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L’intégration des populations
immigrées à La Réunion
Décembre 2016
Table
au d
e b
ord
Tableau de bord
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Sommaire
Sommaire ........................................................................................................................................................ 3
Introduction .................................................................................................................................................... 4 Objectif ...................................................................................................................................................................... 4 Méthodologie ............................................................................................................................................................ 4
1. Données de cadrage .................................................................................................................................. 5 1.1 Effectif des immigrés à La Réunion .................................................................................................................... 5 1.2 Origines .............................................................................................................................................................. 6 1.3 Indicateurs démographiques.............................................................................................................................. 7
2. Intégration citoyenne ................................................................................................................................ 8 2.1 Accueil et accompagnement à la citoyenneté ................................................................................................... 8 2.2 Naturalisations ................................................................................................................................................... 9 2.3 Accompagnement juridique ............................................................................................................................. 10
3. Intégration familiale ................................................................................................................................ 11 3.1 Indicateurs démographiques............................................................................................................................ 11
4. Intégration résidentielle .......................................................................................................................... 12 4.1 Commune de résidence ................................................................................................................................... 12 4.2 Conditions de logements .................................................................................................................................. 13
5. Intégration scolaire ................................................................................................................................. 14 5.1 Scolarisation ..................................................................................................................................................... 14 5.2 Niveau d’étude ................................................................................................................................................. 14 5.3 Accompagnement des élèves allophones nouvellement arrivés ..................................................................... 15
6. Intégration économique .......................................................................................................................... 16 6.1 Taux d’emploi ................................................................................................................................................... 16 6.2 Temps de travail ............................................................................................................................................... 17 6.3 Condition d’emploi ........................................................................................................................................... 17 6.4 Personnes déclassées ....................................................................................................................................... 17 6.5 Taux de chômage ............................................................................................................................................. 18
7. Intégration sanitaire................................................................................................................................ 19
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Introduction
Le tableau de bord s’inscrit dans le cadre du projet d’accompagnement à la création d’outils pour la coordination
des acteurs de l’intégration à La Réunion, qui s’inscrit dans l’axe 1 du Programme Régional d’Intégration des
Personnes Immigrées (PRIPI) de la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS) de la
Réunion.
L’intégration des populations migrantes recouvre des réalités complexes. L’accès à l’emploi, au logement, aux soins,
à l’éducation sont dépendants des politiques publiques mais sont liés aussi aux parcours individuels des migrants.
Objectif
Le tableau de bord répond à un objectif opérationnel du projet : celui de développer une observation partagée sur
les publics et les acteurs.
La constitution d’un recueil d’indicateurs a pour ambition d’éclairer les différentes facettes de l’immigration par le
croisement des sources disponibles.
Méthodologie
Ce travail repose sur la collecte et l’analyse de données existantes sur l’immigration à La Réunion.
Les étapes de ce travail sont, en premier lieu, de faire un état des lieux des sources d’information ; puis de créer
des indicateurs permettant d’observer les caractéristiques des personnes migrantes et/ou les dispositifs mis en
place à La Réunion pour améliorer leur intégration.
Un point de vigilance doit être retenu par le lecteur et tient au fait que la définition du public immigré n’est pas la
même pour tous les acteurs, selon qu’il est en situation irrégulière ou non, ressortissant de l’Union Européenne ou
non. Le périmètre d’étude est indiqué dans le commentaire associé à l’indicateur.
La population immigrée n’étant pas homogène, une grande partie des indicateurs sont déclinés selon l’origine.
.
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1. Données de cadrage
1.1 Effectif des immigrés à La Réunion
L’immigration à La Réunion n’a pas la même ampleur
qu’en France métropolitaine. C’est l’une des régions
françaises où la population immigrée est la moins
nombreuse. Avec 16 950 personnes, la population
immigrée représente 2 % de l’ensemble de la
population recensée en 2013.
La population étrangère immigrée en 2013 s’élève à
6 676 personnes, composée à 64 % de femmes.
SOURCES ET DONNEES
LE PERIMETRE DU PRIPI
La population concernée par le dispositif PRIPI correspondant à la
population immigrée, hors Union Européenne, et n’ayant pas
acquis la nationalité française, représente un total de 5 537
personnes composé à 67 % de femmes.
Figure 1 : Combien d’immigrés à La Réunion en 2013 ?
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
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1.2 Origines
La majorité (73 %) des immigrés installés dans l’île
viennent d’îles de l’Océan Indien : Madagascar (6 756
personnes soit 40 % des immigrés), Maurice (3 626
personnes représentant 21 % des immigrés),
Comores (1 919 personnes soit 11 % des immigrés).
Une part importante des immigrés (1 797 personnes)
vivants à La Réunion en 2013, sont nés dans un pays
de l’Union Européenne. Cette population n’est
cependant pas au cœur du dispositif PRIPI.
Les populations immigrées qui ont influencé la
culture réunionnaise (Inde, Chine, Pays d’Asie) ne
rassemblent pas plus de 500 personnes par pays en
2013.
SOURCES ET DONNEES
LE RECENSEMENT DE L’INSEE
Le recensement de population fournit des statistiques sur les
habitants et leurs caractéristiques : Immigrés, étrangers, sexe,
âge, profession exercée, conditions de logement, etc.
Les données traitées sont issues de l’exploitation
complémentaire du recensement de population de 2013.
La définition d’immigré de l’Insee est une personne résidant en
France et née étrangère à l’étranger. Cette définition, adoptée
par le Haut conseil à l’intégration en 1991, combine deux
caractéristiques invariables : le lieu et la nationalité à la
naissance. Certains immigrés sont devenus français, d’autres
restent étrangers.
Figure 2 : Répartition de l’origine des immigrés à La Réunion en
2013
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
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1.3 Indicateurs démographiques
Bien plus qu’en France métropolitaine, les immigrés à
La Réunion sont très majoritairement des femmes
(62 % contre 51 % en 2013). En particulier chez les
Malgaches et Mauriciens. La part des hommes est en
revanche plus importante pour les immigrés
Comoriens, les immigrés de l’Union Européenne (Cf.
figure 2).
Trois immigrés sur quatre sont âgés entre 25 et 64
ans, contre une personne sur deux dans l’ensemble
de la population. Les migrants ne sont pas
fréquemment accompagnés de jeunes enfants. Les
enfants nés sur place ne sont pas considérés comme
immigrés.
Figure 3 : Pyramide des âges des personnes immigrées.
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
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2. Intégration citoyenne
INDICATEURS DE RESULTATS
ACCUEIL ET ACCOMPAGNEMENT A LA CITOYENNETE
Le dispositif d’accueil et d’intégration des étrangers hors Union Européenne primo-arrivants et désireux de s’y installer durablement a été
réformé par la loi du 7 mars 2016. La 1ère étape du parcours d’intégration républicaine (d’une durée de 5 ans) est marquée par la signature
d’un contrat d’intégration républicaine (CIR) entré en vigueur le 1er juillet 2016 substituant le contrat d’accueil et d’intégration (CAI).
ACCES A LA CITOYENNETE FRANÇAISE : NATURALISATIONS
La demande de la nationalité française est souvent considérée comme l’aboutissement du processus d’intégration. Il signifie que les
personnes ont l’intention de rester définitivement en France. Un taux élevé est donc considéré comme une preuve positive d’intégration.
ACCOMPAGNEMENT JURIDIQUE
Les migrants font face à la difficulté de déchiffrer un droit complexe et en perpétuelle évolution. Des associations intervenant sur cette
thématique visent à permettre aux émigrés (depuis le début de séjour jusqu’à leur possible acquisition de la nationalité française) de
s’approprier des moyens d’action juridique afin de participer activement à la défense de leurs droits et libertés. Les indicateurs d’activité
de ces associations permettent de mesurer les difficultés juridiques rencontrées sur le territoire par les immigrés.
2.1 Accueil et accompagnement à la citoyenneté
SOURCES ET DONNEES
L’OFII
L’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, créé en
2009 et placé sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, est le seul
opérateur de l’Etat en charge de l’immigration légale. Il remplit,
entre autres, des missions d’accueil et l’intégration des immigrés
autorisés à séjourner durablement en France et signataires à ce
titre d’un contrat d’accueil et d’intégration avec l’Etat (CAI
désormais CIR) et d’accueil des demandeurs d’asile.
Les données présentées sont issues du Rapport d’activité 2015 de
l’OFII.
En 2015, 836 personnes relevant de l’OFII ont été
introduites ou admises au séjour à La Réunion. Ces
personnes relèvent à 61 % de l’immigration familiale,
à 19 % des études et à 6 % de l’immigration
économique.
Le visa long séjour valant titre de séjour (VLS-TS)
Au titre de l’année 2015, 712 dossiers de VLS-TS ont
été validés (contre 692 en 2014). L’augmentation est
imputable aux validations de dossiers pour des
étudiants (+40 % entre 2014 et 2015).
Tableau 1 : Nombre de dossiers VLS-TS validés par catégorie
2014 2015 % 2015
Famille de Français 421 410 57,6 %
Etudiants 101 141 19,8 %
Visiteurs 109 107 15,0 %
Travailleurs
temporaires 27 27 3,8 %
Stagiaires (non-salariés) 17 11 1,5 %
Salariés 9 6 0,8 %
Scientifiques
chercheurs 5 5 0,7 %
Conjoints bénéficiaires
du regroupement
familial
4 5 0,7 %
Ensemble* 693 712 100 %
Source : OFII, Rapport d’activité 2015
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Les signataires d’un CAI
En 2015, 521 personnes ont signé le Contrat d’accueil
et d’intégration à La Réunion. Le nombre de
signataires diminue depuis 2010.
Le signataire du CAI « s’oblige à suivre une formation
civique » (article L.311-9, CESEDA1) réalisée à La
Réunion par le prestataire GIP-FCIP. Ces journées de
formation civique proposées ont étés suivies par
100 % des signataires du CAI.
Le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du
Droit d’Asile en France (CESEDA) prévoit que
« l’étranger bénéficie d’une session d’information sur
la vie en France » (article L.311-9, CESEDA). La totalité
des signataires du CAI ont participé aux journées
« Vivre en France » dont le contenu a été modifié à
partir du 1er Juillet 2015 en « Vivre et accéder à
l’emploi en France ».
En plus d’une formation sur la vie en France, le
CESEDA stipule que l’étranger bénéficie d’un bilan de
compétences professionnelles (article L.311-9,
CESEDA1). En 2015, à La Réunion, 98 bilans ont été
prescrits, ce qui représente 18,8 % des signataires
d’un CAI.
Une formation linguistique est prévue pour les
signataires d’un CAI « lorsque le besoin en est établi »
(article L.311-9, CESEDA). Cette formation est assurée
à La Réunion par l’AREP (association réunionnaise
d’éducation populaire) où 94 formations linguistiques
ont étés prescrites en 2015, soit 18 % des signataires
du CAI.
Figure 4 : Nombre de CAI signés à La Réunion de 2010 à 2015
Source : OFII, Rapport d’activité 2015
Figure 5 : Prescriptions accompagnant les signatures d’un CAI
Source : OFII, Rapport d’activité 2015
2.2 Naturalisations
62 % des immigrés présents en 2013 ont acquis la
nationalité française. C’est plus qu’en France
métropolitaine (40,5 % en 2012).
A La Réunion, l’acquisition de la nationalité française
est plus élevée pour les immigrés d’origine indienne
(76 %) ou de pays d’Afrique (70 %). Les originaires
1 CESEDA : Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile
d’un pays de l’Union Européenne optent moins
souvent pour la nationalité française (37 %).
Des immigrés venant des îles de l’Océan Indien, la
moitié des Comoriens ont acquis la nationalité
française (49 %), alors que 63 % des Mauriciens et
68 % des Malgaches l’ont obtenue.
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2.3 Accompagnement juridique
SOURCES ET DONNEES
LA CIMADE
Le groupe local de La Cimade a été créé en 2011. Son objectif est
de défendre la dignité et les droits des personnes réfugiées et
migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions
politiques ou leurs convictions. Pour l’année 2015, les activités du
groupe local peuvent être déclinées en 3 axes : Le soutien
juridique, Le renforcement d’un travail inter-associatif afin de
porter à plusieurs voix la défense des droits des personnes
étrangères et la sensibilisation et le plaidoyer pour participer au
changement de regard de la société civile sur les migrants.
L’activité centrale du groupe local de La Cimade est
l’accompagnement juridique des personnes migrantes par la mise
en place des permanences d’accès aux droits. Elle consiste à
écouter, évaluer les besoin, conseiller et orienter.
L’ARAJUFA intervient pour tout type de public mais
148 dossiers de personnes de nationalité étrangère
ont été traités en 2015, dont 11 dossiers relevant de
services d’aide aux victimes.
En 2015, les bénévoles de la Cimade ont réalisé 363
entretiens de personnes migrantes.
174 personnes ont bénéficié d’un accompagnement
personnalisé : 55 % de femmes et 45 % d’hommes. La
majorité des personnes suivies sont de nationalité
comorienne (41 %) ou malgache (36 %) contre 7 % de
nationalité mauricienne.
Les demandes d’accompagnement concernent à 54 %
les questions ou les problèmes en lien avec le titre de
séjour (conseils sur la démarche à suivre, aide à la
constitution d’un dossier, rédactions de courrier de
relances…), à 16 % des difficultés en lien avec la
nationalité (transcription d’actes de naissance…) et à
11 % des problèmes de visas.
SOURCES ET DONNEES
L’ARAJUFA
L’Association Réunionnaise pour l’Aide JUridique aux FAmilles et
aux victimes en détresse permet à tout citoyen de connaître et
faire valoir ses droits, à toute victime de bénéficier d’un soutien
juridique et psychologique et au public défavorisé d’accéder à
l’institution judiciaire.
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3. Intégration familiale
INDICATEURS DE RESULTATS
INDICATEURS DEMOGRAPHIQUES :
Les indicateurs démographiques, par une analyse des différences entre les immigrés et les français de naissance, témoignent d’une
convergence de comportements, témoin d’assimilation.
3.1 Indicateurs démographiques
Les situations familiales
Le mode de cohabitation des personnes immigrées
n’est pas tellement différent de celui observé pour les
personnes non immigrées à La Réunion, si ce n’est
que la part des personnes seules est plus faible chez
les immigrés (10 % contre 16 % pour les non
immigrés).
Les couples sont donc proportionnellement un peu
plus importants, en particulier ceux avec des enfants.
La part des enfants ou des adultes vivant dans une
famille monoparentale n’est pas plus importante
pour la population immigrée.
La nuptialité
55 % des immigrés de 15 ans et plus sont mariés, soit
28 points de plus que dans la population d’origine
réunionnaise. Cette particularité s’observe pour
toutes les tranches d’âges mais diffère selon l’origine
des immigrés.
Les originaires de l’Union Européenne ont des
comportements très proches des Réunionnais en
terme de nuptialité.
Les jeunes d’origine mauricienne ou malgache de
moins de 25 ans sont respectivement 23 % et 18 % à
se déclarer mariés au recensement de 2013 contre
seulement 2 % pour les jeunes français d’origine
vivant à La Réunion.
Figure 6 : Situation familiale des adultes et des enfants immigrés
et non immigrés à La Réunion en 2013
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
Tableau 2 : Part des 15 ans et plus mariés selon l’âge et l’origine
15-24 ans
25-54 ans
55 ans ou +
Ensemble
Non immigrés 1.9% 41.3% 54.1% 27.8%
Ensemble des immigrés :
16.6% 63.5% 61.5% 55.4%
- UE (à 27) 1.9% 41.5% 67.7% 46.3%
- Mauriciens 23.1% 76.0% 67.5% 69.5%
- Malgaches 18.0% 65.2% 60.4% 58.6%
- Comoriens 12.8% 43.1% 39.3% 39.2%
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
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4. Intégration résidentielle
INDICATEURS DE RESULTATS
INDICATEURS DE CONCENTRATION COMMUNALE :
Plus la répartition par commune des personnes immigrées vivant à La Réunion s’éloigne de la répartition par commune de l’ensemble de
la population et plus on pourra parler de ségrégation.
CONDITIONS DE LOGEMENT
Ces indicateurs permettent de comparer la situation résidentielle des personnes immigrées de celle des Réunionnais. Habiter un logement
surpeuplé par exemple est souvent considéré comme un obstacle en particulier pour mener des études dans de bonnes conditions.
4.1 Commune de résidence
Les immigrés privilégient la commune de Saint-Denis
où 34 % (5 800 personnes) sont installés. Ils
représentent 4 % de la population communale,
comme au Port où 1 500 immigrés sont installés.
La répartition géographique des signataires du CAI
reflète les mêmes tendances que celle de l’ensemble
des immigrés. Avec un taux de 34 % en 2013 contre
38 % en 2011, le secteur Nord accuse une baisse mais
reste le secteur qui concentre le plus de personnes
ayant signé un contrat d’accueil et d’intégration selon
l’OFII. La commune de Saint-Denis accueille, à elle
seule, 30 % des signataires (contre 34 % en 2011).
En 2013, le secteur Sud arrive en deuxième rang avec
27 % des signataires, dont 11 % à Saint-Pierre. Puis
viennent le secteur Ouest et Est, avec des taux
respectifs de 26 % (dont 9 % au Port) et 13 % (dont
9 % à Saint-André).
Figure 7 : Répartition géographique des signataires du CAI à La Réunion en 2013
Source : OFII
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4.2 Conditions de logements
Taille des ménages et concentration de
logements
La taille des ménages est en moyenne de 3,5
personnes pour les immigrés et les non immigrés. Les
personnes originaires des Comores se démarquent
cependant par une taille du ménage en moyenne plus
importante : 4,5 personnes.
Ce sont également les immigrés d’origine comorienne
qui sont le plus concentrés dans leur logement
puisqu’ils disposent en moyenne de 19,7 m² par
habitant.
L’ensemble des immigrés bénéficie en moyenne de
27,5 m² par habitant contre 28,8 pour un non
immigré. Les immigrés venant de l’Union Européenne
ou de Chine sont ceux qui sont le moins concentrés
dans leur logement en raison d’une taille des
ménages un peu plus petite que la moyenne.
Accès à la propriété et location
L’accession à la propriété est un processus long. Si
58 % des français de naissance vivant à La Réunion
sont propriétaires de leur logement, c’est le cas pour
33 % des français par acquisition et seulement 19 %
des étrangers. Cette différence de comportement au
regard du logement tient à une multiplicité de
facteurs, dont certains ont trait aux représentations,
mais aussi aux revenus et aux projets migratoires,
comme le retour au pays d’origine. Ainsi les
comportements diffèrent selon l’origine des
immigrés. L’accès à la propriété est plus important
chez les immigrés de Chine (57 %) et de Maurice
(40 %). Il est rare chez les immigrés des îles des
Comores (4 %) et peu fréquent pour les immigrés de
Madagascar (18 %). La part des locataires ou sous-
locataires d’un logement HLM est importante chez les
immigrés comoriens (49 %) et dans une moindre
mesure malgache (31 %).
Tableau 3 : Concentration des ménages selon l’origine
Taille moyenne du
ménage
Nombre moyen de m² par habitant
Non immigrés 3.5 28.8
Ensemble des immigrés :
3.5 27.5
- UE (à 27) 2.8 37.5
- Europe 2.7 34.6
- Afrique 3.2 32.9
- Asie / Océanie 3.2 32.7
- Amérique 3.4 29.2
- Chinois 3.1 35.8
- Comoriens 4.5 19.7
- Indiens 3.2 31.3
- Malgaches 3.5 24.2
- Mauriciens 3.2 28.7 Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
Figure 8 : Statut d’occupation du logement des personnes de 15
ans ou plus vivant à La Réunion selon leur origine
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
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5. Intégration scolaire
INDICATEURS DE RESULTATS
INDICATEURS DE FREQUENTATION :
L’intégration par la scolarisation est mesurable par les taux de fréquentation par âge des élèves.
INDICATEURS DE REUSSITE SCOLAIRE
Depuis le sommet de Lisbonne en mars 2000, L’UE a défini comme objectif qu’au moins 90 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans aient quitté
l’école en ayant obtenu un diplôme de second cycle de l’enseignement secondaire.
ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE
Indicateurs de résultats des dispositifs permettant une meilleure intégration des élèves ne parlant pas le français.
5.1 Scolarisation
La part des enfants de moins de 3 ans scolarisés chez
les personnes immigrées à La Réunion (8 %) est plus
forte que pour les personnes non immigrées (5 %),
possiblement par contrainte de mode de garde. A
noter qu’aucun enfant d’origine malgache,
comorienne ou mauricienne n’est scolarisé avant 3
ans.
La scolarisation, obligatoire en France à partir de 6
ans est suivie par 99 % des immigrés et non immigrés.
A partir de 15 ans, la part d’inscription dans un
établissement d’enseignement est plus importante
pour les immigrés que pour les non immigrés. Si 62 %
des non immigrés de 18-19 ans sont inscrits dans un
établissement scolaire, c’est le cas pour 91 % des
personnes d’origine comorienne, 80 % des personnes
d’origine malgache et 92 % des personnes d’origine
mauricienne au même âge. Cet écart s’observe
également pour la tranche d’âge 20-24 ans.
A partir de 25 ans, la part des personnes d’origine
comoriennes scolarisée est particulièrement au-
dessus de la moyenne des immigrés et de la
population non immigrées à La Réunion
(respectivement 22 % contre 9 % et 4 %).
Figure 9 : Part d’inscription dans un établissement
d’enseignement selon l’âge
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
5.2 Niveau d’étude
La part des diplômés dans la population immigrée est
globalement plus importante que dans la population
non immigrée, mais le niveau de diplôme n’est pas
homogène selon la provenance des immigrés.
Ainsi la moitié des immigrés de 15 ans ou plus,
originaires d’un pays de l’Union Européenne ont un
diplôme d’études supérieures et 19 % d’entre eux
n’ont aucun diplôme de second cycle de
l’enseignement secondaire. De la même manière, les
immigrés provenant d’un pays d’Afrique sont
surdiplômés par rapport à l’ensemble de la
population non immigrées (47 % de diplômés
d’études supérieures et 24 % sans diplôme).
En revanche les immigrés mauriciens et malgaches
cumulent un taux de personnes non diplômées
particulièrement élevé (respectivement 61 % et 58 %)
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mais en même temps, un taux de diplômés après le
baccalauréat équivalent à la population non
immigrée de La Réunion (15 %).
La situation des immigrés comoriens se différencie
par un taux de personnes sans diplôme très
important (76 %) et un taux de diplômés Bac et post-
Bac très bas (9 % et 10 %).
Tableau 4 : Niveau d’étude selon la provenance
Aucun
diplôme CAP, BEP Bac
Diplôme d'études
supérieures
Non immigrés 52.3% 16.9% 15.1% 15.7%
Ensemble des immigrés :
53.4% 7.7% 17.1% 21.8%
- UE (à 27) 19.3% 10.3% 20.0% 50.4%
- Afrique 24.1% 11.1% 17.9% 46.9%
- Mauriciens 61.3% 7.8% 16.4% 14.5%
- Malgaches 58.3% 7.9% 19.0% 14.9%
- Comoriens 75.9% 5.5% 8.7% 9.8%
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
L’enseignement à l’Université de La Réunion
rassemble 495 étudiants étrangers pour l’année
2015-2016 hors programmes d’échanges (ERASMUS /
BCI / PPI / ISEP / INHA) composé à 55 % de femmes.
23 % d’entre eux sont des primo-arrivants.
La moyenne d’âge des étudiants arrivés cette année
scolaire à La Réunion est de 24 ans.
SOURCES ET DONNEES
L’OVE DE LA REUNION
L'Observatoire de la Vie Étudiante est un organisme public
d’études et de recherche qui a pour objectif de fournir une
information statistique sur les conditions de vie des étudiants et
sur leur rapport aux études, de manière à éclairer les réflexions
politiques et sociales
5.3 Accompagnement des élèves allophones nouvellement arrivés
SOURCES ET DONNEES
LE CASNAV
Le « Centre académique pour la scolarisation des élèves
allophones nouvellement arrivés » est une structure d’appui
auprès du Recteur et de l'Inspecteur d'Académie – Directeur
académique adjoint des services de l’Éducation nationale.
Son activité centrale est d'accompagner la scolarisation des
élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) par une
médiation et une coopération avec les familles et les partenaires.
Ses missions consistent également à informer les partenaires
institutionnels et associatifs de l’école ainsi que les familles,
produire et diffuser une documentation et des outils
pédagogiques pour les personnes, les écoles et les
établissements.
Le CASNAV accompagne les établissements scolaires où existent
des classes « Unités pédagogiques pour élèves allophones
nouvellement arrivés » (25 UPE2A sur le Département : 15 dans
le 1er et 9 dans le 2nd degrés), ainsi que ceux accueillant un
« Module d’accueil temporaire » (MAT). Il accompagne aussi les
établissements qui reçoivent ces élèves de façon isolée sur toute
l'Académie. Pour cela, 3 animateurs CASNAV assurent une veille
sur leur secteur respectif (Nord/Est - Nord/Ouest - Sud).
Le dispositif s’adresse aux enfants nouvellement
arrivés depuis 1 an maximum.
Pour l’année scolaire 2015/2016, 424 EANA sont pris
en charge par le CASNAV, 255 dans le premier degré
et 169 dans le second degré.
Tableau de Bord « L’intégration des populations immigrées à La Réunion » - Décembre 2016 .......................................................................................... Page 16
6. Intégration économique
INDICATEURS DE RESULTATS
INDICATEURS D’EMPLOI :
Ces indicateurs rendent compte des difficultés des personnes pour s’insérer sur le marché du travail suivant les origines à niveau de
diplôme comparable. Ainsi que la population active occupée en situation « précaire » suivant la situation face à l’immigration.
6.1 Taux d’emploi
En dehors de l’origine des personnes, le taux d’emploi
des personnes en âge de travailler varie fortement en
fonction du sexe et du niveau de diplôme. A niveau
de diplôme égal, les femmes ont toujours un taux
d’emploi inférieur à celui des hommes et cet écart en
défaveur des femmes est d’autant plus important
dans la population immigrée.
Chez les hommes, le taux d’emploi des personnes
d’origine comorienne est très en dessous de celui des
autres quel que soit le niveau de diplôme. Il n’atteint
que 31 % pour les diplômés d’études supérieurs
contre 72 % de l’ensemble des immigrés et 79 % pour
les non immigrés.
Chez les femmes, plus le niveau de diplôme est élevé,
plus les écarts selon la provenance augmentent. Les
immigrés venant d’un pays de l’Union Européenne
ont le même taux d’emploi que les non immigrés. En
revanche, des femmes hautement diplômées, seule la
moitié (51 %) des femmes nées malgaches et un tiers
des femmes nées comoriennes (33 %) déclarent
travailler à La Réunion contre 73 % des femmes non
immigrées. Comme pour les hommes, ce sont les
femmes d’origine comorienne qui se démarquent le
plus en termes de taux d’emploi.
Figure 10 : Taux d’emploi par origine et niveau de diplôme des
hommes à La Réunion
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
Figure 10 : Taux d’emploi par origine et niveau de diplôme des
femmes à La Réunion
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
Tableau de Bord « L’intégration des populations immigrées à La Réunion » - Décembre 2016 .......................................................................................... Page 17
6.2 Temps de travail
Lorsque les femmes sont en emploi, immigrées ou
non, elles travaillent plus fréquemment en temps
partiel que les hommes.
Le statut d’immigré ou non n’influe pas sur le temps
de travail des hommes. La part d’hommes à temps
complet varie entre 84 % et 88 % selon l’origine du
travailleur à La Réunion.
En revanche, si les femmes actives nées françaises
sont 73 % à travailler à temps complet, elles ne sont
plus que 66 % lorsqu’elles sont immigrées, et moins
de la moitié lorsqu’elles sont d’origine comorienne.
Tableau 5 : Niveau d’étude selon l’origine
Hommes Femmes Total
Non immigrés 88% 73% 81%
Ensemble des immigrés :
87% 66% 76%
- UE (à 27) 88% 82% 85%
- Mauriciens 84% 57% 71%
- Malgaches 87% 56% 70%
- Comoriens 86% 48% 75%
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
6.3 Condition d’emploi
Les immigrés à La Réunion sont 56 % à avoir un
emploi sans limite de durée, CDI ou être titulaire de
la fonction publique, soit 10 points de moins que les
actifs en emploi non immigrés. Le fait d’être immigrés
et étranger est d’autant plus handicapant pour signer
un emploi à durée indéterminée, puisqu’il concerne
moins de la moitié (49 %) des étrangers, sans
distinction selon la provenance.
La part des actifs en emploi non-salariés
(indépendants, employeurs, aides familiaux) est plus
forte chez les immigrés que chez les non immigrés
sans distinction selon la nationalité (française ou non)
mais avec des différences selon l’origine. Un immigré
provenant de Chine ou d’un autre pays d’Asie travaille
à 48 % et 36 % en tant que non salarié contre 13 %
pour un non immigré et seulement 4 %
Quel que soit le fait d’être immigré ou non, la part des
femmes en contrat à durée limitée est toujours plus
importante que celle des hommes.
Tableau 6 : Condition d’emploi selon la nationalité et l’origine
des immigrés
CDD CDI
Non
salarié
Non immigrés 20% 66% 13%
Ensemble des immigrés :
22% 56% 22%
Immigrés, français par acquisition
18% 60% 23%
Immigrés et étrangers
30% 49% 22%
Immigrés selon la provenance
- UE (à 27) 17% 55% 28%
- Chinois 13% 39% 48%
- Malgaches 27% 55% 18%
- Comoriens 35% 61% 4%
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
6.4 Personnes déclassées
On parle d’un individu déclassé lorsque l’emploi n’est
pas à la hauteur des diplômes ou de la qualification
de celui qui l’occupe. Par convention pour cet
indicateur, le taux de déclassement est la part des
personnes disposant d’un diplôme supérieur (au
moins licence) et occupant un emploi d’ouvrier ou
d’employé.
Si l’on observe une différence allant du simple au
double du taux de déclassement entre les hommes et
les femmes (taux de 4 % pour les hommes contre 8 %
pour les femmes), il n’y en a pas de significative selon
l’origine. Seules les femmes comoriennes se
démarquent par un taux de déclassement de 14 %.
Tableau de Bord « L’intégration des populations immigrées à La Réunion » - Décembre 2016 .......................................................................................... Page 18
6.5 Taux de chômage
Il y a moins de différence entre le taux de chômage
des hommes et celui des femmes, bien que les
femmes connaissent un taux toujours supérieur de
quelques points. Globalement, les personnes
provenant des Comores connaissent un taux de
chômage supérieur à 40 % quel que soit le niveau de
diplôme. Les personnes provenant de Madagascar
ont un taux de chômage également supérieur à celui
de l’ensemble des immigrés. Et l’ensemble des
immigrés, eux-mêmes, sont plus fréquemment au
chômage que les non immigrés. En revanche, les
personnes venant d’un pays de l’Union européenne
ont une situation face au chômage plus favorable que
l’ensemble de la population née française à La
Réunion.
Figure 10 : Taux de chômage par origine et niveau de diplôme
des femmes à La Réunion
Source : Insee, RP 2013, Exploitation complémentaire
Tableau de Bord « L’intégration des populations immigrées à La Réunion » - Décembre 2016 .......................................................................................... Page 19
7. Intégration sanitaire
INDICATEURS DE RESULTATS
BENEFICIAIRES DE L’AIDE MEDICALE DE L’ETAT (AME).
L’AME est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins. Elle est attribuée sous
conditions de résidence stable et de ressources. Pour la demander, un dossier est à constituer (formulaire et justificatifs). Une fois
attribuée, l’AME est accordée pour 1 an. Le renouvellement doit être demandé chaque année.
En 2015, à La Réunion, 314 demandes d’AME sont
accordées et 113 dossiers sont rejetés.
Le principal motif (environ la moitié) des refus sont
des conditions de résidence non remplis.
Tableau 7 : Demandes de dossier AME
2014 2015
Accords 224 314
Refus 88 113 Source : DJSCS
Directrice de la publication
Dr Irène STOJCIC
Responsable de rédaction
Dr Emmanuelle RACHOU
Auteure
Mélissa BARDOT
Observatoire Régional de La Santé
12, rue Colbert – 97400 Saint-Denis
Tél : 02.62.94.38.13
Fax : 02.62.94.38.14
Site : http://www.ors-ocean-indien.org/
Courriel : [email protected]
Centre de documentation :
REMERCIEMENTS
Ce tableau de bord a pu être réalisé grâce aux
financements européens FAMI de la DJSCS et de
la CAF.
Nous tenons à remercier également les organismes
qui ont fourni leurs données.