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IMAGERIE DE LA MALADIE HYDATIQUE MAHI M, AKJOUJ S, El KHARRAS A, BENAMEUR M, SEMLALI S, CHAOUIR S. Services d’imagerie médicale. Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V. Rabat. Maroc

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IMAGERIE DE LA MALADIE HYDATIQUE

MAHI M, AKJOUJ S, El KHARRAS A, BENAMEUR M,

SEMLALI S, CHAOUIR S.

Services d’imagerie médicale.

Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V. Rabat.

Maroc

INTRODUCTION

- La maladie hydatique une anthropozoonose due à la forme

larvaire d'un Taenia du chien, Echinococcus granulosus.

- Véritable problème de santé publique.

- Tous les organes peuvent être affectés, mais le foie (60%)

et les poumons (20%), sont les sites les plus atteints.

- Les manifestations cliniques sont variables en fonction de la

localisation, de l'âge du développement du parasite et de

l'apparition d'éventuelles complications.

INTRODUCTION

- L'objectif de l'imagerie est de visualiser le kyste

hydatique, sa paroi, la membrane, les vésicules

filles et éventuellement le sable hydatique, et

lister les éventuelles complications.

- Intérêt de l’imagerie en coupe : échographie,

TDM et IRM.

EPIDEMIOLOGIE

Parasite : c’est un cestode de petite taille 3 à

6 mm de long. Le scolex comporte 4

ventouses et une double couronne de

crochets. Le cou est très court. Le corps est

constitué par 3 anneaux. le dernier anneau

(segment ovigère) mur renferme quelques

centaines d’oeufs. Il vit dans le premier 1/3 de

l’intestin grêle du chien et de divers anidés.

PHYSIOPATHOLOGIE

-Echinococcus granulosus est le ténia du chien, et les

hôtes intermédiaires sont les bovins et les ovins.

L’homme est contaminé par contact avec des chiens

parasités ou par l’eau ou les aliments souillés par des

excréments de chien. Après contamination, la

dissémination se fait par voie sanguine ou lymphatique.

- Le foie est habituellement le premier relais.

- La maladie se traduit par le kyste hydatique.

PHYSIOPATHOLOGIE

ANATOMOPATHOLOGIE

- Le kyste est constitué de deux membranes :

* La membrane externe, cuticulaire,

membrane hyaline blanchâtre.

* La membrane interne, proligère ou germinative.

- Il contient le liquide hydatique « eau de roche », les vésicules proligères, les vésicules filles et le sable

hydatique constitué par les protoscolex.

- Autour du kyste, le parenchyme se tasse et devientl’adventice ou le péri kyste, où se développentprogressivement une importante réactiongranuloscléreuse et une riche néo vascularisation.

L’HYDATIDOSE HEPATIQUE

Le kyste hydatique est le plus souvent unique,

parfois multiple (20%) et de taille variable (0,5 à

20 cm). Le lobe droit est le plus souvent atteint

(70%). L’augmentation de volume est lente, sauf

chez l’enfant. Des complications biliaires et

vasculaires sont possibles (par compression,

rupture).

L’HYDATIDOSE HEPATIQUE

Différents aspects suivant leur stade évolutif ont été décrits (classification de Gharbi):-Type I: kyste simple, à contenu homogène, trans-sonore en échographie, hypodense en scanner (0 à +20 UH). La paroi est épaisse. En IRM, le contenu du kyste est hypo T1, hyper T2. La paroi est en hypo T2. -Type II: caractérisé par un décollement de la membrane mieux visible en échographie.-Type III: aspect en ‘nid d’abeilles’ avec cloisons de refend et vésicules filles. -Type IV: kyste hétérogène de densité plus élevée (pseudo-tumorale).-Type V: bloc calcifié (mort du parasite). À dissocier des calcifications de la paroi périphérique que l’on peut rencontrer dans les types III et IV. La biologie n’a de valeur que positive, ce qui est cependant la grande majorité des cas (90%).

TDM en coupe axiale et IRM en coupe axiale et coronale. KH multivésiculaire du foie rompu dans le cholédoque.

TDM en coupe axiale et coronale. KH du foie type I et III.

L’HYDATIDOSE PULMONAIRE

-Asymptomatique (20% : fortuite), hémoptysie, toux sèche, douleur, vomique, urticaire.-l’imagerie (Rx/TDM): I- kyste hydatique simple: opacité arrondie hydrique, homogène, entourée d’une paroi nette, régulière, de densité tissulaire, rehaussée par le produit de contraste. Les calcifications pariétales sont rares. II- kyste compliqué: fissuration du périkyste, aspect de double paroi, image en « nénuphar », rupture dans la plèvre ou dans le péricarde, dissémination hématogène avec risque de greffe multi-viscérale.

TDM thoracique en coupe axiale. KH multivésiculiare occupant tout le parenchyme pulmonaire droit et le médiastin postérieur.

TDM thoracique en coupe axiale et coronale. KH rompu dans les bronches avec visualisation d’une image en nénuphar.

L’HYDATIDOSE CEREBRALE

- La localisation cérébrale est rare et ne représente que 1%.- La localisation exclusivement hémisphérique sus-tentorielle (l’embolie artérielle)- En TDM :*Dans les formes habituelles: kyste arrondi ou ovalaire, à contours nets, de densité proche de celle du LCS. Sans œdème périlésionnel, sans calcifications pariétales, ni prise de contraste périphérique.*Les formes atypiques sont représentées par : Des localisations inhabituelles : fosse cérébrale postérieure, intraventriculaire, extra-durale. Des calcifications et/ou une prise de contraste périkystique. Un décollement de la paroi du kyste. Un aspect totalement calcifIé ou une forme multifocale.

A : TDM cérébrale. KH occipital droit totalement calcifié.B : KH pariétal gauche type I. C : TDM cérébrale. KH multi-vésiculaire fronto-pariétal droit avec effet de

masse sur la ligne médiane.

L’HYDATIDOSE OSSEUSE

L’atteinte osseuse est dominée par la localisation rachidienne suivie par le pelvis, fémur, tibia, humérus et costale.

Atteinte rachidienne : Manifestation la plus grave et la plus fréquente de l’hydatidose osseuse. elle associe souvent une atteinte médullaire justifiant le terme d’hydatidose vertébro-médullaire. La localisation dorsale reste la plus fréquente.

Rx : L’image lacunaire d’ostéolyse est la plus caractéristique, unique ou multiple en « nid d’abeilles » soufflant les corticales sans réaction osseuse périphérique.

TDM : Elle se traduit par des zones de densité liquidienne cloisonnées, sans reconstruction osseuse. La TDM évalue l’étendue des lésions, recherche les abcès ossifluents. L’IRM++apprécie l’extension aux éléments endocanalaireset le degré de souffrance médullaire.

IRM rachidienne en séquence T2 et T1 : TDM : KH costo-vertébralKH mutivésiculaire hypoT1 et hyper T2.

L’HYDATIDOSE OSSEUSE

Atteinte des os longs. plusieurs formes mono ou multiloculaires.La forme multiloculaire (fréquente), avec deux variétés:-forme infiltrante: lacunes+/- volumineuses (10cm) ovalaires, groupées en amas, métaphysaires ou épiphysaires, envahissent ultérieurement la diaphyse. L’interligne articulaire peut être lésé. La corticale érodée de dedans en dehors( aspect festonné). -forme polykystique: =tumeur bénigne. Lacunes multiples polycycliques groupées sans intervalle d’os sain. La corticale soufflée, amincie, sans réaction périostée. Atteinte costale. Est exceptionnelle et ne représente que 3,3 % des localisations osseuses. L’arc post est le plus touché. Il s’associe souvent à une atteinte rachidienne « costo-rachidienne ».

Radiographie du fémur + échographie + TDM : Kyste hydatique osseux étendu aux parties molles dans sa forme polykystique avec fracture pathologique.

L’HYDATIDOSE RENALE ET RETROPERITONEALE

la localisation rénale et rétropéritonéale estexceptionnelle (2-4 %).

-L’échographie. La classification de Gharbi en 5 stadesdes kystes hydatiques hépatiques s’applique auxkystes rénaux. Les types II (décollementmembranaire), III (multivésiculaire) et V (calcifié) neposent pas de problème diagnostique. Par contre lestypes I (univésiculaire) et IV (pseudotumoral) peuventposer des problèmes de diagnostic différentielrespectivement avec le kyste séreux bénin et le cancerdu rein.

L’HYDATIDOSE RENALE ET RETROPERITONEALE

-La TDM précise mieux la topographie et les rapports avec les organes de voisinage et permet un dénombrement plus précis des kystes. -L’IRM: montre le siège précis du kyste, son type, sa paroi et les autres localisation rétro-péritonéales. Le contenu du kyste est en hyposignal T1 inchangé après injection intraveineuse de produit de contraste, et en hypersignal T2. Les septas se présentent en hyposignal en T1 et en T2.

KH rénal droit type I avec KH rénal gauche type III KH rétropéritonéalcalcification pariétale

IRM T2 : KH rénal type III TDM et Echo : KH rétrovésical type III

LES AUTRESLOCALISATIONS

L’hydatidose peut toucher tous les sites anatomiques. La dissémination est par voie hématogène. -Splénique: rarement isolée (hématogène), associée à une atteinte hépatique (hydatidose multiviscérale).Mammaire: très rare (0,27 %). 4 types d’images mammographiques proposés par Ouedraogo en fonction des limites et l’existence des calcifications.-Cardiaque/ péricardique, musculaires, surrénaliènne, orbitaire etc.Le diagnostic de la maladie hydatique doit être évoquédevant toute formation kystique chez tout patient habitant ou venant d’une région endémique.

KH splénique type V

IRM : KH du creux poplité IRM : KH musculaire

CONCLUSION

L’hydatidose affecte tous les systèmes de

l’organisme. De diagnostic souvent tardif.

L’imagerie en coupes précédés par la

radiographie conventionnelle joue un rôle

fondamental dans l’approche diagnostique

et le bilan lésionnel de la maladie.

BIBLIOGRAPHIE

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