incontinence urinaire de la femme

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Forum Med Suisse 2011;11(46):830–835 830 cabinet Incontinence urinaire de la femme: quelle est la marche à suivre au cabinet du médecin de famille? Jörg Humburg Frauenklinik, Kantonsspital Bruderholz Introduction La International Continence Society (ICS) définit l’inconti- nence urinaire comme une perte involontaire et déran- geante d’urines. Cette définition très générale et peu spécifique mérite d’être complétée en précisant le type d’incontinence, sa fréquence, son degré de sévérité, ses ré- percussions sur l’hygiène et la qualité de vie et ses consé- quences sociales. Il convient également de déterminer si et dans quelle mesure la personne touchée cherche de l’aide. Dans le cadre de la pratique clinique quotidienne, il est évi- dent que l’incontinence urinaire affecte de nombreuses sphères de la vie des femmes touchées, notamment leur bien-être physique et psychique, leur sexualité, leurs rela- tions sociales, ainsi que leur vie privée et professionnelle. Une prise en charge individualisée, qui tient compte de ces facteurs lors du choix des examens et du traitement, est es- sentielle. Toutes les femmes incontinentes ne tirent pas un égal profit des nombreuses possibilités thérapeutiques. Ainsi, il devient également clair qu’un traitement optimal requière une collaboration interdisciplinaire, même si celle-ci n’a pas toujours lieu dans des centres spécialisés. Pourtant, l’incontinence urinaire est un sujet tabou, que les femmes touchées préfèrent dissimuler et masquer en re- courant à des stratégies d’évitement, comme la miction prophylactique, ou en pratiquant des ajustements, comme la restriction des apports hydriques, plutôt que de s’atta- quer au problème par des mesures thérapeutiques effi- caces comme des modifications comportementales ou des traitements médicamenteux. Etonnamment, les médecins eux non plus n’abordent pas suffisamment le thème de l’incontinence urinaire. Etant donné que la prévalence de l’incontinence urinaire s’élève à 37% dans l’ensemble de la population féminine et que dans des études, les méde- cins de premier recours ont obtenu une amélioration de l’incontinence urinaire dans 60–70% des cas voire une continence, l’optimisation de la prise en charge des femmes incontinentes pourrait clairement constituer une source considérable d’économies. L’incontinence urinaire induit non seulement des coûts directs liés aux examens, aux médicaments et aux interventions, mais également des coûts indirects en raison des comorbidités importantes associées, comme les chutes et les traitements des frac- tures. Les coûts estimés dans les autres pays se chiffrent en centaines de millions d’euros (Espagne, Italie, Australie et Etats-Unis). Malheureusement, des données à ce sujet ne sont pas disponibles pour la Suisse. Cet article aborde les principales formes d’incontinence urinaire chez la femme, au regard de leur fréquence dans la pratique clinique quotidienne, et il s’adresse aux méde- cins de premier recours. Il expose également les examens et les mesures qu’il est judicieux et possible de réaliser au cabinet du médecin de famille. Epidémiologie Chez les femmes, l’incontinence urinaire est plus répandue que d’autres maladies chroniques comme le diabète, la dé- pression ou l’hypertension artérielle. D’après la plupart des études, la prévalence de l’inconti- nence urinaire serait comprise entre 25 et 45% dans la po- pulation féminine générale, avec des chiffres très variables en fonction des catégories d’âge et des circonstances de la vie. Ainsi, chez les femmes âgées, elle se situe entre 30 et 60% et elle augmente avec l’âge. La prévalence de l’incon- tinence urinaire est de 59 à 80% chez les résidentes des maisons de retraite, de 32 à 64% chez les femmes enceintes et de 15 à 30% chez les femmes en post-partum, avec une fréquence ayant tendance à diminuer à distance de l’accouchement. Etant donné que l’incontinence urinaire peut d’une part s’améliorer voire disparaître et d’autre part être récidi- vante, les données relatives à son incidence, c.-à-d. à la proportion de femmes continentes qui deviennent inconti- nentes, sont difficiles à collecter, puisqu’elles sont influen- cées par une multitude de facteurs. La littérature rapporte 3–11% de nouveaux cas d’incontinence chaque année; la proportion annuelle de femmes incontinentes redevenant continentes est elle estimée à 0–13%. D’une manière générale, 40–49% des femmes souffrent d’incontinence d’effort, env. 29% souffrent d’une inconti- nence mixte et 20–22% d’une hyperactivité vésicale. Ces proportions diffèrent en fonction de la catégorie d’âge, les femmes jusqu’à 50 ans souffrant plus souvent d’inconti- Jörg Humburg L’auteur n’a pas déclaré des obligations financières ou personnelles en rapport avec l’article soumis. Quintessence P L’incontinence urinaire de la femme est une affection fréquente, qui a un impact très négatif sur la qualité de vie des femmes touchées. P Parmi les investigations de base figurent une anamnèse ciblée, l’exclusion d’une infection, la détermination de la quantité d’urines rési- duelles et la tenue d’un calendrier mictionnel. P Le traitement de premier choix d’une incontinence d’effort repose sur des mesures physiothérapeutiques intensives; en cas d’échec des traite- ments conservateurs, des mesures chirurgicales prennent le relais. A l’heure actuelle, la pose d’une bandelette vaginale sans tension (Tension- free Vaginal Tape: TVT) est considérée comme le traitement chirurgical de référence. P Le traitement de l’hyperactivité vésicale fait avant tout appel à des ajustements du mode de vie et à des modifications comportementales, en association avec des anticholinergiques.

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  • Forum Med Suisse 2011;11(46):830835 830

    cabinet

    Incontinence urinaire de la femme: quelle est la marche

    suivre au cabinet du mdecin de famille?

    Jrg Humburg

    Frauenklinik, Kantonsspital Bruderholz

    Introduction

    La International Continence Society (ICS) dfinit linconti-

    nence urinaire comme une perte involontaire et dran-

    geante durines. Cette dfinition trs gnrale et peu

    spcifique mrite dtre complte en prcisant le type

    dincontinence, sa frquence, son degr de svrit, ses r-

    percussions sur lhygine et la qualit de vie et ses cons-

    quences sociales. Il convient galement de dterminer si et

    dans quelle mesure la personne touche cherche de laide.

    Dans le cadre de la pratique clinique quotidienne, il est vi-

    dent que lincontinence urinaire affecte de nombreuses

    sphres de la vie des femmes touches, notamment leur

    bien-tre physique et psychique, leur sexualit, leurs rela-

    tions sociales, ainsi que leur vie prive et professionnelle.

    Une prise en charge individualise, qui tient compte de ces

    facteurs lors du choix des examens et du traitement, est es-

    sentielle. Toutes les femmes incontinentes ne tirent pas un

    gal profit des nombreuses possibilits thrapeutiques.

    Ainsi, il devient galement clair quun traitement optimal

    require une collaboration interdisciplinaire, mme si

    celle-ci na pas toujours lieu dans des centres spcialiss.

    Pourtant, lincontinence urinaire est un sujet tabou, que les

    femmes touches prfrent dissimuler et masquer en re-

    courant des stratgies dvitement, comme la miction

    prophylactique, ou en pratiquant des ajustements, comme

    la restriction des apports hydriques, plutt que de satta-

    quer au problme par des mesures thrapeutiques effi-

    caces comme des modifications comportementales ou des

    traitements mdicamenteux. Etonnamment, les mdecins

    eux non plus nabordent pas suffisamment le thme de

    lincontinence urinaire. Etant donn que la prvalence de

    lincontinence urinaire slve 37% dans lensemble de

    la population fminine et que dans des tudes, les mde-

    cins de premier recours ont obtenu une amlioration de

    lincontinence urinaire dans 6070% des cas voire une

    continence, loptimisation de la prise en charge des

    femmes incontinentes pourrait clairement constituer une

    source considrable dconomies. Lincontinence urinaire

    induit non seulement des cots directs lis aux examens,

    aux mdicaments et aux interventions, mais galement

    des cots indirects en raison des comorbidits importantes

    associes, comme les chutes et les traitements des frac-

    tures. Les cots estims dans les autres pays se chiffrent

    en centaines de millions deuros (Espagne, Italie, Australie

    et Etats-Unis). Malheureusement, des donnes ce sujet

    ne sont pas disponibles pour la Suisse.

    Cet article aborde les principales formes dincontinence

    urinaire chez la femme, au regard de leur frquence dans

    la pratique clinique quotidienne, et il sadresse aux mde-

    cins de premier recours. Il expose galement les examens

    et les mesures quil est judicieux et possible de raliser au

    cabinet du mdecin de famille.

    Epidmiologie

    Chez les femmes, lincontinence urinaire est plus rpandue

    que dautres maladies chroniques comme le diabte, la d-

    pression ou lhypertension artrielle.

    Daprs la plupart des tudes, la prvalence de linconti-

    nence urinaire serait comprise entre 25 et 45% dans la po-

    pulation fminine gnrale, avec des chiffres trs variables

    en fonction des catgories dge et des circonstances de la

    vie. Ainsi, chez les femmes ges, elle se situe entre 30 et

    60% et elle augmente avec lge. La prvalence de lincon-

    tinence urinaire est de 59 80% chez les rsidentes

    des maisons de retraite, de 32 64% chez les femmes

    enceintes et de 15 30% chez les femmes en post-partum,

    avec une frquence ayant tendance diminuer distance

    de laccouchement.

    Etant donn que lincontinence urinaire peut dune part

    samliorer voire disparatre et dautre part tre rcidi-

    vante, les donnes relatives son incidence, c.--d. la

    proportion de femmes continentes qui deviennent inconti-

    nentes, sont difficiles collecter, puisquelles sont influen-

    ces par une multitude de facteurs. La littrature rapporte

    311% de nouveaux cas dincontinence chaque anne; la

    proportion annuelle de femmes incontinentes redevenant

    continentes est elle estime 013%.

    Dune manire gnrale, 4049% des femmes souffrent

    dincontinence deffort, env. 29% souffrent dune inconti-

    nence mixte et 2022% dune hyperactivit vsicale. Ces

    proportions diffrent en fonction de la catgorie dge, les

    femmes jusqu 50 ans souffrant plus souvent dinconti-

    Jrg Humburg

    Lauteur na pas

    dclar des

    obligations

    financires ou

    personnelles en

    rapport avec

    larticle soumis.

    Quintessence

    P

    Lincontinence urinaire de la femme est une affection frquente, qui a

    un impact trs ngatif sur la qualit de vie des femmes touches.

    P

    Parmi les investigations de base figurent une anamnse cible,

    lexclusion dune infection, la dtermination de la quantit durines rsi-

    duelles et la tenue dun calendrier mictionnel.

    P

    Le traitement de premier choix dune incontinence deffort repose sur

    des mesures physiothrapeutiques intensives; en cas dchec des traite-

    ments conservateurs, des mesures chirurgicales prennent le relais. A

    lheure actuelle, la pose dune bandelette vaginale sans tension (Tension-

    free Vaginal Tape: TVT) est considre comme le traitement chirurgical de

    rfrence.

    P

    Le traitement de lhyperactivit vsicale fait avant tout appel des

    ajustements du mode de vie et des modifications comportementales, en

    association avec des anticholinergiques.

  • Forum Med Suisse 2011;11(46):830835 831

    cabinet

    nence deffort et celles plus ges souffrant plutt dincon-

    tinence mixte ou dhyperactivit vsicale.

    Facteurs de risque

    La grossesse avec accouchement vaginal constitue un

    f acteur de risque significatif pour le dveloppement dune

    incontinence urinaire. Des facteurs spcifiques comme

    lextraction par forceps ou ventouse obsttricale et le poids

    de naissance sont considrs comme des facteurs de

    risque dincontinence urinaire du post-partum immdiat.

    Lobsit reprsente un facteur de risque influenable

    dincontinence. Leffort physique constitue galement un

    facteur de risque chez les femmes ges. Deux tudes ran-

    domises suggrent que lhormonothrapie substitutive

    orale favoriserait la sur venue dune incontinence urinaire

    chez les femmes de plus de 55 ans.

    De nombreuses tudes ont identifi le diabte comme un

    facteur de risque dincontinence urinaire. En revanche,

    les mcanismes exacts par lesquels le diabte provoque

    une incontinence urinaire sont mal compris et il est ds

    lors impossible de mettre en place une prvention cible

    ou un traitement cibl. La mnopause tait traditionnel-

    lement considre comme un facteur de risque dincon-

    tinence urinaire. Or, de nombreuses tudes ont montr

    que la prvalence de lincontinence urinaire naugmen-

    tait pas la mnopause, cette dernire semblant nan-

    moins avoir une influence diffrente sur lincontinence

    deffort et sur lincontinence par impriosit (hyperacti-

    vit vsicale). Dans une tude, la survenue accrue dune

    hyperactivit dtrusorienne a pu tre dmontre par ex-

    ploration urodynamique. Lhystrectomie reste un fac-

    teur de risque potentiel, mais les preuves ce sujet ne

    sont pas convaincantes. La dmence lgre modre

    constitue quant elle un facteur de risque indpendant

    chez les femmes ges; la mesure dans laquelle les inter-

    ventions thrapeutiques peuvent amliorer linconti-

    nence nest pas connue. Par contre, la diminution des

    fonctions cognitives ne conduit que dans une faible me-

    sure une incontinence urinaire, mais elle semble en ag-

    graver les rpercussions ngatives. Des tudes conduites

    chez des jumeaux suggrent une composante gntique.

    Limportance dautres facteurs de risque potentiels comme

    le tabagisme, lalimentation, la constipation, leffort phy-

    sique et la dpression sur la survenue dune inconti-

    nence nest pas claire.

    Types dincontinence urinaire

    Parmi les diffrentes formes dincontinence urinaire, lin-

    continence deffort, lhyperactivit vsicale et linconti-

    nence mixte sont les plus frquentes.

    Lincontinence deffort (autrefois appele incontinence de

    stress) correspond une perte durines lors dun effort

    physique, comme la toux, lternuement, le port de charges

    ou les descentes. Dans la pratique clinique quotidienne, la

    classification de lincontinence deffort selon Ingelman-

    Sundberg sest impose:

    Grade 1: Fuite durines lors de la toux, dun ternuement;

    Grade 2: Fuite durines lors du haussement ou port de

    charges lourdes;

    Grade 3: Fuite durines lors dune descente.

    Sur le plan physiopathologique, il se produit une perte

    durines lorsque la pression intra-vsicale est plus leve

    que la pression de clture urtrale. La pression intra-vsi-

    cale correspond la pression intra-abdominale. Les affec-

    tions comme lobsit, la BPCO et la toux chronique

    conduisent une augmentation de la pression intra-abdo-

    minale, elle-mme augmentant la pression intra-vsicale,

    qui finit par excder les capacits de rsistance du sphinc-

    ter. Une faiblesse sphinctrienne favorise galement lap-

    parition dune incontinence car la pression intra-vsicale

    dpasse plus prcocement la pression de clture urtrale

    quen cas de sphincter intact. Les accouchements peuvent

    tre lorigine dune incontinence deffort par diffrents

    mcanismes, par ex. une lsion traumatique locale avec

    atrophie des fibres musculaires de lurtre qui peut aussi

    tre due au dficit strognique li lge, rsultant en

    une diminution de la force musculaire ou encore une

    faiblesse des tissus conjonctifs.

    Lhyperactivit vsicale avec ou sans incontinence (autre-

    fois appele incontinence durgence), ou encore OAB (over-

    active bladder dry ou wet) ou dans le langage populaire

    vessie irritable, est un syndrome caractris par une imp-

    riosit mictionnelle irrpressible, par une pollakiurie (plus

    de sept mictions en 24 heures) et par une nycturie (plus

    dune miction par nuit); lincontinence est facultative.

    La prvalence de lhyperactivit vsicale mouille (avec

    incontinence) slve env. 63%, celle de la forme sche

    (sans incontinence) env. 37%.

    En termes de qualit de vie, seule la dpression a des effets

    plus dltres que lhyperactivit vsicale. La pose du diag-

    nostic repose sur les symptmes. Cette affection est due

    une hypercontractilit du muscle dtrusor. Ltiologie est la

    plupart du temps idiopathique; parfois, lhyperactivit v-

    sicale est lie une maladie neurologique sous-jacente,

    des infections, des calculs, des tumeurs, etc. Sur le plan

    pathognique, des affrences sensorielles dcuples et un

    seuil dexcitation abaiss conduisent une altration des

    perceptions vsicales associe une dgnrescence pro-

    gressive du dtrusor avec activit musculaire augmente,

    aboutissant au tableau clinique dhyperactivit vsicale.

    Parmi les formes rares dincontinence chez la femme fi-

    gurent lhyperactivit vsicale neurogne (autrefois appe-

    le incontinence rflexe, incontinence neurogne), lincon-

    tinence par regorgement lie une rtention urinaire

    chronique (galement appele incontinence par trop-

    plein), lincontinence extra-urtrale et lincontinence fonc-

    tionnelle.

    Une forme neurologique dincontinence survient en cas

    de lsion ou de dfaillance des voies nerveuses et des

    centres nerveux responsables du contrle de la vessie,

    comme en cas de paraplgie, de sclrose en plaques ou

    daccident vasculaire crbral ou aprs des interventions

    sur le petit bassin. Le traitement dpend de la maladie

    sous-jacente. En cas dincontinence lie une rtention

    urinaire chronique, un obstacle infravsical lcoule-

    ment des urines ou une distension chronique de la paroi

    vsicale rsulte en une quantit accrue durines rsi-

    duelles telle que le muscle dtrusor nest pas plus ca-

    pable de mobiliser une force de contraction suffisante

    pour vider la vessie. Des valeurs talon trs variables

    sont utilises. Dans la pratique clinique, ces valeurs sont

    en partie peu utiles, car elles ne tiennent pas compte de

    la capacit fonctionnelle (individuelle) de la vessie. Pour

    le traitement, il est important de garder lesprit que

  • Forum Med Suisse 2011;11(46):830835 832

    cabinet

    lorsque la quantit durines rsiduelles dpasse un tiers

    de la capacit fonctionnelle de la vessie, une vidange vsi-

    cale complte nest plus possible.

    Le traitement vise supprimer lobstacle lcoulement

    ou amliorer la contractilit. Le traitement mdicamen-

    teux de lobstacle lcoulement par alpha-bloquants est

    souvent moins efficace chez les femmes. Le traitement

    chirurgical dune cystocle ou le retrait des fils de colpo-

    suspension peuvent galement savrer dcevants, parti-

    culirement en prsence dune distension chronique de la

    paroi vsicale.

    Il est question dincontinence extra-urtrale lorsque les

    urines ne schappent pas par lurtre, mais par ex. par le

    vagin. Parmi les causes possibles figurent les fistules

    conscutives des interventions radicales sur le petit bas-

    sin et la radiothrapie, et plus rarement, les accouche-

    ments, les malformations ou les traumatismes.

    Dans le cadre de lvolution dmographique, deux autres

    formes dincontinence prennent de lampleur. On parle

    dincontinence fonctionnelle lorsque le sujet nest plus ca-

    pable daller aux toilettes tout seul en raison de limitations

    physiques ou cognitives, autrement dit lorsquil nest plus

    mme de se rendre aux toilettes pour uriner en raison

    dune mobilit insuffisante ou quil ne parvient plus

    trouver les toilettes en raison dune dmence. Comme son

    nom lindique, lincontinence urinaire passagre nest que

    temporaire et elle est dclenche par des mdicaments,

    des infections urinaires, des troubles psychiques, des limi-

    tations de la mobilit ou une constipation.

    Diagnostic

    La International Continence Society (ICS) prconise

    dadopter une dmarche diagnostique rigoureuse, qui

    est la fois exigeante en terme de temps, de cots et

    dinfrastructures. Une anamnse dtaille, lors de la-

    quelle le mdecin interroge la patiente sur la svrit,

    lampleur et les rpercussions de lincontinence urinaire,

    doit permettre de comprendre linfluence des fuites uri-

    naires sur la qualit de vie. Il convient galement de ra-

    liser une anamnse personnelle, gyncologique-obst-

    trique et sociale, et de questionner la patiente au sujet de

    mdicaments, polluants, etc. Par ailleurs, un examen

    physique (y compris neurologique et gyncologique) doit

    aussi tre ralis. Le statut urinaire sert exclure une in-

    fection.

    La ralisation dinvestigations supplmentaires, telles

    que des analyses pour exclure une insuffisance rnale,

    des examens dimagerie, une cystoscopie ou une explo-

    ration urodynamique, est justifie en cas de suspicion cli-

    nique ou de prsence dune incontinence complexe avec

    douleurs mictionnelles et hmaturie. Dans ce cas, la pa-

    tiente devrait tre rfre un spcialiste ou un centre

    spcialis.

    Dans la pratique clinique quotidienne, la dmarche diag-

    nostique plus courte qui suit a fait ses preuves: anamnse

    cible sur lincontinence, exclusion dune infection (urtre

    et vessie), dtermination de la quantit durines rsiduelles

    et tenue dun calendrier mictionnel.

    Pour la tenue du calendrier mictionnel, la patiente doit

    galement mesurer la quantit de liquide consomme ainsi

    que les quantits durines mises lors de chaque miction.

    Ce calendrier fournit ainsi des renseignements sur le mo-

    ment de prise de boissons et la quantit bue ainsi que sur

    le moment des mictions et la quantit durines mises. Ces

    informations permettent une intervention cible avec un

    ajustement des quantits de boisson ou un ajustement du

    moment de prise des boissons.

    Lobjectif du diagnostic de base est dvaluer lampleur de

    lincontinence urinaire et de rassembler les premiers ren-

    seignements sur la forme dincontinence urinaire.

    Pour lanamnse cible sur lincontinence, seules quelques

    questions spcifiques suffisent. Depuis quand souffrez-

    vous de fuites urinaires? A quelle occasion, ces fuites sur-

    viennent-elles? Surviennent-elles le jour ou la nuit? A quel

    point, les fuites urinaires sont-elles importantes? Devez-

    vous porter des protections hyginiques ou des couches?

    Sont-elles mouilles? Quelle quantit de liquide buvez-

    vous? Ressentez-vous un besoin imprieux duriner?

    LICS prconise dutiliser un questionnaire pour cerner

    lincontinence urinaire. Malheureusement, les question-

    naires disponibles en langue franaise sont vastes, ce qui

    les rend peu adquats pour lutilisation dans la pratique

    mdicale de premier recours.

    Dans certains cas, la dtermination de la forme dincon-

    tinence par lanamnse peut tre difficile.

    Etant donn que les infections urinaires chroniques ou

    les urtrites peuvent donner lieu des manifestations cli-

    niques sapparentant celles dune incontinence mais

    que ces affections ne sont pas traites de la mme ma-

    nire quune incontinence, elles devraient tre exclues

    par une culture urinaire ou un prlvement urtral.

    Une rtention urinaire chronique associe une inconti-

    nence peut la fois se manifester sur le plan clinique

    sous forme dincontinence mixte, dincontinence deffort,

    mais galement dhyperactivit vsicale. Pourtant, en

    cas de rtention urinaire chronique avec incontinence, le

    traitement nest pas le mme que celui des principales

    formes dincontinence urinaire. Il est ds lors ncessaire

    dexclure une rtention urinaire, ce qui peut se faire sim-

    plement en dterminant la quantit durines rsiduelles,

    par chographie ou cathtrisme.

    Le calendrier mictionnel est un instrument simple, qui

    permet dune part de corroborer le diagnostic de vessie

    hyperactive et dautre part, de surveiller le succs du

    traitement et den faire prendre conscience la patiente.

    Il convient nanmoins de ne pas abuser de la patience de

    la patiente lors de la tenue du calendrier. La plupart du

    temps, il est suffisant dvaluer le succs thrapeutique

    une fois par semaine.

    Traitement

    Avant dinitier un traitement, il est judicieux de dtermi-

    ner le degr de souffrance de la patiente, de discuter des

    mesures thrapeutiques potentielles et de leur envergure

    et de formuler un objectif thrapeutique raliste conjoin-

    tement avec la patiente. Il est par ex. possible de rtablir

    la continence par des mdicaments, par une intervention

    chirurgicale ou par un entranement comportemental.

    En fonction de la situation initiale, lobtention dune

    continence sociale par le biais daides la continence

    peut constituer un objectif raliste, tout comme lobten-

    tion dune continence assiste avec le soutien du par-

    tenaire, de proches ou de soignants. Les reprsentations

    au sujet de la continence peuvent tre trs variables.

  • Forum Med Suisse 2011;11(46):830835 833

    cabinet

    Pour les deux principales formes dincontinence mais ga-

    lement pour la forme mixte, il existe des mesures thra-

    peutiques efficaces, reposant en premier lieu sur une prise

    en charge conservatrice. LICS a tabli des niveaux de

    preuve et des recommandations thrapeutiques corres-

    pondantes (tab. 1 et 2

    p

    ).

    Les recommandations gnrales pour le traitement de

    lincontinence deffort, de lincontinence mixte et de la

    vessie hyperactive incluent des mesures conservatrices

    telles que des modifications comportementales, c.--d.

    perte de poids, arrt du tabagisme, rgulation des selles,

    consultation nutritionnelle, physiothrapie, entrane-

    ment vsical avec ajustement des boissons et si indiqu,

    traitement strognique local (tab. 3

    p

    ). Ces mesures

    ont lavantage de pouvoir esprer obtenir un succs th-

    rapeutique durable.

    Traitement de lincontinence urinaire deffort

    Les exercices du plancher pelvien superviss par un phy-

    siothrapeute constituent le traitement de choix de lin-

    continence deffort. Lobjectif est dune part damliorer

    la prise de conscience des muscles du plancher pelvien

    et de renforcer ces muscles et dautre part, dapprendre

    les mobiliser de manire cible. Seules env. 50% des

    femmes qui ont reu des instructions brves ou qui pra-

    tiquent les exercices laide dinstructions crites ac-

    tivent effectivement leur plancher pelvien. Des exercices

    mal excuts peuvent mme renforcer lincontinence par

    une augmentation de la pression intra-abdominale. Les

    exercices dlectrostimulation et de biofeedback avec

    sonde vaginale peuvent tre utiles. Du seul fait des

    causes de lincontinence, une gurison complte est sou-

    vent impossible, ce qui devrait tre prcis lavance

    la patiente afin quelle nait pas dattentes excessives.

    Toutefois, de nombreuses femmes voient leur qualit de

    vie samliorer considrablement et une intervention

    chirurgicale peut tre vite chez ces femmes, tout du

    moins pour un certain temps.

    Un traitement mdicamenteux par duloxtine (Cymbalta

    )

    est possible (tab. 4

    p

    ). Cet inhibiteur de la recapture de

    la srotonine et de la noradrnaline vise amliorer le

    tonus et la contractilit du sphincter vsical par le biais

    dune augmentation des concentrations de ces neuro-

    transmetteurs. Toutefois, le mdicament nest pas officiel-

    lement approuv pour cette indication (utilisation hors

    AMM).

    La pose dun tampon vaginal comme Contam

    ou

    Contrelle

    ou dun pessaire urtral peut tout particulire-

    ment tre propose aux patientes jeunes, qui ont unique-

    ment des fuites urinaires dans certaines circonstances

    prcises (par ex. lors du sport). Ces dispositifs sont parti-

    culirement adapts comme mesure complmentaire

    une physiothrapie ou un traitement mdicamenteux et

    ils ont plutt un caractre temporaire. Chez les patientes

    ges inoprables, ce traitement peut nanmoins tre uti-

    lis plus long terme. La continence est obtenue par une

    surlvation de la paroi antrieure du vagin, qui aug-

    mente la pression de clture urtrale. Bien que cette me-

    sure fasse partie du standard of care, elle bnficie uni-

    quement dun niveau de preuve D (GPP, Good practice

    point) dans les recommandations du NICE (National

    Institute for Health and Clinical Excellence, 2006), mais

    devrait tout de mme tre propose.

    En cas dchec des mesures conservatrices, un traite-

    ment chirurgical est indiqu. A lheure actuelle, la pose

    dune bandelette vaginale sans tension (TVT: Tension-

    free Vaginal Tape) est considre comme lintervention

    de rfrence. Elle est associe un faible risque de com-

    plications, simple raliser et peu contraignante. Les

    taux de succs sont galement levs chez les patientes

    prsentant un risque opratoire accr, comme en cas

    dge avanc ou dobsit. Les injections pri-urtrales

    de diffrentes substances peuvent dans certains cas

    constituer une option thrapeutique efficace, mais il est

    impossible dmettre une recommandation gnrale au

    vu de ltat actuel des donnes.

    Tableau 1. Niveau de preuve (daprs lICS).

    Niveau de preuve Base

    Niveau 1 (Oxford 1a et 1b) Mta-analyses dtudes contrles et randomises,

    tudes contrles et randomises de bonne qualit

    Niveau 2 (Oxford 2a, 2b et 2c) Mta-analyses de faible niveau de preuve (tudes

    contrles et randomises trs homognes), tudes

    contrles et randomises avec un suivi

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    cabinet

    Traitement de lhyperactivit vsicale

    Des mesures comportementales comme lexplication la

    patiente de la bonne manire de boire (bonne quantit

    au bon moment), lvitement des substances irritantes

    (cafine, etc.), lentranement vsical (vidange vsicale

    toutes les 13 heures, avec augmentation progressive de

    lintervalle entre les mictions par paliers de 15 30 mi-

    nutes) et des techniques visant supprimer la sensation

    de besoin imprieux (supprimer le sentiment de pa-

    nique, contracter les muscles du plancher pelvien, respi-

    rer calmement, se rendre lentement aux toilettes) ont fait

    preuve de leur efficacit dans le traitement de lhyper-

    activit vsicale et affichent des taux de succs atteignant

    80%. Ces mesures peuvent complter un traitement anti-

    cholinergique, dont le taux de succs atteint 68%. Il est

    important de souligner que les mesures comportemen-

    tales conduisent un succs thrapeutique prolong et

    durable, alors que laction des anticholinergiques cesse

    larrt du traitement. Plusieurs anticholinergiques sont

    disponibles (Detrusitol

    , Emselex

    , Kentera

    , Lyrinel

    Oros

    , Spasmo-Urgenin

    Neo, Toviaz

    et Vesicare

    ).

    Jusqu prsent, il nexiste pas dalgorithme pour le trai-

    tement par anticholinergiques. Malgr leur slectivit va-

    riable pour les diffrents rcepteurs et leurs diffrents

    mcanismes daction, ces produits ont une efficacit et un

    profil deffets indsirables comparables (tab. 5 et 6

    p

    ).

    Il existe de nombreuses raisons expliquant larrt du

    traitement anticholinergique par les femmes touches

    (tab. 7

    p

    ). Une tude rcemment publie mentionne

    entre autres labsence de succs thrapeutique.

    De nombreux facteurs peuvent constituer des raisons ob-

    jectives dchec du traitement. Parmi ces raisons figurent

    des pathologies gyncologiques du bas appareil urinaire

    ou des maladies systmiques, dont lexclusion ou le trai-

    tement peut permettre dobtenir un succs thrapeu-

    tique (tab. 8

    p

    ).

    Diffrentes mesures peuvent tre inities en parallle

    pour optimiser la prise en charge (tab. 9

    p

    ). Ainsi, il est

    possible dexpliquer la patiente comment la vessie

    fonctionne afin quelle adopte un comportement miction-

    nel adquat et quelle boive correctement. Par ailleurs, il

    est essentiel de renforcer la motivation (adhrence thra-

    peutique) de la patiente. Il convient de viser des objectifs

    ralistes, dont latteinte peut tre objective au moyen du

    calendrier mictionnel. Laction souhaite, de mme que

    les effets indsirables, sont en partie dose-dpendants et

    ils peuvent tre contrls par des schmas posologiques

    variables ou par lutilisation de doses variables. Il est

    important dexpliquer clairement les effets indsirables

    potentiels la patiente et de prciser que les effets ind-

    sirables comme la constipation et la scheresse buccale

    diminuent aprs 3 mois. Mme si la prise en charge des

    effets indsirables constitue parfois un dfi, elle peut

    savrer dterminante pour ladhrence thrapeutique

    (tab. 10

    p

    ).

    Chez les femmes post-mnopauses, lapplication locale

    dune prparation base dstrognes peut rduire les

    symptmes dimpriosit. Lors de la prescription de

    telles prparations, il convient dexpliquer la patiente

    que ce type de traitement ne provoque gnralement pas

    deffets systmiques pertinents. Dans la mesure o la

    survenue dune hyperplasie endomtriale est rare, lad-

    ministration squentielle de gestagnes est inutile. En

    Tableau 5. Niveau de preuve et grade de recommandation pour les antimuscari-

    niques utiliss dans le traitement de lhyperactivit vsicale (daprs lICS 2009).

    Niveau de preuve Grade de

    recommandation

    Toltrodine (Detrusitol

    ) 1 A

    Chlorure de trospium

    (Spasmo-Urgenin

    Neo)

    1 A

    Solifnacine (Vesicare

    ) 1 A

    Darifnacine (Emselex

    ) 1 A

    Fsotrodine (Toviaz

    ) 1 A

    Oxybutynine (Kentera

    , Lyrinel

    Oros

    ) 1 A

    Tableau 8. Causes potentielles dchec du traitement anticholinergique.

    Autres pathologies gyncologiques du bas appareil urinaire (par ex. cystite, urtrite, etc.)

    Interventions chirurgicales pralables ayant modifi lanatomie (par ex. bandelettes,

    colposuspension, etc.)

    Anatomie: rectocle 8 constipation

    Affections psychiatriques

    Exacerbation dun trouble prexistant sous anticholinergiques: constipation

    Diverses maladies: diabte sucr et diabte insipide, polydipsie (psychogne), maladie

    de Parkinson, sclrose en plaques

    Tableau 9. Mesures complmentaires un traitement anticholinergique.

    Comprhension de base du fonctionnement de la vessie

    Comprhension du bon comportement mictionnel et de la bonne manire de boire

    Motivation (adhrence thrapeutique)

    Formulation dobjectifs ralistes

    Empowerment (schmas posologiques variables/utilisation de deux doses diffrentes)

    Explication des effets indsirables potentiels

    Prise en charge des effets indsirables

    Tableau 6. Effets indsirables des anticholinergiques courants.

    Effet indsirable Frquence

    Constipation 2,527,6

    Scheresse buccale 2,634,1

    Vertiges 1,411

    Cphales 1,512

    Nauses 14,6

    Troubles de laccommodation 0,67,5

    Diarrhe 06,8

    Dyspepsie 08,7

    Tableau 7. Principales raisons avances par les patientes

    pour justifier larrt du traitement anticholinergique

    (plusieurs rponses possibles), daprs Benner et al. 2010.

    Raison %

    Na pas eu lefficacit escompte 46,2

    Passage un autre mdicament 25,1

    Possibilit de se passer de mdicaments 23,3

    Effets indsirables 21,1

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    cabinet

    rgle gnrale, la prparation doit tre applique sous

    forme de crme avec un applicateur ou sous forme

    de suppositoire une fois par jour durant 34 semaines,

    de prfrence avant le coucher, ce qui vite lcoulement

    de la prparation et les taches incommodantes. Ensuite,

    un traitement dentretien peut tre mis en place, avec

    une application deux fois par semaine. Le choix entre les

    suppositoires et la crme avec applicateur devrait de

    prfrence tre laiss la discrtion de la patiente, car il

    a un impact dcisif sur ladhrence thrapeutique.

    En cas dchec du traitement conservateur de lhyper-

    activit vsicale, il est possible denvisager une injection

    de toxine botulique (Botox

    ), une neurostimulation ou

    des interventions chirurgicales comme une augmenta-

    tion de la vessie (tab. 11

    p

    ).

    Des approches mdicales alternatives comme lacupunc-

    ture, lhomopathie, la kinsiologie, etc. peuvent gale-

    ment savrer utiles. Il convient de discuter de ces

    approches avec la patiente et de les initier si elle le sou-

    haite.

    Au vu des causes multifactorielles de lincontinence uri-

    naire, le traitement des femmes atteintes devrait tre

    non seulement global et individualis mais galement in-

    terdisciplinaire et bas sur les preuves scientifiques. La

    prise en charge de ces femmes est dlicate et elle savre

    mme parfois frustrante pour toutes les parties impli-

    ques. Toutefois, comme de petits moyens suffisent dj

    souvent amliorer considrablement la qualit de vie,

    les efforts valent la peine.

    Correspondance:

    Dr Jrg Humburg

    Chefarzt-Stellvertreter

    Frauenklinik

    Kantonsspital Bruderholz

    CH-4101 Bruderholz BL

    [email protected]

    Rfrences recommandes

    Abrams P, CardozzoL, Khoury S, Wein A. 4th Consultation on Incon-

    tinence, ICI Book 2009. Health Publication Ltd. 2009.

    Riss P, Kargl J. Quality of life and urinary incontinence in women.

    Maturitas. 2011;68(2):13742.

    Nygaard I. Clinical practice. Idiopathic urgency urinary incontinence.

    N Engl J Med. 2010;363(12):115662.

    Murray S, Lemack GE. Overactive bladder and mixed incontinence.

    Curr Urol Rep. 2010;11(6):38592.

    Fong E, Nitti VW.Urinary incontinence. Prim Care. 2010;37(3):599612.

    Khullar V, Cardozo L, Dmochowski R. Mixed incontinence: current evi-

    dence and future perspectives. Neurourol Urodyn. 2010;29(4):61822.

    Tableau 10. Suggestions pour la prise en charge des effets

    indsirables des anticholinergiques.

    Essayer de prendre le mdicament le soir

    Changement de mdicament

    Changement de forme dadministration

    Ajustement de la dose (en gnral, rduction)

    Prescription gnreuse de laxatifs

    Augmentation de la quantit de boissons

    Tableau 11. Niveau de preuve et grade de recommandation pour les traitements

    invasifs de lhyperactivit vsicale (daprs lICS 2009).

    Niveau de preuve Grade de

    recommandation

    Toxine botulique 2 A

    Neuromodulation sacre 1 A

    Mthodes chirurgicales,

    par ex. augmentation vsicale

    3 C

    CME www.smf-cme.ch

    1. Une patiente de 52 ans se prsente en consultation.

    Depuis quelle garde son petit-fils et quelle lemmne

    au terrain de jeu, elle perd de grandes quantits

    durines lorsquelle joue avec lui et doit porter des cou-

    ches. Elle admet quelle perd dj depuis longtemps

    quelques gouttes durines lorsquelle tousse et ternue,

    mais cela ne lavait pas tellement drange jusqu

    prsent. Elle vous raconte quautrefois, elle faisait des

    exercices du plancher pelvien et que ces derniers

    temps, elle pratiquait ces exercices toute seule, ce qui

    na eu aucun effet sur ses fuites urinaires. Par ailleurs,

    elle prcise que depuis quelle boit moins, la situation

    se serait dj arrange. Quelle mesure initiez-vous?

    A Vous lui prescrivez une cystoscopie.

    B Vous lui prescrivez des exercices du plancher pelvien

    avec sonde vaginale (lectrostimulation et biofeed-

    back).

    C Vous lui prescrivez des anticholinergiques.

    D Vous lui prescrivez une crme hormonale.

    E Vous lui recommandez de chaque fois vider sa vessie

    avant de se rendre au terrain de jeu.

    2. Une patiente de 75 ans vient en consultation car elle

    dort mal. Lorsque vous linterrogez, elle explique quelle

    se rveille plusieurs fois la nuit car elle doit aller aux

    toilettes, avec uniquement de petites quantits durines

    mises. Il lui est dj arriv plusieurs fois dtre victime

    de fuites urinaires soudaines et inattendues lorsquelle

    faisait des courses en ville. Par ailleurs, elle ne peut plus

    entreprendre de voyages en bus car les intervalles entre

    les pauses WC sont trop longs. Laquelle des mesures

    suivantes nest pas pertinente?

    A Vous compltez lanamnse.

    B Vous excluez une infection.

    C Vous dterminez la quantit durines rsiduelles.

    D Vous donnez la patiente un calendrier mictionnel

    ainsi quun verre gradu.

    E Vous recommandez une rduction de la quantit de

    boissons afin de rduire les fuites urinaires.