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Rituel d’Armement des CBCS - 1 - 42

INSTRUCTION CONCERNANT LES DISPOSITIONS LOCALESET LA DISPOSITION DE LA MAISON DE L’ORDRELORS DE LA TENUE D’UN CHAPITRE AU GRADE DE C.B.C.S.

Les Pièces nécessaires pour tenir Chapitre sont :- une grande salle capitulaire dite Grand Chœur pour tenir les Chapitres de Cérémonie,- un vestibule qui précède la grande salle et qui peut servir de vestiaire,- une salle pour le Chapitre de Conférence et pour les archives,- une salle pour le réfectoire,- une chambre ou cabinet pour la préparation des récipiendaires.

Dispositions locales de la salle du Grand Chœur :

La salle capitulaire est composée de trois parties :

1. le fond oriental qui forme la partie haute du Grand Chœur où siège le Très Révérend Pré-fet, les Dignitaires et Grands Officiers Provinciaux et Prioraux, et où se trouvent l'autel du Chapitre pour les fonctions Cléricales et la table Capitulaire qui recevra le Chandelier à neuf branches ;

2. la partie moyenne qui forme la partie interne du Grand Chœur et où seront placés de chaque côté de la salle sur une seule ligne les sièges du Doyen, du Senior et ceux de tous les autres membres Capitulaires ;

3. le fond occidental qui représente la partie inférieure du Grand Chœur et qui sera occupé par les Frères Chevaliers non Capitulaires et les Frères Écuyers Novices.

L'entrée principale de la salle doit être autant qu'il sera possible une porte à deux battants au milieu du fond occidental face à la place du Très Révérend Préfet. Dans la partie haute de la salle, donc du côté oriental sera un large gradin à une seule marche sur le devant. Sur l'estrade ainsi constituée et contre le mur oriental se trouveront deux autres marches assez larges coupées en leur milieu par un autre gradin à trois marches sur lequel sera placé le fauteuil du Très Révé-rend Préfet, surmonté d'un dais. La première marche du gradin du Très Révérend Préfet devrait saillir autant que faire se peut en avant des deux gradins latéraux.

A la gauche du Très Révérend Préfet et au milieu de l'espace méridional qui s'y trouve sera disposée sur la marche la plus élevée une table destinée aux fonctions Cléricales. A gauche dudit autel et sur une marche inférieure sera placé, faisant face au Très Révérend Préfet, un fauteuil pour le Prieur Ecclésiastique de manière que lorsqu'il I'occupera aura à sa gauche le Senior.

De l'autre côté, donc à droite du Très Révérend Préfet et symétriquement placé par rap-port à l'autel Clérical, se trouve une autre table destinée à recevoir le Chandelier d'Ordre à neuf branches et d'autres objets nécessaires à un adoubement s'il y a lieu.

Dans le fond oriental, à droite du Très Révérend Préfet sur un gradin à trois marches sera placé un fauteuil surmonté d'un dais pour le Révérendissime Maître Provincial, tandis qu'à gauche du Très Révérend Préfet sera, sur un gradin à deux marches, un fauteuil surmonté d'un dais et qui sera occupé par le Très Éminent Grand Prieur. En I'absence du Révérendissime Maître Provincial le Très Éminent Grand Prieur du District occupera le siège qui se trouve être à la droite du Très Révé-


rend Préfet, tandis que le siège de gauche sera inoccupé sauf si un Très Éminent Grand Prieur visi -teur assistait à la Cérémonie. Sur les gradins à deux marches situées de chaque côté du siège du Très Révérend Préfet, on placera des fauteuils pour les Très Révérends Préfets visiteurs. En avant de ceux-ci et sur les gradins à une marche, on installera d'autres sièges pour les dignitaires pré-sents. On évitera autant qu'il sera possible de placer ceux-ci près de l'autel Clérical pour ne point gêner les Cérémonies que le Prieur Ecclésiastique pourrait être amené à exécuter.

Dans la partie moyenne ou partie interne du Grand Chœur, dans la longueur nécessaire, de chaque côté de la salle sera un gradin à une seule marche où seront placés tous les membres Capitulaires qui ont droit de séance et de suffrage. En tête de ces gradins, à la partie septentrio -nale, donc à droite du Très Révérend Préfet, sera le fauteuil du Doyen et face à lui en tête de la partie méridionale se trouvera celui du Senior.

Dans la partie occidentale ou inférieure du Grand Chœur qui commence là où se terminent les gradins droit et gauche des membres capitulaires, en travers de la salle et des deux côtés du passage de la grande entrée, seront posés à terre sans gradin des sièges pour les Chevaliers non Capitulaires. Derrière eux, sur les bancs, seront placés les Écuyers Novices qui ne seront point oc -cupés ailleurs à des fonctions particulières.

A l'extrémité de la ligne capitulaire de la droite du Grand Chœur et du côté occidental, on trouvera une table garnie des éléments nécessaires pour que le Chancelier puisse exercer ses fonctions.

Enfin, aux deux côtés du gradin du Très Révérend Préfet et sur les marches inférieures se -ront contre le mur oriental deux tabourets, I'un à droite pour le porte-glaive, l'autre à gauche pour le porte-bannière.

DÉCORATION DU GRAND Chœur

La salle du Chapitre de Cérémonie, ou Grand Chœur, doit être décorée avec des tapisse-ries ou de la peinture. Cette décoration doit être très simple mais toujours conforme au plan de décoration adopté par le Grand Prieuré. Les couleurs blanches et rouges doivent y dominer. Les panneaux latéraux ou compartiments doivent être parsemés de croix d'Ordre en rouge vif sur des cartouches de fond blanc. Cette décoration intéresse les deux côtés de la partie moyenne du Grand Chœur. Dans cette même partie, la place des Chevaliers Capitulaires sera toujours et im-muablement la même ; elle sera indiquée par un écusson peint à leurs armes d'ordre et suspendu au-dessus de leur place étant entendu qu'il devra pouvoir être détaché en cas de mutation de di-gnité ou de charge. Le rang des charges et dignités sera fixé d'une façon invariable par le Cha -pitre.

La partie haute du Grand Chœur, ou fond oriental, sera distinguée des autres parties par une décoration d'un ordre différent. Deux très grandes croix d'ordre de couleur feu sur un pan-neau d'étoffe blanche seront disposées contre le mur oriental au milieu de I'espace laissé libre entre le dais du Très Révérend Préfet et les murs latéraux, ou entre les dais et les dits murs.

Deux autres grandes croix, égales aux premières, seront suspendues dans les parties laté-rales de ce fond oriental, I'une contre le mur méridional au-dessus de I'autel Clérical, l'autre direc-tement vis-à-vis contre le mur septentrional au-dessus de la table Capitulaire. Soit en tout quatre grandes croix semblables.

Le gradin du Très Révérend Préfet sera couvert d'un tapis de pieds.


A la droite du Très Révérend Préfet sera placée une petite table qu'il pourra utiliser à sa convenance à sa gauche, on trouvera un pupitre sur lequel reposera le rituel.

Au-dessous du dais surmontant le fauteuil du Très Révérend Préfet, contre le mur orien-tal, seront suspendus un écusson représentant les armes et la devise de la Province, et au-des-sous, l'écusson des armes particulières du Très Révérend Préfet.

Sur la partie antérieure de la première marche du gradin du Très Révérend Préfet, et près de l'angle droit, sera placé un trophée d'armes de Chevalier formé d'une cuirasse traversée par une lame, surmontée d'un casque, d'un bouclier, d'une épée et d'une écharpe blanche avec franges de soie rouge garnie dans son haut d'une rosette de soie de la couleur adoptée par la Pro-vince. Cette écharpe sera placée diagonalement sur la cuirasse et présentera en son milieu une croix d'ordre couleur feu. Faisant pendant à ce trophée d'armes, donc à I'angle gauche de la pre-mière marche du gradin du Très Révérend Préfet se trouvera un tabouret recouvert d'une étoffe rouge pour recevoir le bassin des offrandes.

L'autel Clérical sera couvert d'une étoffe blanche avec franges d'or qui descendra jusqu'à terre ; au milieu de la partie du devant, sera appliquée une croix de I'Ordre en satin ponceau. Sur cet autel, on placera un chandelier à trois branches, la règle des Chevaliers, le rituel du Prieur et au milieu le livre de I'Évangile ouvert au premier Chapitre de I'Évangile de saint Jean ; cette Bible sera posée sur un coussin couvert par une étoffe de soie blanche traversée par une croix romaine en satin rouge.

La table Capitulaire qui est placée vis-à-vis de l'autel Clérical sera recouverte d'une étoffe de laine de couleur écarlate tombant jusqu'à terre et ayant sur le devant une croix d'ordre en sa -tin rouge inscrite dans un cartouche blanc. Sur cette table, on placera le chandelier à neuf branches, le livre où sont inscrits les devoirs généraux, les obligations particulières et les instruc-tions des Chevaliers. Les jours de réception, on y trouvera aussi les objets nécessaires à la récep -tion des récipiendaires.

Le dais du Très Révérend Préfet sera garni d'une étoffe de laine de couleur écarlate avec galon et franges d'or ; le fond sera une étoffe blanche avec une croix d'ordre en satin ponceau en son milieu.

Tous les fauteuils, sièges, banquettes, bancs, tabourets, ainsi que toutes les tables servant à la décoration du Chapitre seront recouverts d'une étoffe de laine de couleur rouge avec galon et ranges d'or.

DISPOSITION DE LA CHAMBRE OU CABINET DE PRÉPARATION DU RÉCIPIENDAIRE

Dans la chambre de préparation pour la réception des Chevaliers, il y aura une table cou-verte d'un tapis et au-dessus de laquelle sera en forme de tableau une grande croix de l'ordre en étoffe ou peinte en rouge sur un fond blanc.

Sur cette table qui sera éclairée de deux bougies et garnie d'une écritoire et d'une son-nette, on placera le livre de l'Évangile et trois cartons différents encadrés de rouge. Sur le premier seront inscrites les trois questions préparatoires qui sont posées à ceux qui se présentent pour


être reçus Apprentis Maçons ; sur le deuxième, les trois questions préparatoires du Noviciat et en-fin sur le troisième sera transcrite la formule de profession de foi des Chevaliers.

Sur une autre table, il y aura une longue tunique de toile blanche ouverte de haut en bas par-devant et attachée au col par un ruban blanc, la cotte d'armes, le cordon d'ordre du Noviciat, une paire de bottes pour le postulant et une lance pour sa veillée d'armes. De plus on trouvera une jatte et une aiguière pleine d'eau avec une serviette par-dessus pour servir à l'ablution prépa -ratoire du candidat.

Extrait du Rituel des ChevaliersLyon, Août 1808.


INSTRUCTIONS CONCERNANT L’ORDRE DES PLACESDANS LE GRAND Chœur

Le Très Révérend Préfet est placé seul, au milieu du fond oriental de la salle, sur un gradin à trois marches et dans un fauteuil qui lui est destiné, ayant dernière lui, sur la première marche de son gradin, à sa droite, le Porte-Glaive, et à sa gauche, le Porte-Bannière assis sur de petits ta-bourets.

Si le Révérendissime Maître Provincial se trouvait présent, il serait placé sur le côté droit du Très Révérend Préfet dans un fauteuil surmonté d'un dais et qui serait élevé sur un gradin à trois marches couvert d'un tapis rouge ; il serait seul sur cette ligne.

Le Très Éminent Grand Prieur du District se trouvera placé sur le côté gauche du Très Ré-vérend Préfet dans un fauteuil surmonté d'un dais et qui serait élevé sur un gradin à deux marches. En l'absence du Révérendissime Maître Provincial c'est le Très Éminent Grand Prieur du District qui occuperait sa place sur la droite du Très Révérend Préfet ; s'il se trouvait alors un Très Éminent Grand Prieur visiteur, il occuperait le siège réservé au Très Éminent Grand Prieur du Dis -trict soit à gauche du Très Révérend Préfet.

Les Officiers Provinciaux et les Très Révérends Préfets présents occuperont des fauteuils sur la deuxième marche du gradin oriental à droite et à gauche du Très Révérend Préfet officiant ; les Officiers visiteurs des Grands Prieurés voisins présents à la Cérémonie seraient placés sur un second rang en avant des précédents et sur la première marche du même gradin oriental.

Le Prieur occupera un fauteuil placé sur la première marche du gradin oriental sur le côté gauche du Très Révérend Préfet contre le mur méridional, à gauche donc de l'autel Clérical qui lui se trouve placé sur une marche au-dessus.

Le Doyen du Chapitre occupera le fauteuil qui commence la ligne latérale septentrionale de la partie moyenne ou interne du Grand Chœur.

Le Senior du Chapitre occupera le fauteuil qui commence la ligne latérale méridionale de la partie moyenne ou interne du Grand Chœur.

Après le Doyen et le Senior du Chapitre, on placera, alternativement, d'un côté et de I'autre sur les fauteuils latéraux et les membres Capitulaires suivant leur rang :

1. les Commandeurs de la Préfecture suivant leur rang d'ancienneté et de la Commanderie ;

2. les Conseillers Honoraires et d'Honneur de la Préfecture ;

3. les Officiers de la Préfecture suivant leur rang au tableau ;4. les membres Capitulaires, Dignitaires ou Officiers d'une autre Préfecture de I'Ordre

formeront entre eux et suivant leur rang respectif un double rang en avant du gradin des membres Capitulaires du Chapitre auquel ils assistent.

Les Chevaliers autres que ceux qui sont cités plus haut occupent les sièges sans gradin qui sont placés en travers de la salle dans le fond occidental de part et d'autre du passage de la grande entrée, et après le siège du Chancelier.


Les Frères Écuyers Novices qui n'ont pas de fonctions particulières seront placés sur des bancs disposés au fond occidental de la salle de part et d'autre du passage de la grande entrée et derrière les Chevaliers non Capitulaires.

Le Maître des Cérémonies est placé seul au bas de la partie moyenne ou interne du Grand Chœur, face au Très Révérend Préfet et en avant des Chevaliers non Capitulaires.

Le Chancelier du Chapitre se tiendra près de la table, destinée à sa fonction, placée à l'ex -trémité occidentale du gradin Capitulaire septentrional.

Lorsque n'est présent aucun Frère Écuyer Novice pour tenir le rôle de Porte-Glaive ou Por-te-Bannière les Chevaliers derniers reçus assureront ces fonctions.



FONCTIONS DU CHEVALIER PARRAINPOUR LA PRÉPARATION DU POSTULANT

Le jour indiqué pour la réception, le Frère parrain ou Procureur de la Commanderie auprès du chapitre Préfectoral, qui est le parrain né du postulant, le conduit à la maison de l'ordre envi -ron une heure avant celle qui est fixée pour I'ouverture du Chapitre. Il le place dans la chambre de retraite après s'être assuré que tout y est préparé ainsi qu'il est prescrit.

Le Frère parrain lui fait quitter son épée et, si besoin été, son chapeau, et lui demande la remise des pièces qui établissent les preuves nécessaires pour sa réception.

Il place le Frère Écuyer Novice devant la table qui est préparée. Il lui présente les trois questions qui lui ont été soumises pour son entrée dans I'Ordre en l'exhortant à les méditer à nouveau en ces termes.

« On n’a pas exigé de vous plus tôt que vous répondiez positivement et affirmativement à ces trois questions parce que I'on a voulu vous laisser le temps a le méditer pour pou -voir juger leur étendue, leur profondeur et quel pouvait être leur rapport avec le but es-sentiel de la Franc-Maçonnerie et que vous puissiez vous mettre en état d'y répondre un jour avec le sentiment intime de la persuasion. On vous exhorta alors de rien négliger pour l'acquérir ; on se borna à vous dire que I'on se contentait pour I'heure des bonnes dispositions que vous annonciez et des effets que vous promettiez, mais qu'il viendrait un moment ou vous devriez y répondre positivement et d'une manière édifiante pour vos Frères si vous vouliez faire des progrès dans la carrière que vous commenciez. Ce moment est arrivé aujourd'hui, mon cher Frère, et vous ne pouvez être reçu Chevalier Maçon de la Cité Sainte sans prendre connaissance et méditer cette antique et vénérable profession de foi que je vous présente non pas pour y adhérer à la lettre mais comme un document historique de la plus haute importance, et qui mérite toute votre attention. »

Après un temps qu'il jugera opportun, le parrain lui remettra une lance en lui disant :

« Un ancien usage assujettissait ceux qui devaient être armés Chevalier à faire une veillée d’armes. Cette nuit qui précédait leur réception était employée à les exposer à quelque péril ou à quelque acte religieux. Cette veillée d’armes ne peut plus être obser -vée que symboliquement à ce jour. Aussi armez vous de cette lance et employez le peu d'instants pendant lesquels je vais vous laisser seul pour réfléchir sérieusement sur les objets que je vous confie. Ils vous apprendront que l’homme doit veiller sur lui-même ; que quoique seul il est entouré d'ennemis dangereux, que ses passions déréglées l’ex-posent à bien des périls. Vous comprendrez que dans ce genre de combat l'arme que je vous laisse n’est d'aucun secours et que vous devez en user d’autres dont cette lance n'est que le symbole. Vous allez être armé Chevalier pour défendre et faire triompher la vérité. Si vous la recherchez en vous appuyant sur la toute puissance de Dieu, vous triompherez aisément, non seulement des obstacles extérieurs, mais encore de ceux qui existent en vous-mêmes et qui sont encore plus difficiles à vaincre. »

Après quelques minutes de réflexion et avant de se rendre au Chapitre où il déposera à l'Orient l'épée du candidat le parrain dira au candidat : " Je viendrai tout à I'heure vous apprendre si vous êtes admis à prononcer vos voeux »



FONCTIONS DU MAÎTRE DES CEREMONIESPOUR LA PRÉPARATION DU POSTULANT

Lorsque le Chapitre aura été ouvert et les preuves reconnues valables, le Très Révérend Préfet députe au postulant le Frère parrain précédé du Maître des Cérémonies qui sont alors tous les deux en habit conventuel. Le Maître des Cérémonies arrivant dans la chambre de préparation dit au postulant :

« Mon cher Frère le Chapitre est assemblé suivant vos désirs pour vous recevoir dans I'Ordre des Chevaliers Maçons Bienfaisants de la Cité Sainte. Les preuves que vous avez fournies ont été vérifiées et le Chapitre vous a jugé digne de la faveur que vous désirez ; êtes-vous prêt à prononcer la profession de foi dont la formule vous a été communiquée et sans laquelle vous ne pouvez être reçu Chevalier. »

Le Frère Écuyer Novice ayant répondu convenablement, le Maître des Cérémonies lui dit :

« Il ne vous reste donc plus qu'à vous mettre dans l'état convenable pour vous présenter au Chapitre où je vais vous conduire. »

Il lui fait laver les mains et le visage en lui disant :

« Comme les anciens Chevaliers se baignaient avant d’être adoubés, de même vous de-vez laver vos mains et votre visage pour symboliser votre purification intérieure et vos sincères dispositions pour les veux d'Ordre que vous allez prononcer. »

Puis après lui avoir mis l'écharpe rouge de Novice, le Maître des Cérémonies et le parrain conduisent le candidat dans le vestibule du Chapitre.

Le Maître des Cérémonies, après s'être annoncé par les quatre coups de Chevalier à la porte du Chapitre, entre seul pour y rendre compte de sa mission auprès de l'officiant.

Le Maître des Cérémonies s'arrêtant au bas du Chapitre dit :

« Très Révérend Préfet, j'ai trouvé le Frère Écuyer Novice dans toutes les dispositions re-quises ; je l'ai préparé suivant les usages de I'Ordre ; il est avec son parrain dans le vesti-bule du Chapitre où il attend vos ordres pour être introduit. »

Le Très Révérend Préfet ayant donné le signal d'introduction en faisant battre la cloche, le Maître des Cérémonies fait ouvrir les deux battants de la porte et demande à l'Écuyer Novice, ac-compagné de son parrain, de le suivre. Il le conduit alors au milieu du Chapitre où il le fait saluer par une profonde inclinaison I'officiant et les Dignitaires qui occupent le fond oriental, les membres Capitulaires des lignes latérales droite et gauche du Grand Chœur, enfin les Chevaliers non Capitulaires qui sont derrière lui. Tous les Frères lui rendent le salut sans se lever mais en por -tant leur main droite sur le front et en inclinant légèrement la tête.

Le Maître des Cérémonies conduit alors le Frère Écuyer Novice en silence devant I'autel Clérical où il lui fait faire une profonde inclinaison. De là, il le ramène au milieu du Chapitre où il lui fait à nouveau saluer l'officiant. Après quoi le Maître des Cérémonies se range sur le côté gauche du Frère Écuyer Novice.


Le Maître des Cérémonies reprend ensuite toutes ses fonctions habituelles qui sont de précéder tout mouvement des Frères à l’intérieur des Chapitres.


Planche de la salle capitulaire


L’Orient


Fond Oriental du Temple


Les Autels


Temple d’Adoubement


OUVERTURE DU CHAPITRE PRÉFECTORAL

Entrée des Frères

Le Frère Maître des Cérémonies fait asseoir les Frères aux places qui leur sont assignées (cf. note) et les invite à la méditation. Il se retire ensuite et va prendre les ordres du Très Révé -rend Frère Préfet accompagné de deux Chevaliers.

Il fait former le cortège qui est disposé comme suit :

1° le Maître des Cérémonies l'épée nue à la main,2° un Chevalier portant le Chandelier à trois branches,3° un Chevalier portant le Chandelier à neuf branches,4° les Grands Dignitaires, Officiers Prioraux et Provinciaux, dans leur rang respectif, 5° le Très Révérend Préfet,6° le Très Éminent Grand Prieur encadré des deux Chevaliers, celui de gauche por-

tant la bannière, celui de droite le glaive (en cas d'absence du Très Éminent Grand Prieur, ces deux Chevaliers entourent le Très Révérend Préfet de la même façon). Si le Révérendissime Maître Provincial est présent, c'est lui qui entre en dernier entouré des deux Chevaliers.

Le Frère Maître des Cérémonies fait alors ouvrir la porte à deux battants et dit :

M.d.C. Mes Frères veuillez vous lever en signe de respect.

A ce moment-là, I'orgue commence à jouer et le cortège monte vers l'Orient. Les deux Chevaliers y restent debout jusqu'à ce que le Très Révérend Préfet et le Très Éminent Grand Prieur aient pris place. Les Frères présents en signe de respect font alors une profonde inclinaison vers l'Orient.

M.D.C. Mes Frères prenez place.

PRÉFET Très Éminent Grand Prieur, jugez-vous convenable que j’ouvre en ce moment le Chapitre Préfectoral de la Préfecture de..........

Gd PRIEUR ..................................

Le Très Révérend Préfet se lève après la réponse du Très Éminent Grand Prieur. Il frappe un coup avec le pommeau de son épée qu'il tient ensuite pointe haute.

PRÉFET Levez-vous mes Frères et tirez vos épées en signe de dévoue-ment pour I'Ordre, pour la patrie et pour vos semblables.

Tous les Frères se lèvent et gardent l'épée de la main droite la pointe haute.


DOYEN De même que l'épée n'est d'aucun secours si elle n'est dirigée par une main habile, soutenue elle-même par un courage ferme et intrépide, de même notre Ordre ne saurait être vraiment utile sans la mise en pratique des Règles qui le gouvernent et le dirigent dans la Foi, l’Espérance et la Charité.

Le Très Révérend Préfet pose son épée sur la table.

M.D.C. Mes Frères portez votre glaive, tenu de la main gauche, la pointe tournée vers le bas, et portez votre main droite sur Ie coeur.

PRÉFET A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, Pour le Bien de l'Humanité, En vertu des Pouvoirs que j’ai reçus de vos mains, Je déclare ouvert le chapitre de cérémonie de l'ordre Bienfai-sant des Chevaliers Bienfaisants de l a Cité Sainte.

Doyen Qu'il soit ouvert suivant les Rites de l'Ordre.

La cloche sonne : - -

M.D.C. Mes Frères reprenez le glaive de la main droite, pointe haute.

Tout le monde exécute le mouvement y compris le Très Révérend Préfet.

PRÉFET Mes Frères effacez en vos coeurs tout mauvais sentiment et toute inimitié.

DOYEN Afin que la paix et la lumière puissent se répandre sur nous tous.

PRÉFET Prions le Seigneur.

PRIEUR ECCL. O Puissance infinie, Toi qui n’as ni commencement ni fin, Toi qui aimes et pénètres toute la Nature, inspire nos pensées, éclaire nos consciences, donne à nos coeurs la Force mysté-rieuse qui émane de Toi, afin que nos efforts tendent à la réali-sation de l’idéale Beauté qui rayonne à l’Orient, et qui est le but suprême de nos aspirations et de nos espérances. Ainsi soit-il.


PRÉFET Approchez-vous maintenant de moi, mes Frères, pour recevoir la Parole de Paix avec le Baiser de notre Sainte Fraternité, et que l'un et l'autre passent de moi à vous tous.

L'orgue joue pendant tout le temps où s'effectue cet échange qui se pratique de la façon suivante : Le Doyen et le Prieur s'approchent du Très Révérend Préfet pour recevoir chacun lors du baiser rituel le mot de reconnaissance : EMMANUEL, auquel ils répondent : AMEN. Si le Très Éminent Grand Prieur est présent c'est le Très Révérend Préfet qui va tout d'abord chercher au-près de lui ce mot et sa réponse. Le Doyen et le Prieur agissent ensuite comme indiqué plus haut ; ils se tournent ensuite vers le Frère le plus proche d'eux et agissent comme le Très Révérend Pré -fet.

Le Maître des Cérémonies, debout entre les Colonnes de I'Occident, reçoit le baiser et le mot des Chevaliers répartis sur les deux colonnes et les fait circuler dans le sens contraire de sorte qu'ils reviennent vers l'Orient aux oreilles du Très Révérend Préfet. Cela étant terminé,

PRÉFET Que la Charité et la Concorde règnent toujours parmi nous.

SENIOR Ainsi soit-il.

DOYEN Mes Révérends et Bien-Aimés Frères, Ie Chapitre de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte est ouvert. Gardez un respectueux silence.

PRÉFET Ayez attention, mes Frères.

Le Très Révérend Préfet fait le Signe du Chevalier en dessinant sur sa poitrine avec le pouce une barre verticale puis la barre horizontale d'une Croix. Tous les Frères répètent ce Signe.

SENIOR Mes Révérends Frères vous pouvez maintenant vous asseoir et remettre vos épées au fourreau.

Le Très Révérend Préfet repose son épée sur la table prévue à cet effet.


CÉRÉMONIE D’ARMEMENT D’UN C.B.C.S.

PREFET Mes Révérends et Biens-Aimés Frères, j'ai fait assembler ce Chapitre, pour créer et armer Chevalier, suivant les usages et cérémonies de I'Ordre, le Frère Écuyer Novice .........................

Très Éminent Grand Prieur, vous plairait-il de présider cette cé-rémonie ?

(Si le Grand Prieur renonce à présider à la cérémonie, le Préfet continue et prononce les phrases dites par le Grand Prieur)

Gd Prieur Avant tout, je vais procéder à l’examen des preuves d'Ordre sans lesquelles il ne pourrait être admis parmi nous.

Que le Frère Parrain, chargé des fonctions de Très Révérend Procureur veuille bien remettre au Frère Chancelier du Chapitre les pièces et actes dont il doit être muni pour justifier que le Frère Écuyer Novice qui se présente parmi nous s'est conformé à tout ce qui est prescrit par nos lois et statuts.

Le parrain, faisant fonction de Procureur, remet au Chancelier les pièces suivantes :

1. I'extrait baptistère afin de prouver qu'il a l'âge compétent pour être reçu sans dis-pense ou pour déterminer celle dont il a besoin ;

2. le cas échéant, la dispense nécessaire émanant du Très Éminent Grand Prieur ;3. un certificat de la Commanderie pour attester qu'en qualité d'Écuyer Novice il a eu

une bonne conduite, qu'il a continué à fréquenter sa Loge, et qu'il a montré du zèle pour I'Ordre et un désir sincère et soutenu de s'y attacher dans la vue d'em -ployer les moyens qu'il espère acquérir au bien général. Ce certificat doit être si-gné par le Commandeur titulaire ou par son représentant, et par l'instructeur des Novices.

4. le consentement du Très Éminent Grand Prieur ;5. le consentement du Prieur Clérical et de l'Inspecteur des Novices du Chapitre ;6. une quittance de dotation émanant du Trésorier de la Préfecture.

Le Chancelier examine ces pièces et en fait rapport.

Gd Prieur Mes Révérends Frères, les preuves d’ordre en faveur du Frère Écuyer Novice.......... vous paraissent-elles satisfaisantes, et consentez-vous à sa réception ?

Les Frères acquiescent en levant la main droite.


Gd Prieur Je vais en conséquence faire procéder à la cérémonie de récep-tion dans l'ordre du Frère Écuyer Novice..................

Frère Maître des Cérémonies, allez, accompagné du Parrain, vous assurer des dispositions du Candidat et le préparer selon les usages de l’Ordre. S’il vous a satisfait en tout, vous l'intro-duirez ensuite dans Ie vestibule du Temple, et viendrez m'en rendre compte.

L'orgue joue pendant tout le temps de l'absence des Frères cités plus haut.

Le Maître des Cérémonies, accompagné du Parrain, après avoir exécuté les demandes du Très Éminent Grand Prieur, conduit le Novice dans le vestibule du Chapitre ; il s'annonce à la porte du Temple par les coups d'Ordre : - , et entre seul. Il s'arrête au bas du Chapitre.

M.D.C. Très Éminent Grand Prieur, (ou Rév. Frère Préfet) j'ai trouvé le Frère Écuyer Novice dans les dispositions requises. Je l'ai prépa-ré suivant les usages de l’Ordre. Il est, avec son Parrain, dans le vestibule du Chapitre, où il attend vos ordres pour être intro-duit.

Le Très Éminent Grand Prieur (Préfet) fait sonner la cloche : - - Le Maître des Cérémonies fait ouvrir à deux battants la porte par le Chevalier de garde,

qui la referme lorsque le Novice et son Parrain sont entrés.

M.D.C. Suivez-moi, Frère Écuyer Novice.

Il le place au milieu du Chapitre et le fait saluer par une profonde inclinaison l'Orient, le Midi, et le Septentrion ; la réponse est donnée par tous, sans se lever, en portant la main au front et en inclinant un peu la tête. Pendant le temps que dure ces échanges de civilité I'orgue joue.

Gd Prieur Frère Novice un Ordre ancien et respectable dérivé de l'Ordre antique de la Chevalerie, conservé jusqu'à nos jours sous ses di-verses formes, caché pendant bien des siècles aux profanes sous les voiles des emblèmes et des allégories, et réformé vers la fin du XVIIIe siècle, se montre aujourd’hui sans mystère.

Cet Ordre est actuellement voué uniquement à la pratique des Vertus, à la défense des opprimés et au soutien des malheu-reux. Vous avez déjà commencé à le connaître lorsque vous avez été admis au Noviciat. il vous ouvre, aujourd'hui, les portes de son Sanctuaire. Depuis lors, vous avez exprimé le dé-sir de lui appartenir de plus près.


Voulez-vous donc maintenant vous lier à cet Ordre Bienfaisant par des voeux solennels, et vous unir à nous par les liens de la plus intime fraternité ?

Il est en effet essentiel, Frère Écuyer Novice, que vous nous as-suriez que l’engagement que vous allez contracter sera irrévo-cable, et que vous serez à jamais dévoué à l’Ordre et à ses prin-cipes, à ses Chefs et à tous les Chevaliers, puisqu'ils doivent à leur tour vous donner la même garantie.

CANDIDAT ........( réponse ).......................

Gd Prieur Et vous, Frères Chevaliers, promettez-vous au Candidat attache-ment inviolable et dévouement sans bornes ?

TOUS Nous le jurons.

Gd Prieur Je devrais, maintenant, vous faire entendre la lecture des voeux d’ordre par lesquels vous vous engagerez en qualité de Chevalier. Mais, afin que vous en saisissiez mieux la haute im-portance, vous écouterez, auparavant, l’instruction de votre nouveau Grade, le plus haut, le plus sublime de notre Rite. Elle vous fera connaître l’origine et le But primitif de notre Ordre, et la voie que vous devrez suivre désormais pour parvenir à ce but. Elle vous fera particulièrement reconnaître ses rapports avec l'Ordre vrai et grandiose qui l'a précédé.

Le Maître des Cérémonies conduit le Candidat à l'occident, et le fait asseoir vis-à-vis de l'Orient.

PRÉFET Dans le grade d'Écuyer Novice, alors que vous fûtes reçu dans l’Ordre Intérieur, nous avons cherché à vous retracer les phases successives par lesquelles a passé l'initiation antique, et nous l'avons montrée inspirée par cette marche ininterrompue de l’esprit humain vers la perfectibilité et vers l'idéal.

Après avoir ainsi étudié l'origine et le but de la Maçonnerie, en commençant par l’Orient, berceau de toute initiation, nous sommes arrivés d'étapes en étapes à cette touchante figure du Christ qui domine celles des temps passés et qui a remplacé la vieille formule de la Divinité : un Dieu fort et jaloux qui punit dans les enfants les iniquités des pères, par celle, plus juste,


plus vraie et plus consolante : Dieu est un Père, il est Amour et Pardon.

Quoi d'étonnant que de tels préceptes appuyés sur une vie toute d'abnégation soient devenus la base d’une Religion nou-velle qui transforma la Société.

La vie et l'enseignement du Christ nous le font apparaître comme un initié, le plus grand sans doute et qui, comme tant d’autres, paya de sa vie son courage, son indépendance et sa soif de vérité.

DOYEN Les premiers âges du Christianisme se signalèrent par leur naïve simplicité : attendant le retour du Maître, on ne s’écartait point de ses préceptes, on leur obéissait à la lettre, sans cher-cher à en pénétrer le sens caché. Et, pour se mettre en garde des faux Frères, on convenait déjà de certains signes et attou-chements.

Mais peu à peu la nouvelle Religion se transforma donnant naissance aux Ordres Monastiques qui rappelaient en quelque sorte celui des Esséniens et le principe d'autorité s’affirma défi-nitivement lorsque celui qui se donnait pour le successeur de saint Pierre et pour le représentant du Maître qui fut humble parmi les humbles s'assit sur un Trône plus que royal et ceignit sa tête de la Triple Couronne.

Alors la simplicité des premiers temps, sa morale, la bienfai-sance, la fraternité, firent place à l’esprit d'autorité et d’intolé-rance, ainsi qu'aux dogmes les plus étranges et les plus arbi-traires.

Mais ne nous attardons point à ces époques, qui cependant ne manquèrent pas de grandeur : ne fut-ce pas une magnifique page dans le livre de l'humanité, que ce sublime appel de Pierre l'Ermite au Concile de Clermont, faisant courir un frisson guer-rier dans les veines de ses contemporains ; la conquête des Lieux Saints, les Chrétiens possesseurs de ces régions loin-taines où avait vécu, prêché et souffert l'inoubliable Rédemp-teur?


Les Croisades se succédèrent, époque prestigieuse qui inspira tant d'actions d'éclat et qui, pour les peuples d'Occident, fut l'aurore de la liberté et de l’affranchissement.

PRIEUR ECCL. L’établissement des chrétiens à Jérusalem donna nais-sance aux ordres chevaleresques, et la tradition veut que nous nous rattachions à celui dont nous allons retracer la courte mais glorieuse existence.

En 1108, Hugues de Paganis et Geoffroy de saint Omer, tous deux natifs d'Auvergne, arrivèrent en Terre sainte. Trois ans plus tard ils se réunirent à sept autres gentilshommes le jour de la Sainte Trinité, et élurent Hugues de Paganis pour leur chef. Leur principal but était de protéger les pèlerins contre les sar-rasins, et de tout sacrifier pour la défense de la Religion Chré-tienne.

PRÉFET Ils se donnèrent le nom de chevaliers de la cité sainte. Les neuf Fondateurs de cet Ordre étaient : Hugues de Paganis, Geoffroy de Saint Omer, Guilbert Norfolk, Philippe de Saint Maur, Hilde-brand Lavis de Scala, Jacques de Durfart-Duras, Martin de Rhodes, Guillaume de Gamache et Hugues, sire de Lusignan.

PRIEUR ECCL. Dans le principe, ces neuf chevaliers étaient errants, mais en 1115, le Roi Baudouin ll, leur donna asile dans l’enceinte du Temple de Salomon, et en 1118 ils furent appelés CHEVALIER du TEMPLE ou TEMPLIERS. Ils vivaient d’aumônes et de bienfaits des fidèles et, pendant neuf ans encore ils limitèrent leur nombre à neuf. Quoique issus des plus nobles Maisons, leur pauvreté était si grande qu’un cheval servait à deux Chevaliers. Plus tard, voulant rappeler les commencements si modestes de leur ordre, ils adoptèrent un sceau représentant « un cheval monté par deux chevaliers ».

En 1128 au Concile de Troyes, ils furent reçus solennellement par l'Église Chrétienne, et reçurent le Manteau Blanc. Saint Ber-nard leur donna leur Règle.

En 1147, le Pape Eugène lll y ajouta la croix rouge. Dix ans plus tard, le Pape leur accorda le droit de posséder des terres et dès lors leur prospérité ne connût plus de bornes.


Déjà, avant le Concile de Troyes, l'Ordre comptait vingt-sept Chevaliers et tout de suite après 1128 il se forma trente Prieurés composés chacun de vingt-sept Chevaliers. On convint de les di-viser de cette manière, afin de mieux pouvoir couvrir les ave-nues du Temple et de Jérusalem.

On décréta que neuf Chevaliers auraient un Supérieur et qu’au-dessus des Supérieurs serait nommé un Préfet, auquel les autres devraient prêter obéissance. Plus tard, le Pape Eugène III donna le nom de Commandeurs à ces Supérieurs.

En 1183 l'importance de l'ordre était devenue telle en Europe qu'il s'y divisait en Provinces, et que le nombre des Provinces fut irrévocablement fixé à neuf.

DOYEN A la fin du XIIème siècle, les revenus de l'Ordre se montaient déjà à deux millions d'écus d'or, répartis sur ses neuf mille Mai-sons.

Au siècle suivant, Richard, roi d'Angleterre, lui vendit le Royaume de Chypre, conquis sur les Empereurs Grecs. Mais cette prospérité et cette splendeur devaient causer la perte des Templiers en attirant sur eux l’envie et la cupidité, et bientôt Philippe le Bel, Roi de France, jura de consommer leur ruine. Pour y mieux parvenir, il gagna à sa cause le Pape d'Avignon et celui-ci cita à son Tribunal Jacques de Molay, Grand Maître de l’Ordre, qui lors, faisait la guerre en Chypre, et, qui - sûr de son innocence - accourut à cet appel. Le Grand Maître, parrain du fils du Roi, fut plongé dans un cachot.

Partout on arrêta les Templiers ; partout on les soumit aux tor-tures les plus affreuses pour leur extorquer des aveux, aussitôt après désavoués.

Enfin, le 16 octobre 1311, au Concile de Vienne, l'Ordre fut décla-ré extirpé et aboli, mais trois cent Pères refusèrent de s'asso-cier à cette infâme sentence.

Le Pape Clément V y suppléa par la plénitude de la Puissance Apostolique, et sanctionna le jugement.


Dès lors, Ies supplices succédèrent aux supplices jusqu'au 11 mars 1314, jour où furent brûlés Guy, dauphin d'Auvergne, et Jacques de Molay, dernier Grand Maître de l’Ordre. Le Peuple se jeta sur leurs cendres, les ramassa et les conserva pieuse-ment comme reliques.

PRÉFET L'histoire cède maintenant le pas à la Tradition secrète. Celle- ci nous enseigne que les Templiers échappés au désastre s'en-fuirent en divers pays : Pierre de Beaujeu se réfugia en Suède ; Pierre d'Aumont, Maître Provincial d'Auvergne, se défendit quelque temps, puis se sauva avec deux commandeurs et cinq chevaliers, tous déguisés en maçons.

Leur nombre s'accrut jusqu’à quinze et leur premier refuge fut l'Irlande. De là, ils gagnèrent l'Île de Mull, en Écosse et y ren-contrèrent Georges Harris, Grand commandeur d'Hampton-court, qui y vivait retiré avec quelques Frères.

Ils tinrent conseil en cet endroit et, à la saint Jean en 1312, ils ré-solurent de propager l’ordre en secret en adoptant, pour lui, des symboles et emblèmes de la maçonnerie.

Déjà plusieurs avaient changé de nom pendant leur fuite et d’Aumont avait pris celui de Mac Bénac. Ce fut une tenue Chapi-trale mémorable, celle dans laquelle d’Aumont fut élu Grand Maître. Et c’est depuis cette date que l’ordre s'est propagé sous les formes extérieures qu'il a conservées jusqu’à nos jours. Puis, on décréta les noms symboliques et usages des Maçons pour conserver la mémoire du travestissement d’Aumont et de ses Frères.

D’Aumont, très âgé, ne put soutenir une vie aussi pénible, et mourut déjà en 1313. Alors, Harris fut élu à sa place. Ce fut lui qui permit aux chevaliers de se marier afin de pouvoir conser-ver et perpétuer l’ordre dans leurs enfants parce que dans ces temps désastreux, on n'osa jamais tenter d’initier un homme libre, ou, au moins de lui donner les connaissances supérieures au Grade de Maître.

Pendant plus de deux cent cinquante ans, on n'initia plus per-sonne au Grade de Maître Écossais ajoute la Tradition secrète, à moins que ce ne fut un enfant de l’Ordre, et, lors du Convent de


Lyon en 1778 il n’y avait guère qu'un siècle et demi qu’on osait de nouveau confier les secrets de l'ordre à des Maîtres Écossais nés de parents libres. Harris permit encore d’initier des hommes de tous états, civils ou ecclésiastiques et même des membres de la confession Grecques et de leur donner l'entrée dans l'Ordre. C'est lui enfin qui établit le sceau de l’ordre repré-sentant un Phénix' avec cette devise : « Perit ut vivat ». Le Phé-nix est l’emblème des Novices. C'est aussi le plus ancien sym-bole de la Maçonnerie, parce qu'il est l’image de l'Honneur qui ne périt que pour revivre, et de l'Ordre qui a péri dans les flammes, pour renaître aussitôt de ses cendres.

DOYEN Malgré les persécutions, l'Ordre s’est perpétué. Pierre de Beau-jeu en assuma d'abord la Grande Maîtrise. D'Aumont lui succé-da, et mena les Chevaliers sur la route de l'exil. Harris les réor-ganisa, les consola et leur rendit le courage de vivre et la foi dans l'avenir.

PRIEUR ECCL. Ordre sublime ! Ton but dans la vie est toute la raison de vivre. De l'enseignement du Maître, tu as gardé l’Amour du pro-chain, la Bienfaisance éclairée, le respect des croyances d'au-trui. Trois Colonnes soutiennent Ton Temple. Elles s'appellent la Foi, I'Espérance et la Charité. Tant qu'elles le soutiendront, il défiera la durée, et ne tombera qu’avec l'humanité.

DOYEN La Tradition veut que l’Ordre se soit perpétué secrètement dans ses diverses Provinces, et que dans le Royaume-Uni, il ait formé les Grades Supérieurs de la Maçonnerie. Dans les temps de sa prospérité, l’Ordre Templier avait été le protecteur des Loges de la contrée. A son tour proscrit, et réduit à se cacher, il aurait été protégé et défendu par les Loges. Les deux Systèmes ne cessèrent de se pénétrer sans jamais s'absorber, et ce fut évidemment l’origine des Hauts Grades de la Maçonnerie mo-derne.

PRÉFET Longtemps seuls, nos Grades supérieurs furent les seuls connus et les seuls pratiqués. Ils se recrutaient dans la Maçonnerie de saint André, et leur Ordre Intérieur se composait, comme de nos jours, de deux Degrés : le Novice et le Chevalier. Ils furent les fidèles soutiens du Trône et de l'Autel. Ils accompagnèrent la Royauté en exil, et passèrent ainsi en France au XVIIème


siècle, pour de là se répandre un peu partout, se modifiant au contact d’autres milieux et d'exigences nouvelles.

Les anciennes Provinces Françaises reprirent vie : C’étaient les llème, IIIème et Vème de l'Ordre. En France, comme en Alle-magne, l’Ordre, pour conserver la pureté de ses origines, se rectifiait souvent au sein des Convents. Il luttait contre les infil-trations jésuitiques, se défendait des théories des alchimistes de l'époque, interdisait les discussions politiques et religieuses, toutes -choses qui altéraient ta sérénité des rapport, entre Frères, en semant la désunion et la défiance.

PRÉFET Il conservait à ses admirables Rituels de Maître Écossais, de No-vices et de Chevalier leur pureté originelle et leur grandeur in-contestée. Enfin, dans le Convent National des Gaules, en no-vembre 1778, les Provinces françaises déclaraient vouloir re-noncer à jamais à tous les privilèges et à toutes les revendica-tions profanes de l'ancien ordre du Temple, et reprendre, des lors, le nom qu’avaient porté ses fondateurs avant d’avoir ac-quis aucune possession, à savoir celui de :

CHEVALIER DE LA CITÉ SAINTE.

Oui, mes Frères, vous êtes les continuateurs spirituels de ces vaillants preux qui fondèrent jadis l’ordre Bienfaisant des Che-valiers de la Cité Sainte, et qui ont porté si glorieusement le titre de TEMPLIERS.

Après avoir formé l’ordre Maçonnique le plu brillant du XIII siècle, et jeté de vives lueurs pendant le premier tiers du sui-vant, ils s’est éteint un peu partout, s'écroulant avec la société qu’il représentait et qui le composait, mais conservant un der-nier foyer de lumière et de chaleur.

PRIEUR ECCL. L’évolution est une des grandes Lois de la Nature. C'est une force qui brise toute résistance ; pour vivre, il faut savoir regarder en avant et marcher toujours, car celui qui s’arrête ou recule disparaît de la scène. Regardez donc en avant,mes Frères. La vie est une lutte de tous les jours, la vie exige cette lutte, la victoire est à ce prix. Il faut que chacun travaille, que chacun apporte sa pierre à l'édifice. Nous devons tous mainte-nir et propager nos principes de Foi et, de Liberté de pensée,


de charité et de Bienfaisance, pour être dignes de l'Ordre et de ceux qui nous ont reçus en son sein.

A la fin de ce récit, l'orgue se fait entendre pendant un certain temps et l0rsque la mu -sique se termine, le Maître des cérémonies conduit te candidat devant l'autel.

Gd Prieur Écoutez maintenant la lecture de la formule des voeux d'Ordre par laquelle vous allez vous engager en qualité de Chevalier

SENIOR Debout, mes Révérends Frères, l'épée haute, par respect.

CHANCELIER Moi (nom et prénom), je jure et je promets, de ma pleine et libre volonté, en présence de Dieu et de mes Frères :

- de respecter, et faire respecter par ma conduite mes discours et mon exemple, la Religion Chrétienne dont je m’engage à suivre les préceptes ;

- de me rendre utile à la famille humaine par tous les moyens qui seront en mon pouvoir ;

- de soutenir et défendre les faibles et les opprimés ;

- de secourir les pauvres, Ies malheureux et ceux qui auront be-soin de mon assistance I

- de concourir avec mes Frères au bien général de l’Ordre desChevaliers de la Cité Sainte ;

- d’en observer fidèlement les Règles et les Statuts ;

- de garder un silence inviolable sur tout ce qui le concerne ;

- d'en honorer les Chefs et les Supérieurs.

Je promets d’accomplir le tout autant que ma position ou mes moyens me Ie permettent, et sous les réserves expresses de mes devoirs et obligations particuliers envers ma Religion, ma Patrie et mon état civil que je n'entends nullement compro-mettre.

Gd Prieur Frère Novice, acceptez-vous ces voeux, dont vous venez d’en-tendre lire la formule, et voulez-vous les prononcer vous-même solennellement avec la ferme volonté de les accomplir ?


CANDIDAT .........( réponse ).,.......,..

Gd Prieur Frère Novice, acceptez-vous ces voeux, dont vous venez d’en-tendre lire la formule, et voulez-vous les prononcer vous-même solennellement avec la ferme volonté de les accomplir ?

CANDIDAT .........( réponse ).,.......,..

PRÉFET Allez donc, mon Frère, vous présenter au Très Révérend Frère Prieur pour prendre solennellement entre ses mains, l'engage-ment dont il vient de vous être donnée lecture.

Le Maître des Cérémonies conduit alors le Novice devant l'autel du Frère Prieur et le fait mettre à genoux sur un coussin.

Le Prieur Ecclésiastique pose les deux mains dégantées sur la tête du Candidat et dit :

PRIEUR ECCL. Dieu tout puissant, accorde à ton serviteur les secours dont il a besoin pour pratiquer consciencieusement les engage-ments qu'il va prendre en qualité de Chevalier de la Cité Sainte. Éclaire son esprit, afin qu'il ne s'écarte jamais de son Devoir. Embrase son coeur du feu divin de ton amour, afin qu’il se rende utile à la famille humaine, et qu'il mette ainsi en pratique les leçons qui nous ont été enseignées par notre Souverain Maître, Jésus-Christ, avec lequel nous te disons :

Ôtant les mains de dessus de la tête du candidat :

Notre Père qui est aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié que Ton Règne vienne ; que Ta volonté soit faite, sur la Terre comme au ciel; pardonne-nous, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous laisse pas tomber en tentation, mais délivre-nous du mal. Ainsi soit-il !

A la fin de la Prière, le Prieur Ecclésiastique, aidé par le Maître de Cérémonie, aide le Can -didat à s’élever. Le Candidat reste devant l’Autel.

PREFET Jusqu’à présent, vous avez prêté vos engagements à genoux, la main posée sur l’Évangile et sur l'épée. Aujourd'hui, vous Ie fe-rez Ie front haut, devant cette assemblée de Chevaliers, en


homme libre, décidé à travailler, avec nous, au progrès de l'hu-manité, au bien-être moral et matériel de tous les hommes, vos Frères, et au règne de la Paix et de la Charité entre eux.

Le Très Éminent Grand Prieur donne un coup de pommeau avec son épée sur la table pla -

cée au côté de lui.

Le Prieur présente au Candidat le Livre des Évangiles ouvert au premier Chapitre du pro-logue de saint Jean ; il fait déganter la main droite du Candidat ; l’invite à poser sur la Sainte Bible afin, dans cette position, de prononcer ses voeux d’Ordre

Moi (nom et prénom),je jure et je promets, de ma pleine et libre volonté,

en présence de Dieu et de mes Frères :

de respecter, et faire respecter par ma conduite mes discours et mon exemple, la Religion Chrétienne dont je m’engage à suivre les préceptes ;

de me rendre utile à la famille humaine par tous les moyens qui seront en mon pouvoir ;

de soutenir et défendre les faibles et les opprimés ;

de secourir les pauvres, Ies malheureux et ceux qui auront besoin de mon assistance ;

de concourir avec mes Frères au bien général de l’Ordre desChevaliers de la Cité Sainte ;

d’en observer fidèlement les Règles et les Statuts ;

de garder un silence inviolable sur tout ce qui le concerne ;

d'en honorer les Chefs et les Supérieurs.

Je promets d’accomplir le tout autant que ma position ou mes moyens me Ie permettent,

et sous les réserves expresses de mes devoirs et obligations particuliers en-vers ma Religion, ma Patrie et mon état civil que je n'entends

nullement compromettre.

Cette cérémonie terminée :


PRIEUR ECCL. Que le Seigneur de justice et de miséricorde vous reçoive au nombre de ses fidèles ouvriers décidés à travailler jusqu'à la mort, pour le bien de leurs semblables et la recherche de la Vé-rité. Ainsi soit-il !

SENIOR Prenez place, mes Révérends Frères.

Le Maître des cérémonies ramène le Novice devant le Très Éminent Grand Prieur en le tenant par la main et le fait mettre à genoux sur un coussin, à trois pas du Grand Prieur.

Pendant ce temps, l'orgue se fait entendre

Gd Prieur Préparez-vous, mon Frère, à recevoir I'habillement des Cheva-liers Maçons de la Cité Sainte.

Il fut un temps où votre armement aurait comporté de plus nombreux attributs.

J’en rappellerai les plus importants :

C’était d'abord une cotte d'Armes blanche, ornée de la croix de l’ordre ; ensuite l'Éperon d’or, symbole de vigilance et de promptitude, dont la molette rappelait les épines de la vie ; l’ample Manteau Blanc portant la Croix Rouge du Templier ; ve-naient encore les gants, les bottes, le chapeau gansé et orné de plumes dont la couleur disait la Province et la classe du Cheva-lier.Notre Vestition s'est bien simplifiée ; nous allons y procéder.

Le Grand Prieur transmet, au fur et à mesure, au Maître des Cérémonies, les pièces de vestition, et celui-ci en revêt le Candidat.

Gd Prieur Recevez cette écharpe blanche ornée, comme autrefois le Man-teau du Chevalier, de la Croix du Temple. Sa couleur est le sym-bole de la pureté et de la droiture, qualités dont s'honore celui qui est digne du titre de Chevalier. Sa couleur blanche symbo-lise aussi, chez les Francs Maçons, le Grade Suprême de tout Rite. Rien n'est plus éIevé, il n’y a rien au-delà. Tous ceux qui en sont revêtus sont égaux ensemble ils composent la Franc-Ma-çonnerie Blanche.

A cette écharpe doit être suspendue la Croix de saint André, pour rappeler que ce Saint Ordre fut le refuge des Chevaliers


dans les temps de proscription, puis la pépinière de I'Ordre In-térieur quand les temps furent redevenus meilleurs.

L'antique Cotte d'Armes est aujourd'hui remplacée par ce col-lier Rouge. Sa couleur doit vous rappeler celle de votre sang, que jadis vous n'auriez pas hésité à répandre pour le salut de l’Ordre et pour la Foi de nos Pères. Maintenant, c'est I'emblème du dévouement et de la Foi jurée. A ce collier, vous suspendrez la Croix Pectorale ou Bijou de I'Ordre, et plus spécialement du grade de Chevalier. Cette Croix Rouge fut accordée en 1147 aux successeurs de ces neufs Chevaliers qui avaient suivi Godefroi de Bouillon à la conquête de la Palestine, et qui furent les fon-dateurs de l’Ordre Hospitalier et Militaire des Templiers, d’abord appelés Chevaliers de la Cité Sainte. Cette Croix, placée sur votre poitrine, couvrira un noble coeur, prêt au sacrifice pour le bien de l'Ordre et celui de vos semblables.

Recevez aussi ce Manteau Blanc portant sur Ie côté gauche la Croix Rouge du Templier.

A partir de ce jour, vous avez le droit de porter l’Anneau d’or au petit doigt de la main droite. Cet Anneau d’or était déjà l’em-blème de la Chevalerie chez les Romains, et son origine se perd dans la nuit des temps. Il a toujours été le symbole de la fidélité au drapeau et de la solidarité entre Frères. N'est-il pas en effet un chaînon de la Cité Sainte ?

Je vous remets cette Épée, marque de la noblesse acquise par les Vertus. Elle symbolise le devoir de protéger vos Frères, d’être secourable envers les malheureux et les opprimés. Ne I'employez que pour des causes justes, pour la défense de la Pa-trie et pour votre défense légitime. Rappelez-vous toutefois que c’est par les armes victorieuses de la parole et du bon sens q’un vrai Chevalier ramène le mieux dans le sentier du Bien ceux qui ont le malheur de s’en écarter.

En lui donnant l'éperon (le Maître des Cérémonies va chercher le coussin sur lequel est placé l'éperon et le pose sur le talon gauche du postulant et le retire sans l'attacher)

Mettez cet éperon, ornement particulier d'un Chevalier, rece-vez-le comme un symbole mémoratif de vigilance pour tout ce qui concerne l'Ordre, et de la célérité avec laquelle vous devez


vous relever si vous avez le malheur de tomber dans quelque faute.

La cloche sonne : - -

Le Maître des Cérémonies veille à ce que les Frères se lèvent l'Épée haute tenue de la main droite.

Gd Prieur Très Révérends Frères, en sonnant la Batterie du Temple, I’Ordre annonce aux Chevaliers, l'adoubement de nouveaux Frères. Ce n’était, selon la chronique, que lorsque le Temple était à couvert, c'est-à-dire que toutes les portes étaient closes et les issues gardées, que nos Mystères pouvaient être célé-brés, et, qu'après la Veillée d’Armes, le Novice allait être crée Chevalier par I'Épée, les Éperons, Ie Casque et I'Accolade. Mais auparavant, donnons-nous, mes Frères, le signe d'Ordre.

La cloche sonne : - - , après cette Batterie du Temple, tous les Frères donnent le Signe d'Ordre qui est, comme indiqué rituellement, une Croix.

S'adressant au Candidat :(Les mots suivant sont prononcés s’il y n’a qu’un seul Candidat. Si plusieurs Candidats, ils

sont prononcés après l’investiture « Au nom du Grand Architecte de l’Univers ». etc.)

Gd Prieur Aimez votre prochain comme vous-même,Que la Justice règne dans votre coeur,Que la Tempérance gouverne votre langage,Que la Prudence inspire vos actes ;Soyez homme fort et courageux,Et que toujours votre conduite soit inspirée par un esprit loyal et généreux.

Le Très Éminent Grand Prieur quitte alors sa place et se dirige vers le Candidat qui se trouve toujours à genoux. Le touchant de I'Épée successivement à l'épaule droite, à l'épaule gauche et au front, il dit, ce faisant :

Gd Prieur Au nom du Grand Architecte de I'Univers,Au nom de l’Ordre,Et par les pouvoirs qui me sont dévolus,Frères................... je vous crée Chevalier de I'Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte.


Le Très Éminent Grand Prieur prend alors les mains du nouveau Frère dans les siennes pour l'aider à se relever. Il prononce quelques paroles de chaude bienvenue. S'il y a plusieurs Can-didats, il les crée, les uns après les autres, Chevaliers comme précédemment, et ce n'est qu'après leur création, formant le cercle avec eux, qu'il prononce les paroles indiquées plus haut, soit :

Aimez votre prochain comme vous-même,Que la Justice règne dans votre coeur,Que la Tempérance gouverne votre langage,Que la Prudence inspire vos actes ;Soyez homme fort et courageux,Et que toujours votre conduite soit inspirée par un esprit loyal et généreux.

Gd Prieur Le symbolisme de l’Ordre couvre sous le voile de l’allégorie des traces nombreuses de l’Initiation orientale. Rester couvert, dans un Sanctuaire, était le privilège des hommes libres et des Initiés. Dans nos Loges, c'est celui du Frère arrivé au terme de I'Initiation Maçonnique. C’est ce symbole que nous ne devons pas laisser tomber en désuétude.

Après ces paroles, le Très Éminent Grand Prieur donne l'Accolade sur les deux joues et sur le front en même temps qu'il dit :

Gd Prieur Au nom de tous les Chevaliers de I'Ordre, je vous donne le Bai-ser de Fraternité. Dès ce moment, et à jamais vous êtes notre Compagnon d'Armes. Que la Grâce Divine et la Paix qui en est Ie fruit demeurent en vous et en nous tous.

Le Très Éminent Grand Prieur reprend sa place à I'Autel.

Gd Prieur Mes Frères, je vous invite à vous asseoir.

PRÉFET Selon une tradition ancienne, confirmée en 1659, date de la Ré- novation de I'Ordre par la création de son grade secret d'Ecos-sais de saint André, les Chevaliers, parvenus au grade suprême adoptèrent chacun un Nom d’Ordre, et prirent une Devise et des Armes Parlantes. Nous avons conservé cette coutume.

Le Préfet lit alors un court travail sur le candidat retraçant son activité profane et maçon -nique, rappelant éventuellement les services rendus. Le Très Éminent Grand Prieur en déduit son Nom d'Ordre, indique sa Devise et décrit son Blason.

Gd Prieur Voici maintenant, mon Frère, le signe caractéristique de votre grade : c'est une Croix tracée en deux temps sur la poitrine avec le pouce. Pour reconnaître celui qui I’interroge, l'interrogétrace une ligne longitudinale de haut en bas, tandis que celui


qui interroge doit répondre en traçant une ligne horizontale qui traverse la première.

Le mot de Reconnaissance est EM-MA-NU-EL.

Il se donne en quatre syllabes. celui qui est interrogé donne la première, l’interrogateur, la deuxième et ainsi de suite. Lorsque le mot est complété, les deux Chevaliers s'embrassent sur les deux joues. celui qui a interrogé donne le mot entier ; l'autre répond : AMEN.

La manière de frapper est la suivante : - - .

Le premier coup, frappé avec le poing, désigne la supériorité que vous avez acquise, par le titre de Chevalier, sur les autres classes de l’Ordre ; par les autres coups suivants, frappés avec le doigt du milieu, qui est la répétition de la Batterie de l'Ap-prenti Maçon, vous apprenez, qu’arrivé au terme de l’Initiation, vous êtes devenu Apprenti de Perfection, et que votre unique vrai Maître doit maintenant être cherché au ciel. Efforcez-vous donc, mon Bien Aimé Frère, de vous rendre digne de son concours et de ses lumières.

Frère Maître des Cérémonies, menez le nouveau chevalier au milieu du Chœur. Faites-lui frapper l’air trois fois de son Épée : la première fois devant lui, la deuxième fois sur la droite, la troisième fois sur la gauche.

Pendant que le Chevalier exécute cette manoeuvre le Prieur dit :

PRIEUR ECCL. C'est en Ton Nom ô Seigneur, que nous défions ceux qui s’élèvent contre nous, car ce n’est ni dans notre arc, ni dans notre glaive que nous espérons, mais en Toi seul.

Gd Prieur La chrétienté du Moyen Age avait conçu l'idéal du chevalier, armé au service de la vérité désarmée, afin que la Paix ne fut pas en perpétuel danger. L'église fit du rite barbare de l’adoubement ou consécration, une cérémonie Chrétienne où sa doctrine en matière de Chevalerie s’exprime en ces termes d'une grande beauté, lus par le Prieur Ecclésiastique.


PRIEUR ECCL. « Seigneur . . . . c'est pour que la Justice eût ici-bas un ap-puis, c’est pour que la fureur des méchants eût un frein que vous avez permis aux hommes l’usage de l'Épée. Donnez à ce nouveau Chevalier la force dont il a besoin pour la défense de la Justice et de la Vérité. Donnez-lui l’augmentation de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. Donnez-lui la crainte et l’amour, l’humilité et la persévérance, afin qu’avec cette Épée il puisse défendre tout ce qui est juste et tout ce qui est droit.Ainsi soit-il ».

Après un instant de silence, le Très Éminent Grand Prieur continue :

Gd Prieur Frère Maître des Cérémonies veuillez ramener ce nouveau Chevalier devant l’ autel.

Mon Frère, vous avez promis l'Obédience d'Ordre à vos supé-rieurs. Vous la devez au Révérendissime Maître Provincial, au Très Éminent Grand Prieur, au Très Révérend Préfet, à votre Commandeur et au Prieur Ecclésiastique, comme organes et dé-positaires des Lois. Vous n’aurez jamais à regretter I'obéissance libre et volontaire que vous vous imposez envers eux, car leur désir est de régner sur votre coeur par la persuasion, I'exemple des vertus, le zèle Ie plus éprouvé et jamais par une autorité ar-bitraire quelconque.

Venez donc me donner le signe d'Obédience que vous me de-vez en ma qualité de Très Éminent Grand Prieur. Vous vous avancerez et saisirez de la main droite le pommeau de mon épée et ferez une forte inclinaison de la tête. Vous vous acquit-terez ensuite de ce même devoir envers les autres Dignitaires de I'Ordre.

Le Maître des Cérémonies accompagne le Chevalier devant le Révérend Préfet, son Com-mandeur et le Prieur Ecclésiastique. Si le Révérendissime Maître Provincial est présent le signe d'Obédience doit lui être donné en premier lieu, ensuite au Très Éminent Grand Prieur, etc...

Gd Prieur Frère Maître des Cérémonies conduisez maintenant le nou-veau Chevalier auprès de l'Aumônier afin qu'il puisse dépo- ser son of-frande aux pauvres.

Pendant qu'il est fait ainsi :


PRIEUR ECCL. Heureux celui qui assiste le pauvre et I'indigent dans les mauvais jours ; il agit en bon et digne Chevalier.

Gd Prieur Frère Maître des Cérémonies conduisez maintenant le nouveau Chevalier auprès des Chevaliers ici présents. Qu'ils échangent une cordiale poignée de main, en attendant le Baiser Fraternel qui circulera plus tard entre nous.

Le Maître des Cérémonies précède le nouveau Chevalier afin de lui faire exécuter cet ordre puis le ramène au milieu du Grand Chœur.

Gd Prieur Mon Bien Aimé Frère, vous voilà irrévocablement lié à l’Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte.

Gd Prieur Vous aviez manifesté Ie désir de parvenir à ce terme final de la carrière maçonnique. On a dû cependant, avant de vous satis-faire, vous éprouver dans les classes symboliques pour s’assu-rer de votre zèle, de votre discrétion et de votre volonté d'ac-quérir les vertus qui doivent y être pratiquées et qui en sont l’ornement. Dans la persuasion où nous sommes que vous réali-serez toutes vos espérances, qui sont aussi les nôtres, nous nous félicitons d'avoir introduit dans I'Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte un Frère qui s'est montré digne de lui appartenir.

Frère nouveau Chevalier, le Trophée d'Armes qui est devant nous, doit vous rappeler que l'Ordre Bienfaisant des Chevaliers de la Cité Sainte dérive de l’ancien Ordre général de Chevalerie duquel dérivèrent aussi plusieurs Ordres Religieux et Militaires, et tout particulièrement celui du Temple avec lequel notre Ordre a le plus d'affinités. Cet Ordre se voua, vous le savez, à la défense de la religion chrétienne et des Lieux Saints contre les musulmans qui en revendiquaient la possession.

Ces temps malheureux où les flots de sang furent versés ne sont plus. L'état militaire de I'Ordre a cessé ; ses occupations sont devenues plus douces et plus consolantes, ses devoirs plus utiles à l'humanité. Ce Trophée n'est donc plus conservé que pour nous rappeler les devoirs et les vertus des Chevaliers dont les diverses pièces qui le composent sont les emblèmes.


Gd Prieur Frère nouveau chevalier, par ce grade, par ceux qui l’ont précé-dé, vous avez soulevé le voile qui recouvre les origines de la Maçonnerie. Vous avez su sa filiation, ses principaux secrets, son but et sa fin. Elle est née avec la société, avec la société, elle finira.Il n’y a rien au-delà, dans I'Ordre où vous êtes entré. La direc-tion elle-même de cet Ordre se choisit parmi les Chevaliers qui Ie composent.Parvenu au plus haut degré, vous aurez à coeur de comprendre et de remplir plus strictement que jamais les obligations que vous avez assumées.Le Chevalier de la Cité Sainte est I'homme dont parle Platon ; c'est celui qui fait volontairement, spontanément et avec joie ce que tant d’autres n’accompliraient que pour obéir aux Lois ou par crainte du châtiment. A lui seul appartient de prononcer le mot de Bienfaisance, car lui seul le comprend dans toute sa plénitude, lui seul peut exercer la Bienfaisance dans sa plus haute acceptation.

A la fin de ce discours, l'orgue joue en sourdine alors que :

Gd Prieur C'est avec joie, c'est avec bonheur que nous vous accueillons au milieu de nous.

Le jeu d'orgue s'amplifie alors que le Très Éminent Grand Prieur quitte son siège et des-cend vers le Chevalier toujours au milieu du Grand Chœur. Lorsque le Très Éminent Grand Prieur arrive à la hauteur du Chevalier, l'Orgue se remet en sourdine.

Gd Prieur Ici, le cercle de la Fraternité s’est resserré et les sentiments d'affection qui nous lient sont d'autant plus intenses qu'ils sont fondés sur une estime mutuelle depuis longtemps éprouvée.

Notre confiance en vous est aujourd'hui absolue.

Votre caractère nous est le plus sûr garant de votre sincérité.Mes Frères, formez le cercle autour de nous, à l’ordre d’épée.

Le Chevaliers quittent leurs sièges et se mettent en cercle autour de l’Éminant Grand Prieur et du Candidat à l’ordre d’épée.

Gd Prieur Vos serments nous sont devenus inutiles, car, nous savons que vous n’en violerez aucun. C’est pourquoi nous vous délions de


tous vos engagements. Vous êtes désormais un homme libre, responsable seulement vis-à-vis de vous-même et devant Dieu.

Pendant que l'orgue joue toujours les Chevaliers, toujours en cercle, échangent l'Étreinte. Le Baiser de Fraternité circule avec la Parole du grade et sa réponse. Cela étant achevé, chacun re -gagne sa place, y compris le Très Éminent Grand Prieur.

Gd Prieur Et maintenant, vous tous, mes Bien Aimés Frères, tous unis, tous confiants, les uns dans les autres, forts les uns par les autres, marchons avec courage et sans faiblesse dans les voies qui nous sont ouvertes, les yeux toujours fixés vers les som-mets lointains qui se dressent dans les cieux, et où brille éter-nellement la Lumière de la vérité et de la Justice.

L'orgue finit de jouer.

Gd Prieur Très Révérend Frère Préfet reprenez, je vous prie, la conduite des Travaux.

PREFET Frère Maître des Cérémonies, conduisez le nouveau Chevalier à la place qu'il doit occuper dans nos assemblées'

FIN DE LA CÉRÉMONIE D' ARMEMENT


CLÔTURE DU CHAPITRE PREFECTORAL

PREFET : Frère Aumônier, veuillez remplir les devoirs de votre charge.

Le Très Révérend préfet remercie, pendant le temps de la présentation du tronc des au-mônes, les Frères visiteurs et s’inquiète de savoir si un Révérend Chevalier de la Préfecture désire faire une communication.

Lorsque le silence règne sur les Colonnes, le Très Révérend Préfet frappe un coup de pommeau de son épée et se lève.

PRÉFET Levez-vous mes Frères, tirez de nouveau vos épées et portez les pointes hautes en signe de respect à l'égard de Dieu et de dévouement à la Patrie et à nos semblables.

DOYEN De même que l’épée n’est d’aucun secours si elle n’est dirigée par une main habile, soutenue elle-même par un courage à toute épreuve, de même notre Ordre ne saurait être vraiment utile sans les règles qui le gouvernent et le dirigent dans la Foi, I'Espérance et la Charité.

PRÉFET Les Travaux de cette journée étant terminés, fermons le cha-pitre de l'Ordre Bienfaisant des chevaliers de la Cité Sainte de la Préfecture Allobrogia (ou du Léman) comme il a été ouvert.

DOYEN Qu’il soit fermé suivant les Rites de l’Ordre.

PRÉFET Prions le Seigneur pour tout notre ordre et particulièrement pour nos Frères absents ou malades

PRIEUR ECCLES. Dieu éternel et Tout puissant qui tiens les hommes sous Ta sainte garde, nous t; prions pour nos Frères présents et ab-sents, particulièrement pour ceux qui sont malades dans la Peine ou dans I'adversité.

Être éternel et infini, Toi qui es la justice la bonté et la vérité même, Toi de qui procèdent toute vie et toute force, bénis nos travaux et dirige Toi-même nos pas dans notre voyage ici-bas. Inspire à nos coeurs tant d’amour pour le Bien, que toutes nos pensées et toutes nos actions concourent à la réalisation de Tes


desseins. Donne-nous la volonté et l'énergie nécessaires pour vivre d'une manière utile et qui Te soit agréable puisque ce n'est que dans I'accomplissement de Ta volonté suprême que l'homme peut trouver le véritable bonheur.Ainsi soit-il.

PRÉFET Que la Charité et la Concorde règnent toujours parmi nous.

TOUS Ainsi soit-il.

DOYEN Mes Révérends et Bien Aimés Frères, le Chapitre de l’Ordre des Chevaliers Bienfaisant de la Cité Sainte de cette Préfecture est fermé.

La cloche sonne alors Ia Batterie du Temple : - - .

PRÉFET Ayez attention mes Frères.

Il donne le signe d'Ordre imité par tous les Frères présents.

DOYEN Mes Révérends et Bien Aimés Frères, Ie Chapitre étant fermé, quittez en silence vos habillements d'Ordre et retirez-vous sui-vant les usages établis.


Annexe

Photographies disposition des lieux

instruction concernant les dispositions … · deux très grandes croix d'ordre de couleur feu...

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