hygiène, risques et qualité chez la personne agée lyon, le 24 septembre 2009 atelier prevention...
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Hygiène, Risques et Qualité chez la Personne Agée
Lyon, le 24 septembre 2009
Atelier
PREVENTION DE LA MALTRAITANCE
PERCEPTION DES SOIGNANTSVIS-A-VIS DU RISQUE DE
MALTRAITANCEA L'HOPITAL
R. Gonthier, P. Gire, M. Montagnier
2009
AMPLEUR DU PROBLEME
Enquête réalisée aux Etats-Unis dans les hôpitaux et établissements pour personnes âgées 36 % des membres du personnel d'un
établissement de soins ont dit avoir été témoins au moins une fois de violences physiques infligées à un patient âgé au cours de l'année écoulée.
10 % ont reconnu avoir commis eux-mêmes au moins une fois un acte de violence physique.
40 % ont dit avoir harcelé psychologiquement des patients.
OMS 2002 [[email protected]]2009
FACTEURS DE RISQUE EN INSTITUTION
Les violences risquent davantage de s'exercer
Là où les normes de soins laissent à désirer. Là où le personnel est mal formé ou en
surcharge de travail. Là où les contacts entre le personnel et les
patients sont difficiles. Là où l'environnement matériel est défectueux. Là où les intérêts de l'institution sont pris en
compte au détriment de ceux des pensionnaires.
Le corps médical joue un rôle capital dans la prévention ; moins le médecin est sensibilisé, plus le risque existe.
OMS 2002 [[email protected]]2009
DEFINITIONS DE LA MALTRAITANCE
La maltraitance est une violence se caractérisant "pour tout acte ou omission commis par une personne s'il porte atteinte à la vie, à l'intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d'une autre personne, ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière" [Conseil de l'Europe 1987].
Il faut différencier les violences individuelles des violences institutionnelles qui se définissent comme "toute action commise dans ou par une institution ou toute absence d'action qui cause au patient une souffrance physique ou psychologique inutile" [Tomkiewicz 2001].
2009
DEFINITIONS DE LA MALTRAITANCE
La maltraitance peut aussi se définir comme "une dégradation, souvent insidieuse, des relations entre la personne âgée et son entourage, conjoint, enfant, intervenants professionnels, tant à domicile qu'en établissement" [Debout 2003].
La maltraitance existe dès que des situations poussent à organiser la prise en charge de la personne comme "objet" à la place duquel on décide et non plus comme un sujet (la violence surgit là où le lien intersubjectif s'effondre) [Canali 2004].
2009
LA MALTRAITANCE, SUJET HAUTEMENT SENSIBLEAUPRES DU GRAND PUBLIC
Enquête TNS - Sofres demandée par F.H.F. réalisée les 23 - 24 / 04 / 2009 auprès de 1000 personnes 52 % des personnes interrogées ont une image
négative des maisons de retraite (+ 16 % en 5 ans). 78 % des Français estiment que l'on ne parle pas
assez de la problématique des personnes âgées ("Il n'y a personne pour défendre les personnes âgées en France.).
40 % des sondés pensent que les personnes âgées sont souvent maltraitées en maison de retraite (+ 8 % en 2 ans) - Rôle de la médiatisation d'un certain nombre de faits choquants.
97 % des interrogés estiment que cela coûte cher et 88 % qu’il n'y a pas assez de places.
2009
LA MALTRAITANCE, SUJET HAUTEMENT SENSIBLEAUPRES DU GRAND PUBLIC
Emission de France 2 d'octobre 2008 = documentaire réalisé grâce à une caméra cachée sur la vie quotidienne d'une maison de retraite Le manque de personnel et leur formation insuffisante
montre des négligences, des humiliations, des brutalités. Les "victimes" sont peu entendues ou hésitent à se
plaindre de peur de représailles. Quand les victimes témoignent, elles mettent en avant le
sentiment d'être infantilisées et la honte. Certains directeurs préfèrent recruter exclusivement des
personnes grabataires, car une personne alitée coûte moins chère que de la maintenir dans son autonomie ( GMP).
D'où la tentation de la sanction (Valérie Létard : inspection aléatoire de la DDASS dans les établissements).
2009
LES INDICATEURS DE MALTRAITANCEDANS LES ETABLISSEMENTS SELON LA F.H.F.
5 indicateurs selon Bouniol (gestionnaire d'une dizaine d'établissements en Ile de France) Le GMP de l'établissement (Plus il est élevé, moins
l'endroit est bien.). Le taux de remplissage (Les lits vides ne sont
jamais bon signe.). Le turn over des résidents (Le fort renouvellement
indique que l'on meurt plus facilement qu'ailleurs.). Le turn over des personnels (Dans les bonnes
maisons, le personnel reste.). Le nombre d'arrêts de travail de moins de 15 jours
(Plus le personnel est épanoui, moins il est en congé maladie.).
2009
LA POLITIQUE DE LA BIENTRAITANCE
Basée sur la Circulaire n° 2007-112 du 22 mars 2007 relative au développement de la bientraitance et du renforcement de la politique de lutte contre la maltraitance.
La culture de la bientraitance est une démarche collective visant à assurer le meilleur accompagnement possible pour la personne âgée dans le respect de ses choix et l'adaptation à ses besoins à domicile ou en établissement
Ouverture d'un numéro d'appel national : le 3977. Consolidation des moyens financiers. Multiplication des contrôles inopinés d'établissement
référent dans chaque département. Sensibilisation et formation du personnel (+ 11) : "Le
besoin de formation fait l'unanimité : Valérie Létard a promis 132 millions d'Euros sur 3 ans pour former les 250 000 professionnels du secteur".
2009
LES FACTEURS FAVORISANT LA "BIENTRAITANCE"
Le fonctionnement institutionnel cohérent et structurant
Horaires, utilisation des espaces, locaux… La circulation de l'information
Les relations inter-équipes L'usage de l'écrit, les carnets de liaisons…
La lisibilité des actions éducatives de chacun en lien avec sa place institutionnelle
L'apaisement des tensions - La gestion des conduites
L'évaluation des pratiques : les habitudes, la familiarité du quotidien, la banalisation des insultes…
La juste distance émotionnelle et affective2009
ETAT D'AVANCEMENT DES 7 MESURESDE L'OPERATION BIENTRAITANCE
(Conférence de presse du 13 mai 2009)
1. 80 % des contrôles réalisés par les DDASS sont des contrôles surprise dans les établissements médicosociaux.
2. Le "3977", numéro national lancé le 5 / 02 / 2008, permet de lever le tabou et de libérer la parole (169 appels par jour ouvré).
3. Un diagnostic "bientraitance" établi 1 fois / an dans chaque établissement entre les professionnels et les familles à partir d'un questionnaire d'autoévaluation élaboré par l'ANESM (Agence Nationale de l'évaluation et de la qualité des établissement sociaux et médicosociaux) : 12 repères et 33 questions.
2009
ETAT D'AVANCEMENT DES 7 MESURESDE L'OPERATION BIENTRAITANCE
(Conférence de presse du 13 mai 2009)
4. Le traitement personnalisé de l'enquête flash : démarrage en juillet.
5. > ½ des départements ont organisé les Assises de la Bientraitance.
6. Former 100 % des cadres des EHPAD à une culture de la bientraitance
1 journée dans chaque établissement avec l'outil Mobiqual "24 h de la vie d'un EHPAD"
7. Organisation par l'ANESM de 10 ateliers interrégionaux de formation pratique aux recommandations "Bientraitance".
2009
2009
IMPACT D'UNE SENSIBILISATION INSTITUTIONNELLEET DE FORMATIONS SPECIFIQUES
Méthode Enquête auprès du personnel soignant :
infirmière, aide soignante, rééducation (kiné - ergo)
Type avant / après : avril - mai 2007, puis avril - mai 2009
Liberté totale de réponse à même questionnaire écrit
Totalement anonyme Avec courte introduction par le cadre de santé
indiquant que l'établissement souhaite développer une politique de prévention
2009
QUEL EST LE VECU DU PERSONNEL ?
Résultats
En 2007 En 2009
50 réponses 135 réponsesIDE 18 IDE 53AS 32 AS 76
Rééduc 6
Ancienneté Ancienneté dans le poste dans le poste
≥ 10 ans 34 % ≥ 10 ans 28,5 %3 à 10 ans 44 % 3 à 10 ans 43 %< 3 ans < 3 ans ou
ou stagiaire 22 % ou stagiaire 28,5 %2009
QUEL EST LE VECU DU PERSONNEL ?
Question 1
"Pensez-vous que dans notre quotidien certains gestes ou certaines paroles puissent être vécus comme maltraitants par l'entourage ou par le malade lui-même ?"
2007 100 % de OUI à la question
2009 96 % de OUI " 2009
QUEL EST LE VECU DU PERSONNEL ?
Question 2
"Avez-vous été formé pour prévenir les situations à risque ?"
2007 66 % de NON à la question
2009 45 % de NON "2009
QUELLES ONT ÉTÉ LES ACTIONS DONT VOUS AVEZ BENEFICIE ?
Analyse de la pratique professionnelleOUI Aide soignante 39 48
%Infirmière 24Rééduc 3
Information institutionnelle sur la maltraitanceOUI Aide soignante 28 37
%Infirmière 21Rééduc 2
Formation proposée par un organisme spécialiséOUI Aide soignante 15 17
%Infirmière 7Rééduc 1
Démarches personnellesOUI Aide soignante 10 17
%Infirmière 11Rééduc 2
2009
PRINCIPAUX ACTES DE SOINS CITES MALTRAITANTS PAR LES SOIGNANTS
2009
Aide soignante IDE
2007 2009 2007 2009
Toilette, douches imposées, rythmes contraignants, installation
66 % 67 % 61 % 58 %
Soins invasifs : perf, lvt, CBU, sondage, biol, contention…
9 % 46 % 44 % 54 %
Savoir être : langage, tutoiement, respect, intimité, manque d'explications…
34 % 25 % 27 % 31 %
Repas contraint 41 % 16 % 17 % 17 %
MOYENS CITES PAR LES SOIGNANTSPOUR ALLER VERS LA BIENTRAITANCE (N = 137)
Plus de personnel pour être plus disponible60 (44 %)
Travail en équipe, conseil en équipe, passage de relais 12 (9 %)
Etude de cas, recul lors de la relève, groupe de parole, APP 25 (18 %)
Explications des gestes, entretien individuel et avec les familles 10 (7 %)
Formation sur les situations à risque32 (23 %)
2009
Q5
CAUSES DE MALTRAITANCE
Inhérente au patient Perturbation cognitive
41 Pathologie douloureuse
11 Agressivité - Violence psych - Agitation
54 Demandes exigeantes et incessantes
8 Manque de compréhension - Barrières de la langue
15 Dépendance physique
11 Refus - Opposition aux soins - Mise en danger
22 Entourage du patient
9
Inhérente à l'institution Usure professionnelle - Routine
12 Manque de temps et de personnel
73 Promiscuité - Locaux inadaptés - Hygiène
30 Perte d'identité - Infantilisation
6 Horaires imposés - Inadaptés
33 Manque de formation - Manque d'information
(Remplaçant) 9
2009
Q4
CAUSES DE MALTRAITANCE
Inhérente au projet thérapeutique Projet de soins insuffisant
pris en compte7
Opposition projet de soin / projet de vie9
Déficit d'information aux patients11
Projet trop lourd, non adapté, peu réaliste
30 Sédation exagérée
2 Douleurs mal calmées
- Angoisses non calmées17
Acharnement1
2009
Q4
COMMENTAIRES
La maltraitance = sujet sensible pour les soignants ; taux de réponses plus élevé entre la 1ère et 2ème enquête.
Le personnel se sent vulnérable vis-à-vis de cette question.
Les formations semblent avoir un impact limité -> travail de longue haleine.
Le soutien fort de l'encadrement est indispensable pour pouvoir progresser.
2009