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1 er AOÛT 2010 SUPPLEMENT GRATUIT AU VISU N°1386 DU 12 OCTOBRE 2010 HORS-SÉRIE LA RÉUNION Pitons, cirques et remparts au Patrimoine Mondial de L UNESCO

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2010, inscription de La Réunion au Patrimoine mondial de l'Humanité.

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1er août 2010

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La réunionPitons, cirques et rempartsau Patrimoine Mondial de

L’unesCo

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© PHOTO : PARC NATIONAL DES HAUTS

Premier août 2010. L’annonce tant attendue depuis des mois, voire des années, tombe enfin : les pitons, cirques et remparts de La Réunion font leur entrée dans le cercle très fermé des si-

tes inscrits au Patrimoine mondial de l’Humanité. La fin d’une course contre la montre qui aura permis à tous ceux qui l’ont vécue de passer, trop souvent, du doute aux certitudes, de l’optimis-me le plus absolu aux moments de dé-couragement les plus abyssaux. Les longues heures de travail ont fini par payer. La Réunion peut s’enorgueillir désormais d’être un écrin reconnu au même titre que le Grand Canyon aux États-Unis ou les Galapagos.Cependant, cette reconnaissance ne peut être une fin en soi. D’abord parce qu’elle n’est pas éternelle et ensuite, en nous accordant son aura et sa légitimi-té, elle nous met en demeure de conti-nuer de travailler pour que cette île, notre île, se construise de la meilleu-re des façons. Cette nouvelle notoriété, on l’a bien vue lors du dernier Top Ré-sa à Paris, fait de La Réunion une des-tination incontournable. Faut-il enco-

re que sur place, c’est-à-dire ici, nous soyons capables d’accueillir les touris-tes séduits par cette offre affichant ce label universel.Didier Robert, le président de la Ré-gion, vise 600 000 touristes. Belle am-bition mais qui nécessitera de gros aménagements. Que l’on arrête de se bercer d’illusions : les tables d’hô-te, les gîtes de France, les Fermes Ac-cueil ne suffiront pas. Il faut se don-ner les moyens de ses ambitions : créer des structures hôtelières de qualité en plus grand nombre, ouvrir de nouvelles voies aériennes.En un mot, prendre des risques calcu-lés. Car derrière ces déclarations d’in-tention, il y a une population, jeune le plus souvent, qui attend des réponses à sa demande d’emploi.Le tourisme en est une. Le classement au Patrimoine de l’Unesco est un mer-veilleux accélérateur. À nous de savoir l’utiliser. Voilà le prochain challenge, le début d’une nouvelle ère. Nous som-mes condamnés à réussir. Comme l’ont fait tous ces pionniers qui ont porté si haut les couleurs de La Réunion.

Philippe PEYRE

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eentretienavec DiDier robert Président dela Région Réunion 4

l’éco-tourisme 8

l’historique Du projet 12

la carte 18

coup De chapeau 20

les actions 22

les soutiens 26

la charte 28

entretienavec Daniel Gonthier Président du Parcnational des Hauts 30

un label à DéfenDre 32

la réunion parmi les très GranDs… 34

le Début D’une nouvelle ère

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Page 4: Hors-Série Unesco

:En tant que Réunionnais et en tant que président de la Région, que ressentez-vous devant le classement de La Réunion au Patrimoine mondial de l’Unesco ?

Didier Robert : Après tout, on pourrait dire qu’il ne s’agit là que d’une consécration pour notre île. A La Réunion, nous savons depuis longtemps que nous sommes les dépositaires d’un magnifique héritage naturel. Ce que cette inscription appor-te en réalité, c’est qu’elle témoigne surtout du chemin parcouru et des efforts entrepris par les

Réunionnais vers un développement respectueux des hom-mes, de la nature et du patrimoine. Toutes les îles ne peu-vent pas en dire autant. Ce que je crois, c’est que l’Unesco a aussi été très sensible à notre projet qui n’omet aucune di-mension de notre développement, de la préservation de no-tre richesse naturelle à sa gestion raisonnée, de la promo-tion touristique à la recherche scientifique.

Faut-il voir dans ce classement un atout touristique supplémentaire, certes important, ou l’occasion d’une remise à plat général et d’un nouveau départ pour le tourisme réunionnais ? Faut-il parler à présent d’éco-tourisme réunionnais ?n Même si l’inscription d’un site sur la liste du Patrimoine mondial est avant tout un outil de transmission aux géné-rations futures des biens naturels dont nous sommes res-ponsables, elle favorise bien évidemment la fréquentation touristique. Dans ce nouveau cadre, nous avons l’opportu-nité d’adapter La Réunion aux mutations de la demande des touristes.Notre île doit être en mesure, aujourd’hui, de répondre à une exigence supplémentaire d’authenticité, mais être éga-lement en mesure de relever le défi d’un véritable éco-tou-risme pour mieux valoriser notre patrimoine, qu’il soit culturel ou naturel.©

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président de la région réunion

Didier Robert

La Réunion doit répondre à une exigence d’authenticitéet relever le défi d’un véritableéco-tourisme

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J’ai à cœur de participer au développement de notre île en conservant son harmonie et son équilibre, par l’essor des activités d’hôtellerie, de tourisme et de loisirs. C’est impor-tant pour le bien-être des Réunionnais, mais c’est aussi le moyen de séduire un plus grand nombre de touristes. L’ob-jectif est de permettre la meilleure complémentarité de ces politiques de protection et de développement économique. C’est pourquoi, la Région entend accorder aux secteurs des éco-services et de l’éco-tourisme une valeur stratégique.

Au salon Top Resa, vous avez déclaré : “ Je crois que le développement de La Réunion passe par le développement touristique. ” Cela signifie-t-il que La Réunion doit désormais construire son avenir principalement sur le tourisme ?n À l’heure où La Réunion vit une période difficile, mar-quée par une crise économique et sociale, je suis détermi-né à valoriser tous ses atouts, à commencer par les riches-ses de son patrimoine naturel et culturel. Le tourisme doit, en effet, devenir un pilier du développement endogène de notre île.C’est un secteur d’investissements, le centre d’enjeux éco-nomiques et sociaux importants pour un territoire insu-laire comme le nôtre. Par ailleurs, l’activité touristique et de loisirs est étroitement liée à l’ensemble du tissu économique. Mais pour que le touris-me devienne un formidable atout pour notre île, il faut des politiques volonta-ristes. C’est aussi une ambition qui n’a de sens que si elle est collective et par-tagée. Si nous voulons être les vérita-bles acteurs de notre développement, il nous faudra également investir dans d’autres secteurs clé. La mer est, par exemple, porteuse de multiples res-sources : ressources énergétiques, à l’heure où l’indépendance énergéti-que est un enjeu stratégique majeur ; ressources alimentaires, à l’heure où les eaux européennes sont menacées par l’épuisement des ressources ha-lieutiques. Aucun secteur ne doit être négligé. Tous ont un rôle à jouer, les Tic, dans notre ouver-ture au monde, l’agro-nutrition pour exporter nos produits et nos savoir-faire, la recherche, l’innovation.

Vous défendez également une stratégie touristique partagée avec les autres îles du Sud-Ouest de l’Océan indien, à commencer par Maurice. Comment concilier concurrence et complémentarité entre les îles ? n Il me paraît important d’obtenir une synergie entre nos différents produits. Je pense, en premier lieu, à la qualité de notre environnement et à notre patrimoine culturel.Nos destinations jouissent d’atouts naturels et culturels ex-ceptionnels pas assez mis en valeur et sur lesquels il nous faut davantage communiquer. L’inscription toute récente de La Réunion au Patrimoine mondial doit nous encoura-ger à mettre en place un véritable réseau de nos sites classés au Patrimoine mondial. Nous avons tout à gagner à davan-tage communiquer sur chacun de ces sites. À elles seules, nos îles peuvent se prévaloir de 8 sites exceptionnels. C’est plus que l’Indonésie (7), le Vietnam (6), la Thaïlande (5) ou encore l’Egypte (7).Je pense à l’indispensable complémentarité de nos destina-

tions : Maurice et les Seychelles ont su asseoir leur gran-de notoriété touristique sur l’exotisme et le balnéaire de qualité. Les paysages intérieurs de La Réunion, de Mada-gascar qu’ils s’agissent du massif volcanique de La Réunion, de la réserve naturelle du Tsingy, des forêts de l’Atsinana-na sont d’une rare beauté et adaptés au tourisme de natu-re ou d’aventure.Cette complémentarité doit être davantage soulignée. Je pense encore aux activités de plongée, de golf ou à d’autres activités qui pourraient être proposées aux touristes étran-gers. La proposition de circuits sportifs entre les îles de l’Océan indien pourrait, dès lors, faire l’objet d’un label. Ce-la irait exactement dans le sens de la politique que nous vou-lons impulser. Ce label fera l’objet d’une promotion com-mune sur les marchés cibles. Ma conviction est que notre promotion touristique ne peut plus fonctionner seule. Elle nécessite pour son développement et pour exprimer pleine-ment ses potentialités en terme de croissance et d’emploi, un partenariat régulier entre les îles de l’Océan indien.

Le classement au Patrimoine mondial confère une for-te image, mais aussi à présent une forte responsa-bilité écologique à La Réunion. Quelle place comp-

tez-vous donner à l’écologie dans la politique régionale ?n Cette reconnaissance mondiale est l’oc-casion d’une prise de conscience collecti-ve. Conscience d’une pression sur nos res-sources qui dépasse déjà les capacités de reconstitution de la nature. Conscience de ce qui modifie et détériore notre patri-moine naturel, fragile et irremplaçable.Parmi ces espèces “en danger critique d’extinction”, il y a le tuit-tuit, victime des rats et des chats et le gecko vert de Manapany, menacé par l’urbanisation. La Région, porte une responsabilité de pre-mier plan dans cette mobilisation. Elle se doit d’être exemplaire. C’est tout le sens du projet de géothermie dans La Plaine des Sables que j’ai décidé d’arrêter, au lendemain de mon élection. Dans son ac-tion quotidienne, et malgré l’obligation

d’avoir à régler des problèmes dans l’urgence, la Région s’efforce de ne pas perdre de vue cette ligne d’horizon, sans laquelle il n’y a pas d’action politique efficace et durable.Sur le long terme, le visage de La Réunion dépend aussi bien de notre politique de déplacement que de celle de l’énergie. Le Trans-Eco-Express proposera, à terme, une réelle alter-native à la voiture vraiment compétitive du point de vue du confort, de la sécurité, de la fréquence et de la régula-rité. C’est seulement ainsi que les Réunionnais donneront la préférence aux transports collectifs, ce qui est, naturelle-ment, notre objectif. À cette exigence d’une évolution dans nos modes de dépla-cement s’ajoute une évolution de notre politique de l’éner-gie. Nous devons aller progressivement vers un système énergétique différent, plus économe, notamment en matiè-re d’énergie fossile. La Réunion doit absolument accélérer ses efforts pour développer les énergies d’avenir que sont les énergies renouvelables : solaire thermique, solaire pho-tovoltaïque, éolien, énergie marine.Ces deux domaines conditionnent aussi une politique de l’environnement efficace et concourent à maintenir l’état de conservation des biens inscrits.

“ Cette reconnaissance

mondiale est l’occasion

d’une prise de conscience collective. ”

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Tourisme,priorité régionale2010-2014

La Réunion aux mille visages, La Réunion aux mille paysages

LA RÉUNION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ – CIRQUES, PITONS, REMPARTS

> Renforcer l’attractivité de la destination « Réunion »

>Mieux accueillir les touristes dans l’île grâce à une capacité d’hébergement renforcée

> Accompagner les professionnels de l’hébergement et des loisirs dans le développement de leurs structures

> Valoriser le territoire réunionnais ainsi que son patrimoine

> Développer les aéroports de Pierrefonds et de Roland Garros

Tourisme,priorité régionale2010-2014

La Réunion aux mille visages, La Réunion aux mille paysages

LA RÉUNION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ – CIRQUES, PITONS, REMPARTS

> Renforcer l’attractivité de la destination « Réunion »

>Mieux accueillir les touristes dans l’île grâce à une capacité d’hébergement renforcée

> Accompagner les professionnels de l’hébergement et des loisirs dans le développement de leurs structures

> Valoriser le territoire réunionnais ainsi que son patrimoine

> Développer les aéroports de Pierrefonds et de Roland Garros

Tourisme,priorité régionale2010-2014

La Réunion aux mille visages, La Réunion aux mille paysages

LA RÉUNION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ – CIRQUES, PITONS, REMPARTS

> Renforcer l’attractivité de la destination « Réunion »

>Mieux accueillir les touristes dans l’île grâce à une capacité d’hébergement renforcée

> Accompagner les professionnels de l’hébergement et des loisirs dans le développement de leurs structures

> Valoriser le territoire réunionnais ainsi que son patrimoine

> Développer les aéroports de Pierrefonds et de Roland Garros

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Page 7: Hors-Série Unesco

www.regionreunion.com

PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

Tourisme,priorité régionale2010-2014

La Réunion aux mille visages, La Réunion aux mille paysages

LA RÉUNION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ – CIRQUES, PITONS, REMPARTS

> Renforcer l’attractivité de la destination « Réunion »

>Mieux accueillir les touristes dans l’île grâce à une capacité d’hébergement renforcée

> Accompagner les professionnels de l’hébergement et des loisirs dans le développement de leurs structures

> Valoriser le territoire réunionnais ainsi que son patrimoine

> Développer les aéroports de Pierrefonds et de Roland Garros

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PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

Tourisme,priorité régionale2010-2014

La Réunion aux mille visages, La Réunion aux mille paysages

LA RÉUNION AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITÉ – CIRQUES, PITONS, REMPARTS

> Renforcer l’attractivité de la destination « Réunion »

>Mieux accueillir les touristes dans l’île grâce à une capacité d’hébergement renforcée

> Accompagner les professionnels de l’hébergement et des loisirs dans le développement de leurs structures

> Valoriser le territoire réunionnais ainsi que son patrimoine

> Développer les aéroports de Pierrefonds et de Roland Garros

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PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

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PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

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PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

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PATRIMOINE CULTUREL :

18 millions d’euros pour la réhabilitation des musées Stella Matutina et la Maison du volcan

TOURISME ET ENVIRONNEMENT :> L’augmentation de chantiers emplois verts sur l’ensemble de l’île

avec le programme « Ravines, sentiers et sites touristiques »

> Une aide régionale aux hôtels classés déplafonnée à 3 millions d’euros, une 1re étape en faveur du développement du tourisme

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Page 8: Hors-Série Unesco

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l’éco-tourisme

Tout paraît possible, mais com-ment transformer l’essai ? That is the question. Le chal-lenge impose de surmonter des faiblesses, comme le man-que de connaissance des lan-gues étrangères, ou encore

le déséquilibre de l’offre d’héberge-ment concentrée principalement dans l’Ouest. Par ailleurs, en dehors des questions de qualité, l’offre touristique se doit d’être en conformité avec l’image de “ monu-ment de la nature ” acquise désormais par La Réunion. Il s’agit de se met-tre au niveau d’une clientèle en quê-te d’authenticité, qui viendra renfor-cer le socle traditionnel du tourisme de La Réunion. L’IRT et le Parc national

travaillent en étroite collaboration sur ce point et réfléchissent à des produits touristiques destinés à des “ niches ” de clientèle : tourisme scientifique, touris-me artistique... De son côté, le Parc national travaille à un schéma de découverte écotouristi-que du cœur du parc : sentiers d’inter-prétation, information sur les paysages, la botanique, la géologie, etc.Les guides “ pays ” seront des parte-naires privilégiés de cette approche. La randonnée de montagne va évoluer du crapahutage au grand air vers la découverte des milieux naturel et hu-main réunionnais. Mieux affirmer une identité éco-touristique de l’île, en lien avec le “ vivre ensemble ” qui fait aussi sa personnalité : telle est l’ambition.

10, 20, 30 % ?si personnene se hasarde à faire de pronostic, l’espoir de voir la fréquentation touristique gonfler grâce au classement de la réunion au Patrimoine mondialest dans toutesles têtes.

Comment la réunion se prépare ?

n Qu’entend-on par “stratégie” touristiQue ?

Il s’agit de l’organisation de la filière des loisirs. Il faut construire cette filière : en interne et à l’extérieur pour mieux promouvoir la destination Réunion. Le contexte est favorable. C’est maintenant ou jamais qu’il faut agir. Les offices de tourisme ont besoin d’information et de formation pour savoir sur quoi communiquer. La formation est un élément clé. Il faut aussi faire preuve de créativité pour animer cet acquis de la biodiversité et du développement durable. A Saint-Joseph, nous avons ouvert une

antenne d’information du Pays d’accueil à Roche Plate, qui sera une entrée du parc. Autre action, l’accueil des touristes. Nous mettons en place des offices de tourisme dans les deux aéroports et au port. Un numéro de téléphone gratuit permettra de se renseigner sur les hébergements, les restaurants, la location de véhicules, quelle que soit l’heure d’arrivée.

n en matière de promotion extérieure, Quel change-ment préconisez-vous ?

La Réunion doit communiquer d’une manière plus continue et

plus diversifiée. Nous avons besoin d’être davantage présent en région, en participant à des salons spécialisés. C’est aussi l’idée des “vitrines” réunionnaises fixes. Je suis moi-même à l’origine d’une “vitrine” dans les Ardennes : c’est une serre où sont cultivés des produits du terroir réunionnais, vanille, chouchou, etc. Le but est de créer des lieux d’exotisme et de faire rêver les gens sur La Réunion. Le nouveau siège de l’IRT en projet à Paris, avec boutique, restaurant, animations, sera une très belle vitrine. De même, nous contactons des Réunionnais à travers le monde pour qu’ils deviennent des

ambassadeurs de leur île natale autour d’eux. Nature, culture, gastronomie, histoire, tout cela forme un bel ensemble pour faire valoir notre identité.

n Quels sont les principaux obstaclesà surmonter ?

Il y a le problème du prix des billets d’avion, que tout le monde connaît. Mais la recherche de foncier est également essentielle pour permettre les investissements dans le tourisme. Il y a enfin un manque de moyen des petites structures pour progresser. Mais la volonté de faire bouger les choses est là. Les professionnels sont écoutés, leurs propositions sont entendues. On sent une dynamique très forte.

la réunion sur les Chemins de l’éCo-tourisme

les explications d’azzedine Bouali, restaurateur, trésorier adjointde l’irt, président du pays d’accueil du sud sauvage, et président de la Fédération réunionnaise des offices de tourisme.

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Page 9: Hors-Série Unesco

Pour une gestion équilibrée et solidaire de la ressource en eau

A La Réunion, nous avons aujourd’hui la chance d’avoir de l’eau à profusion.

Cette richesse est fragile. Agissons au quotidien pour la protéger,la vie de nos enfants et l’avenir de notre île en dépendent.

www.eaureunion.fr

L’Office de l’eau est un établissement public local à caractère administratif, rattaché au Département

Pour une gestion équilibrée et solidaire de la ressource en eau

A La Réunion, nous avons aujourd’hui la chance d’avoir de l’eau à profusion.

Cette richesse est fragile. Agissons au quotidien pour la protéger,la vie de nos enfants et l’avenir de notre île en dépendent.

www.eaureunion.fr

L’Office de l’eau est un établissement public local à caractère administratif, rattaché au Département

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Page 10: Hors-Série Unesco

C’est la fête de l’énergie ! C’est aussi la fête chez SFER !

SFER fête son anniversaire et sa 500e centrale photovoltaïque à la Réunion.

Un grand merci à tousÀ l’occasion de la fête de l’énergie,

SFER souhaite remercier l’ensemble des acteurs qui contribue à la réussite de SFER.

Un grand merci à tous nos clients qui nous ont fait confiance, confiance difficile à accorder dans un climat fortement concurrentiel où le ladilafé l’emporte souvent face aux réelles compétences techniques. Oui, avec SOLARPEI, l’installation de votre centrale est autofinancée, sans apport personnel et sans prêt bancaire.

Nos clients le savent bien, nous sommes mariés à la performance. Nous essayons de donner le meilleur de nous même pour vous satisfaire. Merci encore pour votre fidèlité.

Un grand merci au département photovoltaïque d’EDF Réunion. Merci pour votre très grand professionnalisme.

Un grand merci à la DRIRE, à l’ADEM et à l’ARER qui sont toujours de très bons conseils.

Un grand merci à tous les SERVICES D’URBANISME que nous sollicitons chaque jour dans le cadre des déclarations préalables de travaux. Merci pour votre gentillesse et pour votre disponibilité.

Un grand merci à tous nos partenaires qui acceptent notre exigence dans le respect de la qualité.

Un grand merci à nos conseillers solaires pour votre intégrité sans faille.

Un grand merci à l’ensemble des salariés de SFER pour leur dévouement absolu, leur enthousiasme énergisant et leur immense motivation.

Nous sommes plus de 60 personnes à ce jour et serons plus de 80 personnes avant la fin de l’année. Merci pour cette magnifique aventure humaine. Merci pour votre très grande implication.

La Réunion, perle de l’océan indien, est devenue perle de l’humanité en entrant au Patrimoine mondial de l’UNESCO le 1er août 2010.

Participons tous ensemble à cette fabuleuse aventure GERRI pour que la Réunion brille à nouveau et devienne le 1er territoire au monde à atteindre l’autonomie énergétique en 2030.

Le solaire a de l’avenir à la Réunion !

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“ Le pLus grand chantierest devant nous ”,déclarait le présidentdu parc national des hautsde La réunion, daniel gonthier, le 14 septembre,lors de la première réunionde la commission du patrimoine mondial depuisle classement. retour en arrière sur ce que fut l’aventure de la candidature, avec ses espoirs, ses écueils, et sa réussite finale.

D’où vient ce projet d’inscrire La réunion au patrimoine mondial de l’unesco ? dans les années 90, des as-sociations de défen-se de l’environnement

sont les premières à lancer cette idée. c’est ensuite du côté des historiens, notamment sudel Fu-ma, qu’elle fait sa réapparition. en 2003, le piton de la Fournai-se est inscrit sur la liste indica-tive du patrimoine mondial de la France où figurent les sites qu’elle entend proposer au clas-sement dans l’avenir.

12

Mais, quant au fond, le projet d’inscrip-tion vient “ du constat du manque de notoriété de La Réunion pour faire va-loir son exceptionnelle diversité biolo-gique ”, résume Olivier Robinet, direc-teur du Parc national des Hauts de La Réunion. Disposer du label mondial devait donner à La Réunion l’éclat que sa nature méritait. Ce fut l’ambition de la candidature réunionnaise. n cette rêverie d’appartenir au patrimoine mondial a commencé son chemin en parallèle du projet de parc national.Les premières discussions autour d’un projet de parc national remontent, el-les, aux années 80. Ce projet était mo-tivé par le besoin de protéger durable-ment l’espace naturel et de valoriser la diversité biologique réunionnaise, en dépassant la simple image de “ l’île à grand spectacle ”. La mise sur pied d’une Mission Parc en 2000 aboutit à une création officielle du parc national le 5 mars 2007.On voit bien la différence entre les deux approches. Concernant le classe-ment au Patrimoine mondial, c’est le ministère de l’Environnement qui va d’abord recadrer les choses lorsqu’un pré-projet concernant le Piton de la Fournaise lui est soumis. La Réunion

Les premiers pas

Du rêve...

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... à la réalitédécouvre qu’elle fait fausse route en prenant conscience de la qualité que doit atteindre son dossier pour devenir crédible : celui de l’exception, de l’ex-traordinaire. Or le volcan de La Four-naise, en dépit de sa grandeur, n’a rien d’exceptionnel. “ Il fallait être à la fois unique et universel. En outre, le site proposé au classement devait être obli-gatoirement placé sous la responsabili-té d’un gestionnaire assurant sa préser-vation ”, précise Jean-François Bénard, ancien directeur du projet Patrimoi-ne mondial au sein de la Mission Parc. C’est donc la diversité biologique réu-nionnaise, avec notamment ses 30 % de forêt primaire intacts, qui va devenir le vrai sujet du classement au Patrimoine mondial. Le maire de Bras-Panon, prési-dent du parc national en gestation, dé-fend passionnément le projet. Le chef de la Mission Parc, Jean-François Mer-lin, répond : banco ! La Mission Parc se voit confier en 2005 l’élaboration du dossier de candidature. Ce qui incitait la création du parc motive également le projet de classement au Patrimoine mondial. L’initiative apparaît d’autant plus nécessaire que le Chik attaque l’île. Etat, collectivités locales, équipe du parc : tout le monde se retrouve sur la même longueur d’onde.

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“La Réunion n’a jamais été autant étudiée que du-rant ces quatre ans ”, sou-lignait le géographe Re-né Robert en juin 2010, en clôture de la Semaine du Développement dura-

ble. Dans la cellule Patrimoine mon-dial, créée pour piloter le projet de candidature, ils sont trois. René Robert s’occupe de mobiliser la communauté scientifique réunionnaise (géographes, géologues, botanistes, biologistes, etc.) : tout doit être passé au peigne fin afin de réunir un maximum d’arguments sur le caractère exceptionnel de la na-ture réunionnaise. Gérard Collin est un expert, spécialiste de la préparation des

naturels parmi les sites classés (180 sur 911 sites classés). Si la France est un des pays les plus représentés au Patrimoi-ne mondial, avant le classement de La Réunion, elle n’avait que trois sites na-turels inscrits : le golfe de Porto, le cir-que de Gavarny (Pyrénées), et le lagon de Nouvelle-Calédonie inscrit en 2008. Forte de ses atouts, La Réunion passe sans difficulté le premier filtre de sélec-tion de l’Unesco, qui fait le tri entre les multiples candidatures qui lui arrivent des quatre coins du monde. L’Union in-ternationale pour la conservation de la nature (UICN), ONG chargée de l’ex-pertise des dossiers de candidatures pour les sites naturels, reçoit la mission de suivre le dossier.

candidatures au Patrimoine mondial : il est engagé comme consultant pour guider l’ingénierie du dossier. Jean-François Bénard, fort de son expérien-ce dans l’animation de projets, assure la gestion générale de l’opération. C’est ce trio qui sera la cheville ouvrière du projet jusqu’à son aboutissement. Il faut dire que le contexte est favora-ble pour La Réunion. D’une part, le monde est agité des questions que sou-lèvent les évolutions pas du tout natu-relles de la planète.Ensuite, sous les tropiques, les dépar-tements et territoires d’Outre-mer concentrent le principal de la biodi-versité française. Enfin, l’Unesco sou-haite accroître le nombre des espaces

Les experts de L’UICN, WeNdy strahm et tIm BadmaN,eN vIsIte sUr L’îLe eN oCtoBre 2008.

La déLégatIoN réUNIoNNaIse qUI s’est reNdUe a BrasILIa (CapItaLe dU BrésIL) poUr soUteNIr Le dossIer de La réUNIoN etaIt CoNfIaNte. eLLe avaIt raIsoN.

Les scientifiques montent au front

Y aLLer ou pas ?La question a vite été tranchée. La session 2010 du Comité du patrimoine mondial de l’UNesCo se tenait du 25 juillet au 4 août 2010. en 2009, s’il avait été repoussé par l’Unesco, le dossier réunionnais avait reçu bon accueil. tout semblait donc sur les rails pour 2010. mais une dernière once de doute est apparue : la composition du Comité avait changé entre 2009 et

2010. 186 etats ont ratifié la convention du patrimoine mondial de l’Unesco, mais le Comité lui-même n’en réunit que 21. autant dire qu’il y a de la concurrence pour se faire inscrire. etre bon ne suffit pas, il faut aussi une action de lobbying, du doigté, de la diplomatie et tomber au bon moment. pour le grand oral final, l’ambassadeur de france à l’Unesco, chargé de présenter la candidature

réunionnaise devant le Comité, devait pouvoir répondre à toutes les questions. en outre, quoi de plus normal pour l’équipe réunionnaise, que d’être présente à Brasilia pour célébrer la victoire finale !Ils sont donc neuf, autour de daniel gonthier et olivier robinet, à avoir fait le déplacement. pendant dix jours, en attendant le passage du dossier réunionnais, intervenu le 3 août, ils ont

briefé l’ambassadeur, préparant et rédigeant des fiches à son intention, anticipant les questions qui pouvaient lui être posées. mais les représentants des 21 etats n’ont posé aucune question. L’examen de la candidature réunionnaise s’est déroulé comme une simple formalité. depuis l’instant où l’ambassadeur s’est levé de son siège jusqu’à celui où il s’est rassis, il s’est écoulé... dix minutes.

10 jours de préparation pour 10 minutes d’examen

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Celui-ci a justement été délimité pour englober les sites témoignant de la bio-diversité réunionnaise. Pourquoi cher-cher midi à quatorze heures ? Le dos-sier de candidature prend alors sa forme définitive et adopte son nom dé-finitif : “ Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion ”. “ Cette vision ré-pondait mieux à l’attente de l’Unesco pour laquelle l’inscription au Patrimoi-ne mondial représente un engagement des Etats de conserver la diversité bio-logique du bien classé ”, observe Olivier Robinet.Dès lors, le dossier suit son cours. Aux paysages et sites naturels, un symbo-le humain et culturel est ajouté avec le Piton d’Anchaing du cirque de Sa-lazie. Les contributions scientifiques vont bon train sur les trois grands thè-mes du dossier : les pitons, les cirques et les remparts. Tout le monde donne le maximum.Des alarmes vont pourtant retentir au milieu du consensus général. Alar-mes politiques essentiellement. Ce sont les soubresauts du Conseil géné-ral, les changements de majorité dans différentes communes, et enfin le pro-jet régional de forage géothermique à La Plaine des Sables dont les experts de

l’UICN ont indiqué qu’il serait un mo-tif de rejet de la candidature.Comme le remarque un des acteurs de la candidature réunionnaise : “ Ce qui rassemblait les élus s’est révélé plus fort que ce qui les divisait ”. Plus rien ne s’oppose alors au bouclage du dossier, jusqu’à ce que survienne un dernier écueil, inattendu celui-là ! Le retrait de la candidature réunionnaise en 2009, l’Etat français ayant déjà deux autres propositions de classement : l’œuvre de l’architecte Le Corbusier et Les Causses !n Un pays ne peut présenterque deux candidatures par anOr, un pays ne peut présenter que deux candidatures par an. Un coup dur pour les nerfs des Réunionnais, mais le mo-ral tient bon. Ce n’est que partie remise (à noter que les deux projets métropo-litains seront recalés). C’est donc un an plus tard, le 1er août 2010, que les pitons, cirques et remparts de La Réunion ont rejoint le Maloya au Patrimoine mon-dial. La Réunion a pris place aux côtés d’espaces aussi mondialement célèbres et prestigieux que le parc de Yellows-tone et le Grand Canyon (USA), les îles Galapagos (Equateur), ou la réserve du Grand Panda (Chine).

Les obstacLes sont sUrmontés

C e sont les experts de la mission d’évaluation de l’UIcn, qui débarquent pour dix jours en octobre 2008, qui vont finir d’orienter la candidature

réunionnaise dans la bonne direction. car la question se pose toujours de savoir quelles zones naturelles précises retenir pour la demande de classement. Le dossier, à ce moment, a retenu les aires du volcan et des cirques. Les deux experts, la botaniste Wendy strahm (suisse) et le géologue tim badman (Grande-bretagne) voient une solution plus simple dans les limites déjà définies pour le parc national.

C’est le 1er août 2010, que les pitons, cirques et remparts de La Réunion ont rejoint le maloya au Patrimoine mondial.

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Saint-Leu - Trois-Bassins - Saint-Paul - Le Port - La Possession

Le Grand Ouest, ses paysages

Patrimoine de La RéunionPiton Rouge dans les hauts de Saint-Leu

Piton Maïdo dans les hauts de Saint-Paul

Case créole à La Nouvelledans le cirque de Mafate (La Possession)

Vue sur le Piton des Neigesdepuis le Grand Bénare (Trois-Bassins)

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Vue sur le Piton des Neigesdepuis le Grand Bénare (Trois-Bassins)

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Sources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN

Limite du Bien Patrimoine Mondial

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Cœur du Parc national

Zone d’adhésion du Parc national

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Sources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN

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Sources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN

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LES TROIS CIRQUES ONT ÉTÉ CLASSÉS AU PATRI-MOINE MONDIAL. . .

. . . MAIS EGALEMENT LES PITONS ET REMPARTS.

DES PAYSAGES EXCEPTIONNELS.

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19Sources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGNSources : Parc national de La Réunion - Réalisation : Parc national de La Réunion - Fond cartographique : Estompage de la BDAlti IGN

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LA FORÊT PRIMAIRE DE LA RÉUNION A ÉTÉ UN DES POINTS FORTS DU DOSSIER PATRIMOINE.

LE GRAND ETANG À SAINT-BENOÎT.

LA PLAINE DES SABLES.

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Le Parc national a fait le bon choix en confiant à une petite cellule opérationnelle, compo-sée de trois personnes, la res-ponsabilité de constituer et ré-diger le dossier de candidature. Trois géographes, aux person-

nalités fortes, aux compétences com-plémentaires, qui ont animé le travail de dizaines de scientifiques notam-ment, et dont la bonne entente a été un facteur du succès. n Le coordonateur : Jean-François BénardÀ sa formation de géologue et géogra-phe, Jean-François Bénard ajoutait l’ex-périence de la gestion de projets dans l’aménagement rural : à La Réunion en tant que commissaire adjoint à l’amé-nagement des Hauts, ainsi qu’en Fran-ce métropolitaine en tant que chargé de mission à la DATAR pour les massifs du Jura et des Vosges. Ayant rejoint la Mission Parc, il s’est vu confier la direc-tion opérationnelle du projet Patrimoi-ne mondial.n L’expert : Gérard CollinExpert international, collaborant no-tamment avec l’UICN, Gérard Col-lin est un connaisseur des arcanes de l’Unesco, un spécialiste de la démar-

che à suivre pour concocter un dossier de candidature en bonne et due forme. Engagé comme consultant, il a apporté son regard extérieur sur le projet réu-nionnais. Il l’a guidé et recentré lors-que c’était nécessaire.n Le scientifique : René Robert Spécialiste de la géomorphologie et du climat, ancien professeur à l’Université de La Réunion, René Robert a mobilisé la communauté scientifique réunion-naise sur le projet de classement de l’île au Patrimoine mondial. Il a notam-ment piloté, suivi, coordonné, collecté et synthétisé les différents travaux qui ont été menés spécialement pour la candidature et qui sont venus complé-ter les connaissances déjà acquises.

Impossible de citer tous les collabora-teurs qui ont permis le classement. Une mention cependant pour quatre d’en-tre eux : Marylène Hoareau, directrice adjointe du Parc national, Lucien Tron, chef du service scientifique du Parc na-tional des Écrins (Alpes), Vincent Boul-let, ancien directeur scientifique du Conservatoire botanique des Masca-rin, et Patrick Bachelery, directeur du Laboratoire des Sciences de la Terre de l’Université de La Réunion.

Le triogagnant

PéRimètRe du PaRC nationaL :Les Points-CLé

Le Parc national se compose de deux parties : un cœur protégé qui couvre environ 40 % de la surface de l’île (en gros le volcan et les cirques). Une aire d’adhésion complémentaire, étendue au périmètre administratif des Hauts (périmètre défini pour l’aménagement des Hauts) plus les ravines. On parle “ d’adhésion ” car les communes sont invitées à adhérer à des règles de conduite de développement durable, qui s’appliqueront sur cette aire habitée. Ces principes sont fixés par une Charte qui est en cours de discussion.

n Les 24 communes de l’île sont concernées.90 % de la superficie du cœur protégé appartiennent à l’Etat, mais 10 %, représentant 10 850 hectares, appartiennent à des propriétaires privés.

n Le périmètre du cœur protégé inclut deux zones habitées : Mafate et les Salazes.

n Il comprend des zones cultivées : élevage autour de Piton de l’Eau, cultures vivrières et du géranium à Sans Souci, et sylviculture à La Plaine-des-Palmistes.

L’inspirateur thérésien Cadetsans thérésien Cadet, l’étude des milieux naturels réunionnais ne serait pas ce qu’elle est. tel est le message des promoteurs de la candidature réunionnaise au Patrimoine mondial, qui lui ont dédié le dossier de proposition de classement. Professeur de sciences naturelles, botaniste, thérésien Cadet (1937-1987) a notamment créé un herbier de 7 000 références. il a contribué, par ses travaux, à la mise en évidence du caractère exceptionnel de la flore des mascareignes.

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Saint-Leuen lèrLa Réunion

Patrimoine Mondial de l’Unesco

Source : IGNet Parc National de La Réunion

Piton Rouge

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Limites de commune Limites de Parc

Saint-Leu dans le Parc National

Site historiqueet géographique

de Piton Rouge (Saint-Leu)situé dans le Parc National

à 2400 m d’altitudeSource : IGNet Parc National de La Réunion

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Une gouvernance localeet une équipede terrain

le Parc national des Hauts de La Réunion n’est pas seulement un périmètre géographique. C’est un établissement public gouverné par un conseil d’ad-ministration de 89 membres : 40 % sont des élus locaux, 30 %

viennent de la société civile (chambres consulaires, associations...), 20 % repré-sentent des services de l’État et les 10 % restants sont des experts.L’établissement du parc emploie 90 personnes, recrutées localement pour l’essentiel.

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La structure est répartie entre quatre sites : le siège à Saint-Denis et quatre antennes de secteur autour de l’île pla-cées à Trois-Bassins, Saint-Joseph et La Plaine des Palmistes.Le siège doit être transféré à La Plai-ne des Palmistes en 2012 après que la construction de la Maison du Parc aura été achevée à côté du Domaine des Tourelles. La Maison du Parc sera aussi la principale “porte d’entrée“ du parc national, où le public pourra découvrir une exposition permanente et s’infor-mer des services du parc.

Qui sont-ils ?

l Le Parc national compte quatre ser-vices correspondant à ses domaines d’intervention : outre l’administration générale, ce sont la connaissance scien-tifique, le développement durable et la communication. Le Parc est chargé de poursuivre l’in-ventaire des espèces végétales et ani-males, de suivre leur évolution, ainsi que de lutter contre les espèces nuisi-bles, etc.Le développement durable touche à la préservation et à la mise en valeur des sites naturels dans le respect de la na-ture, ce qui soulève les questions relati-ves aux activités qui seront en lien avec le parc national (notamment les activi-tés touristiques et agricoles).

Que font-ils ?

Enfin la communication a la tâche de transmettre l’information au public et de populariser le parc dans l’opinion en faisant comprendre les enjeux de la préservation de la nature. Fer de lance de l’équipe du Parc natio-nal, les “médiateurs” participent à ces trois grandes missions. Ainsi, ils effec-tuent des observations scientifiques et mènent des actions de sensibilisation. L’équipe du parc compte également quelques gardes moniteurs qui pa-trouillent à l’intérieur du parc.Leur travail est d’abord de la préven-tion, mais ils sont habilités à verbaliser les contrevenants aux réglementations de protection de la nature en vigueur, si nécessaire.

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Depuis sa création, le parc ne cesse de mener des actions de sensibilisation auprès de la population. Il faut cepen-dant reconnaître qu’elles n’ont pas eu beaucoup de vi-sibilité jusqu’à présent. El-

les ont principalement touché les en-fants et les jeunes en milieu scolaire (aspect pris en compte dans l’examen de la candidature de La Réunion au Pa-trimoine mondial). Les médiateurs du parc national font le tour des établisse-ments pour mener des animations pé-dagogiques.Le Parc national et l’inscription au Pa-trimoine mondial deviennent des su-jets incontournables à l’école. Pour ne

les actions

citer qu’elles, les deux écoles centrales de Trois-Bassins ont été jusqu’à chan-ger de nom ! Elles s’appellent mainte-nant école du Bois Joli Cœur et école Benjoin.

n Le public des enfants sera toujours privilégié Lees enfants seront toujours privilé-giés, cependant les choses sont en train d’évoluer et de s’intensifier auprès des adultes. Il s’agit de faire fructifier le ca-pital de fierté, d’attention et de sympa-thie suscité par le classement au Patri-moine mondial. S’affichant de plus en plus en public, le parc sera présent sur une vingtaine d’événements rien que d’ici la fin de l’année !

un nouveL eLan qui ne doit pas retomber

l Les Journées européennes du Pa-trimoine des 18 et 19 septembre ont donné un avant-goût de ce que pour-rait être l’accueil du public sur l’aire du Parc national, avec des lectures du pay-sage donné aux visiteurs du Maïdo par des accompagnateurs de montagne et les animations de l’Ilet à Bourse. Dé-sormais, chaque dimanche, l’associa-tion des guides organise des randon-nées gratuites dans différents sites de l’île. Le Parc national était de nouveau à l’honneur à l’occasion de la Fête de la Montagne les 26 et 27 septembre.n des animationsdans les quatre coins de l’îleDes conférences sur le patrimoine vont se tenir à la demande des municipa-lités. Dernièrement, le parc national participait au colloque Sport et Déve-loppement tenu à l’initiative de la Di-

maintenir L’animation coûte que coûte

rection Départementale de la Jeunes-se et des Sports, et quelques jours plus tard aux Journées du tourisme organi-sées par la Maison de l’emploi du Sud au Tampon. La biodiversité terrestre tiendra la vedette à la prochaine Fête de la science. Exposition itinérante de photos, soirées contes, CD d’une chan-son écrite et chantée par l’Orkès du Parc national composé d’agents média-teurs, viennent compléter le tableau. Au final, beaucoup d’interventions di-verses et variées qui, mises bout à bout, constituent un déploiement d’informa-tion quasi continu. Le Parc national fe-ra de nouveau l’actualité en décembre avec la venue probable de représen-tants de l’Unesco pour une cérémonie officielle de commémoration de l’ins-cription. Quant à l’agenda 2011, il s’an-nonce déjà chargé...

sensibiliser, éduquer, faire adhérer le public à la protection du patrimoine naturel... c’est l’un des défis qui se pose à l’équipe du parc national.

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La Poste en première ligne

AAvec 20 000 personnes fréquentant ses bureaux, 300 000 boîtes aux lettres et une bonne image globale auprès du public, La Poste estime qu’el-le a un rôle à jouer dans la défense des grandes causes. On l’a vu prendre position sur l’illettris-me et le développement durable en ouvrant ses bureaux à des actions d’information et de pé-

dagogie. Mais, et c’est là l’originalité de sa démarche sur le Patrimoine mondial, elle s’est tournée cette fois égale-ment vers les entreprises qui sont également ses clients. Ainsi, dans le Club de soutien, La Poste a réuni autour d’el-le ses proches (Chronopost, la Banque Postale), des médias (Le Quotidien, Antenne Réunion et Parabol Réunion) et des entreprises de tous bords : Decathlon, Aladin, Orange, Only, Tenesol, NID, Nestlé, Toyota-CMM, SFR, Crédit Agri-cole, Groupama. Plus récemment, au lendemain du classe-ment, la Banque de La Réunion et Air France viennent de le rejoindre.

Dès janvier 2008, des entreprises, et non des moindres, ont manifesté publiquement leur encouragement à la candidature réunionnaise en créant un Club de soutien. C’est le directeur de La Poste de l’époque, Thierry Crop, qui est à l’origine de ce club de soutien.

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À Saint-DeniS, la nature rencontre l’hiStoireUne part importante du territoire communal dionysien se situe dans le périmètre du parc national (aide d’adhésion comprise), principalement la réserve naturelle de La Roche Écrite, mais aussi La Grande Chaloupe et la zone de forêt sèche.

Après l’inscription du Maloya, celle de la nature réu-nionnaise au Patrimoine mondial donne à La Réunion un niveau de reconnaissance jamais atteint.Dans ces démarches, les Réunionnais témoignent de leur volonté de s’affirmer en faisant découvrir au reste du monde La Réunion, avec ses qualités et ses atouts.

C’est un désir légitime. Notre petite île apparaît sur la carte du mon-de. Après l’étape française et l‘étape européenne, elle est parvenue à l’étape mondiale. Je trouve qu’il y a quelque chose d’extraordinaire à penser que notre petite Réunion, encore si méconnue en France mé-tropolitaine, se voit reconnue à un niveau mondial ! Il faut féliciter ceux qui ont permis cela.Chez nous aussi, beaucoup de gens appréciaient la beauté de La Réu-nion mais n’en mesuraient pas la vraie valeur. Maintenant, nous sa-vons. Nous devons prendre conscience que nous avons la proprié-té d’un trésor naturel et nous devons prendre nos responsabilités en conséquence. Car on perçoit le défi, le challenge, qui se profile der-rière ce label mondial. C’est un formidable atout touristique, qui doit renforcer l’orientation de La Réunion vers un développement durable. Mais cela signifie aussi que nous devons être à la hauteur de nos pay-sages et de notre nature. Il faut être prêts à accueillir les visiteurs que le classement au Patrimoine mondial va nous amener, prêts à répon-dre à leur attente. À Saint-Denis, nous en sommes pleinement conscients. Nous pensons par ailleurs que le label mondial est une occasion de mettre en valeur le patrimoine culturel de la ville.Avec son riche patrimoine historique, la ville a le projet d’être labellisée Ville d’art et d’histoire. L’en-jeu de ces marques de reconnaissance, c’est pour le Réunionnais une certaine fierté de lui-même. C’est de voir confirmer par d’autres sa propre valeur.

Gilbert AnnetteGilbert Annette mAire de SAint-deniS Gilbert Annette, maire de Saint-denis et conseiller général.

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Le LabeL mondiaL :une fierté, un souLagement, une opportunitéLa CCi réunion est concernée directement par le classe-ment de La réunion au patrimoine mondial. À travers ses ressortissants d’une part, à travers aussi son rôle direct dans la vocation touristique des équipements aéroportuaires et portuaires placés sous sa responsabilité.

Je ressens un sentiment de fierté de voir mon île, ses montagnes, son patrimoine naturel, consacré au ni-veau mondial. On ne pouvait qu’être solidaire. C’est une démarche sociétale. Je suis aussi soulagé. Dans

10 ans, La Réunion comptera un million d’habitants.Sur la surface habitable de La Réunion, la densité par habitant au mè-tre carré est déjà aujourd’hui la même que celle de Tokyo ! Le fait qu’on sanctuarise la partie la plus sensible de notre environnement me ras-sure pour l’avenir. Les générations futures pourront aimer La Réunion telle que nous l’avons aimée nous-mêmes. Enfin, je vois dans cette re-connaissance mondiale une opportunité. Le label du Patrimoine mon-dial peut représenter un avantage concurrentiel pour le tourisme. Nous avons maintenant cet atout en plus. Cela peut être un levier de crois-sance et permettre une plus grande cohérence dans les politiques à mener. Je crois que c’est un facteur de différenciation. Nous devons nous re-trouver autour de la Région pour construire une politique touristique adaptée à La Réunion. Il faut fédérer tous les acteurs du développe-ment touristique, et, par là, je pense également aux acteurs culturels et à la population. Nous avons besoin de susciter une culture du tourisme à La Réunion. Mais le temps nous est compté, nous devons agir très vite.

Comment relancerle soutien privé ?n On peut noter que c’est une entreprise qui est à l’origine d’un mouvement de soutien ayant accompagné la candidature réunionnaise. Fin mars 2008, une manifestation de La Poste, “Mafate, c’est timbré”, avait lancé le club en rassemblant un millier de personnes à la Nouvelle, dont le secrétaire d’État à l’Outre-Mer, Yves Jego. Diverses initiatives des uns et des autres ont suivi. Jusqu’à l’édition, dès le 2 août au lendemain de l’inscription, d’une enveloppe prête-à-poster célébrant l’événement. Le club de soutien était tombé quelque peu en sommeil après la déception causé par la mise à l’écart de la candidature réunionnaise en 2009.Il est en cours de réactivation. Mais de quelle façon les entreprises pourront-elles se positionner ? Il faut savoir que l’Unesco interdit l’exploitation commerciale du label Patrimoine mondial. On ne verra donc pas de produits dérivés du genre T-shirt, verres et bouteilles de rhum et autres souvenirs affichant le label ! C’est sur le champ de la protection de l’environnement qu’elles vont devoir se situer. Un champ largement ouvert.En ce qui la concerne, La Poste se déclare d’ores et déjà réceptive aux propositions qui pourraient lui être faites à ce niveau. “ Nos bureaux, nos produits sont ouverts à la communication sur l’environnement et la protection de la nature ”, rappelle Brigitte Dulull, en charge des actions de développement durable.

Éric MagamootooÉric MagaMootoo, prÉsident de la cci rÉunion.

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Créé à l’initiative de La Poste, le club de soutienau projet de classement de La Réunion au Patrimoine mondial doit maintenant redéfinir son action.

La Réunion, PatRimoine mondiaL de L’unesCo : une fieRté et une ChanCe

Cest un honneur, une fierté pour La Réunion de voir ses pitons, cirques et remparts classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.Notre richesse naturelle a ainsi été dévoilée au mon-de entier.

Ce classement est une chance pour La Réunion et pour les Réunion-nais qui voient désormais s’ouvrir de nouvelles perspectives touristi-ques et économiques.À nous de saisir cette opportunité en poursuivant nos efforts pour gar-der nos trésors naturels intacts et notre environnement propre et ac-cueillant. À Saint-Leu, nous travaillons sans relâche pour la protection de l’envi-ronnement et l’embellissement des sites publics.Les quartiers, tout comme le centre-ville, sont entretenus et fleuris, la plage est nettoyée tous les jours par les services municipaux, nous ne ménageons pas nos efforts pour que Saint-Leu conserve sa qualité de vie et son potentiel touristique.Le Piton Rouge, site de Saint-Leu figurant dans la zone classée, est un lieu hautement historique où se réfugiaient jadis les esclaves “mar-rons”. Culminant à 2 400 m, ce cône rouge volcanique est le témoignage d’une des dernières phases actives du Piton des Neiges.Nous sommes honorés que ce site soit distingué et mis à l’honneur, car il fait partie du patrimoine natu-rel et historique de Saint-Leu et de La Réunion.

Thierry robertThierry roberT, Maire eT conseiller général de sainT-leu.

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d’adhésion qui l’entoure. Au-delà du régime de haute pro-tection qui régira le cœur du parc, un cadre général, modu-lable selon chaque commune, va s’appliquer aux territoires environnants. Cependant, ce cadre ne va pas surajouter une nouvelle réglementation aux réglementations existantes. Il n’y aura pas de changement majeur, mais un rappel de ce qui existe déjà et sans doute une application plus stricte, et par endroit une extension, des mesures de protection de la nature et des paysages. La Charte définit pour chaque commune les zones géogra-phiques où ces dispositions seront en vigueur. Elle devra aussi veiller à la mise en cohérence des plans d’urbanisme et autres documents d’aménagement des communes, avec les missions de conservation et de valorisation du patrimoi-ne naturel. Enfin, elle servira de référence aux activités en lien avec le parc : travaux et construction, activités agrico-les, pastorales et forestières, activités commerciales, touris-me, survol aérien, chasse, pêche, etc.Une fois la Charte entrée en vigueur, le Parc national aura son mot à dire sur les aménagements qui pourront avoir une incidence sur le milieu naturel protégé - les projets d’une certaine importance, pas les mini-projets individuels qui resteront du ressort des communes.La Charte fera l’objet d’un bilan et d’une révision tous les dix ans. Dans le principe, le conseil d’administration du Parc national a jusqu’à la fin 2012 pour parvenir à un ac-cord, mais il est probable que tout sera prêt bien avant. Le 28 septembre 2010, un premier projet de texte a été présen-té. Il fait l’objet à présent “ d’ajustements ”.

Le mode de gouvernance des parcs nationaux a été réformé en 2006. D’une gestion directive des parcs par l’Etat, il est passé à une gestion décentralisée associant les collectivités locales. A cette évolution correspond une vocation des parcs nationaux élar-gie au patrimoine culturel, et non plus seulement centrée sur la seule conservation du patrimoine

naturel. En résumé, les parcs nationaux de nouvelle géné-ration sont ouverts sur leur environnement humain. Cette réforme, qui connaît à La Réunion et en Guyane sa premiè-re application, se traduit par la mise en place de conseils d’administration coiffant les établissements publics gérant les parcs. Dans ces conseils d’administration, les élus locaux et les représentants de la société civile sont majoritaires. L’autre grand changement, c’est l’élaboration, pour chaque parc national, d’une charte négociée avec les collectivités. Les communes peuvent choisir d’y adhérer ou non. Ce do-cument contractuel comporte un accord sur des orienta-tions à long terme et des engagements des communes et du Parc national sur des objectifs communs. C’est un docu-ment officiel, approuvé après enquête publique par décret en Conseil d’Etat.

“ C’est un travail collectif ”, souligne-t-on, surtout au Parc national de La Réunion. Si la Charte du Parc national concentre aujourd’hui l’attention, c’est parce qu’elle va po-ser les règles qui s’appliqueront sur le cœur et sur l’aire

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24 communes impliquées

Un pour tous,tous pour unAprès le classement de la Réunion au patrimoine mondial, un autre grand rendez-vous se profile pour le parc national : l’élaboration de la charte, à laquelle les communes seront invitées à adhérer.

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n Pique-niques, aires de loisirs :une meilleure information

Certaines aires de pique-nique sont laissées le week-end dans un état de saleté déplorable, surtout les plus fréquen-tées. Pour tenter de résoudre ce problème, il n’est pas prévu de revoir la carte des aires de pique-nique à l’intérieur du Parc national mais, au contraire, de la faire mieux connaître. Quand quelques sites sont surfréquentés, d’autres, pourtant tout aussi agréables, restent quasiment déserts. Par exem-ple, dans l’Est, on trouve des aires aménagées (avec kios-ques, tables et bancs) très peu utilisées car méconnues. L’ob-jectif sera de mieux répartir le public des pique-niqueurs à travers l’île.

n Circulation routière : réduire la pollution

La circulation routière à l’intérieur du Parc fera l’objet d’un plan de déplacement. Pas de changement en termes d’accès routier, mais les transports collectifs seront encouragés. En particulier l’idée, déjà ancienne, de libérer le Pas de Belle-combe des véhicules qui l’encombrent certains week-ends, revient d’actualité. On se garerait en amont et les derniers kilomètres jusqu’à l’enclos s’effectueraient en minibus...

n Agriculture et forêt : la recherche d’un équilibre

La présence d’activités agricoles à l’intérieur du Parc ne soulève pas d’objection. L’agriculture est considérée com-me une garantie du maintien des paysages et un moyen ef-ficace de lutter contre les espèces invasives. Un seul bémol reste pour l’heure sans solution : c’est celui des bêtes jugées “ divaguantes ” dans quelques élevages reculés des Hauts de Saint-Paul et du fond de La Rivière de l’Est. Dans leur pe-tite errance, les bovins ne font pas de différence et ingurgi-tent aussi des plantes indigènes. De jeunes plants de Tama-rin, plantés par l’ONF pour relancer l’espèce, en ont fait les frais. En revanche, la question de l’exploitation forestière en forêt de Bélouve a été résolue : une exploitation contrôlée se poursuit sur 500 hectares.

n Chasse et pêche : la voie de la sagesse

Des dispositions devront être prises pour concilier la chas-se (au fusil, à l’arc, au gros et petit gibier, au tangue) ain-si que la pêche, avec les impératifs de haute protection de certaines espèces animales et végétales. En vérité, c’est déjà le cas, et les fédérations et leurs adhérents ont un compor-tement plutôt efficace. On pense aux chasses de La Roche Ecrite qui permettent de réguler la population de cerfs, ou encore à l’encadrement de la chasse au tangue. Est-ce que ce sera suffisant ?

n Commerce et artisanat : une chance

La création du Parc national vient conforter les boutiques traditionnelles, les métiers lontan, les savoir-faire apparte-nant au patrimoine culturel de La Réunion. La valorisation de ce patrimoine rural, proche des milieux naturels, fait également partie des missions du Parc national.

n Survol aérien, loisirs de plein air : le bon sens Les modifications qui seront demandées ne paraissent pas de nature à affecter l’activité des survols touristiques ou autres. Un exemple : relier Mafate en hélicoptère en volant au-dessus de La Rivière des Galets plutôt qu’à l’intérieur... Pour les loisirs d’eau vive (canyoning, etc.), il sera fait appel à la vigilance des professionnels pour veiller au respect de la réglementation de protection de l’environnement.

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Animateur infatigablede la candidatureau Patrimoine mondial, Daniel Gonthier joue maintenant un rôle moteur dans l’élaboration de la Charte du Parc national. Il revient sur son engagement pour la cause environnementale et faitle point sur la situationdu Parc national.

:Qu’est-ce qui vous motive dans votre fonction ?

Daniel Gonthier : La nature me passionne de-puis mon enfance. C’est une passion que je tiens de mes parents. Cela m’a conduit à devenir un adhérent militant de la SREPEN, l’association de défense de l’environnement et à faire des études de géographie dans les spécialités de la santé et du climat. J’ai également une connaissance de

l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. J’ai été élu maire en 2001, puis conseiller général. Le Conseil général m’a confié la vice-présidence couvrant les grands projets et les questions d’aménagement. Je ne suis donc pas à la direc-tion du Parc national par hasard.

Quel est votre rôle exactement ?n A cette fonction, je me suis attaché à être un coordona-teur. La présidence du parc fait de moi également le garant institutionnel de la conservation de notre patrimoine natu-rel. Pour le classement au Patrimoine mondial, j’ai été l’ani-mateur d’un système, mais je veux remercier toutes celles et ceux qui ont porté ce dossier avec nous. Je pense à l’œu-vre de Thérésien Cadet. Je pense au soutien de gens com-me Philippe Berne, un des premiers, Marie-Pierre Hoarau, Stéphane Fouassin, aux préfets, à la Diren... Ce qu’on sait moins, c’est le rôle qu’a joué La Réunion dans la réforme

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des parcs nationaux de 2006. La Réunion et la Guyane sont, en quelque sorte, les laboratoires de cette réforme. C’est pour répondre à nos demandes qu’une approche décentra-lisée des parcs nationaux, avec les élus locaux, a été imagi-née. Et ce que nous mettrons en place ici servira d’exemple aux parcs nationaux qui suivront.

En évoquant ce que représente le Parc national, vous avez parlé de “ projet de société ” : n’est-ce pas aller un peu loin ?n Ce qui m’a fait dire cela, c’est l’attitude de la population à notre retour de Brasilia. Quand nous sommes partis, tout le monde était un peu sceptique. De retour, je n’ai vu que des réactions de joie, de fierté, et des encouragements à conti-nuer, à ne pas baisser les bras. Je n’avais jamais connu de telles réactions à La Réunion. Il me semble que le Réunion-nais trouve dans cette reconnaissance une motivation pour réfléchir sur lui-même, pour se remettre en question. C’est dans ce sens-là que je parle de projet de société.

Beaucoup de gens se demandent si le Parc aura une incidence sur leur vie quotidienne. Par exemple, l’accès aux sites naturels sera-t-il modifié et les limites du Parc national seront-elles visibles ?

n L’accès sera libre, comme aujourd’hui. Le parc comporte-ra, quant à lui, ce que nous appelons des “ Portes d’entrée ”, c’est-à-dire des lieux d’information marquant le périmètre du cœur protégé. La Maison du Parc à La Plaine-des-Pal-mistes sera à la fois un siège administratif et un lieu muséo-graphique. Ce sera la principale “ entrée ” du parc. Il y aura ensuite des Portes tout autour du parc. Ce seront des lieux relais pour l’information des visiteurs, pour qu’ils compren-nent où ils se trouvent, pour leur donner des renseigne-ments sur la nature et les sites naturels, mais aussi sur les communes et leurs patrimoines culturels.

Faut-il considérer la Charte du Parc national comme une sorte de règlement intérieur ?n Non. La Charte, c’est une stratégie de développement durable s’appliquant sur un territoire : en gros, les Hauts. Chaque commune a élaboré son propre projet qui va s’inté-grer à la Charte. Il y a donc 24 projets de communes, mais conçus dans un langage commun, pour former un ensem-ble cohérent avec les objectifs de conservation et de mise en valeur de notre patrimoine naturel commun. Les Hauts se paupérisent et, peu à peu, perdent leur population. Cet-te stratégie les concerne en premier. C’est une remise à plat de l’aménagement des Hauts.

Comment et avec qui se déroule l’élaborationde la Charte ?n Les projets ont été élaborés par les communes avec l’ap-pui du Parc et en concertation avec les milieux associatifs et professionnels. Ils sont invités à faire des propositions par rapport aux problématiques que pose la conservation de la nature. C’est une démarche concertée. Des commissions thématiques, dans chaque commune, ont discuté sur l’agri-

culture, le tourisme, les activités de loisirs, etc. Notre objec-tif, c’est que les 24 communes adhèrent à la Charte, mais el-les restent libres de leur choix. De plus, rien n’est figé. La loi prévoit une révision de la Charte tous les dix ans, mais nous procèderons à des évaluations plus rapprochées.

Des mesures spécifiques s’appliqueront-ellesà l’intérieur et autour du parc ?n Dans le cœur du parc, il s’agit d’une refonte de ce qui existe déjà en termes de règlementation pour la protection de la nature et de l’environnement : réserves naturelles, zo-nes d’intérêt floristique et faunistique, arrêtés préfectoraux sur les biotopes, etc. Il n’y aura rien de supplémentaire ni de spécifique, mais cette règlementation a besoin d’être ac-tualisée. Notamment parce que l’on continue de découvrir de nouvelles plantes endémiques ou des plantes que l’on croyait disparues. Il faut en tenir compte pour les protéger aussi. Je prends l’exemple de la pandanaie (les fanjans) de La Plaine-des-Palmistes. Ce sont les experts de l’UICN qui nous ont révélé la valeur unique de ce milieu. Il implique de créer une nouvelle zone de protection écologique.

Et sur l’aire d’adhésion, comments’appliquera la Charte ?n Les dispositions qui s’appliqueront varieront selon des zones géographiques définies dans chaque commune. Ces zones vont des Bas vers les Hauts. Elles suivent les aires géo-graphiques que nous connaissons. Celles qui correspondent au peuplement progressif de La Réunion, marquées par les axes transversaux, par exemple la route Hubert de Lisle, la voie Feoga dans l’Ouest, etc. C’est une méthode qui permet d’ajuster la Charte aux besoins. Selon la zone, il y aura la possibilité d’adapter des réglementations dans certains en-droits si nécessaire.Mais il n’y aura pas de mesures globales s’appliquant par-tout indistinctement et uniformément. Et, dans tous les cas, nous resterons dans le droit commun. Il ne faut pas s’imagi-ner des changements extraordinaires. La vie va continuer ! Ce qu’il faut comprendre, c’est que le parc n’est pas fini et que nous devons rechercher un équilibre entre les espaces naturels et les espaces habités. Cet enjeu écologique nous concerne tous, et encore plus depuis que La Réunion est ins-crite au Patrimoine mondial.

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L’inscription au Patrimoine mondial n’est pas une fin en soi. L’Unesco le déclare aux états qui sollicitent le clas-sement de sites culturels ou naturels. Les états ont la res-ponsabilité de territoires sur

lesquels se trouvent des sites uniques et remarquables méritant d’être proté-gés et conservés en l’état pour les gé-nérations futures. Demander un clas-sement, c’est prendre cet engagement. En cas de responsabilité défaillante, un site peut donc être retiré du Patri-moine mondial. C’est rare. Quatre sites ont été déclassés depuis sa création en 1972. Mais, sans aller jusque-là, un site dégradé peut se voir inscrit sur la lis-te des “patrimoines en péril”. Situation intermédiaire pouvant être demandée par les états eux-mêmes, lorsqu’ils sont en quête d’un soutien international pour sauver un site.À La Réunion, la sensibilisation à l’en-vironnement est en train de monter en puissance à travers de multiples initia-

tives, auprès de tous, et par la concerta-tion en cours pour élaborer la Charte du parc national qui fixera les enga-gements des uns et des autres. Cepen-dant, la menace principale, pesant sur la biodiversité endémique de La Réu-nion, ne vient pas des activités humai-nes. Elle a pour cause la prolifération des espèces envahissantes. Principale-ment les pestes végétales, le raisin mar-ron en premier, contre lequel une cam-pagne d’éradication est engagée. Ces espèces ont été importées par l’Hom-me au temps de la colonisation ou sont venues seules, leurs graines transpor-tées par le vent ou par les oiseaux. Un des points forts du dossier de candi-dature réunionnaise touchait à l’arse-nal de mesures en vigueur en matière de protection des espèces endémiques et aux mesures prises pour lutter contre les espèces envahissantes. Une préoc-cupation partagée par tout l’outre-Mer tropical. Un colloque du Conservatoi-re botanique national de Mascarin le confirmera.

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Un label à défendre

L e premier état des lieux des plantes envahissantes (1989) a montré qu’elles étaient installées dans tous les

écosystèmes de l’île, jusqu’à 1 800 m d’altitude. La plus visible et dangereuse : le raisin marron. Une variété d’acacia remplace peu à peu l’acacia “péi” : le Tamarin des Hauts. Le troène de Ceylan prolifère dans les cirques de Salazie et Cilaos. Des graminées très inflammables favorisent les

feux de forêt. Les rats et les chats sauvages sont un fléau pour l’agriculture et pour la survie des oiseaux endémiques. Ils dévorent les œufs et les petits, comme le Pétrel de Barau et le Tuit Tuit. n Les nuisibles végétaux et animaux ne sont pas les seuls dangers pour la diversité biologique. L’Homme a aussi un impact.L’explosion démographique et des mauvais comportements

individuels en sont la cause. La création du cœur du Parc national est l’aboutissement des efforts de conservation de la biodiversité depuis 25 ans. Aujourd’hui, les multiples études scientifiques, rassemblées et complétées pour le

dossier de candidature, montrent que, si l’île veut conserver son “âme” naturelle, on ne peut plus reculer sur les mesures de conservation.C’est un “ choix de société ”, estime Daniel Gonthier.

Le peuplement de l’île s’est accompagné de l’introduction de nombreuses espèces d’arbres et de plantes alimentaires ou spéculatives, originaires des quatre coins du monde. Nombre de ces espèces se sont naturalisées, partant à la conquête de l’espace naturel, occupé ou non par l’Homme.

Le daNger Le pLus pressaNt vieNt des pestes végétaLes

Le classement au Patrimoine mondial n’est pas acquis une fois pour toutes. Il fait l’objet d’un suivi de la situation du site par l’Unesco. Première visite d’évaluation à La Réunion dans quatre ans.

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“ Construire la paix dans l’esprit des hommes ”

“ L’Unesco s’emploie à créer les conditions d’un dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, fondé sur le respect de valeurs partagées par tous ” : ainsi débute la profession de foi de l’Unesco. L’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture est plus connue sous son sigle anglais, Unesco. Elle a vu le jour le 16 novembre 1945 dans le cadre de la création de l’ONU dont elle est l’une des agences. Sa vocation ? Contribuer à la paix et la sécurité dans le monde à travers l’éducation, la science, la culture et la communication. Elle dirige de nombreux programmes à travers le monde dans cinq grands domaines d’intervention : l’éducation, les sciences exactes et naturelles, les sciences sociales et humaines, la culture, la communication et l’information. L’Unesco compte 193 états membres et 7 membres associées. Elle a son siège à Paris.

La naissance du Patrimoine mondial

pourquoi la réunion a-t-elle été Classée ?

n “ Représenter des phé-nomènes naturels remar-quables ou des aires d’une beauté et d’une importance esthétique exceptionnelle. ”n “ Contenir les habitats naturels les plus représen-tatifs et les plus importants

pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survi-vent des espèces menacées ayant une valeur universel-le exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation. ”

RéseRve du Panda géant du sichuan, chine (unesco/Yange Yong).

PaRc national du gRand canYon, usa (unesco/Plegat. s. ) .

galaPagos, equateuR(unesco/alison claYson).

RéseRve d’antsingY, MadagascaR (unesco/Bousquet).

hors-sériepatrimoine mondial

de l’unesCo

Immeuble Point Presse13, allée Bonnier

97400 Saint‑Denis& : 0262.90.20.60

Fax : 0262.90.20.61E‑mail :

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Directeur de publicationChristian ah-son

Rédacteur en chef philippe peYre

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Rédacteurolivier soufflet

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parc national des hauts de la réunion

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de 800 000 FPRINCIPAUX ASSOCIÉS

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COMMISSION PARITAIRE :n° 0709 R 85460

Visu a été tiré à 79 000 exemplaires.

© Toute reproduction même partielle des articles

et illustrations publiés dans VISU est interdite.

les sites du patrimoine mondial sontsélectionnés sur 10 critères, 6 critères culturelset 4 critères naturels. la réunion a été retenuesur les critères naturels suivants :

n 1959

Pour la premiè-re fois, à l’initiati-ve de l’Unesco, la communauté inter-nationale est inter-pellée pour sauver un des plus grands

sites historiques de la pla-nète, qui risque de disparaî-tre : les temples d’Abou Sim-bel et de Philae, hauts lieux de l’Egypte antique dans la vallée du Nil. En inondant la vallée, la construction du barrage d’Assouan va les submerger.Le gouvernement égyptien, dont le projet soulève de nombreuses réactions à tra-vers le monde, accepte le principe du sauvetage.80 millions de dollars, pro-venant d’une cinquantaine de pays, permettent de dé-monter, pierre par pierre, les temples, de les déplacer et de les réassembler en de-hors du périmètre inondé, à l’endroit où ils se visitent toujours aujourd’hui. n 1962L’Unesco élabore une re-commandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysa-ges et des sites, qu’ils soient naturels ou façonnés par l’homme.n 1965Les USA proposent la créa-tion d’une “Fondation du

Patrimoine mondial” éten-dant le principe de sauve-garde aux sites naturels.n 1966L’Unesco lance une gran-de campagne de collecte de fonds pour sauver Venise, victime d’inondations ca-tastrophiques qui menacent ses fondations. La découver-te des risques pesant sur Ve-nise fait sensation.C’est le début d’une gigan-tesque opération de consoli-dation des assises de la cité lacustre qui dure toujours.Un second succès d’impor-tance, le démontage et le nettoyage du grand temple hindou de Borobudur à Java (Indonésie), consolide la lé-gitimité des grandes actions de sauvegarde du patrimoi-ne dirigées par l’Unesco. n 1972La Convention concernant le protection du patrimoine culturel et naturel est adop-tée par la conférence géné-rale de l’Unesco à Paris le 16 novembre 1972. n 197812 premiers sites sont ins-crits sur la liste du Patrimoi-ne mondial.n 2010En 2010, la Liste du Patri-moine mondial comprend 911 sites :704 sites culturels, 180 sites naturels et 27 sites mixtes culturels et naturels.

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