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Société A vec près de 11 millions d’habitants en 1999, l’Ile-de-France compte un peu plus d’habitants que la Belgique (10,2) ou la Suède (8,9), trois fois plus que l’Irlande (3,7). Comparée aux autres régions françaises, elle est presque deux fois plus peuplée que Rhône-Alpes (5,6), dix fois plus que la Franche-Comté ou le Limousin. Cependant le poids de la population francilienne en France (18,6 %) est relativement stable depuis plusieurs décennies (Figure 1). En reconduisant les tendances observées, sa population avoisinerait les 12 millions en 2030. G rande métropole de rang international Affichant en 2000 un PIB de 359,2 milliards de standard de pouvoir d’achat (SPA 1 ), l’Ile-de-France est au premier rang des régions euro- péennes et représente 4,5 % du PIB de l’Union européenne. Elle de- vance même, en terme de richesse produite, les deux-tiers des pays membres. D’après l’étude GEMACA 2 qui s’appuie sur des découpa- ges plus comparables que les régions administratives, Paris est en deuxième position des régions européennes, juste derrière Londres et devant Rhin-Ruhr. En dehors du cadre européen, le PIB de l’Ile-de-France est supérieur à celui de 45 des 51 Etats des Etats-Unis. En 2002, seuls la Californie, l’Etat de New York, le Texas, l’Illinois, la Floride et la Pennsylvanie ont un PIB supérieur. Mais le dynamisme de la région s’inscrit dans un contexte très concurren- tiel. Bruxelles accueille plus de quartiers généraux d’entreprises étrangè- res que Paris. Parmi les quartiers généraux nouvellement installés en Europe 16 % ont choisi Paris contre 31 % Londres. La place financière parisienne est dépassée par New York, Tokyo et Londres et fortement concurrencée par Francfort. ILE-DE-FRANCE INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DES ETUDES ECONOMIQUES DE ILE FRANCE INSEE à la page à la page Par son poids économique et culturel, l’Ile-de-France se place aux premiers rangs des grandes métropoles, concentrant les fonctions de commandement et les emplois les plus qualifiés. Aussi la population dispose- t-elle de revenus plus élevés qu’en province. Mais l’évolution du marché du travail est plus défavorable et la région est fragilisée par des déséquilibres croissants. Cependant, la jeunesse relative de sa population devrait être un gage de réussite pour l’avenir. Ile-de-France, région capitale 1 - unité monétaire commune fictive de référence utilisée au sein de l'Union européenne. 2 - GEMACA : Group for European Metropolitan Areas Comparative Analysis.

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Page 1: INSEE ILE FRANCE e DE · 2011-06-26 · 2 - GEMACA : Group for European Metropolitan Areas Comparative Analysis. Une porte d'entrée commerciale et touristique L’Ile-de-France est

S o c i é t é Avec près de 11 millions d’habitants en 1999, l’Ile-de-Francecompte un peu plus d’habitants que la Belgique (10,2) ou laSuède (8,9), trois fois plus que l’Irlande (3,7).

Comparée aux autres régions françaises, elle est presque deux fois pluspeuplée que Rhône-Alpes (5,6), dix fois plus que la Franche-Comté ou leLimousin. Cependant le poids de la population francilienne en France(18,6 %) est relativement stable depuis plusieurs décennies (Figure 1). Enreconduisant les tendances observées, sa population avoisinerait les12 millions en 2030.

Grande métropole de rang international

Affichant en 2000 un PIB de 359,2 milliards de standard de pouvoird’achat (SPA1), l’Ile-de-France est au premier rang des régions euro-péennes et représente 4,5 % du PIB de l’Union européenne. Elle de-vance même, en terme de richesse produite, les deux-tiers des paysmembres. D’après l’étude GEMACA2 qui s’appuie sur des découpa-ges plus comparables que les régions administratives, Paris est endeuxième position des régions européennes, juste derrière Londres etdevant Rhin-Ruhr. En dehors du cadre européen, le PIB del’Ile-de-France est supérieur à celui de 45 des 51 Etats des Etats-Unis.En 2002, seuls la Californie, l’Etat de New York, le Texas, l’Illinois, laFloride et la Pennsylvanie ont un PIB supérieur.

Mais le dynamisme de la région s’inscrit dans un contexte très concurren-tiel. Bruxelles accueille plus de quartiers généraux d’entreprises étrangè-res que Paris. Parmi les quartiers généraux nouvellement installés enEurope 16 % ont choisi Paris contre 31 % Londres. La place financièreparisienne est dépassée par New York, Tokyo et Londres et fortementconcurrencée par Francfort.

ILE-DE-FRANCE

INSTITUT

NATIONAL DE LA

STATISTIQUE

ET DES ETUDES

ECONOMIQUES

DEILE FRANCEINSEE

à la pageà la page

Par son poidséconomique et culturel,l’Ile-de-France se placeaux premiers rangs des

grandes métropoles,concentrant les

fonctions decommandement et les

emplois les plusqualifiés. Aussi la

population dispose-t-elle de revenus plus

élevés qu’en province.Mais l’évolution du

marché du travail estplus défavorable et la

région est fragilisée pardes déséquilibres

croissants.Cependant, la jeunesse

relative de sapopulation devrait être

un gage de réussitepour l’avenir.

Ile-de-France,région capitale

1 - unité monétaire commune fictive de référence utilisée au sein de l'Union européenne.

2 - GEMACA : Group for European Metropolitan Areas Comparative Analysis.

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U ne porte d'entréecommerciale et touristique

L’Ile-de-France est en 2001 la 1re région d’accueil des investis-sements étrangers en France. Près de 9 700 établissementsemployeurs appartiennent à des groupes étrangers, soit plusdu quart des établissements étrangers situés en France métro-politaine. Ces établissements regroupent 463 000 emplois, soit13,1 % de l’emploi régional contre 10 % en province. La péné-tration étrangère est cependant relativement plus importanteencore en Alsace, Picardie et Haute-Normandie. La région ca-pitale accueille près de la moitié des sièges sociaux des filialesétrangères implantées en métropole ainsi que l’essentiel desfonctions centrales de l’État.

L’Ile-de-France reste la première destination mondiale, tantpour le tourisme que pour les déplacements professionnels.Bien qu’elle ne possède que 9,1 % des monuments historiqueset 7,2 % des musées de métropole, ceux-ci figurent cependantparmi les plus prestigieux.

Elle représente 30 % du nombre d’hôtels et 22 % de la capa-cité d’accueil en métropole. Après la baisse constatée en2001 à la suite des attentats du 11 septembre, l’hôtellerie ho-mologuée a accueilli en 2002 28,8 millions de personnespour plus de 60 millions de nuitées, soit près de 30 % du totalnational. La clientèle est majoritairement étrangère,l’Ile-de-France recevant la moitié de l’ensemble des étran-gers fréquentant les hôtels français.

L’activité des foires et salons internationaux induit en France unvolume d’activité de l’ordre de 23 milliards d’euros par an et gé-nère environ 250 000 emplois. Cette activité est concentrée à90 % sur l’Ile-de-France, seule région à disposer de parcs de su-perficie supérieure à 100 000 m². Les 400 salons recensés dansla région en 2000 ont attiré près de 9 millions de visiteurs et96 000 exposants.

Région très fortement tertiarisée

L’image économique de la France est marquée par la concen-tration francilienne des emplois et des activités, particulière-ment celles qui réclament les personnels les plus qualifiés,

notamment les activités du tertiaire supérieur, les services auxentreprises et les professions de l’art et des spectacles, lesfonctions de commandement.

La prépondérance de l’Ile-de-France résulte de son position-nement économique axé sur des secteurs à forte valeurajoutée, et de sa capacité à attirer des emplois.

L’Ile-de-France est la 1re région tertiaire de France : les servi-ces représentent 83 % de l’emploi contre 70 % en province(Figure 2). Cette spécificité se traduit par la faible proportiondes ouvriers et la forte surreprésentation des cadres supé-rieurs. La part de ces derniers dans l’emploi total francilien dé-passe le cinquième, soit le double de celle constatée dansl’ensemble des autres régions : 38 % des emplois de cadres etprofessions intellectuelles supérieures de métropole et 41 %de ceux des cadres d’entreprises sont en Ile-de-France.

La part des emplois de services n’a cessé de croître, particuliè-rement celle des services aux entreprises (Figure 3). Ces der-niers occupent ainsi désormais plus d’un salarié sur cinq enIle-de-France contre moins d’un sur huit en province. Lacroissance globale des services est cependant moins rapidequ’en province. Le secteur « Conseils et assistances », qui com-

0 20 40 60 80 100 %

… 90 % de l'activité foires et salons

… 59 % des passagers aériens

… 54 % des brevets déposés

… 43 % des étrangers arrivésentre 1990 et 1999

… 42 % des chercheurs

… 40 % de l'excédent naturel

… 38 % des cadres

… 28% du PIB

… 22 % de l'emploi

… 18,6 % de la population

… 2,2% du territoire

Figure 1 - L’Ile-de-France en France, c’est...

Sources : Insee, ministère de l'Education nationale, Institut nationalde la propriété industrielle, Direction générale de l'aviation civile

Figure 2 - Quatre actifs sur cinq dans le tertiaire

Source : Insee, recensements de la population

Province 1990 Province 1999 Ile-de-France 1990 Ile-de-France 1999

0 100 %

Tertiaire

Construction

Industrie

Agriculture

20 40 60 80

0 5 10 15 20 25 %

Servicesaux

entreprises

dontconseils

etassistances

Province 1990 Province 2001 Ile-de-France 1990 Ile-de-France 2001

912

15,421,3

3,13,1

7,310,7

Source : Insee, estimations annuelles d’emplois salariés 1990, 2001 (provisoires)

Figure 3 - Part des services aux entreprises dans l’emploi total

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prend beaucoup d’activités informatiques, est une des raresactivités à progresser plus vite en Ile-de-France qu’en pro-vince. Ces secteurs ont certes connu un fort décrochement en2001, tout en continuant cependant à croître. En outre, lespertes d’emploi dans d’autres secteurs, notamment l’industrie,sont plus importantes qu’en province. Depuis 1990, la crois-sance de l’emploi total est deux fois plus faible dans la régionque dans le reste de la métropole, et l’Ile-de-France est la seulerégion dont la spécificité sectorielle s’est accrue.

Une région riche...

L’Ile-de-France représente 28,7 % du PIB de métropole en2002. Le PIB par habitant en Ile-de-France est supérieur de76 % à celui de province. L’écart est un peu moins net avec lePIB par emploi, indicateur plus fiable : 79 500 € contre56 500 € en province, soit 41 % de plus.

Le revenu fiscal médian est supérieur de 27 % à celui des mé-nages provinciaux. La prise en compte des revenus sociaux etdes prélèvements fiscaux atténue cet écart : l’Ile-de-France

concentre 26 % du revenu primaire, mais seulement 22,6 % durevenu disponible. Aussi, le revenu disponible brut par habi-tant n’est-il supérieur que de 23 % à celui de la province(16 900 € contre 13 700 €).

La richesse de l’Ile-de-France se reflète dans sa compositionsociale : plus d’un quart des ménages franciliens actifs ontpour personne de référence un cadre, contre un sur huit enprovince. Les ménages d’ouvriers représentent encore plus dutiers des ménages en province contre un sur cinq enIle-de-France (Figure 4).

...fragilisée par des déséquilibres internes

Le niveau global du chômage en Ile de France est relativementfaible et le taux au sens du Bureau International du Travailmoins élevé qu’en province. Mais l’écart qui était de l’ordre de1,5 point jusqu’en septembre 2001, s’est réduit ces dernièresannées et n’est plus que de 0,2 point en mars 2003. Le taux dechômage, aujourd’hui de 9,1 % contre 9,3 % en province,reste cependant très disparate d’un département à l’autre : in-férieur à 7 % en Seine-et-Marne et dans les Yvelines, il atteint11 % à Paris et 12,7 % en Seine-Saint-Denis.

L’Ile-de-France regroupe plus de 420 000 bénéficiaires d’uneprestation de solidarité, destinée à leur assurer un minimum deressources. Parmi les huit minima sociaux, trois allocationsconcernent plus des trois quarts des bénéficiaires franciliens : leRMI (Revenu minimum d’insertion ), l’Allocation aux person-nes handicapés (AAH) et l’Allocation de solidarité spécifique(ASS), principale allocation chômage du régime de solidarité.Fin décembre 2002 ces allocations ont été versées respective-ment à 176 000 , 87 000 et 72 000 Franciliens. A la même date,plus de 310 000 personnes sont couvertes par le RMI (alloca-taire, conjoint, enfants et autres personnes à charge).

0 5 10 15 20 25 30 35 40 %

cadres

ouvriers

Province 1990 Province 1999 Ile-de-France 1990 Ile-de-France 1999

37,5

24,8

11,9

12,8

34,7

25,3

26,3

21,2

Figure 5 - Population vivant en dessous du seuil de bas revenus en 2000

Sources : Caisses d'allocations familiales, Insee

Figure 4 - Part des ménagesdont la personne de référence est cadre ou ouvrière

Source : Insee, recensements de la population

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Si les bénéficiaires d’un minimum social vivent souvent avec desressources inférieures au seuil de pauvreté, leur seule connais-sance ne permet pas d’appréhender toutes les personnes rési-dant dans un foyer à bas revenus. A partir des données desCaisses d’allocations familiales, on évalue leur nombre à plusd’un million, soit 10 % de la population francilienne. Ce taux depauvreté monétaire, appréhendée au travers des fichiers desCAF, ne prend pas en compte la pauvreté des allocataires étu-diants ou âgés de 65 ans ou plus. Il est très variable d’un dépar-tement à l’autre, de moins de 10 % en grande couronne ilavoisine les 17 % en Seine-Saint-Denis, en 1999 (Figure 5). Pourplus de la moitié de ces foyers à bas revenus, les prestations re-présentent 80 % des ressources.

Les oppositions territoriales en matière de revenus se sont ren-forcées au sein de la région. Le revenu après impôt par foyer fis-cal a ainsi diminué de 1984 à 1998 dans un seul département, laSeine-Saint-Denis (- 6,3 %), tandis qu’il augmentait plusparticulièrement à Paris, de 22,9 %, ainsi que dans les

Hauts-de-Seine et les Yvelines. Les disparités sont égalementfrappantes en matière de réussite scolaire : le taux de réussite aubac est de 79,9 % dans les Yvelines et de 66,5 % enSeine-Saint-Denis.

Le paysage social de l’Ile-de-France est un des plus contrastés deFrance (Figure 6). Les différences de prix fonciers et immobiliersconduisent à un recul de la mixité sociale : les cadres se concen-trent à Paris et dans le quadrant sud-ouest de l’Ile-de-France ; lesouvriers, plus dispersés, sont plus présents en proche banlieuenord-est et en amont et en aval de la vallée de la Seine.

L’Ile-de-France compte 157 zones urbaines sensibles, sur untotal de 750 ZUS en métropole, soit 30 % de leurs habitants.12,2 % de la population francilienne vit en ZUS en 1999contre 6,6 % en province.

Une région jeune

Terre de fortes migrations, l’Ile-de-France bénéficie de l’ar-rivée de nombreux jeunes actifs qui commencent à repartirune décennie plus tard en nombre plus important encore. Letaux d’entrée de jeunes de 25 à 29 ans est le plus élevé des ré-gions de France. A Paris en particulier, 30 % des jeunes de 18 à29 ans résidents en 1999 habitaient en province en 1990. Maisle solde migratoire global de la région est le plus négatif des ré-gions françaises, avec notamment un taux de sortie le plus éle-vé pour les 60 à 74 ans. Globalement, au cours de la dernièredécennie du siècle précédent, 223 600 personnes ont quittél’Ile-de-France chaque année pour s’installer en province, tan-dis que seulement 161 800 y arrivaient.

Avec ses 17 universités, ses 15 IUT et ses nombreuses grandesécoles, l’Ile-de-France rassemble à elle seule plus du quart desétudiants de métropole (26 %).

Figure 6 - Profil social des ménages par commune, en 1999

Source : Insee, IAURIF, Atlas des Franciliens, tome 3

Bourlès L. : « Seules neuf régions résistent à la hausse du chômage »,Insee première, n° 888, mars 2003.

Jacquier J., Kirthichandra A. : « les régions françaises dans l’Union euro-péenne en 1998 », Insee première, n° 810, octobre 2001.

Lecomte D. : « Le positionnement économique des métropoles duNord-Ouest de l’Europe », Les cahiers de l’Iaurif, n° 135, 4e trimestre 2002.

Omalek L. : « Projections régionales de population pour 2030 : l’impact desmigrations », Insee première, n° 805, septembre 2001.

« Population et modes de vie », Atlas des Franciliens, tome 3 , Insee - Iaurif,2002.

« La France et ses régions », Insee-références, 2002-2003.

our en savoir plusP

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L’arrivée de jeunes et le départ des plus âgés contribuent à en-tretenir la jeunesse relative de la population ou à limiter sonvieillissement. Près du quart de la population a moins de20 ans (Figure 7). Conséquence de cette jeunesse, le solde na-turel est exceptionnel et constitue les deux cinquièmes dusolde naturel de la métropole. Le taux brut de natalité enIle-de-France est le plus élevé de métropole, devant celui duNord-Pas-de-Calais : 15,8 pour mille habitants en 2000 contre12,5 en province.

En 2030, l’Ile-de-France devrait être la région la plus jeune demétropole avec la plus forte proportion de moins de 25 ans etla part des plus de 60 ans la plus faible.

Seul à Paris, en famille en banlieue

Cette forte présence d’étudiants explique en partie que c’est enIle-de-France que la part des personnes vivant seules dans leurlogement est la plus importante. A Paris, où les logementssont plus petits, la moitié des ménages sont constitués d’uneseule personne. Les familles sont plus souvent installées enbanlieue, dans les villes nouvelles et dans le périurbain. Lenombre de familles monoparentales progresse fortement,comme dans le reste du pays.

Région cosmopolite...

L’Ile-de-France est la principale porte d’entrée des étrangersarrivant en France : 43 % des étrangers arrivés sur le territoirenational depuis 1990 et recensés en 1999 se sont installés dansla région. Celle-ci est ainsi de très loin la première avec 40 %du total des étrangers recensés en métropole en 1999. Ils y re-présentent 12 % de la population contre 5,6 % en métropole.En Seine-Saint-Denis, cette proportion est maximale et s’estnettement accentuée depuis 1990 (+ 7,2 points), alors qu’elle acrû faiblement régionalement (+ 1,3 point).

Les Portugais, les ressortissants d’Afrique subsaharienne, etdans une moindre mesure les Maghrébins, sont relativementplus présents en Ile-de-France qu’en province. Les Portugaissont plutôt dispersés dans la région et dans des communes pa-villonnaires. Les Algériens, plus souvent en HLM, sontconcentrés au nord-est de Paris. Des communes industriellesle long de la vallée de la Seine se caractérisent par de fortesproportions de Marocains.

... et très urbanisée

Les huit départements de l’Ile-de-France dépassent tous lemillion d’habitants en 1999. Avec environ 2,1 millions d’habi-tants, Paris, département le plus peuplé de France après leNord (2,6 millions), affiche une population supérieure à cellede la moitié des régions métropolitaines. Les autres départe-ments franciliens sont autant ou plus peuplés que laFranche-Comté, et bien plus que le Limousin ou la Corse.

Hors Paris, huit communes comptent plus de 80 000 habi-tants. Près d’une commune sur cinq abrite plus de 10 000 habi-tants (une sur 50 en province) et 83 % de la population y réside(41 % en province). L’agglomération de Paris, avec 9,6 mil-lions d’habitants, regroupe à elle seule 88,1 % de la populationet 92,3 % des emplois de la région. Seulement 0,1 % de la po-pulation vit dans l’espace à dominante rurale contre 22,2 % enprovince. L’aire urbaine de Paris (agglomération parisienne etsa couronne périurbaine) couvre la quasi totalité del’Ile-de-France et déborde sur les départements voisins, sur-tout au nord et à l’ouest (Figure 8).

La densité de population, de 912 hab/km², est près de troisfois supérieure à celle de la Belgique pour une population to-tale équivalente et 10 fois supérieure à celle de la province(89 hab/km²). La densité francilienne est très variable entreParis (20 238 hab/km²), la petite couronne (6 148 hab/km²) etla grande couronne (426 hab/km²).

CHATEAU-THIERRY

SOISSONSCOMPIEGNE

CREILGAILLON

MONTEREAU-FAULT-YONNE

SENS

NEMOURSPITHIVIERS

CHARTRES

DREUX

EVREUX

VERNON

ELBEUFBEAUVAIS

PROVINS

Aire urbaine Pôle urbain Couronnepériurbaine

Espace àdominante rurale

77

92 75

94

93

78 51

02

60

27

10

89

45

28

91

95

Figure 8 - L'aire urbaine francilienne

Source : Insee, recensement de la population

Figure 7 - Structure d’âge en 1999, Ile-de-France et province

0

5

10

15

20

25

30

35

0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-74 ans 75 ansou plus

Ile-de-France Province

25,2

31,5

5,8

10,8

26,6

14,3

8,1

25,827,4

24,4

Source : Insee, recensement de la population 1999

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Le nombre de navettes domicile-travail, très élevé, a continuéd’augmenter ces dernières décennies. Un tiers des actifsd’Ile-de-France ayant un emploi travaille dans sa commune derésidence en 1999. 42 % de ces actifs francilens, contre 9 %des actifs provinciaux, sortent de leur département de rési-dence pour aller travailler. Si 65 000 personnes, soit 1,4 %, sor-tent de la région pour aller travailler, 262 000 emplois sontoccupés par des personnes résidant hors d’Ile-de-France, dont189 000 originaires du Bassin parisien (41 % d’entre eux enprovenance de l’Oise).

La région dispose d’un réseau de transports en commun trèsdense, plus particulièrement dans la zone centrale : 1 652 kmdont 1 401 km de RER ou SNCF banlieue, 218 km de métro et33 km de bus et tramway en site propre. En 1998, 6,8 millionsde déplacements étaient effectués quotidiennement en trans-ports en commun, dont 70 % sur ce réseau de transports encommun lourd. Aussi l’Ile-de-France possède-t-elle le plusfaible taux d’équipement automobile moyen par ménage : septménages sur dix sont équipés et un sur deux seulement à Paris,contre huit sur dix en province.

L'intercommunalité à fiscalité propre démarre

Près de 30 000 communes sur les 36 500 de France fai-saient partie au 1er janvier 2003 d’un des 2 360 groupe-ments de communes à fiscalité propre, soit 81,5 % descommunes et 79 % de la population. L’Ile-de-France, plu-tôt en retard, notamment par rapport à des régions commela Bretagne ou l’Auvergne, voit l’intercommunalité à fisca-lité propre se développer : plus du tiers des communes etde la population sont regroupées dans 19 communautésd’agglomération, 6 syndicats d’agglomération nouvelle(SAN), 42 communautés de communes, soit 67 établisse-ments publics de coopération intercommunale (Figure 9).

Vue du ciel, l’Ile-de-France reste une grande région naturelle :80 % de son territoire est composé de bois et forêts ou d’espa-ces agricoles, 9 % seulement est dévolu à l’habitat, 5,7 % aux ac-tivités, 5,2 % aux parcs et autres espaces récréatifs. La régiondispose de trois parcs naturels régionaux et de 24 km² de forêts.

Alain CHARRAUD,Thomas LE JEANNIC

Insee Ile-de-France

Figure 9 - L’intercommunalité en Ile-de-France au 01/01/2003

Source : ministère de l'Intérieur, Direction générale des collectivités territoriales