Île-de-france, le journal n°31

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La Région en renfort Construction de commissariats et de gendarmeries, sécurité dans les lycées LE JOURNAL DU CONSEIL RéGIONAL Déc. 2010-Janv. 2011–N° 31 www.iledefrance.fr L’autre pays du judo Les prochains championnats du monde de judo auront lieu en Île-de-France en 2011. P. 10 Lumière sur les nuits franciliennes Entretien avec le géographe Luc Gwiazdzinski, qui rêve d’une « métropole 24 h sur 24. » P. 13 Arc Express : au cœur du débat Le futur métro est présenté aux Franciliens. Reportage à Saint-Maur-des-Fossés. P. 3 TOMY (PAGE 2) VIVIANE (PAGE 2) LOUIS (PAGE 3) SUSAN (PAGE 3) JEAN-FRANçOIS (PAGE 3) CHARLY (PAGE 3) JACQUELINE (PAGE 3) LULA (PAGE 6) AUDREY (PAGE 6)

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Voici le magazine du Conseil Régional d'Île-de-France, N°31.

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Page 1: Île-de-France, le Journal N°31

La Région en renfort

Construction de commissariats et de gendarmeries, sécurité dans les lycées

L e j o u r n a L d u c o n s e i L r é g i o n a L

Déc. 2010-Janv. 2011–N° 31

www.iledefrance.frL’autre pays du judo Les prochains championnats du monde de judo auront lieu en Île-de-France en 2011. P. 10

Lumière sur les nuits franciliennesEntretien avec le géographe Luc Gwiazdzinski, qui rêve d’une « métropole 24 h sur 24. » P. 13

Arc Express : au cœur du débat Le futur métro est présenté aux Franciliens. Reportage à Saint-Maur-des-Fossés. P. 3

tomy (page 2) viviane (page 2) louis (page 3) susan (page 3) jean-françois (page 3) charly (page 3) jacqueline (page 3) lula (page 6) audrey (page 6)

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SOMMAIRE |

La bijouterie-joaillerie a traversé une crise que la Région a voulu parer en favorisant les formations des salariés du secteur. Noémie Bargain, bijoutière à l’atelier Cambour (75) est ainsi retournée à l’école pour se spécialiser.

précieuse formation h « Il y a un challenge à réaliser un bijou et une satisfaction ins-tantanée pour le travail accompli avec ses mains. » Noémie Bargain, 27 ans, aime ce rôle de « cheville ouvrière » dans le métier qu’elle s’est choisi, la bijouterie. à la sor-tie de l’école Boulle (Paris), titulaire d’un diplôme des métiers d’art (DMA) de gra-vure ornementale, la jeune femme com-mence par travailler en indépendante, comme créatrice de bijoux fantaisie. Deux

ans plus tard, elle est recrutée par l’atelier Cambour, fournisseur des grands noms de la joaillerie parisienne. Sa formation en gravure ornementale et émaux lui per-met de maîtriser la technique de la laque, utilisée en bijouterie pour appliquer des couleurs sur le métal et recherchée par Cambour. « J’étais ravie d’être embauchée par un prestigieux atelier », explique Noé-mie, « le plus intéressant pour moi étant de connaître la chaîne de fabrication des bijoux et d’aborder d’autres techniques. »

Une formidable opportunitéEn 2009, ses employeurs constatent qu’il y a de moins en moins de commandes pour l’atelier laque. « Mes patrons vou-laient me garder mais, vu la conjoncture,

ils m’ont conseillé de partir en formation. » Pendant un an, Noémie bénéficie de son congé individuel de formation (CIF) et se spécialise en sertissage. « Des cours avec des professionnels qui permettent une approche concrète du métier, des techniques nouvelles, des rencontres intéressantes… C’était une formidable opportunité d’acqué-rir de nouvelles compétences », raconte avec enthousiasme la jeune fille aux yeux de biche, qui a décroché son CAP sertissage. De retour à l’atelier depuis juillet 2010, Noémie sait que sa récente formation lui permettra d’évoluer. Elle continue aussi à fabriquer des bijoux originaux… « On peut tout faire en bijouterie : tellement de techniques et de matériaux différents… c’est un métier à facettes ! » l julie védie

portrait Noémie Bargain, 27 ans, bijoutière

Cheville ouvrière

BALISES | à L’AffIChE |

île-de-france | d é c e m b r e 2 0 1 0 - J a n v i e r 2 0 1 1 | nº 31

Déc.2010-JAnv.2011 “ En partant de chez mes parents, je suis resté à Colombes à cause du prix des loyers ! J’aurais préféré Paris, mais la banlieue, c’est cool. ’’tomy Ben, colomBes (92)

“ Dans mon village, j’ai tout à portée de main : transports, commerces, culture à Mantes-la-Jolie. Du coup, je ne descends pas à Paris. ’’ viviane ledouX, issou (78)

liBresparoles de franciliens

Noémie Bargain, comme la cinquantaine de salariés du prestigieux atelier de joaillerie parisien Cambour, conserve précieusement les secrets de fabrication et de création des bijoux.

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7 500 trains circulent

chaque jour en Île-de-France, permettant de transporter 2 millions de voyageurs. C’est un tiers du trafic ferroviaire national.

94 % de l’énergie consommée

en Île-de-France provient des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) et de l’uranium. Et 11% de cette énergie est produite sur place.

1 ménage francilien sur quatre n’est

pas satisfait du rapport qualité/prix du chauffage. Un mécontentement qui est encore plus important chez les locataires et dans le parc ancien.

Une neige produite sans aucun additif de produits chimiques, des fluides non polluants pour le maintien de la glace et qui seront récupérés en fin d’exploitation : le village de sports d’hiver de la base de loisirs et de plein air de Vaires-Torcy (77) sera placé sous le signe du développement durable. L’ouverture est prévue en février 2011 avec, au programme, de la luge, du ski et du patin à glace. Ne manque plus que la montagne.

02 | en vueNoémie Bargain, bijoutière, est retournée à l’école pour se spécialiser. page 3 : arc Express : le débat public bat son plein.

04 | faits et gestesFace à face : Jean-paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. page 5 : baromètre des Franciliens. Sondage opinionWay.

06 | planèteindispensables fonds européens.

07 | À la uneSécurité : la région en renfort Construction de commissariats, vidéosurveillance dans les lycées... La région agit.reportageSur un chantier de travaux d’intérêt général dans la forêt de Montmorency.point de vueabdelhak Kachouri, vice-président chargé de la citoyenneté, de la politique de la ville et de la sécurité.

10 | tendancesL’Île-de-France, l’autre pays du judo.

12 | histoire

aincourt, premier camp d’internement français.

13 | entretienavec Luc Gwiazdzinski, géographe et chercheur au CNrS.

14 | triBunesExpression des groupes politiques.

16 | alentoursBalade littéraire à Médan, dans les Yvelines.

EN vuE2

Directeur de la publ ication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité éditorial : Maxime des Gayets, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal, Pierre Chapdelaine. Rédac-teur en chef : Pierre Chapdelaine Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédactrice-repor-ter : Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : Agence Galilée : Jean-Fran-çois Hennion, Emmanuel Schafroth, Xavier Diaz. Chauzy et Gaudelette, Isabelle Le Louët, Saïd Taki. Couver-ture : Michael Zumstein/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Associés.Réalisation : Scoop communication. Impression : Île-de-France est édité à 4 328 000 exemplaires sur papier recy-clé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.

Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des invalides, 75007 paris. tél. : 01 53 85 53 85. [email protected]

Page 3: Île-de-France, le Journal N°31

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Jacqueline Barrée-Alini, La Varenne Saint-Hilaire (94).

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TEMPS FORTS | |

1 445hectares ont été urbanisés dans les zones inondables entre 1982 et 1988. (Source : IAU Île-de-France.)

63 % des libraires

franciliens répondent « oui » à la question : « Si vous deviez recommencer, seriez-vous libraire ? » (Source : Le Motif.)

30 % des Franci-

liens consomment l’eau en bouteille et 23,8 % ne boivent que de l’eau du robinet. (Source : ORS Île-de-France.)

En ChIffRES | foCuS |

EN vuE 3

île-de-france | d é c e m b r e 2 0 1 0 - J a n v i e r 2 0 1 1 | nº 31

“  Je suis heureux là où je vis, au calme, avec tout à disposition : la gare de l’Est en 13 min, le bus à partir du château de Vincennes.  ’’ louis sogo, chelles (77)

“ Par rapport au Canada et à la Scandinavie, où j’ai vécu, il y a ici une vie nocturne. En revanche, le matin, il y a moins d’activité : les Parisiens se lèvent tard ! ’’susan desjardins, paris (Xviie)

Fin de l’Exposition universelle de Shanghai. Consacré aux bonnes pratiques urbaines, le pavillon Paris Île-de-France a reçu 1,8 million de visiteurs en six mois.www.iledefrance.fr.

H(75) pariS 12e

Bien vu ! L’institut de la vision accueille désormais un incubateur d’en-treprises dédiées à l’ophtalmologie afin de les ac-compagner dans leurs projets.

(77) roiSSy-en-BrieEn route. En plus du pam 77, un nouveau service de transport existe, avec roissy’lien, qui s’adresse aussi aux personnes rencontrant des difficultés de mobilité passagères.

(78) MaiSonS-laffitteClap. passage au numérique, rénovation de la façade, aména-gement du hall d’accueil : le cinéma d’art et d’essai L’atalante fait peau neuve, douze ans après sa construction.

(91) MontgeronVictoire pour rosa parks. Le lycée de Montgeron portera le nom de cette figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.

(93) aulnay-SouS-BoiSLa ville a la main verte. Elle a reçu le prix Naturepa-rif récompensant ses efforts pour la biodiversité et l’entretien de ses 225 ha d’espaces verts.

l’automne, vu des arbres

Mieux que quiconque, Alfred Sisley savait saisir l’écou-lement des saisons. L’impressionniste aimait les arbres, les peupliers de Moret-sur-Loing (77) ou les châtai-gniers séculaires du bois de Tournebride, à La Celle-Saint-Cloud (78). Un travail d’observation désormais repris par tous les Franciliens, invités par Natureparif à prendre part à un exercice de science participative. Jusqu’au 30 novembre, 12 espèces d’arbres, dont les châtaigniers, les chênes, les platanes ou encore les saules, sont auscultées et les moindres signaux de l’ar-rivée de l’automne sont recensés. But de l’opération : mieux comprendre l’influence de l’élévation de la tem-pérature sur le calendrier des saisons. l

Depuis le 30 septembre, les Franciliens sont appelés à se prononcer sur Arc Express, le projet régional de métro automatique autour de Paris. Ils ont jusqu’au 31 janvier 2011 pour assister à l’une des 21 réunions publiques organisées dans de nombreuses communes concernées.

transport h Ce 4 novembre, la salle des fêtes de Saint-Maur-des-Fossés (94) a des allures de RER A. On se presse, on peine à entrer. L’objet de cette mobilisation excep-tionnelle : Arc Express. Il est vrai qu’ici le projet offre plusieurs variantes, avec des tracés rose, bleu ou vert. « Le vert répond aux attentes des salariés, lance Pierre. J’es-père que Saint-Maur ne ratera pas le train. » un président d’association de commer-çants s’inquiète de l’impact des travaux et revendique « le droit au bonheur ». « La qualité de vie, ce n’est pas que le calme, rétorque Laurent. C’est aussi réduire les temps de transport. » Certains plaident pour une infrastructure aérienne, sur pilotis. D’autres voudraient une variante passant au sud de la boucle de la Marne. « Nous allons faire un test en termes de tra-fic, vous aurez les moyens de comparer », répond Jean-François Hélas, au nom du maître d’ouvrage, le Syndicat des trans-ports d’Île-de-France (Stif). Avec ses 60 kilomètres de long et 74 com-munes traversées, Arc Express est le projet phare des opérations de transports prévues par la Région pour améliorer les déplace-ments en banlieue. Ces réunions publiques permettent au Stif de présenter le projet et aux riverains, associations ou élus de poser leurs questions et de formuler leurs sugges-tions. Quant à ceux qui ne peuvent pas se déplacer : un site internet dédié leur permet de poster des questions et de contribuer ainsi au débat. l j. v. et p. c.

h www.arcexpress.fr. Sur la concertation et les réunions publiques : www.debatpublic-arcexpress.org.

concertation Jusqu’au 31 janvier 2011

Arc Express : le débat public bat son plein

« Je voulais en savoir plus sur la variante verte du tracé qui m’intéresse.  Le problème,  c’est que la plupart des gens qui participent  à ces débats  sont rarement  ceux qui utilisent des transports  en commun. »

« J’avais une question à poser sur la gare de Champigny et son éventuelle connexion avec Arc Express.  J’ai trouvé la réponse un peu évasive… Mais  le projet de métro automatique  a l’air alléchant, avec beaucoup de points positifs. »

« Cette réunion à Saint-Maur a fait progresser le débat. La participation  était importante et les échanges  étaient proches des préoccupations du territoire. La position d’un certain nombre d’habitants de la boucle, un secteur bien desservi par le RER A, était attendue. »

EN vuE 3

un mois d’ivresses, sans modération

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Aux Vaux de Cernay (78), le texte de Cueco, Dialogue avec mon jardinier, lu avec gourmandise par Jean-Pierre Marielle, répond aux œuvres de Satie et de Debussy. Musiques japonaises, grands crus de cacao, lectures, mezze, chants iraniens ou chœurs des îles Féroé : du 5 septembre au 10 octobre, le Festival d’Île-de-France a transformé en terres de rencontres artistiques les plus beaux sites de la région : le musée du Quai-Branly (75), la ferme de la Haute Maison à Saint-Loup-de-Naud (77), l’abbaye de Port-Royal-des-Champs (78), etc. l

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Charly Florandeau, Saint-Maur-des-Fossés (94).

Jean-François Hélas, directeur du projet Arc Express au Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif).

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Page 4: Île-de-France, le Journal N°31

“ La vidéo-surveillance, c’est très coûteux, mais quelquefois nécessaire. ” c’EST LAncé | |

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Choisis par l’institut CSA, deux Franciliens, Céline Phin-queguy, responsable des ventes à la RATP et Brian Baker, réceptionniste dans un hôtel, ont interrogé le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon. Extraits de cet entretien, dominé par les questions de sécurité...

BRIAN BAkER : En Île-de-France, quelle est la réalité de la délinquance ?JEAN-PAuL HuCHoN : Les Franciliens sont globalement moins inquiets, mais les délits sont de plus en plus violents. C’est pourquoi je réclame un renforce-ment des effectifs sur le terrain, au plus proche des besoins. Cet enjeu de la proximité est essentiel. Il y a cinq ans, à villiers-le-Bel (95), j’ai parlé avec des CRS. Ils venaient de Thionville (57). Ils n’avaient pas la moindre idée du lieu où ils intervenaient. BRIAN BAkER : Justement, la police de proximité n’existe plus. Faut-il la rétablir ?JEAN-PAuL HuCHoN : Le gouvernement défend l’idée d’une police de projection. C’est un choix politique et budgétaire. Je le regrette. Mais, si la Région n’a pas les moyens ni la compétence de se transformer en autorité de police, nous ne baissons pas les bras. Grâce aux conventions que nous signons avec le ministre de l’Intérieur, nous encourageons l’État à assurer la présence des forces de sécurité là où c’est nécessaire. Nous participons au financement de la construction des commissariats. Le gouvernement, lui, s’engage à maintenir des effectifs suffisants. CéLINE PHINquEGuy : Sur certaines lignes de bus, comme celle de Bobigny (93), le matériel de vidéo-surveillance est parfois obsolète... JEAN-PAuL HuCHoN : : Le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) lance actuellement un plan de quatre ans pour renouveler le matériel. Donc les choses vont s’améliorer. La vidéosurveillance, je n’y suis pas opposé. Nous équipons les lycées, quand la communauté scolaire en fait la demande. C’est souvent très coûteux, mais quelquefois nécessaire. CéLINE PHINquEGuy : Pensez-vous renforcer les effec-tifs de sécurité dans les transports ?JEAN-PAuL HuCHoN : Le corps de police de la sécu-rité de la RATP, nous le finançons intégralement. Nous allons prolonger naturellement cet effort. Le Parlement envisage d’augmenter le montant des amendes de stationnement. Si cela se confirme, cela offrira des marges de manœuvre car ces recettes permettent au Stif de financer les effectifs de police dans les transports. BRIAN BAkER : : Et le Stif intervient aussi pour faire progresser la solidarité…JEAN-PAuL HuCHoN : Oui, notamment pour rendre les transports accessibles à tous. La Région, elle, a mis en place la gratuité des transports en commun pour les titulaires du revenu de solidarité active (RSA), des tarifs préférentiels pour les jeunes ou des réductions atteignant 75 % pour les bénéficiaires de l’allocation parent isolé (API). l

« Davantage de policiers sur le terrain »

île-de-france | d é c e m b r e 2 0 1 0 - J a n v i e r 2 0 1 1 | nº 31

Depuis 2000, la Région a investi quelque 250 millions pour le pôle de recherche de Saclay-Orsay (91). Et, pour conforter le rôle stratégique de ce plateau dans le paysage scientifique et universitaire francilien, la Région prévoit d’injecter, d’ici à 2014, 170 millions d’euros d’investissements

supplémentaires : soutien à la rénovation du Campus d’Orsay, Maison de l’étudiant et construction de l’Institut de mathématiques de Paris-Sud 11, financement d’un nouveau quartier urbain, rénovation des rames des RER B et C, mise en service de bus en site propre, etc.

H(92) châtenay-MalaBryavec l’aide de la région, 206 arrêts de bus de la communauté d’agglo-mération Les Hauts-de-Bièvre vont être aménagés pour devenir accessibles aux personnes handicapées.

(94) freSneSQuel chantier ! après la création d’un bâtiment qui abrite une salle polyvalente et le CDi, le lycée Frédéric-Mistral attaque le ravalement extérieur de la cantine.

(95) cergyÇa pousse… Façades en terre cuite et panneaux photovoltaïques sur le toit : les premières maisons de la résidence Les Lavandins sont résolument écolos.

(91)Breuillet révolution au château. Destinée à accueillir la nouvelle mairie, cette bâtisse située le long de l’orge en profite pour devenir exemplaire, du point de vue énergétique. Un projet primé par la région.

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h Céline Phinqueguy, responsable des ventes à la RATP, Sèvres (92).

h Brian Baker, réceptionniste dans un hôtel, Paris 19e.

Cinq nouvelles lignes de bus TZenEn plus de la ligne Sénart-Corbeil (77 et 91), qui sera mise en service au printemps 2011, cinq autres lignes de bus labellisées TZen verront prochainement le jour : Sénart (77 et 91) - Melun (77) ; Porte-de-Pantin (Paris 19e) - Livry-Gargan (93) ; Corbeil-Essonnes - évry – Grigny (91) ; Christ-de-Saclay - Massy (91) ; Garges-lès-Gonesse (95) - Triangle-de-Gonesse (95)- Villepinte (93). l

L’égalité grandit au lycéeUn observatoire examinant la réussite scolaire va voir le jour en Île-de-France. Grâce à lui, le conseil régional compte favoriser un rééquilibrage territorial de l’offre de formation au profit des villes et des quartiers populaires. Une manière de compenser les effets de la réforme de la carte scolaire. Autre nouveauté : à partir du 1er janvier, le quotient familial sera pris en compte dans la tarification de la cantine scolaire. La mesure sera expérimentée dans 20 lycées franciliens. l

Feu vert pour Autolib’Initié par la Ville de Paris et soutenu par la Région Île-de-France, le projet Autolib’ démarre. Il permettra de louer 7 jours sur 7 et 24h sur 24 des voitures électriques pour des déplacements courts, sans imposer le retour du véhicule à son point de départ. La Région vient de donner son feu vert pour participer au financement de 190 stations Autolib’ en proche couronne, comme à Créteil (94), Drancy (93), Sceaux (92), Fontenay-aux-Roses (92), Maisons-Alfort (94), Bagnolet (93) ou encore Clamart (92). l

Champions dans leurs métiersLa finale nationale des Olympiades des métiers se tiendra en février en Île-de-France. Cet événement, qui existe depuis 1950, fait concourir de jeunes professionnels de 18 à 23 ans, apprentis, compagnons, élèves de lycées professionnels ou salariés. C’est un hymne aux savoir-faire et à la mixité dans la vie professionnelle, dans les métiers les plus divers, de la cuisine à la menuiserie, de l’horticulture à la technologie automobile, de la tapisserie d’ameublement aux arts graphiques. Les lauréats représenteront la France aux 41es Olympiades, programmées en octobre 2011 à Londres. l

FAITS ET GESTES4Moins de bruit, le train !Trois écrans acoustiques seront installés, le long des voies ferrées, à vanves et à Malakoff (92), pour soulager les habitants de 73 logements qui subissent des nuisances sonores particulièrement importantes. La Région financera 50 % des études et des travaux. l

en direct du conseil régional

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En BTS couture, Julien Bonnet, créateur d’une ligne de vêtements à 21 ans, défendra les couleurs de l’Île-de-France.

FAcE-à-FAcE | JEAn-PAUL HUcHOn | |

Page 5: Île-de-France, le Journal N°31

Accompagner territoires et sec-teurs d’activités vers une croissance durable, sociale et environnementale, c’est l’objet des états généraux lancés par la Région.

économie h Transport, bâtiment, agriculture, tourisme, économie numérique… Ces secteurs por-teurs de l’économie francilienne se retrouvent en première ligne pour le développement d’un nou-veau modèle économique et social. une conversion se révèle donc nécessaire pour accompagner ces secteurs vers une croissance durable. C’est tout particulière-ment vrai dans le domaine agri-cole. Actuellement, 90 % de la surface agricole utile est réservée aux grandes cultures « convention-nelles », soumises aux évolutions conjoncturelles. L’horticulture et le maraîchage résistent difficile-ment. Parallèlement, la demande en agromatériaux (végétaux pour isolants…) et en énergie verte (rési-dus de récoltes pour chaufferies…) s’accentue, offrant de nouveaux débouchés. Pour accompagner

cette adaptation de l’économie, la Région lance des états généraux de la conversion écologique et sociale, une conversion porteuse, à terme, de bénéfices écologiques, sociaux et économiques pour tous les Franci-liens. Ces états généraux, lancés dès le début de l’année 2011, pour une durée d’au moins deux ans, vise-ront à rendre opérationnels les principes de « Territoires écologi-quement prioritaires » et de « Haute Qualité sociale ». Ils comprendront des groupes de travail thématiques, des ateliers locaux, un site Internet et des cahiers d’acteurs. l

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JuSqu’Au 20 JAnvIERExposition L’Île-de-France au fil de l’eau.Sur les murs du conseil régional, 35, bd des invalides, paris 7e.

Du 15 Au 17 DéCEmBRESession du conseil régional. Débat budgétaire. Hémicycle du conseil régional,57, rue de Babylone, paris 7e.

LE 6 JAnvIERDébat public sur arc Express à 20 heures. réunion territoriale.Salle Le tapis rouge, rue de la Liberté, Colombes (92).

LE 13 JAnvIERDébat public sur arc Express à 20 heures. réunion territoriale.Espace Francis-Delage, asnières-sur-Seine (92).

LE 18 JAnvIERDébat public sur arc Express à 20 heures. réunion territoriale.Espace Fraternité, aubervilliers (93).

LE 20 JAnvIERDébat public sur arc Express à 20 heures. réunion territoriale.Hôtel de Ville, pantin (93).

Du 3 Au 5 févRIER Finales nationales des 41es olympiades des métiers. Salon des métiers.parc des expositions, porte de Versailles, paris 15e.

États gÉnÉraux de la conversion Écologique et sociale

Encourager un nouveau modèle de développement

FAITS ET GESTES 5

Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en île-de-France ?

Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique en île-de-France est…

Là où vous vivez en île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont…

Actuellement, là où vous vivez en Ile-de-France, diriez-vous que les inégalités sociales sont…

En Ile-de-France, pensez-vous qu’un jeune puisse trouver un premier emploi…

En dépit des tensions sociales, les Franciliens sont toujours heureux de vivre dans leur région.

Les habitants de la région sont toujours aussi heureux de vivre en Île-de-France (88 %). C’est particulièrement le cas dans les Hauts-de-Seine (91 %) et dans le val-de-Marne (92 %), ainsi que pour les plus jeunes des Franci-liens (92 % parmi les moins de 25 ans). Parallèlement, la percep-tion des relations entre les gens demeure toujours aussi positivedans la région (89 %), en dépit du contexte social tendu qui a pré-valu ces dernières semaines avec le mouvement de grève contre la réforme des retraites.Dans le même temps, la per-ception du climat économique repart à la hausse (+4 points depuis septembre). Désormais, 50 % des Franciliens trouvent l’activité économique régionale

dynamique. Cette confiance accrue se constate notamment dans le val-de-Marne (59 %) mais ne gagne pas les Parisiens intra-muros (45 %) pour le moment.En revanche, après une hausse continue depuis octobre 2009, la satisfaction à l’égard de la qua-lité de l’environnement baisse de 7 points en cet automne 2010. Cette satisfaction demeure tou-tefois élevée (72 %) et bien supé-rieure à son niveau d’avant 2009, surtout auprès des habitants de la grande couronne (76 %). Trou-ver un logement reste le principal problème pour 89 % des Franci-liens. Pour les plus jeunes et les catégories populaires, on atteint même 92 %. La situation est par-ticulièrement critique dans les Hauts-de-Seine, avec seulement 3 % d’habitants considérant qu’il est facile de trouver un logement.

Bruno jeanBart, directeur général adjoint, opinionWay

Le bonheur de vivre Un climat économique plus dynamiqueActuellement, êtes-vous heureux ou non de vivre en île-de-France ?

Là où vous vivez, est-ce que les relations entre les gens sont…

Êtes-vous satisfait ou non de la qualité de l’environnement ?

Diriez-vous que, en ce moment, l’activité économique est…

à votre avis, trouve-t-on un logement…

sOndage réalisé par téléphOne pOur « Île-de-France » entre le 2 et le 6 nOvembre 2010 sur un échantillOn de 905 persOnnes, représentatiF de la pOpulatiOn Francilienne âgée de 18 ans et plus, selOn la méthOde des quOtas.

bAROMèTRE ce que pensent les franciliens

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La qualité des relations entre les gens

La qualité de l’environnement

Le climat économique

Le logement

de la vie animale en ville ! Des lapins gambadant sur le centre du rond-point de la Porte Maillot (75), des chevreuils s’aventurant dans le parc du château de Ferrières (77)… Quand patrimoines culturel et naturel se rencontrent, cela donne 73 clichés, réalisés par Laurent Geslin et des photographes de l’Association sportive de la chasse photographique française. l

h Jusqu’au 31 mars 2011, au parc floral de paris. www.natureparif.fr.

Le recyclage, une filière d’avenir. à Limay (78), les huiles de friture deviennent du biodiesel. ©

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L’Île-de-France donne de la voix. Au moment où les fonds européens vont être réformés, elle avance ses arguments. objectif : faire en sorte que les territoires franciliens les plus fragiles ne soient pas oubliés à partir de 2014.

loBBying h Bienvenue au Tipi, dans le populaire 18e arrondissement de Paris ! Cet espace dyna-mique d’insertion (EDI) se veut un lieu de tran-sition vers l’insertion professionnelle pour des jeunes en difficulté sociale ou comportementale. « Avec les jeunes, nous faisons un travail indivi-duel sur mesure, explique Joaô Fatela, directeur de l’association Parcours, qui gère le Tipi. Cela demande du temps, donc de l’argent. Sans les fonds régionaux et européens, nous ne pourrions remplir cette mission. » à Aulnay-sous-Bois (93), ce sont 110 logements sociaux exemplaires sur le plan énergétique qui verront le jour grâce à ce coup de pouce de l’Eu-rope. à Chanteloup-les-vignes (78), c’est tout un projet urbain structuré autour de la filière écoconstruction qui est soutenu. Au total, en additionnant le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen de développement régional

(FEDER), près de 700 millions d’euros ont été alloués par l’Europe au territoire francilien pour la période 2007-2013. Mais l’année prochaine, la stratégie européenne va être redéfinie, avec le risque que ces subventions ne soient reconduites qu’en partie, à partir de 2014.

Une stratégie en trois temps Face à cet enjeu, la Région joue la carte de la prudence… et de la mobilisation. En juin dernier, dans un courrier adressé à la Commission euro-péenne, elle réaffirmait sa position sur le sujet : « Toutes les régions européennes peuvent tirer uti-lement partie [de la politique européenne] pour améliorer la cohésion territoriale dans l’Union européenne, en réduisant les écarts de développe-ment entre régions mais également en s’attaquant aux disparités infrarégionales. »C’est ce message qui a été au cœur de la visite en Île-de-France, en septembre dernier, du com-missaire européen en charge de la politique régionale, Johannes Hahn. Nouvelle étape de cette mobilisation, début décembre : l’organisa-tion des journées de l’Île-de-France, à Bruxelles. Histoire d’entretenir la pression. l Xavier diaz

2007-2013 700 millions d’euros d’aides en Île-de-France

Indispensables fonds européens

Lula aux Lilas « J’ai toujours su que je vivrais ici un jour. » Fils d’une professeure de fran-çais, Lula Suassuna est fasciné depuis longtemps par la culture française. En 2002, ce natif de Salvador de Bahia (Brésil) prend un aller simple pour traverser l’océan. Passionné d’art, il s’inscrit à la Sorbonne et devient guide-interprète. « Ma clientèle est internationale : touristes français, anglophones et… de plus en plus de Brésiliens ! », explique le jeune homme, habitant des Lilas (93). Comédien, il a joué Amadeus au fes-tival d’Avignon 2010 et s’essaie aussi au cinéma. Pour conjuguer ses pas-sions, il prépare des visites guidées de la capitale sur le thème du 7e art. « J’aimerais faire découvrir aux Pari-siens un autre Paris. J’ai déjà visionné plus de 60 films pour relever au mieux ce défi. » Le clap de début est prévu au printemps prochain. lhttp://www.lulasuassuna.com/

préSidence francilienneLa vice-présidente du conseil régional d’Île-de-France, Michèle Sabban, a été réélue à la tête de l’assemblée des régions d’Europe. Cette institution rassemble 270 régions issues de 33 pays.

explique-Moi l’europeà Houjarray (78), la Maison Jean-Monnet prévoit d’accueillir, cette année scolaire, des classes issues de 60 lycées franciliens et des groupes d’une quinzaine de centres de formation des apprentis et de missions locales. au menu, l’histoire de la construction européenne, les institutions, les programmes communau-taires…

une aide pour touSEngagée au Sri Lanka dans des actions de coopération depuis le tsunami de 2004, la région Île-de-France continue d’œuvrer pour la reconstruction du district de trincomalee. Elle vient d’apporter son soutien à l’association Solidarité laïque qui, avec ses partenaires sri-lankais, poursuit son combat en faveur de l’éducation. réhabilitation d’écoles maternelles et formation des enseignants sont prévues, avec le souci d’éviter toute discrimination entre les populations tamoules, cinghalaises ou musulmanes.

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Au Tipi, à Paris : cet espace dynamique d’insertion aide les jeunes à aller à la découverte d’eux-mêmes et à trouver un emploi grâce à des ateliers comme celui d’arts plastiques. Il bénéficie d’une aide du Fonds social européen.

lula suassuna, 32 ans, brésilien, guide et cOmédien, habite aux lilas (93).

De fil en aiguilleun BTS de design textile en poche, Audrey Charles, 25 ans, a terminé ses études à Berlin, avec une licence internationale Textile et calligra-phie. Ne trouvant pas de travail dans la capitale allemande, elle contacte Batik International, qui propose des formations via des stages à l’étranger pour les demandeurs d’emploi. Après son stage, elle est embauchée par une société fabriquant du tissu d’ameu-blement. « J’ai des responsabilités que je n’aurais pas eues en France avant 10-15 ans ! Au Vietnam, il manque des designers, le secteur est à la recherche de créatifs. » Audrey observe les tech-niques de broderie à la main, « un savoir-faire qui n’existe plus en France, ou alors en haute couture ! » Bien adaptée à Hanoi, Audrey reconnaît cependant que le rythme de vie est très stressant. « Quand je rentre dans l’Essonne, le calme me fait du bien. » l

audrey charles, 25 ans, Originaire d’Orsay (91), est designer textile à hanOi (vietnam).

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Quelques exemples de décisions votées depuis trois ans.

Commissariats et gendarmeries construits ou rénovés avec l’aide de la Région

LÉGENDE

Commissariats, gendarmeries et antennes de police rénovés, mis aux normes ou réhabilités (travaux effectués, en cours ou à programmer).

Commissariats, gendarmeries et antennes de police construits (travaux effectués, en cours ouà programmer).

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coproduction h La sécurité, c’est l’affaire de l’État, c’est entendu. Et les Franciliens le savent. Au gouvernement la responsabilité de protéger les citoyens et leurs biens, de déployer sur le ter-ritoire les effectifs de police et de gendarmerie là où les besoins sont les plus criants. à lui encore de donner à la justice les moyens de travailler convenablement. Cependant, sur le terrain, les choses s’écrivent souvent différemment. De plus en plus, les collectivités locales sont sollicitées

pour participer au maintien de l’ordre et de la tranquillité. Selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAu), on dénombre actuellement près de 380 services de police municipale en Île-de-France. Quant aux conseils généraux, ils concentrent l’essentiel de leur action pour la pré-vention de la délinquance.Les Régions ne sont pas en reste. En Île-de-France, une convention a même été signée avec l’État pour prendre en charge une partie

des travaux de construction ou de rénova-tion de commissariats et de gendarmeries. Le 17 novembre dernier, dans le cadre d’une aide à l’implantation locale des forces de sécurité, les élus régionaux ont ainsi voté les crédits néces-saires au réaménagement de commissariat de Fontainebleau (77), à la mise aux normes des locaux de garde à vue dans le commissariat de versailles (78) et à la réalisation de travaux d’accessibilité dans ceux des 2e, 3e, 4e, 18e et 19e arrondissements parisiens. Ajoutez à cela la construction d’une nouvelle caserne de gen-darmerie à Bray-sur-Seine (77). Au total, depuis 1998, ce sont quelque 107 millions d’euros de crédits qui ont été votés pour ces chantiers. Avec des opérations d’envergure, comme à Ermont (95) ou à Clichy-sous-Bois (93), où l’aide régionale atteint les 6 millions d’euros. Cette

Construction de commissariats, sécurité dans les lycées

La sécurité demeure une attente forte des Franciliens, surtout dans les ter-ritoires les plus pauvres et les plus exposés à la crise urbaine, économique et sociale ou dans les quartiers les plus concernés par le recul des services publics. La Région prend ses responsabilités, agit et interpelle l’état.

Depuis 2008, la Région Île-de-France a voté les crédits nécessaires pour participer à des travaux de construction de 13 casernes de gendarmerie ou commissariats de police.

La Région en renfort

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implication du conseil régional dans le champ de la sécurité est unique en France (lire le Face à Face avec Jean-Paul Huchon page 4). La Région apporte son aide financière à l’État – un soutien qui va jusqu’à 60 % du montant des travaux si le projet concerne un quartier prioriaire de la poli-tique de la ville – et celui-ci s’engage à affecter sur place le nombre de fonctionnaires adéquat. Avec, parfois, des déconvenues : à Taverny (95), la construction d’un nouvel hôtel de police est au point mort alors qu’elle était annoncée par l’État depuis… 2001. Les subventions de la Région et du conseil général ont cependant bel et bien été votées. En attendant le début des travaux, un syndicat vient d’attribuer au commissariat actuel de Taverny un « 17 d’or » dans la caté-gorie « gruyère géant » pour dénoncer son état de délabrement. Autre situation délicate dans plusieurs gares franciliennes : plusieurs postes de police y souffrent d’un manque chronique d’effectifs. Pourtant, la Région a voté les crédits pour les travaux nécessaires, dans les gares de Cergy (95), Massy-Palaiseau (91), Juvisy (91), Évry (91), villeneuve-Saint-Georges (94), Melun (77), Chanteloup-les-vignes (78) ou encore Sarcelles (95). Autant d’exemples qui éclaire-ront les débats entre l’État et la Région lors de la renégociation, début 2011, de ces conventions.

lycées mieux protégés

Partenaire exigeant, la Région agit aussi pour ren-forcer la sécurité dans les établissements placés sous sa responsabilité directe, comme les lycées. Certes, impossible de se substituer à l’État pour créer ou rétablir des postes de surveillants jugés indispensables afin d’éviter des intrusions de per-sonnes extérieures à l’établissement (*). Mais face à un phénomène qui se traduit parfois par des actes d’une grande violence, des travaux sont engagés pour mieux protéger les bâtiments et ceux qui y travaillent : élèves, enseignants ou techniciens. Au lycée professionnel Jules-Michelet de Fontenay-sous-Bois (94), un grillage a été posé pour empê-cher les intrusions côté gymnase. à Sceaux (92), les fenêtres du lycée Lakanal vont être désormais

étuDES | Institut d’aménagement et d’urbanisme |

protégées d’éventuels jets de pierres. Celles des salles de chimie du lycée Arthur-Rimbaud de Garges-lès-Gonesse (95) disposent maintenant de barreaux. à Épinay-sur-Seine (93), des travaux sont prévus pour sécuriser les livraisons à la can-tine du lycée Jacques-Feyder. Quant aux clôtures du lycée Louis-Armand, à Nogent-sur-Marne (94), elles vont être rehaussées avant la fin 2010.

tranquilliser les voyageurs

Au lycée Jean-vilar, à Meaux (77), 12 camé-ras permettront d’avoir constamment un œil sur les lieux stratégiques, des portes d’accès jusqu’à l’abri à vélos… Avec cet établissement, ce sont plus de 300 des 469 lycées franciliens qui sont équipés en vidéosurveillance, tou-jours à la demande des proviseurs et après un vote positif de leur conseil d’administration. Si le rôle dissuasif des caméras n’est pas à négli-ger, des études réalisées à Londres montrent cependant que leur présence est de plus en plus intégrée par les délinquants dans leurs dépla-cements. Faut-il pour autant enterrer la vidéo-surveillance ? Les spécialistes jugent qu’elle est surtout efficace dans les bâtiments, les trains, les bus, les métros… C’est d’ailleurs dans les transports – et notam-ment dans le RER – que les Franciliens se sen-tent le plus en insécurité. Or, tranquilliser les voyageurs dans un territoire où l’on compte, chaque jour, plus de 12 millions de déplace-ments en transports collectifs est un vrai casse-tête. Tout nouveau tout beau, le train express régional, le Francilien, offre des réponses pour éviter les actes de dégradation volontaires ou les agressions de voyageurs. Des caméras ont certes été installées à bord des rames, mais elles sont ici un maillon de la chaîne parmi d’autres : les éclairages ont été bien pensés et, surtout, les voyageurs prennent place dans un « train boa », constitué d’une seule et même voi-ture sur un seul niveau. Conséquence : on voit tout, d’un bout à l’autre du train et, surtout, on ne se retrouve jamais isolé. Parce que, décidé-ment, la présence humaine reste, là encore, la meilleure des protections. l pierre chapdelaine

(*) après l’agression au couteau d’un élève, le 2 février 2010, au lycée adolphe-Chérioux à Vitry-sur-Seine (94), les enseignants avaient dénoncé le manque d’encadrement, soulignant que cet établissement constitué de 14 hectares d’infrastructures scolaires et accueillant 1 500 élèves comptait alors 11 surveillants.

à Ermont (95), le nouveau commissariat, en partie financé par la Région, est quatre fois plus grand que l’ancien.

En attendant la construction d’un bâtiment, le commissariat de taverny s’est vu attribuer un « 17 d’or » dans la catégorie « gruyère géant ».

la sécurité observée à la loupeDepuis 2000, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) créé par la Région Île-de-France s’est doté d’une mission études sécurité. Quatre objectifs lui sont assignés : apporter aux élus

régionaux une aide à la décision, organiser des échanges et des débats autour des pratiques de sécurité urbaine, animer la réflexion sur les métiers et les formations et rendre plus lisible l’action du conseil

régional. À côté de ce travail, la mission mène des enquêtes sur le sentiment d’insécurité des Franciliens. Tous les deux ans, elle réalise ainsi une enquête auprès de la population. Enfin, elle fournit des

études détaillées sur des questions souvent sensibles : l’impact de la vidéosurveillance, la sécurité dans les transports, les métiers et les politiques de sécurité, l’état des lieux des polices municipales en Île-de-France.

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Ouvert depuis le 30 septembre, le commissariat de Clichy-sous-Bois a été financé à 60 % par la Région.

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SAvOIR + | |

h En signant avec l’état des conventions en matière de sécurité et en participant à la construction de commissariats et de gendarmeries, la Région améliore un service public. Elle contribue à mettre à la disposition des Franciliens des équipements indispensables. J’ai malheureusement vu trop de lieux qui étaient indignes, pour le public comme pour les personnes qui y travaillent. Aujourd’hui, ce partenariat avec l’état mériterait d’être renforcé.

h Nous arrivons dans la phase de renégociation de ces conventions. Mon souhait, c’est que la Région soit mieux considérée, qu’elle participe le plus en amont possible à l’instruction de ces projets. Ainsi, nous pourrons à la fois être un partenaire de l’état et un soutien des collectivités locales pour les aider à développer leurs territoires. Il faut aussi aller plus loin sur le contenu de ce travail avec l’état. Nous demandons un effort particulier pour un meilleur accueil des victimes, notamment les femmes ayant subi des violences, les mineurs et les personnes à mobilité réduite. Enfin, l’état doit mettre en place dans les locaux créés ou réhabilités par la Région, les effectifs nécessaires, sans lesquels l’action en matière de sécurité ne peut être efficace.

h Dans les lycées comme dans les bases régionales de loisirs qui sont des priorités de la Région, nous devons être exemplaires en matière de sécurité. Ce sont des lieux qui accueillent un public très nombreux. C’est notre responsabilité. Nous avons malheureusement régulièrement des exemples de problèmes de sécurité dans les transports et dans les lycées. Je note que l’action de la Région n’a été mise en cause dans aucun de ces cas, mais cela nous fait quand même réfléchir aux moyens que nous pouvons mettre en œuvre afin d’éviter au maximum que de tels événements se reproduisent.

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« Soyons exemplaires »

aBdelhak kachouri, vice-président du cOnseil régiOnal chargé de la citOyenneté, de la pOlitique de la ville et de la sécurité.

L’association CPCV Île-de-France, soutenue par la Région dans son action de prévention de la récidive, encadre des chantiers de travaux d’intérêt général destinés à des condamnés pour des petits délits.

alternative h « Y a pas photo : les travaux d’intérêt général, c’est largement mieux que la prison ! Même si, là, il fait un peu froid… » Mahmoud, 42 ans, parle en connaissance de cause : c’est pendant qu’il purgeait une peine de prison qu’il a écopé d’une sanc-tion pénale de 140 heures de travaux d’in-térêt général (TIG), parce qu’il refusait de donner son ADN. Son jeune compagnon du jour, S., ne veut rien dire de lui et de ce qui l’a mené à une condamnation… Pour lui, les TIG sont avant tout « un moyen de rat-traper ses conneries ». « C’est pas une fierté, même si c’est mieux d’être utile ! » Ce matin-là, les deux hommes ramassent des déchets dans la forêt de Montmorency (95). Ce chantier est l’une des actions mises en place depuis 2001 par l’associa-tion CPCv Île-de-France, à la demande de l’administration pénitentiaire du val-d’Oise et avec l’aide de la Région, en vue d’appliquer les peines de travaux d’intérêt général ordonnées par les tribunaux pour les petits délits. L’Office national des forêts (ONF) décide des lieux des chantiers et répartit les tâches entre les « tigistes » sui-vis par le CPCv. Les condamnés effectuent

entre 40 et 240 heures de TIG : nettoyer les chemins, ramasser les déchets laissés par les promeneurs… « Ce n’est pas trop désa-gréable, on est au milieu de la nature, raconte Mahmoud. Depuis que je nettoie la forêt, je ne jette plus mes déchets n’importe où. » Ancien travailleur social dans des centres d’hébergement d’urgence, Fritz Lemaine les encadre : « J’ai déjà été menacé… mais ça se règle toujours à l’amiable. Parfois, ils ne viennent pas, ou refusent de descendre du camion ou de travailler. Les jeunes, surtout, sont difficiles ; les plus mûrs assument leurs erreurs et essaient de se racheter. » Le CPCv propose à tous ses tigistes une démarche d’insertion, en plus des travaux : une demi-journée pour la recherche d’emploi, une aide aux démarches, des contacts pour du travail ou pour un logement…

En lien avec la sociétéLes résultats ? « On ne les revoit pas ! », résume Jean-Marc Evrard, coordinateur du dispositif. « Mais le public concerné est particulier car il s’agit souvent de premières condamnations, pour vols, dégradations… Le but est de ne pas les couper de la société, et de leur faire réaliser leur chance de ne pas être incarcérés. » En 2009, le CPCv a accueilli 129 personnes pour des TIG sur les chan-tiers forestiers et les chantiers tags. De son côté, la Région a soutenu, la même année, 35 organismes pour des actions de préven-tion de la récidive. l julie védie

reportage Lutte contre la récidive

« C’est pas une fierté, mais c’est mieux d’être utile ! »

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Les chantiers forestiers, effectués dans le cadre des travaux d’intérêt général, permettent aux « tigistes » d’exécuter leur peine. Ici, dans la forêt de Montmorency, on ramasse les déchets.

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6,4% des Franciliens

interrogés en 2009 par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme déclarent avoir été victimes d’agression.

48% des personnes

interrogées dans cette même enquête déclarent avoir peur, au moins de temps en temps, dans leur environnement proche ou dans les transports en commun. Elles étaient 51 % en 2001.

17 organismes pilotant des

programmes d’aide psychologique aux victimes ont perçu un soutien financier du conseil régional en 2009.

263 commissariats, gendarmeries et postes de sécurité ont reçu l’aide de la Région entre 1998 et 2009, soit pour des projets de construction, soit pour des travaux de rénovation et de mise aux normes. L’aide régionale varie de 30 à 60 % du montant des travaux, selon le territoire concerné.

1 209 agents de sécurité

RATP, 1 200 agents franciliens de la police ferroviaire et 115 médiateurs dans les bus du réseau Optile sont cofinancés par le Syndicat des transports d’Île-de-France.

75% des 2 100 bus

du réseau Optile (en grande couronne) seront équipés en vidéosurveillance et radiolocalisation avant fin 2011.

• Les Villes face à l’insécurité, n°155 des Cahiers de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France. En vente à l’IAU, 15, rue Falguière, Paris 15e. www.iau-idf.fr.

Page 10: Île-de-France, le Journal N°31

TENDANCES10SORTIR | | vu et

approuvépar vous

“ Notre société valorise la performance. Le sportif de haut niveau est présenté comme un héros. C’est un modèle identificatoire fort pour des jeunes en situation difficile. Promouvoir le sport de haut niveau dans les banlieues est indispensable pour donner aux jeunes l’envie de réussir. ”  Béatrice BarBusse, chercheur en sociologie du sport À l’université paris-est et présidente de l’us ivry handBall©

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Né il y a 120 ans au Japon, le judo est désormais tendance en Île-de-France. C’est d’ailleurs ici que se tiendront les prochains championnats du monde. Avec, à la clé, une aug-mentation attendue du nombre de licenciés dans les clubs.

émulation h C’était à Tokyo, en septembre dernier. Les sportifs franciliens décrochaient pas moins de six médailles lors des championnats du monde de judo, dont deux en or : une pour Lucie Decosse, l’autre pour Teddy Riner ! Aucun des jeunes judokas du Levallois Sporting Club (LSC) ne peut ignorer que le champion fait partie des 750 licenciés de leur club. Ces succès pourraient alimenter le judo en nouveaux licenciés. « L’effet “vu à la télé” fonctionne toujours auprès des jeunes, confirme Dominique Georges, directeur du club de Levallois-Perret (92). Désormais, les championnats du monde ont lieu tous les ans, ce qui augmente l’exposition médiatique. » Jusqu’ici, le judo était surtout porté par les jeux Olympiques. « Notre meilleure année en matière de recrutement d’adhérents a été 1996, confirme Pascal Renault, président du SGS Judo à Sainte-Geneviève-des-Bois (91). Les JO d’Atlanta avaient laissé des images fortes, comme celle de Marie-Claire Restoux embrassant la caméra après sa médaille d’or. » Maintenant, les spécialistes guettent avec

impatience les prochains championnats du monde, qui auront lieu à Paris entre le 23 et le 28 août 2011. De Frédéric Demontfaucon à Aurore Climence, les portraits des champions locaux ornent l’entrée du dojo de Sainte-Geneviève-des-Bois. « Les per-formances de nos combattants attirent surtout des cadets (15-16 ans). Mais nous mettons toujours en valeur le groupe », précise Pascal Renault. Pour la coupe d’Europe des clubs 2010, le SGS Judo, club « émergent » soutenu par la Région, a ainsi envoyé 14 licenciés en Russie, alors que cinq, seulement, étaient appelés à combattre. Et ils sont rentrés avec un titre de vice-champion !

Des valeurs éducativesSi un Français sur deux a déjà pratiqué le judo, c’est que celui-ci véhicule des valeurs. « Ce n’est pas par hasard si, à Levallois, nous mettons en avant l’escrime, le judo et le tennis de table. Ce sont trois sports à vocation éducative, proches des valeurs de l’olympisme », souligne Dominique Georges. Même son de cloche à Sainte-Gene-viève, où l’on met en exergue les huit points du code moral du judo : politesse, courage, sincérité, honneur, modestie, respect, contrôle de soi et amitié. De quoi attirer les plus jeunes tout en rassurant leurs parents l emmanuel schafroth

sport Les médaillés attirent de nouveaux licenciés

L’Île-de-France, l’autre pays du judo

pour en Savoir pluS • Le judo est apparu en France dans les années 1930.

• Natif de Clichy (92), Jean-Luc rougé fut le premier Français champion du monde, en 1975.

• L’Île-de-France compte à elle seule plus de 100 000 licenciés.

• pour trouver un club près de chez vous, contactez la FFJ par internet (www.ffjudo.com) ou par téléphone : 01 40 52 16 16.

HLes jeunes judokas du Levallois Sporting Club (LSC), qui compte 750 licenciés, s’entraînent dans les pas de leur champion Teddy Riner. Certains sont même allés l’accueillir à l’aéroport à son retour de Tokyo, en septembre, après un quatrième sacre mondial.

CIRquE

festival des rêveurs éveillésPour ses 20 ans, le festival invite petits et grands à découvrir l’univers enchanteur du cirque. Clowns, acrobates, danseurs, jongleurs, comédiens et musiciens venus de Finlande, d’Allemagne, de Belgique et de toute la France débarquent dans la caravane des Rêveurs, installée dans différents lieux de Sevran (salle des fêtes, bibliothèques, maisons de quartier).h Du 15 janvier au 5 février 2011.renseignements et réservations : 01 49 36 51 75. www.ville-sevran.fr.

CInémA

festival l’enfant et le 7e artPour ses 18 ans, le festival itinérant propose comme chaque année trois catégories de films, de fictions, de documentaires et d’œuvres d’animation pour le jeune public. Avec, cette année, Bébés de Thomas Balmès, Swing de Tony Gatlif... h Du 8 janvier au 8 avril 2011.Dans plusieurs villes de Seine-et-Marne, d’Essonne et des Yvelines.renseignements : 01 60 65 70 50. www.enfant7art.org (rubrique festival).

muSIquES

festival Sons d’hiverVingt ans déjà pour le festival du Val-de-Marne consacré aux musiques actuelles ! Au programme, cette année : du rap avec Kokayi & The Ceasarz, du flamenco avec Carmen Linares, ou encore du jazz contemporain, avec Steve Coleman… Mais aussi des ateliers, des stages, des expositions… h Du 21 janvier au 12 février 2011.Dans une quinzaine de villes du Val-de-Marne.renseignements : 01 46 87 31 31. www.sonsdhiver.org.

DESIgn

andrée putman, ambassadrice du styleLa première grande rétrospective consacrée à l’œuvre de la designer et architecte d’intérieur Andrée Putman : création de mobilier, aménagement de boutiques, invention du concept de « boutique-hôtel »… Cette artiste touche-à-tout revendiquait un design accessible à tous. h Jusqu’au 26 février 2011.Hôtel de Ville de paris, 5, rue Lobau, 75004 paris.accès gratuit. tous les jours sauf dimanches et jours fériés, de 10 h à 19 h.

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TENDANCES 11AcTIOnS | |

Un lieu | Le hall 7 du parc des expositions de Paris-Nord VillepinteTout nouveau, tout beau… et écologiquement performant ! Le hall 7 du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (93) a été inauguré le 14 septembre. Les enjeux de cette extension de 36 000 mètres carrés sont avant tout économiques : le marché des congrès et des salons représente 5 milliards d’euros de retombées et 100 000 emplois pour la Région. Mais c’est d’abord en matière de respect de l’environnement que le bâtiment se montre innovant. Le hall est recouvert d’une toiture végétalisée de 15 385 mètres carrés… h ZaC paris Nord 2, 93420 Villepinte. téléphone : 01 40 68 22 22.

La première antenne TNT écologique se fond dans le paysage !

Tournage du téléfilm anglais de la BBC « The Impressionists » dans le Val-d’Oise (95).

Le hall du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte a reçu la certification HQE.

Nuage informatiqueUne capacité de stockage massive, des serveurs liés en réseau, une puissance de calcul et des logiciels mutualisés : ce sont les caractéristiques d’un nuage informatique. Plusieurs utilisateurs peuvent ainsi avoir accès à de nombreux services, sans gérer l’infrastructure. Porté par des établissements comme l’école internationale des sciences du traitement de l’information (EISTI), à Cergy (95), le projet Marguerite vise à mettre en place ce nuage informatique. l

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Une idée | Un site pour sensibiliser les pros du cinéma à l’environnement La commission du film d’Île-de-France, qui assure la valorisation de la filière cinéma, a créé Ecoprod, un outil de sensibilisation au respect de l’environnement. Concevoir des décors non polluants, utiliser des cosmétiques bio pour le maquillage, utiliser moins d’énergie pour l’éclairage… Le site propose des fiches pratiques afin de rendre plus « propres » tous les aspects d’un tournage de film et un calculateur, Carbone Clap, en vue d’évaluer l’impact « gaz à effet de serre » des activités de production cinématographique.h www.ecoprod.com.©

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REPéRAGES | | Le vélo entre en gare…Trente nouveaux boxes à vélos à Savigny-le-Temple (77), autant à Ozoir-la-Ferrière (77), 88 emplacements à Chelles-Gournay (77), 40 autres à Choisy-le-Roi (94). Constatant que certains cyclistes ne se rendent pas à bicyclette jusqu’à la gare par crainte de se faire voler ou abîmer leur vélo, la Région finance des emplacements sécurisés dans les gares. l

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Un objet | Une antenne TNT écolo designFabriquée avec des matériaux naturels, comme le bois composite de sa base, traitée anti-UV pour sa durée de vie et ne nécessitant aucune source d’énergie, la première antenne TNT écologique ringardise la classique antenne télé « râteau » ! Le design a été travaillé pour permettre à l’antenne de se fondre dans le paysage, tandis que sa petite taille et sa légèreté la rendent facile d’installation. Mise au point par Antengrin, une entreprise de Vitry-sur-Seine (94), cette éco-innovation a été soutenue par la Région, à travers l’AIR (aide à l’innovation responsable). h plus d’info : www.antengrin.com.

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HISTOIRE12QUART D’HEURE HISTORIQUE

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Entre 1940 et 1942, environ 1 500 hommes et femmes ont été enfermés à Aincourt (95), un sanatorium transformé en camp d’internement, le premier de la France occupée.

régime de vichy h Aincourt, dans le val-d’Oise. un nom oublié, pourtant encore vivace dans la mémoire des quelque 300 personnes qui se sont réunies le 2 octobre dernier pour commémorer les 70 ans de l’ouverture de ce qui fut le premier camp d’internement de la France occupée pen-dant la Seconde Guerre mondiale. une cérémonie organisée par l’association Mémoire d’Aincourt, dont le président, Fernand Devaux, 88 ans, est l’un des rares survivants du camp. à l’origine, il s’agit d’un sanatorium, dont les malades ont été évacués lors de l’offensive allemande de juin 1940. En septembre 1940, vichy propose à la Gestapo parisienne d’ouvrir un camp pour les commu-nistes de la région. Berlin donne son accord, à la condition que les prisonniers soient arrêtés et que le camp soit gardé par des Français… Le préfet de Seine et Oise réquisitionne le sanatorium. Fernand Devaux a 18 ans lorsqu’il est arrêté à Saint-Denis, pendant qu’il distribue des tracts pour le parti communiste. « Au début, ça allait, on mangeait à notre faim », raconte-t-il, « mais, très vite, on s’est

retrouvés à plus de 600 dans un endroit prévu pour 150 malades. » Avec la complicité de gardiens, des documents politiques ou scolaires entrent dans le camp ; les jeunes obtiennent du matériel de volley-ball ; Fernand Devaux évoque même avec émotion les batailles de polochons dans le dortoir ! Les diri-geants du camp, eux, tentent de « retourner » les militants et de les rallier à Pétain en échange de la liberté. Des tensions naissent, une grève s’organise pour obtenir, avec succès, le droit de visite.

Rien de commun avec Auschwitz Les prisonniers sont éparpillés dans les camps ouverts par la suite en France. Certains, comme Jean-Pierre Timbaud, partiront à Châteaubriant (alors Loire-Inférieure, devenue Loire-Atlantique) Fernand Devaux quitte Aincourt en 1941 pour le camp de Rouillé (vienne), puis celui de Compiègne (Oise), avant d’être déporté à Auschwitz en juillet 1942… « Il n’y a rien de commun entre Aincourt et Auschwitz, à part la privation de liberté », pré-cise Fernand Devaux. Les bâtiments, abandonnés, devraient être réhabilités pour accueillir une rési-dence pour personnes âgées. L’association pourra y organiser chaque année sa cérémonie du souvenir, et la plaque posée à la mémoire des prisonniers sera conservée sur le bâtiment. l julie védie

commémoration Il y a 70 ans, dans le vexin…

Aincourt, premier camp d’internement français

La nouvelle vie de l’hôpital Richaud à VersaillesClassé aux Monuments historiques, l’ancien hôpital Richaud de Versailles (78), édifié au XVIIIe siècle, fut d’abord une modeste « maison de charité », puis un important hôpital jusqu’aux années 1960. Fermé en 1997, le bâtiment est laissé à l’abandon depuis. D’ici à 2013, l’ensemble, d’une surface de 6 000 m2 sur un terrain de plus de 21 000 m2, sera réhabilité et transformé en appartements haut de gamme, tandis que les bâtiments non classés seront remplacés par d’autres abritant des logements sociaux et une crèche ; une ancienne chapelle sera transformée en espace culturel… Le tout, réhabilité par l’agence d’architecture Wilmotte.

Retour sur la naissance de l’autoroute du SudLa naissance de l’autoroute A6 s’est faite dans la douleur. Tandis que l’idée de construire une autoroute au sud de Paris remontait à l’entre-deux-guerres, l’ouvrage ne sera achevé qu’en 1964, après d’âpres batailles, entre projets avortés, combats politiques et résistance des riverains. Alors que le premier tronçon, Paris-Corbeil, fête ses 50 ans, ce livre revient sur les trois décennies de controverses qui ont jalonné la construction de cet axe majeur de l’Île-de-France. h La Difficile Genèse de l’autoroute du Sud, Jean-Luc France Barbou, presses de l’École nationale des ponts et Chaussées.

Henri IV, prince de paix, patron des artsLe musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (78) met en valeur, dans son exposition consacrée à Henri IV, deux aspects majeurs de la vie d’un des rois les plus populaires de France : son œuvre pacificatrice dans le domaine de la vie politique et religieuse et son rôle de mécène. Près de 120 œuvres (manuscrits, peintures, sculptures, estampes, imprimés…) conservées au Louvre, à Versailles, aux Archives nationales et ailleurs ont été réunies pour l’occasion. h Jusqu’au 3 janvier 2011.Musée d’archéologie nationale, château de Saint-Germain-en-Laye, place Charles-de-Gaulle, 78105 Saint-Germain-en-Laye. tél. : 01 39 10 13 00. www.musee-archeologienationale.fr.

les datesclés

29 octoBre 1931pose de la première pierre du sanatorium.

5 octoBre 1940ouverture du camp, « centre de triage » des prisonniers, essentiellement des cadres,

des élus et des militants communistes de la région, vers les camps de ravensbrück ou d’auschwitz.

Mai 1942Fermé aux hommes en février, le camp commence

à accueillir des femmes.

15 SepteMBre 1942Fermeture du camp.

noveMBre 1942Création d’une école de police dans l’ancien camp formant

des « groupes mobiles de réserve ». L’école est dissoute le 13 septembre 1943.

1994Une stèle commémorative est édifiée sur les lieux.

en Savoir pluS • association Mémoire d’aincourt, Mme primard, 57, avenue de la paix, 78520 Limay. téléphone : 01 30 92 28 50.

• Aincourt, le camp oublié, roger Colombier (édition Le temps des Cerises, 2009).

• http://photo-hier-aujourdhui.wifeo.com/aincourt-lhistoire.php : des photos et l’histoire des lieux, du sanatorium à nos jours.

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Henri IV s’appuyant sur la Religion pour donner la paix à la France (vers 1590).

1940-1941 : le pavillon Adrien Bonnefoy Sibour, bâtiment principal de l’ancien hôpital-sanatorium d’Aincourt, est converti en camp d’internement pour les communistes de la région parisienne. Les premiers prisonniers arrivent dès le 5 octobre 1940.

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ENTRETIEN 13

Luc Gwiazdzinski (*) a participé aux états généraux des nuits parisiennes les 12 et 13 novembre. Il souligne les évolutions récentes, comme l’extension des horaires du métro ou le succès du Noctilien et appelle de ses vœux la créa-tion d’« une métropole 24 h sur 24 ».

IDF : Collectivités, commerçants, artistes, riverains... Tout le monde s’est passionné pour ces états généraux des nuits parisiennes. LuC GWIAZDZINSkI : Tout le monde se sent concerné, la nuit est la fois la compétence de tous et de personne, elle contient une dimension sensible et même affective… Elle est devenue un enjeu pour les collectivités locales, car les activités du jour colonisent peu à peu la nuit, ce qui crée des décalages entre la ville qui dort et la ville qui s’amuse. Mais la nuit doit être trai-tée dans sa globalité, avec ses aspects festif, économique, social. C’est un système particulier, souvent soumis à la caricature, qui parfois génère des tensions, des inégalités. Si on n’a pas de débat sur la question, ce sont les plus faibles qui vont en pâtir. Par exemple, si on ne pense pas à l’oppor-tunité d’ouvrir des crèches la nuit, ce sont toutes les personnes en horaires décalés, dont les mamans seules, qui seront pénalisées.

IDF : Pour vous, il n’y a pas un seul Paris la nuit, mais plusieurs. qu’en est-il du reste de l’Île-de-France ?LuC GWIAZDZINSkI : Effectivement, quand on parle de la nuit, on n’évoque pas que la fête ! à Paris, on distingue la ville de garde (casernes, police, hôpitaux…), la ville festive (bars, restaurants, discothèques, etc.), la ville marché (magasins, locations de vidéos, épiceries…), la ville qui dort, les coulisses de la ville de jour (entre-tiens réseaux, travaux, nettoyage…) et, enfin, la ville des marges, avec les sans-abri, la prostitution, les trafics de rue. Comment les faire cohabiter ? à l’échelle régionale, la nuit peut être l’occasion de repenser la métropole : créer de nouveaux pôles d’activité et de vie, organiser les transports… avec le risque de faire du sous-Paris, car c’est difficile de vivre dans la lumière d’une telle ville ! Il faut réfléchir à la qualité des espaces publics, amélio-rer les lieux d’attente dans les gares,

dans les arrêts de bus. Mais sortir la nuit en banlieue reste compliqué : actuellement, on ne compte qu’une soixantaine d’établissements ouverts en périphérie après 2 heures du matin, contre près de 1 000 dans Paris !

IDF : quelles sont les évolutions récentes de la nuit en Île-de-France, notamment par rapport à d’autres capitales ? LuC GWIAZDZINSkI : On peut citer la banalisation du travail de nuit, l’ex-tension des horaires d’ouverture des supérettes, celle des heures du métro le week-end, la création du réseau de bus Noctilien, l’apparition du vélib’, mais aussi l’interdiction de fumer, la banalisation du portable, les ini-tiatives des pouvoirs publics qui organisent la Nuit blanche, les Nuits capitales. Quant aux conflits qui se développent entre les riverains ou les commerçants et les propriétaires et clients des lieux festifs, ils existent partout ! Mais si Paris reste dans le Top 5 sur le côté festif, la métropole parisienne est en retard sur la mobi-lité : on pense à New York, Londres ou Athènes, qui font circuler des métros 24 h sur 24, à Barcelone et ses 70 lignes de bus nocturnes, ou à la ville de Zürich, devenue une ville de la nuit.

ÉtatS GÉNÉraUX DES NUitS pariSiENNES Luc Gwiazdzinski, géographe et chercheur au CNRS

Les nuits franciliennes, dans la lumière de Paris

IDF : quelles sont les attentes des différents publics de la nuit en Île-de-France ? LuC GWIAZDZINSkI : Pour les travailleurs franciliens, l’attente n°1 est l’aug-mentation de l’offre de transports collectifs. Puis vient le besoin de com-merces ouverts la nuit et de services nocturnes, comme des crèches. Plus globalement, les attentes portent à la fois sur la sécurité, l’éclairage, ou même l’information : quand on est parisien, on connaît les lieux et les codes ; quand on est francilien, c’est tout de suite plus compliqué – d’où l’intérêt d’une cartographie des lieux.

IDF : quelles sont vos pistes de réflexion pour l’avenir des nuits parisiennes ? LuC GWIAZDZINSkI : La nuit est l’occasion d’ouvrir une réflexion sur « la métro-pole 24 h sur 24 », et sur la question du temps. Car en Île-de-France coha-bitent des populations qui n’ont pas les mêmes rythmes, et où les temps sociaux sont souvent désynchronisés. Le temps est la seule chose qui nous appartienne, alors pourquoi ne pas mettre la nuit à l’agenda du jour ? l entretien réalisé par julie védie

(*) Chercheur au CNrS, au sein du laboratoire paCtE, et enseignant à l’université Joseph-Fourier de Grenoble.

à l’échelle régionale, la nuit peut être l’occasion de repenser la métropole : créer de nouveaux pôles d’activité et de vie, organiser les transports…

CHIFFRES CLéS

47 lignes de bus Noctilien desservent plus de 200 communes d’Île-de-France entre 00 h 30 et 05 h 30. 8 430 000 voyages ont été effectués sur ce réseau en 2009.

4 Franciliens sur 10 sont concernés par le travail de nuit, dont 60 % d’hommes. 54 % d’entre eux se déclarent satisfaits de travailler la nuit, et 44 % souhaitent continuer à travailler pendant ces horaires atypiques.

95 % des 2,2 millions de personnes recensées sur Paris se couchent avant minuit.

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dateS1966Naissance à Villerupt (54).

2000Doctorat en géographie à l’université Louis-pasteur de Strasbourg.

2001Crée la Maison du temps et de la mobilité, à Belfort.

2003publie La Ville 24 heures sur 24 (éd. de l’aube).

2008Copublie Périphéries, un voyage à pied autour de Paris (L’Harmattan).

2010Copublie Urbi et orbi, Paris appartient à la ville et au monde (éd. de l’aube).

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TRIBuNES14

pas une semaine sans que nicolas Sarkozy ne s’offre une sortie médiatique sur la ques-tion sécuritaire. Or, depuis huit ans qu’il est le premier policier de France, quelle a été l’efficacité de celui qui voulait nettoyer les quartiers au Kärcher ? On peut le dire fermement, le sarkozyme est un échec, il n’a pas fait recu-ler l’insécurité. Au contraire, les chiffres du ministère

de l’Intérieur arrangés par mon-sieur Hortefeux démontrent que la politique répressive du gouver-nement s’est accompagnée d’une hausse des agressions envers les personnes, qui sont le principal indicateur du sentiment d’insécu-rité dans notre société. Comment pourrait-il en être autrement, lorsque la méthode du gouverne-ment se résume à de l’affichage et à du mépris ? Pour l’affichage, les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 2004, les officiers et les commissaires de la police natio-nale ont perdu, au total, 4 610 postes. De leur côté, les gardiens de la paix et les brigadiers ont vu leurs effectifs décroître, entre 2008 et 2010, de 1 580 postes. D’ici à 2012, si l’on tient compte des chiffres prévisionnels annoncés par la hié-rarchie policière à ses fonctionnaires, ces trois corps pourraient finalement devoir assumer les départs, principalement à la retraite, de près de 10 104 policiers en huit ans. Alors que les maires franciliens s’alarment, depuis plusieurs années, de voir leurs commissariats dépeuplés ou supprimés (dans le val-d’Oise, par exemple, le commissariat d’Eaubonne est maintenant fermé la nuit et les week-ends, et celui de Cergy,

le samedi), l’incidence de cette baisse des effec-tifs sur la sécurité au quotidien est dramatique.Mais ces chiffres seraient seulement déplo-rables, s’ils ne se conjuguaient à un discours méprisant d’une rare violence de la part de res-ponsables politiques de la Majorité présiden-tielle. De ses petites phrases sur la « racaille » des cités jusqu’au scandaleux discours de Gre-noble sur les Roms, Nicolas Sarkozy a toujours désigné des boucs émissaires pour justifier sa politique sécuritaire inefficace. Il aurait pour-tant mieux à faire que d’attiser les tensions entre les citoyens et les forces de l’ordre. Le

gouvernement a oublié que la police est un service public, que sa mission est d’être au service de la population, et non l’ins-trument d’une politique aussi inefficace que stigmatisante. On comprend combien l’espoir de la population a été rogné par les promesses non tenues et par la stratégie agressive du sarko-zysme. C’est aujourd’hui aux collectivités locales que les habi-tants font le plus confiance pour

répondre intelligemment aux problèmes d’in-sécurité. Nous devons affirmer que la sécurité réelle et pour tous ne se construit pas avec des opérations coups de poing. Elle s’élabore au contact des citoyens, au plus près de leur quo-tidien. C’est en ce sens que la Région finance la rénovation et la construction de commissariats et de casernes de gendarmerie, qu’elle sécu-rise l’entrée des lycées, en rappelant toujours que la présence humaine sur le terrain est la meilleure des politiques en matière de tran-quillité publique. lGroupe socialiste et apparentés.Contact : [email protected]. Téléphone : 01 53 85 68 95. Site : www.psidf.com.

GRouPE SoCIALISTE ET APPARENTéS

L’insécurité ou l’échec du sarkozysme

« Nous devons affirmer que la sécurité réelle et pour tous ne se construit pas avec des opérations coups de poing. Elle s’élabore au contact des citoyens, au plus près de leur quotidien. »

attaquée de toutes parts par les politiques libérales, la santé publique est en danger. La droite organise le démantèlement du service public de la santé au profit d’une logique de rentabilité financière de l’offre de soin. La mise en place de la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) et celle des agences régionales de santé ont accé-léré le processus de privatisation de la santé. Nous avions proposé pendant la campagne que la Région organise des assises régionales de la santé, une proposition reprise par un appel de 50 personnalités d’Île-de-France. à notre initia-tive, le conseil régional s’est engagé à les organi-ser dès 2011. Les assises permettront de dresser ensemble – professionnel-le-s, patient-e-s, élu-e-s… – un état des lieux et d’éla-

borer des propositions alternatives. La Région peut être un appui aux mobilisations : la preuve ! lhttp://www.frontdegauche-pcfguac-idf.org.

au Mexique, était déterminant car il avait pour objectif de limi-ter la hausse des températures sur la planète à 2°C. Face aux

difficiles négociations entre les États, riches, émer-gents ou en développement, nous, élus régionaux, ne pouvons nous permettre d’être résignés face à l’ur-gence climatique. Ainsi, dans l’attente de l’adoption d’un traité contraignant qui engagera tous les États, les collectivités locales ne doivent pas se dédouaner de leurs propres responsabilités, à commencer par les régions, qui ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Leur proxi-mité aux territoires les rend même incontournables pour le passage à l’acte des politiques de maîtrise de l’énergie et de développement des énergies renou-velables. Plus de 70 % des émissions de GES dans le monde proviennent de l’activité des zones urbaines telles que la nôtre. Face au défi climatique, la Région Île-de-France s’est fixé pour objectif de diviser par quatre ses émissions de GES, à l’horizon 2030. En France, chez nos voisins européens ou encore à tra-vers le monde, l’échelon régional est crucial. Ainsi, la Région Île-de-France a lancé, début octobre, une large concertation pour l’élaboration d’un plan climat régional ambitieux, qui sera adopté au printemps. Cet indispensable outil permettra d’engager la conversion écologique et sociale de la région. De nouveaux outils seront nécessaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. à commencer par la création d’un « service public régional de l’énergie », sous l’impulsion d’Hélène Gassin, vice-présidente à l’environnement, à l’énergie et l’agriculture. Cette structure sera des-tinée à lutter contre la précarité énergétique dont souffre plus de 10 % de la population francilienne (souvent des personnes âgées) et à produire des énergies renouvelables nécessaires à la transi-tion énergétique de la région. En cela, loin d’être une contrainte, la lutte contre les changements climatiques se révèle une opportunité pour créer un nouveau modèle plus juste socialement et plus respectueux de notre environnement. Les temps changent ! lGroupe Europe écologie – Les Verts Île-de-France. Contact : [email protected]. Tél. : 01 53 85 69 45.

EuRoPE éCoLoGIE – LES VERTS Répondre au défi climatique

pour lutter contre les changements climatiques et limiter les impacts irréversibles, les experts sont sans appel : nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 80 % à 90 %, et ce, à l’horizon 2050. Or, avec l’échec retentissant des négociations de Copenhague l’an dernier, le sommet sur le climat de Cancún,

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« La droite organise le démantèlement du service public de la santé au profit d’une logique de rentabilité financière de l’offre de soin. »

FRoNT DE GAuCHE – PARTI CoMMuNISTE, GAuCHE uNITAIRE ET ALTERNATIVE CIToyENNE

Vers des assises régionales de la santé

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« La Région Île-de-France s’est fixé pour objectif de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre, à l’horizon 2030. »

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Page 15: Île-de-France, le Journal N°31

TRIBuNES 15MAJoRITé PRéSIDENTIELLE

Renouveler le pacte état-Région pour votre sécurité

NouVEAu CENTRE ET APPARENTéS

Sécurité : vrai problème et faux débat

le gouvernement a choisi de brandir le thème de la sécurité pour tenter de dissimuler son échec sur les questions écono-miques et s o c i a l e s . Pour les élus MRC, autour de Jean-Pierre Chevènement, la sécurité pour tous n’est pas négociable. Ils défendent ainsi la politique de sécu-rité de la Région (construction de com-missariats, sécurisation des lycées…). Mais, loin des gesticulations du gouver-

nement, l’État doit, lui aussi, assumer son rôle. Et donc cesser de réduire les moyens humains et matériels qu’il consacre à la sécurité. l www.mrc-idf.fr.

MouVEMENT RéPuBLICAIN ET CIToyEN

La sécurité pour tous n’est pas négociable

que le conseil régional consacre ce journal à la sécurité ne doit pas mas-quer une double réalité. La première : c’est à l’ini-tiative de la droite que la Région, en 1998, a décidé de s’intéresser à la sécu-rité. La seconde : en dépit de l’opposition du groupe MP, la gauche ne cesse de réduire les crédits consa-crés par la Région à votre

sécurité. Ils étaient de 44 millions d’euros en 2006 ; ils sont tombés à 26 millions d’euros en 2010 : une chute vertigineuse de plus de 40 % en 4 ans ! Les crédits destinés à sécuriser les lycées ont ainsi baissé de 25 % sur la période tandis que ceux destinés à sécuriser les trans-ports ont été divisés par 8 ! Aujourd’hui, et ce journal en est l’il-lustration, la Région a clairement fait le choix de la communication contre celui de votre sécurité : avec 14,9 millions d’euros, ses crédits de commu-nication sont supérieurs de 40 % aux crédits destinés à assurer votre sécurité dans les transports et celle de vos enfants dans les lycées. Ces choix budgétaires (0,5 % du bud-get consacré à la sécurité) traduisent-ils vos priorités ?à l’écoute de vos préoccupations, le groupe MP vous propose de mettre en place une vraie stratégie régionale de sécurité accom-pagnant les efforts déterminés du Gouverne-ment pour assurer votre tranquillité. Celle-ci passe par une convergence des efforts de l’État et de la Région, avec la signature d’un pacte de sécurité État-Région.La Région doit mobiliser tous les leviers dont

elle dispose pour vous protéger. Elle pourrait ainsi financer la vidéoprotection, en prio-rité dans les rames de transports, les centres commerciaux et aux abords des maisons de santé isolées. Mais également des commissa-riats et des équipements dans les communes créant une police municipale et pourrait aider les policiers à se loger. Elle pourrait enfin, c’est son devoir et une absolue prio-rité, engager immédiatement, comme nous l’avons demandé, les travaux recommandés par le diagnostic sécurité réalisé par l’État dans les lycées.La formation, qui est au cœur des compé-tences de la Région, est en effet la meilleure arme contre la délinquance. Notre Région

doit s’imposer comme pionnière en recourant à des solutions innovantes, comme la création d’in-ternats de réinsertion scolaire ou de réinsertion professionnelle pour lutter contre la déscolarisation des jeunes.

Enfin, les métiers de la sécurité offrent des perspectives d’emploi aux Franciliens, à tous les niveaux de qualification, à condi-tion d’être accompagnés d’une formation de qualité. Le groupe MP propose que la Région construise une vraie filière, autour d’un grand campus des métiers de la sécu-rité, à Melun, en lien avec les formations de la police, de la gendarmerie et des avocats.Plutôt qu’un journal, votre sécurité mérite une politique forte et déterminée. Face à un exécutif qui se contente de communication, le groupe MP choisit résolument les proposi-tions et l’action ! lSite Internet : www.ump-iledefrance.fr. Téléphone : 01 53 85 68 05.

« La Région consacre 40 % de crédits de plus à la communication qu’à votre sécurité dans les transports ou dans les lycées. »

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alValérie Pécresse

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nous, élus du groupe nouveau centre au conseil régional, défendons l’idée que la sécurité est le premier des droits, et constitue un préalable au « vivre ensemble » harmonieux et apaisé que nous appelons de nos vœux. S’il fait bon vivre en Île-de-France, l’insécurité chronique frappe néanmoins dans trop de territoires. La lutte contre les inégalités territoriales est donc primordiale. Sans tomber dans une logique du « tout sécuritaire » et d’exclusion sociale, nous réaffirmons la nécessité d’un vrai travail d’éducation et de réinsertion sociale. à nous, conseillers régionaux, de prendre nos responsabilités et d’agir concrètement en faveur de la sécurité pour tous. Or, l’exécutif régional se détourne de cette préoccupation majeure. Notre groupe défend ainsi la mise en place de sys-

tèmes de vidéosurveillance dans l’ensemble des lycées franciliens ou dans les gares. La sécurité constitue une préoccupation majeure des Franciliennes et des Franciliens. l Contact : [email protected].

« Nous pouvons agir, dès aujourd’hui, et de manière concrète, pour l’égalité des territoires en matière de sécurité. »

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Laurent Lafon

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Jean-Marc Nicolle

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« L’état doit assumer sa mission de sécurité pour tous. »

FRoNT DE GAuCHE ET ALTERNATIFS

La bande du Fouquet’s court toujours !

Malgré un appareil répressif qui s’accroît et des caméras de vidéosurveillance tou-jours plus nombreuses, aux dernières nouvelles, la bande du Fouquet’s court toujours ! Ces multirécidivistes vont-ils long temps encore vio-ler la loi, notamment fiscale, et se partager impunément le butin de nos retraites et de nos droits sociaux ? Les complicités dont ils bénéficient au som-

met de l’État vont-elles cesser ? Humour ? Oui et non. Car c’est bien cette oligarchie du bling-bling, du « chacun pour soi » et de l’accumulation obscène de richesses qui attise égo-ïsme et violence. l Contact : [email protected].

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Pascale Le Néouannic

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« L’accumulation des richesses attise égoïsme et violence. »

PARTI RADICAL DE GAuCHE ET MouVEMENT uNITAIRE PRoGRESSISTE

économie humanistepour faire de la croissance un véritable levier de progrès social et environnemental, nous militons en faveur de l’économie sociale et solidaire. Créatrice d’emplois non déloca-lisables, elle est porteuse d’innovations pour remettre l’humain au cœur de ses projets.une croissance engagée, dépassant le profit pour rechercher l’utilité sociale, est possible. C’est l’un des messages que

les élus PRG-MuP porteront lors des états généraux de la conversion écologique et sociale de l’Île-de-France (2011). l www.prg-mup-idf.fr. Tél. : 01 53 85 69 46.

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Muriel GUENOUX

prg-mup | 5 membres

« La notion de valeur ajoutée sociale doit prévaloir. »

île-de-france | d é c e m b r e 2 0 1 0 - J a n v i e r 2 0 1 1 | nº 31

Page 16: Île-de-France, le Journal N°31

Maurice Maeterlink s’installe au château de Médan en 1924.

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Dans l’une des pièces réservées à l’affaire Dreyfus. ©

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Médan est une petite commune des yvelines, nichée au bord de la Seine. De la Renaissance au XIXe siècle, elle semble attirer irrésistiblement peintres et écrivains... Balade littéraire sur les pas de Ronsard, Zola, Maeterlinck.

plume h « J’ai acheté une maison, une cabane à lapins, entre Poissy et Triel, dans un trou charmant au bord de la Seine. » Quand Émile Zola écrit ces lignes à Gustave Flaubert, en août 1878, il ne sait pas que c’est dans cette maison de Médan (78), achetée avec les droits d’auteur de L’Assommoir, qu’il écrira ses plus grands romans (Nana, Ger-minal, La Bête humaine…). En 24 ans, la « cabane à lapins » va devenir une grande propriété : Zola fait ajouter deux tours, la « tour Nana » et la « tour Germinal », du nom des romans qui ont permis de payer les travaux ; il rachète quatre hectares de terrain et une île au milieu de la Seine. Les journées de Zola y sont rythmées de façon immuable : il se lève tôt, se plonge dans un bain, déjeune, marche puis travaille entre 9 h et 13 h, selon sa devise « nulle die sina linea » (“ aucun jour sans une ligne ”), ses après-midi étant réservés au courrier, aux prome-nades, et ses soirées aux amis. Chaque pièce de la maison fait revivre la vie et l’œuvre de l’écrivain, de la salle à manger où la vaisselle est décorée de saynètes de L’Assommoir au salon agrémenté de reproductions d’œuvres de son ami Manet jusqu’au

yvelines Sur les pas de Zola, Ronsard, Maeterlink… à Médan

Par ici les sorties littéraires

ALENTOuRS

cabinet de travail surplombant le jardin, où les descendants de ses chats paressent au soleil. Deux pièces sont réservées à l’affaire Dreyfus, en atten-dant la création, dans l’ancienne ferme de la pro-priété, du musée Dreyfus, grâce au mécène Pierre Bergé (lire l’encadré ci-contre).

Peint par CézannePlus haut dans le village, la grande bâtisse du château de Médan domine la route. Cet ancien pavillon de chasse, édifié au Xve siècle, accueillit à la Renaissance Ronsard et les poètes de la Pléiade. Trois siècles plus tard, le site est peint plusieurs fois par Paul Cézanne. En 1924, un prix Nobel de litté-rature, le Belge Maurice Maeterlinck, s’y installe, et y écrit notamment L’Araignée de verre. Dans l’aile ajoutée au XvIIIe siècle, il construit un théâtre où il fait jouer L’Oiseau bleu. En 1977, quand Marion et Jean-Pierre Aubin de Malicorne rachètent le châ-teau, cette partie de l’édifice est tellement dégra-dée qu’ils la font détruire. « Après Maeterlinck, le château a été occupé par les Allemands, puis il a abrité l’imprimerie du journal Combat, puis des squatteurs ont déclenché un incendie… », raconte le propriétaire. Pendant dix ans, le couple va tra-vailler pour redonner au château les volumes et la beauté de son époque Renaissance. une réussite que peuvent aujourd’hui découvrir les groupes qui viennent le visiter. l julie védie

HinfoS pratiqueS• pour y aller : - par les autoroutes a13 et a14, sortie 7 poissy-orgeval-Villennes, suivre Villennes puis Médan à 2,5 km ; - par le train depuis la gare Saint-Lazare jusqu’à la gare de Villennes-sur-Seine, puis 1,8 km à pied jusqu’à Médan.• Maison d’Émile Zola : 01 39 75 35 65. www.maisonzola-museedreyfus.com • Château de Médan : 01 39 75 86 59. www.chateau-de-medan.fr.

REnContRE | « Je suis la gardienne du temple »

élevée dans le culte de Zola, je me sens un devoir moral de m’occuper de cette maison. L’endroit a inspiré le titre du livre écrit avec ses amis Maupassant, Hennique, Huysmans, Alexis et Céard, Les Soirées de Médan, en hommage au sens de l’hospitalité d’Alexandrine Zola. Le couple Zola s’impliquait dans la vie du village : lui a siégé au conseil municipal, elle participait aux bonnes œuvres de l’église. Depuis 1998, Pierre Bergé est notre mécène. Grâce à lui, nous allons créer un musée sur l’affaire Dreyfus. Je suis la gardienne du temple, je protège la mémoire de Zola, l’homme. L’écrivain, je le laisse aux universitaires.

à la mort de Zola, sa maison fut donnée à l’Assistance publique. Aujourd’hui, l’association de la Maison Zola, dont l’arrière-petite-fille de l’écrivain est la vice-présidente, reçoit 10 000 visiteurs annuels.©

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martine le Blond-zola, arrière-petite-Fille d’émile zOla et vice-présidente de l’assOciatiOn maisOn zOla-musée dreyFus.

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