infrastructure publique, externalitÉ et croissance ...€¦ · mahmoud el tanekhy infrastructure...
TRANSCRIPT
MAHMOUD EL TANEKHY
INFRASTRUCTURE PUBLIQUE, EXTERNALITÉ ET
CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN ÉGYPTE Approche en Équilibre Général Calculable
Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en économique
pour l’obtention du grade de Maître ès arts (M.A.)
DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIQUE
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES
UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC
2013
© Mahmoud El Tanekhy, 2013
Résumé
L’investissement public en infrastructure est un facteur clé pour faire face au
ralentissement de l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. En général le
niveau des infrastructures dans les pays en développement est relativement faible, et
l’Égypte souffre de ce symptôme aggravé par une inégalité forte de la distribution de
l’investissement public à travers les régions. Cette situation nous a amenés à évaluer le rôle
de l’investissement en infrastructure dans la croissance économique et la création d’emploi.
La méthode utilisée pour simuler l’impact de ce type d’investissement sur l’économie
égyptienne est le modèle d’équilibre général calculable (EGC). La raison primordiale qui
nous a incités à utiliser ce type de modèle plutôt que d’autres méthodes est le manque des
bases de données historiques longues et fiables de plusieurs indicateurs économiques tels
que le PIB, l’investissement, la consommation, les indices des prix, etc. À partir des
conclusions de la littérature affirmant que l’augmentation de capital public favorise la
croissance économique (Arslanalp et al. 2010; Loayza et Odawara 2010), nous postulons
des externalités positives des infrastructures sur la productivité des investissements privés.
Un modèle EGC, inspiré du modèle PEP1-1, élaboré par Decaluwé et al. (2009) a été
appliqué à l’économie égyptienne afin d’analyser l’impact de l’infrastructure publique sur
la croissance. La base empirique principale de notre modèle est la matrice de comptabilité
sociale (MCS 2006/2007) construite par l’Institut National de Planification. Nos
simulations étudieront les impacts d’un accroissement des investissements publics en
infrastructure financés alternativement par le crédit intérieur, les taxes indirectes et
l’épargne étrangère. Les résultats obtenus démontrent des effets favorables pour l’économie
égyptienne; le PIB est à la hausse, alors que le taux du chômage est à la baisse dans les trois
scénarios. Cependant, l’ampleur de ces effets varie d’une simulation à l’autre, avec plus
d’impact relevé pour le scénario financé par l’épargne étrangère.
Mots clés : Infrastructure publique, croissance, modèle EGC, Égypte.
ii
Abstract
Public investment in infrastructure is a key factor in fighting the global economy’s
downturn and for stimulating economic growth. In general, the level of infrastructure in
developing countries is relatively low, and Egypt in particular suffers from this symptom
worsened by high inequality in the distribution of public investment across regions. This
led us to evaluate the role of investment in infrastructure on economic growth and jobs
creation. The method used to simulate the impact of such investments on the Egyptian
economy is the general equilibrium (CGE) model. The main reason of using this modeling
approach instead of using other methods is the lack of historical databases of long and
reliable series for the different economic indicators such as GDP, investment, consumption,
price indices, etc. Building on the findings of the literature suggesting that the increase in
public capital fosters economic growth (Arslanalp et al. 2010; Loayza and Odawara, 2010);
we postulate positive externalities of infrastructure on the productivity of private
investment. The CGE model, inspired from the standard model PEP1-1 developed by
Decaluwé et al. (2009) is applied to the Egyptian economy in order to analyze the impact of
public infrastructure on growth. The main empirical basis of our model is the social
accounting matrix (SAM 2006/2007) built by the National Institute of Planning. Our
simulations analyze the impact of an increase in public investment in infrastructure
financed alternatively by domestic credit, indirect taxes and foreign savings. The results
show positive effects for the Egyptian economy; the rate of GDP growth rises, while the
unemployment rate declines in the three scenarios. However, the magnitude of these effects
varies from one simulation to another, with more impact observed for the scenario financed
by foreign savings.
Keywords: Public Infrastructure, growth, CGE, Egypt.
iii
Remerciements
S r d l’univers, le Très Clément, le Très Miséricordieux».
Au terme de ce travail, j’aimerais exprimer ma plus grande reconnaissance tout d'abord
à mon directeur de recherche, Bernard DECALUWÉ. Je le remercie sincèrement pour la
confiance qu’il a placée en moi en acceptant de diriger ce mémoire. Je le remercie ensuite
pour ses précieux conseils, son soutien, sa patience et ses qualités humaines dans son
comportement envers ses étudiants ; tout ce cela a été une aide très précieuse pour moi dans
la réalisation de ce travail.
J'exprime également ma gratitude aux professeurs du département d’économique de
l’Université Laval pour tout l’enseignement et l’encadrement reçus, aux membres du réseau
de recherche PEP pour leur collaboration indéfectible et conviviale, à tous mes amis et
collègues du département d’économique pour leurs aides, leurs soutiens permanents et leurs
encouragements tout au long de mes études ; qu’il trouve en ce travail l’expression de ma
plus profonde reconnaissance.
Je tiens également à remercier tous ceux qui m’ont aidé à obtenir les données utilisées
dans cette recherche, particulièrement Abd El-Hamid EL-ESSAWY et Chahir ZAKI en
Égypte. Je tiens à remercier aussi tous ceux et celles qui m’ont aidé de près ou de loin à
compléter ce mémoire.
Les mots me perdront pour traduire ma reconnaissance à mes chers parents, à qui je
dédie ce mémoire; sans eux, je ne saurais arriver où je suis aujourd’hui. Je tiens également
à remercier mes frères et sœurs pour leurs soutiens et leurs encouragements continus.
J’exprime aussi ma gratitude à ma belle-famille, pour ses encouragements et son soutien.
Enfin, je remercie infiniment mon épouse pour son soutien permanent, sa patience et son
dévouement. Grâce à son soutien sincère et continu, j’ai pu arriver à terme de ce travail.
Table des matières
Résumé ..................................................................................................................................... i Abstract .................................................................................................................................. ii Remerciements ...................................................................................................................... iii
Table des matières ................................................................................................................. iv Liste des tableaux ................................................................................................................... vi Liste des figures .................................................................................................................. viii I. Introduction ..................................................................................................................... 1 II. Contexte de l’économie égyptienne ................................................................................ 8
1. Aperçu de l’Égypte ..................................................................................................... 8 1.1. Géographie .......................................................................................................... 8
1.2. Démographie ....................................................................................................... 8
1.3. Économie ............................................................................................................ 8 2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne .......................................... 11
2.1. Énergie .............................................................................................................. 11 2.2. Commerce international .................................................................................... 12
2.3. Autres approches ............................................................................................... 13 3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 : Description des
données principales ........................................................................................................... 14 3.1. Structure de la matrice ...................................................................................... 14 3.2. Estimation du stock de capital (KG) ................................................................. 15
3.3. Autres sources des données et calibrage ........................................................... 17 4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007 ....................................................... 17
4.1. La production .................................................................................................... 17
4.1.1. Intensité capitalistique () ............................................................................ 17 4.2. Revenu et Épargne ............................................................................................ 20
4.2.1. Gouvernement ............................................................................................... 20 4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement ............................................................ 20 4.2.1.2. Dépenses du gouvernement .......................................................................... 20
4.2.2. Ménages ........................................................................................................ 21 4.2.2.1. Sources de revenu des ménages .................................................................... 21
4.2.2.2. Dépenses des ménages .................................................................................. 21 4.2.3. Firmes ........................................................................................................... 22 4.2.3.1. Sources de revenu des firmes ........................................................................ 22 4.2.3.2. Dépense : ....................................................................................................... 23
4.2.4. Reste du monde (ROW) ................................................................................ 23 4.3. La demande : ..................................................................................................... 24
III. Présentation du modèle d'EGC ................................................................................. 25
1. Hypothèses principales du modèle ........................................................................... 25 2. Introduction des infrastructures dans un MCEG. ..................................................... 27 3. Fermeture du modèle ................................................................................................ 32
IV. Simulations et résultats ............................................................................................. 35 1. Choc sur le stock de capital public (KG) versus choc sur l’investissement public
(IT_PUB) .......................................................................................................................... 35
v
2. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par le crédit intérieur
37
2.1. Les prix et la production ....................................................................................... 37 2.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 42
2.2.1. Revenus ......................................................................................................... 42 2.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 44
2.3. Demande ............................................................................................................... 45
3. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par les taxes
indirectes ........................................................................................................................... 47 3.1. Les prix et la production ....................................................................................... 47 3.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 52
3.2.1. Revenus ......................................................................................................... 52
3.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 55 3.3. Demande ............................................................................................................... 56 4. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par l’épargne
étrangère ............................................................................................................................ 58
4.1. Les prix et la production ....................................................................................... 59 4.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 64
4.2.1. Revenus ......................................................................................................... 64 4.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 66
4.3. Demande ............................................................................................................... 67
V. Conclusion .................................................................................................................... 71 Bibliographie ........................................................................................................................ 73
Annexe A : Comparaison entre deux matrices de comptabilité sociales de l’Égypte : MCS
2000/2001 et MCS 2006/2007 .............................................................................................. 76
Annexe B : Résultats des simulations ................................................................................... 86 Annexe C : Équations, Ensembles, variables et paramètres ................................................. 99
C-1 : Équations ................................................................................................................. 99 C-2 : Ensembles .............................................................................................................. 104 C-3 : Variables ................................................................................................................ 105
C-4 : Paramètres .............................................................................................................. 108
Liste des tableaux
Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée
(VA) répartie par secteur ----------------------------------------------------------------------- 18 Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB)
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 19 Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG) ------------------------------------ 20 Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG) ------------------------------- 21 Tableau 5: Sources de revenu des ménages ------------------------------------------------------ 21 Tableau 6: Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des
ménages ------------------------------------------------------------------------------------------- 22 Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF) ------------------------ 22
Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes ----------------------------------------- 23
Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les
agents locaux et les produits importés -------------------------------------------------------- 23 Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les
produits importés -------------------------------------------------------------------------------- 24
Tableau 11: La demande totale et ses composantes --------------------------------------------- 24 Tableau 12: Les trois scénarios pour les deux types de chocs --------------------------------- 35
Tableau 13: L’effet des différents chocs sur les quatre variables (PIB & IT & IT_PUB &
IT_PRI) ------------------------------------------------------------------------------------------- 36 Tableau 14: Prix des valeurs ajoutées (PVA) répartie par secteur ---------------------------- 37
Tableau 15: Parts d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS)
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 38
Tableau 16: Variation (%) de travail demandé (LDj) par secteur et celle du taux de
chômage (UR) ----------------------------------------------------------------------------------- 39
Tableau 17: Part de demande intermédiaire (DIi,j) dans la consommation intermédiaire
(CIj) répartie horizontalement par secteur. --------------------------------------------------- 41
Tableau 18: Variation (%) des exportations (EXj) répartie par secteur/produit ------------- 42 Tableau 19: Pourcentage des transferts «YHTR» et revenu total des ménages «YH» ----- 42 Tableau 20: pourcentage de l’augmentation des revenus disponibles des autres agents. -- 42
Tableau 21: Variation en % de Taux de rendement du capital par secteur (Rj) ------------- 43 Tableau 22: Ordre décroissant de j et de variation (%) de «Rj attendu & Rj réalisé et
PVAj» --------------------------------------------------------------------------------------------- 43
Tableau 23: Les variations (%) du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par
agent ----------------------------------------------------------------------------------------------- 45
Tableau 24: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des
ménages (CH) réparties par produit ----------------------------------------------------------- 45 Tableau 25: Variation (%) des prix composites et celle de la demande des biens
d'investissement --------------------------------------------------------------------------------- 46 Tableau 26: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi »
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 47 Tableau 27: Les variations (%) des prix (de la valeur ajoutée, du producteur et du marché)
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 48 Tableau 28: Le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de la
variation de ses composants (∆PVA+∆VA), les variations sont en %. ------------------ 49
vii
Tableau 29: La variation (%) de la demande de travail LD répartie par secteur ------------ 49
Tableau 30: La part d'importation (IM) et celle de la demande des produits locaux (DD)
dans la demande composite (Q) --------------------------------------------------------------- 50 Tableau 31: Les parts d’importations (IM) et de la demande des produits locaux (DD) dans
la demande composite (Q) sont semblables pour les deux simulations après le choc. 51 Tableau 32: La variation de prix relatif d’exportations [PE/PL ou (∆ PE - ∆ PL)] répartie
par produit. --------------------------------------------------------------------------------------- 52
Tableau 33: Pourcentage des transferts aux ménages «YHTR» et leur revenu total «YH» 52 Tableau 34: Les parts des transferts dans le revenu des transferts aux ménages ------------ 53 Tableau 35: La variation dans les parts du revenu des firmes (YF) --------------------------- 53 Tableau 36: Variation (%) de la rémunération de capital (Rj) et celle de la quantité
demandée de travail (LDj) par secteur et en total ------------------------------------------- 54
Tableau 37: Les parts et les variations des transferts au gouvernement (YGTR) ----------- 55 Tableau 38: Les poids et les variations des composants du revenu de gouvernement (YG)
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 55
Tableau 39: Les variations du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 56 Tableau 40: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des
ménages (CH) réparties par produit ----------------------------------------------------------- 57 Tableau 41: Variation (%) des prix composites (PC) et celle de la demande des biens
d'investissement (INV) ------------------------------------------------------------------------- 57
Tableau 42: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi »
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 58
Tableau 43: Parts (%) d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale
(XS) pour tous les produits exportés---------------------------------------------------------- 60
Tableau 44 : Variation (en %) de la demande de travail (sectoriel LDj et total LD) et celle
du taux de chômage (UR) ---------------------------------------------------------------------- 61
Tableau 45: Les parts (en %) des transferts par rapport aux transferts totaux reçus par les
ménages, réparties par agent ------------------------------------------------------------------- 61 Tableau 46: Les parts principales dans CIj et la variation de PDi pour les cinq secteurs qui
ont connu une hausse de leurs PCIj (tous les chiffres du tableau en %). ---------------- 63 Tableau 47: Variations (%) de la part (EX/XST) et celles de la quantité exportée (EX)
répartirent par secteur. -------------------------------------------------------------------------- 64 Tableau 48: Variation (%) des transferts aux ménages répartis par agent ------------------- 64 Tableau 49: Variation (%) de la demande de travail (LDj) et du taux de rémunération du
capital (Rj) répartie par secteur. --------------------------------------------------------------- 65
Tableau 50: Les variations (%) du revenu disponible « YD » et d'épargne « S » des agents
----------------------------------------------------------------------------------------------------- 66 Tableau 51: Tableau 40 : variations (%) des valeurs d’investissements aux différentes
simulations --------------------------------------------------------------------------------------- 67 Tableau 52: Variations (%) du prix composite (PC) et variations de la consommation des
ménages (CHU et CHR) réparties par produit ------------------------------------------------- 68 Tableau 53: Variation (%) des prix composites et variations de la demande des biens
d'investissement --------------------------------------------------------------------------------- 69
Tableau 54: La variation du prix de producteur (PL) et la variation de la part (IM/Q) et
celle de la quantité importée (IM) répartie par produit importé. (Variation en
pourcentage) -------------------------------------------------------------------------------------- 70
viii
Liste des figures
Figure 1: Taux de la valeur ajoutée par secteur -------------------------------------------------- 77 Figure 2: Intensité en travail de la production des branches d’activité ----------------------- 78 Figure 3: Part du travail dans la valeur ajoutée --------------------------------------------------- 78
Figure 4: Intensité sectorielle à l’exportation ----------------------------------------------------- 79 Figure 5: Compositions de la demande finale ---------------------------------------------------- 80 Figure 6: Taux de pénétration des importations -------------------------------------------------- 81 Figure 7: Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv) ------------------------- 82 Figure 8: Les sources fiscales ----------------------------------------------------------------------- 83
Figure 9: Les subventions en 2000/2001 ---------------------------------------------------------- 84 Figure 10: Les subventions en 2006/2007 -------------------------------------------------------- 84
I. Introduction
L'investissement public dans l'infrastructure représente une des principales politiques
publiques utilisées dans les pays en développement pour soutenir la croissance
économique. En effet, en favorisant l’accroissement de la productivité globale de
l’économie, ces investissements devraient permettre de corriger la plupart des distorsions et
déséquilibres dont souffrent ces économies de façon structurelle. En outre, l’amélioration
de la compétitivité devrait permettre à ces économies de s’intégrer favorablement au sein
des marchés mondiaux et ainsi augmenter l’emploi, les revenus moyens et le niveau de vie.
L'investissement public comme outil de politique de développement se révèle
également efficace pour contrer les effets des crises qui ont touché de façon périodique
plusieurs économies. Ainsi, le Japon et plusieurs économies émergentes du Sud-est
asiatique dont les quatre tigres (Taiwan, Singapour, Hong Kong et Corée du Sud) et
d'autres pays nouvellement industrialisés (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, etc.) ont adopté
des politiques budgétaires expansionnistes comme moyen pour stimuler la demande
intérieure (Wang, 2002). En effet, un investissement gouvernemental soutenu dans les
diverses infrastructures comme l’électricité et les transports permettrait d’augmenter la
productivité du capital privé grâce à la relation de complémentarité entre le secteur public
et le secteur privé. Cela créerait une dynamique positive dont toute l’économie bénéficie en
augmentant la capacité d'investissement des deux secteurs (Dumont et Mesplé-Somps,
2000).
Esfahani et Ramirez (2003) mentionnent que l’effet de l’accumulation du capital public
sur la croissance économique a longtemps été un sujet controversé dans la littérature de
croissance et de développement économique. Concernant la relation entre le capital
d’infrastructure et la croissance économique, un certain nombre d’études empiriques ont
constaté des rendements élevés de l’infrastructure d’investissement (Aschauer, 1989;
Easterly et Rebelo, 1993; Canning et al. 1994; Sanchez-Robles, 1998; Fedderke et Bogetic,
2009; Luoto, 2011). Cependant, la robustesse des résultats a été mise en doute dans d’autres
études empiriques (Munnell, 1992; Tatom, 1993; Gramlich, 1994; Crihfield et Panggabean,
1995; Herranz-Loncán, 2007).
2
De ces faits, l'infrastructure est un facteur clé pour contrer le ralentissement de
l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. Les pays en développement ont
besoin d'augmenter leurs dépenses en infrastructures, étant donné que le niveau des
infrastructures dans ces pays est relativement faible.
La relation entre l’investissement public d’infrastructure et la croissance économique
est également déterminée par un effet indirect à travers l’effet d’externalité
d’investissement public sur la productivité des investissements privés. La question autour
du signe et de la taille de la relation entre l'investissement public et privé reste une question
ouverte. En outre, les canaux par lesquels l'investissement public influence l'investissement
privé dans les pays en développement demeurent inexplorés. Dans ces pays,
l'investissement public augmente la productivité du capital privé et conduit à une
complémentarité avec l'investissement privé. Cependant, la faiblesse des institutions et
l’accès limité au financement peuvent diminuer les effets positifs des projets
d'investissement public et évincer l'investissement privé.
Les effets de l’investissement public en infrastructure sur la croissance économique ont
été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents outils d’analyse
économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC sont limitées,
malgré l’intérêt de ces types de modèles. En effet, les modèles EGC permettent de
modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions
entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents. En outre, ces modèles
ne nécessitent généralement qu’une matrice de comptabilité sociale, pour une année de
référence sans avoir besoin d’une série d’observations statistiques. Ainsi, les modèles EGC
sont bien adaptés aux pays en développement qui souffrent d’importants problèmes
d’accès, de disponibilité et de fiabilité de données statistiques (Zaki, 2010). Pour ces
raisons, nous pensons que l’adoption d’une approche en EGC sera appropriée pour réaliser
cette étude dans l’environnement égyptien. Notamment, selon notre connaissance, aucune
étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en appliquant ce type des modèles.
Dans ce travail, nous essayons de : dét rm r l’ mp ct d l’ v st ss m t p bl c
infrastructure sur l’économie égyptienne ppl q t l’ ppr ch d’éq l br é ér l
calculable.
3
Pour ce faire, les objectifs spécifiques du travail se présentent comme suit:
Présenter la Matrice de comptabilité sociale (MCS) la plus récente de l’économie
égyptienne pour une année relativement stable qui peut être considérée comme
représentative de la structure de l’économe, et l’adapter selon les exigences du sujet
et/ou du modèle;
Estimer le stock du capital public pour l’année considérée, puisque nous n’avons pas
des données suffisantes sur l’historique de l’accumulation de capital;
Définir un modèle d’EGC répondant à la problématique dans le contexte égyptien en
tenant compte de l’effet d’externalité lié à l’investissement public;
Utiliser le modèle EGC développé pour évaluer les effets de l’investissement public
d’infrastructure sur l’économie, en identifiant à la fois les canaux à travers lesquels cet
investissement affecte l’économie égyptienne;
Déterminer le moyen le plus approprié pour financer les projets d'infrastructure.
Étant donné le rôle essentiel de l’infrastructure sur la croissance, la Banque Mondiale
soutient un large éventail de services d'infrastructure touchant des secteurs aussi variés
que : l’énergie, les transports, la gestion des ressources en eau, l’acheminement de l'eau
potable, l’assainissement des eaux usées, la gestion urbaine, la gestion des infrastructures
environnementales, les télécommunications, le pétrole, le gaz naturel et les mines. Cette
assistance est fondée sur le fait que le développement des infrastructures contribue
directement et indirectement à la réduction de la pauvreté dans plusieurs pays en
développement. En 2010, la Banque Mondiale a réalisé un niveau record de financement
qui s'élève à 28,6 milliards de dollars pour appuyer des projets d’investissement dans les
infrastructures. En conséquence, cette organisation est devenue le plus important
investisseur dans le développement international de l'infrastructure dans les pays en
4
développement. La part de financement de l’infrastructure présente actuellement 40 % de
l'aide de la Banque Mondiale1.
Le niveau des infrastructures en Égypte a connu une amélioration relativement
importante au cours des cinq dernières décennies. Ce qui a sans doute soutenu la
performance de croissance économique du pays, et a contribué à l'accroissement du bien-
être social et économique de ses citoyens. Malgré ces progrès, dans les dernières années il y
a eu un ralentissement, voir un recul dans certains types d'infrastructure, notamment dans
les secteurs de l’électricité et le transport. Associé à cette baisse, les dépenses du capital en
Égypte ont été réduites durant la dernière décennie, qui fait craindre que si rien n’est fait,
le pays atteigne un niveau trop bas des investissements dans les infrastructures (Loayza et
Odawara, 2010). De son côté, Kamaly (2006) analyse les sources de la croissance en
Égypte au cours des trois dernières décennies (1973-2002) en utilisant une estimation
cohérente du stock de capital et de la technique de la comptabilité de la croissance. L’auteur
affirme que le stock de capital semble être la plus importante source de croissance, et la
tendance à la baisse de la croissance de la production réelle depuis les années 1980 pourrait
être attribuée au ralentissement de la croissance du capital, y compris infrastructure.
La population égyptienne est localisée principalement dans la Vallée et le Delta du Nil
où également les investissements dans les projets d'infrastructure se concentrent; ce qui
amplifie le problème dans ce pays. En effet, les centres de concentration de la population,
en particulier le Grand Caire2 qui est occupé par environ un quart de la population
égyptienne, souffrent d’un goulet d'étranglement dans l'utilisation des infrastructures, et
malgré la diversité des infrastructures; ce qui représente un facteur stimulant pour
l'établissement de plusieurs investissements privés à rendements élevés, la concentration
élevée de la population et le manque de disponibilité des espaces internes jouent un rôle
bloquant dans l’établissement de tels investissements.
1 Site web de la Banque Mondiale consulté en octobre 2012 :
(http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTARABICHOME/NEWSARABIC/0,,contentMDK:20
483501~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1052299,00.html). 2 Le Grand Caire est une métropole située sur une portion de terre des trois provinces adjacentes (Qahera,
Giza, Qaliobia) où se trouve directement érigé le bloc de constructions.
5
Par contre, le reste des régions relativement peu denses en population, en particulier
dans la province de la Haute-Égypte, et le Delta de l'Ouest, où la matière première et la
main d’œuvre sont disponibles, ne représentent pas des endroits attractifs pour les
investissements privés en raison des coûts de production plus élevés liés à la pénurie
apparente de services publics dans ces zones. Dans ce contexte, l'investissement public
d’infrastructures et son impact sur l'économie égyptienne sont d’une importance capitale
dans le cas de l'Égypte, comme il est le cas dans de nombreux pays en développement. En
général, cette question fait encore débat entre les économistes qui divergent dans leurs
opinions sur l'orientation et la taille des effets indirects de l'investissement public sur
l’investissement dans le secteur privé et ses conséquences sur la croissance économique.
Cette étude apportera un éclairage sur le rôle des infrastructures dans l’économie
égyptienne, et les canaux à partir lesquels ses effets se feront sentir. Ce qui aidera
éventuellement les autorités égyptiennes à identifier la politique optimale qui peut affecter
positivement la croissance économique et qui peut baisser le taux du chômage. Ainsi,
l’étude étudiera la manière la plus appropriée pour financer ce type d’investissement, soit
par le crédit interne, le crédit externe ou par les impôts.
Le modèle EGC développé pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP3,
version statique - un seul pays (PEP1-1). Ce modèle est construit par Decaluwé et al. (2009)
pour quantifier l'impact de différentes politiques sur les pays en développement. Nous
l’avons adapté à l'économie égyptienne et l’avons modifié pour tenir en compte les effets
de l’investissement public d’infrastructure. Le modèle est basé sur des hypothèses telles
que l’économie égyptienne est une petite économie vis-à-vis du reste du monde, c’est aussi
un modèle de concurrence parfaite, et on ne s’intéresse qu’aux prix relatifs. Nous avons
utilisé une fermeture keynésienne pour introduire le taux de chômage dans le modèle afin
d’éviter l’hypothèse de plein-emploi du facteur de travail qui ne confirme pas l’état actuel
de l’économie égyptienne4.
3 PEP: Partnership for Economic Policy Network, Université Laval.
4 L’Égypte a connu une croissante remarquable du chômage dans les deux dernières décennies, suite à
l’application du programme d’ajustement et de reforme économique de la Banque Mondiale et du Fonds
Monétaire Internationale au début des années 90s.
6
La partie empirique de notre étude est basée sur la matrice de comptabilité sociale
(MCS 2006/2007). C’est la matrice la plus récente et la plus convenable disponible qui
présente l’économie égyptienne. Cette matrice est construite par l’Institut National de
Planification.5En outre, nous avons estimé le stock du capital public (KG) de l’année
2006/2007, afin de nous permettre de simuler des chocs soit séparément ou soit
conjointement avec l’investissement public (IT_PUB). Les autres données indispensables
pour appliquer le modèle proviennent des statistiques des institutions égyptiennes telles que
la banque centrale et CAPMAS (Central Agency for Public Mobilization and Statistics) ou
à partir de la littérature.
Nous avons réalisé trois différentes simulations pour évaluer l’impact d’investissement
public en infrastructure sur l’économie égyptienne. Ces simulations sont définies selon le
mode de financement du supplément de 30 % de l’investissement public (IT_PUB)6. La
première simulation représente le financement par le crédit intérieur. La deuxième indique
le financement par les taxes indirectes. La dernière simulation est le financement par
l’épargne étrangère.
Les résultats des simulations montrent une amélioration dans l’économie égyptienne.
Le PIB est à la hausse et le taux du chômage est à la baisse dans les trois scénarios. Parmi
les trois scénarios du financement de l’augmentation de l’investissement public, celui qui
est financé par l’épargne étrangère ressort être le plus attrayant. Dans ce scénario, le PIB
aux prix de base (PIB_PB) s’est accru de 2.16 % par rapport à 0.27 % et 0.71 % dans les
cas de scénarios des taxes indirectes et celui du crédit intérieur respectivement. D’autre
part, la capacité de créer des nouveaux emplois dans ce scénario est plus forte que celle
relevée par les deux autres scénarios. Puisque le taux du chômage s’est réduit de 24.1 %
dans le scénario d’épargne étranger par rapport la réduction relevée dans les scénarios des
taxes indirectes et celui de crédit intérieur soient 3.5 % et 7 % respectivement.
5 Quelques modifications ont été adoptées dans notre matrice. Nous avons réduit le niveau d’agrégation des
agents, par exemple nous avons conçu deux ménages représentatifs (urbain et rural) au lieu des dix ménages
dans la matrice initiale, et un agent représentatif des firmes au lieu de deux. Par contre, on a ajouté le
secteur/produit d’administration publique (ADM). 6 On a essayé avec un choc de 10% qui est plus facile à appliquer, mais ses résultats étaient relativement
faibles. Puis on a testé un choc de 50% qui a donnée des résultats très remarquables mais c’est difficile à
mettre en place par le gouvernement égyptien qui fait face à des déficits internes et externes depuis plusieurs
années. Enfin, on a trouvé qu’un choc de 30% serait plus raisonnable.
7
Le reste du document se présente comme suit. Le deuxième chapitre est consacré au
contexte de l’économie égyptienne. Dans ce chapitre, nous commençons par un aperçu de
l’Égypte; suivi par une description de la structure de l’économie égyptienne à travers la
matrice de comptabilité sociale MCS 2006/2007. Le troisième chapitre aborde la
présentation du modèle d’EGC : nous présentons d’abord l’intérêt du modèle et ses
hypothèses principales; ensuite nous abordons comment le modèle traite la problématique
énoncée, avant de finir le chapitre avec la fermeture macroéconomique utilisée dans le
modèle. L’interprétation des résultats des simulations est présentée dans le quatrième
chapitre dans l’ordre suivant : interprétation de la simulation de crédit intérieur; puis celle
da la simulation de taxes indirectes, ensuite l’interprétation de la simulation d’épargne
étrangère. Enfin, la conclusion et les discussions font l’objet du cinquième chapitre.
II. Contexte de l’économie égyptienne
1. Aperçu de l’Égypte
1.1. Géographie
L’Égypte, 38e pays le plus vaste du monde et d’une superficie de plus d’un million de
kilomètres carrés, est un pays qui se situe à l’extrême Nord-Est de l’Afrique. Elle est
limitée au Nord par la mer méditerranéenne, à l’Est par la Mer Rouge, au Sud par le
Soudan et à l’Ouest par la Libye. Ce pays a eu une position stratégique qui relie la mer
méditerranéenne, la mer rouge et l’Océan Indien par le canal de Suez. L'Égypte est un
désert à 96 % et est donc tributaire du fleuve Nil pour son existence. Seulement 5 % de la
superficie des terres en Égypte sont effectivement occupés (Awad et al. 2009).
1.2. Démographie
D’une population estimée à 83,7 millions (juillet 2012)7, l’Égypte est considérée
comme le troisième pays le plus peuplé en Afrique. Le taux de croissance de sa population
est de 1.96 %. 32.7 % de la population étant âgés de moins de 15 ans, et seulement 4,5 %
ont 65 ans ou plus. L’espérance de vie à la naissance du pays est de 72,6 ans. Le taux de
natalité est de 24.2 pour mille et le taux de mortalité est de 4.8 pour mille.
La population urbaine représente 43.4 % de la population totale en 2010. Le niveau
d'alphabétisation de la population est de 71.4 %. L'analphabétisme est considéré comme
l'un des plus grands problèmes qui entravent la participation des citoyens dans la société de
la connaissance. Les dépenses totales sur l’éducation en 2008 représentent 3.8 % du PIB;
tandis que celles sur la santé représentent 6.4 % du PIB en 20098.
1.3. Économie
Le PIB par habitant est estimé à 6600 $ - PPA9- en 2011. Durant cette année, le taux de
croissance du PIB de l’Égypte a connu une baisse. En effet, elle est passée de 5.1% en 2010
à 1.2% en 2011 à cause de la révolution.
7 CAPMAS: (Central Agency for Public Mobilization and Statistics), Cairo.
8 The World Factbook: (https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html)
9 PPA : Parité de Pouvoir d’Achat.
9
Les services, occupés par un peu plus de moitié de main d’œuvre totale, représentent
45.8 % du PIB, tandis que le secteur secondaire industriel, occupé seulement par 17 % de
la main d’œuvre totale, contribue presque de 40% du PIB. Quant à l’agriculture, elle
occupe presque le tiers de la main d’œuvre totale et ne contribue qu’à 14 % du PIB. Ce qui
pourrait être dû au fait que le pays ne possède pas assez de terres arables. Par ailleurs,
presque 12 % de la population active totale est au chômage en 201110
.
L’investissement brut fixe a été estimé à 15.8 % du PIB en 2011, le déficit budgétaire à
10.6 % tandis que la dette publique est passée de 81.4 % en 2010 à 85.7 % en 2011. Le taux
d’inflation, en prix à la consommation, a atteint 13.3 % à la fin de l’année 2011. Le solde
du compte courant est passé de 4.435 milliards (US $) en 2010 à 8.609 milliards en 2011.
Les principaux produits agricoles sont le coton, le riz, les fruits et les légumes. Les
principales industries du pays sont les textiles, l’agro-alimentaire, les produits chimiques,
les hydrocarbures, la construction et les métaux. Les ressources naturelles comprennent le
gaz naturel, le fer et l’aluminium. L’Égypte est exportatrice du coton, des textiles, des
produits métalliques, certains types des produits chimiques et des aliments transformés.
Elle importe principalement des machines et équipements, des denrées alimentaires,
d’autres types des produits chimiques et des produits du bois.
Le tourisme, le canal du Suez et les transferts des Égyptiens de l’étranger sont les
principales sources des devises provenant de l’étranger. Les réserves de devises étrangères
et d’or ont chuté de 35.79 milliards (US $) au début 2011 à 15 milliards au début 2012. La
dette extérieur a augmenté en 2011, pour devenir de 37.28 milliards (US $) par rapport à
35.37 milliards en 2010, soit 5.4 % d’augmentation11
.
L'Égypte occupe un rang moyen en termes d’indice de développement (IDH) au niveau
mondial. Environ 20,5 millions d’Égyptiens, soit 25 % de la population vivent avec au plus
un dollar par jour, et 35,8 millions, soit 45 % de la population vivent avec deux dollars ou
moins par jour. On note que 20% de la population partagent 43,6 % de la richesse du pays,
tandis que les 20 % les plus pauvres ont seulement 8,6 % du revenu national (Bedair et
Mahmoud, 2009).
10
CAPMAS. 11
The World Factbook, CIA.
10
La part des investissements publics dans le PIB au Moyen-Orient et Afrique du Nord
(MENA) est supérieure à d'autres régions du monde en développement. En particulier,
historiquement l'Égypte a eu particulièrement une part importante des investissements
publics dans les infrastructures, même parmi les pays du MENA. Cependant, au cours des
dernières décennies, les investissements d'infrastructure publique en Égypte a été en baisse,
et le déclin de l'investissement public n'a pas été compensé par une hausse de
l'investissement privé. L'Égypte a un réseau routier dense, y compris la nouvelle autoroute
Le Caire-Alexandrie, les grands ports de Suez et d'Alexandrie, et un nouvel aéroport au
Caire. L'électricité est bon marché et hautement subventionnée, ainsi que le gaz naturel
(Loayza et Odawara, 2010).
La situation infrastructurelle de l’Égypte en 2010 se présente comme suit12
:
- Nombre total d’aéroports : 84 (dont 73 aéroports avec pistes et 13 Héliports avec pistes
non goudronnées).
- Chemins de fer: 5,500 km, à écartement standard: 5.500 km de voies de 1.435 m (62
km de voies électrifiées).
- Chaussées: 65,050 km (ouvert: 47,500 km, non revêtus: 17,550 km).
- Voies navigables: 3,500 km (comprend du Nil, le lac Nasser, Alexandrie-Le Caire voie
navigable, et de nombreux petits canaux dans le delta et du canal de Suez)
- Marine marchande: 66 (transporteurs de gros : 11, cargo : 24, conteneur : 3, passagers /
fret : 7, pétroliers : 12, roll on / roll off : 9).
- Ports et terminaux: Ayn Sukhnah, Alexandrie, Damiette, El Dekheila, Port-Saïd, Sidi
Kurayr et Suez.
- Lignes principales du téléphone en service: 8.714 millions ; mobiles cellulaires: 83.425
millions.
12
The World Factbook, CIA. Site web consulté en octobre 2012 :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html
11
2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne
Au cours des trois dernières décennies, les modèles d'équilibre général calculable
(EGC) sont devenus un outil standard d'analyse économique empirique. Ces dernières
années, des améliorations dans la spécification du modèle, la disponibilité des données et
les progrès informatiques ont permis d'améliorer les bénéfices et réduit les coûts de
l'analyse des politiques basées sur ces modèles, ouvrant ainsi la voie à leur utilisation
généralisée par les analystes des politiques à travers le monde ( Abou El-Enein et al. 2009).
L’Égypte fait partie d’une longue tradition en matière de modélisation EGC. Cette
tradition a commencé avec deux projets de recherche; le premier projet a été lancé en 1977
par l’université du Caire en collaboration avec le MIT (Massachusetts Institute of
Technology). Le second projet, qui date de 1985, est le fruit d’une collaboration
internationale entre l’université du Caire, USAID (United States Agency for International
Development) et la Banque Mondiale. Une grande partie de ces deux projets a été consacrée
à l’élaboration d’une Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) qui contient la plupart des
données nécessaires pour la construction d’un modèle EGC (Thissen, 1998). À partir de
l’année 1989, l’institut des statistiques, CAPMAS, est devenu l’instance principale
responsable de la construction et l’émission des matrices de compatibilités sociales. Le
premier modèle EGC de l’Égypte a été développé par Lance Taylor en 1976, dans le cadre
d'une mission de la Banque Mondiale pour répondre aux conséquences des changements
dans les subventions alimentaires égyptiennes (Lofgren, 1994). Par la suite, la disponibilité
des données en format de MCS a facilité l’élaboration de plusieurs modèles EGC appliqués
au contexte égyptien. La plupart de ces modèles se sont concentrés principalement sur le
secteur énergétique et le commerce international. (Thissen, 1998).
2.1. Énergie
Dans le secteur d’énergie et des ressources hydriques, on peut citer deux principales
études. Strzepek et al. (2007) a estimé l’impact du Haut Barrage d'Assouan sur l'économie
égyptienne en appliquant un modèle statique d’équilibre général calculable (EGC). Cette
étude est basée sur une version élargie du modèle de l'IFPRI (International Food Policy
Research Institute) CGE standard. Le modèle distingue deux types de terres (la terre
cultivée en été et celle en hiver) ainsi que deux quantités d'eau (quantité hivernale et
12
estivale). À l'exception des légumes et la canne à sucre, les cultures diverses sont
spécifiques à la saison. Les auteurs démontrent que le bénéfice total, suite à la construction
du barrage, est de l’ordre de 10,3 milliards de LEG (Livre Égyptienne) par an, soit 4% du
PIB.
Le travail d’Abou El-Enein et al. (2009) applique un modèle EGC pour évaluer les
effets de l’élimination progressive des subventions de l’énergie (sur quatre ans à partir de
2009/2010) sur l’économie égyptienne. Pour se faire, les auteurs ont développé leur propre
matrice de comptabilité sociale (MCS) pour l'économie égyptienne de l’année 2006/2007.
La structure de cette MCS a permis une présentation explicite de l'impact des produits
énergétiques, en particulier ceux les plus subventionnés. Les résultats montrent l’effet de
l’augmentation des prix des produits énergétiques sur les variables macroéconomiques
telles que : le taux de croissance du PIB a atteint environ 4 % comparativement à 5,6 % à
l’état initial (où aucun changement dans les subventions n’est supposé). Le déflateur annuel
du PIB a atteint 12 % par rapport à 9.3 % à l’état initial. Les exportations se sont accrues
plus lentement que les importations. Le déficit budgétaire estimé, à la fin de la période
2012/2013, tend vers un excédent de 5.8 % du PIB.
2.2. Commerce international
En ce qui concerne l’analyse des effets de l’ouverture commerciale sur l’économie
égyptienne, Maskus et Konan (1997) ont développé un modèle EGC pour analyser l’impact
des réformes proposées en matière de politique commerciale parmi lesquelles l’accord de
partenariat avec l'Union Européenne (UE). Le modèle présente plusieurs régions
d’échanges et prend en compte les barrières et les tarifs douaniers. Le modèle développé
permet également de mesurer les impacts de la libéralisation des échanges sur le revenu
total de l’économie. Les auteurs supposent que le taux de change réel s’ajuste pour
maintenir la position du compte courant constant et égale à l’année de référence. Les
résultats des simulations suggèrent que les plus grands gains potentiels de l'Égypte
proviennent de réformes des frais de port administratives en combinaison avec le libre-
échange mondial dans les conditions de mobilité des capitaux à long terme. Grâce à
l’efficience économique entrainée par la réforme du commerce, les auteurs trouvent que le
prix des facteurs augmente en termes réels. Ainsi, tous les travailleurs bénéficient d’une
13
hausse de leurs revenus en termes réels. Cependant, cette hausse est moindre pour les
travailleurs du secteur manufacturier que ceux des secteurs non manufacturiers.
Une autre étude récente (Zaki, 2010) utilise un modèle EGC dynamique adapté à
l’économie égyptienne pour étudier les divers aspects liés à la libéralisation du commerce.
Le modèle de Zaki se base sur le modèle EXTER construit par Decaluwé et al. (2001) qui
sert à évaluer l’impact de différentes politiques économiques sur les pays en voie de
développement. Le modèle développé par Zaki (2010) est calibré par rapport à la matrice
de comptabilité sociale MCS de 2000/2001 de l'Égypte. L’auteur distingue cinq scénarios
de simulation. Les résultats montrent globalement que la facilitation des échanges a un effet
positif sur le bien-être de la population. De plus, l’auteur constate que les secteurs des
industries agroalimentaires, des textiles et de l’industrie chimique ont bénéficié le plus de
cette stratégie commerciale.
2.3. Autres approches
Thissen et Lensink (2001) présentent un modèle EGC qui sert à évaluer les effets
macroéconomiques d'une dépréciation de la devise égyptienne. Ce modèle prend en
considération les marchés financiers et deux types des anticipations (adaptatives et
prospectives). Les résultats montrent que l'impact d'une dévalorisation de la devise sur le
compte courant est faible à moyen terme, tandis que les effets sur la production sont
importants. Enfin, les résultats diffèrent considérablement selon le type des attentes qu’elles
soient prospectives ou adaptatives.
Khorshid et al. (2011) utilisent un modèle EGC pour estimer la performance à moyen
terme dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans le
cas de l’Égypte; le modèle sert à évaluer l’effet des mesures politiques alternatives et des
stratégies pour atteindre les OMD à l’horizon 2015. L’analyse repose sur les résultats d'un
projet de recherche régional mis en place pour évaluer les stratégies de développement pour
atteindre les OMD dans les pays arabes. Ce projet de recherche a été coordonné et financé
par le PNUD - Bureau régional des États arabes, l'Organisation des Nations Unies -
Département des affaires économiques et sociales (ONU -DAES) et la Banque Mondiale.
Les résultats de cette étude montrent que la plupart des OMD seraient atteints, voire
14
dépassés dans certains cas. Cependant, certains indicateurs ne pourraient pas être atteints si
on prend en considération la distinction entre les zones urbaines et les zones rurales.
Cette revue de la littérature nous permet de constater que le modèle EGC n’a pas été
appliqué à l’analyse de l’impact d’infrastructure publique sur l’économie égyptienne. Ce,
malgré l’importance du problème et la pertinence du modèle EGC pour le traire. D’où
l’intérêt de notre étude.
3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 :
Description des données principales
3.1. Structure de la matrice
La matrice de comptabilité sociale (MCS) 2006/2007 de l'Égypte est la base des
données principale utilisée dans cette étude. Cette matrice a été construite par l'Institut
national de la planification, suivi du Ministère de la Planification. La matrice se compose
de six grands comptes: les facteurs de production, les agents économiques, les branches de
production, les produits composites (marché intérieur), les produits d’exportations (marché
extérieur), et en fin le compte d’accumulation du capital.
La forme structurelle de MCS 2006/2007 a été modifiée pour incorporer les blocs
suivants :
Deux facteurs de production
L Travail
K Capital13
Neuf agents économiques :
HR Ménage rural
HU Ménage urbain
FIRM Entreprises
ROW Reste du monde
GVT Gouvernement (c’est la somme des quatre comptes suivants)
TD Taxes directes
TI Taxes indirectes
13
Dans la MCS 2006/2007, cela correspond à la somme du capital des entreprises privées et celui des
entreprises publiques.
15
TM Droits douanes sur les importations
SUB Subventions
15 secteurs de production structurés comme suit:
AGR Agriculture
IAA Industries Agro -Alimentaires
ICH Industries Chimiques
TEX Industries de Textile
IRN Industries des Ressources Naturelles
CON Industries de Construction
INMT Industries Non- Métalliques
IMT Industries Métalliques
IGM Industries du Génie et Machines
IND Des autres industries
ELC Électricité
TEC Transports et communications
HER Hôtels et Restauration
SER Des autres Services
ADM Administration publique
15 produits composites appartenant aux secteurs mentionnés ci-dessus.
13 produits exportés comprennent les mêmes produits mentionnés ci-dessus excepté
CON et ADM.
Le compte d’accumulation fournit la demande d'investissement par secteur.
3.2. Estimation du stock de capital (KG)
L’un des défis de notre travail est de déterminer une valeur du stock de capital public de
l’Égypte. Les données disponibles selon les comptes nationaux publiés par la Ministère de
la Planification de l'Égypte remontent juste aux années 80s. De ce fait, nous utilisons une
estimation pour évaluer de manière approximative les investissements réels pour les
périodes qui précédent l’année 1981. Notre approximation est basée sur la loi de
mouvement du capital (Solow, 1956).
KG t = (1-) KG t-1 + IT_PUB t-1 (1)
L’estimation se fait en différentes étapes (Kamps, 2004). Il faut d’abord sortir les séries
d’investissements publics à partir la comptabilité nationale en remontant le plus loin
16
possible dans le temps - dans notre cas, la série en question est celle de la période 1981/82
et celle-ci doit être divisée par l’indice implicite de PIB pour déterminer la valeur réelle.14
IT_PUB réel = IT_PUB nominal / Indice du prix (2)
Ensuite, on calcule le taux de croissance annuel moyen de l’investissement public entre
1981/82 et 2006/07, puis on recule à partir de 1981 pour connaitre l’investissement de la
période 1906/1907 en utilisant le taux de dépréciation du capital ( 2.5%)15.
On suppose que le stock de capital de 1905/06 soit nul.
KG 1906 = (1 - ) KG 1905 + IT_PUB 1905
KG1906 = IT_PUB1905
Par conséquent, le stock de capital public de 2006/07 sera simplement la somme des
valeurs des investissements réelles dépréciées (Kamps, 2004):
KG 2006 = (1 - ) KG 2005 + IT_PUB 2005 (3)
= (1 - ) [(1 - ) KG 2004 + IT_PUB 2004] + IT_PUB 2005
= (1 - ) 2
KG 2004 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005
= (1 - ) 3
KG 2003 + (1 - ) 2
IT_PUB 2003 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005
.
.
.
KG 2006 = (1 - ) 101
KG 1905 +∑ ( )
i IT_PUB2005 – i (4)
14
Étant donné que les données d’indice des prix ne sont pas disponibles pour la période 1981/1982 à
2006/2007, nous utilisons un indice des prix implicite des séries du PIB nominal et réel. 15
Ce taux de dépréciation de capital public était mentionné dans des anciens MEGCs pour des économies des
pays en voie de développement comme le cas de l’Égypte. Parmi ces travaux, on cite Dumont et Mesplé-
Somps (2000) et Bayoudh (2012).
17
3.3. Autres sources des données et calibrage
Parallèlement à la MCS de 2006/2007, nous avons eu à faire à d'autres sources de
données telles que les données des comptes nationaux publiés par la Ministère de la
Planification, de CAPMAS, de la Banque Centrale, telles que les investissements publics et
privés, le taux de croissance pour estimer le stock du capital public, le taux du chômage, le
taux d’urbanisation, etc. Quelques paramètres clés proviennent des travaux des experts de
la modélisation, tels que les paramètres d’élasticités CES et CET ainsi que ceux de LES qui
ont été pris de Decaluwé et al. (2009), aussi la valeur de l’élasticité d’externalité de
l’investissement public est proposée par Dumont et Mesplé-Somps (2000).
En général, la plupart des paramètres du modèle EGC d’un pays sont calibrés en se
basant sur les données contenues dans la matrice de comptabilité sociale de ce pays pour
l’année de référence. Dans le processus du calibrage, les valeurs numériques des paramètres
doivent satisfaire un critère indispensable : il faut qu’elles permettent de reproduire la
situation de référence, à savoir, les valeurs initiales de la matrice de comptabilité sociale
(Decaluwé et al. 2001).
4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007
4.1. La production
4.1.1. Intensité capitalistique ()
Les secteurs les plus intensifs en capital sont l’industrie des ressources naturelles ( =
23.53) et l’agriculture ( = 8.83). Le premier secteur exige des investissements massifs
dans l’infrastructure d’extraction et d’exploration; ce qui explique cette ampleur élevée de
l’intensité capitalistique.
Concernant l’agriculture, il y a un manque des données pour le travail ouvrier, car le
marché de travail agricole n’est pas bien mesuré en Égypte. De ce fait, les comptes
nationaux ne reflètent pas la vraie valeur monétaire de travail. En outre, le secteur agricole
a subi une mécanisation continue depuis les années 60s qui s’est en plus amplifiée dans les
vingt dernières années.
18
Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée (VA) répartie par
secteur
Secteur Part de L / VA Part de K / VA k = K/L
AGR 0,1 0,9 8,83
IAA 0,24 0,76 3,2
ICH 0,23 0,77 3,4
TEX 0,53 0,47 0,89
IRN 0,04 0,96 23,53
CON 0,61 0,39 0,65
INMT 0,47 0,53 1,12
IMT 0,24 0,76 3,1
IGM 0,63 0,37 0,59
AIND 0,29 0,71 2,51
ELC 0,27 0,73 2,71
TEC 0,18 0,82 4,5
HER 0,21 0,79 3,75
SER 0,42 0,58 1,36
ADM 1 0,0 0,0
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
Les secteurs les plus intensifs en travail sont la construction ( = 0.65) et l’Industrie du
Génie et Machines ( = 0.59). Alors que, l’industrie de textile et l’industrie non-métallique
utilisent presque d’une façon équilibrée le capital et le travail.
Il faut noter que le secteur de l’administration publique n’utilise que de travail comme
facteur de production par hypothèse.
La part de consommation intermédiaire la plus élevée est celle dans le secteur
d’industries chimiques qui est égale à 82 % de sa production totale; puisque les matières
premières chimiques constituent la grande partie du produit final. ¾ de la production dans
le secteur de l’électricité sont formés de CI. Cette dernière est composée principalement des
biens provenant de l’industrie des ressources naturelles (Ex. les barrages hydrauliques et
l’énergie pétrolière). Aussi, la production agroalimentaire est constituée de 73 % des biens
intermédiaires, notamment les produits agricoles et les ressources naturelles. De même, le
secteur de textile et les autres industries utilisent les mêmes parts des consommations
intermédiaires dans la production. On peut donc affirmer qu’une augmentation de la
demande pour ces secteurs exercera de forts effets d’entrainement sur les autres branches
de l’économie.
19
Par ailleurs, les secteurs les moins intensifs en CI, c.-à-d. ceux qui possèdent le taux de
valeur ajoutée le plus élevé, sont respectivement : le secteur agricole qui a besoin
uniquement d’un cinquième de sa production comme consommation intermédiaire, le
secteur des services avec une valeur ajoutée qui couvre le ¾ de sa production et le secteur
de transport et communications avec 2/3 de la production comme valeur ajoutée.
Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB)
Secteur Part de VA dans la production Part de CI dans la production Part de SUB dans la production
AGR 0,79 0,21 0
IAA 0,33 0,73 -0,06
ICH 0,19 0,82 -0,01
TEX 0,26 0,74 0
IRN 0,86 0,33 -0,19
CON 0,46 0,54 0
INMT 0,48 0,52 0
IMT 0,35 0,65 0
IGM 0,33 0,67 0
AIND 0,26 0,74 0
ELC 0,24 0,76 0
TEC 0,68 0,32 0
HER 0,31 0,69 0
SER 0,73 0,27 0
ADM 0,36 0,64 0
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
Il faut noter que l’industrie des ressources naturelles apparait comme le secteur ayant la
plus grande part de valeur ajoutée (= 86 %). En revanche, le tableau 2 montre aussi que ce
secteur utilise jusqu’à 33 % de sa valeur de production comme consommations
intermédiaires. La somme de deux parts dépasse 100 %. La raison pour cette supériorité est
la subvention qui représente 19 % de la production. Donc, la valeur ajoutée (réelle, sans les
subventions) sera inférieure à la valeur annoncée précédemment. Le deuxième secteur le
plus subventionné est celui d’Industries Agro -Alimentaires qui capte 23 % de la
subvention totale fournie par l’État pour subventionner principalement le pain, l’huile et le
sucre.
Le gouvernement égyptien a choisi de subventionner ces types des produits nécessaires
pour la plus part de la population qui souffre de la faiblesse du revenu vu que 45 % de la
population vivent au-dessous du seuil de deux dollar par jour (Bedair et Mahmoud, 2009).
20
4.2. Revenu et Épargne
4.2.1. Gouvernement
4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement
On constate que les transferts présentent la grande partie des sources de revenu du
gouvernement (= 74 %). Les firmes constituent la principale source de ces transferts
puisqu’ elle participe à 53 % dans le transfert total, soit 39 % du revenu gouvernemental16
.
Le transfert de reste de monde ne présente que 6 % de revenu, soit 8 % du transfert total.
Donc le budget public dépend beaucoup des revenus des agents internes notamment les
entreprises. Les taxes directes et indirectes, les droits douaniers et les subventions
présentent 26 % de revenu gouvernemental.
Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG)
Les sources d’YG Part en %
TI 16,5
TM 3,7
SUB -14,6
TD 20,6
La somme des taxes 26,2
TR_H 28,6
TR_Firm 39,4
TR_ROW 5,8
La somme des transferts (TR) 73,8
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
4.2.1.2. Dépenses du gouvernement
Le gouvernement alloue une grande partie de ses dépenses totales aux transferts (TRs)
aux agents (soit 67 %), dont 86 % destinés aux entreprises. La deuxième grande tranche de
ces dépenses est allouée aux achats gouvernementaux des biens et services (G) soit 47 %
des recettes totales du gouvernement. L’épargne du gouvernement représente 15 % de
celles dernières. La valeur négative de l’épargne publique est attendue, puisque le budget
du gouvernement égyptien constate un déficit depuis longtemps.
16
Nous n’avons pas d’informations précises sur la nature de ces transferts de firmes vers l’État.
21
Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG)
Les destinations d’YG Part en %
TR → HU 2,9
TR → HR 2
TR → FIRM 59,3
TR → ROW 3,3
somme des transferts (TR) 67,5
Dépenses courantes du gouvernement (G) 47,5
Épargne du gouvernement (SG) -14,9
Total 100 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
4.2.2. Ménages
4.2.2.1. Sources de revenu des ménages
Selon le tableau 5, on voit que la plus grande partie de revenu des ménages urbains et
ruraux provient des transferts des autres agents, notamment les transferts des firmes. Les
transferts présentent plus que 70 % de revenu de ménage. Ces parts prouvent que le ménage
égyptien est un ménage indépendant et que les projets personnels et privés sont considérés
comme la source principale de rémunération.
Tableau 5: Sources de revenu des ménages
Ménages urbains Ménages ruraux
Revenu total (YG) 495144,16 351473,11
Masse salariale 147989,75 89428,24
Part de la masse salariale (%) 29,89 25,44
Transfert des firmes 318850,85 249420,87
Transfert de Gouvernement 8071,92 5609,20
Transfert de Reste de monde 20231,64 7014,80
Total des transferts 347154,41 262044,87
Part des transferts (%) 70,11 74,56
Source : Calculs à partir la MCS 2006/07
4.2.2.2. Dépenses des ménages
Le tableau 6 ci-dessous, nous montre que le revenu des ménages ruraux est inférieur au
revenu des ménages urbains. La raison de cette infériorité est que l’effectif de main
d’œuvre dans les zones rurales est plus faible que dans les grandes villes telles que Caire et
Alexandria. En revanche, le tableau indique une part de consommation par rapport au
22
revenu pour les ménages ruraux plus élevée que celle de ménages urbains. Souvent dans
une famille rurale, le nombre des membres non-actifs est plus élevé que dans une famille
urbaine; ce qui va engendrer une consommation plus grande. À la base de ces résultats,
l’épargne des ménages urbains sera plus grande que l’épargne des ménages ruraux.
Tableau 6: Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des ménages
Ménages Urbains (HU) Ménages Ruraux (HR)
La part dans YH valeur % valeur %
YH 495144 100 351473 100
TDH 10071 2 5990 2
YDH 485074 98 345483 98
CH 286784 58 228746 65
SH 198290 40 116738 33
La part dans YDH valeur % valeur %
YDH 485074 100 345483 100
CH 286784 59 228746 66
SH 198290 41 116738 34
Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007
N.B : YH = revenu total des ménages, YDH = revenu disponible des ménages
Si nous regardons la répartition de revenu entre la consommation et l’épargne, on
constate que le ménage urbain consacre une part plus grande de son revenu disponible à
l’épargne. Mais dans les deux cas, la part de la consommation est plus grande que la part de
l’épargne.
4.2.3. Firmes
4.2.3.1. Sources de revenu des firmes
Notre MCS montre que les rémunérations du capital sont entièrement destinées aux
firmes; ce qui fait d’elles la source fondamentale de revenu des firmes soit en chiffre 57.6
%. Les transferts du gouvernement et des ménages salariés présentent la deuxième source,
environ 18 % de chacun. Le transfert élevé de gouvernement est expliqué principalement
par le fait qu’une partie des firmes sont publiques ou semi-publiques.
Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF)
Sources d’YF RK HU HR FIRM GVT ROW YF
Part en % 57,58 11,96 5,78 2,62 18,14 3,93 100
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007. (N.B : RK ≡ rémunérations du capital)
23
4.2.3.2. Dépense :
Plus que la moitié des dépenses totales des entreprises, 62 %, sont contractées
principalement sous forme des transferts aux ménages sous forme des salaires et des
rémunérations de capital. Alors que 15 % de ces dépenses représente les dépenses
intérieures parmi les unités de cet agent (coût de transactions, réparation et entretien, etc.).
Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes
Destination de la dépense Transferts aux Taxes Épargne Total
FIRM HU HR GVT ROW TDF SF YF
Part en % 2,62 34,87 27,27 12,06 3,24 4,55 15,4 100
Source : Nos calculs à partir de MCS 06/07
La troisième grande dépense est le transfert vers le gouvernement qui présente 12 % de
revenu. Ce constat est logique, car on a dit précédemment que la principale source de
revenu de GVT est les transferts des firmes.
4.2.4. Reste du monde (ROW)
Les transferts des agents locaux vers le reste de monde ne forment que 13.6% du revenu
total de ce dernier. Le ¾ de ces transferts provient des entreprises (par exemple, sous forme
d’épargne à l’extérieur ou d’achat des actions).
Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les
produits importés
HU FIRM GVT AGR IAA ICH TEX IRN
0,4 10,0 3,2 3,3 12,7 8,4 2,0 8,7
INMT IMT IGM AIND ELC TEC CON SER
1,5 6,0 19,9 8,9 0,0 2,5 0,9 11,5
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
Alors que la plus part de revenu de ROW découle de l’importation notamment les biens
de Génie et Machines qui constituent un cinquième du revenu total de ROW; la
contribution des biens Agro –Alimentaires et d’Autres Services dans le revenu de ROW
sont 12.6 % et 11.5 % respectivement. Les produits manufacturés constituent la plus grande
partie des importations égyptiennes.
24
Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés
HU HR FIRM GVT AGR IAA ICH TEX IRN
6,9 2,4 12,2 5,5 1,5 2,5 10,2 1,6 14,5
INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER INV
0,7 3,7 0,8 2,7 0,0 12,6 15,0 12,7 -5,2
Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007
À peu près ¾ des dépenses de ROW sont consacrées pour l’importation des biens et
services de l’Égypte tels que les services des Hôtels et Restauration qui représente 15 % de
dépense totale de ROW (Le tourisme est une source importante de devise pour le pays) ; les
biens des Ressources naturelles couvrent 14.5 % des dépenses; les autres services forment
12.7 %; et les transports et communications représentent 12.6 %. Les dépenses sous forme
des transferts aux agents constituent environ 27 % des dépenses totales de ROW, au moins
45 % de ce dernier pourcentage est orienté aux entreprises.
4.3. La demande :
La demande totale se compose en demande intermédiaire (46 %) et en demande finale
(54 %, dont 34 % en consommation des ménages; 9 % en dépenses courantes du
gouvernement et 10 % en demande finale pour fin d’investissement).
La consommation des ménages se repartie en 13 produits finaux, mais une grande
partie de la consommation est consacrée à deux types des biens (biens Agro –Alimentaires
36 % et Autres Services 18 %).
Tableau 11: La demande totale et ses composantes
Demande CH_HU CH_HR G CIT INV TOTAL
En valeur 286784 228746 132818 678690 155300 1482338
Part en % 19 15 9 46 10 100
Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007
La demande finale pour fins d’investissement se décompose en 12 produits finaux, à
l’exception de ceux provenant du secteur d’Industries non- Métalliques et de celui d’Autre
Services. 46 % de cette demande est allouée aux biens de secteur de Construction, 20 %
aux produits du secteur du Génie et Machines et 19 % au secteur d’Autres Services.
25
III. Présentation du modèle d'EGC
Les raisons principales pour lesquelles nous avons décidé d’appliquer un modèle EGC
(PEP1-1) pour notre étude se résument dans les points suivants :
Tout d'abord, l’investissement public de l’infrastructure et ses effets sur la croissance
économique ont été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents
outils d’analyse économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC
sont vraiment limitées. En outre, aucune étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en
appliquant ce type des modèles. L’impact de l’infrastructure sur la croissance passe à
travers plusieurs canaux de l’économie, et les modèles d’équilibre général permettent de
modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions
entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents.
Deuxièmement, les modèles EGC représentent un outil très important dans la
modélisation, en particulier pour les pays en développement. Ce qui est dû au fait que les
pays en développement, parmi lesquels l'Égypte, souffrent de plusieurs problèmes
concernant les données statistiques entre autres le manque des données et les sources peu
fiables ou contradictoires des longues séries chronologiques. En revanche, il est suffisant
pour l’utilisation des modèles EGC de posséder une matrice de comptabilité sociale pour
une année de référence jugée représentative de la structure de l’économie sans avoir besoin
d’une série d’observations statistiques. Ce qui explique la popularité de ces modèles pour
l’analyse des économies des pays en développement.
Enfin, l’analyse du rôle de l’infrastructure dans une économie devrait être étudiée dans
un cadre général, du fait qu’elle a de nombreux effets sur l'expansion ou la contraction des
secteurs, l'emploi, l'investissement, la productivité …etc., et par conséquent sur le bien-être
de la population. Tous ces effets ne peuvent pas être étudiés dans un cadre d'équilibre
partiel. D’où la nécessité d'utiliser un modèle EGC.
1. Hypothèses principales du modèle
Le modèle PEP1-1 suggéré pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP
(version statique - un seul pays). Nous adaptons ce modèle à l'économie égyptienne et le
modifions pour tenir en compte des effets de l’infrastructure publique. Ce modèle est
26
construit par Decaluwé et al. (2009) pour quantifier l'impact de différentes politiques sur les
pays en développement.
Le modèle est basé sur une série d'hypothèses parmi lesquelles :
L’économie du pays est une petite économie qui n’influence pas les prix mondiaux
(preneur de prix). C’est évidemment compatible avec l’économie égyptienne vis-à-vis
du reste du monde.
C’est aussi un modèle de concurrence parfaite, donc la condition de maximisation du
profit implique que le prix du facteur de production est égal à sa valeur de la
productivité marginale.
La monnaie est uniquement un instrument d'échange et une unité de compte, ce qui
signifie qu’on ne s’intéresse qu’aux prix relatifs.
Le travail est parfaitement mobile entre les secteurs de production, tandis que le capital
est spécifique à chacun d'entre eux. Les facteurs de production sont immobiles au
niveau international. Ainsi, les dotations factorielles ne sont pas touchées par les
transferts de ressources avec le reste du monde.
Les industries utilisent des facteurs de production et également des produits
intermédiaires d'autres activités. De plus, il existe une complémentarité parfaite à la
Leontief (où l’élasticité technique de substitution est égale à zéro) parmi les intrants
intermédiaires d’un côté, et entre les intrants intermédiaires et les facteurs de production
(ou la valeur ajoutée) d’un autre côté.
La production nationale est répartie entre consommation intérieure et exportations grâce
à une élasticité constante de transformation (CET).
Les ménages maximisent leur fonction d’utilité qui est représentée par un système
linéaire de dépenses sous contrainte de leur budget. Dans cette perspective, il existe un
niveau minimal pour certains biens qui est consommé quel que soit leurs prix. La
consommation des ménages est répartie entre les différents produits selon des fonctions
de demande de système de dépense linéaires (LES).
Les entreprises ont des revenus provenant de la rémunération du capital et les transferts.
Leurs dépenses sont réparties entre leur épargne (le financement de leurs
investissements) et les transferts aux ménages et autres agents.
27
Les ménages et les entreprises paient des impôts au gouvernement. Par ailleurs, de
nombreux transferts sont effectués entre les agents économiques tels que les ménages,
les entreprises, le gouvernement et le reste du monde.
En comparaison avec les autres hypothèses de substituabilité ou de transformation
parfaite, les hypothèses de transformation imparfaite (entre les exportations et les ventes
locales de la production nationale) et de substituabilité imparfaite (entre les
importations et la production intérieure vendue localement) permettent au modèle de
mieux refléter les réalités empiriques de la plupart des pays.
2. Introduction des infrastructures dans un MCEG.
Avant de présenter notre modèle, nous décrivons quelques modèles conçus pour
prendre en compte les investissements de l’état en infrastructure et ayant les éléments
principaux semblables à notre modèle. Dumont et Mesplé-Somps (2000) appliquent un
modèle d’équilibre général calculable séquentiel à l’économie sénégalaise pour analyser
l’impact de l’accroissement de l’infrastructure publique sur la compétitivité et la croissance
économique. Les auteurs ont utilisé une fonction de production Cobb-Douglas avec
rendements d’échelles croissants pour les secteurs industriels et de service et avec des
rendements d’échelles constants pour le secteur agricole.
( ∑
⁄ )
« i » représente le secteur d’activité (industriel, services)
Dans ce modèle, la productivité totale des facteurs capte l’impact de l’investissement
public par l’externalité de l’investissement public qui représente le rapport du capital public
par la somme du capital privé( ∑ ⁄ )
en utilisant des valeurs du paramètre d’élasticité
= (0; 0.579 et 0.579) respectivement pour les branches d’activité (agriculture, industrie et
services) telle qu’elles sont estimées dans les études économétriques de Latreille et
Varoudakis (1996). Diverses simulations ont été effectuées selon le mode de financement.
Les auteurs concluent que l’impact sur la croissance est toujours favorable et quasi-
comparable quelque soit le mode de financement. Cependant, l’impact sur la compétitivité
28
n’est pas le même. La compétitivité s'affaiblit suite à une augmentation d’investissement
public financée par l’aide internationale, alors qu’elle s’améliore si le financement
s’accomplit par les taxes indirectes.
De son côté, Estache et al. (2008) a étudié l’impact des dépenses d’infrastructure dans
six pays d’Afrique subsaharienne en utilisant une approche similaire à Dumont et Mesplé-
Somps (2000). Cependant, leur modèle est un modèle statique qui utilise le flux
d’investissement privé plutôt que le stock pour capter l’effet d’infrastructure dans la
fonction de production
Celle-ci se présente comme suit :
( ⁄ )
Où, est l’externalité par secteur qui est fonction du rapport du nouvel investissement
public par l’investissement public durant la période de référence , avec l’élasticité
spécifique du secteur en puissance.
La fonction de la valeur ajoutée Cobb-Douglas utilisée se présente comme suit :
Les simulations réalisées montrent une amélioration du bien-être des ménages. Cette
amélioration provient des externalités positives de l’infrastructure publique. Cet effet
positif sur la croissance compense largement d’autres effets négatifs parmi lesquels ceux de
la maladie hollandaise.17
Dans sa thèse parue en 2012, Bayoudh (2012) étudie l’impact de l’investissement en
infrastructure publique sur la croissance de l’économie tunisienne en utilisant le modèle
17
La maladie hollandaise : un concept explique la relation entre l'augmentation des recettes provenant des
ressources naturelles (ou des apports d'aide internationale) et la baisse de compétitivité du secteur
manufacturier d'une nation donnée. Inspiré du cas des Pays-Bas après la découverte de grands gisements de
gaz naturel en 1959.
29
dynamique PEP1-t18
en supposant l’existence d’externalité positive sur la productivité totale
des facteurs de production dans le secteur privé.
Il a utilisé une fonction de production de type CES de la forme suivante :
[ ( )
]
⁄
Avec i : indice de secteur de production, t : indice le temps, et 0 < βi < 1.
Il a modélisé l’externalité d’infrastructure publique de la même façon que Dumont et
Mesplé-Somps (2000) en tenant compte de l’effet de congestion comme cela se manifeste
dans la spécification de la productivité des facteurs donnée ci-dessous:
[
(∑ )
]
Avec Ai,t : le progrès technique exogène non causé par le capital public, σ : paramètre
d’élasticité d’externalité du capital public (paramètre de la productivité du capital public),
et ζ : paramètre de congestion (plus les infrastructures publiques sont utilisées moins grande
sera leurs contributions à la productivité des entreprises privées). Il trouve que l’impact de
l’investissement dans l’infrastructure publique sur la croissance est positif quelque soit le
mode de financement. Cet effet positif compense l’effet d’éviction des investissements
privés durant l’année de choc. De plus, il montre que le meilleur mode de financer
l’accroissement de l’infrastructure publique est l’aide internationale. Par ailleurs, le
financement par les taxes indirectes sur les produits engendre moins de distorsions que le
financement par les taxes directes sur le revenu.
Mbanda (2010) analyse l’impact d’un accroissement important dans l’investissement de
l’infrastructure publique en Afrique du Sud en utilisant un modèle CGE séquentiel.
L’objectif de cette étude est de quantifier cet impact à court terme et à long terme,
d’évaluer son effet sur les divers aspects socio-économiques et de déterminer le degré de
réalisation des objectifs macroéconomiques de croissance, de création d’emploi, de
18
PEP1-t : Standard PEP model: single-country, recursive dynamic version, Politique économique et
Pauvreté/Poverty and Economic Policy Network, Université Laval, Québec. Construit par DECALUWÉ, B.;
A. LEMELIN; V. ROBICHAUD et H. MAISONNAVE (2010).
30
réduction de la pauvreté et de redistribution du revenu. Les auteurs ont utilisé le modèle
PEP1-t et l’ont adapté pour l’économie sud-africaine. Parmi les ajustements qu’ils ont
effectués, l’introduction d’une équation de courbe de salaire pour tenir compte du fort taux
de chômage en Afrique du Sud. Ils appliquent une élasticité négative du salaire par rapport
au chômage égal à (- 0,1) comme il apparaît dans la fonction suivante :
( )
Avec :
: Le taux de salaire
: Un paramètre d’échelle
: Le aux de chômage
: l’élasticité du salaire par rapport au chômage
P : le niveau des prix
Ils utilisent la même fonction qu’Estache et al. (2008) présentée plus haut pour
exprimer l’externalité de l’investissement public dans le modèle.
Les simulations effectuées dans le cadre de cette étude montrent un accroissement du
PIB, une tendance à la baisse pour les niveaux des prix et des salaires; ce qui encourage les
entreprises à engager plus de travailleurs et par conséquent à faire baisser le taux de
chômage. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque l’accroissement de l’investissement
dans l’infrastructure publique est financé par les taxes directes.
Enfin, Dissou et Didic (2011) ont étudié l’impact de l’investissement dans
l’infrastructure publique en utilisant un modèle EGC dynamique intertemporelle avec
hétérogénéité (anticipations parfaites et myopie) des agents (consommateurs et firmes). Les
auteurs supposent dans leur étude qu’il existe des externalités positives pour le capital
public dont l’ampleur varie selon différents secteurs. Ils considèrent que le capital public
est un facteur dans la fonction de production et ils le modélisent comme un bien public pur
(qui ne se soumet pas à la congestion).
(0,1]
L’incorporation du capital public total ( ) dans la fonction de production à travers le
stock du capital net utilisé par les entreprises ( ) génère, selon les auteurs, un profit net
31
pour les propriétaires des firmes. Cependant, les simulations effectuées par les auteurs ont
montré que les effets de l’augmentation des investissements publics varient en fonction du
mode de financement à court terme alors qu’ils sont plutôt positifs à long terme avec un
accroissement de PIB de 1,39 % et 1,84 % pour le financement par la taxe de vente et l’aide
internationale respectivement.
Sur la base de ces références, on présente maintenant le modèle d’Égypte développé
dans ce mémoire. Pour analyser l’effet de l’infrastructure public dans le cas égyptien, nous
postulons une fonction de production de type CES pour chaque branche d’activité, à
rendement constant des facteurs de production privée, avec la présence de l'investissement
public d’infrastructure. Nous traitons l’existence de l’externalité du capital public dans
notre modèle en se basant sur des études antérieures de la littérature. Nous suivons
Bayoudh (2012) dans le choix de type de la fonction de production. Aussi, nous suivons
partiellement Estache et al. (2008) dans le choix de forme d’externalité, en utilisant la
même valeur d’élasticité d’externalité proposée par Dumont et Mesplé-Somps (2000).
L’externalité de l’investissement public d’infrastructure « ( ) » génère un
accroissement dans la productivité totale des facteurs « » qui apparaît dans la
fonction de la valeur ajoutée « » suivante :
[ ( )
]
⁄
(1)
Avec :
: Demande du travail de la branche d’activité j
: Demande du capital de la branche d’activité j
: Paramètre de répartition (CES – valeur ajouté) ; 0 < < 1
: Paramètre d’élasticité (CES – valeur ajouté) ; 1 < <
: Paramètre d’échelle (CES – valeur ajouté)
Ce dernier paramètre représente la productivité totale des facteurs de production et il est
défini comme suit :
( ) (2)
32
Avec :
: Composante, de nature exogène, de la productivité totale des
facteurs, de la branche j
( ) : Externalité du capital public (composante, de nature endogène, de
la productivité totale des facteurs)
: Paramètre d’élasticité d’externalité ( = 0.5)
Cette manière d’inclure l’effet d’externalité du capital public dans la fonction de valeur
ajoutée nous permet d’appliquer deux types de chocs au sujet d’infrastructure publique : un
choc sur le stock du capital public (KG) ou/et un autre sur le flux d’investissement public
(IT_PUB).
Le choix de la forme CES pour la fonction de la valeur ajoutée (VAj) est pertinent,
parce que le travail et le capital sont des substituts imparfaits. Autrement dit, le travail ne
peut pas remplacer complètement le capital et inversement. La fonction de la demande des
produits composites (Qm) est également de la forme CES, reflétant ainsi la substitution
incomplète entre les produits locaux et les importations.
3. Fermeture du modèle
La fermeture macroéconomique est un déterminant important des résultats du modèle
EGC. Il s’agit d’inclure dans le modèle un ensemble de contraintes qui doivent être
satisfaites par le système économique, et qui s’imposent aux décisions des agents
microéconomiques. En général, elles sont déterminées en fonction de ce qui convient à
l'économie et de la perspective avec laquelle l’analyste utilise les résultats des simulations.
Par exemple, une vision de court terme n’a pas les mêmes implications qu’une analyse de
long terme. Certaines contraintes peuvent apparaitre comme des objectifs de politique
économique comme par exemple ne pas accroitre le déficit public ou les emprunts externes.
Le choix des fermetures définit le cadre d’analyse des résultats et doit à tout moment être
gardé en mémoire lorsqu’on étudie les résultats des simulations. Dans notre cas, le capital
installé est spécifique au secteur, de sorte que le taux de rémunération du capital varie selon
les secteurs. Le taux de change nominal est le numéraire de notre modèle et le taux de
change réel est la variable d’ajustement de l’équilibre externe. Les taux des impôts directs
et indirects sont constants. Le solde du compte courant est fixé de manière exogène. En
d’autres mots, nous postulons que l’état égyptien ne peut pas emprunter sans limites sur les
33
marchés étrangers et qu’il doit veiller à équilibrer ses transactions avec les non-résidents.
Pour chaque ménage, l'épargne est une part fixe du revenu disponible.
La fonction d’investissement total est représentée par le niveau de l’épargne totale
comme suit :
∑ (3)
Avec :
IT : Budget d’investissement total
SHh : Épargne des ménages
SF : Épargne des firmes
SG : Épargne du gouvernement
SROW : Épargne externe
L’investissement public est fixe en volume, mais en valeur il va dépendre du prix des
biens d’investissement, nous définissons un indice du prix d’investissement endogène.
( ) (4)
Avec :
: Budget d’investissement privé
: Budget d’investissement public
: Indice du prix d’investissement public
La limite des modèles EGC utilisant une fermeture de type néoclassique est l’admission
de l’hypothèse de plein emploi des facteurs de production. L’utilisation d’une fermeture
keynésienne sera plus pertinente pour les pays qui souffrent du problème de chômage, tel
que l’Égypte.
Selon la fermeture keynésienne, on suppose que l’investissement est fixe en volume et
le salaire réel est flexible. Un changement du salaire réel incite les entreprises à adapter le
niveau d’emploi dans le but de générer des revenus et par conséquent des épargnes
suffisantes pour financer le volume stabilisé d’investissement. Nous avons introduit un taux
34
de chômage dans le modèle afin de sortir de l’hypothèse de plein-emploi du facteur de
travail qui ne coïncide pas à l’état actuel de l’économie égyptienne19
.
La fonction représentant le taux de chômage se définit comme suit :
( ∑ ) (4)
Avec :
LS : Offre totale du travail
LDj : Demande totale du travail par la branche j
UR : Taux du chômage
19
L’Égypte a connu une tendance croissante remarquable de chômage dans les deux dernières décennies,
suite à l’application du programme d’ajustement et de reforme économique de la banque mondiale et le fonds
monétaire internationale au début des années 90s.
35
IV. Simulations et résultats
Dans ce chapitre, nous présentons les différents scénarios de simulation en se focalisant
sur l’analyse et l’interprétation des résultats obtenus. Dans cette optique, nous appliquons
trois scénarios de simulation qui correspondent aux modes de financement d’une
augmentation de l’investissement public (IT_PUB) et/ou du stock de capital (KG). Ces
scénarios se présentent comme suit:
Scénario du financement par le crédit intérieur
Scénario du financement par les taxes indirectes
Scénario du financement par l’épargne étrangère.
1. Choc sur le stock de capital public (KG) versus choc sur l’investissement
public (IT_PUB)
Selon le tableau 12, nos simulations comprennent deux types de chocs : une
augmentation de 30 % des investissements publics et une hausse de stock de capital public
de 4.821 %, tous deux équivalents20
. On va montrer que notre étude peut se limiter à
analyser l’impact d’un seul type de choc sur l’économie égyptienne moyennant les
différents mécanismes de financement mentionnés antérieurement en se basant sur les
données de la matrice de comptabilité sociale MCS 2006/2007.
Tableau 12: Les trois scénarios pour les deux types de chocs
Source du choc ↓ Destination du choc → Choc sur le KG Choc sur IT_PUB
Crédit intérieur 4.821% 30%
Taxes indirectes 4.821% 30%
Épargne étrangère 4.821% 30%
Nos résultats montrent que les impacts de deux chocs sont semblables. La seule
différence est que la hausse de l’investissement public (IT_PUB) crée un effet d’éviction
sur l’investissement privé (IT_PRI)21
. Tel qu’illustré dans la dernière ligne du tableau 13,
20
Il faut noter que pour un même montant de financement, le choc de 4.821% sur le stock de capital public
(KG) est équivalent à 30% du choc sur l’investissement public (IT_PUB) compte tenu des valeurs de ces deux
de variables. 21
C’est l’effet négatif sur l’investissement privé engendré par l’augmentation d’investissement public dans le
cas où les sources de financement sont limitées.
36
cet effet est bien visible dans le cas du financement par le crédit intérieur (
). Ce qui n’est pas le cas lorsque le choc concerne directement le stock de capital.
Ce résultat est attendu, vu que l’investissement public intervient dans la fonction
d’épargne nationale. Une hausse de la valeur de ce type d’investissement « IT_PUB »
engendre une baisse de la part d’épargne consacrée à l’investissement privé. Par contre, le
capital public KG n’apparait que dans le paramètre de la productivité totale des facteurs
« B_VA_KG ». Donc, il n’intervient pas dans la fonction d’épargne totale. Par conséquent,
l’effet d’éviction ne se produit pas.
Une explication parallèle nous montre que l’augmentation de KG intervient
directement dans le côté offre tandis que l’accroissement de l’investissement public
IT_PUB affecte directement la demande parce qu’il engendre une augmentation de la
demande des biens d’investissement par le gouvernement.
Tableau 13: L’effet des différents chocs sur les quatre variables (PIB & IT & IT_PUB & IT_PRI)
Variable Simulation → Siml. 1
« Épargne interne »
Siml. 2
« Taxes indirectes »
Siml. 3
« Épargne externe » Choc sur → KG IT_PUB KG IT_PUB KG IT_PUB
PIB_PB
Valeur initiale 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8
Simulation 728176,1 728176,1 725008,1 725008,1 738676,6 738676,6
Variation (%) 0,712 0,712 0,274 0,274 2,164 2,164
IT
Valeur initiale 155300,0 155300,0 155300,0 155300,0 155300,0 155300,0
Simulation 158522,0 158522,0 162832,1 162832,1 171352,0 171352,0
Variation (%) 2,075 2,075 4,850 4,850 10,336 10,336
IT_PUB
Valeur initiale 25158,6 25158,6 25158,6 25158,6 25158,6 25158,6
Simulation 25158,6 32706,2 25158,6 32706,2 25158,6 32706,2
Variation (%) 0,00 30 0,00 30 0,00 30
IT_PRI
Valeur initiale 130141,4 130141,4 130141,4 130141,41 130141,4 130141,4
Simulation 133583,5 126102,0 137685,8 130141,97 146171,0 138616,7
Variation (%) 2,645 -3,104 5,797 0,0004 12,317 6,512
Source : Résultats des simulations
De ce fait, l’interprétation de différentes simulations pour les deux types de chocs
représentera une répétition22
. Pour cette raison, nous limitons l’interprétation des résultats
aux simulations associées au choc d’investissement public (IT_PUB) qui est plus réaliste
22
À l’exception d’effet d’éviction que nous avons expliqué plus haut.
37
dans le cas de notre modèle : un modèle d’EGC statique. Pour chacun des scénarios de
financement, l’interprétation des résultats est faite dans les sections suivantes.
2. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par le crédit
intérieur
2.1. Les prix et la production
L’augmentation de l’investissement public (IT_PUB) de 30 % implique un
accroissement dans la productivité totale des facteurs (B_VA_KG) de 2.06 % pour tous les
secteurs de production, et par conséquent une hausse des valeurs ajoutées « VAj » de ces
secteurs. La production totale (XST) et la consommation intermédiaire (CI) seront
également à la hausse au même pourcentage que la valeur ajoutée pour chaque secteur23
.
Les simulations montrent que les prix de valeur ajoutée (PVAj) dans tous les secteurs
baissent à l’exception de celui du secteur public.
Tableau 14: Prix des valeurs ajoutées (PVA) répartie par secteur
PVAj Valeur initiale Simulation Variation %
PVA AGR 1,000 0,981 -1,906
PVA IAA 1,000 0,982 -1,819
PVA ICH 1,000 0,983 -1,657
PVA TEX 1,000 0,980 -1,981
PVA IRN 1,000 0,994 -0,593
PVA CON 1,000 0,984 -1,581
PVA INMT 1,000 0,984 -1,587
PVA IMT 1,000 0,994 -0,611
PVA IGM 1,000 0,985 -1,498
PVA AIND 1,000 0,987 -1,303
PVA ELC 1,000 0,979 -2,053
PVA TEC 1,000 0,984 -1,612
PVA HER 1,000 0,984 -1,648
PVA SER 1,000 0,982 -1,756
PVA ADM 1,000 1,000 0,000
Source : Résultats de la simulation.
Cette baisse s’explique de deux manières:
Premièrement, lorsqu’on compare la valeur de la productivité de travailleur et son
salaire nominal « W », on note un déséquilibre entre ce salaire et la valeur de la
productivité, car, à court terme W est fixe et la condition de plein emploi n’est pas
23
Voir l’annexe « B » le tableau « B-3 : Production et Facteurs »
38
vérifiée. Par ailleurs, une interprétation ex-ante, ceteris paribus, nous montre que la
productivité de travail a augmenté en valeur dans les secteurs privés parce que la
productivité totale des facteurs a connu un accroissement. Par conséquent, la valeur de
la productivité totale est supérieure au salaire nominal. Ce qui implique une demande
plus forte des travailleurs jusqu’à atteindre une égalité entre ces deux indicateurs.
Deuxièmement, en se basant sur le prix du producteur (PTj), On s’attendait à une baisse
de ce prix dans les secteurs privés pour expliquer la baisse du prix de la valeur ajoutée,
tel que confirmé par nos résultats de simulation24. Le prix PT est une moyenne pondérée
du prix à l’exportation (PE) et du prix local (PL) pour les produits exportés, et PT = PL
pour les produits non exportés.
Tableau 15: Parts d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS)
Produit Les parts avant le choc Les parts après le choc
La part (EX/XS) La part (DS/XS) La part (EX/XS) La part (DS/XS)
AGR 3,674 96,326 3,701 96,299
IAA 4,696 95,304 4,711 95,289
ICH 47,596 52,404 47,419 52,58
TEX 8,418 91,582 8,439 91,561
IRN 26,384 73,616 26,267 73,733
INMT 35,436 64,564 35,328 64,672
IMT 34,28 65,72 34,056 65,944
IGM 10,902 89,098 10,813 89,187
AIND 20,753 79,247 20,662 79,338
ELC 0,142 99,858 0,142 99,858
TEC 35,135 64,865 35,199 64,801
HER 55,361 44,639 55,54 44,46
SER 11,779 88,221 11,823 88,177
Source : Calculs à partir des résultats des simulations.
Pour la majorité des produits, la part de l’offre locale (DS) dépasse 65 % avant et après
la simulation, excepté le produit « HER » dont la part ne dépasse pas 45 %, et « ICH » dont
la part de DS est de 53 % environ.
Intuitivement, on constate que la variation du prix du producteur dépend fortement de la
variation du prix local. Autrement dit, le prix local et par conséquent le prix du producteur
dépendent de l’offre locale (DS) et la demande locale (DD). Une baisse du prix pour la
24
Voir l’annexe « B » tableau « B-2 : prix » concernant le prix composite.
39
plupart des produits est le résultat d’un déséquilibre entre DS et DD Ex-ante, car, à prix
fixe, la consommation des ménages reste quasiment inchangeable, de même pour leur
épargne, car leur revenu qui est basé sur le salaire et les transferts ne changent presque pas.
Après le choc, la productivité marginale du capital accroit; ce qui augmente la
rémunération du capital et par la suite le revenu et l’épargne des firmes augmentent
également. De même pour le revenu de l’État qui est basé sur les taxes directes et indirectes
ainsi que la taxe sur l’importation, on s’attend à une augmentation faible de revenu de
gouvernement due à la hausse des taxes directes sur le revenu des firmes, ainsi, l’épargne
publique augmente également. À partir de ces anticipations, ceteris paribus, la demande
d’investissement augmente.
Finalement, la demande locale totale doit augmenter d’une manière plus faible que celle
de l’offre locale, car la demande des ménages a accru faiblement. Pour cette raison, le prix
local puis le prix à la production devront baisser pour absorber le surplus de l’offre. Il est
attendu donc que la demande de travail augmente suite à l’augmentation de la productivité
marginale du travail en volume.
Tableau 16: Variation (%) de travail demandé (LDj) par secteur et celle du taux de chômage (UR)
Secteur Valeur initiale Simulation Variation %
AGR 9642,22 9660,098 0,185
IAA 12396,93 12445,763 0,394
ICH 2658,56 2677,435 0,71
TEX 7545,36 7553,511 0,108
IRN 5688,39 5817,933 2,277
CON 20741,69 21094,134 1,699
INMT 1374,3 1391,386 1,243
IMT 2670,28 2746,754 2,864
IGM 4203,69 4294,107 2,151
AIND 2841,95 2885,44 1,53
ELC 2664,3 2662,136 -0,081
TEC 13145,52 13244,672 0,754
HER 5176,34 5213,15 0,711
SER 98250,47 98926,018 0,688
ADM 48417,99 48787,399 0,763
LD (Total) 237417,99 239399,936 0,835
UR 0,106 0,099 -7,041
Source : Résultats de la simulation.
40
Selon le tableau ci-haut, la demande de travail a augmenté pour tous les secteurs sauf le
secteur d’électricité dans lequel la demande a connu une très faible baisse (-0.08 %). Cette
baisse peut être expliquée par le fait que le prix de la valeur ajoutée a fortement baissé à tel
point que la valeur de la productivité marginale de travailleur dans ce secteur soit inférieure
au salaire à court terme W, tel qu’obtenu dans le tableau 1 ci-dessus ( -2,053).
Pour les autres secteurs, le prix de la valeur ajoutée a baissé, mais sa baisse demeure
toujours plus faible que la hausse de la productivité physique; ce qui explique la variation
positive de la demande de travail. La demande de travail a connu la hausse la plus grande
dans les secteurs des industries du génie et machines « IGM », des industries métalliques
« IMT » et des industries des ressources naturelles « IRN » pour lesquels les diminutions
des PVAj correspondants sont les plus faibles. Suite à cet accroissement de la demande de
travail, le taux de chômage global a diminué d’un pourcentage de 10.6 % à 9.9 %, soit une
baisse de 7.04 %. Maintenant, on peut constater le premier principal impact de la hausse
des investissements publics sur l’emploi. Cette hausse a permis au marché de travail
d’absorber une main d’œuvre supplémentaire à court terme25
.
En ce qui concerne la variation de prix de consommation intermédiaire « PCI » de
chaque secteur « j », nous analysons les produits principaux qui entrent dans la production
de secteur « j » et qui influencent d’une manière significative le PCIj
25
Il faut mentionner qu’à court terme, l’offre de travail « LS » demeure constante.
41
Tableau 17: Part de demande intermédiaire (DIi,j) dans la consommation intermédiaire (CIj) répartie
horizontalement par secteur.
DI →
AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC
Services
(TEC +
HER +
SER) Secteur ↓
AGR 30,28 1,02 18,89 0,47 0,77 0,03 0,02 0,29 11,82 1,42 0,45 34,54
IAA 56,48 0,33 6,96 0,59 10,91 0,06 0,13 1,67 3,73 7,01 0,46 11,69
ICH 0,15 0,02 34,53 4,47 42,43 0,04 0,35 0,58 3,92 1,73 3,62 8,16
TEX 0,63 0,00 7,88 27,27 6,59 0,05 0,02 0,92 7,07 3,59 0,80 45,18
IRN 0,00 0,01 0,45 0,01 72,18 0,01 0,01 0,62 0,97 0,54 0,04 25,17
CON 0,00 0,00 5,09 0,15 2,08 12,25 4,77 22,51 2,84 7,51 28,26 14,53
INMT 0,00 0,00 24,20 0,02 32,20 0,05 34,40 0,09 1,56 0,88 0,07 6,55
IMT 0,00 0,00 1,22 0,11 9,41 0,02 0,24 31,46 5,62 1,92 16,52 33,49
IGM 0,04 0,00 3,08 0,07 4,37 0,10 0,30 12,25 35,53 18,39 0,20 25,68
AIND 0,21 0,03 8,30 2,00 10,94 0,00 0,50 23,49 7,60 20,35 0,33 26,27
ELC 0,00 0,00 0,08 0,00 92,81 0,04 0,00 0,29 0,00 5,03 0,00 1,75
TEC 0,38 0,50 0,21 0,04 69,67 0,07 0,00 1,24 16,41 0,52 0,20 10,77
HER 2,08 2,56 0,86 0,38 2,71 0,04 0,18 0,09 0,68 0,44 5,99 83,99
SER 2,20 0,15 9,68 5,15 4,63 0,64 0,05 2,27 17,23 5,79 0,80 51,42
ADM 0,89 0,75 2,26 0,46 3,03 5,71 0,03 0,74 2,38 3,79 8,29 71,69
Source: Calcul fait soit à partir de MCS 2006/2007 ou soit des résultats des simulations.
N.B : Les cases en vert présentent les parts les plus grandes
Selon les résultats du tableau ci-dessus, le prix PCI pour la plupart des secteurs a été
influencé principalement selon un ordre décroissant par le prix des services « TEC + HER
+ SER », le prix de l’industrie des ressources naturelles « IRN » et le prix de l’industrie de
génie et machines « IGM ». Comme les prix aux producteurs de ces produits intermédiaires
ont connu une baisse alors PCI devra également baisser. Les résultats de simulation
indiquent que le prix de la consommation intermédiaire a baissé pour tous les secteurs.
Cette variation de PCI traduit une baisse de coût de production; ce qui est une raison de
plus pour que la production de l’économie augmente.
Concernant les exportations, le prix local (PL) pour tous les produits a connu une
baisse, alors le prix relatif « e*PWX/PL» doit augmenter. Étant donné que le prix mondial
d’exportation (PWX) et le taux de change (e) sont exogènes, cette variation incitera les
producteurs locaux à exporter davantage.
42
Tableau 18: Variation (%) des exportations (EXj) répartie par secteur/produit
Sect. /Prod. AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER
∆ de PL -1,74 -1,39 -0,56 -1,29 -0,54 -0,92 -0,54 -0,81 -0,74 -0,84 -1,31 -1,6 -1,55
∆ d’EX 2,81 2,49 1,84 2,36 1,7 2,34 2,09 2,59 2,05 1,87 2,38 2,54 2,74
Source : Résultats de la simulation.
Le tableau des résultats ci-dessus confirme notre anticipation, puisque l’exportation
est à la hausse pour tous les produits exportés en reflétant l’augmentation du prix relatif à
l’exportation (ou la diminution du prix de producteur PL).
2.2. Revenus et Épargnes
2.2.1. Revenus
Le revenu des ménages salariés est la somme de la masse salariale et les transferts
d’autres agents. Le salaire W est fixe, mais le nombre total de travailleurs a augmenté.
Donc, la masse salariale augmente également de même proportion que le nombre des
travailleurs. Les transferts représentent la plus grande partie de revenu des ménages.
Tableau 19: Pourcentage des transferts «YHTR» et revenu total des ménages «YH»
YHTR YH Part en %
Ménage urbain « HU » 347386,285 496611,441 69,951
Ménage rural « HR » 262338,776 352513,555 74,419
Total 609725,061 849124,997 71,806
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
Après la simulation, la part des transferts dans le revenu des ménages dépasse 70 %. De
ce fait, ce revenu dépend beaucoup de la fluctuation de ces transferts. Selon la matrice de
comptabilité sociale MCS, les ménages reçoivent des transferts de gouvernement, des
firmes et du reste du monde. Chacun de ces transferts représente une proportion fixe de
revenu disponible de chaque agent. La simulation montre des faibles augmentations de ces
transferts; ceci est expliqué par l’augmentation de revenus disponibles des firmes, du
gouvernement et du reste du monde:
Tableau 20: pourcentage de l’augmentation des revenus disponibles des autres agents.
Agent Variation de revenu disponible (en %)
Firmes 0,178
Gouvernement 0,188
Reste de monde 0,561
Source : Résultats de la simulation.
43
L’augmentation de revenu des firmes dépend de l’augmentation de la rémunération de
capital et également des transferts des autres agents. La rentabilité financière de capital a
augmenté pour deux raisons :
- L’augmentation de la productivité totale des facteurs.
- L’augmentation de nombre de travailleurs par secteur (excepté le secteur d’électricité)
qui a rendu le capital spécifique relativement plus rare.
Tableau 21: Variation en % de Taux de rendement du capital par secteur (Rj)
R AGR R IAA R ICH R TEX R IRN R CON R INMT R IMT R IGM R AIND R ELC R TEC R HER R SER
0,12 0,26 0,47 0,07 1,51 1,13 0,83 1,90 1,43 1,02 -0,05 0,50 0,47 0,46
Source : Résultats de la simulation.
Dans le tableau ci-dessus, la rémunération de capital a augmenté pour tous les secteurs
sauf celui de l’électricité, dont le rendement a légèrement baissé de 0.05 %. Cette baisse est
le résultat de la diminution de prix de la valeur ajoutée ( -2,053), qui a engendré
une variation négative de la quantité de travail demandée. Selon l’ordre des intensités
capitalistiques26
, on s’attend à que le secteur le plus intensif en capital ait la rémunération la
plus élevée (voir le tableau ci-dessous).
Les résultats de la simulation ne correspondent pas à nos attentes. Cette différence est
expliquée par la variation des prix de produits. Le secteur qui a connu la baisse de prix de la
valeur ajoutée la plus grande devra normalement avoir la hausse de rendement de capital la
plus faible.
Tableau 22: Ordre décroissant de j et de variation (%) de «Rj attendu & Rj réalisé et PVAj»
\ Secteur IRN AGR TEC HER ICH IAA IMT ELC AIND SER INMT TEX CON IGM
j = Kj/Lj 23,5 8,83 4,5 3,75 3,4 3,2 3,1 2,71 2,51 1,36 1,12 0,89 0,65 0,59
Rj attendu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Rj réalisé 2 12 7 8 9 11 1 14 5 10 6 13 4 3
PVAj 1 12 7 8 9 11 2 14 3 10 6 13 5 4
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
On constate que l’ordre de variation du taux de rémunération de capital est semblable à
l’ordre décroissant de variation du prix de la valeur ajoutée. La rémunération de capital de
l’industrie métallique a connu la hausse la plus forte ( ) tandis que le secteur
26
Voir chapitre « 1 » partie « III » Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007.
44
de textile a eu la hausse la plus faible ( ). Ces variations expliquent
l’augmentation de rémunération totale du capital de 0.70 % (ce pourcentage est basé sur la
variation du revenu des firmes provenant du capital). Les transferts représentent l’autre
partie de revenu des firmes. De même que les ménages, ces transferts sont des proportions
fixes de revenus disponibles des autres agents (HU, HR, GVT, et ROW). On voit
également que ces transferts sont légèrement à la hausse, car les revenus disponibles des
agents sources sont aussi à la hausse. On peut conclure donc que le revenu des firmes a
augmenté après le choc sur l’investissement public.
Le revenu de gouvernement (YG) est donné par la somme des
taxes directes sur le revenu des ménages (TDH) et celui des firmes (TDF),
les taxes indirectes sur les produits (TICi),
et les transferts des autres agents (YGTR).
Étant donné que les revenus des ménages et des firmes ont augmenté, les taxes directes
doivent également augmenter. La simulation nous montre que TDH et TDF ont augmenté
respectivement de 0.3 % et 0.7 %. Puisque les prix relatifs des produits ont baissé et les
revenus ont augmenté, on s’attend donc à une augmentation de la consommation des
produits; ce qui génèrera l’accroissement constaté de la valeur agrégée des taxes indirectes
(TICT) de 0.82 %. L’interprétation des transferts aux ménages se fait de la même manière
que celle des recettes de revenu du gouvernement; on s’attend à une hausse de ces
transferts. La simulation confirme cette conclusion. Les trois composantes du revenu du
gouvernement ont augmenté d’où la hausse d’YG de 0.19 %.
2.2.2. Épargne et Investissement
Comme les revenus disponibles des ménages, des firmes et de gouvernement ont
augmenté, leurs épargnes augmenteront aussi. Pour les ménages et les firmes, l’épargne est
une proportion fixe de revenu disponible, donc son taux de croissance sera égal au taux de
croissance du revenu disponible. Pour le gouvernement, on obtient à partir de l’équation
(33).
(∑ )
∑
.
45
Tableau 23: Les variations (%) du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent
\ Agent Ménage HU Ménage HR Firmes Gouvernement
Variation de « YD » 0,296 0,296 0,178 0,188
Variation de « S » 0,296 0,296 0,178 6,599
Source : Résultats de la simulation.
Nous savons bien que la valeur de l’investissement total (IT) est la somme d’épargne
des agents plus l'épargne du reste monde qui est fixe. Alors, cette valeur augmentera de
même taux que la somme des épargnes, soit de 2.07 %. L’investissement total est composé
de l’investissement public (IT_PUB) et l’investissement privé (IT_PRI). Dans cette
simulation, on a appliqué une augmentation d’IT_PUB de 30 % qui dépasse beaucoup la
variation totale des épargnes. Cet écart significatif crée un effet d’éviction, qui génère une
baisse d’IT_PRI. Vu qu’on a appliqué la fermeture keynésienne sur l’investissement public,
alors on obtient:
( )
.
Vu que les prix composites de produits ont baissé, le prix d’investissement public
(PINVG) devra à son tour baisser. Les résultats montrent une diminution de ce prix de -
0.87 %. Cette variation négative va alléger l’effet d’éviction. C’est pour cela, la baisse de
l’investissement privé ne dépasse pas 3.10 %.
2.3. Demande
On a démontré qu’un choc positif sur l’investissement public augmente le revenu de
tous les agents économiques. La hausse du revenu des ménages incitera ces derniers, ceteris
paribus, à élever leur consommation. Parallèlement, les prix composites ont baissé.
Cet effet prix amplifie l’effet de revenu de telle sorte que la demande agrégée augmentera
beaucoup plus que le revenu. On s’attend donc à une hausse plus forte de la consommation
des produits connaissant la baisse de prix la plus significative.
Tableau 24: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties
par produit
Produit AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER
∆ de PC -1,61 -1,11 -0,31 -1,14 -0,44 -0,42 -0,28 -0,19 -0,38 -0,84 -1,18 -1,61 -1,39
∆ de CHU 1,21 1,53 0,96 1,56 1,05 1,04 0,94 0,87 1,01 1,34 1,52 1,81 1,66
∆ de CHR 1,22 1,54 0,97 1,57 1,06 1,04 0,94 0,88 1,01 1,35 1,52 1,82 1,66
Source : Résultats de la simulation.
46
Les résultats dans le tableau de simulation ci-dessus correspondent à nos attentes. Les
produits avec la baisse du prix la plus remarquable tels que l’agriculture (AGR), l’industrie
agroalimentaire (IAA), et les services (TEC, HER, et SER) ont connu une hausse plus
importante de la demande.
On constate aussi que les épargnes des ménages, des firmes et du gouvernement ont
également augmenté. Par conséquent, l’épargne totale a augmenté de 2.07 %. Pour cette
raison, la demande des biens d’investissement augmente finalement. Vu que les prix ont
diminué, la demande des biens d’investissement (INVi) subira alors une hausse plus élevée
que celle de l’investissement total (IT). Similairement à la demande finale de
consommation, la hausse de (INVi) sera plus remarquable pour les produits ayant la baisse
de prix la plus forte (voir le tableau ci-dessous).
Tableau 25: Variation (%) des prix composites et celle de la demande des biens d'investissement
Produit AGR IAA ICH TEX IRN CON IMT IGM AIND ELC TEC SER
∆ de PCi -1,61 -1,11 -0,31 -1,14 -0,44 -1,07 -0,28 -0,19 -0,38 -0,84 -1,18 -1,39
∆ d’INVi 3,75 3,22 2,39 3,26 2,53 3,18 2,36 2,27 2,46 2,94 3,30 3,51
Source : Résultats de la simulation.
La consommation intermédiaire a augmenté puisque la production dans chaque secteur
a augmenté suite au choc. En plus, la demande intermédiaire (DIi,j) pour chaque produit
« i » par secteur « j » est une proportion fixe de la consommation intermédiaire (CIj) du
secteur. De ce fait, la demande intermédiaire (DI) de chaque produit augmente et cette
variation dépend de la part de ce produit dans la consommation intermédiaire du secteur
(voir le tableau 6). Les résultats de simulation montrent que les (DI) ont augmenté pour
toutes les branches.
La demande d’importation dépend du rapport relatif entre le prix d’importation et le
prix local. Le prix d’importation est exogène, car l’Égypte représente une petite économie.
Puisque les prix locaux de tous les produits, y compris les produits échangés, ont diminué,
ce rapport de prix augmentera suite au choc. Donc, la demande s’orientera davantage vers
le marché local. Il faut bien noter que les importations peuvent augmenter en valeur absolue
si leur part dans le produit composite est faible, mais elles vont baisser en quantité relative
par rapport à la quantité consommée localement (leur part dans le marché local devra
baisser).
47
Tableau 26: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi »
Produit importé AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND TEC SER
∆ d’IMi/Qi -3,2 -2,2 -0,62 -2,28 -0,88 -2,13 -0,84 -0,55 -0,38 -0,75 -2,35 -2,75
∆ d’IMi -1,48 -0,69 1,42 -0,53 1,21 0,83 0,95 2,01 1,86 1,11 -0,56 -0,85
Source : Résultats de la simulation.
Il y’a deux raisons qui expliquent l’augmentation de la demande d’importation : la
première est que le produit local et le produit importé ne sont pas des substituts parfaits
donc il y’a toujours une préférence vers certains produits importés. La 2e raison est que le
prix international d’un produit importé peut rester inférieur au prix local même après le
choc si la différence entre les deux est initialement très grande.
Ceci complète l’analyse des composantes de la demande totale, étant donné que la
demande courante du gouvernement (ou les dépenses publiques courantes en biens et
services, G) est exogène dans notre étude.
3. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par les taxes
indirectes
3.1. Les prix et la production
L’accroissement de 30 % de l’investissement public « IT_PUB » financé par les taxes
indirectes engendre aussi une amélioration des variables essentielles dans le processus de
production dans toutes les branches d’activité. La productivité totale des facteurs
(B_VA_KG) augmente de 2.06 % (même pourcentage que dans le cas du financement par
crédit intérieur); la valeur ajoutée, la consommation intermédiaire et la production totale
augmentent également dans toutes ces branches – mais l’augmentation de ces variables
diffère des résultats obtenus dans la simulation précédente – étant donné que les canaux de
transmission du choc sont différents. Vu que le financement de l’investissement public
supplémentaire est assuré par les taxes sur les produits alors on s’attend à une baisse de la
demande globale. Par conséquent, l’effet de la taxe vient compenser l’effet de choc sur la
productivité physique de chaque facteur.
Pour les prix, on s’attend à une hausse dans la plupart des prix due à l’augmentation de
taux des taxes indirectes. Cependant, les résultats de simulations ne sont pas conformes aux
attentes. Par exemple, le prix de valeur ajoutée (PVAj) a connu une baisse plus forte par
48
rapport sa variation dans la simulation de crédit intérieur pour la plupart des produits. Ceci
s’explique par le fait que le financement par les taxes indirectes touche directement le
pouvoir d’achat des ménages et réduit leurs dépenses ce qui à son tour incite les entreprises
à diminuer leurs prix pour maintenir leur part du marché, contrairement au cas de
simulation précédente pour lequel le pouvoir d’achat des ménages n’est pas affecté
négativement. De ce fait, on peut dire que le scénario des taxes indirectes représente une
limite sur l’extension de production suite à l’accroissement réalisé d’investissement public
par rapport celui dans la simulation de crédit intérieur.
Les prix de la valeur ajoutée ont baissé suite à la baisse des prix locaux PL, tels que
prouvés par les résultats de la simulation. La variation du prix de marché PD dépend
simultanément de la variation du prix local de producteur PL et de la taxe indirecte
( ( ). Si le taux de taxe varie à la hausse plus fortement que la
variation à la baisse de PL, alors le prix de marché va augmenter et inversement le prix de
marché PD va baisser. La simulation montre que la majorité de produits a subi une baisse
au niveau de ce prix sauf pour le secteur TEX, CON et INMT.
Tableau 27: Les variations (%) des prix (de la valeur ajoutée, du producteur et du marché)
Produit ∆PVA ∆PL ∆PD
AGR -2,472 -2,164 -2,119
IAA -2,416 -1,625 -1,368
ICH -2,205 -0,475 -0,374
TEX -2,742 -0,918 0,348
IRN -0,842 -0,678 -0,483
CON -1,087 -0,597 0,262
INMT -2,019 -0,839 0,539
IMT -0,372 -0,096 0,001
IGM -1,343 -0,529 -0,478
AIND -1,633 -0,552 -0,321
ELC -1,831 -0,706 -0,565
TEC -1,964 -1,577 -1,145
HER -2,969 -1,784 -0,787
SER -1,958 -1,602 -0,896
ADM 0 -0,38 -0,38
Source : Résultats de la simulation.
Concernant la valeur de la productivité de travail, on sait qu’elle est composée du prix
de la valeur ajoutée et de la productivité physique de travailleur. Le choc sur
49
l’investissement public a deux effets contradictoires sur ces deux composants : une baisse
de prix de la valeur ajoutée (PVAj) et une hausse de la productivité physique de travail. De
ce fait, le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de l’ampleur
de chacun de ces deux effets.
Tableau 28: Le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de la variation de ses
composants (∆PVA+∆VA), les variations sont en %.
Secteur ∆PVA ∆VA ∆PVA+∆VA
AGR -2,472 1,975 -
IAA -2,416 1,859 -
ICH -2,205 1,968 -
TEX -2,742 0,792 -
IRN -0,842 2,133 +
CON -1,087 4,312 +
INMT -2,019 2,049 +
IMT -0,372 2,884 +
IGM -1,343 3,851 +
AIND -1,633 2,294 +
ELC -1,831 2,161 +
TEC -1,964 2,073 +
HER -2,969 1,658 -
SER -1,958 2,121 +
ADM 0 0,381 +
Source : Résultats de la simulation.
Le tableau montre que la valeur de cette productivité subit une hausse pour la plupart
des secteurs sauf pour AGR, IAA, ICH, TEX et HER. À partir de ce résultat, on s’attend à
une augmentation de la demande de travail LD pour tous les secteurs sauf pour ces cinq
secteurs mentionnés.
Tableau 29: La variation (%) de la demande de travail LD répartie par secteur
Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT
∆LD -0,778 -0,806 -0,378 -2,337 1,877 3,665 -0,014 3,356
Secteur IGM AIND ELC TEC HER SER ADM
∆LD 2,807 0,819 0,384 0,094 -1,843 0,150 0,381
Source : Résultats de la simulation.
Les résultats de la simulation confirment nos attentes concernant la variation de la
demande de travail. Le tableau ci-dessus montre une baisse de LD uniquement pour les
cinq secteurs mentionnés ci-dessus.
50
Les prix de consommation intermédiaire (PCIj) sont influencés positivement par les
variations de prix des produits essentiels contribuant à la production de chaque secteur
« j ». Pareillement à la simulation antérieure, on trouve que ces produits essentiels, pour la
plupart des secteurs, sont « TEC, HER, SER, IRN, et IGM ». Comme les prix au
producteur de ces produits intermédiaires sont à la baisse, on s’attend donc à une baisse
également dans PCIj pour la plupart des secteurs.
Les résultats de simulation sont conformes aux attentes, puisqu’ils montrent une
diminution des prix de consommation intermédiaire dans tous les secteurs. Cependant,
l’ampleur des variations de PCIj dans la simulation actuelle diffère à celui dans la
simulation précédente: L’équation (61) montre que le PCI est une somme pondérée des prix
composites des demandes intermédiaires des différents produits, selon les équations (68) et (69). Le
prix composite de chaque produit est un moyen pondéré du prix à l’importation et prix de vente
locale. De ce fait, ces dissimilitudes peuvent être expliquées par des différences possibles
dans les variations de prix d’importation (PM) et de prix de vente locale (PD). Le poids
d’influence de chacun de ces deux prix dépend de la part de la demande locale (DD) et des
importations (IM) dans le produit composite (Q).
Tableau 30: La part d'importation (IM) et celle de la demande des produits locaux (DD) dans la demande
composite (Q)
Produit La part avant le choc La part après le choc
Part d’IM dans Q Part de DD dans Q Part d’IM dans Q Part de DD dans Q
AGR 7,76 92,24 7,46 92,55
IAA 20,18 79,82 19,66 80,36
ICH 42,97 57,03 42,74 57,27
TEX 10,29 89,71 10,13 89,90
IRN 17,79 82,21 17,60 82,41
CON 3,25 96,75 3,21 96,79
INMT 52,90 47,10 52,49 47,53
IMT 46,26 53,74 46,21 53,79
IGM 76,32 23,68 76,13 23,88
AIND 46,54 53,46 46,27 53,75
TEC 9,64 90,36 9,37 90,63
SER 10,85 89,15 10,54 89,46
Source : Calcul à partir des résultats des simulations
Les résultats du tableau ci-dessus indiquent que, avant et après le choc, les produits
locaux dominent dans la constitution du produit composite dans 7 secteurs (AGR, IAA,
51
TEX, IRN, CON, TEC, SER) donc leurs prix composites dépendent essentiellement des
prix locaux PD. Cependant, on a un certain équilibre entre les importations et la demande
locale dans 4 secteurs (ICH, INMT, IMT, AIND) et les importations dominent le produit
composite d’IGM, le prix d’importation influence fortement le prix composite d’IGM. Par
contre, il n’y a pas d’importations des produits composites ELC et HER, donc leurs PCs
sont égaux à leurs PDs.
Les parts des importations et des produits locaux sont semblables à celles dans la
simulation de crédit intérieur. Alors, la divergence entre les ampleurs des variations des
PCI entre les deux simulations est simplement expliquée par la différence dans les
variations des prix PD et PM.
Tableau 31: Les parts d’importations (IM) et de la demande des produits locaux (DD) dans la demande
composite (Q) sont semblables pour les deux simulations après le choc.
Produit Simulation de crédit intérieur Simulation de taxe indirecte
Part d’IM dans Q Part de DD dans Q Part d’IM dans Q Part de DD dans Q
AGR 7,52 92,49 7,46 92,55
IAA 19,74 80,28 19,66 80,36
ICH 42,7 57,31 42,74 57,27
TEX 10,06 89,98 10,13 89,9
IRN 17,64 82,37 17,6 82,41
CON 3,18 96,82 3,21 96,79
INMT 52,46 47,57 52,49 47,53
IMT 46 54,02 46,21 53,79
IGM 76,03 23,98 76,13 23,88
AIND 46,19 53,85 46,27 53,75
TEC 9,42 90,59 9,37 90,63
SER 10,55 89,45 10,54 89,46
Source : Calcul à partir des résultats des simulations
Concernant les exportations, les variations de leur part dans la production totale
dépendent des changements des prix relatifs PE/PL. Selon les résultats du tableau ci-
dessous, on s’attend à une hausse de la part des exportations dans les secteurs (AGR, IAA,
TEX, TEC, HER et SER) puisque leurs prix relatifs d’exportation ont augmenté.
Cependant, on prévoit une baisse de la part des exportations dans les autres secteurs qui ont
connu une baisse des prix relatifs PE/PL.
52
Tableau 32: La variation de prix relatif d’exportations [PE/PL ou (∆ PE - ∆ PL)] répartie par produit.
Produit ∆ PE ∆ PL ∆ PE - ∆ PL
AGR -1,559 -2,164 0,605
IAA -1,263 -1,625 0,362
ICH -0,800 -0,475 -0,325
TEX -0,645 -0,918 0,274
IRN -0,892 -0,678 -0,214
INMT -0,942 -0,839 -0,103
IMT -0,890 -0,096 -0,795
IGM -1,241 -0,529 -0,712
AIND -0,873 -0,552 -0,322
ELC -0,885 -0,706 -0,179
TEC -1,240 -1,577 0,337
HER -1,116 -1,784 0,667
SER -1,306 -1,602 0,296
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
Les résultats de la simulation confirment nos attentes. Mais les baisses et les hausses
dans les parts des exportations sont légères, car les variations des prix relatifs sont faibles.
3.2. Revenus et Épargnes
3.2.1. Revenus
Le revenu des ménages salariés est la somme de la masse salariale et les transferts
d’autres agents. Le salaire W est fixe, mais le nombre total de travailleurs a augmenté.
Donc, la masse salariale augmente également de même proportion que le nombre des
travailleurs. La simulation nous montre une augmentation de nombre de travailleurs de 0.42
%; ce qui augmente la masse salariale de 0.42 % contre une augmentation de 0.835 % dans
la simulation de crédit intérieur. En plus, une grande part de revenu de ménage est
constituée des transferts des autres agents.
Tableau 33: Pourcentage des transferts aux ménages «YHTR» et leur revenu total «YH»
YHTR YH Part en %
Ménage urbain « HU » 346830,209 495440,577 70,00
Ménage rural « HR » 261869,481 351672,752 74,46
Total 608699,690 847113,329 71,86
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
53
Contrairement au cas de crédit intérieur, la somme des transferts a connu ici une baisse
légère. Cette diminution est simplement expliquée par une variation négative des revenus
des autres agents économiques. Le tableau suivant montre que la part de la firme dans les
transferts aux ménages dépasse 90 % pour les deux types des ménages. La somme des
transferts aux ménages dépend principalement de la variation de revenu disponible des
firmes.
Tableau 34: Les parts des transferts dans le revenu des transferts aux ménages
Ménage FIRM GVT ROW
HU 91,85 2,33 5,83
HR 95,18 2,14 2,68
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
Les résultats de simulation indiquent une baisse du revenu disponible des firmes de
0,03%.27Ce résultat explique la baisse de revenu des transferts des ménages. Enfin, les
résultats de simulation montrent une hausse légère de 0.06 % dans les revenus des
ménages.
Le revenu des firmes est composé de la rémunération de capital pour 58 % et des
transferts des autres agents pour 42 %. Cette composition peut expliquer la baisse de revenu
disponible des firmes par deux effets possibles, soit par une baisse de la rémunération totale
de capital, soit par une baisse des transferts des autres agents. La simulation confirme la
deuxième explication. Suivant le tableau ci-dessous, la variation à la baisse des transferts
des autres agents (-0.40 %) domine la variation à la hausse de la rémunération de capital
(+0.27 %).
Tableau 35: La variation dans les parts du revenu des firmes (YF)
Σ Rj YFTR YDF Total
En valeur 527962,80 386386,76 872588,46 914349,57
Part du revenu total en % 58 42 95 100
Variation en % 0,27 -0,40 -0,03 -0,02
Source : Calcul à partir MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
Selon l’équation (6), la variation de la rémunération de capital Rj suit en direction la
variation de la quantité de travail demandée LDj, car le taux de salaire W et le stock de
27
Voir l’annexe « B » les résultats des simulations.
54
capital KDj sont fixes. Économiquement, si le nombre des travailleurs augmente dans un
secteur, le capital devient plus rare, alors sa rentabilité financière doit augmenter.
Tableau 36: Variation (%) de la rémunération de capital (Rj) et celle de la quantité demandée de travail (LDj)
par secteur et en total
Secteur ∆ LDj ∆ Rj
AGR -0,78 -0,52
IAA -0,81 -0,54
ICH -0,38 -0,25
TEX -2,34 -1,56
IRN 1,88 1,25
CON 3,67 2,43
INMT -0,01 -0,01
IMT 3,36 2,23
IGM 2,81 1,86
AIND 0,82 0,55
ELC 0,38 0,26
TEC 0,09 0,06
HER -1,84 -1,23
SER 0,15 0,1
ADM 0,38 0
Total 0,42 0,27
Source : Résultats de la simulation.
Les résultats de la simulation confirment ces attentes. En effet, les variations de Rj
suivent exactement celles de LDj tant au niveau sectoriel qu’au niveau total.
Les changements dans les revenus des ménages et des firmes affectent de façon directe
et indirecte le revenu du gouvernement YG. L’effet direct est à travers les taxes directes
(TDs). On s’attend à des effets opposés sur TDs, car il y a une hausse grâce à
l’augmentation de revenu des ménages et une baisse à cause de la diminution de revenu des
firmes. Les résultats indiquent que la TD provenant des firmes est à la hausse aussi. On
peut expliquer ce résultat par le fait que la variation des TDs sur le revenu des firmes
dépend uniquement de la variation des rémunérations du capital Rj « voir l’équation 28
dans l’annexe C ». Comme ∑Rj a augmenté alors les taxes sur le revenu des firmes
augmentent. Les transferts au gouvernement (YGTR) constituent l’autre source directe de
variation d’YG. Ces transferts proviennent de trois sources : les ménages, les firmes et le
reste de monde. Les transferts des ménages sont à la hausse tandis que les transferts de
deux autres agents sont à la baisse. Ceux des ménages ne présentent que 39 % de total des
55
transferts. De ce fait, La variation à la baisse des transferts des autres agents dominera la
variation à la hausse des transferts des ménages et on aura une variation négative de revenu
des transferts de gouvernement (-0.06 %).
Tableau 37: Les parts et les variations des transferts au gouvernement (YGTR)
Source d’YGTR Ménages FIRM ROW Total
Part en % 39 53 8 100
∆ de la part en % 0,06 -0,03 -0,82 -0,06 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
De plus, il y a une autre composante du revenu du gouvernement provenant des taxes
indirectes (TIs). Ex-ante, on prévoit une augmentation des taxes indirectes suite à un choc
positif de taux de taxe. Ex-post, ce choc (12,9 %) domine largement la variation à la baisse de
prix local de tous les produits (entre -0.1 % et -2.2 %). En plus, l’augmentation des importations
totales engendre une augmentation des taxes indirectes sur l’importation. Par conséquent, les
résultats de la simulation confirment les attentes. Ce qui est logique puisque la taxe
indirecte est la seule source pour financer l’investissement public supplémentaire dans ce
scénario; d’où l’augmentation très remarquable de TIs de 13.6 %.
Tableau 38: Les poids et les variations des composants du revenu de gouvernement (YG)
Source d’YG Transferts Taxes directes Taxes indirectes Droits douaniers Total
En valeur 206455,55 57708,00 46248,00 10370,00 320781,55
Part en % 64 18 14 3 100
∆ de la part en % -0,06 0,21 13,60 1,29 2,14
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
L’effet final sur le revenu total du gouvernement YG n’était pas perceptible, car les
transferts (YGTR) qui représentent la part la plus grande du revenu de gouvernement, soit
64 %, ont diminué de 0.06 %, tandis que les taxes indirectes (TIs) qui ne représentent que
14 % d’YG ont augmenté fortement de 13.6 %. Les résultats de simulation montrent que la
variation à la hausse des taxes indirectes domine celle à la baisse des transferts, puisque le
revenu total de G s’est accru de 2.14 %.
3.2.2. Épargne et Investissement
À partir de la section précédente de revenu, nous pouvons prévoir la variation dans
l’épargne de chaque agent, vu que les revenus disponibles des ménages et de gouvernement
56
ont augmenté, alors leurs épargnes prévues sont à la hausse. Par contre, le revenu
disponible des firmes a baissé donc leur épargne prévue est également à la baisse.
Tableau 39: Les variations du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent
\ Agent Ménage HU Ménage HR Firmes Gouvernement
∆ de (YD) 0,06 0,06 -0,03 2,14
∆ de (S) 0,06 0,06 -0,03 18,01 Source : Résultats de la simulation.
La valeur de l’investissement total (IT) est la somme des épargnes de ces agents plus
l'épargne de reste monde qui est fixe. Alors, cette valeur augmentera de même taux que la
somme des épargnes, soit de 4,85 %. Ce résultat montre que le financement par les taxes
indirectes a un effet plus grand sur l’investissement total que le financement par crédit
intérieur. Ce résultat attendu sur l’existence d’un effet d’éviction avec le crédit intérieur,
qui affaiblit l’impact de choc sur l’investissement, a été discuté au début de cette section.
L’investissement total est composé de l’investissement public (IT_PUB) et de
l’investissement privé (IT_PRI). L’indice du prix d’investissement public (PINVG) est une
somme emboitée des prix composites (PCs) de tous les produits. Les résultats de simulation
montrent une baisse de ce prix pour la majorité des secteurs; ce qui affecter négativement
l’indice du prix d’investissement public (-0,049 %). Mais cette baisse est plus faible que
celle de la simulation de crédit intérieur (-0,87 %). Cette infériorité peut être expliquée par
l’existence de certains prix composites qui ont augmenté dans la simulation actuelle.
À partir de l’équation (79), on peut déterminer la variation de l’investissement privé.
Selon la simulation, cette variation est presque nulle. Intuitivement, l’absence d’un effet
d’éviction avec le financement par les taxes indirectes incite le secteur privé à garder son
niveau d’investissement. Autrement dit, l’épargne privée n’est pas sensible à cette forme de
financement.
3.3. Demande
L’augmentation de revenu des ménages qui est accompagnée d’une baisse tendancielle
des niveaux des prix pour la plus part des produits pousseront, de façon combinée, la
demande finale de consommation à la hausse. Les résultats de la simulation confirment ces
attentes, mais avec des niveaux de variation différents de cas de crédit intérieur. On
remarque, selon le tableau ci-dessous, une augmentation négligeable ou une diminution de
57
la consommation finale pour les produits qui ont connu une hausse de leurs prix composites
(TEX et INMT) respectivement.
Tableau 40: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties
par produit
Produit AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER
∆ de PC -1,95 -1,03 -0,16 0,45 -0,36 1 0,05 -0,07 -0,05 -0,56 -0,99 -0,79 -0,72
∆ de C HU 1,13 1,11 0,49 0,05 0,62 -0,33 0,34 0,42 0,41 0,77 1,03 0,89 0,84
∆ de C HR 1,15 1,13 0,51 0,07 0,65 -0,31 0,36 0,44 0,43 0,8 1,05 0,91 0,87
Source : Résultats de la simulation.
En ce qui concerne la demande intermédiaire (DI), en s’attend toujours à une variation
égale à celle de la consommation intermédiaire (CIj), soit à son niveau sectoriel (DIi,j) ou
total (DITi) pour tous les secteurs28
, car les demandes intermédiaires sont des proportions
fixes des consommations intermédiaires.
La demande prévue des biens d’investissement est à la hausse en raison de
l’augmentation remarquable de l’épargne publique (18.01 %) qui a poussé l’épargne totale
vers le haut (4.85 %). Le tableau suivant atteste cette prévision, puisque la demande des
biens d’investissement de chaque produit (INVi) a subi une hausse. Cependant, cette
augmentation est plus forte que celle obtenue dans le scénario de crédit intérieur. L’ampleur
des variations à la hausse de (INVi) dépend aussi des prix composites. Le produit avec la
baisse du prix plus forte aura une demande la plus grande. Le tableau suivant confirme cette
remarque.
Tableau 41: Variation (%) des prix composites (PC) et celle de la demande des biens d'investissement (INV)
Produit AGR IAA ICH TEX IRN CON IMT IGM AIND ELC TEC SER
∆ de PC -1,95 -1,03 -0,16 0,45 -0,36 0,28 0,05 -0,07 -0,05 -0,56 -0,99 -0,72
∆ d’INV 6,94 5,95 5,02 4,38 5,23 4,55 4,80 4,93 4,90 5,45 5,90 5,61
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
La demande d’importations dépend du prix relatif (e*PWM/PL). On sait bien que le
prix d’importation est exogène, donc la variation de ce prix relatif dépend uniquement de la
variation du prix local (PL). La simulation montre une baisse de PL pour tous les produits,
ce qui nous amène à conclure que ce prix relatif augmente. Une hausse de ce prix veut dire
28
Voir l’annexe « B » les résultats de la simulation.
58
qu’il y aura une préférence de la consommation des produits locaux. On s’attend donc à une
augmentation de la part de la demande locale par rapport à la demande d’importation.
Tableau 42: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi »
Produit importé AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND TEC SER
IM/Q (avant) 7,76 20,18 42,97 10,29 17,79 3,25 52,9 46,26 76,32 46,54 9,64 10,85
IM/Q (après) 7,46 19,66 42,74 10,13 17,6 3,21 52,49 46,21 76,13 46,27 9,37 10,54
∆ d’IM/Q -3,96 -2,57 -0,53 -1,62 -1,11 -1,15 -0,77 -0,1 -0,25 -0,56 -2,83 -2,84
∆ d’IM -2,44 -1,46 1,32 -1,1 0,87 3,07 0,42 3,25 2,92 1,3 -1,36 -1,19
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
La quantité des importations peut augmenter même si son prix relatif est à la hausse si
la demande totale augmente fortement. En d’autres termes, si le revenu des agents
économiques tels que les ménages et les firmes augmente significativement et que le
coefficient de substitution est inférieur à 1 entre les produits de marché local et les produits
importés alors on aura une augmentation des importations pour certains biens, mais cette
hausse sera moins forte que celle de la demande locale. Ce résultat est vérifié pour les
produits IRN, CON, INMT, IMT, IGM et AIND tels que donnés dans le tableau ci-dessus.
Concernant la demande courante du gouvernement (G) ou ses dépenses courantes des
biens et des services, elles sont exogènes par hypothèse dans cette étude.
4. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par
l’épargne étrangère
Ce scénario de financement est semblable en quelque sorte à celui du financement par
le crédit intérieur. L’État finance son investissement supplémentaire par le crédit sauf que
ce crédit vient de l’extérieur et il ne vient pas du marché intérieur. Ce crédit ne touche pas
la liquidité bancaire à l’intérieur du pays, en même temps l’épargne publique augmentera.
Par contre, dans ce scénario il n’y a pas d’effet d’éviction, parce que les épargnes privées
ne sont pas touchées par l’augmentation de financement d’investissement public. Par
conséquent, on s’attend à un effet positif de financement de l’investissement par le crédit
extérieur sur l’économie égyptienne plus grand que le financement par le crédit intérieur.
En ce qui concerne la comparaison avec la simulation des taxes indirectes, le point
commun entre ce financement et le financement par les taxes indirectes est qu’il n’y a pas
59
d’effet d’éviction. Cependant, dans le cas des taxes indirectes, il y a un autre effet négatif
combiné à l’augmentation du taux de taxe, ce qui influencera, à son tour, les niveaux des
prix sur le marché des produits finaux. De ce fait, on aura un effet négatif sur les pouvoirs
d’achat qui affaiblit l’effet positif de l’augmentation d’investissement public. En revanche,
le taux des taxes ne change pas dans la simulation actuelle.
À partir ces deux comparaisons, on s’attend à un effet de crédit externe plus important
sur la croissance économique en Égypte et la création d’emploi comparé aux deux autres
types de financement. On vérifiera nos constats à travers les résultats de cette simulation
obtenus.
4.1. Les prix et la production
Un choc positif de 30 % sur l’investissement public dans cette simulation affecte
positivement les variables principales du côté de la production telles que la productivité
totale des facteurs (B_VA_KG), la production totale (XST), la valeur ajoutée (VA) et la
consommation intermédiaire (CI) dans tous les secteurs de production. Les résultats de
simulation montrent la même variation pour le B_VA_KG (2.06 %) que celle obtenue dans
les deux simulations précédentes.
Cependant, l’augmentation pour les variables XST, VA et CI dans tous les secteurs de
production est plus grande que celle obtenue dans les deux cas antérieurs. Puisque
l’augmentation d’investissement public financé par l’étranger incite beaucoup plus
l’investissement privé et en même temps n’affecte pas le pouvoir d’achat de la population.
Autrement dit, les arguments du côté de l’offre font face en même temps à ceux du côté de
la demande. Dans ce cas, la capacité des marchés à absorber la production supplémentaire
devient plus grande.
À propos des prix, on ne prévoit pas généralement de grandes variations, étant donné
qu’on s’attend à ce qu’une extension du côté de demande permette d’absorber le surplus de
production du fait du nouvel investissement public. Les résultats obtenus confirment
relativement ces attentes. Les variations des prix son faibles par rapport celles obtenues
dans les deux simulations précédentes.
Nous considérons le prix de valeur ajoutée (PVAj) comme un facteur explicatif des
changements occurrents dans tous les prix locaux. Le PVAj dépend du prix de producteur
60
(PT) qui est une moyenne pondérée du prix local (PL) et du prix à l’exportation (PE). PL
est pondéré, à son tour, par la part d’exportation dans la production totale (EX/XS), alors
que PE est pondéré par la part d’offre locale (DS/XS).
Selon le tableau suivant, la part (DS/XS) dépasse pratiquement 64 % pour tous les
secteurs sauf les secteurs ICH et HER. Ce qui signifie que le PT dépend plus de PL que de
PE. C’est pour cette raison que la variation du PT suit celle du PL pour la plupart des
secteurs. Les résultats montrent que PL et PT, tous les deux, ont augmenté dans cinq
secteurs (IRN, CON, IMT, AIND, ELC) et ils ont diminué dans tous les autres secteurs.
Tableau 43: Parts (%) d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) pour tous les
produits exportés
Produit Les parts avant le choc Les parts après le choc
Part d’EX/XS Part de DS/XS Part d’EX/XS Part de DS/XS
AGR 3,674 96,326 3,663 96,337
IAA 4,696 95,304 4,668 95,332
ICH 47,596 52,404 47,249 52,75
TEX 8,418 91,582 8,373 91,627
IRN 26,384 73,616 26,089 73,909
INMT 35,436 64,564 35,036 64,963
IMT 34,28 65,72 33,496 66,497
IGM 10,902 89,098 10,628 89,37
AIND 20,753 79,247 20,454 79,545
ELC 0,142 99,858 0,139 99,861
TEC 35,135 64,865 34,949 65,051
HER 55,361 44,639 55,287 44,713
SER 11,779 88,221 11,702 88,297
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
Les résultats de simulation indiquent que les prix des produits ne suivent pas un sens de
variation unique. Il y’a des secteurs où les prix ont baissé tandis que dans d’autres secteurs,
les prix ont augmenté. Le sens de la variation du prix est uniquement déterminé par le
déséquilibre entre la production et la demande dans le marché ex-ante.
En effet, on sait bien qu’à prix fixe, l’offre dans chaque secteur devra augmenter après
un choc positif sur la productivité totale des facteurs. Du côté de la demande, il y’a trois
composantes: la consommation finale des ménages, les demandes intermédiaires de
production et les demandes d’investissement. Évidemment, la demande intermédiaire de
chaque secteur doit augmenter suite à l’augmentation de la production, tout étant égal par
61
ailleurs. De même, la demande d’investissement augmente, car l’investissement public a
augmenté de 30% dans cette simulation.
Ex-ante, en ce qui concerne la consommation finale, sa variation dépend de la variation
de revenu des ménages. Ce revenu est composé de la masse salariale et des transferts des
autres agents. Nous avons relevé que la productivité des facteurs a augmenté, inclus le
travail. Donc, à prix fixe, on s’attend à une augmentation de la main d’œuvre recrutée par
chaque secteur pour augmenter la production. Puisque le taux de salaire est fixe alors la
masse salariale augmente nécessairement.
Tableau 44 : Variation (en %) de la demande de travail (sectoriel LDj et total LD) et celle du taux de
chômage (UR)
Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM
∆ de LDj 1,9 1,92 0,4 1,25 3,35 11,59 2,77 6,92 5,9
Secteur AIND ELC TEC HER SER ADM Total UR
∆ de LDj 3,77 7,11 1,92 0,68 2,5 0,3 2,86 -24,09
Source : Résultats de la simulation.
Les résultats montrent que la demande de travail a augmenté plus fortement dans ce
scénario que dans les autres. Grâce à cette augmentation de LDj, le taux de chômage (UR) a
baissé énormément de -24 %. Deux facteurs expliquent cet écart de résultat. La première
résulte de la forte hausse de la demande totale grâce aux trois effets positifs combinés
mentionnés antérieurement. La deuxième raison est l’absence de l’effet d’éviction
combinée à l’augmentation de la liquidité à l’intérieur du pays suite à l’augmentation de
crédit extérieur; ce qui améliore les revenus des agents économiques. L’augmentation de la
demande totale incite la production et améliore fortement la rentabilité de travail. De ce
fait, ils y’aura plus de recrutement suite à ce choc par rapport aux deux autres scénarios.
En ce qui concerne le total des transferts, comme la simulation précédente, les
transferts des firmes constituent la source principale du revenu de transfert des ménages
(plus de 90 %).
Tableau 45: Les parts (en %) des transferts par rapport aux transferts totaux reçus par les ménages, réparties
par agent
\ Agent FIRM GVT ROW Total
La part avant le choc 93,28 2,25 4,47 100
La part après le choc 93,39 2,21 4,40 100
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
62
Cependant, ce transfert est une proportion fixe de revenu disponible des firmes. Une
grande partie de ce revenu est la rémunération totale de capital. Suite au choc, le capital
dans chaque secteur a subi une croissance de son rendement physique. En plus, à prix fixe,
la hausse de nombre des travailleurs dans chaque secteur rend le capital plus rare; ce qui
augmentera sa rentabilité financière. Cette augmentation sera suivie automatiquement par
l’augmentation du revenu des firmes. Par conséquent, les transferts vers les ménages
augmentent à leur tour.
Les variations positives de la masse salariale et des transferts se manifestent dans le
revenu des ménages par une hausse. Pour cette raison, la consommation finale des ménages
augmente à prix fixe. Finalement, ex-ante, les trois composantes de la demande subissent
une hausse. Si l’ampleur de la variation de la demande est plus grande que celle de l’offre,
alors le prix au producteur augmente et dans le cas inverse ce prix baisse.
Les résultats de la simulation montrent que les prix des produits IRN, CON, IMT,
AIND et ELC ont augmenté alors que les prix des autres produits ont baissé. La raison
principale pour laquelle les prix dans ces cinq secteurs ont augmenté est à chercher dans
l’effet revenu et l’effet substitution du prix. Un effet revenu fort avec un effet de
substitution faible pousse à une forte hausse de la demande après le choc. Ex-ante, on aura
une forte augmentation de la demande en comparaison avec l’augmentation de l’offre. Par
conséquent, les prix augmenteront.
À propos du prix de la consommation intermédiaire (PCI), on a déjà mentionné à la
première simulation que le PCI pour la plupart des secteurs est affecté essentiellement par
les prix des produits (TEC, HER, SER, IRN et IGM). Comme PD est à la baisse pour tous
ces produits sauf le produit IRN dont le prix PD a augmenté légèrement. On s’attend donc à
une diminution de PCI pour la majorité des produits. Les résultats montrent une baisse de
PCI pour 9 secteurs par rapport une hausse légère pour les 5 secteurs qui restent (ICH,
CON, IMT, ELC, TEC).
Sachant que le prix PCIj, dans chaque secteur est un moyenne des prix de marché (PDi)
pour tous les produits qui composent la consommation intermédiaire de ce secteur (CIj)
pondérée par les parts des demandes intermédiaires dans la consommation intermédiaire
63
totale, la variation de PCI dans le secteur j dépend de la variation des PDi des produits
intermédiaires principaux qui compose le produit final.
Les variations négatives de PCIj dans les 9 secteurs sont expliquées par les variations à
la baisse de PDi des principaux produits intermédiaires qui constituent le produit final.
Nous utilisons le tableau suivant pour expliquer la variation à la hausse de PCIj dans les
cinq secteurs donnés dans la première colonne.
Tableau 46: Les parts principales dans CIj et la variation de PDi pour les cinq secteurs qui ont connu une
hausse de leurs PCIj (tous les chiffres du tableau en %).
Secteur ↓ produit → ICH IRN CON IMT IGM ELC SERs
ICH Part dans CIj 35 42 0 0,6 4 4 8
∆ de PDi 0 0,24 0,48 1,1 -0,12 0,45 -0,74
CON Part dans CIj 5 2 12 23 3 28 15
∆ de PDi 0 0,24 0,48 1,1 -0,12 0,45 -0,74
IMT Part dans CIj 1 9 0 31 6 17 33
∆ de PDi 0 0,24 0,48 1,1 -0,12 0,45 -0,74
ELC Part dans CIj 0 93 0 0,3 0 0 2
∆ de PDi 0 0,24 0,48 1,1 -0,12 0,45 -0,74
TEC Part dans CIj 0,2 70 0 1 16 0,2 11
∆ de PDi 0 0,24 0,48 1,1 -0,12 0,45 -0,74
Source : Calculs à partir des résultats de la simulation.
Le prix de la consommation intermédiaire du secteur d’industries chimiques (PCIICH)
par exemple est affecté principalement par la variation à la hausse de PDIRN (0,24 %)
pondérée par la part du produit IRN dans CIICH (42 %). PCICON est affecté surtout par la
variation positive de PD des produits (CON, IMT, ELC) pondérés par les parts de ces
produits dans CICON, qui sont (12 %, 23 %, 28 %) respectivement, et de même pour PCIIMT,
PCIELC, PCITEC.
En ce qui concerne les exportations, les parts d’exportations prévues seront à la baisse
pour la plus part des produits, parce que elles dépendent directement et inversement des
variations de prix relatif à l’exportation (e*PWX/PL) qui sont négatives pour la plupart des
produits. Étant donné que le prix mondial d’exportations (PWX) est exogène, et le taux de
change (e) est le numéraire du modèle, la part des quantités exportées de chaque produit est
inversement proportionnelle à la variation de prix local (PL) pour ce produit.
En revanche, on constate une baisse de cette part pour les secteurs (IRN, IMT, AIND,
ELC) dont le PL a subi une hausse. Cette variation imprévue peut être expliquée
64
uniquement par la structure de la demande locale. En effet, on a mentionné que les revenus
des agents économiques de pays augmentent suite au choc. De ce fait, la demande locale
augmente plus fortement que la demande de marché étranger. Cette supériorité amène la
part des exportations à la baisse même si la quantité exportée (importée par le reste de
monde) augmente.
Tableau 47: Variations (%) de la part (EX/XST) et celles de la quantité exportée (EX) répartirent par secteur.
Produit / Secteur ∆ (e*PWX/PL) = (- ∆ PL) ∆ (EX/XS) ∆ EX
AGR (+) -0,29 1,95
IAA (+) -0,58 1,92
ICH (+) -0,73 1,4
TEX (+) -0,54 2,17
IRN (-) -1,12 1,05
INMT (+) -1,13 2,21
IMT (-) -2,29 1,38
IGM (+) -2,52 3,15
AIND (-) -1,44 1,66
ELC (-) -2,37 1,52
TEC (+) -0,53 1,87
HER (+) -0,13 2,07
SER (+) -0,65 2,46
Source : Calculs à partir des résultats de la simulation.
4.2. Revenus et Épargnes
4.2.1. Revenus
Ex-ante, les revenus attendus des ménages et des firmes sont à la hausse. Les résultats
obtenus affirment cette attente. La masse salariale et les transferts, qui constituent les
sources du revenu des ménages, ont augmenté. L’augmentation de la masse salariale est
liée à l’augmentation de la demande totale de travail (2,86 %), vu que le taux de salaire (W)
est fixe. Les transferts des firmes, qui constituent plus que 90 % des transferts totaux aux
ménages se sont accrus de 1.23 %. Par conséquent, le total des transferts a augmenté de
1.11 %. La raison pour laquelle le transfert des firmes aux ménages a augmenté réside dans
le fait que ces transferts sont une proportion fixe du revenu disponible des firmes qui est à
la hausse à prix fixe.
Tableau 48: Variation (%) des transferts aux ménages répartis par agent
FIRM GVT ROW
1,23 -0,54 -0,54
Source : Calcul à partir des résultats de la simulation.
65
La croissance de deux composantes de revenu des ménages amène ce dernier à un
niveau plus élevé. Le revenu des ménages urbains (YHHU) a augmenté de 1,62 % et celui
des ménages ruraux (YHHR) a augmenté de 1,58 %29
.
La variation positive prévue de revenu des firmes est également démontrée par les
résultats de la simulation. Puisque le revenu total des firmes (YF) s’est accru de 1,26 %, et
leur revenu disponible (YDF) s’est accru de 1,23 %.
La demande totale de travail (LDT) a augmenté plus fortement suite à ce choc (2,86 %)
par rapport aux deux premiers chocs (0,84 % et 0,42 %, respectivement). Étant donné qu’il
est spécifique au secteur, le capital devient plus rare dans cette simulation que dans les deux
autres; ce qui implique évidemment que les rémunérations du capital, qui représente la
partie la plus importante du revenu des firmes, augmentent plus fortement ici que dans les
autres simulations. De ce fait, le revenu des firmes a subi l’augmentation la plus élevée
dans la simulation d’épargne étrangère.
Tableau 49: Variation (%) de la demande de travail (LDj) et du taux de rémunération du capital (Rj) répartie
par secteur.
Secteur LD j R j
AGR 1,9 1,26
IAA 1,92 1,27
ICH 0,4 0,27
TEX 1,25 0,83
IRN 3,35 2,22
CON 11,59 7,58
INMT 2,77 1,84
IMT 6,92 4,56
IGM 5,9 3,89
AIND 3,77 2,5
ELC 7,11 4,69
TEC 1,92 1,28
HER 0,68 0,45
SER 2,5 1,66
Source : Résultats de la simulation.
Selon les résultats du tableau, nous notons une relation positive directe entre la quantité
de travail utilisée et la rentabilité financière de capital. Les secteurs qui utilisent les
29
Voir l’annexe « B », résultats des simulations.
66
quantités les plus élevées de travail (CON, ELC, IMT …) sont caractérisés par des
rentabilités de capital les plus fortes. Toutes les variations sont positives. Donc, la
rémunération totale de capital augmente significativement. De ce fait, une forte croissance
de revenu des firmes est réalisée.
Le revenu attendu du gouvernement sera à la hausse, parce qu’on prévoit une
augmentation dans les trois composantes principales de ce revenu (les taxes directes TDT,
les taxes indirectes TICT, les transferts des autres agents YGTR). Comme la production
totale et le revenu des ménages et celui des firmes sont intensifiés, alors ces trois
composants (TDT, TICT, YGTR) augmentent.
Les résultats confirment nos attentes. La simulation entraine des augmentations de 1,78
%, 3,16 % et 1,24 % de TDT, TICT et YGTR respectivement. Ce qui explique
l’accroissement relevé de 1,64% du revenu du gouvernement.
Enfin, ce choc améliore les différentes composantes du revenu de gouvernement
beaucoup plus que les deux autres chocs sauf les revenus provenant de la taxe indirecte
puisque dans la 2e simulation on a appliqué directement un choc positif sur le taux de la
taxe pour financer les investissements publics supplémentaires. Évidemment, on s’attend à
une variation plus forte de la taxe indirecte suite au 2e choc.
4.2.2. Épargne et Investissement
La variation positive observée des revenus de déférents agents signifie que les épargnes
de ces agents seront à la hausse. Les résultats de la simulation confirment cette prévision.
D’une façon respective, les épargnes des ménages urbains (SHU), ménages ruraux (SHR), des
firmes (SF) et de gouvernement ont augmenté de 1,62 %, 1,58 %, 1,23 % et 13,4 %.
Tableau 50: Les variations (%) du revenu disponible « YD » et d'épargne « S » des agents
\ Agent HU HR FIRM GVT
Revenu disponible 1,62 1,58 1,23 1,64
Épargne 1,62 1,58 1,23 13,44 Source : Résultats de la simulation.
Par ailleurs, l’épargne du reste du monde (SROW) a diminué beaucoup, soit en
pourcentage de -49.21 %; ce qui reste conforme aux attentes puisqu’elle représente la
source de financement d’investissement public (IT_PUB) dans cette simulation. Malgré
67
cette diminution remarquable de l’épargne étrangère, on prévoit un accroissement de
l’investissement total (IT), qui représente la somme totale des épargnes de tous les agents,
étant donné que la part de SROW dans l’épargne totale est faible; elle ne dépasse pas le 10
%30
, pourtant tous les autres composants d’épargne totale sont à la hausse.
Les résultats nous montrent qu’IT a augmenté de 10,34 % contre une augmentation de
2,08 % et de 4,85 % dans les deux premières simulations.
Tableau 51: Tableau 40 : variations (%) des valeurs d’investissements aux différentes simulations
Inv. ↓ \ Siml. → (1) Crédit Intérieur (2) Taxes Indirectes (3) Épargne Étrangère
IT 2,07 4,85 10,34
IT_PRI -3,10 0 6,51
IT_PUB 30 30 30 Source : Résultats de la simulation.
Les raisons pour lesquelles IT a augmenté fortement ici est que le financement de
l’investissement public additionnel à travers l’épargne étrangère empêche l’effet d’éviction.
En plus, il n’est pas nécessaire d’augmenter les taux des taxes pour financer cet
investissement; ce qui représente une motivation supplémentaire aux investisseurs privés :
l’investissement privé (IT_PRI) a augmenté de 6,51 %.
4.3. Demande
L’effet du choc sur la demande totale dépend principalement de l’effet revenu et de
l’effet prix. On a vu que les prix du marché pour la plus part des produits sont à la baisse
alors que le revenu des ménages est à la hausse, donc, la consommation de ces produits sera
certainement à la hausse. Pour les quatre produits (IRN, IMT, AIND, ELC) où le prix a
augmenté, l’augmentation des prix est moins forte que celle de revenu des ménages, alors la
consommation finale de ces produits augmentera également, mais moins fortement que les
autres produits. De ce fait, la consommation finale sera à la hausse.
Les résultats confirment notre interprétation, puisque le budget de consommation des
ménages urbains (CTHHU) et celui des ménages ruraux (CTHHR) se sont accrus de 2,17 %
et 2,13 % respectivement. En effet, la croissance des budgets est plus intense que dans les
30
Selon MCS 2006/6007, la part de SROW dans l’épargne totale est égale à 9,88%.
68
deux autres simulations. Par conséquent, les variations positives des quantités consommées
de tous les produits sont également plus élevées.
Tableau 52: Variations (%) du prix composite (PC) et variations de la consommation des ménages (CHU et
CHR) réparties par produit
Produit ∆ de PC ∆ de C HU ∆ de C HR
AGR -0,75 1,55 1,54
IAA -0,51 2,27 2,24
ICH 0,00 1,90 1,87
TEX -0,69 2,40 2,37
IRN 0,19 1,76 1,73
INMT -0,10 1,97 1,94
IMT 0,55 1,51 1,48
IGM -0,03 1,92 1,89
AIND 0,05 1,87 1,84
ELC 0,45 1,58 1,55
TEC -0,47 2,14 2,11
HER -0,87 2,42 2,39
SER -0,75 2,34 2,31
Source : Résultats de la simulation.
Suite à l’augmentation de la production sectorielle (XSj), on s’attend clairement à une
hausse de la demande intermédiaire (DIi,j) qui est une proportion fixe de la consommation
intermédiaire (CIJ) « voir l’équation (7) » qui a augmentée. Les résultats de la simulation
confirment notre attente concernant la variation de DI par produit.
Suite au choc positif sur IT_PUB financé par des moyens externes, on s’attend à une
augmentation de la demande totale des biens d’investissement plus forte que celle obtenues
suite aux deux premiers chocs, puisque les moyens de financement disponibles dans
l’économie seront plus grands. Ce qui empêche l’apparition de l’effet d’éviction. Par
conséquent, la demande totale et privée des biens d’investissement augmentent
nécessairement.
Les résultats montrent des variations positives entre 9,7 % et 11,2 % dans la demande
totale d’investissement (INV) pour tous les biens ainsi que des variations comprises entre 5,9
% et 7,3 % dans la demande d’investissement privé (INV_PRI).
69
Tableau 53: Variation (%) des prix composites et variations de la demande des biens d'investissement
Produit PC INV_PUB INV_PRI INV
AGR -0,75 31,10 7,31 11,17
IAA -0,51 30,78 7,06 10,90
ICH 0,00 30,12 6,51 10,34
TEX -0,69 31,01 7,25 11,10
IRN 0,19 29,86 6,31 10,12
CON 0,46 29,52 6,02 9,83
IMT 0,55 29,41 5,93 9,73
IGM -0,03 30,15 6,54 10,37
AIND 0,05 30,06 6,46 10,29
ELC 0,45 29,54 6,04 9,85
TEC -0,47 30,72 7,01 10,85
SER -0,75 31,10 7,32 11,17
Source : Résultats de la simulation.
Selon les résultats du tableau ci-dessus, la demande d’investissement (total, public ou
privé) augmente plus fortement pour les produits avec les variations de prix composite les
plus basses (par exemple : AGR, TEX et SER). Alors que les augmentations de la
demande des biens d’investissement avec les variations positives de prix (IMT, CON, …)
sont les plus faibles.
En ce qui concerne la demande d’importations, on a déjà mentionné auparavant que le
prix relatif (e*PWM/PL) est le déterminant principal des variations de la part d’importation
dans la demande totale des produits composites (IM/Q) et des quantités importés par la
suite. Puisque PL, la seule variable endogène dans la composition du prix relatif, a
augmenté pour la plupart des produits, alors on s’attend à une diminution de la part IM/Q
pour ces produits. L’inverse est correct, de telle façon qu’on prévoit une augmentation de la
part IM/Q pour les produits (IRN, CON, IMT, AIND) qui connaissent une hausse dans leur
PL.
70
Tableau 54: La variation du prix de producteur (PL) et la variation de la part (IM/Q) et celle de la quantité
importée (IM) répartie par produit importé. (Variation en pourcentage)
Produit importé IM/Q IM/Q
∆ de (IM/Q) ∆ de PL ∆ d’IM avant le choc après le choc
AGR 7,76 7,65 -1,49 -0,81 0,61
IAA 20,18 19,98 -1,02 -0,645 1,23
ICH 42,97 42,96 0 -0,003 2,81
TEX 10,29 10,15 -1,37 -0,774 1,19
IRN 17,79 17,86 0,39 0,238 3,09
CON 3,25 3,28 0,93 0,479 10,17
INMT 52,9 52,79 -0,2 -0,216 3,57
IMT 46,26 46,76 1,1 1,066 7,22
IGM 76,32 76,27 -0,06 -0,124 5,87
AIND 46,54 46,58 0,09 0,09 3,72
TEC 9,64 9,55 -0,93 -0,515 1,65
SER 10,85 10,68 -1,5 -0,844 1,49
Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation.
Le tableau montre que les résultats sont conformes à nos attentes, vu que les produits
(Ex : AGR, TEX, SER, …) qui possèdent des variations négatives de la part IM/Q sont en
correspondance aux variations (à la hausse du prix relatif) à la baisse de PL. Alors que, les
produits (IRN, CON, IMT et AIND) qui connaissent des variations positives d’IM/Q ont
suivi les variations (à la baisse du prix relatif) à la hausse de PL. Par ailleurs, la quantité
importée (IM) des tous les produits a augmenté, mais il reste que les variations les plus
élevées d’IM correspondent aux variations à la hausse de PL.
La quantité importée de tous les produits s’est accrue pour deux raisons simultanées :
L’importance d’effet revenu par rapport à l’effet prix dans cette simulation pousse les
quantités demandées des produits locaux et importés à la hausse simultanément.
L’existence d’une substitution imparfaite entre les produits importés et les produits locaux
de telle manière qu’on aurait toujours des préférences pour quelques produits importés.
À noter que, la demande courante du gouvernement (G) reste toujours exogène dans
notre modèle.
V. Conclusion
Les dernières années ont connu un progrès remarquable dans la recherche dans les
champs de l’investissement public et de la croissance. Cependant, les études effectuées
pour analyser l’impact de l’investissement public en infrastructure sur la croissance
économique en Égypte restent insuffisantes. Pour cette raison, nous avons conçu un modèle
économique qui sert comme un instrument d’évaluation de rôle de l’investissement public
dans l’économie de l’Égypte. L’approche utilisée se base sur un modèle d’équilibre général
calculable (EGC). Ce modèle tient compte des interactions entre les différentes variables
macroéconomiques. Ce qui nous permet de bien identifier les divers canaux économiques
par lesquels l’augmentation d’investissement public affecte la croissance économique, vu
que le modèle est basé sur un système d’équations simultanées. En outre, ce type de modèle
n’exige pas de grande base des données historiques. Une matrice de comptabilité sociale
(MCS) pour une année précise du pays est suffisante pour effectuer une étude empirique de
prévision sur l’économie du pays. Alors que l’utilisation d’un autre modèle, un modèle
économétrique par exemple, nécessite une grande base des données historiques, ce qui n’est
pas toujours pas possible dans le cas des pays en développement tels que l’Égypte. Le
choix de ce modèle pour ce sujet est renforcé également du fait qu’aucune étude auparavant
selon notre connaissance, n’a appliqué une telle méthodologie pour analyser cette
problématique.
Notre modèle d’EGC est un modèle statique fondé le modèle PEP1-1, dans lequel
l’Égypte est considérée comme une petite économie ouverte. Les agents économiques se
composent de deux ménages représentatifs (ménages urbains et ménages ruraux), des
entreprises, du gouvernement et du reste du monde. L’économie comprend 15 secteurs de
production (un secteur agricole, dix secteurs industriels, trois secteurs des services, et un
secteur d’administration publique). Chaque secteur produit un bien ou un service. Dans
l’évaluation de ce modèle, nous avons appliqué trois simulations selon le mode de
financement de l’augmentation ciblée d’investissement public en infrastructure. La
première simulation est financée par le crédit intérieur, la deuxième est financée par les
taxes indirectes, et la troisième est financée par le crédit externe. Toutes les simulations
confirment une croissance économique positive et une diminution du taux de chômage.
72
Toutefois, la force de ces impacts diffère d’un scénario à l’autre. Le dernier scénario,
simulation d’épargne étrangère, montre un effet positif plus significatif sur la croissance
économique et la création d’emplois par rapport aux autres scénarios. Cette divergence des
effets est principalement expliquée par l’existence d’effet d’éviction dans le premier et le
deuxième scénario. Il faut noter que l’effet d’éviction dans le financement par taxes
indirectes est implicite à travers l’augmentation des prix de produits. Cette hausse affecte
négativement l’épargne des agents privés. Alors, la simulation la plus convenable pour
atteindre notre objectif de croissance économique est celle qui est financée par l’épargne
étrangère.
73
Bibliographie
Abou El-Enein, S., H. El-Laithy et H. Kheir-El-Din (2009) « The Impact of Phasing out
Subsidies of Petroleum Energy Products in Egypt » Egyptian Center for Economic
Studies (ECES), Working Paper (145).
Arslanalp, S., F. Bornhorst, S. Gupta et E. Sze (2010) « Public Capital and Growth » IMF
Working Paper, Fiscal Affairs Department, WP/10/175.
Aschauer, D.A. (1989) « Is public expenditure productive? » Journal of Monetary
Economics 23, 177-200.
Awad, B., M. El-Gheriani et P. Abou Zeid (2009). Country Report, June 2009. African
Copyright and Access to Knowledge (ACA2K) Project. (www.aca2k.org).
Bayoudh, M. (2012) « Investissement en infrastructure publique et croissance en Tunisie:
Approche EGC » Thèse de doctorat, Université Laval.
Bedair, O. et S. Mahmoud (2009) « The repercussions of the global financial crisis on the
food in Egypt: Reality, challenges and future prospects », Land center for human
rights, Cairo. Land and farmer's series, No. 48, in Arabic.
Canning, D., M. Fay et R. Perotti (1994), « Infrastructure and Growth, in International
Differences in Growth Rates » edited by M. Baldassarri, M. Paganaetto, and E.S.
Phelps, New York, St. Martin’s Press.
Crihfield, J. B. et M. P.H. Panggabean, (1995) « Is public infrastructure productive? A
metropolitan perspective using new capital stock estimates » Regional Science and
Urban Economics 25 (5), 607-630
Decaluwé, B., A. Lemelin, V. Robichaud et H. Maisonnave (2009) « The PEP computable
general equilibrium model: single-country, static version, PEP1-1, Second revised
edition » Politique économique et Pauvreté / Poverty and Economic Policy
Network, Université Laval, Québec.
Decaluwé, B., A. Martens, et L. Savard (2001) « La Politique Économique du
Développement et les Modèles d’Équilibre Général Calculable » Les Presses de
l’Université de Montréal.
Dissou, Y. et S. Didic (2011) « Public Infrastructure and Economic Growth: A Dynamic
General Equilibrium Analysis with Heterogeneous Agents » Working Paper,
Department of Economics, University of Ottawa.
Dumont, J.C., et S. Mesplé-Somps (2000) « The Impact of public infrastructure on
competitiveness and growth: A CGE analysis applied to Senegal », miméo, CREFA,
University Laval, Québec.
Easterly, W. et S. Rebelo, (1993) « Fiscal policy and economic growth: an empirical
investigation» Journal of Monetary Economics 32, 417– 458.
Esfahani, H. S., et M. T. Ramirez (2003) « Institutions, infrastructure, and economic
growth » Journal of Development Economics 70 (2), 443– 477.
74
Estache, A., J-F. Perrault et L. Savard (2008) « Impact of infrastructure spending in Sub-
Saharan Africa: a CGE modeling approach », GRÉDI, W-P 08-03.
Fedderke, J. W., P. Perkins et J. M. Luiz (2006) « Infrastructural investment in long-run
economic growth: South Africa 1875–2001 » World Development, 34 (6), 1037-
1059.
Fedderke, J.W. et Z. Bogetic, (2009) « Infrastructure and Growth in South Africa: Direct
and Indirect Productivity Impacts of 19 Infrastructure Measures» World
Development 37 (9), 1522–1539.
Gramlich, E.M. (1994) « Infrastructure investment: a review essay » Journal of Economic
Literature 32 (3), 1176– 1196.
Herranz-Loncán, A. (2007) « Infrastructure investment and Spanish economic growth,
1850–1935 » Explorations in Economic History 44 (3), 452–468.
Institut National de Planification (2008) "Matrice de Comptabilité Sociale 2006/2007",
Ministère de Planification, Le Caire, Égypte.
Kamaly, A. (2006) « Economic Growth Before and After Reform: The Case of Egypt »
International Journal of Applied Econometrics and Quantitative Studies, Vol.3-2.
Kamps, C. (2004) « New estimates of government net capital stocks for 22 OECD
countries: 1960–2001 » IMF Working Paper, WP/04/67.
Khorshid, M., H. Lofgren, A. Kamaly et S. Abou El-Enein (2011) « Realizing the
Millennium Development Goals through socially inclusive macroeconomic policies
» Country Study, Assessing Development Strategies to Achieve the MDGs in The
Arab Republic of Egypt, United Nations Department for Social and Economic
Affairs.
Latreille, T. et A. Varoudakis (1996) « Croissance et compétitivité de l'industrie
manufacturière au Sénégal » Document technique OCDE n° 118.
Loayza, N. V. et R. Odawara, (2010) « Infrastructure and Economic Growth in Egypt »
Policy Research Working Paper n˚ 5177, World Bank, Middle East and North
Africa Region, Social and Economic Development Group (Egypt).
Lofgren, H. (1994) « Egypt’s experience from CGE modeling: a critical review » Working
Paper 9411, Economic Research Forum (ERF) Egypt.
Luoto, J. (2011) « Aggregate infrastructure capital stock and long-run growth: Evidence
from Finnish data » Journal of Development Economics 94 (2), 181–191.
Maskus, K. E. et D. E. Konan (1997) « Trade Liberalization in Egypt » Review of
Development Economics 1(3), 275–293.
Mbanda, Vandudzai (2010) « Impact of Public Infrastructure Investment in South Africa: A
Dynamic Micro-simulation CGE Analysis » Preliminary Results from a Static CGE
Model, Poverty and Economic Policy Research Network 8th
PEP general meeting,
Dakar, Senegal, June 2010.
Munnell, A.H. (1992) « Infrastructure investment and economic growth » Journal of
Economic Perspectives 6 (4), 189– 198.
75
Sanchez-Robles, B. (1998) « Infrastructure investment and growth: some empirical
evidence » Contemporary Economic Policy 16, 98–108.
Solow, R. M. (1956) « A Contribution to the Theory of Economic Growth » Quarterly
Journal of Economics 70 (1), 65–94.
Strzepek, K. M.; W. Y. Gary, S.J. T. Richard et M.W. Rosegrant (2007) « The value of the
high Aswan Dam to the Egyptian economy » Explorations in Economic History, 44
(3), 452–468.
Tatom, J.A. (1993) « The spurious effect of public capital formation on private sector
productivity » Policy Studies Journal 21, 391–395.
Thissen, M. et R. Lensink (2001) « Macroeconomic effects of a currency devaluation in
Egypt: An analysis with a computable general equilibrium model with financial
markets and forward-looking expectations » Journal of Policy Modeling 23, 411–
419, University of Groningen, Netherlands.
Thissen, Mark (1998) « Two decades of CGE modeling. Lessons from models for Egypt»
SOM Research Report 99C02, University of Groningen, The Netherlands,
December 98.
Wang, C. E. (2002) « Public infrastructure and economic growth: a new approach applied
to East Asian economies » Journal of Policy Modeling, 24 (5), 411-435.
Zaki, C. (2010) « Towards an explicit modeling of trade facilitation in CGE models:
evidence from Egypt » Economic Research Forum (ERF), Working Paper 515.
Annexe A : Comparaison entre deux matrices de
comptabilité sociales de l’Égypte : MCS 2000/2001 et
MCS 2006/2007
La comparaison concerne les indicateurs suivants :
Taux de la valeur ajoutée par secteur
Intensité en travail
Part du travail dans la valeur ajoutée
Intensité sectorielle a l’exportation
Compositions de la demande finale
Taux de pénétration des importations
Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur
Les sources fiscales (taxes directes – taxes indirectes), laquelle la plus
importante.
Les subventions (taxes négatives).
Taux de la valeur ajoutée par secteur
Le taux de la valeur ajoutée d’un secteur (pour un pays dans une période spécifique, un
an généralement) représente sa contribution dans la valeur ajoutée totale du pays.
La matrice de compatibilité sociale de l’Égypte de l’année 2001 (MCS 2000/2001) et
celle de l’année 2007 (MCS 2006/2007) nous montrent la structure et l’importance des
secteurs de production dans l’économie égyptienne par leur contribution dans la valeur
ajoutée totale du pays. Globaux
Tableau A-1: L’écart du taux de VA entre les trois secteurs globaux en 2001 et 2007
Branche AGR IND SER
Écart -0,04362495 0,012419 0,03120595
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Les deux matrices présentent la même structure économique c'est-à-dire que le secteur
des services (SER) détient la part la plus importante de la valeur ajoutée totale suivie du
secteur industriel (IND) et enfin du secteur agricole (AGR). Le taux de la valeur ajoutée
dans les secteurs des services et de l’industrie (SER et IND) a augmenté respectivement de
0.031 point et 0.012 point entre 2001 et 2007 et cela au détriment de celui du secteur
agricole (AGR) qui a diminué de 0.043 point dans la même période.
77
Figure 1: Taux de la valeur ajoutée par secteur
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Intensité en travail de la production des branches d’activité
L’intensité en travail de la production des trois branches d’activité a beaucoup changé
entre 2001 et 2007.
En effet, en 2001, l’intensité de travail était de 0.81, 0.48 et 0.33 dans les trois branches
AGR, IND et SER respectivement, alors qu’elle s’établit à 0.11, 0.27 et 0.55
respectivement en 2007. On note une baisse de l’intensité du travail dans l’agriculture et
l’industrie tandis que dans le secteur des services, l’intensité du travail dans la production a
augmenté. Ce qui est cohérent avec les évolutions notées ci-haut sur les taux de valeurs
ajoutées.
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
0,40
0,45
0,50
2000/2001 2006/2007
AGR
IND
SER
78
Figure 2: Intensité en travail de la production des branches d’activité
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Part du travail dans la valeur ajoutée
Ici, nous arrivons aux mêmes conclusions que dans l’étape précédant en mesurant le
niveau du travail par rapport celui de la valeur ajoutée. Les résultats restent cohérents à
ceux concernant l’intensité de travail dans la production
Figure 3: Part du travail dans la valeur ajoutée
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
0,8
0,9
2000/2001 2006/2007
AGR
IND
SER
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
0,40
0,45
2000/2001 2006/2007
AGR
IND
SER
Total
79
Intensité sectorielle à l’exportation
L’intensité sectorielle à l’exportation mesure la contribution de chaque secteur de
production dans l’exportation totale du pays au cours d’une période donnée (un an).
Figure 4: Intensité sectorielle à l’exportation
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
En 2001, nous notons que l’exportation égyptienne était plus intensive en services,
puisque le secteur des services contribue à presque trois quarts des exportations totales
(72.3 %). Le secteur industriel contribue quant à lui à 26.8 % dans les exportations totales,
tandis que la contribution du secteur agricole est presque négligeable (0.89 %) par rapport
celle de deux autres secteurs.
Cependant, en 2007, nous notons des changements remarquables de l’intensité
sectorielle à l’exportation, où nous trouvons que celle du secteur des services (SER) a
reculé jusqu’à 51 % contre une augmentation remarquable de celle de secteur industriel
(IND) à 46 %. Le secteur agricole a quant à lui progressé pour atteindre 2% dans les
exportations totales.
Compositions de la demande finale
La demande finale (Q) d’un pays se compose des éléments suivants :
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
2000/2001 2006/2007
AGR
IND
SER
80
- CH : La consommation des ménages.
- CG : La consommation du gouvernement.
- INV : L’investissement.
- DIT : La demande intermédiaire totale.
D’où : Q = CH + CG + INV +DIT
Figure 5: Compositions de la demande finale
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
En 2001, la consommation des ménages a représenté un peu plus de la moitié (51.5 %)
de la demande finale et le reste est partagé entre les trois autres composantes comme suit :
(34.9 %) pour la demande intermédiaire totale (11.3 %) pour la demande finale aux fins
d’investissement et (2.2 %) pour la consommation gouvernementale.
Par contre, en 2007, nous trouvons que la grande part de la demande finale provient de
la demande intermédiaire (44 %). La part de la consommation des ménages s’est rétrécie à
32 %. Cependant, celui des dépenses gouvernementales a trois fois augmenté pour s’établir
à 6.3%., tandis que la demande finale pour fins d’investissement est restée presque
inchangée (11.5 %).
La diminution de la consommation des ménages contre l’augmentation des dépenses
publiques pourrait s’expliquer par le fait qu’il y avait une diminution de la capacité d’achat
des ménages, notamment les ménages salariés, et le problème du chômage s’est aussi
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
2000/2001 2006/2007
C h
C g
INV
DIT
81
aggravé du fait des problèmes internes, comme la privatisation qui a été faite d’une manière
inadéquate due à la corruption. Et d’autres problèmes externes, tels que les guerres dans les
pays voisins provoquant ainsi une émigration des travailleurs des pays du golf.
Taux de pénétration des importations
Le taux de pénétration du marché intérieur représente la part des achats effectués à
l’étranger dans la consommation du marché intérieur (demande intérieure).
D’où TP = 100*((importations) / (production + importations – exportations))
Le taux de pénétration à l’importation est un indicateur important pour mesurer la
compétitivité sur le marché intérieur dans la mesure où la compétitivité est évaluée par la
proportion avec laquelle la demande intérieure est assurée par des biens importés ou par des
biens nationaux.
Figure 6: Taux de pénétration des importations
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Nous notons que le taux de pénétration à l’importation pour l’économie égyptienne, en
général, en 2007 (19) est supérieur à celui en 2001 (14). Ce qui signifie que l’économie
égyptienne est devenue plus dépendante des biens importés en 2007 qu’en 2001 pour
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
2000/2001 2006/2007
AGR
IND
SER
Total
82
satisfaire sa demande intérieure. Alors que, au niveau des biens agricoles, ce taux a diminué
entre 2001 et 2007 passant de 15 à 8.
Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv)
Pour juger du degré d’ouverture de l’économie égyptienne sur l’extérieur en 2001
par rapport celui en 2007, on calcule le ratio suivant pour les deux années :
Ouv = 100*(1/2)*(Importations + exportations) / PIB
Figure 7: Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv)
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Le degré d’ouverture de l’économie égyptienne en 2007 (33 %) est plus élevé que celui
en 2001 (19.9 %). Ce qui signifie que l’économie égyptienne est devenue plus ouverte aux
marchés internationaux en 2007. Ceci s’explique par les progrès notables réalisés dans les
programmes de privatisation et de libération des marchés que le gouvernement a initiés
dans les années 1990s.
Les sources fiscales (taxes directes – taxes indirectes)
En 2001, nous notons que les taxes indirectes ont représenté la source fiscale la plus
importante (43 %) suivie par les taxes directes (39 %) et en fin les droits de douane (17.5
83
%). Par contre, en 2007, nous trouvons que la source fiscale la plus importante est celle qui
provient des taxes directes (50.5 %) suivies des taxes indirectes au deuxième rang (40.5 %)
et en fin les droits de douane qui ont beaucoup diminué du fait du progrès dans
l’application des conditions de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Figure 8: Les sources fiscales
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Les subventions (taxes négatives)
Le gouvernement égyptien a visé en 2001 à subventionner ou encourager certains
secteurs, mais ces subventions étaient presque totalement dirigées aux secteurs des services,
soit 56.75 % des subventions totales de l’année étaient orientées aux services sociaux, 35.4
% aux autres services productifs et 6.1 % aux services de transports et des communications.
Alors que les secteurs industriels ont nominalement profité de ces subventions telles que le
secteur des industries alimentaires qui a capté 1.54 % et celui de construction et électricité
qui a reçu 0.23 % des subventions totales. De plus, aucune subvention n’a été accordée au
secteur agricole durant cette année.
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
2000/2001 2006/2007
Taxes Indirectes
Droits Douanes
Taxes Directes
84
Figure 9: Les subventions en 2000/2001
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
Par contre, en 2007, le plan des subventions a été trop changé. Or les subventions ont
presque été totalement allouées aux secteurs industriels tels que le secteur de « gas oil
(solar) » qui en a tiré 29.4 %, celui de « food & tob » a reçu 23.2 %.
Figure 10: Les subventions en 2006/2007
Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007.
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
2000/2001
FOOD-IND
CONST&ELECTR
TRANSP&COM
OTR PROD-SER
SOC-SER
0,00
5,00
10,00
15,00
20,00
25,00
30,00
2006/2007
AGRICLT
NAT GAZ
FOOD & TOB
OTR CHEMICAL
FUEL OIL (MAZOT)
GAS OIL (SOLAR)
LPG
GAZOLINE
85
Le reste, presque la moitié, des subventions totales dans cette année a été alloué de
façon inégale entre les secteurs industriels comme dans le tableau ci-dessus et le secteur
agricole (0.8 %). Aucune subvention n’a été accordée aux secteurs des services en 2007.
86
Annexe B : Résultats des simulations
Les tableaux ci-dessous résument les résultats de simulation d'un choc positif de 30%
sur l’investissement public (IT_PUB) selon les modes du financement suivants :
1. Le crédit intérieur,
2. Les taxes indirectes,
3. L’épargne étrangère.
Tableau B-1 : Indices Macroéconomiques globaux
Définitions
État de
Référence
Simulation
(1) Crédit
Intérieur
Simulation
(2) Taxes
Indirectes
Simulation
(3) Épargne
Étrangère
Valeur / Volume
Variation en
%
Variation en
%
Variation en
%
PIB au prix du marché (PIB_PM) 779647,79 0,72 1,08 2,25
PIB au prix de base (PIB_PB) 723029,79 0,71 0,27 2,16
Demande totale du travail (LD) 237417,99 0,84 0,42 2,86
Offre totale du travail (LS) 265568,22 0,00 0,00 0,00
Taux du chômage (UR) 0,11 -7,04 -3,54 -24,09
Déflateur du PIB (PIXGDP) 1,00 -1,41 -1,70 -0,64
Indice de prix de la consommation
(PIXCON)
1,00 -1,18 -0,82 -0,55
Indice de prix des dépenses
publiques (PIXGVT)
1,00 -0,76 -0,38 -0,30
Indice de prix de l’investissement
public (PIXINVG)
1,00 -0,88 -0,05 0,09
Indice de prix de l'investissement
(PIXINV)
1,00 -0,88 -0,05 0,09
Taux de change, le numéraire (e) 1,00 0,00 0,00 0,00
Dépenses Publiques (G) 132817,97 0,00 0,00 0,00
Investissement total (IT) 155300,01 2,08 4,85 10,34
Investissement Privé (IT_PRI) 130141,41 -3,10 0,00 6,51
Investissement Public (IT_PUB) 25158,60 30,00 30,00 30,00
stock du capital public (KG) 156546,72 0,00 0,00 0,00
87
Tableau B-2 : prix
Définitions
État de
Référence
Simulation 1
Crédit
Intérieur
Simulation 2
Taxes
Indirectes
Simulation 3
Épargne
Étrangère
Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en %
Taux de salaire
(W)
1 0 0 0
Taux de rendement du capital
R AGR 1 0,124 -0,519 1,263
R IAA 1 0,262 -0,538 1,273
R ICH 1 0,473 -0,252 0,266
R TEX 1 0,072 -1,564 0,83
R IRN 1 1,513 1,247 2,222
R CON 1 1,13 2,429 7,585
R INMT 1 0,827 -0,009 1,836
R IMT 1 1,9 2,225 4,562
R IGM 1 1,429 1,863 3,893
R AIND 1 1,018 0,545 2,499
R ELC 1 -0,054 0,256 4,686
R TEC 1 0,502 0,062 1,278
R HER 1 0,474 -1,232 0,45
R SER 1 0,458 0,1 1,662
R ADM 1 0 0 0
Prix de la valeur ajoutée
PVA AGR 1 -1,906 -2,472 -0,903
PVA IAA 1 -1,819 -2,416 -1,066
PVA ICH 1 -1,657 -2,205 -1,813
PVA TEX 1 -1,981 -2,742 -1,632
PVA IRN 1 -0,593 -0,842 0,072
PVA CON 1 -1,581 -1,087 0,817
PVA INMT 1 -1,587 -2,019 -1,068
PVA IMT 1 -0,611 -0,372 1,338
PVA IGM 1 -1,498 -1,343 -0,624
PVA AIND 1 -1,303 -1,633 -0,274
PVA ELC 1 -2,053 -1,831 1,308
PVA TEC 1 -1,612 -1,964 -0,992
PVA HER 1 -1,648 -2,969 -1,666
PVA SER 1 -1,756 -1,958 -1,081
PVA ADM 1 0
Prix au Producteur
88
PT AGR 1 -1,731 -2,142 -0,816
PT IAA 1 -1,384 -1,608 -0,659
PT ICH 1 -0,724 -0,629 -0,331
PT TEX 1 -1,282 -0,895 -0,799
PT IRN 1 -0,617 -0,734 0,039
PT CON 1 -1,111 -0,597 0,479
PT INMT 1 -0,998 -0,876 -0,523
PT IMT 1 -0,704 -0,367 0,474
PT IGM 1 -0,863 -0,606 -0,276
PT AIND 1 -0,792 -0,618 -0,097
PT ELC 1 -0,839 -0,706 0,445
PT TEC 1 -1,26 -1,458 -0,657
PT HER 1 -1,406 -1,413 -0,951
PT SER 1 -1,526 -1,567 -0,887
PT ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302
Prix au produit composite
PC AGR 1,004 -1,611 -1,954 -0,748
PC IAA 1,028 -1,107 -1,035 -0,512
PC ICH 1,029 -0,312 -0,165 -0,002
PC TEX 1,127 -1,144 0,455 -0,685
PC IRN 1,019 -0,441 -0,361 0,195
PC CON 1,074 -1,073 0,283 0,462
PC INMT 1,159 -0,419 1 -0,099
PC IMT 1,048 -0,278 0,047 0,548
PC IGM 1,027 -0,19 -0,071 -0,029
PC AIND 1,068 -0,376 -0,051 0,046
PC ELC 1,011 -0,839 -0,565 0,446
PC TEC 1,035 -1,184 -0,994 -0,465
PC HER 1,085 -1,605 -0,787 -0,869
PC SER 1,059 -1,385 -0,723 -0,753
PC ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302
Prix de marché
PD AGR 1,004 -1,745 -2,119 -0,81
PD IAA 1,021 -1,392 -1,368 -0,645
PD ICH 1,008 -0,557 -0,374 -0,003
PD TEX 1,11 -1,293 0,348 -0,774
PD IRN 1,015 -0,538 -0,483 0,238
PD CON 1,072 -1,111 0,262 0,479
89
PD INMT 1,121 -0,916 0,539 -0,216
PD IMT 1,008 -0,536 0,001 1,066
PD IGM 1,004 -0,814 -0,478 -0,124
PD AIND 1,018 -0,736 -0,321 0,09
PD ELC 1,011 -0,839 -0,565 0,446
PD TEC 1,035 -1,309 -1,145 -0,515
PD HER 1,085 -1,605 -0,787 -0,869
PD SER 1,059 -1,551 -0,896 -0,844
PD ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302
Prix au producteur du produit vendu localement
PL AGR 1 -1,745 -2,164 -0,81
PL IAA 1 -1,392 -1,625 -0,645
PL ICH 1 -0,557 -0,475 -0,003
PL TEX 1 -1,293 -0,918 -0,774
PL IRN 1 -0,538 -0,678 0,238
PL CON 1 -1,111 -0,597 0,479
PL INMT 1 -0,916 -0,839 -0,216
PL IMT 1 -0,536 -0,096 1,066
PL IGM 1 -0,814 -0,529 -0,124
PL AIND 1 -0,736 -0,552 0,09
PL ELC 1 -0,839 -0,706 0,446
PL TEC 1 -1,309 -1,577 -0,515
PL HER 1 -1,605 -1,784 -0,869
PL SER 1 -1,551 -1,602 -0,844
PL ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302
Prix du produit importé
PM AGR 1,006 0 0,045 0
PM IAA 1,056 0 0,261 0
PM ICH 1,056 0 0,102 0
PM TEX 1,272 0 1,278 0
PM IRN 1,037 0 0,196 0
PM CON 1,141 0 0,865 0
PM INMT 1,193 0 1,389 0
PM IMT 1,094 0 0,097 0
PM IGM 1,034 0 0,052 0
PM AIND 1,124 0 0,232 0
PM TEC 1,035 0 0,439 0
PM SER 1,059 0 0,717 0
90
Prix des produits exportés
PE AGR 1 -1,377 -1,559 -0,962
PE IAA 1 -1,221 -1,263 -0,948
PE ICH 1 -0,908 -0,8 -0,695
PE TEX 1 -1,161 -0,645 -1,068
PE IRN 1 -0,838 -0,892 -0,522
PE INMT 1 -1,149 -0,942 -1,087
PE IMT 1 -1,03 -0,89 -0,682
PE IGM 1 -1,269 -1,241 -1,539
PE AIND 1 -1,01 -0,873 -0,819
PE ELC 1 -0,92 -0,885 -0,751
PE TEC 1 -1,17 -1,24 -0,921
PE HER 1 -1,246 -1,116 -1,017
PE SER 1 -1,341 -1,306 -1,21
Prix de consommation intermédiaire
PCI AGR 1,032 -1,072 -0,894 -0,485
PCI IAA 1,02 -1,184 -1,237 -0,472
PCI ICH 1,032 -0,512 -0,272 0,005
PCI TEX 1,069 -1,04 -0,256 -0,511
PCI IRN 1,03 -0,68 -0,448 -0,051
PCI CON 1,047 -0,712 -0,182 0,193
PCI INMT 1,073 -0,459 0,173 -0,023
PCI IMT 1,042 -0,754 -0,364 0,011
PCI IGM 1,044 -0,554 -0,248 -0,107
PCI AIND 1,048 -0,612 -0,259 -0,035
PCI ELC 1,023 -0,455 -0,349 0,171
PCI TEC 1,024 -0,501 -0,367 0,063
PCI HER 1,053 -1,298 -0,719 -0,631
PCI SER 1,046 -0,895 -0,495 -0,357
PCI ADM 1,053 -1,192 -0,597 -0,476
Tableau B-3 : Production et Facteurs
Définitions
État de
Référence
Simulation 1
Crédit
Intérieur
Simulation 2
Taxes
Indirectes
Simulation 3
Épargne
Étrangère
Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en %
Productivité totale des facteurs
B_VA_KG AGR 1,517 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG IAA 1,809 2,056 2,056 2,056
91
B_VA_KG ICH 1,791 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG TEX 1,998 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG IRN 1,299 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG CON 1,97 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG INMT 1,998 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG IMT 1,817 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG IGM 1,955 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG AIND 1,873 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG ELC 1,854 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG TEC 1,71 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG HER 1,764 2,056 2,056 2,056
B_VA_KG SER 1,984 2,056 2,056 2,056
Productions
XST AGR 119465,06 2,075 1,975 2,252
XST IAA 155840,37 2,151 1,859 2,52
XST ICH 62908,38 2,22 1,968 2,148
XST TEX 55571,57 2,114 0,792 2,727
XST IRN 161439,53 2,15 2,133 2,194
XST CON 74606,16 3,104 4,312 9,121
XST INMT 6101,82 2,652 2,049 3,379
XST IMT 31411,03 2,763 2,884 3,749
XST IGM 20434,16 3,432 3,851 5,812
XST AIND 38119,83 2,5 2,294 3,144
XST ELC 41062,18 2,033 2,161 3,98
XST TEC 105770,35 2,196 2,073 2,411
XST HER 79676,55 2,208 1,658 2,201
XST SER 316494,69 2,353 2,121 3,134
XST ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303
Valeur ajoutée
VA AGR 94753,12 2,075 1,975 2,252
VA IAA 52010,21 2,151 1,859 2,52
VA ICH 11710,33 2,22 1,968 2,148
VA TEX 14291,24 2,114 0,792 2,727
VA IRN 139527,9 2,15 2,133 2,194
VA CON 34222,96 3,104 4,312 9,121
VA INMT 2919,47 2,652 2,049 3,379
VA IMT 10952,82 2,763 2,884 3,749
VA IGM 6684,74 3,432 3,851 5,812
92
VA AIND 9961,81 2,5 2,294 3,144
VA ELC 9880 2,033 2,161 3,98
VA TEC 72236,5 2,196 2,073 2,411
VA HER 24565,4 2,208 1,658 2,201
VA SER 231813,3 2,353 2,121 3,134
VA ADM 48417,99 0,763 0,381 0,303
Main d'œuvre
LD AGR 9642,22 0,185 -0,778 1,901
LD IAA 12396,93 0,394 -0,806 1,916
LD ICH 2658,56 0,71 -0,378 0,399
LD TEX 7545,36 0,108 -2,337 1,247
LD IRN 5688,39 2,277 1,877 3,351
LD CON 20741,69 1,699 3,665 11,59
LD INMT 1374,3 1,243 -0,014 2,767
LD IMT 2670,28 2,864 3,356 6,921
LD IGM 4203,69 2,151 2,807 5,895
LD AIND 2841,95 1,53 0,819 3,771
LD ELC 2664,3 -0,081 0,384 7,11
LD TEC 13145,52 0,754 0,094 1,923
LD HER 5176,34 0,711 -1,843 0,676
LD SER 98250,47 0,688 0,15 2,504
LD ADM 48417,99 0,763 0,381 0,303
Capital
KD AGR 85110,9 0 0 0
KDIAA 39613,28 0 0 0
KD ICH 9051,77 0 0 0
KD TEX 6745,88 0 0 0
KD IRN 133839,51 0 0 0
KD CON 13481,27 0 0 0
KD INMT 1545,17 0 0 0
KD IMT 8282,54 0 0 0
KD IGM 2481,05 0 0 0
KD AIND 7119,86 0 0 0
KD ELC 7215,7 0 0 0
KD TEC 59090,98 0 0 0
KD HER 19389,06 0 0 0
KD SER 133562,83 0 0 0
Consommation intermédiaire
93
CI AGR 24284,819 2,075 1,975 2,252
CI IAA 111050,633 2,151 1,859 2,52
CI ICH 49998,225 2,22 1,968 2,148
CI TEX 38614,75 2,114 0,792 2,727
CI IRN 51101,107 2,15 2,133 2,194
CI CON 38571,89 3,104 4,312 9,121
CI INMT 2966,61 2,652 2,049 3,379
CI IMT 19641,859 2,763 2,884 3,749
CI IGM 13168,48 3,432 3,851 5,812
CI AIND 26857,179 2,5 2,294 3,144
CI ELC 30495,063 2,033 2,161 3,98
CI TEC 32736,086 2,196 2,073 2,411
CI HER 52354,499 2,208 1,658 2,201
CI SER 80971,422 2,353 2,121 3,134
CI ADM 80189,193 0,763 0,381 0,303
Tableau B-4 : Revenu et Épargne
Définitions
État de
Référence
Simulation 1
Crédit
Intérieur
Simulation 2
Taxes
Indirectes
Simulation 3
Épargne
Étrangère
Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en %
Revenu Total
Ménages urbain
(YHHU) 495144,16 0,296 0,06 1,617
Ménages rural (YHHR) 351473,11 0,296 0,057 1,583
Entreprises (YF) 914486,89 0,202 -0,015 1,262
Gouvernement (YG) 279863,55 0,188 2,136 1,64
Revenu Disponible
Ménages urbain
(YDHHU) 441376,87 0,296 0,06 1,617
Ménages rural
(YDHHR) 309160,14 0,296 0,057 1,583
Entreprises (YDF) 872839,13 0,178 -0,029 1,234
Taxes Directes
Ménages urbain
(TDHHU) 10070,6 0,296 0,06 1,617
Ménages rural
(TDHHR) 5989,64 0,296 0,057 1,583
Entreprises (TDF) 41647,76 0,704 0,272 1,849
94
Épargne
Ménages urbain
(SHHU) 44070,1 0,296 0,06 1,617
Ménages rural (SHHR) 27587,15 0,296 0,057 1,583
Entreprises (SF) 140795,74 0,178 -0,029 1,234
Gouvernement (SG) -41815 -6,599 -18,009 -13,436
Taxes Indirectes sur les Produits
TIC AGR 441,15 0,13 12,397 1,371
TIC IAA 3863,16 0,423 12,711 1,751
TIC ICH 468,56 1,742 14,69 2,816
TIC TEX 6331,7 0,62 12,576 1,89
TIC IRN 2241,72 1,662 14,517 2,89
TIC CON 5551,69 1,92 17,041 9,662
TIC INMT 1044,27 1,373 13,809 3,67
TIC IMT 301,32 2,295 16,623 6,64
TIC IGM 315,64 2,051 16,334 5,904
TIC AIND 1083,18 1,495 14,696 3,67
TIC ELC 456,54 1,177 14,527 4,447
TIC TEC 2674,48 0,631 12,979 2,125
TIC HER 3037,85 0,163 11,878 1,48
TIC SER 18436,74 0,546 13,17 2,258
Droits de Douane sur les Produits
TIM AGR 20,7 -1,483 -2,435 0,613
TIM IAA 1295,49 -0,689 -1,458 1,231
TIM ICH 1193,86 1,424 1,315 2,815
TIM TEX 853,41 -0,532 -1,097 1,192
TIM IRN 549,71 1,213 0,869 3,09
TIM CON 162,47 0,827 3,07 10,169
TIM INMT 286,62 0,948 0,418 3,568
TIM IMT 1526,42 2,011 3,246 7,224
TIM IGM 1739,78 1,858 2,915 5,873
TIM AIND 2741,54 1,113 1,304 3,718
Taxes de Production (Subventions)
TIP AGR -342 0,308 -0,209 1,418
TIP IAA -9476 0,738 0,222 1,844
TIP ICH -391,24 1,48 1,326 1,81
TIP IRN -30708,76 1,519 1,384 2,233
95
Tableau B-5 : Demande
Définitions
État de
Référence
Simulation 1
Crédit
Intérieur
Simulation 2
Taxes
Indirectes
Simulation 3
Épargne
Étrangère
Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en %
Consommation des Ménages Urbains
C AGR,HU 25307,904 1,209 1,129 1,555
C IAA,HU 92353,096 1,533 1,107 2,271
C ICH,HU 4692,521 0,961 0,485 1,902
C TEX,HU 20854,979 1,56 0,05 2,397
C IRN,HU 3843,182 1,054 0,624 1,76
C INMT,HU 2284,494 1,038 -0,329 1,971
C IMT,HU 643,633 0,937 0,336 1,508
C IGM,HU 2637,398 0,874 0,42 1,921
C AIND,HU 11608,822 1,007 0,405 1,867
C ELC,HU 6908,945 1,339 0,77 1,58
C TEC,HU 22233,397 1,517 1,028 2,135
C HER,HU 20848,946 1,809 0,886 2,416
C SER,HU 59658,998 1,656 0,843 2,336
Total (CTHHU) 273876,317 1,496 0,872 2,173
Consommation des Ménages Ruraux
C AGR,HR 24877,836 1,215 1,149 1,537
C IAA,HR 90353,833 1,54 1,135 2,242
C ICH,HR 2993,331 0,966 0,511 1,872
C TEX,HR 16344,689 1,567 0,073 2,369
C IRN,HR 1823,461 1,059 0,65 1,73
C INMT,HR 2508,345 1,043 -0,308 1,942
C IMT,HR 376,504 0,941 0,36 1,476
C IGM,HR 1290,547 0,879 0,444 1,891
C AIND,HR 7487,769 1,012 0,43 1,837
C ELC,HR 5041,527 1,346 0,796 1,549
C TEC,HR 22181,428 1,524 1,055 2,108
C HER,HR 13849,409 1,818 0,912 2,39
C SER,HR 30079,417 1,664 0,868 2,309
Total (CTHHR) 219208,095 1,493 0,932 2,131
Demande Intermédiaire Totale des Produits
DIT AGR 74162,294 2,137 1,857 2,483
DIT IAA 2859,593 1,891 1,487 1,898
DIT ICH 48594,677 2,223 1,973 2,73
96
DIT TEX 18907,287 2,171 1,327 2,719
DIT IRN 138774,205 2,155 2,052 2,721
DIT CON 10006,405 1,979 2,357 4,66
DIT INMT 3571,281 2,819 3,222 6,21
DIT IMT 28647,764 2,706 3,013 5,099
DIT IGM 42748,838 2,354 2,18 3,171
DIT AIND 31491,175 2,296 2,196 3,443
DIT ELC 27511,999 2,283 2,578 4,705
DIT TEC 29706,906 2,222 1,964 2,82
DIT HER 868,795 1,162 0,833 0,921
DIT SER 195150,598 1,87 1,513 2,179
Demande des biens d'investissement
INV AGR 414,585 3,746 6,94 11,167
INV IAA 509,738 3,217 5,947 10,904
INV ICH 1521,822 2,394 5,023 10,338
INV TEX 626,825 3,256 4,375 11,097
INV IRN 126,262 2,527 5,229 10,122
INV CON 67107,755 3,181 4,554 9,828
INV IMT 8742,039 2,359 4,801 9,735
INV IGM 30202,998 2,269 4,925 10,368
INV AIND 5915,244 2,46 4,904 10,285
INV ELC 1541,358 2,938 5,445 9,846
INV TEC 1807,649 3,298 5,903 10,852
INV SER 28299,157 3,508 5,614 11,174
Demande des produits locaux sur le marché intérieur
DD AGR 115075,66 2,047 1,928 2,264
DD IAA 148522,73 2,135 1,824 2,549
DD ICH 32966,67 2,564 2,285 2,821
DD TEX 50893,52 2,091 0,745 2,778
DD IRN 118844,98 2,312 2,25 2,601
DD CON 74606,16 3,104 4,312 9,121
DD INMT 3939,57 2,823 2,125 4,017
DD IMT 20643,38 3,113 3,444 4,975
DD IGM 18206,42 3,536 4,013 6,136
DD AIND 30208,87 2,617 2,431 3,531
DD ELC 41003,83 2,034 2,162 3,983
DD TEC 68607,85 2,095 1,827 2,705
DD HER 35567,15 1,797 0,895 2,37
97
DD SER 279214,89 2,301 2,048 3,223
DD ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303
Demande du Produit Composite
Q AGR 124762,62 1,77 1,585 2,135
Q IAA 186076,26 1,546 1,139 2,275
Q ICH 57802,35 2,06 1,856 2,818
Q TEX 56733,78 1,784 0,53 2,593
Q IRN 144567,11 2,113 1,999 2,69
Q CON 77114,16 3,025 4,269 9,157
Q INMT 8364,12 1,8 1,193 3,772
Q IMT 38409,94 2,58 3,349 6,059
Q IGM 76879,78 2,245 3,169 5,934
Q AIND 56503,01 1,878 1,878 3,623
Q ELC 41003,83 2,034 2,162 3,983
Q TEC 75929,38 1,837 1,518 2,603
Q HER 35567,15 1,797 0,895 2,37
Q SER 313188,17 1,958 1,694 3,034
Q ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303
Tableau B-6 : Commerce International
Définitions
État de
Référence
Simulation 1
Crédit
Intérieur
Simulation 2
Taxes
Indirectes
Simulation 3
Épargne
Étrangère
Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en %
Importations
IM AGR 9686,96 -1,483 -2,435 0,613
IM IAA 37553,53 -0,689 -1,458 1,231
IM ICH 24835,68 1,424 1,315 2,815
IM TEX 5840,26 -0,532 -1,097 1,192
IM IRN 25722,13 1,213 0,869 3,09
IM CON 2508 0,827 3,07 10,169
IM INMT 4424,55 0,948 0,418 3,568
IM IMT 17766,56 2,011 3,246 7,224
IM IGM 58673,36 1,858 2,915 5,873
IM AIND 26294,14 1,113 1,304 3,718
IM TEC 7321,53 -0,56 -1,358 1,65
IM SER 33973,28 -0,846 -1,194 1,487
Exportations
EX AGR 4389,4 2,812 3,192 1,952
98
EX IAA 7317,64 2,488 2,574 1,924
EX ICH 29941,71 1,841 1,619 1,404
EX TEX 4678,05 2,364 1,302 2,171
EX IRN 42594,55 1,697 1,809 1,052
EX INMT 2162,25 2,339 1,912 2,21
EX IMT 10767,65 2,091 1,805 1,377
EX IGM 2227,74 2,587 2,529 3,15
EX AIND 7910,96 2,051 1,769 1,659
EX ELC 58,35 1,866 1,794 1,519
EX TEC 37162,5 2,382 2,526 1,868
EX HER 44109,4 2,54 2,27 2,065
EX SER 37279,8 2,737 2,663 2,464
Solde du Compte
Courant (CAB)
15337,98 0 0 -49,208
99
Annexe C : Équations, Ensembles, variables et
paramètres
C-1 : Équations
Nombre total = 771 équation
Production
jjj XSTvVA
jj ioXSTCI
VA
jVAj
VAj
j
VA
jj
VA
j
KGVA
jj KDLDBVA
1
1_
= VA
j (KG + IT_PUB)
jVA = jLD (avec un seul facteur de production; le travail)
j
j
VA
j
VA
j
j KDW
RLD
VAj
1
jjiji CIaijDI ,,
Revenu et Épargne
Ménages
hhh YHTRYHLYH
hYHL ∑ jLD
ag
aghh TRYHTR ,
hgvthhh TRTDHYHYDH ,
agng
hagnghhh TRSHYDHCTH ,
hhhh YDHshshPIXCONSH 10
Firmes
fff YFTRYFKYF
100
∑
ag
agff TRYFTR ,
fff TDFYFYDF
ag
fagff TRYDFSF ,
Gouvernement
YGTRTPRCTSTITPTDFTTDHTYG
h
hTDHTDHT
f
fTDFTDFT
j
jTIPTIPT
TIMTTICTTPRCTS
i
iTICTICT
m
mTIMTIMT
agng
agnggvtTRYGTR ,
hhhh YHttdhttdhPIXCONTDH 10
ffff YFKttdfttdfPIXCONTDF 10
jjjj XSTPPttipTIP
( )
mmmm eIMPWMttimTIM
agng
gvtagng GTRYGSG ,
Reste du monde
agd
agdrow
m
mm TRIMPWMeYROW ,
101
agd
rowagd
x
xx TREXDPEYROWSROW ,
CABSROW
Transferts
h
TR
hagnghagng YDHTR ,,
hhhhgvt YHtrtrPIXCONTR 10,
f
TR
fagfag YDFTR ,,
0
,, gvtagnggvtagng TRPIXCONTR
0
,, rowagdrowagd TRPIXCONTR
Demande
ij
ij
MIN
hijh
LES
hii
MIN
hiihi PCCCTHPCCPCC ,,,,
GCGPC GVT
iii
j
jii DIDIT ,
Offres de production et commerce international
XTjXT
ij
ij
XT
ij
XT
jj XSBXST
1
,
,,
XTj
XTj
j
XT
ij
ij
XT
j
j
ijPT
P
B
XSTXS
,
,
1,
x
xjXxj
Xxj
xj
X
xjxj
X
xj
X
xjxj DSEXBXS
1
,,,
,,,,,, 1
nxjnxj DSXS ,,
102
xj
x
x
X
xj
X
xj
xj DSPL
PEEX
Xxj
,
,
,
,
,
1
(Si les exportations sont nulles)
(Si la demande locale est nulle)
XDx
x
xO
xxPE
ePWXEXDEXD
MmM
mMm
m
M
mm
M
m
M
mm DDIMBQ
1
1
nmnm DDQ
m
m
m
M
m
M
mm DD
PM
PDIM
Mm
1
Prix
Production
j
jjjj
jXST
CIPCIVAPVAPP
jjj PPttipPT 1
j
i
jii
jCI
DIPC
PCI
,
j
jjjj
jVA
KDRLDWPVA
Commerce international
xj
xjxxjx
xjXS
DSPLEXPEP
,
,,
,
nxnxj PLP ,
( )
( )( )
103
m
mmmmm
Q
DDPDIMPMPC
nmnm PDPC
Indices des prix
j
jj
j
jj
j
jj
j
jj
VAPVAO
VAPVA
VAOPVAO
VAOPVA
PIXGDP
h
hij
ij
ij
h
hi
i
i
CPC
CPC
PIXCON0
,
0
0
,
i i
i
INVi
PC
PCPIXINV
0
i i
i
INVGi
PC
PCPIXINVG
0
i i
i
GVTi
PC
PCPIXGVT
0
Équilibre
iii
h
hii DITINVCGCQ _,
∑
( )
KSKDj
j
SROWSGSFSHITf
f
h
h
( )
i
j
ij DDDS ,
x
j
xj EXDEX ,
104
Produit intérieur brut
TIPTVAPVAGDPj
jj
BP
TPRCTSGDPGDP BPMP
TPRCTSTTIPTKDRLDWGDPjk
jkjk
jl
jll
IP ,
,,
,
,
∑
[∑
] ∑
∑
-------------------------------------------------
C-2 : Ensembles
Industries et Produits
Tous les secteurs: j, jj J = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM, AIND,
ELC, TEC, HER, SER, ADM
Tous les produits: j, ij I = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM, AIND,
ELC, TEC, HER, SER, ADM
Produits importés: m M I; M = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM,
AIND, TEC, SER
Produits non importés: nm NM I; NM = ELC, HER, ADM; NM M =
Produits exportés: x X I; X = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, INMT, IMT, IGM, AIND,
ELC, TEC, HER, SER
Produits non exportées: nx NX I; NX = CON, ADM; NX X =
Agents
Tous les agents: ag, agi AG = H F GVT, ROW = HHU, HHR, FIRM, GVT, ROW
Catégories de ménages: h, hi H AG = HHU, HHR
Catégories d'entreprises: f, fi F AG = FIRM
Agent non gouvernemental: agng AGNG AG = H F ROW = HHU, HHR, FIRM,
ROW
Agents domestiques: agd AGD AG = H F GVT = HHU, HHR, FIRM, GVT
105
Où :
AGR : Agriculture
IAA : Industries Agro -Alimentaires
ICH : Industries Chimiques
TEX : Industries de Textile
IRN : Industries des Ressources Naturelles
CON : Industries de Construction
INMT : Industries Non- Métalliques
IMT : Industries Métalliques
IGM : Industries du Génie et Machines
AIND : Autres Industries
ELC : Électricité
TEC : Transports et Communications
HER : Hôtels et Restauration
SER : Autres Services
ADM : Administration Publique
HHU : Ménages Urbains
HHR : Ménages Ruraux
FIRM : Firmes
GVT : Gouvernement
ROW : Reste du Monde
-------------------------------------------------
C-3 : Variables
Variables endogènes (Nombre total = 771 variable)
Variables (volume)
hiC , : Consommation du bien i par le ménage h
iCG : Consommation publique du bien i
jCI : Consommation intermédiaire totale de la branche j
iDD Demande intérieure du produit i, produit localement
jiDI , : Consommation intermédiaire du produit i par la branche j
iDIT : Demande intermédiaire totale du produit i
ijDS , : Offre du produit i par le secteur j pour le marché intérieur
xjEX , : Quantité exportée du produit x par le secteur j
xEXD : Demande mondiale d’exportations du produit x
mIM : Quantité importée du produit m
106
iINV : Demande totale du produit i pour fins d'investissement (FBCF)31
Demande privée du produit i pour fins d'investissement
: Demande publique du produit i pour fins d'investissement
: Productivité des facteurs de production
jLD : Demande de la main-d'œuvre par le secteur j
: Taux du chômage
iQ : Quantité demandée du produit composite i
jVA : Valeur ajoutée du secteur j
ijXS , : Production du produit i par le secteur j
jXST : Production totale du secteur j
Variables prix
ijP , : Prix de base de la production du secteur j, pour le produit i
iPC : Prix d'achat du produit composite i, incluant toutes les taxes
jPCI : Indice de prix des consommations intermédiaires du secteur j
jPD : Prix du produit local i vendu sur le marché local incluant toutes les
taxes
xPE : Prix reçu pour le produit exporté x
PIXCON : Indice de prix de la consommation
PIXGDP : Indice de prix (déflateur du PIB)
PIXGVT : Indice de prix des dépenses publiques
PIXINV : Indice de prix de l'investissement
PIXINVG : Indice de prix de l'investissement public
iPL : Prix du produit local i excluant les taxes sur les produits (prix au
producteur)
mPM : Prix du produit importé m, incluant les douanes et les taxes indirectes
jPP : Coût unitaire du secteur j excluant les taxes sur la production
jPT : Prix de base de la production du secteur j
jPVA : Prix de la valeur ajoutée du secteur j, incluant les taxes liées
directement à l'utilisation du capital et du travail
jR : Taux de rémunération du capital du secteur j
Variables (valeur)
hCTH : Budget de consommation de ménage h
BPGDP : PIB au prix de base FDGDP : PIB au prix d'achat du point de vue de la demande finale IBGDP : PIB au prix du marché (en fonction du revenu)
31
Étant donné, la variation du stock de capital de l’année 2006/2007 est nulle.
107
MPGDP : PIB aux prix du marché
: Investissement total
: Investissement privé
fSF : Épargne des entreprises f
SG : Épargne du gouvernement
hSH : Épargne du ménage h
SROW : Épargne du reste de monde
fTDF : Recettes provenant des taxes directes sur le revenu des entreprises f
TDFT : Recettes totales des taxes directes sur le revenu des entreprises
hTDH : Recettes provenant des taxes directes sur le revenu du ménage h
TDHT : Recettes totales des taxes directes sur le revenu des ménages
iTIC :
Recettes provenant des taxes indirectes sur le produit i
TICT : Recettes totales des taxes indirectes sur les produits
mTIM :
Recettes provenant des tarifs douaniers sur le produit m
TIMT : Recettes totales des tarifs douaniers
jTIP :
Recettes provenant des taxes sur la production du secteur j (des
subventions dans notre modèle) TIPT : Recettes totales de taxes sur la production (des subventions dans notre
modèle)
TPRCTS : Recettes totales des taxes sur les produits et les importations
agjagTR , : Transferts de l'agent agj à l'agent ag
fYDF :
Revenu disponible des entreprises f
hYDH :
Revenu disponible du ménage h
fYF : Revenu total des entreprises f
fYFK : Revenu des entreprises f provenant du capital
fYFTR : Revenu des entreprises f provenant des transferts
YG : Revenu total du gouvernement
YGTR : Revenu du gouvernement provenant des transferts
hYH :
Revenu total du ménage h
hYHL :
Revenu du ménage h provenant du travail
hYHTR : Revenu du ménage h provenant des transferts
YROW : Revenu du reste de monde
Variables exogènes
MIN
hiC , : Consommation minimale du produit i par le ménage h
jKD : Demande du capital par le secteur j
KS : Offre du capital
: Stock initial du capital public
108
LS : Offre du travail
e : Taux de change32
; le prix de la monnaie étrangère en termes de
monnaie locale
mPWM : Prix mondial du produit importé m (exprimés en monnaie étrangère)
xPWX : Prix mondial de produits exportés x (exprimés en monnaie étrangère)
W : Taux de salaire du travail
CAB : Solde du compte courant
G : Dépenses publiques courantes sur les biens et les services
: Investissement public
-------------------------------------------------
C-4 : Paramètres
jiaij , : Coefficient (Leontief - consommation intermédiaire)
M
mB : Paramètre d'échelle (CES - produit composite)
VA
jB : Paramètre d'échelle (CES - valeur ajoutée)
X
xjB , : Paramètre d'échelle (CET - exportations et ventes locales)
XT
jB : Paramètre d'échelle (CET - production totale)
M
m : Paramètre de répartition (CES - produit composite)
VA
j : Paramètre de répartition (CES - la valeur ajoutée)
X
xj , : Paramètre de répartition (CET - exportations et ventes locales)
XT
ij , : Paramètre de répartition (CET - production totale)
: Élasticité-prix des transferts et des paramètres indexés
: Paramètre de Frisch (fonction LES)
GVT
i : Part du produit i dans le total des dépenses publiques courantes en biens et services
INV
i : Part du produit i dans les dépenses totales d'investissement
: Part du produit i dans les dépenses totales d’investissement privé
: Part du produit i dans les dépenses totales d'investissement public
LES
hi, : Part marginale du produit i dans le budget de consommation du ménage h
jio : Coefficient (Leontief - consommation intermédiaire totale)
TR
agjag, : Paramètre de répartition (fonctions des transferts)
WL
h : Part du revenu de travail reçue par le ménage h
M
m : Paramètre d'élasticité (CES - produit composite); M
m1
32
Le taux de change (e) est le numéraire du modèle.
109
VA
j : Paramètre d'élasticité (CES - valeur ajoutée); VA
j1
X
xj , : Paramètre d'élasticité (CET - exportations et ventes locales); X
xj ,1
XT
j : Paramètre d'élasticité (CET - production totale); XT
j1
M
m : Élasticité de substitution (CES - produit composite); M
m0
VA
j : Élasticité de substitution (CES - valeur ajoutée); VA
j0
X
xj , : Élasticité de transformation (CET - exportations et ventes locales); X
xj ,0
XD
j : Élasticité-prix de la demande mondiale pour les exportations de produits x
XT
j : Élasticité de transformation (CET - production totale); XT
j0
Y
hi , : Élasticité-revenu de la consommation
hsh0 : Intercept (épargne du ménage h)
hsh1 : Pente (épargne du ménage h)
htr0 : Intercept (transferts du ménage h au gouvernement)
htr1 : Taux marginal des transferts du ménage h au gouvernement
fttdf 0 : Intercept (taxes sur le revenu des entreprises f)
fttdf 1 : Taux marginal des taxes sur le revenu des entreprises f
httdh0 : Intercept (taxes sur le revenu du ménage h)
httdh1 : Taux marginal de taxes sur le revenu du ménage h
ittic : Taux de taxe sur le produit i
mttim : Taux de taxes et droits douanes sur les importations du produit m
jttip : Taux de taxe sur la production du secteur j
jv : Coefficient (Leontief - valeur ajoutée)