hiver 2009, volume 19, number 4 le point sur la ... · joyeuses fêtes de la part du président de...

28
Hiver 2009, Volume 19, Number 4 La conciliation travail-famille Le point sur Éditorial L’équilibre dépend du pivot Vœux des fêtes : Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR D r John Thomson Joyeuses fêtes de la part du vice-président de la SCR D r James Henderson Section Spéciale : Pandémie de grippe AH1N1 2009 : Médicaments immunomodulateurs, maladies auto-immunes et grippe AH1N1 D r Pierre J. Plourde Le point sur la grippe AH1N1 au Canada et dans le monde Il n’y a rien comme l’équilibre La conciliation travail-famille dans un monde où tout va si vite Arthroscope : Le D r Murray Urowitz, lauréat du prix Evelyn V. Hess Le congrès de l’EULAR du 10 au 13 juin 2009 Des nouvelles de Terre-Neuve et du Labrador • Programme ACPAC ( Advanced Clinician Practioner in Arthritis Care) : Mise à jour 2009 • Un quatrième événement BRIESE en Colombie-Britannique • Québec, nous voici! • Un changement souverain Des nouvelles des Prairies : Manitoba Des Canadiens honorés à l’occasion de l’assemblée 2009 de l’ACR Articulons nos pensées Pour l’équilibre D r Glen Thomson Consultation de couloir Prise en charge des poussées de PAR durant l’allaitement D re Stephanie Keeling Hommage boréal ACR 2009 Le JSCR est en ligne! Vous pouvez nous trouver à l’adresse : www.stacommunications.com/craj.html

Upload: others

Post on 27-Jun-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Hiver 2009, Volume 19, Number 4

La conciliation travail-familleLe point sur

ÉditorialL’équilibre dépend du pivot

Vœux des fêtes :Joyeuses fêtes de la part du président de la SCRDr John ThomsonJoyeuses fêtes de la part du vice-président de la SCRDr James Henderson

Section Spéciale : Pandémie de grippe AH1N1 2009 :Médicaments immunomodulateurs, maladies auto-immunes et grippe AH1N1Dr Pierre J. PlourdeLe point sur la grippe AH1N1 au Canada et dans le monde

Il n’y a rien comme l’équilibreLa conciliation travail-famille dans un monde où tout va si vite

Arthroscope :• Le Dr Murray Urowitz, lauréat du prix Evelyn V. Hess • Le congrès de l’EULAR du 10 au 13 juin 2009• Des nouvelles de Terre-Neuve et du Labrador• Programme ACPAC (Advanced Clinician Practioner in

Arthritis Care) : Mise à jour 2009• Un quatrième événement BRIESE en Colombie-Britannique• Québec, nous voici!• Un changement souverain• Des nouvelles des Prairies : Manitoba • Des Canadiens honorés à l’occasion de l’assemblée 2009

de l’ACR

Articulons nos penséesPour l’équilibreDr Glen Thomson

Consultation de couloirPrise en charge des poussées de PAR durant l’allaitementDre Stephanie Keeling

Hommage boréalACR 2009

Le JSCR est en ligne! Vous pouvez nous trouver à l’adresse : www.stacommunications.com/craj.html

Page 2: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Mission. La mission du Journal de la SCR est de promouvoir l’échange d’information et d’opinions au sein de lacollectivité des rhumatologues du Canada.

JSCR COMITÉ DE RÉDACTION

Copyright© 2009 STA HealthCare Communications. Tous droits réservés. Le JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE est publié par STA HealthCare Communications inc.,Pointe-Claire (Québec). Le contenu de cette publication ne peut être reproduit, conservé dans un système informatique ou distribué de quelque façon que ce soit (électronique,mécanique, photocopiée, enre gistrée ou autre) sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Ce journal est publié tous les trois mois. Poste-publication. Enregistrement n° 40063348. Port payé àSaint-Laurent, Québec. Date de publication : décembre 2009. Les auteurs sont choisis selon l’étendue de leur expertise dans une spécialité donnée. Les articles du JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Société canadienne de rhumatologie ou de STA HealthCareCommunications inc. Il est recommandé que les médecins évaluent l’état de leurs patients avant de procéder à tout acte médical suggéré par les auteurs ou les membres du comité éditorial. De plus, les médecins devraient consulter les monographies de produit officiellement approuvées avant de prescrire tout médicament mentionné dans un article. Prière d’adresser toute corres pondance au JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DE RHUMATOLOGIE, 955, boul. Saint-Jean, bureau 306, Pointe-Claire (Québec) H9R 5K3.

Le comité de rédaction examine en toute liberté les articles publiés dans cette revue et est responsable de leurexactitude. Les annonceurs n’exercent aucune influence sur la sélection ou le contenu des articles publiés.

ÉQUIPE DE RÉDACTION

Paul F. BrandDirecteur de la publication

Russell KrackovitchDirecteur de la rédactionDivision des projets spéciaux

Katherine EllisRédactrice

Catherine de GrandmontRédactrice-réviseure (français)

Donna GrahamCoordonnatrice de la production

Dan OldfieldDirecteur – Conception graphique

Jennifer BrennanServices administratifs

Robert E. PassarettiÉditeur

RÉDACTEUR EN CHEF

Glen Thomson, M.D., FRCPCPrésident sortant, Société canadienne derhumatologieRhumatologueWinnipeg (Manitoba)

MEMBRESKen Blocka, M.D., FRCPCBurrard Health BuildingVancouver (Colombie-Britannique)

Michel Gagné, M.D., FRCPCPolyclinique St-EustacheSt-Eustache (Québec)

James Henderson, M.D.,FRCPCVice-président, Société canadienne derhumatologieChef, Médecine interne,Dr. Everett Chalmers HospitalProfesseur, Université DalhousieFrédéricton (Nouveau-Brunswick)

Joanne Homik, M.D., M.Sc.,FRCPCProfesseure agrégée demédecine, Directrice, Département derhumatologieUniversité de l’AlbertaEdmonton (Alberta)

Sindhu Johnson, M.D., FRCPCAssociée clinique,Département de rhumatologie, University Health Network-Toronto Western Hospital SiteChargée de cours,Université de TorontoToronto (Ontario)

Majed M. Khraishi, M.D.,FRCPCDirecteur médical,Nexus Clinical ResearchProfesseur clinique derhumatologie,Université Memorial St-John’s (Terre-Neuve)

Gunnar R. Kraag, M.D., FRCPCProfesseur, Faculté de médecine,Université d’OttawaService de rhumatologie,L’Hôpital d’OttawaAncien président, Société canadienne de Ottawa (Ontario)

Diane Lacaille, M.D., FRCPCProfesseure agrégée derhumatologie,Département derhumatologie,Université de la Colombie-BritanniqueVancouver (Colombie-Britannique)

Barbara A. E. Walz, M.D.,FRCPCDirectrice, Département des maladies rhumatismales,Credit Valley HospitalMississauga (Ontario)

Janet Markland, M.D., FRCPCProfesseure clinique, Unité de maladiesrhumatismales,Royal University HospitalConsultante invitée, Saskatoon City HospitalMédecin, St. Paul’s HospitalProfesseure clinique, Université de la SaskatchewanSaskatoon (Saskatchewan)

Éric Rich, M.D., FRCPCProfesseur adjoint,Directeur, Programme derhumatologie,Université de MontréalRhumatologue,Hôpital Notre-DameMontréal (Québec)

John Thomson, M.D., FRCPCPrésident, Société canadienne derhumatologieMédecin, L’Hôpital d’OttawaOttawa (Ontario)

Lori Tucker, M.D.Professeure adjointe clinique en pédiatrie,Université de la Colombie-BritanniqueVancouver (Colombie-Britannique)

Michel Zummer, M.D., FRCPCProfesseur agrégé,Université de MontréalChef, Département derhumatologie,Hôpital Maisonneuve-RosemontMontréal (Québec)

Beau comité! Presque parfait, mais où est Gunnar?

Page 3: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 3

Àmoins d’être en communication directe avec le comitédu prix Nobel, vous auriez intérêt à poursuivre votre lec-ture. Je suis relativement certain que la plupart des

médecins se demandent, à un moment ou à l’autre, si tout celaen vaut la peine et s’ils ont une vie en dehors du travail.Comprenez-moi bien : la médecine est sans contredit l’une desrares professions à nous offrir le privilège d’exercer une influ-ence positive sur la vie de bien des gens, ce qui est plutôt grati-fiant sur le plan professionnel. Et je ne veux pas dire non plusque la médecine ne comporte aucun stress. Il y a des victoiresà célébrer, mais également de douloureux échecs. Les irritantssont nombreux et les administrateurs publics et privés sem-blent engagés dans une vaste conspiration pour nous enterrersous la paperasse au moindre geste posé : vous comprendrezque je m’inquiète beaucoup du sort de nos forêts.

Lorsque arrive la fin de la journée, il est agréable de pouvoirse distraire—le divertissement peut être aussi délassant que lerepos. La vie de famille et les amis nous apportent de la joie.Les loisirs sont agréables et servent souvent à améliorer notreforme physique et psychologique. Pour réussir, il s’agit de trou-ver l’équilibre, mais trouver l’équilibre est plus facile à direqu’à faire. La plupart des médecins ont de la difficulté avec lemot « non », parce qu’ils ont une crainte viscérale de se retrou-ver éventuellement de l’autre côté de la table d’examen et ilsespèrent que ceux qui prendront alors soin d’eux n’auront pasconstamment les yeux rivés à leur montre. En début de car-rière, toutes les invitations sont flatteuses. Après quelquetemps, on craint de sombrer dans l’oubli si on n’accepte pastoutes les offres professionnelles, raisonnables ou non. La car-rière prend alors de l’ampleur et elle commence à empiéter surles temps libres qu’on choisit alors de passer à travailler, soitpour se débarrasser au plus vite de l’hypothèque, soit pourpayer la pension alimentaire (ce qui se arrive plus tard aucours de la vie). Dans le milieu universitaire, on est soumis à laloi tyrannique « publier ou périr » si on veut rester pertinentsplutôt que de se faire doubler par la génération montante dechercheurs « nouveaux et améliorés » qui accaparent l’atten-tion des agences subventionnaires.

L’équilibre dans la vie professionnelle n’est pas un pro-blème exclusivement masculin. De tous temps, les hommesont eu tendance à s’identifier fortement à leur occupationprofessionnelle. On n’a qu’à penser à tous les grands chefsd’état et despotes de ce monde, ainsi qu’à la hauteur de leursképis, à la largeur de leurs galons et à la taille de leursépaulettes (le pendant militaire du nombre de lettres etl’énumération des affiliations qui suivent le nom des univer-sitaires). D’autre part, l’équilibre dans la carrière de nom-breuses femmes repose sur un rôle important, celui d’éleverune famille tout en abattant plus de besogne que bien des

collègues masculins pour rivaliser avec eux. Dans ce cas,l’équilibre se fait au prix d’un déficit de sommeil.

La présente édition du Journal se penche donc sur la con-ciliation travail-famille au sein de trois générations de rhu-matologues. Les attentes changent, ce qui pourrait s’expli-quer en partie par le fait que la majorité de nos étudiants enmédecine et de nos résidents en rhumatologie sont desfemmes. La médecine entre probablement dans une ère quisera marquée par plus de bonté et de douceur, pour le plusgrand bien de nos patients.

Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment oublié leur emploi du temps chargé pour accorder desentrevues ou rédiger des articles pour le présent numéro etles précédents, tout au long de l’année. Le comité éditorialdu Journal de la Société canadienne de rhumatologie (JSCR) con-tinue d’injecter sa créativité dans cette entreprise. De leurcôté, l’équipe éditoriale de STA, Paul Brand, Katherine Ellis,Russell Krackovitch et d’autres collaborateurs en coulissesmettent le tout en forme et traduisent le langage télé-graphique des courriels en noir et blanc en un portrait colo-ré et flatteur de la profession. C’est un privilège de travailleravec eux. Alors que l’année 2009 tire à sa fin, toute l’équipedu JSCR espère que ce numéro et tous les autres ali-menteront votre réflexion et feront naître au moins un oudeux sourires. Joyeux Noël, Joyeuse Hannoucah et que lanouvelle année vous apporte l’équilibre (et non le vertige).Ah oui, et Joyeux Hogmanay!

Glen Thomson, M.D., FRCPCRédacteur, JSCRWinnipeg, Manitoba

ÉDITORIAL

L’équilibre dépend du pivotPar Glen Thomson, M.D., FRCPC

Thomson et Thomson

Page 4: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article

Chers amis et collègues, Je reviens tout juste du congrès de l’Ame-rican College of Rheumatology (ACR), quiavait lieu à Philadelphie, alors que jem’apprête à rédiger mes vœux pour lesFêtes. En fait, j’ai quitté la réunion del’ACR un jour avant pour aller rejoindremon épouse à Phœnix, car un anciencollègue de la faculté, qui exerce enurologie à Phœnix, nous avait invités àcélébrer la Bat Mitzvah de sa fille. Nousavons profité de l’occasion pour visiter unpeu l’Arizona et avons passé quelques journées époustou-flantes dans les environs de Sedona et du Grand Canyonavant de revenir à Phoenix pour la célébration.

Durant cette fin de semaine de réjouissances, nous avonsfait la connaissance de plusieurs médecins américains, dontquelques expatriés canadiens, et bien sûr, les soins de santéont été au cœur de bien des discussions. Alors que lesAméricains tentent de réformer leur très coûteux etinéquitable système de santé, il m’a semblé bien évident quemalgré ses lacunes et ses faiblesses, notre système de santéfonctionne tout simplement mieux. Même nos collèguesaméricains ont reconnu qu’exercer la médecine au Canadaleur paraissait plus propice à une carrière professionnellemieux équilibrée, plus gratifiante.

Parlant de gratification, on peut dire que la réunion del’ACR a été fructueuse. La soirée canadienne, qui se déroulaitle lundi 19 octobre dans les bureaux du College of Physiciansof Philadelphia, a attiré beaucoup de monde et a remporté unénorme succès. Nous avons bien mangé et bien bu et leMusée médical Mütter, au sous-sol, nous a révélé sa fasci-nante collection.

Ne souhaitant laisser passer aucune occasion, l’exécutif dela SCR s’est réuni pour une mini-retraite en marge du con-grès de l’ACR afin de discuter, entre autres, de ses directivesthérapeutiques pour la polyarthrite rhumatoïde (PAR). C’estaux docteurs Vivian Bykerk et Claire Bombardier que cetambitieux projet incombe; nous devrions donc disposer souspeu de recommandations rigoureusement étayées.

Le Journal of Rheumatology, désormais pro-priété de la SCR, continue de générer de bonsrésultats. Les profits sont significativement enhausse cette année, malgré la crise économique,et nous croyons que ce précieux actif maintien-dra son rendement alors que la SCR s’apprête àtourner une autre page de son histoire.

Le Conseil est également très satisfait de lateneur de la prochaine assemblée annuelle quise tiendra à Québec, du 3 au 6 février 2010. LeDr Alf Cividino et le comité scientifique de la

SCR ont préparé un autre programme très com-plet, que le Dr Cividino résume pour nous à la rubriqueArticulons nos pensées du présent numéro. Avec en toile defond l’impressionnant Château Frontenac et le célèbreCarnaval de Québec, nous ne pouvons nous attendre à riende moins qu’une expérience inoubliable.

Je tiens à profiter de l’occasion pour remercier tous mescollègues membres de l’exécutif pour leur appui et leur tra-vail constants. Je voudrais également remercier ChristineCharnock, notre coordonnatrice exécutive, pour sa sagesse,son sens de l’organisation et sa bonne humeur. C’est tou-jours un plaisir et un honneur de travailler avec de telles per-sonnes.

À tous nos membres, n’oubliez pas d’apprécier les bonneschoses de la vie et acceptez mes vœux sincères pour des Fêtesremplies de joie et de paix. Prenez bien soin de vous.

Salutations distinguées,John Thomson

John Thomson, M.D., FRCPCPrésident, Société canadienne de rhumatologie (SCR)Médecin, L’Hôpital d’OttawaOttawa, Ontario

4 JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4

Joyeuses fêtes de la part du président de la SCRPar John Thomson, M.D., FRCPC

John Thomson, président de la SCR

Les vœux du président

Page 5: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article 5JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4

Joyeuses fêtes de la part du vice-président de la SCRPar James Henderson, M.D., FRCPC

Voici venu le temps de l’année où nousoffrons à tous nos membres nos vœuxde Joyeuses fêtes. Nous espérons

qu’ils auront tous le temps de refaire leplein d’énergie et de passer de bonsmoments avec leurs proches. C’est égale-ment une occasion de faire le point avecnos adhérents sur les projets mis en œuvrepar le conseil de la Société canadienne derhumatologie (SCR). Nous avons commencél’année avec une retraite à Ottawa, au prin-temps dernier, sous la houlette de notre pré-sident, le Dr John Thomson. Un programmetrès chargé nous attendait puisque nous avons pris le tempsde faire un survol complet de nos activités et de faire de laplanification.

Le site Web de la SCR s’est développé et a grossi sous leleadership enthousiaste et éclairé du Dr Andy Thompson. Sivous ne l’avez pas consulté récemment, je vous recommandefortement de prendre quelques moments de loisir pour yfaire un tour et vous familiariser avec tout ce qu’il a à offrir.Nous disposons à présent de programmes stables de webdif-fusion qui ont été enregistrés à l’occasion de notre derniercongrès et qui sont maintenant accessibles sur notre siteWeb. Nous avons aussi conclu une entente avec AdvancingInpour permettre à des personnes de l’extérieur d’accéder àl’information utile qu’on y trouve.

De plus, nous avons ajouté une nouvelle page pour nosmembres qui s’intéressent aux programmes de formation; ilspourront y échanger des idées avec leurs collègues des qua-tre coins du pays. Le site renferme en outre une nouvellepage d’offres d’emplois pour les résidents : on y affiche lespostes à combler partout au pays et elle est à la dispositiondes communautés qui souhaitent faire connaître leursdébouchés et recruter de nouveaux rhumatologues pour leurrégion. Si vous avez des suggestions pour améliorer le site ouy apporter des ajouts utiles, n’hésitez pas à communiqueravec le Dr Thomson.

L’Alliance pour le programme canadien de l’arthrite(APCA) continue de travailler avec diligence à faire inscrirel’arthrite à l’agenda des autorités du pays. L’Alliance est main-tenant incorporée et s’est dotée d’un plan d’affaires qu’elleprésentera au gouvernement fédéral pour faire reconnaîtrel’arthrite comme maladie chronique. Elle espère ainsi que lepays se dotera d’un plan à long terme pour s’y attaquer etpour assurer la reconnaissance et le traitement optimum des

patients atteints. Le Dr Michel Zummer con-tinue de piloter cet important dossier pourla SCR.

Nos prochaines réunions s’annoncentemballantes. En 2010, les membres de la SCRse réuniront à Québec en février pour leurassemblée annuelle, qui coïncidera avec leCarnaval d’hiver. Le Dr Alf Cividino et soncomité ont préparé un programme des plusintéressants cette année. Nous sommesimpatients d’entendre entre autres le Dr Ian

McInnes qui prononcera la conférenceDunlop-Dotteridge. Nous avons prévu un peu

plus de temps libre cette année pour permettre aux membresde profiter pleinement de la très festive ambiance du car-naval. Nous vous encourageons tous à vous joindre à nouspour cet événement, puisque le Carnaval de Québec est l’unedes cinq fêtes les plus populaires au Canada. Nous remer-cions le Dr Cividino et son comité pour tout le travail qu’ilsont fait.

En ce qui concerne l’assemblée de 2011, on en est déjà auxpremiers stades de sa planification. Elle aura lieu à Cancun,pour une deuxième réunion mixte avec le Collège mexicainde rhumatologie. Le Dr Glen Thomson, rédacteur en chef duJournal de la Société canadienne de rhumatologie (JSCR), estprésident du programme scientifique. Et finalement, nousavons décidé que notre assemblée annuelle de 2012 allait setenir dans la magnifique ville de Victoria, en Colombie-Britannique, au printemps, afin de nous faire découvrird’autres magnifiques endroits du pays. Quiconque a des sug-gestions est invité à nous en faire part!

L’Association des professionnels de la santé pour l’arthrite(APSA) tient à nouveau son assemblée en marge de la nôtre àQuébec. Nos deux organisations cultivent ainsi le lien qui lesunit et espèrent attirer des membres de partout au pays cetteannée. La présidente, Marlene Thompson, a préparé un pro-gramme emballant qui saura plaire à ses adhérents.

Encore une fois, nous vous souhaitons des fêtes heureuseset relaxantes. Au plaisir de vous voir tous à Québec. JoyeuxNoël et Bonne Année!

James Henderson, M.D., FRCPCVice-président, Société canadienne de rhumatologieChef, médecine interne, Hôpital Dr Everett ChalmersProfesseur, Université Dalhousie,Fredericton, Nouveau-Brunswick

James Henderson, vice-président de la SCR

Les vœux du vice-président

Page 6: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 46

Médicaments immunomodulateurs, maladies auto-immunes et grippe AH1N1Par Pierre J. Plourde, M.D.

EDITORIALSECTION SPÉCIALE : PANDÉMIE DE GRIPPE AH1N1 2009

Si on se fie aux deux premières vagues de la pandémie degrippe AH1N1, les personnes atteintes de maladies auto-immunes chroniques sous-jacentes ne seraient pas

exposées à un risque plus grand de contracter le virus. Une foisinfectées, par contre, elles présentent un risque significative-ment plus marqué de souffrir de complications graves nécessi-tant une hospitalisation, voire une admission aux soins intensifs.On a donc recommandé d’offrir un traitement hâtif parl’oseltamivir, 75 mg BID x 5 jours—débuté dans les 48 heures (etpréférablement dans les 12 à 24 heures) suivant le déclenche-ment des symptômes—aux personnes atteintes de maladiesauto-immunes chroniques qui présentent des symptômes grip-paux, même légers, durant la prochaine vague de la grippeAH1N1 dans l’espoir de prévenir des complications graves.

Les médecins peuvent faciliter l’accès rapide à l’oseltamivirs’ils fournissent à leurs patients des ordonnances présignéeset s’ils les informent de leur passer un coup de fil dès l’appa-rition du moindre symptôme de type grippal. À ce moment,les médecins peuvent orienter leurs patients par téléphonesur la façon de faire exécuter l’ordonnance. Ainsi, les patientsn’ont pas besoin de se rendre au cabinet médical (à moins desymptômes particulièrement graves) et ils peuvent com-mencer à prendre l’oseltamivir le plus rapidement possible.

Nous répondons ci-dessous à quelques autres questionsrelativement au vaccin contre la grippe AH1N1 chez lespatients de rhumatologie.

1. Le vaccin contre la grippe AH1N1 sera-t-il aussiefficace chez les personnes atteintes de troubles auto-immuns que dans la population générale?Les personnes qui souffrent de maladies auto-immunes, ycompris celles qui prennent des traitements immunosup-presseurs, pourraient ne pas élaborer une réponse immuni-taire post-vaccinale très efficace contre la grippe AH1N1. Deplus, la gravité des complications de la grippe AH1N1 seraitproportionnelle au degré d’immunosuppression chez les per-sonnes qui contractent le virus. Donc, il est crucial que les proches de ces personnes (p. ex., membres de leur familleet équipe soignante) reçoivent le vaccin contre la grip-pe AH1N1 pour conférer une protection supplémentaire (c.-à-d., une forme d’immunité collective).

Les médecins pourraient également envisager une suspen-sion temporaire des traitements immunosuppresseurs pourfavoriser autant que possible l’obtention de réponses plusmarquées au vaccin contre la grippe AH1N1. Les patientsatteints de maladies auto-immunes doivent de préfére

recevoir le vaccin adjuvanté, car il génère une meilleurréponse immunitaire que les vaccins non adjuvantés.

2. Les patients traités par anti-TNF devraient-ilssuspendre leurs médicaments pour améliorer leurréponse immunitaire au vaccin contre la grippe AH1N1?Bien que l’on ne dispose actuellement d’aucune donnée à ceteffet, il serait logique de penser que les patients traités paranti-TNF (facteur de nécrose tumorale) pour des maladiesrhumatologiques n’élaborent pas une immunité post-vacci-nale très efficace contre la grippe AH1N1. Donc, dans lamesure du possible, il serait prudent de suspendre tempo-rairement le traitement immunosuppresseur à partir d’envi-ron quatre semaines avant et jusqu’à deux à trois semainesaprès la vaccination de ces personnes contre la grippeAH1N1. D’une façon ou d’une autre, on privilégierait le vac-cin adjuvanté chez les patients traités par anti-TNF,puisqu’on s’attend à ce qu’il génère une meilleure réponseimmunitaire que les vaccins non adjuvantés.

3. Y a-t-il lieu de s’inquiéter du recours à des vaccinsadjuvantés plutôt que réguliers chez les patientssouffrant de maladies auto-immunes?On dispose de données très limitées sur l’utilisation des vac-cins adjuvantés plus récents chez les patients atteints de mala-dies auto-immunes. D’autre part, les vaccins adjuvantés sontconçus pour engendrer des réponses immunitaires plus forteset plus durables, ce qui pourrait se révéler bénéfique chez lespatients atteints de maladies auto-immunes. La surveillanceépidémiologique actuelle des vaccins contre la grippe AH1N1adjuvantés n’a fait ressortir aucun risque supplémentaire deréactions indésirables immunitaires rares au vaccin, comme lesyndrome de Guillain-Barré. On n’a pas non plus signalé de casd’exacerbation des maladies auto-immunes après l’administra-tion de vaccin contre la grippe AH1N1 adjuvanté. Donc, pourl’instant, on privilégiera les vaccins adjuvantés pour lespatients atteints de maladie auto-immune.

Pierre J. Plourde, M.D.Médecin conseil en santé publique,Autorité sanitaire régionale de Winnipeg,Directeur médical, Service de santé-voyage et de médecine tropicaleProfesseur agrégé, Département de santé communautaire etde microbiologie médicale, Université du Manitoba,Winnigeg, Manitoba

Page 7: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 7

Dans le numéro d’été du Journal de la Société canadienne derhumatologie, les rhumatologues et les infectiologues desquatre coins du pays se sont exprimés sur les précautionsà prendre en rhumatologie en vue de l’imminentepandémie de grippe AH1N1. Dans notre numéro d’au-tomne, nous avons analysé la pandémie avec des rhuma-tologues australiens. À l’approche de l’hiver, le JSCR jetteun regard rétrospectif sur la première vague, fait le pointsur la seconde vague actuellement en cours; il analyseleur impact sur nos patients et tente de prévoir ce quel’avenir leur réserve sur le plan de la grippe AH1N1.

La pandémie de grippe AH1N1 effectue actuellement son deu-xième voyage autour du monde; elle a touché plus de 80 payset causé au-delà de 6 770 décès. À la date du 19 novembre, au

Canada, le virus de la grippe AH1N1 avait fait plus de 250 victimes.Le Dr Donald Low, microbiologiste en chef de l’Hôpital du

Mont-Sinaï, à Toronto, est d’avis que même si les taux de mor-talité et d’infection n’ont pas encore été calculés, la secondevague de la pandémie a été beaucoup plus bénigne que prévu.Par contre, compte tenu du fait qu’un nombre important d’indi-vidus ont contracté le virus, le nombre de personnes infectéesau Canada a connu une augmentation constante.

« Depuis septembre, affirme le Dr Low, nous avons assisté àune augmentation progressive du nombre de cas signalés et dunombre de spécimens positifs analysés ».

Bien qu’en général ces pandémies affectent les individus de plusde 65 ans et de moins de deux ans, selon le Dr Low, cette fois-ci, cesont les personnes de moins de 25 ans qui supportent le fardeaude la maladie et qui présentent les plus hauts taux d’infection.

Le Dr Dominic Dwyer, immunologue australien, a aussi constatéque ce sont les adolescents et les jeunes adultes qui présentent lestaux d’infection les plus élevés. Toutefois, selon le Dr Dwyer, enAustralie, les cas graves nécessitant une hospitalisation, voire unséjour aux soins intensifs, ont été plus souvent enregistrés chez despatients de 30 à 50 ans. Selon ses estimations, de 25 % à 30 % dela population australienne aurait généralement été affectée.

« La pandémie a affecté l’ensemble de la population, précise leDr Dwyer, mais les cas graves ont été plus nombreux dans certainsgroupes, par exemple, chez les femmes enceintes et les personnessouffrant de diabète, d’obésité morbide, de maladie cardiorespira-toire sous-jacente et de maladie rénale. Environ le tiers des casayant nécessité un séjour aux soins intensifs, ne présentait pas demaladies sous-jacentes, un second tiers présentait un problèmed’immunosuppression légère, par exemple obésité ou grossesse, etle dernier tiers souffrait d’immunosuppression marquée (parexemple, receveurs de greffes, patients sous corticothérapie puis-sante ou sous immunosuppresseurs). »

Le Dr Dwyer a toutefois précisé qu’on ne dispose actuellementd’aucune preuve clinique selon laquelle la réduction de l’immuno-suppression chez les patients souffrant de maladie rhumatismale ouimmunodéprimés pouvait influer sur le pronostic clinique.

« La plus importante mesure chez les patients [atteints de mala-dies rhumatismales et immunodéprimés], affirme le Dr Dwyer, aété de veiller à obtenir rapidement les résultats de leurs tests afinde commencer les antiviraux dans les 48 heures. [Il faut noter] queles taux de mortalité et l’utilisation des respirateurs ont été plusfréquents chez les patients immunodéprimés, quelle que soit l’ori-gine de l’immunosuppression. » Le Dr Low acquiesce en ajoutantque compte tenu de la grande accessibilité du vaccin contre lagrippe AH1N1 et des antiviraux efficaces utilisés durant la seconde vague (zanamivir et phosphate d’oseltamivir), les rhuma-tologues ne devraient pas suspendre le traitement antirhuma-tismal de leurs patients en raison « d’un risque théorique ».

Les deux spécialistes se sont par contre dits inquiets d’unepossible troisième vague qui se profile à l’horizon et recomman-dent la vaccination contre le virus de la grippe AH1N1.

« La vaccination contre la grippe AH1N1 protège non seule-ment les individus, mais aussi, à plus grande échelle, les collec-tivités, précise le Dr Low. Je crois que si nous convainquons unpourcentage important de la population de se faire vacciner,nous pourrions éviter une troisième vague. »

Le Tableau 1 dresse la liste de priorités de Santé Canada pource qui est de la vaccination contre le virus de la grippe AH1N1.

Le Dr Low est microbiologiste en chef à l’Hôpital du Mont-Sinaï, à Toronto, et le Dr Dwyer est professeur de médecineclinique (immunologie et infectiologie) à l’Université deSydney, à Sydney, en Australie.

Le point sur la grippe AH1N1 auCanada et dans le monde Entrevues avec les docteurs Donald Low et Dominic Dwyer

Tableau 1

Liste des priorités de Santé Canada pour la vaccination contre la grippe AH1N1 (en date du 20 novembre 2009)• Personnes de moins de 65 ans souffrant de maladies

chroniques• Femmes enceintes • Enfants de six mois à cinq ans• Personnes vivant dans des communautés éloignées et

isolées• Professionnels de la santé et intervenants assurant les

services essentiels durant la pandémie• Proches et personnel soignant des personnes exposées à

un risque élevé qui ne peuvent être vaccinées ou pourraient ne pas répondre au vaccin

• Population jugée à risque élevé en raison d’autres facteurs

Page 8: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 48

« La vie, c’est comme aller à bicyclette. Pour rester enéquilibre, il faut avancer. » —Albert Einstein

Dans un monde où de plus en plus de foyers comptentsur deux revenus, où la technologie ne cesse de serenouveler et où tout va si vite, on serait porté à

croire que la plupart, voire la totalité des Canadiens travail-lent plus fort que jamais. Selon Ressources humaines etDéveloppement des compétences Canada, en 2008, lesCanadiens au travail ont passé en moyenne 36,8 heures parsemaine au boulot. Au cours de cette année, les hommes ontpassé en moyenne plus d’heures par semaine (39,9 heures)au travail que les femmes (33,2 heures). Toutefois, selon lesondage trimestriel Articulons nos pensées du Journal de laSociété canadienne de rhumatologie (JSCR), seulement 17 % desrhumatologues canadiens ont passé entre 31 et 40 heurespar semaine au travail et moins de 3 % ont passé 30 heuresou moins. En fait, 33 % ont affirmé avoir passé en moyennede 41 à 50 heures au bureau, 29,5 % de 51 à 60 heures et 17 %, 60 heures ou plus, ce qui signifie que près de 80 % desrhumatologues ont consacré plus de 40 heures par semaineau travail!

Trouver un équilibre : Mode de vie et qualité de vieSelon le Dr Peter Lee, rhumatologue de Toronto, « trouverl’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnellene dépend pas tant de la spécialité médicale, que de la plani-fication des journées ». Pour arriver à l’heure au souper, le Dr Lee dit qu’il se rend parfois au travail pour 7 heures lematin, qu’il essaie de ne pas trop surcharger son horaire dela journée et de se réserver assez de temps pour les tâchesfastidieuses. En outre, près des trois quarts (75 %) des per-sonnes interrogées ont affirmé que la rhumatologie est unespécialité qui facilite la conciliation travail-famille.

« Si je n’avais pas cet équilibre, j’aurais très mauvais caractère »,affirme le Dr Saeed Shaikh, rhumatologue de St. Catharines, enOntario. « Certaines personnes se consacrent à leur carrière etacceptent d’y passer leurs soirées et leurs fins de semaines. Pasmoi. J’aime la rhumatologie, mais j’entretiens en parallèle unnombre effarant de passions diverses. »

Par contre, Dre Lori Tucker, rhumatologue de Vancouveren Colombie-Britannique, affirme qu’essayer d’atteindrel’équilibre entre vie familiale et professionnelle, c’est le pro-jet de toute une vie. « La situation évolue avec les années, cequi nous force à réfléchir à ce que l’on fait et à notre façonde gérer notre temps », précise-t-elle.

La Dre Evelyn Sutton, rhumatologue de Halifax, qui dit avoirobtenu son diplôme à une époque où certains pensaient queles femmes n’avaient pas leur place en médecine, affirme poursa part n’avoir jamais contesté les gardes 1:2 (24 heures de tra-vail / 24 heures de repos) pour l’unité des soins intensifs (USI)et les gardes alternées de 36 heures pour l’unité de soins car-diaques (USC). « La génération actuelle de rhumatologues n’ac-cepte pas cet horaire, ce qui est tout à fait légitime. »

Le Dr Arthur Bookman, rhumatologue de Toronto et troisautres personnes interrogées, partagent cette impression avec leDr Sutton, c’est-à-dire que les jeunes rhumatologues de nosjours tendent de plus en plus à préserver la qualité de vie et lerythme qu’ils souhaitent. « Les jeunes diplômés se soucient plusde l’équilibre entre travail et vie de famille que ma génération. »Le Dr Bookman ajoute : « Mes collègues s’intéressaient d’abord àfaire carrière, à développer une clientèle, à se bâtir une réputa-tion et à se réaliser professionnellement. De nombreux diplômésont encore des priorités semblables, mais ce thème n’est pasaussi universel qu’avant ». « Contrairement aux autres spécial-istes, les rhumatologues sont rarement appelés la nuit au chevetd’un patient et ils arrivent à contrôler le temps qu’ils passent aubureau », affirme le Dr Maqbool Sheriff, de Toronto, en Ontario.

La conciliation travail-famille dans unmonde où tout va si viteEntrevues avec des rhumatologues d’un océan à l’autre

EDITORIALIL N’Y A RIEN COMME L’ÉQUILIBRE

Pour tenter de percer le mystère des rhumatologues, le Journal de la Société canadienne de rhu-matologie (JSCR) a demandé et obtenu des entrevues avec plusieurs d’entre eux de générationsdifférentes, soit des années 1960 jusqu’au milieu des années 1970, des années 1980 (y comprisquelques-uns des années 1990) et des années 2000.

À tous points de vue, les rhumatologues se sont montrés ouverts à cet ambitieux projet, alorsque nous tentions de découvrir comment et surtout « si » ces professionnels de la santé arrivaientà trouver l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle dans une spécialité en constanteévolution. En raison de l’abondance des réponses reçues, nous n’avons pu nommer tous les inter-venants, mais leur contribution est reflétée dans cet article.

Les membres du Conseil du JSCR et le rédacteur en chef tiennent à remercier tous leurs collèguesqui ont pris le temps de répondre à quelques questions malgré leur emploi du temps chargé.

Page 9: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 9

Des années 1960 à nos joursPourtant, il faut bien tenir compte de l’évolution de la rhu-matologie depuis les années 1960. Avec les nouvelles percéesthérapeutiques et l’arrivée en nombre toujours croissant desfemmes en rhumatologie, les temps ont réellement changé,mais certains acquis demeurent. Les pionniers de la rhuma-tologie moderne semblent s’être joints à la spécialité pourles nombreux défis qu’elle offrait.

« Je soupçonne la première génération de rhumatologuesd’avoir été motivée par un désir de soulager les patients atteintsde cette maladie qu’on comprenait mal à l’époque et par lesnombreux défis cliniques (posés par la pratique de la rhuma-tologie) », prétend le Dr Stuart Seigel. « Ces rhumatologues sem-blent aussi avoir été attirés par le mystère qui entourait les mala-dies rhumatismales et le fardeau qu’elles imposaient auxpatients arthritiques », ajoute le Dr Gregory Choy, de Toronto.

Quoiqu’on en pense, le Dr Bookman estime de son côtéqu’on fait fausse route en prétendant que les rhumatologues dechaque génération sont motivés par des objectifs différents. « Jecrois que les objectifs de pratique varient selon les personneset non selon les époques. Chaque génération compte son lotd’idéalistes, de prosaïques et de leaders », explique-t-il.

« Pour moi, ce qui distingue le plus les générations les unesdes autres, c’est qu’aujourd’hui les hommes sont aussi nom-breux que les femmes à tenter de concilier travail et famille,tandis qu’auparavant, cette volonté était surtout expriméepar les femmes », rappelle le Dr Sutton.

La Dre Tucker est du même avis. « Je crois que le principalchangement réside dans le fait que les choix professionnelsdes jeunes rhumatologues sont indissociables de l’augmen-tation du nombre de femmes qui adoptent cette spécialité ».

Mais si le nombre d’hommes et de femmes qui choisissentde passer plus de temps à la maison augmente, le Dr EdwardKeystone précise : « Je suis heureux de voir que les genspassent plus de temps avec leurs proches, mais cela signifieaussi que nous manquons déjà ou que nous manqueronssous peu d’effectifs pour traiter nos patients ». Dans undomaine où le nombre de rhumatologues n’est pas encoresuffisant pour offrir des soins adéquats aux patients arthri-tiques, cette hypothèse est troublante.

Nouveaux traitements, nouvelles pratiquesLe changement le plus souvent mentionné dans les ques-tionnaires adressés à notre sélection de rhumatologues con-cerne les traitements offerts aux patients arthritiques.

« Je me reporte en 1989, raconte le Dr Jean-Pierre Raynauldde Boucherville (Québec), nous essayions de soulager ladouleur de nos patients. Nous leur offrions le meilleur soutienpossible en sachant que l’invalidité était inévitable et qu’il fallait, au fond, se diriger vers une éventuelle chirurgie pourprothèse articulaire de la hanche ou du genou. La situation aénormément changé », poursuit-il. « Si on arrive à dépister lamaladie assez tôt et si on commence ces traitements nouveauxet améliorés, on peut espérer prévenir le déclin fonctionnelchez les patients, d’où l’importance de la recherche. »

Parmi les percées thérapeutiques les plus souvent men-tionnées, les rhumatologues s’entendent pour placer leméthotrexate, l’étiologie de la maladie, l’évaluation et letraitement, ainsi que la chirurgie pour prothèse articulaireau sommet de la liste. Le Dr Paul Davis a même affirmé qu’ense faisant mieux connaître des autres professionnels de lasanté et de la population canadienne, les rhumatologues ontexercé un impact sur la façon dont on soigne maintenant lespatients arthritiques.

« [Auparavant] si vous souffriez d’arthrite, vous deviez vousrésigner à vivre avec, c’est tout », affirme-t-il. « À présent, lespatients savent qu’ils ont des options et que si la maladie estprise à temps et traitée énergiquement, leur qualité de vies’en trouvera améliorée. »

Plus de 65 % des entrevues ont cité les agents biologiqueset la découverte des anti-TNF comme les découvertes les plusinfluentes et importantes dans l’histoire du traitement et laprise en charge des patients atteints de maladie rhuma-tismale. Plutôt que de choisir une découverte, le Dr FrançoisBeaudet de Québec a pour sa part dressé la liste des princi-paux jalons qui ont marqué sa carrière depuis sa graduationau fil des décennies : • entre 1980 et 1990 : sensibilisation aux conséquences de

l’arthrite et arrivée du méthotrexate pour traiter l’arthriteinflammatoire;

• entre 1990 et 2000 : amélioration de la classification etdu traitement des maladies inflammatoires, surtout dessous-groupes de lupus; et

• de 2000 à 2010 : arrivée et validation des agentsbiologiques.

ConclusionLe dictionnaire Robert donne comme première définition dumot équilibre : « égalité de forces entre deux ou plusieurschoses qui s’opposent ». Or, arriver à l’équilibre dans lemonde d’aujourd’hui peut être plus facile à dire qu’à faire.Même si la plupart des rhumatologues passent en moyenneplus de 40 heures par semaine au travail, il nous manqueencore des effectifs pour traiter adéquatement et efficace-ment nos patients arthritiques. On compte plus de 340 rhu-matologues au Canada aujourd’hui qui travaillent sansrelâche et ne comptent pas leur temps pour offrir des soinsappropriés. Et pourtant, malgré le nombre croissant dedossiers et de patients à voir chaque jour, près de 80 % despersonnes interrogées ont affirmé que si elles avaient lechoix, elles ne changeraient rien.

Peut-être que le résumé du Dr Rusty Goodman à propos dece qu’est la rhumatologie au Canada et la vie des rhumato-logues est le meilleur. « Ma formation en rhumatologie m’aoffert non seulement les compétences pour établir ma car-rière professionnelle, mais m’a permis aussi de rencontrer lafemme qui a eu la folie de m’épouser. Quel équilibre parfaitentre travail et vie de famille : un diplôme de médecine, uncontrat de mariage, un programme de formation profitablesur toute la ligne. »

Page 10: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 410

PLENARY SYMPOSIA

MINI SYMPOSIA

PEDIATRIC RHEUMATOLOGY COURSE

SYMPOSIUMS PLÉNIERS • Thrombophilie : Le SAP et au-delà• Greffe de cellules souches dans les

maladies auto-immunes• Pour ou contre les agents biologiques

dans la polyarthrite rhumatoïde?• Vascularite systémique• Grossesse chez la patiente atteinte

de lupus• Sclérose systémique : Progrès

thérapeutiques

MINI-SYMPOSIUMS• Perspective thérapeutique dans le

LÉD• Spondylarthropathies• Ostéoporose : Questions

controversées• Syndromes douloureux focalisés et

généralisés• La MCV, une caractéristique des

maladies rhumatismales• L’imagerie en rhumatologie• Pistes de réflexion sur l’auto-

immunité• Syndrome d’hyperlaxité articulaire• Rhumatologie gériatrique• Où en sommes-nous avec la thérapie

génique?• Peut-on traiter l’arthrose?• Traitements de réadaptation • Syndrome de Sjögren : de la biologie

aux symptômes• Dorsalgie : Preuves et lignes

directrices• Comorbidités chez les patients

arthritiques : Normes de soinsoptimaux

COURS DEPÉDOREUMATOLOGIE• Vascularite infantile• Maladies auto-immunes infantiles• Arthrite idiopathique juvénile : agents

biologiques et nouveaux• Lupus érythémateux disséminé et

dermatomyosite juvénile• Manifestations cutanées des

maladies rhumatismales

Bienvenue au

du 25 au 28 avril 2010à Santiago au Chili

CasaPiedra

XVIe Congrèspanaméricain de

rhumatologie

Commandité par

Pour de plus amples renseignements

Page 11: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 11

La Lupus Foundation of America a décerné au Dr MurrayUrowitz le prix « Evelyn V. Hess, M.D., MACP, MACR2009 ». Cette prestigieuse distinction est remise à

l’occasion de l’assemblée annuelle de l’American College ofRhumatology (ACR), qui avait lieu cette année à Philadel-phie. Cette récompense vient souligner la contributiond’un chercheur dont les travaux ont permis de mieux com-prendre le lupus sur les plans tant scientifique que médi-cal. Le Dr Urowitz, professeur de médecine à l’Université deToronto et chercheur principal au Toronto Western ResearchInstitute, a consacré sa carrière de chercheur au lupus éry-thémateux disséminé (LÉD) et il a de nombreuses réalisa-tions à son actif.

Ses principaux faits d’armes incluent l’établissement del’un des plus volumineux programmes de base de donnéeslongitudinales sur le lupus dans le monde, l’élaboration et lavalidation d’outils paramétriques (p. ex., l’indice d’activité duLÉD et l’indice d’activité moyen ajusté du LÉD), des étudesdécrivant les poussées de la maladie, l’évaluation des cor-rélations entre les observations cliniques et les résultats delaboratoire (p. ex., LÉD sérologiquement actif et clinique-ment quiescent), des études sur la grossesse et les hormones,et sur le cancer, les maladies affectant certains organes spé-cifiques et la mortalité dans le LÉD.

Les travaux du Dr Urowitz ont exercé un impact directsur la façon dont nous soignons les patients atteints delupus. Il a été le premier à documenter et à décrire un typede mortalité bimodal en 1976, établissant ainsi que lesfemmes atteintes de LÉD étaient exposées à un risque plusgrand de coronaropathie précoce. En outre, ses études surl’issue favorable de la grossesse chez les femmes souffrantde LÉD quiescent et l’innocuité de l’hormonothérapiesubstitutive chez ces patientes a ébranlé le dogme qui dic-tait jusqu’alors la prise en charge du LÉD et a forcé lescliniciens à revoir leurs options thérapeutiques chez cespatientes.

En plus de ses activités de recherche et de ses nombreusespublications, le Dr Urowitz a formé et supervisé environ 80résidents en rhumatologie et des centaines d’étudiants enmédecine et en sciences. Il a été reconnu pour l’excellencede son enseignement, comme en témoignent les prix que luiont décernés à cet égard l’Université de Toronto et le CollègeRoyal des médecins et chirurgiens du Canada.

Le Dr Urowitz a contribué à améliorer les soins et le fonctionnement des patients atteints de LÉD. Il est membre

fondateur de l’Association ontarienne du lupus et il estdirecteur médical de Lupus Ontario. Il a d’ailleurs récem-ment reçu le prix « Espoir » de Lupus Ontario pour son rôleremarquable dans l’amélioration de la qualité de vie des gensatteints de lupus.

Le Dr Urowitz s’est consacré aux soins et à la recherche surle lupus et son parcours est extrêmement riche. Il a grande-ment contribué à nous faire mieux comprendre la maladie. Ilnous a enseigné et a formé plusieurs d’entre nous, en plusd’aider les patients atteints de LÉD. On aurait difficilementpu choisir meilleur lauréat pour le prix Evelyn V. Hess.

Sindhu Johnson, M.D., FRCPCClinicienne adjointe,Réseau de santé universitaire et Hôpital du Mont Sinaï,Université de Toronto,Toronto, Ontario

Dafna Gladman, M.D., FRCPCProfesseure de médecine,Réseau de santé universitaire,Université de Toronto,Toronto, Ontario

ARTHROSCOPE

Le Dr Murray Urowitz, lauréat du prix Evelyn V. Hess Par Sindhu Johnson, M.D., FRCPC et Dafna Gladman, M.D., FRCPC

Page 12: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 412

Si la célèbre Petite Sirène de Copenhague avait eu unpeu de jugeote, elle aurait porté un manteau et desbottes de pluie durant le congrès de l’EULAR (European

League Against Rheumatism). Il semble que les précipitationshabituelles de juin pour Copenhague—6 cm—sont toutestombées durant le congrès, sous la poussée de forts vents.Mais j’ai quand même pu profiter de deux belles journéesdurant mon séjour à l’étranger.

Programme et participantsSi on fait exception du temps peu clément, le congrès del’EULAR 2009 a remporté un vif succès. On a compté un peumoins de participants que l’an dernier (13 506 provenant dela France, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis,notamment), mais les Canadiens y sont venu plus nombreuxqu’en 2008, sans pour autant arriver encore à se glisserparmi les 10 pays les plus représentés. Nous nous rattrape-rons l’an prochain!

D’une durée de quatre jours, le congrès a commencé àmidi, le mercredi 10 juin pour se terminer à midi le samedi13 juin. Les demi-journées de liberté prévues au début et à lafin de l’événement ont permis aux congressistes de visiter lesattractions locales et de se familiariser avec la culture.

Le programme était construit selon le modèle de l’andernier et comportait huit séances par jour, dont un sympo-sium satellite au début et à la fin de chaque journée. Peut-être y avait-il même trop de choix et de qualité : comme laconcurrence était forte entre les divers éléments du pro-gramme (15), il est bien difficile décerner une palme au plusméritant. Bien que surtout orienté vers la rhumatologie chezl’adulte, le programme offrait plusieurs présentations de

pédorhumatologie. Se déroulant à un rythme plus lent etdans une atmosphère plus détendue, ces présentations ontattiré un peu plus de la moitié des participants de l’ACR etl’excellence de leur contenu n’en a aucunement souffert. Lesaffiches étaient accrochées dans un espace central, situé à proximité des rafraîchissements, donc faciles à trouver et 3 539 résumés ont été soumis cette année.

Ville de congrèsPour certains, Copenhague au Danemark est un peu troppetite pour être l’hôtesse d’une activité d’une telle envergure.Je dirais plutôt que la ville est accueillante et charmante,avec son mélange d’ancien et de nouveau. On trouvait facile-ment à se nourrir et tout était exquis, quoique le coût d’unrepas puisse poser un défi à quiconque doit respecter sonbudget de voyage. Juin est la saison de la rhubarbe et desasperges qui étaient exquises, mais le café coûtait quandmême 6 $ CAN au bistro du coin.

En raison de la taille du congrès et de la relative petitessede la ville de Copenhague, les congressistes qui se sontinscrits tardivement n’ont pu trouver d’hébergement qu’àMalmö, en Suède, de l’autre côté du détroit d’Øresund, parrapport à Copenhague, le bras de mer qui relie la Mer duNord à la mer Baltique. Certains ont apprécié ce trajet quo-tidien qui leur permettait d’admirer la vue entre la jolie citéde Malmö, où ils avaient pour voisins d’anciennes maisonsde rondins et le plus vieil apothicaire d’Europe. Bien qu’ins-crite tardivement moi-même, j’ai pu réserver une chambredécente dans un très joli hôtel-boutique de trois étoiles àCopenhague pour 328 € par nuit. Même s’il se trouvait enface d’un club pour hommes dans un secteur plus ou moins

Le congrès de l’EULAR du 10 au 13 juin 2009 Par Barbara A.E. Walz, M.D., DABIM, FRCPC

ARTHROSCOPE

Traversée du détroit d’Øresund entre le Danemark et la Suède La Petite Sirène (courtoisie de YT)

Page 13: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 13

fréquentable de la ville, la Place de l’hôtel de ville, la princi-pale gare ferroviaire, qui assure la navette entre l’aéroport et le centre-ville, et les Jardins de Tivoli n’étaient qu’à cinqminutes de marche.

Le centre des congrès était relativement loin des hôtels ducentre-ville, mais le transport en commun est efficace et nousa permis de rencontrer des Danois, tout heureux de nous mon-trer leur maîtrise de la langue anglaise. Des titres de transportsétaient inclus dans les frais d’inscription (820 €) et présen-taient une excellente valeur, compte tenu que chaque déplace-ment coûtait près de 5 $ CAN. Le centre des congrès est assezrécent et attrayant, mais comme les travaux extérieurs n’étaientpas tout à fait terminés, pour retourner à la gare de train oud’autobus, la chaussée était boueuse et glissante.

Activités planifiéesOn avait le choix entre plusieurs visites intéressantes. Je suisarrivée plusieurs jours à l’avance et j’ai effectué trois excur-sions dans la ville et les régions avoisinantes. Une demi-journée m’a permis de visiter les châteaux du Nord-Sealand, cequi m’a laissé suffisamment de temps pour visiter celui deFrederiksborg à Hillerød. Ce château présente une collectionincroyable de meubles et d’artefacts intacts de l’époque. Unpeu plus loin, le long de la côte septentrionale, on trouve leChâteau de Kronborg qui a servi de modèle au ChâteauElsinore de Hamlet (Helsingørd). Une excursion d’une journéeentière en autobus permet d’apprécier les mêmes attractionset le retour se fait par traversier à partir d’Helsingør auDanemark, jusqu’à Helgsingborg en Suède. Si le Sud vousattire, la visite inclut aussi la cathédrale et l’Université de Lund(fondée en 1020 par le roi danois Canut le Grand). Avec unpeu de chance, si vous effectuez la visite un samedi, vous aurezaussi droit au marché en plein air de Lund, à deux pas de la

cathédrale. Malmö est le dernier arrêt en Suède, puis onrevient à Copenhague en traversant le pont d’Øresund, le pluslong pont automobile et ferroviaire d’Europe.

Un tour sur le canal à partir du quartier coloré de Nyhavnnous donne un point de vue unique sur plusieurs des attrac-tions importantes de Copenhague et ce, pour 12 $ CAN àpeine. Confortablement blottis, à l’abri des intempéries, on aune vue imprenable de l’Opéra de Copenhague, du Palaisd’Amalienborg, de la Petite Sirène et de Christianshavn.

Appréciation globaleCe congrès de l’EULAR 2009 était bien organisé et bienprésenté. Il nous a permis d’assister à de nombreuses con-férences prononcées par des orateurs de renom, et dans cer-tains cas, réellement exceptionnels. Il a été très intéressantd’entendre ces nouveaux chercheurs et conférenciers qui sontl’avenir de la rhumatologie. Copenhague et sa région sont desendroits merveilleux à visiter et j’étais triste de partir.

La Petite Sirène quitte aussi Copenhague pour la premièrefois en 96 ans d’existence. Elle se rend à Shanghai pourl’Exposition universelle de 2010. Je me demande bien cequ’elle va penser de cette statistique : les précipitationsmoyennes à Shanghai en juin sont de 17 cm.

Prochaines rencontres de l’EULAR :• Rome 2010• Londres 2011• Berlin 2012

Barbara A.E. Walz, M.D., DABIM, FRCPCChef, division de rhumatologie, Credit Valley HospitalMississauga, Ontario

Des nouvelles de Terre-Neuve et du LabradorPar Majed Khraishi, M.D., FRCPC

Oui, l’été n’est plus qu’un lointain souvenir, mais nousavons bien profité de la température exceptionnelle-ment clémente qu’il a fait à Terre-Neuve cette année.

La province peut actuellement compter sur cinq rhumato-logues pour ses patients adultes et sur un pédorhumato-logue. Quatre des rhumatologues pour adultes (les docteursSean Hamilton, Proton Rahman, Yatish Setty et Irene Vasiliu)sont attachés à l’Unité de santé rhumatismale du St. Clare’s

Mercy Hospital, de St. John’s, tandis que je pratique dans uncentre privé, l’Arthritis Centre. Le Dr Paul Dancey, notre seulpédorhumatologue, est toujours attaché au Janeway Children’sHospital.

Malheureusement, aucun rhumatologue ne pratique à l’ex-térieur de St. John’s. Cela représente un problème de taillelorsque vient le temps de desservir les patients arthritiques;nous poursuivons nos efforts pour recruter et attirer des

Page 14: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 416

rhumatologues vers notre spectaculaire Côte Ouest de laprovince. Cette région abrite l’un des plus beaux parcsnationaux (Gros Morne) et possède une station de ski remar-quable (Marble Mountain). Le Dr Sean Hamilton est à la têted’une campagne de sensibilisation appuyée par la Sociétéd’arthrite pour faire diminuer les longues listes d’attente enrhumatologie dans la province.

L’Association médicale de Terre-Neuve et du Labrador négo-cie actuellement de nouveaux contrats avec le gouvernementcanadien. Nous espérons que ces négociations seront un gaged’équité par rapport aux normes nationales de rétributionpour les rhumatologues salariés et rémunérés à l’acte.

La communauté des rhumatologues de Terre-Neuve peutaussi compter sur les services de deux infirmières prati-ciennes attachées à chacun des deux centres pour adultes.Leur rôle est d’aider au triage des demandes de consultation(Mme Kim Roberts Pennell) et de gérer et suivre les cas ded’arthrite inflammatoire (Mme Karen Doyle). Selon nous, lesprofessions de la santé connexes à la rhumatologie peuventjouer un rôle, à Terre-Neuve et partout au pays, dans la priseen charge des patients arthritiques et nous espérons quecela contribuera à réduire les listes et les temps d’attente.

Dans un autre ordre d’idées, la recherche en rhumatologiese porte fort bien à Terre-Neuve. Le Dr Proton Rahman con-tinue d’explorer les composantes génétiques des maladiesrhumatismales, surtout des arthropathies séronégatives.Nous, de l’Arthritis Centre et du centre Nexus Clinical Research,

nous participons aussi activement à la recherche clinique,surtout sur la polyarthrite rhumatoïde (PAR) et l’arthritepsoriasique. Cette dernière représente un intérêt particulierpour notre communauté en raison de sa forte prévalence etde l’étroite collaboration que nous avons établie avec noscollègues dermatologues. De plus, la coopération avec leNewfoundland and Labrador Centre for Health Information(NLCHI) pave actuellement la voie à une meilleure com-préhension des comorbidités associées à l’arthrite inflamma-toire, grâce à l’accès à une base de données provinciale.

En terminant, le centre Nexus Clinical Research vient d’acquérirun nouvel appareil pour les échographies musculosquelettiques,mais il reste toujours un poste à combler pour un collègue quisouhaiterait se prévaloir de ce nouveau potentiel.

En conclusion, nous voyons l’année qui vient avec opti-misme, puisqu’elle nous permettra de remplir notrepromesse d’améliorer les soins de nos patients tout enrehaussant les conditions de travail des rhumatologues. Cetespoir est malheureusement quelque peu refroidi par l’avenirincertain des services de rhumatologie à Terre-Neuve et auLabrador.

Majed M. Khraishi, M.D., FRCPCDirecteur médical,Nexus Clinical ResearchProfesseur de rhumatologie clinique, Université Memorial, St. John’s, Terre-Neuve

ARTHROSCOPE

Programme ACPAC (Advanced ClinicianPractioner in Arthritis Care) : Mise à jour 2009Par Rachel Shupak, M.D., Katie, Lundon, B.Sc.PT, M.Sc., Ph.D. et Rayfel Schneider, M.D., FRCPC

Les nouveaux modèles de soins en rhumatologie ontprouvé leur utilité ces 20 dernières années en faisantparticiper diverses autres professions de la santé à la

prestation des soins aux patients arthritiques. Le programmeACPAC (Advanced Clinician Practioner in Arthritis Care) est lepremier programme universitaire officiel conçu pour la for-mation de professionnels déjà certifiés; il prévoit unenseignement et une formation adaptés pour les physio-thérapeutes et ergothérapeutes qui travaillent déjà auprès decette clientèle1.

Depuis 2005, 30 professionnels en pratique avancée ontréussi avec succès ce fort utile programme de spécialisationbasé sur les compétences. Réparti sur 10 semaines, à raison

d’une semaine par mois, il est offert par le Département de laformation et du développement professionnels continus dela Faculté de médecine de l’Université de Toronto.

Le programme ACPAC est une initiative de Health ForceOntario et bénéficie du soutien du ministère ontarien de laSanté, de la Société d’arthrite (section de l’Ontario) et de laSociété canadienne de rhumatologie (SCR). Les diplômés duprogramme travaillent déjà dans les domaines de la rhuma-tologie et de l’orthopédie un peu partout en région rurale etdans des centres urbains de l’Ontario auprès des adultes etdes enfants. Jusqu’à présent, tous nos diplômés provenaientde l’Ontario, mais nous prévoyons éventuellement offrir leprogramme ailleurs au pays.

Page 15: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 17

Si on se fie à une évaluation des résultats du programmeACPAC2 menée auprès des professionnels de la santé qui ontsuivi la formation, 100 % de ses diplômés se sont déclaréssatisfaits de sa pertinence pour leur pratique clinique(Niveau I : Réaction des étudiants); ils affichent une compé-tence mesurable pour ce qui est de la prise en chargeavancée de certaines maladies de l’appareil musculosquelet-tique (Niveau II : Impact sur les connaissances et les habiletésavancées des étudiants); et ils ont élargi leur éventail d’ha-biletés pratiques durant les 12 mois suivant l’obtention deleur certificat (Niveau III : Changement de la pratique clinique)3.

Pour les deux prochaines années, l’objectif est d’analyser leNiveau IV : Évaluation à l’échelle du système chez les diplômésdu programme ACPAC dans leurs milieux de travail respectifs.Une équipe scientifique de l’Unité de recherche clinique surla mobilité (ou Mob CRU) de l’Hôpital St. Michael’s deToronto a réussi à recueillir des fonds auprès du ministèreontarien de la Santé pour procéder à cette étude qui suit lemodèle de l’Ontario Hospital Report Card2. Quatre grands

volets seront examinés : le système d’intégration à la pratiqueet les changements qui en découlent, le point de vue desclients, l’utilisation et les résultats cliniques et l’impactéconomique. Demeurez à l’écoute.

Rachel Shupak, M.D.Directrice, Programme ACPAC, Hôpital St. Michael’sProfesseur agrégé, Département de médecine,Division de rhumatologie, Université de Toronto

Katie Lundon, B.Sc.PT, M.Sc., Ph.D.,Coordonnatrice du programme ACPAC, Hôpital St. Michael’sProfesseure adjointe, Département de médecine,Faculté de médecine, Université de Toronto

Rayfel Schneider, M.D., FRCPCPrésident adjoint (formation), Département de pédiatrieAttaché à la division de rhumatologie,The Hospital for Sick Children, Université de Toronto

La quatrième conférence annuelle BRIESE (BritishColumbia Rheumatology Invitational Education Series) a eulieu au Pacific Arthritis Centre cette année. Encore une

fois, les rhumatologues des quatre coins de la province ontassisté à l’événement qui se tenait les 2 et 3 octobre.Organisée en marge du gala Bluebird de la Société d’arthritede la Colombie-Britannique, la conférence a permis à denombreux rhumatologues de la province de dépoussiérerleurs beaux habits et leurs connaissances en rhumatologie.

Le Dr Vibeke Strand de l’Université Stanford, membre ducomité international de l’événement BRIESE il y a quatreans, participait à la réunion. Nous avons profité de seslumières en matière de registres d’agents biologiques et deson analyse des données les plus récentes sur l’innocuitédes anti-TNF. Le Dr Jurgen Braun, d’Allemagne, a passé enrevue les nouvelles recommandations pour le diagnostic de la spondylite ankylosante en mettant l’accent sur l’ima-gerie. Il a expliqué clairement aux participants son appro-che concrète à la prise en charge des spondylarthropathies.

Le comité d’experts invités cette année incluait la Dre Hanna Briemberg, neurologue de l’Hôpital Général deVancouver. Sa présentation sur la myosite a réaffirmé le lienentre la rhumatologie et la neurologie dans la prise encharge commune de cette maladie dévastatrice.

L’un des autres points forts de l’événement BRIESE a été laprésentation de cas. Cette réunion de deux jours donne à lacommunauté des rhumatologues britanno-colombiens lapossibilité d’aborder des problèmes médicaux complexesdans une ambiance cordiale. Opinions, affirmations et argu-ments ont fusé de toutes parts pour perpétuer l’avenir desprocessus décisionnels inhérents à la prise en charge despatients arthritiques, avec la contribution des experts d’ici etd’ailleurs.

Nous avons déjà hâte à la prochaine réunion BRIESE quise tiendra à l’automne 2010.

Jason Kur, M.D., FRCPCPacific Arthritis Centre, Hôpital Général de Vancouver, Université de la Colombie-Britannique

Un quatrième événement BRIESE enColombie-BritanniquePar Jason Kur, M.D., FRCPC

Suite à la page 17.1

Page 16: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 417.1

ARTHROSCOPE

Références :1. Lundon K, Shupak R, Schneider R, et coll. Development and Early Evaluation

of an Interdisciplinary Post-graduate Academic and Clinical EducationProgram in Arthritis Care. 2009 Manuscript submitted for review.

2. Dixon J. Evaluation criteria in studies of continuing education in health pro-fessions: a critical review and a suggested strategy. Eval Health Prof 1978;1(2):47-65.

3. Lundon K, Shupak R, Reeves S, et coll. The Advanced Clinician Practitioner inArthritis Care program: an interprofessional model for transfer of knowledgefor advanced practice practitioners. J Interprof Care 2009; 23(2):198-200.

Lectures suggérées :1. Lundon K, Shupak R, Schneider R, et coll. Evolution of the ACPAC-trained

Advanced Practice Practitioner Role over a Two-Year Period: Evidence forChange in Models of Arthritis Care in Ontario. Manuscript in preparation.

2. Shupak R, Lundon K. St. Michael’s Hospital: The advanced ClinicianPractitioner in Arthritis Care Program. Can Rheum Assoc J 2004; 17(4):16-7.

3. Lundon K, Shupak R, Sunstrum-Mann L, et coll. Leading change in the trans-formation of arthritis care: development of an inter-professional academic-clinical education training model. Healthc Q 2008; 11(3):62-8

.

Programme ACPAC (Advanced Clinician Practioner in Arthritis Care) :Mise à jour 2009suite de la page 17

Page 17: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 418

EDITORIALARTHROSCOPE

Québec, nous voici!Par Alf Cividino, M.D., FRCPC

Préparez-vous à la meilleure assemblée annuelle qu’aitconnue la Société canadienne de rhumatologie (SCR)!Elle aura lieu pour la première fois à Québec, du 3 au

6 février, pendant le fameux Carnaval d’hiver. Nous nous réu-nirons à l’Hôtel Fairmont Château Frontenac, dans la vieilleville, surplombant le fleuve Saint-Laurent. C’est un endroitmerveilleux où vous pourrez vous amuser et passer du tempsde qualité avec les vôtres.

Dans l’ensemble, la réunion se déroulera comme lesannées précédentes, si ce n’est qu’elle débutera un peu plustôt cette fois-ci, à 13 heures. La mise à jour annuelle seraprésidée par le Dr Shahin Walji et ce qu’il faudra noter denouveau, c’est que la séance plénière de la SCR, présidée parla Dre Claire Bombardier, offrira un survol des Registres etrésultats canadiens. Cette présentation se fera en marge dupremier symposium Registres versus ERC : Lesquels nous enapprennent le plus à l’ère des agents biologiques. Venez voir etentendre les docteurs Janet Pope et Louis Bessette, avec lecommentaire du Dr Johan Askling.

Afin de laisser un peu plus de temps libre aux participants,cette année, le souper d’ouverture sera remplacé par uneréception pour permettre au plus grand nombre de profiterde la soirée comme bon leur semble. La deuxième journéeprévoit deux conférences de pointe, l’une sur l’arthrose, avecle Dr Jean-Pierre Pelletier, et l’autre sur l’imagerie et l’écho-graphie musculosquelettiques, avec la Dre Maggie Larche.Après quelques moments de liberté pour apprécier lesbeautés de la ville de Québec, l’après-midi commencera parune présentation d’affiches accompagnée d’un vin et froma-ges. L’Alliance des professionnels de la santé pour l’arthrite(APSA) y tiendra simultanément sa réunion.

Le deuxième symposium, Le patient atteint de PAR dans sonensemble : Sommes-nous équipés pour traiter efficacement la per-sonne entière?, se promet d’être exceptionnel, avec ses con-férenciers invités, les docteurs Ian McInnes et Ernest Choy.Le vendredi, le Dr Edward Keystone reviendra à la SCR avecle point de vue d’un expert sur les essais cliniques dans lapolyarthrite rhumatoïde (PAR).

Le grand débat 2010 de la SCR opposera les docteursHenri Ménard et Gunnar Kraag aux docteurs Carter Thorneet Robert Offer qui tenteront de déterminer Quel est lemeilleur type de pratique : milieu universitaire ou communautaire?Résidents en rhumatologie, prenez note.

La deuxième journée se terminera avec le souper et laremise annuelle des prix de la SCR. Cette année, ce souper sedéroulera plus tôt afin que les participants puissent égale-ment s’amuser et danser. Si vous n’avez pas vu le Dr Pope àl’occasion d’une soirée dansante, c’est à ne pas manquer.

La dernière matinée commencera avec l’ultime séanced’ateliers. Au choix, en tout, 18 ateliers porteront sur l’éven-tail complet des problèmes rhumatologiques et plusieursrencontres avec les spécialistes permettront aux congres-sistes d’interagir avec de grands noms de la rhumatologie,dont les docteurs Keystone, McInnes, Choy, Askling etJacques Brown. Mentionnons entre autres, des ateliers enpédorhumatologie sur l’ostéoporose et la maladie de Still etdes ateliers de l’APSA. Cette année, le symposium final seraForger l’avenir de la rhumatologie : Biothérapeutiques et besoins àcombler chez les patients.

Le Dr McInnes, conférencier Dunlop-Dotteridge 2010,sera notre orateur vedette cette année. Les rhumatologuescanadiens le connaissent bien et il s’est taillé une réputationenviable dans le milieu de la recherche en sciences fonda-mentales et cliniques.

Comme nous l’avons dit précédemment, le Carnaval deQuébec se déroulera durant la réunion, à quelques enjam-bées du Château Frontenac. Ce qui en fait une occasionidéale pour demeurer un ou deux jours de plus et profiter del’ambiance de cette ville accueillante.

Au plaisir!

Alf Cividino, M.D., FRCPCPrésident, Comité du programme scientifique, SCRProfesseur de clinique, Université McMasterHamilton, Ontario

Décret présidentiel

Page 18: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 19

Le temps semble venu de faire le point sur les change-ments qui ont marqué la Société d’arthrite depuis queSteven McNair en a accepté le poste de président et chef

de la direction, il y a deux ans. En 2007, la Société d’arthriteétait à un point tournant de son existence, confrontée à desdifficultés économiques et contrainte d’annuler de ce fait sesnouveaux concours de bourse, tout en maintenant ses autresengagements. De nombreux rhumatologues et unités de rhu-matologie avaient alors pris leurs distances face à la Sociétéd’arthrite pour se tourner vers d’autres organisations etgroupes d’intérêts. Je me rappelle de la question que Steven seposait sans arrêt lorsqu’il a accepté son mandat : « Mais qui estce « type » de la Société d’arthrite dont tout le monde parle? ».Pour lui, la Société d’arthrite représentait l’ensemble de lacommunauté touchée par la maladie et nous avons tous unrôle à jouer pour assurer son succès.

Les efforts déployés par Steven pour remettre la Sociétéd’arthrite sur les rails ont été impressionnants. En raison de sastructure relativement informelle, la Société s’était laissée dis-traire par des questions d’administration et de gouvernanceplutôt que de se concentrer sur sa mission « d’encourager larecherche sur les causes de l'arthrite et l’élaboration de traite-ments curatifs ainsi que promouvoir les meilleurs soins ettraitements possibles aux personnes arthritiques »1. La réor-ganisation de la dynamique entre les conseils provinciaux et lebureau national a été un véritable baptême du feu pour Steven,qui n’a pu faire autrement que d’écraser quelques orteils aupassage. Des règlements ont été adoptés pour entériner lesmesures proposées par Steven lors de la dernière assemblée duconseil national. Le personnel et le conseil ont poussé ensem-ble un soupir de soulagement après avoir résolu ce problèmechronique perçu jusqu’alors comme sans issue. À partir de là, le conseil a eu les coudées franches pour travailler à destâches plus constructives et gratifiantes.

À l’approche de 2010, plusieurs bonnes nouvelles nouspermettent d’être optimistes. En décembre, nous lanceronsun appel de candidatures pour de nouvelles subventions derecherche et pour un concours de bourse d’études cliniques.L’Alliance pour le programme canadien de l’arthrite (APCA)et la Société d’arthrite ont établi de nouvelles ententes pourfaire avancer les dossiers de défense des intérêts et la Sociétéd’arthrite a équilibré son budget après plusieurs années dedéficit. La Société d’arthrite, les Instituts pour la rechercheen santé du Canada (IRSC) et le Réseau canadien del’arthrite (RCA) ont entamé des discussions sur la planifica-tion du financement de la recherche sur les maladies affec-tant l’appareil musculosquelettique. Des centres de forma-tion en rhumatologie chez l’enfant et chez l’adulte seront

officiellement reconnus et appuyés. Cette année, le finance-ment a été présenté par les conseils provinciaux pour illus-trer plus clairement le lien entre les unités de soins rhuma-tologiques et la Société d’arthrite. Sous les auspices de laSociété d’arthrite, le comité des rhumatologues canadiens enmilieu universitaire a mis sur pied une fin de semainenationale à l’intention des résidents en rhumatologie qui a remporté beaucoup de succès grâce, aux efforts de la Dre Heather MacDonald-Blumer. Parmi les autres réalisa-tions marquantes, il faut aussi mentionner la coordinationdes ressources et des projets de formation sous la directionde Dre Avril Fitzgerald.

La revitalisation de la Société d’arthrite se poursuit, alorsque son personnel et les membres de son conseil se penchentsur les questions relatives à sa mission, comme la recherche etla formation, la défense des intérêts et les programmes, ainsique les services. Ce nouveau dynamisme se fait sentir égale-ment chez les responsables de la collecte de fonds. En septem-bre, le Dr Andy Thompson, son épouse Marlene et moi-mêmeavons participé à la course Joints in Motion à Toronto. La par-ticipation active des patients arthritiques, de leurs amis et deleurs proches a été extrêmement encourageante. On a réelle-ment pu sentir le respect croissant de nos collègues rhumato-logues à l’endroit du travail de Steven.

Je mets au défi tous mes confrères de s’impliquer et de par-ticiper au momentum qui s’installe au sein de la Sociétéd’arthrite en rétablissant leurs liens avec ses instancesprovinciales et nationale. Nous pouvons tous faire partie dela solution en assistant au gala de collecte de fonds, en sou-tenant un coureur de l’événement Joints in Motion ou unhéros de l’arthrite, en devenant membre d’un conseil provin-cial, en affichant notre intérêt lors des réunions des conseilsconsultatifs médico-scientifiques ou en travaillant à l’un desprojets du Comité des rhumatologues canadiens en milieuuniversitaire, comme la Fin de semaine nationale à l’inten-tion des résidents en rhumatologie. C’est en nous exprimantet en nous engageant dans la planification des soins rhuma-tologiques que nous aiderons la Société d’arthrite à retrou-ver toute sa pertinence.

Joanne Homik, M.D., M.Sc., FRCPCProfesseure agrégée de médecine,Directrice, division de rhumatologie, Université de l’Alberta

Référence :1. The Arthritis Society of Canada. Mission Statement. Accessible à l’adresse :

www.arthritis.ca/local%20prorams/ ca/about/default.asp?s=1. Consulté ennovembre 2009.

Un changement souverainPar Joanne Homik, M.D., M.Sc., FRCPC

Page 19: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 420

PAGE HEADERARTHROSCOPE

Des nouvelles des Prairies : ManitobaPar Carol Hitchon, M.D., FRCPC

En septembre 2009, les docteurs Hani El-Gabalawy, de laChaire de recherche en rhumatologie de l’Université duManitoba, et Brenda Elias, codirectrice du Centre for

Aboriginal Health Research de la même université, ont coprésidél’International Symposium on Rheumatic Diseases in Indigenous NorthAmerican Populations… from Molecules to Communities. Desreprésentants des peuples des Premières Nations, dont des con-sommateurs, des aînés, des chefs politiques et des décideurs, demême que des chercheurs en sciences fondamentales et clini-ques, des professionnels de la santé et des représentants de laSociété d’arthrite, de la Société canadienne de rhumatologie(SCR), des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), duRéseau canadien de l’arthrite et des partenaires de l’industrie sesont réunis pendant deux jours pour tenir des discussions fortéclairantes sur la réduction du fardeau des maladies rhuma-tismales chez les personnes autochtones.

Le symposium a commencé par une cérémonie de tam-tamtraditionnelle et par le dévoilement d’un attrapeur de rêve créépar un artiste aborigène aux prises avec une arthrite grave,symbolisant l’objectif du symposium qui est de réaliser le rêved’une cure. Des experts des États-Unis, du Mexique et duCanada ont abordé différents thèmes, allant de la médecinetraditionnelle, aux problèmes causés par l’arthrite dans la vie de tous les jours, en passant par les défis associés à laprestation de services de santé à des populations éloignées et

défavorisées, la déontologie de la recherche chez les peuplesindigènes, le phénotype de la maladie rhumatismale chez lespeuples des Premières Nations et les intéressantes nouvellesrecherches sur le rôle de l’environnement et de la génétiquedans l’apparition de la maladie rhumatismale.

Le symposium nous a permis de reconnaître certaines deslacunes importantes de notre compréhension des maladiesrhumatismales chez les Autochtones et les défis que nousdevrons relever pour les combler et planifier les priorités derecherche. Ces priorités vont de la recherche en sciencesfondamentales et en épidémiologie à l’approfondissementdes connaissances sur la médecine traditionnelle et le trans-fert du savoir, en passant par des études sur l’optimisation dela prestation des soins de santé et de la santé publique. Nousavons été impressionnés par la prestation des danseurs et desmusiciens traditionnels, divertis par un magicien etagréablement surpris par les talents cachés de plusieurs denos experts d’ici et d’ailleurs.

Nous avons aussi été heureux d’accueillir notre nouveaurhumatologue, le Dr Navjot Dhindsa, qui se joindra augroupe du Centre de rhumatologie.

Carol Hitchon, M.D., FRCPCProfesseur agrégé de médecine, Université du Manitoba, Winnipeg, Manitoba

Vous avez fait une photo surprise d’un de voscollègues rhumatologues ou vous avezimmortalisé un paysage fabuleux?

N’oubliez pas les piles ou le chargeur de votreappareil photo si vous voulez participer au 5e

concours de photo annuel de la SCR à lors devotre passage à Québec. Soumettez vos plusbeaux panoramas ou vos instantanés parcourriel d’ici le 15 février et vous courrez lachance de gagner un sac à dos de la SCR!

Veuillez soumettre vos clichés par courriel àKatherine Ellis, à l’[email protected].

Tous les clichés seront publiés dans l’éditionen ligne du JSCR et les photos gagnantes,dans le numéro printanier du Journalimprimé.

5e concoursannuel de photode la SCR

Page 20: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 21

Prix du Clinicien distinguéÀ l’occasion de l’assemblée de l’American College ofRheumatology (ACR) 2009, on a décerné au Dr Ronald M.Laxer, du Hospital for Sick Children, le prix du « Clinicienchercheur distingué », en reconnaissance de son parcoursremarquable. Il est l’auteur de près de 200 articles réviséspar des pairs dans tous les domaines de la pédorhumatologieet de sept ouvrages (y compris le Textbook of Rheumatology); ilest en outre considéré comme la sommité mondiale dans le

domaine de plusieursmaladies rhumatis-males infantiles rares.Ce prix coïncide avecle 25e anniversaire dela création du pro-gramme de rhumato-logie pédiatrique au « SickKids », que le Dr Laxer a fondé avecle Dr Earl Silverman. Leprogramme a permisde former d’éminentschefs de file interna-tionaux en pédorhu-matologie, ce qui esttout à l’honneur de sesfondateurs.

Le Dr Laxer est diplômé de l’Université McGill. Aprèsavoir terminé sa formation en pédiatrie à l’Hôpital pourenfants de Montréal, il s’est spécialisé en pédorhuma-tologie auprès du Dr Ross Petty, à l’Université de laColombie-Britannique, et il s’est joint au SickKids en 1984.Le Dr Laxer a été chef de la division de rhumatologie de1990 jusqu’en 1996; il est alors devenu chef adjoint et vice-président du Département de pédiatrie. En 2002, il estdevenu vice-président aux Affaires cliniques et universi-taires (Affaires médicales et universitaires depuis 2008), auSickKids. À ce titre, il a dirigé la mise sur pied du LearningInstitute at SickKids et d’un centre qui veille à la sécurité despatients à l’Université de Toronto. Le Dr Laxer est pro-fesseur de pédiatrie et de médecine à l’Université deToronto.

Prix du Jeune chercheur Henry KunkelLa Dre Rae S. M. Yeung a reçu le prestigieux prix du « Jeunechercheur Henry Kunkel » cette année à l’occasion du con-grès de l’ACR. Cet honneur s’ajoute au prix du « Jeunechercheur » décerné par la Société canadienne de rhuma-tologie (SCR). Dre Yeung a été honorée pour ses travaux surles mécanismes qui régissent l’auto-immunité, spécifique-ment ceux qui participent au déclenchement et au maintiende la réponse immunitaire dans l’arthrite infantile et d’autresmaladies rhumatismales. La Dre Yeung applique les modèlesde la maladie de Kawasaki à son étude sur l’auto-immunité.

Elle est présidente del’Alliance canadiennepour les chercheurs enpédor humatologie etdu comité scientifiquede l’International Ka wa - saki Disease Gene ticsConsortium.

La Dre Yeung estdiplômée l’Universitéde Toronto où elle aétudié en pédiatrie et en pédorhumatolo-gie. Elle a obtenu sondiplôme de doctorat enimmunologie à l’Institutontarien de recherche sur le cancer, sous la supervision du Dr Tak W. Mak et s’est jointe à l’équipe médicale du SickKids en1999.

Dre Yeung est actuellement professeure agrégée de pédia-trie, d’immunologie et de sciences médicales à l’Universitéde Toronto et elle est rhumatologue et chercheuse principaleen biologie cellulaire.

Brian M. Feldman M.D., M.Sc., FRCPC Chaire de recherche canadienne sur l’arthrite infantileProfesseur de pédiatrie, médecine, HPME, École de santé publique Dalla Lana, Université de TorontoChercheur principal et chef, division de rhumatologie, The Hospital for Sick ChildrenToronto, Ontario

Des Canadiens honorés à l’occasion del’assemblée 2009 de l’ACRPar Brian M. Feldman, M.D., M.Sc., FRCPC

Dr Ronald Laxer et sa fille, Dre Laxer

Dre Rae S. M. Yeung

Page 21: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet article

Pour l’équilibrePar Glen Thomson, M.D., FRCPC

Êtes-vous satisfait de l’équilibre entre votre vie profes-sionnelle et votre vie personnelle? Si vous vous ditesau moins relativement satisfait, vous êtes en phase

avec la majorité de vos collègues sur la question si on se fieaux résultats du sondage de ce mois-ci! Plus de la moitié despersonnes interrogées (60 %) participent aux activités d’aumoins une ou deux organisations non médicales et semblentavoir ou prendre le temps de s’adonner à un ou deux passe-temps (68 %), même si la majorité des répondants disent tra-vailler bien au-delà des traditionnelles 40 heures parsemaine.

Les enfants peuvent empêcher certaines personnes de par-ticiper à d’autres activités, mais ils sont une joie en soi.Toutefois, les longues semaines de travail empêchent près de lamoitié des répondants de s’adonner à plus d’activités non pro-fessionnelles.

Près de 80 % des répondants affirment partager 50 % oumoins des tâches domestiques avec une personne proche. Est-

ce le propre des rhumatologues? En outre, 85 % croient qu’ils auront suffisamment d’activités pour êtreoccupés à la retraite. Ces activités incluront peut-être un cer-tain nombre de tâches domestiques qu’ils auront balayées sousle tapis jusqu’alors.

Plusieurs générations de rhumatologues ont répondu à cesondage et chaque génération a l’impression d’arriver à une for-mule unique pour concilier travail, famille et autres activitésafin d’arriver à l’équilibre et à la satisfaction. Comme on le dis-ait dans ma génération « I can’t get no satis-faction – but I try ».(Excusez-moi Mick et Keith).

Pour en savoir plus, je vous conseille l’article L’équilibre :Conciliation travail-famille dans un monde où tout va si vite dans leprésent numéro.

Glen Thomson, M.D., FRCPCRédacteur, JSCRWinnipeg, Manitoba

25JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4

ARTICULONS NOS PENSÉESFélicitations au gagnant

du sondage « Articulons nospensées » de ce numéro, Dr Maqbool Sheriff de Nanaimo, C.-B.

Je travaille en moyenne _______ heures par semaine.

50 %40 %30 %20 %10 %

> 60

51-60

41-50

31-40

21-30

10-20

< 10

Je suis membre de _______ associations (religieuses,sportives, politiques, savantes, sociales ou autres).

6

5

4

3

2

1

0

Lorsque je serai à la retraite, j’aurai suffisamment d’activités non reliées à la médecine pour être actif et heureux.

True

False

50 %40 %30 %20 %10 % 100 %90 %80 %70 %60 %

Tableau 2Tableau 1

Tableau 3

21,6 %

30,7 %

29,5 %

5,7 %

5,7 %

4,5 %

2,3 %

1,1 %

1,1 %

1,1 %

17,0 %

33,0 %

29,5 %

17,0 %

85,2 %

14,8 %

50 %40 %30 %20 %10 %

Page 22: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

Cliquez ici pour commenter cet articleJSCR 2009 • Volume 19, Numéro 426

CONSULTATION DE COULOIR

Prise en charge des poussées de PARdurant l’allaitementPar Stephanie Keeling, M.D.

DISCUSSION : En plus du stress inhérent à l’arrivée du nouveau bébé, cettejeune mère, Sara, doit également faire face à une poussée desa polyarthrite rhumatoïde (PAR) prévisible en post-partumet à son impact sur certains aspects de la maternité, commel’allaitement. Pris dans leur ensemble, les avantages de l’allai-tement incluent la transmission d’immunoglobulines protec-trices au nouveau-né par le lait maternel jusqu’à ce que sonpropre système immunitaire arrive à maturité.

En général, 90 % des patientes atteintes de PAR connaî-tront une poussée de la maladie au cours des trois premiersmois du post-partum et presque toutes, avant le neuvièmemois post-partum1. Donc, cette poussée-ci était tout à faitprévisible. Idéalement, Sara aurait dû aborder ses options enmatière d’allaitement, si tel était son choix, avec sonobstétricien, son médecin de famille et/ou son rhumatologuedurant sa grossesse afin d’établir une stratégie pour faire faceà l’éventuelle poussée de la maladie et d’aborder la questionde la pharmacothérapie durant le post-partum. Malheu-reusement, on ne prend pas ces précautions aussi souventqu’il le faudrait. Environ 70 % à 80 % des patientes atteintesde PAR enceintes connaissent une amélioration ou unerémission lorsqu’arrive le deuxième trimestre1,2 et n’ont pasbesoin de consulter leur rhumatologue. De plus, durant lagrossesse et le post-partum, beaucoup de femmes préfèrent « laisser faire la nature » le plus longtemps possible, ce quisuppose d’éviter tous les médicaments et l’exposition à des

toxines pendant la période péri- et post-partum. Cela seraitparticulièrement vrai des patientes atteintes de PAR qui ensont à leur première grossesse, qui n’ont pas encore fait l’expérience d’une poussée post-partum et entretiennent l’illusion que leur rémission persistera.

À l’heure actuelle, Sara pourrait recommencer sans dangerson hydroxychloroquine (< 6,5 mg/kg par jour), même si laFood and Drug Administration (FDA) la classe dans la catégorieC en raison des risques théoriques d’ophtalmo- ou d’ototo-xicité ou d’anomalies du développement pour le fœtus.Moins de 2 % de la dose d’hydroxychloroquine est excrétéedans le lait maternel et les rhumatologues estiment donc l’al-laitement sécuritaire chez les patientes atteintes de PAR3,4.La patiente pourrait aussi se tourner vers la sulfasalazine quine poserait pas de danger, malgré un rapport de diarrhéesanguinolente chez un nourrisson5. La FDA la classe entre lescatégories B et D, en partie en raison des études contradic-toires sur les taux d’anomalies du tube neural, de fissurespalatines et d’anomalies cardiovasculaires observées unique-ment durant la grossesse6. Si la poussée d’exacerbation deSara était forte, elle pourrait même envisager un traitementd’association par hydroxychloroquine et sulfasalazine.Toutefois, on pourrait s’interroger sur l’efficacité de ce sché-ma d’ARMM sans méthotrexate.

Aussi longtemps que Sara allaite, le méthotrexate, laléflunomide, l’abatacept et le rituximab sont exclus. Leméthotrexate est excrété dans le lait maternel, tandis que la

Les essais cliniques randomisés à double insu, avec témoins sous placebo, n’ont pas répondu de façon claire à toutes lesquestions importantes sur le plan clinique. La rubrique Consultation de couloir du Journal de la Société canadienne de

rhumatologie, tentera d’obtenir une réponse consensuelle de la part d’experts en rhumatologie pour vos questions épineuses.Veuillez adresser ces questions pour les numéros suivants à : [email protected].

HISTOIRE DE CAS :

Sara est une patiente G1P1 de 29 ans qui souffre de polyarthrite rhumatoïde (PAR) et qui est FR+ (positive àl’égard du facteur rhumatoïde) et AAPC+ (positive à l’égard des anticorps antipeptides citrullinés). Elle vousconsulte six semaines après son accouchement pour une poussée d’exacerbation qui débute. Avant sa grossesse,Sara était en rémission et prenait du méthotrexate, de l’hydroxychloroquine et de l’étanercept. Elle a cessé leméthotrexate trois mois avant la conception et l’hydroxychloroquine et l’étanercept, lorsqu’elle a appris qu’elleétait enceinte, même si on lui avait dit qu’elle pouvait continuer de prendre l’hydroxychloroquine pendant sagrossesse. Elle allaite son bébé et voudrait continuer au moins trois à six mois encore. Quelles options s’offrent àelle pour une prise en charge sécuritaire de sa PAR si elle souhaite continuer d’allaiter?

Page 23: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 27

HALLWAY CONSULT

léflunomide, l’abatacept et le rituximab ont fait l’objet detrès peu de publications et ne sont par conséquent pasrecommandés7.

En outre, les inhibiteurs du TNF-alpha soulèvent la con-troverse à l’heure actuelle. Selon un rapport de cas, des tauxextrêmement faibles d’étanercept ont été découverts chezune mère allaitante. À noter, la protéine de l’étanercept,pourrait être trop grosse pour être absorbée ou digérée parles sécrétions gastriques du nourrisson8. En outre, selonplusieurs rapports de cas, chez des patientes atteintes demaladie de Crohn qui ont allaité alors qu’elles prenaient del’infliximab, ce dernier ne passe pas dans le lait maternel9.Malgré les preuves croissantes selon lesquelles certainsinhibiteurs du TNF-alfa pourraient avoir une utilité chez lespatientes atteintes de PAR qui allaitent, la recommandationde les administrer durant l’allaitement ne fait pas l’unani-mité. Les opinions divergent chez les rhumatologues à cesujet aujourd’hui. Officiellement, il n’est pas conseillé d’allai-ter pendant un traitement par inhibiteur du TNF-alpha, tantque l’on ne disposera pas de renseignements plus complets.

En attendant que ses ARMM commencent à agir, Sara aurabesoin au quotidien d’analgésiques, comme l’acétamino-phène (sans codéine) ou des anti-inflammatoires non stéroï-diens (AINS), que l’on juge sécuritaires, puisque seules defaibles quantités sont excrétées dans le lait maternel7. Laseule exception serait l’acide acétylsalicylique (AAS) à causedu risque hémorragique qu’il pose pour le nourrisson. Il fautdonc soupeser les inconvénients pour la mère qui ne prendpas d’AAS et le risque hémorragique pour le nourrisson (p. ex., chez une patiente qui présenterait un syndromeantiphospholipide). Si les AINS ne suffisent pas et que lamaladie est très active, on peut aussi prescrire des corti-costéroïdes (par voie orale, parentérale ou intra-articulaire).Bien que les corticostéroïdes soient généralement excrétésdans le lait maternel, on les considère néanmoins sécuri-taires7. Si Sara avait besoin de doses de plus de 20 mg

d’équivalent prednisone par jour, on lui conseillerait d’at-tendre quatre heures après la dose de corticostéroïde avantle prochain boire. Il reste à voir si une telle approche est réa-liste au jour le jour lorsqu’on allaite un nourrisson.

Finalement, la rapidité et l’intensité des poussées de PARde Sara auront probablement une influence sur la durée del’allaitement. Il faut aussi l’encourager à aborder les réalitésde l’allaitement avec les médecins concernés. Les mères ontsouvent l’impression qu’elles doivent être parfaites à touspoints de vue et elles sont soumises à d’importantes pres-sions sociales, familiales et économiques pour allaiter. Lerhumatologue peut rappeler à Sara qu’elle aura du mal àassumer activement sa maternité si l’intensité de sa maladiel’empêche de bien prendre soin de son nouveau-né. Lesrisques d’une PAR non maîtrisée excèdent de loin le risqueassocié à l’arrêt précoce de l’allaitement ou au choix de nepas allaiter du tout. Et il paraît que les préparations pournourrissons ont bon goût.

Références :1. Perselin R . The effect of pregnancy on rheumatoid arthritis. Bull Rheum

Dis 1977; 27:922.2. Silman A, Kay A, Brennan P. Timing of pregnancy in relation to the onset

of rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum 1992; 35:152.3. Motta M, Tincani A. Antimalarial agents in pregnancy. Lancet 2002;

359:524-5.4. Société canadienne de rhumatologie. Canadian Consensus

Conference on Hydroxychloroquine. J Rheumatol 2000; 27:2919-20.5. Committee on Drugs. American academy of paediatrics: the transfer

of drugs and other chemical into human milk. Pediatrics 1994; 93:137-50.

6. Chambers C, Tutuncu Z, Johnson D, et coll. Human pregnancy safetyfor agents used to treat rheumatoid arthritis: adequacy of availableinformation and strategies for developing post-marketing data. ArthritisRes Ther 2006; 8:215.

7. Keeling S, Oswald A. Pregnancy and rheumatic disease: “by the book”or “by the doc.” Clin Rheumatol 2009; 28:1-9.

8. Ostensen M, Eigenmann G. Etanercept in breast milk. J Rheumatol2004; 31:1017-8.

9. Stengel J, Hays A. Is infliximab safe to use while breastfeeding? World JGastroenterol 2008; 14:3085-7.

Stephanie Keeling est rhumatologue à l’Hôpital Universitaire de l’Alberta à Edmonton en Alberta.

Commandité par une bourse à la formation versée sans restriction par Pfizer Canada.

Ensemble, vers un monde en meilleure santéMC

Page 24: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 428

Hommage boréal : ACR 2009

La publication du Journal de la Société canadienne de rhumatologie a été rendue possiblegrâce à une subvention sans restriction à visée éducative offerte par Pfizer Canada.

Consultez la galerie de photos de l’Assemblée annuelle de l’ACR 2009 en ligne. Vous pouvez nous trouver à l’adresse

www.stacommunications.com/craj.html ou cliquez sur le logo du JSCR à partir du site Web de la SCR.

Alors, les gars, pas de succès?

Le groupe responsable des affiches lors de la soirée canadienne! Joyeusebande de fêtards!

Lorsque l’ambiance n’est pas au rendez-vous, Jamie sait comment s’amuser.

Murray et Hugh, des légendes de la SCR! Vous n’avez qu’à leur demander. Wynn et William. Le couple royal de la SCR!

Le président John Thomson et un ami.

Ensemble, vers un monde en meilleure santéMC

Page 25: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 29

Discussions budgétaires.

Trois hommes sages. La publicité pour la Société d’arthrite.

Arthur et sa camarade de classe. Le Comité Olympique de la Colombie-Britannique.

Steve, Shawna et Elaine.

Page 26: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 430

HOMMAGE BORÉAL : ACR 2009

Lawrence Rubin et Claire Bombardier. Les ambassadeurs d’Ottawa.

Doug et Carole. Rhumatologues dans le hall.

The Journal of Rheumatology. La dernière à partir de la fête!

Page 27: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 4 31

Les Edworthy. Les Smythe et Dunc.

La garde présidentielle. Ron Laxer et John Thomson.

Tas le pointe!La photo la plus récente de Dafna.

Page 28: Hiver 2009, Volume 19, Number 4 Le point sur La ... · Joyeuses fêtes de la part du président de la SCR Dr John Thomson ... Nous tenons à remercier nos collaborateurs qui ont genti-ment

JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 432

HOMMAGE BORÉAL : ACR 2009

Tony en bonne compagnie.

Le contingent de St-Catharines. L’hospitalité de l’Ouest.

Paul et Asklepios.

Jamie le studieux.

Simon fait la promotion des bénéficesdu vin rouge.