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Histoire — Thème 2 : Sociétés, Église et pouvoir politique dans l’Occident féodal (Xe-XVe siècle) Chapitre 1 : L’ordre seigneurial : la domination des campagnes

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Histoire — Thème 2 : Sociétés, Église et pouvoir politique dans

l’Occident féodal (Xe-XVe siècle)

Chapitre 1 : L’ordre seigneurial : la domination des

campagnes

Doc. 2 : Ceux qui prient : les clercs

Un des premiers abbés, Benoît de Nursie, fondateur de l'ordre des Bénédictins. Ici il remet à ses disciples les règles de vie de l'ordre (les moines vivent en commuanauté et selon des règles particulières).

Un moine copiste. Enluminure tirée du manuscrit «.Miracles de Notre Dame.», 1455.

Le village de Pamiers s’est construit autour de l’église paroissiale (église principale où se déroule la messe).

Les clercs (d’où le terme de clergé) encadrent les fidèles (appelés laïcs) et prient pour leur salut ; dans les campagnes, ce sont surtout des prêtres (et des curés) et des moines (et des abbés). Ils sont aussi souvent impliqués dans de nombreuses autres charges, comme l’enseignement ou l’assistance aux pauvres et aux malades.

I/ La société féodale (Xe-XVe siècle)=> Quels sont les liens qui existent entre les hommes dans les campagnes ?

Doc. 1 : Une société, trois ordres

« La société est partagée en trois ordres : certains prient, d’autres combattent et d’autres travaillent.

Ces trois ordres vivent ensemble et ne souffriraient pas une séparation. Les services de l’un permettent les services des deux autres.

Chacun, tour à tour, prête son appui à tous.  »

L’évêque de Laon, Aldaberon, poème au roi Robert, XIe siècle

Doc. 3 : Ceux qui combattent : les seigneurs et les chevaliers

Le chevalier protège ceux qui ne peuvent se défendre

(miniature du XVe siècle).

L’hommage et la remise du fief

Le seigneur, assis, reçoit l’hommage de son vassal en lui tenant les mains et devant un témoin : il devient son homme, d’où le terme d’hommage.

En échange des services dus (aide à la guerre, etc.), le vassal reçoit des terres (qui sont appelées un fief) de son suzerain.

Doc. 3 : Ceux qui combattent : les seigneurs et les chevaliers (suite)

Doc. 4 : Ceux qui travaillent : les paysans

Des paysans travaillent dans les champs.

Miniatures tirées des Très Riches Heures du duc de Berry, XVe siècle

Q : Rédigez un paragraphe permettant de répondre à la problématique.

Vous devrez utiliser les mots suivants : société, ordres, seigneurs, clercs, Église, paysans, prier, combattre, travailler, suzerain, vassal, fief, hommage

II/ La seigneurie=> Comment s’organise les relations entre le seigneur et ses paysans ?

Doc. 1 : La seigneurie de Wismes

Une seigneurie est composée d’une réserve et de tenures.

Les communaux sont les terres du seigneur laissés aux paysans pour y faire paître leurs bêtes ; les bois servent à fournir du gibier lors des chasses du seigneur, mais aussi d’appoint pour les paysans (comme les glands, pour nourrir les cochons).

Un village possède toujours une église, entourée du cimetière.

Au cœur de la seigneurie, le château symbolise le pouvoir politique et militaire du seigneur. Le gibet symbolise le pouvoir judiciaire.

Plan du XIVe siècle.

Doc. 2 : Les pouvoirs du seigneur

« [Dans sa seigneurie,] le seigneur détient le pouvoir de commandement (droit de ban) sur la population. Il possède un pouvoir militaire (il assure la défense du territoire et peut imposer des corvées pour entretenir les fortifications), un pouvoir de justice (il juge les paysans et peut les condamner à la pendaison) et le pouvoir de lever des redevances. Le seigneur peut construire des installations collectives et obliger le paysan à les utiliser contre des redevances. Le seigneur est le propriétaire de toutes les terres. Les paysans installés sur des tenures sont ses locataires. Il a le devoir de les protéger. »

D’après Bruno Dumézil, La Société médiévale en Occident, Ellipses, 2006

La réserve (toujours au singulier) est l’ensemble des terres que le seigneur garde pour lui, et qu’il fait cultiver par ses paysans au titre des corvées, ou par des ouvriers payés par les redevances payées par ses paysans.

Les tenures (au pluriel) sont les terres qui appartiennent, mais qu’il loue aux paysans en échange des corvées, de redevances ou d’un loyer.

Doc. 3 : Les paysans travaillent sur les terres de la seigneurie

Un agent seigneurial surveille le travail des ouvriers agricoles (Psautier de la reine Marie, début du XIVe siècle)

Calendrier de Pierre Grescens, Ruralium commodorium opus, vers 1306

Janvier : l’extraction de l’argile sous la neige. Février : l’épandage de la fumure animale. Mars : La taille de la vigne. Avril : La tonte des moutons. Mai : La chasse au faucon (réservée au seigneur). Juin : La fenaison. Juillet : La moisson. Septembre : Les semailles. Octobre : Le foulage du raisin. Novembre : La glandée. Décembre : L’égorgement du cochon.

Doc. 5 : Les paysans travaillent la terre toute l’année

Doc. 4 : Les paysans utilisent les infrastructures de la seigneurie

Des femmes cuisent le pain dans le four du seigneur contre une redevance. Miniature tirée de Tacuinum sanitatis, 1445-1451 ==>

Doc. 6 : Les conditions de vie des paysans

« L’ÉLÈVE : Les uns sont laboureurs, d’autres bergers, pêcheurs, certains marchands ou cordonniers, sauniers [Ils salent la viande et les poissons pour la conservation], meuniers ou cuisiniers.

LE MAITRE : Peux-tu me dire, laboureur, comment tu travailles ?

LE LABOUREUR : Maître, je dois travailler très dur. Je me lève à l’aube pour conduire les bœufs dans les champs et les atteler à la charrue. Et même en plein cœur de l’hiver, je n’oserais pas rester à la maison, par peur de mon seigneur. [...] Je dois accomplir un si difficile travail, car je ne suis pas un homme libre.

LE MAITRE : Dis-nous, bouvier, quel travail fais-tu?

LE BOUVIER : Lorsque le laboureur a fini de labourer, j’emmène les bœufs à la pâture et les garde contre les voleurs jusqu’au coucher du soleil, puis je les ramène au laboureur, rassasiés et abreuvés. »

Aelfric d’Eynsham, Colloques, fin du Xe siècle.

Doc. 7 : Une charte de franchise

« Arnoud, abbé, et tout le couvent de Ferrières, affranchissent et libèrent à perpétuité de [toute servitude] tous leurs hommes de corps [les serfs], tant mâles que femmes, qui habitent actuellement dans la paroisse Saint-Éloi et dans toute la banlieue de Ferrières [...]. En récompense de cet affranchissement chaque maison possédant un foyer devra annuellement à l’église 5 sous de cens [...]. »

Charte de Ferrières-en-Gâtinais, 1185

Doc. 8 : Une révolte paysanne

Chroniques de Jean Froissart, XVe siècle, BNF, Paris

Doc. 9 : Les grands défrichements et la mise en valeur de nouvelles terres

Calendrier de Pierre Grescens, Ruralium commodorium opus, vers 1306

« Moi Wichmann [...] archevêque de la sainte église de Magdebourg, attentif aux intérêts de l’église qui m’est confiée, j’ai racheté pour une certaine somme d’argent [...] un endroit situé près des murs de la cité, au-delà du fleuve Elbe, avec les prés et marais attenants.

Et cet endroit, avec tout ce qui en dépend, je l’ai donné à un nommé Werner [...] et à un nommé Gottfried, à condition qu’ils y établissent de nouveaux habitants, pour que soit asséchée, labourée, ensemencée et rendue féconde la terre [...] marécageuse et herbeuse, impropre à tout et ne rapportant rien, à part herbe et foin, et pour que par la suite un cens annuel provenant des cultures soit à certaines dates payé et mis à la disposition de l’archevêque. »

Extrait de la Charte de Magdebourg, XIIe siècle.

Q1 : Quelles sont les conditions de vie et de travail des paysans ?

Q2 : Comment peut-on montrer que les paysans sont dépendants du seigneur ?

Q3 : Montrez que le seigneur peut être un laïc aussi bien qu’un clerc.

Q4 : Comment expliquer ce qu’est une charte de franchise ? Pourquoi le seigneur accorde-t-il une telle charte ? Montrez qu’il s’agit d’une bonne opération pour le seigneur comme pour les paysans.

Q5 : Comment peut-on montrer que les villageois sont membres d’un communauté qui vit et travaille ensemble ?

Q6 : Que nous montre les documents 9 ? Pourquoi de telles opérations ? Quelles peuvent en être les conséquences ? Montrez qu’il s’agit d’une bonne opération pour le seigneur.

III/ Une société chrétienne=> Comment le christianisme façonne-t-il la société au Moyen Age ?

Doc. 1 : Le tympan de Conques

Le tympan de l’église romane de l’abbaye de Sainte-Foy-de-Conques (Aveyron, XIIe siècle) est l’un des plus célèbres qui nous soient parvenus.

Au centre, le Christ en majesté, au visage grave, puissant mais serein, entouré par des anges.

A sa droite, saint Pierre et la Vierge, avec les élus, dont un abbé et un ermite (peut-être les fondateurs de l’abbaye) et des moines, un personnage couronné (un roi ou empereur), ou encore sainte Foy, sans oublier de simples fidèles.

A sa gauche et en dessous, l’enfer. Satan, au visage furieux, se trouve en bas à droite.

On y voit pêle-mêle : des démons en grand nombre, un chevalier (tête en bas), un abbé, un évêque et des moines, un couple adultère, un personnage couronné, un menteur (à qui un démon arrache la langue), un faux-monnayeur (à qui un démon fait avaler du métal brûlant), un avare (pendu avec son sac d’or autour du cou), etc.

Doc. 2 : La paix de Dieu

« Écoutez, chrétiens, l'accord de paix !

Je n'envahirai en aucune manière une église.

Je n'assaillirai pas de clerc ni de moine ne portant pas d'armes séculières, ni des gens marchant avec eux sans armes ; je ne m'emparerai pas de leurs biens, sauf si leur culpabilité me donne raison de le faire.

Je ne m'emparerai pas du paysan, de la paysanne, des serviteurs et des marchands. Je leur prendrai pas leurs deniers, ni ne les ferai racheter, je ne prendrai ni ne gaspillerai leurs biens, et je ne les fouetterai pas.

Je n'incendierai ni ne détruirai de maisons, à moins que je n'y trouve à l'intérieur un cavalier qui soit mon ennemi et en arme, ou un voleur.

J'observerai ce décret écrit tant que je vivrai. Que Dieu m'aide, et ses saints (sur les reliques desquels je prête ce serment). Excommunication si je ne respecte pas ce serment. »

Accords de paix de Verdun sur le Doubs (extraits), vers 1020

Doc. 3 : Recevoir les sacrements

Rogier van der Weyden, Retable des Septs Sacrements, triptyque du XVe siècle.

Le baptême, la confirmation, la confession, la communion, l’ordination, le mariage, l’extrême-onction

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Doc. 4 : L’organisation de l’Église

Q1 : (doc. 1) Expliquez la présence de chaque personnage au Paradis ou en Enfer.

Q2 : (doc. 2) A qui s’adresse ce texte ? Qui sont les personnes protégées par ce texte, et pourquoi ? Quelle est la peine encourue en cas de non-respect de ces injonctions ?

Q3 : (doc. 3) Pouvez-vous retrouver chacun des sacrements sur ce retable ?

Q4 : (doc. 5) Qu’est-ce qu’un pèlerinage ? Pour quelles raisons un fidèle peut-il partir en pèlerinage ? Q+ : saurez-vous trouver le détail permettant de dire avec certitude où se rend ce pèlerin ?

Q5 : (doc. 4) Montrez que l’Église est organisée et hiérarchisée.

Q6 : (doc. 6) Pourquoi ces deux documents montrent que l’Église a des charges qui dépassent sa fonction purement religieuse ?

Q7 : (doc. 7) Que montre cette miniature ?

Q+ : Comment s’appellent et se caractérisent les deux formes d’art des églises au Moyen Age ?

Doc. 6 : l’Église s’occupe de nombreuses charges

Deux miniatures du XIIe siècle : une université, dont les cours sont dispensés par les clercs ; des religieuses soignent les malades à l’Hôtel-Dieu de

Paris.

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Doc. 5 : Un pèlerinDoc. 7 : les hérésies

Les croisés chassent les hérétiques de Carcassonne.