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HISTORIQUE DE L’ECOLE SAINT-FEUILLEN A FOSSES- LA-VILLE 1879-1880 1979-1980 MONOGRAPHIE REALISEE A L’OCCASION DU CENTIEME ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DE L’ECOLE Par Monsieur Roger ANGOT

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HISTORIQUE DEL’ECOLE SAINT-FEUILLEN

A FOSSES- LA-VILLE

1879-1880 1979-1980

MONOGRAPHIE REALISEE A L’OCCASION DU CENTIEMEANNIVERSAIRE DE LA CREATION DE L’ECOLE

Par Monsieur Roger ANGOT

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TABLE DES MATIERES.

Ouvrages et documents consultés. Sigles utilisés ....................................................................................... I - III

Avant – propos ............................................................................................................................................. IV

Chapitre I – La création de l’Ecole ............................................................................................................. 6

Chapitre II – Le complexe scolaire Saint-Feuillen .................................................................................... 9

Chapitre III – Qui était Monsieur Lallemand ? ......................................................................................... 13

Chapitre IV – L’Ecole Saint-Feuillen sous la direction de Monsieur Emile Lallemand ......................... 17

Chapitre V – Sous la direction de Monsieur Charles Deschamps ............................................................. 25

Chapitre VI – Sous la direction de Monsieur Alexis Delvigne .................................................................. 27

Chapitre VII – Sous la direction de Monsieur Michel Wénin ................................................................... 30

Annexe I – Allocution prononcée par Monsieur Michel Wénin, à l’occasion de l’inaugurationdes nouveaux locaux scolaires, le 23 septembre 1978................................................................................ 37

Annexe II – Homélie prononcée par R.P. J. Guillaume, à l’occasion du Centenaire de l’Ecole ............ 40

Annexe III – Allocution prononcée par Monsieur Le Doyen Pol Bero, à l’occasion du Centenaire del’Ecole........................................................................................................................................................... 42

Annexe IV – Composition actuelle du Pouvoir organisateur de « Ecole primaire et gardiennelibre subventionnée mixte Saint-Feuillen », place du Chapitre, 4 – 5660 Fosses-la-Ville, etComposition actuelle de l’Association des parents..................................................................................... 44

Plan n° 1....................................................................................................................................................... 45

Plan n° 2....................................................................................................................................................... 46

Plan n° 3....................................................................................................................................................... 47

Plan n° 4....................................................................................................................................................... 48

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I

OUVRAGES ET DOCUMENTS CONSULTES.

J. Crépin - " Les Cloches de Saint-Feuillen ", Bulletin paroissial de Fosses, revue mensuelle, numéros1 à 47 (mars 1923 - novembre 1926).G.H. Dumont - " Histoire de la Belgique ", Hachette, Imprim. en France par Firmin Didot S.A., 1977,

566 p.

F. Van Kalken - " Histoire de la Belgique et de son expansion coloniale ", 0ff. de Publicité, S.A.,

Editeur, rue Marcq, 16, Bruxelles,1954 , 869 p.

Le " Messager de Fosses », 1ère année, hebdomadaire du canton, 1879 (en dépôt chez Mr A. Duculot,rue J. Wauters, Falisolle)

Le « Messager de Fosses », de 1930 à 1945 (en dépôt chez Mr J. Romain, Avenue des Combattants,Fosses-la-Ville)

Le « Courrier de Fosses », hebdomadaire du canton, de 1945 à 1948 (chez Mr J. Romain, Fosses-la-ville)

Le « Messager de Fosses », de 1949 à 1976 (chez Mr J. Romain, Fosses-la-Ville)

« Almanach populaire du canton de Fosses », de 1892 à 1911 (chez Mr A. Duculot, à Falisolle)

Archives de l'Ecole Moyenne de l'Etat, à Fosses:- " Registre aux délibérations de l'école moyenne de Fosses " (Séances du 22.09.l877 et du 06.01.1879) .- " Comptes rendus de la distribution des prix faite aux élèves ",1e 11.08.1878 et le l4.o8. 1879.

Archives de l'Ecole Saint-Feuillen:- " Rapports annuels officiels " de 1894-1895 à 1905-1906 (doubles).- " Rapports annuels sur la situation de l'Ecole ", de 1907-1908 à 1946-1947 (doubles).- " Situation de l'Ecole au 1er octobre " (de chaque année), de 1935-1936 à 1947-1948.(doubles )

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II" Rapports annuels de l'Enseignement catholique ", de 1924-1925 à 1960-1961 (doubles )" Liste d'inscription des enfants ayant droit à l'instruction gratuite ... " , de 1896-1897 à 1912-1913. ""Rapports annuels " - Ecole d'adultes; du 31.12.1900 au 30.12.1905 (doubles)." Registre du Personnel enseignant et relevé des développements annuels ", du 01. 11.1927 au 30.

11.197O.Farde O: " Devis des Ecoles St-Feuillen en 1879-1880 ".

Farde 1: " Correspondance ".

Farde 2; " Documents relatifs à la construction de l'Ecole Saint-Feuillen "

Farde 3: " Etude du Doyen Crépin relative à l'Ecole et au Patronage Saint-Feuillen ".

Farde 4: " Démarches effectuées en 1912-13 et 14 pour obtenir des Frères à l'Ecole Saint-Feuillen ".

Farde 5: " Recherche concernant le mur de soutènement du chemin de " Sins Tons ".

Farde 6: " Emplacement de l'Ecole. Plans divers ".

Farde 7: "Allocution prononcée, le 23.09.1978, par Mr Michel Wénin, Directeur, à l'occasion de

l'inauguration des nouveaux locaux ". Journal " Vers l'Avenir " du 27 septembre 1978: "

Ciel bleu et salve d'honneur à Fosses-la-Ville - Inauguration de nouveaux locaux scolaires à

l'école libre ".

Farde 8: " Centenaire de l'Ecole ", 14 septembre 1980 :

1) Homélie du R.P. J. Guillaume, ancien élève de l'Ecole Saint-Feuillen;

2) Allocution prononcée par Monsieur l'abbé Pol Bero, révérend Doyen de Fosses-la-Ville.

Farde 9 :

1) Documents établis par Monsieur Michel Wénin, Directeur de l'Ecole :

a. Situation du Personnel enseignant de 1974-1975 à 1980- 1981 ;

b. Composition actuelle du Pouvoir organisateur ;

c. Composition de l'Association des parents;

d. Chiffres de population scolaire de 1958-1959 à 1980-1981.

2) Documents émanant de Monsieur Léon Loiseau, de Fosses-la-Ville, relatifs aux travaux

effectués à Saint-Feuillen, de 1957 à 1973.

3) Notes et croquis relatifs à l'évolution du complexe scolaire.

III

Archives communales:1) " Index n° 11 ": concerne Monsieur Emile Lallemand et sa famille. (Farde 9).2) Composition de la famille Lallemand-Doffagne. (Farde 9).

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SIGLES UTILISES

A.E.S.F. : Archives de l'Ecole Saint-Feuillen.A.E.M.E. : Archives de l'Ecole Moyenne de l'Etat.O.C. : Ouvrage cité.

IV

AVANT-PROPOS.

C'est à l'occasion du Centième anniversaire de la création de l'Ecole que fut décidée - avec l'accord

du Pouvoir organisateur et de la Direction de l'Ecole – la réalisation d'une monographie limitée,

retraçant à grands traits, l’historique de l’Institution.

Certes, les archives - bien que très incomplètes - ne manquent pas ; elles permettraient la rédaction

d’un ouvrage de 200 à 250 pages, sinon davantage.

Mais, là, n'était pas l'objectif ! En fait, il s'agissait de rassembler les nombreux renseignements connus

au sein de quelques dizaines de pages.

Je mes suis employé à cette tâche mais l’opération ne fut pas toujours facile… Chacun sait que

l’histoire authentique (y compris celle qu’on appelle la petite histoire) revendique tous ses droits. Nul,

en effet, ne peut laisser sous le boisseau ce qui est de nature à éclairer les événements.

Dès lors, bien souvent, je me suis demandé ce qu’il convenait de « négliger » - l’accessoire – et ce qu’il

fallait « retenir »- l’essentiel. Mais, en histoire, quel est l’accessoire et quel est l’essentiel ?

Bref, je me suis efforcé de relater le minimum qu’il convenait de connaître… Que le lecteur sache

donc bien que la présente plaquette n’est qu’un large résumé de l’histoire de l’Ecole… Un jour – si

Dieu me prête vie et si un mécène veut bien s’intéresser à cette histoire, celle-ci pourrait paraître,

nantie de tous ses détails, au sein d’un ouvrage à intituler « Histoire de l’Enseignement à Fosse1, à

travers les siècles, depuis l’Ecole capitulaire (Xe s.) jusqu’à nos jours ».

Par ailleurs, je me permets de croire que le lecteur voudra bien m’accorder le bénéfice de l’indulgence

car je me rends parfaitement compte que les pages qui vont suivre ne constituent ni un modèle de

condensé, ni un modèle de style, tant s’en faut !

1 FosseS, aux 3 S, est une erreur historique et étymologique.

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Enfin, il me reste une agréable devoir à remplir : celui de remercier toutes les personnes qui ont bien

voulu m’aider et m’encourager. En cette occurrence, je remercie tout particulièrement Monsieur

l’abbé Pol Bero, révérend Doyen de Fosse, Monsieur le vicaire Jacques Jeanmart, Monsieur Michel

Wénin, Directeur de l’Ecole, Monsieur Léon Loiseau, Trésorier du Comité scolaire, Monsieur Albert

Duculot de Falisolle, Monsieur Jean Romain, de Fosse et, enfin, mon collègue et ami, Monsieur

Maurice Chapelle, de Fosse également.

CHAPITRE I.

LA CREATION DE L’ECOLE

Cent ans ! Oui, l’Ecole Saint-Feuillen est centenaire…Mais, puisqu’il convient de bien exposer les circonstances de la création de l’Institution, il estnécessaire, dès lors, d’effectuer un voyage à « rebours », dans le temps, et de nous reporter aux deuxpremières lois organisant l’enseignement primaire en Belgique indépendante, et promulguées en 1842et 1879.

L’article 17 de la Constitution, en 1831, avait proclamé la liberté de l’enseignement, c’est-à-dire :- la liberté pour chacun d’exercer le professorat ;- le droit absolu du chef de famille de choisir, pour ses enfants, l’école qu’il préférait.2

Or, la Révolution de 1830 avait profondément bouleversé l’édifice scolaire érigé sous le roiGuillaume I des Pays-Bas. « Interprétant l’article 17 dans un sens fâcheux, écrit F. Van Kalken,3

beaucoup de communes, soucieuses de diminuer leurs charges, avaient supprimé leurs écolesprimaires ou les avaient reléguées dans des salles de cabaret, même des écuries… Par endroits, onvoyait des travailleurs manuels ou des cabaretiers usurper le nom d’instituteurs ! » Bref, ledésordre régnait un peu partout…

Réagissant contre ce laxisme, le cabinet mixte, dirigé par l’unioniste Jean-Baptiste Nothomb, fitvoter les chambres, le 30 août 1842, la première loi organique de l’enseignement primaire. Celle-ciobligeait chaque commune à entretenir au moins une école primaire publique ou à adopter uneécole confessionnelle si celle-ci réunissait les conditions légales. L’enseignement du catéchisme etde la bible, donné par l’instituteur, et inspecté par le clergé, était obligatoire, sauf pour les élèves deconfession juive ou protestante.

Le scrutin du 11 juin 1878 donna la majorité4 à ceux qui voulaient mettre « le prêtre hors del’école ». Les Libéraux, au pouvoir, supprimèrent la Loi Nothomb et la remplacèrent par la Loiorganique Van Humbeeck du 10 juillet 1879.

2 F. Van Kalken – O.c.p. p. 610 – La question scolaire

3 Ibidem.4 Les Libéraux obtinrent 19 voix de majorité à la Chambre et 6 au Sénat. (V.G.H. Dumont, O.c. p.p 430-431)

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Celle-ci obligeait chaque commune à instituer une école primaire publique, neutre et laïque,interdisant l’adoption d’écoles libres et supprimait l’enseignement de la religion aux heures declasse.5

Cette loi heurta de front beaucoup de catholiques et déchaîna la guerre scolaire.

En moins de deux ans, 2.064 écoles libres confessionnelles virent le jour et accueillirent 190.000enfants, soit 66% de la population scolaire totale et 1.430 membres du personnel enseignant.6 Dansle canton de Fosse, 36 écoles libres furent ou devaient être créées,7 dont, évidemment, l’EcoleSaint-Feuillen destinée aux garçons de 6 à 14 ans.

A Fosse, sous le décanat de Monsieur le Doyen Eugène Banneux,8 la loi de 1879 eut, semble-t-il,un retentissement immédiat. Ainsi, dès avant la fin de l’année scolaire 1878-1879, le Doyen précitédécida de faire ériger, en ville, une « école catholique » dite plus tard « Ecole Saint-Feuillen »9 etchargea l’un de ses vicaires, l’abbé Léopold Gosset, de prendre contact avec un jeune professeur del’Ecole Moyenne, à Fosse, - en l’occurrence Monsieur Emile-Joseph Lallemand – afin que celui-ciacceptât de prendre la tête de la nouvelle Institution.

Monsieur Lallemand était le maître qui convenait pour une école libre catholique de cette époque.D’ailleurs, le Doyen Banneux appréciait déjà le talent, le caractère et l’esprit religieux du jeunehomme.

5 Toutefois, l’enseignement de la religion pouvait encore être donné à l’école par les ministres du culte, mais seulement à la

demande des parents et en dehors des heures de classe (V.F. Van Kalken, O.c. p. 611)6 Voir F. Van Kalken, O.c. p. 611 – En 1878, 13,1% de la population scolaire fréquentait l’enseignement libre (V.G.H.

Dumont, O.c. p. 430)7 On lit dans le « Messager de Fosses » du 31.08.1879, n°35 :

« Il y aura 36 écoles libres dans le c&anton de Fosses ; elles seront réparties comme suit : Aisemont, 1 école ; Arbre, 1 ;

Arsimont, 1 ; Auvelais, 2 ; Biesmes, 2 ; Bois-de-Villers, 2 ; Buzet, 1 ; Denée, 2 ; Devant-les-Bois, 0 ; Ermeton-sur-Biert, 2 ;

Falisolles, 1 ; Fenal (Furnaux), 1 ; Fosses, 2 ; Florefe, 2 ; Franière, 2 ; Graux, 1 ; Ham-sur-Sambre, 1 ; Le Roux, 0 ; Lesves,

1 ; Maison, 0 ; Maredret, 1 ; Mettet, 2 ; Moignelée, 1 ; Profondeville, 1 ; Saint-Gérard, 1 ; Sart-saint-Eustache, 1 ; Sart-

saint-Laurent, 1 ; Sosoye, 1 ; Tamines, 2 ; Vitrival, 0.

8 Né à Rochefort, le 05.03.1835, Eugène Banneux fut ordonné prêtre le 22.12.1860. Envoyé à l’Université catholique de

Louvain, il y conquit le grade de bachelier en théologie. Il fut successivement chapelain à Corbion, le 10.08.1862, curé à

Vaux-Chavanne , le 28.9.1866, puis à Annevoie, le 20.11.1869. Il devint Doyen de Fosse en 1874.

Le 28.12.1880, Monsieur Banneux fut désigné pour la chaire de théologie morale du Grand Séminaire de Namur.

Le 28.06.1885, il devin chanoine titulaire. En septembre 1895, il quitta Namur et décéda le 20 du même mois dans un

Etablissement religieux de Ciney.

(Voir aux archives paroissiales de Fosse (presbytère) :

Jos. Crépin (Doyen) – « Liste des Doyens et vicaires après la Révolution française » Cahier H. d.f- MC8)

9 La Loi Jacobs du 30.08.1884, troisième loi organique de l’enseignement primaire, dépouilla l’Etat de son monopole scolaire.

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8

Monsieur le vicaire Gosset,10 profitant de son professorat de religion à l’Ecole Moyenne se mit àsonder les intentions de Monsieur Lallemand. « Dites à Monsieur le Doyen qu’il peut compter surmoi » répondit, aux premières ouvertures, le jeune homme – « Je suis chargé de vous dire, répliquale vicaire, que l’on ne pourra ni vous offrir un traitement aussi élevé que celui dont vous jouissez,ni vous promettre une pension pour vos vieux jours, ni vous assurer aucun honneur humain.Monsieur le Doyen vous invite à réfléchir mûrement sur la décision à prendre ». « Et M. Gosset –c’est de lui-même que nous tenons ces détails – écrit le Doyen Crépin11 , n’oublia jamais l’accent decette superbe réponse : « Quand le devoir parle, un chrétien n’hésite pas. C’est tout réfléchi…Comptez sur moi ».12

Démissionnaire à l’Ecole Moyenne, le jeune Lallemand (il avait quand même 27 ans révolus à cetteépoque) commença à l’Ecole Saint-Feuillen, le 13 octobre 1879 – jour de l’inauguration del’Etablissement – un apostolat qui se prolongea pendant près de 40 ans. Ajoutons que si ladémission de Monsieur Lallemand ne causa pas de surprise à l’Ecole Moyenne où il était étiqueté« clérical », cette décision n’en provoqua pas moins l’admiration des milieux catholiques fossois.

10 Léopold Gosset, de Fayat (Saint-Martin-Balatre). Fut professeur de religion à l’Ecole Moyenne dès l’année scolaire 1877-

78 ; il le resta jusqu’en 1882-83. L’abbé Gosset devint curé à Auvelais (1888-1921). Cette localité lui doit ses deux églises

et les écoles de la Radage. En août 1914, il intervint efficacement pour protéger les otages, menacés d’être fusillés par les

Allemands. Il mourut dans la paroisse.

(Voir « Histoire d’Auvelais » par E. Clausset et G. Mauclet, Duculot, 1930, p. 47)11 Joseph Crépin , né à Rochefort, le 28.09.1873. Succéda en 1912 au Doyen Ferdinand Mallar. Doué d’une intelligence

supérieure et d’un remarquable talent oratoire, possédant une grande capacité de travail, il s’adonna spécialement aux

études historiques. Il nous a légué de nombreux écrits, principalement sur l’histoire de Fosse. Retiré à Tirlemont, pour

raison de santé, dans la Maison de repos des Frères Alexiens, il y expira inopinément le 21.06.1938. Il est enterré à Fosse.

12 J. Crépin – « Les Cloches… », O.c., p. 494, n°32.

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CHAPITRE IILE COMPLEXE SCOLAIRE SAINT-FEUILLEN

De l’examen des documents témoins, conservés dans les archives de l’Ecole, il résulte que les terrains– constituant le site où s’élève aujourd’hui le complexe scolaire « des Zolos » - appartenaient déjà,dans le dernier quart du siècle passé et au début du siècle actuel, d’une part à Monsieur ThéophileGérard-Gilles (d’abord établi à Fosse en tant que marchand de fer, à Namur ensuite en qualitéd’entrepreneur, de marchand de métaux et de charbon), à Monsieur le Baron de Dorlodot, à l’HospiceDefaifve et, enfin, à la ville de Fosse, d’autre part.

Le 10 mars 1877, par un acte passé chez Maître Jules Franceschini, notaire à Fosse, le sieur AnotoineRemy vendit à Monsieur Théo Gérard-Gilles, une maison et un terrain (29a, 43ca) sis au lieu-dit « StTond « à Fosse.13

La construction des bâtiments destinés aux classes primitives débuta peu après la mi-août 1879 et futachevée en un temps record : en effet, l’ouverture de l’Ecole eut lieu solennellement le lundi 13octobre de la même année.

Notons aussi que la propriété Remy précitée s’engageait largement, à cette époque, dans le « site » dela cour actuelle de l’Etablissement.14

Par ailleurs, nous savons aussi que la maison de l’Instituteur en chef – dite « Maison Lallemand » -fut bâtie en 1888, et, en partie, sur l’ancienne maison Remy qui avait été démolie après avoir brûlé.15

La date de construction de la « Maison Lallemand », soit, donc, 1888, est confirmée à deux reprises, en1913, par Monsieur le Doyen Crépin,16 lequel apporte la précision suivante : « Lors de la constructionde la Maison Lallemand,17 on a remblayé la ruelle qui se trouvait entre le pignon des écoles et letalus ».18

Un plan non daté, figurant dans les archives de l’Ecole, mais qui – malgré certaines surcharges –semble bien représenter la situation du site « des Zolos » après la construction de la « MaisonLallemand » (donc entre 1888 et 1909) – locaux de classe, cour de récréation avec ajouts et la maisonde l’Instituteur en chef notamment – nous fournit d’intéressants détails quant aux alentours immédiatsjouxtant le complexe scolaire.19

Les bâtiments scolaires et la cour sont délimités, grosso modo, comme suit : au nord par les terrains del’Hospice Dejaifve, à l’ouest par la « Tête d’Or », 19 ruisselet coulant alors à ciel ouvert, au sud, à peuprès par l’actuel mur d’enceinte, côté rue Sinton, et, à l’est par la « Maison Lallemand ». 20 Il faut

13 A.E.S.F. – Farde n°1 : voir le document dressé le 7 Xbre 1911.14 « Maison avec écurie, appendices et dépendances de 29a 43ca, au lieu-dit « St Tond », à Fosses, tenant aux hospices de

Fosses, Sophie Remy et au chemin des deux côtés. »

15 A.E.S.F. – Farde n° 3 : voir l’étude du document du 7Xbre, p. 2.16 Voir A.E.S.F. – Farde n° 3 : voir la critique du document du 7 Xbre, p. 2 et A.E.S.F. – Farde n° 1 : correspondance.

17 Outre son état d’instituteur en chef, Emile Lallemand était aussi agent d’assurances.18 A.E.S.F. – Farde n° 1 : correspondance.

19 Voir en annexe ce plan n° 1.20 Sur ce plan n° 1, l’espace occupé par les classes est déjà prolongé par une partie de la salle (appelée primitivement

« patronage »), laquelle salle fut construite, notamment, sur une ancienne remise. A l’ouest de la « Tête d’Or » (grand fossé),

vers la « Route de Ste Brigitte » - ainsi signalée sur le plan – (actuelle rue des Zolos), s’étend une parcelle, partie à la

commune, partie à l’Hospice Dejaifve. Enfin, le plan situe bien l’emplacement d’un ancien « Jeu de quilles », propriété du

sieur Vital Brosteaux, tenancier du cabaret situé en face, de l’autre côté de la route.

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noter, au surplus, que le plan présente aussi un mur séparant la dite cour de la « Tête d’Or ».Les archives conservent également le « Devis estimatif pour la construction de quatre classes àFosses », document non daté mais qui fut établi vraisemblablement vers la mi-juillet 1879.21 Si l’onsait que la Loi de 1879 fut votée le 10 juillet, on se rend compte que le Doyen Banneux ne perdit passon temps quant à sa détermination de faire ériger, à Fosse, une école libre catholique, pour garçons,et même que l’idée d’une telle construction avait déjà, peut-être, précédé, dans son esprit, le vote de laloi Van Humbeeck. Au deurant, on notera avec intérêt que le « Messager de Fosses » du 17 août 1879,n° 33, 1ère année, signale ce qui suit : « On s’apprête à bâtir une école libre pour garçons, au lieu-ditaux Zolos à Fosses ». Le devis en question, très détaillé, estimait à 6.040F. les dépenses à consentirpour la construction de l’Ecole proprement dite.

A ce propos, signalons, toutefois, que les archives de l’Ecole Saint-Feuillen22 nous renseignentl’érection d’un bâtiment prévu pour TROIS classes seulement, d’une remise, de latrines, W-C et d’unmur d’enceinte.

Enfin, il est remarquable de constater que les factures et notes acquittées23 sont adressées à MonsieurThéo Gérard-Gilles24 ce qui permet de dire que l’intéressé, au départ, finança l’ensemble des dépensesconsenties pour l’érection des constructions susmentionnées.

Selon une lettre adressée à Monsieur le Doyen Crépin, le 3 juin 1913 – mais dont la signature estmalheureusement illisible – la construction du « patronage » (c’est-à-dire la salle primitiveprolongeant les classes) date de 1909. Effectivement, on lit dans cette lettre : « Sur le Registre auxpropriétés scolaires, je trouve cette note : En 1909, M. Gérard-Gilles, à Namur,25 a bâti sur un terrainqui lui appartient une salle de patronage ; la maison de l’instituteur lui appartient également, ainsi quela moitié de la cour de récréation. »

Il est évident que l’aspect actuel de la cour de récréation et du complexe scolaire a fortement évolué aufil du temps. Si, par manque de renseignements vraiment explicites, on ne peut faire tout le détail auregard de cette évolution, les documents témoins font quand même état d’achat et d’échange depropriétés, de nature à élargir et à rectifier le domaine.

Ainsi, en 1881, Théo Gérard-Gilles acheta à la commune de Fosse l’emplacement qui restait del’ancienne « Tannerie Mabille »26

Le 18 mars 1909, le dit Gérard-Gilles acheta aussi un terrain qui appartenait « aux hospices civils deFosses ».

En fait, si l’on se réfère à un plan27 conservé dans les archives et tracé vraisemblablement avant le 27avril 1907,28 il apparaît que le « patronage » fut construit sur un « Restant de la parcelle D n° 360c ouHospice Dejaifve »29

Le « 10 8bre1909 », Théo Gérard-Gilles, à l’occasion de la pose de la distribution d’eau, échangeait« une parcelle de terre m’appartenant, sise au Zolo, contre une autre appartenant à la commune au

21 En effet, il y a, dans les archives, une facture du 10 9bre 1879, concernant la livraison, les 19 et 24 juillet (de la même

année), de 12m³ de chaux.

22 A.E.S.F. –Farde n° 2.23 A.E.S.F.- Ibidem.

24 Sauf une seule adressée le 27 7bre à Monsieur le Doyen Banneux.25 Lire : « domicilié à Namur ».26 A.E.S.F. – Farde n° 1 : voir le document dressé le 7 Xbre 1911.27 Voir ce plan en annexe (plan n° 2)28 A.E.S.F. – Farde n° 1 : voir le document dressé le 7 Xbre 1911.

29 Voir le plan n° 3, en annexe.

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lieu-dit Cortilné ».30

D’un « Croquis dressé selon les notes reprises dans les archives de M re J. Cavalier, ci-devantgéomètre à Fosses »,31 et réalisé par le « géomètre G. Stassart, le 8 octobre 1912 », cette parcelleGérard-Gilles jouxtait, au midi, le mur d’enceinte de la cour de récréation – donc vers le ruisseau de laRosière sur l’actuelle rue Sinton – tandis que la parcelle communale longeait le « chemin de Fosses àFranière », au-delà de la « Tête d’Or », le long de l’actuelle rue des Zolos, à partir de la grille d’entréede l’école.32

Ainsi, il apparaît que – peu après le début de l’année scolaire 1909-1910 – le patronage, la cour (sansdoute en partie), la maison de l’Instituteur en chef, et le jardin – propriétés de Théo Gérard-Gilles,étaient mis, à cette époque, à la disposition de Monsieur le Doyen de Fosse, et ce pour l’ »Œuvre desEcoles ».33

Le « 21 9bre 1912 » Monsieur Gérard-Gilles consentait déjà à vendre « les écoles et la maison de MrLallemand ». Toutefois, un bon mois plus tard, on ne parlait plus de vente mais bien de location : eneffet, le 28.12.1912, Théo Gérard-Gilles proposait au Doyen de Fosse de lui louer « les écoles et lasalle du patronage pour un terme de 3, 6, 9 ans… à partir du 1er novembre écoulé… c’est-à-dire àpartir du 1er novembre de l’année susdite. 34

Notons encore que, le « 7 9bre 1913 », Théo Gérard-Gilles se déclarait à nouveau à la disposition deMonsieur le Doyen « pour vous donner promesse de vente à n’importe quelle date lorsque vous aurezconsulté la commission des écoles ».35

Cependant l’affaire traîna… et ce fut seulement en 1926 que la propriété dite des Zolos fut acquise parl’ « Association sans but lucratif du Doyenné de Fosses ».36

Au demeurant, si je n’ai pu, jusqu’ici, faute de documents clairs et probants, déterminer exactement ladate de cession de ces biens, il peut être tenu pour certain que le transfert eut lieu peu avant le 1er mai1926.37

Malgré toutes mes recherches, force m’est de signaler qu’un regrettable brouillard historique s’étendsur la période décennale qui suivit l’année 1926.38 Il faut arriver à l’été 1937 pour retrouver desrenseignements assez circonstanciés concernant, notamment, des travaux effectués au sein ducomplexe.

Prévoyant une assez nombreuse population scolaire pour la rentrée de septembre 1938 - ce qui advintd’ailleurs – le Comité scolaire et Monsieur le Doyen Pierre Blaimont39 firent exécuter – dès le moisd’août 1937 – d’importants travaux d’amélioration à Saint-Feuillen : pavage intégral de la cour,40

30 A.E.S.F. – Farde n° 1 : voir le document dressé le 7 Xbre 1911.31 Voir le plan n° 2, en annexe.

32 On remarquera que la réplique, au 1/400e du plan dressé par Monsieur Stassart, en 1912, fait apparaître une situation

datant de 1907.33 L’œuvre des Ecoles : aujourd’hui, il s’agit de l’A.S.B.L. « Association des Œuvres paroissiales du Doyenné de Fosses » -

Place du Chapitre, 9, Fosses-la-Ville34 A.E.S.F. – Farde n° 1- correspondance.

35 A.E.S.F. Ibidem.36 A.E.S.F. Ibidem.

37 A.E.S.F. Ibidem.38 Pas de documents témoins ou informations très fragmentaires.39 Né à Tarcienne, le 26.01.1898, l’abbé Pierre Blaimont fut d’abord vicaire à la paroisse Notre-Dame des Alloux, Tamines,

avant de devenir curé à Coutisse. Doyen de Fosse, le 09.11.1936, il fut appelé à l’Evêché de Namur, en qualité de Vicaire

général. Décéda à Namur, le 20.06.1974.

40 Elle avait déjà été modifiée trois fois avant la Guerre 1914-1918.

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construction d’un vaste préau côté ouest, nouvelles installations hygiéniques.41

A mon arrivée, le 7 septembre 1938, le complexe présentait l’aspect suivant : une belle et haute grilled’entrée, peinte en vert, donnait accès à la cour de récréation et portait, entrelacées, en fer forgé, lesinitiales G.G.42 ; la dite cour – qui s’étalait notamment au-dessus du ruisseau voûté43 - était bornée, ausud, côté rue Sinton, par une muraille ; à l’ouest, côté rue des Zolos, par le « pignon » des installationssanitaires, du préau, de la salle de maquillage44 pour le théâtre et la salle des fêtes, celle-ci renfermantpodium et coulisses,45 au nord par le reste de la dite salle et par deux classes dont l’une, flanquée d’uncorridor, était séparée de la salle par une cloison de bois démontable ; enfin, à l’est par la « MaisonLallemand » avec son jardinet et son grillage sur le devant. Au fronton des bâtiments scolaires, dansune niche, au-dessus de la vieille cloche de l’Ecole, trônait la statue de saint Feuillen. Enfin, àl’intérieur de la cour, le long du mur d’enceinte, côté rue Sinton, s’étalait une bande de terre : leparterre de Saint-Feuillen que l’on entretenait avec soin.46

De même, je ne possède aucun renseignement pour la période 1940-1945. Du reste, vu les tristescirconstances de cette époque, il peut être tenu pour certain qu’aucun changement notaire n’intervintà l’Ecole Saint-Feuillen pendant le tragique intervalle. Par ailleurs, à ma connaissance – et si messouvenirs sont exacts – il ne fut procédé à aucun travail vraiment important, à Saint-Feuillen, deseptembre 1945 à septembre 1947.

Après la rénovation des locaux de classe en 1953 – heureuses transformations attendues depuislongtemps et retardées par le manque de ressources – il fut procédé en avril 1958, à une très sérieuseréparation des toits,47 et à l’installation du chauffage central, en octobre 1959.48

Après la réfection de la toiture, de faux plafonds diminuèrent la hauteur des classes de 70cm et lescloisons, entre les classes, furent refaites en matériaux durs. L’ancienne salle fut aussi raccourcie etl’on renonça, avec raison d’ailleurs, à la « scène » (podium) qui fut démolie : il resta ainsi un local,possédant encore de belles dimensions, et qui constitue, de nos jours, la salle du complexe.49

Avant la mixité, la dite salle servit de réfectoire pour les garçons, de salle de gymnastique et de « courde récréation » en temps de pluie.

Enfin, voici brièvement mentionnés les derniers travaux effectués à Saint-Feuillen, de 1966 à 1973 :- 1966 : construction du nouveau mur d’enceinte de la cour (côté rue Sinton) et disparition du

41 Voir le « Messager de Fosses » du 22 août 1937, n° 34.42 Gérard-Gilles

43 La « Tête d’Or ».44 Sorte de remise que l’on appelait fautivement « salle de grime » où l’on maquillait les acteurs avant les représentations

théâtrales.45 Sous ce podium, une sorte de « cave » basse servait de débarras pour les accessoires utilisés lors des représentations.46 A l’arrivée de Monsieur Michel Wénin, en 1957, ce parterre renfermait quatre beaux platanes, disparus aujourd’hui.

47 Travaux, dont coût : 30.344F. Voir Farde n° 9.48 L’installation fut confiée à la Firme Colot de Bioul (dont coût : 123.428F). Voir Farde n° 9.

49 Elle peut servir de salle de cinéma, de réunion, etc. Voir le « Messager de Fosses » du 07.01.1962, n° 1.

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parterre ;50

- 1968 : a) suppression des installations sanitaires de 1937- b) construction d’un nouveau bloc sanitaire dans l’ancienne « salle de grime » ;- c) construction d’une remise dans le préau de 193751

- 1969 : installation de nouvelles portes et fenêtres (avec vitres « Sécurit ») ;52

- 1970 : aménagement de deux nouvelles classes (la première trouva place dans la salle ; laseconde fur aménagée dans l’ancienne « classe Lallemand » c’est-à-dire dans le tout premierlocal de classe édifié en 1879 et jouxtant la maison de 1888 ;53

- en 1973 : a) installation d’une nouvelle chaudière ;54

- b) peinture des classes.55

Aujourd’hui, si les bâtiments de l’Ecole Saint-Feuillen ont perdu le fronton primitif, l’antique grilled’entrée et la vieille cloche, chargés de tant de souvenirs, les dernières transformations en ont faitcependant, un complexe harmonieux – à la façade joliment cimentée – doté de locaux spacieux,particulièrement bien outillés, et qui abritent les quatre classes du petit monde de l’enseignementmaternel.

La statue de saint Feuillen, placée au pignon du préau actuel, demeure, pour nombre de Fossois –jeunes et vieux – d’une part le souvenir de la grande « Aventure » de 1879 et, d’autre part, le symboled’une Institution prospère, dédiée au saint Patron de la ville depuis plus de 100 ans, et dont lapérennité est certainement assurée.

CHAPITRE III

QUI ETAIT MONSIEUR LALLEMAND ?

Emile-Joseph Lallemand naquit à Corbion, près de Bouillon, le vendredi 7 novembre 1851. « Il avait,écrit le Doyen Crépin,56 à un haut degré, les qualités du Luxembourgeois : application au travail,endurance, volonté de fer ; il avait surtout les vertus du vrai chrétien, puisées au sein d’une familleprofondément catholique… »

On sait qu’il fut un excellent élève à l’Ecole Normale libre de Carlsbourg, administrée et tenue par lesFrères des Ecoles chrétiennes, lesquels lui délivrèrent le diplôme d’instituteur le 2 7bre 1871.

Le jeune Emile Lallemand débuta au Collège de Leuze, en octobre 1871 et y professa jusqu’en 1873.57

De 1873 à 1877, on le retrouve en qualité de moniteur à l’Ecole régimentaire du 11e R. de Ligne :

50 Dont coût : 41.180F. Voir la Farde n° 9.51 Travaux effectués par la Firme Toussaint, de Floreffe (dont coût : 185.232F). Voir Farde n° 9.

52 Dont coût : 61.739F + 8.322F. Voir Farde n° 9.53 A cette fin, le mur nord du local fut d’abord abattu. Ensuite, le dit local fut prolongé de 3m. au nord, en direction de la

« Tête d’Or ». Au milieu de ce local, ainsi agrandi, on éleva une cloison qui fit alors apparaître deux classes. Les travaux

furent confiés à la Firme Toussaint de Floreffe. Dont coût : 240.500 F. Voir Farde n° 9.

54 Dont coût : 64.091F. Voir Farde n° 9.55 Voir Farde n° 9.

56 J. Crépin – « Les Cloches… », O.c., p. 493 n° 32, août 1925.

57 Voir « Rapport annuel » du 31 Xbre 1900 : liste nominative des membres du personnel enseignant.

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soldat modèle, il y conquit les galons de sous-officier. Enfin, grâce au « Registre aux délibérations duBureau administratif de l’école moyenne de Fosses »,58 on a connaissance de l’entrée officielle del’instituteur Lallemand, en qualité de titulaire de classe, en la section préparatoire de l’Ecole moyenne.On peut lire, en effet, dans le dit « Registre » : « Séance du 22 septembre 1877 – Présents : MM.Winson, Genard, Moreau, Franceschini et Roisin ; - Le Bureau donne un avis favorable sur laproposition de Monsieur le Ministre de l’Intérieur de nommer instituteur intérimaire, en remplacementde Monsieur Jamart,59 instituteur, pour motif de santé, M. Emile Lallemand, instituteur diplômé dusecond degré, dans la province du Luxembourg ».60

Par ailleurs, grâce aux « Comptes rendus de la distribution des prix faite aux élèves », d’abord le 11août 1878, puis le 14 août 1879 ensuite, « sous la Présidence du Bureau administratif », on saitqu’Emile Lallemand fut chargé, pour l’année scolaire 1877-1878 de la division inférieure de ladeuxième classe comptant 24 élèves61 et pour, 1878-1879, de la première année d’études de la sectionpréparatoire62 avec 26 élèves.63

· ·A Saint-Feuillen, - comme auparavant d’ailleurs – Monsieur Lallemand aima profondément samission d’éducateur. Au demeurant, on sait que de nombreux succès scolaires, chez ses élèves,récomensèrent son dévouement.

Bientôt, ses collègues de l’enseignement libre, dans le canton scolaire de Morialmé64 ne tardèrent pas àle considérer comme un chef, comme un guide précieux…65 Un jour, le clergé de Fosse et de larégion, les amis de l’Ecole et les parents des élèves voulurent lui témoigner à la fois et leur estime etleur reconnaissance. Toutefois, le Souverain Pontife, le pape Léon XIII66 les avait devancés : il avaitdécerné à « l’instituteur démissionnaire de 1879 », la distinction si appréciée de la Croix « ProEcclesia et Pontifice ».67

A ce propos, lisons ce qu’écrivait le Doyen Crépin en août 1925 : « Qu’il fut beau pour M. Lallemandle jour où sa poitrine fut se fleurir du ruban pontifical ! Et qu’elle fut émouvante cette séanceinoubliable où par la voix de M. Charles Genart68 - le premier élève de l’école Saint-Feuillen- uneassemblée immense exprima à M. Lallemand sa sympathie, son affection, son admiration ! Et ilsemble que pour lui, les rayons de cette journée de gloire brillèrent jusqu’à sa mort, car il eutdorénavant sous les yeux chaque jour, u n bronze, offert par la reconnaissance et l’amitié,représentant un Croisé, armé de pied en cap, toujours prêt au combat et déroulant une banderoleportant ce mot « Credo ».69

58 Document inédit, non paginé.

59 Pour l’année scolaire 1876-1877, la section préparatoire, à l’Ecole moyenne, comptait trois instituteurs, Monsieur Jamart,

Mostade et Renard.

60 Il n’est pas fait mention de la dénomination de l’Ecole Normale. Le texte, cité ci-dessus (en italique), est conforme à

l’original.61 Ces comptes rendus reposent aux A.E.M.E. à Fosse.

62 En 1877-1878, la section préparatoire à l’Ecole Moyenne comptait trois instituteurs, Messieurs Lallemand, Renard et

Mostade.

63 En 1878-1879, la dite section comptait de même trois instituteurs, Messieurs Lallemand, Léonard et Mostade.64 A cette époque, l’Ecole Saint-Feuillen dépendait du dit canton.

65 J. Crépin – « Les Clochent… » O. c., n° 32, août 1925, p. 49466 Léon XIII (Gioacchino Pecci) 1810-1903, 254e pape, de 1878 à 1903, célèbre par ses nombreuses encycliques, notamment

« Rerum novarum » (1891) qui jette les bases du catholicisme social ;67 Voir supra, note 6568 Il fut conseiller à la Cour d’appel de Liège ;

69 J. Crépin – « Les Cloches… » O.c., n° 32, août 1925, pp 494-495

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· ·

Peu après son entrée à l’Ecole Saint-Feuillen, Monsieur Lallemand ramena, de son village natal, cellequi devint une compagne digne en tout de celui qui lui donna son nom : Marie Doffagne.70

La famille Lallemand-Doffagne paya très tôt son douloureux tribut à la vie : deux enfants moururenttrès jeunes71 et furent rejoints dans la tombe par leur aîné, Henri-Jean-Louis-Célestin, jeune hommede 21 ans.72

Trois autres fils d’Emile Lallemand se firent prêtres : deux entrèrent dans la Compagnie de Jésus –Paul-Emile et Albert-Jean-Joseph – et furent envoyés aux Indes, en qualité de missionnaires ;73 letroisième, Célestin-Jean, rejoignit le clergé séculier namurois.74

C’est auprès de ce prêtre, d’abord dans la chapellenie de Vodecée, le 26 septembre 1917,75 dans la curede Dohan-sur-Semois76 ensuite, que Monsieur Lallemand prit sa retraite en compagnie de son épouseet de ses deux filles, Adolphine et Germaine.77

Au début de l’été 1925, rien ne laissait prévoir la fin proche de Monsieur Lallemand bien que depuisson départ de Fosse, l’artériosclérose avait insidieusement miné ses forces.

D’une charité sans borne, rendant service à chacun, il voulut, la semaine même de son décès, alleraider à la fenaison, les membres de sa famille à Corbion.« Le jeudi 2 juillet, écrit le Doyen Crépin,78 il rentrait fatigué d’un long chemin de 3 lieues, mais disposquand même. Il raconta qu’il avait laissé passer l’heure du départ du tram…

Le lendemain, premier vendredi du mois, s’accompagnant de l’harmonium, il fit office de chantre…donna la leçon de catéchisme aux enfants et chanta le salut du soir.

Samedi de grand matin, on le trouva debout, appuyé sur son bureau, se plaignant d’une crise qui étaitloin d’être la première ; il se remit au lit, puis descendit faire ses prières et lire son journal… »

70 Ibidem, p. 495. Voir aux Archives communales « Index » n° 11 (Volume 1, folio 177)71 Louis-Jules (25.011887-23.03.1894) et Jean-Pierre-Louis (11.01.1898-17.02.1899). Arch. Comm. « Reg. De 1881 à 1890) et

« Reg. De 1891 à 1900 » (Etat civil, Fosse).

72 J. Crépin – « Les Cloches… » O.c. n° 32, août 1925, p. 495. – Henri-Jean-Louis-Célestin (Fosse 04.06.1883-Fosse

22.01.1905)

73 En août 1924, on trouve à la mission de Kesramal, aux Indes (Bengale), le R.P. Paul-Emile, en qualité de vicaire, le curé

étant un ancien vicaire de Saint-Hubert, le Père Pierret, jésuite. (Voir J. Crépin – « Les Cloches… », n° 20, août 1924, pp.

314-316). Le R.P. Albert-Jean-Joseph – qui fonda aux Indes une « Ecole Saint-Feuillen » en 1925 – enseigna à l’Université de

Calcutta. En mai 1923, il revint en Belgique pour conquérir à l’Université de Louvain, le diplôme de Docteur en Sciences.

Le dimanche 25 juillet 1926, au cours d’une Journée d’adieu, à Fosse, il donna une brillante « Conférence avec projections

lumineuses, sur les Indes », dans la salle St-Feuillen. (« Les Cloches… » O.c., n° 5, mai 1923, p. 80 et nos 42-43, juin-juillet

1926, pp. 635-636). N.B. – Paul-Emile naquit à Fosse, le 08.01.1885. Son frère, Albert-Jean-Joseph naquit de même à Fosse,

le 06.10.1890.74 Célestin-Jean, né à Fosse, le 06.10.1888.75 Arch. Comm. Fosse. « Index » n° 11 – Composition de la famille.76 Ibidem.77 Adolphine-Marie-Victorine, née à Fosse, le 04.05.1892. Germaine-Marie-Justine, née à Fosse, le 07.01.1896.

78 J. Crépin – « Les Cloches… », n° 32, août 1925, p. 498.

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Ce jour-là, 4 juillet 1925, Madame Lallemand, vers 15 heures, le trouva mort, au lit, dans une attitudede calme et de paix sereine.

· ·

Nul mieux que Mgr Hugues Lamy,79 enfant de Fosse et Président d’honneur de l’Association desAnciens Elèves de l’Ecole Saint-Feuillen,80 n’a mieux tracé, de Monsieur Lallemand, le portrait quiconvenait. Lisons l’article remarquable que le Prélat écrivit à cet effet, dans le « Courier de Fosses »du 11 juillet 1948, et ce la veille de l’inauguration officielle de l’Association susmentionnée : « … Si,malgré son exceptionnelle compétence, à laquelle ses chefs se plaisaient à rendre hommage, il nedevint jamais inspecteur, c’est avant tout sans doute, parce que l’on aurait été bien embarrassé de luitrouver, en ces temps héroïques, un successeur à Saint-Feuillen, et parce que lui-même auraitconsidéré son départ comme une désertion, peut-être aussi – on peut le dire sans dommage pour lamémoire de cet homme sincère entre tous – parce qu’il lui eût fallu, pour cela, un plus grand souci del’élégance vestimentaire et une souplesse dont ne s’accommodait pas le caractère de cet Ardennaisvolontaire, personnel et quelque peu intransigeant.

Son talent pédagogique était à la hauteur de ses connaissances. Peu de maîtres ont réussi au mêmedegré à tenir en éveil l’attention de leur remuant auditoire, et – j’en appelle au témoignage de mesanciens condisciples – à leur faire AIMER les classes.

Son regard franc, loyal, pétillant d’intelligence, se posait sur nous sans dureté, certes, mais avec uneinsistance si pénétrante, que je ne crois pas qu’aucun de nous ait jamais pu lui mentir. Son emprisesur les élèves commençait dès le matin, à l’église, lorsque nous le voyions, de son pas égal et cadencé,gagner sa place auprès de nous ou se rendre au jubé, pour y seconder les chantres, de sa voixharmonieusement nuancée. Dès ce moment, nous lui appartenions jusqu’à la fin de l’après-midi.

Les prêtres, chargés du cours de catéchisme, aimaient assister à ses leçons de religion. Il expliquait etcommentait avec bonheur le texte quelque peu désuet du catéchisme fénelonien alors en usage etdonnait à cet exposé archaïque la clarté, la vie et le mouvement qu’il mettait dans tout sonenseignement… »

· ·Enfin, nous ne pouvons clôturer ce chapitre consacré à la personnalité du « Fondateur » de l’Ecole,sans signaler que Monsieur Lallemand, avant son départ de Fosse, en 1917 « avait reçu de S.G. MgrHeylen, … un témoignage d’un prix inestimable aux yeux du vénéré défunt. Spontanément,Monseigneur, … avait envoyé son portrait à M. Lallemand avec cette dédicace flatteuse « A M.Lallemand, mon affection et ma reconnaissance pour son dévouement et son abnégation admirables. –Th.-L., évêque de Namur »81

· ·Voici, pour terminer, un souvenir concernant à la fois Emile Lallemand et l’Abbé Lamy, Prélat deTongerloo.

79 Né à Fosse, le 15.12.1879, Docteur en Sciences historiques et morales de l’U.C.L., Mgr Lamy entra dans l’Ordre des

Prémontrés et fut élu Abbé de Tongerloo en 1915. Elu Abbé fondateur de Leffe en 1930, il succéda, en 1944, à Mgr J.

Bauwens. Sa devise était « Amicus Fidelis Protectio ». Il publia, notamment, d’importants travaux historiques. Décéda à

l’hôpital de Dinant, le jeudi 15 décembre 1949.80 Au départ, l’Association fut présidée par Monsieur Paul Dumont, mécanicien-dentiste à Fosse.

81 J. Crépin – « Les Cloches… » O.c., n° 32, août 1925, p. 496.

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Lors de la soutenance des thèses de ce dernier pour l’obtention du titre de Docteur en histoire,Monsieur le chanoine Lamy, de l’Ordre des Prémontrés, avait eu la délicatesse d’inviter son vieuxmaître à assister au débat public dans le grand auditoire des Halles universitaires.82

« Je n’oublierai jamais, rapporte l’abbé Crépin, le regard que M. Lallemand ne cessa de darder sur lerécipiendaire, ni la joie qui illumina son front quand le Recteur de l’Université proclama, l’ancienélève de l’Ecole Saint-Feuillen, Docteur en histoire avec la plus grande distinction, ni les larmes que,silencieusement, il versait au retour, … quand lui et moi nous précipitions notre course pour prendrepart à la réception grandiose réservée par les habitants de la ville de Fosses au nouveau lauréat, leurcompatriote… Inutile de dire combien M. Lallemand fut légitimement fier de l’élévation de son ancienélève à la dignité abbatiale… »83

82 Ibidem.83 J. Crépin – « Les Cloches… » O.c., n° 32, août 1925, p. 496.

Notons que le « Messager de Fosses » du dimanche 24 mai 1914, n° 21, annonça comme suit la soutenance des thèses de

Doctorat par le Fossois Henri Lamy : « Monsieur Henri Lamy, de Fosses, en religion Frère Hugues Lamy, chanoine de

l’Ordre des Prémontrés, moine à l’Abbaye de Tongerloo, présentera demain lundi à 2 heures et demie dans la salle des

promotions de l’U.C.L. la « Défense publique » de 14 thèses et d’une dissertation ayant pour titre « L’abbaye de Tongerloo

depuis sa fondation jusqu’en 1263 ».

« Cette Défense publique est présentée pour la conquête du grade de Docteur en Sciences historiques et politiques ».

« Mgr Heyen présidera cette séance avec Mgr Ladeuze, Recteur de l’Université ».

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CHAPITRE IVL’ECOLE SAINT-FEUILLEN SOUS LA DIRECTION DEMONSIEUR EMILE LALLEMAND.

Désigné officiellement le lundi 22 septembre 1879 par Monsieur le Doyen Eugène Banneux,Monsieur Emile Lallemand commença donc, à Saint-Feuillen, le lundi 13 octobre de la mêmeannée,84 une carrière qui allait couvrir, sans interruption, une longue période de près de 40 ans.85

Nous savons que le devis estimatif de 1879 avait été établi sur la base de la construction d’unbâtiment pouvant refermer quatre classes.

Dès lors, il est permis de supposer que Monsieur le Doyen Banneux – à l’origine – « voyait grand »,espérant, sans doute, nommer un ou plusieurs sous-instituteurs appelés à seconder l’Instituteur enchef.

Toutefois, au début, il semble bien que Monsieur Lallemand organisa seul la grande aventure del’ »Ecole libre catholique pour garçons à Fosses. » Notons, toutefois, qu’il bénéficia à Saint-Feuillen, pendant sept ans, de la collaboration de son frère, lequel finit par rejoindre l’Institut desFrères des Ecoles chrétiennes.86

Une deuxième classe s’ouvrit presque aussitôt et fut confiée au sous-instituteur, Monsieur DésiréBosseaux.87

Il me serait, certes, très agréable, de signaler au lecteur, combien d’élèves comptaient les deux classesau départ de l’Institution. Hélas, les archives de l’école – que j’ai dépouillées, classées et luesattentivement – sont pratiquement muettes de 1879 à 1894. Peut-être, un jour, mettra-t-on la mainsur un document qui permettra de combler ce « vide » de 15 ans…

Si un autre « vide », d’une bonne douzaine d’années, existe également en ce qui concerne l’identitédu personnel « sous-instituteur », on possède cependant, à ce sujet, quelques renseignements dèsl’année scolaire 1891-1892.Ainsi, pour cette période, l’ « Almanach populaire du canton de Fosses »88 signale, sans autreprécision, un certain Votion en qualité de sous-instituteur.

84 Dans le « Messager de Fosses » du 12 octobre 1879, n°41, on peut lire ce qui suit sous la rubrique « Rentrée des classes à

Fosses » … l’ouverture de l’Ecole Saint-Feuillen est annoncée pour le lundi 13 courant ». Ce jour-là, les tout premiers cours

furent précédés par une messe du Saint-Esprit, en la Collégiale, et par la bénédiction des bâtiments ;

85 On sait que les archives communales de Fosse signalent le départ de Monsieur Lallemand, pour Vodecée, le 26.09.1917.86 Voir J. Crépin – « Les Cloches… », n° 32, août, 1925, p. 499

87 Voir le « Messager de Fosses » du 12 octobre susdit.88 Imprimerie I. Maillien-Jadoul, à Fosse. Il s’agit du n°1.

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De même, grâce à cet « Almanach »89 on sait encore que Monsieur Defleur tint la seconde classedans le courant de l’année scolaire 1893-1894.

Pour 1894-1895, Monsieur Lallemand présidait aux destinées de l’Ecole en compagnie du sous-instituteur Olivier Dosimont,90 de Saint-Gérard, lequel avait été désigné, pour la deuxième classe, le20 septembre 1894.

Monsieur Dosimont n’acheva pas l’année scolaire : en effet, les archives nous signalent sonsuccesseur, savoir Monsieur Adrien Reygaerts de Sombreffe, nommé le 9 avril 1895.91

Au sous-instituteur Reygaerts succéda Monsieur Martin Capelle, de Sorinnes, ce dernier ayantdébuté le 1er mars 1897.92

Le « Rapport annuel », dressée par Monsieur Lallemand, le 19 décembre 1900 – et fourni à Monsieurl’Inspecteur du canton scolaire de Morialmé 93 - fait toujours état de l’existence de deux classes etmentionne encore Monsieur Capelle en tant que sous-instituteur.

Mais, dés lors, les archives sont peu claires…

A partir de 1901, les « Rapports annuels », adressés à l’Inspection cantonale, ne font plus état del’identité du second maître, de sorte qu’on ne connaît pas la date exacte du départ de MonsieurCapelle. On sait cependant – grâce à l’ « Almanach » de 190894 - que le dit Capelle était encore enfonction, à Saint-Feuillen, au cours de l’année scolaire 1907-1908.

D’autre part, selon la même source, 95 on retrouve, à Saint-Feuillen, au cours de 1908-1909,Messieurs Lallemand et Lambert ainsi que Messieurs Lallemand et Anceaux, au cours de 1909-1910.

Par ailleurs, sous la rubrique « Congés extraordinaires accordés aux instituteurs », le « Rapportannuel » du 30 décembre 1910 signale ce qui suit :« M. Anceaux s.-inst. a quitté le 8 février 1910 ; M. Mottoule s.-inst. a repris la classe à la cessationde l’intérim le 1er avril 1910 ».96

Quant au « Rapport » du 30.12.1911, il signale que « … M. Mottoule a quitté l’école à la date du 27

89 Il s’agit de n° 3.

90 Né à Saint-Gérard, le 27.02.1875, diplômé à Malonne, le 27.07.1894.91 Adrien-Victor Reygaerts, né à Sombreffe, le 03.01.1875, diplômé à Malonne, le 09.08.1893.92 Né à Sorinnes, le 25.10.1851.

93 Fosse dépendait encore, à cette époque, du dit canton.94 Il s’agit du n° 16.

95 Il s’agit des « Almanachs » de 1909 et 1910 numérotés 18 et 19.96 Il y eut donc deux titulaires pour la deuxième classe en 1909-1910 : M.M. Anceaux et Mottoule.

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décembre 1910.97 Monsieur Maas a repris définitivement les fonctions de M. Mottoule le 3 janvier1911 ».

On s’en rend compte, à cette époque là, l’instabilité du personnel enseignant n’était pas négligeable,et il fallut, sans doute, que Monsieur Lallemand déployât tous les dons de sa forte personnalité pourassurer la vitalité de l’Ecole.

Si certaines lacunes existent dans les archives quant à cette « mouvance », on sait, néanmoins, -grâce à l’ « Index » communal relatif à la composition de la famille Lallemand-Doffagne – qu’uncertain Monsieur Houtekins, Maurice, instituteur, vivait sous le même toit que Monsieur Lallemanddès le 26 décembre 1912, ce qui permet de déduire qu’il enseigna probablement à Saint-Feuillen dejanvier 1913 à la fin de l’année scolaire. Au demeurant, une note manuscrite, émanant du DoyenCrépin, nous informe que « Monsieur Houtekins » était « engagé (à l’Ecole Saint-Feuillen) autraitement de 1.200 F. »98

Notons, enfin, grâce encore à l’ « Almach » susdit99 qu’on retrouve les sous-instituteurs ci-après pourseconder Monsieur Lallemand : Monsieur Maas en 1911-1912, Monsieur Borbouse en 1912-1913100

et enfin, Monsieur Delpierre en 1913-1914.101

Ajoutons qu’on ne sait rien de l’identité du sous-instituteur qui fonctionna au cours de l’annéescolaire 1914-1915. Serait-ce encore Monsieur Delpierre ?102

Que se passait-il au printemps de 1911, sous le décanat de Monsieur l’abbé Ferdinand Mallar ?Celui-ci n’avait-il pas pris contact – dès le 12 mai de la dite année – avec Monsieur P. Verrier,Supérieur provincial de l’Institution de Sainte-Marie, à Rêves (Hainaut) dans l’espoir d’obtenir desFrères destinés à l’Ecole Saint-Feuillen ? La démarche, faute de personnel, s’était soldée par unéchec. 103

Etait-on mécontent de Monsieur Lallemand ? Pas du tout ! Cette hypothèse est à écarter. Alors,voulait-on supprimer l’instabilité du personnel ? Vraisemblablement ! En tout cas, des tentatives dece genre se succédèrent jusqu’en 1914 et, à cet égard, il y a, dans la persévérance de Monsieur leDoyen Crépin quelque chose de remarquable.

Bref, pour 1912, on constate une nouvelle démarche, effectuée cette fois à Malonne, pour obtenir desFrères des Ecoles chrétiennes. Un document conservé dans les archives de l’Ecole, écrit par leDoyen Crépin, note ce qui suit : « Septembre 1912, M. Lallemand et moi, sommes allés à Malonne où

97 Le document porte : « 27 Xbre 1910 - 3 janvier 1911.

98 Les archives communales signalent- domicilié au 12, rue des Zolos, demeure de Mr Lallemand – le sieur « Houtekins,

Maurice, J-S-Gh-J, Tournay 10.01.1889. Instituteur, venu de Châtelet, r. de l’Hôpital, 24, le 26.12.1912. Parti à Bruxelles,

rue Pletinckx, 19, le 09.08.1913. A noter que la même note manuscrite du Doyen Crépin nous informe que « Mr Maes était

engagé au traitement de 1.000F. ». Voir la farde « Pour servir à l’histoire de l’Enseignement à Fosse » (A.E.S.F.)

99 Il s’agit du n° 21.100 Il s’agit du n° 22.101 Il s’agit du n° 23.

102 Je n’ai pu, jusqu’ici, déterminer le prénom de M.M. Votion, Defleur, Lambert, Anceaux, Mottoule, Maas, Borbouse et

Delpierre.

103 A.E.S.F. – Farde n 4 : renseignements fournis dans une lettre datée de Rêves, le 17 juin 1914, et adressée, au Doyen

Crépin, par Mr P. Verrier.

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se trouvait le Visiteur, pour demander des Frères pour 1916 ». Ce fut un nouvel échec.104

Le Doyen Crépin ne se découragea pas. En effet, selon une lettre – lui adressée de Pommeroeulx(Hainaut), le 14 février 1913, par le Cher Frère Gabriel, Provincial des Frères Maristes – il résulteque le Doyen précité s’était adressé au Provincial susmentionné, dans l’espoir d’obtenir, enfin, desenseignants religieux.

Ce fut un nouvel échec : « … le personnel me fait défaut, écrivait le Provincial,… et mes supérieursont décidé de ne plus accepter aucune nouvelle fondation pendant quelques années. Lorsque je suisentré en rapport avec votre vénéré prédécesseur,105 en 1908, je ne m’attendais pas à ce que la maladieet la mort fissent des vides parmi nous et que plusieurs écoles se développeraient de façon à absorberune bonne partie de notre personnel disponible ».106

Le 15 juin 1914, à la veille, pour ainsi dire, de la première guerre mondiale, le Doyen Crépin récidiva.A cette date, il s’adressa, par écrit, au Supérieur de l’Institution de Saint-Joseph (Frères de Ste-Mariede Rêves) à Saint-Remy-Signeulx, toujours dans le même espoir.

« Déjà, lui répondit le Supérieur provincial, à la date du 12 mai 1911107 votre vénéré prédécesseurm’adressait une demande de cette nature, et je me voyais dans la nécessité de lui répondre qu’il nousétait tout à fait impossible de lui donner satisfaction. Je lui donnais les raisons qui restent toujoursles mêmes : c’est le personnel qui manque à la moisson ».108

Bref, nouvel échec qui n’écoeura pas le Doyen Crépin, homme dont la persévérance était à l’imagede sa forte personnalité et de sa grande intelligence.

A cette époque, l’Administration centrale de la Congrégation des Frères de la Charité se situait ruedu Strop, à Gand. D’une lettre émanant du Supérieur général de la dite Congrégation, - lettre datéede Gand, le 25 mai 1914 , - il résulte que le Doyen s’était déjà adressé à cette Maison, dans l’espoir –toujours le même – d’obtenir des Frères pour l’Ecole Saint-Feuillen.109

« Je regrette infiniment, répondit le Supérieur général, de ne pas pouvoir vous donner de bonnesnouvelles ; Nous manquons de personnel et ce à tel point que nous songeons à supprimer des classes… »110

Suite à cette brève et décevante réponse, Monsieur le Doyen Crépin, toujours tenace et persévérant,accompagné de son instituteur en chef, se redit à Gand, rue du Strop, comme il en résulte d’une notemanuscrite couchée, par le dit Doyen, au bas de la lettre du 25 mai : « Après cette lettre, nous

104 A.E.S.F. – Farde n° 4 : je ne comprends pas bien le « sens » de la fin du texte cité : « … des Frères pour 1916 » puisque la

note débute par la date « septembre 1912 ».

105 Né à Bruxelles, le 11 juin 1849, ordonné en 1872, chapelain à Bruly-de-Pesche en 1873, curé à Dourbes en 1877, à

Salzinnes en 1883, l’abbé Ferdinand Mallar devint Doyen de Fosse en 1891. A Fosse, où il passa près de 21 ans, il s’appliqua

à la restauration de la Collégiale et suscita l’érection de l’église de Bambois. Chanoine titulaire de la cathédrale Saint-

Aubain, à Namur, au début de 1912, il mourut à Andenne en 1925. (D’après J. Crépin – « Les Cloches… » n°s 37-38, janv. –

févr. 1926, pp. 558-559).106 A.E.S.F. – Farde n° 4 : lettre du 14 février.107 A.E.S.F. – Farde n° 4 : lettre datée de Rêves, le 17 juin 1914, émanant de M. P. Verrier et adressée au Doyen Crépin.

108 On comprendra aisément cette « pénurie » si l’on tient compte, notamment, de l’important développement du « libre

catholique », au cours des décades qui suivirent la loi Van Humbeeck.

109 A.E.S.F. – Farde n° 4.110 Ibidem.

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sommes allés à Gand (au Strop) avec Monsieur Lallemand. R. Impossible ».111

Y eut-il encore d’autres démarches pour l’obtention de Frères ? Les archives sont muettes. Mais onpeut croire que la Tempête mondiale de 14-18 enterra définitivement le projet.

· ·Au cours de l’année scolaire 1916-1917, en pleine guerre, le « magistère » de Monsieur Lallemandallait trouver sa conclusion. Mais, l’œuvre de cet homme de bien avait été remarquablementféconde…

Outre l’enseignement qu’il dispensa, pendant près de quatre décennies, à une partie non négligeablede la population masculine fossoise au niveau du primaire, il faut souligner aussi qu’il dirigeaégalement, le soir, à Saint-Feuillen, pendant de longues années, une Ecole privée d’adultes (hommes)à classe unique, dont le règlement et le programme furent arrêtés en août 1901. (Remarquons,toutefois, qu’on trouve le texte suivant dans le « Messager de Fosses » du 16.11.1879, n° 46 : « Nousapprenons qu’une école du soir pour adultes doit s’ouvrir la semaine prochaine à l’Ecole Saint-Feuillen, à Fosses ».)

Cette école est signalée pour la première fois le 19 décembre 1899, dans le « Rapport annuel » fournià l’Inspection cantonale par Monsieur Lallemand, et ce pour la période s’étalant du 1er octobre 1898au 31 mars 1899. L’Ecole, qui subsista jusqu’en 1915,112 fonctionnait trois fois par semaine, soit lesmardis, mercredis et vendredis, généralement du 1er septembre d’une année civile au 31 mars del’année suivante, et ce de 19 heures 30 (ou 20 heures) à 22 heures.

Un cours élémentaire, à tendance professionnelle y était dispensé par Monsieur Lallemand seul etconcernait principalement la lecture, l’écriture, la langue maternelle113 et les éléments du calcul et dusystème métrique.

De plus, un enseignement – destiné à la lutte antialcoolique – y était organisé occasionnellement.114

Enfin, cette Ecole organisa une Mutualité de retraite à partir de décembre 1900 et l’épargne scolairedès octobre 1901.115

Selon les archives reposant à Saint-Feuillen, voici le mouvement de la population scolaire adulte,relevé le 31 décembre, de 1898 à 1914 :

1898 : 12 hommes ;

111 Tous ces écrits, démarches et autres événements nous indiquent que- de 1911 à 1914 – le Pouvoir organisateur de l’Ecole

voulut pallier au défaut de stabilité du personnel enseignant – à l’exception, toutefois, d’Emile Lallemand – en installant à

demeure des Frères à Saint-Feuillen, alternative qui ne vit jamais le jour.112 A.E.S.F. – Voir le « Rapport annuel » du 22 juin 1915. Le « Rapport » sur la situation de l’Ecole, signé Thirot, le

31.01.1916, n’en fait plus mention.113 En fait, il s’agissait de la langue française car, à cette époque, en milieu rural, la population (66%) ne parlait que le

WALLON ou tant s’en faut. La francisation de la Wallonie était déjà en cours depuis belle lurette.114 Le « Rapport » du 19.12.1901 nous révèle que l’enseignement antialcoolique était dispensé le samedi de 14 heures à 15

heures 30. Cet enseignement était donné conformément à la circulaire ministérielle du 02.04.98. Tous les « Rapports

annuels » transmis à l’Inspection cantonale compétente, de 1919 à 1946, font état de cet enseignement, mais l’Ecole primaire

seulement.

115 Le « Rapport » du 31.12.1900 nous informe qu’il existait à l’Ecole, à cette époque, une « mutualité » mixte de retraite,

c’est-à-dire groupant des adultes et les enfants.

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1899 : 16 hommes ;1900 : 16 hommes ;1901 : ? hommes ;116

1902 : 12 hommes ;1903 : 14 hommes ;1904 : 14 hommes ;1905 : 17 hommes ;1906 : ? hommes ;1907 : 14 hommes ;1908 : 17 hommes ;1909 : 14 hommes ;1910 : néant ;1911 : néant ;1912 : 11 hommes ;1913 : 14 hommes ;1914 : 14 hommes ;

· · ·A partir de l’année scolaire 1902-1903, les « Rapports annuels » nous informent que la « Direction »de l’Ecole Saint-Feuillen ne fut plus assurée par Monsieur Lallemand – bien qu’instituteur en chef –mais par Monsieur le Curé-doyen de Fosse, Président du Comité scolaire, dit aujourd’hui « Pouvoirorganisateur ». Dès lors la « Direction » de l’Ecole, depuis sa création fut la suivante :

de 1879 à 1902 : Monsieur Emile Lallemand ; de 1902 à 1912 : Monsieur Ferdinand Mallard, Curé-doyen ; de 1912 à 1936 : Monsieur Joseph Crépin, Curé-doyen ; de 1936 à 1943 : Monsieur Pierre Blaimont, Curé-doyen ; de 1943 à 1960 : Monsieur le chanoine André Piérard, Curé-doyen ; de 1960 à 1975 : Monsieur Hennebert, Curé-doyen ; depuis le 07.08.1975 : Monsieur le Doyen Pol Bero.

Voici, enfin, - et ceci dans l’espoir que les chiffres qui vont suivre rencontreront l’intérêt du lecteur –voici, à titre documentaire, comment évoluèrent le nombre total d’élèves inscrits AU COURS desannées scolaires et le nombre de classes, depuis 1893-1894117 jusqu’en 1916-1917 :

1893-1894 : 85 élèves, 2 classes ; 1894-1895 : 79 élèves ; 2 classes ; 1895-1896 : ? élèves, 2 classes ;118

1896-1897 : 63 élèves, 2 classes ; 1897-1898 : 82 élèves, 2 classes ; 1898-1899 : 82 élèves, 2 classes ; 1899-1900 : 68 élèves, 2 classes ; 1900-1901 : 87 élèves, 2 classes ; 1901-1902 : ? élèves, 2 classes ;119

1902-1903 : 101 élèves, 2 classes ; 1903-1904 : 82 élèves, 2 classes ; 1904-1905 : 73 élèves, 2 classe ; 1905-1906 : ? élèves, 2 classes ;120

116 Les archives sont muettes pour 1901 et 1906.

117 Je n’ai trouvé aucun renseignement pour la période de 1879-1880 à 1892-1893.118,119, 120 Les archives sont muettes.

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1906-1907 : 71 élèves, 2 classes ; 1907-1908 : 70 élèves, 2 classes ; 1908-1909 : 73 élèves, 2 classes ; 1909-1910 : 90 élèves, 2 classes ; 1910-1911 : 86 élèves, 2 classes ; 1911-1912 : 68 élèves, 2 classes ; 1912-1913 : 75 élèves, 2 classes ; 1913-1914 : 65 élèves, 2 classes ; 1914-1915 : 58 élèves, 2 classes ; 1915-1916 : 58 élèves, 2 classes ; 1916-1917 : 62 élèves, 2 classes.121

Il serait très intéressant de prendre connaissance du contenu complet des différents « Rapportsannuels » envoyés à l’Inspecteur cantonal par les soins de Monsieur Lallemand, depuis 1894-1895.122

Mais, dans le cadre limité de la présente monographie, il n’est pas question d’en reproduire tous lesdétails. Toutefois, je pense qu’il convient d’en fournir quelques-uns parmi les plus importants.

Ainsi, pour l’épargne scolaire des enfants, le « Rapport » du 31.12.1895 renferme, notamment, ce quisuit : date d’introduction : 7bre 1890 ; possédant un livret : 10 élèves sans livret mais qui épargnent : 3 élèves ; n’épargnant pas : 50 élèves ;

ou encore selon le « Rapport » du 19.12.1901 : possédant un livret : 16 élèves ; n’épargnent pas : 65 élèves ;

D’autre part, les « Rapports annuels » de 1894 à 1899 nous font connaître les heures d’ouverture desclasses, le matin, la durée des cours et, notamment, la durée de l’enseignement religieux : heure d’ouverture en hiver comme en été : 8 heures 30 ; durée des classes : 5 heures 30 d’horloge (récréations comprises) ; enseignement religieux :

a) le matin, de 8 heures 30 à 9 heures ;b) l’après-midi, de 15 heures 30 à 16 heures123

A noter aussi que – outre l’enseignement du catéchisme et de l’histoire sainte, sans oublier les prières-124 les branches profanes concernaient principalement la lecture, l’écriture, la grammaire,

121 La population scolaire pour 1915-1916 et 1916-1917 n’est pas établie de manière sûre ; les archives sont fournis sous

toutes réserves.

122 Les archives renferment le double de ces « Rapports ».123 Si mes souvenirs son exacts, c’était encore la même situation de 1937 à 1940 et de 1945 à 1947.

124 Avant la guerre 1940-1945, et sans doute, avant celle de 1914-1918, la classe du matin débutait par le signe de la Croix

et la récitation d’un Ave. A la fin de cette classe, on récitait le Bénédicité. Quand j’enseignais à Saint-Feuillen, outre la

connaissance du « Petit Catéchisme » du diocèse de Namur (lequel, soit dit en passant, comptait 52 leçons sous forme de

questions et réponses), les élèves apprenaient la « Prière du matin », la « Prière du soir », les « Commandements de Dieu et

de l’Eglise » ainsi que les « Actes de Foi, d’Espérance, de Charité et de Contrition », « la Salutation angélique, le Pater et le

Credo », sans oublier certains cantiques que l’on chantait, notamment, lors des processions.

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l’orthographe et les éléments du calcul et du système métrique.125

Par ailleurs, les « Rapports » établis respectivement le 31.12.1900 et le 19.12.1901 notent encore ettoujours 5 heures 30 de cours – enseignement religieux inclus – et précisent comme suit les heuresd’entrée et de fermeture des classes, pour l’hiver comme pour l’été : 8 heures 30 – 11 heures 30 ; 13 heures 30 – 16 heures.

Au demeurant, il n’est pas sans intérêt de savoir qu’il existait – à Saint-Feuillen comme ailleurs – ausiècle dernier, selon la situation sociale et les revenus des parents, des élèves à statut « gratuit » etd’autres, à statut « solvable ».

Voici, enfin, quelques lignes relatives au système des vacances et congés. Ainsi, grâce aux « Rapportsannuels » s’étalant du 31.12.1894 au 19.12.1901, les congés réglementaires présentaient laphysionomie suivante : comme naguère encore, le congé du JEUDI après-midi « coupait » en deux, à titre de détente

la semaine scolaire126

les vacances d’été commençaient le 15 août (j’écris bien le 15 AOUT) et s’étalaient seulementsur un mois et demi, les cours reprenant le 1er 8bre ;

les vacances de Pâques comptaient à peine deux semaines ; les congés dits de la Noël et du Nouvel-An étaient les suivants : « les 25,26 et parfois le 31

décembre », les « 1er et 2 janvier ».

Mais il existait aussi quelques autres congés en dehors de ceux signalés ci-dessus.Par exemple, le « Rapport » du 31.12.1895 signale le 23 mai, le 3 juin, le 21 juillet et le 15 9bre.Celui du 20.12.1897 note le 27 mai, le 7 juin, le 21 juillet et le 15 9bre ;celui du 15.12.1898 : « les 19 et 30 mai, le 21 juillet et le 15 9bre » ;celui du 31.12.1900 : « les 24 mai, 4 juin, 21 juillet et le 15 9bre » ;enfin celui du 19.12.1901 : « les 16 mai, 27 mai, 21 juillet et les 1er et 2 9bre ».

Bien entendu, il y avait aussi des congés extraordinaires, comme, par exemple, à l’occasion desconférences pédagogiques, le jour de l’Adoration et le jour de la fête de saint Feuillen.127

Notons aussi que l’Ecole Saint-Feuillen délivra un certificat de fin d’études primaires complètes dèsl’année scolaire 1900-1901.

Il faut encore dire – in fine – que le « Rapport sur la situation de l’Ecole » dressé le 31.01.1916 ( annéescolaire 1915-1916) et signé par Monsieur Emile Thirot, instituteur, permet de supposer que les deuxtitulaires de classe – pour la dite année scolaire- étaient Messieurs Lallemand et Thirot.128

125 Institué en France par la Loi du 18 germinal an III de la République (7 avril 1795) le Système métrique y fut légalisé par

la Loi du 19 frimaire an VII (10 décembre 1799) et y fut rendu obligatoire par la Loi du 14 juillet 1837.

126 Avant la guerre 40-45, les deux classes, à St-Feuillen, fonctionnaient le samedi matin et le samedi après-midi jusqu’à 15

heures. A ce moment, l’un des deux instituteurs, par roulement, conduisait les enfants à la Collégiale, pour la confession, en

rangs par deux, en bon ordre, par le carrefour de Leiche, la rue et la place du Chapitre. Les élèves qui ne « se confessaient »

pas quittaient les rangs au carrefour susdit. L’instituteur de service surveillait jusqu’au dernier moment les élèves à

« confesser ». C’était dans les mœurs scolaires à St-Feuillen et la forte discipline affichée publiquement était acceptée tant

par les enfants que par les parents. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, le système du samedi après 15 heures subsista

encore quelques temps après 1945.

127 Le 14 février 1900, jour de la bénédiction de l’église de Bambois, fut aussi un jour de congé.128 La dernière signature de Monsieur Lallemand est apposée sous le « Rapport sur la situation de l’Ecole », en date du 22

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· · ·Selon mes supputations, ce furent encore ces deux maîtres qui présidèrent aux destinées de l’Ecolependant l’année scolaire 1916-1917 ; En effet, on sait de source certaine, que Monsieur Lallemandquitta Fosse le 21 septembre 1917 et, par ailleurs, Monsieur Charles Deschamps, de Marche-les-Dames, débuta à Saint-Feuillen le 18 septembre de la même année, ce qui corrobore mes suppositionset qui me permet de penser que Monsieur Thirot assura la Direction, à Saint-Feuillen en 1917-1918,assisté par Monsieur Charles Deschamps précité.

· ·De tout ce qui précède – relativement aux vacances et aux congés – on se rend compte que noussommes loin, très loin des deux mois révolus de vacances actuelles, en été, des deux semaines devacances dites de Pâques, des deux semaines également à la Noël-Nouvel-An et des nombreux, trèsnombreux congés légaux accordés aujourd’hui, sans parler de ceux que la Direction de l’Ecole peutchoisir à la date qui convient au personnel enseignant.

juin 1915. Pour le « Rapport » du 31. janvier 1916, il est possible que Monsieur Thirot ait signé POUR Monsieur Lallemand

et ce pour une raison qui m’échappe.

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CHAPITRE V

SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR CHARLES DESCHAMPS

En pleine guerre 1914-1918, le fécond « magistère » de Monsieur Emile Lallemand se terminait…Devenu Directeur honoraire de l’Etablissement, le vieux « lutteur » quitta définitivement Fosse pourVodecée et fut – vraisemblablement – remplacé par Monsieur Emile Thirot, lequel assura donc laDirection de l’Ecole, assisté, on le sait, par Monsieur Deschamps précité.

Cette situation n’exista que le temps de l’année scolaire 1917-1918 car Monsieur Thirot démissionnabientôt pour devenir instituteur communal à Bossière-Saint-Gérard, en septembre 1918, ce qui permità Monsieur Deschamps d’accéder alors au poste d’Instituteur en chef.

A peine âgé de 19 ans, Monsieur Charles Deschamps,129 diplômé de l’Ecole Normale libre de Malonne,le 31.07.1911, débuta dans l’Enseignement le 19 septembre de la même année et fut désigné, à Saint-Feuillen, - nous l’avons vu – le 18 septembre 1917.

A la tête de l’Ecole, dès l’année scolaire 1918-1919, Monsieur Deschamps fut secondé par le sous-instituteur Alexandre Doumont, de Ham-sur-Sambre, (successeur de Monsieur Thirot), et ce jusqu’au7 mars 1921, date à laquelle ce dernier fut appelé, à son tour, à la fonction d’instituteur communal enla commune susdite.

Monsieur Deschamps, en qualité d’Instituteur en chef, affronta avec courage et détermination les deuxrudes années scolaires de 1918-1919 et de 1919-1920. Certes, la Grande-Guerre avait cessé, suite àl’Armistice du 11 novembre 1918, mais l’on manquait encore de beaucoup de choses : ainsi, lescombustibles indispensables pour chauffer les deux classes, pendant les mois d’hiver et les jours demauvais temps, étaient encore rationnés. Il en était de même en ce qui concernait la livraison desfournitures classiques. D’autre part, l’Ecole ne fut-elle pas dans l’obligation de fermer ses classes du09.01.1918 au 19.01.1918, suite aux intempéries excessives de l’hiver ?130 Peu après, n’y eut-il pascongés extraordinaires, suite aux réquisitions militaires, et ce pour l’hébergement des troupes, les 29octobre et 8 décembre 1918 ?131 De même, du 28.10.1918 au 09.12.1918 ?132 Bien entendu, tout ceci sefit au détriment des études !

Après la démission de Monsieur Alexandre Doumont, Monsieur Deschamps assura seul, jusqu’à la finde l’année scolaire 1920-1921, la délicate fonction de Directeur titulaire de classe aux 4 degrés (uneseule classe réunissant tous les élèves de 6 à 14 ans). Pur l’année scolaire 1921-1922, le nombred’élèves ne satisfaisant plus au normes de maintien de la 2e classe, celle-ci fut officiellement suppriméepar le retrait du second subside-traitement.

Que le jeune maître d’aujourd’hui essaie de réaliser une telle situation, laquelle, nécessairement,n’allait pas sans une somme incalculable de dévouement et d’ingéniosité méthodologique ! Quelledifférence, quand on sait qu’il existe aujourd’hui, à Saint-Feuillen, douze instituteurs et institutrices,chaque année d’études étant « dédoublée » !

129 En effet, Monsieur Charles Deschamps naquit à Marche-les-Dames, le 27.09.1892.130 D’après des notes manuscrites, rédigées au crayon, et figurant, assez curieusement, sur le « Rapport sur la situation de

l’Ecole » en date du 31 janvier 1917. Ce dernier document semble avoir servi pour les années scolaires 1916 -1917 et 1917-

1918.

131 Ibidem.132 A.E.S.F. – « Rapport sur la situation de l’Ecole » du 25.12.1919, signé Ch. Deschamps.

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Cette situation se perpétua jusqu’au 1er novembre 1927. A cette date, - la population scolaireatteignant les normes prévues par la Loi, Monsieur le Doyen Crépin fit réouvrir la deuxième classe,laquelle fut confiée au sous-instituteur Alexis Delvigne, d’Aisemont, diplômé, lui aussi, de l’EcoleNormale de Malonne, le 20.07.1923.

L’Ecole s’était dotée d’un second instituteur de valeur133 mais, entre-temps, Monsieur Deschamps,seul, avait dû lutter avec acharnement pour maintenir bien haut la bannière de l’Etablissement etassurer sa pérennité. Au demeurant, ils sont encore nombreux, les Fossois, qui, aujourd’hui, sesouviennent avec émotion de sa remarquable personnalité pédagogique, de sa forte stature, de tout sonêtre… qui en imposait :Lui aussi fut un « lutteur », un maître incontesté sur tous les plans, mais dont la carrière, hélas, futtrop tôt abrégée…134

Voici, par ailleurs, la situation de la population scolaire de 1917 à 1933, sous le « magistère » deMessieurs Thirot et Deschamps :135

1917-1918 : ? élèves, 2 classes ;136

1918-1919 : 58 élèves, 2 classes ; 1919-1920 : 53 élèves, 2 classes ; 1920-1921 : 52 élèves, 2 classes ;137

1921-1922 : 48 élèves, 1 classe ; 1922-1923 : 41 élèves, 1 classe ; 1923-1924 : 39 élèves, 1 classe ; 1924-1925 : 39 élèves, 1 classe ; 1925-1926 : 45 élèves, 1 classe ; 1926-1927 : 46 élèves, 1 classe ;

133 Avant son arrivée, à Fosse, Monsieur Delvigne avait « presté », depuis le 01.08.1923, dans 4 établissements différents, soit

à titre intérimaire, soit à titre provisoire et n’avait laissé derrière lui que de bons souvenirs.

134 Pour illustrer, à titre d’exemple, le haut degré de la conscience professionnelle de Monsieur Deschamps, il faut signaler

qu’à la fin de l’année scolaire 1925-1926 – le Ministère de l’Instruction Publique ayant décidé d’avancer les vacances d’été

des Ecoles officielles et prié l’Enseignement libre de faire de même – l’Instituteur en chef susmentionné n’hésita pas à

supprimer – en accord avec le Doyen Crépin – la Distribution publique des Prix afin de se consacrer entièrement, et en

profondeur, à l’enseignement de TOUTES les matières du Programme. (Voir « Les Cloches… », nos 42-43, juin-juillet 1926, p.

636)135 Il s’agit du nombre total d’élèves inscrits au cours des années scolaires concernées.136 Nombre d’élèves : les archives sont muettes.

137 Après la démission de Monsieur Doumont, le 7 mars 1921, les archives ne nous disent pas si les deux classes furent

réunies sous la houlette de Monsieur Deschamps ou s’il y eut un intérimaire pour la deuxième classe jusqu’aux vacances

d’été.

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1927-1928 : 53 élèves, 2 classes ;138

1928-1929 : 59 élèves, 2 classes ; 1929-1930 : 55 élèves, 2 classes ; 1930-1931 : 41 élèves, 2 classes ; 1931-1932 : 39 élèves, 2 classes ; 1932-1933 : 43 élèves, 2 classes ;139

Le 1er août 1933, Monsieur Charles Deschamps, malade depuis le 1er février 1933, fut admis à lapension prématurée. Hélas, le nombre d’élèves étant insuffisant pour le maintien d’un second subside,une classe fut supprimée le 1er août précité.

En fait, du 1er au 28 février 1933, Monsieur Deschamps fut remplacé par un intérimaire à charge dupouvoir organisateur de l’Ecole et, dès le 1er mars 1933, Monsieur Delvigne, seul, fut chargé de toutela population scolaire.

C’est avec un profond regret que la population catholique fossoise apprit cette retraite prématurée etqui faisaitappréhender la fermeture d’une classe, ce qui advint effectivement.

CHAPITRE VI

SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR ALEXIS DELVIGNE

Ainsi, selon le balancier bien connu de la « mouvance » scolaire, de la natalité… et, parfois, du désirdes parents,140 l’Institution fut ramenée à une classe pour les quatre degrés, sous la responsabilité deMonsieur Delvigne.141

Toutefois, la population scolaire s’étant sensiblement accrue à Saint-Feuillen, au cours de la période1934-1938, Monsieur le Curé-doyen Pierre Blaimont142 décida de rétablir la seconde classe, laquellefut confiée , le 7 septembre 1938, à Monsieur Roger Angot, d’Oignies-Aiseau, diplômé de l’EcoleNormale de Malonne, venant de l’ « Institut Saint-Jean-Baptiste » (Frères des Ecoles chrétiennes), ruedu Collège, à Tamines, où il était titulaire de classe (4ème année primaire).

Dès lors, les 1ère, 2ème et 3ème années primaires se trouvèrent sous la tutelle de l’instituteur précité,Monsieur Delvigne se chargeant des 4ème, 5ème, 6ème 7ème et 8ème années.143

Une dépêche ministérielle, en date du 6 février 1939, accorda – provisoirement – le deuxième subside-traitement avec effet rétroactif au 7 septembre 1938. La nomination définitive fut acquise le 18

138 On sait qu’il n’y eut qu’une classe jusqu’au 1er novembre 1927.139 Il y eut deux classes jusqu’au 28.02.1933. La deuxième classe fut supprimée officiellement le 01.08.1933.

140 Il faut savoir qu’à cette époque les parents pouvaient changer d’école à leur gré et à tout moment. La date de non-retour

du 1er octobre n’existait pas.

141 Il ne faut pas perdre de vue que deux autres Ecoles primaires pour garçons – savoir l’Ecole Communale et l’Ecole

Moyenne (section préparatoire) – se partageaient la population scolaire masculine avec l’Ecole Saint-Feuillen.142 Né à Tarcienne, le 26.01.1898, l’abbé Pierre Blaimont fut d’abord vicaire à la paroisse N.-D. des Alloux à Tamines, avant

de devenir curé à Coutisse. Doyen de Fosse, le 09.11.1936, il fut appelé à l’Evêché de Namur, le 14.09.1943, en qualité de

Vicaire général Décéda à Namur, le 20.06.1974.

143 Celui-ci, on le sait, n’était pas un novice. Du 01.08.1923 au 31.10.1927 il avait enseigné successivement à Arsimont,

Falisolle, Aisemont, Mons et Enghien. (Voir A.E.S.F.- « Registre du personnel enseignant depuis 1930 », p. I)

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septembre 1939.

Dès septembre 1938, Monsieur Angot avait accepté de dispenser, certains jours, après 16 heures, uncours intensif de néerlandais, et ce au profit des grands élèves volontaires, imitant en cela son Chefd’école qui, depuis septembre 1937, fournissait, aux élèves de 6ème primaire, un cours spéciald’analyse, les préparant à la 6ème latine, soit pour l’Ecole Moyenne de l’Etat, à Fosse, soit pour lesCollèges des environs.144

L’Ecole, qui prospérait, fut bientôt perturbée dans sa vie active, hélas, par le départ – forcé – du secondtitulaire de classe.145

Rappelé sous les drapeaux le 1er décembre 1939,146 Monsieur Angot, prisonnier de guerre, le 28 mai1940, à la fin de la Bataille de la Lys, fut déporté, en Bohème du Nord, où il séjourna 5 ans. Du 1er

décembre 1939 au 20 juillet 1945, il fut remplacé par 7 intérimaires.147

Libéré (de Tchécoslovaquie), Monsieur Angot reprit sa classe (1ère, 2ème et 3ème primaires) en septembre1945 mais démissionna le 1er août 1947, appelé à Luedenscheid (Westphalie) par la Défense Nationaleet l’Instruction Publique pour dispenser l’enseignement aux enfants des militaires belges stationnés au

144 Le « Messager de Fosses », du 22 août 1937, signale que « les cours supplémentaires, préparant les élèves de 6ème latine,

débuteront aussi à la rentrée de septembre 1937 à Saint-Feuillen ».

145 Je me souviens parfaitement de l’époque de mon enseignement, à Saint-Feuillen, avant la guerre 1940-1945. Je revois

mon local de classe « enclavé » entre celui de Monsieur Delvigne et la Salle des Fêtes, comme on disait alors, le terme

« patronage » ayant disparu.

Au-dessus de la porte, donnant accès à ma classe et au couloir qui la jouxtait, il y avait, fixée à la façade du fronton, cette

célèbre petite cloche qui tintait à l’heure des rentrées et des sorties de classe et qui signalait le début et la fin des

récréations.

Quand cette cloche se faisait entendre, tous les élèves (il était rare que l’un ou l’autre fût rébarbatif à l’ordre sonore), se

rangeaient en silence, sur deux files, face au titulaire de la classe et – toujours en silence – prenaient « leurs distances » à

l’égard du condisciple précédant, en posant les mains sur les épaules du dit condisciple et en tendant les bras. La rentrée, en

classe, s’effectuait silencieusement et en bon ordre.

Pendant les récréations, Monsieur Delvigne et moi arpentions, de long en large, la cour pavée, entourés par la ruche

bruyante de nos élèves, lesquels, à cette époque, jouaient encore aux billes, à la « balle au mur », aux « barres », « aux

voleurs »… et déjà au football. Les jeux de mains et les altercations étaient rares.

A la fin de la classe du matin, nous accompagnions, jusqu’en Leiche (on exigeait le bon ordre dans les rangs et dans les files)

tout notre petit monde. A cet endroit, les Fossois du centre quittaient le groupe pour aller ses sustenter chez eux tandis que

les élèves des hameaux et des écarts, sous ma direction, se rendaient – avec leurs « miches » - à St-Martin, où des

demoiselles bénévoles leur distribuaient un bol d’une excellente soupe, à laquelle, d’ailleurs, je faisais largement honneur.

Le repas terminé, les enfants et moi rentions, en bon ordre, à St-Feuillen, où avait lieu une récréation jusqu’à la rentrée de

13 heures.

Après 16 heures, Monsieur Delvigne et moi accompagnions de même les élèves, en rangs, jusqu’au carrefour de Leiche où

avait lieu la dislocation.

C’était l’époque de la discipline librement consentie par le monde scolaire et approuvée par l’immense majorité des parents…146 Pendant la mobilisation qui précéda le 10 mai 1940.

147 Mme Marie-Henriette Suray-Demazy, de Faulx, du 01.12.1939 au 03.02.1940

Mlle Paule Caudron, de Frameries, du 05.02.1940 au 09.05.1940

Mr Albert Bruyère d’Aiseau, du 10.09.1940 au 29.04.1941

Mr André Wiame, de St-Gérard, du 01.05.1941 au 18.05.1942

Mme Dellis-Gillis, Renée, de Temploux, du 20.05.1942 au 31.05.1942

Mr André Wiame, du 01.06.1942 au 02.06.1945

Mr Colon, José, de Fosse, du 04.06.1945 au 20.07.1945.

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Q.G. 1er Corps (F.B.A.).

Le 15 septembre 1947, il eut pour successeur – une seconde fois – Monsieur André Wiame, lequelcessa ses fonctions le 2 septembre 1951, appelé à Ermeton-sur-Biert, en qualité de Chef d’écolecommunale. Monsieur Wiame fut remplacé, le lendemain, par Monsieur Georges Masson, de Mettet.

Cependant l’Ecole prospérait, sa population scolaire augmentait et ce à telle enseigne qu’une troisièmeclasse fut ouverte le 20 septembre 1951 (80 élèves inscrits au cours de l’année scolaire 1951-1952) eteut pour titulaire Monsieur Schmitz, Yvon, de Saint-Gérard.148

Dès lors, et jusqu’au 30 septembre 1953, Monsieur Delvigne eut sous ses ordres Messieurs Masson etSchmitz précités.

Mais la « mouvance » du personnel continuait : le dit 30 septembre 1953, Monsieur Massondémissionnait à son tour, pour devenir instituteur communal, à Graux.

Après le passage de Madame Ghislaine Michaux-Depasse, de Ham-sur-Sambre, qui suppléa MonsieurMasson, du 2 au 31 octobre 1953, la troisième classe fut confiée, du 4 novembre 1953 au 31 août 1956à Monsieur Louis Remy, de Soye, lequel, à sont tour, à la dernière date précitée démissionna pour allerenseigner, lui aussi, en Allemagne, à Werl (F.B.A.).

La « mouvance » se poursuivant, Monsieur Remy fut remplacé, le 3 septembre 1956, par MonsieurRaymond Tahir, de Warnant, lequel – deux ans après, soit exactement le 31 août 1958 – démissionnaégalement pour s’engager dans l’enseignement au Congo belge.

Pendant la maladie de Monsieur Delvigne, la troisième classe (en fait le D.I.) fut confiéesuccessivement à quatre dames qui assurèrent l’intérim du 14.11.1956 au 19.021957.149

Du 1er décembre 1956 au 19 février 1957, la Direction pédagogique de l’Ecole fut exercée, à titreprovisoire, par Monsieur Yvon Schmitz. Le 20 février 1957 (Monsieur Delvigne ayant été adis à lapension le 19), Monsieur Schmitz devint Chef d’école définitif et assura la Direction jusqu’au 4 janvier1958, date à laquelle il cessa ses fonctions pour occuper une charge d’instituteur communal, à Lesve.

· · ·Voici, par ailleurs, à titre documentaire, quelques renseignements concernant l’évolution de lapopulation scolaire de 1933-1934 à 1557-1958 (total des élèves inscrits au cours des années scolairesci-après) : 1933-1934 : 40 élèves, 1 classe ;150

1934-1935 : 43 élèves, 1 classe ; 1935-1936 : 44 élèves, 1 classe ; 1936-1937 : 45 élèves, 1 classe ;

148 Classe ouverte sous le décanat de Monsieur le Chanoine André Piérard, Curé-doyen . (Né à Rochefort, le 13.08.1905, le

chanoine Piérard débuta en qualité de professeur puis devin Maître des cérémonies à la cathédrale de Namur. Il fut doyen

de Fosse du 21.09.1943 au 28.09.1960. On se souviendra de l’action patriotique du Doyen Piérard, pendant la dernière

guerre, et des Festivités grandioses qu’il organisa à Fosse, en 1946, lors du VIIe Centenaire de l’Institution de la Fête-Dieu.

Décéda à Bruxelles, le 04.01.1973.149 Mme Maria Istace-Rolen, de Saint-Servais, du 14.11.1956 au 30.11.1956.

Mme Marguerite Legrain-Delvigne, de Tamines, du 03.12.1956 au 07.12.1956 (Institutrice gardienne)

Mme Yvonne Hacquart-Descamps, de Châtelet, du 10.12.1956 au 22.12.1956. (Institutrice gardienne)

Mme Marthe Morue-André, de Mont-sur-Marchienne, du 07.01.1957 au 19.02.1957.

150 De 1933 à 1946, les chiffres de population sont fournis par les « Rapports annuels sur la situation de l’Ecole », doubles des

documents adressés à l’Inspection cantonale. (A.E.S.F).

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1937-1938 : 45 élèves, 1 classe ; 1938-1939 : 56 élèves, 2 classes ; 1939-1940 : 66 élèves, 2 classes ; 1940-1941 : 80 élèves, 2 classes ; 1941-1942 : 69 élèves, 2 classes ; 1942-1943 : 66 élèves, 2 classes ; 1943-1944 : 63 élèves, 2 classes ; 1944-1945 : 61 élèves, 2 classes ; 1945-1946 : 56 élèves, 2 classes ; 1946-1947 : 53 élèves, 2 classes ;151

1947-1948 : 50 élèves, 2 classes ; 1948-1949 : 53 élèves, 2 classes ; 1949-1950 : 54 élèves, 2 classes ; 1950-1951 : 65 élèves, 2 classes ; 1951-1952 : 78 élèves, 3 classes ; 1952-1953 : 84 élèves, 3 classes ; 1953-1954 : 89 élèves, 3 classes ; 1954-1955 : 90 élèves, 3 classes ; 1955-1956 : 81 élèves, 3 classes ; 1956-1957 : 86 élèves, 3 classes ; 1957-1958 : 91 élèves, 3 classes ;152

151 De 1946 à 1958, les chiffres de population sont fournis par les « Rapports annuels » de l’Enseignement libre catholique,

Diocèse de Namur. Il s’agit de la population au 30 JUIN (fin d’année scolaire) ( A.E.S.F.)

152 Au 01.10.1957.

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CHAPITRE VII

SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR MICHEL WENIN

Monsieur Michel Wénin, natif de Beauraing, titulaire du diplôme d’instituteur délivré par l’EcoleNormale libre de Carlsbourg, fut désigné à Saint-Feuillen, fin août 1957.153

Il débuta, le 25.10.1957, sous Monsieur Yvon Schmitz, Chef d’école, et exerça ses fonctions définitivesde titulaire de classe jusqu’au 04.01.1958. Pendant cette période, les trois classes étaient tenues parMessieurs Schmitz, Wénin et Tahir.

Après le départ de Monsieur Schmitz, Monsieur Wénin acheva l’année scolaire 1957-1958 en qualitéde Chef d’école, Mademoiselle Marie-Madeleine Demat, de Flavion, suppléant Monsieur Schmitz,démissionnaire.154

Sous la direction de Monsieur Michel Wénin, pendant la période s’étalant de 1958-1959 à 1963-1964,l’Ecole garda ses trois classes. Voici, pour la dite période la composition du corps professoral :1958-1959 : Michel Wénin, Marie-Madeleine Demat, Baudouin Albert ;1959-1960 : Michel Wénin, Marie-Madeleine Demat, Gaillard Roger ;1960-1961 : Michel Wénin, Marie-Madeleine Demat, Francine Pochet ;155

1961-1962 : Michel Wénin, José Mazuin, Françoise Giet-Van Eslande ;156

1962-1963 : Michel Wénin, Paul Deblaton,157 Françoise Giet-Van Eslande ;1963-1964 : Michel Wénin, Paul Deblaton, Françoise Giet-Van Eslande ;

C’est à partir de l’année scolaire 1964-1965 que Monsieur le Doyen Jean Hennebert, Président duPouvoir organisateur, fit ouvrir une quatrième classe, laquelle fut confiée à Mademoiselle JocelyneLefebvre158 à partir du 29.09.1964.159

L’Ecole Saint-Feuillen se maintint avec quatre classes de 1964 à 1969. Voici, pour cette période lacomposition du personnel enseignant :1964-1965 : Messieurs Wénin et Deblaton, Mme Giet, Mlle Lefebvre ;1965-1966 : même personnel

153 Voir le « Messager de Fosses » du 01.09.1957, n° 35.

154 Marie-Madelaine Demat, titulaire du diplôme d’institutrice primaire délivré par l’Ecole Normale libre de Pesche, le 15

juin 1954.

155 Francine Pochet, de Lesve, titulaire di diplôme d’institutrice gardienne délivré le 15 juillet 1956 par l’Ecole Normale libre

de Champion et du Certificat du Degré inférieur primaire, délivré également à Champion, le 05.08.1959.156 Françoise Giet-Van Elslande, de Tournai, titulaire du diplôme d’institutrice primaire délivré par l’Ecole Normale libre de

Kain, le 1er août 1958.157 Paul Deblaton, de Baronville, titulaire du diplôme d’instituteur, délivré par l’Ecole Normale libre de Carlsbourg, le 1er

juillet 1957, et du Certificat d’études pédagogiques supérieures de la Province de Namur délivré le 29.08.1968.158 Jocelyne Lefebvre, de Forest, titulaire du diplôme d’institutrice primaire, délivré par l’Ecole Normale de l’Etat à Couvin,

le 30 juin 1964.159 A.E.S.F. – « Registre du personnel enseignant depuis 1930 », tome II, p. XVIII.

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1966-1967 : même personnel ;160

1967-1968 : Messieurs Wénin et Deblaton, Mme Giet et Monsieur Jean-Piere Bodart ;1968-1969 : Messieurs Wénin et Deblaton, Mme Giet et Mlle Marie-Rose Detry.161

L’Ecole prospérant de plus en plus, le Pouvoir organiseur put ouvrir une cinquième classe162 le08.09.1969, Mademoiselle Detry devenant institutrice provisoire dans un emploi vacant, et ce jusqu’au31.08.1970, avant d’obtenir une nomination définitive à partir du 01.09.1970.

Pour la période s’étalant de 1969 à 1972, le personnel enseignant était constitué comme suit :1969-1970 : MM Wénin, Deblaton, Bodart, Mme Giet, Mlle Detry ;1970-1971 : même personnel ;1971-1972 : même personnel.

Malheureusement, la population scolaire ne répondant plus aux normes exigées pour 5 classes, d’unepart, et, d’autre part, Mademoiselle Detry ayant quitté Saint-Feuillen pour entrer dans un home del’Etat, à Auderghem, le 10.10.1972, le nombre de classes fut ramené à 4, de sorte que la compositiondu corps professoral, dorénavant, se présenta comme suit :1972-1973 : MM Wénin, Debaton, Bodart, Mme Giet ;1973-1974 : même personnel.

En 1974, la question de la mixité, à l’Ecole St-Feuillen, commença à être envisagée avec faveur…C’était dans les mœurs du temps… Puisque la section secondaire l’adoptait bel et bien, à l’Institut desSœurs de Sainte-Marie, dès la rentée de septembre 1974, le Pouvoir organisateur des Ecoles primaireslibres, la Direction et le personnel enseignant résolurent de s’engager dans « l’aventure » de la ditemixité – c’était le 01.09.1974 – et ce pour les 6 années primaires.

Comme on le constatera ci-après, l’opération – redoutée par d’aucuns – fut cependant un succès.Ainsi, pour l’année scolaire 1974-1975, la mixité étant un fait, l’Ecole compta 12 classes : 4 provenantde l’Ecole des garçons, sise 14, rue des Zolos, et 8 provenant de l’Ecole des filles (Sœurs de Sainte-Marie) sur le Petit Chapitre.

Voici, pour l’année scolaire précitée, la composition et la destination du corps professoral :A. Ecole Maternelle (issue de l’Ecole pour filles sur le Petit Chapitre) :

1. Madame Reina Michel-Daout : 1ère année (les petits) ;2. Madame Marie-Paule Piérard-Colaux : 2ème année (les moyens) ;3. Madame Francine Sacré-Pochet : 3ème année (les grands) ;

B. Ecole primaire :1. Madame Françoise Giet-Van Elslande : 1ère année A ;2. Madame Marie-Paule Lebichot-Gossiaux : 1ère année B ;3. Madame Odette Warmoes-Lambot : 2ème année A ;

160 Mlle Lefebvre prit un congé de convenance personnelle du 01.09.1966 au 23.12.1967. Elle fut successivement remplacée –

du 01.09.1966 au 30.06.1967- par Mlle Anne-Marie Massart, de Crupet (diplôme d’institutrice primaire, Champion, 23 juin

1966), et à partir du 01.09.1967, par Mr Jean-Pierre Bodart, de Bois-de Villers (diplôme d’instituteur, Malonne, 23 juin

1967)

N.B. Mlle Lefebvre démissionna le 31.08.1967.161 Marie-Rose Detry, de Vitrival, titulaire du diplôme d’institutrice primaire, délivré par l’Ecole Normale de l’Etat à Couvin,

le 30.06.1968. Mise en disponibilité à St-Feuillen, elle fonctionna, du 01.10.1972 au 09.10.1972, chez les Sœurs de Sainte-

Marie, à Fosse. Elle remplaça Mr Bodart pendant le service militaire de cet instituteur, au cours de l’année scolaire 1968-

1969.

162 Sous le décanat de Mr l’abbé Jean Hennebert. (Né à Andenne, le 30.10.1921, vicaire à Fosse en 1945, curé à Bovesse en

1952 puis à Wépion en 1957, Doyen de Fosse en 1960. Mort à Bouge, le 02.08.1975).

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4. Madame Jacqueline Antoine-Didier : 2ème année B ;5. Madame Marie-Antoinette Tonneau-Bodart : 3ème année A ;6. Monsieur Bodart Jean-Pierre : 3ème année B ;7. Monsieur Deblaton Paul : 4ème année A8. Mademoiselle Marie-Claire Hennin : 4ème année B ;9. Sœur Adèle-Marie : 5ème année A ;10.Madame Bernadette Migeot-Fauche : 5ème année B ;11.Sœur Rose-Madeleine : 6ème année A ;12.Monsieur Michel Wénin : 6ème année B.

C. Direction des Ecoles maternelle et primaire :1. Monsieur Michel Wénin, Directeur pédagogique ;2. Sœur Rose-Madeleine, Directrice administrative.

Par ailleurs, Monsieur Wénin – Directeur déchargé de la tenue d’une classe, dès l’année scolaire1975-1976 – a eu l’obligeance de me fournir, d’une part la composition et la destination du personnelenseignant et, d’autre part, le mouvement de la population scolaire, depuis cette époque.

En ce qui concerne le corps professoral, le tableau suivant – beaucoup mieux qu’une longue prose –explicitera parfaitement la situation de chaque titulaire de classe, au niveau du primaire :

1975-1976 1796-1977 1977-1978 1978-1979 1979-1980 1980-1981163

I X X X X X X

II X X X X X X

III X X X X X X

IV X X X X X X

V X X X X X X

VI X X X X X X

VII X X X X X X

VIII X X X X X X

IX 164 164 X X X X

X 165 166 X X X X

XI X X X X X X

XII X X X X X X

I : Mme F. Giet-Van Elslande : 1ère A ;II : Mme M.-P. Lebichot-Gossiaux : 1ère B ;III : Mme O. Warmoes-Lambot : 2ème A ;IV : Mme J. Antoine-Didier : 2ème B ;V : Mme M.-A. Tonneau-Bodart : 3ème A ;VI: Mme Eliane Wauthy-Bassetto : 3ème B ;VII: Mr P. Deblaton: 4ème A;VIII: Mme Danielle Mathy-Devignon: 4ème B;IX : Mme Christine Lamy-Buchet : 5ème année B ;X : Mme Marie-Angèle Van Derlinden-Galer : 5ème année B ;XI : Mme Marie-Claire Van Eeckhout-Hennin : 6ème année A ;XII: Mr J.P. Bodart : 6ème année B.

Voici, de même, un tableau du personnel relatif à la section maternelle:

163 Chiffre romains = membres du personnel enseignant.

Croix (X) : présence de l’agent pendant l’année scolaire164 La titulaire de classe était Sœur Adèle-Marie.

165 La titulaire de classe était Madame Bernadette Fauche-Migeot166 Le titulaire de classe état Monsieur Bodart Jean-Pierre.

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1975-1976 1796-1977 1977-1978 1978-1979 1979-1980 1980-1981

I X X X X X X

II X X X X X X

III o o o o X X

IV X X X X X X

I : Mme R. Michel-Daout : 1ère année ;II : Mme M.P. Piérard-Colaux : 2ème année ;III : Mme Brigitte Verstaete-Godenne : 3ème année A ;IV : Mme F. Sacré-Pochet : 3ème année B.

Enfin, depuis l’année scolaire 1980-1981, l’Ecole mixte Saint-Feuillen a été dotée d’un professeurd’éducation physique – d’abord Monsieur Verschoren, Achile, auquel a succédé Monsieur DelvalStéphane – d’une puéricultrice (section gardienne), Mademoiselle Romain, Martine, et, enfin d’uninstituteur stagiaire diplômé, Monsieur Thierry Lepinne.

Suite à l’instauration de la mixité, des élèves de plus en plus nombreux affluèrent et se trouvèrentbientôt à l’étroit dans les anciennes classes ; il fallut se résoudre à construire de nouveaux locaux.Cette grave décision fut prise par le Comité scolaire dans les premiers mois de 1976 et, sur les conseilsdu Service des Investissements de l’Enseignement catholique, on fit appel au Fonds National de lagarantie de l’Etat.

Le 7 décembre 1976, le dossier ad hoc fut remis au S.I.E.C167 et, le lendemain même, le Pouvoirorganisateur reçut l’accord de principe du Département de l’Education Nationale.

Les travaux ne tardèrent pas ; les chantiers – longeant la Ruelle de l’Ecolâtre – furent ouverts au moisde mars 1978.

On était en pleine année scolaire 1977-1978 et, à cette époque, beaucoup de Fossois pensaient qu’ilserait impossible, aux élèves, d’occuper leurs nouveaux locaux, le lundi 4 septembre 1978, jour de larentrée. Et, cependant, c’est ce qui eut lieu. Ce jour-là, garçons et filles de l’Ecole Saint-Feuillen –Institution magistralement rénovée en un peu plus de 6 mois – franchirent le seuil de leurs nouvellesclasses et – comme le déclara Monsieur Wénin, lors de l’inauguration du nouveau complexe, le 23septembre 1978 – un monde « où l’on aime sa classe et son école parce qu’il y fait bon vivre ettravailler ».168

· ·Voici, depuis l’année scolaire 1958-1959, l’évolution de la population scolaire de Saint-Feuillen :169

1958-1959 : 80 élèves, 3 classes ;1959-1960 : 66 élèves, 3 classes ;1960-1961 : 67 élèves, 3 classes ;1961-1962 : 80 élèves, 3 classes ;1962-1963 : 73 élèves, 3 classes ;1963-1964 : 73 élèves, 3 classes ;1964-1965 : 91 élèves, 4 classes ;1965-1966 : 84 élèves, 4 classes ;1966-1967 : 86 élèves, 4 classes ;1967-1968 : 94 élèves, 4 classes ;1968-1969 : 96 élèves, 4 classes ;1969-1970 : 110 élèves, 5 classes ;

167 Service des Investissements de l’Enseignement catholique.

168 A.E.S.F. – Farde n° 7. Allocution prononcée par Monsieur Wénin, le 23.09.1978.169 Renseignements communiqués par Monsieur Wénin. Population scolaire existant au 1er octobre de l’année scolaire.

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1970-1971 : 108 élèves, 5 classes ;1971-1972 : 85 élèves, 5 classes ;1972-1973 : 80 élèves, 4 classes ;1973-1974 : 80 élèves, 4 classes.

A partir de l’année scolaire 1974-1975, la mixité étant acquise, l’évolution se présenta comme suit auniveau primaire :

1974-1975 : 255 élèves, dont 89 garçons et 166 filles ; 12 classes ;1975-1976 : 267 élèves, dont 99 garçons et 168 filles ; 12 classes ;1976-1977 : 282 élèves, dont 116 garçons et 166 filles, 12 classes ;1977-1978 : 247 élèves, dont 103 garçons et 144 filles, 12 classes ;1978-1979 : 247 élèves, dont 117 garçons et 130 filles, 12 classes ;1979-1980 : 241 élèves, dont 117 garçons et 124 filles, 12 classes ;1980-1981 : 227 élèves, dont 112 garçons et 115 filles ; 12 classes.

De même, au niveau maternel, la population scolaire évolua comme suit :1974-1975 : 103 élèves, dont 58 garçons et 45 filles, 3 classes ;1975-1976 : 94 élèves, dont 50 garçons et 44 filles, 3 classes ;1976-1977 : 83 élèves, dont 41 garçons et 42 filles ; 3 classes ;1977-1978 : 74 élèves, dont 33 garçons et 41 filles, 3 classes ;1978-1979 : 82 élèves, dont 45 garçons et 37 filles, 3 classes ;1979-1980 : 87 élèves, dont 50 garçons et 37 filles ; 4 classes ;1980-1981 : 87 élèves, dont 49 garçons et 38 filles ; 4 classes.

· ·Mais il nous reste un mot à dire de « l’ancêtre », c’est-à-dire l’Ecole Saint-Feuillen primitive, sise aulieu-dit « les Ollaux ». Les bâtiments n’ont pas changé d’aspect depuis leur dernière rénovation.Toutefois, depuis l’année scolaire 1974-1975, ils abritent les classes maternelles de l’Institution.170

Ajoutons – in fine – que l’ancienne demeure de l’Instituteur en chef, Emile Lallemand, - longtempsoccupée par Messieurs les vicaires de Fosse, puis par des particuliers – constitue, aujourd’hui, larésidence des Sœurs de Sainte-Marie, et ce depuis octobre 1977.

· ·L’inauguration officielle des nouveaux locaux scolaires de l’Ecole libre de Fosse eut lieu le samediaprès-midi, 23 septembre 1978.

Sous l’en-tête « Ciel bleu et salve d’honneur à Fosses-la Ville », le quotidien « Vers l’Avenir » enfournit un compte rendu parfaitement circonstancié.171

Dans la nouvelle cour de l’Institution, - où s’étaient rassemblées de nombreuses personnalités civiles,religieuses, et du monde pédagogique – Monsieur l’abbé Pol Bero, Révérend Doyen de Fosse, accueillitd’abord chaleureusement les dites personnalités ainsi que les nombreux amis de l’Ecole, venus assisterà cette cérémonie. Ensuite, rappelant les travaux accomplis, il remercia vivement tous ceux quiparticipèrent « à la réalisation du projet, à la fois laborieux et sinueux ».

Monsieur Michel Wénin fit, en larges touches, l’historique de l’Enseignement, à Fosse, évoquantnotamment l’Ecole primitive du « Monastère des Scots »,172 l’ « Ecole capitulaire de la Collégiale

170 Auparavant, la section maternelle avait toujours eu son siège à l’Institut des Sœurs de Sainte-Marie sur le Petit Chapitre.171 Voir l’article signé F.G. dans « Ver l’Avenir » du mercredi 2709.1978.

172 Après 650-651, jusqu’à la fin du IXème siècle environ.

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Saint-Feuillen »,173 et, enfin, l’ « Ecole des Sœurs Grises » établie à Fosse dès 1517.174

Après avoir rappelé le triste état de notre enseignement sous la République française – Une etIndivisible – sous l’Empire et sous le Régime hollandais, Monsieur Wénin magnifia l’Oeuvre desSœurs de Sainte-Marie, établies, à Fosse, en qualité d’enseignantes dès 1838, ainsi que la création,aux Ollaux, de l’Ecole Saint-Feuillen.

Saluant, au passage, les trois principaux Directeurs qui le précédèrent – nommément MonsieurLallemand, Deschamps et Delvigne – il termina en soulignant la grande « aventure » de la mixité et enretraçant l’historique des dernières constructions…

Monsieur l’abbé Gillet, Vicaire épiscopal, responsable diocésain de l’Enseignement, expliqua le rôle del’Ecole chrétienne, celui-ci devant être un signe de rassemblement autour de la personne du Christ.« L’Education, poursuivit-il, n’est pas seulement une question de connaissances mais, bien plus, unequestion de climat et de cœur ».175 Il eut des mots, très aimables pour le personnel enseignant à qui ilrappela que les valeurs doivent être vécues avent d’être enseignées.

Le bourgmestre de Fosse, se faisant tout particulièrement l’interprète du Collège échevinal, déclara sesentir particulièrement heureux de procéder à une telle inauguration et, par ailleurs, mit l’accent surl’importance des petites écoles dans le monde éducatif actuel.176

Après ces bouquets d’éloquence, après la bénédiction des nouveaux locaux par Monsieur l’abbé Gillet,le bourgmestre, suivi par les personnalités présentes et par les nombreux amis de l’Ecole, coupa leruban symbolique.177

Rien ne manqua au cours de cette inauguration ! Les participants eurent même la joie d’admirer laprésence d’un magnifique peloton de Grenadiers du Premier Empire – avec la cantinière bien entendu,– marcheurs appartenant à la « Marche Saint-Rémy » de Nèvremont. Et, comme il se doit, la fin de lacérémonie protocolaire fut « ponctuée » par une tonitruante décharge des mousquets.178

Parmi les personnalités présentes, on put remarquer notamment, Monsieur J. Dupagne,179

représentant le Ministre de l’Education Nationale, ainsi que les abbés Dechambre et Fosseprez,respectivement Inspecteur principal diocésain et Inspecteur de religion.

Enfin, comme il se doit, la cérémonie se termina, dans la bonne humeur, par la visite des nouveauxlocaux et par la dégustation du traditionnel vin d’honneur.

173 Vers le début du Xème siècle jusqu’en 1797.174 Là où s’élève aujourd’hui – au lieu-dit « En Leiche » - la demeure seigneuriale dite « Le Château d’En Leiche et la Cense

des Béguines ».

175 Voir l’article signé F.G. dans « Vers l’Avenir » du mercredi 27.09.1978.176 Ibidem.

177 Ibidem.178 Ibidem.

179 Ancien Inspecteur officiel du Canton scolaire de Fosses-la Ville ; actuellement Inspecteur principal du ressort de Namur.

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Ceux qui vécurent la journée faste du samedi 23 septembre 1978 en garderont un impérissablesouvenir.

· ·Le dimanche 14 septembre 1980, le Pouvoir organisateur, la Direction et le Personnel enseignant del’Ecole Saint-Feuillen, en présence de nombreux invités et sympathisants – anciens élèves et anciensmaîtres notamment – célébrèrent avec ferveur et enthousiasme, le Centenaire de la création de l’Ecole.

A 11 heures, - en présence d’une foule considérable de fidèles massés dans l’antique Collégiale Saint-Feuillen aux assises notgériennes180 - fut célébrée une grand-messe solennelle avec accompagnementde la chorale paroissiale, sous la direction de Monsieur Clément Buchet, organiste.181

L’homélie – remarquable et en partie en wallon – fut prononcée par le Révérend Père Jean Guillaume,Fossois d’origine, ancien élève de l’Ecole Saint-Feuillen, professeur aux Facultés universitairesNotre-Dame de la Paix, à Namur.

180 Biographie succincte de saint Feuillen. – Fils de roi, de Fintan de Munster, en Irlande, et de Golghèse, princesse

d’Ecosse, d’origine irlandaise, frère des moines Fursy et Ultain – tous deux vénérés aussi comme « saints » - Feuillen naquit

en Irlande, à la fin du VIème siècle ou au début du VIIe.

Vers l’an 649, Feuillen et ses moines furent chassés de leur monastère de Cnobhersburg (aujourd’hui Burgh-Castle, dans le

Suffolk, Angleterre), lors d’une guerre de persécution suscitée par Penda, roi païen de Mercie.

Après un séjour à Péronne (Somme, France), après un passage à Cambrai, Feuillen et ses compagnons trouvèrent refuge au

monastère de Nivelles où sainte Gertrude et sa mère Itte, vivaient en moniales.

Vers 651, à Fosse, Feuillen fit ériger une très modeste abbaye, connue sous l’appellation de « Monastère des Scots », y plaça

son frère, Ultain, en qualité d’Abbé et reprit ses courses apostoliques.

C’est à l’occasion de l’une de celles-ci que saint Feuillen et ses trois compagnons furent assassinés dans la Forêt

Charbonnière (nuit du 30 au 31 octobre 655).

Les restes du saint, retrouvés le 16 janvier 656, furent ramenés, peu après, à Fosse. (Voir M. Chapelle et R. Angot : « Qui

était saint Feuillen ? », dans « Les Processions et la Marche militaire de la Saint-Feuillen à Fosses-la-Ville », Ed . de l’Etat-

Major de la Marche, chez Palate, 7-8, Place J. Meunier, Mettet, 342 pages, 34 illustrations et un plan.)

181 « Concélébrèrent » la messe, le R.P. J. Guillaume S.J. et Messieurs les abbés P. Bero et J. Jeanmart – respectivement

doyen et vicaire, à Fosse – ainsi que l’abbé E. Bosquet, aumônier du Home Dejaifve, à Fosse également. A noter qu’il

s’agissait d’une messe polyphonique, à quatre voix mixtes, de feu Bernard Buchet, fils de l’actuel clerc-chantre.

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A l’issue de l’office, les très nombreux participants se groupèrent dans la cour du vénérableEtablissement, rue des Zolos, où un vin d’honneur fut servi.

La journée se poursuivit par la dégustation d’un excellent buffet froid et par une allocution decirconstance au cours de laquelle Monsieur l’abbé Pol Bero, Curé-doyen, « brossa », en un tableausobre mais suggestif, l’historique condensé de l’Etablissement centenaire.Ce fut tard, dans l’après-midi, que se clôtura, dans la sérénité et dans la joie de certaines retrouvailles,cette belle journée du Souvenir.

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ANNEXE I

ALLOCUTION PRONONCEE PAR MONSIEUR MICHEL WENINA L’OCCASION DE L’INAUGURATION DES NOUVEAUXLOCAUX SCOLAIRES LE 23 SEPTEMBRE 1978.

« Révérendes Sœurs, Mesdames, Mesdemoiselles, Messiers,

Au nom du Personnel enseignant et des élèves de l’Ecole Saint-Feuillen, je tiens, à mon tour, àremercier chaleureusement toutes les personnalités qui ont bien voulu accepter d’être parmi nousaujourd’hui.

Un grand merci également à tous ceux qui, par leur travail, furent, de près ou de loin, les artisans decette belle réalisation.

Il m’échoit, maintenant, l’honneur de vous retracer brièvement l’historique de l’Enseignementchrétien à Fosses.

Lorsque saint Feuillen arriva chez nous, avec ses compagnons, vers 650, il construisit un modestemonastère182 à l’emplacement actuel de la Collégiale.183

On peut présumer que son souci missionnaire se doublait d’une volonté d’éduquer les populations.184

Ce sont, en tout cas, des moines anglo-saxons qui mirent au point le premier programmed’enseignement du haut Moyen-Age. Charlemagne, devenu Empereur d’Occident, rappela à plusieursreprises l’obligation, pour chaque monastère, de posséder une école. On peut donc être assuré qu’il enexista une à Fosses, au plus tard en 800.185

A la fin du Xème siècle, un Chapitre de 30 chanoines avait remplacé les moines186 mais cela n’affectaen rien la vie de l’Ecole qui devint simplement capitulaire.187 On connaît, à partir de l’an mille, le nomde plusieurs maîtres, appelés en ce temps-là « écolâtres ».188 Et si les nouvelles Ecoles qui vont êtreinaugurées sont situées rue des Ecolâtres, c’est tout simplement parce qu’elles ont pris la place del’ancienne Ecole qui s’élevait ici voici plus de 1.000 ans.

Jusqu’au XVIème siècle, seuls les garçons eurent le privilège d’être scolarisés.189 Mais, en 1517, desSœurs Grises vinrent s’installer « En Leiche » et y édifièrent un « hospital », puis une école pour filles

182 « Monasterium Scottorum » : Monastère des Scots.183 Voir : J. Mertens – « Recherches archéologiques dans la Collégiale St-Feuillen ». Bull. de la Comm. Royale des

Monuments et des Sites, T. IV, Brux. 1953, pp. 133-184. Voir aussi le « Messager de Fosses » du 15.02.1976, n° 7, p. 3 :

« Après l’exposition en la Collégiale St-Feuillen. »

184 Voir J. Crépin – « L’Ecole du Monastère des Scots », dans le « Messager de Fosses » du 12.04.1936, n° 15.185 Ibidem.

186 Au milieu du Xème siècle,le « Monastère des Scots » avait fait place à une « Prévôté des Clercs » qui évolua e Chapitre de

chanoines. (Fin du Xe siècle, sous Norger ?)187 Voir le renvoi 179 : ibidem.

188 L’Ecole du Chapitre était sous la direction du chanoine-écolâtre. Celui-ci était secondé dans sa tâche par un maître

laïque. Voir, à ce propos, dans les archives paroissiales : J. Crépin – « Liste de Seigneurs chantres et écolâtres du Chapitre

de Fosses », cahier H.d.F. – MC 12.189 En effet, on ne connaît rien d’officiel quant à un éventuel enseignement dispensé aux filles avant 1517.

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et même un pensionnat.190

L’Ecole capitulaire et celle des Sœurs Grises fonctionnèrent jusqu’en 1797 et furent supprimées enmême temps que le Chapitre. Le régime napoléonien, puis le régime hollandais essayèrent bien demettre en place un véritable enseignement public, mais les projets échouèrent les uns après les autres.

En 1830, la Belgique devint indépendante mais elle était quasi ruinée. C’est ainsi que la Commune deFosses191 ne put, pendant 10 ans, payer qu’un seul instituteur pour le Centre, Haut-Vent, Bambois,Nèvremont et Aisemont.192 Cet instituteur donnait sa classe dans une cave de l’ancien Hôtel de ville,pourtant déclaré insalubre.193 Et il ne pouvait y accepter que des garçons.

C’est pourquoi, en 1838, le Conseil communal fit appel à des Sœurs de Sainte-Marie194 pour donnerun enseignement aux filles de Fosses. Elles s’installèrent dans l’ancienne trésorerie du Chapitre.195

1879 vit la promulgation de la Loi concernant la neutralité de l’enseignement public. Le DoyenBanneux réagit en construisant l’année même une Ecole catholique pour garçons : Saint-Feuillen !Le premier maître en fut Monsieur Lallemand qui resta en fonctions pendant (près de) 40 ans, avantd’être remplacé par Monsieur Deschamps, puis par Monsieur Delvigne.196

En 1879 également, les Sœurs qui avaient perdu leur statut d’institutrices communales,197 mais quiavaient gardé le bâtiment, continuèrent leur enseignement et même le développèrent car ellesagrandirent le pensionnat et ouvrirent une Ecole gardienne en 1880.198

E puis, pendant près d’un siècle, plus rien ne se passa, si ce ne fut l’ouverture d’un cycle secondaire

190 Vers l’an 1.000, fut bâti, en Leiche, par les soins du Chapitre l’ « hospital St-Nicolas », institution charitable, destinée au

soulagement des pauvres, des malades, des pèlerins, et administrée, au début, par de pieux laïcs. Mais, au XVIème siècle,

la dite Institution étant très mal gérée, le collège du Chapitre confia l’ « hospital » aux soins des Sœurs Grises de Beaumont,

de l’Ordre de S. François. Ces religieuses s’installèrent en Leiche, le vendredi après les Closes-Pâques, l’an 1517 et, peu

après leur arrivée, y construisirent un « nouveau hospital et escholle ». Il faut signaler aussi qu’on possède la preuve que ces

religieuses dirigeaient, au même endroit, dès 1627, un pensionnat destiné aux enfants des familles bourgeoises des environs.191 Bien que partisan de « Fosses » aux 3 S, le Doyen Jos. Crépin écrivit ce qui suit dans « Les Cloches de Saint Feuillen », n°

9 de septembre 1923, p. 135 : « Le plus ancien manuscrit connu où il soit fait mention de notre ville, dû à un moine du VIIe

siècle, (Note de l’auteur : il s’agit de l’ « Additamentum Nivialense de Fuilano ») nous apprend que notre localité, outre le

nom de Bebrona, qui est identique à celui de la rivière la Biesme, portait déjà à cette époque le nom de « Fossa » ce qui doit

se traduire par « Fosse » sans ajouter la lettre S… Cette forme primitive du mot se retrouve, en latin, en roman et en

français, dans un très grand nombre d’écrits du Moyen-Âge et même des autres siècles avant la Révolution française.

Historiquement parlant il n’y a donc rien à dire à la graphie « Fosse ».192 Il s’agissait de Monsieur Leloup Pierre-Joseph, que le Conseil communal avait installé au rez-de-chaussée des vieilles

halles fossoises.

193 Le procès-verbal de la séance du Conseil communal, en date du 3 décembre 1836 nous signale que « la commune ne

possède pas de maison d’école proprement dite ; une seule place en dessous de la salle de séances du conseil est tout ce

qu’elle possède ; cette place est sombre, humide et insalubre ». Voir le « Messager de Fosses » du 02.08.1936, n° 30.194 L’installation de ces religieuses enseignantes eut lieu fin octobre 1838.

195 Exactement l’ancienne « Compterie » du Chapitre.196 Rappelons qu’il y eut aussi la direction éphémère de Messieurs Emile Thirot et Yvon Schmitz.197 Suite à la Loi de 1879, les religieuses de Fosse démissionnèrent en tant qu’institutrices communales. Cependant, elles

continuèrent leurs classes comme à l’ordinaire, c’est-à-dire qu’en réalité leurs écoles devinrent libres et catholiques à l’instar

de l’Ecole Saint-Feuillen destinée aux garçons.

198 Elle fut ouverte, très exactement, en 1880, après les vacances de Pâques. La première titulaire en fut Sœur Anne-Marie

dont le souvenir resta vivace, très longtemps, au sein de la population fossoise.

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inférieur et quelques modifications aux bâtiments ;

Arriva 1974 et la question de la mixité. La section secondaire l’ayant décidée pour la rentrée deseptembre, le Comité scolaire des Ecoles primaires et le Personnel enseignant prirent le risque del’instaurer la même année, dans les six années primaires. Très vite, les élèves, de plus en plusnombreux, se trouvèrent à l’étroit dans les vieilles classes : il faillait construire…

Dans les premiers mois de 1976, le Comité scolaire prit la décision de bâtir 9 classes et, sur le conseildu Service des Investissements de l’Enseignement catholique, de faire appel au Fonds National deGarantie de l’Etat. Le Comité retint le système de construction de la Firme « Préfab » de Courcelles etchoisit un architecte fossois, Monsieur Libouton, à qui il confia l’étude du projet. La cour derécréation et les abords furent réalisés par les Firmes Nonet de Bois-de-Villers, et Leblanc de Mettet.

Le 7 décembre 1976, le dossier fut remis au S.I.E.C. et, le lendemain, nous recevions l’accord deprincipe du Ministre de l’Education Nationale. L’ouverture des soumissions eut lieu le 3 août 1977 etle chantier fut ouvert en mars 1978.

Peu de gens avaient cru que l’on rentrerait en septembre dans les bâtiments qui s’élevaient un peu pluschaque jour. Et pourtant, le lundi 4 septembre, les élèves franchissaient le seuil de leurs nouvellesclasses et découvraient un nouveau monde : celui où l’on aime sa classe et son Ecole parce qu’il y faitbon vivre et y travailler.

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ANNEXE II

HOMELIE PRONONCEE PAR LE R.P. JEAN GUILLAUME AL’OCCASION DU CENTENAIRE DE L’ECOLE

« Ce n’est pas un anniversaire ordinaire que nous fêtons aujourd’hui. C’est l’évocation d’un geste defoi héroïque posé il y a 100 ans par quelques Fossois qui avaient pris au sérieux, la première – j’allaisdire la seule – question du catéchisme : aimer, connaître et servir Dieu. Nous leur devons tout.

Ils avaient pressenti que la vie dépendait de l’enfance, et que celle-ci gardait son mystérieux privilège :« La part du monde encore susceptible de rachat n’appartient qu’aux enfants, aux héros et auxmartyrs. (Bernanos) « Ils savaient aussi que le Royaume n’appartient qu’à ceux-là qui leurressemblent, et que « tout est joué avant que nous ayons douze ans. (Péguy) ».

A six ans, nous sortions des mains autoritaires de Soeur Anastasia199 - figure de légende s’il en fut –pour être confiés à Monsieur Deschamps qui régnait en maître absolu sur les six classes primaires.Qu’il me soit permis d’évoquer sa grande bonté ; et de songer que telle de ses paroles restera pour lavie dans le cœur de ses petits élèves. Que ceux-ci soient devenus ou non des intellectuels importe peu ;notre maître nous apprenait à vivre notre vie au jour le jour, comme cet humble chrétien dont lescatacombes rappellent, dans une inscription, qu’il était charretier, et qu’il est allé à Dieu tous les jouren conduisant son chariot.

C’était une école où il n’y avait ni riches ni pauvres – j’y ai, pour ma part, beaucoup perfectionné monwallon, – une école où les enfants d’une même génération se sont rencontrés pour la première fois, etont fait l’expérience de la camaraderie. Ceux-là qu’on a connus alors, nous savons bien qu’on ne lesoublie plus. Quelle leçon à l’aube de la vie !

Compagnons d’école qu’un appétit, souvent modéré du savoir, rassemblait avant de les lancer commede petits hommes, et bientôt de grands hommes, sur les routes de la vie : je suis sûr qu’ils sontnombreux aujourd’hui à se souvenir, avec reconnaissance, de ce temps béni, et pas seulement parcequ’on aime à se pencher sur les années révolues, mais parce que ces années-là étaient vraies ; ellesétaient peuplées de présences.

Qu’on me permette de terminer sur une présence de choix, celle des mamans qui sont tant venuesattendre leur petit, chaque jour :

199 Née Thérèse Perpinien, le 19.04.1880 à Namur, Sœur Anastasia entra chez les Sœurs de Sainte-Marie en 1900 et débuta

dansl’enseignement maternel en 1902. Arrivée à Fosse en 1913 – venant de Montignies-sur-Sambre- cette religieuse,

particulièrement dynamique sut donner, à l’Ecole gardienne des Sœurs, un essor remarquable. A part une interruption au

troisième trimestre de l’année scolaire 1920-1921, Sœur Anastasia enseigna à Fosse jusqu’à la limite d’âge (1950).

Le dimanche 11 juillet 1948, au cours de la « Journée de L’Enseignement Libre de Fosses », le dite Sœur fut décorée de la

Croix civique de 1ère classe (en même temps d’ailleurs que Sœur Marie-Lucienne, Chef des Ecoles libres des filles, et

Mademoiselle Léontine Chaudier, institutrice primaire qui enseignait à Fosse, dans la même Institution, depuis 1933).

Le dimanche 9 juillet 1950, à l’occasion de la Fête des Ecoles Libres, Monsieur le chanoine André Piérard, Doyen de Fosse,

adressa, au nom de l’Assemblée, un vibrant hommage de sympathie aux Révérendes Sœurs Anastasia et Marie-Lucienne

qui terminaient, avec l’année scolaire 1949-1950, leur carrière enseignante (Sœur Marie-Lucienne enseigna, au niveau du

primaire, pendant 51 ans, dont 28, à Fosse).

En novembre 1950, Sœur Anastasia quitta Fosse pour séjourner successivement à Namur, Seraing, et, enfin, Châtelet où

elle décéda le 28 mars 1957. (Voir « Le Courrier de Fosses » du 18.07.1948 et le « Messager de Fosses » du 16.07.1950, n° 29

et du 31.03.1957, n° 13)

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« Elle a mwinrné l’èfant à scole.Por lèye, ç’a stî s’prumî nûlia.Est-ce qu’on ressère dins one gayoleLès mazindjes èt lès sauverdias ?

Et come i faut qu’èle vôye li r’qwère,Sès-ouy sont tofêr su l’câdran ;Mins lès-èwîyes n’avanç’nut wère,Et l’balancî ènn’a pèzant.

Li vî tic-tac doûç’mint s’balanceCome one saquî qu’arot bin l’timps;Lèye n’è pout pus, èle court d’avance,Ca chone trop long quand on ratind.

Et les momans tortotes èchone,Po vôy soûtti leû p’tit crapon,Sont d’vant li scole. Là l’cloke qui sone :C’è-st-one voléye di djonnes mouchons.

Mi p’tit colou… Come on l’rabrèsse !On-z-è rîrot bin en tchantant…

(P. Moureau).

Nous marcherons le reste do notre vie en chantant, comme un enfant qui a mis sa main dans la mainde Dieu. »

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ANNEXE III

ALLOCUTION PRONONCEE PAR MONSIEUR LE DOYEN POLBERO A L’OCCASION DU CENTENAIRE DE L’ECOLE.

(Après les remerciements d’usage)

« Suivant les mouvements de balancier bien connus de l’histoire, une loi, vite appelée « Loi demalheur » fut votée à Bruxelles le 01.07.1879 en réaction contre le cléricalisme accusé, à tort ou àraison, de vouloir accaparer l’enseignement dans notre pays. Cette loi vidait pratiquement toutes lesécoles officielles et communales d’une animation et d’un enseignement religieux. Cette loi, qui nedevait rester en vigueur que cinq ans, provoqua une réaction de la plupart des chrétiens. C’étatl’époque où l’on chantait avec ardeur :

« Nous voulons Dieu dans nos écoles,Afin qu’on enseigne à nos filsSa loi, sa divine Parole,Sous le regard du Crucifix »200

Si notre époque connaît une plus grande tolérance réciproque, c’est parfois en diluant la vue desvaleurs chrétiennes dans un flou tentant ; si nos ancêtres, dans la foi, ont parfois fondé et travaillé entermes de combat, nous pouvons cependant prendre de la semence de leur foi et de leur zèle.

Toujours est-il que, l’année qui suivit, 2.064 écoles libres virent le jour en Belgique : 36, rien que dansle canton de Fosses, dont l’école Saint-Feuillen destinée aux garçons.

Beaucoup plus modeste que les bâtiments actuels de la Rue des Zolos, elle ne comptait au départqu’une seule classe qui s’ouvrit le 13 octobre 1879 sous la responsabilité de Mr Emile Lallemand, deCorbion-sur-Semois, qui devait la diriger jusqu’en 1917.

A l’époque, la maison et les terrains achetés dans ce but avaient coûté 2.400 F ; la maison destinée àMr Lallemand, et maintenant habitée par les Sœurs, 6.560F. Il est certain que l’entièreté desaménagements et constructions, pour cette première année de l’école Saint-Feuillen, fut financée parMonsieur Gérard-Gilles, domicilié à Fosses puis à Namur : les prix d’alors nous laissent rêveurs, saufsi nous nous rappelons que les salaires étaient à l’avenant : 1 porte, 95F ; 1 pupitre, 28F ; 1 journée demain-d’œuvre, 1,50F ; 72m³ de sable pour 108 F ; 116.900 briques à moins d’un centime la brique.

L’aventure était donc commencée et la lecture attentive des documents témoins nous laisse deviner quecertaines tensions, des soucis d’argent, allaient de pair avec la vitalité et la réussite de l’institution.Une deuxième classe s’ouvrit presqu’aussiôt. Après de hauts et des bas, une troisième en 1951, unequatrième en 1964, une cinquième en 1969, puis la fusion dans la mixité en 1974 (actuellement 105garçons sur 225 élèves en primaire et 90 en classes maternelles).

Bien des dévouements se sont prodigués depuis 100 ans dans l’école Saint-Feuillen : avant d’arriver àl’équipe sympathique d’aujourd’hui qui compte 12 enseignants en primaire et 4 en (section)gardienne, sous la Direction de Me Wénin (applaudissements) laissez-moi vous citer les différentschefs d’école qui se sont succédé :

- de 1879 à 1917, Mr Emile Lallemand (quand il décéda en 1925, huit ans après sa retraite

200 Extrait d’un cantique populaire, chanté très souvent pendant les processions. Si je ne m’abuse, on chantait encore ce

cantique après la guerre 1940-1945.

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effective, il avait 73 ans ; le Doyen Crépin lui consacra un article dans le journal paroissial del’époque : « Les Cloches de Saint-Feuillen » ; je vous renvoie à la reprise de cet article quiparaît par extraits dans le journal « Dimanche ») ;

- de 1918 à 1933,201 Mr Charles Deschamps, de Marche-les-Dames, que beaucoup d’entre vousont bien connu et dont la famille habite toujours Fosses (pour raison de santé, il dutmalheureusement prendre prématurément sa pension) ;

- de 1933 à 1956, Mr Alexis Delvigne ;- de 1956 à 1958, Mr Yvon Schmitz :- depuis 1958, Mr Michel Wénin.

S’il n’est guère possible de citer d’une manière exhaustive toux ceux et celles qui se sont dévoués pourles petits Fossois depuis un siècle, je vous invite cependant à évoquer leur mémoire avec respect,gratitude et émotion. En leur honneur, je cite volontiers ces quelques lignes de Maurice Grévisse,décédé le 4 juillet dernier, qui disait, en parlant de son maître d’école de Rulles : « Je me revois sur lesvieux bancs en bois de la petite école de mon village. Les murs sont ornés de cartes de géographie, dedessins réalisés par les écoliers, de phrases écrites sur des bandelettes pour l’apprentissage de lalecture. L’instituteur, vêtu d’un cache-poussière gris, veille sur nous. Son regard exprime la bonté etaussi la volonté de nous apprendre à travailler. C’est un homme qui m’a vraiment émerveillé. Jamaisje ne l’oublierai. Toute ma vie a été marquée par ce regard la fois doux et exigeant. Oui, je peux direque mon maître d’école m’a appris beaucoup tout en me donnant vraiment le goût du travail. »

Si l’école Saint-Feuillen vibrait comme une ruche jusque 16 heures, pendant 16 ans, de 1899 à 1915 –sur l’initiative de Monsieur Lallemand – un cours d’adultes y fonctionna trois soirées par semaine, deseptembre à mars pour des cours généraux et pour la lutte antialcoolique. Au début du siècle, s’yadjoignirent une mutualité de retraite et une épargne scolaire.

Revenons au problème des bâtiments : en 1926, le Doyen Crépin acquérait l’ensemble de l’école… Aplusieurs reprises, des travaux furent effectués :en 1959, installation du chauffage central ;entre 1961 et 1969, restauration de la toiture, renouvellement des plafonds, installation d’une nouvellecloison entre la salle et la première classe, suppression de la scène, peinture des classes et de la salle,restauration du mur de la cour, remplacement de la grille et du treillis, construction d’une nouvelleclasse et d’un bloc sanitaire, renouvellement des portes et des fenêtres avec vitres incassables, crépiintérieur.

En 1974, au moment où fur créée la mixité, Saint-Feuillen devint le domaine des petits de l’écolematernelle tandis que les filles et les garçons du primaire s’en allèrent, en septembre 1978, vers lesnouvelles classes de la rue des Ecolâtres (15.000.000, restauration comprise).

Cette courte histoire, bien incomplète, n’est pas terminée : l’école Saint-Feuillen, si elle a changé derésidence et est devenue mixte, est un être bien vivant, riche de ce qu’il y a de plus précieux dans notrepatrimoine : les enfants. Elle est toute tendue vers leur avenir afin de leur donner, en plénitude,l’épanouissement humain et spirituel auquel ils ont droit.

Souhaitons à notre chère école, dans l’avenir, une pleine réussite et un essor toujours nouveau : « Quiaccueille en MON nom cet enfant, m’accueille moi-même. » (Luc IX, 48)

201 La Direction de l’Ecole fut – on le sait- vraisemblablement exercée par Monsieur Thirot au cours de l’année scolaire 1917-

1918.

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COMPOSITION ACTUELLE DU POUVOIR ORGANISATEUR202de « L’ECOLE PRIMAIRE ET GARDIENNE LIBRESUBVENTIONNEE MIXTE SAINT-FEUILLEN »PLACE DU CHAPITRE, 4 – 5660 A FOSSES-LA-VILLEPrésident : Monsieur l’abbé Pol Bero, Doyen de Fosse ;

Secrétaire : Monsieur Michel Wénin ; Instituteur en Chef ;

Trésorier : Monsieur Léon Loiseau (de Fosse) ;

Membres : Messieurs Jacques Jeanmart, vicaire à Fosse ;

André Calande,

Jacques Gilbert,

André Smoos, (de Fosse) ;

Jean-Claude Englebert, Directeur de l’Institut de

Sainte-Marie (Fosse)

Mesdames Marie-Thérèse Vincent ;

Marie-Claire Martin, psychologue (de Fosse).

COMPOSITION ACTUELLE DE L’ASSOCIATION DES PARENTS203 MEMBRES DU BUREAU

Présidente : Madame Marie-Thérèse Vincent, de Fosse ;

Vice-président Monsieur Jules Dubois, de St-Gérard (Gonoy) ;

Secrétaire : Monsieur Pierre Lepinne, de Fosse (Nèvremont) ;

Trésorier : Monsieur Jules Hostenbock, de Fosse ;

202 Composition à la rentrée de septembre 1980.203 L’Association est commune au niveau du primaire et du secondaire.

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Membres : Mesdames Giet, Françoise, de Fosse ;

Diane Romedenne, de St-Gérard ;

Francine Hardenne, de St-Gérard ;

Andrée Schmitz, de Fosse ;

Dominique Smoos, de Fosse ;

Isabelle Gravy, de St-Gérard

Messieurs Guy Blondiaux, de Fosse ;

Guy Drèze, de Fosse ;

Armand Puylaert, de Mettet ;

Philippe Remy, de Fosse ;

Jean-Caude Englebert, de Mettet ;

Michel Wénin, de Fosse.

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ADDENDA

Extrait du « Messager de Fosses » du 28.11.1909, n° 48 :

« L’inauguration du vaste local204 bâti aux frais de M. Théophile Gérard, et mis par lui à la dispositiondes oeuvres catholiques de Fosses, aura lieu dimanche205 à trois heures après que la bénédiction enaura été faite par Monsieur le Doyen »206

· ·

Monsieur Théophile Gérard, né à Fosses, le 17 octobre 1836, décéda à Namur le 15 novembre 1929.A Fosse, il fut Président du Conseil de Fabrique de l’église, membre fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul et surtout, l’ardent défenseur et généreux bienfaiteur de l’Oeuvre des Ecolescatholiques

204 Il s’agit du patronage signalé au renvoi 20

205 Dimanche 28 novembre 1909.

206 Le Doyen Ferdinand Mallar.

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