hydrogÉologie de la france - infoterreinfoterre.brgm.fr/rapports/69-sgn-070-hyd.pdf · par les...
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BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES
74, rue de la Fédération - 75-Paris (15ème) - Tél. 783 94-00
DIRECTION DU SERVICE GEOLOGIQUE ET DES LABORATOIRES
Bofte postale 818 - 45-Orléans-La Source - Tél. 87-06-60 à 64
HYDROGÉOLOGIE DE LA FRANCE
NOTICES REGIONALES
Précédées d'un
APERÇU SUR LES EAUX SOUTERRAINES DE LA FRANCE
par
G. CASTANY et J. MARGAT
Département d'Hydrogéologie
Boite postale 818
45- Orléans - La Source
Tél. 87-05-06
69 SGL 070 HYD Janvier 1969
RESUME
Composées initialement pour l'Atlas des eaux souterraines de
la France, dressé à la demande de la Délégation à l'aménagement du ter¬
ritoire et à l'action régionale et en cours d'édition par le B.r.g.m.
(publication en 1969), les vingt-et-une notices réunies ici et précé¬
dées d'une introduction générale, constituent une première esquisse de
description abrégée des conditions hydrogéologiques de l'ensemble de
la France, basée sur le découpage des régions administratives.
Ces notices inégalement développées sont affectées de défauts
d'homogénéité, aussi la diffusion restreinte donnée à ce recueil a-t-il
surtout pour but de permettre de préparer une version révisée et amé¬
liorée, en élargissant les collaborations.
En attendant, ce rapport pourra servir utilement d'aide-
méraoire, et tenir lieu notamment de "notice explicative" de la "Carte
des nappes d'eau souterraine de la France" dressée par le B.r.g.m.
en 1964. La réalisation de cet ouvrage s'inscrit dans les travaux de
synthèse entrepris par le département d'hydrogéologie, au titre de
l'opération "Etudes générales d'hydrogéologie".
o
o
TABLE
pages
Aperçu sur les eaux souterraines de la France 3
par G. CASTANY et J. MARGAT
Notices régionales :
1 - Nord 12
2 - Picardie 15
3 - Région parisienne 17
4 - Centre 30
5 - Haute-Normandie 33
6 - Basse-Normandie 35
7 - Bretagne 38
8 - Pays-de-la-Loire 40
9 - Poi tou-Charentes 43
10 - Limousin 45
11 - Aquitaine 47
12 - Midi-Pyrénées 57
13 - Champagne 60
14 - Lorraine 63
15 -Alsace 66
16 - Franche-Comté 69
17 - Bourgogne 71
18 - Auvergne 74
19 - Rhône-Alpes 77
20 - Languedoc 80
21 - Provence-Côte d'Azur-Corse 87
Annexe : index des départements/régions 90
COLLABORATIONS
Ce recueil est une oeuvre essentiellement collective. La
rédaction des notices régionales a été assurée avec le concours des
ingénieurs du département d'hydrogéologie (M. ALBINET, S. COTTEZ,
G. CORNET, J. MARGAT, L. MONITION), des Services géologiques régionaux
respectivement intéressés :
S.G.R.
S.G.R.
S . G . R I
S.G.R.
S.G.R,
S.G.R.
S.G.R.
S.G.R.
S.G.R.
S.G.R.
(NPA)
(PNO)
(BDP)
(BPL)
(NES)
(JAL)
(AQI)
(MPY)
(LRO)
(PRC)
G. DASSONVILLE
J.Cl. ROUX, Ph. De la QUERIERE, M. TIRAT
C. MEGNIEN, G. RAMPONT, Ph . DIFFRE, N. DESPREZ,
M. CAUDRON, G. DUERMAEL
C. LIMASSET
GUILLAUME
LIENHARDT, JJ. COLLIN
BOURGEOIS, H. ASTIE, R. BELLEGARDE
A. VANDENBERGHE, J. ROCHE
B. LEMAIRE, H. PALOC
G. DUROZOY, P. JONQUET
En outre, pour la région Alsace, une collaboration a été
apportée par le S. g. a.l. (L. SIMLER et P. SCHWOERER) .
La mise au point du texte final a été assurée au Département
d'hydrogéologie par J. MARGAT.
- 1 -
INTRODUCTION
Vingt-et-une notices régionales ont été composées en 1968
pour être insérées dans 1 '"Atlas des eaux souterraines de la France"
dressé pour la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action
régionale en 1966-67 et actuellement en cours d'édition par le B.r.g.m.
La réunion de ces notices, adaptées au découpage des 21 "régions de
programme" administratives, constitue un premier tableau général quoi¬
que abrégé de l'hydrogéologie de la France basé sur l'état actuel des
connaissances. Aussi, dans l'attente de la réalisation d'un ouvrage
synthétique plus complet et mieux structuré sur ce sujet, a-t-il paru
utile de donner à ce recueil une diffusion restreinte propre à facili¬
ter la rédaction ultérieure d'une version rectifiée et améliorée, en
lui conservant le caractère d'une serai-vulgarisation des connaissances
que l'on s'est efforcé de lui donner.
En attendant la parution de l'Atlas annoncé plus haut, l'il¬
lustration synthétique provisoire de ces notices est la "Carte des
nappes d'eau souterraine de la France" dressée par le B.r.g.m. en 1964
(diffusée par le C.e.f.i.e.).
Chaque notice régionale fournit un aperçu synthétique sur
les conditions hydrogéologiques, ainsi que sur les possibilités et
l'état actuel des exploitations d'eau souterraine dans la région consi¬
dérée. Volontairement très abrégées donc schématiques, ces notices n'ont
pu éviter des défauts d'homogénéité, qui reflètent les inégalités d'a¬
vancement des connaissances.
Pour certaines régions (Région parisienne, Aquitaine, Langue¬
doc-Roussillon) la complexité des régions naturelles ont entraîné des
descriptions plus détaillées permises par un développement particulier
des recherches (Universités, bureaux d'études et B .r . g .m. ) en part ie com¬
mandé par l'ampleur des problèmes à résoudre.
- 2 -
Quelques indications quantitatives, relatives aux débits
naturels des nappes (aux émergences) et aux débits de production des
forages ont été données : les premières, généralement en l/s ou m^/s
et les secondes de préférence en m^/h .
Le tableau simplifié de conversion des débits (valeurs
arrondies) ci-dessous facilitera les comparaisons :
1/s
1
2
5
10
100
1 m^/s
m^/h
3,6
7,2
18
36
360
3 600
m3/j our
86
173
432
864
8 640
86 400
mr/an
31 500
63 000
158 000
315 000
3 150 000
31 ,5 millions
m3/h
1
2
5
10
20
50
100
1/s
0,28
0,55
1,4
2,8
5,5
14
28
m'^/j our
24
48
120
240
480
1 200
2 400
m^/an
8 800
17 500
44 000
88 000
175 000
440 000
880 000
m3/j OU] 1/s m^/h m'^/an
10
20
50
100
1 000
0,12
0,23
0,58
1,2
12
0,42
0,84
2,1
4,2
42
3 800
7 600
18 000
38 000
380 000
- 3 -
APERÇU SUR LES EAUX SOUTERRAINES DE LA FRANCE
L'existence des eaux souterraines, la profondeur et l'étendue
des nappes, l'abondance de leur débit et le volume de leur réserve,
enfin la possibilité de les exploiter, dépendent étroitement de la
constitution géologique du sous-sol, de la nature des roches qui le
composent et des structures qui commandent la distribution, l'extension
et les qualités productives des terrains aquifères.
Mais ces conditions hydrogéologiques ne sont pas seules dé¬
terminantes : le climat et les conditions de surface - sol, formes du
relief, hydrographie - interviennent également en commandant le régime
d'alimentation des nappes et les modalités de leur drainage naturel
par les cours d'eau.
La diversité des conditions géologiques, morphologiques et
climatiques du territoire de la France se traduit naturellement par
des inégalités marquées dans la distribution et l'importance des res¬
sources en eau souterraine. Aussi est-on conduit à distinguer plusieurs
types bien différenciés de régions hydrogéologiques. On peut les répar¬
tir en deux groupes :
- les régions à eaux de surface prédominantes :
- régions de socle ancien. Massif central, Bretagne-Vendée,
Vosges, Ardennes ;
- régions montagneuses de terrains sédimentaires ou cristal¬
lins plissés : Alpes, Pyrénées.
- les régions où prédominent les eaux souterraines :
- régions tabulaires ou peu plissées : Jura, Causses ;
- bassins sédimentaires : bassins de Paris et d'Aquitaine ;
_ 4 _
- Plaines alluviales des vallées du Rhin, du Rhône, de la
Seine, de la Loire, de la Garonne.
Régions de socle
Les régions de socle couvrent plus d'un tiers de la super¬
ficie de la France. Elles comprennent le Massif central (85 000 km^) ,
la Bretagne-Vendée (45 000 km ), les Vosges, les Ardennes, le Massif
des Maures et de l'Estérel et la Corse. Ce sont, en général, des ré¬
gions à climat humide, véritables châteaux d'eau, où la hauteur moyenne
annuelle de précipitation est élevée (800 à 1 000 et même 2 000 mm
pour le Massif central).
Le sous-sol de ces régions est constitué de roches cristal¬
lines, métamorphiques ou schisteuses, en majorité imperméables où les
eaux souterraines sont localisées dans les zones d'altération peu
puissantes. Les roches volcaniques ou les dépôts alluviaux, contiennent
des nappes locales à réserves limitées.
Les fossés d'effondrement compris dans ces massifs, petits
bassins de Bretagne, plaine de la Limagne, comblés de dépôts sédimen¬
taires, peuvent renfermer des réserves locales plus importantes.
Les ressources en eau de surface sont prédominantes. C'est
très net pour le Massif central, château d'eau des grandes rivières
et fleuves de France : Yonne, Allier, Loire et ses affluents rive
gauche, affluents rive droite du Rhône et de la Garonne, Dordogne,
Lot et Tarn en particulier.
Dans ces régions, malgré le rôle d'accumulation non négli¬
geable de certaines nappes, les possibilités de régularisation résident
principalement dans la construction de barrages réservoirs.
Régions montagneuses formées de terrains sédimentaires plissés ou de
massifs cristallins
Les régions montagneuses, Alpes (40 000 km ) , Pyrénées
- 5 -
(20 000 km ) et Haut-Jura reçoivent des précipitations abondantes
donnant lieu à un ruissellement important et irrégulier. Les nappes
d'eau souterraine, étant donné la rareté relative des roches réser¬
voirs ou leur morcellement, sont peu étendues et les réserves peu
importantes. Même les calcaires, en couches plissées et fracturées,
forment des karsts perchés contenant peu de réserves permanentes. De
ce fait, l'écoulement est très irrégulier et la régularisation des
débits est surtout assurée par des barrages réservoirs. Des réserves
importantes sont accumulées en surface par les neiges et les glaces
dont la fonte, en été, alimente les bas débits beaucoup plus que les
réserves en eaux souterraines dont le tarissement est rapide.
Régions de plateaux formés de terrains sédiraentaires tabulaires ou
peu plissés
Ces régions surtout calcaires, relativement peu étendues
en France, comrae les plateaux du Jura, les Grands Causses, le plateau
de Vaucluse et divers "plans" provençaux, sont le siège de karsts gé¬
néraleraent évolués ( "mérokarsts" surtout) favorisant les circulations
souterraines souvent profondes. C'est dans ces domaines que les bassins
souterrains peuvent différer le plus des bassins versants superficiels,
large cause d'erreur pour l'établissement des bilans destinés à évaluer
des déficits d'écoulement. Le ruissellement est faible et les rares
cours d'eau sont alimentés essentiellement par des résurgences à fort
débit provenant dans une grande mesure de pertes de rivières. Aussi,
les eaux souterraines de ces réservoirs sont-elles mal protégées contre
les risques de contamination et leur utilisation pour la consommation
par captage des sources exige-t-elle des précautions. Les réserves en
eaux souterraines sont souvent importantes, mais une grande variabilité
annuelle affecte les débits.
Bassins sédimentaires
Les deux plus importants sont les grands bassins de Paris
- 6 -
2 2(150 000 km ) et d'Aquitaine (50 000 km ), constitués par des super¬
positions de couches sédimentaires très inégaleraent perraéables. Ils
se caractérisent en surface par des alternances de domaines à nappes
"phréatiques" libres correspondant aux affleurements des couches aqui¬
fères, séparés par des zones de terrains peu perméables où abondent
les eaux de surface (étangs et ruisseaux), disposées en auréoles (bien
continues dans le bassin de Paris).
Cas des roches carbonatées.
En surface, les roches carbonatées, calcaires et craie,
constituent les réservoirs aquifères les plus importants. Leurs nappes
libres fournissent la plus grande part du débit des rivières, dont
elles régularisent dans une large mesure le régime, et alimentent
également pour l'essentiel les aquifères alluviaux. Les principaux
réservoirs sont les calcaires jurassiques (Sud et Est du bassin de
Paris, Nord-Est du bassin d'Aquitaine), la craie et les "tuffeaux"
qui s'étendent sur une grande partie du bassin de Paris, les calcaires
tertiaires de l'Ile de France et de la Beauce.
Mais en quelques régions, les sables et grès constituent
aussi des aquifères à nappes libres étendues : grès vosgien de Lorraine,
sables de Fontainebleau, sables des Landes.
En profondeur, la stratification lithologique donne lieu à
des nappes captives très étendues, parfois artésiennes, accessibles
et exploitables par forage jusqu'à 1 000 à 1 500 m.
Les calcaires deviennent compacts et peu aquifères en dehors
de quelques domaines à paléo-karst (calcaire carbonifère du Nord,
calcaires du Jurassique supérieurs en plusieurs secteurs des bassins
de Paris et d'Aquitaine, et des pays de la Saône, divers massifs du
Languedoc). Ce sont les assises de grès et de sables qui constituent
les principaux aquifères captifs : citons la nappe des Sables verts
du bassin de Paris, nappe captive la plus étendue en France ; la nappe
des sables cénomaniens de l'Ouest du bassin de Paris (Touraine, Anjou)
_ 7 _
et celle des Charentes ; la nappe des grès vosgiens en Lorraine ;
la nappe du Soissonnais, au Nord de la région parisienne ; la nappe
des sables éocènes d'Aquitaine, prolongée par la nappe "infra-molas¬
sique" .
Les débits naturels et l'aliraentation actuelle de ces nappes
captives sont faibles dans l'ensemble, raais elles ont d'importantes
réserves d'exploitation, déjà fortement entamées dans quelques sec¬
teurs localisés (région parisienne notamment).
Plaines alluviales
Les dépôts alluviaux des grandes vallées, Seine, Meuse, Rhin,
Loire, Saône et Rhône, Garonne, constituent des aquifères privilégiés
étroitement liés aux cours d'eau comme aux aquifères des terrains en¬
caissants qu'ils drainent souvent.
Seules, les alluvions récentes constituent en général des
aquifères continus séparés des alluvions des diverses terrasses plus
ou moins anciennes comportant des nappes perchées. Ces réservoirs sont
peu puissants, sauf celui de la vallée du Rhin en Alsace, mais les
caractéristiques des matériaux (forte perraéabilité) en font un doraaine
de choix pour les captages. La protection de ces nappes contre les ris¬
ques de pollution nécessite une grande attention et le développement
des extractions, pour la construction, de graviers aquifères, réduit
souvent les possibilités d'exploitation d'eaux souterraines.
Dans les basses vallées et les plaines littorales, les nappes
d'eau douce des alluvions sont en équilibre avec les eaux de raer qui
forment en profondeur un biseau, encore peu étendu en général, sauf
dans le delta du Rhône. Mais cet équilibre peut être facilement rompu
par des exploitations trop intenses, fait qui s'amorce déjà en quelques
points du littoral méditerranéen.
,/...
- 8 -
Productivité des aquifères
L'importance attachée à un certain nombre de grandes nappes
ou à des réseaux aquifères, pour leur rôle regular isateur vis-à-vis
des écoulements de surface, doit être bien distinguée de l'importance
des débits qu'ils permettent ponctuellement d'exploiter par forages,
c'est-à-dire de leur productivité locale.
Les alluvions sont les aquifères les plus productifs quoique
peu homogènes. Leurs nappes sont peu profondes et le soutien des cap¬
tages par les rivières y compense souvent la modestie relative des
réserves. C'est pourquoi elles sont les plus couramment et intensément
exploitées .
Les sables sont les aquifères les plus homogènes et ils four¬
nissent les eaux les plus naturellement pures. Mais leur exploitation
souvent difficile exige des soins particuliers : le rendement et la
longévité des forages sont limités.
La craie est très inégalement productive selon sa fissuration,
laquelle varie beaucoup entre les vallées et les plateaux. Mais c'est
l'un des aquifères les plus exploités en France.
Les calcaires peuvent être très productifs mais le rendement
des forages est fonction de la rencontre aléatoire de fissures aqui¬
fères. De plus, les eaux souterraines y sont souvent profondes, notam¬
ment dans les plateaux et massifs karstiques où leur exploitation directe
est peu économique.
L'ordre de grandeur des ressources en eau souterraine de la France peut-
il être estimé ?
Une preraière approche pourrait consister dans l'évaluation
du débit naturel de l'ensemble des nappes souterraines, en l'assimilant
à la fraction de l'écoulement total moyen annuel des cours d'eau prove¬
nant des sources et du drainage des nappes (dénommé précisément "écou¬
leraent souterrain" par opposition à 1 'écouleraent de surface provenant
du ruissellement). /^ e
- 9 -
Une estimation globale approchée de cet écouleraent souter¬
rain a été tentée pour les grands bassins français au moyen d'une
méthode schématique consistant à considérer pour chaque raois la valeur
de l'écoulement qui correspondrait au débit journalier le plus faible
du mois. Cette méthode tend à sous-estimer l'écoulement souterrain en
période de basses-eaux et à le surestimer en période pluvieuse et de
hautes-eaux dues aux fontes des neiges. Mais les méthodes plus pré¬
cises d'analyse des évolutions de débits (hydrogrammes) ne s'appliquent
correctement qu'à des bassins assez petits et homogènes.
L'évaluation obtenue ainsi en se basant sur les stations de
jaugeages les plus en aval des principaux fleuves français (*) dont2
les bassins versants totalisent plus de 300 000 km , est d'environ
60 milliards de ra^/an sur un écoulement total de près de 100 milliards.
En l'extrapolant à la France entière, on aboutirait à environ 100 mil-
3 ^1 iards de ra /an pour le débit moyen global des écouleraents souterrains,
ce qui équivaudrait en débit constant à environ 3 000 ra"*/seconde ou
250 millions de ra /jour.
Ces valeurs sont des approximations grossières à 20 ^ près
au moins, raais elles fixent tout de même des ordres de grandeur permet¬
tant quelques comparaisons. Par exemple, ce débit correspond au cin¬
quième du volurae raoyen annuel des précipitations tombées sur le terri¬
toire de la France (environ 450 milliards de m /an) et à près de 60 %
du débit moyen annuel total des cours d'eau.
L'évaluation, quelque soit sa précision, du débit des nappes
ne doit pourtant pas être confondue avec celle des ressources en eau
souterraine. Elle n'indique que leur limite théorique supérieure laquel¬
le ne pourrait être atteinte que dans l'hypothèse où il serait à la fois
t y m
{*) Seine à Paris (44 300 km2) , Loire à Montjean (llO 000 km^) , Meuse àChooz (10 120 kra2), Moselle à Hauconcourt (9 400 kra2), Rhône au Teil(61 390 kra2 en territoire français, le débit provenant de Suisseétant déduit). Durance à Mirabeau (il 920 kra^) , Garonne au Mas d'Age¬nais (52 000 kra2), Dordogne à Cénac (8 700 km2) .
- 10-
possible et voulu de capter totaleraent les débits souterrains, en
tarissant donc les apports des nappes aux rivières, ce qui est évi¬
demment très improbable en dehors de quelques secteurs limités.
En réalité, il faut définir la ressource offerte par un
réservoir aquifère délimité comrae la quantité d'eau maximale qui peut
y être captée ou prélevée pendant une période définie, dans des condi¬
tions techniques et économiques acceptables. Les répercussions sur
les débits d'émergence naturelle de la nappe doivent être admissibles,
y compris au-delà de la période envisagée.
La proportion du débit d'une nappe constituant une ressource
est donc extrêraeraent variable (de 0 à 100 %) en fonction de nombreux
critères physiques, techniques et économiques. Ceux-ci peuvent eux-
mêmes évoluer avec le teraps. Il est rare que cette proportion puisse
dépasser 30 %. L'évaluation des ressources en eau souterraine a donc
le caractère d'une recherche d ' opt iraisation . Elle n'a encore été tentée
que dans un trop petit norabre de cas en France pour que des statistiques
globales soient possibles, raême pour certains bassins.
11 faut mentionner à part le cas des nappes captives très
étendues des bassins sédimentaires. L'effet des prélèvements sur leurs
débits naturels et leurs émergences indirectes n'est sensible qu'à très
long terme, car la décompression de la réserve fournit, pendant très
longteraps, l'essentiel du débit de production des forages. L'évaluation
de la ressource dans ce cas repose surtout sur le choix de la rapidité
de déclin des pressions - donc des débits - acceptable dans un secteur
donné. Les ressources offertes par les nappes captives ne sont pas
illiraitées dans le temps.
En France, l'ensemble des débits d'exploitation des grandes
nappes captives, par pompage ou forages artésiens, ne dépasse pas une
3 1dizaine de m /seconde (moins d'un million de m /jour). Il est donc
presque négligeable au regard du débit total des écoulements souter¬
rains estimé plus haut et demeure faible par rapport aux débits d'ex¬
ploitation des nappes libres "phréatiques" qui doivent se chiffrer par
plusieurs milliards de m /an (de l'ordre probable d'une centaine de
m % f
- 11 -
m"^/seconde, ou d'une dizaine de millions de ra^/j our au rainiraum).
Globalement, on peut considérer qu'une fraction petite du
débit naturel moyen des nappes souterraines de la France est actuelle¬
ment "captée" par les exploitations. Mais cette comparaison statis¬
tique n'a pas grand sens puisque le territoire se subdivise en nombreux
systèmes aquifères indépendants et c'est dans le cadre de chacun d'eux
qu'il faut comparer les débits captés à celui des nappes.
La productivité des aquifères permettrait, dans un certain
norabre de cas, de capter économiquement une fraction assez grande du
débit des nappes, et même parfois de dépasser la réduction tolerable
des débits des cours d'eau que ces captages déterminent (il s'agit
alors de "surexploitation").
Actuellement, les secteurs où l'exploitation des eaux sou¬
terraines a déjà un effet appréciable sur le débit et le régime des
cours d'eau, sont encore peu nombreux et restreints aux régions ur¬
baines et industrielles (régions lilloise et parisienne principalement).
En général, dans les régions à nappes libres étendues, les
ressources potentielles en eau souterraine sont donc encore importantes
en France, raais la possibilité et l'intérêt économique d'accroître
beaucoup les débits d'exploitation actuels sont très variés.
Les développements concomitants des besoins en eau de bonne
qualité et de la dégradation de qualité des eaux de nombreuses rivières
par la pollution et les pratiques de recyclage, feront attacher dans
l'avenir une importance croissante aux exploitations d'eau souterraine
à utiliser "pour la première fois", de préférence à celles des cours
d ' eau .
CIRCONSCRIPTIONS DES AGENCES DE BASSINS
A-Artois-Pl cardie
''/// B-Seine-Normandiey/
C-Rhin-Meuse
D-Loire-Bre tagne
E-Rhône-Méditerranée
F-Adour-Garonne
REGIONS DE PROGRAMME 5-Haute Normandie U-Aquitaine 17-Bourgogne
6-Basse Normandie 1 2-Midi-Pyrénée8 16-Auvergne
1-Nord 7-Bretagne 13-Champagne 19-Rbône-Alpes
2-Plcardie 8-Fays de la Loire 1 4-Lorraine 20-Languedoc
3-Région Parisienne 9-Poltou-Cbarentes 15-Alsace 21-Provence-Cote d'Aïur
4-Centre lO-Limousin 16-Franche-Comté "" Corse
RHIN/
í YRENEES- ORIENtI-ES
SERVICES GEOLOGIQUES REGIONAUX
Nord-Pas-de-Calais
Picardie-Normandie
Nord-Est W/0^ Provence-Corse [0>d Bassin de Paris
Jura-Alpes ^^ Midi-Pyrénées |:^s5^ Bretagne-Paysde la Loire
Languedoc-Roussi llonirnTl Aquitaine | | Massif-Central
REGIONS DE PROGRAMME 5-Haute Normandie U-Aqultaine 17-Bourgogne
6-Basse Normandie 12-Midl-Pyrénées lO-Auvergne
1-Nord 7-Bretagne 13-Champagne 19-Rhône Alpes
2-Picardle 8-Pays de la Loire 14-Lorralne 20-Languedoc
3-Région Parisienne 9-Poltou-Charentes 15-Alsace 2i-Provence-Cote d'azur
4-Centre 10-Llmousln 16-Franche Comté "" Corse
- 12 -
NORD
Dans cette région située à l'écart des grands bassins versants
et dépourvue de cours d'eau majeurs, les eaux souterraines fournissent
les principales ressources utilisées pour subvenir aux besoins des dis¬
tributions publiques et des industries. Aussi, leur exploitation et leur
protection revêtent-elles une importance de preraier plan pour l'économie
régionale dans une plus grande mesure que partout ailleurs en France, et
d'autant plus que la pollution de nombreux cours d'eau rend les eaux de
surface de raoins en moins propres à toute consommation.
Mis à part le pays complexe du Boulonnais et la partie occi¬
dentale du Massif ardennàii^ ,: la région se partage surtout en deux domaines
- le domaine de la craie (Artois, Cambrésis) à aquifère étendu et continu,
- le domaine des forraations tertiaires (Flandres, Révèle), à couches aqui¬
fères sableuses discontinues.
Enfin, en profondeur, S'étend, dans une partie de la région,
la nappe captive du Calcaire carbonifère, offrant un troisième type de
ressource, ayant le second rang en importance.
1. La "nappe de la craie" s'étend sur les 2/3 de la région, raais, malgré
la continuité du réservoir, se subdivise en un certain norabre de bassins
relativement indépendants , surtout dans l'Ouest de l'Artois. Liée
à la fissuration, la perméabilité de la craie décroît souvent assez vite
en profondeur et s'affaiblit beaucoup au-delà de 20 à 30 m. De plus,
elle est beaucoup plus développée sous les vallées -mêrae sèches- que
sous les plateaux. Aussi, le réservoir est-il peu homogène et sa puis¬
sance n'est pas proportionnelle à l'épaisseur de la couche.
Aliraentée surtout par sa surface libre dans tout le doraaine des affleu¬
rements, la nappe de la craie est drainée par le réseau de cours d'eau
auxquels elle apporte l'essentiel de leur débit exceptionnellement ré-o
gulier (en raoyenne de l'ordre de 5 l/s par kra de bassin). En plusieurs
régions, ces débits sont déjà capt dans une grande proportion par les
/« « ^ t
- 13 -
exploitations (400 raillions de ra /an actuellement pour l'ensemble de
la région) qui ont provoqué des dépressions de la surface de la nappe
sur des aires étendues. Cette surface a aussi été affectée et rabattue
localement au-dessous du niveau de la mer sous l'effet prolongé de
l'exhaure minier et de l'exploitation de nappes profondes (calcaire
carbonifère), notamment dans la région lilloise.
Il est fréquent que dans les vallées la nappe soit mise légèrement en
charge par les alluvions ou des bancs de craie colmatés, donnant lieu
à des sources de pied de coteaux et aux norabreux petits forages arté¬
siens assurant l'irrigation des cressonnières.
Sous la couverture tertiaire, au Nord, la nappe de la craie devient
captive, mais, en raêrae teraps, la perméabilité du réservoir diminue
beaucoup, aussi ne consti tue-t-il plus une couche aquifère productive
au delà de quelques kilomètres de la limite des affleurements, d'ail¬
leurs jalonnée de norabreuses émergences.
2. La nappe profonde du calcaire carbonifère a une extension plus limitée
et son réservoir n'affleure qu'en Belgique où a lieu sa raise en pression
initiale .
Cette nappe captive qui a souvent entravé les travaux rainiers ("torrent
d'Anzin") a été mise en exploitation depuis longteraps (1840) et ses
niveaux, initialement artésiens, ont beaucoup déclinés : de plus de
70 ra en certains secteurs depuis 50 ans, et de plus de 20 ra au cours
des 15 dernières années. Les prélèvements actuels voisins de 50 millions
3 3 /de m /an en France et 20 millions de m /an en Belgique progressent ré¬
gulièrement, aussi la conservation de cette nappe impose de régler son
exploitation par une entente entre les utilisateurs des deux pays.
3. Les sédiraents tertiaires, en Flandres et en Pévèle (bassin d'Orchies)
comprennent des couches de sables aquifères recelant, soit des nappes
/ o o *
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libres, discontinues et perchées (sables d'Ostricourt), soit une nappe
captive assez étendue ("sables pissards") sous les argiles des Flandres,
qui relaie en quelque sorte la nappe de la craie. Mais les captages
dans ces sables sont difficiles et peu productifs, aussi ne subviennent-
ils qu'à des besoins locaux.
En Flandres, les basses altitudes et la faible perraéabilité des terrains
imposent d'importants travaux de drainage, tandis qu'en bordure du lit¬
toral, les sables de dunes comportent des nappes perchées exploitables.
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LA PICARDIE
Partagée entre les bassins de la Seine (Oise pour l'essentiel)
et de la Sorarae, la région coraprend du point de vue des eaux souterrai¬
nes deux doraaines principaux, bien différenciés par leurs conditions
géologiques : les pays de craie et les pays de formations tertiaires
(analogues à celles de 1 ' Isle-de-France) .
1. Le domaine de la craie couvre la plus grande partie du bassin de la
Somme, la région de Beauvais et le Nord du département de l'Aisne
(Thiérache). La craie y forme partout un réservoir aquifère continu,
comprenant un ensemble de nappes libres, drainées par les nappes al¬
luviales et par les rivières permanentes dont elles régularisent les
écoulements, raais relativeraent sensibles aux variations interannuelles
des pluies.
Les débits de production des captages par puits sont en règle
générale plus élevés dans les vallées à cours d'eau perraanent ou
sèches (50 à 500 m3/h) que sous les plateaux (5 à 20 m3/h)
Dans ce domaine la nappede la craie offre la seule ressource en
eau souterraine, communément exploitée pour l'alimentation des villes
et des industries, raais son exploitation intensive ne peut être conçue
indépendaniraent des répercussions entraînées sur les débits des rivières
2.. Les formations tertiaires qui couvrent le tiers sud-est de la région
Soissonnais, Valois, comprennent une succession de couches inégalement
aquifères comportant des nappes souterraines plus ou moins interdépen¬
dantes .
La nappe des Sables de Bracheux est en continuité avec la nap¬
pe de la craie à sa limite nord et devient captive vers le Sud sous
les couches moins perraéables du Sparnacien. Elle peut localement être
artésienne (région de Creil). Les forraations argilo-sableuses du
Sparnacien sont localement productives lorsque les faciès sont assez
sableux. Au-dessus, les Sables de Cuise et le calcaire grossier cons¬
tituent le principal réservoir aquifère, fractionné en plateaux et
buttes isolées au Nord de l'Aisne (nappes perchées liraitées par des
lignes de sources) et continu au Sud (nappe du Soissonnais) où les
eaux deviennent progressivement captives.
e / o
- 16 -
L ' extrême-Sud de l'Aisne appartient à la Brie, où au-dessus des
nappes précédentes s'ajoutent celles des Sables de Bracheux et du cal¬
caire de Champigny.
Nappes profondes :
Sous le recouvrement tertiaire^la craie, généralement compacte et peu
perméable, ne permet de capter que des débits faibles, sauf au voisina¬
ge des limites du domaine : les captages sont assez productifs tant que
l'épaisseur de la couverture tertiaire ne dépasse pas une trentaine de
mètres, surtout s'il s'agit des Sables de Bracheux.
La nappe profonde des Sables Verts albiens, captive et artésienne
dans les vallées, s'étend dans le sous-sol de la plus grande partie de
la région. Mais elle est peu exploitable en raison de la salinité de
l'eau dans le Nord de la Picardie (bassin de la Somme) et de la grande
profondeur de la couche aquifère dans le Sud.
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REGION PARISIENNE
Au centre du Bassin de Paris, la Région parisienne comporte
de norabreuses nappes d'eau souterraine, conditionnées à la fois par la
structure en cuvette et par les norabreuses alternances de roches sédi¬
mentaires perraéables et imperméables qui s'y superposent. Cependant,
par le jeu des variations latérales de faciès, les nappes d'eau souter¬
raine ne sont pas toutes étendues à l'ensemble de chaque couche géolo¬
gique dont on leur donne par commodité la dénomination. De plus, ces
nappes ne sont pas rigoureusement indépendantes les unes des autres :
elles communiquent entre elles, d'autant plus que les captages qui les
sol 1 ici tent , durent depuis longtemps.
Suivant leur étendue dans la Région parisienne, on peut
classer les principales nappes en trois catégories :
1. Nappes profondes étendues à tout le territoire.
Les couches profondes du Jurassique et du Crétacé inférieur
sont les seules à s'étendre sous tout le territoire de la région.
Parmi ces niveaux, seul l'Albien contient une nappe cap¬
tive d'eau peu minéralisée et pouvant fournir des débits élevés : la
nappe des "Sables verts". En tout point de la Région parisienne, cette
nappe peut être captée, mais à des profondeurs assez importantes va¬
riant entre 450 et 750 mètres. L'eau de cette nappe est toujours
ascendante et encore souvent artésienne (jaillissante), mais sa
pression a beaucoup décliné sous l'effet des captages depuis un
siècle .
2. Nappes régionales.
Les nappes des couches aquifères tertiaires ne sont étendues
chacune qu'à une partie seulement de la région :
a) La nappe des Sables du Soissonnais et du Calcaire grossier, prin¬
cipaleraent développée au Nord de la Seine et de la Marne, se met
en charge progressivement vers Paris et elle est exploitée acti¬
vement dans la banlieue nord et est de la capitale.
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b) La nappe des Calcaires de Champigny est contenue dans les cal¬
caires lacustres fissurés qui n'existent qu'au Sud-Est de Paris
(entre Seine et Marne) et elle est exploitée par des puits et
forages en Brie. Plus au Nord ces calcaires n'existent plus et
ils sont remplacés par des formations gypseuses.
c) La nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de Beauce
forme un ensemble assez homogène dans le Sud-Ouest et le Sud
de la région (rive gauche de la Seine)
(cf. les notices qui suivent sur chacune de ces nappes).
3. Nappes localisées.
Les nappes de certaines couches aquifères sont localisées
et ont peu d'importance (Sables de Beauchamp, Calcaire de Saint-
Ouen ) . Par contre la nappe de la craie présente un grand in¬
térêt bien que localisée dans les doraaines d'affleurement périphé¬
riques (sénonais - Gâtinais), d'anticlinaux (Bray- Vigny - Roumois)
ou d'entailles par la vallée de la Seine (Boulogne, Croissy et
Mantes). La craie est particulièrement aquifère lorsque son réseau
de diaclases communique avec une plaine alluviale importante: il
n'y a alors en fait, qu'un seul réservoir.
4. Nappes d'alluvions.
Les alluvions de la Seine et de ses principaux affluents
(Oise, Marne, Yonne) sont perméables mais leur importance est fonc¬
tion de leur étendue et de la nature du substratum sur lequel ils
reposent. En plus de la craie raentionnée ci-dessus, le Calcaire de
Champigny forrae égaleraent un substratum favorable à une bonne pro¬
ductivité des captages.
En résumé, la Région parisienne abonde en nappes d'eau souter¬
raines, et celles-ci se relaient de telle sorte que suivant le secteur
considéré, un captage est toujours possible, à plus ou raoins grande
profondeur. Mais cette considération, valable pour des besoins modérés.
- 19 -
ne l'est plus lorsque l'on cherche à prélever des débits très impor¬
tants. Il faut alors étudier les nappes en détail, déterminer les ca¬
ractéristiques et les conditions aux liraites de chaque couche aquifère,
les relations de la nappe avec les cours d'eau de surface et les ré¬
percussions possibles sur les captages préexistants, avant tout projet
de prélèvement massif.
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Nappe des Calcaires de Champigny
Les calcaires de Champigny, constitués par des dépôts la¬
custres calcaires et siliceux, ne s'étendent qu'au Sud et au Sud-Est
de la région de Paris, en Brie principalement. Certains niveaux des
formations bartoniennes et lutétiennes, passant également dans ces
régions à des faciès calcaires lacustres, forment avec le calcaire de
Champigny un ensemble puissant à dorainante calcaire. On doit appliquer
le terrae de "nappe des Calcaires de Champigny" à la totalité des eaux
souterraines des réseaux de cet ensemble de réservoirs calcaires.
La nappe n'est bien développée que dans la Brie et au Sud de la Bière.
Vers l'Ouest, par suite du développeraent de faciès marno-calcaires affai¬
blissant la perraéabilité, et d ' intercalations de marnes gypseuses miné-
ralisant fortement les eaux, les débits de captage médiocres et la mau¬
vaise qualité des eaux diminuent considérablement l'intérêt de la nappe.
En Brie, les calcaires de Champigny ont subi une karstifica¬
tion modérément évoluée, raais sur une grande étendue. On constate l'exis¬
tence de pertes et de résurgences dans les vallées encaissées dans le
plateau (Yerre, Alraont, Aubetin), sur la surface duquel on peut repérer
de norabreux petits gouffres. Certains puits sont soufflants.
La nappe est libre en général, mais les calcaires sont re¬
couverts sur les plateaux par le manteau des "Marnes vertes" soutenant
une nappe perchée, peu abondante, dans les calcaires de Brie. Au Sud-Est,
près du rebord du plateau, ces raarnes disparaissent, raettant les deux
couches aquifères en jonction directe. L'écoulement général diverge vers
les vallées de la Seine et de la Marne, mais il est coraraandé par des
axes de drainage dominant dont la vallée de 1 'Yerre est le principal.
Les résurgences à l'aval de l'Yerre correspondent à l'apparition des
preraiers faciès marneux. Lorsque les alluvions de la Seine reposent
sur le Calcaire de Champigny, les deux aquifères se confondent, perraet¬
tant alors des captages de débits élevés. La productivité des captages
dans les calcaires de Champigny, suit la règle générale des pays en
roche fissurée, c'est-à-dire qu'elle augraente à l'approche des vallées,
que celles-ci soient à écouleraent permanent ou sèches.
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Au Sud de la Bière (région des vallées de l'Essonne, de
l'Ecole et du Loing) la nappe est égaleraent bien développée et s'écoule
vers ces rivières. Dans la vallée de l'Essonne la rencontre des faciès
marneux provoque une émergence de la nappe analogue au phénomène obser¬
vé dans la basse vallée de l'Yerre. Sur le versant correspondant à la
vallée du Loing la disparition des Marnes vertes facilite les comrau-
nications avec la nappe des Calcaires de Beauce et des Sables de Fon¬
tainebleau. On note également une communication avec la craie par
disparition des faciès argileux du Sparnacien.
La nappe du Calcaire de Charapigny n'est pas encore fortement
exploitée. Les principaux captages se situent dans la basse vallée de
l'Yerre et près de Melun. Les sources de Provins sont captées par la
Ville de Paris.
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Nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de Beauce.
Le réservoir aquifère est essentielleraent constitué par les
Sables de Fontainebleau stampiens, très fins, gréseux au soramet, et
parfois légèreraent argileux à la base. Les eaux d'infiltration perco¬
lent le plus souvent par 1 ' interraédiaire des Calcaires de Beauce, et
lorsque les conditions structurales ou hydrogéologiques le perraettent,
ces calcaires également noyés à leur base participent au réservoir.
L'importance de cette nappe croît du Nord-Est vers le Sud-Ouest de la
Région parisienne. Tandis que dans les pays situés en rive droite de
la Seine, les sables ne font que couronner les buttes témoins de l'Oli¬
gocène, en donnant naissance à de petites nappes perchées indépendantes,
sur la rive gauche les affleurements prennent de plus en plus d'exten¬
sion en direction du Sud-Ouest et permettent le développement d'une
nappe continue .
Le substratum de la nappe diffère selon les régions considé¬
rées. Au Nord de Paris et entre la Seine et l'Yvette l'imperméable de
base est constitué par les "Marnes à huîtres" qui donnent naissance à
une ligne de sources caractéristique. Sur le reste du territoire ces
raarnes sont absentes et les sables ne sont pas séparés du Calcaire de
Brie (ou de Sannois), le substratura de la nappe étant alors constitué
par la couche des "Marnes vertes", sous-jacente à ces calcaires. Cette
distinction est importante, car les eaux des Sables de Fontainebleau
sont difficiles à capter en raison de leur finesse et la présence d'une
couche calcaire drainante à la base améliore considérablement le rende¬
ment des captages.
Les sables peuvent également ne pas reposer sur un mur imper¬
raéable bien différencié. C'est le cas notararaent de la zone du Roumois où
les sables reposent directement sur les arkoses sparnaciennes, ou même
sur la craie. La nappe communique alors avec les eaux de ces couches
aquifères sous-jacentes dans lesquelles elle est fréquemment captée.
Au Sud, les sables s'épaississent puis ils s'enfoncent sous
les Calcaires de Beauce ; les Marnes vertes disparaissent à leur tour
dans cette direction. L'ensemble des couches aquifères constitue un
/ a «
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réservoir unique contenant la "nappe des Calcaires de Beauce", qui
garde sa continuité malgré la terminaison en biseau des Sables de
Fontainebleau en profondeur vers le Sud.
L'écoulement de la nappe est gouverné par les vallées qui
la drainent en tous sens, sauf dans l'extrême Sud de la région où
tout serable s'écouler vers le Nord-Nord Est. La vallée de la Juine et
surtout celle de l'Essonne collectent une très iraportante quantité d'eau
en provenance de cette nappe (cressonnières de l'Essonne).
La nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de
Beauce est assez peu exploitée dans son ensemble, et elle n'est uti¬
lisée le plus souvent que pour l'alimentation de villes secondaires
ou de comraunes.
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Nappe de l'Yprésien et du Lutétien dite "du Soissonnais"
On groupe sous le terme de "Nappe du Soissonnais" l'ensemble
des eaux souterraines dans la série coraplexe de couches perméables de
l'Eocène inférieur et intéressant principalement les couches sableuses
de la base : sables thanétiens (Sables de Bracheux), sables du Sparna¬
cien et du Cuisien (ensemble Yprésien, Sables de Cuise), sables glau¬
conieux de la base du Lutétien, ou plus élevés dans la série du Calcaire
grossier lutétien. Ces différents terraes sont tous présents à la limite
nord de la région, mais leur extension vers le Sud est limitée. Les
changements de faciès étant égaleraent très fréquents, la constitution
lithologique du réservoir aquifère diffère suivant les endroits consi¬
dérés, raais l'ensemble conserve une unité hydrogéologique.
C'est au Nord de Paris, entre la limite septentrionale de la
région et la liraite d'extension raéridionale des Sables du Soissonnais,
que la nappe est la plus importante ; elle est essentielleraent coraprise
dans les sables de l'Eocène inférieur mais dans les synclinaux le Cal¬
caire grossier est également noyé. Cependant deux sous-zones peuvent y
être distinguées : à l'Ouest de l'Oise la nappe est perchée elle n'est
soutenue que par la Viosne ; à l'Est, la nappe est en grande partie
captive sous les raarnes et caillasses du Lutétien supérieur et sous le
Bartonlen. Dans ce dernier domaine, la nappe s'écoule du Nord vers le
Sud en direction d'un axe de drainage voisin de la vallée de la Marne
et rejoignant la région de Saint-Danis en contournant Paris par le
Nord. Au Sud, et à partir de Juvisy une digitation sableuse du réservoir
aquifère est drainée par un axe confluant avec le précédent à l'Est de
Paris. Le long de ces axes la nappe est captive et les débits produits
par forage y sont généralement importants.
Au Sud de la région précédente, les faciès sableux sont plus
réduits et la nappe se trouve à la fois dans les calcaires du Lutétien,
et dans les lentilles sableuses du Sparnacien (Yprésien). Les productivi¬
tés s'abaissent, la perraéabilité étant réduite ainsi que les possibilités
d'alimentation directe de la nappe. Là, égaleraent la nappe est perchée
dans la partie occidentale et captive dans sa partie orientale.
- 25 -
Plus au Sud, le Lutétien passe à des faciès lacustres et
il ne forme plus un réservoir distinct des couches supérieures (Cal¬
caires de Charapigny notamment). Les résultats des forages de recherche
d'eau sont très irréguliers suivant que les lentilles sableuses du
Sparnacien sont plus ou moins développées.
Enfin, dans certaines régions, le Lutétien fait défaut et
le Sparnacien passe latéralement à des formations détritiques aquifères :
arkoses de Breuillet (Roumois), poudingues de Nemours et cailloutis du
Gâtinais, non isolés de la craie sous-jacente ni de couches aquifères
supérieures. Les interdépendances entre nappes sont alors la règle
générale .
La nappe de l'Yprésien - Lutétien est surtout exploitée dans
les zones situées immédiateraent au Nord et à l'Est de Paris, là où les
eaux sont ascendantes. L'exploitation, beaucoup trop intensive, a fait
baisser très sensiblement la pression d'ensemble dans ces régions et
notamment dans la zone de Saint-Denis où la nappe primitivement arté¬
sienne est actuelleraent rabattue au toit du Lutétien vers l'altitude
zéro. La nappe qui devait prirait iveraent être soutenue par la Seine a
inversé son sens d'écoulement.
- 26 -Nappe de la Craie
La craie est présente sur toute l'étendue de la Région
parisienne, mais le plus souvent en profondeur sous les sédiments
tertiaires. Elle n'affleure que dans certaines régions, bien déli¬
mitées, qui correspondent soit aux remontées anticlinales (anticlinaux
du Bray, de Vigny, de Beyne-Meudon, du Roumois) soit aux affleurements
périphériques des auréoles crayeuses entourant norraaleraent le bassin
tertiaire de l'Ile-de-France (partie septentrionale du Sénonais et du
Gâtinais, partie orientale du Mantois).
Lorsqu'elle affleure, la craie est aquifère et contient
une nappe qui circule en réseaux de fissures. Assez souvent, des phé¬
nomènes de type karstique accompagnent cet écouleraent. En règle générale,
dans les vallées, la craie est plus aquifère que sous les plateaux.
Lorsqu'elle est recouverte par des alluvions perméables, la nappe allu¬
viale ne fait qu'une avec celle de la craie. Ce cas est particulièrement
favorable à un captage, car les alluvions peuvent emmagasiner les ap¬
ports provenant de la craie, et la rivière, proche, peut assurer une
réalimentation.
Dès que la craie est recouverte par des sédiraents tertiaires,
elle est beaucoup moins perméable en raison de la réduction de l'im¬
portance et du nombre des diaclases. Cependant, on constate que cet
abaissement de perméabilité ne se manifeste d'une façon sensible qu'à
une certaine distance des affleurements, distance qui peut varier selon
la nature du recouvreraent, en règle générale d'autant plus loin que le
recouvreraent est pauvre en niveaux argileux. La réduction ou l'absence
des argiles de la base du Tertiaire peuvent être dues à des causes tec¬
toniques et paléogéographiques (araincissements et lacunes sur les an¬
ticlinaux, faciès détritiques raoins argileux) ou à l'érosion par les
fleuves ayant décapé une très grande partie du recouvrement (Oise,
Seine). Dans ces conditions régionales, les captages pratiqués dans la
nappe de la craie peuvent solliciter les réserves des nappes supérieures
des couches tertiaires plus directement alimentées.
Dans les régions où la craie est recouverte par des couches
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tertiaires épaisses, elle est très rareraent aquifère et les forages
sont le plus souvent des échecs. Mais il n'est pas possible d'exclure
totaleraent la possibilité d'écouleraent très lent dans les pores de la
roche et l'existence locale de quelques conditions favorables à des
captages, dans la craie (zones dolomitiques ou arénifères, strates à
perméabilité différente, fracturation tectonique).
Les exploitations actuelles d'eau souterraine dans la craie
se situent essentiellement à l'aval de Paris en bordure de la Seine :
Boulogne, Croissy, Aubergenvil le , Mantes-la-Jolie . Les prélèvements sont
très iraportants et conduisent à une réaliraentation naturelle (induite)
ou artificielle (Croissy) par la Seine. La nappe de la craie est par
contre encore peu exploitée dans la zone araont, seules des sources sont
captées dans les vallées du Loing et du Lunain (Gâtinais).
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Nappe des Sables verts de l'Albien - 28 -
Cette nappe profonde étendue dans toute la région est bien
individualisée entre les argiles aptiennes (mur) et celles du Gault
(toit). Les Sables verts n'affleurent pas dans la Région parisienne
et la nappe qu'ils contiennent est captive et souvent artésienne,
notararaent dans les vallées. Trois couches sableuses, parfois mal dif¬
férenciées, constituent en général deux aquifères distincts, l'un dans
l'horizon inférieur, l'autre dans les horizons moyens et supérieurs.
D'Est en Ouest, les faciès évoluent : les trois couches sableuses bien
développées à l'Est de Paris deviennent plus argileuses vers l'Ouest,
seule la couche supérieure restant sableuse. L'épaisseur totale des
Sables verts décroît d'Est en Ouest passant de 150 raètres à 40 mètres
(et raême à 16 mètres sur l'anticlinal de Beynes). Selon une ligne nord-
est passant par la liraite des départements de la Seine-et-Marne et de
l'ex Seine-e t-Oise , les Sables verts ont une épaisseur de 100 raètres.
Le pendage général de la couche aquifère s'effectue de
l'Ouest-Sud-Ouest à l'Est-Nord-Est, faisant ainsi varier la profondeur
des sables de la cote - 100 à la cote - 700.
Si les deux couches aquifères peuvent être séparées dans
certains forages, à l'échelle du bassin, on ne distingue plus qu'une
seule nappe captive.
La distribution des niveaux piézométriques fait ressortir
un écouleraent de la nappe du Sud-Est au Nord-Ouest avec un axe de drai¬
nage apparent très accentué correspondant à la vallée inférieure de la
Seine. Les transmissivités calculées à partir de différents essais de
9débit sont coraprises entre 1.10 à 1.10 ra/s selon que l'on considère
respectiveraent les zones axées sur la Seine et les autres.
La nappe des Sables verts est exploitée presque uniquement
dans l'agglomération parisienne, où le preraier forage (*) fut exécuté
en 1841. Le volume total pompé qui était de l'ordre de 14 000 m /j en
{*) Puits de Grenelle
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1870 a atteint vers 1936 : 100 000 m^/j . n ©st actuellement de
50 000 ra^/j (580 l/s, ou environ 2 000 m^/h) . Aucun forage n'existant
en Seine-et-Marne pour le raoraent, la structure et l'épaisseur de la
couche ne sont déterrainées que par les forages pétroliers.
Cette nappe dont les pressions ont for teraent déclinées vers
les années 1930-1936, paraît actuellement être exploitée selon un régirae
évoluant très lenteraent dans la Région parisienne, depuis que l'exécu¬
tion de nouveaux forages a été strictement réglementée.
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CENTRE - 30 -
Coraprise presque entièreraent dans le bassin de la Loire
(seule sa bordure nord-est appartient au bassin de la Seine) cette vaste
région couvre la partie raéridionale du Bassin de Paris, dont les auréoles
sédimentaires successives la traversent auSud , entre la Loire et le Massif
Cent rai .
La région est particulièrement riche en réservoirs aquifères
étendus. Seul l'extrême Sud est en effet constitué de terrains iraperraé-
ables ou peu aquifères (bordure nord des plateaux de la Marche et pays du
Boischaul t ) .
Quatre réservoirs essentiels contenant quatre ensembles
de nappes ou de réseaux aquifères sont à distinguer :
- les réseaux aquifères des Calcaires de Beauce,
- les nappes de la craie et des tuffeaux
- la nappe des sables cénomaniens et albiens
- les réseaux aquifères étendus des plateaux calcaires jurassiques du
Berry .
lo Nappe des Calcaires de Beauce
Des formations aquifères d'origine lacustre, étendues sur près de
9000 kra2 , renferment une nappe généraleraent libre au Nord de la Loire,
captive sous le recouvreraent argilo-sableux burdigalien de la Forêt
d'Orléans etde la Sologne au Sud. L'aquifère est essentiellement
calcaire et présente une karstification assez évoluée. Vers l'Est
le réservoir est subdivisé en plusieurs couches aquifères par des
niveaux raoins perméables de mollasses (Gâtinais), tandis que vers le
Nord, les Sables de Fontainebleau sous-jacents participent au réser¬
voir.
Aliraentée par un impluviura très étendu, la nappe des
Calcaires de Beauce n'est drainée que sur sa périphérie en raison de
la rareté des cours d'eau en Beauce, aussi son régime se caractérise-
t-il par des variations lentes et pluri-annuel les . La Loire coulant
sur ces calcaires en araont d'Orléans y subit des pertes perraanentes
importantes évaluées à plusieurs dizaines de mS/s , et qui sont à
- 31 -
l'origine de résurgences à fort débit (Source du Loiret et "bouillons"
norabreux) donnant naissance à la rivière du Loiret (débit d'étiage
supérieur à 5 m3/s ) , Dans sa partie libre la nappe est intensivement
exploitée, à des fins agricoles surtout (production moyenne des fora¬
ges supérieure à 15 ra3/h). Dans sa partie captive les forages rela¬
tivement peu norabreux sont raoins productifs (débit de production des
forages atteignant exceptionnellement 15 m3/h).
2. Nappes de la craie et des tuffeaux
Les couches calcaires du Crétacé (moyen et supérieur)
couvrent une superficie importante de la région : Thimerais, Vendôraois,
Touraine, Sancerrois, Gâtinais. Elles constituent un enserable étendu
de réservoirs aquifères à nappes libres déliraitées par les norabreuses
rivières qui les drainent et en reçoivent des débits assez réguliers.
Les captages sont inégaleraent productifs en dehors des vallées. Les
exploitations sont particulièreraent actives dans la région de Tours
et dans la vallée de la Loire en général, en aval de Blois, où le
réservoir est en relation directe avec les alluvions.
3. Nappe des sables cénomaniens et albiens.
Les af fleureraents de ces couches sableuses sont très peu
étendus (Perche, et bordure nord du Berry), mais elles s'étendent en
profondeur sur près des trois-quarts de la région, renfermant une
nappe captive relativeraent puissante. La nappe des sables cénoraaniens
au sens strict est très intensivement exploitée, à d es fins industriel¬
les surtout, dans toute la région de Tours, où l'ancienneté de certains
captages par forages artésiens, a déjà provoqué localement des baisses
de niveau notables. En Touraine, les calcaires du Jurassique supérieur
(Lusitanien) sous-j acents, probableraent non isolés des sables, peuvent
accroître beaucoup la capacité du réservoir. Vers l'Est les sables al¬
biens relayent les sables cénomaniens ; une certaine continuité est
donc possible avec la nappe des Sables verts, très exploitée dans le
centre du bassin de Paris, raais peu captée dans la région,
4. Les calcaires jurassiques du Berry
La série continue et puissante des calcaires jurassiques,
assez bien karstifiés constitue dans le Berry un réservoir aquifère
de grande importance. De nombreuses résurgences à fort débit apparais-
- 32 -
sent au fond des grandes vallées (Creuse, Cher, Auron, Arnon, Anglin
etc..) ; elles sont les exutoires de grands réseaux aquifères dont
l'activité est attestée par la présence à la surface des plateaux
de la plupart des traits généraux d'une morphologie karstique
(avens, dollines, pertes, etc..,).
En sus de ces principaux réservoirs, les calcaires lacustres
tertiaires forraant quelques plateaux à nappes perchées en Touraine
dans le Berry et dans l'Est du Loiret, offrent des ressources en
eau d'intérêt secondaire*
Les forraations burdigaliennes sablo-argileuses, peu perméa¬
bles de la Forêt d'Orléans, de la Sologne et de la Brenne corapor-
tent des nappes locales et suspendues, pouvant participer à l'ali¬
raentation des réservoirs calcaires sous-jacents, et influencées
par un réseau très dense d'étangs et de drains artificiels..
Enfins les alluvions de la vallée de la Loire, étenduessur-
tout dans le Val d'Orléans, et de ses principaux affluents consti¬
tuent un aquifère d'une importance primordiale, en raison des
nombreux captages qui les exploitent pour l'alimentation en eau des
villes riveraines, et qui sont généraleraent réaliraentés par le
fleuve. En régirae naturel d'ailleurs la Loire alimente la nappe
des alluvions qu'elle doraine en plusieurs secteurs (araont d'Orléans,
rive gauche, et amont de Sauraur, rive droite)» Les nappes d'alluvions
ne sont généralement pas indépendantes des réservoirs calcaires
encaissants qu'elles drainent.
- 33 -
HAUTE-NORMANDIE
Cette région axée sur la basse vallée de la Seine, présente
des conditions hydrogéologiques très uniforraes. Presque partout, le sous-
sol est constitué par la craie qui forrae un réservoir aquifère très éten¬
du et n'est absente que dans le Pays de Bray.
La nappe libre de la craie se décompose en une série de bas¬
sins relativeraent indépendants, drainés principaleraent par la Seine et
ses affluents auxquels elle assure des débits d'étiage soutenus et, par
les cours d'eau côtiers du Pays de Caux auxquels s'ajoutent quelques ré¬
seaux aquifères de type karstique, aboutissant à des éraergences littora¬
les et parfois sous-raarines (région d'Yport).
Les qualités de la craie sont très variables en fonction de
sa fissuration qui décroît en profondeur et est en général raoins déve¬
loppée dans les plateaux que dans les vallées sèches ou à cours d'eau
perraanent. En moyenne, indépendamment de l'étage stratigraphique, la
craie est assez fissurée pour être productive jusqu'à une profondeur
de 20 m sous les plateaux, 30 m dans les vallées secondaires, 40 m dans
la vallée de la Seine. En outre, le réservoir est localement limité par
l'affleurement du substratura peu perméable (craie cénomanienne et argiles
glauconieuses ) .
Les débits exploitables couramment par forage bien conditionné
sont très inégaux : raoins de 10 ra /h en général sous les plateaux, 100 à
300 m /h dans les vallées secondaires, 500 à 1 000 m'^/h dans la vallée de
la Seine.
Les al luvions , iraportantes surtout dans la vallée de la Seine,
ne constituent pas des réservoirs indépendants de la craie que leur nap¬
pe draine en général. Souvent liraoneuses au sommet, leurs bases seules
sont très perméables, permettant des productions de 60 à 100 m^/h par
forage. Mais le plus souvent les captages exploitent en mêrae
teraps la nappe de la craie en provoquant d'activés réaliraen¬
tations par les rivières (vallées de la Seine) dont la pollution pose
- 34 -
alors des problèmes.
En profondeur, la couche aquifère des sables verts (Albien
et Crétacé inférieur) constitue un réservoir étendu dans presque toute
la région, sauf dans l'Ouest du départeraent de l'Eure où les sables de¬
viennent argileux et peu productifs. Ils contiennent une nappe captive
drainée surtout à travers son toit serai-perraéable , mais donnant lieu à
quelques émergences à la faveur d'affleurements localisés dans la val¬
lée de la Seine (Rouen).
Cette nappe est exploitée inégalement selon les secteurs, sur¬
tout dans la vallée de la Seine où les débits de production des forages
peuvent atteindre 60 à 100 m /h (près de Vernon), raais ne dépassent pas
ailleurs 10 à 30 ra'^/h en dirainuant progressivement vers l'Ouest. La sa¬
linité de l'eau s'accroît en basse Seine et sous le Pays de Caux, ce
qui limite les possibilités d'exploitation.
- 35
BASSE-NORMANDIE
Cette région dont seules les marges Est et Sud sont coraprises
dans les bassins de la Seine (Eure) et de la Loire (Sarthe), est partagée
en deux doraaines bien contrastés et très inégaleraent pourvus en eau sou¬
terraine :
- celui du bassin de Paris à l'Est, dont les couches sédiraentaires se
succèdent, du Trias au Crétacé, constituant une série de zones à nappes
libres étendues mais d'intérêt variable, et comportant plusieurs nappes
captives .
- celui du Massif armoricain à l'Ouest (Bocage normand et Cotentin) au
sous-sol forraé principaleraent de roches cristallines et raétamorphiques,
donc dépourvu de réservoirs aquifères notables.
Dans le doraaine sédiraentaire du bassin de Paris, les princi¬
pales couches aquifères suivantes se succèdent d'Est en Ouest en descen¬
dant dans la série :
- Les Sables du Perche cénomaniens , développés au Sud de l'axe de Senonche
(Orne) contiennent une nappe libre comrauniquant avec celle de la craie cénoraa-
nienne sous-j acente , et permettant le captage de débits raodestes. Leur
prolongeraent vers le Nord est raal connu.
- La craie cénoraanienne moyennement fissurée au-dessus des couches argi-
lo-glauconieuses de base, forrae une bande de plateaux à l'Est de l'Orne
et du Calvados, bien entaillés par les vallées.
Elle contient une nappe libre généralement perchée, donnant lieu à la
périphérie des plateaux à des sources à débit variable, souvent captées.
Dans les plateaux, les forages peuvent fournir des débits de 20 à 30
m3/h.
Dans le Jurassique supérieur deux couches de sables associés
aux calcaires constituent des réservoirs à nappes captives d'extension
liraitée et d'intérêt local :
- Les Sables de Glos séquaniens, associés aux calcaires coralliens au-
dessus de l'épaisse série des Argiles de Villers, affleurent peu, raais
leur nappe est exploitée dans la région de Lisieux (Calvados). Les
- 36 -
productions par forage sont faibles, sauf dans les vallées de la Touques
et de l'Orbiquet (50 à 100 m^/h) .
Des sables oxfordiens associés aux calcaires lusitaniens surmontent dans
l'Orne les Argiles à Pernes , aff leurant plus largeraent et coraportant une
nappe exploitable.
Les calcaires du Jurassique raoyen forment un enserable de plateaux karsti¬
ques assez étendu (Carapagnes de Caen, de Falaise et d'Argentan), donnant
lieu à des sources à débit variable. A l'Ouest de Caen (Bessin) une couche
raarneuse de la base du Bathonien sépare deux "nappes" dans les calcaires
du Bajocien et du Bathonien. Ailleurs, le Bathonien constitue le réser¬
voir principal, exploité surtout dans la région de Caen : les débits
normaux de production par forages sont de 30 à 50 m^/^ sous les plateaux,
de 60 à 100 ra /h dans les vallées sèches, de 100 à 200 m /h dans la val¬
lée de l'Orne. En profondeur, ces calcaires deviennent compacts et im¬
productifs sous le recouvreraent des argiles du Callovien, à l'Est de la
valléedelaDives.
Au Sud, dans les régions d'Alençon, Sees, Mesni 1-Evreux , Le-
Mesle-sur-Sarthe , une couche de sables de la base du Bathonien, contient
une nappe d'excellente qualité, qui devient captive et artésienne sous
la couverture callovienne.
Dans le Trias, généralement argileux, quelques couches de sa¬
bles et de cailloutis contiennent des nappes localement exploitables : en
bordure du raassif ancien entre Isigny et Falaise , dans le sillon hercynien rera-
blayé sous le Jurassique près de Ranville. Les sources de Moulines (70
l/s) contribuent à aliraenter la ville de Caen.
Dans le domaine du Massif armoricain, quelques couches sédi¬
raentaires des synclinaux hercyniens constituent des réservoirs aquifères
raédiocres et très limités (calcaire carbonifère, quartzites cambriennes ) .
Les placages de Sables de St-Victor tertiaires, comportent
dans le Cotentin, quelques nappes perchées pouvant fournir des débits
très raodestes.
Ailleurs, les terrains du socle cristallin et raétamorphique
ont des caractéristiques analogues à celles décrites pour la région
- 37
Bretagne .
Enfin les nappes d'alluvions, peu développées dans cette ré¬
gion, n'offrent d'intérêt que dans les basses vallées, à substratum peu
perméable et remblayée par la transgression flandrienne. Elles ne sonto
exploitées que dans la prairie de Caen (500 m /h), mais pourraient l'être
dans les vallées de la Dives, de la Touques et de la Risle.
- 38 -
BRETAGNE
Le sous-sol de cette région entièrement coraprise dans
le Massif armoricain est dépourvu de réservoirs aquifères étendus.
Les roches de très faible perraéabilité y prédorainent, mais une clas¬
sification est possible entre plusieurs types de forraations dont les
corapor teraents hydrogéologiques diffèrent.
1, Le domaine des schistes antécarabriens ("Briovérien") iraperraéables
dans leur masse, est le plus dépourvu d'eau souterraine. Les
fractures, difficilement décelables, sont généralement colmatées
et les zones d'altération superficielle, peu perméables, n'offrent
que des possibilités de captage très médiocres.
2, Les raassifs de roches granitiques présentent des conditions géné¬
raleraent plus favorables, par suite de leurs zones d'altération en
arènes, qui lorsqu'elles sont assez épaisses (elles peuvent attein¬
dre plusieurs dizaines de raètres) peuvent constituer des réservoirs
utilisables , et assez perraéables pour perraettre le captage de
débits capables de satisfaire des besoins comraunaux raoyens. Mais
l'étendue et la puissance de ces nappes d'arènes sont très varia¬
bles, et les possibilités de régularisation qu'elles offrent sont
le plus souvent fonction des conditions morphologiques : les
plus favorables sont réalisées par des dispositions en cuvettes
fermées peu entaillées par les vallées. Les méthodes de prospec¬
tion géophysique ont été appliquées avec succès à la recherche des
meilleurs réservoirs de ce type.
En profondeur des fissures du granit peuvent constituer
des drains perraettant le captage de débits non négligeables. Mais
leur prospection est difficile et les résultats aléatoires,
3, La série sédiraentaire priraaire des synclinaux hercyniens (Bassin
de Châteaulin , Sud de 1 ' Il le-et- Vilaine ) est principalement
schisteuse, mais comporte plusieurs couches de grès ("grès armo¬
ricain" surtout) ou plus rarement de calcaires (calcaire carboni¬
fère des bassins de Laval et de Châteaulin) pouvant se révéler
aquifères. Ces réservoirs sont cependant très limités et donnent
. o o / , o t.
- 39 -
lieu à des sources en général nombreuses souvent liées à des
failles raais de débit presque toujours rainiraes.
En profondeur, les grès peuvent constituer des réservoirs
plus étendus et relativement iraportants, donnant lieu dans les
travaux rainiers qui les traversent à des venues d'eau souvent
abondantes. Mais le renouvel leraent de ces réserves serait très
faible si des captages devaient les exploiter durablement,
4. Enfin un certain norabre de petits bassins sédiraentaires tertiaires
sableux ou calcaires, souvent encaissés dans le socle, constituent
des réservoirs aquifères d'un intérêt local certain, mais limités
qui ont fait l'objet d'études assez détaillées surtout en Ille-
et-»Vilaine où se trouvent les plus importants (Sud de Rennes).
Divers captages les exploitent, mais les possibilités de régulari¬
sation qu'ils offrent sont assez réduites, à moins que des opéra¬
tions de réalimentation à partir de rivière puissent être envisa¬
gées (cas de la Seiche dans le bassin de Rennes).
En conclusion, si en raison du climat humide qui y règne,
les ressources en eau de la Bretagne sont globaleraent assez importan¬
tes, les possibilités de captage d'eau souterraine y sont très
dissérainées et presque partout ponctuel leraent raédiocres. Le recours
aux eaux de surface s' iraposé dès que des débits d'une certaine impor¬
tance (besoins d'une petite agglomération! sont demandés.
PAYS DE LA LOIRE ''^
Coraprise pour l'essentiel dans le bassin inférieur de la Loire,
cette région appartient pour la plus grande part au doraaine du Massif
armoricain. L'Est de sa région (Anjou et Haut-Maine) qui fait partie
du Bassin de Paris, comporte seul des couches aquifères étendues. Les
ressources en eau souterraine sont dont très inégalement réparties.
Les alluvions de la Loire et de ses affluents majeurs, qui
couvrent une assez vaste superficie et sont relativement bien alimentées
en eaux par les rivières, constituent un réservoir aquifère important.
Mais, là où ces alluvions recouvrent un substratum contenant des nappes
le danger de pollution leur fait préférer ces aquifères plus profonds,
alors que là où elles recouvrent le substratum ancien non aquifère,
elles offrent souvent la seule ressource en eau et sont donc largement
exploitées. Les réserves de certaines nappes alluviales sont pourtant
encore raal connues, par exeraple celle de la basse vallée de la Loire.
Les terrains sédiraentaires de l'Ouest du Bassin de Paris,
dont la distribution géographique est assez coraplexe, coraprennent une
série de couches aquifères variées plus ou raoins bien séparées, à
nappes libres ou captives,
- Les faluns d'Anjou constituent des réservoirs aquifères relativeraent
importants lorsqu'une couche imperraéable existe à leur base (région de
Doué et de Douces dans le Maine-et-Loire). Mais en règle générale:,
à raoins de prendre des mesures de protection, ces eaux sont facile¬
raent polluées.
- Le s calcaires lacustres éocènes dont des lambeaux sont disséminés
un peu partout, ont rarement une extension suffisante pour forraer
des réservoirs aquifères d'intérêt économique. Ils constituent
cependant une couche aquifère exploitable dans le Baugeois. Leur
importance est accrue là où ils sont, raalgré leurs insuffisances,
le seul aquifère exploitable : c'est le cas dans le doraaine arraori-
cain, des bassins éocènes calcaréo-sableux au Nord de la Loire-
Atlantique (bassin de Campbon par exemple).
J » / 9 o
- 41 -
- La nappe de la craie et du tuffeau est d'un grand intérêt par sa
productivité et parce qu'elle est la preraière nappe rencontrée par
forage. Selon la présence ou l'absence des raarnes du Cénomanien
supérieur cette nappe est ou n'est pas séparée de celle des sables
cénoraaniens sous-jacents, notararaent pour son captage.
- L'ensemble des sables cénomaniens. Sables du Perche et Sables du
Mans, renferme une nappe très étendue et puissante. Cette nappe
est libre là où les sables affleurent ou ne sont recouverts que
par des alluvions. Ailleurs, lorsque le Cénoraanien est recouvert
par le Turonien, la nappe peut être captive sous des raarnes du
Cénoraanien supérieur, raais ses eaux sont souvent ferrugineuses.
- Enfin, les calcaires du Jurassique raoyen et inférieur offrent des
possibilités de captage très variables. La circulation de l'eau
dans ces calcaires est de type karstique et de ce fait, la réussite
d'un forage est rendue aléatoire. Les régions de failles et les
fonds de vallée sont à priori les eraplaceraents favorables.
En profondeur, les calcaires jurassiques, sont aquifères dans la
partie occidentale de la Sarthe où ils constituent un réservoir im¬
portant et recèlent une nappe captive parfois artésienne, ce qui
facilite son exploitation, La tectonique profonde impose cependant
certaines conditions à l'iraplantation des forages d'eau pour que
ceux-ci s'avèrent productifs.
Dans le doraaine du Massif arraoricain, le sous-sol est
constitué principalement par des roches peu perméables. Les aquifères
sont d'extension très réduite et leur exploitation permet rarement de
satisfaire des besoins en eau autres que domestiques.
Les couches sédiraentaires priraaires des synclinaux
hercyniens comportent quelques réservoirs d'intérêt local, notamment
les grès ordoviciens et les calcaires carbonifères dans le bassin
de Laval, Leurs eaux (ferrugineuses) sont de qualité souvent médiocre»
Les terrains cristallins et raétamorphiques, ne comportent
aucun aquifère étendu, mais leur altération superficielle très inéga¬
leraent développée a créé, corarae en Bretagne, des réservoirs locaux et
discontinus parfois exploit abl es^ notararaent dans les arènes granitiques
« 9 / a o
- 42 -
où leur prospection systéraatique raériterait d'être entreprise,
La protection de ces eaux sub-superf iciel les , sujettes aux
risques de pollution est nécessaire.
Sur la côte, les dunes littorales, peu étendues, peuvent
receler des nappes utilisables. Les débits pour chaque forage sont
liraites par le risque d'intrusion des eaux salées. L'alimentation de
collectivités nombreuses par des captages dans ces nappes pose des pro¬
blèraes d'exploitation pouvant la rendre peu éconoraique.
- 43 -
POITOU - CHARENTES
Disposée avec syraétrie de part et d'autre du seuil poitevin
entre le Massif armoricain au Nord-Ouest (Vendée) et la bordure limou¬
sine du Massif central au Sud-Est, la région est partagée entre les
bassins de Paris (Nord-Est) et d'Aquitaine (Sud-Ouest), de même qu'elle
appartient égaleraent au bassin de la Loire et aux bassins des fleuves
côtiers charentais (Charente, Sèvre niortaise).
Les terrains sédiraentaires perraéables constituent le sous-
sol de la plus grande partie de la région qui est donc riche en réser¬
voirs aquifères.
Le Jurassique, qui affleure sur près des deux tiers de la
région, est forraé à la base d'argiles et de raarnes, dans sa partie
moyenne de calcaires et localement de raarnes au soraraet. Les calcaires
constituent un réservoir aquifère très étendu. Ils ont subi une kars¬
tification notable, raais liraitée en profondeur à cause dé leur manque de
puissance. Seul le synclinal de Lezay dans lequel le réservoir est
bien développé sous le niveau de base, pourrait offrir des possibili¬
tés de régularisation saisonnière. On retrouve cependant bien marquées
les caractéristiques des écouleraents en région karstique : réseau de
cours d'eau perennes peu développé, pertes de rivières, nombreuses
résurgences à gros débit. La plus célèbre de celles-ci est la Touvre
(près d'Angoulêrae et captée pour l'alimentation de cette ville) au
débit d'étiage d'environ 4 m3/s , dont l'eau provient en partie de per¬
tes de rivières originaires du Massif central (Tardoire et Bandiat).
Au voisinage de la bordure de ce raassif, les calcaires sont souvent
recouverts par les dépôts serai-perraéables du "Sidérolithique", sous
lesquels le réservoir conserve ses qualités de même que sous les for¬
mations du Marais poitevin et des marais côtiers d'Aunis.
En profondeur, sous la couverture crétacée, la lacune du
crétacé inférieur laisse augurer des paléo-karsts favorables à l'exis¬
tence de réservoirs aquifères très productifs, raais ils n'ont pas encore
été prospectés,
ft
- 44 -
Les couches crétacées, disposées en deux domaines symétriques
de part et d'autre des plateaux j urass iques^ mais plus étendues
au Sud (Saintonge, Angoumois) coraportent deux réservoirs aquifères.
Les sables cénoraaniens contiennent dans leurs domaines d'affleu¬
rement une nappe libre de bonne qualité et assez facilement exploitable.
Ils offrent des possibilités de captage de débits moyens mais unifor¬
raes. En profondeur, ces sables renferraent une nappe captive, plus
ou raoins bien isolée des calcaires turoniens sus-jacents, inégalement
connue et encore assez peu exploitée.
Les calcaires crayeux et tuffeaux du Turonien et du Sénonien
constituent des réservoirs aquifères fragmentés au Nord, aux confins
de la Touraine, mais plus étendus et continus au Sud où ils contri¬
buent à assurer aux rivières qui les drainent des débits d'étiage
élevés (15 à 20 m3/s pour la Charente à Cognac). Mais la qualité du
réservoir varie beaucoup en fonction de la fissuration ou de la poro¬
sité de la roche, et les captages y sont très inégalement productifs
en dehors des vallées,
A l'extrême Sud ces calcaires peuvent contenir une nappe cap¬
tive sous les terrains sablo-argileux éocènes des Sables du Périgord.
Les terrains tertiaires, peu développés en dehors de la zone
la plus raéridionale, ne comprennent que des couches aquifères limitées,
offrant de faibles possibilités de captage, tout comrae les régions
d'affleurements des terrains anciens, altérés peu profondéraent, dont
les caractères sont analogues à ceux décrits à propos des régions
"Liraousin" ou "Bretagne"-
En conclusion, si l'on excepte les pays formés de terrains
cristallins et métaraorphiques, la région Poitou-Charentes est assez
bien pourvue en eaux souterraines. Cependant la connaissance hydro¬
géologique des divers aquifères est encore peu développée et qualita¬
tive, aussi les possibilités exactes d'exploitation sont encore raal
connues» On pense là, surtout, aux réservoirs calcaires jurassiques
au raoins dans les zones où ils sont susceptibles de constituer un
paléokarst et de permettre des régularisations.
- 45 -
LIMOUSIN
Cette région très arrosée (plus de 900 rara et parfois plus de
1 m de pluie en moyenne par an) constitue l'un des "châteaux d'eau"
de la France, centré sur le Plateau de Millevaches -c'est à dire
des "mille sources"- et partagé entre les bassins de la Loire et
de la Garonne.
Elle corapte pourtant parrai les régions les plus dépourvues
d'eau souterraine, les seuls réservoirs aquifères raent ionnables
se localisant à sa périphérie : calcaires liasiques du Causse de
Martel et grès permiens du bassin de Brives, au Sud ; couches
sablo-argileuses oligocènes du bassin de Gouzon, au Nord-Est.
Le sous-sol de cette région entièrement comprise dans le
Massif Central dont elle constitue la partie occidentale, est formé
pour l'essentiel de roches granitiques et de schistes cristallins
donnant lieu à des reliefs modérés fortement entaillés par les
vallées, où des barrages ont permis de créer un certain nombre de
lacs artificiels (gorges de la Dordogne notamment).
Une classification relative est néanmoins possible entre
les principales formations géologiques en fonction des possibilités
de captage qu'elles offrent, raais qui peuvent assez rarement subve¬
nir à des besoins collectifs.
Les roches granitiques sont en général très altérées dans le fond
des vallées et l'arène qui en résulte constitue un réservoir aqui¬
fère productif raais limité aux "flats" peu étendus de ces vallées.
Le granite est souvent fissuré en profondeur, ainsi que l'ont
montré les travaux miniers du Centre d'énergie atomique à Razès
et des venues iraportantes d'eau ont iraposé de gros travaux d'exhau¬
re. Mais le renouvellement de l'eau de ces réservoirs profonds et
sans doute localisés n'est pas connu aussi la production de capta¬
ges recoupant des fissures aquifères risquerait d'être d'une durée
aléatoire. Néanmoins les possibilités offertes par les terrains
granitiques mériteraient d'être prospectées davantage.
/ *
- 46 -
Les terrains schisteux et métamorphiques offrent les possibilités
de captage les plus raédiocres , surtout ènfonction de l'altération
des roches.
Les vallées coraportent trop peu d'alluvions pour receler des nappes
continues. Seules les alluvions de la Corrèze, qui n'intéressent
la région que sur une faible partie de son cours constituent un
réservoir aquifère utilisable.
La nappe de grès du Permo-Trias de Brives est pauvre, et l'intérêt
de son exploitation est limité par la qualité des eaux qui sont
quelquefois séléniteuses.
Le petit Causse de Martel, isolé par la Dordogne de l'enserable
plus vaste des causses du Quercy , est forraé par les raêmes cal¬
caires karstiques. Il comporte un réseau aquifère profond drainé
principaleraent par des affluents de la Corrèze et par la Dordogne.
raais sa rézerve est sans doute liraitée.
Il existe des nappes ou des réseaux aquifères localisés dans des
couches sablo-argileuses (Gouzon) et dans les séries calcaires
et raarneuses de la bordure liasique du Sud-Ouest du Massif Central-
Parmi les sources thermominérales, il convient de citer la
source d'Evaux (Creuse) de type sulfaté sodique.
- 47 -AQUITAINE
Etendue, de part et d'autre de la vallée de la Garonne, des
Pyrénées occidentales à la bordure du Massif central, cette vaste ré¬
gion coraprend à la partie occidentale du bassin d'Aquitaine, constitué
par une puissante accumulation de couches sédimentaires secondaires
et tertiaires ; aussi est-elle riche en nappes souterraines profondes
et captives et offre-t-elle un domaine d'élection pour les forages
d'eau profonds en France.
La Garonne, dont le bassin partage la région avec celui de
l'Adour au Sud, sépare deux doraaines différents :
- sur la rive droite (Nord-Est) une succession d'auréoles sédiraentaires,
analogue à celle du bassin de Paris, fait alterner des couches aqui¬
fères calcaires ou gréseuses avec des couches peu perméables, déter¬
minant une série de domaines à nappes libres, divisées et drainées
par les principaux affluents de la Garonne provenant du Massif central
(Dordogne, Vézère, Isle, Dronne). Ces couches se poursuivent en pro¬
fondeur au Sud-Ouest de leurs affleurements, recelant des nappes
captives .
- sur la rive gauche, la couche aquifère très étendue des Sables des
Landes, recouvre en grande partie une série sédiraentaire complexe
très puissante, comportant de norabreuses couches aquifères à nappes
captives plus ou raoins interdépendantes.
On décrira seuleraent ici les aquifères de surface, les prin¬
cipales nappes captives faisant ensuite l'objet de notices propres,
correspondant aux planches qui leur sont consacrées.
Nappes alluviales
Les alluvions récentes étalées dans les principales vallées,
constituent des aquifères d'importance variable, selon les qualités des
raatériaux et l'étendue des réservoirs, souvent subdivisés par des in¬
tercalations argileuses.
Sur les rives de la Garonne et dans la basse vallée de la
Dordogne, les sables et graviers assez bien développés constituent des
- 48 -
réservoirs aquifères très exploitables.
Aux environs de Bordeaux, surtout au Nord, sous les vases
liraoneuses des raarais de la rive gauche et du bec d'Ambès, une cou¬
che de sables graveleux du Flandrien (5 à 10 ra) coraporté une nappe
captive exploitée par de nombreux puits pouvant fournir plusieurs
3dizaines à plusieurs centaines de m /h, suivant le type d'ouvrage
captant .
En Gironde, la nappe des alluvions récentes, soumise aux
influences de la marée, fournit souvent une eau salée.
Les terrasses d'alluvions anciennes de la Garonne, consti¬
tuées de sables, graviers et argiles sont parsemées de norabreux puits
doraestiques aux productions raoyennes à médiocres. Les nappes perchées
des diverses terrasses coraauniquent entre elles et s'écoulent naturel-
leraent en direction du fleuve.
Dans le bassin de l'Adour égaleraent, de nombreuses terrasses
alluviales comportent des nappes perchées.
Nappes des Sables des Landes
La couche sableuse du vaste domaine des Landes de Gascogne,
qui s'épaissit d'Est en Ouest (où elle peut dépasser 150 m) constitue,
avec l'adjonction locale de couches de graviers pliocenes, un réser¬
voir aquifère très étendu, à nappe libre drainée par les rivières,
ruisseaux et canaux artificiels. Elle s'écoule en direction de la
Garonne pour une faible part, et surtout vers l'Ouest où elle ali¬
raente les étangs alignés de Hourtin, Lacanau, Cazaux, Parentis etc...,
dont les trop-pleins sont évacués par des canaux débouchant dans le
bassin d'Arcachon.
Il faut souligner le rôle de relais de cette nappe direc¬
teraent aliraentée par les pluies, qui alimente à son tour pour l'essen¬
tiel les nappes des couches du Miocène, et de l'Oligocène sous-ja¬
centes .
Des centaines de forages réalisés pour la Compagnie d'amé¬
nagement des Landes de Gascogne, la défense contre l'incendie ou
l'aliraentation de collectivités, exploitent la nappe. Les eaux sont
le plus souvent de bonne qualité, raais se chargent en chlorure
à partir d'une certaine profondeur, à proximité de l'Océan ou au
« ^ 9
- 49 -
voisinage des fleuves dans lesquels remonte la marée. De plus, la te¬
neur en fer des eaux est iraportante ce qui nécessite un traiteraent
pour les adductions d'eau potable.
Nappes des plateaux calcaires
Développées surtout en Dordogne et en Gironde, plusieurs
couches calcaires constituent des réservoirs aquifères drainés par
les cours d'eau^ou perchés.
Les calcaires karstiques du Jurassique prolongent au Nord-Est du
Périgord, les Causses du Quercy, forraant une bande étroite mais conti¬
nue, du Causse de Martel et du Terrassonnais aux Charentes. Ils donnent
lieu à un petit nombre de sources à débit élevé, parfois résurgences
de pertes de cours d'eau provenant des pays de la bordure du Massif
central (rivière souterraine de La Reille).
Les calcaires du Crétacé supérieur, homologues de la craie
du bassin de Paris, constituent des plateaux plus étendus découpés par
les vallées de la Dordogne, de la Vézère, de l'Isle et de la Dronne quiles
drainent . Ils sont couver ts en partie par les formations semi-perméables
du "Sidérolithique" et des "Sables du Périgord", à nappes perchées
participant à leur alimentation. Plus ou raoins fissurés et karstif iés , ces
calcaires forraent des réservoirs aquifères iraportants, donnant lieu à des
sources à débit élevé (plusieurs dizaines ou centaines de l/s) soute¬
nant les écouleraents de surface. Mais les productivités des forages y
sont assez variables : assez élevées dans les vallées, où les exploita¬
tions sont actives, elles sont plus aléatoires dans les plateaux où les
forages doivent être approfondis jusqu'au niveau des vallées pour four¬
nir des débits pouvant satisfaire des collectivités.
Les "calcaires à Astéries", tendres et détritiques, de
l'Oligocène, forraent les plateaux du Fronsadais , du Libournais et de
1 ' Entre-deux-Mers , entre Dordogne et Garonne. Entaillés souvent jusqu'à
leur base marneuse (mollasse du Fronsadais) par les vallées, ils cora¬
prennent des nappes perchées donnant lieu à leur périphérie à des sour¬
ces nombreuses mais de faible débit (en général moins de 10 l/s).
- 50 -
Enfin les "calcaires de l'Agenais" miocènes, très disséqués
par les affluents du Lot et de la Garonne, forment un ensemble de ré¬
servoirs à nappes perchées très limités, où les sources ainsi que les
captages possibles n'offrent que des débits faibles.
Au Sud de la région, les massifs calcaires des Pyrénées,
seuls réservoirs aquifères de quelque importance dans la chaîne, sont
profondément karstifiés. Ils donnent lieu à des sources à fort débit,
raais leurs réserves permanentes sont mal connues. Des sources issues des
calcaires du Crétacé inférieur, notamment, alimentent plusieurs loca¬
lités du Pays Basque et du Béarn (Hendaye, Orthez, Oloron-Ste-Marie ,
\i 1/ K./ » «^
En dehors des domaines que l'on vient de citer, les terrains
affleurant dans le reste de la région sont peu aquifères, et les cap¬
tages ne peuvent subvenir qu'à des besoins doraestiques : roches cris¬
tallines et schisteuses du Massif central et des raassifs axiaux pyré¬
néens, couches argilo-gréseuses du Trias et raarno-cal caires du Lias (Nord-
Est du Périgord), "flysch" crétacé (Basses-Pyrénées) et enfin les
"mollasses" tertiaires plus ou moins argileuses répandues dans tout
le centre du bassin, qui recouvrent généraleraent diverses couches
aquifères profondes raais souvent exploitables.
- 51 -
AQUITAINE
Nappes profondes dans les couches raiocènes et oligocènes.
Constitués par une série complexe de sables, d'argiles,
de raarnes et de calcaires, les sédiraents miocènes et oligocènes for¬
ment un ensemble hétérogène de couches inégalement aquifères, dans
lequel il n'est pas possible de définir des "nappes" indépendantes
bien différenciées liées à des niveaux localisables stratigraphique¬
ment sur des étendues assez grandes. Dans le Miocène, sur des distances
de l'ordre de la dizaine de km, la position du (ou des) réservoir plus
productif peut varier suivant les cas de la partie supérieure ou infé¬
rieure de l'Helvétien, aussi bien qu'au Girondien (Burdigalien + Aqui¬
tanien) .
L'ensemble est lui-raême en communication hydraulique avec
les Sables des Landes ou les cailloutis pliocenes et quaternaires qui
le recouvrent en grande partie, aussi bien qu'avec les couches aquifères
sous-jacentes de l'Eocène, dont les réserves sont indirectement solli¬
citées par les captages dans les couches oligo-raiocènes.
Sauf dans le Lot-et-Garonne, l'extension des couches mio¬
cènes est limitée en deçà de la Garonne, tandis que les couches oligo¬
cènes s'étendent largement sur la rive droite (doraaine à nappes libres
perchées dans les plateaux calcaires signalé plus haut), mais la vallée
de la Garonne agit comme un drain général rendant les systèmes aquifè¬
res des deux rives indépendants.
Sur la rive gauche de la Garonne et de la Gironde, les
calcaires oligocènes, bien fissurés, apparaissent localement dans les
vallées, où ils donnent lieu à des sources à débits élevés et perraet¬
tent des captages très productifs (parfois plusieurs centaines de l/s).
Plus en amont et dans les Landes, les vallées font affleurer les couches
miocènes, d'où sont issues des sources norabreuses, mais de débit assez
faible (raoins de 10 l/s en général).
- 52 -
En profondeur, les couches productives exploitées par
forages sont des sables alternant avec des marnes, et des calcaires
sableux dans le Miocène, des calcaires dans l'Oligocène où les fora¬
ges sont norabreux dans le Médoc, le Bordelais et le bassin d'Arcachon.
Vers l'Ouest, aux approches du littoral, la série
s'épaissit mais les faciès argileux se développent, aussi les couches
aquifères s'approfondissent et deviennent moins productives surtout
au Sud des étangs de Cazaux et Parentis. Au Sud-Ouest l'Aquitanien
paraît plus homogène dans la région de Dax-Mont de Marsan où les fo-
N 3rages fournissent des débits spécifiques de l'ordre de 10 à 20 m /h
par ra de rabatteraent.
Vers l'Est, les faciès aquifères se réduisent progres¬
sivement. Marnes et argiles prédorainent et seules quelques couches
sableuses discontinues perraettent des captages de faible débit, dans
l'Oligocène, tandis que les "mollasses" raiocènes coraportent dans le
Lot-et-Garonne (Agenais) quelques bancs calcaires plus continus cons¬
tituant des réservoirs passables, mieux exploitables que leurs prolon¬
gements dans les plateaux très découpés de la rive droite de la Garonne.
Vers le Sud, également les raarnes prédominent, aux abords
des Basses-Pyrénées, où la recherche de l'eau sera guidée par celle des
faluns dans le Miocène, tandis que des sables se développent localement
dans l'Oligocène dans la région de Pau.
- 53 -
AQUITAINE
Nappes profondes dans les couches éocènes.
En Gironde, dans le Sud-Ouest de la Dordogne et l'Ouest
du Lot-et-Garonne, l'Eocène (surtout moyen et inférieur) coraprend les
couches aquifères offrant les possibilités d'exploitation d'eau sou¬
terraine les plus intéressantes.
Les couches éocènes affleurent assez largement au Nord-
Est, dans le Périgord où elles constituent un domaine sablo-argileux
entre les plateaux calcaires du Crétacé (sur lesquels ils s'étendent)
et de l'Oligocène. Dans ces Sables du Périgord ( ou "Sidéroli thique" au
sens large), alternent des couches plus ou moins lenticulaires de sa¬
bles et d'argiles où les nappes sont déjà souvent captives et sont lo¬
calement liées aux nappes des calcaires crétacés sous-jacents. L'en¬
semble s'épaissit en profondeur, en se rapprochant de la vallée de la
Garonne, passant à des couches sédimentaires marines plus continues,
calcaires, sables et marnes, parfois mal délimitables des couches
oligocènes sus-jacentes.
Dans le départeraent de la Gironde où les couches aquifè¬
res éocènes sont le plus exploitées, on distingue habi tuelleraent plu¬
sieurs nappes captives et parfois artésiennes :
- nappe des sables fluviátiles du Libournais (Eocène supérieur)
- nappe des calcaires sableux de Blaye s.l. (Eocène supérieur et raoyen)
- nappe des sables inférieurs (base de l'Eocène moyen)
- nappe des sables et calcaires paléocènes (plus ou moins en relation
locale avec celle du Crétacé supérieur).
Mais les communications reconnues entre ces différentes
nappes les rendent interdépendantes, aussi s'agit-il d'un enserable
aquifère "raul ticouches" aux caractéristiques piézométriques et chirai¬
ques extrêraeraent voisines. Les eaux sont de bonne qualité, parfois
ferrugineuses
m * y m
- 54 -
Dans le Sud de la région les "sables inférieurs" se situent
à la base des "mollasses" nord-pyrénéennes, et surmontent des argiles
puissantes de l'Yprésien recouvrant elles-raêraes l'enserable calcaréo-
sableux aquifère du Paléocène (voir coupes) .
Depuis quelque 150 ans, 200 à 300 forages ont été réalisés
dans l'Eocène, en Gironde. Ils produisent actuelleraent au total 80 000
à 100 000 m^/j our (environ 1 ra^/seconde ou 4 000 ra^/h) . Cette nappe
captive est peu exploitée ailleurs, sauf par quelques forages dans les
Landes et le Lot-et-Garonne où les débits spécifiques atteignent parfois
20 à 25 ra^/h par m de rabatteraent.
- 55 -
AQUITAINE
Nappes profondes dans les couches crétacées et .jurassiques.
Le Crétacé supérieur (Cénomanien à Danien) est essen¬
tiellement calcaire sauf à la base où le Cénomanien devient sableux
dans le Nord de l'Aquitaine. A partir de ses affleurements dans les
Charentes et le Périgord, il plonge en général faiblement vers le
Sud-Ouest en augmentant de puissance et se relève vers l'Océan en
s ' amincissant . En bordure des Pyrénées, les calcaires passent au fa¬
ciès flysch non aquifère (schistes à intercalations de lentilles
gréseuses et marno-calcaires).
Les coupes montrent les principales déformations qui
ont affecté les couches crétacées et raettent en évidence le rôle de
relais ou de drain des différentes nappes supérieures qui peut être
joué par les rides anticlinales de Landiras-Biganos ou de Roquefort.
Sous la couverture tertiaire, les calcaires du Crétacé
supérieur^ à porosité apparerament peu élevée au sommet . deviennent plus
productifs lorsqu'ils ont été fracturés ; quelques forages d'exploi¬
tation ont été réalisés dans le Médoc, la région de Bordeaux, sur la
ride Biganos-Landiras etc... Les coupes géologiques, les diagraphies
électriques et les tests effectués dans les forages pétroliers dé¬
montrent l'extension de ce réservoir aquifère en profondeur sous la
majeure partie de l'Aquitaine occidentale.
Sur le versant pyrénéen, les intercalations gréseuses
et calcaires du flysch ne perraettent d'exploiter que des débits très
limités.
Dans le Crétacé inférieur, les essais réalisés dans
les forages pétroliers révèlent trois zones dans lesquelles on trouve
de l'eau douce dans des grès et des calcaires sous une charge suffi¬
sante pour qu'elle remonte à une cote voisine de celle du sol. Mais
les couches du Crétacé inférieur sont absentes sur une grande étendue
- 56 -
au Nord-Ouest de la région, où le Cénomanien repose directeraent sur le
Jurassique .
Enfin, dans le Jurassique (calcaires), les résultats des
tests sur forages profonds indiquent également l'extension probable
d'un réservoir aquifère à eau douce sous une bonne partie de la Gironde
et des Landes.
MIDI-PYRENEES ^^
Etendue des Pyrénées au Massif Central, la région appartient
pour l'essentiel au Bassin d'Aquitaine et elle est comprise dans les
bassins de la Garonne et, localement, de l'Adour.
Des domaines assez vastes y sont dépourvus de couches aqui¬
fères accessibles et perraettant le captage de débits notables : ter¬
rains cristallins ou schisteux des Pyrénées ou du Massif Central
raéridional, régions molassiques du centre du Bassin (Gascogne) ou les
puits dans les nappes locales ne peuvent fournir que des débits mini¬
mes au niveau de besoins domestiques.
Trois ensembles principaux de réservoirs aquifères sont à con¬
sidérer :
- Les systèmes de nappes alluviales développées surtout dans la vallée
de la Garonne.
- Les domaines calcaires karstiques des grands Causses et du Quercy,
et les raassifs calcaires plus limités des Pyrénées.
- La nappe profonde captive dite "infra-raolassique", étendue dans tout
le centre de la région.
1. Les nappes alluviales des terrasses de la Garonne.
Outre leur dissyraétrie et leur faible épaisseur, la caracté¬
ristique la plus iraportante des terrasses alluviales de la Garonne est
leur disposition étagée. Chaque terrasse reposant directement sur des
formations tertiaires peu perméables est séparée des terrasses plus
récentes ou plus anciennes par un ressaut de terrain où le substratum
tertiaire affleure. Une ligne de sources ponctue le plus souvent cette
limite .
Le schéma hydrogéologique habituel est le suivant : chaque nap¬
pe de terrasse est aliraentée par les infiltrations des précipitations
et des eaux réinfiltrées des sources provenant de la terrasse supérieure;
elle est drainée par des sources et des cours d'eau dont le thalweg
encaissé se situe directement sur le Tertiaire. Par exemple, à la lati¬
tude de Toulouse, l'Hers draîne, en période d'étiage, environ 8 l/s
par kra de cours.
Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des grandes val¬
lées en France, il est exceptionnel que les cours d'eau puissent contri¬
buer à l'aliraentation des nappes d'alluvions, ou à la réaliraentation
*
- 58 -induite des captages riverains, ceci ne pouvant se produire que
pour les nappes des alluvions actuelles du lit majeur des cours
d'eau iraportants.
La perméabilité des alluvions, qui coraportent des éléments
argileux est souvent raédiocre et généralement coraprise entre
-3 -41.10 et 1.10 ra/s . En outre, la faible épaisseur de la nappe
fait le plus souvent obstacle à la possibilité d'obtenir des
débits ponctuels assez iraportants (supérieurs à 50 raS/h).
En certains points, des croûtes ferrugineuses superficiel¬
les (dénoramées localeraent "graepe") rendent la nappe captive.
La salinité des eaux des terrasses est généraleraent de
l'ordre de 0,5 à 1 g/l.
. Le domaine karstique des Causses, comme celui des Pyrénées, sont
trop connus, grâce notamment aux explorations spéléologiques pour
appeler ici une présentation détaillée.
Les grands Causses, (Larzac, Causse Noir, Comtal) corarae ceux du
Quercy (Limogne, Gramat, Martel) constituent de vastes réservoirs
aquifères. On sait que les écoulements de surface y sont très
restreints, au profit des circulations souterraines, souvent pro¬
fondes. Seules, quelques rivières iraportantes, originaires du
Massif Central (Dordogne, Lot, Aveyron, Tarn) raaintiennent des
cours permanents, profondément encaissés dans les plateaux et
collectent au passage les résurgences à fort débit des réseaux
aquifères souterrains. Par contre, de norabreux cours d'eau secon¬
daires provenant des régions liraitrophes, se perdent en débouchant
dans les Causses en contribuant à leur alimentation.
Dans les Pyrénées, les massifs karstiques, plus fragmentés
et perchés, offrent des réseaux souterrains et des "percées"
spectaculaires, raais n'ont qu'un intérêt restreint en tant que
réservoirs aquifères.
. La nappe profonde de la base des formations raolassiques.
Les formations raolassiques tertiaires constituées par l'accu-
raulation de dépôts lenticulaires ne contiennent que des napf)es
libres localisées et faiblement alimentées. Ces formations, prises
dans leur ensemble, se coraportent córame une couverture serai-per¬
raéable qui isole et rend captive la nappe des forraations détriti¬
ques grossières situées à leur base, et qui fut d'abord mise en
- 59 -
évidence par de norabreux forages pétroliers. La puissance de la couche
aquifère est comprise entre 20 et 30 m. Débordant dans toutes les di¬
rections au-delà des limites des molasses, cette formation se prolonge
au Nord par le "Sidérolithique" du Quercy, à l'Est par les "Argiles à
graviers" de Mazamet ; elle se relie au Sud avec les "Poudingues de
Palassou" et se continue vers l'Ouest par les couches aquifères éocènes
exploitées dans la région Aquitaine.
Entre les Pyrénées et la Garonne, la couche aquifère est
affectée par les ondulations de grande araplitude, parallèles aux plis
pyrénéens, qui divisent l'Aquitaine en une série de bassins secondaires
mais non isolés les uns des autres. Au Nord, par contre, cette forma¬
tion est déposée avec beaucoup de régularité sur des terrains très peu
déformés .
La nappe est souvent artésienne, les pressions étant comman¬
dées probableraent par les niveaux entretenus dans les zones d'aliraenta-
tion périphériques, et aussi par des coraraunications avec des réservoirs
plus profonds (calcaires à paléo-karst du Crétacé au Sud, ou du Jurassi¬
que au Nord). Sa profondeur ne dépasse qu'exceptionnellement 1 000 m.
Ses eaux sont généralement douces.
L'utilisation de cette nappe est actuellement assez restreinte
Elle est exploitée pour obtenir de l'eau potable dans les Landes (Geaune)
et le Tarn-et-Garonne (Montauban), de l'eau industrielle de refroidis¬
sement dans le Tarn-et-Garonne (Montauban) ou de l'eau de grande pureté
pour des industries spéciales (gélatine photographique) dans le Tarn
(Graulhet) .
o
o
- 60 -
CHAMPAGNE-ARDENNES
Coraprise pour l'essentiel dans le bassin de la Seine (une par-
tie des départements des Ardennes et de Haute-Marne appartient au bassin
de la Meuse, et le Sud-Est de la Haute-Marne au bassin du Rhone), la ré¬
gion est traversée par la succession des couches sédiraentaires du Bassin
parisien, à alternance de couches aquifères (grès, sables, calcaires, craie)
et non aquifères (argiles, raarnes) qui plongent progressiveraent vers le
centre du Bassin, Des doraaines à nappes libres disposés ainsi eh "auréoles"
concentriques se succèdent depuis les confins des Vosges et des Ardennes
jusqu'à la Brie eharapenoise , tandis qu'une succession verticale de couches
à nappe captive s'approfondit et devient plus coraplexe du Nord-Efet etduSud-Est
vers l'Ouest. Seules dans la série, les couches sableuses et gréseuses
restent assez productives loin des affleurements, tandis que les calcaires
deviennent rapidement assez compacts en profondeur. Sur cet enserable, se
superpose un système de nappes alluviales suivant les principales vallées.
1. Le réservoir des calcaires fissurés du Muschelkalk supérieur restreint
à l'Est de la Haute-Marne, n'a qu'un intérêt très local pour la région.
En profondeur, sous la couverture des marnes du Keuper, il n'est guère
exploitable en raison de la salinité de ses eaux.
2 Au-dessus du Keuper, les grès inf ra-1 iasiques contiennent une nappeo
exploitable (productivité ponctuelle : quelques m /h) à eau douce dans
leur aire d'affleurement ou à faible profondeur,
3. Les puissantes assises calcaires du Jurassique constituent un ensemble
de réservoirs aquifères importants dans le Sud-Est (Plateau de Langres,
Barr.ois) et au Nord, dans le départeraent des Ardennes, subdivisés à la
fois par les principaux cours d'eau qui les traversent et les drainent (Seine,
Aube, Marne) et par plusieurs couches marneuses intercalées dans la
série. Bien fissurés et à karst souvent évolué, ils donnent lieu à de
nombreuses sources, soit à leur base, au contact de leur substratura
raarneux (liraite du Bassigny), soit surtout à proxiraité de leurs toits
raarneux.
La couche calcaire la plus élevée qui forrae la côte des Bars (Portlan-
- 61 -
dien), peut rester aquifère en profondeur, sous la couverture crétacée
(paléo-karst), jusqu'à une certaine distance des affleurements (Nord du
Barrois ) .
4, Le domaine de la "Champagne humide", formé principaleraent par les ter¬
rains argileux du Crétacé inférieur, abonde en zones raarécageuses (Der,
Vallage) et en petits cours d'eau. La couche aquifère des sables et
grès ("Sables verts" et "Sables blancs") de l'Aptien supérieur et de
l'Albien y affleure suivant une bande continue où la nappe est libre,
et s'étend de là en profondeur vers le centre du bassin où la nappe est
captive et assez activement exploitée en quelques secteurs, moins toute¬
fois que dans la région parisienne. Des abaissements de niveau importants
ont déjà été localement provoqués par les captages (près de 70 ra en
60 ans). Au Nord, les sables reposent directement sur les calcaires
jurassiques et les deux réservoirs se relient.
5. La craie constitue l'ensemble de réservoirs aquifères le plus important
de la région où elle forme les pays plus secs de la "Champagne pouil¬
leuse", La nappe y est libre et les écoulements souterrains convergent
vers les vallées principales ou secondaires, arrosées ou sèches, qui
constituent des axes de drainage préférentiels. La fissuration plus dé¬
veloppée de la craie dans les vallées permet d'y obtenir des débits de
production beaucoup plus grands que sous les plateaux. Le faciès local
de la "gaize" donne lieu en Argonne à de nombreuses sources.
6, En Brie champenoise (départeraent de la Marne), les couches tertiaires
coraportent au-dessus des formatiohs argilo-sableuses du Sparnacien, la
nappe du calcaire de Champigny aux circulations semi-karstiques, et au
Nord de la Marne, les systèmes de nappes perchées fractionnées des sa¬
bles du Soissonnais.
7. Les nappes d'alluvions, généraleraent libres et soutenues par les riviè¬
res, forraent des drains des aquifères encaissants. Elles s'étalent lar¬
geraent, mais sur une faible épaisseur (quelques mètres), sur les roches
peu perméables du Crétacé inférieur dans les vallées de la Seine, de
l'Aube et de la Marne (Perthois). Lorsqu'elles sont en continuité avec
des aquifères calcaires étendus (craie notamment), elles perraettent des
captages à débit élevé.
- 62 -
Seul, le Nord du départeraent des Ardennes, constitué par les schistes du
Massif ardennais, est dépourvu de nappes souterraines étendues. Locale¬
raent, des nappes très liraitées peuvent se trouver à la base des liraons
recouvrant les schistes et donner lieu à des sources de faible débit,
tarissant en saison sèche. Les alluvions de la Meuse y forraent le princi¬
pal aquifère exploitable.
- 63 -
LORRAINE
Les bassins de la Meuse et de la Moselle se partagent la plus
grande partie de la Lorraine dont quelques raarges seulement appartiennent
aux bassins de la Seine, du Rhône (Saône) et du Rhin propreraent dit. Cette
partie orientale du Bassin parisien se caractérise par une série de cou¬
ches sédimentaires al temantes, aquifères (grès ou calcaires) et non aqui¬
fères (argiles, marnes), se recouvrant successivement d'Est en Ouest, à
partir du Massif vosgien. Des domaines à nappe libre disposés en zones
traversant la région du Nord au Sud alternent ainsi avec des zones de
terrains imperméables riches en étangs et petits cours d'eau. Chaque cou¬
che aquifère recèle ainsi à l'Ouest de son aire d'affleurement une nappe
captive qui s'approfondit d'Est en Ouest. Mais la perméabilité des calcai¬
res décroît rapidement en profondeur, les rendant peu productifs et seules
les couches gréseuses constituent des réservoirs exploitables loin des
affleurements tant que la qualité chimique de leurs eaux les rend utilisa¬
bles et que la profondeur des couches les rend assez accessibles par forage
1. Au Sud et à l'Est, les grès du Trias inférieur -"grès vosgiens" au sens
large- limités au Sud -Est par le raassif des Vosges, forment le réservoir
aquifère le plus étendu de la région. Ils fournissent toujours des eaux
douces dans leur aire d'aff leureraent où les sources sont norabreuses,
raais les productions par forage sont très inégales.
Mise en charge, à une altitude voisine de 400 ra, sous les marnes du
Muschelkalk inférieur, la nappe captive s'étend dans le reste de la
région, mais ses eaux deviennent salées au-delà d'une ligne proche du
méridien Nancy-Metz, Quelques anomalies (chlorure, sulfate) dues à des
contaminations locales, par faille surtout, peuvent se présenter. Des
sources thermominérales chlorurées sodiques peuvent également provenir
de cette nappe à la faveur de faille (Bourbonne-les-Bains , 42" à 66"),
2. Les calcaires du Muschelkalk supérieur qui forment le premier de la
succession des plateaux calcaires lorrains, sont bien fissurés (karst
souvent évolué) et constituent un réservoir aquifère donnant lieu à de
nombreuses sources collectées par des affluents de la Meuse ou de la
Moselle. Mais, en profondeur, sous la couverture des marnes du Keuper,
- 64 -
ils ne produisent en forage que des débits très faibles, sinon nuls ;
de pl'us, l'eau y est fortement minéralisée. En plusieurs points, des
failles provoquent des sources minérales provenant de cette nappe
(Vittel, Contrexevil le) .
3. Les affleurements du Keuper et du Lias forment un vaste doraaine très
pauvre en eaux souterraines, mais à réseau de cours d'eau dense et à
nombreux étangs. Deux couches aquifères permettant de capter des débits
raodestes, mais d'eau de bonne qualité, sont cependant à signaler dans
le Keuper : les "grès à roseaux" et la "Dolomie en dalles"! , ou "de
Beauraont" .
A la base du Lias, la couche des grès rhétiens est le seul réservoir
aquifère notable ; il peut fournir des eaux douces en affleureraent
3ou à proximité et perraet des productions de quelques m /h par forage.
La Meuse y prend sa source.
4. Les calcaires fissurés du Jurassique raoyen (côtes de Moselle) forment
un réservoir aquifère étendu, surtout en Meurthe-et-Moselle, limité à
l'Ouest par le doraaine argileux de Woëvre. Il est fortement drainé, au
Nord du parallèle de Metz, par l'exhaure des mines de fer, substitué
à toute émergence naturelle.
5. Les calcaires fissurés et karstifiés du Jurassique supérieur enfin,
s'étendent à l'Ouest des côtes de Meuse sur la Lorraine occidentale
(Meuse surtout). La couche raarneuse du Séquanien-Kimraér idgien y déli¬
raité deux enserables aquifères. A l'Est, les calcaires argovo-rauraciens
sont drainés longitudinaleraent par la Meuse qui y subit aussi locale¬
raent des pertes : les productions par forage peuvent s'y élever ào
1 000 m /h. A l'Ouest, les calcaires portlandicns donnent lieu à des
sources à débit élevé et sont drainés vers le bassin de la Seine ; ils
sont liraites à l'Ouest par les couches du Crétacé sous lesquelles ils
se continuent en profondeur en restant productifs au-delà des affleure-
raents (région de Bar-le-Duc) .
6. Nappes d'alluvions.
- La nappe des alluvions siliceuses de la Moselle, peu épaisse (5 ra en
moyenne), reposant sur substratum liasique iraperméable, ne reçoit pas
ml
- 65 -
d'apport d'aquifères riverains et est surexploitée, notamment en
aval de Metz, Les captages par puits y peuvent fournir des débits
ponctuels de 5 à 100 ra /heure. Sa protection bactériologique et
surtout chiraique, notamment à Nancy, Pont-à-Mousson, et entre
Hagondange et Thionville, pose des problèmes.
- La nappe des g,lluvions de la Meuse, essentiellement calcaires , est
très riche en eau et peut fournir des débits élevés atteignant3
500 m /heure par puits filtrant ordinaire.
Son épaisseur très variable peut atteindre 10 et raême 15 m, notam¬
ment en aval de Verdun,
- Les alluvions des hautes vallées de la Moselle et de la Meurthe,
également siliceuses, sont bien moins connues et moins exploitées
que les précédentes.
- 66 -
ALSACE
Bien délimitée naturellement entre la crête des Vosges à
l'Ouest et le Rhin à l'Est, cette région coïncide à peu près avec la
partie française du bassin du Rhin au sens strict et du "fossé rhénan".
Seule la partie occidentale du département du Bas-Rhin, comprise dans
le bassin de la Moselle, appartient au doraaine du bassin parisien. Les
conditions orographiques et géologiques de la région la partagent en
trois domaines bien contrastés du point de vue de l'existence et de
l'abondance d'eaux souterraines.
1. La plaine d'Alsace est le doraaine des alluvions quaternaires du
Rhin, épais de plusieurs dizaines de raètres jusqu'à 200 m locale¬
ment et très perméables, qui constituent un réservoir aquifère
puissant et étendu, souvent recouvert d'une couche de loess moins
perméable, et reposant sur des sédiments tertiaires raarneux.
Il recèle la nappe alluviale la plus iraportante de la France par
sa réserve, estiraée de l'ordre du railliard de m^ d'feau, générale¬
ment de bonne qualité physico-chimique et bactériologique, raais
néanraoins à dureté souvent élevée vers le Nord (30°) et parfois
chargée en fer et raanganèse.
Cette nappe, soutenue par le Rhin, est activeraent exploitée
pour satisfaire les besoins croissants des industries et des cen¬
tres urbains, aussi sa conservation et sa protection contre la
pollution -déjà menaçante en plusieurs secteurs- font-elles l'ob¬
jet d'un contrôle suivi par les Services Publics. Un réseau dense
de surveillance des niveaux piézométriques (plus de 300 points) a
été mis en place.
Dans le sous-sol profond de la plaine, les couches aquifères,
relativeraent isolées par des failles de celles affleurant en bor¬
dure des Vosges, ne recèlent que des nappes d'eau captives très
minéralisées, en raison du développement des couches salifères
dans les sédiments tertiaires.
e
- 67 -
2. Le domaine des Vosges gréseuses et des collines sous-vosgiennes
prolongé au Nord par des plateaux calcaires et gréseux (Hardt) est
constitué par une série de couches sédimentaires (Trias et Jurassi¬
que) affectée de norabreuses fractures et coraportant un certain
norabre de réservoirs aquifères compartimentés, à nappes de qualités
variables .
La couche aquifère la plus notable est constituée par les
grès du Trias inférieur ('Grès Vosgien" au sens large), peu perméa¬
bles, mais fournissant des eaux douces, souvent chargées d'acide
carbonique. Affleurant surtout au Nord des Vosges, ils forment un
chateau d'eau séparant l'Alsace des plateaux lorrains, et abondant
en sources. Ce réservoir recèle, sous la couverture marneuse de la
base du Muschelkalk, une nappe captive étendue surtout sur le ver¬
sant ouest des Vosges, en Lorraine, où elle présente un intérêt
éconoraique de premier plan. La productivité des forages est variable,
généraleraent améliorée au voisinage des failles où elle peut attein¬
dre 50 à 100 m^/h.
D'autres aquifères présentent un intérêt plus local : les
calcaires du Muschelkalk, quelques couches calcaires du Jurassique
et les grès tertiaires de Beinheim.
Ces couches recèlent en profondeur des nappes captives d'eau
souvent minéralisée, donnant lieu à la faveur de failles à quelques
sources thermo-minérales, notamment dans le Bas-Rhin.
Au Sud, dans le Sundgau, les terrains tertiaires peu aquifères
supportent plusieurs nappes perchées, à réserves limitées, dans les
alluvions pliocenes couvrant des plateaux séparés par des vallées
encaissées (hautes terrasses anciennes du Rhin). Elles donnent lieu
à des sources parfois captées pour l'alimentation de collectivités.
Enfin l'extrême Sud de la région empiète légèrement sur le
doraaine des calcaires karstiques du Jura septentrional.
./.
68 -
3. Dans les Vosges cristallines prédominent des roches granitiques,
métaraorphiques et schisteuses non aquifères dans leur masse. Mais
les sources, liées aux altérations superficielles - arènes sur
socle granitique ou gneissique - ou aux fractures, y sont norabreuses
et bien que de faible débi t, parfois captables pour des distributions
d'eau coraraunales.
En résumé, deux réservoirs aquifères ont dans la région un
intérêt économique essentiel : les alluvions de la plaine du Rhin et
les "grès vosgiens".
- 69 -
FRANCHE-COMTE
Entièrement coraprise dans le bassin du Rhône (Saône) et couvrant
la plus grande partie du Jura, la région franc-comtoise est un pays abon-
dararaent arrosé (en raoyenne, 900 à 1 000 rara/an et plus sur les reliefs
élevés du Jura) où les réservoirs aquifères sont norabreux et étendus. A
cette apparente abondance de ressources, il faut opposer la difficulté
de captage et les fréquents risques de pollution.
Les principaux aquifères sont par ordre d'extension :
1. Les forraations calcaires karstiques du Jurassique et du Néo-Crétacé,
tabulaires (zone des plateaux) ou plissées (haute chaîne du Jura).
Dans ce doraaine classique parmi les régions karstiques de la France,
le drainage est essentielleraent souterrain et les bassin fermés cou¬
vrent de grandes surfaces. Seuls subsistent quelques cours d'eau à
débit iraportant, subissant des pertes dans les hautes vallées (Doubs),
souvent encaissés en aval et alimentés par des exurgences ou résurgen¬
ces de fort débit (sources du Doubs, de la Loue, du Lison, de la Seille,
de l'Ain, etc...). L'eau de ces sources est affectée d'une dureté assez
élevée et présente de graves risques de contamination ; de plus, les
débits sont soumis à un régime capricieux avec tarissement précoce,
susceptible de causer parfois de véritables pénuries. A cet égard,
l'objectif majeur des recherches hydrogéologiques en Franche-Comté
consiste dans la localisation de réservoirs karstiques noyés constitués
par des structures fermées, des "pièges aquifères", exploitables en
dessous des niveaux de tarissement des exutoires naturels et créant
ainsi des possibilités de régularisation des débits utilisables.
2. Les alluvions quaternaires des vallées constituent les aquifères les
plus sollicités (alluvions de la Saône, du Doubs, de l'Ognon, de la
Seille). Ces forraations à nappes généralement soutenues par les cours
d'eau mais parfois captives, ont le plus souvent une perraéabilité
élevée et fournissent la raajeure partie de l'eau captée par les ouvrages
de distribution publique.
.../.
- 70 -
3» Enfin, deux enserables constituent des aquifères d'importance notable.
Au Nord, (Haute-Saône), le Trias (grès vosgien, calcaires du
Muschelkalk, grès du Rhétien) de la bordure sud des Vosges comporte
des couches aquifères exploitées (et également le gisement thermal
de Luxeuil ) .
Les formations de la bordure jurassienne (Trias et Jurassique du
Vignoble et du Revermont) sont trop disloquées pour comporter des
réservoirs d'intérêt autre que local ou domestique. Cependant, il
faut noter la présence de sources d'eau froide salée exploitées pour
le thermalisme (Salin, Lons-le-Saunier ) .
Ces couches aquifères doivent s'étendre en profondeur dans la plus
grande partie de la région contenant des nappes captives mais à eaux
généralement salées, donc sans intérêt économique.
- 71 -
BOURGOGNE
Disposée autour d'un des principaux châteaux d'eau de la
France, cette région est partagée entre trois grands bassins hydrographi¬
ques distincts : ceux de la Seine, de la Loire et du Rhône (Saône). Mais,
par suite de la coraplexité et de la variété de ses conditions géologiques,
l'iraportance et le régime des eaux souterraines sont très divers selon
les différents pays composant cette région dépourvue d'unité naturelle.
Aux pays de socle ancien qui, du Morvan au Charoláis, consti¬
tuent le promontoire septentrional du Massif Central et ne comportent pas
de réservoirs aquifères étendus, s'opposent deux enserables de couches sé¬
diraentaires appartenant respectivement de part et d'autre du "seuil de
Bourgogne" au Bassin de Paris (Nord et Ouest) et au bassin "rhodanien",
et comprenant des systèmes aquifères iraportants et de types variés.
1. Bien que très arrosés, les pays de socle n'offrent que de faibles
ressources en eau souterraine, car ils ne coraportent aucun réservoir
aquifère de quelque iraportance. Dans les massifs anciens, principale¬
raent granitiques (Morvan), des sources nombreuses mais aux débits
faibles, d'eaux très douces raais acides, entretiennent un réseau assez
dense de cours d'eau permanents ; mais des captages ponctuels ne four¬
nissent que des débits rainiraes. Les bassins hercyniens d'Autun et de
Blanzy, comportent par contre des couches aquifères d'une certaine
étendue (grès du Permien) constituant des réservoirs en partie fermés.
Mais le renouvellement des nappes, captives principaleraent, de ces
bassins est sans doute très lent et leurs eaux sont de qualités varia¬
bles.
2. Les pays marginaux des raassifs précédents (Bazois, Terre-Plaine, Auxois,
Maçonnais) comportent des systèmes aquifères nombreux mais toujours
localisés et n'offrant que des ressources limitées : nappes des grès
du Trias. (dé qualité souvent médiocre) ou de 1 ' Inf ra-Lias ; réseaux
aquifères des couches calcaires du Lias, limités par des failles ou
m o / o
- 72 -
des couches raarneuses ; nappes perchées des buttes-témoins de calcai¬
res du Jurassique moyen. Les sources sont nombreuses mais de faible
débit et les réserves sont peu importantes.
3. Le domaine des plateaux calcaires très perraéables, (Jurassique raoyen
et supérieur) qui se succèdent du Nivernais à la Côte d'Or, en pas¬
sant par le Chatil lonnais et le Plateau de Langres, est au contraire
le siège de réseaux aquifères très étendus et de circulations karsti¬
ques développées, souvent au détriment d'un réseau de surface corapor¬
tant peu de cours d'eau permanents. Les sources (souvent des résurgen¬
ces de rivières souterraines) sont peu nombreuses mais à débit élevé.
Les réserves souterraines sont considérables et constituent un régu¬
lateur efficace des grandes rivières qui drainent les systèmes :
Nièvre, Yonne, Serein, Armançon, Seine, Ource, Aube. (Bassin de la
Seine principalement). Ces eaux sont souvent dures et bactériologi¬
quement polluées. Des captages de débits élevés sont possibles dans
ces régions, mais moyennant des forages profonds et de réussite in¬
certaine .
4. Au Nord-Ouest (Yonne) la Puisaye et la région d'Auxerre à St-Florentin
présentent un intérêt particulier par le développement continu, de la
Loire à l'Armançon, des af fleureraents des sables albiens qui constituent
la partie libre de la nappe des "Sables Verts" bien connue et captive
dans le reste du bassin de Paris où elle se met progressivement en
charge vers le Nord-Ouest en profondeur.
Par dessus s'étend la craie, jusqu'au Sénonais et au Gâtinais,
qui constitue un milieu aquifère complexe où des circulations karstiques
se développent localeraent, mais comportant une nappe abondante donnant
lieu à des sources à débit souvent très élevé, dont certaines sont cap¬
tées (la Vanne pour la ville de Paris). Mais les captages dans la craie
peuvent donner des résultats très variables selon les points, les
meilleurs rendements s'obtenant dans les vallées.
5. Au Sud et au Sud-Est par contre, les plaines de la Sologne bourbonnaise
et de la Bresse, formées de terrains à prédominance argileuse sont
pauvres en eau souterraine (en dehors des alluvions des vallées) et
les captages ponctuels ne perraettent de satisfaire que des besoins
/ a
- 73 -
raodestes. Des nappes profondes captives sont possibles (notararaent au
Sud et Sud-Estde Dijon) dans les sables crétacés ou des calcaires
jurassiques (paléo-karst), mais sont encore peu reconnues ; leurs
eaux deviennent d'ailleurs probablement salées ou séléniteuses vers
le Sud.
6. Une mention particulière doit être faite des nappes d'alluvions des
principales vallées (Loire, Yonne, Saône et leurs affluents les plus
importants). Bien que peu épaisses (rarement plus de 10 m) ces allu¬
vions à perméabilité généralement élevée constituent des aquifères
privilégiés, drainant les systèmes encaissants et permettant le cap¬
tage de forts débits, soutenus le cas échéant par les rivières (ce
qui peut d'ailleurs entraîner des pollutions locales, comrae dans le
cas de la Saône en aval de St-Jean-de-Losne) .
- 74 -
AUVERGNE
Partie intégrante du Massif Central, cette région com¬
prise principaleraent dans le bassin de la Loire, sauf le Sud-Ouest qui
appartient au bassin de la Garonne, est soumise à des climats assez
variés en raison de sa position continentale et de son modelé physi¬
que qui coraprend montagnes, plateaux et plaines. La nature géologique
du sous-sol ne favorise pas l'existence de nappes souterraines irapor¬
tantes, à l'exception des nappes alluviales de l'Allier, et de la
Loire à la liraite nord-est de la région.
1. Les principaux réservoirs aquifères alluvionnaires se trouvent
dans les vallées de l'Allier et de la Loire. Les nappes de l'Allier
ne coramencent à présenter un certain intérêt qu'à partir de la
Liraagne. Il faut citer ici, la zone de Cournon et celle de Vichy-
Moulins qui consti tuent des réserves exploi tables pendant l'êtiage de
l'Allier. Plus à l'amont, le bassin de Brioude comporte également
une nappe alluviale utilisable . La vallée de la Loire n'intéresse
la région que par sa rive gauche etsur une longueur réduite.
2. Les grès et conglomérats permiens du bassin de Blanzy constituent
un réservoir aquifère exploitable lorsqu'ils sont fissurés ; le
plus souvent ils recèlent une nappe captive sous des formations
de couverture peu perméables (Vallée de la Loire). Mais l'extension
du réservoir est liraitée et sa réalimentation serait problématique
en cas d'exploitation intensive.
3. Les forraations sablo-argileuses tertiaires coraportent quelques
couches aquifères utilisables , mais d'intérêt local particulièrement
en Sologne bourbonnaise et dans les basses liraagnes.
De raêrae type sont les nappes discontinues des dépôts morainiques
locaux (blocs erratiques, argiles à blocaux etc..) qui prédomi¬
nent dans l'Artense, le Livradois et le Forez.
- 75 -
4. Des formations sédimentaires sablo-argileuses peuvent receler
des nappes plus étendues, généralement captives mais peu pro¬
ductives. 11 s'agit notamment des formations sablo-gréseuses
ou argileuses du Permo-Trias, des formations marno-calcaires
et sableuses du Lias du Nord de l'Auvergne et des couches oli¬
gocènes des liraagnes, dans des bassins d'effondrement (Ambert,
Brioude, Velay) ou corablant de nombreuses dépressions, dans la
Châtaigneraie (région d'Aurillac) par exemple.
En profondeur, des couches aquifères peuvent renfermer de vé¬
ritables nappes thermales, comme celle des arkoses de la base
de l'Oligocène de la Liraagne, se raanifestant par des sources
chaudes aux liraites par faille, et exploitable par forage
(bassin de Vichy).
5. Les forraations volcaniques, qu'elles se présentent sous forrae
de plateaux et coulées basaltiques, de "sucs" ou pitons de
type péléen (Mézenc, Gerbier des Joncs) ou de "puys", cônes de
scories, recèlent des nappes et des réseaux aquifères localisés,
tantôt perchés, tantôt semi-captifs, à la base de coulées. Des
sources d'eau très pure et de débits variables, raais pouvant
atteindre 100 l/s (Péchadoire ), se rencontrent sur les versants
est et ouest de la chaîne des Puys,
6. Dans plusieurs domaines marécageux, des alluvions argileuses
(raarais de Liraagne ) ou des dépôts glaciaires dans les zones
en creux sans écoulement du Livradois ou du Forez par exemple,
nécessitent des travaux de drainage pour la mise en culture
mais ne permettent pas d'exploiter de débits appréciables.
7. Les roches granitiques qui affleurent sur de grandes étendues
(Monts de la Madeleine, Forez, Livradois, Aubrac-Margeride ,
Ouest de la faille de Liraagne, Corabraille et Châtaigneraie-
Xaintrie^ sont en partie aquifères dans leur zone altérée
(arènes), raais aussi dans les fissures affectant parfois pro¬
fondément la roche saine. Mais la productivité des captages y
est généralement faible.
m y 9
- 76 -
8. Les terrains schisteux et métaraorphiques qui se trouvent dans
le haut bassin de l'Allier (entre le Livradois et la Margeride),
la région de Combraille-Artense et de la Châtaigneraie-Xai ntr ie
sont très peu perméables et ne permettent que des captages de
débits rainiraes, d'intérêt surtout doraestique.
En résuraé, les nappes alluviales de l'Allier et celles
des zones volcaniques de la chaîne des Puys présentent le plus d'inté¬
rêt éconoraique pour la région et doivent être exploitées raéthodiqueraent .
La chaîne des Puys recèle, en particulier, des eaux d'une rare pureté
(du type de Volvic) qu'il conviendrait de sauvegarder et de réserver
aux usages nobles.
Mais l'Auvergne, pays de villes d'eaux réputées, abonde
en sources therrao-rainérales utilisées depuis longteraps et qui font du
therraalisrae une des industries les plus actives de la région. Le seul
département du Puy-de-Dôme compte le tiers des sources françaises
débitant plus de 6 000 m^/jour (70 l/s). Liées au volcanisrae récent,
les terapératures de ces eaux surtout bicarbonatées, sont souvent très
élevées (maximum à Chaudes - Aiguës avec 87°G,66*'C à Vichy, 56°C à La
Bourboule, tandis que leur variété de rainéralisation a offert les possi¬
bilités d ' applications thérapeutiques très diverses.
- 77 -RHONE-ALPES
Dans cette région presque entièreraent comprise dans le
bassin du Rhône, sauf sa marge occidentale qui appartient au bassin
de la Loire (Forez), la distribution des nappes souterraines et les
ressources qu'elles offrent sont coraraandées par des conditions géo¬
logiques complexes et fort diversifiées. Entre les raassifs axiaux
alpins, à l'Est, et le domaine du Massif Central, à l'Ouest, égaleraent
dépourvus de réservoir aquifère de quelque importance, les Préalpes,
le Jura méridional et le couloir rhodanien comprennent une juxtaposi¬
tion de réservoirs aquifères, riches en eaux souterraines (massifs
calcaires des montagnes, alluvions des plaines) et de domaines à for¬
raations peu perraéables, très pauvres en eau souterraine. Dans cet en¬
semble qui ne comporte donc aucun systèrae aquifère de très grande
étendue, les nappes alluviales sont les plus exploitées et présentent
le plus d'intérêt éconoraique.
1. Les plaines alluviales sont les seules forraations aquifères à nappes
continues et facileraent accessibles, généralement soutenues par les
rivières (Rhône, Saône, Isère, Drôme, Arve, Drac, Loire). La plaine
de Lyon notararaent, forraée de raatériaux fluvio-glaciaires reposant
sur un substratura raolassique ou argileux, contient une nappe irapor¬
tante qui est exploitée pour aliraenter la Ville de Lyon, et fait
l'objet de mesures de protection et de prévention des pollutions.
Plusieurs doraaines alluviaux, notararaent les dépôts de ter¬
rasses anciennes (Vallée de l'Isère surtout) constituent des réser¬
voirs aquifères très iraportants où des exploitations à effet
régulateur où des opérations d ' al iraentation artificielle seraient
possibles : vallée de Bièvre-Val loire , plaines alluviales de la
région de Valence. Déjà, dans la Vallée du Drac, l'aliraentation ar¬
tificielle de la nappe des alluvions est pratiquée, au profit des
captages pour la ville de Grenoble. En certains cas, les nappes
alluviales peuvent être captives sous des dépôts peu perraéables
(vallée du Rhône en aval de Genève).
e /
- 78 -
Les norabreux raassifs calcaires des chaînes alpines et du Jura
(Bugey) constituent des réservoirs aquifères karstiques assez
corapar tiraentés , qui contribuent à régulariser les cours d'eau
par les sources à débit élevé auxquelles ils donnent lieu, mais
sont difficiles à exploiter directeraent car ils comportent des
réserves permanentes limitées.
Dans les chaînes subalpines, citons les hauts massifs cal¬
caires du Chablais, des Bornes, des Bauges, de Grande-Chartreuse,
du Vercors, du Diois, du Devoluy, souvent très karstifiés (karsts
perchés en grande partie) comrae le Vercors (gouffre Berger).
Le Bugey (Jura plissé raéridional), qui coraporté plusieurs
bassins fermés, est drainé à l'aval par le Rhône et l'Ain, tandis
qu'à sa limite est le Rhône et la Valserine y subissent des pertes.
La partie occidentale du plateau calcaire de l'Ile Créraieu cons¬
titue aussi un réservoir karstique. Au Sud-Ouest, sur la rive
droite du Rhône, les plateaux calcaires de 1 'Ardèche (crétacé,
Malra) forment également des réservoirs aquifères importants, de
type karstique (aven d'Orgnac).
A l'Est de la série de massifs du Pelvoux-Belledonne-Mont-Blanc,
en Tarentaise et en Vanoise, la zone alpine interne forraée de
nappes de charriage est très coraplexe et ne coraprend que des cou¬
ches aquifères très liraitées. Les principales sont les calcaires,
doloraies et parfois quartzites du Trias alpin, dont les eaux sont
souvent sulfatées en raison de la présence de gypses à la base. Les
couches carbonifères ne comportent que des schistes et des grès
compacts non aquifères.
Dans le couloir rhodanien, les couches sédiraentaires formant le
substratum des alluvions ne coraportent pas d'aquifères notables,
de mêrae que dans le petit bassin du Forez. Les raclasses raiocènes
sous leur faciès sableux ou sablo-graveleux, sont des forraations
aquifères en général raédiocres, perraéables mais à très grand pou¬
voir de rétention. Toutefois, en certaines zones profondéraent
affectées par l'altération superficielle, une perméabilité suffi¬
samment améliorée peut donner lieu localement à des aquifères
/ e e
- 79 -
productifs. Mais les débits alors exploitables restent cependant
toujours modérés.
Les Dombes, constituées de dépôts lacustres argileux
pliocenes, sont un doraaine marécageux au drainage difficile,
coraportant de norabreux étangs artificiels.
5. Les raassifs cristallins des Alpes (Mont-Blanc, Belledonne, Pelvoux)
sont forraes principalement de granite, gneiss et micaschiste, glo¬
baleraent non aquifères. Toutefois des galeries et tunnels exécutés
dans le cadre de travaux hydroélectriques ont révélé en profondeur
des fissures favorisant des circulations souterraines et nécessi¬
tant d'importants travaux d'exhaure. Ce type de réseau est encore
mal connu. Dans les zones superficielles altérées, les arènes
donnent lieu à des nappes exiguës.
Il en est de même, à l'Est, dans les pays cristallins du
Massif Central (Cévennes, Vivarais, Lyonnais, Beaujolais et Forez),
qui présentent les raêmes conditions que celles décrites à propos
des régions Auvergne et Liraousin.
LANGUEDOC - ROUSSILLON - 80 -
Du Rhône aux Pyrénées, la région constitue une sorte d'am¬
phithéâtre bordant le littoral de la Méditerranée et adossé à une série
de massifs montagneux (Cévennes, Montagne Noire, Corbières), Elle
est presque entièrement coraprise dans un enserable de bassins côtiers
raéditerranéens ou affluents du Rhône, sauf le département de la Lozère
partagé entre les bassins de la Garonne et de la Loire.
La grande diversité cliraatique, géographique et géologique
de la région crée des conditions d'existence et d'abondance des eaux
souterraines très différentes. Aussi doit-on la subdiviser en domaines
variés se groupant en trois enserables :
- Massif central raéridional, englobant une partie des Grands Causses
- Pyrénées orientales
- Enserable de plaines et de plateaux bordant la Méditerranée et
reliant le bassin d'Aquitaine à la vallée du Rhône.
1 . Massif central raéridional
Le socle ancien prédoraine dans les massifs du Gévaudan,
des Cévennes, de l'Espinouse et de la Montagne Noire, qui ne com¬
portent pas de réservoirs aquifères productifs en raison de la
prédominance de roches de perméabilité faible : granitiques,
métaraorphiques ou schisteuses. Les sources y sont nombreuses,
mais de faible débit, toujours liées à des couches d' altération
superficielle (arènes) ou à des fractures. En dehors de quelques
sources thermales localisées et en général exploitées (Avène,
Bagnols, Laraalou), seuls les calcaires et doloraies du Géorgien
et du Dévonien, dont les affleurements sont malheureusement
réduits à quelques bandes étroites alternant avec des schistes
bordant au Sud les zones granitiques, offrent quelques ressources
en eau douce : sources d'Isis et du Verdier, dans le pays viganais
qui écoulent près de 100 l/s à l'êtiage et où des réserves sem¬
blent exister en dessous des seuils d'écouleraent ; source du Jaur,
près de St-Pons, résurgence dans le bassin raédi terranéen de pertes
d'eaux superficielles dans la haute vallée du Thoré (bassin atlan¬
tique) ; nappe artésienne du bassin de Lodève où des forages ont
fourni des débits notables d'eaux froides ou therrao-rainérales.
# « / a
- 81 -
Entre ces raassifs, les Grands Causses, dont une partie
seuleraent (Sauveterre, Méjean, Larzac) est comprise dans la région
et auxquels se rattachent les divers aff leureraent s secondaires
situés à l'Ouest de la grande faille des Cévennes, essentiellement
formés de calcaires et de dolomies secondaires peu plissés, sont
de vastes plateaux entaillés par des gorges profondes. Ils présen¬
tent les plus remarquables des phénomènes karstiques observables
en France, Leur abondance relative en eau souterraine est seulement
apparente dans les vallées où se localisent de grosses sources, au
régime souvent irrégulier, et dont la plus importante est la Foux
de la Vis : 1 ra3/s à l'êtiage. Ils recèlent des réserves, encore
mal connues, en de norabreux secteurs en dessous des niveaux d'écou¬
lement permanent : les plus importantes paraissent se situer dans
les dolomies (Hettangien - Bathonien) dont le rôle aquifère pri¬
vilégié a été reconnu. Mais la surface libre de l'eau dans ces
réservoirs est beaucoup trop profonde sous les plateaux pour que
leur exploitation qui favoriserait la mise en valeur des hautes
terres, soit éconoraiqueraent envisageable. En bien des lieux, c'est
par citernes que se fait encore l'alimentation en eau de ces régions
déshéritées .
Les alluvions des vallées, tant dans les massifs anciens que dans
les Causses, constituent en général des aquifères utilisables, mais
limités en extension et ils ne sont exploités que localeraent (allu¬
vions du Tarn et du Lot où les débits captés atteignent 100 ra3/h
par puits). On n'y a recours qu'en l'absence de sources, ou pour
dirainuer les risques de pollution présentés par un prélèveraent
direct des eaux de surface qui les réalimentent. En certains cas
cette aliraentation se fait aussi par le substratura calcaire.
2, Pyrénées orientales
La complexité structurale et la variété lithologique de ce
domaine plissé montagneux n*y permettent que l'existence de réser¬
voirs aquifères limités.
- 82 -
Dans l'ossature de la chaîne (zone axiale
des Pyrénées) constituée par des roches cristallines et raétamor¬
phiques les ressources en eau douce sont liées à la présence de
filons constituant des barrages ou des drains, notararaent dans les
schistes (Montbollo), Les sources, norabreuses, ont des débits
faibles au plus d'I l/s. Les calcaires et dolomies du Carabrien
et du Dévonien, souvent disposés en synclinaux pinces, constituent
là encore les principaux réservoirs aquifères utilisables :
source de Prades, dans la vallée de la Tet, sur laquelle un débit
de 50 l/s est capté pour l'alimentation de Prades et de Ria ;
source de Fontrabiouse dans le Capcir. De même les alluvions
de fond de vallées, et certaines alluvions glaciaires peuvent
receler des réserves exploitables et fournir de bons débits; aux
sources captées de "Las tres Founts" près de Dorres, 200 l/s
s'écoulent d'une accumulation morainiques Les sources therrao-rainé¬
rales abondent dans ces raassifs : Amélie-les-Bains , le Boulou,
les Escaldes, Molitg, Olette, la Preste, Thuès,le Vernet .
La bordure nord de la chaîne, raoins élevée, comporte encore
des éléraents du socle (massif du Monthouraet ), raais surtout forraée
de couches sédimentaires secondaires et tertiaires (Eocène), où
les roches calcaires prédominent (Corbières), elle est plus riche
en réservoirs aquifères.
Les ressources offertes par les aquifères calcaires y pré¬
sentent le plus d'intérêt, et à raoindre degré celles des vallées
alluviales» Les karsts y sont aussi développés que dans les Causses,
notamment dans les Corbières où l'on trouve les plus grosses sour¬
ces : la plus célèbre. Font Estramar, écoule un débit iraportant
d'eau légèreraent saumâtre en raison du voisinage des étangs ; ci¬
tons aussi les résurgences des gorges de Galaraus dont l'une est
captée pour l'aliraentation de St-Paul-de-Fenouillet . Quelques
sources therrao-rainérales (Alet, Rennes-les-Bains ) se trouvent encore
dans ces raassifs,
3 . Plaines et plateaux du Languedoc et du Rousslllon
Ici prédorainent des couches sédimentaires, en général
peu plissées raais de roches variées, secondaires et tertiaires, et
des dépSts quaternaires, comportant les principaux réservoirs
o / o
- 83 -
aquifères suivants :
Terrains secondaires
A prédominance calcaire, ils sont très karstifiés et forment un
ensemble de plateaux et de petits massifs couvrant la plus grande
partie de la région coraprise entre l'Ardèche et l'Hérault : garri¬
gues de Nîraes (Crétacé), et de Montpellier (Jurassique), Causses
d'Aumelas, massif de la Gardiole, A l'Ouest de l'Hérault ils
n'affleurent que dans la région de Narbonne : massifs de la Clape
et de Fontfroide. Ces réservoirs peuvent offrirdes ressources
très importantes : source du Lez, captée par la ville de Montpellier,
au débit de 800 l/s (dont 300 prélevés par pompage sur les réser¬
ves en période d'étiage). Fontaine de Sauve, source d'Issanka,
captée par la ville de Sète. En dehors de leurs affleurements
ces réservoirs karstiques sont également aquifères sous recouvre¬
raent et contiennent d' iraportantes réserves raais ils sont encore
imparfaitement connus.: fossé de Montbazin, bassin de Villeveyrac,
vallée de l'Hérault aux environs de Pézenas, vallée du Lez en
aval de Montpellier . Des forages y ont permis des pompages
de débits très élevés, de l'ordre de 1000 ra3/h (Pont Trinquât
dans la vallée du Lez) ou ont fourni des débits artésiens pou¬
vant s'élever à 100 ra3/h (Pézenas).. Enfin, les calcaires affleu¬
rant au bord de la mer et des étangs (massif de la Clape, Gardiole)
donnent lieu à des venues d'eau légèrement saumâtre dont les moda¬
lités de captage sont à rechercher en araont de la zone contarainée
(Roubine de Vie, source sous-marine de la Vise) ou à améliorer
(sources de Cauvy), Une de ces sources littorales, l'Inversac,
aurait fonctionné autrefois tantôt en éraergence d'eau douce et
tantôt en perte d'eau salée de l'étang de Thau, ce qui n'est plus
observable de nos jours,
- Terrains tertiaires
Des calcaires aquifères karstiques, principaleraent lutétiens
marins (Minervois) ou lacustres (Est du méridien de St-Chinian)
bien que moins riches en eau que ceux du Secondaire, offrent loca¬
lement des ressources exploitables notamment dans les synclinaux :
forages de Mas-Saintes-Puel les , dans l'Aude (-765m), forage du
Mas-Noir dans le bassin de St-Martin-de-Londres , forage de Pouzols
près de Lézignan, .../...
- 84 -
Des couches aquifères de roches meubles se trouvent à
différents niveaux de la série tertiaire :
- La plus ancienne est celle des graviers d'Issel (Lutétien infé¬
rieur) reconnus à l'Ouest de Carcassone où ils renferraent une
nappe artésienne : près de Castelnaudary, le forage des Cherai-
nières atteint cette nappe à -420 ra et fournit un débit artésien
de plus de 3 l/s et le forage de Castelnaudary la retrouve à
-271, également artésienne. Les grès du Bartonlen peuvent aussi
se révéler aquifères (forage à Lézignan-La Cèbe entre -170 et
-220).
- Dans les grès et molasses du Miocène -notamment dans l'Helvétien
entre Narbonne et Montpellier- les débits de production des
forages, faibles dans les zones d' af f leureuent , sont plus impor¬
tants lorsque ces couches comportent une nappe captive : jusqu'à
50 m3/h à l'Est de l'Hérault (fossé de Montbazin; pourtour de
l'étang de Thau). A l'Ouest de ce fleuve seuls les niveaux
les plus inférieurs des radiasses offrent quelque intérêt
(nappes du plateau des Brégines au Sud-Ouest de Béziers) raais
les débits de production restent inférieurs à 20 ra3/h,
- L'importance des faciès sableux dans le Pliocène (Astien) en font
un réservoir aquifère privilégié, présentant une grande exten¬
sion et une épaisseur croissant vers la mer.
Ses possibilités d'alimentation sont grandes, soit directement
soit par 1 ' interraédiai re des alluvions de vallées ou par les cail¬
loutis vi llaf ranchiens qui les surraontent, s'ils ne sont pas
trop argileux , Les principales nappes exploitées sont :
- la nappe de la Vistrenque, très étendue raais de faible puissance
inégalement exploitable en fonction de perraéabi lit es très diverses.
- la nappe de bordure de l'étang de Mauguio, exploitée par
de nombreux forages, à débits atteignant 100 ra3/h.
- la nappe littorale s'étendant de Mèze à l'erabouchure de
l'Aude, captive sous les couches iraperraéables du Pliocène
supérieur et qui paraît se prolonger en profondeur au-delà du
rivage sous les étangs (connue à Agde et Valras à plus de 100m
de profondeur), Les productions des forages peuvent atteindre
- 85 -
exceptionnellement 100 ra^/h, les débits artésiens pouvant être de
30 m^/h.
- la nappe des cailloutis pliocenes de la région de Béziers (plateau
de Vendres-Ser ignan, haut bassin de la Nazoure, vallée de Lirou) .
- dans la plaine du Rousslllon, au-dessus des couches essentielleraent
argileuses du Miocène plusieurs couches sableuses du Pliocène (As¬
tien - Villafranchien) recèlent des nappes superposées artésiennes,
entre 30 et 200 m de profondeur. Les très norabreux forages qui les
exploitent peuvent fournir des débits de l'ordre d'une centaine de
ra^/h.
- Alluvions quaternaires
Les alluvions des différents fleuves côtiers constituent de
très bons aquifères dont les possibilités d'exploitation sont subor¬
données aux débits d'étiage des écoulements de surface qui les réa-
1 iraentent .
Si les alluvions de la rive droite du Rhône présentent à cet
égard le plus d'intérêt (captages de la ville de Nîraes), celles des
autres principaux fleuves sont elles aussi très exploitées : alluvions
anciennes de la basse vallée do l'Aude (captages de Narbonne et de
Cuxac), alluvions récentes de la basse vallée de l'Hérault où les3
productions peuvent atteindre 400 m /h (captage de Florensac alimentant
la région de Sète), alluvions du Lez, de l'Orb, du Vidourle, où les
3productivités atteignent toujours une centaine de ra /h, alluvions du
cours aval du Gardon. Des liraons superficiels rendent souvent captives
ces nappes alluviales à quelque distance des rivières notamment lorsque
le lit majeur est très étendu, caractère plus accusé à l'approche de
l'erabouchure, où l'isoleraent de la nappe alluviale par rapport à
1 'écouleraent de surface peut être complet, ce qui favorise la protec¬
tion naturelle de la nappe contre la pollutionDans le RoussiUai, les nappes
alluviales fournissent les principales ressources en eau souterraine
utilisées. Les alluvions des vallées du Tech, de la Tet, et de l'Agly
sont largement étendues : terrasses d'alluvions anciennes, aux nappes
pouvant couvrir des besoins limités ; alluvions modernes, beaucoup
plus perméables où des exploitations fournissent des débits parfois3
considérables, de plusieurs centaines de l/s (ordre du millier de m /h),
9 » y m
- 86 -
(captage de la ville de Perpignan).
Enfin on observe de façon très générale une contamination
par l'eau de raer de ces aquifères au voisinage des embouchures, ce
qui limite les possibilités d'exploitation à l'araont d'une zone
étendue assez loin à l'intérieur des terres : 5 kra dans les alluvions
de l'Hérault, 10 km pour le Vidourle. Dans le delta du Rhône cette
contamination est égaleraent très sensible raais les exploitations
sont plus directeraent liraitées par la dirainution de la perraéabilité
due à l'abondance des faciès argileux dans la formation.
- 87 -
PROVENCE - COTE D'AZUR - CORSE
Partagée principalement entre le bassin de la Durance et les
bassins côtiers raéditerranéens (Argens, Var, et cours d'eau corses),
cette région qui s'étend du bas-Rhône aux Alpes raéridionales se carac¬
térise par une grande coraplexité géologique entraînant un corapar timentage
poussé des réservoirs aquifères, tandis que le cliraat méditerranéen y
limite généralement les ressources.
Très schématiqueraent , trois types de domaines peuvent être
distingués du point de vue des eaux souterraines :
- doraaine des nappes alluviales : vallées du Rhône et Crau, Durance et
basses vallées des cours d'eau côtiers,
- domaine des réservoirs calcaires de Provence et des Alpes raéridionales,
- doraaine des raassifs cristallins ou schisteux des Alpes, des Maures-
Estérel et de Corse, dépourvus de tout réservoir aquifère notable.
1. Les nappes d'alluvions, seules directement exploitables, ont une ira¬
portance éconoraique de preraier plan dans les plaines des basses val¬
lées du Rhône, de la Durance et du littoral où elles sont très utili¬
sées.
Les nappes de la Durance, qui s'épanouissent largeraent à l'aval
de Mallemort dans les vastes plaines alluviales de Cavaillon, Entray-
gues, Sorgues, St-Andiol, Maillane, elles-raêraes en liaison avec les
basses vallées des Sorgues (la rivière de la Fontaine de Vaucluse) et
de l'Ouvèze, forraent l'enserable le plus étendu.
La Crau, ancien cône de déjection de la Durance, recèle égale¬
raent une nappe très aliraentée (environ 5 m^/s) , qui se continue
sous les liraons récents de la Caraargue où elle devient captive.
En coraraunication avec la raer, elle est salée dans la région de
Fos au Sud-Est, et, vers le Nord, à quelques kiloraètres au-delà du
Vaccarès .
L'équilibre hydraulique de ces nappes est largement tributaire
des irrigations intenses pratiquées dans ces domaines. Ailleurs, les
/
- 88 -
plaines alluviales du littoral de la côte d'Azur, de Marseille à
Antibes, sont très peu développées et ne constituent que de petits
réservoirs aquifères. Là réside la cause de l'acuité du problèrae
de l'aliraentation de ce littoral en voie d ' accroisseraent démogra¬
phique accéléré car ces faibles ressources déjà fort exploitées,
sont les seules existantes à la lisière des massifs anciens des
Maures et de l'Estérel. Seule la basse vallée du Var comporte un
volume d'alluvions suffisamment développé et une nappe assez puis¬
sante, soutenue par le Var, pour permettre le captage de débits
élevés, encore que non illiraités. La plaine côtière orientale de la
Corse, forraée de dépôts peu perraéables, est pauvre en aquifères
productifs .
D'une façon générale, les nappes alluviales du littoral
raédi terranéen (Huveaune, Gapeau, Argens, Giscle, Môle et Var, côte
orientale de la Corse) sont exposées dans leur partie basse à des
invasions d'eau de raer parfois déjà amorcées.
Une autre vaste étendue détritique caillouteuse, celle du
plateau de Valensole, n'offre par contre, que des ressources dis¬
continues et en fin de compte peu abondantes, à cause de l'hétéro¬
généité de la forraation (fréquence des raarnes intercalées dans les
sables et congloraérats).
Les raassifs calcaires, d'âge secondaire en général, sont très large¬
raent développés. Mais les réserves d'eau qu'ils renferraent, profon¬
déraent enfouies, ne sont nulle part sol licuables en dehors des ré¬
surgences au débit souvent considérable. D'autre, part, les raouveraents
tectoniques qui les ont affectés au cours des temps géologiques ont
provoqué un corapar timentage accentué de ces réservoirs : cependant
de vastes zones sont demeurées horizontales ou seulement affectées
d'ondulation à grand rayon de courbure : monts de Vaucluse (Luberon
et Ventoux), plateau de Canjuers, massif de la Colle-St-Michel (entre
Haut-Verdon et Haut-Var), plateau des Arcs au Sud de Draguignan,
Devoluy. D'elles sortent les sources les plus importantes, souvent de
véritables rivières (Fontaine de Vaucluse, Fontaine-Lévêque , les
Gillardes (au Nord du Devoluy).
Enfin, certains de ces raassifs calcaires se trouvent en bordure
- 89 -
du littoral ; dès lors les sources, probablement terrestres à une
époque du Quaternaire où le niveau de la Méditerranée se situait
bien en-dessous de l'actuel, se trouvent actuelleraent en raer : telles
sont les résurgences de l'étang de Berre près de St.Charaas, du raassif
des calanques près de Marseille (Port-Miou), du littoral entre Nice
et Menton.
Dans les sédiments, surtout tertiaires, de l'Ouest de la
région (bassin d'Aix, Sud du Luberon et des monts de Vaucluse) des
alternances de marnes et de calcaires, subhorizontales en général,
ont provoqué la formation de nappes locales libres ou captives, en
général peu développées.
La Provence calcaire est bordée à l'Est par les forraations
perraotr iasiques calcaires (Muschelkalk) et salifères (Keuper). Les
calcaires du Muschelkalk sont un bon aquifère raais le Keuper est lo¬
calement la cause de la salure des eaux (bassin du haut-Argens ) .
Au Nord de la latitude de Digne, il n'existe plus de for¬
mations perméables étendues pouvant renfermer des nappes importantes.
Au contraire le haut bassin de la Durance renferme de considérables
superficies de terrains imperraéables, marnes schisteuses noires du
Jurassique ou du Crétacé ; raais le relief s'accentue, les précipita¬
tions augmentent, l'enneigement est fréquent, l'eau de ruissellement
plus abondante. D'autre part, l'on se trouve rapidement dans le domaine
des anciens glaciers quaternaires qui après leur recul ont abandonné
des dépôts raorainiques en général perraéables, alimentant maintenant
d'innombrables sources.
Plus au Nord, encore : haute Ubaye, Embruñáis, Queyras,
Briançonnais, une grande variété de terrains affectés par une tec¬
tonique extrêraeraent coraplexe (c'est le pays des "nappes de charriage")
ont provoqué un compartimentage très poussé des couches aquifères,
réservoirs donc limités mais par ailleurs abondararaent aliraentés du
fait de l'altitude et de 1 ' enneigeraent .
Annexe - 90 -
INDEX DES DEPARTEMENTS PAR REGIONS
01
02
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
_
AIN
AISNE
ALLIER
ALPES (Basses)
ALPES (Hautes)
ALPES-MARITIMES
ARDECHE
ARDENNES
ARIEGE
AUBE
AUDE
AVEYRON
BOUCHES-du-RHONE
CALVADOS
CANTAL
CHARENTE
CHARENTE-MARITIME
CHER
CORREZE
CORSE
COTE-D'OR
COTES-du-NORD
CREUSE
DORDOGNE
DOUBS
DROME
EURE
EURE-et-LOIR
FINISTERE
GARD
GARONNE (Haute)
GERS
GIRONDE
Rhône-Alpes
Picardie
Auvergne
Provence-Côte d'Azur-Corse
Provence-Côte d'Azur-Corse
Provence-Côte d'Azur-Corse
Rhône-Alpes
Charapagne
Midi-Pyrénées
Charapagne
Languedoc
Midi-Pyrénées
Provence-Côte d'Azur-Corse
Basse-Norraandie
Auvergne
Poitou-Charentes
Poitou-Charentes
Centre
Liraousin
Provence-Côte d'Azur-Corse
Bourgogne
Bretagne
Limousin
Aquitaine
Franche Comté
Rhône-Alpes
Haute-Norraandie
Centre
Bretagne
Languedoc
Midi-Pyrénées
Midi-Pyrénées
Aquitaine
- 91 -
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
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-
-
-
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-
-
-
-
-
-
-
-
-
HERAULT
ILLE-et-VILAINE
INDRE
INDRE-et-LOIRE
ISERE
JURA
LANDES
LOIR-et-CHER
LOIRE
LOIRE (Haute)
LOIRE ATLANTIQUE
LOIRET
LOT
LOT-et-GARONNE
LOZERE
MAINE-et-LOIRE
MANCHE
MARNE
MARNE (Haute)
MAYENNE
MEURTHE-e t-MOSELLE
MEUSE
MORBIHAN
MOSELLE
NIEVRE
NORD
OISE
ORNE
PAS-de-CALAIS
PUY-de-DOME
PYRENEES (Basses)
PYRENEES (Hautes)
PYRENEES ORIENTALES
RHIN (Bas)
RHIN (Haut)
RHONE
Languedoc
Bretagne
Centre
Centre
Rhône-Alpes
Franche-Comté
Aquitaine
Centre
Rhône-Alpes
Auvergne
Pays-de-la-Loire
Centre
Midi-Pyrénées
Aquitaine
Languedoc
Pays-de-la-Loire
Basse-Norraandie
Champagne
Charapagne
Pays-de-la-Loire
Lorraine
Lorraine
Bretagne
Lorraine
Bourgogne
Nord
Picardie
Basse-Normandie
Nord
Auvergne
Aquitaine
Midi-Pyrénées
: Languedoc
: Alsace
Alsace
Rhône-Alpes
- 92 -
70 - SAONE (Haute)
71 - SAONE-et-LOIRE
72 - SARTHE
73 - SAVOIE
74 - SAVOIE (Haute)
75 - SEINE (ville de Paris)
76 - SEINE IvIARITIME
77 - SEINE-et-MARNE
76 - YVELINES
79 - SEVRES (Deux)
80 - SOMME
61 - TARN
82 - TARN-et-GARONNE
83 - VAR
84 - VAUCLUSE
85 - VENDEE
86 - VIENNE
87 - VIENNE (Haute)
88 - VOSGES
89 - YONNE
90 - BELFORT (territoire)
91 - ESSONNE
92 - HAUTS-de-SEINE
93 - SEINE-ST-DENIS
94 - VAL-de-MARNE
95 - VAL-D'OISE
Franche-Comté
Bourgogne
Pays-de-la-Loire
Rhône-Alpes
Rhône-Alpes
Région parisienne
Haute-Normandie
Région parisienne
Région parisienne
Poitou-Charentes
Picardie
Midi-Pyrénées
Midi-Pyrénées
Prov en ce -Côte d' Azur -Corse
Provence -Côte d 'Azur -Corse
Pays-de-la-Loire
Poitou-Charentes
Liraousin
Lorraine
Bourgogne
Franche-Comté
Région parisienne
Région parisienne
Région parisienne
Région parisienne
Région parisienne