“ignorance est mére de tous les maux” rabelais · le mardi 5 mars 2013, la cgt et fo, ... res...

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L édito de notre publication de septem- bre 2012 faisait dire à un lycéen “…Mais on pourra être au chômage si on n’est pas compétitif ! Y a même un syndi- caliste qui a dit qu'il fallait baisser le coût du travail,…Celui avec un cheveux sur la langue”. Ça n'a pas échappé à votre sagacité, le syndi- caliste en question etait François Chérèque. L'ex-secrétaire général de la CFDT, nommé à l'inspection générale des affaires sociales sur proposition des ministres Marisol Tourraine (affaires sociales) et Michel Sapin (travail) et chargé par le premier ministre de surveiller le plan de lutte contre la pauvreté. Dans le même temps, l'homme est devenu président du cer- cle de réflexion du Parti socialiste, Terra Nova. Avec l'arrivée de Laurence Laigo, ex-secré- taire nationale de la CFDT, comme conseillère de la ministre et porte-parole du gouverne- ment, Najat Vallaud-Belkacem, ce n'est pas une courroie de transmission entre la centrale syndicale et le gouvernement, c'est du télé- portage. Dès lors quoi de plus logique que la CFDT, sur incitation gouvernementale ait signé avec son partenaire social privilégié, le MEDEF, l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la sécurisation de l'emploi, plus jus- tement, l'ANI sur... la garantie de pouvoir licen- cier facilement, flexibiliser et soumettre sala- riés et chômeurs au chantage à l'emploi. Quelle notation sociale donnera à cet accord Nicole Notat, la devancière de Chérèque à la tête de la CFDT, présidente du club “Le Siècle”, où devisent industriels, financiers, politiques et journalistes. Nicole Notat est aussi missionnée par la ministre déléguée chargée des PME. L' ANI conclu par le MEDEF, la CFDT, la CGC et la CFTC met en place, suivant l'analogie “compétitivité/emploi” déjà avancée par Sarkozy, toute une série de mesures visant à détruire les droits des travailleurs au profit du patronat. Entre autres d’offrir à ce dernier la possibilité de modifier les conditions de travail (temps et lieu), baisser les salaires, licencier rapidement en se constituant une véritable immunité judiciaire. Ce modèle économique et social, qui n'est ni plus ni moins qu’une exten- sion du capitalisme dans sa version libérale, va accentuer les inégalités, élargir le fossé entre les classes sociales et encore réduire le pouvoir d'achat. Des idéologues et économistes libéraux ou sociaux-démocrates nous vanteront comme ils le faisaient déjà dans les années 80-90 avec l'actionnariat salarié, que le “low cost” est la réponse stratégique pour pallier cette affais- sement de la consommation, et une source de développement pour investir le créneau de la pauvreté invasive. Du tourisme au hard discount alimentaire, de la culture à la santé, le modèle “low cost” serait une alternative au recul du pouvoir d'achat. Rien n’est joué En réalité, il nourrit la précarité, la pauvreté et entretien l'inertie de la croissance. La viande avariée, les scandales des médicaments, la mort d’un bébé faute de place dans une maternité, les délocalisations, le travail des enfants, mais aussi les licencie- ments de Good Year, Unilever, PSA, Presstalis…sont les stigmates de ce modèle économique et social. Celui-ci ne peut se développer qu'en suppri- mant les règles sociales et environnementa- les. Un seul commandement : réduire les coûts du travail (salaires), augmenter la renta- bilité du capital et multiplier les dividendes. Le projet de loi construit à partir de L'ANI que veulent imposer le triumvirat du MEDEF, de la CFDT et du gouvernement s'attache à instau- rer ce reflux social. Le mardi 5 mars 2013, la CGT et FO, rejoints par la FSU appellent l'ensemble des citoyens qui refusent l'avenir d'une vie “low cost” et veulent rompre avec la logique de régression sociale à exprimer leur opposition au projet de loi en direction du gouvernement et des parlementaires. ENSEMBLE NOUS L'EMPORTERONS Jean-François Ropert “Ignorance est mére de tous les maux” Rabelais Montage L.B. L’édito de J.-F. Ropert P1 Le dossier P 2 à 6 Actualités P 7 et 8 Ne nous fachons pas P9 Brèves P 10 et 11 Le billet P 12 SOMMAIRE Février 2013/N°16

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L’édito de notre publication de septem-bre 2012 faisait dire à un lycéen“…Mais on pourra être au chômage si

on n’est pas compétitif ! Y a même un syndi-caliste qui a dit qu'il fallait baisser le coût dutravail,…Celui avec un cheveux sur la langue”.Ça n'a pas échappé à votre sagacité, le syndi-caliste en question etait François Chérèque.L'ex-secrétaire général de la CFDT, nommé àl'inspection générale des affaires sociales surproposition des ministres Marisol Tourraine(affaires sociales) et Michel Sapin (travail) etchargé par le premier ministre de surveiller leplan de lutte contre la pauvreté. Dans le mêmetemps, l'homme est devenu président du cer-cle de réflexion du Parti socialiste, Terra Nova.Avec l'arrivée de Laurence Laigo, ex-secré-taire nationale de la CFDT, comme conseillèrede la ministre et porte-parole du gouverne-ment, Najat Vallaud-Belkacem, ce n'est pasune courroie de transmission entre la centralesyndicale et le gouvernement, c'est du télé-portage. Dès lors quoi de plus logique que laCFDT, sur incitation gouvernementale ait

signé avec son partenaire social privilégié, leMEDEF, l'accord national interprofessionnel(ANI) sur la sécurisation de l'emploi, plus jus-tement, l'ANI sur... la garantie de pouvoir licen-cier facilement, flexibiliser et soumettre sala-riés et chômeurs au chantage à l'emploi.Quelle notation sociale donnera à cet accordNicole Notat, la devancière de Chérèque à latête de la CFDT, présidente du club “LeSiècle”, où devisent industriels, financiers,politiques et journalistes. Nicole Notat estaussi missionnée par la ministre déléguéechargée des PME.L' ANI conclu par le MEDEF, la CFDT, la CGCet la CFTC met en place, suivant l'analogie“compétitivité/emploi” déjà avancée parSarkozy, toute une série de mesures visant àdétruire les droits des travailleurs au profit dupatronat. Entre autres d’offrir à ce dernier lapossibilité de modifier les conditions de travail(temps et lieu), baisser les salaires, licencierrapidement en se constituant une véritableimmunité judiciaire. Ce modèle économique etsocial, qui n'est ni plus ni moins qu’une exten-

sion du capitalisme dans sa version libérale,va accentuer les inégalités, élargir le fosséentre les classes sociales et encore réduire lepouvoir d'achat.Des idéologues et économistes libéraux ousociaux-démocrates nous vanteront commeils le faisaient déjà dans les années 80-90avec l'actionnariat salarié, que le “low cost” estla réponse stratégique pour pallier cette affais-sement de la consommation, et une source dedéveloppement pour investir le créneau de lapauvreté invasive. Du tourisme au hard discount alimentaire, de laculture à la santé, le modèle “low cost” seraitune alternative au recul du pouvoir d'achat.

Rien n’est jouéEn réalité, il nourrit la précarité, la pauvreté etentretien l'inertie de la croissance. La viande avariée, les scandales des médicaments, la mort d’un bébé faute deplace dans une maternité, les délocalisations,le travail des enfants, mais aussi les licencie-ments de Good Year, Unilever, PSA,Presstalis…sont les stigmates de ce modèleéconomique et social.Celui-ci ne peut se développer qu'en suppri-mant les règles sociales et environnementa-les. Un seul commandement : réduire lescoûts du travail (salaires), augmenter la renta-bilité du capital et multiplier les dividendes.Le projet de loi construit à partir de L'ANI queveulent imposer le triumvirat du MEDEF, de laCFDT et du gouvernement s'attache à instau-rer ce reflux social.Le mardi 5 mars 2013, la CGT et FO, rejointspar la FSU appellent l'ensemble des citoyensqui refusent l'avenir d'une vie “low cost” et veulent rompre avec la logique derégression sociale à exprimer leur opposition au projet de loi en direction du gouvernement et des parlementaires.

ENSEMBLE NOUS L'EMPORTERONSJean-François Ropert

“Ignorance est mére de tous les maux” Rabelais

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L.B

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L’édito de J.-F. Ropert P 1Le dossier P 2 à 6Actualités P 7 et 8Ne nous fachons pas P 9

Brèves P 10 et 11

Le billet P 12

SOMMAIRE

Février 2013/N°16

L e low costs'attaque àtous les

secteurs de l'infor-mation, y comprisaux journalistes.Après l'arrivéedes premiers jour-naux gratuits audébut des années2000, l'avène-ment d'Internet etl'émergence deschaînes de laTNT, les rédac-tions sont ellesaussi victimes descompress ions

d'effectifs et des économies à grande échelle.

Au sein même des groupes de presse, ces sites Internet ouchaînes de la TNT ont toujours été créées à l'écart des socié-tés éditrices afin de pouvoir y appliquer des statuts minoréspour ces nouveaux salariés, souvent de jeunes salariés.Souvent récrutés au statut agence de presse, dans des nou-velles structures sans organisations syndicales ni aucunaccord pour améliorer les conditions de travail et les condi-tions sociales, ces jeunes salariés n'ont pas les bases derémunération et de droit des autres journalistes qui travaillent

pour les titres des mêmes groupes. Et ils vont bien sûr devoirtravailler tous ensemble.

Une enquête de l’Observatoire des métiers de la presseapporte un éclairage sur la situation des journalistes encartésen 2011. Les chiffres délivrés par la Commission de la carted'identité professionnel des journalistes montrent égalementune hausse de la précarité dans la profession. La situation desjournalistes se dégrade au point qu'aujourd'hui un journalistesur cinq est en CDD ou pigiste avec une hausse importantedes CDD de 2008 à 2011 (+57,8%).

Les jeunes journalistes sont particulièrement touchés. 63,2%des moins de 26 ans sont en CDD ou pigistes contre moinsde 50% en 2009 . Le taux de pigiste ou de CDD augmenteaussi pour les 26-34 ans et y représente plus de 30%.

L'étude des rémunérations démontre également une lenteprogression des revenus des journalistes qui ne couvre pas laperte de pouvoir d'achat ces dernières années. La situationest encore plus difficile pour les pigistes qui sont 32% à rece-voir moins de 1500 euros bruts par mois et les deux-tiers d'en-tre eux touchent moins de 2500 euros bruts par mois.Parmi les CDD, 17,4% d'entre eux touchent moins de 1500euros et 60% moins de 2500 euros bruts.La société low cost gagne de plus en plus de secteur de l'in-formation et les journalistes ne sont pas épargnés par cesattaques.

Laurent Mardelay.

“En France, le modèle à “basprix” a débuté dans la dis-tribution de produits

courants: vêtements avec l'enseigneTati (1948) ou l'alimentaire avec les épi-ceries discount de Michel-EdouardLeclerc (1949) qui annoncent les super-marchés classiques. Viendront ensuiteles hard-discount, Leader Price, Aldi,Lidl ... dans les années 1970-1980. Laclientèle est à l'époque essentiellementdes personnes à faibles revenus. Dansles années 1980 également, l'ensei-gne Ikea s'implante en France dans lesecteur de l'ameublement. Les années2000 voient le développement de ce mo-dèle dans le transport aérien et diversservices. Il cesse alors de s'adresserseulement aux personnes à faible reve-nus. À partir de 2005 environ, de grandesentreprises ont axé leur publicité en di-rection de “consommateurs malins”,terme inventé pour convaincre les clientsdont le budget est précieux de fréquen-ter ce type de commerce. Et à partir de2007, le gouvernement français l'encou-

rage afin de pallier la stagnation ou labaisse des revenus. En 2008, le livre“No Low cost” met en lumière les in-convénients de ce modèle économique.Selon ses observateurs, le low cost ac-compagnerait la France commel’ensemble des autres pays vers une“sous-civilisation” de la consomma-tion. En 2009 les consommateurs malinsdeviennent clients du low cost de moinsen moins par choix, mais de plus enplus par nécessité ,à cause de la baissede leurs revenus. Le low cost peut par-fois se retourner contre une entreprise,par exemple la marque Dacia, qui fut in-troduite en France par Renault àdestination des Français les moins ri-ches. Elle se retrouve acquise par laclasse moyenne dont le revenu dimi-nue, ce qui diminue les ventes sur lesecteur milieu de gamme (Renault). Ànoter que le low cost, par sa simplifi-cation tend à employer moins depersonnel que ses concurrents et à avoirdavantage recours aux délocalisations.Les employés du low cost se plaignent

d'une exi-gence deproduc-tion plusi m p o r -tante, deconditionsde travail moinsbonnes, et de salai-res plus bas que la moyenne de leurprofession. Cette “mode” n'a pas quedes effets positifs. Les entreprises sesont rendu compte que cela faisait ven-dre de parler de low-cost. Or c'est unecommunication trompeuse qui consisteà faire croire qu'on achète “malin”, alorsque c'est une spirale qui détruit de la ri-chesse, de l'emploi, de l'innovation etla planète. La facture du low-cost estlongue : produits de qualité inférieure,salariés pressurés, absence de serviceaprès-vente, délocalisations.

Le LOW COST, dans l'information, lacommunication, la culture : voilà ce quenous promettent nos dirigeants. Un mo-dèle de société…

LE DOSSIER

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Le LLOW CCOST vvu ppar lle LLOW CCOST

Coups bas dans les rédactions et ...

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Journaliste low cost : tel est notre statut

Est-ce que le journalisme estencore d'actualité ? C'est-à-direa-t-on encore dans les rédac-

tions des journalistes ? Et au bout dubout a-t-on encore des rédactions ?

Au regard de notre convention collec-tive, il existe effectivement des journa-listes avec une carte de presse. Doncoui, nous avons encore dans lesrédactions des journalistes…Pour autant, la carte de presse ne faitpas le printemps, surtout si parallèle-ment les conditions de travail, lesalaire, les contenus éditoriaux trans-forment cette magnifique professionen une usine à produire de l'informa-tion, coûte que coûte et le plus rapide-ment possible.Les rédactions sont devenues despools de collaborateurs aux tâchesmultiples.

Le journalisme a basculé du côté obs-cur de la force : scoop = rentabilité,rapidité = visibilité = publicité = gainsfinanciers…La modernisation du métier a permisaux patrons de presse de modifiercomplètement le contenu du travail, lerapport à l'actualité et surtout le métier.Cela s'est construit pierre après pierre,mettant notre profession devant le faitaccompli. Avec comme boussole, laréduction des coûts humains. Le lowcost est devenu la norme.Deux exemples sont symptomatiques :le journaliste de la presse écrite quivoit son journal investir Internet et lejournaliste de l'audiovisuel obligé debouleverser son métier pour continuerà travailler.Dans le premier cas (et particulièrementdans la presse régionale et la pressespécialisée), le ver s'est introduit mal-gré eux via le pigiste ou le correspon-dant à qui on a demandé de s'équiperd'un appareil photo. Pour 70 à 100 € lajournée pour un pigiste (qui s'il estdéclaré correctement pourrait à termesobtenir sa carte de presse) ou quelquescentaines d'euros par mois, pour uncor respondant

(statut d'indépendant), le directeurde rédaction lui a demandé

de fournir de l'informationpour justement alimenter

le site Internet. Puis, petit àpetit, prenant appui sur cetexemple, les patrons ont

demandé aux journalistesde mettre leurs articleségalement sur la Toile(avec cession des droitspour la plupart). Et, tou-

che finale, une partie de larédaction travaille désor-mais, appareil photo enbandoulière voire

Caméscope numérique à alimenter lesite du journal ainsi que les pages duquotidien. Quandon ne leurdemande pas demettre aussi enligne leurs pro-pres articles…Dans le deuxièmecas, l'audiovisuelest allé encoreplus loin dans lacasse du statut dejournaliste enouvrant les pas-serelles entre jus-tement les métiers techniques et dejournaliste. M6 a entrouvert la porte dèsses débuts. ITélé a peaufiné le conceptet l'a étendu pour ensuite le partageravec toutes les télévisions ayant investila TNT ou Internet. Même l'AFP a cédé.Mais quel est ce modèle ? Une femmeou un homme, jeune de préférence,équipé d'une caméra HD, avec unmonopode, un casque sur les oreilles,et un micro. Elle ou il filme, interviewe…puis, un peu plus loin, dans sa voiturese connecte au réseau et envoie sesrushs. Ou sinon rentre chez elle/lui ouen régie, s'assoit et monte son sujetpour le jour même, quand ce ne sontpas deux sujets à effectuer.L'audiovisuel a inventé le journaliste-cadreur-monteur. trois personnes enune.Le low cost est désormais la norme : unou une journaliste polyvalent(e) produi-sant de l'actualité la plus réactive et leplus souvent possible. Le terme n'estjamais employé dans les rédactions. Etpourtant allons à l'évidence, toutcomme le taylorisme a utilisé le machi-nisme pour inventer la parcellisationdes tâches et le productivisme, lespatrons de presse, les financiers nousont vendu la venue des nouvelles tech-nologies comme l'alpha et l'oméga de lamodernité et du renouveau de la pro-fession. Pour un même salaire ( de plusen plus bas) : trois métiers !Si effectivement nous considérons l'in-formation comme une marchandisecomme une autre, alors il n'y a aucuneraison de changer le modèle low cost.Si par contre nous estimons que l'infor-mation est partie intégrante de notreculture républicaine, et doit être acces-sible et compréhensible, au service dugrand mouvement d'éducation popu-

laire et politique, alors ce modèleest dangereux.

Thiérry Del-Baldo

... du journalisme à bas coût

DOSSIER

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Un énième plan de restructuration, censé remettrela principale messagerie de presse sur les rails(Presstalis, ex-NMPP), et sauver la profession du

marasme économique, a été annoncé aux IRP en 2012.L’Etat, les éditeurs de presse et la direction de Presstalisont signé à la hâte un accord dit «tripartite» basé sur lesrecommandations de différents experts (Rapport dumédiateur du crédit Gérard Rameix-Rapport du cabinetSalmon-Rapport du cabinet de conseil Mazars).Malheureusement, comme le soulignait Michel Françaix, ilne faudra attendre aucune vraie solution industrielle, toutau plus un projet destructeur en terme d’emplois. Cetaccord frappé du sceau de la confidentialité et sur lequelles syndicats n’ont aucun droit de regard, impose en effetde mutiler l’entreprise de la moitié de son effectif total(1250 emplois menacés sur tout le groupe).Dans le même temps, les trois sites implantés en Ile-de-France (SPPS, le centre de traitement des quotidiens deGonesse et le CNP) sont amenés à disparaître ainsi queles activités qui y sont liées (traitement des publications,des invendus, du réassort, de l’export). Cela entraînera lelicenciement des 200 ouvriers les plus jeunes qui se ver-raient proposer un reclassement externe : à l’heure oùdes milliers d’emplois sont menacés dans différents secteurs d’activité (automobile, chimie, etc.) est-ce bienraisonnable ?

La quasi-totalité de la charge de travail existante seratransférée à Géodis, qui traite déjà une partie des titresconfiés à Presstalis en faisant recours à une main-d’œu-vre précaire, sans statut et bon marché…Seuls seraient épargnés les 65 ouvriers les plus anciens(50 ans et plus). Ce centre de traitement regroupera lesquotidiens des dépôts de Gonesse (qui distribue desdépositaires) et de la SPPS qui distribue des diffuseurssur Paris et onze communes limitrophes.C’est une première en presse parisenne : la direction dePresstalis a toujours su, par le passé, assurer le portagedes salariés les plus âgés juqu’à la liquidation de leurretraite. Leur but était déjà de détruire des emplois, puis-que nos camarades n’étaient pas remplacés, mais encontrepartie, il n’y avait pas de départs contraints.Aujourd’hui, la direction est déterminée à se séparer desforces vives de l’entreprise.Presstalis se débarassera ainsi de ses centres d’exploita-tion par le biais d’une externalisation massive de sa pro-duction, afin de devenir, à court terme, une simple entre-

prise de service. Le procédé semble être devenu la règlede nos jours où le code du travail est mis à mal par lepatronat, et la presse n’y échappe pas.Notre organisation syndicale, le SGLCE/CGT, rejette ceplan en bloc car il est inacceptable.Nos patrons, qui sont en fait les patrons de presse(Bolloré, Dassault, Niel, etc.) soutenus par de grandsgroupes bancaires, sont en grande partie responsablesde la situation dans laquelle se rouvesitue Presstalisaujourd’hui. Les orientations industrielles qu’ils ont prisesces dernières années on ammené l’entreprise au bord dudépôt de bilan. La distribution a un coût et les prestationsn’ont jamais été payées à leur juste prix..Après avoir lar-gement profité des aides de l’Etat à la presse pendant denombreuses années, ils ont organisé le déclin de l’entre-prise en transférant une partie de leurs titres à la coopé-rative concurrente (MLP), jouant ainsi sur deux tableauxet creusant un peu plus le déficit. La distribution en a étéfragilisée, et les ouvriers ainsi que les diffuseurs ont payéun lourd tribut. Il est vrai que la presse se porte mal et queles volumes ont fortement diminués ces dernièresannées, c’est un constat qui s’impose. Aussi, de manièreresponsable, notre organisation syndicales a su montrerqu’il y avait une autre manière de faire, et a soumis uncontre-projet à la direction de Presstalis.Celui-ci repose sur une étude chiffrée et sérieuse qui permettra un gain de productivité et une baisse des déficits. Il est économiquement pertinent et évitera toutlicenciement contraint. Il propose un rapatriement surdeux centres en Ile-de-France, de la charge de travailactuellement sous-traitée et traiteront des quotidiens etdes publications.

Presstalis et les médias : silence complice !

Meeting à Bobigny avec de gauche à droite : Laurent Jordas, MichelDouarez, Marc Norguez, Jean-François Ropert, et Laurent Joseph.

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L’enjeu est de taille et va bien au-delà des conséquencessociales de ce plan catastrophique. Quand nous parlonsde «casse de la distribution», il en va de la liberté de ladistribution de la presse et du système coopératif, mis enplace au sortir de la seconde guerre mondiale, par le CNRet la loi Bichet du 2 avril 1947. L’actualisation du schémadirecteur de niveau II confiée au cabinet kurt Salmon, quiva faire passer le nombre de dépôts de 134 a 99 en 2015,aura un impact direct sur le nombre de diffuseurs (déjà engrande difficulté) et, par voie de conséquence, sur la dis-tribution des titres sur tout le territoire.La modification de la loi Bichet qui a eu lieu en 2011, (ini-tiée par Nicolas Sarkozy lors des états généraux de lapresse en octobre 2008) permet aux éditeurs de s’affran-chir du système coopératif et de traiter directement avecles dépositaires. Ce qui signifie en clair que «les petits édi-teurs», qui ont pu bénéficier jusqu’alors du barème depéréquation, n’auront plus les moyens de se faire distri-buer, et que seuls quelques grands groupes de presse dif-fuseront l’information… Leur information !

Notre syndicat, qui défend depuis toujours ce bel outilqu’est le système coopératif de distribution, pèserade tout son poids pour faire valoir ses propositions debon sens et invite les acteurs de la profession, édi-teurs, état, direction de Presstalis, à organiser unetable ronde pour sortir de l’impasse.

Michel Douarez et le collectif SPPS

L’Union syndicale de la produc-tion audiovisuelle (Uspa), leSyndicat des producteurs

indépendants et la Société civile desauteurs multimédia (Scam) ont criti-qué lundi les chaînes gratuites de laTNT qui, selon eux, produisent des

documentaires français "low-cost"."Nous assistons à une multiplicationde commandes (de documentaires,NDLR) qu'on peut qualifier de low-cost", a relevé Jean-Xavier deLestrade (photo), président de laScam, lors des Assises de l'audiovi-suel que ce syndicat organisait pour lapremière fois."Chaque année, des centaines d'heu-res de programmes sont produitesdans des conditions économiques trèsprécaires, de façon extrêmementrapide, avec des lignes éditoriales for-matées", a ajouté le journaliste, ancienlauréat du Prix Albert-Londres et d'unOscar du meilleur documentaire en2002. "Ces programmes, souvent indi-gnement qualifiés de documentaires,bénéficient du soutien du CNC à tra-vers le Cosip", a-t-il regretté. Le"Cosip" est le fonds de soutien du

Centre national du cinéma qui financeen partie la création cinématographi-que et audiovisuelle française. Il est ali-menté par plusieurs taxes.En 2011, les chaînes gratuites de laTNT ont seulement financé 6% desdocumentaires français, alors qu'ellesreprésentaient 23,1% de part d'au-dience et 27,9% du marché publici-taire brut, selon les chiffres deMédiamtrie cités par la Scam. Lesgroupes publics France Télévisions etArte ont financé 61% des documentai-res en 2011, M6 10%, Canal+ 6%,TF1 1% et les chaînes payantes 12%."Les chaînes de la TNT ont été crééespour contribuer à financer la productionfrançaise, mais elles ne jouent pas leurrôle", a souligné Catherine Lamour,productrice de documentaires.

Source : Figaro.fr

Dernière minute

Le médiateur à BlanquiR. Redding a été nommé médiateur par le gouverne-ment, dans le dossier Presstalis. Le SGLCE a rappelé sa position : refus de licenciements contraints, maintiende l’ensemble des activités, et proposé son schémaindustriel cohérent et assurant un réel avenir pour l’en-treprise de distribution. La dlégation a insisté sur lanécessité d’un gel des procédures en cours pour pour-suivres les négociations. Notre syndicat reste mobiliséet appel ses mandants à repondre présents dans toutesles initiatives proposées et l’ensemble des salariés à lesrejoindredans ce dossier déterminant pour l’avenir de laprofession.

TNT : conditions économiques précaires

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DOSSIER

“Une potion magique immédiatement efficacedont les effets secondaires sont redoutables.”

Cette définition du low cost destructeur d'emploi, de cul-ture et créateur de pauvreté résonne particulièrementlorsqu'on l'applique à la santé. La crise structurelle etconjoncturelle du système de soins français est une brè-che dans laquelle s'engouffrent les acteurs d'un low idéa-lisme. Ils sont pourtant à contre-courant des recomman-dations de nombreux professionnels de santé,universitaires, médecins, chercheurs, sociologues, artis-tes, enseignants, mutualistes, syndicalistes ou représen-tants d'associations qui ne cessent de dénoncer la dérived'un système de santé soumis à une logiquecomptable mortifère. L'évolution constante de la taxation des mutuelles santé (de 1,75 % en 2000 à13,27 % en 2012), les mesures de désengage-ment de l'Etat liées aux lois de financement suc-cessives (création de franchises, forfaits, déclas-sement de médicaments, baisse deremboursement...) ont eu des effetsimmédiats et durables sur les taux decotisations des complémentairessanté, sur la part de dépenses desoins que doivent supporter lesménages et donc sur le renon-cement aux soins. En février2012, 35 % des Français décla-raient avoir renoncé aux soinset 50 % les avoir reportés pourdes raisons financières. Unesituation à haut risque, selon lesexperts, sur laquelle surfe la propositionlow cost. La prétendue redéfinition de la santé proposéepar les discounters n'est ni originale ni sans danger. Souscouvert de responsabilisation, leur invitation "à moinsconsommer la santé" est en fait un moyen de profiter d'unnouveau "précariat" en rompant avec l'idée même de soli-darité. Avec des garanties minimalistes à la carte avecpossibilité de report de prestations et ajustement de sacouverture en fonction de sa consommation médicale

réelle, les “mutuelles” low cost “incitent les assurés àretarder les soins le plus longtemps possible et provo-quent un nouveau nomadisme”. Loin du Pacte social cheraux Français, ces contrats santé ne sont ni solidaires niresponsables (respect du parcours de soins). En cela, ilsne participent en rien à l'équilibre du système de soins ouà la prise en charge globale des adhérents. Le modèle lowcost ne semble pas prévoir d'accompagnement social oud'investissement dans les réalisations sanitaires et socia-les (centres de santé mutualistes) favorisant l'accès auxsoins pour tous."670 000 Français se seraient fait soigner à l'étranger en2009". La turquie, la Hongrie, la Tunisie proposent uneoffre médico-touristique payable d'avance avec frais devoyage inclus, consultation médicale à distance et non-respect des délais de réflexion, si importants en matièrede chirurgie esthétique notamment. "Le gars qui vous exa-mine sur Internet vous fait venir, vous garde trois jours etvous balance dans l'avion, c'est une honte !" s'inquiète unmédecin français.Le tourisme médical existe également en Inde. Les clini-ques privées de New Delhi proposent une chirurgie àmoindre coût (jusqu'à moins 40 %) qui se heurte pourtantà un problème majeur : l'état sanitaire du pays6. Le choixde la privatisation du système de santé indien (1 % du PIBconsacré à la santé publique, l'un des plus bas du monde)a évidemment de graves conséquences pour les Indienseux-mêmes. Quarante millions d'entre eux basculent dansla misère à cause des frais de soins de santé (100 millionsdans le monde), un million d'entre eux meurent chaqueannée de Tuberculose curable et de diarrhées évitables.En France, le Conseil de l'Ordre des chirurgiens-dentis-tes, l'Association dentaire française et la Confédération

national des syndicats dentairesdénonçaient en novembre 2012les pratiques de centres dentaires

d'un type nouveau en régionparisienne et à Lyon. Des clini-ques low cost qui ne choisis-

sent que les soins très rentables(implantologie et prothèse) et

dont les patients commencent àdénoncer les dérives commele "surtraitement" : la posede couronne sur une dentpouvant être conservée,par exemple. Ils mettent engarde patients et pouvoirs

publics sur les dangersencourus.

Parce "qu'une bonnesanté est essentielle au

bien-être humain et audéveloppement économique dura-

ble", une attention toute particulière doit être portéeaux risques réels qu'un traitement mercantile fait courir àla Santé publique et par la même à chacun d'entre nous.La soumettre au diktat low cost serait ne pas la considé-rer comme un enjeu majeur du XXIe siècle. Une erreur his-torique selon d'éminents professionnels de santé dont le professeur Montagnier, biologiste et prix nobel demédecine 2008.

Christine Gurruchaga

“Notre bien le plus précieux”

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Il faudra la tenue d'un conseil d'administration de la Capsag et la convocation de deux assembléesgénérales pour que cette affaire sorte au grand jour.

Si aucun document n'était jointaux convocations de l'institu-tion, l'objet de ces réunionsconduisait à ajouter à l'article 3des statuts le paragraphe sui-vant :La Capsag a pour objet de ver-ser une indemnité forfaitaireaux personnes listées enannexe de l'accord signé parles partenaires sociaux le29Juin 2012, ayant occupédes fonctions de correcteur, claviste, photograveur, photocomposi-teur, secrétaire technique ou responsable conducteur, dansles conditions fixées par le ditaccord.Le conseil d'administration dela Capsag était donc invité àune révision des conditionsstatutaires afin de permettrede verser à 17 ouvriers duLivre une somme forfaitairedans le cadre d'un plan dedépart volontaire du GroupeAmaury, Aujourd'hui en Franceet du journal Les Echos.Contrairement aux droits etaux usages, le Syndicat de lapresse quotidienne nationalen'avait pas jugé bon d’inviterles syndicats signataires de laconvention collective et encore moins le syndicat majoritairechez les ouvriers de la presse. Le SGLCE avait tout simple-ment été exclu de la négociation.Le SPQN et trois syndicats parisien ont en catimini signé cetaccord collectif permettant d'organiser le départ de la profes-

sion d'un certain nombre de salariés de la presse parisienneen utilisant des fonds de la collecte des cotisations de l'en-semble des ouvriers de notre profession.

Mais les institutions paritairesne permettent pas de fairen'importe quoi, et surtout pasde léser des salariés, lesadministrateurs de notre syn-dicat ont dénoncé cette forfai-ture. Parce qu'il y a bien là une dis-crimination envers notre syn-dicat et surtout envers dessalariés cotisants depuis denombreuses années à cettecaisse. Certain exclus de cetaccord l'ont par ailleurs signifiépar courrier au président de laCapsag, en se réservant lapossibilité de faire valoir leurdroits.Notre syndicat, quant à lui àdécider de défendre ses inté-rêts et surtout ceux de sesmandants en asignant leSPQN devant les tribunaux eten rappelant l'objet de l'asso-ciation : gérer au profit desouvriers du Livre un fond desecours permettant de leurverser des indemnités en casde chômage.Devant ces coups bas, la vigi-lance a une nouvelle foispayé, et si l'affaire a fait grandbruit, du boulevard Lafayetteau boulevard Blanqui, le

SPQN a bien vite chercher à s'en sortir et à éviter le scandale.Finalement, un accord a été trouvé avec les éditeurs. Notreorganisation syndicale reste un interlocuteur incontournablequi privilégie toujours l'emploi plutôt que les départs “aidés”, àgrand renfort de valises.

CAPSAG : Le SGLCE contrarie les manoeuvresdu SPQN et des éditeurs

Les syndicats mobilisés.C’est passéinaperçu, oupresque. Laretranscrip-tion de l’ac-cord Medef,présentée parle gouverne-ment le lundi11 février, est

jugée satisfaisante par le Medef. Cet accord avaitété signé le 11 janvier dernier, sans la CGT et sansFO.Le MEDEF profite de la prétendue crise pour impo-ser ses exigences antisociales et rétrogrades. Lesparlementaires ne doivent pas ratifier ce texte.

A quelques semai-nes de l’ouverturedu congrès de laCGT à Toulouse, lesyndicat général dulivre tient sonassemblée généralestatutaire, à la mai-son du Livre. A l’or-dre du jour, bilandes deux dernièresannées d’activité,situation dans laprofession et pers-pectives d’avenir etrenforcement pournotre syndicat.

ACTUALITÉ

Dans le prolongement des accords du 27 octobre 2009 danslesquels les parties s'engagent à développer et renforcer lacharge de travail des imprimeries, les éditeurs clients del'Imprimerie NewsPrint, ont décidé , sous certaines condi-tions, de soutenir le projet de mise en service d'une nouvelleimprimerie NewsPrint, pour l'impression de quotidiens gra-tuits et de publications relevant desgroupes de presse signataires du pré-sent accord.Dans ce cadre, les parties signatairesdu présent accord, indépendammentdu strict respect du cahier des char-ges et des tarifs négociés, convien-nent ce qui suit :Les titres imprimés par L'imprimerieNewsPrint bénéficient des garantiesde qualité, de régularité et de sortieconformes à l'exigence de leurs produits

Les titres imprimés par NewsPrintne peuvent être pénalisés par desmouvements sociaux extérieurs àl'entreprise.Pour ce qui concerne le dialoguesocial interne à l'entreprise, les partiesconviennent du dispositif suivant :En cas de litige ou de différend oppo-sant la direction de l'entreprise auxreprésentants des salariés, toutes lessolutions de négociations sont privilé-giées au sein de l'entreprise.

Si les parties ne parviennent pas à se mettre d'accord,elles recourent à une Commission de conciliation interne

à l'entreprise, composée de quatre membres permanentset quatre membres suppléants désignés par les éditeursde Presse clients de l'Imprimerie, et de quatre membrespermanents et de quatre membres suppléants désignéspar le comité intersyndical du livre parisien.

Cette commission a pour rôle :De régler les difficultés d'interprétation duprésent accord,D'examiner les différends d'ordre indivi-duel qui n'auront pu être réglés dans lecadre de l'entreprise.De prévenir, dans toute la mesure dupossible, les conflits collectifs, qui en toutétat de cause, devront lui être soumis envue de rechercher une solution à l'amia-ble.Les litiges sont soumis, dans un délaimaximum de 8 jours, à la Commissionde conciliation qui statue sur le champ. Lorsqu'un accord intervient, procès-verbalen est dressé et notifié aux parties présentes.En cas de désaccord de la Commissionparitaire, les parties pourront se pourvoirdevant toute juridiction compétente pourtrancher le différend.Les parties conviennent que, durant laprocédure de conciliation, il ne seraapporté aucune modification à la situationexistant à l'origine du différend, et il ne

sera pas déclenché de mouvement social.Dans l'hypothèse où la procédure de conciliation n'a paspermis de résoudre le différend, aucun mouvementsocial ne pourra intervenir sans qu'il n'ait fait l'objet d'undépôt d'un préavis de grève au moins 8 jours.

Projet d’accord New’s Print : une honte !

Tout “bénéf.” pour le MEDEF

L es plus grands éditeurs de lapresse pensent sans doutequ'ils peuvent tout se permettre

dans les imprimeries de la pressenationale, pour eux les ouvriers dulivre CGT ont un genou à terre, il suffitde porter l'estocade. Déjà, ils avaientréussi depuis bien longtemps à soufflersur les braises catégorielles entraînantde la division, éliminant les uns, favori-sant les autres, utilisant les nouvellestechnologies pour toujours diminuer leseffectifs. L'arrivée des "gratuits " et le miraged'une charge de travail hypothétiqueont créé illusion. Les tours machinesde compensation sont aujourd'hui troprares pour donner à manger à tous,alors pour la première fois en PresseParisienne dans le secteur de l'impres-sion, les éditeurs se sont attaqués aux

plus jeunes de la profession. Les planssociaux ne suffisant pas, ils ont ouvertleur coffre et demandé des aides auxpouvoirs publics. Les valoches de bil-lets bien remplies, ils ont dégraissé, etpassé un marché très simple : une for-mation longue, une indemnité contre lerenoncement de leur emploi en presse.Les éditeurs ont marqué des pointsdéterminants en séparant les secteursrédactionnels et d'impression, il nereste plus qu'à s'attaquer au systèmede distribution. C'est maintenant chosefaite.Cela ne leur suffit pas, rien ne lesarrête, aujourd'hui ils décident de des-tructurer ce secteur industriel, d'appli-quer au plus vite le nouvel accord com-pétitivité. Au détour de la création d'une nouvelleentreprise , qui pourrait voir le jour, un

jour, si les normes imposées par euxsont respectées à la lettre et qu'ilsconfieraient à l'imprimeur élu BernardRicobono, ils vont plus loin et propo-sent des règles et des conditions detravail inacceptables. Par bonheur dans les imprimeries depresse, il n'y a pas de section syndi-cale CFDT, car nous pourrions parieralors sur l'application immédiate d'untel accord.Voilà pourquoi nous avons décidé demettre ce projet d'accord au grand jour,outrés qu'ils aient osé proposer un telcontenu. C'est une provocation, ilsveulent vraiment des ouvriers du Livreà genoux.Messieurs les éditeurs, soyez certainsque notre syndicat le SGLCE, n'appo-sera pas sa signature au bas d'un teldocument. (reproduit ci-dessous)

Même la CFDT et la CGC-CFE, signataires de l’ANI sur la sécurisation des ...licenciements, n’oseraient pas signer un tel accord qui remet en cause le droitde grève, la convention collective régionale et la légitimité de la solidarité.

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Tout “bénéf.” pour le MEDEF

Ne nousfâchons pas...

Colonisation, croisade,guerre froide ou éclair,pacification, invasion, ingé-

rence, ou aide à un pays ami àla demande de son gouver-nement. Quelques synony-

mes non exhaustifs pourjustifier la mort de mil-

liers d'êtres humainsvictimes des

enjeux économi-ques, politi-ques et reli-gieux despuissants.

Il aura fallucinquante

ans pour que les guerres d'Indochine et d'Algérie s'appel-lent colonisations et un peu plus encore pour que l'on yreconnaisse la pratique de tortures. En 1991, la premièreguerre du Golfe commençait sous le nom de “tempête dudésert”, un désert dont le sous-sol regorgeait de pétrole.2003 et quelques centaines de mort plus tard les “renardsdu désert" finissaient le travail sous l'égide de l'intégristeBush, fils du père et avec la bénédiction, le mot s'impose,des pays occidentaux.En 1999, l'OTAN pilonnait la Serbie au nom du droit d'in-gérence prôné par les 2B, pas un groupe de boys bandmais les Bernard, Henry Lévy et Kouchner. En 1979, l’Union soviétique entrait en Afghanistan à lademande du gouvernement qui se battait contre ce quenous n'appelions pas encore dans les médias les talibanset en accord avec un pacte militaire entre les deux pays.A l'exception du Parti communiste français, tous les partispolitiques de notre pays s'insurgeaient contre cette “inva-sion rouge”. La CIA investissait alors 3 milliards de dol-lars pour aider les résistants, Massoud, Mollah Omar et… Ben Laden, à combattre les envahisseurs. L’autre soir, dans l'émission “Bibliothèque Médicis”, Jean-

Pierre Chevènement défendait “une aide à un pays ami”,pour qualifier l'intervention française au Mali, et cette foissans accord entre les deux pays, sans mission de l'ONU,sans même avoir consulté notre parlement.Chevènnement fut relayé avec passion par un Jean-Pierre Elkabbach qui condamnait fermement les proposde Georges Marchais lorsqu’en en 1979, celui-ci utilisaitle terme”d’aide à un pays ami”, contre les forces de l’obs-curentisme.Si l'islamisme radical prôné par des minorités intégristesest profondément dangereux et inacceptable, il n'a paspour les pays occidentaux la même signification selon lanature de leur sous-sol et le zèle qu'ils mettent à servirleurs intérêts capitalistes. Le voile choque enAfghanistan, moins en Arabie Saoudite, les enfants mas-sacrés choquent plus dans les lycées américains quedans la bande de Gaza, et les intégristes gênent plus àla mosquée que devant Saint-Nicolas du Chardonnay.

Appel au secoursDepuis 2008, les enfants maliens se réjouissaient depouvoir échapper aux bolides sponsorisés par le groupeAmaury et son Paris-Dakar, ils tombent maintenant sousles missiles des avions de Dassault. Dans le premier cas,la couverture médiatique était sans faille jusque tard dansla nuit, pour le second, les télévisons si prompt à faire dela télé réalité ne trouve pas d'espace pour informer sur laréalité. Nous ne sommes pas indifférents à l'appel des maliens et de leurs compatriotes vivant en France, ce sont les raisons pour lesquelles nous les “aidons” qui sontcondamnables.Probablement peu de morts, des frappes chirurgicales etquelques dégâts collatéraux, ce n'est pas grave, FlorenceCassez est rentrée, Laure Manaudou renonce, le Papedémissionne, ou l’inverse, et les boeufs hénissent dansnos prés, de quoi alimenter BFM, Itélé et compagnie.Tout cela m’a donné un petit creux, je reprendrais biendes lasagnes...

Laurent Bouyrie.

«On rêve d'une amitié éternelle,

puis on se rend comptequ'elle est fragile

et rares sont les amis sincères.

Une chose est sûre,quand on les rencontre,

notre existence en est changée

à jamais.»

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SALUT

Salut Bernard,

E tudiants au collège ESTIENNE pendant nos annéesd'apprentissage, nous ne savions pas encore que

nos parcours professionnels allaient être les mêmes, clicheurs debout, puis photograveurs accomplis.Depuis ton arrivée à l'imprimerie industrielle à Issy-les-Moulineaux dans les années 60, tu n'as cessé de pren-dre des responsabilités syndicales. Au Parisien libéré,puis au Matin de Paris et au Nouvel Obs, ton assiduitéet ta qualification professionnelle n'avaient d'égale queta volonté de rendre service aux travailleurs.Ton travail dans les différents comités d'entreprise où tuétais élu, et souvent secrétaire, a insufflé à tes camara-des un goût pour la lutte avec la CGT et le Parti commu-niste mais aussi une orientation culturelle.Je me souviens des mardis soir, après une journée detravail à Issy-les-Moulineaux et du service militant àL’Huma. Nous nous retrouvions à trois ou quatre aux Halles pourdîner vers 2h00 du matin, avec G Mauritius, R Bouyrieet G Theil, Batifol et Carlier [...] en attendant le servicede 6h00.Ton attitude responsable sur le paquebot France,occupé par les camarades de la Presse parisienne pen-dant le conflit du Parisien [...]Je me souviens de ton engagement pour le Secourspopulaire, la Mutuelle de la presse, la MATMUT et TéléLiberté, où tes analyses et tes revendications furent tou-jours pertinentes.Notre catégorie t’est reconnaissante pour ton engage-ment et adresse à ta famille ses plus sincères condoléances

Extrait de la lettre adressée par Jacques Cruet à Hélène, Marianne et sa soeur, et à leurs proches

Lettre adressée à madame Guy Bournichon

Un grand moment de fraternité dans le patio de Montreuil entre, degauche à droite René Lepeu, Gérard Mauritius, Bernard Pasquier,René Bouyrie, Guy Theil, et Jacques Cruet.

Décès d’André Delors

Ce militant communiste, filsd'ouvrier né en 1926, fit sesétudes à l'Ecole des artsappliqués Estienne C'est àL’Humanité qu'André Delorsa exercé tout son art et sonsavoir-faire professionnel.Directeur de l'imprimerie laSGP, il fut de ceux qui sesont battus pour que lejournal de Jean Jaurès viveet conserve son indépen-dance, notamment par ses

moyens d'impression.Aux cotés de son amiRoger Dédame, il impulsela modernisation de l'impri-merie et contribue à l'exis-tence du titre et à sonrayonnement.Les ouvriers du Livre per-dent avec la disparition d’André, plus qu'un ami.Nous présentons à safamille et à ses proches nos sincères condoléanceset notre sympathie.

10 ans déjàA l'initiative commune de la CGT, del’Institut d' Histoire sociale CGT et del' UD de Paris, un hommage à HenriKrasucki a été rendu au cimetière duPére Lachaise, en présence deBernard Thibault.

Salut Gérard

C omme beaucoup de camarades de notre profession,Gérard Mauritius avait choisi de vivre dans le quartier de

la rue Romain Rolland, à Champigny-sur-Marne dans lesannées 60-70. Il avait débuté comme apprenti clicheur chez Pigelet mais rapi-dement son sens de la solidarité et de la fraternité l’on poussétout naturellement à prendre des responsabilités au sein dusecours poulaire français où son dévouement était reconnupar tous.Mais Gérard ne se contentait pas d’aider ceux que le systèmelaissent sur le bord de la route, il souhaitait changer la sociétéet se battait quotidennement pour cela. C’est pour cette raisonque son nom est associé à celui du parti communiste et à lamairie de Champigny où là aussi, il ne recula pas devant lesresponsabilités et l’engagement nécessaire à leur exercice.Je me souviens du bureau de vote de l’école JacquesDecour où il exerçait toujours son mandat de Présidentavec sérieux mais aussi avec une bonne humeur et uneconvivialité innégalable.Gérard (deuxième en partant de la gauche sur la photo) avaitquitté notre profession à la fin des années soixante-dix pourpouvoir occuper à plein temps son implication sociale et politi-que mais il aimait, lorsu’il rentrait exténué par une journée detravail, s’arrêter chez son pote du 9 rue Romain Rolland où ilse rémémorait ses années avec ses copains clicheurs d’Issy-les-Moulineaux.Bon sang ne saurait mentir, ses enfants dont il était si fier onrepris le flambeau, Bruno, maintenanceur, fait parti de ceux quiassure la sécurité de Bernard Thibault et Sandrine, est cadrephotograveur dans le journal qui lui était si cher, l’Humanité.Nous leur adressons ainsi qu’à Michelle, son épouse, nos sin-cères condoléances et toute notre amitié. L.B.

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Elections au J.O.

Succès des listes SGLCE/CGT etBP/CGT à la Sacijo

Devant l’intransigeance de la coordi-nation syndicale Info’com-SIP-Correcteurs, deux listes Filpac sesont affrontées lors des élections pro-fessionnelles du 15 novembre 2012. Compte tenu du nombre de ses man-dants, la coordination escomptait surla raffle de tous les sièges à pourvoirdans le collège ouvriers.Le SGLCE emporte deux sièges(Rachid Ichou et Brigitte Nicolas) etsa représentativité frôlant 25 %, ilsera représenté par un délégué syn-dical en la personne de JérômeLeroux.Dans le collège cadres, le BureauParisien obtient la majorité, 33 voixsur 40 inscrits.Au comité d’entreprise, les résultatsdu SGLCE sont également très posi-tifs avec deux élus (Loïc Beulz etDenis Carpentier) sur les huit siègesà pourvoir.Le Bureau parisien recueille l’uniquesiège à pourvoir.Ces résultats concrétisent le travaileffectué par nos camarades et lesnombreuses adhésions qu’ils ontenregistrées dans la dernièrepériode.

Autre bonne nouvelle, notre cama-rade Anne Delhopital (photo) a étébrillamment élue par ses pairescadres du service fabrication de laSacijo

Le Figaro

Malgré les bons résultats du groupeDassault-Média, la direction lance unplan de départs volontaires d’enver-gure qui devrait être finalisé avant fin

juin 2013. Aucune réorganisation pré-cise n’a encore été proposée.

Le Figaro (2)Comme dans beaucoup de quoti-diens nationaux, la direction sembleprivilégier de plus en plus son redé-ploiement vers le Web.Le secrétariat invite nos camarades àrevendiquer des formations permet-tant de se positionner rapidementdans ces secteurs d’avenir (infogra-phies animées, vidéo, etc.)

Nanar politiqueLe politique Bernard Tapie est deretour dans la presse en se rendantacquéreur (avec nos impôts !) de VarMatin, Corse Matin, La Provence etNice Matin, autrement dit de ladépouille du groupe Hersant dans leSud-Est. Un tremplin pour la mairiede Marseille ?

Nanar l’affairiste

A la vue de son sens des affaires(Manufrance, Téraillon, Look, etc.) onpeu craindre pour l’emploi dans lesentreprises de presse qu’il rachète.

Ça bouge chez Amaury

Le 21 septembre le Parisien a sortison premier numéro du ParisienMagazine, vente tous les vendredis,avec Le Parisien et Aujourd'hui enFrance au prix de 1euro. Ce Newmagprivilégiera la photo.

Couleur au Parisien

Après de lourd travaux dans l'imprime-rie de Saint-Ouen, toutes les éditionsdu Parisien sont désormais, impriméesen quadrichromie avec la possibilité deporter la capacité a 64 pages couleur.

L’Equipe 21

Une chaîne 100% Sport, 100% gra-tuite a vue le jour dans le paysagetélévisuel français, elle devrait s'ap-puyer sur le savoir faire de tous lesjournalistes du Groupe Amaury

L’Equipe

L’intersyndicale CGT a décidé demettre la direction en référé concer-nant son plan de “sauvegarde del’emploi” et ses contradictions avecles bénéfices réalisés par le groupe.

Info’com désavoueInfo’com

En 2011, Info’com assignait en référéla direction de France-Soir sur sonplan de sauvegarde.En 2013, info’com s’offusque du référédemandé par le comité d’entreprise deL’Equipe. Quoi de plus normal, puis-que ce syndicat appelle d’ores et déjàà discuter du montant des envelloppespour les départs volontaires (ou non ?)

Les Echos

La CGT a présenté une liste com-mune et inter-syndicale dans tous lescollèges, (SNJ + SNJ/CGT pour lecollège Journalistes et la CGC-CFE/CGT pour les collèges Cadres,Employés et Agents de maîtrise) auxélections professionnelles du 19février 2013 afin de rassembler lemaximum de salariés et de créer lerapport de force nécessaire pourcontrer les projets de la direction. Unenouvelle fois, Info'com a pris la res-ponsabilité de mettre en difficulté laCGT en jouant la division et en surfantsur les peurs. Dans ce contexte, noscandidats ont réussi des résultatssatisfaisants et sont majoritaires chezles journalistes.Compte tenu de notre représentati-vité, notre camarade Sophie Lacaze(élue) est présentée par le SNJ/CGT,comme déléguée syndicale.

L’Imprimerie

Alain Panic (ex-France-Soir) adignement fêté son départ dans leslocaux sociaux de l’Imprimerie enprésence de nombreux camara-des. Son départ sera en partie rem-placé par Marc Potier (ex-Tribune).Il reste trois camardes de ces deuxentreprises qui n’ont pas de solu-tion pérenne.Ils sont la priorité de notre secrétariat.

BRÉVES

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Jean-François ROPERT

Pascal LEBÉGUE (trésorier)

Laurent BOUYRIE

Laurent MARDELAY

CAP SUR 2013

D epuis ce jour de fête du travail en 2012, ou j’ai fran-chi les portes de ma nouvelle vie, plus question pourmoi de donner mon point de vue sur la situation de

notre pays, de notre profession. J’ai même profité de la fête(très chaleureuse) sous chapiteau à Champigny, pour annon-cer que le billet signé Gilbert allait s’interrompre, J'ai eu cettechance que mon départ en retraite ait coïncidé avec celui dupetit agité que j’aimais à croquer à la der de notre publica-tion. Je suis heureux d’avoir participé à sa défaite avec mes“petits billets”.Après l'avoir encensé, les français se souviendrons doulou-

reusement de son passage “bling-bling” , aux plus hautes responsabilités etde sa politique antisociale. C’est sansdoute pour cela que par bonheur ils l’ontéjecté de l’Elysée.Par défaut, un président se disant normal, aété élu, il souhaitait une majorité forte, notrepeuple par excès de confiance ou ras le bol,lui a donné. Tous les pouvoirs dans les mains d’un homme“providentiel” voilà les travers de notre Constitution.Une Chambre de députés et un gouvernement rose et vert

s’occupent de nos destinés, ilsappliquent les propositions que lecandidat a révélées dans safameuse anaphore, à la télé.Les tweets ,les couacs, les balbu-tiements du début de mandat ontrapidement fait place à une vraiepolitique sociale libérale.De roucoulades en reculades, l'ennemi juré, “la finance” fut viteoublié et remplacé par une cured’austérité et son pacte de compétitivité.L'illusion des nationalisations s'estvite transformée en capitulationdevant le nouveau maître de forges, le patronat s’est engouffrépour annoncer une vague deplans sociaux,Presstalis,PSA,Virgin Renault ... des dizaines de salariés sont menacés ou jetésà la rue.Nos apprentis gouvernants décou-vrent la réponse face au chômage,il faut créer des emplois et relan-cer la consommation en augmen-tant les salaires et les pensions.(*Cf BD)Impossible pour moi de se tairedevant une telle situation, et simon stylo a eu mille occasions detaquiner une feuille blanche, en cedébut 2013,l'encre a jailli presqueseule : Il faut les arrêter ! Il nousvolent notre vie, vite serrons nousles coudes, ne lâchons pas ce quenous avons temps eu de mal àarracher au patronat. Leur crise abon dos, elle ne frappe pas de lamême manière ceux de Neuilly ouPassy, ou ceux de nos banlieuesou de nos campagnes….ne leslaissons pas faire, entrons vite enlutte ! G.B.Te

xtes

Her

vé/D

essi

n Kr

isto

c’h

* En bouclant mes cartons, c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai retrouvé cette BD de Kristoc’h. Comme moi vousla trouverez sans doute très actuelle et très percutante, les hommes politiques ont changé mais ce sont toujours lesmêmes recettes qui sont proposées. Il est vraiment temps que l'on prenne nos affaires en main... J'ai pris le tempsde relire quelques exemplaires un peu jaunis du journal de notre Fédé. Bien sûr il y a toujours beaucoup de nostal-gie lorsqu’on se penche sur son passé, mais j'ose l'affirmer ici : L'Impact de ces années là avaient des qualités etune rigueur qui souvent me (nous ??) manquent aujourd'hui…

DIRECTION DE LA CATÉGORIE :