incubateurs ccip grand paris

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22 Le Courrier du Grand Paris - Septembre 2009 L orsqu’on a une bonne idée, on pense qu’on va se faire devancer par un autre et qu’il faut vite lancer son entreprise. Mais il vaut mieux ne pas se préci- piter et faire les démarches dans le bon ordre, parce que cela peut coûter cher et faire perdre du temps au lieu d’en gagner », prévient Ronald Magaut, cofondateur de Bobine Mobile, agence de communica- tion sonore, et de Voix off agency, studio d’enregistrement (Montreuil, 93). Il a pris le temps de frapper aux bonnes portes : d’abord à celle d’un conseiller de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui l’a orienté vers l’incubateur ADVANCIA pour tester son projet, tout en étant hébergé et accompagné. Avec son associée, Céline Guerbert, ils étaient de bons techniciens, mais ils avaient besoin d’une formation pour devenir entrepreneurs : comment réaliser une étude de marché ? Comment faire un business plan ? Comment organiser des actions commerciales ? Dans l’incubateur ADVANCIA, les entre- preneurs bénéficient non seulement d’un enseignement très pointu pendant six mois, mais aussi d’un coaching personnalisé avec un chef d’entreprise en exercice. Ils sont donc amenés à se poser les bonnes questions, comme l’expliquent Jeanne Granger, directrice de la stratégie, et Sylvie Bétard, directrice de l’exploitation LA CLÉ POUR GAGNER JEUNES ENTREPRISES Créer et gérer son entreprise ne s’improvise pas. Il faut franchir des obstacles au quotidien et prendre les bonnes décisions, c’est pourquoi il vaut mieux ne pas vivre cette aventure seul. En intégrant un incubateur ou une pépinière, en vous appuyant sur des réseaux, vous obtiendrez une aide précieuse qui vous fera gagner du temps et vous donnera une assise plus solide. Sandrine Bavard RONALD MAGAUT ET CÉLINE GUERBERT, fondateurs de Bobine Mobile, agence de communication sonore, et de Voix off agency, studio d’enregistrement, ont choisi un parcours sécurisant. Ils sont passés par un incubateur, une pépinière, et sont affiliés à trois réseaux. www. bobinemobile.fr DU TEMPS Enquête INCUBATEURS, PÉPINIÈRES, CLUBS F.-X. Gutton / CCIP

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Page 1: Incubateurs CCIP Grand Paris

22 Le Courrier du Grand Paris - Septembre 2009

Lorsqu’on a une bonne idée, on pense qu’on va se faire devancer par un autre et qu’il faut vite lancer son entreprise. Mais il vaut mieux ne pas se préci-piter et faire les démarches dans le bon ordre, parce que cela peut coûter cher et faire perdre du temps au lieu d’en gagner », prévient Ronald Magaut,

cofondateur de Bobine Mobile, agence de communica-tion sonore, et de Voix off agency, studio d’enregistrement (Montreuil, 93). Il a pris le temps de frapper aux bonnes portes : d’abord à celle d’un conseiller de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui l’a orienté vers l’incubateur ADVANCIA pour tester son projet, tout en étant hébergé et accompagné. Avec son associée, Céline Guerbert, ils étaient de bons techniciens, mais ils avaient besoin d’une formation pour devenir entrepreneurs : comment réaliser une étude de marché ? Comment faire un business plan ? Comment organiser des actions commerciales ? Dans l’incubateur ADVANCIA, les entre-preneurs bénéficient non seulement d’un enseignement très pointu pendant six mois, mais aussi d’un coaching personnalisé avec un chef d’entreprise en exercice. Ils sont donc amenés à se poser les bonnes questions, comme l’expliquent Jeanne Granger, directrice de la stratégie, et Sylvie Bétard, directrice de l’exploitation

LA CLÉ POUR GAGNERJEUNES ENTREPRISES

Créer et gérer son entreprise ne s’improvise pas. Il faut franchir des obstacles au quotidien et prendre les bonnes décisions, c’est pourquoi il vaut mieux ne pas vivre cette aventure seul. En intégrant un incubateur ou une pépinière, en vous appuyant sur des réseaux, vous obtiendrez une aide précieuse qui vous fera gagner du temps et vous donnera une assise plus solide. Sandrine Bavard

RONALD MAGAUT

ET CÉLINE GUERBERT,

fondateurs de Bobine Mobile,

agence de communication

sonore, et de Voix off agency, studio

d’enregistrement, ont choisi un

parcours sécurisant. Ils sont passés par

un incubateur, une pépinière, et

sont affiliés à trois réseaux. www.

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QUEL A ÉTÉ LE DÉCLIC POUR INTÉGRERUNE STRUCTURE D’ACCOMPAGNEMENT ?Tous les créateurs d’entreprise que nous avons interviewés au cours de cette enquête expliquent la raison qui les a poussés à intégrer une structure d’accompagnement, que ce soit un incubateur, une pépinière d’entreprises ou un club.

MONTREUIL (93)

GENNEVILLIERS (92)

PARIS (11e)

CHAMPS- SUR-MARNE (77)

PARIS (9e)

PARIS (20e)

FONTENAY- SOUS-BOIS (94)

PARIS (20e)

« C’est l’occasion de sortir la tête du guidon et de discuter avec d’autres dirigeants qui ont des entreprises de taille et d’âge différents. »

« La pépinière offre un encadrement dans une atmosphère conviviale, car nous sommes entourés de jeunes entrepreneurs. »

Nathalie Lapôtre, gérante de Call & Lead Partner

« Quand on est happé par le quotidien de la société, c’est très confortable d’avoir une vision extérieure, qui n’a pas un intérêt commercial par rapport au projet. »

Céline Lazorthes, dirigeante de leetchi.com

« C’est important de ne pas rester isolé quand on démarre seul. Une location de véritables locaux n’aurait pas permis ce partage d’information et de motivation. »

Laith Jubair, dirigeant d’Axelor

« J’ai un projet ambitieux qui nécessite beaucoup d’argent et un accompagnement de qualité pour me donner un maximum de garanties pour réussir. »

Rachid Bakhalq, président d’Hal’Shop

« La pépinière facilite l’accès aux locaux par rapport au secteur privé, qui exige de fortes garanties. »

Denis Bourdain, gérant de Load Inc.

« Le club instaure une confiance et donne des opportunités, à condition de savoir écouter et donner. »

Pamela Roudiy, directrice de Cercle ST

« Je travaillais depuis plus de deux ans de chez moi, dans un studio de 25 m2 : j’avais besoin d’une coupure réelle entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. »

Gilles Gallo, président d’ID Cook

Ronald Magaut, gérant de Bobine Mobile et Voix off agency

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Enquête INCUBATEURS, PÉPINIÈRES, CLUBS

de La Réserve des arts (Paris, 20e), qui fait de la récu-pération et redistribution de matériel culturel : « Anticiper les difficultés, trouver un équilibre dans la répartition des tâches et des responsabilités : nous apprenons à gérer un ensemble complexe d’éléments et prenons ainsi des décisions harmo-nieuses, à la manière d’un chef d’orchestre. » Cette entre-prise a intégré l’incubateur ADVANCIA, qui est ouvert à tous les porteurs de projets innovants, quels que soient leur formation et leur secteur d’activité. « En dispensant une formation sur mesure, en confrontant les projets à la réalité et en facilitant les rencontres, les incubateurs font gagner du temps mais, aussi, crédibilisent vos projets auprès des banques, des partenaires, des clients et des fournisseurs », souligne Joël Saingré, responsable de l’incubateur ADVANCIA.

L’incubateur Polystart mène lui aussi une politique d’ouverture depuis 2007, avec un concours pour tous les diplômés de l’enseignement supérieur d’Île-de-France. Jusqu’alors, il était réservé aux étudiants, enseignants et chercheurs du Polytechnicum, le pôle scientifique de

Marne-la-Vallée. Laith Jubair a suivi ses études à l’ESIEE Management, l’école de management et technologie de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, et s’est souvenu de cette opportunité au moment de créer Axelor, entreprise spécialisée dans l’édition de logiciels (Champs-sur-Marne, 77). Il n’a pas regretté son choix, car il s’est très vite trouvé confronté à des difficultés qu’il ne soupçonnait pas : « Il ne suffit pas d’avoir une bonne solution, il faut aussi qu’elle soit connue, que le fournisseur ait confiance en vous. Il faut surtout s’adapter au marché. Entre le moment où l’idée émerge et celui où on la commercialise, il y a un décalage, et l’incubateur permet, sans trop de risques, de se tester auprès de ses premiers clients. » Aujourd’hui, il a trouvé des locaux non loin de l’incubateur, histoire de ne pas couper complètement le cordon. Il emploie sept salariés et poursuit son recrutement.

L’incubateur HEC est, quant à lui, plus sélectif, puisque l’un des porteurs du projet doit sortir de l’école. C’est le cas de Céline Lazorthes, qui a obtenu son mastère spécialisé en management et nouvelles technologies l’an dernier, et qui avait besoin de mûrir son projet de plateforme Internet leetchi.com (Paris, 11e) : « On rencontre des professionnels aguerris qui nous aiguillent grâce à leur expérience et on profite aussi de l’émulation entre incubés. Cela nous force à réfléchir ensemble à des problématiques que l’on a peu ou pas le temps d’aborder quand on est pris dans le quotidien de l’entreprise. Typiquement, sur le plan de la communication, j’en avais besoin car il est capital pour mon projet de frapper un grand coup lors du lancement du site », explique la jeune créatrice. La culture entrepreneuriale est aussi diffusée au travers de formations et dispensée dans les écoles de la CCIP (ADVANCIA, HEC, ESIEE Paris, ESCP Europe, NEGOCIA, EGF…). « La formation est un levier d’action primordial pour agir en faveur de l’entrepreneuriat, elle constitue un axe fort de la politique éducative de la CCIP, ex-plique Jean-Paul Vermès, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, chargé de l’ensei-gnement et de la formation. Grâce aux incubateurs, et ensuite aux pépinières, nous accompagnons les porteurs de projet dans leur développement et leur épanouissement, pour passer le cap délicat des premières années. »

Une implantation déterminanteLa deuxième étape cruciale de votre lancement, voire de votre développement, c’est votre implantation. Si l’incubateur met à votre disposition des locaux pendant six mois, les pépinières d’entreprises offrent un héber-gement et un accompagnement sur une plus longue durée : deux ans, renouvelables une ou deux fois selon

L’INCUBATEUR CONFRONTE VOTRE PROJET À LA RÉALITÉ ET PERMET DE TESTER LE MARCHÉ.

JEAN-PAUL VERMÈS, VICE-PRÉSIDENT DE LA CCIP,

CHARGÉ DE L’ENSEIGNEMENT ET DE LA FORMATION

« Nous voulons contribuer en cinq ans à la création de 200 000 entreprises. »

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LA CHAMBRE À VOTRE SERVICE

les structures. Un avantage de taille, puisque le secteur privé ne fait aucun cadeau aux jeunes créateurs, en de-mandant trois ans de bilan positif et six mois de caution pour des baux commerciaux de trois, six ou neuf ans. Les pépinières offrent à un coût raisonnable une vraie flexi-bilité : « J’ai prospecté pour des locaux dans Paris, mais le peu d’offres qu’il y avait était au-dessus de mes capacités financières, explique Gilles Gallo, président d’ID Cook (Paris, 20e), qui fabrique des barbecues, fours et briquets solaires. À la pépinière Paris Soleillet, je suis entré dans un local de 20 m2, puis de 35 m2, et j’envisage de prendre 100 m2 s’il y a des disponibilités, car je veux recruter quatre équivalents temps plein. C’est pratique de déménager sans changer d’adresse. »Les pépinières permettent également de mutualiser les moyens et donc les coûts. Elles sont surtout l’occasion de rompre la solitude du jeune créateur et de simplifier ses démarches, grâce à l’appui des services création d’entreprise de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris : « Il y a une réelle proximité et un suivi avec le conseiller référent, que je vois au moins une fois par mois pour parler des difficultés dans la gestion de mon entreprise », témoigne Nathalie Lapôtre, gérante de Call & Lead Partner, qui a intégré la pépinière Quai des Entrepreneurs (Gennevilliers, 92) en novembre dernier. Pour y entrer, il faut s’entretenir avec un conseiller de la CCIP, faire un business plan et passer devant un comité d’agrément : « Ces étapes réduisent considérablement le nom-bre de personnes qui postulent. Mais en aidant les entrepreneurs à réfléchir en amont à leur création, on fait en sorte qu’ils

Rachid Bakhalq ouvrira d’ici à la fin de l’année son premier magasin

Hal’Shop en région pari-sienne. « Je veux conquérir la plus grande niche alimen-taire de France », annonce-t-il. Il cible aussi bien les consommateurs halal qui n’ont pas accès à la gastro-nomie française que les amateurs de produits aux parfums de Méditerranée. Pour réaliser son projet, il a quitté Danone, où il était

acheteur, puis commercial. Il a suivi une formation de 120 heures à la création d’entreprise et a intégré l’incubateur ADVANCIA : « C’est le meilleur moyen d’être challengé sur son projet. Je suis arrivé avec une idée précise en tête, mais l’intelligence collective a fait évoluer mon business plan : il a changé quatre fois en deux mois. » Loin d’être anecdotique quand on lève 500 000 euros de fonds ! L’incubateur lui a permis

de se perfectionner dans les domaines juridique, financier et de la com-munication. Mais aussi de lever des barrières dans un temps record : « Même si on est bloqué, on trouve toujours une solution grâce au réseau des incubés ou des intervenants. Cela nous ouvre beaucoup de portes. » Si le succès est au rendez-vous, Rachid Bakhalq ouvrira une quinzaine de magasins Hal’Shop en cinq ans. www.halshop.fr

Le meilleur moyen d’être challengé ”

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CÉLINE LAZORTHES

a testé à l’incubateur

HEC son idée de plateforme

Internet leetchi. com, qui facilite

l’organisation de cadeaux à plusieurs.

Pour vous donner toutes les chances de réussir votre création d’entreprise, commencez par contacter un conseiller de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui vous guidera pas à pas. À mesure qu’avancera

PASSER DE L’IDÉE AU PROJETvotre projet, vos interrogations se multiplieront (besoin d’informations pratiques en matière fiscale, droit des affaires, demande de financements). Vous obtiendrez toutes vos réponses au 0820 012 112 (0,12 /̀min).

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soient mieux préparés et qu’ils aient toutes les chances de réussir. On ne dit jamais non à un projet qui tient la route », souligne Pascal Pernot, directeur général de la Sciege, filiale de la CCIP chargée de l’exploitation des pépinières d’entreprises. Ces structures prouvent leur efficacité sur la durée, ne serait-ce qu’avec Paris Soleillet, qui célèbre ses vingt ans cette année. Son bilan est très positif : 95 % des entreprises qu’elle a accompagnées sont pérennes à plus de trois ans d’existence. Pour faire face à une forte demande, une nouvelle pépinière d’entreprises ouvrira en 2010, à Paris République, dans le 10e arrondissement.

Pour illustrer la volonté d’accompagner et de favoriser la synergie entre entreprises, le projet Cancer Campus est exemplaire. Soutenu par la CCIP Val-de-Marne avec de nombreux partenaires, il prévoit la création de l’incubateur biotechnologique des Barmonts, à la fin de l’année 2009, pour accueillir 17 porteurs de projet en cinq ans. Ils pourront ensuite intégrer la pépinière et l’hôtel d’activités, qui offrira sur 5 300 m2 des locaux et des laboratoires. « L’objectif est de proposer un parcours immobilier qui accompagne les entreprises dans le secteur des biosciences à chaque étape jusqu’à leur implantation dans le

Avant d’intégrer la pépinière Paris Soleillet (20e), Denis

Bourdain sous-louait des locaux pour sa société de jeux vidéo, Load Inc. « Mes premières démarches pour trouver des locaux privés se sont rapidement soldées par un échec. On me demandait d’avancer jusqu’à un an de loyer alors que je n’avais même pas de bilan. La CCIP joue son rôle d’appui aux entreprises parce qu’elle ne demande pas toutes ces garanties. » Pour Denis Bourdain, la pépinière est comme un écosystème, d’une richesse incroyable pour qui sait observer :

« On se croise à la machine à café, on se raconte nos misères et on se sent beaucoup moins seul. C’est bon pour notre moral. Toutes les entreprises ont moins de 24 mois et, en regardant comment elles fonctionnent, on valide ou pas notre démarche. » Aujourd’hui, Load Inc. a intégré l’hôtel d’activités de Paris Soleillet et dispose de 160 m2, un espace suffisamment grand pour accueillir entre 10 et 15 salariés à l’année. L’intérêt est surtout financier : « Les prix sont imbattables, et l’on peut rester autant de temps que l’on souhaite. » www.loadinc.net

On se sent beaucoup moins seul ”

GILLES GALLO,PRÉSIDENT D’ID COOK, a trouvé des locaux à la pépinière Paris Soleillet. Son entreprise de fours, barbecues et briquets solaires se développe, et il compte embaucher dès septembre.

DES PÉPINIÈRES EFFICACES Les vingt ans de la pépinière Paris Soleillet prouvent l’efficacité de

cette structure dans la durée : 95 % des entreprises accompagnées sont pérennes après trois ans d’existence.

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LA CHAMBRE À VOTRE SERVICE

qui fait qu’on rencontre la bonne personne au bon moment et qu’on sera plus en confiance dans le cadre d’un club. Mais il y a surtout les recommandations auprès d’untel ou untel parce que je fais partie d’un réseau et qu’il y a un a priori favorable. C’est un accélérateur de business, même s’il ne faut pas venir uni-quement dans ce but », précise Pamela Roudiy, fondatrice de Cercle ST (lire témoignage). À travers ces réseaux, la jeune créatrice a trouvé son expert-comptable, des partenaires fournisseurs et des clients potentiels. Mais ces relations sont donnant-donnant. À l’adhésion, il faut d’ailleurs signer une charte de valeurs. « Nous ne sommes pas dans une logique de guichet où l’on demande un service, mais dans une dynamique de partage. Si l’on apporte

Bioparc en 2014. Le but est de créer un maillage complet avec les acteurs de la recherche et de l’économie pour constituer un pôle d’innovation et de recherche dans le domaine du cancer à vocation mondiale », informe Samira Deve, responsable des études et projets territoriaux à la CCIP Val-de-Marne.

Activez des réseauxCréer son entreprise, c’est bien ; la pérenniser, c’est mieux. Si près de 96 000 ont été créées en Île-de-France en 2008 selon l’Insee, il y a également eu plus de 11 000 défaillances, soit 9,2 % de plus qu’en 2007. Pour mettre toutes les chances de votre côté, sachez vous entourer et vous appuyer sur des réseaux. Vous pouvez bénéficier d’un accompagnement individuel ou collectif avec la CCIP, qui, selon les départements, vous orientera vers des formations, des ateliers, des modules spécifi-ques à vos besoins. Vous pouvez aussi intégrer le Club des entrepreneurs CCIP Paris ADVANCIA ou les Clubs des créateurs et des entreprises nouvelles (CCEN), des-tinés aux entreprises de moins de quatre ans, présents dans les trois départements de la petite couronne, et qui regroupent plus de 750 membres. Une fois par mois, les adhérents se rencontrent pour évoquer leurs problèmes, trouver des solutions et partager leurs expériences. Ils peuvent aussi constituer des groupes de progrès, à la demande d’un adhérent qui a besoin de l’aide de ses pairs pour résoudre un problème. Les clubs sont aussi l’occasion de nouer des partenariats ou de trouver des clients. « Il peut y avoir le facteur chance,

Outre les incubateurs et pépinières, pilotés via ses écoles et sa filiale (cf. carnet d’adresses p. 28), la Chambre de commerce et d’industrie de Paris contribue à l’exploitation des quatre pôles de Paris Développement (www.parisdeveloppement.com)

et participe à la vie de pépinières telles que l’Aéropôle de Roissy, l’Atrium de Montreuil ou encore la pépinière de Suresnes. Elle s’est également engagée dans le projet Cancer Campus des Barmonts à Villejuif.

UN SOUTIEN “MULTIPÔLE”

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Je me suis donné la première année pour prospecter, et encore plus,

au vu de la conjoncture économique, pour bien préparer mon avenir. » Pamela Roudiy a pris le temps de mûrir son projet de société de conseil et prestations de services marketing et communication dans les domaines scientifique et tech-nique, Cercle ST

(Fontenay-sous-Bois, 94). Elle a d’abord suivi la formation “Cinq jours pour entreprendre” à la CCIP Val-de-Marne, avant d’intégrer le Club des créateurs et des entreprises nouvelles (CCEN). « On est très bien parrainé, ce qui permet de réfléchir à son positionnement, de tester son discours commercial et d’affiner son projet, dans un cadre bienveillant. »

Même quand son emploi du temps est très chargé, Pamela Roudiy se rend aux réunions mensuelles, pour prendre du recul par rapport à son activité et rendre aux autres ce qu’ils lui ont donné : « Il faut savoir écouter et aider les autres. Parfois, on est très sollicité, mais je n’ai jamais regretté d’avoir eu cette générosité. » www.cerclest.com

Prospecter et préparer mon avenir ”

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CARNET D’ADRESSES

28 Le Courrier du Grand Paris - Septembre 2009

Enquête

quelque chose, on inspire confiance et l’on reçoit naturel-lement. Si l’on vient juste demander, on risque d’être déçu », explique Alain Bui, chargé de coordination et de déve-loppement création à la CCIP. Des propos confirmés par l’entrepreneur Ronald Magaut, gérant de Bobine Mobile et Voix off agency, qui cumule les expériences, au sein du Club Paris ADVANCIA, du CCEN 93 et du réseau Image 92 : « Nous faisons une veille sur Internet et les médias mobiles, donc nous apportons notre innovation. En retour, nous partageons l’expérience de chefs d’entreprise plus aguerris, qui nous donnent leur point de vue. Il faut s’investir au maximum pour qu’il y ait un sens et des retombées commerciales. »

Comptez sur les autres Multiplier et maximiser les réseaux, tel est l’objectif de la soirée interclubs qui réunit une fois par an tous les CCEN et le Club des entrepreneurs CCIP Paris ADVANCIA. À cette occasion, un “flash business meeting” permet à chacun de se présenter en deux minutes et d’échanger des cartes de visite. Vous pouvez aussi profiter directement ou indirectement des réseaux de vos réseaux, comme celui des pépinières d’entreprises d’Île-de-France (P3MIL), ou de Rétis, qui fédère les éta-blissements d’enseignement supérieur et de recherche, les technopôles, les incubateurs et les centres européens d’entreprises. « Les incubateurs ont besoin d’être légitimés et

d’avoir des ressources supplémentaires pour défendre les intérêts et rendre le meilleur service aux chefs d’entreprise, précise Joël Saingré, responsable de l’incubateur ADVANCIA et promu représentant national des incu-bateurs de grandes écoles. L’objectif premier du réseau est de compter sur des personnes qui s’approprieront votre idée et la défendront à votre place ou avec vous. »Parce que votre entreprise ne finit jamais de grandir et d’affronter des crises, la CCIP a mis en place un nouveau service, l’Institut du mentorat entrepreneurial (IME). « Ce n’est pas une énième structure d’appui aux entreprises. Il vise une cible précise, jusqu’ici insuffisamment encouragée dans notre pays : les PME à fort potentiel. L’idée est de faire bénéficier des dirigeants de jeunes entreprises en phase de croissance de l’expérience d’entrepreneurs confirmés, eux-mêmes passés par le cap décisif de l’évolution de leur activité », explique Dominique Restino, vice-président de la CCIP délégation de Paris et président délégué de l’IME. J

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Incubateur ADVANCIA : 39, avenue Trudaine, 75009 Paris. Contact : 01 49 70 89 14 ; [email protected] HEC : 1, rue de la Libération, 78000 Jouy-en-Josas. Contact : 01 39 67 96 38 ; [email protected] Polystart : Polytechnicum de Marne-la-Vallée, ENSG - 6-8, avenue Blaise-Pascal, Champs-sur-Marne, 77455 Marne-la-Vallée. Contact : 01 64 15 32 91 ; [email protected]

Pépinière Quai des Entrepreneurs : 60, route Principale du Port, CE 273, 92637 Gennevilliers. Contact : 01 41 47 02 83 ; www.quai-des-entrepreneurs.comPépinière Paris Soleillet : 14/16, rue Soleillet, 75020 Paris. Contact : 01 40 33 71 66 ; www.pepinieres-paris.comPépinière Paris République : 2, rue Dieu, 75010 Paris ; www.pepinieres-paris.com (ouverture début 2010).

Clubs des créateurs et des entreprises nouvellesCCEN 92 : 6-8, rue des Trois-Fontanot, 92023 Nanterre Cedex. CCEN 93 : 191, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 93000 Bobigny.CCEN 94 : 8, place Salvador-Allende, 94011 Créteil Cedex.Club des entrepreneurs CCIP Paris ADVANCIA Contact : 01 49 70 61 15 ; [email protected]

INCUBATEURS, PÉPINIÈRES, CLUBS

Sur www.ccip.fr, l’@ctu du Grand Paris, retrouvez les conseils pour financer la création de votre entreprise et les vidéos relatives aux incubateurs et pépinières de la CCIP.

NE RESTEZ PAS ISOLÉ Incubateurs, pépinières, clubs : ces structures vous aident à construire votre réseau. C’est en comptant sur les personnes rencontrées au gré des réunions, ateliers ou conférences, que vous parviendrez à dénouer des situations difficiles, et développerez plus rapidement votre entreprise.

INCUBATEURS, PÉPINIÈRES, CLUBS

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29Le Courrier du Grand Paris - Septembre 2009

EMPLOISont été générés par les entreprises – près de 300 – qui sont passées par la pépinière Paris Soleillet.

1 200

Comment la Chambre de commerce et d’industrie de Paris se positionne-t-elle en matière de pépinières d’entreprises ? En 2007, la CCIP s’est engagée à soutenir l’implantation de nouvelles pépinières d’entreprises sur l’ensemble de ses territoires, forte du succès de sa propre pépinière Paris Soleillet, ouverte il y a vingt ans dans le 20e arrondissement de Paris. Un tel dispositif se révèle un levier efficace permettant de dynamiser la création d’entreprise et surtout la création d’emploi.

Quel en est le bilan ?En vingt ans, la pépinière Paris Soleillet a accueilli près de 300 entreprises, qui ont généré environ 1 200 emplois. Paris Soleillet propose à l’entrepreneur d’être hébergé pendant quatre ans et de bénéficier d’un accompagnement par les conseillers de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris.Aujourd’hui, cette pépinière abrite 45 jeunes entreprises, représentant quelque 200 emplois. Pépinière généraliste, elle accueille également des projets “innovants” dans l’informatique, la téléphonie sur IP ou dans la création de jeux vidéo. Avec le même succès, nous gérons avec la CCIP Hauts-de-Seine, depuis quatre ans, au cœur du port de Paris Gennevilliers, la pépinière Quai des Entrepreneurs, qui compte aujourd’hui 35 entreprises, employant 150 personnes sur le site.

En quoi est-ce un succès ?C’est un succès et une fierté parce que nos pépinières affichent complet. C’est pourquoi la CCIP a décidé d’aménager une nouvelle pépinière d’entreprises, dans le 10e arrondissement de Paris. Dès février 2010, une vingtaine de jeunes entreprises pourront y être accueillies, dans des locaux entièrement rénovés et fonctionnels. Mais le succès, c’est aussi celui des entreprises elles-mêmes, qui, ainsi hébergées et accompagnées, augmentent leurs chances de pérennité. Beaucoup d’entreprises se créent mais beaucoup disparaissent

J 10 décembre 2009Journée portes ouvertes à la pépinière d’entreprises Paris Soleillet à l’occasion de son vingtième anniversaire,14/16, rue Soleillet, dans le 20e arrondissement.www.pepinieres-paris.com

J Février 2010 Ouverture de la nouvelle pépinière d’entreprises Paris République, qui accueillera une vingtaine de jeunes entreprises et sera située 2, rue Dieu, dans le 10e arrondissement.www.pepinieres-paris.com

J Plus d’informations au 0820 012 112(0,12 euro / min)

RENDEZ-VOUSdans leurs trois premières années d’existence. Or, notre observation sur vingt ans montre que la presque totalité des entreprises qui ont séjourné à Paris Soleillet se sont développées pendant cette période de risque vital. Les clés de cette réussite résident dans le modèle proposé par la CCIP, alliant le travail de ses délégations départementales dans tous les domaines d’appui et de mise en réseau des entreprises et celui de la Sciege*, proposant accompagnement, assistance, partage d’expériences, animation… Créer en pépinière est une belle aventure entre la CCIP et les jeunes chefs d’entreprise, fondée sur le partage de valeurs et la volonté d’entreprendre et de réussir.

* Filiale de la CCIP spécialisée dans la création et l’exploitation de pépinières et de centres d’entreprises.

Michel Valache, vice-président de la CCIP Hauts-de-Seine et président de la Sciege*, explique pourquoi les pépinières d’entreprises ont tant de succès.

“ UN LEVIER POUR DYNAMISER LA CRÉATION D’ENTREPRISE ”

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