husserl fr

7/25/2019 Husserl Fr

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la philosophie, et l'ouverture l'thique qui est le sceau de la pense lvinassienne et la plus profonde

vocation de l'2ccident et de l'humanit.

Gne am$iguAt fondamentale l'origine du sens < ce qui est dcouvert se livre au sens, en mme

temps qu'il sollicite le sens auquel il se livre. Ce qui est dcouvert est donc la fois constitu et

constituant. &a philosophie, la recherche de la vrit, est donc une entreprise audacieuse et dlicate.

Husserl est $ien conscient des dangers pistmologiques qui guettent de toutes parts < les risques del'orgueil, du manque de vigilance, des pro9ections, ainsi que les sductions de la suffisance et le

manque de conscience de soi. C'est pour cela qu'il tait, comme il se dsignait lui#mme, un =

perptuel d$utant >, n'a"ant cesse d'affirmer in$ranla$lement le caract!re provisoire de la vrit, et

ouvert 9usqu'au $out au progr!s autocritique de la science. ais si la science est quand mme plus que

de la rhtorique, elle demeure moins que de la conviction, si ce n'est la conviction formelle ou creuse

des perptuels commencements. &a sagesse n'est#elle, elle aussi, que provisoire : &vinas demandera

= si, derri!re le savoir et son emprise sur l'tre, ne surgit pas une sagesseplus urgentesoulign parl'auteurI0 >. Gne tout autre dimension, une dimension thique, comme &vinas le suggrera, ne

s'ouvre#t#elle pas dans la con9onction de l'activit et de la passivit l'origine mme du sens : &a

passivit la source de la signification ne signifie#telle pas non seulement une ouverture au sens, aux

signes, l'vidence, mais une ouverture un signifiant unique < autrui : = 2n voit en tout cas qu'ellela mthodeI n'est pas phnomnologique 9usqu'au $out.)

! L'oeuvre d'Edmond Husserl "

@ans cette tude, nous allons nous pencher sur un des premiers articles de &vinas, crit et pu$li

avant la guerre < = &'oeuvre d'dmond Husserl >, paru en (, dans le numro de 9anvier#fvrier de

la"evue #hilosophique de la $rance et de l'Etranger5vol. %(, #%7. Cet article a t reproduit dansla premi!re dition de ((, puis dans la seconde dition augmente de (60 de son recueil Endcouvrant l'existence avec Husserl et Heidegger(. 8ous avons choisi cet article parce qu'il se

prsente comme un commentaire. Cependant, il contient aussi d9, comme nous nous proposons de le

montrer, une dimension distinctement lvinassienne, une ouverture l'thique. Husserl avait espr

sauver l'urope de sa folie au cri de = Jetour la science K > 2n n'a pas tenu compte de son

avertissement et la science a contri$u all!grement l'horreur. me avant la guerre, &vinas avait

d9 compris que le vrai cri de guerre tait plus radical, plus contraignant< = Contre le mal, pour le

$ien K >.

@eux remarques prliminaires. 8ous en avons d9 voqu une< = &'oeuvre d'dmond Husserl >

est paru en /rance au moment oL la puissance militaire et le mal spirituel de l'1llemagne na?ie

touchaient leur apoge. Plus d'un an avant sa pu$lication, l'a$omina$le Mristallnacht 5(#

novem$re (+)7 avait clairement dvoil au monde entier # qui a cependant choisi de continuer

fermer les "eux # le caract!re et les $uts de l'1llemagne na?ie. &'antismitisme n'tait pas simplement

une rhtorique perverse. -l allait avoir de terri$les consquences. C'tait d9 vident. &vinas avaitd'ailleurs averti les /ranFais de ce danger d!s (+, dans un article intitul < = Nuelques rflexions sur

la philosophie de l'hitlrisme >, paru dans sprit 5%, n o%6, novem$re7, dans lequel il associait l'anti#

rationalisme de l'1llemagne de l'poque l'esprit de la philosophie coups de marteau de 8iet?sche,

mais aussi, implicitement, la pense de Heidegger. Jappelons aussi qu'au moment oL l'article de

&vinas sur Husserl est paru, l'1llemagne avait envahi la Pologne, la /rance avait dclar la guerre, et

&vinas tait mo$ilis dans la 4e 1rme franFaise. -l allait $ientOt tre fait prisonnier et intern pour

quatre ans. *es parents et ses fr!res rests en &ituanie allaient tre assassins. *ix millions de uifs

allaient tre massacrs. &'urope allait tre plonge dans un $ain de sang.

Gn second point, que nous venons galement de mentionner < cet article est paru 9uste quelques

mois avant que &vinas ne soit fait prisonnier et donc avant qu'il n'expose l'la$oration de sa propre

philosophie, apr!s guerre, danse l'existence l'existant5(07 et%e Temps et l'autre5(07. 8ousavons d9 signal plus haut une similarit entre la phnomnologie de l'am$iguAt de erleau#Pont"
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et la rencontre de l'activit et de la passivit dans la notion lvinassienne de = en dcouvrant

l'existence > Q mais il faudrait alors aussi noter que = &'oeuvre d'dmond Husserl > est paru avant que

erleau#Pont" ait pu exercer quelque influence que ce soit sur &vinas. 1 la diffrence de plusieurs

articles plus tardifs de &vinas sur la phnomnologie, on ne peut pas prtendre trouver dans cet

article#ci, pu$li en (, l'influence d'une philosophie que erleau#Pont" n'avait pas encore

formule.&'thique de &vinas, comme nous le savons, est une thique = religieuse >, un = humanisme

9uif>, comme il l'appelle, un = humanisme de la patience%, plutOt qu'un = pur humanisme, un

humanisme sans Torahl+. 1illeurs,nous avons suggr que le terme = exg!se >, ha$ituellementrserv l'hermneutique religieuse, et dont &vinas trouve une illustration exemplaire dans les

discussions des ra$$ins et des *ages du Talmud # et c'est le cas d'un $on nom$re des lectures

talmudiques de &vinas elles#mmes3, est le terme qui exprime le mieux la faFon spcifiquement

lvinassienne de pratiquer la phnomnologie. &es anal"ses eidtiques et gntiques husserliennes du

sens, qui rv!lent des niveaux de significations = fondant > et = fondes >, seraient transcendes par

un exc!s thique # l'altrit d'autrui, la passivit du moi # la fois nominatif et normatif. ais dans =

&'oeuvre d'dmond Husserl >, on ne trouve ni th!me, ni langage religieux. C'est $ien ce que l'on est

en droit d'attendre d'une exposition de la phnomnologie, qu'Husserl a prsente comme une sciencerigoureuse et une philosophie de la science. -l est vrai, certes, qu'on " rencontre parfois certaines

rfrences et certains termes = religieux >. @ans la section six, par exemple, &vinas crit < = &e

miracle de la clart est le miracle mme de la pense >, mais ici, manifestement, le terme = miracle >

est emplo" dans un sens plus mtaphorique que surnaturel. @ans la septi!me section, &vinas note

que, puisque pour percevoir les choses du monde extrieur, il faut ncessairement = s"nthtiser les

divers aspects successifs des choses >, mme la perception que @ieu aurait des choses du monde

extrieur ne pourrait elle aussi procder = qu'en s"nthtisant, comme nous, les divers aspects

successifs des choses >. ais cette invocation de &vinas n'est sBrement rien de plus, et rien de moins,

qu'une variation husserlienne sur un th!me $ergsonien $ien connu. @ans la section neuf, lorsqu'il

compare la notion husserlienne d'intentionnalit la notion mdivale, &vinas mentionne, en

passant, = l'argument de *aint#1nselme > quant aux niveaux d'tre, mais il ne dveloppe pas cette

allusion. nfin, dans la section trei?e, &vinas fait nouveau mention de @ieu, mais seulement pour

dire qu'= il est tr!s difficile de prendre au srieux les $r!ves indications sur @ieu que Husserl donne

dans lesIdeen>. Ce n'est certainement pas sur ces remarques # gu!re plus que des aparts # que nousdevons nous pencher pour saisir les liens essentiels qui unissent exposition, phnomnologie et

nouvelle forme d'exg!se philosophique thique.

Pour valuer et comprendre la vision et les innovations de &vinas, il nous faut plutOt reprendre

notre compte la tDche que nous fixe le titre de l'article cit, il nous faut pntrer dans l' oeuvred'dmond Husserl # ce que Hegel a appel le = travail de pense > #, en s'attachant non des

remarques ou des allusions mineures mais une existence dcouverte et sa dcouverte. 8ous devons

centrer notre attention sur la section six, intitule = -ntentionnalit >. &, &vinas part del'intentionnalitpour arriver l'intuition, deux notions qu'il avait prsentes, une dcennie plus tOt,dans Thorie de l'intuition dans la phnomnologie de Husserl, comme deux piliers de la

phnomnologie.

#ntentionnalit ou donation de sens

8ous savons tous que la phnomnologie dcrit la conscience comme intentionnalit < tre

conscient, c'est tou9ours tre conscient#de... quelque chose. 2n trouve cela dans toutes les

introductions la phnomnologie. ais &vinas veut s'assurer que nous saisissons le sens exact de

l'intentionnalit. Ce n'est pasune apologie de la relationou de la corrlationentre = su9et > et = o$9et

>, car pour Husserl, = le rapport de l'intentionnalit n'a rien des rapports entre o$9ets rels >. &aphnomnologie # au mo"en de sa fameuse poch surmonte 9ustement la naAvet de toutes formes
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de ralisme. &'intentionnalit est plutOt # et &vinas souligne ce point # = essentiellement l'acte deprter un sens 5la innge(ung76>. &'extriorit de l'= o$9et > de la conscience intentionnelle a doncun autre sens que celui de l'o$9et de l'attitude pr#phnomnologique, le prtendu o$9et = rel >

naAvement rencontr. &'o$9et intentionnel est l'o$9et en tant qu'il est sens. C'est tout fait diffrent.&vinas poursuit et approfondit son anal"se de l'essence intentionnelle de la conscience, sa

donation de sens. @onner du sens, c'est identifier. = Penser, c'est pour Husserl identifier >. &eslogiciens dsignent cette activit comme prdication # le travail de la copule # et la formalisent par = *

est p >. ais Husserl, dans une approche plus large, rep!re le phnom!ne de l'identification l'oeuvre

dans toute constitution de sens, qu'elle soit linguistique, perceptive, motive, mnsique ou autre. n

outre, poursuit &vinas, identifier, c'est s)nthtiser, rassem$ler le divers pour trouver l'unit dans lamultiplicit. t il s'av!re que ce qui s'op!re ici # sens comme identification, identification comme

s"nth!se # est prcisment ce que Husserl entend par reprsentation.n soulignant les mouvements fondamentaux de la conscience par des formulations simples mais

pourtant marquantes, &vinas nous permet de comprendre en quoi, pour Husserl, la reprsentation est

= la fois universelle et premi!re >. Eien qu'il existe de nom$reuses et diverses sortes

d'intentionnalit, par exemple percevant#perFu, dsirant#dsir, sentant#senti, 9ugeant#9ug, etc.,

chacune possdant sa propre intgrit rgionale, elles reposent toutes sur des actes de s"nth!se.&'identification, la s"nth!se, c'est##dire la reprsentation, est l'ide fixequi traverse toute conscienceintentionnelle. Par consquent, = la reprsentation, au sens que nous venons de dfinir, se trouve

ncessairement la $ase de l'intention, mme non thorique >. = Par cette s"nth!se, toute vie

spirituelle participe de la reprsentation. >

&a conscience saisie comme activit intentionnelle nous permet de dgager deux perspectives.

@'une part il " a les diverses intentions non#thoriques dans leur intgrit rgionale et leursinterrelations. @'autre part, il " a le no)au de reprsentation trans#rgional de toute activitintentionnelle. Comme nous le savons, sans ngliger l'tude pousse des premi!res # par exemple =

temps >, = le monde de la vie >, = logique > #, Husserl, dans ses travaux, avait tendance non seulement

se concentrer sur le second # le no"au de reprsentation #, mais sem$lait aussi frquemment lui

accorder une importance exagre et s'enliser dans les difficults mthodologiques auxquelles ce

primat le menait. Cette dualit interne la phnomnologie # entre des rgions spcifiques de sens et

un no"au de reprsentation # constitue aussi sa grande fcondit et explique les importantes

divergences qui divisent les plus grands disciples de Husserl. *elon &vinas, le privil!ge accord

l'intgrit intentionnelle de champs de significations non thoriques a 9ou = un rOle considra$le dans

la phnomnologie de *cheler et de Heidegger >, par exemple. 1u contraire, on peut dire que le

privil!ge accord une version simplifie du no"au de reprsentation de la conscience a constitu la

cl de voBte de la phnomnologie existentielle de *artre0.

n saisissant la volont, la sensation, le dsir, le 9ugement, etc., non comme des choses relles,

c'est##dire non en termes de qualits = primaires > et = secondaires >, mais comme des significations

elles#mmes lgitimes, de nouveaux champs de significations pourraient d!s lors tre pris non moinsau srieux par la science phnomnologique que l'ensem$le plus limit des significations quantifia$les

5= espace >, = force >, = ouvement >, etc.7, seules donnes que les sciences naturelles avaient prises

au srieux 9usqu' prsent. &a phnomnologie serait donc, comme l'affirmait Husserl, une vrita$le

science, un savoir a$solu. lle constituerait une science non en re9etant mais en intgrant les sciences

naturelles dans leurs propres hori?ons de sens. &vinas affirmera mme que, prcisment, la

lgitimation de multiples champs de significations non#thoriques, renversant les pr9ugs naAvement

ralistes de l'attitude naturelle et de la science pr#phnomnologique, = est peut#tre l'ide la plus

fconde apporte par la phnomnologie > # malgr la prdilection de Husserl pour le no"au de

reprsentation de la conscience.

8om$reux sont ceux qui, au nom d'un champ de significations ou d'un autre, ou reculant devant

les prdilections de Husserl, ont choisi de dnigrer ou de rfuter Husserl. ais l'= exposition > de&vinas, elle, ne s'en tient pas l. n tant que lecteur et philosophe, il approfondit davantage, sans rien
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laisser dans l'om$re mais pour tenter, au contraire, d'claircir la signification du primat qu'Husserl

accordait la reprsentation. &vinas est suffisamment phnomnologue pour savoir que la

phnomnologie est une science, donc une entreprise collective hasardeuse en permanente auto#

critique, oppose tout scolastisme # d$usquant les contradictions et les incohrences, ou les

aplanissant. lle exige de laI%eistung, une production ou une performance du chercheur, elle requiert

le travail de pense. Tous ses rsultats, tout ce qu'elle affirme, n'est 9amais que provisoire, h"poth!sesplus ou moins sBres qui demandent tre vrifies, confirmes, infirmes, approfondies, largies, re#

contextualises, rvises et retravailles autrement par des chercheurs de vrit, qui font eux#mmes

tou9ours partie de la grande communaut des chercheurs, et, plus largement, de l'humanit. /id!le

l'esprit de la phnomnologie husserlienne, &vinas refuse donc de monter sur quelques grands

chevaux que ce soient mais demande plutOt Husserl < = Nue signifie la prsence de l'acte

d'identification la $ase des intentions qui n'ont rien d'intellectuel : >. n rpondant cette question,

&vinas lucidera le lien ultime qui unit identification et intuition.

*i, pour Husserl, la reprsentation constitue le fond de toute forme de conscience, c'est parce que

l'identification a$outit l'vidence, l'vident. Ce point est si fondamental et si important # pour tout

souci pistmologique, c'est##dire pour tout souci de la vrit # qu'on a du mal comprendre

pourquoi tant de philosophes sem$lent l'avoir perdu de vue. Nuoi qu'on puisse dire ou exiger d'unpoint de vue purement thorique, de facto, la conscience a tou9ours un terme, elle est conscience de...quelque chose. 1voir un terme, pour une conscience scientifique, c'est##dire au nom de la vrit,signifie que ce terme doit tre atteint au travers d'intuitions de donnes videntes, ntuitions

suscepti$les d'tre rptes de faFon soigneusement contrOle. = &e processus de l'identification peut

tre infini >, note &vinas, = mais il s'ach!ve dans l'vidence # dans la prsence de l'o$9et en personne

devant la conscience >.

algr les tentations logiques et purement formelles de nier l'impact de l'vidence, malgr le fol

appel idologique d'un vertige hracliten, la fanfare sductrice de la dissmination ou du refus de

l'engagement, l'intentionnalit husserlienne n'est pas rducti$le quelque forme stimulante ou

provocante du = mauvais infini >. lle n'est pas rducti$le une prtendue rgression < conscience#

de... conscience#de... conscience#de... ad infinitum. &efaitprimitif est qu'il " a du sens. &e sens a dusens. &a tDche de la philosophie ne consiste pas Oter tout sens au sens, ce qui, somme toute, est asse?

facile et se produit sans cesse, et pas seulement en milieu universitaire, mais ce que le sens ait du

sens. -l " a du sens, affirme Husserl, parce que la reprsentation, qui est l'ultime mouvement de la

conscience, a$outit l'vidence.

Cela signifie, d!s lors, qu'intentionnalit et intuition, reprsentation et vidence, sont lies, dans

une con9onction qui n'est ni ar$itraire, ni prudente, ni fai$le. &vinas saisit succinctement ce lien < =

&'vidence ralise en quelque mani!re les aspirations de l'identification. > 8ous o$tenons donc ainsi la

rponse la question de &vinas sur le statut privilgi de la reprsentation che? Husserl. = @ire qu'

la $ase de toute intention # mme affective ou relative # se trouve la reprsentation, c'est concevoir

l'ensem$le de la vie spirituelle sur le mod!le de la lumi!re >. C'est ici aussi, soit dit en passant, que&vinas fait la remarque cite plus haut< = &e miracle de la clart est le miracle mme de la pense >.

&'intentionnalit en tant que reprsentation, la conscience sous#tendue et garantie par l'intuition

a$outissant l'vidence, = est la pntration mme du vrai >. = &a thorie de l'intentionnalit che?

Husserl, crit &vinas, consiste en fin de compte identifier esprit et intellection, et intellection et

lumi!re >. &a phnomnologie est science, savoir, lumi!re. Husserl croit en la science # advienne que

pourra # 9usqu'au $out.

Activit et passivit de la conscience

C'est prcisment parvenu ce point de son exposition, a"ant atteint les vraies profondeurs de la

pense husserlienne, que &vinas, philosophe, va = dcouvrir > une nouvelle interprtation. Ce que&vinas dcouvre, c'est qu'avec la thorie husserlienne de la conscience intentionnelle, lie qu'elle est


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l'intuition et donc l'vidence, une nouvelle voie est ouverte pour mdiatiser la diffrence entre sensconstituant et sens constitu. Jappelons que la dmarche husserlienne consiste dcouvrir dans ladonation de sens, que l'on rencontre dans l'attitude naturelle, un sens constitu apr!s l' poch&, et dansce sens constitu, sa constitution en conscience, apr!s la rduction transcendantale # le sens comme

donn. 1insi, s'il est vrai que la conscience a un terme dans l'vidence, il n'est pas moins vrai que la

conscience prsent = conscience a$solue > # se rapproprie cette vidence comme sa source a$solue.C'est donc ici que rside la tendance = idaliste > de la pense de Husserl, dans le primat qu'il accorde

la reprsentation. C'est cette tendance que ses disciples re9ettent. &vinas, pour sa part, verra dans

cette con9onction du constitu et du constituant une approche radicalement nouvelle de la

signification, une signification de la signification radicalement nouvelle. &vinas crit dans un = moins >, une = diachronie >, une passivit hors de porte de

l'activit consciente qui, dans sa propre pense, devient la racine thique de la conscience elle#mme.

Ce que nous vo"ons, dans = &'oeuvre d'dmond Husserl >, c'est cette inter#action de la conscience

intentionnelle active et de la conscience non#intentionnelle passive, cette = intimit de l'incarnation )>

que, dans sa propre pense, &vinas n'anal"sera pas en termes de conscience = rflexive > et = pr#

rflexive >, l'instar de Husserl, comme si la passivit tait tou9ours seulement une pense o$scure ou

vague, mais en termes d'un profond conflit moral entre = $onne conscience > et = mauvaise

conscience >. Pour lui, la passivit # en deF de l'identit, sans statut, vulnra$le, expose # ne pose

pas simplement la question de la vrit ou de l'tre mais surtout, plus instamment, elle pose le

pro$l!me du = droit d'tre >(

.

#ntentionnalit et libert

@!s (, dans = &'oeuvre d'dmond Husserl >, &vinas aperFoit dans la con9onction du

constituant et du constitu, de l'activit et de la passivit, une nouvelle forme de li$ert et =

l'inspiration li$rale > de la phnomnologie husserlienne. @sormais, la li$ert ne signifie ni une

a$sorption dans un rel intellectualis # que ce soit la su$stance de *pino?a, l'esprit de Hegel, l'tre ou

le = quadriparti > 5,eviert7 de Heidegger #, ni un = non#engagement de l'esprit dans les choses > # quece soit l'aperception transcendantale de Mant, le 9ugement de Erunschvicg, l'ego transcendantal de

Husserl ou le pour#soi de *artre... &a li$ert n'est ni dans#le#monde ni hors#du#monde, mais les deux

la fois, car elle est constitue par ce qu'elle constitue, = origine de ce qu'elle reFoit >. Ce que &vinas a
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dcouvert dans l'existence # in nuce, dans une mditation husserlienne de ( #, c'est donc un th!mecentral de sa propre mtaph"sique thique < li$ert = finie %> ou = difficile li$ert%>.

&vinas poursuit, dans la section on?e, intitule = &e moi, le temps et la li$ert > < = &a pense

n'est donc pas simplement un domaine oL le moi manifeste sa li$ert < le fait d'avoir un sens # est la

manifestation mme de la li$ert. &'opposition entre activit et thorie est leve par Husserl dans sa

conception de l'vidence. C'est l toute l'originalit de sa thorie de l'intentionnalit et de la li$ert.&'intentionnalit n'est que l'accomplissement mme de la li$ert. > &i$ert et sens sont donc lis, ils se

posent ensem$le et sont indissocia$les. Jduire l'un l'autre, quelque fin que ce soit, que ce soit

pour le savoir ou pour l'tre, n'a$outirait qu' en faire des a$stractions et dnaturer le sens du sens,

en en faisant un concept ar$itraire ou un oracle infailli$le.

Pour &vinas, l'intersection concr!te de la li$ert et du sens est particuli!rement vidente au

niveau de conscience que Husserl et Heidegger, consid!rent comme le niveau de conscience

fondamental, savoir la conscience dans son auto#constitution temporelle. = 8otons, crit &vinas,

que l'antinomie de la spontanit et de la passivit est leve dans l'esprit saisi au niveau de la

rimpression. > ais &vinas va opposer cette vision = husserlienne > ce qui est sBrement laconception de = l'historicit > fondamentale de Heidegger. -l poursuit < = n cela encore Husserl reste

fid!le ses intentions mtaph"siques fondamentales # l'esprit est l'intimit d'un sens la pense, lali$ert de l'intellection. &e temps accomplit cette li$ert Q il ne prexiste pas l'esprit, ne l'engage pas

dans une histoire oL il pourrait tre d$ord. &e temps historique est constitu. &'histoire s'explique

par la pense. > Nue l'histoire ne d$orde pas la conscience, que le temps historique soit la fois

constituant et constitu, cela ne signifie#t#il pas que la conscience, comme vraie li$ert, comme point

?ro et unit de l'activit et de la passivit, est produite par l'histoire en mme temps qu'elle faitl'histoire qui la produit: t cela ne signifie#t#il pas, comme on le voit dans les crits ultrieurs de&vinas, allant au#del de Husserl, qu'une li$ert vraiment humaine est une li$ert capa$le de .ugerl'histoire : t que donc l'thique prc!de l'ontologie : &vinas rpondra par l'affirmative.

@ans un article ultrieur de (3(, = -ntentionnalit et mtaph"sique >, qui figure dans la seconde

dition augmente de En dcouvrant l'existence avec Husserl et Heidegger, &vinas reprocheexplicitement Husserl d'avoir interprt l'intersection du constituant et du constitu comme une =

petite perception%%>. &'interprtation de Husserl sert seulement reproduire, plutOt qu' $ranler, la

conscience dont il avait en fait dcouvert l'exc!s. Eien que &vinas reconnaisse le = grand apport > de

l'intentionnalit husserlienne, parce que celle#ci sape dfinitivement une interprtation de la

conscience et du sens en termes de su9et#o$9et, il se 9oint Mant pour caractriser l'altrit de la li$ert

en termes morauxplutOt qu'en termes thoriques. C'est ainsi que dans le mme paragraphe de cetarticle de (3(, &evinas note < = Mant refuse d'interprter l'activit transcendantale comme intuitive

5 ... 7. -ci Mant est plus hardi que Husserl%+>. &'exc!s que Husserl lui#mme dsigne comme =

transcendance dans l'immanence > doit, pour &vinas comme pour Mant, rsider a$solument en#

dehors d'un cadre pistmologique.

Pour &vinas, la notion paradoxale de la passivit de la conscience indique que la conscience,per impossi(ile, est impose, = pose > sur # mais videmment pas par un = donn >. Plus exactement,la seule extriorit = adquate > la passivit de la conscience doit excder l'= adquation > ou le

telosde la conscience elle#mme, elle doit excder son caract!re intentionnel. *eul un = en dehors >qui demeure en dehors, extrieur au savoir, hors de sa porte, autrement qu'un savoir, peut s'imposer

la conscience comme impratif moral # le = visage > d'autrui. 1utrement dit, la passivit de la

conscience indique que la conscience a t = mise en question > # question morale # par autrui. &a

conscience doit donc tre plus veille que la conscience intentionnelle, et ce = plus d'veil > est

prcisment une sensi$ilit morale, une rceptivit aux exigences morales d'autrui, c'est##dire la

responsa$ilit, l'lection morale.

$ant et Lvinas % du respect la responsabilit
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*i &vinas et Mant s'accordent formellement pour penser que la conscience ne peut tre contenue

par son savoir, ils divergent, cependant, lorsqu'il s'agit de dterminer la nature de la moralit qui

exc!de la conscience intentionnelle ou reprsentative. Pour Mant, qui reste attach la perspective

pistmologique dont il a saisi les limites avec la plus extrme clart, la transcendance de la moralit

s'exprime comme respect pour la loi que l'on s'impose soi#mme, loi qui est la mme pour l'autre et

pour moi#mme. Pour &vinas, au contraire, la rupture de la transcendance # l'impossi$le passivit dela conscience # se prsente comme l'altrit d'autrui affectant la conscience de soi, la surchargeant

d'une o$ligation morale, dans une responsa$ilit de et pour autrui incontourna$le $ien que non#

contractuelle. &a passivit de la conscience signifie qu'elle est d$orde, en quelque sorte, par un

exc!s qui n'est pas enti!rement sien, hors de sa porte, hors de son atteinte, mais qui a nanmoins

tou9ours du sens, mme si Husserl # naturellement # a rinscrit cet hori?on et cet exc!s dans l'espace

d'une pistmologie scientifique.

&e chemin que trace &vinas en (, via Husserl, sera $ien sBr la$or, largi et dvelopp dans

ses crits ultrieurs. -l est sans doute vrai, galement, que si nous sommes mme de percevoir

l'originalit de la premi!re lecture lvinassienne de Husserl, c'est en raison de son la$oration

ultrieure.

&'thique est au coeur mme de la pense de &vinas. &a spcificit de sa contri$ution lapense occidentale a prcisment consist montrer cette centralit. -l ne se contente pas de dire que

l'thique est au coeur de la philosophie # ce que soutenaient d9 ceux qui privilgiaient la seconde

Critique de Mant, ou ce que prOnait la vie mme de *ocrate #, mais il pense et crit de telle faFon que

la pense et la vie commencent vraiment dans l'thique. &a mtaph"sique thique de &vinas sert de

puissant levier pour une critique radicale des phnomnologies post#husserliennes dominantes du

d$ut et du milieu du 44e si!cle. Nue l'thique prc!de l'ontologie sera une raison de rcuser

Heidegger, et de repenser erleau#Pont". Nue la li$ert implique la passivit sera une raison de

re9eter *artre.%

&es rflexions de &vinas sur Husserl de ( # vues $ien sBr avec du recul # nous font aussi

entrevoir le rapport intime entre la science phnomnologique et la li$ert discipline qui caractrise

les commentaires talmudiques et donc la vie 9uive, une vie imprgne de Torah, une existence

exgtique, au sens le plus large du terme. &e dcouvrant et le dcouvert se dcouvrant l'un l'autre,

lettres requrant l'esprit, esprit se retrouvant dans les lettres n'est#ce pas l la conscience que dcrit

Husserl%3,mme si celui#ci est rest attach une pistmologie qui ne lui a pas donn les mo"ens

d'interprter sa propre dcouverte, comme cela a t le cas de Mant plus d'un si!cle auparavant :

&vinas est le premier avoir saisi dans toute leur ampleur les consquences des anal"ses de Husserl.

-l est le premier avoir compris que le surplus de conscience n'est pas une anomalie pistmologique,

mais un surplus thique. &a conscience serait lie par ce qui la rend li$re, et li$re par ce quoi elle

est lie. &a conscience serait donc, en#deF sa propre origineet arch, = traumatise > par l'anarchied'un irrcupra$le commencement#/ereshit#, vcu concr!tement comme la priorit morale d'autrui.

Cette = dcouverte >, faite dans une mditation husserlienne de (, est#elle alors si loigne dela = figure de l'inspiration > dont parle &vinas, commentant un commentaire, en ()3 < = &es *ages

d'-sraRl racontaient que les lvites qui portaient travers le dsert l'1rche sainte du Ta$ernacle taient

aussi ports par cette 1rche # para$ole qui est pro$a$lement la vraie figure de l'inspiration %6>: 8e

peut#on aussi " reconna;tre une lointaine version de ce que &vinas veut dire lorsqu'il crit que = la

con9onction en @ieu de la descente et de l'lvation est inspara$le %0> : t l'chelle de aco$ ne

serait#elle pas encore une autre illustration de cette lecture inspire, la dcouverte mme de l'existence

:

Husserl n'tait#il pas conscient des dimensions thiques de sa pense : 2n a du mal le croire.

Husserl, dont la voix a retenti comme un appel dans les som$res annes +, a certainement saisi la

centralit de l'thique, mme si pour lui cela n'a 9amais reprsent qu'un mo"en pour accder une

humanit scientifique. Ce n'est pas malgr son attachement la science, mais en raison de cetattachement mme, que Husserl # dans une conversation avec ugen /inS, le %% septem$re (+ # dit
http://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACEhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACFhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACFhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACGhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACHhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACEhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACFhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACGhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACH


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que le telosde la science dpend de l'honntetdes scientifiques. &a vrit dpendant de la sincrit #ce sera un th!me central de Totalit et Infini. C'est pourquoi, finalement, nous ne sommes pas du toutsurpris que Husserl poursuive cette conversation sur la science en invoquant @ostoievsSi, et

prcisment la phrase des $r&res 0arama1ovque &vinas, des dcennies plus tard, citera maintesreprises%) < = 9e dois tre capa$le de rpondre des actes des autres comme de mes propres actes >,

disait Husserl Q puis, comme le rapporte l'un de ses tudiants, = Husserl citait @ostoievsSi qui disaitque chacun est coupa$le des fautes de tous%(>.

&otes%

Jichard 1. Cohen est professeur d'tudes 9uives l'universit de Caroline du 8ord 5G*17.

1rticle traduit de l'anglais par Carine Erenner.%oir, en particulier, la confrence qu'Husserl a donne le 0 mai (+3 l'universit de Prague pour l'inclure dans le recueil The#hilosoph) of Edmund Husserl and its Interpretations, 8eW XorS, d. . MocSelmans, @ou$leda",(60 pp. )0#0, intro. pp. )+#)3

3mmanuel &vinas, iscovering Existence vvith Husserl, d. et traduction anglaise Jichard 1.Cohen Y ichael E. *mith, vanston, 8orthWestern Gniversit" Press, (().

61lphonse de Vaelhens a intitul son excellent livre sur erleau#Pont"< ne philosophie del'am(igu3 t 4 %'existentialisme de 5aurice 5erleau-#ont), &ouvain, 8auWelaerts, (3.

0mmanuel &vinas,6thique comme philosophie premi&reParis, Pa"ot et Jivages, ((), p. 00.)mmanuel &vinas,%e Temps et l'autre, Paris, Presses Gniversitaires de /rance, ((, p.60.(Cet article occupe les pages 0 3% du recueil. *auf indication contraire, toutes les rfrences s'"

rapportent, et les numros des pages ne figureront donc pas.Comme nous le verrons, &evinas dcouvre che? Husserl les fondements de l'idalisme

humaniste qui animait l'esprit scientifique de la phnomnologie telle que la concevait son auteur. Ces

fondements ne se sont pas avrs tre convaincants pour Heidegger, ni, sem$le#t#il, pour un autre

important interpr!te de la phnomnologie, Paul Jicoeur en /rance. n mars (+(, Jicoeur a pucrire, dans un article intitul = 2L va la /rance : >, pu$li dans Terre 8ouvelle, n o+, ce qui suit, inifficile li(ert, Paris, 1l$in ichel,

(6+, pp. +3#+3.%mmanuel &vinas, = 1ntihumanisme et ducation >, inifficile li(ert, p.+6).+mmanuel &vinas, = od!le de l'2ccident >, inAu-del du verset, Paris, inuit, ()%, p. (.
http://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACIhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACJhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAABhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAChttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAADhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAEhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAFhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAGhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAHhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAIhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAJhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABAhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABBhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABChttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABDhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACIhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFtNtACJhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAABhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAChttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAADhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAEhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAFhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAGhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAHhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAIhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefAAJhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABAhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABBhttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABChttp://ghansel.free.fr/richard.html#tthFrefABD


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oir mon introduction # = Humanisme, religion, m"the, critique, exg!se > # aux 8ouvelleslectures talmudiquesd'mmanuel &evinas # par = donateur de sens >, de mme que *u?anne

Eachelard, dans sa traduction de l'ouvrage de Husserl%ogique formelle et logique transcendantale,Paris, (30

0&'interprtation simplificatrice que *artre donne de la conception de Husserl appara; t d9 dans

%a Transcendance de l'Ego, Paris, rin, ()).). &vinas,%'thique comme philosophie premi&re, Paris, Pa"ot et Jivages, ((), p. 0((. &vinas,%'6thique comme philosophie premi&re, Paris, Pa"ot et Jivages, ((), pp. ( et (+.%Totalit et infini, Paris, &e &ivre de Poche, ((%, p. %6.%ifficile li(ertest le titre d'un recueil d'tudes 9uives de &vinas, Paris, 1l$in ichel, (6+.%% &vinas, = -ntentionnalit et mtaph"sique >, in En dcouvrant l'existence avec Husserl et

Heidegger, p. +(.%+I(id;q, p. l+(.%%a Transcendance de l'Egoavait t pu$li trois ans plus tOt, en (+0, &'tre et le 8ant Q qui

allait para; tre trois ans plus tard, en (+, ne fera pas mention des tudes de &vinas sur Husserl.

Heidegger, pour sa part n'a 9amais ragi ni aux tudes de &vinas sur Husserl, ni sa mtaph"siquue

thique, ni sa critique radicale de la pense heideggerienne, et n'en a mme 9amais fait mention.%31 la lumi!re de tout ce que nous avons vu ci#dessus, il est fascinant de lire dans le 9ournal de

@orion Cairns, qui retrace ses conversations avec Husserl et ugen /inS, ce qu'il crit le % novem$re

(+ < = Husserl a dit que du temps de Zottingen (#(6I, il avait l'ha$itude de dcrire =

originare > Zegel$enheit, le donn = originaire > comme l'o$9et criant, = -ch $in da K7 = e voici K>

@orion Cairns, 2onversations 9ith Husserl and $in!, ed. $" the Husserl#1rchiv in &ouvain TheHague < artinus 8i9hoff, (06, p.,

%6. &vinas, = udaA sme et Mnose >, inA l'heure des 8ations, Paris, inuit, ()), p. .%0-$id., p.+.%)oir, par exemple, &vinas, = @ieu et la philosophie > in e ieu qui vient l'ide , Paris, rin,

((%, p. ( = Chacun de nous est coupa$le devant tous pour tous et pour tout, et moi plus que les

autres >. C'est, $ien sur, la derni!re partie de la citation qui est la plus lvinassienne. &evinas cite

souvent cette mme phrase de @ostoA evsSiQ voir, par exemple

husserl fr

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