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15/11/2012 LES JEUDIS DE BICETRE

Intoxications par les champignons

Ségolène DEDEYSTERE

(externe 5ème

année de pharmacie)


Intoxications par les champignons comestibles

Intoxications de type allergique:Protéines, pigments, antibiotiques

urticaire, œdème

de QuinckePolyols

diarrhée

Intolérance par déficit enzymatique: tréhalaseJeunes

sporophores

riches en tréhalose

«

Comestible : qui peut servir d’aliment

à

l’Homme»


•

Intoxications par les sporophores avariés ou trop avancés: production de putrescine et de cadavérine

•

Champignons pollués:Métaux

lourds

(Pb, Cd, Hg, As)

Eléments

radioactifs

(Tchernobyl1986) Bolet bai

Armillaire couleur de miel

Collybie à pied en fuseau

Intoxications par les champignons comestibles: toxicité acquise


Empoisonnements par consommation de champignons toxiques, voire mortels

Aucun moyen de connaître la comestibilité: IDENTIFICATIONAucun lien avec la consommation par les animaux

Pratiques culinaires inefficaces (sauf toxines thermolabiles)

Croyances populaires source d’erreurs graves

Evolution des connaissances f(temps)


•

Sporophore

(= carpophore)Hyménophoresà tubes

lisse

à aiguillons à lames

à plis

pores

Les différents types d’hyménophores


Libres Adnées Echancrées Décurrentes

Modes d’insertion des lames et lamelles

Difficiles à

reconnaître

hyménophore à lames

Couleur de la sporée


voile général voile partiel

Stade œuf

Sporophore

épanoui

Les ornementations sur le chapeau et le pied


Armille

Volve sur le piedVolve

Verruessur le chapeau

Les restes de voile général


Anneau

sur le pied

Cortinesur le pied et

au bord du chapeau

Les restes de voile partiel


Démarche diagnostique

Diagnostic d’intoxication : spontanément signalée par le malade ou son entourage.

Attention aux repas successifs, aux surgelés (consommation décalée / saison). Alerter tous les convives. Récupérer les restes de champignons →

identification.

Latence d’apparition des premiers signes :< 6 h : ± bénin

> 6 h : toujours grave


Syndromes à latence longue

Symptomatologie d’expression essentiellement

hépatique:S. phalloïdienS. gyromitrien

Symptomatologie d’expression essentiellement musculaireRhabdomyolyse

Symptomatologie d’expression essentiellement rénaleS. orellanienS. proximien


Symptomatologie d’expression essentiellement hépatique :

Syndrome phalloïdien

Délais d’apparition des symptômes: 6h - 48hMalaise, vertiges, signes avant coureurs.Puis suées, vomissements importants, diarrhée cholériforme

+ douleurs. Pertes hydroélectrolytiques importantes. Insuffisance circulatoire aiguë. (2-10 jours)

Atteinte hépatique après amélioration trompeuse. Hémorragies.

Insuffisance rénale.Décès après 3 à 30 jours.

Toxines responsables : 7 phallotoxines, 8 amatoxines


Evolution schématique d’une intoxication mortelle

J 0 : ingestion (latence > 6h) J 1 : syndrome digestifJ 2 : rémission

clinique, mais

développement

de l’atteinte

biologique

hépatiqueJ 3 : hémorragie

digestive

J 4 : encéphalopathie

hépatiqueJ 5 : insuffisance

rénale

organique

J ≥

6 : décès


Traitement symptomatique:

-

Rééquilibrage hydroélectrolytique-

Respect de la diarrhée

(élimination toxines)

-

Hépatoprotecteurs, facteurs de coagulation, transfusion, hémodialyse-

Transplantation hépatique


Amanites mortelleschapeau jaune-verdâtrerayé de fibrilles

chapeau blanc bien étalé

chapeau blanc mamelonné

A. phalloïde A. printanière A. vireuse


Amanite phalloïde (Amanita phalloïdes)

Amanite printanière(Amanita verna)

Amanite vireuse (Amanita virosa)


Galère marginée(Galerina marginata)

Petit champignon lignicoleSouvent en touffes.Chapeau brun, anneau.Spores sombres

Mortel


Lepiotabrunneoincarnata

Lepiota helveola

Mortels

Petits champignons. Chapeau à mamelon brun, à squames concentriques. Lames blanches, ± anneau.

Toutes les petites lépiotes (< 10 cm) sont suspectes.


Syndrome d’expression essentiellement hépatique : syndrome gyromitrien

Symptômes à apparition retardée (10-48 h) ingestionsrépétées

Intoxication gastro-intestinale voire cholériformeHépatite cytolytique. HémolyseToubles neurologiques, convulsions, délire.Coma avec fièvre → décès (10%)

Toxines responsables (thermolabiles).Hydrazones (gyromitrine)

Traitement : symptomatique de l’atteinte hépatique.Troubles digestifs. Anticonvulsivants.

gyromitrine

NN

O


Gyromitre (Gyromitra esculenta)

« fausse morille »

Interdite en France depuis1992.

Sarcosphaera coronaria

La plupart des Ascomycotina (Morilles, Helvelles)


Symptômes à apparition retardée: 1 à

3 jours après ingestions répétées

Asthénie, myalgie des membres, sueurs, nausées, érythème. Parfois insuffisance cardiaque, insuffisance rénale et décès.

Toxines responsables inconnues

Traitement symptomatiqueRécupération spontanée des fonctions musculaires en qques

semaines.

Symptomatologie d’expression essentiellement musculaire : rhabdomyolyse


Interdit d’importation, d’exportation de vente ou distribution gratuite (2005).

Tricholome équestre (Tricholoma equestre)


Symptomatologie d’expression essentiellement rénale : syndrome orellanien

Symptômes d’apparition très retardée (3 à 17 jours)Troubles digestifs intenses (vomissements, douleurs abdominales), puis soif. Insuffisance rénale grave. Décès (15 %).

Toxine responsable : Orellanine

Traitement symptomatique :insuffisance rénale → hémodialyseSi possible greffe du rein.


Cortinaire à couleur de rocou (Cortinarius orellanus)

Couleur cannelle du chapeau. Pied plus clair.Spores rouille retenues par la cortine.

Cortinarius speciosissimus

Grande espèce à chapeau cônique et mamelonné.

Cortinarius splendens


Symptômes à apparition retardée (8 à

24 h après ingestion)

Troubles digestifs, cytolyse hépatiqueAltération des fonctions rénales J3-J4 (oligo-anurie)

Traitement symptomatique : réhydratation ±

hémodialyseGuérison spontanée en 3 semaines

Symptomatologie d’expression essentiellement rénale : syndrome proximien


Amanite proche(Amanita proxima)

Grande espèceChapeau, lames et pied blancs, volve en sac ochracée.


Syndromes à latence courte

Symptomatologie d’expression essentiellement

digestive:S. résinien

Symptomatologie d’expression essentiellement sécrétoire exocrine

S. muscarinien

Symptomatologie d’expression essentiellement neuropsychiqueS. panthérinienS. psilocybien

Symptomatologie d’expression essentiellement vasomotriceS. coprinien

Symptomatologie d’expression essentiellement hémolytiqueS. paxillien


Syndrome résinien = gastro intestinal

Symptômes d’apparition précoce (1h – 4h)Troubles digestifs (douleurs abdominales, vomissements,

diarrhée). Formes sévères = syndrome dysentérique intense

Toxines responsables : inconnues. (résines ? )

Traitement : Régression spontanée en quelques heures. Cas sévères traitement gastroentérite + compensation pertes

hydroélectrolytiques.

Symptomatologie d’expression essentiellement digestive : syndrome résinien


Champignons responsables du syndrome résinien

Entolome livide Entoloma lividum : mortel

E. rhodopoliumE. nidorosum«

Clitocybe

»

de l’olivier Omphalotus olearius

Tricholome tigré

Tricholoma tigrinum

graves


Entolome livide (Entoloma lividum)

Champignon beige lames rosées à maturité

Mortel

« Clitocybe » de l’olivier (Omphalotus illudens =

olearius)

Champignon orangé

Parfois

mortelConfondu avec la girolle.


Hebeloma crustiliniformeH. sinapizansLactarius torminosus moins gravesL. blenniusRussula emeticaClavaria formosaBoletus satanas

Bolet satan

Russule émétique

Lactaire à toison


Psalliota xanthodermaBoletus granulatusArmillaria melleaCollybia fusipes

bénins

Collybie à pied en fuseau (Collybia fusipes)

Armillaire couleur de miel (Armillaria mellea)


Symptomatologie d’expression essentiellement sécrétoire exocrine: s. muscarinien

Symptômes d’apparition précoce (15 minutes-2h)Augmentation sécrétions exocrines (suées, salive, larmes)Hyperpéristaltisme digestif (douleurs, vomissements,

diarrhée). Encombrement bronchiqueMyosis, bradychardie, vasodilatation périphérique.

Toxine responsable:la muscarine

(parasympathomimétique)

Traitement : Atropine dans les cas graves (effets très longs)Guérison spontanée en qques heures.


Clitocybe blanc (Clitocybe dealbata)

Petit champignon blanc.Pousse dans l’herbe.

Clitocybe rivulosa

Inocybe de Patouillard (Inocybe Patouillardii)

Chapeau fibrilleux puis rougissant au toucher.

Mycène pure (Mycena pura)


Symptomatologie d’expression essentiellement neuropsychique: s. panthérinien = myco-atropinien

Symptômes d’apparition précoce (1h – 4h)Troubles nerveux, vertiges, hallucinations. Agitation,

excitation ≈ l’ivresse. Puis sommeil profond. Sécheresse de la bouche, tachycardie, mydriase ≈ délire

atropinique

Toxines responsablesDérivés isoxazole

TraitementRégression spontanée. Administration de neuroleptiques.

Acide iboténiquemuscimol


Amanite tue-mouches (Amanita muscaria)

Chapeau rouge, pied blanc.Anneau blancLames blanches.Volve réduite.

Amanite panthère (Amanita pantherina)

Chapeau brun, pied blanc.Anneau blancLames blanches.Volve réduite


Symptomatologie d’expression essentiellement neuro psychique: syndrome psilocybien

Symptômes d’apparition précoce (30 minutes à 3h)Troubles psychodysleptiques.Hyperesthésies visuelle et auditive.Hallucinations puis sommeil calme.

Toxines responsables : Psilocine, Psilocybine,Baeocystine, norbaeocystineActivité

proche de l’acide D-lysergique.

Régression spontanée, intoxication volontaire. Cueillette, transport interdits.

psilocybine


Psilocybes

Champignons grêles, élancésChapeau convexe à

pointu

Souvent de petite taille,de couleur brun-jaunâtres à

olivâtres

Classés comme stupéfiants depuis 1990


Strophaire coronille (Stropharia coronilla)

Chapeau jaune orangéLames violacées. Pied blanc

Pholiote remarquable(Gymnopilus spectabilis)

Grande espèce lignicole, souvent en touffes, anneau rouille (spores)

Mycène pure (Mycena pura)Petit champignon courant à

odeur de

rave


Symptomatologie d’expression essentiellement vasomotrice: syndrome coprinien

Symptômes d’apparition précoce (20 minutes à 2h):

Intoxication conditionnelle (+ boissons alcoolisées). Flush facial. Sudation, vertiges.

Toxine responsable :

Coprine (dipeptide à effet antabuse)

Traitement : aucun

Guérison spontanée. Eviter éthanol sous toutes ses formes pendant 5 jours

coprine


Coprin noir d’encre (Coprinus atramentarius)

Déliquescent à maturité.Spores noires.

Toxique(si consommé avec de l’alcool).

Coprinus micaceus, Panéoles.


Symptomatologie d’expression essentiellement hémolytique: syndrome paxillien

Symptômes d’apparition précoce (1 à 2 h)Coliques, hypotension, anémie hémolytique, atteinte rénale,

oligo anurie, collapsus.

Toxines responsables inconnues. Consommations répétées → sensibilisation.

Traitement : symptomatique du collapsus et de l’insuffisance rénale.

-


Paxille enroulé (Paxillus involutus)

Marge du chapeau enroulée

Lames décurrentes détachablesdu chapeau


Le serpent à

plumes

20122004

Société

mycologique de France

: 20 rue Rottembourg

75012 PARIS01 44 67 96 90

Hôpital Fernand Widal

: 200 rue du Fg St-Denis 75475 PARIS CEDEX 1001 40 05 45 45

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