indices de diversité : indice shannon et régularité (ou
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Indices de diversité : Indice Shannon et régularité (ou équitabilité)
L’indice de diversité représente une quantité d’informations apportées par un échantillon sur la structure du peuplement dont provient l’échantillon et sur la façon dont les individus y sont répartis, entre les diverses espèces. L’indice de diversité est l’indice de Shannon, il est défini par la formule :
T qi qi avec T = richesse taxonomique I sh = - ∑ __ x Log2 ___ qi = abondance du taxon i i Q Q Q = abondance totale (∑ qi)
Il est donc possible de comparer la structure de plusieurs peuplements par l’indice de diversité et de voir comment ceux-ci varient dans le temps ou dans l’espace. Plus l’indice est élevé plus la diversité est forte.
Cependant, comme les diversités dépendent à la fois des fréquences relatives des espèces et du nombre de celles-ci qui peut varier largement d’un peuplement à l’autre, les comparaisons se font par l’intermédiaire de l’Equitabilité (ou Régularité) qui sera définie comme le rapport de la diversité à la diversité maximale. Cette dernière est égale à Log2 T et correspond à la diversité d’un peuplement où les T taxons présents auraient tous la même abondance relative. L’Equitabilité s’obtient donc en divisant la valeur de l’indice de diversité de SHANNON par le logarithme en base 2 de la richesse taxonomique T, d’où la formule :
I sh Eq = _____ Log 2 T
L’utilisation de cet indice permet de déterminer le niveau de structure du peuplement. En effet, deux peuplements peuvent présenter un même indice de diversité mais des richesses taxonomiques différentes donc des niveaux de structure différents. Plus l’indice de régularité est élevé (entre 0 et 1), plus le peuplement est équilibré, le maximum étant de 1 pour une équi-répartition parfaite des taxons.
Du point de vue des indices, la station 5 (TCC aval) apparait la plus équilibrée, aux deux saisons. On note, une baisse importante des indices à la station 1 (Amont) entre l’inventaire d’été et celui de l’hiver. Ce déséquilibre s’explique par une importante population de simulidae en janvier, sans doute lié à un fait de prélèvement.
Globalement, la diversité reste faible sur l’ensemble du secteur étudié, ce qui reflète les conditions difficiles de développement biologique : fort courant, transport solide importante et abrasif, altitude des stations.
Var amont
(Station 1)
Var amont
(Station 1)
Var TTC amont
(Station 2)
Var TTC amont
(Station 2)
Var TCC aval
(Station 5)
Var TCC aval
(Station 5)
Var aval
(Station 3)
Bourdous
(Station 4)
Date 08/16 01/17 08/16 01/17 08/16 01/17 08/16 08/16
Indice de Shannon 1,43 0,5 1,07 1,15 1,71 1,71 1,24 0,84
Régularité 0,5 0,18 0,38 0,5 0,74 0,74 0,44 0,43
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4.4. SYNTHÈSE DE L’ÉTAT INITIAL ET ENJEUX
Enjeux Nature et caractéristiques Intensité
Enjeux sur les facteurs physiquesEnjeux sur les facteurs physiques
Hydrologie Débit du Var dans le secteur du projet Fort
Transport des sédiments Libre circulation des sédiments, maintien des débits structurants Fort
Qualité des eaux Atteinte du Bon État en 2021 Fort
Enjeux humains et paysagers
Socio-économie Agriculture, Tourisme Faible
Usages Ouvrages hydroélectriques existants Modérée
Urbanisme et Servitudes- Règlement d’urbanisme
- Périmètre de protection de la Chapelle St-SébastienModérée
Risques naturels Inondation, avalanche, mouvements de terrain, sismicité Faible
Paysage
- Présence d’un monument classé (Chapelle Saint-Sébastien) mais sans co-visibilité avec la zone projet,- Rares perceptions sur le Var depuis la route touristique D2202- Passage du GR 52A à proximité du projet
Modérée
Enjeux sur l’environnement naturelEnjeux sur l’environnement naturel
Contexte patrimonial
- Rive droite du Var inclus dans ZNIEFF de type 1- Rive gauche du Var inclus dans ZNIEFF de type 2- Ensemble du secteur d’étude inclus dans site Natura - ZSC- Ensemble du secteur d’étude situé dans l’aire optimale d’adhésion du
Parc National du Mercantour
Fort
Habitats, faune, flore terrestres
- Un habitat communautaire prioritaire recensé dans la zone d’influence du projet : «Pelouses semi-sèches calcaires»
- Flore : Pas d’espèce protégée ou patrimoniale, mais présence de nombreuses stations d’orchidées
- Faune : nombreuses espèces protégées ou remarquables (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes) parmi lesquelles‣ 5 espèces patrimoniales et protégées : 3 oiseaux (circaète-Jean-le-
Blanc, cincle plongeur, pic noir), 2 insectes (lucane cerf-volant et apollon)‣ 1 papillon non protégé déterminant : le Grand Sylvain
Présence de gites potentiels pour les chauve-souris
Fort
Hydrobiologie
- Milieu faiblement biogène- Présence de quelques zones de frayère potentielle- Peuplement monospécifique de truites sur l’ensemble des stations- Population piscicole peu dense et peu équilibré (faible recrutement)- Absence de faune piscicole sur le Bourdous- Peuplements benthiques peu diversifiés et IBGN moyens (10 à 14 sur le
Var) à très faible sur le Bourdous (IBGN = 3)
Modérée
Continuité écologique (poissons)
Présence de plusieurs chutes naturelles franchissables plus ou moins facilement selon les classes de taille des truites Faible
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5. DESCRIPTION DES INCIDENCES DU
PROJET
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Il convient tout d’abord de préciser le sens qui est donné, dans cette étude, aux termes «incidence» et «impact».
L’incidence (ou l’effet) décrit la conséquence objective du projet sur l’environnement, tandis que l’«impact» peut être défini comme le croisement entre l’incidence du projet sur une composante de l’environnement et la sensibilité de cette composante ; il correspond donc à la transposition d’un effet sur une échelle de valeur.
L’échelle de valeur utilisée dans cette étude est la suivante :
Négatif <- -> Positif
Fort Modéré Faible Négligeable Nul Négligeable Faible Modéré Fort
L’évaluation des impacts (appelé à ce stade «impacts bruts») s’entend comme la première étape de l’analyse des impacts du projet, avant de concevoir les mesures éventuelles d’évitement et de réduction de ces impacts. Cependant, le projet présenté a déjà intégré certains choix résultant de la démarche itérative mise en place tout au long de l’étude d’impact ; le rappel de ces choix figure dans le chapitre 7 (description des solutions de substitution). Ainsi par exemple, l’analyse des impacts est basée sur le débit réservé retenu au final par le Maître d’Ouvrage, après évaluation du débit minimum biologique (soit 250 l/s).
5.1. IMPACTS DES TRAVAUX
5.1.1. DESCRIPTION DES TRAVAUX ET PHASAGE
L’ensemble du chantier se déroulera sur environ 10 mois, selon le planning prévisionnel ci-dessous. Les différents ouvrages (prise d’eau, conduite forcée, et bâtiment usine) pourront être réalisés en parallèle par des équipes différentes.
Source : Dossier de demande d’autorisation - CH HYDRO
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5.1.1.1. AMÉNAGEMENT DES PISTES D’ACCÈS
À l’automne précédent le démarrage général du chantier, les pistes d’accès à la prise d’eau et au bâtiment-usine seront réalisées afin d’éviter les périodes sensibles pour la faune.
La traversée des parcelles boisées, principalement pour l’accès au bâtiment-usine, nécessitera un défrichement permettant le passage des engins pour l’enfouissement de la conduite, et la création des chemins d’accès à la prise d’eau et à la centrale. Cela concerne une emprise de 485 m linéaire sur environ 6 m de large. Une étude géotechnique (de type G1ES), commandée par le Maître d’Ouvrage à un bureau d’étude spécialisé, conclut favorablement à la réalisation du défrichement dans les zones de fortes pentes menant au bâtiment-usine (cf annexe). Après travaux, la largeur des pistes d’accès sera ramenée à 3 m.
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Départ de conduite forcée, depuis la prise d’eau!
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Prise d’eau
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Source : Dossier de demande d’autorisation - CH HYDRO
5.1.1.2. MISE EN PLACE DU CHANTIER ET REMISE EN ÉTAT
L’aménagement du chantier comprendra l’amenée et le repli du matériel de chantier ainsi que la création d’une base de vie (bureau et sanitaire) située à l’entrée de la piste d’accès à la prise d’eau, aux abords de la RD 2202. En fin de chantier, le site sera remis en état.
Les éléments relatifs à la sécurité du chantier et au respect des règles (protection humaine et environnementale) seront présentés aux entreprises dès le début du chantier.
5.1.1.3. POSE DE LA CONDUITE FORCÉE
Une conduite forcée de 1200 mm de diamètre sera enfouie sur 2400 m de long et sous 80 cm de charge. La plus grande partie du tracé de la conduite sera réalisée sous la route départementale D2202.
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Les tronçons de conduite, de 6,5 et 13 m de long, livrés par tranche de 1 km, seront stockés à proximité de la base de vie, et acheminés sur site au fur et à mesure de l’avancement du chantier. Une tranchée sera ouverte, les tronçons de conduite seront posés sur lit de sable et la tranchée sera refermée au fur et à mesure de l’avancement.
Les travaux affecteront une seule voie de circulation ; une circulation alternée sera maintenue sur l’autre voie. La période de réalisation de ces travaux (avril à juin) a été choisie de façon à ne pas impacter le tourisme dans la vallée. La route sera refaite à l’identique après l’enfouissement de la conduite forcée.
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Zone temporaire d’entreposage
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Source : Dossier de demande d’autorisation - CH HYDRO
5.1.1.4. RÉALISATION DE LA PRISE D’EAU
La prise d’eau sur le Var sera réalisée en deux temps. Tout d’abord la chambre de dessablage et de mise en charge de la conduite, ainsi que la passe à poissons, puis le barrage. Lors de la première phase, l’eau s’écoulera librement dans le torrent.
Pour la seconde phase, un batardeau sera installé dans le cours d’eau et l’eau s’écoulera par la chambre et la vanne de dessablage.
Les travaux en rivière seront réalisés en période de basses eaux, entre août et septembre.
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Source : Dossier de demande d’autorisation - CH HYDRO
5.1.1.5. BÂTIMENT-USINE
Cette phase concernera la réalisation du génie civil de la centrale puis la construction du bâtiment-usine. La turbine et l’alternateur seront mis en place au moyen d’une grue, avant la réalisation de la toiture du bâtiment. Les autres équipements, plus légers et manipulables, seront mis en place une fois le bâtiment terminé.
5.1.1.6. GESTION DE L’ALÉA CRUE
Une crue pouvant causer d’importants dégâts, la réalisation de travaux en rivière, même sous batardeaux, nécessitera une surveillance régulière des débits du Var ; les prévisions de crue sont fournies à partir des données hydrométriques en temps réel, consultables sur le site internet HYDROREEL :http://www.rdbrmc.com/hydroreel2/carto.php.
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La station de prévention des crues la plus proche est la station de mesure de Villeneuve-d'Entraunes - Pont d'Enaux (Y6002030), en aval du projet ; elle ne présente donc pas d’intérêt pour la zone de travaux concernée.
Le niveau du batardeau sera calé sur la crue décennale et fera l’objet d’une concertation avec la société en charge des travaux pour assurer la sécurité du chantier. De plus, le batardeau sera réalisé de façon à être «fusible» en cas de crue.
Toutefois, les travaux dans le lit du Var seront effectués en dehors de la période de hautes eaux qui s’étend généralement de mai à juin, et avant les orages de fin d’été.
5.1.2. IMPACTS SUR LE MILIEU HUMAIN
Les travaux de construction du projet auront un impact sur le voisinage au niveau de la prise d’eau, ainsi que sur la circulation routière de la D2202 sur l’ensemble du tracé de la conduite d’amenée.
5.1.2.1. VOISINAGE
L’ouvrage de prise d’eau est situé à la pointe sud du bourg d’Entraunes, à proximité de quelques habitations. Cependant, l’essentiel des travaux aura lieu en rive droite, de l’autre côté de la rive urbanisée. De plus, l’accès s’effectuera également par la rive droite ce qui évitera le dérangement des habitants. La gêne pour les habitants sera provoquée essentiellement par le bruit et les émissions de poussières, mais qui restent limités sur ce type de chantier. Les travaux dans cette zone sont estimés à 3 mois, et se dérouleront uniquement aux heures et jours ouvrables.
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! L’impact des travaux sur le voisinage est jugé faible.
5.1.2.2. PÊCHE
La pratique de la pêche sur le Haut-Var est assez limitée en raison du potentiel piscicole réduit (peu de caches). Les parcours de pêche existants sur le Var sont tous situés plus en aval (des gorges du Cians à Villeneuve-d’Entraunes). Par ailleurs, le Var ne sera concerné que très localement par les travaux, au niveau de la prise d’eau et de la restitution des eaux turbinées, soit une longueur d’environ 100 m au total. De plus, le risque de pollution des eaux est faible, car les travaux se dérouleront à l’abri de batardeaux.
! L’impact des travaux sur la pêche est jugé faible.
5.1.2.3. CIRCULATION
La route D2202 est une route touristique, mais relativement peu fréquentée. Les comptages routiers disponibles indiquent un nombre de véhicules journalier de l’ordre de 500 à 1000 en moyenne annuelle selon les années et la localisation :
- Guillaumes : de 550 (comptage 2012) à 1268 (comptage 2008) véhicules/jour en moyenne
- Estenc : 413 (comptage 2008) véhicules/jour en moyenne
C’est en été que cette route est la plus fréquentée. La pose de la conduite sous cet axe routier sera donc réalisée avant l’été.
Les travaux occasionneront une gêne pour les utilisateurs, mais elle sera limitée aux tronçons en travaux qui évolueront au fur et à mesure de l’avancée du chantier. À tout moment la route restera utilisable et des mesures de sécurité seront prises pour assurer le passage des véhicules sur la zone en travaux. Par ailleurs, la circulation des camions le long de la D2202, pour l’acheminement de la conduite et autres matériaux (béton, enrochements,...), entraînera une augmentation légère du trafic et une gêne pour la circulation des autres véhicules.
! L’impact des travaux sur la circulation est jugé modéré.
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5.1.3. IMPACTS SUR LE MILIEU TERRESTRE
5.1.3.1. IMPACTS SUR LA FLORE
Aucune espèce floristique protégée ou patrimoniale n’a été trouvée sur le site. Les espèces recensées dans le site Natura 2000 ou les ZNIEFF sont en effet pour une grande majorité des plantes alpicoles que l’on ne retrouve pas à plus faible altitude (inférieure à 1250 m) en aval du village d’Entraunes. Les prospections n’ont pas permis non plus d’identifier d’espèce protégée ou patrimoniale faisant partie des inventaires plus larges de la ZNIEFF de type 1 « Le Var » qui englobent l’ensemble du fleuve jusqu’à son embouchure à l’altitude 0.
! Le projet n’a pas d’impact sur la flore patrimoniale et protégée.
5.1.3.2. IMPACTS SUR LES HABITATS NATURELS
Habitats forestiers
Le milieu forestier le plus impacté par les travaux se localise au niveau de la piste d’accès au bâtiment-usine, depuis la D2202 jusqu’au bord du Var (tracé de 400 m). Il est constitué principalement de pinèdes et chênaies, avec des érables, des noisetiers et des buis, quelques aulnes et saules en bord de rivière, quelques mélèzes et épicéas, une peupleraie de trembles. La surface impactée sera d’environ 2 400 m2 (400 m x 6 m). À l’issue des travaux, la largeur utile de la piste sera de 3 m.
! L’impact potentiel des travaux sur le milieu forestier pouvant abriter des espèces
avifauniques et des chiroptères (zone de nidification) est jugé fort.
Milieux éboulis
Ces milieux très réduits sur l'emprise des travaux constituent des gîtes à chiroptères, au niveau des cavités rocheuses et failles dans les blocs à proximité du tracé du projet.
! La destruction de ces gîtes en période de reproduction peut être préjudiciable au cycle de
vie des chiroptères. L’impact potentiel des travaux sur ces milieux est jugé fort.
Ouvrages hydrauliques des cours d’eau
Il s’agit des ouvrages d'art sous chaussée, qui rétablissent la continuité hydraulique des cours d'eau naturels et talwegs affluents du Var. Ces ouvrages constituent des gîtes à chiroptères.
! La destruction de ces gîtes ou le dérangement des espèces en période de reproduction peut
être préjudiciable au cycle de vie des chiroptères. L’impact potentiel des travaux sur ces
milieux est jugé fort.
Pelouses semi-sèches calcaires
Cet habitat occupe deux secteurs en bordure du Var (zone 4) ; la piste d’accès au bâtiment-usine ne traversera pas ces milieux. Toutefois, un risque de dégradation pendant les travaux ne peut être exclu.
! L’impact potentiel des travaux sur ces milieux est jugé modéré.
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5.1.3.3. IMPACTS SUR LA FAUNE
Insectes
Le Lucane Cerf-volant est l'espèce la plus sensible observée sur l'aire d'étude, en milieu forestier. Son habitat est constitué des souches et des vieux arbres feuillus dépérissant. Un seul individu a été observé, mais des habitats potentiels existent dans la zone 4.
De même, concernant le Grand Sylvain, le passage de la conduite d’amenée et du chemin d’accès à travers une zone boisée (zone 4) contenant des trembles (Populus tremula) pourra entraîner une dégradation plus ou moins importante de son habitat.
! L’impact potentiel des travaux sur les insectes est jugé modéré à fort.
Amphibiens
La destruction d’un fossé sur le tracé du projet (zone 2) induira des impacts sur la reproduction (destruction des zones de pontes) des deux espèces recensées (Crapaud commun et Grenouille rousse).
! L’impact potentiel des travaux sur les batraciens est jugé fort.
Reptiles
Les travaux de défrichement et de terrassement pour les accès au site (usine, prise d'eau) pourront induire des dégradations et destructions d'habitats et de sites de ponte, notamment dans la zone 1 pour la Couleuvre verte et jaune et le Lézard vert occidental, et dans toutes les zones pour le Lézard des murailles et la Vipère aspic.
! L’impact potentiel des travaux sur les reptiles est jugé fort.
Oiseaux
La destruction ou la modification des habitats de reproduction situés au sein des milieux forestiers assez denses à denses, atteint principalement la biologie de certaines espèces présentes au sein de l'aire d'étude : Mésange à longue queue, Grimpereau des jardins, Chardonneret élégant, Pinson des arbres, Serin cini, Mésanges, Sittelle torchepot, Troglodyte mignon, Rougegorge noir, Pic noir, Pic vert, Chouette hulotte.
Les travaux peuvent également déranger certaines espèces (Cincle plongeur, Bergeronnette grise, Bergeronnette des ruisseaux), qui nichent dans des espaces rivulaires (en bordure de rivière). Le bruit des travaux induit une gêne de ces espèces et engendre une non-reproduction de l'espèce pour l'année en cours.
Enfin deux rapaces sont particulièrement sensibles au déroulement des travaux, à savoir l'Épervier d'Europe (en zone 3) et le Circaète-Jean-Le-Blanc (en zone 4)
! L’impact potentiel des travaux sur les oiseaux est jugé fort.
Mammifères non volants
L'écureuil roux est le mammifère qui est le plus vulnérable dans les milieux traversés par le projet. Sa vulnérabilité est essentiellement durant la période de reproduction (2 fois par an de dec. à janv et au printemps).
! L’impact potentiel des travaux sur les mammifères non volants est jugé fort.
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Chiroptères
Les chiroptères peuvent être dérangés lors de la phase travaux et notamment en période de reproduction et d'hibernation. Les gîtes identifiés sur l'ensemble du secteur d'étude peuvent également être détruits.
! L’impact potentiel des travaux sur les chiroptères est jugé fort.
5.1.4. IMPACTS SUR LE MILIEU AQUATIQUE
Les travaux prévus peuvent avoir des effets sur le milieu aquatique :
- lors de la pose des batardeaux pour l'isolement de la zone de travaux ;
- lors de la construction de la prise d’eau, avec risque d’impacts physico-chimiques en lien avec le coulage du béton ;
5.1.4.1. IMPACTS DE LA POSE ET DÉPOSE DES BATARDEAUX
Un batardeau en terre sera installé dans le lit du Var pour mettre à sec la zone de chantier dédiée à la construction du seuil. La pose du batardeau n’aura pas d’incidence sur l’écoulement des eaux qui sera assuré par la vanne de dessablage installée préalablement. En revanche, les travaux pourront entraîner une augmentation de la concentration en MES des eaux en aval du batardeau, en raison du déplacement de terre et de la circulation des engins. L’augmentation de la concentration en MES liée au batardeau sera ponctuelle et limitée aux périodes de mise en place et d’enlèvement.
La circulation des engins le long du cours d’eau dans l’enceinte des travaux, ainsi que le déroulement du chantier entraînera des émissions de poussières qui pourront se déposer dans le lit du cours d’eau. L'augmentation de MES liée à cette activité restera faible, et la vitesse de circulation des engins sera réduite pour limiter l’envol des particules fines.
D’autre part, ces travaux entraîneront une perturbation temporaire des habitats aquatiques sur la surface d’emprise du batardeau, soit de l’ordre de 40 m2. Une pêche de sauvetage pourra être effectuée en cas de piégeage de poissons dans la zone d’assec.
! L’impact de la pose et dépose des batardeaux sur les risques de pollution de l’eau et de
dégradation des habitats aquatiques est jugé faible.
5.1.4.2. IMPACTS DE LA CONSTRUCTION DE LA PRISE D’EAU
La phase de construction de la prise d’eau, implique l’utilisation de béton. Le risque de pollution par la laitance de béton est alors présent, avec un impact direct sur la faune aquatique (mortalité). Pour supprimer ce risque, les mesures suivantes seront prises :
- réalisation du coulage dans la zone protégée par les batardeaux en terre, c’est-à-dire en milieu sec. Les zones de construction seront donc isolées du cours d’eau, avec une marge importante par rapport aux crues (calage à la crue décennale),
- coulage du béton dans des coffrages étanches.
Par ailleurs, la construction de la prise d’eau entraînera une perturbation temporaire des habitats aquatiques sur toute la surface du chantier, de l’ordre de 300 m2.
! L’impact des travaux dans le lit du Var est jugé faible.
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5.2. IMPACTS DU FONCTIONNEMENT
5.2.1. RAPPEL DU PROJET
Le projet d’aménagement hydroélectrique s’articule autour des points suivants :
• Prise d'eau sur le Var, avec ouvrage d'évacuation des sédiments, et dispositifs de dévalaison et de montaison des poissons,
• Fonctionnement exclusif au fil de l'eau, avec asservissement de la turbine au niveau d’eau à l’entrée de la prise d’eau : sonde de niveau relié à un automate à la centrale,
• Dérivation d’une partie des débits dans une conduite forcée de 2,4 km de long,
• Débit réservé de 250 l/s, soit 14 % du module,
• Restitution dans le Var avec bâtiment-usine en rive droite.
D’une manière générale, les pertes de fonctionnalités écologiques par rapport à un cours d’eau naturel, se situent :
- en amont de la chaussée, avec un changement des faciès d'écoulement ; un faciès de retenue remplace généralement des faciès lotiques,
- au niveau de la continuité écologique, en montaison et en dévalaison,
- au niveau des modifications d’habitats en aval de la chaussée (tronçon court-circuité).
5.2.2. IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
5.2.2.1. IMPACTS SUR L’HYDROLOGIE DANS LE TCC
Impacts sur les débits moyens
Le débit dans le tronçon court-circuité (TCC) dépend directement de deux caractéristiques du projet :
- le débit d'équipement, ici de 2 500 l/s
- le débit réservé, fixé ici à 250 l/s.
Les caractéristiques hydrologiques du Var dans le TCC sont présentées dans les fiches ci-après. Trois simulations ont été réalisées :
- l’hydrologie à l’aval immédiat de la prise d’eau,
- l’hydrologie à l’aval de la confluence avec le Bourdous, soit environ 60 m à l’aval de la prise d’eau,
- l’hydrologie à la fin du TCC (amont de la restitution).
Ainsi, le module dans le TCC à l’aval de la prise d’eau passera de 1790 l/s actuellement, à 770 l/s avec des débits moyens mensuels variant de 300 l/s à 2200 l/s, après projet. Le nombre de jours en débit réservé strict sera de 242"j/an, tandis que 123 j/an le débit du TCC sera supérieur au débit réservé.
Cependant, le Bourdous apportera des débits complémentaires quelques dizaines de mètres à l’aval de la prise d’eau ; avec ces apports, le module du TCC sur 98 % de sa longueur atteindra 1,36 m3/s, et le nombre de jour en débit réservé strict sera réduit à 27 jours/an.
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De plus, d’autres apports intermédiaires viendront abonder les débits du Var tout le long du TCC. En fin de TCC le module s’établira à 1,98 m3/s.
Ainsi, le projet entraînera une baisse significative des débits moyens uniquement sur les 60 premiers mètres du TCC. Sur 98 % du TCC, la baisse des débits sera largement atténuée par les apports du Bourdous.
! Avec un débit réservé de 250 l/s, l’impact du projet sur l’hydrologie du TCC sera faible sur
98 % du secteur concerné.
Impacts sur les crues
Le tableau ci-après rappelle les débits de crue du Var, au droit de la prise d'eau, et indique les débits dans le TCC après prélèvement du débit à turbiner (2500 l/s). Toutefois, en cas de situation exceptionnelle ne permettant plus une utilisation en toute sécurité des installations, la centrale sera arrêtée. Les règles d'exploitation seront définies au cours des premières années d'exploitation, en fonction du retour d'expérience.
Retour crueRetour crue Débit avant projet Débit TCC après projet% de la crue
avant projet
QJi5 (Crue quinquennale) 15,2 m³/s 12,7 m³/s 83,5"%
QJi10 (Crue décennale) 18,8 m³/s 16,3 m³/s 86,7 %
QJi20 (Crue Vicennale) 22,1 m³/s 19,6 m³/s 88,7"%
On constate que le débit d'équipement reste très faible par rapport aux débits de crue observés. Ainsi, de 83 à 88 % du débit journalier de crue transitera dans le secteur court-circuité. De plus, les débits de crue du Bourdous s’ajouteront à ceux du Var quelques dizaines de mètres à l’aval de la prise d’eau.
L'écrêtage des crues sera donc très limité, et l'impact de l'aménagement sur les crues peut être qualifié de négligeable.
! L’impact du projet sur l’écrêtage des crues sera négligeable.
Impacts sur les étiages caractéristiques
La centrale hydroélectrique ne pourra pas démarrer tant que le débit amont ne sera pas au moins égal à la somme du débit réservé (250 l/s) et du débit minimum d'amorçage de la turbine (250 l/s), soit un débit de 500 l/s.
Actuellement, les valeurs du QMNA (débit moyen du mois à plus faible hydrologie), de retour 2 ans et 5 ans, sont respectivement de 370 l/s (soit un débit spécifique de 7,7 l/s/km2) et 180 l/s (soit un débit spécifique de 3,7 l/s/km2). Le fonctionnement de la centrale, avec un débit réservé de 250 l/s, valeur intermédiaire entre les QMNA2 et le QMNA5, entrainera un allongement des périodes d’étiage puisque le débit réservé strict sera effectif 242 j/an à l’aval immédiat de la prise d’eau.
Cependant, les apports intermédiaires, en particulier ceux du Bourdous, viendront augmenter progressivement le débit réservé. Ainsi, à l’aval de la confluence du Bourdous, le débit réservé strict ne sera plus effectif que 27 jours/an comme en situation naturelle.
! Avec un débit réservé de 250 l/s, l’impact du projet sur les débits d’étiage dans le TCC sera
faible sur 98 % du secteur concerné.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 144
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Site
Cours d'eau
Incidence du projet sur la ressource en eau du TCC Logiciel PCHm v2.8.2 - Hydro-m / janvier 2017
Débit minimum dérivé 0,25 m3/s naturel projet
Débit maximum dérivé 2,5 valeur Nombre de jours de fonctionnement de la centrale - 269 jours
Débit réservé moyen 0,25 m3/s Nombre de jours turbinés au max équipement - 71 jours
Autres Q non turbinables m3/s Nombre de jours à Qt<Qtmax - 198 jours
Hauteur de chute nette (m) 121,3 valeur Nombre de jour où le TTC est en dr strict (Q ≤ dr) 41 242 jours
Rendement moyen installation 80% Nombre de jour où le débit du TTC est > dr 324 123 jours
Module du TCC 1,79 0,77 m3/s
débit TCC
jours naturel influencé
3,7 9,7 7,20
7,3 8,50 6,00
10 7,70 5,20
18 6,90 4,40
37 4,50 2,00
55 3,58 1,08
73 2,65 0,46
91 2,21 0,38
110 1,76 0,32
128 1,51 0,25
146 1,26 0,25
164 1,10 0,25
183 0,93 0,25
201 0,82 0,25
219 0,71 0,25
237 0,64 0,25
256 0,56 0,25
274 0,48 0,25
292 0,40 0,25
310 0,32 0,25
329 0,24 0,24
347 0,17 0,17
358 0,16 0,16
363 0,14 0,14
364 0,10 0,10
365
Developper contact : [email protected] synthèse éditée le 20/02/17 Hydro-m / octobre 2015
Débits classés (Cf. Banque HYDRO)
0,77 m3/s
Hydrologie influencée TCC
Ratio BV =1 x Sation
Station : Y6002020
Courbe des débits classés
Hydrologie naturelle
Résultats annuels
Module station = 1,79m3/s
1,79 m3/s
Synthèse hydrologique et énergétique
Module de calcul approché à partir de données moyennes mensuelles et de la courbe des débits classés
TCC prise d'eau Scénario
Le Var
BV projet = 48km2
Caractéristiques de l'équipement
Scénario 1 : équip. à 2,5 m3/s • dr = 0,25 m3/s
Débits
jan� fév� mars� avr� mai� juin� juil� aoû� sep� oct� nov� déc�
Debit naturel� 0,52� 0,46� 0,84� 1,57� 4,7� 4,59� 2,12� 0,95� 1,21� 2,14� 1,6� 0,7�
Débit influencé TCC� 0,32� 0,3� 0,4� 0,59� 2,2� 2,09� 0,74� 0,43� 0,5� 0,74� 0,6� 0,37�
Autre débit� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0�
Débit réservé� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25�
0�
0,5�
1�
1,5�
2�
2,5�
3�
3,5�
4�
4,5�
5�
(m3/s)�
Débit naturel �
Qmax+Qr�
Qm
in+
Qr�
Qr�
71�
269�
Débit influencé TCC�
0,0�
1,0�
2,0�
3,0�
4,0�
5,0�
6,0�
7,0�
8,0�
9,0�
0� 50� 100� 150� 200� 250� 300� 350�
dé
bit
(m
3/s
)�
jours�
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 145
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Site
Cours d'eau
Incidence du projet sur la ressource en eau du TCC Logiciel PCHm v2.8.2 - Hydro-m / janvier 2017
Débit minimum dérivé 0,25 m3/s naturel projet
Débit maximum dérivé 2,5 valeur Nombre de jours de fonctionnement de la centrale - 297 jours
Débit réservé moyen 0,25 m3/s Nombre de jours turbinés au max équipement - 97 jours
Autres Q non turbinables m3/s Nombre de jours à Qt<Qtmax - 200 jours
Hauteur de chute nette (m) 121,3 valeur Nombre de jour où le TTC est en dr strict (Q ≤ dr) 27 27 jours
Rendement moyen installation 80% Nombre de jour où le débit du TTC est > dr 338 338 jours
Module du TCC 2,37 1,36 m3/s
débit TCC
jours naturel influencé
3,7 12,9 10,39
7,3 11,30 8,80
10 10,24 7,74
18 9,17 6,67
37 5,98 3,48
55 4,75 2,26
73 3,52 1,33
91 2,93 1,11
110 2,34 0,90
128 2,01 0,75
146 1,68 0,67
164 1,46 0,61
183 1,24 0,56
201 1,09 0,52
219 0,94 0,48
237 0,84 0,46
256 0,74 0,43
274 0,64 0,41
292 0,53 0,38
310 0,43 0,36
329 0,32 0,32
347 0,23 0,23
358 0,21 0,21
363 0,19 0,19
364
365
Developper contact : [email protected] synthèse éditée le 21/02/17 Hydro-m / octobre 2015
Synthèse hydrologique et énergétique
Module de calcul approché à partir de données moyennes mensuelles et de la courbe des débits classés
TCC aval confluence Bourdous Scénario
Le Var
BV avec Bourdous = 63,8km2
Caractéristiques de l'équipement
Scénario 1 : équip. à 2,5 m3/s • dr = 0,25 m3/s
Débits
Station : Y6002020
Courbe des débits classés
Hydrologie naturelle
Résultats annuels
Module station = 1,79m3/s
2,37 m3/s
Débits classés (Cf. Banque HYDRO)
1,36 m3/s
Hydrologie influencée TCC
Ratio BV =1,329 x Sation
jan� fév� mars� avr� mai� juin� juil� aoû� sep� oct� nov� déc�
Debit naturel� 0,69� 0,61� 1,12� 2,09� 6,24� 6,1� 2,81� 1,26� 1,6� 2,84� 2,12� 0,93�
Débit influencé TCC� 0,49� 0,45� 0,677� 1,106� 3,746� 3,6� 1,437� 0,741� 0,897� 1,443� 1,126� 0,601�
Autre débit� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0�
Débit réservé� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25�
0�
1�
2�
3�
4�
5�
6�
7�
(m3/s)�
Débit naturel �
Qr�
Débit influencé TCC�
0,0�
2,0�
4,0�
6,0�
8,0�
10,0�
12,0�
0� 50� 100� 150� 200� 250� 300� 350�
dé
bit
(m
3/s
)�
jours�
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 146
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Site
Cours d'eau
Incidence du projet sur la ressource en eau du TCC Logiciel PCHm v2.8.2 - Hydro-m / janvier 2017
Débit minimum dérivé 0,25 m3/s naturel projet
Débit maximum dérivé 2,5 valeur Nombre de jours de fonctionnement de la centrale - 314 jours
Débit réservé moyen 0,25 m3/s Nombre de jours turbinés au max équipement - 116 jours
Autres Q non turbinables m3/s Nombre de jours à Qt<Qtmax - 198 jours
Hauteur de chute nette (m) 121,3 valeur Nombre de jour où le TTC est en dr strict (Q ≤ dr) 7 7 jours
Rendement moyen installation 80% Nombre de jour où le débit du TTC est > dr 358 358 jours
Module du TCC 2,94 1,98 m3/s
débit TCC
jours naturel influencé
3,7 16,0 13,26
7,3 13,99 11,31
10 12,67 10,01
18 11,36 8,71
37 7,41 4,81
55 5,88 3,31
73 4,36 2,12
91 3,63 1,76
110 2,90 1,42
128 2,49 1,19
146 2,07 1,04
164 1,80 0,93
183 1,53 0,83
201 1,35 0,76
219 1,17 0,69
237 1,05 0,65
256 0,92 0,60
274 0,79 0,55
292 0,66 0,50
310 0,53 0,45
329 0,40 0,39
347 0,28 0,28
358 0,26 0,25
363 0,23 0,23
364
365
Developper contact : [email protected] synthèse éditée le 21/02/17 Hydro-m / octobre 2015
Synthèse hydrologique et énergétique
Module de calcul approché à partir de données moyennes mensuelles et de la courbe des débits classés
TCC aval (amont restitution) Scénario
Le Var
BV TCC aval = 79km2
Caractéristiques de l'équipement
Scénario 1 : équip. à 2,5 m3/s • dr = 0,25 m3/s
Débits
Station : Y6002020
Courbe des débits classés
Hydrologie naturelle
Résultats annuels
Module station = 1,79m3/s
2,94 m3/s
Débits classés (Cf. Banque HYDRO)
1,98 m3/s
Hydrologie influencée TCC
Ratio BV =1,646 x Sation
jan� fév� mars� avr� mai� juin� juil� aoû� sep� oct� nov� déc�
Debit naturel� 0,85� 0,75� 1,39� 2,58� 7,73� 7,55� 3,48� 1,56� 1,99� 3,51� 2,63� 1,15�
Débit influencé TCC� 0,625� 0,574� 0,946� 1,641� 5,527� 5,338� 2,17� 1,039� 1,294� 2,182� 1,671� 0,807�
Autre débit� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0� 0�
Débit réservé� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25� 0,25�
0�
1�
2�
3�
4�
5�
6�
7�
8�
9�
(m3/s)�
Débit naturel �
Qr�
Débit influencé TCC�
0,0�
2,0�
4,0�
6,0�
8,0�
10,0�
12,0�
14,0�
16,0�
0� 50� 100� 150� 200� 250� 300� 350�
dé
bit
(m
3/s
)�
jours�
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 147
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
5.2.2.2. IMPACTS SUR LE TRANSPORT SOLIDE
Blocage physique en fonctionnement normal
La prise d’eau occupant la totalité de la largeur du Var bloquera les sédiments qui s'accumuleront progressivement dans la retenue. En hydrologie moyenne, ce sont principalement les sédiments fins qui transitent tandis que les sédiments grossiers sont transportés en période de crue.
Pour limiter l’impact de cet ouvrage sur le transit sédimentaire et pour assurer le bon fonctionnement de la prise d’eau, plusieurs dispositifs sont prévus :
- le clapet mobile sera abaissé lors d’épisodes de crues afin de laisser librement s’écouler les sédiments dans le Var ;
- une vanne de dégravage (2,00 m x 2,00 m) sera positionnée entre le clapet et la berge rive droite ; elle permettra d’évacuer les sédiments accumulés au niveau de l’entrée de la prise d’eau ; le débit transitant par la vanne lorsqu’elle sera complètement ouverte est 17,54 m3/s ;
- une vanne de dessablage (0,80 m x 0,80 m) située à l’extrémité de la chambre de dessablage permettra d’évacuer les sédiments accumulés dans la chambre de dessablage ; les sédiments seront rejetés dans le Var.
Ecrêtage des débits structurants
Les débits dits structurants sont les débits qui sont suffisants pour permettre le transport des sédiments et donc l'évolution du lit du cours d'eau. Les valeurs de débits structurants (et leur ratio par rapport au module par exemple) dépendent de nombreux paramètres et notamment de la nature du substrat (plus le sédiment est gros, plus il nécessite de l'énergie pour être déplacé), de la pente et de la section d'écoulement. À partir de 3 à 4 fois le module, les débits sont généralement considérés comme structurants.
En aval de la prise d’eau projetée, l’hydrologie du Var sera perturbée par la dérivation des eaux, mais l’analyse des débits classés du secteur court-circuité, après aménagement (cf fiche ci-avant), montre que des débits structurants seront maintenus plusieurs jours par an.
DébitsDébits Nb jours amont Bourdous Nb jours aval Bourdous
3 x module 5,4 m3/s 10 j/an 25 j/an
4 x module 7,2 m3/s 4 j/an 14 j/an
5 x module 9 m3/s 0 6 j/an
Ainsi, le Var conservera des débits structurants permettant le charriage des sédiments grossiers.
! En conclusion, le projet modifiera significativement l’hydrologie moyenne du secteur
court-circuité et allongera les périodes d’étiage, sur environ 60 m à l’aval de la prise d’eau.
Cet impact sera très largement atténué par l’arrivée des apports intermédiaires, en
particulier du Bourdous, sur près de 98 % du TCC. Par ailleurs, l’incidence sur les débits de
crue sera négligeable, et le maintien de débits structurants permettra le transport des
sédiments.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 148
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
5.2.3. IMPACTS SUR LE MILIEU HUMAIN ET ÉNERGÉTIQUE
5.2.3.1. IMPACTS SONORES
Aucune habitation n’est située à proximité de l’emplacement du bâtiment-usine.
5.2.3.2. IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
La mise en place d’un aménagement hydroélectrique se traduira par un apport financier pour la commune d’Entraunes, par le biais de taxes, impôts, bail et redevances, et participera aux objectifs du Grenelle de l’Environnement et du SRCAE de la Région PACA en matière d’énergies renouvelables.
De plus, un gardien sera employé à temps partiel pour la surveillance quotidienne des installations (centrale, prise d’eau).
! L’impact socio-économique du projet sera faible mais positif.
5.2.3.3. IMPACTS SUR LES USAGES DE L’EAU
Le projet n’aura aucune incidence sur les usages de l’eau existant à l’amont ou à l’aval du projet.
Par ailleurs, aucun usage n’est recensé dans le secteur du Var concerné par le projet. Seule la pêche est une activité de loisirs pratiquée sur l’ensemble du cours d’eau. Cependant, la fréquentation dans la zone du projet reste limitée, et le fonctionnement au fil de l’eau de la centrale ne présentera pas de danger pour les pêcheurs. Seuls les abords des ouvrages de prise d’eau (50 m de part et d’autre) pourront être interdits à la pêche et mis en réserve.
L'impact du fonctionnement sur la faune piscicole est présenté plus loin dans l'étude.
! L’impact du projet sur les usages de l’eau sera très faible.
5.2.3.4. IMPACTS SUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ
Santé
Une centrale hydroélectrique ne présente aucun danger pour la santé du voisinage, en dehors éventuellement de perturbations potentielles liées au bruit (cf impacts sonores).
De même, un aménagement hydroélectrique n’a aucune incidence néfaste sur le statut sanitaire des poissons, ni par conséquent sur leur consommation alimentaire.
! Le projet n’aura aucune incidence sur la santé des habitants.
Sécurité
Le risque pour la sécurité des personnes extérieures à la centrale résiderait potentiellement dans une variation brutale des débits dans le secteur court-circuité. Ce risque pourrait survenir en cas d’arrêt brusque de la turbine et du déversement sur le seuil de la totalité des débits du Var ; le débit dans le secteur dérivé passerait alors, dans le cas le plus défavorable, du débit réservé strict au débit maximum turbinable (+ le débit réservé), soit de 250 l/s à 2 750 l/s.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 149
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
En pratique, ce cas de figure ne peut survenir car le cycle normal d’arrêt de la turbine, même en cas de panne de l’installation, est suffisamment long pour ne pas entraîner d’augmentation brusque des débits dans le cours d’eau.
Pour le personnel d’exploitation, les dangers potentiels sont fonction de la nature des ouvrages et des opérations habituelles ou exceptionnelles à exécuter. Le tableau suivant présente un inventaire non-exhaustif des risques pouvant être rencontrés par le personnel d’exploitation, leurs origines et les mesures de prévention qui doivent être prévues sur toute installation. Outre ces mesures, il faut souligner l’importance de la formation du personnel et son information face aux risques encourus et à la manière de s’en prémunir.
La centrale d’Entraunes sera exploitée par le personnel de la société QUADRAN qui possède une grande expérience dans ce domaine.
RISQUES ORIGINES MESURES DE PRÉVENTION
Incendie, explosion
• Cause naturelle• Échauffement mécaniques• Court-circuits électriques• Réaction chimique• Imprudence• Malveillance
• Aération naturelle• Dépoussiérage• Sortie de secours• Matériel de lutte contre l’incendie• Alarme• Affichage des consignes générales en cas
d’incendie
Risques liés au bruit• Turbine PELTON• Alternateur
• Isolement des équipements bruyants• Port du casque anti-bruit
Risques liés aux déplacements
• Chute de hauteur• Chute de plein-pied
• Entretien des sols et escaliers• Entretien de l’éclairage• Perches, bouées de proximité• Garde-corps, grilles, rampes sur les ouvrages
mécaniques et les échelles
Risques liés à la
manutention et à l’outillage
• Manoeuvre d’équipements lourds• Organes en rotation
• Système d’arrêt d’urgence• Conception de trappes• Système de condamnation
Mesures générales • Hygiène du personnel• Hygiène (propreté des locaux + point d’eau)• Port des équipements de protection
5.2.3.5. IMPACTS ÉNERGÉTIQUES ET CLIMATIQUES
La production de la centrale hydroélectrique d’Entraunes est estimée à environ 7 GWh annuels.
L’impact énergétique est donc largement positif et s’inscrit dans le plan de développement des énergies renouvelables à haute qualité environnementale 2008-2012-2020 (Grenelle de l’environnement, Comité opérationnel n°10) remis le 26 décembre 2007 au ministère d’État de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, qui présente les objectifs français en matière d’énergie renouvelable à l’horizon 2020.
L’objectif global est d’atteindre, en 2020, une production énergétique française assurée par les énergies renouvelables à hauteur de 20 %. Cet objectif suppose d’augmenter de 20 millions de TEP (Tonnes Équivalent Pétrole) la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique.
Les tableaux ci-après présentent la situation 2006 et l’objectif 2020 pour l’hydraulique et les autres sources d’énergie renouvelable.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 150
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Plan de développement des énergies renouvelables en France (MEEDDAT, 2007)
L’objectif énergétique pour l’hydraulique concerne une augmentation de 2 500 MW installés, soit environ 7 TWh. La production nationale hydroélectrique serait alors de 75 TWh en 2020. Cette production était de 62,4 TWh en 2014. L’équipement hydroélectrique d’Entraunes avec une production de 7 GWh participera à atteindre cet objectif.
Par ailleurs, l’énergie hydroélectrique est une énergie renouvelable, non polluante (sans rejet de gaz à effet de serre) et dont la plupart des impacts sont réversibles. La pollution ainsi évitée peut être estimée pour trois sources conventionnelles d’énergie qui sont le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Les quantités de polluants qu’auraient émis ces trois sources d’énergie en produisant la même quantité d’électricité que la centrale hydroélectrique d’Entraunes figurent dans le tableau suivant.
Consommation en énergie fossile et rejets en carbone équivalent pour la production projetée
La production moyenne future, de l'ordre de 7 GWh, correspond également à 609 TEP (1 GWh = 86 Tonne Equivalent Pétrole) et à la consommation annuelle de 5 092 personnes, soit environ la moitié de la population de la Communauté de Communes Alpes d’Azur (9 759 habitants) à laquelle appartient Entraunes.Base : 3200 kWh/an/ménage hors chauffage et eau chaude (ADEME, 2008) et 2,3 personnes par ménage
(INSEE, 2007).
! L’impact climatique et énergétique du projet, qui produira de l’énergie sans émission de gaz
à effet de serre, est positif.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 151
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
5.2.4. IMPACTS PAYSAGERS
L’impact paysager d’une centrale hydroélectrique peut se situer à 3 niveaux : la prise d’eau, la conduite ou canal d’amenée, le bâtiment-usine.
5.2.4.1. PRISE D’EAU
La prise d’eau sera située en périphérie immédiate du bourg d’Entraunes, mais dans un secteur peu accessible et masqué par la végétation rivulaire. Ainsi, il n’existera pas de point de vue sur la prise d’eau, ni depuis les habitations, ni depuis la route départementale, ni depuis la Chapelle Saint-Sébastien, monument historique
classé. La seule perception se fera depuis la piste d’accès privée qui sera réalisée.
5.2.4.2. CONDUITE D’AMENÉE
Dans le cas du projet étudié, la conduite forcée sera entièrement enterrée, et réalisée, pour une grande part, sous le tracé de la route existante, et pour le reste sous les 2 pistes qui seront créées pour l’accès à la prise d’eau et à la centrale. Son impact dans le paysage sera donc nul. Seules les deux pistes créées, empierrées mais non goudronnées, resteront visibles sur les secteurs proches de la RD2202. Pour la prise d’eau, l’accès utilisera en grande partie un chemin existant qui longe la D2202 et qui sera prolongé jusqu’à la prise d’eau, sur environ 200 m.
Jonction du chemin existant sur la D2202 pour l’accès à la prise d’eau
Vue du chemin existant le long de la D220, et qui sera utilisé pour d’accès à la prise d’eau
Vue de la portion du chemin d’accès à créer
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 152
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
L’accès au bâtiment-usine, quant à lui, nécessitera la création d’une nouvelle piste depuis la D2202 ; cette piste s’établira en contre-bas de la route jusqu’au Var très encaissé dans ce secteur, et traversera les boisements qui occupent le versant. Les points de vue depuis la route seront pratiquement inexistants, sauf le départ lui-même du chemin.
Départ du futur chemin d’accès à la centrale hydroélectrique depuis la D2202
Le chemin d’accès à la centrale sera situé en contre-bas et ne sera pas visible depuis la route
5.2.4.3. BÂTIMENT-USINE
La centrale hydroélectrique sera située en bordure du Var, en contre-bas de la route D2202 ; elle sera masquée en grande partie par la végétation rivulaire, mais restera légèrement perceptible en l’absence de feuillage.
Vue plongeante sur le bâtiment-usine depuis la RD2202 Vue sur le bâtiment-usine depuis le chemin d’accès
L’aspect architectural du bâtiment usine respectera les préconisations de la carte communale d’Entraunes et permettra une bonne insertion paysagère :
- Toiture bi-pente en bacs aciers de couleur gris lauze,
- Murs enduits à la chaux de couleur ocre clair,
- Portail et porte d’accès habillés avec des planches de mélèze.
! En conclusion, l’impact paysager global du projet (prise d’eau, conduite, bâtiment-usine) est
jugé faible.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 153
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
5.2.5. IMPACTS SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE
5.2.5.1. IMPACTS SUR LES HABITATS, LA FAUNE ET LA FLORE (HORS HYDROBIOLOGIE)
Le fonctionnement de la centrale hydroélectrique n’aura aucune incidence sur les habitats, la faune et la
flore non liés au milieu aquatique.
Les espèces recensées liées au milieu aquatique, hors poissons et invertébrés benthiques, sont un odonate (Cordulégastre bidenté) et quelques oiseaux (cincle plongeur, bergeronnette grise et bergeronnette des ruisseaux). La réduction des débits dans le secteur court-circuité par l’aménagement pourrait potentiellement avoir une incidence sur ces espèces.
Cordulegastre bidenté (indice d’abondance 1/10) : cette espèce a été observée en vol sur un bras secondaire du Var, en zone 4. Aucune larve n’a été recensée dans les prélèvements benthiques.
Le cordulégastre bidenté adulte fréquente les eaux courantes de faible importance et ombragées, sur substrats minéraux et meubles. Il occupe des ruisselets, résurgences, suintements et autres microhabitats, souvent dans des contextes forestiers. Les éléments ligneux servent de lieu de repos et d’accouplement. L’espèce peut être observée jusqu’à 1 400 mètres d’altitude. La femelle pond ses œufs dans le fond de petites vasques, en les insérant à faible profondeur ; les larves vivent alors dans la vase, le sable ou le limon des parties calmes des eaux courantes. La durée de développement des larves est de 2 à 6 ans. L’assèchement estival temporaire de ces milieux ne semble pas affecter le développement larvaire (les larves peuvent estiver plusieurs semaines dans la vase).
Le Var dans le secteur étudié ne constitue pas un habitat privilégié pour cette espèce ; de plus, la réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber le cycle de développement de cette espèce.
Bergeronnette grise (indice d’abondance 6/10) : cette espèce utilise les zones 1, 2, et 3 comme sites de nourrissage.
Sans être vraiment liée à l'eau, la bergeronnette grise vit souvent près d'elle. elle apprécie aussi les zones dégagées à végétation basse. On la voit souvent dans les prés, le long des routes et dans les parcs et jardins. La bergeronnette grise est insectivore. Elle peut capturer des insectes en plein vol ou les saisir à la surface de l'eau en pratiquant le vol stationnaire ; en hiver, les bergeronnettes grises qui n'ont pas migré se nourrissent plus fréquemment au voisinage de l'eau. Elles suivent la berges des cours d'eau, des étangs et des mares et picorent les insectes échoués.
La réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber le nourrissage de cette espèce.
Bergeronnette des ruisseaux (indice d’abondance 9/10) : cette espèce est très abondante et se localise sur l’ensemble de l’emprise du projet ; sa reproduction est probable sur le site.
La bergeronnette des ruisseaux est très dépendante de l'eau, surtout une eau courante, souvent à proximité des habitations et des ponts. Elle niche le long des torrents et des rivières de collines et de montagnes, tant en milieu boisé qu'en milieu ouvert. Elle se nourrit principalement d'insectes aquatiques et de leurs larves ainsi que de nombreux petits animaux aquatiques. Elle parcourt des rochers ou des rives graveleuses, ou déambule près des bassins, capturant ses proies au sol et au bord de l'eau.
Elle fait son nid le plus souvent dans un petit creux à proximité d'un ruisseau, entre des pierres ou des racines du rivage, dans un trou d'une construction quelconque (petit pont, chenal de moulin, etc.).
La réduction des débits dans le secteur court-circuité n’est pas susceptible de perturber ni le nourrissage, ni la nidification de cette espèce.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 154
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Cincle plongeur (indice d’abondance 4/10) : cette espèce se localise sur l’ensemble de l’emprise du projet, et se reproduit sur le site.
Le cincle vit sur les rives des cours d'eau rapides, dans les endroits rocailleux et escarpés et prioritairement en altitude. Il est sédentaire, bougeant uniquement dans des conditions hivernales extrêmes. Il trouve sa nourriture essentiellement dans l'eau. Il reste debout sur un rocher ou une branche à mi-rivière, en se balançant souvent de haut en bas avec la queue dressée. Quand il repère une proie, il glisse sous la surface de l'eau, et marche littéralement dans l'eau, ou même vole sous l'eau avec les ailes entrouvertes. Il se nourrit d'insectes et de larves d'insectes aquatiques, de petits crustacés et de mollusques. Il consomme aussi des vers de terre, des têtards et des petits poissons, et parfois aussi des oeufs de poisson.
Le cincle niche très près de l'eau ; il construit son nid au-dessus du niveau des eaux courantes, à hauteur suffisante pour se protéger des crues. Le nid peut être positionné soit en milieu naturel (arbres, berges, derrière une chute d’eau) soit dans des construction humaines, les ponts étant tout particulièrement utilisés.
La mise en débit réservé du TCC améliorera les conditions de chasse du cincle en dégageant davantage de surfaces exondées, mais réduira faiblement les potentialités alimentaires. Par ailleurs, le fonctionnement au fil de l’eau de l’aménagement n’entraînera aucun risque d’ennoiement des nids.
! L’incidence de l’équipement hydroélectrique en fonctionnement, sur les habitats, la faune et
la flore (hors hydrobiologie) est jugée faible.
5.2.5.2. IMPACTS SUR LA FAUNE AQUATIQUE
En amont du seuil
En provoquant une remontée de la ligne d’eau en amont, la mise en place du seuil de prise d'eau va conduire à la création d’une courte retenue et donc d’un faciès lentique. La surface de la retenue sera d’environ 350 m² et s’étendra sur une longueur de 40 m. Cette modification des faciès affectera le peuplement piscicole de faible densité sur cette portion du Var (1,87 individus/100 m2), ainsi que les peuplements d’invertébrés benthiques. Le faciès rencontré, aujourd'hui de type rapide, sera remplacé par un faciès de mouille, de faible profondeur (0,5 à 2 m en amont du clapet), à écoulement lent.
Concernant la faune piscicole, seule la truite fario est présente. Les faciès de retenue peuvent constituer des zones de chasse pour la truite adulte. En revanche, le faciès de mouille n'est pas adapté à la formation de frayère ; ceci étant, aucun faciès propice à la fraie n’est présent actuellement sur le secteur de la future retenue. De plus, la modification très réduite de faciès aura un impact négligeable sur l'habitabilité globale du secteur.
Concernant le peuplement benthique, le faciès de retenue devrait entraîner également une modification très locale du cortège avec un développement des espèces limnophiles au détriment des espèces rhéophiles. Mais la surface très limitée de la retenue, aura une incidence faible sur le peuplement benthique du Var.
! L’incidence de l’équipement hydroélectrique sur les habitats et la faune aquatique en amont
de la prise d’eau est jugée faible.
Au niveau du seuil et du continuum de montaison
La réalisation du projet hydroélectrique créera un obstacle infranchissable et aura une incidence sur le continuum de montaison et de dévalaison des poissons. C’est pourquoi, des ouvrages de franchissement ont été prévus pour éviter cet impact (cf mesures d’évitement).
! L’incidence de l’aménagement hydroélectrique qui sera équipé d’ouvrages de
franchissement piscicole est jugée très faible.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 155
Réf. 20160104 FSA Mars 2017
Au niveau du secteur court-circuité
Le captage d'une partie des eaux du Var va modifier de manière significative l'hydrologie du secteur court-circuité (cf. § impact sur l'hydrologie). L'abaissement du débit aura un impact direct sur les caractéristiques de l'écoulement (largeur du lit, profondeur, vitesse d'écoulement) et donc potentiellement sur :
- la nature et la surface des habitats aquatiques aval,
- les espèces benthiques rhéophiles,
- le peuplement piscicole, en favorisant potentiellement la truite juvénile au détriment de la truite adulte,
- les possibilités de reproduction de la truite,
- le risque de gel du cours d'eau.
La détermination d’un débit minimum biologique permet de réduire ces impacts potentiels (cf mesures de réduction).
‣ Incidences sur les habitats
La quasi-totalité des habitats observés est de type lotique, à l’exception d’une mouille. La réduction des débits dans le secteur court-circuité entraînera à la fois une perte de surface mouillée et une réduction des vitesses d’écoulement. Cependant, certains faciès (chutes, cascades, rapides) présentent des pentes plus fortes qui permettent de maintenir des écoulements vifs et une largeur mouillée relativement stable quels que soient les débits.
En revanche, les faciès de radiers et de plats courants sont plus sensibles aux baisses de débits et subiront une réduction des vitesses d’écoulement et des surfaces mouillées. Ces faciès représentent environ 18 % du secteur court-circuité. Le maintien d’un débit réservé de 250 l/s, soit 14 % du module, permet de limiter largement cette incidence.
! Pour un débit réservé de 250 l/s, l’incidence de l’aménagement hydroélectrique sur les
habitats aquatiques est jugée faible.
‣ Incidences sur le peuplement benthique
L'abaissement des vitesses d'écoulement dans le TCC pourra avoir un impact sur le peuplement benthique en favorisant les espèces limnophiles au détriment des espèces rhéophiles, sur les secteurs les moins pentus. En particulier, les faciès les plus sensibles sont les radiers et les plats courants (18 % du secteur). Une perte de surfaces mouillées sur ces faciès entraînera également une réduction de la biomasse d’invertébrés.
Les autres faciès (chutes, cascades, rapides), soit 82 % du TCC, présentent des pentes plus fortes qui permettent de maintenir des vitesses d’écoulement favorables aux espèces lotiques ; la réduction de surfaces mouillées y est également plus faible.
Par ailleurs, les peuplements recensés présentent de nombreuses espèces ubiquistes (éphémères de la famille des baetidae, plécoptères de la famille des nemouridae), ou plus limnophiles (diptères de la famille des chironomidae), qui seront peu sensibles aux modifications de l’hydrologie.
! Pour un débit réservé de 250 l/s, l’incidence de l’aménagement hydroélectrique sur le
peuplement benthique est jugée faible.
‣ Incidences sur le peuplement piscicole
La truite fario est la seule espèce présente dans le secteur étudié. Les inventaires réalisés ont montré un déficit d’alevins. L'abaissement du débit, et par conséquence de la profondeur et de la vitesse, devrait globalement favoriser les alevins et truites juvéniles qui pourront trouver des habitats davantage adaptés à leur développement notamment en période de fonte de neige, période pendant laquelle les vitesses d'écoulement et les énergies dissipées sont importantes.
EIE Centrale hydroélectrique d’Entraunes - CH HYDRO 156
Réf. 20160104 FSA Mars 2017