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en Médecine - Sciences - Sciences de la santé - Ingénierie Réussir sa première année Mireille Houart Préface de Marc Romainville

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en Médecine - Sciences - Sciences de la santé - IngénierieRéussir sa première année

Mireille Houart

Préface de Marc Romainville

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en Médecine - Sciences - Sciences de la santé - IngénierieRéussir sa première année

Mireille Houart

Préface de Marc Romainville

Dessins de Jacques Sondron

en Médecine - Sciences - Sciences de la santé - IngénierieRéussir sa première année

© De Boeck Supérieur s.a., 2013 1re édition Fond Jean Pâques, 4 – B-1348 Louvain-la-Neuve 3e tirage 2015

Tous droits réservés pour tous pays.Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal :Bibliothèque nationale, Paris : août 2013 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2013/0074/244 ISBN 978-2-8041-8210-6

Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com

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La lecture du présent ouvrage constitue une preuve de plus, s’il en man-quait, du fait que l’expression de métier d’étudiant est loin d’être usur-pée. Le lecteur prend en effet la mesure, tout au long des différents chapitres de cet ouvrage, de la diversité et de la complexité des tâches qui sont demandées aux étudiants de première année d’enseignement supérieur. Remarquons d’ailleurs qu’il s’agit d’un métier dans le double sens de ce terme. Un métier définit d’abord un type d’occupation, utile à la société et qui assure, dans le cas de l’étudiant à terme au minimum, des moyens d’existence à celui qui l’exerce. D’une certaine manière, on pourrait même prétendre que l’étudiant est rétribué dès ses études pour apprendre quand on constate l’écart abyssal entre ce que l’étudiant paie en droits de scolarité et ce que sa formation coûte à la collectivité. Mais c’est aussi un métier dans le sens où l’activité intellectuelle exigée de l’étudiant nécessite l’acquisition d’un savoir-faire et d’une pratique longue et complexe. On ne naît pas étudiant, on le devient au prix par-fois d’une longue et délicate période d’apprentissage que le présent ouvrage entend d’ailleurs accélérer.

Un des mérites de l’ouvrage de Mireille Houart réside d’ailleurs dans l’inventaire détaillé, précis et quasi chirurgical des différents gestes du métier d’étudiant. Sur la base de sa très longue expérience d’accom-pagnement pédagogique d’étudiants débutants, l’auteure dissèque les composantes de cette activité intellectuelle dont les étudiants doivent

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devenir progressivement des professionnels s’ils souhaitent passer le cap fatidique de la première année, particulièrement dans le système dit de « libre accès » qui caractérise l’enseignement supérieur en Bel-gique. Les différentes facettes de ce métier sont ainsi passées en revue et décrites finement, de la prise d’informations (prise de notes et par-ticipation aux activités d’enseignement) jusqu’aux examens en passant par toutes les étapes nécessaires à l’appropriation personnelle des savoirs enseignés.

Bien sûr, l’exercice du métier d’étudiant a, de tout temps, été jugé redoutable et à haut risque. On se souvient notamment de Charles Bovary, le mari d’Emma, qui éprouve bien des difficultés à saisir les ficelles du métier d’étudiant durant ses laborieuses études de méde-cine. Plus près de nous, Jean-Louis Curtis décrit, dans un roman de 1933, les affres d’un jeune étudiant désemparé face à ses collègues féminines issues de milieux privilégiés qui semblent avoir déjà compris toutes les astuces de leur métier : « L’indo-européen, disait le profes-seur Claperot, n’est pas une langue morte, mais une langue fabriquée. Pure création de l’esprit, hypothèse commode qui nous aide. Lèvres serrées Jean Lagarde écrivit fiévreusement : “i.e. = hypoth.”. Ses cahiers de notes avaient l’aspect d’un brouillon illisible, un imbroglio de lignes montantes et descendantes. Comment s’y retrouver ? Il veillait tard, la nuit, pour recopier tout cela au net. Sa voisine, une jolie fille élégante, précise, – genre Américain –, se disait Jean prenait, au con-traire des notes éblouissantes de clarté, et cela sans effort apparent : paragraphes bien séparés, subdivisions en caractères plus menus, citations en italique, une vraie merveille. Comment font ces garces ? L’air de sortir d’un magazine de mode, et de petits monstres de travail. Joues fraîches, teint fleuri, sourire de star, et les premières places aux examens. »1

À l’époque où quelques privilégiés seulement accédaient à l’enseigne-ment supérieur, ces couacs dans la gestion du métier d’étudiant res-

1. Curtis J.-L. (1946). Les jeunes hommes. Paris : Julliard.

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taient confidentiels et n’étaient pas de nature à émouvoir grand monde. Il en a été tout autrement à partir du moment où l’enseignement supé-rieur s’est massifié et où progressivement une majorité d’une classe d’âge a fini par se présenter aux portes de ce palier du système éduca-tif. Les difficultés liées au passage du statut d’élève à celui d’étudiant ont bénéficié d’une visibilité plus forte et l’échec dans la première année d’enseignement supérieur s’est constitué en problème social. D’autant qu’on s’aperçoit, à la même époque, que cet échec est très inégal selon l’origine sociale de l’étudiant et qu’un des mécanismes de cette discri-mination pourrait résider dans l’inégale préparation des étudiants à exercer ce métier en fonction de leur capital culturel, de leur éducation antérieure et de leur passé scolaire. C’est ainsi que Bourdieu et Pas-seron eux-mêmes insisteront, dès les années 1960, sur la nécessité d’une initiation à la méthodologie du travail universitaire, comme outil non seulement de promotion de la réussite mais aussi de démocratisa-tion de cette réussite : « En l’état actuel de la société et des traditions pédagogiques, la transmission des techniques et des habitudes de pen-sée exigées par l’École revient primordialement au milieu familial. Toute démocratisation réelle suppose donc qu’on les enseigne là où les plus défavorisés peuvent les acquérir, c’est-à-dire à l’École. »2 C’est préci-sément le but du présent ouvrage : il constituera un précieux support à tous ceux qui mettent en place des activités de développement expli-cite et progressif des compétences du métier d’étudiant au sein des établissements d’enseignement supérieur (à l’occasion de sessions propédeutiques ou de modules d’enseignement de la méthodologie notamment).

Si l’on est persuadé − en regard des arguments que je viens d’esquis-ser − du bien-fondé, voire de l’urgence de la démarche proposée par l’auteure, reste la question épineuse de la méthode. Car à l’évidence, on ne développe pas les compétences méthodologiques liées au métier

2. Bourdieu P. & Passeron J.-C. (1964). Les héritiers. Les étudiants et la culture. Paris : Les Éditions de Minuit, p. 111.

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d’étudiant comme on transmet des connaissances. L’apprentissage de ce type de compétences requiert une méthodologie spécifique3, très exigeante et particulièrement délicate à mettre en œuvre au sein d’un écrit. Ici aussi, Mireille Houart réussit le pari de proposer un outil qui cherche à respecter, autant que faire se peut dans les limites d’un ouvrage, les principes de base d’un tel enseignement.

D’abord, les stratégies et techniques que l’auteure propose sont très nettement ancrées dans leur contexte précis, voire dans le contexte des disciplines particulières auxquelles elles peuvent s’appliquer. L’au-teure évite ainsi l’écueil d’un discours généraliste, prétendant s’adapter à toute circonstance. Les exemples fournis sont d’ailleurs tirés d’ensei-gnements ordinaires et de contextes pédagogiques véridiques.

Ensuite, l’auteure se garde bien de faire comme si les étudiants par-taient de zéro en matière de compétences méthodologiques. Elle n’im-pose pas au lecteur des recettes toutes faites, qui feraient fi de ses expériences antérieures. Mais elle l’incite au contraire à prendre du recul par rapport à ses différents choix stratégiques. C’est d’ailleurs le but explicite d’un certain nombre de questionnaires qui jalonnent l’ou-vrage et du chapitre plus transversal final. De cette manière, l’auteure délaisse à bon escient une attitude trop normative et cherche au contraire à favoriser chez ses lecteurs des comportements métacogni-tifs, c’est-à-dire qu’elle nous invite à nous regarder apprendre pour réguler nous-mêmes nos manières d’apprendre.

Mais l’auteure ne se retranche pas derrière ce paravent métacognitif pour éviter de « se mouiller ». Elle fournit au contraire, à titre de pistes plus que de recettes, des propositions de stratégies et de techniques très concrètes, détaillées pas à pas et issues d’une longue expérience de dialogue avec des étudiants, qui en assure d’ailleurs le caractère opérationnel. Certes, il faudra encore que chacun les adapte à sa situa-

3. Romainville M. (2007). Conscience, métacognition, apprentissage : le cas des com-pétences méthodologiques. In F. Pons et P.-A. Doudin (Éds), La conscience chez l’en-fant et chez l’élève (pp. 108-130). Québec : Presses de l’Université du Québec.

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tion particulière, mais il ne partira ainsi pas de rien. La précieuse boîte à outils que constitue cet ouvrage permettra au lecteur de mettre au point progressivement ses manières spécifiques d’apprendre qui le conduiront sur le chemin non seulement de la réussite mais aussi de l’apprentissage authentique et durable.

Marc RomainvilleProfesseur à l’Université de Namur

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Ce livre est le fruit de 30 années de carrière. Tour à tour, je me suis passionnée pour l’apprentissage de méthodes d’étude, d’abord en étant professeur dans l’enseignement secondaire, ensuite comme formatrice dans le cadre de la formation continuée et enfin en tant qu’accompa-gnatrice d’étudiants dans le développement de méthodes d’étude à l’Université de Namur.

Ce parcours professionnel a été jalonné de rencontres très enrichis-santes, de collaborations fructueuses, d’échanges intéressants, de partages et de co-construction de nombreux outils. Pour ces apports multiples et infiniment précieux, je remercie de tout cœur tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à mon expérience et dès lors à la rédaction de cet ouvrage.

En particulier, je remercie vivement Marc Romainville, directeur du Département Éducation et Technologie. En m’engageant au Service de Pédagogie Universitaire, pour ma double casquette de pédagogue et de scientifique, il m’a donné l’occasion d’accompagner les étudiants au quotidien dans le développement de méthodes de travail personnelles. En m’encourageant à rédiger ce guide, il m’a permis d’offrir aux étu-diants un outil adapté à leur formation.

Ensuite, j’exprime mes plus sincères remerciements à mes collègues, Caroline Dozot, Marielle Dony et Marc Romainville, et ex-collègues, Marie-Christelle Philippe, Bertrand Willocq et Pascale Lepage. Leur

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investissement au Service de Pédagogie Universitaire a laissé des traces dont j’ai pu profiter pour rédiger ces pages.

Sans la collaboration active de nombreux professeurs de première année du grade de bachelier à l’Université de Namur, les exemples distillés tout au long du livre n’auraient pas pu être ancrés dans les cours réels des étudiants ni pu être illustrés par des questions d’exa-mens. Qu’ils en soient tous très sincèrement remerciés et en particulier Muriel Lepère, Thierry Arnould, Laurent Houssiau, Yves Poumay et Johan Wouters.

Enfin, j’adresse un merci tout spécial à mes amis, collègues et ex-col-lègues du groupe AdAPTE1 qui, par le travail de partage et d’analyse de nos pratiques professionnelles que nous menons depuis plus de huit ans, ont largement participé à enrichir cet ouvrage.

Je remercie sincèrement la Faculté des Sciences et la Faculté de Médecine d’avoir intégré des séminaires de méthodologie dans le cur-sus des étudiants. Au fil des années, l’élaboration de ces nouveaux dis-positifs en collaboration avec Nathalie Matthys, Matthieu Dontaine, Benjamin Lambert, Alexandra Masure et Maïté Smargiassi ont permis d’améliorer les outils, de peaufiner les questionnaires, de dénicher de nouveaux exemples…

Je tiens à remercier très chaleureusement mes amies Dominique Duchâteau, Marie Gevers, Anne-France Lanotte, Pauline Slosse et Nathalie Warzée pour la lecture attentive de ce livre, qu’elles ont exer-cée avec talent. Leurs conseils et leurs suggestions, tant sur le fond que sur la forme, se sont avérés très utiles.

Ruth Philion et Amaury Daele ont accepté de lire le présent ouvrage et de suggérer des adaptations pour qu’il s’adresse également aux étu-diants québécois et suisses. Je voudrais leur manifester toute ma gra-titude.

1. Groupe de recherche interuniversitaire sur les Actions d’Accompagnement Pédagogique, leur Typologie et leur Évaluation.

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Je tiens à remercier tous les étudiants qui ont participé aux séminaires de méthodologie et ceux venus pour un entretien individuel dans notre service. Ils m’ont permis de recenser les questions qu’ils se posent, les réticences qu’ils évoquent, les pièges dans lesquels ils tombent, les mots du jargon universitaire qu’ils ignorent… Ils nous ont inlassable-ment incités à peaufiner nos outils et à en créer de nouveaux.

Toute ma reconnaissance va également à tous ceux qui « m’ont faite » ; mes parents bien sûr, mon mari, mes proches et à mon mentor, Jean Donnay pour le développement professionnel dont j’ai pu profiter au quotidien pendant ces années en tant que chercheure, accompagna-trice, formatrice et gestionnaire de projets au sein du Département Éducation et Technologie.

Enfin, je souhaite remercier mon époux et mes enfants, Laurent et Syl-vie qui, à l’occasion de repas en famille ou de discussions animées, partagent ma passion… Leur expérience personnelle et leurs avis contrastés ont parfois fait vaciller mes convictions et ont permis de nuancer et d’enrichir mes propos.

Pour terminer, comme il s’agit d’une première édition, je remercie d’ores et déjà tous ceux qui m’enverront suggestions, remarques et cri-tiques. Je les examinerai avec le plus grand intérêt.

Mireille HouaRt

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Vous venez de vous engager dans des études de première année uni-versitaire1 en sciences de la santé (médecine, dentisterie, pharmacie, sciences biomédicales), en sciences (mathématique, physique, chimie, biologie, géologie, géographie, sciences vétérinaires) ou en ingénierie (bioingénieur…).

Les buts que vous poursuivrez tout au long de cette nouvelle année sont très certainement multiples. Vous souhaitez d’abord vous intégrer et vous sentir à l’aise au plus vite dans ce nouveau monde que constitue l’université, faire de nouvelles connaissances, gérer votre quotidien (autre logement et nouvelles contraintes, trajets différents, environne-ment inconnu). Vous envisagez de profiter de la liberté qui vous est offerte par ce passage de l’enseignement secondaire à l’enseignement supérieur et surtout de la gérer ! Vous vous réjouissez également de découvrir des concepts, des théories, des notions dans des champs disciplinaires qui vous intéressent. Vous désirez adapter les méthodes de travail que vous avez développées dans l’enseignement secondaire pour étudier vos cours et réussir vos examens. Votre but ultime est sans nul doute la réussite de cette année et le passage en deuxième l’an prochain.

1. Au Québec, il peut s’agir de la première année d’étude collégiale ; en Haute École, d’une première année à caractère scientifique.

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Ce livre est un guide essentiel sur le chemin de votre réussite, car il contribue à vous apprendre rapidement les ficelles de votre nouveau métier d’étudiant. Par sa lecture, vous vous familiariserez avec les habitudes universitaires et vous comprendrez le fonctionnement spéci-fique de votre nouvel environnement, vous prendrez conscience des tâches à mettre en œuvre tout au long de l’année et apprendrez à les planifier, vous développerez des stratégies d’apprentissage efficaces et adaptées à l’enseignement supérieur.

De plus, cette première année est porteuse de nombreux défis, princi-palement en termes d’autonomie car le contexte très cadrant de l’ensei-gnement secondaire n’est plus de mise (cours obligatoires, horaire de cours complet, suivi individuel de l’élève, évaluation continue – devoirs, tests formatifs fréquents…). Vous devrez apprendre à gérer votre étude par vous-même en vous fixant vos propres échéances intermédiaires, en vous automotivant à la tâche et en maintenant l’effort au travail tout au long de l’année académique.

Enfin, assez régulièrement, il sera crucial de prendre du recul, d’ana-lyser votre mode de fonctionnement et d’adapter vos méthodes en vue d’une efficacité optimale.

Afin de vous soutenir dans ces différentes démarches, ce livre vous aide à faire des choix méthodologiques efficaces en vous posant des questions et en vous outillant pas à pas pour chacune des tâches que vous devrez mettre en œuvre au cours de votre année d’étude :

participer activement aux activités d’enseignement ;

prendre des notes pendant les cours magistraux ;

percevoir les exigences des enseignants ;

se créer des supports de cours corrects et complets ;

élaborer des outils d’étude (plans, fichiers, tableaux, schémas, résumés…) ;

mémoriser d’importantes quantités de matière ;

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refaire les exercices proposés lors des travaux dirigés2 ou faire des exercices supplémentaires ;

gérer son temps et organiser son étude ;

se motiver et maintenir l’effort au travail ;

présenter les examens ;

analyser ses méthodes et ses résultats, pour adapter ses manières de faire.

Des questionnaires vous permettront d’évaluer vos propres méthodes et de faire le bilan à des moments-clés ; des conseils et une palette de stratégies efficaces ainsi que de nombreux outils vous seront fournis. Plusieurs exemples, basés sur des extraits de cours réels et sur de vraies questions d’examens issues de cours de sciences, viendront illustrer concrètement les stratégies d’étude. En outre, des pièges dans lesquels les étudiants tombent fréquemment lors de leur première année à l’université, et surtout la manière de les éviter, seront large-ment décrits.

Vous l’aurez compris, cet ouvrage est centré sur des facteurs de réus-site essentiels ; il constitue donc un atout majeur pour réussir votre première année.

À l’exception de deux chapitres transversaux, le chapitre 9 (destiné à vous apprendre la gestion des nombreuses tâches à réaliser et le temps nécessaire à y consacrer) et le chapitre 12 (qui comprend cinq questionnaires d’autoévaluation), les différents chapitres sont classés en fonction des tâches auxquelles les étudiants sont confrontés au fur et à mesure de leur cursus. Ce livre peut donc se lire de manière linéaire de la première page à la dernière.

Cet ouvrage est également conçu comme un outil pour répondre à vos interrogations tout au long de l’année académique. Il suffit alors de

2. Également appelés séances d’exercices ou séminaires selon les facultés et les institutions.

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consulter la table des matières et de vous reporter aux méthodes d’étude qui vous intéressent ou aux questions que vous vous posez. En effet, chaque chapitre fait référence aux autres parties du livre en lien avec le sujet traité. Cette manière d’explorer le livre au fil de vos interroga-tions devrait également vous permettre d’aborder tous les sujets.

Enfin, si ce livre s’adresse avant tout aux étudiants inscrits en sciences de la santé, en sciences et en ingénierie, il peut également être exploité par des étudiants inscrits dans d’autres facultés, dans des Hautes Écoles, dans les collèges en sciences et en sciences, lettres et art au Québec… En effet, les stratégies décrites peuvent être mises en œuvre dans n’importe quelle matière. Les outils peuvent être utilisés dans diverses disciplines et les questionnaires restent valables quelles que soient les études poursuivies. Toutefois, les étudiants d’autres facultés ou d’autres institutions devront mettre entre parenthèses les éléments qui ne correspondent pas précisément au contexte dans lequel ils évo-luent.

Participer aux activités d’enseignement2

2.1 Assister activement aux cours magistraux2.2 Participer activement aux travaux dirigés et aux travaux pratiques2.3 Faut-il participer aux autres activités ?2.4 Faut-il lire la matière dans le syllabus anticipativement ?

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Votre métier d’étudiant commence par la participation active aux acti-vités classiques d’enseignement telles que les cours magistraux, les travaux dirigés (TD ou séances d’exercices) et les travaux pratiques (TP ou séances de laboratoire). En général, pendant les deux à trois premières semaines de l’année académique, seuls les cours magis-traux sont au programme. En effet, les travaux pratiques et les travaux dirigés s’appuient très souvent sur la matière vue lors des cours magis-traux. Ils sont dès lors légèrement décalés par rapport à ceux-ci.

Vous aurez donc un peu de temps pour vous accommoder et pour déve-lopper les premières compétences de votre nouveau métier. Procurez-vous les syllabi1 et les livres de référence suggérés par vos profes- seurs. Développez une prise de notes efficace et adaptée à chacun de vos cours (voir chapitre 3 : Prendre des notes pendant les cours magis-traux). Testez différentes techniques pour réaliser un support de cours (voir le chapitre 5 : Se créer un support de cours).

L’horaire, qui précise les moments et les locaux où sont dispensées les  activités d’enseignement, constituera un repère indispensable dans votre emploi du temps. Il peut se consulter aux panneaux d’affi-

1. Le mot syllabus (ou polycopié) désigne le document de référence du cours, souvent rédigé par le professeur lui-même. Il s’agit d’un recueil de contenus théoriques, de références ou un recueil de textes. Dans ce livre, nous utiliserons indifféremment les mots « syllabus » ou « polycopié ».

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chage2 de votre faculté et/ou est disponible sur un site3 accessible depuis l’Intranet de votre institution. Vous aurez probablement un horaire variable d’une semaine à l’autre, du moins pour les travaux diri-gés et les travaux pratiques (ce qui diffère de ce que vous avez vécu dans de l’enseignement secondaire). Vous devrez donc conserver une disponibilité pour des plages horaire qui pourraient être destinées à des activités d’enseignement et vous renseigner fréquemment à propos de changements éventuels.

2.1 Assister activement aux cours magistraux

Après quelques leçons, certains étudiants se demandent dans quelle mesure il est indispensable de participer aux cours magistraux, s’il existe un polycopié ou un livre de référence qui reprend toute la matière.

Généralement, le cours magistral constitue une valeur ajoutée par rap-port au livre de référence, au syllabus ou même aux notes de ce cours écrites par un ami.

En effet, bien souvent, le professeur explique la matière différemment : il fournit des exemples supplémentaires qui aident à comprendre. De plus, lorsque le professeur écrit au tableau, il modélise ou schématise les informations. Autrement dit, le cours magistral est une occasion de voir les informations représentées de manière compacte et d’en prendre note.

2. Des panneaux ou des tableaux d’affichage sont situés à un endroit spécifique pour chaque faculté et plus particulièrement pour chaque section au sein de la faculté. Ils doivent être consultés fréquemment, car ils recèlent tous les renseignements organisationnels à propos de vos études. Ces panneaux d’affichage portent parfois le nom de « valves ».

3. Lors de votre inscription à l’université, vous recevez un nom d’utilisateur et un mot de passe vous permettant d’accéder, à partir d’un ordinateur, aux documents liés à vos études : horaires, annonces de changement d’horaire, documents en lien avec les cours magistraux (diapositives ou notes de cours rédigées par le professeur…). Ce site porte parfois le nom de « valves » électroniques.

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Lors de certaines leçons, les professeurs fournissent de manière expli-cite des indications précieuses pour l’évaluation, ce que les étudiants appellent des « tuyaux », (« ce point est très important », « vous aurez certainement une question sur cette matière à l’examen »). Parfois, ils le font de manière implicite (haussement de ton, ralentissement du rythme, répétition…).

Le cours magistral devrait donc vous permettre notamment de :

comprendre plus facilement la matière ;

obtenir des notes « brutes » qui pourront servir de base à votre support d’étude ou mieux, si votre activité de prise de notes est très efficace, à vous créer des notes impeccables qui consti-tueront votre support d’étude ;

recueillir des informations sur les exigences du professeur en termes de questions posées aux examens ;

mémoriser une première fois une partie des informations.

Il est dès lors intéressant et pertinent d’assister à la grande majorité des cours magistraux.

En revanche, si en examinant avec recul plusieurs cours magistraux d’une même matière ainsi que votre activité pendant ce cours, vous constatez avec regret qu’aucune valeur ajoutée n’est apportée, vous pouvez remettre votre présence à ce cours en question et exploiter ce temps pour découvrir et traiter la matière par vous-même. Toutefois, cette situation devrait rester très occasionnelle.

Par ailleurs, pour certains cours magistraux, il existe des « podcasts » du cours disponibles sur l’Intranet de l’université. Malgré la possibilité de « suivre » le cours en différé, la participation aux cours magistraux vous permet de gagner du temps et de rester dans le rythme imposé par votre formation. Le « podcast » devrait donc rester un outil à n’uti-liser qu’occasionnellement :

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lorsque vous êtes absent pour un cas de force majeure ;

pour visualiser l’une ou l’autre partie difficile à comprendre ;

pour compléter un « trou » dans votre prise de notes, que vous n’avez pas pu combler lors des pauses en regardant les notes de vos voisins.

2.1.1 Quelle est la valeur ajoutée des cours magistraux ?

Les questions présentées ci-dessous vous permettront de prendre le recul nécessaire pour déterminer la valeur ajoutée des cours magis-traux par rapport au syllabus ou au livre de référence ?

Le professeur mentionne-t-il une structure à son cours ? Four-nit-il un plan ? Écrit-il ou énonce-t-il des titres et des sous-titres pendant le cours magistral ?

Le professeur donne-t-il des exemples, des explications sup-plémentaires qui ne se trouvent pas dans les livres de réfé-rence ou dans le polycopié mais qui aident à comprendre ? Lors des cours magistraux, comprenez-vous, du moins en par-tie, la matière ?

Le professeur indique-t-il de manière explicite ou implicite des informations sur les examens ? Le professeur propose-t-il, de temps en temps, des exemples de questions d’examens ? Le professeur montre-t-il de temps en temps des réponses à des questions d’examen en les commentant ? Le professeur insiste-t-il de temps en temps sur une matière pour vous éviter des erreurs habituellement commises par les étudiants ?

Le professeur utilise-t-il le tableau pour schématiser, en partie, la matière ?

Le professeur fournit-il des explications supplémentaires qui aident à retenir ? Pour illustrer les concepts, le professeur fournit-il des exemples supplémentaires qui aident à retenir ?

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Les schémas, que le professeur réalise au tableau, vous aident-ils à mémoriser ? Le professeur fournit-il des moyens mnémo-techniques pour vous aider à mémoriser des éléments-clés de la matière ? Lors des cours magistraux, retenez-vous, du moins en partie, la matière ?

Lors des cours magistraux, prenez-vous des notes qui consti-tuent une bonne base pour vous créer un support de cours « étudiable » ?

Le professeur, par son enthousiasme, suscite-t-il votre intérêt pour la matière qu’il enseigne ?

2.1.2 Grille récapitulative de la valeur ajoutée des cours magistraux

En guise de synthèse, vous pouvez compléter la grille récapitulative ci-dessous au vu de vos réponses aux questions qui précèdent.

Valeur ajoutée oui/non

Découverte de la structure de la matière

Compréhension des notions

Prise de conscience des exigences du professeur

Matière notée par le professeur de manière compacte ou sous forme de schémas

Première mémorisation

Qualité de votre prise de note

Intérêt pour la matière

Autre : … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .

Autre : … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .

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2.2 Participer activement aux travaux dirigés et aux travaux pratiques

2.2.1 Travaux dirigés

Outre les cours magistraux, votre horaire comprend probablement des séances encadrées de travaux dirigés ou d’exercices pendant les-quelles vous devrez apprendre à résoudre des problèmes, des exer-cices… Ces séances sont le plus souvent considérées comme un complément de la théorie et de la matière abordée lors des cours magis-traux. Être capable de résoudre les exercices permet souvent de mieux comprendre la matière et constitue parfois une compétence essentielle dans le cadre de la discipline enseignée. Autrement dit, des exercices à résoudre sont proposés lors des évaluations.

L’organisation de ces séances dépend très fortement de la personne qui les encadre et de la nature des exercices qui y sont traités. Toute-fois, trois situations fréquentes peuvent se rencontrer :

1. Les énoncés des exercices sont fournis avant la séance pour permettre aux étudiants de s’y confronter et de les résoudre seuls en préparation des travaux dirigés. Dans ce cas, la séance est consacrée à la correction des exercices, à l’appro-fondissement de ceux que la majorité des étudiants n’ont pas pu résoudre et à répondre aux questions que les étudiants se posent à propos de la matière concernée.Dans cette situation, et si lors des examens votre capacité à résoudre des exercices est évaluée, consacrer du temps à résoudre les exercices à l’avance et même s’acharner à tenter de les résoudre en cas de difficulté peut s’avérer extrêmement utile. En effet, c’est en vous mettant fréquemment dans des situations proches de l’examen (nouvel exercice pour lequel vous ne connaissez pas la solution) que vous développerez le mieux cette compétence.

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Il est important de préciser ici que, pour une majorité d’exer-cices, le mode de résolution n’est pas unique mais qu’au contraire, il existe différents chemins pour arriver à la solution. Il n’est donc pas vain de chercher à résoudre l’exercice en met-tant en œuvre différentes techniques (par exemple en schéma-tisant l’énoncé pour mieux se l’approprier, en inscrivant les éléments théoriques en lien avec l’exercice, en reprenant le même exercice à des moments différents).

2. Les énoncés des exercices sont distribués le jour de la séance et un temps de travail seul ou en duo est prévu pour vous permettre de les résoudre. Ensuite, la correction se fait de manière collective. Dans cette situation, il est vivement conseillé de profiter au maximum de ce temps de mise au travail pour les raisons déjà évoquées. Cette situation peut être moins profitable que la pré-cédente dans le sens où chaque étudiant résout les exercices à son propre rythme et il se peut que la personne qui encadre la séance propose la solution avant que vous n’en ayez terminé la résolution. Si cette situation se reproduit systématiquement, elle vous apporte néanmoins une information sur votre rythme, sans doute trop lent par rapport à la majorité des étudiants. Il serait dès lors utile de vous procurer des énoncés d’exercices supplémentaires pour vous entraîner et ainsi tenter d’accélé-rer votre rythme de résolution.

3. Les énoncés des exercices sont distribués le jour de la séance et sont résolus les uns après les autres avec un temps de réflexion en commun. Dans cette situation, vous pouvez être particulièrement actif et participer à la réflexion et la résolution communes. Toutefois, cette manière de procéder demande de suivre exactement le rythme imposé par la per-sonne qui encadre la séance. Si vous décrochez, il faut alors vous contenter de recopier la résolution des exercices, ce qui constitue une perte de temps puisque vous pourriez simplement

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après la séance faire des copies des notes d’un ami. Mais, plus positivement, vous pouvez aussi en profiter pour tenter de comprendre la résolution et surtout identifier les éléments qui vous bloquaient, les astuces auxquelles vous n’aviez pas pensé, les parties de théorie que vous n’aviez pas comprises.

Quelle que soit l’organisation à laquelle vous êtes confronté, lors de ces séances d’exercices, la stratégie la plus efficace consiste à utiliser ce temps au profit de votre apprentissage et votre développement de com-pétences. Considérez la personne qui encadre la séance comme une personne ressource, à qui vous pouvez poser des questions, demander des énoncés d’exercices supplémentaires et qui peut vous aider dans votre réflexion et votre apprentissage.

Enfin, puisque ces séances sont souvent basées sur un ou plusieurs cours magistraux, il arrive fréquemment qu’en début de séance les notions essentielles vues avec le professeur soient brièvement réexpli-quées par la personne qui encadre les travaux dirigés. Vous pouvez dès lors en profiter pour assimiler cette matière, peut-être en approfondir la compréhension ou la voir schématisée au tableau d’une manière qui vous convient bien pour votre support de cours.

En conclusion, même si ces séances sont facultatives, y participer est essentiel.

2.2.2 Travaux pratiques

Le plus souvent les travaux pratiques ou les séances de laboratoire illustrent concrètement une partie du cours théorique. Vous serez amené à manipuler du matériel spécifique, à suivre un mode opératoire, à réaliser des mesures, à exploiter par calcul les résultats expérimen-taux obtenus par ces mesures et enfin à rédiger un rapport.

Une séance de laboratoire est souvent basée sur un principe qu’il con-vient de bien comprendre avant de se rendre à la séance. En effet, les

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personnes qui encadrent les travaux pratiques (vos assistants) vérifie-ront pendant la séance, ou parfois à l’aide d’une courte interrogation4 en début de séance, que vous comprenez ce que vous faites, que vous pouvez expliquer à quoi sert telle étape, pourquoi ajouter telle subs-tance, comment fonctionne tel matériel, sur quelle notion repose tel principe, sur quelle formule est basé tel calcul, etc.

Il s’agit donc de préparer la séance de laboratoire en ayant en tête cet objectif de compréhension. Vous devez à la fois décortiquer les docu-ments fournis pour la séance et étudier la partie théorique du cours, qui s’y rapporte. Cette étude devrait vous permettre d’établir des liens entre la théorie et la pratique.

2.3 Faut-il participer aux autres activités ?

D’autres activités peuvent compléter votre horaire, par exemple, des activités visant l’aide à la réussite : des séances d’évaluation de vos prérequis, des séances de remédiation pour combler d’éventuelles lacunes en prérequis (voir point 5.3.9 : Combler ses lacunes en prére-quis), des séances de méthodologie ou d’explications supplémentaires sur des notions-clés…

À l’université, rares sont les activités pour lesquelles la présence est strictement obligatoire (mais il y en a ! Notamment les séances de labo-ratoire), vous devrez dès lors décider par vous-même de participer ou non aux activités qui vous seront proposées. La meilleure attitude consiste à profiter au maximum de ces activités, si elles vous aident. Or, avant d’y avoir participé, il est difficile de se prononcer. Nous vous sug-gérons donc de ne pas rater les premières séances de chaque nature et de décider d’assister aux séances suivantes en fonction de la valeur ajoutée que celles-ci vous apportent. En revanche, l’attitude qui

4. Une interrogation est un contrôle continu ou un test qui intervient dans la note finale ou qui est purement formatif. Renseignez-vous !

Réussir sa première année

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consiste à suivre aveuglément ses copains sans s’être forgé une opi-nion personnelle est peut être confortable et agréable mais est rare-ment adaptée à vos besoins !

2.4 Faut-il lire la matière dans le syllabus anticipativement ?

Certains étudiants se demandent s’il est judicieux de lire la matière dans le syllabus ou dans le livre de référence anticipativement, c’est-à-dire avant de suivre le cours magistral.

Cette démarche demande évidemment du temps. Or, vous le constate-rez assez rapidement, le temps manque en général pour assumer l’en-tièreté des tâches à réaliser tout au long de l’année, se tenir à jour et par ailleurs continuer à avoir une vie sociale et équilibrée en sorties, en sport, bref, en loisirs… La réponse à la question est donc nuancée. Si la lecture anticipative du polycopié ou du livre de référence améliore considérablement la valeur ajoutée lors des cours magistraux (par exemple, parce que vous comprenez beaucoup mieux et que donc vous parvenez à prendre des notes de bien meilleure qualité), alors il est sans doute stratégique de se préparer avant le cours magistral, non seulement en révisant les notes de la leçon précédente mais aussi en lisant le syllabus ou le livre de référence. Dans le cas contraire, il vaut mieux se contenter de relire le support de cours des leçons précé-dentes. En effet, comme nous le verrons dans le point 5.3.9, la matière de la majorité des cours se construit sur la base des précédents.

Prendre des notes pendant les cours magistraux3

3.1 Pourquoi prendre des notes ?3.2 Quelques stratégies efficaces3.3 Grille d’analyse de ses notes3.4 Réfléchir à ses manières de prendre note pour s’améliorer3.5 Utiliser des abréviations

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Pendant les cours magistraux, prendre des notes vous permettra, d’une part, de garder une trace écrite des informations délivrées par l’ensei-gnant et d’autre part, de maintenir votre concentration à un niveau élevé pendant toute la durée de la leçon.

La prise de notes constitue une tâche complexe car vous devez en même temps écouter le professeur, faire attention aux supports écrits si le professeur en utilise (tableau, diapositives…), comprendre le mes-sage et noter les informations. De plus, comme le débit de parole est approximativement dix fois plus rapide (+/- 250 mots/minute) que la vitesse d’écriture manuscrite ou la frappe moyenne (+/- 25 mots/minute), vous devez obligatoirement sélectionner les informations avant de les noter. Heureusement, la plupart des professeurs émaillent les informations à noter de commentaires sur leur discours (« je vais expliquer plus longuement », « c’est facile », « c’est anecdotique ») ou d’interactions avec les étudiants (« vous comprenez ? », « vous allez comprendre tout de suite », « vous devez noter ceci ») qui donnent de l’aération et vous donnent le temps de noter les éléments essentiels.

La compétence à prendre des notes dépend de très nombreux facteurs liés tant aux spécificités du cours magistral (présentation d’une struc-ture, utilisation de canaux écrits pour transmettre l’information, rythme, clarté…) qu’à vos caractéristiques personnelles (connaissances ini-tiales sur le sujet traité, capacité à utiliser des abréviations, rapidité d’écriture, état de fatigue…).

Réussir sa première année

37

Vous allez bien sûr développer cette compétence par la pratique au fur et à mesure de vos études. Néanmoins, vous devez l’exercer dès le début de la première année académique.

Pas de panique ! Un étudiant qui réussit n’est pas forcément un étudiant qui prend de bonnes notes mais plutôt un étudiant qui est capable d’éva-luer la qualité de ses notes. Donc, si vous ne vous sentez pas compétent dans cette tâche, rien n’est perdu ! De toute façon, vos notes ne consti-tuent pas le produit final à partir duquel vous étudierez. Il s’agit avant tout d’un recueil d’informations que vous devez retravailler par la suite, c’est-à-dire valider, structurer, compléter, etc. Si vos notes présentent des lacunes, d’autres tâches pourront les combler. Et vous pourrez tou-jours emprunter et photocopier celles d’un ami en cas de nécessité.

Toutefois, les notes constituent un outil utile pour l’étude. Des notes de bonne qualité devraient vous permettre de gagner du temps dans le reste du processus de votre étude. Il n’est donc pas vain de persévérer dans cette tâche et de vous améliorer progressivement car le temps est une denrée rare à l’université.

3.1 Pourquoi prendre des notes ?

Malgré ce qui vient d’être dit, vous vous demandez peut-être encore s’il faut prendre des notes pendant le cours magistral, alors qu’il existe un polycopié ou un livre de référence proche de la matière enseignée. La réponse est positive.

En effet, prendre des notes permet de garder une trace de la matière enseignée et de noter les informations de manière compacte. Ces infor-mations devraient être plus aisées à comprendre, plus structurées et donc plus faciles à étudier que celles qui figurent dans le syllabus ou le livre de référence.

Prendre des notes permet également de soutenir votre attention pen-dant la leçon et donc de « décrocher » moins facilement.

Table des matières

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Préface 5

Remerciements 11

1 Introduction 17

2 Participer aux activités d’enseignement 23

2.1 Assister activement aux cours magistraux 252.1.1 Quelle est la valeur ajoutée des cours magistraux ? 272.1.2 Grille récapitulative de la valeur ajoutée

des cours magistraux 28

2.2 Participer activement aux travaux dirigés et aux travaux pratiques 29

2.2.1 Travaux dirigés 292.2.2 Travaux pratiques 31

2.3 Faut-il participer aux autres activités ? 32

2.4 Faut-il lire la matière dans le syllabus anticipativement ? 33

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241

3 Prendre des notes pendant les cours magistraux 35

3.1 Pourquoi prendre des notes ? 37

3.2 Quelques stratégies efficaces 38

3.3 Grille d’analyse de ses notes 413.3.1 Organisation générale de la page 413.3.2 Contenu de ses notes 42

3.4 Réfléchir à ses manières de prendre note pour s’améliorer 43

3.4.1 Analyse du contexte 443.4.2 Analyse de votre manière de prendre note 443.4.3 Analyse des adaptations possibles 45

3.5 Utiliser des abréviations 463.5.1 Abréviations courantes 463.5.2 Abréviations spécifiques 483.5.3 Abréviations personnelles 49

4 Percevoir les exigences des professeurs 51

4.1 Stratégies pour s’approprier les exigences de ses professeurs 53

4.2 Pourquoi être un étudiant stratégique ? 55

5 Se créer un support de cours 57

5.1 Cinq caractéristiques du support de cours 58

5.2 Techniques de réalisation du support de cours 60

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5.3 Stratégies efficaces 625.3.1 Créer une structure à plusieurs niveaux 635.3.2 Organiser les informations selon leur statut 635.3.3 Transformer le texte en schéma, en dessin,

en arbre… 665.3.4 Chercher à comprendre chaque mot,

chaque symbole 695.3.5 Changer l’ordre des idées 715.3.6 Changer les mots et les phrases 725.3.7 Établir des liens 755.3.8 Se poser des questions 815.3.9 Combler ses lacunes en prérequis 82

5.4 Quand faut-il créer ses supports de cours ? 85

5.5 En résumé 87

6 Élaborer des outils d’étude 91

6.1 Plan 936.1.1 Table des matières 936.1.2 Carte conceptuelle 95

6.2 Résumé 97

6.3 Tableau 97

6.4 Fichier de définitions 99

6.5 Ligne du temps 101

7 Refaire les exercices des travaux dirigés 103

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243

8 Mémoriser une matière conséquente 109

8.1 Questionnaire d’autoévaluation de l’étude et de la mémorisation 111

8.2 Quelques stratégies pour mémoriser efficacement 1168.2.1 Mettre en œuvre trois étapes 1168.2.2 Adopter cinq principes 119

9 Gérer son temps et organiser son travail 129

9.1 Questionnaire d’autoévaluation de la gestion et de l’organisation du temps 131

9.2 Comment se déroule une année académique ? 136

9.3 Combien de temps d’étude investir au cours d’une année académique ? 139

9.3.1 Pendant les semaines de cours 1399.3.2 Pendant les périodes de préparation aux examens 143

9.4 Évaluer le temps disponible pour l’étude dans une semaine 144

9.5 Prendre conscience des tâches à mettre en œuvre 147

9.6 Se constituer un planning 1509.6.1 Planifier sa semaine pendant les périodes de cours 1509.6.2 Si vous avez encore quelques réticences à réaliser

un planning 1589.6.3 Planifier la période de préparation aux examens

et la session d’examens 161

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10 Se mettre au travail et maintenir l’effort jusqu’au bout 171

10.1 Quelques questions pour faire le point sur votre motivation 173

10.2 Quelques stratégies de mise au travail et de maintien de l’effort 178

11 Présenter un examen 181

11.1 Questionnaire d’autoévaluation de la préparation et de la gestion des examens 183

11.2 L’examen écrit 18811.2.1 Se préparer avant l’examen 18811.2.2 Gérer le stress 18911.2.3 S’organiser pendant l’examen 19111.2.4 Répondre aux questions 193

11.3 L’examen oral 194

11.4 Les questions à choix multiples 19511.4.1 Comment aborder l’examen ? 19811.4.2 Comment aborder les questions ? 199

11.5 Les examens à livres ouverts 202

11.6 Pourquoi jouer le jeu et bien se préparer aux tests formatifs ? 202

11.7 Tirer profit de l’évaluation 204

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12 Analyser ses méthodes et ses résultats afin d’adapter ses manières de faire 207

12.1 Comment s’organiser et gérer ses cours au premier semestre ? 209

12.2 Comment évaluer ses méthodes à la moitié du premier semestre ? 212

12.3 Comment autoévaluer la préparation et la gestion de ses examens ? 216

12.4 Comment réaliser un bilan de ses résultats aux examens ? 221

12.5 Comment s’organiser et gérer ses cours au second semestre ? 225

Conclusion 231

Bibliographie 235

Entreprendre une première année dans l’enseignement supérieur est un beau défi mais constitue parfois une véritable rupture pour les jeunes étudiants confrontés à de nouvelles difficultés (méthodes d’étude inadaptées, méconnaissance des habitudes universitaires, manque de motivation à se plonger dans ses cours…).

Ce livre constitue un guide incontournable qui permettra aux étudiants de se familiariser rapidement avec les exigences de l’université, de prendre conscience des tâches à mettre en œuvre tout au long de l’année et de les planifier, de se poser les questions cruciales aux moments clés de l’année pour progresser. Il vise également à outiller l’étudiant de techniques performantes pour prendre des notes, se créer un support de cours, élaborer des outils d’étude, percevoir les exigences des professeurs, mémoriser d’importantes quantités de matière, gérer son temps, préparer des examens écrits, oraux, à choix multiples, gérer son blocus et sa session d’examens et se motiver au travail…

Des exemples concrets extraits de cours de sciences et d’examens réels, des stratégies efficaces, des réponses précises à des questions fréquemment posées par les étudiants, de nombreux questionnaires pour s’autoévaluer sont autant d’atouts majeurs proposés dans cet ouvrage. L’étudiant peut ainsi apprendre rapidement les ficelles du métier d’étudiant et avancer sur le chemin de la réussite.

Apprendre les ficelles du métier d’étudiant

9 782804 182106

Mireille Houart

Docteur en sciences et assistante au Service de Pédagogie Universitaire de Namur, elle accompagne les étudiants des Facultés de médecine et de sciences en les aidant à développer des méthodes de travail efficaces pour réussir une première année à l’université.

ISBN 978-2-8041-8210-6

www.deboeck.comREUSSIR

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