histoire des religions et des moeurs. tome i

530
7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I http://slidepdf.com/reader/full/histoire-des-religions-et-des-moeurs-tome-i 1/530 Histoire des religions et des moeurs de tous les peuples du monde

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  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    1/530

    Histoire des religions et des

    moeurs de tous les peuples dumonde

    http://gallica.bnf.fr/http://www.bnf.fr/
  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    2/530

    Histoire des religions et des moeurs de tous les peuples dumonde. 1816.

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    HISTOIRE

    DES

    RELIGIONS

    ET

    DES

    MURS

    DE

    TOUS

    LES

    PEUPLES

    DU MONDE

    TOME

    I

    PEUPLES

    IDOLATRES

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  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

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    HISTOIRE

    DES

    RELIGIONS

    ET

    DES

    MOEURS

    DE

    TOUS LES

    PEUPLES

    DU MONDE:

    Avec

    600

    Gravures

    reprsentant

    toutes

    les

    Crmonies

    et

    Coutumes

    Religieuses

    dessines

    et

    graves

    par

    le clbre

    B.

    PICART.

    Publies

    en

    Hollande

    par

    J.-Fr.

    BERNARD

    :

    Augmente

    de

    l Histoire

    desReligions des derniers

    Peuples

    dcouverts

    depuis

    cinquante

    ans;

    des

    Crmonies

    de certaines

    Messes

    et

    Processions

    singulires;

    des Convulsionnaires

    ;

    de

    l Histoire

    de

    l Inquisition;

    dela

    Superstition;

    des Sorciers; des

    Enchantemens;

    de

    lApparition

    des

    Esprits;

    de

    la Baguette

    divinatoire; dela

    Fte

    des

    Foux;

    des

    Saturnales;

    des Sectes

    Religieuses;

    des

    Evnemens

    survenus

    dans

    le

    Clerg

    et

    l Eglise

    Catholique

    en

    France

    depuis

    1789;

    de

    l Origine

    de

    l Utilit

    et

    des

    Abus

    de laFranc-Maonuerie

    etc.

    etc. etc.

    avec

    3o

    planches

    nouvelles.

    DEUXIME

    DITION.

    TOME

    I.

    PEUPLES IDOLATRES.

    PARIS

    DE

    L IMPRIMERIE DE

    A.

    BELIN RUE

    DES MATHURINS S.-J.

    1816.

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    AVERTISSEMENT

    DE

    L DITEUR.

    LArputation

    de

    ce

    grand

    ouvrage

    publi

    en

    Hollande

    par

    J.

    -

    Fr.

    Bernard

    et

    Bernard

    Picart

    depuis

    1723

    jusqu en 1737

    est

    si

    bien

    tablie

    que

    nous

    pouvons

    nous

    dispenser

    de reproduire

    les

    titres

    qui

    le

    recommandent

    l intrt

    des

    curieux;

    tmoin

    le

    haut

    prix

    auquel

    il

    s est maintenu

    dans le

    commerce

    depuis

    plus

    de

    quatre-vingts

    ans

    puisque

    des exemplaires

    complets

    en

    11

    volumes

    in-folio ont t

    vendus

    jusqu

    douze

    et

    quinze

    cents

    francs.

    La

    critique suivante

    des abbs

    Banier

    et

    le

    Mascner

    fait

    l loge

    de

    l crivain

    Hollandais.

    Dans

    un

    ouvrage sous

    le

    titre

    de

    Crmonies

    Religieuses

    qu ils

    ont

    publi

    Paris

    en

    1741

    ils

    conviennent

    que

    l ouvrage

    hollandais

    mritait

    de

    justes

    loges;

    qu il

    devait

    mme

    son

    succs

    autant

    la

    manire

    dont

    l auteur

    J.-Fr.

    Bernard

    avait

    trait

    la

    matire

    qu

    l expression

    des dessins

    inimitables

    et

    du

    sublime

    burin

    de

    Bernard

    Picart.

    Ils

    reprochent

    nanmoins

    l auteur

    de

    ne

    s tre

    dclar

    ni

    Catho-

    lique

    ni

    Protestant;

    de

    s tre

    content

    de

    prcher

    la

    tolrance

    et

    la

    charit

    sans

    prendre

    parti

    pour

    ou

    contre

    aucune

    secte

    et

    par-l

    d avoir

    donn

    souvent

    une

    aussi

    mauvaise

    ide

    de

    sa

    religion

    que

    de

    celle

    de

    la plupart

    des

    peuples

    dont

    il

    parlait.

    Ils

    l accusrent

    enfin

    d avoir

    voulu s gayer

    indiffremment

    aux

    dpens

    de

    tous

    et

    en

    affi-

    chant le tolrantisme le

    plus outr

    d avoir

    rpandu

    sur

    les

    matires

    les

    plus importantes

    un

    vernis

    d indiffrence

    et

    de

    lgret.

    On

    le

    voit

    en

    mme

    temps dirent-ils

    tourner

    en ridicule

    le

    fana-

    tisme des

    rforms

    et

    parler

    avec

    irrvrence

    de

    plusieurs

    crmonies

    des

    Catholiques

    de

    leurs Saints de

    leurs

    dvotions de leurs

    mi-

    racles

    etc.

    Nous abandonnons bien

    ses

    carts

    contre

    ses

    frres

    ils

    ne

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    AVERTISSEMENT

    DE

    L DITEUR.

    sont

    que

    trop

    fonds:

    l gard

    des

    railleries

    qui

    nous

    regardent

    nous

    devons

    les

    supprimer

    ou

    les

    rfuter

    etc.

    Propritaire

    des

    cuivres de cet

    ouvrage

    nous

    avons

    publi

    en 1807

    une

    dition

    en

    treize

    volumes

    in-folio; mais

    n ayant

    tir

    que

    quatre

    cents

    exemplaires

    l dition

    a

    t rapidement

    puise

    au

    prix

    de

    cinq

    cents

    francs

    l exemplaire;

    et

    pour

    ne

    point

    altrer

    en

    rien

    le

    gnie

    de

    l expression

    du

    dessin

    et

    du burin

    de

    ce

    clbre

    artiste

    nous sommes

    parvenus

    l aide

    d agens

    chimiques

    rendre

    aux

    planches

    leur

    pre-

    mire

    vigueur.

    Les

    treize

    volumes

    in-folio

    tant

    rduits

    six volumes in-quarto

    format

    beaucoup

    plus

    agrable

    nous avons

    tabli

    un

    prix

    trs-

    modique

    pour

    faciliter

    le

    plus grand

    nombre

    d amateurs.

    Cette

    deuxime

    dition

    n est

    tire

    qu au

    nombre

    de

    quatre cents

    exemplaires.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

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    DISSERTATION

    PRLIMINAIRE

    SUR

    LE CULTE

    RELIGIEUX.

    La

    plus

    grande partie

    des

    hommes ignoreraient qu il

    y

    a

    un

    Dieu,

    si

    le

    culte

    qu on

    doit

    lui

    rendre n tait

    accompagn

    de quelques

    marques

    extrieures.

    Moins

    on

    a

    connu

    l Etre

    Suprme,

    et

    plus

    ces marques

    ont

    t

    bizarres

    et

    extra-

    vagantes.

    L ignorance

    a

    mme

    pouss

    la

    dvotion jusqu

    l inhumanit,

    et

    les

    plus

    sages,

    parmi

    un

    nombre

    infini

    de

    redoutables dvots;,

    en

    sont

    rests

    au

    ridicule.

    Les uns

    les

    Scythes,

    les

    Mexicains,

    les

    Pruviens,

    etc.)

    ont cru que

    pour

    servir Dieu

    il fallaittuer des hommes

    d une

    manire

    barbare

    et

    cruelle.

    Les

    autres

    les

    Derviches

    Turcs),

    qu il fallait

    s tourdir

    en

    pirouettant,

    en

    frappant

    la

    terre

    de

    sa

    poitrine

    les

    Bramines)

    ,

    en

    se

    donnant

    l estrapade

    et

    se

    balanant

    sur

    un

    feu

    les

    Quakers,

    les

    Quitistes,

    et

    une

    partie de

    ceux

    qu on

    appelle

    Pi-

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

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    listes),

    en

    se

    tenant

    en

    extase

    ou

    dans

    une

    vaine

    contemplation

    pendant

    plusieurs

    heures.

    On

    a

    appel

    culte

    religieux

    la fondation

    des

    temples

    et

    des chapelles,

    les

    crmonies de

    religion,

    les

    processions,

    la

    frquentation

    des

    glises

    :

    enfin

    on

    a

    cru

    que

    pour

    obtenir

    le

    secours

    de

    Dieu

    et

    le

    pardon

    de

    ses

    pchs,

    il

    fallait,

    si

    je

    l ose

    dire, l importuner

    par une

    infinit

    d exclamations

    ritres,

    l blouir

    par

    des

    crmonies

    fastueuses

    ou

    extraordinaires

    ,

    et

    par

    des

    usages

    gnans

    et

    insup-

    portables

    :

    mais

    peu

    de

    gens

    ont

    t

    capables

    de

    s lever

    jusqu

    la

    Divinit

    et

    de

    franchir les

    barrires

    que

    leur

    opposaient

    tant

    de

    pratiques. Tout

    cela

    se verra

    plus

    en

    dtail

    dans

    ce

    discours

    prliminaire.

    Je

    ne

    m arrterai

    pas

    rechercher

    dans

    cette

    dissertation

    l origine

    des

    mois

    qui

    expriment le

    devoir,

    que

    dans

    tous

    les

    temps

    les

    hommes

    ont

    cru

    tre

    iudispensablement

    obligs

    de

    rendre

    la Divinit,

    quelle qu elle

    soit.

    Il

    est

    presque inutile

    d apprendre

    qu adorer

    et

    adorare

    viennent

    de

    ad

    et

    orare,

    et

    signifient

    prcisment

    ad

    os

    referremanumprier

    en

    portant

    la

    main

    la

    bouche.

    Nous laissons

    ces

    tymologies

    et

    plusieurs

    autres

    ceux

    qui

    se

    plaisent

    les rassembler

    dans leurs

    dissertations.

    Mais

    nous

    dirons

    seulement,

    que

    les

    hommes

    ont

    extrmement

    multipli

    les

    termes

    qui

    servent

    marquer

    l acte

    religieux,

    croyant

    peut-treque

    la

    mme

    ide exprime

    dans leurs

    prires

    sous

    diffrens

    termes

    les

    uns

    plus

    soumis

    que

    les

    autres,

    et

    toujours

    accom-

    pagns

    de

    certaines

    crmoniesqu ils

    jugeaient

    devoir

    plaire

    Dieu,

    leur

    attirerait

    son secours

    d une

    manire

    plus efficace. Les Grecs

    et

    les

    Romains

    attribuaient beaucoup

    de

    force certains

    mots

    et

    des

    formules

    superstitieuses

    qu ils

    employaient

    dans

    leurs prires

    :

    jusqu

    se

    persuader

    qu ils

    pouvaient,

    la

    faveur

    de quelques

    paroles

    soutenues

    de

    crmonies

    bizarres, forcer

    la

    Divinit

    leur

    tre

    favorable.

    Je

    veux

    croire

    qu il n y

    a

    aucun

    chrtien

    assez

    follement

    superstitieux

    pour

    s imaginer

    que

    ses

    prires

    auront

    une

    telle

    vertu;

    mais

    il

    y

    en a

    peut-tre

    bien

    peu

    qui

    ne

    s imaginent

    obtenir de Dieu

    ce

    qu ils

    lui

    demandent,

    par

    la

    frquente

    rptition

    de plusieurs

    termes

    syno-

    nymes,

    accompagns

    de

    cette

    dvotion

    extrieure;

    qui

    fait

    toute

    la

    religion

    d une

    infinit de

    gens.

    Il n est

    pas

    fort

    difficile de

    trouver

    l origine

    de

    la

    prire.

    Ds

    que

    le premier

    homme

    eut

    pch,

    il fut oblig

    d implorer

    la

    misricorde

    divine,

    et

    de

    lui

    demander

    son

    assistance

    contre

    les

    maux

    qui

    l ont

    environn aprs

    sa

    dsobis-

    sance: c est

    l la

    source

    Gense,

    Chap.

    4)

    des

    sacrifices

    d Abel

    et

    de

    Can,

    dont

    nous

    ignorons d ailleurs le

    mrite

    et

    la

    manire.

    Tout

    ce

    qu on

    en

    peut

    dire,

    c est

    qu il semble,

    suivre

    le

    texte

    sacr,

    que

    ds

    lors Can

    tait

    uu

    Ilchanthonlmc.

    Aprs

    la

    mort

    d Abel

    Gense,

    Chap. 26),

    et

    lorsque

    Seth

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    23/530

    fut

    en

    ge

    de

    connatre

    et

    d adorer

    Dieu

    ,

    les

    gens

    de

    bien

    commencrent

    peut-tre

    former

    une

    espce

    d glise

    et

    pratiquer

    un

    culte

    rgl

    :

    mais

    nous

    en

    ignorons

    aussi la

    manire.

    Tous

    les

    hommes

    ayant

    les

    mmes

    choses

    demander

    Dieu, il

    n est

    pas

    surprenant

    que

    les

    formules de

    leurs prires

    se

    ressemblent

    peu

    prs,

    ou

    du moins

    en

    bien

    des choses.

    Ils

    vont

    tous

    au

    mme

    but

    et

    leurs besoins

    sont

    semblables

    :

    mais

    mesure

    que

    l homme

    s est perverti, qu il

    a

    perdu

    la

    vraie

    ide

    de

    la divinit

    et

    qu il s est

    plu

    lui

    attribuer

    des qualits

    corpo-

    relles

    ou

    des

    faiblesses

    humaines,

    il

    a

    aussi perdu

    le vritable

    esprit

    de

    la

    prire.

    Il

    a

    ajout

    la

    superstition

    son

    culte; il

    a

    servi Dieu

    sous

    des ides

    corporelles,

    et

    n tant

    plus capable

    de

    le

    considrer

    en

    esprit, soit

    par

    orgueil,

    soit

    par

    crainte

    ou par

    faiblesse, il

    s est

    plu

    se

    le

    reprsenter

    par

    des

    images,

    par

    des

    statues,

    etc.

    Il

    lui

    a

    offert

    tout

    ce

    que

    l on

    pouvait

    offrir

    des

    hommes

    pour

    les

    apaiser,

    et

    il

    en

    est

    venu

    un

    tel degr

    d extravagance,

    qu il n a

    plus

    os

    lui

    parler

    sans

    crmonies,

    d une

    manire

    courte,

    facile

    et

    claire, qui

    pt

    tre

    entendue

    du

    peuple

    et

    qu il

    pt

    entendre lui-mme

    :

    c est l

    l origine

    de

    tant

    de crmonies

    extraordinaires,

    de

    plusieurs

    dvotions

    extravagantes,

    et

    d une

    infinit

    de

    formules

    mises

    en

    usage

    dans

    les

    prires,

    qui

    ne

    pouvaient

    faire

    qu un

    effet

    bizarre,

    lorsqu elles n taient

    point entendues.

    Par

    exemple

    telle tait

    chez les

    anciens

    Gentils Yjopean,

    qu ils

    employaient

    dans les

    prires

    adresses

    Apollon,

    et

    qu ils

    n entendaient

    pas,

    en

    juger

    par

    les

    diffrentes

    manires

    dont ils

    ont

    expliqu

    ces

    deux

    mots

    1).

    Chez

    les

    anciens idoltres

    ces

    prires

    prcdaient

    assez

    souvent

    les

    sacrifices;

    souvent

    aussi

    elles les suivaient,

    et

    souvent,

    pour

    ainsi dire,

    elles les

    parta-

    geaient

    en

    deux.

    Il

    y a

    quelque

    apparence

    que

    les

    premiers

    hommes

    n offrirent

    rien

    de

    sanglant

    Dieu,

    et

    que

    n ayant

    point de

    temple, ils

    l invoqurent

    d a-

    bord

    en

    pleine

    campagne, ou

    chacun

    dans

    ses

    foyers,

    au

    milieu

    de

    sa

    famille,

    sans

    bruit,

    sans

    mystre

    et

    sans aucune

    de

    ces

    inventions

    humaines,

    qui

    dans

    la suite

    ont

    produit

    l irrligion

    des

    uns

    et

    la

    bigoterie des

    autres.

    Cela

    tait

    trop

    simple;

    on

    l alla bientt

    servir

    dans

    les

    bois,

    on

    y

    btit des

    chapelles.

    Le

    silence

    y

    inspirait

    la dvotion.

    On

    lui

    consacra

    les

    plus

    hauts

    arbres

    des forts

    :

    on

    passa

    1)

    Les

    uns

    les

    ont

    expliqus

    par

    i

    rixixv,guri

    Pan.

    Pan,

    dit-on,

    tait

    un

    des

    surnoms

    d Apollon.

    Les

    autres ont

    donn

    ces

    deux

    mots

    des

    explications

    diffrentes,

    et

    peut-tre

    que

    ceux

    qui les

    ont

    drivs

    de

    deux

    mots

    hbreux,

    qui signifient

    Eternel, Jehovah,

    regarde;

    ont

    beaucoup

    mieux rencontr

    que

    les

    anciens

    Grecs

    et

    les

    interprtes

    modernes.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    24/530

    aux

    collines.

    Enfin

    on

    transporta

    le

    culte

    religieux

    sur

    les

    montagnes,

    et

    Mte-

    sure

    que

    l on

    changeait

    de place,

    on

    prit

    soin de

    laisser des

    Dieux

    l endroit

    que

    l on venait

    de

    quitter.

    Dieu

    a

    reproch

    cette

    idoltrie aux Juifs. Cependant

    on

    voit

    dans

    la Bible, qu avant la

    publication

    de

    la loi,

    les

    patriarches

    en

    avaient

    us

    de

    mme

    envers

    le vrai

    Dieu. Aprs

    tout

    il

    n y

    a

    eu

    d autre

    mal dans le

    mode de

    ce

    culte

    que

    le

    transport

    qu on

    en

    a

    fait

    aux

    fausses divinits.

    La

    dvotion

    demande

    le

    silence

    et

    le recueillement,

    que

    les

    forts

    et

    les

    champs

    inspirent.

    Lesmontagnes

    et

    les

    autres

    lieux

    levs,

    donnent

    quelque

    ide de

    l lvation

    de Dieu

    au-dessus de

    nous;

    et

    c est

    peut-tre

    pour

    cela

    que

    selon

    Arrien

    on

    adorait

    Jupiter

    12

    sur

    les

    montagnes

    de la

    Bithynie

    ,

    mais

    sans

    lui

    consacrer

    de temple

    cause

    de

    l immensit

    de

    Dieu),

    ainsi

    que

    les Siyo-

    niens

    le

    pratiquaient

    l gard de

    quelques-uns

    de leurs Dieux. Les Gtes

    et

    les

    anciens Indiens ne

    leur

    en

    consacraientpoint

    non

    plus

    ;

    et

    pour

    les

    anciens

    Perses,

    on

    sait

    assez

    que

    dans

    leur irruption

    en

    Grce,

    ils

    dtruisirent

    tous

    les

    temples

    qu ils

    y

    trouvrent,

    persuads

    que

    Dieu

    tant

    infini, il

    ne

    peut

    tre

    born,

    ni

    renferm

    dans

    un

    temple.

    Les

    mmes

    Perses

    ne

    reprsentaient point

    l Etre

    Su-

    prme

    par

    des

    statues

    ;

    ils

    ne

    lui

    dressaient

    point

    d autel;

    mais

    ils lui

    sacrifiaient

    en

    des

    endroits levs.

    Il

    est

    certain

    que

    l idoltrie

    de

    ce

    peuple tait

    beaucoup

    plus

    pure que

    celle des

    autres

    paens,

    et

    sur-tout

    plus dgage du fatras

    de la

    superstition

    et

    des

    fables

    des Grecs.

    Le

    savant

    Hyde

    va

    bien plus loin.

    Il

    prtend,

    dans

    son

    Hist.

    de

    la religion

    des

    anciens

    Perses

    ,

    qu ils

    ont

    conserv

    pendant

    fort long-temps

    la

    vritable

    religion.

    Les

    Romains

    eux-mmes,

    qui

    dans

    la suite

    multiplirent

    si

    fort

    leurs

    Dieux, qu ils

    en

    avaient

    pour

    toutes

    les ncessits

    de

    la

    vie, pour

    les

    maladies et

    pour

    la

    sant;

    pour

    la cuisine et

    pour

    le

    foyer

    ;

    pour

    la

    table

    et

    pour

    le lit,

    etc.,

    sans

    parler de

    tant

    de

    petits Dieux

    qu ils

    imaginrent

    pour

    prsider

    leurs

    mariages

    2);

    les

    Romains,

    dis-je,

    ont

    ador

    les

    Dieux

    pendant

    plus

    de

    170

    ans,

    sans

    enfaire

    aucune

    image

    ;

    et

    si

    cela

    s observait

    encore

    maintenant,

    disait

    Varron,

    le

    cultequJonleur

    rend

    en

    seraitplus

    pur

    et

    plus

    saint.

    Il

    y

    a

    quelque

    apparence

    que

    Numa>

    l instituteur

    de leur

    culte,

    avait

    des

    ides

    plus

    justes

    de la

    religion

    que

    les

    autres

    idoltres;

    et

    peut-tre

    avait-il

    puis dans

    des

    sources

    qui

    n taient

    pas

    entirement

    corrompues.

    Ces

    mmes

    Ro-

    mains

    ne

    dgnrrent

    pas

    des

    premiers

    tems,

    c est--dire

    de

    la

    coutume

    d adorer

    1)

    On

    adorait

    aussi

    JupiterCasius,

    sur

    une-montagne

    de

    ce

    nom

    entre

    la Syrie

    et

    l g.vptc.

    Le

    mme

    Jupiter tait

    encore

    ador

    sur

    une

    montagne

    deMoab nomme

    Pehor,

    et

    c est de

    l

    qu on

    l appela

    Baal-Pehor.

    - -

    2)

    Dans

    Saint-Augustin,

    de

    la

    Cit

    de

    Dieu,Liv.

    4,

    Chap. 3i.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    25/530

    les

    Dieux

    dans les

    bocages,

    et

    d tablir

    leur

    culte

    dans les

    forts

    :

    c est

    l

    qu ils

    placrent

    le

    temple de DianeAricine

    et

    de

    Junon

    Lacinia;

    c est

    l

    que se

    voyait

    celui

    de

    la

    desse

    Pomone

    en

    la

    forme

    et

    de

    la

    manire

    que

    Chartari

    nous

    le reprsente

    dans

    une

    figure

    qui

    est

    en

    tte

    du

    tome

    3.

    C est

    ainsi

    que

    les

    Indiens

    d aujourd hui

    dispersent

    leurs

    idoles dans les

    campagnes

    et

    dans les

    bois.

    Les

    peuples

    de

    Guine,

    et

    ceux

    de

    l le

    Socotora,

    vont

    aussi

    s acquitter

    de

    leurs

    devoirs religieux

    dans

    les bocages.

    Ils

    choisissent

    pour

    temples

    de

    grands arbres

    creux.

    Les

    Dieux

    des ngres

    n ont

    point

    d autres

    sanctuaires,

    suivant

    le

    rap-

    port

    des

    voyageurs.

    Des

    Lapons

    ont

    plac

    leur

    Storjunkare

    sur

    des

    montagnes,

    entre

    les

    arbres,

    ou

    dans

    les

    lieux

    inaccessibles.

    Enfin

    nous avons

    aussi

    sanctifi

    en

    quelque

    manire,

    pour

    l amour des saints,

    cette

    dvotion

    champtre,

    et

    supposant

    que

    Dieu

    les

    a

    tablis

    pour

    la

    protection de

    cet

    univers

    qu ils

    doivent

    juger

    un

    jour,

    selon

    l Ecriture

    ,

    nous avons

    honor

    de leurs noms

    les

    bois,

    les

    montagnes et

    les

    rochers.

    La

    dvotion

    s tant ainsi retire

    en

    des

    lieux

    dserts

    et

    affreux,

    il

    n est

    nul-

    lement

    tonnant

    que

    des

    hommes

    plus

    dvots

    que

    les

    autres

    aient

    abandonn

    les

    soins

    de

    leur vie

    ,

    cess

    de

    travailler de leurs

    mains

    et

    soient

    devenus

    fainans

    et

    mme

    sauvages

    en

    l honneur des

    Dieux.

    Mais

    cela

    ne

    suffisait

    pas: on

    donna

    un

    tour

    mystrieux

    ce

    culte solitaire,

    et

    l on

    y

    joignit les

    pnitences. C est

    ainsi

    que

    les

    Braminesse

    tiennent

    ordinairement

    sous

    des

    arbres;

    et

    croyant,

    comme

    les anciens

    idoltres,

    que

    leur culte

    religieux

    ne

    saurait

    tre

    ni

    assez

    particulier,

    ni

    assez

    obscur,

    ils

    ont

    soin

    que

    l entre de

    leurs pagodes

    soit

    fort

    basse,

    et

    que

    le

    jour n claire qu

    peine

    leur

    idoltrie.

    Ils

    vivent

    assez

    constamment

    au

    moins

    une

    partie

    d entre

    eux)

    ,

    dans les

    bois

    et

    dans

    les

    dserts,

    poury

    pratiquer

    leur

    culte

    dans

    une

    misre

    affecte,

    l imitation

    des

    anciens

    Brachmanes

    etjdes

    Gymnosophistes

    qui

    se

    refusaient

    dans

    leur solitude les

    choses

    les

    plus

    nces-

    saires; qui

    depuis

    le

    lever du soleil jusqu

    son

    coucher

    s

    attachaient,

    dit

    Saint-

    Augustin,

    le

    regarder

    jixelltellt

    et

    sans

    jamais

    remuer

    lesyeux;

    se

    tenant

    au

    milieu

    des

    sables brlans, tantt

    sur un

    pied

    et

    tantt

    sur

    l autre.

    Les

    Turcs

    ont

    adopt

    ce genre

    de dvotion,

    et

    j en prends

    tmoin la

    vie solitaire

    de plusieurs de leurs

    derviches,

    parmi les

    rochers

    et

    dans

    les

    bois,

    telle

    que

    les

    plus

    clbres

    voyageurs

    nous

    la

    dpeignent.

    Les

    chrtiens

    mme

    se

    sont

    accom-

    mods de cette dvotion solitaire

    et difficile. Nous

    avons eu autrefois

    et

    nous

    avons encore

    aujourd hni

    de

    pieux reclus,

    qui

    ne

    cdent

    point

    en

    austrit

    aux

    Bramines

    des

    Indes,

    et

    qui

    pratiquent

    volontairement

    tout

    ce que

    le

    corps

    peut

    souffrirde

    plusbizarre,dplus

    puibleet

    de plus cruel. Enfin

    il

    e0t constant

    que

    de

    tous

    tems

    les

    hommes

    ont

    eu

    beaucoup

    de

    penchant

    porter

    leur dvotion

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    26/530

    dans

    la

    solitude;

    croyant

    y

    apercevoir

    sans

    doute

    des

    moyens

    de servir

    la

    Divinit

    plus dignement

    ,

    avec

    moins

    de

    distractions

    et

    plus

    de

    mystre

    ;

    et

    faisant

    peut-tre

    gloire

    d expier

    dans

    la

    compagnie

    des

    btes sauvages des

    dsordres

    qu ils

    n avaient

    pu

    viter dans

    la

    compagnie des hommes.

    Quand les anciens

    idoltres arrivaient

    en

    quelque

    lieu

    ,

    ils

    observaient

    de

    faire

    une

    espce

    d oraison

    jaculatoire

    au

    Dieu

    dn

    pays.

    S ils

    voyageaient, ils rendaient

    leurs

    hommages

    aux

    Dieux

    qu ils supposaient tre

    dans

    les

    lieux de leur

    passage.

    FaunesDriades

    Napes,

    Dieux

    Terminaux

    ,

    rien

    ne

    s oubliait;

    et

    mme le

    respect

    des Romains

    pour

    les Dieux

    de leurs ennemis tait

    si

    grand,

    qu avant

    d assiger

    une

    ville i),ils

    dputaient des

    prtres

    pour

    les

    supplier d en

    sortir;

    craignant,

    ou

    de

    ne

    pas

    prendre

    la

    place,

    si les

    Dieux

    taient les plus forts,

    ou

    d tre obligs

    de prendre

    ces

    Dieux prisonniers,

    s ils taient

    vaincus.

    Dans

    les

    besoins

    extraordinaires

    de

    l tat,

    on

    se

    dvouait

    pour

    la

    patrie, afin

    d apaiser

    la colre

    des

    Dieux

    par

    la

    mort

    volontaire

    d un

    particulier

    pour

    tout

    le peuple.

    Pour

    se

    rendre

    la divinit

    plus

    propice, plusieurs

    nations

    lui

    offraientdes

    hommes

    en

    sacrifice.;

    et

    c est

    ainsi

    que

    les

    Ammonites servaient

    leur

    Moloch,

    les Car-

    thaginois

    Saturney

    et

    les Scythes

    de

    la

    Tauride

    Diane.

    Cet

    acte

    de

    religion

    se

    pratique

    encore

    aujourd hui

    chez

    divers

    peuples

    de

    l Amrique.

    Les

    Mexicains

    l ont

    pratiqu

    jusqu

    l arrive

    des

    Espagnols

    dans

    le

    Nouveau

    Monde. Mais

    des

    peuplesmoins

    cruels

    se

    contentrent autrefois

    de

    se

    faire des

    incisions

    et

    d em-

    ployer

    les flagellations

    pour

    apaiser

    les

    Dieux

    irrits;

    on

    voit

    mme

    parmi

    nous

    des

    vestiges de

    cette

    dvotion sanglante.

    Des pnitens

    en

    quelques

    pays

    chrtiens

    se

    fouettent,

    s corchent volontairement

    aux

    processions

    ,

    pour

    attirer

    sur

    eux-la misricorde

    divine

    ;

    on fait

    souvent

    ces

    pieuses processions dans

    un

    tems

    de calamit

    ,

    pour

    implorer l assistance

    de

    Dieu

    et

    des Saints

    destins

    tre

    les

    protecteurs

    de

    nos

    tats.

    Les

    hommes

    s tant

    civiliss,

    on

    fonda des

    villes:

    la

    dvotion

    devint

    plus brillante

    et

    passa

    des champs

    la

    ville.

    Nous

    avons

    dit

    que

    les Perses

    croyaient

    que

    l Etre

    Suprme

    ne

    pouvait

    tre

    renferm dans les

    bornes troites

    des

    temples

    :

    cependant

    il tait d une ncessit

    absolue

    de

    lui

    en

    lever

    pour

    la

    commodit

    de

    son

    culte

    et

    pour

    l honneur

    de la religion.

    Il semble

    mme

    que

    le

    zle

    s enflamme

    et

    que

    la

    dvotion

    se

    fortifie

    dans

    ce

    lieu

    religieux.

    Dieu

    prside

    aux

    assembles

    qui s y

    tiennent.

    Les

    Juifs l ont

    dit,

    et

    les

    Chrtiens aprs eux. Les paens

    les

    moins clairs

    l ont

    cru

    ;

    et

    en un

    mot

    i)

    Coram

    obsessa

    urbe

    sacerdotes

    Deos

    evocabarit,

    etc.

    Voy.

    entr autres les

    citations

    jui

    se

    trouvent

    dans

    le

    petit

    livre

    de Brouwer,

    de

    Yeterum

    ac

    recent.

    adorationibus.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    27/530

    Dieu

    lui-mme

    l a

    dclar.

    Je

    serai,

    dit-il,

    au

    milieu

    de

    troisouquatre

    per-

    sonnes

    assembles

    en

    lnon

    nom.

    Les

    Grecs

    et

    les

    Romains

    priaient

    leurs

    Dieux

    dans

    les

    temples;

    toute

    l antiquit

    le

    tmoigne

    :

    mais

    sous

    prtexte

    de

    la reli-

    gion,

    la

    dbauche

    s y

    glissa bientt

    et

    devint

    enfin

    un

    acte

    de

    foi

    dans

    le culte

    de plusieurs Divinits.Bacchus,

    SaturneJ

    Adonis

    ,

    Pan

    >

    Flora Priape

    et

    Vnus

    ,

    taient

    servis

    d une

    manire

    trs-irrpgulire

    pour

    les

    murs.

    Les femmes

    se

    prostituaient

    Babylone

    en

    l honneur

    de

    cette

    dernire

    Divinit, qu on

    y

    adorait

    sous

    le

    nom

    de

    Mylitta

    Vid.

    Castell.

    et

    alios

    de

    Fstis

    Grc. In

    Thes-

    moph.

    Muliebrepudendum

    colebatur.

    )

    :

    les

    mystres

    nocturnes

    de

    Crs

    9

    taient

    accompagns

    d infamie. Le

    Christianisme

    ne nous

    permet

    plus

    de

    telles

    abominations

    ;

    mais

    il

    ne

    se

    fait

    que

    trop

    souvent

    encore

    dans

    nos

    glises

    des

    parties dplaisir,

    des dclarations

    d amour,

    des

    intrigues

    :

    on

    s y

    donne

    des

    rendez-vous peu honntes;

    et

    la

    dvotion

    des

    plerinages,

    les

    neuvaines;

    etc.

    ,

    sont

    dues

    trs-souvent

    toute

    autre

    chose

    qu la

    religion.

    Quoi qu il

    en

    soit,

    le

    culte religieux

    s tant

    renferm

    dans

    les

    temples,

    il fallut

    ncessairement tablir des

    ministres

    de la

    Divinit.

    Dieu

    fut lui-mme

    l institu-

    teur

    de

    ceux

    qui

    devaient le servir

    dans

    la

    vritable religion.

    Les

    hommes

    en

    tablirent

    pour

    la

    fausse. Dans

    l une

    et

    dans

    l autre

    des

    motifs

    humains

    les

    mul-

    tiplirent

    l infini. C est l

    l orighie

    de

    tant

    de

    gens

    inutiles,

    qui

    prtendent

    servir

    les

    autels qui les

    font

    vivre.

    La

    religion

    vritable

    devint

    peu

    peu

    moins

    spirituelle, mais

    plus tendue

    en

    crmonies; la

    fausse devint

    plus

    mystrieuse

    et

    plus

    opinitre. Les

    prtres

    trouvrent

    le

    secret

    d empcher

    les hommes

    d agir

    sans en

    avoir auparavant

    t

    consults. Ils

    firent

    mouvoir

    tous

    les

    ressorts

    des

    pas-

    sions, ils conduisirent

    les

    intrigues,

    et

    s emparrent

    mme

    des

    cours

    des

    princes.

    Ils

    damnrent

    enfin

    pour

    l amour

    de

    Dieu.

    Telle

    a

    toujours

    t

    l autorit

    des

    ecclsiastiques

    dans

    toutes

    les

    religions

    1). On

    sait

    le

    pouvoir

    des

    Augures,

    des

    Devins

    et

    des

    Prtres

    chez

    les

    Grecs

    et

    chez les

    Romains,

    des

    Mages

    chez

    les

    Perses,

    des Druides

    chez

    les

    Gaulois,

    des

    Bardes

    chez

    les

    Celtes

    et

    les

    Bre-

    tons.

    Aujourd hui

    le

    monde

    ne se

    gouverne pas

    autrement.

    Le

    mufti

    et

    les

    docteurs de la loi

    mahomtane

    sont

    assez

    souvent

    les

    mobiles

    des

    dlibrations

    du

    divan. Les

    habitans du Nouveau

    Monde,

    de l Afrique,

    des

    Indes

    orientales,

    etc.,

    ne

    font

    rien

    sans

    l avis de

    leurs

    prtres

    et

    de

    leurs

    religieux.

    Je

    ne

    crois

    pas

    qu il

    soit

    ncessaire

    d allguer

    des

    exemples

    de ce

    qui

    se

    fait chez

    nous.

    1)

    Des prtres

    dcidaient,

    chez les

    Allemands,

    de

    la vie des criminels.

    Plusieurs

    peuples

    avaient

    autrefois

    leurs

    prtres

    pour

    rois.

    Les hommes

    sont

    fait de

    telle

    manire,

    qu il faut

    ncessairement

    honorer

    les prtres, si l on

    veut

    que

    la religion

    conserve

    sa

    dignit.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    28/530

    Continuons

    de

    rapporter

    -en

    abrg

    tout

    ce

    que

    les hommes

    ont

    lnis

    en

    pratique,

    dans

    leur

    culte

    religieux,

    en

    l honneur de

    la

    Divinit.

    Les Romains

    saluaient

    les

    Dieux

    ds le

    matin. On

    les

    honorait

    par

    des

    louanges

    ,

    aux

    ftes et

    aux

    autres

    occasions

    solennelles.

    La

    loi

    des

    douze

    tables

    tait prcise l-dessus.

    Que l on

    adore

    les

    Dieux,

    tous

    ceux

    que

    l on

    a

    toujours

    reconnus

    pour

    tels

    ,

    et

    ces

    hommes

    que

    leur

    mriteafait

    placer

    dansle

    ciel,

    comme

    Hercule,

    Esculape,

    Castor

    et

    Pollux,

    etc.

    Que Von

    consacre

    des

    chapelles

    en

    l honneur

    des

    vertus

    auxquelles

    ces

    saints hommes

    ont

    d

    leur

    apothose.

    On

    s adressait

    eux

    dans

    les

    besoins;

    on

    avait

    des

    jours

    de pnitence,

    comme

    nous

    en

    avons

    aujourd hui.

    On

    faisait des

    processions

    Nudipedalia.

    V.

    Tertull. Apolog.

    )

    les

    pieds

    nus,

    etc.

    Les anciens Germains

    sacrifiaient

    leur

    Dieu

    Thortous

    les jeudis,

    afin qu il

    dtournt

    Olaus

    Histor.

    )

    d eux

    le

    tonnerre,

    la

    foudre

    et

    la grle.

    Les

    vux

    taient mis

    en

    usage,

    pour

    lier

    en

    quelque

    manire les

    Dieux,

    et

    les

    mettre

    dans

    ses

    intrts

    par

    des

    conditions

    favorables qu on leur proposait

    i).

    Le

    contrat

    que

    l on

    passait

    avec. eux

    en

    cette

    occasion tait

    port

    dans

    leurs

    temples

    et

    mis

    aux

    pieds de

    leurs

    statues.

    Lorsqu on

    avait

    obtenu

    la

    grce

    que

    l on

    demandait

    aux

    Dieux,

    on

    payait

    son

    vu,

    aprs

    quoi

    l on dchirait le

    contrat,

    ce

    qui

    tait

    une

    espce

    de

    quittance.

    A l gard des

    prires, Jsus-Christ dfenda

    ses

    disciples

    de

    les allonger

    par

    des redites.

    Il

    est

    certain

    que

    la

    rptition

    d une

    mme

    chose

    dans

    la

    prire

    n est

    point

    l effet du zle,

    ni

    du

    respect.

    Il

    y

    a

    apparence

    que

    celles

    des

    idoltres

    taient bien

    longues

    :

    mais

    il

    est

    surprenant

    que

    les

    chrtiens

    soient

    tombs dans

    ce

    dfaut.

    Se

    faire

    un

    devoir de

    redire

    cinquante

    fois la

    mme

    prire dans

    un

    certain

    espace de tems ne me

    parat

    pas plus

    efficace

    auprs de

    Dieu,

    que de

    s opinitrer

    donner

    tout

    de suite

    cinquante

    copies

    d un

    mme

    placet

    son

    prince. V.

    Thvenot

    et

    autres.

    )

    Les

    Turcs

    ont

    parmi

    eux

    certains

    dvots

    qui

    affectent

    de

    rpter

    le

    nom

    de

    Dieu

    avec une

    rapidit

    qui

    tient

    de la folie

    plutt

    que

    de

    la dvotion.

    Les anciens

    aimaient

    beaucoup

    le

    nombre

    de

    trois dans

    leurs

    prires

    2).

    On

    en

    donne

    ici

    des

    exemples. ) Ils

    croyaient

    aussi

    que

    leurs Dieux

    se

    plaisaient

    recevoir

    beaucoup

    de

    titres

    et

    de

    surnoms

    diffrens,

    pour

    faire

    connatre

    par

    lal tendue

    de

    leur

    pouvoir;

    et

    de

    peur

    de

    leur donner

    1)

    rota

    concepta

    TABELLIS

    inscribebant.

    ita

    conscripla

    SIGNAKANT.ohsignataArn-

    CEBANT

    Deorum

    Statuts.

    Voti

    compotes

    facti

    TABELLAS

    SOLVEIANT

    ,

    id

    est

    laceraballt.

    V.

    BROUWER

    ,

    deadorationibus.

    2)

    Par

    ex.

    ,

    Horace

    dit

    Diane,

    quas

    laborantes

    utero

    pnellas

    ter vcrata

    audis. TibuLlc

    :

    7 er

    cane,

    ter

    dictisdespue cartninibus,

    Ovide

    :

    Ter

    tollitin

    oelhera

    patinas.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    29/530

    quelque

    nom

    dsagrable,

    ils

    avaient

    soin d accompagner

    ces

    attributs

    d une

    forme

    corrective

    i).

    Mais

    ce

    n est

    pas

    encore

    l

    tout

    le

    crmonial de la

    prire.

    Lorsqu elle

    se

    faisait

    haute

    voix,

    un

    ministre

    des

    Dieux

    la

    dictait

    Prceco,

    kpoKypug

    )

    au

    peuple,

    qui

    ne

    faisait

    que

    la

    rpter

    en

    autant

    de

    termes.

    Cela

    se

    pratique

    de

    mme

    aujourd hui

    chez

    les

    Chrtiens catholiques

    et

    anglicans,

    et

    chez

    les

    Turcs,

    etc.

    Je

    ne

    dis

    rien des

    prires

    voix basse

    dans les

    assembles

    publiques,

    ni

    des

    lieux

    communs

    2)

    consacrs

    ce

    pieux

    usage

    chez

    les

    anciens

    et

    chez

    les modernes.

    Chaque

    religion

    a

    les

    siens

    :

    et

    mme aprs

    tout

    il

    serait

    impossible

    d

    s en

    passer,

    moins

    que

    de

    vouloir introduire

    le

    dsordre

    et

    l anarchie

    dans la

    religion.

    J ai

    dit

    que

    les

    Romains

    saluaient leurs

    Dieux

    ds le matin. Presque

    toutes

    les nations

    du

    Inonde,

    mme

    les

    plus

    sauvages,

    observaient

    celte

    coutume.

    Ds

    le

    point du

    jour

    les

    mages

    des

    Perses chantaient

    des

    hymnes

    en

    l honneur

    des

    Dieux,

    et

    saluaient le

    soleil

    levant,

    ce

    feu

    symbolique qu ils

    regardaient

    comme

    l image

    et

    le

    reprsentant

    de Dieu,

    principe

    ternel. Les anciens

    Tar-

    tares

    commenaient

    aussi

    leur

    journe

    par

    l invocation

    du

    soleil,

    et

    lui

    of-

    fraient

    tous

    les

    matins

    les prmices

    de

    leur

    viande

    et

    de

    leur

    boisson

    ;

    mais

    les

    idoltres

    qui

    avaient

    de

    la

    pit

    ne

    bornaient

    pas

    leur

    dvotion

    au

    matin.

    Toutes

    les

    heures du

    jour

    sont

    bonnes

    pour

    pratiquer

    un

    tel devoir:

    ainsi

    les

    heures

    du

    soir,

    comme

    celles

    du

    matin, taient

    destines

    aux

    Dieux:

    sans

    parler

    de

    tant

    de

    sacrifices,

    de

    crmonies

    et

    de prires

    nocturnes

    en

    usage

    chez

    les

    Paens.

    Les

    Mahomtans

    appellent

    cinq fois le

    jour

    la

    prire,

    et

    pour tre

    un bon

    musulman

    ,

    il

    faut sur

    cet

    article une exactitude inviolable.

    Ils

    se

    prsentent

    cette

    dvotion

    dans

    une

    posture

    si

    modeste

    et

    si

    humble,

    1) Comme celle-ci,

    quoque

    aomine,quo

    ritu,

    quafua

    facie

    te

    fas

    est

    invocarej

    et

    cette

    autre

    ,

    sive Deus, sive

    Dea

    es

    :

    n osant

    pas

    dire de

    quel

    sexe

    tait

    le Dieu qu ils priaient.

    -

    2)

    Ces lieux

    communs

    et

    les catchismes

    sont sur-tout

    ncessaires

    au

    peuple, qui

    n a

    pas

    assez

    de

    capacit

    pour

    connatre

    sa

    religion

    sans

    de semblables

    secours.

    Si

    dans

    le

    Christia-

    nisme

    la

    vnration

    pour

    ces

    formulaires

    a

    t

    pousse

    jusqu

    la

    superstition,

    certainement

    ce

    n est

    pas

    la

    faute

    des

    instituteurs. Il

    y

    a

    mme

    desgens

    petit collet

    qui

    sontpeuple

    en

    cette

    occasion,

    et

    souvent

    leur

    intrt particulier les

    rend tels.

    Plus

    les hommes

    sont

    ignorans,

    plus

    ils

    sont

    craintifs;

    plus aussi

    ils

    sont

    en

    tat d tre

    dirigs.

    A

    ce

    lien

    se

    doit

    la

    religion de

    famille.

    L oracle

    de

    Delphes recommanda aux Atkuiens

    de

    suivre

    les

    rites

    de

    leurs

    anctres

    V. Cicron

    deLegibus):

    il

    s est

    trouv

    dans

    la

    rformation

    de

    Calvin des

    gens,

    qui, de

    toutes

    les ditions

    des

    Psaumes de David

    mis

    en

    rime

    par

    Clment

    Marot

    et

    TlzodoredeBze,

    choisissaient

    celles

    ou

    l on

    a

    comme

    consacr les

    mots

    les

    plus parfaitement

    gaulois;

    afin

    de

    pouvoir

    chanter

    dans

    le

    langage

    de leur

    trisaeul,

    et

    perptuer

    ainsi

    une

    sainte

    obscuritdans

    la

    dvotion

    de

    leur famille.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    30/530

    qu il

    est

    impossible

    de

    s imaginer

    une

    soumission

    plus

    profonde.

    Les

    Juifs 1)

    et

    les

    Chrtiens

    2)

    ont

    aussi

    leurs

    heures

    pour

    l usage

    public de

    la

    prire,

    et

    pour

    adorer

    la

    Divinit. Nous allons

    voir

    ce

    que

    les

    hommes ont encore jug

    propos

    d tablir

    pour

    servir

    Dieu

    avec

    puret

    ,

    et

    ce

    qu ils

    ont

    cru que

    l Etre

    Suprme

    pouvait

    exiger

    d eux

    en

    cette

    occasion.

    Ne

    distinguons

    point

    ici

    l insti-

    tution divine d avec

    celle

    qui

    est

    purement

    humaine.

    On sait

    que

    la

    nation juive

    a

    consacr

    et

    consacre

    encore

    aujourd hui

    le

    samedi

    pour

    vaquer

    ses

    dvotions

    avec

    une

    exactitude

    que

    l on

    pourrait

    presque

    qualifier de

    purilit.

    Outre cela les

    Juifs

    ont

    divers

    jours

    solennels

    destins

    conserver

    la

    mmoire

    des

    graces que

    Dieu

    leur

    a

    faites.

    LesChr-

    tiens

    ont

    substitu

    le dimanche

    au

    samedi,

    et

    conserv

    la Pque

    et

    la

    Pente-

    cte

    des

    Juifs

    en

    mmoire

    de

    Jsus-Christ,

    l instituteur

    du

    Christianisme.

    En-

    suite ils

    ont

    consacr

    des

    jours

    l honneur

    de

    ses

    aptres.

    Enfin

    on

    a

    multipli

    les

    ftes

    pour

    l amour

    des

    Saints,

    et

    cela de telle

    manire

    que

    chaque jour

    de

    l anne

    a

    son

    prsident

    3). S il

    fallait

    donc

    servir

    la

    lettre

    cette

    hirarchie

    cleste,

    on

    serait oblig

    de

    passer

    la

    vie dans

    un

    dtachement

    parfait de

    toutes

    les

    occupations mondaines

    :

    maisl glisecatholique

    y

    a

    sagement

    pourvu;

    et

    la

    plupart

    des Chrtiens

    protestans

    n ont

    conserv

    dans

    leur

    rformcttion

    que

    quatre

    ftes

    solennelles,

    Nol,

    Pques,

    YAscension

    et

    la

    Pentecte.

    Les Paens

    avaient

    aussi

    consacr

    leurs Dieux des

    jours

    solennels,

    dans

    1) Ross,

    bon homme

    et

    mauvais

    auteur,

    raconte

    avec

    assez

    peu

    d exactitude

    dans

    ses

    Religions

    du

    Monde,

    plusieurs

    usages que

    les

    Juifs

    pratiquent

    la

    prire;

    par

    exemple,

    il

    dit

    qu ils prient tant

    retrousses

    ,

    la

    vue

    tourne

    du

    ct

    de Jrusalem, les mains

    sur

    le

    C rur;

    qu en priant

    ils

    ne

    doivent

    point

    toucher

    leur

    peau nue,

    ni lcher

    des

    vents,

    ni

    se

    distraire,

    quand mme

    on

    serait

    expos

    pendant

    la prire

    la

    morsure

    d une bte

    venimeuse

    ,

    etc.

    Les

    Juifs

    vont

    trois fois

    le

    jour

    la prire.

    V.

    le P.

    Simon dans

    sa

    Ire.

    Dissert.

    sur

    les

    Crlll.

    des

    Juifs.

    2) Les catholiques

    ont

    les

    heures canoniales.

    Dans

    plusieurs

    tats

    protestans

    on

    va

    la

    prire

    une

    fois

    le

    jour.

    En

    d autres

    on

    laisse

    les

    dvots

    leur

    bonne

    foi.

    Aprs

    tout,

    malheur

    celui

    qui

    ne

    prie

    pas

    Dieu

    comme

    il doit.

    Un

    vritablechrtien

    l a toujours

    pour

    premier

    oyfjet.

    Des

    casuistes

    ont

    examin

    toutes

    les

    occasions

    o

    la

    prire

    peut

    tre employe. Ils

    font l-

    dessus

    de

    saintes

    questions:

    par

    exemple,

    est-il

    permis de

    louer

    Dieu,

    de

    chanter des

    psaumes

    ,

    etc.,lorsqu on

    travaille

    la

    gnration,

    ou

    lorsque la

    nature

    se

    dcharge

    de

    quelque

    excrment

    ?

    3)

    Malheureusement

    ces

    jours

    ne

    sont

    gures

    destins

    qu au

    luxe,

    au

    plaisir

    et

    la

    vamie.

    Ce

    qu il

    y

    a

    de

    religieuxconsiste,

    chez

    une

    partie

    des

    ;Chrticns,

    en

    crmonies

    inutiles

    la

    dvotion.

    La pitn y

    est

    rchauffe

    que

    de lieux

    communs

    et

    de

    grandes exclamations.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    31/530

    lesquels

    il

    n tait

    pas

    permis

    de

    travailler

    1).

    Les

    Grecs

    confirmrent

    par

    une

    loi la

    sanctification

    de

    ces

    jours.

    On

    croyait

    que

    le

    travail

    profanait

    la fte;

    et

    pour

    prvenir

    cet

    accident,

    on

    faisait

    publier

    par

    un

    hraut,

    chez

    les

    Romains,

    que

    chacun

    s abstnt de

    travailler;

    car

    si

    pendant

    le

    sacrifice

    le

    sacrificateur 2)

    se

    ft

    aperu

    de quelque

    travail,

    la

    crmonie

    aurait t

    profane.

    Alors

    ,

    comme

    aujourd hui,

    on

    suspendait

    pendant le

    culte

    divin des

    querelles

    qui

    recommenaientaprs

    le

    crmonial

    de

    la

    fte,

    et

    regagnaient

    ainsi le

    terrain

    qu elles venaient de perdre.

    Il

    tait

    dfendu

    aux

    profanes

    et

    dans

    cet

    ordre

    de

    gens on

    comprenait

    ceux

    qui

    menaient

    une

    vie drgle)

    d assister

    ces

    crmonies

    sacres 3):

    on

    ordonnait

    aux

    assistans

    un

    silence religieux,

    de

    peur

    qu en parlant

    ils

    ne

    laissassent

    chapper

    quelque parole

    de

    mauvais

    au-

    gure.

    Tout

    cela

    ne

    rglait

    que

    les

    devoirs

    extrieurs, La

    puret

    ne

    parvenait

    pas

    toujours jusqu au

    cur,

    et

    le

    silence tait

    un

    silence

    de

    crmonie. Chez

    le plus

    grand nombre,

    il

    devait,

    la

    longue,

    se

    changer

    en

    une

    dvotion

    habituelle;

    et

    d ailleurs,

    il

    se

    trouvait

    sans

    doute parmi

    les

    paens

    des

    personnes

    persuades,

    qui

    accordaient

    aux

    mystres

    une

    attention

    vritablement

    pieuse,

    Quoi qu il

    en

    soit 4),

    le

    silence

    dans

    les temples

    et

    aux

    autels

    pendant

    le

    ser-

    vice

    divin

    a

    toujours

    t

    regard

    comme

    la

    plus grande

    marque

    du

    respect

    que

    l on doit Dieu.

    Il

    en

    est

    de

    mme

    de la

    puret

    de la

    conscience.

    Personne

    n ignore

    qu un

    homme

    souill de

    crimes

    ne

    peut

    tre

    agrable

    la

    Divinit.

    Il tait

    donc

    ncessaire de

    l loigner

    de

    son

    culte

    5)

    en

    termes

    formels:

    et

    si

    cela s est pratiqu dans le

    Paganisme,

    plus

    forte

    raisonen

    a-t-il

    fallu

    con-

    firmer

    l usage dans

    le

    Christianisme. L office

    du sacrement

    de

    l Eucharistie re-

    jette les

    Chrtiens

    qui

    mnent

    une

    vie

    scandaleuse,

    les

    exhorte

    la

    pnitence,

    leur dnonce

    les

    jugemens de

    Dieu

    ;

    et

    si

    malgr

    cette

    dnonciation

    ils

    ne

    se

    convertissent,

    l Eglise

    les excommunie.

    1)

    Lex apud Atheniensesjubebat,

    ut

    sacra

    Diis ritefierent,

    non

    avocato

    ad

    alias

    curas

    animo.

    Pide Brouwer.

    de

    adorationibus,

    et

    Legemapud S. PetirumdeLegibus

    Atticis.

    2)

    A

    Flaminibus

    prmittebantur

    qui

    denuntiarent

    upificibus,

    manus

    abstinerent

    ab

    opre,

    ne

    ,

    si

    vidisset

    Sacerdos

    facientem

    opus,

    sacra

    polluerentur.

    Festus.

    3)

    La

    formule

    des

    Grecs tait,

    favens

    esto

    omnis

    populus

    :

    celle

    des

    Romains,

    favetc

    linguis.

    Ut

    rite

    peragi

    possit

    sacrum,

    nulla

    mala

    voce

    obstrepente,

    imperatur

    silentium,

    dit

    Snque.

    4) Les

    imans

    exhortent

    avec

    soin

    les

    mahomtans

    se

    taire

    et

    tre

    attentifs

    durant

    la

    prire.

    5)

    Procul

    ESTE

    PROPHANI.

    Omnis

    prcefatio

    sacrorum

    eos

    quibus

    non

    sunt

    pur

    manus

    sacris

    arcet.

    Tit.

    Livius.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    32/530

    Ctait

    par

    l invocation de

    Janus,

    que

    les

    Romains

    commenaient leur

    dvotion

    publique.

    On

    en

    donne

    des

    preuves

    dans

    les

    remarques

    i).

    Il

    y

    avait

    bien

    d autres

    crmonies

    que

    ion

    peut

    voir

    en

    dtail dans

    les

    auteurs qui

    en

    traitent.

    Les Romains croyaient

    que

    Janus

    tait

    leur

    introducteur

    auprs

    des

    Dieux,

    qu il

    tait

    comme

    le

    porteur

    de leurs

    prires

    et

    leur

    avocat.

    On

    croyait

    aussi qu il avait institu

    le

    premier

    culte

    des

    Dieux,

    leurs

    temples

    et

    leurs

    autels.

    Vesta

    faisait la

    clture de

    la

    dvotion.

    Elle

    tait

    le

    symbole

    de

    la

    reli-

    gion,

    la

    gardienne

    du feu

    sacr,

    la

    dpositaire des

    mystres,

    rerum

    custos

    intimarum,

    dit Cicron.

    Il

    tait juste de

    finir

    par

    cette

    Divinit.

    Cependant

    les

    Grecs

    au

    contraire

    commenaient

    leur

    dvotion

    par

    Vesta;

    on en

    peut

    voir

    quelques

    preuves

    dans

    les

    remarques

    2).

    C est

    ainsi

    que

    le

    feu

    tait

    le

    premier

    objet

    des

    prires

    des

    anciens

    Perses.

    Les

    privauts du

    mariage

    loignaient les

    autels

    des

    Dieux,

    et

    plusieurs

    passages

    des anciens

    Paens

    le

    prouvent.

    Il

    en

    tait de mme chez

    les

    Juifs.

    Ceux-ci

    regardaient

    toutes

    les souillures du

    corps

    comme

    capitales,

    mais

    sur-

    tout

    l impuret

    qui

    est

    ordinaire

    au sexe,

    et

    celle

    que

    le

    mariage

    permet

    de

    con-

    tracter

    avec

    les femmes.

    La religion

    Brachmane

    les

    oblige

    a

    observer

    une

    chastet,

    qu ils

    n observent

    gures,

    au

    rapport

    des

    voyageurs,

    qui

    nous

    dpeignent

    ces

    gens-l

    comme

    les plus grands hypocrites

    de la

    terre.

    On

    assure

    aussi

    que

    les

    Samaritains

    ne

    couchent

    pas avec

    leurs femmes

    pendant

    le

    sabbat.

    De

    mme

    les

    Mahomtans

    sont

    fort

    rigides

    observateurs

    de

    tout

    ce

    qui

    procure

    la

    puret

    du

    corps.

    Non-seulement

    ils s abstiennent

    des femmes

    aux

    heures

    de

    leurs

    dvotions,

    mais

    mme

    ils

    ont

    diverses

    ablutions,

    qu ils

    pratiquent

    plus

    ou

    moins,

    proportion

    de ce

    qui

    peut

    les

    avoir

    souills.

    Si

    l on

    en

    croit

    St.

    Grgoire-le-Grand,

    un

    homme

    qui

    vient

    de

    toucher

    sa

    femme

    ne

    doit

    point

    entrer

    dans l glise,

    pour

    ne pas

    manquer

    au

    respect

    qu il doit

    Dieu.

    On

    doit

    prsumer

    pourtant

    que

    St.

    Grgoire

    ne

    trouvait

    nullement

    mauvais

    qu

    cet

    gard

    on

    abandonnt

    les

    Chrtiens

    au

    tmoignage

    de

    leur

    conscience.

    Les

    Catholiques

    font garder

    le clibat

    leurs

    prtres,

    et

    la

    rgle

    de leur

    charge

    1)

    Te

    primm

    piathura

    rogant,

    te vota

    salutant,

    dit Martial

    Janus,

    et

    Ovide

    ,

    Jane,

    tibiprimm

    thura

    merumque

    fero. Une

    prire

    romaine le

    prouve

    encore.

    Elle

    est

    tire

    de

    Tite

    Live.

    Jane,

    Jupiter,

    Mars

    Pater,

    Quirine,

    Bellona,

    Lares,

    Divi

    novensiles

    ,

    Deiindigetes,

    Divi,

    quorum

    est

    potestas

    nostrorum

    hostiumque,

    Deique Mnes,vosprecor,

    veneror,

    veniam

    peto

    feroque,

    uti

    Pop. R.

    Quirlt.

    vim victoriamqueprosperetis.

    a)

    Pausanias.Sacrificant

    Vest

    primm,

    tum

    secundo loco

    Jovi

    Oiympio.

    Porphynus,

    Vesta

    coelestiumDecrumsacra

    primm

    auspicati.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    33/530

    les

    condamne

    une

    chastet

    perptuelle

    1).

    Mais

    cette

    abstinence

    011

    me

    permettra

    ce

    mot) n tait

    pas

    la

    seule

    que

    l on

    ordonnait

    autrefois.

    Les

    an-

    ciens

    prtres

    gyptiens

    s abstenaient

    du

    vin

    et

    des

    femmes

    2). Les

    prtres

    Juifs

    s abstenaient de

    toute sorte

    de

    breuvage

    fort. Les

    prtres

    d Isis

    et de

    Cyble

    s abstenaient

    de

    certaines

    viandes;

    en

    gnral, le

    clerg

    du

    Paganisme

    avait

    des

    jenes

    et

    des abstinences

    observer

    en

    certaines

    occasions

    religieuses.

    C tait

    encore en

    l honneur

    des

    Dieux

    que

    l on affectait

    de

    se

    dbarrasser

    des

    soins de la

    vie

    sur

    le

    charitable

    public,

    et

    de

    se vouer

    une

    pauvret volon-

    taire:

    telle

    tait

    celle

    des

    serviteurs

    de

    Cyble, la

    mre

    des

    Dieux.

    Ils

    por-

    taient

    3) dvotement

    les

    images

    des

    Dieux

    par

    les

    rues,

    et

    de

    province

    en

    province.

    Ces images

    touchaient

    le

    cur

    des

    Paens

    dvots,

    et

    fournissaient

    largement

    aux

    plerins

    de

    la desse

    de quoi

    supporter

    la

    nlre

    de

    la

    pauvret.

    On

    pouvait

    contracter

    en

    plusieurs manires

    de

    l impuret

    par

    les

    songes.

    Dans

    les

    Grenouilles

    d Aristophane,

    un

    dvot demande de l eau

    pour

    se

    laver

    d un

    songe

    fcheux.

    Il

    fallait certain

    nombre

    de

    jours

    pour

    recouvrer

    cette

    puret:

    souvent

    dix

    4),

    quelquefois

    trente.

    La loi des Juifs prescrivait

    sept

    jours

    de

    purification

    l homme

    qui

    tait

    seminifluuset

    la

    femme

    qui avait

    ses

    rgles; trente-trois

    cellequi

    tait

    accouche

    d un enfant

    mle,

    soixante-

    six

    a

    celle

    qui

    tait

    accouche

    d une

    fille. Chez

    les

    anciens

    idoltres,

    ceux

    qui

    1)

    Fardeau

    insupportable

    I

    dont

    la

    rformation des

    Protestans

    a

    trs-bien

    connu

    le

    poids.

    Leurs

    ecclsiastiques

    se

    marient,

    et

    la religion n en

    est

    pas

    plus mal;

    bien

    qu on

    prtende

    que

    le

    mariage,

    les

    soins

    d un

    mnage

    et

    celui

    d une

    famille

    dtournent

    un

    pasteur

    du

    soin

    de

    l glise. Ces

    ecclsiastiques

    qui le

    mariage

    est

    dfendu

    ont

    trs-souvent des

    matresses.

    Cela

    vaut-ilmieux

    qu une

    femme?

    2)

    Ils

    s abstenaientde

    chair

    et

    de vin,

    pour

    mieuxteindre

    les

    flammes

    de

    la

    convoitise.

    Il

    en

    tait

    de

    mme des

    anciens

    Brachmanes. Les

    Gymnosophistes

    se

    nourrissaient

    de

    riz

    et

    de

    fruits. Les

    prtresdeCrs

    s abstenaient aussi de

    manger

    de la chair,

    et

    c tait

    un

    des

    trois

    prceptes

    que

    Triptolme,

    instituteur des mystres

    de Crs

    ,

    avait donn

    ces

    Prtres.

    3)

    Il

    semble

    que

    les hommes aiment

    voir qu il

    se

    dtache

    d entre

    eux

    un

    certain

    nombre

    le

    dvots,

    que

    l on

    pourrai

    t

    presque

    appeler le

    corps

    de

    rserve

    de

    lapit.

    Ces

    dvots

    ,

    malgr

    les

    vux

    de

    pauvret,

    d abstinence, de

    retraite,

    sont

    bien

    souvent

    plus

    riches,

    mieux

    nourris,

    plus

    recherchs

    que

    tout

    le

    reste

    des

    hommes.

    Les

    gens

    du

    monde,

    qui les

    affaires

    et

    les

    plaisiis

    ne

    laissent

    pas

    le

    loisir

    de

    prier

    Dieru,

    sont

    bien

    aises

    de

    trouver

    des

    hommes

    qui

    se

    chargent

    de la

    commission

    de

    prier

    pour eux

    et

    qui

    leur ratifient

    le pardon

    de la

    part

    de

    Dieu,

    sans

    qu il

    en

    cote

    autre

    chose

    que

    de

    l argent

    et

    quelques crmonies.

    \)

    Y. Festus.

    Denari,

    dit-il,

    vel

    tricenaricc

    cremoni,

    quibus

    sacra

    adituris

    decem

    roudnuis

    diebus, vel

    triginta)

    certis

    quibusdam,

    rebus

    carendum

    erat.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    34/530

    avaient commis

    un

    meurtre

    ou

    quelqu autre

    violence,

    n approchaient

    point

    des autels

    sans

    s tre lavs

    i).

    Les

    Chrtiens

    ordonnent

    la

    pnitence

    en

    pareil

    cas.

    Enfin

    toute

    action

    criminelle

    ,

    quelle qu elle

    ft,

    toute

    action qui

    trou-

    vait

    son

    principe

    dans l impuret du

    corps,

    ou

    dans

    l impuret

    de l me

    ,

    tait rpute

    dsagrable la Divinit,

    et

    loignait

    des

    mystres de

    la religion.

    Les

    devoirs

    funbres taient mis

    au

    mme

    rang.

    Les

    Juifs dclaraient souills

    ceux

    qui avaient

    touch

    aux

    corps

    morts

    ,

    et

    les

    Grecs

    2)

    pendaient

    les

    cheveux du

    mort

    la

    porte

    de

    sa

    maison,

    afin

    que

    l on

    vitt de

    se

    souiller

    en y

    entrant.

    La

    purification

    du

    corps,

    quelque gnante

    qu elle

    puisse

    tre,

    est

    bien

    plus aise

    que

    celle

    de

    l ame

    :

    mais

    il

    fallait

    du moins

    conserver

    l image de

    celle-ci,

    et

    c est

    ce

    qui

    fit

    instituer

    l usage

    de l eau

    lustrale,

    que

    la

    religion

    chrtienne

    a

    abolie dans

    la

    suite

    pour

    lui

    substituer l eau

    bnite.

    Les

    prtres

    et

    le

    peuple prenaient

    de cette

    eau

    lustrale

    quand

    ils

    entraient

    dans

    les

    temples

    pour

    faire

    leurs

    sacrifices. Ceux

    d entre

    les

    Chrtiens

    qui

    ont

    retenu

    l usage

    de

    l eau

    bnite

    ,

    lui

    attribuent

    plusieurs

    qualits

    qui

    approchent

    beau-

    coup

    des miracles.

    Nous lui

    en

    attribuerons

    une

    que

    l on

    ne

    saurait

    contester:

    c est de faire ressouvenir

    les Chrtiens

    qu ilsnedoivent

    point

    se

    prsenter

    devant

    Dieu

    sans

    avoir

    la

    conscience

    nette,

    et

    que

    sans

    cela l aspersion de

    l eau

    bniteJ

    quelque dvotement

    qu elle

    soit

    reue

    3),

    ne

    peut

    frapper

    que

    les

    hommes.

    La dvotion

    paenne,

    si

    scrupuleuse

    sur

    l usage de

    l eau

    dans

    la

    religion,

    ne

    dterminait

    pas

    prcisment

    si

    l on

    devait

    se

    servir de

    l eau de

    fontaine

    ou

    de

    l eau

    de

    mer,

    etc.

    4).

    Ainsi l on

    avait

    la libert

    de

    se

    servir de

    celle qui plaisait le plus.

    L eau de mer

    tait

    cependant fort

    estime

    en

    cette

    1)

    On

    ne

    parle

    ici

    que

    des

    violences dont

    la

    connaissance

    est

    te

    aux

    juges

    ,

    soit

    cause

    tic la

    dignit

    du

    criminel, soit

    pour

    des

    causes

    particulires.

    L usage

    de l eau

    en

    cette

    occasion

    ne

    fut

    pas

    toujours pratiqu chez

    les

    Paens.

    Ovide le

    blme

    avec

    raison

    dans

    ses

    Fastes.

    2)

    V. Eurip.

    au

    commencement

    de YAlceste.

    Ils tenaient

    aussi

    la

    porte

    de l eau

    toute

    ,rte

    pour

    y

    laver le

    corps

    du

    mort.

    3)

    Il

    y a

    sur

    cela

    un

    beau

    passage

    de

    LactanceFlagitiis

    omnibus inquinati

    veniunt

    ud precandum,

    et

    sepisaerifleasse

    opinantur,

    si

    culem

    lavei-int;tanquam

    libidines

    aitra

    pectus

    inclusas

    ulli

    amnes

    abluanl.

    aut

    ulla

    maria

    purificent.

    4)

    On

    peut voir

    sur

    cette

    matire

    LOMEJERUS

    de

    Lustrationibus

    Veterum.

    Les

    Indiens ont

    aussi leur

    eau

    lustrale.

    Ils

    arrosent

    exactement

    tous

    les

    matins

    le

    devant

    de leurs

    maisons

    avec

    de

    l urine

    de

    vache,

    et

    prtendent

    s attirer

    par

    ce

    moyen

    la

    bndictiondesDieux. Ils

    croient

    encore

    que

    cette

    urine

    a.la

    force

    d effacer

    entirement

    leurs

    pchs.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    35/530

    occasion; etc'est

    ce

    qui

    attirait

    autrefois

    un

    grand

    nombre

    de

    dvots

    sur

    le

    rivage

    de

    la

    mer.

    Se

    trouvait-on

    souill d'un crime,

    on

    n'avait qu'

    se

    plonger

    dans

    la

    mer,

    et

    faire

    sa

    prire

    au

    lieu mme

    d la purification. Quoi

    qu'il

    en

    soit,

    on

    devait

    se

    laver

    dans

    une

    eau

    vive,

    et

    comme

    il

    fallait

    se

    laver souvent,

    les prtres

    de

    l'ancienne

    Egypte

    eurent

    la prcaution

    de

    btir des

    temples

    et

    ds

    chapelles

    au

    bord

    du Nil.

    Les

    Indiens

    d'aujourd'hui

    ont

    la

    mme

    prcau-

    tion.

    La

    plus

    grande partie

    de leurs

    pagodes

    regardent les fleuves.

    Outre

    cela

    ils

    ont

    une

    vnration

    excessive

    pour

    les

    eaux

    du

    Gange;

    mais

    comme

    ils

    ne

    se

    trouvent

    pas

    toujours

    porte de

    se

    laver dans

    ce

    fleuve,

    les

    Bramines

    leur

    enseignent'quetoutes

    les

    autres

    eaux

    auront

    la

    mme

    vertu,

    si

    en se

    lavant

    ils

    disent:

    0

    Gaiige,

    purifiez

    lnoi

    Les

    Romains portaient

    aussi

    fort

    loin le

    respect

    pour

    les

    fleuves

    et

    les

    fontaines;

    car

    s'imaginant

    que

    ces eaux

    taient

    rgies

    par

    des

    Dieux

    qui

    y

    faisaient ternellement

    leur sjour-,

    il

    tait ordonn

    de

    s'y

    laver

    avec

    beaucoup

    de

    prcaution (i).

    Il

    ne

    fallait

    pas

    troubler

    l'eau

    :

    il

    fallait

    observer

    le silence

    en

    se

    lavant, afin de

    ne pas

    interrompre

    le

    repos

    du

    Dieu.

    Ces mmes

    Romains lavaient

    les

    pieds

    aux

    nouvelles

    maries

    (2); c'tait

    le

    symbole de la

    puret

    qui leur tait

    ordonne dans lemariage.Ceux

    qui

    devaient

    sacrifier

    (3)

    se

    lavaient

    souvent

    tout

    le

    corps,

    et

    quelquefois

    ne se

    lavaient

    que

    la

    tte.

    Pour

    l'usage

    de

    se

    laver les mains,

    il tait

    si

    ordinaire

    dans le

    culte

    religieux,

    qu'il

    est

    presque

    inutile

    d'en

    parler,

    tant

    il

    est

    connu.

    Les

    (1)

    Voici

    deux

    passages

    qui

    prouvent

    ce

    qu'on

    avance.

    Hujus

    Nympha

    loci,

    Sacri

    custodia

    Fontis

    Dormio

    ,

    dum

    bland

    sentio

    murmuraqu.

    Parce

    meum,

    quisqus

    tangis

    cava

    marmora, somnuin

    Rumpere,

    sivebibas,sive

    lavere,

    tace.

    NYMPHIS Locii

    BIBE,

    LAYA.

    TACE.

    Je

    les prendsdans

    la.

    Dissertation

    de BKOUWERIUS

    de

    Adorationibus.

    (2)

    Aquapetita

    depurofonte

    per

    puerumfelicissimum,

    vel

    puellam

    qu

    nuptiis

    interest,

    de

    qua

    solebantnubentibus

    pedes

    lavari. Varron dans

    Brissonius,de

    Nuptiis.

    Aqua

    aspergebatur

    nova

    nupta,

    sive

    utpura

    castaque

    advirum

    veniretf

    sive

    ut

    ignem

    et

    aquam

    cum

    viro

    communicat.

    Idem.

    (3)

    Diis

    sltperissacrificaturi

    sese

    lavabant,

    inferis

    rem

    sacram

    facturitantrrLaspergebantur.

    Biouwerius

    de

    ddorationibus.

  • 7/23/2019 Histoire Des Religions Et Des Moeurs. Tome I

    36/530

    exemples

    pris

    de

    cette coutume sont

    trs-frquens

    dans

    les

    livres

    saints

    et

    dans

    les

    auteurs

    profanes.

    Celle

    de

    se

    laver

    les

    pieds

    par

    principe

    de

    religion,

    n tait

    pas

    tout-a-fait

    si

    commune;

    mais

    cependant

    elle

    se

    pratiquait

    souvent,

    et

    peut-tre

    que

    Jsus-Christ

    y

    fit

    allusion, lorsqu il lava

    les

    pieds

    ses

    douze

    aptres

    :

    quoique

    d ailleurs

    il

    semble

    que

    l usag

    e

    de

    laver

    les

    pieds

    aux

    con-

    vives

    ne

    ft chez les

    Orientaux

    qu une

    civilit

    ordinaire.

    Le

    pape

    et

    les

    princes

    catholiques

    ont

    conserv

    l ombre de

    l humilit

    qui

    se

    trouve

    dans

    cette

    cr-

    monie

    de

    laver

    les

    pieds.

    L ablution

    n tait

    pas

    toujours

    ncessaire.

    On

    se

    contentait fort

    souvent

    de

    l aspersion.

    On

    aspergeait

    avec un

    rameau

    d olivier,

    avec

    une

    branche

    de

    laurier,

    ou

    mme

    avec

    un

    instrument

    fait

    exprs;

    mais

    les

    grands

    mystres,

    comme

    par

    exemple

    ceux

    de Crs,

    demandaient toujours l ablution.

    On

    ne

    consultait

    l oracle

    de

    Trophonius

    qu aprs

    s tre

    souvent

    lav dans

    les

    eaux

    du

    fleuve

    Hercyna;

    et

    quand

    le

    consultant

    tait

    sur

    le

    point d entrer

    dans

    l antre

    ose

    rendait

    le fameux

    oracle,

    deux

    jeunes

    garons

    ,

    ministres des

    prtres

    de

    cet

    oracle,

    le

    lavaient

    encore.

    Enfin,

    la purification

    par

    l eau

    a

    t

    autrefois

    d un

    usage

    presque

    universel chez

    les

    Paens.

    La

    religion

    des

    Juifs

    demandait

    aussi

    -des

    ablutions

    continuelles:

    et

    comme

    on

    s accoutume

    insensiblement

    regarder

    avec un

    respect

    superstitieux

    les

    choses

    destines

    des

    usages

    sacrs,

    ce

    qui

    n tait qu une

    figure,

    devint

    chez

    eux

    l essence

    de

    la

    religion,

    ainsi

    que

    Jsus-Christ,

    le

    reproche

    aux

    Juifs.

    Aujourd hui

    les

    mmes ablutions

    se pra-

    tiquent

    avec

    un

    extrme

    soin

    par

    les

    Turcs

    et

    par

    tous

    les

    Mahomtans;

    on

    peut

    regarder aussi

    comme une

    ablution le baptme

    des Chrtiens

    (i).

    (i)

    Une

    partie des

    Grecs

    clbrent

    superstitieusement la

    mmoire de

    l institution du

    Baptme

    par un

    bain

    dans

    le

    Jourdain,

    et cette

    crmonie

    se

    renouvelle

    toutes

    les

    annes

    avec

    beaucoup

    de

    licence.

    Belle

    reprsentation

    du Baptme,

    qui doit

    nous

    mettre

    devant

    les

    yeux

    la

    ncessit

    de

    la

    rgnration

    de

    l hommedevenu

    chrtien

    On

    ne

    doit

    pas

    oublier de

    mettre

    au

    rang

    des

    ablutions

    tenues

    pour

    essentielles

    ,

    la bndictiondes

    cloches

    telle qu elle

    se

    pra-

    tique

    chez

    les

    catholiques.

    C est

    une

    espce de

    baptme,

    puisqu on

    les lave

    avec

    de l eau

    bnite

    et

    qu on

    leur

    donne

    le

    nom

    de

    quelque Saint,

    sous

    l invocation

    duquel

    on

    les

    offre

    Dieu,

    afin

    qu il

    (le

    Saint)

    les

    protge,

    et

    qu il

    aide

    l glise

    obtenir

    de

    Dieu

    ce

    qu elle lui

    demande,

    dit

    le

    .Rituel

    d Alet.

    Cette

    ablution

    est

    d autant

    plus

    ncessaire

    aux

    cloches, qu elles

    reprsentent,

    dit

    le

    mme

    Rituel,Yglise

    qui

    excite

    les

    fidles

    louer

    Dieu,

    etc.

    Le

    mtal

    resonnant

    des cloches,

    qui se

    fait

    entendre

    de

    loin,

    est une

    figure