inactuel septembre octobre

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DITO

En septembre, fltrit.

Croulant, affaiss, coulant, grise mine : tel est lun des mourir possibles de linactuel en septembre. Il sagit dun mourir qui est, fondamentalement, un moisir. Linactuel devient lui-mme son propre marais, et alors le sujet inactuel n est plus l athltique nageur qui se pme dans londe, qui se sert de leau comme dune puissance nergisante et bienfaitrice : il est celui qui patauge, qui barbote, qui se vautre dans une eau croupie, malfaisante. cette modalit humide du mourir inactuel correspond, imaginairement, une modalit inverse, mais tout aussi mortifre : celle du sec, du fan, du fltri. Linactuel fltri est un inactuel vid de sa substance, qui ne spanche pas, mais se consume intrieurement. Il ne vit plus que dune vie attnue, expirante comme le mince filet dun ruisseau qui, fatalement, se tarit. Observons le fltri en mouvement. Son mouvoir est un glisser : comme une brume, comme un fantme, elle se dplace en flottant. Ici, point de lourdeur. Linactuel fltri ne pse pas, nadhre pas au rel, puisquil est tranger la sensation : il est vritablement dsincarn. force de sabsenter du monde, il a fini par disparatre sans sen apercevoir. Le fltri semble fait de bois mort : sec, cassant, il runit toutes les caractristiques du fan. Faute darrosage, confin dans son antre uiversitaire, la rose inactuelle a perdu toute fracheur, tout clat. Alors, pour faire illusion parmi les actuels, linactuel fltri se poudre. Se poudrer, dans le cas prcis de linactuel fltri, cest asscher le sec. Ainsi poudr, le fltri nest donc pas vitalis, mais apparat au contraire doublement mort, comme ces cadavres qu on maquille, finissant par ressembler de grotesques statues de cire et rejoignant par l-mme cette inactualit qu il chrissait tant et croyait avoir perdue.

Peut-tre le fltrissement tait-il ce que linactuel cherchait sans le savoir ?

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le

professoral

PHYSIONOMIES UNIVERSITAIRES

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L e corps universitaire croule ncessairement. Trs digne, fier, son effort pour ne pas tomber lui-mme, en lui-profondment, affal, le plus souvent, sur une chaise. Crouler,

: dbordement de ce qui, rabord, envahit

par bourrelets successifs, ! mais aucun

tremblement, trs calme, trs paisible dans son tre de poulpe motif qui recle galement quelque chose du caniche et du

! discret ! prfascinants objets, ces quelques boucles de cheveux blanchis qui seuls demeurent en haut de sa tte, en forme de petite tour depuis longtemps ruine mais chatouille par dame Nature, jolie tte, et jolies petites touffes, doncfaons

? Ah immortel ! Ou bien drapeaux dchirs, poils de pinceaux secs, effritemment sinistre de son tre ?

e question. ! la voix faiblit, elle ne

apptissants peut-tre, demi-mchs, en tout cas, annonant le casse-croute r : cette mulsion de gras, ce corps coulant trahit

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: oui, cet tre est bien un vautr pensif, et oui, il

L

de cette mcanique mal huile, qui, en

particules en trop de son tre cela donne un liquide excdent : la sueur. Quel est

?... Que dgouline-t-il mme le l, tout de suite, maintenant, de cela qui dgouline ?...

professoral comme tel.

Alors, poulpe ?... ou gant de toilette ? serviette de table ?... peut-tre un sac plastique humain chou ?...

Un universitaire, qui, de bon matin, commence quelque cours prpar la veille, puis mme les sillons de son

, en suant... Peut-tre se rengloutira-t-il toujours ? Peut-tre germera-t-il

quelque chose au creux mme du nant, en son sein, creux vallon, creux quand mme, quoique pour lui fertile comme un abreuvoir. Peut-tre. Peut-tre pas. Ou peut-tre persvrera-t-il, rmergeant, chaque matin, comme une sorte de phonix post-

--dire, aussi, moiti-pleine, mais pas tout fait, cela dit, entre deux eaux, alors, quelque part au demeurant. Peut-tre est-il lui-mme sa propre passoire. Peut-tre invulnrable, la fin, au sein du creux et inversement, cet tre, qui, dans la fuite mme perdue de toutes ses forces, persiste sans cesse comme tel, demi-accepte la fuite, se convient lui-mme.

Le corps suant

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Moins liquide, moins gnreux dans la grasse offrande que le

corps croulant ! le corps ruineux, ruin, ruinant, est un corps pauvre. Est-ce l un jugement sans sympathie aucune, un jugement fasciste ? Sans doute non et il faut, ce titre, le montrer, ce corps ruineux, ruinant, ruin,

faible, social ; et, corps beau voil qui est dit.

Alors ? Alors quoi ? Serait- ? Que reste-t-il ? quelle matire ?

quelle bche o lancer notre feu ? L, vraiment, problme, et trs peu de pense. Car enfin, y a-t-il explication cette dbcle ? Des questions se posent-t-elles ? Que trouve-t-on, au

passes outre les politesses dues son rang trsminent parmi les gens trsminents ?

Un effritement. Quelque chose rachitique. D puis un reste de chevelure, peut-tre la seule couleur de cet tre

et puis rien. Une activit toute entire pensive, crispe sur la tche primordiale de son dire, qui est de critiquer. Quoi ? Tout. Surtout les autres critiques.

-grignotant, en se grignotant le plus souvent soi-mme, sans parler des livres de la bibliothque,

grignotages multiples, sortes de phonix toujours disponibles en grignotant, donc, il semble aller

de soi que le corps ruineux, ruin, ruinant dperisse sans cesse un peu plus par lui-mme, de lui-mme, avec les autres, ensemble, en une entreprise de ruine, ruinante, ruine, aux abords de la ruine, aux confins du dsespoir des ruins, qui

Le corps ruineux, ruin, ruinant

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trouve au fond du cendrier, dans les cendres de la grande

mmoire.

Armature ncessaire, humble retour au primordial, prs du soi-mme s le corps squelettique est comme ce vieux sage, revenu des pires preuves de la vie, de incarnation , et qui vous dispense

son savoir joyeusement, lui tant maintenant assch, sec, purg, libr

-vivant enfin autoris la connaissance des deux rives ne vivant plus, comprenant, commentant, partageant la vie comme objet pouvant maintenant tre connu. Alors oui, le squelette est un universitaire prcieux,

ducation, son avenir, ce quoi tend

mme Le corps inactuel. n voulons pas :

tantt philosophe, tantt muscl, tantt cherchant le tout la fois, sorte de sens-incarnation dans ce monde-ci, le corps inactuel oscille entre

glissant . tant ainsi celui qui chappe, qui nage, esquive, inluctablement gn

sait se raidir pour , faibles intervalles. Frtillant

parfois, angoissant au moindre tressaillement de quoi que ce soit rugueux, luisant, puant,

rtexte, pour rien, prcisment, puisque inactuellement pour inactualiser toujours davantage la pesante

fait lui-mme rien, adopte la forme-sens du vague, du flou, de tout cela qui, thr, dtraqu, ananti dans sa grandeur et presque ruin,

INFINIMENT LIBRE ET JOYEUX. Alors oui, le corps inactuel est un quilibriste du malheur.

inactuel septembre octobre

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