i-1 caractÉristiques du site fonctionnel
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ALCANES
I-1 CARACTÉRISTIQUES DU SITE FONCTIONNEL
Composés saturés du carbone et de l'hydrogène uniquement
- hybridation sp3 du carbone
- angle des liaisons de 109°,28'
- longueur des liaisons C-C 1,54 Å et C-H 1,10 Å
- énergie moyenne de liaison C-C 410 Kj.mol-1
La régularité de la densité électronique le long de ces liaisons fortes rend ces composés
peu réactifs, notamment avec les composés ioniques habituels acides et bases. Leur ancien nom
de paraffine traduit cette faible activité chimique. Ils réagissent le plus fréquemment selon des
processus radicalaires
Etat physique.
Ce sont, à la pression atmosphérique, des gaz jusqu'au C4 (butane) des liquides, jusqu'à
C17 et des solides au-delà. Ils se présentent alors comme une huile lourde et leur point de fusion
n'excède pas les 100°C. Il faut noter que les molécules ramifiées sont plus volatiles que les
linéaires.
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NOM Formule Point de fusion °C Point d'ébullition
°C à 1 atm.
présence
non exclusive dans
méthane CH4 -182 -161 "gaz des marais"
Gaz Nat. Liquéfié
éthane C2H6 -183 -88 GNL
propane C3H8 -187 -42 Gaz de Pétrole
Liquéfié et GNL
butane C4H10 -138 -0,5 GPL
pentane C5H12 -129 36 éther de pétrole
isopentane Me-2-butane 25
néopentane diMe-2,2-propane 9
hexane C6H14 -94 69 essence à briquet
heptane C7H16 -90 98 ess ordinaire
octane C8H18 -56 126 ess
decane C10H22 -29 174 petrole lampant
dodécane C12H26 -9 216 gas-oil
tetradécane C14H30 5 254
hexadécane C16H34 18 287 cétane
eicosane C20H42 36 345 paraffine
triacontane C30H62 66 304(15mmHg)
hectane C100H202 115 -
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Energie de liaisons C-H,
Energie de liaisons C-C
Type H° kj.mol-1 Type H° kj.mol-1
H-H 435
H3C-CH3 376
H3C-H 439
H2C5- H 423
H2C5- CH 3 360
H2C5- C 2H5
343
(H3C)2CH- H 412,7
(H3C)2CH- CH3 360
(H3C)3C- H 403.5
(H3C)3C- CH3 351
(H3C)3C- C(CH3)3
301
H2C=CH-H 465
H2C=CH-CH3
C6H5- H 464
C6H5- CH 3 317
H2C=CH-CH2- H 361
H2C=CH-CH2- CH3
C6H5-CH2 -H 368
C6H5-CH2 -CH3 332
Nomenclature
Suffixe ane préfixe selon le nombre de carbone de la chaîne la plus longue
1C méth 5C pent au-delà préfixes grec
2C éth 12C dodéca
3C prop 10C déca 20C eicosa
4C but 11C undéca
Sources naturelles : Liées au cycle du carbone et au processus vivant. Du plus récent le
méthane des marais, les macromolécules d'humus et de tourbe, le pétrole et le gaz naturel, au
plus ancien, le charbon ainsi que les composés saturés de la houille source de gaz et de
goudrons, ce sont des alcanes. L'aromatisation est liée à la pyrolyse du charbon.
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Isoméries : A noter le nombre déjà fabuleux d'isomères possibles avec ces molécules 75
isomères à 10 carbones et 366 319 avec 20 carbones.
Le premier ramifié apparaît avec 4 carbones : 2-méthylbutane.
Le premier carbone asymétrique avec 7 carbones : 3-méthylheptane.
Le premier composé à deux C* avec 8 carbones : 3,4-diméthylhexane
I-2 SYNTHÈSES
Diverses sources : dérivés halogénés, hydrocarbures insaturés, dérivés carbonylés et
alcanes. Les dérives halogénées donnent des alcanes par perte de l'halogène, ou par
condensation de deux molécules.
a/ hydrogénation sous pression ou en présence de catalyseurs, nickel, platine, palladium.
L'ion H-, apporté par LiAlH4 , ou d'autres réactifs "hydrures" , donne le même bilan.
b/ Formation puis décomposition d'un organomagnésien. ou d'autres organométalliques.
R- + A-H* RH + A- avec H* hydrogène mobile pk a de AH< 30/40
c/ Sous l'action d'un métal électropositif CONDENSATION de deux molécules de dérivé
halogénés. Utilisation de dérivés iodés, rendements généralement faibles sauf cas particulier.
Conduit à des mélanges si R est différent de R' on obtient : R-R, R-R', R'-R'.
Réaction de WURTZ. (Intérêt surtout historique).
d/ Réaction de GRIGNARD même bilan, mais pas de mélanges et rendements convenables.
e/ Hydrogénation des insaturés alcénes, alcynes, et benzèniques.
Alcènes ; H2 et catalyseur syn-addition à 25°C et 1 atm. (H- ne réduit pas les alcènes).
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f/ alcynes ; idem double addition
g/ HC benzéniques ; plus difficile pression 100 atm et température de 150°C nécessaires
h/ dérivés carbonylés, acides et dérivés
Pyrolyse des sels de sodium
R-COOH +NaOH RCOONa +NaOH RH + Na2 CO3
Électrolyse des sels de sodium (Réaction de KOLBE)
2 R-COOH + 2 NaOH 2 RCOONa R-R + 2 CO2 + 2e-
i/ dérivés carbonylés, cétones et aldéhydes
Réduction par le zinc amalgamé (Hg) en milieu acide (ou HCl anhydre).
Réaction de CLEMMENSEN
Autre voie : Réaction de WOLF-KISCHNER ; Bilan identique en passant par un hydrazone
(voir cétones et aldéhydes.)
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Mécanisme de la décomposition baso-catalysée de l'hydrazone.
j/ Synthèses industrielles à partir du charbon, du gaz naturel ou du pétrole via le gaz à l'eau.
C +H2O CO + H2 Gaz à l'eau au-dessus de 1100°C
ou CH4 + H2O CO+ 3H2
Conversion du méthane à haute température, principale source d’hydrogène actuelle.
Qui peut être suivie de CO +H2O CO2 + H2 si le besoin en hydrogène est grand.
Mais le gaz de synthèse a de nombreuses applications dont la synthèse de méthanol qui
est produit à plus de 20 millions de t/an dans le monde CO + 2H2 CH3OH sur des
catalyseurs métalliques ZnO/Cr 2 O3
Ce gaz permet aussi la synthèse d'essences saturées, d'alcènes et d'alcools a plusieurs
carbones. et n CO +(2n+1) H2 CnH2n+2 + nH2O Essences de synthèse FISCHER-
TROPSH, sur catalyseurs métalliques. n CO + 2n H2 CnH2n + nH2O donnent une famille
d'essences, d'alcènes ou d'alcools selon les catalyseurs employés et les conditions opératoires.
k/ transformations d'alcanes. Voir pyrolyses industrielles en fin de chapitre.
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I-3 RÉACTIVITÉ
Faible en général mais économiquement fondamentale aujourd'hui. L'oxydation des
produit carbonés est la principale source d'énergie dans le monde (Pétrole, gaz, charbon,
biomasse) (Sauf Solaire, Nucléaire et Tellurique = (hydraulique, éolien, marémotrice,
géothermique). L'éthylène (vapocraquage des alcanes du Naphta) est la base de la
pétroléochimie source de composés : solvants, peintures, colles et de matériaux plastiques.
a/ Oxydation: Bien que de peu d'intérêt en chimie cette réaction est économiquement
fondamentale et constitue environ 80% de l'énergie utilisée sur la planète.
La réaction d'oxydation est une réaction radicalaire.
CnH2n+2+ (3n+1)/2 O2 n CO2 + (n+1) H2O + 50 kj.g-1 (12 kcal.g -1)
b/Réactions avec les halogènes.
La molécule d'alcane est une molécule peu ou pas polaire, constituée de liaisons
identiques très peu polarisables. Elle marque une tendance nette à réagir selon un processus
radicalaire. Ce type de réaction doit être initié par la formation de radicaux libres, soit par voie
photochimique soit par voie thermique, ou enfin par la décomposition d'un initiateur donnant
facilement des radicaux, par exemple le phosphore ou les peroxydes.
Dans l'ensemble alcane plus halogène, c'est l'halogène qui constitue la molécule de plus
faible énergie de liaison. C’est donc lui qui va subir la première rupture, qui constitue la phase
d'initiation.
X2 + h 2X.
Les chocs entre ces radicaux et les molécules d'alcanes forment des produits et de
nouveaux radicaux dans une seconde phase dite de propagation.
A X. + RH HX + R
.
B R. + X2 RX + X
.
Les deux réactions A et B constituent un processus qui doit être exothermique pour que
la réaction se propage. Il est donc nécessaire de considérer le bilan selon la nature de l'halogène.
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Halogène F2 Cl2 Br2 I2
H° X2 kj.mol -1 155 243 192 151
A -126 +8 +75 +142
B -305 -113 -105 -88
Bilan A+B -431 -105 -30 +54
Les halogènes vont réagir très différemment Cl et Br donnent un composé de substitution,
tandis que l'iode ne réagit pas, quant au fluor la réaction est tellement exoénergétique que la
structure de l'alcane est généralement détruite, la cinétique très rapide conduit à la formation de
carbone pulvérulent avec très peu de CF4 ou de produits de substitution. Le fluor entraîne la
destruction de la molécule. Les réactions de fluoration sont néanmoins possibles avec des
concentrations faibles de fluor, à très basse température.
F2 + CnH2n+2 n C + (2n+2) HF Explosif peu d'intérêt en synthèse.
Halogénation (+Cl2) : Réaction initiée par h , radicalaire, en chaîne, difficile avec Br2 et ne
donne rien avec I2.
Cl2 + CnH2n+2 CCl4 + CHCl3+ CH2Cl2 + CH3Cl + HCl
Cette réaction n'est pas infiniment entretenue car certains chocs l'arrêtent, c'est le cas de
la rencontre de deux radicaux. Malgré l'énergie importante libérée sa dispersion échauffe le
mélange gazeux, mais fournit très peu de radicaux. C'est la phase d'arrêt.
X. + X
. X2
R. + R
. R-R
X. + R
. R-X
Il y a aussi d'autres réactions analogues à A ou B avec R-R, mais l'ensemble est régit par
les lois statistiques et on peut légitimement négliger ces réactions dans une première approche
du phénomène.
c/Nitration à haute température, rendements faibles, favorisée par ramification des chaînes,
donne des mélanges.
RH + HNO3 R-NO2 + H2O
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d/ Pyrolyses industrielles. ( Chimie Organique Industrielle )
Le cracking ou craquage
Consiste à former des alcanes à chaîne courtes à partir des fractions lourdes. Initialement,
vers 1920, il fallait une température élevée (800 à 1000°C) pour obtenir ce résultat, maintenant
l'emploi de zéolithe comme catalyseur permet de réaliser l'opération vers 500°C. L'objectif est
de produire des essences à partir de fuels lourds dont la valeur est moindre.
Le reforming ou reformage
Consiste à porter à haute température les alcanes généralement linéaires du pétrole brut,
pour obtenir des radicaux qui en se combinant donnent des alcanes ramifiés. L'intérêt réside
dans l'aptitude des alcanes ramifiés à résister à l'oxydation radicalaire sous l'action de la chaleur.
Or le moteur à 4 temps a un meilleur rendement thermodynamique quand le mélange air/essence
est fortement comprimé avant combustion. Ces alcanes sont les constituants du "Super" après
ajout d'additifs divers dont des composés piègeant les radicaux libres.
Le vapocraquage ou steamcracking
Est destiné à la production d'alcènes et un peu de benzéniques à partir d’une fraction
légère de pétrole (C6-C7) appelée Naphta. L'objectif est de fournir les matières de base de la
chimie.
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Les CYCLOALCANES
I-4 CARACTÉRISTIQUES
Ce sont de composés saturés possédant une structure cyclique ou polycyclique. Il s'en suit
une formule globale générale de type CnH (2n+2-2p) si p est le nombre de fermeture de cycles.
Pour un cycle CnH 2n pour un bicycle C nH2n-2
Sources.
Il y a peu de cycloalcanes naturels, par contre il existe beaucoup de composés cycliques
possédant des fonctions alcène, alcools, ou cétone entre autres parmi les composés naturels.
-pinène
Camphre
jasmone
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Acide cholique (précurseur des stéroïdes)
I-5 SYNTHÈSE
Cyclisation selon Wurtz
Analogue à la réaction sur les alcanes mais à partir d'une chaîne possédant un halogène à
chaque extrémité (composé dit -halogéné), sous l'action du zinc. Surtout valable pour les
petits cycles.
Pontage d'un alcène par CH 2 avec le diazo méthane CH2N2 ou : CH 2 (carbène).
Le carbène est une entité très réactive qui peut être formée de différentes façons,
notamment par action de la soude sur HCCl3 (chloroforme) qui donne :CCl2
(dichlorocarbène), ou par la décomposition du diazométhane CH2N 2 donnant :CH2.
CH2=N+=N- :CH2 + N2
Le carbone n'est entouré que de 6 électrons externes dans un carbène. Il réagit avec une
double liaison pour donner un cycle. La géométrie de l'addition est différente selon le carbène
employé, elle est attribuée à l'appariement ou non des électrons sur le carbone.
Avec : CH 2 on a une syn addition avec un mécanisme probablement concerté, tandis qu'avec :
CCl2 on observe une addition non spécifique.
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Réaction de Diels et Alder.
Cette réaction se fait entre un diène et un alcène substitué par un groupe activant attracteur
d'électrons. Elle conduit à un alcène cyclique, qu'il faut hydrogéner pour obtenir un cycloalcane.
C'est une réaction au mécanisme concerté donnant une sélectivité, justifiée par la symétrie des
orbitales moléculaires concernées par le transfert concerté des électrons.
Hydrogénation des cycles benzéniques.
Bien que le benzène soit principalement produit par déhydrocyclisation d'alcanes
linéaires, il peut être utile dans une molécule d'hydrogéner un cycle aromatique par H2
moléculaire en présence d'un catalyseur métallique Platine ou Nickel. L'ensemble
déhydrocyclisation + hydrogénation constitue la principale voie de formation des cyclohexanes.
Déhydrocyclisation.
La Déhydrocyclisation. Réaction pétrochimique industrielle consistant à former de cycles
aromatiques à partir de coupes de pétroles de 6 à 8 carbones sous l'action de catalyseurs oxydes
métalliques, entre 500 et 600°C. C'est une réaction radicalaire rendue possible par la forte
stabilité de cycles benzéniques. Il faut savoir que le benzène est aussi un produit annexe du
craking, du reforming et du steamcracking, ainsi que de la cokéfaction du charbon.
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I-6 RÉACTIVITÉ
Ouverture des petits cycles.
Les réactifs sont l'hydrogène moléculaire en présence de catalyseurs métalliques, ou les
réactifs électrophiles HX et X.
Les orientations sont celle de la règle de Markownikov constatant la fixation de
l'halogène de HX sur le carbone le plus substitué. Une explication plus détaillée est donnée au
chapitre des alcènes.
Le cation intermédiaire s'isomérise par transfert soit d'un proton soit d'un méthyle, et
conduit ainsi aux deux composés minoritaires.