idée bio ! magazine - numéro un

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idée BIO ! magazine - Numéro un

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Page 1: idée BIO ! magazine - Numéro un
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Une agriculture soutenue

par la Communauté

(ASC)

p.14

p.18

Fabrique de choses sucrées...

p.24

p.34

p.38La femme

qui plantait

des rêves!

Élizabeth Ménard

p.42

p.6

p.28

Mot de BienvenueUne bonne nouvelle par ci par làSimplicité volontaireÉlever des porcs dans le respectLe bonheur des autres...Petite recette facile(carrés aux fruits maison)

p.4

p.5

p.8

p.10

p.12

p.32

« Tout sur la Bouffe biologique, les pratiques écologiques, les produits locaux et éqUitables. »

« Lorsque le labourage commence, les autres arts suivent. Les fermiers, par conséquent, sont les fondateurs de la civilisation. »- Daniel Webster , extrait du discours Remarks on the Agriculture of England (13 janvier 1840)

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Annie Roussel, instigatrice du projet

« » est fier de vous présenter des artisans et des agriculteurs d’ici qui se sont donné comme mandat de travailler en harmonie avec la Nature.

Notre objectif est d’encourager tous ceux et celles qui cherchent à préserver l’équilibre écologique en faisant appel à des pratiques naturelles qui permettent de réduire, recycler et réutiliser.

L’industrie touristique joue un rôle majeur dans le développement durable. Le tourisme évolue à un rythme effréné, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement social et physique des régions visitées. C’est pourquoi nous voulons conscientiser nos voyageurs à agir en touristes responsables.

Une agence de voyages socialement reponsable

1 888 876-5345sans frais

Hydro-Québec a remis en juin une quinzaine de véhicules à treize entreprises de Boucherville, sur la Rive-

Sud de Montréal, pour la seconde phase du plus important programme d’essai de voitures tout électriques au Canada. L’i-MiEV (Mitsubishi Innovative Electric Vehicle) est un véhicule électrique adapté à la conduite sur autoroute qui ne produit aucun gaz d’échappement. Il possède un rayon d’action de 120 kilomètres par charge et on peut le recharger en six heures avec une prise 240 volts (ou 13 heures avec une prise 120 volts). L’utilisation d’une borne de recharge rapide permettra d’atteindre 80 % de

l’autonomie en trente minutes. Une dizaine de véhicules additionnels seront distribués à des entreprises et des

citoyens de Boucherville à la fin de l’automne dans le cadre de la troisième phase des

essais. (NC)

Le transporteur aérien canadien Air Transat occupe la première place mondiale pour

sa performance environnementale dans la catégorie long-courrier. De plus, la société qui transporte annuellement environ 3 millions de passagers dans 50 pays arrive au troisième rang du classement général regroupant les 100 plus grandes compagnies aériennes internationales. Cette classification baptisée « Atmosfair Airline Index » a été créée par l’organisme allemand Atmosfair. Air Transat estime que différentes initiatives environnementales comme le programme de gestion du carburant et l’entretien des appareils ont contribué à son efficacité énergétique. (NC)

Voitures électriques

à l’essaiair transatVole plus Vert

projet de recyclage du polystyrène à Montréal

Mitsubishi i-MiEV«««

Les produits en mousse de polystyrène sont volumineux et très légers (ils sont composés à plus de 90 % d’air!) ce qui rend leur récupération difficile à rentabiliser. Et c’est sans compter un autre défi de taille : les débouchés existent, mais la matière doit être propre! Le Comité polystyrène, qui inclut différents intervenants dans le domaine, a donc mis en place un projet-pilote de recyclage l’été dernier. Les Montréalais pouvaient aller porter leurs items de plastique no.6 rigide ou en mousse à l’écocentre Eadie après nettoyage. En 2009, seulement 11

% de la population québécoise avait accès à des programmes de recyclage de la mousse de polystyrène et 19 % pour le polystyrène rigide. (NC)

5

Notre équipeÉditrice en Chef

Annie [email protected]

Conception graphique Annie Roussel

CollaboratricesNathalie Côté

Nancy CaouetteBarbara Secours

Johanna LupariniÉlisa Compagnon

DistributionMessagerie Dynamique

450 621-8167

PublicitéJohanna Luparini

[email protected]

ImprimeurLithochic

Page 4: idée BIO ! magazine - Numéro un

« Un comportementécologique« Un comportement écologique n’est désormais plus un luxe, mais une nécessité. »- Ecofont

ais voilà qu’une compagnie néerlandaise crée Ecofont.

Une typographie qui permet d’économiser encore plus d’encre. L’astuce? Lors de l’impression,

le logiciel de la police insère de minuscules petits trous à l’intérieur

de chacune des lettres, en conservant seulement la ligne maîtresse de celles-ci et ne faisant ainsi aucune différence sur la lisibilité.

Selon la compagnie néerlandaise, avec Ecofont, vous pourriez économiser jusqu’à 25 % d’encre et/ou de toner. De plus, il sera également possible d’économiser du papier en utilisant cette même police, version étroite!

En 2010, Ecofont a reçu le Prix du design environnemental européen pour son logiciel de typographie écologique. Une initiative de DIMAD, qui souhaite encourager et valoriser tout effort tendant vers un développement durable. Cette année, Ecofont est en nomination pour un prix Accenture Innovation dans la catégorie Média, communications et haute technologie.

Home Edition (Pour usage personnel)Small Business Edition (Moins de 50 postes de travail)Enterprise Edition (Dépassant les 50 postes de travail)

Ecofont® existe

en trois forfaits

ll n’y a pas si longtemps, une étude de l’Université Green Bay, au Wisconsin, démontrait que la police de caractères Century Gothic était la typographie qui économisait le plus d’encre.

www.ecofont.com

la police verte

®Ecofont

Le Groupe ÉCOSPHÈRE vous invite à présenter vos produits et services lors de la première édition de

la foire de l’environnement et de l’habitation saine – Projet ÉCOSPHÈRE Montréal, qui aura lieu au

Technopôle Angus les 19 et 20 mai 2012. Ce site, dédié aux entreprises environnementales, constitue un

endroit de prédilection pour attirer les quelque 20 000 visiteurs attendus en deux jours.

L’astrophysicien de renommée internationale Hubert Reeves et l’environnementaliste David Suzuki

donneront des conférences lors des festivités et nos porte-parole, pour une deuxième année, seront Sabine

Karsenti et Emmanuel Bilodeau.

Soyez présent à l’événement environnemental de l’année! Pour de plus amples renseignements, visitez

le site Internet www.projetecosphere.org ou écrivez à [email protected].

« Gagnant du prix Hubert Reeves pour l’environnement et du Prix d’excellence en

environnement Cantons-de-l’Est. »

OBNL : 300 $Petites entreprises : 500 $

Nouvelles technologies : 700 $ (7’ X 10 ‘)et 1300 $ (15 ‘X15’)

Prix des kiosquesLe prix comprend table, 2 chaises,électricité et Internet.

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idée BIO! vous convie au plus important événement environnemental au Québec

Page 5: idée BIO ! magazine - Numéro un

« Pour bien comprendre

« Pour bien comprendre l’élevage biologique des porcs, on doit d’abord comprendre comment les porcs se comportent dans un environnement naturel. »

- Bert Dening, spécialiste en développement des entreprises pour Alberta Agriculture

ert Dening est spécialiste en développement d’entreprises pour Alberta Agriculture et selon lui, pour avoir des porcs en santé, il faut qu’ils

aient de l’air frais, de bons aliments et accès à un pâturage régulièrement renouvelé. Dans le

cas contraire, l’éleveur verra son cheptel accumuler les maladies et n’aura d’autre choix que la vaccination et autres traitements allopathiques pour contrôler l’état de santé de ses bêtes.

La gérance biologique repose davantage sur la prévention des problèmes de santé que sur le remède. D’abord, en exposant son pâturage à la lumière du soleil, elle permet simplement de réduire les maladies connues. En effet, le soleil sert de désinfectant et demeure la plus simple et écologique façon de lutter contre des problèmes désastreux au sein d’un élevage porcin. Ensuite, l’essentiel est de gérer le pâturage en rotation. À elle seule, cette rotation permet de réduire rapidement les dommages causés aux racines des cultures de foin et fournit des fourrages frais tout au long de l’année.

Selon Bert Dening, le porc s’adapte bien à l’exploitation biologique, mais encore faut-il éviter les pièges de la production et se spécialiser dans un secteur commercial particulier.

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Page 6: idée BIO ! magazine - Numéro un

« Je milite pour que« Je milite pour que les agriculteurs

retrouvent le plaisir et la fierté de travailler avec la terre et les animaux, notamment en

ayant des pratiques respectueuses. » - Jean-Marie Gibelin, plein air concept

Jean-Marie Gibelin a observé minutieusement les besoins et

habitudes de ses porcs au cours des 20 dernières années pour se rendre

compte qu’il est possible d’élever des animaux efficacement en travaillant

simplement avec la nature.

’est en cherchant à s’attaquer plutôt à la cause qu’aux conséquences que cet

éleveur français remet en question le recours systématique aux traitements allopathiques

et décide de tester l’homéopathie, dans le but de traiter la bête et non la maladie. La première année, les résultats sont catastrophiques et il perd 11 % de ses truies. Il cherche donc à mieux connaître les caractéristiques de l’espèce, les symptômes des maladies et les différents

individus de son élevage. En s’efforçant de cerner le tempérament de chacune de ses truies, il adapte alors les traitements homéopathiques pour chacune d’elles et atteint ainsi 2 % de pertes sur les femelles adultes la deuxième année. Dès 1982, grâce à ses bâtiments repensés et aux traitements par homéopathie, Jean-Marie Gibelin obtient les meilleurs résultats de France avec 27,5 porcelets sevrés, la moyenne nationale étant alors de 20,5.

Après six années de recherche sous le nom de Plein Air Concept, il met au point des habitats spécifiquement adaptés aux porcs, qu’il commercialise. Il est d’ores et déjà loin le temps où le porc était soigné à grand renfort de médicaments ou de compléments alimentaires. Aujourd’hui, Jean-Marie réalise à quel point, à l’époque de ses débuts dans l’élevage du porc, son ignorance causait des déséquilibres qui lui coûtaient temps et argent.

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«Les agri-culteurs subissent

« Les agriculteurs subissent une mortalité moyenne de 20% par portée de porcelets, un chiffre qui représente aussi bien un problème de bien-être animal qu’un manque à gagner pour l’agriculteur. »- Dr Xavier Manteca, responsable du 3e sous-projet de WQ

l va sans dire, le bonheur animal est un concept particulièrement difficile à définir. Pendant cinq ans, l’un des objectifs du projet

était de mettre au point un système d’évaluation rigoureux du bien-être en élevage, tout en gardant en tête de concilier les besoins

du marché avec les attentes des consommateurs. Trois espèces principales ont été considérées : les bovins, les porcs et les volailles.

L’une des forces de ce programme est qu’il a été conduit par plus de 150 chercheurs issus de 12 pays européens (Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Irlande, Pays-Bas, République tchèque, Royaume-Uni, Suède) et de 4 pays d’Amérique latine (Brésil, Chili, Mexique, Uruguay). Il implique également 19 instituts et universités.

« Welfare Quality® n’est pas (encore!) un logo utilisable sur des produits. Il y a des professionnels qui commencent à utiliser la méthode et nous avons mis en place un Welfare Quality network, de sorte à pouvoir autoriser les personnes qui utilisent la méthode à dire que ce qu’ils font est bien du Welfare Quality® », nous confirmait Isabelle Veissier, directrice de l’Unité de recherche sur les herbivores à Saint-Genès-Champanelle, en France.

De 2004 à 2009, Welfare Quality® a été un projet de recherche unique, financé par l’Union européenne en vue d’intégrer le bien-être des animaux d’élevage dans la chaîne alimentaire.

LE bonheur des autres...

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Qu’elle soit résidentielle, en milieu familial ou à sept dollars, la garderie laisse plusieurs parents perplexes : difficile de choisir CELLE qui sera parfaite. Quoi de plus normal! La prunelle de leurs yeux y passera près de 35 heures par

semaine. Une nouvelle forme d’établissement fera le bonheur des parents consciencieux de l’environnement : la garderie

écologique, où mère Nature fait la loi.

Garderie écologique

quand préserver la naturedevient un jeu d’enfant!

our les parents de Benjamin, trois ans, trouver une garderie s’est avéré être une tâche plus périlleuse qu’ils ne l’avaient imaginé. « Avec des allergies aux

œufs, au soya et au lait, et l’interdiction de donner des arachides et du poisson en prévention, ça éliminait plusieurs garderies! Certaines ont carrément refusé, c’était

décourageant! » explique Caroline Champagne, communément appelée « maman » par Benjamin.

Pour répondre aux besoins spécifiques de leur fils, Caroline et son conjoint se sont tournés vers un type d’établissements nouveau genre : les garderies écologiques. « Tant qu’à payer plus cher, on voulait en retirer les bénéfices. D’abord, notre garderie est meilleure pour la santé de Benjamin, car la nourriture est biologique. La sensibilisation à l’environnement est aussi un avantage important selon nous », spécifie Caroline qui conduit Benjamin, tous les matins de la semaine depuis un an, à la garderie écologique Les Bibi choux, à Montréal.

Par Nancy Caouette

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Page 9: idée BIO ! magazine - Numéro un

«Avec le jardin et la serre

L’environnement de vie des petits dans ces garderies déborde d’idées écolos : les couches lavables sont les bienvenues, on lave tout avec des produits nettoyants écologiques et l’on cuisine bio. Certains établissements, comme la garderie Le jardin, ont la certification LEED, une norme internationale garantissant qu’un bâtiment est vert. « Tout a été refait à neuf pour réduire l’impact de l’établissement sur l’environnement. Les matériaux de construction, les portes et les fenêtres sont récupérés. Il y a une double chasse d’eau pour la toilette, les ampoules sont écoénergétiques et nous utilisons un filtre d’air dans la garderie », décrit Maude, de la garderie Le jardin.

Malgré le coût qui s’avère un brin plus élevé que celui des garderies traditionnelles, Caroline ne regrette en rien son choix. « William, à trois ans, fait déjà la différence entre le recyclage et les poubelles. Pour lui, ce n’est pas vraiment compliqué! rigole-t-elle. Et on sait qu’à long terme, il voudra faire plus d’efforts pour l’environnement. Ça nous motive aussi. Dans notre entourage, plusieurs en apprennent sur l’environnement, sur ce qui existe. Ça sonne des cloches! » Des cloches qui valent peut-être la peine d’être entendues avant que ce ne soit celles de l’école qui ne sonnent…

De moins en moins marginales, les garderies vertes croissent aux quatre coins de la province, de Québec à Repentigny, en passant par Sherbrooke. Leur force cachée? Un milieu de vie sain, permettant de sensibiliser les frimousses à l’environnement et à la solidarité, selon Bianca Breton, propriétaire de la garderie Les Bibi choux. « Les enfants sont des éponges! C’est facile, lorsqu’ils sont petits, de leur inculquer des valeurs environnementales et de partage. Et si les parents ne respectent pas ces valeurs à la maison, eh bien, les enfants vont tenter de les corriger », souligne celle qui projette d’inaugurer de nouvelles garderies, tout aussi écologiques, ouvertes les soirs et les fins de semaine.

Et à la garderie écolo, si les journées se succèdent, elles ne se ressemblent pas pour autant! « Ce sont les enfants qui décident de ce qu’ils ont envie de faire, quand ils en ont envie. Ils choisissent eux-mêmes d’apprendre », explique Maude, propriétaire de la garderie Le jardin, à Montréal. Au menu de cette garderie? Des mets faits à partir de produits biologiques, mais également une multitude d’activités comme le yoga, le jardinage, la course dans le labyrinthe et l’entretien des plants à la serre.

« Avec le jardin et la serre, on rapproche les enfants de la nature. Ils comprennent que nos actions ont toujours des répercussions sur autre chose. Particulièrement lorsqu’on utilise les produits pour cuisiner! »- Maude, propriétaire de la garderie Le Jardin à Montréal

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Une agriculture soutenue

par la Communauté

(ASC)

ou pourquoi adopter un fermier

« Cette participation des membres nous permet d’accomplir certaines des

« Cette participation des membres nous permet d’accomplir certaines des tâches les plus importantes ou qui prennent plus de temps. Cela augmente aussi l’appréciation qu’ont les membres de l’effort requis pour produire toute cette nourriture santé. Nous avons découvert que les enfants aiment particulièrement apprendre d’où vient cette nourriture et ont du plaisir à faire la récolte. »- Ferme du Zéphyr, certifiée Écocert

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Au Québec, l’Agriculture soutenue par

la communauté (ASC) est un

concept établi par Équiterre

depuis 1995.

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«Les paniers ASC sont produits par une ferme

« Les paniers ASC sont produits par une ferme locale. On y trouve des légumes frais certifiés biologiques ou en voie de l’être. Ils peuvent également comporter des fruits, des fines herbes et des fleurs, selon la production de chaque ferme maraîchère. »

- Équiterre, www.equiterre.org

quiterre s’est inspiré du Teikei, un système de coopératives que l’on doit

au mouvement communautaire japonais Seikatsu Club, mis sur pied en 1965 par une femme au foyer. Basé sur un contrat

d’achat collectif entre producteurs et consommateurs, le Seikatsu Club compte aujourd’hui plus de 22 millions de membres.

On dit également que l’origine de l’Agriculture soutenue par la communauté fait suite aux pratiques douteuses de l’usine pétrochimique à Minamata, au Japon, au début des années 1930. Pendant des années, l’usine a rejeté plus de 400 tonnes de mercure dans la baie environnante, créant d’atroces malformations chez les enfants nés vers la fin de la Deuxième Guerre. Effrayées par les conséquences

irréversibles de la contamination au mercure, plusieurs mères de famille japonaises auraient alors cherché à créer des liens particuliers avec des fermiers locaux, dans le but de s’assurer de la provenance des aliments consommés. Enfin, une dernière version attribuerait à l’Autrichien Rudolph Steiner le concept de l’ASC, dans les années 1920. Concept qui se serait étendu des années 50 à 70 dans toute l’Europe.

Aujourd’hui, en soutenant un agriculteur, vous encouragez non seulement un marché local, très souvent biologique et écologique, mais vous contribuez également aux activités agraires de ces petites fermes qui ne sont pas subventionnées par les programmes d’assurance récolte gouvernementaux.

Par Annie Roussel

L’humeur de mère Nature peut varier, vous pourrez toujours profiter de magnifiques paniers de légumes frais, sains et locaux, livrés à quelques pas de chez vous, au cœur de la vie citadine. S’il arrivait qu’une variété soit moins généreuse, le fermier compensera avec une autre variété. Une loi naturelle que tout cultivateur a su apprivoiser au fil des saisons. De plus, cette pratique aide les fermiers à payer leurs semences, les fournitures et la main-d’œuvre. Dans ce modèle d’agriculture, la loyauté est particulièrement de mise. Les fermiers se font un point d’honneur d’informer leurs clients des cultures qu’ils prévoient semer ainsi que des résultats de leur récolte. Plusieurs de ces producteurs ont d’ailleurs des bulletins mensuels ou correspondent par courriel, faisant ainsi le suivi des activités à la ferme. Pendant la saison forte, les membres sont également invités à participer aux efforts de la production maraîchère.

Au cours des 10 dernières années, l’ASC a connu une forte expansion sur tout le continent nord-américain. Malheureusement, au Québec, la production de 2010 a dénoté une baisse par rapport aux deux années précédentes. L’an dernier, 9 700 paniers ont été distribués, soit 1 000 de moins qu’il y a deux ans. Le nombre de fermes participantes a également chuté à 103, soit 12 de moins qu’en 2009. Les résultats s’expliqueraient par le développement parallèle et soudain de nouveaux marchés publics et saisonniers, qui rendent la vie plus difficile aux projets d’ASC. Malgré cette baisse, l’ASC au Québec demeure le plus grand réseau du genre au monde et compte près de 400 points de chute répertoriés sur le site d’Équiterre.

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«Bien que les paniers offerts par le réseau de fermiers de famille

« Bien que les paniers offerts par le réseau de fermiers de famille d’Équiterre soient populairement reconnus comme les paniers bio, nous utilisons officiellement l’expression: paniers de légumes frais, sains et locaux . Il y a effectivement un soucis avec l’appellation panier bio et comme le CARTV souhaite régulariser son utilisation, il y a présentement un débat en cours! »

- Kathy Poulin, Équiterre

Équiterre peut vous aider à établir un point de chute directement dans votre lieu de travail. En 2010, RONA, Standard Life, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, le CHUL, Demix et Ubisoft soutenaient l’agriculture locale et biologique en devenant de nouveaux points de chute pour certaines fermes, au grand plaisir de leurs employés.

Communiquez avec les membres de l’équipe Équiterre dédiés à l’agriculture

soutenue par la communauté au 1 877 272-6656

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Peut-être faites-vous partie des 7 consommateurs sur 10 qui estiment important de connaître la provenance des produits qu’ils achètent. Si tel est le cas, vous appréciez sans doute la présence des logos Aliments du Québec et Aliments préparés au Québec sur les produits et sur les rayons de votre supermarché, une certification qui vous permet de repérer le plus rapidement possible tous les aliments qui sont bien de chez nous. Aliments du Québec et Aliments préparés au Québec, c’est plus de 13 800 produits certifiés, fabriqués par 635 entreprises membres! Il y en a donc pour tous les goûts et pour toutes les occasions.

Reconnaître l’origine et valoriser le savoir-faireUn produit portant la certification Aliments du Québec est un produit entièrement québécois ou un produit composé d’un minimum de 85% d’ingrédients d’origine québécoise, et ce, à condition que tous les ingrédients principaux proviennent du Québec. De plus, toutes les activités de transformation et d’emballage doivent être réalisées au Québec.

Cette certification est souvent détenue par des produits peu transformés, tels les diverses coupes de viande, ou pas du tout transformés, tels les fruits et légumes ou tout autre produit maraîcher. Un produit certifié

Aliments préparés au Québec, quant à lui, est un produit entièrement transformé et emballé au Québec. De plus, lorsque les ingrédients principaux sont disponibles au

Québec en quantité suffisante, ils doivent être utilisés. Cette certification s’applique

surtout aux produits qui ont subi une transformation plus importante et vise à mettre en valeur le savoir-faire des gens

d’ici. Par exemple, pour qu’une compote de pomme soient certifiée Aliments préparés

au Québec, elle doit être fabriquée à partir de pommes du Québec, puisqu’elles sont disponible en quantité suffisante.

Par ailleurs, un jus d’orange peut être certifié Aliments préparés au Québec si toutes les activités de transformation et d’emballage sont effectuées ici. En effet, bien que les oranges ne soient pas disponibles ici, la production de jus d’orange par des entreprises situées au Québec stimule l’économie d’ici et favorise la création de plusieurs emplois indispensables au bien-être de plusieurs familles. Ce produit peut donc obtenir la certification Aliments préparés au Québec.

Pourquoi acheter des aliments québécois ?Toutes les raisons sont bonnes pour acheter québécois! Saviez-vous que si chaque famille remplaçait 20$ d’achat de biens étrangers par la même valeur en produits québécois, nous contribuons à créer des dizaines de milliers d’emplois.

Acheter québécois, c’est donc une façon pour tous de faire tourner l’économie d’ici et de favoriser la création d’emploi. Alors que ce soit pour leur bon goût, leur fraîcheur ou leur impact moindre sur notre environnement, les Aliments du Québec et les Aliments préparés au Québec sont bons pour tous en toutes occasions !

Par Claudia Charuest, Aliments du Québec

Des alimentsbons pour tous en toutes occasions

Page 13: idée BIO ! magazine - Numéro un

fabrique de choses sucrées...

Ma rencontre avec Catherine Lépine Lafrance, fondatrice de Dinette Nationale, eut lieu, par un temps froid et humide d’hiver, à la boutique Raplapla de sa meilleure amie Érica. Entrevue et photos: Annie Roussel

«Tant que ça

« Tant que ça innove et que ça goûte bon. »

- Catherine Lépine Lafrance

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www.dinettenationale.com

Page 14: idée BIO ! magazine - Numéro un

«Le bio, ça goûte meilleur, c’est plus savoureux, ça c’est

sur.

« Le bio, ça goûte meilleur, c’est plus savoureux, ça c’est sûr. Pour moi, ça m’apparaît comme une évidence que n’importe quoi qui

pousse le plus simplement, dehors, sans engrais chimiques, c’est meil-leur. Tout comme la viande. Du poulet bio, ça goûte meilleur. »

- Catherine Lépine Lafrance

«On aime quand

« On aime quand les clients aiment… »- Catherine Lépine Lafrance

Chez Dinette, on préconise également des petits plats en harmonie avec les cycles naturels de production. « J’aime savoir d’où proviennent les aliments que je cuisine. Par exemple, durant l’hiver, on ne retrouvera jamais de sablés aux fraises parmi nos produits. » Avec Dinette Nationale, elle souhaite conscientiser grands et petits à l’importance de la qualité qu’elle prête aux produits. « Je ne veux pas faire la morale aux gens, ce que je dis c’est : “Laissez-vous guider par vos sens, pas par votre tête, quand c’est bon, c’est bon... et puis faites-nous confiance pour la qualité de nos produits.” » Catherine est catégorique, elle ne veut en aucun cas utiliser des agents de conservation dans ses confiseries. « Notre objectif, c’est la qualité et le bon goût! » s’exclame Catherine. Offrir des produits simples, qui fourniront bienfaits et plaisir! Authenticité, imagination et sensibilité sont les clés de sa motivation.

ne belle complicité lie ces deux épicuriennes,

qui trouvent essentiel d’évoluer ensemble dans leurs

délires artistiques! D’ailleurs, c’est la collaboration de Catherine au

développement de Raplapla qui a fait naître son désir d’avoir quelque chose à elle. Ce désir s’est accru et est devenu essentiel, voire sa raison de vivre. Eurêka! Et pourquoi pas une pâtisserie ludique, familiale, en rapport avec l’enfance?

Le concept de base est bien simple : se faire plaisir! Catherine se dit : « Ce qui saura m’allumer allumera certainement les gens. » Pour elle, les confiseries doivent être belles, alléchantes et donner du plaisir juste à les regarder.

Chez Dinette Nationale, le choix des ingrédients pour la confection des sablés, caramels et meringues est d’abord réfléchi en fonction de leur provenance; le produit local est primordial. « Je préfère un fruit d’ici cultivé traditionnellement par un fermier que je connais, plutôt qu’une fraise bio de la Californie. » Selon elle, le facteur distance dans l’approvisionnement des produits est très important, et ce, beaucoup plus que le label bio.

Catherine Érica

Poupée de la boutique Raplapla

26 27

Page 15: idée BIO ! magazine - Numéro un

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Jacynthe Renéinitie les petits

à une agricultureplus verte

Après avoir loué les terres entourant sa maison, Jacynthe peut les aménager

avec l’aide de la Fondation Éden, un organisme qu’elle a mis sur pied grâce

à une somme de 45 000 $ remportée au jeu télévisé Paquet voleur.

Page 16: idée BIO ! magazine - Numéro un

es caméras nous montrent souvent Jacynthe René dans un événement

mondain, déambulant élégamment dans une robe signée Chanel. Cette image

contraste avec celle de la mère les mains dans la terre et soignant les animaux (mais toujours aussi radieuse!) qu’idée Bio a rencontrée ce printemps. La comédienne réalisait un rêve cher à son cœur : la plantation d’une forêt en permaculture, afin d’initier les enfants à un retour à la terre dans le respect de l’environnement. La permaculture relie les humains, les animaux, les bâtiments et la nature de façon à ce que les déchets des uns deviennent les ressources des autres. À terme, cultiver de cette

manière requiert moins d’efforts. Les 14 acres de terres agricoles qui bordent sa maison bicentenaire, à La Prairie, seront aménagées ainsi avec la collaboration de Bernard Alonso. Ce spécialiste enseigne la permaculture au Canada et en Europe.

En juin, avec l’aide de ses concitoyens, Jacynthe a planté plus de 2 000 arbres. « Mon projet est centré sur les enfants. Il y aura une basse-cour, des chevaux, un âne, un tipi, un sentier d’hébertisme et... une forêt magique, explique-t-elle les yeux brillants. Je veux recevoir des jeunes des écoles au printemps et en automne et mettre sur pied un camp de jour durant l’été. »

30 31

Par Nathalie CôtéPhotos : Annie Roussel

Page 17: idée BIO ! magazine - Numéro un

375 ml (1 1/2 t.) de flocons d’avoine60 ml (1/4 t.) de raisins de Corinthe125 ml (1/2 t.) de farine de blé60 ml (1/4 t.) d’abricots hachés75 ml (1/3 t.) de noix de coco râpée75 ml (1/3 t.) d’huile de tournesol125 ml (1/2 t.) de dattes hachées200 ml (3/4 t.) de banane en purée125 ml (1/2 t.) de figues hachées

Mélangez tous les ingrédients dans l’ordre indiqué ci-haut. Pressez dans un moule carré huilé de 20 cm x 20 cm (8 po x 8 po).

Faites cuire à 180 °C (350 °F) pendant 20 minutes. Coupez en carrés dans le moule pendant que la préparation est encore chaude.

petite

Recettefacile

Carré aux fruits maison

Préparation: 15 minutes

Cuisson: 20 minutes

Coût: 0,40$/ 35g

Nous avons voulu mettre à l’épreuve nos talents culinaires

afin de comparer la barre tendre faite maison avec celle se trouvant sur les tablettes

des supermarchés. D’abord pour le goût et ensuite, pour le coût. Étonnamment, c’est avant tout

le plaisir de concocter nous-mêmes ces barres tendres qui nous a plu. De toute évidence, cette recette a valu le temps et l’investissement que nous y

avons consacrés.

Photos : Annie Roussel

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Page 18: idée BIO ! magazine - Numéro un

uand on y pense, une couche jetable est utilisée pendant environ cinq

heures, s’ajoute à toutes les autres qui créent 60 000 tonnes de déchets annuellement et met 500 ans à se décomposer. Contrairement à la couche de tissu qui peut être utilisée jusqu’à 200 fois, qui a une durée de vie de deux ans et demi et qui met approximativement six mois à se décomposer.

Non seulement les couches lavables sont-elles plus écologiques, mais leur choix est une question de santé pour le bambin. Nous retrouvons toujours le polyacrylate de sodium, un polymère absorbant, comme agent d’absorption dans les couches à utilisation unique. Cette

Photos et texte : Annie Roussel

« Un seul enfant aura besoin

« Un seul enfant aura besoin d’environ une tonne de couches avant d’atteindre le stade de propreté. »

- Zéro Toxique - petit manuel de survie

substance a été retirée des tampons en 1985, puisqu’elle avait été associée au syndrome du choc toxique. Il est reconnu que le polyacrylate de sodium assèche non seulement la peau, mais encourage également l’entrée de bactéries chez l’enfant.

De plus, les dioxines sont reconnues cancérigènes, le manque d’air et la température élevée dans la couche jetable affecteraient la fertilité masculine et les gaz dégagés de différents produits chimiques pourraient, entre autres, être rattachés à l’asthme chez les enfants. Finalement, pendant les trois premières années de sa vie, l’enfant grandit avec une cinquantaine de produits chimiques utilisés dans la fabrication des couches jetables.

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«Nous avons décidé d’opter pour les couches jetables

« Nous avons décidé d’opter pour les couches jetables pour des raisons autant écologiques qu’économiques. D’abord écolos, parce que juste d’imaginer jeter environ 12 couches par jour à la poubelle, ça me rendait folle. Mais, surtout, économiques. Oui, il y a du lavage à faire. Mais ça s’intègre super bien dans la routine. Ce n’est pas si long que ça, tout envoyer dans la laveuse. Il n’y a pas de prélavage à faire, c’est pratiquement la même chose qu’une couche jetable. Puis c’est tellement beau un petit bébé en bedaine avec une couche orange! »- Anne-Marie, maman enceinte d’un second bébé

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En optant pour les couches jetables, vous devrez prévoir un budget de 2 000 $ pour les deux années et demie que prendra bébé à devenir propre, tandis qu’un bon système de couches réutilisables pourra vous coûter aussi peu que 500 $ à 600 $ pour la même période. L’entretien des couches est estimé en électricité à une dépense de 50 $ annuellement. Par ailleurs, beaucoup de villes offrent une subvention allant jusqu’à 50 % du montant total de l’achat de couches de coton à ses résidents. Cette mesure fait partie de leur promotion municipale en matière de politique familiale. Informez-vous auprès de votre municipalité.

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l y a trois ans, cette diplômée des HEC qui avait passé les 25 précédentes années dans ses valises

pour différentes compagnies d’informatique a décidé de revenir

à ses premiers amours. Élevée sur une ferme, la femme de 48 ans préside aujourd’hui la Compagnie des arts et métiers traditionnels, une entreprise vouée à soutenir, tant sur le plan technique que financier, les projets de jeunes agriculteurs. Avec ses partenaires, elle met à leur disposition plus de 115 hectares dans le cadre

du Programme d’initiation à l’agriculture des jeunes entrepreneurs.

Sa fille Émilie en a notamment bénéficié. La jeune femme, qui a séduit les gourmets de Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand avec ses strudels aux pommes, est aujourd’hui agricultrice à Varennes. Soupes cuisinées à la ferme, œufs dans le vinaigre de cidres de pommes, strudels, confitures figurent parmi les produits développés par les jeunes. D’autres projets prometteurs sont aussi en train de voir le jour comme une plantation de bleuets

Élizabeth Ménard a semé près de 260 variétés de légumes au pied du mont Saint-Bruno. Mais elle fait surtout pousser des rêves et éclore des passions. Par Nathalie Côté

La femmequi plantaitdes rêves!

Photos : Annie Roussel

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« limonade rose », une autre de houblon, une culture de champignons et une plantation de café en serre!Gestionnaire du verger et des terres agricoles du Séminaire Sainte-Trinité et du Pensionnat des Sacrés-Cœurs, Élizabeth Ménard a aussi contribué à la mise en place de plusieurs projets éducatifs. Sur ces terres laissées à l’abandon depuis plusieurs années, un jardin amérindien et un jardin « du premier intendant » ont notamment vu le jour. Elle espère que cette initiation au travail de la terre contribuera à susciter quelques vocations agricoles chez les enfants.

Une coopérative de dessiccationÉlizabeth Ménard est l’une de ces femmes dotées d’un enthousiasme communicatif capable de déplacer des montagnes. Elle a aussi mis sur pied une coopérative afin d’instaurer un atelier de séchage des aliments à la Ferme Mont-Bruno. Les fruits et légumes invendus, plutôt que de pourrir, seront séchés ce qui prolongera leur durée de

vie tout en conservant leurs nutriments. Autre avantage : cela signifie moins de pertes pour les producteurs. Le financement du projet évalué à 12,5 millions $ est toutefois particulièrement difficile. Lorsqu’Idée bio l’a rencontrée entre deux semailles, le printemps dernier, elle envisageait d’en faire une société publique (avec des actionnaires), un procédé tout à fait original pour une entreprise agricole, mais qui pourrait lui permettre de démarrer son projet plus rapidement.En attendant, cela ne l’a pas empêchée de travailler la terre. Elle a connu un succès fulgurant avec ses paniers de fruits et légumes cultivés biologiquement, mais non certifiés pour l’instant en raison du coût élevé de la démarche. En 2010, elle croyait en offrir à 150 familles. Elle en a plutôt nourri 750! Sous le charme, plusieurs clients n’ont pas hésité à mettre la main à la terre bénévolement. À terme, les 52 hectares de terres agricoles permettront de nourrir 3500 familles… et de faire croître la relève!

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Après avoir passé 17 ans en tant que gérante au sein d’une clinique vétérinaire et à prendre soin des

animaux pour lesquels elle a une réelle affection, elle décide de se lancer

et de réaliser un autre grand rêve : avoir sa propre ferme. Malgré le doute qui plane dans son entourage, elle s’accroche à son rêve et à son immense désir d’accomplissement, puis elle fait son cours en agriculture biologique. Deborah Lindsay : « Quand j’ai commencé, beaucoup m’ont dit que j’avais peu de chances que ça fonctionne, et ça fait maintenant 11 ans que ma ferme existe. » Impressionnant quand on pense qu’à ce moment, elle n’avait qu’une bêche pour exécuter ses travaux.

À la ferme À l’accueil chaleureux, vous aurez le plaisir d’être reçu par la propriétaire, Deborah Lindsay, qui est l’une des rares femmes productrices agricoles au Québec. N’ayant pas peur de mettre la main à la pâte, elle s’occupe de tout, et ce, de la mécanique à la plantation, en passant par le commerce. Rien ne l’arrête!

À ses débuts, elle desservait 25 familles, maintenant, elle en dessert plus de 200 et elle souhaite atteindre les 250 familles d’ici la fin de l’année. Son but ultime étant de parvenir à approvisionner 400 familles afin de rentabiliser son dur labeur.

Aujourd’hui, sa production compte plus de 72 variétés de fruits et légumes, dont environ 10 variétés de tomates et près de 7 sortes de melons. D’ailleurs, selon l’avis de sa clientèle, la Palme d’or revient à sa petite tomate cerise orange et délicieusement sucrée.

Cette année, pour des raisons climatiques, tous les fruits et tous les légumes ont été plantés à la main. « C’est beaucoup de travail, mais on n’avait pas le choix; avec le froid qu’on a eu, le début de saison a été beaucoup retardé... » Aussi, nous étions impressionnés d’apprendre que l’irrigation de sa terre se fait grâce à un lac artificiel, d’une profondeur de 30 pieds, qu’elle a creusé au milieu de ses plantations avec l’aide d’un de ses frères. Deborah : « Le premier qu’on a creusé n’avait pas de veine d’eau; c’est devenu un lac artificiel qui sert à l’écosystème. »

Deborah Lindsay dispose de 35 arpents de terre et en cultive présentement 14. Deux de ces arpents sont équipés de grands dômes à aire ouverte, qui abritent et protègent plusieurs variétés de fruits et de légumes, favorisant ainsi

la maturation et la longévité de certaines espèces. Elle est d’ailleurs l’instigatrice de cette technique d’agriculture tout à fait biologique. Il faut savoir que cela représente un investissement énorme, soit plus de 40 000 $, ainsi qu’une main d’œuvre importante pour assurer les travaux d’installation et d’entretien. De ce côté, Deborah est plutôt choyée, puisque ses voisins et ses frères sont toujours disponibles pour lui prêter main-forte. Sans compter son fils Jérémie qui s’implique considérablement et qui pense bien prendre la relève un jour. En attendant, il aide beaucoup sa mère dans le domaine de la mécanique et il s’est même récemment lancé dans la création de confitures de fraises biologiques. Le tout en est encore

«Sur la ferme, une

« Sur la ferme, une journée de travail débute entre 6h et 8h le matin et peut durer jusqu’à 21h. Ce n’est pas de tout repos mais pas d’agriculture, pas de nourriture.»- Doborah Lindsay

Par Johanna LupariniPhotos : Annie Roussel

au stade d’expérimentation, mais Jérémie est impatient d’obtenir la certification.

Son équipe compte aussi deux employés à temps plein, Israël et Paolo, qui viennent tout droit du Guatemala et qui travaillent tous deux avec elle depuis trois saisons, grâce à l’entremise de l’UPA.Deborah fait également de la recherche et du développement. Par exemple : elle étudie présentement un moyen de faire face à la cécidomyie du chou-fleur par l’utilisation de filets protecteurs blancs écologiques, faits à base de maïs. L’idée est simple et efficace, mais demande beaucoup d’énergie et d’investissement. Forte de caractère

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et positive, notre fermière voit plutôt ces défis comme des occasions d’apprendre et d’améliorer ses techniques d’agriculture biologique.

Sur la ferme, une journée de travail débute entre 6 h et 8 h le matin et peut s’étirer jusqu’à 21 h. Ce n’est pas de tout repos, mais pas d’agriculture, pas de nourriture!La ferme À l’accueil chaleureux offre des fruits ainsi que des légumes biologiques, mais ce que la propriétaire souhaite surtout, c’est que les gens redécouvrent le plaisir de s’alimenter sainement. « Les familles viennent chercher plus que leur panier, elles viennent chercher de l’agrément! » s’exclame Deborah, qui a même installé quelques jeux pour enfants et qui a posté sa chèvre Marguerite à l’entrée du kiosque pour y accueillir les gens.

« Mon rêve serait

L’ex BeatlesDeborah est une grande admiratrice du chanteur anglais Paul McCartney et l’on retrouve d’ailleurs plusieurs de ses albums dans sa camionnette. Deborah : « C’est toujours mieux avec de la bonne musique... » Et c’est avec des étoiles dans les yeux qu’elle nous confie qu’elle adorerait l’aider à démarrer son projet de conscientiser les gens à diminuer leur consommation de viande à une fois par semaine.

« Mon rêve serait d’avoir l’honneur de nourrir Paul Mc McCartney avec mes légumes. »

- Doborah Lindsay

Les paniersLa ferme propose deux types de paniers :le « panier de couple » qui convient très bien à une jeune famille, au coût de 523 $ pour la saison, ou le « panier familial », à 733 $. Elle organise également, dans un intérêt environnemental, un système de covoiturage entre les familles pour qu’elles puissent venir récupérer leur panier.

Deborah [email protected] 619-129495, rang Saint-ClaudeSaint-Philippe-de-la-Prairie QcJ0L 2K0www.ferme-biologique.com

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L’aquaculturebiologique

est-ce possible?

« Participez à notre chronique Petite recette facile. Publiez votre recette sur notre page Facebook, elle pourrait se retrouver dans le prochain numéro! »

« Quelque soit le projet que vous pouvez réaliser et que vous rêvez de réaliser, mettez-le en œuvre. Il y a du génie, du pouvoir et de la magie dans l’audace. » - Johann von Goethe

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