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BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES 74, rue de la Fédération - 75-Paris (15ème) - Tél. 783 94-00 DIRECTION DU SERVICE GEOLOGIQUE ET DES LABORATOIRES Bofte postale 818 - 45-Orléans-La Source - Tél. 87-06-60 à 64 HYDROGÉOLOGIE DE LA FRANCE NOTICES REGIONALES Précédées d'un APERÇU SUR LES EAUX SOUTERRAINES DE LA FRANCE par G. CASTANY et J. MARGAT Département d'Hydrogéologie Boite postale 818 45- Orléans - La Source Tél. 87-05-06 69 SGL 070 HYD Janvier 1969

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BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES

74, rue de la Fédération - 75-Paris (15ème) - Tél. 783 94-00

DIRECTION DU SERVICE GEOLOGIQUE ET DES LABORATOIRES

Bofte postale 818 - 45-Orléans-La Source - Tél. 87-06-60 à 64

HYDROGÉOLOGIE DE LA FRANCE

NOTICES REGIONALES

Précédées d'un

APERÇU SUR LES EAUX SOUTERRAINES DE LA FRANCE

par

G. CASTANY et J. MARGAT

Département d'Hydrogéologie

Boite postale 818

45- Orléans - La Source

Tél. 87-05-06

69 SGL 070 HYD Janvier 1969

RESUME

Composées initialement pour l'Atlas des eaux souterraines de

la France, dressé à la demande de la Délégation à l'aménagement du ter¬

ritoire et à l'action régionale et en cours d'édition par le B.r.g.m.

(publication en 1969), les vingt-et-une notices réunies ici et précé¬

dées d'une introduction générale, constituent une première esquisse de

description abrégée des conditions hydrogéologiques de l'ensemble de

la France, basée sur le découpage des régions administratives.

Ces notices inégalement développées sont affectées de défauts

d'homogénéité, aussi la diffusion restreinte donnée à ce recueil a-t-il

surtout pour but de permettre de préparer une version révisée et amé¬

liorée, en élargissant les collaborations.

En attendant, ce rapport pourra servir utilement d'aide-

méraoire, et tenir lieu notamment de "notice explicative" de la "Carte

des nappes d'eau souterraine de la France" dressée par le B.r.g.m.

en 1964. La réalisation de cet ouvrage s'inscrit dans les travaux de

synthèse entrepris par le département d'hydrogéologie, au titre de

l'opération "Etudes générales d'hydrogéologie".

o

o

TABLE

pages

Aperçu sur les eaux souterraines de la France 3

par G. CASTANY et J. MARGAT

Notices régionales :

1 - Nord 12

2 - Picardie 15

3 - Région parisienne 17

4 - Centre 30

5 - Haute-Normandie 33

6 - Basse-Normandie 35

7 - Bretagne 38

8 - Pays-de-la-Loire 40

9 - Poi tou-Charentes 43

10 - Limousin 45

11 - Aquitaine 47

12 - Midi-Pyrénées 57

13 - Champagne 60

14 - Lorraine 63

15 -Alsace 66

16 - Franche-Comté 69

17 - Bourgogne 71

18 - Auvergne 74

19 - Rhône-Alpes 77

20 - Languedoc 80

21 - Provence-Côte d'Azur-Corse 87

Annexe : index des départements/régions 90

COLLABORATIONS

Ce recueil est une oeuvre essentiellement collective. La

rédaction des notices régionales a été assurée avec le concours des

ingénieurs du département d'hydrogéologie (M. ALBINET, S. COTTEZ,

G. CORNET, J. MARGAT, L. MONITION), des Services géologiques régionaux

respectivement intéressés :

S.G.R.

S.G.R.

S . G . R I

S.G.R.

S.G.R,

S.G.R.

S.G.R.

S.G.R.

S.G.R.

S.G.R.

(NPA)

(PNO)

(BDP)

(BPL)

(NES)

(JAL)

(AQI)

(MPY)

(LRO)

(PRC)

G. DASSONVILLE

J.Cl. ROUX, Ph. De la QUERIERE, M. TIRAT

C. MEGNIEN, G. RAMPONT, Ph . DIFFRE, N. DESPREZ,

M. CAUDRON, G. DUERMAEL

C. LIMASSET

GUILLAUME

LIENHARDT, JJ. COLLIN

BOURGEOIS, H. ASTIE, R. BELLEGARDE

A. VANDENBERGHE, J. ROCHE

B. LEMAIRE, H. PALOC

G. DUROZOY, P. JONQUET

En outre, pour la région Alsace, une collaboration a été

apportée par le S. g. a.l. (L. SIMLER et P. SCHWOERER) .

La mise au point du texte final a été assurée au Département

d'hydrogéologie par J. MARGAT.

- 1 -

INTRODUCTION

Vingt-et-une notices régionales ont été composées en 1968

pour être insérées dans 1 '"Atlas des eaux souterraines de la France"

dressé pour la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action

régionale en 1966-67 et actuellement en cours d'édition par le B.r.g.m.

La réunion de ces notices, adaptées au découpage des 21 "régions de

programme" administratives, constitue un premier tableau général quoi¬

que abrégé de l'hydrogéologie de la France basé sur l'état actuel des

connaissances. Aussi, dans l'attente de la réalisation d'un ouvrage

synthétique plus complet et mieux structuré sur ce sujet, a-t-il paru

utile de donner à ce recueil une diffusion restreinte propre à facili¬

ter la rédaction ultérieure d'une version rectifiée et améliorée, en

lui conservant le caractère d'une serai-vulgarisation des connaissances

que l'on s'est efforcé de lui donner.

En attendant la parution de l'Atlas annoncé plus haut, l'il¬

lustration synthétique provisoire de ces notices est la "Carte des

nappes d'eau souterraine de la France" dressée par le B.r.g.m. en 1964

(diffusée par le C.e.f.i.e.).

Chaque notice régionale fournit un aperçu synthétique sur

les conditions hydrogéologiques, ainsi que sur les possibilités et

l'état actuel des exploitations d'eau souterraine dans la région consi¬

dérée. Volontairement très abrégées donc schématiques, ces notices n'ont

pu éviter des défauts d'homogénéité, qui reflètent les inégalités d'a¬

vancement des connaissances.

Pour certaines régions (Région parisienne, Aquitaine, Langue¬

doc-Roussillon) la complexité des régions naturelles ont entraîné des

descriptions plus détaillées permises par un développement particulier

des recherches (Universités, bureaux d'études et B .r . g .m. ) en part ie com¬

mandé par l'ampleur des problèmes à résoudre.

- 2 -

Quelques indications quantitatives, relatives aux débits

naturels des nappes (aux émergences) et aux débits de production des

forages ont été données : les premières, généralement en l/s ou m^/s

et les secondes de préférence en m^/h .

Le tableau simplifié de conversion des débits (valeurs

arrondies) ci-dessous facilitera les comparaisons :

1/s

1

2

5

10

100

1 m^/s

m^/h

3,6

7,2

18

36

360

3 600

m3/j our

86

173

432

864

8 640

86 400

mr/an

31 500

63 000

158 000

315 000

3 150 000

31 ,5 millions

m3/h

1

2

5

10

20

50

100

1/s

0,28

0,55

1,4

2,8

5,5

14

28

m'^/j our

24

48

120

240

480

1 200

2 400

m^/an

8 800

17 500

44 000

88 000

175 000

440 000

880 000

m3/j OU] 1/s m^/h m'^/an

10

20

50

100

1 000

0,12

0,23

0,58

1,2

12

0,42

0,84

2,1

4,2

42

3 800

7 600

18 000

38 000

380 000

CARTE ou NAPPES « EAU SOUTERRAINE °E .. FRANCE

- 3 -

APERÇU SUR LES EAUX SOUTERRAINES DE LA FRANCE

L'existence des eaux souterraines, la profondeur et l'étendue

des nappes, l'abondance de leur débit et le volume de leur réserve,

enfin la possibilité de les exploiter, dépendent étroitement de la

constitution géologique du sous-sol, de la nature des roches qui le

composent et des structures qui commandent la distribution, l'extension

et les qualités productives des terrains aquifères.

Mais ces conditions hydrogéologiques ne sont pas seules dé¬

terminantes : le climat et les conditions de surface - sol, formes du

relief, hydrographie - interviennent également en commandant le régime

d'alimentation des nappes et les modalités de leur drainage naturel

par les cours d'eau.

La diversité des conditions géologiques, morphologiques et

climatiques du territoire de la France se traduit naturellement par

des inégalités marquées dans la distribution et l'importance des res¬

sources en eau souterraine. Aussi est-on conduit à distinguer plusieurs

types bien différenciés de régions hydrogéologiques. On peut les répar¬

tir en deux groupes :

- les régions à eaux de surface prédominantes :

- régions de socle ancien. Massif central, Bretagne-Vendée,

Vosges, Ardennes ;

- régions montagneuses de terrains sédimentaires ou cristal¬

lins plissés : Alpes, Pyrénées.

- les régions où prédominent les eaux souterraines :

- régions tabulaires ou peu plissées : Jura, Causses ;

- bassins sédimentaires : bassins de Paris et d'Aquitaine ;

_ 4 _

- Plaines alluviales des vallées du Rhin, du Rhône, de la

Seine, de la Loire, de la Garonne.

Régions de socle

Les régions de socle couvrent plus d'un tiers de la super¬

ficie de la France. Elles comprennent le Massif central (85 000 km^) ,

la Bretagne-Vendée (45 000 km ), les Vosges, les Ardennes, le Massif

des Maures et de l'Estérel et la Corse. Ce sont, en général, des ré¬

gions à climat humide, véritables châteaux d'eau, où la hauteur moyenne

annuelle de précipitation est élevée (800 à 1 000 et même 2 000 mm

pour le Massif central).

Le sous-sol de ces régions est constitué de roches cristal¬

lines, métamorphiques ou schisteuses, en majorité imperméables où les

eaux souterraines sont localisées dans les zones d'altération peu

puissantes. Les roches volcaniques ou les dépôts alluviaux, contiennent

des nappes locales à réserves limitées.

Les fossés d'effondrement compris dans ces massifs, petits

bassins de Bretagne, plaine de la Limagne, comblés de dépôts sédimen¬

taires, peuvent renfermer des réserves locales plus importantes.

Les ressources en eau de surface sont prédominantes. C'est

très net pour le Massif central, château d'eau des grandes rivières

et fleuves de France : Yonne, Allier, Loire et ses affluents rive

gauche, affluents rive droite du Rhône et de la Garonne, Dordogne,

Lot et Tarn en particulier.

Dans ces régions, malgré le rôle d'accumulation non négli¬

geable de certaines nappes, les possibilités de régularisation résident

principalement dans la construction de barrages réservoirs.

Régions montagneuses formées de terrains sédimentaires plissés ou de

massifs cristallins

Les régions montagneuses, Alpes (40 000 km ) , Pyrénées

- 5 -

(20 000 km ) et Haut-Jura reçoivent des précipitations abondantes

donnant lieu à un ruissellement important et irrégulier. Les nappes

d'eau souterraine, étant donné la rareté relative des roches réser¬

voirs ou leur morcellement, sont peu étendues et les réserves peu

importantes. Même les calcaires, en couches plissées et fracturées,

forment des karsts perchés contenant peu de réserves permanentes. De

ce fait, l'écoulement est très irrégulier et la régularisation des

débits est surtout assurée par des barrages réservoirs. Des réserves

importantes sont accumulées en surface par les neiges et les glaces

dont la fonte, en été, alimente les bas débits beaucoup plus que les

réserves en eaux souterraines dont le tarissement est rapide.

Régions de plateaux formés de terrains sédiraentaires tabulaires ou

peu plissés

Ces régions surtout calcaires, relativement peu étendues

en France, comrae les plateaux du Jura, les Grands Causses, le plateau

de Vaucluse et divers "plans" provençaux, sont le siège de karsts gé¬

néraleraent évolués ( "mérokarsts" surtout) favorisant les circulations

souterraines souvent profondes. C'est dans ces domaines que les bassins

souterrains peuvent différer le plus des bassins versants superficiels,

large cause d'erreur pour l'établissement des bilans destinés à évaluer

des déficits d'écoulement. Le ruissellement est faible et les rares

cours d'eau sont alimentés essentiellement par des résurgences à fort

débit provenant dans une grande mesure de pertes de rivières. Aussi,

les eaux souterraines de ces réservoirs sont-elles mal protégées contre

les risques de contamination et leur utilisation pour la consommation

par captage des sources exige-t-elle des précautions. Les réserves en

eaux souterraines sont souvent importantes, mais une grande variabilité

annuelle affecte les débits.

Bassins sédimentaires

Les deux plus importants sont les grands bassins de Paris

- 6 -

2 2(150 000 km ) et d'Aquitaine (50 000 km ), constitués par des super¬

positions de couches sédimentaires très inégaleraent perraéables. Ils

se caractérisent en surface par des alternances de domaines à nappes

"phréatiques" libres correspondant aux affleurements des couches aqui¬

fères, séparés par des zones de terrains peu perméables où abondent

les eaux de surface (étangs et ruisseaux), disposées en auréoles (bien

continues dans le bassin de Paris).

Cas des roches carbonatées.

En surface, les roches carbonatées, calcaires et craie,

constituent les réservoirs aquifères les plus importants. Leurs nappes

libres fournissent la plus grande part du débit des rivières, dont

elles régularisent dans une large mesure le régime, et alimentent

également pour l'essentiel les aquifères alluviaux. Les principaux

réservoirs sont les calcaires jurassiques (Sud et Est du bassin de

Paris, Nord-Est du bassin d'Aquitaine), la craie et les "tuffeaux"

qui s'étendent sur une grande partie du bassin de Paris, les calcaires

tertiaires de l'Ile de France et de la Beauce.

Mais en quelques régions, les sables et grès constituent

aussi des aquifères à nappes libres étendues : grès vosgien de Lorraine,

sables de Fontainebleau, sables des Landes.

En profondeur, la stratification lithologique donne lieu à

des nappes captives très étendues, parfois artésiennes, accessibles

et exploitables par forage jusqu'à 1 000 à 1 500 m.

Les calcaires deviennent compacts et peu aquifères en dehors

de quelques domaines à paléo-karst (calcaire carbonifère du Nord,

calcaires du Jurassique supérieurs en plusieurs secteurs des bassins

de Paris et d'Aquitaine, et des pays de la Saône, divers massifs du

Languedoc). Ce sont les assises de grès et de sables qui constituent

les principaux aquifères captifs : citons la nappe des Sables verts

du bassin de Paris, nappe captive la plus étendue en France ; la nappe

des sables cénomaniens de l'Ouest du bassin de Paris (Touraine, Anjou)

_ 7 _

et celle des Charentes ; la nappe des grès vosgiens en Lorraine ;

la nappe du Soissonnais, au Nord de la région parisienne ; la nappe

des sables éocènes d'Aquitaine, prolongée par la nappe "infra-molas¬

sique" .

Les débits naturels et l'aliraentation actuelle de ces nappes

captives sont faibles dans l'ensemble, raais elles ont d'importantes

réserves d'exploitation, déjà fortement entamées dans quelques sec¬

teurs localisés (région parisienne notamment).

Plaines alluviales

Les dépôts alluviaux des grandes vallées, Seine, Meuse, Rhin,

Loire, Saône et Rhône, Garonne, constituent des aquifères privilégiés

étroitement liés aux cours d'eau comme aux aquifères des terrains en¬

caissants qu'ils drainent souvent.

Seules, les alluvions récentes constituent en général des

aquifères continus séparés des alluvions des diverses terrasses plus

ou moins anciennes comportant des nappes perchées. Ces réservoirs sont

peu puissants, sauf celui de la vallée du Rhin en Alsace, mais les

caractéristiques des matériaux (forte perraéabilité) en font un doraaine

de choix pour les captages. La protection de ces nappes contre les ris¬

ques de pollution nécessite une grande attention et le développement

des extractions, pour la construction, de graviers aquifères, réduit

souvent les possibilités d'exploitation d'eaux souterraines.

Dans les basses vallées et les plaines littorales, les nappes

d'eau douce des alluvions sont en équilibre avec les eaux de raer qui

forment en profondeur un biseau, encore peu étendu en général, sauf

dans le delta du Rhône. Mais cet équilibre peut être facilement rompu

par des exploitations trop intenses, fait qui s'amorce déjà en quelques

points du littoral méditerranéen.

,/...

- 8 -

Productivité des aquifères

L'importance attachée à un certain nombre de grandes nappes

ou à des réseaux aquifères, pour leur rôle regular isateur vis-à-vis

des écoulements de surface, doit être bien distinguée de l'importance

des débits qu'ils permettent ponctuellement d'exploiter par forages,

c'est-à-dire de leur productivité locale.

Les alluvions sont les aquifères les plus productifs quoique

peu homogènes. Leurs nappes sont peu profondes et le soutien des cap¬

tages par les rivières y compense souvent la modestie relative des

réserves. C'est pourquoi elles sont les plus couramment et intensément

exploitées .

Les sables sont les aquifères les plus homogènes et ils four¬

nissent les eaux les plus naturellement pures. Mais leur exploitation

souvent difficile exige des soins particuliers : le rendement et la

longévité des forages sont limités.

La craie est très inégalement productive selon sa fissuration,

laquelle varie beaucoup entre les vallées et les plateaux. Mais c'est

l'un des aquifères les plus exploités en France.

Les calcaires peuvent être très productifs mais le rendement

des forages est fonction de la rencontre aléatoire de fissures aqui¬

fères. De plus, les eaux souterraines y sont souvent profondes, notam¬

ment dans les plateaux et massifs karstiques où leur exploitation directe

est peu économique.

L'ordre de grandeur des ressources en eau souterraine de la France peut-

il être estimé ?

Une preraière approche pourrait consister dans l'évaluation

du débit naturel de l'ensemble des nappes souterraines, en l'assimilant

à la fraction de l'écoulement total moyen annuel des cours d'eau prove¬

nant des sources et du drainage des nappes (dénommé précisément "écou¬

leraent souterrain" par opposition à 1 'écouleraent de surface provenant

du ruissellement). /^ e

- 9 -

Une estimation globale approchée de cet écouleraent souter¬

rain a été tentée pour les grands bassins français au moyen d'une

méthode schématique consistant à considérer pour chaque raois la valeur

de l'écoulement qui correspondrait au débit journalier le plus faible

du mois. Cette méthode tend à sous-estimer l'écoulement souterrain en

période de basses-eaux et à le surestimer en période pluvieuse et de

hautes-eaux dues aux fontes des neiges. Mais les méthodes plus pré¬

cises d'analyse des évolutions de débits (hydrogrammes) ne s'appliquent

correctement qu'à des bassins assez petits et homogènes.

L'évaluation obtenue ainsi en se basant sur les stations de

jaugeages les plus en aval des principaux fleuves français (*) dont2

les bassins versants totalisent plus de 300 000 km , est d'environ

60 milliards de ra^/an sur un écoulement total de près de 100 milliards.

En l'extrapolant à la France entière, on aboutirait à environ 100 mil-

3 ^1 iards de ra /an pour le débit moyen global des écouleraents souterrains,

ce qui équivaudrait en débit constant à environ 3 000 ra"*/seconde ou

250 millions de ra /jour.

Ces valeurs sont des approximations grossières à 20 ^ près

au moins, raais elles fixent tout de même des ordres de grandeur permet¬

tant quelques comparaisons. Par exemple, ce débit correspond au cin¬

quième du volurae raoyen annuel des précipitations tombées sur le terri¬

toire de la France (environ 450 milliards de m /an) et à près de 60 %

du débit moyen annuel total des cours d'eau.

L'évaluation, quelque soit sa précision, du débit des nappes

ne doit pourtant pas être confondue avec celle des ressources en eau

souterraine. Elle n'indique que leur limite théorique supérieure laquel¬

le ne pourrait être atteinte que dans l'hypothèse où il serait à la fois

t y m

{*) Seine à Paris (44 300 km2) , Loire à Montjean (llO 000 km^) , Meuse àChooz (10 120 kra2), Moselle à Hauconcourt (9 400 kra2), Rhône au Teil(61 390 kra2 en territoire français, le débit provenant de Suisseétant déduit). Durance à Mirabeau (il 920 kra^) , Garonne au Mas d'Age¬nais (52 000 kra2), Dordogne à Cénac (8 700 km2) .

- 10-

possible et voulu de capter totaleraent les débits souterrains, en

tarissant donc les apports des nappes aux rivières, ce qui est évi¬

demment très improbable en dehors de quelques secteurs limités.

En réalité, il faut définir la ressource offerte par un

réservoir aquifère délimité comrae la quantité d'eau maximale qui peut

y être captée ou prélevée pendant une période définie, dans des condi¬

tions techniques et économiques acceptables. Les répercussions sur

les débits d'émergence naturelle de la nappe doivent être admissibles,

y compris au-delà de la période envisagée.

La proportion du débit d'une nappe constituant une ressource

est donc extrêraeraent variable (de 0 à 100 %) en fonction de nombreux

critères physiques, techniques et économiques. Ceux-ci peuvent eux-

mêmes évoluer avec le teraps. Il est rare que cette proportion puisse

dépasser 30 %. L'évaluation des ressources en eau souterraine a donc

le caractère d'une recherche d ' opt iraisation . Elle n'a encore été tentée

que dans un trop petit norabre de cas en France pour que des statistiques

globales soient possibles, raême pour certains bassins.

11 faut mentionner à part le cas des nappes captives très

étendues des bassins sédimentaires. L'effet des prélèvements sur leurs

débits naturels et leurs émergences indirectes n'est sensible qu'à très

long terme, car la décompression de la réserve fournit, pendant très

longteraps, l'essentiel du débit de production des forages. L'évaluation

de la ressource dans ce cas repose surtout sur le choix de la rapidité

de déclin des pressions - donc des débits - acceptable dans un secteur

donné. Les ressources offertes par les nappes captives ne sont pas

illiraitées dans le temps.

En France, l'ensemble des débits d'exploitation des grandes

nappes captives, par pompage ou forages artésiens, ne dépasse pas une

3 1dizaine de m /seconde (moins d'un million de m /jour). Il est donc

presque négligeable au regard du débit total des écoulements souter¬

rains estimé plus haut et demeure faible par rapport aux débits d'ex¬

ploitation des nappes libres "phréatiques" qui doivent se chiffrer par

plusieurs milliards de m /an (de l'ordre probable d'une centaine de

m % f

- 11 -

m"^/seconde, ou d'une dizaine de millions de ra^/j our au rainiraum).

Globalement, on peut considérer qu'une fraction petite du

débit naturel moyen des nappes souterraines de la France est actuelle¬

ment "captée" par les exploitations. Mais cette comparaison statis¬

tique n'a pas grand sens puisque le territoire se subdivise en nombreux

systèmes aquifères indépendants et c'est dans le cadre de chacun d'eux

qu'il faut comparer les débits captés à celui des nappes.

La productivité des aquifères permettrait, dans un certain

norabre de cas, de capter économiquement une fraction assez grande du

débit des nappes, et même parfois de dépasser la réduction tolerable

des débits des cours d'eau que ces captages déterminent (il s'agit

alors de "surexploitation").

Actuellement, les secteurs où l'exploitation des eaux sou¬

terraines a déjà un effet appréciable sur le débit et le régime des

cours d'eau, sont encore peu nombreux et restreints aux régions ur¬

baines et industrielles (régions lilloise et parisienne principalement).

En général, dans les régions à nappes libres étendues, les

ressources potentielles en eau souterraine sont donc encore importantes

en France, raais la possibilité et l'intérêt économique d'accroître

beaucoup les débits d'exploitation actuels sont très variés.

Les développements concomitants des besoins en eau de bonne

qualité et de la dégradation de qualité des eaux de nombreuses rivières

par la pollution et les pratiques de recyclage, feront attacher dans

l'avenir une importance croissante aux exploitations d'eau souterraine

à utiliser "pour la première fois", de préférence à celles des cours

d ' eau .

CIRCONSCRIPTIONS DES AGENCES DE BASSINS

A-Artois-Pl cardie

''/// B-Seine-Normandiey/

C-Rhin-Meuse

D-Loire-Bre tagne

E-Rhône-Méditerranée

F-Adour-Garonne

REGIONS DE PROGRAMME 5-Haute Normandie U-Aquitaine 17-Bourgogne

6-Basse Normandie 1 2-Midi-Pyrénée8 16-Auvergne

1-Nord 7-Bretagne 13-Champagne 19-Rbône-Alpes

2-Plcardie 8-Fays de la Loire 1 4-Lorraine 20-Languedoc

3-Région Parisienne 9-Poltou-Cbarentes 15-Alsace 21-Provence-Cote d'Aïur

4-Centre lO-Limousin 16-Franche-Comté "" Corse

RHIN/

í YRENEES- ORIENtI-ES

SERVICES GEOLOGIQUES REGIONAUX

Nord-Pas-de-Calais

Picardie-Normandie

Nord-Est W/0^ Provence-Corse [0>d Bassin de Paris

Jura-Alpes ^^ Midi-Pyrénées |:^s5^ Bretagne-Paysde la Loire

Languedoc-Roussi llonirnTl Aquitaine | | Massif-Central

REGIONS DE PROGRAMME 5-Haute Normandie U-Aqultaine 17-Bourgogne

6-Basse Normandie 12-Midl-Pyrénées lO-Auvergne

1-Nord 7-Bretagne 13-Champagne 19-Rhône Alpes

2-Picardle 8-Pays de la Loire 14-Lorralne 20-Languedoc

3-Région Parisienne 9-Poltou-Charentes 15-Alsace 2i-Provence-Cote d'azur

4-Centre 10-Llmousln 16-Franche Comté "" Corse

- 12 -

NORD

Dans cette région située à l'écart des grands bassins versants

et dépourvue de cours d'eau majeurs, les eaux souterraines fournissent

les principales ressources utilisées pour subvenir aux besoins des dis¬

tributions publiques et des industries. Aussi, leur exploitation et leur

protection revêtent-elles une importance de preraier plan pour l'économie

régionale dans une plus grande mesure que partout ailleurs en France, et

d'autant plus que la pollution de nombreux cours d'eau rend les eaux de

surface de raoins en moins propres à toute consommation.

Mis à part le pays complexe du Boulonnais et la partie occi¬

dentale du Massif ardennàii^ ,: la région se partage surtout en deux domaines

- le domaine de la craie (Artois, Cambrésis) à aquifère étendu et continu,

- le domaine des forraations tertiaires (Flandres, Révèle), à couches aqui¬

fères sableuses discontinues.

Enfin, en profondeur, S'étend, dans une partie de la région,

la nappe captive du Calcaire carbonifère, offrant un troisième type de

ressource, ayant le second rang en importance.

1. La "nappe de la craie" s'étend sur les 2/3 de la région, raais, malgré

la continuité du réservoir, se subdivise en un certain norabre de bassins

relativement indépendants , surtout dans l'Ouest de l'Artois. Liée

à la fissuration, la perméabilité de la craie décroît souvent assez vite

en profondeur et s'affaiblit beaucoup au-delà de 20 à 30 m. De plus,

elle est beaucoup plus développée sous les vallées -mêrae sèches- que

sous les plateaux. Aussi, le réservoir est-il peu homogène et sa puis¬

sance n'est pas proportionnelle à l'épaisseur de la couche.

Aliraentée surtout par sa surface libre dans tout le doraaine des affleu¬

rements, la nappe de la craie est drainée par le réseau de cours d'eau

auxquels elle apporte l'essentiel de leur débit exceptionnellement ré-o

gulier (en raoyenne de l'ordre de 5 l/s par kra de bassin). En plusieurs

régions, ces débits sont déjà capt dans une grande proportion par les

/« « ^ t

- 13 -

exploitations (400 raillions de ra /an actuellement pour l'ensemble de

la région) qui ont provoqué des dépressions de la surface de la nappe

sur des aires étendues. Cette surface a aussi été affectée et rabattue

localement au-dessous du niveau de la mer sous l'effet prolongé de

l'exhaure minier et de l'exploitation de nappes profondes (calcaire

carbonifère), notamment dans la région lilloise.

Il est fréquent que dans les vallées la nappe soit mise légèrement en

charge par les alluvions ou des bancs de craie colmatés, donnant lieu

à des sources de pied de coteaux et aux norabreux petits forages arté¬

siens assurant l'irrigation des cressonnières.

Sous la couverture tertiaire, au Nord, la nappe de la craie devient

captive, mais, en raêrae teraps, la perméabilité du réservoir diminue

beaucoup, aussi ne consti tue-t-il plus une couche aquifère productive

au delà de quelques kilomètres de la limite des affleurements, d'ail¬

leurs jalonnée de norabreuses émergences.

2. La nappe profonde du calcaire carbonifère a une extension plus limitée

et son réservoir n'affleure qu'en Belgique où a lieu sa raise en pression

initiale .

Cette nappe captive qui a souvent entravé les travaux rainiers ("torrent

d'Anzin") a été mise en exploitation depuis longteraps (1840) et ses

niveaux, initialement artésiens, ont beaucoup déclinés : de plus de

70 ra en certains secteurs depuis 50 ans, et de plus de 20 ra au cours

des 15 dernières années. Les prélèvements actuels voisins de 50 millions

3 3 /de m /an en France et 20 millions de m /an en Belgique progressent ré¬

gulièrement, aussi la conservation de cette nappe impose de régler son

exploitation par une entente entre les utilisateurs des deux pays.

3. Les sédiraents tertiaires, en Flandres et en Pévèle (bassin d'Orchies)

comprennent des couches de sables aquifères recelant, soit des nappes

/ o o *

- 14 -

libres, discontinues et perchées (sables d'Ostricourt), soit une nappe

captive assez étendue ("sables pissards") sous les argiles des Flandres,

qui relaie en quelque sorte la nappe de la craie. Mais les captages

dans ces sables sont difficiles et peu productifs, aussi ne subviennent-

ils qu'à des besoins locaux.

En Flandres, les basses altitudes et la faible perraéabilité des terrains

imposent d'importants travaux de drainage, tandis qu'en bordure du lit¬

toral, les sables de dunes comportent des nappes perchées exploitables.

- 15 -

LA PICARDIE

Partagée entre les bassins de la Seine (Oise pour l'essentiel)

et de la Sorarae, la région coraprend du point de vue des eaux souterrai¬

nes deux doraaines principaux, bien différenciés par leurs conditions

géologiques : les pays de craie et les pays de formations tertiaires

(analogues à celles de 1 ' Isle-de-France) .

1. Le domaine de la craie couvre la plus grande partie du bassin de la

Somme, la région de Beauvais et le Nord du département de l'Aisne

(Thiérache). La craie y forme partout un réservoir aquifère continu,

comprenant un ensemble de nappes libres, drainées par les nappes al¬

luviales et par les rivières permanentes dont elles régularisent les

écoulements, raais relativeraent sensibles aux variations interannuelles

des pluies.

Les débits de production des captages par puits sont en règle

générale plus élevés dans les vallées à cours d'eau perraanent ou

sèches (50 à 500 m3/h) que sous les plateaux (5 à 20 m3/h)

Dans ce domaine la nappede la craie offre la seule ressource en

eau souterraine, communément exploitée pour l'alimentation des villes

et des industries, raais son exploitation intensive ne peut être conçue

indépendaniraent des répercussions entraînées sur les débits des rivières

2.. Les formations tertiaires qui couvrent le tiers sud-est de la région

Soissonnais, Valois, comprennent une succession de couches inégalement

aquifères comportant des nappes souterraines plus ou moins interdépen¬

dantes .

La nappe des Sables de Bracheux est en continuité avec la nap¬

pe de la craie à sa limite nord et devient captive vers le Sud sous

les couches moins perraéables du Sparnacien. Elle peut localement être

artésienne (région de Creil). Les forraations argilo-sableuses du

Sparnacien sont localement productives lorsque les faciès sont assez

sableux. Au-dessus, les Sables de Cuise et le calcaire grossier cons¬

tituent le principal réservoir aquifère, fractionné en plateaux et

buttes isolées au Nord de l'Aisne (nappes perchées liraitées par des

lignes de sources) et continu au Sud (nappe du Soissonnais) où les

eaux deviennent progressivement captives.

e / o

- 16 -

L ' extrême-Sud de l'Aisne appartient à la Brie, où au-dessus des

nappes précédentes s'ajoutent celles des Sables de Bracheux et du cal¬

caire de Champigny.

Nappes profondes :

Sous le recouvrement tertiaire^la craie, généralement compacte et peu

perméable, ne permet de capter que des débits faibles, sauf au voisina¬

ge des limites du domaine : les captages sont assez productifs tant que

l'épaisseur de la couverture tertiaire ne dépasse pas une trentaine de

mètres, surtout s'il s'agit des Sables de Bracheux.

La nappe profonde des Sables Verts albiens, captive et artésienne

dans les vallées, s'étend dans le sous-sol de la plus grande partie de

la région. Mais elle est peu exploitable en raison de la salinité de

l'eau dans le Nord de la Picardie (bassin de la Somme) et de la grande

profondeur de la couche aquifère dans le Sud.

- 17 -

REGION PARISIENNE

Au centre du Bassin de Paris, la Région parisienne comporte

de norabreuses nappes d'eau souterraine, conditionnées à la fois par la

structure en cuvette et par les norabreuses alternances de roches sédi¬

mentaires perraéables et imperméables qui s'y superposent. Cependant,

par le jeu des variations latérales de faciès, les nappes d'eau souter¬

raine ne sont pas toutes étendues à l'ensemble de chaque couche géolo¬

gique dont on leur donne par commodité la dénomination. De plus, ces

nappes ne sont pas rigoureusement indépendantes les unes des autres :

elles communiquent entre elles, d'autant plus que les captages qui les

sol 1 ici tent , durent depuis longtemps.

Suivant leur étendue dans la Région parisienne, on peut

classer les principales nappes en trois catégories :

1. Nappes profondes étendues à tout le territoire.

Les couches profondes du Jurassique et du Crétacé inférieur

sont les seules à s'étendre sous tout le territoire de la région.

Parmi ces niveaux, seul l'Albien contient une nappe cap¬

tive d'eau peu minéralisée et pouvant fournir des débits élevés : la

nappe des "Sables verts". En tout point de la Région parisienne, cette

nappe peut être captée, mais à des profondeurs assez importantes va¬

riant entre 450 et 750 mètres. L'eau de cette nappe est toujours

ascendante et encore souvent artésienne (jaillissante), mais sa

pression a beaucoup décliné sous l'effet des captages depuis un

siècle .

2. Nappes régionales.

Les nappes des couches aquifères tertiaires ne sont étendues

chacune qu'à une partie seulement de la région :

a) La nappe des Sables du Soissonnais et du Calcaire grossier, prin¬

cipaleraent développée au Nord de la Seine et de la Marne, se met

en charge progressivement vers Paris et elle est exploitée acti¬

vement dans la banlieue nord et est de la capitale.

- 18 -

b) La nappe des Calcaires de Champigny est contenue dans les cal¬

caires lacustres fissurés qui n'existent qu'au Sud-Est de Paris

(entre Seine et Marne) et elle est exploitée par des puits et

forages en Brie. Plus au Nord ces calcaires n'existent plus et

ils sont remplacés par des formations gypseuses.

c) La nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de Beauce

forme un ensemble assez homogène dans le Sud-Ouest et le Sud

de la région (rive gauche de la Seine)

(cf. les notices qui suivent sur chacune de ces nappes).

3. Nappes localisées.

Les nappes de certaines couches aquifères sont localisées

et ont peu d'importance (Sables de Beauchamp, Calcaire de Saint-

Ouen ) . Par contre la nappe de la craie présente un grand in¬

térêt bien que localisée dans les doraaines d'affleurement périphé¬

riques (sénonais - Gâtinais), d'anticlinaux (Bray- Vigny - Roumois)

ou d'entailles par la vallée de la Seine (Boulogne, Croissy et

Mantes). La craie est particulièrement aquifère lorsque son réseau

de diaclases communique avec une plaine alluviale importante: il

n'y a alors en fait, qu'un seul réservoir.

4. Nappes d'alluvions.

Les alluvions de la Seine et de ses principaux affluents

(Oise, Marne, Yonne) sont perméables mais leur importance est fonc¬

tion de leur étendue et de la nature du substratum sur lequel ils

reposent. En plus de la craie raentionnée ci-dessus, le Calcaire de

Champigny forrae égaleraent un substratum favorable à une bonne pro¬

ductivité des captages.

En résumé, la Région parisienne abonde en nappes d'eau souter¬

raines, et celles-ci se relaient de telle sorte que suivant le secteur

considéré, un captage est toujours possible, à plus ou raoins grande

profondeur. Mais cette considération, valable pour des besoins modérés.

- 19 -

ne l'est plus lorsque l'on cherche à prélever des débits très impor¬

tants. Il faut alors étudier les nappes en détail, déterminer les ca¬

ractéristiques et les conditions aux liraites de chaque couche aquifère,

les relations de la nappe avec les cours d'eau de surface et les ré¬

percussions possibles sur les captages préexistants, avant tout projet

de prélèvement massif.

- 20 -

Nappe des Calcaires de Champigny

Les calcaires de Champigny, constitués par des dépôts la¬

custres calcaires et siliceux, ne s'étendent qu'au Sud et au Sud-Est

de la région de Paris, en Brie principalement. Certains niveaux des

formations bartoniennes et lutétiennes, passant également dans ces

régions à des faciès calcaires lacustres, forment avec le calcaire de

Champigny un ensemble puissant à dorainante calcaire. On doit appliquer

le terrae de "nappe des Calcaires de Champigny" à la totalité des eaux

souterraines des réseaux de cet ensemble de réservoirs calcaires.

La nappe n'est bien développée que dans la Brie et au Sud de la Bière.

Vers l'Ouest, par suite du développeraent de faciès marno-calcaires affai¬

blissant la perraéabilité, et d ' intercalations de marnes gypseuses miné-

ralisant fortement les eaux, les débits de captage médiocres et la mau¬

vaise qualité des eaux diminuent considérablement l'intérêt de la nappe.

En Brie, les calcaires de Champigny ont subi une karstifica¬

tion modérément évoluée, raais sur une grande étendue. On constate l'exis¬

tence de pertes et de résurgences dans les vallées encaissées dans le

plateau (Yerre, Alraont, Aubetin), sur la surface duquel on peut repérer

de norabreux petits gouffres. Certains puits sont soufflants.

La nappe est libre en général, mais les calcaires sont re¬

couverts sur les plateaux par le manteau des "Marnes vertes" soutenant

une nappe perchée, peu abondante, dans les calcaires de Brie. Au Sud-Est,

près du rebord du plateau, ces raarnes disparaissent, raettant les deux

couches aquifères en jonction directe. L'écoulement général diverge vers

les vallées de la Seine et de la Marne, mais il est coraraandé par des

axes de drainage dominant dont la vallée de 1 'Yerre est le principal.

Les résurgences à l'aval de l'Yerre correspondent à l'apparition des

preraiers faciès marneux. Lorsque les alluvions de la Seine reposent

sur le Calcaire de Champigny, les deux aquifères se confondent, perraet¬

tant alors des captages de débits élevés. La productivité des captages

dans les calcaires de Champigny, suit la règle générale des pays en

roche fissurée, c'est-à-dire qu'elle augraente à l'approche des vallées,

que celles-ci soient à écouleraent permanent ou sèches.

- 21 -

Au Sud de la Bière (région des vallées de l'Essonne, de

l'Ecole et du Loing) la nappe est égaleraent bien développée et s'écoule

vers ces rivières. Dans la vallée de l'Essonne la rencontre des faciès

marneux provoque une émergence de la nappe analogue au phénomène obser¬

vé dans la basse vallée de l'Yerre. Sur le versant correspondant à la

vallée du Loing la disparition des Marnes vertes facilite les comrau-

nications avec la nappe des Calcaires de Beauce et des Sables de Fon¬

tainebleau. On note également une communication avec la craie par

disparition des faciès argileux du Sparnacien.

La nappe du Calcaire de Charapigny n'est pas encore fortement

exploitée. Les principaux captages se situent dans la basse vallée de

l'Yerre et près de Melun. Les sources de Provins sont captées par la

Ville de Paris.

o

o

- 22 -

Nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de Beauce.

Le réservoir aquifère est essentielleraent constitué par les

Sables de Fontainebleau stampiens, très fins, gréseux au soramet, et

parfois légèreraent argileux à la base. Les eaux d'infiltration perco¬

lent le plus souvent par 1 ' interraédiaire des Calcaires de Beauce, et

lorsque les conditions structurales ou hydrogéologiques le perraettent,

ces calcaires également noyés à leur base participent au réservoir.

L'importance de cette nappe croît du Nord-Est vers le Sud-Ouest de la

Région parisienne. Tandis que dans les pays situés en rive droite de

la Seine, les sables ne font que couronner les buttes témoins de l'Oli¬

gocène, en donnant naissance à de petites nappes perchées indépendantes,

sur la rive gauche les affleurements prennent de plus en plus d'exten¬

sion en direction du Sud-Ouest et permettent le développement d'une

nappe continue .

Le substratum de la nappe diffère selon les régions considé¬

rées. Au Nord de Paris et entre la Seine et l'Yvette l'imperméable de

base est constitué par les "Marnes à huîtres" qui donnent naissance à

une ligne de sources caractéristique. Sur le reste du territoire ces

raarnes sont absentes et les sables ne sont pas séparés du Calcaire de

Brie (ou de Sannois), le substratura de la nappe étant alors constitué

par la couche des "Marnes vertes", sous-jacente à ces calcaires. Cette

distinction est importante, car les eaux des Sables de Fontainebleau

sont difficiles à capter en raison de leur finesse et la présence d'une

couche calcaire drainante à la base améliore considérablement le rende¬

ment des captages.

Les sables peuvent également ne pas reposer sur un mur imper¬

raéable bien différencié. C'est le cas notararaent de la zone du Roumois où

les sables reposent directement sur les arkoses sparnaciennes, ou même

sur la craie. La nappe communique alors avec les eaux de ces couches

aquifères sous-jacentes dans lesquelles elle est fréquemment captée.

Au Sud, les sables s'épaississent puis ils s'enfoncent sous

les Calcaires de Beauce ; les Marnes vertes disparaissent à leur tour

dans cette direction. L'ensemble des couches aquifères constitue un

/ a «

- 23 -

réservoir unique contenant la "nappe des Calcaires de Beauce", qui

garde sa continuité malgré la terminaison en biseau des Sables de

Fontainebleau en profondeur vers le Sud.

L'écoulement de la nappe est gouverné par les vallées qui

la drainent en tous sens, sauf dans l'extrême Sud de la région où

tout serable s'écouler vers le Nord-Nord Est. La vallée de la Juine et

surtout celle de l'Essonne collectent une très iraportante quantité d'eau

en provenance de cette nappe (cressonnières de l'Essonne).

La nappe des Sables de Fontainebleau et des Calcaires de

Beauce est assez peu exploitée dans son ensemble, et elle n'est uti¬

lisée le plus souvent que pour l'alimentation de villes secondaires

ou de comraunes.

- 24 -

Nappe de l'Yprésien et du Lutétien dite "du Soissonnais"

On groupe sous le terme de "Nappe du Soissonnais" l'ensemble

des eaux souterraines dans la série coraplexe de couches perméables de

l'Eocène inférieur et intéressant principalement les couches sableuses

de la base : sables thanétiens (Sables de Bracheux), sables du Sparna¬

cien et du Cuisien (ensemble Yprésien, Sables de Cuise), sables glau¬

conieux de la base du Lutétien, ou plus élevés dans la série du Calcaire

grossier lutétien. Ces différents terraes sont tous présents à la limite

nord de la région, mais leur extension vers le Sud est limitée. Les

changements de faciès étant égaleraent très fréquents, la constitution

lithologique du réservoir aquifère diffère suivant les endroits consi¬

dérés, raais l'ensemble conserve une unité hydrogéologique.

C'est au Nord de Paris, entre la limite septentrionale de la

région et la liraite d'extension raéridionale des Sables du Soissonnais,

que la nappe est la plus importante ; elle est essentielleraent coraprise

dans les sables de l'Eocène inférieur mais dans les synclinaux le Cal¬

caire grossier est également noyé. Cependant deux sous-zones peuvent y

être distinguées : à l'Ouest de l'Oise la nappe est perchée elle n'est

soutenue que par la Viosne ; à l'Est, la nappe est en grande partie

captive sous les raarnes et caillasses du Lutétien supérieur et sous le

Bartonlen. Dans ce dernier domaine, la nappe s'écoule du Nord vers le

Sud en direction d'un axe de drainage voisin de la vallée de la Marne

et rejoignant la région de Saint-Danis en contournant Paris par le

Nord. Au Sud, et à partir de Juvisy une digitation sableuse du réservoir

aquifère est drainée par un axe confluant avec le précédent à l'Est de

Paris. Le long de ces axes la nappe est captive et les débits produits

par forage y sont généralement importants.

Au Sud de la région précédente, les faciès sableux sont plus

réduits et la nappe se trouve à la fois dans les calcaires du Lutétien,

et dans les lentilles sableuses du Sparnacien (Yprésien). Les productivi¬

tés s'abaissent, la perraéabilité étant réduite ainsi que les possibilités

d'alimentation directe de la nappe. Là, égaleraent la nappe est perchée

dans la partie occidentale et captive dans sa partie orientale.

- 25 -

Plus au Sud, le Lutétien passe à des faciès lacustres et

il ne forme plus un réservoir distinct des couches supérieures (Cal¬

caires de Charapigny notamment). Les résultats des forages de recherche

d'eau sont très irréguliers suivant que les lentilles sableuses du

Sparnacien sont plus ou moins développées.

Enfin, dans certaines régions, le Lutétien fait défaut et

le Sparnacien passe latéralement à des formations détritiques aquifères :

arkoses de Breuillet (Roumois), poudingues de Nemours et cailloutis du

Gâtinais, non isolés de la craie sous-jacente ni de couches aquifères

supérieures. Les interdépendances entre nappes sont alors la règle

générale .

La nappe de l'Yprésien - Lutétien est surtout exploitée dans

les zones situées immédiateraent au Nord et à l'Est de Paris, là où les

eaux sont ascendantes. L'exploitation, beaucoup trop intensive, a fait

baisser très sensiblement la pression d'ensemble dans ces régions et

notamment dans la zone de Saint-Denis où la nappe primitivement arté¬

sienne est actuelleraent rabattue au toit du Lutétien vers l'altitude

zéro. La nappe qui devait prirait iveraent être soutenue par la Seine a

inversé son sens d'écoulement.

- 26 -Nappe de la Craie

La craie est présente sur toute l'étendue de la Région

parisienne, mais le plus souvent en profondeur sous les sédiments

tertiaires. Elle n'affleure que dans certaines régions, bien déli¬

mitées, qui correspondent soit aux remontées anticlinales (anticlinaux

du Bray, de Vigny, de Beyne-Meudon, du Roumois) soit aux affleurements

périphériques des auréoles crayeuses entourant norraaleraent le bassin

tertiaire de l'Ile-de-France (partie septentrionale du Sénonais et du

Gâtinais, partie orientale du Mantois).

Lorsqu'elle affleure, la craie est aquifère et contient

une nappe qui circule en réseaux de fissures. Assez souvent, des phé¬

nomènes de type karstique accompagnent cet écouleraent. En règle générale,

dans les vallées, la craie est plus aquifère que sous les plateaux.

Lorsqu'elle est recouverte par des alluvions perméables, la nappe allu¬

viale ne fait qu'une avec celle de la craie. Ce cas est particulièrement

favorable à un captage, car les alluvions peuvent emmagasiner les ap¬

ports provenant de la craie, et la rivière, proche, peut assurer une

réalimentation.

Dès que la craie est recouverte par des sédiraents tertiaires,

elle est beaucoup moins perméable en raison de la réduction de l'im¬

portance et du nombre des diaclases. Cependant, on constate que cet

abaissement de perméabilité ne se manifeste d'une façon sensible qu'à

une certaine distance des affleurements, distance qui peut varier selon

la nature du recouvreraent, en règle générale d'autant plus loin que le

recouvreraent est pauvre en niveaux argileux. La réduction ou l'absence

des argiles de la base du Tertiaire peuvent être dues à des causes tec¬

toniques et paléogéographiques (araincissements et lacunes sur les an¬

ticlinaux, faciès détritiques raoins argileux) ou à l'érosion par les

fleuves ayant décapé une très grande partie du recouvrement (Oise,

Seine). Dans ces conditions régionales, les captages pratiqués dans la

nappe de la craie peuvent solliciter les réserves des nappes supérieures

des couches tertiaires plus directement alimentées.

Dans les régions où la craie est recouverte par des couches

f

- 27 -

tertiaires épaisses, elle est très rareraent aquifère et les forages

sont le plus souvent des échecs. Mais il n'est pas possible d'exclure

totaleraent la possibilité d'écouleraent très lent dans les pores de la

roche et l'existence locale de quelques conditions favorables à des

captages, dans la craie (zones dolomitiques ou arénifères, strates à

perméabilité différente, fracturation tectonique).

Les exploitations actuelles d'eau souterraine dans la craie

se situent essentiellement à l'aval de Paris en bordure de la Seine :

Boulogne, Croissy, Aubergenvil le , Mantes-la-Jolie . Les prélèvements sont

très iraportants et conduisent à une réaliraentation naturelle (induite)

ou artificielle (Croissy) par la Seine. La nappe de la craie est par

contre encore peu exploitée dans la zone araont, seules des sources sont

captées dans les vallées du Loing et du Lunain (Gâtinais).

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Nappe des Sables verts de l'Albien - 28 -

Cette nappe profonde étendue dans toute la région est bien

individualisée entre les argiles aptiennes (mur) et celles du Gault

(toit). Les Sables verts n'affleurent pas dans la Région parisienne

et la nappe qu'ils contiennent est captive et souvent artésienne,

notararaent dans les vallées. Trois couches sableuses, parfois mal dif¬

férenciées, constituent en général deux aquifères distincts, l'un dans

l'horizon inférieur, l'autre dans les horizons moyens et supérieurs.

D'Est en Ouest, les faciès évoluent : les trois couches sableuses bien

développées à l'Est de Paris deviennent plus argileuses vers l'Ouest,

seule la couche supérieure restant sableuse. L'épaisseur totale des

Sables verts décroît d'Est en Ouest passant de 150 raètres à 40 mètres

(et raême à 16 mètres sur l'anticlinal de Beynes). Selon une ligne nord-

est passant par la liraite des départements de la Seine-et-Marne et de

l'ex Seine-e t-Oise , les Sables verts ont une épaisseur de 100 raètres.

Le pendage général de la couche aquifère s'effectue de

l'Ouest-Sud-Ouest à l'Est-Nord-Est, faisant ainsi varier la profondeur

des sables de la cote - 100 à la cote - 700.

Si les deux couches aquifères peuvent être séparées dans

certains forages, à l'échelle du bassin, on ne distingue plus qu'une

seule nappe captive.

La distribution des niveaux piézométriques fait ressortir

un écouleraent de la nappe du Sud-Est au Nord-Ouest avec un axe de drai¬

nage apparent très accentué correspondant à la vallée inférieure de la

Seine. Les transmissivités calculées à partir de différents essais de

9débit sont coraprises entre 1.10 à 1.10 ra/s selon que l'on considère

respectiveraent les zones axées sur la Seine et les autres.

La nappe des Sables verts est exploitée presque uniquement

dans l'agglomération parisienne, où le preraier forage (*) fut exécuté

en 1841. Le volume total pompé qui était de l'ordre de 14 000 m /j en

{*) Puits de Grenelle

- 29 -

1870 a atteint vers 1936 : 100 000 m^/j . n ©st actuellement de

50 000 ra^/j (580 l/s, ou environ 2 000 m^/h) . Aucun forage n'existant

en Seine-et-Marne pour le raoraent, la structure et l'épaisseur de la

couche ne sont déterrainées que par les forages pétroliers.

Cette nappe dont les pressions ont for teraent déclinées vers

les années 1930-1936, paraît actuellement être exploitée selon un régirae

évoluant très lenteraent dans la Région parisienne, depuis que l'exécu¬

tion de nouveaux forages a été strictement réglementée.

o

o

CENTRE - 30 -

Coraprise presque entièreraent dans le bassin de la Loire

(seule sa bordure nord-est appartient au bassin de la Seine) cette vaste

région couvre la partie raéridionale du Bassin de Paris, dont les auréoles

sédimentaires successives la traversent auSud , entre la Loire et le Massif

Cent rai .

La région est particulièrement riche en réservoirs aquifères

étendus. Seul l'extrême Sud est en effet constitué de terrains iraperraé-

ables ou peu aquifères (bordure nord des plateaux de la Marche et pays du

Boischaul t ) .

Quatre réservoirs essentiels contenant quatre ensembles

de nappes ou de réseaux aquifères sont à distinguer :

- les réseaux aquifères des Calcaires de Beauce,

- les nappes de la craie et des tuffeaux

- la nappe des sables cénomaniens et albiens

- les réseaux aquifères étendus des plateaux calcaires jurassiques du

Berry .

lo Nappe des Calcaires de Beauce

Des formations aquifères d'origine lacustre, étendues sur près de

9000 kra2 , renferment une nappe généraleraent libre au Nord de la Loire,

captive sous le recouvreraent argilo-sableux burdigalien de la Forêt

d'Orléans etde la Sologne au Sud. L'aquifère est essentiellement

calcaire et présente une karstification assez évoluée. Vers l'Est

le réservoir est subdivisé en plusieurs couches aquifères par des

niveaux raoins perméables de mollasses (Gâtinais), tandis que vers le

Nord, les Sables de Fontainebleau sous-jacents participent au réser¬

voir.

Aliraentée par un impluviura très étendu, la nappe des

Calcaires de Beauce n'est drainée que sur sa périphérie en raison de

la rareté des cours d'eau en Beauce, aussi son régime se caractérise-

t-il par des variations lentes et pluri-annuel les . La Loire coulant

sur ces calcaires en araont d'Orléans y subit des pertes perraanentes

importantes évaluées à plusieurs dizaines de mS/s , et qui sont à

- 31 -

l'origine de résurgences à fort débit (Source du Loiret et "bouillons"

norabreux) donnant naissance à la rivière du Loiret (débit d'étiage

supérieur à 5 m3/s ) , Dans sa partie libre la nappe est intensivement

exploitée, à des fins agricoles surtout (production moyenne des fora¬

ges supérieure à 15 ra3/h). Dans sa partie captive les forages rela¬

tivement peu norabreux sont raoins productifs (débit de production des

forages atteignant exceptionnellement 15 m3/h).

2. Nappes de la craie et des tuffeaux

Les couches calcaires du Crétacé (moyen et supérieur)

couvrent une superficie importante de la région : Thimerais, Vendôraois,

Touraine, Sancerrois, Gâtinais. Elles constituent un enserable étendu

de réservoirs aquifères à nappes libres déliraitées par les norabreuses

rivières qui les drainent et en reçoivent des débits assez réguliers.

Les captages sont inégaleraent productifs en dehors des vallées. Les

exploitations sont particulièreraent actives dans la région de Tours

et dans la vallée de la Loire en général, en aval de Blois, où le

réservoir est en relation directe avec les alluvions.

3. Nappe des sables cénomaniens et albiens.

Les af fleureraents de ces couches sableuses sont très peu

étendus (Perche, et bordure nord du Berry), mais elles s'étendent en

profondeur sur près des trois-quarts de la région, renfermant une

nappe captive relativeraent puissante. La nappe des sables cénoraaniens

au sens strict est très intensivement exploitée, à d es fins industriel¬

les surtout, dans toute la région de Tours, où l'ancienneté de certains

captages par forages artésiens, a déjà provoqué localement des baisses

de niveau notables. En Touraine, les calcaires du Jurassique supérieur

(Lusitanien) sous-j acents, probableraent non isolés des sables, peuvent

accroître beaucoup la capacité du réservoir. Vers l'Est les sables al¬

biens relayent les sables cénomaniens ; une certaine continuité est

donc possible avec la nappe des Sables verts, très exploitée dans le

centre du bassin de Paris, raais peu captée dans la région,

4. Les calcaires jurassiques du Berry

La série continue et puissante des calcaires jurassiques,

assez bien karstifiés constitue dans le Berry un réservoir aquifère

de grande importance. De nombreuses résurgences à fort débit apparais-

- 32 -

sent au fond des grandes vallées (Creuse, Cher, Auron, Arnon, Anglin

etc..) ; elles sont les exutoires de grands réseaux aquifères dont

l'activité est attestée par la présence à la surface des plateaux

de la plupart des traits généraux d'une morphologie karstique

(avens, dollines, pertes, etc..,).

En sus de ces principaux réservoirs, les calcaires lacustres

tertiaires forraant quelques plateaux à nappes perchées en Touraine

dans le Berry et dans l'Est du Loiret, offrent des ressources en

eau d'intérêt secondaire*

Les forraations burdigaliennes sablo-argileuses, peu perméa¬

bles de la Forêt d'Orléans, de la Sologne et de la Brenne corapor-

tent des nappes locales et suspendues, pouvant participer à l'ali¬

raentation des réservoirs calcaires sous-jacents, et influencées

par un réseau très dense d'étangs et de drains artificiels..

Enfins les alluvions de la vallée de la Loire, étenduessur-

tout dans le Val d'Orléans, et de ses principaux affluents consti¬

tuent un aquifère d'une importance primordiale, en raison des

nombreux captages qui les exploitent pour l'alimentation en eau des

villes riveraines, et qui sont généraleraent réaliraentés par le

fleuve. En régirae naturel d'ailleurs la Loire alimente la nappe

des alluvions qu'elle doraine en plusieurs secteurs (araont d'Orléans,

rive gauche, et amont de Sauraur, rive droite)» Les nappes d'alluvions

ne sont généralement pas indépendantes des réservoirs calcaires

encaissants qu'elles drainent.

- 33 -

HAUTE-NORMANDIE

Cette région axée sur la basse vallée de la Seine, présente

des conditions hydrogéologiques très uniforraes. Presque partout, le sous-

sol est constitué par la craie qui forrae un réservoir aquifère très éten¬

du et n'est absente que dans le Pays de Bray.

La nappe libre de la craie se décompose en une série de bas¬

sins relativeraent indépendants, drainés principaleraent par la Seine et

ses affluents auxquels elle assure des débits d'étiage soutenus et, par

les cours d'eau côtiers du Pays de Caux auxquels s'ajoutent quelques ré¬

seaux aquifères de type karstique, aboutissant à des éraergences littora¬

les et parfois sous-raarines (région d'Yport).

Les qualités de la craie sont très variables en fonction de

sa fissuration qui décroît en profondeur et est en général raoins déve¬

loppée dans les plateaux que dans les vallées sèches ou à cours d'eau

perraanent. En moyenne, indépendamment de l'étage stratigraphique, la

craie est assez fissurée pour être productive jusqu'à une profondeur

de 20 m sous les plateaux, 30 m dans les vallées secondaires, 40 m dans

la vallée de la Seine. En outre, le réservoir est localement limité par

l'affleurement du substratura peu perméable (craie cénomanienne et argiles

glauconieuses ) .

Les débits exploitables couramment par forage bien conditionné

sont très inégaux : raoins de 10 ra /h en général sous les plateaux, 100 à

300 m /h dans les vallées secondaires, 500 à 1 000 m'^/h dans la vallée de

la Seine.

Les al luvions , iraportantes surtout dans la vallée de la Seine,

ne constituent pas des réservoirs indépendants de la craie que leur nap¬

pe draine en général. Souvent liraoneuses au sommet, leurs bases seules

sont très perméables, permettant des productions de 60 à 100 m^/h par

forage. Mais le plus souvent les captages exploitent en mêrae

teraps la nappe de la craie en provoquant d'activés réaliraen¬

tations par les rivières (vallées de la Seine) dont la pollution pose

- 34 -

alors des problèmes.

En profondeur, la couche aquifère des sables verts (Albien

et Crétacé inférieur) constitue un réservoir étendu dans presque toute

la région, sauf dans l'Ouest du départeraent de l'Eure où les sables de¬

viennent argileux et peu productifs. Ils contiennent une nappe captive

drainée surtout à travers son toit serai-perraéable , mais donnant lieu à

quelques émergences à la faveur d'affleurements localisés dans la val¬

lée de la Seine (Rouen).

Cette nappe est exploitée inégalement selon les secteurs, sur¬

tout dans la vallée de la Seine où les débits de production des forages

peuvent atteindre 60 à 100 m /h (près de Vernon), raais ne dépassent pas

ailleurs 10 à 30 ra'^/h en dirainuant progressivement vers l'Ouest. La sa¬

linité de l'eau s'accroît en basse Seine et sous le Pays de Caux, ce

qui limite les possibilités d'exploitation.

- 35

BASSE-NORMANDIE

Cette région dont seules les marges Est et Sud sont coraprises

dans les bassins de la Seine (Eure) et de la Loire (Sarthe), est partagée

en deux doraaines bien contrastés et très inégaleraent pourvus en eau sou¬

terraine :

- celui du bassin de Paris à l'Est, dont les couches sédiraentaires se

succèdent, du Trias au Crétacé, constituant une série de zones à nappes

libres étendues mais d'intérêt variable, et comportant plusieurs nappes

captives .

- celui du Massif armoricain à l'Ouest (Bocage normand et Cotentin) au

sous-sol forraé principaleraent de roches cristallines et raétamorphiques,

donc dépourvu de réservoirs aquifères notables.

Dans le doraaine sédiraentaire du bassin de Paris, les princi¬

pales couches aquifères suivantes se succèdent d'Est en Ouest en descen¬

dant dans la série :

- Les Sables du Perche cénomaniens , développés au Sud de l'axe de Senonche

(Orne) contiennent une nappe libre comrauniquant avec celle de la craie cénoraa-

nienne sous-j acente , et permettant le captage de débits raodestes. Leur

prolongeraent vers le Nord est raal connu.

- La craie cénoraanienne moyennement fissurée au-dessus des couches argi-

lo-glauconieuses de base, forrae une bande de plateaux à l'Est de l'Orne

et du Calvados, bien entaillés par les vallées.

Elle contient une nappe libre généralement perchée, donnant lieu à la

périphérie des plateaux à des sources à débit variable, souvent captées.

Dans les plateaux, les forages peuvent fournir des débits de 20 à 30

m3/h.

Dans le Jurassique supérieur deux couches de sables associés

aux calcaires constituent des réservoirs à nappes captives d'extension

liraitée et d'intérêt local :

- Les Sables de Glos séquaniens, associés aux calcaires coralliens au-

dessus de l'épaisse série des Argiles de Villers, affleurent peu, raais

leur nappe est exploitée dans la région de Lisieux (Calvados). Les

- 36 -

productions par forage sont faibles, sauf dans les vallées de la Touques

et de l'Orbiquet (50 à 100 m^/h) .

Des sables oxfordiens associés aux calcaires lusitaniens surmontent dans

l'Orne les Argiles à Pernes , aff leurant plus largeraent et coraportant une

nappe exploitable.

Les calcaires du Jurassique raoyen forment un enserable de plateaux karsti¬

ques assez étendu (Carapagnes de Caen, de Falaise et d'Argentan), donnant

lieu à des sources à débit variable. A l'Ouest de Caen (Bessin) une couche

raarneuse de la base du Bathonien sépare deux "nappes" dans les calcaires

du Bajocien et du Bathonien. Ailleurs, le Bathonien constitue le réser¬

voir principal, exploité surtout dans la région de Caen : les débits

normaux de production par forages sont de 30 à 50 m^/^ sous les plateaux,

de 60 à 100 ra /h dans les vallées sèches, de 100 à 200 m /h dans la val¬

lée de l'Orne. En profondeur, ces calcaires deviennent compacts et im¬

productifs sous le recouvreraent des argiles du Callovien, à l'Est de la

valléedelaDives.

Au Sud, dans les régions d'Alençon, Sees, Mesni 1-Evreux , Le-

Mesle-sur-Sarthe , une couche de sables de la base du Bathonien, contient

une nappe d'excellente qualité, qui devient captive et artésienne sous

la couverture callovienne.

Dans le Trias, généralement argileux, quelques couches de sa¬

bles et de cailloutis contiennent des nappes localement exploitables : en

bordure du raassif ancien entre Isigny et Falaise , dans le sillon hercynien rera-

blayé sous le Jurassique près de Ranville. Les sources de Moulines (70

l/s) contribuent à aliraenter la ville de Caen.

Dans le domaine du Massif armoricain, quelques couches sédi¬

raentaires des synclinaux hercyniens constituent des réservoirs aquifères

raédiocres et très limités (calcaire carbonifère, quartzites cambriennes ) .

Les placages de Sables de St-Victor tertiaires, comportent

dans le Cotentin, quelques nappes perchées pouvant fournir des débits

très raodestes.

Ailleurs, les terrains du socle cristallin et raétamorphique

ont des caractéristiques analogues à celles décrites pour la région

- 37

Bretagne .

Enfin les nappes d'alluvions, peu développées dans cette ré¬

gion, n'offrent d'intérêt que dans les basses vallées, à substratum peu

perméable et remblayée par la transgression flandrienne. Elles ne sonto

exploitées que dans la prairie de Caen (500 m /h), mais pourraient l'être

dans les vallées de la Dives, de la Touques et de la Risle.

- 38 -

BRETAGNE

Le sous-sol de cette région entièrement coraprise dans

le Massif armoricain est dépourvu de réservoirs aquifères étendus.

Les roches de très faible perraéabilité y prédorainent, mais une clas¬

sification est possible entre plusieurs types de forraations dont les

corapor teraents hydrogéologiques diffèrent.

1, Le domaine des schistes antécarabriens ("Briovérien") iraperraéables

dans leur masse, est le plus dépourvu d'eau souterraine. Les

fractures, difficilement décelables, sont généralement colmatées

et les zones d'altération superficielle, peu perméables, n'offrent

que des possibilités de captage très médiocres.

2, Les raassifs de roches granitiques présentent des conditions géné¬

raleraent plus favorables, par suite de leurs zones d'altération en

arènes, qui lorsqu'elles sont assez épaisses (elles peuvent attein¬

dre plusieurs dizaines de raètres) peuvent constituer des réservoirs

utilisables , et assez perraéables pour perraettre le captage de

débits capables de satisfaire des besoins comraunaux raoyens. Mais

l'étendue et la puissance de ces nappes d'arènes sont très varia¬

bles, et les possibilités de régularisation qu'elles offrent sont

le plus souvent fonction des conditions morphologiques : les

plus favorables sont réalisées par des dispositions en cuvettes

fermées peu entaillées par les vallées. Les méthodes de prospec¬

tion géophysique ont été appliquées avec succès à la recherche des

meilleurs réservoirs de ce type.

En profondeur des fissures du granit peuvent constituer

des drains perraettant le captage de débits non négligeables. Mais

leur prospection est difficile et les résultats aléatoires,

3, La série sédiraentaire priraaire des synclinaux hercyniens (Bassin

de Châteaulin , Sud de 1 ' Il le-et- Vilaine ) est principalement

schisteuse, mais comporte plusieurs couches de grès ("grès armo¬

ricain" surtout) ou plus rarement de calcaires (calcaire carboni¬

fère des bassins de Laval et de Châteaulin) pouvant se révéler

aquifères. Ces réservoirs sont cependant très limités et donnent

. o o / , o t.

- 39 -

lieu à des sources en général nombreuses souvent liées à des

failles raais de débit presque toujours rainiraes.

En profondeur, les grès peuvent constituer des réservoirs

plus étendus et relativement iraportants, donnant lieu dans les

travaux rainiers qui les traversent à des venues d'eau souvent

abondantes. Mais le renouvel leraent de ces réserves serait très

faible si des captages devaient les exploiter durablement,

4. Enfin un certain norabre de petits bassins sédiraentaires tertiaires

sableux ou calcaires, souvent encaissés dans le socle, constituent

des réservoirs aquifères d'un intérêt local certain, mais limités

qui ont fait l'objet d'études assez détaillées surtout en Ille-

et-»Vilaine où se trouvent les plus importants (Sud de Rennes).

Divers captages les exploitent, mais les possibilités de régulari¬

sation qu'ils offrent sont assez réduites, à moins que des opéra¬

tions de réalimentation à partir de rivière puissent être envisa¬

gées (cas de la Seiche dans le bassin de Rennes).

En conclusion, si en raison du climat humide qui y règne,

les ressources en eau de la Bretagne sont globaleraent assez importan¬

tes, les possibilités de captage d'eau souterraine y sont très

dissérainées et presque partout ponctuel leraent raédiocres. Le recours

aux eaux de surface s' iraposé dès que des débits d'une certaine impor¬

tance (besoins d'une petite agglomération! sont demandés.

PAYS DE LA LOIRE ''^

Coraprise pour l'essentiel dans le bassin inférieur de la Loire,

cette région appartient pour la plus grande part au doraaine du Massif

armoricain. L'Est de sa région (Anjou et Haut-Maine) qui fait partie

du Bassin de Paris, comporte seul des couches aquifères étendues. Les

ressources en eau souterraine sont dont très inégalement réparties.

Les alluvions de la Loire et de ses affluents majeurs, qui

couvrent une assez vaste superficie et sont relativement bien alimentées

en eaux par les rivières, constituent un réservoir aquifère important.

Mais, là où ces alluvions recouvrent un substratum contenant des nappes

le danger de pollution leur fait préférer ces aquifères plus profonds,

alors que là où elles recouvrent le substratum ancien non aquifère,

elles offrent souvent la seule ressource en eau et sont donc largement

exploitées. Les réserves de certaines nappes alluviales sont pourtant

encore raal connues, par exeraple celle de la basse vallée de la Loire.

Les terrains sédiraentaires de l'Ouest du Bassin de Paris,

dont la distribution géographique est assez coraplexe, coraprennent une

série de couches aquifères variées plus ou raoins bien séparées, à

nappes libres ou captives,

- Les faluns d'Anjou constituent des réservoirs aquifères relativeraent

importants lorsqu'une couche imperraéable existe à leur base (région de

Doué et de Douces dans le Maine-et-Loire). Mais en règle générale:,

à raoins de prendre des mesures de protection, ces eaux sont facile¬

raent polluées.

- Le s calcaires lacustres éocènes dont des lambeaux sont disséminés

un peu partout, ont rarement une extension suffisante pour forraer

des réservoirs aquifères d'intérêt économique. Ils constituent

cependant une couche aquifère exploitable dans le Baugeois. Leur

importance est accrue là où ils sont, raalgré leurs insuffisances,

le seul aquifère exploitable : c'est le cas dans le doraaine arraori-

cain, des bassins éocènes calcaréo-sableux au Nord de la Loire-

Atlantique (bassin de Campbon par exemple).

J » / 9 o

- 41 -

- La nappe de la craie et du tuffeau est d'un grand intérêt par sa

productivité et parce qu'elle est la preraière nappe rencontrée par

forage. Selon la présence ou l'absence des raarnes du Cénomanien

supérieur cette nappe est ou n'est pas séparée de celle des sables

cénoraaniens sous-jacents, notararaent pour son captage.

- L'ensemble des sables cénomaniens. Sables du Perche et Sables du

Mans, renferme une nappe très étendue et puissante. Cette nappe

est libre là où les sables affleurent ou ne sont recouverts que

par des alluvions. Ailleurs, lorsque le Cénoraanien est recouvert

par le Turonien, la nappe peut être captive sous des raarnes du

Cénoraanien supérieur, raais ses eaux sont souvent ferrugineuses.

- Enfin, les calcaires du Jurassique raoyen et inférieur offrent des

possibilités de captage très variables. La circulation de l'eau

dans ces calcaires est de type karstique et de ce fait, la réussite

d'un forage est rendue aléatoire. Les régions de failles et les

fonds de vallée sont à priori les eraplaceraents favorables.

En profondeur, les calcaires jurassiques, sont aquifères dans la

partie occidentale de la Sarthe où ils constituent un réservoir im¬

portant et recèlent une nappe captive parfois artésienne, ce qui

facilite son exploitation, La tectonique profonde impose cependant

certaines conditions à l'iraplantation des forages d'eau pour que

ceux-ci s'avèrent productifs.

Dans le doraaine du Massif arraoricain, le sous-sol est

constitué principalement par des roches peu perméables. Les aquifères

sont d'extension très réduite et leur exploitation permet rarement de

satisfaire des besoins en eau autres que domestiques.

Les couches sédiraentaires priraaires des synclinaux

hercyniens comportent quelques réservoirs d'intérêt local, notamment

les grès ordoviciens et les calcaires carbonifères dans le bassin

de Laval, Leurs eaux (ferrugineuses) sont de qualité souvent médiocre»

Les terrains cristallins et raétamorphiques, ne comportent

aucun aquifère étendu, mais leur altération superficielle très inéga¬

leraent développée a créé, corarae en Bretagne, des réservoirs locaux et

discontinus parfois exploit abl es^ notararaent dans les arènes granitiques

« 9 / a o

- 42 -

où leur prospection systéraatique raériterait d'être entreprise,

La protection de ces eaux sub-superf iciel les , sujettes aux

risques de pollution est nécessaire.

Sur la côte, les dunes littorales, peu étendues, peuvent

receler des nappes utilisables. Les débits pour chaque forage sont

liraites par le risque d'intrusion des eaux salées. L'alimentation de

collectivités nombreuses par des captages dans ces nappes pose des pro¬

blèraes d'exploitation pouvant la rendre peu éconoraique.

- 43 -

POITOU - CHARENTES

Disposée avec syraétrie de part et d'autre du seuil poitevin

entre le Massif armoricain au Nord-Ouest (Vendée) et la bordure limou¬

sine du Massif central au Sud-Est, la région est partagée entre les

bassins de Paris (Nord-Est) et d'Aquitaine (Sud-Ouest), de même qu'elle

appartient égaleraent au bassin de la Loire et aux bassins des fleuves

côtiers charentais (Charente, Sèvre niortaise).

Les terrains sédiraentaires perraéables constituent le sous-

sol de la plus grande partie de la région qui est donc riche en réser¬

voirs aquifères.

Le Jurassique, qui affleure sur près des deux tiers de la

région, est forraé à la base d'argiles et de raarnes, dans sa partie

moyenne de calcaires et localement de raarnes au soraraet. Les calcaires

constituent un réservoir aquifère très étendu. Ils ont subi une kars¬

tification notable, raais liraitée en profondeur à cause dé leur manque de

puissance. Seul le synclinal de Lezay dans lequel le réservoir est

bien développé sous le niveau de base, pourrait offrir des possibili¬

tés de régularisation saisonnière. On retrouve cependant bien marquées

les caractéristiques des écouleraents en région karstique : réseau de

cours d'eau perennes peu développé, pertes de rivières, nombreuses

résurgences à gros débit. La plus célèbre de celles-ci est la Touvre

(près d'Angoulêrae et captée pour l'alimentation de cette ville) au

débit d'étiage d'environ 4 m3/s , dont l'eau provient en partie de per¬

tes de rivières originaires du Massif central (Tardoire et Bandiat).

Au voisinage de la bordure de ce raassif, les calcaires sont souvent

recouverts par les dépôts serai-perraéables du "Sidérolithique", sous

lesquels le réservoir conserve ses qualités de même que sous les for¬

mations du Marais poitevin et des marais côtiers d'Aunis.

En profondeur, sous la couverture crétacée, la lacune du

crétacé inférieur laisse augurer des paléo-karsts favorables à l'exis¬

tence de réservoirs aquifères très productifs, raais ils n'ont pas encore

été prospectés,

ft

- 44 -

Les couches crétacées, disposées en deux domaines symétriques

de part et d'autre des plateaux j urass iques^ mais plus étendues

au Sud (Saintonge, Angoumois) coraportent deux réservoirs aquifères.

Les sables cénoraaniens contiennent dans leurs domaines d'affleu¬

rement une nappe libre de bonne qualité et assez facilement exploitable.

Ils offrent des possibilités de captage de débits moyens mais unifor¬

raes. En profondeur, ces sables renferraent une nappe captive, plus

ou raoins bien isolée des calcaires turoniens sus-jacents, inégalement

connue et encore assez peu exploitée.

Les calcaires crayeux et tuffeaux du Turonien et du Sénonien

constituent des réservoirs aquifères fragmentés au Nord, aux confins

de la Touraine, mais plus étendus et continus au Sud où ils contri¬

buent à assurer aux rivières qui les drainent des débits d'étiage

élevés (15 à 20 m3/s pour la Charente à Cognac). Mais la qualité du

réservoir varie beaucoup en fonction de la fissuration ou de la poro¬

sité de la roche, et les captages y sont très inégalement productifs

en dehors des vallées,

A l'extrême Sud ces calcaires peuvent contenir une nappe cap¬

tive sous les terrains sablo-argileux éocènes des Sables du Périgord.

Les terrains tertiaires, peu développés en dehors de la zone

la plus raéridionale, ne comprennent que des couches aquifères limitées,

offrant de faibles possibilités de captage, tout comrae les régions

d'affleurements des terrains anciens, altérés peu profondéraent, dont

les caractères sont analogues à ceux décrits à propos des régions

"Liraousin" ou "Bretagne"-

En conclusion, si l'on excepte les pays formés de terrains

cristallins et métaraorphiques, la région Poitou-Charentes est assez

bien pourvue en eaux souterraines. Cependant la connaissance hydro¬

géologique des divers aquifères est encore peu développée et qualita¬

tive, aussi les possibilités exactes d'exploitation sont encore raal

connues» On pense là, surtout, aux réservoirs calcaires jurassiques

au raoins dans les zones où ils sont susceptibles de constituer un

paléokarst et de permettre des régularisations.

- 45 -

LIMOUSIN

Cette région très arrosée (plus de 900 rara et parfois plus de

1 m de pluie en moyenne par an) constitue l'un des "châteaux d'eau"

de la France, centré sur le Plateau de Millevaches -c'est à dire

des "mille sources"- et partagé entre les bassins de la Loire et

de la Garonne.

Elle corapte pourtant parrai les régions les plus dépourvues

d'eau souterraine, les seuls réservoirs aquifères raent ionnables

se localisant à sa périphérie : calcaires liasiques du Causse de

Martel et grès permiens du bassin de Brives, au Sud ; couches

sablo-argileuses oligocènes du bassin de Gouzon, au Nord-Est.

Le sous-sol de cette région entièrement comprise dans le

Massif Central dont elle constitue la partie occidentale, est formé

pour l'essentiel de roches granitiques et de schistes cristallins

donnant lieu à des reliefs modérés fortement entaillés par les

vallées, où des barrages ont permis de créer un certain nombre de

lacs artificiels (gorges de la Dordogne notamment).

Une classification relative est néanmoins possible entre

les principales formations géologiques en fonction des possibilités

de captage qu'elles offrent, raais qui peuvent assez rarement subve¬

nir à des besoins collectifs.

Les roches granitiques sont en général très altérées dans le fond

des vallées et l'arène qui en résulte constitue un réservoir aqui¬

fère productif raais limité aux "flats" peu étendus de ces vallées.

Le granite est souvent fissuré en profondeur, ainsi que l'ont

montré les travaux miniers du Centre d'énergie atomique à Razès

et des venues iraportantes d'eau ont iraposé de gros travaux d'exhau¬

re. Mais le renouvellement de l'eau de ces réservoirs profonds et

sans doute localisés n'est pas connu aussi la production de capta¬

ges recoupant des fissures aquifères risquerait d'être d'une durée

aléatoire. Néanmoins les possibilités offertes par les terrains

granitiques mériteraient d'être prospectées davantage.

/ *

- 46 -

Les terrains schisteux et métamorphiques offrent les possibilités

de captage les plus raédiocres , surtout ènfonction de l'altération

des roches.

Les vallées coraportent trop peu d'alluvions pour receler des nappes

continues. Seules les alluvions de la Corrèze, qui n'intéressent

la région que sur une faible partie de son cours constituent un

réservoir aquifère utilisable.

La nappe de grès du Permo-Trias de Brives est pauvre, et l'intérêt

de son exploitation est limité par la qualité des eaux qui sont

quelquefois séléniteuses.

Le petit Causse de Martel, isolé par la Dordogne de l'enserable

plus vaste des causses du Quercy , est forraé par les raêmes cal¬

caires karstiques. Il comporte un réseau aquifère profond drainé

principaleraent par des affluents de la Corrèze et par la Dordogne.

raais sa rézerve est sans doute liraitée.

Il existe des nappes ou des réseaux aquifères localisés dans des

couches sablo-argileuses (Gouzon) et dans les séries calcaires

et raarneuses de la bordure liasique du Sud-Ouest du Massif Central-

Parmi les sources thermominérales, il convient de citer la

source d'Evaux (Creuse) de type sulfaté sodique.

- 47 -AQUITAINE

Etendue, de part et d'autre de la vallée de la Garonne, des

Pyrénées occidentales à la bordure du Massif central, cette vaste ré¬

gion coraprend à la partie occidentale du bassin d'Aquitaine, constitué

par une puissante accumulation de couches sédimentaires secondaires

et tertiaires ; aussi est-elle riche en nappes souterraines profondes

et captives et offre-t-elle un domaine d'élection pour les forages

d'eau profonds en France.

La Garonne, dont le bassin partage la région avec celui de

l'Adour au Sud, sépare deux doraaines différents :

- sur la rive droite (Nord-Est) une succession d'auréoles sédiraentaires,

analogue à celle du bassin de Paris, fait alterner des couches aqui¬

fères calcaires ou gréseuses avec des couches peu perméables, déter¬

minant une série de domaines à nappes libres, divisées et drainées

par les principaux affluents de la Garonne provenant du Massif central

(Dordogne, Vézère, Isle, Dronne). Ces couches se poursuivent en pro¬

fondeur au Sud-Ouest de leurs affleurements, recelant des nappes

captives .

- sur la rive gauche, la couche aquifère très étendue des Sables des

Landes, recouvre en grande partie une série sédiraentaire complexe

très puissante, comportant de norabreuses couches aquifères à nappes

captives plus ou raoins interdépendantes.

On décrira seuleraent ici les aquifères de surface, les prin¬

cipales nappes captives faisant ensuite l'objet de notices propres,

correspondant aux planches qui leur sont consacrées.

Nappes alluviales

Les alluvions récentes étalées dans les principales vallées,

constituent des aquifères d'importance variable, selon les qualités des

raatériaux et l'étendue des réservoirs, souvent subdivisés par des in¬

tercalations argileuses.

Sur les rives de la Garonne et dans la basse vallée de la

Dordogne, les sables et graviers assez bien développés constituent des

- 48 -

réservoirs aquifères très exploitables.

Aux environs de Bordeaux, surtout au Nord, sous les vases

liraoneuses des raarais de la rive gauche et du bec d'Ambès, une cou¬

che de sables graveleux du Flandrien (5 à 10 ra) coraporté une nappe

captive exploitée par de nombreux puits pouvant fournir plusieurs

3dizaines à plusieurs centaines de m /h, suivant le type d'ouvrage

captant .

En Gironde, la nappe des alluvions récentes, soumise aux

influences de la marée, fournit souvent une eau salée.

Les terrasses d'alluvions anciennes de la Garonne, consti¬

tuées de sables, graviers et argiles sont parsemées de norabreux puits

doraestiques aux productions raoyennes à médiocres. Les nappes perchées

des diverses terrasses coraauniquent entre elles et s'écoulent naturel-

leraent en direction du fleuve.

Dans le bassin de l'Adour égaleraent, de nombreuses terrasses

alluviales comportent des nappes perchées.

Nappes des Sables des Landes

La couche sableuse du vaste domaine des Landes de Gascogne,

qui s'épaissit d'Est en Ouest (où elle peut dépasser 150 m) constitue,

avec l'adjonction locale de couches de graviers pliocenes, un réser¬

voir aquifère très étendu, à nappe libre drainée par les rivières,

ruisseaux et canaux artificiels. Elle s'écoule en direction de la

Garonne pour une faible part, et surtout vers l'Ouest où elle ali¬

raente les étangs alignés de Hourtin, Lacanau, Cazaux, Parentis etc...,

dont les trop-pleins sont évacués par des canaux débouchant dans le

bassin d'Arcachon.

Il faut souligner le rôle de relais de cette nappe direc¬

teraent aliraentée par les pluies, qui alimente à son tour pour l'essen¬

tiel les nappes des couches du Miocène, et de l'Oligocène sous-ja¬

centes .

Des centaines de forages réalisés pour la Compagnie d'amé¬

nagement des Landes de Gascogne, la défense contre l'incendie ou

l'aliraentation de collectivités, exploitent la nappe. Les eaux sont

le plus souvent de bonne qualité, raais se chargent en chlorure

à partir d'une certaine profondeur, à proximité de l'Océan ou au

« ^ 9

- 49 -

voisinage des fleuves dans lesquels remonte la marée. De plus, la te¬

neur en fer des eaux est iraportante ce qui nécessite un traiteraent

pour les adductions d'eau potable.

Nappes des plateaux calcaires

Développées surtout en Dordogne et en Gironde, plusieurs

couches calcaires constituent des réservoirs aquifères drainés par

les cours d'eau^ou perchés.

Les calcaires karstiques du Jurassique prolongent au Nord-Est du

Périgord, les Causses du Quercy, forraant une bande étroite mais conti¬

nue, du Causse de Martel et du Terrassonnais aux Charentes. Ils donnent

lieu à un petit nombre de sources à débit élevé, parfois résurgences

de pertes de cours d'eau provenant des pays de la bordure du Massif

central (rivière souterraine de La Reille).

Les calcaires du Crétacé supérieur, homologues de la craie

du bassin de Paris, constituent des plateaux plus étendus découpés par

les vallées de la Dordogne, de la Vézère, de l'Isle et de la Dronne quiles

drainent . Ils sont couver ts en partie par les formations semi-perméables

du "Sidérolithique" et des "Sables du Périgord", à nappes perchées

participant à leur alimentation. Plus ou raoins fissurés et karstif iés , ces

calcaires forraent des réservoirs aquifères iraportants, donnant lieu à des

sources à débit élevé (plusieurs dizaines ou centaines de l/s) soute¬

nant les écouleraents de surface. Mais les productivités des forages y

sont assez variables : assez élevées dans les vallées, où les exploita¬

tions sont actives, elles sont plus aléatoires dans les plateaux où les

forages doivent être approfondis jusqu'au niveau des vallées pour four¬

nir des débits pouvant satisfaire des collectivités.

Les "calcaires à Astéries", tendres et détritiques, de

l'Oligocène, forraent les plateaux du Fronsadais , du Libournais et de

1 ' Entre-deux-Mers , entre Dordogne et Garonne. Entaillés souvent jusqu'à

leur base marneuse (mollasse du Fronsadais) par les vallées, ils cora¬

prennent des nappes perchées donnant lieu à leur périphérie à des sour¬

ces nombreuses mais de faible débit (en général moins de 10 l/s).

- 50 -

Enfin les "calcaires de l'Agenais" miocènes, très disséqués

par les affluents du Lot et de la Garonne, forment un ensemble de ré¬

servoirs à nappes perchées très limités, où les sources ainsi que les

captages possibles n'offrent que des débits faibles.

Au Sud de la région, les massifs calcaires des Pyrénées,

seuls réservoirs aquifères de quelque importance dans la chaîne, sont

profondément karstifiés. Ils donnent lieu à des sources à fort débit,

raais leurs réserves permanentes sont mal connues. Des sources issues des

calcaires du Crétacé inférieur, notamment, alimentent plusieurs loca¬

lités du Pays Basque et du Béarn (Hendaye, Orthez, Oloron-Ste-Marie ,

\i 1/ K./ » «^

En dehors des domaines que l'on vient de citer, les terrains

affleurant dans le reste de la région sont peu aquifères, et les cap¬

tages ne peuvent subvenir qu'à des besoins doraestiques : roches cris¬

tallines et schisteuses du Massif central et des raassifs axiaux pyré¬

néens, couches argilo-gréseuses du Trias et raarno-cal caires du Lias (Nord-

Est du Périgord), "flysch" crétacé (Basses-Pyrénées) et enfin les

"mollasses" tertiaires plus ou moins argileuses répandues dans tout

le centre du bassin, qui recouvrent généraleraent diverses couches

aquifères profondes raais souvent exploitables.

- 51 -

AQUITAINE

Nappes profondes dans les couches raiocènes et oligocènes.

Constitués par une série complexe de sables, d'argiles,

de raarnes et de calcaires, les sédiraents miocènes et oligocènes for¬

ment un ensemble hétérogène de couches inégalement aquifères, dans

lequel il n'est pas possible de définir des "nappes" indépendantes

bien différenciées liées à des niveaux localisables stratigraphique¬

ment sur des étendues assez grandes. Dans le Miocène, sur des distances

de l'ordre de la dizaine de km, la position du (ou des) réservoir plus

productif peut varier suivant les cas de la partie supérieure ou infé¬

rieure de l'Helvétien, aussi bien qu'au Girondien (Burdigalien + Aqui¬

tanien) .

L'ensemble est lui-raême en communication hydraulique avec

les Sables des Landes ou les cailloutis pliocenes et quaternaires qui

le recouvrent en grande partie, aussi bien qu'avec les couches aquifères

sous-jacentes de l'Eocène, dont les réserves sont indirectement solli¬

citées par les captages dans les couches oligo-raiocènes.

Sauf dans le Lot-et-Garonne, l'extension des couches mio¬

cènes est limitée en deçà de la Garonne, tandis que les couches oligo¬

cènes s'étendent largement sur la rive droite (doraaine à nappes libres

perchées dans les plateaux calcaires signalé plus haut), mais la vallée

de la Garonne agit comme un drain général rendant les systèmes aquifè¬

res des deux rives indépendants.

Sur la rive gauche de la Garonne et de la Gironde, les

calcaires oligocènes, bien fissurés, apparaissent localement dans les

vallées, où ils donnent lieu à des sources à débits élevés et perraet¬

tent des captages très productifs (parfois plusieurs centaines de l/s).

Plus en amont et dans les Landes, les vallées font affleurer les couches

miocènes, d'où sont issues des sources norabreuses, mais de débit assez

faible (raoins de 10 l/s en général).

- 52 -

En profondeur, les couches productives exploitées par

forages sont des sables alternant avec des marnes, et des calcaires

sableux dans le Miocène, des calcaires dans l'Oligocène où les fora¬

ges sont norabreux dans le Médoc, le Bordelais et le bassin d'Arcachon.

Vers l'Ouest, aux approches du littoral, la série

s'épaissit mais les faciès argileux se développent, aussi les couches

aquifères s'approfondissent et deviennent moins productives surtout

au Sud des étangs de Cazaux et Parentis. Au Sud-Ouest l'Aquitanien

paraît plus homogène dans la région de Dax-Mont de Marsan où les fo-

N 3rages fournissent des débits spécifiques de l'ordre de 10 à 20 m /h

par ra de rabatteraent.

Vers l'Est, les faciès aquifères se réduisent progres¬

sivement. Marnes et argiles prédorainent et seules quelques couches

sableuses discontinues perraettent des captages de faible débit, dans

l'Oligocène, tandis que les "mollasses" raiocènes coraportent dans le

Lot-et-Garonne (Agenais) quelques bancs calcaires plus continus cons¬

tituant des réservoirs passables, mieux exploitables que leurs prolon¬

gements dans les plateaux très découpés de la rive droite de la Garonne.

Vers le Sud, également les raarnes prédominent, aux abords

des Basses-Pyrénées, où la recherche de l'eau sera guidée par celle des

faluns dans le Miocène, tandis que des sables se développent localement

dans l'Oligocène dans la région de Pau.

- 53 -

AQUITAINE

Nappes profondes dans les couches éocènes.

En Gironde, dans le Sud-Ouest de la Dordogne et l'Ouest

du Lot-et-Garonne, l'Eocène (surtout moyen et inférieur) coraprend les

couches aquifères offrant les possibilités d'exploitation d'eau sou¬

terraine les plus intéressantes.

Les couches éocènes affleurent assez largement au Nord-

Est, dans le Périgord où elles constituent un domaine sablo-argileux

entre les plateaux calcaires du Crétacé (sur lesquels ils s'étendent)

et de l'Oligocène. Dans ces Sables du Périgord ( ou "Sidéroli thique" au

sens large), alternent des couches plus ou moins lenticulaires de sa¬

bles et d'argiles où les nappes sont déjà souvent captives et sont lo¬

calement liées aux nappes des calcaires crétacés sous-jacents. L'en¬

semble s'épaissit en profondeur, en se rapprochant de la vallée de la

Garonne, passant à des couches sédimentaires marines plus continues,

calcaires, sables et marnes, parfois mal délimitables des couches

oligocènes sus-jacentes.

Dans le départeraent de la Gironde où les couches aquifè¬

res éocènes sont le plus exploitées, on distingue habi tuelleraent plu¬

sieurs nappes captives et parfois artésiennes :

- nappe des sables fluviátiles du Libournais (Eocène supérieur)

- nappe des calcaires sableux de Blaye s.l. (Eocène supérieur et raoyen)

- nappe des sables inférieurs (base de l'Eocène moyen)

- nappe des sables et calcaires paléocènes (plus ou moins en relation

locale avec celle du Crétacé supérieur).

Mais les communications reconnues entre ces différentes

nappes les rendent interdépendantes, aussi s'agit-il d'un enserable

aquifère "raul ticouches" aux caractéristiques piézométriques et chirai¬

ques extrêraeraent voisines. Les eaux sont de bonne qualité, parfois

ferrugineuses

m * y m

- 54 -

Dans le Sud de la région les "sables inférieurs" se situent

à la base des "mollasses" nord-pyrénéennes, et surmontent des argiles

puissantes de l'Yprésien recouvrant elles-raêraes l'enserable calcaréo-

sableux aquifère du Paléocène (voir coupes) .

Depuis quelque 150 ans, 200 à 300 forages ont été réalisés

dans l'Eocène, en Gironde. Ils produisent actuelleraent au total 80 000

à 100 000 m^/j our (environ 1 ra^/seconde ou 4 000 ra^/h) . Cette nappe

captive est peu exploitée ailleurs, sauf par quelques forages dans les

Landes et le Lot-et-Garonne où les débits spécifiques atteignent parfois

20 à 25 ra^/h par m de rabatteraent.

- 55 -

AQUITAINE

Nappes profondes dans les couches crétacées et .jurassiques.

Le Crétacé supérieur (Cénomanien à Danien) est essen¬

tiellement calcaire sauf à la base où le Cénomanien devient sableux

dans le Nord de l'Aquitaine. A partir de ses affleurements dans les

Charentes et le Périgord, il plonge en général faiblement vers le

Sud-Ouest en augmentant de puissance et se relève vers l'Océan en

s ' amincissant . En bordure des Pyrénées, les calcaires passent au fa¬

ciès flysch non aquifère (schistes à intercalations de lentilles

gréseuses et marno-calcaires).

Les coupes montrent les principales déformations qui

ont affecté les couches crétacées et raettent en évidence le rôle de

relais ou de drain des différentes nappes supérieures qui peut être

joué par les rides anticlinales de Landiras-Biganos ou de Roquefort.

Sous la couverture tertiaire, les calcaires du Crétacé

supérieur^ à porosité apparerament peu élevée au sommet . deviennent plus

productifs lorsqu'ils ont été fracturés ; quelques forages d'exploi¬

tation ont été réalisés dans le Médoc, la région de Bordeaux, sur la

ride Biganos-Landiras etc... Les coupes géologiques, les diagraphies

électriques et les tests effectués dans les forages pétroliers dé¬

montrent l'extension de ce réservoir aquifère en profondeur sous la

majeure partie de l'Aquitaine occidentale.

Sur le versant pyrénéen, les intercalations gréseuses

et calcaires du flysch ne perraettent d'exploiter que des débits très

limités.

Dans le Crétacé inférieur, les essais réalisés dans

les forages pétroliers révèlent trois zones dans lesquelles on trouve

de l'eau douce dans des grès et des calcaires sous une charge suffi¬

sante pour qu'elle remonte à une cote voisine de celle du sol. Mais

les couches du Crétacé inférieur sont absentes sur une grande étendue

- 56 -

au Nord-Ouest de la région, où le Cénomanien repose directeraent sur le

Jurassique .

Enfin, dans le Jurassique (calcaires), les résultats des

tests sur forages profonds indiquent également l'extension probable

d'un réservoir aquifère à eau douce sous une bonne partie de la Gironde

et des Landes.

MIDI-PYRENEES ^^

Etendue des Pyrénées au Massif Central, la région appartient

pour l'essentiel au Bassin d'Aquitaine et elle est comprise dans les

bassins de la Garonne et, localement, de l'Adour.

Des domaines assez vastes y sont dépourvus de couches aqui¬

fères accessibles et perraettant le captage de débits notables : ter¬

rains cristallins ou schisteux des Pyrénées ou du Massif Central

raéridional, régions molassiques du centre du Bassin (Gascogne) ou les

puits dans les nappes locales ne peuvent fournir que des débits mini¬

mes au niveau de besoins domestiques.

Trois ensembles principaux de réservoirs aquifères sont à con¬

sidérer :

- Les systèmes de nappes alluviales développées surtout dans la vallée

de la Garonne.

- Les domaines calcaires karstiques des grands Causses et du Quercy,

et les raassifs calcaires plus limités des Pyrénées.

- La nappe profonde captive dite "infra-raolassique", étendue dans tout

le centre de la région.

1. Les nappes alluviales des terrasses de la Garonne.

Outre leur dissyraétrie et leur faible épaisseur, la caracté¬

ristique la plus iraportante des terrasses alluviales de la Garonne est

leur disposition étagée. Chaque terrasse reposant directement sur des

formations tertiaires peu perméables est séparée des terrasses plus

récentes ou plus anciennes par un ressaut de terrain où le substratum

tertiaire affleure. Une ligne de sources ponctue le plus souvent cette

limite .

Le schéma hydrogéologique habituel est le suivant : chaque nap¬

pe de terrasse est aliraentée par les infiltrations des précipitations

et des eaux réinfiltrées des sources provenant de la terrasse supérieure;

elle est drainée par des sources et des cours d'eau dont le thalweg

encaissé se situe directement sur le Tertiaire. Par exemple, à la lati¬

tude de Toulouse, l'Hers draîne, en période d'étiage, environ 8 l/s

par kra de cours.

Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des grandes val¬

lées en France, il est exceptionnel que les cours d'eau puissent contri¬

buer à l'aliraentation des nappes d'alluvions, ou à la réaliraentation

*

- 58 -induite des captages riverains, ceci ne pouvant se produire que

pour les nappes des alluvions actuelles du lit majeur des cours

d'eau iraportants.

La perméabilité des alluvions, qui coraportent des éléments

argileux est souvent raédiocre et généralement coraprise entre

-3 -41.10 et 1.10 ra/s . En outre, la faible épaisseur de la nappe

fait le plus souvent obstacle à la possibilité d'obtenir des

débits ponctuels assez iraportants (supérieurs à 50 raS/h).

En certains points, des croûtes ferrugineuses superficiel¬

les (dénoramées localeraent "graepe") rendent la nappe captive.

La salinité des eaux des terrasses est généraleraent de

l'ordre de 0,5 à 1 g/l.

. Le domaine karstique des Causses, comme celui des Pyrénées, sont

trop connus, grâce notamment aux explorations spéléologiques pour

appeler ici une présentation détaillée.

Les grands Causses, (Larzac, Causse Noir, Comtal) corarae ceux du

Quercy (Limogne, Gramat, Martel) constituent de vastes réservoirs

aquifères. On sait que les écoulements de surface y sont très

restreints, au profit des circulations souterraines, souvent pro¬

fondes. Seules, quelques rivières iraportantes, originaires du

Massif Central (Dordogne, Lot, Aveyron, Tarn) raaintiennent des

cours permanents, profondément encaissés dans les plateaux et

collectent au passage les résurgences à fort débit des réseaux

aquifères souterrains. Par contre, de norabreux cours d'eau secon¬

daires provenant des régions liraitrophes, se perdent en débouchant

dans les Causses en contribuant à leur alimentation.

Dans les Pyrénées, les massifs karstiques, plus fragmentés

et perchés, offrent des réseaux souterrains et des "percées"

spectaculaires, raais n'ont qu'un intérêt restreint en tant que

réservoirs aquifères.

. La nappe profonde de la base des formations raolassiques.

Les formations raolassiques tertiaires constituées par l'accu-

raulation de dépôts lenticulaires ne contiennent que des napf)es

libres localisées et faiblement alimentées. Ces formations, prises

dans leur ensemble, se coraportent córame une couverture serai-per¬

raéable qui isole et rend captive la nappe des forraations détriti¬

ques grossières situées à leur base, et qui fut d'abord mise en

- 59 -

évidence par de norabreux forages pétroliers. La puissance de la couche

aquifère est comprise entre 20 et 30 m. Débordant dans toutes les di¬

rections au-delà des limites des molasses, cette formation se prolonge

au Nord par le "Sidérolithique" du Quercy, à l'Est par les "Argiles à

graviers" de Mazamet ; elle se relie au Sud avec les "Poudingues de

Palassou" et se continue vers l'Ouest par les couches aquifères éocènes

exploitées dans la région Aquitaine.

Entre les Pyrénées et la Garonne, la couche aquifère est

affectée par les ondulations de grande araplitude, parallèles aux plis

pyrénéens, qui divisent l'Aquitaine en une série de bassins secondaires

mais non isolés les uns des autres. Au Nord, par contre, cette forma¬

tion est déposée avec beaucoup de régularité sur des terrains très peu

déformés .

La nappe est souvent artésienne, les pressions étant comman¬

dées probableraent par les niveaux entretenus dans les zones d'aliraenta-

tion périphériques, et aussi par des coraraunications avec des réservoirs

plus profonds (calcaires à paléo-karst du Crétacé au Sud, ou du Jurassi¬

que au Nord). Sa profondeur ne dépasse qu'exceptionnellement 1 000 m.

Ses eaux sont généralement douces.

L'utilisation de cette nappe est actuellement assez restreinte

Elle est exploitée pour obtenir de l'eau potable dans les Landes (Geaune)

et le Tarn-et-Garonne (Montauban), de l'eau industrielle de refroidis¬

sement dans le Tarn-et-Garonne (Montauban) ou de l'eau de grande pureté

pour des industries spéciales (gélatine photographique) dans le Tarn

(Graulhet) .

o

o

- 60 -

CHAMPAGNE-ARDENNES

Coraprise pour l'essentiel dans le bassin de la Seine (une par-

tie des départements des Ardennes et de Haute-Marne appartient au bassin

de la Meuse, et le Sud-Est de la Haute-Marne au bassin du Rhone), la ré¬

gion est traversée par la succession des couches sédiraentaires du Bassin

parisien, à alternance de couches aquifères (grès, sables, calcaires, craie)

et non aquifères (argiles, raarnes) qui plongent progressiveraent vers le

centre du Bassin, Des doraaines à nappes libres disposés ainsi eh "auréoles"

concentriques se succèdent depuis les confins des Vosges et des Ardennes

jusqu'à la Brie eharapenoise , tandis qu'une succession verticale de couches

à nappe captive s'approfondit et devient plus coraplexe du Nord-Efet etduSud-Est

vers l'Ouest. Seules dans la série, les couches sableuses et gréseuses

restent assez productives loin des affleurements, tandis que les calcaires

deviennent rapidement assez compacts en profondeur. Sur cet enserable, se

superpose un système de nappes alluviales suivant les principales vallées.

1. Le réservoir des calcaires fissurés du Muschelkalk supérieur restreint

à l'Est de la Haute-Marne, n'a qu'un intérêt très local pour la région.

En profondeur, sous la couverture des marnes du Keuper, il n'est guère

exploitable en raison de la salinité de ses eaux.

2 Au-dessus du Keuper, les grès inf ra-1 iasiques contiennent une nappeo

exploitable (productivité ponctuelle : quelques m /h) à eau douce dans

leur aire d'affleurement ou à faible profondeur,

3. Les puissantes assises calcaires du Jurassique constituent un ensemble

de réservoirs aquifères importants dans le Sud-Est (Plateau de Langres,

Barr.ois) et au Nord, dans le départeraent des Ardennes, subdivisés à la

fois par les principaux cours d'eau qui les traversent et les drainent (Seine,

Aube, Marne) et par plusieurs couches marneuses intercalées dans la

série. Bien fissurés et à karst souvent évolué, ils donnent lieu à de

nombreuses sources, soit à leur base, au contact de leur substratura

raarneux (liraite du Bassigny), soit surtout à proxiraité de leurs toits

raarneux.

La couche calcaire la plus élevée qui forrae la côte des Bars (Portlan-

- 61 -

dien), peut rester aquifère en profondeur, sous la couverture crétacée

(paléo-karst), jusqu'à une certaine distance des affleurements (Nord du

Barrois ) .

4, Le domaine de la "Champagne humide", formé principaleraent par les ter¬

rains argileux du Crétacé inférieur, abonde en zones raarécageuses (Der,

Vallage) et en petits cours d'eau. La couche aquifère des sables et

grès ("Sables verts" et "Sables blancs") de l'Aptien supérieur et de

l'Albien y affleure suivant une bande continue où la nappe est libre,

et s'étend de là en profondeur vers le centre du bassin où la nappe est

captive et assez activement exploitée en quelques secteurs, moins toute¬

fois que dans la région parisienne. Des abaissements de niveau importants

ont déjà été localement provoqués par les captages (près de 70 ra en

60 ans). Au Nord, les sables reposent directement sur les calcaires

jurassiques et les deux réservoirs se relient.

5. La craie constitue l'ensemble de réservoirs aquifères le plus important

de la région où elle forme les pays plus secs de la "Champagne pouil¬

leuse", La nappe y est libre et les écoulements souterrains convergent

vers les vallées principales ou secondaires, arrosées ou sèches, qui

constituent des axes de drainage préférentiels. La fissuration plus dé¬

veloppée de la craie dans les vallées permet d'y obtenir des débits de

production beaucoup plus grands que sous les plateaux. Le faciès local

de la "gaize" donne lieu en Argonne à de nombreuses sources.

6, En Brie champenoise (départeraent de la Marne), les couches tertiaires

coraportent au-dessus des formatiohs argilo-sableuses du Sparnacien, la

nappe du calcaire de Champigny aux circulations semi-karstiques, et au

Nord de la Marne, les systèmes de nappes perchées fractionnées des sa¬

bles du Soissonnais.

7. Les nappes d'alluvions, généraleraent libres et soutenues par les riviè¬

res, forraent des drains des aquifères encaissants. Elles s'étalent lar¬

geraent, mais sur une faible épaisseur (quelques mètres), sur les roches

peu perméables du Crétacé inférieur dans les vallées de la Seine, de

l'Aube et de la Marne (Perthois). Lorsqu'elles sont en continuité avec

des aquifères calcaires étendus (craie notamment), elles perraettent des

captages à débit élevé.

- 62 -

Seul, le Nord du départeraent des Ardennes, constitué par les schistes du

Massif ardennais, est dépourvu de nappes souterraines étendues. Locale¬

raent, des nappes très liraitées peuvent se trouver à la base des liraons

recouvrant les schistes et donner lieu à des sources de faible débit,

tarissant en saison sèche. Les alluvions de la Meuse y forraent le princi¬

pal aquifère exploitable.

- 63 -

LORRAINE

Les bassins de la Meuse et de la Moselle se partagent la plus

grande partie de la Lorraine dont quelques raarges seulement appartiennent

aux bassins de la Seine, du Rhône (Saône) et du Rhin propreraent dit. Cette

partie orientale du Bassin parisien se caractérise par une série de cou¬

ches sédimentaires al temantes, aquifères (grès ou calcaires) et non aqui¬

fères (argiles, marnes), se recouvrant successivement d'Est en Ouest, à

partir du Massif vosgien. Des domaines à nappe libre disposés en zones

traversant la région du Nord au Sud alternent ainsi avec des zones de

terrains imperméables riches en étangs et petits cours d'eau. Chaque cou¬

che aquifère recèle ainsi à l'Ouest de son aire d'affleurement une nappe

captive qui s'approfondit d'Est en Ouest. Mais la perméabilité des calcai¬

res décroît rapidement en profondeur, les rendant peu productifs et seules

les couches gréseuses constituent des réservoirs exploitables loin des

affleurements tant que la qualité chimique de leurs eaux les rend utilisa¬

bles et que la profondeur des couches les rend assez accessibles par forage

1. Au Sud et à l'Est, les grès du Trias inférieur -"grès vosgiens" au sens

large- limités au Sud -Est par le raassif des Vosges, forment le réservoir

aquifère le plus étendu de la région. Ils fournissent toujours des eaux

douces dans leur aire d'aff leureraent où les sources sont norabreuses,

raais les productions par forage sont très inégales.

Mise en charge, à une altitude voisine de 400 ra, sous les marnes du

Muschelkalk inférieur, la nappe captive s'étend dans le reste de la

région, mais ses eaux deviennent salées au-delà d'une ligne proche du

méridien Nancy-Metz, Quelques anomalies (chlorure, sulfate) dues à des

contaminations locales, par faille surtout, peuvent se présenter. Des

sources thermominérales chlorurées sodiques peuvent également provenir

de cette nappe à la faveur de faille (Bourbonne-les-Bains , 42" à 66"),

2. Les calcaires du Muschelkalk supérieur qui forment le premier de la

succession des plateaux calcaires lorrains, sont bien fissurés (karst

souvent évolué) et constituent un réservoir aquifère donnant lieu à de

nombreuses sources collectées par des affluents de la Meuse ou de la

Moselle. Mais, en profondeur, sous la couverture des marnes du Keuper,

- 64 -

ils ne produisent en forage que des débits très faibles, sinon nuls ;

de pl'us, l'eau y est fortement minéralisée. En plusieurs points, des

failles provoquent des sources minérales provenant de cette nappe

(Vittel, Contrexevil le) .

3. Les affleurements du Keuper et du Lias forment un vaste doraaine très

pauvre en eaux souterraines, mais à réseau de cours d'eau dense et à

nombreux étangs. Deux couches aquifères permettant de capter des débits

raodestes, mais d'eau de bonne qualité, sont cependant à signaler dans

le Keuper : les "grès à roseaux" et la "Dolomie en dalles"! , ou "de

Beauraont" .

A la base du Lias, la couche des grès rhétiens est le seul réservoir

aquifère notable ; il peut fournir des eaux douces en affleureraent

3ou à proximité et perraet des productions de quelques m /h par forage.

La Meuse y prend sa source.

4. Les calcaires fissurés du Jurassique raoyen (côtes de Moselle) forment

un réservoir aquifère étendu, surtout en Meurthe-et-Moselle, limité à

l'Ouest par le doraaine argileux de Woëvre. Il est fortement drainé, au

Nord du parallèle de Metz, par l'exhaure des mines de fer, substitué

à toute émergence naturelle.

5. Les calcaires fissurés et karstifiés du Jurassique supérieur enfin,

s'étendent à l'Ouest des côtes de Meuse sur la Lorraine occidentale

(Meuse surtout). La couche raarneuse du Séquanien-Kimraér idgien y déli¬

raité deux enserables aquifères. A l'Est, les calcaires argovo-rauraciens

sont drainés longitudinaleraent par la Meuse qui y subit aussi locale¬

raent des pertes : les productions par forage peuvent s'y élever ào

1 000 m /h. A l'Ouest, les calcaires portlandicns donnent lieu à des

sources à débit élevé et sont drainés vers le bassin de la Seine ; ils

sont liraites à l'Ouest par les couches du Crétacé sous lesquelles ils

se continuent en profondeur en restant productifs au-delà des affleure-

raents (région de Bar-le-Duc) .

6. Nappes d'alluvions.

- La nappe des alluvions siliceuses de la Moselle, peu épaisse (5 ra en

moyenne), reposant sur substratum liasique iraperméable, ne reçoit pas

ml

- 65 -

d'apport d'aquifères riverains et est surexploitée, notamment en

aval de Metz, Les captages par puits y peuvent fournir des débits

ponctuels de 5 à 100 ra /heure. Sa protection bactériologique et

surtout chiraique, notamment à Nancy, Pont-à-Mousson, et entre

Hagondange et Thionville, pose des problèmes.

- La nappe des g,lluvions de la Meuse, essentiellement calcaires , est

très riche en eau et peut fournir des débits élevés atteignant3

500 m /heure par puits filtrant ordinaire.

Son épaisseur très variable peut atteindre 10 et raême 15 m, notam¬

ment en aval de Verdun,

- Les alluvions des hautes vallées de la Moselle et de la Meurthe,

également siliceuses, sont bien moins connues et moins exploitées

que les précédentes.

- 66 -

ALSACE

Bien délimitée naturellement entre la crête des Vosges à

l'Ouest et le Rhin à l'Est, cette région coïncide à peu près avec la

partie française du bassin du Rhin au sens strict et du "fossé rhénan".

Seule la partie occidentale du département du Bas-Rhin, comprise dans

le bassin de la Moselle, appartient au doraaine du bassin parisien. Les

conditions orographiques et géologiques de la région la partagent en

trois domaines bien contrastés du point de vue de l'existence et de

l'abondance d'eaux souterraines.

1. La plaine d'Alsace est le doraaine des alluvions quaternaires du

Rhin, épais de plusieurs dizaines de raètres jusqu'à 200 m locale¬

ment et très perméables, qui constituent un réservoir aquifère

puissant et étendu, souvent recouvert d'une couche de loess moins

perméable, et reposant sur des sédiments tertiaires raarneux.

Il recèle la nappe alluviale la plus iraportante de la France par

sa réserve, estiraée de l'ordre du railliard de m^ d'feau, générale¬

ment de bonne qualité physico-chimique et bactériologique, raais

néanraoins à dureté souvent élevée vers le Nord (30°) et parfois

chargée en fer et raanganèse.

Cette nappe, soutenue par le Rhin, est activeraent exploitée

pour satisfaire les besoins croissants des industries et des cen¬

tres urbains, aussi sa conservation et sa protection contre la

pollution -déjà menaçante en plusieurs secteurs- font-elles l'ob¬

jet d'un contrôle suivi par les Services Publics. Un réseau dense

de surveillance des niveaux piézométriques (plus de 300 points) a

été mis en place.

Dans le sous-sol profond de la plaine, les couches aquifères,

relativeraent isolées par des failles de celles affleurant en bor¬

dure des Vosges, ne recèlent que des nappes d'eau captives très

minéralisées, en raison du développement des couches salifères

dans les sédiments tertiaires.

e

- 67 -

2. Le domaine des Vosges gréseuses et des collines sous-vosgiennes

prolongé au Nord par des plateaux calcaires et gréseux (Hardt) est

constitué par une série de couches sédimentaires (Trias et Jurassi¬

que) affectée de norabreuses fractures et coraportant un certain

norabre de réservoirs aquifères compartimentés, à nappes de qualités

variables .

La couche aquifère la plus notable est constituée par les

grès du Trias inférieur ('Grès Vosgien" au sens large), peu perméa¬

bles, mais fournissant des eaux douces, souvent chargées d'acide

carbonique. Affleurant surtout au Nord des Vosges, ils forment un

chateau d'eau séparant l'Alsace des plateaux lorrains, et abondant

en sources. Ce réservoir recèle, sous la couverture marneuse de la

base du Muschelkalk, une nappe captive étendue surtout sur le ver¬

sant ouest des Vosges, en Lorraine, où elle présente un intérêt

éconoraique de premier plan. La productivité des forages est variable,

généraleraent améliorée au voisinage des failles où elle peut attein¬

dre 50 à 100 m^/h.

D'autres aquifères présentent un intérêt plus local : les

calcaires du Muschelkalk, quelques couches calcaires du Jurassique

et les grès tertiaires de Beinheim.

Ces couches recèlent en profondeur des nappes captives d'eau

souvent minéralisée, donnant lieu à la faveur de failles à quelques

sources thermo-minérales, notamment dans le Bas-Rhin.

Au Sud, dans le Sundgau, les terrains tertiaires peu aquifères

supportent plusieurs nappes perchées, à réserves limitées, dans les

alluvions pliocenes couvrant des plateaux séparés par des vallées

encaissées (hautes terrasses anciennes du Rhin). Elles donnent lieu

à des sources parfois captées pour l'alimentation de collectivités.

Enfin l'extrême Sud de la région empiète légèrement sur le

doraaine des calcaires karstiques du Jura septentrional.

./.

68 -

3. Dans les Vosges cristallines prédominent des roches granitiques,

métaraorphiques et schisteuses non aquifères dans leur masse. Mais

les sources, liées aux altérations superficielles - arènes sur

socle granitique ou gneissique - ou aux fractures, y sont norabreuses

et bien que de faible débi t, parfois captables pour des distributions

d'eau coraraunales.

En résumé, deux réservoirs aquifères ont dans la région un

intérêt économique essentiel : les alluvions de la plaine du Rhin et

les "grès vosgiens".

- 69 -

FRANCHE-COMTE

Entièrement coraprise dans le bassin du Rhône (Saône) et couvrant

la plus grande partie du Jura, la région franc-comtoise est un pays abon-

dararaent arrosé (en raoyenne, 900 à 1 000 rara/an et plus sur les reliefs

élevés du Jura) où les réservoirs aquifères sont norabreux et étendus. A

cette apparente abondance de ressources, il faut opposer la difficulté

de captage et les fréquents risques de pollution.

Les principaux aquifères sont par ordre d'extension :

1. Les forraations calcaires karstiques du Jurassique et du Néo-Crétacé,

tabulaires (zone des plateaux) ou plissées (haute chaîne du Jura).

Dans ce doraaine classique parmi les régions karstiques de la France,

le drainage est essentielleraent souterrain et les bassin fermés cou¬

vrent de grandes surfaces. Seuls subsistent quelques cours d'eau à

débit iraportant, subissant des pertes dans les hautes vallées (Doubs),

souvent encaissés en aval et alimentés par des exurgences ou résurgen¬

ces de fort débit (sources du Doubs, de la Loue, du Lison, de la Seille,

de l'Ain, etc...). L'eau de ces sources est affectée d'une dureté assez

élevée et présente de graves risques de contamination ; de plus, les

débits sont soumis à un régime capricieux avec tarissement précoce,

susceptible de causer parfois de véritables pénuries. A cet égard,

l'objectif majeur des recherches hydrogéologiques en Franche-Comté

consiste dans la localisation de réservoirs karstiques noyés constitués

par des structures fermées, des "pièges aquifères", exploitables en

dessous des niveaux de tarissement des exutoires naturels et créant

ainsi des possibilités de régularisation des débits utilisables.

2. Les alluvions quaternaires des vallées constituent les aquifères les

plus sollicités (alluvions de la Saône, du Doubs, de l'Ognon, de la

Seille). Ces forraations à nappes généralement soutenues par les cours

d'eau mais parfois captives, ont le plus souvent une perraéabilité

élevée et fournissent la raajeure partie de l'eau captée par les ouvrages

de distribution publique.

.../.

- 70 -

3» Enfin, deux enserables constituent des aquifères d'importance notable.

Au Nord, (Haute-Saône), le Trias (grès vosgien, calcaires du

Muschelkalk, grès du Rhétien) de la bordure sud des Vosges comporte

des couches aquifères exploitées (et également le gisement thermal

de Luxeuil ) .

Les formations de la bordure jurassienne (Trias et Jurassique du

Vignoble et du Revermont) sont trop disloquées pour comporter des

réservoirs d'intérêt autre que local ou domestique. Cependant, il

faut noter la présence de sources d'eau froide salée exploitées pour

le thermalisme (Salin, Lons-le-Saunier ) .

Ces couches aquifères doivent s'étendre en profondeur dans la plus

grande partie de la région contenant des nappes captives mais à eaux

généralement salées, donc sans intérêt économique.

- 71 -

BOURGOGNE

Disposée autour d'un des principaux châteaux d'eau de la

France, cette région est partagée entre trois grands bassins hydrographi¬

ques distincts : ceux de la Seine, de la Loire et du Rhône (Saône). Mais,

par suite de la coraplexité et de la variété de ses conditions géologiques,

l'iraportance et le régime des eaux souterraines sont très divers selon

les différents pays composant cette région dépourvue d'unité naturelle.

Aux pays de socle ancien qui, du Morvan au Charoláis, consti¬

tuent le promontoire septentrional du Massif Central et ne comportent pas

de réservoirs aquifères étendus, s'opposent deux enserables de couches sé¬

diraentaires appartenant respectivement de part et d'autre du "seuil de

Bourgogne" au Bassin de Paris (Nord et Ouest) et au bassin "rhodanien",

et comprenant des systèmes aquifères iraportants et de types variés.

1. Bien que très arrosés, les pays de socle n'offrent que de faibles

ressources en eau souterraine, car ils ne coraportent aucun réservoir

aquifère de quelque iraportance. Dans les massifs anciens, principale¬

raent granitiques (Morvan), des sources nombreuses mais aux débits

faibles, d'eaux très douces raais acides, entretiennent un réseau assez

dense de cours d'eau permanents ; mais des captages ponctuels ne four¬

nissent que des débits rainiraes. Les bassins hercyniens d'Autun et de

Blanzy, comportent par contre des couches aquifères d'une certaine

étendue (grès du Permien) constituant des réservoirs en partie fermés.

Mais le renouvellement des nappes, captives principaleraent, de ces

bassins est sans doute très lent et leurs eaux sont de qualités varia¬

bles.

2. Les pays marginaux des raassifs précédents (Bazois, Terre-Plaine, Auxois,

Maçonnais) comportent des systèmes aquifères nombreux mais toujours

localisés et n'offrant que des ressources limitées : nappes des grès

du Trias. (dé qualité souvent médiocre) ou de 1 ' Inf ra-Lias ; réseaux

aquifères des couches calcaires du Lias, limités par des failles ou

m o / o

- 72 -

des couches raarneuses ; nappes perchées des buttes-témoins de calcai¬

res du Jurassique moyen. Les sources sont nombreuses mais de faible

débit et les réserves sont peu importantes.

3. Le domaine des plateaux calcaires très perraéables, (Jurassique raoyen

et supérieur) qui se succèdent du Nivernais à la Côte d'Or, en pas¬

sant par le Chatil lonnais et le Plateau de Langres, est au contraire

le siège de réseaux aquifères très étendus et de circulations karsti¬

ques développées, souvent au détriment d'un réseau de surface corapor¬

tant peu de cours d'eau permanents. Les sources (souvent des résurgen¬

ces de rivières souterraines) sont peu nombreuses mais à débit élevé.

Les réserves souterraines sont considérables et constituent un régu¬

lateur efficace des grandes rivières qui drainent les systèmes :

Nièvre, Yonne, Serein, Armançon, Seine, Ource, Aube. (Bassin de la

Seine principalement). Ces eaux sont souvent dures et bactériologi¬

quement polluées. Des captages de débits élevés sont possibles dans

ces régions, mais moyennant des forages profonds et de réussite in¬

certaine .

4. Au Nord-Ouest (Yonne) la Puisaye et la région d'Auxerre à St-Florentin

présentent un intérêt particulier par le développement continu, de la

Loire à l'Armançon, des af fleureraents des sables albiens qui constituent

la partie libre de la nappe des "Sables Verts" bien connue et captive

dans le reste du bassin de Paris où elle se met progressivement en

charge vers le Nord-Ouest en profondeur.

Par dessus s'étend la craie, jusqu'au Sénonais et au Gâtinais,

qui constitue un milieu aquifère complexe où des circulations karstiques

se développent localeraent, mais comportant une nappe abondante donnant

lieu à des sources à débit souvent très élevé, dont certaines sont cap¬

tées (la Vanne pour la ville de Paris). Mais les captages dans la craie

peuvent donner des résultats très variables selon les points, les

meilleurs rendements s'obtenant dans les vallées.

5. Au Sud et au Sud-Est par contre, les plaines de la Sologne bourbonnaise

et de la Bresse, formées de terrains à prédominance argileuse sont

pauvres en eau souterraine (en dehors des alluvions des vallées) et

les captages ponctuels ne perraettent de satisfaire que des besoins

/ a

- 73 -

raodestes. Des nappes profondes captives sont possibles (notararaent au

Sud et Sud-Estde Dijon) dans les sables crétacés ou des calcaires

jurassiques (paléo-karst), mais sont encore peu reconnues ; leurs

eaux deviennent d'ailleurs probablement salées ou séléniteuses vers

le Sud.

6. Une mention particulière doit être faite des nappes d'alluvions des

principales vallées (Loire, Yonne, Saône et leurs affluents les plus

importants). Bien que peu épaisses (rarement plus de 10 m) ces allu¬

vions à perméabilité généralement élevée constituent des aquifères

privilégiés, drainant les systèmes encaissants et permettant le cap¬

tage de forts débits, soutenus le cas échéant par les rivières (ce

qui peut d'ailleurs entraîner des pollutions locales, comrae dans le

cas de la Saône en aval de St-Jean-de-Losne) .

- 74 -

AUVERGNE

Partie intégrante du Massif Central, cette région com¬

prise principaleraent dans le bassin de la Loire, sauf le Sud-Ouest qui

appartient au bassin de la Garonne, est soumise à des climats assez

variés en raison de sa position continentale et de son modelé physi¬

que qui coraprend montagnes, plateaux et plaines. La nature géologique

du sous-sol ne favorise pas l'existence de nappes souterraines irapor¬

tantes, à l'exception des nappes alluviales de l'Allier, et de la

Loire à la liraite nord-est de la région.

1. Les principaux réservoirs aquifères alluvionnaires se trouvent

dans les vallées de l'Allier et de la Loire. Les nappes de l'Allier

ne coramencent à présenter un certain intérêt qu'à partir de la

Liraagne. Il faut citer ici, la zone de Cournon et celle de Vichy-

Moulins qui consti tuent des réserves exploi tables pendant l'êtiage de

l'Allier. Plus à l'amont, le bassin de Brioude comporte également

une nappe alluviale utilisable . La vallée de la Loire n'intéresse

la région que par sa rive gauche etsur une longueur réduite.

2. Les grès et conglomérats permiens du bassin de Blanzy constituent

un réservoir aquifère exploitable lorsqu'ils sont fissurés ; le

plus souvent ils recèlent une nappe captive sous des formations

de couverture peu perméables (Vallée de la Loire). Mais l'extension

du réservoir est liraitée et sa réalimentation serait problématique

en cas d'exploitation intensive.

3. Les forraations sablo-argileuses tertiaires coraportent quelques

couches aquifères utilisables , mais d'intérêt local particulièrement

en Sologne bourbonnaise et dans les basses liraagnes.

De raêrae type sont les nappes discontinues des dépôts morainiques

locaux (blocs erratiques, argiles à blocaux etc..) qui prédomi¬

nent dans l'Artense, le Livradois et le Forez.

- 75 -

4. Des formations sédimentaires sablo-argileuses peuvent receler

des nappes plus étendues, généralement captives mais peu pro¬

ductives. 11 s'agit notamment des formations sablo-gréseuses

ou argileuses du Permo-Trias, des formations marno-calcaires

et sableuses du Lias du Nord de l'Auvergne et des couches oli¬

gocènes des liraagnes, dans des bassins d'effondrement (Ambert,

Brioude, Velay) ou corablant de nombreuses dépressions, dans la

Châtaigneraie (région d'Aurillac) par exemple.

En profondeur, des couches aquifères peuvent renfermer de vé¬

ritables nappes thermales, comme celle des arkoses de la base

de l'Oligocène de la Liraagne, se raanifestant par des sources

chaudes aux liraites par faille, et exploitable par forage

(bassin de Vichy).

5. Les forraations volcaniques, qu'elles se présentent sous forrae

de plateaux et coulées basaltiques, de "sucs" ou pitons de

type péléen (Mézenc, Gerbier des Joncs) ou de "puys", cônes de

scories, recèlent des nappes et des réseaux aquifères localisés,

tantôt perchés, tantôt semi-captifs, à la base de coulées. Des

sources d'eau très pure et de débits variables, raais pouvant

atteindre 100 l/s (Péchadoire ), se rencontrent sur les versants

est et ouest de la chaîne des Puys,

6. Dans plusieurs domaines marécageux, des alluvions argileuses

(raarais de Liraagne ) ou des dépôts glaciaires dans les zones

en creux sans écoulement du Livradois ou du Forez par exemple,

nécessitent des travaux de drainage pour la mise en culture

mais ne permettent pas d'exploiter de débits appréciables.

7. Les roches granitiques qui affleurent sur de grandes étendues

(Monts de la Madeleine, Forez, Livradois, Aubrac-Margeride ,

Ouest de la faille de Liraagne, Corabraille et Châtaigneraie-

Xaintrie^ sont en partie aquifères dans leur zone altérée

(arènes), raais aussi dans les fissures affectant parfois pro¬

fondément la roche saine. Mais la productivité des captages y

est généralement faible.

m y 9

- 76 -

8. Les terrains schisteux et métaraorphiques qui se trouvent dans

le haut bassin de l'Allier (entre le Livradois et la Margeride),

la région de Combraille-Artense et de la Châtaigneraie-Xai ntr ie

sont très peu perméables et ne permettent que des captages de

débits rainiraes, d'intérêt surtout doraestique.

En résuraé, les nappes alluviales de l'Allier et celles

des zones volcaniques de la chaîne des Puys présentent le plus d'inté¬

rêt éconoraique pour la région et doivent être exploitées raéthodiqueraent .

La chaîne des Puys recèle, en particulier, des eaux d'une rare pureté

(du type de Volvic) qu'il conviendrait de sauvegarder et de réserver

aux usages nobles.

Mais l'Auvergne, pays de villes d'eaux réputées, abonde

en sources therrao-rainérales utilisées depuis longteraps et qui font du

therraalisrae une des industries les plus actives de la région. Le seul

département du Puy-de-Dôme compte le tiers des sources françaises

débitant plus de 6 000 m^/jour (70 l/s). Liées au volcanisrae récent,

les terapératures de ces eaux surtout bicarbonatées, sont souvent très

élevées (maximum à Chaudes - Aiguës avec 87°G,66*'C à Vichy, 56°C à La

Bourboule, tandis que leur variété de rainéralisation a offert les possi¬

bilités d ' applications thérapeutiques très diverses.

- 77 -RHONE-ALPES

Dans cette région presque entièreraent comprise dans le

bassin du Rhône, sauf sa marge occidentale qui appartient au bassin

de la Loire (Forez), la distribution des nappes souterraines et les

ressources qu'elles offrent sont coraraandées par des conditions géo¬

logiques complexes et fort diversifiées. Entre les raassifs axiaux

alpins, à l'Est, et le domaine du Massif Central, à l'Ouest, égaleraent

dépourvus de réservoir aquifère de quelque importance, les Préalpes,

le Jura méridional et le couloir rhodanien comprennent une juxtaposi¬

tion de réservoirs aquifères, riches en eaux souterraines (massifs

calcaires des montagnes, alluvions des plaines) et de domaines à for¬

raations peu perraéables, très pauvres en eau souterraine. Dans cet en¬

semble qui ne comporte donc aucun systèrae aquifère de très grande

étendue, les nappes alluviales sont les plus exploitées et présentent

le plus d'intérêt éconoraique.

1. Les plaines alluviales sont les seules forraations aquifères à nappes

continues et facileraent accessibles, généralement soutenues par les

rivières (Rhône, Saône, Isère, Drôme, Arve, Drac, Loire). La plaine

de Lyon notararaent, forraée de raatériaux fluvio-glaciaires reposant

sur un substratura raolassique ou argileux, contient une nappe irapor¬

tante qui est exploitée pour aliraenter la Ville de Lyon, et fait

l'objet de mesures de protection et de prévention des pollutions.

Plusieurs doraaines alluviaux, notararaent les dépôts de ter¬

rasses anciennes (Vallée de l'Isère surtout) constituent des réser¬

voirs aquifères très iraportants où des exploitations à effet

régulateur où des opérations d ' al iraentation artificielle seraient

possibles : vallée de Bièvre-Val loire , plaines alluviales de la

région de Valence. Déjà, dans la Vallée du Drac, l'aliraentation ar¬

tificielle de la nappe des alluvions est pratiquée, au profit des

captages pour la ville de Grenoble. En certains cas, les nappes

alluviales peuvent être captives sous des dépôts peu perraéables

(vallée du Rhône en aval de Genève).

e /

- 78 -

Les norabreux raassifs calcaires des chaînes alpines et du Jura

(Bugey) constituent des réservoirs aquifères karstiques assez

corapar tiraentés , qui contribuent à régulariser les cours d'eau

par les sources à débit élevé auxquelles ils donnent lieu, mais

sont difficiles à exploiter directeraent car ils comportent des

réserves permanentes limitées.

Dans les chaînes subalpines, citons les hauts massifs cal¬

caires du Chablais, des Bornes, des Bauges, de Grande-Chartreuse,

du Vercors, du Diois, du Devoluy, souvent très karstifiés (karsts

perchés en grande partie) comrae le Vercors (gouffre Berger).

Le Bugey (Jura plissé raéridional), qui coraporté plusieurs

bassins fermés, est drainé à l'aval par le Rhône et l'Ain, tandis

qu'à sa limite est le Rhône et la Valserine y subissent des pertes.

La partie occidentale du plateau calcaire de l'Ile Créraieu cons¬

titue aussi un réservoir karstique. Au Sud-Ouest, sur la rive

droite du Rhône, les plateaux calcaires de 1 'Ardèche (crétacé,

Malra) forment également des réservoirs aquifères importants, de

type karstique (aven d'Orgnac).

A l'Est de la série de massifs du Pelvoux-Belledonne-Mont-Blanc,

en Tarentaise et en Vanoise, la zone alpine interne forraée de

nappes de charriage est très coraplexe et ne coraprend que des cou¬

ches aquifères très liraitées. Les principales sont les calcaires,

doloraies et parfois quartzites du Trias alpin, dont les eaux sont

souvent sulfatées en raison de la présence de gypses à la base. Les

couches carbonifères ne comportent que des schistes et des grès

compacts non aquifères.

Dans le couloir rhodanien, les couches sédiraentaires formant le

substratum des alluvions ne coraportent pas d'aquifères notables,

de mêrae que dans le petit bassin du Forez. Les raclasses raiocènes

sous leur faciès sableux ou sablo-graveleux, sont des forraations

aquifères en général raédiocres, perraéables mais à très grand pou¬

voir de rétention. Toutefois, en certaines zones profondéraent

affectées par l'altération superficielle, une perméabilité suffi¬

samment améliorée peut donner lieu localement à des aquifères

/ e e

- 79 -

productifs. Mais les débits alors exploitables restent cependant

toujours modérés.

Les Dombes, constituées de dépôts lacustres argileux

pliocenes, sont un doraaine marécageux au drainage difficile,

coraportant de norabreux étangs artificiels.

5. Les raassifs cristallins des Alpes (Mont-Blanc, Belledonne, Pelvoux)

sont forraes principalement de granite, gneiss et micaschiste, glo¬

baleraent non aquifères. Toutefois des galeries et tunnels exécutés

dans le cadre de travaux hydroélectriques ont révélé en profondeur

des fissures favorisant des circulations souterraines et nécessi¬

tant d'importants travaux d'exhaure. Ce type de réseau est encore

mal connu. Dans les zones superficielles altérées, les arènes

donnent lieu à des nappes exiguës.

Il en est de même, à l'Est, dans les pays cristallins du

Massif Central (Cévennes, Vivarais, Lyonnais, Beaujolais et Forez),

qui présentent les raêmes conditions que celles décrites à propos

des régions Auvergne et Liraousin.

LANGUEDOC - ROUSSILLON - 80 -

Du Rhône aux Pyrénées, la région constitue une sorte d'am¬

phithéâtre bordant le littoral de la Méditerranée et adossé à une série

de massifs montagneux (Cévennes, Montagne Noire, Corbières), Elle

est presque entièrement coraprise dans un enserable de bassins côtiers

raéditerranéens ou affluents du Rhône, sauf le département de la Lozère

partagé entre les bassins de la Garonne et de la Loire.

La grande diversité cliraatique, géographique et géologique

de la région crée des conditions d'existence et d'abondance des eaux

souterraines très différentes. Aussi doit-on la subdiviser en domaines

variés se groupant en trois enserables :

- Massif central raéridional, englobant une partie des Grands Causses

- Pyrénées orientales

- Enserable de plaines et de plateaux bordant la Méditerranée et

reliant le bassin d'Aquitaine à la vallée du Rhône.

1 . Massif central raéridional

Le socle ancien prédoraine dans les massifs du Gévaudan,

des Cévennes, de l'Espinouse et de la Montagne Noire, qui ne com¬

portent pas de réservoirs aquifères productifs en raison de la

prédominance de roches de perméabilité faible : granitiques,

métaraorphiques ou schisteuses. Les sources y sont nombreuses,

mais de faible débit, toujours liées à des couches d' altération

superficielle (arènes) ou à des fractures. En dehors de quelques

sources thermales localisées et en général exploitées (Avène,

Bagnols, Laraalou), seuls les calcaires et doloraies du Géorgien

et du Dévonien, dont les affleurements sont malheureusement

réduits à quelques bandes étroites alternant avec des schistes

bordant au Sud les zones granitiques, offrent quelques ressources

en eau douce : sources d'Isis et du Verdier, dans le pays viganais

qui écoulent près de 100 l/s à l'êtiage et où des réserves sem¬

blent exister en dessous des seuils d'écouleraent ; source du Jaur,

près de St-Pons, résurgence dans le bassin raédi terranéen de pertes

d'eaux superficielles dans la haute vallée du Thoré (bassin atlan¬

tique) ; nappe artésienne du bassin de Lodève où des forages ont

fourni des débits notables d'eaux froides ou therrao-rainérales.

# « / a

- 81 -

Entre ces raassifs, les Grands Causses, dont une partie

seuleraent (Sauveterre, Méjean, Larzac) est comprise dans la région

et auxquels se rattachent les divers aff leureraent s secondaires

situés à l'Ouest de la grande faille des Cévennes, essentiellement

formés de calcaires et de dolomies secondaires peu plissés, sont

de vastes plateaux entaillés par des gorges profondes. Ils présen¬

tent les plus remarquables des phénomènes karstiques observables

en France, Leur abondance relative en eau souterraine est seulement

apparente dans les vallées où se localisent de grosses sources, au

régime souvent irrégulier, et dont la plus importante est la Foux

de la Vis : 1 ra3/s à l'êtiage. Ils recèlent des réserves, encore

mal connues, en de norabreux secteurs en dessous des niveaux d'écou¬

lement permanent : les plus importantes paraissent se situer dans

les dolomies (Hettangien - Bathonien) dont le rôle aquifère pri¬

vilégié a été reconnu. Mais la surface libre de l'eau dans ces

réservoirs est beaucoup trop profonde sous les plateaux pour que

leur exploitation qui favoriserait la mise en valeur des hautes

terres, soit éconoraiqueraent envisageable. En bien des lieux, c'est

par citernes que se fait encore l'alimentation en eau de ces régions

déshéritées .

Les alluvions des vallées, tant dans les massifs anciens que dans

les Causses, constituent en général des aquifères utilisables, mais

limités en extension et ils ne sont exploités que localeraent (allu¬

vions du Tarn et du Lot où les débits captés atteignent 100 ra3/h

par puits). On n'y a recours qu'en l'absence de sources, ou pour

dirainuer les risques de pollution présentés par un prélèveraent

direct des eaux de surface qui les réalimentent. En certains cas

cette aliraentation se fait aussi par le substratura calcaire.

2, Pyrénées orientales

La complexité structurale et la variété lithologique de ce

domaine plissé montagneux n*y permettent que l'existence de réser¬

voirs aquifères limités.

- 82 -

Dans l'ossature de la chaîne (zone axiale

des Pyrénées) constituée par des roches cristallines et raétamor¬

phiques les ressources en eau douce sont liées à la présence de

filons constituant des barrages ou des drains, notararaent dans les

schistes (Montbollo), Les sources, norabreuses, ont des débits

faibles au plus d'I l/s. Les calcaires et dolomies du Carabrien

et du Dévonien, souvent disposés en synclinaux pinces, constituent

là encore les principaux réservoirs aquifères utilisables :

source de Prades, dans la vallée de la Tet, sur laquelle un débit

de 50 l/s est capté pour l'alimentation de Prades et de Ria ;

source de Fontrabiouse dans le Capcir. De même les alluvions

de fond de vallées, et certaines alluvions glaciaires peuvent

receler des réserves exploitables et fournir de bons débits; aux

sources captées de "Las tres Founts" près de Dorres, 200 l/s

s'écoulent d'une accumulation morainiques Les sources therrao-rainé¬

rales abondent dans ces raassifs : Amélie-les-Bains , le Boulou,

les Escaldes, Molitg, Olette, la Preste, Thuès,le Vernet .

La bordure nord de la chaîne, raoins élevée, comporte encore

des éléraents du socle (massif du Monthouraet ), raais surtout forraée

de couches sédimentaires secondaires et tertiaires (Eocène), où

les roches calcaires prédominent (Corbières), elle est plus riche

en réservoirs aquifères.

Les ressources offertes par les aquifères calcaires y pré¬

sentent le plus d'intérêt, et à raoindre degré celles des vallées

alluviales» Les karsts y sont aussi développés que dans les Causses,

notamment dans les Corbières où l'on trouve les plus grosses sour¬

ces : la plus célèbre. Font Estramar, écoule un débit iraportant

d'eau légèreraent saumâtre en raison du voisinage des étangs ; ci¬

tons aussi les résurgences des gorges de Galaraus dont l'une est

captée pour l'aliraentation de St-Paul-de-Fenouillet . Quelques

sources therrao-rainérales (Alet, Rennes-les-Bains ) se trouvent encore

dans ces raassifs,

3 . Plaines et plateaux du Languedoc et du Rousslllon

Ici prédorainent des couches sédimentaires, en général

peu plissées raais de roches variées, secondaires et tertiaires, et

des dépSts quaternaires, comportant les principaux réservoirs

o / o

- 83 -

aquifères suivants :

Terrains secondaires

A prédominance calcaire, ils sont très karstifiés et forment un

ensemble de plateaux et de petits massifs couvrant la plus grande

partie de la région coraprise entre l'Ardèche et l'Hérault : garri¬

gues de Nîraes (Crétacé), et de Montpellier (Jurassique), Causses

d'Aumelas, massif de la Gardiole, A l'Ouest de l'Hérault ils

n'affleurent que dans la région de Narbonne : massifs de la Clape

et de Fontfroide. Ces réservoirs peuvent offrirdes ressources

très importantes : source du Lez, captée par la ville de Montpellier,

au débit de 800 l/s (dont 300 prélevés par pompage sur les réser¬

ves en période d'étiage). Fontaine de Sauve, source d'Issanka,

captée par la ville de Sète. En dehors de leurs affleurements

ces réservoirs karstiques sont également aquifères sous recouvre¬

raent et contiennent d' iraportantes réserves raais ils sont encore

imparfaitement connus.: fossé de Montbazin, bassin de Villeveyrac,

vallée de l'Hérault aux environs de Pézenas, vallée du Lez en

aval de Montpellier . Des forages y ont permis des pompages

de débits très élevés, de l'ordre de 1000 ra3/h (Pont Trinquât

dans la vallée du Lez) ou ont fourni des débits artésiens pou¬

vant s'élever à 100 ra3/h (Pézenas).. Enfin, les calcaires affleu¬

rant au bord de la mer et des étangs (massif de la Clape, Gardiole)

donnent lieu à des venues d'eau légèrement saumâtre dont les moda¬

lités de captage sont à rechercher en araont de la zone contarainée

(Roubine de Vie, source sous-marine de la Vise) ou à améliorer

(sources de Cauvy), Une de ces sources littorales, l'Inversac,

aurait fonctionné autrefois tantôt en éraergence d'eau douce et

tantôt en perte d'eau salée de l'étang de Thau, ce qui n'est plus

observable de nos jours,

- Terrains tertiaires

Des calcaires aquifères karstiques, principaleraent lutétiens

marins (Minervois) ou lacustres (Est du méridien de St-Chinian)

bien que moins riches en eau que ceux du Secondaire, offrent loca¬

lement des ressources exploitables notamment dans les synclinaux :

forages de Mas-Saintes-Puel les , dans l'Aude (-765m), forage du

Mas-Noir dans le bassin de St-Martin-de-Londres , forage de Pouzols

près de Lézignan, .../...

- 84 -

Des couches aquifères de roches meubles se trouvent à

différents niveaux de la série tertiaire :

- La plus ancienne est celle des graviers d'Issel (Lutétien infé¬

rieur) reconnus à l'Ouest de Carcassone où ils renferraent une

nappe artésienne : près de Castelnaudary, le forage des Cherai-

nières atteint cette nappe à -420 ra et fournit un débit artésien

de plus de 3 l/s et le forage de Castelnaudary la retrouve à

-271, également artésienne. Les grès du Bartonlen peuvent aussi

se révéler aquifères (forage à Lézignan-La Cèbe entre -170 et

-220).

- Dans les grès et molasses du Miocène -notamment dans l'Helvétien

entre Narbonne et Montpellier- les débits de production des

forages, faibles dans les zones d' af f leureuent , sont plus impor¬

tants lorsque ces couches comportent une nappe captive : jusqu'à

50 m3/h à l'Est de l'Hérault (fossé de Montbazin; pourtour de

l'étang de Thau). A l'Ouest de ce fleuve seuls les niveaux

les plus inférieurs des radiasses offrent quelque intérêt

(nappes du plateau des Brégines au Sud-Ouest de Béziers) raais

les débits de production restent inférieurs à 20 ra3/h,

- L'importance des faciès sableux dans le Pliocène (Astien) en font

un réservoir aquifère privilégié, présentant une grande exten¬

sion et une épaisseur croissant vers la mer.

Ses possibilités d'alimentation sont grandes, soit directement

soit par 1 ' interraédiai re des alluvions de vallées ou par les cail¬

loutis vi llaf ranchiens qui les surraontent, s'ils ne sont pas

trop argileux , Les principales nappes exploitées sont :

- la nappe de la Vistrenque, très étendue raais de faible puissance

inégalement exploitable en fonction de perraéabi lit es très diverses.

- la nappe de bordure de l'étang de Mauguio, exploitée par

de nombreux forages, à débits atteignant 100 ra3/h.

- la nappe littorale s'étendant de Mèze à l'erabouchure de

l'Aude, captive sous les couches iraperraéables du Pliocène

supérieur et qui paraît se prolonger en profondeur au-delà du

rivage sous les étangs (connue à Agde et Valras à plus de 100m

de profondeur), Les productions des forages peuvent atteindre

- 85 -

exceptionnellement 100 ra^/h, les débits artésiens pouvant être de

30 m^/h.

- la nappe des cailloutis pliocenes de la région de Béziers (plateau

de Vendres-Ser ignan, haut bassin de la Nazoure, vallée de Lirou) .

- dans la plaine du Rousslllon, au-dessus des couches essentielleraent

argileuses du Miocène plusieurs couches sableuses du Pliocène (As¬

tien - Villafranchien) recèlent des nappes superposées artésiennes,

entre 30 et 200 m de profondeur. Les très norabreux forages qui les

exploitent peuvent fournir des débits de l'ordre d'une centaine de

ra^/h.

- Alluvions quaternaires

Les alluvions des différents fleuves côtiers constituent de

très bons aquifères dont les possibilités d'exploitation sont subor¬

données aux débits d'étiage des écoulements de surface qui les réa-

1 iraentent .

Si les alluvions de la rive droite du Rhône présentent à cet

égard le plus d'intérêt (captages de la ville de Nîraes), celles des

autres principaux fleuves sont elles aussi très exploitées : alluvions

anciennes de la basse vallée do l'Aude (captages de Narbonne et de

Cuxac), alluvions récentes de la basse vallée de l'Hérault où les3

productions peuvent atteindre 400 m /h (captage de Florensac alimentant

la région de Sète), alluvions du Lez, de l'Orb, du Vidourle, où les

3productivités atteignent toujours une centaine de ra /h, alluvions du

cours aval du Gardon. Des liraons superficiels rendent souvent captives

ces nappes alluviales à quelque distance des rivières notamment lorsque

le lit majeur est très étendu, caractère plus accusé à l'approche de

l'erabouchure, où l'isoleraent de la nappe alluviale par rapport à

1 'écouleraent de surface peut être complet, ce qui favorise la protec¬

tion naturelle de la nappe contre la pollutionDans le RoussiUai, les nappes

alluviales fournissent les principales ressources en eau souterraine

utilisées. Les alluvions des vallées du Tech, de la Tet, et de l'Agly

sont largement étendues : terrasses d'alluvions anciennes, aux nappes

pouvant couvrir des besoins limités ; alluvions modernes, beaucoup

plus perméables où des exploitations fournissent des débits parfois3

considérables, de plusieurs centaines de l/s (ordre du millier de m /h),

9 » y m

- 86 -

(captage de la ville de Perpignan).

Enfin on observe de façon très générale une contamination

par l'eau de raer de ces aquifères au voisinage des embouchures, ce

qui limite les possibilités d'exploitation à l'araont d'une zone

étendue assez loin à l'intérieur des terres : 5 kra dans les alluvions

de l'Hérault, 10 km pour le Vidourle. Dans le delta du Rhône cette

contamination est égaleraent très sensible raais les exploitations

sont plus directeraent liraitées par la dirainution de la perraéabilité

due à l'abondance des faciès argileux dans la formation.

- 87 -

PROVENCE - COTE D'AZUR - CORSE

Partagée principalement entre le bassin de la Durance et les

bassins côtiers raéditerranéens (Argens, Var, et cours d'eau corses),

cette région qui s'étend du bas-Rhône aux Alpes raéridionales se carac¬

térise par une grande coraplexité géologique entraînant un corapar timentage

poussé des réservoirs aquifères, tandis que le cliraat méditerranéen y

limite généralement les ressources.

Très schématiqueraent , trois types de domaines peuvent être

distingués du point de vue des eaux souterraines :

- doraaine des nappes alluviales : vallées du Rhône et Crau, Durance et

basses vallées des cours d'eau côtiers,

- domaine des réservoirs calcaires de Provence et des Alpes raéridionales,

- doraaine des raassifs cristallins ou schisteux des Alpes, des Maures-

Estérel et de Corse, dépourvus de tout réservoir aquifère notable.

1. Les nappes d'alluvions, seules directement exploitables, ont une ira¬

portance éconoraique de preraier plan dans les plaines des basses val¬

lées du Rhône, de la Durance et du littoral où elles sont très utili¬

sées.

Les nappes de la Durance, qui s'épanouissent largeraent à l'aval

de Mallemort dans les vastes plaines alluviales de Cavaillon, Entray-

gues, Sorgues, St-Andiol, Maillane, elles-raêraes en liaison avec les

basses vallées des Sorgues (la rivière de la Fontaine de Vaucluse) et

de l'Ouvèze, forraent l'enserable le plus étendu.

La Crau, ancien cône de déjection de la Durance, recèle égale¬

raent une nappe très aliraentée (environ 5 m^/s) , qui se continue

sous les liraons récents de la Caraargue où elle devient captive.

En coraraunication avec la raer, elle est salée dans la région de

Fos au Sud-Est, et, vers le Nord, à quelques kiloraètres au-delà du

Vaccarès .

L'équilibre hydraulique de ces nappes est largement tributaire

des irrigations intenses pratiquées dans ces domaines. Ailleurs, les

/

- 88 -

plaines alluviales du littoral de la côte d'Azur, de Marseille à

Antibes, sont très peu développées et ne constituent que de petits

réservoirs aquifères. Là réside la cause de l'acuité du problèrae

de l'aliraentation de ce littoral en voie d ' accroisseraent démogra¬

phique accéléré car ces faibles ressources déjà fort exploitées,

sont les seules existantes à la lisière des massifs anciens des

Maures et de l'Estérel. Seule la basse vallée du Var comporte un

volume d'alluvions suffisamment développé et une nappe assez puis¬

sante, soutenue par le Var, pour permettre le captage de débits

élevés, encore que non illiraités. La plaine côtière orientale de la

Corse, forraée de dépôts peu perraéables, est pauvre en aquifères

productifs .

D'une façon générale, les nappes alluviales du littoral

raédi terranéen (Huveaune, Gapeau, Argens, Giscle, Môle et Var, côte

orientale de la Corse) sont exposées dans leur partie basse à des

invasions d'eau de raer parfois déjà amorcées.

Une autre vaste étendue détritique caillouteuse, celle du

plateau de Valensole, n'offre par contre, que des ressources dis¬

continues et en fin de compte peu abondantes, à cause de l'hétéro¬

généité de la forraation (fréquence des raarnes intercalées dans les

sables et congloraérats).

Les raassifs calcaires, d'âge secondaire en général, sont très large¬

raent développés. Mais les réserves d'eau qu'ils renferraent, profon¬

déraent enfouies, ne sont nulle part sol licuables en dehors des ré¬

surgences au débit souvent considérable. D'autre, part, les raouveraents

tectoniques qui les ont affectés au cours des temps géologiques ont

provoqué un corapar timentage accentué de ces réservoirs : cependant

de vastes zones sont demeurées horizontales ou seulement affectées

d'ondulation à grand rayon de courbure : monts de Vaucluse (Luberon

et Ventoux), plateau de Canjuers, massif de la Colle-St-Michel (entre

Haut-Verdon et Haut-Var), plateau des Arcs au Sud de Draguignan,

Devoluy. D'elles sortent les sources les plus importantes, souvent de

véritables rivières (Fontaine de Vaucluse, Fontaine-Lévêque , les

Gillardes (au Nord du Devoluy).

Enfin, certains de ces raassifs calcaires se trouvent en bordure

- 89 -

du littoral ; dès lors les sources, probablement terrestres à une

époque du Quaternaire où le niveau de la Méditerranée se situait

bien en-dessous de l'actuel, se trouvent actuelleraent en raer : telles

sont les résurgences de l'étang de Berre près de St.Charaas, du raassif

des calanques près de Marseille (Port-Miou), du littoral entre Nice

et Menton.

Dans les sédiments, surtout tertiaires, de l'Ouest de la

région (bassin d'Aix, Sud du Luberon et des monts de Vaucluse) des

alternances de marnes et de calcaires, subhorizontales en général,

ont provoqué la formation de nappes locales libres ou captives, en

général peu développées.

La Provence calcaire est bordée à l'Est par les forraations

perraotr iasiques calcaires (Muschelkalk) et salifères (Keuper). Les

calcaires du Muschelkalk sont un bon aquifère raais le Keuper est lo¬

calement la cause de la salure des eaux (bassin du haut-Argens ) .

Au Nord de la latitude de Digne, il n'existe plus de for¬

mations perméables étendues pouvant renfermer des nappes importantes.

Au contraire le haut bassin de la Durance renferme de considérables

superficies de terrains imperraéables, marnes schisteuses noires du

Jurassique ou du Crétacé ; raais le relief s'accentue, les précipita¬

tions augmentent, l'enneigement est fréquent, l'eau de ruissellement

plus abondante. D'autre part, l'on se trouve rapidement dans le domaine

des anciens glaciers quaternaires qui après leur recul ont abandonné

des dépôts raorainiques en général perraéables, alimentant maintenant

d'innombrables sources.

Plus au Nord, encore : haute Ubaye, Embruñáis, Queyras,

Briançonnais, une grande variété de terrains affectés par une tec¬

tonique extrêraeraent coraplexe (c'est le pays des "nappes de charriage")

ont provoqué un compartimentage très poussé des couches aquifères,

réservoirs donc limités mais par ailleurs abondararaent aliraentés du

fait de l'altitude et de 1 ' enneigeraent .

Annexe - 90 -

INDEX DES DEPARTEMENTS PAR REGIONS

01

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AIN

AISNE

ALLIER

ALPES (Basses)

ALPES (Hautes)

ALPES-MARITIMES

ARDECHE

ARDENNES

ARIEGE

AUBE

AUDE

AVEYRON

BOUCHES-du-RHONE

CALVADOS

CANTAL

CHARENTE

CHARENTE-MARITIME

CHER

CORREZE

CORSE

COTE-D'OR

COTES-du-NORD

CREUSE

DORDOGNE

DOUBS

DROME

EURE

EURE-et-LOIR

FINISTERE

GARD

GARONNE (Haute)

GERS

GIRONDE

Rhône-Alpes

Picardie

Auvergne

Provence-Côte d'Azur-Corse

Provence-Côte d'Azur-Corse

Provence-Côte d'Azur-Corse

Rhône-Alpes

Charapagne

Midi-Pyrénées

Charapagne

Languedoc

Midi-Pyrénées

Provence-Côte d'Azur-Corse

Basse-Norraandie

Auvergne

Poitou-Charentes

Poitou-Charentes

Centre

Liraousin

Provence-Côte d'Azur-Corse

Bourgogne

Bretagne

Limousin

Aquitaine

Franche Comté

Rhône-Alpes

Haute-Norraandie

Centre

Bretagne

Languedoc

Midi-Pyrénées

Midi-Pyrénées

Aquitaine

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HERAULT

ILLE-et-VILAINE

INDRE

INDRE-et-LOIRE

ISERE

JURA

LANDES

LOIR-et-CHER

LOIRE

LOIRE (Haute)

LOIRE ATLANTIQUE

LOIRET

LOT

LOT-et-GARONNE

LOZERE

MAINE-et-LOIRE

MANCHE

MARNE

MARNE (Haute)

MAYENNE

MEURTHE-e t-MOSELLE

MEUSE

MORBIHAN

MOSELLE

NIEVRE

NORD

OISE

ORNE

PAS-de-CALAIS

PUY-de-DOME

PYRENEES (Basses)

PYRENEES (Hautes)

PYRENEES ORIENTALES

RHIN (Bas)

RHIN (Haut)

RHONE

Languedoc

Bretagne

Centre

Centre

Rhône-Alpes

Franche-Comté

Aquitaine

Centre

Rhône-Alpes

Auvergne

Pays-de-la-Loire

Centre

Midi-Pyrénées

Aquitaine

Languedoc

Pays-de-la-Loire

Basse-Norraandie

Champagne

Charapagne

Pays-de-la-Loire

Lorraine

Lorraine

Bretagne

Lorraine

Bourgogne

Nord

Picardie

Basse-Normandie

Nord

Auvergne

Aquitaine

Midi-Pyrénées

: Languedoc

: Alsace

Alsace

Rhône-Alpes

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70 - SAONE (Haute)

71 - SAONE-et-LOIRE

72 - SARTHE

73 - SAVOIE

74 - SAVOIE (Haute)

75 - SEINE (ville de Paris)

76 - SEINE IvIARITIME

77 - SEINE-et-MARNE

76 - YVELINES

79 - SEVRES (Deux)

80 - SOMME

61 - TARN

82 - TARN-et-GARONNE

83 - VAR

84 - VAUCLUSE

85 - VENDEE

86 - VIENNE

87 - VIENNE (Haute)

88 - VOSGES

89 - YONNE

90 - BELFORT (territoire)

91 - ESSONNE

92 - HAUTS-de-SEINE

93 - SEINE-ST-DENIS

94 - VAL-de-MARNE

95 - VAL-D'OISE

Franche-Comté

Bourgogne

Pays-de-la-Loire

Rhône-Alpes

Rhône-Alpes

Région parisienne

Haute-Normandie

Région parisienne

Région parisienne

Poitou-Charentes

Picardie

Midi-Pyrénées

Midi-Pyrénées

Prov en ce -Côte d' Azur -Corse

Provence -Côte d 'Azur -Corse

Pays-de-la-Loire

Poitou-Charentes

Liraousin

Lorraine

Bourgogne

Franche-Comté

Région parisienne

Région parisienne

Région parisienne

Région parisienne

Région parisienne