IIMB Les séquelles des IIMC sont plus graves que celles des IIMB. La majorité des souches C sont du complexe clonal ST-11, qui est très virulent.

  • Page 14 sur 24

    Les souches du sérogroupe B sont beaucoup plus hétérogènes.

    • Mise en place de la vaccination dans certains pays : énorme impact sur la survenue des infections invasives à méningocoque C

    • La France a désormais l’un des taux d’IIMC les plus élevés d’Europe

    - Effet troupeau après la vaccination anti-méningocoque C aux Pays Bas - Vaccination introduite en 2002 : 1-18 ans - Couverture vaccinale 94% - Comparaison incidence 2002-2012 vs 1998 - 814 cas de Méningite à méningocoque C - Diminution de 99% des cas chez les patients éligibles pour la

    vaccination - -36% chez les non-vaccinés

    Vaccination Méningocoque C

    • En France, 2 ans après le remboursement, stagnation des ventes

    • Couverture vaccinale : - Nourrisson : 45%, pas d’immunité de groupe - Adolescent : < 10%, pas d’immunité de groupe

    Si on ne vaccine pas assez : Portage de la bactérie non

    interrompue On doit avoir un minimum de couverture vaccinal pour avoir en

    effet en population.

    - Un effet indirect chez les plus de 25ans au Royaume-Uni

    - Un effet indirect chez les nourrissons de moins de 3 ans au Royaume-Uni

  • Page 15 sur 24

    Depuis l’obligation vaccinale (1er janvier 2018)

    • On commence seulement à avoir un effondrement du méningo C dans la population.

    Recommandations vaccin

    Méningocoque B

    ➔ Méningo B plus fréquent, mais la vaccination n’est pas obligatoire. Compte tenu :

    • De l’absence de données d’efficacité clinique disponible

    • D’une durée de séro-protection limitée à 6-12 mois après vaccination complète chez le nourrisson

    • D’un schéma vaccinal lourd (4 doses à administrer séparément des autres vaccins du fait de la fréquence des réactions fébriles par exemple à 3,5,6 mois et rappel à 13 mois)

    • De l’absence de démonstration d’un effet sur le portage et donc de l’immunité de groupe

    • D’un rapport coût-efficacité défavorable

  • Page 16 sur 24

    Vaccins conjugués

    • Soit tétravalent : A/C/Y/W135 conjugué (Menveo®) ➔ À partir de l’âge de 2 ans : 1 dose unique (0,5 ml)

    • Soit tétravalent : A/C/Y/W135 conjugué (Nimenrix®) ➔ À partir de l’âge de 6 semaines

    Pourquoi des vaccins

    ACYW135 ?

    • On les utilise beaucoup chez les voyageurs, les prévalences varient selon les régions du monde :

    - C, 2ème sérogroupe en Europe

    - Y, 2ème sérogroupe aux Amériques

    - A, 1er sérogroupe dans la ceinture africaine

    - W135, important en Orient

    Politique Vaccinale

    • Programmation de vaccination national

    • Voyageur : - Afrique sub-saharienne en saison sèche - Pèlerinage de La Mecque (ACYW135) - Contrôle d’une épidémie

    • Cas contact

    • Sujet souffrant de déficit immunitaire (complément, properdine) ou d’asplénie

    • Personnels des laboratoires de recherche travaillant spécifiquement sur le méningocoque

    Prévention dans l’entourage d’un

    cas Vaccination des

    contacts

    • Complément de l’antibioprophylaxie

    • Immunité au bout de 10 jours

    • Mise en œuvre dès la connaissance du sérogroupe

    • Délai maximal de 1 jours après le dernier contact avec le cas index sauf si sérogroupe C

    - Nourrissons de 2 à 11 mois révolus : schéma 2+1 (rappel au cours de la 2ème année)

    - A partir de 1 an jusqu’à l’âge de 24 ans : 1 dose unique

    Gestion des situations

    anormales : cas groupés,

    hyperendémies ou épidémies d’IIM

    • Déclaration dans délai ARS, mesures prévention entourage

    • Investigation des cas : ARS (communauté de vie ?) et CNR (clonalité ?)

    • Cellule d’aide à la décision (DGS) si nécessaire pour discuter : - Antibioprophylaxie collective - Vaccination - Information du public : signes précoces des IIM - Test du verre - Surveillance étroite de toute « virose banale » même après

    un 1er avis médical rassurant

  • Page 17 sur 24

  • Page 18 sur 24

    PNEUMOCOQUE

    Infection à

    pneumocoque

    • Commensal des voies aériennes

    • Portage nasopharyngien des pneumocoques précèdes une éventuelle infection : - Localisée : otite, sinusite, bronchite - Systémique : bactériémie, pneumonie, méningite

    En France :

    • Totale des cas annuels : 1,4 million

    • Pneumonie : 120 000 cas/an

    • OMA à pneumocoque : 500 000 cas/an

    Facteurs

    prédisposant aux infections à

    pneumocoque

    • Déficits immunitaires humoraux (déficit en anticorps) congénitaux ou acquis (agammaglobulinémie, myélome, hémopathie, infection à VIH, déficit en complément)

    • Déficit de la clairance des pneumocoques : splénectomie, drépanocytose : rôle de la rate dans la clairance des bactéries circulantes encapsulées (phagocytose, production d’IgM opsonisantes)

    • Age < 2 ans et > 65ans

    • Patients à risque : insuffisant respiratoire chronique, cirrhose, alcoolisme, diabète, insuffisance rénale, syndrome néphrotique, insuffisance cardiaque, corticothérapie, immunodéprimés.

    • Promiscuité

    • Infection virale : grippe +++ : les patients peuvent mourir d’une surinfection bactérienne

    • Tabac, BPCO, asthme

    Morbi-mortalité des infections à pneumocoques

    • Infections engageant le pronostic vital : - Pneumonies (avec ou sans bactériémie), adulte âgé ou

    patients à risque (10-25% létalité, stable) - Méningites, nourrissons / jeunes enfants/ personne

    âgées - Bactériémies, nourrisson/ patients à risque

  • Page 19 sur 24

    • Multi-résistance des souches de pneumocoques - Associée à un nombre limité de sérotypes - Favorisée par : les âges extrêmes, toute

    antibiothérapie préalable, vie en collectivité, immunodépression, promiscuité, hospitalisations répétées

    - Otites > méningites > pneumonies > bactériémies

    Méningite à pneumocoque

    - 1ère étiologie chez l’adulte et l’enfant > 6 ans dans pays avec vaccination à Haemophilus type B

    - Extension foyer contigu : otite / sinusite / bactériémie - Terrain particulier : traumatisme crânien, intervention ORL,

    éthylisme, asplénisme - Régresse depuis la vaccination (Prevenar®) - Tableau de méningite bactérienne - Mortalité 10%, séquelles neurologiques fréquentes (surdité

    ++) : 20-30% - CMI amoxicilline, céfotaxime et ceftriaxone

    Éléments d’orientation

    - Alcoolisme - Antécédents de traumatisme crânien, de chirurgie de la base

    du crâne - Antécédents de méningite, rhinorrhée claire, chronique - Immunodépression : asplénie, infection à VIH, myélome - Début brutal ++ - Coma, convulsions, signes neurologiques focaux sus-

    tentoriels - Infection récente ou en cours des voies aériennes : otite,

    sinusite, pneumopathie - Absences de vaccination spécifique

    Traitement

    • Quelle antibiothérapie initiale ?

    ➔ C3G à forte dose, jusqu’à obtention de la CMI qui nous dira si c’est un pneumocoque sensible ou non

    • Prise en charge ultérieure de l’antibiothérapie

  • Page 20 sur 24

    Indication de la corticothérapies

    Corticothérapie quel que soit l’âge

    Prévention : vaccin non conjugué Pneumo23R

    • Vaccin polyosidique à 23 valences, chez les patients à risque d’infection à pneuomcoque

    • Sérotypes : les plus fréqemment impliqués dans les infections invasives

    • Absences d’induction d’une immunité muqueuse/ pas de modification du portage pharyngé

    • Efficacité validée par des essais prospectifs randomisés et méta-analyses

    - Viv-à-vis des infections invasives : bactériémies - Non établie sur la méningite à pneumocoque

    • Efficacité vis-à-vis des pneumonies non bactériémiques chez les personnes > 65 ans controversée

    Vaccin

    pneumococcique conjugué 13-

    valent : Prévenar13

    - 13 sérotypes - Conjugaison à une anatoxine diphtérique conférant une

    stimulation de l’immunité adaptative (ou spécifique) cellulaire et humorale permettant la constitution d’une mémoire immunitaire (effet rappel)

    ➔ Durée : 10 à 14 jours

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    o Immunogène dès le 2 mois de vie pour les 13 sérotypes

    o Impact sur le portage nasopharyngien des sérotypes vaccinaux et sur leur transmission aérienne entre enfantset enfants-adultes

    Impact de la

    vaccination sur l’incidence des IIP, de la pneumonie et de l’OMA chez

    l’enfant

    Bénéfices vaccin pneumococcique

    conjugué

    • Protection vaccinale de 97% vis-à-vis des infections invasives (méningitesn bactériémies) liées aux sérotypes vaccinaux

    • Otites moyennes aiguës : prévention vaccinale

    • Décroissances (39%) de l’hospitalisation chez les < 2 ans pour pneumonie et de 65% pour pneumonies à pneumocoques

    Recommandations : Prévenar13

    - Asplénie fonctionnelle ou splénectomie - Drépanocytose homozygote - Infection à VIH/ SIDA - Déficits imunitaires congénitaux ou secondaires :

    - Insuffisance rénale chronique ou syndrome néphrotique

    - Traitement immunosuppresseur/ Radiothérapie pour néoplasie, lymphome ou maladie d’Hodgkin, leucémie, transplantation

    - Cardiopathie congénitale cyanogène ou insuffisance cardiaque

    - Pneumopathie chronique (à l’exception des asthmes, sauf si corticothérapieprolongée)

    - Diabète - Brèche ostéo-méningée - Implants cochléaires

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    LISTÉRIOSE

    Listeria monocytogenes

    • Bactérie saprophyte à gram positif, largement répandue dans la nature

    • Capable de se multiplier à basse température (4°C). Contaminant de la chaine du froid dans la chaine agro-alimentaire. Premières mesures de contrôle des aliments en 1986, renforcées en 1993

    • Bactérie intracellulaire facultative, capable de survivre et de croître à l’intérieur de la plupart des cellules de l’hôte infecté

    • Appartient au genre Listeria, qui rassemble 4 autres espèces proches : L. ivanovii, pathogène pour le bétail (avortement), L. innocua, L. seeligeri, et L. welshimeri

    • L. monocytogenes : seule pathogène

    Épidémiologie de la listériose

    • Maladie rare (1-5 cas/Million d’habitants) - En France, en 1997 environ 225 cas/an, en Angleterre 100-150

    cas/an et aux USA 1500cas/an

    • Contamination humaine d’origine alimentaire -Aliments à risque : charcuteries (pâté, rillettes, langue de porc), certains produits laitiers (fromage au lait cru), certains poissons fumés (saumon), certains végétaux (soupe de choux, soja) -Aliments induisant des listérioses sont souvent contaminées à fort taux

    Listériose

    • Porte d’entrée digestive

    • Bactérie invasive, capable de traverser le placenta et de pénétrer le système nerveux central (méningites et méningo-encéphalites)

    • Incubation de 3 jours à 8 semaines

    • Terrain : la majorité des patients sont fragilisés (immunodéprimés, cirrhose, hémochromatose, femme enceinte, nouveau-nés, gastrectomie, achlohydrie gastrique)

    • Déclaration obligatoire, s’il y a un problème au niveau de la chaine alimentaire, il faut pouvoir remonter sur les aliments en cause

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    Méningo-encéphalite à Listera

    • Bacille gram positif

    • Atteinte du tronc cérébral (paires crâniennes)

    • LCR : formule panachées (polynucléaires et lymphocytes) et chimie de suppuration

    • IRM : petits abcès multiples du tronc cérébral

    • Femme enceinte, nouveau-nés, immunodéprimé

    Rhombencéphalite isolée

    • Atteinte du tronc cérébral

    • Rare : < 5%

    • Syndrome infectieux et méningé discret

    • LCR peu ou pas modifié

    • Paralysies multiples des nerfs crâniens +/- déficits moteurs

    Éléments en faveur d’une méningite à

    Listeria

    - Age supérieur à 50 ans - Immunodépression : corticothérapies, myélome - Évolution progressive des manifestation cliniques

    (contrairement au pneumocoque) - Signes de rhomencéphalite - LCR : formule panachée

    Listériose de le femme enceinte

    • Troubles digestifs ou fièvre isolée : => toute fièvre chez une femme enceinte doit faire évoquer une listériose

    • En l’absence de traitements, avortements précoces du 1er trimestre (4%) et 2ème trimestre (23%), accouchements prématurés (54%)

    Listériose néonatale

    • 7% des infections néonatales documentées

    • Contamination par voie sanguine transplacentaire

    • Deux formes : - Précoce, avec état septique sévère et atteinte

    multiviscérale - Tardive, dans les 3 semaines, à type de méningite aigue

    Diagnostic

    - Hémocultures/ tout épisode fébrile non expliqué de la femme enceinte

    - LCR : examen direct/PCR - Chez le nouveau-né : placenta/ méconium/ liquide gastrique/

    conduit auditif

    Traitement

    • Résistance naturelle aux céphalosporines

    • Pénicilline A bactériostatique/association aminosides pour obtention d’un effet bactéricide

    • Atteintes neuroméningées : - Amoxicilline 200mg/kg/j IV pendant 21 jours +

    aminosides - Ou cotrimoxazole

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    Prévention Règles habituelles

    d’hygiène à respecter

    - Cuire les aliments crus d’origine animale (viande, poissons, charcuteries)

    - Laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques - Conserver les aliments crus séparément des aliments cuits ou

    prêts à être consommés - Après la manipulation d’aliments non cuits, se laves les mains et

    nettoyer les ustensiles de cuisine qui été en contact avec ces aliments, afin d’éviter des contaminations croisées

    - Nettoyer fréquemment et désinfecter ensuite avec de l’eau javellisée son réfrigérateur

    - Les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être réchauffés soigneusement avant consommation immédiate

    L’antibioprophylaxie pour les personnes ayant consommé un aliment contaminé par L. monocytogenes n’est pas préconisée du fait de la rareté des cas par rapport à l’exposition : consultation sans délai devant une fièvre isolée ou associée à des maux de tête dans les 2 mois après.

    Prévention Recommandations

    pour les personnes à risque

    - L. monocytogenes résiste au froid mais est sensible à la chaleur - Éviter les aliments à risque : fromage au lait cru, poissons fumés,

    coquillages crus, surimi, tarama, graines de soja - Éviter les produits de charcuterie cuite tels que les rillettes,

    pâtés, foie gras - Pour les produits de charcuterie type jambon, préférer les

    produits préemballer qui présentent moins de risque d’être contaminés