ifdc report, volume 32, no. 3, september 2007

12
Volume 32, No. 3 Septembre 2007 ISSN 0149-4521 Actualité des travaux et des progrès de l’IFDC—un Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement Agricole Sommaire Le projet AIMS vise l’amélioration des marchés d’intrants agricoles au Mozambique ........................................................... 1 L’IFDC publie le rapport du Sommet Africain sur les Engrais ..... 4 Le projet WACIP améliore la vie des planteurs de coton en Afrique de l’Ouest ...................................................................... 5 Le projet KAED aide à organiser une journée agro-industrielle .. 6 L’ IFDC améliore le flux de technologies vers les paysans afghans ...................................................................................... 6 Le projet 1000+ promeut les pôles d’entreprises agricoles et les chaînes de valeur au Mali ......................................................... 8 Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC se réunit au Mali et fait une visite de terrain ............................... 10 Annonces .................................................................................... 11 www.ifdc.org Le projet AIMS vise l’amélioration des marchés d’intrants agricoles au Mozambique « Les contraintes liées à l’utilisation des intrants agricoles au Mozambique diffèrent de celles existant dans plusieurs autres pays africains, » dit Dr Lawrence (Larry) Hammond, chef de partie du nouveau projet de l’IFDC pour le Renforcement des marchés d’intrants agricoles (AIMS). Le projet AIMS est basé à Beira, au Mozambique. « Le Mozambique a une faible densité démographi- que et abonde en terres agricoles, » dit Hammond. « L’engrais n’est pratiquement pas utilisé en raison de son prix, mais aussi du fait que beaucoup de paysans estiment que les terres sont déjà très fertiles. Mais en réalité la majeure partie de ces terres ne l’est pas. Les productions agricoles au Mozambique sont parmi les plus faibles en Afrique. » Le projet AIMS travaille avec le secteur public et le secteur privé en vue d’accroître la disponibilité des engrais, des semences améliorées et d’autres intrants agricoles au Mozambique en réduisant les coûts, en formant et en renforçant les industries et le commerce d’intrants agricoles. Le projet AIMS est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). « Les objectifs du projet AIMS sont conformes à la Déclaration d’Abuja sur les Engrais pour une Révolution Verte Afri- caine adoptée en juin au Sommet Africain sur les Engrais - visant à augmenter la production agricole au travers de l’utilisation des intrants agricoles, » dit Hammond. Les partenaires du projet AIMS Le projet AIMS est mis en œuvre par l’IFDC en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture du Mozambique, le Bureau National des Services Agraires (DNSA), l’Institut de Recherche Agricole (IIAM), le Bureau National des Services de Vulgarisation Agraire (DNEA), le Centre de Promotion Agricole (CEPAGRI) et d’autres institutions nationales. Les partenaires internationaux du projet AIMS sont l’Institut internatio- nal d’agriculture tropicale (IITA), l’Institut international de recherche Le Port de Beira au Mozambique reçoit environ 146 000t d’engrais chaque année, mais seulement 23 000t restent dans le pays et sont disponibles pour les grandes plantations de sucre et de tabac. Ensachage d’engrais en présence de Dr Larry Hammond, (à gauche), chef de partie du projet AIMS, Pascoal Peira (au milieu), spécialiste en marketing et Manuel Ginga Gonçalves, expert AIMS pour le développement des Associations (à droite). (La suite à la page 2)

Upload: ifdc

Post on 09-Mar-2016

223 views

Category:

Documents


5 download

DESCRIPTION

IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

TRANSCRIPT

Page 1: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—1

Volume 32, No. 3Septembre 2007ISSN 0149-4521

Actualité des travauxet des progrès de l’IFDC—un

Centre International pour la Fertilitédes Sols et le Développement Agricole

SommaireLe projet AIMS vise l’amélioration des marchés d’intrants

agricoles au Mozambique ........................................................... 1L’IFDC publie le rapport du Sommet Africain sur les Engrais ..... 4Le projet WACIP améliore la vie des planteurs de coton en

Afrique de l’Ouest ...................................................................... 5Le projet KAED aide à organiser une journée agro-industrielle .. 6L’ IFDC améliore le flux de technologies vers les paysans

afghans ...................................................................................... 6Le projet 1000+ promeut les pôles d’entreprises agricoles et les

chaînes de valeur au Mali ......................................................... 8Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC se

réunit au Mali et fait une visite de terrain ............................... 10Annonces .................................................................................... 11

www.ifdc.orgLe projet AIMS visel’amélioration des marchésd’intrants agricoles auMozambique« Les contraintes liées à l’utilisation des intrantsagricoles au Mozambique diffèrent de celles existantdans plusieurs autres pays africains, » ditDr Lawrence (Larry) Hammond, chef de partie dunouveau projet de l’IFDC pour le Renforcement desmarchés d’intrants agricoles (AIMS). Le projetAIMS est basé à Beira, au Mozambique.

« Le Mozambique a une faible densité démographi-que et abonde en terres agricoles, » dit Hammond.« L’engrais n’est pratiquement pas utilisé en raisonde son prix, mais aussi du fait que beaucoup depaysans estiment que les terres sont déjà trèsfertiles. Mais en réalité la majeure partie de cesterres ne l’est pas. Les productions agricoles auMozambique sont parmi les plus faibles enAfrique. »

Le projet AIMS travaille avec le secteur public et lesecteur privé en vue d’accroître la disponibilité desengrais, des semences améliorées et d’autresintrants agricoles au Mozambique en réduisant lescoûts, en formant et en renforçant les industries etle commerce d’intrants agricoles. Le projet AIMS est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international(USAID).

« Les objectifs du projet AIMS sont conformes à la Déclaration d’Abuja sur les Engrais pour une Révolution Verte Afri-caine adoptée en juin au Sommet Africain sur les Engrais - visant à augmenter la production agricole au travers de l’utilisationdes intrants agricoles, » dit Hammond.

Les partenaires du projet AIMSLe projet AIMS est mis en œuvre par l’IFDC en partenariat avec leMinistère de l’Agriculture du Mozambique, le Bureau National desServices Agraires (DNSA), l’Institut de Recherche Agricole (IIAM), leBureau National des Services de Vulgarisation Agraire (DNEA), leCentre de Promotion Agricole (CEPAGRI) et d’autres institutionsnationales.

Les partenaires internationaux du projet AIMS sont l’Institut internatio-nal d’agriculture tropicale (IITA), l’Institut international de recherche

Le Port de Beira au Mozambique reçoit environ 146 000t d’engrais chaqueannée, mais seulement 23 000t restent dans le pays et sont disponiblespour les grandes plantations de sucre et de tabac. Ensachage d’engraisen présence de Dr Larry Hammond, (à gauche), chef de partie du projetAIMS, Pascoal Peira (au milieu), spécialiste en marketing et Manuel GingaGonçalves, expert AIMS pour le développement des Associations (àdroite).

(La suite à la page 2)

Page 2: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

2—IFDC Report, Septembre 2007

(Suite de la page 1)

(La suite à la page 3)

sur les cultures deszones tropicales semi-arides (ICRISAT) etle Citizens Networkfor Foreign Affairs(CNFA). Les activitésdu projet AIMS sontaussi interactives parrapport à celles duprojet deRenforcement desentreprises privéesdans le développe-ment agricole(EMPRENDA).

« Notre programmede renforcement descapacités des distri-buteurs d’intrantsagricoles visaitd’abord les corridorsinternes à partir desvilles portuaires deBeira et Nacala, »explique Hammond.« Mais les questionsde politique auront unimpact national etrégional. »

L’importation et lavente d’engrais auMozambiqueEn 2006, leMozambique a reçu146 000 tonnesd’engrais par le portde Beira—mais53 000 tonnes étaienten transit vers leMalawi et 70 000tonnes vers leZimbabwe et laZambie. Seulement23 000 tonnes sont restées au Mozambique et ont été importées et utilisées par de grandesplantations de sucre et de tabac qui peuvent profiter des économies d’échelle. Environ 33 000tonnes d’engrais étaient rentrées par le port de Nacala au nord ; la totalité a été expédiée parchemin de fer au Malawi.

« Le projet AIMS explore la possibilité de construire une usine demélange d’engrais près du port de Beira, » dit Hammond. « LeMozambique a aussi des ressources de gaz et de phosphatesnaturels. Nous comptons mener une étude sur les coûts de laconstruction d’un complexe ammoniaque-urée. »

Alberto Rafael Penicela (à gauche) a démarré sa propre entreprised’intrants agricoles après avoir participé à un atelier de formationparrainé par l’IFDC et Sasakawa-Global 2000. Ici dans sa boutique, sonassistante Sonia Moria (à la gauche de Penicela) et lui-même serventdes intrants agricoles et des médicaments vétérinaires à un client àChimoio au Mozambique.

Triage de semences dans une coopérative agricole à Nampula auMozambique.

Le IFDC Report est une publicationtrimestrielle de l’IFDC, MuscleShoals, Alabama, USA.Téléphone : 256-381-6600,Téléfax : 256-381-7408, E-Mail :[email protected], Web Site :www.ifdc.org. Sauf indicationcontraire, les textes publiés dansIFDC Report tombent dans ledomaine public et peuvent êtrereproduits librement à condition dementionner la source et de nousenvoyer une copie du textereproduit. Les abonnements sontgratuits. Les versions espagnoleet française de l’IFDC Newslettersont disponibles à l’IFDC.

L’IFDC est une organisationinternationale publique à but nonlucratif, gouvernée par un conseild’administration internationalcomposé de représentants de paysdéveloppés et de pays endéveloppement. Le centrebénéficie de l’appui de différentesagences bilatérales etmultilatérales, de fondations privéeset de gouvernements. L’IFDC seconcentre sur la croissance et ladurabil ité de la productivitéalimentaire et agricole dans lespays en développement par lamise au point et le transfert detechnologies efficaces de gestiondes éléments nutritifs et d’expertiseen agro-industrie.

Publication:IFDC–Un Centre Internationalpour la Fertilité des Sols et leDéveloppement Agricole

Editeur:Thomas R. HargroveTraduction:Wisdom Tenge/Ketline Adodo

IFDC Report

Changement d’adresse :Veuillez prévoir six semainespour tout changementd’adresse et envoyer lanouvelle adresse à : IFDCReport, P.O. Box 2040, MuscleShoals, Alabama 35662, U.S.A.

Président – Directeur Général :Amit H. RoyConseil d’administration:M. Peter McPherson (U.S.A.), Président du Conseil d’AdministrationAbdelmajid Slama (Tunisie), Vice-président du Conseil d’AdministrationMargaret Catley-Carlson (Canada)Soumaïla Cisse (Malí)G. J. Doornbos (Pays-Bas)John B. Hardman (U.S.A.)Hiroyoshi Ihara (Japon)Fayez E. Khasawneh (Jordanie)Patrick J. Murphy (U.S.A.)Mortimer Hugh Neufville (U.S.A.)Ruth Oniang’o (Kenya)Edward C.A. Runge (U.S.A.)M. Ann Tutwiler (U.S.A.)

Page 3: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—3

« La quantité totale d’engrais distribuée par le secteur privé – environ 5 000 tonnes seulement en 2006 – a été transportée parcamion en Afrique du Sud, » dit Hammond. Généralement, un chargement peut être produit en Arabie Saoudite, puis vendu etexpédié par voie maritime à un grossiste qui l’entrepose en Afrique du Sud. Les engrais sont donc transportés par camion enpetites quantités - pas plus que 28 tonnes par camion - vers Maputo, la capitale du Mozambique. De là, ils sont expédiés àquelques distributeurs à l’intérieur du pays, soit Chimoio ou Nampula.

« La cherté des engrais n’est pas seulement due aux coûts de transport extrêmement élevés, mais aussi au faible taux deconsommation, » dit Hammond. « Ironiquement, un taux élevé de consommation ferait baisser les prix. »

Le manque de crédit constitue un autre problème. Toutes les terres appartiennent à l’Etat, ainsi les paysans et les distributeursne peuvent pas hypothéquer les terres pour un prêt.

« La faible densité démographique rurale rend la situation plus difficile pour les distributeurs, » dit Hammond. « Ils ne peuventpas opérer sans les clients. Nous aiderons les distributeurs à installer des parcelles de démonstration près de leurs boutiquespour montrer aux paysans les avantages des intrants agricoles - ainsi les distributeurs seront capables de compléter lesinformations fournies aux paysans locaux par les vulgarisateurs. »

Le projet AIMS forme aussi les distributeurs sur la sécurité et la manutention des produits phytosanitaires.

« La consolidation des petits achats peut faire baisser les prix, » dit Hammond. « Un distributeur mozambicain qui importe 1000 tonnes peut consolider ses commandes avec une cargaison de 10 000 tonnes à destination du Malawi et éviter ainsi lesfrais de transport routier au départ de l’Afrique du Sud. »

« C’est une triste situation. » dit Martin E. Mason, conseiller principal en production auprès du projet EMPRENDA basé àNampula. « Les marchés existent, mais les paysans ne peuvent pas en profiter car ils n’en ont pas les moyens – ou nepeuvent même pas s’approvisionner en intrants, » Le projet EMPRENDA appuie les activités de trois ONG : la CooperativeLeague of the United States of America (CLUSA), la National Cooperative Business Association (NCBA) le Centre de serviced’appui aux associations paysannes (CAN).

« Nous nous efforçons de trouver un moyen économique et pratique d’importer des engrais, » dit Mason. « L’année dernière,nous avons acheté des engrais importés de l’Afrique du Sud à Chimoio, environ 1 500 km au sud. Après les avoir acheminésà Nampula, nos frais s’élevaient à 60 dollars US pour un sac de 50 kg de 14-20-0 NPK. Par contre, un paysan aux Etats-Unispayerait seulement 25 dollars pour le même sac d’engrais. »

« Soixante dollars, c’est un prix exorbitant pour des paysans dont le revenu moyen est de 80 dollars par ménage et par an, »dit Mason. Le sac de 50 kg pourrait être vendu aux paysans à un prix plus abordable si le produit était importé directement auport de Nacala, à environ 200 km, a-t-il souligné. Mais tous les engrais qui entrent par le port de Nacala vont au Malawi.

« L’agriculture sur brûlis est la plus largement pratiquée, » ajoute Mason. « Le paysan défriche et cultive deux ou troishectares pendant quelques années, et va ailleurs pour encore défricher. Les petits exploitants ne disposent pas de tracteurs. Ilsse servent uniquement de la houe, donc peu de paysans peuvent cultiver plus de trois hectares. »

Le développement des ressources locales« Le projet AIMS fera des études de faisabilité relatives à la construction d’une usine de mélange d’engrais près du port deBeira, » dit Hammond. « De plus, le Mozambique dispose de ressources en gaz et en phosphates naturels. Nous allons étudierle coût de la construction d’un complexe ammoniaque-urée. »

L’IITA et l’ICRISAT au MozambiqueLe poulet est un plat national au Mozambique. Presque la moitié des poulets consommés sont élevés au Mozambique ; le resteest importé du Brésil.

« L’alimentation représente 75% du coût de l’élevage au Mozambique, » dit Sicco Kolijn de l’IITA. « Les seize entreprisescommerciales avicoles du pays utilisent 25 000 tonnes de soja chaque année tandis que le Mozambique ne produit que 5 000tonnes de soja par an. »

L’IITA collabore avec le projet AIMS en vue d’augmenter la production et la disponibilité de semences améliorées de soja etde niébé qui seront commercialisées par les distributeurs d’intrants agricoles. L’objectif est de produire plus de volailles et deréduire les importations. De même, l’ICRISAT veut améliorer la production de semences de maïs et d’arachide.

Les organisations paysannes sont des distributeurs potentiels d’intrants agricoles« Le plus grand problème auquel nos paysans se trouvent confrontés est le manque d’intrants agricoles, » dit MoisesSebastiao Raposo, le Directeur de l’IKURU (un mot Makua qui veut dire : la force). L’IKURU est une organisation paysanne

(Suite de la page 2)

(La suite à la page 4)

Page 4: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

4—IFDC Report, Septembre 2007

(Suite de la page 3)

« Le prix élevé des engrais est le plus grand problèmeauquel font face les paysans mozambicains, » ditFernando Chitio, Directeur régional de la Station derecherche agricole de Nampula.

Mussa Asostinho (au milieu) est le Directeur du Centrede services d’appui aux associations paysannes (CAN)près de Nacala. Le CAN fourmit 20 tonnes d’engrais àcrédit à des agriculteurs.

L’IFDC publie le rapport du Sommet Africain sur les EngraisLe rapport du Sommet Africain sur les Engrais est maintenant disponible à l’IFDC en livre de poche et sur CD rom. Ce sommet tenuen juin 2006 à Abuja au Nigeria, avait pour objectif de lancer la Révolution Verte exclusivement Africaine—une Révolution quipermettra au Continent à la recherche de sa dignité et de la paix, réclamées par l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, KofiAnnan.Ce rapport de 182 pages contient les documents de travail et le résumé des débats sur des exposés relatifs à la gestion de la crise deséléments nutritifs du sol que connaît l’Afrique. Il porte également sur l’utilisation accrue des engrais chimiques et organiquessusceptibles de catalyser la production agricole. Parmi les 1 100 participants, figuraient cinq Chefs d’Etats Africains en exercice ouanciens Chefs d’Etat, des Ministres de l’Agriculture et des dirigeants internationaux.Le sommet a été présidé par l’ancien Président du Nigeria, Olusegun Obansanjo. Dans la préface du rapport, Obasanjo a écrit, « Danssix ans, nous nous attendons à voir…les effets du vrai rôle du Sommet en tant qu’instigateur de la Révolution Verte Africaine : uneRévolution qui aura permis au Continent non seulement d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais aussi de fournir les biensessentiels à ses populations : l’éducation, l’eau potable, les soins de santé, la paix et la stabilité. » Obasanjo a qualifié le Sommet «d’étape importante dans nos efforts en vue d’un renversement rapide de la faible productivité agricole et d’une accélération de lasécurité alimentaire pour subvenir aux besoins de nos populations. »Selon Dr Norman Borlaug, le Lauréat du Prix Nobel de la paix, le leadership constitue « un élément » essentiel pour accroître l’offrealimentaire en Afrique. « Mon grand désir est de voir comment cette Révolution Verte Africaine va changer la production alimen-taire ! » dit Borlaug qui est souvent appelé le « Père de la Révolution Verte » en Asie et en Amérique latine.

(La suite à la page 5)

qui achète, transforme et vend du sésame, de l’arachide, des noix decajou, du soja et des haricots. Elle est composée de 200 associationspaysannes avec 9 000 membres et est basé à Nampula au nord duMozambique.

Si les distributeurs d’intrants agricoles sont rares dans les centresurbains tels que à Nampula – ils sont inexistants dans les régionsrurales. C’est pour cela que L’IKURU veut devenir un distributeurd’intrants, » dit Raposo. « Nous espérons importer assez d’engraispour 400 à 500 hectares pour la prochaine campagne qui commencevers à la fin de l’année 2007. Notre objectif est d’augmenterprogressivement les importations en vue de servir 5 000 hectares—et1 000 paysans – sur cinq ans. »

Un autre membre de l’IKURU, le Centre de Services d’appui auxassociations paysannes (CAN) près de Nacala, environ 125 km àl’est de Nampula, achète et vend de l’arachide et du sésame pour lecompte de 22 associations paysannes avec 780 membres.

« Nous n’avons jamais vendu de l’engrais, mais cette année, nousmettons à la disposition des paysans 20 tonnes de 14-21-00 de NPKà crédit, » dit Mussa Asostinho, le Directeur de CAN. Le Centreespère bientôt créer une coopérative pour à la fois identifier etprofiter de nouveaux marchés et introduire de nouveaux intrants ettechniques.

La station de recherche agricole de Nampula« Il n’y aura pas de Révolution Verte Africaine si les paysans n’ontpas un meilleur accès aux engrais et aux autres intrants agricoles,’»dit Fernando Chitio, le Directeur régional de la Station de rechercheagricole de Nampula. Le plus grand problème auquel doivent faitface les paysans mozambicains est le coût élevé des intrants agrico-les. Pourtant, les paysans ne peuvent pas s’en passer sinon laproduction continuera de stagner. « Les quantités recommandéespeuvent varier. Si un paysan peut récolter 3,5 tonnes par hectare enappliquant 200kg de P2O2, mais peut avoir 2 tonnes en apportant50kg, le plus faible taux est économiquement plus profitable. »

Page 5: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—5

Le projet WACIPaméliore la vie desplanteurs de cotonen Afrique del’OuestLe coton constitue le principalproduit d’exportation des paysdu C-4 de l’Afrique de l’Ouestet du Centre : le Bénin, leBurkina Faso, le Tchad, et leMali. L’IFDC met en œuvre unprojet de trois ans en vue deréduire la pauvreté parmi lesplanteurs de coton et dedévelopper la production,l’égrenage et l’industrie dutextile dans les pays du C-4,qui sont parmi les régions lesplus pauvres du monde.« Le but du nouveau Projet deRenforcement du SecteurCoton en Afrique de l’Ouest(WACIP) est d’accroître lerevenu net des agriculteurs deszones de production de coton,tant pour les culturescotonnières que pour lescultures non cotonnières. » DitDr Sarah Gavian, Chef de partiedu projet WACIP.Le projet WACIP est financépar l’Agence des Etats-Unispour le DéveloppementInternational (USAID) commela principale composante deson initiative de 27 millions dedollars ($) US visant à amélio-rer le secteur Coton en Afriquede l’Ouest. L’équipe de mise enœuvre menée par l’IFDC estcomposée de Abt Associates,

Aid to Artisans et troisuniversités américaines :Auburn, Michigan State etTuskegee.« Nos sommes en traind’améliorer les techniquesappliquées dans l’ensemble dusystème cotonnier, parmilesquelles, les cultures alterna-tives et les cultures en rotationet la valorisation des produitscotonniers par l’exploitationdes niches des opportunitéscommerciales, » dit Gavian.« Nous essaierons de trouverd’autres marchés pour lessous-produits du coton telsque le tourteau de coton et lafarine de graines de coton. »Nous travaillons égalementavec les décideurs politiques etles agences de développementen vue d’encourager l’avène-ment d’un climat plus propice àl’industrie agricole. »Le projet WACIP abordera lesquestions transversales tellesque la participation desfemmes, l’assistance auxgroupes défavorisés etl’évaluation de l’impactécologique de l’utilisationaccrue des engrais.« Le défi qui s’impose est deproduire du coton sur une basedurable sans vider le sol de seséléments nutritifs et sansl’empoisonner avec despesticides, » dit Gavian.Dans la plupart des pays du C-4, le coton est produit à l’aidedes techniques classiques.

Pour réduire les coûts deproduction, le projet WACIPétablira des relations entre lesorganisations de producteurset les agences de vulgarisation.Cette collaboration aidera lesproducteurs à utiliser demeilleures techniques degestion intégrée des semenceset des terres, et de meilleurescombinaisons d’engrais et depesticides.« Très souvent, nous savonsles types de combinaisonsd’intrants qui feront augmenterles rendements—mais laquestion est de savoir com-ment renforcer les systèmesnationaux de recherche et devulgarisation afin de rendre cestechniques accessibles pourles paysans des zones recu-lées, » dit Blaise Fadoegnon,expert en coton et maintenantle Coordinateur du projetWACIP au Mali. « L’équipede WACIP s’attelle à renfor-cer la collaboration entre lesEtats-Unis et les institutionsde recherche en Afrique. »Le projet facilitera la partici-pation des producteurs decoton aux foires commercialesinternationales et auxmarchés de coton organiqueproduit sur une base durable.Selon le Directeur de laDivision Afrique de l’IFDC,Robert Groot « Pour renfor-cer le système de productioncotonnière, WACIP se baserasur l’approche CASE déve-loppée par l’IFDC. Cette

Le projet WACIP aide à améliorerl’efficacité des égreneuses decoton.

Dans un discours télévisé, l’ancien Président des Etats-Unis Jimmy Carter a déclaré, « Vous qui prenez part au Sommet Africain surles Engrais, avez une énorme responsabilité : laisser des terres en bonne santé à nos enfants et à nos petits enfants, et plus importantencore de l’espoir pour l’avenir. »Dr Amit Roy, Président-directeur général de l’IFDC a écrit, « l’Afrique subsaharienne traverse une grave crise agricole. En Afrique, lesrendements céréaliers ont stagné à environ 1 tonne par hectare pendant les trois dernières décennies et la production alimentaire parpersonne a chuté. »Les participants ont rédigé la Déclaration sur les engrais pour une Révolution Verte Africaine à la fin du Sommet. Dans ce docu-ment, l’engrais tant minéral qu’organique est qualifié de « produit stratégique sans frontières » qui doit être exempté des taxes etimpôts transfrontaliers.« Les terres africaines sont devenues les plus pauvres du monde du fait de l’épuisement de leurs éléments nutritifs pendant desdécennies, » selon la Déclaration d’Abuja qui appelle à une augmentation du taux d’utilisation d’engrais en Afrique de la moyenneactuelle de 8kg/ha—la plus faible au monde—à au moins 50kg/ha d’ici à 2015.Le rapport inclut la Déclaration d’Abuja en Anglais, en Français, en Portugais et en Arabe.Pour obtenir des exemplaires du rapport sur papier ou sur CD, visitez notre site Web http://www.ifdc.org. Chaque exemplaire com-prend un CD contenant les documents de travail du Sommet.

approche aidera les paysans àacquérir des compétencestechniques, à mieux gérer leursentreprises et à établir d’impor-tants contacts d’affaires. »Le projet WACIP aidera aussi àaméliorer l’efficacité deségreneuses, à réduire lacontamination des cotonsfibres et à transformerlocalement les fibres en tissuset vêtements, note Gavian.Gavian a vécu et travaillé enAfrique de l’Ouest pendantplus de vingt ans. Elle a déjàtravaillé au Ghana et au Nigeriadans le cadre de l’Institutinternational de recherche surles politiques alimentaires(IFPRI). Gavian a aussi menédes activités de lutte contre leVIH/SIDA dans la planificationagricole et la sécuritéalimentaire.

(Suite de la page 4)

Page 6: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

6—IFDC Report, Septembre 2007

Le projet KAED aide àorganiser une journéeagro-industrielleLe projet de développement des entrepri-ses d’intrants agricoles de l’IFDC auKirghizistan (KAED) a organisé en juin2007 à Chuy au Kirghizistan, une journéeagro-industrielle avec une exposition dematériels agricoles en plein air. Cettejournée a été financée par l’USAID encollaboration avec la société allemande,Amazone Ltd.Ce genre de programme aide à développerles sociétés industrielles, les coopérativeset les exploitations agricoles auKirghizistan. Les journées agro-industriel-les mettent en contact les distributeursd’intrants et les paysans avec lesconstructeurs de machines agricoles, fontl’étalage de matériels agricoles de qualitéet aident à réduire les coûts d’intrants etd’exploitation. Les participants ont visitédes parcelles de démonstration et observédes équipements de pointe pour laproduction et la moisson culture et denouvelles technologies.« Les problèmes majeurs de l’agricultureKirghize sont imputables au manqued’équipements agricoles et de technolo-gies de pointe, » dit Kambaraly Kasymov,

premier vice-ministre del’Agriculture de laGestion d’Eau et del’Industrie de laTransformation, dansson allocutiond’ouverture.Ken McNamara, unreprésentant del’USAID aux Républi-ques d’Asie Centrale etDr Hiqmet Demiri, lechef de partie de KAEDse sont aussi adressésaux paysans et auxreprésentants descoopératives agricoles,des établissementsfinanciers, des organi-sations internationaleset des sociétés de services techniques.« La journée agro-industrielle a suscité lacréation d’une association de sociétés deservices de techniques agricoles quijouera le rôle de groupe de pression pourattirer l’attention sur les équipementsagricoles et les sociétés de servicestechniques au Kirghizistan, » dit Demiri.Le représentant d’Amazone a profité del’exposition en plein air pour vendre unesemeuse à €22 000 ($30 323). Il devra

Le personnel de KAED (de la gauche) A. Aslanov, D.Djumabaev et le chef de partie Dr Hiqmet Demiri participant àla journée agro-industrielle d’Amazone Ltd à Chuy,Kirghizistan.

également fournir deux semeuses et unépandeur d’engrais. « Le volume totaldes échanges conclus au cours de lajournée s’élevait à €80 700 soit $111 232, »a déclaré Manas Samatov d’Amazone.« Des foires agricoles comme celle-ciconstituent un excellent moyen depromouvoir des produits auprès desclients, » dit Manas. « Pour les acheteurs,c’est mieux de voir les produits en natureque dans un magazine. »

Des recherches menées au siège de l’IFDC améliorent le flux de technologiesvers l’AfghanistanPlus de vingt cinq ans de guerre et desécheresse a laissé l’agricultureafghane dans un état désastreux.L’IFDC met en œuvre le projet FARMS(Food for Agricultural Revitalisationand Market Systems), financé par leDépartement de l’Agriculture des Etats-Unis en vue d’appuyer le développe-ment du secteur agricole. Le Ministèreafghan de l’Agriculture, de l’Irrigationet de l’Elevage (MAIL) est le partenairede l’IFDC dans la mise en œuvre duprojet FARMS.

En Afghanistan, le problème agricole leplus pressant est lié aux insuffisancesdes systèmes d’irrigation par sillons etd’irrigation par déversement. Les deuxsystèmes réduisent la superficie et laproductivité des cultures en terrainirrigué.

« Pour pouvoir planter plus de fruits etde légumes sur une moindre superficie,

(La suite à la page 7)

L’eau est apportée à des plants de tomate sur un essai avec l’irrigation au goutte-à-goutte dans les serres du siège de l’IFDC. A gauche, Vaughn Henry et à droite, RonaldSmith tous deux techniciens principaux de serre.

Page 7: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—7

les paysans afghans doivent changerleurs méthodes traditionnelles d’irriga-tion de 50% ou moins de rendementd’apport d’eau au sol, » dit Dr StevenKovach, Chef de programme au sein duprojet « Dynamique des sols et deséléments nutritifs » de l’IFDC.

«Le projet FARMS préconise un sys-tème de micro-irrigation avec des mini-disperseurs qui présente une efficacitéde 80% à 90% sur le terrain. »

Kovach et d’autres scientifiques del’IFDC appuient le projet FARMS pardes recherches en serre menées au siègede l’IFDC à Muscle Shoals, Alabamaaux Etats-Unis. Ils combinent le systèmed’irrigation au goutte-à-goutte avecd’autres méthodes de fertilisation parmilesquelles la « fertigation », l’apportd’engrais par l’irrigation au goutte-à-goutte, l’incorporation de l’engraisgranulé dans le sol et le placement enprofondeur des tablettes d’engrais.L’objectif est d’améliorer l’efficacité del’eau et des éléments nutritifs. Encollaboration avec des scientifiques deMAIL en Afghanistan, le projet FARMSmène des recherches en vue de dévelop-per des systèmes d’irrigation efficacespour la production de légumes.

L’eau est apportée par le système d’irrigation au goutte-à-goutte dans la station derecherche de Quargha. Homayoun Watan, directeur de la recherche et des servicesde vulgarisation du projet FARMS explique le système d’irrigation à Dr M. AzizOsmanzai, le Directeur de l’Institut de recherche agricole, MAIL.

Des techniciens de l’IFDC et de MAIL placent des gaines perforées pour le système d’irrigation goutte-à-goutte dans la station de recherche de Quargha, Kabul en Afghanistan.

(Suite de la page 6)

Page 8: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

8—IFDC Report, Septembre 2007

Le projet 1000+ promeut les pôles d’entreprisesagricoles et les chaînes de valeur au MaliLe projet « De milliers à des millions » appelé projet 1000+ de l’IFDC promeut le développement des pôles d’entreprisesagricoles et les chaînes de valeur compétitives en vue d’intensifier l’agriculture et d’améliorer les moyens d’existence descommunautés rurales par l’approche CASE (Systèmes et Entreprises Agricoles Compétitives). En partenariat avec les organi-sations locales, le projet 1000+ dispense des formations en matière de plaidoyer et des négociations commerciales, facilite lestransactions contractuelles et organise des plateformes pour promouvoir le dialogue et la collaboration tout au long deschaînes de valeur.

Nous vous présentons quelques entrepreneurs dont les initiatives améliorent la vie dans les zones rurales en Afrique del’Ouest.

Le póle maïs

El Hadj Moussa Traoré raconte l’histoire de son entreprise :La minoterie El Hadj Moussa Traoré

« Le plus court chemin est celui que l’on connaît, » dit un proverbebambara, une langue locale du Mali. Je suis heureux d’avoir choisile plus court chemin qui m’a amené ici aujourd’hui. Des situationsfinancières difficiles m’ont forcé à entrer dans le secteur de latransformation des céréales, qui aujourd’hui marche bien. Lemarché de la transformation du maïs est en pleine croissance etj’arrive difficilement à satisfaire les demandes.

En 2003, j’étais parmi les 565 employés touchés par un programmede restructuration dans l’usine textile où je travaillais—en fait, ils’agissait d’un licenciement. Le marché des sous-produits du maïsparaissait intéressant, alors j’ai décidé de me mettre à mon compte.Avec mes primes de licenciement, je me suis procuré une parcellede terrain et quatre machines de transformation. Aujourd’hui, nousproduisons les sous-produits du maïs jaune, en particulier, lesbrisures de maïs utilisés dans la préparation d’une bouillie locale.

Mon équipe représente un exemple typique de parité hommes-femmes. Nous avons trois hommes : le gérant, le meunier et lemagasinier ; et trois femmes qui criblent et vannent le maïs.Pour transformer le maïs, il faut tout d’abord le criblermanuellement pour enlever les cailloux, les grains immatures et d’autres impuretés. Les grains, une fois épurés, passent àl’égreneuse, puis au moulin. Le son, la farine, le germe et les brisures de maïs sont séparés à travers le criblage et le vannage.

Les années 2004-2006 furent les années noires. J’étais confronté à deux grands problèmes : le manque d’une source fiabled’approvisionnement en grains et le manque de financement. On n’était jamais sûr d’avoir la qualité ni la quantité de céréalespour lesquelles on a payé. L’insuffisance de poids constitue un sérieux problème. Sur chaque sac de 100kg de maïs quevous achetez, vous n’obtenez souvent que 95kg à 97kg.

Un autre problème est que chaque sac contient 1 à 2 kg d’impuretés—es cailloux et les déchets.

Les choses ont commencé à changer l’an dernier lorsque je fus introduit auprès de l’Association Malienne pour le Développe-ment Rural AMEDD, une ONG basée à Koutiala et partenaire du projet 1000+. L’AMEDD m’avait invité pour discuter demon projet et avait offert de m’appuyer.Par exemple, j’avais une tonne de son de maïs en stock qui a failli pourrir. Je ne connaissais pas la vraie valeur de ce produitdérivé, qui représente 23% à 30% de la production. En janvier 2007, j’ai participé à une foire organisée par AMEDD àKoutiala. A cette foire, j’ai rencontré le préfet local qui avait besoin du son de maïs pour ses animaux. C’était une affaire en or !

La publicité dont j’ai bénéficié à travers les activités du pôle maïs est en train de porter ses fruits. Aujourd’hui, je n’arrive pasà satisfaire les demandes qui ne cessent d’augmenter. Mon conseil est qu’il faut être toujours prêt à rencontrer d’autrespersonnes et à se faire connaître. Participer à des foires et à des expositions. C’est un investissement garanti !Le pôle maïs rend l’approvisionnement en grains plus facile et plus sûr. Nous avons maintenant la Coopérative des exploitantsmotorisés de Koutiala qui négocie les contrats en vue de s’assurer que les produits commandés sont livrés avec la qualité et laquantité requises et à des prix raisonnables.

El Hadj Moussa Traore a démarré avec succès unesociété de transformation de sous- produits de maïsavec l’appui de l’AMEDD, un partenaire du projet 1000+basé à Koutiala au Mali.

(La suite à la page 9)

Page 9: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—9

Sur chaque sac de 100kg de maïs transformé, je peux réaliser un bénéfice de 2 000 à 3 000 CFA ($4,20 à $6,30). En 2005,j’ai acheté 15 tonnes de maïs et j’ai vendu 75% du produit fini à des prix différents et en différentes saisons de l’année. Monrevenu était de 562 500 CFA ($1,185). En 2006, j’ai transformé 20 tonnes avec un bénéfice de 1 085 500 CFA ($2 287). Jen’ai pas à me plaindre. Tout marche bien.

Au fait, je n’exploite actuellement qu’un dixième de la capacité de production de mon entreprise à cause des contraintesfinancières. Cependant, je pourrais produire jusqu’à 1tonne par jour. C’est mon objectif. Je compte sur l’appui de l’AMEDDet du projet 1000+ pour y arriver.

Le pôle soja

Le projet 1000+ aide les femmes de Sincina à mieux produire et à vendre le soumbala

« Notre soumbala est le meilleur de la région, » dit Aminata Dembele, la secrétaire administrative de l’Association des Trans-formatrices de soja de Sincina, un village situé dans le district de Koutiala au sud du Mali. « Des femmes viennent de Ségou,de Bamako et de Mopti pour acheter notre soumbala qui est aussi très apprécié en Côte d’Ivoire et en Mauritanie. »Le soumbala est une épice traditionnelle préparée à base du grain de néré (Parkia biglobosa), un arbre local qui pousse dansles forêts et dans les savanes.« Les produits forestiers tels que le néré représentent les principa-les sources de revenu pour les femmes rurales qui n’ont souventpas accès aux ressources productives, » dit Sogoba Bougouna, leresponsable du programme AMEDD.« Cependant, les grains de néré devenaient rares à cause dudéboisement et de la baisse de productivité » poursuit Bougouna. «En 1998, la Compagnie Malienne de Coton a introduit, la produc-tion du soja dans la région à travers son plan de diversification envue de contrebalancer l’impact de la crise cotonnière sur lescollectivités agricoles. C’est ainsi que nous avons substitué le néréau soja dans la production du soumbala. Avec l’appui du projet1000+, nous aidons les femmes de Sincina à mieux produire et àmieux vendre le soumbala préparé à base du soja. »Selon l’explication d’Aminata Dembele, « il faut deux jours pourpréparer le soumbala. Il faut d’abord torréfier, cribler et laver lesoja, et ensuite faire bouillir et laisser fermenter. »A genoux, les femmes écrasent manuellement les grains fermentésavec des pierres pendant des heures. Elles en font des boulesd’environ 4 cm de diamètre qu’elles font fumer pour affiner legoût. Le soumbala est donc amené au marché et vendu à un prix abordable : trois boules à 25 FCFA ($0,05).« Le prix ne change pas. C’est la grosseur de la boule qui varie, » dit Binto Dembele, une autre membre de l’AMEDD.Le prix d’un sac de 100kg de soja était de 18 000 FCFA en moyenne ($38) de décembre à août 2006. Mais lorsqu’il esttransformé en soumbala, le sac de soja se vend en moyenne à 25 000 FCFA ($53)—Cela fait un bénéfice de 7 000 FCFA($15).« Chaque femme peut produire trois sacs de 100kg par semaine, soit environ 24 tonnes de soumbala par an, » dit ArounaBayoko, technicien de terrain de l’AMEDD.« Les femmes dépendent de leurs propres réseaux pour vendre leurs produits, mais nous les aidons à étendre leur marché, »dit Bayoko. « Les foires commerciales que nous organisons avec l’appui du projet 1000+ leur offrent l’opportunité de serencontrer et de conclure des marchés avec des acheteurs venant d’autres régions et même d’autres pays. »Yaya Denon, un fournisseur local de soja espère que la production de soumbala pourra se développér davantage. « Cela resteencore une affaire de femmes. Je crois qu’il faut aller au-delà de la production traditionnelle et locale et viser le marchérégional. Ainsi mon business peut aussi avoir une chance ! »« Nous voulons mécaniser la production pour alléger le travail de ces femmes » poursuit BougounaAminata Dembele explique : « Mon mari a quatre femmes et treize enfants. Chacune des femmes doit s’occuper d’elle-mêmeet de ses enfants. D’habitude, la préparation du soumbala commence à partir de 17h car nous devons travailler toute lajournée dans les champs de nos maris. Nous les membres de l’association, nous-nous aidons les unes les autres à trouver lesmoyens pour nourrir nos familles et nous-mêmes. »

Des femmes maliennes en train de fabriquer le soumbalasous forme de boules de 4 cm pour le marché.

(Suite de la page 8)

Page 10: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

10—IFDC Report, Septembre 2007

Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC se réunit au Mali etfait une visite de terrainLa réunion annuelle du Comité Afrique duConseil d’administration de l’IFDC eutlieu entre le 31 mai et le 1er juin au bureaude la Division Afrique de l’IFDC au Mali.Elle était présidée par le Professeur RuthOniang’o, la présidente du ComitéAfrique et membre du parlement kényan.Les autres membres du Conseil présentsétaient Soumaïla Cissé, le président del’UEMOA ; Dr John Hardman, présidentet directeur général du Carter Center àAtlanta, Géorgie aux Etats-Unis ; Dr AmitRoy, le président et directeur général del’IFDC.Présente à cette réunion en tant qu’obser-vatrice et invitée d’honneur étaitMonique Calon, conseillère principale enéconomie du Ministère Hollandais duDéveloppement et de la Coopération(DGIS).Les discussions ont porté sur les pro-grammes de l’IFDC en Afriquesubsaharienne dont les projets De milliersà des millions (1000+), les Systèmesd’Entreprises Agricoles Compétitifs(CASE), les Réseaux Régionaux deSystèmes d’Information de Marché et deCommerce Agricole en Afrique de l’Ouest(MISTOWA) et le projet CATALIST(Catalyser l’accélération del’intensification agricole pour la stabilitéet la durabilité). La réunion a égalementdiscuté des activités du projet MIR(Marchés d’intrants régionaux), dont ledéveloppement des marchés d’intrantsagricoles et l’harmonisation des cadresréglementaires pour la commercialisationdes semences et des pesticides. Lelancement du projet de Renforcement duSecteur Coton en Afrique de l’Ouest(WACIP) a été aussi annoncé lors decette réunion.En ce qui concerne la visite de terraineffectuée à Koulikoro au Mali, lesmembres de la Chambre d’Agriculturerégionale ont présenté les aspects relatifsà l’accès des producteurs et commerçantslocaux aux informations de marché viaMISTOWA, l’aide de la coopérative desproducteurs locaux pour l’approvisionne-ment en engrais, un plan d’action pour lacommercialisation du sésame via le projet1000+ et la gestion de la fertilité des solspour la production légumière à travers lesystème de production intégrée durable.

Le Professeur Ruth Oniang’o, membre duConseil de l’IFDC depuis 2001, a soulignéque les programmes de l’IFDC regroupentles diverses parties prenantes de l’agricul-ture africaine : les paysans, les décideurspolitiques, les leaders d’opinion et lesecteur privé.« Les paysans individuellement ont peud’influence sur le marché, » a ditOniang’o. Mais ils deviennent influentsdès qu’ils s’organisent en associationspaysannes et en coopératives. »« Durant la visite du terrain, j’ai vucomment le projet MISTOWA travaille parle biais des organisations paysannes avecles producteurs ouest africains de sésameet de mangues, et avec les transforma-teurs du beurre de karité1 pour viser desmarchés internationaux. »Le projet MISTOWA encourage égale-ment les producteurs et les commerçantsà afficher gratuitement sur l’Internet, desoffres d’achat et de vente de leursproduits ou intrants. Par des messagesSMS ou des téléphones mobiles. Ilspeuvent aussi accéder aux marchésinternationaux via TradeNet, a dit

Oniang’o. TradeNet (www.tradenet.biz)est le fruit du partenariat entreMISTOWA et une société de logicielbasée au Ghana, BusyLab.Selon John Hardman, « Les philosophieset les approches du Carter Center et del’IFDC sont similaires en matière dedéveloppement agricole. Nous prenons encompte l’opinion des paysans et desdistributeurs d’intrants et en travaillantavec eux au niveau de la base. Le travailde l’IFDC et nos programmes se chevau-chent souvent. Par exemple, le programmeSasakawa 2000 du Carter Center collaboreprincipalement avec des programmes devulgarisation en aidant les petits exploi-tants à augmenter les rendements enAfrique en coopération avec des associa-tions de paysans, de commerçants et dedistributeurs d’intrants que l’IFDC a aidéà organiser. »Le lauréat du prix Nobel, Dr. Norman E.Borlaug, qui a été membre du Conseil del’IFDC de 1994-2003, est le président duSasakawa Africa Association, l’organedirecteur du SG 2000.« J’ai succédé à Borlaug au sein duConseil d’administration de l’IFDC—touten gardant intact le lien Carter Center-IFDC, » dit Hardman.

Monique Calon et John Hardman lors des discussions à la réunion duComité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC

(La suite à la page 11)

1Le beurre de karité se prépare à base denoix de karité qui est cultivée partout enAfrique de l’Ouest et est utilisée pourpréparer les produits de beauté.

Page 11: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

Septembre 2007, IFDC Report—11

« Depuis que je suis membre du Conseild’administration, cela fait deux années, lesactivités de l’IFDC en Afrique se sontdéveloppées de manière importante, demême que le potentiel d’aide auxpaysans. »« Le DGIS finance le projet 1000+ »rappelle Monique Calon, alors je suis plusintéressée de voir si le projet est en traind’atteindre son objectif qui est de réduirela pauvreté par des moyenséconomiques. »« L’IFDC nous a affirmé que grâce auprojet 1000+, les revenus des ménagesagricoles augmenteront de 30% à 50% etque la production des cultures ciblesdoubleront - avec un coût de seulement$25 par famille agricole. Ces bénéficesdevraient profiter à 1 million de famillesagricoles - soit 10 millions de personnesd’ici à 2010, » ajouta Calon. Elle a fait desobservations sur les mesures envisagéespar le projet 1000+ en vue d’exporter dansd’autres pays en Afrique subsaharienne,l’approche de « pôle d’entreprises »développée à travers CASE.« Le projet 1000+ ne met pas en place denouvelles institutions, ne développe pasde nouvelles technologies, il coordonneet renforce la communication entre lesdifférentes parties prenantes en vued’améliorer la chaîne de valeur desproduits agricoles. »Selon Calon, la commercialisation dubeurre de karité représente un exempletypique de développement de la chaîne devaleur des produits agricoles. Les femmesmaliennes ont toujours utilisé le beurre dekarité comme produit de beauté, mais leproduit n’a jamais été vendu en gros endehors du Mali. » Le projet CASE aintroduit des méthodes de transformationaméliorées et mis les producteurs debeurre de karité en contact avec desmarchés extérieurs.« Avec la méthode traditionnelle detransformation, les producteurs de karitén’arrivaient pas à gagner plus de 200FCFA ($0,42) par kilogramme. A présent,les producteurs maliens vendent le beurrede karité à 550 FCFA ($1,14)/kg auxindustries de produits cosmétiques duSénégal, » dit Calon.Calon estime qu’une Révolution VerteAfricaine est faisable. « Mais nous lesavons tous qu’elle doit être différente dela Révolution Verte de l’Asie et de

Le Comité Afrique du Conseil d’Administration de l’IFDC lorsd’une visite de terrain à Koulikoro au Mali. De gauche à droiteProfesseur Ruth Oniang’o, Dr Amit Roy et Dr John Hardman.

l’Amérique latine, » dit-elle. « Le faitd’organiser cette réunion en Afrique nousaide mieux à voir comment catalyser cetteRévolution verte. »Le membres du personnel de la DivisionAfrique de l’IFDC qui ont participé à cetterencontre étaient Robert Groot, le Direc-teur ; Dr Arnoldus Maatman, leCoordinateur du projet 1000+ ;Dr Marjatta Eilittä, chef de programme,

M. Christopher A. James a pris fonction à l’IFDC le 16 juillet 2007 commeanalyste—laborantin au sein de la Division de la recherche et du développement demarché (RMDD). M. James possède un diplôme en chimie et hygiène industriellede l’Université du Nord Alabama. Il prépare actuellement sa maîtrise en biochimieà l’Université d’Alabama à Huntsville où il avait occupé le poste d’assistant àl’enseignement. M. James est joignable au poste 267 et au bureau numéro 172.Son adresse électronique est : [email protected].

M. Jan J. Nijhoff a pris fonction à l’IFDC le 26 juillet 2007 en tant que scientifi-que principal—économiste (commerce) au sein de la Division de la recherche etdu développement de marché (RMDD). M. Nijhoff obtint une maîtrise encommercialisation et gestion agricole à Cranfield University, Silsoe College, auRoyaume-Uni. De septembre 2005 jusqu’à son arrivée à l’IFDC, M. Nijhoff aoccupé le poste d’analyste principal en agriculture et commerce, Chef-adjointd’équipe du Bureau de croissance économique de l’USAID/Zambie. D’octobre1999 en août 2005, M. Nijhoff était chargé de la gestion et de l’appui aux pro-grammes de commercialisation agricole et des politiques commerciales pour leDépartement de l’économie agricole à Michigan State University. Ces program-mes ont été financés par l’USAID, la Fondation Rockefeller et la Banque Mondialeen Zambie, au Malawi et en Afrique du Sud. Auparavant, M. Nijhoff avait travaillécomme chercheur à B&P Financial Services Ltd., en Afrique du Sud ; Conseilleret Conseiller technique principal à la FAO en Tanzanie et en Zambie ; directeuradjoint des services de consultation à Cranfield University, Silsoe College,Royaume-Uni. M. Nijhoff est joignable à : bureau 239 et au poste 320. Sonadresse électronique est : [email protected].

Annonces

(Suite de la page 10) programme Agribusiness ; Dr SarahGavian, chef de partie, WACIP et DrAbdoulaye Mando, chef de programmeGestion de Ressources Naturelles ;Madame Ketline Adodo, Spécialiste encommunication ; Madame Isabelle Adzoh,Coordinatrice Administration et Finance.Dr Thomas Hargrove, Coordinateur Unitéd’Information et de Communication ausiège de l’IFDC y était aussi présent.

Page 12: IFDC Report, Volume 32, No. 3, September 2007

12—IFDC Report, Septembre 2007

IFDC–un Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricoleB.P. 2040Muscle Shoals, Alabama, États-Unis