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LETTRE DINFORMATION DU GROUPEMENT FRANÇAIS DES ENTREPRISES DE RESTAURATION DE MONUMENTS HISTORIQUES HORIZONS GMH — N°1 1 Horizons GMH Editorial Nos métiers, Nos idées, Nos projets. Nous vous souhaitons la bienve- nue sur le premier numéro de ce journal. La conception de cette parution ré- pond au besoin maintes fois exprimé par nos entreprises de communi- quer sur leur savoir faire et d’infor- mer autant que s’informer sur les innovations techniques en matière de restauration, sur les formations adéquates ainsi que sur la trans- mission des connaissances et, de fa- çon plus générale, sur la vie de ce monde très particulier qu’est celui des Monuments Historiques. Pourquoi «Horizons» GMH ? Parce que, pour nous, l’avenir des monuments est intimement lié à ce- lui des entreprises de restauration. Dépositaire de l’art des grands bâ- tisseurs, chaque compagnon travaille à faire évoluer ses connaissances en association avec tous les corps de métier concernés pour faire perdu- rer un témoignage architectural por- teur de valeurs identitaires fortes. Le GMH est le porte parole de ces entreprises et s’emploie à inscrire cette volonté d’adaptation dans un contexte parfois très compliqué. Ma mission en tant que président du groupement revêt de multiples engagements dont celui de dé- fendre les intérêts de nos profes- sions et d’alerter sur les difficultés du secteur. C’est pourquoi, forcée par l’actua- lité, notre première publication ne satisfera pas, comme nous l’es- comptions, le seul désir de faire par- tager notre passion car nous devons DOSSIER Horizons GMH n°1 juillet 2006 www.groupement-mh.org POUR MIEUX NOUS CONNAÎTRE suite page 2 Une richesse et des perspectives inespérées ! Loin d’être le gouffre financier qu’on pourrait supposer à première vue, les sommes investies dans la restauration du patrimoine bâti entraînent non seu- lement des retombées considérables en matière d’emploi et de richesses économiques mais permettent égale- ment l’appropriation d’une identité cul- turelle régionale forte. … À la condition que se développent les synergies nécessaires à la conservation et à l’utilisation… Claude Méton, la passion MH En passant sa vie sur les toits des plus beaux monuments de France, Claude Méton illustre parfaitement la passion MH. PATRIMOINE UN HOMME, UN MÉTIER, DES CHANTIERS Lire page 5 & 6 Lire page 7 Vous souhaitez recevoir régulièrement la lettre “Horizons GMH”. Merci de nous envoyer vos coordonnées e-mail à : [email protected] en matière de gestion des risques pour les m.h. C'est qui le patron ? j'sais pas trop... ça doit être Saint-Pierre !!! Une inertie qui sonne le glas des monuments Baisse des crédits, application de la LOLF, décentralisation, révision des mesures fiscales, toutes ces modifications sont propulsées, sans paliers de décom- pression, dans les MH et leur applica- tion provoque une onde de choc capable d’ébranler jusqu’aux monu- ments eux-mêmes… Des conséquences à tous les niveaux : Perte des qualifications, des savoir-faire, de la confiance… Tous les interlocuteurs MH sont complètement désorientés : DRAC, ACMH, vérificateurs, collectivités territoriales, entreprises et… monu- ments ! Les casques blancs Dossier pages 2 à 4

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Page 1: Horizons Horizons GMH GMH

LETTRE D’INFORMATION

DU GROUPEMENT FRANÇAIS

DES ENTREPRISES DE RESTAURATION

DE MONUMENTS HISTORIQUES

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Horizons GMH

Editorial

Nos métiers,Nos idées,Nos projets.Nous vous souhaitons la bienve-nue sur le premier numéro de cejournal.La conception de cette parution ré-pond au besoin maintes fois exprimépar nos entreprises de communi-quer sur leur savoir faire et d’infor-mer autant que s’informer sur lesinnovations techniques en matièrede restauration, sur les formationsadéquates ainsi que sur la trans-mission des connaissances et, de fa-çon plus générale, sur la vie de cemonde très particulier qu’est celuides Monuments Historiques.

Pourquoi «Horizons» GMH?Parce que, pour nous, l’avenir desmonuments est intimement lié à ce-lui des entreprises de restauration.Dépositaire de l’art des grands bâ-tisseurs, chaque compagnon travailleà faire évoluer ses connaissances enassociation avec tous les corps demétier concernés pour faire perdu-rer un témoignage architectural por-teur de valeurs identitaires fortes. Le GMH est le porte parole de cesentreprises et s’emploie à inscrirecette volonté d’adaptation dans uncontexte parfois très compliqué. Mamission en tant que président dugroupement revêt de multiples engagements dont celui de dé-fendre les intérêts de nos profes-sions et d’alerter sur les difficultésdu secteur.C’est pourquoi, forcée par l’actua-lité, notre première publication nesatisfera pas, comme nous l’es-comptions, le seul désir de faire par-tager notre passion car nous devons

DOSSIER

Horizons GMHn°1 juillet 2006

www.groupement-mh.org

P O U R M I E U X N O U S C O N N A Î T R E

suite page 2

Une richesse et des perspectives inespérées !

Loin d’être le gouffre financier qu’onpourrait supposer à première vue, lessommes investies dans la restaurationdu patrimoine bâti entraînent non seu-lement des retombées considérablesen matière d’emploi et de richesseséconomiques mais permettent égale-ment l’appropriation d’une identité cul-turelle régionale forte.… À la condition que se développent lessynergies nécessaires à la conservation età l’utilisation…

Claude Méton, la passion MH

En passant sa vie sur lestoits des plus beauxmonuments de France,Claude Méton illustreparfaitement la passionMH.

PATRIMOINE UN HOMME, UN MÉTIER, DES CHANTIERS

Lire page 5 & 6

Lire page 7

Vous souhaitez recevoir régulièrement la lettre “Horizons GMH”.Merci de nous envoyer

vos coordonnées e-mail à :[email protected]

en matière de

gestion des risques

pour les m.h.

C'est qui le

patron ?

j'sais pas trop...ça doit être

Saint-Pierre !!!

Une inertie quisonne le glas des monuments Baisse des crédits, application de la LOLF,décentralisation, révision des mesuresfiscales, toutes ces modifications sontpropulsées, sans paliers de décom-pression, dans les MH et leur applica-tion provoque une onde de choccapable d’ébranler jusqu’aux monu-ments eux-mêmes…

Des conséquences à tous les niveaux :

Perte des qualifications, des savoir-faire,de la confiance… Tous les interlocuteursMH sont complètement désorientés :DRAC, ACMH, vérificateurs, collectivitésterritoriales, entreprises et… monu-ments !

Les casques blancs

Dossier pages 2 à 4

Page 2: Horizons Horizons GMH GMH

L’écosystème patrimonial en dangerL’attribution des marchés de res-tauration fait partie d’une organi-sation très lourde dans laquellenos entreprises spécialisées ontdû se plier à des contraintesadministratives pesantes. L’État,en souhaitant se décharger surles propriétaires privés et les col-lectivités locales d’une grandepartie des interventions sur lesmonuments historiques a pris uncertain nombre de mesures quiont embrouillé beaucoup dedécisions. En intervenant dans uncontexte d’économie budgétairedrastique, ces réformes, à effetstrès lents, ont fortement perturbéle système.Nos entreprises ont lancé de mul-tiples cris d’alarme sur les dan-gers du désengagement de l’Étatet d’un budget résolument insuf-fisant pour les monuments.Aujourd’hui, la réalité de la baissedes crédits se traduit pour ellespar une absence quasi totaled’appels d’offres et des chantiersarrêtés un peu partout en France.

Plusieurs centaines de chantiers sont ou vont être

prochainement arrêtés !

Les conséquences sont multipleset peut-être irréversibles. Cettesituation risque de déséquilibrerl’ensemble de la chaîne patri-moniale.

Apprentissage compromis :La disparition des chantiers surlesquels peuvent se transmettreles techniques et la connaissancedes matériaux spécifiques metgravement en péril l’apprentis-sage pour l’ensemble de nosentreprises MH.

En ne pouvant plus embaucherdepuis 3 ans, nous avons déjàlourdement handicapé à l’inté-rieur de nos entreprises notreprincipe de maintien d’une pyra-mide des âges capable d’assurerla transmission des connais-sances et de l’état d’esprit propreà la qualité de notre travail.

Perte des qualificationsL’absence d’appels d’offremenace l’existence des métiersde la conservation-restaurationde notre secteur pour lesquelsune reconversion est impossibledu fait de la spécificité de leurscompétences en matière derestauration d’ouvrages monu-mentaux. Quant aux entreprisesqui en ont la possibilité, lestravaux de substitution sur desouvrages de construction repré-sentent une mauvaise utilisationdes compétences et risquent àterme de décourager les compa-gnons.

Entreprises piégéesLes arrêts de chantiers se tradui-sent pour nos entreprises par unemise au chômage techniqueextrêmement brutale (elles sontprévenues de l’arrêt parfoisseulement 3 semaines avant de

faire état de la situation difficile danslaquelle se trouve le monde MH.Nos métiers ont en commun une exi-gence de qualité et une recherche per-manente de techniques innovantes.Mettre nos compétences au servicedes monuments du patrimoine signi-fie pour nous tous l’obligation de leurcommunication, et notre préoccupa-tion commune est de former les com-pagnons qui interviendront demain surl’héritage architectural français.Aujourd’hui, nous sommes dans l’im-possibilité de le faire, faute des chan-tiers que l’État n’ouvre plus pourrépondre à des choix budgétaires quipénalisent les monuments français.

Tous les acteurs du patrimoine bâtipartagent un même respect des ou-vrages et la volonté de garder intactsces témoignages architecturaux pourles générations futures. Notre but n’estpas de participer à une bataille dechiffres sur la baisse des crédits maisd’engager ensemble un débat cons-tructif autour de l’avenir. Nous nous retrouverons dans un pro-chain numéro avec, je l’espère, demeilleures nouvelles et pourrons alorsnous consacrer aux thèmes qui noussont chers : la formation, la transmis-sion, l’innovation !

Christophe EschlimannPrésident du GMH

un échafaudage

laissé enplace coûteplusieurs milliers d’euros

(pour rien) !

Il faut plus de10 anspour

former uncompagnon !

Editorial (suite)

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Les monuments enpanne de chantiers

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BILLET D’HUMEUR

Notre métier? Banquiers !Que ceux d’entre nous qui se présentent encore commeentrepreneurs derestauration de MonumentsHistoriques n’hésitent pas

à modifier leur carte de visite… un beau métier que celui de Banquier des Monuments historiques ! Il consiste en une création de monnaienon suivie d’inflation puisque l’argentne circule pas ! Par notre activité de bénévoles, nous participons à la sauvegarde du patrimoine…Dans Patrimoine, on entend le mot Patrieau sens fort et noble, et… moine : parnature, détaché des biens matériels.Nous sommes donc, chers frères de laRestauration, invités à prier autour desédifices pour qu’ils ne s’écroulent pas…Noble tâche que la notre !

Page 3: Horizons Horizons GMH GMH

Les DRAC, elles, essayent dumieux qu’elles peuvent, de gérerles urgences et d’amortir les à-coups des absences de créditspar un lissage des programma-tions. La situation les contraint àune grande prudence qui se tra-duit par le lancement de très peude nouvelles opérations.

Les ACMH et les vérificateurssubissent eux aussi les consé-quences des arrêts de chantiersun peu partout dans le pays etcertains se voient forcés de licen-cier leur personnel.

La restauration des centres-villes, indispensable au maintiend’une cohésion citadine, va trèscertainement pâtir d’une remiseen cause des avantages fiscauxde la loi Malraux qui risque de décourager les éventuelsinvestisseurs capables de pallieraux carences de l’État.

Les collectivités territorialesse retrouvent en première ligneface à l’arrêt brutal des obligationsqu’a l’État d’assurer l’entretien desmonuments du patrimoine archi-tectural de la France. Alors que ladécentralisation n’est encorequ’une proposition d’expérimen-

tation, les régions vont devoir fairel’analyse de l’urgence de la valo-risation de leur patrimoine enmême temps que le constat alar-mant de l’état de leurs monu-ments. Pour l’instant, aucunecandidature ferme n’a été dépo-sée pour expérimenter les trans-ferts de compétences de gestiondes monuments.

Les propriétaires privés ont demoins en moins de capacités àentretenir leurs bâtiments.Beaucoup s’interrogent aussi surla maîtrise d’ouvrage qu’ils vontdevoir assumer ainsi que sur lafaçon dont les subventions del’État vont leur être versées unefois les chantiers commandés.

Les monuments quant à eux…

Des répercussions à tous les niveaux

700emplois de haute

qualificationont déjà disparu !

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les monuments en panne de chantiers (suite)

Le danger est de perdredéfinitivement les

connaissances ancestralescapables de préserver lecapital bâti en respectant

l’intégrité de son témoignagearchitectural.

Comment expliquer

la tourmentedans laquellese trouventnos entre-

prisessi, comme on nous l’affirme,

les moyensétaient en

augmentation?

devoir quitter les lieux…) impossibleà juguler rapidement. Dans certainesrégions sinistrées, les entreprises derestauration ont dû se séparer decompagnons de très haut niveau etces décisions de licenciement, outrele grave problème humain qu’ellesposent, vont accélérer la perte dusavoir faire indispensable à laconservation des monuments.

Perte de confiance

En faisant les frais des choix budgé-taires d’un État devenu impécunieux,nous avons conscience que seferment progressivement les pers-pectives d’amélioration, car lacomplexité du système empêcherait,si elle devenait possible, la remiseen route rapide des travaux sur lesmonuments. Un chantier, même s’ilétait lancé aujourd’hui, ne démarre-rait pas avant l’automne et beau-coup de nos entreprises n’ont plusles moyens d’attendre ! En confon-dant efficacité et brutalité, l’État amis en grand péril les entreprises derestauration car, le temps que sesréformes aboutissent, un certainnombre d’entre elles auront proba-blement disparu !

Une réforme qui prend son temps alors que les entreprises n’en ont pas !

La décision de l’État d’épurer lesmarchés notifiés se traduit par unarrêt des commandes de travauxpuisqu’en consacrant l’essentiel descrédits au paiement des engage-ments précédents, elle oblige àdifférer la plupart des nouvellesopérations !En plus de cette panne de moyens,les entreprises ont une grandeappréhension des effets de la LOLFqui, en autorisant, par le principe dela fongibilité, le transfert des créditsnon consommés sur d’autres actionsdu même programme, risque depriver les travaux de restauration definancements qui seront absorbéspar des secteurs plus médiatiques.

À ce jour, seule la régionPACA et 3 départements seseraient déclarés intéressés

mais sans encore faire une demande ferme.

DOSSIER

suite de la page 2

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Va-t-il falloirque nous enarrivions àboycotter les fameusesjournées dupatrimoinepour que le public mesure lesrisques quipèsent surson apanagearchitectural ?

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… les monuments quant à eux…

42 059 monuments historiquesinscrits ou classés

400 000 monuments dignesd’intérêts dont l’immense majorité ne sont pas classés ou inscrits, ni même répertoriés.

Il est évident qu’un monu-ment dont on néglige l’en-tretien ne va pas s’effondrer

du jour au lendemain comme ilest évident que la dégradation setraduira à plus ou moins brèveéchéance par des réparationsbeaucoup plus onéreuses etbeaucoup plus délicates.Parmi les monuments classés,20% seraient en péril (commis-sion Bady) soit 2800 au total.

Article 10 de la charte de Venise

«Faire de la conservation un élément majeur

en matière de culture.»

L’État avait fait de ses objectifsprioritaires le financement destravaux sur les bâtiments dont ladisparition était probable dansles 3 ans faute d’intervention.La suppression de cette résolu-tion qui faisait partie du «tableaude bord des objectifs de perfor-mance de l’État» en 2005 contre-vient aux principes de sauve-

garde du patrimoine monu-mental dont la référence absolueest la charte internationale sur laconservation et la restaurationdes monuments dite «Charte deVenise» dont s ’ inspi rera laconvention de Grenade.

Les entreprises de restauration conservation

qui constituent notre groupement ne résisteront

pas longtemps à la brutalitédes décisions budgétaires pas

plus qu‘à la nébulosité des réformes.

La plupart des monumentsnon plus !

Notre pays possède une richessepatr imoniale extrêmementconséquente dont les effets surl’attraction touristique sont diffi-cilement contestables… Sans le savoir faire pour lesconserver, les monuments neferont peut-être pas partie del’avenir des générations futures !

Bon alors,

on conserve ou

on laisse tomber ?

De battre le cœur des monuments va s’arrêter

Les casques blancs

Chaque année, les vieillespierres viennent parler aux visiteurs de leur lien trèsfort avec leur histoire bâtie.Il serait regrettable que l’uned’entre elles, lasse d’attendreune hypothétique réparation,tombe sur ses admirateurs…

DOSSIER

Page 5: Horizons Horizons GMH GMH

enjeux liés à la valorisation desmonuments, la région Provence-Alpes- Côte d ’Azur a conf ié à l ’A g e n c e R é g i o n a l e d uPatrimoine une étude coordon-née par le sociologue HervéPassamar pour mesurer l’impactéconomique et social du patri-moine.

Ce travail gigantesque et compli-qué a permis de mettre enlumière d’étonnantes répercus-sions des sommes dépenséespour les monuments et les sitesprotégés :

www.patrimoine-paca.com

en région PACA- 50000 emplois générés par le

patrimoine - 1,275 milliard d’euros produits

par le tourisme patrimonialauquel il faut ajouter le chiffred’affaires des entreprises derestauration des monumentssoit 37,6 millions d’euros.

- 42 millions d’euros de dépensespubliques en faveur du patri-moine.

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Dans la recherche d’uneidentité nationale et desressources françaisescapables d’embellir l’aveniréconomique, le patrimoineapparaît désormais commeune richesse potentielleinespérée.

Le patrimoine : vecteurde développement de l’emploi

Dans son analyse des « avan-tages économiques de larestauration du patrimoine

architectural », l’économiste XavierGreffe met en lumière les ressourcesindirectes et induites du patrimoine,invitant à ne plus le considérercomme simple représentation archi-tecturale mais en terme de «servicespatrimoniaux» permettant un usageconcret capable de dégager des res-sources financières.

Plusieurs observations ressortentdes travaux de recherche deXavier Greffe :- La restauration du cadre bâti

monumental facilite l’apparitiond’activités nouvelles et le maintiendu travail artisanal.

- Les travaux de rénovation exercentune act ion de lev ier sur lesdépenses de réhabilitation deslogements anciens.

- Un euro investi dans le patrimoinegénère un effet multiplicateur d’auminimum une fois et demie dansle développement économiquelocal en achats ou emplois indirectsou induits.

Partant de cette analyse et afind’évaluer sur son territoire tous les

suite page 6

Une richesse et des perspectives inespérées !

D’autres régions développent ou vont

développer des études similaires

À lire«La

valorisationéconomique du

patrimoine»de Xavier Greffe.

Diffusion :

La Documentation

Française.

PATRIMOINE

Page 6: Horizons Horizons GMH GMH

Mais ce n’est pas le tou-risme, malgré les fara-

mineuses perspectives qu’ilapporte, qui justifie à lui toutseul l’importance de l’entre-tien et de la valorisation denos monuments :C’est dans l’identité régionaleque le patrimoine constitueun des arguments les plusdéterminants.En intégrant le monumentdans l’espace de vie des habi-tants, on leur offre l’appro-priation complète d’un bienqui appartient à leur histoireet à leur région.Le patrimoine est une réponsetrès forte à un besoin d’iden-tité culturelle.L’absence d’entretien de cepatrimoine est très vite perçuepar la population comme gas-pillage, voire comme sacrilège.

Article 5 de la charte de Venise «La conservationdes monumentsest toujours favorisée parl’affectation de ceux-ci à une fonctionutile à la société.»

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Une richesse et des perspectives inespérées ! (suite)

Si de tels rapports entre investisse-ment patrimonial et retombées tou-ristiques sont révélés en régionPACA, les atouts des autres régionspeuvent leur permettre d’en espérertout autant.Jusqu’à présent, la protection desmonuments n’a pas intégré la néces-sité de leur rentabilité au travers desmoyens à mettre en œuvre pour leurréutilisation.Pourtant, l’enjeu est fondamental etobl ige à penser une nouvel leapproche pour ne pas perdre lesopportunités de notre richesse patri-moniale.

suite de la page 5

Identité culturelle et tourisme

Mais, pour permettre au Patrimoine de répondre

à ces exigences économiques,

la conservation est évidemment le préalable

indispensable !

C’est dans l’identité régionale

que le patrimoineconstitue un des

arguments les plus déterminants.

PATRIMOINE

Page 7: Horizons Horizons GMH GMH

Le GMH dispose d’une base

de données de toutes les formations continues ou d’apprentissage aux métiers

de la restauration.

Ces infos sont disponibles à partir d’un moteur

de recherche sur le sitewww.groupement-mh.org

Et sur le site également : la revue de presse de

l’actualité GMH

travaille pour au moins 100ans, alors on n’a pas le droit defaire autre chose que de l’ex-cellence ! »

Des chantiers…

Le Grand Palais est le dernierchantier auquel Claude Méton aparticipé. C’est pour lui l’exempletype d’un travail de recherchedes origines et de l’adaptationnécessaire aux exigences desnouvelles règlementations.« Il y a eu dans la verrière jusqu’à160 personnes travaillant enmême temps… les uns en des-sous des autres, dans une véri-table forêt d’échafaudages ».« Le résultat est superbe ! » ditClaude Méton avec fierté, « l’at-mosphère de l’édifice a été com-plètement transformée par latransparence des verres utiliséspour répondre aux normes desécurité, les décors du campanileont été refaits à l’identique à par-tir de photos d’époque et on aretrouvé le même vert résédaqu’à l’origine. » D’autres restaurations lui inspi-rent le même enthousiasme,comme celle d’un des faîtages deNotre Dame sur lequel il a falludémonter des ornements de plusde 300 Kg et de 1,10 m de hautpour reconstruire sur place l’os-sature intérieure et les restaurerensuite à l’identique.

“…on a retrouvé le même vert réséda

qu’à l’origine.”

On peut citer aussi le dôme duVal de Grâce refait entièrementselon la méthode du plomb àl’ancienne, coulé sur sable etpour lequel on a fabriqué destables spéciales. Ce plomb étantd’une texture moléculaire com-plètement différente de celle duplomb laminé, sa dilatation infé-rieure de moitié lui assure unvieillissement beaucoup moinsimportant. Et le résultat est

magnifique car ce plomb a laparticularité de changer de cou-leurs suivant le temps qu’il fait! «Les chantiers se suivent et ne seressemblent jamais », affirmeClaude Méton, « et on peut avoirà répondre à des questions trèséloignées de celles de la restau-ration ».Ainsi, au Mont Saint Michel, pourrésoudre le problème de la pro-tection incendie des charpentes,il a été amené à repenser tout lesystème d’alimentation en eau,remplaçant l’archaïque systèmede pompage des eaux de pluiepar une installation depuis laciterne du bas, à hauteur de ladigue. En assurant une protectiondésormais automatique, ces tra-vaux ont permis, en outre, qu’il yait dorénavant de l’eau potablepour tous les équipements sani-taires de l’Abbaye. De tous les chantiers sur lesquelsil a travaillé, qu’ils aient été surprenants, complexes, enthou-siasmants, ardus ou incom-modes, Claude Méton ne retientque l’émerveillement qui l’a par-tout, et toujours, accompagné.

“Il y a eudans la verrière

jusqu’à 160personnestravaillant en mêmetemps”

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La passion MHDepuis l’âge de 18 ans, il court les toits des édificesde Paris et de province avecla passion d’un hommeauquel couvertures etcharpentes ont donnél’impression de toucher le ciel…

Responsable de travaux decouverture MH si nombreuxqu’il a du mal à les comp-

ter, l’idée d’une retraite qui lui feraitregarder les monuments d’en basétait inenvisageable pour lui…Devenu consultant indépendant, il amis ses compétences d’expert auservice d’entreprises spécialisées,travaillant pour eux à l’orchestrationde chantiers MH.À 73 ans, Claude Méton exerce tou-jours ce métier avec jubilation. Chezlui, pas une once de nostalgie maisun enthousiasme contagieux quiparle autant d’émotions que dusouci permanent du travail bien fait.Car, il l’affirme et le répète, «la res-tauration des monuments histo-riques c’est d’abord un état d’espritqui, comme les savoir-faire, ne s’ac-quière que sur les chantiers !…»À ses yeux, une évidence s’impose :«quand on fait une restauration, on

Dôme du Grand Palais

Horizons GMH est édité par le GMH, Groupement Français des Entreprises de Restauration de Monuments Historiques - 7 rue La Pérouse

75784 Paris Cedex - Tél. 01 40 69 51 68 - Fax : 01 47 20 06 62 - www.groupement-mh.orgE-mail : [email protected] - Directeur de la publication : Christophe Eschlimann

Rédaction : Line Cognat-Bertrand - Directeur artistique : Denis Willinger — Création GirapheCrédit photos : Chanzy Pardoux, V. Leloup, Christophe Valsecchi, Ateliers Perrault Frères, L. Mercier/FFB, DR.

UN HOMME, UN MÉTIER, DES CHANTIERS