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ATLAS DU TARN 10 Régime du Tarn et de l’Agout (débits mensuels moyens) Source : Agence de l’Eau Adour-Garonne Débit moyen* en m 3 /seconde Débit moyen** en m 3 /seconde 0 20 60 80 100 120 140 0 5 10 15 20 25 30 35 40 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D Débit moyen annuel : 80,4 m 3 /s Débit moyen annuel : 17,4 m 3 /s Le Tarn à Marsal (alt. : m) Bassin versant de km Débit maximal instantané (record) : 3 240 m 3 /s le 1 er novembre 1994 (estimation). Débit maximal instantané (record) : 368 m 3 /s le 7 décembre 1996 (estimation). L’Agout à Castres (alt. : m) Bassin versant de km (*) Données calculées sur 43 ans (1953-1995). (**) Données calculées sur 18 ans. HYDROLOGIE par Claude MASSAT L A QUASI totalité des cours d’eau du département appartient au bassin de la Garonne (seuls quelques ruisseaux de la Montagne Noire sont tributaires de la Méditerranée). Ils suivent la pente topographique générale et se dirigent vers l’ouest. Nés dans le Massif central, ils coulent d’abord dans des gorges profondes avant de s’épanouir en larges vallées alluviales dans les terrains molassiques. Seules exceptions notables, la Vère et le Tescou s’écou- lent entièrement dans les terrains sédimentaires. Les cours d’eau les plus importants – l’Agout et le Tarn – prennent leur source à l’extérieur du département, tout comme le Viaur et l’Aveyron qui lui servent de limite au nord et à l’ouest. Le plus important d’entre eux, le Tarn, a déjà par- couru plus de kilomètres et c’est déjà une rivière abondante lorsqu’il pénètre dans le département (avec un débit moyen de m par seconde). Le Tarn ne reçoit un renfort important que quelques kilomètres avant de le quitter (confluent avec l’Agout : m ). Le causse d’Anglars est la seule partie du département à ne pas avoir de drainage aérien : les eaux du ruis- sellement s’infiltrent sur ce plateau calcaire et alimentent de grosses exsur- gences karstiques dans la vallée de l’Aveyron. Le régime des cours d’eau est de type pluvial océanique, la couverture neigeuse de la Montagne Noire et des Monts de Lacaune n’étant pas assez fournie pour exercer une influence notable sur l’écoulement. Les débits, soutenus pendant la saison froide et au printemps par la pluviosité impor- tante sur les reliefs, fléchissent dangereusement pendant l’été à cause de la sécheresse et de la forte évapotranspiration, les réserves des nappes phréa- tiques n’apportant pas un complément susant. Le Tarn, qui prend naissance au mont Lozère, dans les Cévennes, a un régime plus complexe. Ses crues de l’automne (pluies méditerranéennes) ou du printemps (fonte brutale des neiges) sont redoutables. Celle de et restée mémorable, mais elle a été précédée par d’autres épisodes tout aussi meurtriers et destructeurs. Mais plus que les crues, partiellement atténuées par des aménagements hydroélectriques, surtout dans le bassin de l’Agout (barrages du Laouzas et de la Raviège), c’est le manque d’eau qui pose un problème : le développe- ment des besoins estivaux, surtout ceux de l’agriculture irriguée, coïncide en eet avec des étiages très bas lors des années de sécheresse. Cela conduit à des situations délicates, comme ce fut le cas à la fin des années quatre-vingt, d’autant que les solutions individuelles (les lacs collinaires) ou collectives (de nouveaux réservoirs) se heurtent de plus en plus à l’opposition des défenseurs de l’environnement. Le barrage de Rivières pendant la crue de novembre Lac collinaire à Cahuzac-sur-Vère Embâcle impressionnante en amont du barrage de Rivières (novembre ) Les inondations catastr ophiques de novembr e 1999 dans le sud-est du T arn L ES 12 et 13 novembre 1999, des pluies d’une intensité exceptionnelle se sont abattues sur le sud-est du Tarn : plus de 400 millimètres à Rouairoux, plus de 300 à Murat-sur-Vèbre, conséquence d’un violent flux d’origine méditerranéenne qui a déversé également des quantités d’eau impressionnantes sur les Corbières et le sud de la Montagne Noire. La brutale crue du Thoré (qui a atteint 650 m 3 /s à Labruguière) et de ses affluents, les glissements de terrain sur les versants ont fait 4 victimes et occasionné de très importants dégâts matériels. 33 communes ont fait l’objet d’un classement en état de catastrophe naturelle. Ce sont les plus graves inondations dans le département depuis celles de mars 1930. Cette catastrophe a entraîné une accélération de la mise en place de mesures de prévention : comme celui de l’Aude, très touché lui aussi, le département du Tarn a été choisi pour une expérimentation en matière d’alerte météorologique et plusieurs P.P.R sont en cours d’élabo- ration pour assurer une meilleure protection des personnes et des biens.

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Page 1: HYDROLOGIE ASSAT LAQUASI - tarn.fr et Patrimoine... · D ÉPARTEMENT de l’Aquitaine orientale, largement ouvert vers l’ouest mais proche de la Méditerranée, le Tarn est le lieu

ATLAS DU TARN10

Régime du Tarn et de l’Agout (débits mensuels moyens)

Source : Agence de l’Eau Adour-Garonne

Débit moyen* en m3/seconde Débit moyen** en m3/seconde

0

20

60

80

100

120

140

0

5

10

15

20

25

30

35

40

J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D

Débit moyen annuel : 80,4 m3/s Débit moyen annuel :

17,4 m3/s

Le Tarn à Marsal (alt. : m)Bassin versant de km

Débit maximal instantané (record) : 3 240 m3/s le 1er novembre 1994 (estimation).

Débit maximal instantané (record) : 368 m3/sle 7 décembre 1996 (estimation).

L’Agout à Castres (alt. : m)Bassin versant de km

(*) Données calculées sur 43 ans (1953-1995). (**) Données calculées sur 18 ans.

HYDROLOGIE par Claude MASSAT

LA QUASI totalité des cours d’eau du département appartient au bassinde la Garonne (seuls quelques ruisseaux de la Montagne Noire sont

tributaires de la Méditerranée). Ils suivent la pente topographique généraleet se dirigent vers l’ouest. Nés dans le Massif central, ils coulent d’abord dansdes gorges profondes avant de s’épanouir en larges vallées alluviales dans lesterrains molassiques. Seules exceptions notables, la Vère et le Tescou s’écou-lent entièrement dans les terrains sédimentaires. Les cours d’eau les plusimportants – l’Agout et le Tarn – prennent leur source à l’extérieur dudépartement, tout comme le Viaur et l’Aveyron qui lui servent de limiteau nord et à l’ouest. Le plus important d’entre eux, le Tarn, a déjà par-couru plus de kilomètres et c’est déjà une rivière abondante lorsqu’ilpénètre dans le département (avec un débit moyen de m par seconde).Le Tarn ne reçoit un renfort important que quelques kilomètres avant dele quitter (confluent avec l’Agout : m). Le causse d’Anglars est la seulepartie du département à ne pas avoir de drainage aérien : les eaux du ruis-sellement s’infiltrent sur ce plateau calcaire et alimentent de grosses exsur-gences karstiques dans la vallée de l’Aveyron.

Le régime des cours d’eau est de type pluvial océanique, la couvertureneigeuse de la Montagne Noire et des Monts de Lacaune n’étant pas assezfournie pour exercer une influence notable sur l’écoulement. Les débits,soutenus pendant la saison froide et au printemps par la pluviosité impor-tante sur les reliefs, fléchissent dangereusement pendant l’été à cause de lasécheresse et de la forte évapotranspiration, les réserves des nappes phréa-tiques n’apportant pas un complément suffisant.

Le Tarn, qui prend naissance au mont Lozère, dans les Cévennes, a unrégime plus complexe. Ses crues de l’automne (pluies méditerranéennes) oudu printemps (fonte brutale des neiges) sont redoutables. Celle de etrestée mémorable, mais elle a été précédée par d’autres épisodes tout aussimeurtriers et destructeurs.

Mais plus que les crues, partiellement atténuées par des aménagementshydroélectriques, surtout dans le bassin de l’Agout (barrages du Laouzas etde la Raviège), c’est le manque d’eau qui pose un problème : le développe-ment des besoins estivaux, surtout ceux de l’agriculture irriguée, coïncide eneffet avec des étiages très bas lors des années de sécheresse. Cela conduit àdes situations délicates, comme ce fut le cas à la fin des années quatre-vingt,d’autant que les solutions individuelles (les lacs collinaires) ou collectives(de nouveaux réservoirs) se heurtent de plus en plus à l’opposition desdéfenseurs de l’environnement.

Le barrage de Rivières pendant la crue de novembre

Lac collinaire à Cahuzac-sur-Vère

Embâcle impressionnante en amont du barrage de Rivières (novembre )

Les inondations catastrophiques de novembre 1999dans le sud-est du Tarn

LES 12 et 13 novembre 1999, des pluies d’une intensité exceptionnellese sont abattues sur le sud-est du Tarn : plus de 400 millimètres à

Rouairoux, plus de 300 à Murat-sur-Vèbre, conséquence d’un violent fluxd’origine méditerranéenne qui a déversé également des quantités d’eauimpressionnantes sur les Corbières et le sud de la Montagne Noire.

La brutale crue du Thoré (qui a atteint 650 m3/s à Labruguière) et de sesaffluents, les glissements de terrain sur les versants ont fait 4 victimes etoccasionné de très importants dégâts matériels. 33 communes ont faitl’objet d’un classement en état de catastrophe naturelle.

Ce sont les plus graves inondations dans le département depuis cellesde mars 1930. Cette catastrophe a entraîné une accélération de la mise enplace de mesures de prévention : comme celui de l’Aude, très touché luiaussi, le département du Tarn a été choisi pour une expérimentation enmatière d’alerte météorologique et plusieurs P.P.R sont en cours d’élabo-ration pour assurer une meilleure protection des personnes et des biens.

Page 2: HYDROLOGIE ASSAT LAQUASI - tarn.fr et Patrimoine... · D ÉPARTEMENT de l’Aquitaine orientale, largement ouvert vers l’ouest mais proche de la Méditerranée, le Tarn est le lieu

DÉPARTEMENT de l’Aquitaine orientale, largement ouvert vers l’ouest maisproche de la Méditerranée, le Tarn est le lieu de rencontres d’influences

climatiques diverses, parmi lesquelles dominent les mécanismes océaniques.Les flux d’ouest apportent leur cortège de perturbations pluvieuses

d’octobre à juin. Mais les étés sont, le plus souvent, chauds et secs, parfoiscaniculaires. Le creux pluviométrique estival est partout bien marqué, maisdes épisodes orageux assez fréquents empêchent la sécheresse d’être aussiintense et surtout aussi régulière que dans le domaine méditerranéen, l’anti-cyclone estival donnant parfois des signes de faiblesse. L’irrégularité inter-annuelle est d’ailleurs très forte, comme dans toutes les régions océaniques.Tout comme les épisodes de froid intense en hiver, les étés pluvieux ne sontpas à exclure ; mais en année moyenne, à un printemps pluvieux, surtouten mai et juin, succède un été chaud et sec se prolongeant souvent jusqu’àla mi-octobre. Avec la baisse des températures, le retour des pluies annoncela période hivernale, plus maussade que franchement froide, agrémentéede quelques épisodes neigeux. Les froids vifs liés à un anticyclone conti-nental sont plus exceptionnels. Avec quelques nuances, ces caractéristiquessont celles de tout le Midi toulousain.

La véritable originalité tarnaise c’est le vent d’Autan – vent de sud-estchaud, sec et violent – dont la virulence s’atténue vers le nord-ouest dudépartement. Il souffle en moyenne une soixantaine de jours par an dans leCastrais et le Lauragais. C’est un fœhn descendu du seuil de Naurouze oude la Montagne Noire, qui prolonge le Marin méditerranéen.

Les contrastes du relief nuancentfortement ces caractéristiques géné-rales, comme le montrent les cartesdes températures et précipitations.L’est du département est beaucoupplus frais, humide et neigeux quel’Albigeois. Le climat y est déjà detype montagnard. Il tombe trois foisplus de précipitations à Lacaune qu’àLavaur et il y gèle plus de jourspar an. L’enneigement peut y poserdes problèmes de circulation, mais yautoriser la pratique du ski de fond.

Un climat du juste milieu, sou-vent bien jugé malgré de rares excès.

ATLAS DU TARN 11

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Isohyète (en mm)

Normale pluviométrique annuelledes postes climatologiques

Record de précipitations : 215 mm en 24 heures à Graulhet, le 24 août 1990.Chute de neige maximale : 750 mm en 24 heures à Murat-sur-Vèbre, le 18 janvier 1980.

Altitude 500 mSt-Benoît-de-C.

Cordes

Le Sequestre

Valence-d’Albigeois

St-Paul-Cap-de-Joux

Réalmont

Rabastens

Puylaurens

Murat-sur-Vèbre

Montredon-Labessonnié

St-Pierre-de-Trivisy

Mazamet

Salvagnac755

755

720

739

785

745

850841

766

743

970843806

1 295

1 348

1 482

1 695

1 583

1 4071 076

827

863

928

1 244

LavaurLautrec Lacaune

Graulhet

Dourgne

Castres

Castelnau-de-Brassac

Anglès

Rouairoux

ALBI

1 500

1 400

1 300

1 200

1 100

1 400

1 000

900

800

Précipitations moyennesannuelles

1 600

© C&D Source : Météo France0 20 km

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Altitude 500 m

Température moyenne annuelledes postes thermométriques

Cordes

Le Sequestre

Puylaurens

Mazamet

13,4°

13,0°

13,1°

12,4°13,1°

9,4°

13,4°

13,0° 10,5°

LavaurLacaune

Dourgne

Castres

ALBI

9,5°

10,0°

10,5°

11,0°

11,5°

12,0°12,5°

13,0°

Isotherme (en °C)

13,0°

10,0°

Températures moyennesannuelles

© C&D Source : Météo France

St-Benoît-de-C.

Record de chaleur : 41,6°C à Burlats, le 30 juillet 1983.Record de froid : - 22,5°C à Lacaune, 16 janvier 1985.

Roses des vents annuelles

Source : Météo France

360340320

300

280

260

240220

200 180 160140

120

100

80

60

4020

Le Sequestre (altitude : m)

Castres - Mazamet (altitude : m)Vent inférieur à 2 m/s : 19,2 %

Vent inférieur à 2 m/s : 37,6 %

Plus de 8De 5 à 8De 2 à 4

Vitesse du vent (en mètres par seconde)

Vitesse maximale du vent instantané (record) :180 km/h à Murat-sur-Vèbre, le 22 décembre 1991.

340

320

300

280

140

120

100

80

360

220200 180 160

60

4020

240

260

N

S

N

S

© C&D

Heures d’ensoleillement1 700

1 9001 900

1 900

1 900

1 700

1 9002 000

2 000

2 000

2 800

2 600

2 6002 4002 200

1 800

1 600

1 600

1 800

Lille

StrasbourgPARIS

Nantes

Lyon

Bordeaux

ToulouseMarseille

Nice

© C&D

2 8002 6002 400 2 2002 0001 8001 600

Moyenne annuelle d’insolation (en heures)

Altitude 500 m

CLIMAT par Claude MASSAT

Vignoble de Gaillac