histoires roscoff par l'abbé jean feutren

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Chroniques d'histoires publiées dans le Bulletin Paroissial de Roscoff par l'Abbé Jean Feuntren de 1962 à 1977

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Quinze années d'écrits sur l'histoire locale par l'abbé Jean Feutren, publiée dans les Bulletin paroissiaux de 1962 à 1977

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Chroniques d'histoires publies dans le Bulletin Paroissial de Roscoffpar l'Abb Jean Feuntrende 1962 1977

Lexique n 169 1962 - Octobre / Novembre - Premires impressions de l'abb Jean Feutren son arrive Roscoff C'est lui qui alimentera pendant 15 ans les chroniques historiques dans le bulletin paroissial.

Il n'y a pas de chroniques historiques ou localesn 173 1963 - Mars - Nouvelles des les Kerguelen n 174 1963 - Avril Il n'y a pas de chroniques historiques ou locales n 175 1963 - Mai / Juin Il n'y a pas de chroniques historiques ou locales n 176 - 1963 - Octobre Il n'y a pas de chroniques historiques ou locales n 177 - 1963 - Novembre - Une posie bretonne n 178 - 1963 - Dcembre

n 172 1963 - Fvrier

- Avec nos saisonniersn 179 - 1964 - Janvier Il n'y a pas de chroniques historiques ou locales n 180 - 1964 - Fvrier - Johnny... qui es-tu ? n 181 - 1964 - Mars - Le culte de Ste Marguerite - Travaux de peinture l'glise en 1835

n 182 - 1964 - Avril - Le cimetire du Vil - 1833 - Le prix des choses - Le cholra de 1832 n 183 - 1964 - Mai - Le cimetire du Vil - Le journal d'un desservant - 1815 / 1841 - La croix n 184 - 1964 - Juin - Le cimetire du Vil - Roscoff, une commune pauvre - 1833 n 185 - 1964 - Juillet / Aot - Encore une croix de cimetire - Parlons argenterie - La Chapelle St Sbastien n 186 - 1964 - Septembre / Octobre - La chapelle St Sbastien - La rvolution Roscoff - Naissance d'une commune n 187 - 1964 - Novembre - Naissance de la commune : - Mmoire l'Assemble Nationale pour la ville et la communaut de Roscoff

n 188 - 1964 - Dcembre - Naissance d'une commune - De retour du sucre - Le "houragan" de la St Franois - 1765 n 189 - 1965 - Janvier - Dons offerts pour la contribution patriotique - 1790 - Inventaire du couvent des Capucins n 190 - 1965 - Fvrier - Inventaire du couvent des Capucins - Fte du 14 juillet - Remontrance au cur Boutin - La portioncule au couvent des Capucins n 191 - 1965 - Mars - Anne 1790 - Demande de secours en faveur de l'abb Kerbiriou - Anne 1791 - Constitution civile du clerg - Fuite de Monseigneur de la Marche, vque du Lon n 192 - 1965 - Avril - Anne 1791 - Constitution civile du clerg - Police des auberges et salles de danse - Monseigneur de la Marche et les sminaristes du Lon - 1791 / 1792 - Aggravation de la perscution n 193 - 1965 - Mai - 1791 / 1792 - Aggravation de la perscution - Clerg et peuple fidles - Enlvement de l'abb Decourt - Protestation de l'abb de la Bourgonnire - La municipalit organise au mieux le service du culte n 194 - 1965 - Juin - Anne 1792 - Arrestation de Mr Decourt - Retour de Mr Boutin, son dpart pour l'exil n 195 - 1965 - Juillet / Aot / Septembre - Anne 1792 - Arrestation de Mr Paul, cur de Santec - Sort de messieurs Laviec, Paul et Decourt - Fuite de sept religieux capucins - Enlvement de religieux - La Loi de dportation n 196 - 1965 - Octobre - Anne 1792 - Yves Cadiou - Madame Dorothe Silburne n 197 - 1965 - Novembre - Un symptme de dcadence sociale - 1792 - Une fourne du tribunal rvolutionnaire de Brest n 198 - 1965 - Dcembre - 1792 - Une fourne du tribunal rvolutionnaire de Brest - 1793 Nomination et installation d'un cur intrus Roscoff - Mr Luslac - Inventaire de l'argenterie de l'glise n 199 - 1966 - Janvier - Naissance de la commune : - Inventaire de l'argenterie de l'glise

n 200 - 1966 - Fvrier - 1793 - Chute de cheval du citoyen-gnral Canclaux - Arrive d'un navire amricain - Recensement de la population - Garde l'glise - Relation entre le cur et la municipalit - Canons cachs - Dclaration des marchandises et des rcoltes - Rparation au presbytre n 201 - 1966 - Mars - 1793 - Le citoyen cur veut avoir un jardin - Rparation des ferrailles des cloches - En avant Londres ! ...Guerre au tyran - Les cloches Morlaix - Comit de surveillance - 1966 - Les ormes autour de l'glise ont disparu n 202 - 1966 - Avril - 1793 - Comit de surveillance n 203 - 1966 - Mai - 1793 - Comit de surveillance - Le dtenu Jacques DELABARDON - Un trsor cach Roscoff - Tir au pigeon - 1794 - L'argenterie et les vases sacrs de la Chapelle de Santec - Inventaire de la chapelle Saint Sbastien - Le maire de Roscoff revient de Landerneau - Maisons sous squestre n 204 - 1966 - Juin - Le cur Luslac est accus de vol ! Il se dfend - Bon certificat Le Squin - Renseignements sur Le Roy - La Trochardais et sa femme - Arrestation de l'irlandais Rvvaud - Expulsion des nobles - tat et recensement gnral des grains et farines existant dans la commune de Roscoff - Chandelles de rsine - Navires pris sur l'ennemi - Lapptit du gouvernement rvolutionnaire - Descente des croix n 205 - 1966 - Juillet / Aot / Septembre - Le calvaire de Rosko Goz - Croas-Kovek - 1794 - La caisse de l'glise, caisse de prts - Nouvelles lections - Rparation du toit de l'glise - Le commandant du " Vengeur " Roscoff - Rappel l'ordre - Ftes civiques au temple de la Raison - Le commerce du Lin n 206 - 1966 - Octobre - La chapelle de Santec - Encore les cloches et l'argenterie - Un peu de tout... - 1795 - Les sculptures de l'glise n 207 - 1966 - Novembre

- A propos des foires et marchs - Un dserteur - Retour des prtres inserments - Rparations l'glise - L'inventaire des armes - Envoi au District des effets de l'glise et des chapelles

n 208 - 1966 - Dcembre - La Municipalit dloge - 1795 - Le battage des bls - L'glise rendue au culte - Le decadi a Ste Anne et la Chapelle des Capucins - Prisonniers amricains -1795 - Nouvelle municipalit - Dclaration de l'abb Bourgonnire et du P. Kerautrest - Bl avari - L'clairage des rues - vasion de prisonniers - La garde Nationale - Les militaires chapardeurs - Grve des cultivateurs - Encore les anglais Macculoh, Clansie et Cie n 209 - 1967 - Janvier - L'Hospice dans la pure - Draps de lits changer - Dnonciation contre l'abb Bourgonnire - Dmission des conseillers et fonctionnaires parents d'migrs - Arrive de prisonniers franais - Roscoff - Canton - Insulte au maire - Encore Plougoulm et ses lits sales - Soupe au gomon - tat de sige Roscoff - Bataille navale - Les soldats voleurs - Anniversaire de la mort de Louis XVI n 210 - 1967 - Fvrier - 1797 - Les lits de Plougoulm - Fte du 14 juillet - Le catchisme Kerestat - Fte de la fondation de la Rpublique - Ordre de clbrer les dcadaires - Situation agricole de St Pol en 1797 - 1798 - Serment de haine la royaut - Recensement du canton de Roscoff - Situation gnrale en 1799 n 211 - 1967 - Mars - Dpopulation ? - 1799 - Fte de la souverainet du peuple - Vente du couvent des Capucins - Le pardon de Santec - Insultes suprieurs la garde Nationale - Fte de la fondation de la Rpublique... qui casse les carreaux, les paie ! - Recensement - Le 18 brumaire - 1800 - Fidlit la constitution

- Suppression des municipalits - Les cartes de sret - Mr Bourgonnire et Kerautret rapparaissent - Naufrage de la corvette " La Colombe "

n 212 - 1967 - Avril - 1800 - Ptition des catholiques de Roscoff - L'glise rendue au culte - La paix signe entre St Pol et Roscoff - 1801- L'glise ferme de nouveau et rouvre - Mr Bourgonnire et Kerautret pendant la rvolution - Les migrs de Roscoff n 213 - 1967 - Mai - 1801 - Retour des prtres dports - Les cloches - L'Hospice - L'clairage des rues - Coupe des gomons - Bonaparte, 1er Consul - Dcouverte de monnaies anciennes Roscoff n 214 - 1967 - Juin - Marins et corsaires de Roscoff - La guerre des courses - Recrutement des quipages - Conditions de combat, pillage des prises, prisonniers - Arrt de bonne prise, vente de la prise, profit de la guerre de course - Guerre de course en Bretagne au 16 et 18 me s. n 215 - 1967 - Juillet / Aot / Septembre - Marins et corsaires de Roscoff - Le navire " Le sauveur " - 1622 - De 1690 1697 - Inventaire sommaire des archives de l'Amiraut Morlaix n 216 - 1967 - Octobre - Inventaire sommaire des archives de l'Amiraut Morlaix n 217 - 1967 - Novembre - Marins et corsaires de Roscoff - L' industrie, le commerce et le port de Roscoff n 218 - 1967 - Dcembre - L' industrie, le commerce et le port de Roscoff - Le commerce des toiles - Pche et scherie n 219 - 1968 - Janvier - L' industrie, le commerce et le port de Roscoff - La pche la sardine - La pche de la morue - L'affaire de la digue du Laber n 220 - 1968 - Fvrier - L'affaire de la digue du Laber - Ressources communales - 1830 n 221 - 1968 - Mars - La vie suit sont cours dans les annes 1830 /1840 - Les affaires courantes de l'poque - Les craseurs de crabes

n 222 - 1968 - Avril - La vie suit sont cours dans les annes 1840 /1860 - Les affaires courantes de l'poque - douard Corbire n 223 - 1968 - Mai - L'affaire de la digue du Laber n 224 - 1968 - Juin - L'affaire de la digue du Laber - Fin - An ti bihan - dans l'glise n 225 - 1968 - t - Les orgues de Roscoff n 226 - 1968 - Octobre - Les orgues de Roscoff n 227 - 1968 - Novembre - Les orgues de Roscoff - La paroisse vole au secours de la commune - 1873 n 228 - 1968 - Dcembre - La paroisse vole au secours de la commune - 1873 - Affaire de l'asile n 229 - 1969 - Janvier - Affaire de la salle d'asile n 230 - 1969 - Fvrier - Affaire de la salle d'asile ) n 231 - 1969 - Mars - Affaire de la salle d'asile - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 232 - 1969 - Avril - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 233 - 1969 - Mai - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 234 - 1969 - Juin / Juillet - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Paotred Rosko - Hymne roscovite n 235 - 1969 - Aot / Septembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Le Gardaleas n 236 - 1969 - Octobre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 237 - 1969 - Novembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 238 - 1969 - Dcembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 239 - 1970 - Janvier - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 240 - 1970 - Fvrier - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h n 241 - 1970 - Mars - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h

n 242 - 1970 - Avril - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Histoire de marins pcheurs n 243 - 1970 - Mai - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Appellations du pass n 244 - 1970 - Juin - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h ( Hilda ) n 245 - 1970 - Juillet / Aot - Leon de choses au Tavagnou - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h ( Hilda ) n 246 - 1970 - Septembre - Un croissant - Histoires des ces salets l - La langouste - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h ( Channel Queen ) n 247 - 1970 - Octobre - Feunteun Al Lagaden - La terre et la mer, par l'abb Nicolas Jestin n 248 - 1970 - Novembre - La terre et la mer, par l'abb Nicolas Jestin - Les plantes de la mer - Relations maritimes de notre rgion avec Anvers au 16me sicle n 249 - 1970 - Dcembre - L'utilisation des algues - La pche au maquereau - Renseignements divers sur Roscoff - 1870 n 250 - 1971 - Janvier - Roscoff vu en 1794 par Cambry n 251 - 1971 - Fvrier - Ginaouegi - Rapt d'enfants - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Roscoff en 1794 par Cambry n 252 - 1971 - Mars - Toponymes roscovites - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Association des marchands d'oignons n 253 - 1971 - Avril - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Dcouverte d'un calvaire Roscoff - Rosko - Le nom ??? n 254 - 1971 - Mai - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Les croix de Roscoff n 255 - 1971 - Juin - La Croix Rousse - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Requiem pour la Reine n 256 - 1971 - Juillet / Aot - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h

- La chaise d'Aristote

n 257 - 1971 - Septembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Lagadennou, Porz HOLENNEK n 258 - 1971 - Octobre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Objets mobiliers classs "Monuments historiques" - Le trois mats de la chapelle Ste Barbe n 259 - 1971 - Novembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - La maison de Marie Stuart - La cte est de Roscoff n 260 - 1971 - Dcembre - Essai sur les "Johnnies" de Roscoff, par Mr Franois Guivarc'h - Porz ar Zaos n 261 - 1972 - Janvier - Les cahiers de dolances, par J.Y. Tanguy - Porz Konellek n 262 - 1972 - Fvrier - Documents sur Roscoff - Les cahiers de dolances, par J.Y. Tanguy - Golands et golettes au Kelenn n 263 - 1972 - Mars - Documents de Pascal de Keranveyer sur l'histoire locale - Ar C'Hellenn n 264 - 1972 - Avril - Documents de Pascal de Keranveyer sur N.D. de Croaz-Batz n 265 - 1972 - Mai - Documents de Pascal de Keranveyer sur N.D. de Croaz-Batz - Chemin de l'aber Keravel n 266 - 1972 - Juin - Documents de Pascal de Keranveyer sur N.D. de Croaz-Batz - Le lin - "Linum usitatissimum" n 267 - 1972 - Juillet / Aot - Documents de Pascal de Keranveyer sur N.D. de Croaz-Batz - Saint Antoine de Keravel - Registres de Roscoff - 1617 1669 n 268 - 1972 - Septembre - Documents de Pascal de Keranveyer sur N.D. de Croaz-Batz - Mer inconstante - L'orgue n 269 - 1972 - Octobre - glise de N.D. de Croaz-Batz - Les dunes - Roc'h an Guel n 270 - 1972 - Novembre - Perharidi - L'ge des dunes n 271 - 1972 - Dcembre - Perharidi - Documents concernant le terroir de Perharidi avant 1789

n 272 - 1973 - Janvier - Roscoff, par Jean Tanguy - Sak, le btonnier - Bloskon n 273 - 1973 - Fvrier - Naufrage du brick " Le Fontenelle " - Du nouveau sur "Roscoff" - Bloskon n 274 - 1973 - Mars - Naufrage du brick " Le Fontenelle" - Le nom de Roscoff - Bloskon n 275 - 1973 - Avril - Don Camillo, cur de Roscoff - Olivier de France - Bloskon n 276 - 1973 - Mai - Bloskon n 277 - 1973 - Juin - L'homme des bois - Bloskon n 278 - 1973 - Juillet / Aot / Septembre - L'homme des bois - Bloskon n 279 - 1973 - Octobre - Images de Roscoff - Ar Moguerou n 280 - 1973 - Novembre - A propos des gnalogies de Pascal de Keranveyer - Images de Roscoff - Ar Moguerou n 281 - 1973 - Dcembre - Images de Roscoff - L'affaire de Theven ar Rouanez n 282 - 1974 - Janvier - Guillaume QUIQUER - L'affaire de Theven ar Rouanez n 283 - 1974 - Fvrier - A B .... - Papier a comptes - Marie Stuart et Roscoff n 284 - 1974 - Mars - Images de Roscoff - A B .... - Marie Stuart et Roscoff n 285 - 1974 - Avril - Le chteau de Landivinec - Marie Stuart et Roscoff n 286 - 1974 - Mai - Autour de A B ... tude des noms

- Marie- Stuart et Roscoff, la lgende

n 287 - 1974 - Juin - Autour de A B ... tude des noms - Marie- Stuart et Roscoff, la lgende n 288 - 1974 - Juillet / Aot / Septembre - Pour en finir autour de A B ... tude des noms - Marie- Stuart et Roscoff, la lgende n 289 - 1974 - Octobre - Noms et surnoms - Le haut et le bas dans le Vieux breton - Marie Stuart et Roscoff n 290 - 1974 - Novembre - Noms et surnoms - Nos anciens registres - Marie Stuart et Roscoff n 291 - 1974 - Dcembre - Noms et surnoms - Nos anciens registres - Marie Stuart et Roscoff n 292 - 1975 - Janvier - Noms et surnoms - Nos anciens registres - Marie Stuart et Roscoff n 293 - 1975 - Fvrier - Noms et surnoms - Nos anciens registres - Marie Stuart et Roscoff n 294 - 1975 - Mars - Noms et surnoms - Nos anciens registres - Marie Stuart et Roscoff n 295 - 1975 - Avril - Park Bothorel - Noms et surnoms - Nos anciens registres n 296 - 1975 - Mai / Juin - Noms et surnoms - Nos anciens registres - C'tait, il y a presqu'un sicle n 297 - 1975 - Juillet / Aot / Septembre - Le compte d'un breton voyageur de commerce en Espagne en 1530 n 298 - 1975 - Octobre / Novembre / Dcembre - Le compte d'un breton voyageur de commerce en Espagne en 1530 n 299 - 1976 - Janvier - Le compte d'un breton voyageur de commerce en Espagne en 1530 n 300 - 1976 - Fvrier - Aux sources de notre chant " Paotred Rosko " - Les mmoires roscovites du Vicomte E. d'HERBAIS : n 301 - 1976 - Mars / Avril - Les mmoires roscovites du Vicomte E. d'HERBAIS : - Autour de Mesdoun n 302 - 1976 - Mai / Juin - Les mmoires roscovites du Vicomte E. d'HERBAIS : - Le costume de mariage, n 303 - 1976 - Juillet / Aot / Septembre

- Les mmoires roscovites du Vicomte E. d'HERBAIS : - Le costume de mariage, - Les processions,

n 304 - 1976 - Octobre / Novembre / Dcembre - Les mmoires roscovites du Vicomte E. d'HERBAIS : - Les feux de joie, - Le gueler - La quasimodo - Les jeux - La socit rgionale la la fin du 19mme sicle. - Saint Ninien n 305 - 1977 - Janvier / Fvrier - La charge de Croaz Batz - 1323 - Rue Kabederi n 306 - 1977 - Printemps / t - Les aubergistes roscovites font faire pnitence aux marins anglais - La charge de Croaz Batz - 1323 - Ar Mesguen

Bulletin paroissial de Roscoff

n 169 Octobre / Novembre 1962PREMIERES IMPRESSIONSCe qui m'a frapp Roscoff mon arrive ce fut, avec l'empressement chaleureux de votre accueil,la beaut de vos offices religieux. Vous savez que votre pays, tout chauve qu'il soit, mais ouvert sur le large y est trs attachant : on aime y revenir, on y vient finir ses jours. Vous savez que l'air que l'on absorbe comme malgr;soi,en ce pays du vent, en ce BRO-AVEL, restaure les sants, dcape les poumons encrasss des citadins. Vous avez entendu avec plaisir et profit,vanter les vertus curatives de vos eaux marines : la "thalassothrapie" (mdication par la mer) a fait son entre triomphante dans votre vocabulaire. Vous savez peut-tre le charme de vos antiques maisons mais srement la calme majest do votre clocher et la splendeur dore du chur illumin de votre glise. Que ne savez-vous pas sur les richesses de ROSKO ! Un peu, vous vous surprendriez vous vanter. Je ne voudrais pas ajouter un nouveau motif votre fiert,car le Seigneur , en Saint Luc Chap. 6,verset 26, semble vouloir dcourager chez ses disciples toute envie de fliciter ou de recevoir des flicitations. "Malheur vous quand tout le monde dira du bien de vous", quand on vous flattera. Je dois cependant la vrit de reconnaitre la qualit exceptionnelle de votre assemble chrtienne. Le saviez-vous je ne suis pas le seul tre saisi par la prire et le chant qui montent de vos curs unanimes. D'autres m'ont fait part de leur bonheur participer vos messes du dimanche. Votre chant, certes n'est pas sans dfauts;il gagnerait - et nous y parviendrons - plus de rapidit et de nuances. Mais vraiment la parole de Dieu retrouve vie dans vos cours et sur vos lvres. Et quand de surcrot, vous approchez nombreux recevoir le Christ; en son Eucharistie la certitude clate alors que le Seigneur est prsent au milieu des siens. Pourquoi n'en serait-il pas ainsi chaque dimanche ? Un texte de Charles Pguy exprime bien,me semble t-il,cette qualit de votre chant : "Non,non mon enfant,et Jsus non plus ne nous a point donn des paroles mortes Que nous ayons refermer dans de petites boites (ou dans des grandes), Et que nous ayons conserver dans (de) l'huile rance, "comme les momies d'gypte:. Jsus Christ,mon enfant,ne nous a pas donn des conserves de paroles, A garder, Mais il nous a donn des paroles vivantes Les paroles de (la) vie,les paroles vivantes ne peuvent se conserver que vivantes, Nourries vivantes,' Nourries,portes,chauffes,chaudes dans un coeur vivant." Notre bulletin paroissial parait avec un retard inhabituel, vous voudrez bien nous on excuser. La cause en est que, recteur et vicaires, nous avons t pris, depuis les derniers jours d'aot,par la visite des paroissiens; et nous n'avons eu ni assez de temps ni de libert d'esprit pour crire et faire le tirage La visite d'arrive est maintenant acheve;il reste seulement quelques familles voir et, l'occasion,chercher ,trouver les absents.

L'accueil que vous nous avez rserv a t unanimement si cordial qu'il m'incite vous livrer quelques impressions. Vous vous y attendez d'ailleurs,n'est-il pas vrai? Trs souvent vous m'interrogiez : "Que pensez-vous de notre pays ?...Vous vous plairez parmi nous ? "Je me serais cru en classe ou au catchisme;votre question portait en elle la rponse souhaite.

Au fait,vous ne sembliez ressentir aucune crainte. Ne commenciez-vous pas par rassurer votreinterlocuteur." D'habitude on se plat chez,nous".Je ne demande qu' me laisser convaincre,c'est ma faiblesse. Voil .bien, longtemps que j'ai fait la dcouverte de Roscoff. Ctait en 1924 au cours de mes premires promenades de collgien du Kreisker, ce temps d'avant les SATOS, o vos voitures cahotantes rpandaient gnreusement sur les routes de dlicieux trognons de choux,qui constituaient l'extra de garons toujours affams. Sans doute les jeunes cornouaillais de ce temps talaient-ils sans vergogne leur mpris pour vos paysages dnuds;ils gardaient la nostalgie des arbres de leur Argoat chevelu. Mais est-ce faire preuve d'un mauvais got manifeste que de trouver la calvitie de l'Armor ce charme subtil que ressentent certains devant une tte d'homme chauve et qui tient me semble-t-il son modle trs sculptural, net, rduit l'essentiel ? ...Et puis vous avez la mer I... tes vous rassurs dsormais ? Fort de ma science toute frache de la Gographie de Roscoff, je me suis offert le malicieux plaisir de vous interroger mon tour. "O situez-vous Toullic ar raned ou Kerjistin ou la Place La Tour d'Auvergne, ou mme ce Thevenn ar Rouanez,au nom si chantant ?" Le croiriez-vous ? Plusieurs durent reconnaitre leur ignorance. Je triomphai . J'ai d en rabattre rapidement,ce qui peut vous consoler . L'autre soir en effet, je suis all chercher Kergus Kerhoret. Il faisait nuit noire, il est vrai. Mais la conclusion s'impose: le recteur de Roscoff ne connat pas encore trs bien sa gographie. A amliorer par consquent,tout comme notre chant . Mais ce qui rclamera de votre part plus d'indulgence et pour longtemps,ce sera la connaissance mdiocre o votre Pasteur semblera tre de chacun de vous. Vous serez obligs plus d'une fois de dcliner votre identit, vous le ferez, j'en suis sr,avec une grande simplicit. Ainsi votre recteur ne tardera pas trop connaitre tous ses paroissiens, pour notre commune joie. Concluons nos impressions sur ce dernier mot : Il nous reporte un certain soir d'aot 1962, o un .jeune recteur se prsentait ses paroissiens sous le patronage de lAptre Paul : "Nous n'avons aucune envie de dominer sur votre foi. Non,nous ne dsirons que nous mettre au service de votre joie (= ADJUTOR GANDII VESTRI. ) Car, pour la foi, vous tenez bon. - ( 2me lettre aux Corinthiens Ie 24 } Jean Feutren

Bulletin paroissial de Roscoff

n 172 Mars 1963En direct des les Kergulen - voir CarteMonsieur Paul Grua, de la Station biologique de Roscoff, en mission, je dirais sous-marine, aux Iles Kerguelen par Wikipedia , nous avait promis de ses nouvelles. Nous n,'avons pas pu les publier avant son retour,mais elles gardent toujours leur valeur et leur actualit.

Port aux Franais 5 fvrier 1963Neuf explosions avaient successivement fait gronder l'air sur la cte en face du bateau; Le Gallieni mouillait devant la base de Kergulen, le 23 dcembre, l't dans l'hmisphre Sud,et rpondait par des hurlements de sirne. Avec lui, une centaine d'hommes arrivait, pour remplacer ceux qui avaient rsid une anne sur le terrain. Parmi les arrivants, la majorit allait sjourner un an et poursuivre les travaux en cours jusqu' la relve suivante; un plus petit nombre dbarquait pour une dure de quelques semaines et rentrerait en France la fin de la campagne d't. La station franaise Kergulen, tablie en 1949, a pour but de faire valoir notre prsence et de mener des tudes scientifiques dans ce groupe d'les isol 49 Sud dans l'Ocan Indien. L'isolement de ce territoire prsente des inconvnients pour la vie des hommes qui partent y habiter Le bateau apporte tout le matriel et les vivres ncessaires pour douze mois. Le courrier se rduit des radio-messages. Des visites de navires trangers interviennent deux ou trois fois dans l'anne et l'on saisit l'occasion de faire fte ces htes d'une journe. La vie est organise. Chacun a des activits dfinies dans l'ensemble de la collectivit. Il faut un cuisinier nourrissant les hommes de la mission, pendant qu' la centrale des mcaniciens produisent l'lectricit, tandis que d'autres mcaniciens sont responsables, au garage, des camions et des voitures. Les radios font le trafic avec le bureau de France et changent avec l'tranger les informations mtorologiques que l'ingnieur et ses assistants ont recueillies sur leurs instruments. Deux marins ont charge des bateaux et de la navigation soit pour assurer des dplacements vers des lots de la vaste baie intrieure, soit pour pcher et varier l'ordinaire. Un leveur fournit les ufs et la viande d'abattage avec la ferme qu'il mne. Voil toute une petite socit,vivant sur elle-mme, chacun travaillant en somme, rendre service ses camarades. Mais ce n'est pas tout,car la base,on ne se contente pas d'entretenir une petite portion de France. La base a une importance internationale par les travaux scientifiques qui y sont poursuivis. A 3.500 kilomtres de l'Afrique du Sud et de l'Australie, Kergulen permet d'obtenir des renseignements spcialement intressants cause de son isolement. Un certain nombre de laboratoires permet de faire des enregistrements et des mesures sur diverses questions tudies conjointement dans d'autres pays du globe. Ainsi des spcialistes travaillent sur les bruits atmosphriques, les aurores polaires, la nature de l'ionosphre, le magntisme terrestre, le rayonnement cosmique et la sismologie. Ltude de l'ozone de lair a t assure par un prtre des Missions de France qui va tre rapatri avec le retour du bateau, tandis que son successeur va s'occuper durant cette anne de la radioactivit de l'air. Il fait souvent un temps trs venteux Kergulen,mais les semaines d't offrent un temps relativement .plus favorable que le reste de l'anne. Deux hlicoptres, apports par le "Gallini", servent se dplacer dans le pays pour raliser d'autres investigations. Le glacier COOK, tendu comme tout le Lon vient d'tre survol pour dterminer son paisseur,et on a trouv que la glace est accumule sur 400 600 mtres de hauteur. En mer aussi un programme a t entrepris, il s'agit de trouver des algues et des animaux nouveaux, et de rapporter des photographies et un plan sous-marin. Voil bien des activits dans un pays perdu, mais,c'est justement parce qu'il est perdu que l'on a avantage y dcouvrir ses particularits.

Je pense pour ma part qu'un croyant a un rle significatif et une responsabilit dans la connaissance de la cration. Dans des secteurs non dcouverts, cette tche l'attire particulirement. Il s'agit bien en effet de dcouvrir la cration, et c'est tellement intressant. Paul GRUA Cette lettre de Monsieur Grua m'avait laiss sur ma faim. Aussi lorsqu'il revint parmi nous Roscoff, le 24 fvrier, je le contactai pour fixer un rendez-vous au cours duquel j'aurais tout le loisir de l'interviewer. Il me reut le mardi 12 mars dans sa stalle,au laboratoire. A travers la baie vitre, la mer tait haute, on voyait merger au premier plan l'le verte et au loin l'le de Batz Tout d'abord Monsieur Grua me fait remarquer quil n'aime pas les journalistes qui ne se contentent pas souvent d'tre indiscrets mais qui dforment souvent la vrit : Tel l'article paru dans le Tlgramme son retour des Iles Kergulen... Mais je ne suis pas journaliste. Je veux seulement une petite information supplmentaire pour les lecteurs du bulletin paroissial sur son sjour et son travail Kergulen. De bonne grce Mr Grua, malgr le travail que va lui donner la rdaction de son rapport pour le CNRS (Centre National de Recherches Scientifique) a donc rpondu mes questions. L'ARCHIPEL DES KERGUELEN EST-IL HABITE ? Kergulen est un archipel de nature volcanique. qui n'a pas de population autochtone. Son tendue peut tre compare celle du Finistre. Il comprend une le principale et un nombre considrable d'ilots. La cte est trs dcoupe en fjords nombreux, rappelant ceux de Norvge. Mais ils ne sont pas dus l'rosion, mais l'coulement des laves volcaniques. Durant ces cents dernires annes il a servi de station terre pour de nombreux bateaux en vue de l'exploitation des baleines ou des lphants de mer Pendant les deux dernires guerres mondiales il a servi de repaire de nombreux bateaux corsaires. Rappelez-vous le film Sous dix drapeaux . Dsormais les baleiniers se font rares et pratiquement les seuls habitants de l'archipel sont les membres de la mission scientifique qui sont relays chaque anne. QUEL EST LE CLIMAT DE LARCHIPEL ? Notez d'abord quo l'hmisphre sud est plus froid que l'hmisphre Nord,qu'il se rchauffe moins situ 49 Sud, Kerguelen a un climat qui peut tre compar avec celui des les Fro au Nord de l'cosse ou celui de la Laponie entre 60 et 70 Nord. La temprature varie entre 6 en t et,6 en hiver. Il y a beaucoup de vent soufflant frquemment en tempte. Les vents atteignent souvent la vitesse de 230 km. Y A-T-IL UNE FAUNE AUTOCHTONE ? Il existe une faune dpendant de la mer. Phoques ou lphants de mer, oiseaux de mer, manchots, cormorans, albatros. Ces animaux vivent par colonie comprenant des milliers d'individus. Chose apparemment tonnant, ces animaux ne craignent pas l'homme. Ils se laissent approcher,photographier, voire caresser. L'homme n'est pas pour eux un ennemi. Leur chasse est d'ailleurs interdite. Cependant l'homme y a import des rats et des lapins (cela. accidentellement) et des moutons et des rennes de Laponie (ceci volontairement) en vue de dveloppement. Quelques rivires ont t ensemences d'alevins de truite qui se sent bien dvelopps. LA VEGETATION Y EST-ELLE FLORISSANTE ? Il n'y a aucun arbre La vgtation qui existe est une vgtation subpolaire, faite d'herbaces. Il y d'ailleurs trs peu de terre. A partir de 200 mtres d'altitude il n'y a plus que des cailloux ( lave , basalte ) et quelques lichens. On a essay d'implanter dans certains lots du bl sibrien.

QUEL A ETE VOTRE TRAVAIL LA-BAS ? Comme l'archipel Kerguelen se trouve la convergence antarctique, c'est dire que; l se trouve en quelque sorte la frontire des eaux de l'ocan indien et celle des mers antarctiques, on se proposait de faire un inventaire de la faune d'invertbrs fixs sur les rochers (avec photos et films) entre la surface et 15 mtres de fond et non des poissons, peu nombreux d'ailleurs. Il s'agissait aussi d'tudier la rpartition des algues selon les profondeurs. Nous avons ainsi fait ,environ 52 plonges sous-marines, variant chacune entra 20 minutes et 3 heures selon les conditions de travail. Nous avons aussi par ailleurs pu filmer la vie sous-marine de quelques lments,notamment des lphants de mer (sorte de grands phoques.), de manchots et de cormorans sous l'eau. La faune intressait le public est rare et pauvre. Nous avons vu ni langoustes ni homards, peu de poissons. Une seule espce de tout petits crabes. En revanche la mer est riche en ponges, en acidies composes en toutes sortes de btes en forme de vie primitive dont je vous fais grce des noms savants. La temprature de l'eau se situe dans la baie entre 5 et 7 , l'poque o nous avons plong. Dans ces plonges j'tais accompagn par Monsieur Tanguy de Brest, un camarade trs agrable,plongeur des Travaux maritimes de Brest. Il fut dtach pour la circonstance auprs du C.N.R.S. afin de permettre un travail plus efficace. Y A-T-IL A LA STATION UN LIEU DE CULTE ? Oui, une toute petite chapelle et un aumnier qui a aussi un travail spcial au point de vue scientifique. Je vous l'ai dit dans ma lettre. La chapelle est ddie Notre Dame du Vent,dont une trs belle statue en bois a t ralise par un artiste breton. VOTRE TRAVAIL EST-IL TERMINE ? Un travail n'est jamais fini. Les rsultats de notre investigation sur le terrain devront tre exploits en laboratoire pendant des mois et des annes peut-tre. Nous avons essay de dfinir les conditions locales et d'avoir une vue suffisamment prcise pour mener des tudes particulires sur des sujets plus particuliers. Il me restait remercier Monsieur Paul Grua et lui promettre de ne pas trop dformer sa pense. Mais, ne voyant sur son bureau la pile de boites contenant ses photographies en couleurs, je pensais intrieurement,qu'un jour peut-tre, tout ceci pourrait faire l'objet d'une splendide confrence avec projection. Nous ne connaissons pas assez le travail de nos chercheurs et de nos savants.

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n 172 - 173 - 174 - 175 - 176 en 1963Pas de chroniques historiques ou locales

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n 177 - Novembre 1963POUR LE MOIS DES MORTSLes Roscovites se rjouiront de trouver ici une posie bretonne; son auteur, qui signe V.S., n'a pas besoin de leur tre prsent. ( pour les autres, il semble sagir de Visant_Seite.) Nous empruntons ce texte avec sa traduction au dernier numro de PAX, la chronique de l'Abbaye de Landvennec.

KROAZIOUDreist ar hleuz r vered kroaziou a welan : kroaziou moan,- kroaziou ledan, kroaziou braz, kroaziou.bihan. Kroaziou a welan dreist ar hleuz r vered. Eur mor a groaziou eo ar vered kroaziou pinvidig, liou an aour, kroaziou reuzeudig, liou or paour. Kroaziou ha kroaziou eo ar vered. Kroaziou mein ; kroaziou koad...,

Ar vered' zo eur hoad : Gwez hp deliou na bleuniou. Koad ar vered n'ec kn kroaziou skourrou kroazet hp deliou E bro ar maro dn na gavo na nevez-amzer nag hanv; met kanv ha kanv eo park ar marc. Dn goude dn, merh goude merh ar groaz aholo, lerh ouz lerh, buez pep dn, e park ar maro.

Park trist ar maro Ne vez labouret Nemed gand prenved Ha ma palez dindan ar vein ne gavi nemed korvou brein : heuguz, euguz, eskern a vil vern... Md ar groaz war horre A lavar goul skoude E doa ar reze Bb a ene Hag an eneou n' e deus kt aman nag a-hont, bered ebed. Petra ' veie Eur horv hb ene ?

Korv eun eneval Na petra ! ta ! Piou zav dar chatal Bz ha kroaz ? Kroaz ar Hrist deut euz ar bz a zo war bz an dn arouez ar beurbadlz e bro an Elez. Ha houman eo hepkn kentel ar groaz d'an dn e park ar maro yn.

Visant Sit

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n 178 Dcembre 1963AVEC NOS SAISONNIERSLe manque d'emploi et la petitesse des fermes obligent, chaque anne, des centaines d'hommes de notre rgion ctire quitter leur pays et leur famille, durant de longs mois, pour aller chercher du travail ailleurs. Une enqute sommaire, ralise surtout auprs de la mairie, grce aux passeports dlivrs depuis 3 ans, a rvl que, environ 180 200 "Johnnys" traversent encore la Manche, chaque anne, pour aller vendre leurs oignons en Angleterre, pendant 6 8 mois de l'anne. Lloignement et aussi leur dispersion travers les les Britanniques, depuis le Sud de la Cornouaille jusqu'au Nord de l'cosse, ne permet pas de les visiter rgulirement sur leurs lieux de travail. Par contre c'est devenu presque une tradition d'aller, chaque anne, visiter les Sucriers, au moins quand la saison se prolonge durant plusieurs mois. C'est Monseigneur Fav, alors Cur-Archiprtre de Saint Pol de Lon, qui inaugura ce genre d' apostolat auprs de ces saisonniers bretons. Plus de 900 hommes de la rgion de St Pol, dont 50 de Roscoff, partent chaque anne, faire la saison dans les usines de sucreries du nord et de l'est de la France. J'ai eu l'occasion, cette anne de faire la tourne des sucreries de l'est, en compagnie de Monsieur l'abb Perrot, vicaire St Pol, tandis qu'une quipe de deux autres prtres se rendait dans le nord. En prenant le dpart de ce voyage, le samedi 2 Novembre, je pensais aux missionnaires partant pour une tourne pastorale dans la brousse, avec cette diffrence qu'au lieu d'un maigre bidet, dont dispose souvent le missionnaire, nous avions une confortable Dauphine. Notre visite, qui tait annonce et attendue, a t accueillie partout avec beaucoup de joie. Elle a t l'occasion d'une vritable dtente, au milieu de cette campagne qui s'annonce assez longue. La tourne a dbut Pithiviers o nous avons pu assister une fte bien organise, groupant Bretons et Basques dans une ambiance trs sympathique. Un groupe folklorique basque et un sonneur breton (hlas seul reprsentant de la Bretagne de Paris) animaient cette fte. Ailleurs, s'il n'y a pas eu de tel rassemblement, la gaiet et l'entrain ne faisaient pas dfaut aux veilles du soir qu'il fallait souvent courter pour permettre nos sucriers de prendre un repos bien mrit. Au cours de ces soires chacun se faisait un plaisir de chanter sa petite chanson, qui tait enregistre sur bande de magntophone. Cet instrument, bien utile pour la circonstance, servait de trait-d'union entre les diffrentes sucreries. Mais le but de notre visite tait surtout d'apporter nos sucriers un rconfort spirituel. Le travail qui leur est demand est souvent pnible. Le repos du dimanche n'est pas respect, l'usine ne s'arrtant qu'une fois la saison termine. Les horaires de travail ne permettent pas toujours ceux qui le dsirent de participer la messe. Aussi chaque fois que les circonstances nous le permettaient, soit le matin, soit le soir, nous avons tenu clbrer une messe l'occasion de notre passage.

L o nous avons pu pntrer l'intrieur de l'usine et voir les sucriers au travail, nous avons t frapps par les dures conditions de travail auxquelles ils sont astreints, surtout certains postes. Le souvenir de ces hommes, travaillant aux presses, dans la chaleur, la vapeur d'eau, le bruit, torse nu et dgoulinant de sueur restera, longtemps grav dans ma mmoire. Si certaines usines ont fait un effort pour offrir leurs ouvriers des logements et une cantine confortables (telles Artenay et Montereau), d'autres par contre s'intressent fort peu ces problmes. Cependant, malgr ces conditions de travail et de logement le moral des hommes semblait excellent . Nous avons senti surtout une bonne camaraderie et un grand esprit d'entraide. Quand les reverrons-nous au pays ? Si certains esprent tre rentrs avant Nol, beaucoup d'entreux passeront les ftes de Nol et du premier de l'an, loin de chez eux, pour ne rentrer que vers le 10 ou le 15 Janvier. F.S. Voici l'itinraire de notre visite : 3 Novembre - Engenville - Pithiviers 4 Novembre - Toury - Artenay 5 Novembre - Montereau 6 Novembre - Mery-sur-Seine - Sermaize 7 Novembre - Chalons - Saint Germainmont 8 Novembre - Vierzy - Meaux

n 179 en Janvier 1964Pas de chroniques historiques ou locales

n 180 en Fvrier 1964 Johnny Qui es-tu ?En 1828, un Roscovite audacieux et entreprenant, Olivier Henry, traversait la Manche avec son bateau charg d'oignons qu'il allait vendre en Angleterre. Depuis de nombreux "Johnnys" s'embarquent chaque anne vers la Grande-Bretagne o ils passent de 5 8 mois de l'anne, vendant de porte en porte les tonnes d' oignons embarqus au port de Roscoff. Au cours d'une conversation btons rompus avec une famille qui vient de terminer sa dernire campagne, j'ai essay de comprendre les problmes qui pouvaient se poser eux car derrire un enthousiasme certain raconter leur vie au-del du Channel, transparaissaient les difficults de ce travail trs dur qui ne peut. tre accompli que par des hommes courageux qui font honneur notre Rgion. Chaque anne, l'approche du pardon de Sainte Barbe (3me Lundi de Juillet), la fivre commence monter. Il faut penser au dpart, et l'achat du premier chargement d'oignons n'est pas le moindre des soucis ; de l dpendra en grande partie la russite de l'entreprise et savoir acheter est ici pour le moins aussi important que de savoir vendre. Il faut s'inquiter pour la plupart de trouver un magasin et pour cela se rendre sur place quelques jours avant la marchandise. C'est un garage dsaffect, une maison inhabite et souvent inhabitable qui servira en mme temps d'entrept pour la marchandise et de logement pour la "compagnie ". Le bton auquel taient suspendus les chapelets d'oignons a fait place au vlo charg de plusieurs dizaines de kilos d'oignons, parfois mme au camion. Parti de bonne heure, le matin pour proposer sa marchandise, le Johnny ne sarrte gure dans la journe. Il emporte dans la poche son casse-croute qu'il mangera sur le pouce. Un repas dans un restaurant lui prendrait trop de temps d'autant plus que l'heure des repas est souvent la meilleure pour vendre. Si certains trouvent la fin d'une journe fatigante un repas bien cuisin prpar par les femmes qui ont accompagn leurs maris, beaucoup leur retour au magasin devront encore cuire leur bifteck. Le Johnny, par son courage au travail, fait l'admiration des Anglais qui sont beaucoup plus "philosophes". L'Anglais vit au jour le jour, sans trop se soucier du lendemain. La clientle est trs varie : ouvriers, notaires, mdecins, pasteurs anglicans, prtres catholiques, voire mme vque. Ce dernier avait recommand son entourage en se rendant au concile, de faire bon accueil nos compatriotes en son absence. Certains clients deviennent quelquefois de vritables amis : il n'est pas rare pour un Johnny d'tre invit prendre le th dans les familles anglaises.

Les clients, en gnral, restent fidles leur Johnny, parfois de gnration en gnration ", moins qu'un autre, bout de ressources pour liquider sa charge journalire, ne lui joue un vilain tour : Untel., il est parti ! " ou encore : " C'est mon frre, c'est mon-pre...". Ruses du mtier, dira-t-on, permises dans le commerce (hum !) mais non par la conscience chrtienne. Les dtentes sont rares. "Time is money" dit le proverbe anglais, mais ce sont les Johnnys qui le mettent en pratique. Mme le repos dominical n'est pas toujours respect dans les magasins : "Labour atao". Au bout de ces quelques mois, le Johnny est encore heureux de retrouver son pays, sa famille en attendant de repartir pour une prochaine campagne. Bienvenue au Pays, Johnny ...

F.S.

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n 181 - Mars 1964Le culte de Ste Marguerite_d'AntiocheOn l'appelait Marine dans son pays d'Antioche. Elle est devenue Marguerite en Occident, Margarita, la Perle prcieuse. Elle doit son immense clbrit une lgende sans valeur historique. Elle vivait, dit-on, aux temps de lempereur Diocltien, un peu avant l'an 300. Fille d'un prtre paen d'Antioche, Marguerite se convertit la religion chrtienne. Son pre la chasse alors de la maison. Elle se rfugie chez sa nourrice et se voit confier la garde des troupeaux. Elle a quinze ans quand le prfet Olybrius la distingue pour sa beaut et lui propose de l'pouser, elle refuse, se dclarant chrtienne. Les chrtiens se faisaient alors perscuter. Le prfet la jette en prison et la livre aux tortures pour l'amener renier le Christ. En prison, le dmon sous la forme d'un dragon, s'vertue la terroriser. D'un signe de croix, elle s'en dbarrasse Le prfet multiplie les supplices, le feu, l'huile bouillante. Elle en rchappe, indemne. De dpit, Olybrius la fait dcapiter. Sur ce schma classique dans les lgendes des martyrs, le moyen-ge est venu broder une scne encore plus trange. Marguerite est jete dans une fosse pour tre dvore vive par un dragon monstrueux, qui l'engloutit. Mais, par la vertu dune petite croix quelle serrait dans, sa main, le dragon crve par le dos et la . jeune fille jaillit, de l'chine du monstre. Une sainte qui avait accompli un tel prodige tait toute dsigne, aux yeux de nos anctres pour les sauver de n'importe quel pril. Mais, elle fut, peut-on dire, spcialise dans la protection des femmes enceintes, charge de leur obtenir un accouchement heureux pour elles et pour les bbs.

Sa popularit, si grande depuis le Moyen Age jusqu'aux temps modernes est dsormais compltement estompe. Mais les traces se conservent encore nombreuses en Europe de cette dvotion si chre nos arrire-grand-mres. La Bretagne, on s'en doute, ne fut point en reste. Elle difia des chapelles en l'honneur de Sainte Marguerite, ainsi au Pont de la Corde, en Henvic. Mais surtout elle sculpta dans le bois et la pierre, innombrablement, ce groupe trange d'une jeune femme sortant de lchine d'un monstre

accroupi, "issant du dragon"; comme disent les gens de mtier. Le plus souvent, ces statues sont mdiocres Marguerite est sacrifie au monstre. A dfaut de talent, la verve de nos sculpteurs, en effet, s'est applique rendre le dragon grotesque souhait, avec sa face bouffie, ses yeux exorbits, ses ailes dployes, sa queue en tire-bouchon pointe comme une pe menaante, avec cette gueule norme qui n'arrte pas de mchonner le bas de la robe de Marguerite. Y mettant toute la conscience de nos chiqueurs en herbe pilonner leur chewing-gum Toutes nos glises paroissiales, semble-t-il, et bien des chapelles eurent leur statue de Sainte Marguerite. Ds sa fondation, au dbut du 16me sicle, l'glise de Roscoff eut la sienne. Nous la conservons encore, dans la chapelle des Agonisants, un peu comme une pice de muse, sans doute, puisqu'aucune femme dsormais ne vient prier devant elle. Combien de femmes, d'ailleurs, savent encore, Roscoff, que cette trs belle statue a reu depuis le 16me sicle les confidences angoisss ou joyeuse des femmes en attente d'un bb ? De nos jours, nous serions ports sourire et peut-tre nous moquer de tant de candeur. Nos anctres, en effet, attribuaient aux saints le pouvoir d'obtenir par leur intercession la gurison des maladies ou la prservation de certains malheurs. Chaque maladie avait son saint gurisseur, parfois mme plusieurs saints; ainsi l'on invoquait pour la peste Saint Sbastien ou, en d'autres endroits, Saint Adrien. Mais on recourait plutt ce dernier pour les maux de ventre, ce que nous appelons les appendicites, les pritonites; telle fut la raison de son culte Santec. Toutes les dvotions de ce genre sont mortes ou se meurent. Loin de nous en plaindre, il faudrait au contraire nous rjouir de cet assainissement de la pit catholique. Car si les saints sont nos modles et nos intercesseurs auprs de Dieu ils ne passent pas leur ciel corriger, par des miracles, l'ignorance de leurs amis ou leur imprudence. Il est dans la nature du miracle, prcisment, de ne se produire que trs rarement. Plutt que de sourire simplement de la crdulit de nos anctres, il est mieux de chercher la comprendre. Ainsi, sainte Marguerite tait invoque pour obtenir un heureux accouchement. C'est donc que les accidents ntaient point si rares.

Pour nous en tenir Roscoff, nous relevons dans les registres :en 1828, pour 118 naissances, 7 morts-ns, en 1829, pour 113 naissances, 6 morts-ns, en 1830, pour 119 naissances, 6 morts-ns, en 1831, pour 128 naissances, 5 morts-ns, en 1832, pour 128 naissances, 13 morts-ns.

A cette poque, Santec faisait partie de la commune de Roscoff: Le premier recensement officiel en Juin 1841, donne pour la commune une population de 3.640 habitants, rpartie ainsi : Hommes : Filles : Filles 1.130 Garons - 1.111 Maris - 564 Veufs - 66 o Sous-total 1.741

-

Maries - 564 Veuves - 145 o Sous-total 1.839

En 1828, la population tait value 3.300 habitants. Cette anne l, il y eut 88 dcs. Sur ce nombre nous avons relev 7 morts-ns. Si nous ajoutons : 14 enfants de moins d'un an, 9 entre 1 an et ans, 4 entre 7 ans et 11 ans, 1 de 15 ans, 1 de 16 ans, 2 de 18 ans, qui dcdrent en 1828, il disparut, cette anne 18 personnes qui ne virent pas leurs vingt ans. Que de souffrances tmoignent ces chiffres ! . Les bras en tombaient aux gens. Leur impuissance surmonter le malheur clatait leurs yeux la mdecine tait si dmunie de science et de moyens, lhygine si primitive, le travail si accablant, mme pour les femmes et les jeunes enfants. Qui aurait encore le cur se moquer ?

LA STATUE DE SAINTE MARGUERITEMonsieur Couffoh, qui a fait des recherches sur les ateliers morlaisiens de sculpture, leur attribue notre Marguerite, qu'il date du 16me sicle. Peut-tre aurons-nous un jour, d'autres prcisions. Il est de fait que la statuaire de la rgion morlaisienne est encore riche d'un grand nombre de chefs d'uvre. Nous commenons peine les apprcier. Comme les statues plus anciennes notre sainte Marguerite est taille dans une pice de bois non vide dans le dos. Elle mesure 100 cm. Le monstre traditionnel, bien sr, est l, tranquille, assoupi, triturant un pan, actuellement rouge, de la robe de la sainte. Le dragon est vaincu, littralement aplati, sa mince queue honteusement ramasse entre les pattes. Il n'est plus rien, il ne fait plus peur personne. Il nintresse mme plus le sculpteur lui-mme et c'est la preuve de son exceptionnel bon got. Lartiste a rserv son talent, qui est grand, la jeune femme. Pour apprcier son uvre, il. nous faut., si possible, oublier le clinquant actuel de sa robe, rcemment dore; il eut fallu un vieil or. Marguerite est reprsente sous les traits d'une belle jeune fille. La chevelure est opulente et retombe en deux doubles tresses sur les paules. Le front est ceint dun bandeau orfvr de nombreuses perles (Margarita = perle). Trs rcemment un malotrus a cru devoir lui charger la chevelure de huit grosses perles, au risque d'abmer le bandeau. Il en reste encore trois, bien visibles. Sans doute a-t-on voulu lui faire une couronne, comme on en avait fait abusivement une Notre Dame de Croaz-Batz. La robe, la mode du temps, est bien dcollete et serre la taille . Elle retombe en larges plis qu'amortissent les jambes en mouvement, soulignant ainsi la dmarche victorieuse de la sainte qui crase le monstre de son pied droit. Elle porte une chaussure bout trs large et non pas la chaussure bout pointu des sicles prcdents. Un manteau lui recouvre les paules. Il est retenu la taille par les bras.

Les mains, qui sont fines, sefforcent en vain de se joindre. De toute vidence elles tenaient l'origine, un objet. La disparition de celui-ci a cr un vide qui te tout son sens au mouvement des mains. La signification de la statue elle-mme en est profondment altre. Les yeux, en effet, sont tourns vers cet objet que serraient prcieusement les mains. Les lvres elles-mmes expriment une prire son adresse. Cet objet perdu c'est la Petite croix que, selon la lgende, Marguerite serrait dans ses mains, la Croix qui a vaincu Satan. VICTOIRE, TU REGNERAS - 0 CROIX, TU NOUS SAUVERAS ... Jean Feutren

DOCUMENTS SUR ROSCOFFLes archives de la Commune et celles de la Paroisse offrent une masse imposante de documents. Il nous a sembl que leur publication ferait plaisir aux Roscovites. Aussi dsormais chaque numro du bulletin vous apportera les rsultats de nos petites recherches. Nous respecterons l'orthographe du temps.

TRAVAUX DE PEINTURE A L'EGLISE EN 1835Ces travaux ont t raliss en deux tranches. Nous empruntons les descriptifs aux dlibrations du Conseil de Fabrique. Les runions du conseil se tenaient encore le 1er mai 1811 dans la chambre des dlibrations, au-dessus du porche de l'glise. Ce jour l le trsorier reut dcharge du reliquat de l'exercice prcdent. La somme de 1.780 francs 99 centimes fut dpose "dans l'armoire trois clefs dans la chambre des dlibrations, conformment au dcret imprial du 30 dcembre 1809." La sance du 2 Avril 1815 se tiendra "dans le presbytre lieu ordinaire. La Fabrique a dit adieu , la Chambre des dlibrations. L'An Mil huit cent trente cinq, ce jour trente mars, se sont runis au presbytre, et sous la prsidence de Mr d'Herbais, les membres de la fabrique de Roscoff, l'effet de dlibrer sur les rparations et travaux faire l'glise de Roscoff. Ils avaient charg Mr Le Miollis de pourvoir ces rparations, Mr Le Miollis leur a rendu compte des dmarches faites par lui, pour acclrer les travaux. Il a communiqu, pour demander aux membres de la Fabrique leur approbation dfinitive, le trait qu'il a conclu avec leur peintre, Saluden de St Pol. Ce trait est conu ainsi : Mr Saluden peintre se charge :

1 de peindre le plafond trois couches dhuile, jusqu' la seconde poutre au-dessus duchur,

2 de dorer l'autel. 3 de peindre l'huile une Fresque au-dessus de l'autel, 4 de peindre, par assises marbres, la colle, les deux cots du chur.Dispositions particulires :

1 seront conservs en Blanc mat les anciens Fonds de l'autel peints en blanc.

2 seront peints en blanc verni, toutes les statues, ou acadmies, ces objets imiteront lemarbre.

3 les colonnes seront dores dans tous les parties anciennement dores tels que Bases,chapiteaux, Vignes et Sujets.

4 pour le tabernacle et les gradins, les Fonds seront argents et tous, les bas reliefs,ornements et saillies seront dores.

5 dorer les modillons, rosasses et ornements de la Prise, 6 dorer galement tous les ornements qui dcorent le premier et second corps 7 argenter les deux aigles qui supportent les statue s patronales 8 dorer les ornements et rubans qui entrelacent les Feuillages qui forment l'encadrementdu tableau et argenter ces feuillages, 9 peindre en marbre Blanc le tombeau de l'autel,

10 Nettoyer et vernir le tableau.Toutes ces rparations seront faites ainsi qu'il est dit pour la somme de DOUZE CENTS FRANCS. Si l'ouvrage n'est pas entirement termin au bout de trois mois qui commenceront le 1er Avril 1835, l'ouvrier aurait un quart de perte sur son payement. Si le conseil de Fabrique assembl se plaignait de la qualit, ou de la confection de l'ouvrage, qui doit rassembler pour l'chantillon d'or, lautel de St Pol (cathdrale de St Pol) un expert serait mand pour juger le dit ouvrage et d'aprs son jugement la Fabrique serait indemnise s'il y avait lieu sur la somme de douze cents francs qu'on aurait payer louvrier. Ces dispositions ayant t exposes par Mr De Miollis, le conseil de Fabrique les a approuves, avec les observations suivantes 1 que les aigles qui devaient tre argents, seront dors.

2 que l'ouvrier donnera un chantillon de ses ouvrages argents, dont on a parl plushaut. S'ils conviennent, il les continuera, s'ils dplaisent, il y substituera des dorures. Dans ce dernier cas on l'indemnisera de la diffrence qui existe pour le prix entre feuilles d'or et les feuilles d'argent ainsi que pour les deux aigles qui seront dors au lieu d'tre argents. Mr De Miollis est charg de la surveillance de ces travaux. Sign :

De Miollis , Poncin - desservant de Roscoff , Madelenau ain , Valentin Le Dault.

Bulletin paroissial de Roscoff

n 182 - Avril 1964LE CIMETIERE DU VIL (1833)

En 1830, pour une population d'environ 3,300 habitants, la commune de Roscoff disposait de trois cimetires : un Santec (population de 1.200 hab.), un l'Hospice pour les hospitaliss et le cimetire de l'enclos paroissial. Une dlibration municipale du 31 Mars 1834 signalera que "Les habitans de Kerfissiec et de Keravel' qui avant la rvolution faisaient partie de la paroisse du Minihi (Saint Pol) ont gnralement conserv leurs habitudes religieuses Saint-Pol de Lon et la plupart des cultivateurs aiss s'y font enterrer." Le cimetire de l'Hospice se devine encore dans le petit champ qui se trouve devant la faade de la chapelle Saint Nicolas, de l'autre ct de la route de Saint Pol. Cette route portait dj alors le n 169 et s'appelait : la route royale de 3me classe de Lorient au port de Roscoff. Nous aurons l'occasion d'en reparler.Chapelle St Nicolas gauche, ancien cimetire droite Chapelle et Hospice St Nicolas, vu de l'ancien cimetire

LEXIGUITE DU CIMETIERE DE L'ENCLOS PAROISSIALLe 20 aot 1831, le conseil paroissial, dit de Fabrique, se runit en sance extraordinaire au Presbytre ; c'tait alors la vieille maison de l'actuelle Mairie. La sance tait prside par Monsieur d'Herbais, en prsence de Mr Poncin desservant de Roscoff, Leschamps fils, maire, Valentin Le Dault, trsorier, Madeleneau an et Kermarrec. L'objet en tait le cimetire de l'enclos paroissial. Depuis un grand nombre d'annes on remarquait dans le cimetire, des pierres informes, tellement massives que le fossoyeur rebut la suite de vains efforts pour les dplacer, avait enfin renonc inhumer dans les emplacements qu'elles occupent. Il en est rsult que le Cimetire qui est dj assez petit eu gard la population, s'est il y a quelque temps, trouv tellement insuffisant que l'on fut oblig d'inhumer dans celui de l'Hospice, au grand mcontentement des parents des dcds. Un autre inconvnient s'en est suivi : le dfaut de place a autoris des inhumations dans les alles mmes conduisant l'glise et au point que l'accs en serait invitablement par suite presque interdit aux personnes ges vue faible et marche chancelante. Le conseil, sur ces considrants, dcide l'enlvement de ces grosses pierres non graves dinscriptions; il dtermine les dimensions maxima des pierres tombales, qui devront pouvoir tre dplaces par deux hommes. On dgagera nouveau les alles qui conduisent l'glise. Pour faire face aux frais dentretien du Cimetire le conseil paroissial dcide la majorit seulement, d'augmenter les prix de la location annuelle des Bancs de l'Eglise. Ils seront ports de 8 Fr 10 Fr, de 6 Fr 8 Fr, de 3 Fr 4 Fr ; ceux d'un autre prix seront augments proportionnellement. Nous possdons le mmoire de ce travail de nettoyage du cimetire par Louis Guillou, matre maon : Louis Guillou, matre maon = 12 journes 2 Fr = 24 Pierre Le Roux : 12 journes 1 Fr = 12 Lavis et Bellec, manuvres, 25 journes 1 Fr = 25 42 charretes de sable, pierres pour les alles = 33,30 Total = 94,30 Pour acquit, 12 sept. 1831.

LE PRIX DES CHOSESIl ne nous est pas facile d'apprcier la valeur relle de ces salaires. Cherchons du moins des points de comparaison. le litre de vin se vendait alors 0,30 fr le litre d'eau de vie 0,90 1,00 fr Le fer tait un produit cher. Broudin marchal Ferrant, qui signait une fois "Marchal de France" facturait le fer 0,75fr la livre et rachetait le vieux fer jusqu' 0,25fr la livre.

A dfaut de renseignements sur les prix dans l'alimentation et l'habillement, nous ferons tat d'une dmarche faite au dbut de 1829 auprs de la municipalit par Madame Blas, de la rue des Perles. Cette jeune femme, ne Anne Jeanne Le Bris, avait alors 31 / 32 ans. Elle tait la maman de 5 filles Elisabeth, Anglique, Suzanne, Hortense et Corolis. Plus tard viendront Augustine, Elvire et Joachim, qui ne vivra qu'une semaine. Son mari, Joachim Marie Antoine Blas, tenait un dbit de tabac. A partir de 1830, il aimait se prvaloir du titre Blas de Closneuf. Il sera alors secrtaire de la mairie, gardant naturellement son commerce. En 1835 en le voit signer "Instituteur" (dcs 1846). Madame tait partie Brest comme lve sage femme. Elle demanda un secours la mairie, "sauf le rendre si elle venait quitter la commune". Le conseil en dlibra le 9 Avril 1829. Considrant que cette dame n'a point les facults ncessaires pourvoir sa pension et celle de 5 petits enfants qu'elle laisse ici. Considrant la modicit des ressources de la commune et l'intrt de soutenir une jeune et trs intressante famille et d'avoir une sage-femme Roscoff. Vu l'tat de la caisse au 31mars et ltat satisfaisant du produit de loctroi pendant le dernier trimestre. Le conseil est d'avis : Qu'il soit pay pour la pension de Mme Blas, une somme de 24 fr par mois pendant son sjour Brest comme lve sage-femme et qu'on aide en nature ou acquits de fourniture ses enfants jusqu' concurrence de 300 fr y compris la pension de la Maman En cas de dpart pour aller exercer ailleurs, Mme Blas devra rembourser la totalit des avances elle consenties. Madame Blas exera, Roscoff. Ses honoraires de sage-femme, le traitement de Monsieur Blas comme secrtaire de Mairie, 460 fr par an, les recettes du bureau de tabac, devaient donner la famille Blas une situation trs confortable pour l'poque. Dlibration du 29 mai 1836. En 1832, sa ngligence et son inconduite obligrent le maire rduire son traitement de 60 fr, pour pouvoir ainsi payer une partie des critures faites par dautres. Il est indispensable d'tre au fait des tribulations financires de la commune en ces annes 1830 pour sentir le drame que pouvait tre ldification d'un nouveau cimetire. Nous y reviendrons dans le prochain numro. Retenons aujourd'hui la pauvret du budget municipal. Voici, par exemple, le projet de budget pour 1831 Recette de toutes espces Dpense sollicite Excdent des recettes = 4.304,75 = 3.748,48 = 556,27

La population dans son ensemble tait trs pauvre. Les dlibrations municipales ne cessent de le souligner l'intention du prfet, en vue de l'apitoyer et recommander le sort de la commune la sollicitude paternelle de Monsieur le Prfet qui en connat si bien les besoins (9 Octobre 1829).

Devant tant de pauvret on comprend les rpugnances de la commune s'imposer la charge de crer un nouveau cimetire. Elle en avait pourtant t sollicite par une demande de Monsieur Lahalle tendant faire tablir le lieu de spulture hors-ville". A la presque unanimit le conseil dcida le 20 Mars 1828 qu'on continuerait l'usage de l' ancien cimetire, il serait agrandi du ct du nord si son insuffisance tait reconnue. Le cholra de Novembre 1832 va contraindre la municipalit ouvrir un nouveau cimetire au Vil. Il y eut en 1832, dans la commune, 154 dcs, auxquels on ajoutera 5 transcriptions de dcs sur venus au dehors...

CHOLERA DE 1832 Mesures contre le cholra Voir Cholra Quimper Histoire de la maladie La_moutarde_celtique Novembre, mois noir - miz du Le simple relev qui suit restituera mieux que toutes considrations, l'atmosphre de catastrophe qui s'abattit sur le pays. 1er Novembre 1 mort n - (dcs n 69) 3 Novembre 1 femme 46 ans 5 Novembre 1 femme 77 ans 7 Novembre 1 homme 66 ans 1 femme 77 ans 9 Novembre 1 femme 70 ans 10 Novembre 1 femme 66 ans 11 Novembre 1 femme 17 ans 12 Novembre 2 hommes 42 et 45 ans 13 Novembre

1 homme 45 ans 14 Novembre 4 hommes 39, 7, 38, 82 ans 2 femmes 6 mois et 78 ans 15 Novembre 4 hommes 52, 49, 42, 73 ans 1 femme 46 ans 16 Novembre 1 homme 48 ans 2 femmes 14 mois et 33 ans 17 Novembre 2 hommes 37 et 53 ans 3 femmes 72, 44, 52 ans 18 Novembre 3 hommes 54 ans, 7 mois et 3 mois 4 femmes 41, 44, 36, 59 ans 19 Novembre 1 homme 3 mois 1 femme 53 ans 20 Novembre 2 hommes 63 ans et 7 mois 1 femme 8 ans 21 Novembre 2 hommes 9 mois et 63 ans 4 femmes 16, 60, 23, 54 ans 22 Novembre 2 hommes 46 et 36 ans 2 femmes 22 et 25 ans 23 Novembre 3 hommes 70, 36, 4 ans 4 femmes 66, 20, 32, 48 ans 24 Novembre 1 femme 74 ans 25 Novembre 1 homme 52 ans

3 femmes 30, 51, 38 ans 26 Novembre 2 hommes 6 mois et 70 ans 1 femme 12 ans 28 Nov. 1 femme 8 mois 29 Novembre 3 hommes - 30 ans, 18 mois, 40 ans, Edward MAY, patron dun bateau anglais, 18 mois 1 femmes - 42 ans 30 Nov. 1 mort n 1 homme 17 ans 2 femmes 41 et 26 ans Du 1er au 6 Dcembre, il y aura encore 2 hommes 42, 28 ans 7 femmes - 66, 38, 26, 74, 3, 44, 71 ans. Il semble ds lors que l' pidmie ait fini ses ravages; le 1er dcs qui suit est celui d'un mort-n, le 14 Dcembre; il porte le n 155 Ainsi du 1er Novembre au 6 Dcembre, il y eut. dans la commune 86 dcs : 38 hommes 46 femmes 2 morts ns). Le Tlgramme du 20 Fvrier 1964 signale, d'aprs les mmoires indits de F. De Miollis, quon envoya de Brest deux mdecins de Marine, MM.Pottel et Arnous. Les malades qu'ils purent soigner temps furent guris, tandis qu' Carantec, Henvic et Taul, les cholriques soigns par un vieux mdecin de Morlaix, succombaient en quelques jours."

Bulletin paroissial de Roscoff

n 183 Mai 1964LE CIMETIERE DU VIL (1833)La Municipalit, dans sa sance du 8 Avril 1833, dcida l'ouverture, dater du 10 Avril suivant, du cimetire du Vil. Elle labora, au cours de cette sance, un rglement du cimetire dont les paragraphes relatifs aux concessions dplurent l'autorit de tutelle. Ce ne sera que le 18 Juillet 1836 qu'une ordonnance de Louis Philippe, roi des Franais, autorisera les concessions aux conditions exprimes dans la dlibration du conseil municipal du 13 Mars 1836. Dans un numro venir nous reviendrons sur les soucis que donna la municipalit l'rection de ce cimetire. Nous ouvrirons d'abord nos pages monsieur le desservant. Les lacunes de son journal nous obligeront entreprendre des recherches assez longues sur la Croix du cimetire.

LE JOURNAL D'UN DESSERVANTMonsieur Franois Poncin, desservant, tait arriv Roscoff vers le 20 Mars 1815. Il devait rester la tte de la paroisse jusqu'en Juin 1841. Il tait n Locmlar-Sizun le 12 Avril 1768. Il avait succd monsieur Yves Constantin Picrel. Celui-ci avait t "Cur de Roscoff" avant la Rvolution; il y fut nomm nouveau en 1809. Il semble bien mortifi de n'tre plus cur, mais "humble desservant de Roscoff" C'est trs drle de suivre de 1809 Mars 1815, date de sa mort, les variations de sa signature au bas des actes de baptmes. Jusque vers Juin 1812 il signe toujours, Y. Constantin Picrel, Desservant, ancien cur de Roscoff, ou cur desservant. Certaines fois, aprs 1812, on rencontre aussi : cur desservant, ancien recteur. Il est regrettable qu'il ne ft pas chanoine honoraire. Pour le supplment des crmonies du baptme d'Hortense, Franoise, fille du Sieur Pierre Nicolas Lahalle, capitaine de Frgate, le 27 Mai 1813, il et sign : "Y. Constantin Picrel, ancien Recteur, cur desservant de Roscoff, chanoine honoraire de Quimper et de Lon c'et t superbe ! A partir du mois d'Aot 1813, il semble peu prs rconcili avec son titre de "desservant". Dsormais,, jusqu' sa mort, lorsqu'il ne ngligera pas de signer, il ne fera gnralement tat que de ce titre : Picrel, Desservant ou Dess. ou Dt. Il est des gens qui ont la digestion trs lente. Les Statuts actuels du diocse portent l'article 91 que le cur (recteur) devra veiller relater dans le Journal historique de la paroisse les faits d'une certaine importance pour l'histoire locale." Ce n'est que depuis Monsieur Morvan, recteur de 1868 1915, que le recteur tient une chronique des vnements paroissiaux "d'une certaine importance". Monsieur Poncin ne nous a pas laiss de journal: il n'en a pas tenu probablement. Toujours est-il qu'il a cru devoir glisser l o l'on ne s'attendrait gure les trouver des notices auxquelles certainement monsieur le Desservant attachait de l'importance. Sauf oubli de notre part il n'y en a que 5; elles concernent quatre vnements entre 1815 et 1841. On les rencontre dans les registres communs aux baptmes et aux mariages. Qu'y viennent-elles faire ? trange journal d'un desservant ! Franois Pascal Guguen fut baptis le 7 Avril 1833 et Julien Madelenau, le 12 Avril 1833. On baptisait en gnral dans les 24 heures qui suivaient la naissance. Entre ces deux actes de baptme se lit cette note trs administrative : Le 10 Avril 1833 le soussign a bni un cimetire au Vil par autorisation par crit, de Monseigneur" de Poulpiquet de Bresca(n)vel, vque de ce diocse.

Poncin, Desservant de Roscoff. Mais voici qui est inespr. Au-dessus d'un parterre de petites filles distingues non dpar par la prsence d'un garon au prnom plus modeste, dominant le piaillement de ces nouveaux enfants de Dieu s'lve un chant de triomphe. Josphe Suzanne Derrien fut baptise le 2 Juillet 1834, Sbastienne Anglique Le Gad, le 3 Juillet, Jean-Louis Qumner, de Poul ar Foll, le 10 Juillet. Emerentienne Olive Kerdud le 14 Juillet, Victoire Marie Octavie Tirhard, le 17 Juillet.

Entre Sbastienne et Jean Louis, on croit entendre monter comme un cho encore enthousiaste d'une grande et mmorable crmonie.

DA PEIZ HON-TADOU KOZ

CROIXLe jour de l'Ascention 1834 une belle croix a t plante dans le nouveau cimetire de cette paroisse. Une population immense des paroisses voisines s'taient rendues pour la crmonie qui a eu lieu dans le plus grand recueillement. Toutes les autorits ont rivalis de zle dans cette pieuse circonstance et chacun a donn des preuves non quivoques des sentiments de pit qui animent les Bas-Bretons et les attachent pour, toujours la foi de leurs pres.

Poncin Desservant - Nicolas vicaire Jean Deschamps maire.Les trois noms sont de l'criture du desservant. Monsieur Poncin a tenu rparer un oubli, grave, son sens. Le Dimanche de Quasimodo 1834 tant, nous le verrons le 6 Avril, le 5me Dimanche aprs Pques fut clbr le 4 Mai. LAscension, qui se fte le jeudi suivant, arriva donc le 8 Mai en 1834 - Monsieur le desservant tait en retard de 3 mois. Il faut arriver au 1er Fvrier 1839, aprs le .baptme de Louis Marie Ropars, pour trouver le 3me document gliss par monsieur le Desservant dans les registres :

NOTA - Les plantations de l'hospice et des deux cimetires faites par Mr Lesquin, maire, le 1erFvrier 1840. " Les comptes de la Mairie notent, en fait, une dpense de 100 f ralise en 1840 pour "Plantations des cimetires". Ainsi monsieur le Desservant nous apporte une prcision, Mais dfions-nous de la, mmoire de notre septuagnaire. Pourquoi place-t-il au 1er Fvrier 1839 un vnement qu'il date lui-mme du 1er Fvrier 1840 ? Pourquoi d'ailleurs ces plantations au milieu des baptmes et des mariages ? Nous avions raison de nous dfier, car au bas d'une page, aprs le baptme de Paul Marie Huelvan Le 21 Mai 1840, nous lisons :

N- Les deux cimetires ont t plants le 15 Avril 1840 par Mr Le Squin, Maire, la Cour de

l'hpital et le Champ y attenant ont t, plants en mme temps par le mme. " Allez vous y retrouver ! Les horticulteurs nous diront de ces deux dates celle qui parat la plus vraisemblable. Saluons, en tout cas, en passant nos ormes centenaires. Notre dpouillement des registres sachve. Au bas d'une page encore, faisant suite au baptme d'Anne Franoise, fille de Henry Sit et Thrse Chapalain, du Raz, le 20 Aot 1839, se lit cette notice :

NOTA - Les deux confessionnaux faits par Pondaven de St Pol ont t placs le 16 Juillet 1839.Ils coutent 400 francs. " Monsieur le desservant se trompe. La sance du conseil de Fabrique du 23 Fvrier 1840 dcida "qu'il serait confectionn pour le 1er Juillet mil huit cent quarante, deux confessionnaux neufs avec ornements en bois de sapin par Michel Pondaven, menuisier St Pol, pour le prix de quatre cents francs. Et il en fut ainsi d'aprs les comptes. Ce sont les deux confessionnaux du bas de l'glise, trange journal du desservant- !

LA CROIXMonsieur Valentin Le Dault, trsorier de la Fabrique depuis le 18 Avril 1830, tait un homme mticuleux comme il se doit, pour un Percepteur dont les compter et la caisse sont strictement contrls; Il tait, en effet, Percepteur receveur de l'arrondissement de Perception de Roscoff, qui groupait les communes de Roscoff, de lle de Batz, de Plougoulm, de Sibiril et l'Hospice de Roscoff. Ses comptes avec les Caisses de leurs "pices justificatives" (factures acquittes) nous fournissent, des renseignements de valeur sur l'rection de cette croix, qui fut l'une des grandes joies de son Desservant au cours de son ministre de 26 ans. Le calvaire actuel du cimetire, en granit de kersanton a t rig sur les soubassements de l'ancien; il fut bni le Dimanche 4 Fvrier 1951, aprs les Vpres qui obturrent les crmonies du jubil. Beaucoup d'entre nous ont connu l'ancien crucifix et sans doute plusieurs juste titre, regrettentils la disparition de ce vnrable calvaire au Christ immense, en bois de chtaignier; la Croix en tait dlabre. Dsormais il se dresse au fond de l'Eglise : la croix et son socle, qui est provisoire, datent de la mission de 1857. Ce grand Christ, dans un tat excellent de, conservation, est-il le premier crucifix du Cimetire du Vil ?' Nous allons essayer d'en juger sur pices comptables. Le cahier brouillard de Mr Blaisot qu'utilisa sa suite, Monsieur Le Dault, porte au 20 Mars 1829

Ancienne croix du cimetire du Vil Actuellement, elle se trouve dans l'glise de Croas Batz Roscoff

" A Mr le Recteur pour le Crucifix devant servir au Calvaire - 120 fr. Quel dommage, pour la rdaction de notre chronique, que la pice justificatives fasse dfaut ! Alors que les factures sont au complet pour 1827 et 1829 1835, pour l'anne comptable 1828 (du 31 Mars 1828 au 31 Mars 1829), les factures manquent peu prs toutes. Ainsi, Monsieur Poncin donne quittance au trsorier d'une somme de 1.953 fr 7 centimes "pour frais du culte", sans fournir le moindre dtail. S'agit-il de l'achat d'un crucifix, ou de dpenses pour un crucifix dj, existant dans la paroisse. Et s'il s'agit d'un crucifix neuf de quel atelier vient-il ? Autant de questions qu'une facture et tranches et auxquelles il est difficile dsormais d'apporter une rponse sre. Essayons cependant de fournir des lments de solution. En 1829, la population, nous l'avons vu, ne songeait pas encore abandonner le cimetire de l'glise. Certainement, ds les origines, ce cimetire eut son calvaire de granit, probablement modeste comme celui de Rosko-Goz, son ancien; Partout en Bretagne, en effet, le champ des morts tait domin par une Croix ou un crucifix de pierre ou un calvaire imposant aux personnages plus ou moins nombreux. Et c'est du socle de cette croix que l'on publiait les annonces civiles, "sur la Croix" comme l'on- disait. Mais ce calvaire dont parle monsieur Blaisot dsigne-t-il la Croix du cimetire ? Si, en 1829, le cimetire avait sa croix en pierre, vraisemblablement nous la possderions encore. On peut donc penser qu' cette date le cimetire n'avait plus de Croix. Il serait pourtant prmatur de conclure que le Crucifix de Monsieur Poncin ait t destin au cimetire de l'Eglise. Il n'est point prouv, en effet, que le terme "calvaire" ft alors consacr la

Croix du cimetire. Il est mme certain que nos factures, propos de. ces croix extrieures, les dsignent du nom de "Croix." Le "Calvaire" pourrait bien tre la Croix de l'Eglise, face la -chaire ou au fond de l' glise. Un bref mmoire, acquitt le 10 Janvier 1831 nous parle du transport d'une Croix trs lourde.

Mmoire de Jean Baptiste KerHerv, menuisier.Pour transport de la Croix du magasin l'Eglise, Monsieur Le Dault, trsorier :

Payer 7 hommes chacun 5 sous - 1,75 Louis Guillou pour palan et Lui, 15 sous - 1,75 f Total = Eau de vie - 0 f 90 Total = 4,40 fIl fallait s'y attendre. Voil bien longtemps qu'on a soif Roscoff ! Cette Croix trs lourde qui rclame pour son transport beaucoup de bras fut dresse dans l'glise et fixe une certaine hauteur par l'emploi d'un palan. O ? Face a la chaire sans doute comme c'tait la coutume, bien que l'emplacement, un pilier, soit peu favorable. C'tait donc "le Calvaire ". 3 f 50 Une autre main, d'une criture ocre, en tous petits caractres a ajout :

DESCENTE DE LA CROIXDans le prochain numro nous traiterons d'une autre Croix, dont les comptes font tat en Avril 1833 juste l'poque de la bndiction du cimetire du Vil. Pour ne pas trop nous garer, suivons notre grande Croix. En Aot 1833, le 11 Aot, Monsieur Le Dault note dans le cahier brouillard -: 11 Aot 1835 - Pour descendre la Croix 4 f 75 Ce renseignement prcis l'poque o fut paye la facture suivante, non date

Mmoire de Louis Guillou (maon) et Jean Baptiste KerHerv.Pour monter et descendre la Croix l'Eglise. Pour Mr le Trsorier de l'Eglise : savoir : Louis Guillou 2,00 f KerHerv et Petel chacun une demi-journe 2,00 f

Deux journaliers chacun un quart 0,75 f Total = 4,15 fLouis Guillou est pay deux fois plus que le patron menuisier. Son palan doit y tre pour 1,00 f comme pour l'installation de cette Croix le 10 Janvier 1831. La Grande crmonie de l'Ascension 1834 se prpare. C'est ce Crucifix que l'on a dcid ddifier au cimetire. Quelques jours plus tard, le 8 Septembre 1833, Jean Baptiste KerHerv, promu "forgeron" pour la circonstance sans doute facture 2,70 f deux chevilles de fer pour la Croix, pesant 4 livres 2.

C'est manifestement la Croix prcdente qui attend, descendue, d'tre plante au cimetire. On ne voit pas d'autre emploi nos deux chevilles de fer que de fixer solidement le dos du Christ la Croix. Cette prcaution indispensable pour un crucifix destin affronter le vent incessant et rongeur de Roscoff, n'tait pas ncessaire pour un Crucifix d'intrieur. Que l'on se reporte au Crucifix du fond de l'Eglise.

Bulletin paroissial de Roscoff

n 184 - Juin 1964Le cimetire du VilDERNIERS PREPARATIFS

Au dbut de 1834 on commence se remuer. Le dossier des "pices justificatives" pour les comptes de 1834 contient une liasse copieuse, la liasse n 11, comprenant 12 pices sous la rubrique "CROIX DU CIMETIERE - DEPENSES". Quelques factures n'ont aucun rapport avec cette croix. Nous en tirerons les documents qui paraissent utiles notre propos. D'abord sur papier au timbre royal 35c., la pice authentique d'une convention passe entre Mr Le Dault et Louis Guillou et rdige par le trsorier " Entre nous, Soussigns Vtin Le Dault trsorier de la fabrique de Roscoff et Louis Guillou, matre maon, est convenu ce qui suit : que moi Trsorier m'oblige fournir les pierres de taille rendues au cimetire de Roscoff pour tablir un pied d'estat (pidestal) pour la Croix qui doit tre place au dit cimetire, lequel pied d'estat aura douze pieds la premire marche en quarr (389 cm) sur treize pouces de largeur (34 cm) sur sept huit pouces de hauteur (21 cm). La deuxime marche neuf pieds dix pouces (321 cm) sur la mme hauteur et largeur. La troisime marche aura sept pieds huit pouces (253 cm) mme hauteur. Et que la base du pied d'estat tabli sur cette troisime marche aura les dimentions convenables pour le-dit pied d'estat qui aura quatre ou cinq pieds de haut (entre 1,30m et 1,60m), dans l'ordre Corintien, que le jour de Casimodo six Avril prochain, le tout tant termin, je paierai au dit sieur Louis Guillou la somme de cent cinquante francs.

Que, moi, Louis Guillou m'oblige remplir exacte ment les conditions ci-dessus, fournir la chaux et ce qui pourra tre ncessaire pour consolider le dit pied d' estat dont est cas moyen en la somme de cent cinquante francs qui me sera compte aussitt que j'aurai, aprs la Croix plante, bti le pied d'etat sur la 3me marche, ce que je m'oblige terminer de suite. Ainsi fait et convenu entre nous et de bonne foi Roscoff le 1er Mars 1834. Sign : Vin Le Dault - Louis Guillou. A la suite de cette convention Louis Guillou a donn reu de sa propre main : " Je reconnais avoir reu la somme de cent sinquante francs pour le ditte march de monsieur le trsorier de Lesglisse de Roscoff se jour 6 avril 1834. Pour acquit : L. Guillou. La Croix tant donc plante pour ce jour et son pidestal (au sens propre) maonn autour. Actuellement la 1re marche est totalement enfouie dans le sable et la 2me aussi est trs largement ensable. La troisime, bien dgage, conduit une plateforme carre de 253cm de ct. Pour soutenir le calvaire de 1951 il a fallu largir un peu cette plate forme l'est et l'ouest en utilisant semble t-il, deux pierres de la corniche du pidestal. Do venaient les pierres de taille ; elles ne furent pas achetes, nous en aurions eu la facture dans notre liasse n 11. Elles provenaient de la chapelle en ruines de St Sbastien et assez vraisemblablement, d'un soubassement de Croix du cimetire des pestifrs (St Sbastien sera l'objet de notre prochaine tude). Autour de l' anne 1833 ces ruines taient, une pomme de discorde entre la Fabrique et monsieur Lahalle. Chacun se prtendait propritaire de ces pierres, De guerre lasse, la Fabrique retira ses prtentions. Alors, beau joueur, Monsieur Lahalle fit don l'Eglise de ces matriaux, par la lettre suivante : Mon cher monsieur Poncin, Maintenant que le conseil de Fabrique, ne me conteste plus mes droits sur les matriaux de St Sbastien, je vous prie de les accepter pour l'Eglise de Roscoff et, de croire aux sentiments inviolables de votre tout dvou - Henry Lahalle Roscoff le 16 Aot 1833. " Devenu percepteur de Roscoff en 1836, il accepta le 8 Dcembre 1836 de succder aussi Mr Le Dault dans la charge de trsorier de la Fabrique. Que se serait-il pass si le litige de St Sbastien s'tait lev sous s son mandat ? Le transport des pour le soubassement de la Croix fut effectu par Franois Moncus, d'aprs une facture non date de Louis Guillou. '' Pour transport des pierre de taille de St Sbastien aux Simitier 6 Voiture transporte par Franois Moncus 9 francs (de l'criture du trsorier). Louis Guillou La facture de Jean Broudin, marchal, nous relevons, concernant " Le Calvaire " . Fournis 18 crampes pour solider les pierres et un cercle autour de la Bote pour recevoir la croix psant toutes ensembles 70 livres 1/2 50 centimes : 35 fr 25 c Idem 31 livres de plomb pour saisir les dites crampes Idem 10 livres de charbon pour fondre le plomb : 1 fr : 9 fr 30 c.

Le reste de la . facture concerne le presbytre. " Pour acquit de la dit somme, Roscoff le 20 Avril 1834 - Jean Broudin, marchal de France.

Une petite fantaisie !

LA BENEDICTIONLa bndiction solennelle de la Croix eut lieu le 8 mai, jour de l'Ascension, nous l'avons dit. La Croix tait rutilante de peinture et d'or ; Monsieur Saluden reut ce jour-l 90 francs pour un travail. Il en donna reu sur une feuille de papier timbr 35 centimes : " Je reconnais avoir reu de Monsieur Le Dault la somme de quatre vingt dix francs pour avoir peint et dor la croix du Simitiaire neuf. Roscoff le 8 mai 1834 - pour acquit - Saluden jeune peintre. En l'absence de toute description, on put assurer que le linge du Christ tait dor, de mme aussi les boules (pommes) qui prolongeaient les trois extrmits de la Croix. Pour les peintures ne cherchons pas les imaginer. On peut trouver le prix trs lev; les ingrdients cotaient cher; combien de couches donna-t'on ? Sans doute 3. N'ayant jamais assist une crmonie de ce genre je ne me reprsente pas bien l'usage qui fut fait d'un rouleau de ruban de soie command, apparemment,, pour la bndiction de la croix. Cette facture du 12 may 1834 est dans notre liasse; c'est un duplicata : " Doit Madame le Dault Rouvier de Roscoff pour vente et livraison elle faites des marchandises ci pres dtailles, savoir : 1834 - 12 may Cent une aunes ruban de soie 30 centimes l'aune ci - f. 30,30 Le port de Brest f. 0,30 Total - f. 30,60 L'aune de Paris mesurait 1,188 mtre. Notre ruban dveloppait 120 mtres. La Croix en fut sans doute pavoise.

APRES LA BENEDICTION DE LA CROIXOn pourrait croire le Calvaire gr par ses peintures pour une longue traverse. Il lui manquait cependant pour l'inauguration ce coffre que la pit ancienne aimait joindre aux statues vnres : un tronc. La Fabrique y songeait; elle ne craignit pas d'enlaidir le pidestal en fixant contre lui un grand coffre reposant sur la plate-forme et qui devait faire office de tronc, Le travail fut confi in Jean-Baptiste K/herv ( cette poque on abrgeait "Ker" en "Kl", ainsi Klbiriou). Le meuble fut excut en chne; le dessus tait inclin et pouvait servir d'appui aux personnes qui s'agenouillaient sur la pierre. Tronc et prie-Dieu la fois ou, comme l'crit Jn Bte, "Tronc et botte".

Nous ferons grce, pour une fois, du mmoire de K/herv, qui fut rgl le 21 Juillet 1834 au prix de 58 francs. Pour acquit, Roscoff le 28 may 1834 - Rouvier. Notre marchal de France, redevenu plus modestement Jean Moudin, se fait payer 4 fr 80, le 5 Octobre 1834 la "fourniture de quatre crampes pour le tronc de la Croix et quatre pat(t)es-fiches plus une entre pour la srure." Lorsque Saluden jeune, peintre, donn acquit le 17 Janvier 1835 d'une somme de 21 fr, il prcise : "Peint en marbre le pied-estal de la Croix.. 6 fr, il devait s'agir de la bottetronc Il serait injuste de mesurer la dvotion des chrtiens sur les sommes qui sont recueillies dans les divers troncs, autrefois, comme aujourd'hui. Les comptes de 1841 portent en recette : Tronc du cimetire depuis la fondation - 31,63 fr (sept ans). Le relev suivant fut fait en 1846 et se montait 25 fr 18, le 3me relev en 1847 - le montant : 1,70 fr Le quatrime relev eut lieu en 1849; la somme 40 fr 65, exceptionnellement leve, laisse entrevoir qu'il s'est pass quelque chose d'important en 1848-1849. Le nombre des dcs est moyen en ces annes : il ny eut donc pas d'pidmie grave; Roscoff en connatra une autre en 1867 (119 dcs centre 91 en 1868 et 93 en 1869 ). En 1870 il y aura 131 dcs; linterprtation m'chappe; peut-tre encore le cholra. a premire fois que le tronc du cimetire est signal dans les comptes en recette, c'est en 1836, deux ans aprs la bndiction. Tronc du cimetire, pour les abeilles... 2 f 52 Il semble bien que ce soit un essaim d'abeilles, en crise de logement, qui s'est engouffr par la petit trou des sous dans la "botte", Elles ne manquaient pas de got les petites btes : les fleurs des dunes s'panouissaient en paix en ce champ des morts qui pouvait hberger plus de 400 dpouilles et n'en devait alors contenir qu'une cinquantaine. Les bestioles cependant furent bien imprudentes de narguer de faon si piquante la dvotion des Roscovites. Nos anciens taient sans doute plus austres que nous, mais tout autant que nous dvors de passions. Ils ne se sentirent pourtant aucune envie de s'agenouiller contre ce prie-Dieu bourdonnant. L'essaim trouva preneur 2 f 52. Le miel tait trs apprci cette poque; le sucre tait une denre encore rare. Le Christ, en chtaignier, a merveilleusement rsist aux intempries ; la Croix, en chne, elle, implante dans la maonnerie pourrissait dans la pierre. Il fallut la raccourcir ; monsieur Franois Allain se souvient d'y avoir procd avec son oncle. On et pu restaurer, on prfra mettre le Crucifix la retraite; sans doute avait-on pour cela des raisons. En 1951 il fut remplac, nous l'avons vu, par un calvaire en granit. La pierre, dit-on, convient seule en Bretagne pour cet office. La mission de 1957 sortit notre Crucifix du dbarras de Sainte Brigitte. A cette occasion, Monsieur Guyader lui confectionna la Croix et le socle actuels. Il put ainsi chaque anne depuis, participer aux offices du Vendredi Saint. Depuis 1963, il a retrouv son glise laquelle il tait primitivement destin. Mais non plus dsormais face la chaire; le petit crucifix lui et rendu sans grand dommage son ancienne place. Il n'en a pas t question. Au fond de l'glise, contre le mur blanc laiss

libre par les albtres, notre cher Crucifix suscite la contemplation et la prire incomparablement mieux que les plus beaux chefs d'uvre perdus dans l'ombre face aux chaires de nos glises. Depuis 1963... jusqu'au jour o un nouveau desservant.....

UNE COMMUNE PAUVREIl faudra qu'un jour, nous y revenions longuement sous le titre : UN SIECLE DE DESARROI FINANCIER, LA COMMUNE DE ROSCOFF AU XIXme SIECLE. Aujourd'hui, pour mettre un point final nos recherches sur le cimetire du Vil, retenonsen seulement ce qui a trait aux dpenses imposes par l'dification de ce cimetire. Le budget de 1833 prvoyait comme recettes ordinaire 2.630,60 fr, provenant pour la presque totalit des droits d'octroi; ceux-ci taient surtout aliments par la contrebande d'eau de, vie vers l'Angleterre (ou smoglage). C'tait peu, et voici que la construction des murs et l'amnagement du terrain exigeaient la lourde dpense de 2.250 fr. On emprunta sur place. La municipalit se runit le 8 Avril 1833 pour tablir le rglement du cimetire. On avait prvu 404 emplacements auxquels s'ajoutait la parcelle rserve aux enfants de 7 ans et en-dessous. Le grand souci des diles fut d'inciter les familles aises prendre des concessions. L'article 6 le dclare sans vergogne : Art. 6 - Un des avantages que doit retirer la commune de ces concessions tant de pouvoir couvrir une partie des frais ddification du cimetire et de raliser en consquence immdiatement une somme quelconque, il doit tre fait une diffrence dans les prix en faveur des concessionnaires qui se prsenteront sous une poque donne. " concessions perptuit : 60 fr jusqu'au 1er Juillet (120 fr, aprs) pour 100 ans : 40 fr jusqu'au 1er Juillet (80 fr aprs) pour 50 ans : 25 fr jusqu'au 1er juillet (25 fr aprs)

Le rglement ne plut pas l'administration de tutelle. Le prfet reprochait au rglement son systme des concessions et au cimetire son exigut (depuis 1833 il a t dj agrandi deux fois). Le projet de rglement de 1834 et celui de 1835, leur tour, furent rejets par le Prfet. Le rglement labor le 13 Mars 1836 eut l'heur de plaire enfin, aux tuteurs. Louis Philippe, roi des Franais, par une ordonnance du 18 Juillet 1836, expdie de son palais de Neuilly, autorisa les concessions au cimetire de Roscoff aux conditions de la dlibration municipale du 13 Mars 1836 : Concessions perptuelles - 300 fr Concessions temporaires (15 50 ans) - 3 fr par an. Un quart sera prlev sur ces prix "pour droit des pauvres." Les Pauvres gens ! Un gouvernement qui s'encombre trois ans d'une bagatelle ! Une municipalit sans le sou, qui depuis trois ans (immdiatement !), attend une somme quelconque peur amorcer le remboursement dun emprunt ncessaire ! Elle ne pensait pas si bien dire. La somme fut bien quelconque : 135 fr en 18357 (1re fois en compte) 35 fr 75 en 1840 (2me fois en compte) aucune concession en 1841, 1842, 1843. Les braves gens n'en dormaient pas moins bien en paix sous leur dalle de pierre grave de noms inconnus et achete d'occasion, leur nom propre, mal orthographi sans doute, peint sur une croix de bois. Ainsi nous faut-il nous reprsenter les tombes de nos arriregrands-parents une croix de bois plus ou moins grande qu'il est d'usage de placer au bout de la pierre." (dlibration du 31 mars 1834).

Requiescant in pace !

Bulletin paroissial de Roscoff

n 185 Juillet / Aot 1964 ENCORE UNE CROIX DE CIMETIEREQuelques jours aprs la Bndiction du cimetire du Vil, le 19 Avril 1833, Jn Bte h/lierv reut 29,75 francs pour un travail dont il fournit le mmoire suivant " Mmoire de Jn Bte K/herv, menuisier - Pour fourniture d'une croix au cimetire de Roscoff Pour Mr Le Dault, tresorrier de l'glise, savoir : Peinture huile et ocre - 4 f 55 Un Bordage de 16 pieds pour la Croix 25c - 4 f 00 (Le pied mesurait 324 millimtres) Pour soc, bas de la Croix 16 pieds de feuille - 1 f 70 Pointes, une demie-livre - 0 f 40 Rparation du Christe, faon de la Croix et application des peintures - 15 f 00 5 pieds de chevrons pour placer la Croix, 2 sous - 0 f 50 Un quart de jour - 0 f 50 Transport de la pierre de la croix 12 hommes - 2 f 60 Fourniture de chaux, faon du bas de la Croix - 0 f 50 TOTAL ...- 29 f 75 Douze hommes ensemble ne pouvaient pas ne pas avoir soif, eussent-ils travaill ou non. Je sou