horizons n°2 - african, caribbean and pacific group of states · horions no 2 septembre –...

16
HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014 INTERVIEW SPECIALE Président du Comité des ambassadeurs ACP Page 6 REPORTAGE Revitaliser le Partenariat ACP-UE Page 8/9 PLEINS FEUX Lutte contre ebola Page 2 BREVES ACP Page 4/5 CONTRIBUTION La culture au cœur du développement durable Page 14 PERSONNALITES Page 15/16 PROGRAMMES Biodiversité, Désertification, Microfinancement, Coton Page 10/11 PLEINS FEUX SUR LES REGIONS PEID - Un point de vue des Caraïbes Page 12/13

Upload: others

Post on 21-Jul-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 1

HORIZONS N°2

HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

INTERVIEW SPECIALE

Président du Comitédes ambassadeursACP Page 6

REPORTAGE

Revitaliser lePartenariat ACP-UE Page 8/9

PLEINS FEUXLutte contre ebola Page 2

BREVES ACP Page 4/5

CONTRIBUTIONLa culture au cœur du développement durable Page 14

PERSONNALITES Page 15/16

PROGRAMMES

Biodiversité, Désertification, Microfinancement, Coton Page 10/11

PLEINS FEUX SUR LES REGIONS

PEID - Un point de vue des Caraïbes Page 12/13

Page 2: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

2Avant-propos | Pleins Feux

AVANT PROPOS

Le mot du Secrétaire général Les amis montrent leur amour dans les moments

difficiles, et non dans le bonheur. - Euripide

En août 2014, le monde a pris conscience de l’extrême gravité de l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, lorsque l’Or-ganisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l’épidémie était une urgence de santé publique de portée internationale. Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée ont été les pays les plus dure-ment frappés, le nombre de nouveaux cas augmentant chaque jour de manière exponentielle. Des milliers de personnes – y com-pris des enfants – ont connu une mort atroce causée par la fièvre hémorragique d’Ébola (EVD). Entre-temps, les gouvernements, les organismes d’aide et la communauté internationale ont tenté de contenir le fléau.

La nouvelle a provoqué une onde de choc chez tous les mem-bres du Groupe ACP, et a eu un fort impact sur les activités de l’Organisation. De grandes conférences ont été ainsi annulées et des projets importants retardés, car les craintes de la diffusion de l’EVD ont remis en question la faisabilité d’une collaboration future. Au cours de cette période d’incertitude et de désorganisa-tion, il aurait été facile – et même légitime – pour les pays de se replier sur eux-mêmes, de se protéger, et d’attendre calmement et avec appréhension que la roue tourne, en laissant les personnes concernées trouver leurs propres solutions.

Mais, je suis heureux de dire que cela n’a pas été le cas. En fait, il est apparu que, c’est durant les heures les plus sombres que la solidarité du Groupe ACP est essentielle, en termes de mise à disposition d’un réseau d’aide et d’assistance pour ses membres. La manière dont les gouvernements ACP amis, les entreprises et les organismes indépendants sont parvenus, financièrement et en nature, à contribuer à la lutte contre Ebola a été exemplaire, et doit être saluée.

Conjointement avec les puissants engagements d’acteurs mon-diaux de premier plan, tels que l’Union européenne et les Etats-Unis, les pays ACP ont mobilisé des millions d’euros en faveur de la cause, en dépit de leurs propres difficultés économiques. Des pays comme que le Botswana, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Ethiopie, la Guinée équatoriale, le Ghana, la Gambie, le Kenya, la Namibie, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Ouganda, entre autres, ont répondu avec ferveur à l’appel à l’aide. Depuis le lointain Pacifique, le Timor-Leste a promis US$1m, tandis que dans les Caraïbes, Cuba a pris les devants en envoyant des brigades de médecins et d’infirmières en première ligne. C’est la solidarité dans les actes !

A Bruxelles, le Secrétariat ACP a organisé un symposium sur Ebola qui a été le témoin des exposés détaillés et passionnés non seulement de représentants des pays touchés, mais aussi d’ac-teurs de premier plan tels que l’OMS, l’UE, la Banque mondiale, et Médecins Sans Frontières. Le Groupe ACP doit à présent pour-suivre sur cette lancée afin d’apporter des solutions à long terme aux profondes lacunes que comportent les systèmes de santé des pays concernés, ainsi que ceux d’autres pays membres ACP.

Alhaji Muhammad Mumuni Secrétaire général

AVIS JURIDIQUE© Secrétariat ACP, 2014. Tous droits réservés. Ce matériel peut être reproduit ou publiéà nouveau à des fins non commerciales àcondition de citer la source du document.Cette première édition du bulletin Horizonsest produite par le Secrétariat du GroupeACP afin de l’informer les parties prenantesdes principaux développements et les misesà jour des travaux du Groupe ACP. Le nom« Horizons » a été ressuscité à partir d’unepublication interne précédente imprimée parl’association du personnel du Secrétariat, ily a plusieurs années. Les contributions sontles bienvenues, à condition qu’elles soientpertinentes et répondent aux exigencesrédactionnelles. Veuillez communiquer avecle Bureau de presse ACP pour plus d’infor-mations.

Bulletin HorizonsRédactrice: Josephine Latu – Sanft,Bureau de presse ACPConception graphique:Pitch Black Graphic Design,Berlin / La HayeImprimé par Union Printing Office (UPO)

ACP SecrétariatAvenue Georges Henri 4511200 Bruxelles, BelgiqueTel +32 2 7430600Fax +32 2 7355574Email [email protected]

Photo couverture: Conseil des ministre ACP-UE, juin 2014, Nairobi - Kenya. © Union Européenne, 2014

Le Groupe ACP est la plus grande organisationintergouvernementale transrégionale de paysen développement, avec 79 États membresd’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Le butprincipale du Groupe ACP est la promotionde la coopération Nord-Sud et la solidaritéSud-Sud par le développement durable despays ACP et leur intégration dans l’économiemondiale. Constitué au départ en applicationde la « clause d’association » du Traitéde Rome de 1957 instituant la Communautééconomique européenne, le Groupe ACP aété officiellement institué comme organisationintergouvernementale par l’Accord deGeorgetown de 1975.

Le Groupe desétats d’Afrique,des Caraïbeset du Pacifique

Page 3: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 3

PLEINS FEUX

Les ambassadeurs des ACP réclament une conférence internationale sur Ebola

Les représentants des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique basés à Bruxelles ont lancé un appel conjoint en faveur de l’organisation d’une conférence internationale par le Groupe ACP, l’Union africaine et l’Union européenne.

Dans une déclaration adoptée le 6 novembre, le Comité des Ambassadeurs ACP a également exhorté les États membres à lever les restrictions relatives au commerce et aux déplacements imposées à la suite de l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest, et appelé les compagnies aériennes et les compagnies de navigation à maintenir les liaisons en matière de transport et de commerce avec les pays touchés.

La déclaration fait suite à un symposium de haut niveau organisé le 17 octobre par le Secrétariat ACP sur la question. Lors de cet événement, des porte-parole des pays les plus durement touchés –Liberia, Guinée et Sierra Leone – ainsi que d’autres pays de la région, ont partagé leurs connaissances sur la manière dont leurs pays faisaient face à la crise, y compris les attentes de la communauté internationale.

“Notre urgence consiste, avant tout, à renforcer nos capacités en matière sanitaire. Nous devons aussi contribuer au renforce-ment de nos hôpitaux... [et de nos] spécialistes de la formation, infirmières, docteurs – nous sommes confrontés à un énorme

déficit” a déclaré le Président du Comité des Ambassadeurs ACP, S.E Dr Ousmane Sylla de Guinée, ajoutant que le déboursement des fonds d’aide devait aussi être accéléré.

Le symposium a fourni aux participants l’occasion d’entendre des déclarations et des rapports de chercheurs en pharmacie et de hauts responsables de l’Organisation mondiale de la Santé, de Médecins Sans Frontières (MSF), de la Banque mondiale, de la Commission européenne, de l’UNICEF, de l’UNOPS, de Bruxelles Airlines, de la Société de la Croix- Rouge, et de l’ACP-CBL.

Les Ambassadeurs ACP ont réitéré dans leur déclaration l’appel aux 79 états membres du Groupe en faveur des contribu-tions aux efforts visant à juguler la propagation du virus, tout en saluant l’aide déjà reçue de nombreux pays ACP, par solidarité, en particulier les brigades médicales de Cuba.

Ils se sont félicités du travail déjà accompli à ce jour par la communauté internationale, tout en encourageant un appui

supplémentaire pour la mise en œuvre d’interventions transfron-talières synchronisées, ainsi qu’une surveillance épidémiologique accrue, une évaluation rapide, la mobilisation sociale, et la forma-tion de personnel sanitaire, entre autres.

“L’épidémie actuelle du virus Ebola n’est plus une urgence exclusivement régionale, mais une urgence internationale de santé publique” affirme la déclaration.

“Nous sommes confrontés à la plus grave épidémie d’Eb-ola jamais vue dans l’histoire, avec de multiples localisa-tions, dans les grandes villes, et dans les ports. Il y a 22 millions d’habitants dans ces régions, où le virus se propage activement.”

Stephan Van Damm, OMS Bruxelles

“Ebola n’est pas arrivé tout seul… Un des problèmes majeurs auxquels nous avons été et restons confrontés est l’absence de vaccination systématique. L’an passé, ces pays ont dû faire face à toute une série d’épidémies – rou-geole, méningite, et épidémies répétitives et constantes de choléra.”

Lila Peters, UNICEF

“Nous demandons à nos parte-naires internationaux de nous aider à nouveau à essayer d’atténuer ce problème alimentaire. Nous apprécions la médicine, mais avant de prendre un médicament, nous devons manger. Nous n’avons pas de banque alimentaire suffisante.”

Ambassadeur du Libéria à Bruxelles, S.E M. Jarjar Kamara

Massimiliano Paolucci, Banque Mondiale

“Les impacts négatifs de l’isole-ment des pays touchés par Ebola perturbent les flux com-merciaux. Une telle situation devrait, si possible, être évitée. Nous avons besoin d’échanges et nous avons besoin de per-sonnes qui se déplacent, afin de limiter l’ampleur de l’impact économique.”

Hans-Peter Schadek, Commission Européene

“L’impact financier régional sur deux ans pourrait atteindre 32,6 milliards d’ici la fin de 2015 [s’il n’est pas maîtrisé]. L’impact à court terme pour 2014 s’élève à près de 2,1% du PIB en Guinée, 3,4% au Liberia et 3,3 % en Sierra Leone. Il s’agit là d’un revers majeur pour des pays qui se sont développés après des périodes de guerre civiler.”

“CITATIONS”: symposium ACP sur l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest

Symposium ACP sur l’épidémie de virus Ebola en Afrique de l’Ouest.

Page 4: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

4Brèves

BREVES

Stratégie commune pour le secteur privé

Le Symposium de haut niveau sur l’appui au développement du secteur privé dans les pays ACP a eu lieu les 10 et 11 novembre 2014 à la Maison ACP à Bruxelles.

Il a réuni différents acteurs du sec-teur, en particulier des représentants des ambassades et missions des pays ACP, des communautés économiques régionales, du secteur privé, des organ-isations internationales ainsi que des autres partenaires de développement. Le principal objectif était l’adoption d’une plateforme d’action commune afin de stimuler la croissance et l’ex-

pansion du secteur privé dans l’ensemble des pays et régions ACP. Cet évènement, presidé par l’Ambassadeur du Cameroun,

S.E.M. Daniel Evina Mbe’e, a contribué à finaliser la nouvelle stratégie d’appui au développement du secteur privé du Groupe ACP, qui couvre soixante-dix-neuf pays membres dans six régions d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Il s’est appuyé sur la vaste expertise et l’expérience des participants pour concrétiser des idées et approches innovantes ainsi que de nouveaux partenariats dans le cadre de la future programmation des activités du Groupe ACP en matière de développement du secteur privé.

Rôle des femmes dans le développement

Une étude récente relative au rôle des femmes dans la promotion du dével-oppement humain durable dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique met en évidence la “contribution exceptionnelle” des femmes de terrain couvrant un large éventail de domaines de développement.

Ce rapport financé par l’UE, intitulé “Femmes ACP, Acteures de dévelop-pement ”, présente 30 études de cas illustrant le rôle essentiel des organisa-tions locales de femmes, ainsi que leur capacité à stimuler l’apprentissage et

l’innovation dans le cadre des programmes de développement. « La diversité des bonnes pratiques est remarquable, non

seulement en raison du large éventail des secteurs couverts, mais aussi en raison de la diversité des organisations qui s’efforcent de faire progresser l’égalité des sexes et les droits des femmes », a déclaré Mme Michèle Dominique Raymond, Sous-secrétaire générale ACP.

Réalisée par Mme Marguerite Appel et Dr Patricia Munoz-Cabrera, cette publication met en évidence les principales tendances telles que l’approche holistique et multidimensionnelle des femmes de terrain en matière de développement; le lien entre les niveaux microéconomique et macroéconomique, et la nécessité d’assurer la cohérence des politiques entre ces deux niveaux; la nécessité d’établir un lien entre le leadership des femmes à travers les différents secteurs sociaux, les générations ou les communautés afin de s’attaquer aux inégalités sociales; et la prévalence de normes sociales et culturelles discriminatoires envers les femmes dans les régions ACP.

Les ACP à la CdP20Un document de réflexion détaillant les approches com-

munes des pays ACP sur le changement climatique, en vue de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP20) prévue à Lima, au Pérou, en décembre 2014, souligne le total soutien des ACP aux efforts entrepris afin d’aboutir en 2015 à un accord climatique mondial juridiquement contraignant.

Le document a été finalisé lors de la réunion consultative organisée par la composante intra-ACP de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) à Bruxelles, en octobre 2014, avant sa présentation au Comité des Ambassadeurs ACP.

Il soutient les travaux du Groupe de travail ad hoc sur la Plateforme de Durban pour une action renforcée (ADP), visant à élaborer un accord juridique applicable à toutes les Parties, et à renforcer l’ambition en matière d’atténuation.

Le document couvre aussi des questions pertinentes concernant l’ad-aptation au changement climatique, les pertes et les dégâts subis, l’atténuation, le financement, le transfert de tech-nologies, et la REDD+ (Réduction des émissions provenant de la déforesta-tion et de la dégradation des forêts),

appelant les pays développés à mobiliser des financements nou-veaux et prévisibles afin d’assurer un fructueux accord 2015.

ACP, CCI signent un Protocole d’accord

ALe 18 juin 2014, à l’occasion de la 99e session du Conseil des ministres ACP, le secrétaire général du Groupe d’États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Groupe ACP), S.E. Alhaji Muhammad Mumuni, et la directrice générale du Centre du com-

merce international (CCI), Arancha González, ont signé un protocole d’accord (PA) afin d’approfondir la coopération entre les deux organisa-tions.

Le CCI vise à faire le lien entre les entreprises de pays en dévelop-pement et en transition et le marché mondial, à soutenir ces pays dans la conception de stratégies orientées vers les exportations et à renforcer leurs PME. L’objectif du Groupe ACP est de promouvoir le développement durable

de ses États membres pour leur intégration profitable dans l’écono-mie mondiale.

Le protocole d’accord conclu pose un cadre de coopération afin de renforcer le développement du

secteur privé, d’encourager l’action en faveur des entreprises et de renforcer les capacités des politiques commerciales dans les pays ACP.

Le CCI a déjà été impliqué dans la mise en œuvre d’activités de développement des capacités dans plusieurs pays ACP. Le pro-tocole d’accord constitue une nouvelle phase de leur relation.

Président du sous-comité sur le secteur privé, S.E.M. Daniel Evina Mbe’e

S.E Alhaji Mumuni avec Mme. Gonzalez après la signature du protocole d’accord

Page 5: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 5

Politique de la coopéra-tion au développement tous-ACP

Les résultats d’une étude approfondie sur les perspectives d’une politique cohérente de coopération au dével-oppement en faveur des 79 membres des États du Groupe d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont été présentés le vendredi 19 septembre aux délégations ACP, lors d’une réunion conjointe du sous-comité ACP de la Coopération pour le financement du développement et du groupe de travail des ambassadeurs sur les Perspectives futures du Groupe ACP.

L’étude s’est penchée sur la possibilité pour le Groupe ACP de nouer des partenariats avec d’autres acteurs en plus de l’UE.

Il a été proposé que pour compléter les ressources intra-ACP fournies par l’UE, des contributions volontaires supplémentaires soient sollicitées auprès des États ACP, et éventuellement des bailleurs de fonds internationaux, et que soient mis en place des modèles de financement innovants, tels que le prélèvement de taxes sur les billets d’avion, les visas et les activités touristiques .

Les auteurs de cette étude financée par l’UE, Ruth Kaeppler et Alexei Jones, ont suggéré que l’accent soit mis sur deux domaines prioritaires, à savoir le développement du secteur privé et la ges-tion durable des ressources. Ils ont également souligné la néces-sité de renforcer le Secrétariat ACP pour qu’il puisse assumer de nouvelles responsabilités dans le cadre d’une politique de coopération au développement tous-ACP, et que l’UE intègre systématiquement la coopération Sud-Sud dans les programmes intra-ACP.

Déclaration sur Burkina Faso

Le Comité des Ambassadeurs ACP a fait une déclaration suit de près l’évolution de la situation politique au Burkina Faso en octobre 2014.

Le Comité a adressé ses condoléances aux familles endeuillées et témoigne sa compassion et sa solidarité à l’en-semble du peuple burkinabé. Il a salué la décision du Président Blaise Compaoré de démissionner du poste de président de la République, qui a permis d’éviter une plus grande détérioration de la situation dans le pays. Il exhorte toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue afin d’éviter une plus grande fragilisa-tion de la situation.

Le Comité des Ambassadeurs déclare que le Groupe ACP apporte tout son appui aux mesures arrêtées pour le retour à l’ordre constitutionnel, à la paix et à la sécurité au Burkina Faso. Il salue tous les efforts déployés pour la restauration de l’ordre constitutionnel, une transition pacifique, la garantie de la sécurité sur l’ensemble du territoire et la protection des personnes et des biens.

Le Comité des Ambassadeurs adresse ses plus vives félicita-tions à toutes les organisations internationales, notamment la CEDEAO sous la conduite des Chefs d’Etat du Ghana, du Nigeria et du Sénégal pour la réussite de la mission de médiation menées dans ce sens.

Adieu au Commissaire Piebalgs

Les ambassadeurs de toutes les six régions ACP ont rendu hommage à l’engagement et à l’amitié de M. Andris Piebalgs, qui achèvera à la fin de ce mois son mandat en tant que Commissaire européen au Développement, le 31 octobre 2014.

Lors d’une réunion extraordinaire du Comité des ambassa-deurs ACP, S.E. Dr Ousmane Sylla, ambassadeur de Guinée et Président du Comité, a salué le rôle prépondérant joué par M.

Piebalgs pour promouvoir la sécurité énergétique mondiale, orienter la nou-velle politique de développement de la Commission européenne dénommée “Programme pour le changement” et faciliter la mise au point de positions conjointes ACP-UE sur certaines ques-tions internationales majeures, nota-mment la déclaration conjointe sur le programme de développement pour l’après-2015 et la déclaration conjointe relative à la conférence de Rio+20 sur le développement durable.

L’engagement de M. Piebalgs qui a permis l’adoptation en faveur des pays ACP et des territoires d’Outre-mer du 11ème FED, d’un montant de 31,5 milliards d’euros pour la période

2014-2020, a également été souligné. M. Piebalgs exerçait les fonctions de Commissaire au Développement depuis 2010.

Stratégie globale pour le secteur des matières de base

Une étape déterminante pour le secteur des produits de base ACP a été franchie le 18 novembre 2014, dans le but ultime de créer un programme intégré et durable pour les produits de base

dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Le Forum sur la Nouvelle approche du secteur des produits de base des ACP a permis d’examiner les résultats préliminaires d’une étude de faisabilité financée par la CNUCED en vue d’une approche plurisectorielle très ciblée et proactive de l’ensemble des produits de base des ACP. Les discussions con-tribueront à définir une feuille de route “Tous-ACP” en faveur d’un programme global durable pour le secteur des pro-duits de base des ACP, à financer dans

le cadre du Fonds européen de développement.Les produits de base représentent la majeure partie des expor-

tations des ACP. Le coton, les bananes, le sucre, le tabac et le rhum sont quelques exemples de produits de base qui constituent une source de préoccupation particulière dans les échanges ACP avec l’UE. La nouvelle approche mettra l’accent sur la diversifica-tion verticale et horizontale, le fonctionnement des chaînes d’ap-provisionnement, les pratiques commerciales et l’innovation du marché, la gestion des ressources économiques, et les politiques efficaces liées au commerce.

Présidente du sous-comité de la Coopération pour le financement du développement, S.E.M Margaret King Rousseau

Former European Commissioner Piebalgs receives gift from Amb. Sylla, Chair of ACP Ambassadors

Page 6: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

6Interview Spéciale

INTERVIEW SPECIALE

Président du Comité des ambassadeurs ACP S.E Dr. Ousmane Sylla

Ancien ministre des Mines de la Guinée et actuel ambassadeur de son pays auprès de l’Union européenne, S.E. Dr Ousmane Sylla présidera le Comité des ambassadeurs du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique pour la période du 1er août 2014 au 31 janvier 2015. Le service de Presse du Secrétariat ACP a discuté avec Monsieur l’ambassadeur des projets qu’il nourrit concernant le programme de travail ACP, le Programme de développement pour l’après-2015 et la transformation économique des pays ACP.

Presse ACP ACP: En tant que nouveau Président du Comité des ambassadeurs, vous présidez l’organe principal et le plus actif du Groupe ACP. Quels sont vos projets ou vos domaines prioritaires?

S.E Dr Ousmane Sylla: En premier lieu, le principal défi auquel nous sommes confrontés est celui de faire meilleure impression en tant qu’Organisation. A l’heure actuelle, le Groupe ACP n’est pas très bien connu et l’une de mes premières priorités consistera à organiser une communication plus offensive. Notre Groupe compte 80 États membres (avec le Soudan du Sud comme observateur), ce qui en fait une Organisation très vaste. Toutefois, nous devons renforcer la communication avec nos populations à l’échelle internationale. J’estime que notre action jusqu’à l’hori-zon 2020 doit être beaucoup plus dynamique dans ce domaine.

Deuxièmement, une restructuration du Secrétariat s’impose. Avec des moyens financiers limités, le Secrétariat actuel fait du bon travail et fournit des efforts considérables. En tant que Président du Comité des ambassadeurs, je lance un appel à tous les États membres pour qu’ils s’acquittent de leurs contributions au budget du Secrétariat pour l’année 2014. Nous avons besoin de ces ressources, car il est indispensable d’assurer notre auto-

nome financière pour pouvoir réaliser nos objectifs. A ce sujet, je voudrais adresser mes remerciements à la Guinée équatoriale et à l’Angola qui ont fait don au Secrétariat de ressources financières supplémentaires pour mener à bien ses activités... Il convient par ailleurs de renforcer le rôle du Secrétaire général en tant que ges-tionnaire du Secrétariat, mais aussi comme porte-parole politique du Groupe, à l’instar de ses homologues dans d’autres organisa-tions internationales.

Troisièmement, une attention particulière sera accordée à la coopération intra-ACP, Sud-Sud et Nord-Sud, ainsi qu’à la coopération triangulaire. Au niveau intra-ACP, nous devons établir un diagnostic des possibilités ou des opportunités qui existent dans un pays et examiner dans quelle mesure elles peuvent être reproduites dans un autre. Par exemple, le Cap-Vert, Maurice et le Botswana jouissent d’une bonne santé économ-ique. Dès lors, avant de prendre exemple sur l’Europe, l’Inde ou la Chine, pourquoi ne pas demander à certains de nos États membres comment ils s’y prennent pour être aussi prospères et comment ils mettent en œuvre leurs réformes ? Quels enseigne-ments pouvons-nous tirer de leurs expériences en ce qui concerne le développement des petites entreprises, la prise en compte de l’égalité homme-femme, la création d’emplois ou la protection de l’environnement? Pourquoi ne pas étudier la possibilité pour Guyana, par exemple, de fournir une assistance technique à des pays africains? La coopération intra-ACP et le partage d’expéri-ences entre les pays ACP revêtent une importance cruciale.

Quatrièmement, nous nous pencherons sur nos relations avec l’Union européenne. Nous avons besoin de nos partenaires traditionnels, même au-delà de 2020 - c’est une certitude. Toutefois, 40 années de coopération représentent une péri-ode bien longue, et j’ai le sentiment que l’UE voudrait voir un Groupe ACP un peu plus autonome. Nous devons diversifier nos sources de financement pour ne pas dépendre uniquement du Fonds européen de développement (FED). Il s’agit là d’un aspect majeur du mandat du groupe d’éminentes personnes (GEP) - qui a entrepris des consultations dans toutes les régions ACP sur l’orientation à imprimer au Groupe ACP après l’expiration de l’Accord de partenariat ACP-UE en 2020 - et du groupe de travail des ambassadeurs sur les Perspectives d’avenir du Groupe ACP. Nous devons essayer de renforcer nos relations avec les pays émergents, communément appelés groupe BRICS. Nous devons également mener des actions plus audacieuses et plus offensives pour faire connaître notre Groupe aux États Unis, au Japon, au Canada et dans les pays arabes. Il s’agit de consolider les rela-tions existantes, mais aussi de les diversifier.

PACP: S’agissant de l’avenir, vous présidez le groupe de tra-vail des ambassadeurs sur le Programme de développement pour l’après-2015. Quelles sont les principales préoccupa-tions du Groupe ACP au sujet de ce Programme?

OS: Le groupe de travail a travaillé d’arrache-pied pour met-tre au point une déclaration ACP sur le cadre de développement pour l’après-2015. Nous y avons intégré des questions concernant le développement, la transformation de nos économies, l’indus-trialisation de nos pays, ainsi que des aspects sociaux tels que l’éducation et la formation, la santé et la protection de l’environ-nement. Nous avons également souligné la nécessité d’un dével-oppement inclusif, c’est-à-dire qui ne bénéficie pas seulement aux capitales, mais également aux zones rurales.

Nous avons réussi à mettre au point une déclaration conjointe ACP-UE sur le programme de développement pour l’après-2015, qui a été adoptée en juin dernier. La tâche n’a pas été facile! Il a fallu tenir un très grand nombre de réunions pour y parvenir. La partie européenne insistait pour que l’accent soit mis sur la bonne gouvernance, la démocratie et les droits de l’homme, reléguant au second plan l’industrialisation, le développement et la transformation de nos économies. Le Groupe ACP, pour sa part, tenait à ce que la dimension développement soit prise en

Page 7: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 7

compte. La formulation du titre a d’ailleurs posé problème, car il nous a fallu insister pour obtenir l’insertion du terme “dével-oppement”, ce qui a donné “Programme de développement pour l’après-2015 “.

En fin de compte, nous sommes parvenus à un bon com-promis, chaque partie ayant dû faire des concessions. C’était la première fois que deux grandes organisations, à savoir le Groupe ACP et l’UE, travaillaient de manière parallèle sur une déclaration conjointe pour l’après- 2015. D’habitude, c’est plutôt une position de l’Union africaine ou une déclaration émanant des Caraïbes ou du Pacifique qui est présentée. Cette déclaration constitue le pre-mier document conjoint élaboré par un bloc de 80 pays du Sud

et 28 États européens, ce qui est tout à fait historique. On espère qu’une position commune des deux organisations sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015.

PACP: Vous avez évoqué la “transformation économi-que” des pays ACP d’autant plus qu’ils sont encore en grande majorité des pays en développement, 40 d’entre eux figurant parmi les moins développés au monde. Pouvez-vous nous donner plus de précisions à ce sujet, surtout en ce qui concerne le rôle du Groupe ACP dans ce processus?

OS: Pendant 50 ans, les pays ACP ont exporté des mat-ières premières et des produits de base destinés aux industries européennes. Il faut que cela cesse. La transformation de ces pro-duits doit être effectuée dans nos propres pays afin d’y créer des industries. A titre d’exemple, la Guinée, depuis son indépendance en 1958, exporte de la bauxite, matière première servant à la fabrication de l’aluminium et du métal. Mon pays a désormais engagé des négociations avec des entreprises à travers le monde en vue de faire comprendre que nous ne pouvons plus continuer à exporter de la bauxite brute. En revanche, nous avons besoin de technologie, d’énergie et d’infrastructures pour transformer ce minerai sur place et créer de la valeur ajoutée. Il en est de même pour de nombreux autres pays ACP.

Toutefois, l’accent ne doit pas porter uniquement sur l’indus-trialisation, mais aussi sur l’équité, la justice et l’inclusivité. Nos populations ont besoin d’être formées. Étant donné le rôle que jouent les femmes, il convient de les encourager et d’assurer leur éducation, de renforcer leurs capacités afin qu’elles puissent gérer de petites et moyennes entreprises. Nous devons promouvoir des actions en faveur des jeunes. Il faut se demander pourquoi tant de jeunes périssent à Lampedussa. Ils risquent leur vie parce qu’ils n’ont pas d’emplois. Nous devons créer des emplois dans nos pays afin d’inciter les jeunes à rester et à contribuer au processus de développement, au lieu d’émigrer. Prenons l’exemple de l’Angola et du Portugal. L’Angola a été une colonie portuaire pendant de nombreuses années. Les jeunes angolais avaient l’habitude de se rendre à Lisbonne pour chercher un emploi. Mais, aujourd’hui,

ce sont les portugais qui émigrent de plus en plus en grand nombre vers l’Angola, car ce pays possède du pétrole et des diamants qui lui permettent de développer son économie. Voilà ce dont nous avons besoin- des européens émigrant vers nos pays.

PACP: Le cadre de développement pour l’après-2015 fait suite aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD). A l’évidence, tous les OMD n’ont pas été atteints dans le délai imparti. Pourquoi?

OS: La réalisation des OMD dans les pays ACP a été insuf-fisante en raison de la mauvaise gouvernance. Il faut que nous soyons sincères avec nous-mêmes. A vrai dire, au cours de ces 20 dernières années, de nombreux pays n’ont pas obtenu de très bons résultats en matière de gouvernance. La corruption con-stitue l’une de nos faiblesses, de même que la dictature, l’absence de démocratie, les inégalités, la destruction de l’environnement, etc. L’Afrique a besoin de bons dirigeants et d’une élite qui respectent nos constitutions. Ils doivent comprendre que l’Afri-que n’a aucune chance de se développer si cette situation perdure. Fort heureusement, un nombre croissant de dirigeants acceptent leurs défaites électorales et permettent ainsi à d’autres de leur succéder, plutôt que d’essayer de s’accrocher au pouvoir. Je vois venir des changements positifs. Par ailleurs, nous avons man-qué de volonté politique pour favoriser la transformation de nos économies. On voudrait que nos pays demeurent des fournisseurs de matières premières. Toutefois, si nous arrivons à inverser la tendance, nous serons en mesure d’atteindre un grand nombre d’OMD pour l’après- 2015.

En même temps, nous devons rester positifs. Certains de nos partenaires ont eu tendance à concentrer leurs efforts unique-ment sur la “lutte contre l’extrême pauvreté”. Personnellement, je n’aime pas trop cette expression. Plutôt que de se focaliser sur la pauvreté, la maladie et les guerres, pourquoi ne pas être plus positif en parlant de “création de richesses” ? C’est une façon plus optimiste d’envisager les choses, et je suis très confiant quant à l’avenir du Groupe ACP.

Le Bureau

Le Bureau du Comité des ambassadeurs pour la périod 1 août 2014 - 21 février 2015, est composé d’un représentant de chacune des six régions ACP, comme suit : S.E.M. Johnson Weru du Kenya (Afrique de l’Est) ; S.E. Dr Alfredo Lopez Cabral de Guinée-Bissau (Afrique de l’Ouest) ; S.E. Mme Grace Kabwe de Zambie (Afrique australe) ; S.E.M. Ousmane Matar Breme du Tchad (Afrique centrale) ; S.E. Dr Dylan Vernon de Belize (Caraïbes) ; et S.E.M. Joshua Kalinoe de Papouasie-Nouvelle-Guinée (Pacifique). Le Bureau du Comité des ambassadeurs est chargé de la coordination et de l’examen préalable des questions portées à l’attention au Comité des ambassadeurs.

La Troïka comprend le Président en exercice du Comité des ambassadeurs, le Président sortant (S.E. Dr Diodorus Kamala de Tanzanie) et le Président entrant (S.E.M. Roy Mickey Joy de Vanuatu).

Membres des bureax sortant et entrant, juillet 2015.

Page 8: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

8Reportage

RELATIONS ACP-UE

Le partenariat ACP-UE, une priorité pour le nouveau Commissaire au Développement

Le nouveau Commissaire européen à la Coopération interna-tionale et au développement, M. Neven Mimica, a annoncé son intention d’organiser en 2015 un “processus de dialogue” sur le cadre futur des relations de l’UE avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Durant son audience de confirmation en tant que Commissaire désigné au Parlement européen, le 29 septembre 2014, M. Mimica a mis l’accent sur trois priorités de son porte-feuille.

M. Mimica a déclaré que sa principale préoccupation était d’élaborer un “ cadre de développement ambitieux pour l’après-2015” et d’encourager le rôle de leadership de l’Europe en “définissant un programme réellement réformateur”. Parmi les questions clés figurent le financement du développement et les moyens de mise en œuvre des programmes de développement. Il a réclamé des outils financiers innovants, l’inclusion des entre-prises et de la société civile dans la stratégie, et réaffirmé avec force l’engagement des membres de l’UE d’atteindre l’objectif de 0,7% du RNB consacré à l’aide au développement.

L’UE reste un leader mondial en matière de développement international, contribuant à plus de la moitié de l’aide mondiale au développement. Dans ce cadre, l’UE a alloué aux ACP un mon-tant de 31,5 milliards EUR pour la période 2014-2020.

“Ma deuxième priorité consisterait à lancer des négocia-tions pour un cadre post-Cotonou et à renforcer le partenariat stratégique de l’Union avec l’Afrique,” a-t-il ajouté, en faisant référence à l’Accord de partenariat ACP-UE signé à Cotonou en 2000, qui définit les modes de coopération entre l’Europe et 78 pays du Groupe ACP d’Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Pacifique.

“L’Accord de Cotonou actuel est l’accord Nord-Sud le plus complet au monde. C’est un succès sur lequel nous devons nous appuyer. La question n’est pas de savoir si les pays ACP sont encore importants pour nous – ils le sont plus que jamais. La question est de savoir comment concevoir au mieux notre coopération dans l’avenir.”

Etant donné que l’accord actuel arrive à échéance en 2020, le nouveau cadre devra s’adapter aux « nouvelles réalités » et refléter l’issue du processus post-2015, a ajouté M. Mimica

“Le Groupe ACP réfléchit déjà à la marche à suivre. L’Europe doit en faire de même. Nous avons besoin d’une approche améliorée, fondée sur des partenariats forts avec les pays ACP, intégrant des principes de base tels que le respect de toutes les valeurs fondamentales, et tenant compte des réalités spécifiques des pays et des régions.

“Nous devons examiner ensemble la manière de développer notre partenariat. Dans un premier temps, je lancerai un vaste processus de consultation et de dialogue au cours de l’année pro-chaine,” a poursuivi le Commissaire.

La troisième priorité vise à parvenir à une plus grande cohérence politique entre les politiques européennes intérieures et extérieures. La politique de développement doit être “en par-faite harmonie” avec la sécurité, le commerce, la migration, l’aide humanitaire et les politiques étrangères.

M. Mimica a déclaré que la stratégie post-2015 et le cadre post-Cotonou détermineront la politique de développement de la prochaine décennie.

A

ACP et UE s’accordent au sujet du programme pour l’après-2015

Les soixante-dix-neuf États membres du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Groupe ACP) et les 28 membres de l’Union européenne se sont déclarés conjointement en faveur d’un cadre général universel et solide s’articulant autour des objectifs d’éradication de la pauvreté et de promotion su développement durable, et prenant en compte les défis aux-quels les pays ACP sont confrontés ainsi que leurs vulnérabilités spécifiques.

La déclaration a été adoptée lors de la 39ème session du Conseil des ministres ACP-UE tenue les 19 et 20 juin 2014 à Nairobi (Kenya). Elle met l’accent notamment sur la nécessité de régler les questions spécifiques aux pays ACP, en particulier les petits États insulaires en développement (PEID), les pays les moins avancés (PMA), les pays enclavés et les territoires en situation de post-conflit. Elle fait également le constat des défis auxquels les pays à revenu intermédiaire sont confrontés.

Le changement climatique y est considéré comme une des principales menaces pour les États ACP vulnérables. La déc-laration préconise par ailleurs un accent accru sur la nécessité d’assurer des conditions de vie décentes, par le biais notam-ment d’une couverture sanitaire universelle, et une croissance économique inclusive et durable, en utilisant le cadre préconisé comme un outil de réduction des inégalités, de création d’em-plois décents, de promotion d’une consommation et de modèles de production plus durables, et de transformation économique structurelle.

Les États membres ACP et UE exhortent tous les pays et la communauté internationale dans son ensemble à contribuer à la mobilisation de financements pour le programme de dével-oppement pour l’après-2015, sous la forme de fonds publics mais également de flux financiers et d’investissements privés. Ils invitent également les pays développés qui ne l’ont pas encore fait à honorer leur engagement à consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l’aide publique au développement.

La déclaration conjointe rappelle que même si le programme de développement doit constituer un cadre unique et universel, une appropriation et un appui politique au plan national sont indispensables à sa bonne mise en œuvre, de même que la prise en compte des différents capacités et niveaux de développement des pays.

Le nouveau Commissaire européen à la Coopération internationale et au développement, M. Neven Mimica

Page 9: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 9

L’AVENIR DU GROUPE ACP

Feuille de route jusqu’en 2020 et au-delà

Le rapport final du Groupe de travail des Ambassadeurs sur les Perspectives d’avenir sera soumis au Conseil des ministres ACP en décembre 2014, marquant ainsi l’aboutissement des réflexions globales entre de multiples intervenants, qui ont lieu depuis 2011 sur le processus critique de transformation poursuivi actuellement par le Groupe ACP.

Présidé par l’Ambassadeur de Guyana, S.E. Dr. Patrick I. Gomes, ce Groupe de travail a été constitué afin de réexam-iner les activités du Groupe ACP ainsi que ses relations avec l’Union européenne, dans l’optique de renforcer son efficacité en tant qu’organisation internationale visant le développement économique durable pour ses populations dans ses États mem-bres.

Avec l’Accord de partenariat actuel avec l’Europe, qui prend fin en 2020, la suite des événements reste peu claire. Les discus-sions mondiales actuelles sur le programme de développement pour l’après-2015 auront probablement une influence sur les futures formes de coopération.

“[Le rapport] tente de repositionner et de transformer le Groupe des Etats ACP en une organisation inter-gouvernemen-tale dynamique et axée sur les résultats, parfaitement initiée aux défis mondiaux d’un 21e siècle instable et multipolaire,” a déclaré l’Ambassadeur Gomes.

RéformesLe rapport recommande certaines réformes fondamentales,

dont notamment la transformation de l’institution pour en faire un centre et un facilitateur de la coopération Sud-Sud et trian-gulaire. Les propositions incluent la modification de l’Accord de Georgetown afin de renforcer les relations avec les organisations régionales et les communautés économiques ACP, et de fournir des plateformes de collaboration avec les acteurs non-étatiques et les organisations du secteur privé.

De plus, il propose un ensemble bien défini d’axes prioritaires stratégiques pour les activités du Groupe, incluant le commerce, le développement des entreprises et l’intégration; l’Etat de droit et la bonne gouvernance; la justice au niveau mondial et la sécu-rité humaine; et le financement du développement.

Le Secrétariat ACP devrait être remodelé afin de permettre une meilleure coordination, une concentration accrue sur l’analyse des politiques de développement, la programmation et la mobilisation des ressources, ainsi que la communication

stratégique. En termes de financement de l’Organisation, la première pri-

orité est d’encourager les États membres à respecter leurs engage-ments, en plus d’une série de sources de revenus recommandées par le Groupe de travail, telles que les Fonds de dotation/fidu-ciaires, les services de gestion de projet, et la mobilisation des ressources pour l’aide des donateurs de l’UE et d’autres donateurs traditionnels ou “émergents”, entre autres.

Le rapport comporter une feuille de route et un plan d’action pour la mise en œuvre. Les résultats alimenteront les travaux du Groupe des éminentes personnalités ACP, un groupe extérieur de haut niveau composé d’experts et de personnalités politiques émi-nents, qui formuleront aussi des recommandations à l’attention des Chefs d’État et de gouvernement ACP.

“Le Groupe de travail a formulé des perspectives claires et rénovées afin que le Groupe ACP soit “adapté à ses objectifs” dans le cadre de la poursuite de l’éradication de la pauvreté, du développement durable, et de l’intégration équitable des États membres dans l’économie mondiale,” a déclaré l’Ambassadeur Gomes.

Le Groupe de travail sur les Perspectives d’avenir est composé de membres issus des six régions ACP (à savoir, les Ambassadeurs de la Barbade, du Bénin, du Botswana, du Cameroun, de Fidji et des Seychelles, avec la Grenade, le Sénégal, le Malawi, le Congo, le Vanuatu et le Soudan comme membres suppléants), ainsi que des membres de l’Association du personnel ACP.

Seychelles, with Grenada, Senegal, Malawi, Congo, Vanuatu and Sudan as alternate members), as well as members of the ACP staff association.

Ambassadeur Patrick Gomes - Groupe de travail des Ambassadeurs sur les Perspectives d’avenir

Depuis les origines

Signature de la première Convention de Lomé.De gauche à droite: le ministre irlandais des Affaires

étrangères et Président en exercice du Conseil de la Communauté européenne, M. Garret Fitzgerald, le Premier min-istre de Maurice, M. Seewosagur Ramgoolam, et le Président du Togo, S.E. Gnassingbé Eyadéma.

La Convention de Lomé I était un accord sur l’aide et le com-merce entre d’une part, la Communauté européenne (CE) alors composée de 9 membres et, d’autre part, de 46 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), qui a été signé pour la première fois en février 1975 à Lomé, au Togo. Cet accord a été suivi par une série de quatre conventions similaires conduisant à l’Accord de Cotonou ACP-UE de 2000.

© Union Européenne, 2014.

Page 10: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

10Programmes ACP-UE

PROGRAMMES ACP-UE

Observatoire région-al pour la biodiversité et les aires protégées pour l’Afrique centrale

Le Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées (BIOPAMA), a lancé l’Observatoire régional pour la biodiversité et les aires protégées pour l’Afrique centrale, dont OFAC (l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale) est l’institu-tion hôte.

BIOPAMA vise à lutter contre les menaces qui pèsent sur la biodiversité dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifque (ACP), tout en réduisant la pauvreté dans les communautés aux alentours et dans les aires protégées. BIOPAMA est une initiative du Secrétariat ACP financée par le 10ème Fonds Européen de Développement et mise en œuvre par l’UICN, CCR et l’Initiative APA.

L’initiative de l’Observatoire régionale BIOPAMA pour l’Afrique centrale a pour vocation de fournir une meilleure compréhension des tendances et des menaces des aires protégées d’Afrique centrale, afin de faciliter les réponses stratégiques per-tinentes, efficaces et en temps opportun. Elle est mise en œuvre conjointement par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), le Centre Commun de Recherche (CCR) de la Commission Européenne, l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC) et la cellule aires protégées de l’UEMOA-DERE.

Cet observatoire est une contribution significative dans la collecte, le traitement et la diffusion d’informations/données pertinentes sur l’état des aires protégées en Afrique centrale et permettra de renforcer le processus de prise de décision toujours plus efficace.

La 14ème réunion du PFBC (Parteneriat pour les Forêts du Basin du Congo), qui s’est tenu à Brazzaville le 6 Octobre était l’occasion du lancement de l’Observatoire pour la biodiversité et les aires protégées d’Afrique Centrale. Cet observatoire sera logé au sein de l’OFAC (Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale) et mis en œuvre en partenariat avec le RAPAC (Réseau des Aires Protégées d’Afrique Centrale).

Pour plus d’informations: www.biopama.org

UE, ACP, FAO intensi-fient la lutte contre la désertification

L’Union européenne et la FAO viennent de lancer en collab-oration avec le Groupe ACP un programme d’un montant de 41 millions d’euros, en faveur de la gestion durable des terres et la réhabilitation des sols arides et dégradés en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique.

Ce programme intitulé Action contre la désertification est d’une importance cruciale dans la lutte contre la faim et la pauvreté, la promotion de la stabilité et le renforcement de la résilience au changement climatique dans certaines des régions les plus vulnérables du monde.

En Afrique, le programme mise sur l’Initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel. Lancée en 2007, celle-ci est désormais l’initiative phare africaine de lutte contre les effets du changement climatique et de la désertification.

Action contre la désertification continuera à soutenir les com-munautés locales, le gouvernement et la société civile au Burkina Faso, en Ethiopie, en Gambie, au Niger, au Nigéria et au Sénégal, dans la gestion durable et la réhabilitation des forêts et pâturages en zones arides ainsi qu’en matière d’agroforesterie.

Action contre la désertification se concentrera aussi sur Haïti dans les Caraïbes et les îles Fidji dans le Pacifique. Le programme sera un modèle exemplaire de coopération Sud-Sud et tirera profit des leçons apprises de l’Initiative Grande muraille verte en aidant les communautés locales à adopter des pratiques de ges-tion durable des terres et des forêts et en renforçant la capacité des pouvoirs publics et des ONG à soutenir ces efforts.

Action contre la désertification est un programme conjoint FAO et ACP-UE dont le financement comprend 20 millions d’eu-ros du Fonds de développement européen. Il est mis en œuvre par la FAO en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, les gouvernements des pays concernés, le Secrétariat ACP, le Mécanisme mondial de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), les Jardins botaniques royaux de Kew (Royaume-Uni) et la Région wallonne de Belgique, ainsi que d’autres partenaires.

Lancement de l’Observatoire régional pour la biodiversité et les aires protégées pour l’Afrique centrale

Projet FAO sur la désertification. Photo - FAO.

Page 11: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 11

Microfinance & énergie renouvelable

« Nouveaux produits financiers pour un développement durable » est un projet mis en place par MICROFINANZA et ses partenaires, AFMIN (le réseau des IMF du Kenya) et AFRACA (Association africaine de crédit rural et agricole), avec le soutien d’u programme ACP-EU MICROFINANCE.

L’action, mise en œuvre entre juillet 2012 et juillet 2014, avait pour objectif de faciliter la distribution de technologies d’énergie renouvelable grâce à des Institutions de microfinance (IMF) au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Ghana.

L’état des lieux des partenariats existants entre des IMF et des fournisseurs d’énergie verte a d’abord révélé que les ventes de produits financiers dédiés à l’achat d’équipements en énergie renouvelable étaient bien en deçà des prévisions. Ces mauvais résultats s’expliquaient par des coûts opérationnels élevés et par un manque de motivation à la vente des agents de crédits. Par ailleurs, les partenariats IMF / fournisseurs (ou « liens ») ne reposaient pas sur des bases assez solides pour fonctionner réellement.

Plusieurs mois de travail avec 12 «liens» ont permis à MICROFINANZA de conclure que le produit financier pour l’accès aux énergies renouvelables permettaient aux ménages de faire des économies sur son budget énergie. L’achat d’équipement (lampe solaire, installation photovoltaïque, réchaud à charbon, biodigesteur, etc.) n’était donc pas financé par un produit stan-dard, mais par un Produit de Réduction des Dépenses d’Energy (PRDE) . L’argent ainsi gagné sur les dépenses mensuelles du foyer peut financer les coûts de distribution du produit «vert».

Cette approche a été intégrée à un modèle économique appelé Modèle de Distribution du Produit de Réduction des Dépenses d’Energy (MD-PRDE), un ensemble de 8 feuilles Excel destiné à aider les IMF et les fournisseurs à mettre en place un modèle de distribution et de financement viable. MD-PRDE a été testé sur 12 «liens» dans les 4 pays de mise en œuvre de l’Action. Les «liens» ont confirmé que l’outil leur avait permis de mieux définir leurs partenariats, même si la traduction de cette bonne relation de travail en une augmentation des ventes des produits financiers verts demande du temps.

L’action cofinancée par ACP-EU MICROFINANCE s’est terminée en juillet 2014. Même si beaucoup reste à faire, le Programme croit à la valeur d’exemple de cette Action pilote innovante. MICROFINANZA est maintenant en mesure dévelop-per MD-PRDE à plus large échelle, avec des IMF et des fournis-seurs de plus grande taille, d’attirer des capitaux d’amorçage pour le projet et des investisseurs sociaux pour son déploiement..

Source: Bulletin ACP-UE Microfinance.Pour plus d’informations: www.acpeumicrofinance.org

Participants à la 19e réunion du COS-coton (Comité d’Orientation et de Suivi sur le coton - Steering and Follow up Committee on Cotton) à la Maison des ACP à Bruxelles.

10e anniversaire du partenariat UE-Afrique sur le coton

Le partenariat UE-Afrique sur le coton, financé par l’envel-oppe Intra-ACP du Fonds européen de développement, a vu le jour il y a 10 ans. De 2004 à 2014, l’Union européenne et ses Etats membres ont apporté quelque 400 millions € au développement du secteur africain du coton, ce qui équivaut à près de 70% de l’aide totale des principaux donateurs en faveur de ce secteur.

Les avantages acquis en matière de développement dans le cadre du Partenariat UE-Afrique sur le coton ont été mis en exer-gue lors de la 19e réunion du COS-coton (Comité d’Orientation et de Suivi sur le coton - Steering and Follow up Committee on Cotton) à la Maison des ACP à Bruxelles, en juillet. Le programme vise à favoriser une amélioration durable de la compétitivité, de la valeur ajoutée et de la viabilité des chaînes de valeur africaines du coton, afin d’optimiser l’impact sur le revenu des producteurs. L’aide de l’UE est fournie à 28 pays ACP producteurs de coton par le biais de subventions, d’une expertise à court terme, et de projets mis en œuvre par la FAO (formation, renforcement des capacités) et le CCI (planification stratégique sur la mobilisation des ressources, plaidoyer politique et veille concurrentielle).

La réunion de Bruxelles, présidée par l’Ambassadeur du Bénin à Bruxelles, S.E M. Charles Todjinou, s’est penchée sur la ques-tion du coton et les négociations commerciales après la dernière conférence ministérielle de l’OMC à Bali. Les participants ont également pris connaissance des rapports sur l’état d’avance-ment des programmes de soutien dans le cadre du Partenariat UE-Afrique sur le coton, ainsi que de la situation des stratégies régionales sur le coton, et des principales activités des organisa-tions africaines de commerce du coton.

Pour plus d’informations: www.coton-acp.org

Page 12: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

12PLEINS FEUX SUR LES REGIONS

PLEINS FEUX SUR LES REGIONS

Renforcer la résilience des PEID – un point de vue des Caraïbes

Pendant longtemps, les pays insulaires ont mis à profit leur géographie particulière, leur climat tropical, leur éloignement et leurs cultures dynamiques pour attirer des touristes du monde entier à la recherche d’une “escapade” rapide.

Pourtant, au-delà du sable et du soleil, les communautés locales mènent une existence difficile en raison des défis partic-uliers liés à la petite taille des îles et, dans le cas du Pacifique, à leur isolement relatif.

“En 2004, à Grenade, l’ouragan Ivan nous a coûté en l’es-pace de 20 heures l’équivalent de deux années de PIB (produit intérieur brut) “, affirme Dr Len Ishmael, ambassadeur des États des Caraïbes orientales auprès de l’Union européenne, et person-nalité influente à Bruxelles pour ce qui est des questions relatives aux petits États insulaires en développement (PEID).

Les risques accrus d’inondation, de sécheresse, de phénomène climatique extrême et d’élévation du niveau des mers ne sont que quelques-unes des conséquences du changement climatique, phénomène qui représente la plus grande menace à long terme pour la survie même des PEID.

Par ailleurs, l’éventail limité des ressources, la grande dépen-dance vis-à-vis du commerce international, la forte exposition aux chocs exogènes et les coûts élevés de transport et de com-munications constituent également un frein au développement durable des pays insulaires, qui représentent près de la moitié des membres du Groupe des États ACP.

“Lorsque les objectifs du millénaire pour le développement ont été identifiés pour la première fois en 2000, les Caraïbes ont dû se battre afin qu’ils soient adaptés aux besoins de la région. Certaines des variables, dont notamment l’accent mis sur l’extrême pauvreté, n’étaient pas pertinentes pour nous. Nous devions décider si ces objectifs étaient des références plafonds ou planchers”, a expliqué Dr Ishmael.

Évoquant la 3e Conférence internationale sur les petits États

insulaires tenue récemment en septembre à Samoa – pays qui, en 2009, a été lui-même victime d’un raz-de-marée dévastateur qui a fait plus de 140 victimes et aggravé l’impact de la crise financière mondiale sur les îles - Dr Ishmael estime que les plus grandes difficultés rencontrées par la région se situent au niveau de l’accès aux financements en vue d’appuyer le développement et du manque inhérent de résilience économique.

En quête de résilienceLe paradoxe auquel doivent faire face la plupart des écono-

mies caribéennes réside dans leur classement par les institutions internationales dans la catégorie des pays à “revenu intermédiaire de la tranche supérieure”, ou une catégorie supérieure, sur la base de leur produit intérieur brut (PIB). (Haïti est le seul pays à “faible revenu” et Guyana le seul à “revenu intermédiaire de la tranche inférieure”.

La croissance du PIB est, dans une large mesure, le fruit d’investissements judicieux dans les structures socioéconomiques et de programmes agricoles très efficaces et particulièrement lucratifs dans les années 1970 et 1980, grâce à un accès spécial et différencié aux marchés européens.

Malheureusement, ces statistiques n’ont pas eu d’effet automatique sur le niveau de résilience économique.

Dr Ishmael cite le cas de St-Kitts-et-Nevis qui, bien qu’ayant un des PIB/habitant les plus élevés parmi les PEID, a été à un moment l’un des pays les plus endettés du monde.

La crise financière mondiale, qui a commencé en 2008, a également plongé la région Caraïbes dans une grave récession économique, au point qu’elle risque de perdre ses acquis en termes d’infrastructures sociales obtenus dans les années 1970 et 1980.

Parallèlement, et pour ne citer qu’un exemple des effets du changement climatique, certains pays sont en train de voir leurs plages célèbres disparaître du fait de l’élévation du niveau de la mer, et avec elles les recettes générées par le tourisme.

En dépit de ces défis, les PEID continuent de grimper les marches de l’échelle économique, essentiellement sur la base de leur PIB - un constat que Dr Ishmael qualifie de “peu réjouissant et inquiétant”.

“Le passage d’une catégorie à une autre sur la seule base du PIB ne tient aucun compte de la vulnérabilité et du manque de résilience économique des PEID, qui sont pourtant bien réels. Le PIB peut reposer sur un seul secteur bien solide qui, en cas de difficultés, met en danger l’ensemble du pays”, a-t-elle souligné.

Par l’intermédiaire du Groupe ACP, les États caribéens se sont farouchement opposés à l’approche de l’Union européenne fondée sur la différenciation, consistant à réserver principalement l’aide aux “plus pauvres des pauvres”, c’est-à-dire les pays les moins avancés. Pour de nombreux PEID qui semblent mieux tirer leur épingle du jeu en termes de PIB, cela pourrait signifier un accès plus limité aux financements européens pour le développement, une réduction de l’appui à leur développement durable à long terme et, partant, de leur capacité à rebondir après une crise économique.

Des modèles locaux Les pays insulaires continuent toutefois de réfléchir à des

moyens novateurs pour fortifier leurs économies.Ainsi, neuf pays des Caraïbes orientales se sont réunis pour

concevoir un “modèle local” d’intégration régionale avec une monnaie commune, une Cour suprême commune, une autorité commune pour l’aviation régionale et une autre pour les télécom-munications, une Assemblée parlementaire régionale et un Secrétariat permanent. Connue sous le nom d’Organisation des Etats des Caraïbes orientales (OECO), cette institution œuvre à l’harmonisation économique ainsi qu’à la promotion de la bonne gouvernance dans les pays et d’une responsabilité et une obliga-tion partagées en cas de catastrophe naturelle.

S.E Dr Len Ishmael, Ambassadeur des États des Caraïbes orientales .

Page 13: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 13

“En tant que OECO, nous pouvons proposer collectivement, dans un certain nombre de domaines, des services que les pays n’auraient pas été en mesure de fournir à titre individuel”, déclare Dr Ishmael, qui a été Directrice générale de l’OECO pendant 10 ans, de 2003 à 2013.

Elle ajoute que pour les PEID, le plus important c’est de progresser en tant que groupe unifié et distinct. L’unité de plus en plus forte de ces pays constitue peut-être la meilleure illustration de ce progrès, puisque l’existence des PEID en tant que groupe distinct a été reconnue en 1992. Cette reconnaissance a été suivie de la finalisation du Plan d’action de la Barbade de 1994, de la Stratégie de Maurice de 2004 et, plus récemment, de l’adoption en 2014 de la Feuille de route de Samoa identifiant les principaux domaines prioritaires des PEID en matière de développement durable.

Il est essentiel que les problématiques auxquelles sont con-frontés les PEID aient une résonance dans les différents Sommets internationaux et dans différentes enceintes, de sorte que ces pays puissent progresser dans la mise en œuvre de leur programme”, conclut Dr Ishmael.

.

St.Lucie, Caraibes. Photo: Wikipedia

Déclaration des ministres ACP sur les petits Etats insulaires

Lors de la 99e session du Conseil tenue en juin à Nairobi, au Kenya, Les ministres des États membres du Groupe des états d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont instamment demandé à la communauté internationale de renouveler son engagement à corriger les vulnérabilités dont souffrent les Petits États insulaires en développement (PEID).

Les 17 et 18 juin, le Conseil des ministres ACP a publié à Nairobi une déclaration reconnaissant les 37 États membres des ACP considérés comme des PEID. Les ministres ont déclaré que les PEID représentaient un “cas particulier en matière de dével-oppement durable,” tout en notant la persistance et le caractère unique de vulnérabilités telles leur petite taille, de maigres res-sources et une base d’exportation restreinte, des niveaux élevés de pauvreté et d’endettement, l’éloignement, l’exposition accrue aux défis environnementaux mondiaux et aux chocs extérieurs, et les problèmes d’accès à l’énergie.

La déclaration soulignait que la fréquence et l’intensité plus élevées des catastrophes naturelles dues au changement clima-tique requiert également des moyens et des outils en vue d’une approche préventive à l’égard des catastrophes naturelles au plan international.

Les ministres ACP ont demandé aux nations développées de respecter leur promesse de consacrer 0,7% du Revenu national brut (RNB) à l’aide au développement. Ils ont également vive-ment recommandé de maintenir le financement du développe-ment pour les PEID qui ont réussi à passer du statut de pays à revenu moyen à celui de pays à revenu moyen supérieur (basé sur le PIB), mais restent confrontés à des vulnérabilités uniques qui pourraient menacer ces progrès.

En marge...___________________________________

Le 31 août 2014, le Sous-secrétaire général ACP en charge du Développement économique durable et du Commerce, M. Achille Bassilekin III, a participé, à Samoa, à une pré-conférence du Forum des partenariats du secteur privé, dans la perspective de la 3e Conférence internationale sur les Petits Etats insulaires en développement.

Page 14: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

14CONTRIBUTION/ PERSONNALITES

CONTRIBUTION

Cultural industries at the heart of sustainable development

Michele Dominiue Raymond

Pas de futur sans culture : cette assertion ne s’inscrit pas dans une logique de promotion du Programme ACP-UE d’appui aux secteurs culturels (ACPCultures+), plus qu’un cri c’est une profession de foi.

C’est une croyance qui recèle toute la philosophie, la vision, l’essence fondamentale qui sous-tend son objectif de réduire la pauvreté par la structuration et la consolidation des industries créatives des pays membres du Groupe ACP. Au-delà du soutien à la création, à la production de biens et de services culturels,

ainsi qu’à un accès renforcé aux marchés idoines exigeant un renforcement des capacités des acteurs, opérateurs et entrepre-neurs culturels, c’est bien l’effet positif et l’emprise remarquable du secteur quant à sa contribu-tion au développement durable qui est le point de mire.

Depuis 2000, le Groupe ACP finance les activités liées à l’art en Afrique sub-saha-rienne, dans les régions des Caraïbes et du Pacifique fort du postulat que la culture, les industries créatives portent un potentiel avéré de diver-sification économique. Aussi,

elles doivent être placées au cœur même de tous les dispositifs visant à créer de l’emploi, à augmenter le taux de la croissance économique et le flux des échanges commerciaux.

Cet exemple tend à cristalliser la nécessité de maintenir et surtout d’accroître, de manière substantielle, le soutien financier aux créateurs afin qu’ils puissent tirer profit du fait que les biens et services créatifs représentent le secteur le plus dynamique du commerce mondial. Comme l’atteste la CNUCED, son expansion est la plus rapide dans l’économie globale avec un taux de crois-sance de 13.9% en Afrique.

La montée en puissance de l’Afrique est incontestable, toutes les prévisions des économistes de renom l’attestent. Néanmoins, la chaîne de valeur des industries créatives ne doit surtout pas être marginalisée ni négligée. Si les professionnels de la culture en Afrique innovent, bousculent et déploient toute leur énergie et leur passion pour faire vivre leurs arts, il est impératif de donner une impulsion continue à la production et à la diffusion de la culture, tout en établissant les réglementations nécessaires à garantir les droits de propriété intellectuelle. Ce faisant, la culture pourra continuer à remplir ses nobles fonctions qui sont celles de générer de la richesse, de l’emploi, de la diversité, des valeurs, du sens et de l’identité.

Source: Cultures with Vivendi.

Michèle Dominique Raymond est le Sous-secrétaire générale ACP, Département des Questions politiques et du Développement humain.

PERSONNALITES

En mémoire de l’Ambassadeur du Fidji S.E.M. Peceli Vocea

Le corps diplomatique ACP à Bruxelles a pleuré la perte tragique de l’un de ses membres éminents, S.E. Peceli Vocea, ambassadeur de Fidji auprès de l’Union européenne et du Royaume de Belgique. En poste pour un deuxième mandat depuis 2009, il s’est éteint le 26 juin 2014 à l’âge de 46 ans.

S.E. Peceli Vocea était le Président en exercice du sous-comité des Questions politiques, sociales, humanitaires et culturelles du Comité des ambassadeurs ACP. En outre, il était le représentant de la région Pacifique au sous-comité du Financement du dével-oppement, et un membre actif du sous-comité ACP du Sucre, du groupe de travail des ambassadeurs sur les Perspectives d’avenir du Groupe ACP, ainsi que du groupe de travail sur les préparatifs du 8ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement ACP.

Par ailleurs, l’ambassadeur de Fidji a présidé, en 2012, le sous-comité du Commerce et des Produits de base et, à ce titre, il a supervisé les préparatifs des réunions du Comité ministériel commercial ACP et du Comité ministériel commercial mixte ACP-UE, qui se sont tenues sous la présidence de l’Honorable Aiyaz Sayed-Khaiyum, Garde des Sceaux et ministre de l’Industrie et du Commerce de Fidji.

Au cours de sa brillante carrière qu’il a menée au sein de la fonction publique de son pays pendant 23 ans, dont deux passés en détachement auprès de la Banque mondiale, S.E. Peceli Vocea a notamment occupé les postes de Secrétaire permanent du ministère des Finances et de la Planification, Secrétaire perma-nent du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Aviation civile et de Président des Conseils d’administration de la Banque de réserve, de l’Autorité des recettes et des douanes et de l’Office du Commerce et de l’Inves-tissement de Fidji.

L’ambassadeur Vocea laisse le souvenir d’un membre travail-leur, engagé et estimé de la famille des ambassadeurs des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à Bruxelles, d’un fervent défenseur des questions touchant la région Pacifique, notamment les petits États insulaires en développement (PEID), et d’une personnalité très appréciée au sein de la communauté des ressor-tissants des îles du Pacifique à Bruxelles.

Le Secrétaire général ACP, S.E. Alhaji Muhammad Mumuni, s’est rendu ce matin au domicile du défunt à Kraainem pour présenter personnellement ses con-doléances à la famille éplorée, au nom du Groupe ACP. Il a décrit le défunt comme un illustre représentant de son pays et un éminent plénipo-tentiaire parmi ses pairs.

L’ambassadeur Vocea laisse son épouse Vasiti et cinq enfants.

Page 15: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

HORIZONS No 2 septembre – décembre 2014 15

PERSONNALITES

L’accueil et les départs

Ambassadeur des Iles Salomon S.E.E. Moses Kouni Mose

Ambassadeur de la Gambie S.E Mme. Teneng Mba Jaiteh

Ambassadeur du Djibouti S.E M. Omar Abdi Said

Ambassadeur de l’Eritree S.E M. Negassi Kassa Tekle

L’Ambassadeur du Cabo Verde S.E.Mme.. Maria de Jesus Veiga Miranda Mascarenhas et l’Ambassadeur du Cuba S.E.Mme. Mirtha Maria Hormilla Castro ont dit adieux au Comite des Ambassadeurs ACP en octobre 2014.

Ambassdeur du Togo S.E.M. Hubert Kokou Nayo M’Beou

Le Secretaire general ACP avec S.E M Félix-Kodjo Sagbo du Togo et S.E.Dr. Brave Ndisale du Malawi qui ont terminé leur période de service en juin 2014.

Ambassadeur de la Mauritania S.E.M. Mohamedoun Daddah

Le Comité des ambassadeurs ACP a accueilli deux nouveauxcollègues dans le deuxième trimestre de 2014.

Ambassadeur du Somalie S.E.M. Al Said Faqi

Nouveau Sous-secrétaire générale ACP, Département de l’Administration, Finance et des ressources humaines Mme. Ivy Chaza

Le Comité des ambassadeurs a dit adieu à plusieurs pairs dans les mois précédents.

Page 16: HORIZONS N°2 - African, Caribbean and Pacific Group of States · HORIONS No 2 septembre – décembre 2014 1 HORIZONS N°2 HORIZONS N°2 Le Bulletin ACP septembre – décembre 2014

16Last Word | Announcements | Upcoming Events

DERNIER MOT— Les épouses des Ambassadeurs donnent 11 000 € aux com-munautés dans le besoin L’Association des Epouses des Ambassadeurs des ACP a remis

des dons à des bénéficiaires au Rwanda et au Burkina Faso, pour un montant total de 11 000 € collecté essentiellement grâce au dîner annuel du gala de charité organisé par l’Association au

début de cette année, à l’hô-tel Sheraton.

“Les fonds contribueront à aider les femmes vul-nérables dans les zones rurales du Burkina Faso, en particulier les femmes maltraitées. Ils apporteront également une aide aux ménages monoparentaux

dirigés par des femmes au Rwanda, afin de promouvoir

la paix et l’égalité tout en améliorant la qualité de vie de ces familles,” a déclaré Mme Smangele Nkosi, épouse de l’Ambas-sadeur Mxolilsi Nkosi d’Afrique du Sud, qui a présidé cette Association jusqu’en septembre 2014.

Les chèques ont été remis au cours d’une réunion du Comité des Ambassadeurs, en juillet, à l’Organisation Panafricaine des Femmes du Burkina Faso et au Réseau Culturel Sangwa, au Rwanda. Ils ont reçu respectivement 5 000 € et 6 000 €.

L’Organisation Panafricaine de Femmes, aussi connue sous le nom de POWA, a été fondée en 1962 afin de renforcer le pouvoir d’action des femmes dans les zones rurales, grâce à des programmes ciblés tels que la promotion des droits civils, la production de recettes, le soutien au VIH et l’alphabétisation. Le POWA du Burkina a vu le jour en 1990, bien que son efficacité ait été entravée par l’absence d’infrastructure physique et d’équi-pements. Le soutien de l’Association des Epouses contribuera à la création d’un bureau d’administration du POWA au Burkina Faso, et au paiement des frais généraux budgétisés.

Le second projet, le Réseau Culturel Sangwa, est une organi-sation non-gouvernementale fondée en 2006 avec pour mission d’aider les ménages à accéder aux besoins de base et à encourager la paix, la sécurité et le développement socio-culturel. Le projet vise à éduquer et à sensibiliser les mères célibataires aux dangers de la guerre, et il encourage le dialogue entre les parents et les enfants de ménages dirigés par des femmes, afin d’encourager la paix et l’équité dans les communautés tout en améliorant leurs conditions de vie.

L’Association des Épouses des Ambassadeurs ACP réunit des représentantes des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique basées à Bruxelles. Le groupe organise des événements annuels de collecte de fonds pour des causes charitables, coordonnés par la Présidente actuelle, Mme Lilian Leuelu de Tuvalu.

Pour plus d’informations: [email protected]

Le Groupe desétats d’Afrique,des Caraïbeset du Pacifique

La délegation du Burkina Faso recoit une donation de l’Association des Epouses des Ambassadeurs